COMMUNAUTÉ ÉCONOMIQUE ET
MONÉTAIRE DE L'AFRIQUE CENTRALE (CEMAC)
|
ASSOCIATION CAMEROUNAISE POUR LE MARKETING
SOCIAL (ACMS)
Agréée par le Ministère de la
Santé Publique
t9S4aelatVart ek 1--Iraii
illimerownai4
|
INSTITUT SOUS-RÉGIONAL DE STATISTIQUE ET
D'ÉCONOMIE APPLIQUÉE
(1001k4
(gyamidatiarb tintepneagnah,
|
BP : 294 Yaoundé, Tél. :
(237) 22 22 01 34, Fax. (237) 22 22 95 21, Web: http
://www.issea-cemac.org/
|
BP : 14025 Yaoundé, Tél. :
(237) 22 21 94 19 Fax. (237) 22 20 92 24, Web:
http://www.acms-cm.org/
|
(République. du Cameroun)
|
(République. du Cameroun)
|
ANALYSE DES DÉ
TERMINANTS DE LA PRATIQUE CONTRACEPTIVE
MODERNE CHEZ LES FEMMES EN UNION AU CAMEROUN
:
CAS DE LA VILLE DE YAOUNDÉ
Stage professionnel, effectué du 08
Février au 08 Mai 2010 à l'Association Camerounaise pour
le
Marketing Social (ACMS)
Redaye
Pax ~
CHOMTEU KOUAM Sorel Francine
Élève Ingénieur
d
'Application de la Statistique,
4ème Année
En uue de ealtteatian du diplime d'Aginietvi
d'application de ea Statistique
Soutenu publiquement le 15 juin 2010 devant le
jury composé de
Aloioient Dr. KAMGA TCHWAKET Ignace, Chef du
département d'économie Eixaminatem ~ M. KWADJIO
Hervé, Cadre au MINEPAT
Encomium Mme MOUKAM Laure Vartan ,
Coordonnatrice de recherche à l'ACMS
:
à l'ISSEA
Piro 010
DÉDICACES
Je dédie ce travail à :
Dieu tout puissant, pour ses
grâces et ses bénédictions.
Mes grands parents, M. Paul DZODJOU et Mme.
Jeannette DOMBISSI, pour les encouragements qu'ils m'ont
toujours prodigués.
Mes parents, M. Samuel KOUAM et Mme.
Berthe Caline KOUAM, pour leur soutien
indéfectible.
Mes soeurs et frère, Yolande, Audrey,
Krystelle, Brinda et Prévôt, car votre
seule présence me donne la force de braver tous les obstacles afin
d'être pour vous un exemple à suivre.
REMERCIEMENTS
La réalisation de ce travail n'a été
possible que grâce au soutien de plusieurs personnes. Nous tenons ici
à exprimer notre reconnaissance à :
~ M. Nestor ANKIBA, Directeur Exécutif de
l'ACMS, pour nous avoir accepté comme stagiaire au sein de la structure
qu'il dirige ;
~ notre encadreur, Mme. Laure Vartan MOUKAM,
Coordonnatrice de recherche à l'ACMS, pour avoir accepté de
diriger nos travaux, et pour avoir été toujours attentive
à nos préoccupations, malgré ses multiples occupations;
~ notre co-encadreur, M. Ignace TCHAKWET
KAMGA, Chef du département d'économie à l'ISSEA,
pour ses remarques et suggestions constructives qui ont participé
à améliorer la qualité de ce travail;
~ M. ESONO NZE OYANA Leoncio Feliciano,
Directeur Général de ISSEA, ainsi que tout le corps administratif
et enseignant de l'ISSEA, pour l'encadrement et les enseignements qui nous ont
permis de mener ce travail à son terme ;
~ M. Robert NGONTHE, Directeur de la formation
continue et de la recherche appliquée
à l'ISSEA pour ses conseils à travers le club
« Cybernétique Humaine » de l'ISSEA;
~ M. Jean Robert TIKOUOKA, Chef du
département chargé des stages à l'ISSEA pour
ses efforts de suivi du déroulement des stages des
étudiants ;
~ Dr. Jean Christian YOUMBA, Chef de la division
Santé Familiale à l'ACMS;
~ Mme. MONDA Léa, Coordonnatrice du
programme Planning Familial à l'ACMS, pour avoir répondu à
nos questions relatives à ce programme;
~ Mme. Marie Thérèse NKOUM,
Secrétaire de Direction à l'ACMS, pour ses orientations sur le
plan administratif durant notre stage;
~ M. Rodrigue VOUFFO et Mlle. Armelle
LEWE, qui ont bien voulu relire ce travail; ~ nos camarades de
promotion à l'ISSEA.
À tous ceux qui n'ont pas été cités
et qui, de près ou de loin, ont contribué à la
réalisation de ce travail. Qu'ils trouvent ici, l'expression de notre
profonde gratitude.
SOMMAIRE
DÉDICACES i
REMERCIEMENTS ii
SOMMAIRE iii
SIGLES ET ABRÉVIATIONS v
LISTE DES GRAPHIQUES vi
LISTE DES TABLEAUX vii
LISTE DES ENCADRÉS viii
AVANT-PROPOS ix
RÉSUMÉ x
ABSTRACT xi
PRÉSENTATION DE LA STRUCTURE D'ACCUEIL xii
INTRODUCTION GÉNÉRALE 1
Contexte et justification 1
Problématique 3
Objectifs 4
Résultats attendus 5
Hypothèses de recherche 5
Intérêt de la recherche 5
Plan de la recherche 6
PREMIÈRE PARTIE : FONDEMENTS DE LA PRATIQUE
CONTRACEPTIVE MODERNE 7
CHAPITRE I : ASPECTS CONCEPTUELS ET CADRE INSTITUTIONNEL 8
I.1 Définitions des concepts 8
I.2 Cadre conceptuel et méthodologie de recherche
des déterminants de la pratique
contraceptive moderne 11
I.3 Cadre institutionnel 17
CHAPITRE II : ASPECTS THÉORIQUES ET GÉNÉRAUX
SUR LA PRATIQUE
CONTRACEPTIVE MODERNE 24
II.1 Quelques aspects théoriques sur la pratique
contraceptive moderne 24
II.2 Aspects généraux : Approches explicatives de
la pratique de la contraception moderne 27
II.3 Présentation des variables retenues et population
cible de l'étude 37
DEUXIÈME PARTIE : APPROCHE EMPIRIQUE DE LA PRATIQUE
CONTRACEPTIVE MODERNE 41
CHAPITRE III : NIVEAUX ET TENDANCE DE LA PRATIQUE
CONTRACEPTIVE
MODERNE PAR LES FEMMES EN UNION 42
III.1 Présentation de la source des données de
l'étude 42
III.2 Pratique contraceptive moderne par les femmes en union
44
III.3 Profil des femmes en union, utilisatrices et non
utilisatrices de la contraception moderne
55
III.4 Suivi des facteurs OCM de la pratique de la contraception
moderne 57
CHAPITRE IV : ANALYSE EXPLICATIVE DE LA PRATIQUE
CONTRACEPTIVE
MODERNE PAR LES FEMMES EN UNION 68
IV.1 Identification des déterminants de la pratique de la
contraception moderne 68
IV.2 Comparaison des niveaux des déterminants
significatifs de la pratique contraceptive
moderne chez les utilisatrices et
les non utilisatrices de la contraception moderne 77
CONCLUSION GÉNÉRALE ET RECOMMANDATIONS 82
BIBLIOGRAPHIE 88
ANNEXES 92
ANNEXE A : Graphiques 93
ANNEXE B : Tableaux 96
ANNEXE C : Encadrés 109
TABLE DES MATIÈRES 114
SIGLES ET ABRÉVIATIONS
ACM
|
Analyse des Correspondances Multiples
|
ACMS
|
Association Camerounaise pour le Marketing Social
|
ACP
|
Analyse en Composantes Principales
|
AFC
|
Analyse Factorielle de Correspondance
|
ANOVA
|
Analyse de la Variance
|
CAP
|
Connaissance, Attitude et Pratique
|
CCC
|
Communication pour le Changement de Comportement
|
DIU
|
Dispositif Intra Utérin
|
DNP
|
Déclaration Nationale de la Population
|
EDS
|
Enquête Démographique et de Santé
|
FAP
|
Factorisation en Axes Principaux
|
FOCAP
|
Forum Camerounais de Psychologie
|
IAS
|
Ingénieur d'application de la Statistique
|
IEC
|
Information, Education, Communication
|
ISF
|
Indice Synthétique de Fécondité
|
ISSEA
|
Institut Sous-régional de Statistique et d'Economie
Appliquée
|
MAMA
|
Méthode de l'Allaitement Maternel et de
l'Aménorrhée
|
MAP
|
Mesure de l'Accès et de la Performance
|
MICS
|
Multiples Indicators Clusters Survey
|
MINEPAT
|
Ministère de l'Économie, de la planification, et de
l'Aménagement du Territoire
|
OCM
|
Opportunité, Capacité et Motivation
|
OMD
|
Objectifs du Millénaire pour le Développement
|
ONG
|
Organisation Non Gouvernementale
|
Op.cit.
|
Document cité précédemment
|
PF
|
Planification Familiale
|
PNP
|
Politique Nationale de la Population
|
PROFAM
|
Promotion de la Famille
|
PSI
|
Population Services International
|
Réf.
|
Référence
|
ROC
|
Receiving Operating Curve.
|
SMI
|
Santé Maternelle et Infantile
|
TRaC
|
Tracking Result Continuously
|
UAFC
|
Universal Access to Female Condom
|
USAID
|
United States Agency for International Development
|
ZD
|
Zone de Dénombrement
|
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 1 : Utilisation de la contraception moderne selon le
niveau d'instruction 46
Graphique 2 : Utilisation de la contraception moderne selon le
type d'activité 47
Graphique 3 : Utilisation de la contraception moderne selon le
niveau socioéconomique 47
Graphique 4 : Utilisation de la contraception moderne selon le
milieu de vie 48
Graphique 5 : Utilisation de la contraception moderne selon
l'arrondissement 49
Graphique 6 : Utilisation de la contraception moderne selon la
religion 50
Graphique 7 : Utilisation de la contraception moderne selon le
groupe d'âge 51
Graphique 8 : Utilisation de la contraception moderne selon le
nombre d'enfants vivants 51
Graphique 9 : Utilisation de la contraception moderne selon la
perception de la femme quant à la
pratique de l'avortement dans son entourage 53
Graphique 10 : Utilisation de la contraception moderne selon
l'attitude du conjoint 54
Graphique 11: Représentation de la sensibilité en
fonction de la spécificité (courbe ROC) 72
Graphique A1 : Cadre de performance pour le Marketing Social
93
Graphique A2 : Histogramme des valeurs propres et choix du nombre
de facteurs 93
Graphique A3 : Projection des variables sur les axes factoriels
94
Graphique A4 : Utilisation de la contraception moderne selon le
nombre d'enfants souhaités 95
Graphique A5 : Utilisation de la contraception moderne selon la
pratique de l'avortement par la
femme 95
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Synthèse des différentes
activités de l'ACMS en matière de PF 23
Tableau 2 : Utilisation des différentes méthodes de
contraception moderne. 45
Tableau 3 : Taux d'utilisation de la contraception moderne selon
la discussion de la PF avec le
conjoint et la connaissance des cliniques PROFAM 54
Tableau 4 : Synthèse des résultats, variables
significatives du modèle de régression logistique 76
Tableau 5 : Synthèse des résultats de la
comparaison des moyennes des déterminants chez les
utilisatrices et les non utilisatrices de la contraception
moderne. 81
Tableau B1 : Présentation synthétique des
différentes sections du questionnaire 96
Tableau B2 : Présentation des modalités des
différentes variables qualitatives de l'étude 97
Tableau B3 : Récapitulatifs des résultats des tests
de Khi-deux 98
Tableau B4 : Coordonnées, contributions et cosinus
carrés des modalités 99
Tableau B5 : Récapitulatifs des résultats des
analyses factorielles pour la construction des scores
OCM. 100
Tableau B6 : Suivi des facteurs OCM de l'utilisation des
méthodes contraceptives modernes 104
Tableau B7 : Résultat des tests de significativité
et d'ajustement global du modèle 105
Tableau B8 : Pouvoir prédictif du modèle 105
Tableau B9 : Résultats globaux du modèle de
régression logistique 106
Tableau B10 : Récapitulatifs des résultats des
tests de Student 107
Tableau B11 : Segmentation, déterminants de l'utilisation
actuelle d'une méthode contraceptive
moderne 108
LISTE DES ENCADRÉS
Encadré C1 : Explication du sens des scores moyens
utilisés pour le traitement des variables
d'échelle 109
Encadré : Exemple de bulle et de question à
échelle 110
Encadré C3 : Procédure de création de la
variable Index Socioéconomique 111
Encadré C4 : Présentation de l'analyse factorielle
111
Encadré C5 : Présentation de l'analyse de
fiabilité 112
Encadré C6 : Présentation du test
d'indépendance du khi deux 112
Encadré C7 : Présentation de l'ACM 113
Encadré C8 : Critères d'interprétation de la
courbe ROC 113
AVANT-PROPOS
Institution spécialisée de la Communauté
Économique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC), l'Institut
Sous-régional de Statistique et d'Économie Appliquée
(ISSEA) a pour mission principale, la formation des cadres statisticiens
efficaces et efficients. A cet effet, l'ISSEA comporte trois cycles
d'études : le cycle des Techniciens Supérieurs de la Statistique
(TSS), le cycle des Ingénieurs d'Application de la Statistique (IAS) et
le cycle des Ingénieurs Statisticiens Économistes (ISE).
L'élève de quatrième année du
cycle IAS doit effectuer un stage de fin de formation d'une durée de
trois mois dans une institution publique, privée ou une organisation. Ce
stage lui permettra de s'insérer dans le monde professionnel et surtout
de mettre en pratique les connaissances reçues durant la formation, afin
de résoudre une problématique posée par la structure
d'accueil. À l'issue de ce stage, l'élève ingénieur
devra rédiger un mémoire professionnel qui sera soutenu devant un
Jury à l'ISSEA.
C'est dans cette perspective que nous avons effectué
pour la période allant du 08 Février au 08 Mai un stage à
l'Association Camerounaise pour le Marketing Social (ACMS). Le thème qui
a été soumis à notre réflexion s'intitule : «
Analyse des déterminants de la pratique contraceptive moderne chez les
femmes en union du Cameroun : Cas de la ville de Yaoundé».
La pertinence de ce thème se justifie par le fait que
l'ACMS avec l'appui de l'Organisation Non Gouvernementale (ONG) Population
Service International (PSI) a démarré en 2008, un projet pour
l'accès à la planification familiale au Cameroun en
général et dans la ville de Yaoundé en particulier. Les
activités y relatives se font à travers un réseau de
centres de santé « PROFAM » qui sont pour cette phase pilote
du projet, disponibles uniquement dans la ville de Yaoundé. Afin
d'élaborer des plans et stratégies de marketing social des
produits de planification familiale, pour des interventions ciblées vers
les groupes les plus vulnérables, parmi lesquels les femmes en
union1. Il importe d'identifier au préalable les facteurs qui
influencent significativement l'utilisation de la contraception moderne par
celles-ci. Ceci, dans le but de relever la prévalence contraceptive qui
demeure faible chez ces femmes en union et de contribuer à
l'amélioration de la santé maternelle et infantile. C'est
là la raison d'être de ce travail.
1 Il s'agit des femmes mariées ou vivant en union libre
RÉSUMÉ
L'accès universel à la planification familiale
(PF) est une préoccupation majeure du Gouvernement Camerounais et ceci
dans le but d'améliorer la santé maternelle et infantile. But
auquel l'ACMS à travers son programme de PF adhère pleinement. De
ce fait, cette étude a pour objectif d'identifier les facteurs qui
influencent significativement l'utilisation de la contraception moderne par les
femmes en union vivant dans la ville de Yaoundé.
Pour atteindre nos objectifs nous avons utilisé les
données de l'enquête sur les connaissances, attitudes et pratiques
(CAP) relatives au planning familial dans la ville de Yaoundé,
réalisée en décembre 2008 et janvier 2009 par l'ACMS.
Après avoir examiné les niveaux et les tendances de l'utilisation
de la contraception moderne chez les femmes en union sexuellement actives et
fécondes de la ville de Yaoundé, nous avons effectué une
analyse économétrique basée sur le modèle de
régression logistique. Nous avons ensuite comparé les scores
moyens des déterminants significatifs chez les utilisatrices et les non
utilisatrices grâce au test de Student. Il ressort de nos analyses que
:
· Un peu plus de la moitié des femmes en union de
la ville de Yaoundé (55,20 %) utilise la contraception moderne.
L'arrondissement de Yaoundé I enregistre le taux d'utilisation le plus
faible (43,0 %). Par ailleurs, on note un recours timide aux pilules (10,2 %)
et aux injectables (6,2 %). Les croyances des femmes en union par rapport aux
effets des contraceptifs modernes sont relativement mauvaises et fausses (score
moyen 2,11 sur 4).
· Les femmes chrétiennes ont 2 fois plus de
chance de recourir à la contraception moderne que les femmes musulmanes.
Les femmes qui perçoivent les dangers de l'avortement ont 2,5 fois plus
de chance de recourir à la contraception moderne que les autres. La
probabilité d'utiliser la contraception moderne croit avec les bonnes
croyances relatives aux effets des contraceptifs modernes, le dialogue avec les
amis et le conjoint sur le sujet, et le contrôle de la santé
reproductive. Par ailleurs, les utilisatrices ont eu pour chaque
déterminant significatif un score moyen plus élevé que les
non utilisatrices.
Compte tenu de ces résultats, il est donc
nécessaire que des stratégies marketing soient mises sur pied
afin de mieux sensibiliser les femmes et leur entourage sur la planification
familiale. Il faudrait notamment améliorer les croyances des femmes
quant aux effets de la contraception moderne, les sensibiliser sur les
conséquences des avortements et encourager l'entourage de la femme
(amis, famille, conjoint) à discuter de la PF avec celle-ci.
ABSTRACT
The universal access to Family Planning is a major
preoccupation of the Cameroonian government and this aims at improving the
maternal and infant health. This is an aim fully supported by the ACMS through
its program of Family Planning. So, the goal of this study is to identify the
factors that significantly influence married women living in the town of
Yaoundé to use modern contraception.
In other to achieve our objective, we used data of the
enquiry on the knowledge, attitudes and practices pertaining to family planning
in the town of Yaoundé. This investigation was carried out in December
2008 and January 2009 by the ACMS. After the examination of levels and
tendencies of the use of the modern contraception by married women sexually
active and fertile in the town of Yaoundé, we carried out an econometric
analysis based on the model of logistical regression. We then compared the
average scores of the significant determinants among the users and non users
with the aid of the Student test. The outcome of these analyses is:
· A little more than the half of married women living in
Yaoundé (55.20%) uses modern contraception. The Yaoundé I sub
division records the lowest rate of use (43.0%). Moreover, we noticed an
apprehensive appeal to pills (10.2%) and injections (6.2%). Married women's
belief as far as modern contraceptives are concerned is relatively poor and
false (average score 2.11 on 4).
· Christian women have twice more opportunities than
Muslim women to use modern contraception. Women who perceive the dangers of
abortion have 2.5 times more opportunities to appeal to modern contraception.
The probability of using modern contraception is increasing with the belief in
the effects of modern contraception, dialogue with peer groups and spouses on
the topic and the control of reproductive health. Moreover, users have for each
significant determinant one average score higher than the one of non users.
Taking into account these results, it is then necessary to
set up the marketing strategies in order to well sensitize women and their
neighborhood on family planning. We particularly need to improve the belief of
women as far as the effects of modern contraception are concerned, to sensitize
them on the consequences of abortion and encourage the woman's neighborhood
(friends, family, spouse, and partner) to discuss about family planning with
her.
PRÉSENTATION DE LA STRUCTURE
D'ACCUEIL
L'Association Camerounaise pour le Marketing Social (ACMS)
est une association de droit Camerounais agréée par le
ministère de la santé publique. Elle a été
créée en 1996 suite à une convention de collaboration
entre le Gouvernement camerounais et l'ONG Américaine Population
Services International (PSI) à but non lucratif. C'est une structure qui
oeuvre dans le domaine de la santé. Elle est dirigée par un
Directeur Exécutif assisté de 4 chefs de divisions. L'ACMS a pour
mission de concourir avec les autres intervenants du secteur santé et
développement, à la conception et la mise en oeuvre des
stratégies permettant d'améliorer le bien être social des
populations vulnérables camerounaises. Elle facilite notamment
l'accès de la population à l'information, aux services et aux
produits de qualité dans le domaine de la santé.
L'ACMS intervient dans cinq (05) domaines à savoir :
la Promotion de la Planification Familiale, la prévention du VIH/SIDA,
la prévention du Paludisme, la Lutte contre les Maladies
Diarrhéiques et Hydriques et la Franchise sociale. L'ACMS travaille
aussi à travers un réseau de Clinique, le réseau «
PROFAM » pour la promotion du planning familial.
L'ACMS comprend quatre divisions (Santé Familiale,
VIH/SIDA, Finance, Opération de Terrain) et une unité de
recherche. C'est dans cette unité que nous avons effectué notre
stage. Elle est dirigée par une coordonnatrice assistée de 2
consultants. Elle a pour missions :
v' la conception des outils adaptés à chaque
niveau de collecte d'information ;
v' l'apport d'un appui technique aux différentes
divisions en matière de suivi et évaluation de leurs
activités ;
v' d'assurer la coordination de la collecte, le traitement,
l'analyse et la diffusion des résultats des études menées
par l'ACMS.
Notre quotidien à l'unité de recherche a
été meublé par plusieurs activités. Ainsi, nous
avons notamment participé à l'organisation et la supervision de
l'enquête de base pour le suivi et l'évaluation de l'utilisation
des préservatifs féminins par les personnes âgées de
18-49 ans dans les dix régions du Cameroun (Enquête TRaC et MAP).
Au niveau de cette enquête, nous avons contribué à la
formation des enquêteurs, à la supervision de la collecte des
données et de la saisie tant pour l'enquête pilote, que pour
l'enquête finale. Parallèlement à cela nous avons dans le
cadre du projet pour l'accès à la planification familiale,
analysé les déterminants de la pratique contraceptive moderne
chez les femmes en union de la ville de Yaoundé. C'est cette
dernière activité qui fait l'objet du présent
mémoire.
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Contexte et justification
La population mondiale a connu une évolution
remarquable se situant à 0,978 milliards d'habitants en 1800, puis
à 1,65 milliards en 1900 (United Nations, 2004). Elle est passée
à 2,978 milliards en 1999. En 2008, elle est estimée à 6,7
milliards2. Cette croissance est favorisée par une
mortalité en baisse couplée d'une forte natalité.
Le continent africain a une part importante dans
l'accroissement démographique mondial actuel. En effet, en 1800, sa
population représentait environ 10,9 % de la population mondiale ; cette
part est passée à 8,1 % en 1900 et à 12,8 en
19993. En 2008, elle était de 14,4 %2. De plus,
c'est le continent où l'indice synthétique de
fécondité (ISF)4 reste le plus élevé.
Le Cameroun comme la majorité des pays africains n'est
pas épargné par ce phénomène. Sa croissance
démographique reste élevée. En effet, en 1960, sa
population était de 5,4 millions5, elle est passée
à 10,5 millions en 19876. En 2010, elle a été
évaluée à près de 19,4 millions6. Par
ailleurs, le taux moyen de croissance est de 2,8 %6 par an.
Cette population galopante crée d'énormes
défis à l'Afrique en général qui demeure l'un des
continents les plus pauvres de la planète et au Cameroun en particulier.
En effet, la non maîtrise de la procréation crée des
problèmes liés à la santé de la mère et de
l'enfant. Par ailleurs, les grossesses non désirées, trop
rapprochées ou trop tardives qui entraînent parfois des
avortements provoqués, sont des causes de mortalité maternelle et
infantile. Au Cameroun, on a ainsi un taux de mortalité maternelle
encore très élevé, de l'ordre de 669 décès
pour 100 000 naissances vivantes pour la période 1998-2004 (EDSIII,
2004) et les avortements représentent 20 à 40 % des causes de
cette mortalité maternelle (EVINA, 2005). La mortalité infantile
quant à elle s'élève à 74 décès
d'enfants de moins d'un an pour 1000 naissances vivantes (EDSIII, 2004).
C'est ainsi que la question du ralentissement de la
croissance démographique, se pose avec acuité en terme de
maîtrise de la fécondité et de planification familiale. En
ce sens,
2 Population Référence Bureau (2008)
3 United Nations Population Division (2004)
4 Environ 5 enfants par femmes (Population
Référence Bureau, 2008)
5 Université de Sherbrooke (2010),
6 Recensements de la population de 1987 et de 2005 au
Cameroun
l'utilisation de la contraception moderne intervient comme
moyen de prévention des grossesses non désirées,
précoces ou tardives et d'espacement ou de limitation des naissances.
D'après l'USAID (2009), l'accès à la Planification
Familiale pourra contribuer à la réduction de la mortalité
infantile (OMD 4) et à l'amélioration de la santé
maternelle (OMD 6).
Ces constats sont des préoccupations du Gouvernement
Camerounais qui a adopté une politique volontariste de maîtrise de
la procréation depuis le début des années 807.
Par la suite, le Cameroun a précisé son orientation en
matière de planification familiale, dans le sens de l'espacement des
naissances en vue de préserver la santé de la mère et de
l'enfant et de lutter contre la stérilité (MINEPAT, 2009).
Dès lors, de nombreuses mesures ont été
prises pour promouvoir le planning familial et vulgariser l'utilisation des
méthodes de contraception modernes, avec notamment la levée de
l'interdiction de la vente et la publicité des contraceptifs, la
création en 1989 du Programme de Marketing Social au
Cameroun8et l'adoption d'une Politique Nationale de Population (PNP)
en 1997, dont la santé de la reproduction constitue l'un des domaines
prioritaires.
Malgré tous ces efforts, la baisse de la
fécondité au Cameroun reste mitigée car la population
reste encore pro-nataliste. L'Indice Synthétique de
Fécondité (ISF) y demeure élevé. Il est
passé de 6,4 en 1978 à 5,8 en 1991 pour se situer à 5,0 en
20049. De plus, à la fin de sa vie féconde, une femme
âgée de 15-49 ans en union aura eu en moyenne 6,8 enfants (EDS,
2004).
Par ailleurs, il est à noter que ce niveau de
fécondité encore élevé est dû à
l'exposition des femmes au risque de grossesse. Ce risque étant
lié à plusieurs déterminants dont la nuptialité,
l'activité sexuelle, l'aménorrhée (EDSC III,
2004)10. En outre, l'union11 constituant le cadre
privilégié de l'activité sexuelle et de la
procréation au Cameroun (EDSIII, 2004), il est l'un des faits les plus
importants sanctionnant le début de l'exposition au risque de grossesse.
Ainsi, les femmes en union, sexuellement actives non enceintes, non
stériles et non ménopausées sont les plus exposées
au risque de grossesse12. C'est donc sur les femmes exposées
au risque de grossesse qu'il faudrait agir prioritairement pour pouvoir
inverser le niveau de la fécondité13.
Il apparaît donc opportun de mettre un accent
particulier sur la promotion du planning familial et la vulgarisation des
méthodes contraceptives modernes chez les femmes en union puisque le
taux d'utilisation de la contraception moderne y demeure faible. En effet, il
était
7 Patrick GUBRY, 1988
8 PMSC, devenue de nos jours Association Camerounaise pour le
Marketing Social (ACMS)
9 Sources respectives : L'ENF (1978), L'EDSC-I (1991), ET
L'EDSC-III (2004)
10 Les autres facteurs sont l'abstinence, la
non-susceptibilité post-partum, la contraception
11 Dans le cadre de l'EDSC-III, le terme union s'applique
à toute personne s'étant déclaré mariée ou
vivant maritalement avec un/une partenaire.
12 Elles constitueront le groupe cible de notre étude.
13 (RAIMI FASSASSI, 2007, LASBEUR, 2007, PSI, 2009).
respectivement de 13 % (EDSIII, 2004) et de 12 % (MICS, 2006)
en 2004 et 2006 chez les femmes en union de 15-49 ans non enceintes au
Cameroun. De plus, au Cameroun, une femme en union sur deux (52 %) peut
être considérée comme candidate potentielle à la
planification familiale (EDSC III, 2004).
Dans le cas des deux grandes métropoles du pays que
sont les villes Yaoundé et Douala, la prévalence des
méthodes contraceptives modernes, en 2004 étaient de 25,5% chez
les femmes en union. En 2006, à Yaoundé, elle était de
27,3 % (MICS, 2006). Ces taux élevés justifient le choix de la
ville de Yaoundé par l'ACMS pour la mise en oeuvre du projet Planning
Familial.
Problématique
Au Cameroun en général (EDSIII, 2004) et dans
la ville de Yaoundé en particulier (ACMS, 2009), les femmes en union
sont les plus enclines à la non utilisation d'une méthode
contraceptive moderne. Par ailleurs, près de la moitié (44,6%)
des femmes en union sexuellement actives non enceintes, non stériles et
non ménopausées n'utilisent pas de méthodes contraceptives
à Yaoundé. Il en découle la nécessité de
promouvoir des actions marketing ciblant prioritairement les femmes en
union.
Par ailleurs, le constat global qui se dégage de la
littérature est que la plupart des études en marketing social en
Afrique en général et dans la ville de Yaoundé en
particulier, concernant l'utilisation des contraceptifs sont orientées
vers les femmes en général. Par conséquent les mêmes
stratégies sont élaborées pour les femmes en union et
celles non en union14. Ceci contribuerait sûrement à
une orientation pas très rigoureuse des méthodes de contraception
modernes d'où leur faible prévalence parmi ces femmes.
En outre, d'après les études15, le
comportement des femmes en union en matière de procréation et de
maîtrise de la fécondité est différent de celui des
femmes qui ne sont pas en union. Par conséquent il importe donc
d'identifier distinctement les facteurs influençant significativement
l'utilisation de la contraception moderne en mettant un accent particulier sur
les femmes en union sexuellement actives, non enceintes, non stériles et
non ménopausées qui sont les plus exposées aux risques de
grossesse. Mieux encore il faudrait cerner les facteurs d'opportunité,
de capacité et de motivation influençant l'utilisation desdites
méthodes, de même que les facteurs sociodémographiques;
socioéconomiques et socioculturels afin de circonscrire un plan
marketing adéquat pouvant inciter l'utilisation des produits de
planification familiale distribués par l'ACMS et le changement de
comportement en faveur du planning familial chez
14 Les femmes non en union sont les femmes célibataires,
divorcées /séparées ou veuves
15 EDSI (1994), EDSII(1998), EDSIII(2004), (RAIMI FASSASSI,
2006)
ces femmes.
Ainsi, on est amené à se poser la question de
savoir, quels sont les facteurs significatifs qui influencent l'utilisation des
contraceptifs modernes par les femmes en union de la ville de Yaoundé ?
De manière spécifique :
· Quels sont les facteurs OCM16,
socioculturels, sociodémographiques, socioéconomiques qui
influencent significativement l'utilisation des contraceptifs modernes par les
femmes en union de la ville de Yaoundé ?
· Quels sont les niveaux des facteurs OCM chez les
utilisatrices et les non utilisatrices de la contraception moderne ?
· Quel est le profil des femmes en union utilisatrices et
non utilisatrices des produits de contraception modernes dans la ville de
Yaoundé ?
Pour répondre à ces questions nous nous fixons
plusieurs objectifs.
Objectifs
L'objectif général de cette étude est
d'identifier les facteurs qui influencent significativement l'utilisation des
contraceptifs modernes par les femmes en union, âgées de 15
à 49 ans dans la ville de Yaoundé.
De manière spécifique, il s'agira de :
· dégager le profil des femmes utilisatrices et
non-utilisatrices des contraceptifs modernes ;
· identifier les facteurs liés à
l'Opportunité, à la Capacité et à la Motivation
(OCM) qui influencent significativement l'utilisation des contraceptifs
modernes par les femmes vivant en union, âgées de 15 à 49
ans dans la ville de Yaoundé;
· identifier les facteurs liés aux
caractéristiques sociodémographiques, socioculturelles,
socioéconomiques qui influencent significativement l'utilisation des
contraceptifs modernes par les femmes vivant en union, âgées de 15
à 49 ans dans la ville de Yaoundé;
· comparer les niveaux (moyennes) des déterminants
d'opportunité, de capacité et de
motivation significatifs
entre les utilisatrices et les non utilisatrices de la contraception ;
· fournir des recommandations pour la prise de
décision en matière de marketing social des produits de
planification familiale.
16 Opportunité, Capacité et Motivation
Résultats attendus
Il s'agira de construire un tableau de bord pouvant permettre
d'élaborer des plans marketing. Pour ce faire, il faudra :
· Construire un tableau de suivi du niveau d'utilisation
des méthodes contraceptives modernes et des déterminants OCM de
l'utilisation des contraceptifs modernes par les femmes vivant en union,
âgées de 15 à 49 ans dans la ville de Yaoundé.
· Construire un tableau de segmentation regroupant les
déterminants de l'utilisation des méthodes contraceptives
modernes par les femmes vivant en union, âgées de 15 à 49
ans dans la ville de Yaoundé.
Hypothèses de recherche17
Hypothèse générale :
Ho : L'utilisation de la contraception moderne
par les femmes en union de Yaoundé est influencée par des
facteurs OCM, socioculturels, sociodémographiques et
socioéconomiques.
Cette hypothèse peut être subdivisée en
quatre hypothèses spécifiques. Hypothèses
spécifiques :
H1. La religion et le niveau d'instruction influencent
significativement la pratique contraceptive moderne par les femmes en union.
H2. Les discussions avec le conjoint relatives à la
planification des naissances et son attitude favorable sont des facteurs ayant
des effets significatifs sur l'utilisation de la contraception moderne par les
femmes en union.
H3. Les femmes en union qui perçoivent le risque issu des
avortements ont plus de chance de recourir à la contraception moderne
que celles qui ne le perçoivent pas.
H4. La chance de recourir à la contraception moderne
par la femme en union croit significativement avec la disponibilité des
produits de contraception, le soutien social et les bonnes croyances relatives
aux effets des contraceptifs modernes.
Intérêt de la recherche
Ce travail revêt un intérêt qui pourrait
s'exprimer en trois dimensions : scientifique, professionnelle et
opérationnelle.
Sur le plan scientifique, il contribue à
l'élargissement des réponses à la complexité des
17 Ces hypothèses s'inspirent de la revue de la
littérature présentée au Chapitre II
déterminants socioculturels,
sociodémographiques, socioéconomiques et OCM du
phénomène de la planification familiale en général,
et plus spécifiquement chez les femmes qui vivent en union.
La dimension professionnelle de ce travail est perçue
dans l'imprégnation de l'Ingénieur d'Application de la
Statistique (IAS) aux réalités du monde professionnel, dans la
conciliation des méthodes apprises à l'école et des
techniques nouvelles d'analyse des déterminants de comportement
spécifiques au marketing social.
Enfin, dans le domaine opérationnel, ce travail est un
outil d'aide à la prise de décision visant à fournir des
informations stratégiques en matière de marketing social des
produits de planification familiale. Il aboutira à la production des
tableaux de bords qui sont des outils indispensables dans l'élaboration
des plans marketing des produits de l'ACMS.
Plan de la recherche
Le travail sera divisé en 2 parties, une partie
théorique et une partie empirique. Chacune constituée de deux
chapitres.
· Ainsi, dans le premier chapitre de la première
partie nous définirons tout d'abord les concepts clés de
l'étude, ensuite nous présenterons la politique de la population
au Cameroun, celle de la santé de la reproduction et un accent sera mis
sur les services de planification familiale ;
Le deuxième chapitre sera consacré à la
revue des aspects théoriques, généraux de la pratique
contraceptive moderne et au choix des variables de l'étude.
· Le premier chapitre de la deuxième partie sera
consacré à la présentation de la source des
données, aux analyses univariées, bivariées et
multivariées (Analyse en Composantes Multiples), à la
construction et à l'analyse des scores (pour les facteurs OCM). Dans le
dernier chapitre nous identifierons les déterminants de l'utilisation de
la contraception moderne chez les femmes en union à l'aide d'un
modèle logistique; ensuite nous allons comparer les niveaux des
déterminants chez les utilisatrices et les non utilisatrices de la
contraception moderne grâce au test de Student.
PREMIÈRE PARTIE : FONDEMENTS DE LA
PRATIQUE
CONTRACEPTIVE MODERNE
CHAPITRE I : ASPECTS CONCEPTUELS ET
CADRE
INSTITUTIONNEL
Dans ce chapitre, il sera question d'examiner les concepts
liés à notre étude. Nous examinerons tout d'abord les
éléments ayant trait à la pratique contraceptive moderne,
puis le cadre conceptuel de la recherche des déterminants de
comportements en marketing social et enfin, nous présenterons le cadre
institutionnel de la planification familiale au Cameroun.
I.1 Définitions des concepts I.1.1 Concepts
généraux
Marketing: D'après Kotler (2003), le
marketing est l'ensemble des techniques et études d'application qui ont
pour but de prévoir, constater, susciter, renouveler ou stimuler les
besoins des consommateurs et adapter de manière continue l'appareil
productif et commercial aux besoins ainsi déterminés.
Marketing social : Le marketing social est
l'application des techniques et des outils du marketing commercial à des
milieux relevant de problématiques sociales. Il correspond ainsi
à un processus de planification qui part d'un diagnostic (étude
qualitative ou quantitative). Ceci débouche sur l'élaboration
d'une stratégie (positionnement, segmentation, ciblage etc.). Ensuite,
on procède à une évaluation des actions engagées.
Pour Kotler (2003), le marketing social est la conception, la mise en oeuvre et
le contrôle de programmes conçus pour promouvoir une idée
ou une pratique sociale auprès d'un groupe cible.
Segmentation : Division de la population
cible en petits groupes ayant des habitudes, des besoins et des
caractéristiques semblables. D'après le cadre de recherche en
marketing social de l'ONG Population Services International (PSI)18,
la segmentation permet de diviser les groupes cibles en deux groupes
homogènes, ceux qui adoptent le comportement (par exemple utilisent la
contraception moderne) et ceux qui ne l'adoptent pas. Par exemple, pour la
population des femmes en union, on a : celles qui utilisent la contraception
moderne et celles qui ne l'utilisent pas.
Bulle : C'est un ensemble d'items (ou de
questions) qui traduisent la même notion.
Opportunité: facteurs institutionnels ou structurels
qui influencent les chances d'un individu de
18 ACMS(2010)
réaliser un comportement promu (par exemple l'utilisation
de la contraception moderne)19.
Capacité : aptitudes et
compétences nécessaires à un individu pour réaliser
un comportement promu (ACMS, 2010).
Motivation : Stimulation/Désir à
accomplir un comportement promu (ACMS, 2010).
Population à risque : Population
exposée à un risque donné. C'est l'exemple des femmes en
union sexuellement actives, non enceintes, non stériles, non
ménopausées qui sont exposées à un risque de
grossesse.
Femmes exposées à un risque de
grossesse : D'après PSI, il s'agit des femmes sexuellement
actives, non enceintes, non stériles, non ménopausées.
RAIMI FASSASSI (2007) quant à lui pense que les femmes exposées
à un risque de grossesse sont celles sexuellement actives, non enceintes
et non ménopausées. LASBEUR (2007) pense de même et affirme
notamment que cette population est celle réellement concernée par
l'utilisation d'une méthode contraceptive moderne. Par ailleurs,
d'après l'enquête EDSIII (2004), l'union constitue un facteur
d'exposition à la grossesse chez les femmes au Cameroun.
Dans cette étude, nous allons travailler sur les
femmes en union sexuellement actives, non enceintes, non stériles et non
ménopausées.
Femmes en union : D'après
l'enquête EDSIII (2004), les femmes en union sont celles qui se sont
déclarées mariées ou vivant maritalement avec un
partenaire. Entrent donc dans cette catégorie, aussi bien les mariages
civils, religieux et coutumiers, que les unions libres.
Planification familiale : Ensemble des
moyens et méthodes qui permettent de conformer à la
volonté des parents le nombre et l'espacement des naissances dans une
famille20.
I.1.2 Définitions de la contraception et des
différents types de contraceptifs modernes
La contraception est l'ensemble des procédés
par lesquels un rapport sexuel est rendu non fécondant, et ceci de
façon temporaire et réversible29. Par ailleurs, KOKOU
(2007) définit la contraception comme étant l'ensemble des moyens
mis en oeuvre par le couple ou l'individu pour contrôler la venue au
monde de leur enfant.
D'après l'enquête EDSIII (2004), on peut
distinguer trois groupes de méthodes de contraception à savoir
les méthodes modernes, les méthodes traditionnelles et les
méthodes dites « populaires ».
19 ACMS (2010)
20 N KWA (1997)
Les méthodes modernes comprennent les injectables, la
pilule, la pilule du lendemain, le stérilet ou DIU (Dispositif Intra
Utérin), les implants, le condom masculin, le condom féminin, le
diaphragme, les méthodes vaginales (spermicides, mousses et
gelées) et la stérilisation féminine et
masculine.21 La contraception moderne se réfère
à l'utilisation des méthodes modernes suscitées.
· Les injectables : c'est un contraceptif hormonal
injectable sûr et efficace pour la prévention des grossesses non
désirées. Ils entraînent une action contraceptive qui peut
durer 3 mois.
· La pilule : il s'agit d'un contraceptif hormonal oral
pour l'espacement des naissances et la prévention des grossesses non
désirées. Elle empêche la maturation ou la
libération de l'ovule.
· La pilule du lendemain : c'est une pilule à
prendre immédiatement après un rapport sexuel non
protégé afin de prévenir une éventuelle
grossesse.
· Le stérilet ou DIU (Dispositif Intra
Utérin) : c'est un dispositif flexible souvent en forme de T. Il
entraine des modifications utérines qui empêchent la nidation de
l'oeuf.
· Les préservatifs masculin et féminin :
le préservatif est un étui fin en caoutchouc ou siliconé.
Il empêche la pénétration des spermatozoïdes dans les
voies génitales de la femme. Le préservatif féminin est
inséré dans le vagin de la femme tandis que le condom masculin
est appliqué sur le pénis de l'homme.
· Le diaphragme : c'est un obturateur en latex très
souple que l'on fixe dans le vagin avant le rapport sexuel. Il empêche la
rencontre de l'ovule et du spermatozoïde.
· Les implants (Norplant) : Ce sont des capsules qui sont
placées juste sous la peau dans le bras de la femme. ils rendent la
femme inféconde.
· Les méthodes vaginales (spermicides, mousses et
gelées) : c'est un mode de contraception à base de substances
chimiques qui entraîne la mort des spermatozoïdes. Ils sont
introduits au fond du vagin avant le rapport sexuel.
· La stérilisation masculine : elle consiste en la
ligature des canaux déférents grâce à une
opération chirurgicale. Elle est pratiquée chez l'homme.
· La stérilisation féminine : elle se fait
par la ligature des trompes par voie abdominale ou vaginale. Elle empêche
la migration de l'ovule libérée.
Les méthodes traditionnelles, il s'agit de la
Méthode de l'Allaitement Maternel et de l'Aménorrhée
(MAMA), du retrait et de la continence périodique;
21 Les définitions qui suivent s'inspirent de NKWA
(1997)
· la méthode MAMA : elle consiste à
utiliser l'allaitement maternel comme méthode de planification
familiale. En fait l'allaitement, grâce à la succion
entraîne la stimulation et la sécrétion de l'ocytocine qui
permet l'involution utérine.
· Le retrait : il s'agit pour l'homme de se retirer du
vagin de la femme juste avant l'éjaculation.
· La continence périodique : elle consiste
à éviter tout rapport sexuel pendant les périodes proches
de l'ovulation chez la femme. Elle nécessite une bonne maîtrise du
cycle menstruel par la femme.
Nous avons enfin les méthodes dites « populaires
», comme les herbes et les tisanes.
I.2 Cadre conceptuel et méthodologie de
recherche des déterminants de la pratique contraceptive moderne22
Dans le cadre de la recherche des déterminants de
comportement, PSI a élaboré un cadre conceptuel et une
méthodologie de recherche. Ceux-ci sont actuellement utilisés par
l'unité de recherche de l'ACMS. Ce cadre conceptuel est divisé en
deux branches, notamment le cadre conceptuel de performance pour le marketing
social et le cadre conceptuel du changement de comportement. La
méthodologie de recherche proprement dite repose sur ces deux cadres
conceptuels.
I.2.1 Cadre conceptuel de « Perform23» pour
le Marketing Social
Le Cadre conceptuel de « Perform » pour le
marketing social, décrit le processus de la recherche en marketing
social. Il identifie les concepts clés pour l'élaboration et
l'évaluation des interventions de marketing social. Ce cadre
présente quatre niveaux (Graphique A1 Annexe A):
Le premier niveau concerne le but visé par le
marketing social. Celui-ci est spécifique à chaque intervention
pour la promotion de la santé, notamment l'amélioration de
l'état de santé de la population et les interventions visant
l'amélioration des conditions de vie de la population. Le but
convoité intègre le changement de comportement de la population.
Dans le cadre de notre étude, le but visé est
l'amélioration de la santé de la mère et de l'enfant
grâce à une planification des naissances via l'utilisation des
méthodes contraceptives modernes. Ceci pourrait dans une certaine mesure
améliorer leur qualité de vie, car la maîtrise de la
fécondité leur permettra de planifier les naissances
conformément à leur ressource.
Le second niveau montre les objectifs du marketing social
fixés comme étant la
22 Les explications qui suivent s'inspirent de la
présentation faites dans le protocole de l'enquête sur
l'utilisation des préservatifs féminin au Cameroun
réalisée par l'ACMS en 2010
23 Il s'agit d'un terme spécifique à PSI dans le
cadre du marketing social, qui veut dire performance
promotion de l'utilisation d'un produit ou service et la
sensibilisation pour l'adoption d'un comportement réducteur de risque.
L'amélioration de la santé passe par l'adoption de ce
comportement en présence d'un risque donné. Ainsi dans notre
étude, l'objectif du marketing social est la promotion de l'utilisation
des produits de contraception moderne par les femmes en union exposées
à un risque de grossesse.
Le troisième niveau traite des déterminants du
comportement, résumés en termes d'opportunité,
capacité et motivation24 (OCM). Ces derniers sont
complétés par les caractéristiques de la population
cible.
Le quatrième niveau présente les interventions
du marketing social en l'occurrence les 4P25. De ce fait,
l'identification des déterminants de l'utilisation des méthodes
contraceptives et la construction du tableau de bord (segmentation et suivi)
permet l'élaboration des stratégies de marketing social relatives
aux 4P, c'est-à-dire aux produits de contraception moderne, à
leur prix, à leur positionnement, et aux activités de
promotion.
Le tableau de bord utilisé pour l'élaboration
des stratégies marketing est composé d'un tableau de
segmentation, d'un tableau de suivi et d'un tableau d'évaluation.
La segmentation détermine les facteurs OCM et les
caractéristiques de la population qui sont significativement
associés aux comportements qui améliorent positivement
l'état de santé et la qualité de la vie de la population
à risque. Il convient de préciser que dans notre cas, le
comportement est représenté par l'utilisation de la contraception
moderne et « le risque » c'est l'exposition à la grossesse. La
population est segmentée en utilisant le risque et la mesure du
comportement. Ceci permet la comparaison de ceux qui ont adopté le
comportement (utilisation de la contraception moderne) à ceux qui ne le
font pas (non utilisation de la contraception moderne), dans un contexte
d'existence de risque (exposition à la grossesse). L'identification des
différences dans les facteurs d'opportunité, de capacité
et de motivation entre les utilisatrices et les non utilisatrices de la
contraception moderne selon les caractéristiques de la population,
fournit des informations pour la prise de décisions stratégiques
dans le domaine du marketing.
Pour ce qui est du suivi, il s'agit d'analyser les niveaux et
les tendances des déterminants de comportement en termes
d'opportunité, de capacité et de motivation grâce aux
analyses descriptives. Ceci permet de suivre les effets de l'intervention du
marketing social.
Enfin, l'évaluation de la performance du marketing
social se fait en terme d'efficacité et
24 Voir la partie sur la définition des concepts
25 Produit, Prix, Place, Promotion
d'efficience du programme. Il s'agit aussi d'évaluer
la couverture et l'accès aux activités de marketing social. Ceci
ne sera pas fait dans le cadre de cette étude car il ne s'agit pas d'une
étude d'évaluation de la performance du marketing social dans la
promotion des contraceptifs modernes. Nous ferons une analyse de suivi et de
segmentation. Il faut préciser que l'évaluation se fera à
la fin du programme de planning familial, or celui-ci est encore en cours de
réalisation.
I.2.2 Cadre conceptuel du changement de
comportement
Le cadre conceptuel de changement de comportement de PSI est
utilisé pour la prise de décision en ce qui concerne les plans
marketing et l'élaboration des protocoles de recherche. Il est
situé au troisième niveau du cadre « Perform » et est
constitué des déterminants OCM connus sous le nom de «
bulles ».
Pour ce qui est des facteurs d'opportunité, les bulles
utilisées sont la disponibilité, l'attrait de la marque, la
qualité des soins et les normes sociales26.
· La disponibilité : il s'agit de la perception
relative à la fréquence et à l'accessibilité de la
contraception moderne dans un environnement ou dans un espace défini.
Elle permet d'évaluer les perceptions des femmes sur les
difficultés d'accès aux contraceptifs modernes et comprendre leur
préférence par rapport au lieu d'approvisionnement.
· L'attrait de la marque : c'est la mesure dans laquelle
la population cible s'identifie à la marque. elle permet de comprendre
les perceptions des femmes par rapport aux marques des contraceptifs modernes
en termes de perceptions positives ou négatives et les raisons de cette
appréciation.
· La qualité des services : elle permet
d'évaluer dans quelle mesure les femmes apprécient les services
offerts dans les points de vente de contraceptifs modernes.
· Les normes sociales : Elles réfèrent aux
comportements acceptés comme pratique usuelle au sein d'une
communauté. Elles déterminent les perceptions des
répondants sur les comportements standards qui existent dans la
communauté et qu'ils pourraient suivre.
Quant aux facteurs de capacité, les bulles choisies
sont la connaissance, l'efficacité personnelle et le soutien social.
· La connaissance : il s'agit de la connaissance des
méthodes contraceptives modernes. Elle permet d'évaluer le niveau
de connaissance des femmes sur les contraceptifs modernes.
26 Les explications qui suivent s'inspirent des
définitions en Annexe du protocole de l'enquête sur l'utilisation
des préservatifs féminin au Cameroun réalisée par
l'ACMS en Mars 2010
· L'efficacité personnelle : c'est la perception
de la capacité d'un individu à réaliser efficacement un
comportement promu. Elle permet de comprendre les croyances des femmes par
rapport à leur capacité d'utiliser les contraceptifs modernes
correctement et d'en parler.
· Le soutien social : il est utilisé pour
évaluer le soutien communicationnel et psychologique que les femmes
reçoivent des autres ou donnent aux autres à propos de
l'utilisation des contraceptifs modernes.
En ce qui concerne les facteurs de motivation, les bulles
choisies sont l'attitude, les croyances, les résultats attendus, le
point de contrôle, la sévérité, les normes
subjectives et la volonté de payer.
· L'attitude : elle sert à cerner comment les
répondants évaluent l'utilisation des contraceptifs modernes.
· Les croyances : elles sont utilisées pour
évaluer les perceptions des répondants concernant les
contraceptifs modernes, il s'agit de comprendre les mauvaises conceptions sur
les contraceptifs modernes qui prévalent au sein de la population
cible.
· Les résultats attendus : elle permet
d'évaluer dans quelle mesure les femmes croient que les contraceptifs
modernes sont efficaces pour apporter le résultat qu'elles attendaient
de leur utilisation ;
· Le point de contrôle : elle sert à
évaluer le contrôle de la santé reproductive de la femme en
rapport avec l'utilisation de la contraception moderne.
· Les normes subjectives : elle permet de cerner les
perceptions des femmes par rapport aux pressions des autres membres de leur
groupe social par rapport à l'utilisation des contraceptifs modernes
;
· La sévérité : cette bulle sert
à évaluer les perceptions des femmes par rapport à la
gravité et les conséquences des grossesses non
désirées;
· volonté de payer : elle permet de
déterminer le prix maximal que les femmes sont prêtes à
débourser pour les contraceptifs modernes.
I.2.3 Méthodologie de recherche sur le
changement de comportement en marketing social selon PSI
I.2.3.1 Méthode
Selon PSI, dans la recherche des déterminants de
comportement, deux types de variables sont utilisées :
· les caractéristiques de la population : ici les
variables généralement utilisées correspondent aux
facteurs socio démographiques ;
· les facteurs OCM : ils sont construits à partir
des questions à échelles. Les étapes de l'analyse peuvent
être divisées en 4 :
· construction des scores : elle concerne les variables
OCM et sert à identifier des facteurs fiables dans chaque bulle. Pour
chaque bulle, ces facteurs sont déterminés grâce aux
analyses factorielles, le test de fiabilité utilisé est celui de
Cronbach. Le score d'un facteur est égal à la moyenne des scores
des items qui le constitue ;
· suivi : il se fait à partir des analyses
descriptives sur les niveaux de l'utilisation actuelle des méthodes
contraceptives modernes et des facteurs OCM de l'utilisation des
méthodes contraceptives modernes;
· segmentation : elle se fait en deux étapes ;
tout d'abord, on recherche les déterminants significatifs de
l'utilisation de la contraception moderne, puis on compare les scores moyens
des facteurs OCM dans les groupes des utilisatrices et les non
utilisatrices.
v' La recherche des déterminants : les facteurs OCM
fiables déterminés grâce à la construction des
scores sont utilisés avec les variables liées aux
caractéristiques de la population comme variables indépendantes
du modèle de régression logistique, la variable dépendante
étant la variable de comportement (l'utilisation des méthodes
contraceptives modernes). Ceci permet de déterminer les variables qui
influencent significativement l'utilisation des méthodes contraceptives
;
v' Comparaison des moyennes : on estime les moyennes des
facteurs significatifs issus du modèle logistique. Pour cela on calcule
les moyennes de chaque facteur avec la procédure ANOVA. Les moyennes
calculées permettent de comparer les niveaux des déterminants OCM
dans les groupes des utilisatrices de la contraception moderne et des non
utilisatrices, afin d'identifier les facteurs qui créent des
différences entre ces 2 groupes.
Par ailleurs, la méthode exposée
précédemment présente certes des avantages, mais peut
être sujette à quelques critiques.
1.2.3.2 Atouts de la méthode de recherche
Cette méthode prend en compte des facteurs OCM, qui
servent à mieux comprendre les
comportements des femmes par rapport à la pratique
contraceptive. Ces facteurs OCM évaluent entre autre la
disponibilité, la qualité, l'attrait de la marque des
contraceptifs modernes tels que perçus par les femmes, ce qui permet de
mieux répondre à leur attentes.
La segmentation permet d'identifier les facteurs qui
influencent significativement l'utilisation de la contraception moderne. Elle
sert aussi à comparer le niveau des facteurs OCM significatifs chez les
utilisatrices et les non utilisatrices de contraceptifs modernes. Ainsi,
l'intervention sur ces facteurs pourrait favoriser la conversion des non
utilisatrices en utilisatrices. La segmentation est nécessaire, car les
ressources étant limitées il importe de s'orienter vers un groupe
cible spécifique qui a le plus besoin des produits de contraception
modernes.
1.2.3.3 Critiques de la méthode de recherche
Les critiques relevées relativement à la
méthode de recherche présentée précédemment
se situent à plusieurs niveaux :
· au niveau des caractéristiques de la
population, seules les variables socio démographiques sont
généralement prises en compte, pourtant dans la
littérature d'autres facteurs notamment, les facteurs
socioéconomiques, socioculturels influencent significativement
l'utilisation de la contraception moderne. Ces facteurs peuvent aider à
mieux comprendre les besoins de la population ;
· les variables liées aux caractéristiques
de la population ne font pas l'objet d'une analyse descriptive
multivariée (ACM), pourtant une telle analyse permettrait
déjà de dégager un profil des femmes utilisatrices et non
utilisatrices de la contraception moderne, ce qui renforce la connaissance de
la population cible ;
· Au niveau des analyses bivariées le test du
khi-deux est omis. Pourtant ce test permet d'identifier les dépendances
entre la variable d'intérêt et les variables explicatives. Ainsi,
seules les variables significativement corrélées avec la variable
d'intérêt feront partie du modèle logistique. Ceci permet
de faire un tri parmi les facteurs liés aux caractéristiques de
la population27.
· Au niveau de la construction des scores issus des
facteurs OCM, certains tests sont omis. Il s'agit du test de KMO et celui de
Bartlett qui permettent de vérifier si les données sont
27 MANTEMPA (2007)
factorisables avant de faire une analyse
factorielle28.
· Au niveau de la segmentation, aucun test n'est
réalisé pour confirmer la différence des scores moyens
dans les groupes des utilisatrices et des non utilisatrices. Par ailleurs,
étant donné que la variable d'intérêt n'a que deux
modalités autrement dit nous n'avons que deux moyennes à
comparer, alors le test de Student est approprié pour comparer les
scores moyens dans les deux sous groupes de femmes au lieu de recourir à
l'ANOVA29. De plus, l'ANOVA est appropriée lorsque l'on veut
étudier l'influence d'un facteur qualitatif sur une variable
quantitative ; or il ne s'agit pas ici d'étudier une quelconque
influence, mais juste une comparaison des moyennes dans les 2
groupes de femmes. D'oüla nécessité d'utiliser un test de
Student pour cette comparaison30.
· Enfin, les analyses en marketing social concernant la
pratique contraceptive moderne ont bien souvent pour cible les femmes en
général. Or d'après la littérature, la femme en
union n'a pas le même comportement procréateur que celle qui ne
l'est pas31. Il importe donc de mener des études plus
ciblées. Par ailleurs, en marketing social, concernant l'utilisation de
la contraception moderne, la priorité est donnée aux femmes les
plus exposées au risque de grossesse, alors que la priorité doit
être donnée aux études ayant pour cible les femmes en
union, ensuite les femmes non en union pourraient constituer la deuxième
cible pour une autre étude.
Notre travail va donc s'appuyer sur la méthodologie de
recherche et le cadre conceptuel de PSI tout en tenant compte de ces critiques
et remarques.
I.3 Cadre institutionnel I.3.1 Politiques de
population
La prise en considération de l'évolution
galopante de la population constitue une priorité pour le Cameroun
depuis le début de l'année 1980. En effet, cette remise en
question des conséquences néfastes de la forte croissance
démographique sur l'économie a conduit le gouvernement à
adopter des mesures pouvant concourir à la maîtrise de la
procréation et par conséquent contribuer au ralentissement de
cette croissance démographique. Les mesures prises en matière de
planification familiale sont notamment32 :
28 DESMET (2010)
29 L'analyse de la variance est appropriée lorsque l'on
veut comparer au moins 3 moyennes (DARPY, 2001).
30 DARPY (Op.cit.), RICCO (2010)
31 EDS, 2004, RAIMI FASSASSI, 2007
32 FAO, Stratégie nationale d'information,
éducation, communication (IEC) du Cameroun
· la création en 1985 d'une commission nationale de
la population;
· l'adoption en 1992 de la Déclaration de Politique
Nationale de Population;
· la formulation et la mise en oeuvre d'une
stratégie d'éducation des populations à la parenté
responsable;
· la libéralisation de la promotion et de la
publicité des produits contraceptifs;
· l'ouverture des «Maisons de la femme» dans la
plupart des chefs-lieux de département
dans le but, entre autres,
d'éduquer les femmes en matière de planification familiale ;
· le renforcement et l'intégration des services
de la Santé Maternelle et Infantile et de Planification Familiale
(SMI/PF) dans les soins de santé primaires avec l'assistance du Fonds
des Nations Unis pour les Activités de Population;
· L'adoption d'une Politique Nationale de Population (PNP)
en 1997 dont la santé de reproduction constitue l'un des domaines
prioritaires;
On peut de ce fait comprendre la volonté du
Gouvernement de promouvoir la maîtrise de la fécondité,
fondamentale pour la santé de la mère et de l'enfant.
Par ailleurs, la commission nationale de la population a mis
sur pied une politique nationale de la population. Le but visé est
d'améliorer le niveau et la qualité de vie de la population dans
le cadre d'un développement durable en conformité avec la
dignité humaine et les droits fondamentaux de l'Homme, en assurant
notamment l'adéquation entre la croissance démographique et les
ressources disponibles et accessibles (MINEPAT, 2002).
Cette politique a pour objectifs généraux de:
· améliorer l'état de santé de la
population en général, en fournissant des efforts particuliers
dans le domaine de la santé de la reproduction pour améliorer
l'état de santé des enfants et celui de leur mère;
· promouvoir l'éducation de base pour tous et
celle des filles en particulier ;
· renforcer la lutte contre le chômage ;
· promouvoir l'égalité et
l'équité entre les sexes ;
· renforcer l'autosuffisance et promouvoir la
sécurité alimentaire ;
· promouvoir l'occupation rationnelle de l'espace et la
préservation de l'environnement;
· améliorer les conditions nécessaires
à l'épanouissement et à la sauvegarde de la famille et de
l'individu ;
· améliorer les conditions de mise en oeuvre et de
suivi/évaluation des programmes de population.
I.3.2 Politiques de santé de la
reproduction
Le document de référence au Cameroun en
matière de Santé de la Reproduction est le document de la
stratégie sectorielle de santé 2001-201033. Ce
document met un accent particulier sur la protection de la santé de la
mère et de l'enfant. La planification familiale est le deuxième
domaine prioritaire en matière de santé de la reproduction au
Cameroun.
L'objectif général de la santé de la
reproduction au Cameroun est d'assurer la prise en charge efficace des
problèmes de santé de la mère, de l'adolescent et de la
personne âgée. Les objectifs spécifiques liés
à la planification familiale étant de :
· réduire la mortalité maternelle de 50%
d'ici 2010 ;
· augmenter la prévalence contraceptive
(méthodes modernes) de 12 à au moins 25% en milieu urbain et d'au
moins 15 % en milieu rural d'ici 2005 ;
· Réduire la mortalité infantile de 77
à 50/10000 d'ici 2010 Pour atteindre ces objectifs, plusieurs
stratégies sont mises en oeuvre, il s'agit notamment du:
· développement d'un paquet minimum
d'activités sous forme de soins curatifs, préventifs et
promotionnels par niveau de la pyramide sanitaire ;
· promotion de la mise en oeuvre de la politique des
médicaments essentiels y compris les contraceptifs ;
· promotion de l'approche de la santé de
reproduction adaptée aux besoins des adolescents/jeunes ;
· IEC pour le changement de comportements adaptés
à chaque groupe cible ;
· formation de base et continue de différents types
de prestataires de services et de soins de santé ;
33 Ministère de la Santé (2001)
· renforcement de la recherche opérationnelle en
matière de santé de la reproduction ;
· mobilisation de ressources nécessaires à la
mise en oeuvre du programme de la santé de la reproduction ;
· renforcement du système d'informations sanitaires
pour la gestion du programme de gestion
· suivi et évaluation des activités de la
santé de la reproduction.
Il convient de préciser que les objectifs de la
stratégie sectorielle de santé ont été
actualisés notamment pour l'échéance 2015, en relation
avec les OMD et ce, dans le document de stratégie pour la croissance et
l'emploi. Cette stratégie vise essentiellement à garantir, de
manière pérenne, l'accès universel aux services et soins
de santé de qualité à travers l'amélioration de
leur offre et le financement appropriée de la demande de santé
(MINEPAT, 2009).
De manière spécifique, la stratégie
sectorielle de santé actualisée a pour objectifs de :
· viabiliser 80 % des districts de santé ;
· amener 100 % des structures de santé des niveaux
stratégique et intermédiaire à jouer leur rôle
d'appui et d'orientation-recours;
· réduire de 1/3 la charge morbide chez les pauvres
et les populations les plus vulnérables;
· réduire de 2/3 la mortalité des enfants de
moins de 5 ans ;
· réduire de 3/4 la mortalité maternelle.
Pour atteindre ces objectifs spécifiques, cinq axes
stratégiques ont été retenus. Il s'agit
du:
· renforcement du système de santé ;
· vulgarisation de l'application du paquet minimum
d'activités et du paquet complémentaire d'activités dans
le district de santé ;
· développement d'un système
d'orientation-recours opérationnel ;
· renforcement du partenariat dans le secteur de la
santé;
· stimulation de la demande pour la rendre solvable
Ces axes stratégiques se déroulent suivant des
interventions majeures, dont la santé de la mère, de l'enfant et
de l'adolescent constitue le premier domaine d'intervention. Par ailleurs, les
interventions dans le domaine de la santé de la mère, de l'enfant
et de l'adolescent visent la réduction de la mortalité
maternelle, néonatale et infantile. A moyen terme, plusieurs
résultats sont attendus notamment l'amélioration de la
qualité des soins fournis aux femmes enceintes et en post partum, ainsi
que l'accès à des soins obstétricaux et néonataux
de qualité. Enfin on peut citer l'amélioration de l'accès
aux services de Planification Familiale (PF).
Pour atteindre les objectifs en matière de PF, le
gouvernement travaille avec des ONG, au nombre desquels on peut citer, l'ACMS,
l'Association Camerounaise pour le Bien-être Familial (CAMNAFAW) et le
Fonds des Nations Unis pour les Activités de Population (FNUAP).
I.3.3 Services de planification familiale
Au Cameroun, les services de planification familiale sont
actuellement intégrés dans des cliniques de santé
maternelle et infantile et dans certains centres de santé. Il y a eu le
programme de Planification Familiale « Cercle d'Or » (EuropeAid,
2007) qui a été mis en place dans les années 85 avec le
concours des organismes internationaux. Dans sa phase pilote, il a
commencé dans les cliniques du centre hospitalier universitaire de
Yaoundé, Hôpital Central de Yaoundé, hôpitaux
généraux de Douala et de Yaoundé. Par la suite ce
programme a été élargi au niveau régional et
départemental. Par ailleurs, les méthodes de contraception
modernes y sont disponibles à des coûts abordables. En outre, ce
programme connaît actuellement des difficultés à cause
d'une insuffisance des moyens financiers, du manque de recyclage du personnel,
et de la rupture de stock fréquente de certains contraceptifs comme les
implants, les spermicides, les DIU et des outils de collecte d'information.
Il faut noter par ailleurs que l'ACMS a mis sur pied un
programme de planning familial à travers un réseau de Clinique,
le réseau « PROFAM ». Ce réseau est composé des
formations sanitaires qui répondent à des standards techniques
définis par l'ACMS. Ces formations sanitaires sont pour l'instant
disponibles dans la ville de Yaoundé qui a été choisie
comme site pilote pour expérimentation.
I.3.4 Principales réalisations de l'ACMS en
Planification Familiale
Comme nous l'avons mentionné plus haut, les
réalisations de l'ACMS dans le domaine de la PF se font à travers
le projet de franchise sociale dénommé « PROFAM ». Ce
projet a démarré en 2002 et a été
opérationnel en 2003. Il a pour objectif l'amélioration de la
qualité et
l'accessibilité des services et des prestations
offerts par les formations sanitaires privées de la ville de
Yaoundé.
Dans l'optique d'atteindre cet objectif, l'ACMS utilise les
méthodes de franchise sociale. En d'autre terme, il s'agit de former un
réseau dans lequel les formations sanitaires appliquent rigoureusement
les normes et standards du Ministère de la santé publique. Ces
formations sanitaires prennent aussi l'engagement d'offrir des prestations et
produits de la PF à faible coût tout en mettant un accent
particulier sur la satisfaction du client.
Le réseau « PROFAM » comporte 25 formations
sanitaires (centres de santé et cliniques). Ces dernières ont
été sélectionnées parmi plus de 120 postulants.
L'ACMS a mis à la disposition des membres de ce réseau des outils
pour l'amélioration des compétences du prestataire et veille
à la collecte des données statistiques qui permettront la mesure
de l'impact sanitaire du réseau « PROFAM ».
A travers ce réseau, l'ACMS a fait de nombreuses
réalisations dans le domaine de la PF. L'ACMS a ainsi formé et
recyclé 24834 prestataires en PF et counselling pour le choix
d'une méthode moderne de contraception. Des équipements
(matériel médical et audio visuel) ont été mis
à la disposition des cliniques. L'ACMS a aussi formé des pairs
éducateurs. Ces derniers, ainsi que les centres de santé du
réseau « PROFAM », organisent des causeries éducatives,
pour la sensibilisation sur la PF. Par ailleurs, une équipe
médicale assure une supervision mensuelle dans chaque clinique.
D'après le tableau 1, on peut constater que de Janvier 2006 à
octobre 2009, près de 12115 consultations ont été
effectuées par le réseau en matière de PF. Par ailleurs,
plus de 260 000 pilules et près de 76 326 injectables ont
été distribuées. Il convient de noter que depuis juillet
2009, les méthodes de contraception moderne (DIU et Implant «
Jadelle » sont offertes gratuitement. Le tableau 1 nous donne une
synthèse des activités menées par l'ACMS par rapport
à la PF en général et la distribution des méthodes
contraceptives moderne en particulier.
34 Voir tableau 1 ci après.
Tableau 1 : Synthèse des
différentes activités de l'ACMS en matière de PF
Année
|
2 005
|
2 006
|
2 007
|
2 008
|
2 009
|
Total
|
Distribution des méthodes contraceptives
moderne
|
Pilule
|
39 450
|
64 950
|
66 925
|
67 350
|
23 386
|
262 061
|
Injectables
|
21 774
|
10 837
|
14 780
|
24 360
|
4 575
|
76 326
|
Préservatifs
|
21 637 079
|
24 333 392
|
25 663 238
|
28 992 945
|
21 217 383
|
121 844 037
|
DIU
|
-
|
-
|
-
|
-
|
281*
|
281
|
Jadelle
|
-
|
-
|
-
|
-
|
1 193*
|
1 193
|
Nombre de consultation dans les formations sanitaire du
réseau "PROFAM"
|
|
|
-
|
2 233
|
3 591
|
2 930
|
3 361
|
12 115
|
Nombre de prestataires formés
|
|
|
65**
|
45
|
75
|
24
|
39
|
248
|
|
** entre 2003 et 2005 ; * lors des journées « PROFAM
»
Source : ACMS (2010), Rapport
des activités en planning familial de 2003 à 2009.
L'ACMS assure ainsi la distribution des produits de
contraception modernes. Cette distribution utilise les stratégies du
marketing social et est accompagnée des Communications pour le
Changement de Comportement (CCC) à travers les cliniques PROFAM.
Dans ce chapitre, après avoir présenté
quelques concepts clés de notre étude, nous avons examiné
la méthodologie de recherche en marketing social qui s'appuie sur le
cadre conceptuel de la recherche de PSI. Nous avons ensuite abordé les
politiques de la population du Cameroun et de la santé de la
reproduction. Nous avons terminé par une synthèse des
activités de l'ACMS en matière de planification familiale. Ce
chapitre nous a permis de nous familiariser avec la planification familiale. Ce
qui nous permet maintenant d'explorer les déterminants de la pratique
contraceptive moderne à travers une revue des aspects théoriques
et des études empiriques y relatives.
CHAPITRE II : ASPECTS THÉORIQUES ET
GÉNÉRAUX SUR
LA PRATIQUE CONTRACEPTIVE MODERNE
Dans ce chapitre, il sera question d'examiner les notions
liées à notre étude. Nous examinerons dans un premier
temps quelques aspects théoriques relatifs à la pratique
contraceptive moderne, dans un deuxième temps, nous scruterons les
études empiriques ayant été produites dans ce domaine.
Enfin, nous présenterons la source des données sur la pratique
contraceptive moderne.
Il s'agit ici de mettre en exergue à travers la
littérature théorique et empirique, les déterminants de la
pratique contraceptive moderne chez les femmes en général et les
femmes en union en particulier.
II.1 Quelques aspects théoriques sur la
pratique contraceptive moderne
La notion de la pratique contraceptive moderne a
été abordée à travers les différentes
théories sur la population. Nous avons tout d'abord Malthus (1798) avec
le malthusianisme, lequel a évolué vers le
néomalthusianisme. En outre, un tournant décisif dans la pratique
contraceptive moderne par les femmes a été atteint grâce au
féminisme. Par ailleurs, les théoriciens comme Becker (1960) et
Easterlin (1975) ont eux aussi contribué à la
compréhension de la pratique contraceptive moderne.
II.1.1 Théorie malthusienne
La théorie malthusienne a été
initiée par le pasteur Thomas Robert Malthus en 1798. A travers son
ouvrage « Essai sur le principe de la population », il prône la
restriction démographique. En effet, il part du constat selon lequel la
population croît selon une progression géométrique tandis
que les ressources croissent selon une progression arithmétique. Par
ailleurs, la capacité de la population à se reproduire est
illimitée alors que la capacité de production des moyens de
subsistance est nécessairement limitée. Malthus aboutit ainsi au
fait que la population doit accepter volontairement de limiter sa croissance,
sinon au cas où elle ne sera pas détruite par la famine, les
épidémies ou la guerre, elle verra sa taille dépasser
celle de ses ressources.
On peut donc comprendre ici la volonté de Malthus
d'assurer un certain équilibre entre la taille de la population et celle
des ressources, par une réduction de la natalité. Pour ce faire,
il affirme que le recul de l'âge au mariage accompagné de la
chasteté est le seul moyen moral pour
y arriver35. En effet, le mariage étant le
lieu par excellence de la procréation, il apparaît donc opportun
de le retarder le plus longtemps afin de réduire le risque de faire trop
d'enfants. En outre, pour Malthus le recours aux méthodes contraceptives
et à l'avortement est immoral.
Par ailleurs, Malthus n'a pas précisé un
âge au mariage, mais il a plutôt fixé une règle selon
laquelle celui qui se marie doit pouvoir assurer l'entretien de sa famille.
Cette règle se trouve renforcé lorsqu'il affirme : « Pour
qu'un homme en se mariant soit exempt de reproches, le moins qu'il doive avoir,
le plus petit revenu sur lequel il doive compter, est un salaire tel, en
état de santé, qu'il puisse suffire à nourrir, au prix
moyen du blé, le nombre moyen d'enfants produits par un mariage
»36. On retrouve ainsi un désir de voir tout individu
qui veut se marier, pratiquer une parenté responsable, gage du bien
être de la famille. Par ailleurs l'exercice d'une activité
génératrice de revenu peut donc influencer la procréation
des individus.
II.1.2 Apport du néomalthusianisme
Le néomalthusianisme est une actualisation de la
doctrine de Thomas Malthus. Les thèses y relatives ont été
développées en France par des théoriciens anarchistes tels
que Paul Robin à la fin du XIXe siècle.
Leur ajout à la théorie malthusienne fut
marqué par leur opposition d'une part aux politiques natalistes mises en
oeuvre afin de préparer la guerre programmée dans les meilleures
conditions37 et d'autre part à l'accroissement de la
population qui facilite l'exploitation patronale et qui alimente la
prostitution38. Ils ont donc préconisé la limitation
des naissances. Par ailleurs, ils réclament un contrôle des
naissances grâce aux moyens contraceptifs modernes et à
l'avortement, contrairement à Malthus qui trouvait ces pratiques
immorales.
Par ailleurs, à la fin du XXe
siècle, on assiste à un mouvement des femmes réclamant la
libre disposition de leur corps et proclamant leur droit de n'avoir que des
enfants désirés. Ce qui aboutit à la fondation du Planning
familial et la création du Mouvement pour la Liberté de
l'Avortement et de la Contraception en 197239.
II.1.3 Rôle du féminisme
Le féminisme est un ensemble d'idées politiques,
philosophiques et sociales qui cherche à promouvoir les droits des
femmes et leurs intérêts dans la société
civile40. Les mouvements
35 CHARBIT (1870)
36 CHARBIT (op.cit.)
37 Grâce à l'abondance de l'infanterie
38 D'après, l'encyclopédie inter actif
Wikipédia sur le néomalthusianisme
39 Ronsin (1980).
40 D'après, l'encyclopédie inter actif
Wikipédia sur le féminisme
féministes luttent pour la protection de
l'intérêt de la femme et l'égalité des sexes. Ces
derniers ont joué un rôle dans l'élaboration des politiques
de la santé de la reproduction notamment dans la planification
familiale. Ils affirment le droit des femmes à la
propriété de leur corps et encouragent massivement l'utilisation
des méthodes contraceptives modernes pour la maîtrise de la
procréation par la femme (Gautier, 2002). Contrairement aux
néomalthusiens, les féministes mettent un accent particulier sur
la santé de la reproduction et sur le droit des femmes de choisir leur
fécondité. Pour les féministes l'utilisation des
méthodes contraceptive modernes permet à la femme de
maîtriser sa procréation et de n'être plus un jouet soumis
à la volonté du mari et de la société.
II.1.4 Théorie microéconomique de la
famille
Selon la théorie microéconomique de la
famille41 dont le principal représentant est Becker, prix
Nobel 1992, la décision d'avoir des enfants ou bien de se marier est
simplement le résultat d'une analyse coûts - avantages. Dans une
société industrielle, l'enfant, est assimilable à un bien
de consommation tandis que dans une société agricole, l'enfant
est considéré comme un investissement en capital dans la mesure
où il peut travailler et contribuer à l'augmentation du revenu
familial. Ainsi, dans une société industrielle, les parents
feront face à des dépenses et bénéficieront des
satisfactions apportées par l'enfant. De ce fait, la baisse de la taille
moyenne de la famille s'expliquerait par l'augmentation du coût relatif
des enfants42.
Ainsi, pour ce qui est de la contraception, Becker (1960)
suggère que la régulation des naissances résulterait d'un
calcul rationnel des coûts et motivations qui amènent les
individus à utiliser les moyens disponibles (méthodes de
contraception modernes) pour réduire la fécondité. Pour
Becker, la décision du couple d'adopter la contraception est
déterminée par les coûts (coût d'opportunité,
d'éducation des enfants, de logement, etc.) d'un enfant
supplémentaire et aussi par le revenu du couple; Par ailleurs, si le
revenu de la famille augmente le nombre d'enfant augmentera, cependant cela ne
sera pas le cas si la famille décide de mettre l'accent sur la
qualité de l'enfant (qualité de l'éducation, santé
etc.). Le revenu de la famille peut être perçu à travers le
revenu mensuel de la famille, le niveau d'instruction de la femme ou
l'occupation de l'homme. De plus Becker (op.cit.) a montré que les
familles riches utilisent plus fréquemment la contraception moderne que
les familles pauvres. Par ailleurs l'utilisation de la contraception augmente
avec le niveau d'instruction de la femme.
En outre, Becker (op.cit.) reconnait l'importance des
méthodes contraceptives, puisque la
41 Théorie économiques
42 Dépenses en Education, santé
connaissance des méthodes contraceptives a
considérablement amélioré le choix des parents quant
à la taille de leur progéniture, ce qui n'était pas
possible avant, puisque ces derniers se reposaient uniquement sur le recul de
l'âge au mariage ou à l'avortement.
II.1.5 Théorie d'Easterlin
Allant dans la même lancée que Becker, Easterlin
(1975) s'intéresse aussi à la fertilité des couples. Sa
théorie combine 3 dimensions à savoir la demande d'enfants,
l'offre d'enfants et la planification familiale. Cette dernière
dimension introduit les coûts de la régulation de la
fécondité. En effet, d'après Easterlin (op.cit.) les
comportements de limitation des naissances et par conséquent
l'utilisation des méthodes contraceptives résultent du coût
de la contraception. Par ailleurs, un programme de planification familiale a
une double utilité. Il permet non seulement la réduction des
coûts de marché de la contraception mais aussi facilite l'adoption
de la pratique contraceptive moderne grâce à la diffusion des
informations des produits contraceptifs43.
II.2 Aspects généraux : Approches
explicatives de la pratique de la contraception moderne
De nombreux auteurs ont tenté d'identifier les
éléments qui peuvent prédisposer les femmes à
l'utilisation de la contraception moderne en Afrique en général
et au Cameroun en particulier. La femme étant soumise à
l'influence du contexte économique, social, et culturel dans lequel elle
évolue, il est apparu que les éléments liés au
contexte conditionnent son comportement en général et la pratique
contraceptive moderne en particulier. De ce fait, plusieurs approches
explicatives ont été utilisées. Il s'agit notamment des
approches socioéconomiques, socioculturelles et
sociodémographiques. Elles insistent sur les motivations individuelles,
sur les valeurs et les normes, les coutumes des sociétés
africaines, favorables à une fécondité
élevée, pour expliquer la faible prévalence contraceptive.
Par ailleurs, les études en marketing social ont développé
une approche qui combine des facteurs d'Opportunité, de Capacité
et de Motivation (OCM) aux approches précédemment citées.
Ici un accent particulier est mis sur les interventions de marketing social en
terme d'accessibilité et d'acceptabilité des produits de
contraception moderne, ainsi que sur les croyances qui entourent ces
derniers.
II.2.1 Approches socioéconomiques
De nombreuses études ont démontré
l'importance des facteurs socioéconomiques dans la pratique
contraceptive moderne. Les variables très souvent identifiées
sont le niveau
43 GUILMOTO (1996)
d'instruction, l'occupation, le secteur d'activité et les
conditions de vie de la femme. II.2.1.1 Niveau
d'instruction
L'instruction apporte à l'individu une ouverture
d'esprit et une aptitude à accepter des cultures dites modernes (Evina
AKAM, 2005). Par ailleurs, l'instruction de la femme lui permet d'être en
contact avec des modes de raisonnement et de pensée nouveaux, ce qui
peut l'amener à changer de comportement et à adopter par exemple
les méthodes de contraception modernes.
D'après une étude mené par le PMSC/
FOCAP (2001) concernant les pratiques des personnes en union face au planning
familial dans les zones rurales de la région du centre, le niveau
d'instruction s'est révélé être un facteur
déterminant dans le choix que font les utilisatrices de recourir
à une méthode contraceptive modernes. Par ailleurs les personnes
en union fortement instruites font le plus recours aux méthodes
contraceptives modernes que les moins instruites.
TALNAN et VIMARD (2005) à partir des données de
l'EDS réalisée en 1994 en Côte d'Ivoire a
démontré que les chances d'utilisation de la pratique
contraceptive moderne augmentent avec le niveau d'instruction de la femme en
union. Les femmes en union ayant un niveau d'instruction élevé,
équivalent au niveau primaire ou au niveau secondaire ou
supérieure, ont plus de chance44 d'utiliser une
méthode contraceptive moderne que celles sans instruction.
II.2.1.2 Exercice d'une activité et le secteur
d'activité
L'exercice d'une activité économique procure
à la femme des moyens financiers lui permettant d'acheter des
contraceptifs modernes. En effet, la non gratuité des contraceptifs
modernes peut être un obstacle à leur utilisation surtout par les
femmes en union qui n'exercent aucune activité. Par ailleurs RWENGE
(1994) ajoute que l'incompatibilité entre le rôle de mère
et le statut de travailleuse amène les femmes à la pratique de la
contraception moderne.
En ce qui concerne le secteur d'activité de la femme,
les études ont montré qu'il a une influence sur sa pratique de la
contraception moderne. En effet, les femmes travaillant dans l'agriculture
auront moins tendance à utiliser les méthodes de contraception
modernes que les femmes travaillant en industrie ou dans le secteur formel en
général. Car ces dernières sont plus
préoccupées par la planification de leur fécondité
afin de mieux exercer leur activité. En effet, CONGO (2005) a
montré que par rapport aux femmes du secteur agricole, les artisanes et
les commerçantes sont celles qui ont le plus de chance d'utiliser les
méthodes modernes de contraception. Un résultat semblable a
été obtenu par RAIMI FASSASSI (2007) à parti des
44 Le rapport de chance est respectivement de 2,04 et 2,08
données de l'EDS 1994 en côte
d'ivoire.
II.2.1.3 Conditions de vie de la femme
Les conditions de vie de la femme déterminent sa
capacité à se procurer les contraceptifs modernes. Ces conditions
de vie sont celles du ménage dans lequel la femme appartient. Elles
peuvent être évaluées à partir du niveau
socio-économique des ménages. Ce dernier étant obtenu
à partir de certaines caractéristiques du logement à
savoir la disponibilité de l'électricité,
l'approvisionnement en eau de boisson, les matériaux de revêtement
du sol, le type de toilettes et la possession d'un certain nombre
d'équipements modernes (radio, télévision,
réfrigérateur, bicyclette, motocyclette,
véhicule)45.
Les femmes en union issues des ménages ayant des
conditions de vie meilleures ont une certaine maîtrise de leur
procréation et une propension plus élevée à
recourir à la contraception moderne par rapport aux femmes en union
issues des ménages ayant des conditions de vie médiocres.
VIMARD et TALNAN (op.cit.), étudiant la pratique
contraceptive en Côte d'Ivoire ont obtenu le résultat selon lequel
les femmes en union issues des ménages dont les conditions de vie sont
moyennes ont 2,57 fois plus de chance d'utiliser une méthode
contraceptive moderne par rapport aux femmes en union pauvres
En outre, PSI- Haïti (2007) a montré que les
femmes de 15-49 ans de statut socio économique moyen ont deux fois plus
de chance d'utiliser une méthode contraceptive moderne que celles de
statut socio économique élevé.
II.2.2 Approches socioculturelles
Il ressort de la littérature que l'environnement
socioculturel auquel appartient la femme en général et la femme
en union en particulier influence sa procréation et par
conséquent l'utilisation des méthodes contraceptives modernes.
Les facteurs socioculturels les plus souvent identifiés sont : le milieu
de résidence, l'ethnie et la religion.
II.2.2.1 Milieu de résidence
Il s'agit du milieu de vie de la femme. On distingue
généralement le milieu urbain et le milieu rural. Le milieu
urbain étant souvent divisé en milieux semi urbain et urbain. Le
milieu de résidence de la femme peut déterminer sa pratique
contraceptive. En effet les femmes du milieu urbain peuvent fréquenter
facilement des centres spécialisés de contrôle de naissance
du
45 D'après l'enquête EDS III(2004)
fait qu'ils y sont plus disponibles qu'en milieu rural. Par
ailleurs en milieu urbain, l'environnement urbain et les mentalités sont
aussi fondamentaux dans l'adhésion à la contraception moderne
(RAIMI FASSASSI, 2006).
D'après CONGO (op.cit.), lors d'une étude sur
la contraception moderne au Burkina Faso, le fait de résider en milieu
urbain induit une propension plus grande d'adopter les méthodes de
contraception modernes par les femmes.
II.2.2.2 Ethnie
L'appartenance de la femme à une ethnie conditionne
son comportement, puisqu'elle est influencée par les cultures et
habitudes de l'ethnie. En effet EVINA AKAM (2005) pense que « l'ethnie est
un lieu de production et de reproduction des modèles culturels qui
modulent les comportements des individus ». Ainsi l'ethnie est un facteur
qui forge le comportement de la femme en matière de procréation
et d'utilisation des méthodes contraceptives modernes.
Par ailleurs TALNAN et VIMARD (op.cit.) ont montré en
Côte d'Ivoire que le groupe ethnique auquel appartient la femme en union
vivant en ville influence sa décision de recourir à la
contraception moderne.
II.2.2.3 Religion
La religion est fondamentale dans la vie des croyants et par
conséquent les croyances religieuses influencent leur comportement en
général et le comportement contraceptif en particulier. En effet,
pour la plupart des religions (Catholique, Protestant, Musulman etc.) l'enfant
est un don de Dieu et par conséquent toute pratique contraceptive est
interdite. Ceci est notamment le cas de l'église catholique qui est
formellement opposée à l'utilisation des méthodes de
contraception modernes, la religion musulmane n'étant pas en reste.
Ainsi ISSA (2008) à partir des données de l'EDS III, a
montré que dans la partie septentrionale du Cameroun, les femmes en
union, musulmanes, présentent plus de risque de ne pas utiliser la
contraception moderne que les femmes en union des autres religions.
II.2.3 Approches sociodémographiques
De nombreuses études ont montré que les
facteurs sociodémographiques de la femme influencent sa pratique
contraceptive moderne. Il s'agit notamment de l'âge, du nombre d'enfants
vivants, du nombre d'enfants souhaités, de la pratique de
l'avortement.
II.2.3.1 Age
L'âge de la femme, est aussi un facteur important de la
pratique contraceptive moderne,
elle traduit souvent un effet de génération.
Cet effet influence fortement l'utilisation des méthodes contraceptives
modernes, car généralement, la génération jeune y
adhère plus vite, tandis que la génération des femmes
âgées est plutôt influencée par les méthodes
traditionnelles préconisées par la société
traditionnelle pro nataliste (RAIMI FASSASSI, op.cit.).
Cependant, PSI-Haïti (op.cit.) a montré lors
d'une étude sur les déterminants de la contraception moderne par
les femmes que plus les femmes sont âgées, plus elles ont de la
chance d'utiliser actuellement une méthode de contraception moderne.
II.2.3.2 Nombre d'enfants vivants et nombre d'enfants
souhaités
Les femmes qui ont un nombre d'enfants vivants
élevés ont tendance à utiliser les méthodes
contraceptives modernes tandis que celles chez qui ce nombre est faible du fait
qu'elles ont perdu un ou plusieurs enfants ont tendance à vouloir les
remplacer, d'où la faible utilisation des méthodes de
contraception modernes. En effet, les femmes qui n'ont perdu aucun enfant ont
1,7 fois plus de chance d'utiliser une méthode contraceptive que les
femmes qui en ont perdu un ou deux (EVINA AKAM, op.cit).
Concernant le nombre total d'enfants souhaités, les
études ont montré que les femmes qui désirent un nombre
faible d'enfants sont plus enclines à utiliser une méthode
contraceptive moderne que les femmes qui veulent un nombre élevé
d'enfants. En effet, EVINA AKAM (op.cit.), à partir des données
de l'EDS III au Cameroun a démontré que les femmes qui
désirent une grande progéniture (cinq enfants et plus) ont deux
fois moins de chance d'utiliser une méthode contraceptive moderne que
celles qui veulent limiter leur descendance à quatre enfants au
maximum.
II.2.3.3 Pratique de l'avortement et la perception du
risque y relatif
L'avortement est une pratique interdite par la loi dans de
nombreux pays dont le Cameroun ; c'est d'ailleurs un acte condamné par
la société Africaine. Il est d'un grand danger pour la
santé de la femme et peut même entraîner la mort de celle-ci
surtout quand il est pratiqué dans des conditions précaires. Par
ailleurs, la perception du risque relatif à l'avortement se fait
généralement lorsque la femme elle-même a eu à
pratiquer l'avortement où lorsque elle a observé des cas
semblables chez les femmes de son entourage. Ces avortements surviennent
généralement lorsque la femme est en face d'une grossesse non
prévue ou d'une grossesse trop rapprochée de la dernière.
Or ces grossesses non désirées auraient pu être
évitées grâce à l'utilisation de la contraception
moderne.
C'est ainsi, qu'AGNES (1998) a mené une étude en
Côte d'ivoire sur la contraception et
l'avortement chez les femmes. Il en ressort que 29 % des
femmes qui ont pratiqué l'avortement ont eu recours après cela
à la contraception moderne. Ainsi la perception du risque lié
à l'avortement peut influencer la pratique contraceptive moderne. Par
ailleurs, d'après une étude réalisée au Gabon par
CHIESA et WANTOU (2001), la pratique de l'avortement influence l'utilisation de
la contraception par certaines femmes ; puisque, la pratique de l'avortement
est un déclic qui entraine une prise de conscience par les femmes
d'où le recours à la contraception moderne.
II.2.4 Approches en termes de facteurs
d'opportunité, de capacité et de motivation (OCM)
Cette approche a été développée
par les recherches en Marketing social notamment par l'ONG Population Service
International (PSI). Les facteurs d'opportunité, de capacité et
de motivation permettent de mieux apprécier les déterminants de
l'utilisation des méthodes contraceptives modernes.
II.2.4.1 Les facteurs d'opportunité
Les facteurs d'opportunité se réfèrent
aux facteurs institutionnels ou structurels qui influencent les chances de la
femme de recourir à l'utilisation de la contraception moderne. Les
études en ont identifié plusieurs. Il s'agit notamment de la
disponibilité, de l'attrait de la marque, de la qualité des soins
et des normes sociales.
· La disponibilité
La disponibilité des produits de contraception moderne
est un facteur susceptible d'influencer leur utilisation par les femmes,
puisque pour qu'ils soient utilisés, il faudrait déjà
qu'ils soient disponibles et accessibles.
En effet, PSI-Bénin (2008), à partir des
données obtenues lors de l'étude des déterminants de
l'utilisation des contraceptifs modernes chez les femmes au Bénin a
démontré que la disponibilité des produits de
contraception moderne est un facteur influençant significativement leur
utilisation par les femmes du Bénin. Ils ont noté, par ailleurs
que les femmes qui trouvent facilement des contraceptifs quand elles en ont
besoin sont plus nombreuses chez les utilisatrices que les chez les non
utilisatrices.
Dans cette même lancée PSI-Burundi (2006)
grâce à une analyse de segmentation a montré que la
disponibilité du produit était un facteur qui expliquait de
façon significative la différence entre femmes utilisatrices de
la contraception modernes et les non utilisatrices (score de 2,66 chez les
utilisatrices et de 2,41chez les non utilisatrices). Ces résultats
corroborent avec
ceux obtenus par PSI-Pakistan (2007) avec les femmes en union du
Pakistan.
· La qualité de service
La qualité de service offert par les prestataires des
produits de contraception modernes aurait un effet sur les utilisatrices. Un
service impeccable aura tendance à attirer les femmes et à les
mettre en confiance. En outre, si le personnel de santé et les autres
prestataires ne sont pas accueillants, ceci contribuera à diminuer le
nombre déjà faible d'utilisatrices de contraceptifs modernes. En
effet l'agence PSI-Pakistan (op.cit.), étudiant les déterminants
de la pratique contraceptive moderne chez les femmes en union au Pakistan a
montré que les femmes en union qui pensent que le personnel
médical dans les centres de planification familiale sont accueillants et
de bons conseillers, sont plus enclines à l'utilisation des
méthodes contraceptives modernes.
· L'attrait de la marque des
contraceptifs
Les études ont montré que les marques des
différents contraceptifs exercent un certain attrait sur les femmes et
les amènent à utiliser ces produits contraceptifs. En effet,
l'agence PSI- Bénin (2008) est arrivé à la conclusion
selon laquelle la perception par rapport aux marques des contraceptifs de
PSI-Bénin (Harmonie, Equilibre et Collier du Cycle) était plus
forte chez les utilisatrices que chez les non utilisatrices de produits de
contraception modernes au Bénin (score de 2,9 sur 4 chez les
utilisatrices et 2,8 sur 4 chez les non utilisatrices)
· Les normes sociales
Les normes sociales influencent l'utilisation des
méthodes contraceptives modernes par les femmes. En effet, l'agence
PSI-Bénin (2008) a démontré que les normes sociales
expliquaient les différences entre les femmes utilisatrices des produits
de contraception modernes et les non utilisatrices au Bénin. PSI-Rwanda
(2006) a quant à lui, a montré que les normes sociales
influencent significativement l'utilisation des méthodes contraceptives
modernes. Un résultat semblable a été obtenu par
PSI-Pakistan (op.cit.) chez les femmes en union, celles qui vivent dans des
sociétés qui tolèrent la contraception moderne ayant plus
de chance d'en utiliser.
II.2.4.2 Facteurs de capacité
Les études ont montré que les facteurs de
capacité qui sont des aptitudes et compétences nécessaires
à la femme pour pouvoir utiliser les méthodes contraceptives
modernes, influencent ce comportement. Il s'agit de la connaissance des
méthodes contraceptives, de l'efficacité personnelle et du
soutien social.
· Le soutien social
Les femmes qui sont soutenues par leur entourage (familles,
amis, etc.), par rapport aux méthodes contraceptives modernes sont plus
enclines à leur utilisation. En effet, PSI-Burundi (2006) a
montré que le soutien social influence significativement l'utilisation
des méthodes contraceptives modernes chez les femmes au Burundi. Ce
résultat a été obtenu par PSI-Rwanda (2006). Par ailleurs,
PSI-Pakistan (2008) a montré que les femmes en union non utilisatrices
de la contraception modernes pensent pouvoir compter sur le soutien de leurs
proches en cas d'utilisation.
· L'efficacité communicationnelle et
personnelle
Les femmes qui parlent de la planification familiale avec
leur entourage (famille, amis etc.) ont une certaine propension à
utiliser les méthodes contraceptives modernes. En effet, PSI-Rwanda
(op.cit.) a montré que les femmes qui peuvent communiquer sur la
contraception moderne avec leurs familles et amis avaient une grande propension
à utiliser les contraceptifs modernes.
Pour ce qui est de l'efficacité personnelle, Il
ressort des études que les femmes qui pensent avoir une certaine
connaissance pratique de l'utilisation des méthodes contraceptives
modernes ont une plus grande propension à pratiquer ces méthodes
que celles qui doutent encore de leur capacité à le faire.
Ainsi, PSI-Haïti (op.cit.) a montré que les femmes
âgées de 15-49 ans qui ont déclaré être
capables d'utiliser une méthode moderne de planification familiale ont
trois fois plus de chance d'en utiliser effectivement que celles qui ont dit ne
pas en être capables. Travaillant aussi sur les femmes en âge de
procréer et sexuellement actives, PSI-Burundi (op.cit.) est
arrivée à cette même conclusion.
· Les connaissances
Les femmes qui connaissent les méthodes contraceptives
modernes et leurs avantages sont plus enclines à leur utilisation que
les femmes qui les ignorent. En effet, l'agence PSI-Burundi (2006) est parvenue
au résultat selon lequel la capacité des femmes à citer au
moins trois avantages de l'espacement des naissances favorise l'utilisation des
contraceptifs (81,3% chez les utilisatrices contre 69,5% chez les non
utilisatrices). Il en est de même pour la connaissance d'au moins trois
méthodes modernes de contraception.
· La discussion de la planification familiale avec
le conjoint
En Afrique, le conjoint de la femme est
généralement le chef de famille et son opinion est capitale dans
la pratique de la planification familiale par la femme. En effet, ATTANASSO et
al (2007), analysant les facteurs de la contraception au Bénin, à
partir des données de l'EDS-2001 ont abouti au résultat selon
lequel la discussion de la planification familiale avec le conjoint est un
facteur influent de la pratique contraceptive. La femme qui a l'habitude de
parler de la planification familiale avec son conjoint a cinq fois plus de
chance d'utiliser les contraceptifs modernes qu'une femme qui n'en discute pas.
Ce même résultat a été obtenu au Burkina Faso par
CONGO (2005).
UWAYESU (2009) étudiant les facteurs explicatifs de la
non-utilisation de la contraception moderne par les femmes en union au Rwanda a
abouti au résultat selon lequel la discussion de la planification
familiale avec le conjoint est un facteur influençant l'utilisation de
la contraception moderne par les femmes en union au Rwanda.
II.2.4.3 Facteurs de motivation
Les facteurs de motivations sont ceux qui créent de la
stimulation ou du désir à la pratique de la contraception moderne
chez les femmes. Leur influence est donc incontestable. Il s'agit notamment des
normes subjectives, des croyances, des résultats attendus, du point de
contrôle, de la sévérité, de l'attitude et de la
volonté de payer.
· Les normes subjectives : ce sont les
normes imposées à la femme par son entourage (amis parents,
partenaires, etc.) par rapport à l'utilisation des méthodes
contraceptives modernes. L'agence PSI-Bénin (2008) a montré que
les normes subjectives influençaient significativement l'utilisation de
la contraception moderne par les femmes en âge de procréer,
sexuellement actives, non enceintes.
· Les résultats attendus de l'utilisation
des contraceptifs modernes
Les femmes qui ont une opinion positive de
l'efficacité des méthodes contraceptives ont plus tendance
à en utiliser que les femmes qui en ont une mauvaise opinion.
PSI-Haïti (op.cit.) étudiant les déterminants de
l'utilisation des méthodes contraceptives modernes par les femmes, est
arrivée au résultat selon lequel, le fait de penser que les
contraceptifs disponibles à Haïti ne sont pas efficaces
influençait négativement la pratique contraceptive moderne chez
les femmes.
· Les croyances
Les croyances erronées par rapport aux méthodes
contraceptives modernes exerceraient une influence sur leur utilisation par les
femmes. En effet, l'agence PSI-Haïti (op.cit.) a montré qu'en
milieu urbain, les femmes qui n'utilisent pas de méthode moderne de PF
ont une plus mauvaise conception de la planification que celles qui en
utilisent. Par ailleurs en milieu rural, les femmes qui pensent que
l'utilisation d'une méthode de PF est associée à des
complications de santé ont 2 fois moins de chance de pratiquer la
planification familiale que celles qui ne le pensent pas.
· Le point de contrôle (contrôle de la
santé reproductive)
Les femmes qui ont une certaine aptitude à
contrôler leur reproduction ont plus de chance d'utiliser les
méthodes contraceptives modernes que les femmes qui pensent que l'enfant
est un don de Dieu. En effet, l'agence PSI-Haïti (op.cit.) a montré
que les femmes qui utilisent une méthode moderne de PF estiment qu'elles
peuvent mieux contrôler leur pouvoir reproductif que celles qui n'en
utilisent pas. Ce résultat corrobore celui trouvé par
PSI-Pakistan (op.cit.) concernant les femmes en union.
· La perception de la
sévérité
La perception de la nécessité et de l'urgence
de la maîtrise de la fécondité à travers les
méthodes contraceptives modernes influence leur utilisation par les
femmes. En effet PSI-Burkina Faso (2007) a montré que cela constituait
un facteur influençant significativement l'utilisation des
méthodes contraceptives par les femmes sexuellement actives et
fécondes. En outre la perception de la sévérité ne
s'est pas révélée significative au Bénin lors d'une
étude semblable menée par PSI.
· L'attitude de la femme face à la
planification familiale
En ce qui concerne l'attitude de la femme face à la
planification familiale, l'agence PSIHaïti (op.cit.) a montré que
les femmes de 15-49 ans qui ont une attitude positive vis-à-vis de la
planification familiale ont deux fois plus de chance d'utiliser une
méthode contraceptive moderne que celles ayant une attitude
négative.
· L'attitude du conjoint face à la
planification familiale
D'après les études, plus un conjoint est favorable
à la planification familiale, plus la propension des femmes à
utiliser les méthodes contraceptives modernes augmente. En effet, la
femme a un moindre recours à la contraception moderne
lorsque son conjoint n'y adhère pas. Par ailleurs au Cameroun,
près de la moitié des femmes soumises au risque de conception
pratique la contraception moderne lorsque le conjoint y adhère (RAIMI
FASSASSI, 2006)
Par ailleurs, CONGO (op.cit.), partant des données de
l'EDS 1998, a obtenu le résultat selon lequel un conjoint favorable
à la PF confère près de quatre fois plus de chance
à la femme d'utiliser les méthodes de contraception moderne.
RAIMI FASSASSI (2006) en Côte d'Ivoire a quant à lui conclu qu'une
femme dont le conjoint approuve la planification familiale a cinq fois plus de
chance de recourir à la contraception moderne qu'une femme dont le
conjoint ne l'approuve pas.
· La volonté de payer
En Marketing, la volonté de payer est un facteur
important influençant l'utilisation des méthodes contraceptives
modernes par les femmes. En effet PSI-Haïti (2007) a
démontré que plus les femmes sont prêtes à payer
plus cher pour une boite de « Confiance » (marque de contraceptif),
plus elles ont de la chance d'utiliser une méthode moderne quelconque de
PF. De plus les femmes qui utilisent une méthode moderne de PF sont
prêtes à payer plus cher pour Confiance que celles qui ne
l'utilisent pas.
Nous venons d'explorer les déterminants de la pratique
contraceptive moderne à travers la revue de la littérature. Nous
allons maintenant présenter les variables retenues et la population
cible de l'étude.
II.3 Présentation des variables retenues et
population cible de l'étude II.3.1 Présentation des variables de
l'étude
Les variables de l'étude s'inspirent de la revue de la
littérature. La variable dépendante (variable
d'intérêt) est l'utilisation actuelle (au moment de
l'enquête) d'une méthode de contraception moderne. Cette variable
prend la modalité 1 si la femme en union en est utilisatrice et 0 sinon.
Plusieurs variables explicatives ont été retenues46.
Nous les présenterons dans la suite.
II.3.1.1 Variables socioéconomiques
· Le niveau d'instruction : c'est le niveau correspondant
à la dernière classe fréquentée par la femme en
union.
46 On retient une variable si elle a été
jugée pertinente dans la littérature et si elle a
été collectée lors de l'enquête
· Le type d'activité : Il s'agit de la nature de
l'activité exercée par la femme en union.
· Les conditions de vie de la femme : elles sont
appréhendées par un indice socio économique construit
à partir des caractéristiques du ménage (nature des murs,
du sol etc.)47 auquel appartient la femme en union.
II.3.1.2 Variables socioculturelles
· Le milieu de vie : c'est le milieu de résidence
de la femme en union. Il s'agit des milieux urbain et semi urbain, le milieu
semi urbain étant constitué des quartiers
périphériques de la ville de Yaoundé.
· La zone de résidence : Il s'agit de
l'arrondissement dans lequel vit la femme en union.
· La religion : elle renvoie à la confession
religieuse de la femme en union.
· La pratique des avortements dans l'environnement de la
femme : elle permet d'appréhender la perception de la femme en union
quant à la pratique de l'avortement par les femmes de son entourage.
Afin de voir si cela influence son recours à la contraception moderne
dans le but de ne pas s'exposer elle-même à une éventuelle
tentation de ce genre due à une grossesse non désirée.
II.3.1.3 Variables sociodémographiques et
variables liées à la relation de couples face à la
planification familiale
· l'âge : Il s'agit de l'âge au dernier
anniversaire (âge révolu).
· Le nombre d'enfants vivant et le nombre d'enfants
souhaité : le premier indicateur désigne le nombre d'enfants
encore en vie actuellement, alors que le second est relatif au nombre d'enfants
que la femme en union aimerait avoir.
· Discussion de la planification familiale avec le conjoint
: Il s'agit de savoir si la femme a discuté de planning familial avec
son partenaire au cours des 12 derniers mois.
· Attitude du Conjoint face à la planification
familiale : cette variable permet d'appréhender l'attitude du mari face
à la PF.
· Entendu parler des cliniques PROFAM : cette variable
renseigne si la femme en union a une idée sur l'existence des cliniques
PROFAM.
47 Voir encadré C3 sur la construction de l'index
socioéconomique en annexe
II.3.1.4 Variables OCM
A ce niveau, nous avons des bulles composées d'un
ensemble d'items. Ces bulles seront traitées et les facteurs fiables qui
en découleraient permettront de construire des scores. Ces derniers
feront partie des variables indépendantes quantitatives du modèle
de régression logistique. Ces bulles sont48 :
· les facteurs d'opportunité
Il s'agit de la disponibilité, de la qualité de
service, de l'attrait de la marque des contraceptifs, et des normes
sociales.
· Facteurs de capacité
Ils renvoient au soutien social psychologique et
communicationnel, à l'efficacité et aux connaissances.
· Facteur de motivation
Ce sont les résultats attendus de l'utilisation des
contraceptifs, les croyances, le point de contrôle (contrôle de la
santé reproductive), la perception de la sévérité,
les normes subjectives, l'attitude face à la PF et la volonté de
payer.
II.3.2 Population cible de l'étude
D'après RAIMI FASSASSI (2007), LASBEUR (2007) et PSI
(2009), en matière de pratique de la contraception moderne, l'on doit
s'intéresser prioritairement aux femmes exposées à un
risque de grossesse. Par ailleurs, d'après EDS III(2004) et les auteurs
précédemment cités, les facteurs déterminants de
l'exposition à un risque de grossesse sont notamment l'union,
l'activité sexuelle, l'aménorrhée.
De ce fait, la population cible de notre étude est un
groupe composé de femmes vivant en union49,
âgées de 15-49 ans sexuellement actives non enceintes, non
stériles, non ménopausées50. Cette population a
été obtenue en procédant dans la base de données
à la sélection de toutes les femmes vérifiant ces
critères. Le choix de faire une telle distinction se justifie par le
fait que les femmes de 15-49 ans sexuellement actives non enceintes, non
stériles, non ménopausées et vivant en union constituent
les cibles les plus exposées aux risques de grossesse (EDS III, 2004) et
c'est l'une des cibles principales du projet.
48 Les détails concernant les bulles sont donnés
au chapitre 1
49 Il s'agit des femmes qui vivent maritalement avec un homme
(mariées ou en union libre)
50 Dans la suite de l'étude les femmes en union ferons
référence à ce groupe cible
Dans cette première partie, nous avons examiné
en son premier chapitre, les définitions de quelques concepts
clés de notre étude, nous avons par la suite examiné la
méthodologie de recherche en marketing social à l'ACMS. Cette
dernière s'appuie sur le cadre conceptuel de la recherche de PSI. Nous
avons ensuite vu qu'au Cameroun il existe une politique de la population et une
politique de la santé de la reproduction. Ces politiques conseillent la
planification familiale pour l'espacement des naissances afin que la
procréation soit maîtrisée au Cameroun. Nous avons aussi
fait une synthèse des activités de l'ACMS en matière de
planification familiale. Le deuxième chapitre a permis de cerner les
déterminants de la pratique contraceptive moderne à travers une
revue des aspects théoriques et des études empiriques. Il en
ressort que les facteurs socioculturels, socioéconomiques,
sociodémographiques qui caractérisent les femmes, ainsi que les
facteurs de comportements exprimé en terme d'opportunité, de
capacité et de motivation sont des déterminants empiriques du
recours à la contraception moderne. Nous nous sommes ensuite
basés sur ces déterminants pour choisir les variables de
l'étude.
Nous allons à présent déterminer parmi
ces facteurs identifiés dans la littérature, ceux qui influencent
significativement l'utilisation de la contraception moderne par les femmes en
union de la ville de Yaoundé. Pour ce faire, nous allons utiliser un
modèle de régression logistique. Mais avant cela nous allons
étudier les niveaux et tendances de la pratique contraceptive moderne
par les femmes en union de la ville de Yaoundé.
DEUXIÈME PARTIE : APPROCHE
EMPIRIQUE DE LA
PRATIQUE
CONTRACEPTIVE MODERNE
CHAPITRE III : NIVEAUX ET TENDANCE DE LA
PRATIQUE
CONTRACEPTIVE MODERNE PAR LES FEMMES EN UNION
Dans ce chapitre, nous faisons une analyse des niveaux et
tendances de la pratique contraceptive moderne chez les femmes en
union51. Nous commencerons par présenter la source des
données, puis nous décrirons les principales
caractéristiques de l'utilisation des méthodes contraceptives
modernes. Ensuite, nous croiserons cette dernière avec les variables
caractérisant la femme en union. Ceci sera complété par
des analyses des dépendances entre ces variables et l'utilisation de la
contraception moderne. Après cela, nous déterminerons le profil
des femmes utilisatrices et non utilisatrices de la contraception moderne
grâce à l'Analyse en Composantes Multiples (ACM). Enfin, nous
traiterons les facteurs OCM. Il s'agit de déterminer les facteurs,
d'analyser leur fiabilité et de construire les scores moyens. Les
méthodes d'analyse seront présentées progressivement. Nous
précisons que nous travaillons au seuil de significativité de 5 %
(c'est le seuil généralement utilisé).
III.1 Présentation de la source des
données de l'étude
Les données qui seront utilisées dans notre
étude sont issues de l'enquête pour le suivi et
l'évaluation de l'utilisation des méthodes contraceptives
modernes à Yaoundé, réalisée du 16 décembre
2008 au 10 janvier 2009 par l'Association Camerounaise pour le Marketing Social
(ACMS). Cette enquête avait plusieurs objectifs.
III.1.1 Objectifs
III.1.1.1 Objectif général
L'objectif général de cette enquête
était de déterminer le niveau des indicateurs clés de la
Connaissance, Attitude et Pratiques relatives à la planification
familiale et d'identifier les potentiels déterminants de l'utilisation
de la contraception en termes d'opportunités, de capacités et de
motivation.
III.1.1.2 Objectifs spécifiques
De façon spécifique, l'étude se proposait
de :
· Identifier les déterminants importants de type OCM
de l'utilisation de la contraception ;
· Décrire la population cible dans ses
caractéristiques ;
51 Il s'agit des femmes en union sexuellement actives, non
enceintes, non stériles et non ménopausées
· Evaluer le niveau de connaissances et des pratiques des
groupes cibles en matière de planning familial ;
· Connaître les croyances et les opinions sur la
planification familiale ;
· Connaître les préférences en
matière de fécondité et les pratiques abortives courantes
;
· Déterminer la proportion des besoins non
satisfaits et les déterminants qui expliquent les différentes
attentes de la cible en matière de planification familiale et de
méthode moderne de contraception ;
· Déterminer le niveau d'exposition des groupes
cibles aux médias et aux activités de l'ACMS.
III.1.2 Synthèse méthodologique
III.1.2.1 Champ, population cible et base de sondage de
l'enquête
L'étude s'est déroulée à
Yaoundé, capitale du Cameroun. La population cible était
constituée des individus âgés de 15 à 49 ans
rencontrés dans les ménages.
La base de sondage utilisée est constituée des
zones de dénombrement de l'EDSC III. Cette base de sondage est
accompagnée des supports cartographiques.
III.1.2.2 Plan d'échantillonnage
Le plan de sondage appliqué est de type aléatoire
stratifié à 3 degrés.
Au premier degré, l'étude a conservé le
tirage déjà opéré dans le cadre de l'EDS III. De ce
fait elle a adopté les 44 Zones de Dénombrement (ZD)
sélectionnées à cette occasion, et qui étaient
représentatives de la ville de Yaoundé.
Au deuxième degré, l'on a tiré un nombre
défini de ménages dans les ZD retenues, selon la procédure
dite d'allocation proportionnelle. Cette méthode était la plus
indiquée ici, du fait des disparités dans la taille et les
caractéristiques sociodémographiques des quartiers de la ville de
Yaoundé. Sur le plan statistique, le poids de chaque ZD par rapport
à l'ensemble des ZD a été calculé. Ce poids a
ensuite été utilisé dans le calcul du nombre de
ménages à prélever dans chaque ZD et dans la
détermination du pas de sondage à appliquer afin d'assurer une
couverture rationnelle de la ZD. Au final, on a ainsi disposé pour
chaque ZD, d'un pas de sondage à respecter et d'un
sous-échantillon à couvrir.
Au troisième degré, on a prélevé
par ménage un seul sujet appartenant à la population cible. Dans
le cas où le nombre d'individus âgés de 15 à 49 ans
était supérieur à 1, l'on a procédé à
un tirage aléatoire à probabilité égale de la
personne à interroger. La méthode de Kish a été
mise à contribution pour effectuer ce tirage. Dans 2
cas sur 3, la personne tirée devait être une femme52.
Dans les situations où cette opportunité ne s'offrait pas
tacitement, l'enquêteur devait combler le gap lors des tirages suivants ;
de manière à établir cette côte dans toutes les
ZD.
III.1.2.3 Variables collectées et taille de
l'échantillon
Les supports de collecte conçus à cet effet sont
structurés en plusieurs sections, chacune d'elles se rattachant plus ou
moins à des objectifs précis (voir Tableau B1, Annexe B).
La base de données obtenue à l'issue de
l'enquête est constituée de 3601 individus dont 2236 femmes. Parmi
ces femmes, 705 sont en union sexuellement actives et fécondes.
III.2 Pratique contraceptive moderne par les femmes en
union
Cette partie concerne les variables liées aux
caractéristiques des femmes en union. Ces variables feront l'objet des
analyses descriptives. Nous examinerons donc les niveaux de l'utilisation de la
contraception moderne en fonction des caractéristiques des femmes. Ces
analyses seront complétées par des tests de Khi-deux53
afin de vérifier pour chaque variable explicative, si elle est
significativement associée à l'utilisation de la contraception
moderne.
III.2.1 Pratique de la contraception moderne
Dans la ville de Yaoundé, un peu plus de la
moitié des femmes en union (55,20 %) utilisent une méthode de
contraception moderne. D'où, près de 2 femmes en union sur 5
n'utilisent pas de méthodes de contraception moderne.
Par ailleurs, le tableau 2 nous renseigne sur les taux
d'utilisation des différentes méthodes de contraception
moderne.
Nous pouvons constater que le préservatif est la
méthode la plus utilisée (45,8 %) par les femmes en union de la
ville de Yaoundé. En outre, seulement 1 femme en union sur 10 utilise la
pilule. On note également que moins de 10 % des femmes en union ont
recours aux injectables.
52 Pour tenir compte de l'expression du phénomène
selon le genre
53 Voir encadré C6 Annexe C
Tableau 2 : Utilisation des différentes
méthodes de contraception moderne.
méthodes de
contraception moderne
|
Pourcentage
|
Préservatif
|
45,8
|
Pilule
|
10,2
|
Injectables
|
6,2
|
Pilule du lendemain
|
1,6
|
Implant/ norplant
|
1,3
|
DIU
|
0,6
|
Stérilisation féminine
|
0,3
|
Spermicide
|
0,1
|
Stérilisation masculine
|
0,1
|
|
Source : ACMS 2009,
Enquête sur les connaissances, attitudes et pratiques (CAP) relatives au
planning familial à Yaoundé, nos calculs.
III.2.2 Pratique de la contraception moderne suivant
les facteurs socioéconomiques
Les facteurs socioéconomiques désignent les
caractéristiques socioéconomiques pouvant influencer la pratique
contraceptive moderne par les femmes en union. Il s'agit notamment du niveau
d'instruction, du type d'activité et le niveau
socioéconomique.
· Le niveau d'instruction
Une femme en union ayant un niveau d'instruction
élevé prend facilement conscience de la nécessité
de planifier les naissances et donc d'utiliser la contraception moderne.
Ainsi, d'une manière générale, il
semblerait que dans la ville de Yaoundé, le taux d'utilisation de la
contraception moderne croisse avec le niveau d'instruction de la femme en union
(Voir graphique 1).
On peut ainsi noter que 44,3 % des femmes en union ayant au
plus le niveau d'instruction primaire utilisent la contraception moderne tandis
qu'un peu plus de la moitié (56,4 %) des femmes en union de niveau
secondaire sont des utilisatrices de la contraception moderne. Par ailleurs
plus de 3 femmes en union sur 5 (65,6 %) ayant un niveau d'instruction
supérieur ont recours à la contraception moderne.
Graphique 1 : Utilisation de la
contraception moderne selon le niveau d'instruction
Source : ACMS 2009,
Enquête CAP relatives au planning familial à
Yaoundé , nos calculs.
pourcentage
100,0
40,0
80,0
60,0
20,0
0,0
Primaire au plus Secondaire Supérieur
44,3
56,4
65,6
Un test de khi- deux nous amène
à rejeter au seuil de 5 % (p- value = 0,004, voir
tableau B3, annexe B ) l'hypothèse d'indépendance entre
le niveau d'instruction et l'utilisation de la contraception moderne.
Par conséquent, Il y aurait une dépendance entre les
modalités de ces deux variables.
· Le type d'activité
D'après le graphique 2, on peut voir que l a
pratique contraceptive moderne pourrait varier selon le type
d'activité exercé par la femme en union. En effet chez les
femmes qui ont un emploi dans l e secteur privé
près de 7 sur 10 utilisent la contraception moderne
(68,8 %). Un constat semblable est fait chez les femmes du
secteur public. Il faut noter que les secteurs privé et public
sont assez exigeants en matière d'emploi. De ce fait,
les femmes en union doivent planifier leurs naissances
afin de mieux vaquer à leurs occupations. Ce qui n'est pas le cas
pour les femmes en union sans emploi qui ne subissent pas de
pression de la part d'un quelconque employeur et par cons
équent sont moins enclines à
l'utilisation de la contraception moderne (51,2 %).
Un test de khi-
deux nous permet de croire
à une probable dépendance entre
l'utilisation
-value= 0,037
de la contraception moderne et le type d'activité
exercé par la femme en union (p voir tableau B3, annexe B).
Mémoire professionnel
Graphique 2 : Utilisation de la contraception
moderne selon
Source : ACMS 2009,
Enquête CAP relatives au planning familial à Yaoundé, nos
calculs.
· Le niveau socioéconomi
Le niveau socioéconomique permet
Celui-ci pouvant influencer l'utilisation
3, on peut constater que le taux d'utilisation de la
contraception mode socioéconomique de la femme en union dans la ville de
Yaoundé.
Graphique 3 : Utilisation de la contraception
moderne selon
Source : ACMS 2009, Enquête CAP relatives
au
Ce taux est plus faible chez les femmes ayant un niveau
socioéconomique bas (46,4 %).
Par CHOMTEU KOUAM Sorel Francine,
élève Ingénieur d'Application de la Statistique
4
Par ailleurs, un peu plus de 6 femmes sur 10 ayant un
niveau socioéconomique élevé (61,0 %) ont
recours à la contraception moderne.
De plus, il existe un lien entre le niveau
socioéconomique et le recours à la contraception
moderne, puisque le test de khi- deux entre ces deux
variables s'est révélé significatif au seuil de 5
% (p-value =0,017 , voir tableau B3, annexe B).
Nous avons pré
senté les niveaux
d'utilisation de la contraception moderne par
les femmes en union en fonc tion des caractéristiques
socio économiques. Il semblerait que ces facteurs ont un effet
sur .
Nous allons maintenant, étudier
la pratique contraceptive moderne par les femmes en union
à Yaoundé le
taux d'utilisation de la contraception moderne
en fonction des
facteurs socioculturels.
III.2.3 P ratique de la contraception
moderne
|
suivant les facteurs socioculturels
|
|
Les facteurs socioculturels font
référence au milieu de vie,
à l'arrondissement de
résidence, et à la religion.
· Le milieu de vie
Le milieu dans lequel vit la femme en union semble
n'avoir aucun effet sur son recours à la contraception
moderne. En effet,
les taux d'utilisation de la contraception moderne
sont presque semblables dans les milieux urbain et
semi urbain (54,6 % et 57,7 % respectivement).
Graphique 4 : Utilisation de la
contraception moderne selon
|
le milieu de vie
|
|
Semi-Urbain
Urbain
0,0 20,0
57,7
54,6
40,0 60,0 80,0 100,0
Pourcentage
Source
: ACMS 2009, Enquête CAP relatives au
planning familial à Yaoundé, nos calculs.
De plus, le test du khi-
deux confirme l'absence de lien entre le milieu de
résidence et
l'utilisation de la contraception moderne (p-value = 0,523).
· L'arrondissement de résidence
Le taux d'utilisation de la contraception moderne par les femmes
en union semble assez disparate suivant les arrondissements de la ville de
Yaoundé (voir le graphique 5).
On peut constater que moins de la moitié des femmes en
union de la ville de Yaoundé vivant dans les arrondissements de
Yaoundé I (43,0 %) et de Yaoundé III (47,7 %) utilisent la
contraception moderne. Tandis que parmi les femmes vivants dans les
arrondissements de Yaoundé VI et de Yaoundé VII respectivement,
près de 7 femmes sur 10 et plus de 8 femmes sur 10 utilisent la
contraception moderne.
Par ailleurs, le test du khi-deux témoigne de
l'existence d'une certaine dépendance entre l'arrondissement de
résidence de la femme en union et l'utilisation de la contraception
moderne car le test de khi-deux est significatif au seuil de 5 %.
Graphique 5 : Utilisation de la contraception
moderne selon l'arrondissement
Pourcentage
100,0
40,0
90,0
80,0
70,0
60,0
50,0
30,0
20,0
10,0
0,0
Yaoundé I Yaoundé III Yaoundé II
Yaoundé V Yaoundé IV Yaoundé VI Yaoundé VII
43,0
47,7
52,3
52,6
61,9
70,3
82,6
Source : ACMS 2009,
Enquête CAP relatives au planning familial à Yaoundé, nos
calculs.
· La religion
La religion prône un ensemble de valeurs et de normes
qui doivent guider le comportement de tout individu. Au vu du graphique 6, il
semblerait que la religion ait un effet sur la pratique contraceptive moderne
par les femmes en union.
On peut donc constater que le taux d'utilisation de la
contraception moderne est plus
faible chez les musulmans (27 %), tandis qu'il est le
même (57,9 %) chez les chrétiens (catholique,
protestant, autres chrétiens) et les non chrétiens (animiste,
aucune religion) autres que les musulmans.
Graphique 6 : Utilisation de la
contraception moderne selon la religion
|
|
27,0
|
|
57,9
57,9
|
|
|
Musulman
|
|
|
|
|
|
Pourcentage
|
|
Source : ACMS 2009,
Enquête CAP relatives au
|
planning familial à Yaoundé, nos
calculs.
|
|
Par ailleurs, il semble exister une liaison entre la
religion et l'utilisation de la
contraception moderne car le test de khi de 5 %
(p-value = 0,000).
|
-deux (voir tableau B3, annexe B)
est significatif au seuil
|
|
Nous venons ainsi d'examiner la pratique contraceptive
moderne suivant les variables socioculturelle
s. Il s'est avéré que la majorité
des
caractéristiques socioculturelles de la
femme lien avec le recours
en union avaient chacune un à la contraception
moderne. Nous allons
s variables sociodémographiques.
maintenant voir ce qu'il en est de
III.2.4 P ratique de la contraception moderne suivant
les facteurs sociodémographiques
Les facteurs sociodémographiques sont
entre autres, l'âge, le nombre d'enfants vivant, le
nombre d'enfants souhaité et la pratique de
l'avortement.
· L'âge
D'une manière générale, on constate
que le taux d'utilisation de
la contraception moderne chez les
femmes en union à Yaoundé n'est pas très différent
d'un groupe d'âge à l'autre (voir graphique 7
). Ces taux varient entre 50
et 57 % et est le plus élevé chez les
femmes en union -44 ans (56,2 %).
appartenant au groupe d'âge 35
De plus, le test du khi-
deux entre ces deux variables (voir tableau B3, annexe
B) semble
montrer une indépendance entre l'utilisation de
la contraception moderne et l'âge de la femme en -value =
0,936).
union dans la ville de Yaoundé (p
Graphique 7 : Utilisation de la
contraception moderne selon le groupe d'âge
Source : ACMS 2009, Enquête CAP
relatives au planning familial à Yaoundé
, nos calculs.
Pourcentage
100,0
40,0
90,0
80,0
70,0
60,0
50,0
30,0
20,0
10,0
0,0
15-24 25-34 35-44 44 et plus
54,7
55,5
56,2
50,0
· Le nombre d'enfants vivants et le nombre
d'enfants souhaités
D'après le Graphique varie pas tellement selon le
|
8,
il semblerait que l'utilisation de la contraception
moderne ne nombre d'enfants vivants. Toutefois,
il semblerait que le taux
|
|
d'utilisati on de la contraception moderne est
légèrement plus élevé chez les femmes
ayant au plus 4 enfants vivants (56,1 %), par rapport aux
femmes en union ayant 5 enfants et plus.
Graphique 8 : Utilisation de la
contraception moderne selon le nombre d'enfants
vivants
Pourcentage
100,0
40,0
80,0 56,1 52,9
41,2
60,0
20,0
0,0
4 enfants au plus 5 enfants et plus N'a pas
encore été
enceinte
Source : ACMS
2009, Enquête CAP relatives au planning familial à Yaoundé,
nos calculs.
On remarque de même
que l'utilisation de la contraception moderne semble ne
pas être
influencée par le nombre d'enfants souhaités
(voir graphique A4, Annexe A). En effet, quelque soit le nombre d'enfants
désirés, le taux d'utilisation de la contraception moderne par la
femme en union reste compris entre 50 % et 60 %.
De plus, il y a une indépendance entre l'utilisation
de la contraception moderne et le nombre d'enfants vivant d'une part, et entre
la même variable et le nombre d'enfants désiré car le test
du khi-deux (voir tableau B3, annexe B) s'est révélé non
significatif au seuil de 5 % (p-value respectifs de 0,413 et de 0,289).
· La pratique de l'avortement par la femme en
union
D'après le graphique A5 (Annexe A), l'utilisation de
la contraception moderne par la femme en union semble ne pas être
influencée par le fait qu'elle a déjà pratiqué
l'avortement. En effet, les taux d'utilisation de la contraception sont presque
semblables dans les deux groupes. Ce constat est confirmé par le test de
Khi-deux (voir tableau B3, annexe B) qui est non significatif (P_value =
0,822), traduisant ainsi une indépendance entre l'utilisation de la
contraception moderne et la pratique de l'avortement par la femme en union.
Ceci peut se comprendre car l'avortement étant interdit au Cameroun,
toutes les femmes ayant eu à le faire ne l'aurait pas toutes
déclarée. Ainsi la pratique de l'avortement par les femmes en
union a sûrement été sous-estimée. On peut aussi
noter que les femmes utilisatrices de la contraception moderne peuvent avoir eu
recours à l'avortement suite à une mauvaise utilisation
antérieure de la contraception moderne.
· La pratique de l'avortement dans l'entourage de
la femme
Le recours à la contraception moderne par la femme en
union semble être influencé par la pratique de l'avortement dans
son entourage (voir Graphique 9). En effet, plus de la moitié des femmes
en union qui ont déclaré que les femmes de leur entourage
pratiquent parfois (63,5 %), ou souvent (56,8 %) l'avortement utilise la
contraception moderne. Ce pourcentage est plus faible chez les femmes en union
qui ont dit que les femmes de leur entourage n'ont jamais eu recours à
l'avortement (33,3 %).
Le test du khi-deux (voir tableau B3, annexe B) confirme
l'existence d'une dépendance entre l'utilisation de la contraception et
la pratique de la contraception dans l'entourage de la femme en union (P_value
= 0,000).
Mémoire professionnel
Graphique 9 : Utilisation de la contr la
pratique de l'avortement dans
Source : ACMS 2009, Enquête CAP
relatives au
D'après les analyses qui précèdent, nous
sociodémographiques, seule la variable «
femme » est significativement
maintenant examiner ce qu'il en est des
III.2.5 Pratique de la contraception moderne suivant les
facteurs le conjoint
Les facteurs relatifs aux relations
planification familiale avec le conjoint, l'attitude du conjoint
face à la planification familiale et le fait d'avoir entendu parler des
cliniques PROFAM.
· Attitude du conjoint face à la
planification familiale
D'une manière générale, il semblerait que
l'attitude du conjoint de la
une influence sur la pratique contraceptive moderne par cette
dernière dans la vil (voir graphique 10).
En effet, parmi les femmes en union dont le conjoint a une
attitude positive face au planning familial, près de 6 femme
moins de 30 % des femmes en union qui ne connaissent pas
l'opinion de leur conjoint pratique la contraception moderne.
Par CHOMTEU KOUAM Sorel Francine,
élève Ingénieur d'Application de la Statistique
4
Graphique 10 : Utilisation de la
contraception moderne selon
l'attitude du conjoint
Pourcentage
100,0
40,0
80,0
60,0
20,0
0,0
Attitude
positif/d'accord
61,9
Attitude
négative/pas du
tout d'accord
47,2
Ne connaît pas
son opinion
28,4
Source : ACMS 2009, Enquête CAP relatives au
planning familial à Yaoundé, nos calculs.
De plus, il semble exister une certaine
dépendance entre l'attitude du conjoint face au
planning familial et le recours à la contraception moderne par
la femme. En effet, le test du khideux entre ces deux variables (voir tableau
B3, annexe B) est significatif au seuil de 5 % (p-value = 0,000).
· Discussion de la planification familiale avec
le conjoint « PROFAM »
|
et connaissance
|
des cliniques
|
|
La discussion de la planification familiale avec le
conjoint semble influencer l'utilisation
tableau 3,
de la contraception moderne par les femmes en union de
Yaoundé. En effet, d'après le plus de 65 % des
femmes qui discutent de l
a planification familiale avec leur conjoint utilisent
la
contraception moderne.
Il faut préciser que c'est
généralement grâce à la discussion avec le
conjoint qu'on peut l'amener à comprendre la
nécessité d'une bonne planification familiale.
Tableau 3 : PF
Taux d'utilisation de la contraception moderne selon la
discussion de la avec le conjoint et la connaissance des
cliniques PROFAM
Variables
|
Taux d'utilisation de la contraception moderne
(%)
|
discussion du PF avec son conjoint
|
OUI
|
65,1
|
|
40,2
|
entendu parler des cliniques PROFAM
|
OUI
|
63,6
|
|
53,7
|
|
Source : ACMS 2009, Enquête CAP
relatives au planning familial à Yaoundé, nos calculs
Les cliniques PROFAM sont des centres à travers
lesquels l'ACMS contribue à la promotion du planning familial, par
l'approvisionnement en produits de contraception moderne et la formation du
personnel de santé. Pour ce qui est de la connaissance des cliniques
PROFAM (voir tableau 3), le taux d'utilisation est plus élevé
chez les femmes en union qui en ont déjà entendu parler (63,6
%).
Cependant, il semble ne pas exister une liaison entre la
connaissance des cliniques PROFAM et l'utilisation de la contraception moderne
par les femmes en union (le test du khideux est non significatif au seuil de 5
%, p-value = 0,059). Ceci peut se comprendre dans la mesure où lors de
la réalisation de l'enquête CAP relatives au planning familial
à Yaoundé par l'ACMS, la vulgarisation des cliniques PROFAM
n'était pas encore effective. Par ailleurs, le test du khi-deux
révèle une liaison entre l'utilisation de la contraception
moderne et la discussion de la PF avec le conjoint (p-value = 0,000).
Après ces analyses nous procèderons à
une analyse multidimensionnelle (ACM) avec les variables présentant des
liens avec la variable d'intérêt (test de khi-deux significatif).
Ceci nous permettra de dégager le profil des femmes en union
utilisatrices ou non utilisatrices de la contraception moderne dans la ville de
Yaoundé.
III.3 Profil des femmes en union, utilisatrices et
non utilisatrices de la contraception moderne
Il s'agit ici de faire une analyse multidimensionnelle afin
de voir les liens qui existent entre les caractéristiques des femmes en
union susceptibles d'expliquer l'utilisation de la contraception moderne. Ici,
nous utiliserons uniquement les variables ayant présenté un lien
significatif avec notre variable d'intérêt (utilisation de la
contraception moderne) au niveau des analyses bivariées (test du
khi-deux).
III.3.1 Présentation de l'analyse des
correspondances multiples (ACM)
L'ACM est une généralisation de l'Analyse
Factorielle des Correspondances (AFC). Elle permet de voir les liens qui
existent entre plusieurs variables qualitatives54.
III.3.2 Variables retenues pour l'analyse
Les variables retenues pour l'ACM sont celles qui ont
révélé une dépendance avec l'utilisation de la
contraception moderne. Il s'agit notamment du niveau d'instruction, du type
d'activité, du niveau socioéconomique, de l'arrondissement de
résidence, de la religion, de la
54 Voir encadré C7 en ANNEXE pour plus d'information sur
l'ACM.
discussion de la Planification Familiale (PF) avec le conjoint
et son attitude face à la PF. Notre variable d'intérêt
étant l'utilisation de la contraception moderne.
III.3.3 Résultats
Nous allons commencer par choisir les axes factoriels et pour
cela nous utiliserons la règle du coude55. Ainsi
l'observation de l'histogramme des valeurs propres56 nous fait
remarquer une cassure après la première valeur propre, on a ainsi
l'existence d'un coude après première valeur propre. Nous
retenons donc le premier axe factoriel. Nous allons maintenant examiner la
représentativité des modalités des différentes
variables sur cet axe factoriel. Pour ce faire, nous considèrerons les
modalités qui ont les cosinus carrés les plus
élevés, car elles sont les mieux représentées.
L'examen du premier axe factoriel57 nous fait
constater que toutes les modalités (« utilise la contraception
moderne » et « n'utilise pas la contraception moderne ») de
notre variable d'intérêt qui est l'utilisation de la
contraception moderne sont bien représentées (cosinus
carrés = 0,25, pour chacune des modalités) et on remarque aussi
une opposition entre ces 2 modalités. Pour ce qui est de la variable
religion, les modalités « chrétien » et «
musulman » sont bien représentées (cosinus carrés
respectifs de 0,15 et 0,16), par ailleurs nous notons une opposition entre ces
deux modalités58. Au niveau de la variable niveau
d'instruction, les modalités « supérieur » et
« primaire au plus » s'opposent et sont bien
représentées. Quant à la variable niveau
socioéconomique, les modalités « élevé
» et « bas » sont bien représentées et on constate
une certaine opposition entre elles. Par ailleurs, les modalités «
public » et « privé » de la variable type
d'activité s'opposent à la modalité «
agriculture/petits métiers ». En outre, nous constatons que toutes
les modalités de la variable attitude du conjoint face à la
PF sont bien représentées, avec une opposition entre la
modalité « attitude positive » et les deux modalités
« attitude négative » et « ne connait pas son opinion
». Nous remarquons de même que toutes les modalités (« a
discuté du PF avec le conjoint » et « n'a pas discuté
de la PF avec le conjoint ») de la variable discussion de la PF avec
le conjoint sont bien représentées (cosinus carrés =
0,34, pour chacune des modalités) et on note aussi une opposition entre
ces deux modalités. Pour ce qui est de la variable
arrondissement l'on note une opposition entre les modalités
Yaoundé I et Yaoundé VI. Enfin seule la modalité «
jamais » de la variable Pratique de l'avortement dans l'entourage
semble bien représentée.
55 D'après cette règle, il faut retenir les
facteurs dont les valeurs propres se situent avant la cassure du « coude
» (DESMET, 2010).
56 Voir Graphique A2 : Annexe A.
57 Voir Tableau B1 annexe B.
58 La modalité « chrétien » a une
coordonnée négative alors que celle de la modalité «
musulman » est positive.
III.3.4 Interprétation des résultats
D'après les résultats obtenus, on peut dire que
dans la ville de Yaoundé, les femmes en union utilisatrices de la
contraception moderne résident en général dans
l'arrondissement de Yaoundé VI. Elles sont généralement
des chrétiennes ayant un niveau d'instruction supérieure et un
niveau socioéconomique élevé. En outre, elles travaillent
dans le secteur public ou privé et ont discuté de la PF avec le
conjoint. Par ailleurs, celui-ci a une attitude positive envers la
Planification Familiale (PF). Ces femmes s'opposent à celles non
utilisatrices de la contraception moderne. Celles-ci vivent en
général dans l'arrondissement de Yaoundé I, ont un niveau
d'instruction au plus primaire, sont des musulmanes, ont un niveau
socioéconomique bas et exercent dans l'agriculture ou les petits
métiers. Ces femmes n'ont pas discuté de la PF avec le conjoint
ou ne connaissent pas son opinion. En outre, leur conjoint a une attitude
négative. Par ailleurs, l'entourage féminin de ces femmes en
union ne pratique pas l'avortement.
Ce constat se confirme grâce au nuage de points
(graphique A3, Annexe A), où l'on constate que sur le premier axe
factoriel il y a bien une opposition entre les deux groupes de femmes en union
suscités.
Nous venons d'examiner les caractéristiques des femmes
en union utilisatrices et non utilisatrices de la contraception moderne, ce qui
nous a permis de mieux nous familiariser avec les données. Nous allons
maintenant nous intéresser aux déterminants de comportements, en
particulier les facteurs OCM. Ces facteurs provenant des questions à
échelle, il faudra ici construire des scores qui pourront être
utilisés comme variables indépendantes quantitatives dans le
modèle logit afin de voir si le facteur influence l'utilisation de la
contraception moderne.
III.4 Suivi des facteurs OCM de la pratique de la
contraception moderne
Les facteurs OCM sont des facteurs qui peuvent
connaître un changement grâce à des actions marketing
efficaces de l'ACMS. On distingue trois groupes de facteurs, les facteurs
d'opportunité, de capacité et de motivation. Nous allons tout
d'abord présenter la méthodologie de construction des scores et
ensuite nous passerons à leur construction. Cette méthodologie
s'inspire du cadre conceptuel de L'ONG Population Service International
(PSI).
III.4.1 Présentation de la méthodologie
de construction des variables composites (scores)
La construction d'une variable composite (score) est
utilisée pour les facteurs OCM. Elle passe par plusieurs étapes.
Il faudrait au préalable disposer d'une bulle. Cette dernière est
constituée d'un ensemble d'items59 permettant de mieux cerner
un concept donné. Ces items sont
59 C'est une déclaration qui permet de cerner la
perception d'un individu quant à un phénomène
donné
des déclarations posées à
l'enquêté et dont les modalités de réponse sont
présentées en échelle. Celle-ci varie de 1 à 4
suivant l'opinion totalement en désaccord, un peu en désaccord,
un peu d'accord, totalement d'accord. Les items dont la négation semble
être corrélée positivement avec l'utilisation de la
contraception moderne sont codifiés de façon inverse
c'est-à-dire de 4 à 1. Ensuite, une analyse
factorielle60 est utilisée pour la détermination des
facteurs.
· Identification des facteurs
Les facteurs issus de l'analyse factorielle subissent ensuite
un test de fiabilité (test de Cronbach61). Ce test peut
être amélioré en supprimant quelques items fortement
corrélés avec les autres. Enfin, le score moyen est
calculé sur la base des items restants62. Il convient de
préciser que seuls les items dont le pourcentage de données
manquantes est inférieur à 15 % 63sont pris en compte
dans l'analyse.
Supposons par exemple qu'on ait la bulle «
disponibilité »64, composée de n items. La
démarche à suivre pour aboutir à l'identification des
facteurs et à la construction de leur score est la suivante :
Il faut tout d'abord vérifier que les
déclarations (items) Q1 à Qn sont chacune
ordonnées dans un sens positif, dans le cas contraire les questions
allant dans le sens négatif par rapport à la disponibilité
(exemple : les contraceptifs modernes sont difficiles à trouver dans les
environs d'ici), doivent subir une recodification à
l'envers65 ; puisqu'un score élevé doit traduire un
aspect positif, par exemple une bonne disponibilité du produit et un
score faible, son contraire.
Ensuite, pour déterminer les facteurs, on utilise
l'analyse factorielle, afin de déterminer les différentes
dimensions d'une bulle. Ces dimensions (facteurs) doivent être
constituées des items qui expriment une idée commune. Mais avant
d'engager l'analyse factorielle, il faut s'assurer que les données sont
factorisables ; pour ce, nous effectuons le test de Kaiser-MeyerOklin (KMO) et
le test de sphéricité de Bartlett. Pour que les données
soient factorisables, il faut qu'elles soient corrélées entre
elles. Ainsi, l'indice de KMO doit avoir une valeur supérieure à
0.6066. Quant au test de sphéricité de Bartlett, il
doit fournir une probabilité significative au seuil de 5 %.
L'hypothèse testée par Bartlett est :
60 Voir encadré C4 (ANNEXE C)
61 Voir encadréC5 (ANNEXE C)
62 PSI (2008)
63 Taux recommandé par la méthodologie de recherche
de PSI et utilisée par l'ACMS
64 Voir encadré (ANNEXE C)
65A la modalité « totalement d'accord », on
affecte le code 1, « un peu d'accord » reçoit le code 2 ainsi
de suite
66 D'après LE MOAL (2002)
H0 : la matrice de corrélation n'a que des 1 en
diagonale et 0 ailleurs (les variables ne sont pas corrélées). On
rejette H0 si la p-value du test est inférieure au seuil de
significativité.
Le Test de Kaiser-Meyer-Olkin (KMO), permet l'étude
des corrélations (partielles) entre 2 variables. L'indice de KMO est
égal au ratio de la somme des corrélations multiples sur la somme
des corrélations multiples et partielles. L'indice de KMO doit
être le plus grand possible, il est acceptable si l'indice est
supérieur à 0,6 et inacceptable s'il est inférieur
à 0,5.
Au cas où l'un de ces tests n'est pas validé,
on peut recourir à l'analyse de la matrice des corrélations entre
variables, afin de voir s'il existe tout de même des variables
corrélées entre elles.
Nous utilisons la règle de Kaiser pour le choix du
nombre d'axes. Cette règle consiste à choisir les facteurs dont
la valeur propre est supérieure à 1. En effet, les valeurs
étant standardisées, la variance de chaque variable est
égale à 1. Cette règle peut être
complétée par le test du coude qui recommande de retenir les
facteurs dont la valeur propre se situe avant la cassure du coude.
Après cela, la démarche que nous suivons
consiste à éliminer de l'analyse factorielle les items
jugés inacceptables, et à procéder de manière
itérative jusqu'à l'obtention d'une structure factorielle stable.
Les données manquantes ne sont pas prises en compte dans la
détermination des facteurs.
A l'issue de ces analyses, les facteurs qui en
résultent vont subir un test de fiabilité (test de
Cronbach)67, afin de juger de la qualité du facteur.
D'après la méthodologie de PSI, un facteur est jugé fiable
si la statistique de Cronbach est supérieure ou égale à
0,7 et faiblement fiable, s'il est compris entre 0,65 et 0,70. On peut
améliorer la valeur de la statistique de Cronbach en enlevant des items
du facteur, mais il faudra que ceux-ci soient fortement corrélés
aux autres items. A l'issue de ces analyses, nous ne retiendrons que les scores
fiables ou faiblement fiables. Pour une bulle qui n'a aucun score fiable, nous
choisirons un item dans cette bulle pour la représenter.
· Construction du score
Après avoir identifié les facteurs fiables, pour
chaque facteur68, nous construisons une variable dont la valeur est
le score du facteur ainsi qu'il suit :
67 Voir encadré C5 sur le test de Cronbach, annexe C
68 Il faut préciser que chaque facteur doit être
constitué d'au moins 3 items
Supposons qu'un seul facteur ait été extrait de
la bulle « disponibilité », et qu'il soit composé de m
items. Etant donné que les réponses possibles à chaque
question sont codées de 1 à 4, la moyenne pour chaque question
(Qj, j=1...m) varie également de 1 à 4. Ainsi, pour
évaluer toute la bulle « disponibilité », on passe par
une variable intermédiaire notée par exemple «dispo» et
définie comme suit : dispo = (Q1+Q2+Q3+...+Qm)/m. Comme les
quantités Q1 à Qm varient de 1 à 4, le score de
la bulle « disponibilité» se situe entre 1 et 4 autour d'une
valeur moyenne égale (1+4)/2=2,5. Par ailleurs, les questions Q1
à Qm sont ordonnées dans un sens positif, les valeurs
inférieures à cette moyenne témoignent
généralement d'une disponibilité insuffisante du produit,
tandis que les valeurs supérieures rendent compte d'une
disponibilité plutôt satisfaisante du produit.
Cette variable « dispo » qui représente le
score du facteur identifié sera utilisée dans le modèle de
régression logistique comme variable indépendante quantitative,
afin de voir si ce facteur est déterminant pour l'utilisation de la
contraception moderne. Cette procédure sera répétée
sur toutes les bulles afin d'identifier les facteurs et leurs scores.
Par ailleurs, si dans une bulle on a extrait plus d'un
facteur fiable, alors la procédure permettant la construction du score
est appliquée sur chaque facteur fiable distinctement.
III.4.2 Construction des variables composites (scores)
pour les facteurs d'opportunité
Les facteurs d'opportunité sont constitués de 4
bulles à savoir la disponibilité, la qualité de service,
l'attrait de la marque et les normes sociales.
· La disponibilité
La bulle disponibilité est composée de 8 items.
L'examen des données manquantes nous amène à retenir 6
items dont 3 subissent une recodification inverse. L'indice KMO et le test de
Bartlett montrent que les données sont factorisables (l'indice KMO =
0.624 et le test de Bartlett donne p=0.000). Nous procédons ainsi
à l'extraction des composantes qui ont une valeur propre
supérieure à 1. Nous obtenons ainsi 2 axes, avec une restitution
de la variance de 35,2 %. Par ailleurs le troisième et le sixième
item ne sont pas bien représentés sur les axes. Ils sont donc
supprimés et l'on relance l'analyse factorielle. Finalement, nous
retenons un facteur, constitué de 4 items. Ce facteur restitue 36,3 % de
la variance totale.
L'analyse de la fiabilité effectuée pour ce
facteur nous donne un coefficient de Cronbach de 0,66. Ce facteur est donc
d'une fiabilité minimale. La variable qui représentera ce facteur
sera notée « dispo11 ». Elle traduit la perception de la
disponibilité des produits de contraception moderne par les femmes en
union. (Les résultats ci-dessus sont condensés dans le tableau
B5,
annexe B)
· La qualité de service
La bulle sur la qualité de service est
constituée de 7 items. L'examen des données manquantes nous
amène à retenir 3 items qui vont subir une recodification
inverse. L'indice KMO et le test de Bartlett montrent que les données
sont factorisables (l'indice KMO = 0.6 et le test de Bartlett donne p=0.000).
Nous procédons ainsi à l'extraction des composantes qui ont une
valeur propre supérieure à 1. Nous obtenons ainsi un axe, avec
une restitution de la variance de 33,40 %. Nous avons donc un facteur
constitué par les 3 items. L'analyse de la fiabilité
effectuée pour ce facteur montre qu'il n'est pas fiable (le coefficient
de Cronbach est de 0,58). Ce facteur sera donc rejeté. Nous prendrons un
item de ce facteur pour représenter la bulle sur la qualité de
service. Nous retenons l'item relatif aux vendeurs. Cet item est noté
« qualser11 » (qualser11 : les vendeurs mettent les femmes à
l'aise quant elles achètent un produit contraceptif).
· L'attrait de la marque
La bulle sur l'attrait de la marque est constituée de
7 items. L'examen des données manquantes nous amène à
retenir 2 items dont un item subit une recodification inverse. Puisqu'il n'y a
que 2 items nous ne pouvons pas faire l'analyse factorielle, nous allons
retenir l'item qui traduit au mieux l'attrait de la marque pour
représenter cette bulle. Cet item est noté « attrait11
» (attrait 11 : La marque de contraceptif m'intéresse
franchement).
· Les normes sociales
La bulle sur les normes sociales est constituée de 11
items qui sont tous retenus après l'examen des données
manquantes. L'indice KMO et le test de Bartlett montrent que les données
sont factorisables (l'indice KMO = 0.65 et le test de Bartlett donne p=0.000).
L'extraction des valeurs propres supérieures à 1 nous
amène à choisir 5 axes. Ces derniers restituent 52,81 % de la
variance. Par ailleurs, certaines items n'étant pas bien
représentés, nous allons procéder par élimination
de ces items de façon itérative jusqu'à l'obtention d'une
structure factorielle stable. Nous avons ainsi procéder à 3
itérations et 3 items ont été supprimés. La
structure factorielle stable est constituée de 8 items qui sont
factorisables (l'indice KMO = 0.69 et le test de Bartlett donne p=0.000). Nous
obtenons 2 axes qui restituent 36,65 % de l'information. Par la suite nous
retenons 2 facteurs. Le premier constitué de 3 items s'est
révélé non fiable (alpha de Cronbach = 0,606), tandis que
le deuxième facteur constitué de 4 items est d'une
fiabilité minimale (alpha de Cronbach = 0,652). Nous retenons donc ce
dernier facteur et nous le notons « normsoc11 ». Il
réfère aux normes sociales de la
communauté dans laquelle vit la femme en union, relative à la
pratique contraceptive moderne.
III.4.3 Construction des variables composites (scores)
pour les facteurs de capacité
Les facteurs de capacité sont constitués de 4
bulles à savoir le soutien social psychologique, le soutien social
communicationnel, l'efficacité personnelle et la connaissance.
· Le soutien social psychologique
Cette bulle est composée de 12 items dont 11 sont
retenus après examen des données manquantes. L'indice KMO et le
test de Bartlett montrent que les données sont factorisables (l'indice
KMO = 0.78 et le test de Bartlett donne p=0.000). L'extraction des valeurs
propres supérieures à 1 nous amène à choisir 3
axes. Ces derniers restituent 61,0 % de la variance. L'observation de la
matrice factorielle nous amène à retenir 3 facteurs. La
première dimension traduit l'appui que reçoit la femme en union
de ses parents si elle décide d'utiliser la contraception moderne. Le
deuxième facteur quant à lui traduit presque la même chose
sauf qu'ici le soutien est reçu de la famille en général.
La dernière dimension réfère aux encouragements
reçus de la part des amis par rapport à l'utilisation de la
contraception moderne. Le test de fiabilité nous permet de conclure que
les 2 premières dimensions sont fiables (voir tableau B5 annexe B).
· Le soutien social communicationnel
Sept items sur huit ont été retenus dans cette
bulle pour l'analyse factorielle. Les données sont factorisables ; en
effet, l'indice KMO = 0.67 et le test de Bartlett donne p=0.000. Par ailleurs,
l'extraction des valeurs propres supérieures à 1 nous donne 2
axes qui apportent 46,85 % de l'information. Le premier facteur
constitué de 5 items traduit la perception du soutien reçu par la
femme à travers le dialogue avec ses amis ou sa famille. Ce facteur
s'est révélé fiable (alpha de Cronbach = 0,743, voir
tableau B5 annexe B) après suppression d'un item. Le deuxième
facteur n'a que 2 items, il sera mis de côté car nous ne
considérons que les facteurs ayant plus de 3 items. L'item retenu sera
noté « soutsocom11 ».
· L'efficacité personnelle
L'échelle de mesure de l'efficacité personnelle
est composée de 8 items. L'indice KMO et le test de Bartlett montrent
que les données sont factorisables (l'indice KMO = 0.83 et le test de
Bartlett donne p=0.000). Deux facteurs sont retenus et ils restituent 51,52 %
de la variance totale. Le premier facteur est composé de 6 items et
traduit la capacité de la femme en union à
discuter et à utiliser les méthodes de
contraception moderne. Ce facteur est fiable (alpha de Cronbach = 0,789). Le
deuxième facteur n'est constitué que de 2 items et ne sera donc
pas utilisé dans la suite. Le facteur retenu sera nommé «
effperso11 ».
· Les connaissances.
Le traitement de la bulle sur les connaissances ne passe pas
par l'analyse factorielle. Il s'agit ici d'un ensemble d'items à
laquelle il faut répondre par vrai(1) ou faux(0) dans le but
d'évaluer les connaissances des femmes par rapport à la
contraception moderne. On calculera juste le score de la bulle qui va varier
entre 0 et 1. De ce fait, un score élevé traduira un niveau de
connaissance élevé et un score faible, son contraire. Les items
négatifs seront recodés. Le score sera appelé «
conn11 ».
III.4.4 Construction des variables composites (scores)
pour les facteurs de motivation
Les facteurs de motivation sont constitués de 7 bulles
à savoir les normes subjectives, les résultats attendus, la
sévérité, l'attitude, les croyances, le point de
contrôle et la volonté de payer.
· Les normes subjectives
L'échelle de mesure des normes subjectives est
constituée de 6 items qui se sont révélé
factorisables (l'indice KMO = 0.688 et le test de Bartlett donne p=0.000). Par
la suite, 2 facteurs ont été extraits. Ceux-ci restituent 47,58 %
de la variance totale. Un item a été supprimé car il
n'était pas bien représenté. L'analyse factorielle a
été reconduite, nous avons toujours obtenu 2 axes avec une
restitution de 55,13 % de l'information. Le premier facteur est
constitué de 3 items, il renvoie à la motivation reçue par
la femme en union de la part de ses amis, ses parents, son mari, par rapport
à l'utilisation des contraceptifs oraux/ injectables pour l'espacement
ou la limitation des naissances. Ce facteur est fiable (Voir tableau B5 annexe
B) et il sera noté « normsub11 ». En outre, le deuxième
facteur ne comporte que 2 items et ne sera pas utilisé.
· Les résultats attendus
Après vérification des données
manquantes, quatre items ont été retenus. Le test de Bartlett est
significatif (p=0,000), mais l'indice de KMO = 0,45 est inférieur
à 0,6. L'observation de la matrice de corrélation nous fait
constater qu'il existe tout de même des items corrélés
entre eux ; ainsi nous pouvons faire l'analyse factorielle. Nous obtenons 2
facteurs, qui expliquent 77,35 % de la variance. Comme ces facteurs sont
constitués chacun de 2 items et que nous ne pouvons retenir un facteur
ayant moins de 3 items, nous allons choisir 1 item pour représenter la
bulle. Il est noté « resat11 » il est relatif à
l'assurance qu'a la femme en union de ne pas tomber
enceinte si elle utilise la pilule.
· La perception de la
sévérité
La bulle sur la sévérité est
constituée de 6 items. L'indice KMO et le test de Bartlett montrent que
les données sont factorisables (l'indice KMO = 0.627 et le test de
Bartlett donne p=0.000). Deux facteurs sont retenus et ils restituent 46,11 %
de la variance totale. Nous éliminons un item car il n'est pas bien
représenté, l'analyse factorielle est reconduite. Nous retenons 2
facteurs qui restituent 53,65 % de l'information. Le premier facteur
constitué de 3 items est relatif à la peur des grossesses non
désirées. Le deuxième facteur quant à lui traduit
le fait pour la femme en union de vouloir un nombre d'enfants qu'elle
désire avec des naissances espacées. Ces facteurs sont tous les
deux fiables (Voir tableau B5 annexe B). Ils seront notés respectivement
« sev11 » et « sev22 ».
· L'attitude
L'échelle de mesure de l'attitude de la femme en union
face à la PF est composée de 6 items. L'indice KMO et le test de
Bartlett montrent que les données sont factorisables (l'indice KMO =
0.682 et le test de Bartlett donne p=0.000). L'analyse factorielle a
été reconduite car 1 item mal représenté a
été supprimé. Par la suite, 2 facteurs sont retenus et ils
restituent 74,57 % de la variance totale. Le premier facteur est composé
de 3 items et traduit la perception des bienfaits de la PF. Ce facteur est
fiable (alpha de Cronbach = 0,839). Le deuxième facteur n'est
constitué que de 2 items, il ne sera donc pas utilisé dans la
suite. Le facteur retenu sera nommé « att11 ».
· Les croyances
La bulle sur les croyances est constituée de 10 items.
L'examen des données manquantes nous amène à retenir 4
items. Ces items subissent une recodification inverse. L'indice KMO et le test
de Bartlett montrent que les données sont factorisables (l'indice KMO =
0.6 et le test de Bartlett donne p=0.000). Nous procédons ainsi à
l'extraction des composantes qui ont une valeur propre supérieure
à 1. Nous obtenons ainsi un axe, avec une restitution de la variance de
50,31 %. Nous avons donc un facteur constitué par les 4 items. L'analyse
de la fiabilité nous montre que ce facteur est fiable (le coefficient de
Cronbach de 0,775). Ce facteur est « croy11 ».
· Le point de contrôle
Cette bulle contient 7 items. L'indice KMO et le test de
Bartlett montrent que les données sont factorisables (l'indice KMO =
0.726 et le test de Bartlett donne p=0.000). Deux facteurs
sont retenus et ils restituent 35,33 % de la variance totale.
Le test de Cronbach nous amène à conclure que ces facteurs ne
sont pas fiables (Alpha de Cronbach respectifs de 0,598 et 0,646). Nous allons
donc choisir un item pour représenter la bulle (voir tableau B5, annexe
B). Il est relatif à la perception du contrôle de la santé
reproductive par la femme en union. Il est noté « Locc11 ».
· La volonté de payer
Il s'agit ici de déterminer le prix moyen maximum que
les femmes en union sont prêtes à payer pour les contraceptifs
oraux (Novelle Duo) et injectables (Depo provera). Le calcul des prix moyen
nous donne 852 FCFA et 1479 FCFA respectivement pour Novelle Duo et Depo
provera. Pour le calcul nous n'avons considéré que les individus
qui ont répondu à cette question.
III.4.5 Interprétation et analyse du niveau
des scores OCM chez les femmes en union de la ville de
Yaoundé.
Il s'agit d'examiner le niveau des différents scores
OCM construits chez les femmes en union de la ville de Yaoundé. Les
analyses qui suivent vont se baser sur le tableau de suivi des indicateurs de
comportements (Tableau B6, annexe B).
Au niveau des facteurs d'opportunité, on constate
d'après le tableau B6 (annexe B), que le score moyen de la
disponibilité des produits de contraception moderne est relativement
élevé (3,17 sur 4). Par conséquent il semblerait que dans
la ville de Yaoundé, les femmes en union pensent que les produits de
contraception moderne sont bien disponibles. Pour ce qui est de la
qualité de service on peut noter que les scores moyens de la perception
de la qualité de service offert par les vendeurs de contraceptifs est au
dessus de la moyenne69 (2,67). Par conséquent, il semblerait
que dans la ville de Yaoundé, les femmes en union pensent que la
qualité des services offerts par les vendeurs de contraceptifs est
acceptable. Par ailleurs, au niveau de l'attrait de la marque, on observe que
les femmes en union de la ville de Yaoundé semblent être
indifférentes à la marque des contraceptifs modernes. En effet,
le score moyen de la perception de l'attirance de la marque est presque
égal à la moyenne (2,57 sur 4). Enfin, en ce qui concerne les
normes sociales, le score moyen de la perception des normes sociales par
rapport à l'utilisation de la contraception moderne est inférieur
à la moyenne (2,27 sur 4). De ce fait, les communautés dans
lesquelles vivent les femmes en union de la ville de Yaoundé semblent ne
pas encourager la pratique contraceptive moderne.
69 La moyenne est de 2,5 = (1+4)/2
Pour ce qui est des facteurs de capacité, on constate
que les scores moyens de la perception du soutien psychologique reçu par
les femmes en union par rapport à l'utilisation de la contraception
moderne sont faibles (score moyen proche de 2,5). Il est par ailleurs plus
élevé lorsque le soutien vient de la famille. Par
conséquent, il semble que les femmes en union de la ville de
Yaoundé bénéficient faiblement du soutien de leurs
parents, ou amis pour la pratique contraceptive moderne. Ce soutien est plus
prononcé de la part de la famille en général en cas de
problème issu de l'utilisation de la contraception moderne par la femme
en union. Quant au soutien social communicationnel, nous notons que son score
moyen est faiblement appréciable (2,66 sur 4). Ainsi, il semble que ces
femmes bénéficient quelque peu du soutien communicationnel de
leurs amis en matière de discussion sur la planification familiale.
Quant à la bulle sur la perception de l'efficacité personnelle,
nous observons que le score moyen de ce facteur est largement supérieur
à la moyenne (3,47 sur 4). Ce qui traduit le fait que dans la ville de
Yaoundé, les femmes en union se sentent capables d'utiliser correctement
les méthodes de contraception moderne et d'en discuter. Enfin,
concernant le niveau de connaissance des méthodes contraceptives
modernes, on peut constater que le score moyen de la connaissance des
méthodes de contraception moderne et de leur effet est tout de
même appréciable (0,66 sur 1). Ainsi, il semblerait que les femmes
en union de la ville de Yaoundé aient une bonne connaissance des
méthodes contraceptives modernes.
En ce qui concerne les facteurs de motivation, on peut
constater que le score moyen du facteur sur les normes subjectives est
inférieur à la moyenne. Par conséquent, les femmes en
union de la ville de Yaoundé semblent ne pas recevoir une motivation de
la part de leur parents, amies ou partenaires par rapport à
l'utilisation des contraceptifs oraux/injectables pour l'espacement ou la
limitation des naissances. Pour ce qui est de la bulle sur les résultats
attendus de l'utilisation des contraceptifs modernes, nous notons que le score
moyen de ce facteur est appréciable (3,23 sur 4), ce qui traduit que
dans la ville de Yaoundé les femmes en union sont bien conscientes des
résultats positifs qu'apportent les contraceptifs moderne en
général et la pilule en particulier. En ce qui concerne la bulle
sur la perception de la sévérité, il semble que dans la
ville de Yaoundé les femmes en union ont peur des grossesses non
désirées et souhaitent maîtriser leur procréation.
Au niveau de l'attitude des femmes en union face à la PF, on constate
que ces femmes perçoivent bien les bienfaits de la PF dans leur vie
(score moyen de 3,67 sur 4). Pour ce qui est des croyances portant sur les
effets des contraceptifs modernes, il semble que les croyances des femmes en
union sont relativement mauvaises et fausses, car le score moyen est largement
inférieur à la moyenne (2,11 sur 4). Ce qui démontre que
les fausses rumeurs concernant les effets des contraceptifs demeurent dans la
ville de Yaoundé. Quant au contrôle de
la santé reproductive, les femmes en union de la ville
de Yaoundé déclarent avoir pris conscience du fait qu'elles
peuvent contrôler leur santé reproductive (score moyen de 3,55 sur
4). Enfin, les prix maxima que sont prêtes à payer les femmes en
union de la ville de Yaoundé pour les produits de contraception moderne
oraux et injectables sont de 852 FCFA et 1479 FCFA respectivement pour Novelle
Duo et Depo provera.
Dans ce chapitre nous avons ainsi identifié parmi les
variables qualitatives qui caractérisent les femmes en union, celles qui
ont un lien avec l'utilisation de la contraception moderne. Nous avons ensuite
déterminé les profils des femmes en union utilisatrices et non
utilisatrices de la contraception moderne. Après cela, nous avons
construit, déterminé et analysé les facteurs de
comportement fiables exprimés en termes d'Opportunité, de
Capacité et de Motivation (OCM). Les scores OCM ainsi
déterminés et les variables qualitatives caractérisant les
femmes en union seront utilisés comme variables indépendantes
dans le modèle de régression logistique dans le chapitre qui
suit. Ceci permettra de déterminer ceux qui influencent
significativement le recours à la contraception moderne par les femmes
en union de la ville de Yaoundé.
CHAPITRE IV : ANALYSE EXPLICATIVE DE LA
PRATIQUE
CONTRACEPTIVE MODERNE PAR LES FEMMES EN UNION
Dans ce chapitre, il est question d'identifier les facteurs
qui influencent significativement l'utilisation des méthodes
contraceptives modernes grâce à la construction d'un modèle
de régression logistique. Ensuite, nous comparerons les niveaux des
scores moyens des facteurs significatifs entre les utilisatrices et les non
utilisatrices de la contraception moderne. Pour cela, nous allons utiliser le
test de Student pour effectuer les comparaisons des moyennes dans les deux
groupes de femmes. Ce qui permettra de créer un tableau de segmentation
opposant les utilisatrices aux non utilisatrices de la contraception moderne.
Nous précisons que nous travaillons au seuil de significativité
de 5 %.
IV.1 Identification des déterminants de la
pratique de la contraception moderne
IV.1.1 Présentation du modèle de
régression logistique
Notre variable dépendante est l'utilisation de la
contraception moderne. Elle est définie comme suit:
Y=
|
{1 si la femme utilise la contraception moderne 0 si non
|
|
Cette variable étant dichotomique, nous allons utiliser
le modèle de régression logistique. Soit X = ( x
1 , x 2 , x 3 , ...,
x p ) le vecteur des variables
indépendantes70. Les variables
quantitatives sont utilisées en l'état, les
variables qualitatives sont dichotomisées. La régression
logistique permet de déterminer parmi les variables explicatives, celles
qui influencent significativement l'utilisation de la contraception moderne.
Elle vise la production d'un modèle permettant de prédire les
valeurs prises par une variable catégorielle binaire71,
à partir d'une série de variables explicatives. Ce modèle
peut être résumé ainsi qu'il suit :
Posons : Y = Xâ + å où
å représente le terme d'erreur.
Le modèle logistique suppose l'existence d'une variable
latente Y * telle que :
70 Par exemple, x1 représente la religion, x2,
l'arrondissement de résidence etc.
71 Ici il s'agit de la variable utilisation de la
contraception moderne
Y = {
|
1 s i * 0
Y >
0 s i *
Y < = 0
|
|
C'est cette variable latente Y * qui est
utilisée pour la résolution de l'équation :
Y* = Xâ + å
On a ainsi: P(yi = 1) = P(yt > 0) = Pil3 + Ei > 0) = Pil3
> --Ei) = F(Xil3)
Où F est la fonction de répartition des
erreurs.
Dans le modèle de régression logistique, on pose
que les erreurs ont une distribution
logistique d'espérance E(Ei) = 0 et de variance Var(ei) =
cr2rr
3
-
-
Donc El suit une loi logistique standard. En effet,
E (E' ) = 0 et Var (Ei n ) = . Ainsi
Q cr cr 3
l'estimation du modèle logistique donne :
P (y; = 1) = P (Ei < xi13) =
F (xi13) = 1
. xi/
1+e
.
Xis
a
La méthode d'estimation utilisée est celle du
maximum de vraisemblance.
Après l'estimation du modèle, il faut examiner
sa qualité. Pour ce faire un certain nombre de tests sont
utilisés, notamment le test de khi-deux pour la significativité
globale du modèle, le LR-test et le test de Hosmer et Lemeshow pour la
qualité de l'ajustement, la courbe ROC pour le pouvoir discriminant du
modèle et bien d'autres. Ces tests seront présentés au fur
à mesure qu'ils seront utilisés.
Après avoir examiné la qualité du
modèle, on peut faire les interprétations des résultats du
modèle. Elles sont basées sur le rapport de côte ou «
odds ratio ». Ce dernier traduit les rapports de chances de l'utilisation
de la contraception. Si le rapport de côte est supérieur à
1 on dira que l'événement a plus de chance de se produire sinon
on dira que l'événement a moins de chance de se produire. Les
odds ratio sont interprétés uniquement pour les variables
significatives du modèle. Nous interpréterons aussi les signes
des coefficients de ces variables. Une variable dont le coefficient a un signe
positif, influence positivement l'utilisation de la contraception moderne,
autrement dit la probabilité d'utiliser la contraception moderne croit
avec cette variable. Par ailleurs, si le signe est négatif, alors cette
variable influence négativement l'utilisation de la contraception
moderne. C'est-à-dire que la chance d'utiliser la contraception moderne
décroit avec cette variable.
IV.1.2 Présentation des variables
Les variables retenues pour le modèle de
régression logistique sont de types qualitatifs et quantitatifs.
· Les variables qualitatives : il s'agit des variables
caractérisant les femmes en union qui se sont
révélées chacune significativement corrélées
à l'utilisation de la contraception moderne 72(voir tableau
B3, annexe B).
· Les variables quantitatives : il s'agit des scores issus
des facteurs OCM fiables que nous avons déterminés dans le
chapitre précédent (voir tableau B5, annexe B).
IV.1.3 Qualité du modèle
Il s'agit ici d'évaluer la qualité du
modèle estimé. Cette évaluation se fera à travers
les tests de la significativité globale du modèle, de
l'ajustement du modèle, du pouvoir prédictif et discriminant du
modèle.
· Significativité globale du
modèle
Nous utilisons ici le test de khi-deux du modèle dont
la P_value permet de tester l'hypothèse nulle H0 : tous
les coefficients des variables explicatives sont nuls contre l'hypothèse
alternative H1 : Il existe au moins une variable dont le
coefficient est différent de zéro. On rejette H0
si la P_value est significative.
On constate (tableau B7, Annexe B) que le modèle est
globalement significatif (p-value = 0,000 inférieure à 5 %).
Ainsi il existe au moins une variable qui influence significativement
l'utilisation de la contraception moderne par les femmes en union.
· Ajustement global du modèle
Le test de Hosmer et Lemeshow permet de comparer les valeurs
prédites et observées des modalités de la variable
d'intérêt, après regroupement des individus en classe. On
utilise ensuite la distance de khi deux pour évaluer l'écart
entre les fréquences observées et prédites. Lorsque cette
distance est relativement petite, on considère que le modèle est
bien calibré. Le test repose sur les hypothèses suivantes :
H0 : le modèle est bien ajusté
H1 : le modèle n'est pas bien
ajusté
72 Grâce au test de khi-deux dans les analyses
bivariées
D'après le tableau B7 (annexe B), on peut conclure que
l'ajustement global du modèle aux données est satisfaisant
(p-value = 0,243 supérieure au seuil 5%).
· Pouvoir prédictif du
modèle
Les probabilités estimées à l'issue de
la régression logistique permettent de classer les femmes en union en
« utilisatrices » et en « non utilisatrices » de la
contraception moderne en fonction du seuil fixé. La valeur de
césure est de 0,5. C'est celle qui est généralement
utilisée. Lorsque la probabilité d'une femme à utiliser la
contraception moderne est supérieure à cette valeur, le
modèle affecte cette femme dans le groupe des utilisatrices de la
contraception moderne.
De ce fait d'après le tableau B8 (annexe B) qui
récapitule le pouvoir prédictif du modèle, on peut noter
que le modèle a un pouvoir prédictif global de 70,5 %. Autrement
dit dans 70,5 % des cas, le modèle prédit bien l'utilisation de
la contraception moderne par une femme en union. Ce pouvoir prédictif
est de 78,9 % et de 60,1 % respectivement dans le groupe des utilisatrices et
des non utilisatrices de la contraception moderne. En d'autres termes, la
probabilité pour une femme en union utilisatrice de la contraception
moderne d'être classée comme telle est de 0,789, tandis que celle
d'être classée non utilisatrice sachant qu'elle l'est
effectivement est de 0,601.
· Pouvoir discriminant du modèle
La spécificité représente la
probabilité de classer une femme dans la catégorie y = 0
étant donné qu'elle y appartenait effectivement. En d'autres
termes c'est la probabilité de classer une femme dans le groupe des non
utilisatrices de la contraception moderne étant donné qu'elle y
est observée. Par ailleurs, la sensitivité désigne la
probabilité de classer une femme dans la catégorie y = 1
étant donné qu'elle était déjà dans
celle-ci; autrement dit c'est la probabilité de classer une femme dans
le groupe des utilisatrices de la contraception moderne étant
donné qu'elle est observée dans ce groupe.
La courbe ROC représente la sensibilité en
fonction de la spécificité. Elle est un indicateur de la
capacité du modèle à discriminer. Le graphique 11
présente la courbe ROC. Nous pouvons dire que la discrimination du
modèle est acceptable73 puisque la surface sous la courbe est
de 75,8 %.
73 Les critères d'interprétation de la courbe ROC
sont donnés en ANNEXE C encadré C8
Graphique 11: Représentation de la
sensibilité en fonction de la spécificité (courbe ROC)
Source : ACMS 2009,
Enquête CAP relatives au planning familial à Yaoundé, nos
calculs.
IV.1.4 Interprétation des résultats
Parmi les variables retenues pour le modèle, neuf sont
significatives. Il s'agit pour ce qui est des variables composites (scores) du
soutien social communicationnel (soutsocom11), des normes subjectives
(normsub11), des croyances (croy11) et du point de contrôle (locc11). En
ce qui concerne les caractéristiques de la population, les variables
significatives sont la discussion de la PF avec le conjoint (disc_pf_conj),
attitude du conjoint face à la PF (attitude_conjt), la religion
(religion2), l'arrondissement de résidence (arrond) et la pratique des
avortements dans l'entourage de la femme (avort).
Dans l'ensemble, toutes les variables ont un coefficient
positif. Ce qui traduit le fait que la probabilité d'utiliser la
contraception moderne croit avec ces variables. Les interprétations qui
suivent se font à l'aide du tableau B9 (annexe B) dont une
synthèse est présentée dans le tableau 4 de la page 75.
· Le soutien social
communicationnel
Il est positivement associé à la pratique
contraceptive moderne par les femmes en union de la ville de Yaoundé. En
effet, Lorsque le score du soutien communicationnel croit de 1 %, la chance
d'utiliser la contraception moderne par la femme en union augmente de 36,0 %.
Par conséquent, le fait pour la femme en union de discuter de la PF avec
ses amis et particulièrement
des injectables accroit sa probabilité à
utiliser la contraception moderne. Ainsi, la discussion entre la femme en union
et ses amis par rapport à la PF, lui permet d'exposer ses
appréhensions et craintes vis à vis des méthodes
contraceptives modernes. Cela lui permet également d'avoir des avis
autres, ce qui peut l'amener à changer d'opinion ou de perception en
matière de pratique contraceptive et par conséquent
améliorer sa chance d'utiliser la contraception moderne.
· Les normes subjectives liées à
l'encouragement reçu par la femme par son entourage (amis,
parents)
L'utilisation de la contraception moderne par les femmes en
union de la ville de Yaoundé croit avec les normes subjectives. En
effet, quand le score des normes subjectives augmente de 1 %, alors la chance
d'utiliser la contraception moderne par la femme en union croit de 27,3 %. De
ce fait, plus la femme en union perçoit l'acceptation de la part de son
environnement quant à l'utilisation des contraceptifs modernes
(injectables et oral), plus sa probabilité d'en utiliser croit. Ceci est
tout à fait plausible car une femme en union qui est encouragée
par son entourage (amie, parents, famille) sera plus à même de
recourir à la contraception moderne. En outre, c'est très souvent
à cause des pressions négatives venant de son entourage que la
femme en union n'utilise pas la contraception moderne. Par ailleurs, il faut
préciser qu'en Afrique, la femme en union est généralement
très influencée par son entourage.
· Les croyances relatives aux effets provenant de
l'utilisation de la contraception moderne
Les croyances justes relatives aux effets provenant de
l'utilisation de la contraception moderne influencent positivement le recours
à la contraception moderne. En effet, la chance d'utiliser la
contraception moderne par la femme en union augmente de 47,9%, lorsque le score
de la croyance augmente de 1 %. Par conséquent si une femme en union
croit que les contraceptifs modernes n'ont pas d'effet néfaste sur la
santé alors sa probabilité d'y recourir augmente. Par ailleurs,
les croyances et rumeurs suites à des effets secondaires dangereux sont
très répandues et ce sont de véritables freins à
l'utilisation de la contraception moderne. De ce fait, si ces rumeurs sont
perçues comme fausses par la femme en union, alors elle aura plus de
chance d'utiliser la contraception moderne.
· Le point de contrôle lié à la
maîtrise de la santé reproductive
L'utilisation de la contraception moderne croit avec la prise
de conscience par la femme du fait qu'elle est capable de maîtriser sa
santé reproductive. Lorsque le score du point de contrôle
lié à la maîtrise de la santé reproductive augmente
de 1 % alors la chance pour la femme
en union d'utiliser la contraception moderne croit de 33,3 %.
En d'autre terme, plus la femme est capable de contrôler sa santé
reproductive plus elle a des chances d'utiliser la contraception moderne. En
effet, lorsque qu'une femme se rend compte qu'elle peut maîtriser sa
fécondité alors elle va rechercher les moyens pour le faire et
par conséquent ses chances de recourir aux méthodes
contraceptives modernes augmenteront.
· La discussion de la PF avec le
conjoint
La discussion de la PF au sein du couple augmente les chances
de la femme d'utiliser la contraception moderne dans la ville de
Yaoundé. En effet les femmes qui ont discuté de la PF avec leur
conjoint relativement aux cours des 12 derniers mois ont presque 2 fois plus de
chance d'utiliser la contraception moderne par rapport à celles qui ne
l'ont pas fait. En effet, la discussion au sein du couple est le moment
où la femme fait part de ses opinions par rapport à la
maîtrise de sa procréation et reçoit l'avis de son
conjoint. A la suite d'une telle discussion, des compromis peuvent être
faites et des résolutions sont prises au sein de la famille pour assurer
une parenté responsable ; ce qui accroît le cas
échéant, la chance pour la femme en union de recourir à la
contraception moderne.
· L'attitude du conjoint face à la
PF
Le recours à la contraception moderne par la femme en
union est influencé positivement par l'attitude favorable du conjoint
face à la PF. En effet, les femmes en union dont le conjoint est
favorable à la PF ont 1,6 fois plus de chance d'utiliser la
contraception moderne relativement aux femmes en union dont le conjoint a une
attitude négative. En effet, la femme en union est très
influencée par son mari. De ce fait, l'attitude de celui-ci est
déterminante quant à la décision de la femme de recourir
à la contraception moderne. Ainsi, une femme qui perçoit
l'approbation de son conjoint aura plus de chance d'utiliser la contraception
moderne, qu'une autre dont le mari est désapprobateur.
· La religion
La religion influence significativement la pratique
contraceptive moderne par la femme en union de la ville de Yaoundé. En
effet, les femmes chrétiennes ont 2 fois plus de chances de recourir
à la contraception moderne que les femmes musulmanes. Par ailleurs, les
non chrétiennes (animistes) autres que les musulmanes ont 5 fois plus de
chance d'utiliser la contraception moderne par rapport aux musulmanes. Ceci
nous montre que la rigidité de la religion musulmane quant à
l'utilisation de la contraception moderne demeure. Les femmes qui ne sont pas
chrétiennes (autre que les musulmanes) n'ont aucune barrière
religieuse d'où leur
forte chance à recourir à la contraception
moderne.
· L'arrondissement de résidence
Le recours à la contraception moderne par la femme en
union de la ville de Yaoundé est différent selon l'arrondissement
de résidence de cette dernière. En effet la femme en union vivant
dans l'arrondissement de Yaoundé VII, a 4 fois plus de chance d'utiliser
la contraception moderne par rapport à celle vivant dans
l'arrondissement de Yaoundé I. Cette chance est de 2,6 pour une femme
qui vit dans l'arrondissement de Yaoundé VI. L'utilisation de la
contraception moderne n'est pas influencée par les autres
arrondissements relativement à la référence.
· La pratique des avortements dans l'entourage de
la femme
Le recours à l'avortement par les femmes de
l'entourage de la femme en union influence l'utilisation de la contraception
moderne par celle-ci. En effet, celles qui ont déclaré que celles
de leur milieu pratiquaient souvent l'avortement ont 2,5 fois plus de chance de
recourir à la contraception moderne par rapport aux femmes qui ont
déclaré qu'il n'y a jamais eu d'avortement dans leur entourage.
Ainsi, la pratique des avortements dans l'entourage de la femme en union
l'amène à prendre conscience des dangers que cela peut causer et
la nécessité de contrôler sa fécondité. Ceci,
afin de ne pas se retrouver dans une situation critique qui pourrait l'amener
elle aussi à recourir à l'avortement. D'où sa forte
propension à l'utilisation de la contraception moderne. Il faut
préciser que l'avortement est un acte répugnant et interdit au
Cameroun. De ce fait aucune femme en général et la femme en union
en particulier n'aimerait s'y exposer. Par conséquent, elle essaie de
limiter les grossesses non désirées ou nocives pour sa
santé (c'est le cas des grossesses trop rapprochées). Ce qui
accroit sa chance d'utiliser la contraception moderne surtout lorsque la femme
a déjà été confrontée à une telle
situation dans son entourage.
Tableau 4 : Synthèse des
résultats, variables significatives du modèle de
régression logistique
Variables
|
Signe du coefficient
|
P_value
|
Odd Ratio
|
Sig.
|
CAPACITE
|
|
|
|
|
Soutien social
|
|
|
|
|
Score soutien social communicationnel
|
+
|
0,038
|
1,360
|
*
|
Discussion de la PF avec le
conjoint
|
|
|
|
|
A discuté avec le conjoint de la PF au cours des 12
mois passés (réf : n'a pas discuté avec le partenaire de
la PF)
|
+
|
0,007
|
1,716
|
**
|
MOTIVATION
|
|
|
|
|
Normes subjectives
|
|
|
|
|
Score- Normes subjectives
|
+
|
0,030
|
1,273
|
*
|
Attitude du conjoint face à la
PF
|
|
|
|
|
Attitude positive du conjoint envers le planning familial
(réf : Attitude négative)
|
+
|
0,044
|
1,590
|
*
|
Croyances
|
|
|
|
|
Score croyances relatives aux effets des contraceptifs
modernes
|
+
|
0,010
|
1,479
|
**
|
Point de contrôle
|
|
|
|
|
Score - Point de contrôle
|
+
|
0, 025
|
1,333
|
*
|
CARACTERISTIQUES DE LA POPULATION
|
|
|
|
|
Religion (réf : Musulman)
Chrétien
Autre non Chrétien
|
+ +
|
0,008 0,010
|
2,565 5,162
|
** **
|
Arrondissement de résidence
(Réf : Yaoundé I)
Yaoundé II Yaoundé III Yaoundé IV
Yaoundé V Yaoundé VI Yaoundé VII
|
- + + + + +
|
0,208 0,681 0,132 0,211 0,011 0,032
|
1,502 0,878 1,529 1,463 2,578 3,986
|
- - - - * *
|
Pratique de l'avortement dans l'entourage de la
femme (Réf : Jamais)
Ne sais pas
Parfois
Souvent
|
+ + +
|
0,712 0,035 0,920
|
1,178 2,516 2,073
|
- * -
|
|
** Significativité à P=0.01 *
Significativité à P=0.05 - non significative Réf :
Référence
Source : ACMS 2009,
Enquête CAP relatives au planning familial à Yaoundé, nos
calculs.
IV.2 Comparaison des niveaux des déterminants
significatifs de la pratique contraceptive moderne chez les utilisatrices et
les non utilisatrices de la contraception moderne
Il s'agit ici de comparer les niveaux des déterminants
significatifs de la contraception moderne chez les utilisatrices et les non
utilisatrices de la contraception moderne. Cette comparaison se fera sur les
moyennes des différents déterminants dans les deux sous-groupes
de femmes pour ce qui est des scores. Nous utiliserons le test de Student pour
voir s'il y a une différence significative entre les moyennes marginales
des scores chez les utilisatrices de la contraception moderne et les non
utilisatrices. En ce qui concerne les caractéristiques des femmes nous
calculerons les proportions dans les deux catégories, celle des
utilisatrices de la contraception moderne et celle des non utilisatrices. Le
but ici est de voir parmi les facteurs déjà identifiés
comme influençant la pratique contraceptive moderne, celles qui
créent des différences entre les 2 segments de femmes afin que
l'intervention y soit orientée prioritairement.
IV.2.1 Présentation du test de Student
Les comparaisons se feront pour chaque variable composite
(score) dans les deux segments, celui des utilisatrices et des non
utilisatrices de la contraception moderne. Ainsi nous avons une variable
qualitative qui est l'utilisation de la contraception moderne et une
variable quantitative qui est le score. Un test de comparaison de moyenne
devient donc nécessaire. Si la variable qualitative avait plus de deux
modalités, alors l'on opterait pour une analyse de la variance à
1 facteur. Mais comme notre variable « l'utilisation de la
contraception moderne » n'a que deux modalités, un test de
Student est suffisant74.
Le test de Student est un test de comparaison des moyennes
pour échantillons indépendants. Il faudrait que la variable
métrique ait deux modalités. Les hypothèses sont :
H0 : les moyennes observées dans les deux groupes
sont égales.
H1 : les moyennes observées dans les deux groupes
sont différentes.
On rejette H0 lorsque la P_value du test est significatif
c'est-à-dire qu'il est inférieur au seuil fixé.
Mais avant cela on examine le test de Levene de
l'égalité des variances. Les hypothèses sont : H0 :
les variances sont égales dans les deux groupes et H1 : les
variances ne sont pas égales dans les deux groupes.
74 DARPY (2001), RICCO (2010)
Lorsque la P_value du test est significative,
c'est-à-dire qu'elle est inférieure au seuil fixé, alors
on conclue que les variances ne sont pas égales dans les deux sous
groupes et ainsi on effectue le test de Student précédent pour
variances inégales. Dans le cas contraire, on effectue le test de
Student pour variances égales.
IV.2.2 Présentation des variables
La variable d'intérêt est «
l'utilisation de la contraception moderne ». Les variables
métriques sont celles qui se sont révélées comme
influençant significativement l'utilisation de la contraception moderne
dans le modèle de régression logistique. Il s'agit des scores des
facteurs OCM suivants :
· Soutien social communicationnel (soutsocomm11) ;
· Normes subjectives (Normsub11);
· Croyances (Croy11) ;
· Point de contrôle (Locc11).
Nous utiliserons aussi les variables liées aux
caractéristiques des femmes significatives dans le modèle logit
à savoir la religion, l'arrondissement, la discussion de la PF avec le
conjoint, l'attitude du conjoint face à la PF et la pratique des
avortements dans l'entourage de la femme, nous les utiliserons juste à
titre illustratives étant donné qu'elles sont des variables
qualitatives. Elles ne feront pas l'objet d'un test de Student, on calculera
uniquement les proportions des différentes modalités chez les
utilisatrices et les non utilisatrices.
IV.2.3 Résultats
D'après le tableau B10 (Annexe B), on constate qu'au
seuil de 5 %, les tests de Levene sont non significatifs pour les scores
relatifs au Soutien social communicationnel (soutsocomm11) et aux Croyances
(Croy11) (P_value respectifs de 0,259 et de 0,999). Par ailleurs, les tests de
Student pour variances égales, effectués pour ces variables sont
significatifs (P_value= 0,000). Ainsi dans les deux cas on rejette
l'hypothèse d'égalité des moyennes des scores chez les
utilisatrices et les non utilisatrices de la contraception moderne. Cette
conclusion est la même pour les scores moyens relatifs aux Normes
subjectives (Normsub11) et au point de contrôle (Locc11). En effet, on
constate qu'au seuil de 5 %, les tests de Levene sont significatifs pour les
scores Normsub11 et Locc11 (P_value respectifs de 0,040 et de 0,000).
Cependant, les tests de Student pour variances inégales,
effectués pour ces scores sont significatifs (P_value < 5%). Les
moyennes des différents scores dans les groupes des utilisatrices et des
non utilisatrices sont récapitulées dans le tableau 5 de la page
80.
IV.2.4 Interprétation des résultats
Les interprétations suivantes s'inspirent du tableau
5:
· Le soutien social communicationnel (dialogue et
soutien des amis vis-à-vis de la PF)
La perception du soutien social communicationnel
diffère significativement des femmes en union utilisatrices et non
utilisatrices de la contraception moderne (P_value =0,000). En effet, les
femmes en union, utilisatrices de la contraception moderne dialoguent plus avec
leurs amis et sont plus soutenues par ces dernières par rapport au
recours à la contraception moderne que les femmes en union non
utilisatrices (scores moyens respectifs de 2,78 et 2,51).
· Les normes subjectives liées à
l'encouragement reçu par la femme par son entourage (amis,
parents)
Les utilisatrices de la contraception moderne ont un score
moyen relatif aux normes subjectives, plus élevé que les non
utilisatrices (scores moyens respectifs de 2,55 et de 2,16). Cette
différence est significative (P_value = 0,000). De ce fait, les femmes
en union qui pratiquent la contraception moderne sont plus encouragées
par leur entourage (amis, parents) quant au recours à la PF que les
femmes en union non utilisatrices.
· Les croyances relatives aux effets provenant de
l'utilisation de la contraception moderne
Les croyances relatives aux effets provenant de l'utilisation
de la contraception moderne ne sont pas les mêmes chez les utilisatrices
et les non utilisatrices de la contraception moderne (scores moyens respectifs
de 2,23 et de 1,97). Par ailleurs, cette différence est significative
(P_value = 0,002). Ainsi, les femmes en union qui font recours à la
contraception moderne ont des croyances meilleures par rapport aux
contraceptifs modernes que les femmes en union non utilisatrices. En outre,
dans les deux groupes de femmes, la perception des bonnes croyances relatives
aux effets provenant de l'utilisation de la contraception moderne demeure
faible (les scores sont tous inférieurs à 2,5)
· Le point de contrôle lié au
contrôle de la santé reproductive
Les femmes en union, utilisatrices de la contraception moderne
ont une perception du
contrôle de leur santé reproductive plus
élevée que les non utilisatrices (scores moyens
respectifs de
3,63 et de 3,45). En effet les femmes en union qui pratiquent la
contraception moderne ont une prise de conscience de leur
capacité à maîtriser leur santé reproductive que les
femmes en union qui n'ont pas recours à la contraception moderne.
· La discussion de la planification familiale avec
le conjoint
Les utilisatrices de la contraception moderne sont plus
nombreuses à avoir discuté de la PF avec leur conjoint que les
non utilisatrices (Proportions respectifs de 70,95 % et de 46,84 %). En effet,
le fait d'avoir discuté de la PF avec le conjoint favorise
significativement l'utilisation de la contraception moderne par les femmes en
union (P_value = 0,007 dans le modèle de régression
logistique).
· L'attitude du conjoint face à la
PF
Les femmes en union qui ont des conjoints favorables à
la PF sont plus fréquentes chez les utilisatrices que chez les non
utilisatrices de la contraception moderne (Pourcentage respectifs de 81,75 et
de 62,03). En effet, l'attitude positive du conjoint par rapport à la PF
encourage significativement la femme en union à utiliser la
contraception moderne (P_value = 0,044 dans le modèle de
régression logistique).
· La pratique des avortements dans l'entourage de
la femme
Les femmes en union qui déclarent qu'il y a souvent
des avortements dans leur entourage sont plus nombreuses chez les utilisatrices
de la contraception moderne que chez les non utilisatrices (41,90 % et 39,24 %
respectivement). En effet, le fait pour la femme en union de percevoir les
risques qui découlent de l'avortement par des situations vécues
dans son entourage l'amène à utiliser la contraception moderne
(ceci est confirmé par la significativité de cette variable dans
le modèle de régression logistique).
· La religion et l'arrondissement de
résidence : ces deux variables apparaissent dans le tableau de
segmentation à titre illustratives, au risque de nous
répéter, nous nous contenterons de l'interprétation faite
au niveau du modèle de régression logistique, ce qui suffit
largement.
Tableau 5 : Synthèse des
résultats de la comparaison des moyennes des déterminants chez
les utilisatrices et les non utilisatrices de la contraception moderne.
Variables composites (scores)
|
Utiisatrices N=389
|
Non utiisatrices N=316
|
P_value
|
Sig. test de student
|
CAPACITE
|
Moyenne
|
Moyenne
|
|
|
Soutien social
|
Score-soutien social communicationnel
|
2,78
|
2,51
|
0,000
|
***
|
MOTIVATION
|
Moyenne
|
Moyenne
|
|
|
Normes subjectives
|
Score- Normes subjectives
|
2,55
|
2,16
|
0,000
|
***
|
Croyances
|
Score croyances relatives aux effets des contraceptifs
modernes
|
2,23
|
1,96
|
0,000
|
***
|
Point de contrôle
|
Score - Point de contrôle
|
3,63
|
3,45
|
0,002
|
***
|
Variables qualitatives
|
Pourcentage
|
Pourcentage
|
P_value logit
|
Sig. modèle logistique
|
Discussion de la PF avec le conjoint
(réf : n'a pas discuté avec le conjoint de
la PF)
|
A discuté avec le partenaire PF %)
|
70,95
|
46,84
|
0,007
|
**
|
Attitude du conjoint face à la PF
(réf : Attitude négative)
|
Attitude positive du partenaire envers la PF (%)
|
81,75
|
62,03
|
0,044
|
*
|
Religion (réf. Musulman) (%)
Chrétien
Autre non Chrétien
|
92,80
2,83
|
82,91
2,53
|
0,008 0,010
|
** **
|
Arrondissement de résidence (%)
(Réf. Yaoundé I)
Yaoundé II Yaoundé III Yaoundé IV
Yaoundé V Yaoundé VI Yaoundé VII
|
14,65 13,37 25,45 15,68 13,37 4,88
|
16,45 18,04 19,30 17,41 6,96 1,27
|
0,208 0,681 0,132 0,211 0,011 0,032
|
- - - - * *
|
Pratique des avortements dans l'entourage de la
femme (%) (Réf. Jamais)
Ne sait pas
Parfois
Souvent
|
21,08 33,93 41,90
|
29,11 24,05 39,24
|
0,71 0,04 0,92
|
- * -
|
|
*** Significativité à P=0.001 **
Significativité à P=0.01 * Significativité à P=0.05
- non significative Source : ACMS 2009,
Enquête CAP relatives au planning familial à Yaoundé, nos
calculs.
Le tableau de segmentation issu de la fusion des tableaux 4 et 5
est présenté en Annexe B (Tableau B11).
CONCLUSION GÉNÉRALE ET
RECOMMANDATIONS
La promotion de la planification familiale en
général et l'utilisation de la contraception moderne en
particulier demeurent d'actualité au Cameroun. A cet effet, l'ACMS avec
l'appui de Population Service International utilise des stratégies de
marketing social, afin de promouvoir un plus grand recours des femmes aux
produits de contraception modernes. Le présent mémoire avait pour
objectif d'identifier les facteurs qui influencent significativement
l'utilisation de la contraception moderne par les femmes en union de la ville
de Yaoundé. Pour y parvenir, nous avons eu recours aux données de
l'étude sur les connaissances, attitudes et pratiques relatives au
planning familial à Yaoundé réalisée en
décembre 2008 et janvier 2009 par l'ACMS.
Par ailleurs, nous nous sommes basés sur le cadre
conceptuel de changement de comportement en marketing social de PSI. Nous avons
tout d'abord analysé les niveaux de l'utilisation de la contraception
moderne par les femmes en union de la ville de Yaoundé, ensuite nous
avons identifié les facteurs qui influencent significativement
l'utilisation de la contraception moderne, puis nous avons comparé le
niveau des déterminants OCM dans les groupes des utilisatrices et des
non utilisatrices de la contraception moderne.
Il ressort des analyses des niveaux et tendances de
l'utilisation de la contraception moderne par les femmes en union de la ville
de Yaoundé que le niveau d'utilisation de la contraception moderne
demeure faible (55,20 %). Des disparités s'observent au niveau des
arrondissements. Ainsi, Yaoundé I enregistre le taux le plus faible
(43,0 %). Les taux les plus élevés s'observent à
Yaoundé VII (82,6 %) et Yaoundé VI (70,3 %). Le
préservatif est le contraceptif le plus utilisé (45,8 %). En
outre on note un faible recours aux pilules (10,2 %) et aux injectables (6,2
%). Par ailleurs, les femmes musulmanes on un faible recours aux contraceptifs
modernes (27 %). De plus, les femmes qui ne perçoivent pas le risque
encouru à cause de l'avortement utilisent moins la contraception moderne
(33,3 %). Parmi les femmes dont le mari est favorable à la PF,
près de 7 sur 10 utilisent la contraception moderne.
Les analyses en composantes multiples ont permis de
dégager parmi les caractéristiques des femmes, le profil des
femmes en union, utilisatrices et non utilisatrices de la contraception
moderne. Ainsi, nous notons que dans la ville de Yaoundé, les femmes en
union, utilisatrices de la contraception moderne résident en
général dans l'arrondissement de Yaoundé VI. Elles sont
généralement des chrétiennes ayant un niveau d'instruction
supérieure et un niveau socioéconomique élevé. En
outre, elles travaillent dans le secteur public ou privé et ont
discuté
de la PF avec le conjoint. Par ailleurs, celui-ci a une
attitude positive envers la Planification Familiale (PF). Ces femmes s'opposent
à celles non utilisatrices de la contraception moderne. Celles-ci vivent
en général dans l'arrondissement de Yaoundé I, ont un
niveau d'instruction au plus primaire, sont des musulmanes, ont un niveau
socioéconomique bas et exercent dans l'agriculture ou les petits
métiers. Ces femmes n'ont pas discuté de la PF avec le conjoint
ou ne connaissent pas son opinion. En outre, leur conjoint a une attitude
négative. Par ailleurs, l'entourage féminin de ces femmes en
union ne pratique pas l'avortement.
Au niveau des déterminants OCM, la construction des
scores, à partir des questions à échelles, s'est faite
à l'aide des analyses factorielles. L'analyse de ces scores
révèle que la perception de la disponibilité des produits
de contraception moderne est relativement élevée (score moyen de
3,17 sur 4). Quant au soutien social communicationnel, nous notons que son
score moyen est faiblement appréciable (2,66 sur 4). Ainsi, il semble
que les femmes en union de la ville de Yaoundé bénéficient
très peu du soutien communicationnel de leurs amis en matière de
PF. Par ailleurs, il semble que de telles femmes ne reçoivent pas une
motivation réelle de la part de leur parents/famille par rapport
à l'utilisation des contraceptifs modernes pour l'espacement des
naissances. En outre, les croyances des femmes en union par rapport aux
contraceptifs sont relativement mauvaises et fausses, car le score moyen est
largement inférieur à la moyenne (2,11 sur 4). Enfin, les prix
maxima que sont prêtes à payer les femmes en union de la ville de
Yaoundé pour les produits de contraception moderne oraux et injectables
sont de 852 FCFA et 1479 FCFA respectivement pour Novelle Duo et Depo
provera.
Pour l'identification des déterminants significatifs
de l'utilisation de la contraception moderne, nous avons eu recours au
modèle de régression logistique. A partir des résultats
obtenus, nous retenons que les facteurs influençant significativement
l'utilisation de la contraception moderne sont pour ce qui est des variables
OCM (scores) le soutien social communicationnel, les normes subjectives, les
croyances et le point de contrôle. En ce qui concerne les
caractéristiques de la population, les variables significatives sont la
religion, l'arrondissement de résidence, la discussion de la PF avec le
conjoint, l'attitude du conjoint face à la PF, et la perception de la
pratique des avortements dans l'entourage de la femme. Par rapport aux
hypothèses émises au début de ce travail, les
résultats peuvent être résumés ainsi qu'il suit:
Les femmes chrétiennes ont 2 fois plus de chances de
recourir à la contraception moderne que les femmes musulmanes. Par
ailleurs, les autres non chrétiennes (animistes) ont 5 fois plus de
chances d'utiliser la contraception moderne par rapport aux musulmanes. En
outre, l'utilisation de la contraception moderne n'est pas influencée
par le niveau d'instruction de la
femme en union. D'où la validation partielle de
l'hypothèse (H1) : « La religion et le niveau d'instruction
influencent significativement la pratique contraceptive moderne par la femme en
union ».
La discussion de la PF au sein du couple augmente les chances
de la femme d'utiliser la contraception moderne. De plus, les femmes en union
dont le conjoint est favorable à la PF ont 1,6 fois plus de chance
d'utiliser la contraception moderne par rapport aux femmes en union dont le
conjoint a une attitude négative. Ainsi l'hypothèse (H2) : «
Les discussions avec le conjoint relatives à la planification des
naissances et l'attitude favorable, de celui-ci sont des facteurs ayant des
effets significatifs sur l'utilisation de la contraception moderne par les
femmes en union » est validée.
Les femmes qui ont déclaré que celles de leur
entourage pratiquaient souvent l'avortement ont 2,5 fois plus de chance de
recourir à la contraception moderne relativement aux femmes qui ont
déclaré qu'il n'y a jamais eu d'avortement dans leur entourage.
Ainsi, la pratique des avortements dans l'entourage de la femme en union
l'amène à prendre conscience des dangers que cela peut causer et
la nécessité de contrôler sa fécondité. Ce
qui nous permet de vérifier l'hypothèse (H3) selon laquelle
« Les femmes qui perçoivent le risque issu des avortements ont
plus de chance de recourir à la contraception moderne que celles qui ne
le perçoivent pas. »
Au niveau des facteurs OCM, nous avons montré que le
soutien communicationnel influence positivement la pratique contraceptive
moderne par la femme en union de la ville de Yaoundé. Par
conséquent le fait pour la femme en union de discuter de la PF avec ses
amis accroit sa probabilité à recourir à la contraception
moderne. Par ailleurs, si une femme en union croît que les contraceptifs
modernes n'ont pas d'effet néfaste sur la santé, alors sa
probabilité d'y recourir augmente. En effet, lorsque le score des
croyances augmente de 1 %, la chance d'utiliser la contraception moderne par la
femme en union augmente de 47,9%. En outre, la disponibilité des
produits de contraception n'influence pas leur utilisation par la femme en
union. Cela peut se comprendre, dans la mesure où la ville de
Yaoundé est le siège social de l'ACMS, c'est aussi la ville
où la disponibilité des contraceptifs modernes est la mieux
assurée, de telle sorte qu'elle n'influence plus l'utilisation. Ainsi,
l'hypothèse H4 : « La chance de recourir à la
contraception moderne par la femme en union croît significativement avec
la disponibilité des produits de contraception, le soutien social et les
bonnes croyances par rapport aux effets des contraceptifs modernesi est
partiellement validée.
Par ailleurs, plus la femme en union perçoit
l'acceptation de la part de son environnement
quant à l'utilisation des contraceptifs modernes, plus
sa probabilité d'en utiliser croît. De plus, la chance de recourir
à la contraception moderne augmente avec la prise de conscience par la
femme de sa capacité à contrôler sa santé
reproductive.
La comparaison des niveaux des déterminants OCM dans
les groupes des utilisatrices et des non utilisatrices de la contraception
moderne, nous a permis de tirer quelques enseignements. Nous avons ainsi
noté que tous les scores moyens des facteurs OCM sont significativement
différents chez les utilisatrices et les non utilisatrices de la
contraception moderne ; les utilisatrices ayant pour chaque facteur un score
significativement plus élevé que les non utilisatrices. Notamment
pour ce qui est de la perception du soutien social communicationnel, les femmes
en union utilisatrices de la contraception moderne dialoguent plus avec leurs
amis et sont plus soutenues par ces derniers par rapport au recours à la
contraception moderne que les femmes en union non utilisatrices.
Au vu de ces résultats, de nombreuses recommandations
programmatiques pour l'élaboration des stratégies de marketing
social des contraceptifs modernes chez les femmes en union par l'ACMS
s'imposent. Il s'agit notamment de :
· sensibiliser les femmes à utiliser la
contraception moderne en particulier les pilules et les injectables. Cette
sensibilisation doit être accentuée dans l'arrondissement de
Yaoundé I car le taux d'utilisation de la contraception moderne y est
très faible. Par ailleurs, pour être efficace, une sensibilisation
particulière doit être faite à l'endroit des femmes en
union, de religion musulmane afin de les amener à recourir à la
contraception moderne, pour une planification efficace des naissances. On
pourrait à cet effet passer par des séances de sensibilisation
dans des communautés musulmanes;
· interpeller les femmes sur les risques de l'avortement
à travers des messages de sensibilisation et leur faire comprendre que
l'utilisation de la contraception moderne les met à l'abri des
grossesses non désirées et réduit de ce fait les
tentations de recourir à l'avortement qui est un acte non seulement
interdit par la loi, mais dangereux pour la santé de la femme.
Même si cette dernière vit dans un environnement où les
autres femmes n'ont pas l'habitude de le faire, cela n'implique pas qu'elle ne
risque pas de s'y exposée alors qu'elle aurait pu l'éviter ;
· encourager la femme en union à ne pas avoir
peur de discuter de la PF, mieux encore à en parler avec son entourage,
en particulier avec les amis. En effet, le fait d'en parler lui permet de
discuter de ses appréhensions, ce qui améliore sa chance
d'utiliser la
contraception moderne ;
· sensibiliser les femmes utilisatrices de la
contraception moderne à conseiller aussi leurs amies à le faire,
ceci peut se réaliser lors des réunions amicales qui regroupent
très souvent les femmes, étant donné que le fait de
discuter de la contraception moderne avec les amies augmente les chances de la
femme à l'utiliser. Une stratégie consisterait à regrouper
les femmes représentantes des différentes associations et
regroupements de femmes de la ville de Yaoundé, afin de les sensibiliser
et de les inviter à sensibiliser à leur tour les femmes membres
de leurs structures ou organisations lors de leurs rencontres. Ceci permettrait
de toucher un plus grand nombre de femmes et celles-ci seront plus enclines
à l'écoute puisque les conseils viendront d'une amie. Car ces
femmes sont souvent réticentes lorsqu'une inconnue se présente
à elles et leur parle de contraception moderne ;
· sensibiliser aussi les parents de la femme et les
familles sur les bienfaits de la PF, car la femme en union est fortement
influencée par la famille et l'entourage. Il convient de passer des
spots dans les média afin d'interpeller directement la famille sur les
bienfaits de la PF pour qu'elle encourage cette dernière à
utiliser les méthodes contraceptives dans le but de mieux espacer les
naissances ;
· mener des activités de communication
(counseling) auprès des femmes afin qu'elles aient des bonnes croyances
par rapport à la planification familiale et aux effets provenant de
l'utilisation des contraceptifs modernes. Pour ce faire, il faut mener une
vaste campagne de sensibilisation avec des messages publicitaires dans les
médias afin de lever le voile sur les fausses rumeurs qui circulent
quant aux effets des contraceptifs notamment les injectables et les pilules.
Car de cela dépend le recours des femmes aux méthodes de
contraception moderne ;
· faire comprendre aux femmes en union, l'importance de
la maîtrise par elles de leur procréation et leur capacité
à contrôler leur santé reproductive. Et qu'il existe pour
ce faire un ensemble de méthodes efficaces permettant d'éviter
une grossesse non désirée sans mettre en danger la santé
de la femme ;
· implémenter une stratégie de
communication et de sensibilisation qui cible les hommes, car leur avis est
crucial dans la décision de la femme d'utiliser les contraceptifs.
Ainsi, il faudrait sensibiliser les hommes et leur faire comprendre le bien
fondé de la PF sur la santé de la mère et de l'enfant.
pour que les conjoints soient plus favorables au recours
aux contraceptifs par leurs femmes, il faudrait
particulièrement sensibiliser les partenaires des femmes musulmanes. Il
faudrait aussi encourager le dialogue au sein du couple sur la Planification
Familiale (PF).
Au terme de ce travail, nous n'avons pas la prétention
d'avoir épuisé le sujet, mais nous avons apporté une
modeste contribution à la compréhension des déterminants
significatifs de la pratique contraceptive moderne par les femmes en union de
la ville de Yaoundé. Cela pourra permettre une bonne orientation des
stratégies marketing des produits de planification familiale
distribués par l'ACMS.
Par ailleurs, les interventions futures de l'ACMS sur la PF
devront s'étendre aussi en zone rurale et pourquoi pas dans le Cameroun
en général afin que tous puissent bénéficier de
l'accès aux services de Planification Familiale.
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ANNEXE A : Graphiques ANNEXE B : Tableaux ANNEXE C :
Encadrés
ANNEXES
ANNEXE A : Graphiques
Graphique A1 : Cadre de performance pour le
Marketing Social
Source : PSI (2009), La
recherche en marketing social.
Graphique A2 : Histogramme des valeurs propres et choix
du nombre de facteurs
Source :
ACMS 2009, Enquête CAP relatives au
planning familial à Yaoundé, nos calculs
Graphique A3 : Projection des variables sur les
axes factoriels
Source : ACMS 2009,
Enquête CAP relatives au planning famil
Par CHOMTEU KOUAM Sorel Francine, élève
Ingénieur d'Application de la Statistique 4
Graphique A4 : Utilisation de la
contraception moderne selon le nombre d'enfants
Pourcentage
100,0
40,0
90,0
80,0
70,0
60,0
50,0
30,0
20,0
10,0
0,0
4 enfants au plus
57,6
Source
: ACMS 2009, Enquête CAP relatives au planning
familial à Yaoundé, nos calculs.
Graphique A5 : Utilisation
de la contraception moderne selon la pratique de
l'avortement par la
femme
Pourcentage
100,0
40,0
90,0
80,0
70,0
60,0
50,0
30,0
20,0
10,0
0,0
n'a jamais pratiqué
l'avortement
Source : ACMS 2009, Enquête CAP
relatives au planning familial à Yaoundé, nos
calculs.
ANNEXE B : Tableaux
Tableau B1 : Présentation
synthétique des différentes sections du questionnaire
Section du questionnaire
|
Objectifs
|
Section 0: Identification
|
Identification du ménage (ZD, Quartier,
Arrondissement, milieu etc.)
|
Section1: Caractéristique du
répondant et du ménage
|
Listage des caractéristiques du répondant (sexe,
âge, niveau d'instruction etc.) et ceux du ménage (nature du sol,
murs etc.)
|
Section II : Exposition aux
médias
|
Identification les principaux médias auxquels sont
exposés les répondants, afin de choisir le
média par
lequel l'ACMS va faire passer ses messages pour le
changement de comportement.
|
Section III : Comportement
sexuel et reproduction
|
Recueil des informations sur le comportement sexuel des
répondants et la vie génésique des femmes ainsi que la
pratique de l'avortement.
|
Section IV : Connaissance et
utilisation des contraceptifs
|
Evaluation des connaissances des méthodes
contraceptives par les répondants et leur utilisation.
|
Section V : Déterminants
d'opportunité, de capacité et de
motivation (OCM) de l'utilisation des contraceptifs moderne
|
Identification des déterminants OCM au moyen des questions
échelle.
|
Source : ACMS 2009,
Enquête CAP relatives au planning familial à Yaoundé, nos
calculs.
Tableau B2 : Présentation des
modalités des différentes variables qualitatives de
l'étude
Caractéristiques des femmes en union
: Variables explicatives qualitatives
|
Modalités
|
Le niveau d'instruction
|
1.Primaire au plus
2. Secondaire
3. Supérieur
|
Le type d'activité
|
1.
|
Agriculture/Petits métiers
|
|
2.
|
Emploi du secteur privé
|
|
3.
|
Emploi du secteur public
|
|
4.
|
Activité libérale
|
|
5.
|
Sans emploi
|
|
Le niveau de vie
|
1.
|
Bas
|
|
2.
|
Moyen
|
|
3.
|
Elevé
|
|
Le milieu de résidence
|
1.
|
Urbain
|
|
2.
|
Semi urbain
|
|
L'arrondissement de résidence
|
1.
|
Yaoundé I
|
|
2.
|
Yaoundé II
|
|
3.
|
Yaoundé III
|
|
4.
|
Yaoundé IV
|
|
5.
|
Yaoundé V
|
|
6.
|
Yaoundé VI
|
|
7.
|
Yaoundé VII
|
|
La religion
|
1.
|
Chrétien
|
|
2.
|
Autre non chrétien
|
|
3.
|
Musulman
|
|
La pratique de l'avortement par la femme
|
1.
|
A déjà pratiqué l'avortement
|
|
2.
|
N'a déjà pratiqué l'avortement
|
|
La pratique de l'avortement dans l'entourage
de
|
1.
|
Ne sais pas
|
la femme
|
2.
|
Parfois
|
|
3.
|
Souvent
|
|
4.
|
Jamais
|
|
L'âge
|
1.
|
15-24
|
|
2.
|
25-34
|
|
3.
|
35-44
|
|
4.
|
44 et plus
|
|
Le nombre d'enfants vivants
|
1.
|
4 enfants au plus
|
|
2.
|
5 enfants et plus
|
|
3.
|
N'a pas encore été enceinte
|
Le nombre d'enfants désirés
|
1.
|
4 enfants au plus
|
|
2.
|
5 enfants et plus
|
|
3.
|
Ne sais pas
|
La discussion de la PF avec le conjoint
|
1.
|
Oui
|
|
2.
|
Non
|
|
L'attitude du conjoint face à la PF
|
1.
|
Attitude positive
|
|
2.
|
Attitude negative
|
|
3.
|
Ne connait pas son opinion
|
|
A entendu parler des cliniques PROFAM
|
1.
|
Oui
|
|
2.
|
Non
|
|
Source : ACMS 2009,
Enquête CAP relatives au planning familial à Yaoundé, nos
calculs.
Tableau B3 : Récapitulatifs des
résultats des tests de Khi-deux
Variables
|
P_value
|
Sig.
|
Le niveau d'instruction
|
0,004
|
**
|
Le type d'activité
|
0,037
|
*
|
Le niveau de vie
|
0,017
|
*
|
Le milieu de residence
|
0,523
|
-
|
L'arrondissement de residence
|
0,000
|
***
|
La religion
|
0,000
|
***
|
La pratique de l'avortement par la femme
|
0,821
|
-
|
La pratique de l'avortement dans l'entourage de la femme
|
0,000
|
***
|
L'âge
|
0,936
|
-
|
Le nombre d'enfant vivant
|
0,413
|
-
|
Le nombre d'enfant désiré
|
0,289
|
-
|
La discussion de la PF avec le conjoint
|
0,000
|
***
|
L'attitude du conjoint face à la PF
|
0,000
|
***
|
Entendu parler des cliniques PROFAM
|
0,059
|
-
|
*** Significativité à P=0.001 **
Significativité à P=0.01 * Significativité à P=0.05
- Non significatif Source : ACMS 2009,
Enquête CAP relatives au planning familial à Yaoundé, nos
calculs.
Tableau B4 : Coordonnées, contributions
et cosinus carrés des modalités
Pratique de l'avortement dans l'entourage de la
femme jamais
parfois
NSP
Libellé Distance à l'origine Contributions
Coordonnées Cosinus
carrés
utilise la contraception
n'utilise pas la contraception
Niveau d'instruction Primaire au plus
Religion
Chrétien
Musulman
Niveau Socioéconomique Elevé
Moyen
Bas
n'a pas discuté de la PF
Attitude du conjoint face à la PF
Attitude positive
Attitude négative
Emploi du secteur privé
Emploi, secteur public
Arrondissement Yaoundé I
Yaoundé II
Yaoundé III
Yaoundé IV
Yaoundé V
Yaoundé VI
Yaoundé VII
Utilisation actuelle de la contraception
moderne
a discuté de la PF
Type d'activité
Travail agricole/pmétier
Secondaire
Supérieur
sans emploi
souvent
Ne connaît pas
Autre non chrétien
Discussion du PF avec son conjoint
29,65220 0,94 0,81 0,02
36,10530 0,42 -0,60 0,01
10,19050 6,12 -1,25 0,15
12,05560 5,91 1,33 0,15
18,58330 2,27 -1,01 0,05
4,03571 5,63 -0,80 0,16
4,18382 7,78 0,96 0,22
2,93855 5,49 -0,70 0,17
2,43902 2,11 -0,41 0,07
2,38942 0,57 0,21 0,02
0,81234 4,86 0,45 0,25
0,48421 0,00 0,01 0,00
6,83333 8,35 1,22 0,22
0,13162 0,81 0,14 0,16
0,80769 0,00 -0,01 0,00
0,66274 5,89 0,47 0,34
0,37160 4,78 0,39 0,40
6,92135 3,57 -0,80 0,09
0,91057 0,54 -0,15 0,03
3,40625 0,22 0,15 0,01
3,05172 0,05 -0,07 0,00
5,91176 9,87 -1,25 0,26
8,15584 3,77 0,89 0,10
5,18421 2,73 -0,62 0,07
5,46789 0,02 -0,05 0,00
5,46789 0,02 0,06 0,00
5,07759 0,28 -0,20 0,01
8,52703 2,13 0,68 0,05
1,23101 5,98 -0,55 0,25
1,50890 8,89 -0,71 0,34
1,45645 0,01 0,02 0,00
Source : ACMS 2009,
Enquête CAP relatives au planning familial à Yaoundé, nos
calculs.
Tableau B5 : Récapitulatifs des
résultats des analyses factorielles pour la construction des scores
OCM.
VARIABLES COMPOSITES - Echelles NB. (R) signifie que
la variable a été recodée dans le sens
positif.
|
Indice de KMO
|
P_value Test de Bartlett
|
Contribution factorielle
|
% de la variance expliqué
|
Fiabilité : Alpha de Cronbach
|
Décision
|
Moyenne du Score du facteur
|
OPPORTUNITE Modalités (4 =Totalement
d'accord, 3=Un peu d'accord, 2=Un peu en désaccord 1=Totalement en
désaccord)
|
|
Disponibilité des produits contraceptifs
(Dispo11)
|
1 facteur (4 items)
|
1. Les contraceptifs sont toujours disponibles quand j'en ai
besoin.
2. Il y a un endroit proche d'ici ou je peux toujours trouver
les contraceptifs quand j'en ai besoin
3. Parfois les femmes ne peuvent pas trouver les contraceptifs
quand elles en ont besoin. (R)
4. Les contraceptifs sont difficiles a trouver dans les environs
d'ici. (R)
|
0.624
|
0,000***
|
0,584 0,783 0,445 0,547
|
36,29
|
Fiable minimale
0,660
|
Retenu
|
317
|
Qualité de service (Qualser11)
|
1 facteur (3 items)
|
1. Les vendeurs mettent les femmes mal a l'aise quand elles
achetent un produit contraceptif (R)
2. Le personnel de sante a l'habitude de diffuser des
informations confidentielles a d'autres personnes (R)
3. Le personnel de sante ne se montre pas accueillant quand les
femmes viennent solliciter un service de planning familial (R)
|
0,600
|
0,000***
|
0,370 0,697 0,616
|
33,40
|
Non fiable 0,577
|
Pas retenu
|
2,67
|
Attrait de la marque (Attrait 11)
|
1 item
|
1. La marque de contraceptif ne m'intéresse pas
franchement. (R)
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
retenu
|
2,57
|
Normes sociales liés aux amis, familles et agents
de santé
|
1er facteur, bulle norme sociale (3 items)
|
1. Les agents de sante ne parlent pas trop de l'utilisation de
la contraception moderne. (R)
2. Mes amis ne parlent pas trop de l'utilisation de la
contraception moderne. (R)
3. Ma famille ne parle pas trop de l'utilisation de la
contraception moderne. (R)
|
0,692
|
0,000***
|
0,453
0,771 0,542
|
36,65
|
Pas fiable 0,606
|
Pas retenu
|
2,30
|
|
|
Normes sociales liées à la
communauté
|
2ème facteur, bulle norme sociale (4
items)
|
1. Dans notre communauté, utiliser une méthode de
contraception moderne pour éviter une grossesse n'est pas acceptable.
(R)
|
|
|
0,420
|
|
|
|
|
2. Dans notre communauté, les ho mmes n'aiment pas que
leurs femmes utilisent les méthodes contraceptives modernes. (R)
|
|
|
0,685
|
|
Fiable minimale
|
|
|
3. Dans notre communauté, la belle famille n'aime pas
que leur belle-fille utilise les méthodes contraceptives modernes.
(R)
|
|
|
|
|
0,652
|
Retenu
|
2,27
|
|
|
|
|
0,689
|
|
|
|
|
4 . Les religieux s'opposent a l'utilisation des injectables dans
notre
communauté. (R)
|
|
|
0,434
|
|
|
|
|
CAPACITE
|
|
Modalités (4 =Totalement d'accord, 3=Un peu
d'accord, 2=Un peu en désaccord 1=Totalement en
désaccord)
|
|
Soutien social psychologique familial lors de la prise
de décision pour l'utilisation de la contraception
moderne:
|
1er facteur, bulle soutien social psychologique (3
items)
|
1. Si je décide d'utiliser la contraception, mes parents
appuieront ma
décision.
|
|
|
0,818
|
|
Fiable
|
|
|
|
|
|
0,907
|
|
|
|
|
1 Si je décide d'utiliser les contraceptifs oraux, mes
parents appuieront ma
|
0,783
|
0,000***
|
|
61,00
|
|
Retenu
|
2,61
|
décision.
|
|
|
0,894
|
|
0,954
|
|
|
2 Si je décide d'utiliser les contraceptifs injectables,
mes parents appuieront
ma décision.
|
|
|
|
|
|
|
|
Soutien social psychologique familial en cas de
problème dû à l'utilisation de la contraception
moderne
|
2ème facteur, bulle soutien social psychologique
(3 items)
|
1. Si j'utilise un contraceptif oral et connaît un
quelconque problème, ma famille m'appuiera.
|
|
|
0,923
|
|
Fiable
|
|
|
2. Si j'utilise la contraception et connaît un quelconque
problème, ma famille m'appuiera.
|
|
|
0,943
|
|
0,971
|
Retenu
|
3,25
|
3. Si j'utilise un contraceptif injectable et connaît un
quelconque problème, ma famille m'appuiera.
|
|
|
0,915
|
|
|
|
|
|
Soutien social psychologique des amis et du
mari
|
3ème facteur, bulle soutien social psychologique
(3 items)
|
1. Mes amis sont tous d'accord à propos de l'utilisation
de la contraception.
|
|
|
0,452
|
|
|
|
|
2. Mon mari me donne de l'argent pour acheter les contraceptifs
à utiliser.
|
|
|
|
|
Pas Fiable
|
|
|
|
|
|
0, 378
|
|
|
|
|
3. Mes amies m'encouragent à utiliser les pilules.
|
|
|
0,825
|
|
|
|
|
4. Mes amies m'encouragent à utiliser les
injectables.
|
|
|
0,655
|
|
|
|
|
5. Mes amis ne parlent pas souvent de l'utilisation des
contraceptifs. (R)
|
|
|
0, 373
|
|
0,412
|
Pas retenu
|
|
|
VARIABLES COMPOSITES - Echelles NB. (R) signifie que
la variable a été recodée dans le sens
positif.
|
Indice de KMO
|
P_value Test de Bartlett
|
Contribution factorielle
|
% de la variance expliqué
|
Fiabilité : Alpha de Cronbach
|
Décision
|
Score moyen
|
Soutien social communicationnel des amis
|
|
1. Je discute souvent de planification familiale avec mes
amies.
|
|
|
0,658
|
|
|
|
|
2. Je discute souvent de l'utilisation des injectables avec mes
amis.
|
|
|
|
|
Fiable
|
|
|
3. Mes amis parlent souvent de l'utilisation des contraceptifs
pour le
|
|
|
0,476
|
46,86
|
|
Retenu
|
2,66
|
|
0,667
|
0,000***
|
|
|
0,818
|
|
|
contrôle des naissances.
|
|
|
0,760
|
|
|
|
|
4. Ma famille ne parle pas souvent de l'utilisation des
contraceptifs pour le contrôle des naissances. (R)
|
|
|
0,448
|
|
|
|
|
|
Efficacité personnelle
|
1 facteur (6 items)
|
1. Il est difficile pour moi de toujours utiliser une
méthode de planification familiale. (R)
|
|
|
0,351 0,714
|
|
Fiable
|
|
|
2. Je suis capable de convaincre mon partenaire d'utiliser le
Planning
|
|
|
|
|
|
|
|
Familial.
|
|
|
0,611
|
|
|
|
|
3. J'ai la capacité d'utiliser correctement une
méthode de Planning.
|
|
|
|
|
|
|
|
4. Je suis capable d'utiliser la planification familiale pour
éviter une
|
0,830
|
0,000***
|
0,696
|
51,517
|
0,789
|
Retenu
|
2,66
|
grossesse non désirée.
|
|
|
0,772
|
|
|
|
|
5. Je suis capable de discuter de la Planification Familiale
avec mon mari/partenaire.
|
|
|
0,565
|
|
|
|
|
|
Je suis capable de poser des questions sur la Planification
Familiale à mon prestataire.
|
|
|
|
|
|
|
|
MOTIVATION
|
|
|
Modalités (4 =Totalement d'accord, 3=Un peu
d'accord, 2=Un peu en désaccord 1=Totalement en
désaccord)
|
|
|
Normes subjectives liées I l'encouragement
repu par la femme de son entourage (amie, parents,
partenaire~
|
|
|
1. Ma meilleure amie croit que je dois utiliser les
contraceptifs oraux/injectables pour espacer ou limiter les naissances.)
|
|
|
0,814
|
|
Fiable
|
|
2,37
|
|
|
|
0,746
|
|
|
|
|
2. Mes parents pensent que je dois utiliser les contraceptifs
oraux/injectables
|
|
0,000***
|
|
55,13
|
|
Retenu
|
|
pour espacer ou limiter les naissances.
|
0.688
|
|
|
|
0,798
|
|
|
3. Mon partenaire croit que je dois utiliser les contraceptifs
oraux/injectables pour espacer ou limiter les naissances
|
|
|
0,704
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Résultat attendus de l'utilisation de la
pilule
|
(1 item)
|
|
1. J'ai peur de tomber malade en utilisant la pilule. (R)
|
|
|
|
|
|
Retenu
|
|
Sévérité liée
à la peur des grossesses non désirées
|
2ème facteur, bulle
sévérité (3 items)
|
|
1. Penser aux grossesses non désirées
m'inquiète.
2. Si je tombe enceinte au moment non voulu, je serais vraiment
triste. Les grossesses non désirées sont un grand problème
dans ma communauté.
|
0.627
|
0,000***
|
0,774 0,893 0,492
|
53,65
|
Fiable
0,770
|
Fiable Retenu
|
3,15
|
Sévérité liée
à la perception des conséquences des naissances non
planifiés 1 er facteur, bulle sévérité (3
items)
|
|
1. J'ai vraiment peur d'avoir plus d'enfants que je le
désire
2. Les parents qui ne sont pas capables de limiter le nombre
d'enfants qu'ils ont, sont malheureux
3. Les familles qui ont des enfants avec des âges trop
rapprochés sont un problème dans cette communauté.
|
|
|
0,482 0,770 0,677
|
|
Fiable
0*71~
|
Retenu
|
2,90
|
Attitude- Perception des bienfaits de la
PF
|
1 facteur (3 items)
|
|
1. Le planning familial permet à la femme d'être en
bonne santé
2. Le planning familial permet aux parents de s'occuper de la
scolarisation de leurs enfants
3. Le planning familial permet aux parents de bien nourrir leurs
enfants
|
0.682
|
0,000***
|
0,582 0,963
0,856
|
74,57
|
Fiable
0,831
|
Retenu
|
3,67
|
Croyance relatives aux effets des contraceptifs
modernes
|
1 facteur (3 items)
|
|
1. Utiliser les contraceptifs injectables ne provoque pas des
effets secondaires néfastes.
2. Les contraceptifs modernes ne sont pas dangereux.
3. Les gens qui pratiquent la contraception orale n'ont pas des
problèmes de santé.
4. Les gens qui pratiquent la contraception injectable n'ont pas
des problèmes de santé.
|
0.600
|
0,000***
|
0,450 0,508
0,867 0,895
|
50,31
|
Fiable
0,772
|
Retenu
|
2,11
|
Point de contrôle de la santé
reproductive
|
(1 item)
|
|
1. Je contrôle ma santé reproductive.
|
|
|
|
|
|
Retenu
|
3,55
|
Source : ACMS 2009,
Enquête CAP relatives au planning familial à Yaoundé, nos
calculs.
Tableau B6 : Suivi des facteurs OCM de l'utilisation des
méthodes contraceptives modernes
INDI CATEURS
|
2008 N=705
|
COMPORTEMENTS
|
|
Utilisation actuelle d'une méthode contraceptive moderne
(%)
|
55,2
|
Utilisation actuelle de la pilule (%)
|
10,2
|
Utilisation actuelle des injectables (%)
|
06,2
|
Utilisation actuelle du condom (%)
|
45,8
|
OPPORTUNITE
|
|
Disponibilité des méthodes
contraceptives modernes
|
|
Score perception de la disponibilité des méthodes
contraceptives modernes (1-4)
|
3,17
|
Qualité de service
|
|
Les vendeurs mettent les femmes mal a l'aise quand elles achetent
un produit contraceptif (Un seul item : 1-4)
|
2,67
|
Attrait de la marque
|
|
La marque de contraceptif ne m'intéresse pas franchement
(Un seul item : 1-4)
|
2,58
|
Normes sociales
|
|
Score perception des normes sociales liées aux amis,
familles et agents de santé (1-4)
|
2,30
|
Score perception des normes sociales liées a la co
mmunauté
|
2,27
|
CAPACITE
|
|
Soutien social
|
|
Score Soutien social psychologique familial lors de la prise de
décision pour l'utilisation de la contraception moderne (1-4)
|
2,61
|
Soutien social psychologique familial en cas de probleme du a
l'utilisation de la contraception moderne
|
3,25
|
Score soutien social co mmunicationnel (1-4)
|
2,66
|
Efficacitépersonnelle
|
|
Score efficacité personnelle (1-4)
|
2,66
|
A discuté avec le partenaire du planning familial au cours
des 12 mois passés (%)
|
60,1
|
Connaissance sur les méthodes
contraceptives
|
|
Score connaissance sur les méthodes contraceptives
(0-1)
|
0,66
|
MOTIVATION
|
|
Normes subjectives
|
|
Score normes subjectives (1-4)
|
2 ,37
|
Sévérité
|
|
Score sévérité liée a la peur des
grossesses non désirées (1-4)
|
3,15
|
Score sévérité liée a la perception
des conséquences des naissances non planifiées (1-4)
|
2,90
|
Attitude
|
|
Score attitude de la femme liée a la perception des
bienfaits de la PF (1-4)
|
3,67
|
Attitude positive du partenaire envers le planning familial
(%)
|
72,9
|
Croyances
|
|
Score croyances relatives aux effets des contraceptifs modernes:
(1-4)
|
2,11
|
Point de contrôle
|
|
Je contrôle ma santé reproductive. (1 item :1-4)
|
2,82
|
Volonté de payer
|
|
Prix maximum moyen pret a payer pour Novelle Duo (F.CFA)
|
852
|
Prix maximum moyen pret a payer pour Dépo Provera
(F.CFA)
|
1479
|
EXPOSITION AUX INTERVENTIONS SUR LA PF
|
|
A entendu parler du planning familial
|
89,4
|
A déjà entendu parler des cliniques PROFAM
|
15,2
|
Source : ACMS 2009,
Enquête CAP relatives au planning familial à Yaoundé, nos
calculs.
Mémoire professionnel
Tableau B7 : Résultat des test
· Test de significativité globale du
modèle
· Test d'ajustement global du
modèle
Source : ACMS 2009,
Enquête CAP relatives au planning familial à Yaoundé, nos
calculs.
Tableau B8 : Pouvoir prédictif du
modèle
Source : ACMS 2009,
Enquête CAP relatives au planning familial à Yaoundé, nos
calculs.
Par CHOMTEU KOUAM Sorel Francine, élève
Ingénieur d'Application de la Statistique 4
Tableau B9 : Résultats globaux du
modèle de régression logistique
Tableau B10 : Récapitulatifs des
résultats des tests de Student
Source : ACMS 2009,
Enquête CAP relatives au planning familial à Yaoundé, nos
calculs.
Tableau B11 : Segmentation,
déterminants de l'utilisation actuelle d'une méthode
contraceptive moderne
Variables
|
Utilisatrices N=389
|
Non utilisatrices N=316
|
Odd Ratio
|
Sig.
|
CAPACITE
|
Moyenne
|
Moyenne
|
|
|
Soutien social
|
Score soutien social communicationnel
|
2,78
|
2,51
|
1,360
|
*
|
Discussion de la PF avec le
conjoint
|
A discuté avec le partenaire de la PF (%)
|
70,95
|
46,84
|
1,716
|
**
|
MOTIVATION
|
Moyenne
|
Moyenne
|
|
|
Normes subjectives
|
Score- Normes subjectives
|
2,55
|
2,16
|
1,273
|
*
|
Attitude du conjoint face à la
PF
|
Attitude positive du partenaire envers la PF (%)
|
81,75
|
62,03
|
1,590
|
*
|
Croyances
|
Score croyances relatives aux effets des contraceptifs
modernes
|
2,23
|
1,96
|
1,479
|
**
|
Point de contrôle
|
Score - Point de contrôle
|
3,63
|
3,45
|
1,333
|
*
|
CARACTERISTIQUES DE LA POPULATION
|
Pourcentage
|
Pourcentage
|
Odd Ratio
|
Sig.
|
Religion (Réf. Musulman) (%)
Chrétien
Autre non Chrétien
|
92,80
2,83
|
82,91
2,53
|
0,008 0,010
|
** **
|
Arrondissement de résidence (%)
(Réf. Yaoundé I)
Yaoundé II Yaoundé III Yaoundé IV
Yaoundé V Yaoundé VI Yaoundé VII
|
14,65 13,37 25,45 15,68 13,37 4,88
|
16,45 18,04 19,30 17,41 6,96 1,27
|
1,502 0,878 1,529 1,463 2,578 3,986
|
- - - - * *
|
Pratique des avortements dans l'entourage de la femme
(Réf. Jamais) (%)
Ne sais pas
Parfois
Souvent
|
24,05 33,93 41,90
|
29,11 24,05 39,24
|
1,178 2,516 2,073
|
- * -
|
|
*** Significativité à P=0.001 **
Significativité à P=0.01 * Significativité à P=0.05
- Non significatif Source : ACMS 2009,
Enquête CAP relatives au planning familial à Yaoundé, nos
calculs.
ANNEXE C : Encadrés
Encadré C1 : Explication du sens des
scores moyens utilisés pour le traitement des variables
d'échelle
La notion de score est directement liée à celle
des variables d'échelle. On utilise la notion d'échelle lorsqu'on
cherche à mesurer un phénomène trop complexe pour
être appréhendé par une simple question dichotomique, se
satisfaisant d'une réponse du genre « oui/non », «
vrai/faux » ou encore « 1/0).
Considérons à titre d'exemple le concept de
« disponibilité d'un produit » en marketing social. C'est une
notion dont le sens peut être cerné à travers plusieurs
perceptions différentes dont notamment:
· la connaissance par la population, des endroits
d'approvisionnement ;
· la connaissance par la population, des endroits
d'approvisionnement à une distance déterminée du domicile
(dans un rayon de 5km par exemple) ;
· la facilité à accéder effectivement
au produit (je peux me procurer facilement ce produit chaque fois que j'en ai
besoin) ;
· l'accessibilité financière du produit pour
la population (produit à la portée de tout le monde à un
prix abordable) ;
Tenant compte de ces différents aspects qui
sous-tendent le phénomène, la disponibilité peut
être évaluée à travers un schéma (ou «
construct » en version anglo-saxonne) de plusieurs questions (items) dont
les réponses se situent sur une échelle allant de la plus grande
approbation « totalement d'accord » à la désapprobation
la plus totale (totalement en désaccord) selon les répondants, en
passant par les prises de position intermédiaires.
|
|
Source : PSI Burundi (2005) :
Planification Familiale Enquête TRaC sur l'utilisation des
Méthodes Contraceptives Parmi les Femmes en âge de
Procréer, PP 10-11
Encadré : Exemple de bulle et de
question à échelle
OPPORTUNITÉ
|
|
Disponibilité
|
|
Maintenant je vais lire quelques phrases pour vous sur les
contraceptifs, je suis intéressé à entendre votre opinion
sur certains problèmes. SVP dites-moi si vous êtes
«d'accord» ou «en désaccord»
Note : Si l'enquêté est d'accord, relancer pour
savoir « totalement d'accord » ou peu « un peu d'accord »
Si plutôt en désaccord ,chercher à savoir si «
totalement en désaccord » ou »un peu en désaccord
»
|
|
501
|
Totalement d'accord
|
Un peu d'accord
|
Un peu en désaccord
|
Totale- ment
en désaccord
|
501a
|
Les contraceptifs sont toujours disponibles quand j'en
ai besoin.
|
4
|
3
|
2
|
|
1
|
501b
|
Il y a un endroit proche d'ici où je peux
toujours trouver les contraceptifs quand j'en ai besoin
|
4
|
3
|
2
|
|
1
|
501c
|
Il y a plusieurs différentes méthodes
contraceptives disponibles que les femmes comme moi peuvent avoir de nos
jours.
|
4
|
3
|
2
|
|
1
|
501d
|
Parfois les femmes ne peuvent pas trouver les
contraceptifs quand elles en ont besoin.
|
4
|
3
|
2
|
|
1
|
501e
|
Les contraceptifs sont difficiles à trouver dans
les environs d'ici.
|
4
|
3
|
2
|
|
1
|
501f
|
Dans quelques endroits tout autour d'ici, il y a des
prestataires qui ne sont prêts qu'à vous donner les
méthodes qu'ils ont eux même choisies.
|
4
|
3
|
2
|
|
1
|
501g
|
Dans quelques endroits tout autour d'ici, il y a des
prestataires qui ne sont prêts qu'à vous donner les pilules qu'ils
ont eux mêmes choisies
|
4
|
3
|
2
|
|
1
|
501h
|
Dans quelques endroits tout autour d'ici, il y a des
prestataires qui ne sont prêts qu'à vous donner les injectables
qu'ils ont eux mêmes choisies
|
4
|
3
|
2
|
|
1
|
|
Source : ACMS (2008) :
Planification Familiale Enquête TRaC sur l'utilisation des
Méthodes Contraceptives Parmiles Femmes en âge de
15-49, questionnaire.
Encadré C3 : Procédure de
création de la variable Index Socioéconomique
Un ensemble de questions portant sur le cadre de vie (mode
d'approvisionnement en eau du ménage, nature du plancher et des
mûrs, possession de certains biens et existence de certaines
facilités dans le ménage) ont permis de constituer la variable
Index socio-économique.
La méthode utilisée a consisté à
attribuer des points à chaque ménage selon qu'il dispose de tel
ou tel bien ou consomme une qualité d'eau particulière. Les
points attribués ont tenu compte du coût relatif de chaque bien
sur le marché. Une variable composite a été
calculée donnant le nombre total des points obtenus pour chaque
ménage.
Après une analyse descriptive, il est ressorti que la
valeur médiane du total de points était égale à
14,5.Le premier quartile s'établissait à 12 et le dernier
quartile à 18. La variable index socioéconomique est alors la
variable qui considère tous les ménages ayant obtenu le total de
points inférieur au premier quartile (12) comme ménages à
index « bas » et ceux dont le total de points dépasse le
troisième quartile (18) comme ménages à index «
élevé ». Les autres ménages dont le total de points
est compris entre ces deux valeurs extrêmes sont considérés
comme ménages à index « moyen ». Ainsi l'on a pu
obtenir une variable Index socio-économique comprenant trois
modalités : Bas - Moyen - Elevé.
Source : Rapport de
l'étude du comportement de l'attitude et de la pratique du planning
familial à Yaoundé, ACMS/FOCAP, 2009
Encadré C4 : Présentation de
l'analyse factorielle
C'est une méthode de la famille de l'analyse des
données et plus généralement de la statistique
multivariée, qui consiste à transformer des variables
liées entre elles (dites "corrélées" en statistique) en
nouvelles variables indépendantes les unes des autres (donc "non
corrélées"). Ces nouvelles variables sont nommées les
« axes factoriels » et sont des combinaisons linéaires des
variables initiales. Elle permet de réduire l'information en un nombre
de composantes plus limité que le nombre initial de variables. La
factorisation en axes principaux est une méthode d'analyse factorielle
très proche de l'Analyse en Composante Principale (ACP). Elle se
concentre exclusivement sur la variance partagée. On peut
préciser le nombre de facteurs souhaités : toutefois, ce nombre
est inférieur à celui qu'on peut atteindre avec une ACP. En
général, on se contente d'un seul facteur.
Source : LIAUDET (2008), Cours
de data mining : modélisation non-supervisée, les analyses
factorielles
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Encadré C5 : Présentation de
l'analyse de fiabilité
L'analyse de fiabilité permet d'étudier les
propriétés des échelles de mesure et des
éléments qui les constituent. La procédure d'analyse de
fiabilité calcule plusieurs mesures fréquemment utilisées
de la fiabilité de l'échelle et propose également des
informations sur les relations entre les différents
éléments de l'échelle. L'analyse de la fiabilité
permet de déterminer dans quelle mesure les éléments d'un
facteur sont liés les uns aux autres et procure un indice
général de la consistance ou de la cohérence interne de
l'échelle dans son ensemble. Elle permet enfin d'identifier les
éléments qui posent problème et qu'il faudrait exclure de
l'échelle.
Il existe plusieurs modèles de fiabilité dont le
modèle Alpha (Cronbach). Il s'agit d'un modèle de
cohérence interne, fondé sur la corrélation moyenne entre
éléments.
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Source : SPSS, Manuel
d'aide.
Encadré C6 : Présentation du test
d'indépendance du khi deux
Le test d'indépendance du khi deux examine
l'indépendance entre deux variables qualitatives.
Les hypothèses sont :
H0 : Indépendance des variables H1 : dépendance
des variables
La règle de décision est la suivante :
· On ne rejette pas l'hypothèse
d'indépendance si la valeur de la probabilité est
supérieure au seuil de significativité
· On rejette l'hypothèse d'indépendance dans
le cas contraire.
Généralement, le seuil de significativité
est soit 1 %, 5 % ou 10 %.
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Source : DOUCOURE (2004),
Méthodes économétriques: cours et travaux pratiques
Encadré C7 : Présentation de
l'ACM
L'ACM est une méthode d'analyse factorielle permettant
de décrire les associations entre p, (p >2) variables qualitatives
observées de façon simultanée auprès de n
individus. Elle se prête aux données d'enquêtes
présentant en lignes les unités statistiques et en colonnes les
variables sur lesquelles porte l'étude. L'idée est de
dégager les différents profils qui caractérisent les
unités statistiques. L'ACM permet de dégager les ressemblances
qui existent entre les modalités des variables. Elle met en exergue les
structures de dépendance entre chaque modalité de la variable
d'intérêt et les modalités des variables restantes.
L'inertie totale (perçue à travers les valeurs propres) ne
dépend que du nombre de variables et des modalités, et non pas
des liaisons existant entre ces variables.
En désignant par P le nombre de variables et par J le
nombre total de modalités des P
variables, l'inertie totale (I) s'exprime par la relation I =3 4
- 1
Source : LEBART(2000)
Statistique exploratoire multidimensionnelle
Encadré C8 : Critères
d'interprétation de la courbe ROC
Si l'aire en dessous de la courbe ROC est égal à
0.5, il n'y a pas de discrimination (le modèle de prédiction ne
sert à rien).
Si l'aire en dessous de la courbe est supérieur à
0.5, il y'a une discrimination.
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Source : RICCO RAKOTOMALALA
(2010), Courbe ROC, Equipe de recherche en Ingénierie des
connaissances
TABLE DES MATIÈRES
DÉDICACES i
REMERCIEMENTS ii
SOMMAIRE iii
SIGLES ET ABRÉVIATIONS v
LISTE DES GRAPHIQUES vi
LISTE DES TABLEAUX vii
LISTE DES ENCADRÉS viii
AVANT-PROPOS ix
RÉSUMÉ x
ABSTRACT xi
PRÉSENTATION DE LA STRUCTURE D'ACCUEIL xii
INTRODUCTION GÉNÉRALE 1
Contexte et justification 1
Problématique 3
Objectifs 4
Résultats attendus 5
Hypothèses de recherche 5
Intérêt de la recherche 5
Plan de la recherche 6
PREMIÈRE PARTIE : FONDEMENTS DE LA PRATIQUE
CONTRACEPTIVE MODERNE 7
CHAPITRE I : ASPECTS CONCEPTUELS ET CADRE INSTITUTIONNEL 8
I.1 Définitions des concepts 8
I.1.1 Concepts généraux 8
I.1.2 Définitions de la contraception et des
différents types de contraceptifs modernes 9
I.2 Cadre conceptuel et méthodologie de recherche des
déterminants de la pratique
contraceptive moderne 11
I.2.1 Cadre conceptuel de « Perform» pour le Marketing
Social 11
I.2.2 Cadre conceptuel du changement de comportement 13
I.2.3 Méthodologie de recherche sur le changement de
comportement en marketing social
selon PSI 14
I.3 Cadre institutionnel 17
I.3.1 Politiques de population 17
I.3.2 Politiques de santé de la reproduction 19
I.3.3 Services de planification familiale 21
I.3.4 Principales réalisations de l'ACMS en Planification
Familiale 21
CHAPITRE II : ASPECTS THÉORIQUES ET GÉNÉRAUX
SUR LA PRATIQUE
CONTRACEPTIVE MODERNE 24
II.1 Quelques aspects théoriques sur la pratique
contraceptive moderne 24
II.1.1 Théorie malthusienne 24
II.1.2 Apport du néomalthusianisme 25
II.1.3 Rôle du féminisme 25
II.1.4 Théorie microéconomique de la famille 26
II.1.5 Théorie d'Easterlin 27
II.2 Aspects généraux : Approches explicatives de
la pratique de la contraception moderne 27
II.2.1 Approches socioéconomiques 27
II.2.2 Approches socioculturelles 29
II.2.3 Approches sociodémographiques 30
II.2.4 Approches en termes de facteurs d'opportunité, de
capacité et de motivation (OCM)
32
II.3 Présentation des variables retenues et population
cible de l'étude 37
II.3.1 Présentation des variables de l'étude 37
II.3.2 Population cible de l'étude 39
DEUXIÈME PARTIE : APPROCHE EMPIRIQUE DE LA PRATIQUE
CONTRACEPTIVE MODERNE 41
CHAPITRE III : NIVEAUX ET TENDANCE DE LA PRATIQUE
CONTRACEPTIVE
MODERNE PAR LES FEMMES EN UNION 42
III.1 Présentation de la source des données de
l'étude 42
III.1.1 Objectifs 42
III.1.2 Synthèse méthodologique 43
III.2 Pratique contraceptive moderne par les femmes en union
44
III.2.1 Pratique de la contraception moderne 44
III.2.2 Pratique de la contraception moderne suivant les facteurs
socioéconomiques 45
III.2.3 Pratique de la contraception moderne suivant les facteurs
socioculturels 48
III.2.4 Pratique de la contraception moderne suivant les facteurs
sociodémographiques 50
III.2.5 Pratique de la contraception moderne suivant les facteurs
relatifs aux relations avec
le conjoint 53
III.3 Profil des femmes en union, utilisatrices et non
utilisatrices de la contraception moderne
55
III.3.1 Présentation de l'analyse des correspondances
multiples (ACM) 55
III.3.2 Variables retenues pour l'analyse 55
III.3.3 Résultats 56
III.3.4 Interprétation des résultats 57
III.4 Suivi des facteurs OCM de la pratique de la contraception
moderne 57
III.4.1 Présentation de la méthodologie de
construction des variables composites (scores) 57
III.4.2 Construction des variables composites (scores) pour les
facteurs d'opportunité 60
III.4.3 Construction des variables composites (scores) pour les
facteurs de capacité 62
III.4.4 Construction des variables composites (scores) pour les
facteurs de motivation 63
III.4.5 Interprétation et analyse du niveau des scores OCM
chez les femmes en union de la ville de Yaoundé. 65
CHAPITRE IV : ANALYSE EXPLICATIVE DE LA PRATIQUE
CONTRACEPTIVE
MODERNE PAR LES FEMMES EN UNION 68
IV.1 Identification des déterminants de la pratique de la
contraception moderne 68
IV.1.1 Présentation du modèle de régression
logistique 68
IV.1.2 Présentation des variables 70
IV.1.3 Qualité du modèle 70
IV.1.4 Interprétation des résultats 72
IV.2 Comparaison des niveaux des déterminants
significatifs de la pratique contraceptive
moderne chez les utilisatrices et
les non utilisatrices de la contraception moderne 77
IV.2.1 Présentation du test de Student 77
IV.2.2 Présentation des variables 78
IV.2.3 Résultats 78
IV.2.4 Interprétation des résultats 79
CONCLUSION GÉNÉRALE ET RECOMMANDATIONS 82
BIBLIOGRAPHIE 88
ANNEXES 92
ANNEXE A : Graphiques 93
ANNEXE B : Tableaux 96
ANNEXE C : Encadrés 109
TABLE DES MATIÈRES 114