WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Analyse des déterminants de la pratique contraceptive moderne chez les femmes en union du Cameroun: cas de la ville de Yaoundé

( Télécharger le fichier original )
par Sorel Francine CHOMTEU KOUAM
ISSEA - Ingénieur d'Application de la Statistique (IAS) 2010
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

    COMMUNAUTÉ ÉCONOMIQUE ET MONÉTAIRE
    DE L'AFRIQUE CENTRALE
    (CEMAC)

    ASSOCIATION CAMEROUNAISE POUR
    LE MARKETING SOCIAL
    (ACMS)

    Agréée par le Ministère de la Santé Publique

    t9S4aelatVart ek 1--Iraii illimerownai4

    INSTITUT SOUS-RÉGIONAL DE STATISTIQUE
    ET D'ÉCONOMIE APPLIQUÉE

    (1001k4

    (gyamidatiarb tintepneagnah,

    BP : 294 Yaoundé, Tél. : (237) 22 22 01 34,
    Fax. (237) 22 22 95 21, Web: http ://www.issea-cemac.org/

    BP : 14025 Yaoundé, Tél. : (237) 22 21 94 19
    Fax. (237) 22 20 92 24, Web: http://www.acms-cm.org/

    (République. du Cameroun)

    (République. du Cameroun)

    ANALYSE DES DÉ

    TERMINANTS DE LA PRATIQUE CONTRACEPTIVE

    MODERNE CHEZ LES FEMMES EN UNION AU CAMEROUN :

    CAS DE LA VILLE DE YAOUNDÉ

    Stage professionnel, effectué du 08 Février au 08 Mai 2010 à l'Association Camerounaise pour
    le Marketing Social (ACMS)

    Redaye

    Pax ~

    CHOMTEU KOUAM Sorel Francine

    Élève Ingénieur d

    'Application de la Statistique, 4ème Année

    En uue de ealtteatian du diplime d'Aginietvi d'application de ea Statistique

    Soutenu publiquement le 15 juin 2010 devant le jury composé de

    Aloioient Dr. KAMGA TCHWAKET Ignace, Chef du département d'économie Eixaminatem ~ M. KWADJIO Hervé, Cadre au MINEPAT

    Encomium Mme MOUKAM Laure Vartan , Coordonnatrice de recherche à l'ACMS

    :

    à l'ISSEA

    Piro 010

    DÉDICACES

    Je dédie ce travail à :

    Dieu tout puissant, pour ses grâces et ses bénédictions.

    Mes grands parents, M. Paul DZODJOU et Mme. Jeannette DOMBISSI, pour les encouragements qu'ils m'ont toujours prodigués.

    Mes parents, M. Samuel KOUAM et Mme. Berthe Caline KOUAM, pour leur soutien indéfectible.

    Mes soeurs et frère, Yolande, Audrey, Krystelle, Brinda et Prévôt, car votre seule présence me donne la force de braver tous les obstacles afin d'être pour vous un exemple à suivre.

    REMERCIEMENTS

    La réalisation de ce travail n'a été possible que grâce au soutien de plusieurs personnes. Nous tenons ici à exprimer notre reconnaissance à :

    ~ M. Nestor ANKIBA, Directeur Exécutif de l'ACMS, pour nous avoir accepté comme stagiaire au sein de la structure qu'il dirige ;

    ~ notre encadreur, Mme. Laure Vartan MOUKAM, Coordonnatrice de recherche à l'ACMS, pour avoir accepté de diriger nos travaux, et pour avoir été toujours attentive à nos préoccupations, malgré ses multiples occupations;

    ~ notre co-encadreur, M. Ignace TCHAKWET KAMGA, Chef du département d'économie à l'ISSEA, pour ses remarques et suggestions constructives qui ont participé à améliorer la qualité de ce travail;

    ~ M. ESONO NZE OYANA Leoncio Feliciano, Directeur Général de ISSEA, ainsi que tout le corps administratif et enseignant de l'ISSEA, pour l'encadrement et les enseignements qui nous ont permis de mener ce travail à son terme ;

    ~ M. Robert NGONTHE, Directeur de la formation continue et de la recherche appliquée

    à l'ISSEA pour ses conseils à travers le club « Cybernétique Humaine » de l'ISSEA;

    ~ M. Jean Robert TIKOUOKA, Chef du département chargé des stages à l'ISSEA pour

    ses efforts de suivi du déroulement des stages des étudiants ;

    ~ Dr. Jean Christian YOUMBA, Chef de la division Santé Familiale à l'ACMS;

    ~ Mme. MONDA Léa, Coordonnatrice du programme Planning Familial à l'ACMS, pour avoir répondu à nos questions relatives à ce programme;

    ~ Mme. Marie Thérèse NKOUM, Secrétaire de Direction à l'ACMS, pour ses orientations sur le plan administratif durant notre stage;

    ~ M. Rodrigue VOUFFO et Mlle. Armelle LEWE, qui ont bien voulu relire ce travail; ~ nos camarades de promotion à l'ISSEA.

    À tous ceux qui n'ont pas été cités et qui, de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de ce travail. Qu'ils trouvent ici, l'expression de notre profonde gratitude.

    SOMMAIRE

    DÉDICACES i

    REMERCIEMENTS ii

    SOMMAIRE iii

    SIGLES ET ABRÉVIATIONS v

    LISTE DES GRAPHIQUES vi

    LISTE DES TABLEAUX vii

    LISTE DES ENCADRÉS viii

    AVANT-PROPOS ix

    RÉSUMÉ x

    ABSTRACT xi

    PRÉSENTATION DE LA STRUCTURE D'ACCUEIL xii

    INTRODUCTION GÉNÉRALE 1

    Contexte et justification 1

    Problématique 3

    Objectifs 4

    Résultats attendus 5

    Hypothèses de recherche 5

    Intérêt de la recherche 5

    Plan de la recherche 6

    PREMIÈRE PARTIE : FONDEMENTS DE LA PRATIQUE CONTRACEPTIVE MODERNE 7

    CHAPITRE I : ASPECTS CONCEPTUELS ET CADRE INSTITUTIONNEL 8

    I.1 Définitions des concepts 8

    I.2 Cadre conceptuel et méthodologie de recherche des déterminants de la pratique
    contraceptive moderne 11

    I.3 Cadre institutionnel 17

    CHAPITRE II : ASPECTS THÉORIQUES ET GÉNÉRAUX SUR LA PRATIQUE
    CONTRACEPTIVE MODERNE 24

    II.1 Quelques aspects théoriques sur la pratique contraceptive moderne 24

    II.2 Aspects généraux : Approches explicatives de la pratique de la contraception moderne 27

    II.3 Présentation des variables retenues et population cible de l'étude 37

    DEUXIÈME PARTIE : APPROCHE EMPIRIQUE DE LA PRATIQUE CONTRACEPTIVE MODERNE 41

    CHAPITRE III : NIVEAUX ET TENDANCE DE LA PRATIQUE CONTRACEPTIVE
    MODERNE PAR LES FEMMES EN UNION 42

    III.1 Présentation de la source des données de l'étude 42

    III.2 Pratique contraceptive moderne par les femmes en union 44

    III.3 Profil des femmes en union, utilisatrices et non utilisatrices de la contraception moderne
    55

    III.4 Suivi des facteurs OCM de la pratique de la contraception moderne 57

    CHAPITRE IV : ANALYSE EXPLICATIVE DE LA PRATIQUE CONTRACEPTIVE
    MODERNE PAR LES FEMMES EN UNION 68

    IV.1 Identification des déterminants de la pratique de la contraception moderne 68

    IV.2 Comparaison des niveaux des déterminants significatifs de la pratique contraceptive
    moderne chez les utilisatrices et les non utilisatrices de la contraception moderne 77

    CONCLUSION GÉNÉRALE ET RECOMMANDATIONS 82

    BIBLIOGRAPHIE 88

    ANNEXES 92

    ANNEXE A : Graphiques 93

    ANNEXE B : Tableaux 96

    ANNEXE C : Encadrés 109

    TABLE DES MATIÈRES 114

    SIGLES ET ABRÉVIATIONS

    ACM

    Analyse des Correspondances Multiples

    ACMS

    Association Camerounaise pour le Marketing Social

    ACP

    Analyse en Composantes Principales

    AFC

    Analyse Factorielle de Correspondance

    ANOVA

    Analyse de la Variance

    CAP

    Connaissance, Attitude et Pratique

    CCC

    Communication pour le Changement de Comportement

    DIU

    Dispositif Intra Utérin

    DNP

    Déclaration Nationale de la Population

    EDS

    Enquête Démographique et de Santé

    FAP

    Factorisation en Axes Principaux

    FOCAP

    Forum Camerounais de Psychologie

    IAS

    Ingénieur d'application de la Statistique

    IEC

    Information, Education, Communication

    ISF

    Indice Synthétique de Fécondité

    ISSEA

    Institut Sous-régional de Statistique et d'Economie Appliquée

    MAMA

    Méthode de l'Allaitement Maternel et de l'Aménorrhée

    MAP

    Mesure de l'Accès et de la Performance

    MICS

    Multiples Indicators Clusters Survey

    MINEPAT

    Ministère de l'Économie, de la planification, et de l'Aménagement du Territoire

    OCM

    Opportunité, Capacité et Motivation

    OMD

    Objectifs du Millénaire pour le Développement

    ONG

    Organisation Non Gouvernementale

    Op.cit.

    Document cité précédemment

    PF

    Planification Familiale

    PNP

    Politique Nationale de la Population

    PROFAM

    Promotion de la Famille

    PSI

    Population Services International

    Réf.

    Référence

    ROC

    Receiving Operating Curve.

    SMI

    Santé Maternelle et Infantile

    TRaC

    Tracking Result Continuously

    UAFC

    Universal Access to Female Condom

    USAID

    United States Agency for International Development

    ZD

    Zone de Dénombrement

    LISTE DES GRAPHIQUES

    Graphique 1 : Utilisation de la contraception moderne selon le niveau d'instruction 46

    Graphique 2 : Utilisation de la contraception moderne selon le type d'activité 47

    Graphique 3 : Utilisation de la contraception moderne selon le niveau socioéconomique 47

    Graphique 4 : Utilisation de la contraception moderne selon le milieu de vie 48

    Graphique 5 : Utilisation de la contraception moderne selon l'arrondissement 49

    Graphique 6 : Utilisation de la contraception moderne selon la religion 50

    Graphique 7 : Utilisation de la contraception moderne selon le groupe d'âge 51

    Graphique 8 : Utilisation de la contraception moderne selon le nombre d'enfants vivants 51

    Graphique 9 : Utilisation de la contraception moderne selon la perception de la femme quant à la

    pratique de l'avortement dans son entourage 53

    Graphique 10 : Utilisation de la contraception moderne selon l'attitude du conjoint 54

    Graphique 11: Représentation de la sensibilité en fonction de la spécificité (courbe ROC) 72

    Graphique A1 : Cadre de performance pour le Marketing Social 93

    Graphique A2 : Histogramme des valeurs propres et choix du nombre de facteurs 93

    Graphique A3 : Projection des variables sur les axes factoriels 94

    Graphique A4 : Utilisation de la contraception moderne selon le nombre d'enfants souhaités 95

    Graphique A5 : Utilisation de la contraception moderne selon la pratique de l'avortement par la
    femme 95

    LISTE DES TABLEAUX

    Tableau 1 : Synthèse des différentes activités de l'ACMS en matière de PF 23

    Tableau 2 : Utilisation des différentes méthodes de contraception moderne. 45

    Tableau 3 : Taux d'utilisation de la contraception moderne selon la discussion de la PF avec le

    conjoint et la connaissance des cliniques PROFAM 54

    Tableau 4 : Synthèse des résultats, variables significatives du modèle de régression logistique 76

    Tableau 5 : Synthèse des résultats de la comparaison des moyennes des déterminants chez les

    utilisatrices et les non utilisatrices de la contraception moderne. 81

    Tableau B1 : Présentation synthétique des différentes sections du questionnaire 96

    Tableau B2 : Présentation des modalités des différentes variables qualitatives de l'étude 97

    Tableau B3 : Récapitulatifs des résultats des tests de Khi-deux 98

    Tableau B4 : Coordonnées, contributions et cosinus carrés des modalités 99

    Tableau B5 : Récapitulatifs des résultats des analyses factorielles pour la construction des scores
    OCM. 100

    Tableau B6 : Suivi des facteurs OCM de l'utilisation des méthodes contraceptives modernes 104

    Tableau B7 : Résultat des tests de significativité et d'ajustement global du modèle 105

    Tableau B8 : Pouvoir prédictif du modèle 105

    Tableau B9 : Résultats globaux du modèle de régression logistique 106

    Tableau B10 : Récapitulatifs des résultats des tests de Student 107

    Tableau B11 : Segmentation, déterminants de l'utilisation actuelle d'une méthode contraceptive
    moderne 108

    LISTE DES ENCADRÉS

    Encadré C1 : Explication du sens des scores moyens utilisés pour le traitement des variables

    d'échelle 109

    Encadré : Exemple de bulle et de question à échelle 110

    Encadré C3 : Procédure de création de la variable Index Socioéconomique 111

    Encadré C4 : Présentation de l'analyse factorielle 111

    Encadré C5 : Présentation de l'analyse de fiabilité 112

    Encadré C6 : Présentation du test d'indépendance du khi deux 112

    Encadré C7 : Présentation de l'ACM 113

    Encadré C8 : Critères d'interprétation de la courbe ROC 113

    AVANT-PROPOS

    Institution spécialisée de la Communauté Économique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC), l'Institut Sous-régional de Statistique et d'Économie Appliquée (ISSEA) a pour mission principale, la formation des cadres statisticiens efficaces et efficients. A cet effet, l'ISSEA comporte trois cycles d'études : le cycle des Techniciens Supérieurs de la Statistique (TSS), le cycle des Ingénieurs d'Application de la Statistique (IAS) et le cycle des Ingénieurs Statisticiens Économistes (ISE).

    L'élève de quatrième année du cycle IAS doit effectuer un stage de fin de formation d'une durée de trois mois dans une institution publique, privée ou une organisation. Ce stage lui permettra de s'insérer dans le monde professionnel et surtout de mettre en pratique les connaissances reçues durant la formation, afin de résoudre une problématique posée par la structure d'accueil. À l'issue de ce stage, l'élève ingénieur devra rédiger un mémoire professionnel qui sera soutenu devant un Jury à l'ISSEA.

    C'est dans cette perspective que nous avons effectué pour la période allant du 08 Février au 08 Mai un stage à l'Association Camerounaise pour le Marketing Social (ACMS). Le thème qui a été soumis à notre réflexion s'intitule : « Analyse des déterminants de la pratique contraceptive moderne chez les femmes en union du Cameroun : Cas de la ville de Yaoundé».

    La pertinence de ce thème se justifie par le fait que l'ACMS avec l'appui de l'Organisation Non Gouvernementale (ONG) Population Service International (PSI) a démarré en 2008, un projet pour l'accès à la planification familiale au Cameroun en général et dans la ville de Yaoundé en particulier. Les activités y relatives se font à travers un réseau de centres de santé « PROFAM » qui sont pour cette phase pilote du projet, disponibles uniquement dans la ville de Yaoundé. Afin d'élaborer des plans et stratégies de marketing social des produits de planification familiale, pour des interventions ciblées vers les groupes les plus vulnérables, parmi lesquels les femmes en union1. Il importe d'identifier au préalable les facteurs qui influencent significativement l'utilisation de la contraception moderne par celles-ci. Ceci, dans le but de relever la prévalence contraceptive qui demeure faible chez ces femmes en union et de contribuer à l'amélioration de la santé maternelle et infantile. C'est là la raison d'être de ce travail.

    1 Il s'agit des femmes mariées ou vivant en union libre

    RÉSUMÉ

    L'accès universel à la planification familiale (PF) est une préoccupation majeure du Gouvernement Camerounais et ceci dans le but d'améliorer la santé maternelle et infantile. But auquel l'ACMS à travers son programme de PF adhère pleinement. De ce fait, cette étude a pour objectif d'identifier les facteurs qui influencent significativement l'utilisation de la contraception moderne par les femmes en union vivant dans la ville de Yaoundé.

    Pour atteindre nos objectifs nous avons utilisé les données de l'enquête sur les connaissances, attitudes et pratiques (CAP) relatives au planning familial dans la ville de Yaoundé, réalisée en décembre 2008 et janvier 2009 par l'ACMS. Après avoir examiné les niveaux et les tendances de l'utilisation de la contraception moderne chez les femmes en union sexuellement actives et fécondes de la ville de Yaoundé, nous avons effectué une analyse économétrique basée sur le modèle de régression logistique. Nous avons ensuite comparé les scores moyens des déterminants significatifs chez les utilisatrices et les non utilisatrices grâce au test de Student. Il ressort de nos analyses que :

    · Un peu plus de la moitié des femmes en union de la ville de Yaoundé (55,20 %) utilise la contraception moderne. L'arrondissement de Yaoundé I enregistre le taux d'utilisation le plus faible (43,0 %). Par ailleurs, on note un recours timide aux pilules (10,2 %) et aux injectables (6,2 %). Les croyances des femmes en union par rapport aux effets des contraceptifs modernes sont relativement mauvaises et fausses (score moyen 2,11 sur 4).

    · Les femmes chrétiennes ont 2 fois plus de chance de recourir à la contraception moderne que les femmes musulmanes. Les femmes qui perçoivent les dangers de l'avortement ont 2,5 fois plus de chance de recourir à la contraception moderne que les autres. La probabilité d'utiliser la contraception moderne croit avec les bonnes croyances relatives aux effets des contraceptifs modernes, le dialogue avec les amis et le conjoint sur le sujet, et le contrôle de la santé reproductive. Par ailleurs, les utilisatrices ont eu pour chaque déterminant significatif un score moyen plus élevé que les non utilisatrices.

    Compte tenu de ces résultats, il est donc nécessaire que des stratégies marketing soient mises sur pied afin de mieux sensibiliser les femmes et leur entourage sur la planification familiale. Il faudrait notamment améliorer les croyances des femmes quant aux effets de la contraception moderne, les sensibiliser sur les conséquences des avortements et encourager l'entourage de la femme (amis, famille, conjoint) à discuter de la PF avec celle-ci.

    ABSTRACT

    The universal access to Family Planning is a major preoccupation of the Cameroonian government and this aims at improving the maternal and infant health. This is an aim fully supported by the ACMS through its program of Family Planning. So, the goal of this study is to identify the factors that significantly influence married women living in the town of Yaoundé to use modern contraception.

    In other to achieve our objective, we used data of the enquiry on the knowledge, attitudes and practices pertaining to family planning in the town of Yaoundé. This investigation was carried out in December 2008 and January 2009 by the ACMS. After the examination of levels and tendencies of the use of the modern contraception by married women sexually active and fertile in the town of Yaoundé, we carried out an econometric analysis based on the model of logistical regression. We then compared the average scores of the significant determinants among the users and non users with the aid of the Student test. The outcome of these analyses is:

    · A little more than the half of married women living in Yaoundé (55.20%) uses modern contraception. The Yaoundé I sub division records the lowest rate of use (43.0%). Moreover, we noticed an apprehensive appeal to pills (10.2%) and injections (6.2%). Married women's belief as far as modern contraceptives are concerned is relatively poor and false (average score 2.11 on 4).

    · Christian women have twice more opportunities than Muslim women to use modern contraception. Women who perceive the dangers of abortion have 2.5 times more opportunities to appeal to modern contraception. The probability of using modern contraception is increasing with the belief in the effects of modern contraception, dialogue with peer groups and spouses on the topic and the control of reproductive health. Moreover, users have for each significant determinant one average score higher than the one of non users.

    Taking into account these results, it is then necessary to set up the marketing strategies in order to well sensitize women and their neighborhood on family planning. We particularly need to improve the belief of women as far as the effects of modern contraception are concerned, to sensitize them on the consequences of abortion and encourage the woman's neighborhood (friends, family, spouse, and partner) to discuss about family planning with her.

    PRÉSENTATION DE LA STRUCTURE D'ACCUEIL

    L'Association Camerounaise pour le Marketing Social (ACMS) est une association de droit Camerounais agréée par le ministère de la santé publique. Elle a été créée en 1996 suite à une convention de collaboration entre le Gouvernement camerounais et l'ONG Américaine Population Services International (PSI) à but non lucratif. C'est une structure qui oeuvre dans le domaine de la santé. Elle est dirigée par un Directeur Exécutif assisté de 4 chefs de divisions. L'ACMS a pour mission de concourir avec les autres intervenants du secteur santé et développement, à la conception et la mise en oeuvre des stratégies permettant d'améliorer le bien être social des populations vulnérables camerounaises. Elle facilite notamment l'accès de la population à l'information, aux services et aux produits de qualité dans le domaine de la santé.

    L'ACMS intervient dans cinq (05) domaines à savoir : la Promotion de la Planification Familiale, la prévention du VIH/SIDA, la prévention du Paludisme, la Lutte contre les Maladies Diarrhéiques et Hydriques et la Franchise sociale. L'ACMS travaille aussi à travers un réseau de Clinique, le réseau « PROFAM » pour la promotion du planning familial.

    L'ACMS comprend quatre divisions (Santé Familiale, VIH/SIDA, Finance, Opération de Terrain) et une unité de recherche. C'est dans cette unité que nous avons effectué notre stage. Elle est dirigée par une coordonnatrice assistée de 2 consultants. Elle a pour missions :

    v' la conception des outils adaptés à chaque niveau de collecte d'information ;

    v' l'apport d'un appui technique aux différentes divisions en matière de suivi et évaluation de leurs activités ;

    v' d'assurer la coordination de la collecte, le traitement, l'analyse et la diffusion des résultats des études menées par l'ACMS.

    Notre quotidien à l'unité de recherche a été meublé par plusieurs activités. Ainsi, nous avons notamment participé à l'organisation et la supervision de l'enquête de base pour le suivi et l'évaluation de l'utilisation des préservatifs féminins par les personnes âgées de 18-49 ans dans les dix régions du Cameroun (Enquête TRaC et MAP). Au niveau de cette enquête, nous avons contribué à la formation des enquêteurs, à la supervision de la collecte des données et de la saisie tant pour l'enquête pilote, que pour l'enquête finale. Parallèlement à cela nous avons dans le cadre du projet pour l'accès à la planification familiale, analysé les déterminants de la pratique contraceptive moderne chez les femmes en union de la ville de Yaoundé. C'est cette dernière activité qui fait l'objet du présent mémoire.

    INTRODUCTION GÉNÉRALE

    Contexte et justification

    La population mondiale a connu une évolution remarquable se situant à 0,978 milliards d'habitants en 1800, puis à 1,65 milliards en 1900 (United Nations, 2004). Elle est passée à 2,978 milliards en 1999. En 2008, elle est estimée à 6,7 milliards2. Cette croissance est favorisée par une mortalité en baisse couplée d'une forte natalité.

    Le continent africain a une part importante dans l'accroissement démographique mondial actuel. En effet, en 1800, sa population représentait environ 10,9 % de la population mondiale ; cette part est passée à 8,1 % en 1900 et à 12,8 en 19993. En 2008, elle était de 14,4 %2. De plus, c'est le continent où l'indice synthétique de fécondité (ISF)4 reste le plus élevé.

    Le Cameroun comme la majorité des pays africains n'est pas épargné par ce phénomène. Sa croissance démographique reste élevée. En effet, en 1960, sa population était de 5,4 millions5, elle est passée à 10,5 millions en 19876. En 2010, elle a été évaluée à près de 19,4 millions6. Par ailleurs, le taux moyen de croissance est de 2,8 %6 par an.

    Cette population galopante crée d'énormes défis à l'Afrique en général qui demeure l'un des continents les plus pauvres de la planète et au Cameroun en particulier. En effet, la non maîtrise de la procréation crée des problèmes liés à la santé de la mère et de l'enfant. Par ailleurs, les grossesses non désirées, trop rapprochées ou trop tardives qui entraînent parfois des avortements provoqués, sont des causes de mortalité maternelle et infantile. Au Cameroun, on a ainsi un taux de mortalité maternelle encore très élevé, de l'ordre de 669 décès pour 100 000 naissances vivantes pour la période 1998-2004 (EDSIII, 2004) et les avortements représentent 20 à 40 % des causes de cette mortalité maternelle (EVINA, 2005). La mortalité infantile quant à elle s'élève à 74 décès d'enfants de moins d'un an pour 1000 naissances vivantes (EDSIII, 2004).

    C'est ainsi que la question du ralentissement de la croissance démographique, se pose avec acuité en terme de maîtrise de la fécondité et de planification familiale. En ce sens,

    2 Population Référence Bureau (2008)

    3 United Nations Population Division (2004)

    4 Environ 5 enfants par femmes (Population Référence Bureau, 2008)

    5 Université de Sherbrooke (2010),

    6 Recensements de la population de 1987 et de 2005 au Cameroun

    l'utilisation de la contraception moderne intervient comme moyen de prévention des grossesses non désirées, précoces ou tardives et d'espacement ou de limitation des naissances. D'après l'USAID (2009), l'accès à la Planification Familiale pourra contribuer à la réduction de la mortalité infantile (OMD 4) et à l'amélioration de la santé maternelle (OMD 6).

    Ces constats sont des préoccupations du Gouvernement Camerounais qui a adopté une politique volontariste de maîtrise de la procréation depuis le début des années 807. Par la suite, le Cameroun a précisé son orientation en matière de planification familiale, dans le sens de l'espacement des naissances en vue de préserver la santé de la mère et de l'enfant et de lutter contre la stérilité (MINEPAT, 2009).

    Dès lors, de nombreuses mesures ont été prises pour promouvoir le planning familial et vulgariser l'utilisation des méthodes de contraception modernes, avec notamment la levée de l'interdiction de la vente et la publicité des contraceptifs, la création en 1989 du Programme de Marketing Social au Cameroun8et l'adoption d'une Politique Nationale de Population (PNP) en 1997, dont la santé de la reproduction constitue l'un des domaines prioritaires.

    Malgré tous ces efforts, la baisse de la fécondité au Cameroun reste mitigée car la population reste encore pro-nataliste. L'Indice Synthétique de Fécondité (ISF) y demeure élevé. Il est passé de 6,4 en 1978 à 5,8 en 1991 pour se situer à 5,0 en 20049. De plus, à la fin de sa vie féconde, une femme âgée de 15-49 ans en union aura eu en moyenne 6,8 enfants (EDS, 2004).

    Par ailleurs, il est à noter que ce niveau de fécondité encore élevé est dû à l'exposition des femmes au risque de grossesse. Ce risque étant lié à plusieurs déterminants dont la nuptialité, l'activité sexuelle, l'aménorrhée (EDSC III, 2004)10. En outre, l'union11 constituant le cadre privilégié de l'activité sexuelle et de la procréation au Cameroun (EDSIII, 2004), il est l'un des faits les plus importants sanctionnant le début de l'exposition au risque de grossesse. Ainsi, les femmes en union, sexuellement actives non enceintes, non stériles et non ménopausées sont les plus exposées au risque de grossesse12. C'est donc sur les femmes exposées au risque de grossesse qu'il faudrait agir prioritairement pour pouvoir inverser le niveau de la fécondité13.

    Il apparaît donc opportun de mettre un accent particulier sur la promotion du planning familial et la vulgarisation des méthodes contraceptives modernes chez les femmes en union puisque le taux d'utilisation de la contraception moderne y demeure faible. En effet, il était

    7 Patrick GUBRY, 1988

    8 PMSC, devenue de nos jours Association Camerounaise pour le Marketing Social (ACMS)

    9 Sources respectives : L'ENF (1978), L'EDSC-I (1991), ET L'EDSC-III (2004)

    10 Les autres facteurs sont l'abstinence, la non-susceptibilité post-partum, la contraception

    11 Dans le cadre de l'EDSC-III, le terme union s'applique à toute personne s'étant déclaré mariée ou vivant maritalement avec un/une partenaire.

    12 Elles constitueront le groupe cible de notre étude.

    13 (RAIMI FASSASSI, 2007, LASBEUR, 2007, PSI, 2009).

    respectivement de 13 % (EDSIII, 2004) et de 12 % (MICS, 2006) en 2004 et 2006 chez les femmes en union de 15-49 ans non enceintes au Cameroun. De plus, au Cameroun, une femme en union sur deux (52 %) peut être considérée comme candidate potentielle à la planification familiale (EDSC III, 2004).

    Dans le cas des deux grandes métropoles du pays que sont les villes Yaoundé et Douala, la prévalence des méthodes contraceptives modernes, en 2004 étaient de 25,5% chez les femmes en union. En 2006, à Yaoundé, elle était de 27,3 % (MICS, 2006). Ces taux élevés justifient le choix de la ville de Yaoundé par l'ACMS pour la mise en oeuvre du projet Planning Familial.

    Problématique

    Au Cameroun en général (EDSIII, 2004) et dans la ville de Yaoundé en particulier (ACMS, 2009), les femmes en union sont les plus enclines à la non utilisation d'une méthode contraceptive moderne. Par ailleurs, près de la moitié (44,6%) des femmes en union sexuellement actives non enceintes, non stériles et non ménopausées n'utilisent pas de méthodes contraceptives à Yaoundé. Il en découle la nécessité de promouvoir des actions marketing ciblant prioritairement les femmes en union.

    Par ailleurs, le constat global qui se dégage de la littérature est que la plupart des études en marketing social en Afrique en général et dans la ville de Yaoundé en particulier, concernant l'utilisation des contraceptifs sont orientées vers les femmes en général. Par conséquent les mêmes stratégies sont élaborées pour les femmes en union et celles non en union14. Ceci contribuerait sûrement à une orientation pas très rigoureuse des méthodes de contraception modernes d'où leur faible prévalence parmi ces femmes.

    En outre, d'après les études15, le comportement des femmes en union en matière de procréation et de maîtrise de la fécondité est différent de celui des femmes qui ne sont pas en union. Par conséquent il importe donc d'identifier distinctement les facteurs influençant significativement l'utilisation de la contraception moderne en mettant un accent particulier sur les femmes en union sexuellement actives, non enceintes, non stériles et non ménopausées qui sont les plus exposées aux risques de grossesse. Mieux encore il faudrait cerner les facteurs d'opportunité, de capacité et de motivation influençant l'utilisation desdites méthodes, de même que les facteurs sociodémographiques; socioéconomiques et socioculturels afin de circonscrire un plan marketing adéquat pouvant inciter l'utilisation des produits de planification familiale distribués par l'ACMS et le changement de comportement en faveur du planning familial chez

    14 Les femmes non en union sont les femmes célibataires, divorcées /séparées ou veuves

    15 EDSI (1994), EDSII(1998), EDSIII(2004), (RAIMI FASSASSI, 2006)

    ces femmes.

    Ainsi, on est amené à se poser la question de savoir, quels sont les facteurs significatifs qui influencent l'utilisation des contraceptifs modernes par les femmes en union de la ville de Yaoundé ? De manière spécifique :

    · Quels sont les facteurs OCM16, socioculturels, sociodémographiques, socioéconomiques qui influencent significativement l'utilisation des contraceptifs modernes par les femmes en union de la ville de Yaoundé ?

    · Quels sont les niveaux des facteurs OCM chez les utilisatrices et les non utilisatrices de la contraception moderne ?

    · Quel est le profil des femmes en union utilisatrices et non utilisatrices des produits de contraception modernes dans la ville de Yaoundé ?

    Pour répondre à ces questions nous nous fixons plusieurs objectifs.

    Objectifs

    L'objectif général de cette étude est d'identifier les facteurs qui influencent significativement l'utilisation des contraceptifs modernes par les femmes en union, âgées de 15 à 49 ans dans la ville de Yaoundé.

    De manière spécifique, il s'agira de :

    · dégager le profil des femmes utilisatrices et non-utilisatrices des contraceptifs modernes ;

    · identifier les facteurs liés à l'Opportunité, à la Capacité et à la Motivation (OCM) qui influencent significativement l'utilisation des contraceptifs modernes par les femmes vivant en union, âgées de 15 à 49 ans dans la ville de Yaoundé;

    · identifier les facteurs liés aux caractéristiques sociodémographiques, socioculturelles, socioéconomiques qui influencent significativement l'utilisation des contraceptifs modernes par les femmes vivant en union, âgées de 15 à 49 ans dans la ville de Yaoundé;

    · comparer les niveaux (moyennes) des déterminants d'opportunité, de capacité et de
    motivation significatifs entre les utilisatrices et les non utilisatrices de la contraception ;

    · fournir des recommandations pour la prise de décision en matière de marketing social des produits de planification familiale.

    16 Opportunité, Capacité et Motivation

    Résultats attendus

    Il s'agira de construire un tableau de bord pouvant permettre d'élaborer des plans marketing. Pour ce faire, il faudra :

    · Construire un tableau de suivi du niveau d'utilisation des méthodes contraceptives modernes et des déterminants OCM de l'utilisation des contraceptifs modernes par les femmes vivant en union, âgées de 15 à 49 ans dans la ville de Yaoundé.

    · Construire un tableau de segmentation regroupant les déterminants de l'utilisation des méthodes contraceptives modernes par les femmes vivant en union, âgées de 15 à 49 ans dans la ville de Yaoundé.

    Hypothèses de recherche17

    Hypothèse générale :

    Ho : L'utilisation de la contraception moderne par les femmes en union de Yaoundé est influencée par des facteurs OCM, socioculturels, sociodémographiques et socioéconomiques.

    Cette hypothèse peut être subdivisée en quatre hypothèses spécifiques. Hypothèses spécifiques :

    H1. La religion et le niveau d'instruction influencent significativement la pratique contraceptive moderne par les femmes en union.

    H2. Les discussions avec le conjoint relatives à la planification des naissances et son attitude favorable sont des facteurs ayant des effets significatifs sur l'utilisation de la contraception moderne par les femmes en union.

    H3. Les femmes en union qui perçoivent le risque issu des avortements ont plus de chance de recourir à la contraception moderne que celles qui ne le perçoivent pas.

    H4. La chance de recourir à la contraception moderne par la femme en union croit significativement avec la disponibilité des produits de contraception, le soutien social et les bonnes croyances relatives aux effets des contraceptifs modernes.

    Intérêt de la recherche

    Ce travail revêt un intérêt qui pourrait s'exprimer en trois dimensions : scientifique, professionnelle et opérationnelle.

    Sur le plan scientifique, il contribue à l'élargissement des réponses à la complexité des

    17 Ces hypothèses s'inspirent de la revue de la littérature présentée au Chapitre II

    déterminants socioculturels, sociodémographiques, socioéconomiques et OCM du phénomène de la planification familiale en général, et plus spécifiquement chez les femmes qui vivent en union.

    La dimension professionnelle de ce travail est perçue dans l'imprégnation de l'Ingénieur d'Application de la Statistique (IAS) aux réalités du monde professionnel, dans la conciliation des méthodes apprises à l'école et des techniques nouvelles d'analyse des déterminants de comportement spécifiques au marketing social.

    Enfin, dans le domaine opérationnel, ce travail est un outil d'aide à la prise de décision visant à fournir des informations stratégiques en matière de marketing social des produits de planification familiale. Il aboutira à la production des tableaux de bords qui sont des outils indispensables dans l'élaboration des plans marketing des produits de l'ACMS.

    Plan de la recherche

    Le travail sera divisé en 2 parties, une partie théorique et une partie empirique. Chacune constituée de deux chapitres.

    · Ainsi, dans le premier chapitre de la première partie nous définirons tout d'abord les concepts clés de l'étude, ensuite nous présenterons la politique de la population au Cameroun, celle de la santé de la reproduction et un accent sera mis sur les services de planification familiale ;

    Le deuxième chapitre sera consacré à la revue des aspects théoriques, généraux de la pratique contraceptive moderne et au choix des variables de l'étude.

    · Le premier chapitre de la deuxième partie sera consacré à la présentation de la source des données, aux analyses univariées, bivariées et multivariées (Analyse en Composantes Multiples), à la construction et à l'analyse des scores (pour les facteurs OCM). Dans le dernier chapitre nous identifierons les déterminants de l'utilisation de la contraception moderne chez les femmes en union à l'aide d'un modèle logistique; ensuite nous allons comparer les niveaux des déterminants chez les utilisatrices et les non utilisatrices de la contraception moderne grâce au test de Student.

    PREMIÈRE PARTIE : FONDEMENTS DE LA
    PRATIQUE CONTRACEPTIVE MODERNE

    CHAPITRE I : ASPECTS CONCEPTUELS ET CADRE
    INSTITUTIONNEL

    Dans ce chapitre, il sera question d'examiner les concepts liés à notre étude. Nous examinerons tout d'abord les éléments ayant trait à la pratique contraceptive moderne, puis le cadre conceptuel de la recherche des déterminants de comportements en marketing social et enfin, nous présenterons le cadre institutionnel de la planification familiale au Cameroun.

    I.1 Définitions des concepts I.1.1 Concepts généraux

    Marketing: D'après Kotler (2003), le marketing est l'ensemble des techniques et études d'application qui ont pour but de prévoir, constater, susciter, renouveler ou stimuler les besoins des consommateurs et adapter de manière continue l'appareil productif et commercial aux besoins ainsi déterminés.

    Marketing social : Le marketing social est l'application des techniques et des outils du marketing commercial à des milieux relevant de problématiques sociales. Il correspond ainsi à un processus de planification qui part d'un diagnostic (étude qualitative ou quantitative). Ceci débouche sur l'élaboration d'une stratégie (positionnement, segmentation, ciblage etc.). Ensuite, on procède à une évaluation des actions engagées. Pour Kotler (2003), le marketing social est la conception, la mise en oeuvre et le contrôle de programmes conçus pour promouvoir une idée ou une pratique sociale auprès d'un groupe cible.

    Segmentation : Division de la population cible en petits groupes ayant des habitudes, des besoins et des caractéristiques semblables. D'après le cadre de recherche en marketing social de l'ONG Population Services International (PSI)18, la segmentation permet de diviser les groupes cibles en deux groupes homogènes, ceux qui adoptent le comportement (par exemple utilisent la contraception moderne) et ceux qui ne l'adoptent pas. Par exemple, pour la population des femmes en union, on a : celles qui utilisent la contraception moderne et celles qui ne l'utilisent pas.

    Bulle : C'est un ensemble d'items (ou de questions) qui traduisent la même notion. Opportunité: facteurs institutionnels ou structurels qui influencent les chances d'un individu de

    18 ACMS(2010)

    réaliser un comportement promu (par exemple l'utilisation de la contraception moderne)19.

    Capacité : aptitudes et compétences nécessaires à un individu pour réaliser un comportement promu (ACMS, 2010).

    Motivation : Stimulation/Désir à accomplir un comportement promu (ACMS, 2010).

    Population à risque : Population exposée à un risque donné. C'est l'exemple des femmes en union sexuellement actives, non enceintes, non stériles, non ménopausées qui sont exposées à un risque de grossesse.

    Femmes exposées à un risque de grossesse : D'après PSI, il s'agit des femmes sexuellement actives, non enceintes, non stériles, non ménopausées. RAIMI FASSASSI (2007) quant à lui pense que les femmes exposées à un risque de grossesse sont celles sexuellement actives, non enceintes et non ménopausées. LASBEUR (2007) pense de même et affirme notamment que cette population est celle réellement concernée par l'utilisation d'une méthode contraceptive moderne. Par ailleurs, d'après l'enquête EDSIII (2004), l'union constitue un facteur d'exposition à la grossesse chez les femmes au Cameroun.

    Dans cette étude, nous allons travailler sur les femmes en union sexuellement actives, non enceintes, non stériles et non ménopausées.

    Femmes en union : D'après l'enquête EDSIII (2004), les femmes en union sont celles qui se sont déclarées mariées ou vivant maritalement avec un partenaire. Entrent donc dans cette catégorie, aussi bien les mariages civils, religieux et coutumiers, que les unions libres.

    Planification familiale : Ensemble des moyens et méthodes qui permettent de conformer à la volonté des parents le nombre et l'espacement des naissances dans une famille20.

    I.1.2 Définitions de la contraception et des différents types de contraceptifs modernes

    La contraception est l'ensemble des procédés par lesquels un rapport sexuel est rendu non fécondant, et ceci de façon temporaire et réversible29. Par ailleurs, KOKOU (2007) définit la contraception comme étant l'ensemble des moyens mis en oeuvre par le couple ou l'individu pour contrôler la venue au monde de leur enfant.

    D'après l'enquête EDSIII (2004), on peut distinguer trois groupes de méthodes de contraception à savoir les méthodes modernes, les méthodes traditionnelles et les méthodes dites « populaires ».

    19 ACMS (2010)

    20 N KWA (1997)

    Les méthodes modernes comprennent les injectables, la pilule, la pilule du lendemain, le stérilet ou DIU (Dispositif Intra Utérin), les implants, le condom masculin, le condom féminin, le diaphragme, les méthodes vaginales (spermicides, mousses et gelées) et la stérilisation féminine et masculine.21 La contraception moderne se réfère à l'utilisation des méthodes modernes suscitées.

    · Les injectables : c'est un contraceptif hormonal injectable sûr et efficace pour la prévention des grossesses non désirées. Ils entraînent une action contraceptive qui peut durer 3 mois.

    · La pilule : il s'agit d'un contraceptif hormonal oral pour l'espacement des naissances et la prévention des grossesses non désirées. Elle empêche la maturation ou la libération de l'ovule.

    · La pilule du lendemain : c'est une pilule à prendre immédiatement après un rapport sexuel non protégé afin de prévenir une éventuelle grossesse.

    · Le stérilet ou DIU (Dispositif Intra Utérin) : c'est un dispositif flexible souvent en forme de T. Il entraine des modifications utérines qui empêchent la nidation de l'oeuf.

    · Les préservatifs masculin et féminin : le préservatif est un étui fin en caoutchouc ou siliconé. Il empêche la pénétration des spermatozoïdes dans les voies génitales de la femme. Le préservatif féminin est inséré dans le vagin de la femme tandis que le condom masculin est appliqué sur le pénis de l'homme.

    · Le diaphragme : c'est un obturateur en latex très souple que l'on fixe dans le vagin avant le rapport sexuel. Il empêche la rencontre de l'ovule et du spermatozoïde.

    · Les implants (Norplant) : Ce sont des capsules qui sont placées juste sous la peau dans le bras de la femme. ils rendent la femme inféconde.

    · Les méthodes vaginales (spermicides, mousses et gelées) : c'est un mode de contraception à base de substances chimiques qui entraîne la mort des spermatozoïdes. Ils sont introduits au fond du vagin avant le rapport sexuel.

    · La stérilisation masculine : elle consiste en la ligature des canaux déférents grâce à une opération chirurgicale. Elle est pratiquée chez l'homme.

    · La stérilisation féminine : elle se fait par la ligature des trompes par voie abdominale ou vaginale. Elle empêche la migration de l'ovule libérée.

    Les méthodes traditionnelles, il s'agit de la Méthode de l'Allaitement Maternel et de l'Aménorrhée (MAMA), du retrait et de la continence périodique;

    21 Les définitions qui suivent s'inspirent de NKWA (1997)

    · la méthode MAMA : elle consiste à utiliser l'allaitement maternel comme méthode de planification familiale. En fait l'allaitement, grâce à la succion entraîne la stimulation et la sécrétion de l'ocytocine qui permet l'involution utérine.

    · Le retrait : il s'agit pour l'homme de se retirer du vagin de la femme juste avant l'éjaculation.

    · La continence périodique : elle consiste à éviter tout rapport sexuel pendant les périodes proches de l'ovulation chez la femme. Elle nécessite une bonne maîtrise du cycle menstruel par la femme.

    Nous avons enfin les méthodes dites « populaires », comme les herbes et les tisanes.

    I.2 Cadre conceptuel et méthodologie de recherche des déterminants de la pratique contraceptive moderne22

    Dans le cadre de la recherche des déterminants de comportement, PSI a élaboré un cadre conceptuel et une méthodologie de recherche. Ceux-ci sont actuellement utilisés par l'unité de recherche de l'ACMS. Ce cadre conceptuel est divisé en deux branches, notamment le cadre conceptuel de performance pour le marketing social et le cadre conceptuel du changement de comportement. La méthodologie de recherche proprement dite repose sur ces deux cadres conceptuels.

    I.2.1 Cadre conceptuel de « Perform23» pour le Marketing Social

    Le Cadre conceptuel de « Perform » pour le marketing social, décrit le processus de la recherche en marketing social. Il identifie les concepts clés pour l'élaboration et l'évaluation des interventions de marketing social. Ce cadre présente quatre niveaux (Graphique A1 Annexe A):

    Le premier niveau concerne le but visé par le marketing social. Celui-ci est spécifique à chaque intervention pour la promotion de la santé, notamment l'amélioration de l'état de santé de la population et les interventions visant l'amélioration des conditions de vie de la population. Le but convoité intègre le changement de comportement de la population. Dans le cadre de notre étude, le but visé est l'amélioration de la santé de la mère et de l'enfant grâce à une planification des naissances via l'utilisation des méthodes contraceptives modernes. Ceci pourrait dans une certaine mesure améliorer leur qualité de vie, car la maîtrise de la fécondité leur permettra de planifier les naissances conformément à leur ressource.

    Le second niveau montre les objectifs du marketing social fixés comme étant la

    22 Les explications qui suivent s'inspirent de la présentation faites dans le protocole de l'enquête sur l'utilisation des préservatifs féminin au Cameroun réalisée par l'ACMS en 2010

    23 Il s'agit d'un terme spécifique à PSI dans le cadre du marketing social, qui veut dire performance

    promotion de l'utilisation d'un produit ou service et la sensibilisation pour l'adoption d'un comportement réducteur de risque. L'amélioration de la santé passe par l'adoption de ce comportement en présence d'un risque donné. Ainsi dans notre étude, l'objectif du marketing social est la promotion de l'utilisation des produits de contraception moderne par les femmes en union exposées à un risque de grossesse.

    Le troisième niveau traite des déterminants du comportement, résumés en termes d'opportunité, capacité et motivation24 (OCM). Ces derniers sont complétés par les caractéristiques de la population cible.

    Le quatrième niveau présente les interventions du marketing social en l'occurrence les 4P25. De ce fait, l'identification des déterminants de l'utilisation des méthodes contraceptives et la construction du tableau de bord (segmentation et suivi) permet l'élaboration des stratégies de marketing social relatives aux 4P, c'est-à-dire aux produits de contraception moderne, à leur prix, à leur positionnement, et aux activités de promotion.

    Le tableau de bord utilisé pour l'élaboration des stratégies marketing est composé d'un tableau de segmentation, d'un tableau de suivi et d'un tableau d'évaluation.

    La segmentation détermine les facteurs OCM et les caractéristiques de la population qui sont significativement associés aux comportements qui améliorent positivement l'état de santé et la qualité de la vie de la population à risque. Il convient de préciser que dans notre cas, le comportement est représenté par l'utilisation de la contraception moderne et « le risque » c'est l'exposition à la grossesse. La population est segmentée en utilisant le risque et la mesure du comportement. Ceci permet la comparaison de ceux qui ont adopté le comportement (utilisation de la contraception moderne) à ceux qui ne le font pas (non utilisation de la contraception moderne), dans un contexte d'existence de risque (exposition à la grossesse). L'identification des différences dans les facteurs d'opportunité, de capacité et de motivation entre les utilisatrices et les non utilisatrices de la contraception moderne selon les caractéristiques de la population, fournit des informations pour la prise de décisions stratégiques dans le domaine du marketing.

    Pour ce qui est du suivi, il s'agit d'analyser les niveaux et les tendances des déterminants de comportement en termes d'opportunité, de capacité et de motivation grâce aux analyses descriptives. Ceci permet de suivre les effets de l'intervention du marketing social.

    Enfin, l'évaluation de la performance du marketing social se fait en terme d'efficacité et

    24 Voir la partie sur la définition des concepts

    25 Produit, Prix, Place, Promotion

    d'efficience du programme. Il s'agit aussi d'évaluer la couverture et l'accès aux activités de marketing social. Ceci ne sera pas fait dans le cadre de cette étude car il ne s'agit pas d'une étude d'évaluation de la performance du marketing social dans la promotion des contraceptifs modernes. Nous ferons une analyse de suivi et de segmentation. Il faut préciser que l'évaluation se fera à la fin du programme de planning familial, or celui-ci est encore en cours de réalisation.

    I.2.2 Cadre conceptuel du changement de comportement

    Le cadre conceptuel de changement de comportement de PSI est utilisé pour la prise de décision en ce qui concerne les plans marketing et l'élaboration des protocoles de recherche. Il est situé au troisième niveau du cadre « Perform » et est constitué des déterminants OCM connus sous le nom de « bulles ».

    Pour ce qui est des facteurs d'opportunité, les bulles utilisées sont la disponibilité, l'attrait de la marque, la qualité des soins et les normes sociales26.

    · La disponibilité : il s'agit de la perception relative à la fréquence et à l'accessibilité de la contraception moderne dans un environnement ou dans un espace défini. Elle permet d'évaluer les perceptions des femmes sur les difficultés d'accès aux contraceptifs modernes et comprendre leur préférence par rapport au lieu d'approvisionnement.

    · L'attrait de la marque : c'est la mesure dans laquelle la population cible s'identifie à la marque. elle permet de comprendre les perceptions des femmes par rapport aux marques des contraceptifs modernes en termes de perceptions positives ou négatives et les raisons de cette appréciation.

    · La qualité des services : elle permet d'évaluer dans quelle mesure les femmes apprécient les services offerts dans les points de vente de contraceptifs modernes.

    · Les normes sociales : Elles réfèrent aux comportements acceptés comme pratique usuelle au sein d'une communauté. Elles déterminent les perceptions des répondants sur les comportements standards qui existent dans la communauté et qu'ils pourraient suivre.

    Quant aux facteurs de capacité, les bulles choisies sont la connaissance, l'efficacité personnelle et le soutien social.

    · La connaissance : il s'agit de la connaissance des méthodes contraceptives modernes. Elle permet d'évaluer le niveau de connaissance des femmes sur les contraceptifs modernes.

    26 Les explications qui suivent s'inspirent des définitions en Annexe du protocole de l'enquête sur l'utilisation des préservatifs féminin au Cameroun réalisée par l'ACMS en Mars 2010

    · L'efficacité personnelle : c'est la perception de la capacité d'un individu à réaliser efficacement un comportement promu. Elle permet de comprendre les croyances des femmes par rapport à leur capacité d'utiliser les contraceptifs modernes correctement et d'en parler.

    · Le soutien social : il est utilisé pour évaluer le soutien communicationnel et psychologique que les femmes reçoivent des autres ou donnent aux autres à propos de l'utilisation des contraceptifs modernes.

    En ce qui concerne les facteurs de motivation, les bulles choisies sont l'attitude, les croyances, les résultats attendus, le point de contrôle, la sévérité, les normes subjectives et la volonté de payer.

    · L'attitude : elle sert à cerner comment les répondants évaluent l'utilisation des contraceptifs modernes.

    · Les croyances : elles sont utilisées pour évaluer les perceptions des répondants concernant les contraceptifs modernes, il s'agit de comprendre les mauvaises conceptions sur les contraceptifs modernes qui prévalent au sein de la population cible.

    · Les résultats attendus : elle permet d'évaluer dans quelle mesure les femmes croient que les contraceptifs modernes sont efficaces pour apporter le résultat qu'elles attendaient de leur utilisation ;

    · Le point de contrôle : elle sert à évaluer le contrôle de la santé reproductive de la femme en rapport avec l'utilisation de la contraception moderne.

    · Les normes subjectives : elle permet de cerner les perceptions des femmes par rapport aux pressions des autres membres de leur groupe social par rapport à l'utilisation des contraceptifs modernes ;

    · La sévérité : cette bulle sert à évaluer les perceptions des femmes par rapport à la gravité et les conséquences des grossesses non désirées;

    · volonté de payer : elle permet de déterminer le prix maximal que les femmes sont prêtes à débourser pour les contraceptifs modernes.

    I.2.3 Méthodologie de recherche sur le changement de comportement en marketing social selon PSI

    I.2.3.1 Méthode

    Selon PSI, dans la recherche des déterminants de comportement, deux types de variables sont utilisées :

    · les caractéristiques de la population : ici les variables généralement utilisées correspondent aux facteurs socio démographiques ;

    · les facteurs OCM : ils sont construits à partir des questions à échelles. Les étapes de l'analyse peuvent être divisées en 4 :

    · construction des scores : elle concerne les variables OCM et sert à identifier des facteurs fiables dans chaque bulle. Pour chaque bulle, ces facteurs sont déterminés grâce aux analyses factorielles, le test de fiabilité utilisé est celui de Cronbach. Le score d'un facteur est égal à la moyenne des scores des items qui le constitue ;

    · suivi : il se fait à partir des analyses descriptives sur les niveaux de l'utilisation actuelle des méthodes contraceptives modernes et des facteurs OCM de l'utilisation des méthodes contraceptives modernes;

    · segmentation : elle se fait en deux étapes ; tout d'abord, on recherche les déterminants significatifs de l'utilisation de la contraception moderne, puis on compare les scores moyens des facteurs OCM dans les groupes des utilisatrices et les non utilisatrices.

    v' La recherche des déterminants : les facteurs OCM fiables déterminés grâce à la construction des scores sont utilisés avec les variables liées aux caractéristiques de la population comme variables indépendantes du modèle de régression logistique, la variable dépendante étant la variable de comportement (l'utilisation des méthodes contraceptives modernes). Ceci permet de déterminer les variables qui influencent significativement l'utilisation des méthodes contraceptives ;

    v' Comparaison des moyennes : on estime les moyennes des facteurs significatifs issus du modèle logistique. Pour cela on calcule les moyennes de chaque facteur avec la procédure ANOVA. Les moyennes calculées permettent de comparer les niveaux des déterminants OCM dans les groupes des utilisatrices de la contraception moderne et des non utilisatrices, afin d'identifier les facteurs qui créent des différences entre ces 2 groupes.

    Par ailleurs, la méthode exposée précédemment présente certes des avantages, mais peut être sujette à quelques critiques.

    1.2.3.2 Atouts de la méthode de recherche

    Cette méthode prend en compte des facteurs OCM, qui servent à mieux comprendre les

    comportements des femmes par rapport à la pratique contraceptive. Ces facteurs OCM évaluent entre autre la disponibilité, la qualité, l'attrait de la marque des contraceptifs modernes tels que perçus par les femmes, ce qui permet de mieux répondre à leur attentes.

    La segmentation permet d'identifier les facteurs qui influencent significativement l'utilisation de la contraception moderne. Elle sert aussi à comparer le niveau des facteurs OCM significatifs chez les utilisatrices et les non utilisatrices de contraceptifs modernes. Ainsi, l'intervention sur ces facteurs pourrait favoriser la conversion des non utilisatrices en utilisatrices. La segmentation est nécessaire, car les ressources étant limitées il importe de s'orienter vers un groupe cible spécifique qui a le plus besoin des produits de contraception modernes.

    1.2.3.3 Critiques de la méthode de recherche

    Les critiques relevées relativement à la méthode de recherche présentée précédemment se situent à plusieurs niveaux :

    · au niveau des caractéristiques de la population, seules les variables socio démographiques sont généralement prises en compte, pourtant dans la littérature d'autres facteurs notamment, les facteurs socioéconomiques, socioculturels influencent significativement l'utilisation de la contraception moderne. Ces facteurs peuvent aider à mieux comprendre les besoins de la population ;

    · les variables liées aux caractéristiques de la population ne font pas l'objet d'une analyse descriptive multivariée (ACM), pourtant une telle analyse permettrait déjà de dégager un profil des femmes utilisatrices et non utilisatrices de la contraception moderne, ce qui renforce la connaissance de la population cible ;

    · Au niveau des analyses bivariées le test du khi-deux est omis. Pourtant ce test permet d'identifier les dépendances entre la variable d'intérêt et les variables explicatives. Ainsi, seules les variables significativement corrélées avec la variable d'intérêt feront partie du modèle logistique. Ceci permet de faire un tri parmi les facteurs liés aux caractéristiques de la population27.

    · Au niveau de la construction des scores issus des facteurs OCM, certains tests sont omis. Il s'agit du test de KMO et celui de Bartlett qui permettent de vérifier si les données sont

    27 MANTEMPA (2007)

    factorisables avant de faire une analyse factorielle28.

    · Au niveau de la segmentation, aucun test n'est réalisé pour confirmer la différence des scores moyens dans les groupes des utilisatrices et des non utilisatrices. Par ailleurs, étant donné que la variable d'intérêt n'a que deux modalités autrement dit nous n'avons que deux moyennes à comparer, alors le test de Student est approprié pour comparer les scores moyens dans les deux sous groupes de femmes au lieu de recourir à l'ANOVA29. De plus, l'ANOVA est appropriée lorsque l'on veut étudier l'influence d'un facteur qualitatif sur une variable quantitative ; or il ne s'agit pas ici d'étudier une quelconque

    influence, mais juste une comparaison des moyennes dans les 2 groupes de femmes. D'oüla nécessité d'utiliser un test de Student pour cette comparaison30.

    · Enfin, les analyses en marketing social concernant la pratique contraceptive moderne ont bien souvent pour cible les femmes en général. Or d'après la littérature, la femme en union n'a pas le même comportement procréateur que celle qui ne l'est pas31. Il importe donc de mener des études plus ciblées. Par ailleurs, en marketing social, concernant l'utilisation de la contraception moderne, la priorité est donnée aux femmes les plus exposées au risque de grossesse, alors que la priorité doit être donnée aux études ayant pour cible les femmes en union, ensuite les femmes non en union pourraient constituer la deuxième cible pour une autre étude.

    Notre travail va donc s'appuyer sur la méthodologie de recherche et le cadre conceptuel de PSI tout en tenant compte de ces critiques et remarques.

    I.3 Cadre institutionnel I.3.1 Politiques de population

    La prise en considération de l'évolution galopante de la population constitue une priorité pour le Cameroun depuis le début de l'année 1980. En effet, cette remise en question des conséquences néfastes de la forte croissance démographique sur l'économie a conduit le gouvernement à adopter des mesures pouvant concourir à la maîtrise de la procréation et par conséquent contribuer au ralentissement de cette croissance démographique. Les mesures prises en matière de planification familiale sont notamment32 :

    28 DESMET (2010)

    29 L'analyse de la variance est appropriée lorsque l'on veut comparer au moins 3 moyennes (DARPY, 2001).

    30 DARPY (Op.cit.), RICCO (2010)

    31 EDS, 2004, RAIMI FASSASSI, 2007

    32 FAO, Stratégie nationale d'information, éducation, communication (IEC) du Cameroun

    · la création en 1985 d'une commission nationale de la population;

    · l'adoption en 1992 de la Déclaration de Politique Nationale de Population;

    · la formulation et la mise en oeuvre d'une stratégie d'éducation des populations à la parenté responsable;

    · la libéralisation de la promotion et de la publicité des produits contraceptifs;

    · l'ouverture des «Maisons de la femme» dans la plupart des chefs-lieux de département
    dans le but, entre autres, d'éduquer les femmes en matière de planification familiale ;

    · le renforcement et l'intégration des services de la Santé Maternelle et Infantile et de Planification Familiale (SMI/PF) dans les soins de santé primaires avec l'assistance du Fonds des Nations Unis pour les Activités de Population;

    · L'adoption d'une Politique Nationale de Population (PNP) en 1997 dont la santé de reproduction constitue l'un des domaines prioritaires;

    On peut de ce fait comprendre la volonté du Gouvernement de promouvoir la maîtrise de la fécondité, fondamentale pour la santé de la mère et de l'enfant.

    Par ailleurs, la commission nationale de la population a mis sur pied une politique nationale de la population. Le but visé est d'améliorer le niveau et la qualité de vie de la population dans le cadre d'un développement durable en conformité avec la dignité humaine et les droits fondamentaux de l'Homme, en assurant notamment l'adéquation entre la croissance démographique et les ressources disponibles et accessibles (MINEPAT, 2002).

    Cette politique a pour objectifs généraux de:

    · améliorer l'état de santé de la population en général, en fournissant des efforts particuliers dans le domaine de la santé de la reproduction pour améliorer l'état de santé des enfants et celui de leur mère;

    · promouvoir l'éducation de base pour tous et celle des filles en particulier ;

    · renforcer la lutte contre le chômage ;

    · promouvoir l'égalité et l'équité entre les sexes ;

    · renforcer l'autosuffisance et promouvoir la sécurité alimentaire ;

    · promouvoir l'occupation rationnelle de l'espace et la préservation de l'environnement;

    · améliorer les conditions nécessaires à l'épanouissement et à la sauvegarde de la famille et de l'individu ;

    · améliorer les conditions de mise en oeuvre et de suivi/évaluation des programmes de population.

    I.3.2 Politiques de santé de la reproduction

    Le document de référence au Cameroun en matière de Santé de la Reproduction est le document de la stratégie sectorielle de santé 2001-201033. Ce document met un accent particulier sur la protection de la santé de la mère et de l'enfant. La planification familiale est le deuxième domaine prioritaire en matière de santé de la reproduction au Cameroun.

    L'objectif général de la santé de la reproduction au Cameroun est d'assurer la prise en charge efficace des problèmes de santé de la mère, de l'adolescent et de la personne âgée. Les objectifs spécifiques liés à la planification familiale étant de :

    · réduire la mortalité maternelle de 50% d'ici 2010 ;

    · augmenter la prévalence contraceptive (méthodes modernes) de 12 à au moins 25% en milieu urbain et d'au moins 15 % en milieu rural d'ici 2005 ;

    · Réduire la mortalité infantile de 77 à 50/10000 d'ici 2010 Pour atteindre ces objectifs, plusieurs stratégies sont mises en oeuvre, il s'agit notamment du:

    · développement d'un paquet minimum d'activités sous forme de soins curatifs, préventifs et promotionnels par niveau de la pyramide sanitaire ;

    · promotion de la mise en oeuvre de la politique des médicaments essentiels y compris les contraceptifs ;

    · promotion de l'approche de la santé de reproduction adaptée aux besoins des adolescents/jeunes ;

    · IEC pour le changement de comportements adaptés à chaque groupe cible ;

    · formation de base et continue de différents types de prestataires de services et de soins de santé ;

    33 Ministère de la Santé (2001)

    · renforcement de la recherche opérationnelle en matière de santé de la reproduction ;

    · mobilisation de ressources nécessaires à la mise en oeuvre du programme de la santé de la reproduction ;

    · renforcement du système d'informations sanitaires pour la gestion du programme de gestion

    · suivi et évaluation des activités de la santé de la reproduction.

    Il convient de préciser que les objectifs de la stratégie sectorielle de santé ont été actualisés notamment pour l'échéance 2015, en relation avec les OMD et ce, dans le document de stratégie pour la croissance et l'emploi. Cette stratégie vise essentiellement à garantir, de manière pérenne, l'accès universel aux services et soins de santé de qualité à travers l'amélioration de leur offre et le financement appropriée de la demande de santé (MINEPAT, 2009).

    De manière spécifique, la stratégie sectorielle de santé actualisée a pour objectifs de :

    · viabiliser 80 % des districts de santé ;

    · amener 100 % des structures de santé des niveaux stratégique et intermédiaire à jouer leur rôle d'appui et d'orientation-recours;

    · réduire de 1/3 la charge morbide chez les pauvres et les populations les plus vulnérables;

    · réduire de 2/3 la mortalité des enfants de moins de 5 ans ;

    · réduire de 3/4 la mortalité maternelle.

    Pour atteindre ces objectifs spécifiques, cinq axes stratégiques ont été retenus. Il s'agit

    du:

    · renforcement du système de santé ;

    · vulgarisation de l'application du paquet minimum d'activités et du paquet complémentaire d'activités dans le district de santé ;

    · développement d'un système d'orientation-recours opérationnel ;

    · renforcement du partenariat dans le secteur de la santé;


    · stimulation de la demande pour la rendre solvable

    Ces axes stratégiques se déroulent suivant des interventions majeures, dont la santé de la mère, de l'enfant et de l'adolescent constitue le premier domaine d'intervention. Par ailleurs, les interventions dans le domaine de la santé de la mère, de l'enfant et de l'adolescent visent la réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infantile. A moyen terme, plusieurs résultats sont attendus notamment l'amélioration de la qualité des soins fournis aux femmes enceintes et en post partum, ainsi que l'accès à des soins obstétricaux et néonataux de qualité. Enfin on peut citer l'amélioration de l'accès aux services de Planification Familiale (PF).

    Pour atteindre les objectifs en matière de PF, le gouvernement travaille avec des ONG, au nombre desquels on peut citer, l'ACMS, l'Association Camerounaise pour le Bien-être Familial (CAMNAFAW) et le Fonds des Nations Unis pour les Activités de Population (FNUAP).

    I.3.3 Services de planification familiale

    Au Cameroun, les services de planification familiale sont actuellement intégrés dans des cliniques de santé maternelle et infantile et dans certains centres de santé. Il y a eu le programme de Planification Familiale « Cercle d'Or » (EuropeAid, 2007) qui a été mis en place dans les années 85 avec le concours des organismes internationaux. Dans sa phase pilote, il a commencé dans les cliniques du centre hospitalier universitaire de Yaoundé, Hôpital Central de Yaoundé, hôpitaux généraux de Douala et de Yaoundé. Par la suite ce programme a été élargi au niveau régional et départemental. Par ailleurs, les méthodes de contraception modernes y sont disponibles à des coûts abordables. En outre, ce programme connaît actuellement des difficultés à cause d'une insuffisance des moyens financiers, du manque de recyclage du personnel, et de la rupture de stock fréquente de certains contraceptifs comme les implants, les spermicides, les DIU et des outils de collecte d'information.

    Il faut noter par ailleurs que l'ACMS a mis sur pied un programme de planning familial à travers un réseau de Clinique, le réseau « PROFAM ». Ce réseau est composé des formations sanitaires qui répondent à des standards techniques définis par l'ACMS. Ces formations sanitaires sont pour l'instant disponibles dans la ville de Yaoundé qui a été choisie comme site pilote pour expérimentation.

    I.3.4 Principales réalisations de l'ACMS en Planification Familiale

    Comme nous l'avons mentionné plus haut, les réalisations de l'ACMS dans le domaine de la PF se font à travers le projet de franchise sociale dénommé « PROFAM ». Ce projet a démarré en 2002 et a été opérationnel en 2003. Il a pour objectif l'amélioration de la qualité et

    l'accessibilité des services et des prestations offerts par les formations sanitaires privées de la ville de Yaoundé.

    Dans l'optique d'atteindre cet objectif, l'ACMS utilise les méthodes de franchise sociale. En d'autre terme, il s'agit de former un réseau dans lequel les formations sanitaires appliquent rigoureusement les normes et standards du Ministère de la santé publique. Ces formations sanitaires prennent aussi l'engagement d'offrir des prestations et produits de la PF à faible coût tout en mettant un accent particulier sur la satisfaction du client.

    Le réseau « PROFAM » comporte 25 formations sanitaires (centres de santé et cliniques). Ces dernières ont été sélectionnées parmi plus de 120 postulants. L'ACMS a mis à la disposition des membres de ce réseau des outils pour l'amélioration des compétences du prestataire et veille à la collecte des données statistiques qui permettront la mesure de l'impact sanitaire du réseau « PROFAM ».

    A travers ce réseau, l'ACMS a fait de nombreuses réalisations dans le domaine de la PF. L'ACMS a ainsi formé et recyclé 24834 prestataires en PF et counselling pour le choix d'une méthode moderne de contraception. Des équipements (matériel médical et audio visuel) ont été mis à la disposition des cliniques. L'ACMS a aussi formé des pairs éducateurs. Ces derniers, ainsi que les centres de santé du réseau « PROFAM », organisent des causeries éducatives, pour la sensibilisation sur la PF. Par ailleurs, une équipe médicale assure une supervision mensuelle dans chaque clinique. D'après le tableau 1, on peut constater que de Janvier 2006 à octobre 2009, près de 12115 consultations ont été effectuées par le réseau en matière de PF. Par ailleurs, plus de 260 000 pilules et près de 76 326 injectables ont été distribuées. Il convient de noter que depuis juillet 2009, les méthodes de contraception moderne (DIU et Implant « Jadelle » sont offertes gratuitement. Le tableau 1 nous donne une synthèse des activités menées par l'ACMS par rapport à la PF en général et la distribution des méthodes contraceptives moderne en particulier.

    34 Voir tableau 1 ci après.

    Tableau 1 : Synthèse des différentes activités de l'ACMS en matière de PF

    Année

    2 005

    2 006

    2 007

    2 008

    2 009

    Total

    Distribution des méthodes contraceptives moderne

    Pilule

    39 450

    64 950

    66 925

    67 350

    23 386

    262 061

    Injectables

    21 774

    10 837

    14 780

    24 360

    4 575

    76 326

    Préservatifs

    21 637 079

    24 333 392

    25 663 238

    28 992 945

    21 217 383

    121 844 037

    DIU

    -

    -

    -

    -

    281*

    281

    Jadelle

    -

    -

    -

    -

    1 193*

    1 193

    Nombre de consultation dans les formations sanitaire du réseau "PROFAM"

     
     

    -

    2 233

    3 591

    2 930

    3 361

    12 115

    Nombre de prestataires formés

     
     

    65**

    45

    75

    24

    39

    248

     

    ** entre 2003 et 2005 ; * lors des journées « PROFAM »

    Source : ACMS (2010), Rapport des activités en planning familial de 2003 à 2009.

    L'ACMS assure ainsi la distribution des produits de contraception modernes. Cette distribution utilise les stratégies du marketing social et est accompagnée des Communications pour le Changement de Comportement (CCC) à travers les cliniques PROFAM.

    Dans ce chapitre, après avoir présenté quelques concepts clés de notre étude, nous avons examiné la méthodologie de recherche en marketing social qui s'appuie sur le cadre conceptuel de la recherche de PSI. Nous avons ensuite abordé les politiques de la population du Cameroun et de la santé de la reproduction. Nous avons terminé par une synthèse des activités de l'ACMS en matière de planification familiale. Ce chapitre nous a permis de nous familiariser avec la planification familiale. Ce qui nous permet maintenant d'explorer les déterminants de la pratique contraceptive moderne à travers une revue des aspects théoriques et des études empiriques y relatives.

    CHAPITRE II : ASPECTS THÉORIQUES ET GÉNÉRAUX SUR
    LA PRATIQUE CONTRACEPTIVE MODERNE

    Dans ce chapitre, il sera question d'examiner les notions liées à notre étude. Nous examinerons dans un premier temps quelques aspects théoriques relatifs à la pratique contraceptive moderne, dans un deuxième temps, nous scruterons les études empiriques ayant été produites dans ce domaine. Enfin, nous présenterons la source des données sur la pratique contraceptive moderne.

    Il s'agit ici de mettre en exergue à travers la littérature théorique et empirique, les déterminants de la pratique contraceptive moderne chez les femmes en général et les femmes en union en particulier.

    II.1 Quelques aspects théoriques sur la pratique contraceptive moderne

    La notion de la pratique contraceptive moderne a été abordée à travers les différentes théories sur la population. Nous avons tout d'abord Malthus (1798) avec le malthusianisme, lequel a évolué vers le néomalthusianisme. En outre, un tournant décisif dans la pratique contraceptive moderne par les femmes a été atteint grâce au féminisme. Par ailleurs, les théoriciens comme Becker (1960) et Easterlin (1975) ont eux aussi contribué à la compréhension de la pratique contraceptive moderne.

    II.1.1 Théorie malthusienne

    La théorie malthusienne a été initiée par le pasteur Thomas Robert Malthus en 1798. A travers son ouvrage « Essai sur le principe de la population », il prône la restriction démographique. En effet, il part du constat selon lequel la population croît selon une progression géométrique tandis que les ressources croissent selon une progression arithmétique. Par ailleurs, la capacité de la population à se reproduire est illimitée alors que la capacité de production des moyens de subsistance est nécessairement limitée. Malthus aboutit ainsi au fait que la population doit accepter volontairement de limiter sa croissance, sinon au cas où elle ne sera pas détruite par la famine, les épidémies ou la guerre, elle verra sa taille dépasser celle de ses ressources.

    On peut donc comprendre ici la volonté de Malthus d'assurer un certain équilibre entre la taille de la population et celle des ressources, par une réduction de la natalité. Pour ce faire, il affirme que le recul de l'âge au mariage accompagné de la chasteté est le seul moyen moral pour

    y arriver35. En effet, le mariage étant le lieu par excellence de la procréation, il apparaît donc opportun de le retarder le plus longtemps afin de réduire le risque de faire trop d'enfants. En outre, pour Malthus le recours aux méthodes contraceptives et à l'avortement est immoral.

    Par ailleurs, Malthus n'a pas précisé un âge au mariage, mais il a plutôt fixé une règle selon laquelle celui qui se marie doit pouvoir assurer l'entretien de sa famille. Cette règle se trouve renforcé lorsqu'il affirme : « Pour qu'un homme en se mariant soit exempt de reproches, le moins qu'il doive avoir, le plus petit revenu sur lequel il doive compter, est un salaire tel, en état de santé, qu'il puisse suffire à nourrir, au prix moyen du blé, le nombre moyen d'enfants produits par un mariage »36. On retrouve ainsi un désir de voir tout individu qui veut se marier, pratiquer une parenté responsable, gage du bien être de la famille. Par ailleurs l'exercice d'une activité génératrice de revenu peut donc influencer la procréation des individus.

    II.1.2 Apport du néomalthusianisme

    Le néomalthusianisme est une actualisation de la doctrine de Thomas Malthus. Les thèses y relatives ont été développées en France par des théoriciens anarchistes tels que Paul Robin à la fin du XIXe siècle.

    Leur ajout à la théorie malthusienne fut marqué par leur opposition d'une part aux politiques natalistes mises en oeuvre afin de préparer la guerre programmée dans les meilleures conditions37 et d'autre part à l'accroissement de la population qui facilite l'exploitation patronale et qui alimente la prostitution38. Ils ont donc préconisé la limitation des naissances. Par ailleurs, ils réclament un contrôle des naissances grâce aux moyens contraceptifs modernes et à l'avortement, contrairement à Malthus qui trouvait ces pratiques immorales.

    Par ailleurs, à la fin du XXe siècle, on assiste à un mouvement des femmes réclamant la libre disposition de leur corps et proclamant leur droit de n'avoir que des enfants désirés. Ce qui aboutit à la fondation du Planning familial et la création du Mouvement pour la Liberté de l'Avortement et de la Contraception en 197239.

    II.1.3 Rôle du féminisme

    Le féminisme est un ensemble d'idées politiques, philosophiques et sociales qui cherche à promouvoir les droits des femmes et leurs intérêts dans la société civile40. Les mouvements

    35 CHARBIT (1870)

    36 CHARBIT (op.cit.)

    37 Grâce à l'abondance de l'infanterie

    38 D'après, l'encyclopédie inter actif Wikipédia sur le néomalthusianisme

    39 Ronsin (1980).

    40 D'après, l'encyclopédie inter actif Wikipédia sur le féminisme

    féministes luttent pour la protection de l'intérêt de la femme et l'égalité des sexes. Ces derniers ont joué un rôle dans l'élaboration des politiques de la santé de la reproduction notamment dans la planification familiale. Ils affirment le droit des femmes à la propriété de leur corps et encouragent massivement l'utilisation des méthodes contraceptives modernes pour la maîtrise de la procréation par la femme (Gautier, 2002). Contrairement aux néomalthusiens, les féministes mettent un accent particulier sur la santé de la reproduction et sur le droit des femmes de choisir leur fécondité. Pour les féministes l'utilisation des méthodes contraceptive modernes permet à la femme de maîtriser sa procréation et de n'être plus un jouet soumis à la volonté du mari et de la société.

    II.1.4 Théorie microéconomique de la famille

    Selon la théorie microéconomique de la famille41 dont le principal représentant est Becker, prix Nobel 1992, la décision d'avoir des enfants ou bien de se marier est simplement le résultat d'une analyse coûts - avantages. Dans une société industrielle, l'enfant, est assimilable à un bien de consommation tandis que dans une société agricole, l'enfant est considéré comme un investissement en capital dans la mesure où il peut travailler et contribuer à l'augmentation du revenu familial. Ainsi, dans une société industrielle, les parents feront face à des dépenses et bénéficieront des satisfactions apportées par l'enfant. De ce fait, la baisse de la taille moyenne de la famille s'expliquerait par l'augmentation du coût relatif des enfants42.

    Ainsi, pour ce qui est de la contraception, Becker (1960) suggère que la régulation des naissances résulterait d'un calcul rationnel des coûts et motivations qui amènent les individus à utiliser les moyens disponibles (méthodes de contraception modernes) pour réduire la fécondité. Pour Becker, la décision du couple d'adopter la contraception est déterminée par les coûts (coût d'opportunité, d'éducation des enfants, de logement, etc.) d'un enfant supplémentaire et aussi par le revenu du couple; Par ailleurs, si le revenu de la famille augmente le nombre d'enfant augmentera, cependant cela ne sera pas le cas si la famille décide de mettre l'accent sur la qualité de l'enfant (qualité de l'éducation, santé etc.). Le revenu de la famille peut être perçu à travers le revenu mensuel de la famille, le niveau d'instruction de la femme ou l'occupation de l'homme. De plus Becker (op.cit.) a montré que les familles riches utilisent plus fréquemment la contraception moderne que les familles pauvres. Par ailleurs l'utilisation de la contraception augmente avec le niveau d'instruction de la femme.

    En outre, Becker (op.cit.) reconnait l'importance des méthodes contraceptives, puisque la

    41 Théorie économiques

    42 Dépenses en Education, santé

    connaissance des méthodes contraceptives a considérablement amélioré le choix des parents quant à la taille de leur progéniture, ce qui n'était pas possible avant, puisque ces derniers se reposaient uniquement sur le recul de l'âge au mariage ou à l'avortement.

    II.1.5 Théorie d'Easterlin

    Allant dans la même lancée que Becker, Easterlin (1975) s'intéresse aussi à la fertilité des couples. Sa théorie combine 3 dimensions à savoir la demande d'enfants, l'offre d'enfants et la planification familiale. Cette dernière dimension introduit les coûts de la régulation de la fécondité. En effet, d'après Easterlin (op.cit.) les comportements de limitation des naissances et par conséquent l'utilisation des méthodes contraceptives résultent du coût de la contraception. Par ailleurs, un programme de planification familiale a une double utilité. Il permet non seulement la réduction des coûts de marché de la contraception mais aussi facilite l'adoption de la pratique contraceptive moderne grâce à la diffusion des informations des produits contraceptifs43.

    II.2 Aspects généraux : Approches explicatives de la pratique de la contraception moderne

    De nombreux auteurs ont tenté d'identifier les éléments qui peuvent prédisposer les femmes à l'utilisation de la contraception moderne en Afrique en général et au Cameroun en particulier. La femme étant soumise à l'influence du contexte économique, social, et culturel dans lequel elle évolue, il est apparu que les éléments liés au contexte conditionnent son comportement en général et la pratique contraceptive moderne en particulier. De ce fait, plusieurs approches explicatives ont été utilisées. Il s'agit notamment des approches socioéconomiques, socioculturelles et sociodémographiques. Elles insistent sur les motivations individuelles, sur les valeurs et les normes, les coutumes des sociétés africaines, favorables à une fécondité élevée, pour expliquer la faible prévalence contraceptive. Par ailleurs, les études en marketing social ont développé une approche qui combine des facteurs d'Opportunité, de Capacité et de Motivation (OCM) aux approches précédemment citées. Ici un accent particulier est mis sur les interventions de marketing social en terme d'accessibilité et d'acceptabilité des produits de contraception moderne, ainsi que sur les croyances qui entourent ces derniers.

    II.2.1 Approches socioéconomiques

    De nombreuses études ont démontré l'importance des facteurs socioéconomiques dans la pratique contraceptive moderne. Les variables très souvent identifiées sont le niveau

    43 GUILMOTO (1996)

    d'instruction, l'occupation, le secteur d'activité et les conditions de vie de la femme. II.2.1.1 Niveau d'instruction

    L'instruction apporte à l'individu une ouverture d'esprit et une aptitude à accepter des cultures dites modernes (Evina AKAM, 2005). Par ailleurs, l'instruction de la femme lui permet d'être en contact avec des modes de raisonnement et de pensée nouveaux, ce qui peut l'amener à changer de comportement et à adopter par exemple les méthodes de contraception modernes.

    D'après une étude mené par le PMSC/ FOCAP (2001) concernant les pratiques des personnes en union face au planning familial dans les zones rurales de la région du centre, le niveau d'instruction s'est révélé être un facteur déterminant dans le choix que font les utilisatrices de recourir à une méthode contraceptive modernes. Par ailleurs les personnes en union fortement instruites font le plus recours aux méthodes contraceptives modernes que les moins instruites.

    TALNAN et VIMARD (2005) à partir des données de l'EDS réalisée en 1994 en Côte d'Ivoire a démontré que les chances d'utilisation de la pratique contraceptive moderne augmentent avec le niveau d'instruction de la femme en union. Les femmes en union ayant un niveau d'instruction élevé, équivalent au niveau primaire ou au niveau secondaire ou supérieure, ont plus de chance44 d'utiliser une méthode contraceptive moderne que celles sans instruction.

    II.2.1.2 Exercice d'une activité et le secteur d'activité

    L'exercice d'une activité économique procure à la femme des moyens financiers lui permettant d'acheter des contraceptifs modernes. En effet, la non gratuité des contraceptifs modernes peut être un obstacle à leur utilisation surtout par les femmes en union qui n'exercent aucune activité. Par ailleurs RWENGE (1994) ajoute que l'incompatibilité entre le rôle de mère et le statut de travailleuse amène les femmes à la pratique de la contraception moderne.

    En ce qui concerne le secteur d'activité de la femme, les études ont montré qu'il a une influence sur sa pratique de la contraception moderne. En effet, les femmes travaillant dans l'agriculture auront moins tendance à utiliser les méthodes de contraception modernes que les femmes travaillant en industrie ou dans le secteur formel en général. Car ces dernières sont plus préoccupées par la planification de leur fécondité afin de mieux exercer leur activité. En effet, CONGO (2005) a montré que par rapport aux femmes du secteur agricole, les artisanes et les commerçantes sont celles qui ont le plus de chance d'utiliser les méthodes modernes de contraception. Un résultat semblable a été obtenu par RAIMI FASSASSI (2007) à parti des

    44 Le rapport de chance est respectivement de 2,04 et 2,08

    données de l'EDS 1994 en côte d'ivoire.
    II.2.1.3 Conditions de vie de la femme

    Les conditions de vie de la femme déterminent sa capacité à se procurer les contraceptifs modernes. Ces conditions de vie sont celles du ménage dans lequel la femme appartient. Elles peuvent être évaluées à partir du niveau socio-économique des ménages. Ce dernier étant obtenu à partir de certaines caractéristiques du logement à savoir la disponibilité de l'électricité, l'approvisionnement en eau de boisson, les matériaux de revêtement du sol, le type de toilettes et la possession d'un certain nombre d'équipements modernes (radio, télévision, réfrigérateur, bicyclette, motocyclette, véhicule)45.

    Les femmes en union issues des ménages ayant des conditions de vie meilleures ont une certaine maîtrise de leur procréation et une propension plus élevée à recourir à la contraception moderne par rapport aux femmes en union issues des ménages ayant des conditions de vie médiocres.

    VIMARD et TALNAN (op.cit.), étudiant la pratique contraceptive en Côte d'Ivoire ont obtenu le résultat selon lequel les femmes en union issues des ménages dont les conditions de vie sont moyennes ont 2,57 fois plus de chance d'utiliser une méthode contraceptive moderne par rapport aux femmes en union pauvres

    En outre, PSI- Haïti (2007) a montré que les femmes de 15-49 ans de statut socio économique moyen ont deux fois plus de chance d'utiliser une méthode contraceptive moderne que celles de statut socio économique élevé.

    II.2.2 Approches socioculturelles

    Il ressort de la littérature que l'environnement socioculturel auquel appartient la femme en général et la femme en union en particulier influence sa procréation et par conséquent l'utilisation des méthodes contraceptives modernes. Les facteurs socioculturels les plus souvent identifiés sont : le milieu de résidence, l'ethnie et la religion.

    II.2.2.1 Milieu de résidence

    Il s'agit du milieu de vie de la femme. On distingue généralement le milieu urbain et le milieu rural. Le milieu urbain étant souvent divisé en milieux semi urbain et urbain. Le milieu de résidence de la femme peut déterminer sa pratique contraceptive. En effet les femmes du milieu urbain peuvent fréquenter facilement des centres spécialisés de contrôle de naissance du

    45 D'après l'enquête EDS III(2004)

    fait qu'ils y sont plus disponibles qu'en milieu rural. Par ailleurs en milieu urbain, l'environnement urbain et les mentalités sont aussi fondamentaux dans l'adhésion à la contraception moderne (RAIMI FASSASSI, 2006).

    D'après CONGO (op.cit.), lors d'une étude sur la contraception moderne au Burkina Faso, le fait de résider en milieu urbain induit une propension plus grande d'adopter les méthodes de contraception modernes par les femmes.

    II.2.2.2 Ethnie

    L'appartenance de la femme à une ethnie conditionne son comportement, puisqu'elle est influencée par les cultures et habitudes de l'ethnie. En effet EVINA AKAM (2005) pense que « l'ethnie est un lieu de production et de reproduction des modèles culturels qui modulent les comportements des individus ». Ainsi l'ethnie est un facteur qui forge le comportement de la femme en matière de procréation et d'utilisation des méthodes contraceptives modernes.

    Par ailleurs TALNAN et VIMARD (op.cit.) ont montré en Côte d'Ivoire que le groupe ethnique auquel appartient la femme en union vivant en ville influence sa décision de recourir à la contraception moderne.

    II.2.2.3 Religion

    La religion est fondamentale dans la vie des croyants et par conséquent les croyances religieuses influencent leur comportement en général et le comportement contraceptif en particulier. En effet, pour la plupart des religions (Catholique, Protestant, Musulman etc.) l'enfant est un don de Dieu et par conséquent toute pratique contraceptive est interdite. Ceci est notamment le cas de l'église catholique qui est formellement opposée à l'utilisation des méthodes de contraception modernes, la religion musulmane n'étant pas en reste. Ainsi ISSA (2008) à partir des données de l'EDS III, a montré que dans la partie septentrionale du Cameroun, les femmes en union, musulmanes, présentent plus de risque de ne pas utiliser la contraception moderne que les femmes en union des autres religions.

    II.2.3 Approches sociodémographiques

    De nombreuses études ont montré que les facteurs sociodémographiques de la femme influencent sa pratique contraceptive moderne. Il s'agit notamment de l'âge, du nombre d'enfants vivants, du nombre d'enfants souhaités, de la pratique de l'avortement.

    II.2.3.1 Age

    L'âge de la femme, est aussi un facteur important de la pratique contraceptive moderne,

    elle traduit souvent un effet de génération. Cet effet influence fortement l'utilisation des méthodes contraceptives modernes, car généralement, la génération jeune y adhère plus vite, tandis que la génération des femmes âgées est plutôt influencée par les méthodes traditionnelles préconisées par la société traditionnelle pro nataliste (RAIMI FASSASSI, op.cit.).

    Cependant, PSI-Haïti (op.cit.) a montré lors d'une étude sur les déterminants de la contraception moderne par les femmes que plus les femmes sont âgées, plus elles ont de la chance d'utiliser actuellement une méthode de contraception moderne.

    II.2.3.2 Nombre d'enfants vivants et nombre d'enfants souhaités

    Les femmes qui ont un nombre d'enfants vivants élevés ont tendance à utiliser les méthodes contraceptives modernes tandis que celles chez qui ce nombre est faible du fait qu'elles ont perdu un ou plusieurs enfants ont tendance à vouloir les remplacer, d'où la faible utilisation des méthodes de contraception modernes. En effet, les femmes qui n'ont perdu aucun enfant ont 1,7 fois plus de chance d'utiliser une méthode contraceptive que les femmes qui en ont perdu un ou deux (EVINA AKAM, op.cit).

    Concernant le nombre total d'enfants souhaités, les études ont montré que les femmes qui désirent un nombre faible d'enfants sont plus enclines à utiliser une méthode contraceptive moderne que les femmes qui veulent un nombre élevé d'enfants. En effet, EVINA AKAM (op.cit.), à partir des données de l'EDS III au Cameroun a démontré que les femmes qui désirent une grande progéniture (cinq enfants et plus) ont deux fois moins de chance d'utiliser une méthode contraceptive moderne que celles qui veulent limiter leur descendance à quatre enfants au maximum.

    II.2.3.3 Pratique de l'avortement et la perception du risque y relatif

    L'avortement est une pratique interdite par la loi dans de nombreux pays dont le Cameroun ; c'est d'ailleurs un acte condamné par la société Africaine. Il est d'un grand danger pour la santé de la femme et peut même entraîner la mort de celle-ci surtout quand il est pratiqué dans des conditions précaires. Par ailleurs, la perception du risque relatif à l'avortement se fait généralement lorsque la femme elle-même a eu à pratiquer l'avortement où lorsque elle a observé des cas semblables chez les femmes de son entourage. Ces avortements surviennent généralement lorsque la femme est en face d'une grossesse non prévue ou d'une grossesse trop rapprochée de la dernière. Or ces grossesses non désirées auraient pu être évitées grâce à l'utilisation de la contraception moderne.

    C'est ainsi, qu'AGNES (1998) a mené une étude en Côte d'ivoire sur la contraception et

    l'avortement chez les femmes. Il en ressort que 29 % des femmes qui ont pratiqué l'avortement ont eu recours après cela à la contraception moderne. Ainsi la perception du risque lié à l'avortement peut influencer la pratique contraceptive moderne. Par ailleurs, d'après une étude réalisée au Gabon par CHIESA et WANTOU (2001), la pratique de l'avortement influence l'utilisation de la contraception par certaines femmes ; puisque, la pratique de l'avortement est un déclic qui entraine une prise de conscience par les femmes d'où le recours à la contraception moderne.

    II.2.4 Approches en termes de facteurs d'opportunité, de capacité et de motivation (OCM)

    Cette approche a été développée par les recherches en Marketing social notamment par l'ONG Population Service International (PSI). Les facteurs d'opportunité, de capacité et de motivation permettent de mieux apprécier les déterminants de l'utilisation des méthodes contraceptives modernes.

    II.2.4.1 Les facteurs d'opportunité

    Les facteurs d'opportunité se réfèrent aux facteurs institutionnels ou structurels qui influencent les chances de la femme de recourir à l'utilisation de la contraception moderne. Les études en ont identifié plusieurs. Il s'agit notamment de la disponibilité, de l'attrait de la marque, de la qualité des soins et des normes sociales.


    · La disponibilité

    La disponibilité des produits de contraception moderne est un facteur susceptible d'influencer leur utilisation par les femmes, puisque pour qu'ils soient utilisés, il faudrait déjà qu'ils soient disponibles et accessibles.

    En effet, PSI-Bénin (2008), à partir des données obtenues lors de l'étude des déterminants de l'utilisation des contraceptifs modernes chez les femmes au Bénin a démontré que la disponibilité des produits de contraception moderne est un facteur influençant significativement leur utilisation par les femmes du Bénin. Ils ont noté, par ailleurs que les femmes qui trouvent facilement des contraceptifs quand elles en ont besoin sont plus nombreuses chez les utilisatrices que les chez les non utilisatrices.

    Dans cette même lancée PSI-Burundi (2006) grâce à une analyse de segmentation a montré que la disponibilité du produit était un facteur qui expliquait de façon significative la différence entre femmes utilisatrices de la contraception modernes et les non utilisatrices (score de 2,66 chez les utilisatrices et de 2,41chez les non utilisatrices). Ces résultats corroborent avec

    ceux obtenus par PSI-Pakistan (2007) avec les femmes en union du Pakistan.

    · La qualité de service

    La qualité de service offert par les prestataires des produits de contraception modernes aurait un effet sur les utilisatrices. Un service impeccable aura tendance à attirer les femmes et à les mettre en confiance. En outre, si le personnel de santé et les autres prestataires ne sont pas accueillants, ceci contribuera à diminuer le nombre déjà faible d'utilisatrices de contraceptifs modernes. En effet l'agence PSI-Pakistan (op.cit.), étudiant les déterminants de la pratique contraceptive moderne chez les femmes en union au Pakistan a montré que les femmes en union qui pensent que le personnel médical dans les centres de planification familiale sont accueillants et de bons conseillers, sont plus enclines à l'utilisation des méthodes contraceptives modernes.

    · L'attrait de la marque des contraceptifs

    Les études ont montré que les marques des différents contraceptifs exercent un certain attrait sur les femmes et les amènent à utiliser ces produits contraceptifs. En effet, l'agence PSI- Bénin (2008) est arrivé à la conclusion selon laquelle la perception par rapport aux marques des contraceptifs de PSI-Bénin (Harmonie, Equilibre et Collier du Cycle) était plus forte chez les utilisatrices que chez les non utilisatrices de produits de contraception modernes au Bénin (score de 2,9 sur 4 chez les utilisatrices et 2,8 sur 4 chez les non utilisatrices)

    · Les normes sociales

    Les normes sociales influencent l'utilisation des méthodes contraceptives modernes par les femmes. En effet, l'agence PSI-Bénin (2008) a démontré que les normes sociales expliquaient les différences entre les femmes utilisatrices des produits de contraception modernes et les non utilisatrices au Bénin. PSI-Rwanda (2006) a quant à lui, a montré que les normes sociales influencent significativement l'utilisation des méthodes contraceptives modernes. Un résultat semblable a été obtenu par PSI-Pakistan (op.cit.) chez les femmes en union, celles qui vivent dans des sociétés qui tolèrent la contraception moderne ayant plus de chance d'en utiliser.

    II.2.4.2 Facteurs de capacité

    Les études ont montré que les facteurs de capacité qui sont des aptitudes et compétences nécessaires à la femme pour pouvoir utiliser les méthodes contraceptives modernes, influencent ce comportement. Il s'agit de la connaissance des méthodes contraceptives, de l'efficacité personnelle et du soutien social.

    · Le soutien social

    Les femmes qui sont soutenues par leur entourage (familles, amis, etc.), par rapport aux méthodes contraceptives modernes sont plus enclines à leur utilisation. En effet, PSI-Burundi (2006) a montré que le soutien social influence significativement l'utilisation des méthodes contraceptives modernes chez les femmes au Burundi. Ce résultat a été obtenu par PSI-Rwanda (2006). Par ailleurs, PSI-Pakistan (2008) a montré que les femmes en union non utilisatrices de la contraception modernes pensent pouvoir compter sur le soutien de leurs proches en cas d'utilisation.

    · L'efficacité communicationnelle et personnelle

    Les femmes qui parlent de la planification familiale avec leur entourage (famille, amis etc.) ont une certaine propension à utiliser les méthodes contraceptives modernes. En effet, PSI-Rwanda (op.cit.) a montré que les femmes qui peuvent communiquer sur la contraception moderne avec leurs familles et amis avaient une grande propension à utiliser les contraceptifs modernes.

    Pour ce qui est de l'efficacité personnelle, Il ressort des études que les femmes qui pensent avoir une certaine connaissance pratique de l'utilisation des méthodes contraceptives modernes ont une plus grande propension à pratiquer ces méthodes que celles qui doutent encore de leur capacité à le faire.

    Ainsi, PSI-Haïti (op.cit.) a montré que les femmes âgées de 15-49 ans qui ont déclaré être capables d'utiliser une méthode moderne de planification familiale ont trois fois plus de chance d'en utiliser effectivement que celles qui ont dit ne pas en être capables. Travaillant aussi sur les femmes en âge de procréer et sexuellement actives, PSI-Burundi (op.cit.) est arrivée à cette même conclusion.

    · Les connaissances

    Les femmes qui connaissent les méthodes contraceptives modernes et leurs avantages sont plus enclines à leur utilisation que les femmes qui les ignorent. En effet, l'agence PSI-Burundi (2006) est parvenue au résultat selon lequel la capacité des femmes à citer au moins trois avantages de l'espacement des naissances favorise l'utilisation des contraceptifs (81,3% chez les utilisatrices contre 69,5% chez les non utilisatrices). Il en est de même pour la connaissance d'au moins trois méthodes modernes de contraception.

    · La discussion de la planification familiale avec le conjoint

    En Afrique, le conjoint de la femme est généralement le chef de famille et son opinion est capitale dans la pratique de la planification familiale par la femme. En effet, ATTANASSO et al (2007), analysant les facteurs de la contraception au Bénin, à partir des données de l'EDS-2001 ont abouti au résultat selon lequel la discussion de la planification familiale avec le conjoint est un facteur influent de la pratique contraceptive. La femme qui a l'habitude de parler de la planification familiale avec son conjoint a cinq fois plus de chance d'utiliser les contraceptifs modernes qu'une femme qui n'en discute pas. Ce même résultat a été obtenu au Burkina Faso par CONGO (2005).

    UWAYESU (2009) étudiant les facteurs explicatifs de la non-utilisation de la contraception moderne par les femmes en union au Rwanda a abouti au résultat selon lequel la discussion de la planification familiale avec le conjoint est un facteur influençant l'utilisation de la contraception moderne par les femmes en union au Rwanda.

    II.2.4.3 Facteurs de motivation

    Les facteurs de motivations sont ceux qui créent de la stimulation ou du désir à la pratique de la contraception moderne chez les femmes. Leur influence est donc incontestable. Il s'agit notamment des normes subjectives, des croyances, des résultats attendus, du point de contrôle, de la sévérité, de l'attitude et de la volonté de payer.

    · Les normes subjectives : ce sont les normes imposées à la femme par son entourage (amis parents, partenaires, etc.) par rapport à l'utilisation des méthodes contraceptives modernes. L'agence PSI-Bénin (2008) a montré que les normes subjectives influençaient significativement l'utilisation de la contraception moderne par les femmes en âge de procréer, sexuellement actives, non enceintes.

    · Les résultats attendus de l'utilisation des contraceptifs modernes

    Les femmes qui ont une opinion positive de l'efficacité des méthodes contraceptives ont plus tendance à en utiliser que les femmes qui en ont une mauvaise opinion. PSI-Haïti (op.cit.) étudiant les déterminants de l'utilisation des méthodes contraceptives modernes par les femmes, est arrivée au résultat selon lequel, le fait de penser que les contraceptifs disponibles à Haïti ne sont pas efficaces influençait négativement la pratique contraceptive moderne chez les femmes.

    · Les croyances

    Les croyances erronées par rapport aux méthodes contraceptives modernes exerceraient une influence sur leur utilisation par les femmes. En effet, l'agence PSI-Haïti (op.cit.) a montré qu'en milieu urbain, les femmes qui n'utilisent pas de méthode moderne de PF ont une plus mauvaise conception de la planification que celles qui en utilisent. Par ailleurs en milieu rural, les femmes qui pensent que l'utilisation d'une méthode de PF est associée à des complications de santé ont 2 fois moins de chance de pratiquer la planification familiale que celles qui ne le pensent pas.

    · Le point de contrôle (contrôle de la santé reproductive)

    Les femmes qui ont une certaine aptitude à contrôler leur reproduction ont plus de chance d'utiliser les méthodes contraceptives modernes que les femmes qui pensent que l'enfant est un don de Dieu. En effet, l'agence PSI-Haïti (op.cit.) a montré que les femmes qui utilisent une méthode moderne de PF estiment qu'elles peuvent mieux contrôler leur pouvoir reproductif que celles qui n'en utilisent pas. Ce résultat corrobore celui trouvé par PSI-Pakistan (op.cit.) concernant les femmes en union.

    · La perception de la sévérité

    La perception de la nécessité et de l'urgence de la maîtrise de la fécondité à travers les méthodes contraceptives modernes influence leur utilisation par les femmes. En effet PSI-Burkina Faso (2007) a montré que cela constituait un facteur influençant significativement l'utilisation des méthodes contraceptives par les femmes sexuellement actives et fécondes. En outre la perception de la sévérité ne s'est pas révélée significative au Bénin lors d'une étude semblable menée par PSI.

    · L'attitude de la femme face à la planification familiale

    En ce qui concerne l'attitude de la femme face à la planification familiale, l'agence PSIHaïti (op.cit.) a montré que les femmes de 15-49 ans qui ont une attitude positive vis-à-vis de la planification familiale ont deux fois plus de chance d'utiliser une méthode contraceptive moderne que celles ayant une attitude négative.

    · L'attitude du conjoint face à la planification familiale

    D'après les études, plus un conjoint est favorable à la planification familiale, plus la propension des femmes à utiliser les méthodes contraceptives modernes augmente. En effet, la

    femme a un moindre recours à la contraception moderne lorsque son conjoint n'y adhère pas. Par ailleurs au Cameroun, près de la moitié des femmes soumises au risque de conception pratique la contraception moderne lorsque le conjoint y adhère (RAIMI FASSASSI, 2006)

    Par ailleurs, CONGO (op.cit.), partant des données de l'EDS 1998, a obtenu le résultat selon lequel un conjoint favorable à la PF confère près de quatre fois plus de chance à la femme d'utiliser les méthodes de contraception moderne. RAIMI FASSASSI (2006) en Côte d'Ivoire a quant à lui conclu qu'une femme dont le conjoint approuve la planification familiale a cinq fois plus de chance de recourir à la contraception moderne qu'une femme dont le conjoint ne l'approuve pas.

    · La volonté de payer

    En Marketing, la volonté de payer est un facteur important influençant l'utilisation des méthodes contraceptives modernes par les femmes. En effet PSI-Haïti (2007) a démontré que plus les femmes sont prêtes à payer plus cher pour une boite de « Confiance » (marque de contraceptif), plus elles ont de la chance d'utiliser une méthode moderne quelconque de PF. De plus les femmes qui utilisent une méthode moderne de PF sont prêtes à payer plus cher pour Confiance que celles qui ne l'utilisent pas.

    Nous venons d'explorer les déterminants de la pratique contraceptive moderne à travers la revue de la littérature. Nous allons maintenant présenter les variables retenues et la population cible de l'étude.

    II.3 Présentation des variables retenues et population cible de l'étude II.3.1 Présentation des variables de l'étude

    Les variables de l'étude s'inspirent de la revue de la littérature. La variable dépendante (variable d'intérêt) est l'utilisation actuelle (au moment de l'enquête) d'une méthode de contraception moderne. Cette variable prend la modalité 1 si la femme en union en est utilisatrice et 0 sinon. Plusieurs variables explicatives ont été retenues46. Nous les présenterons dans la suite.

    II.3.1.1 Variables socioéconomiques

    · Le niveau d'instruction : c'est le niveau correspondant à la dernière classe fréquentée par la femme en union.

    46 On retient une variable si elle a été jugée pertinente dans la littérature et si elle a été collectée lors de l'enquête

    · Le type d'activité : Il s'agit de la nature de l'activité exercée par la femme en union.

    · Les conditions de vie de la femme : elles sont appréhendées par un indice socio économique construit à partir des caractéristiques du ménage (nature des murs, du sol etc.)47 auquel appartient la femme en union.

    II.3.1.2 Variables socioculturelles

    · Le milieu de vie : c'est le milieu de résidence de la femme en union. Il s'agit des milieux urbain et semi urbain, le milieu semi urbain étant constitué des quartiers périphériques de la ville de Yaoundé.

    · La zone de résidence : Il s'agit de l'arrondissement dans lequel vit la femme en union.

    · La religion : elle renvoie à la confession religieuse de la femme en union.

    · La pratique des avortements dans l'environnement de la femme : elle permet d'appréhender la perception de la femme en union quant à la pratique de l'avortement par les femmes de son entourage. Afin de voir si cela influence son recours à la contraception moderne dans le but de ne pas s'exposer elle-même à une éventuelle tentation de ce genre due à une grossesse non désirée.

    II.3.1.3 Variables sociodémographiques et variables liées à la relation de couples face à la planification familiale

    · l'âge : Il s'agit de l'âge au dernier anniversaire (âge révolu).

    · Le nombre d'enfants vivant et le nombre d'enfants souhaité : le premier indicateur désigne le nombre d'enfants encore en vie actuellement, alors que le second est relatif au nombre d'enfants que la femme en union aimerait avoir.

    · Discussion de la planification familiale avec le conjoint : Il s'agit de savoir si la femme a discuté de planning familial avec son partenaire au cours des 12 derniers mois.

    · Attitude du Conjoint face à la planification familiale : cette variable permet d'appréhender l'attitude du mari face à la PF.

    · Entendu parler des cliniques PROFAM : cette variable renseigne si la femme en union a une idée sur l'existence des cliniques PROFAM.

    47 Voir encadré C3 sur la construction de l'index socioéconomique en annexe

    II.3.1.4 Variables OCM

    A ce niveau, nous avons des bulles composées d'un ensemble d'items. Ces bulles seront traitées et les facteurs fiables qui en découleraient permettront de construire des scores. Ces derniers feront partie des variables indépendantes quantitatives du modèle de régression logistique. Ces bulles sont48 :

    · les facteurs d'opportunité

    Il s'agit de la disponibilité, de la qualité de service, de l'attrait de la marque des contraceptifs, et des normes sociales.

    · Facteurs de capacité

    Ils renvoient au soutien social psychologique et communicationnel, à l'efficacité et aux connaissances.

    · Facteur de motivation

    Ce sont les résultats attendus de l'utilisation des contraceptifs, les croyances, le point de contrôle (contrôle de la santé reproductive), la perception de la sévérité, les normes subjectives, l'attitude face à la PF et la volonté de payer.

    II.3.2 Population cible de l'étude

    D'après RAIMI FASSASSI (2007), LASBEUR (2007) et PSI (2009), en matière de pratique de la contraception moderne, l'on doit s'intéresser prioritairement aux femmes exposées à un risque de grossesse. Par ailleurs, d'après EDS III(2004) et les auteurs précédemment cités, les facteurs déterminants de l'exposition à un risque de grossesse sont notamment l'union, l'activité sexuelle, l'aménorrhée.

    De ce fait, la population cible de notre étude est un groupe composé de femmes vivant en union49, âgées de 15-49 ans sexuellement actives non enceintes, non stériles, non ménopausées50. Cette population a été obtenue en procédant dans la base de données à la sélection de toutes les femmes vérifiant ces critères. Le choix de faire une telle distinction se justifie par le fait que les femmes de 15-49 ans sexuellement actives non enceintes, non stériles, non ménopausées et vivant en union constituent les cibles les plus exposées aux risques de grossesse (EDS III, 2004) et c'est l'une des cibles principales du projet.

    48 Les détails concernant les bulles sont donnés au chapitre 1

    49 Il s'agit des femmes qui vivent maritalement avec un homme (mariées ou en union libre)

    50 Dans la suite de l'étude les femmes en union ferons référence à ce groupe cible

    Dans cette première partie, nous avons examiné en son premier chapitre, les définitions de quelques concepts clés de notre étude, nous avons par la suite examiné la méthodologie de recherche en marketing social à l'ACMS. Cette dernière s'appuie sur le cadre conceptuel de la recherche de PSI. Nous avons ensuite vu qu'au Cameroun il existe une politique de la population et une politique de la santé de la reproduction. Ces politiques conseillent la planification familiale pour l'espacement des naissances afin que la procréation soit maîtrisée au Cameroun. Nous avons aussi fait une synthèse des activités de l'ACMS en matière de planification familiale. Le deuxième chapitre a permis de cerner les déterminants de la pratique contraceptive moderne à travers une revue des aspects théoriques et des études empiriques. Il en ressort que les facteurs socioculturels, socioéconomiques, sociodémographiques qui caractérisent les femmes, ainsi que les facteurs de comportements exprimé en terme d'opportunité, de capacité et de motivation sont des déterminants empiriques du recours à la contraception moderne. Nous nous sommes ensuite basés sur ces déterminants pour choisir les variables de l'étude.

    Nous allons à présent déterminer parmi ces facteurs identifiés dans la littérature, ceux qui influencent significativement l'utilisation de la contraception moderne par les femmes en union de la ville de Yaoundé. Pour ce faire, nous allons utiliser un modèle de régression logistique. Mais avant cela nous allons étudier les niveaux et tendances de la pratique contraceptive moderne par les femmes en union de la ville de Yaoundé.

    DEUXIÈME PARTIE : APPROCHE
    EMPIRIQUE DE LA PRATIQUE
    CONTRACEPTIVE MODERNE

    CHAPITRE III : NIVEAUX ET TENDANCE DE LA PRATIQUE
    CONTRACEPTIVE MODERNE PAR LES FEMMES EN UNION

    Dans ce chapitre, nous faisons une analyse des niveaux et tendances de la pratique contraceptive moderne chez les femmes en union51. Nous commencerons par présenter la source des données, puis nous décrirons les principales caractéristiques de l'utilisation des méthodes contraceptives modernes. Ensuite, nous croiserons cette dernière avec les variables caractérisant la femme en union. Ceci sera complété par des analyses des dépendances entre ces variables et l'utilisation de la contraception moderne. Après cela, nous déterminerons le profil des femmes utilisatrices et non utilisatrices de la contraception moderne grâce à l'Analyse en Composantes Multiples (ACM). Enfin, nous traiterons les facteurs OCM. Il s'agit de déterminer les facteurs, d'analyser leur fiabilité et de construire les scores moyens. Les méthodes d'analyse seront présentées progressivement. Nous précisons que nous travaillons au seuil de significativité de 5 % (c'est le seuil généralement utilisé).

    III.1 Présentation de la source des données de l'étude

    Les données qui seront utilisées dans notre étude sont issues de l'enquête pour le suivi et l'évaluation de l'utilisation des méthodes contraceptives modernes à Yaoundé, réalisée du 16 décembre 2008 au 10 janvier 2009 par l'Association Camerounaise pour le Marketing Social (ACMS). Cette enquête avait plusieurs objectifs.

    III.1.1 Objectifs

    III.1.1.1 Objectif général

    L'objectif général de cette enquête était de déterminer le niveau des indicateurs clés de la Connaissance, Attitude et Pratiques relatives à la planification familiale et d'identifier les potentiels déterminants de l'utilisation de la contraception en termes d'opportunités, de capacités et de motivation.

    III.1.1.2 Objectifs spécifiques

    De façon spécifique, l'étude se proposait de :

    · Identifier les déterminants importants de type OCM de l'utilisation de la contraception ;

    · Décrire la population cible dans ses caractéristiques ;

    51 Il s'agit des femmes en union sexuellement actives, non enceintes, non stériles et non ménopausées

    · Evaluer le niveau de connaissances et des pratiques des groupes cibles en matière de planning familial ;

    · Connaître les croyances et les opinions sur la planification familiale ;

    · Connaître les préférences en matière de fécondité et les pratiques abortives courantes ;

    · Déterminer la proportion des besoins non satisfaits et les déterminants qui expliquent les différentes attentes de la cible en matière de planification familiale et de méthode moderne de contraception ;

    · Déterminer le niveau d'exposition des groupes cibles aux médias et aux activités de l'ACMS.

    III.1.2 Synthèse méthodologique

    III.1.2.1 Champ, population cible et base de sondage de l'enquête

    L'étude s'est déroulée à Yaoundé, capitale du Cameroun. La population cible était constituée des individus âgés de 15 à 49 ans rencontrés dans les ménages.

    La base de sondage utilisée est constituée des zones de dénombrement de l'EDSC III. Cette base de sondage est accompagnée des supports cartographiques.

    III.1.2.2 Plan d'échantillonnage

    Le plan de sondage appliqué est de type aléatoire stratifié à 3 degrés.

    Au premier degré, l'étude a conservé le tirage déjà opéré dans le cadre de l'EDS III. De ce fait elle a adopté les 44 Zones de Dénombrement (ZD) sélectionnées à cette occasion, et qui étaient représentatives de la ville de Yaoundé.

    Au deuxième degré, l'on a tiré un nombre défini de ménages dans les ZD retenues, selon la procédure dite d'allocation proportionnelle. Cette méthode était la plus indiquée ici, du fait des disparités dans la taille et les caractéristiques sociodémographiques des quartiers de la ville de Yaoundé. Sur le plan statistique, le poids de chaque ZD par rapport à l'ensemble des ZD a été calculé. Ce poids a ensuite été utilisé dans le calcul du nombre de ménages à prélever dans chaque ZD et dans la détermination du pas de sondage à appliquer afin d'assurer une couverture rationnelle de la ZD. Au final, on a ainsi disposé pour chaque ZD, d'un pas de sondage à respecter et d'un sous-échantillon à couvrir.

    Au troisième degré, on a prélevé par ménage un seul sujet appartenant à la population cible. Dans le cas où le nombre d'individus âgés de 15 à 49 ans était supérieur à 1, l'on a procédé à un tirage aléatoire à probabilité égale de la personne à interroger. La méthode de Kish a été

    mise à contribution pour effectuer ce tirage. Dans 2 cas sur 3, la personne tirée devait être une femme52. Dans les situations où cette opportunité ne s'offrait pas tacitement, l'enquêteur devait combler le gap lors des tirages suivants ; de manière à établir cette côte dans toutes les ZD.

    III.1.2.3 Variables collectées et taille de l'échantillon

    Les supports de collecte conçus à cet effet sont structurés en plusieurs sections, chacune d'elles se rattachant plus ou moins à des objectifs précis (voir Tableau B1, Annexe B).

    La base de données obtenue à l'issue de l'enquête est constituée de 3601 individus dont 2236 femmes. Parmi ces femmes, 705 sont en union sexuellement actives et fécondes.

    III.2 Pratique contraceptive moderne par les femmes en union

    Cette partie concerne les variables liées aux caractéristiques des femmes en union. Ces variables feront l'objet des analyses descriptives. Nous examinerons donc les niveaux de l'utilisation de la contraception moderne en fonction des caractéristiques des femmes. Ces analyses seront complétées par des tests de Khi-deux53 afin de vérifier pour chaque variable explicative, si elle est significativement associée à l'utilisation de la contraception moderne.

    III.2.1 Pratique de la contraception moderne

    Dans la ville de Yaoundé, un peu plus de la moitié des femmes en union (55,20 %) utilisent une méthode de contraception moderne. D'où, près de 2 femmes en union sur 5 n'utilisent pas de méthodes de contraception moderne.

    Par ailleurs, le tableau 2 nous renseigne sur les taux d'utilisation des différentes méthodes de contraception moderne.

    Nous pouvons constater que le préservatif est la méthode la plus utilisée (45,8 %) par les femmes en union de la ville de Yaoundé. En outre, seulement 1 femme en union sur 10 utilise la pilule. On note également que moins de 10 % des femmes en union ont recours aux injectables.

    52 Pour tenir compte de l'expression du phénomène selon le genre

    53 Voir encadré C6 Annexe C

    Tableau 2 : Utilisation des différentes méthodes de contraception moderne.

    méthodes de contraception
    moderne

    Pourcentage

    Préservatif

    45,8

    Pilule

    10,2

    Injectables

    6,2

    Pilule du lendemain

    1,6

    Implant/ norplant

    1,3

    DIU

    0,6

    Stérilisation féminine

    0,3

    Spermicide

    0,1

    Stérilisation masculine

    0,1

     

    Source : ACMS 2009, Enquête sur les connaissances, attitudes et pratiques (CAP) relatives au planning familial à Yaoundé, nos calculs.

    III.2.2 Pratique de la contraception moderne suivant les facteurs socioéconomiques

    Les facteurs socioéconomiques désignent les caractéristiques socioéconomiques pouvant influencer la pratique contraceptive moderne par les femmes en union. Il s'agit notamment du niveau d'instruction, du type d'activité et le niveau socioéconomique.


    · Le niveau d'instruction

    Une femme en union ayant un niveau d'instruction élevé prend facilement conscience de la nécessité de planifier les naissances et donc d'utiliser la contraception moderne.

    Ainsi, d'une manière générale, il semblerait que dans la ville de Yaoundé, le taux d'utilisation de la contraception moderne croisse avec le niveau d'instruction de la femme en union (Voir graphique 1).

    On peut ainsi noter que 44,3 % des femmes en union ayant au plus le niveau d'instruction primaire utilisent la contraception moderne tandis qu'un peu plus de la moitié (56,4 %) des femmes en union de niveau secondaire sont des utilisatrices de la contraception moderne. Par ailleurs plus de 3 femmes en union sur 5 (65,6 %) ayant un niveau d'instruction supérieur ont recours à la contraception moderne.

    Graphique 1 : Utilisation de la contraception moderne selon le niveau d'instruction

    Source : ACMS 2009, Enquête CAP relatives au planning familial à Yaoundé , nos calculs.

    pourcentage

    100,0

    40,0

    80,0

    60,0

    20,0

    0,0

    Primaire au plus Secondaire Supérieur

    44,3

    56,4

    65,6

    Un test de khi- deux nous amène à rejeter au seuil de 5 % (p- value = 0,004, voir tableau B3, annexe B ) l'hypothèse d'indépendance entre le niveau d'instruction et l'utilisation de la contraception moderne. Par conséquent, Il y aurait une dépendance entre les modalités de ces deux variables.


    · Le type d'activité

    D'après le graphique 2, on peut voir que l a pratique contraceptive moderne pourrait varier selon le type d'activité exercé par la femme en union. En effet chez les femmes qui ont un emploi dans l e secteur privé près de 7 sur 10 utilisent la contraception moderne (68,8 %). Un constat semblable est fait chez les femmes du secteur public. Il faut noter que les secteurs privé et public sont assez exigeants en matière d'emploi. De ce fait, les femmes en union doivent planifier leurs naissances afin de mieux vaquer à leurs occupations. Ce qui n'est pas le cas pour les femmes en union sans emploi qui ne subissent pas de pression de la part d'un quelconque employeur et par cons équent sont moins enclines à l'utilisation de la contraception moderne (51,2 %).

    Un test de khi-

    deux nous permet de croire

    à une probable dépendance entre l'utilisation

    -value= 0,037

    de la contraception moderne et le type d'activité exercé par la femme en union (p voir tableau B3, annexe B).

    Mémoire professionnel

    Graphique 2 : Utilisation de la contraception moderne selon

    Source : ACMS 2009, Enquête CAP relatives au planning familial à Yaoundé, nos calculs.


    · Le niveau socioéconomi

    Le niveau socioéconomique permet

    Celui-ci pouvant influencer l'utilisation

    3, on peut constater que le taux d'utilisation de la contraception mode socioéconomique de la femme en union dans la ville de Yaoundé.

    Graphique 3 : Utilisation de la contraception moderne selon

    Source : ACMS 2009, Enquête CAP relatives au

    Ce taux est plus faible chez les femmes ayant un niveau socioéconomique bas (46,4 %).

    Par CHOMTEU KOUAM Sorel Francine, élève Ingénieur d'Application de la Statistique 4

    Par ailleurs, un peu plus de 6 femmes sur 10 ayant un niveau socioéconomique élevé (61,0 %) ont recours à la contraception moderne.

    De plus, il existe un lien entre le niveau socioéconomique et le recours à la contraception moderne, puisque le test de khi- deux entre ces deux variables s'est révélé significatif au seuil de 5 % (p-value =0,017 , voir tableau B3, annexe B).

    Nous avons pré

    senté les niveaux

    d'utilisation de la contraception moderne par les femmes en union en fonc tion des caractéristiques socio économiques. Il semblerait que ces facteurs ont un effet sur .

    Nous allons maintenant, étudier

    la pratique contraceptive moderne par les femmes en union à Yaoundé le

    taux d'utilisation de la contraception moderne en fonction des

    facteurs socioculturels.

    III.2.3 P ratique de la contraception moderne

    suivant les facteurs socioculturels

     

    Les facteurs socioculturels font référence au milieu de vie,

    à l'arrondissement de

    résidence, et à la religion.


    · Le milieu de vie

    Le milieu dans lequel vit la femme en union semble n'avoir aucun effet sur son recours à la contraception moderne. En effet,

    les taux d'utilisation de la contraception moderne sont presque semblables dans les milieux urbain et semi urbain (54,6 % et 57,7 % respectivement).

    Graphique 4 : Utilisation de la contraception moderne selon

    le milieu de vie

     

    Semi-Urbain

    Urbain

    0,0 20,0

    57,7

    54,6

    40,0 60,0 80,0 100,0

    Pourcentage

    Source

    : ACMS 2009, Enquête CAP relatives au planning familial à Yaoundé, nos calculs.

    De plus, le test du khi-

    deux confirme l'absence de lien entre le milieu de résidence et

    l'utilisation de la contraception moderne (p-value = 0,523).

    · L'arrondissement de résidence

    Le taux d'utilisation de la contraception moderne par les femmes en union semble assez disparate suivant les arrondissements de la ville de Yaoundé (voir le graphique 5).

    On peut constater que moins de la moitié des femmes en union de la ville de Yaoundé vivant dans les arrondissements de Yaoundé I (43,0 %) et de Yaoundé III (47,7 %) utilisent la contraception moderne. Tandis que parmi les femmes vivants dans les arrondissements de Yaoundé VI et de Yaoundé VII respectivement, près de 7 femmes sur 10 et plus de 8 femmes sur 10 utilisent la contraception moderne.

    Par ailleurs, le test du khi-deux témoigne de l'existence d'une certaine dépendance entre l'arrondissement de résidence de la femme en union et l'utilisation de la contraception moderne car le test de khi-deux est significatif au seuil de 5 %.

    Graphique 5 : Utilisation de la contraception moderne selon l'arrondissement

    Pourcentage

    100,0

    40,0

    90,0

    80,0

    70,0

    60,0

    50,0

    30,0

    20,0

    10,0

    0,0

    Yaoundé I Yaoundé III Yaoundé II Yaoundé V Yaoundé IV Yaoundé VI Yaoundé VII

    43,0

    47,7

    52,3

    52,6

    61,9

    70,3

    82,6

    Source : ACMS 2009, Enquête CAP relatives au planning familial à Yaoundé, nos calculs.

    · La religion

    La religion prône un ensemble de valeurs et de normes qui doivent guider le comportement de tout individu. Au vu du graphique 6, il semblerait que la religion ait un effet sur la pratique contraceptive moderne par les femmes en union.

    On peut donc constater que le taux d'utilisation de la contraception moderne est plus

    faible chez les musulmans (27 %), tandis qu'il est le même (57,9 %) chez les chrétiens (catholique, protestant, autres chrétiens) et les non chrétiens (animiste, aucune religion) autres que les musulmans.

    Graphique 6 : Utilisation de la contraception moderne selon la religion

     
     

    27,0

     

    57,9

    57,9

     
     

    Musulman

     
     
     
     
     

    Pourcentage

     

    Source : ACMS 2009,

    Enquête CAP relatives au

    planning familial à Yaoundé, nos calculs.

     

    Par ailleurs, il semble exister une liaison entre la religion et l'utilisation de la

    contraception moderne car le test de khi de 5 % (p-value = 0,000).

    -deux (voir tableau B3, annexe B)

    est significatif au seuil

     

    Nous venons ainsi d'examiner la pratique contraceptive moderne suivant les variables socioculturelle

    s. Il s'est avéré que la majorité des

    caractéristiques socioculturelles de la femme lien avec le recours

    en union avaient chacune un à la contraception moderne. Nous allons

    s variables sociodémographiques.

    maintenant voir ce qu'il en est de

    III.2.4 P ratique de la contraception moderne suivant les facteurs sociodémographiques

    Les facteurs sociodémographiques sont entre autres, l'âge, le nombre d'enfants vivant, le nombre d'enfants souhaité et la pratique de l'avortement.


    · L'âge

    D'une manière générale, on constate que le taux d'utilisation de

    la contraception moderne chez les femmes en union à Yaoundé n'est pas très différent d'un groupe d'âge à l'autre (voir graphique 7

    ). Ces taux varient entre 50

    et 57 % et est le plus élevé chez les femmes en union -44 ans (56,2 %).

    appartenant au groupe d'âge 35

    De plus, le test du khi-

    deux entre ces deux variables (voir tableau B3, annexe B) semble

    montrer une indépendance entre l'utilisation de la contraception moderne et l'âge de la femme en -value = 0,936).

    union dans la ville de Yaoundé (p

    Graphique 7 : Utilisation de la contraception moderne selon le groupe d'âge

    Source : ACMS 2009, Enquête CAP relatives au planning familial à Yaoundé , nos calculs.

    Pourcentage

    100,0

    40,0

    90,0

    80,0

    70,0

    60,0

    50,0

    30,0

    20,0

    10,0

    0,0

    15-24 25-34 35-44 44 et plus

    54,7

    55,5

    56,2

    50,0


    · Le nombre d'enfants vivants et le nombre d'enfants souhaités

    D'après le Graphique varie pas tellement selon le

    8,

    il semblerait que l'utilisation de la contraception moderne ne nombre d'enfants vivants. Toutefois,

    il semblerait que le taux

     

    d'utilisati on de la contraception moderne est légèrement plus élevé chez les femmes ayant au plus 4 enfants vivants (56,1 %), par rapport aux femmes en union ayant 5 enfants et plus.

    Graphique 8 : Utilisation de la contraception moderne selon le nombre d'enfants vivants

    Pourcentage

    100,0

    40,0

    80,0 56,1 52,9

    41,2

    60,0

    20,0

    0,0

    4 enfants au plus 5 enfants et plus N'a pas encore été

    enceinte

    Source : ACMS 2009, Enquête CAP relatives au planning familial à Yaoundé, nos calculs.

    On remarque de même

    que l'utilisation de la contraception moderne semble ne pas être

    influencée par le nombre d'enfants souhaités (voir graphique A4, Annexe A). En effet, quelque soit le nombre d'enfants désirés, le taux d'utilisation de la contraception moderne par la femme en union reste compris entre 50 % et 60 %.

    De plus, il y a une indépendance entre l'utilisation de la contraception moderne et le nombre d'enfants vivant d'une part, et entre la même variable et le nombre d'enfants désiré car le test du khi-deux (voir tableau B3, annexe B) s'est révélé non significatif au seuil de 5 % (p-value respectifs de 0,413 et de 0,289).

    · La pratique de l'avortement par la femme en union

    D'après le graphique A5 (Annexe A), l'utilisation de la contraception moderne par la femme en union semble ne pas être influencée par le fait qu'elle a déjà pratiqué l'avortement. En effet, les taux d'utilisation de la contraception sont presque semblables dans les deux groupes. Ce constat est confirmé par le test de Khi-deux (voir tableau B3, annexe B) qui est non significatif (P_value = 0,822), traduisant ainsi une indépendance entre l'utilisation de la contraception moderne et la pratique de l'avortement par la femme en union. Ceci peut se comprendre car l'avortement étant interdit au Cameroun, toutes les femmes ayant eu à le faire ne l'aurait pas toutes déclarée. Ainsi la pratique de l'avortement par les femmes en union a sûrement été sous-estimée. On peut aussi noter que les femmes utilisatrices de la contraception moderne peuvent avoir eu recours à l'avortement suite à une mauvaise utilisation antérieure de la contraception moderne.

    · La pratique de l'avortement dans l'entourage de la femme

    Le recours à la contraception moderne par la femme en union semble être influencé par la pratique de l'avortement dans son entourage (voir Graphique 9). En effet, plus de la moitié des femmes en union qui ont déclaré que les femmes de leur entourage pratiquent parfois (63,5 %), ou souvent (56,8 %) l'avortement utilise la contraception moderne. Ce pourcentage est plus faible chez les femmes en union qui ont dit que les femmes de leur entourage n'ont jamais eu recours à l'avortement (33,3 %).

    Le test du khi-deux (voir tableau B3, annexe B) confirme l'existence d'une dépendance entre l'utilisation de la contraception et la pratique de la contraception dans l'entourage de la femme en union (P_value = 0,000).

    Mémoire professionnel

    Graphique 9 : Utilisation de la contr la pratique de l'avortement dans

    Source : ACMS 2009, Enquête CAP relatives au

    D'après les analyses qui précèdent, nous sociodémographiques, seule la variable «

    femme » est significativement

    maintenant examiner ce qu'il en est des

    III.2.5 Pratique de la contraception moderne suivant les facteurs le conjoint

    Les facteurs relatifs aux relations

    planification familiale avec le conjoint, l'attitude du conjoint face à la planification familiale et le fait d'avoir entendu parler des cliniques PROFAM.


    · Attitude du conjoint face à la planification familiale

    D'une manière générale, il semblerait que l'attitude du conjoint de la

    une influence sur la pratique contraceptive moderne par cette dernière dans la vil (voir graphique 10).

    En effet, parmi les femmes en union dont le conjoint a une attitude positive face au planning familial, près de 6 femme

    moins de 30 % des femmes en union qui ne connaissent pas l'opinion de leur conjoint pratique la contraception moderne.

    Par CHOMTEU KOUAM Sorel Francine, élève Ingénieur d'Application de la Statistique 4

    Graphique 10 : Utilisation de la contraception moderne selon

    l'attitude du conjoint

    Pourcentage

    100,0

    40,0

    80,0

    60,0

    20,0

    0,0

    Attitude
    positif/d'accord

    61,9

    Attitude
    négative/pas du
    tout d'accord

    47,2

    Ne connaît pas
    son opinion

    28,4

    Source : ACMS 2009, Enquête CAP relatives au planning familial à Yaoundé, nos calculs.

    De plus, il semble exister une certaine dépendance entre l'attitude du conjoint face au planning familial et le recours à la contraception moderne par la femme. En effet, le test du khideux entre ces deux variables (voir tableau B3, annexe B) est significatif au seuil de 5 % (p-value = 0,000).


    · Discussion de la planification familiale avec le conjoint « PROFAM »

    et connaissance

    des cliniques

     

    La discussion de la planification familiale avec le conjoint semble influencer l'utilisation

    tableau 3,

    de la contraception moderne par les femmes en union de Yaoundé. En effet, d'après le plus de 65 % des femmes qui discutent de l

    a planification familiale avec leur conjoint utilisent la

    contraception moderne.

    Il faut préciser que c'est généralement grâce à la discussion avec le conjoint qu'on peut l'amener à comprendre la nécessité d'une bonne planification familiale.

    Tableau 3 : PF

    Taux d'utilisation de la contraception moderne selon la discussion de la avec le conjoint et la connaissance des cliniques PROFAM

    Variables

    Taux d'utilisation de la contraception
    moderne (%)

    discussion du PF avec son conjoint

    OUI

    65,1

     

    40,2

    entendu parler des cliniques
    PROFAM

    OUI

    63,6

     

    53,7

     

    Source : ACMS 2009, Enquête CAP relatives au planning familial à Yaoundé, nos calculs

    Les cliniques PROFAM sont des centres à travers lesquels l'ACMS contribue à la promotion du planning familial, par l'approvisionnement en produits de contraception moderne et la formation du personnel de santé. Pour ce qui est de la connaissance des cliniques PROFAM (voir tableau 3), le taux d'utilisation est plus élevé chez les femmes en union qui en ont déjà entendu parler (63,6 %).

    Cependant, il semble ne pas exister une liaison entre la connaissance des cliniques PROFAM et l'utilisation de la contraception moderne par les femmes en union (le test du khideux est non significatif au seuil de 5 %, p-value = 0,059). Ceci peut se comprendre dans la mesure où lors de la réalisation de l'enquête CAP relatives au planning familial à Yaoundé par l'ACMS, la vulgarisation des cliniques PROFAM n'était pas encore effective. Par ailleurs, le test du khi-deux révèle une liaison entre l'utilisation de la contraception moderne et la discussion de la PF avec le conjoint (p-value = 0,000).

    Après ces analyses nous procèderons à une analyse multidimensionnelle (ACM) avec les variables présentant des liens avec la variable d'intérêt (test de khi-deux significatif). Ceci nous permettra de dégager le profil des femmes en union utilisatrices ou non utilisatrices de la contraception moderne dans la ville de Yaoundé.

    III.3 Profil des femmes en union, utilisatrices et non utilisatrices de la contraception moderne

    Il s'agit ici de faire une analyse multidimensionnelle afin de voir les liens qui existent entre les caractéristiques des femmes en union susceptibles d'expliquer l'utilisation de la contraception moderne. Ici, nous utiliserons uniquement les variables ayant présenté un lien significatif avec notre variable d'intérêt (utilisation de la contraception moderne) au niveau des analyses bivariées (test du khi-deux).

    III.3.1 Présentation de l'analyse des correspondances multiples (ACM)

    L'ACM est une généralisation de l'Analyse Factorielle des Correspondances (AFC). Elle permet de voir les liens qui existent entre plusieurs variables qualitatives54.

    III.3.2 Variables retenues pour l'analyse

    Les variables retenues pour l'ACM sont celles qui ont révélé une dépendance avec l'utilisation de la contraception moderne. Il s'agit notamment du niveau d'instruction, du type d'activité, du niveau socioéconomique, de l'arrondissement de résidence, de la religion, de la

    54 Voir encadré C7 en ANNEXE pour plus d'information sur l'ACM.

    discussion de la Planification Familiale (PF) avec le conjoint et son attitude face à la PF. Notre variable d'intérêt étant l'utilisation de la contraception moderne.

    III.3.3 Résultats

    Nous allons commencer par choisir les axes factoriels et pour cela nous utiliserons la règle du coude55. Ainsi l'observation de l'histogramme des valeurs propres56 nous fait remarquer une cassure après la première valeur propre, on a ainsi l'existence d'un coude après première valeur propre. Nous retenons donc le premier axe factoriel. Nous allons maintenant examiner la représentativité des modalités des différentes variables sur cet axe factoriel. Pour ce faire, nous considèrerons les modalités qui ont les cosinus carrés les plus élevés, car elles sont les mieux représentées.

    L'examen du premier axe factoriel57 nous fait constater que toutes les modalités (« utilise la contraception moderne » et « n'utilise pas la contraception moderne ») de notre variable d'intérêt qui est l'utilisation de la contraception moderne sont bien représentées (cosinus carrés = 0,25, pour chacune des modalités) et on remarque aussi une opposition entre ces 2 modalités. Pour ce qui est de la variable religion, les modalités « chrétien » et « musulman » sont bien représentées (cosinus carrés respectifs de 0,15 et 0,16), par ailleurs nous notons une opposition entre ces deux modalités58. Au niveau de la variable niveau d'instruction, les modalités « supérieur » et « primaire au plus » s'opposent et sont bien représentées. Quant à la variable niveau socioéconomique, les modalités « élevé » et « bas » sont bien représentées et on constate une certaine opposition entre elles. Par ailleurs, les modalités « public » et « privé » de la variable type d'activité s'opposent à la modalité « agriculture/petits métiers ». En outre, nous constatons que toutes les modalités de la variable attitude du conjoint face à la PF sont bien représentées, avec une opposition entre la modalité « attitude positive » et les deux modalités « attitude négative » et « ne connait pas son opinion ». Nous remarquons de même que toutes les modalités (« a discuté du PF avec le conjoint » et « n'a pas discuté de la PF avec le conjoint ») de la variable discussion de la PF avec le conjoint sont bien représentées (cosinus carrés = 0,34, pour chacune des modalités) et on note aussi une opposition entre ces deux modalités. Pour ce qui est de la variable arrondissement l'on note une opposition entre les modalités Yaoundé I et Yaoundé VI. Enfin seule la modalité « jamais » de la variable Pratique de l'avortement dans l'entourage semble bien représentée.

    55 D'après cette règle, il faut retenir les facteurs dont les valeurs propres se situent avant la cassure du « coude » (DESMET, 2010).

    56 Voir Graphique A2 : Annexe A.

    57 Voir Tableau B1 annexe B.

    58 La modalité « chrétien » a une coordonnée négative alors que celle de la modalité « musulman » est positive.

    III.3.4 Interprétation des résultats

    D'après les résultats obtenus, on peut dire que dans la ville de Yaoundé, les femmes en union utilisatrices de la contraception moderne résident en général dans l'arrondissement de Yaoundé VI. Elles sont généralement des chrétiennes ayant un niveau d'instruction supérieure et un niveau socioéconomique élevé. En outre, elles travaillent dans le secteur public ou privé et ont discuté de la PF avec le conjoint. Par ailleurs, celui-ci a une attitude positive envers la Planification Familiale (PF). Ces femmes s'opposent à celles non utilisatrices de la contraception moderne. Celles-ci vivent en général dans l'arrondissement de Yaoundé I, ont un niveau d'instruction au plus primaire, sont des musulmanes, ont un niveau socioéconomique bas et exercent dans l'agriculture ou les petits métiers. Ces femmes n'ont pas discuté de la PF avec le conjoint ou ne connaissent pas son opinion. En outre, leur conjoint a une attitude négative. Par ailleurs, l'entourage féminin de ces femmes en union ne pratique pas l'avortement.

    Ce constat se confirme grâce au nuage de points (graphique A3, Annexe A), où l'on constate que sur le premier axe factoriel il y a bien une opposition entre les deux groupes de femmes en union suscités.

    Nous venons d'examiner les caractéristiques des femmes en union utilisatrices et non utilisatrices de la contraception moderne, ce qui nous a permis de mieux nous familiariser avec les données. Nous allons maintenant nous intéresser aux déterminants de comportements, en particulier les facteurs OCM. Ces facteurs provenant des questions à échelle, il faudra ici construire des scores qui pourront être utilisés comme variables indépendantes quantitatives dans le modèle logit afin de voir si le facteur influence l'utilisation de la contraception moderne.

    III.4 Suivi des facteurs OCM de la pratique de la contraception moderne

    Les facteurs OCM sont des facteurs qui peuvent connaître un changement grâce à des actions marketing efficaces de l'ACMS. On distingue trois groupes de facteurs, les facteurs d'opportunité, de capacité et de motivation. Nous allons tout d'abord présenter la méthodologie de construction des scores et ensuite nous passerons à leur construction. Cette méthodologie s'inspire du cadre conceptuel de L'ONG Population Service International (PSI).

    III.4.1 Présentation de la méthodologie de construction des variables composites (scores)

    La construction d'une variable composite (score) est utilisée pour les facteurs OCM. Elle passe par plusieurs étapes. Il faudrait au préalable disposer d'une bulle. Cette dernière est constituée d'un ensemble d'items59 permettant de mieux cerner un concept donné. Ces items sont

    59 C'est une déclaration qui permet de cerner la perception d'un individu quant à un phénomène donné

    des déclarations posées à l'enquêté et dont les modalités de réponse sont présentées en échelle. Celle-ci varie de 1 à 4 suivant l'opinion totalement en désaccord, un peu en désaccord, un peu d'accord, totalement d'accord. Les items dont la négation semble être corrélée positivement avec l'utilisation de la contraception moderne sont codifiés de façon inverse c'est-à-dire de 4 à 1. Ensuite, une analyse factorielle60 est utilisée pour la détermination des facteurs.


    · Identification des facteurs

    Les facteurs issus de l'analyse factorielle subissent ensuite un test de fiabilité (test de Cronbach61). Ce test peut être amélioré en supprimant quelques items fortement corrélés avec les autres. Enfin, le score moyen est calculé sur la base des items restants62. Il convient de préciser que seuls les items dont le pourcentage de données manquantes est inférieur à 15 % 63sont pris en compte dans l'analyse.

    Supposons par exemple qu'on ait la bulle « disponibilité »64, composée de n items. La démarche à suivre pour aboutir à l'identification des facteurs et à la construction de leur score est la suivante :

    Il faut tout d'abord vérifier que les déclarations (items) Q1 à Qn sont chacune ordonnées dans un sens positif, dans le cas contraire les questions allant dans le sens négatif par rapport à la disponibilité (exemple : les contraceptifs modernes sont difficiles à trouver dans les environs d'ici), doivent subir une recodification à l'envers65 ; puisqu'un score élevé doit traduire un aspect positif, par exemple une bonne disponibilité du produit et un score faible, son contraire.

    Ensuite, pour déterminer les facteurs, on utilise l'analyse factorielle, afin de déterminer les différentes dimensions d'une bulle. Ces dimensions (facteurs) doivent être constituées des items qui expriment une idée commune. Mais avant d'engager l'analyse factorielle, il faut s'assurer que les données sont factorisables ; pour ce, nous effectuons le test de Kaiser-MeyerOklin (KMO) et le test de sphéricité de Bartlett. Pour que les données soient factorisables, il faut qu'elles soient corrélées entre elles. Ainsi, l'indice de KMO doit avoir une valeur supérieure à 0.6066. Quant au test de sphéricité de Bartlett, il doit fournir une probabilité significative au seuil de 5 %.

    L'hypothèse testée par Bartlett est :

    60 Voir encadré C4 (ANNEXE C)

    61 Voir encadréC5 (ANNEXE C)

    62 PSI (2008)

    63 Taux recommandé par la méthodologie de recherche de PSI et utilisée par l'ACMS

    64 Voir encadré (ANNEXE C)

    65A la modalité « totalement d'accord », on affecte le code 1, « un peu d'accord » reçoit le code 2 ainsi de suite

    66 D'après LE MOAL (2002)

    H0 : la matrice de corrélation n'a que des 1 en diagonale et 0 ailleurs (les variables ne sont pas corrélées). On rejette H0 si la p-value du test est inférieure au seuil de significativité.

    Le Test de Kaiser-Meyer-Olkin (KMO), permet l'étude des corrélations (partielles) entre 2 variables. L'indice de KMO est égal au ratio de la somme des corrélations multiples sur la somme des corrélations multiples et partielles. L'indice de KMO doit être le plus grand possible, il est acceptable si l'indice est supérieur à 0,6 et inacceptable s'il est inférieur à 0,5.

    Au cas où l'un de ces tests n'est pas validé, on peut recourir à l'analyse de la matrice des corrélations entre variables, afin de voir s'il existe tout de même des variables corrélées entre elles.

    Nous utilisons la règle de Kaiser pour le choix du nombre d'axes. Cette règle consiste à choisir les facteurs dont la valeur propre est supérieure à 1. En effet, les valeurs étant standardisées, la variance de chaque variable est égale à 1. Cette règle peut être complétée par le test du coude qui recommande de retenir les facteurs dont la valeur propre se situe avant la cassure du coude.

    Après cela, la démarche que nous suivons consiste à éliminer de l'analyse factorielle les items jugés inacceptables, et à procéder de manière itérative jusqu'à l'obtention d'une structure factorielle stable. Les données manquantes ne sont pas prises en compte dans la détermination des facteurs.

    A l'issue de ces analyses, les facteurs qui en résultent vont subir un test de fiabilité (test de Cronbach)67, afin de juger de la qualité du facteur. D'après la méthodologie de PSI, un facteur est jugé fiable si la statistique de Cronbach est supérieure ou égale à 0,7 et faiblement fiable, s'il est compris entre 0,65 et 0,70. On peut améliorer la valeur de la statistique de Cronbach en enlevant des items du facteur, mais il faudra que ceux-ci soient fortement corrélés aux autres items. A l'issue de ces analyses, nous ne retiendrons que les scores fiables ou faiblement fiables. Pour une bulle qui n'a aucun score fiable, nous choisirons un item dans cette bulle pour la représenter.


    · Construction du score

    Après avoir identifié les facteurs fiables, pour chaque facteur68, nous construisons une variable dont la valeur est le score du facteur ainsi qu'il suit :

    67 Voir encadré C5 sur le test de Cronbach, annexe C

    68 Il faut préciser que chaque facteur doit être constitué d'au moins 3 items

    Supposons qu'un seul facteur ait été extrait de la bulle « disponibilité », et qu'il soit composé de m items. Etant donné que les réponses possibles à chaque question sont codées de 1 à 4, la moyenne pour chaque question (Qj, j=1...m) varie également de 1 à 4. Ainsi, pour évaluer toute la bulle « disponibilité », on passe par une variable intermédiaire notée par exemple «dispo» et définie comme suit : dispo = (Q1+Q2+Q3+...+Qm)/m. Comme les quantités Q1 à Qm varient de 1 à 4, le score de la bulle « disponibilité» se situe entre 1 et 4 autour d'une valeur moyenne égale (1+4)/2=2,5. Par ailleurs, les questions Q1 à Qm sont ordonnées dans un sens positif, les valeurs inférieures à cette moyenne témoignent généralement d'une disponibilité insuffisante du produit, tandis que les valeurs supérieures rendent compte d'une disponibilité plutôt satisfaisante du produit.

    Cette variable « dispo » qui représente le score du facteur identifié sera utilisée dans le modèle de régression logistique comme variable indépendante quantitative, afin de voir si ce facteur est déterminant pour l'utilisation de la contraception moderne. Cette procédure sera répétée sur toutes les bulles afin d'identifier les facteurs et leurs scores.

    Par ailleurs, si dans une bulle on a extrait plus d'un facteur fiable, alors la procédure permettant la construction du score est appliquée sur chaque facteur fiable distinctement.

    III.4.2 Construction des variables composites (scores) pour les facteurs d'opportunité

    Les facteurs d'opportunité sont constitués de 4 bulles à savoir la disponibilité, la qualité de service, l'attrait de la marque et les normes sociales.


    · La disponibilité

    La bulle disponibilité est composée de 8 items. L'examen des données manquantes nous amène à retenir 6 items dont 3 subissent une recodification inverse. L'indice KMO et le test de Bartlett montrent que les données sont factorisables (l'indice KMO = 0.624 et le test de Bartlett donne p=0.000). Nous procédons ainsi à l'extraction des composantes qui ont une valeur propre supérieure à 1. Nous obtenons ainsi 2 axes, avec une restitution de la variance de 35,2 %. Par ailleurs le troisième et le sixième item ne sont pas bien représentés sur les axes. Ils sont donc supprimés et l'on relance l'analyse factorielle. Finalement, nous retenons un facteur, constitué de 4 items. Ce facteur restitue 36,3 % de la variance totale.

    L'analyse de la fiabilité effectuée pour ce facteur nous donne un coefficient de Cronbach de 0,66. Ce facteur est donc d'une fiabilité minimale. La variable qui représentera ce facteur sera notée « dispo11 ». Elle traduit la perception de la disponibilité des produits de contraception moderne par les femmes en union. (Les résultats ci-dessus sont condensés dans le tableau B5,

    annexe B)

    · La qualité de service

    La bulle sur la qualité de service est constituée de 7 items. L'examen des données manquantes nous amène à retenir 3 items qui vont subir une recodification inverse. L'indice KMO et le test de Bartlett montrent que les données sont factorisables (l'indice KMO = 0.6 et le test de Bartlett donne p=0.000). Nous procédons ainsi à l'extraction des composantes qui ont une valeur propre supérieure à 1. Nous obtenons ainsi un axe, avec une restitution de la variance de 33,40 %. Nous avons donc un facteur constitué par les 3 items. L'analyse de la fiabilité effectuée pour ce facteur montre qu'il n'est pas fiable (le coefficient de Cronbach est de 0,58). Ce facteur sera donc rejeté. Nous prendrons un item de ce facteur pour représenter la bulle sur la qualité de service. Nous retenons l'item relatif aux vendeurs. Cet item est noté « qualser11 » (qualser11 : les vendeurs mettent les femmes à l'aise quant elles achètent un produit contraceptif).

    · L'attrait de la marque

    La bulle sur l'attrait de la marque est constituée de 7 items. L'examen des données manquantes nous amène à retenir 2 items dont un item subit une recodification inverse. Puisqu'il n'y a que 2 items nous ne pouvons pas faire l'analyse factorielle, nous allons retenir l'item qui traduit au mieux l'attrait de la marque pour représenter cette bulle. Cet item est noté « attrait11 » (attrait 11 : La marque de contraceptif m'intéresse franchement).

    · Les normes sociales

    La bulle sur les normes sociales est constituée de 11 items qui sont tous retenus après l'examen des données manquantes. L'indice KMO et le test de Bartlett montrent que les données sont factorisables (l'indice KMO = 0.65 et le test de Bartlett donne p=0.000). L'extraction des valeurs propres supérieures à 1 nous amène à choisir 5 axes. Ces derniers restituent 52,81 % de la variance. Par ailleurs, certaines items n'étant pas bien représentés, nous allons procéder par élimination de ces items de façon itérative jusqu'à l'obtention d'une structure factorielle stable. Nous avons ainsi procéder à 3 itérations et 3 items ont été supprimés. La structure factorielle stable est constituée de 8 items qui sont factorisables (l'indice KMO = 0.69 et le test de Bartlett donne p=0.000). Nous obtenons 2 axes qui restituent 36,65 % de l'information. Par la suite nous retenons 2 facteurs. Le premier constitué de 3 items s'est révélé non fiable (alpha de Cronbach = 0,606), tandis que le deuxième facteur constitué de 4 items est d'une fiabilité minimale (alpha de Cronbach = 0,652). Nous retenons donc ce dernier facteur et nous le notons « normsoc11 ». Il

    réfère aux normes sociales de la communauté dans laquelle vit la femme en union, relative à la pratique contraceptive moderne.

    III.4.3 Construction des variables composites (scores) pour les facteurs de capacité

    Les facteurs de capacité sont constitués de 4 bulles à savoir le soutien social psychologique, le soutien social communicationnel, l'efficacité personnelle et la connaissance.

    · Le soutien social psychologique

    Cette bulle est composée de 12 items dont 11 sont retenus après examen des données manquantes. L'indice KMO et le test de Bartlett montrent que les données sont factorisables (l'indice KMO = 0.78 et le test de Bartlett donne p=0.000). L'extraction des valeurs propres supérieures à 1 nous amène à choisir 3 axes. Ces derniers restituent 61,0 % de la variance. L'observation de la matrice factorielle nous amène à retenir 3 facteurs. La première dimension traduit l'appui que reçoit la femme en union de ses parents si elle décide d'utiliser la contraception moderne. Le deuxième facteur quant à lui traduit presque la même chose sauf qu'ici le soutien est reçu de la famille en général. La dernière dimension réfère aux encouragements reçus de la part des amis par rapport à l'utilisation de la contraception moderne. Le test de fiabilité nous permet de conclure que les 2 premières dimensions sont fiables (voir tableau B5 annexe B).

    · Le soutien social communicationnel

    Sept items sur huit ont été retenus dans cette bulle pour l'analyse factorielle. Les données sont factorisables ; en effet, l'indice KMO = 0.67 et le test de Bartlett donne p=0.000. Par ailleurs, l'extraction des valeurs propres supérieures à 1 nous donne 2 axes qui apportent 46,85 % de l'information. Le premier facteur constitué de 5 items traduit la perception du soutien reçu par la femme à travers le dialogue avec ses amis ou sa famille. Ce facteur s'est révélé fiable (alpha de Cronbach = 0,743, voir tableau B5 annexe B) après suppression d'un item. Le deuxième facteur n'a que 2 items, il sera mis de côté car nous ne considérons que les facteurs ayant plus de 3 items. L'item retenu sera noté « soutsocom11 ».

    · L'efficacité personnelle

    L'échelle de mesure de l'efficacité personnelle est composée de 8 items. L'indice KMO et le test de Bartlett montrent que les données sont factorisables (l'indice KMO = 0.83 et le test de Bartlett donne p=0.000). Deux facteurs sont retenus et ils restituent 51,52 % de la variance totale. Le premier facteur est composé de 6 items et traduit la capacité de la femme en union à

    discuter et à utiliser les méthodes de contraception moderne. Ce facteur est fiable (alpha de Cronbach = 0,789). Le deuxième facteur n'est constitué que de 2 items et ne sera donc pas utilisé dans la suite. Le facteur retenu sera nommé « effperso11 ».

    · Les connaissances.

    Le traitement de la bulle sur les connaissances ne passe pas par l'analyse factorielle. Il s'agit ici d'un ensemble d'items à laquelle il faut répondre par vrai(1) ou faux(0) dans le but d'évaluer les connaissances des femmes par rapport à la contraception moderne. On calculera juste le score de la bulle qui va varier entre 0 et 1. De ce fait, un score élevé traduira un niveau de connaissance élevé et un score faible, son contraire. Les items négatifs seront recodés. Le score sera appelé « conn11 ».

    III.4.4 Construction des variables composites (scores) pour les facteurs de motivation

    Les facteurs de motivation sont constitués de 7 bulles à savoir les normes subjectives, les résultats attendus, la sévérité, l'attitude, les croyances, le point de contrôle et la volonté de payer.

    · Les normes subjectives

    L'échelle de mesure des normes subjectives est constituée de 6 items qui se sont révélé factorisables (l'indice KMO = 0.688 et le test de Bartlett donne p=0.000). Par la suite, 2 facteurs ont été extraits. Ceux-ci restituent 47,58 % de la variance totale. Un item a été supprimé car il n'était pas bien représenté. L'analyse factorielle a été reconduite, nous avons toujours obtenu 2 axes avec une restitution de 55,13 % de l'information. Le premier facteur est constitué de 3 items, il renvoie à la motivation reçue par la femme en union de la part de ses amis, ses parents, son mari, par rapport à l'utilisation des contraceptifs oraux/ injectables pour l'espacement ou la limitation des naissances. Ce facteur est fiable (Voir tableau B5 annexe B) et il sera noté « normsub11 ». En outre, le deuxième facteur ne comporte que 2 items et ne sera pas utilisé.

    · Les résultats attendus

    Après vérification des données manquantes, quatre items ont été retenus. Le test de Bartlett est significatif (p=0,000), mais l'indice de KMO = 0,45 est inférieur à 0,6. L'observation de la matrice de corrélation nous fait constater qu'il existe tout de même des items corrélés entre eux ; ainsi nous pouvons faire l'analyse factorielle. Nous obtenons 2 facteurs, qui expliquent 77,35 % de la variance. Comme ces facteurs sont constitués chacun de 2 items et que nous ne pouvons retenir un facteur ayant moins de 3 items, nous allons choisir 1 item pour représenter la bulle. Il est noté « resat11 » il est relatif à l'assurance qu'a la femme en union de ne pas tomber

    enceinte si elle utilise la pilule.

    · La perception de la sévérité

    La bulle sur la sévérité est constituée de 6 items. L'indice KMO et le test de Bartlett montrent que les données sont factorisables (l'indice KMO = 0.627 et le test de Bartlett donne p=0.000). Deux facteurs sont retenus et ils restituent 46,11 % de la variance totale. Nous éliminons un item car il n'est pas bien représenté, l'analyse factorielle est reconduite. Nous retenons 2 facteurs qui restituent 53,65 % de l'information. Le premier facteur constitué de 3 items est relatif à la peur des grossesses non désirées. Le deuxième facteur quant à lui traduit le fait pour la femme en union de vouloir un nombre d'enfants qu'elle désire avec des naissances espacées. Ces facteurs sont tous les deux fiables (Voir tableau B5 annexe B). Ils seront notés respectivement « sev11 » et « sev22 ».

    · L'attitude

    L'échelle de mesure de l'attitude de la femme en union face à la PF est composée de 6 items. L'indice KMO et le test de Bartlett montrent que les données sont factorisables (l'indice KMO = 0.682 et le test de Bartlett donne p=0.000). L'analyse factorielle a été reconduite car 1 item mal représenté a été supprimé. Par la suite, 2 facteurs sont retenus et ils restituent 74,57 % de la variance totale. Le premier facteur est composé de 3 items et traduit la perception des bienfaits de la PF. Ce facteur est fiable (alpha de Cronbach = 0,839). Le deuxième facteur n'est constitué que de 2 items, il ne sera donc pas utilisé dans la suite. Le facteur retenu sera nommé « att11 ».

    · Les croyances

    La bulle sur les croyances est constituée de 10 items. L'examen des données manquantes nous amène à retenir 4 items. Ces items subissent une recodification inverse. L'indice KMO et le test de Bartlett montrent que les données sont factorisables (l'indice KMO = 0.6 et le test de Bartlett donne p=0.000). Nous procédons ainsi à l'extraction des composantes qui ont une valeur propre supérieure à 1. Nous obtenons ainsi un axe, avec une restitution de la variance de 50,31 %. Nous avons donc un facteur constitué par les 4 items. L'analyse de la fiabilité nous montre que ce facteur est fiable (le coefficient de Cronbach de 0,775). Ce facteur est « croy11 ».

    · Le point de contrôle

    Cette bulle contient 7 items. L'indice KMO et le test de Bartlett montrent que les données sont factorisables (l'indice KMO = 0.726 et le test de Bartlett donne p=0.000). Deux facteurs

    sont retenus et ils restituent 35,33 % de la variance totale. Le test de Cronbach nous amène à conclure que ces facteurs ne sont pas fiables (Alpha de Cronbach respectifs de 0,598 et 0,646). Nous allons donc choisir un item pour représenter la bulle (voir tableau B5, annexe B). Il est relatif à la perception du contrôle de la santé reproductive par la femme en union. Il est noté « Locc11 ».


    · La volonté de payer

    Il s'agit ici de déterminer le prix moyen maximum que les femmes en union sont prêtes à payer pour les contraceptifs oraux (Novelle Duo) et injectables (Depo provera). Le calcul des prix moyen nous donne 852 FCFA et 1479 FCFA respectivement pour Novelle Duo et Depo provera. Pour le calcul nous n'avons considéré que les individus qui ont répondu à cette question.

    III.4.5 Interprétation et analyse du niveau des scores OCM chez les femmes en union de la ville de Yaoundé.

    Il s'agit d'examiner le niveau des différents scores OCM construits chez les femmes en union de la ville de Yaoundé. Les analyses qui suivent vont se baser sur le tableau de suivi des indicateurs de comportements (Tableau B6, annexe B).

    Au niveau des facteurs d'opportunité, on constate d'après le tableau B6 (annexe B), que le score moyen de la disponibilité des produits de contraception moderne est relativement élevé (3,17 sur 4). Par conséquent il semblerait que dans la ville de Yaoundé, les femmes en union pensent que les produits de contraception moderne sont bien disponibles. Pour ce qui est de la qualité de service on peut noter que les scores moyens de la perception de la qualité de service offert par les vendeurs de contraceptifs est au dessus de la moyenne69 (2,67). Par conséquent, il semblerait que dans la ville de Yaoundé, les femmes en union pensent que la qualité des services offerts par les vendeurs de contraceptifs est acceptable. Par ailleurs, au niveau de l'attrait de la marque, on observe que les femmes en union de la ville de Yaoundé semblent être indifférentes à la marque des contraceptifs modernes. En effet, le score moyen de la perception de l'attirance de la marque est presque égal à la moyenne (2,57 sur 4). Enfin, en ce qui concerne les normes sociales, le score moyen de la perception des normes sociales par rapport à l'utilisation de la contraception moderne est inférieur à la moyenne (2,27 sur 4). De ce fait, les communautés dans lesquelles vivent les femmes en union de la ville de Yaoundé semblent ne pas encourager la pratique contraceptive moderne.

    69 La moyenne est de 2,5 = (1+4)/2

    Pour ce qui est des facteurs de capacité, on constate que les scores moyens de la perception du soutien psychologique reçu par les femmes en union par rapport à l'utilisation de la contraception moderne sont faibles (score moyen proche de 2,5). Il est par ailleurs plus élevé lorsque le soutien vient de la famille. Par conséquent, il semble que les femmes en union de la ville de Yaoundé bénéficient faiblement du soutien de leurs parents, ou amis pour la pratique contraceptive moderne. Ce soutien est plus prononcé de la part de la famille en général en cas de problème issu de l'utilisation de la contraception moderne par la femme en union. Quant au soutien social communicationnel, nous notons que son score moyen est faiblement appréciable (2,66 sur 4). Ainsi, il semble que ces femmes bénéficient quelque peu du soutien communicationnel de leurs amis en matière de discussion sur la planification familiale. Quant à la bulle sur la perception de l'efficacité personnelle, nous observons que le score moyen de ce facteur est largement supérieur à la moyenne (3,47 sur 4). Ce qui traduit le fait que dans la ville de Yaoundé, les femmes en union se sentent capables d'utiliser correctement les méthodes de contraception moderne et d'en discuter. Enfin, concernant le niveau de connaissance des méthodes contraceptives modernes, on peut constater que le score moyen de la connaissance des méthodes de contraception moderne et de leur effet est tout de même appréciable (0,66 sur 1). Ainsi, il semblerait que les femmes en union de la ville de Yaoundé aient une bonne connaissance des méthodes contraceptives modernes.

    En ce qui concerne les facteurs de motivation, on peut constater que le score moyen du facteur sur les normes subjectives est inférieur à la moyenne. Par conséquent, les femmes en union de la ville de Yaoundé semblent ne pas recevoir une motivation de la part de leur parents, amies ou partenaires par rapport à l'utilisation des contraceptifs oraux/injectables pour l'espacement ou la limitation des naissances. Pour ce qui est de la bulle sur les résultats attendus de l'utilisation des contraceptifs modernes, nous notons que le score moyen de ce facteur est appréciable (3,23 sur 4), ce qui traduit que dans la ville de Yaoundé les femmes en union sont bien conscientes des résultats positifs qu'apportent les contraceptifs moderne en général et la pilule en particulier. En ce qui concerne la bulle sur la perception de la sévérité, il semble que dans la ville de Yaoundé les femmes en union ont peur des grossesses non désirées et souhaitent maîtriser leur procréation. Au niveau de l'attitude des femmes en union face à la PF, on constate que ces femmes perçoivent bien les bienfaits de la PF dans leur vie (score moyen de 3,67 sur 4). Pour ce qui est des croyances portant sur les effets des contraceptifs modernes, il semble que les croyances des femmes en union sont relativement mauvaises et fausses, car le score moyen est largement inférieur à la moyenne (2,11 sur 4). Ce qui démontre que les fausses rumeurs concernant les effets des contraceptifs demeurent dans la ville de Yaoundé. Quant au contrôle de

    la santé reproductive, les femmes en union de la ville de Yaoundé déclarent avoir pris conscience du fait qu'elles peuvent contrôler leur santé reproductive (score moyen de 3,55 sur 4). Enfin, les prix maxima que sont prêtes à payer les femmes en union de la ville de Yaoundé pour les produits de contraception moderne oraux et injectables sont de 852 FCFA et 1479 FCFA respectivement pour Novelle Duo et Depo provera.

    Dans ce chapitre nous avons ainsi identifié parmi les variables qualitatives qui caractérisent les femmes en union, celles qui ont un lien avec l'utilisation de la contraception moderne. Nous avons ensuite déterminé les profils des femmes en union utilisatrices et non utilisatrices de la contraception moderne. Après cela, nous avons construit, déterminé et analysé les facteurs de comportement fiables exprimés en termes d'Opportunité, de Capacité et de Motivation (OCM). Les scores OCM ainsi déterminés et les variables qualitatives caractérisant les femmes en union seront utilisés comme variables indépendantes dans le modèle de régression logistique dans le chapitre qui suit. Ceci permettra de déterminer ceux qui influencent significativement le recours à la contraception moderne par les femmes en union de la ville de Yaoundé.

    CHAPITRE IV : ANALYSE EXPLICATIVE DE LA PRATIQUE
    CONTRACEPTIVE MODERNE PAR LES FEMMES EN UNION

    Dans ce chapitre, il est question d'identifier les facteurs qui influencent significativement l'utilisation des méthodes contraceptives modernes grâce à la construction d'un modèle de régression logistique. Ensuite, nous comparerons les niveaux des scores moyens des facteurs significatifs entre les utilisatrices et les non utilisatrices de la contraception moderne. Pour cela, nous allons utiliser le test de Student pour effectuer les comparaisons des moyennes dans les deux groupes de femmes. Ce qui permettra de créer un tableau de segmentation opposant les utilisatrices aux non utilisatrices de la contraception moderne. Nous précisons que nous travaillons au seuil de significativité de 5 %.

    IV.1 Identification des déterminants de la pratique de la contraception moderne

    IV.1.1 Présentation du modèle de régression logistique

    Notre variable dépendante est l'utilisation de la contraception moderne. Elle est définie comme suit:

    Y=

    {1 si la femme utilise la contraception moderne 0 si non

     

    Cette variable étant dichotomique, nous allons utiliser le modèle de régression logistique. Soit X = ( x 1 , x 2 , x 3 , ..., x p ) le vecteur des variables indépendantes70. Les variables

    quantitatives sont utilisées en l'état, les variables qualitatives sont dichotomisées. La régression logistique permet de déterminer parmi les variables explicatives, celles qui influencent significativement l'utilisation de la contraception moderne. Elle vise la production d'un modèle permettant de prédire les valeurs prises par une variable catégorielle binaire71, à partir d'une série de variables explicatives. Ce modèle peut être résumé ainsi qu'il suit :

    Posons : Y = Xâ + å où å représente le terme d'erreur.

    Le modèle logistique suppose l'existence d'une variable latente Y * telle que :

    70 Par exemple, x1 représente la religion, x2, l'arrondissement de résidence etc.

    71 Ici il s'agit de la variable utilisation de la contraception moderne

    Y = {

    1 s i * 0

    Y >

    0 s i *

    Y < = 0

     

    C'est cette variable latente Y * qui est utilisée pour la résolution de l'équation :

    Y* = Xâ + å

    On a ainsi: P(yi = 1) = P(yt > 0) = Pil3 + Ei > 0) = Pil3 > --Ei) = F(Xil3)

    Où F est la fonction de répartition des erreurs.

    Dans le modèle de régression logistique, on pose que les erreurs ont une distribution

    logistique d'espérance E(Ei) = 0 et de variance Var(ei) = cr2rr

    3

    -

    -

    Donc El suit une loi logistique standard. En effet, E (E' ) = 0 et Var (Ei n ) = . Ainsi

    Q cr cr 3

    l'estimation du modèle logistique donne :

    P (y; = 1) = P (Ei < xi13) = F (xi13) = 1

    . xi/

    1+e

    .

    Xis

    a

    La méthode d'estimation utilisée est celle du maximum de vraisemblance.

    Après l'estimation du modèle, il faut examiner sa qualité. Pour ce faire un certain nombre de tests sont utilisés, notamment le test de khi-deux pour la significativité globale du modèle, le LR-test et le test de Hosmer et Lemeshow pour la qualité de l'ajustement, la courbe ROC pour le pouvoir discriminant du modèle et bien d'autres. Ces tests seront présentés au fur à mesure qu'ils seront utilisés.

    Après avoir examiné la qualité du modèle, on peut faire les interprétations des résultats du modèle. Elles sont basées sur le rapport de côte ou « odds ratio ». Ce dernier traduit les rapports de chances de l'utilisation de la contraception. Si le rapport de côte est supérieur à 1 on dira que l'événement a plus de chance de se produire sinon on dira que l'événement a moins de chance de se produire. Les odds ratio sont interprétés uniquement pour les variables significatives du modèle. Nous interpréterons aussi les signes des coefficients de ces variables. Une variable dont le coefficient a un signe positif, influence positivement l'utilisation de la contraception moderne, autrement dit la probabilité d'utiliser la contraception moderne croit avec cette variable. Par ailleurs, si le signe est négatif, alors cette variable influence négativement l'utilisation de la contraception moderne. C'est-à-dire que la chance d'utiliser la contraception moderne décroit avec cette variable.

    IV.1.2 Présentation des variables

    Les variables retenues pour le modèle de régression logistique sont de types qualitatifs et quantitatifs.

    · Les variables qualitatives : il s'agit des variables caractérisant les femmes en union qui se sont révélées chacune significativement corrélées à l'utilisation de la contraception moderne 72(voir tableau B3, annexe B).

    · Les variables quantitatives : il s'agit des scores issus des facteurs OCM fiables que nous avons déterminés dans le chapitre précédent (voir tableau B5, annexe B).

    IV.1.3 Qualité du modèle

    Il s'agit ici d'évaluer la qualité du modèle estimé. Cette évaluation se fera à travers les tests de la significativité globale du modèle, de l'ajustement du modèle, du pouvoir prédictif et discriminant du modèle.

    · Significativité globale du modèle

    Nous utilisons ici le test de khi-deux du modèle dont la P_value permet de tester l'hypothèse nulle H0 : tous les coefficients des variables explicatives sont nuls contre l'hypothèse alternative H1 : Il existe au moins une variable dont le coefficient est différent de zéro. On rejette H0 si la P_value est significative.

    On constate (tableau B7, Annexe B) que le modèle est globalement significatif (p-value = 0,000 inférieure à 5 %). Ainsi il existe au moins une variable qui influence significativement l'utilisation de la contraception moderne par les femmes en union.

    · Ajustement global du modèle

    Le test de Hosmer et Lemeshow permet de comparer les valeurs prédites et observées des modalités de la variable d'intérêt, après regroupement des individus en classe. On utilise ensuite la distance de khi deux pour évaluer l'écart entre les fréquences observées et prédites. Lorsque cette distance est relativement petite, on considère que le modèle est bien calibré. Le test repose sur les hypothèses suivantes :

    H0 : le modèle est bien ajusté

    H1 : le modèle n'est pas bien ajusté

    72 Grâce au test de khi-deux dans les analyses bivariées

    D'après le tableau B7 (annexe B), on peut conclure que l'ajustement global du modèle aux données est satisfaisant (p-value = 0,243 supérieure au seuil 5%).

    · Pouvoir prédictif du modèle

    Les probabilités estimées à l'issue de la régression logistique permettent de classer les femmes en union en « utilisatrices » et en « non utilisatrices » de la contraception moderne en fonction du seuil fixé. La valeur de césure est de 0,5. C'est celle qui est généralement utilisée. Lorsque la probabilité d'une femme à utiliser la contraception moderne est supérieure à cette valeur, le modèle affecte cette femme dans le groupe des utilisatrices de la contraception moderne.

    De ce fait d'après le tableau B8 (annexe B) qui récapitule le pouvoir prédictif du modèle, on peut noter que le modèle a un pouvoir prédictif global de 70,5 %. Autrement dit dans 70,5 % des cas, le modèle prédit bien l'utilisation de la contraception moderne par une femme en union. Ce pouvoir prédictif est de 78,9 % et de 60,1 % respectivement dans le groupe des utilisatrices et des non utilisatrices de la contraception moderne. En d'autres termes, la probabilité pour une femme en union utilisatrice de la contraception moderne d'être classée comme telle est de 0,789, tandis que celle d'être classée non utilisatrice sachant qu'elle l'est effectivement est de 0,601.

    · Pouvoir discriminant du modèle

    La spécificité représente la probabilité de classer une femme dans la catégorie y = 0 étant donné qu'elle y appartenait effectivement. En d'autres termes c'est la probabilité de classer une femme dans le groupe des non utilisatrices de la contraception moderne étant donné qu'elle y est observée. Par ailleurs, la sensitivité désigne la probabilité de classer une femme dans la catégorie y = 1 étant donné qu'elle était déjà dans celle-ci; autrement dit c'est la probabilité de classer une femme dans le groupe des utilisatrices de la contraception moderne étant donné qu'elle est observée dans ce groupe.

    La courbe ROC représente la sensibilité en fonction de la spécificité. Elle est un indicateur de la capacité du modèle à discriminer. Le graphique 11 présente la courbe ROC. Nous pouvons dire que la discrimination du modèle est acceptable73 puisque la surface sous la courbe est de 75,8 %.

    73 Les critères d'interprétation de la courbe ROC sont donnés en ANNEXE C encadré C8

    Graphique 11: Représentation de la sensibilité en fonction de la spécificité (courbe ROC)

    Source : ACMS 2009, Enquête CAP relatives au planning familial à Yaoundé, nos calculs.

    IV.1.4 Interprétation des résultats

    Parmi les variables retenues pour le modèle, neuf sont significatives. Il s'agit pour ce qui est des variables composites (scores) du soutien social communicationnel (soutsocom11), des normes subjectives (normsub11), des croyances (croy11) et du point de contrôle (locc11). En ce qui concerne les caractéristiques de la population, les variables significatives sont la discussion de la PF avec le conjoint (disc_pf_conj), attitude du conjoint face à la PF (attitude_conjt), la religion (religion2), l'arrondissement de résidence (arrond) et la pratique des avortements dans l'entourage de la femme (avort).

    Dans l'ensemble, toutes les variables ont un coefficient positif. Ce qui traduit le fait que la probabilité d'utiliser la contraception moderne croit avec ces variables. Les interprétations qui suivent se font à l'aide du tableau B9 (annexe B) dont une synthèse est présentée dans le tableau 4 de la page 75.


    · Le soutien social communicationnel

    Il est positivement associé à la pratique contraceptive moderne par les femmes en union de la ville de Yaoundé. En effet, Lorsque le score du soutien communicationnel croit de 1 %, la chance d'utiliser la contraception moderne par la femme en union augmente de 36,0 %. Par conséquent, le fait pour la femme en union de discuter de la PF avec ses amis et particulièrement

    des injectables accroit sa probabilité à utiliser la contraception moderne. Ainsi, la discussion entre la femme en union et ses amis par rapport à la PF, lui permet d'exposer ses appréhensions et craintes vis à vis des méthodes contraceptives modernes. Cela lui permet également d'avoir des avis autres, ce qui peut l'amener à changer d'opinion ou de perception en matière de pratique contraceptive et par conséquent améliorer sa chance d'utiliser la contraception moderne.

    · Les normes subjectives liées à l'encouragement reçu par la femme par son entourage (amis, parents)

    L'utilisation de la contraception moderne par les femmes en union de la ville de Yaoundé croit avec les normes subjectives. En effet, quand le score des normes subjectives augmente de 1 %, alors la chance d'utiliser la contraception moderne par la femme en union croit de 27,3 %. De ce fait, plus la femme en union perçoit l'acceptation de la part de son environnement quant à l'utilisation des contraceptifs modernes (injectables et oral), plus sa probabilité d'en utiliser croit. Ceci est tout à fait plausible car une femme en union qui est encouragée par son entourage (amie, parents, famille) sera plus à même de recourir à la contraception moderne. En outre, c'est très souvent à cause des pressions négatives venant de son entourage que la femme en union n'utilise pas la contraception moderne. Par ailleurs, il faut préciser qu'en Afrique, la femme en union est généralement très influencée par son entourage.

    · Les croyances relatives aux effets provenant de l'utilisation de la contraception moderne

    Les croyances justes relatives aux effets provenant de l'utilisation de la contraception moderne influencent positivement le recours à la contraception moderne. En effet, la chance d'utiliser la contraception moderne par la femme en union augmente de 47,9%, lorsque le score de la croyance augmente de 1 %. Par conséquent si une femme en union croit que les contraceptifs modernes n'ont pas d'effet néfaste sur la santé alors sa probabilité d'y recourir augmente. Par ailleurs, les croyances et rumeurs suites à des effets secondaires dangereux sont très répandues et ce sont de véritables freins à l'utilisation de la contraception moderne. De ce fait, si ces rumeurs sont perçues comme fausses par la femme en union, alors elle aura plus de chance d'utiliser la contraception moderne.

    · Le point de contrôle lié à la maîtrise de la santé reproductive

    L'utilisation de la contraception moderne croit avec la prise de conscience par la femme du fait qu'elle est capable de maîtriser sa santé reproductive. Lorsque le score du point de contrôle lié à la maîtrise de la santé reproductive augmente de 1 % alors la chance pour la femme

    en union d'utiliser la contraception moderne croit de 33,3 %. En d'autre terme, plus la femme est capable de contrôler sa santé reproductive plus elle a des chances d'utiliser la contraception moderne. En effet, lorsque qu'une femme se rend compte qu'elle peut maîtriser sa fécondité alors elle va rechercher les moyens pour le faire et par conséquent ses chances de recourir aux méthodes contraceptives modernes augmenteront.

    · La discussion de la PF avec le conjoint

    La discussion de la PF au sein du couple augmente les chances de la femme d'utiliser la contraception moderne dans la ville de Yaoundé. En effet les femmes qui ont discuté de la PF avec leur conjoint relativement aux cours des 12 derniers mois ont presque 2 fois plus de chance d'utiliser la contraception moderne par rapport à celles qui ne l'ont pas fait. En effet, la discussion au sein du couple est le moment où la femme fait part de ses opinions par rapport à la maîtrise de sa procréation et reçoit l'avis de son conjoint. A la suite d'une telle discussion, des compromis peuvent être faites et des résolutions sont prises au sein de la famille pour assurer une parenté responsable ; ce qui accroît le cas échéant, la chance pour la femme en union de recourir à la contraception moderne.

    · L'attitude du conjoint face à la PF

    Le recours à la contraception moderne par la femme en union est influencé positivement par l'attitude favorable du conjoint face à la PF. En effet, les femmes en union dont le conjoint est favorable à la PF ont 1,6 fois plus de chance d'utiliser la contraception moderne relativement aux femmes en union dont le conjoint a une attitude négative. En effet, la femme en union est très influencée par son mari. De ce fait, l'attitude de celui-ci est déterminante quant à la décision de la femme de recourir à la contraception moderne. Ainsi, une femme qui perçoit l'approbation de son conjoint aura plus de chance d'utiliser la contraception moderne, qu'une autre dont le mari est désapprobateur.

    · La religion

    La religion influence significativement la pratique contraceptive moderne par la femme en union de la ville de Yaoundé. En effet, les femmes chrétiennes ont 2 fois plus de chances de recourir à la contraception moderne que les femmes musulmanes. Par ailleurs, les non chrétiennes (animistes) autres que les musulmanes ont 5 fois plus de chance d'utiliser la contraception moderne par rapport aux musulmanes. Ceci nous montre que la rigidité de la religion musulmane quant à l'utilisation de la contraception moderne demeure. Les femmes qui ne sont pas chrétiennes (autre que les musulmanes) n'ont aucune barrière religieuse d'où leur

    forte chance à recourir à la contraception moderne.

    · L'arrondissement de résidence

    Le recours à la contraception moderne par la femme en union de la ville de Yaoundé est différent selon l'arrondissement de résidence de cette dernière. En effet la femme en union vivant dans l'arrondissement de Yaoundé VII, a 4 fois plus de chance d'utiliser la contraception moderne par rapport à celle vivant dans l'arrondissement de Yaoundé I. Cette chance est de 2,6 pour une femme qui vit dans l'arrondissement de Yaoundé VI. L'utilisation de la contraception moderne n'est pas influencée par les autres arrondissements relativement à la référence.

    · La pratique des avortements dans l'entourage de la femme

    Le recours à l'avortement par les femmes de l'entourage de la femme en union influence l'utilisation de la contraception moderne par celle-ci. En effet, celles qui ont déclaré que celles de leur milieu pratiquaient souvent l'avortement ont 2,5 fois plus de chance de recourir à la contraception moderne par rapport aux femmes qui ont déclaré qu'il n'y a jamais eu d'avortement dans leur entourage. Ainsi, la pratique des avortements dans l'entourage de la femme en union l'amène à prendre conscience des dangers que cela peut causer et la nécessité de contrôler sa fécondité. Ceci, afin de ne pas se retrouver dans une situation critique qui pourrait l'amener elle aussi à recourir à l'avortement. D'où sa forte propension à l'utilisation de la contraception moderne. Il faut préciser que l'avortement est un acte répugnant et interdit au Cameroun. De ce fait aucune femme en général et la femme en union en particulier n'aimerait s'y exposer. Par conséquent, elle essaie de limiter les grossesses non désirées ou nocives pour sa santé (c'est le cas des grossesses trop rapprochées). Ce qui accroit sa chance d'utiliser la contraception moderne surtout lorsque la femme a déjà été confrontée à une telle situation dans son entourage.

    Tableau 4 : Synthèse des résultats, variables significatives du modèle de régression logistique

    Variables

    Signe du
    coefficient

    P_value

    Odd
    Ratio

    Sig.

    CAPACITE

     
     
     
     

    Soutien social

     
     
     
     

    Score soutien social communicationnel

    +

    0,038

    1,360

    *

    Discussion de la PF avec le conjoint

     
     
     
     

    A discuté avec le conjoint de la PF au cours des 12 mois passés (réf : n'a pas discuté avec le partenaire de la PF)

    +

    0,007

    1,716

    **

    MOTIVATION

     
     
     
     

    Normes subjectives

     
     
     
     

    Score- Normes subjectives

    +

    0,030

    1,273

    *

    Attitude du conjoint face à la PF

     
     
     
     

    Attitude positive du conjoint envers le planning familial (réf : Attitude négative)

    +

    0,044

    1,590

    *

    Croyances

     
     
     
     

    Score croyances relatives aux effets des contraceptifs modernes

    +

    0,010

    1,479

    **

    Point de contrôle

     
     
     
     

    Score - Point de contrôle

    +

    0, 025

    1,333

    *

    CARACTERISTIQUES DE LA POPULATION

     
     
     
     

    Religion (réf : Musulman)

    Chrétien

    Autre non Chrétien

    +
    +

    0,008
    0,010

    2,565
    5,162

    **
    **

    Arrondissement de résidence (Réf : Yaoundé I)

    Yaoundé II Yaoundé III Yaoundé IV Yaoundé V Yaoundé VI Yaoundé VII

    - + + + + +

    0,208 0,681 0,132 0,211 0,011 0,032

    1,502 0,878 1,529 1,463 2,578 3,986

    - - - - * *

    Pratique de l'avortement dans l'entourage de la femme (Réf : Jamais)

    Ne sais pas

    Parfois

    Souvent

    +
    +
    +

    0,712
    0,035
    0,920

    1,178
    2,516
    2,073

    -
    *
    -

     

    ** Significativité à P=0.01 * Significativité à P=0.05 - non significative Réf : Référence

    Source : ACMS 2009, Enquête CAP relatives au planning familial à Yaoundé, nos calculs.

    IV.2 Comparaison des niveaux des déterminants significatifs de la pratique contraceptive moderne chez les utilisatrices et les non utilisatrices de la contraception moderne

    Il s'agit ici de comparer les niveaux des déterminants significatifs de la contraception moderne chez les utilisatrices et les non utilisatrices de la contraception moderne. Cette comparaison se fera sur les moyennes des différents déterminants dans les deux sous-groupes de femmes pour ce qui est des scores. Nous utiliserons le test de Student pour voir s'il y a une différence significative entre les moyennes marginales des scores chez les utilisatrices de la contraception moderne et les non utilisatrices. En ce qui concerne les caractéristiques des femmes nous calculerons les proportions dans les deux catégories, celle des utilisatrices de la contraception moderne et celle des non utilisatrices. Le but ici est de voir parmi les facteurs déjà identifiés comme influençant la pratique contraceptive moderne, celles qui créent des différences entre les 2 segments de femmes afin que l'intervention y soit orientée prioritairement.

    IV.2.1 Présentation du test de Student

    Les comparaisons se feront pour chaque variable composite (score) dans les deux segments, celui des utilisatrices et des non utilisatrices de la contraception moderne. Ainsi nous avons une variable qualitative qui est l'utilisation de la contraception moderne et une variable quantitative qui est le score. Un test de comparaison de moyenne devient donc nécessaire. Si la variable qualitative avait plus de deux modalités, alors l'on opterait pour une analyse de la variance à 1 facteur. Mais comme notre variable « l'utilisation de la contraception moderne » n'a que deux modalités, un test de Student est suffisant74.

    Le test de Student est un test de comparaison des moyennes pour échantillons indépendants. Il faudrait que la variable métrique ait deux modalités. Les hypothèses sont :

    H0 : les moyennes observées dans les deux groupes sont égales.

    H1 : les moyennes observées dans les deux groupes sont différentes.

    On rejette H0 lorsque la P_value du test est significatif c'est-à-dire qu'il est inférieur au seuil fixé.

    Mais avant cela on examine le test de Levene de l'égalité des variances. Les hypothèses sont : H0 : les variances sont égales dans les deux groupes et H1 : les variances ne sont pas égales dans les deux groupes.

    74 DARPY (2001), RICCO (2010)

    Lorsque la P_value du test est significative, c'est-à-dire qu'elle est inférieure au seuil fixé, alors on conclue que les variances ne sont pas égales dans les deux sous groupes et ainsi on effectue le test de Student précédent pour variances inégales. Dans le cas contraire, on effectue le test de Student pour variances égales.

    IV.2.2 Présentation des variables

    La variable d'intérêt est « l'utilisation de la contraception moderne ». Les variables métriques sont celles qui se sont révélées comme influençant significativement l'utilisation de la contraception moderne dans le modèle de régression logistique. Il s'agit des scores des facteurs OCM suivants :

    · Soutien social communicationnel (soutsocomm11) ;

    · Normes subjectives (Normsub11);

    · Croyances (Croy11) ;

    · Point de contrôle (Locc11).

    Nous utiliserons aussi les variables liées aux caractéristiques des femmes significatives dans le modèle logit à savoir la religion, l'arrondissement, la discussion de la PF avec le conjoint, l'attitude du conjoint face à la PF et la pratique des avortements dans l'entourage de la femme, nous les utiliserons juste à titre illustratives étant donné qu'elles sont des variables qualitatives. Elles ne feront pas l'objet d'un test de Student, on calculera uniquement les proportions des différentes modalités chez les utilisatrices et les non utilisatrices.

    IV.2.3 Résultats

    D'après le tableau B10 (Annexe B), on constate qu'au seuil de 5 %, les tests de Levene sont non significatifs pour les scores relatifs au Soutien social communicationnel (soutsocomm11) et aux Croyances (Croy11) (P_value respectifs de 0,259 et de 0,999). Par ailleurs, les tests de Student pour variances égales, effectués pour ces variables sont significatifs (P_value= 0,000). Ainsi dans les deux cas on rejette l'hypothèse d'égalité des moyennes des scores chez les utilisatrices et les non utilisatrices de la contraception moderne. Cette conclusion est la même pour les scores moyens relatifs aux Normes subjectives (Normsub11) et au point de contrôle (Locc11). En effet, on constate qu'au seuil de 5 %, les tests de Levene sont significatifs pour les scores Normsub11 et Locc11 (P_value respectifs de 0,040 et de 0,000). Cependant, les tests de Student pour variances inégales, effectués pour ces scores sont significatifs (P_value < 5%). Les moyennes des différents scores dans les groupes des utilisatrices et des non utilisatrices sont récapitulées dans le tableau 5 de la page 80.

    IV.2.4 Interprétation des résultats

    Les interprétations suivantes s'inspirent du tableau 5:

    · Le soutien social communicationnel (dialogue et soutien des amis vis-à-vis de la PF)

    La perception du soutien social communicationnel diffère significativement des femmes en union utilisatrices et non utilisatrices de la contraception moderne (P_value =0,000). En effet, les femmes en union, utilisatrices de la contraception moderne dialoguent plus avec leurs amis et sont plus soutenues par ces dernières par rapport au recours à la contraception moderne que les femmes en union non utilisatrices (scores moyens respectifs de 2,78 et 2,51).

    · Les normes subjectives liées à l'encouragement reçu par la femme par son entourage (amis, parents)

    Les utilisatrices de la contraception moderne ont un score moyen relatif aux normes subjectives, plus élevé que les non utilisatrices (scores moyens respectifs de 2,55 et de 2,16). Cette différence est significative (P_value = 0,000). De ce fait, les femmes en union qui pratiquent la contraception moderne sont plus encouragées par leur entourage (amis, parents) quant au recours à la PF que les femmes en union non utilisatrices.

    · Les croyances relatives aux effets provenant de l'utilisation de la contraception moderne

    Les croyances relatives aux effets provenant de l'utilisation de la contraception moderne ne sont pas les mêmes chez les utilisatrices et les non utilisatrices de la contraception moderne (scores moyens respectifs de 2,23 et de 1,97). Par ailleurs, cette différence est significative (P_value = 0,002). Ainsi, les femmes en union qui font recours à la contraception moderne ont des croyances meilleures par rapport aux contraceptifs modernes que les femmes en union non utilisatrices. En outre, dans les deux groupes de femmes, la perception des bonnes croyances relatives aux effets provenant de l'utilisation de la contraception moderne demeure faible (les scores sont tous inférieurs à 2,5)

    · Le point de contrôle lié au contrôle de la santé reproductive

    Les femmes en union, utilisatrices de la contraception moderne ont une perception du
    contrôle de leur santé reproductive plus élevée que les non utilisatrices (scores moyens
    respectifs de 3,63 et de 3,45). En effet les femmes en union qui pratiquent la

    contraception moderne ont une prise de conscience de leur capacité à maîtriser leur santé reproductive que les femmes en union qui n'ont pas recours à la contraception moderne.

    · La discussion de la planification familiale avec le conjoint

    Les utilisatrices de la contraception moderne sont plus nombreuses à avoir discuté de la PF avec leur conjoint que les non utilisatrices (Proportions respectifs de 70,95 % et de 46,84 %). En effet, le fait d'avoir discuté de la PF avec le conjoint favorise significativement l'utilisation de la contraception moderne par les femmes en union (P_value = 0,007 dans le modèle de régression logistique).

    · L'attitude du conjoint face à la PF

    Les femmes en union qui ont des conjoints favorables à la PF sont plus fréquentes chez les utilisatrices que chez les non utilisatrices de la contraception moderne (Pourcentage respectifs de 81,75 et de 62,03). En effet, l'attitude positive du conjoint par rapport à la PF encourage significativement la femme en union à utiliser la contraception moderne (P_value = 0,044 dans le modèle de régression logistique).

    · La pratique des avortements dans l'entourage de la femme

    Les femmes en union qui déclarent qu'il y a souvent des avortements dans leur entourage sont plus nombreuses chez les utilisatrices de la contraception moderne que chez les non utilisatrices (41,90 % et 39,24 % respectivement). En effet, le fait pour la femme en union de percevoir les risques qui découlent de l'avortement par des situations vécues dans son entourage l'amène à utiliser la contraception moderne (ceci est confirmé par la significativité de cette variable dans le modèle de régression logistique).

    · La religion et l'arrondissement de résidence : ces deux variables apparaissent dans le tableau de segmentation à titre illustratives, au risque de nous répéter, nous nous contenterons de l'interprétation faite au niveau du modèle de régression logistique, ce qui suffit largement.

    Tableau 5 : Synthèse des résultats de la comparaison des moyennes des déterminants chez les utilisatrices et les non utilisatrices de la contraception moderne.

    Variables composites (scores)

    Utiisatrices
    N=389

    Non
    utiisatrices
    N=316

    P_value

    Sig.
    test de
    student

    CAPACITE

    Moyenne

    Moyenne

     
     

    Soutien social

    Score-soutien social communicationnel

    2,78

    2,51

    0,000

    ***

    MOTIVATION

    Moyenne

    Moyenne

     
     

    Normes subjectives

    Score- Normes subjectives

    2,55

    2,16

    0,000

    ***

    Croyances

    Score croyances relatives aux effets des contraceptifs modernes

    2,23

    1,96

    0,000

    ***

    Point de contrôle

    Score - Point de contrôle

    3,63

    3,45

    0,002

    ***

    Variables qualitatives

    Pourcentage

    Pourcentage

    P_value
    logit

    Sig. modèle
    logistique

    Discussion de la PF avec le conjoint (réf : n'a pas discuté avec le conjoint de la PF)

    A discuté avec le partenaire PF %)

    70,95

    46,84

    0,007

    **

    Attitude du conjoint face à la PF (réf : Attitude négative)

    Attitude positive du partenaire envers la PF (%)

    81,75

    62,03

    0,044

    *

    Religion (réf. Musulman) (%) Chrétien

    Autre non Chrétien

    92,80

    2,83

    82,91

    2,53

    0,008
    0,010

    **
    **

    Arrondissement de résidence (%) (Réf. Yaoundé I)

    Yaoundé II Yaoundé III Yaoundé IV Yaoundé V Yaoundé VI Yaoundé VII

    14,65 13,37 25,45 15,68 13,37 4,88

    16,45 18,04 19,30 17,41 6,96 1,27

    0,208 0,681 0,132 0,211 0,011 0,032

    - - - - * *

    Pratique des avortements dans l'entourage de la femme (%) (Réf. Jamais)

    Ne sait pas

    Parfois

    Souvent

    21,08
    33,93
    41,90

    29,11
    24,05
    39,24

    0,71
    0,04
    0,92

    -
    *
    -

     

    *** Significativité à P=0.001 ** Significativité à P=0.01 * Significativité à P=0.05 - non significative Source : ACMS 2009, Enquête CAP relatives au planning familial à Yaoundé, nos calculs.

    Le tableau de segmentation issu de la fusion des tableaux 4 et 5 est présenté en Annexe B (Tableau B11).

    CONCLUSION GÉNÉRALE ET RECOMMANDATIONS

    La promotion de la planification familiale en général et l'utilisation de la contraception moderne en particulier demeurent d'actualité au Cameroun. A cet effet, l'ACMS avec l'appui de Population Service International utilise des stratégies de marketing social, afin de promouvoir un plus grand recours des femmes aux produits de contraception modernes. Le présent mémoire avait pour objectif d'identifier les facteurs qui influencent significativement l'utilisation de la contraception moderne par les femmes en union de la ville de Yaoundé. Pour y parvenir, nous avons eu recours aux données de l'étude sur les connaissances, attitudes et pratiques relatives au planning familial à Yaoundé réalisée en décembre 2008 et janvier 2009 par l'ACMS.

    Par ailleurs, nous nous sommes basés sur le cadre conceptuel de changement de comportement en marketing social de PSI. Nous avons tout d'abord analysé les niveaux de l'utilisation de la contraception moderne par les femmes en union de la ville de Yaoundé, ensuite nous avons identifié les facteurs qui influencent significativement l'utilisation de la contraception moderne, puis nous avons comparé le niveau des déterminants OCM dans les groupes des utilisatrices et des non utilisatrices de la contraception moderne.

    Il ressort des analyses des niveaux et tendances de l'utilisation de la contraception moderne par les femmes en union de la ville de Yaoundé que le niveau d'utilisation de la contraception moderne demeure faible (55,20 %). Des disparités s'observent au niveau des arrondissements. Ainsi, Yaoundé I enregistre le taux le plus faible (43,0 %). Les taux les plus élevés s'observent à Yaoundé VII (82,6 %) et Yaoundé VI (70,3 %). Le préservatif est le contraceptif le plus utilisé (45,8 %). En outre on note un faible recours aux pilules (10,2 %) et aux injectables (6,2 %). Par ailleurs, les femmes musulmanes on un faible recours aux contraceptifs modernes (27 %). De plus, les femmes qui ne perçoivent pas le risque encouru à cause de l'avortement utilisent moins la contraception moderne (33,3 %). Parmi les femmes dont le mari est favorable à la PF, près de 7 sur 10 utilisent la contraception moderne.

    Les analyses en composantes multiples ont permis de dégager parmi les caractéristiques des femmes, le profil des femmes en union, utilisatrices et non utilisatrices de la contraception moderne. Ainsi, nous notons que dans la ville de Yaoundé, les femmes en union, utilisatrices de la contraception moderne résident en général dans l'arrondissement de Yaoundé VI. Elles sont généralement des chrétiennes ayant un niveau d'instruction supérieure et un niveau socioéconomique élevé. En outre, elles travaillent dans le secteur public ou privé et ont discuté

    de la PF avec le conjoint. Par ailleurs, celui-ci a une attitude positive envers la Planification Familiale (PF). Ces femmes s'opposent à celles non utilisatrices de la contraception moderne. Celles-ci vivent en général dans l'arrondissement de Yaoundé I, ont un niveau d'instruction au plus primaire, sont des musulmanes, ont un niveau socioéconomique bas et exercent dans l'agriculture ou les petits métiers. Ces femmes n'ont pas discuté de la PF avec le conjoint ou ne connaissent pas son opinion. En outre, leur conjoint a une attitude négative. Par ailleurs, l'entourage féminin de ces femmes en union ne pratique pas l'avortement.

    Au niveau des déterminants OCM, la construction des scores, à partir des questions à échelles, s'est faite à l'aide des analyses factorielles. L'analyse de ces scores révèle que la perception de la disponibilité des produits de contraception moderne est relativement élevée (score moyen de 3,17 sur 4). Quant au soutien social communicationnel, nous notons que son score moyen est faiblement appréciable (2,66 sur 4). Ainsi, il semble que les femmes en union de la ville de Yaoundé bénéficient très peu du soutien communicationnel de leurs amis en matière de PF. Par ailleurs, il semble que de telles femmes ne reçoivent pas une motivation réelle de la part de leur parents/famille par rapport à l'utilisation des contraceptifs modernes pour l'espacement des naissances. En outre, les croyances des femmes en union par rapport aux contraceptifs sont relativement mauvaises et fausses, car le score moyen est largement inférieur à la moyenne (2,11 sur 4). Enfin, les prix maxima que sont prêtes à payer les femmes en union de la ville de Yaoundé pour les produits de contraception moderne oraux et injectables sont de 852 FCFA et 1479 FCFA respectivement pour Novelle Duo et Depo provera.

    Pour l'identification des déterminants significatifs de l'utilisation de la contraception moderne, nous avons eu recours au modèle de régression logistique. A partir des résultats obtenus, nous retenons que les facteurs influençant significativement l'utilisation de la contraception moderne sont pour ce qui est des variables OCM (scores) le soutien social communicationnel, les normes subjectives, les croyances et le point de contrôle. En ce qui concerne les caractéristiques de la population, les variables significatives sont la religion, l'arrondissement de résidence, la discussion de la PF avec le conjoint, l'attitude du conjoint face à la PF, et la perception de la pratique des avortements dans l'entourage de la femme. Par rapport aux hypothèses émises au début de ce travail, les résultats peuvent être résumés ainsi qu'il suit:

    Les femmes chrétiennes ont 2 fois plus de chances de recourir à la contraception moderne que les femmes musulmanes. Par ailleurs, les autres non chrétiennes (animistes) ont 5 fois plus de chances d'utiliser la contraception moderne par rapport aux musulmanes. En outre, l'utilisation de la contraception moderne n'est pas influencée par le niveau d'instruction de la

    femme en union. D'où la validation partielle de l'hypothèse (H1) : « La religion et le niveau d'instruction influencent significativement la pratique contraceptive moderne par la femme en union ».

    La discussion de la PF au sein du couple augmente les chances de la femme d'utiliser la contraception moderne. De plus, les femmes en union dont le conjoint est favorable à la PF ont 1,6 fois plus de chance d'utiliser la contraception moderne par rapport aux femmes en union dont le conjoint a une attitude négative. Ainsi l'hypothèse (H2) : « Les discussions avec le conjoint relatives à la planification des naissances et l'attitude favorable, de celui-ci sont des facteurs ayant des effets significatifs sur l'utilisation de la contraception moderne par les femmes en union » est validée.

    Les femmes qui ont déclaré que celles de leur entourage pratiquaient souvent l'avortement ont 2,5 fois plus de chance de recourir à la contraception moderne relativement aux femmes qui ont déclaré qu'il n'y a jamais eu d'avortement dans leur entourage. Ainsi, la pratique des avortements dans l'entourage de la femme en union l'amène à prendre conscience des dangers que cela peut causer et la nécessité de contrôler sa fécondité. Ce qui nous permet de vérifier l'hypothèse (H3) selon laquelle « Les femmes qui perçoivent le risque issu des avortements ont plus de chance de recourir à la contraception moderne que celles qui ne le perçoivent pas. »

    Au niveau des facteurs OCM, nous avons montré que le soutien communicationnel influence positivement la pratique contraceptive moderne par la femme en union de la ville de Yaoundé. Par conséquent le fait pour la femme en union de discuter de la PF avec ses amis accroit sa probabilité à recourir à la contraception moderne. Par ailleurs, si une femme en union croît que les contraceptifs modernes n'ont pas d'effet néfaste sur la santé, alors sa probabilité d'y recourir augmente. En effet, lorsque le score des croyances augmente de 1 %, la chance d'utiliser la contraception moderne par la femme en union augmente de 47,9%. En outre, la disponibilité des produits de contraception n'influence pas leur utilisation par la femme en union. Cela peut se comprendre, dans la mesure où la ville de Yaoundé est le siège social de l'ACMS, c'est aussi la ville où la disponibilité des contraceptifs modernes est la mieux assurée, de telle sorte qu'elle n'influence plus l'utilisation. Ainsi, l'hypothèse H4 : « La chance de recourir à la contraception moderne par la femme en union croît significativement avec la disponibilité des produits de contraception, le soutien social et les bonnes croyances par rapport aux effets des contraceptifs modernesi est partiellement validée.

    Par ailleurs, plus la femme en union perçoit l'acceptation de la part de son environnement

    quant à l'utilisation des contraceptifs modernes, plus sa probabilité d'en utiliser croît. De plus, la chance de recourir à la contraception moderne augmente avec la prise de conscience par la femme de sa capacité à contrôler sa santé reproductive.

    La comparaison des niveaux des déterminants OCM dans les groupes des utilisatrices et des non utilisatrices de la contraception moderne, nous a permis de tirer quelques enseignements. Nous avons ainsi noté que tous les scores moyens des facteurs OCM sont significativement différents chez les utilisatrices et les non utilisatrices de la contraception moderne ; les utilisatrices ayant pour chaque facteur un score significativement plus élevé que les non utilisatrices. Notamment pour ce qui est de la perception du soutien social communicationnel, les femmes en union utilisatrices de la contraception moderne dialoguent plus avec leurs amis et sont plus soutenues par ces derniers par rapport au recours à la contraception moderne que les femmes en union non utilisatrices.

    Au vu de ces résultats, de nombreuses recommandations programmatiques pour l'élaboration des stratégies de marketing social des contraceptifs modernes chez les femmes en union par l'ACMS s'imposent. Il s'agit notamment de :

    · sensibiliser les femmes à utiliser la contraception moderne en particulier les pilules et les injectables. Cette sensibilisation doit être accentuée dans l'arrondissement de Yaoundé I car le taux d'utilisation de la contraception moderne y est très faible. Par ailleurs, pour être efficace, une sensibilisation particulière doit être faite à l'endroit des femmes en union, de religion musulmane afin de les amener à recourir à la contraception moderne, pour une planification efficace des naissances. On pourrait à cet effet passer par des séances de sensibilisation dans des communautés musulmanes;

    · interpeller les femmes sur les risques de l'avortement à travers des messages de sensibilisation et leur faire comprendre que l'utilisation de la contraception moderne les met à l'abri des grossesses non désirées et réduit de ce fait les tentations de recourir à l'avortement qui est un acte non seulement interdit par la loi, mais dangereux pour la santé de la femme. Même si cette dernière vit dans un environnement où les autres femmes n'ont pas l'habitude de le faire, cela n'implique pas qu'elle ne risque pas de s'y exposée alors qu'elle aurait pu l'éviter ;

    · encourager la femme en union à ne pas avoir peur de discuter de la PF, mieux encore à en parler avec son entourage, en particulier avec les amis. En effet, le fait d'en parler lui permet de discuter de ses appréhensions, ce qui améliore sa chance d'utiliser la

    contraception moderne ;

    · sensibiliser les femmes utilisatrices de la contraception moderne à conseiller aussi leurs amies à le faire, ceci peut se réaliser lors des réunions amicales qui regroupent très souvent les femmes, étant donné que le fait de discuter de la contraception moderne avec les amies augmente les chances de la femme à l'utiliser. Une stratégie consisterait à regrouper les femmes représentantes des différentes associations et regroupements de femmes de la ville de Yaoundé, afin de les sensibiliser et de les inviter à sensibiliser à leur tour les femmes membres de leurs structures ou organisations lors de leurs rencontres. Ceci permettrait de toucher un plus grand nombre de femmes et celles-ci seront plus enclines à l'écoute puisque les conseils viendront d'une amie. Car ces femmes sont souvent réticentes lorsqu'une inconnue se présente à elles et leur parle de contraception moderne ;

    · sensibiliser aussi les parents de la femme et les familles sur les bienfaits de la PF, car la femme en union est fortement influencée par la famille et l'entourage. Il convient de passer des spots dans les média afin d'interpeller directement la famille sur les bienfaits de la PF pour qu'elle encourage cette dernière à utiliser les méthodes contraceptives dans le but de mieux espacer les naissances ;

    · mener des activités de communication (counseling) auprès des femmes afin qu'elles aient des bonnes croyances par rapport à la planification familiale et aux effets provenant de l'utilisation des contraceptifs modernes. Pour ce faire, il faut mener une vaste campagne de sensibilisation avec des messages publicitaires dans les médias afin de lever le voile sur les fausses rumeurs qui circulent quant aux effets des contraceptifs notamment les injectables et les pilules. Car de cela dépend le recours des femmes aux méthodes de contraception moderne ;

    · faire comprendre aux femmes en union, l'importance de la maîtrise par elles de leur procréation et leur capacité à contrôler leur santé reproductive. Et qu'il existe pour ce faire un ensemble de méthodes efficaces permettant d'éviter une grossesse non désirée sans mettre en danger la santé de la femme ;

    · implémenter une stratégie de communication et de sensibilisation qui cible les hommes, car leur avis est crucial dans la décision de la femme d'utiliser les contraceptifs. Ainsi, il faudrait sensibiliser les hommes et leur faire comprendre le bien fondé de la PF sur la santé de la mère et de l'enfant. pour que les conjoints soient plus favorables au recours

    aux contraceptifs par leurs femmes, il faudrait particulièrement sensibiliser les partenaires des femmes musulmanes. Il faudrait aussi encourager le dialogue au sein du couple sur la Planification Familiale (PF).

    Au terme de ce travail, nous n'avons pas la prétention d'avoir épuisé le sujet, mais nous avons apporté une modeste contribution à la compréhension des déterminants significatifs de la pratique contraceptive moderne par les femmes en union de la ville de Yaoundé. Cela pourra permettre une bonne orientation des stratégies marketing des produits de planification familiale distribués par l'ACMS.

    Par ailleurs, les interventions futures de l'ACMS sur la PF devront s'étendre aussi en zone rurale et pourquoi pas dans le Cameroun en général afin que tous puissent bénéficier de l'accès aux services de Planification Familiale.

    BIBLIOGRAPHIE

    [1]. ACMS(2010), Enquête de base pour le suivi et l'évaluation de l'utilisation des préservatifs féminins par les personnes âgées de 18-49 ans dans les dix régions du Cameroun, Protocole de recherche.

    [2]. ACMS (2010), Rapport des activités de l'ACMS en planning familial de 2003 à 2009, Division Santé Familiale.

    [3]. ACMS/FOCAP (2009), Etude sur les connaissances, attitudes et pratiques relatives au planning familial à Yaoundé, Rapport final.

    [4]. AGNES G. (1998), Contraception et avortement : deux modes de régulation de la fécondité à Abidjan, CEPED.

    [5]. ATTANASSO et al (2007), Les facteurs de la contraception au bénin au tournant du siècle, CEPED.

    [6]. BECKER G. (1960), An Economic Analysis of Fertility, in Demographic and Economic Change in Developed Countries, Princeton: National Bureau of Economic Research, 1960, pp. 209-231.

    [7]. BUCREP (1987, 2010), Résultats du recensement de la population, Cameroun.

    [8]. CHARBIT Y. (1870), du malthusianisme au populationnisme : les économistes français et la population (1840-1870), INED.

    [9]. CHIESA S. et WANTOU (2001) G., le comportement contraceptif des gabonaises les méthodes modernes : faible taux d'utilisation et déficit d'information, Médecine d'Afrique Noire.

    [10]. CONGO.Z. (2005), Les facteurs de la contraception au Burkina Faso au tournant du siècle, CEPED.

    [11]. DARPY D. (2001), Les tests de comparaison de moyennes, Fiche n°4, France.

    [12]. DESMET P. (2010), Cours d'analyse des données appliquée au marketing, Master Marketing, Université Paris Dauphine.

    [13]. DOUCOURE (2004), Méthodes économétrique : cours et travaux pratiques, Faculté des Sciences Economiques et de Gestion, Université Cheikh Anta Diop de Dakar

    [14]. EASTERLIN (1975), An economic framework for fertility analysis, studies in family planning, vol.6, No.3 PP545-63.

    [15]. EVINA AKAM (2005), Les facteurs de la contraception au Cameroun, CEPED.

    [16]. FAO (2002), Stratégie nationale d'information, éducation, communication (IEC) du

    Cameroun, Département du développement durable, Rome.

    [17]. GAUTIER A. (2002), du malthusianisme au féminisme, Lien social et Politiques, N°47, P.67-81.

    [18]. GUBRY P. (1998), D'un natalisme nuancé vers un antinatalisme modéré, politiques Africaines en matière de fécondité de nouvelles tendances, dossier de CEPED N°2, Paris.

    [19]. GUILMOTO C. (1996), Micro-économie de la fécondité : Quelques réflexions à partir du cas indien, Document de recherches n°3, ORSTOM/ETS, Paris.

    [20]. INS (2004), Enquête Démographique et de Santé (EDS III), Rapport final, Cameroun.

    [21]. INS (2006), Enquête par grappes à indicateurs multiples (MICS), Rapport final, Cameroun.

    [22]. ISSA Z. (2008), Les facteurs associés ou non à l'utilisation de la contraception moderne chez les femmes en union dans la partie septentrionale du Cameroun, CDI IFORD.

    [23]. KOKOU VIGNIKIN, RAÏMI FASSASSI et VIMARD P. (2001), Protocole d'analyse de la pratique contraceptive à partir des données des enquêtes démographiques et de santé, GRIPPS.

    [24]. KOTLER P. (2003), Marketing management, 11eme édition, Pearson Education.

    [25]. LASBEUR L. (2007), Modes de contrôle de la fécondité en Afrique de l'Ouest : Une analyse comparative (Sénégal, Mali, Burkina Faso et Ghana), bulletin d'information sur la population de Madagascar N°30.

    [26]. LEBART L. et al. (2000), Statistique exploratoire multidimensionnelle, 3ème édition, Dunod.

    [27]. LE MOAL L. (2002), L'Analyse en Composantes Principales, lemoal@lemoal.org

    [28]. LIAUDET B. (2008), Modélisation non-supervisée, les analyses factorielles, Cours de data mining, Option Ingénierie d'affaire et de projet.

    [29]. MALTHUS T. (1798), Essai sur le principe de la population, collection « Les classiques des sciences sociales ».

    [30]. MANTEMPA J. (2007), Besoins non satisfaits en planification familiale au sein du couple en république démocratique du Congo, Université de Kinshasa.

    [31]. MAARTEN B. (2006), Dichotomous dependent variable, Modélisation d'une variable dépendante dichotomique, http://home.fsw.vu.nl/m.buis/rm/old/dich.ppt

    [32]. MINEPAT (2002), déclaration nationale de la population, Cameroun.

    [33]. MINEPAT (2009), Document de Stratégie pour la Croissance et l'Emploi (DSCE), Cameroun.

    [34]. MINEPAT (2009), Cameroun Vision 2035.

    [35]. Ministère de la Santé (2001), document de la stratégie sectorielle de santé 2001-2010, Cameroun

    [36]. NKWA R. (1997), Contraception, en savoir plus et choisir, édition étoile des tropiques.

    [37]. ONU (2007) Perspectives de la population mondiale-La Révision de 2006-2007, Organisation des Nations unies - Département des affaires économiques et sociales, p.1.

    [38]. PMSC/ FOCAP (2001), Enquête CAP sur le planning familial par les personnes en union dans les zones rurales du Centre, Rapport final.

    [39]. Population Référence Bureau (2008), fiche de données sur la population, www.prb.org.

    [40]. PSI (2009), La recherche en marketing social de population services international, présentation, Séminaire de formation à Douala, 2009.

    [41]. PSI-Haïti (2007), Planification Familiale Enquête TRaC Examinant l'Utilisation des Méthodes Contraceptives Modernes parmi les Femmes en âge de Procréer de 15-49 ans, Research & Metrics, PSI.

    [42]. PSI-Benin (2008), Déterminants de l'utilisation des contraceptifs modernes chez les femmes dans les zones de concentration des activités du projet IMPACT au Bénin, Research & Metrics, PSI.

    [43]. PSI-Burkina Faso (2007), Planification Familiale Enquête TRaC pour évaluer l'utilisation des Méthodes Contraceptives Modernes, Research & Metrics, PSI.

    [44]. PSI-Burundi (2005), Planification Familiale Enquête TRaC sur l'utilisation des Méthodes Contraceptives Parmi les Femmes en âge de Procréer, Research & Metrics, PSI.

    [45]. PSI-Madagascar (2006), Family planning TRaC study evaluating the use of modern contraceptive methods among women of reproductive age, Research & Metrics, PSI.

    [46]. PSI-Pakistan (2007), Family planning TRaC Study evaluating contraceptive use among married men and women in rural and urban Pakistan, Research & Metrics, PSI.

    [47]. RAIMI FASSASSI (2007), Les facteurs de la contraception en Afrique de l'ouest et centrale au tournant du siècle, CEPED.

    [48]. RAIMI FASSASSI (2006), Les facteurs de la contraception en Côte d'Ivoire au tournant du siècle, CEPED.

    [49]. RICCO RAKOTOMALALA (2010), Courbe ROC, Régression logistique, Equipe de recherche en ingénierie des connaissances, Laboratoire ERIC.

    [50]. RICCO RAKOTOMALALA (2010), Comparaison de populations, Tests paramétriques, Université Lumière Lyon 2.

    [51]. RONSIN F. (1980), La Grève des ventres-Propagande néomalthusienne et baisse de la natalité en France 19e-20e siècles, Paris, Aubier, 1980.

    [52]. RWENGE M. (1994), Déterminants de la fécondité des mariages selon le milieu d'habitat au Bénin, IFORD, les cahiers de l'IFORD N° 7.

    [53]. TALNAN E. et VIMARD P. (2005), Développement local, pauvreté et pratique contraceptive en Côte d'Ivoire, Série Santé de la reproduction, fécondité et développement, Document de recherche N°9 ;

    [54]. Université de Sherbrooke (2010), perspectives monde : outil pédagogique des grandes tendances mondiales, Canada.

    [55]. UNITED NATIONS (2004), The World at Six Billion, Population Division.

    [56]. USAID (2009), Atteindre les OMD : la contribution de la planification familiale, cas du Cameroun, Global Health.

    Autres sources :

    [1]. http://fr.wikipedia.org/wiki/ Féminisme

    [2]. http://fr.wikipedia.org/wiki/Malthusianisme

    [3]. http://fr.wikipedia.org/wiki/Néomalthusianisme

    ANNEXE A : Graphiques ANNEXE B : Tableaux ANNEXE C : Encadrés

    ANNEXES

    ANNEXE A : Graphiques

    Graphique A1 : Cadre de performance pour le Marketing Social

    Source : PSI (2009), La recherche en marketing social.

    Graphique A2 : Histogramme des valeurs propres et choix du nombre de facteurs

    Source :

    ACMS 2009, Enquête CAP relatives au planning familial à Yaoundé, nos calculs

    Graphique A3 : Projection des variables sur les axes factoriels

    Source : ACMS 2009, Enquête CAP relatives au planning famil

    Par CHOMTEU KOUAM Sorel Francine, élève Ingénieur d'Application de la Statistique 4

    Graphique A4 : Utilisation de la contraception moderne selon le nombre d'enfants

    Pourcentage

    100,0

    40,0

    90,0

    80,0

    70,0

    60,0

    50,0

    30,0

    20,0

    10,0

    0,0

    4 enfants au plus

    57,6

    Source

    : ACMS 2009, Enquête CAP relatives au planning familial à Yaoundé, nos calculs.

    Graphique A5 : Utilisation

    de la contraception moderne selon la pratique de l'avortement par la

    femme

    Pourcentage

    100,0

    40,0

    90,0

    80,0

    70,0

    60,0

    50,0

    30,0

    20,0

    10,0

    0,0

    n'a jamais pratiqué
    l'avortement

    Source : ACMS 2009, Enquête CAP relatives au planning familial à Yaoundé, nos calculs.

    ANNEXE B : Tableaux

    Tableau B1 : Présentation synthétique des différentes sections du questionnaire

    Section du questionnaire

    Objectifs

    Section 0: Identification

    Identification du ménage (ZD, Quartier,

    Arrondissement, milieu etc.)

    Section1: Caractéristique du

    répondant et du ménage

    Listage des caractéristiques du répondant (sexe, âge, niveau d'instruction etc.) et ceux du ménage (nature du sol, murs etc.)

    Section II : Exposition aux

    médias

    Identification les principaux médias auxquels sont

    exposés les répondants, afin de choisir le média par

    lequel l'ACMS va faire passer ses messages pour le

    changement de comportement.

    Section III : Comportement

    sexuel et reproduction

    Recueil des informations sur le comportement sexuel des répondants et la vie génésique des femmes ainsi que la pratique de l'avortement.

    Section IV : Connaissance et

    utilisation des contraceptifs

    Evaluation des connaissances des méthodes

    contraceptives par les répondants et leur utilisation.

    Section V : Déterminants

    d'opportunité, de capacité et de motivation (OCM) de l'utilisation des contraceptifs moderne

    Identification des déterminants OCM au moyen des questions échelle.

    Source : ACMS 2009, Enquête CAP relatives au planning familial à Yaoundé, nos calculs.

    Tableau B2 : Présentation des modalités des différentes variables qualitatives de l'étude

    Caractéristiques des femmes en union :
    Variables explicatives qualitatives

    Modalités

    Le niveau d'instruction

    1.Primaire au plus

    2. Secondaire

    3. Supérieur

    Le type d'activité

    1.

    Agriculture/Petits métiers

     

    2.

    Emploi du secteur privé

     

    3.

    Emploi du secteur public

     

    4.

    Activité libérale

     

    5.

    Sans emploi

     

    Le niveau de vie

    1.

    Bas

     

    2.

    Moyen

     

    3.

    Elevé

     

    Le milieu de résidence

    1.

    Urbain

     

    2.

    Semi urbain

     

    L'arrondissement de résidence

    1.

    Yaoundé I

     

    2.

    Yaoundé II

     

    3.

    Yaoundé III

     

    4.

    Yaoundé IV

     

    5.

    Yaoundé V

     

    6.

    Yaoundé VI

     

    7.

    Yaoundé VII

     

    La religion

    1.

    Chrétien

     

    2.

    Autre non chrétien

     

    3.

    Musulman

     

    La pratique de l'avortement par la femme

    1.

    A déjà pratiqué l'avortement

     

    2.

    N'a déjà pratiqué l'avortement

     

    La pratique de l'avortement dans l'entourage de

    1.

    Ne sais pas

    la femme

    2.

    Parfois

     

    3.

    Souvent

     

    4.

    Jamais

     

    L'âge

    1.

    15-24

     

    2.

    25-34

     

    3.

    35-44

     

    4.

    44 et plus

     

    Le nombre d'enfants vivants

    1.

    4 enfants au plus

     

    2.

    5 enfants et plus

     

    3.

    N'a pas encore été enceinte

    Le nombre d'enfants désirés

    1.

    4 enfants au plus

     

    2.

    5 enfants et plus

     

    3.

    Ne sais pas

    La discussion de la PF avec le conjoint

    1.

    Oui

     

    2.

    Non

     

    L'attitude du conjoint face à la PF

    1.

    Attitude positive

     

    2.

    Attitude negative

     

    3.

    Ne connait pas son opinion

     

    A entendu parler des cliniques PROFAM

    1.

    Oui

     

    2.

    Non

     

    Source : ACMS 2009, Enquête CAP relatives au planning familial à Yaoundé, nos calculs.

    Tableau B3 : Récapitulatifs des résultats des tests de Khi-deux

    Variables

    P_value

    Sig.

    Le niveau d'instruction

    0,004

    **

    Le type d'activité

    0,037

    *

    Le niveau de vie

    0,017

    *

    Le milieu de residence

    0,523

    -

    L'arrondissement de residence

    0,000

    ***

    La religion

    0,000

    ***

    La pratique de l'avortement par la femme

    0,821

    -

    La pratique de l'avortement dans l'entourage de la femme

    0,000

    ***

    L'âge

    0,936

    -

    Le nombre d'enfant vivant

    0,413

    -

    Le nombre d'enfant désiré

    0,289

    -

    La discussion de la PF avec le conjoint

    0,000

    ***

    L'attitude du conjoint face à la PF

    0,000

    ***

    Entendu parler des cliniques PROFAM

    0,059

    -

    *** Significativité à P=0.001 ** Significativité à P=0.01 * Significativité à P=0.05 - Non significatif Source : ACMS 2009, Enquête CAP relatives au planning familial à Yaoundé, nos calculs.

    Tableau B4 : Coordonnées, contributions et cosinus carrés des modalités

    Pratique de l'avortement dans l'entourage de la

    femme jamais

    parfois

    NSP

    Libellé Distance à l'origine Contributions Coordonnées Cosinus

    carrés

    utilise la contraception

    n'utilise pas la contraception

    Niveau d'instruction Primaire au plus

    Religion
    Chrétien

    Musulman

    Niveau Socioéconomique Elevé

    Moyen

    Bas

    n'a pas discuté de la PF

    Attitude du conjoint face à la PF Attitude positive

    Attitude négative

    Emploi du secteur privé

    Emploi, secteur public

    Arrondissement Yaoundé I

    Yaoundé II

    Yaoundé III

    Yaoundé IV

    Yaoundé V

    Yaoundé VI

    Yaoundé VII

    Utilisation actuelle de la contraception moderne

    a discuté de la PF

    Type d'activité

    Travail agricole/pmétier

    Secondaire

    Supérieur

    sans emploi

    souvent

    Ne connaît pas

    Autre non chrétien

    Discussion du PF avec son conjoint

    29,65220 0,94 0,81 0,02

    36,10530 0,42 -0,60 0,01

    10,19050 6,12 -1,25 0,15

    12,05560 5,91 1,33 0,15

    18,58330 2,27 -1,01 0,05

    4,03571 5,63 -0,80 0,16

    4,18382 7,78 0,96 0,22

    2,93855 5,49 -0,70 0,17

    2,43902 2,11 -0,41 0,07

    2,38942 0,57 0,21 0,02

    0,81234 4,86 0,45 0,25

    0,48421 0,00 0,01 0,00

    6,83333 8,35 1,22 0,22

    0,13162 0,81 0,14 0,16

    0,80769 0,00 -0,01 0,00

    0,66274 5,89 0,47 0,34

    0,37160 4,78 0,39 0,40

    6,92135 3,57 -0,80 0,09

    0,91057 0,54 -0,15 0,03

    3,40625 0,22 0,15 0,01

    3,05172 0,05 -0,07 0,00

    5,91176 9,87 -1,25 0,26

    8,15584 3,77 0,89 0,10

    5,18421 2,73 -0,62 0,07

    5,46789 0,02 -0,05 0,00

    5,46789 0,02 0,06 0,00

    5,07759 0,28 -0,20 0,01

    8,52703 2,13 0,68 0,05

    1,23101 5,98 -0,55 0,25

    1,50890 8,89 -0,71 0,34

    1,45645 0,01 0,02 0,00

    Source : ACMS 2009, Enquête CAP relatives au planning familial à Yaoundé, nos calculs.

    Tableau B5 : Récapitulatifs des résultats des analyses factorielles pour la construction des scores OCM.

    VARIABLES COMPOSITES - Echelles
    NB. (R) signifie que la variable a été recodée dans le sens positif.

    Indice de
    KMO

    P_value Test
    de Bartlett

    Contribution
    factorielle

    % de la
    variance
    expliqué

    Fiabilité :
    Alpha de
    Cronbach

    Décision

    Moyenne
    du Score
    du
    facteur

    OPPORTUNITE
    Modalités (4 =Totalement d'accord, 3=Un peu d'accord, 2=Un peu en
    désaccord 1=Totalement en désaccord)

     

    Disponibilité des produits contraceptifs (Dispo11)

    1 facteur (4 items)

    1. Les contraceptifs sont toujours disponibles quand j'en ai besoin.

    2. Il y a un endroit proche d'ici ou je peux toujours trouver les contraceptifs quand j'en ai besoin

    3. Parfois les femmes ne peuvent pas trouver les contraceptifs quand elles en ont besoin. (R)

    4. Les contraceptifs sont difficiles a trouver dans les environs d'ici. (R)

    0.624

    0,000***

    0,584 0,783 0,445 0,547

    36,29

    Fiable
    minimale

    0,660

    Retenu

    317

    Qualité de service (Qualser11)

    1 facteur (3 items)

    1. Les vendeurs mettent les femmes mal a l'aise quand elles achetent un produit contraceptif (R)

    2. Le personnel de sante a l'habitude de diffuser des informations confidentielles a d'autres personnes (R)

    3. Le personnel de sante ne se montre pas accueillant quand les femmes viennent solliciter un service de planning familial (R)

    0,600

    0,000***

    0,370
    0,697
    0,616

    33,40

    Non fiable
    0,577

    Pas retenu

    2,67

    Attrait de la marque (Attrait 11)

    1 item

    1. La marque de contraceptif ne m'intéresse pas franchement. (R)

    -

    -

    -

    -

    -

    retenu

    2,57

    Normes sociales liés aux amis, familles et agents de santé

    1er facteur, bulle norme sociale (3 items)

    1. Les agents de sante ne parlent pas trop de l'utilisation de la contraception moderne. (R)

    2. Mes amis ne parlent pas trop de l'utilisation de la contraception moderne. (R)

    3. Ma famille ne parle pas trop de l'utilisation de la contraception moderne. (R)

    0,692

    0,000***

    0,453

    0,771
    0,542

    36,65

    Pas fiable
    0,606

    Pas retenu

    2,30

     
     

    Normes sociales liées à la communauté

    2ème facteur, bulle norme sociale (4 items)

    1. Dans notre communauté, utiliser une méthode de contraception moderne pour éviter une grossesse n'est pas acceptable. (R)

     
     

    0,420

     
     
     
     

    2. Dans notre communauté, les ho mmes n'aiment pas que leurs femmes utilisent les méthodes contraceptives modernes. (R)

     
     

    0,685

     

    Fiable
    minimale

     
     

    3. Dans notre communauté, la belle famille n'aime pas que leur belle-fille utilise les méthodes contraceptives modernes. (R)

     
     
     
     

    0,652

    Retenu

    2,27

     
     
     
     

    0,689

     
     
     
     

    4 . Les religieux s'opposent a l'utilisation des injectables dans notre

    communauté. (R)

     
     

    0,434

     
     
     
     

    CAPACITE

     

    Modalités (4 =Totalement d'accord, 3=Un peu d'accord, 2=Un peu en
    désaccord 1=Totalement en désaccord)

     

    Soutien social psychologique familial lors de la prise de décision pour
    l'utilisation de la contraception moderne:

    1er facteur, bulle soutien social psychologique (3 items)

    1. Si je décide d'utiliser la contraception, mes parents appuieront ma

    décision.

     
     

    0,818

     

    Fiable

     
     
     
     
     

    0,907

     
     
     
     

    1 Si je décide d'utiliser les contraceptifs oraux, mes parents appuieront ma

    0,783

    0,000***

     

    61,00

     

    Retenu

    2,61

    décision.

     
     

    0,894

     

    0,954

     
     

    2 Si je décide d'utiliser les contraceptifs injectables, mes parents appuieront

    ma décision.

     
     
     
     
     
     
     

    Soutien social psychologique familial en cas de problème dû à l'utilisation de la
    contraception moderne

    2ème facteur, bulle soutien social psychologique (3 items)

    1. Si j'utilise un contraceptif oral et connaît un quelconque problème, ma famille m'appuiera.

     
     

    0,923

     

    Fiable

     
     

    2. Si j'utilise la contraception et connaît un quelconque problème, ma famille m'appuiera.

     
     

    0,943

     

    0,971

    Retenu

    3,25

    3. Si j'utilise un contraceptif injectable et connaît un quelconque problème, ma famille m'appuiera.

     
     

    0,915

     
     
     
     
     

    Soutien social psychologique des amis et du mari

    3ème facteur, bulle soutien social psychologique (3 items)

    1. Mes amis sont tous d'accord à propos de l'utilisation de la contraception.

     
     

    0,452

     
     
     
     

    2. Mon mari me donne de l'argent pour acheter les contraceptifs à utiliser.

     
     
     
     

    Pas Fiable

     
     
     
     
     

    0, 378

     
     
     
     

    3. Mes amies m'encouragent à utiliser les pilules.

     
     

    0,825

     
     
     
     

    4. Mes amies m'encouragent à utiliser les injectables.

     
     

    0,655

     
     
     
     

    5. Mes amis ne parlent pas souvent de l'utilisation des contraceptifs. (R)

     
     

    0, 373

     

    0,412

    Pas retenu

     
     

    VARIABLES COMPOSITES - Echelles
    NB. (R) signifie que la variable a été recodée dans le sens positif.

    Indice de
    KMO

    P_value Test
    de Bartlett

    Contribution
    factorielle

    % de la
    variance
    expliqué

    Fiabilité :
    Alpha de
    Cronbach

    Décision

    Score
    moyen

    Soutien social communicationnel des amis

     

    1. Je discute souvent de planification familiale avec mes amies.

     
     

    0,658

     
     
     
     

    2. Je discute souvent de l'utilisation des injectables avec mes amis.

     
     
     
     

    Fiable

     
     

    3. Mes amis parlent souvent de l'utilisation des contraceptifs pour le

     
     

    0,476

    46,86

     

    Retenu

    2,66

     

    0,667

    0,000***

     
     

    0,818

     
     

    contrôle des naissances.

     
     

    0,760

     
     
     
     

    4. Ma famille ne parle pas souvent de l'utilisation des contraceptifs pour le contrôle des naissances. (R)

     
     

    0,448

     
     
     
     
     

    Efficacité personnelle

    1 facteur (6 items)

    1. Il est difficile pour moi de toujours utiliser une méthode de planification familiale. (R)

     
     

    0,351
    0,714

     

    Fiable

     
     

    2. Je suis capable de convaincre mon partenaire d'utiliser le Planning

     
     
     
     
     
     
     

    Familial.

     
     

    0,611

     
     
     
     

    3. J'ai la capacité d'utiliser correctement une méthode de Planning.

     
     
     
     
     
     
     

    4. Je suis capable d'utiliser la planification familiale pour éviter une

    0,830

    0,000***

    0,696

    51,517

    0,789

    Retenu

    2,66

    grossesse non désirée.

     
     

    0,772

     
     
     
     

    5. Je suis capable de discuter de la Planification Familiale avec mon mari/partenaire.

     
     

    0,565

     
     
     
     
     

    Je suis capable de poser des questions sur la Planification Familiale à mon
    prestataire.

     
     
     
     
     
     
     

    MOTIVATION

     
     

    Modalités (4 =Totalement d'accord, 3=Un peu d'accord, 2=Un peu en
    désaccord 1=Totalement en désaccord)

     
     

    Normes subjectives liées I l'encouragement repu par la femme de son
    entourage (amie, parents, partenaire~

     
     

    1. Ma meilleure amie croit que je dois utiliser les contraceptifs oraux/injectables pour espacer ou limiter les naissances.)

     
     

    0,814

     

    Fiable

     

    2,37

     
     
     

    0,746

     
     
     
     

    2. Mes parents pensent que je dois utiliser les contraceptifs oraux/injectables

     

    0,000***

     

    55,13

     

    Retenu

     

    pour espacer ou limiter les naissances.

    0.688

     
     
     

    0,798

     
     

    3. Mon partenaire croit que je dois utiliser les contraceptifs oraux/injectables pour espacer ou limiter les naissances

     
     

    0,704

     
     
     
     
     
     
     
     

    Résultat attendus de l'utilisation de la pilule

    (1 item)

     

    1. J'ai peur de tomber malade en utilisant la pilule. (R)

     
     
     
     
     

    Retenu

     

    Sévérité liée à la peur des grossesses non désirées

    2ème facteur, bulle sévérité (3 items)

     

    1. Penser aux grossesses non désirées m'inquiète.

    2. Si je tombe enceinte au moment non voulu, je serais vraiment triste. Les grossesses non désirées sont un grand problème dans ma communauté.

    0.627

    0,000***

    0,774
    0,893
    0,492

    53,65

    Fiable

    0,770

    Fiable
    Retenu

    3,15

    Sévérité liée à la perception des conséquences des naissances non planifiés 1 er facteur, bulle sévérité (3 items)

     

    1. J'ai vraiment peur d'avoir plus d'enfants que je le désire

    2. Les parents qui ne sont pas capables de limiter le nombre d'enfants qu'ils ont, sont malheureux

    3. Les familles qui ont des enfants avec des âges trop rapprochés sont un problème dans cette communauté.

     
     

    0,482
    0,770
    0,677

     

    Fiable

    0*71~

    Retenu

    2,90

    Attitude- Perception des bienfaits de la PF

    1 facteur (3 items)

     

    1. Le planning familial permet à la femme d'être en bonne santé

    2. Le planning familial permet aux parents de s'occuper de la scolarisation de leurs enfants

    3. Le planning familial permet aux parents de bien nourrir leurs enfants

    0.682

    0,000***

    0,582
    0,963

    0,856

    74,57

    Fiable

    0,831

    Retenu

    3,67

    Croyance relatives aux effets des contraceptifs modernes

    1 facteur (3 items)

     

    1. Utiliser les contraceptifs injectables ne provoque pas des effets secondaires néfastes.

    2. Les contraceptifs modernes ne sont pas dangereux.

    3. Les gens qui pratiquent la contraception orale n'ont pas des problèmes de santé.

    4. Les gens qui pratiquent la contraception injectable n'ont pas des problèmes de santé.

    0.600

    0,000***

    0,450
    0,508

    0,867
    0,895

    50,31

    Fiable

    0,772

    Retenu

    2,11

    Point de contrôle de la santé reproductive

    (1 item)

     

    1. Je contrôle ma santé reproductive.

     
     
     
     
     

    Retenu

    3,55

    Source : ACMS 2009, Enquête CAP relatives au planning familial à Yaoundé, nos calculs.

    Tableau B6 : Suivi des facteurs OCM de l'utilisation des méthodes contraceptives modernes

    INDI CATEURS

    2008
    N=705

    COMPORTEMENTS

     

    Utilisation actuelle d'une méthode contraceptive moderne (%)

    55,2

    Utilisation actuelle de la pilule (%)

    10,2

    Utilisation actuelle des injectables (%)

    06,2

    Utilisation actuelle du condom (%)

    45,8

    OPPORTUNITE

     

    Disponibilité des méthodes contraceptives modernes

     

    Score perception de la disponibilité des méthodes contraceptives modernes (1-4)

    3,17

    Qualité de service

     

    Les vendeurs mettent les femmes mal a l'aise quand elles achetent un produit contraceptif (Un seul item : 1-4)

    2,67

    Attrait de la marque

     

    La marque de contraceptif ne m'intéresse pas franchement (Un seul item : 1-4)

    2,58

    Normes sociales

     

    Score perception des normes sociales liées aux amis, familles et agents de santé (1-4)

    2,30

    Score perception des normes sociales liées a la co mmunauté

    2,27

    CAPACITE

     

    Soutien social

     

    Score Soutien social psychologique familial lors de la prise de décision pour l'utilisation de la contraception moderne (1-4)

    2,61

    Soutien social psychologique familial en cas de probleme du a l'utilisation de la contraception moderne

    3,25

    Score soutien social co mmunicationnel (1-4)

    2,66

    Efficacitépersonnelle

     

    Score efficacité personnelle (1-4)

    2,66

    A discuté avec le partenaire du planning familial au cours des 12 mois passés (%)

    60,1

    Connaissance sur les méthodes contraceptives

     

    Score connaissance sur les méthodes contraceptives (0-1)

    0,66

    MOTIVATION

     

    Normes subjectives

     

    Score normes subjectives (1-4)

    2 ,37

    Sévérité

     

    Score sévérité liée a la peur des grossesses non désirées (1-4)

    3,15

    Score sévérité liée a la perception des conséquences des naissances non planifiées (1-4)

    2,90

    Attitude

     

    Score attitude de la femme liée a la perception des bienfaits de la PF (1-4)

    3,67

    Attitude positive du partenaire envers le planning familial (%)

    72,9

    Croyances

     

    Score croyances relatives aux effets des contraceptifs modernes: (1-4)

    2,11

    Point de contrôle

     

    Je contrôle ma santé reproductive. (1 item :1-4)

    2,82

    Volonté de payer

     

    Prix maximum moyen pret a payer pour Novelle Duo (F.CFA)

    852

    Prix maximum moyen pret a payer pour Dépo Provera (F.CFA)

    1479

    EXPOSITION AUX INTERVENTIONS SUR LA PF

     

    A entendu parler du planning familial

    89,4

    A déjà entendu parler des cliniques PROFAM

    15,2

    Source : ACMS 2009, Enquête CAP relatives au planning familial à Yaoundé, nos calculs.

    Mémoire professionnel

    Tableau B7 : Résultat des test

    · Test de significativité globale du modèle

    · Test d'ajustement global du modèle

    Source : ACMS 2009, Enquête CAP relatives au planning familial à Yaoundé, nos calculs.

    Tableau B8 : Pouvoir prédictif du modèle

    Source : ACMS 2009, Enquête CAP relatives au planning familial à Yaoundé, nos calculs.

    Par CHOMTEU KOUAM Sorel Francine, élève Ingénieur d'Application de la Statistique 4

    Tableau B9 : Résultats globaux du modèle de régression logistique

    Tableau B10 : Récapitulatifs des résultats des tests de Student

    Source : ACMS 2009, Enquête CAP relatives au planning familial à Yaoundé, nos calculs.

    Tableau B11 : Segmentation, déterminants de l'utilisation actuelle d'une méthode contraceptive moderne

    Variables

    Utilisatrices
    N=389

    Non
    utilisatrices
    N=316

    Odd
    Ratio

    Sig.

    CAPACITE

    Moyenne

    Moyenne

     
     

    Soutien social

    Score soutien social communicationnel

    2,78

    2,51

    1,360

    *

    Discussion de la PF avec le conjoint

    A discuté avec le partenaire de la PF (%)

    70,95

    46,84

    1,716

    **

    MOTIVATION

    Moyenne

    Moyenne

     
     

    Normes subjectives

    Score- Normes subjectives

    2,55

    2,16

    1,273

    *

    Attitude du conjoint face à la PF

    Attitude positive du partenaire envers la PF (%)

    81,75

    62,03

    1,590

    *

    Croyances

    Score croyances relatives aux effets des contraceptifs modernes

    2,23

    1,96

    1,479

    **

    Point de contrôle

    Score - Point de contrôle

    3,63

    3,45

    1,333

    *

    CARACTERISTIQUES DE LA POPULATION

    Pourcentage

    Pourcentage

    Odd
    Ratio

    Sig.

    Religion (Réf. Musulman) (%)

    Chrétien

    Autre non Chrétien

    92,80

    2,83

    82,91

    2,53

    0,008
    0,010

    **
    **

    Arrondissement de résidence (%)

    (Réf. Yaoundé I)

    Yaoundé II Yaoundé III Yaoundé IV Yaoundé V Yaoundé VI Yaoundé VII

    14,65 13,37 25,45 15,68 13,37 4,88

    16,45 18,04 19,30 17,41 6,96 1,27

    1,502 0,878 1,529 1,463 2,578 3,986

    - - - - * *

    Pratique des avortements dans l'entourage de la femme (Réf. Jamais) (%)

    Ne sais pas

    Parfois

    Souvent

    24,05
    33,93
    41,90

    29,11
    24,05
    39,24

    1,178
    2,516
    2,073

    -
    *
    -

     

    *** Significativité à P=0.001 ** Significativité à P=0.01 * Significativité à P=0.05 - Non significatif Source : ACMS 2009, Enquête CAP relatives au planning familial à Yaoundé, nos calculs.

    ANNEXE C : Encadrés

    Encadré C1 : Explication du sens des scores moyens utilisés pour le traitement des variables d'échelle

    La notion de score est directement liée à celle des variables d'échelle. On utilise la notion d'échelle lorsqu'on cherche à mesurer un phénomène trop complexe pour être appréhendé par une simple question dichotomique, se satisfaisant d'une réponse du genre « oui/non », « vrai/faux » ou encore « 1/0).

    Considérons à titre d'exemple le concept de « disponibilité d'un produit » en marketing social. C'est une notion dont le sens peut être cerné à travers plusieurs perceptions différentes dont notamment:

    · la connaissance par la population, des endroits d'approvisionnement ;

    · la connaissance par la population, des endroits d'approvisionnement à une distance déterminée du domicile (dans un rayon de 5km par exemple) ;

    · la facilité à accéder effectivement au produit (je peux me procurer facilement ce produit chaque fois que j'en ai besoin) ;

    · l'accessibilité financière du produit pour la population (produit à la portée de tout le monde à un prix abordable) ;

    Tenant compte de ces différents aspects qui sous-tendent le phénomène, la disponibilité peut être évaluée à travers un schéma (ou « construct » en version anglo-saxonne) de plusieurs questions (items) dont les réponses se situent sur une échelle allant de la plus grande approbation « totalement d'accord » à la désapprobation la plus totale (totalement en désaccord) selon les répondants, en passant par les prises de position intermédiaires.

     

    Source : PSI Burundi (2005) : Planification Familiale Enquête TRaC sur l'utilisation des Méthodes Contraceptives Parmi les Femmes en âge de Procréer, PP 10-11

    Encadré : Exemple de bulle et de question à échelle

    OPPORTUNITÉ

     

    Disponibilité

     

    Maintenant je vais lire quelques phrases pour vous sur les contraceptifs, je suis intéressé à entendre votre opinion sur certains problèmes. SVP dites-moi si vous êtes «d'accord» ou «en désaccord»

    Note : Si l'enquêté est d'accord, relancer pour savoir « totalement d'accord » ou peu « un peu d'accord » Si plutôt en désaccord ,chercher à savoir si « totalement en désaccord » ou »un peu en désaccord »

     

    501

    Totalement d'accord

    Un peu d'accord

    Un peu en
    désaccord

    Totale-
    ment en
    désaccord

    501a

    Les contraceptifs sont toujours disponibles quand j'en ai besoin.

    4

    3

    2

     

    1

    501b

    Il y a un endroit proche d'ici où je peux toujours trouver les contraceptifs quand j'en ai besoin

    4

    3

    2

     

    1

    501c

    Il y a plusieurs différentes méthodes contraceptives disponibles que les femmes comme moi peuvent avoir de nos jours.

    4

    3

    2

     

    1

    501d

    Parfois les femmes ne peuvent pas trouver les contraceptifs quand elles en ont besoin.

    4

    3

    2

     

    1

    501e

    Les contraceptifs sont difficiles à trouver dans les environs d'ici.

    4

    3

    2

     

    1

    501f

    Dans quelques endroits tout autour d'ici, il y a des prestataires qui ne sont prêts qu'à vous donner les méthodes qu'ils ont eux même choisies.

    4

    3

    2

     

    1

    501g

    Dans quelques endroits tout autour d'ici, il y a des prestataires qui ne sont prêts qu'à vous donner les pilules qu'ils ont eux mêmes choisies

    4

    3

    2

     

    1

    501h

    Dans quelques endroits tout autour d'ici, il y a des prestataires qui ne sont prêts qu'à vous donner les injectables qu'ils ont eux mêmes choisies

    4

    3

    2

     

    1

     

    Source : ACMS (2008) : Planification Familiale Enquête TRaC sur l'utilisation des Méthodes Contraceptives Parmiles Femmes en âge de 15-49, questionnaire.

    Encadré C3 : Procédure de création de la variable Index Socioéconomique

    Un ensemble de questions portant sur le cadre de vie (mode d'approvisionnement en eau du ménage, nature du plancher et des mûrs, possession de certains biens et existence de certaines facilités dans le ménage) ont permis de constituer la variable Index socio-économique.

    La méthode utilisée a consisté à attribuer des points à chaque ménage selon qu'il dispose de tel ou tel bien ou consomme une qualité d'eau particulière. Les points attribués ont tenu compte du coût relatif de chaque bien sur le marché. Une variable composite a été calculée donnant le nombre total des points obtenus pour chaque ménage.

    Après une analyse descriptive, il est ressorti que la valeur médiane du total de points était égale à 14,5.Le premier quartile s'établissait à 12 et le dernier quartile à 18. La variable index socioéconomique est alors la variable qui considère tous les ménages ayant obtenu le total de points inférieur au premier quartile (12) comme ménages à index « bas » et ceux dont le total de points dépasse le troisième quartile (18) comme ménages à index « élevé ». Les autres ménages dont le total de points est compris entre ces deux valeurs extrêmes sont considérés comme ménages à index « moyen ». Ainsi l'on a pu obtenir une variable Index socio-économique comprenant trois modalités : Bas - Moyen - Elevé.

    Source : Rapport de l'étude du comportement de l'attitude et de la pratique du planning familial à Yaoundé, ACMS/FOCAP, 2009

    Encadré C4 : Présentation de l'analyse factorielle

    C'est une méthode de la famille de l'analyse des données et plus généralement de la statistique multivariée, qui consiste à transformer des variables liées entre elles (dites "corrélées" en statistique) en nouvelles variables indépendantes les unes des autres (donc "non corrélées"). Ces nouvelles variables sont nommées les « axes factoriels » et sont des combinaisons linéaires des variables initiales. Elle permet de réduire l'information en un nombre de composantes plus limité que le nombre initial de variables. La factorisation en axes principaux est une méthode d'analyse factorielle très proche de l'Analyse en Composante Principale (ACP). Elle se concentre exclusivement sur la variance partagée. On peut préciser le nombre de facteurs souhaités : toutefois, ce nombre est inférieur à celui qu'on peut atteindre avec une ACP. En général, on se contente d'un seul facteur.

    Source : LIAUDET (2008), Cours de data mining : modélisation non-supervisée, les analyses factorielles

     

    Encadré C5 : Présentation de l'analyse de fiabilité

    L'analyse de fiabilité permet d'étudier les propriétés des échelles de mesure et des éléments qui les constituent. La procédure d'analyse de fiabilité calcule plusieurs mesures fréquemment utilisées de la fiabilité de l'échelle et propose également des informations sur les relations entre les différents éléments de l'échelle. L'analyse de la fiabilité permet de déterminer dans quelle mesure les éléments d'un facteur sont liés les uns aux autres et procure un indice général de la consistance ou de la cohérence interne de l'échelle dans son ensemble. Elle permet enfin d'identifier les éléments qui posent problème et qu'il faudrait exclure de l'échelle.

    Il existe plusieurs modèles de fiabilité dont le modèle Alpha (Cronbach). Il s'agit d'un modèle de cohérence interne, fondé sur la corrélation moyenne entre éléments.

     

    Source : SPSS, Manuel d'aide.

    Encadré C6 : Présentation du test d'indépendance du khi deux

    Le test d'indépendance du khi deux examine l'indépendance entre deux variables qualitatives.

    Les hypothèses sont :

    H0 : Indépendance des variables H1 : dépendance des variables

    La règle de décision est la suivante :

    · On ne rejette pas l'hypothèse d'indépendance si la valeur de la probabilité est supérieure au seuil de significativité

    · On rejette l'hypothèse d'indépendance dans le cas contraire.

    Généralement, le seuil de significativité est soit 1 %, 5 % ou 10 %.

    Source : DOUCOURE (2004), Méthodes économétriques: cours et travaux pratiques

    Encadré C7 : Présentation de l'ACM

    L'ACM est une méthode d'analyse factorielle permettant de décrire les associations entre p, (p >2) variables qualitatives observées de façon simultanée auprès de n individus. Elle se prête aux données d'enquêtes présentant en lignes les unités statistiques et en colonnes les variables sur lesquelles porte l'étude. L'idée est de dégager les différents profils qui caractérisent les unités statistiques. L'ACM permet de dégager les ressemblances qui existent entre les modalités des variables. Elle met en exergue les structures de dépendance entre chaque modalité de la variable d'intérêt et les modalités des variables restantes. L'inertie totale (perçue à travers les valeurs propres) ne dépend que du nombre de variables et des modalités, et non pas des liaisons existant entre ces variables.

    En désignant par P le nombre de variables et par J le nombre total de modalités des P

    variables, l'inertie totale (I) s'exprime par la relation I =3 4 - 1

    Source : LEBART(2000) Statistique exploratoire multidimensionnelle

    Encadré C8 : Critères d'interprétation de la courbe ROC

    Si l'aire en dessous de la courbe ROC est égal à 0.5, il n'y a pas de discrimination (le modèle de prédiction ne sert à rien).

    Si l'aire en dessous de la courbe est supérieur à 0.5, il y'a une discrimination.

    Source : RICCO RAKOTOMALALA (2010), Courbe ROC, Equipe de recherche en Ingénierie des connaissances

    TABLE DES MATIÈRES

    DÉDICACES i

    REMERCIEMENTS ii

    SOMMAIRE iii

    SIGLES ET ABRÉVIATIONS v

    LISTE DES GRAPHIQUES vi

    LISTE DES TABLEAUX vii

    LISTE DES ENCADRÉS viii

    AVANT-PROPOS ix

    RÉSUMÉ x

    ABSTRACT xi

    PRÉSENTATION DE LA STRUCTURE D'ACCUEIL xii

    INTRODUCTION GÉNÉRALE 1

    Contexte et justification 1

    Problématique 3

    Objectifs 4

    Résultats attendus 5

    Hypothèses de recherche 5

    Intérêt de la recherche 5

    Plan de la recherche 6

    PREMIÈRE PARTIE : FONDEMENTS DE LA PRATIQUE CONTRACEPTIVE MODERNE 7

    CHAPITRE I : ASPECTS CONCEPTUELS ET CADRE INSTITUTIONNEL 8

    I.1 Définitions des concepts 8

    I.1.1 Concepts généraux 8

    I.1.2 Définitions de la contraception et des différents types de contraceptifs modernes 9

    I.2 Cadre conceptuel et méthodologie de recherche des déterminants de la pratique
    contraceptive moderne 11

    I.2.1 Cadre conceptuel de « Perform» pour le Marketing Social 11

    I.2.2 Cadre conceptuel du changement de comportement 13

    I.2.3 Méthodologie de recherche sur le changement de comportement en marketing social
    selon PSI 14

    I.3 Cadre institutionnel 17

    I.3.1 Politiques de population 17

    I.3.2 Politiques de santé de la reproduction 19

    I.3.3 Services de planification familiale 21

    I.3.4 Principales réalisations de l'ACMS en Planification Familiale 21

    CHAPITRE II : ASPECTS THÉORIQUES ET GÉNÉRAUX SUR LA PRATIQUE
    CONTRACEPTIVE MODERNE 24

    II.1 Quelques aspects théoriques sur la pratique contraceptive moderne 24

    II.1.1 Théorie malthusienne 24

    II.1.2 Apport du néomalthusianisme 25

    II.1.3 Rôle du féminisme 25

    II.1.4 Théorie microéconomique de la famille 26

    II.1.5 Théorie d'Easterlin 27

    II.2 Aspects généraux : Approches explicatives de la pratique de la contraception moderne 27

    II.2.1 Approches socioéconomiques 27

    II.2.2 Approches socioculturelles 29

    II.2.3 Approches sociodémographiques 30

    II.2.4 Approches en termes de facteurs d'opportunité, de capacité et de motivation (OCM)
    32

    II.3 Présentation des variables retenues et population cible de l'étude 37

    II.3.1 Présentation des variables de l'étude 37

    II.3.2 Population cible de l'étude 39

    DEUXIÈME PARTIE : APPROCHE EMPIRIQUE DE LA PRATIQUE CONTRACEPTIVE MODERNE 41

    CHAPITRE III : NIVEAUX ET TENDANCE DE LA PRATIQUE CONTRACEPTIVE
    MODERNE PAR LES FEMMES EN UNION 42

    III.1 Présentation de la source des données de l'étude 42

    III.1.1 Objectifs 42

    III.1.2 Synthèse méthodologique 43

    III.2 Pratique contraceptive moderne par les femmes en union 44

    III.2.1 Pratique de la contraception moderne 44

    III.2.2 Pratique de la contraception moderne suivant les facteurs socioéconomiques 45

    III.2.3 Pratique de la contraception moderne suivant les facteurs socioculturels 48

    III.2.4 Pratique de la contraception moderne suivant les facteurs sociodémographiques 50

    III.2.5 Pratique de la contraception moderne suivant les facteurs relatifs aux relations avec
    le conjoint 53

    III.3 Profil des femmes en union, utilisatrices et non utilisatrices de la contraception moderne
    55

    III.3.1 Présentation de l'analyse des correspondances multiples (ACM) 55

    III.3.2 Variables retenues pour l'analyse 55

    III.3.3 Résultats 56

    III.3.4 Interprétation des résultats 57

    III.4 Suivi des facteurs OCM de la pratique de la contraception moderne 57

    III.4.1 Présentation de la méthodologie de construction des variables composites (scores) 57

    III.4.2 Construction des variables composites (scores) pour les facteurs d'opportunité 60

    III.4.3 Construction des variables composites (scores) pour les facteurs de capacité 62

    III.4.4 Construction des variables composites (scores) pour les facteurs de motivation 63

    III.4.5 Interprétation et analyse du niveau des scores OCM chez les femmes en union de la ville de Yaoundé. 65

    CHAPITRE IV : ANALYSE EXPLICATIVE DE LA PRATIQUE CONTRACEPTIVE
    MODERNE PAR LES FEMMES EN UNION 68

    IV.1 Identification des déterminants de la pratique de la contraception moderne 68

    IV.1.1 Présentation du modèle de régression logistique 68

    IV.1.2 Présentation des variables 70

    IV.1.3 Qualité du modèle 70

    IV.1.4 Interprétation des résultats 72

    IV.2 Comparaison des niveaux des déterminants significatifs de la pratique contraceptive
    moderne chez les utilisatrices et les non utilisatrices de la contraception moderne 77

    IV.2.1 Présentation du test de Student 77

    IV.2.2 Présentation des variables 78

    IV.2.3 Résultats 78

    IV.2.4 Interprétation des résultats 79

    CONCLUSION GÉNÉRALE ET RECOMMANDATIONS 82

    BIBLIOGRAPHIE 88

    ANNEXES 92

    ANNEXE A : Graphiques 93

    ANNEXE B : Tableaux 96

    ANNEXE C : Encadrés 109

    TABLE DES MATIÈRES 114






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille