INTRODUCTION
Environ 1,3 milliards de personnes soit un habitant de la
planète sur quatre, vit dans le plus profond dénuement avec
moins d'un dollar US par jour. Quelques 800 millions d`individus, dont 200
millions d'enfants de moins de 5 ans souffrent chaque jour de faim. Les
pauvres vivent en majorité dans des terres
déshéritées et dépendent principalement de
l'agriculture. Leur lutte pour la survie a pour cadre des régions aux
écosystèmes fragiles, à l'accès limité aux
besoins essentiels comme le service de santé, l'enseignement, l'eau
potable ou la nourriture1(*). Ainsi pour réduire l'intensité de la
pauvreté dans les nations, l'une des meilleures solutions est de faire
participer aux activités productives, le plus grand nombre d'individus,
chacun selon ses capacités afin de promouvoir la croissance
économique du pays.
Rien d'étonnant dès lors, que la faim, la
malnutrition et le cortège de maladies qui les accompagnent
règnent sur une vaste échelle. Brazzaville, capitale de la
République du Congo n'a pas échappée à cette
situation douloureuse. A sa situation déjà précaire sont
venus s'ajouter les pillages de 1993, ainsi que les deux dernières
guerres civiles, aggravant du coup la pauvreté et la dégradation
sociales. Face à ces situations, on assiste actuellement de plus en
plus à Brazzaville à la création des micros et petites
entreprises (MPE) ainsi qu'à plusieurs autres activités
génératrices de revenus (AGR). Cependant les promoteurs de ces
micros et petites entreprises sont confrontées aux problèmes de
financement du fait qu'ils ne disposent pas suffisamment des fonds propres et
ne peuvent pas fournir aux banques les garanties usuelles. Elles n'ont donc pas
accès au système de crédit formel. Cependant il existe de
nos jours une autre forme de financement pour les micros activités
évoluant très souvent dans le secteur dit informel : il
s'agit du secteur de la micro finance.
Historiquement, la micro finance s'est construite comme outil
d'inclusion des exclus du système bancaire classique, offrant des
services aux « non-bancables », à ceux qui ne peuvent offrir
des garanties physiques ou qui résident dans des zones reculées,
enclavées, isolées des services financiers.
Les IMF tentent de répondre aujourd'hui de
manière adaptée au besoin de financement de la MPE. En effet, ces
IMF octroient des volumes de prêts, des durées et des taux
d'intérêt qui prennent généralement en
compte :
Ø le souci de faire accéder les MPE au
crédit ;
Ø le souci de les amener à accroître
leurs activités au fur et à mesure qu'elles obtiennent de
nouveaux crédits ;
Ø le souci de prendre en compte toutes leurs
catégories de besoins tant sociaux qu'économique et leur propre
souci de viabilité et de pérennité financière.
Le financement de la micro entreprise est souvent
considéré, à juste titre, comme le chaînon manquant
entre les banques formelles et les IMF :
On sait que le segment de marché des MPE a très
peu accès au crédit formel, car le financement des MPE appelle
des techniques spécifiques (notamment parce que les garanties
classiques, ainsi que l'analyse des dossiers et le suivi des remboursements
bancaires `types' sont inadaptés). Il s'agit d'un métier en soi
différent de celui des banques classiques, qui connaissent mal ce
segment en général.
Aujourd'hui, les IMF ne couvrent encore que très
partiellement les besoins de ce segment. Les IMF ciblent majoritairement le
microcrédit et le court terme. Elles disposent en général
de produits adaptés pour financer la trésorerie des AGR et de la
micro entreprise. Cela couvre une partie des besoins des MPE, mais une faible
partie seulement.
Les services financiers destinés à ce
créneau des MPE encore peu couvert, entre microcrédit et services
bancaires classiques « macro », sont donc souvent
dénommés sous le vocable de «méso
finance».
De plus en plus toutefois, des IMF viables diversifient
progressivement leur offre de produits pour répondre plus largement aux
besoins des micros et petits entrepreneurs. Il y a à cela des raisons
multiples (maturité de ces institutions, concurrence croissance, prise
de conscience de la diversité des besoins des clients et de la
nécessité d'adapter les services pour fidéliser ces
derniers). D'autres institutions financières,
spécialisées, se créent également en ciblant
directement ce segment de marché.
C'est dans ce sens que ce travail se propose de mener une
étude portant sur «l'impact des institutions de micro finance sur
le financement et le développement des micros et petites
entreprises » : cas des Mutuelles Congolaises D'épargne
et de Crédit (MUCODEC), afin d'apprécier les implications du
micro crédit octroyé par les IMF sur l'activité
économique des promoteurs de la MPE.
Les MPE auxquelles il est fait référence ici
regroupent les caractéristiques suivantes :
Ø un chef d'entreprise autochtone ;
Ø un petit nombre d'employés (souvent comme
'apprentis" ou main d'oeuvre familiale plutôt que salaries) ;
Ø l'absence de comptabilité (sauf parfois la
tenue d'un livre de caisse rudimentaire) ;
Ø l'incapacité de présenter les
garanties habituellement acceptées par les banques.
Ce document a été réalisé
grâce notre projet de recherche se structurant comme suit :
Problématique
Cette étude porte sur un certain nombre de questions
qui justifient la pertinence de ce thème, à savoir:
Ø les critères d'octroi de crédits par
les MUCODEC sont - ils accessibles aux promoteurs des MPE ?
Ø Par l'ampleur et la nature des crédits ainsi
octroyés, les MUCODEC contribuent-elles efficacement au
développement des MPE au ?
Ø Les crédits octroyés sont-ils
utilisés rationnellement par les bénéficiaires (MPE,
AGR)?
Hypothèses
Ø existence d'une cellule d'appui au sein des MUCODEC
permettant l'évaluation des activités financées et
l'accompagnognage des micro-promoteurs ;
Ø place des moins nantis dans l'accès aux
crédits d'investissement ;
Ø pertinence des méthodes de contrôle des
activités financées par la MUCODEC.
Objectifs du travail
L'objectif général de ce travail est
d'apprécier la contribution des MUCODEC dans l'activité
économique (MPE, AGR) de ses sociétaires, promoteurs des micros
entreprises. Outre cet objectif général, les objectifs
spécifiques suivants ont été assignés à ce
travail :
Ø analyser la politique générale des
MUCODEC dans le financement des MPE, AGR ;
Ø évaluer les modalités de
contrôle des activités financées par les MUCODEC ;
Ø apprécier l'utilisation des prêts
obtenus aux fins de développement des MPE.
Approche méthodologique
Ø recherche documentaire dans la demande de
crédit d'investissement ;
Ø recherche des données statistiques des
bénéficiaires des crédits MUCODEC ;
Ø enquête socio- économique auprès
des promoteurs (bénéficiaires) ;
Ø recherche documentaire sur les mécanismes
d'octroi des crédits, de suivi et de remboursement des crédits
d'investissement aux MUCODEC ;
Ø dépouillement et traitement des
données d'enquêtes avec le logiciel sphinx.
Plan de travail
Ce travail se présente en quatre chapitres se
structurant de la manière suivante :
Le premier est consacré à la présentation
générale des MUCODEC,
INTRODUCTION
Environ 1,3 milliards de personnes soit un habitant de la
planète sur quatre, vit dans le plus profond dénuement avec
moins d'un dollar US par jour. Quelques 800 millions d`individus, dont 200
millions d'enfants de moins de 5 ans souffrent chaque jour de faim. Les
pauvres vivent en majorité dans des terres
déshéritées et dépendent principalement de
l'agriculture. Leur lutte pour la survie a pour cadre des régions aux
écosystèmes fragiles, à l'accès limité aux
besoins essentiels comme le service de santé, l'enseignement, l'eau
potable ou la nourriture2(*). Ainsi pour réduire l'intensité de la
pauvreté dans les nations, l'une des meilleures solutions est de faire
participer aux activités productives, le plus grand nombre d'individus,
chacun selon ses capacités afin de promouvoir la croissance
économique du pays.
Rien d'étonnant dès lors, que la faim, la
malnutrition et le cortège de maladies qui les accompagnent
règnent sur une vaste échelle. Brazzaville, capitale de la
République du Congo n'a pas échappée à cette
situation douloureuse. A sa situation déjà précaire sont
venus s'ajouter les pillages de 1993, ainsi que les deux dernières
guerres civiles, aggravant du coup la pauvreté et la dégradation
sociales. Face à ces situations, on assiste actuellement de plus en
plus à Brazzaville à la création des micros et petites
entreprises (MPE) ainsi qu'à plusieurs autres activités
génératrices de revenus (AGR). Cependant les promoteurs de ces
micros et petites entreprises sont confrontées aux problèmes de
financement du fait qu'ils ne disposent pas suffisamment des fonds propres et
ne peuvent pas fournir aux banques les garanties usuelles. Elles n'ont donc pas
accès au système de crédit formel. Cependant il existe de
nos jours une autre forme de financement pour les micros activités
évoluant très souvent dans le secteur dit informel : il
s'agit du secteur de la micro finance.
Historiquement, la micro finance s'est construite comme outil
d'inclusion des exclus du système bancaire classique, offrant des
services aux « non-bancables », à ceux qui ne peuvent offrir
des garanties physiques ou qui résident dans des zones reculées,
enclavées, isolées des services financiers.
Les IMF tentent de répondre aujourd'hui de
manière adaptée au besoin de financement de la MPE. En effet, ces
IMF octroient des volumes de prêts, des durées et des taux
d'intérêt qui prennent généralement en
compte :
Ø le souci de faire accéder les MPE au
crédit ;
Ø le souci de les amener à accroître
leurs activités au fur et à mesure qu'elles obtiennent de
nouveaux crédits ;
Ø le souci de prendre en compte toutes leurs
catégories de besoins tant sociaux qu'économique et leur propre
souci de viabilité et de pérennité financière.
Le financement de la micro entreprise est souvent
considéré, à juste titre, comme le chaînon manquant
entre les banques formelles et les IMF :
On sait que le segment de marché des MPE a très
peu accès au crédit formel, car le financement des MPE appelle
des techniques spécifiques (notamment parce que les garanties
classiques, ainsi que l'analyse des dossiers et le suivi des remboursements
bancaires `types' sont inadaptés). Il s'agit d'un métier en soi
différent de celui des banques classiques, qui connaissent mal ce
segment en général.
Aujourd'hui, les IMF ne couvrent encore que très
partiellement les besoins de ce segment. Les IMF ciblent majoritairement le
microcrédit et le court terme. Elles disposent en général
de produits adaptés pour financer la trésorerie des AGR et de la
micro entreprise. Cela couvre une partie des besoins des MPE, mais une faible
partie seulement.
Les services financiers destinés à ce
créneau des MPE encore peu couvert, entre microcrédit et services
bancaires classiques « macro », sont donc souvent
dénommés sous le vocable de «méso
finance».
De plus en plus toutefois, des IMF viables diversifient
progressivement leur offre de produits pour répondre plus largement aux
besoins des micros et petits entrepreneurs. Il y a à cela des raisons
multiples (maturité de ces institutions, concurrence croissance, prise
de conscience de la diversité des besoins des clients et de la
nécessité d'adapter les services pour fidéliser ces
derniers). D'autres institutions financières,
spécialisées, se créent également en ciblant
directement ce segment de marché.
C'est dans ce sens que ce travail se propose de mener une
étude portant sur «l'impact des institutions de micro finance sur
le financement et le développement des micros et petites
entreprises » : cas des Mutuelles Congolaises D'épargne
et de Crédit (MUCODEC), afin d'apprécier les implications du
micro crédit octroyé par les IMF sur l'activité
économique des promoteurs de la MPE.
Les MPE auxquelles il est fait référence ici
regroupent les caractéristiques suivantes :
Ø un chef d'entreprise autochtone ;
Ø un petit nombre d'employés (souvent comme
'apprentis" ou main d'oeuvre familiale plutôt que salaries) ;
Ø l'absence de comptabilité (sauf parfois la
tenue d'un livre de caisse rudimentaire) ;
Ø l'incapacité de présenter les
garanties habituellement acceptées par les banques.
Ce document a été réalisé
grâce notre projet de recherche se structurant comme suit :
Problématique
Cette étude porte sur un certain nombre de questions
qui justifient la pertinence de ce thème, à savoir:
Ø les critères d'octroi de crédits par
les MUCODEC sont - ils accessibles aux promoteurs des MPE ?
Ø Par l'ampleur et la nature des crédits ainsi
octroyés, les MUCODEC contribuent-elles efficacement au
développement des MPE au ?
Ø Les crédits octroyés sont-ils
utilisés rationnellement par les bénéficiaires (MPE,
AGR)?
Hypothèses
Ø existence d'une cellule d'appui au sein des MUCODEC
permettant l'évaluation des activités financées et
l'accompagnognage des micro-promoteurs ;
Ø place des moins nantis dans l'accès aux
crédits d'investissement ;
Ø pertinence des méthodes de contrôle des
activités financées par la MUCODEC.
Objectifs du travail
L'objectif général de ce travail est
d'apprécier la contribution des MUCODEC dans l'activité
économique (MPE, AGR) de ses sociétaires, promoteurs des micros
entreprises. Outre cet objectif général, les objectifs
spécifiques suivants ont été assignés à ce
travail :
Ø analyser la politique générale des
MUCODEC dans le financement des MPE, AGR ;
Ø évaluer les modalités de
contrôle des activités financées par les MUCODEC ;
Ø apprécier l'utilisation des prêts
obtenus aux fins de développement des MPE.
Approche méthodologique
Ø recherche documentaire dans la demande de
crédit d'investissement ;
Ø recherche des données statistiques des
bénéficiaires des crédits MUCODEC ;
Ø enquête socio- économique auprès
des promoteurs (bénéficiaires) ;
Ø recherche documentaire sur les mécanismes
d'octroi des crédits, de suivi et de remboursement des crédits
d'investissement aux MUCODEC ;
Ø dépouillement et traitement des
données d'enquêtes avec le logiciel sphinx.
Plan de travail
Ce travail se présente en quatre chapitres se
structurant de la manière suivante :
Le premier est consacré à la présentation
générale des MUCODEC,
CHAPITRE I : PRESENTATION GENERALE DES MUCODEC
Les toutes premières expériences en micro
finance remontent au début des années 1970 au Bangladesh avec la
forte médiatisation de la « Grameen Bank 3(*)». En Afrique, les pratiques
de la micro finance sont encore plus anciennes, surtout celles qui
relèvent de la petite épargne. Dans les pays comme le
Burkina-Faso, le Cameroun et le Congo, les premières coopératives
d'épargne et de crédit ont vu le jour au cours des années
60. Il convient de signaler que l'émergence des institutions de micro
finance reste encore embryonnaire jusqu'en 1990 au Congo. Si au niveau
international cette activité connaît déjà un essor
florissant, seules les MUCODEC restent performantes au Congo.
SECTION I: Historique
Toute organisation évoluant dans le secteur formel ou
informel fait l'objet de la création, de la naissance et de l'existence
des statuts juridiques au préalable. Les MUCODEC ne s'écartent
pas de cette logique pour leur historique.
I .1 Origine des MUCODEC
Le Congo est le 26ème pays africain à
se doter d'une institution coopérative d'épargne et de
crédit. Initié par le Ministère du Développent
Rural et le Centre International du Crédit Mutuel, le mouvement
coopératif d'épargne et de crédit qui s'appelait à
l'origine COOPEC (Coopérative d'Epargne et de Crédit) a
réellement démarré ses activités en 1984 par la
création d'une caisse en milieu rural à Madingou. La
Coopération Française, intéressée par
l'originalité de ce projet devint le troisième partenaire en
1986.
Alors que le Mouvement commençait à se
développer, il subit de plein fouet en 1987 les conséquences de
la faillite du réseau parallèle porteur du même sigle
« COOPEC » (Coopérative Populaire d'Epargne et de
Crédit).
La confusion s'installa entre les deux réseaux. Les
responsables de l'époque prirent la décision de changer la
dénomination des coopératives d'épargne et de
crédit qui étaient sous la tutelle du Ministère du
Développent Rural. Ainsi, les coopératives d'épargne et de
crédit devinrent les Mutuelles Congolaises d'Epargne et de Crédit
« MUCODEC ».
Face à cette confusion, il a fallu un grand effort pour
expliquer que les MUCODEC n'étaient pas les coopératives
populaires d'épargne et de crédit, car il fallait regagner la
confiance perdue. Dès 1990, celle-ci commençait à revenir
et le développement en matière d'adhésion et de collecte
d'épargne est sans cesse en forte croissance chaque année.
L'année 1994, marque la naissance de l'association des
MUCODEC et de la reconnaissance de celle-ci par la Banque des Etats de
l'Afrique Centrale par l'ouverture d'un compte dans ses livres. Le
règlement intérieur régissant le personnel des MUCODEC fut
adopté le 19 décembre 1995. La même année, tout le
réseau MUCODEC fut informatisé, pour faire face à son
développement et pour améliorer la qualité de service
offert à ses clients.
En 1998, l'Association des Présidents des Caisses est
remplacée par la Fédération des MUCODEC ; tandis que
la Caisse Mutuelle Centrale est devenue Caisse Fédérale.
Les textes juridiques régissant les
établissements de micro finance, conformément aux dispositions de
la COBAC furent adoptés par les MUCODEC en avril 2005. Depuis, les
MUCODEC deviennent un établissement de micro finance à
réseau, classées en première catégorie (car elles
procèdent à la collecte de l'épargne des leurs
sociétaires et la redistribue sous forme de crédits à ces
derniers) conformément au règlement
« 01/02/CEMAC/UMAC/COBAC du 15 avril 2002 portant conditions
d'exercice et de contrôle de l'activité de micro finance dans la
zone CEMAC. Ce règlement précise les conditions d'exercice et de
contrôle de l'activité e exercée par les
entités agrées n'ayant pas de statut de banque ou
d'établissement financier. Elles pratiquent des opérations de
collecte de l'épargne en offrant des services financiers au profit des
populations qui sont en marge du circuit bancaire classique 4(*) ».
I. 2: Statut juridique des MUCODEC
Comme toute structure formelle, les MUCODEC ont un statut
juridique qui fait l'objet de nombreuses contradictions depuis toujours. Les
MUCODEC sont qualifiées tantôt « d'associations
à caractère économique et social, régies par les
principes coopératifs universels et dotées de la
personnalité morale » ; tantôt de
« sociétés à capital variable régies par
les lois coopératives en vigueur au Congo5(*)».
Il ressort de là que, les MUCODEC sont finalement des
associations de mutualiste à capital variable, sans but lucratif,
régies par le règlement 01/02/CEMAC/UMAC/COBAC relatif aux
conditions d'exercice et de contrôle de l'activité de micro
finance dans la zone CEMAC.
Les MUCODEC classées comme EMF de première
catégorie ; car elles procèdent à la collecte de
l'épargne des leurs sociétaires et la redistribue sous forme de
crédits à ces derniers.
Les difficultés rencontrées au cours des
années 1980 par les banques de développement pour le financement
des petites et moyennes entreprises, de l'artisanat,... ont permis les
concertations réalisées auprès des principaux intervenants
(partenaires au développement, Etats, banques centrales ). Cela a
permis de mettre en exergue la nécessité d'aménager le
dispositif réglementaire en vigueur pour conférer un statut
légal aux institutions autres que les banques et établissements
financiers qui offrent des services aux populations en marge du système
bancaire classique (coopératives ou mutuelles d'épargne ou de
crédits, etc.). C'est à ce titre que les MUCODEC
bénéficient d'un cadre juridique propre à la micro finance
et moins contraignant que celui des banques classiques.
Section II: Organisation et Fonctionnement
II.1: Organisation
Dans le souci de répondre au mieux de la bonne gestion
des MUCODEC, les responsables de cette institution ont prévu
l'organisation de celle-ci à deux niveaux : l'un correspondant
à toute la fédération, et l'autre à l'organisation
des Caisses Locales des MUCODEC (CLM).
II .1 .1: Organisation de la
Fédération des MUCODEC
La Fédération des MUCODEC, organe faîtier
des MUCODEC, regroupe l'ensemble des CLM. A ce niveau, on retrouve la
même organisation que dans les CLM. La Fédération dispose
de quatre (4) organes à savoir :
ü l'Assemblée Générale
Fédérale ;
ü le Conseil d'Administration
Fédérale ;
ü le Comité National de Crédit ;
ü la Direction Générale.
II.1.1 .1 Assemblée Générale
Fédérale
Elle représente l'ensemble des membres de la
Fédération ; c'est-à-dire que les CLM sont
représentées par leurs présidents ou leurs
représentants. Elle se réunit au moins une fois par an avant le
30 juin suivant la clôture de l'exercice précédent sur
initiative du président de la Fédération ou du Conseil
d'Administration qui en établit l'ordre du jour (cf.art. 9 des statuts
de la Fédération).
L'Assemblée Générale
Fédérale a compétence de :
ü donner quitus au Conseil d'Administration pour sa
gestion ;
ü voter le budget annuel de la
Fédération ;
ü adopter les textes juridiques de la
Fédération.
II.1.1.2: Comité National du Crédit
Le comité national de crédit est composé
de quatre membres :
ü président : le président
fédéral ;
ü vice président : le directeur
général ;
ü secrétaire : un administrateur ;
ü membre : un administrateur.
Les salariés du réseau peuvent prendre part aux
réunions du Comité National de Crédit avec avis
consultatif.
Il se réunit au moins une fois par semaine
pour :
ü agréer, valider ou rejeter les demandes de
crédit venant des CLM et présentées par le Directeur
Général ;
ü instruire et valider les dossiers de crédits
consentis par les CLM aux sociétaires lorsque le règlement de
crédit le prévoit.
Les décisions du comité National de
Crédit sont prises à l'unanimité des membres du
Comité présents à la réunion. Le Comité
National de Crédit transmet son rapport d'activité au Conseil
d'Administration (CA) qui le présente en Assemblée
Générale.
II .1.1 .3 La Direction
Générale
La Direction Générale est assurée par
deux dirigeants nommés par le Conseil d'Administration
Fédéral et agrées par l'autorité monétaire.
Elle exerce ses fonctions sous l'autorité directe du Conseil
d'Administration Fédéral qui a pouvoir de révocation.
La direction générale fonctionne
conformément au règlement intérieur et à l'accord
collectif d'établissement du personnel des MUCODEC. Ses pouvoirs sont
contenus dans les dispositions de l'article 40 des statuts de
Fédération.
II .1 .2 Organisation de la Caisse Locale
des MUCODEC
Les CLM sont des organisations autonomes d'entraide,
gérées par leurs sociétaires. La conclusion d'accords avec
d'autres organisations, y compris des gouvernements, ou la recherche de fonds
à partir des sources extérieures, doit se faire dans des
conditions qui préservent le pouvoir démocratique des membres et
maintiennent l'indépendance des MUCODEC (35 CLM jusqu'au 31
décembre 2008).
Une caisse locale regroupe quatre organes suivants :
ü l'Assemblée Générale ;
ü le Conseil d'Administration ;
ü le Comité de Crédit ;
ü la Gérance.
II .1.2.1. L'Assemblée
Générale
L'Assemblée Générale est la plus haute
instance de décision des CLM. Composée de l'ensemble des
sociétaires de la CLM, elle se réunit au moins une fois par an,
dans les six mois qui suivent la clôture de l'exercice financier de
l'année précédente, sur convocation du Conseil
d'Administration qui en établit l'ordre du jour (cf.art.18 et 19 des
statuts des CLM). L'exercice se déroule du 1er janvier au 31
décembre. Le premier exercice va de la date de création au 31
décembre de l'année en cours.
II.1.2.2: Le Conseil d'Administration
L'Assemblée Générale élit un
Conseil d'Administration de sept (7) à dix (10) membres appelés
Administrateurs ou Elus. Les Administrateurs sont élus pour un
mondât de trois ans renouvelable. Le Conseil d'Administration est
renouvelable au tiers chaque année.
Le CA a pour rôle de suivre et de contrôler la
gestion de la caisse qu'il délègue au personnel salarié,
recruté à cet effet. Il met en place une politique interne de
recouvrement des prêts pour éviter le risque d'immobilisation des
capitaux prêtés.
Les fonctions des élus sont bénévoles,
gratuites et honorifiques, sous réserve de remboursement des frais
occasionnés par l'exercice de ces fonctions. Cependant les
administrateurs sont pécuniairement responsables, individuellement ou
solidairement suivant le cas, envers les MUCODEC ou envers les tiers, des
fautes qu'ils auraient commises dans l'exercice de leurs fonctions.
On attribue également au CA le pouvoir de :
ü décider de l'admission et ou de l'exclusion des
sociétaires ;
ü fixer les dates des réunions
d'Assemblées Générales ordinaires et extraordinaires et en
établir l'ordre du jour ;
ü statuer sur les demandes d'emprunts, accorder et
renouveler les crédits, selon les règles établies par la
Direction Générale après examen de l'objet de l'emprunt,
des risques encourus et des garanties proposées ;
ü veiller à ce que l'emprunteur respecte ses
engagements et en particulier rembourse régulièrement son
crédit ;
ü suive le remboursement des prêts accordés
et au besoin relancer les sociétaires dès que les crédits
contractés accusent une échéance de retard ;
ü assurer l'animation de la Caisse et organiser
périodiquement la réception des nouveaux sociétaires pour
des séances d'information et de sensibilisation ;
ü veiller à la bonne gestion de la Caisse en
conformité avec les dispositions du règlement
général de fonctionnement des Caisses, les statuts de la
Fédération, les décisions du Conseil d'Administration
Fédérale et la note de service de la Direction
Générale ;
ü enfin, décider et faire tout ce qui entre dans
l'objet de la Caisse et que les statuts n'attribuent pas expressément
à l'Assemblée Générale.
Le CA ne peut intenter une action en justice que par le biais
de direction générale des MUCUCODEC
II.1.2.3. Comité Local de
Crédit
Il est composé de six membres :
ü président (le président du CA) ;
ü vice président (le gérant) ;
ü secrétaire (un administrateur) ;
ü membre (un administrateur).
Le Comité Local de Crédit se réunit une
fois dans la semaine pour examiner les dossiers de demande de crédit qui
lui sont transmis par la gérance. Il appui également les
salariés dans l'instruction (visite des lieux), le suivi et le
remboursement des créances de la CLM sur ses membres (cf.art.51 des
statuts de la CLM). Les décisions y sont prises à
l'unanimité des membres présents au comité. Le personnel
de la Caisse peut participer aux réunions du Comité, à la
demande du gérant, avec avis consultatif.
II.1.2.4 La Gérance
La gérance de la CLM est assurée par un ou deux
dirigeants agrées par la COBAC. Ils sont supplées dans leurs
tâches par d'autres agents. Leur nombre dépend de la taille de la
caisse. Agents de la Fédération, ils sont recrutés par la
Direction Générale à la demande de la Caisse.
a- Le Gérant
Premier Dirigeant de la caisse, il est chargé de la
gestion quotidienne de celle-ci et comme tel, il doit notamment :
ü exécuter les décisions du CA en ce qui
concerne la gestion de la caisse ;
ü tenir à jour la comptabilité et les
différents supports (registres et autres) ;
ü assurer la gestion administrative de la caisse et
coordonner les activités du personnel salarié de la
caisse ;
ü assurer la responsabilité courante de la
caisse, rendre compte de l'évolution de la caisse au CA lors des
sessions ;
ü mettre en oeuvre les politiques et procédures
du réseau ;
ü gérer le personnel de la CLM affecté
sous ses ordres (cf.art.55 des statuts de la CLM).
b- Le Rédacteur de crédits
Travaillant sous l'autorité du Gérant, il est le
premier conseiller des sociétaires en matière de crédit.
Son travail consiste à donner des informations sur la nature et les
conditions de distribution des crédits. Il instruit et analyse en
première instance les dossiers des crédits, et suit leur
remboursement.
c- Le Chargé d'Ouverture et de suivi des
Comptes (CHOC)
Il est chargé de recevoir des nouveaux
sociétaires désireux d'ouvrir des comptes, assurer l'ouverture
des comptes, suivre les mouvements des comptes conformément aux
instructions du dispositif de lutte antiblanchiement.
d- Agent des Opérations à la
Clientèle (AOC)
Chargé de la réception, du renseignement et de
l'orientation des sociétaires, l'AOC fait office d'agent commercial pour
sa Caisse.
II - 2 Fonctionnement
Le fonctionnement des MUCODEC obéit aux principes
coopératifs universels contenus dans la déclaration de l'Alliance
Coopérative Internationale (ACI) sur l'identité
coopérative. Les MUCODEC sont organisées et fonctionnent en
réseau. Le fonctionnement au niveau des MUCODEC est structuré
autour de deux types d'organes :
ü L'organe politique ;
ü L'organe technique.
II. 2 .1 Au niveau des CLM
Ø L'organe politique
Il est constitué par le Conseil d'Administration (CA)
qui a pour mission de définir la politique de gestion globale de la CLM.
Le CA est une équipe de 10 sociétaires appelés élus
ou administrateurs qui y accèdent par voie d'élections. Les dix
(10) élus de la caisse mettent en place le bureau du CA. Ils sont
repartis en deux commissions et un comité de crédit:
ü la commission de contrôle composée de
quatre membres qui veillent au bon fonctionnement ou à la bonne gestion
de la caisse ;
ü la commission de gestion et de développement
composée de trois membres qui animent et suivent l'évolution de
celle-ci ;
ü le comité de crédit qui examine les
dossiers de crédit des sociétaires. Il est composé de
trois membres, c'est de lui qu'est désigné le président de
la caisse.
Ø L'organe technique
Il est constitué par l'ensemble du personnel
salarié de la CLM. Son effectif dépend de la taille de la caisse.
La mission principale de l'organe est la gestion administrative,
financière et comptable de la caisse. Il consiste aussi
à :
ü assurer la gestion courante de la CLM dans
l'application du principe de prudence et dans le respect des budgets et
règlement en vigueur ;
ü assister le CA dans toutes ses tâches et
participer aux travaux de celui-ci sans avoir le droit de vote ;
ü présenter les dossiers de crédit au
Comité de Crédit de la CLM ;
ü participer et tenir des délibérations du
dit comité.
II-2-2 Au niveau de la Fédération
Ø L'organe politique
L'organe politique de la Fédération est le
Conseil d'Administration Fédéral. Ce dernier définit la
politique globale de gestion de la Fédération. Les tâches
assignées à cet organe sont :
ü élire ses responsables à l'exception du
président ;
ü veiller au fonctionnement des organes et des membres
du réseau ;
ü prendre les initiatives nécessaires pour la
création de nouvelles CLM et de tout organisme jugé utile au
développement du réseau.
Ø L'organe technique
Il s'agit de la Direction Générale de la
Fédération des MUCODEC. Elle pour missions de :
ü initier, coordonner et contrôler l'ensemble des
activités de la Fédération dans la limite de ses
attributions ;
ü veiller à la réalisation des objectifs
de la Fédération et exécuter par délégation
du président de la Fédération, les décisions du
CA ;
ü faire établir et présenter les
états financiers, les budgets et le rapport annuel au CA et à
l'Assemblée Générale sur demande du président de la
Fédération ;
ü assurer la gestion des risques, notamment des
crédits soit directement soit à travers les organes mis en places
à cet effet par la Fédération ;
ü exécuter tous les travaux sur demande du CA.
II-3 La Fédération des MUCODEC
Les MUCODEC sont représentées par trois
délégations sur le territoire national, assurant la gestion des
caisses locales. Il s'agit de :
ü Délégation Brazzaville, Pool,
Sangha, Likouala. Cette délégation renferme toutes les
CLM de Brazzaville d'Impfondo, Boko, Kinkala, Louingui, Mindouli ;
ü Délégation kouilou, Niari,
Bouenza, Lekoumou. Elle est composée des CLM de Grand
Marché, Mvoumvou, Tié-Tié Centre, Dolisie, Nkayi,
Madingou, Mouyondzi, Sibiti ;
ü Délégations Plateaux, Cuvettes .
On y trouve les CLM de Gamboma, Oyo, Owando, Mossaka, Djambala,
Makoua, Boundji, Ewo.
Ces Caisses sont en interrelation financière avec la
Caisse Fédérale qui est la caisse des caisses. C'est la Caisse
Fédérale qui fait ressourcer les caisses locales en
liquidités.
En effet la Caisse Fédérale se divise en trois
pôles : Pointe-Noire, Oyo, et Brazzaville. Parmi ces caisses, celle
de Brazzaville assure le suivi et le contrôle de toutes les transactions
financières des CLM ; en ayant un oeil particulier sur leurs
états de rapprochement périodiques mensuels et le suivi des
avoirs des CLM.
Elle procède à l'établissement des
états de rapprochement des partenaires financiers pour le suivi des
comptes chez ceux-ci. C'est elle qui gère les excédents des CLM.
Par contre, la Caisse Fédérale a un compte courant ouvert dans
les livres de la BEAC qui permet aux MUCODEC de participer au marché
monétaire. Un délai a été accordé aux
MUCODEC qui ne sont qu'un réseau de caisses pour l'instant, de
créer une banque afin de se conformer à la réglementation
CEMAC n° 01/02/CEMAC/UMAC/COBAC du 15 avril 2002 qui ne donne pas droit
aux EMF à l'ouverture d'un compte dans les livres de la BEAC.
Section III Les ressources humaines et
financières
III.1 Les ressources humaines
La gestion des ressources humaines est un ensemble de
fonctions et de pratiques ayant pour objectif de mobiliser et développer
les ressources individuelles et collectives du personnel-salarié et /ou
travailleurs indépendants au sein d'une entreprise, d'une administration
ou de tout secteur socio-économique.6(*)
La globalisation, la vitesse d'innovation et la
volatilité des marchés exigent de nouvelles capacités
d'adaptation et d'apprentissage qui mettent le capital humain au coeur de la
stratégie d'entreprise. Les mutations technologiques, psychologiques et
démographiques induisent également des enjeux humains qui
deviennent cruciaux pour les directions.
Il s'agit d'un ensemble de défis auquel se doivent de
répondre les entreprises en intégrant ces défis humains
dans la prise de décision des dirigeants car la fonction ressource
humaine se positionne de plus en plus comme un Business Partner de la
transformation des entreprises.
Les ressources humaines occupent une place importante dans les
performances d'une structure donnée. Dans la course au
développement vis-à-vis de la concurrence accrue, la
qualité des ressources humaines occupe une place de choix. Dans cette
perspective se trouvent nécessairement les établissements de
micro finance. Les MUCODEC, à cet effet, entendent asseoir une bonne
politique en ce qui concerne les ressources humaines. C'est ainsi que
l'ensemble du personnel des MUCODEC est constitué des cadres dont le
plus grand nombre des cadres sont du domaine de la gestion et de
l'économie ; ce qui peut expliquer leurs performances en termes de
réalisations d'objectifs.
L'effectif total des salariés au niveau du
réseau MUCODEC est de trois cent cinquante (350) jusqu'au trente et un
(31) janvier 2008. Pour répondre aux exigences de la qualité des
ressources humaines, les MUCODEC procèdent généralement
par un test pour le recrutement des salariées et des séminaires
sont souvent organisés pour le renforcement des capacités de son
personnel
La direction des ressources humaines au sein des MUCODEC a
pour missions
Ø Manager les RH de l'ensemble du mouvement en mettant
en place :
Ø la politique de recrutement et la gestion des
carrières ;
Ø la gestion des emplois et des
compétences ;
Ø la politique de formation ;
Ø la politique de rémunération globale
et personnalisée ;
Ø Améliorer les conditions de travail et de
sécurité ;
Ø Aménager le temps de travail ;
Ø Assurer la communication et les relations
sociales ;
Ø Recentrer et sanctionner en conformité avec
la législation sociale.
III-2: ressources financières
Les ressources financières des MUCODEC proviennent
essentiellement des différents intérêts perçus sur
les crédits accordés, des taux prélevés pour
l'instruction de chaque dossier de crédit et des différentes
commissions. L'augmentation des crédits accordés au cours de ces
dernières années montre la place importante des performances
financières dont disposent les MUCODEC.
Tableau n°1 : situation
financière des MUCODEC
Année
|
2005
|
2006
|
2007
|
Fonds Propres
|
3,305
|
4,230
|
6,157
|
Immobilisations
|
2,661
|
3,319
|
6,605
|
Dépôts
|
43,649
|
60,115
|
72,232
|
Crédits
|
6,753
|
10,542
|
14,997
|
Divers Passifs
|
0,986
|
1,O80
|
0,656
|
Divers Actifs
|
0,397
|
1,342
|
0,656
|
Trésorerie
|
39,599
|
52,114
|
58,345
|
Source : DRH, 2008 (montant en milliards de francs
CFA).
Le tableau n°1 montre que les MUCODEC disposent
suffisamment des fonds leur permettant de mener à bien leurs
activités. De 2005, à 2007, les fonds propres des MUCODEC sont en
forte croissance avec des montants s'élevant à des milliards de
francs CFA. Tout de même, le niveau de la trésorerie atteint
croît considérablement chaque année. La situation
financière des MUCODEC est considérablement
appréciable.
Conclusion
Les MUCODEC sont un Etablissement de Micro Finance(EMF) de
première catégorie dont la principale mission est la collecte de
l'épargne et la redistribution de celle-ci aux sociétaires sous
forme de crédit. Les MUCODEC sont constituées en réseau,
elles sont fondées de la Fédération et des Caisses
Locales. Le capital social des MUCODEC est formé par le capital social
de tous les sociétaires des CLM, ce qui signifie que toute personne
adhérant les MUCODEC est propriétaire de la CLM même si
ceci semble être ignoré. Toutes les CLM sont
représentées au niveau des MUCODEC à la CFD, et de nos
jours, la CFD joue le rôle de banque des CLM ; en se chargeant du
placement de fonds à la BEAC ou dans les autres institutions. La CFD
sera bientôt remplacée par la Banque du Crédit Mutuelle
d'Afrique Centrale (BCMAC) conformément à la
réglementation du 15 avril citée plus haut.
CHAPITRE II : POLITIQUE GENERALE DE CREDIT
MUCODEC
De nombreux travaux ont été
réalisés pour mettre en évidence le rôle de la micro
finance dans l'économie des pays. Ceci afin d'identifier la relation qui
existe entre la micro finance et le développement économique
d'une nation , en prenant bien sûr en compte, les modifications
macro financières liées à la globalisation, cela est
d'autant plus vrai pour les pays en voie de développement(PVD)
où les politiques économiques et sociales mises en oeuvre n'ont
pas permis d'améliorer de manière significative les conditions de
vie des populations les plus démunies dans ces pays, la micro finance
semble être aujourd'hui un rempart contre le sous développement.
Il s'en suit de nombreuses initiatives visant la réduction de la
pauvreté.
« Cependant, l'un des principaux obstacles à
une participation accrue des plus défavorisés au
développement économique dans les pays du sud est leur
difficulté à accéder à des ressources
financières. La majorité des populations du sud
n'intéresse pas le secteur bancaire classique. Par exemple, en Afrique,
90% de la population, voire 100% en milieu rural n'ont pas accès aux
services financiers des banques »7(*) . Cela n'est pas le résultat d'une
volonté d'exclusion des banques, mais provient du fait qu'offrir un tel
service n'est pas rentable financièrement pour une banque soumise
à des contraintes de rentabilité. En effet, du fait de leur
pauvreté assez élevée, il leur est difficile voire
impossible de donner une garantie matérielle dont la valeur permettrait
de couvrir le montant du prêt en cas de défaut. A cela, s'ajoute
l'impossibilité de la banque de sanctionner l'emprunteur au-delà
de la perte de l'accès au crédit. Des sanctions
supplémentaires engendreraient des coûts supérieurs au
montant du prêt. Enfin, les coûts des transactions individuelles de
ces prêts de petite taille sont très élevés pour les
banques commerciales. D'où l'émergence de la micro finance qui
apparaît comme un secteur intermédiaire pouvant satisfaire les
besoins de services financiers pour la majorité de ceux qui n'ont pas
accès au secteur bancaire classique afin de leur octroyer des
crédits.
La micro finance s'est développée en tant
qu'approche de développement économique et s'intéresse
spécifiquement aux populations à faible revenu. En effet, la
plupart des institutions de micro finance sont lancées avec la
motivation initiale de réduire la pauvreté et prennent des
mesures pour s'assurer que les gens très pauvres soient desservis. En
Afrique, la majorité des entrepreneurs de petite taille et leurs
demandes financières ne sont pas satisfaites par les banques classiques.
Leur financement, pour la plupart du cas, est assuré par la micro
finance. Ainsi, la micro finance se justifie d'un double point de vue :
ü d'une part, elle offre des services financiers que
les secteurs bancaires ne peuvent pas donner à une large partie de la
population pauvre ;
ü d'autre part, elle semble être la seule voie de
financement pour les micros entreprises du secteur informel. Dans un
système financier mal structuré dans la plupart des PVD, la micro
finance permet une meilleure allocation des ressources.
A titre d'illustration et dans le cadre de ce travail, au sein
des MUCODEC, l'instruction du crédit est un moment fort
d'échange, de partage et de connaissance mutuelle entre la Caisse Locale
et le membre demandeur du prêt. Aussi l'opération d'octroi de
crédit cesse-t-elle d'être une orchestration mécanique de
la demande du sociétaire suivie d'une mise à disposition de
fonds; mais plutôt une opération entre un professionnel de
crédit et un demandeur de prêt.
Section I : Modalités d'octroi des
crédits MUCODEC
Pour P. Dutaillis, « faire crédit, c'est
faire confiance ; c'est donner librement la disposition effective et
immédiate d'un bien réel ou d'un pouvoir d'achat contre la
promesse que le même bien ou un bien équivalant, vous sera
restitué dans un certain délai le plus souvent avec
rémunération du service rendu et du danger couru, danger de perte
partielle ou totale que comporte la nature même de ce
service 8(*)».
Le lexique d'économie définit le crédit
comme « un acte de confiance se traduisant par un prêt en
nature ou en espèces consenti en contrepartie d'une promesse de
remboursement dans un délai, généralement, convenu
à l'avance9(*) »
Plusieurs étapes sont définies, servant ainsi de
guide directeur à toute demande de crédit. Comme signaler plus
haut, l'octroi de crédit à la CLM est assujetti par l'existence
de plusieurs conditions, notamment : une épargne, des cautions, un
compte courant, etc. Etant une mission des MUCODEC, le crédit
permet de financer les projets et les disponibilités monétaires
en espèces.
I .1. Généralités sur
l'épargne
Les ménages ne dépensent pas tous leurs revenus
en achetant des biens de consommation. Ils mettent aussi des sommes d'argent de
coté pour réaliser certains objectifs. Mais les ménages ne
sont pas les seuls agents qui épargnent. C'est aussi le cas, des micros
entreprises. En permettant le financement des investissements, l'épargne
joue un rôle économique fondamental. « Les principaux
déterminants de l'épargne sont : le taux
d'intérêt (un taux d'intérêt élevé
incite à diminuer la consommation présente pour accroitre son
épargne par effet de substitution), le niveau de revenu(cette
considération relève des keynésiens) et le cycle de
vie(ceci s'explique par le fait que l'agent économique fait varier le
montant de son épargne dans le but de maintenir, tout au long de vie, un
certain niveau de consommation et donc de revenu) 10(*)». Aux MUCODEC, pour
accéder à un crédit, les entreprises quelles soient micro
ou petites, de même que les particuliers doivent procéder par une
épargne au préalable au sein de la structure.
De manière vulgaire, l'épargne consiste à
mettre de l'argent de coté, à faire des économies, elle
est à distinguer de la thésaurisation. La notion
économique d'épargne rejoint en partie le sens courant car
l'épargne représente la partie du revenu qui n'est pas
destinée à une consommation. L'épargne est donc un acte de
renonciation à une satisfaction immédiate au profit d'une
satisfaction future, d'une consommation future.11(*)
Dans la comptabilité nationale, l'épargne des
ménages correspond à la part de leurs revenus qui n'est pas
destinée à la consommation. L'épargne brute des
ménages correspond alors à trois éléments :
ü l'épargne des entrepreneurs individuels,
mesurée par les investissements qu'ils réalisent ;
ü les achats des biens mobiliers ;
ü l'épargne financière des ménages,
appelée capacité financière des ménages.
L'objet de cette étude porte essentiellement sur le
premier aspect portant sur la mesure des investissements réalisés
par les entrepreneurs individuels, mieux les micro-entrepreneurs.
On distingue classiquement deux formes d'épargne; l'une
financière et l'autre non financière.
a) L'épargne financière
Elle comprend :
ü les liquidités monétaires qui ont la
particularité de ne rien apporter : c'est la thésaurisation sous
forme de « tirelire » ou « bas de laine » ;
ü l'épargne liquide, c'est-à-dire l'argent
placé à terme comme les comptes pour le développement
industriel(CODEVI), le plan d'épargne logement(PEL), le plan
d'épargne populaire(PEP), le plan d'épargne retraite(PEP). Le
plus utilisé reste les livrets des caisses d'épargne ou les
comptes épargnes des banques. Tous ces comptes sont
rémunérés selon les taux d'intérêt en vigueur
;
b) L'épargne non financière ou
investie
Elle comprend les achats de logements, maisons individuelles
pour les ménages et achats de biens de production pour les entreprises.
Les achats effectués sont ici considérés comme des
investissements en vue de produire des biens et services marchands. Ces
investissements nécessitent des sommes importantes au moment de
l'acquisition qui doivent être amorties sur une longue durée.
I.2 Les produits et services de l'épargne des
MUCODEC
L'accès à un compte à la MUCODEC est
assujetti à certaines conditions :
ü Pour les personnes physiques, l'ouverture d'un compte
d'épargne est conditionnée par le dépôt de :
· deux cartes photos format identité ;
· une copie de la pièce d'identité en
cours de validité (CNI, passeports, permis de conduire, etc.) ;
· un minimum de treize milles francs (13.000frs) CFA
repartis en parts sociales (5.000frs), des droits d'adhésion (4.000frs),
d'un livret épargne (2.000frs) et d'un dépôt minimum de
2.000frs.
ü Pour les personnes morales (établissements,
écoles, mutuelles, associations et entreprises), le compte
épargne exige :
ü deux cartes photos format identité de chacun
des gestionnaires du compte ;
ü une copie de la pièce d'identité en
cours de validité (cartes de commerçants, attestations
d'identité, etc.) de chacun des gestionnaires du compte ;
ü un récépissé d'enregistrement au
registre de commerce (pour les établissements et autres
entreprises, ...) ;
ü une patente ;
ü une attestation de moralité fiscale ;
ü une attestation d'immatriculation au CFE ;
ü enfin, l'ouverture d'un compte est assujettie
à l'existence d'une somme du même montant de treize milles francs
au minimum repartis de la même manière que pour le compte
épargne des personnes physiques.
Il existe classiquement deux produits d'épargne,
à savoir le livret bleu épargne(EPA) et le livret Jaune
compte courant(CCO).
Le livret bleu EPA permet à un sociétaire de se
constituer une épargne protégée de toute les circonstances
malencontreuses (thésaurisation, vol, incendie,
détérioration,..). A cet effet, on note plusieurs formules de
compte EPA :
Le compte personnel pour lequel seul son
titulaire peut retirer de l'argent ;
Le compte indivis qui est géré
par au moins deux personnes. Le retrait n'est possible qu'en présence
des deux propriétaires. Cette catégorie est beaucoup
utilisée par les sociétés, les mutuelles, les associations
et autres ;
Le compte joint géré par au
moins deux personnes. La présence d'une seule personne suffit pour faire
un retrait. Les associés et les membres d'une même famille y
recourent pour la plupart ;
Le compte mineur géré par le
tuteur de l'enfant jusqu'à sa majorité (18 ans).
I .1.3 Le compte courant
Le compte courant est destiné à recevoir les
salaires, les crédits et les fonds que le sociétaire
désire régulièrement retirer. Il vient en
complément du compte épargne. Il n'est donc pas possible d'avoir
un CCO si l'EPA n'existe pas. L'ouverture d'un compte courant est
conditionnée par :
· une carte photo format identité ;
· un minimum de six milles francs CFA répartis en
livret compte courant de deux mille (2000) francs CFA et d'un
dépôt minimum de quatre mille (4000) francs CFA.
I.2 Conditions d'obtention d'un prêt
(crédit)
Au bout de trois mois qui suivent l'ouverture d'un compte aux
MUCODEC, tout sociétaire peut obtenir un crédit. Etant
donné que les sociétaires des MUCODEC sont solidaires
financièrement, la demande du crédit doit être
approuvé par le comité de crédit.
La procédure mise en place pour l'octroi d'un
crédit dans les Caisses Locales MUCODEC (CLM) est la suivante :
ü La première procédure consiste à
prendre contact avec le rédacteur de crédit qui est le premier
conseiller des sociétaires sur les modalités d'octroi de
crédit. Ce dernier examine le dossier fourni par le demandeur de
prêt, et remplit ou complète la demande. Ce dossier permet alors
au rédacteur de crédit d'entretenir le demandeur de crédit
pour récapituler la totalité du dossier ainsi constitué. A
l'issue de cet entretien, le rédacteur de crédit peut
procéder par une visite des lieux pour vérifier sur le terrain,
la conformité des informations recueillies lors des entretiens à
la caisse ;
ü Apres visite des lieux et signature de la demande de
prêt entre le rédacteur et le sociétaire, le
rédacteur de crédit prépare son argumentation et son avis
motivé sur la demande de prêt. Il présente et remet le
dossier dûment signé au gérant pour appréciation
(pré comité) ;
ü Le gérant, à son tour, donne son avis
motivé, avant présentation du dossier au Comité de
Crédit de la CLM;
ü La mise en place du contrat de prêt intervient
après accord de la CLM, de la Délégation Régionale
et de la Direction du Réseau;
ü Le rédacteur remplit le contrat de prêt,
et le gérant recueille les signatures de l'emprunteur et des cautions
nécessaires;
ü Le gérant procède alors au
déblocage informatique, dernière étape du processus
d'octroi des crédits ;
ü Pour garantir le remboursement du crédit un
suivi doit être fait au niveau de la CLM par le Rédacteur de
Crédits.
I.2.1 Garanties
présentées
La garantie est une obligation que prend le vendeur ou
l'acheteur d'assurer la possession paisible de la chose
contractée12(*).
Elle permet de couvrir ou de réduire au minimum le risque des pertes
liées à l'octroi d'un crédit. En d'autres termes,
« la garantie est un bien mobilier ou immobilier qu'un
débiteur remet entre les mains de son créancier, pour le
remboursement de sa dette »13(*).
Pour accorder le prêt, les MUCODEC procèdent par
plusieurs formes de garanties: Elles revêtent une forme morale,
financière et physique.
I.2.1.1 La garantie financière
La garantie financière est une épargne
constituée par le sociétaire et qui est à la base de
calcul de crédit. Il s'agit de :
ü 1 /3 du montant sollicité pour les
commerçants
ü 1 /5 du montant sollicité pour le
prêt à la consommation, à l'habitat, l'artisanat, et
à l'agriculture.
Cette épargne qui est une garantie pour le
crédit en cours ne peut être retirée par le
sociétaire qu'à la fin du cycle qu'elle garantit.
I.2.1.2 Garantie physique ou
réelle
En matière de garantie, la confiance vis-à-vis
du sociétaire et sa considération à la CLM jouent un
rôle de loin important que les garanties matérielles elles
mêmes. Certes, d'autres garanties comme l'épargne sont retenues en
cas de défaut de paiement mais la forme de garantie la plus originale
reste de loin la crédibilité de l'emprunteur et la caution que
lui accordent les autres sociétaires. On distingue :
ü La caution solidaire. Dans ce cas,
plusieurs membres solidaires (2 à 3) garantissent le prêt d'un
emprunteur. Ils s'engagent à confirmer l'honnêteté et la
solvabilité de ce dernier et à payer son prêt avec leur
épargne au cas où l'intéressé ne peut ou ne veut
plus le faire. La solidarité étant
considérée comme une des valeurs fondamentales, cette forme de
garantie revêt une importance primordiale. Elle constitue un des
meilleurs instruments qui apprennent aux membres le sens et les avantages de la
solidarité14(*);
ü L'hypothèque. C'est une
inscription sur un immeuble en garantie du paiement de la dette et
confère au créancier (la CLM) le droit de faire saisir et vendre
l'immeuble afin de se faire payer le prix en cas de désaffection du
bénéficiaire du crédit.
L'hypothèque constitue comme on le dit
couramment « la reine des suretés » par la
valeur des biens accordés en garantie et la sécurité
qu'elle confère à son titulaire. Il s'agit par exemple d'un titre
foncier pour un emprunteur hypothéquant sa parcelle : c'est donc la
preuve que le sociétaire apporte dans le remboursement du prêt.
ü La dation. L'emprunteur donne le bien
qu'il possède jusqu'à la fin de sa dette. En cela il met à
la disposition de la CLM des biens qu'il possède jusqu'au remboursement
total du crédit.
I.2.1.3 La garantie morale
C'est la crédibilité de l'emprunteur sans
laquelle les autres garanties risquent de ne rien valoir ou d'être
source de fiction ou d'incompréhension. Toutefois pour solliciter un
nouveau crédit, le dernier contracté doit avoir été
régulièrement remboursé. Le nouveau crédit doit
faire l'objet d'une évaluation du déroulement du cycle
passé par la justification du remboursement du crédit
précédent et de la situation de l'épargne.
Le nouveau crédit dépend de l'épargne
accumulée au cours du cycle antérieur. Le montant de
crédit augmente progressivement en fonction des épargnes et du
bon remboursement du crédit antérieur.
I.3 les produits des crédits
MUCODEC
Les MUCODEC regorgent, en leur sein, une gamme variée
des crédits à savoir :
ü Prêt social /consommation
portant sur le mariage, décès, scolarité, voyages ;
ü Prêt commercial qui concerne la
trésorerie et l'investissement ;
ü Prêt artisanal /crédit
agricole concernant la trésorerie et l'investissement ;
ü prêt à habitat,
crédit permettant au sociétaire de financer l'achat d'un
terrain ou de financer la construction (achat d'une parcelle, construction et
aménagement)
ü prêt Avance sur Salaire et prêt
Avance sur Pension, accordés essentiellement aux
salariés et retraités ayant respectivement leurs salaires et
pensions domiciliés à la CLM ;
ü prêt à risque nul :
le prêt à risque nul (PRO) est octroyé à
tout sociétaire soucieux de préserver son épargne et
bénéficier des prestations des MUCODEC. Ce prêt a pour but
de bloquer le montant logé dans le compte épargne afin de
permettre une garantie aux MUCODEC. Il consiste à prendre un montant
égal à l'épargne que le sociétaire possède
dans son compte et à rembourser à un nombre
d'échéance volontaire. C'est un prêt que l'on peut obtenir
le jour même de l'ouverture de compte.
ü prêt saisonnier : comme
son nom l'indique, le prêt saisonnier est un prêt octroyé
à l'occasion des événements tels que: rentrée
scolaire, fête de fin d'année, etc.
I.4 Les services des MUCODEC
Ce sont des services que rendent les MUCODEC à leurs
sociétaires afin de leur simplifier certaines opérations. Il
s'agit de:
ü la domiciliation de salaire/pension.
Elle permet à un sociétaire de
percevoir son salaire/pension à la CLM;
ü la procuration, qui permet à
un sociétaire de laisser à une tierce personne le droit
d'effectuer des opérations de retrait dans son compte;
ü le virement à
l'étranger, en vue de transférer des fonds à
l'étranger (Europe, Asie, Amérique, et Afrique
centrale) ;
ü la compensation d'un chèque.
Elle concerne le sociétaire qui est en possession d'un chèque de
pouvoir le percevoir directement dans son compte MUCODEC ;
ü le virement interne, permet à
un sociétaire de faire un virement de son compte vers un autre
compte MUCODEC, quelque soit la région du pays
où est situé l'autre compte ;
ü le virement permanent, base de
constitution d'une épargne à partir de son salaire ;
ü le chèque de retrait
déplacé, instrument permettant à un
sociétaire de faire une opération de retrait dans son compte
lorsqu'il est dans l'une des délégations régionales
MUCODEC;
ü les opérations
déplacées, qui offrent à un sociétaire la
possibilité de faire une opération de retrait ou de versement
dans son compte lorsqu'il est dans une des localités suivantes: Pointe
Noire, Dolisie et Nkayi.
Au terme de ces développements, il apparait nettement
que la logique financière tient les personnes démunies à
l'écart du circuit bancaire parce qu'elles sont fragiles.
« Les besoins de ces populations ne sont pas couverts par le circuit
classique. Cette exclusion financière constitue un obstacle important
pour les personnes désireuses de créer leurs activités
indépendantes et donc de trouver leurs citoyennetés
économiques »15(*). Le nouveau concept de micro crédit (l'octroi
de petites sommes à des agents économiques dont le revenu ou les
ressources sont faibles, permettant de développer des activités
génératrices de revenus) que certains confondent
avec le concept de micro finance, s'adresse donc aux pauvres n'ayant pas
accès au système financier classique.
Section II: Procédures du suivi des
crédits
Le suivi et l'évaluation des crédits
octroyés sont la dernière étape du processus d'octroi des
crédits aussi bien dans une institution de micro finance que dans
n'importe quelle autre institution financière.
II.1 Le suivi
L'agent de crédit a pour responsabilité de
veiller au remboursement des crédits.
En principe, le rédacteur de crédit doit, en
permanence, connaître et surveiller la situation des sociétaires.
Il doit également s'assurer de l'utilisation effective du crédit
conformément aux termes du contrat souscrit.
Les MUCODEC sont capables de redéfinir les
règles de suivi de crédit en tenant compte de :
ü le souci de modernisation et d'adaptation du
crédit aux « réalités de
terrain » ;
ü le souci d'être plus proche des besoins des
sociétaires ;
ü les mesures d'allongement de la durée des
crédits décidés.
L'on distingue à cet effet deux catégories de
suivi des prêts : le prêt sans incident et le prêt avec
incident.
II.1.1 Le prêt sans
incident
Un suivi en deux phases est préconisé :
1. Le suivi préventif. Des incidents
de paiement, devront nécessairement passés par un encadrement des
relations avec les sociétaires des MUCODEC à travers:
ü les services de la solde en vue d'aboutir au
verrouillage du mode de règlement en ce qui concerne les agents de
l'Etat ;
ü les conventions d'entreprise de manière
à impliquer l'employeur dans la domiciliation irrévocable de
salaire, pour ce qui est des agents du secteur privé ;
ü des séances d'animation des sociétaires
sur la pédagogie à l'épargne et au crédit ;
ü la vérification obligatoire de l'utilisation
des fonds octroyés en crédits (crédit habitat,
crédits professionnels destinés au financement des
activités productives,...) ;
ü l'analyse périodique des mouvements mensuels du
compte pour les salariés et non salariés en vue
d'apprécier la cohérence entre activités annoncées
(montant des salaires virés et /ou chiffre d'affaire domicilié)
et fonctionnement du compte.
En ce qui concerne les nouveaux emprunteurs, la
prévention du risque de non remboursement conduira la CLM à
mettre en oeuvre des actions de relance anticipées du sociétaire
avant le terme de la première échéance (jour J-7).
2. Modalités de mises en oeuvre à J-7.
Elles concernent plusieurs aspects
c- consultation de l'échéancier des comptes
prêts ;
d- analyse des mouvements des comptes rattachés
(EPA/CCO) pour s'assurer de l'existence ou non de la provision
nécessaire ;
e- mise sous surveillance du compte à travers une
mention sur le compte informatique en vue de prévenir tout retrait si
provision existante ;
f- visite de l'emprunteur (site d'exploitation et /ou
domicile) pour lui rappeler l'imminence de l'échéance et le
prévenir des actions possibles en cas de non remboursement à
l'échéance, si provision inexistante.
II.1.2 : Le prêt avec incident
Il s'agit d'un suivi agressif dès le premier incident
de paiement.
Ø Modalités de mise en oeuvre à
j+1. Elles consistent à :
ü éditer le journal des opérations
rejetées à j+1 ;
ü vérifier la situation des comptes
rattachés (épargne ou courant) ;
ü si provision existante, procéder au
remboursement des prêts ;
ü en cas d'insuffisance d'avoir, on constate le non
remboursement et donc la réalisation de l'incident de paiement.
Le rédacteur de crédits procédera
à la relance du sociétaire par téléphone avant
d'informer le gérant.
ü Modalités de mise en oeuvre à
j+7(CLM). Il s'agit de la :
Ø remise en mains propres d'une lettre de relance
à l'emprunteur. Cette lettre lui signifie l'échéance en
retard ainsi que les mesures que pourrait prendre la CLM en cas d'absence de
réaction ;
Ø rencontre de l'emprunteur pour essayer de comprendre
les causes du non remboursement du prêt et obtenir de lui un engagement
écrit à régulariser sa situation dans un délai de
sept jours.
3. Modalités de mise en oeuvre à
j+14(CLM + service engagements). Elles concernent la :
ü remise en mains propres d'une deuxième lettre
de relance à l'emprunteur et d'une lettre d'information aux cautions
;
ü rencontre de l'emprunteur pour l'informer de la lettre
aux cautions et rappeler les mesures auxquelles il s'exposerait en cas
d'absence de réaction.
Ø Modalités de mise en oeuvre à
j+21(CLM+ Service contentieux). C'est la remise en mains propres
à l'emprunteur et aux cautions, d'une lettre de mise en demeure à
payer sous sept jours.
Ø Modalités de mise en oeuvre à
j+31(transmission du dossier à la FD). Elles visent
à :
Ø procéder à la domiciliation
forcée des cautions non domiciliées (Service Commercial);
Ø opérer les saisies sur les salaires des
cautions domiciliées (Service Engagements) ;
Ø et en cas de garanties réelles,
déclencher les procédures prévues (Service Juridique).
Le tableau n° 2 ci-après présente les
différentes étapes de suivi du prêt :
Tableau n°2 : Récapitulatif
des étapes de suivi du prêt.
Délai
|
Actions
|
Responsable
|
j-14
|
Vérification de l'affectation des fonds
|
Rédacteur de crédit
|
j-7
|
Analyse des mouvements des comptes
Visite éventuelle de l'emprunteur
|
Rédacteur de crédit
RC + Comité de Crédit
|
j+1
|
Relance de l'emprunteur par téléphone
|
Gérant
|
j+7
|
1ère lettre de relance et rencontre de l'emprunteur
|
Rédacteur de crédit
Gérant
|
j+12
|
Lettre d'information au Service engagement en vue de la mise
en oeuvre de l'action conjointe
|
Gérant
|
j+14
|
2ème lettre de relance et rencontre de l'emprunteur
|
Rédacteur de crédit
Gérant/service engagement
|
j+21
|
Mise en demeure de l'emprunteur
|
Rédacteur de crédit
Gérant/Service juridique et contentieux
|
j+31
|
Recouvrement forcé
|
Gérant
Services de la Direction Générale
|
II.2 Cycles de crédit
Un suivi est fait par un cycle de remboursement qui s'effectue
mensuellement ou trimestriellement. Le cycle se termine avec les derniers
remboursements. Lorsque tous les remboursements sont effectués, un
nouveau cycle peut commencer. A la fin de chaque cycle, les sociétaires
des MUCODEC peuvent décider individuellement de contracter un nouvel
emprunt ou non. Ils restent libres d'épargner mais ne sont pas
dispensés des garanties.
Tel qu'on peut le comprendre, le crédit repose sur la
confiance. On ne fait le crédit que s'il existe une certitude de
recouvrer les sommes dues. Il est nécessaire, pour ne pas être
surpris par une insolvabilité organisée, d'utiliser les
moyens de portée générale offerts (soit par la Convention,
soit par la Loi). Ces moyens sont les
« sûretés ».
Section III. Evolution des crédits
Le but de crédit dans les EMF revêt un
caractère social permettant d'améliorer les conditions de vie des
sociétaires. La politique de multiplication des CLM, permet aux MUCODEC
d'accroitre le nombre des sociétaires. Les MUCODEC ont donc pour mission
d'octroyer les crédits à des sociétaires afin de
répondre au mieux à leurs besoins.
En effet, les tendances d'évolution et la
diversification des produits MUCODEC ont connu une évolution assez
importante et très significative. En fait, le défi du
réseau des MUCODEC a trait à la réalisation de leur
vocation à satisfaire le besoin de financement de promoteurs de micros
entreprises, exclues du système de financement classique. La
satisfaction de ce besoin doit se faire en contribuant concrètement
à l'amélioration du niveau d'activité des populations
cibles et en induisant un meilleur niveau de vie réel de leurs
familles.
Au cours des cinq (5) dernières années la
situation des crédits octroyés par les MUCODEC est
récapitulée par le tableau n°3 suivant :
Tableau n° 3
Années
Nombre
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
Nombre de crédits
|
32 688
|
24 437
|
24 316
|
27 202
|
58 570
|
Montant des crédits
|
6.330.935.102
|
6.753.340.011
|
10.541.861.997
|
14 .989.166.275
|
23.901.713.694
|
Source DRH : suivi activité commerciale, 2008
Ce tableau illustre bien l'augmentation considérable
du montant des crédits chaque année. Cependant le nombre de
crédits est en décroissance de 2005 à 2007 par
rapport à l'année 2004. En d'autres termes et en dépit de
la diminution du nombre de crédits au cours de ces trois(3)
années, le volume en termes monétaires des crédits
octroyés est sans cesse en augmentation. De même, ces statistiques
peuvent donner une image selon laquelle les sociétaires
s'intéressent de moins en moins pour solliciter le crédit
à pour un certain nombre de raisons. Seule, l'enquête
réalisée auprès des promoteurs des micros et petites
entreprises(MPE) pourrait apporter des éléments de
réponses.
Ø 1. Situation des adhésions, des
dépôts et des crédits au cours des cinq dernières
années
Tableau n°4
Années
|
Adhésions (Nbre)
|
Dépôts (montant)
|
Crédits (montant)
|
2004
|
136 088
|
30.134.317.718
|
6.330.935.102
|
2005
|
138 309
|
43.644.766.492
|
6.753.340.011
|
2006
|
158 145
|
60.110.651.778
|
10.541.861.997
|
2007
|
179 045
|
71.258.481.299
|
14 .989.166.275
|
2008
|
214 105
|
88.060.683.518
|
23.901.713.694
|
|
Source : DRH, suivi activité commerciale, 2008
Le tableau n°4 porte sur le nombre de
sociétaires des MUCODEC. La situation ou l'évolution des
dépôts (épargne) des sociétaires et
l'évolution du montant des crédits octroyés au cours de
ces cinq dernières années. L'examen de ce tableau montre bien les
performances de MUCODEC en termes de réalisations de leurs objectifs,
qui consistent à atteindre un public important. En plus la comparaison
des dépôts et des crédits accordés montre
l'importance des disponibilités aux quelles les MUCODEC font face. Car
près d'un cinquième juste de l'épargne est
redistribuée aux sociétaires comme crédits.
La croissance du nombre des sociétaires et
l'évolution des dépôts réalisés par ces
derniers permettent d'apprécier la politique de la mobilisation de
l'épargne au sein des MUCODEC qui évolue positivement.
Conclusion
Pour le grand public, la micro finance se confond avec le
microcrédit. Elle désigne les dispositifs permettant d'offrir de
très petits crédits (« microcrédit ») à
des familles très pauvres pour les aider à conduire des
activités productives ou génératrices de revenus leur
permettant ainsi de développer leurs petites entreprises.
Avec le temps et le développement de ce secteur
particulier de la finance partout dans le monde, y compris dans les pays
développés, la micro finance s'est élargie pour inclure
désormais une gamme de services plus large (crédit,
épargne, assurance, transfert d'argent etc.) et une clientèle
plus étendue. Dans ce sens, la micro finance ne se limite plus
aujourd'hui à l'octroi de microcrédits aux pauvres mais bien
à la fourniture d'un ensemble de produits financiers à tous ceux
qui sont exclus du système financier classique ou formel. La micro
finance répond aux besoins des pauvres (pour les pays en voie de
développement) et les exclus (dans le contexte des pays industriels).
Elle reconnaît leurs talents, leurs besoins et leurs capacités de
rembourser les crédits. Au lieu de les éliminer par avance de la
clientèle du crédit parce que les méthodes des banques
classiques, les critères, les garanties ne sont pas adaptés
à leur situation, l'opérateur de la micro finance invente des
méthodes et des garanties qui leur conviennent. La personnalité
des emprunteurs est un critère beaucoup important que le seul
critère matériel. L'aspect humain est donc pris en compte
à la place du critère patrimonial. Le microcrédit n'est
donc ni une utopie, ni un phénomène de mode mais une
réalité de l'économie moderne, à part
entière. Dans cette perspective, les MUCODEC entendent redéfinir
leurs stratégies.
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS DE LA CLM DE
BACONGO
La micro finance répond avant tout à un souci de
lutte contre le chômage et l'exclusion sociale. Au-delà de la
diversité des objectifs poursuivis (soutien à l'entrepreneuriat,
développement local, lutte contre la pauvreté,
émancipation de la femme, etc.), les chômeurs représentent
une clientèle privilégié (entre 60 et 90% des emprunteurs
selon les organismes) dans la micro finance. « Tout de même,
s'interroger sur les moyens de rendre le crédit accessible au pauvre
n'est pas complètement inédit16(*) ». Cependant, le moyen le plus efficace
aujourd'hui semble être la voix de la micro finance. C'est dans cette
perspective que les MUCODEC entendent asseoir leurs stratégies pour
répondre au mieux aux besoins de leurs sociétaires.
Afin d'atteindre un grand public exclu du système
bancaire et dans le souci de rendre accessible le crédit au public
pauvre, les MUCODEC procèdent par la stratégie de
proximité en créant des caisses dites caisse locale MUCODEC (CLM)
afin de satisfaire la population ne pouvant pas répondre aux exigences
des banques classiques.
Les MUCODEC disposent de trois délégations
fédérales assurant la coordination des trente cinq caisses
locales qui s'étendent sur tout le territoire national. Parmi les trente
cinq caisses locales, en compte quatre caisses délocalisées qui
sont des caisses notamment de la région du pool et fonctionnant sous la
tutelle de la caisse locale de Bacongo
Section I : Présentation de la CLM
Bacongo
La caisse locale des MUCODEC est une libre association des
personnes (physiques et morales) qui mettent en commun leur épargne et
se redistribuent celle-ci sous forme de crédits à des taux
symboliques (1 à 3%).
La CLM est une structure privée communautaire; elle
appartient à toute personne ayant souscrit une part associative. Ce qui
signifie, dès qu'on adhère les MUCODEC on devient
copropriétaire de la CLM.
La CLM est une structure des MUCODEC ayant une autonomie
financière mais dont les décisions centrales sont prises au
niveau de la direction de la fédération.
La CLM de Bacongo est une caisse mère gérant
d'autres caisses dites point de vente ou caisse délocalisée. Il
s'agit des deux caisses de la région du Pool (Louingui et Kinkala) et la
caisse de la Glacière. Ces trois caisses sont sous la direction de la
CLM de Bacongo ; vis-à-vis de la taille de cette caisse, elle est
donc considérée de la caisse mère et elle est l'une des
caisses la plus importante du réseau par sa taille (nombre de
sociétaire). D'où l'importance d'une étude
spécifique à cette caisse.
I.1 Situation géographique
La CLM de Bacongo se trouve à Brazzaville, dans le
2ème arrondissement en plein marché total. Les trois
caisses mises à sa disposition se trouvent respectivement à la
Glacière (un quartier de Bacongo), à Kinkala et Louingui (deux
villages de la région du Pool).
I.2 Organisation et fonctionnement
De manière générale, toutes les CLM ont
une organisation commune. La différence de l'organisation ou du
fonctionnement d'une CLM porte essentiellement sur l'autonomie
financière de la structure. L'organisation et le fonctionnement de la
CLM de Bacongo restent identiques aux critères d'organisation et de
fonctionnement cités au chapitre I.
I .3. Analyse des crédits octroyés au
cours de l'an 2008 par la CLM de Bacongo
Les MUCODEC ont une gamme de crédits variée qui
sont accordés au niveau chaque CLM. La CLM de Bacongo ayant la
responsabilité de la gestion des trois autres caisses appelées
points de vente, regroupe un nombre assez élevé des
sociétaires (13 470 sociétaires jusqu'au 31 décembre
2008). Ce qui nous permet de voir l'équilibre entre le nombre de
sociétaires et le nombre de crédits accordés afin
d'apprécier sa politique de crédit. Le tableau ci-après
récapitule le nombre et les montants des crédits accordés
par domaine d'activité en 2008 par la CLM Bacongo.
A première vue, en examinant ce tableau, on peut se
poser la question à savoir si les sociétaires
s'intéressent moins ou demandent moins le crédit de commerce, de
l'artisanat et d'agriculture. Pourtant, l'EMF répond à un souci
d'accorder les crédits aux micros entrepreneurs (artisans, agriculteurs,
commerçants) en leur permettant de financer leurs activités.
Il sied de signaler à cet effet, les POP, PAP, POS sont
des prêts qui n'exigent pratiquement pas de garanties lourdes (cautions
solidaires, hypothèques,...). La seule condition d'avoir son salaire ou
sa pension domicilié(e) à la CLM suffit pour obtenir un
crédit. Les fonctionnaires et les retraités sont donc les
sociétaires privilégiés en matière de crédit
à la CLM car la caisse a l'assurance de retirer dans le salaire ou
pension du sociétaire lorsque ce dernier ne veut pas ou ne peut pas
rembourser.
La figure ci-après montre la taille des crédits
par domaine d'activité en en 2008.
![](Impact-des-institutions-de-micro-finance-sur-le-financement-et-le-developpement-des-micros-et-petit1.png)
Les EMF répondent avant tout à un souci de lutte
contre la pauvreté, et de la création de l'auto emploi offrant
des très petits crédits à des familles pauvres pour les
aider à conduire des activités génératrices de
revenus leur permettant ainsi de créer et/ou développer leurs
très petites entreprises.
L'analyse des crédits accordés par domaine
d'activité ces cinq dernières années, montre que la CLM de
Bacongo accorde plus de crédits aux fonctionnaires et aux
retraités. Car les POP, PAS accordés au cours de ces mois sont
les plus élevés aussi bien sur le nombre que sur le montant. Le
crédit social et équipement occupent la deuxième place
après les POP, PAP, POS. Tandis que les crédits sur
l'agriculture, l'artisanat, et sur le commerce, ne représentent pas
grand-chose. Ce qui nous permet de constater que La CLM accorde plus de
prêt aux fonctionnaires et aux retraités.
La difficulté des agriculteurs, des artisans et des
commerçants de justifier l'existence de leurs activités par les
moyens professionnels (cartes de commerçant, d'artisans,
l'enregistrement au registre de commerce, le compte d'exploitation...) et la
difficulté de présenter les garanties requises, ne favorise pas
ces derniers d'accéder facilement aux crédits.
Section II : Ressources générales
de la CLM de Bacongo
II. 1 Ressources humaines
La gestion des ressources humaines occupe actuellement une
place de choix dans les institutions de micro finance. Les responsables
des ressources humaines des institutions de micro finance doivent mettre en
place des politiques et pratiques qui incitent le personnel à atteindre
deux objectifs à savoir : objectif « social »
(ex. : lutte contre la pauvreté, inclusion financière)
et objectif « économique » (rentabilité,
pérennité économique).
Bien ces objectifs entrent parfois en conflit. Par exemple,
lors d'un recrutement, l'institution doit-elle privilégier un candidat
très motivé par la mission sociale ou un candidat moins
concerné par la mission mais plus compétent techniquement ?
Ou encore, lors de l'évaluation
de la compétence d'un employé, l'institution
doit-elle valoriser la personne qui a développé le plus gros
portefeuille ou celle qui a touché le plus de clients correspondant au
profil socio-économique ciblé ? Pour chacune de ces deux
personnes, qu'est que la politique de GRH prévoit comme augmentation de
salaire? Quelles sont les perspectives de carrière offertes ? Tels
sont quelques exemples de questions auxquelles un responsable RH doit pouvoir
répondre dans une IMF.
La gestion des ressources humaines, tout comme la gestion
financière, est au service de la stratégie de l'institution.
Ainsi les responsables de la gestion des ressources humaines d'une institution
de micro finance vont développer des politiques
pratiques visant à atteindre les objectifs
fixés par la stratégie. Il n'y a pas de gestion des ressources
humaines idéale qui s'appliquerait à toute institution de micro
finance, mais une gamme de politiques et pratiques possibles, à mettre
en cohérence entre elles, et en cohérence avec la
stratégie.
Ainsi la CLM de Bacongo comprend douze salariés dont
la majorité ayant une formation en sciences de gestion et en
économie. Le niveau de tous les salariés est d'au moins de deux
d'études universitaires (Baccalauréat plus deux ans au moins).
II.2 : Ressources financières
Les ressources financières d'un EMF proviennent
essentiellement des intérêts perçus des crédits
octroyés et des différentes commissions sur les demandes de
crédits existant au sein des la structure.
L'analyse du compte de résultat édité le
31 décembre 2008 montre bien que les principales ressources de la CLM
de Bacongo sont les différents intérêts, les
différentes commissions et la vente des cartes d'adhésion. Ce
compte de résultat montre les performances financières de la CLM
Bacongo en termes de réalisation d'objectifs car les produits sont
largement supérieurs aux charges supportées par la CLM.
Section III : Cellule d'appui
Dans le souci de favoriser le développement du micro
entrepreneuriat, la cellule d'appui va consister à accompagner les
promoteurs des micros entreprises afin d'apprécier l'utilisation
effective des crédits qui leur ont été octroyés et
pour permettre aussi l'évaluation des activités par le
financement (crédit) obtenu au sein de la CLM.
Pour répondre à une des missions importantes de
la micro finance, à savoir permettre la création de l'auto
emploi, l'existence d'une cellule d'appui au sein de la CLM s'avère
importante afin de contrôler, d'évaluer l'impact du crédit
sur le fonctionnement de l'activité financée et s'assurer que le
crédit a été utilisé pour les seuls besoins de
l'activité pour laquelle il a été demandé.
Cependant au sein des MUCODEC, le suivi des crédits est
réalisé par les rédacteurs de crédits. Au sein de
la CLM de Bacongo, les rédacteurs de crédits ont la charge de
l'instruction, d'analyse des dossiers des demandes de crédits. Ces
derniers ne disposent pas de moyens (capacité d'étudier les
projets d'agriculture par exemple, suivi permanent des micros
entrepreneurs,...) leur permettant d'apprécier ou de suivre efficacement
l'activité des micros entrepreneurs.
Après donc les différents entretiens avec le
rédacteur de crédit de la CLM, il a été
constaté qu'aucune structure d'évaluation n'existe au sein de la
CLM pour accompagner les promoteurs des MPE.
C'est donc l'une des difficultés rencontrées par
les agriculteurs par exemple pour obtenir un prêt car le
rédacteur de crédits ayant une formation en sciences de gestion
ne saurait être à mesure d'évaluer le financement de
l'activité de l'agriculture. Le rédacteur de crédit exige
souvent à ces promoteurs le compte d'exploitation, tandis que ces
derniers évoluent dans le secteur informel et donc ne peuvent pas
être à mesure de présenter le compte d'exploitation de
leurs activités.
CHAPITRE IV :
La micro finance peut se définir comme l'ensemble des
dispositifs permettant d'offrir de très petits
crédits(« micro crédits ») à des
familles très pauvres pour les aider à conduire des
activités productives ou génératrices de revenus leur
permettant ainsi de développer leurs très petites entreprises
(micro entreprise ) . C'est à ce titre que « le micro
crédit est considéré comme un moyen de promouvoir le
micro entrepreneuriat ». Cette étude qui consiste à
apprécier la contribution des MUCODEC dans le domaine du micro
entrepreneuriat a été réalisée grâce
à une enquête menée auprès des promoteurs de la
micro et petite entreprise (MPE) ayant bénéficiés des
crédits MUCODEC Bacongo.
L'échantillon des promoteurs enquêtés (25)
a été sélectionné de façon aléatoire
par le chargé de crédit de la CLM Bacongo. Alors les
résultats de cette enquête doivent faire l'objet d'une analyse et
d'une interprétation avant de procéder à quelques mesures
correctives.
Le but de cette enquête ici est de comprendre la
situation du crédit telle que vécue par les promoteurs de la MPE
(commerçants, artisans, agriculteurs, éleveurs,...) et surtout de
déceler les implications éventuelles de ce nouveau mode de
financement (qui est la micro finance) dans le comportement des
bénéficiaires. Dans le même ordre d'idée,
l'appréciation des bénéficiaires de ce système de
financement par les MUCODEC de leurs activités, intéresse au plus
haut point cette étude.
On retient que, quel que soit la méthode,
l'enquête dans la rue, l'enquête par téléphone ou
encore l'enquête par correspondance, on se trouve toujours en
présence d'une masse de questionnaires anonymes dont il convient de
tirer les résultats exploitables. L'utilisation du logiciel sphinx a
été un outil indispensable pour le dépouillement
informatique des questionnaires
SECTION I : Caractéristiques
sociodémographiques des bénéficiaires des crédits
MUCODEC Bacongo
Les initiateurs des unités de production ayant
bénéficiés des crédits MUCODEC Bacongo et en
direction desquels une enquête a été menée
présentent des caractéristiques sociodémographiques
ci-après :
Ø Une prédominance des promoteurs de sexe
masculin, soit 80% de l'échantillon global ;
Ø Une majorité de personnes situées dans
la tranche d'âge comprise entre 30 et 55 ans. L'on enregistre un
pourcentage identique (16%) de plus jeune de 25 à 29 ans et de plus de
55 ans. Il faut relever la faiblesse du nombre des jeunes entrepreneurs ainsi
que le révèle la figure suivante :
Quelle est votre tranche d'âge ?
Age
|
Nb.cit.
|
Fréq.
|
18 à 24 ans
|
1
|
4%
|
25 à 29 ans
|
4
|
16%
|
30 à 55 ans
|
16
|
64%
|
Plus de 55 ans
|
4
|
16%
|
TOTAL OBS
|
25
|
100%
|
Source : l'auteur, résultats d'enquête
![](Impact-des-institutions-de-micro-finance-sur-le-financement-et-le-developpement-des-micros-et-petit2.png)
La figure suivante illustre bien que les promoteurs
enquêtés sont pour le plus grand nombre compris dans la tranche
d'âge allant de 30 à 55 ans. Soit 16 promoteurs de
l'échantillon global.
ü Des promoteurs majoritairement mariés à
64% suivi de 32% des célibataires. Pour la plupart, ils le sont à
une épouse (40%). Il faut relever la réticence des
enquêtés à livrer cette information, des
non-réponses ayant enregistrées un pourcentage de 56% des chefs
d'entreprises. Seuls 16% ont contracté un mariage officiel ;
ü Des promoteurs totalement alphabétisés.
L'enquête a révélé que toutes les personnes
interrogées sont scolarisées : 44% ont effectué des
études de niveau secondaire et 28% sont diplômés de
l'enseignement supérieur.
Quel est votre niveau d'étude ?
Niveau d'étude
|
Nb.cit.
|
Fréq.
|
Jamais scolarisé
|
O
|
0, 00%
|
Primaire
|
7
|
28, 00%
|
Secondaire
|
11
|
44, 00%
|
Supérieur
|
7
|
28, 00%
|
TOTAL OBS.
|
25
|
100%
|
Source : l'auteur, résultats d'enquête
Ce critère d'instruction permet de vérifier la
capacité intellectuelle des promoteurs et leurs aptitudes à
gérer le crédit reçu. Le fait que les promoteurs soient
totalement alphabétisés, ceci a un avantage car très
souvent, les programmes de micro finance sont associés à des
modules de formation à la gestion des petites affaires. Ces formations
nécessitent quand même une certaine capacité
intellectuelle, bien que ce genre d'activité (formation des promoteurs)
n'existe pas encore au niveau des MUCODEC ;
ü Des ménages possédant en moyenne 4,48
enfants. Plus précisément 52% ont moins de quatre enfants tandis
que 20% comptabilisent cinq enfants. L'on n'enregistre 16% des enfants qui ne
vont pas à l'école et une moyenne de 4,00 des enfants par foyer
qui sont en âge scolaire ;
Ø Des promoteurs étant pratiquement tous chefs
des ménages, dont 28% de pourcentage élevé ont des
personnes à leur charge avec une moyenne de 5,04 personnes à
leur charge;
Tableau présentant le nombre de personnes à la
charge des promoteurs :
Personne à charge
|
Nb.cit.
|
Fréq.
|
Moins de 2
|
2
|
8,00%
|
De 2 à 4
|
7
|
28,00%
|
De 4 à 6
|
5
|
20,00%
|
De 6 à 7
|
4
|
16,00
|
De 7 à 9
|
6
|
24,00%
|
De 9 à 11
|
0
|
0,00%
|
11 et plus
|
1
|
4,00%
|
TOTAL OBS.
|
25
|
100%
|
|
Source : l'auteur, résultats d'enquête
Section 2 : Visages des micros entreprises
bénéficiaires des crédits MUCODEC Bacongo
Cette section présente les multiples facettes des
micros entreprises ayant bénéficiées des crédits
MUCODEC Bacongo et les caractéristiques qui en découlent.
En l'absence d'une définition universelle donnée
au micro entrepreneur, le concept du micro entrepreneur est relativement
nouveau caractérisant un entrepreneur d'une très petite
entreprise exerçant une activité génératrice de
revenu(AGR) et évoluant généralement dans un secteur
informel.
Ø L'enquête menée montre bien que le plus
grand nombre des promoteurs des micros et petites entreprises
interrogées évoluent dans un secteur d'activité informel.
76% évoluent dans le secteur informel contre 16% seulement de ceux qui
évoluent dans le secteur formel.
Le promoteur de la micro et petite entreprise (MPE) dans
le cadre de cette étude, est la personne qui a une activité
génératrice de revenus (AGR) que ce soit seul ou avec d'autres
personnes.
Ø L'enquête a montré que 80% de ces
promoteurs ont une entreprise individuelle contre 20% de ceux qui ont une
entreprise de groupe.
Taille de l'entreprise
Les différents facteurs qui concourent à
définir la taille de l'entreprise dans le cadre de cette étude
sont:
ü le capital investi
ü la présence et/ou le nombre des
salariés
ü le chiffre d'affaires
La taille de l'entreprise est donc soit mesurée en
chiffre d'affaires, en présence ou nombre de salariés et en
capital investi.
Ø Le capital de démarrage des activités
des promoteurs des MPE auprès desquels l'enquête a
été menée, est relativement très faible. Car 68%
des promoteurs ont eu un capital de départ de moins de 600.000 francs
CFA. On note également la réticence de certains à
répondre à cette question, soit un pourcentage de 20%. Ce
résultat est donné dans le tableau ci-après :
Quel est votre capital de départ ?
Capital de départ
|
Nb.cit.
|
Fréq.
|
Non réponse
|
5
|
20,00%
|
Moins de 600.000
|
17
|
68,00%
|
De 600.000 à 1.200.000
|
0
|
0,00%
|
De 1.200.000 à 1.800.000
|
1
|
4,00%
|
De 1.800.000 à 2.400.000
|
0
|
0,00%
|
De 2.400.000 à 3.000.000
|
0
|
0,00%
|
De 3.000.000 à 3.600.000
|
1
|
4,00%
|
De3.600.000 et plus
|
1
|
4 ,00%
|
TOTAL OBS.
|
25
|
100%
|
|
Source : auteur, résultats d'enquête
Ø S'il s'agit plus d'une entreprise individuelle dans
cette étude comme monté plus haut, on note quand même la
présence des salariés dans l'ordre de 60% des micros entreprises
ayants des salariés et 40% de celles qui n'ont pas des
salariés.
La présence des salariés est
déterminée à une moyenne de 2,13 salariés par
promoteurs, en sachant que cette moyenne est calculée sans tenir compte
des non réponses.
Ø Le manque des moyens nécessaires à une
saine gestion, notamment l'absence totale de la comptabilité a rendu
difficile la question portant sur le chiffre d'affaires. Bon nombre des
enquêtés ont donné des réponses en hésitant
et on note également 24% des non réponses. Il est donc à
noter que les réponses ci-dessus sont approximatives. C'est ce qui rend
difficile l'interprétation du résultat. Le tableau suivant en
donne les précisions :
Quel est votre chiffre d'affaires mensuel ?
CA mensuel
|
Nb.cit.
|
Fréq.
|
Non réponse
|
6
|
24,00%
|
Moins de 300.00
|
4
|
16,00%
|
De 300.000 à 600.000
|
4
|
16,00%
|
De 600.000 à 900.000
|
6
|
24,00%
|
De 900.000 à 1.200.000
|
3
|
12,00%
|
De 1.200.000 à 1.500.000
|
0
|
0,00%
|
De 1.500.000 à 1.800.000
|
0
|
0,00%
|
1.800.000 et plus
|
2
|
8,00%
|
TOTAL OBS.
|
25
|
100%
|
Source : auteur, résultats d'enquête
Section III: Financement des activités et part
des crédits MUCODEC Bacongo
Le financement des micros et petites entreprises (MPE)
provient généralement de trois différentes sources
suivantes: les fonds propres, les prêteurs traditionnels et les banques.
Or, en raison de la spécificité même des MPE, elles n'ont
malheureusement pas la possibilité d'accéder à ce type de
financement et ce pour trois raisons :
ü le niveau de leurs fonds propres est
généralement faible du fait de la modicité des moyens
financiers de leurs propriétaires ;
ü les taux débiteurs pratiqués par les
prêteurs traditionnels en général les usuriers sont trop
élevés ;
ü les financements bancaires s'appuient sur l'existence
d'éléments comptables fiables que ces derniers n'ont pas.
Cependant la principale source de financement des MPE est de
nos jours la micro finance. Cette partie du questionnaire examine le niveau de
financement des MUCODEC aux MPE.
Type de crédit
Ø La variété des formes de crédit
est énorme au sein de la micro finance. Toutefois, on distingue au sein
des MUCODEC plusieurs types de crédits pouvant permettre le financement
d'une micro activité. Ainsi le tableau suivant montre le type de
crédit obtenu par les enquêtés.
Quel de crédit avez-vous obtenu ?
Type de crédit
|
Nb.cit.
|
Fréq.
|
Prêt à l'agriculture
|
1
|
4,00%
|
Prêt à l'élevage
|
0
|
0,00%
|
Prêt à l'artisanat
|
1
|
4,00%
|
Prêt au commerce
|
13
|
52,00%
|
PAP
|
2
|
8,00%
|
POP
|
0
|
0,00%
|
POS
|
0
|
0,00%
|
Prêt social
|
4
|
16,00%
|
Autres, à préciser
|
4
|
16,00%
|
TOTAL.OBS.
|
25
|
100%
|
|
Source : auteur, résultats d'enquête
A première vue, ce tableau montre qu'à peine 8%
des enquêtés ont obtenu des crédits sur l'agriculture,
l'élevage et sur l'artisanat; contre 13% de ceux qui ont reçu le
crédit de commerce. L'insuffisance de crédit à
l'agriculture, à l'élevage et à l'artisanat est due par le
manque de structure disponible à la CLM Bacongo de pouvoir mener des
études sur les projets agricoles, artisanaux et d'élevage.
Cependant l'absence d'obtention des PAP et POP par nos enquêtés
est due par le fait que ces prêts sont destinés aux
salariés et retraités. Nos enquêtés ne faisant donc
pas partie de cette catégorie des salariés.
Ø L'enquête révèle aussi que le
crédit obtenu peut être utilisé à d'autres fins que
cette étude qualifie de détournement de crédit. En effet
,92% des promoteurs ont investi le crédit obtenu dans une
activité génératrice de revenus (AGR) tandis que 2% l'ont
utilisé à d'autres fins. Certes que les promoteurs
interrogés déclarent en majorité avoir investi le
crédit reçu à une AGR, cependant bon nombre d'entre eux
reconnaissent avoir utilisé une partie de crédit à
d'autres fins que pour celles qu'il a été demandé. Les
enquêtés déclarent donc avoir détourné le but
de crédit pour plusieurs raisons notamment pour les raisons de frais de
scolarisation des enfants, pour les raisons de maladie mais aussi et souvent
pour répondre à une situation d'urgence dans le ménage.
La prise en compte de ce phénomène
(détournement du crédit) nous conduit à constater que
l'utilisation du crédit, pourtant sollicité aux fins d'une AGR,
se répercute et se dilue dans diverses activités à tel
point que l'on ne parvient plus à identifier sa destination finale.
L'absence donc de délimitation claire par les promoteurs des MPE
enquêtés entre les besoins de l'entreprise et les besoins
familiaux renforce cet effet de dilution. Cette situation a pour
conséquence de rendre difficile l'étude d'impact du crédit
sur l'activité pour laquelle il a été sollicité.
Assistance des MUCODEC
Ø Plusieurs initiatives sont actuellement prises au
niveau des institutions de micro finance (IMF). Ces initiatives consistent
à suivre ou à accompagner sinon d'assister sous diverses formes
les promoteurs des MPE. La question n° 29 du questionnaire a
été posée pour vérifier si les
bénéficiaires de crédit ont bénéficié
aussi de l'assistance de la CLM lors de la constitution du dossier de la
demande de crédit afin d'apprécier la qualité de servie de
la CLM rendue à ces promoteurs des MPE.
Il ressort de cette question qu'à peine 36% ont
reconnu avoir été assisté par la CLM. Les 64% restants
déclarent avoir recouru à des tierces personnes (voir question
n°36).
Niveau de crédit
Ø La moyenne des montants accordés aux
enquêtés est de 1.342.272,73 francs CFA. Soit 48% de
l'échantillon global ont obtenu un crédit de moins de 900.000
francs CFA et 20% de crédit entre 900.000 et 1.800.000 francs CFA. Ce
qui montre que les montants de crédit oscillent entre 50.000 et
1.800.000 francs CFA en notant 12% de non réponse. Au regard donc du
tableau ci-après, les montants de crédits sont loin d'être
suffisants pour couvrir les besoins d'investissements ont déclaré
les enquêtés; car juste 8% de l'échantillon ont pu obtenir
un crédit compris entre 3.600.000 et 5.400.000 francs CFA, ce qui est
quand même appréciable. Cette question a montré que les
micros et petits entrepreneurs sont autant conscients de leurs besoins en
financement de l'investissement que leur besoin de trésorerie à
court terme, ce qui vient contredire de façon fort intéressante
un propos assez répondu selon lequel ce serait la demande des micros et
petits entrepreneurs qui serait faible en matière de financement de
l'investissement, au prétexte nombre d'entre eux auraient tendance
à gérer leur affaire le jour au jour et auraient de grandes
difficultés à entrer dans un cycle d'innovation .
Quel est le niveau (montant) de votre crédit ?
Niveau de crédit
|
Nb.cit.
|
Fréq.
|
Non réponse
|
5
|
12,00%
|
Moins de 900.000
|
12
|
48,00%
|
De 900.000 à 1.800.000
|
5
|
20,00%
|
De 1.800.000 à 2.700.000
|
2
|
8,00%
|
De 2.700.000 à 3.600.000
|
1
|
4,00%
|
De 3.600.000 à 4.500.00
|
0
|
0,00%
|
De 4.500.000 à 5.400.000
|
1
|
4,00%
|
5.400.000 et plus
|
1
|
4,00%
|
TOTAL OBS.
|
25
|
100%
|
|
Ø La faillite des banques commerciales ces
dernières années et le véritable coup subit par la
population congolaise vis-à-vis de la fermeture brusque de la
banque BRADA OUMBERTO, constituent deux des raisons qui ont poussé
ces promoteurs des MPE à adhérer les MUCODEC. Selon des
promoteurs la principale raison pour eux d'adhérer les MUCODEC est
l'image de cette institution, et pour la plupart c'est la première IMF
qu'ils ont eu à connaître en répondant à la question
n°32.
Difficulté d'obtention de crédit et les
garanties présentées
Ø Les questions n° 33, 34 et 35 du questionnaire
ont été posées aux promoteurs des MPE pour voir s'il y a
des difficultés au niveau de la CLM pour ces promoteurs d'obtenir le
crédit. Si les difficultés existent, pour qu'on examine l'origine
de ces difficultés et en fin voir les différentes garanties
présentées par ces promoteurs.
Ø L'enquête a révélé que
76% des micros entrepreneurs ont déclarent avoir prouvé des
difficultés pour obtenir le crédit. De l'avis des micros
entrepreneurs l'absence de moyens de garantie suffisants est la principale
raison qui les empêche d'accéder au crédit de la CLM, ce
qui les amène à considérer comme excessives les mesures de
sécurisation exigées par la CLM en matière de garantie.
Ø Les micros entrepreneurs déclarent avoir tous
présentés comme garanties les cautions solidaires et de
l'épargne. Cependant ces promoteurs des MPE prouvent des énormes
difficultés pour présenter les cautions solidaires
communément appelées « avaliseurs ». Car
les cautions solidaires ne sont pas gratuites. Tout de même, on constate
la réticence des autres sociétaires des CLM de se faire cautions
solidaires des micros et petits entrepreneurs puisque dans la majorité
des cas les cautions solidaires sont des salariés ou fonctionnaires dont
les salaires sont domiciliés à la CLM. Ces derniers n'ayant
toujours pas confiance aux promoteurs des MPE à pouvoir honorer à
leur engagement, sollicitent une rémunération avant de se faire
caution d'un demandeur de crédit.
Lors des entretiens avec les enquêtés, ces
dernier ont déclaré que les MUCODEC enlever ce système de
caution solidaire et qu'elles mettent en placent le système de
prêts de groupe comme celui pratiqué par la CAPPED.
Recours à une tierce personne pour l'obtention
du crédit
Ø Cette enquête a montré que 64% des
promoteurs des MPE font recours à des tierces personnes pour la
constitution du dossier de demande de crédit. Chose qui devrait
être faite par le rédacteur de crédit ou par une
équipe spécialisée. On constate également que les
64% ayant recourus à des tierces personnes pour la demande de
crédit, il y a 44% qui ont payé ces tierces personnes
qualifiées de « démarcheurs ».
Montant payé au
« démarcheur »
Certains enquêtés pensent qu'il ne serait pas
normal de donner le montant payé au
« démarcheur » car il s'agit quelque fois des
membres de famille et des connaissances du quartier. Cette pratique de
démarcheur devient très répondue au niveau de la CLM.
Le démarcheur dont il s'agit ici, peut être
à la fois «l'avaliseur » et/ou la personne ayant
effectuée les démarches nécessaires en vue d'obtenir le
crédit.
Satisfaction des promoteurs
Comme il peut être remarqué dans le tableau
suivant, 52%des promoteurs des MPE ne sont pas satisfaits de ce qu'ils
attendaient du crédit. 48% par contre sont satisfaits des attentes du
crédit. Ce qui serait plus intéressant, est de voir les causes
de non satisfaction. Pour les promoteurs non satisfaits, les principales causes
de non satisfaction sont les suivantes :
Ø les montants des crédits sont moins
importants ;
Ø l'utilisation de crédit à d'autres
fins ;
Ø rémunération des cautions solidaires
(souvent à un taux de 10%).
Il ressort de cette analyse que, une formation
supplémentaire serait appréciable aux micros et petits
entrepreneurs dans la gestion de leurs activités. Ce qui a
été d'ailleurs demandé par ces entrepreneurs de petite
taille.
Affectation du crédit
La quasi-totalité des enquêtés
déclarent avoir affecté principalement le crédit
reçu à une AGR, à l'exception de 12% d'entre eux l'ayant
affecté à autres besoins
Périodicité, délai et convenance
du crédit
La périodicité de remboursement de crédit
est mensuelle ont répondu 92% des enquêtés. Les
crédits sollicités par les promoteurs des AGR sont donc
remboursés mensuellement dans délai convenu lors du contrat de
crédit.
La question n°50 sur le délai a été
posée pour apprécier la satisfaction des
bénéficiaires des crédits MUCODEC Bacongo dans le
délai qui leur est accordé pour le remboursement de
crédit. En effet 76% des enquêtés se disent satisfaits du
délai.
Pour la question portant sur la convenance du crédit
(question n°51) l'enquête à montré que 68% des
promoteurs arrivent à supporter le rythme de remboursement du
crédit. Ce qui permet de dire que la CLM est souple en ce qui concerne
le délai de remboursement de crédit. Ce qui est difficile c'est
l'obtention du crédit.
A coté de ceux qui remboursent le crédit sans
problème, il y a des promoteurs des MPE qui n'arrivent pas à
rembourser le crédit dans les délais requis par le fait d'avoir
détourner souvent l'objet du crédit. 36% font recours à
d'autres moyens pour le remboursement du crédit (emprunt auprès
des amis, recours à des fonds propres,...).
Section 4 : Attente des
bénéficiaires des crédits MUCODEC
La présente étude avait aussi pour ambition
d'avoir une opinion des bénéficiaires des crédits sur
le système de crédit tel qu'ils l'on vécu à la
CLM. Le tableau suivant en donne les précisions.
Remboursement souple
|
Nb.cit.
|
Fréq.
|
Oui
|
19
|
76,00%
|
Non
|
6
|
24,00%
|
TOTAL OBS.
|
25
|
100%
|
* 1 Commission
Européenne, 2000
* 2 Commission
Européenne, 2000
* 3 Banque créée
par le professeur Muhammad YUNUS qui octroie les micros crédits
à la population pauvre de Bangladesh.
* 4 Atelier d'information sur
la réglementation en matière de micro finance en faveur des
caisses financières, Brazzaville 2002.
* 5 MUCODEC, manuel des
procédures, de crédits et de connaissances des produits et
services ; présentation du réseau.
* 6 www.fr.capgemini.com
* 7 Gentil et Servet 2002
* 8 Ledgerwood J., Manuel de la
micro finance : une perspective institutionnelle et financière, Ed.
Riber 1976. P.25.
* 9 Serges IKIEME, la micro
finance au Congo Brazzaville, Instrument de paupérisation ou moyen de
lutte contre le sous-développement ? Collection comptes rendus,
Ed., l'harmattan, 2008.
* 10 Serges IKIEME, la micro
finance au Congo Brazzaville, Instrument de paupérisation ou moyen de
lutte contre le sous-développement ? Collection comptes rendus, Ed.
L'harmattan, 2008
* 11 Jean-Yves CAPUL, Olivier
GARNIER ; dictionnaire d'économie et de sciences sociales,
Paris ; Hatier ; juin 2005
* 12 Dictionnaire
Larousse ; éd 2002 (petit format)
* 13 J.BEDOURA :'les
garanties du crédit, que sais-je, PUF
* 14 JEAN Bosco
HARELIMANA ; Université de Kigali, sciences de gestion
* 15 Semaine du
microcrédit, lancement du fonds de cohésion sociale, mardi 5
avril 2005. www.cohesionsociale.gouv.fr
* 16 Célestin Mayoukou
et Claudine Ratsimbazafy, Entrepreneuriat et innovation, Ed. L'Harmattan, 2007,
P.305
|