SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : LES CONSIDERATIONS
D'ORDRE METHODOLOGIQUES
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE DE LA METHODOLOGIE
I : JUSTIFICATION DU
CHOIX DU THEME
II : APPROCHE CONCEPTUELLE
III : REVUE DE LA LITTERATURE
IV: QUESTION DE DEPART
V : PROBLEMATIQUE
VI : HYPOTHESES ET OBJECTIFS DE
L'ETUDE
CHAPITRE II : CADRE PRATIQUE DE LA METHODOLOGIE
I : LES TECHNIQUES DE
COLLECTES DES DONNEES
II : LES METHODES ET
THEORIES D'ANALYSE
DEUXIEME PARTIE : LES RELATIONS DE TRAVAIL
ENTRE
« DJOULATCHES » ET CHAUFFEURS DE
« WÔRÔ-WÔRÔ »
CHAPITRE I : TYPOLOGIE DES RELATIONS DE
TRAVAIL
I : AU NIVEAU DU MODE
DE RECRUTEMENT
II : MODE DE
FONCTIONNEMENT DE LA RELATION DE TRAVAIL
CHAPITRE III : IMPORTANCE DES RELATION DE
TRAVAIL
I : IMPORTANCE DES
RELATIONS DE TRAVAIL POUR LE CHAUFFEUR
DE
« WÔRÔ-WÔRÔ » ET LE
« DJOULATCHE »
II : IMPORTANCE
SOCIO-ECONOMIQUE DES RELATIONS DE TRAVAIL
TROISIEME PARTIE : LES TENSIONS DANS LES
RELATIONS DE TRAVAIL
CHAPITRE I: CAUSES DES TENSIONS DANS LES RELATION DE
TRAVAIL
ENTRE
« DJOULATCHES » ET CHAUFFEURS DE
« WÔRÔ-WÔRÔ »
I : ANALYSE DU
DYSFONCTIONNEMENT DES RELATION DE TRAVAIL
II : CAUSES DES
TENSIONS DANS LES RELATION DE TRAVAIL
CHAPITRE II : CONSEQUENCES DES TENSIONS DANS LES
RELATIONS DE
TRAVAIL ENTRE
« DJOULATCHES » ET CHAUFFEURS
« WÔRÔ-WÔRÔ »
I : CONSEQUENCES DES
TENSIONS DANS LES RELATIONS DE TRAVAIL
II : LES PERSPECTIVES DE
SOLUTIONS
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
DEDICACE
Nous dédions le présent
mémoire :
A DIEU le père TOUT
PUISSANT, plein d'amour, lui qui a tout créé.
« Béni soit Jéhovah le Dieu
d'Israël depuis des temps indéfinis pour
des temps indéfinis. Amen et
Amen ! »1(*)
A nos différents parents, pour le soutien qu'ils
nous ont toujours apporté.
AVANT-PROPOS
Voici un travail qui vient
particulièrement proposer une étude supplémentaire aux
écrits préexistants sur le domaine du transport informel
grâce à l'implication active de trois jeunes étudiants dans
la recherche en sciences sociales. Ce présent travail fait
l'ébauche des causes des difficultés qui interviennent dans les
rapports de travail entre quelques acteurs du transport informel et ce, en vue
de faciliter la compréhension des agissements des acteurs de ce milieu.
Cependant, ce travail étant une oeuvre
humaine, et surtout de débutants en recherche, il est susceptible de
présenter des limites. Veuillez donc nous excuser pour les
éventuelles incorrections qu'il pourrait comporter.
REMERCIEMENTS
Ce travail de recherche est une illustration
pratique de l'ensemble des cours théoriques que nous avons reçus
depuis notre première année académique de sociologie
jusqu'à ce jour. Sa réalisation n'a été possible
que grâce à l'encadrement permanent et aux conseils de plusieurs
personnes que nous tenons à remercier.
Nos remerciements vont d'abord à l'endroit du
Docteur AKMEL MELESS, enseignant-chercheur au
département de Sociologie et Anthropologie à l'Université
de Bouaké, pour avoir accepté de diriger ce présent
travail et pour ses nombreux conseils.
Etant donné qu'aucun travail scientifique ne
s'accomplit dans la solitude, nous voudrions aussi remercier Monsieur
KADIO ARSENE, étudiant en année de Thèse
pour tout le temps et les conseils prodigés ainsi que toutes les
personnes qui nous ont apporté aide et soutien particulier tout au long
de la réalisation de ce mémoire.
Nous ne saurions oublier Monsieur SYLLA
ADAMA secrétaire général de l'Association des
Chauffeurs Professionnels de la Communauté Economique des Etats de
l'Afrique de l'Ouest pour sa disponibilité à notre égard.
Enfin, nos remerciements vont à l'endroit de tous ceux qui de
près ou de loin nous ont apporté leur encouragement et aussi
à tous ceux qui ont accepté de se soumettre à nos
interrogations pour la réalisation de cette étude.
INTRODUCTION
Depuis l'indépendance de la Côte d'Ivoire,
le système de transport de la ville d'Abidjan s'est progressivement
bâti et développé autour des composantes que sont la
structure formelle en l'occurrence la Société des Transports
Abidjanais (SOTRA), les taxis compteurs 2(*)et le secteur informel constitué des services de
minibus « gbakas » et des taxis communaux
« wôrô-wôrô ».
Sous les effets conjugués de l'extension du tissu
urbain, et vu l'incapacité des pouvoirs publics à offrir à
la population sans cesse croissante des moyens adéquats et
adaptés de locomotion, l'offre de transport collectif va s'avérer
de plus en plus insuffisante pour répondre aux besoins de
déplacements de cette population.
Selon une étude réalisée en 1998 par
la Banque Mondiale à travers le CERTU3(*), le nombre de « gbakas »
et « wôrô-wôrô » en
circulation à Abidjan était estimé entre 2700 et 5000
véhicules. Ce type de transport (gbakas et
wôrô-wôrô) s'est accru, occupant ainsi l'espace
laissé vacant par les structures formelles pour constituer une
composante essentielle dans le système de transport urbain à
Abidjan.
Ce secteur en plein essor assure par ailleurs des fonctions
sociales et économiques non négligeables. A cet effet, une
étude réalisée par la SITRASS4(*) en 1999 sous l'impulsion de la
Banque Mondiale a relevé que le secteur informel de transport offrait
environ 12000 emplois directs (chauffeurs, balanceurs, garagistes
propriétaires) pour un chiffre d'affaire de 60 milliards FCFA. C'est
donc un secteur important pour l'économie Ivoirienne.
Cependant force est de constater que dans le domaine du
transport informel, aucune règlementation ne régit les rapports
de travail entre employé et employeur. En effet, ces rapports
qu'entretiennent les individus dans le cadre du travail ne suivent aucune
réglementation du code du travail.
C'est dans une perspective de compréhension de la
nature des relations de travail entre employeurs et employés dans le
transport informel que s'inscrit la présente étude. Celle-ci vise
à travers la description des rapports de travail, à analyser les
causes des tensions constatées dans les relations de travail entre
« djoulatchès » et chauffeurs
de « wôrô-wôrô »
exerçant sur la ligne Treichville gare de Bassam- Gonzagueville.
Pour ce faire, la présente s'articule autour de
trois grandes parties :
Première partie :
Les considérations d'ordre méthodologiques
Deuxième partie :
Les relations de travail entre « djoulatchès »
et
chauffeurs de
« wôrô-wôrô ».
Troisième partie :
Les sources de tensions dans les relations de travail
Cette étude repose davantage sur les
considérations d'ordre méthodologiques.
PREMIERE PARTIE :
LES CONSIDERATIONS
D'ORDRE
METHODOLOGIQUES
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE DE LA
METHODOLOGIE
I-) LA JUSTIFICATION DU CHOIX DU
SUJET
Elle comprend :
1-°) Motif
personnel
Le paysage sociopolitique actuel, marqué par la
raréfaction des emplois modernes entraîne un renforcement des
activités de l'informel. Au nombre de celles-ci figure le transport
informel constitué de « gbakas » et
« wôrô-wôrô » qui connait
depuis quelques années un essor considérable. En effet, avec la
faiblesse du pouvoir d'achat des populations et surtout le manque de moyens
appropriés de transport pour répondre à une demande de
plus en plus croissante, ces moyens de locomotion sont aujourd'hui les plus
prisés. Etant étudiant, nous sommes amenés à
emprunter ces moyens de locomotions pour nos différents
déplacements. Ce qui a succité en nous l'envie de comprendre
davantage le fonctionnement de ce secteur d'avin'échappons pas à
cet état de fait
Mais au delà des services qu'il offre, force est
de constater que les rapports de travail qu'entretiennent les acteurs de ce
secteur ne sont pas toujours au beau fixe dans la mesure où ils ne
suivent aucune réglementation du code de travail et n'ont aucun
fondement juridique.
De cette façon, nous sommes amenés
à analyser les dysfonctionnements qui sont sources de conflits dans les
relations de travail entre « djoulatchès »
et chauffeurs de
« wôrô-wôrô » de la ligne
Treichville -Gonzagueville.
2°) La raison
objective
La dégradation de la situation des entreprises
de transports collectifs s'est accompagnée de la montée en
puissance du transport informel qui est devenu tout aussi important que le
transport organisé. Ainsi, à Abidjan le déplacement des
populations est fortement influencé par ce type de transport
constitué de « gbakas » et de
« wôrô-wôrô ».
Outre la place centrale qu'il occupe dans le
système de transport collectif urbain, l'on note une mauvaise
organisation quant aux externalités négatives engendrées
par ce type de transport (nombreux accidents, embouteillages, stationnements
anarchiques).
Ainsi la présente étude que nous
effectuons veut apporter un éclairage particulier dans la
compréhension de l'environnement et des différents
mécanismes qui structurent les relations de travail entre acteurs du
transport informel à Abidjan.
L'étude doit permettre aux autorités de
prendre des dispositions face à la situation préoccupante des
rapports de travail dans ce domaine d'activité.
3°) Motif
scientifique
Le transport informel a déjà fait
l'objet d'étude dans certains pays.
GBEZO B. E5(*) (1999) relève que se déplacer
en ville pour son travail, pour se rendre à l'école ou pour ses
loisirs demeure un besoin primordial que dans de nombreuses métropoles
ouest africaines, les pouvoirs publics ont de plus en plus de mal à
satisfaire. C'est ainsi que face à l'incapacité chronique du
secteur structuré à satisfaire la population, les services de
transport non structurés se sont développés pour
répondre à une demande sans cesse croissante. Il ajoute que ce
type de transport offre à leurs usagers, souplesse et
accessibilité. Selon l'auteur, l'initiative du transport urbain sur les
taxis-motos au Bénin semble être une solution aux problèmes
de mobilité de la population.
Pour le Ministère Français de
la coopération, du développement6(*) (1982), la question des transports se trouve
au premier rang des problèmes engendrés par l'explosion urbaine.
Les carences des moyens de transports sont de plus en plus ressenties
douloureusement par les habitants des grandes villes. Ainsi, la mise en place
de moyens de transport suppose une organisation d'ensemble qui ne peut
être le seul fait des pouvoirs publics.
Quant à ABDERRAHMANE ICHI 7(*)(2008), il relève
dans son article que le transport par taxi clandestin constaté ces
dernières années à Casablanca est un
phénomène en développement qui constitue un
résultat des dysfonctionnements du système de transport en
commun. Plusieurs facteurs contribuant au développement du transport
informel sont relevés par l'auteur. D'abord, il s'agit de
l'insuffisance, voire l'absence de moyens de locomotion en commun dans
certaines zones périphériques de la ville. Ensuite vient le refus
des opérateurs privés de desservir d'autres zones de la ville
sous prétexte que ces lignes ne sont pas rentables. Enfin il fait cas de
l'absence de contrôle et de sanction à l'encontre des rabatteurs.
Tous ces faits selon l'auteur obligent les banlieusards à utiliser ce
mode de locomotion pour vaquer à leurs occupations habituelles :
école, travail, affaires, visites familiales.
Tous ces auteurs abordent le thème du transport
urbain d'une manière générale. Le secteur informel de
transport est appréhendé sous divers aspects. Cependant les
thèmes faisant référence au fonctionnement des rapports de
travail entre acteurs du transport informel ne sont pas relevés.
C'est donc l'insuffisance de littérature sur les
relations de travail entre ces acteurs du transport l'informel qui nous a
motivé dans le choix de ce sujet.
Après les différentes raisons qui nous
ont poussé au choix du présent sujet, nous allons aborder la
définition des concepts clé de notre sujet.
II-) APPROCHE CONCEPTUELLE
1°) Définition des
concepts de l'étude
« La première démarche
du sociologue doit donc être de définir les choses dont-il traite
afin que l'on sache et qu'il sache bien de quoi il est question. C'est la
première et la plus indispensable condition de toute preuve et de toute
vérification. » (DURKHEIM E.9(*)(1985)).
Relation, travail,
« djoulatchès » et
« wôrô-wôrô », sont les
concepts clés de l'étude qu'il nous revient de définir
succinctement.
Le travail :
désigne l'effort physique ou intellectuel qui doit être
accompli pour faire quelque chose ou obtenir un résultat
recherché. En tant qu'occupation rémunérée, le
travail est synonyme d'emploi. Le terme travail peut aussi s'appliquer à
des activités non rémunérées (travail domestique,
travail dans le cadre de la famille).
Enfin le travail demeure l'un des
éléments d'appartenance d'un individu à la
société et est perçue au plan juridique comme la relation
entre un salarié et un employé.
La relation : c'est le
lien ou les rapports existant entre des choses, des personnes qui sont en
contact.
La relation de travail selon
le BIT10(*)(2006), c'est une notion juridiquement utilisée
dans les pays du monde pour désigner la relation entre une personne
appelée « salarié » (souvent
« travailleur ») et un « employeur »
pour lequel le « salarié » exécute un travail
dans des conditions définies, contre rémunération. Quelle
que soit la définition qui en est donnée, c'est cette relation
qui crée des droits et obligations réciproquement entre le
salarié et l'employeur.
Depuis toujours et aujourd'hui c'est principalement
par ce biais que les travailleurs accèdent aux droits et prestations
associés à l'emploi en vertu de la législation du travail
et de la sécurité sociale. En définitive, c'est le
critère clé pour déterminer la nature et l'ampleur des
droits et obligations des employeurs vis-à-vis des travailleurs.
« Djoulatchè » :
Cette expression provient de deux termes à savoir
« dioula » qui signifie en langue Malinké
commerçant et « tchè » qui
désigne l'homme.
Le « Djoulatchè »
est celui qui exerce un commerce. Dans le secteur informel de transport, c'est
le titre que porte toute personne propriétaire d'un véhicule de
transport en commun particulièrement les
« gbakas » et
« wôrô-wôrô ».
« Wôrô-wôrô » :
C'est le langage utilisé par les Ivoiriens pour désigner les
taxis communaux.
III-) LA REVUE DE LA
LITTERATURE
Dans le cadre de l'étude, nous avons consulté
des documents de méthodologie, des revues spécialisées,
des articles et ouvrages.
MICHEL GOUSSOT11(*) (1998), aborde le transport d'une
manière générale dans son ouvrage. Il montre que
l'étude du transport dans le monde intéresse tout un chacun
à l'heure de la mondialisation des économies et d'une
mobilité accrue. Il analyse par la suite les grandes mutations
passées et actuelles des transports dans le monde en présentant
les perspectives à venir.
Un aspect important de l'ouvrage est consacré
par ailleurs au transport urbain dans les pays du tiers monde, où
l'auteur met l'accent sur le sous équipement et la croissance
démographique qui engendrent de nouveaux problèmes de circulation
dans la plupart de ces pays. Au delà de tous ces aspects, ceux relatifs
à la relation de travail entre les principaux acteurs du transport ne
sont pas relevés et le cadre du transport informel dans les pays du
tiers monde n'est pas assez approfondi.
XAVIER GODARD12(*) (2006), met l'accent d'abord sur la
nécessité de la mobilité dans l'accès aux services
urbains (par exemple : l'emploi, la santé, l'éducation, les
échanges sociaux). Ensuite il établit un diagnostic du rôle
important du secteur artisanal dans de nombreuses villes en
développement tout en notant également la baisse ou disparition
progressive des grandes entreprises de transports publics notamment en Afrique.
Outre les avantages de ce secteur, l'auteur montre les coûts externes en
termes de congestion du trafic, insécurité, pollution,
consommation d'énergies et émission de gaz à effet de
serre.
PATRICK BULTYNCK13(*) (1999),
révèle en effet que le secteur des transports urbains en Afrique
subsaharienne évolue dans un environnement de forte croissance
démographique. Il souligne ainsi l'extrême
pénibilité des conditions de déplacements dans ces
métropoles surtout pour les populations les plus
défavorisées. Concernant ces conditions difficiles de
déplacements, il montre à cet effet l'importance de la marche
à pied (Abidjan 24%, Dakar 38%, Ouagadougou 42%, Bamako 60%) et la
prédominance du secteur privé dans l'offre de transport
urbain.
Quant à JEAN-MICHEL CUSSET14(*) (1995), après
la présentation de la ville de Ouagadougou et de son système de
transport, il analyse la mobilité quotidienne et les usages des
différents modes de transports dans cette ville. Cette étude a la
particularité de s'attarder sur un mode de transport non motorisé
en l'occurrence le vélo. En axant donc son étude sur la
bicyclette, l'auteur veut déterminer les caractéristiques de son
usage et de ses utilisateurs. Ainsi les appréciations du vélo par
la population sont abordées à travers les résultats des
enquêtes auprès des ménages, d'individus et de leaders
d'opinion. La situation d'une ville comme Koudougou est comparée
à celle de la capitale. L'auteur tente finalement de voir si le
vélo peut avoir un avenir à Ouagadougou, avec ou sans une
politique volontariste d'incitation à son usage dans la ville.
L'article d'AMAKOE ADOLEHOUME et ALAIN
BONNAFOUS15(*)
(2001), nous a édifié. Ils mettent l'accent sur la
disparition progressive des grandes entreprises publiques à la suite des
différents plans de restructuration, de liquidation et à l'essor
des entreprises artisanales (informelles) qui ont peu à peu
occupé l'espace laissé vacant par les entreprises
structurées. Les auteurs ont relevé la place centrale de la
Société des Transports Urbains (SOTRA), place qui est de plus en
plus contestée par le secteur informel constitué des transports
en communs que sont les « gbakas »et
les« wôrô-wôrô ».
Aussi ont-ils relevé le circuit de financement
du secteur artisanal de transport et les externalités négatives
auxquelles ce secteur est confronté (accroissement de la congestion du
trafic, niveau élevé d'accidents, pollution
atmosphérique).
L'étude montre son importance en mettant en
exergue les différents moyens de transport dans la ville d'Abidjan et le
circuit de financement du secteur informel.
ANDREA BROUGHTON16(*) (2005), à travers
une étude comparative examine d'abord les relations industrielles dans
le transport aérien des États membres. Selon l'auteur, le
transport aérien européen a connu un certain nombre de
bouleversements et de changements en raison de la libéralisation du
marché et de la création ultérieure de compagnies
aériennes à bas tarifs. Cela a eu un impact considérable
sur l'emploi et sur les relations de travail dans le secteur. Ensuite il
examine la situation des entreprises nationales de transport aérien, les
principaux syndicats et associations patronales, la structure et le contenu des
négociations collectives, ainsi que l'impact des compagnies
aériennes à bas prix sur les relations du travail.
Il ressort de toutes nos lectures que le transport
informel d'une manière générale a été
abordé. En effet, ces différents ouvrages nous ont permis d'avoir
de plus amples informations sur le transport informel dans plusieurs pays ainsi
que les avantages et autres aspects négatifs de ces types de transports.
Cependant les informations relatives aux relations de travail entre acteurs et
principalement entre « Djoulatchès » et
chauffeurs de
« wôrô-wôrô » ne sont pas
relevées. C'est donc à ces questions que notre étude tente
d'apporter des éclaircissements.
IV-) LA QUESTION DE DEPART
Pourquoi les relations de travail entre
« djoulatchès » et chauffeurs de
« wôrô-wôrô »
exerçant sur la ligne Treichville-Gonzagueville sont-elles
conflictuelles ?
V-) LA PROBLEMATIQUE
S'il existe bien de multiples problèmes
auxquels sont confrontés les habitants des grandes villes africaines,
celui du transport ne demeure pas en reste et se range au nombre des plus
épineux. A Abidjan, ce constat se fait surtout aux
heures de pointes où les différentes gares routières
connaissent une affluence massive.
La gare de Bassam située dans la commune de
Treichville n'échappe pas à cette réalité. Elle est
le lieu où se côtoient les principales composantes en charge du
transport collectif urbain à savoir le secteur structuré
constitué des autobus de la SOTRA17(*) et le secteur informel, investi d'une multitude de
taxis compteurs et de
« wôrô-wôrô ».
En effet, la libéralisation de l'importation
des véhicules usagés en 1996 par l'Etat de Côte d'Ivoire
marque un tournant décisif dans la mise en place effective des lignes de
transport de « wôrô-wôrô »
dans la ville d'Abidjan et principalement à la gare de Bassam. Cette
dernière dessert ainsi trois principales destinations et compte environ
200 véhicules selon les informations recueillies auprès des
responsables de la gare Treichville gare de Bassam.
Mais l'état de dégradation dans lequel
se trouvent la plupart de ces véhicules et la non réglementation
du secteur sont souvent causes de problèmes entre propriétaires
de véhicules et employés. En effet, les relations de travail dans
le domaine du transport se doivent de permettre au travailleur de
bénéficier d'un certain nombre de garanties en termes de salaire,
d'assurance, de sécurité d'emploi et de confort du lieu de
travail. C'est dans un tel environnement propice à
l'épanouissement socioprofessionnel que le travailleur doit demeurer.
Cependant, force est de constater que dans le milieu du transport informel,
rien de cela n'est observable dans la réalité sur le terrain. Les
véhicules en circulation sur ces différentes lignes sont donc
loin de garantir tout confort et sont en proie à de multiples pannes.
Cet état de fait dérange considérablement les chauffeurs
qui non seulement doivent affronter toutes ces difficultés, mais
également atteindre l'objectif quotidien qu'est la recette
journalière. Face à toutes ces difficultés, les
chauffeurs de
« wôrô-wôrô » de la gare
de Bassam se sont organisés en une association, l'ACP-CEDEAO18(*) pour défendre leurs
droits dans d'éventuels conflits avec leurs différents
employeurs.
Ainsi dans ce secteur où la mobilité
n'est que priorité, l'absence systématique de
sécurité sociale et de contrats écrits régissant
une véritable relation de travail peut être préjudiciable
pour les employés que sont les chauffeurs. « Un travailleur
sans protection sociale comme le chauffeur de
« wôrô-wôrô » est
confronté à d'énormes risques dans l'exercice de son
activité » (extrait de l'entretien exploratoire
réalisé avec Mr SYLLA ADAMA19(*)).
Ces constats soulèvent différentes
questions dans les relations de travail dont la principale est :
Quels sont les facteurs à l'origine des
tensions constatées dans les relations de travail entre
« Djoulatchès » et chauffeurs de
« wôrô-wôrô » de cette
ligne de transport ?
Quel est l'impact de ces tensions sur les
acteurs ?
Comment les intéressés s'y
prennent-ils ? Et comment y remédier ?
Autant de questions qui nous amènent à
rechercher les raisons des tensions observées dans les relations de
travail entre « Djoulatchès » et chauffeurs
de « wôrô-wôrô »
exerçant sur la ligne de transport Treichville-Gonzagueville.
Pour répondre à toutes ces
préoccupations, deux (2) hypothèses supportent cette
problématique que notre étude se propose de vérifier.
VI-) HYPOTHESES ET OBJECTIFS DE LA
RECHERCHE
1°)
Hypothèses
§ Les rapports conflictuels constatés dans les
relations de travail entre « Djoulatchès »
et chauffeurs de «
wôrô-wôrô » sont dus à la
violation des principes de base se rapportant à la recette
journalière.
§ La tenue mécanique du véhicule est
source de tensions dans les rapports de travail entre
« Djoulatchès » et chauffeurs
de « wôrô-wôrô ».
De ces deux hypothèses, il nous revient de
dégager les différents objectifs que notre étude
s'attellera à démontrer.
2°) Les
objectifs de l'étude
Un objectif général et des objectifs
spécifiques supportent cette partie.
2-1) Objectif général
Notre étude vise à décrire la
nature des relations entre « Djoulatchès »
et chauffeurs de
« wôrô-wôrô », à
déterminer ses causes et conséquences en vue de proposer des
solutions.
2-2) Objectifs spécifiques
Ils consistent à :
§ Analyser les implications du dysfonctionnement des
relations de travail entre « djoulatchès »
et chauffeurs de
« wôrô-wôrô ». sur la
ligne Treichville-Gonzagueville.
§ Identifier et expliquer le type de relation qui existe
entre djoulatchès et chauffeurs dans leurs rapports de
travail.
Nous allons après la présentation du
cadre théorique aborder celle relative au cadre pratique de la
méthodologie.
CHAPITRE II : LE CADRE PRATIQUE DE LA
METHODOLOGIE
I-) LES TECHNIQUES DE COLLECTES DES
DONNEES
1°)
Délimitation du champ de l'étude
Il nous apparaît utile de définir les
champs géographiques et sociologiques de notre étude dans la
mesure où Abidjan est une métropole qui recouvre un nombre
à la fois important de communes mais également de ligne de
transport « wôrô-wôrô ».
1-1) Champ
géographique
Dans ce secteur aussi méconnu qu'est celui du
transport informel, il existe des rapports entre employeurs et employés
qui ne sont pas toujours conviviaux. Les étudier et les
généraliser à tous les acteurs de ce domaine serait
très bénéfique dans la connaissance des lois de ce secteur
d'activité.
Ainsi pour une question de mobilité, de
temps et de ressources financières, nous avons choisi la commune de
Treichville et précisément la ligne de transport gare de
Bassam-Gonzagueville pour réaliser notre étude. Cette ligne de
transport s'avère si importante qu'elle comprend environ cinquante (50)
« wôrô-wôrô »
malgré les nouvelles mesures prises par le gouvernement ivoirien de
mettre tout véhicule dont les pièces ne sont pas en règle
en fourrière.
1-2) Champ
sociologique
Il convient à cette étape d'interroger
les catégories socioprofessionnelles susceptibles de nous fournir des
informations justes et fiables. Ce sont :
· Les chauffeurs de la ligne Treichville-Gonzagueville.
Ils sont censés nous donner des informations dans la mesure où
ils sont directement concernés par la relation de travail
étudiée.
· Les
« Djoulatchès » : ils sont une source
crédible d'information car ils représentent l'une des
catégories directement visée par l'étude.
Les membres du syndicat des chauffeurs de
« wôrô-wôrô » la ligne
Treichville-Gonzagueville car ils interviennent souvent dans cette relation de
travail.
2°) La recherche
documentaire
La documentation constitue la première
étape de notre recherche. Elle nous a permis d'améliorer notre
savoir. En effet la lecture d'ouvrages méthodologiques nous a permis
d'approfondir nos connaissances sur les paradigmes, les méthodes
d'analyses et ainsi de choisir les plus appropriées à notre
thème.
Les documents relatifs au transport informel, aux
relations de travail entre acteurs de l'informel nous ont aidés à
la rédaction de la revue documentaire. La consultation des documents
s'est d'abord faite dans les bibliothèques de l'IRD20(*) (Institut de
Recherche et de Développement) et du centre culturel Français en
Côte d'Ivoire (CCF)21(*). Nous y avons pris connaissances avec plusieurs
publications, des mémoires sans oublier les recherches effectuées
par le moyen de nouvelles technologies de l'information, en occurrence
Internet.
3°) La
pré-enquête
La pré-enquête est une étape
préalable à toute recherche. Elle consiste à prendre
contact avec le milieu où va se dérouler l'étude, ce qui
pourrait faciliter l'enquête. Notre pré-enquête a
consisté à entrer en contact avec les personnes, les lieux, les
structures concernées par notre thème.
Pour ce faire, nous nous sommes rendus à la Gare de
Bassam sis à Treichville, où nous avons échangé
avec les chauffeurs de la ligne Treichville-Gonzagueville. Aussi avons-nous
tenté de connaître les avis de certains membres des syndicats
régissant les mouvements des
« wôrô-wôrô » de cette ligne. Cela
s'est réalisé avec succès.
Après l'étape de terrain, la clarté
des faits étant effective dans notre esprit, il semble plus aisé
pour nous de saisir l'origine des dysfonctionnements dans les relations de
travail entre « Djoulatchès » et chauffeurs
de « wôrô-wôrô ».
En définitive, cette pré-enquête,
à travers les informations reçues, nous a permis d'avoir une
idée précise des causes des relations conflictuelles entre
« Djoulatchès » et chauffeurs de
« wôrô-wôrô » exerçant sur
la ligne Treichville-Gonzagueville.
4°)
L'échantillonnage
« L'échantillonnage est
l'opération qui consiste à prélever un certain nombre
d'éléments (c'est-à-dire un échantillon) dans
l'ensemble des éléments qu'on veut observer ou traiter
(population). L'échantillon est l'ensemble des éléments
à propos desquels on va effectivement recueillir des
données »22(*)
Dans cette partie de l'étude, nous indiquerons;
le groupe cible, l'unité d'analyse, les critères de choix, la
taille de l'échantillon ainsi que la technique
d'échantillonnage.
Ø Le groupe cible : Dans
notre étude, il se compose des
« Djoulatchès » et des chauffeurs de
« wôrô-wôrô » exerçant sur
la ligne Treichville-Gonzagueville.
Pour l'unité d'analyse il s'agit d'enquêter sur,
le chauffeur de « wôrô-wôrô » et le
« Djoulatchè » quel que soit le sexe.
Ø Le critère de
choix : Ici est tout chauffeur de véhicule
« wôrô-wôrô » quel que
soit le sexe et l'âge exerçant sur la ligne
Treichville-Gonzagueville ainsi que tout
« Djoulatchè » (quel que soit le sexe et
l'âge aussi) dont le
« wôrô-wôrô » est en
circulation sur cette ligne.
Ø La technique
d'échantillonnage : nous avons opté pour la
technique de choix raisonné dans la mesure où nous voudrions en
l'absence de base de données sur le nombre réel de
« djoulatchès » et de chauffeurs,
construire un échantillon qui ressemble autant que possible à
l'ensemble des « djoulatchès » et chauffeurs de
cette ligne de transport.
Selon le syndicat des chauffeurs de
« wôrô-wôrô » de cette
ligne de transport, 50 véhicules assurent quotidiennement cette
desserte. Toujours selon ces chauffeurs, un
« wôrô-wôrô » fournit
généralement de l'emploi à deux chauffeurs (le titulaire
et le contractuel)23(*).
Partant de ce fait nous disposons de 100 chauffeurs qui exercent sur cette
ligne de transport. C'est de cette population que provient notre
échantillon constitué de 60 chauffeurs représentant les
100 chauffeurs exerçant sur cette ligne de transport (soit un taux de
60%).
Concernant les
« djoulatchès », nous avons obtenu un
effectif de 50 « djoulatchès » en partant
sur la base de l'existence de 50 véhicules donc de 50
propriétaires au maximum. Ainsi à partir de cet effectif, nous
avons pu tirer un échantillon de 20
« djoulatchès », soit 40% de la population
totale représentant les 50
« djoulatchès ».
En définitive avec la technique de choix
raisonné, notre échantillon d'enquête se compose de 20
« djoulatchès » et 60 chauffeurs de
« wôrô-wôrô » qui sont
repartis dans le tableau ci-dessous :
Tableau N°1 :
Effectif total de l'échantillon
TYPE D'ACTEURS
|
CHAUFFEURS DE
WÔRÔ-WÔRÔ
|
DJOULATCHES
|
TOTAL
|
EFFECTIF DE LA
POPULATION
|
100
|
50
|
150
|
TAILLE DE L'ECHANTILLON
|
60
|
20
|
80
|
Source : notre enquête
Juillet 2008
5°) Elaboration
du questionnaire et du guide d'entretien
5-1) Le
questionnaire
Le questionnaire est une série de questions
posées à un ensemble concernant leurs opinions, leurs croyances
ou divers renseignements factuels sur elles-mêmes selon le dictionnaire
Petit LAROUSSE.24(*) Celui que nous avons élaboré est
adressé à une frange des chauffeurs de
« wôrô-wôrô »
exerçant sur la ligne Treichville-Gonzagueville. A cet effet nous avons
interrogé 30 de ces chauffeurs pour connaître et comprendre les
sources des conflits dans les relations de travail entre ces derniers et leurs
employeurs, les « Djoulatchès ».
5-2)
Le guide d'entretien
Selon GRAWITZ (M)25(*) l'entretien est d'un point de
vue technique un procédé d'investigation scientifique qui utilise
un processus de communication verbale dans le but de collecter des informations
en relation avec les objectifs qu'on s'est fixé. Nous pouvons par
ailleurs préciser qu'il y a trois types d'entretien : l'entretien
libre, l'entretien semi directif et l'entretien directif. Pour notre travail,
nous avons opté pour l'entretien semi directif ; ce type
d'entretien est un outil de précaution qui nous a permis
d'appréhender les raisons des tensions dans les relations de travail
après discussion avec les enquêtés.
Dans ces différents entretiens
réalisés, nous avons cherché en premier lieu à
amener chaque interviewé à répondre selon les objectifs
recherchés. En outre les informations collectées au moyen des
guides d'entretiens ont été complétées par des
entretiens libres (non structurés) avec des informateurs clés,
des dirigeants de structures ou des personnes qui sont témoins des faits
qui nous intéressent dans notre étude.
Notre guide d'entretien sera donc un procédé
méthodologique qui nous permettra de recueillir des informations
concernant les tensions dans les rapports de travail entre chauffeurs de
« wôrô-wôrô » et
« djoulatchès ». Il nous a permis de
recueillir des informations auprès des :
· différentes structures syndicales des chauffeurs
de « wôrô-wôrô » de cette
ligne.
· des djoulatchès dont les
« wôrô-wôrô » sont en
circulation sur cette ligne.
6°) Le
dépouillement
Nous avons opté pour le dépouillement
automatique avec l'outil informatique. Aussi pour des raisons de clartés
et de rapidité dans le calcul des données, avons-nous
effectué la présente étude sur le logiciel
Microsoft Office XP. Cette opération nous a permis
d'avoir à travers le résultat des moyennes et des pourcentages,
la représentation des données en histogrammes et diagrammes
circulaires ainsi qu'une appréhension totale des sources de conflit. Ce
qui nous permis d'analyser les données.
II-) METHODES ET THEORIES D'ANALYSE
1°)
Méthodes d'analyse
La méthode est une démarche de l'esprit.
C'est l'ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une
discipline cherche à atteindre des vérités qu'elles
poursuivent car elle sert à organiser des données de base qui
sont propres à l'explication sociologique. Comme l'affirme
GRAWITZ M. 26(*)(1992) « toute recherche ou
application de caractère scientifique en sciences sociales en
général, doit comporter l'utilisation de procédés
opératoires (...) adaptés à tout genre de problème
et de phénomène en cause ».
Il s'agit de procédures logiques inhérentes
à toute démarche scientifique. Partant de ce fait, et pour rendre
davantage concrète notre étude, nous avons utilisé la
méthode dialectique et la méthode fonctionnaliste. Elles ont
réellement contribué à la compréhension de notre
objet d'étude.
1-1)
Méthode dialectique
La méthode dialectique se définit comme
l'art d'amener à la vérité par des raisons
démonstratives qui partent de thèses opposées. La notion
de contradiction est l'élément essentiel de la dialectique. Ainsi
pour GRAWITZ (M.)27(*) cette méthode est-elle « la
méthode la plus riche, la plus complète et semble t-il la plus
achevée des méthodes et conduisant à l'explication en
sociologie »
Autrement dit, c'est une méthode qui part de
l'idée de la présence de contradiction dans la
réalité elle-même ; elle cherche les contradictions
dans la réalité elle-même, les incohérences des
faits, des choses, les oppositions et les ambivalences que contient souvent le
sens de la réalité. En un mot, la méthode dialectique
essaie à la différence des autres méthodes de construire
le lien entre les éléments contradictoires et unir par la
même occasion ce qui paraît séparé,
éparpillé, disséminé.
De façon précise, cette méthode va
nous permettre d'analyser les relations entre
« djoulatchès » et chauffeurs de
« wôrô-wôrô » par rapport
à leurs opinions, attitudes et comportements dans les rapports
conflictuels de travail qui lient ces acteurs.
Elle va nous permettre également de mettre en
évidence les lois et règlements qui régissent le
fonctionnement des relations de travail dans le secteur de transport
informel.
1-2)
Méthode fonctionnaliste
Le postulat du fonctionnalisme est le suivant : «
À tout élément de toute culture correspond une fonction et
à toute fonction correspond un élément ». Sa
démarche globale en sciences sociales consiste à identifier les
dysfonctions dans les situations analysées et à préconiser
les solutions propres à les dépasser. Scientifiquement donc, le
fonctionnalisme se présente comme une approche qui dégage d'abord
le mode de fonctionnement des systèmes étudiés (leurs
fonctions) et ensuite ce qui gène ce fonctionnement (les dysfonctions)
et enfin permet de trouver les moyens de rétablir la
fonctionnalité de l'ensemble.
A travers cette méthode, il nous revient de montrer
les avantages que présente les relations de travail entre
« djoulatchès » et chauffeurs
de « wôrô-wôrô ». Elle
nous permettra par la suite de déterminer la fonction qu'occupe cette
relation qui lie ces deux acteurs.
Pour ce faire il nous est important de présenter le
fonctionnement des relations de travail entre
« djoulatchès » et chauffeurs de
« wôrô-wôrô »
exerçant sur la ligne gare de Bassam-Gonzagueville dans un premier
temps, et par la suite analyser les dysfonctionnements qui les composent.
2°) Les Théories
d'analyse
2-1) Théorie
de l'analyse stratégique
La théorie de l'analyse stratégique
élaborée par CROZIER et
FRIEDBERG28(*),
est une théorie centrale en sociologie des organisations. Elle part du
constat suivant : étant donné qu'on ne peut
considérer que le jeu des acteurs est déterminé par la
cohérence du système dans lequel ils s'insèrent, par les
contraintes environnementales, on doit chercher en priorité à
comprendre comment se construisent les actions collectives à partir de
comportement et intérêts individuels parfois contradictoires. La
théorie de l'analyse stratégique essaie d'appréhender la
structure comme une élaboration humaine et rejoint ainsi les
démarches qui analysent les causes en partant de l'individu pour aboutir
à la structure. Cette théorie nous permettra de comprendre le
fonctionnement interne de la relation de travail, mais également
d'étudier l'incertitude et les jeux de pouvoirs qui la structurent et
rendent les comportements des acteurs intelligibles.
2-2) Théorie
du capital social
Le capital social peut être définit comme
l'ensemble des réseaux, des normes, des valeurs et convictions communes
qui facilitent la coopération au sein des groupes.
L'idée centrale de la théorie du capital
social est que les réseaux sociaux ont de la valeur. Ainsi pour
ROBERT DAVID PUTMAN29(*), ce capital se rapporte aux relations entre
individus, réseaux sociaux et normes de réciprocité qui en
émergent.
Cette théorie nous permettra de mettre en exergue
comment le capital social facilite l'accès à un emploi (pour le
chauffeur), mais également comment ces réseaux sociaux demeurent
des critères dans le choix d'un employé (le
Djoulatchè).
2-3) Théorie
des réseaux
Un réseau social est un ensemble d'entités
sociales telles que des individus ou des organisations sociales
reliées entre elles par des liens créés lors
des interactions sociales.
La théorie des réseaux est ainsi une
théorie basée sur l'analyse des réseaux sociaux qui
conçoit les relations sociales en termes de noeuds et de liens. Les
noeuds sont habituellement les acteurs sociaux dans le réseau et les
liens, les relations entre ces acteurs.
L'analyse des réseaux se démarque ainsi des
méthodes d'analyse sociologiques traditionnelles par le fait qu'elle ne
considère pas la réalité observée en termes de
catégories prédéfinies. Dans notre étude cette
théorie nous permettra d'analyser d'une part les relations entre deux
acteurs (« djoulatchè » et chauffeur de
« wôrô-wôrô »), et d'autre
part la possibilité d'utiliser cette approche à des fins
stratégiques notamment dans le recrutement d'un employé par un
djoulatchè.
III-) LES DIFFICULTES RENCONTREES
Notre étude ne s'est pas réalisée
avec une grande facilité dans la mesure où les conditions de
réalisation ont été très difficiles. Aussi avons
nous énuméré quelques uns des nombreux écueils
contre lesquels nous avons buté.
Les difficultés rencontrées se situent
à plusieurs niveaux.
3-1)
Difficultés d'ordre économique
Nous avons rencontrés à des
difficultés d'ordre économique au cours de l'étude. A ce
sujet nous avons connu des situations difficiles car nos moyens étaient
disproportionnels aux dépenses engendrées par cette
étude.
3-2)
Difficultés d'ordre social
Ainsi nous étions constamment confrontés
à une indisponibilité quasi-permanente des informateurs. En effet
il a été difficile pour nous de rencontrer les personnes
indiquées pour les entretiens pour des raisons de temps et de
disponibilités. L'intervention sur le terrain n'a pas été
de tout repos car les enquêtés affichaient le plus souvent une
attitude de méfiance. Certains répondaient avec
désinvolture ; d'autres opposaient un refus catégorique ou
nous faisait faire d'interminable va et viens en raison de leur
indisponibilité. Pour certains nous étions des agents
municipaux, des journalistes, et des espions de structures syndicales, pour
d'autres. Au-delà de ce fait, le problème de transport faisait
que nous nous retrouvions difficilement et parfois même manquions
certains rendez-vous fixés avec les interlocuteurs.
3-3)
Difficultés d'ordre technique
Elles se situent au niveau de la saisie du mémoire
et de l'utilisation de l'outil informatique.
Cependant, grâce à un planning de travail
méthodique et rigoureux nous avons pu recueillir des données et
surmonter ces difficultés. Pour finir, nous aimerions mentionner en
effet qu'étant nouvellement initié à la recherche en
sciences sociales, il n'a pas été facile pour nous de manier avec
exactitude dans les premiers instants de l'étude, les outils
méthodologiques de la recherche en sciences sociales.
VI) LA PROGRESSION DE
L'ETUDE
Notre étude s'articule autour de trois grandes
parties. Après la présentation du cadre de l'étude, il
s'agira de présenter dans une seconde partie les relations de travail
entre les « Djoulatchès » et les chauffeurs
de « wôrô-wôrô »
exerçant sur la ligne Gare de Bassam-Gonzagueville. Quant à la
troisième partie, elle se résumera aux impacts du
dysfonctionnement.
DEUXIEME PARTIE :
LES RELATIONS DE TRAVAIL
ENTRE « DJOULATCHES » ET
CHAUFFEURS DE
« WÔRÔ-WÔRÔ »
CHAPITRE I :
TYPOLOGIE DES RELATIONS DE TRAVAIL
L'exposé de cette deuxième partie
répond dans un premier temps au souci de présenter et
définir les caractères spécifiques des composants de la
relation de travail entre « djoulatchès »
et chauffeurs de
« wôrô-wôrô ». D'autre
part, il s'agira pour nous de montrer l'importance ladite relation de travail
entre ces deux acteurs.
I- AU NIVEAU DU RECRUTEMENT
1°) Les
réseaux de relations
L'expression réseau de relations se
définit comme le capital social d'un individu. Ce capital
constitué de l'ensemble des réseaux, normes et valeurs, facilite
non seulement la coopération au sein de la communauté mais
demeure également important dans le choix d'un employé.
Dans notre étude, cette expression s'identifie
à l'ensemble des moyens mis en oeuvre pour s'attacher les services d'un
employé en qualité de chauffeur de
« wôrô-wôrô ». Ces
réseaux de relation se caractérisent par des liens
d'amitié, de sociabilité qu'établit l'individu avec son
milieu social. Ils constituent également d'excellents moyens permettant
de procéder au choix d'un chauffeur de
« wôrô-wôrô » par le
« djoulatchè ». Ce qui démontre
ainsi la valeur que représentent ces réseaux pour chaque
individu.
. En effet pour atteindre les buts poursuivis, les acteurs ne
se servent des relations sociales dont ils disposent dans leurs
communautés d'origine et toute autre organisation à laquelle ils
appartiennent. Dans cette optique, les réseaux de relations ne sont rien
d'autre que ce que BOURDIEU30(*) appelle capital social. Celui-ci peut être
mobilisé à des fins socialement utiles c'est-à-dire
constituer un critère de recrutement.
Généralement c'est à travers ses
réseaux de relation (amis, voisins, collègues et connaissances)
que le « djoulatchè » s'offre les services
d'un employé en tant que chauffeur.
Ainsi selon ROBERT DAVID PUTMAN31(*), « "L'idée centrale de la
théorie du capital social est que les réseaux sociaux ont de la
valeur ». Pour les individus internes, l'utilisation de ces
réseaux constitue une bonne stratégie pour non seulement recruter
un employé, mais également accéder à un emploi.
En outre il faut retenir que cette voie de sélection
dans le cadre du recrutement d'un employé, est basée
essentiellement sur la confiance que le
« djoulatchè » place en la personne issue
de son entourage faisant souvent office d'intermédiaire entre celui-ci
et le futur chauffeur. De ce fait, l'individu choisi constitue une personne
crédible capable d'exercer pour le
« djoulatchè ».
Nombre de propriétaires de véhicule
« wôrô-wôrô »
procèdent donc par ces réseaux pour le choix de leurs futurs
employés. Enfin cette logique de sélection est
compréhensible à travers la théorie des réseaux qui
accorde une priorité aux relations entre acteurs avant les attributs de
ceux-ci. Cette approche qui à des fins stratégiques
s'avère très utile dans l'acquisition d'un emploi ou dans
l'acquisition des services d'un employé. On note également qu'un
réseau social dense peut favoriser de diverses manières
l'épanouissement des acteurs du transport informel (notamment chauffeurs
et « djoulatchès »).
Cependant ces réseaux ne constituant pas le seul
critère sur lequel repose le choix d'un employé par le
« djoulatchè », il convient de mentionner
que d'autres recrutent selon l'expérience professionnelle des
chauffeurs.
2°)
L'expérience professionnelle
L'expérience professionnelle se définit
comme l'ensemble des connaissances acquises par une longue pratique dans un
domaine en fonction du temps qu'on y a passé. Celle-ci demeure
primordiale non seulement dans la quête d'un emploi mais également
dans le choix d'un employé. C'est dans ce contexte que le choix d'un
chauffeur expérimenté se fait par le
« djoulatchè ».
Effet ayant investi dans le domaine du transport à
travers l'achat d'un véhicule
« wôrô-wôrô », le
« djoulatchè » ne peut être
animé que d'un sentiment de prospérité qui proviendra du
profit engendré par la mise en circulation de son véhicule. Ainsi
le chauffeur à qui sera confié le véhicule doit avoir une
certaine expérience de son domaine d'activité et surtout dans la
conduite des
taxis-« wôrô-wôrô ». Il
doit pouvoir par exemple détecter la moindre panne à partir d'un
bruit inhabituel et chercher à la faire réparer. Pour tous ces
avantages, certains « djoulatchès »
favorisent les chauffeurs qui ont une certaine ancienneté dans le
métier afin de garantir la longévité de leurs
véhicules.
De telles démarches constatées au niveau
des « djoulatchès ».montrent bien leurs
volontés d'établir une sincère relation de travail
basée sur la connaissance que le chauffeur a de son domaine
d'activité. Telles sont les qualités que recherchent certains
« djoulatchès » quant au choix d'un
chauffeur. Par contre, il faut mentionner que d'autres
« djoulatchès » opèrent leur choix
en privilégiant le lien de parenté.
3°) Les
affinités parentales
Le secteur informel de transport est un domaine
d'activité où la notion de confiance figure parmi les principes
directeurs des rapports employeur/employé. Dans un tel milieu où
le véhicule dans lequel le propriétaire investi est confié
à un employé sans aucun contrat écrit, il est absolument
clair que celui-ci bénéficie au préalable de la confiance
de son employeur.
Ainsi allant sur cette base, les membres de la cellule
familiale constituent une réserve indubitable en terme de main d'oeuvre
pour le « djoulatchè ». En effet ces
derniers bénéficient d'une profonde confiance de la part du
« djoulatchè » grâce au lien de
parenté qui leur garantie une véritable franchise. Ce sont entre
autres les frères, les cousins, les neveux etc.
Ce choix porté à l'endroit des membres de la
familiale (famille au sens le plus large du terme) est également
fonction des valeurs traditionnelles car la société africaine
s'est depuis toujours distinguée par son attachement à la
structure familiale. C'est donc autour de ce sentiment d'appartenance à
une même lignée, à une même famille que s'articule le
choix d'un chauffeur dans une certaine mesure. Par ailleurs cet état de
fait répond au souci d'insérer les membres de sa famille dans des
activités génératrices de revenus. Ainsi les liens
familiaux se consolident davantage et la prospérité se
créée implicitement dans la structure familiale.
II- MODE DE FONCTIONNEMENT DE LA RELATION
DE TRAVAIL
1°) Les principes de
fonctionnement de la relation de travail
Pour un meilleur fonctionnement des relations de
travail entre « djoulatchè » et chauffeur
de « wôrô-wôrô », des
principes et règles ont été établis. Ainsi
dès les premiers contacts et entretiens de travail, des principes de bon
fonctionnement sont fixés selon un commun accord ou/et d'une
façon unilatérale (imposés) par le
« djoulatchè. En effet en certains points de principes, les
décisions ne se discutent pas ; elles s'imposent au chauffeur qui
se charge de les exécuter. Ce sont ainsi les horaires de mise en
circulation (sortie et entrée) du
« wôrô-wôrô » et les
modalités de versement de la recette journalière. Cependant il
importe de préciser d'autre part que le pouvoir de décision dans
cette relation de travail est souvent partagé. En effet ces principes
qui résultent d'un commun accord se fondent sur des compromis entre le
« djoulatchè » et son chauffeur. Ce sont
entre autres le mode rémunération du chauffeur et la prise en
charge des frais de réparation du véhicule en cas de pannes
mécaniques.
Ces différents principes de fonctionnement se
résument en plusieurs points. Nous avons ainsi :
· Le salaire : il fait
l'objet de discussion entre le
« djoulatchè » et son chauffeur et varie le
plus souvent entre deux options.
La première option est le paiement mensuel ou
salaire mensuel. Celui-ci varie entre 30.000 et 50.000 Francs CFA32(*) par mois. Dans ce cas le
chauffeur est payé chaque fin de mois par le
« djoulatchè » à qui il reverse
quotidiennement le montant de la recette journalière.
Dans la seconde option le chauffeur n'est pas
salarié et travaille pratiquement tous les jours de la semaine. Les
versements au propriétaire sont faits de lundi à samedi et la
recette du dimanche revient au chauffeur. Celui-ci a donc droit à
quatre (4) jours dans le mois et la recette perçue pendant ces jours
constitue son salaire de base.
· La recette
journalière : elle est fixée par le
« djoulatchè » et varie
généralement entre 15.000 et 17.000 francs CFA selon
l'état et les pièces administratives du véhicule. Le
versement de cette somme s'effectue chez le
« djoulatchè » et par jour de travail.
· L'entretien du véhicule
« wôrô-wôrô » :
est à la charge du « djoulatchè ».
Cependant étant l'instrument de travail du chauffeur, ce dernier se doit
de l'entretenir également. Ainsi en cas de pannes mécaniques, le
chauffeur prend en charge les frais de réparation lorsque ceux-ci
n'excèdent pas 5.000 francs CFA mais au-delà de cette somme c'est
au « djoulatchè » que reviennent les frais
de réparation. Ce point fait notamment partie des principes de travail
qui font l'objet d'un consensus entre
« djoulatchè » et chauffeur.
· Les heures de mise en circulation du
« wôrô-wôrô » :
elles sont établies par le
« djoulatchè » et se situent entre 5h30 mn
et 21h voire 22h selon les propriétaires.
· Les pièces administratives du
véhicule : elles sont du ressort du
« djoulatchè » qui se doit de les
renouveler en cas de période d'expiration. Elles demeurent importantes
car sans elles le véhicule ne peut être mis en circulation.
2°) Les
objectifs de la relation de travail
La relation de travail est d'une manière
générale le lien entre deux personnes dans le cadre du travail.
Ce lien existe lorsqu'une personne exerce une activité ou fournit des
services sous certaines conditions en échange d'une
rémunération. Ici dans le secteur de transport informel, la
relation de travail entre le « djoulatchè »
et son chauffeur vise des objectifs propres à chaque acteur.
Pour le chauffeur de
« wôrô-wôrô », cette
relation vise à le faire changer de statut. Il passe du statut de
chômeur à celui de travailleur. Ainsi son objectif premier est de
travailler quotidiennement afin de verser au propriétaire du
véhicule la recette journalière tout en espérant une
rémunération. Il s'agit également pour lui de travailler
dans de meilleures conditions de travail (moins de problèmes techniques,
d'excellents rapports avec son
« djoulatchè » et une
régularité au niveau des pièces administratives du
véhicule).
Pour le
« djoulatchè », cette relation de travail a
pour objectif primordial de tirer un profit maximum de son investissement
à travers la mise en circulation de son véhicule. Dans une autre
mesure, il s'agit pour le propriétaire d'envisager un agrandissement de
son parc automobile qui accroîtra son chiffre d'affaire.
Bien qu'à l'intérieur de cette relation de
travail chaque acteur vise ses propres intérêts, l'objectif
fondamental est l'épanouissement des acteurs dans la mesure où
celui-ci améliore les conditions de vie de chacun d'eux.
3°) Nature
des relations
Les relations de travail entre
« djoulatchès » et chauffeurs de
wôrô-wôrô obéissent à des lois
(principes) qui confèrent à chacun de ces acteurs des
responsabilités. Cependant le droit de décision du chauffeur est
quasiment sans effet dans la mesure où ses points de vue sont
contrôlés par le
« djoulatchè ». Quant à ce dernier
ses décisions sont irrévocables et met ainsi le chauffeur dans
une situation d'infortuné, d'assujetti. Le dernier mot lui revient
toujours et il rejette ou approuve toute proposition du chauffeur quant
à son point de vue sur les mesures à adopter. Le chauffeur se
voit alors obligé de verser intégralement la recette
journalière quelque soient les circonstances. La priorité pour le
« djoulatchè » n'est pas le devenir de son
prochain (le chauffeur) mais plutôt son gain personnel. Un tel
comportement dans la relation de travail dénature l'être humain et
donne une connotation contraire à celle qui est associée à
la notion de travail. Ainsi de par sa position et son influence, le
« djoulatchè » domine cette relation de travail et
la situe au stade de dominant/dominé bien qu'ils soient utiles l'un pour
l'autre.
CHAPITRE II : IMPORTANCE DES RELATIONS DE
TRAVAIL
I- IMPORTANCE DES RELATIONS DE TRAVAIL POUR LE
CHAUFFEUR ET LE
« DJOULATCHE »
1°) Importance pour
le chauffeur de
« wôrô-wôrô »
La relation de travail est le lien légal entre
l'employeur et le salarié qui exécute un travail contre
rémunération. En effet la relation de travail qui existe entre
« djoulatchè » et chauffeur de
« wôrô-wôrô » demeure
importante pour le chauffeur dans la mesure où elle lui procure un
revenu financier. Ce revenu lui permet de satisfaire ses besoins vitaux et de
pourvoir aux différentes charges familiales.
Cet état de fait lui épargne souvent
l'oisiveté, le chômage et tout autre vice social qui peuvent
entraîner l'exercice d'activités répréhensibles
(viols, vols banditisme, consommation et vente de drogues). Enfin il faut
retenir que cette relation confère un certain statut de travailleur
(certains chauffeurs sont membres d'association de chauffeurs comme l'ACP
CEDEAO33(*) par exemple)
au chauffeur même si les droits se référant à ce
statut ne lui sont pas toujours réservés.
Mais le chauffeur n'étant pas l'unique
bénéficiaire de cette relation, il convient de montrer ses
bienfaits pour le « djoulatchè ».
2°) Importance pour le
« djoulatchè »
La relation qui lie
« djoulatchè » et chauffeur a une
importance pour le propriétaire en l'occurrence le
« djoulatchè ». En effet la manne financière
que constitue la recette journalière et qui revient au
« djoulatchè », représente une
véritable source de capitaux. Ce faisant, le véhicule mis en
circulation devient un investissement de taille pour ce dernier. Il est ainsi
à la fois propriétaire et « directeur » d'une
petite entreprise dont il est le principal décideur.
Ceci étant, les fonds perçus de cette
activité constituent une incontournable source de revenus et permettent
au « djoulatchè » d'affronter les
difficultés liées à l'irrégularité de
revenus ou à la faiblesse du salaire.
A travers cette relation de travail, le
« djoulatchè » se crée une
santé financière qui favorise sa prospérité. Elle
constitue ainsi une source de revenu d'où l'importance que le
« djoulatchè » lui accorde. A cet effet,
l'intérêt que représente cette relation de travail ne doit
pas être mis en péril par les agissements ou comportements de
l'employé.
II- IMPORTANCE SOCIO-ECONOMIQUE DES RELATIONS
DES RELATIONS DE
TRAVAIL
1°) Au plan
économique
Cette relation de travail bien que bénéfique
aux deux acteurs est aussi est aussi favorable à la croissance
économique du pays. Relevant du cadre informel, elle joue un rôle
économique incontestable.
En effet selon une étude publiée par le
SITRASS34(*) en 2001, ce
secteur d'activité disposait d'un chiffre d'affaire de 60 milliards de
francs CFA35(*). Ces
petites entreprises privées apportent notamment des devises à
l'Etat. En effet grâce à l'achat des différentes
pièces administratives (vignettes, patentes, assurances, carte grise...)
pour leurs véhicules conjugué aux taxes payées aux
municipalités, le transport informel à travers la relation de
travail entre « djoulatchè » et chauffeurs
de « wôrô-wôrô »
augmentent les recettes fiscales et favorisent implicitement la croissance
économique du pays.
2°)
Au plan social
Cette relation doit-on le noter s'avère très
importante dans la mobilité de la population Abidjanaise. En effet, le
transport informel vient suppléer la structure étatique
(SOTRA36(*)) dans le
transport urbain à Abidjan en assurant la disserte de plusieurs
destinations.
L'importance de ce type de transport à travers la
relation de travail entre ces acteurs, réside dans le besoin de se
déplacer rapidement. Ce besoin qu'exprime la population est loin
d'être satisfait par la SOTRA du fait de la limitation de son champ
d'activité. D'où l'importance de cette relation dans les besoins
de mobilité de la population.
Outre ce fait, les relations de travail entre
« djoulatchès » et chauffeurs créent
de l'emploi non seulement au chauffeur qui est le premier visé mais
également de nombreux emplois informels (garagistes, balanceurs,
vulcanisateurs, et les membres des syndicats présents dans toutes les
gares routières de la capitale).
Conclusion partielle
Cette partie nous a permis de décrire d'une part,
la typologie des relations de travail entre
« djoulatchès » et chauffeurs à
travers les critères de recrutement et les principes de fonctionnement.
Aussi avons nous tenté de mettre en exergue l'importance de cette
relation ainsi que les raisons liées aux tensions dans les rapports de
travail.
TROISIEME PARTIE :
LES TENSIONS
DANS LES RELATIONS DE TRAVAIL
Dans cette dernière partie de notre étude,
il s'agira de relever les origines des tensions constatées dans les
rapports de travail entre « djoulatchès »
et chauffeurs de « wôrô-wôrô » et
les perspectives de solutions.
CHAPITRE I : CAUSES DES TENSIONS DANS LES
RELATIONS DE
TRAVAIL
I- ANALYSE DU DYSFONCTIONNEMENT
DES RELATIONS DE TRAVAIL
1°)
Caractéristiques sociales des enquêtés
Pour mener à bien nos recherches sur les
relations de travail entre « djoulatchè » et
chauffeur de « wôrô-wôrô », nous
avons interrogé certains acteurs sociaux qui ont constitués notre
échantillon. Ceux-ci présentent certaines caractéristiques
que nous avons jugés nécessaire de présenter ici car elles
sont susceptibles d'influer les informations que fournissent les
enquêtés. Aussi ces renseignements ont été
complétés par des données obtenues lors des entretiens et
de l'observation. Les caractéristiques que nous avons donc retenues au
niveau social sont : la situation matrimoniale, le niveau
d'instruction.
Au niveau de la relation de travail nous avons le mode de
rémunération, de recrutement et le type de contrat.
a-) La situation
matrimoniale
La situation matrimoniale constitue l'une des
caractéristiques importantes de la population car elle est en rapport
direct avec le statut social de l'individu en l'occurrence le chauffeur de
« wôrô-wôrô ».
Tableau n° 2 : Situation
matrimoniale des chauffeurs
Source : notre enquête
juillet 2008
Ce tableau montre que parmi les 60 chauffeurs de
« wôrô-wôrô »
enquêtés, seulement 30 sont mariés. Ceux-ci
représentent 50% de notre échantillon.
Quant aux veufs et célibataires, nous
dénombrons 12 chauffeurs pour chaque catégorie soit 10% de notre
échantillon selon chaque catégorie. Enfin 18 chauffeurs de
« wôrô-wôrô » sont
divorcés soit 30% de l'échantillon.
En plus de la situation matrimoniale, le niveau
d'instruction constitue en effet l'une des caractéristiques qui a retenu
notre attention au plan social.
b-) Le niveau d'instruction
des chauffeurs de « wôrô
-wôrô »
Le niveau d'instruction permet en effet de savoir si nos
enquêtés savent notamment lire et écrire et s'ils
possèdent un niveau d'étude.
Tableau n° 3 :
Niveau d'instruction
Source : notre enquête
juillet 2008
Ainsi à partir du tableau ci-dessus, notre
échantillon composé de 60 chauffeurs de
« wôrô-wôrô » se repartit
comme suit:
· 24 chauffeurs ont fait des études primaires.
· 18 chauffeurs ont fait des études
secondaires.
· Les 8 autres chauffeurs restant ne savent ni lire ni
écrire.
De ces résultats, nous constatons en effet
que :
· 32 chauffeurs de
« wôrô-wôrô » ont un
faible niveau intellectuel (24 chauffeurs qui fait des études primaires
et 8 chauffeurs analphabètes)
· 18 chauffeurs de
« wôrô-wôrô » ont un
niveau d'étude relativement élevé (niveau d'étude
secondaire).
Comparant alors ces deux catégories de chauffeurs
de « wôrô-wôrô »
exerçant sur la ligne Treichville-Gonzagueville, nous constatons
que ceux qui ont un faible niveau intellectuel sont les plus nombreux.
Ce faible niveau d'étude constaté chez la
majorité des chauffeurs de cette ligne (70% de l'échantillon)
explique en effet les compromis précaires, faisant office de contrats de
travail et dénués de toutes protections sociales et
sécurité de l'emploi pour le chauffeur.
2°)
Caractéristiques des relations de travail
a-) Mode de
recrutement
Le mode de recrutement constitue l'étape
clé de toute relation de travail car le choix de l'employé permet
d'établir les bases sur lesquelles s'établiront les futurs
rapports de travail.
Tableau n°4 : Répartition
selon le mode de recrutement des chauffeurs
Source : notre enquête
juillet 2008
Sur les 60 chauffeurs enquêtés, nous retenons
que :
· 60% de ceux-ci ont été recruté
à travers les réseaux de relation.
· 23% selon les affinités parentales, soit 14
chauffeurs.
· Et les 17% restant selon l'expérience
professionnelle ; soit 10 chauffeurs.
Le taux de 60% explique que la majorité des chauffeurs
de « wôrô-wôrô » est
choisi sur la base de réseaux de relation d'où une forte
prédominance de ces réseaux dans les critères de choix du
« djoulatchè ».
Les 23% représentent une part non négligeable
des affinités parentales dans la désignation du chauffeur par le
« djoulatchè ».
Après mode de recrutement du chauffeur,
intervient un élément primordial de la relation de travail entre
deux acteurs : c'est la rémunération.
b-) Mode de
rémunération
La rémunération dans toute relation de
travail permet à l'employé de jouir du fruit de son travail. Il
entre ainsi en ligne de compte dans les différentes
caractéristiques d'une relation de travail entre des acteurs.
Tableau n° 5 : Mode de
rémunération
Source : notre enquête
juillet 2008
Ce graphique nous indique que 80% des chauffeurs sont
rémunérés hebdomadairement ; ce qui représente
un total de 48 chauffeurs. Cette catégorie de chauffeur a donc quatre
jours de recette dans le mois pour constituer leur salaire de base.
Les 20% restant sont donc des salariés qui sont
rémunérés mensuellement. Ce qui représente un
ensemble de 12 chauffeurs selon notre échantillon.
Le mode de rémunération hebdomadaire (le
chauffeur à droit à un jour dans la semaine où la recette
perçue lui revient (le dimanche le plus souvent) est l'option choisie
par la quasi-totalité des chauffeurs, car le salaire est faible (compris
entre 30.000 et 50.000francs CFA).
c-) Le type de
contrat
Tableau n°6 :
Répartition selon le type de contrat
Source : notre enquête
juillet 2008
Nous constatons que la relation de travail est
essentiellement basée sur la notion de confiance entre chauffeurs et
« djoulatchès ». Lesdites relations sont
strictement informelles. C'est donc ce que ce pourcentage de 100% nous
révèle. Il n'existe aucun contrat écrit dans cette
relation (les chauffeurs enquêtés ont tous établi des
contrats verbaux avec leur
« djoulatchè »). Cette
réalité laisse présager une atmosphère
d'insécurité en termes de garantie de l'emploi et une
instabilité dans les rapports de travail entre ces deux acteurs.
II- LES CAUSES DES TENSIONS DANS LES RELATIONS
DE TRAVAIL ENTRE
« DJOULATCHES » ET CHAUFFEURS
Deux raisons se dégagent parmi les causes
responsables des tensions observées dans les rapports de travail entre
« djoulatchès » et chauffeurs de
« wôrô-wôrô ». Ainsi lors
de notre enquête sur le terrain, une unanimité s'est
dégagée quant aux origines de ces conflits constatés dans
les relations de travail.
Celles-ci se résument en deux points que sont les
irrégularités constatées dans le versement de la recette
journalière et le manque d'entretien du
« wôrô-wôrô ».
Sur un échantillon composé de 80 personnes
(60 chauffeurs de
« wôrô-wôrô » et 20
« djoulatchès »), il est clairement
ressorti des résultats de cette investigation que la violation des
principes de base liés à la recette journalière et la
tenue mécanique du
« wôrô-wôrô » sont
responsables respectivement à 75% et 25% des rapports conflictuels entre
ces deux acteurs.
Ces pourcentages sont résumés dans le
tableau suivant :
Tableau n°7 : Causes des rapports
conflictuels
Source : notre enquête
juillet 2008
Ce second point sera donc consacré à ces
deux principales causes des tensions constatées dans les relations de
travail entre « djoulatchès » et
chauffeurs de
« wôrô-wôrô »
exerçant sur la ligne Treichville-Gonzagueville.
1°) La violation des
principes de base liés à la recette
journalière
Toute règle préétablie dans une
relation est le garant de la longévité de cette relation. Ce
faisant, la respecter demeure la condition sine qua non pour sa subsistance.
Ainsi « djoulatchès » et chauffeurs ont
établi des principes de base pour le bon fonctionnement de leurs
rapports de travail. Cependant le non respect de certains de ces principes et
particulièrement ceux relatifs à la recette journalière
conduit à un dysfonctionnement de cette relation.
Le chauffeur de
« wôrô-wôrô » dans l'exercice
de son métier est souvent confronté à de multiples
difficultés qui influencent son rendement. En effet la
vétusté du véhicule et les pannes mécaniques ne
sont pas à l'avantage du chauffeur dans sa quête
effrénée de la recette journalière, gage de toutes bonnes
et cordiales relations de travail avec le
« djoulatchè ».
La manne financière que constitue la recette
journalière est l'une des priorités du
« djoulatchè » dans la mesure où
celle-ci représente le profit qu'il tire de son investissement (l'achat
du véhicule
« wôrô-wôrô »). Cependant
la moindre irrégularité constatée dans cette recette
constitue une violation des principes et accords de travail établis. En
effet lorsque la totalité de la somme fixée comme recette n'a pu
être réunie par le chauffeur et que ce fait se reproduit
fréquemment, le « djoulatchè »
solutionne cette situation par un changement de chauffeur car le présent
n'arrive pas à respecter à la lettre les accords qu'ils se sont
fixés dans le cadre du travail.
Ainsi, le « djoulatchè »
retire sans préavis le véhicule au chauffeur et le remet à
un autre qui lui est censé faire mieux, sans toutefois se
préoccuper des facteurs qui inhibent le métier de chauffeur
de « wôrô-wôrô ».
Quelles que soient les difficultés rencontrées
dans l'exercice de leur métier ce qui prime pour le chauffeur, c'est la
recette journalière qu'il est censé versé chaque jour de
travail au « djoulatchè ». C'est le point
primordial autour duquel gravitent les autres principes de travail entre ces
acteurs. Ainsi, un chauffeur de
« wôrô-wôrô » qui
réunit quotidiennement le montant de la recette journalière
n'aura que d'excellents rapports de travail avec son employeur.
On note également que l'attention
particulière accordée au respect des principes liés
à la recette journalière par le
« djoulatchès » s'explique par plusieurs
raisons. Ainsi le tableau ci-dessous représente les différentes
activités exercées par les
« djoulatchès » enquêtés lors
de l'étude.
Tableau n°8 : Activités
professionnelles exercées par les
« djoulatchès »
Source : notre enquête
juillet 2008
De ce tableau il ressort que sur les 20
propriétaires enquêtés 60% sont des commerçants
(soit 12 « djoulatchès »), 30% des
fonctionnaires (6 « djoulatchès ») et 10%
des planteurs soit 2 « djoulatchès ».
En effet, l'instinct propre aux commerçants qu'est la
recherche de profit et l'installation dans un créneau qu'ils
espèrent être porteur, explique le taux (60%) observé chez
ceux-ci. Quant aux fonctionnaires, le pourcentage observé (soit 30%) est
représentatif de la situation financière assez difficile que ces
derniers connaissent. Il leur faille « boucler les fins de mois
difficiles » par des activités génératrices de
revenus à cause du coût de la vie qui ne cesse d'augmenter.
L'attention particulière accordée à
la recette s'explique en effet par le fait que celle-ci représente une
source quotidienne de revenu qui vient s'ajouter au revenu de l'activité
professionnelle exercée par les
« djoulatchès ». Pour d'autres, le
véhicule est l'unique source susceptible de leur procurer un revenu
quotidien.
De telles situations économiques sous tendent ainsi
les différentes agitations et attentions particulières des
« djoulatchès » à l'égard du
respect de ces principes clés afférent à la recette
journalière.
2°) La négligence des
principes liés à la tenue mécanique des
véhicules
Dans la relation de travail qui existe entre
« djoulatchès » et chauffeurs, le
véhicule
« wôrô-wôrô »
représente un enjeu de taille. Pour le chauffeur, c'est l'outil de
travail et l'intérêt y est donc de le protéger ; pour
le « djoulatchès », c'est la source de
revenu qu'il faudra faire fructifier.
En effet la majeure partie des chauffeurs interrogés
(soit 50% de l'échantillon) étant mariés, il est
évident d'imaginer la détermination du chauffeur à
travailler pour prendre soins de sa famille. Quant au
« djoulatchè », il tire profit de son
investissement dans la capacité du
« wôrô-wôrô » à
pouvoir faire une bonne recette. Ainsi le
« wôrô-wôrô » de par son
importance pour ces deux acteurs se doit d'être toujours en bon
état afin que la satisfaction soit de mise dans les deux camps.
Cependant les choses ne se présentent pas toujours
suivant les principes établis; ce qui abouti à la rupture du
contrat de travail. En effet certains
« djoulatchès » se plaignent du mauvais
traitement de leur véhicule par le chauffeur. Ce dernier ne prend pas
soins du véhicule et se trouve dans un état à la fois
dégradant et insalubre dès sa perception (clignotants
cassés, sièges en mauvais état et des égratignures
sur toute la carrosserie du
« wôrô-wôrô »).
Ainsi, les petites pannes mécaniques n'excédant
pas 5.000 francs, et auxquels le chauffeur devrait s'acquitter selon les
principes de base sont négligés. Cette situation amène
souvent les « djoulatchès » à rompre
la relation de travail qui le lie au chauffeur. Ainsi il procède soit
à la vente du véhicule ou le confie généralement
à un autre chauffeur beaucoup plus conscient quant à l'entretien
se son véhicule de transport.
Cependant le chauffeur ne constitue pas le seul
responsable de la dégradation du véhicule dans la mesure
où le « djoulatchè » a sa part de
responsabilité dans cette négligence de l'entretien de
celui-ci.
En effet nombre de
« djoulatchès » éprouvent maintes
difficultés pour faire face aux frais de réparation de leur
« wôrô-wôrô ». Injecter
des fonds pour la réparation du
« wôrô-wôrô » en cas de
pannes mécaniques relève d'une difficulté majeure. Ils
adoptent ainsi un langage courant dans le milieu du transport informel à
l'encontre des chauffeurs à savoir : « faut
débrouiller ». Le chauffeur est alors
livré à lui-même quant à la prise en charge des
frais résultants de la réparation du véhicule.
De tels comportements de la part des
« djoulatchès » amènent souvent le
chauffeur à conduire un véhicule sans des freins en bon
état, avec un moteur défaillant qui l'amène la plupart du
temps à pousser le véhicule avant chaque démarrage et
à poser des briques ou morceaux de bois en guise de cale pour
l'immobiliser.
Ce manque de responsabilité des
« djoulatchès » entraîne souvent des
accidents de circulation aux conséquences désastreuses. Ces
difficiles conditions de travail poussent certains chauffeurs à
interrompre la relation de travail qui les lie à leur employeur afin de
trouver d'autres véhicules en meilleur état et un employeur
respectueux de ses engagements.
CONCLUSION PARTIELLE
Ce chapitre nous a permis ainsi de comprendre les
différentes raisons à l'origine des tensions dans les rapports de
travail entre « djoulatchè » et chauffeurs de
« wôrô-wôrô ».
CHAPITRE II- CONSEQUENCES DES RELATIONS DE TRAVAIL
ET PERSPECTIVES
I- CONSEQUENCES DES TENSIONS DANS
LES RELATIONS DE TRAVAIL
1°) Au plan économique
Le chauffeur ayant perdu son emploi suite à des
tensions dans les relations de travail entre son employeur et lui, exprime
d'énormes difficultés dans la satisfaction de ses besoins et
aussi ceux de sa famille. Il s'ensuit alors de lourdes conséquences
telles que la déscolarisation de ses enfants, son endettement et son
incapacité à faire face aux exigences vitales de sa famille.
Cette situation inconfortable le conduit souvent à se muer en
contractuel. Il se charge ainsi de relayer le chauffeur titulaire en cas de
fatigue.
Cependant malgré cette mesure où il ne
dispose plus de salaire. La source de revenu étant incertaine, les
difficultés se résolvent de manière aléatoire.
2°) Au
plan social
Les tensions observées dans les relations de
travail affectent considérablement l'employé. En effet son image
est ternie par sa dépendance trophique des individus de son entourage
(amis, parents) et son influence tant en famille qu'avec son entourage est
reléguée au second plan.
Cette incapacité d'assumer ses
responsabilités de chef de famille fragilise sa dignité et les
liens familiaux.
Du côté du
« djoulatchè » les inconvénients se
notent au plan moral. Ainsi sa loyauté est remise en question au vu de
son changement intempestif de chauffeurs.
Aussi faut-il noter que ces dysfonctionnements à grande
échelle peuvent causer des tord à la population au niveau de sa
mobilité.
3°) Au plan
institutionnel ou juridique
A ce niveau il est nécessaire de préciser
que cette relation est une catastrophe. En effet, il n'existe aucun texte
faisant office de loi, susceptible de réguler cette relation de
travail.
Le chauffeur est exposé aux dangers de la
circulation et le propriétaire également n'est pas à
l'abri d'une trahison de son employé. Ainsi le secteur de transport
informel est à l'image de ses relations internes (mauvais stationnement,
accidents, embouteillages).
Il se présente alors dans cette relation de
travail entre « djoulatchè » et
chauffeurs de
« wôrô-wôrô » des
situations que nul ne peut prévoir ni résoudre du fait de
l'absence d'accords ou de contrats écrits engageant les deux acteurs.
Enfin la référence à des contrats
verbaux ne facilite pas de poursuites judiciaires en cas de dysfonctionnements
des relations de travail.
II- PERSPECTIVES DE SOLUTION
Le secteur informel de transport est un milieu où
chaque acteur vise son intérêt sans toutefois se préoccuper
de ceux des autres. Dans ce milieu où les relations de travail sont
essentiellement basées sur des principes verbaux, les tentatives de
solutions s'avèrent difficiles.
Cependant il nous étant impossible d'abdiquer, il
nous semble nécessaire de suggérer quelques recommandations qui
permettront d'assainir les relations de travail entre ces acteurs et notamment
entre « djoulatchès » et chauffeurs.
L'initiative de ces solutions vise à
professionnaliser au-delà des relations de travail, le métier de
chauffeur de taxi
« wôrô-wôrô » et offrir un
service de qualité à la population.
Lorsque des individus entreprennent une tâche en
commun, ils fixent généralement leur but, établissent les
moyens d'y parvenir, et précisent les responsabilités de chacun.
Le plus souvent, ces conditions sont convenues oralement, si bien que la
volonté initiale des parties ne peut plus être reconstituée
clairement par la suite. C'est la raison pour laquelle des conflits peuvent
surgir.
Il est donc préférable de fixer les conventions
par écrit, ce qui oblige les parties à en discuter
précisément le contenu. Ainsi pour de meilleurs rapports de
travail, il faudrait que les différentes structures syndicales des
chauffeurs oeuvrent pour la mise en place d'un contrat écrit entre
« djoulatchè » et chauffeur. L'accord sera
ainsi exprimé noir sur blanc.
La réalisation de ce contrat permettra de formaliser
la relation de travail entre
« djoulatchès » et chauffeurs.
Conclusion
partielle
Cette partie de notre travail a
révélé les conséquences des rapports conflictuels
de travail entre « djoulatchès » et
chauffeurs de
« wôrô-wôrô ». Ainsi
avons-nous pu constater que ces dysfonctionnements engendrent de graves
conséquences sur la vie du chauffeur (le plus affecté) d'une
part, et dans un moindre degré, sur la notoriété du
« djoulatchè ».
Pour ne donc pas parvenir à ce stade de la
relation, nous avons énuméré des propositions de solutions
dont l'application pourrait énormément stabiliser les relations
de travail entre ces deux acteurs.
CONCLUSION
GENERALE
Pourquoi les relations de travail
entre « djoulatchès » et chauffeurs de
« wôrô-wôrô » sont-elles
conflictuelles. C'est ainsi que se formule notre question de départ.
Dans notre tentative de résolution de cette question de départ,
nous avons formulé deux hypothèses. La première est
relative à la recette journalière et la seconde est liée
à la tenue mécanique des véhicules.
Dans l'intention donc de mener à bien notre
étude, nous avons choisi et considéré les chauffeurs de
« wôrô-wôrô » de la ligne
de Treichville-Gonzagueville et les
« djoulatchès » dont les véhicules
sont en circulation sur cette ligne.
De ces deux groupes d'individus
considérés comme notre population mère, nous y avons
tiré notre échantillon d'enquête. A cet effet, nous avons
utilisé les outils de recherche tels que le questionnaire (pour les
chauffeurs de
« wôrô-wôrô ») et le guide
d'entretien (pour les « djoulatchès »).
Ainsi une parfaite cohésion s'est établie entre les
résultats obtenus grâce à l'enquête de terrain et les
attentes supposées par nos hypothèses.
A travers cette étude donc, nous avons pu
montrer l'importance des relations de travail, déceler et analyser les
raisons d'ordre socio-économique qui sont à l'origine des
dysfonctionnements des rapports de travail entre
« djoulatchès » et chauffeurs de
« wôrô-wôrô » grâce
à d'efficientes théories et méthodes d'analyse.
Ceci étant, il appartient aux différentes structures
syndicales (chauffeurs, « djoulatchès »)
d'oeuvrer à la mise en place de véritables rapports de travail
ayant des bases professionnelles.
Après la présente étude, d'autres
études scientifiques méritent d'être menées pour
réfléchir sur d'autres aspects du problème que nous
aurions ignorés, afin que ce secteur d'activité soit bien connu
et que les organismes nationaux et internationaux puissent y intervenir dans le
cadre d'une amélioration des conditions de travail des acteurs.
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Bureau International du Travail (BIT), 2006.
Ø ROBERT DAVID PUTMAN (1995)
"Bowling Alone" dans le Journal of Democracy, Janvier
1995.
VUE D'ENSEMBLE DE LA GARE ROUTIERE
TREICHVILLE-GONZAGUEVILLE
TABLE DES MATIERES
Pages
INTRODUCTION
................................................................................................
...6
PREMIERE PARTIE :
LES CONSIDERATIONS D'ORDRE METHODOLOGIQUES
CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE DE LA
METHODOLOGIE.............................. ..9
I-) JUSTUFICATION DU CHOIX DU SUJET
...........................................................9
1-) Motif personnel
...............................................................................
....9
2-) Raison objective
............................................................................
....9
3) Motif
scientifique............................................................................
...10
II-) APPROCHE
CONCEPTUELLE................................................................................11
1-) Définition des concepts de
l'étude.......................................................11
III- REVUE DE LA
LITTERATURE.......................................................................12
IV-) QUESTION DE
DEPART.........................................................................
....15
V-)
PROBLEMATIQUE.........................................................................................16
VI-) OBJECTIFS ET HYPOTHESES DE
L'ETUDE...............................................
....17
1°)
Hypothèse.....................................................................................17
2°) Objectifs de
l'étude
.........................................................................
....17
2-1) Objectif général
............................................................................
....17
2-2) Objectifs spécifiques
.................................................................
....18
II- CADRE PRATIQUE DE LA METHODOLOGIE
....................................................
....18
I-) LES TECHNIQUES DE COLLECTES DES
DONNEES......................................18
1 °) Délimitation du champ de
l'étude ....................................................
....18
1-1- Champ géographique
........................................................ ..............
....18
1-2- Champ sociologique
...................................................................
....19
2°)- La recherche documentaire
......................................................
....19
3°) La
pré-enquête...............................................................................
....19
4 °)
L'échantillonnage..............................................................................
. 20
5°) L'élaboration du questionnaire et
du guide d'entretien ........................ ..22
5-1-Le
questionnaire..........................................................22
5-2-Le guide
d'entretien.......................................................22
6°) Le
dépouillement..............................................................
...............23
II-) METHODES ET THEORIES D'ANALYSE
............................................23
1°) Les méthodes
d'analyse.................................................................
............23
1-1- Méthode dialectique
............................................................. ....
............24
1-2- Méthode
fonctionnaliste................................................................................24
2 °) Les théories
d'analyse
............................................................................
....25
2-1- Théorie de l'analyse
stratégique................................................................
.25
2-2- Théorie du capital
social.............................................................................26
2-3- Théorie des
réseaux...................................................................................
.26
III-) LES DIFFICULTES
RENCONTREES.......................................................27
3-1- Difficultés d'ordre
économique.....................................................................
...27
3-2- Difficultés d'ordre
social..................................................................
....27
3-3- Difficultés d'ordre
technique..........................................................................27
IV-) PROGRESSION DE L'ETUDE
......................................................................
.....28
DEUXIEME PARTIE :
LES RELATIONS DE TRAVAIL
ENTRE « DJOULATCHES »
ET CHAUFFEURS DE
« WÔRÔ-WÔRÔ »
CHAPITRE I : TYPOLOGIE DES RELATIONS DE
TRAVAIL........................................30
I - AU NIVEAU DU RECRUTEMENT
........................................................................30
1 - Les réseaux de relation
..............................................................................
30
2 - L'expérience professionnelle
..........................................................................
31
3 - Les affinités
parentales........................................................................................
32
II-MODE DE FONCTIONNEMENT ET NATURE
DES RELATIONS ................. 33
1 - Les principes de fonctionnement de la
relation de travail ...................................
33
2 - Les objectifs de la relation de travail
.................................................................
34
3 - Nature des relations
...................................................................................
35
CHAPITRE II : IMPORTANCE DES RELATIONS DE
TRAVAIL
I - IMPORTANCE DES RELATIONS DE TRAVAIL POUR LE
CHAUFFEUR DE « WÔRÔ-WÔRÔ »
ET LE « DJOULATCHE »
.........................................................................
36
1 - Importance pour le chauffeur
de « wôrô-wôrô »
...............................................
36
2 - Importance pour le
« djoulatchè »
.................................................................
36
II - IMPORTANCE SOCIO-ECONOMIQUE DES RELATIONS DE TRAVAIL
............37
1 - Au plan économique.
................................................................................
37
2 - Au plan social
.............................................................................................
37
TROISIEME PARTIE :
LES SOURCES DE TENSIONS DANS LES RELATIONS DE
TRAVAIL
ENTRE « DJOULATCHES » ET CHAUFFEURS
DE « WÔRÔ-WÔRÔ »
CHAPITRE I : CAUSES DES RELATIONS CONFLICTUELLES
DE TRAVAIL ENTRE
« DJOULATCHES » ET CHAUFFEURS DE
« WÔRÔ-WÔRÔ ».............40
I - ANALYSE DES DYSFONCTIONNEMENTS DES RAPPORTS DE
TRAVAIL............40
1- Caractéristiques sociales des
enquêtés....................................................................
...40
a) - Situation matrimoniale
................................................................................40
b) - Niveau d'instruction
....................................................................................41
2 - Caractéristiques des relations de
travail entre «djoulatchès» et
chauffeurs
de
«wôrô-wôrô»
...............................................................................................43
a) - Mode de recrutement
................................................................................43
b) - Mode de rémunération
............................................................................
.44
c) -Types de contrat
..........................................................................................
.45
II - LES CAUSES DES TENSIONS DANS LES RELATIONS DE
TRAVAIL ......... .46
1 - La violation des principes de base liés
à la recette journalière
............................ .47
2 -La négligence des principes liés
à la tenue à la tenue mécanique
du
véhicule................................................................................................49
CHAPITRE II : CONSEQUENCES DES TENSIONS DANS LES
RELATIONS
DE TRAVAIL ENTRE
« DJOULATCHES » ET CHAUFFEURS
DE
« WÔRÔ-WÔRÔ »..................................................................51
I- LES CONSEQUENCES DES TENSIONS DANS LES RELATIONS DE
TRAVAIL
1 - Au plan
économique....................................................................................51
2 - Au plan
social...............................................................................................
..51
3 - Au plan institutionnel ou juridique
..............................................................52
II - LES PERSPECTIVES DE SOLUTIONS
.....................................................
..52
CONCLUSION GENERALE
...................................................................................
..54
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
.............................................................
..56
ANNEXES
...............................................................................................................
...59
GUIDE D'ENTRETIEN ADRESSE AUX
DJOULATCHES
1°) Depuis combien d'années êtes-vous
propriétaires de véhicules
« wôrô-wôrô » ?
2°) Combien de véhicules
« wôrô-wôrô »
possédez-vous ?
3°) Comment recrutez vous un chauffeur de
« wôrô-wôrô » ?
4°) Exigez-vous un niveau d'étude ? Si oui
lequel et pourquoi ?
5°) Comment votre chauffeur est-il
rémunérée?
6°) Quels moyens mettez-vous en oeuvre pour la protection
sociale de
votre chauffeur ?
7°) A qui incombe l'entretien du
« wôrô-wôrô » d'une
manière générale ? Et
en cas de pannes techniques ?
8°) Votre véhicule
« wôrô-wôrô » a-t-il toutes les
pièces administratives
adéquates ?
9°) Fixez-vous un horaire de travail à votre
chauffeur ?
10°) Avez-vous souvent des malentendus avec votre
chauffeur ? Si
oui quelles en sont les Causes et les
Conséquences ?
11°) Quels sont les points clés d'un bon
fonctionnement des rapports
de travail djoulatchès/ chauffeurs ?
QUESTIONNAIRE ADRESSE AUX CHAUFFEURS DE
WÔRÔ-WÔRÔ
I-) IDENTIFICATION DES ENQUETES
1°) SITUATION
MATRIMONIALE
00
|
Marié
|
|
01
|
Divorcé
|
|
02
|
Célibataire
|
|
03
|
Veuf ou Veuve
|
|
04
|
Autre à préciser
|
|
2°) Sexe
3°) Age
Quel est vôtre âge ?
4°) Niveau
d'instruction
Avez-vous été à
l'école ?
00-Oui 01- Non
Quel est vôtre niveau
d'étude ?
00
|
Primaire
|
|
01
|
Secondaire
|
|
02
|
Supérieur
|
|
5°)
Nationalité
00
|
Ivoirienne
|
|
01
|
Autre à préciser
|
|
6°) Lieu
d'habitation
Où habitez-vous
00
|
Treichville
|
|
01
|
Autre à préciser
|
|
7°) Caractéristiques
professionnelles
Depuis combien d'années exercez-vous ce
métier ?
00-
Depuis combien d'année exercez-vous sur cette
ligne ?
00-
II-) DETERMINANTS DES DYSFONCTIONNEMENTS DES RELATIONS
DE TRAVAIL ENTRE DJOULATCHES ET CHAUFFEURS DE WÔRÔ-
WÔRÔ
1°) Comment s'est effectué votre
recrutement ?
00
|
Par stage
|
|
01
|
Par test
|
|
02
|
Sur recommandation
|
|
03
|
Autre à préciser
|
|
2°) Comment êtes-vous
rémunéré ?
00
|
Quotidiennement
|
|
01
|
Mensuellement
|
|
02
|
Autre à préciser
|
|
3°) Depuis combien de temps êtes-vous au
service de votre Djoulatchè ?
4°) Etes-vous assuré ?
00- Si oui, Pourquoi ?
01- Si non, Pourquoi ?
02- Si oui à quel type assurance ?
5°) Votre véhicule de transport a-t-il
toutes les pièces administratives adéquates ?
00
|
Oui
|
|
01
|
Non
|
|
02
|
Autre à préciser
|
|
6°) Avez-vous des heures de pause ou de
repos ?
00
|
Oui
|
|
01
|
Non
|
|
02
|
Autre à préciser
|
|
|
|
|
Si oui combien d'heures par jour ?
7°) Avez-vous observé des périodes de
grèves ?
00
|
Oui
|
|
01
|
Non
|
|
02
|
Autre à préciser
|
|
Si oui, quelle a été la
cause ?
Quelle a alors été la réaction de
votre Djoulatchè ?
00
|
Nerveux, il n'a pas apprécié
|
|
01
|
Il vous a automatiquement renvoyé
|
|
02
|
Il a été compréhensif
|
|
03
|
Autre à préciser
|
|
8°) A qui revient l'entretien du
véhicule ?
00
|
Au Chauffeur
|
|
01
|
Au Djoulatchè
|
|
02
|
Autre à préciser
|
|
9°) A qui incombe les frais de réparation
du wôrô-wôrô en cas de pannes ?
00
|
Au Chauffeur
|
|
01
|
Au Djoulatchè
|
|
02
|
Autre à préciser
|
|
|
|
|
10°) Qu'est ce qui peut vous amener à na pas
faire entrer la totalité de la recette
journalière ?
00
|
Problèmes techniques dû au véhicule
|
|
01
|
Problèmes familiaux
|
|
02
|
Tracasseries routières
|
|
03
|
Condition météorologiques désastreuses
|
|
04
|
Manque de clients
|
|
05
|
Autre à préciser
|
|
ACRONYMES ET SIGLES
CERTU : Centre sur les
Réseaux, les Transports, l'Urbanisme et les
constructions publiques.
SITRASS : Solidarité
Internationale sur les Transports et la Recherche en
Afrique Subsaharienne.
SOTRA : Société des
Transports Abidjanais.
ACP-CEDEAO : Association des
Chauffeurs Professionnels de la
Communauté Economique des
Etats de l'Afrique de l'Ouest
B.I.T : Bureau Internationale du
Travail.
CFA : Communauté
Financière Africaine.
IRD : Institut de Recherche et de
Développement
CCF : centre culturel français
* 1 PSAUME 41 verset 13
* 2 Taxis compteurs : sorte
de taxis individuels dotés de compteurs horokilométriques
* 3 CERTU : Centre sur les
Réseaux, les Transports, l'urbanisme et les constructions publiques
* 4 SITRASS :
Solidarité Internationale sur les Transports et la Recherche en Afrique
Subsaharienne
* 5 GBEZO B. E
(1999), Le transport urbain non structuré en Afrique de l'Ouest :
les taxis- motos au Bénin, Bureau international du travail,
Genève, INTERNATIONAL (Revue), 1999, n°28, pp 18-19.
* 6 Ministère
Français de la coopération, du développement
(1982), Manuel d'urbanisme pour les pays en voie de
développement, volume 4, les transports urbains, 1982.
* 7 ABDERRAHMANE
ICHI8 (2008), Les «khatafa» s'imposent
dans les périphéries, Le MATIN journal Marocain, le 17
Février 2008.
* 9 EMILE DURKHEIM
(1985), Les règles de la méthode
sociologique, Presse Universitaire de France, 1985.
* 10 Bureau International du
Travail (BIT) (2006), Rapport v de la Conférence Internationale du
Travail
* 11 MICHEL GOUSSOT
(1998), Les Transports dans le monde, Arman Colin,
1998.
* 12 XAVIER GODARD
(2006), Øl'accès à la ville pour tous les
groupes sociaux, quels systèmes de mobilités/ transport dans les
villes en développementØ, IDDRI, juin 2006
* 13 PATRICK BULTYNCK
(1999), Øspécificités des transports
urbains en Afrique subsaharienneØ, Banque
Mondiale, bulletin de la coopération Française pour le
développement, l'habitat et l'aménagement, n°44, juin
1999
* 14 JEAN-MICHEL CUSSET
(1995), ØLes transports urbains non
motorisés en Afrique sub-saharienne : le cas du Burkina
FasoØ, SITRASS (Edition)
* 15 AMAKOE ADOLEHOUME
et ALAIN BONNAFOUS (2001), Micro-entreprise de transport
urbain à Abidjan, juillet 2001
* 16 ANDREA BROUGHTON,
Ø Relation du travail dans le secteur du transport
aérienØ, sur le site web de European Fondation for the
improvement of living and working conditions (adresse url :
http://www.eurofound.europa.eu/eiro/2005/08/study).
* 17 SOTRA :
Société des Transports Abidjanais
* 18 ACP-CEDEAO Association
des Chauffeurs Professionnels de la Communauté Economique des Etats de
l'Afrique de l'Ouest
* 19 Secrétaire
général de l'ACP-CEDEAO
* 20
IRD : Institut de Recherche et de
Développement
* 21
CCF : Centre Culturel Français d'Abidjan
* 22 Luc Albarello (1995),
« Recueil et traitements quantitatifs des données
d'enquêtes » in Pratiques et méthodes de recherche en
sciences sociales, Paris, Armand Colin
* 23 Le chauffeur titulaire est
celui qui est désigné et reconnu par le
« Djoulatchè ». Quant au contractuel c'est
le chauffeur non reconnu par le « Djoulatchè » mais
qui seconde le titulaire en cas de fatigue.
* 24 Dictionnaire Petit
LAROUSSE 2000
* 25 GRAWITZ M (1992),
méthode des sciences sociales,, Paris, Dalloz
* 26 GRAWITZ M (1992),
méthode des sciences sociales, Paris, Dalloz
* 27 Idem
* 28 ERHARD FRIEDBERG, MICHEL
CROZIER (1977), l'acteur et le système, Seuil
* 29 ROBERT DAVID PUTMAN
(1980), notes provisoires, actes de la recherche en sciences sociales
* 30 Article extrait de
l'Observateur de l'OCDE, N° 242, mars 2004
* 31
ROBERT DAVID PUTMAN (1995), "Bowling Alone" dans le Journal of
Democracy
* 32 CFA Communauté
Franco-africaine
* 33
ACP-CEDEAO Association des Chauffeurs Professionnels de la
Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest
* 34 SITRASS :
Solidarité Internationale sur les Transports et la Recherche en Afrique
Subsaharienne
* 35 CFA :
Communauté Financière Africaine
* 36 SOTRA :
Société des Transports Abidjanais
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