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Agbonou: dynamique d'un quartier périphérique d'Atakpamé

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par John Kodjo Gnimavor FAGBEDJI
Université de Kara - Mémoire de maà®trise 2009
  

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2.4.3. Des équipements socio-collectifs encore insuffisants mais en nette progression

2.4.3.1. Le marché d'Agbonou

Ce marché aussi vieux que le village, est situé à 400 m du grand carrefour. C'est un endroit qui s'animait depuis la construction de la gare ferroviaire. Au départ, c'était un marché périphérique d'Atakpamé, c'est pourquoi il s'anime le même jour que celui d'Atakpamé. On y vend un peu de tout : les poissons de

Nangbéto, les tubercules, les fruits, les céréales, de la viande, des boissons locales et autres. Tout ce qu'on pouvait trouver dans le marché d'Atakpamé se trouvait à Agbonou. C'était d'ailleurs le deuxième plus grand marché de la ville. La population venait de tous les quatre coins de la région pour vendre leurs produits. C'était un marché très fréquenté par les ruraux du Nord. Ils amenaient les volailles, les poisons, de l'huile, des céréales pour ne citer que ceux là. Le marché s'anime tous les samedis et bat son plein aux environs de 12 heures.

Aujourd'hui, ce marché est presqu'abandonné. Il a été délocalisé à Koèroma, un quartier situé à l'est d'Agbonou. Deux raisons principales ont milité pour la construction du nouveau marché de Koèroma.

- Le manque d'espace pour la construction des paillottes et des hangars

pour les commerçants dans l'ancien marché. En effet l'aire occupée par le marché est certes grande, mais avec un nombre accru de commerçants, l'espace réservé est devenu insuffisant. Ainsi, depuis un certain temps, les places sont devenues rares pour les nouveaux commerçants. Les places deviennent un objet de transactions financières et dans beaucoup de cas, on assiste à de violentes disputes entre certaines revendeuses, ce qui a amené la municipalité d'Atakpamé à chercher un endroit plus grand pour les commerçants et plus sécurisant.

- La deuxième raison est liée à la sécurité et aux accidents. En effet,

l'ancien marché est situé sur la RN°8 qui relie Atakpamé à Nangbéto. Les jours de marché, la route est saturée. il est difficile aux véhicules de se frayer un passage dans la foule, ce qui fait que les accidents sont fréquents.

Ainsi donc, le nouveau marché vient à point nommé réduire substantiellement les risques de pertes en vies humaines.

Soulignons en passant que cet ancien marché d'Agbonou et le carrefour entretenaient la dynamique économique du quartier.

2.4.3.2. Une voirie sommaire et peu entretenue

La voirie regroupe les voies et réseaux divers. L'un des aspects de la pauvreté du quartier Agbonou, se traduit par la nature et la qualité des voies qui le desservent. Située à 3 km du centre-ville et longtemps considéré comme un faubourg, Agbonou n'a pas vu ces rues s'arranger très tôt. Mise à part la route N°1 qui traverse le quartier, aucune rue n'est bitumée. Les voies sont sommairement aménagées et peu entretenues. L'absence de rigoles le long des rues contribue à aggraver les problèmes d'inondations. Actuellement, les rues sont tracées dans le quartier et sont recouvertes de latérites. D'une largeur de 7 mètres environ, ces rues se rétrécissent à l'intérieur du quartier et finissent par mordre face à un dépotoir ou en face d'une brousse.

Au total, il y a 70 km de rues à Atakpamé dont 13 km bitumées (DRSCN-PL) en 2004 mais aucune n'est bitumée à Agbonou. C'est dire que les efforts du gouvernement sont louables mais pas suffisants.

2.4.3.3. Rapide progression de l'électrification par rapport à l'adduction d'eau

Le principal mode d'éclairage à Atakpamé demeure l'électricité. Une étude menée par Yébli (op. cit.), a montré que 69,6% de la population d'Atakpamé utilise l'électricité et ce sont, surtout, les ménages à haut et à moyen revenu, résidant dans les nouveaux quartiers périphériques dont Agbonou. Cette résolution n'est arrivée qu'au cours de l'année 2001-2002 qui a vu la Société Togo-Electricité étendre son réseau d'approvisionnement aux quartiers périphériques, longtemps privés d'électricité.

Le nombre total d'abonnés en 2007 s'élevait à 2407 à Atakpamé dont 853 à Agbonou. Il est donc aisé de constater que presque toutes les maisons sont électrifiées dans le quartier, cependant certains ménages, compte tenu du manque de moyens, s'adonnent au « système d'araignée » en piquant le courant à l'aide d'un fil électrique chez leur voisin qui prennent en contre partie une somme à la fin du mois.

Malgré l'usage de l'électricité par une écrasante majorité de la population, d'autres modes d'éclairages sont utilisés à savoir le pétrole qui est utilisé par 30,4% de la population de la ville (Yébli, op. cit.). Si les poteaux électriques sont nombreux dans le quartier, les bornes-fontaines par contre sont rares.

L'approvisionnement en eau a longtemps constitué un problème crucial pour la ville d'Atakpamé à cause de son site montagneux et à cause du bas pouvoir d'achat de la majorité de la population. Nyassogbo (1986) puis Yenléré (1990) l'ont évoqué. Aujourd'hui encore, ce problème demeure. La population urbaine n'a pas accès à l'eau potable et dans les périphéries le problème est encore plus crucial. Le principal obstacle de l'évolution de la ville vers Agbonou est le manque d'équipements hydrauliques. En effet, le réseau hydraulique ne couvre que le vieux noyau et quelques quartiers récents. A Agbonou, ce sont surtout les nantis qui ont accès à l'eau potable. Une frange importante de la population s'abreuve aux puits dont la qualité des eaux est douteuse. Certaines utilisent les eaux de pluie, de surface ou de rivières dont on connaît l'insalubrité. Des bornes-fontaines sont certes installées dans certains coins du quartier mais elles restent très insuffisantes compte tenu des affluences quotidiennes. Nous en avons compté 4 dans tout le quartier. En général c'est le système de desserte individuelle qui prévaut dans la zone. Cette desserte a un caractère sélectif dans la mesure où seules les couches sociales aisées sont concernées aux dépens de masses populaires. Le branchement privé est donc utilisé uniquement par les ménages habitant les maisons de types ordinaires et villa. Ceci s'explique par la

faiblesse des moyens financiers des populations habitant les maisons de types traditionnels. Ces déshérités, surtout les élèves, ont souvent recours à l'achat d'eau dans les kiosques à eau.

Ces pratiques de revente d'eau se sont spontanément développées dans la zone dans un contexte d'incapacité de l'Etat à fournir de l'eau potable au plus grand nombre. C'est une activité annexe d'appoint intéressante pour ceux qui en font le commerce. Elle exige un investissement modeste et créé un emploi qui est souvent confié à l'un des jeunes membres de la famille ou à une femme désoeuvrée. Les revendeuses d'eau n'ont pas besoin d'avoir un agrément de la Togolaise des eaux (TdE). Le branchement privé suffit pour développer cette activité. Les promoteurs de cette activité aménagent des installations permettant aux clients de remplir leurs gros récipients, seaux, bidons et autres vases. Ces promoteurs évaluent leur bénéfice entre 9000 et 13000 Fcfa après le payement des factures à la TdE. Ce système de revente est venu résoudre le problème d'eau, particulièrement ressenti et dû à l'insuffisance des bornes-fontaines, seul mode d'approvisionnement approprié aux populations à bas revenu.

2.4.3.4. Le téléphone

Faiblement distribué, le téléphone constitue pour les ménages un équipement de luxe que seuls les nantis peuvent s'offrir. On enregistre 59 abonnés téléphoniques privés en 2009 selon la Direction Générale de Togo Télécom à Agbonou. Les services téléphoniques sont souvent rendus par les commerçants qui installent des cabines. Des plaques publicitaires sont exposées au bord de la route, plaques sur les lesquelles on peut lire « Téléphonez-ici ».

Contrairement à l'installation des bornes-fontaines à but lucratif, l'installation de téléphone public est soumise à l'acquisition d'un agrément ou d'une autorisation d'exploitation de cabine téléphonique privée. En effet, pour installer une cabine téléphonique privée, il faut adresser une demande au Directeur de l'OPTT

(Office des Postes et Télécommunication du Togo). Après avis favorable de ce dernier, le promoteur paie une taxe de 50000 Fcfa. Ce n'est qu'après le payement de la taxe que le Directeur signera l'agrément, qui va le confirmer dans son droit d'exploitation de cabines téléphoniques privées à but lucratif. Mais aujourd'hui, ce parcours est contourné par les promoteurs avec l'arrivée sur le marché des téléphones portables sans fils qui peuvent être utilisés dans les cabines téléphoniques seulement en les dotant de crédits.

Les revenus tirés de ces installations téléphoniques varient suivant les zones d'installations. En effet dans les zones d'affaires « zones proches de la route Nationale N°1 » les promoteurs que nous avons interrogés évaluent leurs revenus journaliers à 5000 Fcfa alors que dans le reste du quartier les revenus sont plus bas (en moyenne 2000 Fcfa). En somme, cette activité nouvelle rapporte beaucoup pour les promoteurs aussi bien dans la zone des affaires qu'à l'intérieur du quartier et constitue une source d'emploi pour les jeunes filles.

2.4.3.5. L'évacuation des ordures

Dans les années 1980, le problème de l'assainissement des villes africaines était d'actualité. Aujourd'hui encore ce problème demeure. Les solutions trouvées ici et là sont bonnes mais ne sont jamais mises en oeuvre par la population concernée ni par les gouvernants. L'évacuation des ordures constitue l'un des problèmes majeurs d'Agbonou. On trouve des dépotoirs sauvages partout, sur chaque artère du quartier et le long des rails. Ils ne sont ni entretenus ni évacués. Les services municipaux chargés de l'évacuation des ordures dans la ville ne fonctionnent plus depuis 1997 pour cause de mauvaise gestion.

2.4.3.6. Un nombre accru d'écoles

On enregistre un grand nombre d'écoles primaires et secondaires à Agbonou comme l'indique le tableau N° 7 ci-dessous :

Tableau N°8: Répartition du nombre d'écoles à Atakpamé et Agbonou en 2008

NOMBRE D'ECOLES

PRIMAIRE

SECONDAIRE

LYCEE

TOT

%

Atakpamé

60

18

7

85

100

Agbonou

26

6

4

36

42,3

Source: Direction Régionale de l'Education - Plateaux -

Suivant ce tableau, il compte en 2008 près de la moitié (42,3%) des écoles primaires et secondaires de la ville avec un effectif pléthorique (11.064 élèves sur 24.484 au total). Le tableau suivant en donne une idée.

Tableau N°9: Nombre d'élèves à Atakpamé et à Agbonou en 2008

NOMBRE D'ELEVES

PRIMAIRE

SECONDAIRE

LYCEE

TOT

%

Atakpamé

13016

7129

4339

24484

100

Agbonou

5489

2203

3372

11064

45,2

Source: Direction Régionale de l'Education -Plateaux -

A la lecture de ce tableau, on constate que 45,2% des élèves de la ville d'Atakpamé fréquentent les établissements scolaires d'Agbonou. Ceci est dû au grand nombre d'écoles créé dans la zone allant de la maternelle au secondaire. En effet, la révision du schéma directeur de la ville en 1997 a prévu une multiplication des écoles à la périphérie. Ce schéma veut diriger l'extension de la ville vers la plaine de Kamina, donc il procède par la création des équipements socio-collectifs tels que les écoles, les centres de loisirs, les marchés et autres équipements afin d'attirer la population. C'est le rôle de la scolarisation à l'urbanisation étudiée par plusieurs chercheurs dont Nyassogbo qui écrivit dans un des travaux réalisés en 1980 sur Atakpamé et Kpalimé que : « la création de ces centres d'enseignement, dans un endroit au départ désert,

sans habitation, attire rapidement la population, les spéculateurs fonciers et immobiiers. Les terrains se vendent immédiatement à une cadence accélérée autour de ces équipements collectifs », entrainant la croissance démo-spatiale de la zone. C'est dans cet idéal qu'on a construit la nouvelle polyclinique ANNA-MARIA, créé le nouveau lycée d'Agbonou-Kpotamé et commencé par construire les bureaux de la préfecture dans la périphérie à Agbonou.

2.4.3.7. Les centres de santé

Bien que le CHR (Centre Hospitalier Régional) se trouve en ville dans le quartier administratif, Agbonou possède un centre de santé public et deux grands centres de santé privé (la clinique Fousséni et la clinique Bon Secours). Il existe aussi une dizaine de cliniques privées détenues par les sages femmes et les médecins qui consultent et soignent les patients à la maison ou dans des cabinets médicaux. En clair, la population d'Agbonou ne souffre pas de manque de centres de santé. Néanmoins, dans certains cas graves le malade est évacué au CHR.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway