II L'ECONOMIE ET LA
CULTURE
La culture et l'économie sont des domaines qui ont
longtemps semblé étrangers et cette opposition est le fruit d'une
vision de la place de l'art et surtout de l'artiste dans la
société comme si le fait d'être économiquement
performant ne pouvait que s'opposer à l'excellence esthétique et
artistique.
Dans les années 80, des évolutions sont venues
converger avec une volonté politique forte pour affirmer l'importance
économique de la culture et tirer parti des synergies possibles entre le
développement économique et un dynamisme culturel. Ce mouvement a
eu l'apparence et la soudaineté d'un mouvement de la mode.
Une approche économique de la culture s'est ainsi
développée qui recherchait une visibilité de la part des
acteurs culturels comme des économistes et dans laquelle le
Département des études et de la prospective a joué un
rôle d'animation.
Aujourd'hui une bonne part de ce mouvement de mode est
retombé car, fruit de son succès, les aspects novateurs qu'il
portait ont été assimilés et banalisés : il a perdu
l'attrait de la nouveauté. C'est l'occasion de s'interroger sur la
gestion des activités culturelles et sur l'état d'avancement du
savoir économique sur la culture.
Depuis de Gaule en 1958 nt interrogé à l'avenir un ministère a vu le jour en France et qui disposait un
budget de 2,821 milliards d'euros pour l'exercice en cours. Les 2 et 3 octobre
2009 étaient déclarés journée du patrimoine.
Ces deux Journées d'économie de la culture, qui
avaient lieu les 2 et 3 octobre à Paris, présentaient les
mutations du champ culturel et ses lignes de force. Elles réunissaient
des personnalités françaises et européennes du monde
économique afin de formuler des propositions destinées à
orienter les politiques culturelles européennes.
2-1. Les industries
culturelles dans la mondialisation
Dans les années 80, cette "réconciliation" entre
économie et culture, l'importance accordée à une culture
au champ élargi au coeur d'une société en crise et le
regain d'une volonté politique en matière culturelle vont
créer un contexte favorable pour répondre aux questions nouvelles
que se posent le Ministère de la culture et les décideurs
culturels.
Ces travaux ont permis une meilleure appréhension globale
du "poids économique" de la culture et des avancées sectorielles
qui vont progressivement s'étendre à l'ensemble des domaines de
la culture.
Il est significatif à cet égard que les projets de
«compte satellite» n'aient pu se concrétiser de manière
satisfaisante faute d'une information suffisante sur l'ensemble du champ
culturel. D'autant qu'une fonction économique de la culture
au-delà de son poids aurait beaucoup de mal à être
définie, quand bien même on s'accorderait sur son champ
exact.
Le marché mondial de la musique est resté
stable en 2004
Pour la première fois depuis cinq ans, les ventes
physiques de musique n'ont enregistré qu'une très
légère baisse en 2004, selon les chiffres publiés cette
semaine par l'IFPI, qui fait état d'un recul de 0,4% en volume et de
1,3% en valeur soit 33,6 milliards de dollars.
En 2003, le marché avait baissé de 7,6% en valeur.
Les ventes de sonneries téléphoniques et de musique en
téléchargement aidant, le marché global est même
resté stable sur l'ensemble de l'année 2004, constate l'IFPI. Les
seules ventes de CD n'ont reculé que de 0,9% en valeur, contre 9,1%
l'année précédente. Le single et la cassette, en revanche,
confirment leur déclin avec une baisse respective de 15,6% et de 36%.
Quant aux DVD musicaux, leurs ventes ont grimpé de 23% en valeur,
à 2,6 milliards de dollars, compensant ainsi la baisse des ventes de CD.
L'industrie du disque américaine a renoué
avec la croissance en 2004
Tous formats confondus, le marché de gros
américain de la musique enregistrée a progressé en 2004 de
2% en volume, à 814 millions d'unités, et de 2,5% en valeur,
à 12 milliards de dollars.
L'industrie du disque américaine a donc mis fin l'an
dernier à quatre années consécutives de baisse des ventes.
Les ventes de détail ont quant à elles progressé de 4,4%
en volume, à 687 millions d'unités, et de 3,3% en valeur,
à 11,4 milliards de dollars. Globalement, le marché
américain reste cependant inférieur de 21% en volume à ce
qu'il était en 1999.
Les britanniques sont les plus gros consommateurs de CD
au monde
En achetant 3,2 CD par personne et par an en moyenne, les
britanniques sont les plus gros consommateurs de musique au monde, indique la
British Phonographic Industry (BPI) dans un communiqué. Par comparaison,
les Américains n'ont acheté que 2,8 CD en 2004 en moyenne, les
français 2,1, les Allemands 2,2 et les Japonais 2. La BPI se
félicite par ailleurs de la bonne tenue du marché anglais, qui a
progressé de 3% en volume l'an dernier. Avec 174,6 millions de CD albums
vendus en 2004, soit une progression de 4,5% sur un an. Le marché
britannique s'inscrit à contre courant de la baisse des ventes
enregistrée par ailleurs au cours des cinq dernières
années. En valeur, il est même supérieur de 3,4% à
ce qu'il était en 2000, alors que le marché mondial a
décliné de 15% sur la même période.
La conception d'une économie culturelle est très
hétérogène, donc incohérente (la production
culturelle renvoie à la musique, au cinéma, à la
télévision, la gastronomie, le tourisme, le sport.) mais il
existe un trait commun dans tous les cas : l'intensité de la
dimension symbolique.
La part de l'économie culturelle représente
5 à 7% du PIB, plusieurs millions de salariés aux Etats-Unis.
L'expression symbolique est enracinée dans l'économie
postfordiste ou nouvelle économie. Elle se caractérise par la
segmentation des marchés, la différenciation de l'offre.
Les externalités produites partout et soumises
à un régime de défaillance du marché constituent un
avantage compétitif important. Le destin de chaque firme dépend
et assure le destin de tous. Les bienfaits ne profitent pas à une seule
personne mais à la communauté industrielle collective, cela exige
une gestion collective.
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