La problématique de la gouvernance locale dans la région de l'est-Cameroun: une analyse de la perception du maire par les populations de la ville de Bertoua( Télécharger le fichier original )par Bertille Arlette JIOKENG NDOUNTIO Universite Catholique d'Afrique Centrale - Master en Gouvernance et Politiques publiques 2010 |
IV. Intérêt de l'étudeNotre étude revêt un double intérêt : social et scientifique. 1. Intérêt socialL'intérêt de notre étude est de faire ressortir la place qu'occupe le maire en tant que « garant du développement ». Aussi est-il question de déceler les mesures prises afin de favoriser un épanouissement des populations dans une optique d'amélioration de leur niveau de vie. Le succès ou l'échec d'une politique locale dépend en grande partie de l'image que s'en font les populations. Pour cela, l'intérêt de l'étude du rapport existant entre gouvernance locale et perception « populaire » ne se limite, cependant, pas à rappeler le discours que tient le gouvernement camerounais au sujet des bienfaits d'une gestion administrative de proximité, mais s'attelle davantage à en dégager la portée par rapport au bien-être des populations. 2. Intérêt scientifique
Les travaux20(*) sur la gouvernance en Afrique et au Cameroun sont légion et s'attèlent en grande partie à en présenter les avantages quant à la gestion des affaires publiques. Seulement, peu d'études se sont véritablement penchées sur l'action spécifique du maire et ont analysé la perception qu'ont les populations de cette « fonction ». Nous avons souligné que nous dégagerons la portée de la gouvernance locale par rapport au bien-être des populations locales. Mais, au delà, cette étude a pour intérêt d'aider à une meilleure compréhension du lien qui existe entre gouvernance locale et développement participatif. Le présent travail constitue donc une contribution en matière de gestion concertée du développement local dans un contexte de pauvreté répandue. Il vise à analyser l'action locale « par le bas »21(*). Il s'agit de voir, à travers la perception de la population, objet presque délaissé de la science politique, comment peuvent se greffer les dynamiques du « haut » et celles du « bas », autrement dit, comment la logique du haut peut prendre corps à partir de la connaissance par les populations de la réalité qu'est le maire. Il ambitionne d'aider les communes du Cameroun, notamment, les communes de Bertoua à mieux structurer les décisions publiques. Sans avoir la prétention d'ignorer les réflexions déjà menées, les résultats de cette étude servent non seulement d'outils d'aide à la décision mais aussi et surtout d'instruments de suivi-évaluation des politiques en faveur des collectivités territoriales décentralisées tant en matière de participation des populations que de développement local. Il importe à présent de nous pencher sur les écrits qui se sont intéressés à la question traitée. * 20 De nombreux travaux, traduits en ouvrages ont été consacrés à la question de la gouvernance en Afrique de façon générale et au Cameroun de façon spécifique. Nous avons notamment les travaux de Pierre-Yves LEMEUR, Georges COURADE, Lucien AYISSI et les publications du CODESRIA. * 21 Au sens de Jean François BAYART, Achille MBEMBE et Comi M. TOULABOR dans leur ouvrage Le Politique par le bas en Afrique noire. Contributions à une problématique de la démocratie, Paris, Karthala, Coll. Les Afriques, 1992. |
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