II.2.2.2 Sites de l'étude et cours d'eau
Les collectes ont été effectuées dans les
localité de Simbock sur la Méfou, de Olama sur le Nyong, de Afan
Essokie sur Bitande, de Ako sur les cours d'eau Akon et Atoro, de Ambam sur le
Ntem, de Baad sur le cours d'eau Baad, de Djoum sur les cours d'eau Etjia'a et
Otozen, de Ebebda sur la Sanaga, de Ebogo sur le Nyong, de Ekelemba sur le
cours d'eau Nako Paka, de Kentzou sur la Kadei, de Magba sur le cours d'eau
Mappe, de Mbébé sur la Sanaga, de Mfou sur le cours d'eau Ntot,
de Moloundou sur les cours d'eau Boumba et Ngoko, de Nkolbisson sur la
Méfou, de Nyabessan sur les cours d'eau Njoh et Ntem, de
Sangmélima sur les cours d'eau Lobo et Meyo.
II.2.2.3 Échantillonnage des larves de
moustiques
Les séances de collecte se déroulent dans la
journée. Le collecteur, muni d'une assiette recueille de l'eau le long
du cours d'eau près des plantes aquatiques qui abritent des larves de
moustiques par la technique du « dipping ». Les larves
collectées sont identifiées morphologiquement grâce aux
clés d'identification morphologique de Gillies et Meillon (1968),
Gillies et Coetzee (1987) ou après PCR (Polymerase Chain Reaction) au
laboratoire. Puis les paramètres du cours où la collecte est
effectuée (PH, température, potentiel oxydoredox,
conductivité) sont mesurés. L'on a aussi relevé le type de
plantes aquatiques et la nature du sol.
II.3 Analyse des données
Pour analyser les données, nous utiliserons les
méthodes suivantes :
a) Analyse des correspondances multiples
(ACM)
Il s'agit d'une méthode d'analyse factorielle. Cette
technique vise à décrire les individus d'une population en
fonction de plusieurs variables qualitatives. Le but sera de rechercher de
nouvelles variables (les composantes principales), non corrélées
entre elles, résumant le mieux possible les informations issues de
toutes les variables utilisées pour l'analyse. Ces composantes peuvent
être qualifiées de variables latentes. Il s'agit d'une technique
descriptive par excellence puisqu'elle permettra de visualiser les individus en
fonction des variables initiales les plus proches entre elles. Elle nous
permettra de mettre en relation les modalités des variables qualitatives
qui se ressemblent. Elle permet ainsi de former des groupes de modalité
qui s'attirent. Pour notre travail, elle permettra de visualiser la nature du
sol, la végétation aquatique et le pH du milieu (niveau
d'acidité) en relation avec la présence et l'abondance des
Anopheles nili et Anopheles moucheti dans un cours d'eau.
b) Test du Khi-deux et Test de Mann-Whitney
Ils permettront de tester l'éventualité d'une
relation entre le type de vecteurs et les paramètres du milieu.
Le test du Khi-deux de Pearson permet de tester
l'éventualité d'une relation entre deux variables qualitatives
(avec l'hypothèse nulle d'indépendance des deux variables).
Le test U de Mann-Whitney permet de comparer deux populations
pour lesquelles on dispose d'échantillons indépendants, de
tailles respectives n1 et n2. Ce test cherche à vérifier si les
données de deux groupes occupent des positions équivalentes. Si
c'est le cas, les distributions sont similaires. Si les positions ne sont pas
similaires, les groupes sont considérés comme significativement
différents. Ce test est un test non paramétrique et s'applique
lorsque les données ne suivent pas une loi de type connue. Il est aussi
adapté aux échantillons de taille faible.
L'hypothèse nulle est :
Ho : les deux populations sont identiques,
Contre l'hypothèse alternative :
H1 : les deux populations sont différentes.
Distribution de Anopheles nili et Anopheles moucheti
au sud du Cameroun : influence des facteurs du milieu
Si les deux populations sont identiques, les
échantillons doivent « se ressembler ». Si on range en ordre
croissant les membres des deux échantillons E1 et E2, chaque
élément de E1 doit être précédé par
« un nombre raisonnable » d'éléments de E2,
s'il y en a « trop », les éléments de E1 sont
plutôt « trop grands » et vice versa.
c) La régression logistique
Elle nous permettra de mettre en évidence l'influence
de certaines variables sur la probabilité de présence de chacune
des anophèles. (Voir annexe 5 pour la présentation de la
régression logistique).
Ce chapitre qui s'achève nous a permis de
présenter la structure du stage ainsi que les sites où
l'étude a été menée. Il nous a aussi permis de
définir les méthodes nécessaires pour atteindre nos
objectifs.
Dans la partie suivante, nous allons répondre aux
questions suivantes : Comment Anopheles nili et Anopheles
moucheti sont-ils répartis dans l'espace ? Quels sont les facteurs
ainsi que la combinaison des facteurs qui sont en relation avec leur
présence et leur abondance dans un cours d'eau?
DEUXIEME PARTIE : BIOECOLOGIE ET DISTRIBUTION
DES ANOPHELES NILI ET MOUCHETI AU SUD DU CAMEROUN
Cette deuxième partie est consacrée a la
présentation des résultats et a la discussion. Elle comprend deux
chapitres. Dans le chapitre III, nous étudierons la distribution
géographique et écologique de Anopheles nili et Anopheles
moucheti. Le chapitre IV est consacré a la détermination des
facteurs écologiques en relation avec la présence et l'abondance
de ces especes au sud du Cameroun.
DISTRIBUTION SPATIALE DES ANOPHÈLES NILI ET
MOUCHETI
Au Cameroun, Anopheles nili et Anopheles
moucheti sont des espèces fortement impliquées dans la
transmission du paludisme. Leur distribution ainsi que leur adaptation à
l'environnement sont mal connues. Dans ce chapitre, nous étudierons la
répartition de ces espèces selon chacun des facteurs
environnementaux mis en évidence. Nous nous bornerons à une
étude de la distribution des Anopheles nili et Anopheles
moucheti selon ces facteurs.
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