![](Distribution-des-Anopheles-nili-et-des-Anopheles-moucheti-au-sud-du-Cameroun--influence-des-facte1.png)
Communaute Economique et Wonetaire de l~Afrique Centrale
(CEMAC)
.
Institut Sous-régional de Statistique et d'Économie
Appliquée
(ISSEA)
Organisation Internationale B.P.: 294 Yaoundé
CAMEROUN Tel.: 22 22 01 34
Distribution de Anopheles nili et
Anopheles moucheti au sud du Cameroun : influence des facteurs du
milieu
(Stage e~~ectue du 20 mars au 31 mai 200
7 a l~OC"AC : Organisation de Coordination pour la lutte
contre les Endemies en Afrique Centrale)
Rapport rédigé et soutenu publiquement par :
LACGNI Carlos Dendi (Élève
Ingénieur d'Application de la Statistique à l' ISSEA, 4ème
Année)
Membres du jury
Président du jury : M. Michel Noé GUI
DIBY
(Ingénieur Statisticien et Démographe, Professeur
permanent à l'ISSEA)
Assesseur : M. Jean Cléophas ONDO
(Ph.D en Statistique, Professeur permanent à l'ISSEA)
Encadreur : Dr Christophe ANTONIO NKONDJIO
(Chercheur à l'OCEAC)
juin 2007
![](Distribution-des-Anopheles-nili-et-des-Anopheles-moucheti-au-sud-du-Cameroun--influence-des-facte2.png)
DÉDICACE
Je dédie ce travail a
· mes parents, monsieur et madame DATCHOUA
vous vous etes sacrifies pour moi ;
· mes oncles NGANFANG André, YOU MBI
Honoré et NJO MO Innocent Que ce travail soit le couronnement
de tous les efforts et sacrifices consentis a mon égard ;
· mes frères et sceurs : Beauris YOU MBI,
Pany NZEKWO, Dénis
NGANGOU M, Marius NGANFANG, Prisca TCHOUATEU, Marie YOU
MBI Pour tout le soutien sans faille que vous m'avez apporté
jusqu'ici, pour tous vos conseils, puissiez-vous trouver ici, un reel motif de
satisfaction et de reconnaissance.
REMERCIEMENTS
![](Distribution-des-Anopheles-nili-et-des-Anopheles-moucheti-au-sud-du-Cameroun--influence-des-facte3.png)
![](Distribution-des-Anopheles-nili-et-des-Anopheles-moucheti-au-sud-du-Cameroun--influence-des-facte4.png)
Ce travail est le fruit d'une somme d'efforts qui, pris
individuellement, ont concouru à sa réalisation. Ainsi, nous
adressons nos remerciements à :
Dr MOKA, Directeur de l'OCEAC pour nous avoir permis
d'effectuer notre stage académique dans sa structure, et pour toute la
confiance dont nous avons bénéficié tout au long de notre
stage.
Dr Frédéric SIMARD pour nous avoir accueilli dans
son laboratoire. Nous disons merci pour votre disponibilité et la
confiance dont vous nous avez accordé
mon encadreur de stage, Dr Christophe ANTONIO NKONDJIO, pour
avoir déployé tous les efforts pour nous encadrer tout au long de
notre stage. Nous tenons à préciser que les conseils et la bonne
humeur de cet homme nous ont permis de vivre des moments inoubliables à
l'OCEAC. Vous nous avez fait bénéficier des connaissances sur des
vecteurs du paludisme sans lesquelles la valeur de ce travail aurait
été sujette à beaucoup de discussion.
Dr Dieudonné KINKIELELE pour son dévouement, sa
rigueur pour notre formation.
M. Jean Robert TIKOUOKA pour son engagement, son
dévouement, ses multiples conseils qui nous ont permis de mener à
bien notre stage.
Dr Parfait AWONO pour leurs remarques qui nous ont permis
d'améliorer ce travail.
M. Wilson TOUSSILE, pour ses multiples conseils et son soutien
permanent.
M. Cyrille NDO pour ses remarques et suggestions qui nous ont
permis d'améliorer ce travail.
Tous ceux qui ont été d'un soutien infaillible
pour la réalisation de ce document. Nous citerons : Hippolite TSADJIEU,
Justin KAMENI, Carolle KEMPA, Mireille TADIE, Larissa GAJUI, Vicky DJEUKWI,
Raoul TAFFO, Sarah DJONOCK, Dady Christiane DJONGOUE., Arnold FEUTI, Jurado
MATAKIE, Simplice WANSI.
![](Distribution-des-Anopheles-nili-et-des-Anopheles-moucheti-au-sud-du-Cameroun--influence-des-facte5.png)
TABLE DES MATIÈRES
DÉDICACE i
REMERCIEMENTS ii
TABLE DES MATIÈRES iii
SIGLES ET ABRÉVIATIONS vi
LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES vii
AVANT-PROPOS viii
RÉSUMÉ ix
INTRODUCTION 1
PREMIÈRE PARTIE : REVUE DE LA
LITTÉRATURE
CHAPITRE I : LE PALUDISME 4
I.1 Généralités 4
I.2 Le paludisme au Cameroun 5
I.3 Le parasite et le vecteur 6
I.3.1 Le parasite 6
I.3.2 Le vecteur : l'anophèle femelle 6
I.3.2.1 Position systématique des anophèles 6
I.3.2.2 Biologie et cycle de développement des
anophèles 6
I.3.2.3 Les anophèles d'Afrique 8
I.4 Les vecteurs Anopheles moucheti et
Anopheles nii 9
I.4.1 Le vecteur Anopheles moucheti 9
I.4.2 Le vecteur Anopheles nili 10
I.5 Le contrôle du paludisme 11
CHAPITRE II : PRÉSENTATION DE LA STRUCTURE
D'ACCUEIL
ET CADRE GÉNÉRAL DE L'ÉTUDE
12
II.1 Présentation de l'OCEAC 12
II.2 Déroulement du stage et présentation
du cadre de l'étude 15
II.2.1 Déroulement du stage 15
II.2.2 Présentation du cadre d'étude 15
II.2.2.1 Données géoclimatiques 15
II.2.2.2 Sites de l'étude et cours d'eau 16
II.2.2.3 Échantillonnage des larves de moustiques 16
II.3 Analyse des données 17
DEUXIÈME PARTIE : BIOÉCOLOGIE ET
DISTRIBUTION DES ANOPHÈLES NILI ET MOUCHETI 19
CHAPITRE III : DISTRIBUTION SPATIALE DES ANOPHÈLES
NILI ET MOUCHETI 20
III.1 Distribution des larves collectées selon les
localités et les cours d'eau 20
III.2 Distribution des larves d'Anopheles nii et d'Anopheles
moucheti
en fonction des paramètres du milieu.
22
III.2.1 Distribution des larves Anopheles nili et Anopheles
moucheti
en fonction du pH 22
III.2.2 Distribution des larves Anopheles nili et Anopheles
moucheti
en fonction de la température 23
III.2.3 Distribution des larves Anopheles nili et Anopheles
moucheti
en fonction de la conductivité du cours d'eau 24
III.2.4 Distribution des larves Anopheles nili et Anopheles
moucheti
en fonction du potentiel d'oxydo réduction du cours d'eau
25
III.2.5 Distribution des larves Anopheles nili et Anopheles
moucheti
en fonction du type de plantes aquatiques 25
III.2.6 Distribution des larves Anopheles nili et Anopheles
moucheti
en fonction de la nature du sol 27
CHAPITRE IV : FACTEURS DU MILIEU EN RELATION AVEC LA
DISTRIBUTION DES ANOPHÈLES NILI ET MOUCHETI 28
IV.1 Influence des facteurs PH, conductivité,
potentiel d'oxydo réduction et
température sur la présence ou l'absence
des Anopheles nili et Anopheles moucheti 28
IV.1.1 Influence des paramètres du milieu sur les
chances de trouver Anopheles nili
dans un cours d'eau. 28
IV.1.2 Influence des paramètres du milieu sur les
chances de trouver Anopheles moucheti
dans un cours d'eau 29
IV.2 Nature du sol et végétations aquatiques
en relation avec la présence et
l'abondance des vecteurs 31
DISCUSSION 34
CONCLUSION GÉNÉRALE 36
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 38
ANNEXE 42
Annexe 1 : Organigramme de l'OCEAC 42
Annexe 2 : Description des paramètres des cours d'eau
43
Annexe 3 : Résultat du modèle de régression
logistique relatif à Anopheles moucheti 44
Annexe 4 : Résultats de l'analyse des correspondances
multiples 45
Annexe 5 : Le modèle Logit 47
![](Distribution-des-Anopheles-nili-et-des-Anopheles-moucheti-au-sud-du-Cameroun--influence-des-facte6.png)
![](Distribution-des-Anopheles-nili-et-des-Anopheles-moucheti-au-sud-du-Cameroun--influence-des-facte7.png)
SIGLES ET ABRÉVIATIONS
ACM Analyse des Correspondances Multiples
ACP Analyse en Composantes Principales
ADS Agence de Développement Sanitaire
ANOVA Analyse de Variance
CEMAC Communauté Economique et Monétaire de
l'Afrique Centrale
CIESPAC Centre Inter-Etats d'Enseignement supérieur en
Santé Publique
d'Afrique Centrale
DDT Dichloro-Diphényl-Trichloroéthane
IC Intervalle de Confiance
IRY Institut de Recherche de Yaoundé
MINSANTE Ministère de la Santé
mV millivolts
OCCGEAC Organisation de Coordination et de Coopération
pour la lutte contre les
Grandes Endémies en Afrique Centrale
OCEAC Organisation de Coordination pour la lutte contre les
Endémies en
Afrique Centrale
OMS Organisation Mondiale de la Santé
PCR Polymerase Chain Reaction
Pi/h/an Piqûre par homme et par an
RBM Roll Back Malaria
TDR Tropical Diseases Research
THA Trypanosomiase Humaine d'Afrique
LISTE DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES
![](Distribution-des-Anopheles-nili-et-des-Anopheles-moucheti-au-sud-du-Cameroun--influence-des-facte8.png)
![](Distribution-des-Anopheles-nili-et-des-Anopheles-moucheti-au-sud-du-Cameroun--influence-des-facte9.png)
TABLEAUX
Tableau 1 : Répartition des anophèles par sites et
par cours d'eau 21
Tableau 2 : Distribution des larves d'anophèles en
fonction du pH 22
Tableau 3 : Distribution des Anopheles nili et
Anopheles moucheti
en fonction du type de plantes aquatiques 26
Tableau 4 : Résultat du test d'indépendance entre
le type d'anophèle et la nature des plantes 26
Tableau 5 : Distribution des larves de Anopheles nili et
Anopheles moucheti selon le type de sol 27
Tableau 6 : Résultat du test d'indépendance entre
le type d'anophèle et la nature du sol 27
Tableau 7 : Résultat de l'estimation du modèle de
régression logistique pour Anopheles nili 29
Tableau 8 : Résultat de l'estimation du modèle de
régression logistique pour Anopheles moucheti 29
Tableau 9 : Résultat du test U de Mann-Whitney 30
Tableau 10 : Nature du sol, type de plantes et pH du milieu
propices au développement des vecteurs 33
Tableau 11 : Caractéristiques des paramètres des
cours d'eau où Anopheles nili était présent 43
Tableau 12 : Caractéristiques des paramètres des
cours d'eau où
Anopheles moucheti était présent et celles des
cours d'eau où il était absent 43
Tableau 13 : Résultat du test de normalité des
paramètres des cours d'eau étudiés 43
Tableau 14 : Résultats de la régression logistique
avec tous les paramètres du milieu
pour Anopheles moucheti 44
GRAPHIQUES
Graphique 1 : Distribution des Anopheles nili et
Anopheles moucheti en fonction du pH 23
Graphique 2 : Distribution des Anopheles nili et
Anopheles moucheti en fonction de la température 23
Graphique 3 : Distribution des Anopheles nili et
Anopheles moucheti en fonction de la 24
Graphique 4 : Répartition des Anopheles nili et
Anopheles moucheti selon
le potentiel d'oxydo réduction 25
Graphique 5 : Résultat de la projection des variables sur
les facteurs 1 et 2 32
AVANT-PROPOS
![](Distribution-des-Anopheles-nili-et-des-Anopheles-moucheti-au-sud-du-Cameroun--influence-des-facte10.png)
![](Distribution-des-Anopheles-nili-et-des-Anopheles-moucheti-au-sud-du-Cameroun--influence-des-facte11.png)
Ce rapport est le résultat de notre stage de fin de
formation effectué à l'OCEAC (Organisation de Coordination pour
la lutte contre les Endémies en Afrique Centrale). Il constitue un cadre
conceptuel pour l'analyse et le contrôle des populations de vecteurs du
paludisme au Cameroun.
Au Cameroun, le paludisme constitue le principal
problème de santé publique. De nos jours, des études ont
montré que les vecteurs majeurs de la transmission de cette maladie sont
Anopheles nili et Anopheles moucheti. Leur distribution ainsi
que leurs préférences écologiques sont mal connues. Cette
étude, orientée vers la recherche des facteurs du milieu en
relation avec la distribution de Anopheles nili et Anopheles
moucheti, se propose de ressortir les facteurs du milieu en relation avec
leur présence ou leur absence d'une part et leur abondance d'autre
part.
L'intérêt principal de notre travail
réside dans le fait que la résistance des vecteurs aux
insecticides et des parasites à certains médicaments a
orienté l'espoir d'éradiquer le paludisme vers une bonne
connaissance des vecteurs majeurs responsables de la transmission de la
maladie. La connaissance des préférences écologiques de
ces vecteurs permettrait de rendre plus robuste les procédures de
contrôle de la maladie.
En espérant que cette étude permettra aux
décideurs d'améliorer la lutte antivectorielle au Cameroun et aux
lecteurs d'approfondir les connaissances dans la transmission et les
manifestations du paludisme, nous restons réceptifs aux critiques et
suggestions pouvant contribuer à la perfection de ce travail.
![](Distribution-des-Anopheles-nili-et-des-Anopheles-moucheti-au-sud-du-Cameroun--influence-des-facte12.png)
RÉSUMÉ
En Afrique subsaharienne, le paludisme est un véritable
problème de santé publique où il cause 1 à 2
millions de décès par Anopheles Au Cameroun, principalement dans
sa partie sud, la transmission du germe responsable de cette maladie est
essentiellement assurée par les moustiques du genre Anopheles nili
et Anopheles moucheti dont la distribution spatiale et les
préférences écologiques sont mal connues.
C'est pour ressortir cette distribution ainsi que l'influence
des paramètres du milieu sur la présence de ces vecteurs que nous
avons travaillé sur le thème « Distribution de Anopheles
nili et Anopheles moucheti au sud du Cameroun : influence des
facteurs du milieu ».
Pour cela nous avons effectué des descentes dans les
différentes localités au sud du Cameroun en vue de collecter les
larves de moustiques dans les cours d'eau sélectionnés. Puis,
l'identification de ces larves a été effectuée au
laboratoire en utilisant un PCR (Polymerase Chain Reaction). Pendant ces
descentes, plusieurs paramètres du milieu ont été
mesurés. Il s'agit de la température, du pH, du potentiel
d'oxydo-réduction, de la conductivité des cours d'eau. Nous avons
aussi identifié le type de plantes aquatiques et la nature du sol.
Pour atteindre nos objectifs, une analyse descriptive nous a
permis d'abord de donner la répartition de ces larves d'anophèles
en fonction des différents cours d'eau et ensuite de les répartir
en fonction des paramètres du milieu. L'utilisation des tests du
Khi-deux, du test U de Mann Whitney nous a permis de mettre en évidence
l'existence d'une relation entre le type de vecteurs et certains
paramètres du milieu. En utilisant des régressions logistiques,
nous avons mesuré l'influence des paramètres pH,
conductivité, température et potentiel sur les chances de trouver
chacun de ces vecteurs dans un cours d'eau. L'Analyse des Correspondances
Multiples nous a permis de ressortir le type de sol ainsi que la
végétation aquatique propice au développement de chaque
vecteur.
Les résultats de nos analyses montrent que
Anopheles nili et Anopheles moucheti sont les vecteurs du
paludisme les plus abondants au sud du Cameroun. Ces deux vecteurs
représentent à eux seuls 87,7 % de l'ensemble des larves
collectées. En plus, leur répartition dans l'environnement
respecte un certain nombre de critères. Si la température diminue
pendant que le potentiel d'oxydo-réduction augmente, la
probabilité de trouver Anopheles nili dans le cours d'eau
augmente. Si la conductivité augmente, les chances de trouver
Anopheles moucheti dans le milieu augmentent. Les cours d'eau
où
les vecteurs Anopheles moucheti sont présents
ont en moyenne une conductivité de 26,28 uS/cm, un pH de 5,862, une
température de 24,873°C et un potentiel d'oxydo-réduction de
200,10 mV. Par contre les cours d'eau où les Anopheles nili
sont présents ont une conductivité moyenne de 69,33 uS/cm,
un pH moyen de 6,51, une température moyenne de 24,999°C et un
potentiel d'oxydo-réduction moyen de 159,40 mV. Les deux vecteurs ont
chacun des préférences quant à la nature du sol, le type
de plantes aquatiques et le pH du sol. Tandis que Anopheles nili
trouve un abri favorable sous les plantes Paspallum, dans un cours d'eau
neutre à sol argileux, Anopheles moucheti quant à lui se
développe majoritairement dans les cours d'eau acide où la
végétation aquatique est faite de Pistia ou de Paspallum, sous un
sol latéritique.
Ces résultats seront utiles dans le contrôle des
populations de ces deux vecteurs du paludisme. Ils permettront aux acteurs
impliqués dans la lutte antivectorielle de modifier certains
paramètres du cours d'eau afin de créer un environnement moins
propice à la prolifération des vecteurs. Ce qui contribuera
à réduire l'incidence du paludisme au Cameroun.
INTRODUCTION
![](Distribution-des-Anopheles-nili-et-des-Anopheles-moucheti-au-sud-du-Cameroun--influence-des-facte13.png)
![](Distribution-des-Anopheles-nili-et-des-Anopheles-moucheti-au-sud-du-Cameroun--influence-des-facte14.png)
En ce début du 21ième siècle,
le paludisme demeure le principal problème de santé publique dans
le monde intertropical et plus particulièrement en Afrique
subsaharienne. Dans cette région, en dépit des avancés
dans le domaine de la recherche appliquée, il touche environ 300
millions de personnes et cause 1 à 2 millions de décès
chaque année (OMS, 2005) en Afrique subsaharienne. Il est causé
par des parasites du genre Plasmodium qui sont transmis à
l'homme par des moustiques femelles du genre Anopheles.
On pourrait alors se demander pourquoi après plusieurs
décennies de lutte acharnée contre cette maladie, sa transmission
et sa prévalence en Afrique restent si élevées ? De
nombreux obstacles jalonnent l'effort de la communauté scientifique
à contrôler cette maladie. Cette situation serait due à la
complexité du système vectoriel responsable de la circulation du
parasite. La campagne d'éradication des années 50-60 a connu un
échec dû entre autres à la résistance des vecteurs
aux insecticides notamment au DDT et à la mauvaise connaissance des
vecteurs.
En Afrique subsaharienne, 5 vecteurs sont connus comme
vecteurs majeurs du paludisme : Anopheles gambiae, Anopheles
arabiensis, Anopheles funestus, Anopheles moucheti et
Anopheles nili. Anopheles gambiae et Anopheles arabiensis ont
une distribution plus large sur le continent tandis que Anopheles
moucheti et Anopheles nili sont confinés en zone
équatoriale où ils entretiennent une transmission
élevée et étalée tout le long de l'année
(Antonio-Nkondjio, 2006). Ces vecteurs ont des taux d'infection compris entre
1et 3% et sont responsables d'une transmission estimée entre 100 et 300
Pi/h/an (Antonio-Nkondjio et al., 2005), (Carneval et al., 1992). C'est
également dans cette zone que la prévalence parasitaire et la
mortalité sont les plus élevées chez les enfants de moins
de 5 ans. Cependant, malgré cet important rôle dans la
transmission du paludisme, ces vecteurs restent jusqu'ici peu
étudiés du fait de leur localisation en milieu forestier, plus
d'attention et de recherche étant orientées sur Anopheles
gambiae et Anopheles funestus qui ont une distribution plus
large.
Or la lutte antivectorielle, pour être efficace doit
être orientée vers tous les vecteurs majeurs, d'où
l'importance de prendre en considération d'autres vecteurs majeurs
d'importance locale tels que Anopheles nili et Anopheles
moucheti. De plus,
l'application des méthodes de lutte sélective
telles que les moustiques génétiquement modifiés ou
classique (utilisation d'insecticides) ne connaîtra un succès que
si nous disposons au préalable de connaissances avancées sur la
distribution spatiale et l'adaptation écologique des populations de ces
vecteurs cibles.
Ainsi l'objectif principal de ce travail est de
déterminer les facteurs écologiques et environnementaux en
relation avec la distribution de Anopheles nili et Anopheles
moucheti au Cameroun. Autrement dit, il s'agira dans ce document de
répondre aux questions suivantes :
> Comment Anopheles nili et Anopheles moucheti sont-ils
distribués dans l'espace ? > Quelle est la combinaison des
facteurs environnementaux qui détermine la
présence des membres des groupes Anopheles nili et
Anopheles moucheti au
Cameroun ?
Dans nos analyses, nous utiliserons un certain nombre de
paramètres écogéographiques (types de plantes aquatiques,
nature du sol, pH du cours d'eau, sa température, sa
conductivité, son potentiel oxydo redox) relatifs aux milieux dans
lesquels les larves ont été collectées. Pour atteindre nos
objectifs, nous procèderons d'abord à une analyse descriptive de
la distribution géographique des anophèles au Cameroun. Les tests
de Mann-Whitney et du Khi-deux nous permettrons de mettre en évidence
des éventuelles relations entre le type d'anophèle et certains
paramètres du milieu. Enfin nous utiliserons la régression
logistique et l'analyse des correspondances multiples pour déterminer
les facteurs ainsi que des combinaisons des facteurs qui sont en relation avec
la présence des anophèles.
Pour cela nous avons structuré notre document en deux
grandes parties. La première partie est consacrée à la
revue de littérature. Dans le premier chapitre nous présenterons
les généralités sur le paludisme et dans le second
chapitre nous décrirons la structure d'accueil et le cadre
général de l'étude. La deuxième partie est
consacrée à la présentation des résultats et
à la discussion. Il sera question d'étudier la distribution
géographique et écologique des Anopheles nili et
Anopheles moucheti (chapitre III) et de déterminer les facteurs
ainsi que des combinaisons de facteurs écologiques en relation avec la
distribution de ces espèces au Cameroun (chapitre IV).
![](Distribution-des-Anopheles-nili-et-des-Anopheles-moucheti-au-sud-du-Cameroun--influence-des-facte15.png)
REVUE
PREMIERE PARTIE :
DE
LA LITTERATURE
Cette premiere partie est consacrée a la revue de la
littérature. Elle comprend deux chapitres. Dans le chapitre I, nous
présentons les généralités sur le paludisme et le
chapitre II est consacré a la présentation de la structure
d'accueil et du cadre général de l'étude.
LE PALUDISME
I.1 Généralités
Le paludisme est une maladie parasitaire, transmise à
l'homme par l'anophèle femelle et causée par un
hématozoaire du genre Plasmodium. Il est encore appelé
malaria (de l'italien mal-aria, air vicié) et dérive du latin
paludis qui signifie marais.
Les premières descriptions cliniques des fièvres
palustres, avec les symptômes habituels ont été
réalisées par Hippocrate (Ve siècle avant Jésus
Christ). Dès le XVIIe siècle, c'est par l'administration de
l'écorce du quinquina que l'on combattait ces fièvres. Le
mystère qui les entourait ne fut élucidé qu'en 1880 avec
la découverte de l'agent pathogène, le Plasmodium par
Alphonse Laver. Son cycle a été décrit plus tard en Italie
par Grassi et al. (1899). En 1900, Ce sont les recherches de Manson (cf. Manson
(1900)) qui viendront confirmer le rôle du moustique dans la transmission
de cette maladie.
Dès lors, la lutte antivectorielle accompagnée
de l'administration de la quinine aux populations devinrent les principales
stratégies de lutte antipaludique. Avec la découverte des
insecticides à effet rémanent tel que le DDT
(Dichlorodiphenyltrichloéthane), et la mise au point de nouveaux
médicaments très efficaces (chloroquine, amodiaquine), cette
lutte a connu un succès et un essor sans pareil au cours de la
deuxième guerre mondiale. Les campagnes de pulvérisation intra
domiciliaire de DDT qui ont suivi permirent d'éradiquer le paludisme
dans de nombreuses régions du monde notamment en Amérique du Nord
et en Europe.
Les premières résistances des moustiques au
Dichlorodiphenyltrichloéthane (DDT) apparurent en Grèce à
partir de 1951. Ceci incita à une accélération des
opérations de lutte afin d'atteindre l'objectif visé
(éradication du paludisme) avant que cette résistance ne soit
généralisée. Peu après, la résistance des
Plasmodium aux médicaments notamment à la chloroquine
vint compromettre les efforts d'éradication de la maladie. En 1969, la
22e assemblée mondiale de la santé confirma
l'échec du programme mondial d'éradication du paludisme,
adopté lors de la 8e assemblée de Mexico en 1955.
Ainsi, la stratégie d'éradication fut remplacée par celle
du contrôle avec pour but de :
- réduire la transmission ;
- réduire la morbidité ;
- réduire la mortalité.
Distribution de Anopheles nili et Anopheles moucheti
au sud du Cameroun : influence des facteurs du milieu
Une stratégie mondiale de lutte contre le paludisme,
basée sur quatre principes a été définie en 1992
par la conférence ministérielle d'Amsterdam. Ces quatre principes
sont : le diagnostic et le traitement rapide des cas ; la prévention et
la lutte antivectorielle; la prévention et l'endiguement des
épidémies et le renforcement des capacités nationales
(développement et modernisation des structures sanitaires). En Afrique,
l'initiative Roll Back Malaria (faire reculer le paludisme) préconise de
réduire de moitié les cas de paludisme d'ici 2010, puis de
moitié encore avant 2015 (RBM, 2005).
De nos jours, le paludisme reste la principale affection
parasitaire dans le monde notamment dans les pays d'Afrique tropicale au Sud du
Sahara où il représente la première cause de
morbidité et de mortalité. L'OMS estime entre 300 et 550 millions
le nombre de cas par an, dont plus de 80% en Afrique subsaharienne. Plus de 1
million de personnes meurent du paludisme chaque année (OMS, 2005).
I.2 Le paludisme au Cameroun
Au Cameroun, le paludisme est la maladie la plus
répandue. À l'exception des zones montagneuses de l'Ouest
où son incidence est faible, les cas de paludisme sont reportés
sur toute l'étendue du pays (Garde et al., 1991). La lutte contre cette
maladie a commencé dès 1949 à Yaoundé et Douala par
les services d'hygiène mobile. Les vastes campagnes de
pulvérisation intradomiciliaire d'insecticide menées à
partir de 1953 ont conduit à une interruption momentanée de la
transmission au Sud Cameroun (Livadas et al., 1958). Depuis la fin des
années 1980, le paludisme connaît une résurgence
alarmante.
Le ministère de la santé publique estime
à 2 millions le nombre de cas par an, avec 30 à 35 % de
décès, dont 40 % d'enfants de moins de 5 ans ; 22 à 23 %
des admissions hospitalières sont attribuées au paludisme
(MINSANTE, 2002). Sur les quatre espèces plasmodiales pathogènes
pour l'homme, trois sont présentes au Cameroun : P. falciparum
responsable de la fièvre tierce maligne, P. ovale et
P. malariae responsables respectivement de la fièvre tierce
bénigne et de la fièvre quarte bénigne (Mouchet et al.,
2004). Les principaux vecteurs qui assurent la transmission sont :
Anopheles gambiae et Anopheles funestus présents dans
toutes les régions, Anopheles moucheti et Anopheles
nili en zone de forêt, Anopheles arabiensis en zone de
savane (Carnevale et al. (1992), Antonio-Nkondjio et al. (2002 a) et Mouchet et
al. (2004)).
I.3 Le parasite et le vecteur
I.3.1 Le parasite
Les Plasmodium sont des protozoaires intracellulaires
de la classe des sporozoaires ayant un cycle dixène. La phase
asexuée se déroule chez un hôte vertébré
(hommes, singes, rongeurs, oiseaux) et la phase sexuée chez un
hôte invertébré (moustiques du genre Anophèles ou
culex).
Parmi ces plasmodium, quatre espèces affectent l'homme
: Plasmodium malariae identifié en 1881 par Laveran,
Plasmodium vivax identifié par Grassi et Feletti en 1890,
Plasmodium falciparum mis en évidence par Welch en 1897 et
Plasmodium ovale identifié en 1922 par Stephens. Parmi ces
espèces, Plasmodium falciparum est le plus redoutable car elle
est à l'origine des accès pernicieux mortels.
I.3.2 Le vecteur : l'anophèle femelle
Dans le genre Anopheles, c'est l'anophèle femelle qui
transmet le parasite responsable du paludisme.
I.3.2.1 Position systématique des
anophèles
D'après Rodhain et Pérez (1985), les
anophèles appartiennent au :
- Règne : Animal
- Embranchement : Arthropodes
- Sous-embranchement : Antennates ou Mandibulates
- Classe : Insectes
- Sous classe : Ptérygotes
- Section : Oligonéoptères
- Super ordre : Mécoptéroîdes
- Ordre : Diptères
- Sous-ordre : Nématocères
- Famille : Culicidés
- Sous-famille : Anophélines
- Genre : Anopheles
I.3.2.2 Biologie et cycle de développement des
anophèles
Les anophèles sont les seuls moustiques capables
d'assurer la transmission du paludisme à l'homme. Environ 450
espèces d'anophèles sont connues dans le monde mais seules
quatre-vingt sont impliquées dans la transmission du paludisme (Mouchet
et al., 2004).
Trois critères pratiques permettent de considérer
une espèce d'anophèle comme vectrice de Plasmodium
humains :
1°) elle doit permettre le développement du
Plasmodium (compétence vectorielle) 2°) elle doit avoir
une grande longévité et être suffisamment abondante, au
moins à certaines régions ou saisons ;
3°) elle doit être anthropophile.
Les anophèles ont un corps fusiforme et grêle
avec des palpes dont la longueur est égale à celle de la trompe,
des pattes longues et des ailes tachetées de noir et blanc. Les
mâles et les femelles se nourrissent de jus sucré (nectar des
fleurs). Seules les femelles sont hématophages et piquent surtout la
nuit. Leur durée de vie moyenne est de 3 à 4 semaines. (Mouchet
et Carnevale, 1991). Les préférences tropiques varient en
fonction des espèces d'anophèles ; certaines piquent
préférentiellement les animaux (espèces zoophiles) alors
que d'autres préfèrent prendre du sang chez l'homme
(espèces anthropophiles). Outre le paludisme, les anophèles
peuvent transmettre les filarioses et les arboviroses.
Généralement, l'anophèle femelle ne
s'accouple qu'une fois dans sa vie, aussitôt après
émergence à l'âge adulte. Les spermatozoïdes
reçus lors de l'accouplement sont stockés dans la
spermathèque et permettent de féconder plusieurs lots d'oeufs
successifs (Mouchet et al., 2004). La femelle fécondée a besoin
d'un repas de sang d'où elle tire les éléments
protéiques indispensables à la maturation des ovocytes. Cependant
dans le cas d'Anopheles gambiae et d'Anopheles funestus, la
femelle a besoin de deux repas de sang avant d'effectuer la première
ponte, le premier repas de sang étant utilisé pour la phase
pré gravide (Klein, 1997). Après le repas de sang, la femelle
gorgée (abdomen rouge) se repose sur un support (murs, vêtements,
végétaux) pour digérer le sang. À la fin de la
digestion, la femelle gravide (abdomen blanc, rempli d'oeufs) recherche un site
d'oviposition où elle dépose les oeufs, puis repart à la
recherche d'un nouvel hôte. La période qui s'écoule entre
la prise du repas de sang et la ponte est appelée cycle gonotrophique.
Sa durée moyenne est située entre 48 et 72 heures dans les
régions tropicales et subtropicales (Mouchet et al., 2004). Les
gîtes de ponte des anophèles sont variés et
constitués de collections d'eau permanentes (rivières ou
fleuves), temporaires (marécages, lacs, rizières, flaques), ou
saumâtres (lagunes).
Distribution de Anopheles nili et Anopheles moucheti
au sud du Cameroun : influence des facteurs du milieu
Le développement des anophèles se déroule
en milieu aquatique et aérien. Il comporte quatre stades successifs :
l'oeuf, la larve, la nymphe et l'adulte. La durée du
développement larvaire dépend de la température de l'eau
et de la disponibilité en nourriture. Plus la température est
élevée, plus le développement est rapide (OMS, 2003).
L'anophèle femelle pond des lots de cent à cent cinquante oeufs
qui sont déposés isolement à la surface de l'eau.
L'éclosion de l'oeuf libère une larve de stade I qui mesure
environ 1 mm. Après un à deux jours, elle mue et devient une
larve de stade II, suivi du troisième et quatrième stade,
à intervalle de deux jours environ. La larve de stade IV subit la
nymphose pour donner une nymphe immobile qui ne se nourrit pas. Cette nymphe se
transforme en adulte qui se repose pendant 10 à 24 heures dans un
gîte de repos (végétation, termitière, rocher...)
avant de s'envoler. Ce temps est nécessaire pour le durcissement de la
cuticule et l'achèvement du développement des organes sexuels
chez le mâle (Mouchet et al., 2004).
I.3.2.3 Les anophèles d'Afrique
En Afrique, la faune anophélienne comporte environ 145
espèces d'anophèles mais 16 espèces seulement sont
impliquées dans la transmission du paludisme à l'homme. Cinq
vecteurs sont qualifiés d'importance majeure : Anopheles gambiae s
.s et Anopheles funestus largement répartis sur tout le
continent, Anopheles nili et Anopheles moucheti
confinés en régions forestières et post forestières
et Anopheles arabiensis rencontré en zones de savane (Gillies
et Meillon, 1968).
D'autres vecteurs secondaires tels que Anopheles
paludis, Anopheles flavicosta transmettent le paludisme
occasionnellement dans certaines localités où ils sont peu
nombreux et peu infectés (Hamon et Mouchet, 1961). À ces vecteurs
secondaires, s'ajoute une nouvelle espèce vectrice, Anopheles
ovengensis récemment découverte au Sud Cameroun
(Awono-Ambene et al., 2004).
I.4 Les vecteurs Anopheles moucheti et Anopheles nili
I.4.1 Le vecteur Anopheles moucheti
Anopheles moucheti est un groupe composé de
trois formes : Anopheles moucheti Evans (1925) (forme typique),
Anopheles moucheti nigeriensis Evans (1931) et Anopheles moucheti
bervoesti d'Haenens (1961) rencontré en République
Démocratique du Congo (Gillies et Meillon, 1968). Les populations
anophéliennes du Cameroun présentent un fort polymorphisme.
Cependant l'étude de la structure génétique des
populations naturelles n'a révélé aucune
différenciation génétique significative aussi bien entre
formes morphologiques qu'entre populations géographiques
présentes au Cameroun (Antonio-Nkondjio et al., 2002b). Ainsi,
malgré une forte variété morphologique, ce vecteur
constitue une entité génétique homogène au
Cameroun.
La description faite par Gillies et Meillon (1968) de cette
espèce est la suivante : Ailes : Les ailes, de couleurs
sombre ou claire sont totalement recouvertes d'écailles foncées.
La bande pâle sur la costale et courte. La 3e zone apicale
sombre de la première nervure est ininterrompue. La tâche
pâle de la frange alaire à l'apex de la nervure anale est
très souvent absente.
Palpes : Les palpes d'Anopheles moucheti
présentent deux tâches pâles apicales séparées
par une zone sombre plus petite que les taches pâles. Chez certains
spécimens, les deux bandes pâles peuvent fusionner.
Pattes : Le tibia présente sur toutes les pattes une
petite tâche pâle distincte. Les tarsomères 1 à 3 des
pattes antérieures et les tarsomères des pattes médianes
et postérieures présentent des bandes pâles apicales.
Mesonetum : Les écailles de la moitié
antérieure du corps sont plus larges que celles de la moitié
postérieure qui sont effilées.
Au sein du groupe Anopheles moucheti, les adultes de
Anopheles moucheti nigeriensis diffèrent de la forme typique
par la présence d'une tâche sur l'apex du tarsomères 4 de
la patte antérieure et par la présence d'une tâche
pâle sur la frange alaire à l'opposée la nervure 6. Chez
Anopheles moucheti bervoesti, en plus de ces critères, il y a
fusion de la tâche pâle sectoriale à la tâche
pâle accessoire de la nervure 1.
Anopheles moucheti est le vecteur majeur du paludisme
humain dans les régions forestières situées le long des
cours d'eau en Afrique équatoriale (Languillon et al.,1956);
Distribution de Anopheles nili et Anopheles moucheti
au sud du Cameroun : influence des facteurs du milieu
(Njan-Nloga et al., 1993 ) ; (Antonio-Nkondjio et al., 2002a);
(Antonio-Nkondjio et al. 2005). Au Cameroun, dans les villages du bloc
forestier, cette espèce est responsable de plus de 96% de la
transmission estimée entre 260-322pi/h/Anopheles Son taux d'infestation
est compris 1,34 et 2,1 % (Antonio-Nkondjio, 2003); (Antonio-Nkondjio et al.,
2005).
I.4.2 Le vecteur Anopheles Nili
Anopheles nili a été décrit pour
la première fois en 1903 par Theobald. Il appartient à la section
Ardensis, à la série Néomyzomyia et sous-genre Cellia.
Cette espèce a été signalée partout en Afrique
(Gillies et Meillon, 1968), (Carnevale et al., 1992). Anopheles nili
est principalement rencontré le long des cours d'eau et joue un
rôle déterminant dans la transmission du paludisme en Afrique. En
zone de forêt du Sud Cameroun, cet anophèle constitue le principal
vecteur du paludisme avec un taux d'inoculation annuel de 104 piqûres
infectant par homme et par an (Carnevale et al., 1992). Ce vecteur est
très anthropophile. Cependant, en 1978 Carnevale et Boreham ont
remarqué qu'une proportion de la population pouvait s'avérer
zoophile. D'autre part, Anopheles Nili présente de fortes
variations quant à son endophagie et son endophilie (Languillon et al.,
1956).
Dans le complexe Anopheles nili on trouve actuellement
Anopheles nili s.s. (Theobald,
1904), Anopheles somalicus (Rivola et Holstein ,1957 )
et Anopheles carnevalei(Brunhes, 1998), Anopheles ovengensis
(Awono -Ambene et al., 2004).
Au Cameroun, bien que certains travaux fassent état de
sa présence au Nord du pays (Hamon et Mouchet, 1961), Anopheles nili
est principalement rencontré au Sud. Ce vecteur fut signalé
par les premières enquêtes entomologiques réalisées
au Cameroun (Vaucel et Campourcy ,1943); (Adam ,1955). Au sud du pays, ce
vecteur est présent en zone forestière et
périforestière (Livadas et al., 1958), (Carnevale et al., 1992)
et dans les montagnes de l'Ouest Cameroun (Mouchet et al., 1960). Quant
à Anopheles somalicus et Anopheles carnevalei, ces
espèces sont présentes au sud Cameroun. Anopheles
ovengensis a été découvert au sud Cameroun
(Awono-Ambene et al., 2004).
I.5 Le contrôle du paludisme
Le contrôle du paludisme a pour objectif la
réduction de l'incidence de la maladie. Elle comporte deux volets :
i) Le diagnostic et le traitement des patients avec les produits
tels que les amino4-quinoleines (chloroquine, amodiaque), la quinine,
l'artésunate etc...
ii) la lutte et la protection des populations contre les
vecteurs
La lutte antivectorielle peut être dirigée contre
les stades larvaires (larvicide) ou adultes (adulticite). Les principales
méthodes de contrôle contre les vecteurs sont :
- l'élimination des gîtes larvaires par le drainage
ou le remblayage des zones marécageuses ou des mares stagnantes ;
- les pulvérisations intradomiciliaires d'insecticide qui
tue les anophèles qui investissent les habitations ;
- l'utilisation des moustiquaires imprégnées
d'insecticide qui préviennent les piqûres des moustiques tout en
les tuant ;
- l'utilisation des répulsifs (serpentins anti-moustiques,
bombe aérosol, plaquettes insecticides à vaporisation
électrique) ;
- la protection des ouvertures des habitations par des grillages
à mailles fines pour empêcher la pénétration des
moustiques (OMS, 2003).
La recherche d'un vaccin contre le paludisme est en cours.
Elle est dirigée sur trois axes principaux : un vaccin contre les formes
rérythrocytaires (sporozoites et formes hépatiques,), un vaccin
contre les formes érythrocytaires asexuées et un vaccin contre
les stades sporogoniques. La tendance actuelle est de combiner plusieurs
antigènes qui couvriraient la biologie des différents stades du
parasite et toutes les espèces de Plasmodium humains. Le
séquençage du génome de P. falciparum devrait faciliter la
recherche d'antigènes candidats pour les éventuels vaccins
(Mouchet et al., 2004).
Au terme de ce chapitre, nous pouvons dire que le paludisme
est une maladie qui affecte l'homme par le biais d'un parasite : le plasmodium.
Ce parasite étant transmis à l'homme par un vecteur du genre
anophèles. Nous avons constaté que Anopheles nili et Anopheles
moucheti sont confinés en zone forestière et
périforestière.
Le chapitre suivant consistera en la présentation de la
structure d'accueil, du cadre général de l'étude et de la
méthodologie d'analyse
![](Distribution-des-Anopheles-nili-et-des-Anopheles-moucheti-au-sud-du-Cameroun--influence-des-facte17.png)
CHAPITRE II
PRÉSENTATION DE LA STRUCTURE D'ACCUEIL ET
CADRE GÉNÉRAL DE L'ÉTUDE
II.1 Présentation de l'OCEAC1
L'Organisation pour la Coordination et la lutte contre les
Endémies en Afrique Centrale (OCEAC) a vu le jour en 1963 à
Yaoundé. Elle est un pôle scientifique sous régional dont
la mission est de développer la santé publique dans les Etats
membres. Jusqu'en 1965, cette organisation était connue sous le nom
Organisation de Coordination et de Coopération pour la lutte contre les
Grandes Endémies en Afrique Centrale (OCCGEAC). Ses politiques
étaient orientées vers la lutte contre la tuberculose, la
trypanosomiase, la lèpre, les vers intestinaux, les bilharzioses, la
rougeole, la méningite, etc. Depuis sa création, cet organisme a
déjà contribué à l'éradication de la variole
et à la réduction de la prévalence de nombreuses maladies
transmissibles dans la sous-région.
De 1965 à 1983, la mission de l'OCEAC était
axée sur l'action sanitaire et la sécurité sanitaire.
L'action sanitaire portant sur :
· la surveillance épidémique
intégrée des maladies dans l'optique d'un meilleur contrôle
de la situation sanitaire de la sous région CEMAC ;
· la complémentarité des actions afin
d'optimiser les résultats ;
· l'harmonisation des politiques de santé dans le
respect des responsabilités nationales ;
· la synchronisation des campagnes de lutte contre les
malades pour une meilleure couverture ;
· la concertation pour l'échange d'expérience
entre les pays de la CEMAC.
La sécurité sanitaire concerne :
· L'élaboration et la survie de l'application des
normes sanitaires régionales de production, de conservation, de
transport, de consommation des aliments et médicaments ;
1Pour d'amples connaissances de l'OCEAC, consultez
son site internet
www.oceac.org
· l'évaluation des risques environnementaux sur la
santé ;
· l'élaboration des mesures d'hygiènes et
leur application.
En 1983, les missions de l'OCEAC sont reformulées suite
à la révision de ses statuts organiques. Elle devient un centre
de recherche scientifique sous-régional dont l'objectif est de
développer la santé publique dans les pays membres. Elle
participe dès lors à formation des personnels de santé
publique des États membres ; fournit une expertise en santé
publique à ces États ; suscite l'intérêt ou l'appui
des ONG et des organisations de coopération bilatérale ou
multilatérale. Les missions actuelles de l'OCEAC sont centrées
autour de six thématiques prioritaires que sont :
> le VIH/SIDA ;
> le paludisme ;
> la tuberculose ;
> la Trypanosomiase Humaine d'Afrique (THA) ;
> la fièvre hémorragique à virus Ebola
;
> les maladies évitables par vaccination.
Dans ses multiples travaux, l'OCEAC suscite
l'intérêt et l'appui des organisations nationales et
internationales (telles que l'Organisation Mondiale de la Santé,
l'Organisation des Nations Unies pour la lutte contre le SIDA) ainsi que les
institutions financières internationales (Banque Mondiale et la Banque
Africaine de Développement, etc.) et des puissances
étrangères (France, Italie, Allemagne, etc.). Cette
coopération avec ses organismes porte essentiellement sur :
> le financement des programmes de recherche en santé
;
> La coordination des programmes de santé publique en
Afrique Centrale ; > la formation, la recherche en paludologie et sur la THA
;
> l'appui à la surveillance des maladies ;
> renforcement de la lutte contre le VIH/SIDA ;
> etc.
Enfin, l'OCEAC dispose de trois unités
opérationnelles : le Centre Inter-États d'Enseignement
supérieur en Santé Publique d'Afrique Centrale (CIESPAC),
l'Agence de Développement Sanitaire (ADS) et l'Institut de Recherche de
Yaoundé (IRY).
Distribution de Anopheles nili et Anopheles moucheti
au sud du Cameroun : influence des facteurs du milieu
Le CIESPAC est basé à Brazzaville et a pour
objectif principal la formation du personnel de santé de haut niveau
adaptés et opérationnels. L'ADS a pour mission la veille
sanitaire et la recherche épidémiologique. Elle aide les
États membres de la CEMAC, les ONG et les autres organisations
nationales et sous-régionales dans la définition des grandes
orientations, en vue d'une meilleure prise en charge équitable de la
santé des populations. Elle élabore, exécute des projets
de santé publique et en recherche le financement. La mission de l'IRY
est d'assurer la recherche épidémiologique en science sociale sur
les maladies et leurs vecteurs. Cet institut abrite le laboratoire de recherche
sur la THA, un laboratoire de santé publique et un laboratoire de
recherche sur le paludisme où nous avons effectué notre stage.
II.2 Déroulement du stage et présentation du
cadre d'étude
II.2.1 Déroulement du stage
Notre stage à l'OCEAC a effectivement commencé
le lundi 20 Mars 2007. Après avoir rencontré la Secrétaire
nous avons été placés sous l'encadrement de Dr ANTONIO
NKONDJIO Christophe chercheur à l'OCEAC pour travailler sur le
thème : Distribution de Anopheles nili et Anopheles moucheti au sud
du Cameroun: influence des facteurs du milieu.
Le stage s'est déroulé en trois phases. La
première phase qui a duré un mois était celle de la
collecte des données larvaires. Il était question dans cette
phase d'aller dans les sites d'étude et de procéder à la
collecte des larves dans les cours d'eau recensés. La deuxième
étape qui a mis trois semaines était celle de la
numérisation des données. Nous avons introduit les données
sous le logiciel Excel, SPSS, SPAD et Eviews. Dans la troisième phase,
nous avons recensé l'ensemble de la littérature nécessaire
pour aborder notre thème de stage, c'est à partir de ce moment
que nous avons procédé à l'analyse de notre base de
données et à la production des résultats.
Une fois présentée la structure dans la quelle
nous avons effectué notre stage, il sera question dans la suite de
présenter les sites de l'étude, la méthode
d'échantillonnage des larves et les paramètres du milieu qui ont
été mesurés.
II.2.2 Présentation du cadre d'étude II.2.2.1
Données géoclimatiques
Le cadre d'étude englobe les provinces du Sud, de
l'Est, du Centre, de l'Ouest et du Nord- ouest du Cameroun.
Cette zone est située entre le 2° et le 6° de
latitude nord et couvre une superficie de 200000 km2. Elle est
limitée au Sud par le Gabon, le Congo et la Guinée Equatoriale,
à l`Est par la république Centrafricaine, à l'Ouest par
l'océan atlantique et au Nord par la province de l'Adamaoua et le
Nigéria. La végétation est diversifiée et
constituée de quatre grands ensembles forestiers : la mangrove à
palétuviers sur la zone côtière, la forêt
semi-caducifoliée dans la région septentrionale, la forêt
dense humide semper virens au Sud et la forêt d'altitude sur les hautes
terres de l'Ouest et du Nord -Ouest. Le relief est formé d'un vaste
plateau méridional entre 500 et 900 m d'altitude présentant
à certains endroits des monts culminant à plus de 2000 m
d'altitude. Le climat de type équatorial
Distribution de Anopheles nili et Anopheles moucheti
au sud du Cameroun : influence des facteurs du milieu
chaud et humide présente de fortes variations de la
côte vers l'intérieur du pays. Il comprend 4 saisons :
- la grande saison sèche de novembre à mars
- la petite saison des pluies de mars à juin
- la petite saison sèche de juillet à août
- la grande saison des pluies qui va de juin à novembre
sur la côte et de septembre novembre sur le contient (Atlas
régional du Sud Cameroun, 1995).
En zone d'altitude (province de l'Ouest et du Nord-Ouest), le
climat se caractérise par 2 grandes saisons : une saison de pluie
d'avril à novembre et une saison sèche de novembre à
mars.
II.2.2.2 Sites de l'étude et cours d'eau
Les collectes ont été effectuées dans les
localité de Simbock sur la Méfou, de Olama sur le Nyong, de Afan
Essokie sur Bitande, de Ako sur les cours d'eau Akon et Atoro, de Ambam sur le
Ntem, de Baad sur le cours d'eau Baad, de Djoum sur les cours d'eau Etjia'a et
Otozen, de Ebebda sur la Sanaga, de Ebogo sur le Nyong, de Ekelemba sur le
cours d'eau Nako Paka, de Kentzou sur la Kadei, de Magba sur le cours d'eau
Mappe, de Mbébé sur la Sanaga, de Mfou sur le cours d'eau Ntot,
de Moloundou sur les cours d'eau Boumba et Ngoko, de Nkolbisson sur la
Méfou, de Nyabessan sur les cours d'eau Njoh et Ntem, de
Sangmélima sur les cours d'eau Lobo et Meyo.
II.2.2.3 Échantillonnage des larves de
moustiques
Les séances de collecte se déroulent dans la
journée. Le collecteur, muni d'une assiette recueille de l'eau le long
du cours d'eau près des plantes aquatiques qui abritent des larves de
moustiques par la technique du « dipping ». Les larves
collectées sont identifiées morphologiquement grâce aux
clés d'identification morphologique de Gillies et Meillon (1968),
Gillies et Coetzee (1987) ou après PCR (Polymerase Chain Reaction) au
laboratoire. Puis les paramètres du cours où la collecte est
effectuée (PH, température, potentiel oxydoredox,
conductivité) sont mesurés. L'on a aussi relevé le type de
plantes aquatiques et la nature du sol.
II.3 Analyse des données
Pour analyser les données, nous utiliserons les
méthodes suivantes :
a) Analyse des correspondances multiples
(ACM)
Il s'agit d'une méthode d'analyse factorielle. Cette
technique vise à décrire les individus d'une population en
fonction de plusieurs variables qualitatives. Le but sera de rechercher de
nouvelles variables (les composantes principales), non corrélées
entre elles, résumant le mieux possible les informations issues de
toutes les variables utilisées pour l'analyse. Ces composantes peuvent
être qualifiées de variables latentes. Il s'agit d'une technique
descriptive par excellence puisqu'elle permettra de visualiser les individus en
fonction des variables initiales les plus proches entre elles. Elle nous
permettra de mettre en relation les modalités des variables qualitatives
qui se ressemblent. Elle permet ainsi de former des groupes de modalité
qui s'attirent. Pour notre travail, elle permettra de visualiser la nature du
sol, la végétation aquatique et le pH du milieu (niveau
d'acidité) en relation avec la présence et l'abondance des
Anopheles nili et Anopheles moucheti dans un cours d'eau.
b) Test du Khi-deux et Test de Mann-Whitney
Ils permettront de tester l'éventualité d'une
relation entre le type de vecteurs et les paramètres du milieu.
Le test du Khi-deux de Pearson permet de tester
l'éventualité d'une relation entre deux variables qualitatives
(avec l'hypothèse nulle d'indépendance des deux variables).
Le test U de Mann-Whitney permet de comparer deux populations
pour lesquelles on dispose d'échantillons indépendants, de
tailles respectives n1 et n2. Ce test cherche à vérifier si les
données de deux groupes occupent des positions équivalentes. Si
c'est le cas, les distributions sont similaires. Si les positions ne sont pas
similaires, les groupes sont considérés comme significativement
différents. Ce test est un test non paramétrique et s'applique
lorsque les données ne suivent pas une loi de type connue. Il est aussi
adapté aux échantillons de taille faible.
L'hypothèse nulle est :
Ho : les deux populations sont identiques,
Contre l'hypothèse alternative :
H1 : les deux populations sont différentes.
Distribution de Anopheles nili et Anopheles moucheti
au sud du Cameroun : influence des facteurs du milieu
Si les deux populations sont identiques, les
échantillons doivent « se ressembler ». Si on range en ordre
croissant les membres des deux échantillons E1 et E2, chaque
élément de E1 doit être précédé par
« un nombre raisonnable » d'éléments de E2,
s'il y en a « trop », les éléments de E1 sont
plutôt « trop grands » et vice versa.
c) La régression logistique
Elle nous permettra de mettre en évidence l'influence
de certaines variables sur la probabilité de présence de chacune
des anophèles. (Voir annexe 5 pour la présentation de la
régression logistique).
Ce chapitre qui s'achève nous a permis de
présenter la structure du stage ainsi que les sites où
l'étude a été menée. Il nous a aussi permis de
définir les méthodes nécessaires pour atteindre nos
objectifs.
Dans la partie suivante, nous allons répondre aux
questions suivantes : Comment Anopheles nili et Anopheles
moucheti sont-ils répartis dans l'espace ? Quels sont les facteurs
ainsi que la combinaison des facteurs qui sont en relation avec leur
présence et leur abondance dans un cours d'eau?
![](Distribution-des-Anopheles-nili-et-des-Anopheles-moucheti-au-sud-du-Cameroun--influence-des-facte18.png)
DEUXIEME PARTIE : BIOECOLOGIE ET DISTRIBUTION
DES ANOPHELES NILI ET MOUCHETI AU SUD DU CAMEROUN
Cette deuxième partie est consacrée a la
présentation des résultats et a la discussion. Elle comprend deux
chapitres. Dans le chapitre III, nous étudierons la distribution
géographique et écologique de Anopheles nili et Anopheles
moucheti. Le chapitre IV est consacré a la détermination des
facteurs écologiques en relation avec la présence et l'abondance
de ces especes au sud du Cameroun.
DISTRIBUTION SPATIALE DES ANOPHÈLES NILI ET
MOUCHETI
Au Cameroun, Anopheles nili et Anopheles
moucheti sont des espèces fortement impliquées dans la
transmission du paludisme. Leur distribution ainsi que leur adaptation à
l'environnement sont mal connues. Dans ce chapitre, nous étudierons la
répartition de ces espèces selon chacun des facteurs
environnementaux mis en évidence. Nous nous bornerons à une
étude de la distribution des Anopheles nili et Anopheles
moucheti selon ces facteurs.
III.1 Distribution des larves collectées selon les
localités et les cours d'eau
Les collectes ont été effectuées dans 22
cours d'eaux distribués dans 5 provinces du pays (Est, Sud, Ouest,
Centre, Nord-ouest). Au total, 2942 larves appartenant à 5
espèces ont été collectées au cours de cette
étude. Les larves du groupe Anopheles nili étaient les
plus abondantes suivies des larves d'Anopheles moucheti. Les autres
espèces collectées étaient : Anopheles paludis,
Anopheles funestus et Anopheles Sp ( voir Tableau 1).
L'espèce Anopheles nili est un groupe d'espèces qui a en
son sein 4 espèces différentes Anopheles Somalicus, Anopheles
Ovengensis, Anopheles Carnevalei et Anopheles nili ss.
Dans la province du Centre, Anopheles nili est le
vecteur majoritaire. On le retrouve dans presque tous les sites de cette
province sauf à Olama. Anopheles moucheti n'est présente
dans cette province que dans les sites à Olama sur le Nyong et à
Simbock sur la Méfou.
Dans la province du Sud et de l'Est, le vecteur majoritaire
est Anopheles moucheti suivi de Anopheles nili et
Anopheles paludis. Cependant dans les provinces du Nord Ouest et
à l'Ouest, seules Anopheles nili et An funestus
étaient présent.
Dans le tableau 1 suivant, nous pouvons remarquer que plus de 34
% des larves collectées ont été recensées dans le
seul site de Nkolbison.
Tableau 1 : Répartition des anophèles par
sites et par cours d'eau
Province
|
Sites
|
Cours d'eau
|
Anopheles funestus
|
Anopheles moucheti
|
Anopheles nili
|
Anopheles paludis
|
Anopheles sp
|
Total
|
Moy
|
% Larves
|
Centre
|
Ebebda
|
Sanaga
|
0
|
0
|
119
|
0
|
0
|
119
|
23,8
|
4,0%
|
Centre
|
Ebogo
|
Nyong
|
0
|
125
|
0
|
0
|
0
|
125
|
25
|
4,2%
|
Centre
|
Mbébé
|
Sanaga
|
0
|
0
|
164
|
0
|
0
|
164
|
32,8
|
5,6%
|
Centre
|
Mfou
|
Ntot
|
0
|
0
|
54
|
0
|
0
|
54
|
10,8
|
1,8%
|
Centre
|
Nkolbison
|
Méfou
|
0
|
0
|
1000
|
0
|
0
|
1000
|
200
|
34,0%
|
Centre
|
Olama
|
Nyong
|
0
|
76
|
0
|
0
|
0
|
76
|
15,2
|
2,6%
|
Centre
|
Simbock
|
Méfou
|
0
|
50
|
128
|
0
|
0
|
178
|
35,6
|
6,1%
|
Est
|
Baad
|
Baad
|
0
|
0
|
3
|
9
|
0
|
12
|
2,4
|
0,4%
|
|
|
Nako
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Est
|
Ekelemba
|
Paka
|
0
|
0
|
46
|
10
|
1
|
57
|
11,4
|
1,9%
|
Est
|
Moloundou
|
Boumba
|
0
|
0
|
63
|
1
|
0
|
64
|
12,8
|
2,2%
|
Est
|
Moloundou
|
Ngoko
|
0
|
19
|
5
|
0
|
0
|
24
|
4,8
|
0,8%
|
Est
|
Kentzou
|
Kadei
|
0
|
4
|
1
|
37
|
0
|
42
|
8,4
|
1,4%
|
Nord-Ouest
|
Ako
|
Akon
|
35
|
0
|
35
|
11
|
0
|
81
|
16,2
|
2,8%
|
Nord-Ouest
|
Ako
|
Atoro
|
11
|
0
|
130
|
0
|
0
|
141
|
28,2
|
4,8%
|
Ouest
|
Magba
|
Mappe
|
2
|
0
|
28
|
1
|
0
|
31
|
6,2
|
1,1%
|
Sud
|
Afan Essokie
|
Bitande
|
0
|
0
|
34
|
0
|
51
|
85
|
17
|
2,9%
|
Sud
|
Ambam
|
Ntem
|
0
|
93
|
11
|
10
|
0
|
114
|
22,8
|
3,9%
|
Sud
|
Djoum
|
Etjia'a
|
0
|
0
|
0
|
2
|
30
|
32
|
6,4
|
1,1%
|
Sud
|
Djoum
|
Otozen
|
0
|
14
|
15
|
0
|
15
|
44
|
8,8
|
1,5%
|
Sud
|
Nyabessan
|
Njoh
|
0
|
89
|
13
|
6
|
1
|
109
|
21,8
|
3,7%
|
Sud
|
Nyabessan
|
Ntem
|
0
|
192
|
64
|
37
|
0
|
293
|
58,6
|
10,0%
|
Sud
|
Sangmelima
|
Meyo
|
0
|
5
|
0
|
0
|
92
|
97
|
19,4
|
3,3%
|
Total
|
|
|
48
|
667
|
1913
|
124
|
190
|
2942
|
|
100%
|
Pourcentage
|
|
|
1,6%
|
22,7%
|
65,0%
|
4,2%
|
6,5%
|
100%
|
|
|
Source : élaboré par l'auteur avec les
données de l'OCEAC
Etant donné que la tâche qui nous a
été confiée était de mettre en évidence
l'influence des facteurs relatifs au milieu sur la distribution de ces deux
espèces, il serait intéressant dans la section suivante
d'analyser comment les différents vecteurs se répartissent selon
ces variables.
III.2 Distribution des larves d'Anopheles nili
et d'Anopheles moucheti en fonction des paramètres du
milieu.
Nous nous proposons dans cette section d'étudier la
distribution des espèces Anopheles nili et Anopheles
moucheti en fonction de différents paramètres.
III.2.1 Distribution des larves Anopheles nili et Anopheles
moucheti en fonction du
pH
Le pH est un paramètre qui permet de déterminer
le niveau d'acidité ou de basidité du milieu. Un milieu avec un
pH inférieur à 7 est dit acide, proche ou égal à 7
il est dit neutre, supérieur à 7, il est dit basique.
Anopheles moucheti a été
retrouvé en abondance dans des cours d'eau dont le PH est compris entre
5,4 et 8 (voir annexe 2, tableau 12). Le pH moyen favorable au
développement d'Anopheles moucheti est de 5,8618 (voir annexe
2, tableau 12).
Anopheles nili se trouve dans des cours d'eau avec un
pH plus étendu que celui de Anopheles moucheti. Elle a
été récoltée dans des cours d'eau dont le pH varie
entre 4,5 et 8 (voir annexe 2, tableau 11). Le PH moyen favorable à la
présence des Anopheles nili est de 6,51(voir annexe 2, tableau
11).
Environ 1349 (Plus de 70 %) des 1909 larves de Anopheles
nili recensés, ont été collectées dans les
cours d'eau à pH neutre (voir tableau 2). 447 (23,4 %) ont
été collectées dans les cours d'eau à pH acide
(voir tableau 2 suivant).
Tableau 2 : Distribution des larves d'anophèles en
fonction du pH
Milieu
pH acide pH neutre pH basique
Anopheles nili
|
447
|
1349
|
113
|
1909
|
Anopheles moucheti
|
630
|
33
|
4
|
667
|
Autres
|
200
|
104
|
58
|
362
|
Total
|
1277
|
1486
|
175
|
2938
|
Graphique 1 : Distribution des Anopheles nili et
Anopheles moucheti en fonction du PH
Nbre de larves collectees
|
1200 1000 800 600 400 200 0
|
|
|
Moucheti Nili
|
|
0 2 4 6 8 10
PH
Le graphique 1 nous indique que les Anopheles nili
s'adaptent à divers niveau de pH. Contrairement aux Anopheles
moucheti qui se regroupent autour du pH moyen.
III.2.2 Distribution des larves Anopheles nili et Anopheles
moucheti en fonction de la température
La température d'un milieu ou d'un corps est une
grandeur physique qui mesure le degré de chaleur de ce milieu ou de ce
corps. Elle mesure aussi l'agitation moyenne des particules qui compose le
milieu (atome, molécule). Plus la température est
élevée, plus le corps est chaud.
Graphique 2 : Distribution des Anopheles nili et
Anopheles moucheti en fonction de la température
nbre de larves
|
1200 1000 800 600 400 200 0
|
|
|
Moucheti Nili
|
|
0 5 10 15 20 25 30 35
Température (°C)
Le graphique 2 montre que Anopheles nili et
Anopheles moucheti peuvent cohabiter dans les cours d'eau dont la
température se trouve entre 20°C et 27°C.
Distribution de Anopheles nili et Anopheles moucheti
au sud du Cameroun : influence des facteurs du milieu
La température moyenne des cours d'eau où
Anopheles nili a été retrouvée est de
24,999°C. Chez Anopheles moucheti, cette moyenne est de
24,87°C (voir annexe 2, tableaux 11 et 12).
III.2.3 Distribution des larves Anopheles nili et Anopheles
moucheti en fonction de la conductivité du cours d'eau
La conductivité d'un cours d'eau est sa capacité
à laisser le courant électrique circuler librement. Ici, elle
s'exprime en uS/cm. Elle permet de mesurer la quantité de matière
inorganique dans l'eau ainsi que la présence d'ions. Plus elle est
élevée, plus le cours d'eau est riche en ces
éléments.
On peut observer sur le graphique 3 que l'ensemble des larves
d'Anopheles moucheti a été collecté dans des
cours d'eau ayant une conductivité inférieure à la valeur
30 uS/cm. La conductivité moyenne sur les 11 cours d'eau où il a
été retrouvé est de 26,288 #177; 2,25 uS/cm (voir annexe
2, tableau 12).
Graphique 3 : Distribution des Anopheles nili et
Anopheles moucheti en fonction de la
conductivité
![](Distribution-des-Anopheles-nili-et-des-Anopheles-moucheti-au-sud-du-Cameroun--influence-des-facte26.png)
Moucheti Nili
![](Distribution-des-Anopheles-nili-et-des-Anopheles-moucheti-au-sud-du-Cameroun--influence-des-facte27.png)
nbre de larves
1200
1000
400
800
600
200
0
0 30 60 90 120 150 180 210 240 270 300 330 360
390 Conductivité
En revanche, Anopheles nili a été
collectée dans les cours d'eau dont la conductivité variait entre
8 et 364 uS/cm. La conductivité moyenne des cours d'eau où elle a
été récoltée est de 69,33 #177; 0,81 uS/cm (voir
annexe 2, tableau 11).
Distribution de Anopheles nili et Anopheles moucheti
au sud du Cameroun : influence des facteurs du milieu
III.2.4 Distribution des larves Anopheles nili et Anopheles
moucheti en fonction du potentiel d'oxydo réduction du cours d'eau
Le potentiel d'oxydo réduction mesure la
capacité d'un ion à échanger des électrons. S'il
est oxydant il accepte facilement les électrons, s'il est
réducteur il libère facilement des électrons. Dans les
milieux réducteurs, on dénombre plus d'électrons libres
que dans les milieux oxydant.
Dans les cours d'eau avec un potentiel inférieur
à 125 mV, aucune larve d'Anopheles moucheti n'a
été retrouvée (voir graphique 4). L'essentiel des
Anopheles nili et Anopheles moucheti semble être
confiné dans les cours d'eau avec un potentiel compris entre 125 mV et
225 mV. Le potentiel moyen propice à la présence de Anopheles
nili est de 159,40#177; 0,96 mV. Par contre, celui de Anopheles
moucheti est de 200,102 #177; 1,47 mV (voir annexe 2, tableau 11 et
12).
Graphique 4 : Répartition des Anopheles nili
et Anopheles moucheti selon le potentiel d'oxydo
réduction
![](Distribution-des-Anopheles-nili-et-des-Anopheles-moucheti-au-sud-du-Cameroun--influence-des-facte28.png)
Moucheti Nili
![](Distribution-des-Anopheles-nili-et-des-Anopheles-moucheti-au-sud-du-Cameroun--influence-des-facte29.png)
nbre de larves
1200
1000
400
200
800
600
0
0 50 100 150 200 250 300 350
Potentiel
III.2.5 Distribution des larves Anopheles nili et Anopheles
moucheti en fonction du type de plantes aquatiques
Dans leurs milieux naturels, les larves d'Anopheles nili
et d'Anopheles moucheti s'abritent près des plantes
aquatiques et débris présents dans le cours d'eau pour
échapper à leurs prédateurs. D'autre part, ces milieux
s'avèrent être un garde manger important pour ces larves, car ces
plantes abritent également au même titre le plancton et le
zooplancton. L'ensemble de ces paramètres fait en sorte que la
distribution des larves de moustiques n'est pas aléatoire, mais
répond à certains besoins.
Distribution de Anopheles nili et Anopheles moucheti
au sud du Cameroun : influence des facteurs du milieu
Tableau 3 : Distribution des Anopheles nili et
Anopheles moucheti en fonction du type de plantes
aquatiques
Plantes aquatiques
|
Pistia
|
Paspallum
|
Débris végétaux
|
Pistia et Paspallum
|
Débris végétaux et Paspallum
|
Total
|
Anopheles
|
|
|
|
|
|
|
nili
|
13
|
1178
|
161
|
358
|
199
|
1909
|
Anopheles
|
|
|
|
|
|
|
moucheti
|
290
|
50
|
19
|
308
|
0
|
667
|
Autres
|
2
|
0
|
201
|
51
|
108
|
362
|
Total
|
305
|
1228
|
381
|
717
|
307
|
2938
|
Lorsqu'on observe le tableau 3 ci-dessus, sur les 1909 larves
d'Anopheles nili collectées, plus de 80 % provenaient des
collectes faites sous les nappes de Pistia ou Paspallum. Il en est de
même pour Anopheles moucheti. Quelques rares spécimens
d'Anopheles moucheti (moins de 5 %) ont été
collectées sous les feuilles mortes, résidus de bois (des
débris végétaux).
En vue de confirmer l'association entre le type de plantes
aquatiques et la nature des espèces de larves, nous avons
effectué le test du Khi-deux de Pearson (voir tableau 4 suivant)
Tableau 4 : Résultat du test d'indépendance
entre le type d'anophèle et la nature des plantes
Tests du Khi-deux
|
Valeur
|
ddl
|
Signification asymptotique (bilatérale)
|
Khi-deux de Pearson
Rapport de vraisemblance
Association linéaire
par linéaire
Nombre d'observations
valides
|
1309,809a
1380,371
21,334
2576
|
4 4
1
|
,000 ,000
,000
|
a. 0 cellules (,0%) ont un effectif théorique
inférieur à 5. L'effectif théorique minimum est de
46,61.
Ce test montre qu'il y a une forte association entre la nature
des plantes aquatiques et l'abondance des larves. En effet, la valeur du
Khi-deux de Pearson est de 1309,8 avec une p-valeur inférieure à
1 % (p-valeur <0,01).
Distribution de Anopheles nili et Anopheles moucheti
au sud du Cameroun : influence des facteurs du milieu
III.2.6 Distribution des larves Anopheles nili et Anopheles
moucheti en fonction de la nature du sol
La nature du sol est essentielle pour mettre en
évidence certaines propriétés chimiques du milieu.
Lorsqu'on observe le tableau 5, on remarque que, 1011 larves d'Anopheles
nili ont été retrouvées sur les sols argileux. 513
larves ont été collectées sur sol latéritique et
385 ont été recensées sur les sols sablonneux. À la
différence de Anopheles nili, Anopheles moucheti a
été collectée essentiellement dans les cours d'eaux au sol
latéritique : sur les 667 larves collectées, 536 ont
été recensées dans les cours d'eaux au sol
latéritique.
Tableau 5 : Distribution des larves de Anopheles
nili et Anopheles moucheti selon le type de sol
|
|
Nature du sol
|
|
|
Latéritique
|
Argileux
|
Sablonneux
|
Total
|
Anopheles nili
|
513
|
1011
|
385
|
1909
|
Anopheles moucheti
|
536
|
93
|
38
|
667
|
Autres larves
|
50
|
44
|
268
|
362
|
Total
|
1099
|
1148
|
691
|
2938
|
En vue de confirmer l'association entre la nature du sol et le
type de larves, nous avons effectué le test du Khi-deux de Pearson (voir
tableau 6 suivant)
Tableau 6 : Résultat du test d'indépendance
entre le type d'anophèle et la nature du sol
Tests du Khi-deux
|
Valeur
|
ddl
|
Signification asymptotique (bilatérale)
|
Khi-deux de Pearson
Rapport de vraisemblance
Association linéaire
par linéaire
Nombre d'observations valides
|
585,866a
599,141
445,355
2576
|
2 2
1
|
,000 ,000
,000
|
a. 0 cellules (,0%) ont un effectif théorique
inférieur à 5. L'effectif théorique minimum est de
109,53.
Le test de Khi-deux de Pearson effectuées nous permet de
confirmer pour un seuil de 1 % l'existence d'une relation entre la nature du
sol et le type de vecteur. (p-valeur<0,01).
FACTEURS DU MILIEU EN RELATION AVEC LA DISTRIBUTION
DES ANOPHÈLES NILI ET MOUCHETI
Nous avons constaté dans la phase de l'analyse
descriptive sur la répartition des larves collectées que
l'abondance des larves d'Anopheles nili et d'Anopheles
moucheti serait en relation avec le type de milieu. Dans ce chapitre,
l'objectif visé est la détermination des combinaisons de facteurs
qui sont en relation avec la présence ou l'absence de ces
espèces.
Ainsi, nous allons dans un premier temps étudier
l'influence des paramètres quantitatifs pH, conductivité,
potentiel d'oxydo réduction et température sur les chances de
trouver Anopheles nili et Anopheles moucheti dans un milieu
(IV.1), dans un second temps, nous déterminerons la combinaison du type
de sol et de la végétation aquatique qui sont propices à
la présence de Anopheles nili et Anopheles moucheti
dans un milieu (IV.2).
IV.1 Influence des facteurs pH, conductivité,
potentiel d'oxydo réduction et température sur la présence
ou l'absence des Anopheles nili et Anopheles moucheti
Dans cette section, nous ressortirons la combinaison des
facteurs pH, conductivité, potentiel d'oxydo réduction et
température en relation avec la présence de Anopheles nili
et Anopheles moucheti dans le milieu.
IV.1.1 Influence des paramètres sur les chances de
trouver Anopheles nili dans un cours d'eau
Pour vérifier si une combinaison de deux ou plusieurs
paramètres influence la probabilité de présence de
Anopheles nili, nous avons effectué une régression
logistique. Les variables explicatives du modèle sont : le pH, la
température, la conductivité et le potentiel d'oxydo
réduction. Les résultats de l'estimation du modèle pour
Anopheles nili sont consignés dans le tableau 7 suivant. Nous
fixons le seuil de signification à 10%.
Tableau 7 : Résultat de l'estimation du
modèle de régression logistique pour Anopheles
nili
Variables dans l'équation
|
B
|
E.S.
|
Wald
|
ddl
|
Signif.
|
Exp(B)
|
Etape PH
a
|
1,612
|
1,030
|
2,450
|
1
|
,118
|
5,013
|
1Température
|
-,587
|
,331
|
3,142
|
1
|
,076
|
,556
|
Conductivité
|
-,023
|
,019
|
1,415
|
1
|
,234
|
,978
|
Potentiel
|
,024
|
,014
|
2,914
|
1
|
,088
|
1,024
|
a. Variable(s) entrées à l'étape 1 : PH,
Température, Conductivité, Potentiel.
Il ressort du tableau 7 que pour un seuil de 10 %, seule une
combinaison des facteurs température et potentiel est significatif pour
mettre en évidence les chances trouver Anopheles nili dans un
cours d'eau. Si la température diminue pendant que le potentiel d'oxydo
réduction augmente, la probabilité de trouver ce vecteur dans le
cours d'eau augmente.
IV.1.2 Influence des paramètres sur les chances de
trouver Anopheles moucheti dans un cours d'eau
De même que pour Anopheles nili, nous avons
effectué un modèle de régression logistique qui nous
permet de voir comment ces paramètres du milieu influencent les chances
de trouver où non Anopheles moucheti dans un cours d'eau. En
prenant les paramètres température, pH, potentiel d'oxydo
réduction et conductivité comme variables explicatives pour la
construction de notre modèle, nous avons obtenu les résultats du
tableau 8 suivant.
.
Tableau 8 : Résultat de l'estimation du
modèle de régression logistique pour
Anopheles
moucheti
Variables dans l'équation
|
B
|
E.S.
|
Wald
|
ddl
|
Signif.
|
Exp(B)
|
Etape Température
a
|
,089
|
,225
|
,155
|
1
|
,693
|
1,093
|
1Potentiel
|
,004
|
,011
|
,159
|
1
|
,690
|
1,004
|
PH
|
-,774
|
,782
|
,980
|
1
|
,322
|
,461
|
Conductivité
|
,048
|
,023
|
4,391
|
1
|
,036
|
1,049
|
a. Variable(s) entrées à l'étape 1 :
Température, Potentiel, PH, Conductivité.
Pour le seuil 10 %, le tableau 8 montre que seul le
paramètre conductivité influence significativement la
probabilité de trouver Anopheles moucheti dans un cours
Distribution de Anopheles nili et Anopheles moucheti
au sud du Cameroun : influence des facteurs du milieu
d'eau. Si la conductivité augmente, la probabilité
de trouver ce vecteur dans le milieu augmente. L'influence des autres facteurs
n'étant pas significative.
Les résultats du test U de Mann-whitney confirme
l'influence de la conductivité sur la présence de Anopheles
moucheti (voir tableau 9 suivant). Le test U de Mann-Whitney (nous l'avons
présenté au chapitre II) est un test non paramétrique. Il
est applicable lorsque les données ne suivent pas une loi d'un type
connu et est adapté aux échantillons de taille réduite.
Pour un seuil de 10 %, le paramètre conductivité ne suit pas une
loi normale : P = 0,09 < 10 % (voir annexe 2, tableau 13). Les
résultats de ce test sont consignés dans le tableau 12.
L'hypothèse nulle est :
Ho : la conductivité moyenne des cours d'eau
où Anopheles moucheti est présente et celle des cours
d'eau où il est absent sont identiques,
Contre l'hypothèse alternative :
H1 : la conductivité moyenne des cours d'eau où
Anopheles moucheti est présent et celle des cours d'eau
où il est absent sont différentes.
Tableau 9 : Résultat du test U de
Mann-Whitney
Test b
|
Conductivité
|
|
U de Mann-Whitney
W de Wilcoxon Z
Signification
asymptotique (bilatérale)
Signification exacte
[2*(signification unilatérale)]
|
25,500 91,500 -2,822
,005 ,003
|
a
|
a. Non corrigé pour les ex aequo.
b. Critère de regroupement : Moucheti
Il ressort du tableau 12 que la conductivité moyenne
des cours d'eau où les Anopheles moucheti étaient
présents et celle des cours d'eau où ils étaient absents
diffèrent significativement. Autrement dit, le paramètre
conductivité permet de distinguer la présence ou l'absence de
Anopheles moucheti dans un cours d'eau.
Au terme de cette section, nous pouvons affirmer que, pour un
seuil de 10%, si la température diminue pendant que le potentiel d'oxydo
réduction augmente, la probabilité
Distribution de Anopheles nili et Anopheles moucheti
au sud du Cameroun : influence des facteurs du milieu
de trouver Anopheles nili dans un cours d'eau augmente.
Si la conductivité augmente, la probabilité de trouver
Anopheles moucheti dans le milieu augmente.
Dans la suite, nous déterminerons la nature du sol ainsi
que le type de végétation aquatique propice au
développement de chacun de ces vecteurs du paludisme.
IV.2 Nature du sol et végétations
aquatiques en relation avec la présence et l'abondance des
vecteurs
Dans cette section, nous nous proposons de déterminer
le type de sol ainsi que la végétation aquatique qui sont
propices à chaque type d'anophèles. Pour cela nous allons
effectuer une analyse des correspondances multiples (nous l'avons
présentée au chapitre 2). Cette étude est adaptée
à l'analyse des variables qualitatives. Dans notre base de
données nous avons considéré trois variables qualitatives
:
· Le type de vecteurs avec 2 modalités :
Anopheles nili ou Anopheles moucheti.
· La nature du sol avec trois modalités :
Latéritique, Argileux, ou Sablonneux.
· Le type de plantes aquatiques avec 5 modalités
: Pistia, Paspallum, Débris végétaux, Pistia+paspallum
(mélange de Pistia et de Paspallum), Débris
végétaux+paspallum (mélange de Paspallum et de
Débris végétaux).
· L'acidité du milieu (pH_milieu) avec 3
modalités : Acide, Neutre, Basique.
Nous nous proposons d'étudier les associations existantes
entre les différentes modalités de ces variables.
Nous avons effectué cette analyse des correspondances
multiples avec le logiciel SPAD. Les résultats sont
présentés à l'annexe 3. Lorsqu'on observe ces
résultats, on constate que le premier axe explique à lui seul
32,56 % de la variabilité totale. Ensemble, les deux premiers axes
expliquent 57,74 % de l'inertie totale. Le résultat graphique de la
projection des variables sur ces deux premiers axes factoriels sont
représentés sur le graphique suivant.
![](Distribution-des-Anopheles-nili-et-des-Anopheles-moucheti-au-sud-du-Cameroun--influence-des-facte31.png)
Graphique 5 : Résultat de la projection des
variables sur les facteurs 1 et 2
Seules les modalités dont la contribution à la
formation d'un axe est élevée, sont à considérer
pour l'interprétation de cet axe factoriel.
Les modalités à considérer pour
l'interprétation de l'axe 1 sont pour chacune des variables suivantes
:
· Anophèles (type de vecteurs) :
Anopheles moucheti (dont la contribution vaut 16,6 %) et Anopheles
nili (avec une contribution de 5,8 %). Ces deux modalités
représentent à elles seules 22,4 % de l'inertie de l'axe 1. Elles
ont chacune un cosinus carré de 0,66.
· Type de plantes aquatiques : les plantes Pistia
(ayant pour contribution 8,4 %), Paspallum (avec pour contribution 7,2 %) et
Pistia+Paspallum (dont la contribution est de 8,5 %). Ces trois
modalités représentent 24,1 % de l'inertie du premier axe
factoriel. Leurs cosinus carré sont respectivement 0,28 ; 0,40 et
0,33.
· Nature du sol : Latéritique (ayant pour
contribution 14,8 %), Argileux (dont la contribution est de 7,3 %). A elles
seules, ces deux modalités
Distribution de Anopheles nili et Anopheles moucheti
au sud du Cameroun : influence des facteurs du milieu
représentent 22,1% de l'inertie de l'axe 1. leurs cosinus
carré respectifs sont 0,73 et 0,38.
· Acidité du milieu (pH milieu) :
Acide (avec pour contribution 15,2 %), Neutre (dont la contribution est 9,7 %).
Ces deux modalités représentent 24,9 % de l'inertie de l'axe 1.
Le cosinus carré de la modalité Acide est 0,76 et celui de la
modalité Neutre est 0,61.
Interprétation :
Nous pouvons interpréter le graphique 5 ainsi :
L'axe 1 oppose les Anopheles nili qui sont abondants
dans les cours d'eau neutres, sur des sols argileux avec une
végétation aquatique faite de plantes Paspallum, aux
Anopheles moucheti qui sont nombreux dans les cours d'eau acides, sur
des sols latéritiques avec une végétation aquatique faite
de plantes Pistia et aussi d'un mélange de Pistia et de Paspallum.
Nous consignons ces résultats dans le tableau 10
suivant.
Tableau 10 : Nature du sol, type de plantes et pH du
milieu propices au développement des
vecteurs
|
Anopheles nili
|
Anopheles moucheti
|
Sol propice
|
Sols argileux
|
Sols latéritiques
|
Plantes aquatiques propices
|
Paspallum
|
Pistia ou Pistia +Paspallum
|
pH propice
|
Milieux neutres
|
Milieux acides
|
Au terme de ce chapitre, nous pouvons dire que Anopheles nili
et Anopheles moucheti ont chacun des préférences
quant aux paramètres du milieu.
Lorsque la température diminue et le potentiel d'oxydo
réduction augmente, la probabilité de trouver Anopheles nili
augmente. Pour Anopheles moucheti, si la conductivité
augmente, les chances de le trouver dans un cours d'eau augmentent. Tandis que
les larves de Anopheles nili trouvent un abri favorable sous les
plantes Paspallum, dans un cours d'eau neutre et sur un sol argileux, celles de
Anopheles moucheti sont majoritaires dans les cours d'eau acides, sur
un sol latéritique et s'abritent de préférence sous les
plantes Pistia ou d'un mélange de Pistia et de Paspallum.
La Partie discussion qui va suivre, nous permettra de confronter
nos résultats avec des études antérieures, de faire
certaines remarques et proposer des recommandations.
![](Distribution-des-Anopheles-nili-et-des-Anopheles-moucheti-au-sud-du-Cameroun--influence-des-facte32.png)
DISCUSSION
Anopheles nili et Anopheles moucheti
étaient présents dans la plupart des rivières et fleuves
prospectés. Ces informations sont conformes à la carte de
distribution de ces espèces au Cameroun et en Afrique (Gillies et De
Meillon, 1968) ; (Antonio-Nkondjio et al., 2006). Toutefois nous avons
relevé une hétérogénéité quant
à la répartition de ces espèces qui pourrait
refléter la variation des propriétés physico-chimique des
cours d'eau de cette région. Pendant cette étude, plusieurs
paramètres ont été mesurés il s'agit de la
température, pH, potentiel d'oxydo-réduction,
conductivité, présence des plantes aquatiques et type de sol.
Pour Anopheles moucheti, exception faite de la conductivité
dont les valeurs moyennes égales à 26,288 uS/cm étaient
associées à sa présence et à son abondance dans un
cours d'eau, les autres paramètres pris isolément n'ont pas
été significatifs pour expliquer la présence ou l'absence
de ce vecteur. Ceci suggère entre autre que la présence ou
l'absence de ce vecteur est liée à une interaction complexe entre
les différents facteurs du milieu. Des observations comparables ont
été rapportées des études effectuées sur les
larves des membres du complexe Anopheles gambiae au
Sénégal et au Mali (Awono-Ambene et al., 1998) ; (Edillo et al.,
2006). Les conditions favorables au développement du vecteur
Anopheles moucheti étaient donc: conductivité moyenne de
26,288 uS/cm, pH moyen de 5,862 et température moyenne de 24,873°C.
Par contre chez Anopheles nili les conditions favorables
étaient : conductivité moyenne de 69,33 uS/cm, pH moyen de
l'ordre de 6,51, température moyenne de 24,999°C et potentiel
d'oxydo réduction moyen de 159,40 mV. Toutefois, remarquons que
Anopheles nili a semblé tolérer de fortes variations des
paramètres physicochimiques du milieu, ce qui justifierai probablement
sa large distribution à travers le continent africain contrairement
à Anopheles moucheti qui est confiné au domaine
forestier et péri-forestier (Gillies et De Meillon, 1968), (Hervy et
al., 1997).
D'autres paramètres du milieu répertoriés
au cours de cette étude ont semblé jouer un rôle
déterminant dans la distribution des larves de ces deux espèces.
C'est le cas des plantes aquatiques du type Pistia ou Paspallum
qui étaient toujours associées à la présence
et à l'abondance des larves de ces 2 espèces. Ces plantes en
abritant les larves régulent la dynamique des populations de ces
espèces et limitent l'action néfaste de la prédation sur
ces populations. Il a été démontré que la
prédation des larves par le biais des poissons larvivores pouvait
influencer significativement la dynamique des populations d'anophèles
(Awono-Ambene et al., 1998). Dans ces cours d'eaux la
Distribution de Anopheles nili et Anopheles moucheti
au sud du Cameroun : influence des facteurs du milieu
présence de prédateurs tels que les poissons
larvivores, les larves d'odonates, les odonates (Exemple : les libellules)
pourraient constituer un frein au développement de ces espèces.
Ceci est du moins corroboré par le fait que les densités
larvaires diminuent considérablement avec la destruction des plantes
aquatiques le long du fleuve ou après élimination naturelle de
ces plantes pendant la saison sèche (Antonio-Nkondjio et al., 2005). Ces
informations pourraient s'avérer utile dans le contrôle de ces
vecteurs dans leur milieu de vie. Certaines espèces de poisson du genre
Gambusia ou Tilapia sont largement utilisées dans la
lutte biologique contre les moustiques.
Il faut toutefois noter que certains facteurs du milieu non
mesurés au courant de cette étude telle que la teneur en ions,
orthophosphate, nitrite ou densité optique pourraient mieux expliquer la
distribution de ces espèces.
Notre étude a porté sur les facteurs du milieu
dont la présence ou l'absence expliquerait le mieux la distribution des
larves d'Anopheles nili et d'Anopheles moucheti. Sur un plan
global il ressort de cette étude que la présence et la
distribution des larves de ces deux espèces répondent à un
complexe système d'interaction entre les facteurs du milieu. Toutefois
des études complémentaires méritent d'être
menées en vue de rechercher comment de telles informations pourraient
être utilisées pour le contrôle des populations de ces
vecteurs qui constituent d'importants vecteurs de paludisme en Afrique
subsaharienne.
![](Distribution-des-Anopheles-nili-et-des-Anopheles-moucheti-au-sud-du-Cameroun--influence-des-facte33.png)
![](Distribution-des-Anopheles-nili-et-des-Anopheles-moucheti-au-sud-du-Cameroun--influence-des-facte34.png)
CONCLUSION GÉNÉRALE
Le travail dont nous venons de présenter les
résultats avait pour but : i) de décrire la distribution des
Anopheles nili et Anopheles moucheti au Cameroun et ensuite
ii) de faire ressortir les facteurs environnementaux qui expliquent la
présence et l'abondance de ces espèces d'anophèles.
Une analyse descriptive nous a permis d'abord de donner la
répartition de ces larves d'anophèles dans les différents
cours d'eau du sud Cameroun et ensuite de répartir les larves
collectées en fonction des paramètres du milieu. L'utilisation
des tests du Khideux, du test U de Mann Whitney nous a permis de mettre en
évidence l'existence d'une relation entre le type de vecteurs et
certains paramètres du milieu. En utilisant des régressions
logistiques nous avons mesuré l'influence des paramètres pH,
conductivité température et potentiel sur les chances de trouver
chacun de ces vecteurs dans un cours d'eau. L'analyse des correspondances
multiples nous a permis de ressortir le type de sol ainsi que la
végétation aquatique propice au développement de chaque
vecteur.
Au terme de ce travail, nous pouvons conclure que
Anopheles nili et Anopheles moucheti sont des espèces
majeures dans la transmission du paludisme au Cameroun. Il ressort de nos
analyses que ces deux vecteurs du paludisme au Cameroun ne sont pas
répartis au hasard dans leur environnement. Leur répartition
respecte un certain nombre de critères. Si la température diminue
pendant que le potentiel d'oxydo réduction augmente, la
probabilité de trouver Anopheles nili dans le cours d'eau
augmente. Si la conductivité augmente, les chances de trouver
Anopheles moucheti dans le milieu augmentent. Les cours d'eau
où les vecteurs Anopheles moucheti étaient
présents ont en moyenne une conductivité de 26,28 uS/cm, un pH de
5,862, une température de 24,873°C et un potentiel d'oxydo
réduction de 200,10 mV. Par contre les cours d'eau où
Anopheles nili a été retrouvé ont une
conductivité moyenne de 69,33 uS/cm, un pH moyen de 6,51, une
température moyenne de 24,999°C et potentiel d'oxydo
réduction moyen de 159,40. Tandis que Anopheles nili trouve un
abri favorable sous les plantes paspallum, dans un cours d'eau neutre à
sol argileux, Anopheles moucheti quant à lui se
développe majoritairement dans les cours d'eau acide où la
végétation aquatique est faite de pistia ou de paspallum, sous un
sol latéritique.
Ces résultats seront utiles dans la lutte
antivectorielle en ce sens qu'elles permettront aux acteurs engagés dans
cette lutte de pouvoir modifier les paramètres du
Distribution de Anopheles nili et Anopheles moucheti
au sud du Cameroun : influence des facteurs du milieu
milieu de façon à créer un environnement
moins favorable à la prolifération de ces vecteurs du paludisme
dans les cours d'eau. Ce qui contribuerait à faire reculer le taux
d'infection.
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www.malariajournal.com/content/5/1/35.
http//
www.oceac.org
ANNEXE Annexe 1 : Organigramme de
l'OCEAC
|
Secrétariat Générale
|
|
Cabinet
|
|
|
|
|
Services extérieurs
Services Rattachés
![](Distribution-des-Anopheles-nili-et-des-Anopheles-moucheti-au-sud-du-Cameroun--influence-des-facte36.png)
Département Administratif et
financier
Services de la Documentation et des
Services de la Comptabilite et du Budget
![](Distribution-des-Anopheles-nili-et-des-Anopheles-moucheti-au-sud-du-Cameroun--influence-des-facte37.png)
![](Distribution-des-Anopheles-nili-et-des-Anopheles-moucheti-au-sud-du-Cameroun--influence-des-facte38.png)
Services du Materiel et du Personnel
Département Programme et
Recherche
![](Distribution-des-Anopheles-nili-et-des-Anopheles-moucheti-au-sud-du-Cameroun--influence-des-facte39.png)
Services des Programmes
|
|
|
|
|
|
VIH
|
|
|
|
|
|
|
THA
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
PALU
|
|
|
|
|
|
|
SP
|
|
Services de la Recherche
![](Distribution-des-Anopheles-nili-et-des-Anopheles-moucheti-au-sud-du-Cameroun--influence-des-facte41.png)
Services des Etudes et de
la Planification
![](Distribution-des-Anopheles-nili-et-des-Anopheles-moucheti-au-sud-du-Cameroun--influence-des-facte42.png)
Service de la Formation
Département des études
et planification
Annexe 2 : Description des paramètres des cours
d'eau
Tableau 11 : Caractéristiques des
paramètres des cours d'eau où Anopheles nili
était présent
Statistiques descriptives
|
N
|
Intervalle
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Ecart type
|
Variance
|
Statistique
|
Statistique
|
Statistique
|
Statistique
|
Statistique
|
Erreur std
|
Statistique
|
Statistique
|
Ph
|
1900
|
3,50
|
4,50
|
8,00
|
6,5171
|
,01688
|
,73575
|
,541
|
Température
|
1900
|
9,00
|
21,20
|
30,20
|
24,9985
|
,04190
|
1,82624
|
3,335
|
conductivité
|
1900
|
356,00
|
8,00
|
364,00
|
69,3316
|
,80456
|
35,07007
|
1229,910
|
potentiel
|
1900
|
198,00
|
112,00
|
310,00
|
159,4026
|
,95787
|
41,75247
|
1743,269
|
N valide (listwise)
|
1900
|
|
|
|
|
|
|
|
Tableau 12 : Caractéristiques des
paramètres des cours d'eau où Anopheles moucheti
était présent et celles des cours d'eau où il
était absent
Statistiques descriptives
|
N
|
Intervalle
|
Minimum
|
Maximum
|
Moyenne
|
Ecart type
|
Variance
|
Statistique
|
Statistique
|
Statistique
|
Statistique
|
Statistique
|
Erreur std
|
Statistique
|
Statistique
|
Ph
|
667
|
2,60
|
5,40
|
8,00
|
5,8618
|
,01409
|
,36386
|
,132
|
Température
|
667
|
5,10
|
21,50
|
26,60
|
24,8726
|
,04574
|
1,18134
|
1,396
|
conductivité
|
667
|
356,00
|
8,00
|
364,00
|
26,2879
|
2,25053
|
58,12308
|
3378,292
|
potentiel
|
667
|
173,00
|
112,00
|
285,00
|
200,1019
|
1,47151
|
38,00381
|
1444,290
|
N valide (listwise)
|
667
|
|
|
|
|
|
|
|
Tableau 13 : Résultat du test de normalité
des paramètres des cours d'eau étudiés
Test de Kolmogorov-Smirnov à un
échantillon
|
PH
|
Température
|
Conductivité
|
Potentiel
|
N
|
25
|
25
|
25
|
25
|
Paramètres normaux a,b Moyenne
|
6.352
|
24.884
|
59.28
|
179.04
|
Ecart-type
|
.9946
|
2.1075
|
75.640
|
51.283
|
Différences les plus Absolue
|
.115
|
.115
|
.249
|
.126
|
extrêmes Positive
|
.115
|
.074
|
.236
|
.126
|
Négative
|
-.103
|
-.115
|
-.249
|
-.062
|
Z de Kolmogorov-Smirnov
|
.576
|
.575
|
1.245
|
.631
|
Signification asymptotique (bilatérale)
|
.894
|
.896
|
.090
|
.821
|
a. La distribution à tester est gaussienne.
b. Calculée à partir des données.
Distribution de Anopheles nili et Anopheles moucheti
au sud du Cameroun : influence des facteurs du milieu
Annexe 3 : Résultat du modèle de
régression logistique relatif à
Anopheles moucheti
Tableau 14 : Résultats de la régression
logistique avec tous les paramètres du milieu pour Anopheles
moucheti
Variables dans l'équation
|
B
|
E.S.
|
Wald
|
ddl
|
Signif.
|
Exp(B)
|
Etape PH
a
|
-,774
|
,782
|
,980
|
1
|
,322
|
,461
|
1Température
|
,089
|
,225
|
,155
|
1
|
,693
|
1,093
|
Conductivité
|
,048
|
,023
|
4,391
|
1
|
,036
|
1,049
|
Potentiel
|
,004
|
,011
|
,159
|
1
|
,690
|
1,004
|
a. Variable(s) entrées à l'étape 1 : PH,
Température, Conductivité, Potentiel.
Tableau de classificationa
|
Observé
|
|
Prévu
|
Moucheti
|
Pourcentage correct
|
Présence
|
Absence
|
Etape 1
|
Moucheti Pourcentage global
|
Présence Absence
|
10
4
|
1
10
|
90,9 71,4 80,0
|
a. La valeur de césure est ,500
Annexe 4 : Résultats de l'analyse des
correspondances multiples
![](Distribution-des-Anopheles-nili-et-des-Anopheles-moucheti-au-sud-du-Cameroun--influence-des-facte43.png)
![](Distribution-des-Anopheles-nili-et-des-Anopheles-moucheti-au-sud-du-Cameroun--influence-des-facte44.png)
![](Distribution-des-Anopheles-nili-et-des-Anopheles-moucheti-au-sud-du-Cameroun--influence-des-facte45.png)
![](Distribution-des-Anopheles-nili-et-des-Anopheles-moucheti-au-sud-du-Cameroun--influence-des-facte46.png)
Annexe 5 : Le modèle Logit
La distribution logistique à l'origine du modèle
Logit admet comme fonctions de répartition et de densité les
expressions suivantes :
( ) ( )
exp x â ( ) ( )
exp x
F x â
i i
â = f x â =
i i
1 exp
+ ( )
x â 1 exp
+ ( ) 2
x â i i
On a ainsi :
1
( ) ( ) ( )
exp - x â
F x F x 1
i
â = - =
â =
i i 1 exp
+ -
( ) ( )
x â 1 exp
+ x â i i
Remarquons que la probabilité associée à la
loi logistique peut être inversée. Si on note pi la
probabilité que yi = 1, on a alors la représentation suivante
:
â
p i
Log =x i
![](Distribution-des-Anopheles-nili-et-des-Anopheles-moucheti-au-sud-du-Cameroun--influence-des-facte47.png)
1
- p i
Et l'on vérifie bien que la probabilité que yi = 1
est une fonction croissante de la combinaison linéaire
4.1. Estimation du modèle Logit
L'estimation du modèle Logit repose aussi sur la
maximisation de la log-vraisemblance.
La vraisemblance s'écrit
.
1 - y y i
i
N 1 exp ( )
x â
i
L y x
( )
, , â = ?
1 exp
+ ( )
x â 1 exp
+ ( )
x â
i = 1 i i
soit la log-vraisemblance :
N { ( ) ( ( ) ) ( ) ( ( ) ) }
- 1
= -
Log L 1 y Log 1 exp
+ x + y x yLog
- 1 exp
+ x
i i â i i â i i â
i=1
N
=- {( ) }
Log 1 exp
+ x yx
â â
-
i i i
i=1
Les conditions du premier ordre sont :
N N
? LogL exp N
( )
x i â
G ( â ) = = yx ' - x '
= ?
0 y F x x
- ( â ) ' = 0
i i
? + ( ) i i i
â = i
1 1 1 exp x
i i = i â
i=1
Le Hessien est :
N exp ( )
x i â
H ( )
â = - x x
' i i
![](Distribution-des-Anopheles-nili-et-des-Anopheles-moucheti-au-sud-du-Cameroun--influence-des-facte48.png)
( ) 2
i = 1 1 exp
+ x i â
Après convergence, les valeurs des probabilité
estimées sont alors calculées en remplaçant â par
son estimation â.
exp ( )
Pi =
x â à
i
( )
x â à
i
1 exp
+
4.2. Effets marginaux
Les effets marginaux mesurent la sensibilité de la
probabilité de l'événement yi = 1
par
rapport à des variations dans les variables
explicatives xi. En plus des multiples avantages que présente la forme
de la fonction logistique, il existe une égalité qui est en outre
particulièrement intéressante en ce qui concerne l'analyse
économique des résultats d'estimation. Il s'agit de la relation
suivante
P
xi â = i
e
1 - P i
En effet, on sait que la probabilité Pi
désigne la probabilité associée à
l'événement complémentaire yi = 1, et que
1-Pi désigne par conséquent la probabilité
associée à l'événement complémentaire yi
= 0.
4.3. Définition et interprétation de la
côte
De façon générale, la quantité c
i = p i (1 - p i )
représente le rapport de la probabilité
associée à l'événement
yi = 1 à la probabilité de non survenue de
cet événement : il s'agit de la cote. Dans un modèle
Logit, cette cote correspond simplement à la quantité
xi
e â :
xi â
P i
c = = e
i 1 P
Si ce rapport est égal à ci pour l'individu i, cela
signifie qu'il a ci fois plus de chance que l'événement
associé au code yi = 1 se réalise, qu'il ne
se réalise pas.
|