2.6 Le 18ème siècle
Jusqu'au 18ème siècle, l'architecture est assez
limitée car elle était dépendante de certains
matériaux naturellement disponibles et dans une relative
proximité. C'est la raison pour laquelle l'ensemble des bâtiments
de nos régions était fabriqué à base d'argile,
pierre et bois. Même d'un point de vue structurel, les
possibilités étaient limitées. L'argile et la pierre sont
deux matériaux qui ne fonctionnent qu'en compression.
Vers la fin du 18ème siècle, le
charbon à coke a été utilisé dans la
sidérurgie ce qui a permis la fabrication de fer en grande
quantité et surtout de meilleure qualité. De plus, le fer
possède une importante capacité de chargement et une
résistance à la traction sans précédent.
Grâce à toutes ces qualités, une nouvelle ère
architecturale commence à apparaître, pas seulement d'un point de
vue structurel mais aussi de l'expression architectonique. En effet, là
où on avait besoin d'un mur épais pour reprendre les forces, seul
une mince structure de fer suffit. L'espace a donc pu commencer à
être libéré.
Si la structure devient plus fine, le mur s'estompe lui aussi et
laisse la place au vitrage. On obtient ainsi d'importantes façades
presque entièrement vitrées.
Le bâtiment qui représente le mieux et montre
l'apologie de cette époque est sans aucun doute le Cristal Palace de
Joseph Paxston à Londres.
2.7 L'architecture moderne
L'essor industriel devient de plus en plus présent en
architecture. La transparence y paraît de plus en plus inévitable.
L'ouvrage de Paul von Scheerbart écrit en 1914 « Glasarchitecktur
» (Architecture de verre) servira d'inspiration à cette nouvelle
génération d'architectes. Il y fait une analogie entre
l'ouverture de l'espace et l'ouverture de l'esprit. Cette comparaison va de
pair avec l'évolution de l'industrie et les prémices de
mondialisation de l'époque. Il y prône également une
architecture entièrement vitrée où il n'y aurait plus de
fenêtres mais des murs de verre.
Pendant ce temps, Le Corbusier propose sa structure dom-ino.
Le concept de cette structure composée de colonnes et de dalles permet
de libérer les espaces des murs porteurs, d'avoir des étages dont
les murs sont disposés différemment les uns par rapport aux
autres et permet également d'avoir des espaces totalement ouverts. De
plus, les façades ne jouent plus qu'un rôle secondaire de peau et
peuvent donc se libérer totalement de l'utilisation de la
maçonnerie et créer ainsi une importante
perméabilité avec le monde extérieur.
Mies Van Der Rohe applique, lui aussi, un concept analogue
à celui de Le Corbusier dans son pavillon d'exposition de Barcelone.
L'espace intérieur y est totalement dégagé, plus aucune
porte n'est présente ce qui montre bien la disparition progressive des
murs. L'ensemble de l'ouvrage repose sur 8 colonnes disposées de
manière régulière. Le bâtiment semble encore assez
hermétique vis-à-vis du regard extérieur mais cela
évoluera dans les différents projets de Mies Van Der Rohe
jusqu'à atteindre l'ouvrage de référence du minimalisme
à savoir la maison Farmsworth. Cette réalisation
entièrement vitrée possède une fine structure
métallique qui est encore perceptible en façade. L'espace
intérieur est quant à lui totalement dégagé. La
perméabilité y est quasi absolue avec le monde
extérieur.
|