CONCLUSION
Au terme de notre réflexion et suite à nos
investigations sur le terrain, nous pouvons affirmer que nos hypothèses
de recherche se sont avérées. Les résultats auxquels nous
sommes parvenu ont montré que nous avons eu raison de nous pencher sur
ce sujet de recherche. Ainsi, nous avons pu constater que les modalités
d'accès au crédit ne sont pas toujours favorables aux jeunes
entrepreneurs. Elles constituent en elles-mêmes, des freins qui limitent
l'accès d'un plus grand nombre de jeunes au financement. Il est donc
évident qu'une partie importante de la population juvénile est
laissée pour compte.
Les jeunes qui réussissent à remplir les
modalités d'accès au crédit sont confrontés
à d'autres problèmes relatifs aux conditions de mise en place des
crédits. En effet, lorsqu'ils remplissent les conditions, les IMF
n'arrivent pas toujours à les satisfaire dans les moindres
détails. Par exemple, les délais de mise en place des
crédits ne sont pas toujours en adéquation avec la planification
des promoteurs. Cet écart crée parfois des déconvenues qui
ne permettent pas aux bénéficiaires de ces crédits de
jouir pleinement des avantages liés au financement. Dans certains cas,
le crédit n'arrive pas à temps pour permettre de mettre en oeuvre
l'idée d'entreprise. Dans d'autres cas, même s'il arrive à
temps, le montant alloué ne suffit pas pour réaliser
l'activité prévue. Dans l'un ou l'autre des cas, le promoteur ne
jouit pas pleinement des avantages liés au financement.
Par ailleurs, lorsque les promoteurs prennent le financement
pour ne réaliser que des activités qui existent
déjà et dont le marché est complètement
saturé, ils se heurtent à des difficultés qui prennent
racine dans la faible diversification et le manque d'originalité de leur
idée d'entreprise. Les conséquences sont nombreuses. Elles sont
parfois aggravées par la complicité qui s'observe au niveau du
suivi des activités menées par les promoteurs. En effet, les
investigations ont montré que les suivis ne se font pas dans les
conditions optimales d'efficacité et d'efficience. Dans ces conditions,
les promoteurs d'entreprise qui n'ont pas une culture rigoureuse de gestion
détournent ces financements à d'autres fins. Ainsi naissent les
difficultés liées au non respect des échéances de
remboursement. Lorsque ces difficultés perdurent, elles conduisent
à des impayés. Les promoteurs qui, lors de la demande de
financement, envisageaient la prospérité, tombent dans le cercle
infernal de la médiocrité. Ils sont pratiquement traqués
par les IMF qu'ils voient comme des ennemis.
Pour pallier toutes les irrégularités qui
entourent le système de financement des initiatives des jeunes, des
suggestions ont été faites pour améliorer la situation
aussi bien du côté des IMF que du côté des clients et
promoteurs.
Cependant, il est évident que, malgré les
aspects abordés et les différentes approches de solution
proposées, le sujet n'est pas épuisé. Beaucoup de travaux
de recherche ont été certes effectués sur les institutions
de microfinance et sur le financement des initiatives des jeunes. Nous pensons
que l'originalité de notre travail réside dans le fait que la
recherche est spécifique à la Commune de Lokossa. De plus, un
accent particulier a été mis sur la jeunesse qui est le fer de
lance de la société de demain.
Cependant, le travail reste perfectible et les aspects dont il
n'a pas pu ou dont il n'a pas su tenir compte pourront être l'objet
d'autres études plus approfondies. En l'occurrence, nous pensons, dans
des recherches ultérieures, insister par exemple sur le rôle des
femmes dans la dynamique entrepreneuriale ou sur la place de l'entrepreneuriat
dans le processus de développement. Nous pensons également qu'on
pourrait appréhender le sujet dans la perspective de voir les
implications des projets financés sur l'environnement afin d'apporter
des réponses contextualisées aux problèmes de financement
des initiatives des jeunes du Bénin.
|