REPUBLIQUE DU BENIN
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MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
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INSTITUT UNIVERSITAIRE DU BENIN (IUB)
MEMOIRE POUR L'OBTENTION DU DIPLOME D'ETUDES
SUPERIEURES SPECIALISEES, OPTION DEVELOPPEMENT ET GESTION DES
PROJETS
SUJET :
FINANCEMENT DES INITIATIVES ENTREPRENEURIALES CHEZ LES
JEUNES DU BENIN: CAS DE LA COMMUNE DE LOKOSSA
Présenté par :
ZANNOU Dona Maurice
Sous la direction de :
HOUESSOU Patrick, Enseignant Chercheur à l'UAC
ANNEE ACADEMIQUE : 2008-2009
DEDICACE
A
Romaine MIGAN, ma mère ;
Charlotte ATTY, mon épouse ;
Clara Gracia et Flora Gloria, mes filles.
REMERCIEMENTS
Nos sincères remerciements :
· A Dieu Trinité, qui nous a inspiré tout le
long de la réalisation de ce travail ;
· A Monsieur Patrick HOUESSOU, notre maître de
mémoire, qui a accepté de diriger ce travail, en sacrifiant
certaines de ses nombreuses préoccupations ;
· A Monsieur Hygin KAKAI qui, comme un véritable
aîné, nous a accompagné de ses précieux conseils et
observations ;
· A Monsieur Albert GANDONOU, Directeur de l'Institut
Universitaire du Bénin (IUB) et à travers lui, le corps
professoral qui nous a formé et l'administration qui nous a
assisté ;
· Aux collègues étudiants de la promotion
DESS/DGP de 2008-2009 qui ont fait preuve d'une cohésion exceptionnelle
durant toute la formation ;
· Aux différents responsables des structures de
financement qui n'ont ménagé aucun effort pour mettre à
notre disposition les données recherchées ;
· A Charlotte ATTY ZANNOU pour son soutien
indéfectible ;
· A tous ceux qui, de près ou de loin ont
contribué à la réalisation de ce travail ;
SIGLES ET ACRONYMES
A
ACDI : Agence Canadienne de Développement
International
AFRISTAT : Observatoire Economique et Statistique
d'Afrique Subsaharienne
AGR : Activité Génératrice de
Revenus
ANPE : Agence Nationale Pour l'Emploi
ASF : Association de Services Financiers
B
BAD : Banque Africaine de Développement
BEI : Banque Européenne d'Investissement
BIT : Bureau International du Travail
BOA : Bank of Africa
BTP : Bâtiments et Travaux Publics
C
CA : Conseil d'Administration
CAVECA : Caisses Villageoises d'Epargnes et de
Crédits Autogérés
CBDIBA : Centre Béninois pour le
Développement des Initiatives à la Base
CEPAM : Centre de Promotion et d'Appui à la
Microfinance
CEDEAO : Communauté Economique Des Etats de
l'Afrique de l'Ouest
CePEPE : Centre de Promotion et d'Encadrement des Petites
et Moyennes Entreprises
CFE : Centre de Formalités des Entreprises
CIPEN : Coordination des Initiatives et Projets d'Emploi
Nouveaux
CISV Italie : Centro Italiano Studi Vessillologici
Italia
CLCAM : Caisse Locale de Crédit Agricole Mutuel
CNCA : Caisse Nationale de Crédit agricole
CPI : Centre de Promotion des Investissements
D
DANIDA : Agence Danoise pour le Développement
International
DDJSL : Direction Départementale de la Jeunesse,
des Sports et Loisirs
DDPD : Direction Départementale de la Prospective
et du Développement
DEIPJ : Direction de l'Entrepreneuriat et de l'Insertion
Professionnelle des Jeunes
DESS : Diplôme d'Etudes Supérieures
Spécialisées
DGCE : Dakar Consulting & Engineering Group
DGP : Développement et Gestion des Projets
DTR : Délégation Technique
Régionale
E
EMICoV : Enquête modulaire intégrée
sur les conditions de vie des ménages
F
FASEG : Faculté des Sciences Economiques et de
Gestion
FECECAM : Fédération des Caisses d'Epargne
et de Crédit Agricole Mutuel
FIDA : Fonds International de Développement
Agricole
FMO : Société Néerlandaise pour le
Financement du Développement
FNPEEJ : Fonds National de Promotion de l'Entreprise et
de l'Emploi des Jeunes
FNUAP : Fonds des Nations Unies Pour la Population
FSNE : Fonds de Solidarité Nationale pour
l'Emploi
G
GIE : Groupement d'Intérêt Economique
I
IMF : Institution de microfinance
INSAE : Institut National de la Statistique et de
l'Analyse Economique
IRD : Institut de Recherche pour le
Développement
IRAM : Institut de Recherches et d'Application des
Méthodes de Développement
IUB : Institut Universitaire du Bénin ;
M
MC : Mono Couffo
MMEJF : Ministère de la Microfinance, de l'Emploi
des Jeunes et des Femmes
MPME : Micro, Petites et Moyennes Entreprises
O
ONG : Organisation Non Gouvernementale
ORTB : Office de Radiodiffusion et de
Télévision du Bénin ;
P
PADME : Association pour la Promotion et l'Appui au
Développement des Micro-Entreprises
PADSA : Programme d'Appui au Développement du
Secteur Agricole
PAGER : Projet d'Activités
Génératrices de Revenus
PAPME : Association pour la Promotion et l'Appui aux
Petites et Moyennes Entreprises
PARMEC : Projet d'Appui à la Réglementation
sur les Mutuelles d'Épargne et de Crédit
PME : Petites et Moyennes Entreprises
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement ;
PROMIC : Projet de Microfinance et de
Commercialisation
R
RENACA : Réseau National des CAVECA
RGPH : Recensement Général de la Population
et de l'Habitat
S
SECA : Section d'Epargne et de Crédit
Autogérée
SFI : Société Financière
Internationale
SOS : Save Our Souls
T
TIC : Technologies de l'Information et de la
Communication
U
UAC : Université d'Abomey Calavi
UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest
Africaine
URCLCAM : Union Régionale des Caisses Locales de
Crédit Agricole Mutuel
V
VITA: Volounteers In Technical Assistance
LISTE DES TABLEAUX
N° du tableau
|
Titre du tableau
|
Pages
|
Tableau n°1
|
Estimation de la population de la Commune de Lokossa par
arrondissement et par sexe de 2003 à 2009
|
35
|
Tableau n°2
|
Echantillon de l'étude
|
42
|
Tableau n°3
|
Caractéristiques des crédits d'exploitation
à PAPME
|
58
|
Tableau n°4
|
Caractéristiques des crédits d'investissement
à PAPME
|
59
|
Tableau n°5
|
Caractéristiques des crédits aux particuliers
à PAPME
|
60
|
Tableau n°6
|
Catégories socioprofessionnelles financées par
les IMF de la Commune de Lokossa
|
86
|
Tableau n°7
|
Point des garanties matérielles exigées par les
IMF
|
96
|
Tableau n°8
|
Point des performances des IMF relatives aux taux de
remboursement moyens ces cinq dernières années
|
109
|
LISTE DES FIGURES
N° de la figure
|
Titre du tableau
|
Pages
|
Figure n°1
|
Estimation de la population par sexe des cinq Arrondissements
de Lokossa en 2009
|
36
|
Figure n°2
|
Evolution des frais de dossier suivant les institutions de
microfinance dans la Commune de Lokossa
|
79
|
Figure n°3
|
Durée entre la demande de financement et la mise en
place du crédit
|
81
|
Figure n°4
|
Point des structures qui forment les clients avant la mise en
place du crédit
|
83
|
Figure n°5
|
Pourcentage des IMF qui réclament des plans d'affaire
à leur client
|
84
|
Figure n°6
|
Fréquence des âges minima en fonction des IMF
|
85
|
Figure n°7
|
Fréquence des âges maxima en fonction des IMF
|
86
|
Figure n°8
|
Catégories socioprofessionnelles financées par
les IMF
|
87
|
Figure n°9
|
Propension des IMF à financer les primoentrepreneurs
|
88
|
Figure n°10
|
Répartition des catégories socioprofessionnelles
investies dans le groupe des promoteurs ayant reçu un financement
|
90
|
Figure n°11
|
Répartition des catégories socioprofessionnelles
investies dans le groupe des promoteurs n'ayant pas reçu un
financement
|
91
|
Figure n°12
|
Promoteurs ayant démarré leur activité
directement par l'entremise d'un crédit
|
95
|
Figure n°13
|
Raisons qui expliquent l'absence de crédit au
démarrage de l'activité
|
95
|
Figure n°14
|
Raisons qui expliquent l'absence de crédit depuis le
début de l'activité
|
97
|
Figure n°15
|
Obstacles limitant l'accès au financement des
promoteurs qui désirent être financés
|
98
|
Figure n°16
|
Durée entre la demande de financement et la mise en
place du crédit
|
99
|
Figure n°17
|
Taux d'abattement des montants demandés par les clients
lors des demandes de crédits
|
100
|
Figure n°18
|
Périodes de remboursement des crédits
auprès des IMF
|
102
|
Figure n°19
|
Tâches réalisées par les agents du suivi
lors de leur passage auprès des promoteurs
|
104
|
Figure n°20
|
Part des promoteurs qui remboursent leur crédit dans
les délais
|
107
|
Figure n°21
|
Problèmes qui empêchent les promoteurs de
respecter leur échéance
|
108
|
RESUME
La présente étude porte sur le financement des
initiatives entrepreneuriales des jeunes au Bénin. Le champ de
l'étude se limite à la Commune de Lokossa, dans les
Départements du Mono et du Couffo. La première partie
décrit le cadre théorique et l'approche méthodologique
utilisée. Nous y faisons l'état des lieux de la situation de
financement des initiatives entrepreneuriales des jeunes pour déboucher
sur les problèmes qui se posent réellement au système.
L'enquête de terrain qui s'en suit auprès des différents
acteurs a pour but d'apprécier concrètement comment se
décline notre problématique. Nous présentons les
résultats de nos investigations dans la deuxième partie. Nous
retenons que les institutions de financement de la Commune de Lokossa sont
privées et publiques. Pour ce qui concerne les institutions
privées, deux banques et huit établissements de microfinance y
opèrent. Quant aux institutions publiques, elles sont deux. Ces
différentes institutions disposent d'un ensemble de conditions que les
promoteurs doivent remplir avant de bénéficier du crédit.
Ces conditions comportent des disparités que l'étude a mises en
exergue. Par ailleurs, le financement des jeunes rencontre des problèmes
liés à l'absence d'originalité et de diversification des
idées d'entreprise. Cette situation s'accompagne d'autres dispositions
mises en place par les institutions de microfinance qui rendent difficile
l'accès au financement. Au-delà de toutes ces formalités,
les promoteurs qui parviennent à obtenir un financement sont
confrontés à des problèmes de gestion : lorsque les
crédits ne sont pas détournés de leur objet par la faute
d'une mauvaise gestion ou d'un mauvais suivi, ce sont les promoteurs qui se
compromettent avec des crédits multiples et concomitants. Du reste,
nombreux sont les promoteurs qui refusent de s'imposer une culture de
solvabilité. Tous ces problèmes ont des impacts sur les
institutions de microfinance et affectent leurs performances. Nous
suggérons, pour finir, des alternatives en vue d'améliorer le
système de financement des initiatives entrepreneuriales des jeunes.
SUMMARIZE
The present study concerns the financing of the
entrepreneurship initiatives of the young people in Benin. The field of the
study is limited to the Municipality of Lokossa, in the Departments of Mono and
Couffo. The first part describes the theoretical frame and the methodological
approach used. We start with the inventory of the situation of financing of
young people's entrepreneurship initiatives to come to the problems the system
really under goes. The investigation of ground that follows with the various
actors aims at concretely estimating how our problem declines. We present the
results of our investigations in the second part. We retain that the
institutions of financing in the Municipality of Lokossa are private and
public. As regards the private institutions, two banks and eight establishments
of microfinance operate there. As for the public institutions, they are two.
These various institutions have a set of conditions which promoters have to
fulfill before benefiting from the credit. These conditions contain disparities
which the study highlighted. Besides, the financing of the young people meets
problems connected to the lack of originality and diversification in the ideas
of company. This situation comes along with other measures set by institutions
of microfinance which make the access to the financing difficult. Beyond all
these formalities, the promoters who succeed in obtaining a financing are
confronted with problems of management: when the credits are not diverted from
their object because of a mismanagement or of a bad follow-up, it is the
promoters who compromise with multiple and concomitant credits. Besides, there
are many promoters who refuse to be adopt a culture of solvency. All these
problems have impacts on the institutions of microfinance and affect their
performances. We suggest, to finish, alternatives to improve the system of
financing of the entrepreneurship initiatives of the young people.
TO KLEWUN M
Azn ?e mi wa exe, mi wa ?o akwå nyi nya jnjja l tn na do
s gan wa nu ?e b e na tn ale to Ben to mi ton m. Ayi eji mi wa azn e n te w nyi
Lokosa sin tokpnla m, to Mono kpo Koufo kpo sin to kpn m. Akpa xue atn ji w azn
l sin a nyi do. Akpa xue titan to jm gba na af ?e mi ?e kpo do wa l ?e mi zan
bo do sin gan m nu kun lun j nu xe ji miwa azn ?o l go. To akpa e n l m, mi tn
kpn bo din doo na azn xe mlan xo mi tn l ko wa ?o akwå nyi nya jnjja l tn
ji. Ezn b mi wa tn do awuv ?ee to nuwiwa mktn m. Hwenu ?e mi tn do awuv l l m
go doo, miwa k nudo nu xe sin gan zn b jinjan e nl do tin go. Engodo, mi ? nu
xe din mite bodo to a azn l wa boka s k nudo af tnm tnm xe mi ?e to dodin na nu
sin alioji.
Akpa xwe awet m, mi?ogbe nu xe mi se kpo nu xe mi m lkpo tn.
To bib m, mi knudo azn xwe e n nya kw na m to Lokosa si tokpnla m l go. Mito mi
m ? ye hin, ye na ma ye ?o awe: ?e e nyi axolu tn kpo ?e e nyi gbt kpaa l tn
kpo. To ?e nyi gbt kpaa l tn m, mi m banki awe bo m akw nyaxwe ciantn. To ?e
nyi axlu tn l m, mi m azn xwe awe, b ye n wa azn l gbn afze?otet axlu tn ?evo l
ji. Azn xwe akw nyinya tn en l kpo w ?o tito ?e akwe nya t l na xodo bo na do
m kw nya. Titom l l kpo ma ka b awu na jnjja l. M ?okpo l, akw nya na ye to
Lokosa sin tokponla l m mab awu ?ekpekpe ?o jnjja ll sin azn kpodo aj kpo l l n
wa ?ii n'?okpol. Nu xe s siny dem tawun w nyi tito ?ee azn xwe akw nya na m t
tn ll ze dayi hw kpo n nya akw na m. Tito ll ma hwe ?ekpekpe. Ðe l kunkpla
wema xe ye na cian hw kpo na do m akw l yi ; ?e lkunklpa djlde yen m to
hwenu ?e ye bi akw l kpodo hwenu ?e akw l n j al m tn m do; ?e lkunklpa
vogbigbn ?e n n akw de ye n bi kpodo ?e aznxwe ll n ?ekpo do n na kpo ; ?e
lkunklpa hwenu kleun de aznxwe akw nya na m t ll n ze dai na do sgan g akw ye
tn yi...
Eto m co, jnjja ?ee kpego bo m akw nya ?el m n ny zan. Hwedel
nu, ye n ze akw ?e ye nya bo n zan do nudevo m intoli yewul su ma ?o jlo ?agbe
kavi mxe na wa kpn ?e ye to akwe l nu wa ?o ma wa azn etn ganji. Hwedelnu, akw
nya t ll su w n doxo k na yede l ?o ye n nya akwe to a?usi bo n nya to ami m bo
ka ?ona su ax to hwe ?okpoll nu. Hwe de l nu, ye s n m axt n del b ye n gb
axlsusu tawun.
Awuv ?ee sin oxo mi ? e n l n wa nudo nukn yiyi azn xwe de n
nya akw na m l l tn. En wutu w mi ze linln ?el ?ayi na do s gan ?e awufisa
eto akwe nyi nya sin alio ji l kpo.
SOMMAIRE
|
Dédicace
.........................................................................
|
2
|
|
Remerciements
.................................................................
|
3
|
|
Sigles et acronymes
............................................................
|
4
|
|
Liste des tableaux
..............................................................
|
8
|
|
Liste des figures
.................................................................
|
9
|
|
Résumés...........................................................................
|
11
|
|
INTRODUCTION
............................................................
|
15
|
I-
|
CADRE THEORIQUE ET APPROCHE METHODOLOGIQUE
|
19
|
1-
|
Cadre théorique
.................................................................
|
20
|
2-
|
Approche méthodologique
...................................................
|
34
|
II-
|
PRESENTATION DES RESULTATS ET ANALYSE...............
|
43
|
1-
|
Caractères généraux des institutions de
financement présentes dans la Commune de Lokossa
...................................................
|
44
|
2-
|
Les conditions de financement des initiatives des jeunes dans
la Commune de Lokossa
.......................................................
|
78
|
3-
|
Les problèmes relatifs au financement des jeunes dans la
Commune de Lokossa
......................................................................
|
90
|
III-
|
SUGGESTIONS POUR UNE AMELIORATION DU SYSTEME DE FINANCEMENT DES
JEUNES ....................................
|
111
|
1-
|
Le système de financement
................................................
|
112
|
2-
|
Les initiatives entrepreneuriales
.............................................
|
116
|
|
CONCLUSION
................................................................
|
119
|
|
Références bibliographiques
.................................................
|
122
|
|
Table des matières
.............................................................
|
128
|
|
Annexes
..........................................................................
|
132
|
INTRODUCTION
L'homme, pour satisfaire ses besoins fondamentaux, est
obligé de travailler. Deux possibilités s'offrent alors à
lui : travailler pour le compte d'un autre (emploi salarié) ou
travailler à son propre compte (emploi indépendant). Ainsi,
partout dans le monde, l'homme se soumet à cette règle sociale.
Dans ses journaux intimes, Baudelaire (1887) disait qu' « il
faut travailler, sinon par goût, au moins par désespoir, puisque,
tout bien vérifié, travailler est moins ennuyeux que
s'amuser ».
Aussi, l'homme travaille-t-il pour éviter
l'« ennui de l'amusement ». En Afrique et plus
particulièrement au Bénin, la propension à l'emploi
salarié est et reste encore importante. Elle a été
soutenue par une stratégie de développement adoptée entre
1975 et 1982 et fondée sur l'intervention massive de l'Etat dans
l'activité économique. Selon Davodoun (1996),
« l'une des caractéristiques de l'économie
béninoise des années 70, 80 est que l'Etat a longtemps
joué le rôle du seul acteur du développement du
pays ». Cette stratégie a connu des difficultés
au point où la croissance économique a enregistré un taux
négatif de -2% en 1989. Afin de remédier à cette situation
qui a paralysé les rouages de l'économie béninoise, le
gouvernement a pris des mesures dont notamment la réforme de la fonction
publique, la liquidation et la privatisation des entreprises publiques, la
révision du système comptable et l'imposition des banques,
l'augmentation des prix au producteur et la fourniture régulière
d'intrants pour la filière coton. Ces mesures n'ont pas donné les
résultats escomptés et ont amené le gouvernement à
s'engager entre 1989 et 1999 dans trois Programmes d'Ajustement Structurels
(PAS) consécutifs appuyés par les institutions de Bretton Woods
et d'autres bailleurs de fonds (BAD, 2003).
Depuis 1987, le recrutement dans la fonction publique a
été gelé. Ce gel a rendu plus étroite la porte
d'accès au travail dans le secteur public, laissant les chercheurs
d'emploi jeter leur dévolu d'abord sur l'emploi salarié dans le
secteur privé, puis sur l'emploi indépendant. Les
déterminants qui ont oeuvré en faveur de cette huée vers
la fin des années 80 sont le cortège des licenciements massifs,
la banqueroute généralisée, la cessation de paiement des
salaires par l'Etat aux agents permanents, le chômage répandu,
l'économie en totale déliquescence... Une vingtaine
d'années après, l'étau continue de se resserrer sur les
opportunités d'emploi aussi bien dans le secteur public que dans le
secteur privé. Leur disponibilité contraste
disproportionnellement avec le nombre de postulants. La tendance actuelle est
à l'entrepreneuriat qui est financé en grande partie par la
microfinance. Ainsi, « la microfinance apparaît aujourd'hui
comme un maillon important de l'économie béninoise. Il constitue
le meilleur canal de drainage de fonds vers les couches
défavorisées » (Azocli & Adjibi, 2007,
p.1).
La présente étude se propose de
s'intéresser à une frange particulière de cette couche
défavorisée : la jeunesse. En effet, la jeunesse rencontre
aujourd'hui beaucoup de problèmes dans le secteur de l'emploi, surtout
indépendant. C'est pour cette raison que nous avons décidé
de nous intéresser à la situation des jeunes à travers le
sujet intitulé « financement des initiatives
entrepreneuriales des jeunes au Bénin : cas de la Commune de
Lokossa ». Plusieurs études se sont
préalablement intéressées au secteur de la microfinance et
au financement des initiatives privées. Cependant, l'originalité
de la présente investigation réside dans le fait qu'elle tente
d'ancrer ces études globalisantes dans le contexte de la Commune de
Lokossa et de voir le bénéfice qu'en tirent les jeunes. Le but de
notre étude est de comprendre les déterminants qui
caractérisent le financement des initiatives entrepreneuriales
aujourd'hui chez les jeunes afin de proposer des solutions aux faiblesses qui
le gangrènent.
Ainsi, dans une première partie intitulée
« cadre théorique et approche
méthodologique », nous présentons d'abord la
problématique du sujet et déterminons les hypothèses de
recherche avant d'exposer les objectifs poursuivis avec ce sujet relatif au
financement des jeunes. Nous procédons ensuite à une revue de la
littérature qui nous permet de faire un état des lieux sur la
question de la microfinance au Bénin en général et
à Lokossa en particulier. Elle nous a également permis de baliser
la compréhension et la perception des notions-clé de notre
recherche. Dans le cadre de la recherche scientifique sur le terrain, nous
avons circonscrit le cadre sociogéographique de notre étude et
précisé la population sur laquelle porte notre investigation. A
ce niveau, nous avons fait cas des techniques et outils d'investigation
auxquels nous avons recouru dans la collecte des données recueillies.
Nous avons également décrit les techniques utilisées pour
l'échantillonnage le dépouillement et le traitement des
informations collectées.
Dans une deuxième partie intitulée
« présentation des résultats et analyse »,
nous avons d'abord rendu compte de ce qui caractérise les institutions
de financement dans la zone de l'étude avant d'aborder les conditions et
les problèmes de financement des initiatives des jeunes : il s'est
essentiellement agi de présenter et d'analyser les résultats des
données empiriques obtenues.
Dans une troisième partie intitulée
« suggestions pour une amélioration du système de
financement des initiatives entrepreneuriales des jeunes », nous
avons fait des propositions concrètes par rapport au système de
financement et par rapport aux initiatives entrepreneuriales.
I - CADRE THEORIQUE ET
APPROCHE METHODOLOGIQUE
1. CADRE THEORIQUE
A travers la question de recherche évoquée dans
la problématique, les problèmes qui justifient l'investigation du
sujet ont été posés. Ces problèmes appellent des
hypothèses qui débouchent sur les objectifs de l'étude.
1.1. Problématique
Entre 1989 et 1999, les réformes du Programme
d'Ajustement Structurel (PAS) ont amené l'Etat béninois à
se désengager des 120 entreprises publiques sous sa tutelle à
travers la liquidation, la réhabilitation et la privatisation. Au terme
de la décennie de l'ajustement, la taille du secteur public a
été réduite progressivement passant de plus de 65
entreprises à caractère industriel et commercial à 29
à la fin de 1990 et 19 en 1994. La majeure partie des entreprises
publiques ont été liquidées depuis le commencement du PAS
et 42 ont été privatisées. Cette situation a amené
l'Etat béninois a décliné davantage ses
responsabilités dans l'embauchage systématique des
diplômés sortis des écoles et universités. A partir
de ce moment, des problèmes d'insertion professionnelle ont
commencé par se poser avec acuité et le taux de chômage a
augmenté sensiblement (BAD, 2003). Les fléaux sociaux comme la
délinquance, le vol et l'insécurité ont commencé
par devenir récurrents dans les villes car les jeunes n'ont plus un
accès facile à l'emploi. Il ne suffit plus d'être
diplômé pour bénéficier d'une facile insertion
professionnelle. Les gouvernements qui se sont succédé ont
essayé, par des stratégies, d'apporter des solutions d'appoint
sans pour autant arriver à endiguer le chômage de manière
sensible.
L'actuel gouvernement a décidé de continuer dans
la même logique avec des stratégies, semble-t-il, plus
pertinentes. Il propose un changement des mentalités et des croyances au
regard de l'évolution du marché de l'emploi où
l'entreprenariat semble s'imposer comme une alternative obligée au
chômage. Il ne s'agit donc plus forcément, pour les jeunes,
d'espérer devenir un agent permanent de l'Etat ; le leitmotiv en
vigueur étant la promotion de l'entrepreneuriat. Il faut donc oeuvrer
à l'éclosion d'une nouvelle génération de jeunes
entrepreneurs capables de prendre en main leur destin et de propulser
l'économie en faisant prospérer le secteur privé. A
travers cette nouvelle vision, les jeunes doivent « partir du
cercle vicieux de la précarité pour atteindre le cycle vertueux
de la prospérité par l'autonomisation » (Madougou,
2009).
C'est une ambition respectable quand on sait que les grandes
puissances du monde ont fait asseoir leur hégémonie sur le
secteur privé via la création d'entreprise. Le temps où
l'Etat fait tout est absolument révolu. Il s'occupe aujourd'hui de ses
fonctions régaliennes et laisse les opérateurs privés
animer la vie économique dont il contrôle le fonctionnement.
C'est dans cette perspective que le forum national sur
l'emploi a été organisé les 8,9 et 10 mars 2007 par le
gouvernement béninois avec l'appui financier et technique du Programme
des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Evidemment, la promotion
d'une génération de jeunes entrepreneurs ne se fait pas ex
nihilo. « Si entreprendre est un acte auquel personne ne peut se
dérober, la réussite de toute activité nécessite la
réunion de ressources financières
adéquates » (Soedjede, 1990, p.129). Entreprendre
requiert donc un investissement, quelle que soit sa taille. Dans de rares cas,
quelques idées d'entreprise peuvent être mises en oeuvre à
partir de zéro franc. Elles font exception et confirment de ce fait, la
règle. Dans les cas courants, entreprise rime avec financement.
Comprenant que les exigences du marché de l'emploi sont
de moins en moins propices au salariat, les jeunes commencent timidement par se
tourner vers l'entrepreneuriat. Mais les mécanismes de financement qui
existent ne sont pas toujours favorables aux initiatives privées. En
effet, la plupart des institutions refusent de prendre le risque de financer
les jeunes issus de milieux pauvres et les primo-entrepreneurs. Et pour cause,
« plusieurs facteurs limitent l'extension des services bancaires
aux pauvres : faiblesse de l'épargne et volatilité des
dépôts, gamme limitée de produits, politique de prise de
risque extrêmement prudente, faiblesse du système
judiciaire » (Zoom Microfinance, 2006, p.2).
Du reste, certaines d'entre elles appliquent des taux
d'intérêt qui ne sont pas de nature à favoriser
l'épanouissement de l'entrepreneuriat. Surtout lorsque la cible est une
jeunesse qui est dépourvue de toute ressource et incapable d'honorer les
exigences de garantie et de contrepartie. Pour pallier ces difficultés,
le gouvernement « a décidé de créer un Fonds
National pour l'Emploi avec un premier financement de cinq milliards de francs
CFA » (Adissoda, 2007, p.1).
Malgré ces initiatives, le constat est que les jeunes
ne se montrent pas convaincus de leur choix professionnel. Il n'est pas rare de
constater que certains d'entre eux utilisent ces opportunités
entrepreneuriales comme des pis-aller en s'autoproclamant entrepreneurs.
Lorsqu'un avis de recrutement pour un emploi salarié est lancé,
ils s'y ruent pour tenter leur chance afin de faire valoriser leurs
compétences (ANPE-Bénin, 2008). Cette attitude, pour le moins
contradictoire, laisse douter de l'engagement et la conviction. Elle
témoigne, à la limite, d'une improvisation ou d'un dilettantisme.
Or, « toute activité entrepreneuriale prend naissance
d'une phase dite de vocation » (Codjo, 2007, p.2).
Naturellement, l'improvisation ne fait pas bon ménage avec la vocation.
C'est dire donc que la base est hypothéquée puisqu'en amont, il
n'y a pas une volonté manifeste de "construire" son entreprise, sa
société.
La volonté du gouvernement d'inciter les jeunes
à l'entrepreneuriat entraîne certains dysfonctionnements sur le
terrain. En effet, pour accroître et faciliter l'accès au
crédit, certaines structures ont été créées
avec des mesures d'accompagnement. Mais elles ne travaillent pas toujours en
synergie avec les institutions de financement qui existent. Mieux, elles
n'arrivent pas à couvrir une partie substantielle des besoins
réels du terrain.
Cet état des choses nous amène à nous
poser une question fondamentale : quels sont les déterminants qui
influencent le financement des initiatives entrepreneuriales des jeunes au
Bénin ? La réponse à cette question passe par une
réflexion sur les problèmes qui se posent aux jeunes qui
décident de s'engager dans l'entrepreneuriat. Ces problèmes sont
nombreux, mais avant de les évoquer plus distinctement, continuons notre
réflexion en appréhendant davantage, au travers d'une revue de la
littérature, la problématique du financement des initiatives
entrepreneuriales chez les jeunes au Bénin.
1-2- Trois axes de réflexion sur le
financement des initiatives entrepreneuriales
Notre revue de littérature, en fonction des ouvrages
exploités1(*), se
structure autour de trois thèmes principaux que sont : la crise de
l'insertion professionnelle, la dynamique entrepreneuriale et le
développement puis le financement des idées d'entreprise.
1-2-1- La crise de l'insertion professionnelle
La crise de l'insertion professionnelle apparaît
aujourd'hui comme un phénomène mondial qui se manifeste avec
acuité dans les pays pauvres et endettés comme le Bénin.
Cependant, les réels indicateurs pour évaluer cette crise au
Bénin ne sont toujours pas disponibles. Et pour cause, le secteur
informel échappe à tout contrôle. Le
rapport-synthèse de l'Institut National de la Statistique et de
l'Analyse Economique (INSAE) sur l'Enquête Modulaire
Intégrée sur les Conditions de Vie des ménages (EMICoV)
réalisée en 2006 a montré que le chômage au
Bénin est plus une réalité du milieu urbain que du milieu
rural ; plus marqué à Cotonou, la capitale
économique, il touche plus les femmes que les hommes. Le secteur
informel mobilise 95% des actifs occupés dont 30% pour les
activités agricoles. Cette situation fait que le taux de chômage
au niveau national est peu élevé : il est de l'ordre de
2,1%. La faiblesse de ce taux cache d'importantes disparités selon le
milieu de résidence et le sexe. L'analyse selon le milieu de
résidence permet de constater que le chômage est un fait
typiquement urbain. Le taux de chômage en milieu urbain est de 4,9%
contre 0,8% en milieu rural. Celui des femmes en milieu urbain est de 6% contre
4% au niveau des hommes.
Pour Tolendelli (2006) les statistiques officielles sur les
taux de chômage au Bénin sont assez contrastées.
D'après les résultats des enquêtes n°1, n°2 et
n°3 menées dans sept pays de l'Union Economique Monétaire
Ouest Africaine (UEMOA) entre 2001 et 2003 par l'Institut de Recherche pour le
Développement (IRD) et l'Observatoire Economique et Statistique
d'Afrique Subsaharienne (AFRISTAT), en collaboration avec les instituts
nationaux de la statistique dont l'INSAE au Bénin, le taux
d'activité de la population se situe autour de 59,5 %. Le taux de
chômage à ce moment-là était de 5,5 % selon le BIT
et il était plus élevé chez ceux qui ont suivi des
études universitaires. Par rapport au genre, ce taux est plus
élevé chez les femmes (60,6 %) que chez les hommes (58,5 %). Les
mêmes enquêtes ont également montré que les enfants
sont injectés trop tôt dans le marché du travail
(dès l'âge de 10-14 ans) et que leur niveau de scolarité
est généralement très bas. Selon le gouvernement du
Bénin, le chômage toucherait 30 % des jeunes
diplômés.
Dauge & Feukeu (2005) ont fait une évaluation du
marché de l'emploi au Bénin. Selon leur investigation, la
structure de l'emploi au Bénin est caractérisée par :
une prédominance de l'emploi agricole (49%) marquée par les
cultures vivrières et le coton et dominé par des exploitations
familiales ; un secteur moderne minoritaire (5% des actifs occupés)
dans le commerce et les services, les Bâtiments et Travaux Publics (BTP),
l'industrie textile, l'industrie alimentaire et la fonction publique dont les
effectifs sont en baisse ; une économie informelle dynamique en
forte progression et à grande capacité d'absorption
représentant 80 % de l'emploi total en zone urbaine et qui occupe
majoritairement les femmes dans le petit commerce et l'artisanat de service.
Avec cette structure, l'économie informelle est la principale raison
d'un taux d'activité relativement élevé,
évalué à 59,7% en 2003. Cette activité s'exerce
seulement pour 20 % des actifs dans une relation de travail salarié,
pourcentage fondé presque exclusivement sur les actifs de
l'administration et des entreprises de l'économie formelle. A Cotonou
par exemple, en milieu urbain, le taux de chômage selon le BIT dans
l'agglomération est estimé à 4,05%. Ce taux est moins
élevé (3,60%) chez les femmes que chez les hommes (4,51%).
Ces auteurs ont découvert que le chômage touche
les actifs de niveaux d'étude assez faibles (primaire et collège
d'enseignement général) et surtout les diplômés des
lycées techniques ainsi que les femmes du niveau supérieur. Les
jeunes sont les plus touchés par le chômage. En effet 59,50% des
chômeurs ont moins de 30 ans, et en cumulé 85,83% ont moins de 40
ans, bien qu'ils aient un niveau de scolarité supérieur aux
actifs occupés. Quant au sous-emploi, il est l'un des problèmes
majeurs et l'indicateur le plus significatif de la faible performance du
marché du travail. En effet le sous-emploi visible à Cotonou
touche environ 12% des actifs occupés c'est à dire des actifs qui
travaillent moins de 35 heures et quatre actifs sur 10 font plus de 48 heures
de travail par semaine correspondant au sous-emploi invisible.
Il s'en suit que les jeunes sont concernés au premier
chef par la situation. Or, lorsqu'on parle de jeunesse, le champ est
polysémique. Le Dictionnaire numérique Le Littré
1.0 définit le jeune comme quelqu'un « qui n'est
guère avancé en âge ». Cette
définition pose le problème de circoncision du champ de
validité de la jeunesse. Quand dire que quelqu'un n'est pas
avancé en âge ? Les indicateurs qui délimitent la
jeunesse ne sont souvent pas clairs. C'est pour cette raison qu'on peut
être jeune de 7 à 77 ans ; la jeunesse étant pour
nombre de personnes, un état d'esprit avant que d'être un
état physique et physiologique. Dans le cadre de la présente
étude, l'expression "jeunesse" fait référence à
toute personne ayant entre 18 et 40 ans. Cette tranche d'âge est la
fourchette d'individus dont les initiatives sont appuyées par le
gouvernement à travers l'Agence Nationale Pour l'Emploi (ANPE) et le
Fonds National de Promotion de l'Entreprise et de l'Emploi des Jeunes
(FNPEEJ).
1-2-2- La dynamique entrepreneuriale et le
développement
Pour résorber la crise de l'insertion professionnelle,
la politique de l'emploi est souvent orientée vers une dynamique
entrepreneuriale. Entreprendre, c'est « se mettre à faire
quelque chose » (Ray-Debove & Rey, 1993, p.702).
L'entreprenariat, c'est le fait d'entreprendre une activité. C'est donc
l'ensemble des opérations qui consistent à créer une
unité de production de biens et/ou services dans le but d'en tirer des
profits. Ainsi, les initiatives entrepreneuriales sont les projets de
création de microentreprises dans les domaines de production
(agriculture, élevage), de transformation (agroalimentaire,
agro-industrie), de prestation de service (maintenance, restauration,
entretien...).
Dans une introduction à la thématique de
l'entrepreneuriat, Janssen (2009) a démontré que
l'entrepreneuriat est un moteur majeur du développement
économique et social. Dans une approche transdisciplinaire, il a
présenté les multiples visages de l'entrepreneuriat et
développé les outils d'analyse et de réflexion qui peuvent
aider à comprendre les processus entrepreneuriaux. Dans son analyse, il
a abordé quatre différentes parties à savoir : le
cadre de l'entrepreneuriat, la démarche entrepreneuriale,
l'évolution de l'activité entrepreneuriale, et enfin, les
différentes facettes de l'entrepreneuriat. Cependant, si l'ouvrage a
pour objectif d'une part, de sensibiliser le lecteur aux aspects humains,
économiques, financiers et managériaux de la démarche
entrepreneuriale, et d'autre part de démystifier cette dernière,
il n'en demeure pas moins que l'entrepreneuriat a des exigences. Fayolle &
Filion (2006), avec une réflexion sur l'entrepreneuriat,
accompagnée de tous les outils pour structurer sa démarche, de la
conception du projet à sa réalisation, ont montré
qu'être entrepreneur représente deux choses : un état
d'esprit que l'on peut acquérir et un enjeu de société. On
ne s'improvise donc pas entrepreneur. Devenir entrepreneur nécessite une
réflexion préalable et l'acquisition de certains outils. Les
auteurs, en prenant pour point de départ les situations
entrepreneuriales courantes, ont proposé des outils concrets tels que
les méthodes d'identification et d'évaluation des
opportunités d'affaires, les techniques de gestion du risque ou encore
la démarche et les outils du plan d'affaire. Ils ont examiné
ensuite certaines particularités de l'entrepreneuriat, notamment
l'entreprise familiale.
A leur tour, Verstraete & Saporta (2006) ont abordé
les enjeux de la création d'entreprise, les acteurs qui y interviennent,
le processus suivi et les différents milieux qui y sont favorables. Ils
se sont aussi intéressés au devenir et aux performances de
l'entreprise nouvellement créée avant de développer le
rôle et le contenu de la vision entrepreneuriale. Dans leur analyse, ils
ont également mis en relief les aspects auxquels doit penser le
créateur d'entreprise avant de passer à l'acte et ce à
quoi il doit se préparer après le démarrage. Une fois
l'entreprise créée, elle doit se développer. Grandval
& Soparnot (2006) ont étudié les stratégies de
développement de l'entreprise. Ces stratégies concernent les
marchés et les activités vers lesquels l'entreprise peut
s'orienter et les modalités pour y parvenir. Le développement de
l'entreprise est désormais intimement lié à la
manière dont sont cultivées les ressources et
améliorées leurs combinaisons pour forger des compétences.
L'exploitation des actifs devient l'activité primordiale du dirigeant.
Cela ne signifie pas que l'environnement n'exerce aucune influence sur la
stratégie de l'entreprise. Elle permet seulement de ne pas enfermer la
stratégie dans des registres guidés et contraints.
A en croire ces auteurs, l'entrepreneuriat suit un ensemble de
processus essentiels. Il est dynamique et se base sur des approches multiples.
Paturel, Chelly, De Freyman, Émin, Gasse, Le, Levy-Tadjine, Masmoudi,
Richomme-Huet & Zouiten (2007) ont émis des pistes de
réflexion sur les deux pratiques de l'entrepreneuriat que sont la
création et la reprise d'entreprise. En menant leurs investigations sur
une palette de pays ayant servi de terrain d'observation, ils ouvrent les
problématiques de l'entrepreneuriat à la fois sur des pays
développés, ceux dits émergents et ceux en voie de
développement. A travers leurs analyses, ils donnent des pistes de
solutions aux économistes et aux hommes politiques soucieux de trouver
des réponses aux problèmes de chômage présent dans
tous les pays aujourd'hui. Pour transcender ces problèmes, certains
jeunes optent, à juste titre, pour l'entrepreneuriat.
Au Bénin, comme partout ailleurs, il y a des
conditions. Dromatoure (2009) aborde les démarches à suivre et
considère que même si les conditions d'installation sont de plus
en plus attractives, les démarches administratives restent longues et
fastidieuses. Si sur le papier, il faut à peine 10 jours pour
créer une entreprise, dans les faits, les délais s'avèrent
bien plus longs. Il faut d'abord passer par le Centre de Promotion des
Investissements (CPI) pour être aidé dans les
démarches : assistance dans le cadre des modalités
d'installation, aide à l'identification de partenaires,
établissement des relations avec l'administration et accès aux
renseignements sur les créneaux porteurs. Il faut ensuite se
référer au Centre de Formalités des Entreprises (CFE).
C'est le guichet unique qui permet aux investisseurs d'accomplir en un
même lieu, dans un délai minimum et à un coût
réduit, les formalités liées à la création
d'entreprises individuelles et sociétaires.
1-2-3- Le financement des idées d'entreprise
Lorsque l'entreprise, après les procédures
administratives, a fini par être créée, elle a besoin de
vivre. A partir de cet instant, se posent des questions de financement.
L'encyclopédie numérique Microsoft Encarta 2008
définit le financement comme étant la « mise
à disposition des capitaux nécessaires à un achat ou une
entreprise ». Cependant, il existe plusieurs formes de mises
à disposition de capitaux : les dons, les subventions, les
crédits... Si les deux premières formes n'ont pas besoin
d'être remboursées, les mises à disposition de fonds sous
forme de crédits ne respectent pas les mêmes principes. Elles
nécessitent un remboursement suivant des conditions préalablement
établies. Ainsi, le financement dont il est question dans notre sujet
doit être compris comme le fait de mettre des capitaux à la
disposition d'un jeune entrepreneur pendant une période
déterminée, de lui permettre d'en jouir pour des activités
génératrices de bénéfices et de les
rétrocéder suivant une échéance
déterminée avec un intérêt substantiel.
MicroSave - Market-led solutions for financial services a
commandité en février et mars 1999, une étude dans six
pays de l'Afrique de l'ouest à savoir le Bénin, le Burkina Faso,
le Ghana, la Guinée, le Mali et le Togo. Dans
leur rapport de mission, Goldstein, Barro & Gentil (1999), ont fait une
description des systèmes financiers décentralisés qu'ils
ont investis. Ils ont ébauché une analyse
comparative du rôle et de l'impact des interventions des structures de
financement dans ces divers pays avant de s'interroger sur la
problématique de développement que pose le secteur. A leur suite,
Hoton & Soulé (2002) ont fait une revue critique de la
littérature produite par les chercheurs nationaux, pendant deux
décennies, sur l'impact de la libéralisation financière
sur les pauvres et les petits opérateurs économiques.
Lelart (2007) s'est basé sur le répertoire des
institutions de microfinance, la monographie des systèmes financiers
décentralisés et le tableau récapitulatif des indicateurs
d'activité du secteur de la microfinance pour étudier le secteur
de la microfinance au Bénin. Il a mis un accent particulier sur
l'originalité et le dynamisme qu'observe ce secteur avant de
s'intéresser aux performances des institutions qui y opèrent. De
son analyse, foisonnement ne rime pas forcément avec efficacité.
MCA-Bénin (2008) a fait une comparaison du coût et du prix des
produits de crédit offert par les institutions de microfinance (IMF) aux
petites et moyennes entreprises (MPME) pour déduire les
déterminants qui sous-tendent les stratégies de tarification au
niveau des institutions de microfinance. Il est parvenu à la
déduction selon laquelle quatre éléments influencent le
coût des crédits mis en place par les institutions : il
s'agit de la gamme des produits (uniques, intermédiaires,
diversifiés) ; de la localisation de l'institution (rurale, mixte,
urbaine) ; de la taille de l'institution (petite, moyenne, grande) et de
la clientèle (femme, homme, mixte).
De même, Adonon-Chabi (2007) a essayé d'analyser
les indicateurs de performance des institutions de microfinance du Bénin
avant de corréler leurs interventions avec l'amélioration des
conditions de vie des bénéficiaires. Son travail a permis d'avoir
un baromètre au niveau national de la situation des
bénéficiaires ayant obtenu des microcrédits auprès
de diverses institutions.
Dans la même dynamique, Yessoufou (2000), en se basant
sur la pratique de PADME, a montré comment la réforme du secteur
financier peut contribuer au recul de la pauvreté à travers le
financement d'un nombre croissant de microentrepreneurs. Il propose les
conditions d'une grande accessibilité aux crédits de
l'institution, l'élargissement du portefeuille et la définition
d'un degré de responsabilité efficace des agents pour rendre plus
souple le fonctionnement.
Cependant, s'il existe des obstacles au niveau des jeunes pour
accéder au crédit, les choses demeurent difficiles pour ceux qui
ont réussi à franchir cette étape. Le problème de
remboursement a été abordé par Honlonkou, Acclassato &
Quenum (2005) qui ont répertorié les aspects théoriques
des problèmes de remboursement avant de faire une évaluation de
la performance de remboursement des institutions de microfinance.
1-3- Question et problèmes
Rappelons, à toute fin utile et suite à cette
revue de littérature qui vient enrichir notre problématique, que
la question fondamentale issue de ces constats est la suivante : quels
sont les déterminants qui influencent le financement des initiatives
entrepreneuriales des jeunes au Bénin ? Nous le disions,
répondre à cette question revient à proposer des solutions
aux différents problèmes relevés dont les plus cruciaux
sont relatifs :
· aux prédispositions des jeunes à
l'entrepreneuriat ;
· aux conditions d'accès au
crédit ;
· aux conditions de mise en place des
crédits ;
· aux conditions de gestion et de suivi des
crédits.
La résolution de ces problèmes passe par la
formulation d'hypothèses que nous émettons en quatre points.
1-4- Hypothèses de la
recherche
Les hypothèses étant des réponses
anticipées à des problèmes, celles qui sont
formulées ici présument de la nature du réel et sont
émises relativement aux problèmes tantôt
énumérés. Ainsi, on serait en droit de penser que :
· la faible diversification et le manque
d'originalité des idées d'entreprise ne permettent pas aux jeunes
de prospérer dans leurs initiatives ;
· les modalités d'accès aux crédits
ne sont pas toujours favorables aux jeunes investisseurs ;
· les conditions de mise en place des crédits ne
permettent pas toujours aux promoteurs de respecter leur planification pour
bénéficier pleinement des avantages liés au
financement ;
· l'absence de rigueur dans le suivi des crédits
mis en place favorise chez les jeunes qui n'ont pas une culture rigoureuse
d'entreprise le détournement de ces financements à d'autres
fins.
Ces différentes hypothèses ont servi de boussole
à l'élaboration des objectifs de la recherche.
1-5- Objectifs de la recherche
Objectif général
L'objectif général de cette étude est de
contribuer à l'amélioration du système de financement des
initiatives entrepreneuriales des jeunes au Bénin en prenant appui sur
notre recherche empirique à Lokossa.
Objectifs spécifiques
Les objectifs spécifiques sont les suivants :
· identifier la nature des motivations qui sous-tendent
les jeunes à s'orienter vers l'entrepreneuriat ;
· connaître et analyser les différentes
modalités qui entourent l'accès aux crédits;
· étudier les conditions dans lesquelles les
crédits sont mis en place par les institutions ;
· apprécier les mécanismes de suivi et de
contrôle de gestion mis en place par les instituions pour permettre aux
bénéficiaires d'atteindre leurs objectifs.
2- APPROCHE METHODOLOGIQUE
2-1- Cadre sociogéographique de
l'étude
La présente étude s'est déroulée
dans la Commune de Lokossa. C'est une des six Communes du Département du
Mono. Elle est limitée au Nord par la Commune de Dogbo, au Sud par les
Communes d'Athiémé et de Houéyogbé, à l'Est
par celle de Bopa et à l'Ouest par le Togo. Elle est le Chef lieu des
Départements du Mono et du Couffo. Elle couvre une superficie de 260
km2 pour une population de 77 065 habitants (RGPH 3, 2002).
La population de la Commune de Lokossa est majoritairement de
l'ethnie Kotafon (70%). De par sa situation géographique et sa fonction
de Chef lieu de Département, elle est constituée d'un brassage de
populations venues de plusieurs régions. Ce qui justifie la
diversité de sa population. Elle a aussi le privilège d'abriter
tous les services départementaux et régionaux du Mono et du
Couffo. En effet, sur le plan territorial, elle compte cinq Arrondissements
à savoir Agamè, Houin, Koudo, Lokossa et
Ouèdèmè-Adja avec un total de 37 villages et huit
quartiers de ville (Marie Lokossa, 2009). Pour avoir une idée de la
population actuelle de Lokossa par Arrondissement, une estimation a
été faite en tenant compte des données du Recensement
Général de la Population et de l'Habitat (RGPH) de 2002. Les
résultats sont consignés dans le tableau ci-dessous.
Tableau n°1 : estimation de la population de la
Commune de Lokossa par arrondissement et par sexe de 2003 à 2009
Arrondissements
Année/Sexe
|
Agamè
|
Houin
|
Koudo
|
Ouèdèmè-Adja
|
Lokossa
|
Commune de Lokossa
|
1992
|
Masculin
|
4300
|
2434
|
4947
|
3452
|
11639
|
26772
|
Féminin
|
4651
|
2468
|
5216
|
3583
|
11570
|
27488
|
Total
|
8951
|
4902
|
10163
|
7035
|
23209
|
54260
|
2002
|
Masculin
|
5488
|
3124
|
6037
|
4795
|
18680
|
38124
|
Féminin
|
5977
|
3238
|
6390
|
5062
|
18274
|
38941
|
Total
|
11465
|
6362
|
12427
|
9857
|
36954
|
77065
|
2003
|
Masculin
|
5684
|
3236
|
6253
|
4966
|
19347
|
39485
|
Féminin
|
6190
|
3354
|
6618
|
5243
|
18926
|
40331
|
Total
|
11874
|
6589
|
12871
|
10209
|
38273
|
79816
|
2004
|
Masculin
|
5887
|
3351
|
6476
|
5143
|
20038
|
40895
|
Féminin
|
6411
|
3473
|
6854
|
5430
|
19602
|
41771
|
Total
|
12298
|
6824
|
13330
|
10573
|
39640
|
82666
|
2005
|
Masculin
|
6097
|
3471
|
6707
|
5327
|
20753
|
42355
|
Féminin
|
6640
|
3597
|
7099
|
5624
|
20302
|
43262
|
Total
|
12737
|
7068
|
13806
|
10951
|
41055
|
85617
|
2006
|
Masculin
|
6315
|
3595
|
6946
|
5517
|
21494
|
43867
|
Féminin
|
6877
|
3726
|
7353
|
5824
|
21027
|
44807
|
Total
|
13192
|
7320
|
14299
|
11342
|
42520
|
88673
|
2007
|
Masculin
|
6540
|
3723
|
7194
|
5714
|
22261
|
45433
|
Féminin
|
7123
|
3859
|
7615
|
6032
|
21777
|
46406
|
Total
|
13663
|
7582
|
14809
|
11747
|
44038
|
91839
|
2008
|
Masculin
|
6774
|
3856
|
7451
|
5918
|
23056
|
47055
|
Féminin
|
7377
|
3997
|
7887
|
6248
|
22555
|
48063
|
Total
|
14151
|
7852
|
15338
|
12166
|
45611
|
95118
|
2009
|
Masculin
|
7015
|
3993
|
7717
|
6130
|
23879
|
48734
|
Féminin
|
7640
|
4139
|
8168
|
6471
|
23360
|
49779
|
Total
|
14656
|
8133
|
15886
|
12600
|
47239
|
98513
|
Source : Direction Départementale de la
Prospective et du Développement du Mono-Couffo (DDPD/MC, 2009)
La population de la Commune de Lokossa qui était de 54
260 habitants au RGPH de 1992 est passée à 77 065 habitants au
RGPH de 2002, soit un taux d'accroissement annuel moyen de 3,57%. C'est ce taux
qui a été utilisé pour l'estimation de la population de
2003 à 2009. Ces données qui sont estimées pour
l'année 2009 permettent de réaliser la figure n°1.
Figure n°1 : estimation de la population par
sexe des cinq Arrondissements de Lokossa en 2009
2-2- Population cible
La collecte des données a été une
étape importante dans la réalisation de l'étude. Elle
s'est déroulée auprès :
· des personnes ressources des institutions qui financent
les groupes cibles du champ de l'étude ;
· des jeunes qui résident dans la Commune de
Lokossa et qui ont bénéficié de financement de la part des
institutions de microfinance ;
· des jeunes qui résident dans la Commune de
Lokossa et qui n'ont bénéficié d'aucun financement.
Les données ont été recueillies au cours
des enquêtes sur le terrain. Ainsi, les lieux suivants ont
été investis. Il s'agit :
· des sièges des institutions de
financement ;
· des sites d'intervention des jeunes ayant
bénéficié de financement ;
· des sites de mise en oeuvre des idées
d'entreprise de promoteurs opérant sur fonds propres.
Les investigations sur le terrain ont permis de collecter des
données relatives :
· aux spécificités liées à
chaque institution de financement ;
· aux divers profils des jeunes interrogés ;
· à la nature des besoins exprimés en
financement par les jeunes ;
· aux difficultés rencontrées par les
jeunes dans le processus de financement de leurs différentes
idées d'entreprise ;
· aux souhaits que les groupes-cibles formulent pour
l'amélioration de la situation du financement des initiatives
entrepreneuriales.
2-3- Techniques et outils
d'investigation
Les techniques d'investigation sont « l'ensemble
des moyens nécessaires mis en oeuvre de façon systématique
par l'enquêteur » (Ghiglione et Matalon, 1999, p.80) pour
effectuer la collecte des données. Dans la présente étude,
l'observation, l'entretien et le questionnaire constituent les principales
techniques utilisées. Puisque « tout recueil
d'information nécessite l'élaboration d'un ou de plusieurs outils
de travail : une grille d'observation, un questionnaire, un guide
d'interview, une grille d'évaluation... » (De Ketele
& Roegiers, 1996, p.183), les différentes techniques ont
été conduites à l'aide d'outils dont les contenus sont
présentés en annexes. Ces outils ont été
appliqués avec de différentes techniques d'administration.
2-3-1- Observation directe méthodique
La première technique d'investigation utilisée
dans le cadre de notre recherche a été l'observation directe
méthodique. Elle a été menée à l'aide d'une
grille d'observation. Elle nous a permis de nous familiariser avec le milieu du
financement des microprojets de jeunes pour en extraire les informations
pertinentes à la recherche.
Cette observation a été passive car nous avons
observé à distance, dans la période de l'enquête, le
comportement de certains jeunes qui ont reçu le financement. Nous nous
sommes surtout intéressé aux différents changements
externes qui sont apparus après la mise en place du crédit afin
d'analyser leur caractère opportun par rapport à la nature du
projet et aux objectifs de notre recherche. Il s'agit, par exemple, de voir si
un promoteur qui veut faire de la production végétale et qui
s'achète un véhicule a fait un choix judicieux et
pertinent : s'il s'agit d'une bâchée, peut-être
considérera-t-on que c'est pour le transport des spéculations qui
seront produites. Mais s'il s'agit d'une Mercédès, on
justifierait difficilement son opportunité et on pourrait déduire
que ce jeune a d'autres velléités.
Ainsi, l'observation directe méthodique nous a permis
de cibler une dizaine de promoteurs et d'observer la mise en oeuvre de leur
projet, à leur insu pendant une période d'un mois. Pour ce
faire, nous avons posé quelques questions aux personnes qui les
connaissent et nous nous sommes fait passer parfois pour des clients.
Cependant, il n'a pas été facile de disposer de ces
données observables parce qu'elles étaient dissoutes dans la
réalité.
2-3-2- Entretien semi-directif
Après l'observation directe méthodique,
l'entretien semi directif a permis de produire des données à
partir du discours des enquêtés. Ces derniers sont des
intermédiaires entre les informations recherchées et les
informations obtenues.
Les entretiens semi-directifs ont été conduits
avec des guides d'entretien. Ces guides ont été
administrés aux divers groupes cibles de notre étude.
ü Le premier groupe est celui des personnes ressources
des institutions de financement qui se sont montrées disponibles
à répondre à nos préoccupations. L'entretien a eu
lieu dans leur institution après des prises de rendez-vous. Mais aux
moments convenus, ces responsables d'institution n'ont pas toujours
été disponibles pour l'entretien. Certains nous ont confié
à leurs collaborateurs qui, au cours de l'entretien, ont donné
des réponses du genre « c'est le patron seul qui pourra
répondre à cette question ». Cette situation nous
a amené à retourner voir les responsables pour des
compléments d'information. Nous avons ainsi constaté que
c'étaient des occasions pour ces derniers de revoir toutes les
réponses que leurs collaborateurs avaient données.
ü Le deuxième et le troisième groupes sont
constitués respectivement des jeunes ayant obtenu un financement et de
ceux qui exercent à leur propre compte. Les entretiens ont eu lieu avec
eux, la plupart du temps, sur leurs lieux de travail. L'avantage de cette
procédure est qu'il nous a permis d'observer en même temps comment
les activités sont menées, comment les ressources sont
gérées et comment les hommes sont managés. Cependant, les
conditions n'ont pas toujours été remplies pour mener des
entretiens semi-directifs qui respectent les normes en matière de
durée. Les sollicitations téléphoniques des promoteurs
pendant la discussion, les interruptions des clients, les emplois du temps
chargés ont parfois allongé, à notre corps
défendant, la durée des entretiens. Mais nous avons
géré au mieux le temps afin d'extirper le maximum d'informations
aux promoteurs enquêtés. D'autres promoteurs ont
préféré discuter avec nous en dehors de leurs heures de
travail dans un cadre plus relaxe. Là, les discussions ont
été très fructueuses. Seulement, nous avons
été obligé de nous déplacer parfois à des
heures tardives pour nous conformer aux périodes de disponibilité
des enquêtés.
Tous les entretiens ont été menés
à l'aide de guides qui contiennent les différents termes ayant
rapport aux sujets à aborder. Ces guides et leur contenu sont
présentés dans les annexes.
2-3-3- Questionnaire
Le questionnaire a été fondamentalement
utilisé à l'endroit des enquêtés qui ne se sont pas
rendus disponibles pour nous accorder des entretiens. Après plusieurs
tentatives de prise de rendez-vous pour mener l'entretien, nous avons parfois
été amené à leur déposer un questionnaire
que nous reprenons déjà rempli. Mais il a été
constaté qu'à notre retour, souvent les jours indiqués,
soit le questionnaire n'est pas encore rempli, soit il l'est à
moitié. Nous avons relancé les enquêtés chaque fois
que la situation l'exigeait. Cette difficulté a permis de constater que
les questionnaires auto-administrés et les questionnaires par
correspondance « ont un très faible taux de
réponses...ils peuvent descendre jusqu'à 10% »
(Ghiglione & Matalon, 1999, p144). Cependant, les relances ont permis
d'atteindre le taux de 80% de réponse. Les différents
questionnaires qui ont été auto-administrés aux diverses
catégories d'enquêtés sont présentés dans les
annexes.
2-4- Technique
d'échantillonnage
La présente étude s'est déroulée
à Lokossa. Les enquêtes ont concerné tous les cinq
Arrondissements et la technique d'échantillonnage a consisté
à considérer chaque Arrondissement comme une grappe. La
population de la Commune de Lokossa a été donc subdivisée
en cinq grappes. Les groupes cibles ont été identifiés
dans chacune des grappes. (Barro Kabre, 2008). En effet, il s'agit des
personnes qui remplissent les critères d'appartenance à
l'échantillon.
Pour rendre l'échantillon représentatif, les
critères utilisés sont simples aussi bien pour les jeunes que
pour les personnes ressources. L'aspect genre a été pris en
compte dans l'étude. Mais manifestement, un déséquilibre a
été observé dans l'identification des groupes cibles
remplissant les critères, mettant à mal la parité du genre
dans ce domaine. Ces critères qui sont aussi bien d'inclusion que
d'exclusion se résument comme suit :
pour les micro-entrepreneurs
· être jeune de 18 à 40 ans ;
· être originaire ou résider dans l'un des
Arrondissements de Lokossa depuis au moins cinq ans ;
· mettre en oeuvre une idée de projet avec ou sans
financement extérieur ;
· mener une activité qui crée de la valeur
ajoutée ;
· employer au moins une personne à temps partiel
ou à plein temps ;
pour les personnes ressources
· être agent d'une institution de
financement ;
· avoir une expérience professionnelle d'au moins
cinq ans dans l'institution ;
· être capable de donner des informations
concernant les financements réalisés par l'institution les cinq
dernières années.
Ainsi, la synthèse des personnes interviewées se
présente dans le tableau ci-dessous.
Tableau n°2 : échantillon de
l'étude
Catégories d'enquêtés
|
Agamè
|
Houin
|
Koudo
|
Ouèdèmè
|
Lokossa
|
TOTAL
|
H
|
F
|
H
|
F
|
H
|
F
|
H
|
F
|
H
|
F
|
H
|
F
|
Cumul
|
Personnes ressources des institutions
|
01
|
01
|
00
|
00
|
00
|
00
|
01
|
01
|
10
|
05
|
12
|
07
|
19
|
Les jeunes qui ont bénéficié de
financement
|
15
|
07
|
10
|
05
|
10
|
05
|
10
|
05
|
20
|
08
|
65
|
30
|
95
|
Les jeunes qui n'ont pas bénéficié de
financement
|
08
|
03
|
05
|
02
|
05
|
02
|
05
|
02
|
10
|
04
|
33
|
13
|
46
|
TOTAL
|
24
|
11
|
15
|
07
|
15
|
07
|
16
|
08
|
40
|
17
|
110
|
50
|
160
|
35
|
22
|
22
|
24
|
57
|
160
|
|
2-5- Techniques de dépouillement et de
traitement des données
Les techniques de dépouillement et traitement ont
été adoptées en fonction des outils de collecte de
données utilisés. Pour les guides d'entretien, le
dépouillement a été manuel et les informations recueillies
ont été dépouillées en fonction des divers
thèmes abordés dans les guides.
En ce qui concerne les questionnaires, le dépouillement
a été informatisé. Les données collectées
ont été saisies dans une base de données
créée en Microsoft Excel et intégrée ensuite dans
le logiciel SPSS pour être analysées.
II- PRESENTATION DES RESULTATS ET ANALYSE
1- CARACTERES GENERAUX DES INSTITUTIONS DE FINANCEMENT
PRESENTES DANS LA COMMUNE DE LOKOSSA
Dans la Commune de Lokossa, les institutions de financement
qui opèrent sont de deux catégories. La première et la
plus importante concerne les institutions du secteur privé. Celles qui
sont dans le secteur public sont minoritaires et leurs activités
couvrent une frange réduite de la population.
1-1- Institutions de financement privées
Les institutions de financement privées opèrent
dans la Commune de Lokossa, les unes, sur place, les autres, à distance.
Pour éviter d'agrandir indéfiniment le champ de l'étude,
nous nous sommes seulement intéressé aux institutions qui se sont
installées sur le territoire géographique que couvre la Commune.
Quant à celles qui sont en dehors de cet espace, nous les avons prises
en compte à travers les financements qu'elles ont mis en place au niveau
des jeunes. Les institutions privées sont de deux catégories. Il
s'agit d'une part des banques à présenter brièvement car,
de par leurs conditions très sélectives, elles ne sont pas
très actives au niveau du financement des jeunes de la Commune de
Lokossa. D'autre part, nous allons présenter les institutions de
microfinance qui exercent sur le territoire de la commune et donner un
aperçu de leurs critères d'éligibilité et
conditions de mise en place des crédits. Il faut signaler à
nouveau que la collecte des données n'a pas toujours été
facile. Nombre de personnes rencontrées ont fait preuve de
réticence estimant que le secteur de la microfinance est un secteur
sensible où il ne faut pas ventiler les données confidentielles.
Par ailleurs, nous avons constaté que les informations relatives aux
crédits mis en place ne sont pas archivées selon le sexe et les
tranches d'âge. Cette situation a mis à mal notre volonté
de collecter les statistiques sur les montants mis en place ces cinq
dernières années au profit des groupes cibles.
1-1-1- Ecobank-Bénin
· Présentation d'Ecobank-Bénin
Ecobank Bénin est une institution financière
bancaire, filiale du groupe Ecobank dont le siège est à
Lomé au Togo. Elle a été créée sur
l'initiative des Chambres de Commerce et d'Industrie des Pays de l'Afrique de
l'Ouest avec un appui des Chefs d'Etat de la sous-région ; appui
qui s'est concrétisé par la participation de la Communauté
Economique Des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) dans le capital de la
banque. Cette création bénéficie de l'appui technique de
City Bank (groupe bancaire européen) qui fait partie des partenaires.
Ecobank s'est donnée pour mission de financer de prime abord les
échanges commerciaux entre les pays de la CEDEAO et le reste du monde,
puis de participer au financement du développement desdits pays.
Aujourd'hui le groupe est présent au Togo avec son
siège et une filiale, et des filiales au Bénin mais aussi dans
vingt sept autres pays, ce qui fait qu'au total, Ecobank est présente
dans vingt neuf pays d'Afrique.
La filiale Ecobank-Bénin a été
créée le 28 mars 1990. Très rapidement, elle s'est
imposée comme une grande institution financière, car elle occupe
la deuxième place après la Bank Of Africa (BOA) en termes de part
de marché. Toutefois, Ecobank n'a pas encore les moyens de financer des
activités de développement sur le long terme, car elle n'a pour
l'instant, à l'instar de toutes les banques de la place, que des
ressources à court terme.
Ecobank s'est installée dans la Commune de Lokossa
depuis le 18 septembre 2006. D'abord, elle a fonctionné comme un guichet
dont le siège était domicilié à PADME avant
d'intégrer sa nouvelle Agence le 09 avril 2008.
· Critères d'éligibilité et
conditions de mise en place des crédits à Ecobank
Pour bénéficier de crédit à
Ecobank, il faut être un client ayant un compte mouvementé pendant
plus de trois mois ; il faut être soit un salarié d'une
structure crédible et avoir comme garantie l'employeur, soit un homme
d'affaire avec des activités que seule la banque peut juger banquables.
La banque fait des crédits de plusieurs natures :
crédits scolaires, crédits d'équipement, avance sur
salaire... La durée maximale est de 5 ans avec des taux
d'intérêt variant entre 9 et 12% en fonction des types de
crédit. Les taux de remboursement avoisinent 98% et les rares
impayés qui s'observent sont dus à des radiations ou des
licenciements du client de sa structure de travail. Les cas de
décès affectent également les taux de remboursement bien
que l'assurance les prenne en charge.
1-1-2- Financial Bank Bénin
· Présentation de Financial Bank
Bénin
Le groupe Financial a été créé en
1985. Trois ans plus tard, il a ouvert une filiale au Bénin. Elle
était la première banque aux capitaux privés à
ouvrir dans un environnement marxiste-léniniste à
l'époque.
Le groupe Financial est un groupe bancaire privé
fortement impliqué dans l'économie locale via ses deux
métiers : la banque commerciale et la microfinance.
Dans une logique de proximité, les banques du
réseau Financial proposent à leur clientèle variée,
locale et internationale, une gamme élargie de produits et services
bancaires. Destinées à devenir les partenaires au quotidien de
leur clientèle, outre des services standards, les banques proposent des
solutions « sur-mesure » aux demandes spécifiques
qui leur sont formulées.
Impliquées dans tous les secteurs d'activité,
les banques sont des acteurs légitimes du développement
économique du pays. Membre d'un groupe bancaire, chaque banque
bénéficie de l'expérience et de l'appui technique des
autres filiales. Pour leurs opérations internationales, outre les
filiales du Groupe, les banques s'appuient sur un réseau de
correspondants internationaux de premier rang.
La clientèle des banques du groupe Financial est
diversifiée. Elle regroupe les principaux opérateurs des pays
dans lesquels le Groupe est implanté : particuliers, entreprises et
professionnels, organismes et institutions...
Dans le souci de développer les activités de
microfinance au sein de Financial Bank Bénin, une institution
agréée de microfinance dénommée
Finadev-Bénin a été créée en 2001. Depuis
lors, elle favorise l'accès aux services financiers aux populations les
plus pauvres et prouve que la microfinance constitue un des instruments les
plus efficaces de lutte contre la pauvreté et les
inégalités. Le groupe Financial est leader de la microfinance en
Afrique francophone. Il a développé des partenariats avec des
bailleurs de fonds tels que la Banque Européenne d'Investissement (BEI),
la Société Financière Internationale (SFI) et la
Société Néerlandaise pour le Financement du
Développement (FMO) pour aider les plus pauvres à réaliser
leurs projets.
La Financial Bank Bénin est fonctionnelle à
Lokossa depuis janvier 1999.
· Critères d'éligibilité et
conditions de mise en place des crédits à Financial Bank
Bénin
Pour prétendre avoir un crédit à la
Financial Bank Bénin, il faut être titulaire d'un compte et le
faire tourner pendant une période référentielle de six
mois au moins. Outre ces critères, il faut remplir les conditions
suivantes :
ü avoir un projet banquable selon les critères de
la banque ;
ü être dans la grille des activités
financées par la banque (commerçants, artisans,
professionnels...)
ü accepter de souscrire à une assurance
décès/invalidité ;
ü avoir des garanties personnelles et réelles.
1-1-3- Caisse Locale de Crédit Agricole Mutuel
(CLCAM)
· Présentation de la CLCAM
Historiquement les CLCAM ont été
créées en 1978 pour servir de réseau à la Caisse
Nationale de Crédit Agricole (CNCA), qui elle, a été
créée en 1975. Après dix ans d'existence et surtout avec
la faillite de la CNCA, le réseau a fait l'objet d'une
réhabilitation en 1989. Quatre ans après, à l'issue de
l'assemblée générale constitutive tenue en juillet 1993,
l'architecture du crédit agricole mutuel a été
structurée en trois niveaux :
ü les CLCAM, au premier niveau, sont les seules
unités de production qui mobilisent les ressources financières et
octroient les crédits ;
ü les Unions Régionales des Caisses d'Epargne et
de Crédit Agricole Mutuel (URCLCAM), au deuxième niveau, sont
chargées du soutien, de l'appui et du suivi des CLCAM ;
ü la Fédération des Caisses d'Epargne et de
Crédit Agricole Mutuel (FECECAM), au troisième niveau, s'occupe
de la représentation vis-à-vis de l'extérieur, de la
définition des principes généraux en matière
d'extension et de structuration du réseau, de l'épargne et du
crédit, de la fourniture d'appuis spécifiques (formation,
échanges d'expériences, synthèse des informations), de la
vérification de l'exécution des politiques, de la gestion des
surplus de trésorerie et de l'inspection.
En 1996, il a été adopté un plan de
développement pour la période de 1997 à 2001.
Malgré cette mesure en 1997, le réseau a connu une crise de
croissance et de gouvernance qui a conduit à la mise en oeuvre des
programmes de redressement. La dernière restructuration date de 2007. Il
s'agit dans cette réforme de rendre plus saine la gestion des caisses et
de mettre résolument le personnel au travail. A cet effet, un expert a
été commis au niveau de la FECECAM pour faire office de
secrétaire exécutif. Dans la même dynamique, les URCLCAM
changent de dénomination et deviennent des Délégations
Techniques Régionales (DTR) avec à leur tête, des chefs de
délégation ou des délégués.
(Adéchoubou, 2004).
La CLCAM de Lokossa a été créée en
septembre 1990 suite à une assemblée générale
constitutive. Sa gestion est assurée par un conseil d'administration
composée de neuf membres sociétaires, un comité de
crédit de cinq membres et un conseil de surveillance de cinq membres
également. Ces organes de gestion et de contrôle sont
appuyés par une équipe technique composée de onze
salariés dirigés par le gérant.
Avec un guichet à Athiémé, la CLCAM de
Lokossa fait des crédits de plusieurs sortes : le tout petit
crédit aux femmes, le crédit épargne avec
éducation, le crédit à l'agriculture, à
l'élevage et à la pêche, le crédit d'achat de
produits agricoles et leur stockage, le crédit de financement de
marchés, le crédit aux microentrepreneurs et le crédit aux
salariés.
· Critères d'éligibilité à
la CLCAM
Pour obtenir un crédit à la CLCAM, il faut
pouvoir remplir les critères généraux suivants :
ü avoir un compte sur livret et avoir constitué
une épargne préalable d'au moins 5% du montant
sollicité ;
ü avoir au moins 18 ans et au plus 70 ans;
ü avoir une bonne capacité de
financement ;
ü être de bonne moralité ;
ü présenter un dossier de qualité ;
ü être sociétaire et libérer le
nombre de parts sociales exigées par la CLCAM ;
ü satisfaire aux conditions d'ancienneté de trois
mois, soit par rapport à la date d'ouverture du compte, soit par rapport
au sociétariat ;
ü être à jour dans les remboursements des
crédits antérieurement reçus ;
ü n'avoir aucun antécédent douteux en
matière de remboursement de crédit ;
ü avoir le siège de son entreprise dans le ressort
territorial de la CLCAM ;
ü se conformer aux lois ;
ü respecter les normes environnementales.
· Conditions d'octroi et de remboursement des
crédits à la CLCAM
Le montant à accorder ainsi que les modalités de
remboursement doivent être directement reliés et
conditionnés par l'objet du crédit, la source du remboursement et
les garanties offertes. Tous les crédits accordés aux membres
doivent se faire dans le strict respect des règles contenues dans "la
politique de crédit du réseau".
Le montant sollicité doit être compatible avec
l'objet du crédit. Les échéances (paiements) doivent
être compatibles avec la capacité de remboursement de
l'emprunteur. Le plancher du crédit est de 30 000 FCFA tandis que
le plafond est fixé à 5 000 000 FCFA à
l'intérieur du réseau. Dans une CLCAM performante,
c'est-à-dire qui a au moins 98% de recouvrement, le montant plafond est
de 2 000 000 FCFA. L'octroi de crédit de montant compris entre
2 000 000 FCFA et 5 000 000 FCFA par une CLCAM est exceptionnel
et doit recevoir l'autorisation préalable de la DTR.
La durée du crédit doit être fonction de
la nature du crédit, de son objet et de la limite maximum
autorisée. La durée maximale est de 60 mois. Toute exception
requiert l'autorisation préalable de la FECECAM. La CLCAM fait des
crédits :
o de court terme (au plus 12 mois) ;
o de court terme allongé (entre 12 et 18
mois) ;
o de moyen terme (supérieur à 12 mois et
inférieur à 36 mois) ;
o de long terme (supérieur à 36 mois et
inférieur ou égale à 60 mois).
Les échéances des crédits sont
hebdomadaires, mensuelles, trimestrielles, semestrielles, annuelles avec
précision de la date de l'échéance. Une période de
grâce allant de un à trois mois est possible selon le type et
l'objet du crédit financé. La CLCAM n'accorde aucun crédit
avec un différé de plus de trois mois et pendant la
période de différé, les intérêts courus sont
payables mensuellement.
Le taux de crédit de la CLCAM est fonction de la
durée, de l'objet et du niveau de risque. Il est fixé à 2%
par mois sur une base dégressive et annuelle.
Pour obtenir un crédit à la CLCAM, il faut
s'acquitter:
ü des frais d'ouverture de dossier qui
s'élèvent à 500 FCFA ;
ü des frais d'étude de dossiers qui sont de 1% du
montant demandé ; lorsque le crédit est supérieur
à 2 500 000 FCFA, la règle de trois n'est plus valable,
ce qui fait que les frais d'étude de dossier ne dépassent pas
25 000 FCFA.
ü 1 000 FCFA par membre pour les crédits de
groupe ou de groupement dont le montant par membre est supérieur ou
égal à 100 000 FCFA ;
ü 1% du montant pour les crédits de groupe ou de
groupement dont le montant par membre est supérieur ou égal
à 100 000 FCFA.
1-1-4- Association pour la Promotion et l'Appui au
Développement des Micro-Entreprises (PADME)
· Présentation de PADME
PADME a été créé en septembre 1993
par le gouvernement béninois, sous le financement de la Banque Mondiale
et avec l'appui technique de l'Organisation Non Gouvernementale (ONG)
américaine Volounteers In Technical Assistance (VITA). Son objectif
à la création était d'atténuer l'effet de
l'ajustement structurel sur les microentreprises. Le projet s'est
transformé en association reconnue par le Ministère de
l'Intérieur, de la Sécurité et de l'Administration
Territoriale comme une association de type loi 1901 en décembre 1998.
En mai 1999, l'association est reconnue d'utilité publique.
PADME a pour objet de promouvoir le développement des
microentreprises au Bénin. A ce titre, elle mène toute
activité se rattachant à cet objet. En particulier, elle met en
place des financements adaptés aux entreprises, apporte une formation de
base en matière de gestion et une assistance dans le cadre du suivi du
crédit. Elle fournit également aux entrepreneurs, en fonction de
leur besoin, différents services d'information.
PADME se donne pour mission de rendre l'accès facile et
rapide aux services financiers pour les microentreprises et toutes les
personnes à faible revenu, en :
ü offrant une gamme variée et
différenciée de services financiers adaptés aux besoins
spécifiques de chaque groupe et spécialement au
développement de la micro entreprise ;
ü garantissant un accès durable aux services
financiers de proximité à un grand nombre de personnes à
faible revenu tout en consolidant la viabilité financière de
l'institution.
Les principaux organes de l'association sont :
l'Assemblée Générale de neuf membres, le Bureau
Exécutif de cinq membres et la Direction Générale.
L'organigramme actuel du PADME comprend : l'Assemblée
Générale, le Bureau Exécutif, un Directeur
Général, un Directeur Général Adjoint, un Chef
Service Crédit dont dépendent les Chefs d'Agence au nombre de
quatre, un Chef Service Audit Interne, un Chef Service Administratif, un chef
service Juridique, un Chef Service Informatique, un Chef Service Ressources
Humaines, un Chef Service Marketing, Recherche et Développement, un Chef
Service Comptable et Financier et un Chef service Gestion des Risques.
L'offre de services financiers du PADME est constituée
essentiellement par trois types de prêts :
ü les prêts pour les activités
génératrices de revenus avec deux grandes variantes que
sont le microcrédit individuel et le microcrédit de caution
solidaire (qui comprend le crédit au groupe de trois personnes, le
microcrédit au groupement de cinq à 30 personnes, le
crédit avec éducation) ;
ü les prêts aux ONG locales de microfinance ou
à volet microfinance constitués essentiellement de
crédit-relais ;
ü les prêts immobiliers et de consommation
comprenant le microcrédit immobilier et le microcrédit
à la consommation.
· Critères d'éligibilité à
PADME
Puisque les prêts varient d'une catégorie
à une autre, les critères d'éligibilité changent
également en fonction des cibles. Cependant, les critères retenus
pour obtenir le premier type de prêt peuvent se résumer
ainsi :
ü être de nationalité béninoise ou
exercer son activité au Bénin;
ü avoir une activité génératrice de
revenu ;
ü avoir une pièce d'identité en cours
de validité;
ü être disponible, coopératif et prêt
à accepter les conseils de PADME.
· Conditions d'octroi des crédits à
PADME
Compte tenu de la diversité des crédits
octroyés par PADME à ses clients, les conditions d'octroi varient
selon le type de crédit. Cependant, le montant minimum accordé au
cours d'un crédit est de 20 000 FCFA tandis que le maximum est de
10 000 000 FCFA.
Les durées varient entre 12 et 24 mois avec des
possibilités de différé allant d'un à six mois. La
périodicité de remboursement peut être hebdomadaire,
bimensuelle, mensuelle, bimestrielle, trimestrielle, semestrielle... Le taux
d'intérêt peut être dégressif et osciller entre 1 %
et 2 % le mois en fonction de la durée. Des frais de dossiers sont
également exigés aux clients ainsi que des garanties
réelles (parcelle, nantissement de biens ou gage sur véhicule),
des cautions sur salaire ou des cautions solidaires.
Somme toute, avant de mettre en place les crédits et
pour garantir leur remboursement, PADME met l'accent sur :
ü la qualité de l'entrepreneur (son énergie
physique, son équilibre affectif, son intégrité morale, sa
compétence, son honnêteté, sa motivation, sa
détermination à remplir ses obligations vis-à-vis de
PADME...) ;
ü la rentabilité et la viabilité de
l'activité pour laquelle le financement est demandé (les montants
de crédit octroyés aux promoteurs tiennent compte exclusivement
de la capacité de remboursement de l'activité financée, du
test de performance et du système de rating) ;
ü la caution solidaire (la pression
sociale des membres permet d'assurer une bonne utilisation et un bon
remboursement du crédit) ;
ü les garanties financières avant l'obtention du
crédit qui sont de trois types : fonds de garantie
(représente 10% du montant du crédit obtenu) ;
dépôt de garantie (10% du crédit alloué pour
renforcer certaines sûretés réelles) ; garantie
décès (1% du montant du crédit pour couvrir les risques
d'insolvabilité liés au décès des
clients) ;
ü les sûretés réelles (terrain,
véhicule, équipements etc.) pour réduire les risques de
défaillance des clients.
1-1-5- Association pour la Promotion et l'Appui aux Petites
et Moyennes Entreprises (PAPME)
· Présentation de PAPME
PAPME a été créée en octobre 1993
par le gouvernement béninois, sous financement de la Banque Mondiale et
de l'Agence Canadienne de Développement International (ACDI). Le projet
s'est transformé en association à caractère
économique, reconnue d'utilité publique en juillet 1999 avec une
orientation davantage tournée vers le financement que vers l'appui. Vers
la fin de l'année 2004, PAPME est devenue une institution de
microfinance rentable avec des services de prêt et d'épargne.
PAPME est actuellement détenue par son Assemblée
Générale (AG) composée de 11 membres ; tous des
personnes morales issues du secteur bancaire ou liées aux petites et
moyennes entreprises. Le Bureau Exécutif, qui équivaut au Conseil
d'Administration dans d'autres structures, est constitué de cinq membres
désignés par l'AG en son sein pour des mandats renouvelables de
deux ans.
L'organigramme de PAPME est composé d'une direction
générale, des directions techniques (systèmes
informatiques, exploitation, recherche et développement), des antennes
principales et des bureaux délocalisés. Le réseau couvre
la majeure partie du territoire et propose une dizaine de produits, ciblant les
entreprises, les particuliers et les groupes. Les plus importants
sont :
ü les prêts ponctuels, au taux
d'intérêt nominal dégressif de 2% le mois pour une
durée de trois à 12 mois ;
ü les prêts ordinaires, ayant un taux
d'intérêt nominal simple de 12,5% par an pour une durée de
trois à 36 mois ;
ü les lignes de crédit à très court
terme (trois mois renouvelables) pour les clients ayant déjà un
prêt en cours ;
ü les prêts aux organisations paysannes, ayant un
taux d'intérêt nominal de 12,5% par an pour une durée de
trois à 12 mois (remboursement in fine) ;
ü le crédit-bail qui n'est pas encore
généralisé dans l'ensemble du réseau à cause
du risque très élevé que ce produit comporte.
L'institution exerce aussi des activités
d'épargne à travers le fonds de garantie, partie
intégrante de la méthodologie de prêt et offre des services
de dépôt à vue et dépôt à terme. Mais
ces services ne rencontrent pas de réels succès auprès des
clients de l'institution. (Planet Rating, 2005)
· Critères d'accès et conditions de
mises en place des crédits à PAPME
Les différents produits du PAPME peuvent être
regroupés en trois catégories, à savoir : le
crédit d'exploitation, le crédit d'investissement et le
crédit aux particuliers. Les critères et conditions de mises en
place de ces crédits diffèrent d'une catégorie à
une autre. Cependant, la synthèse suivante permet d'appréhender
les spécificités liées à chaque catégorie de
crédit. Ces spécificités sont relatives à la cible,
à l'objet, aux frais d'ouverture et d'étude de dossier, à
la durée du crédit, aux possibilités d'accord de
différé, aux montants maximaux mis en place, aux taux
d'intérêt appliqués, aux modalités de remboursement
appliquées, aux garanties et fonds de garantie exigés, aux
délais minimaux de traitement nécessaires à la mise en
place du crédit dans chaque catégorie.
ü Spécificités liées aux
crédits d'exploitation
Tableau n°3 : caractéristiques des
crédits d'exploitation à PAPME
Caractéristiques
|
Crédit d'exploitation
|
Cible
|
- Personnes physiques (individus)
- Personnes morales (Ets, SARL, SA)
- Groupement (caution solidaire, association)
|
Objet
|
- Besoins en trésorerie
- Avances sur marchés
- Campagnes agricoles
- Evènements
|
Frais d'ouverture de dossier
|
0 FCFA
|
Frais d'étude de dossier
|
1% du montant de crédit à prélever lors
du déblocage
|
Durée
|
12 à 18 mois selon le montant
|
Différé
|
1 à 3 mois de différé
|
Montant
|
80 000 000 FCFA maximum et selon la tranche du bureau
|
Taux
|
2% mois dégressif
|
Mode de remboursement
|
Mensuel, bimensuel, trimestriel selon l'activité
|
Fonds de garantie
|
10% du montant de crédit à prélever au
déblocage
|
Montant = 10 000 000 FCFA
|
20% dont 10% à constituer progressivement sur la
durée du crédit
|
Montant > 10 000 000 FCFA
|
Garantie
|
Cautionnement, cession de salaire, dépôt libre de
titre, nantissement sans dépossession : gage sur véhicule,
nantissement d'un compte de dépôt à terme,
hypothèque sur immeuble, convention de vente ou cession de terrain
|
Délai maximum de traitement
|
Deux semaines pour nouveau dossier et renouvellement
|
Source : PAPME, 2009
ü Spécificités liées aux
crédits d'investissement
Tableau n°4 : caractéristiques des
crédits d'investissement à PAPME
Caractéristiques
|
Crédit d'investissement
|
Cible
|
- Personnes physiques (individus)
- Personnes morales (Ets, SARL, SA)
- Groupement (caution solidaire, association)
|
Objet
|
- Achat d'équipement
- Habitat
- Production agricole (pêche, élevage,
agriculture)
- Construction pour besoin d'exploitation
|
Frais d'ouverture de dossier
|
0 FCFA
|
Frais d'étude de dossier
|
1% du montant de crédit à prélever lors
du déblocage + 10 000 FCFA
|
Durée
|
24 à 48 mois selon le montant
|
Différé
|
1 à 6 mois de différé
|
Montant
|
80 000 000 FCFA maximum et selon la tranche du bureau
|
Taux
|
1,5% mois dégressif pour 24 à 36 mois
|
1,75% mois dégressif pour 36 à 48 mois
|
Mode de remboursement
|
Mensuel, bimensuel, trimestriel selon l'activité
|
Fonds de garantie
|
10% du montant de crédit à prélever au
déblocage
|
Durée = 36 mois
|
20% dont 10% à constituer progressivement sur la
durée du crédit
|
Durée comprise entre 36 et 48 mois
|
Garantie
|
Cautionnement, cession de salaire, dépôt libre de
titre, nantissement sans dépossession : gage sur véhicule,
nantissement d'un compte de dépôt à terme,
hypothèque sur immeuble, convention de vente ou cession de terrain
|
Délai maximum de traitement
|
Deux semaines pour nouveau dossier et renouvellement
|
Source : PAPME, 2009
ü Spécificités liées aux
crédits aux particuliers
Tableau n°5 : caractéristiques des
crédits aux particuliers à PAPME
Caractéristiques
|
Crédit aux particuliers
|
Cible
|
- Fonctionnaire du secteur public
- Salariés du secteur privé
|
Objet
|
- Achat d'équipement
- Habitat
- Crédit événement
|
Frais d'ouverture de dossier
|
0 FCFA
|
Frais d'étude de dossier
|
1% du montant de crédit à prélever lors
du déblocage + 10 000 FCFA
|
Durée
|
60 mois au maximum
|
Différé
|
1 à 3 mois de différé
|
Montant
|
20 000 000 FCFA maximum
|
Taux
|
12,5% dégressif annuellement
|
Mode de remboursement
|
Mensuel, bimensuel, trimestriel selon l'activité
|
Fonds de garantie
|
10% du montant de crédit à prélever au
déblocage
|
Garantie
|
- Cautionnement
- Cession de salaire
- Autres sûretés réelles
|
Délai maximum de traitement
|
Deux semaines pour nouveau dossier et renouvellement
|
Source : PAPME, 2009
1-1-6- Financial Development (Finadev SA)
· Présentation de la Finadev SA
Finadev SA a débuté ses activités en
novembre 1998 en tant que guichet microfinance de la banque commerciale
Financial Bank. Cette branche d'activité a été
autonomisée et institutionnalisée sous forme de
société anonyme en juillet 2000, mais les statuts
définitifs de la structure n'ont été signés qu'en
février 2001. Dans la Commune de Lokossa, la Finadev SA a
été implantée en 2004 et fonctionne avec un effectif de
trois personnes.
Première société privée en Afrique
de l'Ouest consacrée à la microfinance, Finadev SA a
bénéficié du soutien technique, logistique et financier de
la Financial Bank. Cela lui a permis d'être au démarrage, une
institution rentable (même si cette rentabilité est encore
fragile), reconnue, proposant une gamme de services plus étendue que ses
concurrents et affichant un portefeuille de qualité. (Planet Rating,
2004)
La mission de Finadev SA est d'offrir un accès durable
au crédit pour les populations qui ne sont pas éligibles au
crédit bancaire classique. L'objectif est ainsi d'aider les plus pauvres
à réaliser leurs projets et assurer la pérennité de
leurs activités. Finadev SA propose des produits de financement dans les
principales zones urbaines.
Les taux de remboursement sont exceptionnellement
élevés, supérieurs à 98% au niveau national, en
raison des principes en action de solidarité et de
responsabilité. Les établissements Finadev SA sont des
institutions privées, indépendantes, gérées de
façon professionnelle et pragmatique, cherchant à conjuguer un
triple impératif d'impact, de pérennisation et de
rentabilité.
· Critères d'éligibilité à
la Finadev SA
Pour bénéficier d'un financement à
Finadev SA, il faut remplir les critères d'éligibilité
suivants :
ü être de nationalité
béninoise ;
ü être un homme ou une femme, âgé de
21 ans au minimum et de 65 ans au maximum ;
ü avoir démarré l'activité et
être dans la nécessité d'un renforcement financier.
· Conditions d'octroi des crédits à la
Finadev SA
La Finadev SA finance les activités de production
végétale et animale, les activités de pêche ainsi
que le commerce. Pour ce qui concerne l'artisanat, il faut que le promoteur
accompagne son activité d'un volet commercial pour avoir des chances
d'être éligible. Les fonctionnaires font également partie
de la cible financée par Finadev SA.
Ainsi, Finadev SA fait des crédits aux toutes petites
entreprises, aux groupements et aux travailleurs pour des montants qui varient
entre 50 000 FCFA et 25 000 000 FCFA. Avant de disposer de ces
crédits, les promoteurs sont astreints à payer des frais de
dossier qui représentent entre 0,5% à 1% hors taxe du montant
demandé. Les taux d'intérêt varient selon qu'il s'agisse
d'un crédit à taux flat (1% par mois, soit 12% l'an) ou d'un
crédit à taux dégressif (1,5 à 2% le mois). Les
dossiers de demande de crédit sont généralement
traités dans un délai de deux semaines pour donner satisfaction
aux clients. Comme la cible est en majorité peu instruite, un plan
d'affaire n'est pas forcément exigé lors de la demande de
financement, mais il est le bienvenu pour les promoteurs qui l'exhibent.
Cependant, l'équipe technique de Finadev SA accompagne les clients
à faire des comptes d'exploitation prévisionnels sommaires. Elle
fait également une petite formation aux clients avant la mise en place
des crédits et se donne pour mission de suivre l'activité
financée au moins une fois par mois. Pour bénéficier d'un
crédit, le client doit s'astreindre à fournir des garanties qui
changent en fonction des types de crédit. Ces garanties peuvent
être matérielles (suretés réelles, ordres de
virement permanent...) ou immatérielles (cautions solidaires...).
Finadev SA accorde des crédits allant de trois à 36 mois avec des
différés variables selon les activités menées.
Les performances de Finadev SA de Lokossa sont bonnes, car les
taux de remboursement ces cinq dernières années oscillent entre
85 et 90%. Les dispositions prises pour atteindre cette performance consistent
à suivre régulièrement le client, à le sensibiliser
à la bonne gestion et à lui accorder des moratoires lorsqu'il a
des difficultés pour respecter les échéances.
1-1-7- Réseau National des Caisses Villageoises
d'Epargne et de Crédits Autogérés du Bénin
(RENACA/BENIN)
· Présentation du RENACA/BENIN
Le RENACA/BENIN est une initiative de l'ONG béninoise
nommée Centre Béninois pour le Développement des
Initiatives à la Base (CBDIBA), basée à Bohicon.
Dès sa création en 1990, elle a développé, à
côté de ses autres activités comme
l'alphabétisation, l'éducation au droit, la protection de
l'environnement, un volet microfinance qui a pour entre autres objectifs, de
financer les activités génératrices de revenus des membres
des groupements et de lutter contre l'usure. Ces initiatives à volet
microfinance ont été d'abord créées sous le nom de
Section d'Epargne et de Crédit Autogérée (SECA) dès
1991 dans les groupements appuyés. Mais très vite, avec
l'évolution positive et rapide de l'épargne collectée, il
fallait sécuriser les ressources d'où la création en 2004,
par le CBDIBA, des premières Caisses Villageoises d'Epargne et de
Crédits Autogérés (CAVECA) à partir des SECA les
plus performantes.
De fil en aiguille, les CAVECA, avec l'appui de ses
partenaires historiques (CISV Italie, DANIDA Danemark, SOS Faim Luxembourg) ont
poursuivi leur évolution. Sachant que la professionnalisation du
réseau exigeait une consolidation plutôt qu'une croissance
effrénée, seules les 25 caisses les plus performantes ont
été retenues pour créer le réseau dans un premier
temps. Ainsi, le RENACA/BENIN a été mis sur pied pour continuer
là où s'arrêtent les actions de la plupart des autres
institutions de microfinance et aller au-delà des zones urbaines et
périurbaines: le milieu rural.
La professionnalisation des caisses fut initiée
dès 2003 avec l'appui de leurs partenaires dont SOS Faim. Elle fut
renforcée dès 2006 grâce au programme triennal d'appui
institutionnel du réseau des CAVECA cofinancé par l'Union
Européenne. L'important soutien du Programme d'Appui au
Développement du Secteur Agricole (PADSA) de DANIDA s'inscrit aussi dans
cette dynamique. L'appui institutionnel comprend le recrutement et la formation
d'agents de crédit, la professionnalisation de la direction
« microfinance » créée au sein du CBDIBA et
dénommée Centre de Promotion et d'Appui à la Microfinance
(CEPAM), l'informatisation du réseau, la couverture d'une partie des
charges de fonctionnement.
Comme toute institution, le RENACA/BENIN a connu une crise de
croissance avec son pic vers la fin de l'année 2005 et au début
de l'année 2006. Les taux d'impayés étaient montés
jusqu'à 19,97%. Ces contre-performances sont liées surtout
à des problèmes endogènes et trouveraient leur source dans
le processus de recrutement des agents de crédit. Mais, très
tôt, ces équivoques ont été levées et des
mesures correctives ont été prises à l'encontre des
caisses où la situation était catastrophique. Les premiers effets
tangibles se sont fait sentir, car déjà au 30 octobre 2006, le
taux d'impayés était redescendu de plus de la moitié
(8,09%). (Zoom Microfinance, 2006).
L'une des innovations du RENACA/BENIN est le Crédit
Adhésion Progressive (CAP). Ce produit rompt avec l'un des principes
chers aux systèmes microfinanciers mutualistes de n'octroyer du
crédit qu'à leurs membres. Une autre particularité est
qu'il associe le financement d'une activité économique et une
certaine éducation citoyenne.
Dans la Commune de Lokossa, la CAVECA a été
installée le 25 juin 2001. Avec un personnel de trois membres, elle
compte à ce jour 2752 épargnants. Les principaux produits qu'elle
développe sont :
ü les produits de dépôt (le
dépôt à vue, le dépôt à terme ou compte
bloqué, l'épargne préalable ou garantie financière
ou encore dépôt obligatoire)
ü les produits de crédit sont de trois ordres. Il
s'agit :
o des crédits aux particuliers (le crédit
individuel aux promoteurs, le crédit scolaire, le crédit aux
fonctionnaires) ;
o des crédits de caution solidaire (crédit
adhésion progressive, crédit aux groupes solidaires,
crédits aux groupements personnes morales et crédits
adhésion progressive (CAP)
o des crédits aux structures
spécialisées.
· Critères d'éligibilité à
la CAVECA
Pour être éligible à la CAVECA de
Djèhadji (Commune de Lokossa), il faut obéir aux critères
d'éligibilité suivants :
ü être de nationalité
béninoise ;
ü être sociétaire ;
ü participer au moins une fois aux séances de
sensibilisation organisées par la caisse ;
ü être majeur et capable ;
ü avoir une activité génératrice de
revenus (AGR) rentable ;
ü vouloir investir le crédit dans l'AGR rentable
ou avoir un revenu certain et régulier pour les fonctionnaires ;
ü avoir une bonne renommée en matière de
crédit dans la communauté ;
ü avoir de l'harmonie dans son foyer et jouir d'une bonne
moralité ;
ü avoir au moins deux avaliseurs potentiels (majeurs et
économiquement actifs et de bonne moralité) ;
ü apporter une garantie matérielle
suffisante ;
ü accepter de payer les frais d'étude
(commissions) qui s'élèvent à 1% du montant du
crédit obtenu (exception faite du CAP) ;
ü accepter de constituer une garantie financière
qui s'élève à 20% du montant du crédit pour les
personnes morales (exception faite du CAP) et 25% du montant du
crédit pour les personnes physiques ;
ü accepter de payer les pénalités en cas de
retard ;
ü accepter des visites de sites (domicile, lieu de
l'activité...).
· Conditions de mise en place des crédits
à la CAVECA
La procédure de mise en place d'un crédit
à la CAVECA se décline en sept étapes.
ü Première étape, la
sensibilisation : la sensibilisation des bénéficiaires
probables se fait pendant une journée. Elle permet de présenter
aux clients potentiels l'historique du réseau, les produits de la
CAVECA, les conditions d'accès au crédit, les procédures
d'octroi et les sanctions en cas de défaillance.
ü Deuxième étape, la formulation et
l'enregistrement de la demande : les membres désireux de
bénéficier du crédit de la CAVECA doivent acheter et
remplir le formulaire de demande puis de le déposer auprès du
gérant qui l'enregistre.
ü Troisième étape, l'étude
technique : l'étude technique comprend l'enquête de
terrain, l'évaluation de la rentabilité de l'activité,
l'évaluation du patrimoine du demandeur et l'inventaire de ses sources
alternatives de revenus, l'évaluation des engagements du demandeur
vis-à-vis des tiers et des autres institutions, la capacité de
remboursement du demandeur.
ü Quatrième étape, la tenue du
comité de crédit : le comité de crédit se
tient pour émettre son avis sur les demandes de crédit. Cette
séance doit être minutieusement préparée pour
permettre à toutes les personnes impliquées de fournir des
informations utiles susceptibles d'édifier les autres membres dans leurs
jugements de valeur sur chaque dossier.
ü Cinquième étape, le montage du dossier
de crédit : c'est l'étape qui permet de vérifier
si toutes les pièces demandées figurent au dossier, de remplir et
de faire signer le contrat de prêt, de contrôler
l'authenticité des pièces, de vérifier l'historique du
client, de procéder à une dernière revue de garanties et
cautions proposées.
ü Sixième étape, l'approbation par le
Conseil d'Administration (CA) : le CA vérifie le travail du
comité de crédit, approuve les études et, dans certains
cas, retourne les dossiers au comité de crédit pour fournir des
compléments d'information ou des explications. Il envoie ensuite les
dossiers au comité technique pour satisfaire les clients.
ü Septième étape, l'atelier de
déboursement : l'atelier de déboursement apporte les
dernières clarifications sur le crédit aux différentes
parties engagées. A cet effet, il précise :
o les responsabilités du bénéficiaire
dans l'utilisation des fonds ;
o les responsabilités des avaliseurs dans le suivi de
l'activité financée ;
o les risques liés à toute tentative de
corruption par le bénéficiaire ;
o la nécessité pour le
bénéficiaire d'entretenir une communication active avec la caisse
sur l'évolution générale de l'activité.
1-1-8- Le Centre pour la Formation et l'Appui au
Développement à la base (CFAD)
· Présentation du CFAD
Le CFAD a été créé sous le
numéro 99/004/ MISAT/ DC/ SG/ DAL/ SAAP-ASSOC du 12 janvier 1999 pour
aider les populations les plus démunies à se prendre en charge en
leur octroyant un crédit et en les formant à la gestion de leurs
activités génératrices de revenus. Le CFAD a
été conçu également pour renforcer les
microentreprises existantes en offrant une assistance financière et une
formation aux entrepreneurs jouissant d'une bonne capacité d'emprunt.
· Critères d'éligibilité au
CFAD
Pour être éligible au crédit
octroyé par le CFAD, il faut être une entreprise (personne morale)
ou une personne physique.
Dans le premier cas, il faut :
ü être de nationalité
béninoise ;
ü être du métier ou démontrer une
bonne connaissance du milieu et du secteur d'activité ;
ü avoir un accès limité aux autres sources
de financement institutionnelles ou familiales ;
ü ne pas avoir de précédents douteux dans
le cadre du remboursement de crédit ;
ü être disponible, coopératif et prêt
à accepter les conseils du CFAD ;
ü démontrer une bonne capacité
d'épargne ;
ü tenir une comptabilité (au moins des cahiers de
recettes, achats et dépenses...) ;
ü respecter ses engagements.
Dans le second cas, il faut :
ü être de bonne moralité ;
ü jouir de ses droits et libertés ;
ü avoir une activité génératrice de
revenus ;
ü avoir des biens meubles libres de tout engagement
pouvant servir d'hypothèque ;
ü être de nationalité béninoise ou
avoir une personne de nationalité béninoise pour
répondant.
· Conditions d'octroi des crédits au
CFAD
Les crédits mis en place par le CFAD sont des
crédits individuels ou des crédits de caution solidaire. La
durée de remboursement varie entre six et 12 mois. La
périodicité des remboursements est mensuelle. Pour les
crédits individuels, le client peut bénéficier d'un
montant minimum de 50 000 FCFA contre un maximum de 10 000 000
FCFA. Lorsqu'il s'agit d'un crédit à un groupe solidaire, chaque
membre ne pourra obtenir au maximum que 150 000 FCFA.
Mais il existe des tests de performance qui permettent d'aller
graduellement dans les demandes de crédit. Les clients commencent par
des prêts de faibles montants et dès que les premiers prêts
sont remboursés dans les délais prévus sans anicroche et
que les projets financés sont exécutés dans les normes,
d'autres prêts pourraient être accordés avec des montants
plus importants.
Les frais de dossier couvrent l'étude et le montage du
dossier de crédit. Ils sont fixés à 3 000 FCFA pour les
crédits dont le montant est inférieur à 300 000 FCFA.
Pour ceux dont les montants dépassent 300 000 FCFA, les frais de
dossier représentent 1 % du crédit demandé.
Pour couvrir une partie des frais de recouvrement du
crédit en cas de défaillance du client, il est demandé
à tous les bénéficiaires de crédit de constituer
dans les caisses du CFAD, un fonds de garantie. Ce fonds peut se faire
progressivement, suivant l'échéancier des paiements du
crédit qui, bien entendu, sera couvert par les garanties classiques
exigées par le CFAD. Le fonds de garantie ainsi constitué peut
être récupéré après remboursement du
crédit si le client ne veut plus renouveler son crédit.
Pour obtenir un crédit agricole par exemple, le
promoteur doit fournir les pièces et remplir les conditions
suivantes :
ü avoir un projet visé par le Responsable du CeCPA
de la zone d'activité ;
ü donner quatre photos d'identité et 2 000
FCFA pour l'ouverture de compte ;
ü fournir deux photocopies légalisées de la
carte d'identité en cours de validité (ou à défaut,
une attestation de possession d'état avec cachet du Chef
d'Arrondissement sur la photo originale et l'extrait de l'acte de naissance ou
le jugement supplétif) et une attestation de résidence ;
ü apporter une photocopie de la carte d'identité
de deux témoins (ou à défaut, une attestation de
résidence avec une photo complète de chacun d'eux ou un
certificat de possession d'état) ;
ü mettre à disposition une garantie
matérielle (convention de vente d'une parcelle dont le client est
propriétaire ou à défaut, une convention de vente d'une
parcelle avec la photocopie de la carte d'identité du
propriétaire suivies d'une procuration délivrée par ce
dernier) ;
ü avoir un avaliseur.
1-1-9- Associations de Services Financiers (ASF)
· Présentation des ASF
Les ASF sont des institutions villageoises
autogérées de microfinance à but lucratif,
autofinancées par les actionnaires qui sont en même temps leurs
seuls clients. Leur objectif est de faciliter de manière durable
l'accès aux services financiers des populations rurales pauvres,
notamment des femmes. Chaque ASF est autonome et pratique les taux
d'intérêt du marché (non subventionnés) suffisants
pour couvrir les coûts, permettre un bon dividende et financer leur
expansion. Au début de 1997, les ASF ont commencé par être
mises en place par le Projet d'Activités Génératrices de
Revenus (PAGER), un projet financé par le Fonds International de
Développement Agricole (FIDA), grâce à
l'intermédiation des ONG.
Ces ONG n'étant pas expérimentées
préalablement en financement rural, les ASF avaient des
problèmes de sorte qu'à la fin de 1999, elles avaient un taux de
38% d'impayés à trois mois et de 52% d'impayés à un
jour sur leurs encours de crédit. De plus, le taux
d'intérêt requis, de 10% par mois, nécessaire pour
générer une forte croissance du capital sujet au prêt et un
bon dividende, limitait la rentabilité des investissements des
emprunteurs. En décembre 2001, 1/5 des actionnaires avait quitté
les ASF. DANIDA, co-financeur du projet, retirait alors son support à la
mise en place de nouvelles ASF. Pendant deux ans, les mesures apportées
pour corriger cette situation (suivi renforcé, responsabilisation des
élus et mesures de recouvrement) ont produit peu d'effet : ainsi, en
février 2001, les taux d'impayés à 3 mois et à un
jour étaient toujours de 33% et de 53% respectivement. Mais, au cours du
deuxième semestre de 2001 et en 2002, l'amélioration de
l'encadrement et du contrôle des animateurs, des gérants et des
élus, a entraîné un redressement spectaculaire. De sorte
qu'en mars 2003, les impayés à trois mois étaient
tombés à 3,1% alors que les impayés à un jour
n'étaient plus que de 13,7%. D'autres indicateurs d'efficience se sont
aussi fortement améliorés : le résultat d'exploitation
était positif dans toutes les ASF vers la fin de l'année 2002 ;
une forte réduction des taux d'intérêt dans la fourchette
de 2 à 6% par mois dans la plupart des ASF ; un dividende de 20% en
moyenne ; une capacité financière requise pour couvrir les
charges de suivi en dehors de toute subvention pour plusieurs ASF. (Seibel,
2003). En 2006, les ASF installées par le FIDA par l'entremise du PAGER
et du PROMIC sont au nombre de 44 sur toute l'étendue du territoire
national. Elles couvrent 320 villages et leurs hameaux ; elles regroupent 18390
actionnaires individuels, soit une moyenne de 418 actionnaires par ASF. Le
pourcentage des femmes est de 38% sur l'ensemble des actionnaires. La
représentation au sein des organes dirigeants des ASF est de 18%. Le
capital mobilisé correspond à un montant de 221 millions de FCFA,
soit une moyenne de 5 millions par ASF (Hasna, 2007).
Dans la Commune de Lokossa, deux Associations de Services
Financiers (ASF) interviennent, l'une dans l'Arrondissement de
Ouèdèmè-Adja, l'autre dans l'arrondissement
d'Agamè. Les deux ont été installées par le PAGER
respectivement en 1998 et 2002.
· Critères d'éligibilité dans les
ASF
Pour bénéficier d'un financement auprès des
ASF, il faut que le client remplisse les critères suivants :
ü être actionnaire de l'ASF ;
ü avoir une bonne moralité ;
ü être crédible ;
ü avoir entre 18 et 65 ans ;
ü résider dans la zone géographique de
l'ASF ;
ü avoir un niveau d'instruction de la classe de
cinquième.
· Conditions d'octroi des crédits dans les
ASF
Pour bénéficier d'un crédit à l'ASF,
il faut remplir les conditions ci-dessous :
ü être sociétaire, c'est-à-dire avoir
acheté au moins une action qui coûte 2000 FCFA ;
ü attendre au moins une période de deux mois pour
permettre au comité de crédit d'enquêter sur la
moralité ;
ü avoir une expérience dans le domaine de
l'activité ;
ü disposer dans son compte d'au moins 20% du crédit
sollicité ;
ü avoir une garantie légalisée et une caution.
Le taux d'intérêt pratiqué par les ASF de
la Commune de Lokossa est de 2% le mois aujourd'hui, alors qu'elles
appliquaient à leur création des taux allant jusqu'à 10%
le mois. Les montants minimaux appliqués sont de 10 000 FCFA et
50 000 FCFA respectivement pour les crédits individuels et de
groupement. Quant aux montants plafonds, les individus peuvent
bénéficier jusqu'à 300 000 FCFA tandis que les
groupements sont autorisés à obtenir jusqu'à
1 500 000 FCFA. Lorsqu'il s'agit de groupement, le nombre varie entre
trois et cinq membres. Cependant, les crédits mis en place le sont en
fonction de la performance des clients. Cela signifie que les montants plafonds
ne sont mis en place qu'après plusieurs crédits de montants
inférieurs remboursés avec fidélité.
1-2- Organismes gouvernementaux
En dehors des organismes privés qui opèrent dans
le domaine de la microfinance, certains organismes gouvernementaux, sans but
lucratif, relaient l'action du secteur privé par des initiatives
à caractère social. Ces organismes sont souvent sous tutelle des
ministères.
1-2-1- Ministère de la Microfinance, de l'Emploi des
Jeunes et des Femmes (MMEJF)
Le MMEJF opère dans la mise en place des crédits
aux jeunes à travers une de ses institutions intermédiaires
appelée Fonds National de Promotion de l'Entreprise et de l'Emploi des
Jeunes (FNPEEJ).
· Présentation du FNPEEJ
La décision de la création du FNPEEJ a
été prise par le Chef de l'Etat le 23 mars 2007 lors de la
remise officielle des conclusions du Forum National sur l'emploi des jeunes
organisé par le gouvernement les 8, 9 et 10 mars 2007. Le FNPEEJ est
donc un établissement public à caractère social,
doté de la personnalité morale et de l'autonomie
financière. Il est régi par la loi n°94-009 du 28 juillet
1994. Sa mission est de faciliter l'accès des Petites et Moyennes
Entreprises (PME) et des jeunes aux moyens et outils de production par le biais
du crédit.
L'objectif global du FNPEEJ vise à contribuer au
développement économique et social du Bénin en offrant aux
PME le financement de leurs investissements et aux jeunes de 15 à 40
ans, le maximum de possibilités de réaliser leurs projets
d'entreprise.
· Critères d'éligibilité au
FNPEEJ
Pour bénéficier d'une intervention du FNPEEJ,
les promoteurs doivent réunir les conditions suivantes :
Ø être de nationalité
béninoise ;
Ø être un jeune, homme ou femme,
âgé de 15 à 40 ans ; un groupe de jeunes
organisés en Groupement d'Intérêt Economique (GIE),
coopérative ou autres formes de groupements légalement
reconnus ;
Ø avoir les capacités requises pour
gérer le projet ou, à défaut, accepter de suivre une
formation appropriée ;
Ø être une entreprise génératrice
de valeur ajoutée ;
Ø accepter l'encadrement et le suivi rapproché
du FNPEEJ chargé de cette assistance technique.
· Conditions de mise en place des crédits au
FNPEEJ
Le crédit obtenu par le jeune promoteur est
débloqué progressivement par le FNPEEJ après analyse par
le Centre de Promotion et d'Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises
(CePEPE) et avis motivé du comité de crédit.
Le crédit est octroyé par le FNPEEJ avec un taux
d'intérêt de 5% pour les projets de microentreprises et de 6% pour
ceux soumis par les PME. Le minimum de financement accordé est
1 000 000 FCFA et le montant des financements demandés varie
selon la nature des projets soumis. Pour le remboursement, les jeunes
promoteurs de microentreprises bénéficieront jusqu'à un an
de différé et ne seront pas imposables pendant cette
durée.
Sont éligibles aux ressources du FNPEEJ toutes les
activités légalement reconnues au Bénin et
génératrices de valeur ajoutée, à l'exception du
transport et du commerce pur (achat/revente). La priorité pourrait
être donnée aux activités porteuses de croissance
économique et d'emploi telles que l'agroalimentaire, l'agro-industrie,
l'artisanat, le tourisme, les Bâtiments et Travaux Publics (BTP), les
industries des métaux et des Technologies de l'Information et de la
Communication (TIC), etc.
La durée d'examen des projets peut varier en fonction
du montant du crédit demandé. Ainsi, une durée de six mois
et demi environ sera nécessaire pour l'étude et la
sélection des projets de plus de trois millions. Quant aux projets dont
les montants ne dépassent pas trois millions, l'étude et
l'approbation interne peuvent être faites dans un délai de trois
mois environ.
1-2-2- Le Ministère de la Jeunesse, des Sports et
Loisirs (MJSL)
Le MJSL, dans ses activités courantes, accompagne les
jeunes dans leurs initiatives de financement à travers sa Direction de
l'Entrepreneuriat et de l'Insertion Professionnelle des Jeunes (DEIPJ).
· Présentation de la DEIPJ
La DEIPJ est basée au Ministère de la Jeunesse,
des Sports et Loisirs (MJSL). Elle utilise les Directions
Départementales de la Jeunesse, des Sports et Loisirs (DDJSL) comme des
bras opérationnels sur le terrain.
· Critères d'éligibilité à
la DEIPJ
La DEIPJ met à contribution les DDJSL pour
sélectionner les jeunes, souvent déscolarisés, enclins
à l'entrepreneuriat et sans moyens réels pour concrétiser
leur rêve. Les DDJSL lancent des appels à candidature pour
recenser les jeunes. Une sélection est faite en fonction des
priorités fixées car la DEIPJ travaille en partenariat avec le
Fonds des Nations Unies Pour la Population (FNUAP) qui lui met à
disposition les fonds et spécifie les zones de prédilection.
Ainsi, chaque année, des jeunes de 18 à 21 ans, porteurs
d'idées de projets, résidant dans les zones ciblées, sont
sélectionnés au niveau des Directions départementales. Ils
sont mis à la disposition de la DEIPJ pour la suite du processus.
· Conditions de mise en place des crédits par
la DEIPJ
Lorsque les jeunes sont sélectionnés au niveau
des Départements par les DDJSL, ils sont soumis à une
série de formations qui portent essentiellement sur deux volets :
un, théorique (initiation à l'entrepreneuriat) et l'autre,
pratique (immersion en entreprise, fondamentalement au Centre Songhaï). A
l'issue de cette double formation, les jeunes sont invités à
rédiger un plan d'affaire qu'ils soumettent pour financement.
Pour l'instant, ce sont des promoteurs individuels qui sont
financés dans la Commune de Lokossa. Les montants mis en place varient
de 700 000 à 2 000 000 FCFA. Pour faciliter
l'accès des jeunes à ce type de crédit, la DEIPJ n'exige
d'eux aucune garantie. C'est une initiative louable, mais qui a des revers. Et
pour preuve, certains jeunes bénéficiaires de ces financements
rempilent et disparaissent au lendemain de la mise en place du crédit.
De par son caractère social, aucune garantie n'est exigée avant
la mise en place des crédits. Par ricochet, les jeunes ne sentent pas la
nécessité de faire violence sur eux-mêmes pour avoir des
résultats significatifs.
2- LES CONDITIONS DE FINANCEMENT DES INITIATIVES
DES JEUNES DANS LA COMMUNE DE LOKOSSA
Dans les institutions privées, le financement des
initiatives des jeunes se fait selon des règles qui sont propres
à chaque structure, ce qui crée, par ricochet, un ensemble de
disparités.
2-1- Les disparités liées aux frais
d'étude de dossiers
La plupart des institutions de financement exigent aux clients
de payer des frais d'étude de dossier dont les montants varient souvent
en fonction du crédit à prendre. Dans certaines institutions, il
existe des frais d'ouverture de dossier qui représentent un forfait
alors que d'autres exigent directement un pourcentage du crédit
(généralement entre 0,5 et 1%) qui connaît un plafond non
variable au-delà d'un certain montant (25 000 FCFA par exemple).
Très peu d'institutions se soustraient à cette exigence. Il
s'agit fondamentalement des institutions à caractère social comme
le FNPEEJ et le MJSL à travers la DEIPJ. Par ailleurs, il importe de
souligner que 44% des institutions ont des coûts liés aux frais
d'étude de dossiers qui sont inférieurs à 5 000 FCFA
et 11% imposent des frais d'étude de dossiers dont les montants sont
compris entre 5 000 et 10 000FCFA. Quant à la tranche de
10 000 à 20 000 FCFA, 11% d'institutions s'y retrouvent. Et
celles qui réclament des frais d'étude de dossiers de montant
supérieur à 20 000 FCFA représentent 11% de
l'échantillon. La variable "autres" qui représente 17% de
l'échantillon investi concerne les institutions qui ne réclament
pas de frais d'étude de dossiers à leurs clients avant la mise en
place des crédits. La figure suivante fait la synthèse des
données recueillies auprès des IMF de la Commune de Lokossa.
Figure n°2 : évolution des frais de
dossier suivant les institutions de microfinance dans la Commune de Lokossa
2-2- Les disparités relatives aux
contreparties et aux garanties
Outre les frais d'étude de dossier, les IMF astreignent
leurs clients à des contreparties et garanties. Les contreparties sont
des épargnes préalables que le promoteur doit constituer avant le
déblocage du crédit. Elles peuvent aller jusqu'à 25% du
montant auquel aspire le client et ne peuvent être entamées par ce
dernier avant la fin du remboursement du crédit.
Généralement, elles sont constituées à l'avance et
par conséquent, ne peuvent être défalquées du
crédit lors du déblocage.
Pour garantir le remboursement, les IMF mettent en place une
série de mesures. Certaines d'entre elles font directement
prélever un fonds de garantie du crédit. Le montant de ce fonds
varie d'une institution à une autre et représente la plupart du
temps 10% du crédit à prendre. Si le fonds de garantie est
obligatoire dans certaines structures, il n'est cependant pas suffisant comme
garantie pour les IMF. C'est pour cette raison que d'autres dispositions sont
utilisées pour sécuriser le crédit mis en place.
Par exemple, si les institutions à caractère
social ne demandent pas expressément une garantie matérielle, les
autres institutions exigent que le client gage sa moto, ses meubles, sa
voiture, sa parcelle ou sa maison. La priorité est faite surtout aux
parcelles et aux maisons, avec des conventions de vente à jour et des
titres fonciers souhaités.
Les IMF considèrent qu'elles doivent s'entourer d'assez
de précautions et c'est pour cette raison que certaines d'entre elles
ajoutent aux garanties, la présentation par le client d'avaliseur ou de
témoin (un ou deux selon les institutions). Ainsi, l'avaliseur est cette
personne qui prend l'engagement, en cas de défaillance du client, de le
suppléer dans le remboursement. Il accepte donc la responsabilité
du remboursement du crédit au même titre que le promoteur et doit
tout faire pour que ce dernier honore son engagement.
D'autres dépenses interviennent lors de la mise en
place des crédits. Il s'agit des frais d'assurance (assurance
décès, assurance invalidité...). Ils sont également
variables d'une institution à une autre.
Toutes ces conditions à remplir sont souvent aux yeux
des clients, des charges qui leur sont imposées et qui rendent difficile
l'accès aux crédits. Certains d'entre eux, compte tenu de leurs
conditions de vie, ne peuvent jamais remplir toutes ces formalités
à la fois. Et puisque les IMF ne font pas de la philanthropie, ces
clients sont victimes d'ostracisme. Cependant, une infirme partie des
personnes concernées est prise en charge par les institutions publiques
qui financent les initiatives des jeunes. Mais cette partie est infime par
rapport aux besoins qui existent dans la Commune de Lokossa. Et là
encore, il n'est pas évident que tous ceux qui ne sont pas pris en
compte par les IMF le soient par ces structures à caractère
social. Le gap est donc profond et quels que soient les efforts faits, il
existera toujours une frange de la population qui ne sera jamais satisfaite.
2-3- Les disparités liées aux
délais d'étude de dossiers et de mise en place du
crédit
Les IMF visitées ont estimé qu'elles traitent
les demandes de financement dans un délai relativement court, tournant
autour de deux semaines pour les plus diligentes. Les moins véloces
font jusqu'à quatre semaines pour étudier les dossiers et mettre
en place le financement. Elles sont majoritaires et font 82% de
l'échantillon. Parmi ces structures, certaines rassemblent les dossiers
ensemble et font des assises périodiques, tandis que d'autres
étudient les dossiers au fur et à mesure qu'ils leur parviennent.
Les institutions à caractère social et les banques (18%)
dépassent le délai d'un mois dans le traitement des dossiers de
financement. Parfois même, six mois ne suffisent pas à certaines
d'entre elles pour boucler le processus de financement.
Figure n°3 : durée entre la demande de
financement et la mise en place du crédit
Si les IMF estiment faire preuve de
célérité dans le traitement des dossiers de demande de
crédit, les clients ne sont pas toujours satisfaits de leurs
prestations. Les disparités relatives aux délais d'étude
de dossiers et de mise en place du crédit ont des répercussions
importantes sur certains d'entre eux, en l'occurrence ceux qui ont des
activités saisonnières. Parfois, les crédits leur sont mis
en place à des moments inappropriés et puisque les
opportunités sont rares, ces promoteurs n'osent pas refuser ces aubaines
qui, en réalité, constituent pour eux des « cadeaux
empoisonnés ». Cette situation donne lieu à des
déconvenues qui les amènent à avoir des difficultés
dans la gestion du crédit. Parfois ces déconvenues sont si
importantes qu'elles altèrent la régularité du
remboursement et induisent des impayés.
J'ai demandé un crédit pour faire de la
transformation de noix de palme en huile rouge, la stocker et la commercialiser
en temps de soudure. L'institution qui doit me donner le financement a
traîné sur mon dossier de demande de crédit pendant un
mois. Lorsqu'elle m'a satisfaite, les noix de palme étaient devenues
chères et le kpenbèvi (unité de mesure
équivalant à environ 4,8 litres d'huile) avait augmenté de
prix. Du coup, ma marge bénéficiaire s'est amenuisée et
j'ai eu des difficultés pour rembourser les premières traites.
Transformatrice de noix de palme en huile rouge,
Ouèdèmè, 38 ans.
2-4- La formation des jeunes avant la mise en place
du financement
Si la majorité des IMF (82%) affirment former les
promoteurs avant la mise en place des crédits, nous avons
constaté que c'est, en réalité, une séance
d'échange de quelques minutes qui leur est généralement
offerte. Ce qui fait que la durée de cette
« formation » est majoritairement située dans la
modalité "demie journée" du questionnaire. Au cours de ces
séances d'échange, les promoteurs sont briefés sur les
informations concernant l'IMF et sur les meilleures conduites à tenir
dans la gestion du crédit. Ces séances sont faites
généralement les jours de déblocage et l'on pourrait se
demander si les clients ont la patience d'écouter véritablement
les agents de crédit.
Certaines institutions ne se donnent pas cette peine car elles
sont sûres des stratégies de recouvrement qu'elles utilisent. Il
s'agit fondamentalement des banques (18%) qui font des
prélèvements à la source pour rentrer en possession de
leur traite.
Figure n°4 : point des structures qui forment
les clients avant la mise en place du crédit
Cependant, les institutions à caractère social
telles que le FNPEEJ et la DEIPJ mettent un accent particulier sur la
préparation des promoteurs avant le financement. En effet, la DEIPJ
offre à ses bénéficiaires, des formations en
entrepreneuriat de plusieurs jours. Le FNPEEJ quant à elle,
privilégie les bénéficiaires qui ont été
préparés par l'ANPE en suivant une série de formations de
plusieurs semaines où ils acquièrent des rudiments pour trouver
les bonnes idées d'entreprise, pour créer leur propre entreprise
et pour mieux la gérer. Ces différentes formations constituent
des sous-bassements aux promoteurs pour une bonne gestion de leur entreprise.
Mais la réalité est là : il ne suffit pas de bien
former un promoteur pour qu'il gère à merveille son entreprise.
Encore faut-il qu'il sache bien ce qu'il veut faire et comment il veut le
faire. Et c'est l'objet du plan d'affaire.
2-5- L'exigence de plans d'affaire avant le
financement
Compte tenu des groupes cibles avec lesquels elles traitent,
les IMF transigent facilement sur l'exigence de plans d'affaire avant la mise
en place du financement. Les données recueillies révèlent
que 64% des IMF ne réclament pas de plans d'affaire, contre 36%.
Figure n°5 : pourcentage des IMF qui
réclament des plans d'affaire à leur client
Parmi les 36% d'IMF, il y en a certaines qui ne
réclament de plans d'affaire qu'en fonction du client et de son
activité. Cela veut dire que l'exigence n'est pas systématique et
ne s'étend pas à tous les clients. Or, si les plans d'affaire ne
sont pas demandés, sur quelle base les IMF mesurent-elles la
rentabilité de l'activité à financer ? La question
reste posée. Les IMF expliquent tout simplement qu'à
défaut de mieux, les visites de terrain leur permettent d'aller
vérifier l'effectivité de l'activité menée par le
promoteur avant la mise en place du crédit.
2-6- Les tranches d'âge concernées par
le financement
Les IMF accordent des crédits à des tranches
d'âge variables. L'analyse des données montrent que les variations
s'observent aussi bien au niveau des âges plancher que des âges
plafond. En ce qui concerne les âges minimaux, ils oscillent entre 15 et
21 ans avec un pic à 18 ans. Cela signifie que la majorité des
IMF requièrent un âge minimum de 18 ans pour l'accord de leur
crédit. La figure n°6 rend compte de la situation.
Figure n°6 : fréquence des âges
minima en fonction des IMF
L'âge plancher de 15 ans a été
observé particulièrement au niveau du FNPEEJ qui estime
qu'à cet âge, un jeune peut déjà gérer un
crédit. C'est une chance pour la jeunesse car aucune IMF n'accepte
prendre le risque avec des jeunes de cette catégorie. Cela ne poserait
aucun problème si le FNPEEJ n'avait pas comme principe de mettre sur
pied des crédits dont le montant minimal ne peut être
inférieur à 1 000 000 FCFA. Est-ce que tous les jeunes
à 15 ans sont sensés avoir la faculté de gérer
convenablement un crédit de ce montant ? Ce n'est pas un manque de
confiance en la jeunesse qui suscite une telle interrogation, mais une
objectivité qui tient compte de la réalité selon laquelle
il est judicieux d'aller à l'école de l'expérience par une
pratique graduelle.
En ce qui concerne les âges plafond, il existe
également une variation en fonction des structures de financement.
Ainsi, les âges plafond évoluent de 40 ans à 70 ans avec un
pic à 65 ans. Au-delà de 65 ans, les IMF refusent de prendre le
risque de financement surtout parce que les assurances ne les couvrent pas en
dehors de cette marge. Autrement dit, le client qui a plus de 65 ne peut
souvent plus bénéficier de l'assurance
décès/invalidité. La figure suivante fait la
synthèse des âges maxima en fonction des IMF.
Figure n°7 : fréquence des âges
maxima en fonction des IMF
Une seule institution financière a mis sa barre haute
par rapport à sa limite supérieure. Il s'agit de la Financial
Bank Bénin qui accepte mettre en place des crédits à des
clients de 70 ans avec des conditionnalités de garantie. Cela
préoccupe lorsqu'on considère l'espérance de vie qui,
aujourd'hui au Bénin, est manifestement loin de ce seuil.
2-7- Les différentes catégories de
personnes financées
Des investigations sur le terrain, il ressort que dix grandes
différentes catégories socioprofessionnelles sont
concernées par le financement. Le tableau n°6 en donne un
aperçu.
Tableau n°6: catégories
socioprofessionnelles financées par les IMF de la Commune de Lokossa
Catégorie socioprofessionnelles
|
Fréquence
|
% représenté
|
Agriculteur
|
9
|
10,59
|
Eleveur
|
10
|
11,76
|
Pêcheur
|
10
|
11,76
|
Commerçant
|
9
|
10,59
|
Artisan
|
10
|
11,76
|
Ouvrier
|
7
|
8,24
|
Fonctionnaire
|
9
|
10,59
|
Etudiant
|
1
|
1,18
|
Technicien
|
10
|
11,76
|
Transformateur
|
10
|
11,76
|
Total
|
85
|
100
|
Les informations du tableau n°6 permettent d'avoir une
idée de la part que représente chaque catégorie dans le
portefeuille des IMF à travers la figure n°8.
Figure n°8 : catégories
socioprofessionnelles financées par les IMF
Les éleveurs, les pêcheurs, les artisans, les
techniciens et les transformateurs sont apparemment ceux qui intéressent
le plus les IMF. Pour limiter les catégories, il a été
condensé dans le groupe des artisans, les menuisiers, les maçons,
les couturiers, les potiers, les maroquiniers... Il s'agit en
réalité de tous ceux qui travaillent sur la matière et la
transforment. Dans le groupe des transformateurs, ont été
rassemblés tous ceux qui transforment les produits vivriers en produits
finis. Il s'agit fondamentalement des fabricants de gari, de savon, de
sodabi... Les prestations de service comme la maintenance, le cyber service, la
bureautique, la restauration, la blanchisserie, etc. sont classées dans
la catégorie technique et leurs auteurs sont répertoriés
comme techniciens. De toutes les catégories, c'est celle des
élèves qui ne bénéficient pas de prestations de la
part des IMF. Les raisons de ce refus de financement se situent dans leur
indisponibilité.
Par ailleurs, si toutes les IMF acceptent de financer les
catégories précitées, elles ne semblent pas toutes
prêtes à prendre le risque avec les primoentrepreneurs.
Au moment où j'ai obtenu mon attestation de fin de
formation en mécanique, j'ai demandé un crédit à
CAVECA mais elle a refusé. J'ai été obligé de
travailler comme ouvrier pendant six mois auprès du patron qui m'a
libéré. Avec les ressources mobilisées et les aides des
parents, j'ai ouvert mon propre atelier. Ce n'est qu'à partir de ce
moment que CAVECA a accepté de me prêter 100 000FCFA pour que
j'équipe mon atelier en pièces de rechange.
Mécanicien vélomoteur, Lokossa, 29
ans.
La figure n°8 montre que 64% des IMF n'acceptent pas de
financer les primoentrepreneurs. Les raisons évoquées trouvent
surtout leurs justifications dans l'inexpérience des promoteurs et dans
l'ampleur du risque couru. Les difficultés de mobilisation des garanties
et des contreparties ne se sont pas révélées comme
étant des motifs principaux du refus de financement des
primoentrepreneurs par les IMF.
Figure n°9 : propension des IMF qui financent
les primoentrepreneurs
Toutefois, les 36% qui acceptent prendre le risque avec les
primoentrepreneurs ne le font pas systématiquement. Elles tiennent
surtout compte de la pertinence et de l'originalité de leurs
idées d'entreprise. Il s'agit surtout des institutions à
caractère social qui ont décidé de continuer là
où s'arrêtent les IMF. Il s'agit aussi de quelques rares IMF qui
font parfois exceptions pour prendre en compte cette catégorie, qui
apparemment, n'a pas beaucoup de chance auprès des structures de
financement.
3- LES PROBLEMES RELATIFS AU FINANCEMENT DES JEUNES
DANS LA COMMUNE DE LOKOSSA
Le financement des initiatives entrepreneuriales des jeunes
rencontre certains problèmes que nous présentons suite à
notre enquête empirique.
3-1- L'absence d'originalité et le
défaut de diversification des idées d'entreprise
3-1-1- Les catégories socioprofessionnelles
répertoriées
A la lumière des déclarations des personnes
ressources interrogées, nous avons constaté une similitude dans
les idées d'entreprise. Ce qui fait que les catégories
socioprofessionnelles ne sont pas très nombreuses. Certes, nous avons
été obligé de faire des regroupements surtout au niveau
des artisans, des techniciens et des transformateurs. Cependant, les
différentes catégories investiguées se répartissent
comme suit :
Figure n°10 : répartition des
catégories socioprofessionnelles dans le groupe des promoteurs ayant
reçu un financement
Ces données font état de neuf catégories
socioprofessionnelles enquêtées au niveau des jeunes ayant obtenu
du financement et sept au niveau de ceux qui travaillent à fonds
propres.
Figure n°11 : répartition des
catégories socioprofessionnelles dans le groupe des promoteurs n'ayant
pas reçu un financement
La belle part a été faite à la
catégorie « transformation ». En effet, beaucoup de
jeunes s'investissent dans ce domaine, qu'il s'agisse de la transformation des
noix de palme en huile rouge, des noix palmistes en huile palmiste, de
l'arachide en huile d'arachide, du vin de palme en sodabi, de la transformation
du manioc en gari et en tapioca ou de l'huile en savon. Cette catégorie
représente 40,7% (21,1% et 19,6%) de l'échantillon. Elle occupe
la même position que la catégorie « commerce »
avec 40,7% (16,8% et 23,9%) où les vendeurs de cartes de recharge, les
tenanciers de cabine téléphonique, les tenanciers de cyber
café et les vendeurs de divers sont légion. La catégorie
« artisan » vient en troisième position avec 33,2%
(15,8% et 17,4%). Il est utile cependant de souligner que la catégorie
« technicien » comporte les différents types de
prestataires de service qui mènent leurs activités dans les
Départements du Mono et du Couffo.
3-1-2- La vocation des promoteurs et l'absence
d'originalité des idées d'entreprise
Toutes ces différentes catégories
bénéficient de financement de la part des IMF. Le constat est
qu'il n'y a pas une grande diversification dans les idées entreprises
par les promoteurs. Il n'y a surtout pas d'activités nouvelles. La
plupart se sont contentés de reproduire ce que des parents, amis ou
voisins à eux ont entrepris sans se donner la peine de faire, à
défaut d'une étude de marché, un petit sondage d'opinion.
Cela impose la question de savoir s'ils ont effectivement une vocation pour
leur activité. La vocation ne peut résulter ni d'un suivisme
béat ni d'un désir spontané. Faudrait-il aller chercher
les causes intrinsèques de l'échec de certains entrepreneurs dans
ces déterminants ?
En se livrant à ce jeu de reproduction des
activités des autres, ces promoteurs ignorent que, ce faisant, ils
mettent en difficulté ceux qu'ils viennent concurrencer et se mettent en
difficulté eux-mêmes parce qu'ils réduisent la
clientèle. Le marché n'étant pas grand, ils provoquent la
mévente et la baisse des revenus sur toute la ligne.
Or, ce ne sont pas des besoins nouveaux qui sont inexistants.
Il suffit d'être fin observateur pour remarquer que de nombreuses
initiatives peuvent être entreprises. Il faut le courage de s'aventurer
sur de nouvelles pistes à l'instar de certains entrepreneurs
remarquables2(*) du pays qui
sont sortis des sentiers battus pour sonder de nouveaux horizons. Les
institutions de microfinance déplorent elles aussi ce défaut de
diversification dans les activités auxquelles les promoteurs recherchent
des financements. Elles restent sur leur faim quant à la diversification
certes, mais elles ne sont apparemment pas prêtes à prendre le
risque lorsqu'il s'agit d'un primoentrepreneur avec une idée novatrice.
Il y a cependant un bémol quand le promoteur a des
références antérieures en matière de remboursement
de crédits.
Mon institution a prévu d'investir dans des secteurs
vierges et nouveaux, étudiés et approuvés comme
étant des créneaux porteurs de prospérité et de
richesse. Malheureusement trop peu de promoteurs nous proposent des
idées d'entreprise à financer dans ces secteurs nouveaux. Nous ne
pouvons rien y faire.
Responsable d'une IMF à Lokossa, 39
ans.
3-1-3- La motivation de certains promoteurs dans la mise en
oeuvre de leur idée d'entreprise
Un constat spécifique se fait au niveau des
institutions de financement public et amène à penser que les
jeunes veulent une chose et en même temps son contraire. En effet, la
jeunesse considère que les conditions d'accès aux crédits
ne sont pas faciles et accessibles à elle. Mais dans le même
temps, certains jeunes ne se rendent pas crédibles vis-à-vis des
institutions qui leur offrent des opportunités de financement. Cela
jette des doutes sur les réelles motivations des promoteurs qui
souscrivent aux financements de la DEIPJ et surtout du FNPEEJ. Et pour cause,
des centaines de promoteurs qui sont en activité dans l'emploi
salarié montent des plans d'affaire et les déposent pour
financement tout simplement parce que les conditions de mise en place des
crédits exonèrent de certaines contraintes comme la garantie, la
caution financière, l'avaliseur. Parmi ces conditions, il existe des
facilités comme des différés allant jusqu'à douze
mois et des taux d'intérêt très bonifiés (5 à
6%). Cependant, la cible visée n'est en réalité pas les
salariés. C'est plutôt les chercheurs d'emploi désireux de
s'autonomiser par l'emploi indépendant.
A partir de ce constat, on peut penser que les réelles
motivations de certains promoteurs sont de nature opportunistes et frisent
l'escroquerie.
Plusieurs promoteurs fraudent en allant déposer au
FNPEEJ des plans d'affaire alors qu'ils ne remplissent pas les conditions
d'éligibilité. C'est parmi ces promoteurs surtout que se
retrouvent les brebis galeuses qui prennent le financement et disparaissent le
lendemain. C'est ce qui justifie les difficultés que rencontre le FNPEEJ
à financer les plans d'affaire en attente.
Correspondant du FNPEEJ à l'ANPE, Antenne de
Lokossa, 37 ans.
S'il est vrai que la jeunesse a besoin d'un coup de main, il
est aussi important qu'elle prenne conscience de ce qu'elle ne peut pas se
prendre en charge tant qu'elle ne peut pas mériter la confiance des
structures de financement aussi bien privées que publiques. Les
initiatives de financement à caractère social ont souvent
échoué. Le Fonds de Solidarité Nationale pour l'Emploi
(FSNE) et la Coordination des Initiatives et Projets d'Emploi Nouveaux (CIPEN)
en sont des exemples palpables. Ces institutions ont mis en place des
financements qui peinent à être recouvrés.
3-2- Les difficultés d'accès au
financement
L'accès au financement pose un ensemble de
problèmes aux promoteurs. Il convient de souligner que c'est par souci
de sécuriser les crédits qu'elles mettent en place, que les IMF
prennent de nombreuses précautions.
3-2-1- Des formalités souvent exigeantes selon les
clients
L'un des freins à l'accès au financement des
jeunes se trouve dans les formalités à remplir avant de
bénéficier du crédit. A cet effet, la majorité des
promoteurs enquêtés (89%) dans la catégorie de ceux qui ont
reçu un financement, ont affirmé avoir démarré leur
activité sur des fonds propres issus des économies personnelles,
des aides financières extérieures et des héritages.
Figure n°12 : part des promoteurs ayant
démarré leur activité directement par l'entremise d'un
crédit
Les raisons qu'avancent ces promoteurs et qui justifient ce
faible taux de réponses affirmatives sont de trois ordres. Elles
s'échelonnent sur la figure suivante.
Figure n°13 : raisons qui expliquent l'absence
de crédit au démarrage de l'activité
L'analyse de la figure n°12 permet de déduire que
60,2% des promoteurs estiment qu'ils ont commencé sans
bénéficier de crédit, tout simplement parce que les
conditions d'accès sont difficiles ; 6,8% considèrent qu'il
n'y a pas de structures de financement proches de leur localité et 33%
affirment que c'est le désir personnel qui justifie leur position. La
dépréciation des conditions d'accès au crédit
semble compréhensible au regard des statistiques suivantes :
· 83,3% des institutions enquêtées demandent
des frais de dossier qui sont variables en fonction de la structure et du
montant du crédit, contre 16,7% ;
· 70,5% de ces institutions réclament à
leurs clients des contreparties à montants variables, contre
29,5% ;
· 99,3% de ces institutions exigent des garanties
matérielles, contre 0,7%.
Et en matière de garantie, le tableau suivant fait une
récapitulation des données recueillies sur le terrain.
Tableau n°7: point des garanties matérielles
exigées par les IMF
Nature des garanties
|
Fréquence
|
Pourcentage valide
|
Aucune
|
1
|
0,7
|
Moto
|
13
|
8,7
|
Voiture
|
1
|
0,7
|
Maison
|
19
|
12,7
|
Parcelle
|
46
|
30,7
|
Avaliseurs
|
59
|
39,3
|
Meubles
|
1
|
0,7
|
Grosses machines
|
2
|
1,3
|
Fiche de paie
|
4
|
2,7
|
Garantie employeur
|
4
|
2,7
|
Total des réponses obtenues
|
150
|
100,0
|
De toutes ces garanties, "avaliseurs", "parcelles" et
"maisons" sont plus prisés que les autres types de garantie avec
respectivement 39,3%, 30,7%, et 12,7%. Le secteur de la microfinance est un
secteur à risque et il est normal que les institutions prennent
d'énormes précautions. Mais ce faisant, elles isolent les plus
faibles et les plus démunis. Combien de jeunes sont-ils capables
aujourd'hui de garantir une parcelle, une maison ou d'autres biens
similaires ? En tout cas, ce ne serait pas les jeunes
déscolarisés qui décident de faire carrière dans
l'emploi indépendant ; non plus les jeunes qui vivent dans une
certaine précarité et qui ne demandent qu'un coup de main pour
sortir de la dépendance.
La réalité est que certains, en présence
de ces formalités, se retrouvent d'office exclus. Pour sonder cette
piste, nous avons également considéré ceux qui
mènent des activités génératrices de revenus et qui
jusque-là évoluent sans financement. Parmi ceux-ci, il y en a qui
sont de jeunes entrepreneurs comme il y en a qui ont de longues
expériences dans le domaine. Mais quel que soit leur profil, les raisons
qui justifient le défaut de crédit dans la gestion de leur
entreprise se recoupent.
Figure n°14 : raisons qui expliquent l'absence
de crédit depuis le début de l'activité
En comparant les figures n°13 et n°14, le constat
fait est que les conditions d'accès constituent sans nul doute un frein
aux financements des initiatives des jeunes. La plupart (63%) pensent que les
conditions d'accès au financement sont difficiles, contre 26% dont le
désir personnel consiste à ne pas se fier à un
financement. Seulement 11% considèrent que c'est parce qu'il n'y a pas
d'institutions de minicrofinance qu'ils évoluent sur fonds propres. En
effet, dans cette dernière réponse, ils expriment surtout leur
avis par rapport aux institutions qu'ils souhaitent voir implanter dans la
localité et non par rapport à celles qui existent
déjà.
Pour obtenir un crédit auprès d'une institution
de financement, il faut beaucoup de formalités. En plus, elle ne te
donne pas toujours ce que tu demandes. Et lorsque tu as des difficultés
pour solder, elle te crée tous les problèmes du monde. Elle peut
même aller le dire dans la cour de ton beau-père. C'est pourquoi
moi, je n'aime pas le crédit.
Commerçant, Agamè, 34 ans.
Pour les promoteurs qui mènent leurs activités
sans financement extérieur, le nombre qui affirme vouloir
bénéficier de crédit dans l'échantillon
considéré représente 73,9%. Cela n'est pas
négligeable. Seulement leur élan est réduit par une
série d'obstacles.
Figure n°15 : obstacles limitant
l'accès au financement des promoteurs qui désirent être
financés
Les tendances observées sur la figure n°15
confirment celles de la figure précédente. En effet, si les
conditions d'accès au crédit sont jugées difficiles, les
points d'ancrage se situent au niveau des conditions de mise en place et des
taux d'intérêt pratiqués par les IMF. Subsidiairement, les
échéances de remboursement impactent également
l'accès au financement.
3-2-2- Des délais de satisfaction du client,
relativement longs
Dans les réponses données par les IMF, les temps
de satisfaction sont variables, mais ne sont jamais longs au point de
défavoriser le client. Toutes les IMF affirment traiter les dossiers de
financement dans un délai maximum d'un mois (81,8%), tandis que les
structures publiques à caractère social le font en plus de trois
mois (18,2%).
Figure n°16 : durée entre la demande de
financement et la mise en place du crédit
Bien que les IMF affirment traiter les dossiers pour y donner
une suite dans un délai de moins d'un mois, les clients ne semblent pas
toujours ravis de la promptitude de la prestation. Ils estiment que parfois, le
crédit n'arrive pas au moment opportun. Un autre grief que les
promoteurs ont contre les IMF est relatif à la réticence de ces
dernières à les financer vers la fin du mois de décembre,
à l'approche des fêtes. Le prétexte utilisé par ces
IMF pour se soustraire est la tentation pour les demandeurs d'utiliser le
crédit à d'autres fins, précisément, les
fêtes de fin d'année. Or, c'est souvent pour ces promoteurs, la
période rêvée pour saisir de bonnes opportunités
d'affaires.
Pour ce qui concerne les institutions dont les délais
de traitement dépassent trois mois, les promoteurs doivent s'armer de
patience dans la mesure où des facilités sont offertes au niveau
de ces crédits particuliers. Malheureusement, ces durées rendent
inactuelles les dispositions énumérées dans les plans
d'affaire et obligent les promoteurs à actualiser les données ou
à changer carrément l'idée d'entreprise.
3-2-3- Des montants émiettés et/ou
attribués par à-coups
Les IMF ne sont pas des structures philanthropiques. A cet
effet, les comités de crédit ne valident pas
systématiquement toutes les demandes de crédit. Ils
étudient les dossiers et délibèrent sur la base d'un
certain nombre d'observations. Ainsi, un promoteur, candidat au crédit,
peut voir son dossier rejeté ou accepté. Lorsque le dossier est
accepté, le comité de crédit peut décider, compte
tenu de certaines remarques relatives à l'idée d'entreprise, de
ne pas donner la totalité du montant demandé par le client. Dans
notre investigation, 32,6% des personnes enquêtées dans la
catégorie de ceux qui ont reçu un financement affirment qu'elles
n'ont pas obtenu exactement le montant demandé. Les taux d'abattement
qu'ils ont subis sont récapitulés sur la figure ci-dessous.
Figure n°17 : taux d'abattement des montants
demandés par les clients lors des demandes de crédits
Le constat est que, le taux d'abattement le plus
régulier pratiqué par les IMF se situe autour de 20% et 30%. Or,
les promoteurs doivent avoir tenu compte des coûts réels des
produits avant de déterminer leurs besoins en financement. Ils ne
doivent pas les rendre extensibles dans la perspective de pallier les
impedimenta. La rubrique "imprévu" est même fortement
déconseillée à ceux qui mettent leur document sous forme
de projet avant le financement.
Lorsque dans ces conditions, les montants demandés ne
sont pas accordés intégralement, cela chamboule toutes les
prévisions du promoteur et le met en mauvaise posture. L'institution qui
estime porter des gants en agissant de cette sorte se retrouve être la
source même des difficultés du promoteur. Et les causes sont
nombreuses : impossibilité de concrétiser tous les aspects
du projet, difficulté de réadapter le projet aux nouvelles
conditions de financement, problèmes de gestion, problèmes de
remboursement...
Cette situation est défavorable aux promoteurs qui
semblent n'avoir le choix qu'entre prendre ou laisser. Et puisque les
opportunités de financement ne courent pas les rues, ils
préfèrent prendre le risque tout en pensant qu'ils vont
s'adapter chemin faisant. Malheureusement, ce sont des situations qui
n'évoluent pas toujours en leur faveur.
Dans certains cas, le financement est rendu disponible par
à-coup. Cela est souvent fait en deux tranches, la deuxième
étant rendue disponible après les justifications des
dépenses de la première tranche. Egalement dans ce cas, des
problèmes se posent aux promoteurs qui se voient bloqués dans la
mise en oeuvre de leur idée d'entreprise car, créer une
unité entrepreneuriale, c'est réaliser plusieurs activités
à la fois. Ce saucissonnement ne le permet pas souvent et des pans du
projet sont carrément négligés. Cette synergie d'ensemble,
lorsqu'elle vient à manquer, ne fait pas décoller
réellement le projet, même après la mise en place de la
première partie du financement. Cette expérience est
réalisée surtout par les institutions de financement à
caractère social qui ne sont pas forcément
préoccupées par le lucre, mais qui sont soucieuses de la bonne
gestion des ressources qu'elles mettent en place. Dans nombre des cas, ces
dispositions sécuritaires normales constituent en elles-mêmes des
freins à la floraison des activités des promoteurs.
J'ai bénéficié d'un financement d'une
structure de l'Etat pour installer une mini-station. J'ai déjà eu
le premier acompte pour installer les tanks. J'attends depuis huit mois la
deuxième tranche afin de finaliser les installations et démarrer
le projet. Je m'inquiète déjà de ce qui va se passer par
rapport au remboursement après le différé de douze mois
dont j'ai bénéficié.
Primo-entrepreneur, Lokossa, 31ans.
3-2-4- Des périodes de remboursement relativement
courtes
Les idées d'entreprise les plus ambitieuses ne peuvent
pas être financées et remboursées dans un intervalle de
douze mois. Or, selon nos investigations, la plupart des IMF, pour
sécuriser leur prêt, préfèrent réduire les
temps de remboursement à un maximum de douze mois. La figure suivante
donne un aperçu de la situation auprès de l'échantillon
enquêté qui a eu accès au financement.
Figure n°18 : périodes de remboursement
des crédits auprès des IMF
La remarque faite sur cette figure est que les crédits
d'un an représentent la majorité (66,3%) de tous les
crédits mis en place. Cela signifie que les promoteurs doivent
impérativement solder leur crédit en douze mois. Ceux dont les
délais de remboursement vont à quatre et cinq ans
représentent de façon cumulée, seulement 2,2%. Or, les
initiatives pérennes d'entreprise ont besoin de temps pour
décoller. Cette opportunité d'accès au financement avec
possibilité de rembourser sur plusieurs années est hautement
amenuisée au niveau des IMF. Cela sclérose sérieusement
les initiatives des promoteurs et les contraint à ne pas pouvoir
diversifier leurs idées. Ils ne peuvent, par exemple, pas faire financer
des projets d'équipement qui demandent des années de mise en
oeuvre avant de finir le remboursement.
3-3- Les problèmes de gestion des
crédits
S'il a été démontré qu'il y a des
difficultés manifestes à accéder aux crédits, il
est évident aussi que ceux qui réussissent à en avoir
quelques uns sont confrontés à des problèmes de gestion.
3-3-1- Le détournement du crédit de son
objet
Les promoteurs ont parfois tendance à détourner
le crédit de son objet. En effet, lorsqu'ils ont un besoin que les IMF
refusent de financer par principe, ils estiment investir l'argent dans une
activité qu'ils mènent déjà. A cet effet, ils
surévaluent un peu leur projet en fonction de l'initiative
parallèle qu'ils veulent concrétiser. Lorsque l'équipe de
pilotage des crédits, après ses contrôles d'usage (visite
de site, évaluation de la rentabilité de l'activité...),
n'arrive pas à déceler le piège, il met en place le
financement qui sera détourné. C'est donc un détournement
qui est prémédité. Dans nombre des cas, c'est une partie
du crédit qui est utilisée pour satisfaire le désir
intrinsèque qui a sous-tendu la demande de crédit. Ce n'est
souvent pas la totalité.
Cette façon de faire conduit
irrémédiablement les promoteurs à traverser des
difficultés qui transparaissent dans le respect des
échéances de remboursement. Ces difficultés peuvent
conduire à l'impossibilité d'honorer les traites d'une part et
à des impayés d'autre part.
3-3-2- La mauvaise gestion due à un suivi
aléatoire
Certains crédits mis en place par les IMF sont mal
gérés par les bénéficiaires. Et pour cause,
très peu parmi les promoteurs échantillonnés disposent de
documents de gestion tels que cahier de trésorerie et cahier de stock
pour y enregistrer quotidiennement les données concernant la gestion de
leur activité. Cela signifie qu'en amont, il y a absence de plan
d'affaire et dans la gestion, la conduite des activités est faite au
pifomètre. Les promoteurs, voyant de la liquidité disponible, y
puisent à volonté.
Ce qui a encore attiré plus notre attention est que les
agents accrédités des structures de microfinance font des suivis
réguliers dont les périodicités varient de deux semaines
à deux mois en fonction des clients et des durées de
remboursement des crédits. Cependant, lors du suivi de ces
crédits, très peu s'intéressent, comme l'indique la figure
suivante, à la tenue des documents de gestion.
Figure n°19 : tâches
réalisées par les agents du suivi lors de leur passage
auprès des promoteurs
La figure signale que le centre d'intérêt des
responsables chargés du suivi ne se trouve pas dans l'examen de la tenue
des documents de gestion, mais plutôt dans le constat des
activités de terrain et dans la résolution des problèmes
rencontrés par les promoteurs. Ce suivi semble superficiel. Les
chargés de suivi ne touchent pas à la racine-même de la
situation pour aider le promoteur à prendre les bonnes dispositions. Le
tort n'est cependant pas à rejeter sur les acteurs du suivi car le
groupe cible qui bénéficie de ces financements est
essentiellement analphabète et par ricochet, ne peut tenir les documents
de gestion.
Parfois, le suivi n'en est pas un. Le promoteur qui est
peut-être mécanicien reçoit la visite de l'agent de suivi
pour une réparation. Au cours de cette visite, il pose la question de
savoir comment vont les activités et le promoteur considère que
ce dernier a fait un suivi. Or, en réalité, il n'était pas
venu spécialement pour cela. Il en est de même pour un promoteur
qui tient une buvette et qui reçoit la visite de l'agent de suivi comme
un client qui est venu se désaltérer. Les exemples peuvent
être multipliés à l'infini. Cela dénote des
conditions aléatoires dans lesquelles les suivis se font.
Un autre aspect du suivi réside dans le fait que les
promoteurs couvrent de présents les personnes responsables du
crédit. Un plateau d'oeufs, un lapin, des vivres... L'agent de suivi s'y
accommode et, dans ces conditions, même s'il constate des
irrégularités, il ne peut pas réagir convenablement.
3-3-3- La multiplicité des crédits en
instance pour un seul promoteur
Il n'est pas rare d'observer que le même promoteur qui
est en impayé dans une institution de financement monte un dossier pour
se faire financer par une autre institution. Cela marche souvent, car les IMF
n'ont pas une synergie d'action et un cadre de centralisation des
données leur permettant de déceler de tels doublons au niveau des
demandes de financement. Dans les Départements du Mono et du Couffo, une
centrale d'échange et d'information avait été
installée par le Consortium Alafia en 2005, mais elle a fait long feu,
car déjà en 2008, elle n'existait plus. Elle consistait à
centraliser dans une base de données, actualisée tous les mois,
les noms des promoteurs débiteurs dans les différentes
institutions du Département. Chaque institution abonnée à
la centrale devait souscrire une participation mensuelle pouvant lui permettre
de disposer des données de cette base avant chaque décision de
déblocage de crédit. Cela offrait aux IMF l'avantage de
déceler les clients indélicats qui voulaient être à
la fois au four et au moulin. Cette initiative aurait échoué
parce que les IMF n'ont pas honoré leur engagement et la centrale
d'échange et d'information a fermé ses portes.
Or, il est évident que le promoteur qui a des
crédits en instance auprès de plusieurs IMF ne peut être
efficace dans le remboursement. D'ailleurs, la plupart du temps, c'est
lorsqu'il tombe en impayé auprès d'une IMF qu'il formule une
demande de crédit auprès d'une tierce afin d'utiliser le nouveau
financement pour solder le crédit en souffrance.
3-3-4- La culture d'insolvabilité chez certains
promoteurs
Les promoteurs rivalisent de performance pour obtenir les
crédits, mais lorsqu'il s'agit de les rembourser, c'est la croix et la
bannière.
J'ai toujours été sidéré par le
contraste que j'observe dans le comportement de certains clients entre le temps
de la mise en place du crédit et celui du remboursement.
Avant le crédit, ils font la courbette, vous dorlotent
et vous ménagent très bien. Quand vient le moment de rembourser,
ils deviennent méconnaissables et développent même des
stratégies pour vous décourager dans le recouvrement. Parfois,
bien qu'étant en position de force, je suis obligé de
négocier.
Agent de crédit d'une IMF, Lokossa, 29
ans.
Ce comportement d'insolvabilité ne s'observe
heureusement pas chez tous les clients. Cependant, les responsables des IMF
remarquent manifestement de la mauvaise volonté chez certains
clients; surtout lorsque le nominal qui reste à solder est infime par
rapport à la taille de l'activité. Parfois, ce sont des miettes
que le client traîne pendant des mois.
Cette mauvaise foi se remarque surtout lorsque les clients
tombent en impayé et constatent que le renouvellement du crédit
ne peut plus être systématique. Ils choisissent alors de faire
main basse sur le reliquat qui se trouve en leur possession sans penser aux
préjudices qu'ils se portent et qu'ils portent à
l'institution.
3-3-5- Les impayés
Les impayés sont inhérents à la
microfinance. Ils ont des causes naturelles comme la mort et les situations
d'invalidité dues aux accidents et autres catastrophes. Ils sont
prévus par les acteurs du secteur et sont donc prévenus
grâces aux assurances. Mais dans la plupart des cas, ce ne sont pas ces
causes naturelles qui conduisent les promoteurs aux situations
d'impayés. Ce sont plutôt les difficultés
rencontrées dans la gestion du projet.
Pour l'échantillon considéré, le
phénomène s'est également manifesté. La figure
n°19 rend compte de la part des personnes enquêtées qui ont
déjà raté des traites par rapport à leur
crédit en cours lors de notre passage pour l'étude.
Figure n°20 : part des promoteurs qui
remboursent leur crédit dans les délais
Les difficultés qui amènent ces promoteurs
à ne pas pouvoir honorer leurs engagements se résument en ces
termes : activité non florissante, problèmes de
liquidité, problèmes de gestion, maladie... La figure suivante
montre à quel point ces problèmes affectent le remboursement
normal des crédits.
Figure n°21 : les problèmes qui
empêchent les promoteurs de respecter leur échéance
A l'analyse de la figure ci-dessus, 36,4% des personnes qui ne
respectent pas les échéances de remboursement les attribuent
à une activité non florissante. Or, cette activité ne leur
a pas été imposée et les responsables des IMF ont fait des
visites de site avant la mise en place des crédits. En deuxième
position, les problèmes de gestion (27,3%) sont cités. Cela se
comprend lorsque les projets financés sont gérés encore
aujourd'hui par les promoteurs avec des pratiques surannées3(*). La maladie (22,7%) vient
également altérer par moment la bonne conduite de
l'activité. Elle rend indisponibles les promoteurs et les contraint
parfois à puiser dans les ressources financières de la
microentreprise pour se soigner.
3-3-6- Les implications sur les performances des IMF
Les problèmes de gestion énumérés
plus haut ont des implications sur les performances des IMF. En effet, parties
pour faire 0% d'impayé, elles font face à des situations qui font
d'elles, en période de préfinancement (avant la mise en place du
crédit), des persona grata, convoitées par les promoteurs. Mais
en période de post-financement (lors des remboursements) la tendance
s'inverse. Elles deviennent des persona non grata, indésirées et
redoutées. Cet état de choses laisse forcément des impacts
sur les performances, car malgré les nombreuses dispositions (suivis
réguliers, majoration des retards, prise d'engagement, campagnes de
recouvrement...) mises sur pied pour empêcher ou gérer les
impayés, les IMF en connaissent tous les jours. Cela affecte leur taux
de remboursement. Les résultats ci-dessous concernent les taux de
remboursement moyen réalisés ces cinq dernières
années par les institutions de microfinance que nous avons
parcourues.
Tableau n°8: point des performances des IMF
relatives aux taux de remboursement moyens
Institutions
|
Taux de remboursement moyen ces cinq dernières
années
|
Plus de 95%
|
Entre 95 et 85%
|
Entre 85 et 75%
|
Moins de 75%
|
CLCAM
|
|
|
|
|
ASF
|
|
|
|
|
PAPME
|
|
|
|
|
PADME
|
|
|
|
|
CFAD
|
|
|
|
|
FINADEV
|
|
|
|
|
FINANCIAL BANK
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|
|
|
|
ECOBANK
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|
|
|
|
FNPEEJ
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|
|
|
|
MJSL
|
|
|
|
|
CAVECA
|
|
|
|
|
A l'analyse du tableau n°8, les meilleures performances
se situent au-delà de 95% de taux de remboursement. Elles s'observent
principalement au niveau des deux banques installées dans la Commune de
Lokossa. Les performances les moins meilleures sont de moins de 75% de taux de
remboursement. Elles se remarquent malheureusement au niveau des institutions
de financement à caractère social. Ces institutions qui font aux
promoteurs des conditions spéciales de facilité, sont apparemment
récompensées en monnaie de singe.
Cependant, la plupart des IMF se retrouvent dans la
catégorie où les taux de remboursement oscillent entre 75% et
95%. Elles ne s'auto-satisfont pas de ces performances qu'elles jugent
insuffisantes. Aussi s'efforcent-elles de s'améliorer par rapport
à ces résultats et c'est pourquoi, nombre d'entre-elles inventent
au quotidien des stratégies pour limiter au maximum les impayés
afin d'atteindre les prouesses convoitées des banques.
III- SUGGESTIONS POUR UNE AMELIORATION DU SYSTEME DE
FINANCEMENT DES JEUNES
Au regard des analyses des données d'enquête, il
semble que le système de financement des initiatives entrepreneuriales
des jeunes a besoin d'être revu et amélioré. A cet effet,
nous pensons que les axes sur lesquels les actions à impact rapide
peuvent être menées sont globalement de deux catégories. Il
s'agit fondamentalement de revoir le système de financement
lui-même et ensuite de repenser l'entrepreneuriat à travers les
idées d'entreprise.
1- LE SYSTEME DE FINANCEMENT
Les résultats de l'investigation sur le terrain ont
permis de comprendre qu'il existe en réalité beaucoup de
problèmes au niveau du système de financement des initiatives des
jeunes.
1-1- Conscientisation des jeunes à la
solvabilité
Il nous semble primordial qu'un premier travail de
conscientisation des promoteurs à la solvabilité s'impose. En
effet, la mise en oeuvre de certains projets de développement dans le
pays (où des subventions sont attribuées, des dons sont faits,
des crédits sont mis en place sans aucune rigueur dans le remboursement)
a renforcé certains jeunes promoteurs dans une position de
débiteurs insolvables. Ils considèrent que l'argent des projets
provient des pays riches et se persuadent que c'est une somme qu'il n'est ni
utile ni obligatoire de rembourser.
Cette conviction, ils la transposent dans le contexte du
crédit. Ce qui fait que pour eux, le remboursement n'est pas
spontané. Ils pensent, malgré tous les garde-fous mis en place
par les IMF qu'ils peuvent garder par devers eux les traites, malgré les
échéances, pour les fructifier un peu. Ils attendent souvent
d'être "gendarmés" par le chargé de crédit ou
l'agent de remboursement des IMF avant de s'exécuter.
A ce niveau, une conscientisation est nécessaire et les
acteurs du secteur de la microfinance sont concernés au premier chef.
Ils ne semblent pas accorder de l'importance à cet aspect du processus
de financement qui, pourtant, est en leur avantage s'il est
maîtrisé. Ainsi, à travers des messages de sensibilisation
et des émissions radio, ils peuvent conscientiser leurs clients sur les
bienfaits des remboursements suivant les échéances. Cette action
pourra progressivement faire entrer dans les moeurs la culture de
solvabilité, car c'est un phénomène, en fin de compte,
récurrent. Il arrive même que les débiteurs recourent
à des moyens occultes pour passer outre le remboursement ; au mieux
des cas, ils font en sorte que le créancier oublie les débiteurs
qu'ils sont et, au pire des cas, ils commanditent sa mort.
Les réalités culturelles servent ainsi et
malheureusement d'épouvantail aux créanciers et c'est un
problème d'autant plus difficile à résoudre qu'il est
aussi psychologique.
1-2- Création d'un cadre de concertation des
structures de financement
Une initiative entreprise dans la commune a été
sursise pour des raisons qui ne nous semblent pas objectives. Il s'agit de la
suppression de la centrale d'échange et d'information du Consortium
Alafia. Les raisons évoquées sont que les IMF ne souscrivent pas
régulièrement leur contribution. Pourtant, nous
considérons qu'un cadre de concertation des structures de financement
s'impose aujourd'hui pour permettre d'indexer les clients qui sont des
débiteurs multiples. Il ne s'agit pas pour nous de situer les
responsabilités d'une telle suppression, mais de suggérer que les
IMF s'inspirent de ce que le Consortium Alafia a initié pour mettre sur
pied un système d'archivage et de centralisation des données
relatives aux clients ayant des crédits en cours. Elles peuvent tenir
compte des faiblesses de l'ancienne initiative pour parfaire un nouveau
système d'archivage afin de sortir, selon une périodicité
de leur choix, un fichier des clients non éligibles aux crédits.
Ce fichier, accessible à toutes les IMF, selon les modalités
qu'elles détermineront, permettra de remarquer la duplicité des
uns et de réduire la multiplicité des crédits
accordés aux autres.
1-3- Révision des conditions d'accès
aux crédits
Dans les investigations, nous avons constaté que les
IMF font des conditions d'accès que les promoteurs considèrent
comme astreignantes. Pour obtenir un "petit" crédit, il faut aller
parfois jusqu'à déposer une convention d'achat de parcelle. Cela
constitue un handicap pour les gens issus de milieux défavorisés
qui n'ont pas les moyens de s'offrir ce "luxe".
A l'opposé, les institutions de financement à
caractère social ne demandent aucune de ces garanties avant de mettre en
place le financement. Elles sont dans une dynamique presque philanthropique
à l'endroit des promoteurs. Ce sont elles qui réussissent les
exploits que n'arrivent pas à réaliser les IMF et qui consiste
à octroyer aux promoteurs des montants substantiels à rembourser
sur des périodes intéressantes. Malheureusement, cette
générosité n'est pas toujours appréciée
à sa juste valeur car c'est justement au niveau de ces structures
débonnaires que les taux d'impayés sont les plus
préoccupants.
Cette situation appelle forcément à une
révision des conditions d'accès au financement. Dans le premier
cas, les IMF doivent alléger les conditions en les débarrassant
des accessoires qui ne sont pas primordiaux4(*) afin de les rendre fluides et accessibles à un
plus grand nombre. Dans le second cas, les structures étatiques doivent
réviser leurs stratégies de soutien aux jeunes entrepreneurs. Un
minimum de conditions doit forcément être requis avant de
bénéficier d'un financement, car l'expérience a
prouvé que le bien acquis avec facilité n'est jamais
géré avec lucidité. Et puis, dans les sélections de
ces promoteurs bénéficiaires, les structures doivent faire preuve
de rigueur pour éviter de mettre sur la ligne de départ, des
profils douteux qui ne répondent pas aux conditions réelles de
bénéfice des programmes d'aide et qui n'attendent que la
première occasion pour détourner les ressources
financières à eux allouées.
1-4- Perfectionnement du suivi des crédits
mis en place
Si les crédits mis en place sont estimés suivis,
il importe de souligner que ce suivi, comme nous l'avons constaté, n'est
pas toujours efficace. Rappelons, à toutes fins utiles, que 70,6% des
bénéficiaires ayant obtenu du crédit estiment que
l'équipe de suivi vient voir les activités de terrain et 24,4%
affirment que c'est pour aider à résoudre les difficultés
rencontrées. Seulement 3,4% disent que l'équipe de suivi vient
pour contrôler la régularité des dépenses tandis que
0,8% assurent que lorsqu'ils bénéficient d'une visite de
l'équipe de suivi, c'est pour contrôler les documents de gestion.
Dans ces conditions, il est évident que le suivi n'est
pas très bien fait par les responsables des structures de financement.
En effet, une fois le crédit mis en place, les responsables peuvent
commencer le suivi. Mais ils s'intéressent, de notre point de vue,
à des aspects qui ne leur permettent pas de canaliser le promoteur et de
l'aider à mener l'activité dans la perspective de "bien"
rembourser. En voyant les activités menées par le promoteur et en
s'intéressant aux diverses difficultés qu'il rencontre, il nous
semble qu'on s'intéresse aux fruits que produit un arbre plutôt
qu'à ses racines. Si les fruits sont maigres et qu'on veut les rendre
gras, ce n'est pas en les arrosant qu'on y parviendra. C'est plutôt en
apportant de l'eau et de la fumure aux racines. Ainsi, de notre point de vue,
le suivi doit beaucoup plus s'axer sur les documents de gestion et sur la
régularité des dépenses. Certes, il y a une
difficulté majeure que nous n'occultons pas :
l'analphabétisme de la majorité des promoteurs. Ainsi, les IMF
doivent chercher à insérer dans leur programme un accompagnement
en alphabétisation fonctionnelle.
2- LES INITIATIVES
ENTREPRENEURIALES
Le second axe sur lequel il importe d'agir pour
améliorer le secteur du financement des jeunes, est l'objet même
qui sous-tend ces financements. Il s'agit des initiatives entrepreneuriales des
jeunes. Elles souffrent essentiellement de trois maux qui seront décrits
dans le présent paragraphe avec des propositions de solution.
2-1- La sensibilisation des jeunes à
l'entrepreneuriat
Le contexte dans lequel l'entrepreneuriat s'exerce aujourd'hui
mérite réflexion. En effet, les jeunes y vont en
considérant l'entrepreneuriat comme étant un pis-aller. C'est
lorsqu'ils n'ont pas encore trouvé quelque chose à faire qu'ils
initient une micro-entreprise et parallèlement, ils continuent à
chercher du travail. La mentalité de travailleur salarié est
encore forte et tous ceux qui n'ont pas un revenu mensuel régulier
pensent qu'ils sont moins que les autres.
Or, l'entrepreneuriat est une voie pour accéder
à la richesse car, en mettant en oeuvre son idée, l'entrepreneur
produit une plus-value, travaille pour l'accroissement du produit
intérieur brut de son pays. Il peut gagner, si son entreprise
prospère, plusieurs fois ce qu'il aurait gagné s'il était
salarié. Ainsi, l'entrepreneuriat ne doit plus être
considéré comme un pis-aller.
D'un autre côté, ceux qui sont déjà
salariés dans diverses institutions et qui constatent que les salaires
n'arrivent pas, la plupart du temps, à couvrir toutes leurs
dépenses mensuelles, initient des activités nommées
« à côté ». Ce sont de petites
initiatives (buvette, cyber, vente de cartes de recharge, boutiques de
divers...) qui leur permettent d'"arrondir les angles" les fins du mois et de
disposer en permanence de liquidité. Puisque les promoteurs de cette
catégorie sont des salariés, ils ne peuvent pas se consacrer
intégralement à ces activités.
Ne pouvant pas être en permanence disponibles pour
s'occuper de leur microentreprise, ils engagent des personnes dont ils ne
maîtrisent pas toujours la moralité. Il y a donc, parfois,
mauvaise gestion, vols et détournements. Or, en entrepreneuriat, la
présence active du promoteur est un paramètre de succès.
C'est, semble-t-il, ce que les ibo, les indo-pakistanais et les libanais, pour
ne citer que ceux-là, ont compris et ont toujours fait. A
contrario, l'entrepreneur béninois n'est
« jamais » présent dans son entreprise et quand il
l'est, il n'a pas le temps de recevoir les clients.
Pour pallier ces irrégularités, les jeunes
doivent prendre conscience de ce principe cardinal de l'entrepreneur qui est
d'être toujours près de (ou dans) son entreprise. En
réalité, le salariat est incompatible avec l'entrepreneuriat,
surtout lorsqu'on lance une nouvelle entreprise. C'est comme un
bébé qu'il faut suivre avec la plus grande attention. Certes, le
début de toute chose est difficile, mais c'est grâce à la
persévérance et à la perspicacité qu'on a les
résultats escomptés.
2-2- La diversification des idées
d'entreprise
Un autre problème que rencontrent les jeunes au niveau
de la mise en oeuvre de leurs idées d'entreprise est relatif à la
nature des initiatives. L'originalité semble avoir déserté
le forum et laissé place à un conformisme qui se perpétue
dangereusement. Aujourd'hui, certaines activités ont le vent en poupe
(les kiosques de vente de cartes de recharge et les cybers café) pendant
qu'on a l'impression que d'autres sont carrément oubliées ou
négligées. Or, pour qu'une idée d'entreprise
prospère, il faut de l'originalité.
Le système de "copier/coller" qui est remarqué
actuellement au niveau des idées d'entreprise des jeunes aujourd'hui, ne
permet pas aux institutions de microfinance de réussir leur pari.
Certains veulent bien investir dans des activités novatrices, mais ces
dernières ne trouvent pas de jeunes qui répondent à leurs
critères. Ce phénomène s'explique par le fait que les
jeunes ne se préparent pas toujours à l'entrepreneuriat. La
plupart s'improvisent entrepreneurs du jour au lendemain et ne veulent faire
aucun effort pour investir les sentiers non battus. Ceux qui ont effectivement
la vocation d'entrepreneurs ne veulent pas à leur tour sonder les
opportunités d'affaires qui sont disponibles autour d'eux ; non pas
parce qu'ils ne les soupçonnent pas, mais parce qu'ils évitent de
prendre le risque. Or l'entrepreneuriat rime avec le risque ; et c'est souvent
ceux qui risquent gros qui gagnent gros. La diversification des idées
d'entreprise est donc plus qu'une nécessité : c'est une
obligation. Sinon, si les jeunes continuent de faire les mêmes choses,
leurs initiatives ne prospèreront jamais. Et ils penseront toujours,
comme il est de coutume dans notre ethnosociologie, que ce sont des parents de
mauvaise foi qui leur en veulent.
2-3- La promotion de la bonne gestion et de
l'esprit de solvabilité
S'il est vrai que dans nos investigations, nous avons
été rarement en face de réels cas de mauvaise gestion,
nombreuses sont les personnes des IMF, voire des individus ayant
bénéficié d'un crédit qui en ont parlé.
Ainsi, les institutions de microfinance ont intérêt à ce
que la bonne gestion soit promue au niveau des promoteurs qui obtiennent le
financement.
Malheureusement, les enquêtes de moralité ne
permettent pas toujours de détecter les promoteurs de mauvaise foi.
Malgré les mesures coercitives que les institutions de microfinance
mettent en exécution, les promoteurs indélicats constituent des
brebis galeuses qui noircissent le tableau des performances des IMF en
matière de remboursement. Il importe donc, au-delà de toute
considération d'ordre procédural, que les jeunes prennent
conscience de ce qu'un crédit se rembourse. L'adage le dit bien :
« qui paie ses dettes s'enrichit » ? D'ailleurs, lorsque la
dette est payée à temps, les IMF sont prêtes à
octroyer des crédits de montants supérieurs aux
précédents.
CONCLUSION
Au terme de notre réflexion et suite à nos
investigations sur le terrain, nous pouvons affirmer que nos hypothèses
de recherche se sont avérées. Les résultats auxquels nous
sommes parvenu ont montré que nous avons eu raison de nous pencher sur
ce sujet de recherche. Ainsi, nous avons pu constater que les modalités
d'accès au crédit ne sont pas toujours favorables aux jeunes
entrepreneurs. Elles constituent en elles-mêmes, des freins qui limitent
l'accès d'un plus grand nombre de jeunes au financement. Il est donc
évident qu'une partie importante de la population juvénile est
laissée pour compte.
Les jeunes qui réussissent à remplir les
modalités d'accès au crédit sont confrontés
à d'autres problèmes relatifs aux conditions de mise en place des
crédits. En effet, lorsqu'ils remplissent les conditions, les IMF
n'arrivent pas toujours à les satisfaire dans les moindres
détails. Par exemple, les délais de mise en place des
crédits ne sont pas toujours en adéquation avec la planification
des promoteurs. Cet écart crée parfois des déconvenues qui
ne permettent pas aux bénéficiaires de ces crédits de
jouir pleinement des avantages liés au financement. Dans certains cas,
le crédit n'arrive pas à temps pour permettre de mettre en oeuvre
l'idée d'entreprise. Dans d'autres cas, même s'il arrive à
temps, le montant alloué ne suffit pas pour réaliser
l'activité prévue. Dans l'un ou l'autre des cas, le promoteur ne
jouit pas pleinement des avantages liés au financement.
Par ailleurs, lorsque les promoteurs prennent le financement
pour ne réaliser que des activités qui existent
déjà et dont le marché est complètement
saturé, ils se heurtent à des difficultés qui prennent
racine dans la faible diversification et le manque d'originalité de leur
idée d'entreprise. Les conséquences sont nombreuses. Elles sont
parfois aggravées par la complicité qui s'observe au niveau du
suivi des activités menées par les promoteurs. En effet, les
investigations ont montré que les suivis ne se font pas dans les
conditions optimales d'efficacité et d'efficience. Dans ces conditions,
les promoteurs d'entreprise qui n'ont pas une culture rigoureuse de gestion
détournent ces financements à d'autres fins. Ainsi naissent les
difficultés liées au non respect des échéances de
remboursement. Lorsque ces difficultés perdurent, elles conduisent
à des impayés. Les promoteurs qui, lors de la demande de
financement, envisageaient la prospérité, tombent dans le cercle
infernal de la médiocrité. Ils sont pratiquement traqués
par les IMF qu'ils voient comme des ennemis.
Pour pallier toutes les irrégularités qui
entourent le système de financement des initiatives des jeunes, des
suggestions ont été faites pour améliorer la situation
aussi bien du côté des IMF que du côté des clients et
promoteurs.
Cependant, il est évident que, malgré les
aspects abordés et les différentes approches de solution
proposées, le sujet n'est pas épuisé. Beaucoup de travaux
de recherche ont été certes effectués sur les institutions
de microfinance et sur le financement des initiatives des jeunes. Nous pensons
que l'originalité de notre travail réside dans le fait que la
recherche est spécifique à la Commune de Lokossa. De plus, un
accent particulier a été mis sur la jeunesse qui est le fer de
lance de la société de demain.
Cependant, le travail reste perfectible et les aspects dont il
n'a pas pu ou dont il n'a pas su tenir compte pourront être l'objet
d'autres études plus approfondies. En l'occurrence, nous pensons, dans
des recherches ultérieures, insister par exemple sur le rôle des
femmes dans la dynamique entrepreneuriale ou sur la place de l'entrepreneuriat
dans le processus de développement. Nous pensons également qu'on
pourrait appréhender le sujet dans la perspective de voir les
implications des projets financés sur l'environnement afin d'apporter
des réponses contextualisées aux problèmes de financement
des initiatives des jeunes du Bénin.
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DES MATIERES
|
Dédicace
........................................................................
|
2
|
|
Remerciements
.................................................................
|
3
|
|
Sigles et acronymes
............................................................
|
4
|
|
Liste des tableaux
..............................................................
|
8
|
|
Liste des figures
.................................................................
|
9
|
|
Résumé
...........................................................................
|
11
|
|
Summarize
......................................................................
|
12
|
|
To kleun m
....................................................................
|
13
|
|
INTRODUCTION
............................................................
|
15
|
I-
|
CADRE THEORIQUE ET APPROCHE METHODOLOGIQUE
.....................................................
|
19
|
1-
|
Cadre théorique
..............................................................
|
20
|
1-1-
|
Problématique....................................................................
|
20
|
1-2-
|
Trois axes de réflexion sur le financement des
initiatives entrepreneuriales
.............................................................
|
23
|
1-2-1-
|
La crise de l'insertion professionnelle
.................................... .
|
23
|
1-2-2-
|
La dynamique entrepreneuriale et le développement
...................
|
26
|
1-2-3-
|
Le financement des idées d'entreprise
......................................
|
29
|
1-3-
|
Question et problèmes
......................................................
|
31
|
1-4-
|
Hypothèses de la recherche
.................................................
|
32
|
1-5-
|
Objectifs de la recherche
......................................................
|
32
|
|
Objectif général
..................................................................
|
32
|
|
Objectifs spécifiques
...........................................................
|
32
|
2-
|
Approche méthodologique
................................................
|
34
|
2-1-
|
Cadre sociogéographique de l'étude
.......................................
|
34
|
2-2-
|
Population cible
................................................................
|
36
|
2-3-
|
Techniques et outils d'investigation
........................................
|
37
|
2-3-1-
|
Observation directe
méthodique ............................................
|
37
|
2-3-2-
|
Entretien semi-directif
.........................................................
|
38
|
2-3-3-
|
Questionnaire
...................................................................
|
40
|
2-4-
|
Technique d'échantillonnage
.................................................
|
40
|
2-5-
|
Techniques de dépouillement et de traitement des
données ...........
|
42
|
|
|
|
II-
|
PRESENTATION DES RESULTATS ET ANALYSE
..............
|
43
|
1-
|
Caractères généraux des
institutions de financement présentes dans la Commune de Lokossa
.............................................
|
44
|
1-1-
|
Institutions de financement privées
.........................................
|
44
|
1-1-1-
|
Ecobank Bénin
.................................................................
|
45
|
|
Présentation d'Ecobank-Bénin
|
45
|
|
Critères d'éligibilité et conditions de
mise en place des crédits à Ecobank
..........................................................................
|
46
|
1-1-2-
|
Financial Bank Bénin
............................. ............................
|
46
|
|
Présentation de Financial Bank Bénin
.....................................
|
46
|
|
Critères d'éligibilité et conditions de
mise en place des crédits à Financial Bank Bénin
.........................................................
|
47
|
1-1-3-
|
Caisse Locale de Crédit Agricole Mutuel (CLCAM)
...................
|
48
|
|
Présentation de la CLCAM
..................................................
|
48
|
|
Critères d'éligibilité à la CLCAM
..........................................
|
49
|
|
Conditions d'octroi et de remboursement des crédits
à la CLCAM .
|
50
|
1-1-4-
|
Association pour la Promotion et l'Appui au
Développement des Micro-Entreprises (PADME)
................................................
|
52
|
|
Présentation du PADME
........................ ............................
|
52
|
|
Critères d'éligibilité au PADME
..........................................
|
54
|
|
Conditions d'octroi des crédits au PADME
..............................
|
54
|
1-1-5-
|
Association pour la Promotion et l'Appui aux Petites et
Moyennes Entreprises (PAPME)
.......................................................
|
55
|
|
Présentation du PAPME
........................ .............................
|
55
|
|
Critères d'accès et conditions de mises en place
des crédits au PAPME
..........................................................................
|
57
|
1-1-6-
|
Financial Development
.......................................................
|
61
|
|
Présentation de la Finadev SA
...............................................
|
61
|
|
Critères d'éligibilité à la Finadev
SA .................... ..................
|
61
|
|
Conditions d'octroi des crédits à la Finadev SA
.........................
|
62
|
1-1-7-
|
Réseau National des Caisses Villageoises d'Epargne et
de Crédits Autogérés du Bénin (RENACA/BENIN)
...............................
|
63
|
|
Présentation du RENACA/BENIN
.......................................
|
63
|
|
Critères d'éligibilité à la CAVECA
....................... ..................
|
65
|
|
Condition de mise place des crédits à la CAVECA
.....................
|
66
|
1-1-8-
|
Centre pour la Formation et l'Appui au Développement
à la base (CFAD)
..........................................................................
|
68
|
|
Présentation du
CFAD .......................................................
|
68
|
|
Critères d'éligibilité au CFAD
....... ..................... ..................
|
68
|
|
Conditions d'octroi des crédits au CFAD
....................... ..........
|
69
|
1-1-9-
|
Associations de Services Financiers
........................................
|
71
|
|
Présentation des
ASF ..........................................................
|
71
|
|
Critères d'éligibilité dans les ASF
....................... ...................
|
72
|
|
Conditions d'octroi des crédits dans les ASF
.............................
|
73
|
1-2-
|
Organismes gouvernementaux
...............................................
|
74
|
1-2-1-
|
Ministère de la Microfinance, de l'Emploi des Jeunes et
des Femmes (MMEJF)
............................................................
|
74
|
|
Présentation du FNPEEJ
.....................................................
|
74
|
|
Critères d'éligibilité au FNPEEJ
............................................
|
74
|
|
Conditions de mise place des crédits au FNPEEJ
......................
|
75
|
1-2-2-
|
Ministère de la Jeunesse, des Sports et Loisirs (MJSL)
.................
|
76
|
|
Présentation du MJSL
.........................................................
|
76
|
|
Critères d'éligibilité à la DEIPJ
..............................................
|
76
|
|
Conditions de mise place des crédits par la DEIPJ
.....................
|
77
|
2-
|
Les conditions de financement des initiatives des
jeunes dans la Commune de Lokossa
.........................................................
|
78
|
2-1-
|
Les disparités liées aux frais d'étude de
dossiers .........................
|
78
|
2-2-
|
Les disparités relatives aux contreparties et aux
garanties .............
|
79
|
2-3-
|
Les disparités liées aux délais
d'étude de dossiers de mise en place du crédit
..........................................................................
|
81
|
2-4-
|
La formation des jeunes avant la mise en place du financement
.....
|
82
|
2-5-
|
L'exigence des plans d'affaire avant le financement
....................
|
83
|
2-6-
|
Les tranches d'âge concernées par le financement
.......................
|
84
|
2-7-
|
Les différentes catégories de personnes
financées .......................
|
86
|
3-
|
Les problèmes relatifs au financement des
jeunes dans la Commune de Lokossa
........................................................
|
90
|
3-1-
|
L'absence d'originalité et le défaut de
diversification des idées d'entreprise
......................................................................
|
90
|
3-1-1-
|
L'analyse des catégories répertoriées et
investies ........................
|
90
|
3-1-2-
|
La vocation des promoteurs et l'absence d'originalité
des idées d'entreprise
......................................................................
|
91
|
3-1-3-
|
La motivation de certains promoteurs de la mise en oeuvre de
leur idée d'entreprise
................................................................
|
93
|
3-2-
|
Les difficultés d'accès au financement
.....................................
|
94
|
3-2-1-
|
Des formalités souvent exigeantes selon les clients
.....................
|
94
|
3-2-2-
|
Des délais de satisfaction du client relativement longs
.................
|
99
|
3-2-3-
|
Des montants émiettés et/ou attribués par
à-coups .....................
|
100
|
3-2-4-
|
Des périodes de remboursement relativement courtes
..................
|
102
|
3-3-
|
Les problèmes de gestion des crédits
.......................................
|
103
|
3-3-1-
|
Le détournement du crédit de son objet
.................................
|
103
|
3-3-2-
|
La mauvaise gestion due à un suivi aléatoire
..........................
|
104
|
3-3-3-
|
La duplicité ou la multiplicité des
crédits en instance pour un seul promoteur
.....................................................................
|
105
|
3-3-4-
|
La culture d'insolvabilité chez certains promoteurs
..................
|
106
|
3-3-5-
|
Les impayés
..................................................................
|
107
|
3-3-6-
|
Les implications sur les performances des
IMF.......................
|
108
|
III-
|
SUGGESTIONS POUR UNE AMELIORATION DU SYSTEME DE
FINANCEMENT DES JEUNES .....................
|
111
|
1-
|
Le système de financement
................................................
|
112
|
1-1-
|
Conscientisation des jeunes à la solvabilité
.............................
|
112
|
1-2-
|
Création d'un cadre de concertation des structures de
financement
|
113
|
1-3-
|
Révision des conditions d'accès aux
crédits ............................
|
114
|
1-4-
|
Perfectionnement du suivi des crédits mis en place
...................
|
115
|
2-
|
Les initiatives entrepreneuriales
...........................................
|
117
|
2-1-
|
La sensibilisation des jeunes à l'entrepreneuriat
.........................
|
117
|
2-2-
|
La diversification des idées d'entreprise
.................................
|
118
|
2-3-
|
La promotion de la bonne gestion et de l'esprit de
solvabilité ......
|
119
|
|
CONCLUSION
..............................................................
|
120
|
|
Références bibliographiques
................................................
|
123
|
|
Annexes
........................................................................
|
133
|
ANNEXES
ANNEXE N°1 : Grille d'observation
1. Qui observer ?
· Les jeunes de 18 à 40 ans qui ont reçu un
financement et qui exercent une activité génératrice de
revenu
· Les jeunes de 18 à 40 ans qui n'ont pas reçu
un financement mais qui exercent une activité génératrice
de revenu
· Une dizaine de jeunes des deux sexes
2. Quoi ?
· Ceux qui ont reçu un financement et qui exercent
une activité génératrice de revenu
· Ceux qui n'ont pas reçu un financement et qui
exercent une activité génératrice de revenu
· La gestion de leur unité de production
· Le management de leur ressource humaine
· Les problèmes auxquels ils sont
confrontés
· Les solutions qu'ils développent
3. Où ?
· Dans les Arrondissements de la Commune de Lokossa
4. Quand ?
· Pendant la période de l'enquête
5. Comment ?
· Avec les moyens de bord
· En s'appuyant sur certaines personnes proches des
promoteurs
6. Pourquoi ?
· Pour appréhender dans l'anonymat certaines
réalités liées au financement des initiatives des
jeunes
ANNEXE N°2 : Guides d'entretien à
l'endroit des institutions de financement
IDENTIFICATION
Commune
Arrondissement
Nom de l'institution
Secteur d'intervention
CARACTERISTIQUES DE L'INSTITUTION
Age de l'institution
Taille du personnel
Existence de structures hiérarchiques
Existence de succursales ou de structures sous tutelle
CONDITIONS D'ACCES AU FINANCEMENT
Age minimum pour obtenir un crédit
Age maximum pour obtenir un crédit
Catégories socioprofessionnelles prises en compte
Coût des frais d'étude de dossiers
Durée entre la demande de financement et la mise en place
du crédit
Contrepartie à payer par le demandeur avant l'octroi du
crédit
Autres éventuelles dépenses demandées aux
clients
Garanties matérielles exigées
Garanties immatérielles exigées
GESTION DE LA MISE EN PLACE DU CREDIT
Exigence d'un plan d'affaire avant le crédit
Organisation d'une formation aux clients avant la mise en place
du crédit
Durée de cette formation
Termes abordés au cours de cette formation
Financement des primo entrepreneurs
Types de projets financés
Durées minimales accordées
Durées maximales accordées
Possibilités de différés
Echéances de remboursement
Taux d'intérêt pratiqués
SUIVI DE LA GESTION DU CREDIT
Suivi des crédits : acteurs et
périodicité
Dispositions pour respecter les échéances et
éviter les impayés
Taux de remboursement moyen les cinq dernières
années
Point de vue par rapport aux performances de l'institution
Montants des crédits placés aux jeunes de 18
à 20 ans ces cinq dernières années
ANNEXE N°3: Guides d'entretien à l'endroit des
jeunes ayant obtenu un crédit
IDENTIFICATION
Age
Sexe
Arrondissement
CARACTERISTIQUES DE L'ACTIVITE MENEE
Catégorie socioprofessionnelle
Domaine d'activité
Années d'expérience dans le domaine
Histoire du démarrage (avec ou sans financement)
Capital de départ (personnel ou emprunté)
CONDITIONS REMPLIES POUR ACCEDER AU CREDIT
Rédaction d'un plan d'affaire
Formation avant financement
Contrepartie payée avant octroi du crédit
Garanties matérielles exhibées
Appréciation sur le montant reçu (adéquation
ou déphasage avec le montant demandé)
Période de différé
Durée de remboursement du crédit
Appréciation sur les échéances de
remboursement
GESTION DE LA MISE EN PLACE DU CREDIT
Suivi des crédits par la structure : acteurs et
périodicité
Mécanismes de suivi de la structure
Dispositions de la structure pour empêcher les
impayés
Respect des échéances ou difficultés dans le
remboursement
Dispositions adoptées pour respecter les engagements
jusqu'au bout
Point de vue sur crédit obtenu et prospérité
de l'entreprise
ANNEXES N°4 : Guides d'entretien à
l'endroit des jeunes n'ayant pas obtenu un crédit
IDENTIFICATION
Age
Sexe
Arrondissement
CARACTERISTIQUES DE L'ACTIVITE MENEE
Catégorie socioprofessionnelle
Domaine d'activité
Années d'expérience dans le domaine
Histoire du démarrage (Raison de l'absence de
financement)
Capital de départ et sa provenance
GESTION DE L'ACTIVITE MENEE
Besoin actuel de crédit (Raisons de l'affirmatif ou de la
négation)
Absence de crédit et prospérité de
l'activité
Présence de crédit et prospérité de
l'activité
Point de vue sur les conditions de mise en place des
crédits
Souhaits pour l'accompagnement des jeunes porteurs de projets
ANNEXE N°5 : Questionnaire pour les institutions
de financement
SECTION 0 : IDENTIFICATION
|
N°
|
QUESTIONS
|
REPONSES
|
CODE
|
SAUT
|
001
|
Commune
|
Lokossa
Autre (Préciser) _______________________
|
1
2
|
|
002
|
Arrondissement
|
Agamè
Koudo
Houin
Ouèdèmè-Adja
Lokossa
|
1
2
3
4
5
|
|
003
|
Nom de l'institution
|
CLCAM
ASF
PAPME
PADME
CFAD
FINADEV
FINANCIAL BANK
ECOBANK
FNPEEJ
MJSL
CAVECA
Autre (Préciser) ________________________
|
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
|
|
004
|
Secteur d'intervention
|
Public
Privé
|
1
2
|
|
Section 1 : CARACTERISTIQUES DE L'INSTITUTION
|
101
|
Durée de vie
|
Moins de 5 ans
Entre 5 ans et 10 ans
Entre 10 ans et 15 ans
Entre 15 ans et 20 ans
Plus de 20 ans
|
1
2
3
4
5
|
|
102
|
Taille du personnel
|
Moins de 5
Entre 5 et 10
Plus de 10
|
1
2
3
|
|
103
|
Votre institution dispose-t-elle de structures
hiérarchiques ?
|
Non
Oui
|
0
1
|
|
104
|
Votre institution dispose-t-elle de succursales ou structures
sous tutelle ?
|
Non
Oui
|
0
1
|
|
SECTION 2 : CONDITIONS D'ACCES AU FINANCEMENT
|
201
|
Quel est l'âge minimum pour obtenir un crédit dans
votre institution ?
|
|
/_ /__ /
|
|
202
|
Quel est l'âge maximum au-delà duquel le client ne
peut plus bénéficier d'un crédit dans votre
institution ?
|
|
/__ /__ /
|
|
203
|
A quelles catégories socioprofessionnelles accordez-vous
vos crédits ?
|
Agriculteur
Eleveur
Pêcheur
Commerçant
Artisan
Ouvrier
Fonctionnaire
Elève
Etudiant
Technicien (Prestataire de service)
Transformateur
Autre (Préciser) ________________________
|
1 2 3 4 5 6 7 8 9
10
11
12
|
|
204
|
Combien coûtent les frais d'étude de
dossiers ?
|
Moins de 5000FCFA
Entre 5000FCFA et 10000FCFA
Entre 10000FCFA et 20000FCFA
Plus de 20000FCFA
Autre (Préciser) _______________________
|
1 2 3 4
5
|
|
205
|
Quelle est la durée entre la demande de financement et la
mise en place du crédit ?
|
Moins d'un mois
Entre un mois et deux
Entre deux mois et trois mois
Plus de trois mois
|
1 2 3 4
|
|
206
|
Y a-t-il une contrepartie à payer par le demandeur avant
l'octroi du crédit ?
|
Non
Oui
|
0
1
|
Si non, aller à 208
|
207
|
Comment se calcule-t-elle ?
|
Moins de 5% du montant à prendre
Entre 5% et 10% du montant à prendre
Entre 10% et 15% du montant à prendre
Entre 15% et 20% du montant à prendre
Plus de 20% du montant à prendre
|
1 2 3 4
5
|
|
208
|
Y a-t-il d'autres dépenses que le client doit faire avant
d'obtenir le crédit à part les frais d'étude de dossiers
et la contrepartie à payer ?
|
Non
Oui
|
0
1
|
Si non, aller à 210
|
209
|
A combien s'élèvent-elles ?
|
Moins de 2000FCFA
Entre 2000FCFA et 5000FCFA
Entre 5000FCFA et 10000FCFA
Plus de 10000FCFA
Autre (Préciser) ____________________
|
1 2 3 4
5
|
|
210
|
Quelles sont les garanties matérielles que vous demandez
à vos clients ?
|
Aucune
Moto
Voiture
Maison
Parcelle
Avaliseur
Meuble
Grosses machines
Fiche de paie
Garantie employeur
Autre (Préciser) ____________________
|
0
1 2 3 4
5
6
7
8
9
10
|
|
211
|
Quelles sont les garanties immatérielles que vous demandez
à vos clients ?
|
Caution solidaire
Statut et Règlement Intérieur
Autre (Préciser) ____________________
|
1 2
3
|
|
SECTION 3 : GESTION DE LA MISE EN PLACE DU
CREDIT
|
301
|
La rédaction d'un projet ou d'un plan d'affaire est t'elle
exigée avant l'octroi du crédit ?
|
Non
Oui
|
0
1
|
|
302
|
Les clients bénéficient-ils d'une formation avant
la mise en place du crédit ?
|
Non
Oui
|
0
1
|
Si non, aller à 305
|
303
|
Quelle est la durée de cette formation ?
|
Une demi-journée
Une journée
Plus d'une journée
|
1 2 3
|
|
304
|
Quels sont les termes abordés au cours de cette
formation ?
|
Relatifs à la rédaction du projet/plan d'affaire
Relatifs à la gestion du crédit
Relatifs à la connaissance de l'institution
Autre (Préciser) ________________________
|
1 2 3
4
|
|
305
|
Financez-vous les primo-entrepreneurs ?
|
Non
Oui
|
0
1
|
Si oui, aller à 307
|
306
|
Si non, pourquoi ?
|
Inexpérience
Garantie difficile à obtenir
Contrepartie difficile à mobiliser
Risque trop grand
Autre (Préciser) ________________________
|
1 2 3
4
5
|
|
307
|
Quels sont les types de projets que vous financez ?
|
Projet d'investissement
Projet d'équipement
Autre (Préciser) ________________________
|
1 2
3
|
|
308
|
Quelles sont les durées minimales de remboursement que
vous exigez ?
|
1 mois
3 mois
6 mois
12 mois
Autre (Préciser) ________________________
|
1 2 3
4
5
|
|
309
|
Quelles sont les durées maximales que vous
accordez ?
|
1 an
2 ans
3 ans
5 ans
Autre (Préciser) ________________________
|
1 2
3
4
5
|
|
310
|
Accordez-vous des différés ?
|
Non
Oui
|
0
1
|
Si non, aller à 312
|
311
|
Quelle est la durée maximale de ces
différés ?
|
3 mois
6 mois
12 mois
Autre (Préciser) ________________________
|
1 2
3
4
|
|
312
|
Comment fixez-vous les périodicités de
remboursement ?
|
Unilatéralement par la structure
Aux bons soins du client
De concert avec le client
|
1 2
3
|
|
313
|
Comment sont-elles ?
|
Elles sont linéaires
Elles varient en fonction de l'activité du
client
Autre (Préciser) ________________________
|
1 2
3
|
|
314
|
Quel est le taux d'intérêt que vous pratiquez le
mois ?
|
Moins d'1%
Entre 1% et 1,5%
Entre 1,5% et 2%
Plus de 2%
|
1 2
3
4
|
|
315
|
Que donne le cumul de ce taux l'an ?
|
Moins de 10%
Entre 10% et 15%
Entre 15% et 20%
Plus de 20%
|
1 2
3
4
|
|
316
|
Ce taux satisfait-il le client ?
|
Non
Oui
|
0
1
|
Si non, aller à 317
Si Oui, aller à 318
|
317
|
Si non, pourquoi ?
|
Ils se plaignent du taux
Ils ont des difficultés pour rembourser
Autre (Préciser) ________________________
|
1 2 3
|
|
318
|
Si oui, pourquoi ?
|
Ils nous trouvent moins cher
Ils remboursent bien
Autre (Préciser) ________________________
|
1 2 3
|
|
SECTION 4 : SUIVI DE LA GESTION DU CREDIT
|
401
|
Les crédits mis en place sont-ils suivis ?
|
Non
Oui
|
0
1
|
Si non, aller à 404
|
402
|
Par qui ?
|
L'agent de crédit ou le chargé de crédit
Une équipe de la structure
Une équipe extérieure à la structure
Autre (Préciser) ________________________
|
1
2 3 4
|
|
403
|
Selon quelle périodicité ?
|
Bimestrielle
Mensuelle
Bimensuelle
Trimestrielle
Semestrielle
Autre (Préciser) ________________________
|
1
2 3 4
5
6
|
|
404
|
Quelles sont les dispositions pour empêcher le client de
tomber en impayé ?
|
Suivi régulier
Campagnes de recouvrement périodiques
Majoration lors des retards
Autre (Préciser) ________________________
|
1
2 3
4
|
|
405
|
Comment vous prenez-vous lorsque le client commence par rater les
échéances ?
|
Sensibilisation
Menace
Saisie
Recouvrement renforcé
Blocage des comptes
Autre (Préciser) ________________________
|
1
2 3
4
5
6
|
|
406
|
Si malgré toutes les mesures, un client tombe en
impayé, que faites-vous ?
|
Rééchelonner le crédit
Saisir la garantie
Convoquer la personne
Emprisonner la personne
Faire prendre un engagement
Autre (Préciser) ________________________
|
1
2 3
4
5
6
|
|
407
|
Quel est le taux de remboursement moyen de ces cinq
dernières années ?
|
Plus de 95%
Entre 95 et 85%
Entre 85 et 75%
Moins de 75%
|
1
2 3
4
|
|
408
|
A quoi attribuez-vous cette performance ?
|
Votre expérience
Votre compétence
L'appui des élus
Autre (Préciser) ________________________
|
1
2 3
4
|
|
409
|
Etes-vous satisfait de cette performance ?
|
Non
Oui
|
0
1
|
|
410
|
Si non, quelles sont vos perspectives pour
l'améliorer ?
|
Révision de la stratégie
Ne prendre que des dossiers de qualité
Autre (Préciser) ________________________
|
1
2
3
|
|
411
|
Avez-vous l'impression que vos crédits apportent la
prospérité aux clients ?
|
Non
Oui
|
0
1
|
Si non, aller à 412
Si Oui, aller à 413
|
412
|
Si non, pourquoi ?
|
Certains tombent plus bas qu'avant le crédit
Certains gèrent mal le crédit
Autre (Préciser) ________________________
|
1
2 3
|
|
413
|
Si oui, qu'est-ce qui vous le fait dire ?
|
Les activités prospèrent
Les chiffres d'affaire augmentent
Les crédits sollicités sont plus
élevés
Autre (Préciser) ________________________
|
1
2 3
4
|
|
ANNEXE N°6 : Questionnaire pour les jeunes ayant
obtenu du crédit
SECTION 0 : IDENTIFICATION
|
N°
|
QUESTIONS
|
REPONSES
|
CODE
|
SAUT
|
001
|
Age
|
De 18 à 23 ans
De 24 à 29 ans
De 30 à 35 ans
De 36 à 40 ans
|
1
2
3
4
|
|
002
|
Sexe
|
Homme
Femme
|
1
2
|
|
003
|
Arrondissement
|
Agamè
Houin
Koudo
Ouèdèmè-Adja
Lokossa
|
1
2
3
4
5
|
|
Section 1 : CARACTERISTIQUES DE L'ACTIVITE
MENEE
|
101
|
Quelle est votre catégorie socioprofessionnelle ?
|
Agriculteur
Eleveur
Pêcheur
Commerçant
Artisan
Ouvrier
Fonctionnaire
Elève
Etudiant
Technicien (Prestataire de service)
Transformateur
Autre (Préciser) ________________________
|
1 2 3 4 5 6 7 8 9
10
11
12
|
|
102
|
Quelle est votre domaine d'activité ?
|
Agriculture
Elevage
Pêche
Commerce
Artisanat
Technique
Autre (Préciser) ________________________
|
1 2 3 4 5 6
7
|
|
103
|
Combien d'années d'expérience avez-vous dans le
domaine de l'activité ?
|
Moins de 5
Entre 5 et 10
Plus de 10
|
1
2
3
|
|
104
|
Avez-vous commencé vos activités directement avec
un crédit ?
|
Non
Oui
|
0
1
|
Si non, aller au 105
Si Oui, aller au 108
|
105
|
Si non, pourquoi n'avez-vous pas voulu commencer avec un
crédit ?
|
Désir personnel
Absence de structure de financement
Conditions d'accès aux crédits difficiles
|
1
2
3
|
|
106
|
Avec quel capital avez-vous commencé ?
|
Moins de 100 000 FCFA
Entre 100 000 FCA et 250 000 FCFA
Entre 250 000 FCA et 500 000 FCFA
Plus de 500 000 FCFA
|
1
2
3
4
|
|
107
|
D'où provenait ce capital de départ ?
|
De vos économies personnelles
Des dons que vous avez reçus
D'un héritage
Autre (Préciser) ________________________
|
1
2
3
4
|
|
108
|
Combien avez-vous obtenu au premier crédit ?
|
Moins de 500 000 FCFA
Entre 500 000 FCFA et 1 000 000 FCFA
Entre 1 000 000 FCFA et 2 500 000 FCFA
Entre 2 500 000 FCFA et 5 000 000 FCFA
Plus de 5 000 000 FCFA
|
1
2
3
4
5
|
|
109
|
De quelle institution avez-vous obtenu le crédit ?
|
CLCAM
ASF
PAPME
PADME
CFAD
FINADEV
FINANCIAL BANK
ECOBANK
FNPEEJ
MJSL
CAVECA
Autre (Préciser) ________________________
|
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
|
|
SECTION 2 : CONDITIONS REMPLIES POUR ACCEDER AU
CREDIT
|
201
|
Avez-vous été obligé de rédiger un
projet ou un plan d'affaire avant l'octroi du crédit ?
|
Non
Oui
|
0
1
|
|
202
|
Avez-vous bénéficiez d'une formation avant la mise
en place du crédit ?
|
Non
Oui
|
0
1
|
|
203
|
Avez-vous payé une contrepartie avant l'octroi du
crédit ?
|
Non
Oui
|
0
1
|
Si non, passer au 205
|
204
|
Combien ?
|
Moins de 5% du montant pris
Entre 5% et 10% du montant pris
Entre 10% et 15% du montant pris
Entre 15% et 20% du montant pris
Plus de 20% du montant pris
|
1
2
3
4
5
|
|
205
|
Y a-t-il d'autres dépenses que vous avez engagées
avant d'obtenir le crédit, à part les frais d'étude de
dossiers et la contrepartie à payer ?
|
Non
Oui
|
0
1
|
Si non, passer au 207
|
206
|
A combien s'élèvent-elles ?
|
Moins de 2000FCFA
Entre 2000FCFA et 5000FCFA
Entre 5000FCFA et 10000FCFA
Plus de 10000FCFA
Autre (Préciser) ____________________
|
1
2
3
4
5
|
|
207
|
Quelles sont les garanties qui vous ont été
exigées ?
|
Aucune
Moto
Voiture
Maison
Parcelle
Avaliseur
Meuble
Grosses machines
Fiche de paie
Garantie employeur
Autre (Préciser) ____________________
|
0
1 2 3 4
5
6
7
8
9
10
|
|
208
|
Avez-vous bénéficié exactement de ce que
vous avez demandé ?
|
Non
Oui
|
0
1
|
Si non, aller au 209
Si Oui, aller au 210
|
209
|
Si non, de combien le crédit a-t-il été
diminué ?
|
Moins de 10% du montant demandé
Entre 10% et 20% du montant demandé
Entre 20% et 30% du montant demandé
Entre 30% et 40% du montant demandé
Plus de 40% du montant demandé
|
1 2 3 4
5
|
|
210
|
Si oui, quelles sont les raisons qui ont justifié cette
confiance ?
|
La pertinence de votre idée d'entreprise
Vos relations personnelles
Vos capacités de négociation
Votre générosité envers le personnel
Autre (Préciser) ____________________
|
1 2 3 4
5
|
|
211
|
Avez-vous bénéficié d'un
différé ?
|
Non
Oui
|
0
1
|
Si non, aller au 213
|
212
|
Si oui, de combien de temps ?
|
3 mois
6 mois
9 mois
12 mois
|
1 2
3
4
|
|
213
|
Quelle est la durée de remboursement du
crédit ?
|
Moins d'un an
Un an
Deux ans
Trois ans
Quatre ans
Cinq ans
Plus de cinq ans
|
1 2
3
4
5
6
7
|
|
214
|
Comment les échéances de remboursement ont
été fixées?
|
Unilatéralement par la structure
Par le client uniquement
De concert entre le client et la structure
|
1 2
3
|
|
215
|
Cette échéance convient-elle à votre
activité ?
|
Non
Oui
|
0
1
|
Si oui, aller au 301
|
216
|
Si non, pourquoi avez-vous quand même pris le
crédit ?
|
Car opportunité rare
Car besoin vital du crédit
Car pas autre alternative
Autre (Préciser) ________________________
|
1 2
3
4
|
|
SECTION 3 : GESTION DE LA MISE EN PLACE DU
CREDIT
|
301
|
Les crédits mis en place sont-ils suivis ?
|
Non
Oui
|
0
1
|
Si non, aller à 305
|
302
|
Par qui ?
|
L'agent de crédit ou le chargé de crédit
Une équipe de la structure
Une équipe extérieure à la structure
Autre (Préciser) ________________________
|
1
2 3 4
|
|
303
|
Selon quelle périodicité ?
|
Bimestrielle
Mensuelle
Bimensuelle
Trimestrielle
Semestrielle
Autre (Préciser) ________________________
|
1
2 3 4
5
6
|
|
304
|
Pendant le suivi, que fait l'agent de suivi ?
|
Voit les activités de terrain
Contrôle la régularité des
dépenses
Visionne les cahiers de gestion
Aide à résoudre les difficultés
Autre (Préciser) ________________________
|
1
2 3 4
5
|
|
305
|
Quelles sont les dispositions que la structure prend pour vous
empêcher de tomber en impayé ?
|
Suivi régulier
Campagnes de recouvrement périodiques
Majoration lors des retards
Autre (Préciser) ________________________
|
1 2
3
4
|
|
306
|
Respectez-vous vos échéances de
remboursement ?
|
Non
Oui
|
0
1
|
Si non, passer au 307
Si oui, aller au 310
|
307
|
Si non, pourquoi ?
|
Activité non florissante
Problèmes de liquidité
Problème de gestion
Maladie
Autre (Préciser) ________________________
|
1 2
3
4
5
|
|
308
|
Quelles sont les dispositions que vous prenez pour arranger la
situation ?
|
Diminution des dépenses
Augmentation de la publicité
Recherche de débouchés
Autre (Préciser) ________________________
|
1 2
3
4
|
|
309
|
Si ces solutions ne marchent pas, qu'allez-vous faire ?
|
Abandonner le projet
Changer d'activité
Persévérer pour améliorer
l'activité
Autre (Préciser) ________________________
|
1 2
3
4
|
|
310
|
Si oui, que faites vous pour maintenir le cap jusqu'à la
fin
|
Bien manager le projet
Autre (Préciser) ________________________
|
1
2
|
|
311
|
Pensez-vous que ce crédit peut permettre à votre
entreprise de prospérer ?
|
Non
Oui
|
0
1
|
Si non, aller au 312
Si Oui, aller au 313
|
312
|
Si non, pourquoi ?
|
Taux d'intérêt élevé
Concurrence déloyale
Crédit insuffisant
Autre (Préciser) ________________________
|
1 2
3
4
|
|
313
|
Si oui, pouvez-vous vous passer du crédit à la fin
du remboursement ?
|
Non
Oui
|
0
1
|
|
ANNEXE N°7 : Questionnaire pour les jeunes
n'ayant pas obtenu du crédit
SECTION 0 : IDENTIFICATION
|
N°
|
QUESTIONS
|
REPONSES
|
CODE
|
SAUT
|
001
|
Age
|
De 18 à 23 ans
De 24 à 29 ans
De 30 à 35 ans
De 36 à 40 ans
|
1
2
3
4
|
|
002
|
Sexe
|
Homme
Femme
|
1
2
|
|
003
|
Arrondissement
|
Agamè
Houin
Koudo
Ouèdèmè-Adja
Lokossa
|
1
2
3
4
5
|
|
Section 1 : CARACTERISTIQUES DE L'ACTIVITE
MENEE
|
101
|
Quelle est votre catégorie socioprofessionnelle ?
|
Agriculteur
Eleveur
Pêcheur
Commerçant
Artisan
Ouvrier
Fonctionnaire
Elève
Etudiant
Technicien (Prestataire de service)
Transformateur
Autre (Préciser) ________________________
|
1 2 3 4 5 6 7 8 9
10
11
12
|
|
102
|
Quelle est votre domaine d'activité ?
|
Agriculture
Elevage
Pêche
Commerce
Artisanat
Technique
Autre (Préciser) ________________________
|
1 2 3 4 5 6
7
|
|
103
|
Combien d'années d'expérience avez-vous dans le
domaine de l'activité ?
|
Moins de 5
Entre 5 et 10
Plus de 10
|
1
2
3
|
|
104
|
Pourquoi n'avez-vous pas voulu démarrer avec un
crédit ?
|
Désir personnel
Absence de structure de financement
Conditions d'accès aux crédits difficiles
|
1
2
3
|
|
105
|
Avec quel capital avez-vous commencé ?
|
Moins de 100 000 FCFA
Entre 100 000 FCA et 250 000 FCFA
Entre 250 000 FCA et 500 000 FCFA
Plus de 500 000 FCFA
|
1
2
3
4
|
|
106
|
D'où provenait ce capital de départ ?
|
De vos économies personnelles
Des dons que vous avez reçus
D'un héritage
Autre (Préciser) ________________________
|
1
2
3
4
|
|
SECTION 2 : GESTION DE L'ACTIVITE MENEE
|
201
|
Avez-vous actuellement besoin de crédit ?
|
Non
Oui
|
0
1
|
Si oui, aller à 202
Si non, aller à 203
|
202
|
Si oui, qu'est-ce qui vous empêche d'y
accéder ?
|
L'absence de structure
Les conditions de mise en place des crédits
Les taux d'intérêts
Les échéances de remboursement
Autre (Préciser) ________________________
|
1
2 3 4
5
|
|
203
|
Si non, pourquoi préférez-vous
auto-investir ?
|
Vous en avez les moyens
Vous n'aimez pas le crédit
Vous n'en sentez pas encore le besoin
Autre (Préciser) ________________________
|
1
2 3
4
|
|
204
|
Pensez-vous que vos activités prospèreraient mieux
que si vous aviez obtenu un crédit ?
|
Non
Oui
|
0
1
|
|
205
|
Que pensez-vous des conditions de mise en place des
crédits ?
|
Mauvaises
Acceptables
Bonnes
Autre (Préciser) ________________________
|
1
2 3 4
|
|
206
|
Que pensez-vous des conditions de suivi et de recouvrement des
crédits ?
|
Mauvaises
Acceptables
Bonnes
Autre (Préciser) ________________________
|
1 2
3
4
|
|
207
|
Que souhaitez-vous pour l'accompagnement des jeunes porteurs de
projets ?
|
Les accompagner
Les former
Les financer
Autre (Préciser) ________________________
|
1 2
3
4
|
|
* 1 Nous avons
été au centre de documentation de l'Institut Universitaire du
Bénin (IUB) et à la bibliothèque de l'Université
d'Abomey-Calavi (UAC), au centre de documentation de la mairie de Lokossa, au
service des statistiques de la Direction Départementale de la
Prospective et du Développement du Mono-Couffo, à la
bibliothèque départementale du Mono-Couffo, dans les institutions
de financement et sur internet où nous avons recueilli des extraits
de plusieurs travaux spécifiques de chercheurs, consultants,
spécialistes et experts.
* 2 Sans vouloir leur faire
de la publicité et sans entrer dans une analyse minutieuse de leurs
initiatives, nous pensons aux entrepreneurs qui ont initié des projets
tels « Fête Aura Lieu » (FAL) et
« Rentrée Aura Lieu » (RAL), Top Chrono, Projet
Cerco pour ne citer que ceux-là.
* 3 Absence de planification,
inexistence de documents de gestion...
* 4 Frais d'ouverture de
dossier ; exigence de convention de vente de parcelle pour des
crédits légers ; contreparties trop
élevées...
|