CONCLUSION GENERALE
Nous sommes à la fin d'une étude qui a
portée sur l'Etude comparative du système des tontines et
système crédit des COOPEC de Goma.
En effet, cette étude a été
inspirée par le fait que les tontines procèdent à la
collecte des fonds de ses membres sous forme d'épargnes et les distribue
directement à un ou plusieurs membres bénéficiaires sous
forme de crédit non rémunéré d'intérêt
au remboursement contrairement aux COOPEC qui font de même à la
seule différence qu'elles demandent le capital plus intérêt
sur le capital emprunté au remboursement. Nous avons estimé que
ces opérations des tontines maqueraient de sécurité
financière, d'où sensibiliser les opérateurs
économiques en faveur d'un système sécurisé, donc
les COOPEC.
Pour y arriver, nous nous sommes posés les questions
suivantes :
- Qu'est-ce qui justifierait l'existence de la politique des
tontines dans le secteur d'activités commerciales de Goma ?
- Est-ce que les COOPEC satisfont-elles leurs membres
opérateurs économiques pour qu'ils ne recourent plus aux tontines
qui n'auraient pas assez de sécurité financière ?
- Quelles solutions durables pour orienter ces
opérateurs économiques vers un système financier
supposé être sécurisé pouvons-nous
proposer ?
Pour ce fait, quelques hypothèses ont été
émises dans le cadre de cette étude en titre des réponses
anticipatives et non exhaustives de la manière suivante :
· Le secteur commercial de Goma serait plus
impliqué dans la pratique de ce système de par la nature des
relations qui existerait entre ces commerçants.
· Les membres des coopératives (opérateurs
économiques particulièrement) ne seraient pas satisfaits par des
coopératives ce qui serait la raison de l'exode des COOPEC à des
tontines.
· Sensibiliser les opérateurs économiques
des dangers et alentissements que présentent les tontines, faire voir
à ces derniers quels peuvent être les avantages et la
sécurité que procurent les COOPEC seraient des solutions à
proposer.
Pour vérifier ces hypothèses, nous nous sommes
servis de la méthode comparative qui nous a aidé à
analyser les différents avis et informations recueillies et les
techniques essentielles sont la documentation et le questionnaire.
La documentation consistait à une lecture des ouvrages,
travaux antérieurs et rapports ayant trait, théoriquement,
à notre travail pour sa meilleure compréhension. Le questionnaire
d'enquête a servis de vérification de nos hypothèses ;
pour ce fait ; un échantillon de 100 personnes a été
constitué.
L'introduction et la conclusion exceptées, ce travail
est subdivisé en deux grands chapitres : Le premier chapitre porte
sur les généralités et présentation du milieu
d'étude. Il comprend :
- Les généralités
- La présentation générale du milieu
d'étude
Le deuxième chapitre nous a permit de vérifier
nos hypothèses. D'une manière générale, nous avons
trouvé que les tontines, contrairement à notre idée de
base, ne présentent pas un danger immanent aux opérateurs
économiques. Au point II.5, tableau N°13, 59 personnes, soit 59%
affirment que les tontines leur permettent d'épargner leur revenu
continuellement sous forme de crédit et un pourcentage, quand même
remarquable de 23% à savoir 23 personnes affirment que ce système
leur permet de subvenir à un besoin urgent quelle que soit le nature de
celui-ci (naissance, deuil, maladie, mariage, etc.). Dans ce même
tableau, des membres des tontines quant à ce qui concerne les dangers
que peuvent provoquer le système des tontines, personne cependant, n'a
pas affirmé l'hypothèse selon laquelle cette pratique pousserait
le membre dans une pauvreté au moment où l'un des membres ne
parvient pas à s'acquitter, mais ils affirment, contrairement, que cette
pratique leur permet de bien travailler sans laquelle certains ne sauraient
plus continuer.
Notre première hypothèse a été
confirmée car, après nos enquêtes, dans le tableau N°
5, 65% de nos enquêtés disent qu'en plus du caractère
commercial, les personnes qui désirent adhérer à la
tontines doivent être capables de s'acquitter, et ce
régulièrement. Il faut en plus être solvable et non
seulement être commerçant pour appartenir à une tontine.
En plus, le tableau N°4 nous montre que 2% des
enquêtés cherchent à accéder à un
crédit qui leur permettra de faire ce qu'ils veulent. 6 personnes
représentant 6% craignent les conditions de crédits des COOPEC et
souhaitent accéder au crédit sans conditions. Ces personnes sont
de ceux qui n'ont pas des biens que les coopératives demandent pour
accorder un crédit à un membre. Par ailleurs, 49 personnes
enquêtées membres des tontines représentant 49%
adhérent par souci d'augmenter le capital afin d'accroître leurs
activités. Ce qui confirme en plus cette hypothèse.
Cependant, notre deuxième hypothèse a
été confirmée aussi. Les enquêtés ne trouvent
pas assez d'intérêts de recourir à des conditions
difficiles pour bénéficier d'un crédit alors qu'ils
peuvent en bénéficier auprès de leur organisation.
Les résultats dans le tableau N°9 montrent que 20
personnes sur les 54 personnes ayant des comptes dans des COOPEC n'ont jamais
demandé de crédit, elles représentent 37,04%. Ce
résultat nous pousse à affirmer la deuxième
hypothèse.
Ainsi donc, dans les perspectives d'avenir, nous avons pu
proposer quelques pistes de solution pour le développement de ces
systèmes, entre autre :
- Elaborer des règles écrites. Rédiger
des statuts et un règlement intérieur
- Désigner des nouveaux membres et appliquer des
règles d'entrée dans la tontine, afin de mieux veiller à
la moralité du nouveau et à sa capacité réelle
d'honorer ses engagements financiers ;
- Respecter, dans toutes les mesures du possible, le
système de rotation établi initialement et obliger les nouveaux
venus à attendre leur tour, sauf en cas de besoins ;
- A la fin du cycle d'une tontine est occasion
d'évaluation concernant le déroulement du cycle et
préparation du suivant. Ce peut être également une occasion
de fête ;
- Veiller à ce que les fruits de l'épargne de
la tontine ne soient pas systématiquement orientés vers les
dépenses ostentatoires ;
- Briser les limites de la taille de façon à
obtenir plus d'impact économique,
- Obtenir la reconnaissance juridique pour protéger les
membres (créer une association et disposer les statuts à la
préfecture) ;
- En fin, former les membres et surtout les responsables
chargés de diriger les tontines.
En conclusion, dans les nombreux pays Africains, la tontine
se révèle être l'élément le plus important de
l'épargne populaire. Il faut donc savoir comment l'utiliser, la
moderniser et l'orienter non seulement vers la couverture des besoins sociaux
mais également vers la création d'activités
économiques.
Le pari sur le développement dans un contexte
socio-économique ne peut mériter que des profondes
réflexions. Nous ne prétendons pas avoir abordé tous les
points de cette étude, ainsi le rôle de l'Etat serait
l'organisation des tontines, la légalisation de celles-ci pour leur
développement d'autant plus qu'il serait entrain de lutter contre
le chômage. Cela peut constituer un point de départ pour tout
chercheur qui voudra bien nous compléter.
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