I.2. GENERALITE SUR LA SITUATION
DES PHP
1.2.1. Les problèmes
psychosociaux et économiques des personnes
Handicapées.
Cette partie porte sur la conception des personnes
handicapées en général et en particulier au Rwanda.
Autrement dit les attitudes et comportements manifestés à
l'endroit de la personne ayant un handicap. Elle dégage
également des efforts consentis par les différents organismes
pour faire respecter les droits de cette couche vulnérable.
1.2.1.1. Les handicapés dans le monde.
Partant de l'idée de l'organisation des nations unies
qui stipule que le handicap réside « dans la perte ou la
limitation des possibilités de participer sur un pied
d'égalité avec les autres individus à la vie de la
communauté» NATIONS UNIES (1986 :7), partant également
de ce passage, nous pouvons dire que l'état dans lequel se trouve le
handicape fait penser à la notion de la frustration qui signifie
un résultat de rencontre d'un obstacle plus ou moins insurmontable,
à la satisfaction d'un besoin ou un comblement d'une attente :
instinct contrarié ou besoins non satisfait (LAFON, 1979 :130).
Au sujet des personnes infirmes, BATON cité par
IYAKAREMYE (1997 :73) s'est exprimé en ces termes :
« Le monde des infirmes forme, aux yeux des biens portant, un
groupe social à part, considérant suivant le cas souvent avec
pitié, commisération, mépris même (...). Toutes ces
réactions, pour édulcorées et explicitées qu'elles
soient, ne se manifestent pas moins par des réactions telle que l'on
considère souvent que l'infirme devait se rendre compte de ces
incapacités, reste à sa place et ne pas s'exhiber, peut
être comme un reproche permanent parmi les biens portants. Disons en fin
que l'argent est toujours bon serviteur car celui qui en a, si handicapé
soit-il, ne manque pas de personne à envoyer au
marché. »
De même les handicapés physiques
présentent des défauts organiques soit la cécité,
l'amputation de certains membres,... La réalisation de leur idéal
de soi rencontre des obstacles liés à l'infériorité
des aptitudes physiques. Ils sont susceptibles de subir la frustration
NDAYAMBAJE (1994 :20-22) a montré comment la frustration ne va pas
sans effet. Elle déclenche une réaction agressive du sujet qui la
subit. Ils nous informent que l'agressivité déclenchée se
tourne d'abord vers l'objet extérieur. Elle se manifeste sous forme de
colère, de cris, de gestes violents, etc. Dans d'autres cas, le sujet
frustré craint de susciter la colère d'autrui par la
manifestation de sa propre agressivité. Il s'en prend lui-même et
l'intériorise, il s'adresse des reproches. C'est alors difficile,
dangereux et angoissant.
La frustration a également été
traitée sous un autre angle par le psychanalyste Viennois ADLER
cité par NDAYAMBAJE (1994 :36) en parlant de ses
découvertes, montre qu'un homme qui vit dans la société
est mû par le désir d'affirmer sa personnalité, d'occuper
une place conforme à l'image qu'il se fait (inconsciemment) de
lui-même. La réalisation de l'idéal dont l'homme se fait
image rencontre des difficultés. Le conflit produit par les heurts de
l'homme à l'impossibilité de réalisation de l'image
idéale de soi engendre le sentiment d'infériorité.
Selon ADLER cité par le même auteur,
« être homme, c'est se sentir inférieur » et
il ajoute que tout progrès de l'homme, c'est-à-dire son
élan vers le haut s'expliquerait alors par le fait que ce lui-ci cherche
à convaincre son infériorité. C'est ce qu'il appelle
« le sens de la vie ». Si l'élan normal vers le haut
est contrarié par une mauvaise éducation ou par une
éducation mal comprise, le sentiment d'infériorité peut
s'aggraver et amener la formation d'un complexe d'infériorité. Ce
lui-ci se définit comme ? croyance d'une personne en son
incapacité de résoudre des problèmes de la
vie », alors que le sentiment d'infériorité normal
pousse l'homme à apporter une solution à ses problèmes, le
complexe d'infériorité, lui, l'en empêche. Or le complexe
d'infériorité peut provenir soit de l'infériorité
des organes, des gâteries et de la négligence. Rappelons-nous
encore que les handicapés physiques présentent une
infériorité localisée au niveau des organes qui ne peuvent
répondre de manière adéquate à la demande
extérieur.
D'après ADLER cité par OGLER (1995 :91),
estime que l'ensemble des manifestations de l'infériorité des
organes a un effet sur un esprit que sa structure entière en est
affectée de manière spéciale. Une structure psychique
ainsi acquise devient actuellement la base de névroses et de
psychoses».
Selon O.M.S. (1995 :9), une amputation provoque
inévitablement un traumatisme psychique. Ce traumatisme peut être
lié aux éléments suivants:
Ø Du point de vue économique, l'amputé a
perdu sa situation et sa sécurité intérieure.
Ø La perte d'une partie essentielle du corps fait
naître un sentiment d'infériorité et de dépendance
chez le sujet, qui redoute l'opinion de sa famille, de ses amis et de la
collectivité ;
Ø L'amputation s'accompagne d'une perte de fonctions et
de capacité physique (par exemple marcher, s'habiller, et
écrire) ;
Ø L'amputé éprouve des craintes et des
doutes quant à la possibilité d'une parfaite
réadaptation ;
Bien plus, O.M.S (1995 :10) souligne que dans le monde
entier le handicap a été un phénomène lourd de
malentendus. Chacun a son point de vue là dessus suivant ses
aspirations, les circonstances.
D'après NDAYISABA et DE GRANDMONT cité par
MUKAMUTARA (2007 :14) l'histoire nous apprend que depuis
l'antiquité, les handicapés étaient
considérés comme une malédiction. Toute personne
handicapée était marginalisée et isolée de la
société, par suite, les personnes handicapées
étaient caractérisées par le sentiment de
culpabilité comme punition divine. Qu'en est il des Africains et des
rwandais en particulier?
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