2. DELIMITATION DU TRAVAIL
Dans l'espace, notre travail se limite aux seules personnes
handicapées physiques encadrées par la Coopérative de
confection Rwandaise dans le secteur Gikondo, District de KICUKIRO.
Dans le temps, notre travail étudie les
problèmes d'intégration socio économique des personnes
handicapées physiques dans la COCORWA située dans le District de
KICUKIRO, Secteur Gikondo pour la période de 2004 à 2007 dont le
début correspond au refoulement des personnes handicapées dans le
quartier qui leur avait été donné par Abbé Frai
pont Joseph NDAGIJIMANA suite à leur vulnérabilité.
Dans le domaine, notre sujet puise dans plusieurs disciplines
de la sociologie notamment la sociologie de la santé, la sociologie
économique ainsi que la politique sociale étant donne qu'il
touche sur une couche vulnérable et ces disciplines s'occupent de cette
couche.
3. PROBLEMATIQUE
Le monde a évolué à une vitesse de
croisière et cette évolution était d'autant plus
compétitive et sélective tendant à considérer les
gens dits « Normaux ». Cette sélection naturelle
était aussi bien avancée dans les pays développés
que ceux en voix de développement. Rarement, on pensait aux personnes
frappées par certaines anomalies et non adaptées au milieu
quelconque. Ce n'est que récemment que certaines communautés
évoluées ont pensé timidement que les personnes
handicapées physiques peuvent être utiles à la
société. Néanmoins, on constate aujourd'hui et dans toutes
les communautés du monde quelques obstacles empêchant
l'épanouissement intégral de l'individu alors que c'est un droit
inaliénable de chacun des hommes (C. I.D.H., 2006).
Ces obstacles sont d'ordre social, économique,
sanitaire, psychologique, culturel, etc. Elle est due entre autre
à leur situation physiologique et psychologique. « La
fragilité » et est aggravée par les guerres
incessantes, et autres violences, les épidémies, les catastrophes
naturelles, le SIDA, la pauvreté.
La non intégration des personnes handicapées
physiques s'exprime par la non participation et l'exclusion aux
activités de développent de la société. Pour sortir
de cette situation impasse, beaucoup des personnes handicapées
sont livrées à eux-mêmes. Les unes se sont
regroupées sous la responsabilité de certaines
congrégations religieuses, des bienfaisances (IYAKAREMYE,
1997 :16).
Comme l'a souligné Hans KEILSON cité par
MUHAYIMANA (2005 : 4), dans son ouvrage intitulé enfants victimes
de la guerre « l'incapacité biologique du jeune
enfant à pouvoir lui-même à ses besoins
renforce sa dépendance envers son entourage tant sur le plan physique
qu'affectif, social et cognitif. Ce besoin de relation du nouveau née se
manifeste à nouveau sous une forme cette fois plus subtile
pendant la croissance et les processus d'apprentissage et de maturation des
stades subséquent du développement »
Ainsi, des milliers de personnes handicapées physiques
dans le monde sont affamés, mal vêtus, non scolarisés et
accèdent difficilement ou jamais aux soins médicaux, sont sans
abri ou mal logés et manque de toute intégration sociale.
Bien plus, elles vivent dans des conditions indescriptibles
qui s'empirent de jour au jour, surtout dans les pays en
développement.
Pour le Rwanda, la situation des personnes handicapées
physiques s'est catastrophiquement aggravée par les différentes
guerres et le Génocide contre les Tutsi de 1994, ainsi que la
contamination du VIH/SIDA.
Selon I.N.S.R. (2002 : 8), les événements
tragiques de 1994 qui se sont abattus aux rwandais, le Rwanda compte 5% des
personnes handicapées sur 8,2 millions de la population rwandaise, soit
385.400 personnes souffrent d'un handicap.
On estime alors que pour la moitié d'entre eux,
(192.700), sont des handicapées physiques et que 60.000 d'entre eux
vivent à Kigali. La présence d'un aussi grand nombre
d'handicapés physiques trouve ses causes dans le fait que la population
de Kigali a particulièrement été touchée par les
conséquences du génocide de 1994. De plus, de nombreuses victimes
handicapées des zones rurales ont été attirées par
la ville et ses possibilités scolaires et tout simplement pour y vivre
par la mendicité. Malheureusement, les possibilités offertes par
la ville de Kigali en matière d'enseignement, de soins et de
réintégration sont tout à fait insuffisantes (H.V.P,
2006 :2).
La caractéristique commune à toutes ces
personnes handicapées physiques est le manque d'intégration
socio-économique, pourtant considéré comme environnement
naturel de base pour le développement normal de l'être humain. Il
résulte de cette absence une vulnérabilité extrême
au point de vue de la santé et économie.
Eu égard à cette situation alarmante dans
laquelle cette catégorie de personnes vivent, le Gouvernement rwandais,
les églises, les organisations non gouvernementales et diverses
associations locales se sont organisés, chacun dans son domaine
d'intervention et dans les limites de ses moyens, pour soit défendre
les droits et les intérêts des personnes handicapées
physiques, soit les protéger contre toute violation ou violence, soit
les prendre en charge socialement, psychologiquement, économiquement,
Physiquement et juridiquement, etc.
Ces intervenants ont mis en place les différents volets
visant à améliorer les conditions de vie des personnes
handicapées physiques, tels que
Ø Le volet socio-économique ;
Ø Le volet politique et juridique ;
Ø Le volet en rapport avec les soins de santé
;
Ø Le volet au soutien psychologique ;
Ø Le volet éducationnel ;
Ø Les programmes communautaires (FHI,
2007 :15-16).
Tous les programmes mis en place doivent:
· Privilégier l'intégration
socio-économique au niveau communautaire plutôt qu'au niveau
institutionnel ;
· Renforcer l'intégration socio-économique
et les capacités d'adaptation des familles possédant des
personnes handicapées physiques;
· Instaurer une vaste collaboration entre les principaux
intéressés de tous les secteurs ;
· Adopter une perspective à long terme ;
· Articuler les services de soins et de prévention
(FHI, 2007 :16).
Parmi les intervenants qui essayent d'apporter une solution au
problème, la Coopérative de Confection Rwandaise n'aménage
aucun effort pour faire face au défit d'intégration
socio-économique auquel sont confrontées des personnes
handicapées physiques.
C'est dans ce cadre qu'en 1965 sous l'initiative de
l'Abbé Frai pont NDAGIJIMANA Joseph a lancé les
activités avec l'ambition de prendre en charge les personnes
handicapées physiques rwandaises. C'est ainsi qu'il a commencé
par la Ville de Kigali, précisément dans le District de KICUKIRO
Secteur Gikondo.
Malgré quarante trois ans de son existence, la
Coopérative de Confection rwandaise n'a pas atteint adéquatement
leur mission car, ses membres physiquement Handicapés souffrent encore
du problème d'intégration socio économique.
Ainsi, pour bien aborder cette situation précaire
à laquelle les personnes handicapées physiques font face et pour
une bonne réussite de notre recherche, les questions suivantes
méritent d'être posées :
1. Quelle est la place de la Coopérative de Confection
Rwandaise dans l'intégration socio-économique des personnes
handicapées physiques dans le Secteur de Gikondo?
2. Quels sont les problèmes rencontrés par la
COCORWA dans l'encadrement des personnes handicapées physiques ?
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