CONCLUSION ET PERSPECTIVES
Situé au Nord Ouest de la ville de
Ngaoundéré, le bassin versant de la Bibakala se localise entre le
7°19, 389' et 7°21, 254' de latitude Nord et 13°34, 472» et
13°35, 367' de longitude Est.
Les caractéristiques environnementales rencontrées
dans le bassin sont identiques à celles de la ville de
Ngaoundéré à savoir :
- un climat chaud et humide, caractérisé par
deux saisons bien marquées (une saison sèche et une saison
humide) d'inégale importance ; les températures sont presque
constantes néanmoins, l'on note, pour la période de 1991 à
2005, une maximale de 40,2 °C en 2005 et en 1998, une minimale de 38,2
°C pour une amplitude thermique de 2 °C au cours des quinze
dernières années. La pluviométrie est assez importante ;
l'histogramme de variation des hauteurs de pluies tracée à partir
des données recueillies pour la même période à la
station météorologique de l'aéroport de
Ngaoundéré (ASECNA), montre les maxima de pluies aux mois de juin
et août avec une moyenne inter annuelle de 1509 mm ;
- le relief présente des horsts et des grabens
parsemés sur un plateau d'altitude moyenne 1100 m ; et des
vallées marécageuses. Le réseau hydrographique du bassin
versant de la Bibakala est très peu développé et se
réduit au cours principal de la rivière de la Bibakala plus son
unique affluent qui le rencontre au premier km environ ;
- les formations géologiques composant le socle du
bassin versant de la Bibakala sont constituées uniquement de migmatites
(granites et gneiss) d'âges panafricain : 550 #177; 50 Ma. Ces formations
sont recouvertes par endroits par des sols constitués d'
altérites ferrallitiques typiques subdivisés en deux sous groupes
(les sols rouges dérivants des roches métamorphiques anciennes et
les sols rouges formés sur des basaltes anciens) et des sols
hydromorphes. Le couvert végétal assez dégradé est
remplacé par les formations issues des activités anthropiques.
L'étude du comportement hydrodynamique des eaux
souterraines du bassin de la Bibakala au cours du 12 août au 25 novembre
2005, révèle qu'il est directement lié aux rythmes des
fluctuations pluviométriques. De même le comportement de la nappe
phréatique durant cette période ne diffère pas selon la
position topographique, les courbes de variation du niveau de l'eau dans le sol
obtenues ici, sont concordantes et la variation piézométrique est
uniforme. Ces éléments nous laissent supposer l'existence d'une
seule et unique nappe dans le bassin versant de la Bibakala. De plus
l'étude montre la disponibilité d'une ressource facilement
exploitable à l'aide des ouvrages de captage souterrains.
L'examen des cartes piézométriques des eaux
souterraines du bassin versant fait ressortir que :
- les écoulements souterrains sont de deux types
(convergents et divergents).
- les puits situés au SW et au NW de la carte où
les courbes sont très lâches, constituent des aires d'alimentation
de la nappe tandis que, ceux placés au S ; au Centre et au NW de part et
d'autre du cours d'eau se prêtent facilement aux implantations des
ouvrages de captage.
L'étude des paramètres physico-chimiques des
eaux de douze (12) ouvrages d'approvisionnement (puits) dans le bassin versant
a montrée que la contamination de ces eaux est essentiellement d'origine
physique. Les eaux du bassin sont acides et très inférieure
à la moyenne (5, 82 à 6, 80), les valeurs obtenues sont largement
inférieures à celles de Moll (2005) et également à
celles recommandées par l'OMS (1993) et l'UE (1998).
Au vu des résultats obtenus, ces eaux sont
déconseillées à la boisson pour les humains, sauf
après des traitements chimiques. L'apport du NaCl pour élever le
pH pourraient les rendre plus douces et donc de bonne qualité pour
être consommées par les ménages.
A la fin de ce travail qui avait un double objectif
(comprendre le fonctionnement du dynamisme des écoulements dans le
bassin de Bibakala ; et d'autre part, évaluer les
caractéristiques hydrochimiques des eaux souterraines de ce bassin vis -
à - vis de leur usage conformément aux normes prescrites par
l'OMS et l'UE après avoir recherché leurs origines), il n'en
demeure pas moins que beaucoup reste encore à faire.
En somme, cette étude dans le bassin de la Bibakala,
nous montre qu'il existe une seule nappe et que la pollution chimique de cette
dernière n'est pas encore une réalité préoccupante
dans la ville de Ngaoundéré, mais l'on devrait y penser afin de
préserver une eau de meilleure qualité.
L'amélioration de ce travail, pourrait se traduire par
:
- la réalisation des simulations hydrodynamiques sur le
bassin versant de la Bibakala en particulier et en général dans
tous les bassins de la ville de Ngaoundéré afin de permettre une
évaluation de la recharge en tout point de la nappe ;
- une étude quantitative des phénomènes
de recharge de la nappe par le biais d'une analyse isotopique associée
à l'étude piézométrique dans l'ensemble du bassin
de la Vina - Nord ;
- une étude biologique et bactériologique des eaux
souterraines pour connaître la composition microbienne des eaux
souterraines et les origines de ses microbes.
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