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Intégration économico-financière de l'association pour le développement des sourds de Bukavu

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par Valentin ISSANDA NKOKI
Université du CEPROMAD - Licence en Management et Sciences économiques 2008
  

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REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE

UNIVERSITE

DU CEPROMAD A BUKAVU

B.P 2824 BUKAVU

Faculté de Management et Sciences Economiques

INTEGRATION ECONOMICO-FINANCIERE

DE L'ASSOCIATION POUR LE DEVELOPPEMENT DES SOURDS DE BUKAVU.

ISSANDA NKOKI Valentin

Mémoire présenté est défendu en vue de l'obtention du Diplôme de Licence en Management et Sciences économiques.

Option : Gestion Financière et Comptable

(GEFICO)

Directeur : BISIMWA MULASHE Emmanuel

Chef de travaux et Doctorant en sciences économiques.

Année académique 2008-2009

0. INTRODUCTION

0.1. PROBLEMATIQUE

L'intégration économico-financière est de nos jours considérée comme un des moyens efficaces pouvant concourir au développement et à la mondialisation. Le développement et la mondialisation concernant toutes les couches de personnes, entendants, handicapés physiques, aveugles, albinos, ou tout autre vulnérable et les sourds, il est important que tout le monde y réfléchisse d'une manière assez profonde et y contribue de manière constructive ; car l'aspect économique ne porte pas sur les catégories de personnes ni sur les races, moins encore sur le sexe.


Vivre ou naître avec un handicap n'a rien de facile quel que soit le coin du monde où se trouve la personne. En effet, les obstacles à surmonter sont multiples tout au long de leur vie. Dans les pays industrialisés, la technologie, la médecine et les services socio-économiques et financiers mettent à la disposition de l'handicapé toute une série de moyens facilitant la vie ou atténuant les difficultés. En revanche, dans les pays en voie de développement, notamment en République Démocratique du Congo, la personne handicapée est contrainte de vivre avec son handicap sans aucun moyen palliatif la plupart du temps.

« Après trente ans des conflits et de mauvaise gouvernance, la situation sociale, de la République Démocratique du Congo, à l'image de son économie, est au plus bas. En effet, le système de santé, d'éducation, d'accès à l'eau potable et à un environnement sain à une protection sociale inexistante commande des actions énergiques et équilibrées. La réhabilitation des infrastructures de base et le rétablissement d'un service de qualité à une population de plus en plus nombreuse appellent la mise en place d'une politique agressive du secteur en partenariat avec les organisations communautaires, les ONG, les églises et la société civile, déjà fortement engagée dans le secteur de l'amélioration des services sociaux et de la réduction de la vulnérabilité. »1(*)


En RD Congo en l'occurrence et par extension en Afrique, les gens considèrent souvent, par ignorance, la surdité comme un signe d'idiotie et de bêtise, empêchant les personnes qui en souffrent d'apprendre quoi que ce soit. Dans certains pays, les gens croient que les personnes sourdes possèdent des esprits démoniaques. Ces coutumes africaines montrent à quel point les sourds peuvent avoir une condition misérable, ne se mêlant pas avec des personnes entendantes. A cause de ces traditions, certains sourds ne connaissent pas leurs droits comme celui de s'exprimer en public. La naissance d'un handicapé dans une famille donne aujourd'hui lieu à des interprétations et préjugés de tout genre.


Naître sourd au sein des grandes familles africaines où fréquemment plus d'une dizaine de personnes dépendent du revenu d'un seul membre de la famille pour la survie quotidienne est une situation lourde de conséquences. De plus, la famille ne pourra souvent pas compter sur les gains du travail futur de l'enfant sourd. Il constitue alors une charge de plus pour la famille, un fardeau. Et quand cet enfant sourd est une fille, la surdité devient un double handicap. Qui voudra épouser une fille sourde et combien la famille de la mariée pourra-t-elle demander à celle du futur époux comme compensation financière ?

Au Sud-Kivu, la situation est particulièrement critique quand l'on observe l'état socio-économique et financier des vulnérables de la Ville de Bukavu, où les densités élevées des populations, les guerres interminables entraînent les surpopulations des villes, avec aussi l'augmentation des concentrations des victimes de divers cas de violences qui compliquent la lutte pour l'intégration et la promotion des groupes des défavorisés notamment les personnes vivant avec handicap et de l'amélioration des conditions de vie humaine.

Selon le Programme des Nations Unies pour l'action relative aux handicapés en 1983, « tous les efforts possibles doivent être faits et encourager la formation d'organisation d'handicapés aux niveaux local, régional et international. L'expérience unique issue de l'expérience de ces organisations est de nature à apposer une contribution significative à la planification des programmes et des services destinés aux handicapés. Leurs débats mettent en évidence des points de vue largement représentatifs de tous les sujets d'intérêt pour les personnes handicapées. Leur influence sur le public leur garantit d'être consultées, et, en tant que force oeuvrant au changement, elles influent de façon significative en faveur de l'octroi d'une haute priorité aux questions liées aux handicaps. »2(*)

En France, le Comité d'instruction publique propose, en 1794, la création de six établissements pour faire cesser l'état d'abandon au sein des familles : «tous les enfants appartiennent à la patrie, qui doit s'en saisir pour les tourner à son profit et leur donner une éducation forcée».3(*)

La finalité de toutes les organisations non gouvernementales qui sont des associations sans but lucratif, non mandatées par le gouvernement (l'Etat) apolitiques, volontaires, est l'autopromotion des populations de base en vue d'aider celles-ci à se prendre en charge.

Néanmoins, on peut remarquer que la population qui est la base de tout développement vit, d'une part, dans une misère et d'autre part, une phase de la mondialisation ou la modernisation, comme pour dire que ne peut tenir que celui qui instaure une véritable autorité d'intégration.

Devant ce dilemme « misère-mondialisation » suivi d'un handicap « surdi-mutité » où vient se placer l'Association pour le Développement des Sourds de Bukavu, il est indispensable de comprendre qu'avec des moyens insignifiants, nul ne peut résister. Cependant, nous osons croire que pour mieux réussir, il faut un support d'intégration locale, provinciale, nationale, continentale et internationale, et une politique économique globale de développement.

Au vu de ce qui précède, des questions fondamentales surgissent directement autour des aspects suivants:

- Pourquoi l'intégration des sourds ?

- Comment peut-on intégrer les sourds dans la vie socio-économique ?

- Quel est l'impact de l'intégration de sourd sur la vie socio-économique et le rôle joué par l'A.D.S.B dans la Ville de Bukavu ?

- Comment peut-on contribuer à l'intégration de sourd pour sa promotion et son développement socio-économique afin d'améliorer positivement ses conditions de vie ?

- L'A.D.S.B a-t-elle vraiment une politique économique globale de développement ?

- L'A.D.S.B a-t-elle de financements essentiellement autonomes pour tout projet stratégique appelé à servir de support à l'intégration ?

- Financièrement, l'A.D.S.B peut-elle prétendre rentabiliser ses ressources et répondre aux exigences de la mondialisation ?

- Peut-on s'attendre à une éventuelle intégration économico-financière de l'A.D.S.B en vue de répondre à un développement durable ?

0.2. OBJECTIF ET HYPOTHESE DU TRAVAIL

Notre objectif dans ce travail est de vouloir vérifier si l'A.D.S.B comme organisation des sourds oeuvrant pour la promotion et le développement des sourds dans la Ville de Bukavu a sa raison d'être et peut contribuer à leur intégration laquelle intégration ayant un impact sur la vie des ménages de ces sourds. Il s'agira également d'insinuer la place des organisations des personnes vivant avec handicap de la Ville de Bukavu pour mieux comprendre les enjeux de l'intégration à travers la participation des sourds. Enfin, il sera question de tracer un schéma global vers le développement et de présenter un tableau de la situation financière de l'A.D.S.B en vue de nous rendre compte des problèmes réels auxquels est confrontée cette dernière dans le processus vers un développement durable.

L'hypothèse est définit comme « une proposition initiale à partir de laquelle on construit un raisonnement. »5(*)

Ainsi donc, notre hypothèse se présente de la manière suivante : « Si l'Association pour le Développement des Sourds de Bukavu recourait à une gestion rationnelle, efficace et efficiente liée à l'application des principes du management, de comptabilité et au respect des méthodes financières dans ses pratiques, alors elle serait indépendante ; elle s'autofinancerait et aurait une structure financière équilibrée par conséquent, elle aurait un impact positif. »

0.3. APPROCHE METHODOLOGIQUE

0.3.1. La méthode

La méthode systémique, qui consiste à considérer l'organisation comme un tout cohérent, un système ; nous a permis d'analyser les données récoltées au sein de l'Association pour le Développement des Sourds, A.D.S.B en sigle.

0.3.2. Les techniques

« La technique est l'ensemble des procédés d'un art, d'une science, d'un métier permettant au chercheur d'accéder à la réalité pour avoir les données dont il a besoin pour comprendre et expliquer un phénomène ou un sujet d'étude. »6(*)

Ainsi, nous avons utilisé les techniques ci-dessous :

a) L'observation directe

La technique scientifique d'observation repose sur sa grille d'observation des comportements d'un groupe de personnes déterminées.7(*)

Cette technique nous a permis, étant en contact direct avec les sourds de l'A.D.S.B. à son siège, d'observer le déroulement de leurs activités.

b) L'interview

PINTO et GRAWITZ disent que l'interview est « une recherche qui consiste à obtenir des données utiles à une enquête sociale en suscitant des déclarations orales aux personnes susceptible de fournir des renseignements. »8(*)

La technique dont il est question nous a facilité la récolte des informations auprès de la base dont le cas précis, l'Association pour le Développement des Sourds de Bukavu.

c) La technique documentaire

Cette technique nous a permis de recueillir les informations utiles relatives à notre sujet d'étude. Nous avons consulté des ouvrages, des revues, rapports et autres travaux ainsi que quelques sites internet.

0.4. CHOIX ET INTERET DU SUJET

Nous avons constaté depuis bien de temps que le sourd est toujours exclu des activités de la société dans la communauté où il vit. Il a toujours été stigmatisé, abandonné et oublié dans l'action de la société.

Les comportements observés dans la Ville de Bukavu sur l'intégration et dans beaucoup de communautés de base sont demeurés une grande interrogation pour nous.

Ainsi voudrions-nous apporter notre modeste contribution pour la sensibilisation de sourd et la formation en vue de son intégration effective dans le social et l'économie de lui-même d'ensemble dans la Ville de Bukavu, à travers ce travail.

C'est une opportunité qui nous est offerte pour capitaliser les acquis de notre expérience aussi professionnelle de cinq ans dans notre domaine.

Par ailleurs, l'intérêt que revêt notre sujet d'étude se situe à deux niveaux différents : le niveau théorique et le niveau pratique.

Sur le plan théorique, la question de la promotion et la protection des droits économiques, sociaux et culturels est pour le moment une priorité, voire une nécessité et exige l'implication de toutes les couches sociales parmi lesquelles les personnes vivant avec handicap où sont classés les sourds, en vue de soutenir les efforts locaux, aussi non moins négligeables fournis par les sourds de la Ville de Bukavu en ce milieu.

L'article 37 de la Constitution de la République Démocratique du Congo dispose à ce sujet, ce qui suit : « L'Etat garantit la liberté d'association. Les pouvoirs publics collaborent avec les associations qui contribuent au développement social, économique, intellectuel, moral et spirituel des populations et à l'éducation des citoyennes et des citoyens... »9(*)

Sur le plan pratique, ce travail va contribuer à attirer l'attention des populations, des scientifiques ainsi que celle des autorités sur l'importance de ces travaux des sourds dans la Ville de Bukavu et à susciter l'éveil de conscience de ces derniers, à les encourager à faire mieux et davantage et ainsi leur permettre de valoriser leurs activités pour une meilleure intégration affective. Quiconque voudrait intervenir dans ce domaine, n'aura plus à se heurter à beaucoup de difficultés.

A toutes fins utiles, il s'agit de :

· Favoriser la promotion de l'entreprenariat coopératif afin de « briser la barrière de communication » entre les sourds et les entendants qui passe par la formulation du programme de création des emplois, auto-emplois locaux et péri-urbains décents ;

· Nous renseigner sur le niveau d'intégration de l'A.D.S.B dans le processus d'un développement durable, endogène et auto-centré ;

· Apporter notre modeste contribution dans une nouvelle orientation économiste de l'A.D.S.B pour ainsi que renforcer le partenariat des sourds avec la communauté de base (le secteur public, secteur privé, ONG, agences des Nations Unies, les populations pour un développement durable.

· Se proposer d'apprécier l'adéquation du modèle d'intégration aux réalités de l'A.D.S.B, d'évaluer sa capacité et sa pertinence à éliminer la dépendance et l'extraversion ; c'est-à-dire, à amorcer et entretenir un processus de développement endogène, intégré et auto-centré.

Bref, le travail s'articule autour de l'intégration dans le domaine financier en vue d'améliorer les compétences pour de meilleures possibilités et chances égales du développement durable pour les sourds de réaliser un revenu convenable pouvant subvenir à leurs besoins sociaux de base.

0.5. ETAT DE LA QUESTION

La documentation pour le traitement de notre d'étude nous a paru presque inexistante ; ce qui nous a rendu une tâche difficile dans la récolte des données, surtout celles relatives à la surdité.

Notre sujet semble être restreint dans la mesure où il est orienté vers les A.D.S.B. Nous n'avions pas pu accéder à un nombre important de mémoires et autres travaux qui traitent de ce sujet. Néanmoins, en vue d'imprimer à cette étude un angle d'attaque particulier et lui donner un sens scientifique, nous avons consulté documentation se rapportant au management, à la comptabilité et aux finances et quelques sites internet.

KULIMUSHI NABINTU Clémence : son étude a porté sur « les stratégies de réintégration et d'assistance sociale des femmes et filles victimes des viols et violences sexuelles dans leurs milieux d'origine après la prise en charge médicale : cas de ALT/ BEATIL (2007-2008) » à travers les associations oeuvrant dans ce domaine.

Les résultats auxquels elle a abouti sont les suivants :

· Parmi les FFVVS, il celles qui se sentent en mesure de retourner à domicile et d'autres ne sont pas d'accord ;

· Les filles ne se sentent pas à l'aise à cause de leur conjoncture qui les indispose et n'ont pas la chance de s'attraper un conjoint ;

· Les familiers ne cessent pas de leur pointer de doigt et leur dire qu'elles étaient contentes de l'acte de barbares ;

· Les causes sont trop nombreuses et on ne saura pas les énumérer toutes.

HUGUES Leclerg : « L'économie populaire informelle de Kinshasa, in Congo (Zaïre) Afrique n° 271, janvier 197 ». L'auteur décrit l'un des avantages que l'on tirera de cette étude ce sera de trouver des prémisses aux gouvernants afin de mieux encadrer les artisans informels et de saisir dans les comptes nationaux le poids des micro-entreprises informelles.

BUHENDWA CISHUGI Faustin : « Etude analytique du travail des femmes transporteuses dans la Ville de Bukavu et son impact sur le ménages : cas des femmes transporteuses encadrées par OPIFET asbl (2007-2008) ». Il dit que le travail qu'exercent les femmes est un chômage déguisé, une activité nuisible non seulement pour leurs santés propres, à celles de leurs enfants mais aussi pour leurs ménages et la communauté entière. Il poursuit en disant que la source de malheur de la femme transporteuse à Bukavu dépend de deux facteurs endogènes et exogènes :

D'un côté le système congolais qui ne crée pas d'emploi, l'analphabétisme oblige la femme à s'adonner à n'importe quel type d'activité, même le plus prohibé par le code du travail pour survivre et d'autre côté le système capitaliste d'exploitation de l'homme par l'homme qui fait que les plus nantis à Bukavu utilisent ces femmes à des moindres coûts.

Notre travail se démarque de tous ceux qui précèdent par son caractère spécifique portant, non seulement sur l'intégration de sourd et son impact mais aussi sur le management, la comptabilité et les finances des organisations des handicapés auditifs à travers les actions réalisées par l'Association pour le Développement des Sourds dans la Ville de Bukavu de janvier 2006 en décembre 2008.

0.6. DELIMITATION DU SUJET

Une double délimitation du sujet s'implique pour des raisons de clarté et de rigueur scientifique.

D'abord dans le temps, il sera question d'examiner les actions de l'A.D.S.B. dans le processus d'intégration dans le domaine de comptabilité de personnes vivant avec handicap dont les sourds d'une part, et d'autre part, de relever l'impact de ces actions sur la vie sociale et économique depuis janvier 2006 jusqu'en décembre 2008. Cela parce qu'il nous paraît difficile sinon impossible de tracer la ligne de démarcation, sur le plan théorique et du moins sur le plan pratique, entre les stratégies de l'A.D.S.B et la politique de la RD Congo face à l'intégration socio-économique des sourds, étant donné l'inexistence même d'une politique propre à la Ville, la communauté de base assurant les intérêts de sa pupille.

Ensuite, qualitativement nous examinerons tout simplement les éléments clés des actions menées par l'A.D.S.B dans la Ville de Bukavu et leur impact sur la vie sociale et économique.

Enfin dans l'espace, il s'agira de situer géographiquement l'organisation sur laquelle porte notre sujet d'étude.

Elle est située aux n° 138/ 139, Avenue Kibombo, Quartier Ndendere, Commune d'Ibanda, Ville de Bukavu, Province du Sud-Kivu en République Démocratique du Congo.

0.7. SUBDIVISION DU TRAVAIL

En toute logique, la présente étude comprend trois chapitres dont voici la procédure pour sa répartition :

Le premier chapitre délimite le sujet en explicitant le sens de chaque concept clé lié à notre sujet d'étude ainsi que la présentation du milieu ; il est donc intitulé cadre conceptuel ;

Le deuxième chapitre traitera les considérations théoriques de l'intégration et de la surdité. Dans ce chapitre, il s'agira aussi de bien  vouloir répondre à la question : quel est l'impact de l'intégration des sourds et le rôle joué par l'Association pour le Développement des Sourds de Bukavu dans la vie socio-économique à Bukavu ;

Enfin, le troisième chapitre trace le déroulement du travail réalisé par l'A.D.S.B dans la Ville de Bukavu de janvier 2006 en décembre 2008 à l'égard de son intégration économico-financière. Il s'agit alors de tracer les étapes d'un cheminement vers un développement durable et de présenter, analyser les données ainsi qu'interpréter les résultats.

0.8. DIFFICULTES RENCONTREES

L'environnement est ambiant toujours soumis à des menaces, opportunités qu'à des forces et des faiblesses.

Notons que notre recherche a été sujette à plusieurs faiblesses (menaces) qui sont : le niveau d'éducation et de compréhension trop bas pour la plupart, les facteurs sociaux économiques qui les soumettent à avoir des bras toujours tendus, leur handicap, ce qui nous a rendu la tache difficile dans notre recherche.

En somme, le reste des difficultés se résument dans les lignes suivantes :

- La difficulté de l'acquisition des données et des documents de base adéquats ;

- La quasi inexistence des documents comptables mis à au sein de l'A.D.S.B ;

- Le manque de tous les tableaux de formations des résultats `tous les états financiers) ;

- L'insuffisance de temps de recherche ;

- Les coupures intempestives du courant électrique.

CHAPITRE PREMIER : CADRE CONCEPTUEL

1.1. DEFINITION DES CONCEPTS

1.1.1. Intégration

Le dictionnaire, le Petit LAROUSSE DE POCHE 2009, l'intégration se définit comme « action d'intégrer quelqu'un ou quelque chose ; fait de s'intégrer. Opération qui consiste à assembler les différentes parties d'un système et assurer leur compatibilité ainsi que le bon fonctionnement du système complet. »10(*)

Nous pensons que ce concept doit être considéré dans un aspect multidimensionnel, de telle sorte qu'il est confondu avec le but d'un projet ; de l'objectif ultime et de résultat escompté que PERROUX a fait une égalité entre intégrer et augmenter la cohésion d'un tout existant.11(*)

Il s'en suit donc que pour augmenter la cohésion, il est des principes de base commune, il faut s'accepter mutuellement. D'où une nouvelle définition d'intégration paraît nécessaire pour notre étude.

Intégrer consistera donc à créer une entité distincte régie par des institutions communes, qui prennent des décisions acceptées des entités de base, jouissant de même droit et assurant les mêmes obligations et engage tous dans la réalisation des objectifs communs dans les domaines économiques et dont l'avenir pourrait être le moteur.12(*)

1.1.2. Sourd13(*)

On appelle sourd(e), toute personne utilisant la langue des signes comme premier moyen de communication, s'identifiant elle-même à d'autres personnes sourdes et généralement, non entendantes. Ce terme qualifie toute personne née sourde ; qui n'a jamais entendu quoi que ce soit (sourd congénital) ; ayant perdu l'ouie en bas âge avant d'avoir appris la langue parlée de son milieu (sourd prélingual) ; ayant perdu l'ouie à un stade ultérieur.

La langue des signes est la « langue indigène utilisée par le groupe des sourds d'un pays donné. Chaque pays (ayant un groupe de sourds) a une langue des signes propre, spontanément développée au sein des sourds de ce pays. »

1.1.3. Intégration économico-financière

« Le système international contemporain est caractérisé essentiellement par la prépondérance des relations économiques internationales sur les autres. L'efficacité de ces relations est de nos jours appréciée par un processus libre-échangiste d'intégration aux réalités de la région. »14(*)

Cependant, pour être efficace, libre et pour amorcer ou entretenir un processus de développement endogène et auto-centré, plusieurs organisations ont évalué leur capacité et leur pertinence à éliminer leur dépendance et leur extraversion financière surtout. Ce qui suppose une intégration économique.

Pourtant, il serait utopique de parler du développement endogène et auto-centré lorsque les moyens restent insuffisants.

Il est cependant intéressant de savoir plus en terme économique et financier, comment s'organise l'Association pour le Développement des Sourds de Bukavu pour s'intégrer aux réalités de la ville, de la province, du pays et même internationales.

De ce qui précède, analyser le processus d'intégration de l'A.D.S.B, paraît une condition à laquelle nous devons obéir pour aboutir ; pourtant, c'est un processus qui supposerait de recenser d'abord les problèmes ensuite proposer de pistes de solution, avant d'en arriver là, il est probable qu'on dégage les formes d'intégration, le processus d'intégration et l'impact de l'intégration ; ce dernier cas concerne l'A.D.S.B.

1.1.4. Impact

« Ce concept désigne les effets, il s'agit du changement positif ou négatif, direct ou indirect, prévu ou imprévu, voulu ou pas voulu, produit par la réalisation d'une intervention. Il peut être également considéré comme un critère d'évaluation qui indique tous les effets d'une intervention dans différents domaines : financier, économique, social, culturel, institutionnel, environnemental. »15(*)

L'impact se présente alors comme conséquences issues d'une ou des activités menées par une personne ou un groupe de personnes en vue de réaliser un quelconque objectif. Ces conséquences peuvent être en termes d'avantages ou d'inconvénients qui peuvent liés, soit au temps, soit aux conditions climatiques, sociales, économiques ou soit encore aux conditions environnementales.

1.1.5. Développement

Le développement ou le vrai développement est beaucoup plus un processus qu' C'est un processus par lequel les individus et les communautés se rendent maîtres de leurs ressources, au sens le plus large du terme ... en vue d'améliorer leurs conditions de vie selon les critères qu'ils ont eux-mêmes définis.16(*)

Selon MANKOTO et alli, le développement est un ensemble de différents stades par lesquels passe un organisme, un être vivant pour atteindre sa maturité.

Cette de définition met un parallélisme entre les concepts développement et croissance. Du point de vue économique, ce qui nous intéresse ici, le développement est considéré comme « l'amélioration qualitative durable d'une économie et de son fonctionnement. »17(*)

Nous appréhendons le développement comme étant l'ensemble des transformations techniques, sociales et culturelles des gens qui travaillent ensemble, poursuivant un but commun, permettant l'apparition et la prolongation de la croissance économique ainsi que le passage des conditions de vie selon le désir spontané de chercher à satisfaire le besoin ressenti à un niveau élevé de vie.

1.2. BREVE PRESENTATION DE L'ASSOCIATION POUR LE DEVELOPPEMENT DES SOURDS DE BUKAVU (A.D.S.B)

1.2.1. Historique de l'organisation18(*)

L'Association pour le Développement des Sourd de Bukavu, « A.D.S.B » est une association sans but lucratif qui a eu la tentative d'être créée sous l'initiative d'un sourd répondant au nom de TALUBEZYA Faustin en 1984, mais qui mourra très précocement en 1989, sans que cette oeuvre n'ait encore des piliers. A la mort de celui-ci, les sourds vont se disperser par manque d'encadrement et par abandon par la société qui semble encore jusqu'aujourd'hui les ignorer.

Se trouvant dans une situation de crise multiformes et de misères généralisées, entre autres la stigmatisation et la discrimination socioprofessionnelle, les sourds se réuniront après la prise de conscience de leur état, sous l'assistance de Monsieur Juvénal MUGANDA SIKUMINGI, pour revivre l'oeuvre commencée par le feu TALUBEZYA afin de s'intégrer dans la société active ; ils dénommèrent cette organisation : « Association pour le Développement des Sourds de Bukavu », « A.D.S.B asbl » en sigle, en son assemblée générale qui avait eu lieu au Centre Béréen Pageco/ Bukavu, le 01 mai 2005.

Elle a été créée conformément au Décret-loi n°004/2001 du 209 juillet 2001 portant dispositions générales applicables aux associations sans but lucratif et aux établissements d'utilité publique relatif aux ASBL, en vigueur en RD Congo.

a) Siège social de l'A.D.S.B19(*)

Le siège social de l'«A.D.S.B» est situé au n°138/139 sur Avenue Kibombo (en face du Camp de Professeurs de l'Institut Supérieur Pédagogique de Bukavu, ISP/ Bukavu), Quartier Ndendere, Commune d'Ibanda, dans la Ville de Bukavu; Province du Sud-Kivu en RD Congo.

b) Domaines d'intervention20(*)

L'A.D.S.B intervient à Idjwi Sud, Katana, Mudaka, Uvira et surtout dans la Ville de Bukavu dans les domaines ci-après :

- Santé : lutte contre les grossesses indésirables avant le mariage chez les jeunes filles, lutte contre le VIH/ SIDA et autres IST ainsi que les soins spécialisés ;

- Education : formation en langue des signes, alphabétisation, formation socioprofessionnelle;

- Activités génératrices de revenu: savonnerie artisanale, menuiserie, coupe couture, broderie, artisanat, micro-crédit et micro-finances ;

- Agro-pastoral.

1.2.2. Structure de l'organisation21(*)

L'ADSB est composée des structures ci-après :

§ Assemblée générale ;

§ Collège des fondateurs ;

§ Comité de Gestion (C.G).

1.2.3. Perspectives d'avenir22(*)

Les perspectives d'avenir de l'A.D.S.B se présentent comme suit :

- Que le sourd se trouve intégré dans la société active dans le processus du développement durable (sur le plan social, économique et environnemental), culturel, politique ;

- Que son salut ne soit pas le sien seul mais celui des milliers d'âmes qui seront heureuses de ce à quoi il aboutira;

- Que le sourd-muet, prisonnier de l'ignorance, de l'égoïsme et la lâcheté, quitte la misère généralisée dans laquelle il était imposé de vivre;

- Que le sourd-muet se retrouve rétabli dans ses droits d'existence afin de défendre la souveraineté de son pays avec des actions palpables.

CHAPITRE II : CONSIDERATIONS THEORIQUES DE L'INTEGRATION ET DE LA SURDITE

2.1. INTEGRATION

2.1.1. Les formes d'intégration

La forme adoptée par une organisation pour s'intégrer au développement durable a pour origine la théorie adoptée par celle-ci. Ainsi, pour certaines, il s'agit de la théorie partielle et pour d'autres c'est la forme générale d'intégration. Les deux formes de théorie sont d'application chez l'A.D.S.B.

a) La forme générale ou globale d'intégration au développement durable

Cet ensemble (A.D.S.B) cherche dans la mesure du possible à améliorer tous les déterminants, toutes les variables quantitatives et qualitatives de ses membres pour sa viabilité et la pérennisation de ses actions.

Signalons qu'à l'intérieur de cette structure prise à part, il y a toujours des insuffisances permanentes dues aux problèmes évoqués tantôt.

b) La forme partielle d'intégration au développement durable

On peut se convenir d'appeler cette approche, un outil d'analyse limitée ; elle est « unidisciplinaire. » Pour les économistes et les finalistes, l'intégration est déterminée par un indice économique ou financier. Ainsi, l'analyse est plus orientée sur l'autofinancement, l'indépendance financière, la productivité et le rendement. Cette forme d'intégration part d'hypothèse qu'il est difficile et superflu de démontrer toutes les approches partielles disponibles sur le marché des chercheurs.

Néanmoins, pour résoudre un problème de développement, l'intégration constitue le meilleur remède. C'est-à-dire, créer des conditions qui affaiblissent progressivement la dépendance en confiant à des autorités spécialisées des conditions économiques et financières dans leurs secteurs déterminés.

Pour ce faire, il faut séparer les secteurs d'activités, les techniques, la politique et le caractère illimité et automatique du processus.

A ce sens, l'A.D.S.B va dans l'hypothèse globale.

2.1.3. Le processus d'intégration

Comme le disait LABANA LASAY'ABAK, « le processus d'intégration depuis la création jusqu'à la phase finale suppose la passation aux étapes suivantes :

1. La création des organisations d'intégration économique ;

2. La création des organisations entre entités ;

3. La création de la communauté intégrée qui aura comme objectif de :

- promouvoir et d'intensifier les échanges commerciaux et la circulation des personnes et des biens ;

- promouvoir la cotisation ou contribution des membres. »23(*)

On pourrait cependant comprendre que le processus d'intégration tel que préconisé par l'auteur, est d'ordre purement politique entre les Etats. Toutefois, on peut en tirer substance en tant que manager et économiste.

Partant, on peut facilement observer que, dans la plupart des cas, l'A.D.S.B vole de ses propres ailes ; sa capacité est demeurée médiocre, son financement malgré tout non moins nécessaire, le revenu est quasiment très déplorable ; la dépendance externe reste caractéristique de tous, etc. le manque de formation adaptée et de spécialisation ou d'initiative de production du marché et la difficulté de communiquer entre les sourds et les entendants ne facilitent pas les échanges commerciaux, la production reste maigre.

Il est à remarquer que certains efforts ont été menés par l'A.D.S.B. Le processus d'intégration a été amorcé, mais il reste encore loin d'être effectif. Il est à la phase de démarrage. L'A.D.S.B vole encore de ses propres ailes dans la recherche de renforcement de sa capacité structurale financière et économique.

Ainsi, nous avons difficile jusqu'à ce niveau d'observation, plus qualitatif, de parler d'intégration dans son sens général. Il nous sera question d'analyser des données financières pour une meilleure conclusion. Donc, la présentation et l'analyse des données ainsi que l'interprétation de ces données seront effectuées dans le chapitre infra.

2.2. ETUDE DE LA SURDITE

Les troubles de l'audition sont généralement des prothèses négligées tant dans notre pays, la République Démocratique du Congo et dans la province du Sud-Kivu que dans la Ville de Bukavu ; ceci en dépit des conséquences bien établies sur le développement psychologique de la personne qui en est frappée et sur son intégration ainsi que l'impact de celle-ci sur la vie socio-économique des ménages sourds de la Ville de Bukavu. Ces conséquences sont d'autant gravissimes que l'identification et la formation n'interviennent presque pas ou avec retard et ce, de façon superficielle, d'une part, et l'ignorance de l'état d'être d'un sourd par son environnement le rend passif dans la société alors que capable de tout faire à part les activités qui font appel à l'intervention de l'ouie.

Cette partie du travail a pour objectif la sensibilisation et la conscientisation de ses lecteurs sur l'ampleur du problème et la nécessité d'une prise en charge tant sociale qu'économique, concrète et adaptée des sourds pour leur meilleure intégration et amélioration leurs conditions de vie.

2.2.1. Historique de la surdité et de la langue des signes24(*)

Partant de l'histoire ancienne, nous évoquerons successivement la période des précepteurs (XVIIe et XVIIIe siècles), celle de «la création des écoles» (XIXe), pour finir en insistant plus particulièrement sur la fin du XIXe et le début du XXe siècle.

En effet, nous examinerons l'évolution des institutions, la mutation des réponses en terme de «service», les propositions de l'Education Nationale en terme d'intégration et la participation des «handicapés» aux débats qui les concernent.

Ainsi, nous verrons comment, de façon parallèle et complémentaire à l'évolution des structures, les nominations évoluent, révélant des mécanismes sociaux qui influent considérablement sur les places respectives construites pour les uns ou les autres. Les façons de nommer les sourds (sourds-muets, sourd, handicapé, déficient) et l'altérité (anormaux, invalides, déficients auditifs, handicapés) ne sont pas dénuées de sens. Au point qu'il est possible de se demander si la désignation « handicapé » et le concept d'intégration ne s'articulent pas complémentairement.

Plus d'un siècle après Jules Ferry, l'école républicaine se prépare à accueillir les élèves sourds. Cette perspective, depuis longtemps envisagée permet de situer le projet de l'enfant sourd dans une « perspective de scolarisation » longtemps occultée par «les projets de rééducation», eux-mêmes ayant succédé à une période «d'instruction du sourd-muet».

Le but de cette partie du travail est de questionner, d'éclairer la situation actuelle par l'analyse historique de l'évolution de la prise en charge des élèves sourds. Il s'agit d'interroger la question d'une citoyenneté possible pour ces élèves à travers les textes les plus récents. Le cadre actuel de la scolarité des jeunes sourds s'organise à partir d'une volonté «d'intégration des élèves handicapés», dans le milieu scolaire ordinaire.

Aussi, nous aurons à nous interroger sur ces concepts d'intégration et de handicapé, à les resituer dans l'histoire de l'éducation des jeunes sourds et enfin à mesurer les conséquences de cette «représentation», de cette «organisation sociale» sur la construction du sujet sourd en tant que personne, en tant que «citoyen».

Nous essaierons de proposer une rétrospective de l'histoire de l'éducation des jeunes sourds en France, une histoire pour une fois non construite sur l'habituelle question des méthodes afin de repérer des éléments éclairant la place faite à cette éducation par notre société et partant de là, la place faite aux sourds.

C'est une proposition délicate tant les projets de scolarisation sont précisément liés à la place accordée à «la langue», «aux langues» du sujet sourd, sans jamais d'ailleurs lui accorder vraiment la parole sur cette question, essentiellement débattue et monopolisée par les professionnels.

Partant de l'histoire ancienne, nous évoquerons successivement la période des précepteurs (XVIIe et XVIIIe siècles), celle de «la création des écoles» (XIXe), pour finir en insistant plus particulièrement sur la fin du XIXe et le début du XXe siècle.

Enfin, nous examinerons quelques textes et discours de la période actuelle dans lesquels nous examinerons l'évolution des institutions, la mutation des réponses en terme de «service», les propositions de l'Education Nationale en terme d'intégration et la participation des «handicapés» aux débats qui les concernent.

Ainsi, nous verrons comment, de façon parallèle et complémentaire à l'évolution des structures, les nominations évoluent, révélant des mécanismes sociaux qui influent considérablement sur les places respectives construites pour les uns ou les autres. Les façons de nommer les sourds (sourds-muets, sourd, handicapé, déficient) et l'altérité (anormaux, invalides, déficients auditifs, handicapés) ne sont pas dénuées de sens. Au point qu'il est possible de se demander si la désignation « handicapé » et le concept d'intégration ne s'articulent pas complémentairement.

De cette longue période qui va de l'antiquité au XVIIe siècle, le code Justinien (531 ap. J.C.) propose une classification des muets et des sourds en considération de leurs aptitudes à parler et à écrire. Les définitions et les catégories s'appuient sur la cause naturelle ou accidentelle de la surdité : le sourd-muet de naissance, le sourd-muet devenu tel depuis la naissance, le sourd non muet de surdité naturelle, le sourd non muet de surdité accidentelle et enfin le muet non sourd.

Ce code annule toute existence juridique aux sourds-muets de naissance. Cependant, les sourds tardifs qui ont perdu la voix mais qui peuvent écrire, conservent leurs droits.

D'un point de vue religieux, dès le IVe siècle, St Jérôme, reconsidérant l'épître aux romains de St Paul, «la foi s'acquiert par l'audition», propose de conduire les sourds à la fois par le moyen des signes et des mouvements expressifs du corps. St Augustin (Ve), exposant ses conceptions sur le langage, spécule sur la capacité des sourds de posséder une âme qui grandit avec leur langage : «celui qui exprime les sentiments par les gestes et la pantomime».

Quant au point de vue éducatif, les repères historiques sont rares. On se réfère habituellement à Quintus Pédius, petit fils d'un consul romain, né muet, au siècle et qui recevra une éducation artistique « afin de lui rendre son infirmité moins pénible et d'occuper son activité ».

L'art jouera un rôle important pour la reconnaissance de l'éducabilité des sourds. Citons parmi tant d'autres deux artistes sourds : «le surdicchio», peintre italien qui participa aux fresques de la chapelle Sixtine et devint le peintre des papes, et «El mudo», peintre espagnol, qui fut appelé par le roi Philippe II à décorer l'Escurial.

La réussite artistique ayant levé les préjugés de l'éducation des sourds dans les grandes familles nobles ayant un ou plusieurs enfants sourds, celles-ci entreprennent une démarche d'éducation pour leurs garçons sourds. Celle-ci doit permettre, par l'apprentissage de la parole et surtout de la lecture et de l'écriture, l'accès à la culture aux charges de la noblesse, et à faire valoir les droits de descendance.

On fait souvent référence à la famille de Velasco dans l'histoire de l'éducation des sourds-muets. C'est sur deux générations qu'exerceront les célèbres précepteurs espagnols cités comme les premiers pédagogues pour sourds : Pedro Ponce, Ramirez de Carion, et Pablo Bonnet.

Pablo Bonnet publiera en 1620, le premier livre relatif à l'éducation des sourds-muets. Cet ouvrage influencera l'Europe.

Au-delà des familles et des précepteurs, au XVIIe siècle, la surdité suscitera en Europe de nombreuses vocations : médecins, savants, théoriciens.

En France il faut mentionner deux précepteurs : Etienne de Fay (1669-?) et Jacob Rodrigues Perreire. Le premier mérite une attention particulière : sourd lui-même, acquit la lecture et l'écriture, les mathématiques, l'architecture.... et installa vers 1920 une classe d'enfants sourds à l'abbaye d'Amiens ; elle comptera 5 élèves en 1735. Jacob Rodrigues Perreire est considéré comme le plus illustre précepteur français du XVIIIe siècle.

L'Abbé de l'Epée inaugure une nouvelle période : la création des écoles. En 1776, il publie «l'institution des sourds-muets, par la voie des signes méthodiques». L'ouvrage est motivé par la querelle qui l'oppose à Perreire et aux dactylologistes. Emblématiquement reconnu comme le premier instituteur public, il crée «les signes méthodiques» et utilise les «signes naturels» dans sa pédagogie. En fait, il avait fondé la première école «gratuite» en 1760, chez lui, rue des Moulins. Il sera toujours beaucoup attribué à l'Abbé de l'Epée, sûrement du fait de ses représentations publiques. Pourtant il ne propose à ses élèves que «de savoir traduire notre langue avec la leur» et essentiellement d'en faire «des copistes plus que des écrivains». Ce sera le paradoxe de cette éducation : démontrer l'éducabilité collective des sourds par des représentations publiques, mais avec une méthode qui conduit à une dépendance, sous la dictée et non à une réelle capacité de lecteur ou d'écrivain.

L'enjeu de cette école privée sera la formation de disciples français et européens puis la création d'autres écoles.

A la mort de l'Abbé de l'Epée en Décembre 1789, ses élèves se retrouvèrent «orphelins» par la perte de leur maître spirituel.

L'Abbé MASSE, successeur, désigné par de l'Epée lui-même, poursuivit l'éducation des élèves au couvent des Célestins où un arrêt du Conseil du roi de Mars 1785 avait projeté l'établissement.

En 1789, la révolution française éveille de nombreuses espérances dans le domaine de l'instruction publique : «L'indépendance dans l'instruction fait en quelque sorte partie des droits de l'espèce humaine».

Condorcet rédige «le premier mémoire sur l'instruction Publique» (1791) dans lequel il expose ce qu'il faut attendre de l'instruction : «Le premier degré d'instruction commune a pour objet de mettre la généralité des habitants d'un pays en état de connaître leurs droits et leurs devoirs». C'est l'apprentissage de la citoyenneté et d'une éducation égalitaire.

En Août 1790, une députation de maîtres et d'élèves sourds, dont MASSIEU, se rend à l'Assemblée Nationale. Une demande de secours est adressée au «Comité d'Extinction de la mendicité». Suivront plusieurs rapports dont un «plan général d'une école de Sourds-muets» qui sera retenu en 1791. Ces rapports établissent le devoir d'une société : «protéger la faiblesse, assurer la prospérité, soutenir l'indigent» et exposent les aptitudes des sourds à devenir «d'excellents artisans... des calculateurs profonds, des gens instruits en un mot occuper tous les emplois...des citoyens vertueux et d'excellents artistes». Le plan général propose une nouvelle structure en «établissement, à la fois hospice, collège et école».

L'abbé SICARD, (élève et successeur de l'Abbé de l'Epée, après avoir dirigé l'institution de Bordeaux créée en 1786), dirige l'institution parisienne vers un «paternalisme institutionnel» protecteur de ses «orphelins sourds» ; les sourds doivent échapper à la mendicité par l'éducation. Il sera d'ailleurs prévu que cette institution accueille les sourds et les aveugles malgré le désaccord de Sicard.

En 1794, la réquisition du couvent pour l'effort de guerre entraîne le transfert des sourds à St Magloire et des aveugles dans un autre lieu (transfert réalisé le 4 Avril 1794).

En 1796, Sicard dénonce: «la législation de tous les pays qui donne un tuteur à un sourd-muet, de sorte qu'il soit infortuné et orphelin toute sa vie».

Il faut savoir qu'au début de XIXe siècle, de nombreux enjeux se dessinent : après les « signes méthodiques » de l'Abbé de l'Epée et les « signes de réduction » du grammairien Sicard, Bébian (1789-1839) propose la reconnaissance de la langue des signes dans une perspective bilingue. Il tente aussi un « essai d'écriture mimique» ou «mimographie» tout en insistant sur le rôle fondamental de l'apprentissage de la lecture. «C'est au sourd-muet de subir la loi de la majorité, il faut qu'il apprenne la langue de son pay.s»

Après la mort de l'Abbé Sicard en 1822, trois ecclésiastiques lui succèderont jusqu'en 1831, date d'entrée en fonction de Désiré ORDINAIRE, médecin. Ce sera le premier directeur laïc de l'Institution royale. Mais devant les difficultés à faire appliquer ses perspectives, il démissionne en 1838.

Au cours de ce siècle, Benjamin Dubois crée, en 1837, une école de sourds-parlants et ceci, avec l'autorisation ministérielle. Secondé par ses soeurs et ses parents entendants, Benjamin Dubois, devenu sourd à 7 ans, ancien élève de Valade à l'Institut National, dirige cette école. Considérant l'aspect économique et l'échec de la parole dans l'Institution Nationale, l'administration encourage ce projet.

En 1855, le transfert des boursiers de cette école s'opère vers l'Institut National en deux « classes spéciales d'enseignement par la parole », sous la responsabilité de Dubois et ses soeurs. La création des écoles est la véritable marque de ce XIXe siècle.

Après celle de Paris (1760), Bordeaux (1786) nous assistons à la création de Rodez en 1800, de Nogent le Rotrou en 1808, des écoles d'Auray en 1817, d'Arras en 1817, de Caen en 1817, du Puy en 1818, de Marseille en 1819. Suivront, de 1820 à 1850, la création de Nantes, Albi, Toulouse, Clermont-Ferrand, St Etienne, Nancy, Ronchin, Lille, Orléans, Poitiers, etc... Plus tard, ce sera Gap, St Hippolyte, Bourg la Reine, St Laurent en Royans, Bordeaux, Angoulême. Et enfin, après 1880, Limoges, Dijon, Asnières, Nice, Toulon, le Havre. En 1900, on compte près de 70 écoles. C'est une rétrospective délicate à établir : certaines écoles sont ouvertes puis fermées, puis réouvertes. F. Berthier a publié des statistiques de l'Education des sourds-muets en 1836.

Quelques observations s'imposent cependant : parmi ces fondations, 47 sont religieuses, 20 sont laïques et privées et enfin 3 ont été fondées par le pouvoir public Limoges en 1855, Asnières en 1893 et une dernière en Algérie en 1877. Parmi les fondations religieuses, 34 fondations par des Abbés ou des évêques, 7 par des frères et 6 par des soeurs. Parmi les fondations laïques, on trouve plusieurs fondateurs sourds : MASSIEU à Lille, COMBERRY à St Etienne puis à Lyon, DUNANT à Nantes, BERTRAND à Limoges et PLANTIN au Puy.

Les Montfortains, frères de St Gabriel et soeurs de la Sagesse, est particulièrement intéressant. Ils ont en effet une grande part dans ces créations, animent aussi des congrès pédagogiques (Loudun 1854, Poitiers 1860) et proposent de nouvelles méthodes : la cheirologie de Frère Alexis (1850), la méthode de Toulouse (Abbé Chazotte, 1863), la méthode d'enseignement pratique du Frère Anselme (Poitiers, 1853), la méthode pratique de langue française du Frère Dieudoné (1876), la phono-dactylologie du Frère Bernard (Poitiers, 1854).

En 1901, huit institutions sont dirigées par les frères de St Gabriel et 7 par les soeurs de la Sagesse. Ces écoles totalisent alors près de 1000 élèves, soit le quart de la population des élèves sourds en France.

C'est donc bien un mouvement considérable dans l'histoire de l'éducation des sourds que le père Gabriel Deshayes (1787-1841), admirateur de l'Abbé de l'Epée et correspondant de Sicard, fonde en créant sa première école de sourdes-muettes à Auray en 1810. Il en confie la gestion aux religieuses de la Sagesse auxquelles l'Abbé Sicard fit passer des examens satisfaisants.

Deshayes, curé d'Auray, distribue un prospectus, en 1810, pour attirer l'attention et les générosités sur son oeuvre : « Toujours seuls et isolés au milieu du monde, ces infortunés ne peuvent entrer en communication avec la société et moins encore en arriver à la connaissance de la religion... ».

La logique va dans le sens de l'Evangile : « ce que vous ferez aux plus petits d'entre les miens... ».

En 1822, Deshayes confie les garçons sourds-muets d'Auray aux frères de St Gabriel. Le mouvement est alors lancé : Poitiers en 1833, Orléans en 1835, Lille en 1839, Soissons en 1840 puis Clermont-Ferrand en 1870, Bordeaux en 1870, etc... C'est «un engrenage de la providence» tel que le nomme un biographe de Gabriel Deshayes.

Nous trouvons dans les archives une lettre de Rome, adressée aux frères de St Gabriel réunis en Congrès en 1854 à Loudun. Elle déplore l'ignorance de la religion dans laquelle se trouvent les sourds-muets et expose que «seule l'autorité suprême de l'Eglise pourrait apporter l'universalité, la fermeté et l'efficacité à ce nouveau genre d'apostolat. Elle seule pourrait avoir assez d'influence pour pousser la chrétienté, et surtout les pasteurs de l'Eglise, à participer efficacement à l'évangélisation de ce peuple nouvellement acquis ».

Les réactions de cette oeuvre au début du XXe siècle lorsque la suppression des congrégations religieuses est envisagée par le gouvernement de 1901 ; il s'agissait de «sauver l'oeuvre» : «Il fut jugé nécessaire de demander la sécularisation pour empêcher l'oeuvre si importante des sourds-muets et des jeunes aveugles de tomber dans les mains de professeurs laïcs et athées»... Plus tard, en 1919, s'ajoutera l'école de Marseille.

A partir de 1820, la question du transfert vers l'instruction publique ; c'est la question de la formation des maîtres qui va, dès cette époque, ouvrir le débat. Depuis 1822 existait à Paris l'idée d'une «espèce d'école normale» pour les maîtres sourds.

Cependant les tensions très vives à l»Institution Parisienne et la mise à l'écart des maîtres sourds au bénéfice d'aspirants entendants, compliquaient le projet. Aussi, c'est à Bordeaux que Valade professera ses propres cours, de 1839 à 1842. Il proposait les matières suivantes : la surdité et ses conséquences, le langage des signes, ses éléments, sa grammaire, sa construction, son génie, les principes de la méthode, les moyens de communication, les procédés généraux et particuliers pour enseigner la langue écrite, l'enseignement de la parole artificielle, les leçons expérimentales d'applications et enfin, l'histoire de l'art.

Piroux lance une expérience de formation des instituteurs, à Strasbourg puis à Nancy. Les instituteurs repartent avec le «vocabulaire des sourds-muets» et l'alphabet manuel. L'idée de Désiré ORDINAIRE, alors Recteur de l'Académie de Strasbourg avant de devenir directeur de l'Institut National de Paris, était «d'instituer une éducation élémentaire pour pallier aux conséquences d'une entrée tardive des sourds-muets en institution».

L'âge d'admission des jeunes sourds dans les écoles était de 12 à 16 ans en 1925 puis 10 à 15 ans à partir de 1826.

Le projet Ordinaire-Piroux est mis en application en Lorraine, Alsace et Champagne. Il pouvait s'étendre à toute la France. Mais cette perspective ne pouvait suffire : il fallait, au-delà du dévouement des instituteurs primaires, poursuivre l'effort de formation professionnelle et poursuivre l'instruction des sourds, commencée à la communale.

La réaction négative des professeurs de l'Institut National à l'envoi des enfants sourds à l'école communale, entraîne Piroux à présenter un projet consensuel : une première moitié de l'enseignement des sourds-muets aux instituteurs primaires, la seconde étant assumée par les écoles spéciales. On réduirait ainsi leur séjour en institution à deux ou trois années ce qui conduirait à doubler la capacité d'instruction du pays et à couvrir tous les besoins.

Malgré les contestations des administrateurs de l'Institut de Paris sur la validité de la formation proposée par Piroux, le Ministre de l'instruction publique s'informe de ce problème et la chambre des députés reconnaît en 1833 l'exemplarité de ce projet de formation des instituteurs.

En 1839 à Nancy l'école normale préparait des sujets sourds aux établissements propices à les recevoir... et les recevaient à nouveau après le passage en institution afin de «maintenir en eux le développement de l'intelligence». En 1854, la plupart des enfants sourds-muets de cette région, étaient admis dans les écoles primaires des départements. En 1858, Piroux ouvre un cours gratuit pour tout instituteur volontaire. Piroux est secondé par «un sourd-muet instruit», Claude Richardin (1810-1900) ancien élève de Paris, éduqué par la méthode gestuelle et graphique. Piroux l'élèvera au rang de premier instituteur de Nancy.

Cependant, Paris ne retient pas ce projet. Aussi, faute de gérer cette scolarisation, c'est une intégration sauvage, cautionnée par le docteur Blanchet, médecin chef de 1862 à 1868, qui s'opère dans une douzaine d'écoles où quelques classes accueilleront indistinctement entendants, sourds-muets, aveugles, arriérés mentaux et ceci, dans l'espoir d'une participation commune.

En 1868, sur 80 établissements non subventionnés par l'état, selon l'étude de Valade Gabel, on compte 70 directeurs, 30 hommes et 40 femmes, 58 prêtes ou religieux et 12 laïcs. Parmi eux, 69 sont entendants et un seul est sourd-muet, Forestier.

En 1846, les annales de l'Education des sourds-muets et des aveugles mentionnent une «pétition adressée par des sourds aux deux chambres», pétition pour l'ouverture d'écoles royales supplémentaires pour les sourds et le transfert de l'enseignement spécialisé au Ministère de l'Instruction Publique: «Pourquoi accoler les sourds-muets avec les idiots et les arriérés dans la division des hospices au Ministère de l'Intérieur».

En 1848, l'aumônier de l'école des sourds-muets et des aveugles de Lille, Isaac Bouchet, adresse une pétition de portée générale pour que la nouvelle République, par les communes, les départements ou l'Etat assure désormais l'éducation des sourds-muets indigents, alors même que la constitution déclare tous les citoyens égaux «devant la loi et l'instruction primaire».

Déjà, en 1827, Degérando avait signalé l'importance et l'urgence de développer des «écoles normales» au sein des institutions de sourds-muets. Un Congrès national, à Bordeaux en 1881, évoque la nécessité d'une «protection spéciale» pour les sourds dont la surdi-mutité est une «infirmité». Une résolution du Congrès reconnaissant la compétence du Ministère de l'Intérieur en matière «d'enseignement spécial» adresse au Ministre le voeu que toutes les institutions de sourds-muets restent dans les attributions du Ministère de l'Intérieur.

Frank met l'accent sur «le caractère spécial», «la nature technique» de l'enseignement aux sourds-muets et la difficulté de le réaliser dans le cadre de l'Instruction Publique. Les institutions de sourds-muets doivent conserver leur finalité «d'assistance publique» : «tout commande de laisser aux établissements de sourds-muets leur caractère essentiel de bienfaisance, tout plaide en faveur de leur maintien dans les attributions du Ministère de l'Intérieur».

En 1882, la loi du 28 Mars fait référence à l'instruction primaire des sourds-muets et des aveugles. Une Commission est crée à cet effet, le 19 Juin 1882. De cette loi résulte un amalgame entre des catégories d'enfants exigeants des dispositions particulières : «les enfants anormaux, sourds-muets, aveugles, arriérés et instables».

En 1883, Ernest la Rochelle, biographe de Pereire s'adresse à la Commission du budget de l'Education Nationale pour le transfert de l'éducation des sourds-muets du Ministère de l'Intérieur au Ministère de l'Instruction Publique.

En 1891, le Ministère de l'Intérieur évoque la réorganisation des écoles régionales de sourds-muets et d'aveugles. Hugentobler, sollicité pour cette étude, soumet un projet de répartition des écoles régionales. Il n'évoque qu'un transfert partiel du Ministère de l'Intérieur vers l'instruction publique. Ce dernier recruterait un personnel plus homogène, moins onéreux, libre d'un retour à l'école publique. L'enseignement changerait de tutelle mais l'organisation matérielle des établissements dépendrait toujours de l'Intérieur.

Hugentobler propose la création d'un enseignement secondaire dans les Institutions Nationales. 12 écoles conviendraient en plus des 3 institutions Nationales et de l'Institut d'Asnières, réparties sur 12 régions.

Les écoles libres disparaîtraient face aux avantages des grands regroupements, et surtout par la suppression des financements de l'Etat, affectés aux seules nouvelles écoles régionales. Ce serait des écoles d'instruction primaire et professionnelle. L'enseignement secondaire relevant des Institutions Nationales.

Au début du XXè siècle, 20 ans après la loi de 1882, plus d'un siècle après la révolution française, et la proposition de la Convention Nationale de Juin 1793, «Adoptons les sourds-muets comme enfants de la France et ordonnons la création de six écoles régionales pour leur instruction», il s'agit encore d'obtenir la scolarisation de tous les enfants, en accord avec les lois scolaires générées par l'esprit républicain.

Dans le contexte anticlérical des premières années de ce siècle, nous retrouvons autour de Gustave Baguer, les propositions antérieures et récurrentes : le transfert des établissements d'enseignement Nationaux des aveugles et des sourds-muets au Ministre de l'Instruction publique, la création d'écoles régionales publiques pour les sourds et les aveugles et la prise en charge des formations, des diplômes et des traitements par l'instruction publique.

Un autre élément important du contexte de ce début de siècle, sera le Congrès International pour l'étude des questions d'Assistance et d'Education des Sourds-muets, à Paris en 1900.

A l'initiative des sourds mais associant les pouvoirs publics, ce congrès a pour objectif de poser plusieurs questions dont la première qui intéresse fortement notre propos.

2.2.2. Prévalence de la surdité

Une étude de la prévalence faite par l'ONG montre que dans une population de 1000 personnes, 5°/00 des cas sont frappés par la surdité dans cette frange de la population.

A Kinshasa en 1994, une population scolaire âgée de 5 à 16 ans, a donné une valeur de 1% des cas dans cette frange de la population.25(*)

A Bukavu, cette étude semble inexistante faute non seulement des appareils approprié et des audiologies et logopèdes, mais aussi et surtout (affection) toutes les communautés envers cette catégorie de personnes.

Bien que ne disposant l'ampleur du problème de la surdité sur le plan tant national que sectoriel, il est certain que ces chiffres sont sous-évalués actuellement car les nouveaux cas de surdité ne font qu'augmenter. Cette prévalence du fat de la présence de guerre à répétition, de différents troubles et de l'absence de la mise en place d'un programme national, provincial, urbain et /ou sectoriel intégré de lutte contre la surdité pourquoi pas d'encadrement des sourds pour leur intégration socio-économique dans la surdité.

2.2.3. Les causes de la surdité dans la Ville de Bukavu

Il est de constant que les risques de l'audition, en égard à ce qui précède, sont nombreux et souvent cumulés. Ils se répartissent de manière suivante chez nous selon les quatre (4) périodes de la vie auxquelles s'ajoute une période non déterminée et qui occupe 36% :

- A la conception : 7% ;

- Pendant la période de grossesse : 1% ;

- Au moment de l'accouchement : 9% ; et

- Après la naissance jusqu'à l'âge adulte : 47%.26(*)

2.2.4. Le dépistage et l'identification de la surdité dans la Ville de Bukavu

Des études et nos enquêtes en particulier ont montré que les causes majeures de la surdité sont : la méningite, les problèmes néonataux, l'hérédité (génétique), les médicaments toxiques, l'otite moyenne chronique et les oreilles.

Les autres études nous renseignent que de toutes ces causes ci-dessus énumérées, celles évitables représentent 57%, ce qui encourage la mise en place des activités de prévention.

2.2.5. Les conséquences de la surdité

Pour le dépistage de la surdité, un effort de recherche systématique des cas au sein d'une population donnée selon l'exposition à des facteurs de risque serait entre le gouvernement et communauté de la santé, etc.), avec l'implication des parents et surtout la mère ; la formation des relais communautaires travaillant au sein même des communautés, la sensibilisation des enseignants des écoles, du personnel de santé au niveau de s centres de santé, des maternités, des centres de santé de référence et des hôpitaux ; ce qui n'est malheureusement pas le cas ici chez-nous.

L'identification constitue une étape décisive avant le déclenchement du processus final, qui est la prise en charge ; c'est la phase de confirmation de la surdité.

Mais on déplore une absence de dépistage du moins systématique. Cette confirmation ne se fait que dans un seul centre à Bukavu, le centre pour handicapés HERI KWETU, à l'Industrielle et on note un manque d'équipements et de personnel formé. Alors que l'audiométrie reste la clé du diagnostic, en objectivant la surdité, en mesurant son importance ou degré et en déterminant le type.

Quant à la prise en charge, celle constitue le bénéfice du dépistage. Cette intervention doit être aussi précoce que possible. Elle est la pierre angulaire d'une réhabilitation effective, elle doit être multidisciplinaire et non conflictuelle avec l'enfant au centre d'intérêt.

La prise en charge prothétique est tant bien que mal assurée au niveau du centre HERI KWETU mais nécessite la formation de personnel.

Il assure également la prise en charge des enfants sourds dans les domaines de l'éducation comme l'école Ephphatha Neema pour les sourds, des activités, génératrices de revenu comme l'école Pignon des jeunes sourds-muets.

L'A.D.S.B, en l'occurrence et par extension toutes les autres organisations précitées, en plus de ce que ces derniers assurent comme prise en charge aux sourds, elle intervient aussi dans les domaines de la santé, de la culture (sport, théâtre, loisirs), de l'agro-pastoral.

Il s'avère que la prise en charge logopédique nécessite encore le développement des structures afin de renforcer une prise en charge individualisée.

2.2.6. Les droits des sourds et la justice sociale

a) Les droits des sourds27(*)

Considérant que « Sourd(e) » signifie l'appartenance à une minorité linguistique et culturelle : la communauté sourde ;

Considérant que la communauté sourde permet à la personne atteinte de surdité, de vivre en tant que Citoyen à part entière, libre, autonome, responsable et Sourd ;

Soulignant la valeur de l'interculturel et du bilinguisme, et considérant que la protection et l'encouragement de la langue des signes, langue minoritaire dans le monde, ne doivent pas se faire au détriment de la langue officielle, la langue nationale, maternelle, et de la nécessité d'y avoir accès ;

Réaffirmant que le respect des Droits de l'Homme et du Citoyen en faveur des personnes sourdes implique la reconnaissance à tous les niveaux de la langue des signes : enseignement, justice, autorités administratives et services publics, médias, activités et équipements culturels, vie économique et sociale ;

Nul ne peut être privé de sa langue des signes.

Tout(e) Sourd(e) a droit de participer à la vie associative. Le but de toute association est de promouvoir la vie de la communauté des Sourds, et de favoriser les rencontres entre Sourds afin de préserver leurs droits naturels. Ces droits sont l'épanouissement par la rencontre de leurs semblables, l'usage de la langue des signes, la conservation et le développement de la culture sourde.

Dans la vie politique et civique ; tout(e) Sourd(e) a droit d'exercer ses droits et devoirs de citoyen en pleine connaissance et conscience. Tout(e) Sourd(e) doit donc avoir accès à toutes les informations de la vie politique et civique.

Pour les projets et décisions ; tout(e) Sourd(e) a droit de participer aux projets et décisions qui le concernent. La communauté sourde, par le biais de ses représentants, doit être consultée pour les décisions concernant les affaires privées et publiques des personnes atteintes de surdité, à tous les niveaux : enseignement, justice, autorités administratives et services publics, médias, activités et équipements culturels, vie économique et sociale.

Sur le plan éducation ; tout(e) Sourd(e) a droit à une éducation normale et équitable. L'éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité sourde. L'éducation doit assurer une vraie formation du citoyen telle qu'elle est définie par la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen, la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, la Convention européenne des Droits de l'Homme, la Constitution française de 1958, la Convention des Droits de l'enfant de 1989, et enfin par la Charte des Droits du Sourd. L'éducation des enfants sourds et des jeunes Sourds doit être conçue et organisée sur la base de la reconnaissance réelle de la langue des signes et de la communauté sourde dans le milieu familial, éducatif et scolaire, et ce depuis leur naissance.

Les enfants sourds de parents entendants. Tout enfant et jeune sourd(e) de parents entendants a droit de participer à la vie de la communauté sourde.

Tout parent sourd doit être respecté intégralement dans ses droits de parents. Tout parent sourd a droit de décision sur l'éducation de son enfant sourd ou entendant. Nul ne peut intervenir dans la vie privée et familiale d'un(e) Sourd(e).

Dans le domaine de la formation et le métier ; tout(e) Sourd(e) a droit de choisir sa formation et son métier. La formation doit viser à la meilleure qualification de toute personne atteinte de surdité. Tout(e) Sourd(e) a droit de choisir parmi les services de formation. Ceux-ci doivent pouvoir l'accueillir pour honorer son droit au choix de formation ou d'orientation professionnelle. Tout(e) Sourd(e) a droit à choisir son métier même s'il présente une incompatibilité apparente avec la surdité. Nul ne peut être privé de son emploi en raison de sa surdité. Les pouvoirs publics et territoriaux et la société française doivent apporter des solutions pour adapter ou aménager les postes de travail, afin de pouvoir offrir un métier à la personne sourde, y compris dans la fonction publique.

Sur le plan de la justice ; tout(e) Sourd(e) a droit à l'usage officiel de la langue des signes dans le cadre juridique. Tout(e) Sourd(e) a droit à une protection légale contre toute discrimination à tous les niveaux dans sa vie privée, sociale et professionnelle. Nul ne peut être privé de la présence d'au moins un interprète et d'aides techniques complémentaires à la communication dans le cadre juridique.

Au sujet de l'information et de la culture ; tout(e) sourd(e) a droit à l'accès total à l'information et à la culture en langue des signes. L'information doit être totalement transmise - en privilégiant la langue des signes, et par le biais du sous-titrage - dans tous les médias publics et privés, notamment dans la télévision et le cinéma. La culture doit être accessible dans tous ses domaines : arts, littérature, sciences et techniques, musées. L'information dans tous les lieux publics doit être diffusée par support visuel. Nul ne peut être privé de l'information quelle que soit son importance.

La sûreté et la sécurité ; tout(e) Sourd(e) a droit d'être visuellement prévenu(e) et informé(e) pour la sûreté de sa personne. La sécurité doit être assurée dans tous les lieux et les bâtiments publics et privés obligatoirement dotés d'un moyen de prévenir et d'informer visuellement les personnes atteintes de surdité en cas d'urgence, de danger et/ou d'alerte.

Dans le domaine médical ; tout(e) Sourd(e) a droit de décider de ce qui le concerne dans le cadre médical. Nul ne peut être obligé de subir un traitement médical sans une information préalable complète sur la procédure des soins et sur toutes ses conséquences. Aucun traitement de la surdité touchant à l'intégrité de sa personne ne peut être imposé à un enfant mineur.

En ce qui est de l'accessibilité ; tout(e) Sourd(e) a droit à la gratuité des moyens d'accessibilité. Les moyens d'aménagement et d'équipement facilitant l'accessibilité dans la vie privée et publique de la personne atteinte de surdité, doivent être gratuits ou financés par les pouvoirs publics. Les lieux et instances publiques doivent pourvoir par tous les moyens à l'accessibilité sociale et professionnelle pour les personnes sourdes.

En ce qui concerne les activités culturelles, sportives et de loisirs ; tout(e) Sourd(e) a droit à l'accès aux activités culturelles, sportives et de loisirs. Tout(e) Sourd(e) doit pouvoir participer à part entière et de plein droit aux activités proposées par la Société.

Tout(e) Sourd(e) a droit au service gratuit d'interprétation langue des signes / langue maternelle. Tout(e) Sourd(e) a droit de choisir l'interprète qui lui convient. Nul ne peut être obligé d'avoir recours à un interprète. Tout(e) Sourd(e) a droit de choisir son mode de communication dans toute situation le concernant.

Du respect des droits ; tout(e) Sourd(e) a droit au respect de ses Droits de Sourd quel que soit son mode d'expression.

Les Sourds atteints physiquement et mentalement Tout(e) Sourd(e), même porteur (se) d'atteintes physiques et mentales associées, doit voir respecter tous ses Droits de Sourd, tels que définis dans la présente Charte.

b) La justice sociale selon Léon WALRAS28(*)

La justice sociale peut se définir de manière négative : est injuste ce qui n'est pas acceptable socialement. Par exemple, les inégalités de salaires entre métiers de qualifications différentes sont le plus souvent considérées comme justes, parce qu'elles sont socialement acceptées par la majorité[]. Il existe une distinction entre justice sociale (ou équité) et égalité. La justice sociale est aussi une notion qui évolue dans le temps, ce qui est juste socialement peut devenir injuste si le contexte change ( sociologie de la justice sociale).

C'est essentiellement une projection vers une société plus juste, ce n'est pas réellement une fin en soi, il y a toujours des injustices. On peut le voir soit comme une utopie, soit comme une démarche progressive. Les actions ayant pour objectif la justice sociale visent à donner à chacun les mêmes chances de réussite, on parle alors parfois d' « égalité des chances ». Les corrections nécessaires peuvent être sociales, financières ou culturelles.

Dans son ouvrage majeur Théorie de la justice de 1971, le libéral John Rawls écrit qu'une société est juste si elle respecte trois principes, dans l'ordre :

1) garantie des libertés de base pour tous ;

2) égalité « équitable » des chances ;

3) maintien des seules inégalités qui profitent aux plus défavorisés.

2.2.7. Impact de l'intégration de l'A.D.S.B

Il est évident de remarquer que, l'A.D.S.B a déjà franchi une étape non négligeable dans sa restructuration. Il s'agit en fait, en vue de permettre aux sourds d'être plus indépendants et de participer à la vie socio-économique de leur milieu, de (d') :

- informer et conseiller les parents et l'entourage des enfants sourds, leur donner des cours de langue des signes ;

- apprendre aux personnes sourdes leurs droits humains (par exemple, la sensibilisation des populations bukavienne et sud-kivutienne à la reconnaissance de la langue des signes et à la culture sourde, le contrôle de leurs affaires) ;

- encourager la création d'associations de sourds, développer des activités au sein des communautés de sourds (événements sportifs, AGR, théâtres, séminaires-ateliers- alphabétisation des adultes sourds- etc.) ;

- participer aux manifestations, séances de réflexions et aux différentes autres activités avec d'autres associations de personnes vivant avec handicap à Bukavu et l'adhésion à la Société Civile de la province du Sud-Kivu.

Notons que l'A.D.S.B aide les forces sociales sourdes à exprimer leurs préoccupations et à formuler des propositions concrètes aux autorités. Elle incarne la société civile par le simple fait que ses actions immédiatement perceptibles et bénéfiques non seulement pour les sourds mais aussi pour toute la population.

Un autre atout de l'A.D.S.B est situé dans le groupe cible. Ce groupe renferme toutes les couches de la population sourde de la Ville de Bukavu. On y trouve tous les âges (des enfants aux vieillards) fort liés entre eux.

Par contre, un constat est amer dans l'organisation de cette structure. Cette dernière prouve que les membres du comité de gestion sont quasiment pour la plupart, des personnes ayant un d'études plus bas, allant de certifié du niveau primaire au PP6 et ce dernier cas reste encore rare, et ce, dans la section pédagogique ; d'autres n'ont presque jamais été au banc de l'école.

Le comptable n'ayant pas un niveau minimum de connaissances en matières comptables, financières et de gestion, scientifiquement, cependant, il y a risque de représentativité paysanne illettrée dans la classe dirigeante. La conséquence qui en découle est que cette mosaïque d'incompétence constitue une faiblesse pour le développement de l'organisation tant sur le plan social, économique que financier.

CHAPITRE III : ANALYSE, INTERPRETATION DES DONNEES ET PRESENTATION DES RESULTATS

3.0. INTRODUCTION

Ce chapitre a pour but de présenter, d'analyser et d'interpréter les données comptables récoltées au sein de l'Association pour le Développement des Sourds de Bukavu.

Sur base de données disponibles, nous avons limité notre analyse pour une période allant de 2006 à 2008. L'instrument de base sera le bilan comptable établi par nous-même, à partir des informations reçues dans les rapports annuels et des inventaires pour chaque année au sein de notre organisation d'étude.

3.1. PRESENTATION DES DONNEES BILANTAIRES

Tableau n° 1 : Présentation des données bilantaires en dollars américains ($us)

ANNEES

POSTES

2008

2007

2006

TOTAL

ACTIF

 
 
 
 

Somme des immobilisations brutes

29676,6

19268,1

13869,9

62814,6

Valeurs d'exploitation

16885

5276

2285

24446

Valeurs réalisables

11273

6941

1825

20039

Valeurs disponibles

7186

4288,1

1065

12539,1

Somme Valeurs circulantes

35344

16505,1

5175

57024,1

TOTAL ACTIF

65020,6

35773,2

19044,9

119838,7

PASSIF

 
 
 
 

Capitaux propres

14762

10163

4115

29040

Résultats

4802,6

3040

1035

8877,6

Somme SNC

19564,6

13203

5150

37917,6

Dettes financières

35675

17610,2

10123

63408,2

Somme Capitaux Permanents

55239,6

30813,2

15273

101326

Dettes à court terme

9781

4960

3771,9

18512,9

TOTAL PASSIF

65020,6

35773,2

19044,9

119838,7

Source : Nos investigations à l'aide des inventaires et rapports annuels et in de l'A.D.S.B, de 2006 à 2008.

Explication de quelques postes du bilan

Pour connaître les performances socio-économiques et financières, et apprécier la structure financière d'une entreprise, il faut disposer de son bilan ; car ce dernier constitue un moyen de gestion, de contrôle et d'information.

Le bilan c'est la photocopie, le miroir de la situation patrimoniale de l'entreprise à une période déterminée. Comme nous pouvons le constater, le tableau n°1 est une mise en commun des bilans de l'A.D.S.B durant une période de trois ans successifs. Ces bilans ont chacun, deux grandes parties : l'actif et le passif.

L'actif présente en les déterminant, l'ensemble des emplois dans lesquels l'entreprise utilise les capitaux dont elle a à sa disposition ; c'est-à-dire donne l'image des biens composant le patrimoine tandis que le passif présente, en les détaillant, l'ensemble des ressources dont dispose l'entreprise pour exercer son activité. C'est-à-dire indique les modalités de financement (sources, origine de financement ou des avoirs). Dans l'établissement du bilan, les biens sont placés à l'actif, selon l'ordre de liquidité croissante vers le bas et au passif, selon l'ordre d'exigibilité croissante vers le bas ; c'est-à-dire le passif commence par les dettes dont la date d'exigibilité est la plus proche.

Tels que nous les avons présentés, ces bilans sont composés en grandes parties, qui sont les masses bilantaires (les valeurs immobilisées et les valeurs circulantes à l'actif, et les capitaux permanents et les dettes à court terme au passif).

a) Les biens stables ou l'actif immobilisé

Sont des biens durables acquis par l'organisation et constituent l'outil de travail ou d'exploitation de l'objet social. On y retrouve les biens de toute nature : meubles et immeubles, corporels et incorporels acquis et ou créés par l'agent économique non pas pour être vendus ou transformés, mais pour être utilisés d'une manière durable comme instrument d'exploitation ou de production. L'usure de ces biens ou la dépréciation, physiquement, est constatée par leur amortissement. Il s'agit donc d'emplois fixes destinés à rester dans l'entreprise pour lui permettre de fonctionner.

Les bien stables sont, en principe, financés par des apports soit d'exploitation, soit des fondateurs des organisations et par des emprunts à plus d'un an. Cet ensemble des apports est le financement stable ou permanent. D'où, les biens stables ou immobilisations à l'actif sont le financement au passif.

b) L'actif circulant (valeurs d'exploitation, valeurs réalisables et valeurs disponibles) ou valeurs de liquidité sans délai :

Ce sont respectivement des biens sous forme de stocks et créances. Ils sont engendrés par l'exploitation normale de l'organisation pour atteindre les objectifs assignés d'une part, et d'autre part, la banque, le compte chèques postaux, la caisse, le placement à court terme, le prêt à moyen terme venant à l'échéance à moins d'un an et les autres postes de trésorerie positive.

Ces éléments de l'actif circulant sont en perpétuel mouvement et se renouvellent plusieurs fois dans l'année par l'activité et le fonctionnement de l'entreprise29(*).

c) Le financement stable ou capitaux permanents

Il comprend les membres sous forme de cotisations ou des droits d'adhésion ou d'une part, et les apports étrangers pour financer les projets et/ou les programmes négociés en partenariat entre ONGD locales et ONGD internationales d'autre part :

- Les réserves : il s'agit pour le cas d'espèce, des intérêts du capital et de différentes ressources non capitalisées et non utilisées dans la couverture des frais du personnel ;

- Les plus-values de réévaluation : ce sont des écarts constatés par suite d'une cession ou d'une vente d'un bien stable amorti et sa valeur actuelle de vente ;

- Les charges à étaler : sont des organes engagés lors de la constitution d'une OD et qui ne peuvent pas être supportées pour une année. Elles sont donc étalées sur plusieurs périodes (exercices).

Il s'agit des fournitures, des frais d'installation, ... Signalons que l'A.D.S.B est locataire, et peut changer de résidence à tout moment, c'est ce qui explique la grandeur de ce poste.

d) Les dettes à court terme

Elles comprennent un certain nombre de tiers qui participent au financement de ces biens au cycle d'exploitation en octroyant des crédits (fournisseurs, personnel, etc.) d'une part, et d'autre part, les remboursements des emprunts à moins d'un an, le compte courant des membres et autres postes de trésorerie négative. Entament ainsi, le poids de ses avances pour l'organisation, ces crédits sont appelés financement du cycle d'exploitation.

Les bilans ainsi présentés feront l'objet d'une analyse financière de certaines grandeurs.

La situation nette ou capitaux propres.

Pour Alain-ch, Martinet et Hamed.Silem ; « les capitaux propres sont des sommes engagées par les fondateurs et les actionnaires d'une entreprise à l'exclusion des dettes et les emprunts à moyen et long termes comprenant : le capital social, les primes d'émissions d'actions, les réserves, les reports à nouveau positif, les fonds de renouvellement, les profits jusqu'à leur répartition, les écarts de réévaluation, les plus-values réalisées à l'occasion de certaines opérations (fusion, etc.) et les subventions d'investissement30(*).

Cette énumération est de taille et dépend d'une organisation à une autre. En ce qui nous concerne et selon les données disponibles recueillies, les capitaux propres ou situation nette est la somme algébrique des comptes de capital social, réserves, résultat net et plus-value, sous déduction de résultat négatif (perte) et charges à étaler.

Notons cependant qu'à raison de la variabilité des contributions tant internes qu'extérieures, le principe de la fixité du capital n'est pas respecté. Ce qui dégage une accumulation du capital d'un exercice à un autre. Il y a un certain dynamisme dans la constitution du capital social.

Les emprunts et dettes à moyen et long termes.

Ce sont des réserves spécifiques pour couvrir certaines charges déterminées dont la durée de couverture va au-delà d'une année.

3.2. ANALYSE DES DONNEES BILANTAIRES

Tableau n°2 : Présentation des bilans en quatre masses en dollars américains

ANNEES

2006

2007

2008

POSTES

%

 

%

 

%

 

Somme des immobilisations brutes

72.8

13869.9

53.9

19268.1

45.6

29676.6

Somme Valeurs circulantes

27.2

5175

46.1

16505.1

54.4

35344

Somme Capitaux Permanents

80.2

15273

86.1

30813.2

85.0

55239.6

Dettes à court terme

19.8

3771.9

13.9

4960

15.0

9781

TOTAUX

100

19044.9

100

35773.2

100

65020.6

Source : Nous-même.

Interprétation

De ces tableau et graphique y afférant, il ressort que :

· du côté des emplois, les valeurs i immobilisées représentent 72,8%, 53,9% et 45,6%  contre les valeurs circulantes 27,2%, 46,1% et 45,4% dans l'ensemble, respectivement au cours des années comptables 2006 a 2008 ;

· du côté des ressources, les capitaux permanents représentent, quant à eux, respectivement 72,8%, 53,9% et 45,6%  contre les dettes à court terme 27,2%, 46,1% et 45,4%, successivement au cours des années comptables 2006 à 2008.

Nous constatons que l'A.D.S.B a une mauvaise affectation interne des capitaux et par conséquent, elle est déséquilibrée financièrement comme on peut l'observer au travers des écarts entre les VC et les DCT ainsi que ceux entre les CP et les VIM.

3.2.2. Calcul de l'autofinancement

Dans la détermination de l'autofinancement d'une entreprise, plusieurs formules sont utilisées.

Cependant, pour les uns, l'autofinancement est calculé à partir du tableau de formation des résultats (TFR).

Cette démarche aboutit à deux méthodes : l'une soustractive, c'est-à-dire une différence entre les flux d'encaissement et de décaissement induits par l'article de l'entreprise.

Excédent brut d'exploitation (EBE) - Impact sur le revenu professionnel (IRP)

= Autofinancement

D'où la formule31(*) suivante :

Autofinancement = 82 - 86

C'est-à-dire :

Et l'autre additive, il s'agit d'une partie de surplus monétaire appelé « cash flow) dégagé par l'entreprise.

C'est le capital d'autofinancement (CA) dont la formule se fait par les étapes ci-après :

Marge brute (MB) : compte 80) = Ventes (compte 70) - charges courantes liées à des prestations extérieures (compte 60)

1.

Valeur ajoutée (cpte81) = cpte 80 Marge brute -cpte 71 production vendue + cpte 72 production stockée + cpte 73 travaux faits pour l'entreprise elle-même - cpte 60 Matières et fournitures consommées - Transport consommées (62) - cpte 63 Autres services consommées.

2.

Excédent brut d'exploitation (copte 82) = MB (81) + PPD (74) + 76 +77 -

(64+65+66+67)

3.

NB : Si EBE est négatif, c'est l'insuffisance brute d'exploitation.

CAF = EBE + RCI + Dotation aux amortissements - (86+ charges fin.)

(82) + (84) + (68) - (86)

4.

Le cash flow = cash in flow - cash out flow

Cash flow= BRUT + EBE (82) + EBHE (*82)

Cash flow net = Cash flow brut - IRP c'est-à-dire (82 +*82) - 86.

De tout ce qui précède, nous dégageons la formule de l'autofinancement comme suit :

Autofinancement = cash flow net #177; RCI - Bénéfice à distribuer

(82 +* 82 + 84) - 13.1

Toutefois, indiquons ici que l'A.D.S.B ne paie pas les impôts ; elle est dotée d'un certificat d'exonération. Elle n'a pas non plus de résultats sur cession d'immobilisations ni les résultats à distribuer. Voilà pourquoi nos calculs de l'autofinancement vont considérer uniquement les résultats des exercices concernés par notre étude.

Tableau n°3 : Autofinancement de l'A.D.S.B de 2006-2008 en dollars américains et en pourcentage

ANNEES

POSTES

2006

2007

2008

Résultats

100

1035

100

3040

100

4802,6

Autofinancement

100

1035

100

3040

100

4802,6

Source : Nous-même.

Figure 1: Courbe d'autofinancement

1035

3040

4802.4

0

2000

4000

6000

1

2

3

Exercices

en milliers de $US

Tendance

generale de

l'autofinancement

Autofinancement

Interprétation :

Le total annuel de l'autofinancement de l'A.D.S.B, nous présente les chiffres respectifs ci-après (2006) 1035; (2007) 3040 et (2008) 4802,6.

Ces résultats nous laissent croire que :

- L'autofinancement de l'A.D.S.B évolue en croissance c`est à dire dans le sens positif ;

- Les charges déductibles influencent positivement l'autofinancement ;

- L'autofinancement a été de 100% au cours de tous les exercices concernés par notre étude. Parce que l'autofinancement de notre sujet d'étude correspond aux résultats respectifs de chaque exercice.

L'analyse de l'autofinancement nous renvoie à l'étude de la rentabilité des investissements, de l'autonomie financière, du degré et ratio de fonds de roulement net ainsi qu'au calcul de besoins en fonds de roulement.

3.2.3. Calcul de rentabilité des investissements de l'A.D.S.B de 2006 à 2008.

La rentabilité des investissements (Z) est déterminée par le rapport entre l'autofinancement (X) et les immobilisations brutes (Y).

Z = X

Z

Si nous représentons (X), (Y), et (Z) respectivement par l'autofinancement, immobilisations brutes et la rentabilité des investissements, la formule sera donc :

Z = X x 100

Y

Tout en sachant que le rapport est déterminé en pourcentage. La formule devient donc :

Tableau n°4.  Rentabilité des investissements.

ANNEES

POSTES

2006

2007

2008

AUTOFIN (X)

1035

3040

4802,6

IMMOB BRUTES (Y)

13869,9

19268,1

29676,6

Rentabilité des investissements

(Z) = [(X) / (Y) x 100]

7,5

15,8

16,2

Ä Rentabilité des investissements

0

8,3

0,4

Source : Nous-même.

Interprétation

Il est indiqué que la rentabilité des investissements est respectivement de : 7,5% en 2006, 15,8% en 2007 et de 16,2% en 2008. Ces différents taux ainsi trouvés représentent le degré (taux) de financement des investissements par l'autofinancement. Il est vrai que ces taux semblent être suffisants, car ils couvrent même le rapport X.

Y

Ce qui veut dire que la couverture des investissements entame plus le capital social et les dettes à moyen et à long terme.

Le graphique prouve à suffisance la connaissance de cette même variété des investissements sans aucun effondrement.

L'A.D.S.B doit tout faire pour que les investissements acquis d'autofinancement par la création d'autres activités rentables et/ou le renforcement de celles existantes productives.

3.2.4. Calcul d'autonomie financière

La détermination de l'autonomie financière suppose deux grandeurs en présence. D'une part la ÓCP et d'autre part, le total du bilan.

Supposons que (A), (B) et (C) représentent respectivement les CP, le total du bilan et l'autonomie financière.

La formule de l'autonomie financière est alors :

(C) = (A).

(B)

En multipliant cette formule par 100 pour trouver le pourcentage.

Ainsi donc, la formule devient :

(C) = (A) x 100

(B)

Tableau n°5 : Autonomie ou indépendance financière de l'A.D.S.B

ANNEES

POSTES

2006

2007

2008

ÓCP (A)

15273

30813,2

55239,6

Ó BILAN (B)

19044,9

35773,2

65020,6

R/F(C) = (A) x100

(B)

80,2

86,1

85,0

Ä

0

5,9

-1,2

Source : Nous-même.

Figure n°4: Courbe d'Autonomie financière

80,2

86,1

85,0

76,0

78,0

80,0

82,0

84,0

86,0

88,0

1

2

3

Exercices

Autonomie financière en $EU

Autonomie financière

Interprétation

Les coefficients d'autonomie financière sont les suivants 80,2%, 86,1% et de 85% respectivement pour l'année 2006, 2007 et 2008.

3.2.5. Calcul du degré et ratio de fonds de roulement net en dollars américains

Le concept fonds de roulement se définit différemment selon les auteurs car, ces données ont de cette notion des conceptions différentes.

Il est la fraction des CP qui concourt au financement de l'actif circulant. Le FRN (en anglais : net working capital) est égal à la différence entre les CP et les immobilisations. Il s'agit d'un concept de financement à long terme. Il indique le montant de CP investis dans l'entreprise pour les actifs autres que les immobilisations32(*).

La possession d'un FR suppose les capitaux investis à la longue échéance sont > au montant des immobilisations nettes ou encore que les VC sont supérieures au montant des DCT.

Il se détermine donc par la formule suivante :

FR = CP - VIM : le FR/HB

= VC - DCT : le FR/BB

L'usage de cette formule nous conduit au tableau ci-dessous.

Tableau n°6 : Calcul du degré et ratio de fonds de roulement net en dollars américains et en pourcentage.

ANNEES

2006

2007

2008

POSTES

%

 

%

 

%

 

VIM (A)

72.8

13869.9

53.9

19268.1

45.6

29676.6

VC (B)

27.2

5175

46.1

16505.1

54.4

35344

CP (C)

80.2

15273

86.1

30813.2

85.0

55239.6

DCT (D)

19.8

3771.9

13.9

4960

15.0

9781

TOTAUX = (A) + (B) OU (C) + (D)

100

19044.9

100

35773.2

100

65020.6

DFRN/HB = C - A

7.4

1403.1

32.2

11545.1

39.4

25563

DFRN/BB = B - D

7.4

1403.1

32.2

11545.1

39.4

25563

RFRN/HB = C/A>1

1.1

1.1

1.6

1.6

1.9

1.9

RFRN/BB = B/D>1

1.4

1.4

3.3

3.3

3.6

3.6

Source : Nous-même.

Il se dégage de ce tableau et des graphiques y relatifs que les DFRN ont évolué dans le sens positif pendant toutes les années considérées pour notre étude.

Les RFRN ont été légèrement supérieurs a la norme (RFRN>1) au cours de l'année 2006 et s'augmentent pour le reste des exercices suivant les années.

D'où ces résultats nous font croire que l'A.D.S.B est équilibrée financièrement, car ses capitaux permanents courent les valeurs immobilisées et les valeurs circulantes financent les dettes à court terme. C'est une force à maximiser.

3.2.6. Calcul de besoins en fonds de roulement (BFR)

Le BFR est encore appelé excellent de financement d'exploitation. Il est composé essentiellement des stocks, clients, fournisseurs etc.33(*)

Formule : BFR = Actif d'exploitation ou emplois cycliques - Passif d'exploitation ou ressources cycliques.

Tableau n°7 : Tableau de BFR de l'A.D.S.B de 2006 - 2008.

ANNEES

2006

2007

2008

POSTES

Actif d'exploitation (A)

5175

16505.1

35344

Passif d'exploitation (B)

9781

4960

3771.9

BFR = A - B

-4606

11545.1

31572.1

Variation de BFR

0

6939.1

20027

Source : Nous-même.

Interprétation

Les résultats ci-dessus révèlent que les BFR ont été négatifs pour la première année, soit de -4606 en 2006 et positifs pour le reste des années.

3.2.7. Calcul de la trésorerie nette de l'A.D.S.B

La trésorerie nette est le solde dégage de la différence entre le FR et le BFR ou entre l'actif de trésorerie et le passif de trésorerie.

Tableau n°8 : Trésorerie nette de l'A.D.S.B de 2006 - 2008

ANNEES

POSTES

2006

2007

2008

DFRN/BB (X)

7.4

1403.1

32.2

BFR (Y)

-4606

11545.1

31572.1

TRESORERIE NETTE = X - Y

4613.4

-10142

-31539.9

VARIATION

0

-14755.4

-21397.9

Source : Nous-même.

Figure 8: Courbe de la TRESORERIE

NETTE

4613.4

-10142

-31539.9

-35000

-30000

-25000

-20000

-15000

-10000

-5000

0

5000

10000

1

2

3

Exercices

TRESORERIE NETTE

EN $US

TRESORERIE

NETTE

Interprétation

Au vu de tableau et de graphique ci-haut, on constate que la trésorerie nette de l'A.D.S.B est positive pour la première année (2006) et elle est négative pour les deux dernières années, soit 2007 et 2008.

3.2.8. Calcul des investissements de l'A.D.S.B

L'investissement suppose, d'une manière générale, le placement des fonds ; des capitaux dans une entreprise.

Comptablement par là, les investissements représentent les valeurs immobilisées et engagés. Il s'agit des biens et valeurs destines a rester durablement sous la même forme dans le patrimoine de l'agent économique. Ils regroupent les biens de toute nature : meubles et immeubles corporels et incorporels acquis ou créés par l'organisation, non pas pour être vendus ou transformes, mais plutôt que pour être utilises d'une manière durable comme instruments d'exploitation.

Nous avons enregistré surtout les matériels et mobiliers de bureau, les immeubles, les machines et outillages.

Ces investissements sont déterminés par l'organisation sur base des prix d'acquisition majores des frais accessoires d'achat ou de fabrique. Nous nous sommes servi de l'inventaire pour déterminer la valeur de ces immobilisations, en ce qui concerne ce travail. Pour ce faire, nous avons retenu une seule rubrique : celle des immobilisations brutes.

Tableau n°8 : Tableau des investissements.

ANNEES

POSTE

2006

2007

2008

IMMOBILISATIONS BRUTES

13869.9

19268.1

29676.6

VARIATION

0

5398.2

10408.5

Source : Nous-même.

Interprétation

Il découle de ces tableau et graphiques précédants, que la tendance générale des investissements est a la hausse avec un minimum de 13869,9$US a la première année (2006) et un maximum de 29676,6$ a la dernière année (2008).

3.2.9. La structure financière de l'A.D.S.B

Parler de l'équilibre financier suppose « un ensemble de proportions qui existent à un moment donné entre les différentes ressources de l'entreprise, propres ou empruntées, permanents ou provisoires »34(*).

Par ailleurs, il ne suffit pas seulement que le total des ressources de financement (passif) soit égal à celui des emplois, mais il faut aussi que la durée pour laquelle les capitaux sont mis à la disposition de l'organisation correspondante à la durée des emplois effectués.

Il est donc impérieux que :

- l'organisation nécessaire dispose d'un fonds de roulement (FR) c'est-à-dire FR > 0 ;

- ce (FR) soit d'un montant suffisant, la liquidité, la trésorerie, le BFR ainsi que l'affectation interne des capitaux.

Une structure financière est équilibrée lorsque la Ó CP fiance la Ó VIM et une partie de la Ó VC d'une part, et la Ó VC couvre la Ó DCT et une partie de la ÓDF.

Schématiquement,

Ó VIM 30%

Ó CP 50%

Ó DF 25%

Ó VC 70%

Ó DCT 25%

Tableau n° 10 : Structure financière

ANNEES

POSTES

2006

2007

2008

%

 

%

 

%

 

VIM 30%

72.8

13869.9

53.9

19268.1

45.6

29676.6

VC 70%

27.2

5175

46.1

16505.1

54.4

35344

Capitaux propres 50%

27

5150

36.9

13203

30.1

19564.6

Dettes financières 25%

53.2

10123

49.2

17610.2

54.9

35675

DCT 25%

19.8

3771.9

13.9

4960

15

9781

TOTAUX

100

19044.9

100

35773.2

100

65020.6

Source : Nous-même.

Interprétation

Au regard de ce tableau, d'un coup d'oeil, il se remarque facilement que la structure financière de l'A.D.S.B n'est pas équilibrée. Car son affectation des capitaux ne répond pas a notre schéma ci-haut tracé.

3.3. SCHEMA GLOBAL DU CHEMINEMENT VERS LE DEVELOPPEMENT INTEGRE

La présentation de ce schéma qui est une ligne de conduite, nous permettra de situer, de juger et d'orienter l'A.D.S.B. dans le développement global.

M. MALDAGUE, S. MANKOTO et T. MANKOTO MANUO ont préconisé le schéma ci-après des étapes pour cheminer vers le développement intégré35(*) :

AIDE INSTITUTIONNELLE DE L'AUTOFINANCEMENT

- Financement de l'innovation de la recherche

- Renforcement institutionnel

- Participation à la création de capital de réserve

- Appui-conseil ménagement

CREDIT, PRET, GARANTIES

- Fonds rotatifs de prêt

- Garanties bancaires

- Accès direct au crédit local

SUBVENTIONS SPECIFIQUES

- Financement de projet et programme

- Fonds flexibles

DONS

- Réinsertion

- Réinstallation

AIDE D'URGENCE

- Secours

- Survie

- Alimentation

- Santé

- Réfuge

- Région dévastée par la guerre

DEVELOPPEMENT LOCAL ET REGIONAL

- Agriculture, pêche, élevage, artisanal

- Infrastructures d'équipement

- Commercialisation

- Santé

- Education

- etc.

Promotion d'entreprises de développement réhabilitées et autoporteuses

FIN D'AIDE

- Autonomie

- Contrôle de développement institutionnel

- Meilleures utilisation des ressources et de revenues pour courir les besoins

ETAT DE PAUVRETE ABSOLUE

ACTION DE REHABILITATION SOCIALE

DEMARRAGE DU DEVELOPPEMENT LOCAL

CROISSANCE ECONOMIQUE INSTITUTIONNELLE

DEVELOPPEMENT INTEGRAL

- Axe des abscisses en horizontal reprend les différentes étapes du développement pauvreté absolue au développement intégral ;

- Axe des ordonnées en vertical : dégage les différentes formes d'aides ; aide d'urgence à l'autofinancement. Rencontre entre régions d'abscisses et régions des ordonnées forme un axe de croissance progressive des actions du développement et caractérise la vie de l'étape.

Dès lors, tenant compte des analyses que nous allons effectuer ci-dessous, il est possible qu'un résultat saute aux yeux.

3.4. APPRECIATION DES RESULTATS

Tout au long de nos chapitres précédents, nous avons analysé d'une manière ou d'une autre, le processus d'intégration économico-financière de l'Association pour le Développement des Sourds de Bukavu. Deux approches nous ont conduit à rassembler les éléments : l'approche globale et l'approche partielle. L'approche globale nous a permis d'étudier de manière qualitative les déterminants de l'intégration et l'approche partielle a été abordée au troisième chapitre intitulé présentation, analyse des données et interprétation des résultats. Ce chapitre a tenu compte des données mesurables (quantitatives) dans un aspect purement financier avec comme instrument de travail, les bilans.

Les VIM sont de 72,8%, 53,9% et 45,6%  contre les VC 27,2%, 46,1% et 45,4% ; et les capitaux permanents représentent, a leur tour, respectivement 72,8%, 53,9% et 45,6%  contre les dettes à court terme 27,2%, 46,1% et 45,4%, successivement au cours des années comptables 2006 à 2008 (cfr. tableau n°2).

Ces résultats révèlent que l'A.D.S.B souffre d'une mauvaise affectation interne des capitaux et par conséquent, elle est déséquilibrée financièrement comme on peut l'observer au travers des écarts entre les VC et les DCT ainsi que ceux entre les CP et les VIM.

Le total annuel de l'autofinancement de l'A.D.S.B, nous présente les chiffres respectifs ci-après (2006) 1035; (2007) 3040 et (2008) 4802,6.

L'autofinancement de l'A.D.S.B est positif, les charges déductibles influencent positivement l'autofinancement. Il a été de 100% au cours de tous les exercices concernés par notre étude. Parce que l'autofinancement de notre sujet d'étude correspond aux résultats respectifs de chaque exercice. (cfr. tableau n°3).

La rentabilité des investissements a été respectivement de : 7,5% en 2006, 15,8% en 2007 et de 16,2% en 2008. Ces taux semblent être suffisants, car ils couvrent même le rapport X.

Y

Le graphique montre à suffisance la croissance des investissements sans aucun effondrement.

L'A.D.S.B doit tout faire pour que les investissements acquis d'autofinancement par la création d'autres activités rentables et/ou le renforcement de celles existantes productives. (cfr. tableau n°4)

Le calcul des coefficients d'autonomie financière nous a présenté les résultats ci-après : 80,2%, 86,1% et de 85% respectivement pour l'année 2006, 2007 et 2008. (cfr. tableau n°5).

Les DFRN ont dégagé les chiffres suivants : 1403.1$US en 2006, 11545.1$US en 2007 et 25563$US en 2008.

Les RFRN ont été légèrement supérieurs à la norme (RFRN>1) au cours de l'année 2006 et s'augmentent pour le reste des exercices suivant les années.

L'A.D.S.B est équilibrée financièrement, car ses capitaux permanents courent les valeurs immobilisées et les valeurs circulantes financent les dettes à court terme. C'est une force à maximiser. (cfr. tableau n°6).

Les BFR ont donnée les chiffres ci-après : -4606 en 2006, 11545.1$US en 2007 et 31572.1en 2008. (cfr. tableau n°7).

La trésorerie nette de l'A.D.S.B. a été positive pour la première année (2006), soit de 4613,4$US et elle est négative pour les deux dernières années, soit de -10142$US en 2007 et de ;-31539,9$US en 2008. (cfr. tableau n°8).

La tendance générale des investissements est à la hausse avec un minimum de 13869,9$US à la première année (2006) et un maximum de 29676,6$ à la dernière année (2008). (cfr. tableau n°8).

Enfin, quant à la structure financière de l'A.D.S.B, cette dernière n'est pas équilibrée financièrement. Car son affectation des capitaux ne répond pas aux normes du schéma de la structure financière que voici :

Ó VIM 30%

Ó CP 50%

Ó DF 25%

Ó VC 70%

Ó DCT 25%

La structure financière de l'A.D.S.B nous a présenté les résultats suivants en chiffres et en pourcentage : les VIM représentent 13869,9$US, 19268,1$US et 29676,6$US, soit 72,8%, 53,9% et 45,6%, respectivement pour les exercices 2006, 2007 et 2008 ; puis les VC 5175$US, 16505,1$US et 35344$US, soit 27,2%, 46,1% et 54,4% en 2006, 2007 et 2008 ; ensuite les capitaux propres sont de l'ordre de 5150$US, 13203$US et 19564,6$US, soit 27%, 36.9% et 30.1% successivement pour les exercices 2006, 2007 et 2008 ; quant aux DF, elles comprennent 10123$US, 17610.2$US et 35675$US, soit 53.2%, 49.2% et 54.9%, en 2006, 2007 et 2008 ; et enfin les DCT sont de 3771.9$US, 4960$US et 9781$US, soit 19.8%, 13.9% et 15%, respectivement pour les exercices 2006, 2007 et 2008. (cfr. tableau n°9).

Tous ces résultats confirment notre hypothèse selon laquelle « Si l'Association pour le Développement des Sourds de Bukavu recourait à une gestion rationnelle, efficace et efficiente liée à l'application des principes du management, de comptabilité et au respect des méthodes financières dans ses pratiques, alors elle serait indépendante ; elle s'autofinancerait et aurait une structure financière équilibrée par conséquent, elle aurait un impact positif. ». D'autre part, il se dégage de cette étude que l'A.D.S.B n'est pas encore économiquement durable.

Ainsi, notre hypothèse se trouve vérifiée et confirmée.

CONCLUSION

Nous voici au terme de notre travail intitulé «Intégration économico-financière de l'Association pour le Développement des Sourds de Bukavu : Problèmes et perspectives » de 2006 - 2008.

Notre définition se résume dans la réflexion suivante : « Accroche-toi aux réalités, j'enlève l'appui. »

Le travail s'est fixé comme objectif, celui de vouloir vérifier si l'A.D.S.B comme organisation des sourds oeuvrant pour la promotion et le développement des sourds dans la Ville de Bukavu a sa raison d'être et peut contribuer à leur intégration laquelle intégration ayant un impact sur la vie des ménages de ces sourds. Il s'agira également d'insinuer la place des organisations des personnes vivant avec handicap de la Ville de Bukavu pour mieux comprendre les enjeux de l'intégration à travers la participation des sourds. Enfin, il a été question de tracer un schéma global vers le développement comme modèle à suivre et de présenter un tableau de la situation financière de l'A.D.S.B en vue de nous rendre compte des problèmes réels auxquels est confrontée cette dernière dans le processus vers un développement durable.

Pour atteindre notre objectif, nous avons formulé l'hypothèse de notre travail comme suit : « Si l'Association pour le Développement des Sourds de Bukavu recourait à une gestion rationnelle, efficace et efficiente liée à l'application des principes du management, de comptabilité et au respect des méthodes financières dans ses pratiques, alors elle serait indépendante ; elle s'autofinancerait et aurait une structure financière équilibrée par conséquent, elle aurait un impact positif. »

Pour vérifier notre hypothèse et porter un jugement de valeur objective, nous nous sommes servi de la méthode systémique et des techniques d'observation directe, d'interview et de la technique documentaire.

Il a porté sur trois chapitres à savoir :

Le premier chapitre a été consacré aux généralités en présentant le milieu d'étude et en définissant les concepts clés ;

Le chapitre suivant a traité les considérations théoriques de l'intégration et de la surdité. Dans ce chapitre, il s'agira aussi de bien  vouloir répondre à la question : quel est l'impact de l'intégration des sourds et le rôle joué par l'Association pour le Développement des Sourds de Bukavu dans la vie socio-économique à Bukavu ;

Enfin, le troisième chapitre et le dernier a tracé le déroulement du travail réalisé par les sourds dans la Ville de Bukavu de janvier 2006 en décembre 2008 à l'égard de son intégration économico-financière. Il a tablé alors sur les étapes d'un cheminement vers un développement durable et sur la présentation, l'analyse des données ainsi que sur l'interprétation des résultats.

Il ressort de cette étude les résultats suivants :

- L'A.D.S.B ne remplit pas le minimum de critères requis pour s'intégrer au processus du développement qualitatif durable. Ce qui infirme notre hypothèse ;

- Sur le plan financier, nous avons constaté :

Ø La gestion financière de l'A.D.S.B est basée sur les influences, les opportunités, n'ayant pas de compétences en matières de gestion financière pour l'orienter ;

Ø L'autofinancement est précaire et instable chez l'A.D.S.B dans toutes les années ;

Ø L'A.D.S.B est presque totalement dépendante de l'extérieur, son autonomie financière est insuffisante et régressive ;

Ø Sa structure financière est en déséquilibre parce qu'elle jouit d'une mauvaise affectation interne des capitaux, malgré que la liquidité pour financer le passif de trésorerie parait signifiante.

L'amélioration et la pérennisation des interventions de l'A.D.S.B ne doivent être possibles que si elle a des compétences diversifiées de domaines scientifiques avec un certain niveau d'études et les entendants ayant des expériences. Elle prendra une place considérable au sein de la société pouvant lui permettre d'être partenaire égal avec d'autres organisations dans la prise des décisions qui concernent l'avenir des organisations à Bukavu. Nous devons alors encourager le renforcement de l'autonomie financière par :

· La mise en valeur et la mobilisation permanente des ressources existantes localement ;

· Le développement des activités économiques rentables ;

· La gestion saine des aides reçues ;

· La capitalisation de l'ADSB ;

· Le renforcement des ressources disponibles : équipements, locaux, travail des membres, agents ;

· La spécialisation dans le domaine d'intervention par des formations permanentes de tous les acteurs ;

· La conformité de l'ADSB aux règlements requis des ASBL ;

· Le renforcement de collaboration étroite entre ADZ/ONGD/LD et entité administrative de tutelle ;

· La mise sur pied d'une politique économique adéquate ;

· Le renforcement institutionnel : formation, gestion organisation, auto-évaluation, structuration, acquisition des technologies nouvelles et des compétences, crédibilité et confiance engagées et gagnées ;

· La négociation des financements souples avec les agences d'aide nationale et internationale ;

· Le renforcement des échanges d'informations et de communications entre les acteurs de développement ; aussi bien en langue des signes.

A l'Etat :

· La mise en place d'un programme national/provincial de réadaptation à base communautaire ;

· L'amélioration de la situation économique et sociale de sourds et lutte contre les préjugés à leur égard ;

· La promotion de l'éducation et la formation des sourds ainsi que l'officialisation de la langue des signes comme cinquième langue nationale ;

· L'amélioration de l'état sanitaire et un bon système de prise en charge de cette catégorie de personnes vulnérables.

Nous ne pouvons pas prétendre présenter un travail scientifique modèle. Nous estimons que beaucoup d'aspects ne sont pas exploités et restons ouvert à toutes les critiques et suggestions de chercheurs ultérieurs à qui nous laissons la porte ouverte pour « la paupérisation grandissante de sourd et de personnes vivant avec handicap reste un défi, tous ensemble, nous réussirons ».

BIBLIOGRAPHIE

I. OUVRAGES

1. Alain-Ch. Martinet, Humed Silem, Lexique de gestion 5ème édition, Dalloz, 2002.

2. Cathérine Coquery-VIDROVITCH, Daniel HEMERY J-Piel ; Pour une histoire de développement : Etats, Société, développement, éd.l'Harmattan, Paris, 1986.

3. Dictionnaire Larousse de poche, 21 rue du Montparnasse 75283, Paris Cedex, 2009.

4. Dictionnaire de l'académie française, SA, Paris, p.1935.

5. Dictionnaire de Petit Larousse, éd. Vuef, Paris, 2003.

6. Fernand Vincent ; Financer autrement les associations et ONG du tiers monde, RAFAD, Volume1, IRED, Genève, 1994.

7. François PERROUX ; L'Europe sans rivages, éd. PUF, Paris, 1954.

8. Jean-Yves CAPUL & Olivier GARNIER, Dictionnaire d'Economique et de Sciences Sociales, éd. HATIER, France, mars 2008.

9. LABANA LASAYABAK ; Intégration économique en Afrique : Problèmes et Perspectives, Presse Universitaire de Lubumbashi, 1995.

10. MANKOTO et all ; Notions d'aménagement et de développement intègres des forêts tropicales, UNESCO, ERAPT, MAB, 1998.

11. Rigobert MINANI BIHUZO J. ; Les enjeux actuels de la Société Civile de RDC et Perspectives de Coopération, éd. CEPAS, Kinshasa-Gombe, 4ème trimestre 2003.

12. Pierre PRADERVAND cité par Georges DEFOUR ; Le développement rural de l'Afrique Centrale, édition Bandari, B.P. 162 Bukavu.

13. Pinto R. et GRAWITZ M. ; Méthodes des sciences sociales, édition Dalloz, Paris, 1971.

14. P. Alphonse VERHULST ; Comptabilité Approfondie, Tome 2, 4e Technique Commerciale, Centre de Recherches Pédagogiques, B.P. 1800 Kinshasa 1, 1995.

15. Rosette Rey-Debove et Alain Rey ; Le Petit Robert, éd. Vuef, Paris, 2002.

16. XXX ; Les Organisations Internationales Africaines, Etudes comparatives, éd. L'Harmattan, Paris, 1987.

II. COURS

1. BISIMWA MULASHE E. ; Cours de Comptabilité générale, G1 Mgt UNIC-BUKAVU, 2004 - 2005, inédit.

2. Frank MAYUNDO ; Cours de Préparation et évaluation des projets, L2 Mgt UNIC-BUKAVU, 2008-2009, inédit.

3. KAHURANYI RUTEGA M. ; Cours de Politique d'entreprise, L2 Mgt UNIC-BUKAVU, 2008-2009, inédit.

4. MATETA N. Maty ; Cours d'Analyse financière, G3 Mgt UNIC-BUKAVU, 2006-2007, inédit.

5. MUKABALERA Joseph ; Cours de Méthodes de recherche scientifique, G2 Mgt UNIC-BUKAVU, 2005-2006, inédit.

6. NTAKOBAJIRA BAKENGA Innocent ; Cours de Gestion financière, G3 Mgt UNIC-BUKAVU, 2006-2007, inédit.

III. MEMOIRES ET TRAVAUX DE FIN DE CYCLE

1. BUHENDWA CHISHUGI Faustin ; Etude analytique du travail des femmes transporteuses dans la Ville de Bukavu et son impact sur les ménages : Cas des femmes transporteuses encadrées par OPIFET, mémoire L2 Mgt, 2007-2008, inédit.

2. KULIMUSHI NABINTU Clémence ; Les stratégies de réintégration et d'assistance sociale des femmes et filles victimes des viols et violences sexuelles dans leurs milieux d'origine après la prise en charge médicale : Cas de ALT/ BEATIL, L2 Mgt UNIC-BUKAVU, 2007-2008, inédit.

IV. RAPPORTS, REVUES ET BROCHURES

1. Document de Stratégie et de Croissance pour la Réduction de la Pauvreté (DSCRP).

2. HUGUES Leclerg ; L'économie populaire informelle de Kinshasa, in Congo (Zaïre) Afrique, n°271, janvier 1997.

3. Journal Officiel : Constitution de la 3e république, 47e année, Kinshasa, 18 février 2006.

4. La problématique de la surdité a Kinshasa, juillet 2004.

5. Manuel de la surdité, Fédération Mondiale des Sourds, 1997.

6. Rapports annuels de l'A.D.S.B 2006, 2007 et 2008.

7. Rapport du Programme des Nations Unies pour l'action relative aux handicapés 1983.

V. REFERENCES ELECTRONIQUES

1. google.com

2. google.fr

3. wikipedia.com

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE .............................................................................................................I

DEDICACE............................................................................................................II

REMERCIEMENTS..................................................................................................III

SIGLES ET ABREVIATIONS.......................................................................................IV

0. INTRODUCTION 1

0.1. PROBLEMATIQUE 1

0.2. OBJECTIF ET HYPOTHESE DU TRAVAIL 4

0.3. APPROCHE METHODOLOGIQUE 5

0.3.1. La méthode 5

0.3.2. Les techniques 5

0.4. CHOIX ET INTERET DU SUJET 6

0.5. ETAT DE LA QUESTION 7

0.6. DELIMITATION DU SUJET 9

0.7. SUBDIVISION DU TRAVAIL 9

0.8. DIFFICULTES RENCONTREES 10

CHAPITRE PREMIER : CADRE CONCEPTUEL 11

1.1. DEFINITION DES CONCEPTS 11

1.1.1. Intégration 11

1.1.2. Sourd 11

1.1.3. Intégration économico-financière 12

1.1.4. Impact 13

1.1.5. Développement 13

1.2. BREVE PRESENTATION DE L'ASSOCIATION POUR LE DEVELOPPEMENT DES SOURDS DE BUKAVU (A.D.S.B) 14

1.2.1. Historique de l'organisation 14

1.2.2. Structure de l'organisation 15

1.2.3. Perspectives d'avenir 16

CHAPITRE II : CONSIDERATIONS THEORIQUES DE L'INTEGRATION ET DE LA SURDITE 16

2.1. INTEGRATION 16

2.1.1. Les formes d'intégration 16

2.1.3. Le processus d'intégration 17

2.2. ETUDE DE LA SURDITE 18

2.2.1. Historique de la surdité et de la langue des signes 19

2.2.2. Prévalence de la surdité 31

2.2.3. Les causes de la surdité dans la Ville de Bukavu 31

2.2.4. Le dépistage et l'identification de la surdité dans la Ville de Bukavu 32

2.2.5. Les conséquences de la surdité 32

2.2.6. Les droits des sourds et la justice sociale 33

2.2.7. Impact de l'intégration de l'A.D.S.B 38

CHAPITRE III : ANALYSE, INTERPRETATION DES DONNEES ET PRESENTATION DES RESULTATS 40

3.0. INTRODUCTION 40

3.1. PRESENTATION DES DONNEES BILANTAIRES 41

3.2. ANALYSE DES DONNEES BILANTAIRES 45

3.2.2. Calcul de l'autofinancement 46

3.2.3. Calcul de rentabilité des investissements de l'A.D.S.B de 2006 à 2008. 48

3.2.4. Calcul d'autonomie financière 50

3.2.5. Calcul du degré et ratio de fonds de roulement net en dollars américains 51

3.2.6. Calcul de besoins en fonds de roulement (BFR) 53

3.2.7. Calcul de la trésorerie nette................................................................. 60

3.2.8. Calcul des investissements de l'A.D.S.B 56

3.2.9. La structure financière de l'A.D.S.B 57

3.3. SCHEMA GLOBAL DU CHEMINEMENT VERS LE DEVELOPPEMENT INTEGRE 58

3.4. CRITIQUES 61

CONCLUSION 64

BIBLIOGRAPHIE 67

TABLE DES MATIERES 70

* 1 DSCRP RDC ; Pilier 3 : Stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté, Kinshasa, juillet 2006, p.79.

* 2 Rapport du Programme des Nations Unies pour l'action relative aux handicapés en 1983.

* 3 4 Site Internet ; google.fr

* 5 Dictionnaire Larousse de poche, 21 rue du Montparnasse 75283, Paris Cedex, 2009, p.68.

* 6 Prof. Dr MUKABALERA Joseph, Cours de Méthode de recherche scientifique, G2 UNIC-BUKAVU, inédit 2006.

* 7 Pinto R. et GRAWITZ M., Méthodes des sciences sociales, éd. Dalloz, Paris, 1971, p.287.

* 8 Pinto R. et GRAWITZ M., Op.cit.

* 9 J.O de la RD Congo, Constitution de la 3e république, 47e année, Kinshasa-18 février 2006.

* 10 Dictionnaire le Petit Larousse de poche, 21 rue du Montparnasse 75283, Paris, 2009, p.251.

* 11 PERROUX François ; Europe sans rivages, PUF, Paris, 1954, p.54.

* 12 XXX ; Les organisations internationales, études comparatives, éd. Harmattan, Paris, 1987, p.53.

* 13 Manuel de sur la surdité, Fédération mondiale des sourds, 1997, p.12.

* 14 Jean-Yves CAPUL et Olivier GARNIER ; Dictionnaire d'économie et de sciences sociales, éd. HATIER, France, mars 2008, p.125.

* 15 Franck MAYUNDO ; Cours de préparation et évaluation des projets, L2 Management et sciences économiques, UNIC-BUKAVU, 2008 - 2009, inédit.

* 16 Pierre PRADERVAND cité par Georges DEFOUR ; Le développement rural de l'Afrique Centrale, éd. Bandari, B.P 162 Bukavu, p.29.

* 17 MANKOTO et alli ; Notions d'aménagement et de développement intégrés des forets tropicales, UNESCO, ERAIFT, MAB, 1998, p.211.

* 18 Rapport annuel de l'A.D.S.B 2006, p.4.

* 19 Dépliant de l'A.D.S.B.

* 20 Ibidem.

* 21 Idem.

* 22 Rapport A.D.S.B ; Op.cit., p.8.

* 23 LABANA L. ; Intégration économique en Afrique : Problème et perspectives, Presse universitaire de LUBUMBASHI, Lubumbashi, 1995, p.91.

* 24 Google.com

* 25 La problématique de la surdité à Kinshasa, juillet 2004.

* 26 La problématique de la surdité à Kinshasa, juillet 2004.

* 27 Google.com

* 28 Wikipédia.com

* 29 MATETA N. Maty ; Analyse financière, cours inédit, UNIC-BUKAVU, G3, 2006 - 2007

* 30 Alain-ch et alli, Lexique de gestion 5ème édition, Dalloz, Paris, 2002, p.129.

* 31 MATETA N. Maty ; Op.cit, inédit.

* 32 MATETA N. MATY, Op.Cit.; p.18

* 33 NTAKOBAJIRA BAKENGA Innocent ; Cours de Gestion financière, G3 Mgt UNIC-BUKAVU, 2006 - 2007, inédit.

* 34 MATETA N. Maty, Op.Cit. ; p.18.

* 35 MANKOTO et alli ; Notions d'aménagement et de développement des forets tropicales, UNESCO, ERAIFT, MAB, 1998, p.211.






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