UNIVERSITE DE SOUSSE INSTITUT SUPERIEUR DE GESTION
DE SOUSSE
Mémoire en vue de l'obtention du Diplôme
de Mastère en Entrepreneuriat
Dynamique entrepreneuriale féminine et son
accompagnement : Cas de la Tunisie
Elaboré par : Sous la direction de :
Melle Wafa CHAKROUN Professeur Samir BEN
AMMOU
Année universitaire
2005/2006
Dédicaces
Je dédie ce travail
A mon très cher père
Abdelmajid A ma très hère mère
Naziha
Source unique d lumière et de tendance qui m'a
éclairée toute ma vie, Qui n'ont cessé de me soutenir
durant mes années d'étude et m'ont vouée
amour, tendresse, sacrifices, encouragements.
Que Dieu vous protège.
A mes chers frères Mehdi et
M'hamed En souvenir de ce que nous avons vécu, je
leur fais part de la joie qui m'a.
A ma chère soeur Houda J'avoue
que ma joie est souvent le fruit de ses singuliers soins. Avec tous mes
souhaits de réussite, et de bonheur.
Que la vie ne puisse jamais nous séparer.
A toute ma famille A tous mes amis (es)
sincères A mes collègues du travail au sein de la
société SCEET A tous ceux qui ont cru en moi.
Qu'ils trouvent tous dans ce mémoire le
témoignage de mon attachement et de ma profonde gratitude.
Remerciement
Je tiens à remercier ici tous ceux qui m'ont
accompagné tout au long de la réalisation de ce travail de
recherche.
Tout d'abord, je tiens à exprimer ma plus grande
gratitude au professeur BEN AMMOU Samir non seulement d'avoir
encadré cette recherche mais aussi de l'entière confiance qu'il
m'a témoignée tout au long de la réalisation de ce
travail.
Je tiens également à remercier Mr
HAMDOUNI Abdelkader et Mr BEN MOHAMED Mohamed qui ont accepté
de relire ce document et pour ses suggestions et sa patience.
Mes remerciements vont également aux membres du jury
de soutenance qui me font l'honneur de participer à l'évaluation
de ce modeste travail.
Enfin ma reconnaissance va aussi aux directeurs de
l'A.P.I. et celui de l'U.T.I.C.A. sans leurs aides, notre recherche sur terrain
n'a pas pu être terminée. Ils ont eu la gentillesse à
s'intéresser à mon travail.
Mon travail n'a pas pu être réalisé et
achevé qu'avec le concours d'un grand nombre des entrepreneurs hommes et
femmes qui ont accepté de me recevoir et de compléter un long
questionnaire. Qu'ils en soient ici encore remerciés.
Sommaire
INTRODUCTION 1
Chapitre I : FEMMES ENTREPRENEURES :
EMERGENCE DES NOUVELLES RECHERCHES EN ENTREPRENEURIAT 6
Section 1 : Entrepreneuriat : champ de recherche
à part entière 8
Section 2 : Environnement global de
l'entrepreneur femme 18
Chapitre II : PHENOMENE ENTREPRENEURIAL
FEMININ DANS UNE PERSPECTIVE D'ACCOMPAGNEMENT 35
Section 1 : Spécificité de
l'entrepreneuriat féminin 36
Section 2 : Accompagnement des femmes
entrepreneuriale : relation porteurs portants 58
Chapitre III : ÉTUDE EMPIRIQUE 86
Section 1 : Caractéristiques de
l'échantillon 88
Section 2 : Méthode logistique : approche
empirique 94
CONCLUSION 156
ANNEXES 160
BIBLIOGRAPHIE 163
Index des tableaux
Tableau I.1 : Les
caractéristiques de la création d'entreprise
Tableau II.1 : Répartition de la
population active selon le sexe et le secteur d'activité en 2004
Tableau II.2 : Typologie idéal- typique de la
création/détection d'opportunités entrepreneuriales
Tableau III.1 : Liste des variables
faisant l'objet de notre recherche Tableau III.2 :
Tri croisé : âge - sexe de l'entrepreneur
Tableau III.3 : Tri croisé :
statut matrimonial - sexe de l'entrepreneur Tableau
III.4 : Tri croisé : rang dans la famille - sexe de
l'entrepreneur Tableau III.5 : Tri croisé :
nombre des enfants - sexe de l'entrepreneur Tableau
III.6 : Tri croisé : niveau d'instruction - sexe de
l'entrepreneur Tableau III.7 : Tri croisé :
domaine d'instruction - sexe de l'entrepreneur Tableau
III.8 : Tri croisé : expérience professionnelle -
sexe de l'entrepreneur Tableau III.9 : Tri
croisé : nature de l'expérience - sexe de l'entrepreneur
Tableau III.10 : Tri croisé : secteur de
l'entreprise - sexe de l'entrepreneur
Tableau III.11 : Tri croisé :
nombre d'heure consacré au travail - sexe de l'entrepreneur
Tableau III.12 : Tri croisé : nombre
d'année de création - sexe de l'entrepreneur Tableau
III.13 : Tri croisé : la participation dans l'entreprise -
sexe de l'entrepreneur Tableau III.14 : Tri
croisé : pourcentage de participation dans l'entreprise - sexe de
l'entrepreneur
Tableau III.15 : Tri croisé :
nombre d'employés - sexe de l'entrepreneur
Tableau III.16 : Tri croisé :
évolution du chiffre d'affaire - sexe de l'entrepreneur
Tableau III.17 : Tri croisé :
tendance de l'évolution du chiffre d'affaire - sexe de l'entrepreneur
Tableau III.18 : Tri croisé :
motivations pour la création - sexe de l'entrepreneur
Tableau III.19 : Tri croisé :
caractéristiques dont l'entrepreneur doit avoir pour la réussite
- sexe de l'entrepreneur
Tableau III.20 : Tri croisé :
facteurs du choix du secteur - sexe de l'entrepreneur Tableau
III.21 : Tri croisé : degrés de conciliation entre
famille et travail - sexe de l'entrepreneur
Tableau III.22 : Tri croisé :
problème de financement - sexe de l'entrepreneur Tableau
III.23 : Tri croisé : problème de formation - sexe
de l'entrepreneur Tableau III.24 : Tri croisé
: difficultés administratives - sexe de l'entrepreneur
Tableau III.25 : Tri croisé :
temps nécessaire pour les formalités administratives -sexe de
l'entrepreneur
Tableau III.26 : Tri croisé :
moyen de sensibilisation à la création - sexe de l'entrepreneur
Tableau III.27 : Tri croisé : source de
l'information - sexe de l'entrepreneur
Tableau III.28 : Tableau croisé
: source des services obtenus - sexe de l'entrepreneur Tableau
III.29 : Tri croisé : source du financement - sexe de
l'entrepreneur
Tableau III.30 : Tri croisé :
nature de la formation - sexe de l'entrepreneur Tableau
III.31 : Tri croisé : vie associative - sexe de
l'entrepreneur
Tableau III.321 : Valeur de la
constante lorsque aucune variable n'est introduite dans le modèle
relatif au « profil de l'entrepreneur » (modèle 0)
Tableau III.331 : Variables hors de
l'équation relatives au « profil de l'entrepreneur »
Tableau III.341 : Significativité du
modèle relatif au « profil de l'entrepreneur » (modèle
1) Tableau III.351 : Valeur du maximum de
vraisemblance relatif au modèle 1 relatif au « profil de
l'entrepreneur ».
Tableau III.361 : Tableau de
classification 2 * 2 relatif au « profil de l'entrepreneur »
Tableau III.371 : Variables dans l'équation
finale relative au « profil de l'entrepreneur » Tableau
III.381 : Variables hors de l'équation finale relative au
« profil de l'entrepreneur ». Tableau
III.392 : Variables hors de l'équation relatives au «
profil de l'entreprise » Tableau III.402 :
Significativité du modèle relatif au « profil de
l'entreprise »
(modèle 1)
Tableau III.412 : Valeur du maximum de
vraisemblance relative au « profil de l'entreprise »
Tableau III.422 : Tableau de classification relative
au « profil de l'entreprise »
Tableau III.432 : Variables dans
l'équation relatives au « profil de l'entreprise »
Tableau III.442 : Variables hors de l'équation
relatives au « profil de l'entreprise »
Tableau III.453: Variables hors de
l'équation relatives aux « motivations de l'entrepreneuriat
»
Tableau III.463: Significativité
du modèle relatif aux « motivations de l'entrepreneuriat »
(modèle 1)
Tableau III.473 : Valeur du maximum de
vraisemblance relative aux « motivations de l'entrepreneuriat »
Tableau III.483 : Tableau de
classification 2 * 2 relatif aux « motivations de l'entrepreneuriat »
Tableau III.493 : Variables dans l'équation
relatives aux « motivations de l'entrepreneuriat »
Tableau III.503 : Variables hors de l'équation
relatives aux « motivations de l'entrepreneuriat »
Tableau III.514 : Variables hors de l'équation
relatives aux « problèmes rencontrés lors de la
création »
Tableau III.524 :
Significativité du modèle relatif aux « problèmes
rencontrés lors de la création » (modèle 1)
Tableau III.534 : Valeur du maximum de
vraisemblance relative aux « problèmes rencontrés lors de la
création »
Tableau III.544 : Tableau de
classification relative aux « problèmes rencontrés lors de
la création »
Tableau III.554 : Variables dans
l'équation relatives aux « problèmes rencontrés lors
de la création »
Tableau III.564 : Variables hors de
l'équation relatives aux « problèmes rencontrés lors
de la création »
Tableau III.575 : Variables hors de
l'équation relatives à « l'accompagnement reçu
»
Tableau III.585 :
Significativité du modèle relatif à «
l'accompagnement reçu»
Tableau III.595 : Valeur du maximum de
vraisemblance relatif à « l'accompagnement reçu»
Tableau III.605 : Tableau de classification relatif
à « l'accompagnement reçu»
Tableau III.615 : Variables dans
l'équation relatives à « l'accompagnement
reçu»
Tableau III.625 : Variables hors de
l'équation relatives à « l'accompagnement
reçu»
Tableau 1II.63G : Variables hors de
l'équation relatives au modèle global
Tableau III.64G :
Significativité du modèle relatif au modèle global
Tableau III.65G : Valeur du maximum de
vraisemblance relative au modèle global
Tableau III.66G : Tableau de
classification 2 * 2 relatif au modèle global
Tableau III.67G : Variables dans
l'équation relatives au modèle global
Tableau III.68 : Estimation de l'effort
de sensibilisation
Tableau III.69 : Satisfaction
générale de l'information acquise
Tableau III.70: Satisfaction du service
d'accompagnement: conseil
Tableau III.71 : Satisfaction du
service d'accompagnement: encadrement
Tableau III.72: Satisfaction du service
d'accompagnement: assistance technique Tableau III.73 :
Estimation de la formation acquise
Tableau III.74: Estimation des
avantages financiers
Tableau III.75: Estimation des
avantages fiscaux
Tableau III.76 : Source de
financement
Tableau 77 : Principaux
résultats statistiques qualitatives par rapport à notre
hypothèse de base
Index des figures
Figure I.1 : Les grands traits de la
création d'entreprise
Figure I.2 : Les 4 facettes de la
création d'entreprise ex nihilo
Figure I.3 : Les composantes de base du
processus de création
Figure I.4 : Les caractéristiques
à l'esprit de l'entrepreneuriat féminin
Figure II.1 : Un processus de création
sous forme d'étoile
Figure III.1 : Le degrés de
correspondance entre sexe * situation familiale* avoir
des enfants* nombre des heure consacrées au travail.
Figure III.2 : Le degrés de
correspondance entre le sexe* niveau d'instruction*
domaine d'instruction* choix du secteur
Figure 3 : Notre cheminement de recherche
Index des abréviations
- AFNOR : Association Française de
Normalisation
- A.L.E.X.I.S. : Atelier
Lorrain d'Expérimentation et
d'Innovation Sociale
- APCE : Agence de Promotion de
Création d'Entreprise
- API : Agence de Promotion
d'Industrie
- CNCA : Conseil National de
Création d'Entreprise
- CREDIF : Centre de
Recherches, d'Etudes, de
Documentation, et
d'Information sur les Femmes
- EU : Etats-Unis
- FORCE : Fédération des
Organisations de Création
d'Entreprises et
leur Reprise
- FNE : Fond National
d'Emploi- INST : Institut
National de Statistique
Tunisienne
- OCDE : Organisation de
Création et Développement
Economique
- OIT : Organisation
Internationale du Travail
- PME : Petites et Moyennes
Entreprises
- PCE : Prêt de
Création d'Entreprises
- PDRI : Programme de
Développement Rural
Intégré
- PDUI : Programme de
Développement Urbain
Intégré
- PVD : Pays en Voie de
Développement
- UNFT : Union Nationale des
Femmes Tunisiennes
- UTICA : Union Tunisienne
d'Industrie, Commerce et
d'Artisanat
« Et voici la situation paradoxale de l'etre humain,
qui
est, et peut etre, le plus autonome et le plus asservi
»
(EDGAR Morin, '984')
1
M. EDGAR (1984), « Peut-on concevoir une science de
l'autonomie ? » dans l'auto- organisation, Colloque de Cerisy, Editions du
seuil, p.324.
INTRODUCTION
INTRODUCTION
Introduction
Avant d'aborder la dynamique entrepreneuriale féminine
dans le contexte Tunisien, il serait intéressant de donner d'abord un
aperçu général de la montée de l'entreprenariat et
de la place de l'entreprise dans le développement économique du
pays. Les années soixante ont marqué la dominance de l'Etat
patron qui était le premier employeur, la source principale de
l'investissement et le support de la planification et de ses
régulations.
Avec l'ouverture libérale du début des
années soixante dix, la promulgation du code des investissements, la
promotion de l'initiative privée et l'appel à l'investissement
étranger ont été accompagnés par une
évolution de plus en plus significative du nombre de créateurs
d'entreprises.
Il est désormais reconnu dans le monde entier qu'il ne
peut y avoir de développement sans participation de la femme. C'est en
1975, lors de la conférence des Nations Unies marquant l'année
internationale de la femme que le phénomène a été
reconnu pour la première fois. Plusieurs autres conférences, dont
nous évoquons trois, ont insisté à leurs tours sur la
nécessité d'intégrer la femme au développement.
Ainsi en 1984, la conférence internationale sur la population à
Mexico a relevé l'obligation d'intensifier le rôle de la femme et
d'améliorer son statut. En 1989, lors d'une conférence : bilan
sur la décennie des Nations Unies pour la femme, on a insisté
à l'importance du planning familial et de l'emploi comme facteurs
d'amélioration du statut de la femme. A Dakar en Mai 1992, la
conférence panafricaine sur la démocratie a retenu dans une
résolution que la liberté économique d'entreprendre doit
être entièrement restituée à la femme.
Parallèlement à cette conscience politique
à l'échelle mondiale sur le rôle de la femme dans le
développement économique, le nombre de recherches
focalisées sur les femmes entrepreneures a augmenté très
nettement.
ont été créées en 1970 ; leur nombre
était de trois entreprises et leur ratio est passé à 300
en 1990.2
A partir des années quatre vingt dix, le rythme de
création des entreprises a connu une nette accélération
passant à 5764 femmes entrepreneures en 1997. Ce recensement a
englobé les femmes directrices d'entreprises plus les femmes dirigeantes
et gérantes3.
Actuellement, vu la non disponibilité de statistiques
récentes par sexe sur le nombre des femmes entrepreneures, un travail
personnel a été effectué à partir des
données de l'API qui a permis de constater que ces entreprises
déjà créées par les femmes jusqu'en 2004 est de
prés de 10.000 entreprises.
Ainsi face à cette poussée des femmes dans le
monde des affaires, cette partie se décharge de présenter de
prime abord la littérature managériale dans ce domaine avec une
revue sur la notion de l'entrepreneuriat en général, sur la
création d'entreprises ex nihilo par la suite en tentant de
repérer et de classer les différentes problématiques
provoqués par les chercheurs (section1).
Il n'est pas dans notre intention de faire une revue de toutes
les questions de recherche traitées dans la littérature, mais de
proposer une synthèse concernant deux questions de recherches qui sont
au coeur de notre problématique de base :
~ La montée du champ de l'entrepreneuriat en
général, et plus précisément la montée de
l'entrepreneuriat féminin.
~ La création d'entreprise : un parcours entrepreneurial
difficile à gérer (processus long à parcourir,
environnement de création difficile à
pénétrer...).
Cependant cette évolution n'a pas en lieu du jour au
lendemain. L'entrée des femmes sur le marché du travail a
été favorisée par plusieurs facteurs qu'on peut noter
entre autre la volonté politique de notre pays. Pour cela la
dernière section se propose de donner un aperçu sur les facteurs
incitatifs à la montée des femmes entrepreneures
2 P. N. DENIEUIL (2004), « femmes et entreprises
en Tunisie : essai sur les cultures du travail féminin », Ed. L'
Harmattan, Paris p. 38.
3 INS. Enquête Nationale sur l'emploi en 1997,
p. 2.
Section1
Entrepreneuriat : champ de recherche à part
entière
Un champ scientifique ou une discipline ne commence à
exister que si une communauté scientifique se constitue et s'organise,
si elle produit des recherches, si elle dispose de revues et si elle organise
des colloques spécifiques permettant aux chercheurs de partager les
résultats de leurs travaux. Comme la plupart des domaines scientifiques,
l'entrepreneurship a dû se détacher de ses racines (l'histoire,
l'économie, la gestion, la PME ...) de façon à parvenir
à l'autonomie. Ceci ne s'est pas fait sans difficultés et n'a pas
manqué de provoquer un certain appauvrissement, étape
nécessaire dans la constitution d'un nouveau champ scientifique 4?
L'entrepreneurship s'est développé d'abord, dans
les années d'après guerre, au sein de l'économie et
surtout de l'histoire (des entreprises). Les historiens d'Harvard, avec le
Research Center in Entrepreneurial History, créé en 1948, qui
connût une activité intense pendant un peu plus d'une dizaine
d'année, furent le véritable moteur de ce mouvement. Cependant,
la recherche historique s'épuisa, peu à peu, faute d'avoir pu
s'accorder sur la définition du concept d'entrepreneur et d'avoir
produit une théorie satisfaisante. L'entrepreneurship n'ayant pas pu
faire sa percée et gagner son autonomie, le mouvement est
retombé.
Au début des années 70 (fin des années
60), il a recommencé à prospérer au sein de la recherche
en gestion (PME) et en psychologie. La crise des années 70, avec la
montée du chômage et la réhabilitation de la PME
créatrice d'emplois et de valeur, l'a considérablement
aidé, ainsi que la perte d'influence des théories marxistes et
structuralistes.
I.1.1. Entrepreneuriat : Définition et
Notions
Définir ce qu'est l'entrepreneuriat n'est pas une chose
aisée, les travaux réalisés dans ce domaine ont
proposé de nombreuses définitions sans qui aucune d'entre elles
ne reçoive un consensus général. Sans vouloir entrer dans
les détails des débats théoriques qui opposent les
auteurs sur le concept d'entrepreneur, il nous parait
néanmoins important de reprendre ici quelques idées pour
rassembler différentes informations nécessaires à la
compréhension globale et systématique de la dynamique
entrepreneuriale.
Selon JULIEN et MARCHESNAY (1996), le concept
d'entrepreneuriat a été consacré pour traduire le terme
Anglo-Saxon « Entrepreneurship », à la place d'autres termes
tels que l'entreprenariat ou l'entreprenoriat.
Quelque soit le terme retenu, le problème regroupe 3
notions essentielles : l'entrepreneur, l'esprit d'entreprise et la
création d'entreprise (JULIEN et MARCHESNAY, 1996)
Les 1ères tentatives de développement
d'une théorie de l'entrepreneuriat ont été fait par SAYEB
(1803) et CANTILLON (1925). Mais la tenue a été
véritablement popularisée par MILL (1848)5. Pour ces
auteurs, l'exercice du rôle de l'entrepreneur s'identifie par sa
détention du capital. L'entrepreneur est donc celui le
propriétaire du capital. C'est à lui que revient le droit de
prendre les décisions essentielles puisqu'il supporte seul les risques.
Ces auteurs considéraient la prise de risque comme l'activité
essentielle de l'entrepreneur.
D'autres auteurs, en particulier, MULLER, FAURE, GERBAUX
(1989), nient cette proposition en ce sens que, pour eux, l'esprit
d'entreprise, le goût du risque n'est pas nécessairement un
attribut des sociétés modernes (RAJEMISON, 1995). En faites, il y
a des nombreux exemples de véritables stratégies
entrepreneuriales conduites depuis longtemps par les habitants des villages
fort peu touchés par la modernité.
Plus tard, d'autres courant d'analyse, reprenant l'une ou
l'autre de ces notions, vont chercher à définir plus
précisément le concept d'entrepreneur. FIGUERREDO en accord avec
PERROURY (1992) avaient arrivée à la conclusion que
l'entrepreneur est le produit de son environnement. Ils affirment que les
actions individuelles se produisent dans un contexte social et
économique et que ce contexte est lui-même, un
élément essentiel pour comprendre les rôles joués
par les individus6. L'évolution économique par
l'exécution de nouvelles
5 Y. GASSE (1983), « l'entrepreneur moderne :
attributs et fonctions », Revue Internationale de Gestion, vol 7,
N° 4, P 4.
6 S. RAJEMISON (1995), « Femmes entrepreneurs et
dynamiques entrepreneuriale : le cas de Madagascar », les facteurs de
performance de l'entreprise. Ed. Aupelf-VREF, pp227-236
combinaisons productives7. Pour lui le défi
de l'entrepreneur, est de trouver et de développer de nouvelles
idées (nouveaux produits, nouvelles méthodes de production,
nouveaux marchés, etc.) Il soutient l'idée que c'est l'innovation
qui distingue l'entrepreneur du manager.
Cependant, MCCLELLAND (1961), quand à lui, il estime
que l'innovation peut être aussi allouée à un gestionnaire
créateur qui prend de bonnes décisions aux bons moments. En
accord avec lui, BROCKHAMS (1980) a montré selon une étude que
beaucoup de gens décident de se lancer dans les affaires sans même
savoir ce qu'ils vont véritablement faire.
MCCLELLAND a défendu l'idée que être
entrepreneur n'est pas forcément un preneur de risque ni un innovateur
mais qu'il faut surtout un fort besoin d'accomplissement. Cependant, de
nombreux chercheurs ont étudié le besoin d'accomplissement, sans
pouvoir établir un lien direct entre ce concept et la réussite de
l'entrepreneur.
Evidemment, le phénomène entrepreneuriale a fait
l'objet de plusieurs recherches et études on peut retenir que l'ensemble
des activités de recherches considère en général
l'entrepreneur comme un leader dans les affaires ayant le rôle de
stimuler la croissance économique et le développement ; cependant
ils sont en désaccord sur l'activité essentielle de
l'entrepreneur : acceptation des risques pour les uns, combinaison des facteurs
de production pour les autres, source de capital pour certains et innovation
pour d'autres8.
Bien que comprenant des éléments parfois
divergentes ces définitions sont comme même
complémentaires. A cet effet, DENIEUIL dans son ouvrage sur les femmes
entrepreneurs en Tunisie a fait rassembler ces éléments au sein
d'une relation socioéconomique globale entretenue par un acteur social
à plusieurs niveaux et simultanément offrit : c'est-à-dire
s'insérer sur un même marché où se régule une
offre et une demande, gérer c'est-à-dire organiser et administrer
des biens ou une unité économique, risquer et mettre en jeu sa
volonté et sa responsabilité personnelle dans une prise
d'initiative. Cette triple exigence semble avoir en commun le concept de la
création d'une nouvelle entreprise.
7 F. K. HIEN (2002), « L'entreprenariat
féminin au Burkina Faso : une étude exploratoire », sept.
8 Y. GASSE (1983), « L'entrepreneur moderne :
attributs et fonctions », Revue Internationale de Gestion,
Novembre, Vol 7, N°4, p4
Ce rapide survol des différents concepts de
l'entrepreneur permet de retenir que l'entrepreneur est un facteur agissant
mais qu'il peut être des pressions extérieures. En tout
état de cause, l'entrepreneur ne peut être un agent subissant. En
revanche, il peut être un produit social9.une telle
définition pet paraître trop générale, elle a aussi
le désavantage d'être restreinte puisqu'elle confine les
activités de l'entrepreneur au seul domaine économique.
Plusieurs spécialistes dans le domaine de
l'entrepreneuriat préfèrent donner au concept une dimension plus
englobante pouvant rejoindre plusieurs champs d'application.
Dans cette perspective, on peut donc définir l'esprit
entrepreneurial comme une volonté constante de prendre des initiatives
et de s'organiser compte tenu des ressources disponibles pour tenu des
ressources disponibles pour atteindre des résultats
concrets10. Très souvent, les entrepreneurs constituent des
véritables agents de changements économiques, politiques et
sociaux.
Dans le même ordre d'idée, l'entrepreneuriat est
un acte propre à l'entrepreneur et la dynamique entrepreneuriale peut
être définie comme l'ensemble du processus qui tend à
favoriser la création et de développement des entreprises.
L'esprit d'entreprise, quand à lui, peut se
définir comme l'aptitude d'un individu, d'un groupe social, d'une
communauté à : prendre des risques pour engager des capitaux
(pour investir, voir s'investir) dans ne sorte d'aventure (une entreprise),
consistant à apporter quelque chose de neuf (l'innovation), de
créatif, ceci en employant et en combinant de la façon la plus
performante possible des ressources diverses (dans une organisation, autre sens
plus institutionnel du mot « entreprise ») (JULIEN et MARCHESNAY,
1996). C'est cet esprit qui est à la base de la création
d'entreprise.
A cet effet, il est intéressant de mettre l'accent sur
les conclusions de BRUYAT pour qui la création d'entreprise est un
processus stratégique et dynamique de décisions, actions
déclenché sous l'effet d'un changement affectant la configuration
stratégique instantanée perçue (CSIP).
9 S. RAJEMISON (1995), femmes entrepreneurs et
dynamique entrepreneuriale : le cas de Madagascar, les facteurs de performance
de l'entreprise. Ed AUPELF-UREF, John Libbey Eurotext. Paris p 229.
10 Y. GASSE, op. cit.
Cette dernière croise trois ensembles de perceptions.
Le premier a trait aux buts et aux aspirations qui sous tendent l'action des
individus. Le deuxième concerne les ressources et les
compétitions des mêmes individus. Le troisième, enfin,
correspond à des possibilités et/ou des menaces perçus
dans l'environnement.
Par ailleurs, en se rapprochant de la définition de
l'esprit d'entreprise, la dynamique entrepreneuriale se voit comme une «
intention délibérée, une tâche qui doit être
organiser de façon systématique et qui fait partie
intégrante du travail du dirigeant » telle est définit par
DRUKER. C'est-à-dire ainsi que l'esprit d'entreprise ne s'arrête
pas à l'étape de création. Elle intègre
également la pratique, laquelle n'est ni une science ni un art.
Evidemment, et en accord avec beaucoup d'auteurs qui
soutiennent l'idée que la création d'entreprise a une profonde
liaison avec les retournements économiques imprévisibles et les
changements sociaux rapides auxquels nous sommes accoutumés cette
dernière décennie, Drucker retient des facteurs
déterminants de l'efficacité de l'esprit d'entreprise qui ne sont
pas eux même des phénomènes économiques mais qui
relèvent beaucoup plus des changements de valeurs, d'optiques et
d'attitudes démographiques et institutionnelles.
Somme de toute, si la dynamique entrepreneuriale relève
avant tout d'un état d'esprit de la réalisation d'un certain
nombre d'actions, elle est également fonction des conditions
économiques, sociales, culturelles et politiques dans lesquelles
opérant les entrepreneurs.
I.1.2 : La création d'entreprise
L'importance accordée aujourd'hui à la
création d'entreprise n'est pas le fruit d'une génération
spontanée. Elle est en fait le résultat d'un enchaînement
qui remonte au milieu des années 70 ; début d'un
désenchantement progressif vis-à-vis des perspectives de
croissance entrevues jusqu' alors.
Le schéma ci-après résume les grands traits
les temps forts de cet enchaînement.
Regain d'intérêt pour la PME, créatrice
nette d'emploi et
relais
indispensable de la croissance des pays
développés.
|
|
|
|
Nécessité d'une attention accrue pour
l'acte fondateur qui réunit les 2 entités
précédentes :
La création d'entreprise.
|
|
Attirance renouvelée pour
la personnage clé
de cette entité,
Son propriétaire.
|
|
|
|
|
Figure I.1 : Les grands traits de la
création d'entreprises
On ne peut pas ignorer que les manifestations
d'intérêt pour la création d'entreprise se sont
situées exactement dans la prolongation chronologique des
développements antérieurs. Il y a eu en effet assez tôt une
prise de conscience du fait que le tissu des PME devrait impérativement
se renouveler, et que la création d'entreprise serait comme
remède à la plaie de chômage. En fait, il y avait en
début des années 80 beaucoup de chemin à parcourir pour
que la prise de conscience devienne un ensemble cohérent et
ordonné de mesures d'incitation.
Le vocable de création d'entreprise recouvre, en
réalité, des objets différents, tant du point de vue de
résultat, les entreprises nouvelles, que du processus.
La création d'entreprise est un phénomène
|
> Hétérogène
> Correspond à des logiques diverses et
évolutives > Aux limites floues
> Ephémère
> Difficilement réparable dans le temps
|
Tableau I.1 : Les caractéristiques de la
création d'entreprise
Un discours général n'a, donc, guère de
sens, ce qui rend probablement illusoire la recherche d'un modèle
explicatif global. A cet égard, la recherche présentée par
ALDRICH et Al., concernant l'influence des réseaux relationnels et de
l'environnement propre à la personne sur la création de la
profitabilité des entreprises nouvelles, montre les dangers de la non
prise en
compte de ces critères (l'environnement proche, les
compétences propres à chaque personne, les ressources
mobilisées sur tous les éléments qui touchent fortement la
création d'entreprise).
Ainsi, il n' y a pas de meilleur définition à la
création d'entreprise (comme l'entrepreneur), mais des
définitions qui répondent à des problématiques
pertinentes avec des projets de recherche et des demandes sociales.
1. Des stratégies de recherche différentes
:
Les typologies en matière de stratégies de
recherche sont nombreuses. Toutefois, les recherches expérimentales sont
quasiment inexistantes dans le domaine de création d'entreprise. La plus
grande partie de la recherche est de nature exploratoire ou descriptive. Le but
étant d'apporter de l'information et de décrire le
phénomène.
Des hypothèses et des généralisations
empiriques sont proposées. Les recherches existantes ont exploré
les facettes du phénomène, en décrivant le profil de
différents types d'intervenants (Hommes, femmes, minorités
ethniques, high-Tech...), en proposant des typologies, en détaillant des
environnements particuliers (système éducatif, partenaires
financiers, structures d'appui...), en comparant des populations
d'entrepreneurs différents (appartenant à diverses cultures)...
ces recherches nous ont apporté une meilleure connaissance du divers
aspects de notre phénomène étant la création
d'entreprise par les femmes.
Partant de la théorie, les recherches abstraites, qui ont
pour ambition de proposer des modèles qualitatifs expliquent le
phénomène en question, sont assez rares.
2. Des points de vue de recherche différents
:
La création d'entreprise ex nihilo comprend toujours
quatre notions :
L'individu, la nouvelle entreprise, un ou des environnements
dans lesquels se déroule un processus. HORNADAY et TIEKEN notent que la
chasse à « l'Heffalump » s'est faite à partir de trois
types d'informations : les facteurs liés à la personne, les
facteurs liés à l'entreprise créée et les facteurs
externes (sociologiques, environnementaux et économiques).
RONSTADT propose une typologie équivalente. Gartner
aboutit enfin à un modèle global permettant d'analyser le
phénomène de la création d'entreprise. Il reprend les
points précédents en rajoutant la notion de processus.
Figure I.2 : les 4 facettes de la création
d'entreprise ex nihio
Les problématiques proposées par les chercheurs
à cet effet, sont multiples. L'appartenance à une discipline
conduit a privilégié un point de vue particulier. Les
psychologues donnent la priorité à la dimension individuelle ;
les économistes à l'entreprise et à l'environnement (ils
feront éventuellement référence au processus) ; les
gestionnaires à l'entreprise et au processus ; les sociologues à
la face individu- entreprise- environnement... ainsi, le
phénomène sera examiné sous des perspectives
différentes selon l'origine disciplinaire des chercheurs. Le processus
est aujourd'hui, le plus souvent ignoré. Nous allons examiner ces
différentes possibilités en proposant un rapide survol sur
chacune de ces notions.
> l'entreprise créée est une
dimension toujours présente. Des caractéristiques
particulières de la nouvelle entreprise font souvent l'objet
d'études spécifiques : la taille, la croissance, les
stratégies mis en oeuvre, les problèmes rencontrés lors de
la création et tout au long du processus entrepreneurial. Cette
dimension n'est que rarement pris en compte seule, elle toujours reliée
à la personnalité du créateur/ créatrice
d'entreprise.
> le créateur/ créatrice
d'entreprise ou l'entrepreneur est, lui aussi toujours présent
pour définir l'objet de recherche (la création d'entreprise ex
nihilo). Les chercheurs se sont intéressés des
caractéristiques de l'entrepreneur qui les différencient du reste
de la population. Ils ont pris en compte des variables sociologiques ; l'age,
le sexe, le rang dans la famille, la formation, l'expérience
professionnelle antérieure, l'appartenance à une catégorie
socioprofessionnelle et/ ou des variables psychologiques ; les attitudes
(besoin d'accomplissement, de liberté, d'amélioration de
situation financière...), les motivations, les croyances...
> l'environnement de la création
est une dimension souvent oubliée. Les chercheurs s'intéressant
spécifiquement à cet aspect tentent de mettre en évidence
l'impact qu'a le phénomène sur l'environnement au sens large,
mais surtout en terme d'emplois et de création de richesses. Dans cette
veine, pouvant être classés les nombreux travaux touchant
l'environnement du financement des entreprises, l'éducation, et les
structures d'accompagnement existantes.
> le processus de création
d'entreprise est la dernière dimension pouvant être prise
en compte. Le but étant de trouver des moyens d'améliorer le
système de façon à ce qu'il y ait plus de création
d'entreprise et que les risques d'échec soit minimisé. Les
recherches utilisant cette dimension sont le fait des résultats
tirés de la pratique.
Selon nombreux chercheurs (CUNNIGHAM et LISCHERON, 1991 ;
BRUYAT, 1993 et 2001 ; BRUYAT et JULIEN, 2001 ; FAYOLLE, 2002 ; BERNASCONI,
2003 ; CHELLY, 2003 ; GASSE, 2004 ; SCHMITT et Al, 2004, etc.), la
démarche de création d'entreprise est combinée par deux
catégories composantes, une composante stratégique et une
composante psychologique.
Figure I.3 : les composantes de base du processus
de création
La composante stratégique de la création est un
ensemble formé par le projet, l'environnement et les ressources, alors
que la composante psychologique est un ensemble de comportements, d'aptitudes
et de motivations du porteur de projet. Le processus alors, ne se
déclenche dés que les différents éléments
des deux composantes s'affrontent, se mettent en interaction, voire se combine
afin de prendre des décisions et engager des actions
entrepreneuriales.
En conclusion, le champ de l'entrepreneurship et de
création d'entreprise a fait l'objet de nombreuses recherches dont le
but est d'étudier le profil et l'activité de l'entrepreneur et de
dégager les différentes facettes du phénomène
entrepreneurial.
Le sujet sur l'entrepreneuriat féminin n'est pas neuf
mais « il est jeune », déclare KNIBIEHLER en ouvrant le
colloque international sur les femmes et la révolution, qui se tient
à Toulouse en Avril 1989.
S'agissant d' « entrepreneuses » ou d' «
entrepreneurs », on est appelé à se demander depuis quand
cette dynamique a fait son apparition et à se demander dans quelles
mesures ces facteurs influent positivement on non sur cette dynamique.
Section II : Environnement global de l'entrepreneure
femme
Jamais le statut de la femme dans la société n'a
posé plus de questions à l'échelle mondiale qu'il n'en
pose aujourd'hui. Les bouleversements qui se sont opérés ou qui
s'opèrent dans les pays développés ou en voie de
développement, de la Chine à l'Afrique, de l'URSS à
l'Amérique ne sont pas les seules raisons des secousses qui agissent
l'entrepreneure femme. A l'Est comme l'Ouest, les déclarations de
principes, les discutions passionnées qui ont lieu dans la vie
politique, les mouvements d'opinion, la presse sont autant de preuves de
l'ampleur et de l'importance de la place de la femme dans la vie
économique.
Autant des facteurs et des variables interagissent ensemble pour
jouer un rôle d'incitation et d'attraction à la création
d'entreprises par les femmes.
S'agissant des déterminants de l'efficacité de
l'esprit d'entreprise, en général, plusieurs auteurs (DRUCKER
1977, RAJEMISON 1995...) retiennent des facteurs qui ne sont pas eux même
des phénomènes économiques mais qui relèvent
beaucoup plus des changement de valeurs, d'optique, d'attitudes
démographiques et institutionnelles.
De ce fait, un grand nombre d'ouvrages et de recherches se
sont penchés sur la question pour identifier les facteurs sous jacents
et retracer le parcours des entrepreneures femmes. Les recherches ont
montré que la dynamique entrepreneuriale féminine est
expliquée par plusieurs facteurs, tout sur le niveau économique,
social, culturel, psychologique et politique même.
Bien que la plupart des ces facteurs soient parfois communes
et indissociables aux deux sexes, ils ont tendance, dans beaucoup de cas,
à être plus marquées pour les entrepreneures
féminins. Plusieurs interrogations se sont posées : certains
pensent que la création d'entreprise est le fait de motivations
psychologiques et/ou de facteurs de contingence, ce chapitre reposant sur une
approche qualitative basée sur la recherche documentaire, propose
d'identifier les antécédents et les caractéristiques de
l'environnement susceptibles de favoriser l'émergence d'un esprit
d'entreprenariat chez les femmes.
De ce fait, force est de constater la mobilisation «
mondiale » et l'intérêt nouveau des pouvoirs publics sur le
sujet de l'entrepreneuriat féminin dans tous les secteurs, ce qui est
non seulement essentiel pour l'économie, mais également vital
pour la société.
Chaque pays, qu'il soit un pays développé,
émergent ou même sous développé, s'intéresse
à cet accroissement, d'une part du nombre des entreprises
créées par les femmes et d'autre part du nombre d'emplois
généré par ces entreprises.
L'augmentation du taux de création de nouvelles
entreprises par les femmes est indispensable pour stimuler l'innovation et
l'emploi de l'économie. Par conséquent, il était
nécessaire de mettre des mécanismes et des sources d'informations
et de conseil à la disposition des femmes et de leur apporter le soutien
dont elles ont besoin pour créer et gérer leurs propres
entreprises.
De même, les forces psychosociales et le contexte
culturel dans lequel évoluent les femmes ont une importante influence
dans la genèse de comportements innovateurs (RAJEMISON, 1995 ; GASSE,
D'AMOURS ; 1993 ; ZOUITEN, 2005), notamment dans le domaine de la
création d'entreprises.
CARACTÉRISTIQUES ET ANTÉCÉDENTS A
L'ESPRIT D'ENTREPRENEURIAT FEMININ
L'esprit légal et règlementaire
L'expérience professionnelle
Le système de valeurs
La formation scolaire
Le réseau relationnel
L'esprit politique
L'esprit d'entreprenariat féminin
Source : BELAID SAMY, 2004 « Les facteurs externes de
l'entrepreneuriat »11
Figure I.4 : Les caractéristiques à
l'esprit de l'entrepreneuriat féminin
I.2.1. Système de valeurs
Nul ne peut nier que les principales limites de la
participation des femmes à la vie active sont attribuées à
leur environnement socioculturel. S'agissant de l'activité
entrepreunariale, cet environnement n'a favorisé guère son
expansion.
RAJEMISON, 1995 a affirmé à partir de ces
recherches sur les femmes que pour la plupart des pays Africaines, la
ségrégation et l'inégalité subsiste. Cette
inégalité commence dès le plus jeune âge.
Toutefois, cet environnement n'a pas cessé
d'évoluer au cours de ces vingt dernières années, la
mondialisation des marchés et l'explosion des innovations technologiques
ont changé radicalement le monde du travail et les structures
économiques, sociales et culturelles.
Nombreux auteurs ont soulevé au cours de leurs
recherches un système de valeurs qui semblerait caractériser
l'esprit créatif née chez les femmes (GASSE, D'AMOURS 1993,
FAYOLLE, LASSAC-CLERC 2003, BELAID 2004, GERARD 2002). A cet effet, ils
évoquent un système de valeurs culturelles, citoyennes et
parentales, dont la résultante contribuerait au développement
d'un esprit innovateur et créatif chez les femmes pour s'installer dans
le monde des affaires.
Même si les valeurs et attitudes différentes d'un
pays à un autre, d'une région à une autre, nul doute qu'un
cheminement important est indispensable et recommandable.
A partir d'une analyse des cultures différentes, les
chercheurs ont montré primauté de trois valeurs fondamentales et
indissociables :
1. La solidarité familiale ;
2. La confiance ;
3. Et la loyauté.
Ces trois paramètres constituent la pierre angulaire de
tout développement économique et social envisagé par une
société. L'affaiblissement de l'un de ces trois valeurs
entraverait le développement de l'esprit de l'entrepreneuriat.
Ainsi, les femmes auraient maintenant d'avantage confiance en
leurs capacités et elles ne se satisferaient plus des
possibilités réduites de carrière qui leur sont encore
offertes dans les entreprises traditionnelles masculines12.
De plus, pour plusieurs auteurs, les femmes entrepreneures
défendent et respectent l'éthique des affaires plus qu'aux
hommes. Elles sont toujours reconnues par leurs approches différentes
à celles des hommes, en adoptant des traits de caractères «
typiquement féminins ». Leur approche de direction est
différente de la méthode traditionnelle, elles
12 YVON GASSE, ALAIN D'AMOURS (1993) : «
Profession : Entrepreneur », les Editions Transcontinentales, Fondation de
l'Entrepreneurship, p. 88.
pratiquent le type de leadership « interactif » et
font recours à un mode de direction participatif 13. Toutes
ces valeurs citoyennes concourent à la formation d'un espace propice
à la création d'entreprise par les femmes.
Mais même si la plupart de ces valeurs sont plutôt
citoyennes et relatives à la personne ellemême, on ne peut pas
nier l'importance du système des valeurs parental.
Depuis longtemps, un déséquilibre dans
l'accès à l'instruction pour les filles et les garçons
persiste. Le niveau n'est pas le même pour les hommes et les femmes et
c'est surtout dans la population rurale que la différenciation est plus
accentuée. Selon des études faites, RAJEMISON (1995) a
montré que plus de 40% de la population féminine de six ans et
plus est illettré ; alors que pour les hommes elle n'atteint pas 30%
14.
La différenciation demeure aussi aux domaines de
formation. Le recours des femmes dans les filières techniques, de
gestion, de comptabilité est très peu fréquenté.
Toutes ces disparités ont constitué pour
longtemps des handicaps à l'esprit d'entreprise pour les femmes car
elles limitent chez elles les aptitudes et compétences que requiert
l'entrepreneuriat.
D'où apparaît l'effet primordiale de
l'éducation et de type de relation née entre les parents et leurs
enfants dans l'éveil d'un esprit créatif d'entrepreneur tant chez
les hommes que chez les femmes. Les chercheurs ont mis l'accent sur un certain
nombre de valeurs communes, inculquées par les parents au cours de
l'éducation de leurs enfants que se soit fille ou garçon, et qui
semblent stimuler leurs créativités et leurs réussites
sociales.
Il est important de signaler ainsi que ces valeurs ont
été essentiellement évoquées par les femmes
entrepreneures Tunisiennes au cours des entretiens que j'ai mené
auprès d'elles. A cet effet, nous notons 15 :
v' L'indépendance ;
v' La responsabilisation ;
13 J. ROSENER (1991), « Les femmes ne dirigent
plus comme les hommes : ce style de management varie-t-il en fonction du sexe
des managers ? » Harvard - Expansion Eté PP 14-25.
14 S. RAJEMISON (1995), « Femmes entrepreneurs et
dynamiques entrepreneuriale : cas de Madagascar »; les facteurs de
performance de l'entreprise, Edition AUPELF- UREF, John Libbey Eurotext, Paris
P230.
15 S. BELAID (2004), « Les facteurs externes de
l'entreprenariat » ; l'entreprise, l'investissement et la
compétitivité. IACE, Tunisie, P 425.
v' La capacité de prendre des décisions, en
assumant les conséquences ;
v' L'aventure vers d'autres cultures, à travers les
langues étrangères
ou suite à des expériences à
l'étranger.
Toutefois cet ensemble des attitudes et valeurs qui se font
naître par l'entourage familial ne constitue pas l'apanage de
l'éducation prodigué par la majorité des parents.
Des analyses sont faites par des psychologues et des
pédopsychiatres dans ce sujet et qui font preuve que ces valeurs
semblent être exceptionnelles. Ils notent que le modèle parental
dominant se base plutôt sur « l'assistance et le suivisme, par
conséquent, il n'est pas capable de favoriser l'autonomie et
l'indépendance »16.
De plus qu'il ne stimule pas la créativité.
Toujours les activités artistiques sont considérées comme
une perte de temps et la vie associative est quasi-absente dans
l'éducation pour les femmes.
En outre, les femmes sont souvent soumises à leurs parents
et plus tard à leur mari, leur notion d'individualité est quasi
inexistante.
Il faut reconnaître que, dans telles conditions, la
dynamique entrepreneuriale féminine a du mal à émerger.
I.2.2. Formation scolaire
La formation initiale est considérée comme un
maillon déterminant dans la formation de l'esprit et des
capacités des individus.
A cet effet, on sera tenté de se poser la question : quand
aux aptitudes du système éducatif dans la formation d'une culture
entrepreneuriale chez les femmes :
Le milieu scolaire foisonne t-il d'initiatives favorables
au développement d'une société entrepreneuriale
?
RAJEMISON (1995) a définit la culture entrepreneuriale
comme étant l'ensemble des connaissances qui doivent permettre à
un individu de passer au stade d'entrepreneur. Par ailleurs, connaissant le
rôle traditionnellement joué par l'école dans le
développement de la
16 S.BELAID (2004), op. cit.
culture d'un milieu. On peut affirmer que la
société a toujours considéré qu'on envoie les
enfants s'instruire pour qu'il puissent devenir plus tard des
salariés.
Dans cette optique, les enfants ne sont pas
éduqués pour créer leur propre entreprise, leur avenir est
tout tracé : obtenir des diplômes pour avoir un poste. La
structure des formations tenait peu compte de la culture entrepreneuriale.
Ce n'est que tout récemment que des situations sur
l'intégration des notions de création d'entreprise et/ou de
gestion de micro-projets dans certains établissements supérieurs
ont commencé à être posées.
A partir des années 80 - 90, des efforts remarquables
ont touché le système scolaire à tous les niveaux. Les
orientations des programmes d'enseignement sont dans le sens de
développement d'un esprit créatif tant chez les hommes que chez
les femmes afin de faire face à la situation du chômage qui est
devenue la préoccupation des autorités tant européennes
que nationale et régionale.
Le chômage constitue un des principaux facteurs
d'exclusion sociale pour les jeunes diplômés et une des causes
majeures de pauvreté du pays. En conséquence, la lutte contre le
sousemploi est devenu une priorité tant européenne que nationale.
A cet effet, l'Union européenne s'est fixée comme objectif
ambitieux un taux d'emploi global de 70% en 2010, et ce en se concentrant sur
les groupes fragilisés notons ainsi la population
féminine17.
Parmi les mesures mises pour l'accomplissement de cet
objectif, on peut mettre en exergue les changements qui ont touché le
système éducatif afin de développer dès le
départ une formation guidée vers la création d'entreprise
au sein des écoles18.
Des liens de proximité se font naître entre les
universités et les entreprises ou plus précisément le
marché du travail. Les universités seront de plus en plus
à l'écoute des entreprises et parviennent à offrir de
nouvelles perspectives de travail aux diplômés, pour qui le
diplôme est un visa pour l'emploi19 (MECHRI, le Manager
1995).
17 V. DE BRIEY, F. JONSON (2005), « Les
structures d'appui à la création d'entreprise par des
allocataires sociaux : cadres théoriques explicatif », Belgique.
18 G. TCHOUASSI (2002), « Eveil entrepreneuriale,
engagement et coaching des femmes en création d'activité
entrepreneuriale au Cameroun », Cameroun.
19 P.N DENIEUIL (1995), « femmes et entreprises
en Tunisie : essai sur les cultures du travail féminin », Ed. L'
Harmattan, Paris.
Ainsi, en faisant appel aux études menées par
Urbaconsult pour le BIT (Bureau International du Travail), l'étude
évoque en ce sens un niveau d'instruction plus élevée pour
les femmes que les hommes. 50% des femmes entrepreneures ont un niveau
d'instruction supérieur ou secondaire contre 40% des
hommes20, cela signifie en faite que l'instruction et/ou le
diplôme sont un véritable outil d'entrée en entreprise pour
les femmes, voire un passage obligé dans certains cas, plus encore que
chez les hommes.
D'après des statistiques prises de l'INS Tunisie en 2005,
on constate qu'un accroissement progressif et intéressant du niveau
d'instruction des femmes Tunisiennes.
Le nombre des femmes ayant un niveau supérieur
d'instruction a presque doublé plus que trois fois entre 1994 et 2004
passant de 83.7 milles en 1994 a 286 milles en 2004. La tendance à la
progression des filles est nette dans tous les secteurs de formation
supérieure ; par ailleurs, on observe un rattrapage régulier et
sensible dans les filières scientifiques, secteurs où la part
relative des filles est encore minoritaire.
Cela met en exergue que les femmes entrepreneures ont
bénéficié, dans une large mesure, de la
démocratisation de la scolarité. Cela a du induire de profondes
mutations par genre et par structure dans le marché du travail. LACHAUD
avait montré en 1991, que les diplômés avaient de plus en
plus tendance à accepter des conditions du secteur informel vue les
difficultés à trouver un emploi dans le secteur formel,
privé ou public.
Cet état de fait toucherait à cet égard
plus particulièrement les femmes 21 dont on verra plus tard
qu'elles pouvaient être plus stigmatisées dans le salariat et
insatisfaite de leur carrières d'une part et d'autre part qu'elles
peuvent appréhender l'entreprenariat comme un moyen de concilier
à la fois leur travail et leur rôle auprès des enfants, par
une plus grande disponibilité dans l'organisation et l'emploi du temps
par exemple.
Même chose pour les femmes ayant un niveau secondaire
passant de 613 milles en 1994 à 1180 milles en 2004. Ce rythme
d'accroissement a touché les femmes plus qu'aux hommes dans tous les
pays.
20 INST. 2005
21 P.N. DENIEUIL (2005), op. cit.
Un rapport de la quatrième conférence mondiale
sur les femmes préparé en 199522 a montré qu'en
1996, la participation des femmes à la vie active va dépendre de
leur niveau scolaire notons une augmentation de 20% pour les femmes
possédant un diplôme d'études secondaire et de 30% pour les
femmes ayant un diplôme universitaire.
I.2.3. Réseau relationnel
Plusieurs recherches récentes en entrepreneuriat ont
mis l'accent sur le réseau relationnel comme un point essentiel dans le
processus d'éveil entrepreneurial au cours duquel la femme est
progressivement sensibilisée, consciemment ou non, à la
création d'entreprise et à l'entrepreneuriat.
Fayolle, 1994, a définit l'éveil
entrepreneuriale comme étant un moment particulier dans la vie des
femmes, où, pour des raisons et motivations diverses, un premier
intérêt se présentant sous la forme d'une sensibilisation
vis-à-vis de l'entrepreneuriat apparaît23.
A cet effet, si le processus d'éveil s'inscrit bien
dans les cultures nationales et dans les encouragements politiques et
institutionnels, ceux- ci n'en sont pas moins relayés par des
comportements d'ordre familiaux et sociaux.
Les auteurs ont provoqué les influences du milieu
social, de la famille, d'origine et proche, de l'environnement familial, des
relations avec les amis au sens où la femme peut être
placée très tôt dans un contexte favorable où, en
particulier, certaines conditions sociales sont réunies, et participent
à son éveil.
Les parents, les frères, le conjoint, l'entourage
familial, les amis et le tissu associatif avec des entrepreneurs d'envergure
locale ou nationale sont tous es acteurs déterminants à la
naissance et le développement de l'esprit créatif chez la
femme24 .
En ce sens, TCHOUASSI a précisé que la femme,
peut être issue ou placée au sein d'une famille d'entrepreneurs
dans laquelle on naît créateur d'activité entrepreneuriale
ou entrepreneur de façon héréditaire, du père en
fils et cela favorise sa place très tôt dans le domaine des
affaires. Pourtant, il peut également être provoqué avec
retard chez d'autres femmes car leur activité principale reste
ménagère.
22 Rapport de la quatrième conférence
mondiale sur les femmes, Nations Unies, 17 octobre 1995, article 46.
23 G. TCHOUASSI (2005), « Eveil entrepreneurial,
engagement et coaching des femmes en création d'activités
entrepreneuriale au Cameroun ».
24 S. BELAID (2004), op.cit.
La stabilité de l'univers familial, basé sur
l'harmonie et les encouragements du père, des frères, ou du mari
est toujours évoquée par les femmes interrogées lors des
entretiens.
Somme toute, et en faisant appel à la notion de la
discrimination toujours évoqué par la littérature, il
apparaît une faible discrimination entre frères et soeurs au sein
de la famille.
Tel est le constat proposé par BARKALLIL25
lors de sa recherche sur l'instruction des filles et la subvention de l'ordre
ancien, il apparaît une faible discrimination entre frères et
soeurs au sein de la famille. Elle précise à cet égard que
« la quasi-totalité des femmes diplômées
étudiées a bénéficié d'une grande confiance
de la part des parents qui ont porté avec elles leurs projets et leur
ont assuré les conditions les plus favorables compte tenu de leurs
moyens pour les réaliser.
En s'intéressant à la création
d'entreprise en tant qu'une affaire de réseaux, AROCENA a montré
dans son rapport avec l'aide de BERNOUX, MINGUET, PAUL CAVALIER que les femmes
entrepreneures ne créent pas « au hasard » et se situent
toujours en terrain connu dans le cadre d'un réseau relationnel et d'un
« milieu support » propre à chacune d'elles. A cet effet, et
aux termes d' AROCENA, il serait abusif et contraire à la
réalité de considérer l'entrepreneuriat féminin
comme un phénomène solitaire et autonome qui réussit
à l'écart des aides et des déterminants familiaux et donc
des hommes.
Les femmes s'appuient souvent, pour débuter, sur les
réseaux du père ou du mari ou parfois des expériences des
entrepreneurs déjà en affaires et qui ont réussi. Il est
en ce sens difficile de nier l'importance des rapports sociaux et familiaux
à l'émergence de l'esprit créatif chez les femmes. Comme
le disait l'une des femmes interviewées dans le rapport effectué
par HISRISH et PETERS sur l'influence des modèles et systèmes de
soutien sur le choix des entrepreneures : « Quand j'ai vu une femme
réussissait, je me suis dit que j'étais plus forte qu'elle et je
pouvais faire mieux. J'ai donc créer mon entreprise ».
Ces modèles comme les appelaient HISRISH et PETERS
peuvent aussi bien jouer le rôle d'un soutien, pendant et après
la période de création. Ils affirment , en sens, l'entreprenance
étant un rôle social indissociable de son contexte social,
l'entrepreneur que ce soit femme ou
25 P.N. DENIEUIL (2005), op. cit.
homme a tout intérêt à tisser très
tôt des liens avec des ces sources de soutien lointaines et
proches26.
Dans cette partie, on se contente plus sur l'importance de
l'environnement proche des entrepreneures femmes propre à chacune d'elle
auprès duquel elles trouveront un soutien moral ; en ce qui concernent
l'autre type de soutien professionnel ça va être traité
dans le second chapitre.
En s'intéressant au concept du réseau, ALDRICH
et ZIMMER montrent dans leur rapport publié en 1986 qu'il est important
pour tout entrepreneur de s'entourer d'une structure de soutien moral
composée de parents, et d'amis - ses proposés aux acclamations.
Cette claque est particulièrement importante pendant les nombreuses
périodes de difficulté et de solitude qui jalonnent le processus
d'entreprenance. La plupart des entrepreneures femmes indiquent que leur
premier supporter est leur conjoint. Elles se sentent ainsi mieux compris
pendant les trop longs moments qu'elles doivent consacrer à leurs
entreprises. Comme la disait une créatrice : « la clé de mon
succès est l'appui que j'ai reçu de ma famille. Avoir des
partisans compréhensifs prêts à m'encourager, cela m'a
permis de tenir bon contre vents et marées. »
I.2.4. Contexte légal et
réglementaire
REUVEN en 1992 a stipulé que l'épanouissement de
l'entreprise privée suppose des conditions minimales concernant le
statut de la propriété privée, la sécurité
des échanges et des individus, une certaine stabilité des
conditions politiques, réglementaires, .... Toutes choses qui sont
acquises, depuis longtemps, dans les pays développés occidentaux,
mais qui posent de réels problèmes pou les pays les moins
industrialisés ou en voie de développement.
A cet effet, nul ne peut nier le rôle majeur que l'Etat
joue pour créer des conditions favorables ou moins favorables à
l'entrepreneuriat et surtout à l'entrepreneuriat féminin. Le
développement d'une culture entrepreneuriale chez les entrepreneurs tant
femmes qu'hommes relève autant des facteurs reliés aux personnes
c.à.d. les entrepreneurs aux mêmes, à leurs famille,
à leur évolution dans un environnement donné qu'à
l'évolution de leur environnement proprement dit, aux changements
vécus.
Telle la définition de l'entrepreneuriat, certains
auteurs ont insisté sue le fait que l'entrepreneuriat st une affaire de
personnes, qu'il est possible de faire émerger chez elles l'esprit
d'entreprendre, le goût d'entreprendre ainsi que les compétences
nécessaires pour réussir ( GASSE, 2002)27.
Cependant, il y a des conditions à mettre en place dans
l'environnement global et surtout dans le milieu immédiat des
entrepreneures qui joue le rôle de facilitateur au développement
de l'esprit d'entrepreneuriat chez les femmes.
A travers la connaissance des facteurs qui régissent
l'éveil entrepreneurial chez les femmes, les auteurs (AURIFEILLE et
HERNANDEZ, 1991 ; TCHOUASSI, 2005) ont mis en exergue la
nécessité de stimuler très tôt l'esprit
d'entreprendre au sein des communautés des femmes à partir de sa
formation initiale28.
En ce sens, on note l'effort de scolarisation qui a
été consentit par la Tunisie depuis 1958. En juillet, une loi
s'est instaurée, instaurant ainsi une scolarisation obligatoire sous
peine de pénalisation des parents qui retireraient, avant l'age de 16
ans, leurs enfants de l'école.
Cette loi a eu des retombées positives. Les données
statistiques de ces dernières années montrent un accroissement
significatif du taux de scolarisation des filles.
Sexe
Pourcentage
Général de Scolarisation
|
Femmes
|
Hommes
|
1994
|
24.4%
|
28.1%
|
2004
|
31.1%
|
31.4%
|
Variation
|
6.1%
|
3.3%
|
Source : INST, 2005
Tableau I.2 : L'accroissement du taux de
scolarité des filles
27 Y. GASSE (2002), « les créateurs
d'entreprise et les influences de leur environnement », 6 ème
Congrès International Francophone sur la PME, Octobre, HEC,
MONTREAL.
28 G. TCHAOUSSI (2005), « Eveil entrepreneurial,
engagement et coaching des femmes en création d'activités
entrepreneuriale en Cameroun ; 4 ème Congrès de
l'Académie de l' Entrepreneuriat, 24, 25 Novembre.
Citons à titre d'exemple, pour un nombre
d'établissement de l'enseignement supérieur qui
s'élève à 141, dont 7 universités, et un effectif
global d'étudiants de 26250229, le pourcentage de jeunes
filles scolarisées est de 55.1%. C'est un pourcentage très
encourageant et qui reflète une volonté d'accès au savoir,
pour la femme tunisienne, comme moyen de s'imposer et de s'affirmer dans un
environnement social et économique, jusqu'au là
réservé aux hommes.
Parallèlement à cet effort de scolarisation, la
réduction du taux de natalité chez la femme est apparue comme
vital pour assurer leurs activités commerciales hors du domicile.
A cet effet, la Tunisie est le premier pays arabe qui a pu
contrôler le taux de croissance de sa population et assurer un taux
d'emploi féminin équivalent à celui des pays
développés et c'est à partir d'un programme de
planification familiale mis en place par l'Etat partout en Tunisie.
De plus et en terme de reconnaissance des droits de la femme
comme partie intégrante des droits de l'Homme facilitant sa
participation au développement du pays, un ensemble de mesures a
été pris par le gouvernement tunisien dont nos citerons
brièvement la suppression de l'institution du tuteur matrimonial,
l'accès égalitaire à la fonction publique,
l'identité fiscale indépendante de la femme, une plus grande
protection de la mère active, le démantèlement des
barrières juridiques...30
L'outil législatif en tant que stimulateur du
progrès social a été mis à profit dans la promotion
des droits de la femme en consolidant les principes de l'égalité
et de la non discrimination entre les hommes et les femmes.
Parallèlement à cet effort soutenu de
scolarisation, les pouvoirs publics et les acteurs économiques ont
davantage intervenir en faveur de la création d'un esprit créatif
chez les femmes. En plus de vingt ans, l'action publique en matière
d'entrepreneuriat s'est beaucoup transformée. Ainsi, l'appui à la
création d'entreprise s'est développé et s'est
diversifié afin de répondre aux besoins des femmes entrepreneures
potentiels ou existants31. En ce sens, des
29 INST (2005).
30 J. ZOUITEN (2004), « L'Entrepreneuriat
féminin en Tunisie », XVème Colloque International du
CEDIMES, 14,19 Mars, Alexandrie.
31 R. PATUREL, R. MASMOUDI (2005), « Les
structures d'appui à la création d'entreprise : construction en
vue de l'évaluation de leurs performances », 4 ème
Congrès de l'Académie de l'Entrepreneuriat, 24,25
Novembre.
structures de formations professionnelles se sont
constituées afin de répondre aux besoins d'une population
analphabète et non qualifiée.
Nous pouvons citer, à titre d'exemple, la
création, d'une part et dans le cadre du développement
économique de la Tunisie, de 169 centres de formation
gérés par le Ministère du Développement Economique
et qui sont orientés presque totalement vers les femmes. Et d'autre
part, la création par l'Union Nationale des Femmes Tunisienne de 120
centres spécialisés.
Ces efforts d'investissement pourraient permettre à la
femme de contribuer d'une manière plus efficace à l'effort du
développement national et d'une manière plus
général à suivre les mutations mondiales.
Il existe de plus en plus d'organisations gouvernementales ou
non qui proposent de former et d'aider les femmes dans leurs démarches
entrepreneuriales32. L'Organisation Internationale du Travail (OIT),
et l'Organisation de Création et Développement Economique (OCDE),
sont des bureaux qui se consacrent au développement de l'entrepreneuriat
et de la micro entreprise. La Banque Mondiale des Femmes est l'une des agences
internationales les plus dynamiques à proposer des prêts, des
garanties des prêts, de stages de formation et un réseau
d'entraide. Mama Cash d'Amsterdam et Goldraush à Berlin aident les
femmes à trouver des capitaux auprès des sources traditionnelles
: bourses du gouvernement et prêts des banques. L'Administration
Américaine des petites entreprises (PE) garantit 90% des emprunts des
PE.
Les exemples des organisations tant publiques que
privées sont mise partout dans le monde de l'Est à l'ouest,
notons : Global Woman, un bulletin d'informations et de relations utiles pour
les femmes entrepreneures crée par le forum pour la communication
interculturelle de Washington, le Birmingham Settlement du Royaume Uni qui
conseille les femmes et les aident à acquérir des qualifications
professionnelles, le Centre National d'Education pour les femmes dans les
affaires ,crée en 1993 au collège de Seton Hill de Pennsylvanie
dans le but de conduire des recherches et de proposer des programmes
d'éducation33.
32 D. C. SARCHER (2002), « Femmes entrepreneurs :
catalyseurs de transformation ».
33 D.C.SARCHER (2002), op. cit.
Sans oublier à cet effet l'intérêt
constaté par la Tunisie par la création d'un ministère des
affaires de la femme et de la famille en 1992 qui constate la première
institution officielle à «élaborer des programmes dans le
sens de la promotion de la famille ; la création d'u Centre de
Recherches d'Etudes, de documentation et d'Information sur la femme (CREDIF) en
1990, la structure la plus importante qui a été
créée en Tunisie est la Chambre Nationale des Femmes Chefs
d'Entreprises. Cette structure regroupe en son sein plus de 5000 femmes chefs
d'entreprises, et bénéficie d'une reconnaissance
internationale34.
Dans notre recherche empirique apparaît que plusieurs sont
les femmes qui prononcent l'importance de ce facteur dans leurs
démarches entrepreneuriale.
Au delà de ça, GASSE a confirmé dans sa
recherche sur l'entrepreneuriat35 que les PME et les nouvelles sont
particulièrement sensibles aux actions et aux changements majeurs
venants des gouvernements.
I.2.5. Régime politique
Ces dix dernières années, la
libéralisation des marchés, la conjoncture économique de
l'ère de la mondialisation, la croissance du chômage et le taux
élevé d'échec des grandes entreprises, etc.... ont
poussé les pouvoirs publics et les acteurs économiques à
davantage intervenir en faveur de la création d'entreprise et de
l'accompagnement des différentes catégories de porteurs de
projets de création d'entreprise.
En effet, l'entrepreneur semblait avoir disparu et avoir perdu
complètement son control dans les grandes entreprises ; Une bonne partie
de la population, et plus particulièrement les générations
montantes, doute de plus en plus de l'habilité et de la capacité
des traditionnelles à faire face à ces phénomènes
et aux besoins humains qui sont en constance mutation remettant en cause le
principe longtemps accepté de l'auteur Anglais SCHUMACHER, dans son
livre devenu fameux Small is beautiful (1974)36 « Ce qui est
grand doit nécessairement être bon ».
34 M. BEN SALMA (2006), « Libéralisation
commerciale et dynamique de l'emploi féminin : le cas de la Tunisie
», Gender Impact of Trade Libéralisation in the Mena Région,
pp 39-42.
35 Y.GASSE (1993), « Profession :
Entrepreneur », Ed. Transcontimentales, pp 87-99.
36 Y. GASSE (1983), « L'Entrepreneur moderne :
Attributs et fonctions », Revue Internationales de Gestion, Vol 7
N°4, Novembre, p.3-4.
La reconnaissance et la survivance de l'entrepreneur
indépendant dans des entreprises de petites et moyennes tailles
apparaissent de plus en plus typique à cette époque. Son esprit
créatif et organisateur est au coeur de ce renouvellement dans ce
contexte, les pays développés et même les pays en voie de
développement PVD ont accepté une stratégie pour
l'orientation de leur économie vers la privatisation de leurs
entreprises en incitant ainsi à développer l'initiative
privée. Cette orientation a touché en grande partie notre
population cible qui est les femmes.
De ce point de vue, les auteurs sont mis d'accord que la
dynamique entrepreneuriale féminine est en faite concentrée dans
les PME ou mini projets37. Les femmes peuvent et veulent contribuer
à part entière à la solution de la crise38.
Elles arrivent dans le monde des affaires avec des yeux neufs.
Des lois et des réglementations ont été
mises à l'égard des femmes afin de faciliter leurs accès
au monde des affaires. Les recherches qui ont été
inventées à cet égard montrent que les femmes d'affaires
tirent parti davantage de tous ce qui a été offerts par les Etats
au profit d'elles.
En conclusion, d'après les recherches présentes,
nous pouvons dire que les changements vécus dans l'environnement des
femmes en général ont bien joué un rôle d'appui
à l'entrée des femmes dans le monde des affaires et même
à l'évolution de leur nombre à travers le monde. De cette
manière, les femmes entrepreneures se sentiront davantage soutenues dans
leur quête d'une plus grande autonomie professionnelle et d'une vraie
reconnaissance de leur contribution au développement de leur pays.
37 J. D. MC NEIL (1983), « Le travail
féminin et les nouvelles technologies : défis à relever
», Revue Internationale de Gestion, Vol 8 N°2, Février,
p.42.
38 F. H. GIASSON (1983), « La féminisation
du marché du travail et els défis qu'elle pose aux entreprises
», Revue Internationale de Gestion, Vol 8 N°1,
Février, p.1.
Conclusion
Au termes de ce chapitre, nous pouvons faire un petit survol
sur les constations conclues par les chercheurs. Les sujets sur
l'entrepreneuriat ont certes été amplement étudiés,
mais toujours sans prêter attention au genre. Le monde des affaires,
ainsi que les recherches étaient largement la chasse gardée des
hommes, et l'attention a rarement été portée sur
l'entrepreneuriat féminin.
Cette situation n'a pas trop duré, les récentes
recherches qui ont été menées depuis les années 80
jusqu'à présent dans le domaine de l'entrepreneuriat
féminin ont essayé de lever la voile sur l'environnement global
des femmes. Leur premier intérêt était de déterminer
quels sont les facteurs, au niveau sociétal, économique ou
individuels, qui ont affecté la manière dont les femmes
intègrent l'entrepreneuriat, et comment ce phénomène
est-il lié à la croissance économique.
Les chercheurs aussi bien que les différentes
organisations (OIT, OCDE, diverses entités gouvernementales, etc.)
commencent désormais à reconnaître que le système de
genre joue, comme d'autres domaines, un rôle très important dans
l'entrepreneuriat et la croissance économique.
Nous essayerons dans le chapitre suivant de discuter
de la spécificité de femmes en affaires par rapport à leur
homologue masculin dans un premier lieu (section 1), puis de s'occuper de la
relation porteuse « femmes »- portants dans une perspective
d'accompagnement (section 2) afin de se disposer de meilleures informations
pour lancer des mesures de soutien et d'appui aux femmes dans leurs
démarches entrepreneuriales.
CHAPITRE II
PHENOMENE ENTREPRENEURIAL FEMININ DANS
UNE PERSPECTIVE D'ACCOMPAGNEMENT
Introduction
Comme le notait le professeur EBOUE (2000), lors d'un colloque
organisé par la Boutique de Gestion A.L.E.X.I.S sur les entrepreneurs
immigrés39, c'est la spécificité même du
public issu de l'immigration qui « rend les politiques d'accompagnement
indispensables » à son égard. L'auteur évoquait comme
déterminants de la spécificité de l'entrepreneuriat
immigré « le contexte généralement hostile à
l'immigration économique » et, en particulier, les discriminations
sur le marché du travail et le rationnement bancaire. Partant de cette
idée et en s'inspirant de différentes théories de
discrimination envers les femmes dans la vie quotidienne que professionnelle,
nombreux chercheurs ont confirmé la transposabilité 40
des deux phénomènes féminins et des immigrés.
Autre ce point de vue, autres raisons ont joué le
rôle d'inhibition à l'entrée des femmes sur le
marché du travail et plus précisément dans le domaine de
création d'entreprises nouvelles ; son rôle traditionnelle dans la
famille comme seule responsable du foyer, la naissance des enfants, leurs
éducations, etc. ; les attitudes et les coutumes qui ont toujours
considéré les femmes comme partie de la population des
minorités, sont tous des raisons inhibitives à l'entrepreneuriat
féminin. Ces éléments seront discutés dans la
première section de ce chapitre, s'intéressant de la
spécificité de femmes en affaires.
La deuxième section s'occupe de la relation porteurs
« femmes » portants dans une perspective d'accompagnement. Cette
analyse passe nécessairement par une confrontation de l'offre et de la
demande d'accompagnement en soulignant la diversité des structures
d'accompagnant existants.
39 T. LEVY TADJINE (2004), « L'Entrepreneuriat
immigré et son accompagnement en France », Thèse de Doctorat
en Sciences de Gestion, Université du Sud - Toulon- Var. Prix de la
première thèse en entrepreneuriat. P.253.
40 J. ZOUITEN,T. LEVY TADJINE (2005), « Les
femmes et les immigrés ont-ils besoin d'un accompagnement
entrepreneurial spécifique ? », IVème Congrès de
l'Académie de l'Entrepreneuriat, Paris 24-25 Novembre, p. 11-12.
Section 1
SPÉCIFICITÉ DE L'ENTREPRENEURIAT
FÉMININ
Les études empiriques menées su
l'entrepreneuriat ont surtout concerné les hommes entrepreneurs. La
femme entrepreneure comme un sujet d'étude est un
phénomène récent. Ce n'est pas étonnant dans la
mesure où le monde des affaires reste pour longtemps la chasse garde des
hommes. Toutefois, des études britanniques et américaines
indiquent que la proportion des femmes entrepreneures dans ces pays
s'accroît assez rapidement (CROMIE et BIRLEY, 1992 ; KOURILSKY et
WALSTAD, 1998). Abondant dans le même sens, la Small Business
Administration prévoit que la part des femmes entrepreneures atteindra
50% l'an 2002 et s'accroît les années à
venir41.
FILION (1997) et GASSE (1993) et d'autres chercheurs
français ont montré que ce phénomène se manifeste
en France avec une grande intensité au cours de dernières
années42. L'intérêt constaté par les
chercheurs à propos de ce phénomène a enrichi la
connaissance sur les carartéristiques démographiques de cette
population cible, leur famille, leur expérience professionnelle, leur
formation et leur motivation pour créer une entreprise et les
problèmes qu'elles rencontrent.
Néanmoins, malgré que ce phénomène
se manifeste selon une intensité variable suivant les pays, les
chercheurs ont élaboré à peu près les mêmes
thèmes sur l'Entrepreneuriat féminin. Essentiellement
basées sur des études comparatives soit entre minorités et
non minorités, soit entre femmes entrepreneures et femmes gestionnaires,
soit entre hommes et femmes entrepreneurs, les recherches ont visé
à déceler les différences aussi bien sur le plan des
profils de ces femmes, de leurs entreprises, qu'au niveau des problèmes
rencontrés. On peut aborder les résultats de ces recherches selon
4 thèmes majeurs :
v' Les caractéristiques socio démographiques des
femmes entrepreneures, (II.1.1)
v' Les caractéristiques de leurs entreprises, (II.1.2)
41 F. K. HIEN (2002), « L'Entrepreneuriat
féminin au Burkina Faso : une étude exploratoire »,
Septembre, p.13.
42 P. DAY- HOOKOOMSING (2002), « La situation de
la femme entrepreneur face à al nouvelle donne économique
à l'île Maurice », 6ème Congrès
International Francophone sur la PME, Octobre, HEC, Montréal.
v' Leurs motivations pour se lancer en affaires (II.1.3) et
v' Les problèmes qu'elles rencontrent tout au long de
leurs activités entrepreneuriales. (II.1.4)
II.1.1. Caractéristiques socio
démographiques des femmes entrepreneures
C'est l'aspect la plus couramment abordé dans la
littérature. Les questions traitées couramment concernent les
données démographiques de la femme entrepreneure à savoir
l'age, la formation, l'influence familiale, les valeurs personnelles, la
carrière antérieure, le style de direction, le type de
l'entreprise crée. Et depuis, le nombre de recherches qui se sont
focalisées sur les femmes entrepreneures a augmenté. Ces
études ont été menées partout dans le monde.
Cependant, les résultats de ces recherches sont divers et
contradictoires (FISHER, REUBER et DYKE, 1993). La plupart d'entre elles
révèlent des différences entre les femmes et hommes
entrepreneurs, prenons l'exemple des études menées par BUTTNER et
ROSEN (1989), CHRISMAN et Al. (1990), RIDING et SWIFT (1991) et encore HISRISH
et PETERS (1991).
Ces différences se manifestent aussi bien du point de
vue de leurs motivations (GEOFFE et SCASE, 1995) que de leurs
expériences et leurs besoins pour la création. Toutefois,
d'autres travaux montrent l'existence de ces différences entre les deux
sexes du point de vue de leurs traits de personnalité (SEXTON et BOWMAN-
UPTON, 1990), de leurs expériences et de leurs besoins (BELKOURT et Al.,
1991)43.
De ce fait, une revue de la littérature succincte nous
permet de relever les résultats contradictoires de ces
enquêtes.
Dans un angle de vue quasiment différent, des
études menées par l'Agence de la Promotion de Création
d'Entreprise APCE (1999) et l'Organisme de Création et
Développement d'entreprises OCDE (1998) ont montré que le profil
de la personne créatrice d'activité entrepreneuriale varie selon
les territoires et l'histoire du milieu (dotation
43 J. ZOUITEN (2005), op. cit.
d'infrastructures, niveau de compétences et de
qualification de la main d'oeuvre, culture du pays...)44.
Somme de toute, il est claire que dans la pratique la personne
créatrice d'activité entrepreneuriale que ce soit femme ou homme
doit posséder un potentiel entrepreneurial et des qualités qui
soient liées à la création. Néanmoins, des
qualités personnelles, des attitudes, des comportements, des
antécédents personnels incontournables s'imposent, ces sont
semblet-il les clés d'entrée dans la décision de
création45.
1. Âge
La relation entre l'âge de la femme créatrice
d'entreprise et sa carrière entrepreneuriale a fait l'objet de
recherches minutieuses (RONSTADT, 1983).
HISRISH et PETERS ont fait la distinction entre l'âge de
l'entreprenance (tel qu'il se reflète dans son expérience) et
l'âge chronologique46. Comme on le verra dans la prochaine
section, l'expérience de l'entreprenance est l'un des facteurs les plus
prédictifs de la réussite, particulièrement lorsque
l'entreprise nouvelle et l'expérience professionnelle relèvent du
même domaine d'activité.
En termes d'âge chronologique, les études sur les
femmes entrepreneures montrent une distinction différente et mettent en
relief une plus grande diversité d'âges. WELSCH et YOUNG (1984) ET
BIRLEY, MOSS et SAUDRES ont montré qu'aux Etats-Unis les femmes sont
plus jeunes que les hommes, au moment du lancement de leur projet
entrepreneurial. Elles indiquent que l'âge moyen se situe entre 25 et 40
ans, alors que pour les hommes, c'est plus que 43 ans47.
En revanche, d'autres enquêtes menées aux Etats
Unis démontrent le contraire notamment celle menée par HISRISH et
PETERS en 1990 qui indiquent une tendance des hommes à faire leur
première tentative significative peu après leur trentième
anniversaire et les femmes plutôt autour de 35 ans.
44 G.TCHAOUSSI (2002), « Eveil entrepreneurial,
engagement et coaching des femmes créatrices d'activités
entrepreneuriales au Cameroun ».
45 G. TCHAOUSSI (2002), op. cit.
46 R. D. HISRISH, M. P. PETERS (1991), «
Entrepreneurs hip: lancer, élaborer et gérer une
entreprise», Edition. Economica. pp.61-62.
47 J. ZOUITEN (2005), op.cit.
Lille décrit cette situation comme étant «
la période du libre choix » où l'on a confiance en soi et
où l'on dispose d'une base financière suffisante tandis que les
contraintes familiales sont moindres.
Selon des études issues du portrait statistique des
femmes entrepreneures au Canada (2002), LEGARE et ST- CYR ont montré que
les femmes entrepreneures appartiennent à une catégorie d'age
relativement plus jeune que celle des hommes48.
En Europe, la situation est assez différente. L'age
moyen de entrepreneures est beaucoup plus élevé. Sans doute dans
le contexte européen, la promotion dépend de l'age et le capital
et beaucoup plus difficile à accumuler49.
D'après une étude réalisée en 1997
par un institut de recherche européen sur un échantillon de 300
créatrices, une large majorité a entre 30 et 50 ans. En ce sens,
d'autres recherches ont tendance à confirmé ces conclusions et
indiquent que les femmes sont plus âgées que leurs homologues
masculins (WATKINS, 1984 ; BURDETTE, 1990 ; DENG, HASSAN ET JIVAN, 1995 ;
HERNANDEZ, 1997).
En Afrique, les femmes sont toujours été
considérées comme des minorités et ont tendance à
s'orienter vers la création d'activités entrepreneuriale
individuelles dans un age relativement plus élevé que celle des
hommes.
Sur ce point, HERNANDEZ et RAJEMISON ont aboutit à des
conclusions reflétant que les femmes entrepreneures en Afrique sont plus
âgées par rapport à leurs correspondantes des EU et de
l'Europe généralement et ce probablement en raison de la
valorisation tardive de l'Entrepreneuriat et de la réussite des femmes
en affaires.
2. Formation
La formation des femmes entrepreneures a fait l'objet
d'abondantes recherches que leurs résultats confirment bien les
contradictions au sein même d'un pays. En effet, la plupart de sauteurs
américains, tel que WATKINS en 1983 ou encore BELKOURT et Al. remarquent
que les femmes ont une éducation moins importante.
48 M. H. LEGARE, L. ST- CYR (2000), « Portrait
statistique des femmes entrepreneurs », HEC, Canada.
49 F. K. HIEN (2002), op. cit.
Par contre, WELSCH et Young constatent que les femmes
étaient mieux éduquées que les hommes entrepreneurs.
L'étude de BIRLEY et al. (1987) et celle de HISRISH et BRUSH (1984) ne
reflètent pas de différence significatives entre les deux genres.
Selon ces derniers, le niveau d'éducation des femmes entrepreneures est
comparable à celui des hommes, mais ce qui diffère sont les
domaines d'études (ingénierie, gestion, sciences humaines...). Ce
constat a été presque le même en Canada50.
En Europe, les femmes d'affaires sont un peu plus
scolarisées que la population en général (LAVOIE, YUDKIN
et STARR, 1997). Or, elles sont plus nombreuses que les entrepreneurs males
à avoir terminé le secondaire ou le collégial et seulement
un peu moins détiendra un diplôme universitaire. La plupart
auraient aimer l'école et auraient bien réussi, contrairement
à la croyance populaire qui associe les caractéristiques du
décrochage scolaire aux entrepreneures féminins (GASSE et
D'AMOURS, 1993)51.
Selon des statistiques prises du rapport de Line Robert
à l'aide du réseau des femmes entrepreneures sur les
caractéristiques des femmes francophones, on note qu'en 2003, les femmes
créatrices d'activités entrepreneuriale sont parfaitement
instructives. Cette population cible a un niveau de scolarité aussi
élevé que les entrepreneurs établies avec presque 4 femmes
sur 5 ont fait des études post secondaires. Plus de la moitié des
femmes interrogées ont fait des études universitaires
(55.5%)52.
En Afrique, les chercheurs ont mis à l'évidence
l'existence des fondements idéologiques des valeurs et des coutumes qui
ont été à la base dans les politiques sociales de
scolarisation en Occident.
Dans cette perspective, les statistiques qui ont
été faites dans nombreux pays africains montrent que les femmes,
en général, n'ont pas un niveau d'instruction secondaire
appréciable, non plus un niveau supérieur ; en ce sens, le taux
d'analphabétisme dans ces pays était plus élevé
pour les femmes que pour les hommes.
50 J.ZOUITEN (2005), op.cit. p3-4.
51 Y.GASSE, A.D'AMOURS (1993), « Profession
entrepreneur », Les Ed. Transcontinentales, Fondation de
l'entrepreneurship, pp.88-89.
52 L.ROBERT (2003), « Les femmes se prononcent :
stratégies féministes d'entrepreneuriat pour les femmes
francophones », Réseau Femmes Colombie-Britannique, Mai,
p.13-14.
Par ailleurs, il importe de souligner les efforts de
scolarisation consentis par ces pays pour faire face à la
libéralisation et la mondialisation des économies. Depuis, le
niveau d'instruction des femmes en affaires est amélioré.
Toutefois, leur formation est concentrée sur des disciplines toujours
attribuées aux femmes telles que les sciences sociales, les
études littéraires, languistiques, etc.
En Tunisie, le taux d'analphabétisme a diminué
entre 1994 et 2004 de 11.4% pour les femmes contre 6.4% seulement pour les
hommes.53 De plus, d'après les dernières statistiques
relevé par l'INST (2005), on remarque une évolution du nombre de
scolarisation des filles de 6.7% contre un taux de 3.3% pour les
garçons.
Le nombre des femmes ayant un niveau supérieur a presque
multiplié par plus de quatre fois en dix ans (1994-2004),
dépassant celui des hommes.
Désormais le taux de scolarisation tunisien des filles se
situe bien au delà de la moyenne des PVD et dépasse la moyenne
mondiale ainsi que la norme des Etats Arabes.54
En plus, le parcours des deux catégorie des
entrepreneurs soit hommes ou femmes sont peu différenciés
grâce à des compagnes de sensibilisation menées par l'Etat
; selon ZGHAL, SLAMA (2006), un rattrapage régulier et sensible des
femmes dans les filières scientifiques, secteurs traditionnellement
réservés aux hommes, comme par exemple les sciences et
l'ingénierie.55
3. Influence famiiale
Une bonne partie de la littérature soutient l'influence
de la famille comme vecteur moteur au développement de l'esprit
créatif chez leurs filles. Les aspects scientifiquement
étudiés de l'environnement familial de l'entrepreneur du
façon général portent sur son même rang de
naissance, la profession et le statut social de son père ou de sa
mère et de se relations avec ses parents.
Nombreux auteurs comme COOPER et DUNKELBERG, 1982 ; HISRISH et
BRUSH, 1987, COLLINS et MOORE, 1970 ; SHAPIRO, 1971 ont admis qu'un
pourcentage élevé
53 INST (2005).
54 M.BEN SLAMA (2006), « Libéralisation
commerciale et dynamique de l'emploi féminine : le cas de la Tunisie
», Gender Impact of Trade Libéralisation in the Mena Région,
p 26-27.
55 J.ZOUITEN (2004), op.cit.
d'entrepreneures femmes descendent de père lui-même
entrepreneur. Il est donc évident que ce lien filial devrait expliquer
le désir d'entreprendre plus tard.56
Une étude Américaine réalisée
auprès de 58 entrepreneures révèle que la femme
entrepreneure est quatre fois plus sujette à une influence parentale
(père ou mère) que la population en général (SMITH,
CAIN et WARREN, 1982).
Néanmoins, HISRISH et PETERS ont montré dans
leurs recherches sur l'entrepreneuriat que la profession des parents des
entrepreneurs marque fortement la personnalité de l'entrepreneur, cela
est également vrai pour les femmes que pour les hommes. Les
entrepreneures s'habituent dés le plus jeune âge à la
nature indépendante et à la souplesse d'un statut dont le
père incarne l'exemple. Comme remarquait un entrepreneure : « mon
père était si plein de l'entreprise qu'il créait et m'a
donné un tel exemple qu'il ne m'est jamais venu à l'idée
»57.
Ce constat n'a pas été confirmé par les
autres chercheurs s'intéressant à la spécificité de
l'entrepreneuriat féminin. Selon l'expression d' AROCENA dans son
rapport sur la création d'entreprise comme une affaire de
réseaux, les femmes entrepreneures rencontrées ne créent
pas « au hasard » et se situent toujours en terrain connu dans le
cadre de réseaux constitués avec le temps. Il y a autour d'elles
tout un creuset favorable, « un milieu support »58.
Selon une enquête réalisée par WATKINS et
WATKINS (1983) sur 58 femmes entrepreneures britanniques, 37% avait un
père travailleur indépendant ; 16% avait une mère
propriétaire en tout ou partie d'une entreprise ; 10% descendent des
pères dont l'occupation avait un lien étroit avec le monde de
l'entreprise.
HISRISH et PETERS indiquent que la présence d'une
mère entrepreneure renforce plus le sentiment d'indépendance chez
sa fille ; bien que les résultats soient moins homogènes, la
proportion des mères entrepreneures parait en tout cas moins
élevé parmi les parents des femmes entrepreneures.
En somme, les parents jouent le rôle de soutien et
favorisent l'indépendance, l'épanouissement et la
responsabilité dans le caractère de leurs filles. Cette relation
parentale
56 F.K.HIEN (2002), « L'Entrepreneuriat
féminin au Burkina Faso : une étude exploratoire »,
Septembre, p15.
57 R. D. HISRISH, M. P. PETERS (1991), op. cit.
58 P. N. DENIEUIL (2004), « femmes et entreprises
en Tunisie : essai sur les cultures du travail féminin », Ed. L'
Harmattan, Paris.
parait très importante pour les femmes entrepreneures
considérées traditionnellement comme des minorités.
Mais l'occupation parentale n'est q'un des facteurs familiaux
qui influencent la création d'entreprise : les attentes familiales
constituant également un autre facteur. En particulier, l'attitude
positive envers la prise de responsabilité est également
corrélée au choix de l'entrepreneuriat chez les femmes. Dans ce
cas, la position de l'aînée dans une famille devra jouer un
rôle important.
Cependant, la place dans l'hiérarchie des naissances n'a
pas toujours été sensibilisée dans la plupart des
études sur L'entrepreneuriat féminin ou masculin.
Pour d'autres, les résultats sont souvent
contradictoires, faute d'insuffisance des données lors des entretiens.
D'abord, les auteurs ne disposent pas des données sur les autres
frères et soeurs pour savoir leurs profils s'il est entrepreneurial ou
non ; de plus, les observations ne sont pas limitées par un intervalle
précis du nombre des enfants dans la famille.
Cette question n'a pas de relation avec l'entreprenance et
mérite une analyse plus approfondie.
Un autre aspect de l'influence familiale est le statut
matrimonial. La plupart des hommes entrepreneurs sont mariés et le
mariage joue le rôle de stabilisateur dans leurs métiers. La
situation est beaucoup plus controversée au sein des femmes
entrepreneures. Le mari peut constituer soit un frein, soit un stimulateur pour
la création d'entreprise.
Dans la même étude de WATKINS et WATKINS (1984),
ils ont montré que 48% des femmes entrepreneures sont mariées ou
ont un statut similaire, 29% sont divorcées et 19% sont
célibataires. Le rôle du mariage stabilisateur semble moins
vérifié pour la femme que pour l'homme.
Cet état de vue sera plutôt concentré dans
les pays arabes qu'européens vu la nouvelle place qu'occupe les femmes
dans cette nouvelle ère d'ouverture et de mondialisation.
Ce point sera décortiqué d'une manière plus
détaillée dans la troisième section de cette partie comme
obstacle majeur rencontré par les femmes.
4. Expérience professionnelle
antérieure
Plusieurs sont les auteurs qui ont mis à
l'évidence l'existence des liens étroits entre
l'expérience professionnelle antérieure et le recours au travail
indépendant. Le salariat a été d'abord
considéré comme une école. Plusieurs femmes estiment que
la réussite passe nécessairement par l'existence préalable
du salariat. Celui-ci permettrait en effet d'acquérir
l'expérience technique, la connaissance des fournisseurs, l'accumulation
des connaissances et des réseaux, voire des fonds nécessaires
à la création de leur entreprise.
S'agissant d'un tel point de vue, les résultats de
recherches existantes son contradictoires. La plupart des auteurs montrent que
pour une grande majorité d'entrepreneurs, aussi bien hommes que femmes,
ils ont eu une expérience professionnelle avant leur projet de
création de leur propre entreprise. La différence
résiderait plutôt au niveau du type
d'expérience.59
Par ailleurs, l'analyse de l'emploi par profession montre que
les femmes ne sont pas également présentes dans toutes les
professions. Certaines professions sont clairement féminines, d'autres
sont plus féminisées que la moyenne, mais de nombreuses
professions restent fortement masculines et hermétiques aux femmes ;
Dans cette logique d'idées, les chercheurs montrent que
les femmes ont une expérience importante de type administratif, de
niveau hiérarchique moyen et souvent axée sur les domaines
liés aux services, par exemple, la formation, le secrétariat ou
encore la vente en détails plutôt que les domaines techniques,
industriels et financiers.60
Contrairement, les entrepreneurs hommes ont une expérience
un peu plus axé sur la gestion, l'import export, l'industrie, la finance
et tout ce qui relève du domaine technique.
De ce fait, selon HISRISH et PETERS (1991), le type
d'activité de l'entreprise crée par les femmes sera en fonction
du type d'expérience professionnelle déjà acquis. De ce
fait, nous retrouvons plus d'entreprises crées part les femmes dans les
domaines liés aux services tels que le commerce e détail, les
relation publiques, les services éducatifs te le conseil alors que les
hommes sont plutôt portés vers l'industrie, la construction ou la
haute technologie.
59 Jihéne Zouiten (2004), op. cit.
60 CREDIF (2002), « Les femmes en Tunisie 2000
», p.242-244.
II.1.2. Caractéristiques des entreprises
privilégiées par les femmes en affaires
1. Secteur d'activité
Même qu'à partir de cette dernière
décennie 1990-2000 que le phénomène entrepreneurial
féminin prend une place importante dans les recherches dans
l'entrepreneuriat et le management des entreprises ; il est toutefois
erroné de dire qu'il s'agit d'une nouveauté. L'entrepreneuriat
féminin est traditionnellement enraciné dans nos
sociétés. Le rôle qui ont joué les femmes dans
l'administration de l'économie domestique, leur participation importante
à la production agricole, à l'élevage, à la
transformation des aliments, au tissage, à la fabrication des
vêtements, des tapis et autres teintures, à la fabrication des
parfums, à la production artisanale, etc.
Les femmes faisaient toujours l'objet de commercialisation et
de production sans toutefois qu'elles soient visibles sur le marché.
Elles se présentaient toujours dans le secteur informel. Toutefois,
cette existence leur conférait certaines responsabilités et un
pouvoir d'initiatives et de décision ;
Les récentes recherches menées sur l'
entrepreneuriat féminin se sont intéressées à
dresser l'état d'évolution des secteurs choisis par les
femmes.
Dans cette perspective, les chercheurs pensent que la
reconnaissance et la capacité d'émergence de la femme
entrepreneure sont liées au secteur d'activité : la femme chef
d'entreprise entrepreneure en confection, tissage, pâtisserie aurait
apparemment moins de difficultés d'intégration dans le milieu des
entrepreneures du secteur et concurrents, que la femme chef d'entreprise des
industries mécaniques, du bâtiment ou du transport.
En effet, l'emploi des femmes est très polarisé.
Diverses études faites sur les femmes entrepreneures ont montré
que les femmes en affaires sont davantage concentrées dans le secteur
des services que dans tout autre secteur. En ce sens, il est indéniable
que le développement d'une économie de services a permis aux
femmes de prendre une place plus grande dans le monde des entrepreneures. C'est
probablement chose plus difficile dans une économie axée sur les
industries manufacturières et le secteur primaire (RATTE,
1999)61.
61 S. Ratté (1999), « Les femmes
entrepreneurs au Québec : qu'en est-il », Fédération
de l'Entreprise Indépendante, Montréal, mars, p.4-5.
De plus, certains chercheurs avancent que face à cette
ère d'ouverture et de libéralisation, la nouvelle économie
de savoir sied particulièrement bien aux femmes entrepreneures qui, plus
jeunes et très scolarisées, peuvent y saisir de belles occasions
d'affaires.
Bien que les femmes aient gagné du terrain au niveau de
services, elles ont gardé leur place principale dans le secteur du
textile, habillement, secteur qui est largement été
féminisé. Les autres secteurs industriels sont quasiment
été fermés aux femmes, elles n'y ont profité que 6
à 8% de création d'emploi (Statistique Canada, 1997).
Le secteur du commerce compte aussi une proportion non
négligeable des femmes, par contre, l'attrait de ce secteur est en
régression depuis les années 90.
Mêmes conclusions ont été
confirmées par la plupart des chercheurs. Selon des dernières
statistiques prises de l'INS Tunisie sur une répartition de la
population active selon le sexe et le secteur d'activité en 2004
(Tableau suivant) :
Branches d'activités
|
Femmes (en %)
|
Hommes (en %)
|
Industries Manufacturières
|
36
|
15
|
Services socio culturels, commerciaux, personnels
|
33
|
22
|
Agriculture
|
16
|
17
|
Commerce
|
7
|
13
|
Construction
|
1
|
18
|
Transport, Communications
|
2.1
|
7
|
Finances, Assurances et affaires mobilières
|
3.6
|
6
|
Administrations publiques
|
0.3
|
1
|
Autre activités
|
1
|
1
|
Total (Nombre absolu)
|
100
733289
|
100
2121397
|
Source : INST, Mars 2005
Tableau II.1 : répartition de la population
active selon le sexe et le secteur d'activité
en 2004
On remarque que pour un taux de population active
féminine de 24.3% contre 71.8% représentant la population active
masculine, il y en a 85% des femmes se concentrant dans les activités
dites des services socio culturels, commerciaux et personnels, dans l'industrie
manufacturières avec une proportion de 36% dont 28% dans les textiles-
habillement, sans oublier sa place dans l'agriculture et les activités
rurales. Par comparaison, ces mêmes activités rendent compte
seulement 54% de l'emploi féminin.
Cette forte concentration de femmes en affaires dans le
secteur tertiaire a été expliqué par DENIEUIL dans son
rapport sur les femmes entrepreneures en Tunisie, par le faite du prolongement
des barrières socio- culturelles traditionnelles vouant la femme aux
taches domestiques (confection, couture, agriculture, artisanat...).
D'autres chercheurs estiment que le caractère prudent
des femmes et leur incitation à la reproduction sociale limitent leur
créativité et favorise la multiplication des entreprises
féminines dans les mêmes secteurs nécessitant peu de
technologies, de savoir faire et encore moindre des mains
d'oeuvre.62 RATTE ajoute que ce phénomène peut
être imputé à la faiblesse des moyens financiers et
à la relative jeunesse du mouvement qui se heurte à la
concurrence des entreprises masculines.
GASSE et D'AMOURS affirment que la tertiarisation de
l'économie a joué beaucoup dans l'orientation des femmes vers le
secteur de services. La désaffection encore perceptible des filles pour
les études techniques et les sciences explique aussi que moins des
femmes se retrouvent dans les secteurs manufacturiers et
autres.63
Selon les expressions de certaines femmes interrogées
au cours des entretiens directs effectués auprès d'elles dans
notre présente recherche, les métiers du service à la
création ou bureaux d'études (publicité, architecture,
agence de voyage, design, décoration, marketing etc.) sont un
créneau pour elles où elles trouvent la possibilité de
mettre en valeurs leurs facilités de
62 P. N. DENIEUIL (2005), op. cit.
63 Y. GASSE, A. D'AMOURS (1993), « Profession
entrepreneur », Les Ed. Transcontinentales, Fondation de
l'entrepreneurship, pp.88-89.
communiquer et leur connaissances instructives, leurs
proximités de la vie quotidienne et des modes de vie.
De nombreuses femmes entrepreneures justifient en effet le
choix de leur secteur d'activité par le faite qu'elles connaissent bien
les besoins émergents de femmes et sont les mieux placées pour
travailler. C'est là où s'exprime la volonté de prendre
une place d'entrepreneur sur un marché émergent et qui interpelle
particulièrement les savoir faire de la femme.
2. Taille de leurs entreprises
créées
Vu que les femmes entrepreneures sont concentrées sur
des secteurs tertiaires (commerce, textile, artisanat...), nécessitant
peu de mains d'oeuvres, cela favorise leur exploitation dans les micros
entreprises. Ces sont des entreprises avec moins de 10 employés. Les
récentes recherches sur les femmes entrepreneures confirment que les
femmes exploitent en exclusivité des micros entreprises. Ainsi, une part
non négligeable d'entre elles se trouve en exploitation des
PME64.
En ce sens, les auteurs s'accordent sue l'existence d'une
disparité importante entre la taille d'une entreprise
gérée par une femme ou un homme. Les hommes se trouvent
généralement en grandes entreprises c.à.d. entreprises
à plus de 100 employés.
De prime abord, le recours des femmes aux micros entreprises ou
parfois aux PME a été expliqué par les auteurs par
plusieurs raisons dont on cite deux qui sont les plus indicatives :
Tout d'abord, les femmes ne disposent pas d'un grand revenu
lors du démarrage de son projet entrepreneurial ( fond personnel
limité, difficulté au recours aux institutions
financières...), de plus, les femmes autonomes consacrent moins du temps
à leurs entreprises que les hommes. Elles se trouvent dans l'obligation
de concilier leurs responsabilités entrepreneuriale avec celles
familiales qui leur incombent traditionnellement telles que les soins
prodigués aux enfants et donc profiter davantage de la
flexibilité du travail autonome65.
64 S. RATTÉ (1999), op. cit.
65 L. ROBERT (2003), op. cit.
Au total, les chercheurs se rendent évident compte que,
partout dans le monde, les femmes seront plus ambitieuses que les hommes
à entreprendre dans les petites affaires nécessitant un travail
individuel ou peu d'employés.
3. Style du management spécifique
Nul ne peut nier l'apparition des femmes à un cadre
d'analyse totalement différent du reste de la population
présentant des comportements et des styles de management
spécifiques à elles. Auparavant, les premières femmes
cadres, au début, et parce qu'elles n'avaient pas d'autres
modèles, ont adhéré aux « règles de conduite
» qui avaient façonné la réussite des hommes,
basé sur l'autorité et la hiérarchie.
Toutefois, ces femmes d'affaires de la seconde
génération ont tiré partie de ce qui est unique en elles
et ouvrent de nouvelles voies pour accéder au sommet des entreprises. Et
les entreprises fassent bien d'adopter un style de management plus «
féminin »66.
Les résultats de recherches établies sur ce
sujet montrent que les femmes réussissent grâce, et non pas en
dépit, de certains traits de caractère « typiquement
féminin », généralement considérés
comme négatifs chez un entrepreneur.
La structure typique qu'adoptaient les femmes dans leur
entreprise est telle d'un réseau dans lequel chacun est en contact avec
chacun, chaque personne étant une ressource potentielle pour chacun des
autres. Les dirigeants se sentent plus à l'aise au centre des choses
qu'au sommet d'une pyramide67.
Le succès de ces femmes montre que ce nouveau style
convient tout à fait à certains environnements de travail et
favorise les chances de survie d'une entreprise.
D'après une enquête réalisée par
ROSENER (1991) pour le compte de l'International Women's Forum, il
s'avère que lorsque les femmes et les hommes parlent de leur travail et
des styles de management adopté, les différences surgissent.
Les hommes ont davantage tendance à se décrire
en des termes qui caractérisent ce que les experts appellent le «
leadership transactionnel » et leurs relations avec leurs
subordonnés se présentent comme la récompense et la
punition. Les hommes utilisent également plus facilement le pouvoir que
leur confèrent plus facilement leur position et l'autorité
hiérarchique. La structure de leurs entreprises est hiérarchique
et pyramidale où l'information est amassée plutôt que
partagée.
Néanmoins, les femmes, elles seraient plutôt
adeptes d'un leadership de type « transformationnel ». En effet,
elles incitent leurs subordonnés à assimiler leur
intérêt personnel à celui du groupe. Par ailleurs, leur
charisme, leurs compétences, leur ardeur au travail et un dialogue
constant sont les sources de leur pouvoir, plutôt que leur position
hiérarchique68.
Selon l'expression du HEIN, les femmes ont tendances à
transférer leurs « expériences maternelles » dans leur
travail69. Dans ce sens, les auteurs affirment que
l'atmosphère de travail dans l'entreprise gérée par une
femme reflète les valeurs et les caractéristiques
féminines : sens de relation, l'indépendance et de la
coopération. LEVY TADJINE (2004), LEVY TADJINE, LANOUX, NKALKEU (2004),
NKALKEU, LEVY TADJINE (2005) ont montré que l'altruisme constituait une
caractéristique fréquente de l'entrepreneuriat
féminin70.
Ces conclusions ont pu être observées sur les
entrepreneurs partout dans le monde de l'Est à l'Ouest.
L'ethos de la notabilité, la recherche d'une importante
position sociale dans la vie communautaire prenait le dessus sur l'ethos de la
rentabilité, dans la motivation entrepreneuriale féminine. Il en
résulte alors des ambitions et des comportements singuliers pour
l'entrepreneuriat féminin par rapport au commun des entrepreneurs (LEVY
TADJINE et ZOUITEN, 2005).
GASSE et D'AMOURS mettent en exergue les expériences des
femmes de la gestion qui sont plus réduites et pourtant, les femmes
d'affaires connaitraient davantage le succès que leurs
68 J. ROSENER (1991), op. cit.
69 F. K. HIEN (2002), « L'Entrepreneuriat
féminin au Burkina Faso : une étude exploratoire »,
Septembre, p.14.
70 T.LEVY TADJINE, J. ZOUITEN (2005), « Les
femmes et les immigrés ont-ils besoins d'un accompagnement
entrepreneurial spécifique ? », IVème Congrès de
l'Académie de l'Entrepreneuriat, paris, 24-25 Novembre, p.3-4.
correspondants males. Ces deux auteurs mentionnent que
l'intuition féminine a bien sa place dans la gestion. Presque plus de
moitié des femmes entrepreneures interrogées se disent qu'elles
sont plus prudentes lors du démarrage en affaires, avec une connaissance
subséquente plus modérée et sont autant rationnelles
qu'instructives alors que leurs homologues males sont juste un peu moins
nombreux à l'avouer.
Cette influence du genre dans la manière de gestion
d'une entreprise a été conforme aux attentes. Ce point confirme
implicitement l'hypothèse que l'entreprenariat féminin se
présentait comme phénomène spécifique ayant des
caractéristiques spécifiques.
Il est également important de poser la question de la
spécificité de leur motivation, problèmes
rencontrés et de leur accompagnement. Ces questions seront
traitées dans les parties suivantes.
II. 1.3. Motivations des femmes entrepreneures et les
déclencheurs de l'entrepreneuriat
« Qu'est ce qui pousse une femme à prendre des
risques et à lancer une entreprise nouvelle, à vouloir faire
carrière dans l'entreprenance en dépit des terribles aléas
de la réussite ? ». Comme s'interrogeaient MACHADO, GIMENEZ, GOMES,
PELLISSON et ALIGELERI dans leurs recherches sur le comportement
managérial des femmes et des hommes entrepreneurs : cas de la
Brésil (2002)71.
Contrairement aux hommes qui sont le plus souvent
attirés par des facteurs positifs (gains matériels, promotion
sociale, etc.), les femmes sont incitées à construire leurs
propres entreprises pour plusieurs raisons qui sont d'ordre personnelles ou
dues aux circonstances extérieurs, positives ou négatives (SHANE,
KOVEREID et WEWTHEAD).
Selon les termes de Duchéneaut, on peut faire la
différence entre des facteurs « push » qui poussent les femmes
vers le travail indépendant sans qu'il y ait réelle
volonté mais plutôt nécessité, et des facteur
«pull » qui le attirent positivement et débouchent sur une
véritable volonté de création72.
71 H. P. VIER MACHADO, F. A. PRADO JIMENEZ, V. GOMEZ,
C. PELLISSON, L. A. ALIGELERI, L. M. ALIGELERI (2002), « Female and Male
Entrepreneur' Managérial Behaviour : A Brazilian Study »,
Management International, Vol 7, N° 1, Automne, HEC,
Montréal, p. 1.
72 B. DUCHENEAUT, Groupe ESC Rennes, EURO. PME
(1997), « Les femmes entrepreneurs à la tête de PME »,
Conférence de l'OCDE sur « les femmes entrepreneurs à
tête de PME : une nouvelle force pour l'innovation et la création
d'emploi », Avril.
1. Les facteurs de poussée « push
»
Ils se caractérisent plus précisément par
l'insuffisance du revenu familial soit du conjoint, qui est dû
nécessairement à l'augmentation du niveau des ménages,
soit les cas des femmes célibataires, veuves ou divorcées qui
sont plus contraintes d'agir face à leurs situations familiales.
L'insatisfaction dans le travail salarié à cause
des conditions du travail inacceptables, horaires trop rigides, une trop
grandes différences des salaires entre hommes et femmes, une
ségrégation dans l'attribution des postes, les frustrations d'un
avancement bloqué, la désillusion quand aux relations
traditionnelles des employés et des employeurs73.
Les femmes sont souvent affectées à des postes
subalternes qui n'est pas acceptables par elles vu l'amélioration de
leur niveau d'instruction (HISRISH et BRUSH, 1986 ; BRUSH, 1992).
Dans certains pays, le haut niveau de chômage est un
facteur de poussée. Ce cas de figure a té dénommé
par Duchéneaut comme un facteur à part, centré sur une
partie accomplissement personnel/ nécessité contextuelles qui
permettrait de moduler les motivations des femmes
entrepreneures74.
A titre d'exemple, avant la chute du mur de Berlin, 94% des
femmes de la République Démocratique travaillaient ; aujourd'hui,
le taux de chômage de 20% a encouragé les femmes entrepreneures :
depuis 1990, c'est 150000 entreprises dirigées par les femmes qui ont
été crées.
2. Les facteurs positifs « pull » qui
attirent les femmes vers la carrière d'entrepreneures sont multiples.
Les femmes comme les hommes entreprennent par besoin
d'indépendance et d'accomplissement et par refus de travailler pour une
tierce personne. De ce fait, les femmes entrepreneures sont prêts
à assumer les risques sociaux, psychologiques et financiers afin
d'assouvir leur besoin d'indépendance75. Ce facteur de
motivation est presque le seul facteur qui rassemble autant les femmes que les
hommes entrepreneurs d'après les études réalisées
sur la motivation dans différents pays.
73 D. C. SARCHER (2005), op. cit.
74 B. DUCHENEAUT (1997), op. cit.
75 J. ZOUITEN (2004), op. cit.
Toutefois, pour ces femmes, le désir
d'indépendance domine largement sur les autres motivations de
création d'entreprise. Ceci est expliqué dans la
littérature, essentiellement, par le statut social de la femme (comme
déjà énuméré plus haut). En d'autres termes,
être dirigeante de sa propre entreprise leur permet d'être flexible
quand à la gestion de temps, afin de trouver l'équilibre entre le
travail et la famille.
Quand, aux hommes entrepreneurs, la principale motivation
à vouloir entreprendre réside dans le désir de
détenir plus d'argent. Cette raison n'est plus primordiale chez les
femmes. Dans une étude Allemande, les femmes ne placent le profit
qu'à la quatrième ou la cinquième place, derrière
leur désir autonome et de développer leurs idées
propres.
D'autres facteurs ont intéressé les chercheurs
et qui reflètent des différences quand aux motivations des hommes
et des femmes. Ces facteurs sont énumérés par les femmes
interrogées comme des facteurs secondaires qui ont des influences
moindres que la première dans leur choix entrepreneurial ; Toutefois,
ces motivations ne peuvent pas être négligeables pour les femmes.
On cite à titre non exhaustif, l'épanouissement personnel, le
goût d'entreprendre, le statut social, pouvoir, revenu, besoin de
flexibilité et désir de gérer son propre temps. Ce dernier
point était parfois le fondement même de la démarche
entrepreneuriale de plusieurs participantes. Il s'agit leur première
raison d'être en tant qu'entrepreneure. Certaines femmes se disent
qu'elles intègrent la famille et ses besoins aux besoins de l'entreprise
(Etude Canadienne en 2003).
En ce qui a trait aux déclencheurs de
l'entrepreneuriat, plus de 80% des femmes d'affaires créent leurs
entreprises lorsqu'une occasion favorable se présente ; Pour elles,
l'intérêt pour un secteur d'activité serait plus
fréquent que chez leurs homologues masculins.
Certaines femmes auraient profité des répits
consécutifs du travail à la naissance des enfants pour penser
à la création d'une affaire autonome, au contraire de leur
homologues males qui ne sont mêmes pas concernés par le nombre de
leurs enfants dans la famille. GASSE et D'AMOURS réclament que seulement
les considérations liées aux facteurs de marché viennent
comparables les deux groupes masculins et féminins telles qu'une
croissance de la demande, une concurrence faible ou une région non
disservie.
II.1.4. Problèmes - obstacles rencontrés
par les femmes en affaires
Les différentes enquêtes réalisées
jusqu'à maintenant révèlent des contradictions des
résultats lors de l'analyse de l'entrepreneuriat féminin soit par
l'influence des pays ou par genre. Toutefois, lorsqu'il s'agit d'analyser les
difficultés rencontrés par l'entrepreneure lors du
démarrage ou exploitation de son entreprise, la littérature
évoque traditionnellement des problématiques spécifiques
à l'entrepreneuriat féminin à savoir l'accès de
financement et la conciliation vie familiale et vie
professionnelle76.
Contrairement aux hommes qui doivent faire face à des
difficultés pour créer leur entreprise, les femmes ont à
vaincre des barrières qui leurs sont propres, notamment les attitudes
socio culturelles négatives encore prévalentes, des
barrières externes tout à fait pratiques et des
difficultés personnelles77.
Les attitudes négatives ont souvent pour origine la
discrimination sexuelle. Dans ses rapports quotidiens avec les
différentes partenaires associés à son entreprise :
fournisseurs, banquiers, ou clients, la femme souffre souvent d'un manque de
crédibilité. En affaires, certains hommes ne prennent pas les
femmes au sérieux. En conséquence, ils considèrent les
entreprises gérées par les femmes comme des passe-temps !
(SARCHER).
En faisant objet de recherches sur la transposabilité
de l'entrepreneuriat f'immigré sur l'entrepreneuriat féminin,
LEVY TADJINE et ZOUITEN ont montré que les femmes comme les
immigrés sont souvent appréhendées comme étant
victimes de discrimination sur le marché du travail ; Et elles subissent
de discrimination dans l'accès au crédit ou à certains
services au cours du processus entrepreneurial et dans la vie des affaires
qu'en résulterait un « Business Model »
singulier78.
76 J. LAMBRECHT et F. PIRNAY ; P. AMEDODJI et Z. AOUNI
(2003), « Entrepreneuriat féminin en Wallonie », Centre de
Recherche PME et d'Entrepreneuriat, Université de Liège, Centre
d'études pour l'Entrepreneuriat, Brussel, Septembre, p.29.
77 D. C. SARCHER (2005), op. cit.
78 J. ZOUITEN, T. LEVY TADJINE (2005), op. cit.
Cette discrimination à l'égard des femmes semble
être plutôt comme privilège que comme problème. A cet
effet, les américains aperçoivent cette discrimination
positivement et « s'attachent à aider les femmes, les
minorités ethniques, les personnes handicapées à devenir
entrepreneur... » (Rapport BESSON, 1998).
Cette pratique de discrimination positive a été
confirmée en France seulement en ce qui concerne les femmes et ce par le
biais du fonds de Garantie Initiative Femmes et ActionElle
(spécialisées seulement dans l'accompagnement des femmes
créatrices) (LEVY TADJINE et ZOUITEN, 2005). ROSA et CARTER (1994)
pensent que même si les difficultés rencontrées par les
femmes pour obtenir des prêts bancaires sont des freins
fréquemment observés, elles ne font pas forcément l'objet
d'une discrimination particulière liée au genre.
En ce sens, DENG, HASSAN et JIVAN (1995) indiquent qu'une bonne
partie des femmes qui ont obtenu de financements bancaires n'a pas
rencontré de problèmes avec leurs banques.
Il existe un débat dans la recherche sur le sujet de la
discrimination en raison du sexe dans les institutions financières. Une
étude menée par la Fédération Canadienne des
entreprises indépendantes concluait que les femmes étaient plus
succeptibles de se voir refuser une demande de financement par une banque que
leurs homologues masculins qui exploitent une entreprise semblable (MARLEAU,
1995)79.
D'autres études (Statistique Canada, 2000 ; HAINES et
Al., 1999) indiquent que les femmes n'ont pas plus de difficultés
à obtenir du financement que les hommes et que leurs difficultés
sont reliées au secteur dans lequel elles oeuvrent et à la taille
de leur entreprise plutôt qu'à leur sexe. Il est important ainsi
de noter qu'aucune de ces études ne s'est penchée sur la question
de l'impact différent que peuvent avoir les diverses politiques et
méthodes d'évaluation du dossier financier selon le sexe du
demandeur et les réalités différentes de leurs vies.
De plus, ils arrivent que les femmes soient gênées
par des lois ou par des politiques institutionnelles qui reflètent cette
attitude négative à l'égard des femmes.
79 L. ROBERT (2003), « Les femmes se prononcent :
stratégies féministes d'entrepreneuriat pour les femmes
francophones », Réseau Femmes Colombie-Britannique, Mai,
p.13-14.
Il n'est pas rare dans le monde occidental qu'une femme qui
veut devenir entrepreneure, demandant des prêts pour fonder son
entreprise ait l'obligation d'être endossé par un proche parent
(son père, son mari).
En Tunisie, diverses lois sont résiliés et
modifiés de la façon que respecte le statut évolutif de la
femme et que protègent leurs droits (accès égalitaire
à la fonction publique, identité fiscale indépendante de
la femme, etc.).
Ces difficultés sont aggravées par une absence
d'accès à l'information, aux expertises techniques ou aux
réseaux informels d'informations qui excluent les femmes et qui pourtant
sont d'importantes sources d'aide et de conseil pour les hommes.
De plus, l'augmentation importante du nombre des femmes
entrepreneures étant un phénomène relativement
récent, les femmes ont peu d'exemples à imiter et de grandes
difficultés à trouver des mentors féminins.
Ce problème a été renommé par Line
ROBERT comme étant l'isolement des femmes, chose que la recherche a
qualifié de « cage de verre » (BELCOURT et Al., 1991).
Viennent s'ajouter à ses problèmes, les
barrières personnelles qu'incombent les femmes pour devenir
entrepreneure. Etant la responsabilité des enfants, de la maison et des
membres âgées de al famille, peu d'entres d'elles peuvent
consacrer tout leur temps et de leur énergie à leurs affaires.
C'est ainsi que la conciliation famille te travail présente une
contradiction dans le cheminement entrepreneurial des femmes (BELCOURT et Al.,
1991). Pourtant, en dépit de ces responsabilités, la plupart des
femmes s'organisent pour le faire en efficacité.
Bien qu'il s'agit d'un des facteurs qui contribue à
l'isolement de la femme dans sa « cage de verre » et qui limite son
potentiel en affaires, elle est aussi la raison d'être de plusieurs
entrepreneures. Plusieurs de leurs raisons pour se lancer en affaires sont
étroitement liés à la conciliation famille et travail et
à la qualité de vie (MOORE et BUTTNER, 1997).
Malgré que l'entrepreneuriat soit pour plusieurs une
réponse aux problèmes de rigidité du temps de travail,
certaines pressions continuent à se faire sentir (GAY, 1997 ; YACCATO et
JUBINILLE, 1998 ; FENWICK et HUTTON, 2000). Le magazine américain
Working Woman (la femme qui travaille) attribue un grand nombre d'échecs
des entreprises dirigées par les femmes à leurs habilités
managériales.
Les femmes se considèrent comme aptes en
négociation et en idées, en écoute mais faibles en
finances, marketing, comptabilité et surtout en technique.
Ces appréhensions expliquent en particulier leur choix
des secteurs, étroitement lié aux expériences
passées qui se déroulent souvent dans l'administration, du
secrétariat et de l'éducation (HISRISH et BRUSH, 1984).
Somme de toute, il incombe de signaler que nombreuses sont les
études empiriques et les recherches qui ont levé la voile sur
l'entrepreneuriat féminin et qui ont enrichi la connaissance sur les
caractéristiques démographiques des femmes entrepreneures, leur
familles, leurs expériences professionnelles et leurs formations, leurs
motivations pour créer une entreprise et les problèmes qu'elles
rencontrent. Ces recherches ont touché les femmes dans les pays
développés ou en voie de développement.
En synthèse, les caractéristiques
démographiques des femmes créatrices d'entreprises semblent
diverger selon les pays et les obstacles qu'elles rencontrent apprissent en
particuliers liés au statut social, lui aussi est très
dépendant du contexte national.
De plus, à la lumière des nombreux constats
réalisés dans la littérature entrepreneuriale et dans le
terrain, les chercheurs sont mis d'accord que les femmes entrepreneures vivent
les mêmes réalités que les entrepreneurs hommes mais avec
des motivations et des comportements différents
(BENOIT,1999)80.
D'où l'intérêt de poursuivre les efforts
de recherches afin d'approfondir la compréhension du
développement de la femme créatrice d'entreprise dans un contexte
national particulier, à savoir le contexte national tunisien, qui fait
objet de notre dernier chapitre.
80 H. P. VIER MACHADO, F. A. PRADO JIMÉNEZ, V.
GOMEZ, C. PELISSON, L. A. ALIGELERI, L. M. ALIGELERI (2002), op. Cit.
Section 2
Accompagnement des femmes entrepreneuriales
: Relation porteurs- portants
«Les besoins de l'humanité sont innombrables et
variés mais la créativité humaine est sans limite. Dans
toute société se trouvent des personnes habiles à
transformer des rêves ou des occasions d'affaires en entreprises viables
qui sauront satisfaire les besoins humains. On les nomme entrepreneures »
(extrait du manifeste de la fondation de l'Entrepreneurship,
1993)81.
Les efforts alloués à l'incitation de la
création des entreprises sont remarquables. Ces dix derniers
années, la libéralisation des marchés, la conjoncture
économique de l'ère de la mondialisation, la croissance du
chômage et le taux élevé d'échec de nouvelles
entreprises crées... ont poussé les pouvoirs publics et les
acteurs économiques en premier ordre et dans l'accompagnement des
différentes catégories de porteurs de projets de création
d'entreprise à savoir notre population cible objet de recherche qui est
la femme.
Cette importance trouve ses origines dans l'impact positif de
l'acte entrepreneurial féminin sur l'économie du pays favorisant
l'accroissement de sa richesse, la diminution du taux de chômage, etc.
(on assiste de plus en plus l'accroissement du nombre de PME crées par
les femmes ces dix derniers années qui constituent l'ossature de
l'économie partout dans le monde, JULIEN et MARCHESNAY en 1998).
Cependant, certes, le développement du travail
indépendant ne se fait sans embûche. Il est à souligner la
multiplicité et diversité des obstacles contraignant la
création d'entreprise par les femmes. Ces contraintes sont liées
d'un coté à l'environnement externe hostile à la
création à savoir le financement, la lourdeur et
complexité administrative, la réglementation
peu adaptée, le climat de concurrence féroce
entre les accompagnants,
etc. et d'autre coté, les contraintes
internes inhérentes aux capacités managériales
insuffisantes expliquées principalement par le manque de formation tant
à l'esprit d'entreprise qu'à la gestion et l'absence
d'accompagnement spécifique à elles en termes d'assistances et de
conseils (MOLLET, 2001)82.
Mais de quel accompagnement parle-t-on ? Quels sont les
acteurs impliqués dans la création d'entreprise ? Qui conduit
à la réussite de la nouvelle entreprise créée par
la femme ? Quels profils de créatrices sont accompagnés notamment
par des structures spécialement en charge de ces appuis ?
Dans ce chapitre, on tente tout d'abord, de clarifier la
notion de l'accompagnement en donnant des repères sur sa signification
et sur l'évolution de ses structures. Puis, à la lumière
d'une revue de la littérature, on va s'intéresser e premier lieu,
à la défaillance et complexité des systèmes d'appui
existants en mettant l'accent sur le pourquoi de la « non rencontre »
entre les créatrices et ces structures (JARNOU, 2005). Finalement, la
dernière partie de ce chapitre sera consacrée à la
manière de bien gérer cette complexité et éviter la
situation de non rencontre.
II.2.1. Accompagnement : notion et
évolution 1. notion de l'accompagnement
Selon le Larousse, l'accompagnement désigne « le
fait d'aller quelque part avec quelqu'un, escorter, mettre en place des mesures
visant à atténuer les effets négatifs sur quelqu'un
». Cette définition préliminaire suggère
simultanément la dimension interactive et même intersubjective de
l'accompagnement et de son rôle social83. Pourtant cette
définition n'est pas unanimement partagée.
Le terme l'accompagnement est très utilisé mais
renvoie à des réalités diverses. Ainsi MAELA (2002)
indique que le « coaching », le « counselling », le «
conseil », la
82 S. OUHADI (2002), « Les programmes d'aides et
d'assistances à la création des PME par les jeunes
créateurs », Maroc, p.1.
83 T.L. TADJINE (2004), « l'entrepreneuriat
immigré et son l'accompagnement en France », thèse pour
l'obtention du doctorat en sciences de gestion, université du Sud
Toulouse Var, 26 octobre.
« consultance », le « tutorat », le «
mentoring », le « compagnonnage » et le « sponsoring »
appartiennent au champ sémantique du verbe accompagner.
Il s'agit d'un processus qui consiste à « faire
passer » une personne d'un état à un autre, voire à
l'influencer pour qu'elle prenne des décisions. Or l'accompagnement vise
à rendre le créateur autonome et l'accompagnant ne doit en aucun
cas se substituer au créateur. Il vise à accompagner une personne
(ou une équipe) porteuse d'une idée à faire cheminer cette
idée pour qu'elle aboutisse à un projet de création viable
(JARNIOU, 2005)84.
L'autonomie ne doit pas être confondue avec
l'indépendance de l'activité spécifie que le
créateur dispose d'assez de connaissances, de compétences, et de
recul pour prendre des décisions pour son entreprise. L'autonomisation
du créateur vise également à lui donner confiance dans ces
propres actions et décisions. L'accompagnement trouve dans ce cas sa
pertinence dans la relation accompagnant- accompagné.
L'accompagnement doit transférer progressivement cette
autonomie au créateur qui devient alors un acteur stratégique et
acquiert une identité propre (AVENIER, 1997).
L'accompagnant du créateur peut également
s'envisager à partir du concept de « réseau de soutien
» (Barrès, 2004) considéré comme « capable de
développer une compétence spécifique en amont des projets
; c'est-à-dire une capacité d'intervention sur tous les aspects
d'un projet, sans en isoler le juridique, le commercial, le client et le social
(...) et de suivre l'entreprise nouvellement créée
»85.
Or « les acteurs régionaux et locaux agissent
souvent de façon concurrente, sans rechercher la cohérence de
l'ensemble du dispositif. Leur logique est de fournir une offre plutôt
que de répondre à une demande et les procédures locales
d'aide sont fréquemment à la fois suffisantes ou redondantes
» (DUVAl, DESCHAMPS, EMIN, 2002). Pour FILION, il n'est plus possible
aujourd'hui de « songer aux même stratégies pour soutenir
l'Entrepreneurship technologique, les PME familiales ou les travailleurs
autonomes.
84 C. L. JARNIOU (2005), « Quel l'accompagnement pour les
créances qui ne souhaitent pas se faire aider ?réflexions sur un
proposition », 4ème congrès de
l'académie de l'Entrepreneuriat, Paris.
85 F. BARRES (2004), « La mutation de
l'accompagnement à la création d'entreprises : regards
croisés d'une déclinaison locale de la politique nationale,
l'émergence du réseau CREAlliance »,
7ème congrès international Francophone en
entreprenariat et PME, 27,28 et 29 octobre, Montpellier, p1.
Nous ne disposons nulle part d'un système
articulé de soutien en développement de l'une ou l'autre de ces
formes d'entrepreneuriat (...), L'accent a été mis sur la
formation ou la préparation d'un plan d'affaires et sur la
création d'entreprises, mais nous n'avons à peu prés rien
pour encadrer le démarrage ».
En pratique, on considère habituellement que
l'accompagnement, en tant que processus d'aide au porteur de projet, concerne 3
étapes : l'accueil, l'accompagnement et le suivi
postcréation86.
~ L'accueil comprend l'information, la
sensibilisation et l'orientation des porteurs des projets. Dans cette
étape, le porteur va tenter d'expliciter son idée et les
accompagnants vont l'aider à clarifier cette idée. Pour ce faire,
des informations vont être échangées et des formations
peuvent être suivies, l'accompagnant va également réaliser
un pré diagnostic du projet.
~ Ensuite, l'accompagnement proprement dit
comprend l'aide au montage complet du dossier pour aboutir à
présenter un business plan d'une part et à organiser un
accompagnement financier d'autre part. Des formations peuvent également
être envisagées à ce niveau sur des points précis
ainsi que des temps de rencontre avec l'accompagnant pour valider et construire
le business plan. L'accompagnement financier peut aller jusqu'à aider le
porteur de projet dans ses démarches de négociation avec des
porteurs de fonds.
~ Enfin le suivi post création comprend
toutes les formes d'appui au chef d'entreprise pour le piloter sa jeune
entreprise.
Il s'agit bien d'une démarche qui comprend trois volets :
l'accueil des créateurs, des prestations personnalisées et un
suivi pendant des périodes plus ou moins longues.
LETOWSKI (2001) en conclut que « l'accompagnement
réunit les composantes suivantes : la durée, la fréquence
des contacts, l'unicité de la structure d'accompagnement, la prise en
compte de la diversité des problèmes qui se posent à
l'entreprise, l'adaptation à la culture et à la
personnalité du créateur ».
86 C. . JARNIOU (2005).op cit. p2.
Dans cette perspective, se pose la question, les structures
d'accompagnement et de soutien tiennent compte de la spécificité
des acteurs bénéficiaires de ces appuis telles les femmes objet
de notre recherche, et comment les femmes créatrices d'entreprise
s'approprient-elles à la diversité de ces appuis qui leurs sont
proposés ?
2. Évolution des structures
d'accompagnement
Historiquement, et depuis les années 80, les politiques
d'appui à la création d'entreprise se sont intensifiées et
se sont structurées autour de 3 axes majeurs (ALBERT, FAYOLLE, MARION,
1994) : l'appui financier, du conseil et de la formation et du soutien
logistique suivent une approche mécaniste et séquentielle du
processus de création d'entreprise, afin de répondre à un
objectif fixé en terme quantitatifs, « augmenter le nombre de
créations d'entreprises ». Cependant, l'analyse de la performance
de la politique d'appui des années 80 a montré que le nombre
d'entreprises crées a augmenté, mais le taux de
pérennité des ces entreprises n'est pas confirmé puisque
seulement une entreprise sur deux fête son cinquième
anniversaire87.
Devant ce constat, diverses solutions ont été
proposées dont l'idée de favoriser l'auto insertion des jeunes
par la création de leurs propres entreprises en instituant des «
fonds de soutien ».
De prime abord, il ne faut pas perdre de vue et limiter les
dispositifs d'aides à certains groupes sociaux (hommes et femmes, jeunes
ou parents âgées) ; ces structures d'accompagnement ont
touché toutes les catégories d'âge et toutes les personnes
concernées par la création.
Toutefois, nous assistons par le mouvement d'entrepreneuriat
féminin, à une transformation de la société par
l'ouverture de ses stratégies défensives sur un remaniement
global. L'exercice du travail entrepreneurial par les femmes remet
progressivement en cause leurs représentations de la séparation
des sexes, et crée dans la société des nouveaux espaces de
mixité.
Par la suite, l'encouragement de la société
à la création d'entreprise doit aller de pair avec un
développement des institutions d'assistance et de formation à
l'égard des femmes. Il convient tout d'abord de sensibiliser dans les
progressions de formation, les interlocuteurs du secteur public,
intermédiaires de l'état, chargés de mise en place des
projets de crédit, responsables des plans de planification aux questions
de l'entrepreneuriat féminin et de la nécessité de leur
accompagnement.
Selon PATUREL et MASMOUDI (2005), ayant pour finalité
d'accroître la pérennité des nouvelles entreprises, les
systèmes d'appui ont évolué en proposant une panoplie de
services d'accompagnement pour répondre à la complexité et
à la variété des demandes des créateurs soit hommes
ou femmes.
Ainsi, au début des années 90, l'approche suivie
par le système d'appui a évolué d'une démarche
séquentielle vers une démarche qui prend en considération
la complexité du processus de création à l'égard
des femmes88.
Aujourd'hui grâce à une meilleure connaissance du
phénomène entreprenariat féminin, rendue possible,
à la fois à travers les effets d'expérience, par les
nombreuses études empiriques et par la progression des recherches en
entreprenariat féminin, nous assistons à une structuration et une
professionnalisation des intervenants dans le système d'appui. A cet
effet, l'offre des organismes d'appui a été segmentée par
compétence pour mieux répondre à la diversité des
besoins des créateurs et créatrices de services
spécifiques aux femmes, ainsi que par la création de
réseaux d'accompagnement.
~ L'appui financier : destiné
à pallier l'insuffisance des fonds de démarrage chez les
femmes.
Cet appui peut à national ou régional et dans ce
cas, il diffère beaucoup d'une région à l'autre. Il
dépend également du type de projet (technologique ou non) ou du
type du porteur de projet (homme ou femme)89.
88 R. Paturel, R. Masmoudi (2005), op. cit.
89 C. L. JARNIOU (2005), « quel accompagnement
pour les créateurs qui ne souhaitent pas se faire aider
?réflexions sur un paradoxe », 4ème
congrès de l'académie de l'Entrepreneuriat, Paris.
Comme prévalait TCHOUASSI (2002)90 dans sa
recherche sur les femmes entrepreneurs en Cameroun, quelque soit
l'activité exercée par les femmes, quel que soit le capital dont
elles disposent, on note chez les femmes une préoccupation permanente,
récurrente, voire obsessionnelle », l'argent manque (GUERIN, 2000)
et est perçu comme « une denrée périssable »
(HOOING et SADI, 1996).
Ce qui montre, en effet, que le problème de financement
constitue un frein pour le développement efficient des activités
des femmes.
A cet égard, le cadre juridique financier est
régi par plusieurs textes ; le dispositif financier a été
dynamisé à maintes requises afin d'avoir une implication
réelle avec le nombre évolutif des entreprises
créées par les femmes.
Vu que les femmes d'affaires ont toujours des reproches quand
à l'insuffisance des crédits accordés par les banques
à cause de leur manque de garanties, et l'absence des critères de
sélection retenus par les sociétés d'investissement, elles
ont davantage de nouveaux réseaux privés de financement qu'elles
peuvent faire recours tout au long de leurs processus de création
(démarrage, exploitation, extension...).
Dés lors, il serait intéressant pour les
États d'encourager les initiatives privées en
développement des associations ou du réseaux d'affaires à
l'instar du réseau du Business Angels en France et aux
Etats-Unis91. Il s'agit d'investisseurs individuels qui prennent
personnellement des partenaires en s'impliquant dans leur gestion quotidienne,
en conseillant et faisant profiter les entrepreneures de leurs propres
réseaux relationnels. Prenons l'exemple de l'Etat Unis, où le
montant total des investissements annuels des investisseurs privés est
supérieur au financement d'amorçage apporté par les
sociétés de capital-risque. En effet, selon une étude
menée par le « Center for Venture Research » de
l'université de New Hampshire, les Business Angles américains ont
financé 50000 entreprises en création en 2000 et leurs ont
apporté environ 40 milliards de dollars alors que les fonds de capital
risque ont investi environ 28.9 milliards de dollars.
90 G. TCHOUASSI (2002), « entreprendre au
féminin au Cameroun : possibilités et limites », Cameroun. p
439.
91 O. BENOUDA, M. HASSAN (2004), «
Améliorer le cadre institutionnel de l'entrepreneuriat : un objectif,
une nécessité et des outils à développer »,
IACE, 16 Septembre, p.378-379.
~ Le développement de réseaux de
conseils et de formation en faveur des femmes créatrices
d'activités entrepreneuriales.
v' Le milieu support et les réseaux
Plusieurs chercheurs engagés dans le champ de
l'entrepreneuriat féminins ont essayé d'expliquer le processus
entrepreneurial féminin au niveau de l'individu créateur
(CUNNINGHAM et LISCHERON ,1991 ; BRUYAT et JULIEN, 2001; FAYOLLE, 2002 ;
BERNASCONI, 2003). Ils se sont accordés sur la forte liaison des femmes
an affaires avec les associations féminines mises en place.
Considérer la femme entrepreneure comme le strict
Economicus au sens Schumpétérien du terme, est plutôt
contredite. Ainsi, comme l'a montré Thierry Gaudin (1990), plus la
régulation par les petites entités devient importante, plus les
réseaux et les interdépendances s'affirment comme
nécessaire92. Selon l'expression d'une des femmes
interrogées lors de l'étude de CREDIF sur les femmes
entrepreneures en Tunisie, « les réseaux ont été
toujours pour nous notre police d'assurance, notre soupape de
sécurité ».
Appartenances associatives, liens de solidarité
(quelqu'un a dit), arguments pour garder les enfants ou prêter de
l'argent, relations de confiance nouées avec administrations pour
démarrer, ils constituent un moyen de recherche de la confiance dans un
univers où les dirigeantes de PME se sentent inquiétées de
toutes parts par la concurrence, les réglementations, les
résistances socioculturelles.
Il est en ce sens fort difficile pour la femme entrepreneure
de séparer les rapports sociaux des rapports économiques.
FONROUGE et SAMMUT (2004) ont défini les réseaux en
entrepreneuriat de manière large comme « un ensemble d'acteurs
reliés par un créateur de relation »93. Il s'agit
en faite de contact plus au moins formels dans un réseau familier (amis,
famille,...) ou dédié (conseil à la création).
HOANG et ANTONCIC (2003) citent sur recherche sur 1600 créations
d'entreprises en Allemagne. Elles montrent que les liens forts sont un facteur
explicatif plus critique de la suivie de ces entreprises que l'entrepreneure
de
92 P. N. DENIEUIL (2005), op.cit. p 142-143
93 C. FONROUGE, S. SAMMUT (2004), logique d'inter
médiat, approche cognitive et réseaux : vers une tentative de
compréhension des difficultueux d'accompagnement des créances
d'entreprises, 7ème congrès international
francophone en entrepreneuriat et PME, association internationale de recherche
en entrepreneuriat et PME, 27, 28 et 29 octobre, Montplier, p 12-13.
liens faibles. Pourtant d'autres sociologues comme BURT (1995) ou
GRANNOVETTER (1995) vantent la force des liens faibles.
Connaissant la particularité du phénomène
entrepreneurial féminin, les sociologues ont mis l'accent sur
l'importance du réseau familial tout au long du processus de
création, et surtout au démarrage. De plus, les auteurs en
recherches entrepreneuriales ont insisté sur la diversité des
associations féminines à l'égard des femmes.
La présence diverse et qualitative des associations
féminines est le reflet fidèle et réel du degré de
maturité atteint par la femme en affaires, devenue un partenaire
à part entière de la société. Prenant l'exemple de
la Tunisie, grâce à l'attachement de gouvernement tunisien,
à l'action féminine, beaucoup d'associations féminines
existent dont on cite plusieurs exemples :
· L'Union Nationale des Femmes Tunisiennes (UNFT),
· L'association féminine « Tunisie 21
»,
· L'association féminine pour le
développement rural,
· L'association tunisienne femmes et développement
de Sfax,
· L'association pour la promotion des projets
économiques pour la femme,
· L'association jeunesse féminine,
· Alliance des femmes communicatrices.
Ces associations qu'elles soient à caractère
social, économique ou culturel, sont une force d'impulsion : elles
enracinent la culture entrepreneuriale chez les femmes adhérentes, elles
lancent des initiatives, s'associent à l'élaboration des
politiques gouvernementales, adressent des messages de solidarités, ce
qui créé une dynamique entrepreneuriale.
Les associations féminines en tant
qu'élément moteur de la modernisation et du développement,
sont appelées à s'ouvrir d'avantage aux nouvelles technologies
d'informations NTI et à exploiter au mieux les réseaux.
En France, on note l'existence des structures
spécifiques telles que Pluri Elle, Action Elle... L'existence de ces
structures spécifiques aux femmes ne nie pas l'existence des
associations et des structures génériques qui s'offrent aux deux
groupes.
Une magasine féminine canadienne met en exergue que
les organismes relais travaillant auprès des femmes chefs d'entreprises
visent à mieux saisir les potentialités de ces femmes. Toutefois,
et insistons sur les difficultés de chefs des entreprises à jouer
la carte de la solidarité et du travail en réseaux, la question
de l'association et des réseaux pose problème aux femmes qui
veulent travailler seules.
1' La formation
S'agissant de l'aspect formation à l'entrepreneuriat,
de nombreuses études menées sur les expériences
réussies (succès stories) révèlent que la formation
appropriée des promotrices a joué un rôle capital dans les
résultats positifs obtenus.
Cet aspect a été le centre de
préoccupation des travaux d'un certain nombre d'auteurs, ainsi que le
centre de préoccupation des pouvoirs publics et privés. A cet
effet, il était indispensable une mise en place d'une formation la plus
complète possible en entrepreneuriat au sein des programmes dans la
scolarité des jeunes.
Ainsi, dés la 1ère année qui
est générique, tous les étudiants doivent eu recours
à ce module (création d'entreprise) qui les met dans la situation
d'être entrepreneure et fait naître chez eux un esprit de
création et d'innovation. Puis, il y aura une discipline plus
spécialisée qui touche uniquement la création des
entreprises et leur accompagnant tout au long du processus entrepreneurial.
GOUJET a mis l'accent sur la perception des
différentes catégories d'acteurs concernées par la
création et par le champ entrepreneurial vis-à-vis des programmes
de formation mis en place par les pouvoirs publics.
En se basant sur des statistiques, DE CARLO et LYONS
comparent le nombre de formation des femmes entrepreneures à celui des
femmes. Leur analyse révèle que, sur un échantillon
aléatoire de 122 femmes des EU, le niveau de formation des femmes
entrepreneures est supérieur à celui de la moyenne des femmes.
HUMPHREY et MC CHUNG montrent qu'on trouvait 54% de
diplômées de l'université. Cette proportion est loin
supérieure à celle des diplômés dans l'ensemble de
la population. Un sondage national (aux Etats-Unis), effectué par
HISRISH et BRUSH (1983) auprès de 468
Femmes entrepreneures, montre que 68% d'entre elles
possèdent au moins un diplôme de 1er cycle universitaire.
Outre ces formations académiques qui ont
été initiées par les pouvoirs publics que récemment
(à partir des années 80), il existe d'autres programmes e
formation à l'entrepreneuriat privés ou publics qui touchent
fortement la vie professionnelle et offrent aux entrepreneures les
possibilités d'améliorer leurs compétences en
création et en gestion des organisations. On cite quelques programmes de
formation d'une manière non exhaustive :
· Les centres de formations professionnelles
privés
· Les centres de formation professionnelle publics
organisés au sein des bureaux d'emploi sous forme des cours
étalés
· Les espaces d'entreprendre régionaux
financés par l'Etat
· La chambre nationale des femmes chefs d'entreprise qui
organisent des séminaires, des colloques et des ateliers
spécifiques aux femmes chefs d'entreprises.
· Le programme Fonds National de l'Emploi (FNE) soutenu
par la banque mondiale, qui entre autres conçoit, finance et suit les
programmes ayant trait à la formation sur le tas et à
l'apprentissage, à la formation formelle, à l'auto
création d'emploi, à l'appui et à la création des
micros entreprises.
Toutefois, TCHAMANBE et TCHOUASSI94 ont
précisé que les programmes de formation, qui se font à
travers des séminaires, des ateliers, des sessions, des cours,...pouvant
s'étaler sur des périodes très courtes, présentent
de nombreuses lacunes tant au niveau de l'approche que de la conception. Dans
l'ensemble, les méthodes sont purement techniques et ne procèdent
pas à l'identification préalable des besoins en formation des
femmes.
~ Le soutien logistique qui vise
à offrir des conditions d'hébergement à moindre
coût.
On cite bien évidement les pépinières et
les incubateurs qui ont été largement cités dans la
littérature anglo-saxonne (ALLEN et al, 1985, 1988, 1990 ; BROOKS, 1986,
COOPER et al 1985, MCKIMON et al, 1988, SMILLORET et al. 1986 ; etc.) et
francophones (ALBERT et al. 1994, 2003, BEGER DOUCE, 2001, 2003 ; BRYUAT, 1992,
1993 ; CHABAND et al, 2003 ; PIKELTY et al, 1990 ; etc.)95.
94 L. T. Djiné, G. Tchouassi (2002), «
Renforcement des capacités entrepreneuriale des femmes par la formation,
une analyse du cas du Cameroun », p5.
95 R. PATUREL, R. MASMOUDI (2005), «
L'appréciation de la performance des structures d'accompagnement : une
problématique délicate... », 4 ème Congrès
de l'Académie de l' Entrepreneuriat, Paris, p.4.
Ces structures d'accompagnement sont soutenues par l'action
de l'Etat à partir de l'idée que la création d'entreprise
participe au développement économique du pays. Les incubateurs
publics issus de la loi sur l'innovation de Juillet 1999 en sont un très
bon exemple. Les associations et les entreprises privées agissent en
amont du processus et proposent des prestations payantes en échange
d'une participation au capital de la nouvelle entreprise pour les
dernières. La période d'incubation varie entre 6 et 24 mois et
les personnes intervenues au cours de l'incubation sont soit des
généralistes, soit des spécialistes.
Ce concept d'incubateur a été
suggéré par plusieurs femmes lors des groupes de consultation
interrogés comme outil d'aide au démarrage96. Il
s'agit d'un outil très efficace pour les femmes qui ne s'identifient pas
à la formation en classe ou par module.
S'agissant d'une nouveauté, le nombre des
pépinières augmentent progressivement en Tunisie, on a
actuellement 7 pépinières dispersées dans 7 régions
afin de favoriser un accès plus rapide à ces structures.
Les pépinières interviennent en aval du processus
de création et offrent pendant la phase de création de services
spécialisés aux intervenants :
· Une formation à la gestion
· Un accès préviligié aux
réseaux
· Des services logistiques
· Des locaux.
Elles sont financées par les collectivités
locales ; et sont en coopération avec les universités. JANIOU
ajoute l'apparition innovante du phénomène d'essaimage qui est
devenu une des possibilités d'accompagnement la plus
reconnue97.
Ce phénomène consiste au fait que les grandes
entreprises favorisent la création d'entreprise en leur fournissant
des conseils, un réseau, une aide financière et en
générant un transfert des
96 L. ROBERT (2003), « Les femmes se prononcent,
stratégies féministes d'entrepreneuriat pour les femmes
francophones de la Colombie- Britannique », Réseau Femmes Colombie-
Britannique, Mai, p.45.
97 C. L. JANIOU (2005), « Quel accompagnement
pour les créateurs qui ne souhaitent pas se faire aider ?
Réflexions sur un paradoxe et propositions », 4 ème
Congrès de l'Académie de l'Entrepreneuriat, Paris, p.3.
compétences en leur direction98.
Globalement cet enrichissement des structures
d'accompagnement a visé une complémentarité selon le
niveau d'intervention dans le processus de création. L'ensemble des
objectifs des structures d'appui contribue à un objectif global visant
le développement d'un environnement propice de création
d'entreprise.
La performance globale des structures d'accompagnement a
été prouvée par des statistiques portant sur le sujet.
Ainsi, les statistiques montrent un taux de survie de nouvelles entreprises (5
ans après leur création) de 70 à 85% suite à un
accompagnement alors qu'il est à 50% sans
accompagnement99.
Cette évolution est due pour une grande partie du
professionnalisme de l'accompagnement. Tout d'abord, il y a eu la « charte
de qualité » adoptée par les réseaux associatifs et
le conseil national de création d'entreprise (CNCA) le 17 Mai 2001. Sept
réseaux se sont regroupés au sein d'une fédération
des organisations contribuant à la création des entreprises et
à leur reprise (FORCE) et ont signé cette charte. Puis la norme
AFNOR « accompagnement de l'entreprise », en décembre, qui
porte sur les « activités des services de plates formes d'initiale
locale ». Selon ce texte, l'accompagnement comprend : l'accueil,
l'orientation, l'instruction du projet avant présentation devant un
comité d'agrément l'attribution du prêt d'honneur et le
suivi de l'entreprise ainsi que la participation à un club de
créateurs.
TCHAOUSSI (2005) a précisé que ce panorama des
structures ne sera pas complet, sinon ne faite pas état d'accompagnement
spécialisé pour les créateurs. Depuis quelques
années, le coaching est apparu comme un nouvel outil d'accompagnement.
Il peut être utilisé comme accompagnement individuel,
personnalisé, et ponctuel d'entrepreneures dont l'entreprise est le
stade de création, de démarrage ou en début de croissance
(AUDET, COURTERET ET AVENET, 2004)100.
Au carrefour de l'accompagnement, de la gestion de projet et
de la définition du plan d'action, le coaching entrepreneurial est le
complément psychologique à toute action ou projet de
98 R. PATUREL, R. MASMOUDI (2005), « Les
structures d'appui à la création d'entreprise : contribution en
vue de l'évaluation de leurs performances », 4 ème
Congrès de l'Académie de l' Entrepreneuriat, Paris, p.4.
99 R. PATUREL, R. MASMOUDI (2005), op. cit.
100 G. TCHAOUSSI (2005), « Eveil entrepreneurial,
engagement et coaching des femmes en création d'activités
entrepreneuriale au Cameroun », 4 ème Congrès de
l'Académie de l' Entrepreneuriat, Paris, p.7-9.
terrain ayant une durée de vie plus au moins longue.
En adoptant la définition de la société
française de coaching pour qui le coaching entrepreneurial est «
l'accompagnement de la personne à partir de ses besoins professionnels
pour le développement de son potentiel et de ses savoir faire ».
Les points positifs que se caractéristiquent cette
structure est le déroulement de toute action de coaching s'effectue
selon la nature et la personnalité de l'individu.
La structure d'une séance de coaching peut être
différente d'une activité entrepreneuriale à une autre, du
stade d'évolution dans laquelle l'entreprise se trouve. Les points
principaux sont les suivants : l'analyse de la demande, le diagnostic
individuel (environnemental et situationnel), la clarification des enjeux et
des objectifs personnels, l'établissement de la relation de confiance,
la construction d'indicateurs personnels et externes, l'élaboration du
programme de travail et la préparation du contrat de coaching des femmes
pendant la phase de créations.
À ce stade, et vu ce panorama de types des
intervenants professionnels soit généralistes, soit
dédiés à la création d'entreprise, nul ne peut nier
l'importance de l'accompagnement non professionnel des créateurs comme
l'entourage familial, et personnel et l'entourage professionnel (les
collègues). Il est intéressant à ce niveau d'observer le
comportement des créatrices face à cette multitude des
propositions.
II. 2.2. Femmes entrepreneures face à
l'accompagnement 1. Femmes créatrices et recours à
l'accompagnement
Le penchant des femmes vers l'entrepreneuriat et leur
évolution a été montré par les chercheurs (selon
les statistiques) en mettant l'accent sur les facteurs qui ont joué le
rôle d'encouragement et de développement de l'esprit de
création chez les femmes.
Toutefois, nul n'en doute que malgré l'existence de
cet environnement propice et encourageant, les entreprises nouvellement
créées sont fragiles et la probabilité de leur
défaillance en phase de démarrage est d'autant plus forte qu'elle
est de création.
ou aux compétences managériales lacunaires des
dirigeantes. (Les femmes se sont souvent démarqué par leur manque
de formations managériales) ; le second comprend les raisons externes,
davantage liées aux questions stratégiques liées à
l'entreprise et à son environnement.
GASSE constate que les femmes entrepreneures,
traditionnellement, contraintes à l'entrepreneuriat, se lancent en
affaires avec des lacunes prononcées en gestion, en technique, en
information, etc. ce type de faiblesses, `est d'ailleurs que rarement
compensé de façon interne. De plus, étant écrasante
majorité de petite taille, les entreprises nouvelles ne
détiennent que rarement les compétences propres suffisantes
(manque de formation spécifique à la création
d'entreprise, financement souvent insuffisant).
À cet égard, CUILLERE affirme que pour la
catégorie des plus petites entreprises (caractéristiques des
entreprises gérées par les femmes) le recours au conseil externe
et aux structures d'accompagnement apparaît comme un moyen évident
de combler les insuffisances internes, notamment
managériales101.
Cependant, malgré l'importance du recours à
l'accompagnement et aux structures d'aide et du soutien pour les entrepreneurs
femmes/hommes, les recherches menées sur l'entrepreneuriat
féminin montrent des résultats empiriques divergents à
celles confirmés en théorie.
En faisant référence à une étude
de l'agence des PME (2003) qui porte sur des créatrices (1500
entreprises) à partir des sources INSEE (Sirène, 2001) et des
fichiers des bénéficiaires du prêt à la
création d'entreprise (PCE), les résultats principaux de cette
étude indiquent que deux tiers des entrepreneures interrogées
disent avoir bénéficiées d'appui de leur entourage, mais
peu d'appui des structures dédiées. Elles ont mobilisé
leur entourage (41%), puis les structures professionnelles non
dédiées (31%) et enfin des structures professionnelles
dédiées (27%).
L'entourage (famille, amis, ancien employeurs ou proche dans les
« affaires ») semble donc jouer un rôle plus actif par rapport
aux structures dédiées à la création
d'entreprise.
101 O. CUILLERE (2004), « La légitimité du
conseil en management aux TPE déterminé par les structures
d'accompagnement », 7 ème Congrès International
Francophone en Entrepreneuriat et PME, Association Internationale de Recherche
en Entrepreneuriat et PME, 27, 28 et 29 Octobre, Montpellier, p.2.
A côté de ces faits, un tiers des
créatrices dit n'avoir bénéficier ou solliciter aucun
appui. On peut alors légitimement penser que les créatrices qui
« ne souhaitent pas avoir recours à ces structures » partent
à priori avec un handicap supplémentaire quand on sait que la
capitalisation d'une succession d'appuis et de temps passé en appui
renforcent fortement la pérennité des entreprises.
Les entrepreneures qui n'ont pas
bénéficié d'appui ont démarré avec des
moyens plus limités que le reste des entrepreneures et dans des secteurs
tertiaires (commerce et services). Les principales raisons avancées par
les femmes entrepreneures expliquent leur non recours aux structures
d'accompagnement sont :
> L'ignorance de l'existence de ce type d'organisme ou de
structure,
> La méconnaissance de la nature de l'appui
succeptible d'être supporté par ce type d'organisme ou
structures,
> Le sentiment de ne pas avoir la possibilité de
bénéficier de cet appui,
> Ce souhait de ne pas avoir recours à ce type
d'organisme ou de structure, ~ Besoin d'indépendance et de
liberté,
~ Besoin d'appropriation de sa propre création
L'analyse du contexte des types d'aides que chaque structure
peut apporter aux créateurs/créatrices permet de comprendre en
partie les réponses en termes d'ignorances, de méconnaissance ou
de sentiment de ne pouvoir en bénéficier.
Par exemple, la chambre des métiers ne peut aides que
les artisans, le Programme de Développement Rural Intégré
(PDRI) toucherait les zones déshéritées, principalement
dans ce secteur agricole, le Programme de Développement Urbain
intégré (PDUI) visant les quartiers périphériques
des villes afin de favoriser l'émergence du tissu de PME dans ces
zones.
Si ces programmes ont certainement eu des retombées
positives sur les catégories défavorisées de la
population, et notamment sur les femmes, on peut les reprocher de s'être
beaucoup superposés sans pour autant se compléter, par manque de
coordination. On peut de même déplorer un manque d'attention
spécifique aux zones d'intervention ainsi qu'aux profils humains et
professionnels des catégories des bénéficiaires à
savoir les femmes.
Réponse à la raison du
généralisme de la plupart des structures d'accompagnement, les
femmes rapprochent le fait que les formations dédiées normalement
aux créateurs sont plutôt générales et souvent
ponctuelles. Ainsi, elles permettent une sensibilisation beaucoup plus qu'une
acquisition du savoir-faire et de comportements. Le dispositif de formation
marqué par une difficulté d'intégration entre la formation
technique et l'encadrement au projet luimême.
La multitude des structures d'accompagnement renforce souvent
le sentiment de flou et la créatrice ne sait réellement à
qui faire appel. Elles ont l'impression que toutes ces structures se font
concurrence et cela ne favorise pas la lisibilité des messages
envoyés par les presses professionnelles et les médias et
renforce leur méfiance.
Cette méconnaissance peut également se traduire
par un manque de reconnaissance de leurs compétences.
« Les acteurs régionaux et locaux agissent de
façon concurrente, sans rechercher la cohérence de l'ensemble du
dispositif. Leur logique est de fournir une offre plutôt que de
répondre à une demande et les procédures locales d'aide
sont fréquemment à la fois suffisante redondantes (DESCHAMPS,
EMIN, 2002). »
Cela signifie qu'intensifier l'aide à la
création d'entreprise implique souvent sur le terrain la
représentation dune certaine standardisation de l'offre, ce qui est
très différent du « guichet unique » souhaité
depuis plusieurs années.
Un amalgame est faite entre toutes les structures, sans compter
les créateurs entrepreneurs qui, à priori, pensent détenir
plus de compétences que ces structures.
A coté de ces deux premières raisons
réellement liées au manque de visibilité qui ont les
créateurs sur ces structures, des autres raisons, plus psychologiques,
nous paraissent tout aussi importantes car plus profondes quant au concept
même d'accompagnement102. Plus que la moitié des femmes
interrogées ont le sentiment qu'elles n'ont pas la possibilité de
bénéficier de l'appui de ces ressource
Bien que la thèse de la discrimination soit
difficilement mesurable, la littérature sur l'entrepreneuriat
féminin l'a généralement requise en se basant sur les
résultats de recherches
102 C. L. JARNIOU (2005), op. cit. p8-9.
empiriques qui ont été faites sur ce
sujet103. Quoi qu'il en soit, même si elle n'est pas
fondée, l'invocation récurrente de la discrimination dans le
débat ambiant génère chez les femmes comme chez les
immigrés une perception de discrimination.
Les femmes font souvent appel à ce point comme
barrière d'entrée à l'entreprenariat et au recours aux
structures d'accompagnement par la suite.
Ainsi dans son livre blanc sur l'entrepreneuriat
féminin, l'équipe de FIDUCIAL a suggéré comme
WALDINGER (travaillant sur l'entrepreneuriat immigré) la création
de réseaux des femmes entrepreneures à l'instar de Pluri-Elle ou
d'Action-Elle, Fonds de Garantie Initiatives Femmes.
En partant de l'idée de développement des
structures spécifiques aux femmes, ceci nous renvoie à 2 cas de
figures :
> soit les structures spécifiques favorisant une
discrimination positive en faveur des femmes. En effet, la pratique de
discrimination positive104 a été
vérifiée en France, en Amérique (Rapport Besson, 1998)
> Soit les structures spécifiques mettent les
femmes dans un cadre d'éloignement comme disait l'auteur dans une cage
de verre. Ce constat met à l'évidence une discrimination
négative vis-à-vis des femmes en les traitants
différemment. Ce dernier constat a été le point de vue de
nombreux des femmes qui refusent le recours à telle structure
spécifique.
Ces deux constats tendent à suggérer que les
discriminations perçues affectent en général le projet et
corollairement que l'accompagnant doit y être attentif pour aider le
porteur à conduire son projet.
En d'autres termes et selon l'expression de
TADJINE105 l'existence des discriminations perçues à
l'égard des femmes entrepreneures comme pour les immigrés qui
font le sujet de sa thèse est succeptible d'altérer la
configuration stratégique instantanée perçues de
l'entrepreneur. Cette perception de discrimination peut en effet, le conduire
à réduire ses
103 J. ZOUITEN, T. L. TADJINE (2005), « Les femmes et les
immigrés ont- ils besoin d'un accompagnement entrepreneurial
spécifique ? », VI ème Congrès de
l'Académie de l'Entrepreneuriat, 24, 25 Novembre, p.2.
104 J. ZOUITEN, T. L. TADJINE (2005), op. cit. p1.
105 J. ZOUITEN, T. L. TADJINE (2005), op. cit. p.3.
aspirations (cibler son activité sur une
clientèle communautaire, etc....), à douter de ses
compétences ou à réduire ses demandes de financement comme
nous allons le découvert statistiquement dans notre étude
empirique. Cela peut encore lui donner une perception de l'environnement plus
morose qu'elle n'est dans la réalité.
Selon une étude faite sur l'entrepreneuriat
féminin en France, 73% des femmes interrogées invoquent que leur
1ère raison de ne pas faire appel au structures de soutien
est « le souhait de ne pas avoir recours » à ce type
d'organisme.
Ce chiffre est d'autant plus important et paradoxal,
étant donnée que les créatrices qui ont
bénéficié de l'aide des structures dédiées
les jugent largement satisfaisantes et que les projets accompagnés sont
ceux qui ont le plus de chance de réussir.
Parfois, cette crédibilité que l'accompagnement
génère va même plus loin, au point d'étonner les
chargés de mission eux-mêmes. Etant donnée que les
principales motivations des femmes à se lancer en affaires
étaient le besoin d'indépendance et de liberté, cette
caractéristique a des retombées négatives quand à
la perception des femmes aux structures d'appui qui leur sont
dédiées. Accompagnement est souvent perçue par elle perte
de temps et « aliénation » envers gens qui savent et qui vont
soit décider pour elle, soit forcer ses décisions. De plus,
accompagnement rime avec coût, il faut payer les services des conseils ou
bien laisser une partie de son capital ce qui est bien entendu incompatible
avec leur besoin de liberté. En ce sens, les femmes sont souvent plus
rationnelles que els hommes et ne dépendent pas trop d'argents.
Outre cette caractéristique, l'indépendance
d'action et le sentiment de créer seule son projet est, à leurs
yeux, une valeur fondamentale dans l'acte d'entreprendre. Certains auteurs ont
affirmé que les femmes sont averse au risque (n'aime pas trop
s'endetter, commencer dans la plupart de cas avec des micros projets, etc.).
Cette affirmation met en paradoxe la situation de « non rencontre »
entre les femmes entrepreneures et les structures d'accompagnement.
Hormis ces raisons évoquées par les femmes, il est
toujours des raisons plus profondes et plus personnelles qui sont en fait
l'origine de ce refus.
Dans l'étude empirique que nous avons fait, elle va
montrer les raisons du non recours ou refus de recours des femmes tunisiennes
à ces organismes.
la création d'opportunités
entrepreneuriales chez les femmes
Conformément à la section
précédente, BARES, CHELLY, LEVY TADJINE (2004), ont
démontré que les femmes comme les immigrés porteurs de
projets adoptent une attitude moins active face aux structures d'accompagnement
dans la recherche de leurs opportunités entrepreneuriale. En ce sens, et
selon FILION (2001), qui a recensé les typologies en entrepreneuriat,
trois idéaux types peuvent même identifiés que ce soit sur
les entrepreneurs masculins de féminins :
> le (a) « créateur (rice) motivé (e)
», qui se rapproche de l'archétype de l'entrepreneur «
à la Schumpeter », c'est-à-dire celui qui possède un
projet et qui, quel que soit les caractéristiques du système
d'aide, cherchera a créer son entreprise.
> Le (a) « création (rice) incité (e)
et encadré (e) », il s'agit le plus souvent d'un individu
possédant des compétences ou un projet prêt d'être
valorisé, mais peu enclin pour prendre des risques. Il estime à
encadré par les structures d'appui dédiées à la
création d'entreprise.
> Le (a) « créateur (rice) obligé (e)
» qui comprend notamment au profil du chômeur créateur et qui
profite pleinement des actions publiques d'aide à la création
d'entreprise.
La création d'entreprise est perçue comme une
stratégie de contournement face au chômage, la littérature
sur l'entrepreneuriat féminin adopte cette perspective en
suggérant que, particulièrement discriminé sur le
même du travail (travail subalterne, rémunérations moins
élevés que les hommes, dépendance, etc ), les femmes
n'aimaient parfois d'autre choix pour s'insérer sur le marché de
travail que de lancer ses propres affaires.
Idéal type
|
Le motivé(e)
|
Encadré(e)
|
L'obligé(e)
|
Caractéristiques
|
Une attitude proactive dans la recherche- création-
développement d'opportunité
|
Une attitude encadrée dans la recherche- création-
développement
d'opportunité
|
Une attitude passive dans la recherche d'opportunités
|
|
|
L'innovateur Schumpétérien
|
L'entrepreneur qui peut s'appuyer sur des dispositifs
|
Le créateur par dépit, le porteur du projet
|
Applications
|
|
d'accompagnement, d'incubation ou l'essaimé
|
profite des structures d'accompagnement
|
|
|
encadré
|
d'entreprises.
|
|
Tableau II.2 : Typologie idéal- typique de
la création/détection d'opportunités entrepreneuriales
106
La spécificité des femmes en affaires que
trouve renforcer l'idée de l'entrepreneure obligée (le
marché a souvent été à l'encontre des femmes plus
les attitudes culturelles qui persistent dans nos sociétés qui
favorisent l'homme sur la femme) ou de l'entrepreneure encadrée (les
femmes ont souvent des lacunes managériales et une méconnaissance
du l'environnement de création d'entreprise).
Hormis l'idéal type de « Motivée », les
idéaux types de « l'encadrée » et de «
l'obligée » mettent en exergue l'importance du jeu d'acteurs
(porteur et portants) pour les femmes.
Vu ces situations, la relation porteur portant ne sera optimale
qu'en assurant l'efficacité des pratiques des portants
(c'est-à-dire le processus d'accompagnement).
Selon JARNIOU (2005), cette efficacité n'est
assurée qui réunissant deux conditions qui sont une certaine
remise en cause du rôle d'accompagnement et une nouvelle prise en compte
des besoins des accompagnées parfois générales et parfois
spécifiques.
a. Une certaine remise en cause du rôle
d'accompagnement
Il est possible de faire une analogie entre l'accompagnant et le
formateur. Le formateur peut répondre à plusieurs modèles,
comme l'a fort bien analysé ENRIQUEZ (1981).
Le formateur peut être à la fois :
> Formateur qui déforme, réforme, transforme
pour donner aux formés la« forme idéale» en s'inspirant
d'un modèle. Les personnes sont dépossédées de leur
propre expérience, de leurs tâtonnements et se coulent dans une
forme figée, répétitive et mortifère. Au lieu de
créer, ils reproduisent des pensées déjà
élaborées. Or, il n'y a pas de « faire» sans
106 F. BARES, A. CHELLY, T.L. TADJINE (2004), « les
créations et le développement d'opportunités : vers une
relecture du rôle de l'accompagnent en entrepreneuriat »,
4ème colloque « métamorphique des arguments
» : logiques de création, 21, 22 octobre, p 10-11.
invention, sans surprise pour celui qui est en train de
faire,
> Thérapeute qui considère l'individu comme
porteur originairement d'une santé à retrouver. Or, tout
organisme vit en équilibre instable et doit s'adapter aux perturbations
incessantes,
> Accoucheur qui aide à la croissance de chacun par
une écoute compréhensive et non évaluative. Cette position
est idéalisante et surprotectrice,
> Interprète qui souhaite trouver des causes et des
raisons à tout comportement, cela étant supposé permettre
une prise de conscience et donc une élucidation de sa conduite.
Derrière ce modèle de formateur se dessine la volonté de
puissance qui cherche à enfermer les autres dans une formule qui les
identifie nécessairement,
> Militant qui indique la voie, veut conduire le
changement social. Le militant se comporte avec une vision manichéiste
et devient, sans le vouloir, un allié important des forces de
conservation de l'ordre social,
> Réparateur qui se donne pour mission de
réparer le mal qui a été fait. Il prend en charge, se
sacrifie pour les autres. Il en escompte reconnaissance et orgueil,
> transgresseur qui se donne comme vocation de favoriser
l'émergence de la spontanéité, de la fête et
permettre la disparition de tous les tabous. Cette conception débouche
sur un nouveau système de contrainte : toujours plus et mieux,
prélude à une violence généralisée,
> Destructeur pour qui le désir de former peut
être entaché du désir inverse de déformer, de
briser, de morceler autrui. A force d'ordonner au groupe d'être autonome,
de s'exprimer spontanément tout en l'enfermant dans un système
interprétatif, le formateur s'assure de sa propre puissance en rendant
les autres soumis et profondément angoissés.
Cette galerie de portraits peut s'appliquer aux accompagnants
et met en avant les dérives possibles de leur pouvoir et de leur
rôle. Il n'y a pas de « faire» sans invention, sans surprise
pour celui qui est en train de faire, nous rappelle ENRIQUEZ. Aussi, pour faire
« avancer» le créateur et l'autonomiser, l'accompagnant doit
avoir un rôle d'aide dans le développement de son potentiel. Et ce
rôle passe certainement par le respect de l'autre et la volonté de
rencontre
avec une attitude «empathique » et d'écoute
compréhensive et non évaluative. La certitude de «faire le
bien» pour l'autre n'est pas un gage de réussite, le
créateur a besoin de s'approprier son projet et son processus.
Au-delà des simples compétences et
connaissances à acquérir par le créateur, il doit se
sentir en confiance avec son accompagnant. L'accompagné doit «
accepter» de se faire aider pour franchir le pas et créer« son
» aventure. Or, il n'est pas aisé d'accepter l'aide, les conseils
et les avis d'une tierce personne quand il s'agit de «son» aventure.
Une relation interindividuelle s'établit et le créateur doit
accepter de partager, même symboliquement, le pouvoir de
décision.
Granger rappelait en 1999 que l'accompagnant n'est pas le
gestionnaire de la nouvelle entreprise, il n'est pas le co-créateur, il
n'est ni expert-comptable ni conseiller juridique ni expert technique. Il n'a
aucune relation hiérarchique avec le créateur mais doit se
contenter d'un rôle« d'entraîneur» au sens sportif du
terme. L'accompagnant cherche à l'autonomiser tout en le conseillant, la
frontière entre les deux est difficile à trouver et chaque
créateur la ressent différemment. On retrouve la notion
d'écoute mutuelle entre les entrepreneures et leurs partenaires
(FAYOLLE, 2002).
On se trouve proche du «mentoring» (HIGGINS et
KRAM, 2001) dans lequel la relation mentor/protégé comporte un
fort volet psychosocial. La relation d'accompagnement doit valoriser le capital
du créateur, au sens de capital humain (éducation,
expériences, etc.), capital financier et capital social (ressources et
réseaux relationnels) tel que définit par ALDRICH et MARTINEZ
(2001).
Par ailleurs, il ressort des entretiens que ces
créateurs ne peuvent admettre une relation d'accompagnement
professionnelle et payante dans la mesure où justement une relation de
confiance, et presque d'amitié, doit s'instaurer. Or, pour eux cette
relation ne peut être professionnelle. En revanche, ils acceptent tout
à fait de rémunérer des prestataires extérieurs
professionnels qui leur apportent un service précis. Mais ces derniers
ne sont pas considérés par les créateurs comme des
accompagnateurs professionnels non dédiés. Sans oublier le
caractère dynamique du processus qui veut que les objectifs du
créateur évoluent au fur et à mesure de la construction de
son projet et si accompagnement il y a, un nécessaire dynamique dans
l'accompagnement est également indispensable.
Ainsi les structures pourraient s'interroger sur leurs offres
et leurs pratiques pour se remettre en question et se positionner par rapport
aux offres concurrentes et par rapport à leurs propres
compétences. Elles pourraient par ailleurs, aidées par les
pouvoirs publics, plus et surtout mieux communiquer sur leurs rôles
respectifs pour éclairer les futurs créateurs. Se pose
également alors le problème de la formation des accompagnants.
b. Segmentation de la clientèle et offre «
one to one»
On étudie trop souvent l'accompagnement comme un
ensemble de prestations techniques pour atteindre un but qui est la
création d'une entreprise, or l'accompagnement est avant tout
fondé sur une relation humaine. Si l'on tient compte de ces
données, la création devient un acte beaucoup plus complexe et
« moins technique» et intègre des données
psychologiques et sociologiques d'appropriation et de reconnaissance. La
relation de confiance nécessaire pour faire les choses
réapparaît et est indispensable.
Il paraît alors intéressant de dépasser
les typologies classiques, évoquées en début de ce papier,
à savoir structure professionnelle et non professionnelle, ou par
activité (accueil, suivi etc.) pour déboucher sur une
présentation plus complète des situations où le
créateur trouverait mieux sa place.
Cette présentation pourrait se fonder sur les cinq
critères suivants qui structurent un processus de création: le
type de porteur de projet, les demandes et besoins en accompagnement, la phase
où en est le projet, le type de projet et les structures existantes. Le
schéma suivant en forme d'étoile permet d'illustrer les
différentes situations107.
Cette prise en compte plus complète
déboucherait alors sur un accompagnement véritablement «one
to one», c'est-à-dire moins stéréotypé et
spécifique pour chaque créateur en fonction de chaque
situation.
Comme le rappelait FILION (1996), si l'on veut être
vraiment efficace, il n'est plus possible « de songer aux mêmes
stratégies pour soutenir l'Entrepreneurship technologique, les PME
familiales en fabrication ou les travailleurs autonomes. Nous ne disposons
nulle part d'un système articulé de soutien au
développement de l'une ou l'autre de ces formes d'entrepreneuriat
». L'individualisation des pratiques doit devenir la règle.
Cette «étoile de l'accompagnement» pourrait
permettre d'identifier, en fonction de leurs attentes, de l'état et du
type de leur projet, les porteurs qui peuvent juste souhaiter de
l'écoute, du soutien psychologique, de l'introduction dans des
réseaux de la logistique ou ceux qui souhaitent du financement.
Par exemple, sur ce schéma il est possible d'envisager
deux cas distincts. Le premier est celui d'un chômeur qui a une
idée de projet de création d'un commerce, il en discute avec des
amis et recherche un soutien psychologique pour l'aider à« sauter
le pas» par rapport à sa situation de chômeur.
Le second est cadre dans une entreprise, a avancé dans
la définition de son projet, est aidé par sa famille sur ce
projet technologique et souhaite une écoute plus approfondie et
professionnelle pour le moment.
À la lumière de ces deux exemples, certaines
structures pourraient accompagner ces créateurs qui ne sont ni dans la
même situation professionnelle, ni au même stade de
développement de leur projet ni dans la même configuration
psychologique.
Cette «étoile» a également pour avantage
de mettre en évidence le fait que parler d'accompagnement est inefficace
et impropre et qu'en conséquence, il existe une infinie demande
d'accompagnements. En conséquence, une stratégie « one to
one» est indispensable pour répondre aux demandes
différenciées des créateurs. .
Cet accompagnement « one to one », peut-être
plus coûteux a priori (mais peut-être pas à terme si son
efficacité augmente) pourrait être, dans certains cas,
facilité par le recours aux nouvelles technologies de l'information.
Conclusion
Dans ce chapitre, notre objectif n'était pas
d'identifier des différences entre « les hommes » et «
les femmes » entrepreneurs mais de voir dans quelle mesure la
réalité des femmes qui se lançaient dans une
activité indépendante était marquée par leurs
rapports sociaux de genre.
Notre recherche montre que la vie de ces femmes
entrepreneures, la façon dont elles se positionnent dans ce monde des
indépendants, la façon dont elles vont gérer leur
entreprise et percevoir leur croissance restent influencées par leurs
réalités de « filles », de « conjointe »,
« de mère ». La répartition des tâches familiales
et parentales à l'intérieur du ménage continue à
structurer et à influencer une partie de leur choix. Le choix du secteur
d'activité reste fortement influencé par les
réalités de genre. Ainsi, elles investissent majoritairement dans
des secteurs traditionnellement féminins : commerce, services,
éducation, services aux personnes. Elles essayent toujours de se
présenter dans des secteurs d'activité traditionnellement
masculins (industrie, nouvelles technologies d'informations, construction etc.)
mais elles ont dû souvent se battre pour asseoir leur
crédibilité, soit en s'appuyant sur leurs compétences et
diplômes, soit en bénéficiant d'un appui spécifique
à elles.
La recherche confirme que leur choix de rester dans des
entreprises de petite taille les pénalise souvent dans leur recherche de
financement et dans leur perspective de développement et de croissance.
Au niveau du financement, la dimension sexuée revient d'une part, au
travers du peu d'intérêt des investisseurs pour les secteurs
d'activité et d'autre part, sur l'interprétation qui est
donnée au fait qu'elles empruntent en général de petits
montants. Cette donnée, souvent mise en perspective par les femmes comme
leur volonté de ne pas mettre la famille en situation de
précarité, est interprétée encore trop souvent de
manière négative, au travers de la notion « d'aversion au
risque » qui pourrait finalement devenir une « prise de conscience
des risques ».
d'aide à l'entrepreneuriat. Cela renvoie d'une part de
la qualité et la quantité des infrastructures de garde pour
enfants et aux aides diverses pour déléguer les tâches
familiales et parentales (facteur de contexte) et d'autre part, à la
prise en compte de leurs contraintes dans l'élaboration des programmes
de formation, dans l'organisation des réseaux, dans
l'accessibilité des services d'aide à l'entrepreneuriat à
leur profit.
La recherche montre qu'on ne peut pas appréhender
cette réalité des femmes et de l'entrepreneuriat comme un bloc
monolithique. Cette réalité est traversée par d'autres
rapports sociaux : ceux liés au diplôme et à la
qualification, ainsi que l'âge et l'origine par pays et région.
Plusieurs pistes d'actions devraient s'inscrire dans une
logique de « gender mainstreaming ». Il ne s'agit plus de mettre sur
pied des actions spécifiques pour l'un et l'autre sexe mais d'agir pour
transformer de manière préventive les règles du jeu, qui
souvent inconsciemment et indirectement favorisent les hommes.
Une étude empirique sera traité dans le
dernier chapitre prenons en compte le contexte tunisien, et plus
spécifiquement la région du Sousse afin de donner une image sur
les femmes entrepreneures en Tunisie (spécificité par rapport aux
hommes
entrepreneurs, motivations personnelles, opinions
vis-à-vis des structures d'appuiexistantes,
etc.).
CHAPITRE III ÉTUDE EMPIRIQUE
Introduction
L'initiative privée d'entreprendre pour les femmes en
Tunisie est soutenue par une politique gouvernementale fondée sur une
politique d'aide et d'assistance visant la stimulation et le soutien du nouveau
promoteur telles sont les femmes.
L'objet de cette partie est d'évaluer le profil de
nouvelles promotrices par rapport à leurs homologues masculins, tant au
niveau personnel que de type d'entreprises créées, en
spécifiant leurs motivations, leurs besoins, leurs problèmes
rencontrés ; ce travail a été inspiré du
vécu et de l'expérience des entrepreneures femmes à la
suite des entretiens directs effectués au prés d'elles ou parfois
par l'intermédiaire d'un questionnaire distribué.
La méthodologie de recherche consiste à collecter
des informations auprès d'un échantillon de 82 entrepreneures
dont 45 hommes et 41 femmes.
Ayant un souci de représentativité de
l'échantillon, nous avons opté à un choix des entreprises
créées par les femmes. Certes, parce que le choix de
l'échantillon a rencontré quelques difficultés ; tout
d'abord, vu l'absence d'une liste exhaustive et détaillée des
entreprises créées par les femmes, de plus la liste des
entreprises créées contient des entreprises qui ont changé
d'adresses ou d'autres qui ont été liquidées ou bien parce
que quelques entreprises ayant pour dirigeants les conjoints des femmes et
n'ont pas elles même.
Pour cela, le choix des entreprises enquêtées a
été guidé par le directeur régional de l'Agence de
Promotion de l'Industrie (API) et par le directeur régional de L'Union
Tunisienne d' Industrie, du Commerce et d'Artisanat (UTICA) qui ont
favorisé une liste non exhaustive des femmes entrepreneures existantes
sur le marché et ont facilité l'accès à ces
entreprises.
Le questionnaire comporte des questions qui portent sur :
- Le profil des femmes entrepreneures ;
- Le profil de leurs entreprises ;
- Les services de soutien accordés spécifiquement
aux femmes
chefs d'entreprises ;
- La sensibilisation et l'information à la
création d'entreprise ;
- Le financement de leurs entreprises ;
- La formation à la création d'entreprise ;
- Les difficultés rencontrées lors de la
création.
Un deuxième questionnaire a été
adressé aux hommes, en touchant les mêmes points tels sont
demandés aux femmes (profil socio démographique,
caractéristique de leurs entreprises, sensibilisation et informations,
formations, difficultés rencontrés lors de la création)
afin de répondre à notre problématique de
départ.
L'enquête est réalisée dans la
région de Sousse visant les entreprises créées en ex
nihilo c'est à dire on a évitée les autres types de
création familiale ou par reprise. Cette attention accordée
à ce type de création a pour raison de mieux stimuler les
principales motivations personnelles qui incitent les nouvelles promotrices
à entreprendre et les principaux problèmes rencontrés par
elles au début de leurs démarches entrepreneuriales (idée
de projet, information sur la faisabilité du projet, étude du
marché, démarrage, montage, exploitation).
Section 1 Caractéristiques de
l'échantillon
III. 1. 1. Méthodologie de recherche
La revue de la littérature a indiqué une forte
croissance d'étude sur l'entrepreneuriat féminin mais sont peu
les études s'intéressant au sujet des entrepreneures au contexte
Africain et surtout du contexte Tunisien. Cette approche participative a
été choisie afin de mettre en premier plan l'expérience et
le vécu des entrepreneures.
A cet effet, il a été décidé de
procéder à un processus consultatif favorisant la collecte
d'information générale sur les thèmes majeurs
reliés à l'entrepreneuriat féminin. La collecte a
été prise à l'aide de plusieurs références
à savoir, l'Agence de Promotion de l'Industrie (API) ; L'Union
Tunisienne d' Industrie, du Commerce et d'Artisanat (UTICA) ; Espace
d'Entreprendre, le Centre de Recherche, d'Etude, de Documentation et
d'Information sur les Femmes (CREDIF).
La consultation a été déroulée
par l'élaboration d'un questionnaire qualitatif, qui avait pour objectif
d'établir un profil des participantes et de déterminer les
barrières et défis auxquels elles font face. Une partie a
été sacrifiée pour savoir le niveau de satisfaction des
femmes vis à vis des mesures et programmes existants visant l'appui et
l'aide des créateurs et créatrices (Banques, centres de
formation, centres technique etc.).
Les questionnaires ont été
rédigés avec une approche qualitative. Afin d'atteindre les
objectifs de la recherche, il était plus important d'en arriver à
une compréhension qualitative des expériences des entrepreneures
que d'obtenir des statistiques à leur sujet.
Les données recueillies lors du processus de
consultation ont ensuite été analysées par une
étude statistique en adaptant la méthodologie d'analyse
comparative entre les deux sexes (homme, femme).
En effet, cette comparaison permet de montrer s'il y a une
véritable différence dans le profil
des deux genres d'entrepreneurs (âge d'entreprenance,
niveau de scolarité, type d'instruction, expériences
vécues...), de leurs besoins, leurs motivations pour la création,
des problèmes rencontrés lors de la création, des types
des structures d'accompagnement auxquelles font appel les entrepreneurs.
III. 1. 2. Présentation du
modèle
L'objectif de cette recherche est de présenter des
réflexions sur les variables explicatives de la dynamique
entrepreneuriale féminine.
Notre modèle à expliquer est exprimé sous
forme de :
Y= f(X)
Avec Y est la variable à expliquer comportant deux
modalités :
y1 : facteurs favorisant l'émergence des femmes
(1) ;
y2 : facteurs favorisant l'émergence des hommes
(2).
Avec X est les variables explicatives ; ces variables sont
elles mêmes considérées comme étant des sous
modèles ou blocs de variables (Desjardins, 2005) comportant des
variables, qu'on les appellent des items.
X1 : Profil de l'entrepreneur, X1
comporte :
- Âge ;
- Rang ;
- Statut matrimonial ;
- Avoir des enfants ;
- Niveau d'instruction ;
- Domaine d'instruction ;
- Expérience professionnelle ; - Domaine de
l'expérience ;
- Apport personnel.
X2 : Profil de l'entreprise
créée, X2 comporte :
- Nombre d'employés ;
- Ancienneté de l'entreprise ; - Participation ;
- Pourcentage de participation ; - Temps mis pour la
création ;
- Évolution du chiffre d'affaires ; - Tendance du chiffre
d'affaires.
X3 : Motivations
entrepreneuriales, X3 comporte :
- Motivation pour la création ;
- Choix du secteur ;
- Caractéristiques de l'entrepreneur pour
réussir.
X4 : Problèmes
rencontrés, X4 comporte :
- Gestion du temps ;
- Conciliation vie familiale - vie professionnelle ;
- Problèmes de financement ;
- Insuffisance du Banque Centrale ; - Problèmes de
formation ;
- Difficultés administratives ; - Temps administratif.
X5 : Accompagnements reçus,
X5 comporte :
- Moyen de sensibilisation ; - Source de l'information ; -
Source de services ;
- Source de financement ; - Nature de la formation ; - Vie
associative.
L'ensemble de ces variables est résumé dans le
tableau suivant :
FACTEURS
|
Profil de l'entrepreneur
|
Profil de l'entreprise
|
Motivations
|
Problèmes rencontrés
|
Accompagne ment reçu
|
V A
R I
A
B L E
S
|
- âge
- rang
- statut matrimonial - avoir des enfants
- niveau d'instruction - domaine d'instruction -
expérience professionnell e
- domaine de l'expérience
- apport personnel
|
- secteur
- nombre d'employés
- ancienneté de l'entreprise
- participation - pourcentage de
participation - temps mis pour la
création
- évolution du chiffre
d'affaires
- tendance du chiffre
d'affaires
|
- motivation pour la création
- choix du secteur
-
caractéristique
s de l'entrepreneur pour réussir
|
- gestion du temps
- conciliation vie familiale- vie
professionnelle - problèmes de financement
- insuffisance du Banque Centrale
- problèmes de formation
- difficultés administratives - temps
administratif
|
- moyen de sensibilisation
- source de l'information - source de services
- source de financement
- nature de la formation
- vie associative
|
|
Tableau III.1 : Liste des variables faisant l'objet
de notre recherche
III.1.3. Principes de la méthode
statistique
Etant donnée que notre variable à expliquer est
dichotomique, et que la plupart de nos variables explicatives sont nominales
à part l'âge qui est une variable métrique, le choix de la
méthode statistique applicable à notre cas n'était pas
difficile vu que plusieurs méthodes statistiques ont été
éliminées (la régression multiple, la régression
discriminante).
Notre méthode utilisée est la régression
logistique ; cette technique est utilisée pour des études ayant
pour but de vérifier si des variables indépendantes peuvent
prédire une variable dépendante dichotomique. Contrairement
à la régression multiple et l'analyse discriminante, cette
technique n'exige pas une distribution normale des prédicteurs (les
variables explicatives) ni l'homogénéité des variances.
la suite les principaux variables y afférentes) qui
ont permis de bien prédire l'émergence de l'entrepreneuriat
féminin. En d'autres termes, cette méthode consiste à
préciser dans quelle mesure les variables sont associées au
recours des femmes au mode de création d'entreprise et peuvent
prédire ce phénomène par rapport à leur homologue
masculin.
Le logiciel choisi pour l'interprétation des
résultats des questionnaires est « SPSS
». Utilisation du logiciel
Il est à noter que la variable à prédire
ici dans notre étude, est l'émergence de l'entrepreneuriat, qui
est représentée selon le genre (1 : femme et 2 : homme). Cette
variable est représentée par variable « groupe ».
Pour les variables indépendantes, il est
nécessaire dans notre cas, de composer différents « blocs
» de variables pour celles provenant de la même catégorie
telles que des données socio- démographiques, des données
liées à l'entreprise créée, etc.
Il est à noter que de regrouper par bloc permet de
traiter ceux-ci en deux étapes, ce qui s'avère avantageux
lorsqu'un bloc de variables est potentiellement plus faible que l'autre. De
cette façon, les blocs seront considérés comme
indépendants, tout en faisant partie du même modèle.
Par exemple, prenons le cas du bloc « profil de
l'entrepreneur », il comporte plusieurs variables (âge, statut
matrimonial, nombre des enfants, domaine d'instruction, etc.). La
significativité de toutes ces variables sera vérifiée par
le test de khi deux (KHI 2) et sa probabilité p
(par rapport à l'hypothèse nulle posée).
H01 : il existe une indépendance
entre les variables constituantes le profil de L'entrepreneur et son
genre
H11 : il y a une dépendance entre
les variables constituantes le profil de l'entrepreneur et son genre.
Ainsi, l'utilisation de la méthode automatisée
ou dite « pas à pas » ou encore « stepwise »
est la plus convenable, étant donnée qu'elle permet de
déterminer le rang des prédicateurs (variables explicatives)
et vérifier leur contribution à l'explication du modèle.
On prend
uniquement les variables ayant un risque de rejet
inférieur de 5% (rejet de L'hypothèse nulle) et ayant une valeur
de KHI 2/ddl supérieur à 2. (III.2.1)
Ces variables considérées comme significatives
vont faire partie dans l'explication du modèle global, dont
l'hypothèse nulle s'exprime comme suit :
H0 : aucune de ces variables n'expliquent
l'émergence de l'entrepreneuriat féminin H1 :
il existe au moins une des variables qui explique
l'émergence de
l'entrepreneuriat féminin
Enfin, un modèle sera défini, intégrant
les variables ayant la plus grande significativité quant à
l'explication de l'émergence de l'entrepreneuriat féminin, et en
présentant la différence par rapport à l'entrepreneuriat
masculin. (III.2.2).
Section 2 Méthode logistique : approche
empirique
Dans cette partie, on va s'intéresser, de prime abord,
aux choix des principales variables ayant une significativité dans
chacun des cinq blocs détaillés ci- dessus.
En adoptant la démarche sur SPSS, voici les
résultats suivants qu'on va interpréter pour chacun des blocs.
III. 2. 1. Formation des variables explicatives de
l'émergence de l'entrepreneuriat féminin
Le choix des variables qui contribuent à engager la
différenciation entre les deux genres d'entrepreneurs (homme et femme)
est fait en premier temps. Seulement les variables considérées
comme significatives vont faire suite dans notre démarche sur SPSS.
Nous détaillons ci- dessous l'ensemble du listing des
résultats des tableaux croisés, en prenant la variable «
sexe » comme centre d'analyse par rapport à toutes les variables
(30 variables).
Il est utile à ce stade de préciser que
l'analyse des principales variables sera fait par rapport à deux indices
qui permettront de comprendre l'apport de ces variables à augmenter la
différence entre le fait d'être un homme entrepreneur ou femme
entrepreneure. Ces indices sont la valeur de Khi deux de
Pearson et sa probabilité p.
Khi deux : correspond au fait que la
probabilité du test soit inférieure à .05 indique que les
variables qui sont dans le modèle apporte une contribution significative
à l'explication.
p : correspond au risque de rejet de
l'hypothèse nulle H0,
H0 : Indépendance entre la variable en
question et le sexe de l'entrepreneur.
1. Variables relatives au profil de l'entrepreneur
1/- Tableau III.2 : Tri croisé âge- sexe de
l'entrepreneur
Sexe
Age de l'entrepreneur
|
Femme
|
Homme
|
Total
|
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
[20-30]
|
21
|
15.7
|
12
|
17.3
|
33
|
33
|
[31-40]
|
15
|
15.7
|
18
|
17.3
|
33
|
33
|
+41 ans
|
5
|
9.5
|
15
|
10.5
|
20
|
20
|
Total
|
41
|
41
|
45
|
45
|
86
|
86
|
|
~ khi- deux de Pearson = 7.558 ; ddl = 2 ; P = 0.023
Significative
2/-Tableau III.3 : Tri croisé statut
matrimonial - sexe de l'entrepreneur
Sexe
statut de l'entrepreneur
|
femme
|
Homme
|
total
|
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
célibataire
|
18
|
21
|
26
|
23
|
44
|
44
|
mariée
|
23
|
20
|
19
|
22
|
42
|
42
|
Total
|
41
|
41
|
45
|
45
|
86
|
86
|
|
~ khi- deux de Pearson = 1.653; ddl = 1 ; P = 0.199 Non
significative.
3/- Tableau III.4 : Tri croisé rang dans
la famille - sexe de l'entrepreneur
Sexe
Rang dans la famille
|
Femme
|
Homme
|
Total
|
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Aînée
|
25
|
23.8
|
25
|
26.2
|
50
|
50
|
Moyenne
|
13
|
11
|
10
|
12
|
23
|
23
|
petite
|
3
|
6.2
|
10
|
6.8
|
13
|
13
|
Total
|
41
|
41
|
45
|
45
|
86
|
86
|
|
~ khi- deux de Pearson = 3.983; ddl = 2 ; P = 0.136 Non
significative.
4/- Tableau III.5 : Tri croisé avoir
des enfants - sexe de l'entrepreneur
Sexe
Avoir
des enfants
|
Femme
|
Homme
|
Total
|
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Non
|
20
|
22.9
|
28
|
25.1
|
48
|
48
|
Oui
|
21
|
18.1
|
17
|
19.9
|
38
|
38
|
Total
|
41
|
41
|
45
|
45
|
86
|
86
|
|
~ khi- deux de Pearson = 1.572; ddl = 1 ; P = 0.21 Non
significative.
5/- Tableau III.6 : Tri croisé niveau
d'instruction - sexe de l'entrepreneur
Sexe Niveau d'instruction
|
Femme
|
Homme
|
Total
|
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Secondaire
|
10
|
15.3
|
22
|
16.7
|
32
|
32
|
Universitaire 1 er cycle
|
6
|
5.2
|
5
|
5.8
|
11
|
11
|
Universitaire 2ème cycle
|
25
|
18.6
|
14
|
20.4
|
39
|
39
|
Technique
|
0
|
1.9
|
4
|
2.1
|
4
|
4
|
Total
|
41
|
41
|
45
|
45
|
86
|
86
|
|
~ khi- deux de Pearson = 11.532; ddl = 3 ; P = 0.09
Significative.
6/- Tableau III.7 : Tri croisé domaine
d'instruction - sexe de l'entrepreneur
Sexe
Domaine d'instruction
|
Femme
|
Homme
|
Total
|
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Gestionnaire
|
23
|
17.5
|
12
|
17.5
|
35
|
35
|
technique
|
6
|
13
|
20
|
13
|
26
|
26
|
Littéraire
|
3
|
2
|
1
|
2
|
4
|
4
|
informatique
|
9
|
8.5
|
8
|
8.5
|
17
|
17
|
Total
|
41
|
41
|
45
|
45
|
86
|
86
|
|
~ khi- deux de Pearson = 12.054; ddl = 3 ; P = 0.007
Significative.
7/- Tableau III.8 : Tri croisé de
l'expérience professionnelle - sexe de l'entrepreneur
Sexe
Expérience professionnelle
|
Femme
|
Homme
|
Total
|
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Non
|
15
|
31.5
|
5
|
10.5
|
66
|
66
|
Oui
|
26
|
9.5
|
40
|
34.5
|
20
|
20
|
Total
|
41
|
41
|
45
|
45
|
86
|
86
|
|
~ khi- deux de Pearson = 6.613; ddl = 1 ; P = 0.01
Significative.
8/- Tableau III.9 : Tri croisé de la
nature de l'expérience - sexe de l'entrepreneur
Sexe
Nature de l'expérience
dans le domaine ou non
|
Femme
|
Homme
|
Total
|
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Non
|
25
|
16.2
|
9
|
17.8
|
34
|
34
|
Oui
|
16
|
24.8
|
36
|
27.2
|
52
|
52
|
Total
|
41
|
41
|
45
|
45
|
86
|
86
|
|
~ khi- deux de Pearson = 15.068; ddl = 1 ; P = 0
Significative.
2. Variables relatives au profil de
l'entreprise
1/- Tableau III.10 : Tri croisé du
secteur de l'entreprise - sexe de l'entrepreneur
Sexe
Secteur d'activité
|
Femme
|
Homme
|
Total
|
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Industrie
|
6
|
7.6
|
10
|
8.4
|
16
|
16
|
commerce
|
10
|
11.4
|
14
|
12.6
|
24
|
24
|
services
|
25
|
21.9
|
21
|
24.1
|
46
|
46
|
Total
|
41
|
41
|
45
|
45
|
86
|
86
|
|
~ khi- deux de Pearson = 1.832; ddl = 2 ; P = 0.4 Non
significative.
2/- Tableau III.11 : Tri croisé du
nombre d'heure consacré au travail - sexe de l'entrepreneur
Sexe
Nombre
d'heure
consacré au travail
|
Femme
|
Homme
|
Total
|
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
[20-40 H]
|
6
|
4.8
|
4
|
5.2
|
10
|
10
|
[40-49H]
|
12
|
9.1
|
7
|
9.9
|
19
|
19
|
[50-59H]
|
6
|
12.4
|
20
|
13.6
|
26
|
26
|
Plus que 60H
|
17
|
14.8
|
14
|
16.2
|
31
|
31
|
Total
|
41
|
41
|
45
|
45
|
86
|
86
|
|
~ khi- deux de Pearson = 4.281; ddl = 3 ; P = 0.233 Non
significative.
3/- Tableau III.12 : Tri croisé du
nombre d'année de création - sexe de l'entrepreneur
Sexe
Nombre
d'année de
création
|
Femme
|
Homme
|
Total
|
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
2 ans au moins
|
14
|
14.3
|
16
|
15.7
|
30
|
30
|
[3-5 ans]
|
20
|
21.9
|
26
|
24.1
|
46
|
46
|
[6-8 ans [
|
7
|
4.8
|
10
|
10
|
10
|
10
|
Total
|
41
|
41
|
45
|
45
|
86
|
86
|
|
~ khi- deux de Pearson = 2.335; ddl = 2; P = 0.311 Non
significative.
4/- Tableau III.13 : Tri croisé de la
participation dans l'entreprise - sexe de l'entrepreneur
Sexe Participation
dans
l'entreprise
|
Femme
|
Homme
|
Total
|
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Propriétaire unique
|
23
|
28.6
|
37
|
31.4
|
60
|
60
|
Participation avec conjoint- mari
|
11
|
6.2
|
2
|
6.8
|
13
|
13
|
Participation avec autres
|
7
|
6.2
|
6
|
6.8
|
13
|
13
|
Total
|
41
|
41
|
45
|
45
|
86
|
86
|
|
~ khi- deux de Pearson = 9.409; ddl = 2; P = 0.009
Significative.
5/- Tableau III.14 : Tri croisé du
pourcentage de participation dans l'entreprise - sexe de
l'entrepreneur
Sexe
% de
participation dans
l'entreprise
|
Femme
|
Homme
|
Total
|
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
< 50%
|
9
|
5.7
|
3
|
6.3
|
12
|
12
|
[50-99%]
|
5
|
4.8
|
5
|
5.2
|
10
|
10
|
100%
|
27
|
30.5
|
37
|
33.5
|
64
|
64
|
Total
|
41
|
41
|
45
|
45
|
86
|
86
|
|
~ khi- deux de Pearson = 4.386; ddl = 2; P = 0.112 Non
significative.
6/- Tableau III.15 : Tri croisé du
nombre d'employés - sexe de l'entrepreneur
Sexe
Nombre d'employés
|
Femme
|
Homme
|
Total
|
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
[1-5 employés]
|
26
|
23.4
|
23
|
25.6
|
49
|
49
|
[6-10 employés]
|
3
|
5.7
|
9
|
6.3
|
12
|
12
|
[11-15 employés]
|
8
|
5.2
|
3
|
5.8
|
11
|
11
|
[16-20 employés]
|
3
|
5.7
|
9
|
6.3
|
12
|
12
|
Plus que 21 employés
|
1
|
1
|
1
|
1
|
2
|
2
|
Total
|
41
|
41
|
45
|
45
|
86
|
86
|
|
~ khi- deux de Pearson = 8.286; ddl = 4; P = 0.082
Significative.
7/- Tableau III.16 : Tri croisé de
l'évolution du chiffre d'affaire - sexe de l'entrepreneur
Sexe
Evolution du chiffre d'affaire
|
Femme
|
Homme
|
Total
|
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Stable
|
12
|
9.5
|
8
|
10.5
|
20
|
20
|
En croissance
|
29
|
31.5
|
37
|
34.5
|
66
|
66
|
Total
|
41
|
41
|
45
|
45
|
86
|
86
|
|
~ khi- deux de Pearson = 1.587; ddl = 1; P = 0.208 Non
significative.
8/- Tableau III.17 : Tri croisé de la
tendance de l'évolution du chiffre d'affaire - sexe de
l'entrepreneur
Sexe
Tendance de l'évolution du chiffre
d'affaire
|
Femme
|
Homme
|
Total
|
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
stabilité
|
10
|
5.7
|
2
|
6.3
|
12
|
12
|
croissance
|
27
|
30
|
36
|
33
|
63
|
63
|
diminution
|
4
|
5.2
|
7
|
5.8
|
11
|
11
|
Total
|
41
|
41
|
45
|
45
|
86
|
86
|
|
~ khi- deux de Pearson = 7.267; ddl = 2; P = 0.026
Significative.
3. Variables relatives aux motivations de
l'entrepreneuriat
1/- Tableau III.18 : Tri croisé des
motivations pour la création - sexe de l'entrepreneur
Sexe
Tendance de
l'évolution du
chiffre d'affaire
|
Femme
|
Homme
|
Total
|
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Besoin d'autonomie
|
12
|
14.3
|
18
|
15.7
|
30
|
30
|
Besoin du pouvoir
|
3
|
3.8
|
5
|
4.2
|
8
|
8
|
Désir de liberté
|
3
|
6.2
|
10
|
6.8
|
13
|
13
|
Désir d'expérimenter des idées
nouvelles
|
5
|
5.2
|
6
|
5.8
|
11
|
11
|
Amélioration de la situation financière
|
9
|
5.7
|
3
|
6.3
|
12
|
12
|
Soutenir la famille
|
9
|
5.7
|
3
|
6.3
|
12
|
12
|
Total
|
41
|
41
|
45
|
45
|
86
|
86
|
|
~ khi- deux de Pearson = 11.399; ddl = 5; P = 0.044
Significative.
2/- Tableau III.19 : Tri croisé des
caractéristiques dont l'entrepreneur doit avoir pour la réussite
- sexe de l'entrepreneur
Sexe
Caractéristiques de la
réussite
|
Femme
|
Homme
|
Total
|
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Avoir une forte personnalité
|
16
|
14.3
|
17
|
17.3
|
33
|
33
|
Etre déterminé
|
2
|
3.8
|
9
|
5.8
|
11
|
11
|
Etre innovatrice
|
0
|
6.2
|
10
|
5.2
|
10
|
10
|
Avoir un partenaire ou conjoint
|
7
|
5.2
|
1
|
4.2
|
8
|
8
|
Avoir une bonne formation
|
10
|
5.7
|
2
|
6.3
|
12
|
12
|
Fixation d'objectifs clairs
|
6
|
5.7
|
6
|
6.3
|
12
|
12
|
Total
|
41
|
41
|
45
|
45
|
86
|
86
|
|
~ khi- deux de Pearson = 24.184; ddl = 5; P = 0 Significative
3/- Tableau III.20 : Tri croisé des
facteurs du choix du secteur - sexe de l'entrepreneur
Sexe
Facteurs du choix du secteur
|
Femme
|
Homme
|
Total
|
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Bonne connaissance du secteur
|
18
|
15.3
|
14
|
16.7
|
32
|
32
|
Produit nouveau
|
1
|
4.8
|
9
|
5.2
|
10
|
11
|
Intérêt personnel du secteur
|
14
|
1.5
|
8
|
11.5
|
22
|
22
|
Marché en croissance
|
2
|
5.7
|
10
|
6.3
|
12
|
12
|
Faible concurrence
|
6
|
4.8
|
4
|
5.2
|
10
|
10
|
Total
|
41
|
41
|
45
|
45
|
86
|
86
|
|
~ khi- deux de Pearson = 14.114; ddl = 4; P = 0.007
Significative.
4. Variables relatives aux problèmes
rencontrés lors de la création
1/- Tableau III.21 : Tri croisé
degrés de conciliation entre famille et travail - sexe de
l'entrepreneur
Sexe
Degrés de
conciliation
famille- travail
|
Femme
|
Homme
|
Total
|
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Très facile
|
1
|
1.4
|
2
|
1.6
|
3
|
3
|
Facile
|
7
|
7.2
|
8
|
7.8
|
15
|
15
|
Moyen
|
4
|
8.6
|
14
|
9.4
|
18
|
18
|
difficile
|
17
|
16.7
|
18
|
18.3
|
35
|
35
|
Très difficile
|
12
|
7.2
|
3
|
7.8
|
15
|
15
|
Total
|
41
|
41
|
45
|
45
|
86
|
86
|
|
~ khi- deux de Pearson = 11.222; ddl = 4; P = 0.024
Significative.
2/- Tableau III.22 : Tri croisé du
problème de financement - sexe de l'entrepreneur
Sexe
Problème de financement
|
Femme
|
Homme
|
Total
|
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Refus de financement (sans justification
préalable)
|
6
|
4.8
|
4
|
5.2
|
10
|
10
|
Financement insuffisant
|
4
|
5.2
|
7
|
5.8
|
11
|
11
|
Conditions générales
trop élevées
|
4
|
7.2
|
11
|
7.8
|
15
|
15
|
Pas de problème
|
5
|
8.1
|
12
|
8.9
|
17
|
17
|
Non pas recours
|
22
|
15.7
|
11
|
17.3
|
33
|
33
|
Total
|
41
|
41
|
45
|
45
|
86
|
86
|
|
~ khi- deux de Pearson = 10.871; ddl = 4; P = 0.028
Significative.
3/- Tableau III.23 : Tri croisé du
problème de formation - sexe de l'entrepreneur
Sexe
Problème de formation
|
Femme
|
Homme
|
Total
|
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Coût élevé des programmes
|
7
|
3.3
|
0
|
3.7
|
7
|
7
|
Manque d'informations sur les programmes
|
12
|
11.4
|
12
|
12.6
|
24
|
24
|
Manque d'informations spécifiques
|
17
|
19.5
|
24
|
21.5
|
41
|
41
|
Horaire des réunions non flexible
|
5
|
6.7
|
9
|
7.3
|
14
|
14
|
Total
|
41
|
41
|
45
|
45
|
86
|
86
|
|
~ khi- deux de Pearson = 9.172; ddl = 3; P = 0.027
Significative.
4/- Tableau III.24 : Tri croisé des
difficultés administratives - sexe de l'entrepreneur
Sexe
Difficultés administratives
|
Femme
|
Homme
|
Total
|
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Manque de collaboration
de certaines administratives
|
8
|
8
|
9
|
9
|
17
|
17
|
Longueur des procédures administratives
|
24
|
21.6
|
22
|
24.4
|
46
|
46
|
Manque d'informations
|
4
|
6.1
|
9
|
6.9
|
13
|
13
|
Centralisation régionale des administrations
|
4
|
4.2
|
5
|
4.8
|
9
|
9
|
Total
|
41
|
41
|
45
|
45
|
86
|
86
|
|
~ khi- deux de Pearson = 1,892, ddl = 3; P = 0.595 Non
significative.
5/- Tableau III.25 : Tri croisé du temps
nécessaire pour les formalités administratives - sexe de
l'entrepreneur
Sexe
Temps
nécessaires
pour les formalités administratives
|
Femme
|
Homme
|
Total
|
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Très long
|
25
|
14.8
|
6
|
16.2
|
31
|
31
|
Long
|
8
|
19.1
|
32
|
20.9
|
40
|
40
|
Assez long
|
7
|
6.7
|
7
|
7.3
|
14
|
14
|
Court
|
1
|
0.5
|
0
|
0.5
|
1
|
1
|
Total
|
41
|
41
|
45
|
45
|
86
|
86
|
|
~ khi- deux de Pearson = 26.917; ddl = 3; P = 0
Significative.
5. Variables relatives à l'accompagnement
reçu
1/- Tableau III.26 : Tri croisé du moyen
de sensibilisation à la création - sexe de
l'entrepreneur
Sexe
Moyens de sensibilisation à la
création
|
femme
|
Homme
|
Total
|
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
A partir du parcours universitaire
|
15
|
10.5
|
7
|
11.5
|
22
|
22
|
Participation à des séminaires
|
13
|
10
|
8
|
11
|
21
|
21
|
Actions publicitaires dans les médias
|
2
|
1.9
|
2
|
2.1
|
4
|
4
|
Expérience antérieure
|
11
|
18.6
|
28
|
20.4
|
39
|
39
|
Total
|
41
|
41
|
45
|
45
|
86
|
86
|
|
~ khi- deux de Pearson = 11.348; ddl = 3; P = 0.01
Significative.
Sexe
Source de l'information
|
Femme
|
Homme
|
Total
|
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
A.P.I.
|
9
|
11.4
|
15
|
12.6
|
24
|
24
|
U.N.F.T.
|
6
|
2.9
|
0
|
3.1
|
6
|
6
|
Espace entreprendre
|
3
|
5.7
|
9
|
6.3
|
12
|
12
|
C.C.I.
|
4
|
5.7
|
8
|
6.3
|
12
|
12
|
Université
|
9
|
7.6
|
7
|
8.4
|
16
|
16
|
Famille et amis
|
10
|
7.6
|
6
|
8.4
|
16
|
16
|
Total
|
41
|
41
|
45
|
45
|
86
|
86
|
|
~ khi- deux de Pearson = 12.925; ddl = 5; P = 0.024
Significative.
3/- Tableau III.28 : Tri croisé de la
source des services obtenus - sexe de l'entrepreneur
Sexe
Source de services obtenus
|
femme
|
Homme
|
Total
|
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
A.P.I.
|
6
|
12.4
|
20
|
13.6
|
26
|
26
|
Banquiers
|
5
|
4.8
|
5
|
5.2
|
10
|
10
|
U.T.I.C.A.
|
10
|
5.2
|
1
|
5.8
|
11
|
11
|
Espace entreprendre
|
8
|
6.2
|
5
|
6.8
|
13
|
13
|
C.N.F.C.E.
|
3
|
6.2
|
10
|
6.8
|
13
|
13
|
Famille et amis
|
9
|
6.2
|
4
|
6.3
|
13
|
13
|
Total
|
41
|
41
|
45
|
45
|
86
|
86
|
|
~ khi- deux de Pearson = 21.146; ddl = 5; P = 0.001
Significative.
Sexe Source du
financement
|
femme
|
Homme
|
Total
|
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Apport personnel (AP)
|
23
|
20.5
|
20
|
22.5
|
43
|
43
|
Crédit auprès
des institutions financières
|
5
|
6.7
|
9
|
7.3
|
14
|
14
|
AP > crédit
|
9
|
8.1
|
8
|
8.9
|
17
|
17
|
AP < crédit
|
4
|
5.7
|
8
|
6.3
|
12
|
12
|
Total
|
41
|
41
|
45
|
45
|
86
|
86
|
|
~ khi- deux de Pearson = 2.564; ddl = 3; P = 0.464 Non
significative.
5/- Tableau III.30 : Tri croisé de la
nature de la formation - sexe de l'entrepreneur
Sexe
nature de
la formation
|
femme
|
Homme
|
Total
|
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Participation à des séminaires
|
6
|
7.5
|
8
|
6.5
|
14
|
14
|
Participation à des stages
|
4
|
5.9
|
7
|
5.1
|
11
|
11
|
Participation à des cours étalés
|
11
|
7.5
|
3
|
6.5
|
14
|
14
|
Total
|
21
|
21
|
18
|
18
|
39
|
39
|
|
~ khi- deux de Pearson = 5.477; ddl = 2 ; P = 0.065 Non
significative.
Sexe
Vie associative avec
|
femme
|
Homme
|
Total
|
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Centres d'accompagnements généraux
|
4
|
5.2
|
7
|
5.8
|
11
|
11
|
Centres d'accompagnement spécifiques
(UNFT, UNFCE)
|
6
|
2.9
|
0
|
3.1
|
6
|
6
|
Entrepreneurs (hommes, femmes)
|
12
|
10.5
|
10
|
11.5
|
22
|
22
|
Jeune chambre économique
|
8
|
8.6
|
10
|
9.4
|
18
|
18
|
Pas de relation
|
11
|
13.8
|
18
|
15.2
|
29
|
29
|
Total
|
41
|
41
|
45
|
45
|
86
|
86
|
|
~ khi- deux de Pearson = 8.745; ddl = 4; P = 0.068 Non
significative.
Suite à la présentation de ces tableaux, on
peut confirmer que le statut matrimonial, le rang dans la famille ainsi le
nombre des enfants n'ont guère joué un rôle de
détermination dans le choix de la femme à l'entrée dans le
monde des affaires et ne constituent pas des éléments de
différenciation entre l'homme entrepreneur et la femme entrepreneure.
Pour autant, l'âge, le niveau scolaire, le domaine
d'instruction, l'expérience professionnelle, la nature de cette
expérience sont tous des éléments de
différenciation entre les deux groupes d'entrepreneurs. Le fait
d'être un homme ou une femme entrepreneure diffère tant au niveau
de leur tranche d'âge, leur niveau scolaire, domaine d'instruction,
expérience.
Seulement ces cinq variables vont être
étudiées dans leur contribution à l'élaboration du
notre modèle entrepreneurial.
Même interprétation pour le reste des autres
groupes, à savoir, le profil de l'entreprise, les motivations, les
problèmes rencontrés et la nature de l'accompagnement
reçu.
Le profil des entrepreneurs a été analysé
sous les angles suivants qui feront notre sujet d'analyse dans
l'élaboration du modèle sont :
> nombre d'employés dans l'entreprise,
> participation dans l'entreprise,
> tendance de l'évolution du chiffre d'affaire.
Il faut noter que concernant le groupe «des motivations
de l'entrepreneur », toutes les variables prises en amont de la recherche
vont faire notre sujet d'analyse dans l'élaboration du modèle,
à savoir :
> motivations pour la création d'entreprise,
> Caractéristiques d'entrepreneur pour
réussir,
> Facteurs du choix du secteur en question.
Les variables touchant le type « des problèmes
rencontrés » qui feront notre sujet d'analyse dans
l'élaboration du modèle sont :
> Degrés de conciliation entre vie familiale et vie du
travail,
> Problème de financement,
> Problème de formation,
> Temps nécessaires pour les formalités
administratives.
Les variables touchant le type « de l'accompagnement
reçu » qui feront notre sujet
d'analyse dans l'élaboration du modèle sont :
> Moyens de sensibilisation, > Sources de l'information, > Sources du
service reçu.
III.2.2 Résultats des analyses de la
régression logistique
À la suite de l'étape préliminaire du
choix des variables significatives, on va procéder interpréter
ces variables, par la méthode logistique, à l'élaboration
des sous modèles concernant les groupes des facteurs. Et par la suite
à l'élaboration du notre modèle global à savoir
l'émergence de l'entrepreneuriat féminin.
Une partie a été réservée à
l'interprétation du niveau de satisfaction des entrepreneurs hommes,
femmes à l'égard des mesures d'accompagnement reçus.
1.Matrice de corrélation
Les variables significatives sont alors retenues et incluses
dans le modèle. Avant de procéder à la constitution des
différents modèles, il est préférable d'effectuer
une matrice de corrélation afin de vérifier la
multicollinéarité des variables. Ainsi, si deux variables
corrèlent fortement entre elles, elles ne peuvent toutes les deux
être incluses dans le modèle. Il faudra alors procéder
à une sélection selon la pertinence en regard des objectifs de
l'étude.
Par exemple, dans la première dimension « Profil
de l'entrepreneur », deux variables « Le niveau d'instruction »,
« Le domaine d'instruction » sont colinéaires d'où on a
écarté du modèle le domaine d'instruction puisqu'elle
influe la première variable du modèle, soit « Le niveau
d'instruction »(1). Pour la même raison, on a
écarté « le domaine de l'expérience », pour
éviter la multicollinéarité avec « avoir une
expérience ». Il en est ainsi puisque la technique exige que les
variables doivent faire partie de catégories distinctes.
Concernant le profil de l'entreprise, parmi les variables
significatives, seulement le nombre d'employés dans l'entreprise ainsi
que la participation semble être colinéaires. Or, en se basant sur
la littérature concernant le profil des entreprises, aucune indication
montre l'existence d'un lien entre ces deux variables, d'où on va
négliger l'existence de cette corrélation.
Concernant les dimensions suivantes : « motivations
», « Problèmes rencontrés » et «
accompagnement reçu », aucune variable ne sera
écartée des modèles puisque aucune variable n'est
corrélée avec d'autres. (Les matrices que nous avons
établit pour vérifier chaque dimension sont présentes en
annexe II).
2. Élaboration des modèles de
base
Toutes les variables prises à l'instar de la
première étape vont servir à prédire l'importance
des facteurs de base de cette recherche à savoir, profil de
l'entrepreneur, de l'entreprise, motivations pour la création,
problèmes rencontrés et mesures d'accompagnement reçu.
a- Premier modèle : le profil de
l'entrepreneur
(1) D'après la matrice de
corrélation, il existe une corrélation entre le niveau
d'instruction et le diplôme obtenu égale à -0,519 avec une
probabilité de 0%. Ce si nous mène à rejeter
l'hypothèse nulle » absence de corrélation entre les deux
variables » et d'accepter qu'il existe une corrélation avec un
risque de 1%.
Tableau III.321 : Valeur de la constante
lorsque aucune variable n'est introduite dans le modèle
(modèle 0) ; extrait du listing SPSS
|
|
B
|
E.S.
|
Wald
|
ddl
|
Signif.
|
Exp (B)
|
Etape 0
|
Constante
|
0.093
|
0.216
|
0.186
|
1
|
0.666
|
1.098
|
|
Ce tableau est suivi de tableaux qui concernent les
résultats du modèle dans lequel est pris en compte les
caractéristiques des variables.
Un premier tableau indique les principales variables qu'ont
va les utiliser dans le reste de la recherche pour élaborer notre
modèle final. Deux variables seulement feront l'objet de notre analyse
par la suite. Ces variables sont : l'âge et la nature de
l'expérience effectuée par l'entrepreneur.
Tableau III.331 : Variables hors de
l'équation
|
Score
|
d.d.l.
|
Signif.
|
Etape 0
|
Variables
|
Age
|
7,547
|
1
|
,006
|
|
2,927
|
1
|
,087
|
|
15,068
|
1
|
,000
|
|
19,231
|
5
|
,002
|
|
Le tableau suivant (Omnibus Tests of Model
Coefficients) indique la significativité du modèle et des
caractéristiques introduites (tableau III.341) :
Tableau III.341 : Significativité du
modèle (modèle 1)
|
Khi-Deux
|
ddl
|
Signif.
|
Etape 1
|
Etape
|
15.543
|
1
|
0.00
|
|
15.543
|
1
|
0.00
|
|
15.543
|
1
|
0.00
|
Etape 2
|
Etape
|
4.722
|
1
|
0.03
|
|
20.265
|
2
|
0.00
|
|
20.265
|
2
|
0.00
|
|
nouvelles caractéristiques améliore le
modèle de base, ici le modèle 0. Ce test repose sur le calcul de
la différence entre l'opposé du double du maximum de
vraisemblance (-2LMV) du modèle 1 et celui du modèle 0. Le nombre
obtenu est alors comparé à un Khi2 dont les degrés de
liberté correspondent au nombre de caractéristiques qui sont
introduites dans le modèle 1.
Dans le cas présent, la statistique obtenue est de
66.6 que l'on compare avec un Khi2 à 5 degrés de liberté
(cf. avant dernière ligne du tableau III.321). Le test est significatif,
ce qui permet de conclure que l'introduction des caractéristiques
améliore le modèle.
Dans le même tableau, il est indiqué que
l'étape `deux' a une valeur de Khi-Deux divisé par degré
de liberté soit égale à 20.265 qui est supérieur
à la valeur de l'étape `une', soit 15.543. Cela permet de
conclure que l'étape`deux' contient les principales variables qui
contribuent à mieux prédire la différenciation entre les
deux genres.
Toutefois, il deviendra utile de les consulter les
caractéristiques introduites dans chacun des modèles. Dans le
tableau suivant (tableau III.351) se présente des critères
d'appréciation du modèle global dans chacune des deux
étapes.
Tableau III.351 : Valeur du maximum de
vraisemblance
Etapes
|
-2 log- vraissemblance
|
R-deux de Cox & Snell
|
R-deux de Nagelkerke
|
1
|
103.492
|
0.165
|
0.221
|
2
|
98.77
|
0.21
|
0.28
|
|
Cette vérification se fait en examinant le
récapitulatif du modèle (model summary). Il s'agit du
R2 de Nagelkerke, celui-ci représentant la variance
expliquée par le modèle. Le domaine d'étude et les
théories sous-jacentes doivent être utilisées pour juger
cette variance. Dans l'exemple suivant, le R2 s'élève
à 0.28 dans l'étape deux (on a pris la 2éme valeur 0.28
puisque elle supérieur à la 1ère 0.221), ce qui est
jugé satisfaisant compte tenu du caractère exploratoire et
nouveau de cette étude.
Ainsi, le modèle explique 28% de la variance de la
variable dépendante, ici l'émergence des femmes
entrepreneures. Aussi , à partir de ce tableau, on constate que le choix
de l'étape deux est plus signifiant, 28% de la variance des variables
expliquent la différence entre homme ou
femme entrepreneure et permet de spécifier notre
modèle de base à savoir l'entrepreneuriat féminin, contre
22% du modèle premier.
Ensuite, le pourcentage total permet également de
vérifier la force du modèle. Ainsi, dans le tableau de
classification (tableau V1), vis-à-vis le «pourcentage
correct» (percentage correct) et le «pourcentage global»
(overall percentage), il est indiqué 70.9%, ce qui signifie que le
modèle est vrai dans 70.9% des 86 cas. En d'autres mots, si une femme
présente les caractéristiques énumérées dans
le modèle, il fera partie du groupe des femmes entrepreneures dans 70.9%
des cas. Ainsi, le modèle classe correctement les sujets dans 70.9% des
cas.
Tableau III.361 : Tableau de
classification
Observé
|
Prévu
|
|
Pourcentage correct
|
|
Homme
|
|
Sexe de l'entrepreneur
|
Femme
|
25
|
16
|
61
|
|
9
|
36
|
80
|
|
Etape2
|
Sexe de l'entrepreneur
|
Femme
|
25
|
16
|
61
|
|
9
|
36
|
80
|
|
|
Signification des variables et
interprétations des rapports de cote
Par la suite, il s'agit d'observer quelles variables ont
été incluses dans l'équation et d'examiner ensuite
lesquelles sont significatives dans la case Sig. Lorsque tel est le cas,
c'està-dire que les coefficients de Wald sont significatifs, on
procède à l'interprétation des rapports de cote (ou
«odds ratio») qui se situent dans la case Exp (B).
Il est à noter que les rapports de cote correspondent
au nombre de fois d'appartenance à un groupe lorsque la valeur du
prédicteur augmente de 1. Plus précisément, un rapport de
cote plus grand que 1 indique une augmentation des chances de faire partie du
groupe femme, tandis qu'un rapport de cote de moins de 1 diminue les
probabilités d'appartenance à ce groupe.
|
B
|
E.S.
|
Wald
|
d.d.l.
|
Signif.
|
Exp (B)
|
Etape 1
|
Nature de l'expérience
|
-1,833
|
0,491
|
13,913
|
1
|
0,000
|
0,160
|
|
2,644
|
0,716
|
13,643
|
1
|
0,000
|
14,062
|
Etape 2
|
Age
|
,699
|
,330
|
4,474
|
1
|
,034
|
2,011
|
|
-1,709
|
0,505
|
11,471
|
1
|
0,001
|
0,181
|
|
0,497
|
1,193
|
0,173
|
1
|
0,677
|
1,643
|
|
a Variable(s) entrées à l'étape 1:
NATUREEX.
b Variable(s) entrées à l'étape 2: AGE.
Ainsi, la variable « âge » étant la
plus significative (odds ratio =2.011), cela indique que d'être plus
jeune augmente les chances pour les femmes de faire partie du groupe
d'entrepreneure.
L'odds ratio correspondant à la deuxième variable
« nature de l'expérience » est plus élevé dans
la deuxième étape, ce qui signifie que cette variable est
liée à l'âge de l'entrepreneur.
En conclusion, voici un récapitulatif des
résultats obtenus pour l'élaboration du modèle du groupe
profil de l'entrepreneur.
Le modèle obtenu explique 28% de la variance
d'être parmi le groupe des femmes entrepreneures que des hommes
entrepreneurs. Celui-ci démontre que les entrepreneures femmes
présentent le tranche d'âge le plus jeune (B = 2.011, p < 0.05)
et se présentent comme ayant des expériences professionnelles
différentes de celles des hommes (B = 0.181, p < 0.05).
Ce résultat se confirme plus avec ce dernier tableau
(tableau VI1) dont le quel lorsqu'on introduit la variable « âge
» dans la première étape, seulement cette variable se
présente comme significative (p <0.05). Les autres variables montrent
leurs indépendances à l'explication de l'émergence de
l'entrepreneuriat féminin.
Tableau III.381 : Variables hors de
l'équation
|
Score
|
d.d.l.
|
Signif.
|
Etape 1
|
Variables
|
Age
|
4,674
|
1
|
0,031
|
|
1,372
|
1
|
0,242
|
|
5,000
|
4
|
0,287
|
|
Niveau d'instruction
|
0,254
|
1
|
,614
|
|
0,393
|
3
|
0,942
|
|
b- deuxième modèle : le profil de
l'entreprise
D'après les résultats sur SPSS (tableau
III.392), deux variables seulement feront l'objet de notre analyse par la
suite. Ces variables sont : la participation dans l'entreprise et la tendance
de l'évolution du chiffre d'affaire.
Tableau III.392 : Variables hors de
l'équation
|
Score
|
d.d.l.
|
Signif.
|
Etape 0
|
Variables
|
Nombre d'employés
|
,861
|
1
|
,354
|
|
3,478
|
1
|
,062
|
|
5,320
|
1
|
,021
|
|
9,949
|
3
|
,019
|
|
On opte à expliquer directement la significativité
du modèle dans ses deux étapes. Le modèle zéro
étant le même pour le reste des résultats.
Tableau III.402 : Significativité du
modèle (modèle 1)
|
Khi-Deux
|
ddl
|
Signif.
|
Etape 1
|
Etape
|
5,545
|
1
|
0.019
|
|
5,545
|
1
|
0.019
|
|
5,545
|
1
|
0.019
|
Etape 2
|
Etape
|
3,048
|
1
|
0.081
|
|
8,593
|
2
|
0.014
|
|
8,593
|
2
|
0.014
|
|
Cela permet de conclure que l'étape`deux' contient les
principales variables qui contribuent à mieux prédire la
différenciation entre les deux genres.
Remarque : pour une raison
d'applicabilité du test de Khi- deux et pour mieux assurer la condition
d'indépendance des variables, on a dû éliminer l'option
« décroissance » pour la variable « tendance de
l'évolution du chiffre d'affaire ».
Toutefois, il deviendra utile de consulter les
caractéristiques introduites dans chacun des modèles.
Dans le tableau suivant (tableau III.412) se présente des
critères d'appréciation du modèle global dans chacune des
deux étapes.
Tableau III.412 : Valeur du maximum de
vraisemblance
Etapes
|
-2 log- vraissemblance
|
R-deux de Cox & Snell
|
R-deux de Nagelkerke
|
1
|
113.49
|
0.062
|
0.083
|
2
|
110.442
|
0.095
|
0.127
|
|
Dans ce tableau, le R2 s'élève
à 0.127 dans l'étape deux, ce qui est jugé satisfaisant
compte tenu du caractère exploratoire et nouveau de cette étude.
Ainsi, le modèle explique 12.7% l'émergence des femmes
entrepreneures. Aussi, à partir de ce tableau, on constate que le choix
de l'étape deux est plus signifiant, 12.7% de la variance des variables
expliquent la différence entre homme ou femme entrepreneure et permet de
spécifier notre modèle de base à savoir l'entrepreneuriat
féminin, contre 8.3% du modèle premier.
Ensuite, le pourcentage total permet également de
vérifier la force du modèle. Ainsi, dans le tableau de
classification (tableau III.422), il est indiqué 64%, ce qui signifie
que le modèle est vrai dans 64% des 86 cas. En d'autres mots, si une
femme présente les caractéristiques
énumérées dans le modèle, il fera partie du groupe
des femmes entrepreneures dans 64% des cas.
Tableau III.422 : Tableau de classification
observé
|
Sexe
de l'entrepreneur
|
Pourcentage correct
|
|
Homme
|
|
Sexe de l'entrepreneur
|
Femme
|
10
|
31
|
24.5
|
|
2
|
43
|
95.6
|
|
Etape2
|
Sexe de l'entrepreneur
|
Femme
|
19
|
22
|
46.3
|
|
9
|
36
|
80
|
|
|
Signification des variables et
interprétations des rapports de cote
Par la suite, il s'agit d'observer quelles variables ont
été incluses dans l'équation et d'examiner ensuite
lesquelles sont significatives dans la case Sig. Lorsque tel est le cas,
c'està-dire que les coefficients de Wald sont significatifs, on
procède à l'interprétation des rapports de cote (ou
«odds ratio») qui se situent dans la case Exp (B).
Tableau III.432 : Variables dans
l'équation
|
B
|
E.S.
|
Wald
|
d.d.l.
|
Signif.
|
Exp (B)
|
Etape 1
|
Tendance de l'évolution du C.A.
|
1,049
|
0,491
|
4,861
|
1
|
,027
|
2,855
|
|
1,049
|
,968
|
4,217
|
1
|
,040
|
,137
|
Etape 2
|
Participation dans
l'entreprise
|
-,535
|
,314
|
2,903
|
1
|
,088
|
,586
|
|
1,021
|
,482
|
4,489
|
1
|
,034
|
2,775
|
|
-1,159
|
1,078
|
1,157
|
1
|
,282
|
,314
|
|
a Variable(s) entrées à l'étape 1:
TENDCA.
b Variable(s) entrées à l'étape 2:
PARTICIP.
Ainsi, la variable « Tendance de l'évolution du
chiffre d'affaire » étant la plus significative (odds ratio
=2.775), cela indique que la vision stratégique diffère selon le
fait d'être femme ou homme entrepreneurs.
La deuxième variable « Participation dans
l'entreprise » apparaît seulement dans la deuxième
étape, son odds ratio est 0.586, valeur n'est pas trop significative
étant donnée que l' importance de l'odds ratio n'apparaît
qu'à partir de sa valeur , ce qui signifie que cette variable n'est pas
liée au sexe de l'entrepreneur.
En conclusion, voici un récapitulatif des
résultats obtenus pour l'élaboration du modèle du groupe
profil de l'entrepreneur.
Le modèle obtenu explique 12.7% de la variance
d'être parmi le groupe des femmes entrepreneures que des hommes
entrepreneurs. Les entrepreneures femmes ont une tendance de l'évolution
de leurs entreprises qui n'est pas la même que les hommes entrepreneurs.
Ceci se justifie d'une autre manière par son choix du secteur et du
nombre des employés dans l'entreprise et même de leurs rôles
familiaux. Les femmes sont toujours averse au risque et veulent une
réussite équilibrée entre travail et famille.
Ce résultat se confirme plus avec ce dernier tableau
(tableau III.442) dont le quel lorsqu'on introduit la variable «
participation dans l'entreprise » dans la première étape,
seulement cette variable se présente comme significative si on accepte
un niveau de risque 10%, étant donnée la nouveauté de
notre recherche (p = 0.082 < 0.1). Les autres variables montrent leurs
indépendances à l'explication de l'émergence de
l'entrepreneuriat féminin.
Tableau III.442 : Variables hors de
l'équation
|
Score
|
d.d.l.
|
Signif.
|
Etape 1
|
Variables
|
Nombre des employés
|
0,800
|
1
|
0,371
|
|
3,017
|
1
|
0,082
|
|
4,823
|
2
|
0,090
|
Etape 2
|
Variables
|
Nombre des employés
|
1,866
|
1
|
0,172
|
|
1,866
|
1
|
0,172
|
|
c- troisième modèle : les motivations
entrepreneuriales
Les principales variables choisies suite aux premiers
résultats sue SPSS sont les suivantes : les motivations pour la
création et les caractéristiques dont on doit avoir pour
réussir en affaire.
Tableau III.453: Variables hors de
l'équation
Etape 0
|
Variables
|
Motivations pour la création
|
7,066
|
1
|
,008
|
|
4,537
|
1
|
,033
|
|
,210
|
1
|
,647
|
|
12,166
|
3
|
,007
|
|
Ensuite, on va interpréter le modèle dans sa
globalité dans ces deux étapes de recherche en intégrant
chaque fois une des variables. On a le tableau suivant (tableau III.463).
Tableau III.463 : Significativité du
modèle (modèle 1)
|
Khi-Deux
|
ddl
|
Signif.
|
Etape 1
|
Etape
|
7,218
|
1
|
,007
|
|
7,218
|
1
|
,007
|
|
7,218
|
1
|
,007
|
Etape 2
|
Etape
|
4,426
|
1
|
,035
|
|
11,645
|
2
|
,003
|
|
11,645
|
2
|
,003
|
|
Dans ce tableau, il est indiqué que l'étape
`deux' a une valeur de Khi-Deux divisé par degré de
liberté soit égale à 11.645 qui est supérieur
à la valeur de l'étape `une', soit 7.218. Cela permet de conclure
que l'étape`deux' contient les principales variables qui contribuent
à mieux prédire la différenciation entre les deux
genres.
Toutefois, il deviendra utile de consulter les
caractéristiques introduites dans chacun des modèles.
Dans le tableau suivant (tableau III.473) se présente des
critères d'appréciation du modèle global dans chacune des
deux étapes.
Tableau III.473 : Valeur du maximum de
vraisemblance
Etapes
|
-2 log- vraissemblance
|
R-deux de Cox & Snell
|
R-deux de Nagelkerke
|
1
|
111,817
|
0,081
|
0,107
|
2
|
107,391
|
0,127
|
0,169
|
|
Dans ce tableau, le R2 s'élève
à 0.169 dans l'étape deux, ce qui est jugé satisfaisant
compte tenu du caractère exploratoire et nouveau de cette étude.
Ainsi, le modèle explique 16.9% l'émergence des femmes
entrepreneures. Aussi, à partir de ce tableau, on constate que le choix
de l'étape deux est plus signifiant, 16.9% de la variance des variables
expliquent la
différence entre homme ou femme entrepreneure et permet
de spécifier notre modèle de base à savoir
l'entrepreneuriat féminin, contre 10.7% du modèle premier.
Ensuite, le pourcentage total permet également de
vérifier la force du modèle. Ainsi, dans le tableau de
classification (tableau III.483), il est indiqué 65.1%, ce qui signifie
que le modèle est vrai dans 65.1% des 86 cas. En d'autres mots, si une
femme présente les caractéristiques
énumérées dans le modèle, il fera partie du groupe
des femmes entrepreneures dans 65.1% des cas.
Tableau III.483 : Tableau de
classification
Observé
|
Prévu
|
|
Pourcentage correct
|
|
Homme
|
|
Sexe de l'entrepreneur
|
Femme
|
23
|
18
|
56,1
|
|
12
|
33
|
73,3
|
|
Etape2
|
Sexe de l'entrepreneur
|
Femme
|
26
|
15
|
63,4
|
|
15
|
30
|
66,7
|
|
|
Signification des variables et interprétations
des rapports de cote
Tableau III.493 : Variables dans
l'équation
|
B
|
E.S.
|
Wald
|
d.d.l.
|
Signif.
|
Exp. (B)
|
Etape 1
|
Motivations pour la création
|
-,237
|
,092
|
6,705
|
1
|
,010
|
,789
|
|
,943
|
,396
|
5,681
|
1
|
,017
|
2,567
|
Etape 2
|
Motivations pour la création
|
-,242
|
,095
|
6,527
|
1
|
,011
|
,785
|
|
-,207
|
,100
|
4,255
|
1
|
,039
|
,813
|
|
1,634
|
,540
|
9,152
|
1
|
,002
|
5,124
|
|
a Variable(s) entrées à l'étape 1:
MOTIVATI.
b Variable(s) entrées à l'étape 2:
CARACTÉR.
Dans la deuxième étape, les deux variables y
incluses motivations pour la création et caractéristiques dont
doit avoir un entrepreneur pour sa réussite en affaire ne semblent pas
de différences quand à leurs contributions à la
différenciation entre femme et homme entrepreneurs. Leurs odds ratio
sont très proches (0.785 et 0.813). Cela peut être
interprété par
leurs fortes contributions dans la détermination du
notre modèle entrepreneurial. On ne peut pas ignorer une de ces deux
variables, sinon le modèle sera incomplet.
En conclusion, notre modèle obtenu explique 16.9% de
la variance d'être parmi le groupe des femmes entrepreneures que des
hommes entrepreneurs. L'entrepreneure femme se différencie par ses
motivations pour la création et les caractéristiques dont elle
devra les avoir pour favoriser son entrée dans le monde des entreprises
et par la suite sa réussite. Ceci se justifie d'une manière par
la place de la femme en général dans notre société
musulmane (toujours dépendante à sa famille). Et d'autre
manière, les facteurs socio- culturels ont opté et optent
toujours à la créer un environnement favorable aux femmes.
Ce résultat se confirme plus avec ce dernier tableau
(tableau III.503) dont le quel lorsqu'on introduit la variable
«Caractéristiques dont l'entrepreneur doit avoir pour la
réussite » dans la première étape, seulement cette
variable se présente comme significative (p = 0.036 < 0.05). L'autre
variable montre son indépendance à l'explication de
l'émergence de l'entrepreneuriat féminin. Elle n'est pas
significative (p=0.362 > 0.05).
Tableau III.503 : Variables hors de
l'équation
|
Score
|
d.d.l.
|
Signif.
|
Etape 1
|
Variables
|
Caractéristiques pour la réussite
|
4,396
|
1
|
0,036
|
|
0,832
|
1
|
0,362
|
|
5,583
|
2
|
0,061
|
Etape 2
|
Variables
|
Facteurs du choix du secteur
|
1.224
|
1
|
0.269
|
|
1,224
|
1
|
0,269
|
|
d- le quatrième modèle : les
problèmes rencontrés
Comme indiqué plus haut, l'interprétation de la
significativité du modèle dans sa globalité est la
première étape à faire. Dans ce modèle, on va
traiter trois étape, puisque les résultats de la
régression logistique montrent que trois variables sont significatives
(p<0.05) : degrés de conciliation entre famille et travail,
problème de formation et temps nécessaires pour les
formalités administratives.
Tableau III.514 : Variables hors de
l'équation
|
Score
|
d.d.l.
|
Signif.
|
Etape 0
|
Variables
|
Degrés de conciliation famille- travail
|
4,896
|
1
|
0,027
|
|
1,828
|
1
|
0,176
|
|
5,522
|
1
|
0,019
|
|
6,767
|
1
|
0,009
|
|
17,851
|
4
|
0,001
|
|
Tableau III.524 : Significativité du
modèle (modèle 1)
|
Khi-Deux
|
ddl
|
Signif.
|
Etape 1
|
Etape
|
7,032
|
1
|
,008
|
|
7,032
|
1
|
,008
|
|
7,032
|
1
|
,008
|
Etape 2
|
Etape
|
5,927
|
1
|
,015
|
|
12,959
|
2
|
,002
|
|
12,959
|
2
|
,002
|
Etape 3
|
Etape
|
5,104
|
1
|
,024
|
|
18,063
|
3
|
,000
|
|
18,063
|
3
|
,000
|
|
Dans ce tableau, il est indiqué que l'étape
`trois' a une valeur de Khi-Deux divisé par degré de
liberté soit égale à 18.063 qui est supérieur
à la valeur de l'étape `deux', soit 12.959. Cela permet de
conclure que la dernière étape contient les principales variables
qui contribuent à mieux prédire la différenciation entre
les deux genres.
Toutefois, il deviendra utile de consulter les
caractéristiques introduites dans chacun des modèles. Dans le
tableau suivant (tableau III.534) se présente des critères
d'appréciation du modèle global dans chacune des deux
étapes.
Tableau III.534 : Valeur du maximum de
vraisemblance
Etapes
|
-2 log- vraissemblance
|
R-deux de Cox & Snell
|
R-deux de Nagelkerke
|
1
|
112,004
|
,079
|
,105
|
2
|
106,076
|
,140
|
,187
|
3
|
100,973
|
,189
|
,253
|
|
Dans ce tableau, le R2 s'élève
à 0.253 dans la dernière étape, ce qui est jugé
satisfaisant compte tenu du caractère exploratoire et nouveau de cette
étude. Ainsi, le modèle explique 25.3% les problèmes
rencontrés par les femmes entrepreneures. Aussi, à partir de ce
tableau, on constate que le choix de l'étape trois est plus signifiant,
25.3% de la variance des variables expliquent la différence entre homme
ou femme entrepreneure au niveau des problèmes rencontrés et
permet de spécifier notre modèle de base à savoir
l'entrepreneuriat féminin, contre 18.7% du modèle deuxième
et contre 10.5% du premier modèle.
Ensuite, le pourcentage total permet également de
vérifier la force du modèle. Ainsi, dans le tableau de
classification (tableau III.544), il est indiqué 68.6%, ce qui signifie
que le modèle est vrai dans 68.6% des 86 cas. En d'autres mots, si une
femme présente les caractéristiques
énumérées dans le modèle, il fera partie du groupe
des femmes entrepreneures dans 68.6% des cas.
Tableau III.544 : Tableau de
classification
observé
|
Prévu
|
|
Pourcentage correct
|
|
Homme
|
|
Sexe de l'entrepreneur
|
Femme
|
25
|
16
|
61,0
|
|
6
|
39
|
86,7
|
|
Etape2
|
Sexe de l'entrepreneur
|
Femme
|
24
|
17
|
58,5
|
|
20
|
25
|
55,6
|
|
Etape3
|
Sexe de l'entrepreneur
|
Femme
|
28
|
13
|
68,3
|
|
14
|
31
|
68,9
|
|
|
Signification des variables et interprétations
des rapports de cote
Tableau III.554 : Variables dans
l'équation
|
B
|
E.S.
|
Wald
|
d.d.l.
|
Signif.
|
Exp (B)
|
Etape 1
|
Temps administratifs
|
0,824
|
0,327
|
6,343
|
1
|
0,012
|
2,281
|
|
-1,397
|
0,626
|
4,982
|
1
|
0,026
|
0,247
|
Etape 2
|
Degrés de
conciliation
famille- travail
|
-0,541
|
0,233
|
5,376
|
1
|
0,020
|
0,582
|
|
0,894
|
0,334
|
7,146
|
1
|
0,008
|
2,445
|
|
0,372
|
0,964
|
0,149
|
1
|
0,699
|
1,451
|
Etape 3
|
Degrés de
conciliation
famille- travail
|
-0,586
|
0,239
|
6,015
|
1
|
0,014
|
0,557
|
|
0,428
|
0,196
|
4,786
|
1
|
0,029
|
1,534
|
|
0,852
|
0,347
|
6,044
|
1
|
0,014
|
2,345
|
|
-0,823
|
1,120
|
0,539
|
1
|
0,463
|
0,439
|
|
a Variable(s) entrées à l'étape 1:
TEMPADMN.
b Variable(s) entrées à l'étape 2:
DEGCONCI.
c Variable(s) entrées à l'étape 3:
PBFORM.
Dans la dernière étape, il y a trois variables qui
constituent les principales variables constitutives du modèle concernant
les problèmes rencontrés par les entrepreneures femmes. Ces
variables sont le temps nécessaires pour les formalités
administratives, le problème lié à la formation, et
finalement le degré de conciliation entre famille et travail.
En conclusion, notre modèle obtenu explique 25.3% de
la variance d'être parmi le groupe des femmes entrepreneures que des
hommes entrepreneurs sont plus affectés par ces trois problèmes
rencontrés lors de la création. L'entrepreneure femme se
différencie selon le type de formation qu'elles suivent et les
problèmes y afférents à cette formation.
Aussi, le temps nécessaires pour les formalités
administratives se présente comme élément distinctif entre
les femmes entrepreneures et les hommes entrepreneurs. A cet effet, il ressort
lors de l'interprétation du tableau croisé temps
administratifs* sexe de l'entrepreneur, la conclusion suivante que les
femmes estiment plus de difficultés dans leurs relations avec les
institutions administratives (delai très long dans la préparation
des documents administratifs, manque de collaboration des agents administratifs
pour faciliter les procédures, etc.).
La variable « degrés de conciliation entre
famille et travail » ne présente pas une valeur très
significative de odds ratio (0.557), malgré sa significativité
dans l'élaboration du modèle. Sa contribution à
prédire la spécificité du groupe féminin est
faible.
Ce résultat se confirme plus avec ce dernier tableau
(tableau III.564) dont le quel lorsqu'on introduit la variable
«problème de formation » dans la première étape,
et deuxième étape seulement cette variable se présente
comme significative (p = 0.036 et 0.025 < 0.05). la variable «
degrés de conciliation entre vie familiale et travail »
paraît aussi significative (p = 0.017<0.05).
Tableau III.564 : Variables hors de
l'équation
|
Score
|
d.d.l.
|
Signif.
|
Etape 1
|
Variables
|
Degrés de conciliation famille- travail
|
5,703
|
1
|
0.017
|
|
2,915
|
1
|
0,088
|
|
4,374
|
1
|
0,036
|
|
12,005
|
3
|
0,007
|
Etape 2
|
Variables
|
Problème de financement
|
2,640
|
1
|
0,104
|
|
Problème formation
|
5,014
|
1
|
0,025
|
|
6,629
|
2
|
0,036
|
Etape 3
|
Variables
|
Problème de financement
|
1,748
|
1
|
0,186
|
|
1,748
|
1
|
0,186
|
|
e- Cinquième modèle : l'accompagnement
reçu
Dans ce modèle, on va traiter seulement une seule
étape, puisque les résultats de la régression logistique
montrent que seulement une variable est significative (p<0.05) : moyens de
sensibilisation à la création d'entreprise.
Tableau III.575 : Variables hors de
l'équation
|
Score
|
d.d.l.
|
Signif.
|
Etape 0
|
Variables
|
Moyens de sensibilisation
|
11,087
|
1
|
0,001
|
|
0,048
|
1
|
0,827
|
|
0,144
|
1
|
0,705
|
|
11,266
|
3
|
0,010
|
|
Tableau III.585 : Significativité du
modèle
|
Khi-Deux
|
ddl
|
Signif.
|
Etape 1
|
Etape
|
11,376
|
1
|
0,001
|
|
11,376
|
1
|
0,001
|
|
11,376
|
1
|
0,001
|
|
Dans ce modèle, la valeur de Khi-Deux est égale
11.376. On a un seul modèle à interpréter (tableau
III.595).
Tableau III.595 : Valeur du maximum de
vraisemblance
Etapes
|
-2 log- vraissemblance
|
R-deux de Cox & Snell
|
R-deux de Nagelkerke
|
1
|
107,659
|
0,124
|
0,165
|
|
Dans ce tableau, le R2 s'élève
à 0.165, ce qui est jugé satisfaisant. Le modèle explique
à 16.5% le recours aux structures d'accompagnement par les femmes
entrepreneures. Aussi, à partir de ce tableau, on constate que 25.3% de
la variance de la seule variable choisie explique la différence entre
homme et femme entrepreneure au niveau de la nature de l'accompagnement
reçu et permet de spécifier notre modèle de base à
savoir l'entrepreneuriat féminin.
Ensuite, le pourcentage total permet également de
vérifier la force du modèle. Ainsi, dans le tableau de
classification (tableau III.605), il est indiqué 68.3%, ce qui signifie
que le modèle est vrai dans 68.3% des 86 cas. En d'autres mots, si une
femme présente les caractéristiques
énumérées dans le modèle, il fera partie du groupe
des femmes entrepreneures dans 68.3% des cas.
Tableau III.605 : Tableau de
classification
observé
|
Prévu
|
|
Pourcentage correct
|
|
Homme
|
|
Sexe de l'entrepreneur
|
Femme
|
28
|
13
|
68,3
|
|
15
|
30
|
66,7
|
|
|
Signification des variables et interprétations
des rapports de cote
Tableau III.615 : Variables dans
l'équation
|
B
|
E.S.
|
Wald
|
d.d.l.
|
Signif.
|
Exp (B)
|
Etape 1
|
Moyens de sensibilisation
|
0,431
|
0,133
|
10,486
|
1
|
0,001
|
1,539
|
|
-1,275
|
0,479
|
7,081
|
1
|
0,008
|
0,279
|
|
a Variable(s) entrées à l'étape 1:
MOYSENS.
A partir de ce tableau, on a une seule variable qui constitue
notre modèle à savoir, les moyens de sensibilisation pour la
création d'entreprise. Ses critères d'appréciation sont de
plus significatifs ; Wald = 10.486, p = 0.001<0.05 et odds ratio = 1.539.
En conclusion, notre modèle obtenu explique que 16.5%
de la variance d'être parmi le groupe des femmes entrepreneures que des
hommes entrepreneurs sont plus affectés des moyens de sensibilisation
spécifiques lors de la création. L' entrepreneure femme se
différencie par ses moyens d'être touchée par la
création.
Ce résultat se confirme plus avec ce dernier tableau
(tableau III.625) dont le quel lorsqu'on introduit les deux variables
«sources d'information » et « sources du service reçu
» dans le modèle, elles n'apparaîtront pas significatives
ayant pour risque de rejet 96.2 et 67.3 consécutivement.
Tableau III.625 : Variables hors de
l'équation
|
Score
|
d.d.l.
|
Signif.
|
Etape 1
|
Variables
|
Sources d'information
|
0,002
|
1
|
0,962
|
|
0,178
|
1
|
0,673
|
|
0,203
|
2
|
0,904
|
|
3. Modèle global : les variables favorisant
l'émergence des femmes entrepreneures
C'est la dernière étape qu'on opte à
vérifier ; il est à noter que les résultats obtenus
à partir des tableaux précédents ont permis
d'éclaircir la situation et faciliter notre démarche, et cela par
l'élimination de toutes les variables signifiantes à
l'élaboration du notre modèle global.
En résumé, les principales conclusions issues
permettent de déterminer les cinq modèles de base, qui sont les
suivantes :
> Modèle 1er : profil de
l'entrepreneur
Y1 = 0.497 - 0.699* âge -
1.709* nature de l'expérience.
> Modèle 2éme : profil de
l'entreprise
Y2 = - 1.159 - 0.535*
participation dans l'entreprise + 1.02* tendance de l'évolution du
chiffre d'affaire.
> Modèle 3éme :
motivations
Y3 = 1.634 - 0.242* motivations
pour la création - 0.207* caractéristiques dont doit avoir
l'entrepreneur pour réussir en affaire.
> Modèle 4éme : problèmes
rencontrés
Y4 = - 0.823 - 0.286*
degrés de conciliation entre famille et travail + 0.428* problème
de formation + 0.852* temps nécessaires pour les formalités
administratives.
> Modèle 5éme : accompagnement
reçu
Y5 = - 1.275 + 0.431081
moyens de sensibilisation.
Etant donnée que ces cinq blocs de sous modèles
jouent ensemble le rôle de prédicateurs à
l'interprétation de l'émergence de l'entrepreneuriat
féminin et l'entrepreneuriat en général (à partir
des constats théoriques), on va vérifier si les variables y
incluses sont toutes signifiantes et ont la force de détermination d'un
modèle spécifique. Dans ce cas, on va procéder à la
dernière étape de la régression logistique pour
vérifier le modèle dans sa globalité et tester
l'importance de ces variables à bien prédire la
spécificité de l'entrepreneuriat féminin.
108 Significatif au seuil de 5%
Le tableau suivant (tableau III.63G) permet de
vérifier dans un premier temps la signification de variables prises dans
l'ensemble. Il ressort que toutes les variables vont faire l'objet de
l'interprétation du modèle et il n'y a aucune variable à
exclure (p<0.05).
Tableau III.63G : Variables hors de
l'équation
|
Score
|
d.d.l.
|
Signif.
|
Etape 0
|
Variables
|
Age
|
7,547
|
1
|
,006
|
|
15,068
|
1
|
,000
|
|
3,478
|
1
|
,062
|
|
5,320
|
1
|
,021
|
|
7,066
|
1
|
,008
|
|
4,537
|
1
|
,033
|
|
4,896
|
1
|
,027
|
|
5,522
|
1
|
,019
|
|
6,767
|
1
|
,009
|
|
11,087
|
1
|
,001
|
|
41,188
|
10
|
,000
|
|
Tableau III.64G : Significativité du
modèle
|
Khi-Deux
|
ddl
|
Signif.
|
Etape 1
|
Etape
|
56,554
|
10
|
0,000
|
|
56,554
|
10
|
0,000
|
|
56,554
|
10
|
0,000
|
|
Dans ce modèle, la valeur de Khi-Deux est égale
56.554, valeur peut être considérée comme très
signifiante vu le caractère nouveau de la recherche et le manque des
données nécessaires pour l'étude.
Cette valeur de Khi2 sert à tester notre hypothèse
de départ (hypothèse de base):
H0 : aucune de ces variables n'expliquent
l'émergence de l'entrepreneuriat féminin, H1 :
il existe au moins une des variables qui explique
l'émergence de l'entrepreneuriat féminin.
l'hypothèse nulle H0 postule l'indépendance
entre les deux variables; lorsque l'on rejette l'hypothèse nulle
(p<.05), on conclut qu'il est peu probable que la relation observée
dans l'échantillon soit due au hasard et que par conséquent, il
est plausible qu'elle existe réellement dans la population.
Dans notre cas, la probabilité du test soit
inférieure à .05 (p = 0), donc on rejette H0, et on accepte H1.
Cela indique que les variables qui sont dans le modèle apportent une
contribution significative à l'explication du modèle.
Tableau III.65G : Valeur du maximum de
vraisemblance
Etapes
|
-2 log- vraissemblance
|
R-deux de Cox & Snell
|
R-deux de Nagelkerke
|
1
|
62,481
|
0,482
|
0,643
|
|
Dans ce tableau, le R2 s'élève
à 0.643, ce qui est jugé très satisfaisant. Le
modèle explique à 64.3% la différence entre les hommes
entrepreneurs et les femmes entrepreneures à partir de ces variables.
Ensuite, le pourcentage total permet également de
vérifier la force du modèle. Ainsi, dans le tableau de
classification (tableau III.66G), il est indiqué 83.7%, ce qui signifie
que le modèle est vrai dans 83.7% des 86 cas. En d'autres mots, si une
femme présente les caractéristiques
énumérées dans le modèle, il fera partie du groupe
des femmes entrepreneures dans 83.7% des cas.
Tableau III.66G : Tableau de
classification
observé
|
Prévu
|
|
Pourcentage correct
|
|
Homme
|
|
Sexe de l'entrepreneur
|
Femme
|
34
|
7
|
82,9
|
|
7
|
38
|
84,4
|
|
|
Signification des variables et interprétations
des rapports de cote
Tableau III.67G : Variables dans
l'équation
|
B
|
E.S.
|
Wald
|
d.d.l.
|
Signif.
|
Exp (B)
|
Etape 1
|
Age
|
1,126
|
0,539
|
4,366
|
1
|
0,037
|
3,084
|
|
-1,875
|
0,746
|
6,312
|
1
|
0,012
|
0,153
|
|
-0,569
|
0,457
|
1,553
|
1
|
0,213
|
0,566
|
|
1,584
|
0,779
|
4,133
|
1
|
0,042
|
4,872
|
|
-0,261
|
0,137
|
3,636
|
1
|
0,057
|
0,770
|
|
-0,293
|
0,151
|
3,747
|
1
|
0,053
|
0,746
|
|
-1,057
|
0,376
|
7,926
|
1
|
0,005
|
0,347
|
|
0,832
|
0,302
|
7,601
|
1
|
0,006
|
2,297
|
|
0,763
|
0,472
|
2,610
|
1
|
0,106
|
2,145
|
|
0,150
|
0,216
|
0,485
|
1
|
0,486
|
1,162
|
|
-1,759
|
2,706
|
0,423
|
1
|
0,516
|
0,172
|
|
a Variable(s) entrées à l'étape 1: AGE,
NATUREEX, PARTICIP, TENDCA, MOTIVATI, CARACTÉR, DEGCONCI, PBFORM,
TEMPADMN, MOYSENS.
Les résultats de ce tableau confirment bien la
significativité de variables incluses dans l'équation. Toutefois,
en examinant les valeurs de Wald et leurs probabilités, il parait qu'il
y a trois variables qui ne peuvent pas contribuer à prédire le
modèle dans son ensemble avec toutes les autres variables (p>0.05).
Ces variables exclues du modèle sont : « participation dans
l'entreprise », « temps administratifs nécessaires » et
« moyens de sensibilisation ».
Le reste des variables constituent finalement notre
modèle global, étant l'émergence de l'entrepreneuriat
féminin.
~ Le modèle global s'inscrit comme suit
:
Logit = Log (Femme/ Homme) = - 1.759 +
1.126109 âge - 1.875* nature de l'expérience
+ 1.584* tendance de l'évolution du chiffre d'affaire -
0.261* motivations pour la création - 0.293*
Caractéristiques pour la réussite en affaire - 1.057*
degrés de conciliation entre famille et travail + 0.832*
problème de formation.
4. Mesure du niveau de satisfaction des mesures
d'accompagnement reçu
Cette partie aborde les opinions sur l'entrepreneuriat
féminin et l'incidence du genre sur le niveau de satisfaction global des
mesures d'accompagnement reçu, au moment de l'enquête. Les mesures
de l'accompagnement qu'on souhaite étudier dans cette étude sont
les suivantes :
- la sensibilisation à la création
- l'information à la création
- les services d'aide obtenus : assistance au niveau de
l'information, conseil, assistance technique, et encadrement.
- la formation à la création
- le financement
Une analyse quantitative est appropriée à cet
effet puisque notre but étant de mesurer le degrés de
satisfaction des femmes entrepreneures des mesures d'accompagnement existantes
et le degrés d'utilité de ces mesures à faciliter leurs
démarches entrepreneuriales. Notre objet de cette partie étant
donc de montrer s'il y a différence entre les besoins des femmes ou des
hommes de ces mesures d'accompagnement. Une comparaison par fréquence
des répondants et répondantes sera faite.
Dans la mesure de bien appliquer cet instrument de mesure, on va
opter tout d'abord à tester sa fiabilité110 par alpha
de cronbach.
Le coefficient alpha de cronbach est une mesure de la
cohérence interne d'une échelle à plusieurs items. Le
coefficient est compris entre 0 et 1 et il est interne à la
cohérence interne de l'échelle. Plus ce coefficient est proche de
1, plus le groupe est fiable.
109 Significatif au seuil de 5%
110 D'après PERIEN et al. (1984) la fiabilité
représente « le degrés avec lequel les instruments de
recherche utilisés mesurent, de façon constante, le construit
étudié ». La technique couramment utilisée est alpha
de cronbach.
La première étape étant de
vérifier la fiabilité du 1er groupe concernant la
satisfaction à l'égard de ces techniques d'aide et de soutien au
niveau de l'information, la sensibilisation, la formation, le financement et
les avantages fiscaux. Le résultat sur SPSS montre un alpha de cronbach
de 0.6375 ; résultat significatif permettant de compléter leur
analyse.
La deuxième concernent le groupe lié la nature
des services obtenus par ces structures : information, conseil, assistance
technique et encadrement. Alpha de cronbach est de 0.4165 < 0.5 ; ce
résultat montre une incohérence interne entre ces items. Cela
peut être dû à un manque des réponses sur toutes les
modalités des items.
La dernière étape étant pour
déterminer la fiabilité du groupe lié à la mesure
de la contribution de la formation à développer l'esprit
créatif entrepreneurial chez les femmes. La valeur de alpha de cronbach
est de 0.7586 ; valeur significative permettant de confirmer la
cohérence de items de cette variable liée à la «
formation ». Les six modalités de cette variable sont les suivantes
:
· Reconnaissance des risques réels de la
création de l'entreprise,
· Amélioration de la reconnaissance de
l'environnement de la création,
· Fixation de vos objectifs,
· Préparation du plan d'affaires,
· Evaluation de la faisabilité du projet,
· Engagement dans le processus de la création.
Les tableaux suivants présentent les résultats des
analyses par fréquences des réponses.
Tableau III.68 : Estimation de l'effort de
sensibiisation
Sexe
Estimation
de l'effort de sensibiisation
|
Femme
|
Homme
|
Total
|
Observé
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Utile
|
32
|
26.7
|
24
|
29.3
|
56
|
56
|
Moyennement utile
|
9
|
14.3
|
21
|
15.7
|
30
|
30
|
Total
|
41
|
41
|
45
|
45
|
86
|
86
|
Tableau III.69 : Satisfaction générale de
l'information acquise
Sexe
satisfaction
de l'information acquise
|
Femme
|
Homme
|
Total
|
Observé
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Satisfaite
|
18
|
20.5
|
25
|
22.5
|
43
|
43
|
Moyennement satisfaite
|
21
|
18.6
|
18
|
20.4
|
39
|
39
|
Pas de tout satisfaite
|
2
|
1.9
|
2
|
2.1
|
4
|
4
|
Total
|
41
|
41
|
45
|
45
|
86
|
86
|
Tableau III.70: Satisfaction services d'accompagnement:
conseil
Sexe
Satisfaction des services : conseil
|
Femme
|
Homme
|
Total
|
Observé
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Satisfaite
|
29
|
25.9
|
26
|
29.1
|
55
|
55
|
Moyennement satisfaite
|
10
|
12.2
|
16
|
13.8
|
26
|
26
|
Pas de tout satisfaite
|
1
|
1.9
|
3
|
2.1
|
4
|
4
|
Total
|
40
|
40
|
45
|
45
|
85
|
85
|
Tableau III.71 : Satisfaction services
d'accompagnement: encadrement
Sexe
Satisfaction des services :
encadrement
|
Femme
|
Homme
|
Total
|
Observé
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Satisfaite
|
2
|
1.7
|
3
|
3.3
|
5
|
5
|
Moyennement satisfaite
|
1
|
1
|
2
|
2
|
3
|
3
|
Pas de tout satisfaite
|
0
|
0.3
|
1
|
0.7
|
1
|
1
|
Total
|
3
|
3
|
6
|
6
|
9
|
85
|
Tableau III.72: Satisfaction services d'accompagnement:
assistance technique
Sexe
Satisfaction des services :
assistance
technique
|
Femme
|
Homme
|
Total
|
Observé
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Satisfaite
|
0
|
0.8
|
6
|
5.2
|
6
|
6
|
Moyennement satisfaite
|
3
|
1.9
|
11
|
12.1
|
14
|
14
|
Pas de tout satisfaite
|
0
|
0.3
|
2
|
1.7
|
2
|
2
|
Total
|
3
|
3
|
19
|
19
|
22
|
22
|
Tableau III.73 : Estimation de la formation
acquise
Sexe
Estimation
de la formation acquise
|
Femme
|
Homme
|
Total
|
Observé
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
facile
|
8
|
10.7
|
6
|
3.3
|
14
|
14
|
Moyennement facile
|
5
|
7.7
|
5
|
2.3
|
10
|
10
|
difficile
|
23
|
17.6
|
0
|
5.4
|
23
|
23
|
Total
|
36
|
36
|
11
|
11
|
47
|
47
|
Tableau III.74: Estimation des avantages
financiers
Sexe
Estimation
des avantages financiers
|
Femme
|
Homme
|
Total
|
Observé
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
incitatifs
|
16
|
13.3
|
12
|
14.7
|
28
|
28
|
Moyennement incitatifs
|
18
|
21
|
26
|
23
|
44
|
44
|
Pas de tout incitatifs
|
7
|
6
|
7
|
7.3
|
14
|
14
|
Total
|
41
|
41
|
45
|
45
|
86
|
86
|
Tableau III.75: Estimation des avantages
fiscaux
Sexe
Estimation
des avantages fiscaux
|
Femme
|
Homme
|
Total
|
Observé
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
Observé
|
Théorique
|
incitatifs
|
6
|
6.3
|
7
|
6.7
|
13
|
13
|
Moyennement incitatifs
|
13
|
13.5
|
15
|
14.5
|
28
|
28
|
Pas de tout incitatifs
|
22
|
21.2
|
22
|
22.8
|
44
|
44
|
Total
|
41
|
41
|
45
|
45
|
86
|
86
|
Les résultats de ces tableaux permettent de ressortir les
conclusions suivantes :
~ En ce qui concerne les moyens de sensibilisation, les femmes
se voient plus satisfaites que les hommes entrepreneurs de l'utilité de
ces moyens au développement de l'esprit entrepreneurial chez elles (78%
contre 53% pour les hommes). Comme on l'a déjà montré dans
les parties précédentes de l'analyse statistique, les sources qui
ont favoriser chez les femmes l'envie d'entreprendre leurs entreprises seules
sont différentes de celles auxquelles font face les hommes.
> L'estimation de l'information acquise au début du
processus entrepreneurial ne semble pas assez différente tant chez les
femmes que chez les hommes, les deux genres sont assez satisfaits de
l'information proposée à leurs égards (51% pour les femmes
contre 40% pour les hommes). Cela signifie que l'information est accessible
librement à toute personne demandeuse de cette information, toutefois,
elle est plutôt générale que spécifique.
~ Au niveau de l'estimation des services obtenus tant au
début de l'idée que lors de démarrage du projet, les
résultats méritent plus d'importance. En faisant regard sur le
nombre des femmes qui ont censés avoir reçues de l'aide «
encadrement », « assistance technique », on observe une
proportion très négligeable, 7% des femmes interrogées
sont censés avoir ces deux appuis, contre 41% pour les hommes
interrogés. Le service proposé « encadrement », est
négligeable pour les deux genres,
cela justifie l'absence de cette mesure dans la plupart des
structures d'accompagnement générales et spécifiques.
~ A l'instar de la différence conclue lors de
l'obtention du service d'assistance technique, la différence entre les
deux genres persiste encore au niveau de la formation acquise. Les hommes
entrepreneurs ne font pas recours en général à ce type
d'appui dans leur démarche entrepreneuriale, 24% seulement ont
répondu à cette question liée à la formation, alors
cette mesure est identifiable par les femmes dans leurs démarches, 87%
des femmes interrogées disent qu'elles ont reçu des formations,
mais la plupart d'entre elles 63% disent que l'accès à ce service
est plutôt difficile.
> Le recours aux institutions financières ne semble
pas constituer un grand obstacle aux femmes qu'elles ont demandé de
l'aide auprès d'elles ; 43% de ces femmes disent que les mesures
financières sont moyennement incitatives contre 51% pour les hommes.
~ La dernière mesure semble constituer le plus grand
problème tant aux femmes entrepreneures qu'aux hommes entrepreneurs, 53
% des femmes et 48% des hommes disent que les avantages fiscaux sont pas de
tout incitatifs contre 14% et 15% respectivement qui ont
bénéficié de ces avantages.
III.2.3. Interprétation et recommandations 1.
Interprétation
Les résultats présentés ci-dessus dans la
régression logistique montre en évidence que le modèle
spécifié s'ajuste de manière très satisfaite aux
données. Ils indiquent que la relation étudiée entre ces
variables explicatives et le modèle à étudiée est
significative au seuil de 0.05 et de signe attendu, et qu'elle a une
signification pratique satisfaisante.
a- Spécification entre hommes et femmes
entrepreneurs : analyse du modèle global
Ils ont servi à tester notre hypothèse de
départ (hypothèse de base):
|
H0 : aucune de ces variables n'expliquent
l'émergence de l'entrepreneuriat féminin, H1 :
il existe au moins une des variables qui explique
l'émergence de l'entrepreneuriat féminin.
|
· Le modèle global à
étudier s'inscrit comme suit :
Logit = Log (Femme/ Homme) = - 1.759 +
1.126* âge - 1.875* nature de
l'expérience + 1.584* tendance de
l'évolution du chiffre d'affaire - 0.261* motivations pour la
création - 0.293* caractéristiques pour la
réussite en affaire - 1.057* degrés de conciliation
entre famille et travail + 0.832* problème de
formation.
La force des effets directs de ces six variables a
été testée au travers du modèle complet. D'autres
variables qui on a essayé de tester leur contribution à
prédire le modèle ont été retirées pour des
raisons de non importance à former notre modèle.
Le modèle testé est relativement bien
spécifié. Tous les indicateurs sont satisfaisants ou proche des
normes recommandées (valeur de Wald, Significativité, odds
ratio).
En conséquence, le modèle est acceptable. On le
considère par conséquent perfectible. Il explique 64.3 % de la
variance de l'émergence de l'entrepreneuriat féminin.
Ces variables contribuent significativement à
prédire l'intention de créer une entreprise par une femme.
· Âge
Comme il était constaté par la
littérature, La relation entre l'âge de la femme créatrice
d'entreprise et sa carrière entrepreneuriale a fait l'objet de
recherches minutieuses (RONSTADT, 1983). HISRISH et PETERS ont fait la
distinction entre l'âge de l'entreprenance (tel qu'il se reflète
dans son expérience) et l'âge chronologique111. Comme
on l'a déjà montré dans notre analyse par
régression, l'expérience de l'entreprenance est l'un des facteurs
les plus prédictifs de la réussite, particulièrement
lorsque l'entreprise nouvelle et l'expérience professionnelle
relèvent du même domaine d'activité (la nature de
l'expérience).
En termes d'âge chronologique, les études sur les
femmes entrepreneures montrent une distinction différente et mettent en
relief une plus grande diversité d'âges. Nombreux sont les
chercheurs (WELSCH et YOUNG (1984) et BIRLEY, MOSS et SAUDRES) qui ont
montré que les femmes sont plus jeunes que les hommes, au moment du
lancement de leur projet entrepreneurial. Elles indiquent que l'âge moyen
se situe entre 25 et 40 ans, alors que pour les hommes, c'est plus que 43
ans112.
* : significatif au seuil de 5%
111 R. D. HISRISH, M. P. PETERS (1991), « Entrepreneurs hip:
lancer, élaborer et gérer une entreprise», Ed. Economica.
pp.61-62.
112 J. ZOUITEN (2005), op.cit.
Effectivement, notre étude confirme bien ces constats,
on a plus que 50% de notre échantillon se situe entre 20-30 ans, alors
que seulement 10% des femmes interrogées sont âgées de +41
ans, pour les hommes, ils se concentrent entre les deux tranches de 31 à
plus que 41 ans. 45% des hommes se trouvent âgés de plus que 41
ans.
· Nature de
l'expérience
Plusieurs sont les auteurs qui ont mis à l'évidence
l'existence des liens étroits entre l'expérience professionnelle
antérieure et le recours au travail indépendant.
S'agissant d'un tel point de vue, les résultats de
recherches existantes ont été confirmés par notre
étude. La plupart des auteurs ont montré que pour une grande
majorité d'entrepreneurs, aussi bien hommes que femmes, ils ont eu une
expérience professionnelle avant leur projet de création de leur
propre entreprise, néanmoins, La différence résiderait
plutôt au niveau du type d'expérience.
Evidemment, ce constat se sera plus fondé par notre
étude. Les résultats de la régression touchant sur le
profil de l'entrepreneur montrent bien que la variable « expérience
professionnelle » n'est pas significative à la prédiction de
la différence entre les deux genres. Elle a été
éliminée ; par contre la nature de l'expérience montre
bien la différence entre la démarche de l'homme entrepreneur et
la femme entrepreneure (choix de secteur, gestion de l'entreprise, relation
avec les tiers personnes, etc.).
60% des femmes interrogées disent de ne pas avoir de
l'expérience dans le même domaine de leurs entreprises actuelles
contre 80% des hommes qui disent le contraire. Les hommes sont plus
concentrés sur son même domaine (que se soit dans le service,
commerce ou industrie). Son expérience est pour lui l'une des
premières source d'intérêt au domaine des affaires
personnelles.
Cependant, et comme le prédisaient les chercheurs, les
femmes ne sont pas toujours touchées par leurs expériences
initiales. Pour elles, la source de motivation pour le domaine des affaires est
plutôt liée à un besoin psychologique (indépendance)
ou financier (soutien de la famille). Cette variable forme une des composantes
principales de notre modèle.
~ Tendance de l'évolution du chiffre
d'affaire
D'après les résultats de la régression
logistique présentés dans la section précédente, on
peut conclure que les paroles des femmes et des hommes entrepreneurs se
convergent vers une tendance d'évolution de leurs chiffres d'affaires
tout au long de l'exploitation de leurs entreprises. Alors que la
différence se concentre sur la modalité de «
stabilité du chiffre d'affaire » ; 24% des femmes
interrogées se prononcent que leurs parts sont plutôt stables sur
le marché du travail qu'évolutives contre seulement 4% pour les
hommes.
Ce constat a été expliqué par GASSE et
D'AMOURS qui ont prononcé que les expériences des femmes dans la
gestion sont plus réduites et pourtant, les femmes d'affaires
connaitraient davantage le succès que leurs correspondants males. Les
femmes ont tendance à la stabilité que le changement. Ces deux
auteurs mentionnent que l'intuition féminine a bien sa place dans la
gestion. Presque plus de moitié des femmes entrepreneures
interrogées se disent qu'elles sont plus prudentes lors du
démarrage en affaires, avec une connaissance subséquente plus
modérée et sont autant rationnelles qu'instructives alors que
leurs homologues males sont juste un peu moins nombreux à l'avouer.
~ Motivations pour la
création
Comme interprétés les chercheurs, les
motivations pour la création de l'entreprise se divisent en deux types,
des motivations positives qui incitent les personnes à entreprendre
(désir d'autonomie, de pouvoir...), et des motivations qu'on peut les
classer comme négatives ; on cite amélioration de la situation
financière de la famille (à cause de l'augmentation massive du
niveau de vie), besoin de soutenir la famille, par dépit à une
situation de chômage, nécessité d'argent, etc.
Contrairement aux hommes qui sont le plus souvent
attirés par des facteurs positifs (gains matériels, promotion
sociale, etc.), les femmes sont incitées à construire leurs
propres entreprises pour plusieurs raisons qui sont d'ordre personnelles ou
dues aux circonstances extérieurs, positives ou négatives.
Les statistiques tirées de notre recherche sur les
femmes entrepreneures montrent bien que la grande proportion des femmes
interrogées (44%) dise avoir nécessité de l'argent pour
améliorer leur situation familiale. Alors que les proportions des hommes
se dispersent entre besoin d'autonomie (40%) et de liberté (22%).
~ Caractéristiques pour la réussite en
affaires
Alors que la forte personnalité se voit comme un
facteur commun qui caractérisent les deux genres d'entrepreneurs hommes/
femmes (prés de 40% pour les deux genres), la disparité se pose
sur d'autres critères. Les femmes se spécifient des hommes
entrepreneurs par leur besoin de deux critères qui semblent pour elles
les traits de caractère les plus indispensables à une
entrepreneure femme. , à savoir : avoir la bonne formation (24% contre
2% pour les hommes) et la nécessité d'un partenaire (17% contre
1% selon les hommes interrogés), le genre du partenaire n'est pas
discutable à ce point. Pour les hommes, les principales
caractéristiques résident dans la recherche de l'innovation (22%)
et la détermination (20%). Ce résultat se confirme plus en
interprétant le tableau croisé sexe - avoir une formation.
Presque 50% des femmes interrogées ont reçu des cours pour
formation alors que 60% des hommes disent de ne pas avoir recours à
telle structure.
D'autres caractéristiques, qui ont été
très peu citées dans l'étude et qu'on a
préféré les éliminer de la régression afin
de ne pas fausser nos résultats, sont la capacité à
intégrer le long terme, la capacité à résoudre de
multiples problèmes, l'acceptation de l'échec, la
modération dans la prise de risque, le fait d'être chanceux,
opportuniste et empathique.
~ Degrés de conciliation entre famille et
travail
Ce point a été repris par la plupart des auteurs
comme principale variable de différenciation entre hommes et femmes
entrepreneurs. Il s'ajoute à la liste des barrières personnelles
qu'incombent les femmes pour devenir entrepreneure. Etant la
responsabilité des enfants, de la maison et des membres
âgées de al famille, peu d'entres elles peuvent consacrer tout
leur temps et de leur énergie à leurs affaires. C'est ainsi que
la conciliation famille te travail présente une contradiction dans le
cheminement entrepreneurial des femmes (BELCOURT et Al., 1991). 73% des femmes
ayant répondu à notre questionnaire disent qu'elles ont
trouvé beaucoup de difficultés à concilier entre leurs
affaires personnelles et leurs affaires dans l'entreprise, pour autant
seulement 40% des hommes ont trouvé de difficultés.
La prise en compte à la fois de la situation familiale
au moment de l'enquête et du nombre moyen d'heures par semaine
consacrées à l'entreprise, révèle une
différence significative en fonction du genre. Cette
différence pourrait être expliquée par la présence
d'enfant(s) dans le
ménage. En effet, lorsqu'elle vit en couple et n'a pas
d'enfants, la femme entrepreneure consacre en moyenne moins heures par semaine
à son entreprise et, lorsqu'elle vit seule elle y consacre plus d'heures
par semaine (le fait de vivre seule ou en couple ne crée pas de
différence significative) (voir figure 1).
En ce qui concerne les entrepreneurs masculins, il n'existe
aucune différence significative en fonction du statut matrimonial. Par
ailleurs, pour les autres variables (nombre d'heures consacrées au
travail et avoir des enfants), aucune différence significative n'a
été observée entre les entrepreneurs féminins et
les entrepreneurs masculins.
Pourtant, et en dépit de ces responsabilités, la
plupart des femmes s'organisent pour faire son parcours entrepreneurial tout en
efficacité. Bien qu'il s'agit d'un des facteurs qui contribue à
l'isolement de la femme dans sa « cage de verre » et qui limite son
potentiel en affaires, elle est aussi la raison d'être de plusieurs
entrepreneures. Plusieurs de leurs raisons pour se lancer en affaires sont
étroitement liés à la conciliation famille et travail et
à la qualité de vie (MOORE et BUTTNER, 1997).
~ Problème de formation
S'agissant de l'aspect formation à l'entrepreneuriat,
de nombreuses études menées sur les expériences
réussies (succès stories) révèlent que la formation
appropriée des promotrices a joué un rôle capital dans les
résultats positifs obtenus sur les succès des femmes
entrepreneures .
Cet aspect a été le centre de
préoccupation des travaux d'un certain nombre d'auteurs, ainsi que le
centre de préoccupation des pouvoirs publics et privés. A cet
effet, il était indispensable une mise en place d'une formation la plus
complète possible en entrepreneuriat.
Très peu d'entrepreneurs interrogés ont suivi,
lors du démarrage, une formation dédiée à la
création d'activités. 54% des femmes et 60% des hommes
interrogés prononcent que leur principal problème quand au
recours à la formation réside au manque d'informations
générales sur les programmes dédiés aux jeunes
entrepreneurs et surtout au manque d'informations spécifiques propre
à chaque sujet en question. (53% pour les hommes et 41% pour les
femmes).
b- Existence d'autres relations
Il faut noter que plusieurs variables ont été
éliminées suite à notre étude empirique ; certaines
de ces variables ont été démontrées par les
chercheurs comme déterminantes à l'explication de notre
recherche. Les chercheurs ont beaucoup parlé de l'importance de la
situation familiale de la femme à la détermination de son choix
d'entrepreneure, les enfants constituent pour eux un des principaux
problèmes des femmes à pouvoir concilier entre
responsabilité familiale et besoin du travail autonome.
Pour cette raison, on a profité d'expliquer ces
relations ensemble à partir d'une seule analyse pour démontrer
s'il existe une corrélation entre ces variables pour agir ensemble sur
la détermination d u choix de l'entrepreneure femme.
Une seconde analyse statistique sera évidente «
L'analyse Factorielle de Correspondance ».
· Analyse Factorielle : sexe - situation
famiiale - avoir des enfants - nombre des heure consacrées au
travail
La première relation à présenter est entre
sexe -situation familiale- avoir des enfants- nombre des heures
consacrées au travail. (Figure III.1).
[20-40H]
libataire
moins
|
femme [40-49H]
de 220H
|
homme [50-59H]
|
mariée oui
|
nombre d'heure consa cré au travail
ur
2,0 1,5 1,0
avoir des enfants statut
sexe de l'entreprene
Dimension 2
cé
,5
0,0
-,5
-1,0
-1,5 -,5 ,5 1,5
-1,0 0,0 1,0
Dimension 1
Figure III.1 : Le degrés de correspondance
entre sexe - situation familiale- avoir des enfants- nombre des heure
consacrées au travail.
Pour pouvoir interpréter ce schéma, il faut avoir
une hypothèse à vérifier. Notre hypothèse relative
à ce schéma est :
H'0 : pas de correspondance entre le genre
de l'entrepreneur est les autres variables ensemble.
L'axe horizontal oppose entre les entrepreneurs qui ont le statut
de mariés et les entrepreneurs qui ont le statut de
célibataires.
L'axe vertical oppose entre les entrepreneurs qui consacrent plus
de temps à leur travail et ceux qui ont consacrent moins.
En examinant la figure, on a deux groupes qui constituent les
extrémités du plan. Le profil de la femme entrepreneure se
spécifie par sa situation matrimoniale (les femmes optent toujours
à la stabilité familiale au premier lieu : mariage, enfants), ce
qui explique qu'elle consacre
moins de temps à son travail au sein du local de son
entreprise à cause de ses préoccupations familiales. Par contre,
les hommes se voient célibataires, consacrant tout leurs temps au sein
de leurs entreprises.
Il est à noter que pour la modalité [20-40H], il
est difficile à connaître le profil de ce groupe vu l'absence des
proximités avec les modalités des autres variables. Ceci peut
être expliqué que cette modalité ne peut être
spécifique à l'un des groupes, ni significative pour les deux
groupes.
~ Analyse Factorielle : sexe - niveau d'instruction -
domaine d'instruction - choix du secteur.
Une autre relation nécessite d'être
interpréter en particulier qui est la correspondance entre le sexe -
niveau d'instruction - domaine d'instruction - choix du secteur.
Les chercheurs n'ont pas ignorer l'importance de l'instruction
de la femme à bien déterminer son choix entrepreneurial au
premier temps et son choix du secteur en deuxième temps. Dans la figure
suivante, on essaye de montrer le degré de correspondance de ces
variables sur le genre de l'entrepreneur soit femme soit homme.
2
-1
-2
Dimension 2
1
un gest
0
niveau de scolarité secteur d'activité
domaine d'instructio n
sexe de l'entreprene ur
femme
iv 2éme onnaire
primaire
services
|
littéraire
industrie
secondaire technique
|
commerce
niv 1er cyc
|
informatique
homme
|
-1,0 -,5 0,0 ,5 1,0 1,5
Dimension 1
Figure III.2 : Le degrés de correspondance
entre le sexe- niveau d'instruction-
domaine d'instruction- choix du
secteur.
Conformément aux constats théoriques des chercheurs
qu'on a essayé de présenter dans le deuxième chapitre,
l'interprétation de cette figure met le point sur ces constats.
Deux types de profil sont déterminés : le
premier étant que les hommes ont un niveau d'instruction faible
(secondaire) et ont souvent recours à un type de formation technique.
L'industrie est un secteur qui touche plus les hommes que les femmes. (Axe
vertical). Les autres secteurs (commerce et services) sembles
indifférents selon le genre de l'entrepreneur.
Toutefois, le deuxième trace le profil de la femme ; les
femmes sont beaucoup plus instruites que les hommes (niveau universitaire
2éme cycle) et leur formation se dirige vers la gestion.
Ces deux constats méritent des analyses plus
complètes en étudiant la relation avec l'expérience
vécue par l'entrepreneur et sa nature. Ce travail sera traité
plus profondément dans une recherche ultérieure.
REMARQUE
Il faut dire que ce modèle étant acceptable,
pourrait être mieux expliqué par d'autres variables qui ne sont
pas été exprimées dans notre étude dés le
départ ou par élimination après recensement et
interprétation des réponses des interrogés(es).
Il y a plusieurs variables qui semblent être
déterminantes suite à une revue de la littérature
spécifique à ce sujet. Le risque de manque de fiabilité de
nos résultats empiriques peut être expliqué par un
problème de manque de diffusion des informations exactes de la part des
répondants (es) ; ce que les auteurs appellent « théorie de
risque et théorie de la confiance ».
Définition d'une confiance :
faire confiance est une action consciente, c'est-à-dire une
volonté de prendre un risque.
Mesure d'une confiance : de nombreux
facteurs sont succeptibles de faire évoluer l'intention de la femme
à la création de son entreprise personnelle. Il serait
intéressant d'identifier l'ensemble de ces facteurs et d'analyser leur
contribution respective à l'élaboration de modèle global
sur les femmes entrepreneures (nouvelles réglementations, nouvel espace
dans lequel vit l'entreprise qui est de plus en plus ouvert sur les
économies mondiales, concurrence offensive des entreprises mondiales,
etc.).
Recherche d'information et confiance
: le rétablissement de la confiance des femmes
entrepreneures dans leur perception sur le monde des affaires nécessite
une information transparente, améliorée, simplifier pour gagner
en compréhension.
Corrélation risque et confiance
: la présence du risque de système vient de la
détérioration de la confiance. Dans un contexte où le
public ne fait pas confiance aux autorités en général ou
aux responsables des différentes structures administratives, il est
difficile d'arrêter des stratégies efficaces de communication et
de gestion des risques.
Le problème de la confiance de public féminin
envers les autorités ressort parmi les plus importants dans les travaux
de recherche ; En d'autres termes, la gestion du risque est tellement plus
simple quand les responsables ont la confiance de la population.
2. Recommandations de la recherche
L'objectif ultime de cette partie consiste, à la
lumière des nombreux constats que sont le fruit d'un processus d'analyse
dans la littérature et sur le terrain, à formuler un ensemble
cohérent de recommandations visant à stimuler et à
développer l'entrepreneuriat féminin en Tunisie.
Dans la mesure où les constats et analyses qui ont
été menées sont nombreux, il nous a semblé opportun
de les synthétiser dans quelques principes de base qui nous aideront non
seulement à formuler des recommandations cohérentes et
justifiées qui tiennent compte de la réalité du terrain,
mais également (et peut-être surtout) à dresser une liste
de mesures à éviter.
Principes de base113:
~ Principe 1 : L'entrepreneuriat féminin ne
diffère pas fondamentalement de l'entrepreneuriat masculin,
~ Principe 2 : L'accessibilité à
l'entrepreneuriat dépend moins du genre que d'autres
facteurs.
Ces recommandations ne prétendent pas répondre
aux besoins de toutes les femmes entrepreneures, mais visent les besoins
spécifiques des entrepreneures en général et tunisiennes
en particulier à la lumière de leurs caractéristiques
particulières et des programmes déjà disponibles
jusqu'à maintenant.
~ Recherche d'informations
Les organismes intéressés par le sujet et
déjà installés sur le marché devraient instituer un
centre de ressources et recherche en entrepreneuriat féminin afin de se
tenir à jour en matière de recherche, de meilleures pratiques et
des dernières développements en entrepreneuriat
féminin.
Une autre vision consiste à développer au sein
un centre de recherche en collaboration avec les universités afin
d'intégrer au développement d'une programmation universitaire sur
l'entrepreneuriat. Une initiative de ce genre permet d'offrir des
possibilités et des bénéfices
113 J. LAMBRECHT, F. PIRNAY, P. AMEDODJI, Z. AOUNI, (2003) :
« Entrepreneuriat féminin en Wallonie », Centre de Recherche
PME et d'Entrepreneuriat, Centre d'Etudes pour l'Entrepreneuriat, septembre,
p.40.
non seulement aux entrepreneures femmes et entrepreneurs hommes
déjà installés mais aussi aux futurs entrepreneurs.
· Promotion et éducation
L'éducation joue toujours un rôle majeur à
enraciner les valeurs et à expliciter les notions nouvelles.
L'entrepreneuriat, apparu comme nouvelle notion, mérite de faire partie
de notre système éducateur. La population en
général, et jeune en particulier, doit reconnaître que
l'entrepreneuriat est aujourd'hui une force majeure dans notre économie.
L'entrepreneuriat féminin se pose donc comme domaine de formation
spécifique qui intéresse des personnes spécifiques.
On ne peut pas nier qu'il existe de nombreux
stéréotypes à l'égard des femmes en affaires. Les
femmes sont d'avis que leurs motivations, leurs critères de
succès, ne sont pas compris par notre société qui ne
véhicule qu'une image de succès, celle du profit et de
croissance. Puisque cette vision du succès ne concorde pas avec les
objectifs des entrepreneures femmes, il est important de redéfinir les
notions de succès en entrepreneuriat, pour qu'elles reflètent
plus justement les valeurs des femmes qui ont choisi cette route.
Les femmes entrepreneures veulent sentir que leurs choix sont
compris, valorisés et appuyés par les gouvernements, les
institutions financières, les organismes voués au
développement économique et la société en
général.
En faite, un intérêt de l'aspect humain de
l'entrepreneuriat, les enjeux et les analyses de sujet mérite une
attention plus particulière de la part des universités et des
centres de promotion de l'entrepreneuriat plus que ses aspects
pédagogiques, éducatifs.
Les conclusions prises de la littérature et
confirmées par notre étude empirique montrent qu'il n'y a pas de
profil type d'entrepreneure femme au niveau de ses caractéristiques
sociodémographiques, profil de leurs entreprises, motivations et
besoins. Il existe une série de profils d'entrepreneure et toute une
gamme d'entreprises de différents secteurs et de différentes
tailles. Les histoires de leurs succès différent d'une femme
à une autre. Les modèles de démarrage et de financement
différent aussi. L'entrepreneuriat se montre comme une affaire
personnelle qui s'adapte aux caractéristiques et besoins de chaque
personne.
· Services directs aux
entrepreneures
Les entrepreneures femmes ont été
consultées sur les services directs dont elles ont besoin. Bien que
toutes les recommandations ne puissent être retenues, une attention
particulière a été portée pour représenter
les besoins des femmes. Les programmes et services réclamés par
les interrogées peuvent se regrouper en trois catégories
principales : la formation, le réseautage et le financement.
1' Formation
Il existe actuellement de nombreux programmes de formation en
entrepreneuriat offerts aux nouveaux promoteurs. Toutefois, les participantes
s'entendent pour dire que ce n'est pas suffisant d'avoir une formation
générale. Elles veulent une programmation qui tient compte de
leurs besoins et les difficultés particulières qu'elles
rencontrent.
Couramment, la formation généralement offerte
aux entrepreneurs vise le démarrage d'entreprises et les
habilités de base en entrepreneuriat. Les femmes qui sont
déjà en affaires depuis un certain temps ont besoin de formation
sur des thèmes plus spécialisés. Il faut souligner que la
majorité de ces femmes ont un niveau de scolarité
élevé. Elles recherchent de l'information précise, offerte
par de spécialistes du domaine qui sont en mesure de fournir une
perspective pratique à la formation.
On parle entre autres d'intégrer des thèmes
comme la conciliation de la famille et du travail, la gestion du temps, la
négociation avec les clients, le financement alternatif, les
présentations aux institutions financières et la
préparation d'une étude de marché, etc. La formation devra
tenir compte de la façon dont les femmes mènent leurs entreprises
et du genre d'entreprises qu'elles exploitent.
1' Appui
personnalisé
Selon une étude canadienne faite sur l'entrepreneuriat
féminin, tous le groupes de consulting se sont prononcés sur la
nécessité d'avoir un programme de coaching en place pour
les accompagner dans leurs démarches entrepreneuriales. Les
entrepreneures qui ont accès au coaching attribuent une partie
de leur succès personnel et financier à l'influence de leur
coach. La qualité la plus importante que les femmes
requièrent d'un coach, c'est la capacité de motiver et
d'inspirer la confiance en soi.
Cependant, cette approche n'est pas encore reconnue partout dans
le monde.
Cet appui personnalisé mérite une attention
particulière de la part des gouvernements afin d'augmenter leur nombre
sur terrain.
D'autres types d'appui personnalisé sont
recommandés, à savoir le mentor et
l'incubateur.
1' Réseautage
Seulement 10% des femmes interviewées sont membres
actives de réseaux d'accompagnement générales. Cette
faible implication serait liée à trois principales raisons
à savoir, le manque de temps, le manque de confiance dans les
réseaux et l'inadéquation des horaires des réunions pour
une femme entrepreneure mère de famille. Ce qu'elles veulent, pour
remédier à ces difficultés, c'est un réseau
d'entraide où on peut se sentir à l'aise de discuter ses
problèmes et partager ses connaissances et son expertise avec d'autres
entrepreneurs (es).
- Le gain de temps
Presque unanimement, les femmes évoquent le manque de
temps pour expliquer leur faible implication dans les réseaux patronaux
(mixtes essentiellement).
Selon les termes d'une des femmes « Comme la gestion
de l'entreprise me prend déjà beaucoup de temps, je
préfère me reposer que d'aller perdre mon temps dans les longues
et interminables réunions qui ne font rien bouger ».
La plupart des femmes incitent à faire animer les
séances des réunions et utiliser des ressources pour les aider
à créer des alliances professionnelles entre eux.
- L'importance de confiance dans l'efficacité des
organisations patronales
« Je ne suis membre active dans aucune de ces
organisations parce que je n'ai aucune confiance dans leur capacité
à représenter et à défendre efficacement leurs
membres ».
La nécessité pour un ou une entrepreneure à
avoir de la confiance quand à l'aide que peuvent offrir les associations
et les membres de réseau auquel il adhère est recommandable.
- La nécessité de revoir les horaires de
réunion
Certaines femmes ont reconnu l'utilité des
réseaux d'affaires mais ont émis le souhait que les horaires de
réunions tiennent d'avantage compte des contraintes familiales
spécifiques aux femmes chefs d'entreprise qui sont mères de
famille.
«Les réunions ont souvent lieu à des
heures tardives au moment où mes enfants ont besoin de moi à la
maison. Je pense sincèrement que les réunions au temps du petit
déjeuner ou à midi pourraient être plus attractives et
accessibles aux femmes chef d'entreprise et mères de famille qui
voudraient y assister ».
La présence massive des femmes dans les organisations
patronales pourrait aider à faire adopter des mesures favorables
à la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale mais il
fait bien adapter ces réunions à leurs besoins personnels.
i' Financement :
Les entrepreneurs (hommes ou femmes) n'ont pas souvent eu
recours à un financement bancaire (voir Tableau). Les entrepreneurs
masculins ont introduit davantage de demandes pour ce type de financement que
leurs homologues féminins (37% contre 20%).
Par ailleurs, il n'existe pas de différence significative
entre les deux genres quant au nombre moyen de demandes de financement
bancaire.
|
Femmes
|
Hommes
|
Apport personnel
|
23
|
20
|
Crédits bancaires
|
5
|
9
|
Apport personnel>crédit
|
9
|
8
|
Apport personnel<crédit
|
4
|
8
|
Total
|
41
|
45
|
Tableau III.76 : Source de
financement
Bien qu'aucune différence significative n'ait
été mise en évidence entre les genres en ce qui concerne
le nombre moyen de demandes d'aides publiques, il existe pour les deux genres
des problèmes liés au financement de leurs entreprises, Les
femmes autant que les hommes veulent des programmes de subvention pour le
démarrage de leurs entreprises.
Il est utile à cet effet de réfléchir sur
la mise en place de nouveaux outils d'accompagnement financier. Par exemple,
à la place de la garantie demandée qui constitue l'obstacle
majeur des femmes créatrices, la banque devra être plus
impliquée en terme de conseil pour s'associer
avec d'autres organismes d'aide dans la sélection et la
préparation des projets. L'exemple de certains pays européen
proches (l'Italie) constitue un exemple qui mérite une réflexion
quand au dépassement de ce problème. Le système bancaire
en association avec les structures d'appui sera alors impliqué dans les
différentes étapes du processus de création jusqu'au
démarrage et durant les premières années
d'activités de l'entreprise.
3. Opinion sur les mesures spécifiques visant
à promouvoir l'entrepreneuriat féminin
Pour rappel, les femmes (comme les hommes d'ailleurs)
interrogées lors de l'enquête se sont massivement
prononcées contre la mise en place de mesures spécifiques pour
promouvoir l'entrepreneuriat féminin.
Toutefois, le questionnaire comporte des questions ouvertes
qui ont permis d'apporter quelques nuances aux opinions des femmes sur la
question. En effet, la grande majorité des femmes entrepreneures n'ont
pratiquement aucune idée de ce que pourraient être des mesures
spécifiques pour promouvoir l'entrepreneuriat féminin.
~ Les arguments des femmes qui sont contre les mesures
spécifiques
Les principales raisons qui expliquent le rejet des mesures
spécifiques par les femmes entrepreneures sont le respect de la
liberté individuelle et le principe d'égalité entre
l'homme et la femme. Voici quelques réponses tirées lors de
l'analyse du questionnaire.
« On risque de voir apparaître des mesures
artificielles qui pousseraient les femmes à devenir chefs d'entreprise
sans leur laisser le temps de réfléchir aux conséquences
de leur choix professionnel pour leur vie familiale ».
« Je m'y oppose car c'est une forme de discrimination
et d'assistanat qui jette du discrédit sur la capacité des
femmes. Le statut d'indépendants est un défi en soit et celles
qui ne peuvent pas le relever n'ont qu'à faire une autre carrière
».
« La mise en place de mesures spécifiques
pourrait être interprétée comme un aveu de faiblesse des
femmes dans leur lutte pour être traitées sur le même pied
d'égalité que les hommes : c'est une discrimination positive
dangereuse ».
Les conclusions que peuvent être tirées de ces
constats sont le fait que pour autant la spécificité des
entrepreneures femmes, elles ne veulent pas être observées comme
phénomène spécifique et réclame
l'égalité des chances comme principale motivation au champ de
l'entrepreneuriat.
~ Arguments des femmes qui sont pour les mesures
spécifiques
Presque unanimement, les femmes (même celles qui sont
contre l'instauration de mesures spécifiques) reconnaissent le bien
fondé des mesures spécifiques visant à alléger (en
temps et/ou en argent) les charges de la maternité dans la vie
professionnelle des femmes afin, disent-elles, de rétablir
l'égalité avec leurs homologues masculins.
« D'un autre côté, les mesures
spécifiques liées à la maternité telles que les
primes à l'embauche, la garde d'enfant(s) etc. pourraient être une
bonne chose ».
« Les mesures en faveur des problèmes
liés à la maternité pourraient être
bénéfiques aux jeunes femmes entrepreneures qui ne disposent pas
de moyens pour se payer les services d'une baby siter».
Il faut dire que les femmes n'optent pas à
réaliser un champ totalement spécifique à elles comme un
« cage de verre », plutôt qu'avoir des améliorations de
leurs conditions de vie facilitant leurs démarches entrepreneuriales
tout au long de la vie de leurs entreprises.
Conclusion
Dans ce chapitre, on a essayé de dégager les
principaux facteurs qui ont favorisé l'émergence de
l'entrepreneuriat féminin à partir d'une analyse dans le contexte
Tunisien et plus spécifiquement dans la région de Sousse.
L'étude a été faite sur un échantillon de 41 femmes
entrepreneures et 45 hommes entrepreneurs. Les données collectées
ont été exploitées à partir du logiciel SPSS par la
méthode statistique la « régression logistique ».
Sans prétendre la généralisation des
résultats, les principales conclusions de cette enquête sont les
suivantes :
Le profil de créatrices révèle que
l'intention de la création du projet entrepreneurial et la
concrétisation de ce projet par la suite sont le fruit d'un
passé, d'une expérience et d'une situation personnelle. Ces
nouvelles promotrices sont mieux armées pour faire face aux obstacles de
la création : habitudes de prise de prises de décisions,
connaissance du secteur, tissu relationnel, etc. Les degrés
d'instruction de la femme, son domaine de formation, l'expérience
vécue jouent un rôle de détermination à renforcer la
situation de la femme dans le monde des affaires.
Rares sont les femmes qui sont autodidactes, contrairement
à leurs homologues masculins (la plupart ont un niveau universitaire
secondaire et une formation technique).
La détermination et la force de caractère sont,
pour la majorité des femmes chefs d'entreprises, des facteurs favorisant
la réussite d'une femme en affaires. Toutefois, leur recours à
tel champ s'explique suite à une rupture de leur vie professionnelle
pour des raisons de licenciement, de maternité, etc.).
L'existence de la discrimination sexiste ne semble pas se
confirmer selon les termes des femmes, ce constat ne peut pas être
généralisé, puisque dans la littérature, ce terme
nécessite encore de recherches plus développées. Une
recherche plus approfondie se traitant dans un échantillon plus grand
sera recommandable.
Les principaux obstacles- problèmes que rencontrent les
femmes lors de sa démarche entrepreneuriale mettent le point sur des
problèmes liés spécifiquement aux femmes ; à savoir
L'adaptation de sa vie professionnelle aux contraintes familiales, la non
disponibilité à tout moment pour faire face aux besoins de son
entreprise, les coûts élevés des programmes
d'accompagnement spécifiques, etc.
La liste de ces problèmes n'est pas exhaustive vu qu'il
existe toujours des problèmes personnels liés à la
personne en question.
En conclusion, on peut constater à travers cette
étude que la femme a pu acquérir grâce à ses efforts
et à ceux initiés par l'Etat une place importante dans la
société qui a permis de dissimuler en grande partie la
discrimination sexiste.
CONCLUSION
ANNEXE
Annexe I : Questionnaire de l'enquête
Les résultats de ce questionnaire seront utilisés
dans un but purement scientifique dans le cadre d'un mastère en
Entrepreneuriat à l' ISG de Sousse.
Ce questionnaire a pour but d'établir un portrait et de
définir les besoins, les motivations et les caractéristiques des
femmes et hommes entrepreneurs tunisiens, ainsi que les difficultés et
les obstacles auxquelles ils font face au moment du démarrage et de
l'exploitation de leur entreprise.
Ce document a, en plus, pour but de préciser quels sont
les différents types des structures d'appui et d'accompagnement
nécessaires afin de promouvoir l'Entrepreneuriat féminin en
Tunisie et de favoriser la pleine participation des femmes à la
croissance de l'économie tunisienne.
J'adresse ce questionnaire à toutes les femmes ainsi
qu'aux hommes chefs d'entreprise, en les priant de le remplir avec
précision et le plus tôt possible.
Et merci d'avance.
Profil de l'entrepreneur :
1. Âge : Rang dans la famille :
q Aîné (e)
q Moyen (ne)
q Petit (e)
Statut :
q Célibataire
q Marié (e)
q Veuf (ve)
q Divorcé (e)
Enfants :
q Oui
q Non
Niveau de scolarité :
q Primaire
q Secondaire
q Universitaire (premier cycle)
q Universitaire (deuxième cycle)
q Technique
q Autres, indiquez
Nature de la formation :
q Gestionnaire
q Technique
q Littéraire
q Autres
2. Avez- vous exercée une activité professionnelle
antérieure ?
q Oui
q Non
Si oui, précisez S.V. P , la nature de cette
activité
3. Quelles étaient vos motivations lors de la
création de votre entreprise ?
q Besoin d'autonomie
q Besoin de pouvoir
q Désir de liberté
q Désir d'expérimenter des idées
nouvelles
q Amélioration de la situation financière
q Soutenir la famille
4. d'après vous, quelles sont les principales
caractéristiques qu'un entrepreneur doit avoir pour la réussite
de son projet de création d'entreprise ?
q Avoir une forte personnalité
q Etre déterminée
q Etre innovatrice et créatrice
q Avoir un partenaire ou conjoint
q Avoir une bonne formation
q La fixation d'objectifs clairs
Entreprise :
5. Secteur d'activité de votre entreprise :
q Industrie
q Commerce
q Services
q Artisanat
q Agricole
q Autres, précisez
6. Quels sont les facteurs déterminants dans le choix de
votre secteur ?
q Vous connaissez bien ce secteur
q Le service ou le produit n'existait pas dans la
région
q Votre intérêt pour le secteur
q Le marché était en croissance
q Peu de compétition dans la région
q Autres
7. combien de temps avez-vous mis pour préparer la mise
sur pied de votre entreprise ?
8. Depuis combien d'années dirigez-vous votre propre
entreprise ?
9. Etes- vous en affaire seule ou avec un partenaire ?
q Participation avec conjoint
q Participation avec un(e) ou des partenaire(s)
q Propriétaire unique
10. Quelle est votre participation dans l'entreprise? (en %)
11. En moyenne' combien d'heures par semaine consacrez-vous
à votre entreprise, que ce soit sur le lieu de l'entreprise ou ailleurs
?
12. Est-il facile de concilier les activités de
l'entreprise et celles de la famille ? ~ Facile
fl Moyen
fl Difficile
13. Combien avez-vous d'employés (ées)
actuellement ? (à peu prés)
14. Quelle a été l'évolution de votre
chiffre f'affaire au cours des années passées ?
fl Stable
fl En croissance fl En décroissance
15. A votre avis, quelle tendance va suivre votre chiffre
d'affaire au cours des années à venir ?
fl Diminution fl Stabilité
fl Augmentation
Les actions de soutien à la création
d'entreprise :
- La sensibilisation et l'information :
16. Par quels moyens avez-vous été
sensibilisée à la création de votre entreprise ?
fl A partir de votre parcours universitaire fl Participation
à des séminaires
fl Distribution des brochures informatives fl Actions
publicitaires dans les médias
fl Autres
17. Parmi ces acteurs, les quels vous ont fournis les
informations ainsi que les services d'accompagnement nécessaires pour
démarrer votre entreprise ?
Acteurs
|
Sources d'informations
|
Sources des Services d'accompagnement
|
Chambre de commerce et d'industrie
|
|
|
Chambre National des Femmes Tunisiennes
|
|
|
Espace Entreprendre
|
|
|
L'API / L'APIA
|
|
|
L'université
|
|
|
Ministère des affaires de la femme et de la famille
|
|
|
Pépinière
|
|
|
L'UTICA
|
|
|
Autres : lesquels ?
|
|
|
|
18. Êtes-vous satisfaite des informations ainsi que des
services d'accompagnement fournis en votre faveur par les différents
acteurs d'accompagnement ?
|
Satisfaite
|
Moyennement satisfaite
|
Pas de tout satisfaite
|
I
|
|
|
|
|
N
|
- sur la création
|
|
|
|
F
|
d'entreprise
|
|
|
|
O
|
- sur le secteur porteur
|
|
|
|
R
|
- sur les concurrents
|
|
|
|
M
|
|
|
|
|
A
|
|
|
|
|
T
|
|
|
|
|
I
|
|
|
|
|
O
|
|
|
|
|
N
|
|
|
|
|
S
|
|
|
|
|
|
- Appui à l'élaboration du
|
|
|
|
S
|
plan d'affaire
|
|
|
|
E
|
- Encadrement
|
|
|
|
R
|
- Conseil
|
|
|
|
V
|
- Assistance technique
|
|
|
|
I
|
- Autres .
|
|
|
|
|
C
|
|
|
|
E
|
|
|
|
|
S
|
|
|
|
|
19. Parmi les services de soutien accordés aux nouveaux
promoteurs, quels sont ceux dont vous avez bénéficiez ?
Précisez SVP pendant quelle phase du projet ?
phases
services
|
Idée du projet
|
Etude du projet
|
Montage du projet
|
Démarrage
|
·
|
Assistance au niveau de l'information
|
|
|
|
|
·
|
Encadrement
|
|
|
|
|
·
|
Conseils
|
|
|
|
|
·
|
Assistance technique
|
|
|
|
|
·
|
Autres .
|
|
|
|
|
Comment avez-vous trouvé l'accès à ces
services ?
fl Facile
fl Assez facile fl Difficile
20. Pensez-vous que vous êtes traité
différemment parce que vous êtes une femme ?
fl Oui fl Non
- Le financement du projet :
21. Quelles ont été les sources de financement de
votre projet ?
22. Avez- vous vécu des problèmes particuliers
dans vos rapports avec les institutions financières ?
fl Refus de financement sans justification valable fl
Financement insuffisant
fl Conditions générales de financement trop
élevées (taux d'intérêt,
garantie...)
fl A dû Etre endossé par un proche parent fl N'a
pas vécu des problèmes particuliers fl Non pas recours à
ces institutions
23. Pensez-vous que les avantages financiers accordés aux
nouveaux promoteurs que ce soit femme ou homme sont :
fl Incitatifs
fl Moyennement incitatifs fl Pas du tout incitatifs
24. Selon vous, quelles sont les insuffisances du système
bancaire tunisien qui freinent la création d'entreprise ? classez-les
par ordre d'importance.
fl Garanties excessives
fl Taux d'intérêt élevé
fl Manque d'assistance et de contrôle
fl Délais long d'obtention de crédits
~ Lenteur des procédures administratives
fl Manque de valorisation des projets lancés ou
proposés par les femmes fl Autres,précisez
- Les services spécifiques aux femmes
entrepreneurs :
25. Etes- vous au courant de l'existence des structures
spécialisées pour les femmes d'affaires ?
fl Oui fl Non
Si oui, comment étiez-vous informée de ces
programmes ?
26. Quelles sont les structures spécifiques aux femmes
d'affaires que vous connaissez ?
fl L'union nationale de la femme tunisienne
fl La chambre nationale des femmes chefs d'entreprise
fl CREDIF
fl Le ministère des affaires de la femme et de la
famille
fl Les centres de formation professionnelle orientée
totalement vers les femmes
fl Autres, précisez
.
27. Avez- vous demandé/ obtenu de l'aide à partir
de ces structures spécialisées ?
fl Oui fl Non
Si non, pourquoi ?
- La formation à la création d'entreprise
:
28. Avez-vous participé à des programmes de
formation destinés aux entrepreneurs ?
fl Oui fl Non
Quelle est la nature de cette formation ?
fl Participation à des séminaires
fl Participation à des stages
fl Participation à des cours organisés sous forme
de plusieurs sessions étalées
fl Autres, précisez
~
29. D'après- vous le recours à tel programme
est-il :
fl Facile
fl Peu facile fl Difficile
30. S'il y a des difficultés, à quoi
tiennent-elles à votre avis ?
fl Coût élevé des programmes
fl Manque d'informations claires sur ces programmes
fl Horaires de réunion non flexible
fl Manque d'informations précises et suffisantes sur le
projet en question fl Autres, précisez
31. Si vous avez participé à des cycles de
formation, pouvez-vous estimer leur contribution à :
Estimation
Réalisation
|
Elevé
|
Moyenne
|
Faible
|
·
|
La reconnaissance des risques réels de la création
d'entreprise
|
|
|
|
·
|
L'amélioration de vos connaissances de l'environnement de
la création
|
|
|
|
·
|
La fixation de vos objectifs
|
|
|
|
·
|
La préparation de votre plan d'affaires
|
|
|
|
·
|
L'évaluation de la faisabilité du projet
|
|
|
|
·
|
L'engagement dans le processus de création
|
|
|
|
32. Etes- vous satisfaite de la qualité de la formation
obtenue ?
fl Satisfaite
fl Assez satisfaite
fl Pas du tout satisfaite
33. Quels sont les domaines où vous aimeriez avoir plus
de formation ?
34. Que proposez- vous pour améliorer le contenu de la
formation ?
- Soutien juridique et administratif :
35. Avez-vous bénéficiez des avantages fiscaux
?
fl Oui fl Non
36. Pensez- vous que les avantages fiscaux accordés aux
nouveaux promoteurs sont :
~ Incitatifs
~ Moyennement incitatifs
fl Pas du tout incitatifs
37. A votre avis, est-ce que le temps nécessaires pour
les formalités administratives est :
~ Long
fl Assez long
fl Court
S'il existe des difficultés, à quoi tiennent-elles
à votre avis ?
fl Au manque des collaborations de certaines administrations
fl A la longueur de la procédure administrative
fl Au manque d'informations précises et complètes
de la part des agents administratifs
fl A la centralisation régionale des
établissements administratifs
fl Autres,précisez
- Discrimination sexiste :
38. Constatez vous dans votre carrière l'influence d'une
discrimination sexiste ?
fl Oui fl Non
> Si oui cette discrimination vous semble plutôt :
fl Une discrimination positive en faveur de la femme fl Une
discrimination contre la femme
- Questions d'ordre général :
39. Avez-vous dépassé la date de création
prévue de votre entreprise ?
fl Oui fl Non
A quoi est- il lié ce retard ?
40. Entretenez- vous des relations continues avec :
fl Des centres d'accompagnements généraux
fl Des centres d'accompagnement spécifiques aux femmes
(CNFCE, UNFT...)
fl Jeune Chambre Economique
fl Des entrepreneurs masculins ou féminins
fl Des universités fl Pas de relation
41. Avez-vous l'impression que l'environnement de soutien
à la création d'entreprise par les femmes en Tunisie est :
fl Favorable fl Moyen
fl Pas du tout favorable
42. A votre avis, quels programmes, services ou politiques
pourraient faciliter les démarches entrepreneuriales des femmes en
Tunisie ?
Annexe II : Matrices de corrélations
I/- Profil de l'entrepreneur
Matrice de corrélation initiale (avant suppression
des variables qui causent des corrélations avec d'autres)
Corrélations
|
|
Âge
|
Diplôme de l'entrepreneur
|
Niveau d'instruction
|
Avoir une expérience
|
Domaine
de l'expérience précédente
|
Âge
|
1,000
|
,330
|
-,362
|
-,178
|
-,212
|
Diplôme de l'entrepreneur
|
,330
|
1,000
|
-,519
|
-,176
|
-,190
|
Niveau d'instruction
|
-,362
|
-,519
|
1,000
|
,153
|
,170
|
Avoir une expérience
|
-,178
|
-,176
|
,153
|
1,000
|
,681
|
Domaine
de l'expérience précédente
|
-,212
|
-,190
|
,170
|
,681
|
1,000
|
Signification unilatérale
|
Âge
|
|
,001
|
,000
|
,051
|
,025
|
Diplôme de l'entrepreneur
|
,001
|
|
,000
|
,052
|
,040
|
Niveau d'instruction
|
,000
|
,000
|
|
,080
|
,059
|
Avoir une expérience
|
,051
|
,052
|
,080
|
|
,000
|
Domaine
de l'expérience précédente
|
,025
|
,040
|
,059
|
,000
|
|
H0 : Absence de corrélation significative entre deux
variables. H1 : Il existe une corrélation significative entre deux
variables.
Matrice de corrélation (après suppression
des variables diplôme de l'entrepreneur et avoir
expérience).
Corrélations
|
|
Âge
|
Niveau d'instruction
|
Domaine de l'expérience précédente
|
Âge
|
1,000
|
- ,401
|
-0,218
|
Niveau d'instruction
|
- ,401
|
1,000
|
-,239
|
Domaine
de l'expérience précédente
|
-0,218
|
-,239
|
1,000
|
Signification unilatérale
|
Âge
|
|
,20
|
,144
|
Niveau d'instruction
|
,20
|
|
,09
|
Domaine
de l'expérience précédente
|
,144
|
,09
|
|
II/- Profil de l'entreprise Matrice de corrélation
initiale
Corrélations
|
|
Nombre d'employés
|
Participation dans l'entreprise
|
Tendance de l'évolution du chiffre d'affaire
|
Nombre d'employés
|
1,000
|
,255
|
,036
|
Participation dans l'entreprise
|
,255
|
1,000
|
-,077
|
Tendance de l'évolution du chiffre d'affaire
|
,036
|
-,077
|
1,000
|
Signification unilatérale
|
Nombre d'employés
|
|
,009
|
,373
|
Participation dans l'entreprise
|
,009
|
|
,240
|
Tendance de l'évolution du chiffre d'affaire
|
,373
|
,240
|
|
H0 : Absence de corrélation significative entre deux
variables. H1 : Il existe une corrélation significative entre deux
variables.
III/- Motivations entrepreneuriales
Matrice de corrélation initiale
|
|
Motivations des femmes pour la création
|
Caractéristiques d'une femme
pour réussir
|
Facteurs du choix du secteur
|
Motivations des femmes pour la création
|
1,000
|
,048
|
,152
|
Caractéristiques d'une femme
pour réussir
|
,048
|
1,000
|
,090
|
Facteurs du choix du secteur
|
,152
|
,090
|
1,000
|
|
Motivations des femmes pour la création
|
|
,329
|
,081
|
Caractéristiques d'une femme
pour réussir
|
,329
|
|
,206
|
Facteurs du choix du secteur
|
,081
|
,206
|
|
H0 : Absence de corrélation significative entre deux
variables. H1 : Il existe une corrélation significative entre deux
variables.
IV/- Problèmes rencontrés Matrice de
corrélation initiale
Corrélations
|
|
Degrés de conciliation famille- travail
|
Temps
nécessaires pour les formalités administratives
|
Problème de formation
|
Problème de financement
|
Degrés de conciliation famille-travail
|
1,000
|
,039
|
,044
|
,057
|
Temps
nécessaires pour les formalités administratives
|
,039
|
1,000
|
,143
|
,099
|
Problème de formation
|
,044
|
,143
|
1,000
|
-,150
|
Problème de financement
|
,057
|
,099
|
-,150
|
1,000
|
Signification unilatérale
|
Degrés de conciliation famille-travail
|
|
,359
|
,344
|
,301
|
Temps
nécessaires pour les formalités administratives
|
,359
|
|
,095
|
,182
|
Problème de formation
|
,344
|
,095
|
|
,085
|
Problème de financement
|
,301
|
,182
|
,085
|
|
À un risque de rejet de 1%, aucune des variables ne doit
être écarté.
V /- Accompagnement Matrice de corrélation
initiale
Corrélations
|
|
Moyen de sensibilisation
|
Sources de l'information
|
Sources du service reçu
|
Moyen de sensibilisation
|
1,000
|
-,078
|
,006
|
Sources de l'information
|
-,078
|
1,000
|
,245
|
Sources du service reçu
|
,006
|
,245
|
1,000
|
Signification unilatérale
|
Moyen de sensibilisation
|
|
,237
|
,479
|
Sources de l'information
|
,237
|
|
,11
|
Sources du service reçu
|
,479
|
,11
|
|
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Table des matières
REMERCIEMENT
Index des tableaux I
Index des figures V
Liste des abréviations VI
INTRODUCTION 1
Chapitre I FEMMES ENTREPRENEURS : ÉMERGENCE DES
NOUVELLES RECHERCHES EN ENTREPRENEURIAT 6
Introduction 6
Section 1 Entrepreneuriat : champ de recherche
à part entière 8
I.1.1. Entrepreneuriat : définition et notion 9
I.1.2. La création d'entreprise 12
1. Des stratégies de recherche différentes 14
2. Des points de vue de recherche différents 14
Section 2 Environnement global de
l'entrepreneure femme 18
I.2.1. Système de valeurs 20
I.2.2. Formation scolaire 23
I.2.3. Réseau relationnel 26
I.2.4. Contexte légal et réglementaire 28
I.2.5. Régime politique 32
Conclusion 34
Chapitre II PHENOMENE ENTREPRENEURIAL FEMININ DANS
UNE PERSPECTIVE D'ACCOMPAGNEMENT 35
Section 1 Spécificité de
l'entrepreneuriat féminin 36
II.1.1. Caractéristiques socio démographiques des
femmes entrepreneures 37
1. Âge 38
2. Formation 39
3. Influence familiale 41
4. Expérience professionnelle antérieure
44 II.1.2. Caractéristiques des entreprises
privilégiées par les femmes en affaires 45
1. Secteur d'activité 45
2. Taille de leurs entreprises créées 48
3. Style du management spécifique 49 II.1.3.
Motivations des femmes entrepreneurs et les déclencheurs de
l'entrepreneuriat 51
1. Les facteurs de poussée « push » 51
2. Les facteurs positifs « pull » 52
II.1.4. Problèmes obstacles rencontrés par les
femmes en affaires 54
Section 2. L'accompagnement des femmes
entrepreneuriale : relation porteuse-
portants 58
II.2.1. Accompagnement : notion et évolution 59
1. Notion de l'accompagnement 59
2. Evolution des structures d'accompagnement 62
II.2.2 : Femmes entrepreneurs face à l'accompagnement
71
1. Les femmes créatrices et le recours à
l'accompagnement 71
2. Proposition en vue de l'amélioration de la relation
« porteuse- portants »
et la création d'opportunités entrepreneuriales
chez les femmes 77
a- Une certaine remise en cause du rôle d'accompagnement
78
b- Segmentation de la clientèle et offre « one to
one » 81
Conclusion 84
Chapitre III : ÉTUDE EMPIRIQUE 86
Introduction 86
Section 1 Caractéristiques de
l'échantillon 88
III.1.1. Méthodologie de recherche 88
III.1.2. Présentation du modèle 89
III.1.3. Principes de la méthode statistique 91
Section 2 Méthode logistique : approche
empirique 94
III.2.1. Formation des variables explicatives de
l'émergence de l'entrepreneuriat
féminin 94
1. Variables relatives au profil de l'entrepreneur 95
2. Variables relatives au profil de l'entreprise 97
3. Variables relatives aux motivations de l'entrepreneuriat
100
4. Variables relatives aux problèmes rencontrés
lors de la création 102
5. Variables relatives à l'accompagnement reçu
104
III.2.2. Résultats des analyses de la régression
logistique 108
1. Matrice de corrélation 109
2. Élaboration des modèles de base 109
a- Premier modèle : le profil de l'entrepreneur 110
b- Deuxième modèle : le profil de l'entreprise
114
c- Troisième modèle : les motivations
entrepreneuriales 117
d- Quatrième modèle : les problèmes
rencontrés 120
e- Cinquième modèle : l'accompagnement reçu
124
3. Modèle global : les variables favorisant
l'émergence des femmes entrepreneures 127
4. Mesure du niveau de satisfaction des mesures
d'accompagnement
reçu 131
III.2.3. Interprétation et recommandations 136
1. Interprétation des résultats 136
a- Spécification entre hommes et femmes entrepreneurs :
analyse du
modèle global 136
b- Existence d'autres relations 142
2. Recommandations de la recherche 147
3. Quelques opinions sur les mesures spécifiques visant
à promouvoir l'entrepreneuriat féminin 152
Conclusion 154
CONCLUSION 156
2.Limites de la recherche 160
3.Perspectives de recherches futures 161
ANNEXES 162
BIBLIOGRAPHIE 163
|