III/ 3 - La rigueur manageuriale
L'article 824 de l'Acte Uniforme oblige les
sociétés faisant appel public à l'épargne ou celles
dont les titres sont inscrits à une bourse des Valeurs d'un ou de
plusieurs États membres à se doter d'un conseil
d'administration.
Ce conseil ,dont rester inchangé tant que le nombre
d'administrateurs n'aura pas été réduit à 15.
Ce mode de gestion ,propre aux entreprises de grande
taille,permet mieux que la gestion avec un administrateur général
unique qui est possible dans certains cas pour les sociétés
anonymes d'assurer le partage des responsabilités entre les structures
dirigeantes et de mieux garantir la professionnalisation de la fonction de
directeur de société.
En outre,ces dirigeants sont tenus de mettre sous forme
nominative les actions qui leurs appartiennent en propre ou qui appartiennent
à leurs enfants mineurs non émancipés ou leurs
conjoints non séparés de corps lorsque ces actions
sont émises par la sociétés elle-même ou par une
société du même groupe .
En plus de ces exigences , les sociétés dont les
titres sont cotés doivent procéder à des publications
annuelles et en fin de semestre dans un journal habilité à
recevoir des annonces légales.
On voit que les réglementations en vigueur sur les
différentes places boursières de l'espace OHADA ainsi que la
législation OHADA elle-même instituent un certain nombre de
contraintes qui pèsent sur les sociétés appelées
à évoluer sur nos marchés financiers . Ces contraintes,
loin de constituer des obstacles sont plutôt des mesures qui permettent
aux entreprises de mieux tirer profit des promesses de financement et de
croissance qu'offrent ces marchés.
Les opportunités ainsi offertes seraient encore plus
intéressantes et plus efficace si les marchés financiers de
l'espace OHADA étaient moins cloisonnés.
IV/ - Les opportunités offertes aux entreprises
locales .
L'avènement des marchés financiers dans le
microcosme économique des pays membres de l'espace OHADA et des pays
membres de la Zone Franc CFA, va à coups
sur apporter des solutions au lancinant problème de
l'étroitesse des fonds propres dont souffre la grande majorité
des entreprises de cette zone et permettra par ailleurs à ces
entreprises de prétendre légitimement à
l'élargissement de leur champ d'action.
IV/ 1 - L'élargissement des alternatives de
l'entreprise face à ses besoins de financement
Le marché financier qui vient en complément de
l'autofinancement et de l'endettement auprès des banques constitue un
moyen efficace de financement des entreprises . Dans le contexte particulier
des pays de l'espace OHADA de la Zone Franc CFA, il 'y'a lieu de remarquer
qu'à la suite de la profonde crise économique qui a secoué
les pays membres à partir du milieu des années 80, le
système bancaire a été frappé de plein fouet et les
portefeuilles de crédits ont été sérieusement
compromis . Le processus de restructuration qui s'en est suivi a abouti
à la liquidation de plusieurs établissements bancaires.
Par ailleurs , les banques de développement qui auraient
pu pallier les limites des banques commerciales n'ont pas elles aussi
échappé à la crise . Le recours par les entreprises aux
banques pour le financement de leurs activités était dès
lors devenu extrêmement difficile sinon quasi-impossible, les
autorités monétaires exerçant un contrôle
très strict sur les établissements de crédits.
L'apparition des marchés financiers dans le paysage
économique des pays membres de l'OHADA et de la Zone Franc CFA offre
ainsi aux entreprises des opportunités intéressantes de
financement et apporter des solutions à l'étroitesse des fonds
propres quoi qu'il faille pour ces entreprises surmonter certaines contraintes
pour prétendre bénéficier de ces avantages.
IV/ 2 - Les solutions apportées au problème
de l'étroitesse des fonds propres .
Entre le capital social et l'endettement , l'un englobant parfois
une partie de l'autre,c'est développée la notion de fonds
propres.
Les fonds propre ou capitaux propres désignent l'ensemble
des fonds ,réserves et reports à nouveau mis à la
disposition de la société par les associés et
correspondant au passif interne. Qu'il s'agisse de fonds propres ou de
quasi-fonds propres, leur relative faiblesse et tout au moins la
difficulté d'en disposer rapidement et au moment voulu constitue le
ventre mou de la politique financière de beaucoup d'entreprises ; Devant
le fait déjà relevé des vicissitudes liées à
la procédure d'octroi d'un crédit bancaire, le marché
financier apparaît comme la solution appropriée pour les
entreprises en quête de financement .
C'est pourquoi,selon l'article 81 de l'Acte Uniforme de
l'OHADA, relatif au droit des sociétés commerciales et des
groupement d'intérêt économique , l'inscription à la
bourse des Valeurs est la preuve par excellence de l'appel public à
l'épargne.
La possibilité offerte aux sociétés anonymes
par l'article 84 de l'Acte Uniforme de faire publiquement appel à
l'épargne par l'inscription de leurs titres à la bourse des
Valeurs d'un État membre autre que l'État de leur siège
social est ici à saluer.
Ces sociétés pourront ainsi,grâce à
la disponibilité et à la rapidité que leur offrent les
marchés financiers lever les fonds nécessaires au financement de
leurs activités et aussi accroitre leur indépendance
financière , les faisant ainsi échapper plus facilement à
l'emprise des banques . Bien plus encore la hausse des cours des titres
permettra aux entreprises d'obtenir des capitaux à un cout avantageux
.
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