Mémoire de fin de cycle
Auteur : M. LONDO PANGO Charles-Arthur Master
Spécialisé : Banque-Finance-Assurance
École Supérieure Libre des Sciences
Commerciales Appliquées (ESLSCA) École Privée reconnu par
l'État.
Fondé en 1949.
Tuteur : M. Georges Castel Directeur des études de
l'ESLSCA
Thème : Marchés financiers et croissance
économique
Sujet : Impact des bourses des Valeurs Mobilières
de LIBREVILLE et d'Abidjan sur les économies des pays des deux sous
-ensembles de la zone monétaire Franc CFA à long
terme.
Résumé
Les États Africains semblent aujourd'hui résolument
engagés dans la voie de la modernisation de leurs économies,
modernisation rendue nécessaire par le contexte de mondialisation
ambiant. L'une des voies qu'emprunte ce processus de modernisation est le
marché financier qui, outre le fait qu'il est un instrument de
développement des entreprises, impose également aux États
et aux entreprises tant des obligations morales et déontologique que des
contraintes financières et technologiques. Ces exigences, loin de
constituer des obstacles, reflètent plutôt l'allure des
défis qui sont ceux des dirigeants Africains d'aujourd'hui et de demain,
défis qui du reste peuvent et doivent être surmontés .Les
résultats déjà enregistrés jusqu'ici prouvent
qu'avec un peu de volonté politique, l'intégration Africaine
pourra se faire, les marchés étant l'une des voies les plus
prometteuses. Ce mémoire vise à valider l'existence d'un lien
entre, d'une part, le développement des activités
d'intermédiation financières et le développement
économique et, d'autre part une politique monétaire
expansionniste et la croissance ; Des nombreux travaux théoriques ont
montrés que l'intermédiation financière est susceptible
d'avoir des effets positifs sur la croissance. Par leurs capacités
d'expertises spécifiques et leur accès privilégié
à l'information, les banques sont à même d'assurer un
financement optimal des projets d'investissements système financier
développé est alors capable de jouer sur la croissance par trois
canaux distincts que nous développerons au cours de notre
exposé.
Les conséquences du développement de la finance sur
le secteur réel dépendent du niveau de développement de
l'économie. Un système très développé dans
une économie qui l'est moins pourrait être prédateur de
ressources. A contrario, un système financier inefficient dans un pays
en développement peut perpétuer le sous-développement et
plonger le pays dans le cercle vicieux d'un piège à
pauvreté.
Quel peut alors être le rôle de l'État ?
Une action de politique monétaire est-elle capables de
répondre aux insuffisances des systèmes financiers ?
Quel est le lien entre l'intermédiation
financière, la politique monétaire et la croissance ? Comment la
politique monétaire est-elle susceptibles de modifier l'évolution
à long terme d'une économie ?
Introduction :
L'idée d'un lien entre les marchés financiers et la
croissance économique n'est pas du tout récente ; des auteurs
tels que : Bagehot ; Schumpeter ; Gurley et Shaw sont les premiers à la
mettre en évidence. Mais, il a fallu attendre les travaux des
économistes tels que :
- Davis (1965)
- Cameron (1967)
- Sylla (1969)
Pour donner un contenu empirique à cette idée ;
trois positions différentes dans la littérature semble marquer le
rapport entre système financier et croissance économique.
D'abord, certains auteurs pensent que le système financier
à un impact positif sur la croissance économique .En effet,
Walter Bagehot en 1973 et John Hicks en 1969 montrent le rôle critique
qu'a joué le système financier dans l'essor de
l'industrialisation de l'Angleterre en facilitant la mobilisation du
capital.
Joseph Schumpeter quant à lui souligne que lorsque les
banques fonctionnent bien, elles encouragent l'innovation technologique en
identifiant et en finançant les entrepreneurs avec un grand potentiel
innovateur.
Il existe aujourd'hui une littérature empirique extensive
qui prouve la robustesse du lien croissance économique et
développement financier (Levine, 1997) ; D'un point de vue
théorique, une littérature montante argumente que les
marchés financiers procurent des services qui dopent la croissance
économique ;
- Greenwood et Smith en 1997 montrent quant à eux qu'un
marché boursier développé peut réduire le cout de
la mobilisation de l'épargne et de cette façon faciliter
l'investissement productif.
- Levine en 1991 ; Bencivenga, Smith et Sarr (1996) trouvent que
la liquidité du marché boursier est importante pour la croissance
; En effet, une liquidité renforcée facilite donc
l'investissement dans les projets de long terme dont la rentabilité est
plus élevée et stimule la croissance économique.
Cette liquidité s'explique par le fait que les agents
économiques pourraient être amenés à garder moins
d'épargne sous forme de biens métalliques, fonciers, ou de
consommation durables et d'argent au profit d'autres biens tels que : Les
actions et les autres titres.
Des travaux encore plus récents vont dans le même
sens en montrant que le développement des structures financières
comme la liquidité des marchés boursiers est liée à
une croissance économique élevée selon : Rousseau et
Wachtel en 2000.
Ensuite, d'autres auteurs comme Joan Robinson en 1952 pensent
que c'est plutôt la croissance économique qui draine le
système financier .Le développement économique
créerait donc des demandes de types particuliers auxquelles
répond le système financier en se développant.
Le développement des marchés financiers peut
être donc interprété comme le résultat des demandes
exprimées par le secteur productif ; La causalité vue
précédemment est alors inversée :
- Le processus de croissance exige de nouveaux modes de
financement, ce qui provoque le développement des marchés
financiers.
Enfin, certains économistes ne croient pas qu'il y ait
une relation importante entre le système financier et la croissance
économique ; Ainsi, Robert Lucas en 1988, pensent que le rôle des
facteurs financiers dans la croissance économique est
exagéré.
Mayer (1988) affirme quant à lui qu'un marché
boursier développé n'est pas important pour le financement des
entreprises ; De même, pour Stieglitz(1 985 ; 1993) allant dans le
même sens affirme que la liquidité des marchés financiers
n'a pas d'impact sur le comportement des gestionnaires de compagnies
d'assurance ,des opérateurs en bourse, des banques et des
sociétés d'investissement en bourse , et donc n'exerce pas un
certain control corporatif.
La plupart des économistes du développement sont
également sceptiques quant au rôle du système financier
dans la croissance économique.
Il faudra cependant souligner qu'on note dans la
littérature une prépondérance des travaux aussi bien
théoriques qu'empiriques qui suggèrent une relation positive
entre développement financier et croissance économique.
Le but de ce mémoire n'est pas de confronter les
thèses et les antithèses sur la relation entre le
développement financier et la croissance économique ; mais
plutôt de démontrer l'avantage que peut procurer la
financiarisation d'une économie sur le processus de développement
des économies faibles en général et
particulièrement de l'économie du Gabon avec le lancement des
activités de la Bourse des Valeurs Mobilières d'Afrique Centrale
(BVMAC).
Nous définirons dans un premier temps le rôle et les
fonctions d'un marché financier ; Puis dans un second temps nous nous
poserons la question savoir quelle sera l'impact des Bourses de Valeurs
Mobilières de Libreville et d'Abidjan sur la croissance
économique des Pays Africains de la Zone Franc (PAZF) à long
terme ?
Il s'agit de comprendre ici à travers une approche
fonctionnelle le rôle du système financier dans la croissance
économique. Nous verrons essentiellement comment le système
financier à partir de ses différentes fonctions peut affecter la
croissance économique d'un pays comme le Gabon en fournissant aux
entreprises et à l'État les ressources nécessaires au
financement de leurs investissements.
En suite, nous ferrons une analyse approfondie des
systèmes financiers et bancaires de la Zone UEMOA et de la Zone CEMAC,
des situations économique et de l'impact du secteur bancaire dans le
processus de développement.
Nous évaluerons l'importance quantitative des
marchés boursiers dans la croissance économique en Zone Franc CFA
avant d'examiner le lien de causalité qui lie : Développement
financier - croissance économique.
I/ Définition et fonctions des marchés
financiers
I/ 1- Mobilisation de l'épargne
I/ 2- Acquisition de l'information sur les entreprises et
Allocation des ressources.
I/ 3- Exercice de contrôle sur les entreprises
I/ 4- Liquidité
I/ 5- Gestion et diversification du risque
II/ Présentation de la Zone Franc CFA
II/ 1- Situations économique
1.1. Évolution de la situation économique en Zone
UEMOA
1.1.1. L'activité
1.1.2. L'inflation
1.1.3. Les finances publiques 1.1.4. La balance des paiements
1.1.5. La dette extérieure
1.1.6. L'intégration régionale 1.1.7. Les
perspectives d'avenir
1-2. Évolution de la situation économique en Zone
CEMAC
1.2.1. L'activité
1.2.2. L'inflation
1.2.3. Les finances publiques 1.2.4. La balance des paiements
1.2.5. La dette extérieure
1.2.6. L'intégration régionale 1.2.7. Les
perspectives d'avenir
II/ 2- Système bancaire et financier
2-1. Les politiques monétaires en Zone UEMOA
2.1.1. Les politiques monétaires en 2007 2.1.2. Les
agrégats monétaires
2.1.3. Les résultats de la politique
monétaire 2.1.4. Les objectifs de la politique monétaire
2-2. Les politiques monétaires en Zone CEMAC
2.2.1. Les politiques monétaires en 2007 2.2.2. Les
agrégats monétaires
2.2.3. Les résultats de la politique
monétaire 2.2.4. Les objectifs de la politique monétaire
II/ 3- Les systèmes bancaires
3-1. Le système bancaire de la Zone UEMOA
3.1.1. Présentation du secteur bancaire
3.1.2. Activités des banques
3.1.3. La place des banques dans l'activité
économique
3-2. Le système bancaire de la Zone CEMAC
3.2.1. Présentation du secteur bancaire
3.2.2. Activités des banques
3.2.3. La place des banques dans l'activité
économique
II/ 4- Financement bancaire et croissance économique 4-1.
Rôle d'un système bancaire
4.1.1. Fonctions d'une banque
4.1.2. Spécificités de la relation
Banque-croissance économique 4.1.3. Rôle du système
bancaire dans la croissance économique 1.3.1. Banque en tant que
moniteurs délégués
1.3.2. Banque comme producteurs de l'information 1.3.3. Banque
comme fournisseurs de liquidité
4-2. Banque et financement du développement
III/ - Impact des Bourses de Libreville et d'Abidjan sur les
économies des deux Zones.
III/ 1- Élargissement des perspectives des entreprises
face à leurs besoins de Financement
III/ 2- Solutions au problème de
l'étroitesse des fonds propres
III/ 3- Source de financement pour les politiques
d'investissement publique Des états membres.
III/ 4- Mesures du développement d'un marché
financier et de la croissance Économique.
IV/ - Impact du secteur financier sur la croissance
économique.
IV/ 1- Densification et élargissement des circuits
financiers locaux IV/ 2- Stimulation de l'épargne intérieure
IV/ 3- Arrêt de la fuite des capitaux vers
l'étranger
IV/ 4- Financement du développement
4.1. La fragilité des Finances Publiques
V/ Étude de cas : Gabon ; impact de la Bourse des Valeurs
Mobilières d'Afrique Centrale sur la croissance économique
à l'horizon 2020 ?
V/ 1- Généralités
1.1. PIB par habitant ; indicateurs sociaux ; répartition
de la population Active par secteurs d'activité
1.2. Relations avec la communauté financière
internationale
V/ 2- Résumé
V/ 3- Les sources de financement des PME locale
3.1. Financement endogène 3.2. Financement Informel
3.3. Financement bancaire
V/ 4- La mise en place d'un cadre propice au
développement des Sociétés Anonymes
V/ 5- Les opportunités offertes
I/ Définition et fonctions des marchés
financiers
- Définition
La Bourse tient un rôle économique primordial, car,
pour se finance et se développer les entreprises ont besoins d'argent.
Elles peuvent émettre des titres, et pour les placer, elles vont trouver
des investisseurs sur les marchés financiers ; Les marchés
financiers permettent la confrontation de l'offre et de la demande de capitaux.
In fine, la demande des capitaux émane des entreprises pour le
financement de leurs investissements, de l'État et des
collectivités locales ; L'offre de capitaux émane principalement
des ménages qui assurent leur consommation future par l'épargne
qu'ils constituent et qu'ils apportent au système financier, soit
directement ou indirectement par le biais des compagnies d'assurance, des
caisses de retraites...
Les marchés des capitaux peuvent donc être
considérés comme un système industriel de collecte, de
transformation et d'allocation des ressources financières.
- Les fonctions des marchés financiers
La fonction primordiale d'un marché financier est de
faciliter une allocation efficace des ressources ; à la fois dans le
temps et dans l'espace, et leurs misent en oeuvre dans un environnement
incertain.
Cette fonction primaire est subdivisée en fonction de base
par Levine :
- Mobilisation de l'épargne
- Acquisition de l'information sur les entreprises et
allocation des ressources - Exercice de contrôle sur les
entreprises
- Liquidité
- Gestion et diversification du risque
Nous verrons comment ces fonctions affectent la croissance
économique à travers des canaux que sont :
- L'accumulation du capital
- L'innovation technologique
Le système financier affecte l'accumulation du capital en
touchant le taux d'épargne et la réallocation de cette
épargne ; L'innovation technologique concerne l'invention de nouveaux
processus de production (Römer ; 1990)
I/ 1- Mobilisation de l'épargne
C'est ce que l'on appelle aussi du pooling, qui peut -être
considéré tant du point de vue des entreprises que celui des
ménages.
La mobilisation de l'épargne suppose une
agglomération du capital des épargnants disparates aux fins
d'investissement. En tant que marché primaire, le marché
financier permet de lever du capital et de transformer directement
l'épargne des ménages en ressources longues pour les
collectivités publiques et privées ; En réunissant les
épargnes, les marchés financiers élargissent l'ensemble
des projets d'investissement réalisables. Étant donné que
les projets à rendement plus élevé nécessitent
souvent des grandes injections de capital, en mobilisant l'épargne des
ménages, les marchés financiers peuvent améliorer
l'efficience économique et accélérer la croissance
économique. En plus de l'effet direct de la mobilisation des
épargnes sur l'accumulation du capital, une mobilisation efficace de
l'épargne peut améliorer l'allocation des ressources et accentuer
l'innovation technologique selon Bagehot.
En mobilisant efficacement les ressources pour les projets, le
système financier peut jouer un rôle crucial en permettant
l'adoption de meilleurs technologiques, ce qui favorise la croissance.
I/ 2- Acquisition de l'information sur les entreprises
et allocation des ressources. 2.1. Acquisition de
l'information sur les entreprises.
Les marchés financiers représentent une mine
d'information pour et sur les entreprises. Selon Gros sman et Stiglitz, les
marchés financiers peuvent promouvoir l'acquisition d'informations
à propos des firmes. L'habiliter à profiter de l'information va
stimuler les
investisseurs à la recherche et à la surveillance
des firmes. Ces informations agrées sont utiles à la fois pour
les investisseurs et les entreprises quelque soit leurs activités. Ces
dernières peuvent extraire et analyser ces données et s'en servir
pour prendre des décisions d'investissements.
2.2. Allocation des ressources
Par le transfert de l'information, le marché financier
facilite la coordination de la prise de décision
décentralisé dans les différents secteurs de
l'économie. En effet, sur l'ensemble des firmes et des entrepreneurs qui
sollicitent du capital, les intermédiaires financiers et les
marchés sélectionneront les plus prometteurs. Ainsi, on obtient
une allocation du capital plus efficiente et par la, une
accélération de la croissance selon Greenwood et Jovanovic
(1990). L'allocation des ressources financières que permettent les
marchés financiers de plus en plus concurrentiels permettra donc de se
rapprocher de l'optimum ce qui se traduit par une accélération du
taux de croissance.
I/ 2- Exercice de contrôle sur les entreprises
& la mutation des structures de production
Nous soulignerons dans un premier temps comment le système
financier améliore la surveillance et le contrôle des entreprises,
puis dans un second temps la mutation des structures de production. Nous
analyserons en suite comment les dispositions financières suite au
monitoring influent sur l'accumulation du capital, l'allocation des ressources
et la croissance à long terme.
2.1. Exercice de contrôle sur les
entreprises.
Le développement du marché boursier peut avoir une
influence sur le contrôle des entreprises ; En effet, pour
Diamond et Verrachia (1982), ainsi
que Jensen et Murphy en (1990) montrent que
les marchés boursiers efficients aident à concilier les
intérêts des gestionnaires et ceux des actionnaires.
2.2. La mutation des structures de production
Un marché financier concourt à la mutation des
structures de production. Celles-ci se modifient entre autres par l'acquisition
d'actifs ou par la prise de contrôle d'autres sociétés. De
telles opérations peuvent être financées par
l'émission de titres financiers, sans qu'il ne soit nécessaire de
faire appel à la trésorerie de l'entreprise.
NB : Les opérations de restructuration par le
marché boursier peuvent s'effectuer sous forme d'OPA, d'OPE ou de
négociation de bloc de titres.
Emboitant le pas aux grands marchés
Anglo-Saxon, la place de paris est le théâtre de bataille
boursière très médiatique dont la finalité est la
prise de contrôle des sociétés, assumant ainsi pleinement
sa fonction de restructuration du tissu économique.
La réduction de l'asymétrie de l'information
facilite à son tour le financement externe et une meilleure allocation
des ressources selon Sharpe. En terme de croissance à long terme, le
système financier qui améliore le contrôle des entreprises
tend à améliorer une accumulation plus rapide du capital et la
croissance par une meilleure allocation du capital.
I/ 3- La liquidité du marché
La liquidité est la facilité et la rapidité
avec laquelle les agents peuvent convertir les actifs en pouvoir d'achat
à un prix convenable. Le lien entre la liquidité et la croissance
économique fait surface essentiellement parce que les projets à
rendement élevé requièrent des engagements financiers
à long terme, mais les épargnants n'aiment pas perdre le
contrôle de leurs épargnes pour de longues durées. Dans ces
conditions, les investisseurs sont prêts à prendre d'avantage de
risque et exigent une rentabilité plus faible de leurs investissements,
ce qui a pour conséquence que les entreprises peuvent se financer
à moindre cout. Ainsi, lorsqu'un système financier n'accroit pas
la liquidité, les projets à rendement élevé auront
du mal à être financés. Les marchés liquides
permettent aux actionnaires de vendre facilement leurs actions, pendant que les
firmes ont un accès permanent aux capitaux.
En facilitant les transactions, les marchés financiers
réduisent le risque de crédit.
I/ 4- Gestion & diversification du
risque.
Hormis la réduction du risque de crédit, le
système financier peut atténuer le risque dit :
Idiosyncratique ; c'est-à-dire les risques liés
aux projets individuels, aux entreprises, aux industries, aux régions,
aux pays. Cette atténuation du risque Idiosyncratique
se fait à travers la diversification.
Ainsi, les marchés financiers qui facilitent la
diversification du risque tendent à induire des portefeuilles qui
intègrent d'avantages les projets avec les plus grandes
espérances de rendement.
La diversification du risque pourrait donc favoriser
l'accumulation du risque capital(Smith) ; Par contre pour Levine, les
systèmes financiers qui facilitent la diversification peuvent
accélérer les changements technologiques et la croissance
économique. Ainsi, la diversification du risque à travers les
marchés boursiers internationalement intégrés est
également une voie par laquelle le développement du marché
boursier peut influer sur la croissance.
Cependant, pour Obstfeld, le risque à travers les
marchés boursiers internationalement intégrés peut exercer
une pression à la baisse sur les taux d'épargne, ralentir la
croissance et réduire le bien-être économique.
Les analyses traditionnelles du système financier
insistent sur son rôle dans l'allocation efficace du capital au sein de
l'économie, mais, la fonction d'allocation efficace du risque au sein de
l'économie est toute aussi importante pour le système
financier.
Illustration : Prenons l'exemple suivant ;
Celui de l'effet de l'introduction en bourse des actions d'une entreprise
financée uniquement par des capitaux propres, cette opération de
mise sur le marché permet à certain d'acquérir le risque
des actions de l'entreprise et au contraire à d'autres de s'en
défausser, ce risque n'est pas un risque supplémentaire dans
l'économie, mais simplement la titrisation du risque de
l'activité de l'entreprise.
Conclusion :
En somme, un marché boursier grand, liquide et
efficient favorise la croissance économique. Étant donné
qu'il existe des divergences de point de vue, nous examinerons pour la Zone
Franc CFA la relation entre développement des marchés boursiers
et la croissance économique
II/ - Présentation de la Zone Franc CFA
La Zone Franc est née officiellement en 1948 entre la
France, ses colonies et ses protectorats. Elle est passée d'une
intégration monétaire à une coopération
monétaire entre la France et 14 pays africains ; qui sont
regroupés dans deux unions monétaires ayant chacune une banque
centrale.
Il existe une transférabilité entre les deux Zones,
et la France garantie la convertibilité à taux de change fixe
avec l'euro ; 1 euro = 655 F CFA grâce au
mécanisme du compte des opérations et aux règles relatives
à la politique monétaire.
L'existence d'une unité monétaire et d'un
dispositif monétaire commun impose une discipline ; ceci favorise des
compensations entre les pays et permet d'absorber les chocs de court terme,
mais elle peut également retarder et ou réduire l'ajustement dans
le cas de choc durable.
Le change fixe crée un point d'ancrage nominal favorable
pour les politiques économiques, limite le risque de change et favorise
une discipline commune mais, réduit en même temps la
flexibilité.
La convertibilité externe favorise la mobilité
des capitaux et les échanges commerciaux, mais peut également
conduire à des fuites de capitaux liées aux échanges avec
les pays à monnaies inconvertible. Le Franc CFA est détenu pour
bénéficier de sa prime de convertibilité.
Les Pays Africains de la Zone Franc (PAZF) avaient connu durant
les premières décennies des indépendances une plus grande
stabilité de change ainsi que de meilleures performances
économique en matière de commerce extérieur et de
croissance si on les comparent aux autres pays africains hors Zone Franc CFA
.
La dévaluation du Franc CFA de janvier 1994 avait permis
des progrès économique dans un contexte international favorable.
Les effets macro-économique et financiers de la dévaluation ont
été globalement conformes aux attentes, en revanche, les
questions structurelles de faiblesse des investissements et de
compétitivité insuffisante continuent de se poser ; Les
investissements permettant un changement de spécialisation
internationale et de structure industrielle demeurent en attente.
L'environnement institutionnel est insuffisant pour l'investissement
productif.
La dévaluation et l'ajustement du Franc CFA ont
crée des opportunités pour changer de spécialisation afin
de rendre les économies plus flexibles et plus compétitives mais
; Les pays de la Zone demeurent spécialisés dans les «
commodities » (marché des matières premières) dont
les élasticités des revenus sont faibles et dont les cours sont
très instables et les perspectives des marchés sont
limitées. La rente de la dévaluation à peu servit à
construire des nouveaux avantages comparatifs et à avoir un
positionnement positif sur le marché mondial.
La dévaluation à été
accompagnée de la mise en oeuvre de deux sous-ensembles
économique et douanier :
- L'Union Économique et Monétaire
Ouest-Africaine (UEMOA)
- La Communauté Économique et
Monétaire d'Afrique Centrale (CEMAC)
Vue d'ensemble
En 2006, dans un contexte marqué par une croissance
mondiale soutenue et en accélération, les Pays Africains de la
Zone Franc (PAZF) ont, globalement enregistrés un nouveau ralentissement
de leur taux de croissance (3,1% Après 3,9% en 2005). Ce résultat
d'ensemble, à peine supérieur à la croissance
démographique résulte de la décélération,
plus marquée en Afrique de l'Ouest qu'en Afrique Centrale, du rythme de
progression du PIB, qui a convergé vers 3% dans les deux parties de la
Zone. Comme en 2005 , la Zone Franc a enregistrée , pour chacun de ses
deux principaux sous-ensembles , une croissance économique
inférieure à celle de l'Afrique Sub-saharienne (5,5%) ,
toutefois, le taux d'inflation est resté sensiblement plus bas en Zone
Franc Cfa que dans pays d'Afrique Sub-Saharienne .
Les pays de la Communauté économique et
monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC) ont de nouveau
bénéficié en 2006 d'une forte amélioration de
l'échange, grâce à la hausse des cours du pétrole.
Le ralentissement de la croissance économique en Zone CEMAC traduit
principalement par la baisse de la production pétrolière, qui
représente 11% de la production du Continent, 44% du PIB des 5 pays de
la CEMAC producteurs de pétrole proviennent des recettes
pétrolières.
Le taux d'investissement en Zone CEMAC représente environ
28,7 % du PIB de ces pays et supérieure à celui du reste de
l'Afrique Noire, et est très fortement influencé par sa
composante pétrolière dont les effets d'entrainement à
moyen et long terme sur le développement économique local restent
limités aux zones pétrolifères
L'Union économique et monétaire Ouest-Africain
(UEMOA) a bénéficié d'un léger redressement des
termes de l'échange mais a pâti des incertitudes socio-politiques
persistantes dans plusieurs de ses pays membres. Le taux de croissance des pays
de l'UEMOA a reculé d'un point, passant de 4,1% en 2005 à 3% en
2006, dans le secteur primaire, la lenteur des restructurations a
affecté la situation financière et les résultats
économiques des filières agricoles. La filière coton de la
Zone est fortement confrontée à la concurrence asymétrique
de certains pays industrialisés qui accordent de larges subventions
à leurs producteurs.
A coté des facteurs conjoncturels, l'environnement
socio-politique toujours délicat de certains pays pèse sur les
décisions de développement des entreprises, ce que traduit la
relative faiblesse du taux d'investissement dans la sous-région soit :
16,9%. Ainsi, depuis 2002, l'économie de l'UEMOA reste contrainte par la
situation en Cote d'ivoire dont le PIB représente 35% de la
sous-région.
En 2006, L'Union a également été
affectée par le ralentissement marqué de la croissance du
Sénégal de 5,3% à 2,1%, qui représente la 2eme
économie de la sous-région soit 20% du PIB.
II / 1 - Situations économiques
1.1 Évolution de la situation économique en
Zone UEMOA
En 2006, le taux de croissance des pays membres de l'UEMOA s'est
établi à 3% contre 4,1% en 2005 soit un niveau à peine
égal à celui de la croissance démographique de la Zone ,
il a , de nouveau été nettement plus inférieur aux
performances de l'Afrique Sub-saharienne dans son ensemble qui lui avait
été de 5,5% en 2006 ; La décélération de la
croissance s'explique principalement par les difficultés persistantes de
certaines filières agricoles , les conséquences de la hausse des
cours du pétrole et la situation socio-politique toujours
délicate dans plusieurs pays de la région.
Les principaux secteurs d'activités de l'UEMOA restent
fragiles par rapport aux chocs externes, notamment le prix élevé
du pétrole qui a continué de pénaliser des pays
traditionnellement importateurs nets de pétrole.
1.1.1 L'activité
Sur la base des estimations les plus récentes, la campagne
agricole 2006/ 2007 s'est caractérisée par une hausse de la
production vivrière et un résultat contrasté pour les
cultures d'exportation.
La production vivrière s'est inscrite en augmentation de +
3%, après + 9% pour la campagne 2005/2006 ; Cette progression se
retrouve dans tous les États, s'agissant des cultures d'exportation, les
performances sont différenciées selon les produits et les pays,
si le café a enregistré une légère progression (+
3%) celle du coton devrait rester stable d'une campagne sur l'autre alors que
le cacao évolue à la baisse dans les pays producteurs.
Dans le secteur minier, les estimations sont orientées
à la hausse, pour l'OR, l'Uranium et le Pétrole brut dont la
production en Cote d'ivoire a progressé de 50 % ; au cours de la
même année 2006, parmi les composantes du PIB, la consommation
(5%) et les exportations (10%) ont progressé, alors que la FBCF
(formation brute de capital fixe) est restée stable.
1.1.2 L'inflation
En 2006, le taux d'inflation s'est inscrit en repli pour
atteindre 2,3% en moyenne annuelle contre 4,3% en 2005 ; Cette baisse du rythme
de la hausse des prix a concerné tous les pays sauf le
Sénégal.
La décélération de la hausse des prix
s'explique par l'augmentation de la production vivrière et de l'offre
céréalière. Elle a été
tempérée par l'augmentation des cours du pétrole. La
hausse des prix à la pompe s'est diffusée aux autres secteurs de
l'économie, notamment le transport dont les prix ont accusé une
hausse de +10,7% en 2006 ; Les taux d'inflation ont varié d'un pays
à un autre entre 3,8% au Bénin et 0 % au Niger, seulement trois
pays de la sous-région ont respectés l'objectif de 2% fixé
dans le cadre de la programmation monétaire de la BCEAO.
1.1.6 L'intégration régionale
En 1999, le pacte de convergence, de stabilité, de
croissance et de sécurité entre les États membres de
l'UEMOA est rentré en vigueur ; Ce pacte distinguait deux phases :
- Une phase convergence, allant du 1er Janvier 2000 au
31 décembre 2002, durant laquelle les États membres devaient se
rapprocher progressivement des normes communautaires ;
- Une phase de stabilité, devant débuter
initialement au 1er Janvier 2003, à partir de laquelle tous
les États membres devraient respecter l'ensemble des critères de
convergences
Le pacte introduisait également une hiérarchisation
des critères de convergence en identifiant des critères de
premier rang à savoir :
- Le solde budgétaire de base rapporté au PIB
Nominal doit être supérieur ou égal à 0%
- L'inflation est maintenue à moins de 3% par An
- L'État n'accumule pas d'arriérés de
paiement intérieurs ni sur la gestion de la
période courante. Les États doivent éliminer
les stocks d'arriérés existants
- L'encours de la dette intérieure et extérieure
rapporté au PIB Nominal n'excède pas
70%
Pour les critères de second rang, ont pourra noter :
- La masse salariale n'excède pas les 35% de recettes
fiscales
- Les investissements publics financés sur ressources
internes atteignent au moins 20% des recettes fiscales
- Le déficit extérieur courant hors dons
rapporté au PIB Nominal n'excède pas 5% - Les recettes fiscales
sont supérieures ou égales à 17 % du PIB Nominal.
Le conseil a décidé après constations
d'améliorer le climat des affaires et de réduire les couts
d'entreprendre, il a encouragé la mise en oeuvre du Programme
Économique Régional (2006/2010). Qui consiste à
améliorer les infrastructures ; on note la mise d'organes
destinés à lutter contre le blanchiment des capitaux et le
financement du terrorisme.
1.1.7 Les perspectives d'avenir
Les services de la BCEAO anticipent pour les années
avenirs une croissance relativement modérées, avec un taux de
croissance du PIB en terme réel de 4%. Toutefois, ces perspectives
restent marquées d'incertitudes relatives en particulier à la
disponibilité et au cout élevé des facteurs de production
(pétrole et énergie électrique) ; Par ailleurs,
d'importants secteurs économiques continuent de rencontrer des
difficultés en matières d'assainissement et de restructuration
qui pèsent sur la compétitives des exportations.
Enfin, en dépit des améliorations
enregistrées ces derniers mois, la situation socio-politique dans
certains pays de la sous-région constitue toujours un facteur
d'attentisme pour les investisseurs nationaux et étrangers.
1- 2 Évolution de la situation économique
en Zone CEMAC
L'année 2006 est marquée par la poursuite de la
croissance observée en 2005. La hausse du PIB, en terme réel
s'est établi à 3,2 % contre 3,7 % en 2005 ; Ce ralentissement de
l'activité économique intervenue dans un contexte international
marqué par une amélioration sensible des termes de
l'échange ( + 18,4 % ) en liaison avec la bonne tenue des cours du
pétrole et des autres produits de base exportés ( bois,
café) résulte essentiellement de la baisse de la production
pétrolière dans la Zone CEMAC .
1.2.1 L'activité
La croissance en Zone CEMAC a été soutenue
principalement par le secteur non pétrolier, qui a contribué
à hauteur de 3,5 % à la croissance du PIB de la Zone, en
revanche, la contribution du secteur pétrolier a été
négative, du fait de la diminution de la production
pétrolière. Cette dernière a reculée de 3,9 % en
1an, passant de 56,8 Millions de tonnes en 2005 à 54,6 Millions de
tonnes en 2006 ; Cette diminution est due à la baisse de la production
du Gabon passant de 13 Millions à 11 Millions de Tonnes en 1 an.
La production vivrière a augmenté de 3% grâce
à l'accroissement des superficies cultivées et à des
conditions climatiques favorables.
S'agissant de l'industrie du bois, l'augmentation de la
production d'agrumes a été de 12,2%, l'apport des industries
minières a été positif, traduisant la relance de la
production de Diamants bruts et du Manganèse.
Le taux d'investissement a progressé en 2006, passant
ainsi de 26,5% en 2005 à 28,7% en 2006, grâce à la relance
des programmes d'investissements publics dans les domaines des infrastructures
collectives et au dynamisme des investissements dans le secteur
pétroliers.
1.2.2 L'inflation
Après le regain des tensions inflationnistes
observé en 2005, l'année 2006 s'est caractérisé par
une nouvelle hausse du taux d'inflation, en moyenne annuelle, l'indice des prix
à la consommation des ménages a progressé de 5,3%
après les 2,9% en 2005. Cette accentuation des tensions inflationnistes
est observée dans l'ensemble des pays de la Zone CEMAC. Cette
évolution résulte principalement de la diffusion aux
marchés domestique de la hausse des cours internationaux du
pétrole brut, du fait de la levée progressive par les
États des mécanismes de blocage des prix à la pompe.
1.2.6 L'intégration régionale
Instituée par le traité du 16 mars 1994, la CEMAC a
pour vocation de compléter la coopération monétaire par la
constitution d'un espace économique unifié, fondé sur
l'harmonisation graduelle des politiques économiques et de
l'environnement juridique.
La surveillance multilatérale des politiques
macroéconomiques est assurée par le Secrétariat
Exécutif de la CEMAC.
La Directive du 31 aout 2001 a fixé 4 critères et
indicateurs macroéconomiques de convergence :
- Le solde budgétaire de base rapporté au PIB doit
être supérieur ou égal à zéro. - La dette
publique rapportée au PIB ne doit pas excéder 70%
- Le taux d'inflation annuelle ne doit pas excéder 3%.
Chaque État doit transmettre au Secrétariat
Exécutif de la CEMAC au plus tard le 31 juillet de chaque année
un programme triennal de convergence, qui doit conduire par étape au
respect des critères de surveillance.
Dans le domaine de la lutte contre le blanchiment de capitaux et
le financement du terrorisme a été mis en place en 2001 le groupe
anti-blanchiment d'Afrique Centrale (GABAC). Cependant, l'intégration
financière se heurte à l'existence de deux bourses concurrentes ;
La bourse régionale (BVMAC) lancée en 2003 à Libreville et
qui a passée un contrat avec EURONEXT pour l'acquisition d'un
système de cotation.
S'agissant de la bourse nationale de Douala au Cameroun ; Le
Douala Stock Exchange (DSX), inaugurée en 2003, et dont le
démarrage des activités tarde à se concrétiser.
1.2.7 Les perspectives d'avenir
Selon le rapport de la BEAC, la situation macroéconomique
des pays de la CEMAC en 2007 devrait être marquée par un sensible
raffermissement de l'activité économique. Le taux de croissance
du PIB, en termes réels s'établirait autour de 5% contre 3,2% en
2006.
Ces projections s'appuient principalement sur le dynamisme du
secteur non pétrolier qui contribuerait à hauteur de 4,3 %
à la croissance , de la poursuite du développement des
activités tertiaires et du secteur du BTP, de l'évolution de la
demande globale qui devrait bénéficier non seulement de la
poursuite d'une consommation privée dynamique mais également de
l'intensification des investissements dans le secteur pétrolier et dans
le secteur public ; Le taux d'investissement brut dans la Zone CEMAC
atteindrait ainsi 32,5% du PIB en 2007 contre 28,7% en 2006.
II / 2 - Système Bancaire et Financier
2.1 La politique monétaire en Zone
UEMOA
L'article 52 des statuts de la BCEAO confie au conseil
d'administration de la Banque Centrale la conduite de la politique
monétaire dans le cadre des Directives du conseil des Ministres de
l'Union, avec le concours à l'échelon National des comités
nationaux de crédit. Enfin, l'article 44 des statuts de la BCEAO indique
que le Gouverneur fait exécuter les décisions du conseil des
Ministres et du Conseil d'administration.
Aux termes de l'accord de coopération monétaire du
4 décembre 1973 entre la France et les pays membres de l'UMOA,
L'État français garantit la convertibilité de Franc de la
Communauté financière Africaine émis par la BCEAO, en lui
consentant un droit de tirage illimité sur un compte d'opération
ouvert auprès du Trésor français. L'article 5 de la
convention de compte d'opération entre la France et les pays de l'UMOA
du 4 décembre 1973 prévoit que, lorsque le compte
d'opération devient débiteur, la BCEAO prend les mesures
conservatoires figurant à l4article 20 du traité de l'UMOA.
2.1.1. La politique monétaire en 2007
Conformément à l'article 12 du traité de
l'UMOA, le Conseil des Ministres des Finances de l'Union définit la
politique monétaire et de crédit afin d'assurer la sauvegarde de
la monnaie commune et de pourvoir au financement de l'activité et du
développement économique des États de l'Union.
Les objectifs de la politique monétaire s'inscrivent aussi
dans le cadre de la « la convergence des performances et des politiques
économiques des États membres par l'institution d'une
procédure de surveillance multilatérale » selon l'article 4
du Traité de l'UEMOA du 11 janvier 1994 et doivent soutenir
l'intégration économique de l'Union.
La BCEAO dispose de trois types d'instruments pour la mise en
oeuvre de la politique monétaire :
- Les plafonds des concours globaux aux États
- Les concours aux Banques et aux établissements
financiers - Les réserves obligatoires et les taux
d'intérêt directeurs
Les réformes mises en place en 1993 Puis en 1996, visaient
à conférer aux taux d'intérêt un rôle central
comme instrument de la régulation monétaire. La
réalisation de cet objectif suppose un développement suffisant du
marché interbancaire pour que ce dernier puisse jouer le rôle de
canal de transmission des signaux de l'Institut d'émission en
matière de taux d'intérêt.
2.1.5. Les objectifs de la politique monétaire en
2008
Le Conseil des Ministres de l'UEMOA du 08 septembre 2007 a
fixé les directives de politique de la monnaie et du crédit pour
l'exercice 2008. Elles sont axées sur la maitrise de
l'inflation et la consolidation de la position intérieure.
Ces orientations se sont inscrits dans un cadrage macro-économique qui
a, notamment mis l'accent sur la poursuite des efforts d'assainissement des
finances publiques, l'accélération de la restructuration des
filières agricoles d'exportation et le renforcement des infrastructures.
Ce cadrage tient également compte de l'annulation de dettes dont ont
bénéficié 5 pays de la sous-région et du niveau
élevé du cout du pétrole.
Dans ce contexte, et avec un objectif de croissance de
l'économie de l'UEMOA de 4% en termes réels le Conseil
d'administration de la BCEAO de décembre 2007 a fixé comme
objectifs pour l'exercice 2008 (sur la base des données
prévisionnelles 2007)
- Une amélioration de la position extérieure nette
des institutions monétaires
- Une hausse des crédits à l'économie et une
amélioration de la position débitrice nette des gouvernements
;
- Une progression de la masse monétaire de 5,9%.
La revue à mi-parcours des objectifs de politique de la
monnaie et du crédit pour 2009 a conclu au maintien des objectifs
initiaux de balance des paiements et à une révision à la
hausse pour les avoirs extérieurs. La prévision du taux de
croissance de l'UEMOA a été maintenue à 4% en dépit
d'incertitudes quant à sa réalisation.
Le déséquilibre du compte courant extérieur
ressortirait à 6% du PIB contre une prévision initiale de 4,7% et
une réalisation de 5,4% en 2007. Néanmoins, compte tenu d'une
mobilisation accrue des ressources extérieures, l'excédent global
de la balance des paiements progresserait au niveau régional.
2-2. La politique monétaire en Zone
CEMAC
La convention entre les États membres de la Zone
d'émission de la BEAC et les statuts de la BEAC ont confié
à la Banque Centrale de l'Union, outre le privilège exclusif
d'émettre la monnaie unique, les pouvoirs nécessaires à la
mise en oeuvre de la politique monétaire avec le concours à
l'échelon national des comités monétaires et
financiers.
Dans le cadre des exercices de programmation monétaire
, le Conseil d'administration de la BEAC fixe pour chaque État de la
Zone d'émission des objectifs d'avoirs extérieure nets, de
croissance des crédits à l'économie et la masse
monétaire ( M2) ; De plus , depuis la mise en place du marché
monétaire en juillet 1994 , le Conseil détermine un objectif de
refinancement des banques en cohérence avec les objectifs en
matière de croissance économique ,d'équilibre
extérieur et de finances publiques.
Aux termes de la convention de coopération
monétaire du 23 novembre 1972 entre la France et les États de la
Zone d'émission de la BEAC , l'État français garantit la
convertibilité de la monnaie émise par la BEAC en lui consentant
un droit de tirage illimité sur un compte d'opération ouvert
auprès du Trésor français ; En contre partie de ce droit
de tirage, la Banque Centrale doit déposer sur le compte
d'opération une fraction de ses avoirs extérieurs nets
( réserves de change) .
2.2.1. La politique monétaire en 2007
L'objectif final de la politique monétaire est
défini par l'article 21 de la convention régissant l'UMAC :
L'objectif de la BEAC est de garantir la stabilité de la monnaie. Sans
préjudice de cet objectif, la BEAC apporte son soutien aux politiques
économiques générales élaborées dans les
États membres de l'Union monétaire.
La BEAC dispose de trois types d'instruments :
- Les objectifs de refinancement des banques - Les taux
d'intérêt
- Les réserves obligatoires
2.2.5. Les objectifs de la politique monétaire en
2008.
Les objectifs de la politique monétaire de la BEAC
révisés à l'occasion du Conseil d'administration de
juillet 2007 reposent sur les hypothèses suivantes :
- Un maintien de la croissance à un niveau soutenu, le PIB
en termes réels devant s'accroitre de 5% ;
- Une persistance de l'inflation qui pourrait se situer à
3,8% en moyenne annuelle ;
- Une croissance des crédits à l'économie
estimée à 10,5%. - Une augmentation de la masse
monétaire (M2) de 12,2%.
Enfin, face à une surliquidité bancaire
croissante, qui présente un risque d'aggravation des tensions
inflationnistes, la BEAC a significativement renforcé ses
opérations de reprises de liquide depuis Mai 2007, en recourant à
l'instrument des appels d'offres négatifs.
II/ 3 - Les systèmes bancaires.
Le dispositif actuel de financement des économies de la
Zone Franc CFA est composé dans sa majorité de banques, or la
politique de crédit de celle-ci s'oriente la plupart du temps vers le
financement du cycle d'exploitation des entreprises et donc sur les
opérations de court terme. Beaucoup d'espoir avaient été
mis sur les banques de développement. Celle-ci devait adosser leurs
concours sur les opérations de financement de haut du bilan.
Malheureusement, elles se sont lancées dans des financements sans
discernement et dont la rentabilité était sujette à
caution ; ceci a entrainé la disparition de plusieurs banques de
développement dans la Zone Franc CFA.
Dans l'ensemble, les banques de développement en
activités alignement désormais leur politique de crédit
sur celle des banques commerciales.
Un marché financier capable de mobiliser l'épargne
des ménages et de l'orienter vers des investissements productifs, pourra
donc judicieusement compléter ce dispositif en occupant un
créneau délaissé par les banques .Mais celle-ci seront
sans aucun doute des acteurs à part entière du marché
financier.
3.1. Le système bancaire de la Zone UEMOA 3.1.1.
Présentation du système bancaire.
En 2007, le nombre d'établissements agrées dans
l'UEMOA a progressé de 2 unités pour s'inscrire à 116 dont
:
- 95 Banques
- 21 Établissements financiers.
Cette augmentation résulte de l'agrément de trois
banques et d'un établissement financier, et du retrait de deux
établissements financiers.
3.1.2. Activités des banques.
Les établissements de crédit de l'UEMOA exercent en
majorité une activité de banque universelle. Le secteur bancaire
de l'Union est caractérisé par une structure oligopolistique,
entre 2005 et 2006, le nombre de groupes détenant au moins 2% de part de
marché par rapport au total du bilan de l'UEMOA est passé de 8
à 6. Ces six groupes internationaux ou régionaux contrôlent
34 établissements de crédit installés dans la
quasi-totalité des pays de l'Union. Mesurée par l'excédent
des réserves constituées auprès de la Banque Centrale sur
les réserves requises, la liquidité du secteur est restée
élevée en 2007, malgré la baisse en fin d'année des
réserves constituées par rapport à 2006.
Le marché interbancaire, qui a pour vocation de recycler
les excédents de trésorerie a enregistré un regain
d'activité, le montant des transactions rapporté à la
taille du système bancaire reste limité. Cette faiblesse des
volumes s'explique par l'importante des excédents de trésorerie
qui réduit d'autant les besoins de refinancement des banques de l'Union.
L'activité interbancaire s'est concentrée sur les places de
Dakar, Abidjan, Lomé.
Les perspectives de développement du marché
interbancaire restent limitées par l'insuffisance du cadre et de la
sécurité juridique et par l'absence de supports appropriés
(la plupart des opérations s'effectuent en blanc, sans échanges
de titres ou de prêts).
3.1.3. La place des banques dans l'activité
économique.
La position extérieure nette des banques s'est
améliorée en 2007, en liaison avec une progression des avoirs
bruts et des engagements.
Après avoir augmente de 11% en 2006, les crédits
à l'économie ont de nouveau enregistré une progression
soutenue en 2007, le ratio des crédits rapportés au PIB s'est
ainsi inscrit en légère hausse de 16,6% en 2007 contre 15,5 % en
2006.
Les crédits de campagne sont en repli dans l'ensemble
de l'Union à l'exception du Burkina- Faso et de la Guinée-Bissau.
Les crédits ordinaires ont eux augmentés de près de 10,3%
par rapport à 2006.
L'encours des crédits recensés par la Banque
Centrale est passé de 8,5 % à 11% en 2007 ; Cette
évolution traduit une hausse des financements pour l'ensemble des
secteurs :
- Commerce
- Services fournis à la collectivité - Services
sociaux et personnels
- Agriculture
- Transport, communication - BTP
- Services aux entreprises.
Le rythme de progression des crédits à moyen et
long terme à été plus soutenu qu'en 2006, la part des
concours à long et moyen terme dans l'ensemble de l'Union reste
cependant limitée, en raison notamment de la faiblesse du taux
d'investissement.
3-2. Le système bancaire de la Zone
CEMAC.
3.1.1. Présentation du secteur
bancaire
Au 31 décembre 2007, le système bancaire de la
CEMAC comptait 35 établissements de crédits ; Une nouvelle banque
a été agrée en Guinée-Équatoriale, et un
établissement financier au Cameroun a obtenu un agrément
bancaire, parmi ces 35 établissements, 32 ont donnés lieu
à une évaluation par la COBAC, synthétisée par une
cotation globale, ce qui a donné :
- 6 en situation financière solide - 21 en bonne
situation financière - 4 en situation financière fragile - 3 en
situation financière critique.
Les systèmes bancaires Camerounais et Gabonais qui ont
longtemps représentés 80% du marché bancaire de la CEMAC
en matière de distribution de crédits et de collecter des
dépôts voient leur part se réduire progressivement au
profit de la Guinée et du Congo Brazzaville.
3.1.2. Activités des banques
L'activité du système bancaire de la CEMAC a
poursuivi son développement 2006, le total agrégé des
bilans au 31 décembre 2007 s'est inscrit en hausse de 14,1% par rapport
à 2006. Cette évolution résulte essentiellement de la
croissance soutenue des dépôts et tout particulièrement du
secteur privé + 21%, les dépôts des États
s'étant contractés de 10,2 % en 1 an.
Le volume des transactions sur le marché interbancaire
n'a que modestement progressé en 2006, les taux appliqués sur le
marché interbancaire présentent une très forte amplitude,
ils ont oscillés entre 2% à 7,5 % en 2007.
Ceci traduit la variabilité des niveaux de
liquidité dans le temps et entre les différents États de
la CEMAC ; L'importance des opérations intra-groupe
réalisées hors marché et les surliquidités
bancaires constituent les principaux facteurs explicatifs de
l'étroitesse du marché interbancaire de la Zone CEMAC, toutefois,
le développement du marché interbancaire demeure aussi
entravé par l'existence de risques spécifiques liés
à l'absence de cadre juridique et de support ( Les certificats de
placement émis en contrepartie des dépôts spéciaux
des banques ne sont utilisés comme collatéraux) .
3.2.3 La place des banques dans l'activité
économique
L'encours des crédits à l'économie a
augmenté de près de 9 % en 2007 .Les créances à
court terme, qui représentent plus de 60 % des crédits à
l'économie ont légèrement diminué à 0,5%
dans la Zone.
Cette diminution tient principalement à la forte baisse
des encours de crédits à court terme au Gabon de - 20 %, les
autres pays de la CEMAC ayant enregistrés une progression de leurs
encours pour cette catégorie de crédits.
L'encours à moyen terme a en revanche augmenté de
29,6 % du fait de la vigueur de la construction de logements sociaux, des
investissements de capacités et de productivité dans le secteur
industriel et des travaux de réhabilitation et de développement
des infrastructures dans plusieurs pays de la Zone.
La situation de surliquidité du système bancaire de
la Zone s'est accentuée : L'excédent global de trésorerie
a été en hausse de 24 %.
Etude : Diversification économique en Afrique Centrale
.
Au lendemain des indépendances , la plupart des pays
africains ont entamés un processus de diversification de leurs
structures économiques , à travers des politiques industrielles
de substitution aux importations, afin de réduire progressivement leur
dépendance à l'égard des produits de base.
Ces expériences d'industrialisation ont néanmoins
abouti à des échecs , du fait en particulier de la crise de la
dette qu'on subie les pays en développement au cours des années
1980 .
Le creusement des déficits commerciaux , lié
à la progression des importations , et l'augmentation des
déficits publics ,résultant de l'interventionnisme des Etats ont
conduit à une réorientation des stratégies de
développement et à la privatisation du tissu industriel à
partir des années 1990 .
En dépit de ces échecs, l'exigence d'une
réorientation des politiques de développement des pays africains
demeure, afin de promouvoir une plus grande diversification du tissu productif.
La diversification joue en effet un rôle essentiel dans la maitrise des
aléas de la conjoncture et réduit l'impact des fluctuations des
cours des matières premières sur les économies . Elle doit
aussi permettre une amélioration de la compétitivité
internationale .
Les économies des pays de la CEMAC apparaissent fortement
concentrées autour des secteurs pétrolier, minier et agricole. Si
l'embellie observée au cours des années récentes sur les
marchés mondiaux des matières premières a permis un
sensible redressement des performances Macroéconomique de la CEMAC, ces
économies nen demeurent pas moins vulnérable à un risque
de retournement de la conjoncture internationale .
Cette vulnérabilité doit conduire à repenser
les stratégies de développement à moyen et long terme dans
l'optique de rendre durable les performances Macroéconomique
récentes .
La presente étude donne un bref aperçu de
l'opportunité d'une diversification des bases productives , en mettant
en relief les enjeux et les déterminants de celle-ci.
Les enjeux de la diversification économique .
Pour mieux apprécier les couts et les avantages d'un
processus de diversification ,il convient d'en souligner les principales
caractéristiques .
Diversification de la production horizontale/verticale
|
La diversification de la production répond à la loi
des rendement décroissants
|
La corrélation des performances sectoriellesest
critique
|
La diversification horizontale
|
Si la diversification d'un
|
Le gain attendu de la
|
vise l'émergence d'un
|
portefeuille d'actifs en réduit
|
diversification est accru si le
|
nouveau secteur
|
le risque , le bénéfice
|
développement de la
|
d'activité,tandis que la
|
marginal d'un accroissement
|
production dans de nouveaux
|
diversification verticale
|
de la diversification est une
|
secteurs n'est pas
|
consiste à élargir la gamme
|
fonction décroissante du
|
parfaitement corrélé à celui
|
des produits fabriquées dans
|
volume global de ce
|
du reste de l'économie .
|
un meme secteur ,afin
|
portefeuille .
|
Ceci implique que la
|
d'aboutir à la constitution
|
Ce principe s'applique
|
diversification de la
|
d'une filière complète , partant du produit de
base
|
également à la diversification de la production
.
|
production ne doit pas seulement correspondre à une
|
jusqu'aux produits ou service
|
La diversification peut
|
migration vers de nouveaux
|
incorporant une plus forte
|
s'avérer contreproductive s'il
|
secteur , mais elle nécessite
|
valeur ajoutée.
|
faut réallouer des ressources
|
également le déplacement
|
|
affectées aux secteurs
|
vers des secteurs dont
|
|
performants au profit de
|
l'évolution est décorrélée du
|
|
nouveaux secteurs .
|
reste de l'économie .
|
En outre ;
Afin de permettre aux économies de ne plus etre
excessivement tributaires de secteurs d'activité fondés sur
l'exploitation et l'exportation des ressources naturelles, la diversification
doit pouvoir s'appuyer sur un secteur privé dynamique ayant accès
à une main-d'oeuvre qualifiée et évoluant dans un
environnement institutionnel et juridique favorable .
Les déterminants de la diversification .
La diversification joue un rôle important dans le
développement et la croissance d'une économie . En effet, elle
peut contribuer selon certains auteurs à accroitre la
productivité des facteurs , à renforcer l'investissement et
à stabiliser les recettes d'exportations .
Le rapport sur la diversification en Afrique de la Commission
Economique pour l'Afrique des Nations Unies 2007 répertorie 5
catégories de variables agissant sur le processus de diversification ,
notamment :
- Les facteurs physiques : L'investissement , la croissance et le
capital humain;
- Les politiques publiques : Les politiques budgétaires,
commerciale et industrielles,
- Les variables Macroéconomique : Les taux de changes et
d'inflation ainsi que les soldes
extérieurs ;
- Les variables institutionnelles : La gouvernance,
l'environnement de l'investissement et la situation sécuritaire ;
- L'accès aux marchés : Le degré d'ouverture
aux échanges de biens , de services et des capitaux , l'accès aux
financement , bancaires ou de marché.
Plus particulièrement , au plan Macroéconomique ,
une forte instabilité de l'environnement économique,
marqué par exemple , par une forte inflation , ne favorise ni la
création et le développement de nouveaux secteurs
d'activité, ni l'instauration d'un climat d'affaire favorable au
processus de diversification.
Dynamique de diversification dans les pays de la Zone CEMAC .
Le processus de diversification dans les pays de la Zone CEMAC
peut etre apprécier à travers l'évolution de la structure
des exportations . Cette approche ,qui consiste à considérer la
notion de diversification des économies de la CEMAC comme
étroitement liée à celle de la dynamique de leurs
exportations , peut se justifier , compte tenu de leurs structures de
production dominées par l'exploitation et l'exportation de produits de
base.
Dans cette perspectives, les analyses qui suivent visent à
examiner l'évolution des exportations et à évaluer
l'étendue de la diversification verticale ( variétés de la
gamme des produits de base) et horizontale ( introduction de nouveaux produits
au fil du temps dans la gamme de production) des pays de la CEMAC .
Structure moyenne des exportations de biens des pays de la Zone
CEMAC;
Pays
|
Produits de base
|
1987/1993
|
1994/2000
|
2001/2007
|
Cameroun
|
Pétrole brut
|
53%
|
10%
|
53%
|
|
Cacao
|
10%
|
10%
|
11%
|
|
coton
|
10%
|
8%
|
3%
|
|
café
|
5%
|
6%
|
6%
|
|
bois
|
11%
|
22%
|
17%
|
|
aluminium
|
6%
|
7%
|
6%
|
|
banane
|
3%
|
4%
|
3%
|
|
caoutchouc
|
2%
|
3%
|
2%
|
CentrAfrique
|
Coton
|
10%
|
14%
|
4%
|
|
Diamants
|
57%
|
48%
|
45%
|
|
Café
|
12%
|
10%
|
1%
|
|
Tabac
|
2%
|
0
|
0
|
|
Bois
|
18%
|
28%
|
50%
|
Congo-
|
Pétrole brut
|
83%
|
92%
|
92%
|
Brazzaville
|
Bois
|
12%
|
5%
|
6%
|
|
Sucre
|
1%
|
1%
|
0
|
|
Eucalyptus
|
2%
|
2%
|
1%
|
Gabon
|
Pétrole brut
|
76%
|
80%
|
85%
|
|
Manganèse
|
9%
|
5%
|
5%
|
|
Bois
|
11%
|
14%
|
10%
|
|
Uranium
|
4%
|
1%
|
0
|
Guinée
|
Pétrole brut
|
15%
|
75%
|
92%
|
Equatoriale
|
Méthanol
|
0
|
0
|
6%
|
|
Bois
|
57%
|
22%
|
2%
|
|
Cacao
|
27%
|
2%
|
0
|
|
Café
|
11%
|
0
|
0
|
Tchad
|
Coton-fibre
|
61%
|
57%
|
19%
|
|
Bétail
|
39%
|
43%
|
30%
|
|
Pétrole Brut
|
0
|
0
|
51%
|
Source : Service de la programmation Monétaire de la BEAC
.
II/ 4- Financement bancaire et croissance
économique.
Plusieurs économistes ont parlés du
système financier ; Ils ont insistés sur le rôle des
intermédiaires financiers dans la croissance économique. Le
rôle des intermédiaires financiers est crucial dans la croissance
économique.
Les techniques mises en oeuvre par ces derniers tendent à
relever le niveau de l'épargne et de l'investissement et à
repartir plus efficacement les épargnes « rares » entre les
différentes occasions d'investissement.
De ce fait, le système bancaire remplit un grand nombre de
fonctions à savoir :
- Collecte de l'épargne
- Allocation des ressources - Gestion de l'information
Le système bancaire à pour rôle essentiel de
gérer les moyens de paiement et de fournir les liquidités aux
agents économiques, nécessaires au bon fonctionnement de
l'économie.
Le développement de l'intermédiation
financière constitue donc un moyen essentiel pour favoriser
l'accumulation du capital, de même, la mise en place d'un système
financier plus efficace conduit à accroitre le bien-être de
l'économie.
La relation entre le développement financier et la
croissance économique reste aussi bien théoriquement
qu'empiriquement source de contradictions et de discussions.
La question est de savoir quel est le rôle des banques dans
l'économie ; C'est-à-dire : De savoir comment les banques
contribuent-elles à la croissance économique ; Et de
préciser si leur action a un impact positif sur la croissance
économique.
Pour beaucoup d'économistes, l'investissement est le
moteur de la croissance, partant de ce fait, nul ne peut nier l'importance du
rôle des banques étant donné qu'elles sont
considérées comme les canaux quasi-uniques du drainage de
l'épargne vers l'investissement. Elles contribuent donc de part leur
action sur l'investissement à déclencher le cercle vertueux de la
croissance économique à savoir :
- Investissement/ Production-Productivité/ Revenu/
Demande/ Investissement
4.1. Rôle d'un système bancaire
Le processus d'épargne - investissement dans les
économies capitalistes est organisé autour de
l'intermédiation financière, faisant des banques des acteurs
centraux de la croissance économique.
En effet, les intermédiaires financiers sont des
entreprises qui empruntent aux consommateurs/épargnants et prêtent
aux compagnies qui ont besoin des ressources pour leurs investissements. De ce
fait, il sera mieux de recourir à l'intermédiation bancaire :
- Les ménages achètent des titres émis par
les banques, qui investissent à leur tour l'argent en le prêtant
aux autres agents économiques ;
C'est de cette manière que les intermédiaires
financiers sont susceptibles d'offrir des services spécifiques aux
ménages.
4.1.1. Fonctions d'une banque.
Les banques sont des institutions qui assument deux fonctions
distinctes : 1/ Intermédiation des dépôts.
- Collecte des dépôts - Octroi de crédits
2/ Gestion du système de paiement.
- Carte de paiement - Chéquiers
Outre ces fonctions « Traditionnelles », les banques
ont d'autres activités à savoir :
- Dépositaire des valeurs Mobilières, courtage,
placement de titres .Elles fournissent
du conseil, distribuent de l'assurance ; Elles se portent
contrepartie sur les marchés,
sont des market-makers, offrent des garanties et rachètent
les risques.
Ainsi définie, il s'agit maintenant de
considérer le rôle des banques sur le plan théorique
à travers les différents courants économiques qui
affirment quasi-unaniment que le système bancaire contribue positivement
à la croissance économique.
4.1.2. Spécificités de la relation :
Banque-croissance économique.
La majorité des courants économiques semble
appuyer largement la thèse de l'existence d'une relation positive entre
le financement bancaire d'une part et la croissance économique d'autre
part.
Comment expliquer la contribution d'un système bancaire
dans la croissance économique ?
Premièrement en analysant le rôle du système
bancaire dans la relation : Banque- croissance économique ;
Deuxièmes, la relation : Banque et financement du
développement ;
Enfin, la nécessaire mise en place d'un cadre juridique
adéquat afin de contenir les risques.
4.1.3. Rôle du système bancaire dans la
croissance économique.
Les banques ne se limitent plus à accomplir leurs
fonctions Traditionnelles de collecte de l'épargne et d'octroi des
crédits ; Elles sont devenues des fournisseurs de liquidité, ces
institutions de par leur taille et leurs moyens seraient bien plus efficaces
que les agents individuels ; Permettant ainsi la réalisation des
économies d'échelle considérables qui conduiront à
une meilleure allocation des ressources favorisant par la suite le
développement de la sphère réelle.
Les banques sont aussi des gestionnaires de risque dans la mesure
où l'intermédiation bancaire dans le système financier
réduit le risque de liquidité des déposants individuels et
permet par conséquent de financer des investissements de plus long
terme, plus productifs mais moins liquide au détriment de projets
liquides mais de court terme et à faible rendement. Elles effectuer par
ailleurs une fonction al locative autrement dit ; Aujourd'hui, les banques se
portent garantes de certifier la qualité des investissements et de
sélectionner les projets les plus rentables, les plus novateurs et donc
les projets susceptibles de favoriser la croissance économique.
De ce fait, il apparait clairement que les banques occupent une
place prépondérante dans le fonctionnement de l'économie
et exercent un impact non négligeable sur la croissance
économique. Néanmoins, pour pouvoir mener à bien leur
missions, les banques doivent bénéficier d'un cadre juridique et
réglementaire favorable au libre exercice des fonctions qui leurs sont
attribuées ; C'est pour cela qu'on assiste depuis quelques
décennies à un mouvement de libéralisation
financière en Afrique qui n'est certes pas sans effets sur la croissance
économique et sur l'amélioration des performances des banques
.
1.3.1. Banque en tant que moniteurs
délégués.
Les emprunteurs doivent être contrôlés
à cause de l'asymétrie de l'information Ex-Poste selon laquelle
les prêteurs ne disposent pas d'informations concernant l'entreprise.
En effet, seul les emprunteurs individuels peuvent observer
l'OUTPUT réalisé de leurs projets, de ce fait, les contrats sont
plus précis concernant le rendement réalisé.
Par conséquent, le prêteur peut être
défavorisé dans le cas ou l'emprunteur n'est pas en mesure
d'honorer ses promesses EX-ANTES de payer, sauf s'il existe une incitation de
le faire ; Une solution proposée par Diamond pour résoudre ce
problème est la possibilité de s'engager dans un contrat qui
impose des pénalités non pécuniaires pour l'emprunteur
dans le cas ou il n'honore pas ses engagements dans un délai bien
défini dans le contrat.
Ce contrat est couteux puisque de telles pénalités
réduisent l'utilité des emprunteurs. En outre, si le
prêteur dispose des technologies de production d'information
disponible,
l'asymétrie d'information peut être surmontée
par l'application de ces technologies. Cette possibilité est moins
couteuse et plus efficiente que d'imposer des pénalités
non-pécuniaires. Diamond nomme la production d'information concernant
l'Output réalisé par l'emprunteur « Monitoring » : Le
contrôle.
1.3.2. Banque comme producteur de
l'information.
Si l'information concernant les opportunités
d'investissements ne sont pas disponibles, les agents économiques sont
amenés à produire l'information. Si les agents choisissent de
produire la même information, ceci va engendrer une duplication
inefficiente des couts de production de l'information.
1.3.3. Banque comme fournisseur de
liquidité.
La création monétaire se développe par la
progression d'activité économique, exigeant ainsi un
accroissement continuel de la quantité de monnaie dont doivent disposer
les agents économiques.
Les organismes créateurs de monnaies sont les banques
commerciales, la Banque Centrale et le Trésor Public.
Les banques sont des institutions d'intermédiation
financière et les services qu'elles produisent sont :
- La mise à la disposition de leurs clients des moyens de
paiements divers que sont : Liquides, chéquiers, carte bleue
Pour comprendre le principe de la création
monétaire, il est nécessaire de distinguer deux types de monnaie
:
- La monnaie centrale émise par la Banque Centrale sous
forme de billet
- La monnaie de banque : monnaie scripturale (chèque),
représentée par des inscriptions en compte courant sur les livres
des banques commerciales ; C'est n'est pas une seconde monnaie, elle s'ajoute
à la monnaie Centrale pour constituer une monnaie véritable ; Il
s'agit alors d'une création monétaire Ex-nihilo.
Selon Keynes, les banques peuvent avoir recours aux 3 sortes
d'actifs suivant :
- Les lettres de changes et les prêts - Les placements
- Les avances à la clientèle.
4-2. Banque et financement du
développement.
Le système bancaire est l'un de tout premier partenaire de
l'État en matière de développement économique , du
fait qu'il joue un rôle primordiale dans la création
monétaire et la mobilisation des ressources de développement
aussi bien nationale que étrangère, il est de même
susceptible de fournir la garantie et l'expertise nécessaire au bon
choix des projets de développement et prémunir les investissement
publics ou privé contre les risques de dérapages et de mauvaise
gestion ; En effet, les crédits de campagne, le soutient des
activités commerciales et des services sont autant des contributions au
financement du développement que le financement de la création
industrielle ou d'infrastructures collectifs ou encore d'autres
activités économiques .
La participation du système bancaire au
développement se concrétise donc dans les rôles que jouent
les banques à savoir :
- La collecte de l'épargne disponible
- La création de l'épargne productive
- La création de l'investissement productive
- L'investissement direct et le conseil technique.
4.2.1. La collecte d'épargne
disponible.
Le système bancaire est capable de canaliser
l'épargne sous formes diverses, puis la redistribue dans
l'économie en crédits à des agents économiques
organisés et productifs.
4.2.2. La création de l'épargne
productive.
Le système bancaire représente la seule et l'unique
structure institutionnelle et financière capable d'induire, de
créer, de développer et de motiver l'épargne productive :
L'orientation des liquidités disponibles vers les canaux qui doivent
être transformés par la suite en investissement productif en
faveur de l'épargnant et du pays en général. C'est ainsi
que le système bancaire est considéré important surtout
dans les pays en développement qui se caractérisent par une
propension à l'épargne publique et privée faible, tandis
que la fuite des capitaux nationaux à l'étranger semblent
être plus ou moins forte.
L'acquisition spéculative au nom des biens réels
plus ou moins productifs et plus ou moins nécessaires constituant le
mode essentiel de la transformation des disponibilités liquides au
niveau des ménages.
4.2.3. La création de l'investissement
productif.
L'intermédiation bancaire joue le rôle de
financement de l'investissement indirect : Octroi de crédit
d'investissement aux agents économiques. En effet, la banque est en
mesure de sélectionner, encourager, soutenir l'investissement productif
de l'entreprise et d'éliminer les mauvais choix.
Par ailleurs, les économies dans les pays en
développement sont dans une phase dite de création de richesse,
ou les contraintes des ressources productives sont devenues plus astreignantes
et les problèmes de gestion deviennent primordiaux ; Le rôle du
système bancaire qui consiste à orienter les ressources
disponibles vers les meilleurs projets de développement devient
primordial et même crucial.
- La banque comme investisseur direct :
Le rôle de la banque comme investisseur direct se
concrétise par la constitution d'un portefeuille productif, fait
d'affaires directement crées et gérées à travers
ses filiales, par le soutient et la gestion plus ou moins directe des projets
industriels, agricoles ou commerciaux. C'est ainsi que les systèmes
monétaires et financiers des pays en développement doivent
trouver les moyens afin de stabiliser les ressources des banques , renforcer
les capitaux propres et inciter les banques à prendre une part plus
active dans la création directe de projets qui leurs sont propres.
4.2.4. La banque comme conseillée
technique.
Le système bancaire national doit jouer le rôle de
conseiller et de guide, formation des cadres financiers des entreprises
à tous les niveaux, et particulièrement la formation des cadres
capables d'évaluer les projets.
Conclusion Partie II :
L'or, le bétail, les bijoux, les biens immobiliers et
l'argent cachés sous les matelas sont les moyens d'épargne
préférés dans de nombreuses parties du monde en
développement. Toutefois, ces avoirs contribuent rarement au
développement d'entreprises productives. Il est crucial d'orienter
l'épargne vers les mécanismes d'intermédiation
institutionnels qui peuvent les affecter à des utilisations productives
; S'ils sont rationnels et efficaces, les intermédiaires financiers
allouent généralement l'épargne aux emprunteurs
intérieurs les plus productifs, ce qui permet d'accroitre la
productivité, de créer les conditions nécessaires à
une augmentation des revenus réels et, aussi de bien
rémunérer l'épargne investie.
III / Impact des Bourses de Libreville et d'Abidjan sur
les économies des deux Zones.
La bourse tient une place économique primordiale, car,
elle permet la confrontation de l'offre et de la demande de capitaux.
L'importance d'une bourse est en relation avec le poids économique du
pays ; Ainsi, la capitalisation boursière (Valeur de marché de
l'ensemble des titres cotés) des USA représente entre 30 et 60 %
de la capitalisation boursière Mondiale.
Il est intéressant de comparer le volume de la
capitalisation boursière nationale à la taille des
économies correspondantes pour situer le rôle de la bourse dans le
système économique de chaque pays.
Une indication du poids de chaque bourse peut être obtenue
en rapportant sa capitalisation boursière au Produit National Brut
(PNB).
Une mesure de l'activité des bourses est le volume des
transactions ; Dans le cadre de ce mémoire, nous analyserons l'impact
des bourses des Valeurs Mobilières de Libreville et d'Abidjan sur les
économies des pays des deux sous-ensembles qui forment les Pays Africain
de la Zone Franc Cfa.
III / 1- Élargissement des perspectives des
entreprises face à leurs besoins de Financement.
L'impact positif d'un secteur financier solide sur
l'économie, que ce soit au niveau de la productivité des
entreprises, de l'accumulation de capital, de l'accroissement de
l'épargne et de l'investissement ou de la croissance est aujourd'hui
largement reconnu. Selon des études de la Banque Mondiale, une
augmentation de 10 % de la densité des circuits financiers
(Liquidités) s'accompagne d'une accélération de la
croissance du PIB par habitant de 2,8 %, ce qui est considérable.
Cela n'a pas toujours été le cas ; Il y a 25 ans,
nombreux sont ceux qui doutaient du bien- fondé d'une initiative
multilatérale axée sur le développement du secteur
financier dans les économies émergentes.
Or ; Les opérations menées en collaboration avec
des investisseurs du secteur privé et des pouvoirs publics, chaque fois
que la situation s'y prêtait, ont favorisé la poursuite de deux
objectifs fondamentaux : La Densification et l'Elargissement des circuits
financiers des pays en développement.
Qu'entend-on par Densification et Élargissement
des circuits financiers ?
Quand ils s'appliquent au système financier, ces deux
concepts se recouvrent partiellement ; De manière
générale, par Densification des circuits , on entend :
L'accroissement du pourcentage du PIB représenté par les actifs
financiers ; Et par Élargissement des circuits : La mise en place d'un
nombre plus élevé et d'une gamme plus étendue de
participants et d'instruments ; Par exemple : Un accroissement du
pourcentage d'épargnants dans la population , du nombre
d'intermédiaires sur le marché, du type d'instruments
d'épargne ou du nombre d'entreprises qui empruntent ou lèvent des
capitaux extérieurs .
Globalement, le processus de Densification et
d'élargissement des circuits financiers implique
généralement :
- Un accroissement de la participation des épargnants/
investisseurs sur les marchés financiers institutionnels
- Une augmentation du nombre et du type d'institutions
opérant sur le marché ; - L'élargissement de
l'éventail d'instruments financiers offrant diverses combinaisons de
risques/ rémunération ;
- L'amélioration de l'aptitude des marchés à
quantifier, à faciliter en tant qu'intermédiaire et à
régler des transactions au moyen de divers instruments qui permettent de
réduire les couts et les spreads ;
- L'assurance que les transactions s'effectuent dans des
conditions de libre et réelle
concurrence entre des institutions et des intervenants efficaces
et crédibles ;
- L'application aux intervenants sur le marché de
réglementations bien conçues ;
- L'assurance d'un marché transparent grâce à
une large diffusion des informations
sur les sociétés qui lèvent des capitaux,
le prix des transactions, les prix de référence
et la situation financière des intermédiaires
financiers ;
- Le respect des normes internationales en matière de
règlement, de comptabilité, de présentation de
l'information relative aux sociétés, de fonds propres et autres
aspects des opérations financières.
1.1. Des nouvelles alternatives aux entreprises pour
leurs besoins en Financement.
Le financement des investissements se fait le plus souvent en
ayant recours aux crédits bancaires, conjointement à
l'autofinancement, à l'appel au marché financier ainsi que dans
certains cas aux aides publiques.
En Afrique, les difficultés de collecte de
l'épargne aussi bien par les canaux formels que par les canaux
informels, doublée du faible niveau d'intermédiation
financière font en sorte que les marchés sont de plus en plus
regardés comme un créneau susceptible de donner un nouveau
souffle aux entreprises.
Certains auteurs justifient ce changement de vision en faveur des
marchés financiers par le décollage économique de bon
nombre d'États Africains dans un contexte de Mondialisation. En effet,
après être longtemps restés en marge de cette formule de
mobilisation de l'épargne, les pays Africains semblent aujourd'hui avoir
perçu l'importance des marchés financiers dans le processus de
développement de leurs économies.
L'engouement remarqué en Afrique pour ces marchés
depuis la fin de la décennie 90 illustre bien cette assertion ; On
compte en effet de nos jours plus d'une vingtaine de places boursières
sur le Continent.
Le marché financier régional de l'UEMOA crée
en décembre 1993, se présentait ainsi à l'époque
comme l'unique marché financier au Monde commun à plusieurs pays
; L'idée a fait école, notamment en Zone CEMAC. Ces
marchés financiers sensés apportés des solutions aux
vicissitudes liées à la procédure d'octroi d'un
crédit bancaire, à l'insécurité
caractéristique du secteur financier informel et à la
méfiance des épargnants vis-à-vis du secteur financier
formel, représentent un nouveau défi pour les entreprises et les
autorités monétaires de ces deux espaces économique.
Un pan important de ce nouveau défi réside dans
la conciliation des besoins en financements longs des entreprises et la
recherches par les épargnants des placements sécurisés et
rentables. Le marché financier qui vient en complément des autres
sources de financement constitue un moyen efficace pour les entreprises.
Dans le contexte particulier des pays de la Zone Franc Cfa, il y
a lieu de remarquer qu'à la suite de la profonde crise économique
qui a secoué ces pays à partir des années 80, le
système bancaire avait été frappé de plein fouet et
les portefeuilles de crédits avaient été compromis. Par
ailleurs, les banques de développement qui auraient pu pallié les
limites des banques commerciales n'ont pas elles aussi échappé
à la crise ; Les recours aux banques par les entreprises pour financer
leurs activités étaient devenus quasi-impossible.
L'apparition des marchés financiers dans le paysage
économique des pays de la Zone Cfa offre ainsi aux entreprises des
opportunités intéressantes de financement.
III / 2 - Une solution au problème de
l'étroitesse des fonds propres.
Les Valeurs Mobilières constituent sur le plan collectif
un moyen de financement efficace pour les entreprises ; Au XIXe siècle,
elles ont permis aux sociétés anonymes de collecter les capitaux
nécessaires à la mise en place du potentiel industriel des pays
occidentaux, cette collecte des capitaux n'est possible que s'il existe un
cadre appropriés ou les entreprises à la recherche des capitaux
et les investisseurs désireux d'obtenir des placements rentables peuvent
se rencontrer, c'est donc le marché des capitaux de longue durée
qui représente l'ensemble des offres et des demandes pour des
souscriptions au capital social des entreprises et des placements à long
terme ; De la, le constat selon lequel « si l'entreprise ne peut
s'autofinancer, si elle ne peut pas obtenir des fonds nouveaux de la part des
associés ou des groupes qui participent à sa gestion » :
L'entreprise qui veut investir doit pour rassembler les capitaux
nécessaires, solliciter les marchés financiers.
Le marché financier qui vient en complément de
l'autofinancement et de l'endettement auprès des banques constitue un
moyen efficace de financement des entreprises ; Entre le capital social et
l'endettement, l'un englobant parfois une partie de l'autre, s'est
développé la notion de fonds propres. Les fonds propres ou
capitaux propres désignent l'ensemble des fonds, réserves et
reports à nouveau mis à la disposition de la
société par les associés et correspondant au passif
interne.
Il s'agit en d'autre termes de l'ensemble des biens
matériels et financiers de la société,
caractérisés par les critères de propriété,
d'affectation et de permanence lui servant selon les cas de moyens de
financement.
Qu'il s'agit de fonds propres ou de quasi-fonds propres, leur
relative faiblesse et tout au moins la difficulté d'en disposer
rapidement et au moment voulu constitue le ventre mou de la politique
financière de beaucoup d'entreprises. Devant le fait relève des
vicissitudes liées à l'octroi des crédits bancaires, le
marché financier apparait comme la solution appropriée pour les
entreprises en quête de financement.
Selon l'article 81 de l'Acte Uniforme de l'OHADA, relatif au
droit des sociétés commerciales et des groupements
d'intérêts économique ; L'inscription à la bourse
des Valeurs est la preuve par excellence de l'appel public à
l'épargne.
Selon l'article 84 du même Acte Uniforme de l'OHADA, donne
la possibilité aux sociétés anonymes de faire publiquement
appel à l'épargne par l'inscription de leurs titres à la
bourse des Valeurs d'un État autre que l'État de leur
siège social.
Ces sociétés pourront ainsi, grâce à
la disponibilité et à la rapidité que leur offrent les
marchés financiers lever les fonds nécessaires au financement de
leurs activités et aussi accroitre leur indépendance
financière, les faisant ainsi échapper plus facilement à
l'emprise des banques ; Bien plus, le climat de hausse des cours des titres
permettra aux entreprises d'obtenir des capitaux à un cout
avantageux.
2.1. Les possibilités de croissance
externe.
La cotation du titre permet à l'entreprise de saisir,
voire de susciter des opportunités intéressantes de croissance
externe, il devient alors possibles de régler en titres , de prendre des
participations ou des contrôles ; Paiement par titres peut
également être attrayant pour apporteurs ou propriétaires
des sociétés absorbées non cotées qui peuvent
trouver un moyen de mobiliser les titres qu'ils reçoivent en
rémunération de leurs apports.
La transformation rapide du financement des entreprises sont la
conséquence de « l'effet de levier », c'est-à-dire de
l'écart entre le taux de profit (rentabilité économique)
et le taux d'intérêt réel : Tant que cette
différence est positive, il est préférable d'emprunter
pour financer un projet d'investissement car, son cout (le taux
d'intérêt) sera inférieur à ce que l'investissement
rapporte (le taux de profit).
III 3 - Source de financement pour les politiques
d'investissement publique pour les États
membres .
3.1. L'essor des marchés de la dette publique en
Zone Franc CFA : Cas de l'UEMOA .
Après avoir doublé en 2006, les émissions de
titres ont diminué de près de 18% en 2007, passant de 465,6
Milliards de FCFA ( 680 Millions D'euros) à 380 Milliards de FCFA ( 580
Millions d'Euros) .
Bien que la taille du marché de la dette publique au sein
de l'UEMOA demeure
modeste( 1,5% du PIB de la Zone en 2007) , les volumes d'
émissions des gouvernements ont connu une progression remarquable au
cours de ces derniers années ( multipliés par 6 entre 2000 et
2007); Le choix du marché de l'UEMOA par la SFI ( filiale de la Banque
Monde) fin 2006 pour sa première émission obligataire en monnaie
locale en Afrique sub-saharienne témoigne d'un intérêt
accru pour ce marché.
Illustrant ainsi l'évolution structurelles des modes de
financement des États ,marquée par le recul progressif du
financement monétaire , le développement récent du
marché régionale tient d'une part au recours désormais
systématique des États à ce mode de financement et d'autre
part, à l'essor du compartiment obligataire, à la faveur d'un
allongement sensible des marchés .
Cet allongement de la maturité moyenne de la dette
publique dans l'UEMOA à l'origine d'un profil d'endettement plus
diversifié que dans les restes des autres pays d'Afrique subsaharienne,
est à relier à une plus forte stabilité
macroéconomique en Zone Franc CFA .
La surliquidité des établissements bancaires de la
Zone a également facilité la progression des émissions des
États . L'abondance de liquidités pourrait expliquer les
conditions financières relativement favorables auxquelles les
États ont pu émettre, ainsi que la faible discrimination au sein
de la Zone entre émetteurs souverains.
Cette situation privilégiée est susceptible
d'évoluer sous l'effet d'une part , d'un éventuel resserrement de
la liquidité bancaire et, d'autre part , des opérations
réalisées dans la Zone par les grandes signatures,susceptibles
d'élargir les spreads .
3.2. Une forte croissance des volumes d'émission
depuis 2001 .
Le marché de dette publique en Zone UEMOA a
enregistrée une forte progression depuis 2001 . Les volumes des
émissions effectuées par les Trésors Nationaux ont
progressivement été multipliés par 6 entre 2001 et 2007 ,
soit 485 Millions d'Euros . En effet, entre 1998 et 2001 , tant sur le
marché des titres de créances négociables sur le
marché obligataire, les acteurs du secteur privé (
établissements financiers et entreprises industrielles) ont
été à l'origine de la majorité des
opérations d'émission . Depuis, le mouvement s'est
inversé, les émissions publiques ayant pris le pas sur les
émissions privées
Deux facteurs ont particulièrement contribué
à cette forte augmentation du volume des émissions publiques :
- La totalité des 8 États de la Zone UEMOA ont
désormais recours au marché pour ce procurer des ressources .
- Une diversification et un allongement des maturités (
jusqu'à' à 7 ans) ont été progressivement
opérés à partir de 2001 , ce qui a permis d'assurer
l'essor du marché obligataire , ainsi , en moyenne sur la période
1999/2006 , près du tiers des émissions ( en volume) a
été effectué à des échéances
supérieure à 3 ans .
3.3. Modification structurelle des modes de financement
des États .
La dernière décennie est en effet marquée
par un recours des États aux financement intérieure qui
représentent désormais près du triple des ressources
extérieures, obtenues traditionnellement auprès des bailleurs de
fonds internationaux.
3.3.1. Le recul progressif du financement
monétaire
De surcroit , l'évolution la plus notable
enregistrée depuis le début des années 2001 dans les modes
financement intérieure des États a résidé dans la
mise en oeuvre d'un processus d'extinction progressive des concours de la BCEAO
.
Si les avances de la BCEAO aux États sont demeurées
relativement stable jusqu'en 2001, leur montant a depuis,
régulièrement diminué , alors que les financement
bancaires et le marché enregistraient à l'inverse une rapide
progression ( + 23% entre 2001 et 2005) ;
Ce moindre recours des États au financement
monétaire tient au processus d'épurement progressif des avances
concédées auprès de la BCEAO .
Cette diminution tendancielle du financement monétaire des
États constitue l'un des principaux facteur de développement du
marché financier régional ; Celui-ci à permis aux
États d'accéder à de nouvelles sources de financement ,
d'autant que le recours au marché domestique présente pour les
Trésors Nationaux plusieurs avantages au regard d'autres modes de
financement, notamment externe :
- il apporte aux États une plus grande flexibilité
dans l'accès aux ressources, les gouvernement disposant d'une relative
maitrise du calendrier des émissions , des montants levés et des
remboursement;
- il assure une meilleure prévisibilité dans
l'obtention des financements, l'accès à ces ressources
n'étant pas conditionner , comme c'est le cas pour celles obtenues
auprès des institutions internationales , à la mise en oeuvre de
politiques spécifique ou à l'évaluation de leurs
résultats.
- Ces financements peuvent être mobilisés pour des
besoins courants et récurrents , alors que les financements mis en
oeuvre par les bailleurs internationaux ou bilatéraux sont souvent
liés à des affectations précises dans le cadre de
programmes arrêtés de commun accord.
- Enfin, le recours au financement de marché incite
à une gestion plus efficace de la trésorerie.
III / 4 - Mesures du développement d'un
marché financier et de la croissance économique.
4.1. Mesures du développement du marché
financier.
La théorie ne fournit pas une mesure unique du
développement du marché boursier ; Les mesures
suggérées pour mesurer le développement du marché
boursier sont essentiellement relatives à la taille du marché,
à la liquidité du marché, et à l'intégration
avec les autres marchés boursier internationaux.
A l'instar de Levine, nous utiliserons plusieurs mesures du
développement des marchés boursiers ; Il s'agit essentiellement
des mesures relatives à la taille et à la liquidité du
marché.
4.1.1. Mesure relative à la taille du
marché
Pour mesurer la taille du marché boursier, nous
retiendrons la mesure utilisée par Levine et Zervos, il s'agit du ratio
de la capitalisation du marché divisée par le Produit
Intérieur Brut(PIB).
La capitalisation du marché est égale à la
valeur totale de tous les titres inscrits ;Ainsi, à la BRVM (Bourse
Régionale des Valeurs Mobilière) d'Abidjan ont a
enregistré un volume total des transactions de 3200 000 Titres à
3000 000 de Titres entre 2005 et 2006, soit une baisse de 6,5 % pour l'ensemble
des Titres cotés sur ce marché ; Ainsi, sur le marché
Actions, le volume des transactions après avoir quasiment doublé
en 2005 est passé de 3000 000 de Titres à 2300 000 ; En revanche,
sur le marché obligataire, le volume des transactions a
été en hausse avec 600 000 Titres échangés selon
les estimations 2005,deux emprunts ont été émis par la
Cote d'ivoire et le Togo ; Par ailleurs, la Société
Financière Internationale( SFI) filiale
de la Banque Mondiale a émis un emprunt pour 330 Millions
d'Euros à un taux de 4,75 % sur 5 ans ; Cette opération constitue
la première émission en Franc Cfa sur le marché de l'UEMOA
d'une institution financière internationale non régionale.
Il faut noter aussi que des bons du Trésor ont
été émis par les Trésors Nationaux du Bénin,
du Burkina-Faso, de la Guinée-Bissau, du Mali , du Niger et du
Sénégal destinés à mobiliser les ressources
nécessaires au financement des infrastructures au sein de l'Union ; Ces
emprunts bénéficient d'une exonération d'impôts et
taxe et sont admis en support au refinancement par la Banque Centrale.
Par contre, étant encore au début de ses
activités, la Bourse des Valeurs Mobilière d'Afrique Centrale
(BVMAC) n'a enregistrée qu'une seule cotation jusqu'à ce jour
portant sur 1,2 Milliards d'Euros lever par le Gouvernement Gabonais ; D'autres
lever de fonds ont étés annoncées pour les mois
avenirs.
4.1.2 . Mesure relative à la liquidité du
marché
Pour mesurer la liquidité du marché, nous
utiliserons deux mesures ; La première mesure se retrouve dans Levine et
Zervos. Il s'agit du ratio de la valeur total des transactions divisée
par le PIB, cette mesure complète celle de la taille du marché
car, le marché peut être de grande taille mais inactif ;En fin
2006, la capitalisation de la BRVM seule bourse active de la Zone Franc Cfa a
atteint 2475 Milliards de Franc Cfa, tandis que en fin 2007, cette
capitalisation s'élevait à 3575 Milliards de Franc Cfa. La
seconde mesure de liquidité du marché que nous considérons
est le taux de rotation en volume égale au rapport des transactions en
volume sur la capitalisation boursière en volume. Cette mesure
complète également celle de la taille du marché car, le
marché peut être important mais inactif.
4.1.3. Mesure relative à la profondeur du
marché .
La profondeur du marché est une autre dimension de la
liquidité mise en exergue par Black en 1971, elle indique la
quantité des titres qu'il est possible de négocier aux prix
affichés sur le marché. Elle mesure en fait, l'influence qu'un
ordre peut exercer sur le prix actuel du marché, plusieurs auteurs dont
King et Levine en 1993 ; Ainsi que De Gregorio et Giudotti en 1995 identifient
une corrélation significative entre la profondeur financière et
la croissance économique.
Pour mesurer la profondeur financière, ces auteurs
utilisent la Masse Monétaire M2 divisée par le PIB ; En effet, la
Masse Monétaire est essentiellement reliée à
l'habileté du système financier à fournir de la
liquidité.
4.2. Mesures de la croissance
économique.
Concernant les mesures indicatrices de la croissance
économique, nous retenons la variation du PIB par tête ; En effet,
selon une étude de la Banque Mondiale, une augmentation de 10 % de la
densité des circuits financiers (liquidités) s'accompagne d'une
accélération de la croissance du PIB par Habitant de 2,8 % ; nous
retenons aussi la variation de la productivité du travail et la
variation du taux d'utilisation de la capacité industrielle.
La première mesure est celle communément
utilisée même si le choix de cet indicateur pose en
réalité une série de problème qui tient à
son mode de construction.
L'augmentation du PIB ne signifie pas nécessairement que
la population bénéficie de richesse disponible plus nombreuse,
cela dépend de plusieurs facteurs dont :
- Si le PIB augmente moins vite que la population, alors la
richesse disponible par habitant diminue, ce qui s'avère incompatible
avec l'idée que la croissance augmenterait le bien-être de la
population, c'est pour quoi, les économistes choisissent souvent de
retenir le PIB/ habitant comme indicateur de croissance.
- Le PIB ne mesure par définition que la valeur
ajoutée produite par les agents résidents, ne tient pas compte
des transferts de ressources entre Nations, pour certains pays en
développement ces transferts représentent une part très
sensible de la richesse Nationale, et il est alors plus pertinent d'utiliser
d'autres agrégats comme le Revenu National disponible brut (PNB).
Nous avons retenu la seconde hypothèse par rapport
à la variation de la productivité qui joue un rôle
clé dans la croissance économique.
La croissance économique nécessite d'utiliser
d'avantage de facteurs de production, mais ce n'est pas une condition
suffisante pour une croissance durable.
A long terme, la croissance économique s'accompagne d'une
augmentation de la population active, phénomène que l'on observe
depuis la Révolution industrielle.
Conclusion Partie III.
Le rôle du système financier est un
élément clé du développement économique. Il
favorise la mobilisation de l'épargne tout en assurant la meilleure
affectation possible aux investissements productifs, eux-mêmes moteur de
la croissance économique.
En raison d'un marché financier embryonnaire,
l'intermédiation incombe au seul secteur bancaire, or celui-ci est
caractérisé par des nombreux dysfonctionnements.
L'intermédiation bancaire est insuffisante dans les pays
de la Zone Franc Cfa ; En ce qui concerne l'UEMOA, le montants des
crédits alloués à l'économie équivalait
à 16 % du PIB de l'Union en 2006, soit un niveau relativement proche de
la moyenne du continent, mais assez loin derrière les pays comme
l'Afrique du Sud ou l'Ile Maurice pour lesquels ce ratio avoisinait les 80 % de
leur PIB respectifs.
En Zone CEMAC ; Le manque de profondeur du secteur bancaire est
plus prononcé, les ratios Masse Monétaire ( M2) et de
crédits à l'économie sur le PIB atteignent la
moitié de ceux de l'UEMOA, certes les caractéristiques
économique de la Zone CEMAC expliquent le retard de
l'intermédiation financière dans la mesure ou le
développement du secteur des hydrocarbures repose essentiellement sur
des financements autres que le crédit bancaire local
( autofinancements, crédits de banques internationales,
IDE, ou cotation sur les places financières plus importantes ; Cas de
Total Gabon) .
Au final, l'insuffisance de projets bancables débouche
sur une situation paradoxale : La surliquidité des banques,
mesurées par le rapport entre les dépôts collectés
et les crédits à l'économie, cette situation apparait plus
accentuée dans les pays de la CEMAC, dont les banques dégageaient
un excèdent de 25% en 2006.
IV / - Impact du secteur financier sur la croissance
économique.
Schumpeter soulignait depuis le XXe Siècle la grande
importance des banques dans le fonctionnement du système financier, et
leur apport bénéfique à la croissance à travers le
financement de l'innovation.
Il a mit en exergue l'action de l'entrepreneur capitaliste dont
l'apparition est liée à la volonté de réaliser un
profit par la modification volontaire des conditions technologiques de la
production et de la distribution.
Les banques occupent aussi une place prépondérante
dans l'analyse Keynésienne. En effet, partant sur le constat qu'il
faille qu'un système financier organisé avance les ressources
financières nécessaires au financement de l'investissement ; Le
banques deviennent essentielles puisque ce sont elles qui accordent les
crédits et qui se chargent de réduire les risques
inhérents à l'incertitude de l'avenir.
C'est donc le système bancaire qui finance la croissance
économique.
Lorsqu'ils sont efficaces, les secteurs financiers permettent de
mobiliser l'épargne venant de sources diverses pour l'affecter à
un usage productif, ce qui profite non seulement aux investisseurs et aux
bénéficiaires des investissements mais aussi à l'ensemble
de l'économie.
1 - Densification et Élargissement des circuits
financiers locaux.
Nous avions définit ces deux notions à la page 34
comme étant l'accroissement du pourcentage du PIB
représenté par les actifs financiers et la mise en place d'un
nombre plus élevés et d'une gamme plus étendue de
participant et d'instruments.
Afin que ces deux notions aient un impact sur le
développement, la SFI a lancée dans les pays en
développement de nouveaux produits et marchés et a, à
plusieurs reprises ouvert des brèches dans les systèmes
établis :
- Elle a investi dans la première société de
crédit-bail et fourni des conseils dans plus de 25 pays
- Elle a aidée à établir le premier fonds de
capital-risque dans une vingtaine de pays - Elle a crée le premier fonds
de placement pour l'Afrique et l'un des premiers fonds d'investissement
indiciels pour les marchés émergents en 1993.
Ainsi pour les marchés émergents et les
systèmes financiers embryonnaires ; La SFI préconise pour les
deux notions les points suivants à respecter et à mettre en place
:
Densification Élargissement
Augmentation du nombre/ volume des : Augmentation du nombre de
:
- Dépôts - Banques et assurance
- Prêts - Agences bancaires
- Opérations en bourse - Épargnants
- Polices d'assurances des ménages - Investisseurs
- Avoirs des caisses de pension - Emprunteurs ...
2.1. Stimulation de l'épargne
intérieure.
« Le capital se constitue dans le pays même »
L'épargne intérieure est la clé du
développement du secteur financier, les entreprises et les projets les
plus productifs d'un pays sont financés par des ressources
intérieures et génèrent des fonds en monnaie nationale.
Dans la plupart des pays en développement mis à
part l'Afrique sub-saharienne, l'épargne finance entre 85 et 90 % de
l'investissement intérieure brut, sur le long terme , les investisseurs
locaux sont une source de financement plus stable que les investisseurs
étrangers qui ont généralement d'avantage d'options et
moins de liens avec le marché local, les investisseurs locaux sont aussi
généralement bien informés et ont souvent d'avantages
intérêt à ce que les projets qu'ils financent produisent de
bons résultats.
Il faut encourager l'épargne intérieure pour
soutenir ce processus de formation intérieure de capital , et la
mobiliser sous forme de dépôts auprès des investisseurs
aussi variées que les ménages, les sociétés et les
pouvoirs publics, pour allouer les fonds ainsi obtenus aux emprunteurs ou aux
émetteurs les plus productifs sur les plans économiques et
financiers .
2.2. Les marchés financiers mobilisent et allouent
l'épargne. Mobilisation Allocation
-Épargnants Emprunteurs/ instrument
Intermédiaires financiers
Épargnants intérieurs
Ménages
Marchés boursiers
-Ménages, par le canal des Fcp Prêts
-Sociétés Hypothèques
-État Marchés obligataires
Épargnants étrangers
Sociétés
-Investisseurs de portefeuille privés
Crédit-bail
-Sociétés Multilatérales Fonds propres
Établissements de crédit
État
Bon du Trésor Obligations
2.2. Fourniture d'un appui aux marchés financiers
intérieurs
Les efforts de développement devraient viser en
priorité à créer et appuyer les systèmes financiers
institutionnels ; Une grande partie du patrimoine des pays en
développement est encore investie dans des instruments d'épargne
traditionnels comme l'Or, la Terre ou encore « cachées sous les
matelas ». Or, les mécanismes d'épargne institutionnels
offrent un moyen plus productif et souvent plus sur d'épargner que les
méthodes précédentes.
Lorsqu'ils sont bien réglementés et concurrentiels,
ces systèmes peuvent offrir des couts d'intermédiations
inférieurs à ceux des circuits non officiels et fournir des
services de dépôts et de prêts à un grand nombre
d'épargnants et d'entrepreneurs locaux, ce qui est crucial pour le
développement.
3 - Arrêt de la fuite des capitaux vers
l'étranger.
En fin 2006 , les dépôts internationaux des
résidents de la Zone Franc Cfa étaient estimés à
8,5 Milliards de US Dollars, soit une hausse de 25,6 % par rapport à
2005 , en liaison avec l'augmentation significative enregistrée en Cote
d'ivoire ( + 38 % ) , au Sénégal ( + 50 %) et au Gabon ( + 59 % )
.
Les dépôts bancaires à l'étranger des
résidents de la Zone représenteraient environ 8 % du PIB de la
Zone Franc Cfa ; Ces dépôts proviennent à hauteur de 59 %
de l'UEMOA, de la Cote d'ivoire et du Sénégal ; Tandis que 65 %
des dépôts bancaires internationaux de la CEMAC provienne du
Cameroun et du Gabon.
3.1. Politiques de luttes anti-blanchiment.
Le dispositif mis en place dans la sous-région de la
CEMAC est le GABAC, Groupe antiblanchiment d'Afrique Centrale institué
en 2001 et opérationnel depuis 2004 lutte dans le domaine du financement
du terrorisme et contre le blanchissement d'argent.
Le GABAC tout en s'attelant à la sensibilisation des
responsables politiques et financiers de la sous-région en vue de la
création d'agences nationales d'investigation financière a
orienté son action vers le développement de ses relations avec le
GAFI et le TRACFIN.
Les pays de l'UEMOA ont approuvés en 2003 la mise sur
pieds des cellules nationales de lutte contre le blanchiment des capitaux et le
financement du terrorisme.
De même, les pays exportateurs de pétrole tel que :
Le Gabon, le Congo-Brazzaville, la Guinée-Équatoriale, le
Cameroun et le Tchad ont signés l'initiative sur la transparence dans
les industries extractives qui engage les autorités à faire
certifier les recettes pétrolières par un cabinet d'audit
externe, de publier et déclarer les recettes des ventes des industries
extractives, selon le programme « profil oïl »
4 - Financement du développement.
A l'instar d'autre pays en développement, les besoins de
financement des pays de la Zone Franc Cfa sont élevés ; Leurs
couvertures reposent sur la capacité des États à lever des
fonds à travers la collecte fiscale ou l'emprunt. Au regard des
ressources disponibles, l'objectif pris par les Gouvernements de la Zone Cfa de
réduire de moitié les niveaux de pauvreté d'ici
2020 ; l'OMD (Objectifs du Millénaire pour le
Développement) apparait ambitieux et pourrait faire resurgir le spectre
de la spirale du ré- endettement sans une mobilisation accrue de la
communauté internationale.
4.1. La fragilité des Finances
Publiques.
Les deux Zones présentent des fragilités sur le
plan des Finances Publiques ; Les pays de la CEMAC peuvent compter sur les
recettes pétrolières, mais, cette mobilisation ne devrait pas
être amenée à durer dans un grand nombre de pays en raison
de la baisse tendancielle des réserves de pétrole ; Cas du
Gabon.
L'ampleur du déficit hors pétrole en 2007 (- 18%
du PIB hors pétrole) souligne la nécessité de la
consolidation des Finances publiques, d'autant que la dépendance aux
recettes pétrolières a augmenté ces dernières
années, ainsi, le pourcentage des recettes pétrolières
dans les budgets représenté par pays est le suivant :
- Cameroun : 35 % des recettes budgétaires
- Congo - Brazzaville : 87 % des recettes budgétaires -
Gabon : 54 % des recettes budgétaires
- Guinée - Équatoriale : 93 % des recettes
budgétaires.
Cependant, le cas du Tchad présente un autre cas de figure
; En effet, de 1999 à 2005 , la loi de gestion des revenus
pétroliers élaborée avec la Banque Mondiale
réglemente la gestion des ressources tirées de l'exploitation du
pétrole ; En vertu de cette loi, les revenus directs
( redevances et dividendes versés à l'État,
soit : 12,5 % du prix de vente du brut sur le marché international)
étaient versés sur un compte de l'État et 10 % de ces
revenus étaient placés sur un compte d'épargne ouvert dans
une institution internationale au profit des générations futures
, les 90 % restants étaient destinés à des comptes
spéciaux du Trésor et répartis dans des secteurs
prioritaires au financement de projets de développement.
Pour les pays de l'UEMOA, la part des recettes publiques
rapportées au PIB était également basse, alors que les
perspectives d'amélioration sont bridées par l'étroitesse
de la base productive et l'importance du marché informel.
Par ailleurs, d'autres contraintes financières sont
apparues, avec la hausse des cours du pétrole, la pression
exercée ces dernières années par les dépenses de
subventions au secteur énergétique est restée
élevée.
Parallèlement, tous les Gouvernements devront intensifier
les programmes d'investissements publics en vue d'atteindre les Objectifs du
Millénaire pour le développement, ce qui devrait accroitre la
pression sur les dépenses publiques et donc accentuer la dynamique
d'endettement à moins que les ressources extérieures
traditionnelles ne viennent à augmenter.
Or, les perspectives en matière d'aide internationale sont
incertaines. Selon l'OCDE, l'aide publique au développement des
principaux bailleurs bilatéraux a stagné en 2006 pour les pays
Africains, il est même en léger repli si l'on exclut les montants
d'annulations de dette, il existe donc un risque de voir les montants d'aides
extérieures stagner ou diminuer, sachant que les dons extérieurs
génèrent 15 % des recettes budgétaires des pays de l'UEMOA
, et plus de la moitié des dépenses en capital est
financée dans la cadre de programmes de coopération
internationale .
Dans ces conditions, la tentation de recourir à l'emprunt
pour couvrir ses besoins de développement est grande, d'autant que de
nouveaux bailleurs sont apparus sur la scène internationale. En effet,
la quasi-totalité des États ont améliorés leur
solvabilité, que ce soit par l'intermédiaire des programmes
d'annulations de dettes (UEMOA) ou grâce à l'afflux de
pétrodollars (CEMAC).
Dès lors, il est plus facile de lever des fonds
auprès des marchés financiers internationaux, mais, les
conditions de financement sont parfois opaques, et il est notamment
reproché à ces nouveaux prêteurs de pratiquer des taux non
concessionnels ; A terme, le cout d'un tel endettement peut devenir
insoutenable en cas de retournement de conjoncture.
4.2. Les freins au développement restent
nombreux.
Selon les prévisions élaborées par le
FMI, le taux de croissance de la Zone en 2009 ne devrait pas dépasser 5
% et sera donc inférieure à celui du reste de l'Afrique
sub-saharienne pour la troisième année consécutive.
On est également en deçà du taux de 7 % l'an
estimé nécessaire par la Banque Mondiale pour réduire le
niveau de pauvreté, les pays de l'UEMOA se retrouvent à
l'écart de l'essor du commerce mondial dont bénéficie une
partie de l'Afrique.
De même, le niveau actuel des prix du pétrole
risque d'être une bénédiction de courte durée pour
les pays de la CEMAC ; Assurant presque 70 % des recettes budgétaires et
des recettes d'exportations, l'avenir du secteur pétrolier est incertain
à moyen-long terme en raison de la diminution des réserves dans
de nombreux pays, or, la dynamique hors hydrocarbures reste bloquée en
dépit de l'intensification des programmes d'investissement public.
La diversification économique est donc un défi
commun aux deux régions, mais le processus est entravé par de
nombreuses rigidités.
4.3. La nécessaire mise en place d'un bon climat
des affaires.
Les déterminants du développement industriel sont
multiples ; Outre la qualité des infrastructures qui sont
étroitement corrélés à l'environnement
institutionnel dans lequel une entreprise opère, « le climat des
affaires » constitue également un critère important pour
attirer des capitaux étrangers parmi lesquels les IDE ; Mais, de ce
point de vue, la performance de la Zone Cfa reste modeste.
Le manque d'infrastructure est un frein au développement
industriel. D'une part, l'énergie est couteuse et sa fourniture parfois
insuffisante. D'autre part, les couts de transport sont élevés en
raison de structure routière peu adaptée ; En outre, les
indicateurs de la Banque Mondiale font ressortir un climat des affaires
défavorables notamment sur le plan réglementaire.
Parallèlement, le FMI relève dans son étude sur la
compétitivité de la Zone Franc, que l'environnement des affaires
y est globalement plus défavorable que pour la moyenne des pays
Africains. La rigidité du marché de l'emploi et le cout pour
démarrer une affaire y sont mis en avant.
La difficulté de l'environnement économique est
corroborée par la faible attractive de la Zone, et ce en dépit
des mécanismes stabilisateurs de la Zone Franc.
L'absence de tension inflationniste, la parité fixe
avec l'Euro et la garantie du Trésor pour assurer la
convertibilité de la monnaie sont autant de facteurs favorables aux
investisseurs étrangers.
Entre 2001 et 2005, pour les IDE dans la Zone avoisinait 4
Milliards de Dollars, mais la dynamique se concentre sur quelques pays et
concerne peu de secteurs ; Ainsi, la CEMAC a capté plus de 80 % des IDE
de la Zone sur cette période dont la quasi-totalité est
absorbée par le secteur des hydrocarbures ; Or, ces investissements sont
déconnectés du reste de l'économie et donc peu
structurants.
Conclusion Partie IV
La question du développement de la Zone Franc à
moyen-long terme reste donc entière ; Le manque de profondeur du
système financier et la médiocre qualité du climat des
affaires freinent le développement du tissu industriel. De plus, la mise
en place des programmes d'investissement se heurte à la qualité
des Finances Publiques et renvoie indubitablement à la
problématique de ré-endettement .
Sans une mobilisation accrue de la communauté
internationale et sans intensification des réformes structurelles, la
région court le risque de décrocher durablement ce qui à
terme posera la question du système de change avec plus
d'acuité.
V / Étude de cas : Le Gabon ; Impact de la Bourse
des Valeurs Mobilières d'Afrique Centrale sa croissance
économique à l'horizon 2020 ?
Comme je l'ai dit dans le résumé de ce travail, les
pays africains semblent résolument engagés dans la voie de la
modernisation de leurs économies et que cette modernisation est
aujourd'hui rendue nécessaire par le contexte de Mondialisation , et
l'une des voies qu'emprunte ce processus de modernisation est le marché
financier qui , outre le fait qu'il est un instrument de développement
des entreprises et un moyen aux États de trouver les ressources
nécessaires à la réalisation des politiques
d'investissement public, le marché financier impose et nécessite
la mise en place des structures et des règlements propices à son
développement .
Le Gabon a abandonné son rôle de
propriétaires ou d'exploitant des entreprises publiques et cherche
à frayer une place au secteur privé local. Ce transfert
d'activité vers le secteur privé nécessite cependant pour
son efficacité en tant moteur de la croissance économique un
certain nombres de facteurs liés à la crédibilité
et à la périnité . En effet,outre les reformes
structurelles en cours, il faut donner un coups de pouce à l'initiative
privée à un stade ou le système bancaire hésite
encore à intervenir.
La mondialisation en cours exige de la part des pays
Africains,comme de ceux du reste du monde un tissu économique
adapté ,c'est-à-dire compétitif. Le secteur privé
est plus que jamais admis comme le moteur d'une croissance économique
durable et du développement humain.
I/ - Introduction
L'économie du Gabon est peu diversifiée,c'est dans
ce cadre que le Gabon c'est engagé à approfondir les reformes
structurelles en vue de réduire la forte dépendance de
l'économie vis-à-vis du pétrole. Son programme cible le
secteur privé comme " Moteur de la croissance"; L'état devant
renforcer son rôle facilitateur et de régulateur .
L'année 2007, a vu le lancement du processus
d'élaboration d'un plan d'action prioritaire
et d'un cadre de dépense à moyen terme ( CDMT) pour
renforcer l'efficacité des ressources publiques et de réduire la
pauvreté .
A l'heure actuelle, les autorités Gabonaise prônent
l'émergence d'entrepreneurs nationaux dans un marché
dominé par les expatriés ; En effet, les BOOMS pétroliers
dont avait bénéficié le pays depuis l'indépendance
a annihilé l'initiative privée de la part des gabonais
attirés par des fonctions administratives de l'État et du secteur
Parapublique.
Mais la saturation de la fonction publique ( 30000 agents
environ) et la montée du chômage chez les jeunes
diplômés ont conduit l'État à prendre des
disposition visant à promouvoir le secteur privé local.
Une classe d'entrepreneurs locaux est donc née de ces
dispositions entreprissent par l'État ,mais cet engouement pour les
affaires a été cependant vite stoppé,les jeunes
créateurs ayant fait face à certaines contraintes
internes,notamment financière ; En effet, « L'argent est le nerf de
la guerre »; Il n'y a pas d'entreprises sans financement.
Quelles sont alors les sources de financement des PME au
Gabon?
En dépit de ces difficultés, le financement des
entreprises au Gabon se prêtent à des observations bien
établies dans la plupart des pays d'Afrique à savoir :
- Financement Endogène - Financement Informel -
Financement Bancaire
Dans cette partie du mémoire consacrée à
l'étude du cas du Gabon et à l'impact de la Bourse des Valeurs
Mobilières de l'Afrique Centrale, nous tenterons de démontrer de
manière théorique l'avantage que peut tirer le Gabon par la
financiarisation de son économie à l'horizon 2020.
Nous analyserons les sources de financement des PME au Gabon dans
un premier temps, ensuite, les opportunités offertes aux entreprises
locales et enfin, les possibilités de croissance externe des entreprises
gabonaises.
II/ - Les sources de financement des PME au Gabon.
II/ 1- Financement Endogène II/ 2- Financement Informel
II/ 3- Financement Bancaire
III/ - La mise en place d'un cadre propice au
développement des sociétés anonymes .
III/ 1- Les contraintes à surmonter III/ 2- Les exigences
financières III/ 3- La rigueur manageuriale
IV/ - Les opportunités offertes aux entreprises locales
IV/ 1- L'élargissement des alternatives de l'entreprise
face à ses besoins de financement
1. Des solutions apportés aux problèmes de
l'étroitesse des fonds propres.
2. Des réelles possibilités de croissance
externe.
II - Les sources de financement des PME au
Gabon.
L'identification des modalités particulières du
financement des entreprises dans les pays africains reste, de nos jours peu
étudiée. Dans le cas spécifique du Gabon ,cette question
pose au moins trois problèmes : Le problème de terminologie, le
problème lié au besoin de financement de l'entreprise et le
problème des sources de financement.
S'agissant du problème de terminologie , le concept
même de l'entreprise recouvre une réalité disparate. Il
peut s'agir d'entités permanentes et organisées,assez proches des
entreprises modernes. Il peut s'agir de micro-entreprise,petits exploitants sur
les marchés ou artisans des rues,qu'il est impossible de
répertoire . Entre les deux, des PME appartiennent à un secteur
intermédiaire entre le formel et l'informel.
Pour ce qui est des besoins de financement de l'entreprise,elle
ont besoin de ressources au moment de leur création ,et par la suite
pour s'étendre,mais, plus elles sont petites,moins elles ont de la
chance de se développer . Ainsi, que nous l'avions souligné plus
haut, l'entreprise informelle se reproduit mais, ne grandit pas. Les
entreprises ont besoin de ressources à long terme pour financer leurs
investissements,mais aussi à court terme pour financer le cycle
d'exploitation . Le capital fixe est moins important dans le commerce que dans
l'artisanat que dans l'industrie, et il l'est d'autant moins que est petite et
qu'elle reste plus proche du secteur informel .
Enfin,s'agissant des sources de financement, le recours au banque
est facile à appréhender. Mais,que dire des emprunts aux
prêteurs individuels qui sont souvent des usuriers,aux parents et aux
amis de la famille qui souvent prêtent sans intérêts ou
consentent un don pur et simple,qui n'est pas forcement sans contrepartie;
Quant aux ressources personnelles des intéressés,elles sont
déposées auprès du garde-monnaie plus souvent que dans la
banque et plus souvent encore ,elles alimentent les tontines.
En dépit de ces difficultés , le financement des
entreprises au Gabon se prêtent aux observations qui semblent bien
établies dans la plupart des pays africains et concernent succevissement
: Le financement Endogène,le financement informel et le financement
bancaire .
II/ 1- Financement Endogène
Les entreprises ,spécialement les plus petites se
financent d'abord par elles mêmes, au départ,elles sont
constituées à partir d'une épargne
personnelle,complétée par celle des parents ou des amis les plus
proches . Par la suite,elles financent leurs propres investissements avec leurs
propres bénéfices . De cette façon,elles ne s'endettent
pas envers des personnes étrangères ou envers certaines
institutions.
Au Gabon, les enquêtes effectuées sur le terrain
révèlent le recours systématique des entrepreneurs
à leur épargne personnelle, comme à celle ou de leurs amis
. Ces, dons,ne sont pas vraiment sans contrepartie,car le
bénéficiaire doit à son tour, le moment venu en aide
à ceux qui l'ont précédemment aidé. La contrainte
sociale est à cet égard extrêmement forte en Afrique.
Toutefois,'épargne familiale ne fait pas naitre une
obligation de remboursement précise quant à son montant et
à son échéance. Elle n'entraine pas le paiement d'un
intérêt comme prix du service rendu. De telles
transactions,fortement personnalisées,échappent totalement
à la logique financière .
Le tableau ci-dessus représente les différentes
réponses à la création et au financement des
micro-entreprises au Gabon .
Création d'entreprise
|
Hommes
|
Femmes
|
Total
|
%
|
Épargne
|
25
|
60
|
85
|
62
|
Aide familiale et amis
|
10
|
20
|
30
|
22
|
Crédit bancaire
|
3
|
4
|
7
|
5
|
Ressources tontine
|
5
|
9
|
14
|
11
|
Financement ultérieur de l'investissement
|
Hommes
|
Femmes
|
Total
|
%
|
Revenu de l'activité
|
30
|
70
|
90
|
72
|
Autofinancement
|
11
|
21
|
32
|
24
|
Ressources tontine
|
3
|
2
|
5
|
4
|
Source : S Engone MVE ; Thèse de Doctorat : Financement de
la croissance dans les pays africains au sud du Sahara( cas du Gabon) .
Plus de la moitié de l'échantillon,soit en moyenne
: 63 % des exploitants créent leur entreprise à partir de leur
épargne personnelle,qui dans 2 cas sur 3 est le résultat d'une
activité antérieure d'entreprise.
Par ailleurs, 90 exploitants financent leurs investissements
ultérieurs par les revenus de leurs activités, soit 67% et parmi
eux ,32 ont procédé par autofinancement.
En montrant à quel point l'accumulation du capital dans
les entreprises gabonaises est largement endogène , cette enquête
précis et conforte les observations résultant d'études
conduites au début des années 80.
L'une d'elles a été réalisée sous
l'égide du Ministère gabonais de la planification auprès
de 25 PME dans les secteurs de l'industrie et du bâtiment . Son principal
intérêt est d'avoir distingué trois catégories : Des
entreprises modernes respectant la comptabilité légale des
entreprises dites de transition n'utilisant qu'une comptabilité
rudimentaire mais employant au moins un salarié permanent ,des
entreprises informelles ne tenant aucune comptabilité et n'ayant aucun
employé en permanence.
Le capital initial provient de l'épargne personnelle dans
70% des cas dans le secteur informel,52% dans le secteur en transition et 31%
dans le secteur moderne.
L'épargne familiale suit la même évolution :
Avec elle,c'est respectivement 71 %;62% et 24% des entreprises qui se sont
financées de façon endogène.
II/ 2 - Financement informel
Le financement de l'entrepreneur gabonais par le secteur informel
est entaché d'une certaine ambiguïté. L'épargne
personnelle et l'aide de la famille ou des amis sont d'une telle importance
qu'elles laissent peu de place au financement informel, lequel paraît
jouer parfois un rôle tout à fait original.
La tontine est une technique de mobilisation à court terme
de l'épargne personnelle; L'épargne retrouve alors la
disponibilité de l'argent qu'il a déposé . Le petit
entrepreneur a bien conscience que la tontine n'est pas en soi un moyen de
financer ses projets. Elle ne lui permet pas de disposer de plus ressources
qu'il n'en a . La tontine permet seulement, en mettant
régulièrement un peu d'argent de coté,de disposer à
un moment donné,peut-être rapidement,de tout ce qu'il aura
économisé pendant un certain temps . Elle joue un rôle
indirect comme le montre le tableau ci-dessus : 11 % de micro-entreprises se
sont constituées avec les ressources des tontines ; 4 % ont
financé par la suite leurs investissements complémentaire
à partir de ces ressources.
En fait,le système financier informel contribue au
financement des entreprises d'une façon indirecte,mais, qui n'est pas
pour autant sans importance . Sans lui, les recettes de chaque jour ou le
revenu de chaque mois seraient quasi totalement consommées .
On observe ainsi qu'en dépit du dispositif d'aide à
la création d'entreprise mis en place par l'État ( le FAGA et le
FODEX), l'entrepreneur gabonais bénéficie rarement de soutiens
institutionnels pour mener son projet à terme . La famille et
l'épargne personnelle constituent les vecteurs principaux grâce
auxquels l'entrepreneur réunit les capitaux dont il a besoin. C'est
ainsi que se pose la question du maintien de l'activité dans le secteur
formel ou informel. L'entrepreneur n'ayant pas été aidé
lors de la phase cruciale du démarrage de son activité refuse
souvent de verser la taxe à l'État.
Les entrepreneurs de cette catégorie perçoivent
l'État comme un frein plutôt que comme un stimulant à la
création d'entreprise; Pour eux,l'État empêche l'initiative
individuelle à travers une réglementation très lourde,il
se contente aussi de collecter l'impôt sans pouvoir justifier de son
utilisation. C'est pourquoi ils s'étonnent lorsque l'État leur
réclame le versement de l'impôt sur leurs activités ,alors
qu'ils n'ont pas bénéficié de son concours lors du
démarrage de leurs entreprises.
L'administrateur général du FODEX ( Fond
d'expansion des PME/PMI) explique que « Les bénéficiaires de
prêts n'investissent pas du tout dans projets pour lesquels ils ont
contractés un crédit refinancé par le FODEX, qui s'est
ainsi retrouvé avec un nombre important d'impayés . Cette
situation a donc conduit la Banque Africaine de Développement ( BAD)
à demander la suppression des prêts sur ses ressources au niveau
local.
La Banque Gabonaises de Développement ( BGD) a ensuite
,elle aussi refusé de suivre le FODEX dans le financement des petits
métiers ,or, c'est la BGD qui a procédé à 70% des
décaissements, ce qui a donc amené cette institution à
supprimer cette ligne de crédit aux micro-projets ».
Les entrepreneurs préfèrent donc se réfugier
dans le secteur informel , pour éviter les représailles.
L'entreprise locale est donc considérée comme un
bien personnel qu'on n'est pas disposé d'ouvrir aux personnes
extérieures . Les incidences sur la gestion de l'entreprise sont souvent
multiples.
II/ 3 - Financement bancaire.
Au 31 décembre 2006 les crédits à
l'équipement des entreprises dans la Zone CEMAC s'élevaient
à 210 Milliards F CFA sur un total crédits de 1590 Milliards F
CFA ; Soit 15% . L'immobilier et l'habitat individuel ayant été
financés à hauteur de 240 Milliards F CFA .
3.1. Financer les investissements au Gabon à moyen
et long terme .
A la même date au Gabon, les crédits à long
terme faits par les banques s'élevaient seulement à 8 Milliards
de F CFA à long terme, ceux à moyen terme à 165 Milliards
de F CFA sur un total crédits de 399 Milliards de F CFA.
Les banques Gabonaises prêtent donc souvent à court
terme et moyen terme qu'à long terme( au-delà de 7 ans) .
En réalité, le financement des investissements
à long terme de l'outil de production
( terrains,bâtiments et machines industriels, recherche) a
toujours été un domaine spécifique, hors champ des banques
commerciales ; Ce domaine est réservé à des
établissements de financement spécialisés .
En prenant l'exemple de la France, il y' a de façon non
exhaustive :
- Le DFES ( Fonds de développement économique et
social) - Le Crédit National
- Le Crédit d'équipement aux PME
- Les Sociétés de développement
régional .
Ces établissements ont été crées soit
pour des besoins de reconstruction d'après-guerre, soit en appui d'une
politique industrielle ou de développement, soit encore en soutient
intensif de secteurs économique particulier.
Au Gabon,rien d'équivalent ,mais il existe la BGD et le
FODEX ,qui contrairement à ce que l'on dit ne sont pas des
établissements de crédit à moyen et long terme mais, des
établissements qui aurait du à partir de financement longs et
abondants obtenus auprès de la BAD , le FODEX aurait servit
d'établissement de refinancement aux banques commerciales ; les banques
commerciales auraient prêter à 7 ans et plus à taux
bonifié et trouverait un refinancement auprès du FODEX .
3.2. rôle et mission de la Banque Gabonaises de
Développement .
De l'avis de tous, la BGD est depuis longtemps celle qui marche
le mieux en Afrique subsaharienne, du pont de vue de la gestion interne et du
point de vue des résultats .
La relative bonne implantation territoriale ainsi que la
qualité de son actionnariat ont toujours été des atouts
majeurs pour sa participation au financement à long terme de
l'économie Gabonaises .
C'est ainsi qu'elle a de tout temps participé au pool de
financement syndiqué constitués par les banques commerciales en
réponse aux demandes des entreprises des grands secteurs de
l'économie ( Bois, Pétrole, Uranium, Manganèse,
Agro-industrie) .
Mais,le reproche fait à cette institution c'est sa faible
implication dans l'assistance aux PME/PMI et sa trop grande implication dans
les crédits à la consommation des ménages ,
matérialisée par d'innombrables " points-crédits" à
travers le pays . La BGD semble renouer avec l'ensemble des problèmes de
financement à long terme,avec la création récente de la
Banque de l'habitat du Gabon ( BHG) constituée en succursale.
De plus, les jeunes entrepreneurs doivent savoir que
l'accès aux guichets de la BGD est presque plus aisé que
l'accès aux guichets des banques commerciales puisqu'il n'y a pas
obligation d'y entretenir un compte .
3.3. Le Fonds d'Expansion des PME .
Une réorganisation et une rationalisation des fonctions du
Fodex ont été annoncées par le Gouvernement Gabonais suite
à une affaire de corruption et de détournements de fonds de son
ancienne directrice.
Malgré cela , le Fodex continue de financer des
crédits sur la base de conventions signées avec les banques
commerciales .
Au Fodex comme à la BGD , un entrepreneur devra
présenter un dossier bancable comprenant une étude de
marché, 3 bilans certifiés , prévisions d'exploitations
sur 3 ou 5ans ,puisqu'il s'agit de solliciter un crédit long , une
étude de la rentabilité et de l'investissement projeté
.
3.4. Le crédit-bail .
Le crédit est une technique de financement qui constitue
une alternative à l'endettement bancaire et permet à l'entreprise
de disposer d'un bien sans avoir à contracter un prêt ni à
avancer en fonds propres les sommes nécessaire à l'achat . Cette
formule est généralement plus couteuse et moins
intéressante qu'un financement classique par emprunt mais, plus simple
à obtenir au Gabon . A dire vrai, c'est souvent la seule disponible .
III/ - La mise en place d'un cadre propice au
développement des sociétés anonymes.
L'argent est bien le nerf de la guerre et on aura beau
reproché aux capitaux de n'avoir d'autres finalités que de
s'optimiser le plus rapidement possible cela n'en reste pas moins leur
vocation. Le cadre privilégié pour le déploiement de ces
capitaux est bien le marché financier qui représente le
marché des capitaux à long terme , contrairement au marché
monétaire qui , pour sa part , accueille les capitaux à court
terme.
Dans le contexte particulier des pays de l'espace OHADA, le
marché financier représente le cadre par excellence pour les
sociétés anonymes d'assurer une certaine police des
équipes dirigeantes,de garantir la rapidité et la
sécurité des opérations sur titres émis à
long terme , et surtout de recueillir les ressources nécessaires au
financement de leurs activités.
Il est à cet égard intéressant de remarquer
que l'émergence des marchés financiers dans les pays de l'espace
OHADA est accueillie avec enthousiasme par les entreprises qui voient en eux
une opportunité d'accroissement de leurs possibilités de
financement, même si,pour remplir efficacement ce rôle ,des efforts
sont à entreprendre dans le sens d'une grande ouverture des
différents marchés.
III/ 1 - Les contraintes à surmonter .
Une entreprise qui souhaite accéder à l'un des
marchés financiers de la Zone Franc CFA doit posséder les
aptitudes et les attitudes liées au statut de sociétés
cotées. En effet, le fait pour une société d'être
cotée permet aux partenaires d'en avoir une image plus ou moins
positive. Cette image serait trompeuse s'il n'existait pas un corps de
règles destinés à rassurer les uns et les autres quant
à la bonne santé financière de l'entreprise cotée
et quant à l'exigence de gestion rigoureuse qu'impose l'admission
à la cote.
III/ 2 - Les exigences financières
Il s'agit principalement du capital social exigé des
entreprises dont les titres sont inscrits à la bourse des valeurs d'un
ou plusieurs États membres de l'OHADA et de la Zone Franc CFA. Ce
capital a été fixé par l'Acte Uniforme OHADA à
100.000.000 de Fcfa (150.000 Euros). Si le capital venait à tomber en
dessous de ce seuil minimal, la société anonyme
concernée
serait obligée de se transformer en une
société d'une autre forme conformément aux exigences de
l'alinéa 2 de l'article 824 de l'Acte Uniforme. Une telle transformation
équivaudrait alors pour la société en question à
une interdiction formelle de faire appel public à l'épargne,donc
à une cessation de cotation de ses titres sur un marché boursier
de l'espace OHADA.
L'exigence du capital minimum ne fait pas préjudice aux
dispositions d'une bourse des Valeurs particulière.
Il faut à titre d'exemple souligner que pour être
admise au compartiment des actions de la BRVM d'Abidjan, l'entreprise candidate
doit présenter une capitalisation boursière égale ou
supérieure à 500.000.000 F.CFA ( 750.000 Euros), et avoir une
marge nette sur chiffre d'affaires sur chacune des trois dernières
années de 3%
III/ 3 - La rigueur manageuriale
L'article 824 de l'Acte Uniforme oblige les
sociétés faisant appel public à l'épargne ou celles
dont les titres sont inscrits à une bourse des Valeurs d'un ou de
plusieurs États membres à se doter d'un conseil
d'administration.
Ce conseil ,dont rester inchangé tant que le nombre
d'administrateurs n'aura pas été réduit à 15.
Ce mode de gestion ,propre aux entreprises de grande
taille,permet mieux que la gestion avec un administrateur général
unique qui est possible dans certains cas pour les sociétés
anonymes d'assurer le partage des responsabilités entre les structures
dirigeantes et de mieux garantir la professionnalisation de la fonction de
directeur de société.
En outre,ces dirigeants sont tenus de mettre sous forme
nominative les actions qui leurs appartiennent en propre ou qui appartiennent
à leurs enfants mineurs non émancipés ou leurs
conjoints non séparés de corps lorsque ces actions
sont émises par la sociétés elle-même ou par une
société du même groupe .
En plus de ces exigences , les sociétés dont les
titres sont cotés doivent procéder à des publications
annuelles et en fin de semestre dans un journal habilité à
recevoir des annonces légales.
On voit que les réglementations en vigueur sur les
différentes places boursières de l'espace OHADA ainsi que la
législation OHADA elle-même instituent un certain nombre de
contraintes qui pèsent sur les sociétés appelées
à évoluer sur nos marchés financiers . Ces contraintes,
loin de constituer des obstacles sont plutôt des mesures qui permettent
aux entreprises de mieux tirer profit des promesses de financement et de
croissance qu'offrent ces marchés.
Les opportunités ainsi offertes seraient encore plus
intéressantes et plus efficace si les marchés financiers de
l'espace OHADA étaient moins cloisonnés.
IV/ - Les opportunités offertes aux entreprises
locales .
L'avènement des marchés financiers dans le
microcosme économique des pays membres de l'espace OHADA et des pays
membres de la Zone Franc CFA, va à coups
sur apporter des solutions au lancinant problème de
l'étroitesse des fonds propres dont souffre la grande majorité
des entreprises de cette zone et permettra par ailleurs à ces
entreprises de prétendre légitimement à
l'élargissement de leur champ d'action.
IV/ 1 - L'élargissement des alternatives de
l'entreprise face à ses besoins de financement
Le marché financier qui vient en complément de
l'autofinancement et de l'endettement auprès des banques constitue un
moyen efficace de financement des entreprises . Dans le contexte particulier
des pays de l'espace OHADA de la Zone Franc CFA, il 'y'a lieu de remarquer
qu'à la suite de la profonde crise économique qui a secoué
les pays membres à partir du milieu des années 80, le
système bancaire a été frappé de plein fouet et les
portefeuilles de crédits ont été sérieusement
compromis . Le processus de restructuration qui s'en est suivi a abouti
à la liquidation de plusieurs établissements bancaires.
Par ailleurs , les banques de développement qui auraient
pu pallier les limites des banques commerciales n'ont pas elles aussi
échappé à la crise . Le recours par les entreprises aux
banques pour le financement de leurs activités était dès
lors devenu extrêmement difficile sinon quasi-impossible, les
autorités monétaires exerçant un contrôle
très strict sur les établissements de crédits.
L'apparition des marchés financiers dans le paysage
économique des pays membres de l'OHADA et de la Zone Franc CFA offre
ainsi aux entreprises des opportunités intéressantes de
financement et apporter des solutions à l'étroitesse des fonds
propres quoi qu'il faille pour ces entreprises surmonter certaines contraintes
pour prétendre bénéficier de ces avantages.
IV/ 2 - Les solutions apportées au problème
de l'étroitesse des fonds propres .
Entre le capital social et l'endettement , l'un englobant parfois
une partie de l'autre,c'est développée la notion de fonds
propres.
Les fonds propre ou capitaux propres désignent l'ensemble
des fonds ,réserves et reports à nouveau mis à la
disposition de la société par les associés et
correspondant au passif interne. Qu'il s'agisse de fonds propres ou de
quasi-fonds propres, leur relative faiblesse et tout au moins la
difficulté d'en disposer rapidement et au moment voulu constitue le
ventre mou de la politique financière de beaucoup d'entreprises ; Devant
le fait déjà relevé des vicissitudes liées à
la procédure d'octroi d'un crédit bancaire, le marché
financier apparaît comme la solution appropriée pour les
entreprises en quête de financement .
C'est pourquoi,selon l'article 81 de l'Acte Uniforme de
l'OHADA, relatif au droit des sociétés commerciales et des
groupement d'intérêt économique , l'inscription à la
bourse des Valeurs est la preuve par excellence de l'appel public à
l'épargne.
La possibilité offerte aux sociétés anonymes
par l'article 84 de l'Acte Uniforme de faire publiquement appel à
l'épargne par l'inscription de leurs titres à la bourse des
Valeurs d'un État membre autre que l'État de leur siège
social est ici à saluer.
Ces sociétés pourront ainsi,grâce à
la disponibilité et à la rapidité que leur offrent les
marchés financiers lever les fonds nécessaires au financement de
leurs activités et aussi accroitre leur indépendance
financière , les faisant ainsi échapper plus facilement à
l'emprise des banques . Bien plus encore la hausse des cours des titres
permettra aux entreprises d'obtenir des capitaux à un cout avantageux
.
IV/ 3 - Des réelles possibilités de
croissance externe.
La cotation du titre permet à l'entreprise de saisir,voir
de susciter des opportunités intéressantes de croissance
externe,il devient alors possible de régler en titres et à
l'entreprise de faire des prises de participations ou de contrôle .
L'absorption par paiement en titres est en outre facilitée
par l'évaluation objective de la société absorbante , ou
absorbée,que constitue le cours de bourse,sous réserve du cours
en bourse de la cotation .
Le paiement par titres peut également être attrayant
pour les apporteurs ou propriétaires des sociétés
absorbées non cotées,qui peuvent trouver la un moyen commode de
mobiliser les titres qu'ils reçoivent en rémunération de
leurs apports.
L' accès au marché financier facilite par ailleurs
les opérations de cession ou de contrôle qui comme le fait
observer Marie-Anne Frison Roche,ne s'effectuent pas « à plat
»,mais dans la quasi-totalité des cas par une sorte d'aspiration
verticale en insérant la société dans un groupe ,en
offrant son contrôle à une société mère; La
faisant ainsi bénéficier des effets de synergies liés
à l'appartenance au groupe concerné.
Conclusion Partie V
Le Gabon est marqué par une tradition Étatiste et
interventionniste. Le taux d'initiative entrepreneuriale est encore très
faible; seulement 2000 PME/ PMI appartiennent aux gabonais en 2007.
En plus des causes structurelles ( l'environnement administrative
et légal) ,cette « exception gabonaises » est due à un
contexte culturel et psychologique défavorable qui se traduit par le
développement de l'assistanat et la recherche d'un statut qui incite
trop souvent les jeunes diplômés à intégrer soit le
secteur public,soit les grandes entreprises privées .
Face à l'internationalisation des marchés et
à la concurrence de plus en plus accrue , les entreprises gabonaises
doivent plus que jamais faire preuve de compétitivité pour
maintenir et développer leur activités et ainsi participer
à la création d'emplois pérennes.
Et pour accompagner les créateurs ,il revient à
l'État de mettre en place un dispositif d'aides incitatif. Parce que ,
créer une entreprise,recruter du personnel , moderniser les
procédés de production, exporter ou acquérir des nouvelles
technologies sont d'autant d'étapes délicates dans la vie d'une
entreprise que l'État doit soutenir financièrement afin de donner
un
maximum de chances de réussite à leurs projets.
|