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Evaluation de l'impact du financement de la banque mondiale sur la reconstruction économique de la République Démocratique du Congo de 2000 à  2006

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par MUKENDI Jean Louis ET MVUNZI Lydie
ISP/Gombe -  2008
  

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CONCLUSION

La reprise de la coopération entre la République Démocratique du Congo et ses partenaires bilatéraux et multilatéraux a été vivement attendue par tous les acteurs au regard de la détérioration très alarmante de la situation socio-économique du pays à la suite de la mauvaise gouvernance et des conflits armés de cette dernière décennie.

Selon certaines estimations, une enveloppe de trois milliards de dollars était nécessaire pour obtenir des résultats significatifs dans un meilleur délai. Les regards étaient donc tournés du côté de la Communauté Internationale qui est intervenue dans une marge relativement limitée par rapport aux multiples besoins de l'économie congolaise.

Dans le cadre de notre travail, nous nous sommes particulièrement intéressés à l'apport de la Banque Mondiale. Celle-ci a effectivement participé dans le financement de plusieurs programmes entre 2001 et 2006. Tel est le cas :

- du programme d'urgence de stabilisation et relance économique,

- du programme d'urgence pour la reprise rapide,

- du programme des projets prioritaires à impact visible et immédiat sur la population,

- Du programme multisectoriel d'urgence de reconstruction et de réhabilitation.

Les objectifs visés à travers ces différents axes consistaient notamment à contribuer à la réduction de la pauvreté et à initier le processus de réhabilitation et reconstruction économique à long terme.

C'est dans cette optique qu'on a assisté de 2001 à 2005 à la réalisation d'une série de projets portant une réhabilitation des infrastructures socio-économiques telles que les routes, les ponts, écoles, universités, instituts supérieurs, hôpitaux, centres de santé, pistes rurales, hydraulique rurale, centres professionnels, etc.

Au cours de cette période, un progrès remarquable a été réalisé non seulement en terme de remise en bon état des infrastructures ciblées, mais aussi d'amélioration des indicateurs macro-économiques. L'hyperinflation a été finalement cassée et l'économie s'est retrouvée à nouveau dans une phase de croissance de 2002 à 2006.

De toute évidence, l'intervention de la Banque Mondiale a été d'une importance capitale pour le redressement de la situation. Cependant, nous avions relevé le fait que la viabilité des infrastructures fraîchement reconstruite n'était pas suffisamment garantie dans la mesure où le volet entretien n'a pas été suffisamment pris en compte. En prenant tout simplement le cas de la ville de Kinshasa, les routes telles que université, Force Publique et Bongolo se retrouvent aujourd'hui dans leur état initial de délabrement alors qu'elles n'ont pas encore totalisé la moitié de leur temps d'amortissement.

De la part du Gouvernement, la responsabilité est bien engagée. Dans le même registre, on doit reconnaître également le fait que les actions entreprises ont accusé très tôt des signes d'essoufflement lorsqu'on sait que le pays s'était engagé pour un programme à long terme.

En effet, dès la fin de l'année 2003, la situation de l'économie congolaise est redevenue à nouveau préoccupante. Des nouvelles hypothèques sont apparues à la suite de la détérioration de la Position Nette du gouvernement (PNG). Son stock est passé de 114,8 milliards de CDF en novembre 2006 à 131,8 milliards à fin décembre 2006.

Au cours de cette dernière année 2006, nous avons relevé la non conclusion de la 6ème revue du programme formel financé par la Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et la Croissance. La suspension de ce programme a eu comme conséquences le gel des appuis budgétaires et des aides à la balance de paiements.

Comme il fallait s'y attendre, les maladresses constatées de la part du Gouvernement dans la négociation du dernier virage a pesé très lourd dans la suite des événements : le pays ne vas pas accéder au point d'achèvement de l'initiative PPTE pour obtenir l'annulation d'au moins 80 % de sa dette extérieure qui, dans les circonstances actuelles, représente un fardeau.

Aujourd'hui, les données de la Banque Centrale du Congo indiquent un accroissement de l'endettement net de l'Etat qui se situe à 12,1 milliards de dollars américains. Ce qui correspond à peu près à la situation remontant à fin décembre 2000, avec un stock de la dette extérieure du pays qui s'est chiffré à 12,8 milliards de USD.

Nous revenons ainsi à l'épineuse question de l'aide au développement qui est à la base de deux courants de pensées antinomiques. A la lumière de l'expérience vécue de l'indépendance à ce jour, il convient de reconnaître que le développement économique n'est pas seulement un problème de l'aide ou, en tout cas, il ne s'enclenche pas à coups d'aide ou parce qu'il y a « toujours plus d'aide ». Pour l'essentiel, tout repose sur la bonne gouvernance qui ne peut avoir lieu sans un changement de mentalité des hommes au pouvoir et de la population.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo