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Evaluation de l'impact du financement de la banque mondiale sur la reconstruction économique de la République Démocratique du Congo de 2000 à  2006

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par MUKENDI Jean Louis ET MVUNZI Lydie
ISP/Gombe -  2008
  

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II. L'exécution des différents programmes

Intervenant dans le cadre de l'aide au développement, les moyens financiers ainsi réunis ont permis de financer un certain nombre de projets dans les domaines ci-après :

- L'éducation,

- Les infrastructures urbaines,

- Les infrastructures de santé,

- L'hydraulique rurale,

- Les pistes rurales,

- L'agriculture,

- La lutte contre le Sida,

- La protection sociale et le développement communautaire.

A titre indicatif, on peut signaler, à l'exception des territoires qui étaient encore en conflits, les réalisations ci-après à travers la République :

Tableau 4. Les projets financés par la Banque Mondiale

PROGRAMMES

PROJETS MIS EN OEUVRE

1

Programme d'Urgence de Stabilisation et de Relance Economique (PSRE)

- Réhabilitation de 10 écoles et centres de formation,

- Réhabilitation de la voirie urbaine,

- Construction des latrines publiques,

- Infrastructures de santé : Réhabilitation de 7 hôpitaux et centres de santé,

- Hydraulique rurale : adduction et alimentation d'eau, réhabilitation de 90 pompes hydrauliques,

- Appui à l'agriculture et à la pêche à l'Equateur,

- Réhabilitation de pistes rurales : axe routier Dubickyandalamu au Katanga et la route Mweka au Kasaï occidental

- Réinsertion des enfants de la rue au Katanga...

2

Programme d'Urgence pour la Reprise Rapide (PURR)

- Réhabilitation de la route nationale n°1

- Construction pont Kiyimbi,

- Réhabilitation des écoles, centres de santé et marchés,

- Lutte contre le SIDA par la sécurité transfusionnelle, la sensibilisation et la mobilisation sociale, la prise en charge des malades.

3

Programme des projets Prioritaires à Impact Visible et Immédiat sur la population

- Réhabilitation des écoles et fourniture d'équipements didactiques,

- Réhabilitation des instituts supérieurs et universitaires,

- Réhabilitation des hôpitaux et cliniques universitaire,

- Travaux publics et infrastructures : avenues Forces Publiques, Kalembe-Lembe, Ecuries, Bongolo, Kianza, Université, Gendarmerie, Route Mokali, Pont Kiyimbi, Curage des ouvrages, Points chauds sur les diverses artères à Kinshasa.

- Fournitures de matériels roulants,

- Réhabilitation du stade vélodrome,

- Electrification de Masina et camp Luka,

- Eclairage de Mokali,

- Adduction d'eau à Kikimi

- Réhabilitation du centre professionnel de Bandal et de l'ITI,

- Equipements émetteurs RTNC

- Réhabilitation ONEM et CMD...

4

Programme Multi-sectioriel d'Urgence de Reconstruction et de Réhabilitation (PMURR)

- Réhabilitation de 67 zones de santé,

- Réhabilitation de 140 écoles primaires,

- Vulgarisation de 13 puits au Bas-Congo, au Bandundu et au Kasaï Oriental,

- Appui aux populations vulnérables (déplacés de guerre, handicapés, filles-mères, orphelins,...)

Source : BCECO,op. cit.

D'une manière générale, ces projets devaient répondre à un besoin multisectoriel de la population tant dans les milieux urbains que ruraux. Au terme de leur exécution, il s'avère donc important de se livrer à une petite évaluation.

2.1. L'évaluation des résultats obtenus après l'exécution des programmes soutenus par la Banque Mondiale

Comme nous venons de le voir, tous les programmes mis en oeuvre avec le concours de la Banque Mondiale avaient des objectifs bien déterminés d'avance. Dans l'ensemble, ils visaient à créer les conditions favorables pour juguler la crise socio-économique et favoriser la croissance. Il est question maintenant d'analyser, par une approche comparative, les résultats obtenus.

2.1.1. Le produit intérieur brut avant et après l'intervention de la Banque Mondiale

Deux ans après la reprise de la coopération, on peut remarquer une nette amélioration du PIB.

Tableau 5. Evolution de la croissance

RUBRIQUE

ANNEES

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

PIB à prix constants de 2000 (en milliards de CDF)

(en milliards de USD)

Taux de croissance du PIB en %

PIB/habitant (en USD constant de 2000)

Taux de croissance du PIB / habitant en %

297,07

4,30

-6,9

82,6

-10,0

290,83

4,21

-2,1

78,7

-4,7

300,91

4,36

3,5

79,3

0,7

318,35

4,61

5,8

81,7

3,0

339,48

4,92

6,6

84,8

3,8

361,42

5,23

6,5

87,7

3,4

379,80

5,50

5,1

89,5

2,0

Source : Banque Centrale du Congo, Condensé d'informations statistiques n°06/2007, P1

En 2000 et 2001, le taux de croissance du produit Intérieur Brut était négatif. A partir de 2002, il redevient positif à la suite de la reprise d'un certain nombre d'activités économiques. L'aperçu de la contribution sectorielle est révélateur de tendances ci-après :

Tableau 6. Contribution des différents secteurs à la croissance économique

de 2003 à 2004

Secteur d'activités

Années

2003

2004

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

11

Agriculture ; Sylviculture ; chasse et pêche

Industries extractives

Industries manufacturières

Electricité, Eau

Bâtiments et travaux publics

Commerce de gros et de détail

Transports et communications

Services marchands

Services non marchands

Total valeur ajoutée brute

Production imputée des services bancaires

Droits et taxes à l'importation

1,155

27,989

1,616

0,778

41,099

8,481

13,026

2,714

4,276

101,133

-5,235

4,102

4,537

23,861

6,513

0,980

18,517

19,822

8,329

6,337

5,016

93,912

-

6,088

 

Total PIB

100

100

Sources : Banque Centrale du Congo, Evolution économique et financière récente, novembre 2006, pp 9-10

Comme on peut le constater, toutes les branches ont contribué à l'amélioration de ce taux de croissance. Cependant, les contributions les plus significatives résultent des branches « Bâtiments et Travaux Publiques » (41,1%), « Industries extractives » (28,0%) et « Transports et communications » (13,0%)

La contribution de la branche des Bâtiments et Travaux Publiques dans la croissance du PIB en 2005 s'explique principalement par l'intensification des travaux de réhabilitation des infrastructures routières, des bâtiments publics. Ce qui revient à dire que les programmes de reconstruction et de réhabilitation ont eu un impact positif dans l'évolution du produit intérieur brut.

Entre 2005 et 2006, période au cours de laquelle les projets spécialement axés sur la reconstruction et la réhabilitation devaient toucher à leur fin, on observé les évolutions suivantes :

Tableau 7. Contribution des différents secteurs à la croissance économique

Secteur d'activités

Années

2005

2006

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

11

Agriculture ; Sylviculture ; chasse et pêche

Industries extractives

Industries manufacturières

Electricité, Eau

Bâtiments et travaux publics

Commerce de gros et de détail

Transports et communications

Services marchands

Services non marchands

Total valeur ajoutée brute

Production imputée des services bancaires

Droits et taxes à l'importation

18,84

19,63

6,41

0,39

10,37

25,23

10,20

7,20

0,23

98,48

-0,69

2,21

19,46

-1,33

-2,79

0,70

7,28

45,59

15,17

2,39

6,66

93,11

0,51

6,38

 

Total PIB

100

100

Source : Banque Centrale du Congo, Idem.

Au terme des années 2005 et 2006, on peut remarquer une baisse sensible de la contribution du secteur bâtiments et travaux publics. Cela s'explique effectivement par la consommation de l'enveloppe financière prévue à cet effet en 2003 et 2004. En se rapportant au tableau 8, il y a lieu de noter que l'apport de ce secteur au PIB a été positif mais décroissant d'une année à une autre.

2.1.2. La stabilité monétaire

A l'aube de l'an 2000, l'économie congolaise était profondément marquée par le regain de l'hyper-inflation. La reprise de la coopération devait donc conduire à une gestion rigoureuse des finances publiques qui conditionnent en grande partie la stabilité monétaire. Le premier signal fort n'a pas d'ailleurs tardé du côté du gouvernement avec la mise en place du Programme Intérimaire Renforcé (PIR), lequel a été exécuté de juin à mars 2002.

Au nombre des objectifs poursuivis, il était question :

· de caser l'hyper-inflation,

· de stabiliser le taux de change,

· de réduire le déficit du compte courant extérieur et

· de résoudre le problème des arriérés de la dette extérieure.

A cet effet, les mesures mises en oeuvre avaient spécialement portées :

a. Sur le plan fiscal :

· l'exécution d'un plan de trésorerie sur base caisse ;

· la centralisation de toutes les recettes de l'Etat a la Banque Centrale ;

· l'abolition du système de compensation ;

· la suppression des paiements différés ;

· le lancement d'une série de reformes des administrations fiscales et douanière et dont le projet le plus ambitieux visait à introduire la TVA ;

· l'unification des centres d'ordonnancement des dépenses de l'Etat ;

· la réhabilitation des procédures budgétaires et comptables, notamment le retour au système du bon d'engagement pour les dépenses sur les biens et services et le respect strict de la phase d'ordonnancement sous le contrôle de la Direction du Trésor.

b. Sur le plan monétaire

· la dévaluation de 84,1% du franc congolais par rapport au dollar américain ;

· La publication d'une nouvelle réglementation de change autorisant la circulation concomitante du franc congolais et des devises étrangères sur le territoire national ;

· l'instauration du régime de change flottant ;

· la limitation des avances de la Banque Centrale au Trésor public ;

· l'interdiction faite à la Banque Centrale d'accorder des crédits au secteur privé et aux entreprises publiques ;

· la poursuite du programme de restructuration des établissements bancaires ;

· le renforcement de la supervision bancaire ;

· l'ancrage de la politique monétaire sur la base monétaire.

L'exécution de toutes ces mesures a permis d'obtenir des résultats très encourageants. On peut noter :

- la réduction du déficit du Trésor sur base engagements qui est passé de 5,3% du PIB en 2000 à 0,8% en 2001 ;

- le ralentissement de l'expansion monétaire et la fin de la dérive inflationniste. Le taux d'accroissement de M2 est passé de 501,7% en 2000 à 227,5% en 2001 contre respectivement 483,7% en 1999 et 511,2% en 2000 ;

- L'amélioration du fonctionnement du marché de change ;

- L'approvisionnement régulier du pays en produits pétroliers.

En 2002, la situation économique va s'améliorer un peu plus. Les faits les plus importants à signaler sont les suivants :

· La poursuite des efforts de reforme / entamés en 2001 et de la stabilité macroéconomique ;

· Le règlement des arriérés de la dette de la RDC envers la FMI, la Banque Mondiale et la BAD ;

· La restructuration de la dette au Club de Paris en septembre 2002 ;

· La conclusion d'un programme triennal soutenu par le FMI et la Banque Mondiale.

Pour l'année 2003, le taux d'inflation fin période réalisé de 4,44 % contre un objectif de 6%.

L'indice des prix intérieurs au 31 octobre 2004 renseigne un taux d'inflation de 7,8 % contre 4,4 % à la date correspondante de 2003. Exprimé en termes annuels, ce taux se situerait à 9,3 % contre l'objectif de 6,0 %.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault