II. L'exécution des différents
programmes
Intervenant dans le cadre de l'aide au développement,
les moyens financiers ainsi réunis ont permis de financer un certain
nombre de projets dans les domaines ci-après :
- L'éducation,
- Les infrastructures urbaines,
- Les infrastructures de santé,
- L'hydraulique rurale,
- Les pistes rurales,
- L'agriculture,
- La lutte contre le Sida,
- La protection sociale et le développement
communautaire.
A titre indicatif, on peut signaler, à l'exception des
territoires qui étaient encore en conflits, les réalisations
ci-après à travers la République :
Tableau 4. Les projets financés par la Banque
Mondiale
N°
|
PROGRAMMES
|
PROJETS MIS EN OEUVRE
|
1
|
Programme d'Urgence de Stabilisation et de Relance Economique
(PSRE)
|
- Réhabilitation de 10 écoles et centres de
formation,
- Réhabilitation de la voirie urbaine,
- Construction des latrines publiques,
- Infrastructures de santé : Réhabilitation de
7 hôpitaux et centres de santé,
- Hydraulique rurale : adduction et alimentation d'eau,
réhabilitation de 90 pompes hydrauliques,
- Appui à l'agriculture et à la pêche
à l'Equateur,
- Réhabilitation de pistes rurales : axe routier
Dubickyandalamu au Katanga et la route Mweka au Kasaï occidental
- Réinsertion des enfants de la rue au Katanga...
|
2
|
Programme d'Urgence pour la Reprise Rapide (PURR)
|
- Réhabilitation de la route nationale n°1
- Construction pont Kiyimbi,
- Réhabilitation des écoles, centres de
santé et marchés,
- Lutte contre le SIDA par la sécurité
transfusionnelle, la sensibilisation et la mobilisation sociale, la prise en
charge des malades.
|
3
|
Programme des projets Prioritaires à Impact Visible et
Immédiat sur la population
|
- Réhabilitation des écoles et fourniture
d'équipements didactiques,
- Réhabilitation des instituts supérieurs et
universitaires,
- Réhabilitation des hôpitaux et cliniques
universitaire,
- Travaux publics et infrastructures : avenues Forces
Publiques, Kalembe-Lembe, Ecuries, Bongolo, Kianza, Université,
Gendarmerie, Route Mokali, Pont Kiyimbi, Curage des ouvrages, Points chauds sur
les diverses artères à Kinshasa.
- Fournitures de matériels roulants,
- Réhabilitation du stade vélodrome,
- Electrification de Masina et camp Luka,
- Eclairage de Mokali,
- Adduction d'eau à Kikimi
- Réhabilitation du centre professionnel de Bandal et de
l'ITI,
- Equipements émetteurs RTNC
- Réhabilitation ONEM et CMD...
|
4
|
Programme Multi-sectioriel d'Urgence de Reconstruction et de
Réhabilitation (PMURR)
|
- Réhabilitation de 67 zones de santé,
- Réhabilitation de 140 écoles primaires,
- Vulgarisation de 13 puits au Bas-Congo, au Bandundu et au
Kasaï Oriental,
- Appui aux populations vulnérables
(déplacés de guerre, handicapés, filles-mères,
orphelins,...)
|
Source : BCECO,op. cit.
D'une manière générale, ces projets
devaient répondre à un besoin multisectoriel de la population
tant dans les milieux urbains que ruraux. Au terme de leur exécution, il
s'avère donc important de se livrer à une petite
évaluation.
2.1. L'évaluation des résultats
obtenus après l'exécution des programmes soutenus par la Banque
Mondiale
Comme nous venons de le voir, tous les programmes mis en
oeuvre avec le concours de la Banque Mondiale avaient des objectifs bien
déterminés d'avance. Dans l'ensemble, ils visaient à
créer les conditions favorables pour juguler la crise
socio-économique et favoriser la croissance. Il est question maintenant
d'analyser, par une approche comparative, les résultats obtenus.
2.1.1. Le produit intérieur brut avant et
après l'intervention de la Banque Mondiale
Deux ans après la reprise de la coopération, on
peut remarquer une nette amélioration du PIB.
Tableau 5. Evolution de la croissance
RUBRIQUE
|
ANNEES
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
PIB à prix constants de 2000 (en milliards de CDF)
(en milliards de USD)
Taux de croissance du PIB en %
PIB/habitant (en USD constant de 2000)
Taux de croissance du PIB / habitant en %
|
297,07
4,30
-6,9
82,6
-10,0
|
290,83
4,21
-2,1
78,7
-4,7
|
300,91
4,36
3,5
79,3
0,7
|
318,35
4,61
5,8
81,7
3,0
|
339,48
4,92
6,6
84,8
3,8
|
361,42
5,23
6,5
87,7
3,4
|
379,80
5,50
5,1
89,5
2,0
|
Source : Banque Centrale du Congo, Condensé
d'informations statistiques n°06/2007, P1
En 2000 et 2001, le taux de croissance du produit
Intérieur Brut était négatif. A partir de 2002,
il redevient positif à la suite de la reprise d'un certain nombre
d'activités économiques. L'aperçu de la contribution
sectorielle est révélateur de tendances ci-après :
Tableau 6. Contribution des différents secteurs
à la croissance économique
de 2003 à 2004
N°
|
Secteur d'activités
|
Années
|
2003
|
2004
|
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
|
Agriculture ; Sylviculture ; chasse et pêche
Industries extractives
Industries manufacturières
Electricité, Eau
Bâtiments et travaux publics
Commerce de gros et de détail
Transports et communications
Services marchands
Services non marchands
Total valeur ajoutée brute
Production imputée des services bancaires
Droits et taxes à l'importation
|
1,155
27,989
1,616
0,778
41,099
8,481
13,026
2,714
4,276
101,133
-5,235
4,102
|
4,537
23,861
6,513
0,980
18,517
19,822
8,329
6,337
5,016
93,912
-
6,088
|
|
Total PIB
|
100
|
100
|
Sources : Banque Centrale du Congo, Evolution
économique et financière récente, novembre 2006, pp
9-10
Comme on peut le constater, toutes les branches ont
contribué à l'amélioration de ce taux de croissance.
Cependant, les contributions les plus significatives résultent des
branches « Bâtiments et Travaux Publiques » (41,1%),
« Industries extractives » (28,0%) et
« Transports et communications » (13,0%)
La contribution de la branche des Bâtiments et Travaux
Publiques dans la croissance du PIB en 2005 s'explique principalement par
l'intensification des travaux de réhabilitation des infrastructures
routières, des bâtiments publics. Ce qui revient à dire que
les programmes de reconstruction et de réhabilitation ont eu un impact
positif dans l'évolution du produit intérieur brut.
Entre 2005 et 2006, période au cours de laquelle les
projets spécialement axés sur la reconstruction et la
réhabilitation devaient toucher à leur fin, on observé les
évolutions suivantes :
Tableau 7. Contribution des différents secteurs
à la croissance économique
N°
|
Secteur d'activités
|
Années
|
2005
|
2006
|
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
|
Agriculture ; Sylviculture ; chasse et pêche
Industries extractives
Industries manufacturières
Electricité, Eau
Bâtiments et travaux publics
Commerce de gros et de détail
Transports et communications
Services marchands
Services non marchands
Total valeur ajoutée brute
Production imputée des services bancaires
Droits et taxes à l'importation
|
18,84
19,63
6,41
0,39
10,37
25,23
10,20
7,20
0,23
98,48
-0,69
2,21
|
19,46
-1,33
-2,79
0,70
7,28
45,59
15,17
2,39
6,66
93,11
0,51
6,38
|
|
Total PIB
|
100
|
100
|
Source : Banque Centrale du Congo, Idem.
Au terme des années 2005 et 2006, on peut remarquer une
baisse sensible de la contribution du secteur bâtiments et travaux
publics. Cela s'explique effectivement par la consommation de l'enveloppe
financière prévue à cet effet en 2003 et 2004. En se
rapportant au tableau 8, il y a lieu de noter que l'apport de ce secteur au PIB
a été positif mais décroissant d'une année
à une autre.
2.1.2. La stabilité
monétaire
A l'aube de l'an 2000, l'économie congolaise
était profondément marquée par le regain de
l'hyper-inflation. La reprise de la coopération devait donc conduire
à une gestion rigoureuse des finances publiques qui conditionnent en
grande partie la stabilité monétaire. Le premier signal fort n'a
pas d'ailleurs tardé du côté du gouvernement avec la mise
en place du Programme Intérimaire Renforcé (PIR), lequel a
été exécuté de juin à mars 2002.
Au nombre des objectifs poursuivis, il était
question :
· de caser l'hyper-inflation,
· de stabiliser le taux de change,
· de réduire le déficit du compte courant
extérieur et
· de résoudre le problème des
arriérés de la dette extérieure.
A cet effet, les mesures mises en oeuvre avaient
spécialement portées :
a. Sur le plan fiscal :
· l'exécution d'un plan de trésorerie sur
base caisse ;
· la centralisation de toutes les recettes de l'Etat a la
Banque Centrale ;
· l'abolition du système de compensation ;
· la suppression des paiements
différés ;
· le lancement d'une série de reformes des
administrations fiscales et douanière et dont le projet le plus
ambitieux visait à introduire la TVA ;
· l'unification des centres d'ordonnancement des
dépenses de l'Etat ;
· la réhabilitation des procédures
budgétaires et comptables, notamment le retour au système du bon
d'engagement pour les dépenses sur les biens et services et le respect
strict de la phase d'ordonnancement sous le contrôle de la Direction du
Trésor.
b. Sur le plan monétaire
· la dévaluation de 84,1% du franc congolais par
rapport au dollar américain ;
· La publication d'une nouvelle réglementation de
change autorisant la circulation concomitante du franc congolais et des devises
étrangères sur le territoire national ;
· l'instauration du régime de change
flottant ;
· la limitation des avances de la Banque Centrale au
Trésor public ;
· l'interdiction faite à la Banque Centrale
d'accorder des crédits au secteur privé et aux entreprises
publiques ;
· la poursuite du programme de restructuration des
établissements bancaires ;
· le renforcement de la supervision bancaire ;
· l'ancrage de la politique monétaire sur la base
monétaire.
L'exécution de toutes ces mesures a permis d'obtenir
des résultats très encourageants. On peut noter :
- la réduction du déficit du Trésor sur
base engagements qui est passé de 5,3% du PIB en 2000 à 0,8% en
2001 ;
- le ralentissement de l'expansion monétaire et la fin
de la dérive inflationniste. Le taux d'accroissement de M2 est
passé de 501,7% en 2000 à 227,5% en 2001 contre respectivement
483,7% en 1999 et 511,2% en 2000 ;
- L'amélioration du fonctionnement du marché de
change ;
- L'approvisionnement régulier du pays en produits
pétroliers.
En 2002, la situation économique va s'améliorer
un peu plus. Les faits les plus importants à signaler sont les
suivants :
· La poursuite des efforts de reforme / entamés en
2001 et de la stabilité macroéconomique ;
· Le règlement des arriérés de la
dette de la RDC envers la FMI, la Banque Mondiale et la BAD ;
· La restructuration de la dette au Club de Paris en
septembre 2002 ;
· La conclusion d'un programme triennal soutenu par le
FMI et la Banque Mondiale.
Pour l'année 2003, le taux d'inflation fin
période réalisé de 4,44 % contre un objectif de 6%.
L'indice des prix intérieurs au 31 octobre 2004
renseigne un taux d'inflation de 7,8 % contre 4,4 % à la date
correspondante de 2003. Exprimé en termes annuels, ce taux se situerait
à 9,3 % contre l'objectif de 6,0 %.
|
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