l'Institut National de Préparation Professionnelle, Mondialisation et travail humain: enjeux de troisieme millenaire pour la République Démocratique du Congo( Télécharger le fichier original )par J.D. Felly MUKENDI KADIMA Université de Kinshasa - Licence 2003 |
A l'aube du troisième millénaire, il est évident que les mondialistes prônent la gestion des entreprises économiques du monde sous ses différents principes.La privatisation s'opère après que l'Etat territorial ait perdu son pouvoir réglementaire et devenu un agent passif au service desdits mondialistes.La privatisation ne se fait pas d'une manière hasardeuse, mais la cible est les secteurs nationaux les plus rentables pour appauvrir totalement les Etats africains en contrôlant l'ensemble des productions économiques. A cet effet, elle s'opère par et en faveur des multinationales dont la vision est de monopoliser tous les secteurs productifs en vue de rendre les Etats africains en général et la RDC en particulier ainsi que leurs populations dépendants ; d'où le fameux impérialisme.Les conséquences de la privatisation se manifestent lorsque l'Etat perd les sources de financement et devient dépendant de ces mêmes mondialistes qui opéreront maintenant au travers leurs organismes de prêts dont le FMI (Fonds Monétaire International) et la Banque Mondiale, sous les conditions insupportables ayant des effets négatifs sur tous les domaines notamment le secteur professionnel où la suppression de l'état providence et le désengagement de l'Etat au respect de la rémunération seront permanent.2.4 LA COMPETITIVITE La notion de libéralisme économique donne libre cours à deux concepts économiques : la concurrence et la compétitivité, qui opèrent avec des fortes stratégies visant la domination et le contrôle du marché (le monopole). Or la mondialisation par les biais des firmes multinationales vise le contrôle des marchés mondiaux, raison pour laquelle la compétitivité prend une place considérable parmi les principes de base. En effet, la concurrence est le fait de produire les mêmes produits en laissant le libre choix aux clients sur le marché, elle met souvent l'accent sur la qualité des produits et le prix d'écoulement. Par contre, la compétitivité est une capacité de résister à la concurrence autrement, elle est le fait de beaucoup vendre et maintenir cette vente. De ce fait, ce macro phénomène de la mondialisation ayant comme principaux acteurs : les multinationales et les institutions de Bretton Woods (Banque Mondiale et les Fonds Monétaire International), opère avec les stratégies capitalistes en leur laissant l'accès libre dans toutes les nations ; par les facteurs de "la délocalisation" ou soit "l'internationalisation", les multinationales transcendent les frontières internationales et s'installent partout ailleurs dans la conquête du marché en mettant l'accent sur les stratégies commerciales et marketing : la qualité, le prix, le dumping, la publicité, le don,... L'impératif de la compétitivité couvre les matières très importantes à l'exemple de l'abolition des frontières et les protectionnismes Ces deux matières conduisent à des inégalités tant nationales qu'internationales basées sur l'acquisition des outils technologiques productifs très avancés, les contraintes légales et fiscales moins lourdes pour les unes dans le but de favoriser les investissements ( surtout dans le pays du tiers monde). Par ailleurs, plus les investisseurs multinationaux investissent dans les pays du tiers monde en général et la RDC en particulier, plus les tensions sociales dans le secteur de la professionnalisation se diversifient à cause de l'incapacité des entreprises locales à résister à la concurrence, inégalité fiscale et douanière ; la baisse dans les entreprises locales conduisant à la compression des effectifs sous le concept "congé technique" ou licenciement massif et aussi l'incapacité des entreprises locales de résister au vent de l'innovation technologique. Tels sont les cas vécus en RDC en 2000 avec les sociétés : Starcel, Utexafrica (Usines des Textiles Africaines),... En somme, les sociétés multinationales visent, dans tous les pays où elles exercent leurs activités, de faire disparaître toutes les petites et moyennes entreprises pour garder le monopole du marché. Section 3. LES ENJEUX DE LA MONDIALISATION ET SON ATTITUDE DANS LE TIERS MONDE 3.1 LES ENJEUX DE LA MONDIALISATION Le phénomène « révolutionnaire » de la mondialisation n'épargne aucun pays, ses enjeux se révèlent au travers ses différents principes et les différentes actions qu'elle opère dans tous les domaines, notamment le secteur de la professionnalisation. En effet, les Etats africains jusque-là estiment que la mondialisation n'est plus ni moins une idéologie, ils se flousent sur le principe de la charte des nations unies selon lequel : « tous les pays sont égaux ». Or, il s'agit d'une égalité imaginaire et mascarade visant à rapprocher les nations dans l'hégémonie, ceci se justifie par le fait que les stratégies et principes qui dirigent le village planétaire sont conçus par un groupe des gens "mondialistes" et " capitalistes" qui les fait appliquer à une masse notamment " le tiers monde " sans leur concours dans la prise des décisions pour leur destin ; celui-ci subit des impositions qui ne répondent pas nécessairement à ses attentes. De ce fait, les enjeux de la mondialisation sont idéologiques, politiques, économiques et culturels. Face à ce dilemme et aux enjeux de la mondialisation en cours, le secteur professionnel congolais connaît une instabilité dépassant celle du départ à cause de visées différentes des entreprises et des travailleurs que la loi congolaise ne parvient plus à sauvegarder et harmoniser. Dès lors, le tiers monde ne prendra plus part à la prise de décisions selon ses besoins et attentes ; l'histoire du 3eme millénaire tournera toujours en faveur des capitalistes. 3.2 LE TIERS MONDE FACE A LA MONDIALISATION Fascinés, étranglés et paupérisés par la misère depuis les époques, le tiers monde garde son sentiment optimiste à l'égard de la mondialisation, il se mobilise à y adhérer sans critique et sans tenir compte surtout des rapports de forces qui dirigent le village planétaire. Or, la mondialisation, comme nous l'avons signalé ci-haut, étant idéologique, elle est comparée à un filet jeté à la mer pour rattraper ceux qui hier ont crié " vive l'indépendance " ceci par le fait que partout où elle passe, laisse ses traces attrayantes dont le tiers monde ne pourrait pas se désintéresser ; ainsi plusieurs conçoivent la mondialisation à la fois comme une panacée, une occasion et une chance pour leur développement. En effet, le concept « tiers monde » étant un qualificatif de non développement de la majorité des pays africains, plusieurs d'entre eux cherchent des stratégies pour se libérer de ce qualificatif et rattraper les pays développés à l'aube de ce millénaire. A cet effet, il est évident que, c'est sur la base d'une comparaison tout à fait objective et rationnelle des éléments comparables que les décideurs dans les pays en voie de développement peuvent être en mesure de choisir des pistes ou des chemins susceptibles de réduire les disparités entre le niveau de vie de leurs pays et celui des pays dits développés ... cet effort de rattrapage de l'Europe par rapport aux Etats unis depuis les années 1950/1960, se produit aussi aujourd'hui en ce qui concerne les autres pays du tiers monde vis-à-vis de l'Europe... Par contre A.G. Frank affirme que : « parler du rattrapage c'est oublier que les conditions et les formes de dominations qui ont créé le sous développement n'ont pas désarmé. Ils se reproduisent continuellement grâce aux contraintes habituelles (emprise du capital étranger, prédominance commerciale, dépendance technologique...) ». ((*)1)
De ce fait, il sied de comprendre que le développement a toujours été inachevé partout dans le monde, la comparaison et le rattrapage sont les besoins réalisables par la volonté étatique de concevoir les stratégies de développement, propre à ses réalités internes et ses moyens possibles tout en sachant l'idéologie à la quelle l'on doit faire face en vue d'une bonne participation au village planétaire. Penser dans le sens que « le développement de tiers monde ne sera possible qu'avec un transfert massif des ressources des pays riches vers les pays pauvres sous forme d'aide et d'investissement étranger »((*)2) , C'est se laisser embourber dans la naïveté et la domination des autres, car dit-on : " la main qui donne est celle qui domine", l'aide rend l'individu passif et non actif, un développement harmonieux est celui qui se fait pour l'homme et par l'homme partant de sa production physique, intellectuelle, culturelle ainsi que ces moyens possibles. En somme, comment le tiers monde peut- il concevoir la mondialisation ? Certes, la mondialisation doit être conçue comme un "appareil téléphonique portable" Importé et tropicalisé selon les conditions climatiques du milieu pour son meilleur fonctionnement c'est-à-dire la mondialisation bien qu'un phénomène macro dynamique, doit s'inscrire dans la logique de chaque pays étant donné que le niveau de vie et les réalités sociales dépendent d'un pays à l'autre ; elle doit être adaptée aux réalités sociales au fur et à mesure pour un développement mondial harmonieux. Section 4 L'IMPACT DE LA MONDIALISATION EN RDC Parler de la mondialisation en RDC nous renvoie à l'analyse de son aspect positif et négatif dans l'ensemble de ses actions au niveau national et par rapport à ses enjeux . En effet, le phénomène de la mondialisation a ses avantages et ses inconvénients au niveau tant international que national, il revient alors à tous les pays qui s'y embarquent de se poser certaines questions parmi lesquelles il faut noter les suivantes : Avec quels moyens ? Avec quelles ressources ?, c'est dans cette optique que la RDC doit pouvoir préparer les préalables pour être un agent actif que passif dans le village planétaire et réduire les disparités entre son niveau de vie et celui des pays développés. Dans le contexte de travail, le phénomène de la mondialisation est porteur des nouveautés sur tous les plans, notamment dans le secteur de la professionnalisation qui se trouve devant des innovations techniques, qui appellent à la fois le changement systématique de ce secteur par l'acquisition des nouvelles méthodes du travail ainsi que la formation permanente adaptée aux exigences des différentes technologies. Cette formation professionnelle permettra les travailleurs dans le secteur professionnel congolais, à être dynamique et utile à tous les travaux à l'aube du 3eme millénaire, et elle s'améliorera à son tour plus que les entreprises ou les nouveautés technologiques exprimeront les besoins. Au fait, les effets de la mondialisation sont observables et sentis sur tous les plans en RDC notamment sur les plans politique, économique, socio- culturel ... a) Au Niveau politique Les effets de la mondialisation à ce niveau politique sont perceptibles à partir de ses principes généraux sur lesquels elle s'appuie, notamment la déréglementation que nous avons analysé dans les sections précédentes. Selon le professeur O. KIBANDA M. : « par la déréglementation, l'Etat perd son pouvoir sur sa nation, en conséquence on procède à la privatisation par les multinationales dont la vision est le profit, contrairement au service public qui travaille au profit du bien être de la population... ». ((*)1) Comme nous l'avons déjà signalé, l'avantage de la mondialisation sur ce plan est sur sa vision de l'interdépendance des activités humaines ; l'unification du champ diplomatique et du champ idéologico-stratégique. L'inconvénient en est que cette interdépendance ne se fait pas selon les normes sociales du mutuellisme mais il s'agit de la dépendance masquée et marquée par une domination-exploitation des pays pauvres notamment ceux du tiers monde en général et la RDC en particulier par les grandes puissances . L'unification diplomatique se fait par la fragilisation des Etats activités politiques de l'Etat-nation aux exigences de la communauté internationale ; le choix du système politique, celui des dirigeants politiques, celui des structures étatiques devant monopoliser n'apparaissent pas comme des entités autonomes mais des structures au service de la politique mondiale où règne "la loi du plus fort". b) Au niveau économique L'appellation première de la mondialisation est " la mondialisation des économies", ceci se justifie par le fait que celle-ci est l'apanage des sociétés multinationales et les institutions de prêt dont la vision primordiale est axée sur la domination et le profit ; et aussi par le fait que la mondialisation a comme sous-bassement idéologique, le capitalisme dont l'économie est le fondement et l'arme utilisée pour la domination. La mondialisation donne accès à des ouvertures sur le plan mondial, l'interconnexion des marchés, des échanges et les circulations monétaires, grâce à la régionalisation, les multinationales se sentent doter des capacités de s'implanter partout où elles trouvent profit ; grâce aussi à des technologies sophistiquées de l'informatique, Internet, de communications diversifiées, le monde commercial est enrichi. Il ressort que : « la nouvelle vague de la mondialisation impose aux économies africaines une ouverture à la concurrence globale porteuse d'une dynamique auto-entretenue pour être compétitive sur les marchés internationaux de biens et services... ».((*)1) Revenant à la définition de la compétitivité comme la capacité de résister à la compétition, ceci veut dire que ceux qui peuvent persister sont ceux qui ont les moyens, dans le cas d'espèce, les entreprises congolaises qui n'ont pas de possibilité à faire la compétition seront absorbées et neutralisées. Signalons que la mondialisation sur le plan économique en RDC à des conséquences très néfastes ; on signale singulièrement : · La fragilisation des entreprises locales publiques et privées par les multinationales. · La précarisation et la suppression des emplois par la substitution homme-machine (innovation technologique qui vise la surproduction) et l'absorption des entreprises locales. · Disparition des PME pourvoyeuses d'emplois, à cause du manque de capacité de s'innover sur le plan technologique, et la récupération des activités informelles par les multinationales. · La mise sous-tutelle des économies nationales qui conduit au recours aux crédits (le prêt) qui ont, à leur tour, un impact sur le devenir de la nation. En somme, la mondialisation des économies, bien qu'apportant des nouveautés, crée des tensions diverses dans les économies nationales ainsi que dans la vie professionnelle. c) Au niveau socio-culturel La culture étant un mode de vie d'un peuple, sa modification est tributaire de stratégies diverses. Si pendant la colonisation, l' acculturation s'est faite grâce à la formation scolaire, la religion, ... l'époque actuelle n'échappe à cette vielle idéologie ; elle se fait grâce à l'effectivité d'un progrès de la techno-science : matériaux de communication, de télécommunication, de transport, ... conduisant à la compression d'espace et du temps en un village planétaire ; dès lors, les comportements des congolais s'uniformisent au niveau mondial, l'identité culturelle nationale perd sa valeur d'être au profit mondial. Le professeur P. MUTUNDA M. en abordant l'aspect négatif de la mondialisation met l'accent sur : « le danger d'imposition d'une pensée unique (et inique) à l'échelle mondiale, l'accréditation de l'impérialisme et de l'hégémonie des grands Etats occidentaux au détriment de la majorité silencieuse, impuissante et peu compétitive du tiers monde ; la menace des identités nationales et des responsabilités jusqu'ici assumées par les Etats nations, le développement des facteurs d'exclusion pour les sociétés mal adaptées, peu résistantes et peu compétitives ; enfin, l'entraînement du tiers monde sur la voie des sociétés certes matériellement équipées et développées mais spirituellement agonisantes et exsangues...((*)1) Bref, le tiers monde en général et la RDC en particulier doivent protéger leurs valeurs culturelles de manière à les valoriser dans ce village planétaire que de subir et s'inscrire dans la procuration ; ils doivent utiliser leur intelligence pour sauvegarder leur identité. Dans la même optique P. MUTUNDA M. interpelle l'Afrique pour que cette dernière prenne des précautions possibles : « la mondialisation est un processus imparable et irréversible pour l'Afrique, mais elle n'est pas une fatalité aveugle, elle est le fait des hommes qui infléchissent et la guident consciemment et laborieusement. Elle peut donc être une chance si nous la maîtrisons, l'assumons et la guidons judicieusement. Elle doit donc, loin de toute crainte irréfléchie et de toute exaltation sans discernement, être maîtrisée ; endogeneisée,... ». ((*)1) Cet appel à la conscience et la vigilance des africains est une mise en garde contre tous les enjeux du développement tant recherché pour que celui-ci soit rationnel et harmonieux à l'aube de ce 3eme millénaire.
CHAPITRE IV. LE SECTEUR PROFESSIONNEL CONGOLAIS FACE A LA MONDIALISATION Dans les chapitres précédent, nous avions mis l'accent sur la formation professionnelle dans le secteur professionnel congolais en rapport avec la mondialisation, le présent se rapporte à la redynamisation de l'INPP comme structure étatique de la formation par rapport aux nouveautés de la mondialisation. En effet, il est évident que le secteur professionnel est entrain de subir progressivement de changements, sous plusieurs formes et cela partant de la philosophie dynamiste à laquelle obéit le monde entier en général et la RDC en particulier. Le développement est la principale question que se pose toutes les nations notamment les pays d'Afrique sub-saharienne étranglés et enfoncés dans la paupérisation grandissante par les grandes puissances qui sont connus comme détenteurs des moyens de production. Les capitalistes qui, hier se sont accaparés de l'Afrique, l'ont morcelé, dominé et exploité, reviennent aujourd'hui sur la scène économique mondiale avec une macro idéologie, celle de "la mondialisation", s'imposant dans toutes les nations sans tenir compte de leur niveau de vie, ni de leurs réalités sociales, mais tout en les obligeant à se conformer à ses principes pour pouvoir se développer. Etant porteuse des nouveautés sur la sphère mondiale, en Afrique en général et en RDC en particulier, la mondialisation suscite des tensions sociales diverses dans tous les domaines que nous considérons comme les besoins dans le secteur professionnel cherchant la satisfaction, car parler de développement veut dire que l'amélioration est toujours possible, le secteur professionnel doit prendre position face à tous les enjeux économico-politico-culturels de la mondialisation afin de se maintenir dans ce village planétaire. Section 1. LES ENTREPRISES CONGOLAISES FACE A LA MONDIALISATION La vision primordiale de la mondialisation est basée sur le secteur économique, ceci peut s'expliquer par ces deux raisons : 1) La mondialisation est une idéologie macro-révolutionnaire qui anime les multinationales et les capitalistes qui avaient régné timidement au 19e siècle et gêné par les indépendances brutales africaines. Les multinationales recherchent à reconquérir les marchés mondiaux ; 2) Le capitalisme n'ayant pas abandonné sa politique de domination et de l'exploitation de l'homme, ainsi que l'aliénation des travailleurs par la plus-value, lutte actuellement pour la disparition de l'homme de son environnement productif en le substituant par les machines. Le capitalisme se fonde, selon K. Marx, sur l'économie qui est sa base et domine ou soit contrôle le pouvoir (la politique), c'est la théorie marxiste de l'infrastructure qui prime (domine) sur la superstructure. De ce fait, la mondialisation privilégie l'économie pour gérer et dominer toute l'humanité, sachant que l'Afrique est dépourvue des moyens de production pour le développement et vit de l'économie qui est extravertie. Toutes les études menées vise à investir le secteur économique, raison pour laquelle les multinationales se rependent au travers l'Afrique en s'imposant grâce à leurs organismes qui leur garantissent le progrès ; ainsi ; elle dominent, absorbent et font disparaître les entreprises qui ne sont pas compétitives. Comme nous l'avons déjà signalé dans le chapitre précédent, point n'est besoin de revenir sur les effets de la mondialisation dans les entreprises, car, les nouvelles méthodes et techniques du travail industriel qu'apporte la mondialisation, amènent les entreprises à s'y conformer pour être compétitive, raison pour laquelle, le secteur professionnel congolais connaît des tensions sociales diverses dues notamment à la recherche des moyens pour résister à la concurrence (compétitivité) qui, à son tour, a des conséquences sur les ressources humaines qui sont victimes des licenciements massifs ou contraintes de subir la formation relative à la nouvelle philosophie qui, le cas échéant peut aboutir à la conversion professionnelle. Cette logique de la dynamique des entreprises n'est pas seulement l'affaire du secteur industriel mais concerne aussi tous les secteurs notamment le secteur secondaire et tertiaire car, la mondialisation n'épargne aucun secteur. La mondialisation étant une révolution capitaliste, c'est-à-dire celle menée par le détenteur des moyens de production, a une politique de blocus économique (la centralisation de tous ce qui est du domaine économique) en vue de faire agenouiller les populations africaines dans leur ensemble ainsi que leurs Etats. A cet effet, nous nous demandons qui survivra ? Sinon ceux qui sont capables d'apporter quelques choses de nouveauté notamment la connaissance. Les entreprises congolaises sont devant le dilemme de la compétitivité (un processus qui demande des stratégies appropriées et des études diverses), l'on doit connaître par où commencer ? Et avec quels moyens ? la question la plus importante est de savoir comment le secteur public peut-il devenir compétitif ? Selon LUTUTALA M. : « pour être compétitif sur le marché international, il faudrait développer les secteurs dans lesquels l'on dispose d'un avantage comparatif. »((*)1) Telle est la grande stratégie que doit adopter les entreprises congolaises à l'aube de ce 3eme millénaire dominée par la mondialisation pour avoir des pistes et des secteurs à investir afin d'être compétitives. « Nous devons avoir à l'esprit que la mondialisation est chargée des menaces pour notre société et pour les activités politiques, économiques et sociales. Elle sera redoutable et accentuera notre marginalisation si nous ne réagissons pas rapidement adéquatement et avec détermination, contrairement nous pouvons l'apprivoiser et en faire une alliée et tirer avantages ».((*)1) Ce qui revient à dire que la mondialisation comme fut la colonisation peut être relativisée à ses propres réalités si la conscience et la volonté sont concentrées sur ses capacités ; elle n'est pas un phénomène immuable, elle peut subir des modifications voire disparaître comme tout phénomène. Section 2. LA POSITION DE L'INPP ENVERS LES ENTREPRISES CONGOLAISES Il convient d'abord de comprendre que l'INPP, comme entreprise publique et la mondialisation comme phénomène global, ont chacun des stratégies liées aux objectifs qu'ils poursuivent, les deux ont une part des responsabilités sur l'évolution des entreprises congolaises. De ce fait, la mondialisation étant une idéologie soutenue et entretenue par les grandes puissances, apporte certes des nouveautés qui poussent l'INPP à changer des stratégies et méthodes de formation professionnelle au niveau national. Cela permettait à l'ensemble de la population congolaise à se conformer aux exigences de la mondialisation afin d'y trouver une place, telle est la corrélation qui existe entre l'INPP et la mondialisation. En effet, la formation professionnelle que doit apporter l'INPP, devrait s'inscrire dans les principes de "l'adaptation" et "la rationalité" pour créer l'équilibre dans le processus de développement auquel la RDC a souscrit. L'adaptation est le fait pour l'entreprise de formation professionnelle, comme l'INPP, de se conformer aux exigences et à la philosophie de la mondialisation, tout en tenant compte des évidences que connaissent les entreprises locales et les travailleurs. La rationalité serait alors le principe qui permettrait à l'INPP d'évaluer l'importance et la raison d'être (nécessité) de telle ou telle formation qu'exige la mondialisation pour que les masses laborieuses ne subissent pas les effets pervers de la mondialisation. Certes, l'INPP a un champ d'exploitation à la fois très vaste et important pour toutes les générations bien qu'il soit dépourvu des capacités compétitives et des moyens adéquats pour la bonne formation. Et pourtant, dans presque tous les pays, la formation professionnelle est nécessairement la préoccupation de l'Etat qui est sensé y investir en vue de rendre les travailleurs utiles dans l'exercice des fonctions professionnelles spécialisées ou bureaucratiques. Et c'est grâce à la législation du travail que l'Etat, protège et suscite le désir de la formation chez les acteurs du travail (l'employeur et le travailleur), tout en se situant dans le processus de l'évolution technologique et idéologique en vue de persister à toute époque. A titre d'exemple, dans l'Europe de l'Est, le Japon... , l'Etat se limite à donner des instructions générales et technologiques de base, l'entrepreneur et son entreprise, complète l'Etat par des formations de longues et courtes durées axées notamment sur la profession. Le plus grand devoir de l'INPP c'est de disposer de spécialistes et assurer la formation dans tous les domaines de la professionnalisation industrielle et bureaucratique répondant ou adaptable à l'idéologie de chaque époque pour que les patients et les contribuables puissent y trouver d'importance et y recourir à tout moment. Il est évident, que « la mondialisation offre de nombreuses opportunités de prospérité aux communautés et aux individus si ces derniers sont compétitives sur la scène internationale. Cependant il est implacable pour ceux qui n'ont rien à offrir ...vu sous cet angle la mondialisation est et sera davantage un facteur de marginalisation et d'amplification du fossé entre les riches et les pauvres, les pays développés et sous développés ».((*)1) Cette compétitivité répétitive suppose un « avoir » qualitatif qui est, soit en terme des matérielles si on est dans le secteur productif, ou soit en terme des connaissances que l'on peut apporter en conséquence des effets de la mondialisation. En effet, dans le cas de l'INPP, cette connaissance doit s'impliquer dans la formation pour donner un engouement préféré et pour participer au développement national. « La formation n'est cependant pas une panacée mais un moyen privilégié entre tous pour le changement, le progrès et pour sortir de la crise ».((*)2) Elle n'est qu'un aspect devant équilibrer le secteur de la professionnalisation face au développement mondial basé sur l'innovation technologique et des nouvelles méthodes de travail. Au fait, pour une mondialisation qui prône à la fois l'interdépendance et la compétitivité, il faut s'attendre à la situation hégémonique sans contestation, car l'interdépendance suppose un apport réciproque de tous les pays qui sont dans la mondialisation ou qu'elle s'impose, par contre la compétitivité met l'accent sur la capacité pour la nation et les entreprises de résister à la concurrence, alors pour une nation qui n'a rien à apporter et qui n'a pas des moyens de faire la compétition, son sort est inévitablement la domination et l'exploitation. C'est la raison pour laquelle, l'Etat congolais doit se rendre compte de tous ces aspects et disposer des entreprises à résister à tout vent de l'époque, en outre, l'INPP doit être capable de former et de se faire former pour jouer un rôle positif à l'ère de la mondialisation, il doit s'adapter aux exigences de coordination, de souplesse et rapidité d'intervention qu'impose la croissance rapide de l'économie et l'industrie mondiale, tout en gardant son équilibre interne inhérent aux réalités sociales, et tout en intériorisant que le développement est un processus qui doit être atteint grâce à la fusion multiple des stratégies étatiques. Par conséquent, la professionnalisation du travail doit nécessairement suivre la logique de la mondialisation pour ne pas être marginalisée par rapport à l'évolution mondiale, mais, elle doit aussi tenir compte des moyens dont elle dispose (ou que dispose la RDC) pour son développement. Section 3. POUR LA REDYNAMISATION DE L'INPP Conçue comme une jungle où les participants sont sous les contraintes de la conformité à l'idéologie qui y prédomine, la mondialisation est le facteur transformateur qui appelle les entreprises mondiales et particulièrement celles de l'Afrique à l'équation de la redynamisation compte tenu de la nouvelle méthodologie du travail axée sur l'innovation technologique. En effet, déchirée par la misère et la crise multiforme, la RDC est parmi les pays de l'Afrique subsaharienne en quête du développement ; son économie traverse une crise très aiguë depuis 1980 (avant même le déclenchement du processus démocratique) caractérisée par une régression très accentuée, un déséquilibre sur tous les plans ainsi que la dépréciation monétaire nationale face aux devises internationales. Nonobstant son niveau économique très bas, la RDC est aussi sous la contrainte d'adhérer à cette jungle planétaire pour qu'elle ne soit pas marginalisée. Cette adhésion ne doit pas viser seulement le secteur de la professionnalisation secoué par les effets des nouveautés de la mondialisation ; mais elle doit viser aussi les secteurs où elle dispose d'un avantage comparatif, car « la sélection et le choix des priorités peuvent permettre aux pouvoirs publics de prendre d'importantes décisions dans la manière d'affecter et d'orienter les investissements à l'industrialisation »((*)1) ; raison pour laquelle l'INPP comme entreprise publique de formation professionnelle vise à alléger les difficultés éprouvées par les travailleurs face aux nouveautés de la mondialisation, en vue de permettre l'équilibre dans le secteur professionnel congolais et répondre positivement aux exigences millénaristes. La redynamisation des entreprises en général est une notion qui exige la mise en place des mécanismes et stratégies multiples au niveau tant interne qu'externe à l'entreprise cible, sachant que chacune a ses réalités propres. Comme il s'agit d'une redynamisation basée sur les nouveautés technologiques, disposer d'une connaissance parfaite à l'INPP dans tous les secteurs est une condition sine qua non, car il s'agit autrement dit d'une relation entre maître et disciples pour laquelle le premier doit connaître plus pour instruire ceux-ci. Par ailleurs, étant dans un état de délabrement depuis les pillages de 1991 et 1992, l'INPP est dépourvu d'un centre de formation adéquate par manque des matériels viables pour la formation, ainsi que les conditions de travail acceptables. Or, la redynamisation n'est possible que si l'on part de la volonté de revoir et identifier les différentes causes (facteurs) à la base du délabrement (diagnostic) pour que l'une comme l'autre subissent des corrections éventuelles et trouvent les solutions possibles, il faut viser les difficultés que connaît l'INPP. Au fait, c'est par recours à la planification que dans la plupart des cas, le développement des pays occidentaux et celui que prétend ceux du tiers monde se diffère, notamment, tel qu'il s'opère à cette époque de la mondialisation, il n'est pas le résultat de la préparation du tiers monde mais d'un groupement d'institutions internationales et des grandes puissances à la conquête de l'impérialisme ; le tiers monde ainsi que d'autres pays du monde qui sont en retard d'industrialisation, sont contraints à adhérer dans ce mouvement de "développement" mondial, ce qui n'est pas du tout facile, car la planification permet aux autorités à affecter correctement les ressources. En effet, "le développement" qui intervient au niveau mondial est certes basé sur le profit, car les multinationales qui sont devant la charrue économique de la mondialisation n'ont jamais changé le principe de la maximisation de profit par la minimisation des coûts, raison pour laquelle l'innovation technologique qui est à la mode vise la substitution homme-machine, d'où la diminution croissante de la main d'oeuvre salariale dans les entreprises. Nous inscrivant au principe du développement harmonieux et planifié, il se fait pour l'homme et par l'homme, avons-nous dit, contrairement en la manière de la mondialisation, ledit développement est loin d'apporter le changement harmonieux. Le préalable pour toute redynamisation des entreprises et voire celle de l'INPP est de restituer l'homme au centre du développement pour son bien être social, sinon la formation fournie n'aura pas un engouement dans la société. A cet effet, il est toujours impérieux pour l'INPP d'avoir la connaissance et d'être informé sur l'évolution technologique au niveau mondial, l'évolution économique, la formation fonctionnelle, en vue d'appliquer certainement sa politique de formation et savoir orienter les travailleurs ; comme soulignent G. Friedmann et P. Naville : « la médiocre qualification des travailleurs demeure dans les régions où s'amorce l'industrialisation, un fait général et pose des problèmes complexes aux responsables de tout plan de développement... d'ailleurs, la formation professionnelle est souvent peu organisée, insuffisante en quantité ou mal orientée en fonction des besoins réels des industries qui se créent... ».((*)1) Bien que la formation intervient dans plusieurs de cas quand il y a déficit dans l'exercice du travail, tout doit se faire dans la planification et non dans la précipitation ; la planification serait une étude ordonnée et systématique de l'application des stratégies de la formation inhérent au développement en cours et selon les exigences de l'environnement social. « le développement n'est donc pas exclusivement une croissance économique, une augmentation des richesses, un meilleur équilibre entre la production et consommation, une transformation des échanges ; il est avant tout, transformations des structures sociales, ethniques et régionales, transformations des hommes, de leurs mentalités, et de leurs attitudes »((*)1). A cet effet, la redynamisation n'est cependant pas l'affaire de l'INPP seul, mais demande la participation de l'Etat, des entreprises et des travailleurs. De ce fait, nous mettons l'accent sur le plan interne, externe ainsi que diplomatique afin d'assurer un bon équilibre à la redynamisation de l'INPP : 3.1 AU PLAN INTERNE
L'idéologie de la mondialisation est une contrainte pour tous les pays du tiers monde notamment la RDC laquelle contrainte est celle de subir les effets de la mondialisation si elle ne se crée pas de garde fou ; certes l'INPP attend de la mondialisation des nouvelles méthodes et techniques de la formation professionnelle et de l'exercice du travail technique et bureaucratique pour une bonne adaptation par rapport à l'évolution mondiale. Ces nouvelles méthodes et techniques sont des connaissances nouvelles et stratégies du travail basées sur l'évolution scientifique en général et technologique en particulier. En effet, la redynamisation du point de vue interne de l'INPP est tributaire de la volonté et la capacité des mandataires congolais placés à la tête dudit institut. A ce sujet A. BATAMBA dénonce deux éléments majeurs qui empêchent le progrès dans le secteur public : « 1°) les injonctions des instances politiques qui consistent en des instructions données par les autorités de tutelle aux mandataires publics, obligeant ces derniers à agir souvent contre les intérêts des entreprises ; de ce fait ils sont obligés de répondre à leurs "attentes" ; 2°) les choix non judicieux dans le recrutement des mandataires dont certains ne justifient pas de compétence éprouvée en matière de gestion, ni ne jouissent de bonne moralité ». ((*)2) Cette façon d'agir affiche l'irresponsabilité de l'Etat dans la gestion et le contrôle de la res publica, ce qui explique le laisser- aller dans le secteur public notamment l'INPP quelque soit sa valeur dans la société. De ce fait, les efforts de l'INPP sont certes de rendre un bon service à la nation congolaise selon les missions lui assignées. INPP est conscient que son action doit s'inscrire dans l'option fondamentale du développement du pays, définie comme un cadre des grandes mutations économiques, politiques, technologiques, empreint des effets de l'environnement national et de la globalisation. Bien que l'INPP ait pris conscience, le problème de la gestion et le déficit, tant matériel et financier semble être des obstacles considérables pour atteindre ses objectifs. Dans cette optique, la redynamisation au niveau interne de l'INPP doit procéder par la levée des obstacles et les différentes contraintes à son développement ce qui est une condition indispensable qui permettrait le renforcement des points positifs susceptibles de mettre l'entreprise à l'abri de la marginalisation, et créer d'autres stratégies relatives aux exigences de la philosophie millénariste. A cet effet, l'identification des déficits internes de l'administration et le fonctionnement technique de l'INPP se résume en ceci : 1°) Au niveau de l'organisation · Il y a problème dans la planification des activités de formation relative aux attentes des entreprises et les travailleurs, ainsi qu'aux exigences même de la mondialisation c'est-à-dire que l'INPP ne dispose pas des formateurs dans tous les domaines exigés par la mondialisation notamment l'Internet, maintenance des réseaux satellitaires et téléphoniques... · Il se remarque un déficit budgétaire du fonctionnement de l'INPP tant au niveau administratif que technique. · La gestion de la comptabilité pour créer un équilibre entre les recettes et les dépenses demeure un problème chez les mandataires de l'Etat. 2°) Au niveau technique a) Ressources matérielles : Ici se remarque la vétusté d'équipement caractérisée par l'absence d'une politique permanente de l'amortissement et le renouvellement des engins ; la carence des outils de production et de formation adéquates est la coutume pour l'INPP, l'innovation technologique reste encore une utopie. b) Ressources humaines : · les formateurs connaissent des problèmes de mise à jour par des recyclages, faute de volonté des dirigeants et les moyens financiers, cependant ils ne s'accrochent qu'à leurs anciennes connaissances et pourtant le néologisme des sciences techniques naît progressivement sans frein. · Il y a problème de planification en matière d'emploi et de mise à la retraite du personnel, ce qui gonfle inutilement les effectifs du personnel de l'entreprise et augmente les charges. c) Ressources financières : L'INPP est dépourvu des moyens financiers pouvant garantir son épanouissement, son état déficitaire qui est dû d'une part, à l'improductivité qui frappe plusieurs entreprises à l'aube du 3eme millénaire ; d'autre part, la mauvaise gestion des mandataires qui se servent eux-mêmes et leurs chefs politiques au détriment de la vie de plusieurs.
Le problème de la redynamisation de l'INPP pour une bonne formation dans le secteur professionnel congolais, est aussi, en grande partie une affaire de l'autorité congolaise (l'Etat) qui doit lui assurer un environnement sain et planifié pour l'intérêt de toute la population active, sachant que la nouvelle idéologie de la mondialisation impose le changement sur tous les plans, d'où une nécessité de se préparer en conséquence. En effet, comme l'affirme OMOMBO : « la clé du développement socio-économique de la nation reste encore les unités économiques qui composent le portefeuille de l'Etat et dont les implications sur l'ensemble des opérateurs économiques du pays en amont et en aval, sont indéniables ».((*)1) L'INPP est l'une des entreprises qui composent le portefeuille de l'Etat et qui est sous les contraintes de subir une redynamisation globale au même titre que les autres. Le regard de l'Etat congolais n'est beaucoup plus orienté que sur les entreprises qui contribuent au gonflement de son budget telles que : OFIDA, DGI, SNEL, DGRAD,..., Quant à celles qui s'occupent de l'état providence (social), sont de plus en plus négligées ; or, « le portefeuille de l'Etat peut servir à la fois d'un instrument de la panification économique, d'un facteur d'intégration économique et facteur de résorption de goulots d'étranglement ». ((*)2) A cet effet l'Etat congolais, par le biais de son portefeuille ainsi que le ministère qui assure la tutelle de l'INPP, doivent fournir les efforts de manière à redonner l'engouement à cette structure de formation professionnelle considérant son importance à toutes les époques afin qu'elle s'adapte à toute évolution tant scientifique. Cette logique ne devrait plus jouer pour l'INPP, mais pour toutes les entreprises publiques et privées oeuvrant sur le sol congolais face à tout vent de développement, sachant que la mondialisation et les multinationales, visent à l'hégémonie des pays pauvres et alourdissent leur crise, misère et chômage. Par ailleurs, étant donné que les contre-performances des entreprises publiques sont perceptibles à travers l'évolution de leur indicateur de la gestion se traduisant de manière inéluctable, les faiblesses de leurs rendements économiques et financiers, la RDC doit mener une guerre stratégique au profit de ses intérêts, tout en veillant sur le principe de la praxis (l'union du verbe à l'action ) c'est- à - dire plus elle conçoit les stratégies, plus on les applique plus la situation change. Du point de vue externe, la charge de la redynamisation incombe à l'Etat qui doit identifier les problèmes qui empêchent le progrès de l'INPP lesquels se manifestent par : § L'improductivité et les déficits dont sont victimes les différentes entreprises depuis plus d'une décennie suite à l'instabilité politique caractérisée par plusieurs hostilités ayant conduit la RDC dans une paupérisation et une crise sans fin jusqu'à ce jour, d'où les contre-performances remarquables dans tous les secteurs. § L'incapacité de l'Etat à appliquer avec rigueur la législation du travail en vue de lutter contre les anti-valeurs dans le secteur de la professionnalisation congolais qui se manifestent en : minimisation de la rémunération des travailleurs, recrutement illicite des agents, licenciement massif illicite,... § L'incapacité de la tutelle à assurer une assistance logistique à l'INPP est de lui permettre à répondre positivement aux difficultés de la qualification professionnelle éprouvées à cette époque de la mondialisation. § La nomination et le limogeage des mandataires aux profits des tendances politiques, tribales ou ethniques pour les intérêts de tiers.
Certes, il est aujourd'hui établi par les grandes puissances que les pays en développement ne peuvent intégrer de façon profitable, le processus de la mondialisation et le développement qu'en se regroupant dans les ensembles régionaux s'occupant des différents domaines économiques et du travail humain : B.I.T (Bureau International du Travail), O.I.T (Organisation International du Travail), O.M.C (Organisation Mondiale du Commerce), pour négocier les accords sur ces dits domaines. A côté des ces organismes s'ajoutent les représentants du travail et prévoyance sociale, affaires étrangères, les organisations professionnelles comme la FEC (Fédération des Entreprises du Congo), les syndicats,... en vue d'uniformiser les conditions du travail et de la production au profit de l'idéologie de la mondialisation, mais tout en oubliant que les réalités sociales et les conditions de vie se diffèrent d'une nation à l'autre. A cet effet, il est indispensable pour la RDC de consolider ses relations avec d'autres pays pouvant lui apporter une connaissance et une assistance possible pour sa réussite à l'aube du 3eme millénaire. Tout en gardant le monopole du cadre stratégique propre à ses réalités, car étant dans une situation catastrophique sur le plan des infrastructures de la production par rapport à l'idéologie de la mondialisation, la coopération s'avère indispensable avec les pays nantis dans l'unique but de devenir partenaire dans le village planétaire et être près pour le rendez-vous du « donner et du recevoir ». Dans le souci de la redynamisation de l'INPP, la politique appliquée par plusieurs pays développés aujourd'hui notamment le Japon, la Chine, et dans certains pays de l'Europe, pourrait nous servir d'exemple. Ces pays déploient leurs efforts et moyens possibles à l'achat des connaissances en faisant recours aux grands savants et spécialistes des USA, de l'Europe pour leur apprendre, soit envoient les gens apprendre à l'étranger dans le domaine bien précis, déterminé et revenir appliquer celles-ci dans leurs pays respectifs en les adaptant à leurs réalités ; c'est ce qui fait que ces pays soient aujourd'hui parmi les plus actifs de la mondialisation. De ce fait, la RDC doit investir dans la recherche des connaissances ailleurs surtout dans le domaine, technique pour diminuer les déficits de la qualification professionnelle, remarquable dans les différentes entreprises et de redonner de l'engouement à cette institution de la formation "INPP".
CONCLUSION« Tout doit changer, tout va changer » cette expression stigmatise le principe général du dynamisme multi sectoriel auquel est condamné l'humanité. La mondialisation et tout ce qu'elle apporte des nouveautés, s'inscrivent certes dans cette logique, elles sont les fruits des efforts conjugués des grandes puissances, des multinationales et des capitalistes en vue d'assujettir le monde.
Pour ce faire, L'INPP s'inscrit et doit toujours s'inscrire à l'idéologie du changement de toutes les époques ; plus qu'il reçoit les innovations, plus les stratégies de la formation s'améliorent, plus le changement et le progrès sont équilibrés. Au terme de notre étude qui a porté sur " Institut National de Préparation Professionnelle, la mondialisation et travail humain", notre objectif était certes celui d'étudier les différents problèmes qui se posent dans le domaine de la professionnalisation dénigrant de plus en plus le travail humain par la substitution homme - machine à l'aube de ce 3eme millénaire de la mondialisation suite au progrès redoutable de la technologie et les sciences techniques, en analysant la position de L'INPP une entreprise de la formation professionnelle face aux enjeux de ladite mondialisation. La démarche scientifique à laquelle nous avons fait recours pour saisir cette réalité est la méthode dialectique qui nous à permis, grâce à ces différentes lois, de comprendre les contradictions, les conflits, ainsi que les tensions sociales engendrées par la mondialisation qui est un macro phénomène s'imposant sur l'humanité toute entière et dans tous les domaines, en se basant sur les principes visant l'hégémonie et l'exploitation des pays du tiers monde en général et de la RDC en particulier, par le biais des grandes puissances, les multinationales et les institutions des prêts. A côté de cette démarche dialectique, nous avons utilisé les techniques de recherche que voici : l'observation directe, l'interview libre et la technique documentaire pour la récolte et l'analyse des données nécessaires. A l'issue de nos enquêtes et nos analyses, nos hypothèses ont été vérifiées. En effet, le secteur professionnel congolais connaît des difficultés très énormes dues à la fois à la crise multiforme que traverse la RDC depuis plus d'une décennie et qui fragilise toutes les infrastructures de production et du travail, ainsi qu'à un laisser-aller encouragé par le non respect de la législation du travail précisément, et enfin au manque d'un cadre stratégique solide se circonscrivant au processus dynamique de l'humanité. Par ailleurs, l'Institut National de Préparation Professionnelle " INPP " ne se retrouve pas dans ses efforts fournis en matière de la formation professionnelle d'une part, par le fait que ses missions sont l'objet de l'immobilisme au moment où l'humanité et la science évoluent sans frein, l'Etat congolais n'a pas mis à sa disposition les conditions et les moyens adéquats pour se préparer à contourner les enjeux de la mondialisation dans le secteur de la professionnalisation, et d'autre part, par le fait que les entreprises congolaises en pleine innovation utilisent les procédures illicites de la compression des effectifs en leur faveur sans songer recourir à la formation, la reconversion professionnelle, ... Comme le prévoit le code du travail congolais. A cet effet, les nouvelles méthodes et techniques du travail que la mondialisation apporte dans le domaine de professionnalisation au Congo dans le secteur technique et bureaucratique ne lui serviront à rien si l'Etat ne s'y implique pour un soutien positif renforcé par les instruments juridiques adéquats. Le travail humain subit les conséquences néfastes qui paupérisent la vie sociale de plusieurs personnes à cause de l'inertie des autorités congolaises en cette matière, ce qui entraîne la prolifération du marasme du chômage en RDC et décourage plusieurs travailleurs à recouvrir à la formation professionnelle qui s'avère de plus en plus moins importante. De ce fait, la mondialisation avec les nouveautés qu'elle apporte sur tous les plans, se présente comme une jungle planétaire dominée par l'idéologie capitaliste. Elle fragilise les Etats et les soumet à son service. Elle s'appuie sur les organismes internationaux qui sont érigés et contrôlés par les grandes puissances en faveur de la multinationalisation et la régionalisation (déploiement des sociétés multinationales partout ailleurs) en vue de conquérir les marchés mondiaux et assujettir les Etats africains. En effet, le développement que visent les pays africains en général et la RDC en particulier et auquel l'on pense atteindre au travers la mondialisation reste bel et bien une utopie comme dans les millénaires passés de la colonisation, de la néo-colonisation, de la coopération Nord-sud, ... car, tout est centré sur le profit. Pour sortir de la domination étrangère au cours de ce millénaire de la mondialisation, le préalable c'est l'auto-gérance, le développement des mécanismes de protection de ses ressources ou potentialités ainsi que la res-publica dans tous les domaines possibles. Dès lors, point n'est besoin de souligner que la mondialisation comme le fut la colonisation, peut être apprivoisée et rendue alliée et partenaire du développement du tiers monde en général et la RDC en particulier, en partant de la philosophie au « tout change ». Ce changement n'est possible que si les congolais investissent dans les secteurs qu'ils trouvent importants et présentent des avantages par rapport aux exigences de la mondialisation. De ce qui précède, nos suggestions, après les différentes analyses dans le secteur de la professionnalisation congolais à l'ère de la mondialisation, appèlent l'Etat congolais, les entreprises locales ainsi que toute la population active (travailleurs et non) à conjuguer leurs efforts et à ne pas subir les effets de la mondialisation en érigeant en partenaire. Ainsi, nous demandons : Ø A l'Etat congolais § d'assumer ses responsabilités dans l'applicabilité de la législation du travail en vue de sauvegarder le secteur de la professionnalisation du Congo de toute manoeuvre du millénaire de la mondialisation par les entreprises ; § d'assurer une assistance technique et logistique régulière à l'INPP et veiller à la nomination des responsables en privilégiant les critères de compétence, de moralité, tout en évitant le clientélisme et le trafic d'influence ; § d'aménager les relations entre INPP et ONEM (Office National pour Emploi) ainsi que les contribuables de cet outil de la formation en vue de le rendre utile à l'aube de ce millénaire ; § de mettre fin aux embauches périodiques (recrutement mensuel des ouvriers (journaliers), licenciement massif illicite et faire de sorte que la formation professionnelle soit la préoccupation majeure dans toutes les entreprises ; § de doter INPP des moyens tant matériels que financiers en vue d'une formation adéquate multi sectorielle relative aux exigences de millénaire ; § de créer un cadre stratégique composé des sociologues, psychologues, économistes et les autres pour une conception d'une politique de la formation inhérente aux réalités internes de l'INPP et de la RDC face à l'avancée de la mondialisation. Ø Aux autorités de l'INPP § de travailler pour l'intérêt de la population en ce qui concerne la gestion de la res publica, le recrutement du personnel et l'exercice du travail technique, bureaucratique ainsi que la formation professionnelle ; § de manifester leur savoir, leur savoir faire et leur savoir être en menant des études permanentes selon les exigences millénaristes en vue de perpétuer la vie de l'INPP, des formateurs, des travailleurs et protéger le secteur professionnel congolais des impasses prévisibles du 3e0me millénaire telles que liées aux innovations technologiques et connaissances diversifiées ;
Ø Aux entreprises locales § de recourir et d'entretenir l'outil de la formation professionnelle et le perfectionnement des agents en cherchant des moyens nécessaires pour la formation de qualité et la reconversion professionnelle relativement à l'idéologie de la mondialisation ; § de fournir des suggestions ou propositions selon les besoins ressentis et les difficultés rencontrées par les travailleurs dans l'exercice de leur fonctions en matière technique et bureaucratique en vue de stimuler les formateurs à conquérir des nouvelles connaissances et être à la page de l'évolution mondiale ; Ø A la population congolaise
§ de faire de la formation professionnelle une devise pour toutes les époques en vue d'une acquisition permanente des connaissances et se rendre utile à cette époque de la mondialisation ; § de recourir toujours à l'INPP qui est un outil de la formation permanente, en vue de perpétuer son existence et restituer son engouement, car ce recours permanent l'amènera certes à l'amélioration des conditions d'enseignement et de la formation. * (1) FRANK, G. cité par MUKABA MBUTU, Civisme et développement cours op.cit, P.38.
* (2) MALCOLM, G. et alii, Economie du développement, éd. Balises, (s.v), 1998, P.20. * (1) KIBANDA, O. M., propos recueilli lors d'une émission télévisée sur TROPICANA TV, le 23 fév. 2004. * (1) LAKUP- TIER, op.cit, P. 8. * (1) MUTUNDA, P. M., " Enjeux de la mondialisation en Afrique" in Les enjeux de la mondialisation pour l'Afrique, op.cit, P.P. 173-174. * (1) IDEM, P. 175. * (1) LUTUTALA M.., Les effets de la Mondialisation..., op.cit, p.44. * (1) MUKENI LAKUP-TIER , Marché africain et marché mondial..., op.cit, p.54. * (1) ILAKA KAMPUSU, La micro-entreprise...op.cit, p.12. * (2) IKAMBA WUTIYELA, La formation-investissement...op.cit, p.288. * (1) NTUAREMBA, O.L., Le développement endogène : donnée pour une nouvelle orientation théorique, éd. universitaires africaines, Kinshasa, 1999, p. 125. * (1) FRIENDMANN, G., et NAVILLE, P., Traité de sociologie, op.cit, p.225. * (1) NTUAREMBA, O. L., opcit, P.19. * (2) BATAMBA, A., " Redynamisation des entreprises du portefeuille : vers la rationalisation des relations entre Etat- propriétaire et les mandataires ", N°10-11, in IRES-KINSHASA, 2003, P.P. 18-24. * (1) OMOMBO, cité par BATAMBA, A., op.cit, p.14 * (2) BATAMBA, A ; (IDEM) |
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