SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE 1
CHAPITRE I: LA PME/PMI, CONCEPTS ET DEFINITIONS
..3
SEC TION1 :Définitions et caractéristiques
de la PME/PMI 4
1.1. Les approches quantitatives 5
1.2. Les approches qualitatives 6
1.3. Diversités de définitions 7
1.4. Les caractéristiques de la PME/PMI 9
SECTION 2: Création d'une PME/PMI 10
2.1. L'idée du projet et sa maturation 10
2.2. L'étude technico-économique 11
2.3. La construction de variantes 12
2.4. Choix du projet définitif, établissement des
documents prévisionnels et détermination du point mort 12
2.5. La réalisation et l'exploitation du projet 13
SECTION 3: Sources de financement de la PME/PMI
13
3.1. Les sources de financement internes 14
3.2. Les sources de financement externes 16
3.3. La contribution des pouvoirs publics 26
SECTION 4: Rôles de la PME/PMI dans
l'économie 29
4.1. La création de l'emploi 29
4.2. Le renforcement du tissu industriel 30
4.3. L'implantation optimale des forces productives 31
4.4. Le développement vers l'exportation 31
4.5. La réalisation et l'exploitation du projet 32
CHAPITRE II: LE FINANCEMENT DE LA PME/PMI AU
MALI........34
SECTION 1: Généralités sur le Mali
37
1.1. Présentation du Mali 37
1.2. Les secteurs d'activités au Mali 41
1.2.1. Le secteur primaire 41
1.2.2. Le secteur secondaire 43
1.2.3. Le secteur tertiaire 45
SECTION 2 : L'environnement financier au Mali
48
2.1. L'apport de l'Etat 48
2.2. L'apport des institutions financières 50
2.3. L'apport des organisations non gouvernementales (ONG) 57
CHAPITRE III: STRATEGIES DE PROMOTION DE LA PME/PMI
AU
MALI
|
63
|
SECTION 1: La création d'une PME/PMI au Mali
|
64
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1.1. Les démarches et procédures pour la
création d'entreprise au Mali
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65
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1.2. Les formes juridiques d'entreprises pouvant être
créées au Mali
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69
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1.3. Fiscalité et protection sociale de l'entreprise
|
71
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1.4. Quelques caractéristiques du code des investissements
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74
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SECTION 2: Le développement des PME/PMI au Mali
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77
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2.1. Avant l'indépendance
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77
|
2.2. Apres l'indépendance
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79
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CONCLUSION GENERALE
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.83
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LISTES DES TABLEAUX ET GRAPHES
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86
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BIBLIOGRAPHIE
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89
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LISTE DES ABREVIATIONS ET SIGLES UTILISES
AADEC : Association d'Appui à l'Auto
Développement Communautaire ABSA: Action avec Bon de
Souscription d'Action
ACA : Association Conseil pour l'Action
ACP : Afrique Caraïbe Pacifique
ADER-MALI : Association pour le
Développement Economique Régional AED :
Association d'Entraide et de Développement
AFD : Agence Française de
Développement
AGOA: African Growth and Opportunity Act
AGR: Activités Génératrices
de Revenus
AID : Association Internationale pour le
Développement
AID-MALI : Association Malienne d'Initiatives et
d'Actions pour le Développement AMAPEF : Association
Malienne pour la Promotion des Entreprises Féminines ANPE:
Agence Nationale Pour l'Emploi
ANVAR : Agence Nationale de VAlorisation de la
Recherche (ANVAR). ASECNA : Agence pour la
Sécurité de la Navigation Aérienne
BCEAO : Banque Centrale des Etats de l'Afrique
de l'Ouest BCS : Banque Commerciale du Sahel
BDM : la Banque de Développement du
Mali
BEI: Banque Européenne
d'Investissement
BHM : Banque de l'Habitat du Mali
BIC : Bénéfice Industriel et
Commercial
BICIM: Banque Internationale du Commerce et de
l'Industrie et du Mali BIM : Banque Internationale du Mali
BMS: Banque Malienne de Solidarité
BNDA : Banque Nationale pour le
Développement Agricole
BOA : Banque Of Africa
BOAD : Banque Ouest Africaine de
Développement
BOAL : Bulletin Officiel d'Annonces
Légales
BRVM : Bourse Régionale des Valeurs
Mobilières
BSIC: Banque Sahelo-saharienne pour
l'Investissement et le Commerce CCIM : Chambre de Commerce et
d'Industrie du Mali
CDD : Contrat à Durée
Déterminée
CDI : Contrat à Durée
Indéterminée
CE : Communauté Européenne
CEDEAO : Communauté Economique et
Douanière des Etats de l'Afrique de l'Ouest CEA :
Commission Economique (des nations unies) pour l'Afrique
CEMAC : Communauté Economique et
Monétaire de l'Afrique Centrale CEMAPI : CEntre MAlien
de promotion de la Propriété Industrielle CFA :
Communauté Financière Africaine
CFDM : Carrefour Femme et Développement
du Mali
CFE : Centre des Formalités des
Entreprises
CGI : Code Général des
Impôts
CIRDI : Centre International pour le
Règlement des Différends d'Investissement CMDT :
Compagnie Malienne pour le Développement des Textiles COMATEX
: COmpagnie MAlienne de TEXtile
COMAV : Compagnie Malienne de la Navigation
CNPI : Centre National de Promotion des
Investissements CPI : Conseil Présidentiel pour
l'Investissement
CSLP : Cadre Stratégique de Lutte contre
la Pauvreté
DNCC : Direction Nationale du Commerce et de la
Concurrence DNI : Direction Nationale des Industries
DNSI : Direction Nationale de la Statistique et
de l'Information DRRT : Délégations
Régionales à la Recherche et à la Technologie
ECOBANK: ECOnomic BANK
EDM : Energie Du Mali
FAFPA : Le Fonds d'Appui à la Formation
Professionnelle et l'Apprentissage FAGACE : Fonds Africain de
Garantie et de Coopération Economique FAMAB : FAbrique
Malienne d'Aliments Bétails
FCPR : Fonds Commun de Placement à Risque
FFS-PME : Fonds Francophone de Soutien à la PME
FITIMA : filature textile industrie du mali
FRAC : Fonds Régional d'Aide au
Conseil
FRATT : Fonds Régional d'Aide au
Transfert Technologique FRT : Fonds de Recherche et de la
Technologie
GAD: Groupe-Action-Développement
GIE : Groupement d'Intérêts
Economique
HUICOMA : HUIlerie COtonnière du MAli
IDH : Indice de Développement Humain
IRVM : Impôt sur les Revenus de Valeurs
Mobilières INPS : Institut National de
Prévoyance Sociale
INSEE : Institut Nationale de la Statistique et
des Etudes Economiques
IS: International Service/Impôt sur les
Sociétés ITEMA : Industrie TExtile du MAli
LBO: Leverage Buy Out
LMBO: Leverage Management Buy Out
MBA : Marge Brute d'Autofinancement
MFC: Mali Folke Center
NIF : Numéro d'Identification Fiscale
OBSA : Obligation avec Bon de Souscription
d'Action
OHADA : l'Organisation pour l'Harmonisation du
Droit des Affaires Afrique OMS : Organisation Mondiale de la
Santé
ONG: Organisation Non Gouvernementale
ONU : Organisation des Nations Unies
OPVM : Organisme de placement collectif en
Valeurs Mobilières
PMA : Pays Moyens Avancés
PME/PMI: Petite et Moyenne Entreprise et
Industrie
PIB: Produit Intérieur Brut
PNB: Produit National Brut
PROPARCO: Promotion et Participation pour la
Coopération économique
SA : Société Anonyme
SARL : Société A
Responsabilité Limitée SCS :
Société en Commandite Simple SFI :
Société Financière Internationale SGI :
Société de Gestion d'Intermédiation SNC :
Société en Nom Collectif
SOMAFI : Société Malienne de
Financement SOTELMA: Société des
Télécommunications du Mali
TPS : Taxe sur les Prestations de Services
TVA : Taxe sur la Valeur Ajoutée
UE : Union Européenne
UEMOA : Union Economique Monétaire Ouest
Africain
US: United Stats
USAID: United Stats Association Internationale
de Développement
WAGF: West African Growth Fund
XOF: code de commerce international
désignant et équivalent au Francs CFA
INTHODUCTION GENE HALE
Un renversement de tendance s'est produit au début des
années quatre vingt (80) tant dans les esprits que dans les faits. En
effet l'avenir économique ne passe systématiquement plus par la
taille. Cette remise en cause est liée aux difficultés
économiques et aux problèmes d'emplois. Dès 1981,
Birch(1) démontre que les grandes entreprises ne sont plus
les fournisseurs principaux d'emplois et d'activités. Ce renversement de
tendance affecte toutes les nations industrialisées libérales,
quel que soit leur niveau de maturité industrielle. En France, pendant
la période 1971-1979, les grandes entreprises de l'industrie
manufacturière voient leur emploi diminuer de 7,5%. Or, dans la
même période, la proportion des salariés employés
dans les entreprises de moins de cent salariés est passée de 39%
à 43,5%(2). L'idée selon laquelle, les petites et
moyennes entreprises et industries (PME/PMI) ne constitueraient qu'une partie
négligeable de l'économie, n'est plus admise.
Compte tenu de leur efficacité en matière de
croissance économique, notamment dans la création d'emplois et la
production, la promotion des PME/PMI prend désormais une place
importante dans les politiques de développement des pays
développés.
En revanche, la plus part des pays en développement
(PED) ne sont pas restés à la marge de cette évolution.
C'est ainsi qu'on remarque, ces dernières années, la mise en
place de cellules de promotion des PME/PMI dans certains de ces pays. Dans
d'autres c'est tout un ministère qui leurs sont consacré, comme
c'est le cas en Algérie.
Au Mali un intérêt particulier est porté
par le gouvernement à l'initiative des PME/PMI. Conscient de leur
capacité de créer un tissu économique de base comme le
soutiennent plusieurs économistes tels que Birch, Julien, Greffe, Bolton
(en créant de l'emploi plus les produits de débouchés, qui
font partie du rôle des PME), le Mali oriente de plus en plus sa
politique de développement vers la promotion de la PME/PMI.
Comparativement à ses voisins comme l'Algérie, la Cote d'ivoire
et le Sénégal, le Mali tire ses revenus essentiellement de
l'exportation des matières premières. Par ailleurs, l'influence
des grandes puissances sur les prix de ces matières
(détérioration des termes de l'échange) et
(1) Economiste américain, il réalisa une
étude sur la création d'emploi en Amérique sur la
période 1969-1976
(2) X. GREFFE: « les PME créent elles des
emplois», page 3
l'instabilité sous régionale font que les
exportations deviennent de moins en moins rentables. Ainsi pour une bonne
rentabilité de ces matières, la possibilité de transformer
celles-ci en produits finis ou semi finis dans un contexte de valorisation de
la ressource locale se montre plus que nécessaire. Le Mali envisage
alors de construire un tissu économique dense qui se focalisera sur un
noyau dur, à savoir le secteur primaire notamment l'agriculture,
l'élevage et la pêche. L'accent est ainsi mis sur les PME/PMI.
Cependant, considérée comme moteur du
développement économique, la définition de la PME/PMI
à l'échelle mondiale demeure toujours une problématique.
Par ailleurs, le Mali conscient de ce rôle attache une grande importance
à la promotion de la PME/PMI. Après plusieurs années de
mise en place de politiques de promotion de celle-ci, notamment avec les
créations d'un ministère de la PME/PMI et un centre national de
promotion des investissements, quel bilan peut-on tirer de cette
expérience malienne en matière de nouvelles stratégies de
promotion de la PME/PMI ?
Ainsi et compte tenu de la place que pourrait occuper la
PME/PMI dans la dynamique de développement économique du Mali,
notre travail se propose sous forme d'un essai de présentation et
d'analyse de l'expérience malienne en cette matière. Pour mieux
appréhender ces différentes questions, il sera structuré
en trois (03) chapitres :
- Un premier chapitre nous amènera à faire une
idée générale sur la notion de PME/PMI à travers la
définition et les caractéristiques, les procédures de
création, les sources de financement ainsi que les rôles
macroéconomiques qui constitueront les trois (03) sections
composantes.
- Un deuxième sera consacré au financement de la
PME/PMI au Mali, pour ce faire il sera donné une présentation
générale du pays en section une et la seconde section nous
donnera une présentation de l'environnement financier au Mali.
- Et en fin un troisième et dernier chapitre dans
lequel nous aborderons ce qui nous parait l'essentiel de ce travail ; à
savoir les stratégies de promotion de la PME/PMI au Mali. Il comporte
deux (02) sections. Une première (la création d'une PME/PMI au
Mali) se propose de détailler les démarches et procédures
pour la création d'entreprise au Mali, la seconde intitulée
« le développement de la PME/PMI au Mali » nous fera une
étude de l'évolution des entreprises au Mali.
SECTION 1 : Définitions et caractéristiques
de la PME/PMI SECTION 2 : La création d'une PME/PMI
SECTION 3 : Les sources de financement de la PME/PMI
SECTION 4 : Les rôles de la PME/PMI dans l'économie
|
INTRODUCTION :
De nos jours la petite et moyenne entreprise et industrie
(PME/PMI) occupe la pointe de l'actualité. Elle fait l'objet de
sollicitudes intéressées de la part des autorités
politiques. Les études scientifiques relatives à ce type
d'entreprise se sont multipliées depuis les années 1980.
Désormais il est d'une unanimité politique qu'il
faut soutenir, aider et encourager le développement des PME/PMI au sein
de l'économie. Cependant, il convient néanmoins de disposer,
d'une part d'une définition opérationnelle et d'autre part des
moyens de financement appropriés de la PME/PMI pour l'application des
différents programmes gouvernementaux.
Dans ce chapitre, nous tenterons de cerner au mieux la notion
de PME/PMI d'une manière générale, à travers un
essai de définitions en passant par le processus de création, le
financement pour en fin conclure sur le rôle macroéconomique de
celle-ci.
SECTION 1 : DEFINITIONS ET CARACTERISTIQUES DE LA
PME/PMI
Avant une tentative de définition de la PME/PMI, nous
avons jugé nécessaire de définir tout d'abord l'entreprise
en général, comme pour dire qu'une étude préalable
d'un groupe facilite celle d'un élément.
La vie économique est aujourd'hui organisée
autour des entreprises qui donnent à la civilisation occidentale
plusieurs de ses caractères essentiels : urbanisation, rythme de vie,
cadre immédiat de l'activité professionnelle de millions de
salariés sont autant de conséquences directes de la montée
en puissance de cette catégorie de la vie économique et sociale.
Si la place de l'entreprise dans la vie économique est aujourd'hui
largement reconnue, cela ne signifie pas pour autant que sa définition
fasse l'objet de consensus. Il est donc difficile de définir
l'entreprise. Deux définitions peuvent servir à titre de point de
départ :
- La définition de l'INSEE : il s'agit de : «
toute unité légale, personne physique ou morale qui, jouissant
d'une autonomie de décision, produit des biens et services marchands
».
- une définition un petit peu plus précise : il
s'agit, « d'une unité économique, juridiquement autonome,
relevant d'une forme cataloguée du droit, qui exerce, a titre principal
et habituel une activité indépendante de production de biens et
services destinés à être vendus perçoit des
ressources et gère un patrimoine » (Merigot)1.
Enfin, le concept d'entreprise recouvre des
réalités socioéconomiques difficilement comparables dans
leur mode de fonctionnement interne et externe. Ainsi les notions de TPE
(très petites entreprises), de PE (petites entreprises), de ME (moyennes
entreprises) et de GE (grandes entreprises) sont regroupées sous un
même vocable alors qu'elles présentent une large diversité
de forme.
Le sigle PME/PMI est aujourd'hui d'usage courant pour parler
de la réalité des petites et moyennes entreprises que l'on oppose
à celle des grandes entreprises. Or, ce concept est souvent peu
précisé et recouvre des perceptions différentes. La
problématique de la définition de la PME/PMI a fait couler
beaucoup d'encre. Jusqu'aujourd'hui encore il n'existe pas de définition
exhaustive de la PME à l'échelle mondiale. Toutefois les
définitions de la PME/PMI peuvent se subdiviser en deux approches
distinctes selon les critères de référence utilisés
: d'une part, les définitions utilisant les critères qualitatifs
et d'autres parts, celles utilisant des critères quantitatifs.
1.1. les approches quantitatives :
Pour obéir à des impératifs
d'efficacité, la PME/PMI est souvent définie au moyen de
paramètres quantitatifs tels que le chiffre d'affaire, le total
bilantaire, le bénéfice ou plus souvent l'emploi. Ceux ci visent
en fait à cerner le critère de taille.
Les entreprises qui correspondent à ce critère
de taille ne répondent pas nécessairement à la
spécificité de la petite et moyenne entreprise. D'autres, plus
grandes peuvent à l'inverse s'inscrire dans le contexte de PME/PMI. Ce
critère de taille est néanmoins celui qui fut à la base de
nombreuses études empiriques consacrées à la PME/PMI. Le
critère de taille aboutit à fixer de manière quelque peu
abstraite la frontière entre les petites, moyennes et les grandes
entreprises pour sélectionner un échantillon. La
définition retenue de l'entreprise se limite au concept juridique de
personnalités morales. Cette notion est aussi sujette à
1 Les memos : Théorie des
organisations, page 13
des biens non négligeables. L'indépendance
juridique de la personne morale est un concept de droit qui a un
caractère fictif et ne correspond guère à
l'indépendance économique qui devrait être retenue pour
cerner le concept de PME/PMI.
Dans cette étude sur la PME/PMI en Europe, la
commission de la CE, constate que dans les différents Etats membres, la
PME/PMI est en général définie au moyen de critères
essentiellement quantitatifs, mais souvent différents, ce qui rend
difficile les comparaisons internationales. Ceci répond à des
impératifs d'ordre statistique ou fiscal, et permet de déterminer
les conditions d'octroi d'aide, d'accès à certains financements
ou du droit d'établissement. Ces critères varient non seulement
d'un Etat à un autre mais aussi au sein d'un même Etat, d'une
politique ou d'un programme à un autre.
Les critères les plus utilisés sont le chiffre
d'affaire et le nombre d'employés. Chacun d'eux présente un
inconvénient majeur. Le premier a le grand désavantage
d'être soumis aux fluctuations monétaires. Le second pose le
problème de la capitalisation des emplois à temps partiel et des
travailleurs membres de la famille non rémunérés. Ainsi
mêmes combinés, les critères quantitatifs ne permettent pas
de cerner avec précision la réalité des PME/PMI, dans la
mesure où ils ne donnent que peu d'indications sur son
indépendance à l'égard d'autres entreprises. « Les
définitions fondées sur des critères quantitatifs sont
inopérantes et trompeuses » comme le soutien P.A.
JULIEN2. En effet, lorsqu'on se préoccupe plus d'une approche
socioéconomique, une définition qualitative parait plus
adaptée.
1.2. Les approches qualitatives :
L'approche qualitative rejoint plus la réalité
socioéconomique par son caractère descriptif. Les
différentes définitions qualitatives de la PME/PMI mettent
toutes, l'accent à de degrés divers, sur les
éléments distinctifs et caractéristiques d'une entreprise
de petite et moyenne dimension.
1.2.1. La dimension humaine :
Il s'agit de l'aspect humain lié à l'entreprise.
Cette dimension humaine liée à la personnalité de la
gestion de la PME/PMI est certes l'élément qui transcende
2 P.A. JULIEN et B. MOREL « La belle
entreprise, la revanche des PME en France et au Québec », pages
13
l'ensemble des définitions données de ce type
d'entreprise. Cette constante a été très tôt mise en
évidence par les premières études réalisées
à ce propos. Selon P.A. Julien : « la PME est une entité de
production ou de distribution, une unité de direction et de gestion,
sous l'autorité d'un dirigeant entièrement responsable de
l'entreprise, dont il est souvent propriétaire et qui est directement
lié à la vie de l'entreprise ». Le chef d'entreprise est
donc omniprésent dans cette approche et son rôle est
déterminant dans la PME/PMI.
1.2.2. Le rapport de BOLTON :
En Grande Bretagne, un travail d'envergure fut entrepris afin
de conceptualiser la PME/PMI comme entité socioéconomique. Les
résultats de cette analyse débouchèrent sur un rapport
dénommé du nom de son président (J.E.BOLTON)3.
La définition qui y est donnée repose sur trois critères
:
- le fait que l'entreprise soit dirigée par ses
propriétaires d'une manière personnalisée ;
- une part de marché relativement restreinte ;
- l'indépendance de la société.
Le premier critère implique que la PME/PMI est
dirigée par ses propriétaires et non pas par le biais d'une
structure managériale formalisée. Ainsi la PME se
caractérise par un « organigramme plat » contrairement
à celui d'une grande entreprise.
Le second critère du rapport implique que la PME/PMI
est une entreprise qui, en termes économiques, ne possède qu'une
part relativement petite du marché. En d'autres termes, ces entreprises
ont à faire à de nombreux concurrents.
Le dernier critère implique une indépendance
totale de la PME/PMI. Les filiales de grandes sociétés sont alors
exclues de la définition.
1.3. Diversité de définition :
En absence d'une définition universelle, la PME/PMI est
définie d'une manière plus ou moins similaires dans chaque pays
et ou communauté.
3 J.E.BOLTON : « Report of the
committee of inquiry on small firms », Londres 1971
1.3.1. La définition de l'Union
Européenne (UE) :
Dès sa création, l'observatoire européen
constate qu'il n'existe aucune définition standard, ni scientifiquement
fondée utilisant un critère quantitatif de taille basé sur
le nombre de travailleurs. Les PME/PMI sont ainsi définies à
cette fin comme des entreprises de moins de 500 travailleurs du secteur
secondaire et tertiaire. Toute fois la commission a redéfini la notion
de PME/PMI en 1996 dans le cadre d'une recommandation. Cette nouvelle
définition prend en compte les différentes critiques
formulées à l'encontre des définitions quantitatives.
Selon la commission, sont considérées comme PME/PMI, les
entreprises :
- employant moins de 250 personnes ;
- dont, soit le chiffre d'affaire annuel n'excède pas 50
millions d'euros ; soit le total du bilan annuel n'excède pas 43
millions d'euros ;
- qui respectent un critère d'indépendance,
c'est-à-dire n'ayant pas 25% ou plus du capital ou des droits de votes
détenus par une ou plusieurs grandes entreprises.
La commission utilise donc trois (03) critères
quantitatifs et un critère d'ordre plus qualitatif donnés par le
tableau suivant.
Tableau 1 : Classification des PME/PMI selon la CE
CATEGORIES D'ENTREPRISE
|
EFFECTIFS
|
CHIFFRE D'AFFAIRE
|
TOTAL BILAN
|
Moyenne
|
< 250
|
= 50 millions €
|
= 43 millions €
|
Petite
|
< 50
|
= 10 millions €
|
= 10 millions €
|
Micro
|
< 10
|
= 2 millions €
|
= 2 millions €
|
|
Source : commission européenne
1.3.2. La définition
algérienne4 :
En Algérie la PME/PMI a été
définie à plusieurs reprises, avec plus ou moins de
succès. Ces définitions varient selon les périodes et les
branches. Ainsi, la loi d'orientation no01/08 du 12 décembre
2001 portant sur la création de la PME/PMI donne dans son article 04, la
définition suivante : la PME/PMI est
4 Source : DSIS, Ministère de la
PME et de l'artisanat
définie, quelque soit son statut juridique comme
étant une entreprise de production de biens et services :
- Employant de 01 à 250 personnes ;
- Dont le chiffre d'affaire annuel n'excède pas 02
milliards de dinars.
1.3.3. La définition de la PME/PMI malienne
:
Une tentative de définition de la PME/PMI par les
consultants de l'UEMOA (Union Economique Monétaire Ouest Africain), dont
le Mali est membre donne les repères suivants :
- le nombre de salariés compris entre 5 à 250
personnes ;
- un chiffre d'affaire annuel allant de 50 millions à 2
milliards de Francs CFA.
A la lumière de cette section portant sur la
problématique de la définition de la PME/PMI, nous avons pu
remarquer la nécessité d'une définition précise
pour chaque pays et/ou communauté afin d'obtenir une meilleur
efficacité des programmes de promotion.
Nous avons pu aussi constater les limites de toute analyse
empirique qui s'appuie sur des critères quantitatifs. Les
définitions qualitatives cernent mieux le phénomène. Elles
sont cependant peu fonctionnelles, mais s'approchent mieux des
réalités des PME/PMI.
1.4. Les caractéristiques de la PME/PMI :
Les PME/PMI se caractérisent par un certain nombre de
spécificités qui permettent de dresser un profil organisationnel
type de celles-ci. Selon P.A. JULIEN et M. MARCHESNAY on peut retenir entre
autre :
- la petite taille ;
- centralisation et personnalisation de la gestion autour du
propriétaire dirigeant ;
- faible spécialisation de travail ;
- stratégie intuitive ou peu formalisée, forte
proximité des travailleurs ;
- système d'information interne simple et peu
formalisée ;
- système d'information externe simple basé sur
les contacts directs ;
- structure d'organisation plate.
SECTION 2 : LA CREATION D,UNE PME/PMI
Selon F. BOUYACOUB, dans son ouvrage : l'entreprise et le
financement bancaire5, on peut distinguer cinq étapes
essentielles dans la création d'une entreprise :
- l'idée de projet et sa maturation ;
- l'étude technico économique ;
- la construction de variantes ;
- le choix du projet définitif, l'établissement
des documents prévisionnels et la détermination du point mort
;
- la réalisation du projet et son exploitation.
Chacune de ces étapes comprend plusieurs sous
étapes dont certaines peuvent se chevaucher.
2.1. L,idée du projet et sa maturation
:
2.1.1. La période de gestation :
C'est la période pendant laquelle une idée
naît, mûrit, s'affine et s'affirme. Cette étape ne nous
permet pas toutefois de qualifier l'idée du projet comme « une
idée géniale » ou « une idée lumineuse »,
aucune idée n'est à priori plus intéressante ou plus
réalisable qu'une autre, c'est celle qui finit par se
concrétiser, réussir et se développer qui fait l'objet
d'une étude approfondie de faisabilité, de viabilité et de
rentabilité.
2.1.2. La pré étude de faisabilité
:
La pré étude de faisabilité est une
ébauche écrite et chiffrée du projet, c'est la sous
étape qui vise à sortir le projet de sa phase de conception. Elle
consiste :
- à collecter des informations sommaires sur le secteur
d'activité et le marché ;
- à déterminer, brièvement, le
procédé de fabrication envisagé et les équipements
nécessaires ;
- à évaluer le montant approximatif des
dépenses à effectuer et des recettes escomptées.
5 F. BOUYACOUB : L'entreprise et le
financement bancaire, pages 44-88
2.2. L,étude techno économique
:
C'est une étude approfondie de faisabilité du
projet. Elle a pour objet d'évaluer les risques liés au
marché, d'examiner les aspects techniques et organisationnels et de
déterminer les coûts. C'est la phase la plus importante d'une
création de PME/PMI et d'entreprise en général. Elle
concerne plusieurs points essentiels.
2.2.1. L'étude de marché :
Elle a pour objet :
- d'acquérir une connaissance approfondie du secteur dans
lequel évoluera l'entreprise et des besoins réels de ce
marché ;
- de définir, d'une manière plus précise,
la nature et la consistance du bien ou du service que l'entreprise se propose
de produire et d'écouler ;
- de déterminer la place que l'entreprise entend occuper
dans ce secteur d'activité.
2.2.2. L'étude technique :
En fonction de l'importance du marché et du poids
qu'elle se propose d'avoir sur ce dernier, l'entreprise effectue des choix
quant aux techniques de production et au type d'équipement à
acquérir. L'étude technique comprend :
- une analyse et une description précise du processus de
production choisi ;
- la détermination des principales
caractéristiques des équipements à acquérir et
notamment leurs capacités de production ;
- une étude sur les caractéristiques et les
disponibilités des matières premières nécessaires
à la fabrication du produit ;
- une étude des sites d'implantation.
Les éléments de cette étude sont
généralement interdépendantes les uns des autres.
2.2.3. L'étude organisationnelle :
L'organisation structurelle est une sous étape
importante. Elle exerce une influence directe sur la vie et l'évolution
d'une entreprise. Elle concerne l'agencement des fonctions, la composante
humaine et les équipements de gestion.
L'étude organisationnelle doit aboutir :
- à la détermination et l'évolution des
moyens humains et matériels à mettre en place ;
- à une évaluation plus précise des
surfaces nécessaires à chaque atelier et magasin (magasin,
maintenance, stockage...) ainsi qu'au bloc administratif et autres
aménagements nécessaires ;
- à une estimation des besoins en équipements
de gestion et de transport (matériels de bureau, matériels
informatiques, matériels de communication...).
2.2.4. L'estimation des coûts :
Apres avoir eu une idée sur la surface du
bâtiment nécessaire, les caractéristiques des
équipements, le nombre d'ouvriers, les besoins en équipements de
gestion et de transport, les consommations d'eau et d'électricité
ainsi qu'une évaluation sommaires des coûts à travers les
études précédentes (technique, économique et
organisationnelle) ; il s'agit maintenant d'effectuer un travail
d'évaluation plus élaboré des coûts d'investissement
et d'exploitation du projet. Cette étude doit être plus optimale
tout en tenant compte du facteur inflation. Ce travail aboutit à la
détermination d'un écrit global du projet qui sera
justifié et matérialisé par des facteurs pro forma et des
devis.
2.3. Construction de variantes :
De la confrontation de tous les éléments
d'information et notamment les caractéristiques du marché
(dimension, particularités des produits offerts, prix et gammes des
produits à fabriquer), les solutions techniques pour assurer la
production, les diverses possibilités d'organisation et de gestion, les
coûts et les contraintes financières se dégageront deux ou
plusieurs variantes. Chaque variante fait ressortir les coûts
d'investissement, les coûts d'exploitation, les bénéfices
et les cash flows prévisionnels. Il est établi pour chacune
d'elles des tableaux financiers étalés sur une période
suffisamment longue pour apprécier la rentabilité à moyen
et long terme de l'investissement projeté.
2.4. Choix du projet définitif,
établissement des documents prévisionnels et détermination
du point mort :
Confronté à un choix entre deux ou plusieurs
variables, le promoteur dispose, pour les comparer d'un certain nombre de
critères d'appréciation :
- le critère du bénéfice actualisé
;
- le critère du taux de rentabilité interne ;
- le critère du temps de récupération ;
- les critères comptables.
2.5. La réalisation et l,exploitation du projet
:
La réalisation d'un projet peut s'étaler sur
plusieurs mois, voire plusieurs années lorsqu'il s'agit de gros projet.
Cette phase nécessite de nombreuses démarches et met en oeuvre
des compétences juridiques, administratives (l'entreprise doit faire
l'objet d'un agrément auprès d'une cellule ou organe de tutelle),
techniques et organisationnelles.
Il s'agit en effet de négocier des contrats puis de
veiller à leur bonne exécution, de suivre les opérations
de réalisation, de réceptionner les équipements puis de
superviser leur montage etc. Le bon démarrage et la bonne exploitation
de l'affaire dépendent de l'organisation de la gestion et de la
production, ainsi que de la compétence et du savoir faire du personnel
recruté.
SECTION 3 : LES SOURCES DE FINANCEMENT DE LA
PME/PMI
Pour atteindre ses objectifs et jouer pleinement son
rôle, la PME/PMI comme toute autre entreprise nécessite des moyens
matériels, humains et financiers. Ainsi elle a besoin de moyens de
financement qui peuvent être internes (autofinancement) ou externes.
Longtemps, les PME/PMI ont été
considérées comme des grandes entreprises en puissance. Leurs
problèmes financiers étaient aussi perçus comme
étant similaires à ceux des grandes entreprises. Cette analyse se
révèle cependant impropre au regard des caractéristiques
spécifiques aux PME/PMI.
Cette section se veut de répondre à la question
suivante : quels sont les types de financement préférés
par les PME/PMI ?
3.1. Les sources de financement internes
(autofinancement) :
C'est le financement de l'exploitation et de l'investissement
par les ressources propres à l'entreprise notamment les fonds propres.
Les fonds propres qui sont nécessaires pour la sécurité
financière de l'entreprise sont représentés initialement
par le capital social et l'accroissement ensuite par la mise en réserve
des bénéfices ou par les augmentations du capital social. D'une
façon ou d'une autre ils appartiennent toujours aux actionnaires ou
associés.
La répartition de la propriété des parts
ou actions détermine également la répartition des voix
dans les assemblées générales. Ainsi les fonds propres
jouent le double rôle dans les entreprises, d'assurer la
sécurité financière, aussi bien pour les tiers
créanciers que pour l'entreprise elle même et de
représenter la base sur laquelle s'effectue le partage originaire du
pouvoir dans l'entreprise. Ainsi sont les procédures habituelles
d'augmentation des fonds propres :
3.1.1. Mise en réserve du résultat annuel
:
L'affectation du résultat net par l'assemblée
général aboutit :
- s'il s'agit d'une perte, à la porter en report à
nouveau déficitaire qui vient en déduction des fons propres.
- s'il s'agit d'un bénéfice, à le
partager à un dividende distribué aux actionnaires et un solde
porté aux réserves et venant en accroissement des fonds
propres.
L'affectation du résultat doit obéir dans ces deux
parties de dividendes et de réserves :
- aux règles du droit des sociétés ;
- et à la réglementation fiscale.
Du point de vue financier l'affectation doit réaliser un
juste équilibre :
- entre les désirs des actionnaires de voir leurs titres
normalement rémunérés ;
- et les besoins de l'entreprise qui ne peuvent survivre et se
développer par un accroissement régulier des fonds propres.
L'affectation du bénéfice net aux
réserves accroît les fonds propres, mais n'accroît pas le
capital social. L'intégration des réserves au capital constitue
une opération différente qui se justifie par l'opportunité
de donner au capital social un montant en apport avec l'importance de
l'entreprise.
Du point de vue des actionnaires ce rapport n'est qu'une
question de standing ; il ne modifie pas le partage de droit de
propriété dans l'entreprise. Pour les créanciers de
l'entreprise, il présente une importance certaine car les
réserves peuvent être distribuées par une décision
de l'assemblée générale ordinaire tandis que la
modification du capital nécessite une décision de
l'assemblée générale extraordinaire.
3.1.2. Augmentation du capital par appel de
numéraire :
En dehors de l'incorporation des réserves,
l'augmentation du capital nécessite un apport par les associés
qui peut être soit un apport en fonds de commerce, soit un apport en
industrie, soit un apport en numéraire. Cet apport en numéraire
peut être fait par les associés actuels qui disposent d'un droit
préférentiel pour la souscription de nouvelles actions.
Si les associés actuels ne souscrivent pas en tout ou
partie à l'augmentation du capital, il doit être fait appel
à des associés nouveaux ; la géographie du capital se
trouve alors modifier.
En tout état de cause l'augmentation du capital doit
obéir : - aux règles du droit des sociétés ;
- et à la réglementation fiscale.
3.1.3. Action à dividende prioritaire sans droit
de vote :
Cette innovation a pour but de permettre l'augmentation du
capital des sociétés par action sans modifier par le fait
même la composition des votes aux assemblées
générales. Elle trouve son application naturelle dans les
moyennes entreprises où ce facteur de la structure du pouvoir peut avoir
une influence prépondérante. D'ailleurs, l'exclusion du
régime fiscal pour les dividendes versés à ce type
d'action constitue un frein à leur utilisation à
l'intérieur des groupes de sociétés.
3.1.4. Participation des salariés au capital de
l'entreprise :
Cette innovation a inauguré l'intéressement des
travailleurs au résultat de l'entreprise avec la possibilité
d'une participation au capital de l'entreprise. Un certain nombre de textes
sont venus inciter les entreprises avec des modalités diverses, à
développer l'actionnariat de leur personnel.
Donc après avoir déterminé année
par année le total des besoins financiers à couvrir par des
capitaux propres et s'être assuré de la rentabilité des
investissements à engager, l'entreprise examine les moyens financiers
nécessaires pour la réalisation du programme et détermine
les besoins financiers qui ne peuvent être couverts par ces moyens
propres afin de rechercher des financements externes.
3.1.5. Les limites de l'autofinancement :
Le principal inconvénient de l'autofinancement est
qu'il limite la croissance de la PME/PMI à sa capacité
bénéficiaire diminuée de l'impôt qui affecte les
résultats. En effet, la croissance des fonds propres par dotation aux
réserves, suppose la mise en évidence d'un bénéfice
qui subit un prélèvement fiscal. La fiscalité a donc un
impact sur les possibilités de croissance des PME/PMI. En induisant un
comportement de limitation de bénéfice, la fiscalité
réduit le potentiel d'autofinancement de l'entreprise, alors qu'il est
la source de financement privilégiée des PME/PMI.
3.2. Les sources de financement externes :
Les entreprises peuvent rarement s'appuyer exclusivement sur
leurs ressources internes et elles sont forcées de trouver ou de
rechercher des fonds externes, qui peuvent provenir des institutions
financières (les banques et les institutions financières non
bancaires) et/ou l'Etat.
3.2.1. Financement par les institutions
financières :
On définit l'institution financière comme
l'agent dont la fonction principale est d'effectuer des opérations
financières par opposition avec l'agent dont la fonction principale est
soit de produire des biens marchands ou non marchands soit de consommer. Toute
entreprise qui sollicite une demande de crédit auprès des
institutions financières est amenée à présenter un
dossier justifiant le besoin existant qui permet ainsi à ces
institutions financières de connaître la situation (la
santé) financière de l'entreprise. Nous présentons ici un
essai de montage d'un dossier de crédit.
3.2.2. Montage du dossier crédit :
Les dossiers de crédit de la clientèle doivent
être constamment tenus à jour. L'ensemble des renseignements,
pièces et documents relatifs à l'affaire, tels que les bilans,
les tableaux de compte de résultat, les attestations fiscales et
parafiscales, les comptes rendus de visites, le dossier
immobilier etc. doivent y figurer.
De ce fait, la demande de crédit
présentée par le client doit contenir un certain nombre de
pièces et documents nécessaires à une bonne analyse
financière et à une juste évaluation du risque. Nous
verrons au fur et à mesure quels sont ces pièces et documents,
mais dors et déjà, nous pouvons affirmer que la documentation
comptable et les attestations fiscales et parafiscales constituent un minimum
obligatoire et indispensable à toute étude de crédit, y
compris lorsqu'il s'agit « de petits crédits « et bien que
dans ce cas les formalités de montage de dossier soient
simplifiées. Le banquier ne donne aucune suite à la demande d'un
client qui manifesterait peu d'empressement à la remise de ces documents
de bases.
Le client qui sollicite un ou des crédits est donc tenu
:
- d'en faire la demande par écrit, d'y joindre ces
documents de base, si ceux qui figurent déjà dans son dossier ont
plus d'un an ;
- de compléter sa demande par tout autre document ou
pièce que le banquier jugera nécessaire à l'étude
de sa demande.
Après la demande de crédit par le client dans
laquelle est contenue tous les pièces et documents nécessaires,
le prêteur passe aux vérifications préalables qui
révèlent de deux volets : le volet juridique et le volet
statistique.
3.2.2.1- Le volet juridique :
A- document de base : deux documents de base
importants : - l'extrait du registre de commerce ;
- les statuts.
B- éléments à
vérifier
B.1- Adresse du siège social : où exerce
effectivement l'entreprise ? Est-ce la même adresse que celle
portée sur le registre de commerce et les statuts ? (à
vérifier par une visite sur site)
B.2- locaux :
Les locaux industriels et administratifs appartiennent-ils
à l'entreprise ou s'agitil d'une location ? Dans le cas d'une location,
quelle est la durée du bail et quelles sont les conditions de
renouvellement ?
B.3- durée de vie de l'entreprise :
Vérifier la durée de vie des entreprises
commerciales, cette durée ne peut en tout état de cause
dépasser 99 ans.
B.4- Personnes habilitées à faire fonctionner les
comptes :
Le gérant est-il nominativement désigné
dans les statuts ? Est-ce la même personne que celle qui est en relation
avec la banque ? Y a-t-il d'autres personnes habilitées à faire
fonctionner les comptes de l'entreprise ? Quel est l'étendu des pouvoirs
du gérant (ou du président directeur général, ou du
directeur général) en matière d'emprunts et d'une
manière générale d'engagement de l'entreprise ? Quelle
garantie est il habilité statutairement à donner sans en
référant aux associés (ou actionnaires) ? Quelle est
l'étendue des pouvoirs des autres gestionnaires (le président par
exemple) en matière d'emprunt et d'une manière
générale d'engagement de l'entreprise ? Quelle est la
durée de validité des mandats de chaque gestionnaire
habilité à engager l'entreprise ? Y a-t-il eu changement de
gérant par exemple ou de prorogation de mandat ? Si oui, a-t-on
versé le procès verbal de l'assemblée
général des associés ?
B.5 - Libellé de l'activité :
Le libellé de l'activité de l'extrait du registre
de commerce et l'objet social sont ils identiques ?
B.6 - Vérification et modifications actes
constitutifs :
Les actes constitutionnels des modifications ont-ils
été publiés au bulletin officiel et d'annonces
légales (BOAL) ?
B.7- Centre des impayés :
Le gérant ou les associés sont ils recensés
à la centrale des impayés ? Sont-ils interdits de chéquier
?
B.8- Renseignement à trois sources :
Essayer d'obtenir des renseignements sur l'entreprise et ses
dirigeants à trois sources différentes au moins.
3.2.2.2. Volets statistiques :
A - la fiche des mouvements :
La fiche des mouvements décrits le fonctionnement du
compte. Elle enregistre l'ensemble des mouvements transitant par le compte.
A.1- Elément à vérifier
:
Comparer l'évolution du mouvement confié
à celui du chiffre d'affaire tel qu'il ressort de la documentation
comptable remise par le client. Si le mouvement confié est
inférieur au chiffre réalisé, demander des explications et
s'inquiéter de la destination de la part non confiée. Y aurait-il
une autre banque ?
Si le client bénéficiait déjà
d'un crédit par caisse, vérifier l'adéquation entre les
utilisations et l'autorisation de crédit. Si l'encours utilisé
dépasse le montant de l'autorisation, la cause doit être
identifiée :
- s'agit-il d'une évaluation inutile des besoins de
crédit ?
- est ce dû à un développement de
l'activité du client d'où une augmentation de ses charges
d'exploitation ?
- l'entreprise connaît elle une dégradation de sa
trésorerie ?
Analyser périodiquement (à chaque trimestre au
moins) le fonctionnement du compte et les mouvements enregistrés par
rapport aux prévisions d'évaluations de l'activité, telles
que communiquées par le client au renouvellement du dossier.
A.2- Situations possibles :
A. 2.1- Le fonctionnement du compte s'alourdi
:
Cela peut être dû à :
- une détérioration de la trésorerie ;
- des conditions d'exploitations différentes,
- un recours plus important au concours bancaires ;
- des investissements financés sur des ressources
d'exploitations.
A.2.2- Le mouvement confié baisse :
Deux raisons peuvent être à l'origine d'une baisse
de mouvement : - le chiffre d'affaire est en diminution ;
- le chiffre d'affaire est constant ou en hausse.
B - Le papier financier :
Il s'agit à ce niveau d'examiner la population de papier
revenu impayé et s'interroger sur la qualité de la signature des
clients de l'entreprise, la
diversification de ses clients et leurs solvabilités,
la vulnérabilité de l'entreprise avec ses créances
compromises ou irrecevables et sa capacité d'absorption des
impayés.
C - la situation fiscale et parafiscale :
Existent-ils des dettes fiscales ou parafiscales ? Si oui
existe-t-il un calendrier de remboursement établi par le
créancier ? Quelle serait son implication sur la trésorerie de
l'entreprise ? Pourrait-elle continuer à faire face à ses besoins
d'exploitations ?
Ainsi était le montage du dossier de crédit,
voyons maintenant le financement par les institutions financières
à savoir les banques et les institutions financières non
bancaires.
3.2.3. Les banques :
Les disponibilités de ressources financières au
sein d'une entreprise sont appréciées à travers de la
marge brut d'autofinancement (MBA), qui doit être positive et des fonds
propres nécessaires au démarrage et au développement de
l'entreprise. Ils constituent les premiers indicateurs examinés par les
intermédiaires bancaires (en général financiers). Leur
négativité ou leur insuffisance rend le projet irrecevable, car
ils sont des facteurs essentiels d'appréciation de la capacité
à rembourser de toute entreprise.
Ainsi on peut distinguer deux types de banques : les banques de
dépôts et les banques d'affaires.
3.2.3.1. Les banques de dépôts :
La banque est l'intermédiaire la plus connue ; car dans
chaque banque existe une personne qui est exploitante ou commerciale, un
chargé d'affaire ou un directeur connaissant relativement bien la
PME/PMI ou le chef de l'entreprise client et constituant son interlocuteur
privilégié. Devant la complexité de la clientèle et
tout particulièrement des PME/PMI, la plupart des établissements
bancaires régionaux, les banques nationales ont crée de
véritablement guichet PME avec des spécialistes recrutés
et formés à cette clientèle particulière.
Toutefois ces spécialistes sont le plus souvent de
formations commerciales, économiques ou juridiques et ils n'ont
malheureusement pas la compétence pour mener les expertises techniques
nécessaires à l'analyse du risque de la PME/PMI. Ainsi les
banques ne procèdent généralement pas à un
examen
détaillé de la viabilité technique et
économique des projets, mais se concentrent d'apprécier les
capacités financières de l'entreprise à rembourser les
concours bancaires. Pour la banque qui cherche à minimiser le risque,
tout est basé sur des relations antérieures de confiance (absence
d'incendie bancaire dans le passé ou bonne situation financière)
et sur des ventes pouvant assurer la capacité de remboursement.
Généralement les banques essaient de
réduire au minimum le coût de sélection des demandes en
suivant des procédures uniformes qui permettent d'apprécier la
santé financière de l'entreprise et de limiter les futures pertes
de porte feuille. Les banques accordent également une très grande
importance aux garanties qui limitent les risques bancaires en cas de
difficulté, avec un alourdissement de la procédure, un
allongement de la date de décision et une éventuelle
évaluation du coût financier. La garantie peut être
apportée personnellement, mais les techniques de nantissement du
matériel ou d'hypothèque sont également utilisées
ainsi que l'éventuel appel à une société
spécialisée.
La garantie est une couverture pour la banque, mais elle n'a
aucun caractère préventif dans le développement du projet
et on ne peut pas le regretter aujourd'hui. Le réseau bancaire souhaite
essentiellement faire du court terme et les autorisations de découvert
quasi automatiques qui ont été fortement réduites ou
annulées, ainsi que les facilités de caisse et les crédits
à moyen termes non gagés sur des garanties réelles.
3.2.3.2. Les banques d'affaires :
Les banques d'affaires (ou holding financiers) constituent une
forme d'intermédiation spécifique. Leurs activités
constituent essentiellement à la gestion d'un portefeuille de
participations financières dans d'autres sociétés
(industrielles essentiellement) pour en faire des filiales et dans le but de
contrôler les activités stratégiques nationales et
internationales. Ce portefeuille de participation est financé par
l'émission d'actions essentiellement créées à la
bourse et par des emprunts.
A beaucoup d'égards, les banques d'affaires constituent
une forme de fond commun de placement à risque (FCPR) qui finance leur
portefeuille par emprunt ou par augmentation du capital et qui assure la
liquidité des titres émis par la cotation en bourse. Toute fois,
les banques d'affaires se distinguent par le rôle
actif qu'elles jouent au niveau du contrôle des
sociétés prises dans leur portefeuille.
Les banques d'affaires, contrairement aux banques de
dépôt ne sont pas seulement des apporteurs de ressources
financières mais elles exercent également une activité de
conseil ainsi que d'expertise et elles pourraient contribuer à une
meilleur implication industrielle dans les grandes groupes, dans le
développement des PME/PMI à la recherche de nouvelles ressources
extérieures à travers la technique des « fusions
acquisitions ».
3.2.4. Les institutions financières non bancaires
:
Parmi les institutions financières non bancaires on peut
citer :
- les caisses d'épargnes ;
- les institutions financières spécialisées
;
- les sociétés financières ;
- les organismes de placement collectif en valeurs
mobilières (OPCVM) ; - les entreprises d'assurance ;
- les sociétés de capital - risque.
3.2.4.1. Les caisses d'épargnes :
Le réseau des caisses d'épargnes collecte des
fonds par l'émission de certificats de dépôt et de bons
« titres négociables à court terme ou moyen terme
émis par une institution de crédit ». Les emplois des
caisses d'épargnes sont :
- l'action de crédit pour l'équipement des
collectivités locales, pour
l'acquisition de logement par les ménages, le secteur du
logement social
étant ici privilège et pour les investissements des
entreprises ;
- l'achat des titres négociables tels que les bons du
trésor, les obligations ou actions ;
- l'action de prêt aux intermédiaires.
3.2.4.2. Les institutions financières non
spécialisées :
Elles ont pour particularité de ne pas pouvoir
recevoir, sauf autorisation explicite des dépôts à vues
d'au moins deux ans. De ce fait, elles emploient les fonds ainsi recueillent
à l'octroi de crédit long aux entreprises et aux ménages.
A titre d'exemple d'institution financière spécialisée, on
peut citer le crédit local de la France, principal bailleur de fond des
collectivités locales.
3.2.4.3. Les sociétés financières
:
Elles sont spécialisées dans les
opérations de financement de vente à crédit ; de
crédit bail, de crédit immobilier, d'affacturage ou de
cautionnement de crédit. Comme les institutions financières
spécialisées elles ne peuvent, sauf exception, recevoir des
dépôts à moins de deux (02) ans et recouvrent largement aux
émissions obligataires. Elles s'en distinguent néanmoins par un
appel plus fréquent aux ressources du marché monétaire et
par des échéances de prêt à plus court terme.
L'ensemble des sociétés financières assure des fonctions
d'expertises et de transformation.
3.2.4.4. Les organismes de placement collectif en valeurs
mobilières (OPVM) :
La désignation d'OPVM recouvre les
sociétés d'investissement en capital fixe, d'importance
négligeable. Il s'agit des sociétés d'investissement
à capital variable (SICAV) et les fonds commun de placement à
vocation générale (FCP). Les SICAV émettent des actions et
les FCP des parts ; les fonds ainsi collectés sont utilisés
à l'achat de titres négociables.
3.2.4.5. Les entreprises d'assurance :
Auxquelles on pourra adjoindre les fonds de pression sont
elles à classer parmi les intermédiaires financiers. On peut en
effet considérer que les compagnies émettent des titres indirects
: les polices d'assurances, qu'ils assurent au bénéficiaire
désigné un service de sécurité. Dans le cas de
l'assurance vie et capitalisation, la police garantie le versement d'un capital
ou d'une rente à une certaine date ou décès de
l'assuré, dans le cas des assurances dommage, la police garantie la
réparation des préjudices matériels et corporels
causés ou subis.
De ce fait, les compagnies d'assurance constituent des
provisions techniques qui représentent leurs engagements à
l'égard des assurés et victimes d'accidents, hors les provisions
techniques dont l'emploi est d'ailleurs régit par des dispositions
réglementaires servent en grande partie d'acquisition de titres
financiers. Le solde étant consacré aux placements
immobiliers.
3.2.4.6. L'ouverture du capital - le capital
risque :
Le recours à l'endettement est limité. Un
endettement trop important rend l'entreprise vulnérable. En outre, la
capacité d'emprunt est fonction des fonds propres. « Lorsque la
croissance de l'activité devient plus rapide que les fonds propres, les
PME/PMI peuvent rapidement atteindre leur capacité maximale
d'endettement »6. De surcroît,
l'endettement crée des rigidités en termes des
intérêts et de remboursement.
Les limites de l'endettement conduisent l'entreprise qui
souhaite croître, à ouvrir son capital. L'ouverture du capital
constitue un passage quasiment obligé de la croissance, notamment de la
croissance externe.
Une des formes que peut prendre l'ouverture du capital est
l'apport de capitaux par une société de capital - risque.
Traduction du mot venture capital en anglais, le capital - risque se
défini comme étant « toute activité de prises de
participation, temporaires et minoritaires dans des entreprises non
cotées afin de dégager ultérieurement des plus-values lors
des reventes de leurs participations ».
Les critères de sélection retenus par les
sociétés de capital - risque pour investir dans une entreprise
sont généralement les qualités managériales et
humaines des dirigeants, la fiabilité de l'information dispensée
par l'entreprise, l'existence d'opportunités sur le marché choisi
et la possibilité d'établir un accord détaillé avec
les dirigeants. Une des conditions principales à l'entrée d'une
société de capital - risque au capital de la PME/PMI est donc la
réduction de l'asymétrie informationnelle.
L'intérêt que portent désormais les
pouvoirs publics sur ce système de financement ainsi que la place que
joue ce dernier dans le financement des entreprises de moyenne dimension, nous
excitent à une étude plus approfondie. Pour ce faire nous nous
sommes posé un certain nombre de questions pour mieux aborder cette
notion:
- en quoi consiste le capital risque ?
- quelle est la différence avec un crédit bancaire
?
A) La notion du capital risque :
Il finance des jeunes entreprises à fort potentiel de
croissance, les jeunes pousses appelées aussi « start up ».
Celles-ci sont concentrées dans les secteurs de technologie, de
télécommunication, de l'informatique, de l'électronique et
de biotechnologies. Apres les Etats-Unis ce mode de financement se diffuse en
Europe à la fin des années quatre vingt dix (1990).
6 N. IBNABDELJALIL : « contribution
a une analyse financière et typologie des PME » thèse
à Rennes, 1980
On distingue principalement:
Le Capital-Amorçage (Seed Capital): intervention avant
réel démarrage d'activité d'une nouvelle entreprise, au
stade de la mise au point d'un nouveau prototype,
Le Capital-Création (Start-up): intervention au
démarrage de la nouvelle entreprise ou pendant son tout premier
développement. On parle aussi de "capital post-création".
L'appellation capital-risque ne concerne que ces deux premiers
types d'intervention.
Le Capital - Développement : intervention dans une
entreprise en pleine maturité lors d'une nouvelle phase de
développement.
Le Capital - Transmission (LBO)7 : leverage buy out
; LMBO : leverage management buy out) : intervention en capital au moment d'une
cession d'entreprise.
Le capital-risque est une source de financement en fonds propres
qui ne concerne qu'un nombre restreint d'entreprises nouvelles.
B) Spécificités :
Les modalités d'intervention en capital-risque peuvent
être plus ou moins sophistiquées. Selon les cas, le
capital-risqueur peut souscrire des actions ordinaires, des actions à
dividendes prioritaires ou assortis de bon de souscription d'actions (ABSA), ou
encore faire des avances en compte courant d'associé.
Si l'entreprise-cible a publié au moins deux bilans il
peut souscrire des obligations convertibles ou des obligations avec bon de
souscription d'actions (OBSA), voire consentir un prêt participatif.
Les capital-risqueurs tirent essentiellement comme
rémunération la plus-value réalisée lors de la
revente de leur participation. Ils risquent, soit de ne jamais pouvoir revendre
les actions souscrites, soit de tout perdre si l'entreprise disparaît. De
ce fait, les capital-risqueurs ne s'intéressent qu'à des
entreprises à fort potentiel (proposant un produit ou un service ayant
un réel "plus" et à forte
7 LBO:
désigne l'achat d'une entreprise par des investisseurs financiers
associés aux dirigeants de l'entreprise achetée dans le cadre
d'un montage financier.
marge, exerçant sur un marché en pleine expansion,
accessible et solvable, et dont le créateur a une forte dimension
managériale, etc...).
Le capital-risque n'a pas pour vocation à rester
éternellement investi dans l'entreprise ; son intervention doit
être ponctuelle et limitée dans le temps. La sortie peut se faire
par:
- la réduction ou l'amortissement du capital ;
- le rachat des titres par les associés initiaux à
un prix convenu ;
- la revente des titres à un groupe industriel ou
financier ;
- la revente à une structure de capital
développement ;
- l'introduction en Bourse.
Tableau 2 : Différences entre capital
risque et crédit bancaire :
Le tableau 2 nous permet de mieux appréhender les
différences qui existent entre le capital-risque et le crédit
bancaire.
|
CREDIT BANCAIRE
|
CAPITAL RISQUE
|
Coûts
|
Intérêts fixes payés à des
périodicités régulières fixées ex-ante,
basés sur le montant du crédit indépendamment de la
rentabilité du projet.
|
Rémunération par retour sur
investissements, fixée ex-post basée sur la
rentabilité du projet
|
Echéance
|
Généralement de court terme, ou de moyen terme.
Rééchelonnement de
dettes possibles, mais flexibilité limitée.
|
De moyen, voire de long terme. Terme de l'investissement
défini
contractuellement, mais souvent révisable.
|
Risque
|
Risque essentiellement lié au non
remboursement du crédit, généralement bien
étudié, donc modéré.
|
Risque élevé partagé entre
l'investisseur et l'associé.
|
Garantie
|
Essentielle : couverture du risque de non remboursement.
|
Principales garanties : confiance, la société et
ses projections de cash flows.
|
Source : C.REGAMEY : « Le capital-risque,
une alternative au crédit valide et durable pour le financement de
certaines activités en Bolivie », pages 3.
3.3. La contribution des pouvoirs publicsa
:
Aujourd'hui les pouvoirs publics jouent un rôle
considérable dans la politique de l'innovation des PME/PMI de tous les
pays industrialisés, mais
8 J. LACHMAN: «financer l'innovation
des PME», pages 64-79
c'est dans la forme des appuis que les politiques publiques
nationales et régionales peuvent fondamentalement différer.
L'approche conceptuelle peut être différente d'un
pays à un autre avec toujours une forte implication politique. Cependant
il n y pas de réponse générale à la question du
meilleur système d'intervention. Chaque pays met en oeuvre une action en
faveur de l'innovation des PME/PMI qui semble (à un moment donné)
correspondre le plus, aux besoins nationaux et qui est le plus souvent le
résultat de décisions et de pressions politiques.
3.3.1. Les modalités de l'intervention publique
directe :
3.3.1.1. Les fonds de la recherche et de la technologie
(FRT) :
Le FRT constitue un outil spécifique du budget civil de
la recherche et développement pour valoriser les résultats de la
recherche industrielle et pour favoriser le développement de la
technologie dans les entreprises notamment les PME/PMI. Le FRT permet d'appuyer
les programmes de recherche initiés dans le cadre d'appel d'offre des
ministères ; de venir en appui des programmes de recherche
initiés par les entreprises ; de favoriser des actions de formation pour
la recherche et de soutenir les actions conduites en liaison avec les
autorités régionales dans le cadre des contrats de plan de
l'Etat.
En complément des FRT, les délégations
régionales à la recherche et à la technologie (DRRT)
gèrent également au niveau régional un appui très
efficace et neutre technologiquement.
3.3.1.2. Les aides à l'innovation de l'ANVAR
:
La deuxième aide publique qui est la plus connue et la
plus appréciée par les entreprises sont les aides à
l'innovation de l'Agence Nationale de Valorisation de la Recherche (ANVAR).
Elles viennent en appui des projets innovant de toutes les
entreprises de moins de 200 salariés, sous la condition que le projet
d'investissement présente un risque technique et financier par rapport
aux ressources de l'entreprise. Cette condition exclue quasiment toutes les
innovations commerciales, organisationnelles, sociales et les projets de
recherches fondamentales pures. L'innovation ne prend en compte, selon la
définition de l'ANVAR, que les nouveautés ou inventions
technologiques prêtes à passer sur le marché et qui
pressentent un certain risque technique et financier.
3.3.1.3. Les aides régionales :
Le plus souvent dans le cadre de contrats plan
Etat/région, les aides régionales se caractérisent par
:
- d'une part, la procédure pour favoriser la diffusion des
nouvelles techniques dans les PME/PMI de moins de 200 salariés ;
- d'autre part, les aides régionales misent en place
dans le cadre des contrats Etat/région et dont certaines concernent
l'innovation. On peut distinguer le fonds régional d'aide au conseil
(FRAC) pour aider les PME/PMI à faire appel à un consultant
extérieur, le fonds régional d'aide au transfert technologique
(FRATT), le fonds de développement de PMI (FDPMI) et l'aide
régional de l'embauche de cadre (ARC) pour renforcer l'encadrement des
PME/PMI de moins de 500 salaries.
3.3.2. Actions indirectes publiques en faveur du
financement de l'innovation des PME/PMI :
3.3.2.1. Aides fiscales :
Les mesures fiscales en faveur des PME/PMI regroupent un
ensemble de mesures indirectes qui visent à réduire soit
immédiatement la charge de l'impôt, soit à reporter dans le
temps.
3.3.2.2. Les fonds de garantie :
Parmi les différents moyens permettant au secteur
public de soutenir le financement de l'innovation, figure en bonne place la
garantie qui couvre la participation financière ou le concours bancaire
de l'intervention privée contre les risques de défaillance. Cette
modalité d'intervention permet de séparer très nettement
les fonctions de contrôle et de sélection des projets qui restent
dans le domaine privé et la fonction de couverture du risque qui est
assumée en partie par le pouvoir public.
3.3.3. Amélioration de l'environnement
institutionnel :
Les aides directes et indirectes (garanties, aides fiscales)
ne constituent que l'une des modalités d'intervention du secteur public
dans la promotion de l'innovation des PME/PMI. Dans tous les pays
développés, elles ont été complétées
par des mesures légales et la création d'un dispositif
institutionnel visant à encourager le développement de
l'innovation.
Comme pour les directes, les mesures légales et
institutionnelles peuvent intervenir sur toutes les phases de
développement, mais elles seraient nettement plus justifiées et
plus efficaces sur les phases en amont du cycle de croissance pour
s'insérer dans le cadre général des politiques nationales
visant à encourager l'innovation.
En conclusion de cette section, nous pouvons dire que la
PME/PMI se distingue de la grande entreprise dans sa stratégie
financière. A défaut de pouvoir se financer à suffisance
par autofinancement - source préférée par les PME/PMI pour
raison d'indépendance - les PME/PMI se tournent vers le financement par
les sources extérieures. Après le crédit bancaire, les
sociétés de capital-risque constituent sans doute aujourd'hui, le
nouveau mode de financement privilégier et adapté des PME/PMI.
Ainsi, la création d'un environnement législatif, et fiscal
favorable de ce dernier dans les pays est la preuve de l`intérêt
accordé à la PME/PMI, et cela compte tenu de ses rôles
macroéconomiques nécessaires au développement
économique.
SECTION 4 : LES ROLES DE LA PME/PMI
DANS L,ECONOMIE :
Le recours depuis quelques temps aux PME/PMI dans les
politiques de développement des Etats en général et des
pays du sud en particulier, s'appuie sur une série d'arguments, de
raisons consolidées par des exemples concrets, pris sur certain pays tel
que l'Italie, la France, les USA pour ne citer que ceux-ci. En effet, les
raisons justifiantes de la promotion des PME/PMI dans les stratégies de
développement des Etats sont relativement nombreuses. A titre
d'illustration nous pouvons citer : la création d'emploi, l'implantation
optimale des forces productives, le renforcement du tissus industriel, le
développement vers l'exportation, la diffusion de l'esprit
d'entreprise.
4.1. La création de l,emploi
:
De nos jours, aussi bien dans les pays
développés que dans ceux du tiers monde, le recours au PME/PMI
apparaît comme une stratégie efficace de lutte contre le
chômage. Pour cause certain pays comme l'Italie ou encore l'Inde ont vu
le nombre de chômeur diminuer suite au renforcement de la politique de
création des PME/PMI. L'Inde après
l'échec de son model socialiste de développement entre 1947 et
1970 s'est méfiée du big business. Elle a très bien
réussi aussi bien dans le domaine des services (banque,
hôtellerie, distribution) que dans les domaines agricoles, où elle
assure elle-même sa propre sécurité alimentaire mais aussi
dans les technologies de pointes.
Les pays de l'ex bloc soviétique (la Hongrie, la
Birmanie, la Pologne, la République Tchèque, la Slovaquie etc.)
sont entrain de réussir leur mutation vers l'économie de
marché et par la suite baissée leur taux de chômage
grâce aux politiques de promotion des PME/PMI mises en place. Leurs
candidatures à l'Union Européenne ont étés
acceptées grâce entre autre à cette baisse du nombre de
sans emploi. La PME/PMI se présente donc dans la donne comme solution
pour création d'emploi, que cela soit dans les pays en
développement que dans les pays développés.
4.2. Le renforcement du tissu industriel :
Outre la création d'emploi, les PME/PMI se sont
avérées être un excellent moyen de renforcement du tissus
industriel. En effet, la grande concurrence que commencent les grandes firmes
de nos jours pose la spécialisation comme un moyen incontournable pour
tenir sa place sur le marché. C'est ainsi que naissent de nombreuses
PME/PMI spécialisées dans les domaines plus précis, aux
quels font recours ces grandes firmes pour leurs besoins de sous-traitance.
C'est pour quoi on peut voir de nos jours, un produit d'une grande marque dont
les éléments viennent de diverses PME/PMI sous traitantes.
A titre d'exemples la firme Renauld reconnu dans la
construction d'automobiles fait recours à la firme Michelin
(spécialiste des pneus) pour équiper ses véhicules ;
Michelin également recours à des PME/PMI
spécialisées dans la production du caoutchouc pour fabriquer ses
pneus. C'est donc toute une toile que forment ces PME/PMI autour de ces grandes
firmes, leur permettant d'une part de réaliser des économies
d'échelles, et d'autre part de consacrer le gros de leurs efforts
à la recherche et développement de nouveaux produits. Mais ce
phénomène de renforcement du tissu industriel est beaucoup plus
remarquable dans les pays, où l'intégration entre les
différentes branches est plus grande en occurrence les pays
développés et ceux du tiers monde ayant très tôt
opté pour une stratégie renforcée des PME/PMI. Du fait de
leur taille réduite,
les PME/PMI présentent d'importants atouts dans
l'optique du renforcement du tissu industriel, car plus facile à
créer, elles répondent aussi bien à la consommation
locale, nationale et internationale des populations, mais également au
besoin en produits intermédiaires des grandes firmes.
De ce fait, on peut dire que la demande de sous-traitance des
grandes firmes auprès des PME/PMI, joue un rôle important dans
leur développement et leur émergence. Cette collaboration existe
entre les PME/PMI contribuant à la diversification du tissu
industriel.
4.3. L,implantation optimale des forces
productives :
La micro ou la petite entreprise est d'abord perçue
comme un facteur de promotion des régions. En effet, les PME/PMI se
caractérisent par leur taille réduite, leur faible consommation
de capital, leur technologie relativement simple. Cette caractérisation
correspond précisément aux potentialités des
régions enclavées. Plus exactement il s'agit d'offrir sur place
des occasions d'emploi aux populations locales (minérales, agricoles,
humaines et financières), de fournir des occasions de promotion
économiques aux ressources (humaines et naturelles) cachées dans
la région et qui resteraient inutilisées ou dirigées vers
des régions ou l'activité économique est
déjà fortement concentrée.
4.4. Le développement vers
l,exportation :
Les PME/PMI interviennent de nos jours avec forces sur les
marchés extérieurs du fait de leur diversité et de leur
capacité d'adaptation aux aléas du marché.
Pour cela, une place importante leur est accordée dans les pays
en développement. La raison majeur est l'espoir qu'elles peuvent
contribuer à augmenter l'exportation, procurant ainsi à ces pays
des devises pour s'équiper ; d'autant plus que l'expérience
montre que par le passé de certains pays développés
d'aujourd'hui, tel que l'Italie, ont fait pareil. Le japon est un cas type
d'économie où les petites entreprises traditionnelles,
villageoises ou à domiciles, ont permis les entrés de devises
destinées à financer les achats de biens d'équipements
nécessaires au développement des industries modernes.
L'économie indienne est un autre exemple où la
contribution des PME/PMI aux exportations a été
considérable et appréciable. Il semblera même que
près de la moitié des exportations de l'Inde entre 1970 et 1971
seraient constituées des
produits des PME/PMI. Ce qui fait de ce secteur un secteur
d'exportation : c'est son dynamisme. Durant le cinquième
(5eme) plan indien, l'indice des exportations est passé de
100 (année de base 1962) à 150 en 1966.
Les exemples peuvent servir pour justifier le recours aux
PME/PMI ou la substitution d'importation pour la rentrée de devises pour
permettre de s'équiper en matériels modernes et surtout
consolider la stratégie du recours aux PME/PMI et pour renforcer et
développer d'avantage le volet d'exportation.
4.5. Lai diffusion de l,esprit
d,entreprise :
La force de travail dans les économies du tiers monde
étant dans son écrasante majorité liée à la
vie agricole ou artisanale, la petite et moyenne entreprise peut constituer un
excellent instrument de diffusion de la mentalité industrielle en
s'implantant dans les zones où l'activité industrielle est
pratiquement inexistante.
La diffusion de l'esprit entrepreneurial s'opère
également par les facilités de reconversion des activités
anciennes en activités industrielles modernes que permet la promotion
des entreprises locales dans les économies en développement.
Nous pouvons conclure cette section, en affirmant que la
PME/PMI a une fonction déterminante tant en matière d'emplois,
que d'innovation ou encore d'adoption des technologies nouvelles. Ceci confirme
les rôles macroéconomiques de celles ci du point de vue de
l'intérêt général et justifie les politiques
économiques à leur égard.
CONCLUSION :
A travers ce chapitre, nous avons tenté de faire une
présentation des aspects théoriques de la PME/PMI. En effet, la
recherche d'une définition de la PME/PMI met d'emblé l'accent sur
la diversité du phénomène et la difficulté de la
définir. Un aspect fondamental du développement des PME/PMI
repose sur leur financement. Or, la théorie financière a
longtemps ignoré la spécificité de la PME/PMI. Il
s'avère que l'analyse doit prendre en compte la diversité de
celle- ci et le rôle déterminant du dirigeant dans les objectifs
financiers de l'entreprise.
Parente pauvre de la théorie néoclassique, la
PME/PMI doit attendre les années soixante dix (1970) et la crise pour
faire l'objet d'intérêt de la part de la littérature
économique et des pouvoirs politiques. Devenue la nouvelle locomotive du
développement des nations - compte tenu de son rôle important
notamment dans la création d'emplois, l'amélioration du tissu
industriel, l'implantation optimale des forces productives et le
développement vers l'exportation - la PME/PMI fait preuve de beaucoup de
considération des autorités politiques tant sur le plan
financier, légal et réglementaire. Dans les chapitres suivant
nous allons aborder l'expérience malienne en la matière.
SECTION 1 : Généralités sur le
Mali
SECTION 2 : L'environnement financier au Mali
INTRODUCTION:
Dans le chapitre précédent nous avons pu voir
les rôles que peuvent jouer les entreprises de moyenne dimension
(PME/PMI) dans le développement économique d'un pays. Donc la
nécessité pour les pouvoirs politiques de créer un
environnement financier favorable à celles-ci, si on sait que ce dernier
constitue le véritable obstacle à la promotion de ces
entreprises.
C'est pourquoi le Mali qui ne peut rester en marge de cette
évolution a, ces dernières années, entrepris des actions
courageuses et énergétiques allant des reformes dans les codes
des investissements et minier à l'élargissement du secteur
bancaire dans le but de promouvoir l'initiative privée, moteur de la
croissance économique.
Ainsi à travers ce chapitre, nous tenterons de
répondre à la question suivante : comment financer son
implantation et/ou ses activités au Mali ? Pour ce faire nous avons
jugé nécessaire de donner, à priori une
présentation générale du pays.
SECTION 1 : GENERALITES SUR LE MALI 1.1.
Présentation générale :
Ancienne colonie française, le Mali (alors
République Soudanaise) devient indépendant le 22 Septembre 1960.
Il compte aujourd'hui huit (08) régions administratives, cinquante six
(56) cercles et sept cent trois (703) communes.
Berceau d'une brillante civilisation africaine bien connue, le
Mali est un grand pays de par son histoire, sa culture et son étendue
géographique. Il tient son nom de l'Etat qui a le plus fasciné
son époque par l'image d'un pays aux richesses fabuleuses.
1.1.1. Situation et localisation :
La République du Mali est située au coeur de
l'Afrique occidentale, ayant hérité de la colonisation, selon
l'image d'un historien, « la forme d'un papillon aux ailes
asymétriques ». Le Mali s'étend du plein coeur du Sahara au
nord, jusqu'à la limite de la zone des grandes savanes au sud. Pays de 1
241 238 km2 (deux fois et demi la France), le Mali partage 7.420 km
de frontière avec sept (07) Etats voisins : l'Algérie au nord, le
Niger à l'est, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire et la
Guinée au sud, le Sénégal et la Mauritanie à
l'Ouest. Le Mali ne dispose d'aucun accès à la mer et les ports
de Dakar et d'Abidjan, par où passe l'essentiel de son trafic
international, sont distants de 1.200,01 km environ de sa capitale Bamako.
1.1.2. Relief et hydrographie :
Le Mali est constitué à 90% de vastes plaines et
de bas plateaux, dont l'altitude n'excède pas 300 m. Quelques massifs
montagneux se dressent au milieu de ces étendues plates, tels que les
Monts Mandingues, l'Adrar des Iforas et la falaise de Bandiagara. La
répartition de la population au sein du territoire malien est
profondément marquée par les conditions bioclimatiques. Le
réseau hydrographique s'articule autour des bassins versants de deux
fleuves, tous deux situés dans la partie méridionale du
territoire, le Sénégal et le Niger. Ils assurent une part
essentielle des transports. Toutefois, ces derniers ne s'écoulent pas de
façon pérenne :
· Le Niger est navigable six mois par an, entre
juillet et janvier. Il forme une boucle longue de 1.780 km au sommet de
laquelle il se divise en de
multiples bras formant un véritable « delta
intérieur ». Ses affluents drainent le Sud-ouest et le Nord-est du
pays. Cette zone constitue un territoire de 50.000 km2, soit environ
6% de la superficie totale du pays. Le fleuve Niger occupe une place
prépondérante dans l'économie, le développement et
l'organisation spatiale du pays.
· Le fleuve Sénégal : 669 km de parcours
en territoire malien formé par la réunion à
Bafoulabé du Bafing et du Baoulé. Ses principaux affluents sont
sur la rive droite, le Kolimbiné et sur la rive gauche, la
Falémé qui forme la frontière avec la
république du Sénégal.
1.1.3. La population
La population malienne est estimée à 13.910.000
habitants (ONU, 2006) dont 71% de ruraux. Elle est très jeune avec 49%
de moins de 15 ans. Le taux d'alphabétisation était de 49,7% en
2005 au primaire, 20% dans le secondaire et seulement 2% au niveau
universitaire en 2002-2003. De nombreuses ethnies cohabitent : Bambara (35%),
Peuhl (12%), Touareg et Maure, Sénoufo, Sarakolé, Songhaï,
Malinké, Bobo, Minianka, Toucouleur, Somono, Bozo, Dogon, etc. Le pays
connaît une forte émigration, notamment vers la France, des
populations Sarakolé de la région de Kayes.
· Religion(s) : par la constitution, la
République du Mali est un pays laïc, cependant la population est
composée en majorité par des musulmans (soit 90%), l'animisme et
le christianisme se partagent le reste (10%).
1.1.4. Les potentialités de l'économie
malienne :
Le Mali est un lieu privilégié pour explorer le
marché régional. Tout investissement dans le pays
bénéficie d'un véritable marché commun d'environ 73
millions de consommateurs en ce qui concerne l'UEMOA et d'un vaste
marché d'environ 220 millions d'âmes en ce qui concerne les 15
Etats membres de la CEDEAO.
Outre le marché régional, le Mali dispose d'un
accès privilégie au marché international : grâce
à son statut de PMA (pays moins avancés), le Mali
bénéficie des avantages de l'AGOA (African Growth and Opportunity
Act) auquel il est éligible depuis 2002. Adoptée dans un souci de
développer les échanges commerciaux entre les Etats-Unis et les
pays africains, la loi AGOA
s'étend jusqu'en 2015. Actuellement 37 pays africains
sont éligibles à cette loi. A ce jour, grâce aux
opportunités offertes par cette loi, 200 milliard de Francs CFA (305 343
512 euros) ont étés investies en Afrique, 200.000 emplois ont
étés crées, 25 milliard de dollars d'exportations ont
étés réalisés par l'Afrique vers les Etats-Unis.
Le Mali bénéficie également d'un libre
accès au marché de l'Union Européenne, en franchise des
droits et contingents, grâce à l'initiative « Tout sauf les
armes ». Pays de négoce et de migration, le pays peut se targuer
d'avoir une démocratie citée en exemple sur tout le continent. La
sécurité des personnes et des biens est assurée et le pays
parait à l'abri des désordres politiques.
Les potentiels énergétiques des
différents aménagements hydroélectriques,
réalisés et à réaliser, concernent de nombreux
sites, notamment ceux de Selingué, Manantalie, Kenieba, Tossaye,
l'Abezanga, Gouina et Felou. L'énergie solaire et d'autre sources
d'énergies renouvelables offrent aussi d'importante possibilité
qui commence à être exploiter.
Le Mali dispose de gisements identifiés d'or, de
minerais de fer (réserves : plus d'un milliard de tonnes dans la
région de Bafing, Mankana, DjidjanKeneiba), de bauxites (réserve
estimée à 1,2 milliard de tonnes dans la région de Kayes
et à l'Ouest de Bamako), de manganèses (10 million de tonnes de
réserve reconnu vers Ansongo), de diamant, de phosphates, de marbre, de
sel gemme et de Gypse.
Le Mali de par sa position géographique, son histoire
et sa culture est un pays à vocation touristique et artisanale. Les
zones actuellement exploitées au Mali sont : Bamako et ses environs ; le
delta intérieur, Mopti, Djenné, et le pays Dogon ; Tombouctou.
En 2002, le PNB global était de 3 milliards de dollars,
soit un PNB par habitant de 240 dollars. Le Mali est l'un des pays les plus
pauvres du monde. Il n'en cesse de s'appauvrir de 1985 à 1993 avec une
croissance annuelle négative de 1% en moyenne tandis que sa dette
extérieure brute était égale ou supérieure au PNB.
La dévaluation du Franc CFA (la monnaie du Mali) en janvier 1994 a
favorisé l'élevage, mais la mise en oeuvre d'une politique de
rigueur, si elle a permis de réduire les déficits publics a
engendré une aggravation des conditions de vies de la population. Il a
retrouvé une croissance forte (jusqu'à 6,7% en
1997) à la fin des années 1990, elle est
à nouveau négative au début des années 2000
à la suite de l'effondrement des cours du coton en 1999. Cependant, le
pays a renoué avec la croissance depuis 2003, avec des taux de 2,2% et
5,4% respectivement en 2004 et 20051.
1.1.5. La politique monétaire :
La politique monétaire est élaborée par
la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) qui est une
institution indépendante des pouvoirs publics, mais en collaboration
avec les ministères de l'économie et des finances des
différents pays membres. Elle est la seule banque autorisée
à émettre des billets en circulation et assure le contrôle
des banques ordinaires. Les principales monnaies utilisées pour les
opérations du commerce extérieur du Mali sont le franc CFA
(Communauté Financière Africaine) et l'Euro. Il existe un lien de
libre convertibilité entre ces deux monnaies grâce au soutien du
compte d'opérations du trésor français représentant
à lui seul environ 83% des opérations financières du
Mali2 (1 euro = 655.595 FCFA).
Tableau 3 : Le pays en chiffres
DONNEES
|
|
|
Population (en millions habitants)
|
|
13,91
|
Superficie (en km2)
|
1
|
241 238
|
Accroissement naturel
|
|
02,7
|
PIB (en milliards de dollars US)
|
|
5,1
|
PIB par habitant (en dollars US)
|
|
380
|
Espérance de vie (en années)
|
|
50,9
|
Urbanisation (en %)
|
|
29,4
|
IDH
|
|
0,333
|
Source : Ministère des Affaires
étrangères du Mali 2006
1 Jeune Afrique hors série
no14, les 500-Edition 2007, pages 164
2 APCE : « Comment s'implanter au
Mali » 2005
1.2. Les secteurs d,activités
:
1.2.1. Le secteur primaire :
A l'image de plusieurs pays africains, l'économie
malienne est dominée par le secteur primaire (plus 70% de la population
active). Le secteur primaire au Mali est composé essentiellement de
l'agriculture, l'élevage, la pêche et l'artisanat.
1.2.1.1. L'agriculture :
Le secteur agricole du Mali occupe un peu moins de 70% de la
population, contribue pour 18% au produit intérieur brut en 2004. Il
dégage plus de 31,7% des recettes d'exportations en moyenne entre 2000
et 2004 pour trois produits : le coton, le bétail et les
céréales. Le taux de croissance moyen de la production agricole
est de 3,6% par an contre 2,2% pour le taux de croissance de la
population3.
Les principales cultures vivrières sont adaptées
au milieu naturel aride ; il s'agit : du mil (292860 tonnes, soit un rendement
de 894 kg /ha pour la saison 2004-2005), du sorgho (411636 tonnes, soit un
rendement de 920 kg/ ha pour la saison 2004-2005). D'autres sont produites dans
les zones irriguées notamment le maïs (486 660 tonnes, soit un
rendement de 1 817 kg /ha pour la période 2004-2005), le riz et la canne
à sucre. L'arachide et le riz sont cultivés pour
l' exportation4.
La production totale des céréales a
évolué de 1 817 058 tonnes en 1990 à 2 310 077 tonnes en
2001 et à 3 139 007 tonnes en 2005. Cette augmentation est en grande
partie due à la forte croissance de riz. Celle ci est passée de
282 366 tonnes en 1990 à 906 326 tonnes en 2005. Ainsi la consommation
apparente par habitant est estimée à 235 kg de
céréales5.
Mais la production agricole est faible souffrant à la
fois d'un manque d'infrastructure en milieu rural, le rendement faible trop
lié aux variations climatiques. Les équipements sont
rudimentaires (la grande majorité utilise encore la daba ou la houe). Il
est aujourd'hui admis que cette agriculture de substance est très
sensible aux facteurs exogènes et n'arrive pas à extraire les
3 L'ESSENTIEL : « Dossier
spécial sur le Mali » février 2006, page VIII
4 L'ESSENTIEL : « Dossier
spécial sur le Mali » février 2006, page II
5 Idem, page VIII
populations de la précarité. En dehors de la
région de Sikasso l'autosuffisance alimentaire n'est pas assurée.
La superficie des terres effectivement cultivées est estimée
à trois (03) millions d'hectare soit 10% des terres arables.
Par ailleurs, il est à noter que l'essentiel de la
production du secteur primaire est assuré par la culture du coton. Le
coton est la première culture et le premier produit d'exportation ; il
représente 10% du produit intérieur brut (PIB) du secteur
primaire et près de 58% des recettes d'exportations. Le coton occupe
environ 435 000 hectares et il est surtout cultivé dans l'ouest et le
sud du pays. Le Mali est le premier pays producteur et exportateur du coton
d'Afrique noire. En 1997- 98, la production du coton graine s'est
établie à 529 000 tonnes dont 233 606 exportés.
Les principales forces du secteur coton au Mali sans être
exhaustive sont les suivantes :
- le bon niveau des technicités des paysans leur
permettant d'être réceptifs à l'innovation et de pouvoir
valoriser rapidement les nouvelles propositions techniques ;
- la bonne structuration du monde rural avec l'existence
d'organisations de producteurs ;
- l'existence des mécanismes d'approvisionnement en
intrant agricole et de gestion de crédits rodés ;
- l'existence des mécanismes de fixation et d'annonce d'un
prix garanti avant les semences ;
- la récolte manuelle en vigueur au Mali permet d'avoir un
coton de bonne qualité et très compétitif sur le
marché.
Cependant, le secteur n'est pas exempt des contraintes qui
empêchent son dynamisme. Parmi celles-ci on peut noter entre autres :
- la forte dépendance de la production aux aléas
climatiques ;
- les conditions difficiles d'accès aux crédits
agricoles et son impact négatif sur l'équipement des producteurs
;
- la faiblesse de la transformation locale (1% de la production
totale) et la trop grande dépendance vis-à-vis du marché
extérieur ;
- l'insuffisance des compétences nationales en
matière d'industries textiles ;
- le coût élevé de l'énergie que ce
soit l'autoproduction ou les fournitures de la société
d'électricité (EDM) ;
- l'inexistence d'industrie de production d'engrais ou de
pesticides agricoles compétitives6.
1.2.1.2. L'élevage :
Il contribue à hauteur de 10% du produit
intérieur brut (PIB). Le cheptel en 2002 (bovins, ovins, caprins) se
chiffre à 28 millions de têtes ; l'élevage assure 80% des
recettes des populations rurales. Enfin, l'élevage est le
troisième produit d'exportation. La production de viande rouge
dûment contrôlée s'élève à près
de 35 000 tonnes, pour une production totale d'environs 90 000 tonnes.
L'abattage au Mali porterait sur un total de 220 000 bovins et 440 000 ovins
par an. Sur six (06) abattoirs seuls deux (02) sont dotés d'un
entrepôt frigorifique. La production globale de lait au Mali est
estimée à 13 000 litres par an. La volaille était
estimée à 28 millions de têtes en 20027.
1.2.1.3. La pêche :
Les produits de la pêche représentent 6% du PIB
malien (en 2004), elle génère environ 285 000 emplois. Selon le
niveau des crues, la production varie de 125 000 à 150 000 tonnes par
an, sa commercialisation s'effectue à 90% sous forme
séchée ou fumée. Quant à la pisciculture, elle
produit de 30 à 50 tonnes par an, et se présente actuellement
comme une activité de complément pour les riziculteurs en
s'intégrant dans les aménagements hydro agricoles8. Le
Mali figure parmi les premiers producteurs africains des poissons d'eau douce.
Cependant, la filière est confrontée à des
problèmes majeurs : caractère artisanale et mauvaise mise en
valeur de la production, financement inapproprié.
1.2.1.4. L'artisanat :
L'artisanat malien est particulièrement dominé
par le textile (tissage, teinture, confection), notamment le bogolan, le Bazin
teint, les pagnes et les couvertures tissées ; la bijouterie et la
maroquinerie. Il est composé de 174 corps de métier qui
intéressent 80% de la population malienne.
1.2.2. Le secteur secondaire :
L'industrialisation du Mali est toujours dans sa phase
embryonnaire selon les données de la comptabilité nationale. En
effet l'industrie contribue à moins de
6 L'ESSENTIEL : « Dossier
spécial sur le Mali » février 2006, page II
7 L'ESSENTIEL: «Dossier
spécial sur le Mali» février 2006, page 55
8 L'ESSENTIEL: «Dossier
spécial sur le Mali» février 2006, page 55
30% dans la formation du PIB, malgré la forte
présence des matières premières. Elle se
caractérise par sa forte concentration dans la capitale (Bamako) et ses
environs, soit 60% des unités industrielles implantées dans la
zone industrielle de Bamako. Les activités agro alimentaires occupent
plus de 70% de la production industrielle. Le secteur industriel au Mali est
essentiellement dominé par l'industrie extractive.
1.2.2.1. L'industrie extractive :
a) Le secteur minier :
Le Mali dispose d'importantes réserves de ressources
minières telles que l'or (800 tonnes), le calcaire, le manganèse,
la bauxite, et le fer. Le secteur minier enregistre depuis 1992 une forte
progression, tiré essentiellement par la production aurifère. La
production industrielle aurifère a atteint les 63,685 tonnes d'or
métal en 2002, plaçant ainsi le Mali à la troisième
place des pays producteurs africains après la Sud Afrique et le Ghana.
Avec une production annuelle de 40 tonnes en 2005 l'or s'impose
désormais comme la locomotive de l'économie malienne, soit une
part de 15 à 20% du PIB. Les potentialités du pays dans ce
domaine sont estimées à 800 tonnes de réserves avec une
production annuelle de 50 tonnes. L'implantation de sociétés
minières étrangères (RANDGOLD et ANGLOGOLD ASHANTI) est
saluée par les pouvoirs publics, d'autant que les mines participent en
effet à la croissance économique. Depuis 1997, la participation
des sociétés minières en termes d'achats locaux, de masse
salariale et de réalisations socioéconomiques est
évaluée à plus de 152 milliards de Francs CFA (232 061 069
euros). La part des trois (03) grandes mines (SEMOS, YATELA et MORILA) au
budget de l'Etat est estimée à 300 milliards de F CFA durant ces
quatre (04) dernières années9.
Cependant, des contraintes majeures font obstacle au
développement du secteur. Il s'agit, entre autres, de la stagnation des
programmes de recherche ; de la faiblesse des administrations minières,
fiscales et douanières ; des besoins croissants des communautés
locales ; de la faiblesse des infrastructures qui renchérit le
coût des investissements et de la dépendance d'une seule substance
(l'or) soumise aux fluctuations fréquentes des cours.
9 Rapport : « Perspectives
économiques en Afrique », OCDE/BAFD-2006, pages 371
b) La compagnie malienne pour le développement
des textiles (CMDT) :
Créée en 1974, la CMDT est une
société industrielle mixte chargée de gérer la
filière de production cotonnière au Mali. Aujourd'hui, elle
constitue le pilier industriel malien fournissant plus de 50% de la valeur
ajoutée industrielle et de l'emploi industriel. La CMDT contribue de 5
à 10 milliards de Francs CFA (environ 7 633 588 à 15 267 176
euros) par an de taxes pour l'Etat. Elle dispose de 17 unités
industrielles pour une capacité de 572 000 tonnes et d'un parc de
transport de 150 camions. La compagnie emploie plus de 4 000 agents temporaires
et permanents10.
c) Le pétrole :
Le Mali dispose de bassins sédimentaires couvrant une
superficie de 800000km2. Il met ainsi, actuellement tout en oeuvre
pour promouvoir la recherche pétrolière, notamment avec la
création d'une autorité pour la promotion de la recherche
pétrolière et l'adoption d'un code pétrolier en 2004. Les
actions de promotion menées par le ministère de l'énergie
et de l'eau ont permis de diviser les bassins en 18 blocs et permis à
cet effet la signature de certaines conventions portant sur dix (10) blocs.
Actuellement on peut noter la présence d'une dizaine de
sociétés étrangères en intenses travaux de
recherche sur le terrain11.
1.2.2.2. L'industrie de transformation :
Le tissu industriel de transformation locale est
dominée par trois (03) grandes sociétés privées :
Achcar Mali Industrie (AMI), l'EUROLAIT et le groupe Sada DIALLO-SA. La
transformation locale de la production cotonnière (1% de la production
totale) est assurée par trois (3) unités fonctionnelles à
savoir la Compagnie malienne de Textiles (COMATEX), le FITIMA et l'Industrie
Textile du Mali (ITEMA). Deux unités industrielles assurent la
transformation de la graine coton en huile, savon et aliments bétails,
il s'agit de l'HUICOMA et le FAMAB.
1.2.3. Le secteur tertiaire :
Contribuant à hauteur de 42% du PIB en 2003, le secteur
tertiaire se présente comme le secteur le plus dynamique du
Mali12.
10 L'ESSENTIEL : « Dossier
spécial sur le Mali » février 2006, page I
11 L'ESSENTIEL : « Dossier
spécial sur le Mali » février 2006, page 52
12 L'ESSENTIEL : « Dossier
spécial sur le Mali » février 2006, page VIII
1.2.3.1. Le tourisme :
La situation du tourisme malien se présente assez bien,
fait marquer le ministre chargé lors d'une interview. Depuis 2000, le
Mali enregistre une croissance régulière des arrivées de
touristes. En effet, il a été enregistré plus de 113 000
visiteurs en 2005 contre 50 000 dans les années 90. Présentement
le tourisme est sorti de la marginalisation pour devenir un secteur majeur de
l'économie avec des recettes de 74 milliards francs CFA (112 977 100
euros équivalent) en 2003 et plus de 3 000 emplois
directs13.
1.2.3.2. Le transport :
Les liaisons routières inter urbaines et inter villes
sont assurées par une dizaine de compagnies de transport parmi
lesquelles on peut citer : BITTARTRANS, DIARRA-TRANSPORT, BANI-TRANSPORT, DIEMA
TRASPORT, KENEDOUGOU-VOYAGE, etc.
Concessionnaire suite à la privatisation de la
Régie des chemins de Fer, la société TRANS-RAIL assure la
seule voie ferroviaire reliant Bamako à Dakar. Le transport
aérien est assuré grâce à l'aéroport
international «Bamako- Senou», entièrement
réaménagé à l'occasion du sommet Afrique-France en
2005 avec l'appui de l'ASECNA et AIR France. En plus de l'aéroport
«Bamako-senou », le Mali dispose de cinq (05) autres aéroports
aux normes internationales, il s'agit des aéroports de Kayes, Sikasso,
Mopti, Gao et Tombouctou. En absence d'une compagnie étatique,
après cessation d'activité d'AIR-MALI-SA en 2002, le ciel malien
est disputé par une dizaine de compagnies aériennes
étrangères, il s'agit entre autres d'AIR France, AIR-ALGERIE,
AIR-GABON, AIR-IVOIRE, AIRGUINEE, ROYAL-AIR MAROC, etc.14
Concernant la navigation fluviale, on retient que le Mali est
traversé par deux (02) fleuves : le Niger et le Sénégal.
L'heure est à la recherche de financement pour l'obtention de bateaux
à fond plat plus pratiques sur ces cours. Le transport fluvial est
assuré par la Compagnie Malienne de la Navigation (COMAV) et les
pinassiers regroupés en coopératives de navigation.
1.2.3.3. Le système bancaire :
Le secteur bancaire malien, depuis l'absorption de la Banque
Malienne de Crédits et dépôts (BMCD) par la Banque Malienne
de Développement (BDM),
13 Selon une interview du ministre du
tourisme et de l'artisanat dans l'essentiel de février 2006, pages
58-61
14 L'ESSENTIEL : « Dossier
spécial sur le Mali », février 2006, pages 37 et 38
compte dix (10) banques ; il s'agit de la BDM, la BHM, la BNDA,
la BOA, la BCS, la BIM, l'ECOBANK, la BSIC, la BMS et la BICIM.
1.2.3.4. La télécommunication:
Depuis Août 2002, deux (02) opérateurs se
partagent l'exploitation des services de télécommunications au
Mali ; la société publique SOTELMA (Société
Malienne de Télécommunications) et la Société
privée IKATEL-SA. En période d'un an (2003-2004) le nombre
d'abonnés en fixes et mobile a augmenté de 53%15. A
ces opérateurs, on peut ajouter les fournisseurs d'accès à
l'Internet, estimés à dix (10) le nombre de prestataires de
services.
1.2.3.5. La santé :
La situation sanitaire au Mali se caractérise par la
persistance d'une mobilité et d'une mortalité
élevées. La politique sanitaire du Mali est conforme aux grands
principes de l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) dont il est
membre. La constitution du Mali proclame que la santé est un droit
fondamental de tout citoyen. L'action sanitaire est une oeuvre de
solidarité de l'Etat, des collectivités et des individus.
Graphe 1 : Ventilation sectorielle du PIB en 2004
(en pourcentage)
Source : La direction nationale de la
statistique et de l'informatique 2005
15 L'ESSENTIEL : « Dossier
spécial sur le Mali » février 2006, page 46
SECTION 2 : L,ENVIRONNEMENT FINANCIER AU
MALI
Aujourd'hui sans doute, il est d'une unanimité qu'il
faut soutenir les PME/PMI pour que celles-ci puissent efficacement remplir les
rôles qui leurs sont reconnus. Ce soutien passe notamment par le
financement de celles-ci. Au Mali, à l'image de certains pays
industrialisés et en développement, un intérêt
particulier est accordé aux facilités de financement des PME/PMI.
Plusieurs efforts ont été consentis en ce sens, en passant par
des reformes fiscales à des programmes de promotion. Les PME/PMI
occupent désormais une place de degré important dans la politique
du pays. Peut-on dire que les PME/PMI maliennes disposent d'un meilleur
environnement financier pour pouvoir assurer leur développement ?
2.1. L,apport de l,Etat
:
Les PME/PMI au Mali disposent d'une grande
considération des pouvoirs publics. On peut noter surtout des aides
(subventions ou primes), des allégements fiscaux, des dispositions
légales et réglementaires et des cadres de concertation.
2.1.1. Les avantages fiscaux16 :
Le nouveau code des investissements a accordé plusieurs
avantages aux entreprises :
- l'exonération de l'impôt sur les
bénéfices industriels et commerciaux et la contribution des
patentes, la durée de cette exonération peut aller de cinq (05)
à huit (08) ans selon le régime ;
- l'exonération de l'impôt sur les revenus
fonciers et la taxe sur les biens de main morte pour les nouvelles
constructions d'une durée de cinq (05) ans pour les entreprises de
promotion immobilière ;
- l'étalement sur trois (03) ans du paiement des
droits d'enregistrement sur les actes de création des
sociétés et exonération de ces droits en cas
d'augmentation de capital ;
- les entreprises agréées au régime dit
de zone franche bénéficient de l'exonération totale et
permanente des droits et taxes liés à l'exercice de leurs
activités.
16 Code des investissements du Mali de
1991, modifié en 2004
2.1.2. Les garanties :
Toute personne morale ou physique malienne ou d'origine
étrangère peut acquérir ou créer au Mali une
société commerciale, industrielle ou bancaire et
financière. L'article 14 de la constitution garantie la liberté
d'entreprise au Mali et l'article 13, le droit à la
propriété. Il n'y a pas non plus de restriction
particulière pour l'accès aux domaines d'investissement et pour
la création des sociétés. La réglementation
malienne n'oblige pas non plus l'investisseur étranger à associer
à son entreprise l'Etat malien ou une personne morale ou physique
malienne sauf en matière d'exploitations minière et
pétrolière où l'Etat malien se réserve une
participation minoritaire à l'ordre d'environ 20%17.
Les investisseurs étrangers bénéficient
des mêmes privilèges que les nationaux. Le droit aux transferts de
capitaux et revenus est garanti aux personnes physiques et morales qui
effectuent un investissement au Mali financé par un apport en devises.
En d'autres termes les personnes étrangères qui procèdent
à des investissements ou qui occupent un emploi dans une entreprise
malienne ont le droit, sous réserve du respect des
réglementations en matière de change, de transfert dans la devise
cédée au moment de la constitution des dits investissements, des
dividendes, ou de salaires.
Les litiges pouvant survenir entre les investisseurs
étrangers et l'Etat sont réglées d'abord à
l'amiable ou dans le cadre des accords bilatéraux de protection des
investissements étrangers. En cas d'échec, les parties auront
recours à la procédure d'arbitrage qui est celle prévue
par la convention du 18 mars 1965, portant la création du centre
international pour le règlement des différends relatifs aux
investissements entre Etat et ressortissants d'autres pays (CIRDI)
établi sous l'égide de la Banque Mondiale et ratifié par
le Mali le 3 janvier 197818.
2.1.3. Le conseil présidentiel pour
l'investissement (CPI) :
Pour drainer plus d'investissement vers le pays, il a
été crée, le 13 septembre 2004, le CPI. Cet organe
consultatif d'une quinzaine de membres tant nationaux qu'étrangers
ambitionne de créer les conditions propices à l'avènement
d'une agro-industrie malienne à forte valeur ajoutée.
17 APCE : « Comment s'implanter au
Mali » 2005, pages 2
18 APCE : « Comment s'implanter au
Mali » 2005, pages 2
Il a permis plusieurs reformes fiscales dans le cadre de
concertation Etatsecteur privé. Les dernières reformes ont
été l'adoption des lois numéro 02-004 et 02-005 de janvier
2005. Elles modifient le code général des impôts (CGI) et
sont relatives à la taxe sur la plus value de cession
réalisée par les particuliers, l'harmonisation du taux de la taxe
sur valeur ajoutée (TVA) à 18%, à l'exception de plusieurs
produits manufacturiers qui sont exempts, notamment le pain à la
consommation, les produits pharmaceutiques, les engrais et autres intrants
agricoles, les livres scolaires et la presse locale, le matériel
agricole19.
Le cadre de concertation Etat- Secteur
privé : Ce cadre a été mis en place par le
gouvernement pour assurer une dynamisation des associations
professionnelles.
2.1.4. Le fonds d'appui à la formation
professionnelle et à
l'apprentissage (FAFPA):
Le Mali en collaboration avec les bailleurs de fonds dont la
Banque Mondiale a mis en place la FAFPA. Ce fonds a pour mission de participer
à la satisfaction des besoins de formation des opérateurs
économiques et des artisans de la place.
2.2. L,apport des institutions
financières :
Malgré l'existence d'un tissu financier assez
étoffé, le contexte actuel du pays reste marqué par une
faible intervention des établissements financiers en faveur du secteur
privé notamment les PME/PMI. Sans être trop convaincus, nous
constatons que d'énormes efforts ont été
déployés par le pouvoir public afin de permettre un environnement
financier favorable aux entreprises maliennes, les PME/PMI en particulier. Nous
pouvons ainsi remarquer depuis une décennie l'élargissement du
système bancaire (banques nationales et étrangères), mais
aussi la présence de nouvelles institutions financières non
bancaires nationales et internationales.
2.2.1. Les institutions financières
bancaires20 :
Jusqu'en 1991 le secteur bancaire malien ne comptait que six
(06) banques nationales. Aujourd'hui on compte une dizaine dont quatre (04)
sont entièrement privées, il s'agit de : ECOBANK, BICIM, BSIC-SA
et BOA.
2.2.1.1. La Banque de Développement du Mali
(BDM-SA) :
19 L'ESSENTIEL : « Dossier
spécial sur la République du Mali, février 2006 »
page 45
20 IZF 2005 : « Financer son
implantation au Mali », page 1
La BDM-SA est issue de l'absorption de la Banque Malienne de
Crédits et de Dépôts (BMCD) par la Banque de
Développement du Mali en novembre 2001. La banque finance les PME
françaises en général pour des prêts à moyen
terme et pour des montants en principe supérieurs à 1 million
XOF. La BDMSA est une des seules à avoir des distributeurs automatiques
de billets (quatre distributeurs au début de l'année 2002).
2.2.1.2. La Banque Malienne de Solidarité
(BMS-SA):
La BMS a été créée en 2002, avec
un capital de 2 305 millions F CFA (03, 519 millions d'euros environ). Elle est
appelée à assumer les principales missions spécifiques
suivantes :
- favoriser le financement des PME/PMI et des activités
génératrices de revenus initiées par les populations
défavorisées ;
- pourvoir aux besoins en micro crédits de petits
promoteurs dépourvus de moyens financiers, ne disposant pas de garantie
personnelle ou réelle et ne pouvant pas accéder aux
crédits bancaires ;
- compléter l'édifice des institutions de micro
finance en jouant le rôle d'un établissement de crédit ;
- etc....
2.2.1.3. La Banque Internationale pour le Mali
(BIM-SA):
La BIM est une société anonyme de droit malien
au capital de 4 254 millions Francs CFA (6,494 millions d'euros environ)
détenu à hauteur de 61,5% par l'Etat et 38,5% par des
privés maliens. Ses activités consistent entre autre :
- le financement de l'économie : commerce, industrie
agriculture et services ;
- la mobilisation de l'épargne : collecte de
l'épargne intérieur et celle des maliens de
l'extérieur.
Elle a créé un secteur PME/PMI au sein de son
département crédit et accompagne déjà des PME
françaises et des filiales de groupe dans le domaine des travaux publics
et du génie civil au Mali.
2.2.1.4. La Banque Internationale du Commerce et de
l'Industrie et du Mali (BICIM) :
Elle est la filiale de la Banque Nationale de Paris (BNP) au
Mali et est spécialisée dans le crédit aux entreprises et
les crédits de fonctionnement. Elle a mis en place une carte de
crédit propre et un serveur post-banque pour la gestion
de trésorerie des entreprises. Le distributeur de
billets de la BICIM accepte les cartes Visa.
2.2.1.5. ECOBANK - Mali :
L'ECOBANK est une des 12 filiales du groupe bancaire bilingue
(français / anglais) ECOBANK présent en Afrique de l'Ouest et au
Cameroun. Une des vocations premières d'Ecobank est de faciliter et
promouvoir le commerce sous- régional. Elle offre une gamme
variée de produits et services classiques, dont en particulier un
système de transfert rapide (sous 24H) entre les filiales de son groupe.
Elle offre également à ses clients le produit Ecolink leur
permettant d'obtenir directement des informations sur leur compte à
partir d'un ordinateur.
2.2.1.6. Bank of Africa - Mali (BOA):
Globalement, on estime la part de marché de la BOA
Mali sur les dépôts bancaires à 14%, soit un bilan de plus
de 70.000 millions XOF fin 2001. La BOA possède plusieurs agences
régionales au Mali (Kayes, Koutiala, Sikasso), ainsi que six (06) autres
réseaux de banques dans la sous-région, et dispose aussi d'un
bureau de représentation à Paris.
2.2.1.7. La Banque Nationale de Développement
agricole (BNDA) :
Elle est spécialisée dans le financement
à moyen terme de l'activité économique rurale du pays,
mais elle a entamé depuis début 2000 une diversification vers
l'industrie (industrie agroalimentaire essentiellement). Elle effectue
également des opérations de cautionnement, de crédit
documentaire et de transfert. Son réseau est très étendu
au Mali, puisqu'elle compte 24 représentations.
2.2.1.8. La Banque Commerciale du Sahel :
Elle est orientée vers le BTP, le commerce
général et le crédit aux particuliers.
2.2.1.9. La Banque de l'Habitat du Mali (BHM-SA)
:
Comme son nom l'indique, la BHM est spécialisée
dans le financement de l'Habitat. Elle octroie des crédits de
logement.
2.2.1.10. La Banque Sahélo-saharienne pour
l'Investissement et le Commerce (BSIC-SA) :
C'est une nouvelle banque spécialisée dans le
financement de l'investissement et du commerce.
Le système bancaire au Mali souffre de quelques
faiblesses (non-respect de certaines règles et ratios, personnel
insuffisamment qualifié, faible capital de base...) et est relativement
peu diversifié : toutes les banques, en général, proposent
les mêmes formules de crédits sous les mêmes conditions.
2.2.2. Les institutions financières non
bancaires21 :
Face à l'insuffisance des établissements
bancaires notamment l'exigence de garantie qui fait défaut aux PME/PMI.
Une alternative de financement leur est proposée par des
sociétés de financement nouvellement introduites au Mali. Ces
établissements financiers leur apportent, dans un même temps les
fonds propres, une assistance en management, des possibilités
d'accès à de nouveaux marchés et à de nouvelles
technologies.
Appelé capital-risque ou capital-investissement, ce
mode de financement venu des Etats-Unis est encore en phase embryonnaire au
Mali et ne compte que trois(03) sociétés
spécialisées.
2.2.2.1. La Société Malienne de
Financement (SOMAFI) :
Créée en 1997, la SOMAFI a pour vocation de
financer des investissements productifs d'entreprises du secteur privé.
Une grande partie de l'activité (environ 40%) concerne le financement de
matériel de transport (véhicules lourds et légers), 50%
celui des équipements industriels, et 10% de manutention. La SOMAFI
intervient en général dans des financements supérieurs
à 15.150 € (équivalent 9 931 582,5 F CFA) pour des
durées de 12 à 60 mois.
2.2.2.2. Le Crédit Initiative - SA (CISA)
:
Le Crédit Initiative, composé d'un réseau
de sept (07) agences dans le pays, appuie la création et l'extension de
PME/PMI privées. Une grande partie des crédits accordés
concerne le secteur des services, ainsi que la distribution et l'industrie.
2.2.2.3. Equip-bail Mali:
Créé en 1998, EQUIPBAIL finance les petits
équipements (plafond 1 million
21 APCE : « Comment s'implanter au
Mali » 2005
XOF) sous forme de crédit-bail. Le demandeur doit
posséder un compte à la Bank of Africa.
2.2.3. Les institutions financières
internationales :
2.2.3.1. La Banque Ouest Africaine de
Développement (BOAD):
La BOAD est l'institution de financement du
développement des États de l'Union Économique et
Monétaire Africaine (UEMOA), et elle est destinée à
réaliser l'intégration économique de l'Afrique de l'Ouest
en finançant des projets dans les secteurs prioritaires (transports,
télécommunications, énergie). Son siège est
à Lomé (Togo), mais une délégation de la BOAD a
été ouverte au Mali en septembre 2000. Elle intervient sous
diverses formes :
V' prêts à long et moyen termes pour le financement
de projets d'investissement ;
V' lignes de refinancement aux Institutions Financières
Nationales (IFN) ; V' prise de participation ou portage d'actions ou de parts
sociales dans le capital d'entreprises ;
V' Financement d'études de faisabilité,
d'exécution et d'ingénierie de projets ;
V' Assistance dans la préparation, la promotion et la
mise en oeuvre des projets ;
V' Allégement des conditions d'emprunts par
bonification d'intérêt pour les projets relevant des secteurs
prioritaires de développement à rentabilité diffuse.
2.2.3.2. La bourse des valeurs mobilières de
l'UEMOA :
Le siège de la Bourse Régionale des Valeurs
Mobilières (BRVM) est situé à Abidjan, mais elle est
représentée dans chaque Etat membre de l'Union par une antenne
nationale de bourse qui a pour mission d'organiser la promotion locale du
marché financier régional.
2.2.3.3. La SGI-MALI (Société de Gestion
d'Intermédiation) :
Agréée par le Conseil Régional de
l'Épargne Publique et des Marchés Financiers, la SGI
négocie les valeurs mobilières, assure la tenue des comptes,
gère les portefeuilles sous mandat et exerce l'activité de
conseil en ingénierie financière.
2.2.3.4. Le FAGACE (Fonds Africain de Garantie et de
Coopération Economique) :
Établissement public international à
caractère économique et financier, participe au financement de
projets de développement par des mesures d'accompagnement telles que la
bonification d'intérêts, l'allongement de la durée des
crédits, la garantie d'emprunts et également la prise de
participation dans le capital social. Son siège est à Cotonou
(Bénin).
2.2.3.5. Le WAGF (West African Growth Fund)
:
Le WAGF est un fonds régional d'investissement de 27
millions d'euros (17,685 milliards de francs CFA) principalement orienté
vers l'Afrique francophone. Il a été créé en 1997,
à l'initiative de la Société Financière
Internationale (SFI) et est gérée par Framlington Asset
Management West Africa, une société britannique de gestion
d'actifs, filiale du Crédit Commercial de France. Les secteurs cibles de
la société sont les télécommunications, les
infrastructures, le pétrole, le raffinage, l'agro-industrie et le
tourisme.
2.2.4. Les Institutions Européennes et
Françaises :
2.2.4.1. La BEI (Banque Européenne
d'Investissement) :
Elle a pour mission de soutenir la réalisation des
objectifs de l'UE en finançant à long terme des projets concrets
tout en respectant les règles d'une gestion bancaire rigoureuse. Elle
contribue au financement de projets d'investissements qui favorise le
développement durable des pays ACP.
2.2.4.2. La PROPARCO (société de Promotion
et de Participation pour la Coopération économique :
La PROPARCO est une filiale à 70% de l'Agence
Française de Développement (AFD), spécialisée dans
le financement aux entreprises. Sans concurrencer le système bancaire
malien, elle l'assiste et propose des cofinancements pour des crédits
à moyen et long terme, des fonds propres, des garanties.
2.2.4.3. L'Agence de la Francophonie :
L'agence à travers son programme " FFS-PME " (Fonds
Francophone de Soutien à la PME), finance les micro-entreprises à
forte valeur ajoutée locale, des secteurs identifiés comme
prioritaires (bâtiment et construction, textile, agroalimentaire..).
L'agence peut aussi intervenir financièrement par
l'intermédiaire du Fonds Francophone de
Développement pour répondre aux activités productives des
groupements associatifs professionnels et coopératifs.
2.2.5. Les Institutions des Nations Unies :
2.2.5.1. La Société Financière
Internationale (SFI):
La SFI est l'institution de la Banque Mondiale chargée
des opérations avec le secteur privé. Elle soutient le
développement du secteur privé aussi bien par des investissements
que par des services conseils. La SFI finance les entreprises privées au
Mali à travers son bureau sous-régional d'Abidjan.
2.2.5.2. L'Association Internationale pour le
Développement (AID) :
À la date du 31 mai 2006, le montant total des
engagements nets entre la République du Mali et la Banque Mondiale
s'élevait à 1931,5 millions de dollars US, dont 94,4 millions
sous forme de don de l'IDA, pour 87 opérations d'investissement et
d'ajustement22.
Le Conseil d'Administration de la Banque Mondiale a
approuvé en septembre 2005 un crédit de 60 millions de dollars
américain de l'Association internationale pour le développement
(IDA) destiné à améliorer les conditions de vie des
communautés rurales au Mali. Selon le responsable, ce projet vise la
mise en oeuvre d'au moins 75% des projets générateurs de revenus
par les communautés rurales.
2.2.5.3. L'USAID :
L'objectif du programme de la mission USAID au cours de la
période 2003- 2012 au Mali et l'ensemble des pays en
développement est « la réduction de la pauvreté et de
la croissance économique accélérée à travers
le partenariat ». Au Mali sa présence s'illustre par le «
projet mali finance » dont les objectifs consistent à renforcer le
secteur financier et à promouvoir l'investissement dans le secteur
agroalimentaire.
A travers son pool de bureaux conseils et de consultants la
composante BDS offre les services suivants :
- formation inter entreprise en gestion et finance ; -
formation intra entreprise en gestion et finance ; - business Plan pour les
entreprises en création ou en extension ;
22 Banque Mondiale : « La banque
mondiale appuie le développement rural au Mali » février
2007
- diagnostic d'entreprise ;
- recherche de financement ;
- suivi de réalisation des investissements ;
- suivi de l'exploitation des entreprises ;
- conseils financiers et juridiques.
2.3. L,apport des Organisations
Non Gouvernementales (ONG)23 :
Dans le domaine de la coopération au
développement, il est possible de constater, de plus en plus, la
présence de nombreuses ONG au Mali. Comme indique leur vocable (ONG), il
s'agit d'organismes totalement indépendants de l'Etat. Même si
celles-ci sollicitent souvent des soutiens, surtout financiers, des pouvoirs
publics pour la mise en oeuvre de leurs programmes. Leurs interventions se font
avec un but lucratif, et un esprit de solidarité pour la mise en oeuvre
des opérations de développement.
Au Mali sont considérées comme ONG toutes les
associations ayant reçu l'agrément de l'Etat et ayant
signé avec lui un « accord-cadre » définissant les
conditions et le cadre d'intervention. Au Mali, elles interviennent dans
plusieurs domaines.
ü la santé : la formation du personnel, construction
et rénovation d'hôpitaux ou centres de santé ;
ü l'hydraulique villageoise pastorale ;
ü les aménagements hydro agricoles comme les
aménagements de fonds ;
ü l'augmentation de la production agricole : introduction
de nouvelles cultures comme le maraîchage, les cultures d'arbres
fruitiers ;
ü l'équipement des communautés villageoises
avec des matériels agricoles ;
ü l'élevage : formation, infrastructures ;
ü le reboisement, la protection de l'environnement ;
ü la création d'ateliers d'artisans ou de PME/PMI,
notamment avec les actions en directions des jeunes diplômés sans
emploi.
En ce qui nous concerne, nous allons nous intéresser
à celles qui interviennent dans le dernier domaine, à savoir la
création de PME/PMI qui
23 N. RAGHAVAN: » Les ONG au
Mali», VP/MCAC BAMAKO, pages 91- 95
constitue notre travail. Selon les statistiques, on en
dénombre une vingtaine (nationale et internationale). Mais nous
tenterons de citer, ici, les principales.
2.3.1. ACA (Association Conseil pour l'Action)
:
L'ACA est une association à but non lucratif dont
l'objet est de développer et d'institutionnaliser les pratiques de
gestion au Mali. Elle est membre du réseau ACA (Sénégal,
Niger, Etats Unis). Ses objectifs consistent a promouvoir le
développement des PME, des groupements, des ONG et des projets de
développement ; assurer l'application des outils en offrant aux
bénéficiaires un programme de formation et d'encadrement ;
développer au sein des secteurs des capacités en vue de leur
permettre de satisfaire leurs besoins ; aider les membres des sections
regroupés en association ; promouvoir les relations avec les
partenaires.
2.3.2. AED (Association d'Entraide et de
Développement) :
L'AED appuie les programmes ruraux en aide technique,
financière et organisationnelle. Elle a comme objectifs
d'améliorer le revenu de la femme par l'initiation à des AGR et
de renforcer la capacité d'auto promotion de la femme par la formation,
l'information, l'éducation, la communication et l'échange
d'expériences. Ses domaines d'intervention sont :
l'épargne-crédit, la PME/PMI, la santé et le
maraîchage.
2.3.2. AID-MALI (Association Malienne d'Initiatives et
d'Actions
pour le Développement) :
L'AID-MALI est une organisation locale créée en
1986, et orientée vers le développement communautaire. Elle se
donne comme mission de contribuer à la promotion des initiatives locales
pour un développement socio-économique et culturel des
populations rurales et urbaines défavorisées. Elle se fixe comme
objectifs de contribuer à l'autosuffisance et à la
sécurité alimentaire des populations rurales
défavorisées de renforcer la couverture sanitaire des populations
défavorisées, d'appuyer la promotion de l'éducation de
base, de contribuer à la promotion socio-économique des femmes,
d'appuyer les initiatives locales de génération de revenus,
d'appuyer le développement des organisations locales.
L'éducation, le renforcement organisationnel, la gestion des ressources
naturelles, la santé et la PME/PMI constituent ses domaines
d'intervention.
2.3.4. AMAPEF (Association Malienne pour la Promotion
des
Entreprises Féminines) :
L'AMAPEF est une ONG créée le 23 Août
1991, elle s'est fixée comme mission de contribuer au
développement socio-économique de la femme au Mali par la
promotion de son entreprise. Elle a comme objectifs l'émergence de
groupements ou associations de femmes autour des AGR, le renforcement des
capacités organisationnelles des associations et/ou groupements de
femmes rurales et urbaines, l'accroissement de la capacité des femmes
à la gestion de leur environnement, l'amélioration de la
santé de la mère et de l'enfant, faciliter l'accès des
femmes aux sources de financement ; et intervient dans les domaines de la micro
finance, de l'alphabétisation, de la Santé, de l'environnement et
de la sécurité alimentaire.
2.3.5. CFDM (Carrefour Femme et Développement du
Mali) :
Le CFDM est une organisation des jeunes maliens,
composée en majorité de femmes et qui se propose d'organiser,
d'appuyer les groupes de femmes autour d'activités économiques
concrètes en vue d'assurer leur propre développement et celui des
enfants. Elle a l'objectif d'appuyer les organisations locales pour
l'identification, la conception et la réalisation de leurs projets et
intervient dans l'éducation, l'Economie rurale, l'hydraulique
villageoise, la santé (mère et enfant), la formation/Information
et la PME/PMI.
2.3.6. GAD
(Groupe-Action-Développement):
Le GAD est une ONG nationale créée le 8 mars
1988 par une équipe pluridisciplinaire au service d'un
développement communautaire intégré durable et
participatif. Ses principales missions consistent à promouvoir le
développement socio-économique, culturel et
l'épanouissement harmonieux des populations à travers l'appui
à leurs initiatives dans les domaines de la micro entreprise, de la
micro finance, de la santé communautaire, de l'alphabétisation et
de la gestion des ressources naturelles. Ses domaines d'intervention sont :
l'éducation, la micro finance, la micro entreprise, la PME-PMI et la
santé.
2.3.7. MFC (MALI FOLKECENTER):
Créée le 05 Octobre 1999, Mali-Folkecenter est
une ONG malienne à but non lucratif qui se fixe comme objectif de lutter
contre la désertification, pour le développement technologique,
la fourniture de service d'énergie propre. Elle
intervient dans les domaines tels que la gestion des ressources
naturelles, l'électrification solaire, et le développement
d'entreprises.
En plus de ces ONG nationales on trouve aussi des ONG
étrangères. Nous citerons ici quelques unes intervenant dans le
domaine de la PME/PMI.
2.3.8. AADEC (Association d'Appui à l'Auto
Développement
Communautaire) :
Agréée en 1991, l'AADEC a pour mission la
promotion de l'autodéveloppement des communautés rurales et
urbaines défavorisées par l'appui a leurs initiatives dans les
domaines de l'éducation, des micro-entreprises, la santé, le
développement local. Elle se donne comme objectifs le
développement des capacités opérationnelles des
communautés à travers la participation au financement des
microréalisations socioéconomiques. Elle intervient dans les
domaines de la santé, de l'éducation et de l'environnement.
2.3.9. IS - International Service (UNAIS auparavant)
:
L'IS est une ONG britannique qui fait partie de l'Association
des Nations Unies de la Grande Bretagne. Elle a pour but de soutenir
l'organisation des Nations Unies. Elle contribue au développement dans
le Tiers Monde, fournit des assistants techniques dans plusieurs pays
d'Afrique, d'Amérique Latine et en Palestine afin de participer à
des projets de développement et de partenariat avec les ONG et services
techniques, surtout dans le domaine de la santé, du renforcement
institutionnel, du développement communautaire, de l'environnement.
Elle n'est pas une ONG de financement et n'a pas de projets
propres. Elle cherche surtout à renforcer la structure des ONG
partenaires et intervient dans le domaine de l'épargne et crédit,
de la santé, l'assainissement, l'environnement de la PME-PMI
(Bâtiments et travaux publics), du renforcement des capacités, des
technologies appropriées (Formation professionnelle pratique) et de la
bonne gouvernance démocratique.
2.3.10. ADER - MALI (Association pour le
Développement
Economique et Régional) :
L'ADER est une ONG française implantée au Mali
en 1995 suivant l'accord- cadre n°607 en date du 29 Août 1995. Elle
a été chargée par la Fondation Abbé Pierre à
travers sa section internationale pour mener des interventions au Mali.
Elle a pour mission de mener des interventions au Mali dans
les domaines de l'habitat principalement en direction des populations
défavorisées et contribuer aussi par le canal des organismes
spécialisés à la mise en place d'activités
génératrices de revenus, la fourniture d'eau et
d'électricité, l'assainissement. La mise en oeuvre de ces
activités s'effectue en collaboration avec les populations
bénéficiaires à travers les associations locales.
Ses objectifs concernent à la fois, le
développement local des populations maliennes et des entreprises ainsi
que le co-développement sur les espaces France-Mali. L'habitat et le
crédit sont les moteurs des projets-ADER intégrés,
touchant la sécurisation foncière, la professionnalisation et la
vulgarisation de la construction en matériaux locaux, l'accès
à des crédits normalisés à moyen et long termes et
la structuration de la société civile, promotrice d'un
développement durable s'inscrivant dans les dispositifs gouvernementaux
de lutte contre la pauvreté.
Ses principaux domaines d'intervention sont : l'habitat, le
développement de l'épargne et l'accès au crédit, le
développement des initiatives économiques, le
développement social et culturel du Mali et favoriser le
co-développement entre migrants et leurs pays d'origines.
CONCLUSION ~
Le financement de l'implantation et du développement
des entreprises au Mali relève, comme ailleurs dans le monde, de la
qualité du projet d'entreprise et du marché dans lequel elle
évolue, de sa solvabilité, mais aussi de l'existence de garanties
de premier ordre, et bien évidemment d'un ratio dettes/fonds propres
convenable.
Depuis son accession à la souveraineté
nationale, le Mali s'est fixé comme stratégie de
développement la promotion des PME/PMI. L'amélioration des
conditions de financement de celles-ci a toujours été un
élément considérable dans les politiques de
développement. Comme nous pouvons le remarquer à travers le
développement de ce chapitre, les PMEPMI maliennes disposent aujourd'hui
d'un environnement financier assez suffisant comparativement aux autres pays de
la sous region.
Cependant, nous pouvons aussi remarquer quelques lacunes
relatives au financement des entreprises au Mali. En effet le système
bancaire souffre de quelques faiblesses (non-respect de certaines règles
et ratios, personnel insuffisamment qualifié, faible capital de base...)
et est relativement peu diversifié : toutes les banques, en
général, proposent les mêmes formules de crédits
sous les mêmes conditions. En matière de crédits aux
entreprises, elles sont souvent limitées à des crédits
à court et moyen terme (maximum 10 ans), à cause des contraintes
prudentielles de la Banque Centrale. Malgré la présence
aujourd'hui de trois sociétés financières, le
système financier lié à la bourse des valeurs de la
sous-region presque inactive reste toujours congelé.
SECTION 1 : La création d'une PME/PMI au Mali SECTION 2 :
Le développement des PME/PMI au Mali
|
INTRODUCTION
Les reformes entreprises par l'Etat malien depuis le
début des années quatre vingt dix (90) ont été
accompagnées d'un appui au renforcement du secteur privé
notamment les entreprises de moyenne dimension. En effet, l'Etat a
consacré entre 1992 et 2002 environ 123 milliards de francs CFA (187,786
millions d'euros environ) à l'appui au secteur privé. Ces efforts
ont abouti à une augmentation de la part du secteur dans le PIB (plus
95% du PIB en 2005). Et s'inscrivent dans l'objectif global du gouvernement
à faire la promotion des investissements et du développement du
secteur privé un axe prioritaire de son intervention pour assurer la
croissance économique indispensable à la lutte contre la
pauvreté.
Ainsi, le cadre stratégique de lutte contre la
pauvreté (CSLP) opérationnel depuis 2002 se donne comme objectifs
suivants :
- renforcer le dispositif du partenariat de concertation entre
l'Etat et le secteur privé ;
- consolider et développer les infrastructures et
services d'appui aux entreprises ;
- bâtir un système financier solide et performant
;
- développer l'esprit d'entreprise, promouvoir la PME/PMI
;
- accroître la contribution des exportations à la
croissance.
Aussi, dans ce chapitre nous tenterons de faire une analyse
plus ou moins explicite de cette expérience malienne en matière
de promotion du secteur privé et essentiellement la PME/PMI.
SECTION 1: LA CREATION D,UNE PME/PMI AU
MALI
La création d'une PME/PMI au Mali, comme partout
ailleurs nécessite un certain nombre d'étapes que nous avons
expliqué brièvement dans le premier chapitre ; il s'agit de :
l'idée du projet et sa maturation, l'étude
technicoéconomique, la construction de variantes, la
détermination du point mort, le choix du projet définitif, la
réalisation et l'exploitation de l'entreprise. Le créateur
d'entreprise ou le promoteur quel qu'il soit, avant de se lancer doit
vérifier que les clients qu'il escompte existent
réellement et qu'il y a des besoins identifiés non satisfaits.
L'étude de marché est donc l'étape la plus importante pour
étudier la faisabilité du projet. La réalisation et
l'exploitation définitives nécessitent de nombreuses
démarches qui demandent des compétences juridiques,
administratives, techniques et organisationnelles.
1.1. Les démarches et procédures pour
la
création d,entreprise au Mali
:
Au Mali les démarches administratives et juridiques
dépendent du secteur d'activité de l'entreprise.
- les entreprises exclusivement commerciales sont régies
par le code de commerce et relève de la compétence de la chambre
du commerce ;
- les entreprises de recherche et d'exploitation
pétrolière sont régies par le code pétrolier ;
- les entreprises minières sont régies par le code
minier qui relève de la compétence du ministère des mines
;
- pour les autres secteurs d'activités, elles sont
régies par le code des investissements relevant de la compétence
du ministère des investissements et de la promotion des PME/PMI et/ou du
ministère de l'artisanat et du tourisme.
1.1.1. Les structures d'accueil pour les investisseurs
:
Au Mali, quelle que soit la nature du projet et les
investissements que celui ci pourrait induire, le concours de certaines
administrations s'avère nécessaire. Nous retenons ici quelques
unes citées par l'APCE1.
1.1.1.1. Le Centre National de Promotion des
Investissements (CNPI) : Le CNPI collabore sur le plan national,
bilatéral et multilatéral avec les organismes et institutions
intéressés par le développement du secteur privé au
Mali. Il a notamment pour missions de :
- accueillir et conseiller les investisseurs nationaux et
étrangers afin de faciliter rapidement la réalisation de leurs
projets ;
1 APCE : « Comment s'implanter au
Mali », 2005, page 2
- faire connaître les opportunités d'investissement
au Mali (devenu un site économique sûr) ;
- favoriser les échanges et le partenariat entre les
privés nationaux et étrangers ;
- fournir les informations technologiques, des adresses de
fournisseurs d'équipements et matières premières ;
- réaliser des études sectorielles, de
filières et de pré études ;
- identifier des idées de projets ;
- contribuer au développement de l'entrepreneur-ship ;
- appuyer les bureaux d'études et de formation afin de
renforcer les capacités locales d'expertises et de conseil ;
- promouvoir des techniques et technologies adaptées
notamment en
développant des projets écoles-entreprises et en
encadrant des unités pilotes ;
- contribuer à l'organisation et assister aux foires,
forums susceptibles de promouvoir les investissements.
Il est la véritable interface entre les entreprises,
l'administration, les partenaires au développement et les institutions
financières.
1.1.1.2. Le guichet unique du CNPI :
Le Guichet unique vise à centraliser les démarches
de l'investisseur pour lui éviter de se déplacer d'un service
à l'autre. Il est habilité à recevoir les dossiers de
demande de création d'entreprises ainsi que les demandes
d'agrément au Code des Investissements.
Les secteurs d'activité que couvrent le guichet unique
sont : les industries, les bâtiments et travaux publics, l'immobilier,
les bureaux d'ingénieurs-conseils, la culture, le tourisme, les
transports publics de voyageurs ou de marchandises, les établissements
classés dangereux, insalubres et incommodes.
Le guichet unique délivre trois types d'autorisation :
l'autorisation d'enregistrement pour les entreprises du bâtiment et
ingénieur-conseil (délivrée dans un délai de 72
heures ouvrage), l'autorisation de décision pour les
établissements classés dangereux, insalubres pour un délai
de 15 jours ouvrables) ainsi que l'autorisation par arrêté pour
les entreprises éligibles au code des investissements (dans un
délai de 30 jours ouvrables).
Notons qu'il existe aussi un guichet unique au niveau de la
direction nationale du commerce et de la concurrence (DNCC) chargé de la
délivrance des autorisations « import/export ». Dans le cadre
de la simplification des procédures, il regroupe actuellement en un
même lieu les services administratifs qui interviennent dans la
délivrance des documents (Trésor, impôt, chambre de
commerce, bureau de vérification et autres). Il délivre les
documents dans un délai de 24 heures.
1.1.1.3. Le Centre des Formalités des Entreprises
(CFE) :
Le Centre des Formalités des Entreprises (CFE) est
l'équivalent du guichet unique pour ce qui concerne les
commerçants et les sociétés exclusivement commerciales.
Ils s'occupent des immatriculations au registre du commerce des modifications
de statuts et cessations d'activités. Dans un délai de 48
Heures, il vérifie les dossiers, traite et les diffuse
auprès des organismes destinataires (Tribunal de Commerce, Direction
Nationale des Impôts, Institution Nationale de Prévoyance Sociale,
office Nationale de la Main d'oeuvre et de l'Emploi, Direction Nationale des
Industries, Direction Nationale du Commerce et de la Concurrence).
1.1.1.4. La Chambre de Commerce, et d'Industrie du Mali
(CCIM) :
Elle dispose des données quantitatives et qualitatives
sur la quasi totalité des secteurs et peut mettre à la
disposition des nouveaux promoteurs des informations utiles à leurs
projets.
1.1.1.5. La direction nationale des industries (DNI)
:
Elle assure le contrôle de qualité des produits
industriels et la propriété industrielle et gère la mise
en place d'un système de normalisation et de mise à niveau ainsi
que le suivi des entreprises agréées au code des
investissements.
1.1.1.6. La direction nationale du commerce et de la
concurrence (DNCC) :
Elle est chargée de l'organisation du secteur
privé et de l'élaboration de la réglementation,
l'étude et l'information sur les marchés nationaux et
internationaux et l'organisation des foires commerciales.
1.1.1.7. Le centre malien de promotion de la
propriété industrielle (CEMAPI) :
Crée en 2002, il est la structure nationale chargée
de l'administration de la propriété industrielle au Mali. Il a
comme objectifs suivants :
- encourager la créativité et le transfert de
technologie par l'utilisation du système de propriété
industrielle ;
- assurer la protection des titres de propriété
industrielle ;
- rendre l'espace juridique attrayant à l'investissement
privé par la création des conditions favorables à
l'application effective des principes de la propriété
industrielle ;
- créer des conditions favorables à la valorisation
des résultats de la recherche et à l'exploitation des inventions
et innovations technologiques par les entreprises nationales.
1.1.2. Procédures de création d'entreprise
:
Malgré des reformes successives, les procédures
de création d'entreprise au Mali demeurent toujours trop longues et peu
implicites comparativement aux autres pays de la sous région. Le tableau
4 nous retrace un peu d'une manière explicite les principales
étapes à suivre2.
Tableau 4 : Les étapes de création d'une
entreprise au Mali
ETAPES
|
FORMALITES A ACCOMPLIR
|
ORGANISME
OU ADMINISTRATION RESPONSABLE
|
DELAIS
|
1. Constitution de la
|
- rédaction des statuts
|
|
Le délai de
|
société
|
- enregistrements des statuts
|
|
constitution d'une
|
|
au service des impôts;
- immatriculation au registre du commerce et du crédit,
mobilier au greffe du tribunal de commerce;
|
Notaire
|
société est d'une semaine à compter du
dépôt de tous les documents exigés
|
|
- publication au journal d'annonces légales
|
|
|
2. Obtention du
|
Demande timbrée
|
Centre des impôts de la
|
Quarante huit
|
numéro d'identification
|
accompagnée des
|
commune du siège social
|
heures
|
fiscale (NIF)
|
documents justificatifs
|
de l'entreprise
|
|
|
(statuts,...)
|
|
|
2 Source : www.IZF.//comment
s'implanter au Mali, Décembre 2006
3. Immatriculation a la direction nationale de la
statistique et de l'information
|
Demande d'immatriculation à remplir accompagnée
des pièces justificatives (registre du tribunal de commerce, carte
d'identification fiscale
|
Division statistique courante de la DNSI
|
Quarante huit heures
|
4. Immatriculation a l'institut national de
prévoyance sociale (INPS)
|
Demande d'immatriculation accompagnée des pièces
justificatives relatives a la société et aux salaries
|
Service de l'immatriculation de l'INPS
|
Quinze jours après le début d'activité
|
5. Attestation d'ouverture
d'établissement
|
Déclaration d'ouverture d'établissement à
remplir accompagnée de documents justificatifs (statuts et
règlement intérieur, contrats de travail des employés
|
Service industrie de l'Agence Nationale Pour l'Emploi (ANPE)
|
Un jour maximum
|
6. Déclaration de l'entreprise
|
Déclaration de l'entreprise
|
Inspection du travail
|
Huit jours ouvrables maximum après la création
|
|
1.2. Les formes juridiques d,entreprise
pouvant
être créées au Mali3
:
Les ministres de la justice des 14 Etats membres de
l'Organisation pour l'Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique (OHADA)
dont le Mali, ont adopté en Avril 1997, une série de textes
constituant les bases d'un droit économique modernisé commun aux
pays de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et de la
Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC).
En outre, ces nouveaux textes modifient en profondeur le paysage des affaires
en prônant la libéralisation de l'activité
économique, avec des garanties juridiques solides. Il s'agit de : l'acte
uniforme portant sur le Droit Commercial Général, l'acte Uniforme
relatif au droit des Sociétés Commerciales et du Groupement
d'Intérêt Economique, l'acte Uniforme portant sur l'organisation
des sûretés. Ces différents actes sont en vigueur depuis le
1/01/1998.
3 APCE : « Comment s'implanter au
Mali », 2005, page 3
L'exercice des activités commerciales ou
assimilées par des personnes physiques ou morales a été
institué par la Loi n°92-002/AN-RM du 27 août 1992. Cet
exercice est subordonné à l'immatriculation au Registre du
Commerce ou Répertoire des Métiers. Sur le plan juridique, deux
approches d'implantation sont possibles : créer un bureau de
représentation ou constituer une filiale de droit malien : cette seconde
solution est la plus fréquemment choisie.
Toutefois, toute personne, quelle que soit sa
nationalité, désirant exercer en société une
activité commerciale sur le territoire malien, peut choisir l'une des
formes de société qui convient à l'activité
envisagée, parmi celles prévues par l'acte uniforme relatif au
droit des sociétés commerciales et du groupement
d'intérêt économique (SNC, SCS, SARL, SA, GIE).
1.2.1. La Société en Nom Collectif (SNC)
:
La Société en Nom Collectif est celle dans
laquelle tous les associés sont commerçants et répondent
indéfiniment et solidairement des dettes sociales. Le capital social est
divisé en parts sociales de même valeur nominale. Les statuts
peuvent désigner un ou plusieurs gérants associés ou non,
personnes physiques ou morales, ou en prévoir la désignation dans
un acte postérieur.
1.2.2. La Société en Commandite Simple
(SCS) :
La Société en Commandite Simple est celle dans
laquelle coexistent un ou plusieurs associés, indéfiniment et
solidairement responsables des dettes sociales, dénommés "
associés commandités ", avec un ou plusieurs associés
responsables des dettes sociales dans la limite de leurs apports
dénommés " associés commanditaires " ou " associés
en commandite " et dont le capital est divisé en parts sociales.
1.2.3. La Société A Responsabilité
Limitée (SARL) :
La Société à Responsabilité
Limitée est une société dans laquelle les associés
ne sont responsables des dettes sociales qu'à concurrence de leurs
apports et dont les droits sont représentés par des parts
sociales. Elle peut être constituée par une personne physique ou
morale, ou entre deux ou plusieurs personnes physiques ou morales. Le capital
social minimum doit être d'un million de francs CFA (1526,72 euros),
divisé en parts sociales égales dont la valeur nominale ne peut
être inférieure à cinq mille francs CFA (7,64 euros). La
SARL est gérée par une ou plusieurs personnes
physiques, associées ou non. Elles sont nommées par les
associés dans les statuts ou dans un acte postérieur.
1.2.4. La Société Anonyme (SA)
:
La société anonyme est une société
dans laquelle les actionnaires ne sont responsables des dettes sociales
qu'à concurrence de leurs apports et dont les droits sont
représentés par des actions.
- La société anonyme peut ne comprendre qu'un seul
actionnaire ;
- Le capital social minimum est fixé à dix
millions (10.000.000) de francs CFA (15267,2 euros), divisé en actions
d'un montant nominal supérieur ou égal à 10.000 francs CFA
(15 euros environ). Il doit être entièrement souscrit avant la
date de signature des statuts ou de la tenue de l'assemblée
générale constitutive. Les actions représentant des
apports en numéraires sont libérées lors de la
souscription du capital, d'un quart au moins de leur valeur nominale.
Les statuts sont signés par tous les souscripteurs, en
personne ou par mandataire spécialement habilité à cet
effet, après déclaration de souscription et de versement.
1.2.5. Le Groupement d'Intérêt Economique
(GIE) :
Le groupement d'intérêt économique (GIE)
est une entité dont le but est la mise en oeuvre pour une durée
déterminée, de tous les moyens propres à faciliter ou
à développer l'activité économique de ses membres,
à améliorer ou à accroître les résultats de
cette activité. Celle-ci doit se rattacher essentiellement à
l'activité économique de ses membres dont le caractère ne
peut-être que spécifique. Le GIE peut-être constitué
sans capital. Il ne donne pas lieu à réalisation et partage des
bénéfices.
1.3. Fiscalité et protection sociale de
l,entreprise :
1.3.1. Fiscalité de l'entreprise au Mali
:
La fiscalité au Mali comprend deux (02) groupes
d'impôts : les impôts directs et les impôts indirects.
1.3.1.1. Les impôts directs :
- L'Impôt sur les Sociétés (IS) est au taux
unique de 35% des bénéfices ;
- L'Impôt sur les Bénéfices Industriels et
Commerciaux (BIC) au taux de 15% pour les entreprises industrielles, les
sociétés en nom collectif, et les GIE. En cas de déficit
d'exploitation, il est perçu un minimum de 0,75% sur le chiffre
d'affaires toutes taxes comprises.
- La contribution des patentes : elle est constituée d'un
droit fixe (dont le montant dépend de la nature, l'importance des
activités de l'entreprise et du lieu d'implantation) et d'un droit
proportionnel (égal à 10% de valeur locative) ;
- L'impôt sur les revenus fonciers : sont imposés
dans cette catégorie, tous les immeubles fixés au sol et le taux
applicable est de 20% de la valeur locative baissée ou revenu foncier
;
- La taxe des biens de mainmorte : calculée sur les
revenus fonciers des collectivités qui ont une existence propre et qui
vivent indépendamment des mutations pouvant survenir dans la composition
de leurs membres, elle est fixée à 20% du revenu foncier ;
- La taxe sur les véhicules (vignettes) ;
- L'impôt sur les revenus de valeurs mobilières
(IRVM) qui sont des titres financiers apportant à leur titulaire un
revenu ;
- L'Impôt sur le Revenu des personnes physiques (IR) est
en général acquitté par toute personne ayant une
résidence au Mali. Son taux global se situe entre 30 et 35% du revenu
brut du contribuable4.
1.3.1.2. Les Impôts Indirectes :
- La Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) : son taux est
unique de 18% hors certains produits et activités qui sont exempts (pain
la consommation, les livres scolaires, produits pharmaceutiques, les engrais,
la presse locale;
- La Taxe sur les Prestations de Services (TPS). Pour les
prestations de services, les taux appliqués sont de 15% pour le taux
normal et de 7% pour le taux réduit.
Notons que le Code des Impôts a prévu dans ses
dispositions des exonérations dégressives d'impôts pour les
jeunes diplômés qui s'installent à leur
compte5.
1.3.2. La protection sociale pour les salariés
:
Le Code du Travail est régi par la Loi n°92-020/
AN-RM du 23 Septembre
4 APCE : « Comment s'implanter au
Mali », 2005
5 APCE : « Comment s'implanter au
Mali », 2005
19926. Le nouveau code du Travail édicte une
réglementation souple favorisant l'investissement privé et la
promotion de la libre entreprise en vue de pallier les insuffisances
liées au désengagement de l'Etat du secteur productif.
1.3.2.1. Le recrutement :
Le recrutement des travailleurs locaux est libre mais doit
faire l'objet d'une demande de visa de l'inspection du Travail ; celui des
travailleurs expatriés est subordonné à l'obtention d'un
visa de la Direction Nationale du Travail.
1.3.2.2. Le contrat de travail :
Il existe des contrats à durée
déterminée (CDD) qui ne peuvent être renouvelés plus
de deux fois et des contrats à durée indéterminée
(CDI). Le contrat de travail est exempt de tout droit de timbre et
d'enregistrement. Pour des raisons d'ordre économique, commandées
par des nécessités de l'entreprise ou résultant
d'événement présentant le caractère de force
majeure, l'employeur peut décider de la suspension du contrat (mise en
chômage technique de tout ou partie de son personnel) après en
avoir seulement informé l'inspection du travail. Le licenciement pour
motif économique est libre à condition que l'employeur qui
envisage une telle éventualité ait au préalable
observé les dispositions de la juridiction en vigueur. L'autorisation
administrative du licenciement a été supprimée au profit
de l'avis purement consultatif de l'inspection du travail. Cet avis doit
être donné dans les (15) quinze jours. Un règlement
intérieur est obligatoire dans toute entreprise industrielle,
commerciale ou agricole employant au moins dix (10)
salariés7.
1.3.2.3. Le Code de Prévoyance Sociale8
:
Il s'applique aux travailleurs et aux employeurs
exerçant leur activité professionnelle sur l'étendue du
territoire malien et aux salariés d'une entreprise domiciliée au
Mali, tels que définis par le Code du Travail à l'exclusion des
fonctionnaires et des militaires. Toute entreprise doit assurer à ses
travailleurs un service médical et sanitaire. Tout travailleur fait
obligatoirement l'objet d'un examen médical avant l'embauche, ou au plus
tard, avant l'expiration de la période d'essai qui suit l'embauche. Le
régime de réparation et de prévention des accidents de
travail et de maladie professionnelle existe au profit de tous les travailleurs
salariés exerçant leur activité professionnelle au Mali.
L'employeur
6 APCE : « Comment s'implanter au
Mali », 2005
7 APCE : « Comment s'implanter au
Mali », 2005
8 Idem
est tenu de déclarer immédiatement au plus tard
dans un délai de 48 heures tout accident de travail ou maladie
professionnelle constatée dans l'entreprise. Tout employeur est tenu de
porter à la connaissance de l'Institut National de Prévoyance
Sociale, tout licenciement de personnel ou embauche. Le taux de cotisation due
au titre des accidents de travail varie selon les branches d'activités
professionnelles et les cotisations font l'objet de versement par l'employeur
à l'Institut National de Prévoyance Sociale (INPS). La couverture
des charges du régime de retraite est assurée par une double
cotisation patronale et ouvrière.
1.4. Quelques caractéristiques du code des
investissements9 :
Le code des investissements actuellement en vigueur a
été institué en février 1991. Cependant il a
été modifié en octobre 2004 pour promouvoir
l'investissement privé.
1.4.1. Généralités :
Selon l'article numéro un de ce code, celui ci vise
à promouvoir les investissements en vue de : mobiliser l'épargne
nationale ainsi que l'apport de capitaux venant de l'extérieur ;
créer des emplois nationaux, former des cadres et une main d'oeuvre
nationale qualifiée ; créer, étendre et moderniser les
infrastructures industrielles et agro-sylvo-pastorales ; encourager
l'investissement dans les industries exportatrices et dans les secteurs
économiques employant les matières premières et autres
produits locaux ; créer des petites et moyennes entreprises (PME) et
développer des micro entreprises ; transférer les technologies
nécessaires et adaptées ; réaliser des investissements
dans les régions les moins avancées du pays ; encourager et
promouvoir un tissu économique complémentaire ; favoriser la
reprise pour réhabilitation d'entreprises publiques par de nouveaux
promoteurs dans le cadre du programme de privatisation des entreprises
publiques.
1.4.2. Champ d'application et « avantages
accordés » :
Article 2 : Est considéré comme
investissement, au sens du présent Code, le financement des
immobilisations et du fonds de roulement initial dans le cadre d'un projet de
développement.
9 Code des investissements du Mali
1991
Article 3 : Les personnes physiques ou
morales, quelle que soit leur nationalité, régulièrement
établies au Mali conformément à la législation
malienne, exerçant ou désirant exercer une activité qui
rentre dans le champ d'application tel que défini à l'article 4
ci-dessus, sont assurées des garanties générales et
avantages énoncés dans le présent code sous réserve
que leurs projets soient éligibles selon les critères
définis par décret pris en conseil des Ministres.
Article 4 : Sont exclues du
bénéfice du présent code, les entreprises à
caractère exclusivement commercial, les entreprises de recherche et
d'exploitation minières, pétrolières. Ces activités
sont régies par le Code de commerce, le Code Minier, le Code
Pétrolier et leurs textes d'application.
Article 5 : Il est accordé aux
entreprises qui rentrent dans le champ d'application du présent Code le
bénéfice de l'un des régimes suivants :
- Le Régime A, appelé régime des petites
et moyennes entreprises (PME). Il concerne les investissements d'un montant
inférieur à 100 Millions de francs CFA (152 672 euros
environ).
- Le Régime B, appelé régime des grandes
entreprises pour les investissements supérieurs ou égaux à
100 millions de Francs CFA (152 672 euros environ).
- Le Régime dit des Zones Franches, pour les
entreprises nouvelles tournées principalement vers l'exportation qui
peuvent écouler jusqu'à 20% de leur production sur le plan
national. Ces entreprises bénéficient à cet effet de
l'exonération totale et permanente de tous droits et taxes liés
à l'exercice de leurs activités.
Article 6 : La valeur ajoutée directe
est l'élément fondamental pour l'appréciation des projets.
Son taux minimum ainsi que les éléments qui la composent sont
fixés par décret pris au Conseil des Ministres.
Article 11 : Les entreprises
agréées au " Régime A " bénéficient des
avantages suivants :
1. Exonération, pendant les cinq (05)
premiers exercices, de l'impôt sur le bénéfice industriel
et commercial et ainsi que la contribution des patentes.
2. Exonération, pendant cinq (05) ans et
seulement pour les constructions
nouvelles, de l'impôt sur les revenus fonciers et la
taxe sur les biens de mainmorte. La période d'exonération court
à partir de la date d'achèvement de la construction des immeubles
concernés. La durée d'exonération de l'impôt sur les
revenus fonciers et de la taxe sur les biens de mainmorte est portée
à dix (10) ans pour les entreprises de promotion immobilière.
3. Etalement, sur trois (03) ans, du paiement
des droits d'enregistrement sur les actes de création de
société et exonération de ses droits en cas d'augmentation
de capital. Le premier tiers des droits est acquitté lors de
l'enregistrement et les deux autres annuellement.
Article 12 : Les entreprises
agréées au " Régime B " bénéficient des
avantages suivants :
1. Exonération, pendant les huit (08) premiers exercices,
de l'impôt sur les bénéfices industriels et commerciaux
ainsi que de la contribution des patentes.
2. Exonération pendant cinq (05) et seulement pour les
constructions nouvelles, de l'impôt sur les revenus fonciers et de la
taxe sur les biens de mainmorte. La période d'exonération court
à partir de la date d'achèvement de la construction des immeubles
concernés. La durée de l'exonération de l'impôt sur
les revenus fonciers et de la taxe sur les biens de mainmorte est portée
à dix (10) ans pour les entreprises de promotion immobilière.
3. Etalement, sur huit (08) ans, du paiement des droits
d'enregistrement sur les actes de création de société et
exonération de ces droits en cas d'augmentation de capital. Le premier
tiers des droits est acquitté lors de l'enregistrement et les deux
autres annuellement.
Article 13 : La reprise pour
réhabilitation d'entreprise publique par de nouveaux promoteurs dans le
cadre de la privatisation des entreprises publiques peut, suivant le montant de
l'investissement, bénéficier des avantages des " Régimes A
et B ".
Article 14 : En plus des avantages
prévus au " Régime A et B ", les entreprises qui s'installent
dans les zones non encore ou insuffisamment industrialisées (zones II et
III) bénéficient de l'exonération pendant deux exercices
en et pendant quatre (04) exercices en zone III, de l'impôt sur les
bénéfices industriels
et commerciaux (BIC) et de la contribution des patentes. Pour
l'application de cette disposition, le territoire malien est divisé en
zones I, II, et III définies par décret pris en Conseil des
Ministres.
Zone I : District de Bamako ;
Zone II : Régions de Koulikoro, Sikasso et Ségou
;
Zone III : Régions de Kayes, Mopti, Tombouctou, Gao et
Kidal.
SECTION 2 - LE DEVELOPPEMENT DES
PME/PMI AU MALI
L'amélioration permanente de l'environnement du secteur
privé fait partie des priorités du gouvernement ; il s'est
traduit par la création d'un ministère
délégué au près du ministre des finances
chargé de la promotion des investissements et du secteur privé,
devenu un ministère plein en 2004. Le nombre et l'implantation des
activités ainsi que les politiques de développement à
vocation agricole et régionale soulignent la préoccupation
essentielle de la population qui est l'autosuffisance alimentaire.
Le but de cette section est historique et nous conduit
à mettre en relief une dynamique chronique qui suit les
différentes phases d'installations, ainsi que l'environnement actuel des
industries au Mali. Pour cela, nous distinguerons deux grandes phases : l'avant
indépendance (1960) et l'après indépendance, c'est
à dire de1960 à nos jours.
2.1. Avant l,indépendance
(196°)1° -
Les industries en place traduisent la situation d'un pays qui
fut une colonie d'exploitation. On trouve en 1960, 36 unités
industrielles en 34 établissements. L'établissement est une
notion géographique de référence au terme entreprise qui
est une notion juridique et financière. L'établissement peut
regrouper plusieurs activités en unités industrielles distinctes
repérables sur le terrain par les bâtiments différents. La
majorité de ces unités industrielles est liée aux
10 A. Maharaux : « L'industrie au
Mali », pages 13-25
ressources naturelles agricoles ou minérales. Cependant
une localisation linéaire apparaît le long de cet axe vital pour
l'économie malienne qu'est le Niger.
2.1.1. Les rizeries :
Il s'agit principalement des rizeries dont quatre (04)
dépendent directement de l'Office du Niger (secteur de
développement agricole crée par l'ingénieriste
Bélime) Tienfala en 1932, Molodo en 1953, Kolongatomo en 1948 et Kokry
en 1947, les autres appartiennent à des entreprises privées les
secteurs principaux de riziculture sont situés dans les région de
Ségou et donnent un paddy qui provient soit d'une riziculture
irriguée, soit d'une riziculture inondée à la crue du
fleuve Niger.
2.1.2. Huileries et savonneries :
Elles complètent le tableau de l'industrie
agro-alimentaire, notamment l'huilerie installée à Koulikoro
à la fin de 1941. Elle appartient à la «la
société des huileries soudanaises» créée
à Casablanca en 1941. Elles n'étaient conçues que pour
alimenter la consommation locale.
2.1.3. Unités d'égrenage du coton et de
défibrage du kapok :
Une première unité d'égrenage fut mise en
place aux environs de 1942 avec du matériel Patt-boss d'origine anglaise
et la deuxième unité vers 1960. Ces unités étaient
installées à Nioro, Ségou, Bamako, San et Koutiala.
2.1.4. Les boulangeries :
La présence dans la ville de type colonial de
consommateurs européens, a favorisé la construction de
boulangeries. La farine était importée dans la mesure où
le blé n'est pas cultivé sur place de façon
traditionnelle, excepté dans les régions sahéliennes de
Diré et Tombouctou. Bamako comptait quatre (04) boulangeries ; il s'agit
de : la Boulangerie Mavromatis, la Boulangerie Kamouh, la Boulangerie du
trésor et la Boulangerie Dossolo Traoré sur la route de Sotuba ;
les premières furent installées dès 1940. Les trois
premières étaient concentrées au centre ville et la
quatrième sur la route de Sotuba dans le quartier de Quinzambougou.
2.1.5. Fabrication de boissons, alcools et confiserie
:
Il existait un certain nombre d'unités fabriquant ou
mettant en bouteille des boissons et alcools et produisant de la glace.
L'industrie alimentaire se complète
par l'installation dès 1950 et la présence en 1960
de la grande confiserie du Mali (GCM) créée par Emile Achcar.
2.1.6. La briqueterie de Magnambougou :
Installée en 1936 par un nommé Magnan, la
première provient de bancs d'argiles, d'âge quaternaire, proche
l'usine, propriétés de l'usine, les caractères couvrent
une concession de 23 hectares. On y trouve plusieurs types d'argiles, rouge,
grise et même du kaolin qui sert à améliorer le
mélange lorsque la proportion de sable est trop importante.
2.1.7. L'électricité :
Les premières unités de production et
distribution d'électricité furent installées par la
société africaine d'électricité (relayée le
1er janvier 1961 par l'EDM). Elles se localisaient près des
lieux de consommation, le transport du courant ne pouvant s'effectuer sous de
très hauts voltages.
2.2. Après
l,indépendance:
Dès son accession à la souveraineté en
1960, le Mali a opté pour l'industrialisation comme facteur de
modernisation de différents secteurs de l'économie, ainsi on
retrouvait certaines unités de transformations. Pendant la
première décennie de l'indépendance ce fut la mise en
place de non alignement et du système socialiste qui a pour fondement
l'économie dirigée.
Le nouvel objectif global des autorités politiques - de
faire de la promotion des investissements et du développement du secteur
privé via les PME, un axe prioritaire de son intervention pour assurer
la croissance économique, indispensable à la lutte contre la
pauvreté - donna un nouveau visage au système économique.
Dans cette partie nous tenterons de dégager les résultats de
cette politique économique surtout en se focalisant sur le secteur
privé notamment les PME/PMI.
En effet, nous pouvons remarquer une nette augmentation de la
part du secteur privé dans le PIB depuis le début des
années 90 (90% en 2003) et une évolution importante de ce secteur
au Mali. Entre 2000 et 2003 le secteur privé agricole a contribué
en moyenne annuelle pour 778 milliards de FCFA (soit 272 milliards d'euros)
soit 35% du PIB au prix du marché ; le nombre d'entreprises
privées est passé de 70% à 82% du total du secteur non
agricole ; la part du
secteur privé dans le total des investissements est
passée 21% à 55% contre celle du secteur mixte située
à 40%11.
En 2003 le secteur privé y compris le
secteur informel employait 90% de la population active, estimée à
moins de cinq (05) millions ; le total des entreprises industrielles
était de 243 unités dont 229 relevant du secteur de fabrication,
soit 94% du tissu industriel ; les entreprises entièrement
privées représentaient 91,3% des 243 entreprises industrielles
contre 3,25% à l'Etat et 5,45% aux entreprises mixtes ; le district de
Bamako (la capitale) absorbe un total de 169 unités sur 243 entreprises
industrielles (soit 69% du total)12.
En 2006 il a été recensé
343 entreprises industrielles enregistrées dans le code des
investissements pour 17 593 emplois permanents, soit une augmentation de plus
de 41% par rapport à 2003. Plus du tiers des entreprises maliennes en
activité sont des entreprises industrielles. La majorité des
entreprises maliennes, soit 94%, relève du régime privé
contre moins de 4% pour le mixte et 3% pour le public. En 2006, 66,2% des
unités industrielles étaient concentrées à Bamako
et 11,3% à Sikasso, les régions du nord du pays restant les moins
nanties en unités industrielles. Entre 2003 et 2006 il a eu la
création de 105 nouvelles entreprises industrielles ayant abouti
à la création de plus de 4000 nouveaux emplois permanents. Ce
pendant il a été recensé aussi des cessations
d'activité ; en effet on compte en 2006, 406 entreprises industrielles
dont 343 en activité, 44 fermées, 18 à l'arrêt et
une en voie de liquidation13.
Ces 343 unités ont réalisé une valeur
ajoutée de 301 milliards de FCFA en 2005. Leur contribution dans la
richesse nationale représente 11 %. Quant aux emplois permanents
industriels, ils sont passés de 13 127 en 2002 à 17 593 en juin
2006 soit une augmentation de 4 466 emplois. Il ressort toujours, comme en 2003
que la plupart des entreprises industrielles sont installées dans le
District (soit 7 sur 10). Aussi on remarque que 83 % des actionnaires personnes
physiques sont des nationaux dont 17 % sont des femmes. Les plus fortes
concentrations d'entreprises industrielles se trouvent dans les
activités de
11 Ministère de la promotion des
investissements et des PME: « Lettre de politique de développement
du secteur privé », pages 3-13
12 Ministère de la promotion des
investissements et des PME: « Lettre de politique de développement
du secteur privé », pages 3-14
13 Indépendant:
«Répertoire des industries au Mali en 2006», Maliba mars 2007,
page 1
fabrication (95 %), notamment dans la fabrication des produits
alimentaires (62 %) et la branche édition, imprimerie et reproduction
(13 %).
Concernant la taille des entreprises, en 2006 plus de 85% des
entreprises industrielles employaient moins de 50 personnes. Seulement 4% des
entreprises emploient 200 personnes ou un peu plus. Selon les statistiques
d'une manière générale, les entreprises maliennes sont
jeunes, plus de 77% d'entre elles ont moins de 15 ans alors que les entreprises
de plus de 25 ans représentent moins de 10%14.
En termes d'investissements, environ 94% des entreprises ayant
réalisé des investissements sont manufacturières et ont
réalisé avec 40% les plus gros investissements en 2003. En 2004
et 2005, les industries extractives ont réalisé plus de 62% des
investissements. L'investissement moyen par entreprise est supérieur
à un (01) milliard de francs CFA dans les branches d'activités
extractives, de production, de distribution d'électricité, de gaz
et d'eau durant la période 2003-2005. Il a été
également constaté que de 2003 à 2004 les entreprises
manufacturières sont celles qui ont contracté plus de
dettes15.
CONCLUSION ~
A son indépendance, le Mali a hérité de
quelques unités, infrastructures et établissements industriels ;
des lors les efforts des autorités ne cessent de croître pour
consolider le tissu industriel et promouvoir le développement
économique. En effet le nombre des industries a augmenté de
presque la moitié en dix ans (entre 1990 et 2000).
Cependant, au Mali des contraintes sévères
limitent le développement du secteur privé : non accès au
capital, incertitude juridique, corruption, procédures lourdes,
difficultés d'accès au foncier. Et pourtant, la levée de
ces contraintes demeure la mission principale assignée au
ministère de la promotion des investissements et des PME.
Selon une étude de la Commission économique des
Nations unies pour l'Afrique (CEA) sur le financement des investissements, le
Mali figure parmi les derniers des 155 pays où les entrepreneurs
rencontrent le plus d'obstacles. Cette
14 Indépendant:
«Répertoire des industries au Mali en 2006», Maliba mars 2007,
page 1
15 Indépendant:
«Répertoire des industries au Mali en 2006», Maliba mars 2007,
page 1
mauvaise posture s'explique par le fait que le pays
possède des réglementations compliquées, des droits de
propriétés non solides, une protection sociale inadaptée,
des taxes trop élevées et des infrastructures peu
adaptées. L'étude révèle que le chemin à
parcourir pour arriver à un bon environnement d'ensemble des affaires
reste très long pour certains pays africains, notamment le Mali.
CONCLUSION GENERALE
Délaissée par tout un courant de
l'économie - la PME fut le « vilain canard » de la
théorie néoclassique(1) - la PME/PMI est aujourd'hui
un objet privilégié des recherches, d'expérimentations et
de politiques économiques de développement.
L'analyse des diverses définitions a le mérite
de montrer la diversité de ce phénomène multiforme que
constitue la PME/PMI. Elle contribue aussi à expliquer les limites de
l'analyse empirique qui s'appuie sur des critères quantitatifs. Le choix
de ces critères est de nature à biaiser plus ou moins les
conclusions de plusieurs études. Les définitions qualitatives
cernent mieux le phénomène. Elles sont cependant peu
fonctionnelles. Par contre, elles s'approchent le mieux des
réalités de la PME/PMI. Elles montrent la réalité
de ces types d'entreprise. Elles cernent les caractéristiques en mettant
en lumière la difficulté d'une définition unique et
universelle. Un caractère s'avère cependant déterminant,
c'est la personnalité du dirigeant.
La PME/PMI se distingue de la grande entreprise dans sa
stratégie financière. Le dirigeant de PME/PMI asservit la
fonction financière à sa propre fonction d'utilité. En
effet, la structure optimale du capital ou encore l'effet levier de
l'endettement ne s'intègre pas dans les objectifs de la PME/PMI. Son
dirigeant est rarement un financier. Il peut le devenir lorsque sa fonction
d'utilité incorpore la croissance de son entreprise et notamment la
croissance externe(2). C'est le cas de l'entreprise moyenne qui va
sur le marché boursier, commence alors l'histoire d'une PME/PMI qui
devient grande.
Réalité du tissu industriel des économies
développées, la PME/PMI occupe une fonction centrale dans
celles-ci. Diverses études ont progressivement permis de mettre en
exergue le rôle de ce type d'entreprise. Elles sont d'abord un facteur
déterminant d'économie en mutation. Même si l'amplitude de
leur rôle est parfois difficile à cerner, on peut conclure que la
PME/PMI a une fonction déterminante tant en matière d'emplois que
d'innovation ou encore d'adoption des technologies nouvelles. Ceci confirme le
rôle des PME/PMI du point de vue de l'intérêt
général et justifie les politiques économiques à
leur égard.
(1) R. WTTERWULGHE: «La PME, une entreprise humaine
», page 150
(2) Exemple : l'entreprise familiale « Djurdjura
» dans le Groupe Danone.
Depuis son accession à la souveraineté nationale
en 1960, le Mali s'est fixé comme stratégie de
développement, la promotion des PME/PMI. C'est surtout avec
l'avènement de la démocratie en 1991, que se sont
concrétisées les politiques de promotion des PME/PMI au Mali,
notamment avec la création d'un ministre délégué
auprès du ministre des finances chargé des investissements et de
la promotion des PME, devenu un ministère plein en 2004,
l'amélioration des codes des investissements et des impôts en 2005
; ainsi que la mise en places de cellules de promotion des PME/PMI (CNPI,
Guichet unique, CFE, CEMAPI,...). Nous pouvons aussi remarquer
l'élargissement du secteur bancaire, qui compte actuellement dix (10)
banques contre six (06) en 1991 dont quatre (04) sont entièrement
privées. Tous ceux-ci associés à la présence de
trois (03) sociétés financières, nous pouvons dire que les
PME/PMI maliennes disposent aujourd'hui d'un environnement financier assez
comparable à ceux des autres pays de la sous region. En plus des efforts
réguliers d'amélioration du climat des affaires et du lancement
dans les entreprises du programme qualité, un programme de
restructuration et de mise à niveau des entreprises industrielles a
été mis en place en 2005 pour conforter la
compétitivité des entreprises maliennes.
Par ailleurs, ces politiques de promotions de PME/PMI ne sont
pas restées sans résultats. En effet, le recensement
réalisé en 2006 a enregistré un total de 343 entreprises
industrielles en activités contre 243 en 2003, soit une augmentation de
plus de 41%. On constate aussi similairement une nette augmentation du nombre
d'emplois permanents : 13 805 en 2003, 14 431 en 2004, 16 981 en 2005 et 17 593
en 2006 (soit une augmentation de 27,44% entre 2003 et 2006).
Certes, cette augmentation croissante est la
conséquence de la politique d'industrialisation du gouvernement et de la
volonté d'investissement des opérateurs économiques, mais
ces unités sont confrontées à certaines difficultés
réelles : la fraude et la concurrence déloyale, le coût
élevé des facteurs de production comme
l'électricité, le coût élevé de la
matière première, la lourdeur administrative. Une étude de
la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique (CEA) fait
remarquer au Mali des réglementations compliquées, des droits de
propriétés non solides, une protection sociale inadaptée,
des taxes trop élevées et des infrastructures peu
adaptées. La procédure de création d'une entreprise est
très coûteuse et lourde au Mali. En effet, il faut treize (13)
procédures pour créer une entreprise contre
seulement deux (02) en Australie et huit (08) au Bénin. Le temps
consacré à la création d'une société est de
42 jours contre deux (02) en Australie et 35 au Niger. Pour obtenir une licence
au Mali, il faut remplir 17 procédures avec un coût d'obtention de
4903 % contre 175,9 % au Sénégal. Le nombre de signature à
l'importation est de 60 contre seulement 9 en Afrique du Sud et 12 au
Sénégal. Il faut 61 jours pour importer au Mali et 67 jours pour
exporter. En fin les entreprises au Mali payent au total 60 taxes par an contre
35 au Ghana et 40 au Burkina.
Face à tous ces problèmes qui n'encouragent en
rien la promotion des PME/PMI, il nous est convenu de terminer cette conclusion
par un certain nombre de recommandations. Par conséquent, notons qu'un
bon climat de l'investissement nécessite tout d'abord la
stabilité politique et économique en l'occurrence la
sécurité du droit de propriété. Aussi, la promotion
de l'investissement requiert la bonne gouvernance définie comme
étant le moyen par lequel l'Etat fonctionne et ce, non seulement par les
lois qu'il édicte mais aussi par les moyens de lutter contre la
corruption, de protéger l'ordre public et par la qualité de la
politique économique et sociale. Ces réflexions sont d'ailleurs
à la base de l'avènement du ministère de la promotion des
investissements et des PME. Mais, selon des entrepreneurs, la création
de ce département n'a jusque-là pas comblé leurs attentes
dans le domaine de l'amélioration de l'environnement des
investissements. En plus de ces efforts, il faudra juger de l'instauration d'un
tarif préférentiel d'électricité plus soutenable
pour les industries, l'assouplissement des procédures administratives,
la création de zones industrielles aménagées et
équipées d'outils de traitement des déchets, l'utilisation
des moyens de protection adéquats par le personnel des entreprises.
LISTES DES TABLEAUX ET GRAPHES
Tableau 1 : Classification des PME/PMI
selon la taille, source : Commission Européenne .p
08 Tableau 2 : Différences entre
crédit bancaire et capital-risque, source : C.REGAMEY : « Le
capital-risque, une alternative au crédit valide et durable
pour le financement de certaines activités en Bolivie
» .p 26 Tableau 3 : Le Mali en chiffre, source
: Ministère des affaires étrangères du
Mali p 40 Tableau 4 : Les
étapes de création d'une entreprise au Mali, source :
www.IZF//comment s'implanter au Mali, Décembre 2006 p
68 Graphe 1 : ventilation sectorielle du PIB en
2004, source : La direction
nationale de la statistique et de l'informatique 2005 ..p 47
BIBLIOGRAPHIE ~
Ouvrages:
> B. BELLETANTE, N. LEVRATTO, B. PARANQUE : «
Diversité
économique et modes de financement des PME »,
L'Harmattan 2001 ;
> BOUYACOUB Farouk : « l'entreprise et le financement
bancaire », Edition
CASBAH, Alger 2000 ;
> GREFFE Xavier : « Les PME créent-elles de
l'emploi », Economica 1984 > LACHMANN Jean : « Financer
l'innovation des PME », Economica,
> MAHARAUX Alain : « L'industrie au Mali », Paris,
Harmattan, 1986 ;
> WTTERWULGHE Robert: « la PME, une entreprise humaine
», De Boeck
Université 1998 ;
Thèses:
> N. IBNABDELJALIL : « contribution à une analyse
financière et typologie des PME », Rennes 1980.
> N. RAGHAVAN: « Les ONG au Mali », VP/MCAC BAMAKO
;
> C. REGAMEY : « Le capital-risque, une alternative au
crédit valide et durable pour le financement de certaines
activités en Bolivie » ; Mémoires de fin de
cycles :
> « Financement des PME, l'expérience malienne
», Université de Bejaia, promotion 2005-2006 ;
> « Le rôle de la PME dans le développement
de l'économie nationale », Université de Bejaia, promotion
2004-2005.
Articles et rapports:
> L'essentiel des relations internationales : « Dossier
spécial sur la République du Mali », février 2006
;
> APCE : « Comment s'implanter au Mali » ;
> L'indépendant : « Répertoire des
industries au Mali en 2006», février 2007; > Le groupe de la
Banque Mondiale : « La Banque Mondiale appui le développement rural
au Mali », février 2007 ;
> OCDE/BAFD : « Perspectives économiques en
Afrique », 2006 ; > Jeune Afrique hors série no14 :
« Les 500 », Edition 2007.
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