2.4.4. Groupes cibles de la micro
finance
La micro finance concerne les groupes de la population
capables d'entrer dans la logique de marché et pouvant de ce fait,
être considéré comme des micro-entreprises; grâce
à leurs activités de production, de commercialisation ou
d'artisanat, en milieu rural comme en milieu urbain. La micro finance est
liée aux micro-entreprises qui sont dans le secteur de l'agriculture et
de l'élevage, du commerce ou de l'artisanat. Les groupes cibles de la
micro finance est un public de manque (OUEDRAOGO, cité par INGABIRE
2000 :48) de :
- revenu donc, l'épargne;
- crédit;
- emploi;
- moyens d'équipement ou de moyens de production;
- éducation, formation ou d'information.
En bref, une population pauvre incapable d'organiser la vie au
tour des services financiers intégrés. De ce fait, le secteur
informel devient complémentaire et non le substituable du secteur
financier formel en contribuant grandement au développement
socio-économique d'un pays donné (AQUADEV, 2003 :12)
Le Rwanda aussi comme d'autres pays en voie de
développement n'a pas évité à utiliser ce
système financier considéré comme un moyen efficace de la
réduction de la pauvreté et le développement
socio-économique de la population.
2.4.5. Politique de la micro
finance au Rwanda
Le secteur de la micro finance relativement nouveau au Rwanda
a commencé avec la création des banques populaires en 1975, ce
projet se basait sur le principe mutualiste de l'épargne et du
crédit et de leur mise en réseau. Dans les années 1980,
des projets de l'Etat et les ONG locales et internationales ont introduit dans
leurs activités un volet de micro finance pour complémenter leur
action de développement en vue d'une monétisation rurale. Dans
les années 1990, sont nées d'autres types de coopératives
d'épargne et des crédits notamment la CEPES et l'UCT pour
répondre respectivement à la mobilisation de l'épargne
pour le financement des initiatives féminines de la construction de
logement et d'autres équipements (AQUADEV, idem)
Ce secteur bénéficie bien des égards du
soutien du gouvernement rwandais, dans ses orientations mais aussi dans sa
politique de lutte contre la pauvreté.
La Banque Nationale du Rwanda (BNR) vient d'arrêter une
instruction n6/2002 relative à la réglementation des
activités de la micro finance au Rwanda. A la lumière de cette
instruction, la BNR cherche à développer une notion de micro
financede manière à permettre l'ensemble de la population d'avoir
accès à des services financiers de proximité, à
développer des IMF saines et professionnelles et à structurer en
conséquence le secteur de la micro finance au Rwanda. (BNR, idem)
En effet l'un des grands handicaps qui bloquait l'avenir des
projets micro financiers était l'absence d'un environnement propice
à la promotion des microcontrôleurs. Voilà pourquoi
l'implication de l'Etat dans l'environnement micro financier est arrivée
à point nommé.
2.4.6. Les principales
composantes de la micro finance au Rwanda
Le terme de la micro finance est indissociable aux trois
autres: microcrédit, micro épargne et autres services non
financiers. Le microcrédit est l'aspect le plus connu de la micro
finance et il est de plus en plus considéré comme
l'élément moteur d'un véritable progrès en
matière de développement.
Au départ, la micro finance a revêtu diverses
formes avant de se structurer pour fonctionner dans un cadre organisé.
Les tontines anciennes rependues au Rwanda ont été depuis
longtemps effectuées sous formes de travaux communautaires.
Elles avaient la domination d'UBUDEHE (association de travail
agricole) dans sa forme originale d'entraide et sont appelées IBIMINA
lorsque la prestation de service consiste au versement d'une somme d'argent.
Les sommes cotisées ne sont pas déposées en banque comme
tout autre établissement financier, mais elles sont à tour de
rôle reversée à un membre de la tontine (RMF,
2006 :3-4).
Au Rwanda comme ailleurs, les IMF sont de nos jours
considérées comme un outil majeur pour amorcer le processus de
développement qui commence par la lutte contre la pauvreté. Elles
ont pour but de disponibiliser à l'ensemble de la population exclue du
système bancaire ou financier classique des services financier aux
meilleurs conditions tout en permettant d'assurer leur frais de fonctionnement,
les activités des micro finances comprennent des petits crédits,
l'évaluation informelle des emprunteurs et leurs projets de formes de
garanties spécifiques telles que la caution solidaire ou
l'épargne obligatoire, l'octroi et le suivi régulier des
crédits, l'accès à des crédits successifs et des
montants croissant en fonction de la performance de remboursement. A ses
activités s'ajoutent les services d'appui au développement
d'entreprise (formation technique et marketing par exemple) et sociaux
(alphabétisation, santé publique, etc.) (RMF, 2002 :23)
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