ANALYSE D'UN PROJET
DE CREATION D'UNE SAVONNERIE MODERNE A KINSESO
Par
Lydie MVUNZI TSANGA
Assistante à l'ISP/Gombe
Résumé :
Introduction
Depuis quelques décennies ; la
République Démocratique du Congo est plongée dans une
crise qui paralyse tous les secteurs de la vie sociale.
Le pays est considéré comme étant l'un
des plus pauvres du monde ;il s'agit du nombre de personnes vivant en
dessous du seuil de pauvreté et cela malgré son riche potentiel
agricole, minier, hydrographique , etc.
Cette pauvreté qui n'épargne aucun milieu est
très accentuée dans les zones rurales et dans la
périphérie de grandes villes au regard de certains indicateurs
tels que la nutrition, l'hygiène, la santé et
l'éducation.
De plus, cette situation pèse énormément
sur les jeunes, les enfants et encore plus sur les femmes.
Cette triste réalité est
vécue dans les milieux ruraux et péri- urbains de notre pays.
C'est le cas dans la commune de Kinseso. Cette entité administrative
faisant partie de la Ville de Kinshasa est l'une des communautés
urbaines les moins nanties de la capitale. En effet, la majorité de sa
population n'a pas accès aux biens et services qui pourraient
améliorer son niveau de vie : infrastructures de base
inexistantes ; absence d'unités de production ; énergie
insuffisante (eau et électricité), enclavement (pas de routes),
pas de communication avec les autres communes ; etc.
La conséquence de cette situation est que
la population dont la grande partie est au chômage, s'adonne à
des activités informelles, d'autosubsistance, elle est dans
l'insécurité alimentaire et l'extrême
vulnérabilité.
Implanter une unité de production dans cette Commune
pourrait résoudre tant soit peu le problème d'emplois, de
redistribution des revenus. C'est dans ce cadre que nous avons pensé
à un projet ; celui de l'implantation création d'une
savonnerie moderne à Kinsenso.
Cependant ; la réalisation d'un tel projet peut
susciter plusieurs interrogations :
- comment évaluer son impact quantitativement et en
termes du nombre d'emploi ?
- quelle est l'opportunité d'un tel projet ?
- - Notre hypothèse de départ est que cette
unité de production serait très importante et pourrait jouer un
rôle dans le développement socio-économique de la Commune
de Kinseso en particulier et du pays en général par la
création d'emplois et la redistribution des revenus avec comme
corollaires la baisse du chômage, le soulagement de la misère et
l'amélioration du bien-être social.
L'existence de la savonnerie pourrait avoir des effets
d'entraînement en amont (installation des usines, rétablissement
de fourniture en eau et en électricité) et en aval (la vente des
produits favoriserait la construction des routes et le désenclavement de
la Commune).
Nous voulons développer ce travail en s'articulant
autour de trois axes suivants :
- le calcul du coût du projet ;
- la détermination de la rentabilité ;
- l'impact socio - économique.
1. Détermination du coût du
projet.
Nous traitons de la détermination du montant de
l'investissement ; du plan de financement ; des conditions de
financement et de l'échéancier de remboursement du
crédit.
1.1. Détermination du montant de
l'investissement
Il s'agit ici de déterminer le coût de
l'investissement en termes d'immobilisations (équipements, machines et
autres immobilisations), d'acquisition des droits et de besoins permanents en
fonds de roulement, de frais de 1er établissement. En
d'autres termes, il s'agit d'évaluer l'ensemble des dépenses
directes et indirectes nécessaires à la réalisation du
projet (J. Barreau, 2004, p. 335).
a. Equipements et machines.
C'est le principal outil de production qui permet d'obtenir le
savon. Il comprend le réacteur, les cuves conventionnelles, le
malaxeur, les tanks d'alimentation, le séchoir, la coupeuse,
l'estampeuse. Ces équipements et machines seront importés, leur
coût total d'achat sera égal au prix d'achat majoré des
taxes d'entrée et des autres frais accessoires.
b. Autres immobilisations
On compte parmi les immobilisations, les terrains, les
bâtiments, les matériels roulants les mobiliers de bureau, etc.
Ces derniers doivent être couverts ou protégés par des
droits.
c. Acquisition des droits
Pour les obtenir ; il faut s'octroyer des
documents :
acquisition de brevets, de licences, de droits de concession,
procédés de fabrication de savon, etc.
La création d'une usine exige des fonds permanents.
d. Besoins permanents en fonds de
roulement
C'est le volume minimum des capitaux engagés en
permanence dans les matières et fournitures, les charges du personnel,
etc.
A titre indicatif le tableau n°1 ci-après
concrétise notre pensée :
Tableau n°1 : Estimation du coût du projet
en $ us.
N°
|
Désignation
|
$
|
1
|
* Equipements & machines
Prix d'achat
+ Taxes d'entrée
+ Frais accessoires d'achat
|
100.000
|
2
|
Autres immobilisations
|
40.000
|
3
|
Frais de 1er établissement
|
10.000
|
4
|
Fonds de roulement
- Matières et fournitures (20000)
- Charges du personnel (20000)
- charges administratives (10000)
|
50.000
|
|
SOUS - TOTAL
|
200.000
|
5
|
Imprévus 5%du sous-total
|
10.000
|
|
TOTAL
|
210.000
|
Source : Tableau élaboré par nous sur base
des informations récoltées sur terrain.
Interprétation :
Le tableau ci-dessus donne le coût de l'investissement
en termes d'équipements, du volume minimum des capitaux engagés
en permanence dans les matières et fournitures ainsi que les charges du
personnel.
I.2. Plan de financement.
Ce plan détermine les besoins de financement
c'est-à-dire le coût total du projet, l'origine et les conditions
de financement (échéances, taux d'intérêt,
délai de remboursement, etc.).
Etant donné que la majorité des pays en voie de
développement ne disposent pas d'assez de devises pour financer les
importations des biens d'équipement ; ils recourent à des
sources de financement étrangères, le plus souvent sous forme
d'un prêt à moyen ou à long terme.
C'est dans ce cadre que le projet pourrait recourir à
un prêt à moyen terme accordé par la Banque Africaine de
développement (BAD) sous forme d'importation du principal outil de
production et d'autres matériels.
Celle-ci a ses exigences.
I.3. Conditions de financement.
Après négociation, la BAD octroie son
crédit aux conditions suivantes :
- montant du crédit $ US 210.000
- taux d'intérêt : 10%
- durée : 5 ans dont un an de différé
partiel
- garantie : hypothèque d'un immeuble appartenant au
promoteur du projet.
Il faut aussi rembourser ces prêts à des
échéances précises.
I.4. Echéancier de remboursement du
crédit.
Le tableau n°2
ci-dessous décrit un exemple concret.
Tableau n°2 : échéancier de
remboursement
Année
|
Principal restant
|
Remboursement du principal
|
Intérêts
|
Annuités
|
1
|
210.000
|
-
|
21.000
|
21.000
|
2
|
210.000
|
52.500
|
21.000
|
73.500
|
3
|
157.500
|
52.500
|
15.750
|
68.250
|
4
|
105.000
|
52.500
|
10.500
|
63.000
|
5
|
52500
|
52.500
|
5.250
|
57.750
|
|
-
|
210.000
|
73.500
|
283.500
|
Source : élaboré par nous
sur base des conditions d'octroi du crédit.
Interprétation (à titre indicatif pour la
1ère année) :
- A la 1ère année, le montant
principal restant à rembourser est de 210 .000$ ;
- Rien n'a été payé à cause de la
durée du crédit de 5 ans dont 1 an de différé
partiel ;
- 21.000$ représentent l'intérêt
calculé au cours de cette année au taux de 10%.
Dans un projet ; lorsque la première étape
est conçue il faut décrire la suivante : prévision de
la rentabilité.
2. Détermination de la rentabilité du
projet.
Pour déterminer la rentabilité, il faudrait
considérer plusieurs paramètres :
- la somme ou le montant investi (coût du projet)
- la série des flux nets annuels de liquidités
ou cash flows
- la durée de vie économique de
l'investissement,
- les mécanismes d'actualisation,
- le profil de survenance des flux de liquidités dans
le temps.
C'est à travers l'étude financière que
l'investisseur devra apprécier la rentabilité des capitaux
à engager pour le financement du projet, la rentabilité
étant le surplus actualisé net dégagé par un
investissement par rapport au montant investi.
A cet effet, plusieurs indicateurs sont utilisés
notamment la valeur actuelle nette, le taux interne de rentabilité, le
délai de récupération du capital investi, etc.
2.1. La Valeur Actuelle Nette (VAN)
Cette méthode compare la somme actualisée des
flux nets de liquidités au montant investi, c'est donc la
différence entre les deux grandeurs. Elle est aussi appelée
profit net, goodwil ou bénéfice actualisé.
La valeur actuelle nette est la différence entre les
cash flows actualisés à la date 0 et le capital investi. Le taux
d'actualisation utilisé est le taux de rentabilité minimum
exigé par l'entreprise (J. Barreau, op. Cit, p. 341).
Elle est donnée par la formule suivante :
Ft
(1+i)t
VAN =
où Ft = cash flows ou flux nets de liquidité.
i = taux d'actualisation
t = année
Il faudrait noter que l'investissement est un flux
négatif car il s'agit d'une sortie de trésorerie.
Le critère de décision est que l'investissement
est rentable si la VAN est positive.
Un projet est autant plus intéressant que sa valeur
actuelle nette est plus grande (J. Barreau, op. Cit, p. 342).
Plusieurs éléments interviennent dans le calcul
des cash flows (le chiffre d'affaires, les différentes charges, les
résultats brut et net) , voilà pourquoi nous allons
commencer par estimer tous ces éléments dans un compte
d'exploitation prévisionnel à l'aide de certaines
hypothèses de base formulées à cet effet.
Tableau n° 3 compte d'exploitation prévisionnel
en $us
Années/Rubriques
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
Chiffe d'affaire
Charges d'expl.(61-66)
|
500.000
140 000
|
550.000
168 000
|
600.000
201. 600
|
650.000
241. 920
|
700.000
290.304
|
Marge bénéficiaire
|
360.000
|
382.000
|
398.400
|
408.080
|
409.696
|
Frais financiers
Amortissements
|
21.000
15.000
|
21.000
15.000
|
15.750
15.000
|
10.500
15.000
|
5.250
15.000
|
RBE= marge
Bénéficiaire-
Frais fin
amortissement
|
324.000
|
346.000
|
367.650
|
382.580
|
389.446
|
Impôt 40 %
|
129.600
|
138.400
|
147.060
|
153.032
|
155.778
|
RNE= RBE- impôt
|
194.400
|
207.600
|
220.590
|
229.548
|
233.668
|
Cash flows = RNE
+ Amortissements
|
209.400
|
222.600
|
235.590
|
244.548
|
248.668
|
Source : Tableau élaboré
par nous sur base des hypothèses suivantes :
1. Le chiffre d'affaires estimé à $ 500.000
accroît chaque année
de $ 50.000.
2. Les charges d'exploitation estimées au départ
à $140.000 accroissent de 20% par an.
3. Amortissement constant (10 %) sur la valeur totale des
immobilisations ;
4. RBE = Résultat brut d'exploitation ;
5. RNE = Résultat net d'exploitation.
Compte tenu des cash flows calculés dans le tableau
ci-haut, la VAN va se calculer comme suit :
VAN = Ft Si i = 10 %
(1+i) t
VAN= -210000+209.400 + 222.600 + 235.590 + 244.548 +
248.668
(1,1)1 (1,1)2
(1,1)3 (1,1)4 (1,1)5
VAN= $ 662.766
Interprétation : La VAN est
positive, ce qui veut dire que le projet est rentable car les cash flows
générés par l'unité de production sont
supérieurs aux dépenses d'investissement à effectuer, ce
qui permettra de rembourser le capital emprunté et les
intérêts.
2.2. Le taux de rentabilité (TIR)
C'est le taux auquel il faudrait actualiser les recettes
annuelles de l'investissement pour que la somme actualisée de recettes
soit égale au capital investi, d'où le TIR se calcule comme
suit :
0 = I + Ft ou I = Ft ou r= TIR
(1+r)t (1+r)t
Par tâtonnement le TIR peut être calculé
comme suit :
210.000 = 209.400 + 222.600 + 235.590 + 244.548 +
248.668
(1+r)1 (1+r)2
(1+r)3 (1+r)4 (1+r)5
TIR = r = 63%.
Le taux interne de rentabilité est un outil de
décision à l'investissement. Dans ce cas d'espèce ce taux
de 63% qui est largement supérieur au taux du marché (10%) nous
fait dire que le projet sera rentable.
Apres avoir déterminé la rentabilité du
projet ; il est important d'estimer le délai au bout duquel le
capital investi pourrait être récupéré
c'est-à-dire la durée de vie à la fin de laquelle il peut
présenter une valeur résiduelle.
2.3. La durée de récupération du
capital investi (DRCI)
C'est le temps de récupération du capital
investi.
Afin d'évaluer les gains attendu il est
nécessaire de connaître la durée d'exploitation du projet.
En principe il s'agit de la durée de vie économique, mais
celle-ci étant difficile a prévoir on lui substitue la
durée d'amortissement (J. Barreau, op. Cit, p.348)
DRCI=
investissements
Cash flows actualisés moyens
Cash flows actualisés = 209.400 +222.600 + 235.590
+244.548 + 248.668
1,1 1,12
1,13 1,14
1,15
= 872.766
Cash flow actualisé moyen = 872.766 = 174.553
5
DRCI=
210.000 = 1,2 à peu près
1 année.
174.553
Interprétation : le capital
investi devra être récupéré dans une année,
donc projet rentable.
L'appréciation de la viabilité financière
du projet ne suffit pas, il faut également en évaluer l'impact
sur le bien être de la population cible.
3. Impact socio- économique du
projet
C'est l'appréciation de la contribution du projet au
développement économique ou au bien-être de la
communauté bénéficiaire. Il existe plusieurs
méthodes permettant d'évaluer cet impact, mais nous allons nous
focaliser dans le cadre de ce travail sur la méthode
dite « des effets ».
3.1. Description de la méthode des effets
Il s'agit de comparer la situation économique
« sans » le projet et la situation économique
« avec » le projet au niveau macro-économique pour
l'ensemble des agents directement et indirectement affectés.
Cette méthode apparaît avant tout comme une
méthodologie de description de l'impact d'un projet sur le plan
socio-économique
Tablant sur les prix du marché, cette méthode
n'utilise pas des critères rigoureux pour juger cet impact laissant
ainsi au décideur les soins d'apprécier la description qui lui
est faite des transformations introduites dans l'économie (A.
Bussery, B. Chartoi, 1979, p.55).
La démarche utilisée par la méthode
(méthode des effets) consiste à :
- analyser le projet du point de vue de
l'entrepreneur ;
- analyser l'insertion du projet dans
l'économie ;
- évaluer économiquement le projet.
3.2. Analyse du projet du point de vue de
l'entrepreneur
C'est l'évaluation financière du projet qui
s'intéresse à la rentabilité des capitaux investis et
à la capacité des ressources générées de
prendre en charge l'exploitation, de rembourser les emprunts contractés
et de dégager un surplus suffisant (cfr analyse de la rentabilité
dans les paragraphes précédents).
3.3. Insertion du projet dans
l'économie
Il s'agit ici de présenter les comptes d'exploitation
prévisionnels du projet en termes de la comptabilité nationale.
Les effets directs du projet seront déterminés en ventilant le
chiffre d'affaires en :
- importations CIF directes (Cost, Insurance and Freight
représente le prix d'un échange commercial comprenant les
coûts nécessaires à l'acheminement jusqu'à la
frontière nationale);
- consommations intermédiaires produites localement
(tous les biens et services utilisés au cours de la production à
l'exclusion des actifs fixes dont la consommation est enregistrée comme
consommation du capital) ;
- valeur ajoutée directe (valeur créée
par un agent économique).
Il existe également des effets indirects en amont du
projet qui concernent principalement les fournisseurs du projet qui augmentent
leur production pour satisfaire la demande du projet en consommations
intermédiaires produites localement.
A défaut de disposer des statistiques sur les
importations CIF, dans le cadre de cette étude nous n'allons
déterminer que la valeur ajoutée.
3.3.1. Calcul de la valeur
ajoutée(VA)
Cette valeur ajoutée se calcule à partir du
compte d'exploitation prévisionnel en déduisant de la production
finale (chiffre d'affaires) les consommations intermédiaires (les
comptes 61,62, 63). Nous allons émettre l'hypothèse selon
laquelle les consommations intermédiaires représentent la
moitié des charges reprises dans le compte d'exploitation
prévisionnel.
Tableau n° 4 : calcul de la VA en $ US
Année /Rubrique
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
chiffre d'affaires
|
500.000
|
550.000
|
600.000
|
650.000
|
700.000
|
Consommations intermédiaires
|
70.000
|
84.000
|
100.800
|
120.960
|
145.152
|
Valeur ajoutée
|
430.000
|
466.000
|
499.200
|
529.040
|
554.848
|
Source : Tableau établi par nous
sur base du compte d'exploitation prévisionnel et
de l'hypothèse émise.
Les ménages, les entreprises, l'Etat et le reste du
monde sont les principaux bénéficiaires de la valeur
ajoutée du projet.
3.3.2. Répartition de la valeur ajoutée
entre les bénéficiaires
Le tableau n°5 présente la valeur
ajoutée pour les cinq années d'exploitation.
Tableau n°5 : répartition de la VA entre les
bénéficiaires ($ US)
Année/Rubrique
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
MENAGES
-salaires
|
20.000
|
24.000
|
33.600
|
40.320
|
48.384
|
ENTREPRISE
dot. aux amort.
RNE
Autres charges
|
15.000
203.400
35.000
|
15.000
217.000
45.000
|
15.000
229.590
52.200
|
15.000
238.548
65.640
|
15.000
242.668
81.758
|
ETAT
impôt s/ bén.
|
135.600
|
144.000
|
153.060
|
159.032
|
161.778
|
RESTE DU MONDE
- frais financiers
|
21.000
|
21.000
|
15.750
|
10.500
|
5.250
|
TOTAL
|
430.000
|
466.000
|
499.200
|
529.040
|
554.848
|
Source : Tableau élaboré
par nous sur base du tableau de calcul de la VA.
Légende :
- dot. aux amort. : Dotations aux amortissements
- RNE : Résultat Net d'Exploitation
- Impôts s/bén. : impôts sur le
bénéfice
La répartition précédente peut
-être interprétée à l'aide des ratios comme repris
dans le tableau ci- après :
Tableau n°6 : ratios de la VA en
%
Année/ rubrique.
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
moyenne
|
Ménages
|
4,65
|
5,15
|
6,73
|
7,62
|
8,72
|
6,57
|
Entreprise
|
60,33
|
60,64
|
60,66
|
61,47
|
62,26
|
61,07
|
Etat
|
30,14
|
29,70
|
29,5
|
28,93
|
28,08
|
29,27
|
Reste du monde
|
4,88
|
4,88
|
3,16
|
1,98
|
0,95
|
3,17
|
Total
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
Source : Tableau élaboré par nous sur base
du tableau précédent
Interprétation :
De ce tableau n°6, il ressort en moyenne
que :
- les ménages recevraient 6,57% de la valeur
ajoutée à titre de salaire, supplémentaire qu'ils
n'avaient pas avant l'implantation de la savonnerie ;
- l'entrepreneur initiateur du projet recevrait 61,07% de la
valeur ajoutée comme rémunération des capitaux
investis ;
- l'Etat recevrait 29,27% comme revenu
supplémentaire ;
- le reste du monde reçoit 3,17% comme
intérêts sur capitaux prêtés.
Au regard de ces ratios, nous pouvons conclure que l'essentiel
de la valeur ajoutée pourrait être utilisée par les agents
économiques nationaux (ménages, entreprise, Etat) avec
96,83% ; ce qui constitue une contribution importante à
l'économie nationale.
Cette situation profite plus particulièrement à
l'entreprise avec 61,07% ; celle-ci peut s'autofinancer et
réinvestir sans difficulté de financement.
3.4. Evaluation économique du projet.
Il est nécessaire de connaître pour chaque
année du projet la valeur ajoutée supplémentaire (VAS)
engendrée en phases de fonctionnement et considérer les
dépenses d'investissement. Du rapprochement de ces deux
éléments, l'évaluation économique par la
méthode des effets pourrait être faite en utilisant les
critères ci- après tels que suggérés par WIENER
(1985, pp. 141-142)
a. Taux de rendement pour la collectivité
(TRC) :
TRC = VAS où VAS = moyenne de la V.A.
I
I = investissement
VAS = 495.818 TRC = 495818 x 100 = 236%
210.000
I = 210.000
Le TRC est supérieur au taux du marché, ce qui
veut dire que le projet est bon pour la collectivité.
Apres avoir déterminé la rentabilité du
projet pour la collectivité ; il est également important
d'estimer le temps au bout duquel le capital investi pourrait être
récupéré par la collectivité.
b. Délai de récupération du capital
investi du point de vue de la collectivité (DRCIC).
DRCIC = I = 210.000 = 0,42
VAS 495.818
Le délai relativement très court, c'est qui
implique que le projet est bon pour la collectivité.
Les indicateurs utilisés dans l'appréciation de
ce projet tant du point de vue financier que de la collectivité montrent
qu'il est possible de créer une savonnerie et s'attendre à une
rentabilité.
|