Remerciement
Je tiens particulièrement à témoigner ma
profonde gratitude à Mr Achibane Mustapha pour sa disponibilité,
son aide, ses conseils précieux, ses critiques constructives, ses
explications et suggestions pertinentes et pour m'avoir tant encouragé
à faire de la recherche scientifique. Ainsi que monsieur le doyen et
l'état éducative de l'université.
Mes remerciements s'adressent également au directeur de
Banque Al Maghreb pour sa sympathie, sa collaboration et ses encouragements
sincères.
Mes remerciements vont, enfin, à toutes personnes qui
ont contribué à la réalisation de ce travail y compris les
membres de ma famille respective.
« N'allez pas où le chemin peut mener,
allez là où il n'y a pas de chemin et laissez une
trace »
EMERSON Ralph Waldo
Sommaire
Chapitre I : Du financement indirect vers le
financement direct au
Maroc..............................................................................................5
Section I : le passage du financement indirect au
financement direct au Maroc...5
Section II : les caractéristiques du financement par
le marché.........................11
Chapitre II : La libéralisation du
marché financier marocain et la refonte du système
bancaire.........................................................................................17
Section I : la libéralisation du marché
financier marocain...............................17
Section II : la refonte du système
bancaire...................................................20
Chapitre III : L'activité sur le
marché financier marocain et son impact sur l'intermédiation
bancaire.............................................30
Section I : le placement sur le marché financier
marocain et son impact sur les dépôts
bancaires.......................................................................................30
Section II : Le financement de
l'économie marocaine par le marché financier et son impact
sur le financement
intermédié.....................................................37
Annexes..................................................................................................46
Bibliographie..........................................................................................50
Table des
matières...................................................................................52
Introduction
générale
Le marché financier occupe une place de plus en plus
croissante dans notre économie. Pas une semaine sans que la presse
n'évoque la progression de tel ou tel indice boursier. Pas un mois sans
l'annonce de l'introduction en bourse de telle ou telle entreprise.
Ces manifestations mènent à
réfléchir sur la cause de ce recours accru au marché
financier qui a vu le jour en 1929, mais sa participation effective à
mobiliser l'épargne et sa contribution réelle au financement de
l'économie ne commence à prendre de l'ampleur qu'à partir
de 1993, date à laquelle le cadre réglementaire a
été réformé.
Cette réorganisation du cadre juridique
régissant le marché financier qui a été
accompagnée d'une réforme du système bancaire, est survenu
suite à des dysfonctionnements au niveau du système financier
marocain qui s'est retrouvé paralysé et inapte à
remplir ses fonctions au sein de l'économie à cause de
l'intervention excessive de l'Etat. D'où la nécessité
d'une libéralisation financière dans le cadre d'un plan
d'ajustement structurel recommandé par la banque mondiale et le fond
monétaire internationale au début des années 80.
La libéralisation du marché financier, par la
mise en place de mécanismes institutionnelles et juridiques, a
été accompagnée d'une libéralisation de
l'activité bancaire par le désencadrement de crédit, la
libéralisation des taux d'intérêt et la suppression des
emplois obligatoires.
Ces réformes ont permis d'élargir les canaux de
collecte de l'épargne et de diversifier les sources de financements
disponibles aux investisseurs et aux entreprises, mais aussi elles ont
renforcé la position du marché financier dans le but de
contrebalancer le monopole bancaire et permettre un passage d'une
économie d'endettement à une économie de marché.
Ceci nous amène à analyser l'activité sur
le marché financier et vérifier, par rapport à
l'activité bancaire, l'ampleur de la contribution du premier dans le
financement de l'économie et la collecte de l'épargne, et son
impact sur l'intermédiation bancaire.
Afin de mieux cerner les différents cotés du
sujet, un premier chapitre sera consacré aux motivations de la
libéralisation du marché financier marocain ainsi que ses
conditions et surtout ses avantages.
Un deuxième chapitre s'attache à décrire
le processus de libéralisation financière au Maroc, en passant en
revue les mécanismes institutionnels qui ont été mis en
oeuvre pour élargir et approfondir la structure du marché
financier, et améliorer son efficacité, ainsi que la refonte du
système bancaire.
Enfin, et dans le but de mesurer la place qu'occupe le
marché financier dans l'économie et la nature de sa relation avec
le secteur bancaire, on procédera, dans un troisième chapitre,
à l'analyse de l'activité au sein du marché financier par
rapport à celle du secteur bancaire, afin de mesurer l'impact de l'une
sur l'autre, en terme de collecte de l'épargne et de financement de
l'économie.
Chapitre I :
Du financement indirect vers le financement direct au
Maroc
Au lendemain de l'indépendance, les pouvoirs publics
marocains ont constaté la fragilité de l'économie
marocaine et son manque de compétitivité.
En l'absence d'un tissu industriel et d'une classe
d'entrepreneur leader en matière d'investissement, l'Etat marocain a
pris en main l'ensemble des activités de relance économique en
procédant à des investissements d'envergure visant
l'infrastructure et l'industrialisation.
L'ensemble de ces investissements nécessitait des fonds
importants que l'Etat ne cessait d'absorber du système financier
national et international, privant, ainsi, le secteur privé des
ressources nécessaire pour son développement et augmentant la
dette extérieure qui a atteint un niveau critique. Au début des
années 80, le Maroc s'est retrouvé incapable de rembourser ses
dettes. Alors, un plan d'ajustement a été mis en place en
collaboration avec la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire
Internationale.
Ce plan exigeait le désengagement de l'Etat de
l'économie et sa libéralisation. Une telle mesure impose ;
par conséquent, la libéralisation du système financier et
l'instauration des mécanismes de marché dans le cadre d'une
concurrence pure et parfaite. Ce modèle a été une issue de
secours pour de nombreux pays et a fait preuve d'efficacité
économique.
Section I : le passage du financement indirect au
financement direct au Maroc.
Après l'indépendance, le Maroc s'est
retrouvé affronté à un nombre de problèmes
auxquels il devait faire face. L'économie
marocaine été sensiblement fragile et dominée
principalement par le secteur primaire. Les autorités publiques ont
procédé alors par la réalisation des investissements
d'envergure, visant le développement de l'économie nationale.
Cependant, Les répercutions des actions entreprises par l'Etat au niveau
du système financier étaient désastreuses. Au début
des années 80, les ressources de l'Etat ont été
épuisées et un programme d'ajustement structurel a
été mis en place.
I. Le système financier marocain de 1956
à 1982 :
Entre 1956 à 1982, la politique économique
adoptée par l'Etat marocain a conduit à un
détournement des ressources financières national du
système financier vers le secteur public, ce qui a mis en péril
la croissance du secteur privé.
1. Aperçu de la situation économique
marocaine au lendemain de l'indépendance :
Au lendemain de l'indépendance en 1956, le Maroc
était dépourvu d'un tissu industriel. Il était à
court d'une véritable classe d'entrepreneurs, ainsi que de capitaux
privés.
Les pouvoirs publics marocains ; tout en ayant conscience
de la fragilité du tissu économique marocain et de son
incapacité à faire face à la concurrence internationale,
ont pris en charge l'ensemble des investissements d'infrastructures et
d'industrialisation. Il était important et crucial de prendre
l'économie nationale en main et la développer à l'abri de
la concurrence étrangère.
Une politique d'import-substitution s'est alors
imposée. Ce choix a été renforcé par les prix de
phosphate et l'abondance des disponibilités monétaires
internationales dans les années 70. Cette politique est fondée
sur le développement des exportations afin de permettre une
intégration dans le marché mondial, tout en veillant sur la
protection de l'économie nationale de la concurrence
étrangère sur son territoire (droits de douane, contrôle de
change...). L'objectif de cette politique était le développement
du tissu économique national et la promotion de la croissance.
Cette orientation suppose une politique interventionniste
de l'état qui se prononcera tuteur sur l'économie, en combinant
les initiatives privées et publiques, avec une prédominance de
l'investissement public.
Il s'agit d'une politique d'expansion qui nécessite une
politique monétaire souple et un déficit budgétaire
important.
A partir d'une perspective générale, la
politique import-substitution a permis de renforcer le tissu industriel, et
dans un sens, l'émergence d'une bourgeoisie nationale dynamique.
Le taux de croissance a atteint un niveau moyen annuel de 7,3
% sur une période de 1973-1977 alors que celui la avait
été relativement modeste depuis l'indépendance, marquant,
ainsi, un succès remarquable de la politique import-substitution1(*). Cependant, ce n'était
pas le cas au niveau du système financier.
2. Les répercutions de la politique
économique sur le système financier :
Cette politique s'est avérée incapable de
générer les moyens de financement nécessaire à la
poursuite des travaux de développement et au remboursement de la dette
extérieur.
Le déficit budgétaire a entraînée
l'Etat marocain dans une attitude d'égoïsme totale en ce qui
concerne les sources de financement. Cette attitude a pris l'aspect d'un
détournement des liquidités disponibles au niveau national du
système bancaire et du marché financier vers l'Etat, au
détriment des entreprises, créateurs de richesses et
d'emplois.
1.1 Les changements au niveau du système
bancaire :
Au lendemain de l'indépendance, le développement
économique du pays s'imposait. L'absence de fonds privés pour ce
faire a amené les pouvoirs publics marocains à entreprendre des
investissements d'envergure.
L'objectif de développement a permis la création
de trois banques de développement spécialisées
contrôlés par l'Etat : la caisse nationale du crédit
agricole (CNCA) qui distribue les crédits aux agriculteurs et aux
entreprises agro-industriels, le crédit immobilier et hôtelier
(CIH) qui finance le logement et l'équipement hôtelier, et la
banque nationale pour le développement économique (BNDE) qui est
chargée de la distribution du crédit aux autres secteurs
d'activité.
Pour assurer le financement de ces institutions, l'Etat
imposait aux banques et aux investisseurs institutionnels de détenir un
portefeuille de bons des banques de développement, ainsi que de bons
d'Etat2(*). Ce dernier
drainait vers lui le maximum de ressources financière, d'où les
difficultés rencontrées par les entreprises pour collecter des
fonds en l'absence de modes de financement alternatifs3(*).
1.2 Les changements au niveau du marché
financier :
Le Maroc a institué, en 1966, une bourse sous forme
d'établissement public doté de la personnalité juridique
et de l'autonomie financière. Aussi, il fut crée une
Société Nationale d'Investissement (SNI) dont l'objet est
l'élargissement du marché par des émissions divers, pour
permettre au grand public d'avoir accès au marché et ne pas le
limiter aux investisseurs institutionnels.
Durant plus de 10 ans et jusqu'à 1983, le marché
des actions n'a enregistré que des baisses successives.
Rapportée aux dépôts bancaires, le
meilleur rapport enregistré par l'épargne financière
été en 1976 et 1978, à hauteur de 23 %. La contribution de
l'épargne financière au financement des investissements
s'établit à 1/6 de leur montant. La faiblesse de la couverture
des investissements par l'épargne financière provenait
principalement de la faiblesse des émissions de valeurs mobiles sur le
marché.
Pour ce qui est de l'offre et la demande, le marché a
été caractérisé par une polarité
provoquée par, la prédominance des émissions du
trésor au sein du marché et des souscriptions de la caisse des
dépôts et des compagnies d'assurances. Ce phénomène
de concentration empêchait l'élargissement du
marché4(*).
L'Etat a avantagé ; fiscalement, les titres qu'il
émet par un niveau de rémunération élevé et
un taux d'imposition faible, ce qui a eu pour conséquence, une
quasi-absence des placements financiers alternatifs5(*).
D'une façon générale, les actions
entreprises par l'Etat l'ont entraînée dans un cercle
vicieux : pour promouvoir la croissance économique, l'Etat
procède à des investissements d'envergure qui nécessitent
des ressources. Ces derniers seront collectés auprès des
institutions financières et auprès du public au détriment
des entreprises. Il en résulte un gaspillage du potentiel de croissance
de celles-ci et un coût en terme de création d'emplois. Donc moins
de revenu pour les ménages et moins de recettes fiscales pour l'Etat. La
rareté des ressources a entraîné une hausse des taux
d'intérêt, et par la suite, le développement des
entreprises s'est retrouvé inhibé.
Ce système, qui a pénalisé la croissance
économique et la croissance des revenus, a pris fin au début des
années 80, quand l'Etat s'est retrouvé incapable de faire face
à ses engagements vis-à-vis de ses créanciers
internationaux. Sa dette extérieure a atteint un niveau d'environ 22
milliards de dollars, le seuil de l'insolvabilité pour le Maroc6(*). C'est alors que la banque
mondiale et le fond monétaire international se sont intervenus avec un
programme d'ajustement structurel.
II. Le programme d'ajustement structurel et les
conditions d'une libéralisation financière
réussite :
Au début des années 80, la dette
extérieure du Maroc a atteint un niveau alarmant. Alors il a
procédé au rééchelonnement de celle-ci en six
accords auprès de ses créanciers. Les accords de
rééchelonnement supposent des engagements en contre partie de la
part du pays demandeur, notamment, un programme d'ajustement structurel
avalisé par le FMI7(*). Ce programme a porté ; entre autres, sur
la libéralisation de l'économie, et en particulier ; sur la
libéralisation financière.
1. les apports du programme d'ajustement
structurel :
Le plan d'ajustement structurel a imposé, depuis le
début des années 80, de fortes contraintes au système
économique et financier marocain. Cependant, il a permis de cerner les
causes de la détérioration de l'économie marocaine et a
proposé des solutions directes aux problèmes qu'elle
confronte.
Ce plan impose la poursuite d'une politique monétaire
restrictive qui aggrave la hausse des taux d'intérêt, mais en
réalité, il s'attaque à la cause essentielle des taux
d'intérêt élevé, il s'agit du déficit
budgétaire.
L'un des plus important apport du PAS concerne la
libéralisation de l'économie marocaine. Elle passe par la
privatisation d'un grand nombre d'entreprises publiques et la rationalisation
de la gestion de celles qui restent publiques. Cette libéralisation se
manifeste, également, par le renforcement des mécanismes du
marché ; suppression du contrôle des prix etc., à
travers une reforme du système fiscale, monétaire et
financier8(*).
La réforme financière porte principalement sur
le mode de fonctionnement du système bancaire, et sur l'organisation du
marché financier afin d'accroître la contribution du financement
désintermédié dans le financement de l'économie
marocaine, avec des conditions avantageuses pour les entreprises. La
réussite de ces réformes nécessite, cependant, qu'elles
remplissent certaines conditions.
2. les conditions d'une libéralisation
financière réussite :
La libéralisation financière doit remplir un
certain nombre de conditions ; d'abord économiques,
réglementaires, institutionnelles et fiscales, pour qu'elle puisse
réussir.
a. Conditions macroéconomiques et
financières :
Des investissements à relancer :
Le marché financier n'est qu'un reflet de la situation
économique du pays. C'est pourquoi il est nécessaire de
promouvoir l'investissement et la croissance, à travers l'encouragement
des investissements privés ; national et international. Le
développement du système financier n'est que la résultante
d'une économie en pleine croissance9(*).
Des agrégats à consolider :
À l'heure de la mondialisation de
l'économie ; et toujours dans le cadre de l'attrait des
investissements national et étranger, la confiance est un facteur
déterminant de l'attractivité d'une économie. Pour ce
faire, l'Etat doit maîtriser les dépenses publiques et
améliorer leurs emplois, et réduire la pression fiscale par
élargissement de l'assiette fiscale en plaçant l'ensemble des
secteurs d'activités au même niveau d'imposition. Cela permettra
une réduction à court terme des taux d'imposition.
L'expérience des pays émergent a montré que la
réduction continue des déficits du secteur publique est un
facteur important de promotion des investissements privés.
Un secteur financier au service de la
croissance :
Il est clair que l'investissement nécessite des modes
de financement divers et adaptés aux besoins des différents
intervenants. D'où la nécessité d'un secteur financier
diversifié et efficient, mais qui présente, avant tout, des
coûts avantageux et compétitifs.
L'ajustement entre le coût du capital et sa
rentabilité, ainsi que les taux de rémunération à
long terme avantageux encouragent les investissements productifs et les
placements à long terme.
Il est à signaler aussi que, parier sur un seul
compartiment du marché et négliger l'autre; comme dans le cas
d'une économie d'endettement, risque de créer des effets
d'étranglement par manque de fluidité au niveau du marché
tout entier. D'où la nécessité de l'unification et la non
fragmentation du marché de capitaux
Enfin, il est important de s'assurer de l'harmonisation des
reformes introduites en terme de programmation et d'ordre
d'exécution.
Une fiscalité incitative :
Le développement du marché des capitaux exige un
alignement des conditions pour l'ensemble des intervenants et une concurrence
loyale entre les différents produits. La différence entre le
traitement fiscale des émissions du secteur privée et celles du
secteur publiques doit être supprimée. L'Etat ne doit pas
édicter les taxes et les impôts sur certaines catégories et
exonérer d'autres partiellement ou complètement.
Cette unification de traitement fiscale a pour objet le
détournement d'une partie de l'épargne publique vers le
marché financier.
En plus, Il ne faut pas assimiler les dépôts a
terme et les placements en valeur mobilières à de la fortune.
Accorder des avantages fiscaux encourage les placements, et le financement par
la bourse10(*).
b. Conditions institutionnels, réglementaires
et politiques :
Cadre juridique à moderniser :
Le système judiciaire marocain est inspiré du
système français et date de la période du protectorat. Le
développement du secteur privé ne peut se faire qu'au sein d'un
environnement institutionnel moderne et adéquat. En plus,
réglementer la concurrence dans une économie libérale
évite que cette économie ne se transforme en jungle où
règne la loi du plus fort.
Structures boursières à
moderniser :
L'objectif du marché financier est de stimuler l'offre
des titres par augmentation de capital et assurer une liquidité minimale
au marché. Mais ceci ne peut être fait qu'avec l'instauration de
mécanismes et règles juridiques visant la garantie de la
transparence et sécurité des transactions et d'informations
fiables.
Une image à défendre :
La stabilité politique constitue un principal facteur
d'attrait d'investissement, tant national q'étranger. La promotion du
Maroc ; en tant qu'un terrain fertile d'investissement et de
rentabilité sécurisé et crédible, lui permettra de
profiter de l'excèdent de liquidités national et
international.
Donc, c'est tout le management de l'Etat qui doit être
amélioré11(*).
L'objectif, au delà de la volonté d'instaurer
les piliers d'une économie libérale, est l'évolution vers
une économie de marché, vu les limites du système de
l'économie d'endettement. Le financement par le marché
présente, d'après l'expérience internationale, les
solutions aux contraintes du financement par endettement.
Section II : les caractéristiques du
financement par le marché
D'après l'expérience internationale dans le
domaine de la libéralisation de l'économie et l'adoption du
financement direct, on a pu dégager de nombreuses améliorations,
que se soit au niveau de l'économie ou bien, au niveau des entreprises,
par rapport à la période qui a précédé cette
libéralisation.
I. Les inconvénients d'un circuit
économique sans marché financier :
Une économie d'endettement, sans marché
financier, ouvre la porte à la monopolisation des ressources de
financement, ce qui pèse lourd sur les entreprises et sur les
établissements de crédits aussi, et limite les choix de
placements.
Ø La banque supporte le quasi totalité du
financement des entreprises. C'est dangereux pour l'entreprise, car monter un
dossier de crédit a des préalables. Tout projet d'investissement
même s'il est bien étudié et très fiable, ne suffit
pas pour rassurer le banquier, qui, une fois tranquillisé sur les
chances de réussite du projet et sa rentabilité, procède
à une évaluation du risque, et plus le risque est
élevé, plus les garanties exigées sont grandes. Le
problème se pose plus pour les PME. Un dossier de crédit a aussi
des conséquences sur le compte d'exploitation de l'entreprise qui se
verra alourdi par les charges financières qu'engendre le crédit,
et qui pèsent lourd sur son budget et restent fixe même si les
bénéfices sont faibles.
Ø Le coût des ressources n'est pas soumis
à concurrences ou optimisé. Le secteur bancaire se trouve libre
de choisir les taux d'intérêt puisqu'on est en présence
d'un monopole.
Ø L'éventail des placements est limité
pour l'épargnant et l'investisseur institutionnel. La confrontation des
offres et des demandes à la bourse des valeurs, donne un choix
très vaste des modes de placement de l'épargne aussi bien pour
l'entreprise que pour le particulier, mais sans le marché financier,
l'épargnant se retrouve devant des choix très limités et
qui ne satisfait pas tout le temps ses espérances pour un rendement plus
intéressant.
Ø L'Etat n'est pas soumis à concurrence :
en tant qu'agent économique, l'Etat a le devoir d'agir pour le mieux
pour optimiser ses interventions. En fait, il faut concevoir l'Etat comme une
grosse entreprise qui doit rendre des comptes à la nation. une
entreprise aussi géante et qui ne fait objet d'aucune concurrence, ni de
supervision, ni de contrôle par ses associés ouvre la porte
à la corruption et le dysfonctionnement. Le management étatique
est de mise de nos jours pour éviter la dilapidation des biens publics
« les actionnaires dans ce contexte sont simplement les
contribuables12(*) »
II. les avantages d'un circuit économique avec
un marché financier :
Une économie de marché, jouit de plusieurs
avantages, que se soit au niveau économique, dans le cadre des 3D
(déréglementation, désintermédiation et
décloisonnement), ou bien au niveau des entreprises.
1. Pour l'économie :
§ Le décloisonnement :
Il débute dans les années 1980, consiste en une
intégration croissante des marchés. Le décloisonnement
passe à la fois par la déspécialisation des
activités financières et par l'ouverture de ces mêmes
activités à de nouveaux intervenants, y compris
étrangers.
Le décloisonnement ouvre ainsi la porte à une
concurrence acharnée, avec des moyens moins coûteux et un
potentiel d'expansion sur un marché plus large.
Au Etats Unis, le mouvement de décloisonnement s'est
étendu sur une période de vingt ans, jusqu' à l'abrogation
en 1999 du GLASS-STEAGALL ACT. Cette loi, datant de 1933, imposait une stricte
séparation entre banques commerciales et banques d'investissements. De
même, le MC FADDEN ACT (1927) qui empêchait la concentration
bancaire par l'imposition de contraintes à l'expansion
géographique des banques est remis en cause à partir de 1994.
Le royaume uni réalise son Big Bang le 27 octobre
1986. Les séparations fonctionnelles entre contrepartistes et courtiers
sont supprimées, et l'accès du marché londonien aux
intervenants étrangers et aux entreprises est facilité. Le
montant des commissions perçues par les intermédiaires financiers
devient libre. Cette réforme permet de renforcer son rang au niveau
international.
En France, le mouvement de décloisonnement se traduit
notamment par l'unification du marché du crédit dès 1982,
par le réforme du marché monétaire en 1985 et par la
suppression du monopole des agents de change en 1993, remplacés par les
sociétés de bourse, elles mêmes remplacées en 1996
par les entreprises d'investissement.
§ La désintermédiation :
Elle qualifie la montée en puissance des marchés
financiers au détriment des intermédiaires financiers, en
particulier les banques. Cela crée une meilleure fluidité et une
diminution des marges d'intermédiaires, car l'accès au
marché financier est direct, et les charges financières de
l'entreprise se trouvent allégées, donc, une plus grande
rentabilité.
Dans les années 1980, tout les pays
industrialisés connaissent un tel phénomène. En effet, les
entreprises et l'Etat qui font face à une contrainte financière
croissante trouvent alors, sur les marchés, les capitaux dont ils ont
besoin en contrepartie de l'émission d'actions et/ou d'obligations.
Cette demande de financement direct a suscitée une nouvelle offre de
capitaux émanant directement des ménages.
§ L'allocation de l'épargne rare :
Une économie qui se modernise offre plus de choix de
placement à l'épargnant, qui sort du cercle fermé de la
thésaurisation, spéculation foncière, dépôts
à terme etc....
On peut parler ici d'une implication de
l'épargnant dans la construction de l'économie, par le rendre
plus attentionné et intéressé au tissu économique
nationale et des changements qui touche sa structure. Alors, il devient un
acteur actif et réactionnel et pourquoi pas, contributif dans le
développement économique de son pays.
§ Sauvegarder la valeur de la monnaie :
Le recours à l'endettement auprès des
établissements de crédits se traduit souvent par la
création monétaire. Cela a un impact négatif sur la valeur
de la monnaie, et le taux d'inflation par conséquent, tandis que le
financement direct permet de se financer sans création monétaire
mais par la réutilisation de liquidité déjà
existante. Donc, c'est une sorte de recyclage de la monnaie mise à
coté pour des fins productives sans toucher à la stabilité
monétaire du pays.
§ L'Etat devient un emprunteur comme les autres :
Le temps a changé, la grosse entreprise qui est l'Etat
doit entrer en concurrence avec les autres opérateurs économiques
pour tester l'efficacité des ses interventions d'une part, et pour se
procurer des ressources au moindre coût d'autre par. Il
bénéficie du capital confiance dont sont privées beaucoup
d'entreprises même très rentable13(*).
2. Pour l'entreprise :
Ø Accéder à de nouvelles sources de
financement immédiat, important et sans engagement pour la
société de procéder à des remboursements. cela
permet de dynamiser la croissance de l'entreprise sans mettre son
indépendance en péril, ainsi que son pouvoir
décisionnel.
Ø Renforcer la notoriété de l'entreprise
et institutionnaliser son image. Le fait de pouvoir accéder au
marché financier ou bien la bourse n'est pas faisable que pour les
entreprises qui remplissent certains conditions de crédibilité
qui sont vérifiées par des commissaires aux comptes et auditeurs
chargés de vérifier les comptes et de fiabiliser les chiffres et
hypothèses de prévision, aussi l'entreprise désireuse
d'être coté en bourse doit clarifier sa stratégie et
objectifs, et son succès à passer ces tests lui permettra de
joindre le club des entreprises prestigieuses qui sont
privilégiées par la confiance que leur a accordé
l'autorité qui veille sur le marché.
Ø Motiver les salariés et intéresser les
cadres les plus performants. Tout émission de titres comporte plusieurs
ordres. Le premier ordre est consacré aux employés de
l'entreprise avec des prix moins élevés que ceux des titres
destinés aux grand public. privilégier le personnel de
l'entreprise contribue à leur motivation. Les salariés se
verront, non pas travailler pour atteindre le bien être de l'entreprise
seulement, mais pour leur bien être a eux aussi. Cela constituera un
facteur d'attraction pour les cadres qualifiés et compétents.
Ø Engager l'entreprise dans une dynamique de rigueur,
de performance et de transparence, sous peine d'être chassé du
marché ou bien de dévalorisation de ses titres. Alors
l'entreprise se voit toujours en situation de « je vous ai à
l'oeil », que se soit par les autorités du marché ou
des actionnaires ou des banques et même par les concurrents. Donc, c'est
une position qui l'incite toujours à faire de son mieux et lever sa
performance au plus haut niveau possible et ne jamais essayer de faire de faux
pas. Sans oublier l'effet du coût de financement qui est plutôt
faible, et son impact sur la performance et la rentabilité de
l'entreprise, selon la devise du management moderne « meilleur
coût de financement, meilleur performance »
Ø Pérenniser son fonctionnement, puisqu'il
s'agit d'un financement à long terme, et c'est une sorte de
sécurité pour l'entreprise qui garantit la
pérennité de ses sources de financement14(*).
Le marché financier présente, ainsi, des
solutions pour les problèmes causés par les limites du monopole
bancaire, en terme de l'insuffisance du financement accordé à
l'économie, ainsi que les choix limités de placements offerts aux
investisseurs.
Le Maroc, qui s'est retrouvé face à ces
problèmes dans les années 80, a procédé; dans
le cadre du programme d'ajustement structurel, à la
libéralisation du marché financier et à la réforme
de son système bancaire.
Chapitre II :
La libéralisation du marché financier
marocain et la refonte du système bancaire
La crise économique des années 80 ;
provoquée par l'épuisement des ressources de l'Etat pour des
causes de croissance économique, a permis de mettre le point sur la
source du mal. Il s'agissait d'une crise interne au niveau des sources de
financement.
La structure de l'économie marocaine est
caractérisée par la dominance des banques comme source unique de
financement des projets d'investissement en l'absence d'un marché
financier dynamique. Dans le même sens, ces établissements de
crédits ne disposent pas d'une marge de liberté suffisante, qui
est réduite par l'encadrement de crédit, les taux
d'intérêt fixes et les emplois obligatoires. Cela rend leur
capacité de financement limitée et leur
compétitivité restreinte.
Le Maroc a entamé donc, dès 1983 une
série de réformes des structures de l'économie. Ces
réformes ont porté entre autres, sur la restructuration du
système financier, en se concentrant principalement sur deux axes
généraux : la libéralisation du marché
financier par la mise en place de mécanismes institutionnelles et
juridiques, afin de le rendre actif et attractif, et une refonte du
système bancaire par le renforcement de sa capacité
concurrentielle dans un cadre de contrôle et supervision adéquat
et efficace15(*).
Section I : la libéralisation du
marché financier marocain.
Le cadre juridique et institutionnel qui régie le
fonctionnement du marché financier marocain s'est vu réorganiser
et moderniser, afin de le rendre capable de remplir ses fonctions au sein de
l'économie en terme de mobilisation de l'épargne et de
financement de l'économie, tout en veillant à son
intégrité et sa transparence, ainsi qu'à la protection des
épargnants.
I. les objectifs de la libéralisation du
marché financier :
Les principaux objectifs ; assignés par la
réforme, cherchaient le rétablissement de l'équilibre des
grandeurs macroéconomiques et la croissance économique sur des
bases plus saines. En ce qui concerne les principaux objectifs
intermédiaires liés au marché financier, le souhait est de
favoriser l'accès au financement direct sur le marché tant pour
les entreprises que pour les établissement de crédits
eux-mêmes, et encourager les épargnants à orienter leur
excès de liquidité vers le marché à travers des
mécanismes qui visent à :
- protéger les épargnants : La
réglementation du marché vise en premier lieu à
protéger les épargnants contre les manipulations et les
manoeuvres trompeuses ou frauduleuses que sont les délits
d'initiés, le non respect des règles de priorité et le
détournement des avoirs des clients.
- garantir que les marchés soient équitables,
efficaces et transparents16(*) : la structure des marchés ne doit, en
aucun cas, favoriser, de façon injustifiée, certains
investisseurs par rapport à d'autres. Les informations utiles, tant
antérieures que postérieures à la négociation d'un
titre, doivent être disponibles et accessibles de façon permanente
sur le marché, circulent librement et sans délai, et se
reflètent ; à tout moment, dans le processus d'ajustement
des prix.
- réduire les risques systémiques :
c'est-à-dire, la réduction des défaillances de ses
acteurs, et même dans les cas où une défaillance
financière se produit, son impact doit, autant que possible, être
réduit au minimum par des mécanismes appropriés.
L'atteint de ces objectifs spécifiques au marché
financier, mènera à la réalisation d'objectifs
économique généraux suivants :
§ Atténuer la pression qui s'exerce sur les
crédits bancaires ;
§ Développer la concurrence de productivité
entre les entreprises, car, au niveau du marché financier, la
performance de celles-ci est considérée comme facteur
d'attraction des investisseurs;
§ Mobiliser l'épargne liquide tant au niveau
national qu'au niveau international en terme d'encouragement des IDE ;
§ Créer les conditions nécessaires au
développement des relations financières directes entre les
différents agents économiques17(*).
La réalisation de ces objectifs dépend
essentiellement de la pertinence et de l'ordre des mécanismes
instaurés.
II. Processus et mécanismes de la
libéralisation du marché financier
Le cadre juridique et institutionnelle du marché
financier a été profondément réformé
à partir de 1993, modifié et complété en 1996 pour
arriver à instituer des intervenants, qui permettront la réussite
de l'organisation, le fonctionnement et le contrôle du marché.
La réforme financière a élargi les canaux
de collecte de l'épargne, les possibilités de financement et,
d'une manière générale, les possibilités
d'intermédiation pour toute sorte d'opération
financière.
1. La loi de 1993 :
En 1993, Les pouvoirs publics ont promulgué
respectivement :
- Le dahir sur la Bourse des Valeurs (portant loi N°
1-93-211 du 21 septembre 1993) modifié et complété par la
loi 34-96 du 9 janvier 1997 qui a porté sur la réorganisation du
marché boursier sous la direction d'une société anonyme de
droit privé (la société de gestion de la bourse des
valeurs de Casablanca), dont le capital est détenu, à parts
égales, par l'ensemble des sociétés de bourse.
Sa principale mission est la gestion et le
développement de la bourse de casablanca.
- les sociétés de bourse :
agréés par le ministre des finances, et ayant le monopole de la
négociation en bourse. Aujourd'hui au nombre de quinze, elles ont pour
objet , outre la négociation en bourse, la garde des titres, le
placement des titres émis par les personnes morales faisant appel public
a l'épargne,la gestion de portefeuille en vertu d'un mandat, le conseil
et le démarchage de la clientèle. Ces sociétés sont
le vecteur directeur du professionnalisme et du dynamisme du marché
boursier.
-l'association professionnelle des sociétés de
bourse (APSB) : chargée de veiller au respect par ses membres des
dispositions légales, de les représenter face aux pouvoirs
publics, ou tout autre organisme, et d'étudier les questions relatives
à l'exercice de la profession.
- Le dahir concernant la création du Conseil
Déontologique des Valeurs Mobilières (CDVM) ; et les
informations exigées des personnes morales faisant appel public à
l'épargne (Dahir portant loi N° 1-93-212 du 21 septembre 1993). En
tant qu'autorité de contrôle, le CDVM est un établissement
public doté de la personnalité morale et de l'autonomie
financière, il a pour mission de veiller au bon fonctionnement, à
la transparence, à l'intégrité et à la
pérennité du marché des valeurs mobilières. Il est
particulièrement chargé d'assurer la protection des
épargnants, veiller à l'exactitude des informations
exigées et fournies par les personnes morales qui font appel à
l'épargne. Le CDVM est administré par un conseil
d'administration, présidé par le ministre des finances et
composé du ministre de la justice, du gouverneur de Bank Al Maghreb ou
leurs représentants ainsi que trois personnalités
désignées par le ministre des finances.
- Le dahir portant loi N° 1-93-213 du 21 septembre 1993
relative aux Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières
(OPCVM) qui ont été créé en 1995, ils sont
sous forme de Fonds Communs de Placement (FCP) ou de Sociétés
d'Investissement à Capital Variable (SICAV). Ce sont des instruments de
canalisation de l'épargne vers le marché.
2. La loi de 1996 :
- Le dahir N° 1-96-246 portant loi N° 35-96 du 9
janvier 1997 relative à la création d'un dépositaire
central « Maroclear » et l'institution d'un régime
général de l'inscription en compte de certaines valeurs
basé sur la dématérialisation des titres. Le capital de
Maroclear est détenu à 55% par l'Etat et l'autre moitié
par le secteur privé. Ce dépositaire est le garant de la
transparence des règles de fonctionnement et de la
sécurité des transactions18(*).
L'objectif affiché est de parvenir à un
marché unique et décloisonné, permettant à tous les
intervenants d'arbitrer instantanément entre titres, dans un cadre de
libre jeu des mécanismes de marché et d'une
sécurité renforcée. Chacun des intervenants qui ont
été créés a un rôle au sein du marché,
et contribue de son côté à la réalisation de cet
objectif.
Conjointement à la reforme du marché financier,
une autre reforme du système bancaire a été lancée
afin de le consolider et le moderniser.
Section II : la refonte du système
bancaire
Les lois bancaires de 1993 et de 2006, tout en
privilégiant la libéralisation, ont aussi renforcé les
pouvoirs des autorités de tutelle aux plans de la réglementation
et du contrôle.
La refonte du système bancaire a porté sur la
réorganisation du cadre institutionnel régissant et
contrôlant l'activité des établissements de crédits
ainsi que sur ce qui a été appelé la
déréglementation, la désintermédiation et le
décloisonnement des activités19(*).
I. Le cadre institutionnel et juridique du
système bancaire :
Le cadre légal et réglementaire régissant
le système bancaire du Maroc n'a cessé de se renforcer et de se
rapprocher des standards internationaux depuis la loi de 1993 jusqu'à la
loi de 2006.
1. La loi du 06 juillet 1993 :
Cette loi a institué un dispositif juridique
unifié applicable à l'ensemble des établissements de
crédit, ainsi que le cadre d'une plus large concertation entre les
autorités monétaires et la profession. Ses dispositions
visent également à assurer une meilleure protection des
déposants et des emprunteurs.
1.1 la redéfinition des établissements
de crédits :
La loi bancaire a vu son champ d'action s'étendre
à des établissements de crédit qui n'étaient pas
régis par le décret royal portant loi du 21 avril 1967 et relatif
à la profession bancaire et au crédit, par l'introduction de la
notion d' « établissement de crédit »
qui englobe, en plus des établissements agréés en tant
que banques, ceux agréés en tant que sociétés de
financement
Aux termes de cette loi, ils sont considérés
comme établissements de crédit les personnes morales effectuant,
à titre de profession habituelle, l'une des opérations
suivantes :
- la réception de fonds du public ;
- la distribution de crédit ;
- la mise à disposition de la clientèle de tous
moyens de paiement et de gestion.
La loi assimile, en outre, aux opérations de
crédit, le crédit-bail, les opérations de vente avec
faculté de rachat d'effets et de valeurs mobilières et les
opérations d'affacturage.
Les établissements de crédit ont
également été autorisés à effectuer
certaines opérations connexes à leur activité20(*).
Les banques sont des établissements à vocation
universelle, étant donné la gamme des opérations qu'elles
peuvent effectuer puisqu'ils sont les seules capables de collecter des
dépôts à vue ou d'un terme inférieur ou égal
à deux ans tandis que les sociétés de financement
n'interviennent que dans les activités de crédits21(*).
1.2 La
réglementation des établissements de crédit :
L'un des principaux apports de la loi22(*) bancaire de 1993 a
été le renforcement des pouvoirs de réglementation, de
supervision et de sanction accordés aux autorités de tutelle,
ainsi que l'extension de leur contrôle à l'ensemble des
établissements de crédit et de leurs filiales. Ils assurent
également la présidence des organes de coordination.
Les autorités de tutelle, appelées
communément « autorités monétaires »,
sont constituées du Ministre des Finances et du Gouverneur de Banq Al
Maghreb.
Cette loi a également réservé une large
place à la coordination entre la profession et les opérateurs
économiques à travers la création d'organes
consultatifs suivants :
- le Conseil National de la Monnaie et de l'Epargne (CNME),
qui est consulté sur toute question intéressant les orientations
de la politique monétaire et du crédit et les moyens de sa mise
en oeuvre, Il donne également son avis sur les conditions
générales de fonctionnement des établissements de
crédit.
- le Comité des Etablissements de Crédit
(CEC), donne son avis conforme au ministre des finances sur les questions
intéressant l'activité des établissements de
crédit, notamment celles relatives à l'octroi et le retrait
d'agrément ; à l'exercice à titre habituel, par un
établissement de crédit d'une activité autre que celles
déjà précisé ; au montant du capital ou de la
dotation minimum exigible d'un établissement de crédit ; aux
conditions de prise de participation des établissements de crédit
dans le capital des entreprises ; aux modalités d'intervention et
de fonctionnement du Fonds collectif de garantie de
dépôts23(*).
Le comité donne, également, son avis au
gouverneur de Bank Al-Maghrib, sur les questions se rapportant aux aspects
techniques des instruments de la politique monétaire et des
règles prudentielles.
- l'Association Professionnelle des Sociétés de
Financement (APSF) que la loi a créé pour les
sociétés de financement tout en maintenant l'existence d'une
association professionnelle pour les banques (le Groupement Professionnel des
Banques au Maroc (GPBM)), dont le rôle est d'assurer la coordination
entre la profession et les organes de décision.
- La Commission de Discipline des Etablissements de
Crédit (CDEC). Son avis est demandé par la banque centrale et le
ministère de finance avant de procéder aux sanctions
suivantes :
1- interdire ou restreindre l'exercice de certaines
opérations par l'établissement de crédit ;
2- nommer un administrateur provisoire ;
3- retirer l'agrément à l'établissement
de crédit24(*).
1.3 Dispositifs prudentiels :
En vue d'assurer le développement de l'économie,
la défense de la monnaie, la protection des déposants et des
emprunteurs, la loi de 1993 a veillé à la mise en place de
quelques dispositifs prudentiels :
Ø le ministre des finances a le droit de fixer, pour
l'ensemble des établissements de crédit ou pour une
catégorie de ces établissements ; sans préjudice
des pouvoirs dévolus à Bank Al-Maghrib et après avis du
"Conseil national de la monnaie et de l'épargne" :
- les modalités de collecte et les conditions de
rémunération de certaines catégories de fonds reçus
du public ;
- les conditions relatives à la durée, au
volume, aux taux d'intérêt et aux autres modalités d'octroi
de crédits ;
- les rapports minima ou maxima devant être maintenus
entre deux ou plusieurs éléments de l'actif, du passif et des
engagements par signature reçus ou donnés par des
établissements de crédit.
Ø Pour exercer leurs activités, les
établissements de crédit ainsi que leurs dirigeants doivent d'un
coté satisfaire un certain nombre de conditions et d'exigences nouvelles
et respecter un ensemble de règles, d'un autre coté. Ces
conditions et règles sont :
- L'honorabilité des personnes ;
- Le non-cumul de fonctions ;
- L'agrément par le Ministre des Finances ;
- Le respect normes prudentielles (capital minimum,
coefficients de liquidité, de solvabilité, de division des
risques et de tout autre ratio prévu par Bank Al Maghrib) ;
- Le respect des règles comptables établies par
Bank Al Maghrib ;
- L'adhésion à une organisation
professionnelle.
Ø Dans le cas d'une défaillance du
système, même avec tout les dispositifs et les précautions
cités ci-dessus, et afin d'assurer et protéger les
intérêts des déposants, et de préserver le
réputation de la place, il est institué :
-Un Fonds collectif de garantie des dépôts et ce,
sans préjudice des systèmes ayant le même objet pouvant
exister au niveau de certains établissements de crédit.
Le " Fonds collectif de garantie des dépôts " est
destiné à ; consentir, d'une part, dans le cadre d'un plan
de redressement, aux établissements de crédit recevant des fonds
du public et se trouvant en difficulté, des concours remboursables, et
d'autre part, indemniser les déposants des établissements de
crédit mis en liquidation.
Le financement du fonds se fait par la participation de
tous les établissements de crédit recevant des fonds du public et
ce, par le versement d'une cotisation annuelle proportionnelle aux
dépôts, dont le taux est fixé par arrêté du
ministre des finances après avis. Le taux de cette cotisation ne peut
dépasser 0,25 % des dépôts.
- Un mécanisme collectif de soutien financier au profit
des établissements de crédit recevant des fonds du public et
qui sont en difficulté
La première étape du dispositif susvisé
commence par appel aux actionnaires qui détiennent une participation
égale ou supérieure à 5 % du capital et font partie du
conseil d'administration, en vue d'apporter leur appui financier à
l'établissement en question. Au cas où l'apport de ceux-ci
s'avère insuffisant, le Gouverneur de Bank Al-Maghrib peut proposer au
Ministre des Finances de désigner un administrateur provisoire qui doit
présenter, dans un délai de trois mois, un plan de redressement
dudit établissement.
En cas d'acceptation par le ministre des finances du
plan de redressement susvisé, le Fonds Collectif de Garantie des
Dépôts peut consentir à l'établissement de
crédit concerné des facilités remboursables.
Si la contribution du FCGD est jugée insuffisante, le
Gouverneur de Bank Al-Maghrib peut mettre en oeuvre la solidarité de la
place en invitant les autres établissements de crédit à
apporter leur soutien financier à l'établissement en
difficulté, sous forme soit de prise de participation, soit d'octroi de
concours remboursables ou non25(*).
Pour se maintenir aux normes internationales dans un
système financier mondial en perpétuelle évolution, cette
loi doit être adaptée et ajustée de manière
permanente, et c'est dans ce contexte que s'inscrit la révision de la
loi bancaire de 1993, dont il découlera l'adoption d'une nouvelle loi
bancaire en 2006.
2. La loi du 14 février 2006 :
La nouvelle loi est venu pour approfondir les dispositions de
la loi de 1993 par le renforcement des pouvoirs de Bank Al Maghreb, ainsi que
l'élargissement de son champ d'intervention et la coordination entre les
institutions chargées du contrôle du système financier,
sans oublier d'ajouter de nouveau dispositions pour assurer d'avantage la
protection des déposants.
- le renforcement des pouvoirs de bank al Maghreb en
matière de contrôle et de supervision: les prérogatives
relatives à l'exercice de l'activité des établissements de
crédit sont dévolues à banque al Maghreb après que
son rôle soit limité à proposer et attendre la confirmation
du ministère des finances.
Que se soit en matière de supervision ou de
contrôle, le pouvoir du BAM s'est vu élargir pour contenir
l'ensemble des activités des établissements de crédit,
ainsi que les intermédiaires des opérations effectuées par
ses établissements26(*), un pouvoir qui était attribué au
ministère des finances par la loi de 1993.
- l'extension du contrôle du banque al Maghreb à
l'ensemble des activités bancaires : les banques offshore, les
associations du micro-crédit ainsi que le fonds collectif de garantie
des dépôts que se soit au niveau de la direction ou de la
gestion27(*).
La loi a aussi attribué au BAM le pouvoir de conclure
des conventions bilatérales au niveau internationale en matière
de contrôle des établissements de crédits28(*).
- le renforcement de la protection des déposants :
les nouveaux apports de la loi de 2006 sont : le droit d'information par
des relevés, ainsi que le droit de clôture de comptes ou de
transfert de fonds en cas de fermeture d'agence par un établissement de
crédit, et le droit d'indemnisation en cas d'indisponibilité
de
dépôts auprès de l'établissement de
crédit29(*).
- l'institution d'une collaboration entre les autorités
de contrôle du secteur financier nommée
« commission de coordination des organes de supervision du secteur
financier », composée du BAM, CDVM et l'administration
chargée du contrôle des entreprises d'assurance et de
réassurance30(*).
La reforme du cadre juridique est plutôt marquée
par le renforcement du pouvoir de contrôle de la banque centrale, et ce,
en parallèle avec la libéralisation de l'activité bancaire
par la levée de l'encadrement du crédit qui constituait un moyen
de contrôle du volume des crédits.
II. La libéralisation des activités
bancaires :
Entre 1976 à 1990, la politique de crédit
s'appuyait sur un système d'encadrement visant à contenir une
croissance excessive des crédits et à influencer la composition
du volume des crédits accordés par les banques, afin de les
orienter vers certains secteurs prioritaires, par la réglementation de
l'intérêt et les emplois obligatoires. Aussi, le paysage bancaire
était marqué par une forte spécialisation des
activités bancaires, alors, il a été nécessaire de
procéder par la déréglementation, la
désintermédiation et le décloisonnement des
l'activités bancaires, tout en imposant certains règles
prudentiels aux banques.
1. La déréglementation des
activités :
Le plafonnement des crédits, la réglementation
de l'intérêt et les obligations d'emploi des ressources
imposées aux banques ont limité la capacité du
système bancaire à mobiliser les dépôts, et ont
engendré une mauvaise allocation du capital. La banque centrale
marocaine s'est progressivement orientée vers la libéralisation
de l'activité bancaire, à travers la suppression des emplois
obligatoires et du taux d'intérêt fixe31(*).
1.1 La suppression des emplois obligatoires :
Les banques commerciales étaient tenues de financer le
Trésor grâce à un système de plancher d'effets
publics32(*). Par exemple,
en 1980, les banques devaient détenir 30 % de leurs dépôts
sous forme de bons du Trésor à faible rémunération.
De plus, les banques commerciales avaient l'obligation de détenir un
pourcentage spécifique d'obligations émises par les banques de
développement33(*).
Dans le cadre de l'allégement des contraintes sur les
emplois de fonds auxquelles sont soumises les banques et de la réduction
du contrôle quantitatif des crédits
bancaires, le Conseil du Crédit et du Marché
Financier (CCMF) a décidé de ne plus baser le taux plancher
d'obligations de la CNCA que les banques sont tenues d'acheter sur le total de
leurs dépôts mais sur leurs dépôts à vue et
ce, à compter de juillet 1990. En outre, afin d'améliorer
l'allocation des ressources, ce taux a été réduit en 1991
en vue de son abolition progressive. Il est passé de 3,5 % des
exigibilités à 3 % au 1er juillet 1991, puis à 2 % au 1er
juillet 1993.
En 1994, les conditions de distribution du crédit ont
été assouplies, et certains coefficients d'emplois bancaires
auxquels étaient astreintes les banques ont été
supprimés : il s'agit des portefeuilles minimums d'emplois en
crédits à moyen terme réescomptables et en crédit
au logement ainsi que du coefficient de retenue sur les créances
nées à l'étranger, et ce, afin de permettre
l'accroissement du crédit.
En mai 1996, la libéralisation des emplois bancaires a
été poursuivie en vue de l'évolution vers la suppression
progressive du portefeuille minimum obligatoire d'effets publics. C'est ainsi
qu'à partir du 30 septembre 1996, les banques ont été
tenues de conserver un portefeuille d'effets publics à six mois et
à un an égal à au moins à 10 % de leurs
dépôts. Le plancher minimum de bons du Trésor était
de 33,5 % en 1990. Il est passé à 32 % en 1991, 25 % en 1993 et
15 % en 199434(*).
1.2 La libéralisation des taux
d'intérêts créditeurs et débiteurs :
- Afin de simplifier la structure des taux
d'intérêt, de stimuler l'épargne, et renforcer la
compétitivité des banques, la banque centrale a
libéralisé, en 1985, les taux de rendement des
dépôts d'une durée dépassant 12 mois, puis, le taux
d'intérêt sur les dépôts à terme dont la
durée est supérieure à six mois en 1989 a
été libéralisé à son tour.
En juillet 1990, la BAM a libéralisé les taux
sur les dépôts d'une durée de plus de trois mois pour
encourager la concurrence entre les intermédiaires financiers et
améliorer l'allocation des ressources.
Entre 1986 et 1991, pour les taux sur dépôts qui
sont restés réglementés, Bank Al-Maghrib a remplacé
les taux fixes par des taux minimaux.
En janvier 1992, tous les taux d'intérêt sur les
dépôts ont été totalement libéralisés.
Toutefois, la rémunération des comptes sur carnets demeure
fixée sous la forme d'un taux minimum, établi à 7 % par an
en avril 1995.
- Les autorités avaient commencé en 1985
à éliminer tous les taux fixes sur les prêts
accordés par les banques et ont introduit à la place un
système de plafonnement des taux débiteurs. Les modalités
de détermination des taux maximums ont été
modifiées à plusieurs reprises.
Depuis juillet 1991, le taux plafond est ajusté
mensuellement par la banque centrale et s'applique à tous les
crédits à taux fixes.
Le processus de libéralisation des taux
débiteurs a été achevé en 1996. En vertu d'un
arrêté du ministère des Finances et des Investissements
extérieurs en date du 31 janvier 1996, les taux d'intérêt
annuels applicables à tous les crédits sont librement
déterminés par les banques et peuvent être fixes ou
variables, sauf pour les crédits d'une durée inférieure ou
égale à un an qui, eux, doivent être
rémunérés selon un taux fixe, Les autorités se
contentant de préconiser un niveau indicatif de plafond pour les taux
débiteurs.
À travers la libéralisation des taux
d'intérêt débiteurs, la tendance à la baisse de ces
taux sous l'effet de la concurrence aboutira à une marge
d'intermédiation bancaire faible35(*).
2. Le décloisonnement des activités
bancaires :
Par l'intégration de la notion de la « banque
universelle », Il s'agit de mettre fin à une longue période
de périmètres d'activités spécialisées
(logement, tourisme, agriculture, artisanat etc.) entre banques dites de
dépôt et celle dites d'investissement ou de développement
ou organismes de financement spécialisés (OFS). Les conditions de
concurrence sont également restaurées entre banques publiques et
privées et la TVA sur activité bancaire a été
également harmonisée36(*).
3. Le renforcement des règles
prudentielles :
Afin d'aligner les banques marocaines sur les standards
internationaux, les mesures principales imposées à L'exercice de
l'activité bancaire depuis 1996 sont :
· Un capital minimum de 100 Millions de MAD, depuis 1989
;
· Des provisions des créances en souffrance
égales au moins à 20% pour celles pré douteuses, à
50% pour celle douteuses et à 100% pour les créances compromises.
· Un coefficient de solvabilité ou ratio-Cooke
(Crédits et engagements / Fonds propres) de 8% à l'image des
exigences internationales ;
· Un coefficient de division des risques (Encours
cumulé d'un client / Fonds propres) de 10%, a récemment
été porté à 20% en 2000 ;
· Un coefficient de liquidité entre actif
réalisable et passif exigible de 60% a été porté
à 100% en 200037(*).
La déréglementation et la
déspécialisation de l'activité bancaire ainsi que
l'instauration d'un cadre juridique pour la contenir, en terme de
contrôle et supervision et gestion de risque, tout ses dispositions ont
contribué à créer un système bancaire, quoique
comportant quelques points faibles, est considéré parmi les plus
développés d'Afrique38(*).
La libéralisation du marché financier est
survenue comme solution pour les problèmes de financement de
l'économie marocaine, et contrebalancer la dominance de
l'intermédiation bancaire, pour atténuer la pression sur les
crédits bancaires.
Alors, aujourd'hui, et après 15 ans du début de
la réforme, quel est l'impact de la libéralisation du
marché financier sur l'intermédiation bancaire ?
Chapitre III :
L'activité sur le marché financier
marocain et son impact sur l'intermédiation bancaire
Les différentes réformes établies
par l'Etat marocain depuis 1993, que ce soit au niveau du marché
financier ou bien au niveau du système bancaire, avaient pour objectif,
la mobilisation de l'épargne et son affectation optimale vers les
investissements productifs, afin de relancer le mouvement de croissance
économique du pays.
Etant marqué, depuis l'indépendance par une
économie d'endettement, ou prédomine l'intermédiation
bancaire en matière de financement des projets d'investissement et de
collecte de l'épargne, le renforcement des mécanismes du
marché financier au Maroc a eu, pour conséquent, la
création de nouvelles alternatives d'approvisionnement en
liquidité et de placements pour les épargnants et pour les
entreprises. La création de ces nouvelles alternatives aura un impact
sur l'intermédiation bancaire, puisque le marché offre un
meilleur coût et un meilleur rendement. Donc, on peut s'attendre à
une concurrence entre les deux modes de financement, surtout avec la
libéralisation des activités bancaires et la levée de
l'encadrement du crédit.
L'analyse de l'impact de l'activité sur le
marché financier marocain sur l'intermédiation bancaire portera
sur deux axes principaux : le collecte de l'épargne, à
travers une analyse de l'évolution des placements sur le marché
financier et son impact sur le volume des dépôts bancaires, et le
financement de l'économie, à travers l'analyse de
l'évolution des émissions sur le marché financier par
rapport à l'évolution des crédits bancaires. Cette
étude portera sur la période 1995 - 2006.
Section I : le placement sur le marché
financier marocain et son impact sur les dépôts
bancaires :
L'impact de l'activité du marché financier
marocain sur l'intermédiation bancaire, en terme de collecte de
l'épargne, ne sera visible qu'à travers une comparaison des
placements sur le marché financier avec les dépôts
bancaires rémunérés, mais également par
l'évolution des dépôts bancaires à vue,
rapportée au volume total des avoirs liquides des agents
économiques, afin de mesurer le développement des ressources
bancaires à l'ère de la libéralisation
financière.
I. L'évolution des dépôts
bancaires à vue:
Le dépôt bancaire à vue permet de
mobiliser les avoirs liquides à bon marché et, par
conséquent, de maintenir, à un niveau appréciable, la
marge d'intermédiation de crédit.
.
1. l'évolution des dépôts à
vue entre 1995 et 2000 :
En 1995, Les avoirs liquides au Maroc, qui sont
constitués par la monnaie fiduciaire et les dépôts à
vue, à l'exclusion des comptes sur carnets, ont atteint près de
127 milliards de DH.
Le système bancaire a collecté près de 58
% de la liquidité existante sous forme de dépôts à
vue.
En 1996, la part des banques de l'ensemble des avoirs liquides
était de 56.6 %. Cette diminution par rapport à l'année
précédente (58 %) est dû à la différence
entre, l'évolution des avoirs liquides qui ont progressé de 5.3 %
contre une variation moins importante des dépôts à vue de
2.5 %.
La part du système bancaire de l'ensemble des avoirs
liquides progresse pour atteindre 58 % en 1997, puis 60 % en 1998, suite
à une hausse importante des dépôts à vue de 10 % en
1997, puis de 11 % en 1998 contre une augmentation moins significative des
avoirs liquides qui a atteint 7.7 % en 1997, puis 7 % en 1998.
En 1999, on remarque une tendance à la baisse de
l'évolution des dépôts à vue qui a atteint 10.6 %
par rapport à 1998 (11 %) même si les avoirs liquides ont connu
une hausse significative de 12 %.
En 2000, les dépôts à vue augmentent de
8.7 %. Cette baisse par rapport à 1999 (+ 10.6 %) n'affectera pas pour
autant la part des banques de l'épargne liquide qui reste constante (60
%). Ce résultat est dû au ralentissement de l'évolution des
avoirs liquides en général, qui est passé de 12 % en 1999
à 6 % en 2000.
Entre 1995 et 2000, les évolutions des
dépôts bancaires à vue varient principalement entre 8.7 %
et 11 %. Ces variations restent constantes et, essentiellement, liées
aux variations des avoirs liquides. Cela permet au secteur bancaire de garder
une part plus au moins importante des liquidités existantes qui varie
entre 58% et 60 %.
A partir de 2001, les dépôts bancaires à
vue franchissent le seuil de 60 % des avoirs liquides, et maintiennent un
niveau d'évolution plus important.
2. l'évolution des dépôts à
vue entre 2001 et 2006 :
En 2001, les dépôts bancaires marquent une hausse
significative de 18 % et constituent à présent 62 % de l'ensemble
des avoirs liquides. Ceux-ci ont connu une progression moins importante de 15.5
%.
En 2002, on enregistre une évolution moins favorable
des dépôts bancaires (11%) par rapport à 2001 (20%), mais
le système bancaire garde, néanmoins, sa part d'avoirs liquides
constante (63 %), ce résultat est dû à l'évolution
moins importante des avoirs liquides (9.4 %) par rapport à 2001 (15.5
%).
Entre 2003 et 2004, l'évolution des dépôts
bancaires reste constante, et varie entre 12 à 13 %, la part du
système bancaire des avoirs liquides reste constante aussi, et varie
entre 64 et 65 %.
Entre 2005 et 2006, le montant des dépôts
à vue marque une progression significative de 16 % et représente
67 % des avoirs liquides qui ont connu une hausse qui varie entre 15 et 16
%.
Alors, Le système bancaire marocain détient plus
que la moitié des liquidités existantes sous forme de
dépôts à vue, l'évolution de ces dépôts
reste, en général, constante et dépend essentiellement du
volume des avoirs liquides (voir figure 1).
Figure1: l'évolution de la part du système
bancaire des avoirs liquides au Maroc entre 1995 et 2000.
Source : BAM 1995-2006
Hors les dépôts à vue non
rémunérés, la banque propose un autre service afin
d'attirer l'épargne, les dépôts
rémunérés.
II. Les placements sur le marché financier
marocain et les dépôts bancaires
rémunérés.
Les dépôts bancaires
rémunérés, dont les dépôts à terme et
les comptes sur carnet, permettent aux épargnants de dégager un
rendement fixe de leur excèdent de liquidité. Le marché
financier présente lui aussi une multitude de choix de placements
à rendement fixe et variable ( les titres de sociétés et
d'OPCVM et les titres de créances négociables et les bons de
trésor) offrant, ainsi, des alternatifs de placements plus
diversifiés que celle offertes par les banques. Une comparaison entre
l'évolution des deux modes de placements permettra de cerner l'impact de
l'un sur l'autre. Cependant, en ce qui concerne le marché financier, on
se contentera d'analyser l'évolution des placements hors bons de
trésor afin de déterminer le développement du recours aux
instruments de placements concernant les entreprises isolement de celles
concernant l'Etat, et leur contribution dans la collecte de
l'épargne.
1. l'évolution des placements sur le
marché financier et des dépôts bancaires
rémunérés entre 1995 et 2001 :
En 1995, le montant des placements financiers auprès
des banques, sous forme de comptes sur carnet et dépôts à
terme, a atteint près de 70 milliards de DH, quant aux placements sur le
marché financier, ils ont totalisé près de 8 milliards de
DH.
Les placements au niveau du marché financier ne
représentent que 11 % du volume dépôts bancaires
rémunérés.
En 1996, les augmentations des placements sur le marché
financier atteint 5 milliards de DH, soit une hausse importante de 62 %. Cette
progression est dû essentiellement au recours à l'achat des titres
de sociétés qui a marqué une évolution de 2.4
milliards de DH, ainsi qu'à l'achat des titres d'OPCVM qui a atteint
près de 2 milliards.
Les dépôts rémunérés
auprès du système bancaire ont connu une augmentation similaire
de 6 milliards de DH, mais marquent une évolution moins favorable de 9
%. Cette progression est dû en grande partie à l'augmentation du
recours aux dépôts à terme qui ont enregistré une
hausse de 4.6 milliards de DH.
En 1997, le volume des placements sur le marché
financier a augmenté de 631 millions de DH seulement, soit de 5 %, un
chiffre moins important que l'année précédente. Ce
résultat peut être expliqué par la baisse de l'achat des
titres de sociétés de 3.4 milliards de DH.
Les dépôts auprès du système
bancaire ont connu de leur coté une hausse significative de 10.5 %,
soit d'un montant de 8 milliards de DH.
Entre 1998 et 1999, les placements sur le marché
marquent une montée en force qui a atteint 11 milliards soit de 82 % en
1998, et de 48 % en 1999. Cette augmentation est due essentiellement au recours
important à l'achat des titres d'OPCVM qui a augmenté de 10
milliards de DH en 1998 et de 8 milliards en 1999.
Le montant des placements à terme auprès des
banques n'a évolué que de 5 milliards de DH, soit de 6 % en 1998,
et 7.5 milliards de DH soit de 8.5 % en 1999.
En 2000, l'évolution des placements sur le
marché marque un grand recul. Elles ont perdu 6.4 milliards de DH, soit
17.5 % de leur volume de l'année précédente. Cette
diminution provient principalement du recul que connaît l'achat des
titres d' OPCVM, un recul estimé à 8 milliards de DH.
L'évolution des placements à terme auprès
des banques reste identique à celle de l'année
précédente (8 %).
En 2001, les placements sur le marché connaissent une
amélioration, leur montant augmente de 3 milliards de DH soit de 10.4 %.
Cette augmentation est due essentiellement à l'évolution des
achats des titres d'OPCVM qui ont progressé de 3 milliards en 2001.
Les dépôts rémunérés
auprès des banques ont marqué une amélioration importante
de 12 milliards de DH, soit de 11 %, suite à une hausse significative de
8 milliards de DH des dépôts à terme.
Entre 1995 et 2006, les augmentations des
dépôts bancaires à terme varient entre 6 et 12 %, marquant,
ainsi, une évolution constante dans le temps tandis que les placements
sur le marché financier connaissent des variations très
dispersées qui varient entre -17 % et 82 %.
On remarque un léger ralentissement de
l'évolution des dépôts bancaires quand le niveau des
placements sur le marché financier atteint son niveau le plus haut en
1998 (82 %) puisque les dépôts ont marqué une
évolution de 6% contre 10,5 % en 1997.
2. l'évolution des placements sur le
marché financier et des dépôts bancaires à terme
entre 2002 et 2006 :
En 2002, les placements sur le marché financier
augmentent encore de 14.3 milliards de DH, soit de 43.2 %. Cette augmentation
significative est due essentiellement à l'évolution des achats
des titres d'OPCVM qui ont progressé de 12 milliards.
Les placements auprès des banques n'ont augmenté
que de 2.3 milliards de DH, soit de 2 %, marquant, ainsi, son plus bas taux
d'évolution depuis 1995.
Il est à signaler qu'en 2002, le montant des placements
sur le marché représente près de 43 % du montant des
placements auprès des banques.
En 2003, le recours aux placements sur le marché
connaît une évolution négative puisqu'il a perdu 9
milliards de DH, soit 19.3 % de son montant de l'année
précédente. Cette chute est due principalement à la baisse
des placements en titres de sociétés qui baissé de 6
milliards de DH.
Le placement auprès des banques a connu, au contraire,
une amélioration importante de 8.3 milliards de DH, soit de 7 %.
Entre 2004 et 2005, le marché financier marque une
montée en force en terme de placement. La hausse est estimée
à 10 milliards de DH, soit de 27 % en 2004. Cette progression
résulte de l'augmentation des placements en titres d'OPCVM (+ 10
milliards de DH), et une autre hausse de 24.5 milliards de DH, soit de 50.6 %
en 2005 ; due essentiellement et pour la première fois, à
une hausse très importante de placements en titres de
sociétés qui a atteint près de 25 milliards de DH.
La performance bancaire n'était pas aussi importante
que celle du marché en 2004. Les dépôts bancaires n'ont
progressé que de 4 milliards de DH, soit de 4 % en 2004.
Néanmoins, les dépôts ont connu une hausse significative de
15.4 milliards de DH, soit de 11.7 % en 2005.
En 2005, le montant des placements sur le marché
égale la moitié des placements auprès du système
bancaire.
En 2006, les placements sur le marché connaissent une
baisse de 5 milliards, soit de 7 % par rapport à 2005. Cette baisse
résulte de la diminution des placements en titres de
sociétés (-22.6 milliards), malgré une augmentation
importante des placements en titres d'OPCVM qui est estimée à 18
milliards.
Les dépôts bancaires marque une
amélioration importante de 22.5 milliards de DH, soit de 15.3 %, suite
à une amélioration des dépôts à terme qui ont
marqué une hausse de 17.6 milliards de DH39(*).
Le placement sur le marché financier connaît
beaucoup de variations. Certes, il a évolué en force en 1999,
2002 et 2005, mais ses évolutions restent peu constantes, plus
dispersés dans le temps, et espacés par des périodes de
déclin négatif. Ce qui mène à croire au
caractère occasionnel du recours des investisseurs au marché
financier en terme de placements, qui est loin d'avoir une continuité
constante.
La collecte de l'épargne par le système bancaire
a connu, en général, une évolution progressive dans le
temps, ses variations ne sont pas très dispersées et gardent un
rythme constant, malgré des ralentissements occasionnels surtout en 2002
(voir figure 2 et 3).
Figure 2 : l'évolution des placements financiers
sur le marché et auprès du système bancaire entre 1995 et
2006.
Source : BAM et CDVM 1995-2006
Chaque évolution des placements sur le marché
financier a pourtant un impact sur l'évolution des dépôts
bancaires, puisque chaque amélioration du recours au marché s'est
traduite par une baisse de l'évolution des placements bancaires (Voir
figure 3).
Figure 3 : les variations d'évolution des
placements financiers auprès des banques et sur le marché
financier.
Source : BAM et CDVM 1995-2006
Le placement sur le marché financier, alternatif aux
dépôts bancaires, est peu développé et instable au
Maroc. Il a pu, toutefois, concurrencer le système bancaire à
quelques occasions, mais le manque de continuité de ses
évolutions rend cette concurrence insuffisante. Le système
bancaire, quant à lui, a su profiter de la
déréglementation en matière de taux d'intérêt
créditeurs afin d'attirer plus d'épargne.
En matière de collecte de l'épargne, le
marché financier marocain n'a pas pu remplir ses fonctions efficacement.
Il reste incapable de garder une évolution constante, sauf quelques
progressions importantes qui restent, néanmoins,
phénoménales. Toutefois, il reste à définir la
position du marché financier en terme de financement de
l'économie.
Section II : Le financement de
l'économie marocaine par le marché financier et son impact
sur le financement intermédié :
L'impact de l'activité sur le marché financier
marocain sur l'intermédiation bancaire, en terme de financement de
l'économie, ne sera visible qu'à travers une comparaison des
émissions à moyen et long terme ( les titres de créances
négociables, les obligations et les augmentations de capital) avec
l'encours global des crédits bancaires à moyen et long terme,
mais également par l'évolution des émissions à
court terme (billets de trésorerie), rapportée à l'encours
global des crédits à court terme. Cependant, en ce qui concerne
le marché financier, on se contentera d'analyser l'évolution des
émissions hors bons de trésor afin de déterminer le
développement du recours des entreprises au financement direct isolement
des interventions de l'Etat sur le marché. Dans le même sens, les
crédits bancaires à l'économie seuls seront pris en
considération sans aborder les créances de l'Etat.
I. Le financement par le marché financier
marocain et les crédits bancaires à court
terme :
La restructuration du marché financier marocain a rendu
le financement des projets d'investissement à court terme possible, par
l'émission des billets de trésorerie. Ce sont des titres de
créances négociables qui offrent un meilleur coût aux
entreprises en comparaison avec les crédits bancaires à court
terme, qui ne présentent pas toujours un choix optimal.40(*)
1. l'évolution des émissions sur le
marché financier et des crédits bancaires entre 1995 et
2000.
Entre 1995 et 2000, le montant des émissions sur le
marché financier à court terme, c'est-à-dire les billets
de trésorerie, était nul en comparaison avec les crédits
bancaires à court terme sauf en 1997, qui a connu l'émission d'un
montant de 70 millions de dirhams, conjointement à une marge
d'évolution négative des crédits bancaires à court
terme estimée à près de 2 milliards de dirhams soit une
chute de 3% par rapport à 1996.
2. l'évolution des émissions sur le
marché financier et des crédits bancaires entre 2001 et
2006.
En 2001, les émissions des billets de trésor ont
commencé à paraître, en faible volume (25 millions de DH)
mais, conjointement à une baisse des crédits bancaires de 432
millions de dirhams ou 0,5 % par rapport à l'an 2000.
En 2002, le volume des émissions de billets de
trésorerie sur le marché continu à évoluer
positivement, mais cette fois avec une hausse importante de 1,228 milliards de
dirhams tandis que la tendance à la baisse des crédits bancaires
à CT continue, cet année la chute est estimée à
160 millions de DH ou 0,2 % par rapport à l'année
précédente.
En 2003, le volume des émissions de billets de
trésorerie connaît une baisse de 611 millions de dirhams ou
près de 49 % de son volume de l'année précédente,
tandis que les crédits accordés par le secteur bancaire augmente
d'un montant de 8,727 milliards de dirhams, en enregistrant une hausse
considérable de 10 %.
En 2004, en constate un grand recours au marché
financier pour le financement à court terme. Ce recours s'est traduit
par une hausse significative des émissions des billets de
trésorerie estimée à 3,742 milliards de DH par rapport
à 2003, mais cette augmentation n'a pas affecté le recours au
crédits bancaires à court terme, qui ont connu à leur
tour, une hausse similaire de 3,566 milliards de dirhams (+ 3,8 %).
En 2005, une nouvelle baisse du volume des emprunts
auprès du marché financier s'annonce. La chute du volume des
émissions à court terme est estimée à 421 millions
de dirhams (- 9 %) par rapport à l'année
précédente. De son coté, le volume des crédits
bancaire a enregistré une hausse très importante de 23,566
milliards de dirhams (+ 24,5%).
En 2006, le volume des émissions sur le marché
continue de baisser. Les émissions des billets de trésorerie
perdent 2,658 milliards de dirhams ou près de 67 % de leur montant de
l'année précédente, la plus forte chute depuis 1995,
tandis que les crédits bancaires connaissent une très forte
hausse de 34,162 milliards de dirhams, un peu près de 28,5 % de leur
montant de l'année précédente.
Ces chiffres illustrent le recours encore faible des
entreprises au marché financier, pour le financement de leurs
investissements à court terme, comparativement à l'utilisation
des crédits bancaires qui a dépassé 153 milliards de
dirhams en 2006 contre près d'un milliards de dirhams seulement pour les
émissions sur le marché, et même les hausses qu'ont connu
les émissions ; en 2002 et 2004, n'ont eu presque aucun impact sur
l'intermédiation bancaires en 2002, en raison de la chute faible des
crédits bancaires (- 0,2 %), et n'ont eu aucun impact sur le volume des
crédits en 2004 (+ 3,8 %) (Voir figure 4).
Figure 4 : l'évolution des crédits
bancaires à court terme par rapport aux émissions à court
terme sur le marché financier marocain entre 1995 et 2006.
Source : BAM et CDVM 1995-2006
Donc, on peut dire qu'au court terme, l'activité sur le
marché financier reste très faible, et sans impact sur
l'intermédiation bancaire qui reste prédominante en terme de
financement de l'économie marocaine. Toutefois, il reste à
vérifier la position des émissions sur le marché par
rapport aux crédits bancaires à long et moyen terme pour mesurer
le poids du marché financier dans l'économie et son impact sur
l'activité bancaire.
II. les émissions sur le marché
financier marocain et les crédits bancaires à moyen et long
terme :
Le marché financier est principalement destiné
à financer l'économie sur le moyen et le long terme, soit par
l'émission de titres de sociétés soit par
l'émission d'obligation ou titres de créance négociables.
Une fonction attribuée jusqu'alors, aux banques.
1. l'évolution des émissions sur le
marché financier et des crédits bancaires entre 1995 et
2000 :
En 1995, le montant total des émissions de titres sur
le marché financier, tant de propriété que de
créance à moyen et long terme, s'est élevé à
près de 2,6 milliards de dirhams.
Le montant des augmentations de capital en numéraire
s'est élevé à 114 millions de dirhams. Quant à
l'émission des obligations, leur montant est estimé à 2,5
milliards de dirhams. Aucune émission de certificat de
dépôt ou de bons de sociétés de financement n'a
été enregistrée en raison de la nouveauté de ces
instruments financiers qui n'ont été créé qu'en
janvier 199541(*).
Les crédits bancaires à l'économie
à moyen et long terme se sont élevés à près
de 50,5 milliards de dirhams.
En 1996, les fonds levé sur le marché ont connu
une hausse significative de près de 2 milliards de dirhams (+77 %) par
rapport à l'année précédente.
Cette augmentation est du essentiellement au début de
l'activité sur le marché des titres de créances
négociables dont les émissions ont été
estimées à 1,749 milliards de dirhams, plus les augmentations de
capitaux qui ont progressé de 860 millions de dirhams.
Les crédits bancaires ont connu une augmentation de
4,103 milliards de DH (+ 8 %) par rapport à 1995.
En 1997, le montant des fonds levé sur le marché
a augmenté de 21 %, une performance moins forte que l'année
précédente (77 %). Cette hausse est due principalement à
l'augmentation des émissions de bons de sociétés de
financement qui ont marqué une progression de 1,551 milliards de DH,
tandis que les émissions obligataires continuent leur recul (-42 %).
L'évolution des crédits bancaires maintient un
niveau constant d'évolution identique à celui de l'année
précédente, soit de 8 %.
En 1998, le niveau d'évolution des fonds levés
sur le marché continu de baisser avec une augmentation de 14 % contre 21
% l'année dernière. Cette augmentation est attribuée
à l'amélioration du recours aux émissions des obligations
et des certificats de dépôt.
Les crédits bancaires maintiennent un niveau
d'évolution stable (+7 %) par rapport à l'année
précédente (+8 %).
En 1999, les émissions sur le marché connaissent
une progression importante de 36,3 %. Cette augmentation est dû à
l'évolution significative des augmentations de capital estimée
à près de 2 milliards de DH.
Les crédits bancaires augmentent d'un montant de
près de 7 milliards de DH, soit de 11 % par rapport à
l'année précédente.
En 2000, Le montant total des émissions de titres sur
le marché financier, tant de capital que de créance à
moyen et long terme est estimé à près de 5,485 milliards
de dirhams, marquant, ainsi, une diminution importante de 37 %. Cette
diminution est due à la baisse des émissions de titres de
créances sur le marché : les obligations ont baissé
de 32 % et les certificats de dépôt ont diminué de 68
%.
Les crédits bancaires à MLT ont augmenté
de 14 milliards de DH soit une progression de 20 % par rapport à
1999.
2. l'évolution des émissions sur le
marché financier et des crédits bancaires entre 2001 et
2006 :
En 2001, Les opérations réalisées sur le
marché ont augmenté de 396 millions de DH (+ 7 %). Les
augmentations de capital en numéraire sont passées d'un montant
global de 2 146 à 669 Millions de DH en marquant une forte baisse
de 1,5 milliards de DH (- 69 %)
Sur le compartiment obligataire, les montants des emprunts
obligataires se sont élevés à 1,6 milliard de dirhams,
contre 746 Millions l'année précédente, soit une hausse de
854 millions de DH. Cette évolution est due en grande partie à
l'émission d'obligations par l'ONA pour un montant de 1 milliard de
dirhams42(*).
L'opération revêt un caractère exceptionnel puisque c'est
la première opération d'appel public à l'épargne de
cette taille réalisée par une entreprise non financière.
Les entreprises non financières restent absentes dans ce compartiment du
marché. Le marché primaire des obligations cotées reste
donc peu développé, très étroit et très peu
fréquenté par les entreprises en tant qu'alternatif des
crédits bancaires à moyen et long terme.
Au cours de l'année 2002, les fonds levés sur le
marché ont marqué une augmentation de 749 millions de dirhams
(+13 %).
Les financements par fonds propres ont nettement
diminué par rapport aux financements par emprunt, et ont
constitué la quasi-totalité des opérations au cours de
l'année 2002 puisqu'ils ont représenté 99% des appels
publics à l'épargne. Cette évolution, bien qu'elle soit
faible, reflète des améliorations concernant le recours des
entreprises au marché financier.
En effet, l'augmentation du montant des crédits
bancaires entre 2001 et 2002, soit 4096 millions de dirhams, ne
représente que 62 % des fonds levés sur le marché.
En général, la contribution du marché
reste modeste par rapport au montant des crédits bancaires, qui, restent
prédominants, malgré l'amélioration du niveau du recours
au marché.
Au cours de l'année 2003, les fonds levés sur le
marché ont atteint près de 7 milliards de dirhams, en
légère hausse de 4 % par rapport à 2002. Les fonds
levés par les entreprises continuent à dépasser de loin
l'augmentation des crédits bancaires (+55,8 %). Cette évolution
s'explique essentiellement par l'accroissement significatif du financement par
fonds propres et par emprunt obligataires (+14 %). Les crédits bancaires
ont connu une évolution moins favorable de 3.3% par rapport à
l'année précédente (+ 4.6 %).
Au cours de l'année 2004, Les fonds levés sur le
marché ont progressé de 763 millions de dirhams contre 276
millions de dirhams en 2003 (+11 %). Cette année a enregistré un
accroissement des émissions d'obligations de 1,25 milliards de dirhams,
et une baisse des émissions de bons de sociétés de 801
millions de DH.
Pour leur part, les augmentations de capital en
numéraire continuent à représenter une faible part des
fonds levés sur le marché (7 %), malgré une
amélioration en 2004.
Les crédits bancaires ont progressé de 7,674
milliards de dirhams, en marquant une hausse de 8 % par rapport à
2003.
Au cours de l'année 2005, Les fonds levés sur le
marché augmentent de 599 millions de dirhams (+ 8 %). Ce résultat
provient de deux évolutions en sens contraire ; une forte
croissance des augmentations de capital de 2,544 milliards de dirhams, et une
baisse des émissions obligataires estimée à près de
2 milliards de dirhams par rapport à l'année 2004.
Les crédits bancaires ont connu à leur tour une
montée en force avec une augmentation de 11,741 milliards de dirhams (+
11 %).
Les fonds levés sur le marché ne
représentent que 7 % du montant des crédits bancaires, et marque
un recul par rapport aux crédits additionnels (70 %)
Au cours de 2006, les fonds levés sur le marché
financier connaîtront une augmentation de 1,127 milliards de dirhams (+
13,6 %).Ce résultat provient essentiellement de l'augmentation des
émissions obligataires de 935 millions de DH (+ 30 %), tandis que les
augmentations en capital ont connu un grand recul de 2,5 milliards de dirhams
(- 81,5 %).
Les crédits bancaires continuent à progresser en
force avec une hausse de 23 milliards de dirhams (+ 20 %).
Les fonds levés sur le marché ne
représentent que 6,8 % du montant des crédits bancaires, et
marque plus de recul par rapport aux crédits additionnels43(*) (41 %).
Entre 1995 et 2006, l'évolution faible des
émissions sur le marché financier marocain reflète un
désintéressement des entreprises vis-à-vis de celui-ci. Le
volume des opérations via le marché reste très faible par
rapport à l'encours au système bancaire qui a accumulé
près de 87,6 milliards de DH dans une période de 11 ans, tandis
que le marché n'a pu accumulé que 6,781 milliards de DH pendant
la même période (voir figure 5).
Figure 5 : l'évolution des crédits
bancaires à MLT par rapport aux émissions sur le marché
financier marocain entre 1995 et 2006.
Source : BAM et CDVM 1995-2006
Le marché financier marocain est principalement
sollicité pour des financements sous forme de dettes, les investisseurs
étant peu intéressés aux augmentations de capital. Le
marché connaît également des évolutions
irrégulières et peu significatives par rapport à
l'activité bancaire (Voir figure 6).
Figure 6: l'évolution des augmentations de capital en
numéraire par rapport aux émissions de titres de créance
à MLT sur le marché financier marocain entre 1995 et 2000.
Source : BAM et CDVM 1995-2006
Le financement par le marché, alternatif au financement
bancaire, est encore peu développé au Maroc et incapable de
concurrencer le système bancaire, qui, a su profiter de la
déréglementation et le décloisonnement de ses
activités pour augmenter et élargir son champ d'activité,
et contribuer d'avantage au financement de l'économie.
En matière de financement de l'économie et de
collecte de l'épargne, le marché financier marocain n'a pas pu
remplir ses fonctions efficacement. Il souffre du manque d'intérêt
des entreprises qui préfèrent le recours au système
bancaire qui est plus accessible et impose moins de conditions de transparence,
tandis que les conditions d'accès au marché financier ne peuvent
être rempli que par des grandes entreprises à fort potentiel, et
c'est le cas d'un nombre limité de sociétés au
Maroc44(*).
Ce manque d'intérêt au financement par le
marché se traduit par une faiblesse des placements disponibles pour les
investisseurs, ce qui met en péril la liquidité du marché
et son efficience. Donc, on peut parler ici, d'une offre faible
d'opportunités de placements autres que celles offertes par le
système bancaire, qui, garde sa position de leader dans
l'économie marocaine, tant en terme de financement de l'économie,
qu'en terme de collecte de l'épargne, en l'absence d'une
véritable compétitivité du marché financier.
Conclusion
générale :
Le marché financier présente une multitude de
choix de financement abondant à bon prix et de placement rentable. Il
renforce la notoriété de l'entreprise, représente un moyen
efficace de motivation des salariés et lui permet d'augmenter sa
capacité de production, sa productivité et, ainsi, sa
compétitivité.
C'est donc un outil très précieux et
représente un privilège incontestable pour l'entreprise en terme
de financement et pour l'investisseur en terme de placement.
A travers cette étude, j'ai réalisé,
malheureusement, que le recours des entreprises au marché pour se
financer reste très faible par rapport au recours aux crédits
bancaires qui restent dominants.
Le marché financier marocain est principalement
sollicité pour des financements sous forme de dettes. Les investisseurs
sont peu intéressés aux augmentations de capital. La on remarque
un problème d'adaptation à l'ouverture du capital, et c'est tout
à fait compréhensible si on prend en considération le
caractère familial de la majorité des entreprises marocaines.
En terme de placements, Chaque évolution des placements
sur le marché financier a eu un impact sur l'évolution des
dépôts bancaires, puisque chaque amélioration du recours au
marché s'est traduite par une baisse de l'évolution des
placements bancaires. Toutefois, le placement sur le marché financier,
alternatif aux dépôts bancaires, est peu développé
et instable. Le marché manque de compétitivité en terme
de collecte de l'épargne à cause du caractère discontinu
de ses évolutions. Le système bancaire, quant à lui, a su
profiter de la déréglementation en matière de taux
d'intérêt créditeurs afin d'attirer plus
d'épargne.
En général, le niveau d'amélioration des
pratiques financières est loin de s'aligner aux évolutions
institutionnelles, surtout en matière de financement.
L'hésitation des entreprises à procéder à des
émissions sur le marché financier limite les choix de placement
et met en péril la liquidité du marché financier et son
efficience.
La dynamisation du marché financier marocain
nécessite, donc, un changement des mentalités des entrepreneurs
et développer la culture boursière et démystifier l'image
du marché à travers des actions de communication
financière à l'échelle nationale à l'instar de ce
qui se produit lors de l'introduction de la compagnie d'assurance Atlanta.
Bibliographie :
Ouvrage :
-Kettani M'hammed, « la banque au Maroc :
Opérations bancaires courantes et
spécialisées », 2éme édition 2004.
-Najib Ibn Abdeljalil, « Evaluation et financement
des investissements de l'entreprise », 2 éme edition 2007.
- Gunter Capelle-Blancard, Nicolas Couderc et Séverine
Vandelanoite, « les marchés financiers en fiches »,
Ellipses edition marketing S.A 2004.
- Naziha Belkeziz-Laraqui , « Vers une dynamisation
du marché boursier marocain », édition 1998.
- Berrada Azzedine , « Les nouveaux marchés
des capitaux au Maroc », édition 1998.
- Mohamed El Abdaimi, « Le système de
financier marocain face au problème de l'endettement »,
édition 1989.
- Mohamed El Abdaimi, « Maroc : pays
émergent ? », édition 1994.
Rapport :
- Rapport de la banque mondiale sur
« stratégie du système financier au Maroc »
2000
- Rapport du FMI « Evaluation de la stabilité
du système financier au Maroc » 2003
- Rapport de l'institut de la méditerranée en
France « profil pays Maroc » 2004
- Rapport du ministère de l'économie et de
finance 2003 et 2004.
- Bilan du marché des capitaux de la direction des
études et des prévisions financières
2005.
- Rapport du Haut-commissariat Au Plan « PROSPECTIVE
MAROC 2030 : LE SYSTÈME FINANCIER MAROCAIN » 2006.
- Rapports de banque al Maghreb 1995-2006.
- La loi bancaire du 6 juillet 1993.
- La loi bancaire 14 février 2006.
- Rapports du CDVM 1999-2006.
- Rapport d'évaluation du « PROGRAMME DE
REFORMES DU SECTEUR DES TRANSPORTS au Maroc »
de la Banque Africaine de développement 2004
Articles :
- Centre d'études en administration internationale
(CETAI), École des Hautes Études Commerciales, Montréal.
« Les réformes du secteur financier au Maroc description et
évaluation » 1998.
- la Banque Populaire et la fondation du roi
Abdul Aziz Al Saoud, « le Maroc : marché financier
émergent », 8 juin 1995.
- l'Association des membres de l'inspection
générales des finances, Association des économistes
marocains et la Direction du trésor des finances extérieurs,
« le secteur financier marocain : bilan et
perspectives », mars 1998.
- Conseil Régional de l'Epargne Publique et des
Marchés Financiers (CREPMF) « Les défis de la
réglementation du Marché Financier Régional de
l'UMOA », 2004.
Revue :
- Al Maliya n° 32, mars 2004.
- Al Maliya n° 2, octobre 2005.
- « Economie et entreprises » n° 100,
janvier 2008.
- Le journal n° 278, 18 novembre 2006.
Sites web :
-www.cdvm.com
-www.finances.gov.ma
-www.bmcecapitalbourse.com
-www.casablanca-bourse.com
-www.bankalmaghrib.ma
- www.gbp.ma
Table des matières
Sommaire.................................................................................................2
Introduction
générale..................................................................................4
Chapitre I : Du financement indirect vers le financement
direct au Maroc.........5
Section I : le passage du financement indirect au
financement direct au Maroc...5
III. Le système financier marocain de 1956 à
1982.............................................5
3. Aperçu de la situation économique marocaine au
lendemain de
l'indépendance...........................................................................6
4. Les répercutions de la politique économique sur
le système financier............6
1.3 Les changements au niveau du système
bancaire..............................7
1.4 Les changements au niveau du marché
financier..............................7
IV. Le programme d'ajustement structurel et les conditions d'une
libéralisation financière
réussite...............................................................................8
3. les apports du programme d'ajustement
structurel...................................9
4. les conditions d'une libéralisation financière
réussite..............................9
a. Conditions macroéconomiques et
financières...........................9
b. Conditions institutionnels, réglementaires et
politiques...............11
Section II : les caractéristiques du financement par
le marché.........................11
III. Les inconvénients d'un circuit économique sans
marché financier.......................11
IV. les avantages d'un circuit économique avec un
marché financier........................13
3. Pour
l'économie..................................................................................13
4. Pour
l'entreprise..................................................................................15
Chapitre II : La libéralisation du marché
financier marocain et la refonte du système
bancaire.......................................................................................17
Section I : la libéralisation du marché
financier marocain...........................17
III. les objectifs de la libéralisation du
marché financier..........................................17
IV. Processus et mécanismes de la
libéralisation du marché
financier..........................18
3. La loi de
1993....................................................................................19
4. La loi de
1996....................................................................................20
Section II : la refonte du système
bancaire...................................................20
III. Le cadre institutionnel et juridique du système
bancaire......................................20
3. La loi du 06 juillet
1993.........................................................................21
2.1 la redéfinition des établissements de
crédits.............................................21
2.2 La réglementation des
établissements de
crédit ........................................22
2.3 Dispositifs
prudentiels.....................................................................23
4. La loi du 14 février
2006........................................................................25
IV. La libéralisation des activités
bancaires.........................................................26
4. La déréglementation des
activités............................................................26
2.1 La suppression des emplois
obligatoires................................................26
2.2 La libéralisation des taux
d'intérêts créditeurs et
débiteurs........................... 27
5. Le décloisonnement des activités
bancaires................................................28
6. Le renforcement des règles
prudentielles...................................................29
Chapitre III : L'activité sur le marché
financier marocain et son impact sur l'intermédiation
bancaire...........................................................................30
Section I : le placement sur le marché financier
marocain et son impact sur les dépôts
bancaires.......................................................................................30
III. L'évolution des dépôts bancaires
à vue.......................................................30
3. l'évolution des dépôts à vue entre
1995 et 2000...........................................31
4. l'évolution des dépôts à vue entre
2001 et 2006...........................................31
IV. Les placements sur le marché financier marocain et les
dépôts bancaires
Rémunérés..........................................................................................32
3. l'évolution des placements sur le marché
financier et des dépôts bancaires rémunérés
entre 1995 et
2001..............................................................................................33
4. l'évolution des placements sur le marché
financier et des dépôts bancaires à terme entre 2002 et
2006..............................................................................................34
Section II : Le financement de
l'économie marocaine par le marché financier et son impact
sur le financement
intermédié.....................................................37
III. Le financement par le marché financier marocain et
les crédits bancaires à court
terme...............................................................................................37
3. l'évolution des émissions sur le marché
financier et des crédits bancaires entre 1995 et
2000...........................................................................................37
4. l'évolution des émissions sur le marché
financier et des crédits bancaires entre 2001 et
2006...........................................................................................38
IV. les émissions sur le marché financier marocain
et les crédits bancaires à moyen et long
terme...............................................................................................39
3. l'évolution des émissions sur le marché
financier et des crédits bancaires entre 1995 et
2000...........................................................................................39
4. l'évolution des émissions sur le marché
financier et des crédits bancaires entre 2001 et
2006...........................................................................................41
Conclusion
générale..................................................................................45
Annexes..................................................................................................46
Bibliographie...........................................................................................50
Table des
matières....................................................................................52
* 1 « Vers une
dynamisation du marché boursier marocain », Naziha
Belkeziz-Laraqui, édition 1998, p : 52-54.
* 2 « Les nouveaux
marchés des capitaux au Maroc », Berrada Azzedine,
édition 1998, p :
* 3 « Vers une
dynamisation du marché boursier marocain », Naziha
Belkeziz-Laraqui, édition 1998, p : 53.
* 4« Le
système de financier marocain face au problème de
l'endettement », Mohamed El Abdaimi, édition 1989, p :
64-71.
* 5 « Maroc :
pays émergent ? », Mohamed El Abdaimi, édition
1994, p : 139-140.
* 6 « Vers une
dynamisation du marché boursier marocain », Naziha
Belkeziz-Laraqui, édition 1998, p : 53.
* 7 « Maroc :
pays émergent ? », Mohamed El Abdaimi, édition
1994, p : 122-125.
* 8 « Vers une
dynamisation du marché boursier marocain », Naziha
Belkeziz-Laraqui, édition 1998, p : 54-57
* 9 « Vers une
dynamisation du marché boursier marocain », Naziha
Belkeziz-Laraqui, édition 1998, p : 160-161
* 10 Synthétisé
à partir de « Vers une dynamisation du marché boursier
marocain », Naziha Belkeziz-Laraqui, édition 1998, p :
164-177 et « le Maroc : marché financier
émergent », la Banque Populaire, 1995, p : 34 et
« Maroc : pays émergent ? », Mohamed El
Abdaimi, édition 1994, p : 240-249., et « Le
système de financement marocain face au problème de
l'endettement », Mohamed El Abdaimi, édition 1989,
p : 78-80.
* 11 Synthétisé
à partir de « Vers une dynamisation du marché boursier
marocain », Naziha Belkeziz-Laraqui, édition 1998, p :
178-187, et « Maroc : pays émergent ? »,
Mohamed El Abdaimi, édition 1994, p : 245-246.
* 12 Synthétisé
à partir de « la banque au Maroc : opérations
bancaires courantes et spécialisées », kettani
m'hammed, édition 2004, page : 118-119 et « Vers une
dynamisation du marché boursier marocain », Naziha
Belkeziz-Laraqui, édition 1998, p : 171-172, Maroc : pays
émergent ? », Mohamed El Abdaimi, édition 1994,
p : 244.
* 13
Synthétisé à partir de Gunther Cappelle-Blancard, Nicolas
Couderc et Qéverine Vandelanoite, « les marchés
financiers en fiches », édition 2004, page : 24 - 26, et
kettani m'hammed, « la banque au Maroc : opérations
bancaires courantes et spécialisées », édition
2004, page : 119, et « Maroc : pays
émergent ? », Mohamed El Abdaimi, édition 1994,
p : 137, et « Economie et entreprise », édition
mai 2008, page : 90-91
* 14
Synthétisé à partir de kettani m'hammed, « la
banque au Maroc : opérations bancaires courantes et
spécialisées », édition 2004, page :
119-120, « Maroc : pays émergent ? »,
Mohamed El Abdaimi, édition 1994, p : 137-139, « les
nouveaux marchés de capitaux au Maroc », Berrada Mohamed
Azzedine, édition 1998, p : 302-303.
* 15 Rapport de la Banque
Mondiale, septembre 2000.
* 16 Al Maliya, édition
2004, page : 31.
* 17 Synthétisé a
partir de « Les défis de la réglementation du
Marché Financier Régional de l'UMOA », Conseil
Régional de l'Epargne Publique et des Marchés Financiers
(CREPMF), 2004, et de Najib ibn Abdeljalil, « Evaluation et
financement des investissements de l'entreprise », édition
2007, page : 178, « vers une dynamisation du marché
boursier marocain », Naziha Belkeziz-Laraqui, édition 1998,
p : 91.
* 18 Synthétisé
à partir de, Najib ibn Abdeljalil, « Evaluation et
financement des investissements de l'entreprise », édition
2006, page : 178-182, et « la banque au Maroc :
opérations bancaires courantes et
spécialisées », kettani m'hammed, édition
2004, page : 120 , « Maroc : pays
émergent ? », Mohamed El Abdaimi, édition 1994,
p : 148-151, « les nouveaux marchés de capitaux au
Maroc », Berrada Mohamed Azzedine, édition 1998, p :
247-280, « le Maroc : marché financier
émergent », la Banque Populaire, juin 1995, p :52.
* 19 « Le
Maroc : marché financier émergent », la banque
populaire, 1995, p : 52.
* 20Telles que les
opérations de change, les opérations sur or et métaux
précieux et les opérations d'ingénierie financière.
Ils peuvent aussi prendre des participations dans des entreprises sous
réserve de certaines règles prudentielles.
* 21Synthétisé
à partir de : La loi bancaire du 6 juillet 1993, et
« Maroc : pays émergent ? » Mohamed El
Abdaimi, édition 1994, p : 183-184,
* 22 Ce texte a
néanmoins exclu de son champ d'application certains
établissements directement gérés par l'Etat ou
exerçant une activité particulière : Bank Al Maghrib,
la Trésorerie générale du Royaume, le Service des comptes
courants et Chèques postaux, le Service des mandats postaux, la Caisse
Centrale de Garantie, la Caisse de Dépôts de et de Gestion, les
banques soumises à la législation relative aux places
financières off shore, les entreprises d'assurance et de
réassurance et les entreprises qui assurent des avances sur salaires.
* 23 Voir Dispositifs
prudentiels.
* 24 Synthétisé
à partir de La loi bancaire de 6 juillet 1993 et
« Maroc : pays émergent ? », Mohamed El
Abdaimi, édition 1994, p : 186-188,
* 25
synthétisé à partir de la loi bancaire 6 juillet 1993, la
communication de banque al Maghreb, 24 mai 2001 et le rapport du
Haut-Commissariat au Plan « LE SYSTÈME
FINANCIER MAROCAIN », mai 2006,
* 26 Articles 64, 126,43, 58,
62, 99, 133, 56, 45, 50, 51 de la loi bancaire 2006.
* 27 Articles 56, 105 de la
loi bancaire 2006
* 28 Article 82 de la loi
bancaire 2006
* 29 Articles 116, 117, 119
de la loi bancaire 2006.
* 30 Article 81 de la loi
bancaire 2006.
* 31
Synthétisé à partir de « LES
RÉFORMES DU SECTEUR FINANCIER AU MAROC : DESCRIPTION ET
ÉVALUATION », École des Hautes
Études Commerciales, 1998, page : 5 et
« la concurrence bancaire : mythe ou
réalité », Ali Ibn Mansour, mars 1998, p :
64.
* 32 La loi prescrit aux
banques de conserver en portefeuille au moins un certain montant d'effets
publics afin de limiter le volume de la masse monétaire, de
réduire les charges qui pèsent sur le Trésor et de
constituer des réserves obligatoires.
* 33 Crédit
Immobilier et Hôtelier (CIH), de 5,5 % pour les obligations de la Banque
Nationale pour le Développement Économique (BNDE), et de 3,5 %
pour les obligations de la Caisse Nationale de Crédit Agricole
(CNCA).
* 34Synthétisé
à partir de « Les nouveaux marchés des capitaux au
Maroc », Berrada Mohamed Azzedine, édition 1998, p :
70-76, et « LES RÉFORMES DU SECTEUR
FINANCIER AU MAROC : DESCRIPTION ET
ÉVALUATION », École des Hautes
Études Commerciales, 1998, page : 5.
* 35Synthétisé
à partir de : « Maroc : pays
émergent ? », Mohamed El Abdaimi, édition 1994,
p : 184-186 et « les nouveaux marchés des capitaux au
Maroc », Berrada Mohamed Azzedine, édition 1998, p :
58-68.
* 36
Synthétisé à partir de : « Les nouveaux
marchés des capitaux au Maroc », Berrada Mohamed Azzedine,
édition 1998, p : 76-78 et « la concurrence
bancaire : mythe ou réalité ? », Ali Ibn
Mansour, 1998, p : 64-65.
* 37 . Synthétisé
à partir de « LES RÉFORMES DU SECTEUR FINANCIER AU
MAROC : DESCRIPTION ET ÉVALUATION »,
École des Hautes Études Commerciales, 1998,
page : 6, « Evaluation et financement des investissements de
l'entreprise »,
Najib ibn Abdeljalil, édition 2004, page : 177,
« Maroc : pays émergent ?», Mohamed El
Abdaimi, édition 1994, p : 186, « les nouveaux
marchés de capitaux au Maroc », Berrada Azzedine,
édition 1998, p : 69-70, et « vers une dynamisation du
marché boursier marocain », Naziha Belkeziz- Laraqui,
édition 1998, p : 88-90.
* 38Rapport de la BANQUE
AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT, SEPTEMBRE 2004, et « Évaluation de
la stabilité du système financier au Maroc »,
Fonds Monétaire International, 2003.
* 39 Synthétisé
à partir des rapports du CDVM et de Bank Al Maghreb, 1995-2006.
* 40 Najib ibn Abdeljalil,
« Evaluation et financement des investissements de
l'entreprise », édition 2007, pages : 185, 202.
* 41 Rapport de BAM, 1995.
* 42 Rapport du CDVM, 2001.
* 43 Synthétisé
à partir des rapports du CDVM et de Bank Al Maghreb, 1995-2006.
* 44 Economie et entreprise,
édition mai 2008, page : 90-91.
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