3.1.2- Sélection des exploitations
Après le choix du village d'étude, nous avons
procédé à un recensement des exploitations agricoles. Au
total, 258 exploitations on été recensées. Ces
exploitations ont pu être catégorisées suivant le
critère : production ou non du coton et de l'igname. Les 258
exploitations se répartissent alors comme indiqué sur la figure
1.
36
128
11
83
A
B
C
D
Figure 1 : Représentativité des
différents systèmes de cultures
La figure 1 montre que les exploitations intégrant
l'igname seule sont les plus nombreuses (A = 128), suivies de celles
intégrant l'igname et le coton (B = 83), les exploitations
17 intégrant le coton seul (C = 36) et enfin, les
exploitations n'intégrant ni l'igname ni le coton (D = 11). Nous avons
ensuite procédé à un échantillonnage
aléatoire stratifié pour pouvoir retenir les 50 exploitations
devant constituer notre échantillon ; soit un taux
d'échantillonnage de 0,1937. Les 50 exploitations se répartissent
alors comme suit :
- A = 16 exploitations (32,17%) ;
- B = 25 exploitations (49,61%) ;
- C = 7 exploitations (13,91%) ;
- D = 2 exploitations (4,26%).
La catégorie D a été portée
à 5 exploitations pour la rendre représentative, ce qui conduit
finalement à un échantillon de 53 exploitations (ménages)
agricoles à enquêter. Ces quatre catégories ont ensuite
été assimilées à quatre systèmes de cultures
différents.
Les sous échantillons montrent que le système
de production intégrant la culture de l'igname seule est celle dominante
avec près de 50% des exploitations. Il est suivi du système de
production à base d'igname et de coton (32,17%). Le système de
production n'intégrant ni le coton ni l'igname est moins
représenté avec seulement 4,26% des exploitations.
Un second critère est utilisé pour voir la
distribution des exploitations. Il s'agit de la taille totale de celles-ci.
Trois groupes ont été constitués :
- Groupe 1 : les exploitations qui ont une taille
inférieure à 9,39 ha ;
- Groupe 2 : les exploitations qui ont une taille comprise entre
9,39 et 15,65 ha ;
- Groupe 3 : les exploitations qui on,t une taille
supérieure à 15,65 ha.
Les différents chiffres sont obtenus à partir de
la superficie moyenne qui est de 12,52 ha (9,39 = 12,52*0,75 et 15,65 = 12,52*
1,25).
La combinaison de ce critère et du premier critère
permet d'avoir une répartition des exploitations agricoles comme
indiqué dans le tableau 4.
Tableau 4 : Répartition des
exploitations agricoles suivant les deux critères
Tailles
Catégories
A
B
C
D
|
< 9,39 ha
6 ( 37,5 11 (44 ) 1 ( 14,28
3 ( 60 )
)
|
)
|
9,39 < T < 15,65 ha
6 ( 37,5 ) 9 ( 36 )
4 ( 57,14 ) 2 ( 40 )
|
> 15,65 ha
4 ( 25 )
5 ( 20 ) 2 ( 28,57 ) 0 ( 0,00 )
|
|
Les parenthèses contiennent les données en
pourcentage Source : Enquêtes, 2004
La combinaison des deux critères montre qu'il existe
des différences au niveau de la superficie totale des exploitations. Ces
différences sont surtout perceptibles au niveau des systèmes A et
B.
3.1.3- Description de l'échantillon
Taille des ménages
Dans le cadre de cette étude, un échantillon de 53
exploitations/ ménages a été choisi pour conduire la
recherche.
La taille moyenne des ménages par catégorie de
système de cultures est illustrée par la figure 2 ci-dessous.
8,57
5,8
12,6
11,125
A
B
C
D
Figure 2 : Taille moyenne des
ménages enquêtés
Toutes les exploitations (ménages)
enquêtées sont dirigées par des hommes avec une moyenne
d'âge de 41,73 ans (#177;11,63). Le tableau 5 présente la
répartition des chefs de ménage par catégorie
d'âge.
Tableau 5 : Répartition des
chefs de ménage suivant leur âge (les proportions sont entre
parenthèses)
Tranches d'âge 25-30 31-35 36-40 41-45 46-50 51-55
56-60 > 60 Total
Effectif 12 9 6 9 6 4 3 4 53
(22,64) (16,98) (11,32) (16,98) (11,32) (7,55) (5,66) (7,55)
-
|
|
Source : Enquêtes, 2004
Il ressort du tableau 5 que la majorité des chefs de
ménage (près de 80%) ont un âge compris entre 25 et 50 ans,
tranche d'âge au cours de laquelle ils sont très actifs au travail
agricole.
Situation matrimoniale
Tous les chefs de ménage sont des hommes mariés
vivant encore avec leurs femmes. Le tableau 6 présente le nombre de
femmes par chef d'exploitation.
Tableau 6 : Nombre de femmes par chef de
ménage
Nombre de femmes 1 2 3 4
Nombre d'exploitation 18 (33,96)* 24 (45,24) 6
(11,32) 5 (9,43)
*Les nombres entre parenthèses indiquent la proportion du
nombre de chef de ménage pour un nombre d'épouses
donné.
Source : Enquêtes, 2004
Nous pouvons retenir du tableau 6 que pratiquement les 2/3
(66,04%) des chefs de ménage ont plus d'une femme (au moins 2
épouses). Le résultat illustre bien que la polygamie est encore
très présente dans ce village. Selon les paysans, tout homme qui
se respecte doit avoir plus d'une femme. Cette situation entraîne
beaucoup de conséquences. En effet, les ménages se composent de
plusieurs enfants dont les parents n'arrivent plus à assurer
l'éducation et la formation par manque de moyens. Ces enfants sont soit
placés chez d'autres personnes ce qui pose le problème du trafic
des enfants ou livrés à eux-mêmes et végètent
dans le banditisme.
Niveau d'instruction des chefs de
ménage
Le niveau d'instruction de ces chefs de ménage est en
général bas (voir tableau ci- dessous).
Tableau 7 : Niveau d'instruction des
chefs de ménage
Non scolarisés
Non alphabétisés
Alphabétisés CI-CM2 6ème -3ème
2nde -Tle
18 (33,96) 5 (9,43)* 17 (32,08) 11 (20,75) 2 (3,77)
|
|
*Les nombres entre parenthèses indiquent le pourcentage
de chef de ménage pour chaque niveau d'alphabétisation.
Source : Enquêtes (2004)
On remarque que 43,40% (23) des chefs de ménage sont
non scolarisés et parmi eux seulement 21,74% sont
alphabétisés (soit 9,45% de l'échantillon entier). De plus
24,5 3% (13) seulement des chefs de ménage ont au moins atteint le
niveau de la classe de 6ème.
Nombre d'enfants par ménage
Le nombre moyen d'enfants varie d'une catégorie à
une autre. La figure 3 fait le point du nombre moyen d'enfants par
catégorie de ménage.
20
Nombre d'enfants dans le ménage Nombre d'enfants
scolarisés
9
8
7
6
5
4
3
2
1
0
A B C D Ensemble
Figure 3 : Nombre moyen d'enfants par
exploitation
Le figure 3 révèle que les ménages des
catégories A et B ont en moyenne 8 enfants contre 6 et 3,8
respectivement par les catégories C et D. La survie des populations en
milieu rural étant essentiellement liée à 2
stratégies : la production pour l'autoconsommation pour l'assurance
d'une sécurité alimentaire (rôle que joue fondamentalement
l'igname dans les systèmes de production) et la production pour la
commercialisation afin d'engranger des revenus (rôle que joue le coton
dans le système de production) ; on constate que ce sont les
ménages de la catégorie D (catégorie qui ne pratique
aucune de ces stratégies) qui ont le moins d'enfants. On pourrait
conclure que ce sont les difficultés liées à la prise en
charge de la famille qui obligent ces chefs de ménage à limiter
le nombre d'enfants. Cette tendance se confirme aussi au niveau de la
scolarisation des enfants. En effet, parmi les ménages ayant des enfants
scolarisés ( 36 ), la proportion d'enfants scolarisés est
respectivement de 31,05% ; 28,57 ; 24,18% pour les catégories A, C et B
contre 15,79% pour la catégorie D. Ici, les ménages produisant au
moins le coton (catégories A et C) sont ceux qui ont le plus d'enfants
scolarisés. Le coton procure en effet un revenu aux producteurs dont une
partie est utilisée pour assurer les charges liées à
l'éducation et à la santé des enfants (du
ménage).
Groupes socioculturels
Trois groupes socioculturels ont été
recensés : les mahi, les fons et les adja. Les mahi sont majoritaires
dans le village et représentent 83,02% de l'échantillon. Viennent
ensuite les fon et les adja avec respectivement 15,09% et 1,89%. La dominance
des mahi s'explique par le fait qu'ils sont les autochtones du village alors
que les autres sont des étrangers immigrants.
Religions pratiquées
Cette population peu diversifiée socio-culturellement
pratique 2 religions. D'abord la religion traditionnelle (le vodoun) avec
94,34% des ménages et le christianisme (5,66%).
3.2- TECHNIQUES DE COLLECTE D'INFORMATION ET PHASES
D'EBQUETE
3.2.1- Techniques de collectes d'information
Les techniques utilisées sont l'analyse documentaire,
l'observation et les entretiens.
L'analyse documentaire a permis de faire une analyse des
informations qui sont déjà enregistrées pour un but autre
que celui de la recherche (point des travaux antérieurs, formulation du
thème d'étude et à sa justification, synthèse de
données sur les différents aspects du thème et les
différents concepts à aborder durant l'étude). Elle a
aussi permis de présenter les différents outils d'analyse et les
démarches à suivre pour aboutir à des résultats
scientifiquement acceptables.
L'observation a conduit à la description des
phénomènes et à la formulation d'explications aux
phénomènes. Cette observation, qu'elle soit participante ou non,
a permis de recueillir certaines informations clefs sans mettre les
enquêtés dans l'embarras. Les observations ont portés sur
les ménages et les exploitations agricoles.
Les entretiens ont été structurés pour
la phase quantitative de la recherche et sont conduits à l'aide de
questionnaires. Le questionnaire est identique pour tous les
enquêtés. Pour la phase qualitative de la recherche, les
entretiens ont été semi-structurés ou non
structurés.
|