|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
UNIVERSITE D'ABOMEY - CALAVI
FACULTE DES SCIENCES AGRONOMIQUES
DEPARTEMENT D 'ECONOMIE, DE SOCIO - ANTHROPOLOGIE ET DE
COMMUNICATION
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
ECONOMIE DES SYSTEMES DE PRODUCTION INTEGRANT LA
CULTURE DE L'IGNAME EN ZONE COTONNIERE : UNE ANALYSE DES CONTRAINTES PAR UN
MODELE DE PROGRAMMATION LINEAIRE. Etude de cas du village Alawénonsa (
commune de Glazoué )
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
THESE Pour l'obtention du diplôme
d'Ingénieur Agronome
OPTION : ECONOMIE, SOCIO - ANTHROPOLOGIE ET COMMUNICATION
Présentée et soutenue par Yao
Antoine ADIDEHOU
Sous la supervision du Dr. Ir. Maximin K.
KODJO
Composition du jury Président : Prof.
Egnonto M. KOFFI - TESSIO
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Rapporteur : Dr. Ir. Maximin K. KODJO
1er Examinateur : Dr. Ir. Albert HONLONKOU
2ème Examinateur : Dr. Ir. Noël
FONTON
Soutenue le 16 Décembre 2004 UNIVERSITE D'ABOMEY -
CALAVI
FACULTE DES SCIENCES AGRONOMIQUES
DEPARTEMENT D 'ECONOMIE DE SOCIO -
ANTHROPOLOGIE ET DE COMMUNICATION
YAM CROPPING SYSTEM ECONOMY IN COTTON REGION
: CONSTRAINTS ANALYSIS BY A MODEL OF LINEAR PROGRAMMING. Case of
Alawénonsa village ( Glazoué region )
THESIS Submitted in partial fulfilment of the
requirements of the degree of «Ingénieur
agronome»
OPTION : ECONOMIE, SOCIO - ANTHROPOLOGIE ET COMMUNICATION
Presented and defended by ADIDEHOU Y.
ANTOINE
Sous la supervision du Dr. Ir. Maximin K.
KODJO
Composition of the jury
Président : Prof. Egnonto M. KOFFI -
TESSIO
Rapporteur : Dr. Ir. Maximin K. KODJO
1er Examinateur : Dr. Ir. Albert HONLONKOU
2ème Examinateur : Dr. Ir. Noël
FONTON
December the 16th, 2004
i
CERTIFICATION
Je certifie que ce travail a été
entièrement conduit et réalisé par ADIDEHOU Y.
Antoine, étudiant à la Faculté des Sciences
Agronomiques, au Département d'Economie, de Socio - Anthropologie et de
Communication pour le développement rural, sous ma supervision.
Le superviseur
Dr. Ir. Maximin K. KODJO
Professeur - Assistant,
Enseignant à la Faculté des Sciences
Agronomiques, au Département d'Economie,
de Socio - Anthropologie et de Communication.
ii
DEDICACE
Je te rends grâce Seigneur Dieu pour ton intervention dans
ma vie. Ce modeste travail, tu l'as voulu et je l'ai accompli. Que ta
volonté soit toujours mienne.
Je dédie ce travail :
- A la mémoire de mon feu père Justin ADIDEHOU,
tu as très tôt su que l'instruction apporte beaucoup au
bien-être des hommes. Dommage que tu ne sois plus parmi nous pour
contempler le fruit de tes efforts. J'espère que ce travail sera digne
de toi. Que la terre te soit légère.
- A ma mère Justine ASSONGBA, tu m'as toujours soutenu.
Maman, lorsque papa rejoignait sa dernière demeure, il t'a dit ceci :
« Je te confie mes enfants, prends soin d'eux ». Reçois ici de
ton fils, la preuve de l'accomplissement de cette mission que tu as
réussie, avec dignité et beaucoup d'abnégation. Que le
Seigneur Tout Puissant te bénisse.
- A tous mes frères et soeurs pour la convivialité
et l'entente entre nous.
- A ma soeur Julie, que la réalisation de ce travail par
ton frère aîné t'apporte plus de persévérance
et de sérieux dans les études.
iii
REMERCIEMENTS
La réalisation de ce travail a été
possible grâce à la contribution et aux efforts de plusieurs
personnes et institutions. C'est ici l'occasion pour nous de leur
témoigner notre profonde gratitude. Nos remerciements s'adressent de
façon particulière,
- A notre superviseur, le Dr Maximin K. KODJO, enseignant
à la Faculté des Sciences Agronomiques, au Département
d'Economie, de Socio - Anthropologie et de Communication, qui a su nous guider
dans nos premiers pas dans la recherche. Dr KODJO, lorsque nous étions
venus vous voir pour vous solliciter à nous encadrer, nous avions encore
des idées vagues dans la tête. Nous avons été
impressionnés par la manière dont vous nous avez reçus et
nous avons immédiatement su que nous avons fait le bon choix. Durant
tout le temps passé ensemble, vous étiez toujours disponible
à travailler avec nous, même les jours de repos. Vous nous avez
montré une rigueur scientifique et une clairvoyance dans vos
idées, suggestions et conseils. Vous avez instauré entre vous et
nous un excellent climat de travail. Pour tous ces efforts et toute cette
attention à notre égard, recevez ici le témoignage d'un
étudiant à qui vous avez donné une vision claire du
travail bien fait.
- Au projet d'Appui à la Gestion de la Recherche
Agronomique Nationale (AGRAN) qui a
bien voulu financer cette recherche. Que ce travail
réponde à l'attente de ses responsables. - A tous les
enseignants de la Faculté des Sciences Agronomiques, vous nous avez
donnés une
formation soutenue, riche d'enseignements, de savoir - faire et
de savoir - être. Que ce
travail soit pour nous, l'élément propulseur qui
nous permette de suivre vos traces.
- Aux autorités de la FSA qui n'ont ménagé
aucun effort pour nous donner une formation de
qualité. Que ce travail puisse vous permettre de dire : "
Les efforts consentis en valaient bien
la peine".
- Aux agents du CARDER qui nous ont aidés lors de cette
étude.
- A toutes les institutions du pays auprès de qui nous
avons pu trouver des documents ou des informations utiles à cette
recherche.
- A tous les braves paysans du village Alawénonsa qui ont
bien voulu contribuer à cette recherche en nous donnant des informations
sur leurs unités de productions.
- A monsieur GANDEBAGNI Mathieu, producteur à
Alawénonsa, pour nous avoir hébergé et convaincu les
paysans à nous aider.
- A Monsieur Cossi DOGNON, pour vos conseils et tout votre
soutien. Que le Seigneur vous libère de la maladie.
- A Monsieur TOSSOU ATADE, chef d'arrondissement d'Aklamkpa pour
son soutien.
- A toute la famille DAGA, notamment à madame et
monsieur DAGA Koffi Séraphin pour leur assistance matérielle.
Sans votre aide nous nous demandons si ce travail pouvait être
achevé à cette heure - ci. Que ce travail puisse montré
que vos efforts n'ont pas été vains.
- A mon oncle Benjamin ADIDEHOU, vous avez joué pour
nous, le rôle de père. Recevez nos sincères
remerciements.
- A toute la famille ADIDEHOU-SEWANOUDE, que ce travail ouvre
l'esprit de tous ses fils.
- A mon oncle Gustave ASSONGBA pour le rôle joué
dans notre vie. Lorsque notre père rejoignit sa dernière demeure
et que nous fûmes ramenés au Bénin, vous nous avez
encadré avec rigueur et fermeté. Vous nous avez forcés
à travailler et nous nous en plaignions. C'est maintenant l'occasion
pour nous de vous remercier de tous vos efforts accomplis pour notre
réussite. Trouvez ici la valorisation de ses efforts et sachez qu'ils
n'ont pas été inutiles.
- A mon oncle Hervé ASSONGBA, pour son soutien
matériel, ses conseils et les moments passés ensemble.
- A Charles ACAKPO, mon compagnon de lutte au collège
et à l'université. Si je me suis inscrit à la FSA, c'est
en partie à cause de toi. Mon niveau dans les études est aussi
lié à l'émulation, que tu as créée en moi
car tu as toujours voulu être le meilleur. Que ce travail puisse combler
notre amitié.
- A Oscar DAGA, compagnon de lutte et ami de confiance. Tu as
été à mes côtés du début
jusqu'à la fin et ton soutien a été indéfectible.
Ma reconnaissance la plus sincère t'est destinée. Que le Seigneur
bénisse ta petite famille.
- A tous les étudiants de la 28ème
promotion. Nous avons passé ensemble des moments inoubliables. La
traversée n'a pas été facile mais nous avons pu voir le
bout du tunnel. Que ce travail récompense nos efforts et que la
chaîne d'amitié ne se rompe.
Nos remerciements s'adressent également à :
- Thierry Hessou, Désiré Akpo, Tonaly Hounton,
Guy Zonon, Romulus Lima, Virgile Ahissin, Edmond Totin, Léonce Dossa,
Marleine Abalo, Marina Allognon et tous les autres amis, sachez que nous
formons une famille.
- Solange Kpodji, pour l'inspiration et la joie que tu m'as
procurées ces derniers mois. Que ce travail te stimule à fournir
des efforts pour réussir ton examen.
- Enfin à tous ceux qui une fois dans mon existence m'ont
offert leur sourire. Je leur dis infiniment merci et que Dieu soit avec
tous.
RESUME
L'agriculture occupe une place importante dans
l'économie de la République du Bénin et dans la plupart
des pays de la sous région. Bien que le secteur agricole mobilise plus
de 50% de la population active, il a peu évolué. Les techniques
de production sont restées rudimentaires, les intrants agricoles sont
peu utilisés et la commercialisation des produits de récolte
n'est pas organisée.
Dans ces conditions peu rassurantes, le secteur agricole
connaît assez de problèmes, si bien qu'il est parfois difficile
pour les producteurs d'assurer leur propre sécurité alimentaire
et celle des autres. Face à cette situation, il est important de
promouvoir certaines spéculations comme l'igname qui pourraient à
la fois assurer la sécurité alimentaire et procurer des revenus
non négligeables aux producteurs.
L'igname est en, effet, une culture originaire des zones de
production africaine et de ce fait, elle occupe une place très
importante dans les exploitations agricoles. L'attachement et la valeur que les
populations accordent à cette culture sont si importants, que dans la
plupart des zones de production, une fête lui est annuellement
consacrée : la fête de l'igname.
L'ouverture des exploitations agricoles au marché a
attribué un autre rôle à l'igname, celui d'être en
mesure de procurer d'importants revenus aux exploitants.
La réalisation de ces deux objectifs par l'igname est
limitée par des facteurs dont l'accès à la terre, la
disponibilité en force de travail et les semences pour étendre la
production. L'igname demande des terres très fertiles et les rendements
baissent très vite avec une production successive sur la même
parcelle. C'est également une culture exigeante qui demande assez si non
beaucoup de main-d'oeuvre. Il en est de même des semences pour la
reconduction de la culture. La demande en semence est si forte qu'elle
représente parfois un goulot d'étranglement à la
production.
En dehors de ces trois facteurs, d'autres éléments,
en l'occurrence, la culture du coton limitent aussi la production de l'igname
surtout par rapport à la ressource main-d'oeuvre.
Cette étude intitulée « Economie des
systèmes de production intégrant la culture de l'igname en zone
cotonnière, une analyse des contraintes par un modèle de
programmation linéaire », vise à comprendre les conditions
socio-économiques actuelles de production de l'igname dans la commune de
Glazoué à travers l'allocation des facteurs de production (terre,
main-d'oeuvre et capital).
vi
Cette commune a été choisie de part l'importance
de sa production cotonnière et d'igname et surtout la possibilité
offerte aux producteurs de vendre leur production par la présence du
marché de Glazoué (qualifié de marché international
des produits agricoles).
L'outil d'analyse utilisé lors de cette étude
est celui de la programmation linéaire, une technique permettant
d'optimiser la production sous les contraintes de disponibilité de
ressources et de consommation alimentaire.
Pour mener à bien cette étude, quatre
systèmes de cultures ont été retenus :
- les systèmes intégrant le coton et l'igname (A)
;
- les systèmes intégrant l'igname et non le coton
(B) ;
- les systèmes intégrant le coton et non l'igname
(C) ;
- les systèmes n'intégrant ni le coton ni l'igname
(D).
L'estimation des marges de production a montré que les
systèmes de cultures A et B sont ceux qui obtiennent les revenus les
plus élevés. Aussi, l'igname s'est révélée
comme la spéculation ayant la marge la plus élevée des
exploitations agricoles rencontrées. Quant au coton, sa marge est
très faible.
Le modèle d'optimisation construit a montré que
dans l'état actuel des choses, l'allocation des facteurs de production
par les paysans n'est pas encore optimale. Il est alors possible de faire une
réallocation de ces facteurs de production pour optimiser le revenu
agricole.
Des résultats du modèle pour l'exploitation
moyenne et la réalité observée, les cultures telles que
l'arachide, le niébé et le maïs, produits en seconde saison,
le seront uniquement pour assurer la sécurité alimentaire du
ménage alors qu'en première saison, le maïs et l'arachide
ont une importance économique et le producteur doit pouvoir vendre une
partie de ces spéculations produites.
Cependant, le modèle propose de ne pas cultiver le
coton. Ce résultat cadre bien avec l'évolution actuelle que
connaissent les exploitations agricoles. Actuellement, les superficies moyennes
de coton tournent autour de 2 ha alors qu'il y a quelques années, elles
se situaient entre 4 et 7 ha. De plus, le nombre d'exploitants qui s'adonne
à la culture du coton a énormément régressé
(43% contre près de 100% dans un passé récent).
En ce qui concerne l'igname, le modèle propose une
solution peu différente de celle observée. Malgré sa
rentabilité élevée, des raisons empêchent
d'augmenter les superficies. Il s'agit de sa demande élevée en
main-d'oeuvre et en capital.
Les simulations effectuées à partir du
modèle permettent de retenir les conclusions suivantes :
- Le coton et l'igname sont deux cultures concurrentes dans
l'exploitation par rapport à l'allocation de la ressource
main-d'oeuvre.
vii - Le coton peut être retenu par le modèle
comme culture intéressante si son rendement avoisine 1250 Kg/ha, ce qui
nécessite une amélioration de la productivité et donc
l'intervention de la recherche et le respect des itinéraires techniques
par les producteurs.
- Lorsque les spéculations sont vendues à leurs
prix planchers, seules les variétés d'igname à piler et en
partie le maïs fertilisé conservent toute leur chance d'être
produits suivant les mêmes superficies. Les autres cultures ne sont
produites que pour servir à la consommation du ménage. - Dans
toute hypothèse qui suppose que l'igname ne serait pas produite, le
modèle donne une solution optimale avec un revenu inférieur au
revenu du modèle dans lequel l'igname doit être produite.
Les résultats de la recherche permettent de retenir les
conclusions :
- Il n'y a pas de concurrence entre le coton et l'igname quant
à l'utilisation de la terre. Par contre, les deux cultures sont
concurrentes par rapport à la main-d'oeuvre et dans une certaine mesure,
par rapport au capital.
- L'igname est la spéculation la plus rentable de
l'exploitation agricole et est capable de fournir le plus de revenus aux
producteurs.
- L'allocation des facteurs de production par les paysans
n'est pas encore optimale. Il est alors possible de réallouer les
ressources (terre, main-d'oeuvre et capital) entre les différentes
spéculations comme le propose le modèle élaboré
afin d'avoir un meilleur résultat économique.
En définitive, cette étude a
révélé qu'il est possible pour les exploitations agricoles
produisant l'igname d'améliorer leur niveau de vie, par une
réallocation des facteurs de production, ce qui leur permettra
d'augmenter leurs revenus agricoles.
viii
ABSTRACT
Agricultural occupies an important place in Benin. Although
agricultural sector mobilizes more than 50% of working population, it evolved
little. The techniques of production remained rudimentary, the agricultural
inputs are used little and the marketing of harvest is not organized.
Under these little reassuring conditions, the agricultural
sector knows enough problems, so that, it is sometimes difficult for producers
to ensure their own food secure and that of the others. In this situation, it
is important to promote certain crops as yam which could at the same time to
ensure food secure and get considerable incomes to producers. So, yam
cultivation requires very fertile lands, a lot of seeds and labor. Apart from
these factors, others elements limit also the production of yam especially the
cotton cultivation.
This study entitled « Yam cropping system economic in
cotton area, constraints analysis by a model of linear programming » aims
to understand the current socio-economic conditions of yam production in
Glazoué region, through the allowance of ressources (land, labor and
capital).
This region was selected of share the importance of its cotton
and yam production and especially the possibility offered to producers to sell
their production in Glazoué market.
The tool for analysis used at the time of this study is the
linear programming, a technique making it possible to optimize the production
under the constraints of ressources.
The estimate of margins of production showed that the cropping
systems A and B which integrate yam are those which obtain the highest incomes.
Also, yam appeared like the crop having the most raised margin. As for cotton,
its margin is very weak.
The model of optimization builds showed that in the curent
state of thing, the allowance of ressources by peasants is not yet optimal. It
is then possible to make another allowance of ressources to optimize
agricultural income.
Results of the model for the average exploitation and reality
observed, the cultures such as groundnut, cowpea and maize, produced in second
season, will be only to ensure food secure whereas in first season, maize and
groundnut have an economic importance and the producers must be able to sell a
part of these produced.
However, the model proposes not to cultivate cotton. This
result tailles well with the current evolution of farms. Currently, the average
cotton surfaces turn around 2 ha whereas a few years ago, they ranged between 4
and 7 ha. Furthermore, the number of owners which is devoted to cotton
cultivation enormously regressed (43% against nearly 100% in a recent past).
With regard to yam, the model proposes a solution which is not
very different from that observed. In spite of its raised profitability,
certain reasons as labor and capital prevent from increasing yam's surfaces.
The simulations carried out starting from the model make it
possible to retain :
- Cotton and yam are two concurrent cultures in the exploitation
compared to the labor allowance.
- Cotton can be retained by the model as interesting culture
if its output borders 1250 kg/ha, which requires an improvement of productivity
and thus the intervention of research and respect of the technical routes by
producers.
- When the crops are sold at their bottom prices, only
varieties of yam to be crushed and partly of fertilized maize preserves all
their chance to be produced according the same surfaces. The other crops are
produced only to be used for the household consumption.
- On any assumption which supposes that yam would not be
produced, the model gives an optimal solution with an income lower than the
income of the model in which yam must be produced.
The results of research make it possible to retain the
conclusions :
- There is no competition between cotton and yam as for the
use of the land. On the other hand, the two crops are concurrent compared the
labor and to a certain extent, compared to the capital. - Yam is the most
profitable crops of the farm and is able to provide the most incomes to
producers.
- The allowance of the ressources by the peasants is not yet
optimal. It is then possible to do another allowance of resources (land, labor
and capital ) between the various crops as proposes it by the elaborate model
in order to have a better economic result.
Ultimately this study revealed that it is possible for the
farms producing yam to improve their standard of living, by allowance of
ressources, which will enable them to increase their agricultural incomes.
i
ii
iii
TABLE DES MATIERES
Certification
Dédicace
Remerciements
Résumé .
Abstract
Table des matières
Liste des tableaux
Liste des figures
Liste des sigles et acronymes
CHAPITRE 1 : INTRODUCTION GENERALE
1
2
4
5
1.1 - Introduction ..
1.2- Problématique
1.3- Importance du sujet ..
1.4- Objectifs et hypothèses de recherche
CHAPITRE 2 : REVUE DE LITTERATURE
6
6
7
8 8 8
10
11 13
2.1- Cadre conceptuel .
2.1.1 - Notion d'exploitation agricole et de système de
production .
2.1.2- Les ressources productives
2.2- Connaissance de l'igname
2.2.1- Botanique et origines
2.2.2- Importance de l'igname
2.2.3- Exigences techniques
2.2.4- Relation avec le coton
2.2.5- Evolution de la production d'igname
CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE
15
15
16 18 20
20
21
3.1 - Sélection de la zone de recherche
3.1.1- Choix de la commune et du village d'étude ..
3.1.2- Sélection des exploitations agricoles
3.1.3 - Description de l'échantillon
3.2- Techniques de collecte d'information et phases
d'enquête ..
3.2.1 - Techniques de collectes d'information
3.2.2- Phases d'enquêtes
3.3- Méthodes d'analyse . 21
3.3.1- Contrôle des données, saisie et correction
21
3.3.2- Outils d'analyse 22
3.4.3- Limites des modèles d'analyse 28
CHAPITRE 4 : PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE
4.1 - Présentation de la commune de Glazoué et du
village Alawénonsa 29
4.2- Historique du village 30
4.3 - Caractéristiques physiques 30
4.3.1- Le relief . 30
4.3.2- Le sol . 31
4.3.3- La végétation . 31
4.3.4- L'hydrographie .. 32
4.3.5- Le climat 32
4.4- Caractéristiques démographiques . 34
4.5- Infrastructures communautaires 34
4.6- Activités économiques .. 35
CHAPITRE 5 : CARACTERISTIQUES DES SYSTEMES DE PRODUCTION
AGRICOLES
5.1 - Cultures pratiquées et superficies emblavées
36
5.2- Variétés des cultures pratiquées 39
5.3- Association et rotation culturales . 39
5.3.1- Association culturale . 39
5.3.2- Rotation culturale .. 40
5.4- Techniques de production agricole 41
5.4.1- Le défrichement 41
5.4.2- Le labour 41
5.4.3- Le semis 41
5.4.4- La fumure 43
5.4.5- Le sarclage 44
5.4.6- La protection phytosanitaire 45
5.4.7- La récolte . 46
5.5- Calendrier cultural des activités agricoles 48
5.6- Dynamique de la production agricole 51
5.7- Facteurs de production . 51
5.7.1- La terre . 52
5.7.2- Le travail 54
5.7.3- Le capital .. 56
5.9- Productions, rendements et consommation .. 56
5.9.1- Productions 56
5.9.2- Rendements .. 58
5.9.3- Consommation alimentaire
CHAPITRE 6 : ETUDE DE LA RENTABILITE DES SPECULATIONS
6.1 - Estimation des produits physiques totaux 59
6.2- Estimation des charges opérationnelles .. 60
6.2.1- Coûts des outils utilisables durant une seule
année de production 60
6.2.2- Coûts des intrants . 61
6.2.3- Coûts de la main-d'oeuvre salariée variable .
62
6.3- Estimation des marges brutes 63
6.4- Estimation des paramètres d'efficacité 65
6.4.1 - Estimation des autres coûts liés à la
production 65
6.4.2- Marge nette 66
6.4.3- Marge agricole par journée de travail . 70
6.4.4- Marge agricole par individu du ménage . 71
CHAPITRE 7 : MODELISATION DES EXPLOITATIONS AGRICOLES
7.1- Modélisation de l'exploitation agricole
intégrant le coton et l'igname 72
7.1.1 - Identification des activités et des
périodes d'activités du modèle 72
7.1.2- Détermination des disponibilités et
estimation des contraintes 73
7.1.2.1 - Disponibilités et contraintes de terre 73
7.1.2.2- Disponibilités et contraintes de main-d'oeuvre
74
7.1.2.3- Disponibilités et contraintes de capital 75
7.1.2.4- Contraintes de consommation .. 76
7.1.3 - Détermination de la fonction objectif 77
7.1.4- Validation du modèle 77
7.1.5- Résultats de la modélisation du
système de cultures intégrants le coton et
l'igname 78
7.1.5.1- Cas de l'exploitation moyenne 78
7.1.5.1.1- Revenus agricoles .. 78
7.1.5.1.2- Superficies cultivées .. 78
7.1.5.1.3- Travail familial salarié . 81
7.1.5.1.4- Utilisation du capital propre de l'exploitation 82
7.1.5.2- Cas des cinq plus grandes exploitations productrices
d'igname .. 83
7.1.5.2.1 - Superficies cultivées .. 83
7.1.5.2.2- Travail familial et salarié 84
7.1.5.2.3- Utilisation du capital propre de l'exploitation 85
7.1.5.3- Cas des cinq plus petites exploitations productrices
d'igname 86
7.1.5.3.1 - Superficies cultivées .. 82
7.1.5.3.2- Travail familial et salarié 87
7.1.5.3.3- utilisation du capital propre de l'exploitation 87
7.2- Analyses de sensibilité . 87
7.2.1 - Augmentation du rendement de coton . 87
7.2.2- Simulation sans la production de l' igname 89
7.2.3- Simulation de la baisse des prix des principales
spéculations . 89
7.2.3.1- Cas de la baisse du prix du maïs 90
7.2.3.2- Cas de la baisse du prix de l'arachide .. 91
7.2.3.3- Cas de la baisse du prix de l'igname 91
7.2.4- Simulation de la vente à prix plafond 91
7.2.4.1 - Cas de la vente du maïs au prix plafond 92
7.2.4.2- Cas de la vente de l'arachide à prix plafond
92
7.2.4.3- Cas de la vente des ignames à prix plafond .
92
7.2.5- Simulation de la production de coton et d'igname 93
CHAPITRE 8 : CONCLUSION ET SUGGESTIONS
8.1 - Conclusion 95
8.2- Suggestions 96
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 98
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Evolution des superficies, de la production et des
rendements d'igname au
Bénin de 1990 à 2004 13 Tableau 2 :
Evolution de la production des principales cultures vivrières au
Bénin de
1994 à 2004 . 14 Tableau 3 : Place du village
Alawénonsa dans la commune de Glazoué en terme de
production cotonnière ... 16
Tableau 4 : Répartition des exploitations agricoles
suivant les deux critères 17
Tableau 5 : Répartition des chefs de ménage
suivant leur âge 18
Tableau 6 : Nombre De femmes par chef de ménage 18
Tableau 7 : Niveau d'instruction des chefs de ménage .
19
Tableau 8 : Répartition des exploitations en fonction du
nombre de cultures pratiquées.. 36
Tableau 9 : Doses moyennes d'engrais appliquées par les
producteurs 43
Tableau 10 : Doses moyennes d'insecticide appliquées
45
Tableau 11 : Calendrier cultural des activités agricoles
48
Tableau 12 : Superficies moyennes emblavées par
catégorie d'exploitation en 2003 52
Tableau 13 : Répartition des actifs agricoles par
catégorie de ménage .. 53
Tableau 14 : Coefficient de conversion de la force de travail .
54
Tableau 15 : Caractéristiques des crédits 55
Tableau 16 : Production moyenne des principales
spéculations 57
Tableau 17 : Rendements des différentes cultures en 2003
57
Tableau 18 : Consommation alimentaire moyenne par ménage
58 Tableau 19 : Produits physiques totaux moyens estimés en 2003 pour
chaque spéculation 59 Tableau 20 : Estimation des coûts des
outils utilisables en une année de cultures 60
Tableau 21 : Coûts moyens par hectare des engrais et des
insecticides .. 61 Tableau 22 : Coût total moyen des semences
utilisées par système de cultures en 2003.... 62 Tableau 23 :
Coûts moyens de la main-d'oeuvre salariée variable en 2003 . 62
Tableau 24 : Charges opérationnelles moyennes par hectare et par
système de cultures.... 63
Tableau 25 : Marges brutes moyennes par spéculation en
2003 . 63
Tableau 26 : Présentation des coûts fixes moyens
66
Tableau 27 : Coûts de transport unitaire des produits
agricoles en francs CFA par Kg... 66
Tableau 28 : Marge nette par système de cultures en 2003 .
67
Tableau 29 : Marge nette par spéculation 69
Tableau 30 : Contraintes techniques liées à la
production des spéculations agricoles 70
Tableau 31 : Revenu agricole par journée de travail 70
Tableau 32 : Revenu agricole par individu .. 71
Tableau 33 : Choix des activités du modèle . 72
Tableau 34 : Disponibilité des exploitations en terre
exprimée en hectare . . 73
Tableau 35 : Disponibilité en main-d'oeuvre des
exploitations .. 75
Tableau 36 : Charges de la production 76
agricole
Tableau 37 : Besoins d'autoconsommation du ménage en Kg
76
Tableau 38 : Résultats du calibrage du modèle
77
Tableau 39 : Résultats de l'utilisation de la terre 78
Tableau 40 : Travail agricole en homme-jour . 81
Tableau 41 : Coûts d'opportunité de la main-d'oeuvre
81
Tableau 42 : Coûts d'opportunité du capital 82
Tableau 43 : Différentes utilisations du capital 83
Tableau 44 : Résultats de la modélisation des cinq
meilleures exploitations productrices d'igname 83
Tableau 45 : Travail agricole en homme-jour . 84
Tableau 46 : Coûts d'opportunité du capital 85
Tableau 47 : Résultats de la modélisation des cinq
plus petites exploitations d'igname 86
Tableau 48 : Résultats de la simulation de l'augmentation
du rendement du coton 88
Tableau 49 : Résultats des différentes simulations
effectuées sur les baisses de prix 89
Tableau 50 : Comparaison des coûts d'opportunité et
des taux de salaire de la main-
d'oeuvre salariée . 90
Tableau 51 : Résultats des différentes simulations
effectuées sur les prix plafonds 91
Tableau 52 : Résultats de la simulation de la production
de coton et d'igname 93
xvi
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Représentativité des
différents systèmes de cultures
|
16
|
Figure 2 : Taille moyenne des ménages
enquêtés
|
18
|
Figure 3 : Nombre moyen d'enfants par
exploitation
|
..19
|
Figure 4 : Evolution des précipitations
mensuelles de 2000 à 2003
|
.33
|
Figure 5 : Evolution des précipitations
annuelles de 2000 à 2003
|
33
|
Figure 6 : Proportion relative des principales
spéculations cultivées dans
|
36
|
l'échantillon
|
Figure 7 : Comparaison des superficies totales
emblavées par spéculation
|
..37
|
Figure 8 : Superficies moyennes emblavées
par exploitation en première
|
.37
|
saison de cultures
|
Figure 9 : Superficies emblavées par
exploitation en seconde saison de cultures
|
38
|
Figure 10 : Importance des
différents modes d'accès à la terre
|
.51
|
LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES ASF :
Association des services Financiers
CARDER : Centre d'Action Régionale pour le
Développement Rural CAGIA : Caisse d'Amortissement et de Gestion des
Intrants agricoles CLCAM : Caisse Locale de Crédit Agricole
Mutuelle
CREP : Caisse Rurale d'Epargne et de Prêt
FAO : Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation
INRAB : Institut Nationale de la Recherche Agricole du
Bénin
INSAE : Institut National de la Statistique et d'Economie
Appliquée
LARES : Laboratoires d'Analyse et de Recherche Scientifique
MAEP : Ministère de l'Agriculture de l'Elevage et de la
Pêche
OBEPAB : Organisation Béninoise pour la Promotion de
l'Agriculture Biologique ONASA : Office National d'Appui à la
Sécurité Alimentaire
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement SONAPRA : Société Nationale pour la
Promotion Agricole
UCP : Union Communale des Producteurs
CHAPITRE 1 :
INTRODUCTION
GENERALE
1.1- INTRODUCTION
L'agriculture occupe une place primordiale dans
l'économie de la plupart des pays de l'Afrique subsaharienne. Elle y
mobilise une grande partie de la population active et participe à une
part importante du Produit Intérieur Brut (PIB). Le secteur agricole
reste cependant confiné dans une situation qui ne présage pas des
lendemains meilleurs. Pourtant, le développement socio-économique
des régions intertropicales du monde est étroitement lié
à la capacité des pays concernés à promouvoir le
secteur agricole qui y représente le secteur le plus important, en
raison de la part des populations nationales qu'il mobilise, de la part des
ressources qu'il assure à l'économie nationale et du
caractère renouvelable de celles-ci (Aho et Kossou, 1997).
Le Bénin n'échappe pas à cette situation.
L'agriculture y représente le socle des activités
économiques. Le secteur agricole assure l'emploi à près de
70% de la population active et participe pour 38% au PIB (Berkani, 2002).
Toutefois, le secteur agricole est caractérisé par une faible
productivité (Ministère du Plan, 2000). Cela s'explique par le
fait que l'agriculture ne bénéficie pas encore de façon
encourageante des techniques et méthodes les plus modernes pour son
développement tant au niveau de la production que de la conservation, de
la transformation et de la commercialisation des produits agricoles
(Ministère du Plan, 2000).
Dans ce contexte déjà complexe, on note, encore,
que les clefs de la politique de développement agricole qui passent par
la formation des techniciens et cadres, la recherche agricole, l'encadrement
des structures de production et l'aménagement du territoire,
évoluent de manière balbutiante. On comprend, alors, que
l'absence d'un vrai système de connaissance et d'information agricole
n'est pas une chose surprenante.
Cette inorganisation du secteur agricole, ajoutée
à l'absence d'une politique agricole claire sont à l'origine des
poches d'insécurité alimentaire qui subsistent malgré
l'autosuffisance globale constatée. En effet, selon une étude
réalisée par le PNUD en 1997, certaines couches de la population
sont en permanence dans la menace d'une insécurité alimentaire
à cause des difficultés d'accès aux ressources, des
aléas climatiques, de l'enclavement des zones de production et des
pratiques culturales inappropriées qui entraînent
l'appauvrissement des sols.
Face à cette situation, il serait important de mettre
l'accent sur certaines spéculations telles que l'igname dont
l'organisation des filières peut non seulement résoudre le
problème d'insécurité alimentaire mais constituer aussi
une source de devises pour le pays.
La présente étude est donc une contribution
à une meilleure connaissance des systèmes de production de
l'igname et aux améliorations qu'on peut apporter à sa production
aux plans techniques et économiques.
Ce document qui présente les résultats de cette
recherche est organisé en huit chapitres à
- Une introduction générale qui présente la
problématique et situe l'importance du sujet ;
- Une revue de la littérature sur les travaux
effectués sur l'igname et l'analyse de quelques
concepts ;
- Un cadre méthodologique où sont
présentées les démarches qui ont permis de conduire les
travaux ;
- Un chapitre sur la présentation du milieu ;
- Un chapitre sur les caractéristiques des systèmes
de production ;
- Une analyse de la rentabilité des spéculations et
performance des systèmes de cultures ; - Une modélisation des
exploitations agricoles ;
- Et enfin, une conclusion générale qui fait le
point du travail accompli.
1.2- PROBLEMATIQUE
L'humanité est confrontée de nos jours à
une démographie sans cesse croissante dont l'essentiel s'observe dans
les pays sous-développés notamment d'Afrique subsaharienne
où sévissent déjà la famine et la malnutrition. En
2001, 17 à 34 % de la population des pays de l'Afrique subsaharienne
était sous alimentée (FAO, 2001), une sous alimentation qui
témoigne manifestement d'une pauvreté qui ne dit pas son nom et
qui a pourtant des conséquences très néfastes. En effet,
la pauvreté réduit la capacité de travailler et la
résistance à la maladie, et affecte le développement
mental et la réussite des enfants (FAO, 2001).
Pour résorber la famine, la plupart des pays
concernés ainsi que les institutions internationales chargées de
lutter contre la faim dans le monde ont élaboré des politiques de
sécurité alimentaire. Les différentes mesures prises ont
largement fait appel aux céréales qui de part l'importance de
leur volume au niveau mondial étaient vues comme une solution toute
faite. Mais une telle perception du problème ignorait les
réalités nationales et restait en particulier peu adaptée
dans les régions où les tubercules occupent une place importante
dans la production agricole (Degras, 1986). C'est le cas notamment de l'igname
dont Miège (1986) fait remarquer qu'elle représente dans
l'alimentation de beaucoup de peuples des régions intertropicales, la
plante nourricière par excellence au point que leur existence est
centrée sur cette culture et que leur mode de vie, comme, cela a lieu en
Afrique, est influencé si non modelé par cette production.
Au Bénin, on ne peut réellement parler de
famine, malgré la présence de quelques poches
d'insécurité alimentaire dans le Nord-Ouest du pays,
structurellement déficitaire du point de vue alimentaire (Aho et
al, 1997). Les politiques agricoles pour assurer la
sécurité alimentaire sont axées sur le manioc et les
céréales en particulier le maïs. Ces cultures ont longtemps
et continuent de faire parties des préoccupations des institutions
nationales de recherche ainsi que
3 des services de vulgarisation agricole. Mais l'igname n'a
jamais figuré parmi les préoccupations réelles de l'Etat
béninois aussi bien dans sa politique agricole que dans sa
stratégie de sécurité alimentaire (Adanguidi, 2001).
L'igname constitue pourtant l'une des cultures
vivrières les plus importantes du Bénin. Selon Adanguidi (2001),
nul n'ignore le rôle traditionnel que joue l'igname dans l'alimentation
notamment dans la sécurité alimentaire et sa forte insertion dans
l'économie marchande.
Sur le plan économique, ces deux dernières
décennies sont marquées par le développement du commerce
de l'igname indépendamment de l'appui de l'Etat. Le développement
de ce commerce fait suite à l'augmentation de la demande de ce produit
par la création d'un marché intérieur principalement dans
la ville de Cotonou qui offre un excellent débouché pour la
production nationale (Adanguidi, 2001).
Par ailleurs, la plupart des régions où se
cultive l'igname sont des régions productrices de coton, principale
culture d'exportation du pays qui est donc source de devises
étrangères. En effet, avec près de 400.000 tonnes dont
l'essentielle est exportée, le coton représente près de 70
à 80% de la valeur des exportations, 35% des recettes fiscales et sa
contribution en termes de valeur ajoutée est estimée à 13%
du PIB (LARES, 2004 ; INSAE, 2002 ). Il constitue donc un enjeu
socio-économique primordial et compte tenu de cette importance, le
gouvernement béninois a pendant des décennies, concentré
la plupart des ses efforts de développement sur la filière, ce
qui fait qu'elle a enregistré une croissance beaucoup plus forte que les
autres secteurs agricoles (Banque Mondiale, 2002). Le coton présente en
effet plusieurs avantages qui incitent le producteur à s'adonner
à cette culture. Tout d'abord, le prix de vente est connu en
début de campagne et la commercialisation est garantie. De plus, par
cette culture, le paysan a la possibilité d'accéder au
crédit de production sous forme d'intrants (Biaou, 1998).
Outre ces facteurs extérieurs à la
filière et qui limitent le développement de la culture d'igname,
sa production est aussi handicapée par des contraintes endogènes.
L'igname est en effet une culture très exigeante que ce soit en
main-d'oeuvre, en terre fertile et en matériel de plantation pour la
reconduction de la culture (INRAB, 2001).
Concernant la main-d'oeuvre, si la production de l'igname par
unité de superficie est relativement élevée, le rendement
du travail est en revanche minime (Knoth, 1993). Selon Orkwor et Adeniji
(1998), il faut, dans les conditions actuelles de production entre 300 et 400
hommes jour de 8 heures de travail, pour espérer un rendement de 10T/ha,
soit un temps de travail de 2400 à 3200 heures.
En dehors de l'exigence en main-d'oeuvre, la reconduction de
la culture est une contrainte qui limite non seulement les superficies à
emblaver mais aussi réduit le disponible alimentaire ou les marges
bénéficiaires. Orkwor et Adeniji (1998) soulignent que les
agriculteurs utilisent 1,5 à
4 2T d'igname pour planter un hectare de culture. Cela
représente souvent plus de 25% de la production par hectare (INRAB,
1996)
Quant à la contrainte terre, il est à mentionner
que l'igname est généralement placée en tête
d'assolement sur des terres très fertiles riches en humus (INRAB, 1996 ;
Knoth, 1993 ; Gbèdolo, 1991). Cependant, il est à souligner que
ces terres fertiles deviennent de plus en plus rares de nos jours, obligeant
à des migrations temporaires vers les zones à faible
densité de population, elles aussi en constante diminution (Adanguidi,
2001).
Les contraintes ci-dessus évoquées sous-entendent
plusieurs questions qui restent sans réponse :
- Face à l'engouement porté à la culture
cotonnière ces dernières années, quelle est son incidence
réelle sur la production de l'igname ?
- Quelle rationalité guide l'allocation des ressources par
les producteurs dans sa production ?
- Les systèmes de production d'igname sont-ils efficaces
sur les plans économiques et techniques ?
Les réponses à ces différentes questions
seront données le long du présent travail intitulé :
« Economie des systèmes de production intégrant la
culture de l'igname en zone cotonnière : une analyse des contraintes par
un modèle de programmation linéaire ». Ce travail
sera conduit dans la commune de Glazoué plus précisément
dans le village Alawénonsa.
1.3- IMPORTANCE DU SUJET
La présente recherche est utile pour plusieurs raisons
:
Dans un contexte de promotion de la diversification agricole,
elle permet de remédier au manque d'informations sur l'igname
comparativement aux autres cultures telles que le riz, le maïs, et le
manioc. Elle permettra donc de fournir sur les exploitations productrices
d'igname des données d'analyse économique d'utilité
capitale.
Bien que l'igname ait été pendant longtemps
oubliée ou ignorée par les politiques agricoles, elle
possède un héritage socio-culturel très riche et son
importance économique a été démontrée par
plusieurs auteurs (Bonneval, 1999 ; Houndékon, 1996 ; Avodagbé,
1982). Il importe donc de mener des recherches plus approfondies sur cette
culture qui reste la culture vivrière la plus importante du Nord et du
Centre Bénin.
Cette étude s'inscrit aussi dans la lettre de Politique
de Développement Rural signée par le gouvernement
béninois en 1991. En effet, cette lettre stipule que les
objectifs principaux de la politique rurale viseront à élever
le niveau de vie des populations rurales par le biais d'une conquête
des marchés et d'une amélioration de la
compétitivité des paysans plutôt que la recherche d'une
simple autosuffisance alimentaire au niveau régional ou national
5 (INRAB, 1996 ; Adégbidi et al., 1999). C'est
alors l'occasion de mener des recherches dans ce sens sur l'igname qui s'est
fortement insérée dans l'économie marchande. Il s'agira
donc de voir les conditions actuelles de production de cette culture,
l'allocation des ressources productives et les solutions possibles pour
améliorer le système de production. Signalons que quatre des
objectifs énumérés dans cette lettre de politique agricole
sont applicables à l'igname. Il s'agit de l'amélioration de la
sécurité alimentaire, de l'augmentation des revenus ruraux, de
l'amélioration de la balance des paiements à travers des
exportations accrues et de la conservation puis de l'utilisation rationnelle
des ressources naturelles (INRAB, 1996)
Cette recherche met également l'accent sur l'agriculture
telle qu'elle est pratiquée dans la zone d'étude vis à vis
de l'environnement et l'objectivité dans le choix des
spéculations entre cultures vivrières et cultures de rente. Elle
permettra donc de comprendre dans quelle dynamique évoluent les paysans
concernant la gestion de leurs exploitations.
1.4- OBJECTIFS ET HYPOTHESES DE RECHERCHE
Cette étude vise principalement à identifier les
contraintes auxquelles sont confrontées les exploitations agricoles
productrices d'igname et de comprendre comment elles interfèrent
concrètement sur les transformations des systèmes de production.
Il s'agira alors de préciser les difficultés qu'éprouvent
les agriculteurs pour satisfaire au mieux leurs intérêts avec les
ressources dont ils disposent.
De façon spécifique, les objectifs poursuivis sont
les suivants :
· Objectif spécifique n° 1: Etudier la relation
de complémentarité ou de concurrence qui existe entre la
production de l'igname et celle du coton ;
· Objectif spécifique n° 2 : Analyser les
coûts et marges liés à la production des cultures en
présence dans un système de production à base d'igname
;
· Objectif spécifique n° 3 : Elaborer un plan
de production optimal qui tienne compte des contraintes des producteurs.
Pour atteindre ces objectifs, les hypothèses de
recherche suivantes sont formulées :
· Hypothèse n° 1 : La production de coton a une
incidence positive sur celle de l'igname ;
· Hypothèse n° 2 : La production d'igname est
plus rentable que celle des autres spéculations des exploitations
agricoles ;
· Hypothèse n° 3 : L'allocation des facteurs de
production par les producteurs n'est pas dans le contexte actuel optimale.
CHAPITRE 2 :
REVUE DE LITTERATURE
6
Ce chapitre aborde dans une première partie quelques
concepts liés à l'exploitation agricole lesquels concepts nous
situent dans le cadre de la production agricole. Dans une seconde partie, il
met l'accent sur le point des études réalisées sur
l'igname.
2.1- CADRE CONCEPTUEL
2.1.1- Notion d'exploitation agricole et de
système de production
2.1.1.1 - Notion d'exploitation agricole
Selon Dufunier (1996), l'exploitation agricole peut
être définie comme une unité de production au sein de
laquelle l'exploitant agricole mobilise des ressources de natures diverses
(terrains, main-d'oeuvre, cheptel, plantes, matériels,
bâtiments,...) et les combine dans des proportions variables pour obtenir
certaines productions végétales et ou animales et satisfaire
ainsi ses besoins et intérêts. C'est donc une forme d'organisation
technico-économique et sociale de la production agricole comme le
souligne Adégbidi (1994).
Aho et Kossou (1997), donnent une définition beaucoup
plus large de l'exploitation agricole. Pour ces deux auteurs, l'exploitation
agricole est l'ensemble évolutif composé de l'agriculteur, du
périmètre agricole, du personnel d'exploitation, des
spéculations végétales, animales et forestières
exploitées, des référentiels techniques mis en oeuvre, des
stratégies de valorisation et de commercialisation des produits.
Le concept d'exploitation agricole a conduit à la
notion d'entreprise. Cependant, dans les régions tropicales,
l'entreprise agricole fonctionne toujours de manière traditionnelle et
nul n'a le droit de s'approprier le bien collectif et d'en faire une source de
richesses personnelles. L'esprit de l'entreprise n'admet pas le gestionnaire et
les membres de sa famille comme étant des acteurs de production dont
l'intervention a un prix. Ainsi, le responsable du domaine familial peut payer
des charges de main-d'oeuvre agricole à des personnes sollicitées
sur le domaine, mais il ne peut se payer lui-même ni rétribuer les
membres de la famille pour les services rendus à l'exploitation (Aho et
Kossou, 1997).
Dans le cadre de cette étude, le concept
d'exploitation agricole ne sera pas différent de celui de ménage
agricole qui est fondé sur les dispositions prises par les personnes
individuellement ou d'une façon collective afin de pourvoir à
leurs besoins.
2.1.1.2- Notion de système de production
Un système est un ensemble formé de plusieurs
éléments qui s'influencent mutuellement ou qui sont
inter-liés (Norman et al, cité par Kodjo, 2000). De ce
point de vue, l'agriculture constitue un système : le système
agricole (Kodjo, 2000). Le système de production est l'outil de base qui
permet de décrire l'exploitation agricole et d'en comprendre le
fonctionnement
7 (Adégbidi, 1994). A l'échelle de
l'exploitation agricole, le système de production peut être
défini comme la combinaison dans le temps et dans l'espace, des
ressources disponibles et des productions elles-mêmes :
végétales et animales (Dufumier, 1996). Adégbidi (1994)
définit le système de production comme un ensemble
organisé et combiné de sous-systèmes de cultures,
d'élevage et des ressources en terre, en moyens de production et en
force de travail permettant la mise en oeuvre de ces sous-systèmes.
Comme tout système, le système de production
comprend un certain nombre de sous- systèmes dont le système de
cultures, le système d'élevage et le système de
premières transformations des produits.
Le système de culture qui intéresse dans le
cadre de ce travail se définit par une surface de terrain traitée
de manière homogène par des cultures avec leur ordre de
succession et par les itinéraires techniques qui leur sont
appliqués (Adégbidi, 1994 ; Dufumier, 1996).
2.1.2- Les ressources productives
2.1.2.1 - Types de ressources productives
Les principales ressources utilisées pour la
production agricole sont : les ressources naturelles, le travail, le capital et
le management.
Les ressources naturelles : La production
dépend d'abord d'elles. Elles sont constituées de la terre (sol)
et des éléments du climat. Selon Tournier (1986), si le climat ne
peut faire l'objet d'appropriation et n'est pas considéré comme
un bien, il n'en est pas de même pour le sol.
Le travail : Il s'agit essentiellement d'un travail
physique sous forme de main-d'oeuvre. Il permet la mise en valeur du capital
foncier (terre) et du capital d'exploitation. Tournier (1986) estime que
l'organisation du travail permet d'augmenter sa productivité, de
rechercher le plein emploi et d'améliorer les conditions de travail, en
rendant le travail moins fatigant, moins long et moins astreignant.
Le capital : Selon Guerrien (1996), le capital est un
ensemble de biens produits dans le passé et qui intervient dans la
production actuelle ou future d'autres biens. Le capital (technique) comprend
le capital foncier et le capital d'exploitation.
Le management : Il s'agit d'une discipline beaucoup
plus pratique qui ne s'intéresse qu'à la rentabilité de
l'exploitation agricole.
2.1.2.2- Efficacité des ressources
Elle est définie comme la possibilité d'un
système de production à fournir des biens
déterminés au coût minimum. Pour réaliser cet
objectif, le système doit utiliser ses inputs de la manière la
plus efficace possible (efficacité technique) et choisir une combinaison
de facteurs qui
8 tienne compte des avantages des prix relatifs des inputs et
de leurs productivité marginale (efficacité allocative).
On parle d'efficience économique lorsque, pour une
combinaison donnée d'inputs, il n'est plus possible d'obtenir davantage
d'output ou le même niveau, avec une recombinaison ou une
réduction des quantités d'inputs utilisés (Mills,
cité par Kodjo, 2000). L'efficience économique est
subdivisée en deux composantes : l'efficacité technique et
l'efficacité d'allocation. L'efficacité technique induit l'output
maximal possible, alors que l'efficacité allocative induit des
coûts minima d'input (Upton, cité par Kodjo, 2000).
Kodjo (2000) souligne que l'utilisation des ressources est
rendue plus efficace par l'intensification qui induit un changement technique
dans les techniques agricoles. Selon Milleville et Serpantié,
cités par Kodjo (2000), l'intensification s'opère par une plus
grande utilisation simultanée de chacune des ressources productives que
sont la terre, la main-d'oeuvre et le capital.
2.2- CONNAISSANCE SUR L'IGNAME
2.2.1- Botanique et origines
Les ignames sont des plantes herbacées, volubiles
à tubercules, plus rarement à rhizomes, produisant dans certains
cas de petits tubercules aériens appelés bulbilles (Hamon, 1997).
Ce sont des monocotylédones appartenant au genre Dioscorea,
à la famille des Discoreacées, au sous-embranchement des
Angiospermes et à l'embranchement des Phanérogames (Coursey,
cité par Okry, 2000). Les espèces comestibles,
domestiquées ont des origines diverses. Selon AtchaAhowé (1986),
les espèces les plus importantes du point de vue alimentaire sont
Dioscorea rotundata, D. cayenensis, D.
dumetorum, toutes originaires d'Afrique ; D. alata originaire
du Nord de la Birmanie en Asie et D. bulbifera, originaire de l'Asie
du Sud-Est.
2.2.2- Importance
On distingue l'importance socio - culturelle, l'importance
nutritionnelle et l'importance économique.
2.2.2.1- Importance socio - culturelle
Selon Bricas et Vernier (2000), dans les régions
où l'igname est cultivée, elle représente beaucoup plus
une plante alimentaire importante. C'est une plante indissociablement
liée à l'histoire sociale et culturelle et c'est par
conséquent l'un des symboles les plus forts de l'identité de ces
populations. Ainsi, au contraire du manioc, du maïs ou du riz qui sont
d'introduction relativement plus récente dans l'alimentation, l'igname
est un produit natif de ces régions et est profondément
ancré dans la culture de leur population (Bricas et Attaie, 1998). Selon
ces
9 derniers, chez plusieurs groupes ethniques, sa consommation
est fortement ritualisée, régie à chaque nouvelle
récolte par des cérémonies entretenant la cohésion
des groupes sociaux et activant leur identité : les fêtes de
l'igname. De ce constat est motivé l'expression civilisation de
l'igname, civilisation dans laquelle coutumes et rites sont marqués par
son cycle (Igué, 1974).
2.2.2.1- Importance nutritionnelle et alimentaire
En plus de ses qualités organoleptiques dont
principalement le goût, l'igname bénéficie d'une image de
produits prestigieux à forte valeur nutritionnelle et
diététique qui lui permet de supporter la concurrence des autres
amylacés comme les céréales et le manioc (Bricas et
Vernier, 2000). Elle possède également certains sels
minéraux qui sont rares à trouver chez les céréales
(Igué, 1974). Oké, cité par Okoli et Onwueme (1986),
reconnaît qu'un repas d'igname satisfait 100% des besoins en
énergie et en protéines, 130% des besoins en calcium et 80% de
besoins en fer d'un homme adulte. Les analyse chimiques ont
révélé les qualités nutritionnelles nettement
supérieures de l'igname en quantité et qualité de la
fraction protéique par rapport au manioc (Degras, 1986) ou au maïs
et au riz (Okoli et Onwueme, 1991). Les études effectuées par
l'INRAB (1996) ont révélé que l'igname fournit en moyenne
107 Kg de protéines par hectare contre 37 Kg pour le manioc, 82 Kg pour
le maïs et 78 Kg pour le soja.
Sur le plan, alimentaire, l'igname contribue largement
à la satisfaction des besoins alimentaires dans les zones de production.
Selon l'INRAB (1996), la production calorifique de l'igname est de 7,5 millions
de calories par hectare contre 8,2 millions pour le manioc, 3,3 millions pour
le maïs et 0,8 million pour le soja. C'est la culture dont la
récolte vient mettre fin à la période de soudure dans les
zones de production. Ensuite, lorsqu'elle est bien conservée, elle
contribue largement à assurer la sécurité alimentaire des
ménages.
2.2.2.3- Importance économique
L'importance économique de l'igname est incontestable
de nos jours. En effet, cette culture s'est fortement insérée
dans l'économie marchande et est passée d'un statut de culture
vivrière à celui de culture de rente, même exportable.
Les études réalisées par Avodagbé
(1982) sur l'évaluation économique de la production d'igname ont
montré que les producteurs obtenaient des profits allant de 70.665
francs CFA/ha à Djidja à 175.296 francs CFA à
Glazoué dans le Zou et qu'ils en étaient satisfaits. Mieux,
celles menées par le Programme d'Analyse de la Politique Agricole ont
montré que la production d'igname dégage une valeur
ajoutée de 289.560 francs CFA/ha avec une rémunération
journalière de 1997 francs CFA (INRAB, 2001). Cette amélioration
du profit résulte non pas d'une intensification ou d'une
amélioration des systèmes de production mais plutôt
d'une
10 conquête des grandes villes (Parakou et Cotonou
notamment), car l'augmentation de la production se fait toujours aux
dépens de l'extension des superficies.
Afin de générer plus de profit, certaines
régions du pays se sont spécialisées dans la production de
cossettes d'igname. Cette filière a engendré des revenus qui ont
changé la physionomie des zones qui s'en occupent. C'est ce qu'illustre
Bonneval (1999) dans son article : « L'igname, locomotive de Tchatchou
» où il montre comment ce village jadis un faubourg de la Commune
de Tchaourou fut métamorphosé grâce à la production
de l'igname.
De nos jours, la consommation de ce produit reste importante
ou augmente dans plusieurs pays traditionnellement producteurs et ce
malgré des importations élevées de riz et de blé
(Bricas et Vernier, 2000). Selon les mêmes auteurs, on constate aussi que
ce tubercule tend à gagner des marchés moins traditionnels comme
ceux des villes du Sahel, où il constitue un des aliments
privilégiés de la diversification alimentaire.
2.2.3- Exigences techniques
La culture de l'igname est généralement
considérée comme une production traditionnelle ne pouvant faire
l'objet d'une culture moderne, encore moins mécanisée. Sur le
continent, la production d'igname dépend de trois contraintes
essentielles : le travail sous fourme de maind'oeuvre, le matériel de
plantation et la terre.
2.2.3.1- La main-d'oeuvre
Les opérations culturales qui mobilisent la
main-d'oeuvre sont : la préparation du sol, la plantation, le tuteurage,
le sarclage et la récolte.
La préparation du sol est une opération qui en
culture manuelle consomme beaucoup de main-d'oeuvre d'autant plus que la
confection des buttes est généralement
précédée d'un défrichement sur brûlis. Il
faut environ 20 à 30 Hj/ha pour le défrichement et près du
double pour le buttage manuel avec 5000 à 6000 buttes/ha.
La plantation manuelle est une opération qui prise
isolément demande 10 jours de travail par hectare. Dans la pratique, un
travailleur arrive à planter environ 200 à 250 buttes par jour au
Nord-Bénin. Compte tenu du temps de transport et de préparation
des plants, il faut 20 à 25 jours de travail par hectare (Vernier,
1998).
Les besoins en travail varient fortement pour le tuteurage.
La quantité de journées de travail nécessaire à
l'opération va de 56 à 95 suivant les pays et les zones
agro-écoloqiques (Dumont, 1998). L'effet de cette technique a
été mesuré avec succès dans certains pays comme la
Côte d'Ivoire et le Cameroun. Son absence dans les pratiques culturales
est généralement liée à ses exigences en
main-d'oeuvre supplémentaire pour le paysan.
Quant au sarclage, sa régularité dépend
du rythme de développement des adventices lui aussi lié à
l'intensité d'utilisation des terres. Bonneval (1999), mentionne
qu'à partir de la 5ème année d'utilisation de la terre, il
faudrait sarcler tous les mois si l'on veut maintenir un bon rendement. Pour
Vernier (1998), il faut entre 40 et 80 journées de travail par
hectare.
Enfin, la récolte manuelle est aussi une
opération très pénible. De toutes les opérations
culturales, c'est elle qui consomme le plus de main-d'oeuvre, jusqu'à 70
Hj/ha, voir encore beaucoup plus avec les tubercules très longs
(Vernier, 1998). L'igname est donc une culture exigeante en travail à
tout point de vue de son cycle.
2.2.3.2- Matériel de plantation
La disponibilité semencière existant dans
l'agriculture actuelle est souvent considérée comme un frein pour
la production de l'igname tandis que la valeur monétaire
élevée des semences est donnée comme un facteur pesant
lourdement sur le coût de production (Dumont, 1998). En effet, l'igname
se multiplie traditionnellement par voie végétative et exige de
grandes quantités de tubercules pour assurer la reproduction (Degras,
1986). Il faut environ 10.000 semenceaux de 150 à 200g ou 60.000
mini-semenceaux de 25g pour planter un hectare de tubercules consommables
(Orkwor et Adeniji, 1998). Dumont (1998), fait remarquer que dans l'ensemble,
l'agriculture arrive à assurer ses besoins en semences mais qu'il est
aussi certain que les exploitations peuvent difficilement changer leur
échelle de production.
2.2.3.3- La terre
L'igname est très exigeante en fertilité du
sol, surtout les variétés précoces (Bonneval, 1999). Elle
est généralement placée en tête d'assolement dans
des sols très riches en humus (Gbèdolo, 1991 ; Knoth, 1993 ;
Adanguidi, 2001). De nos jours, les terres fertiles deviennent de plus en plus
rares, obligeant à des migrations temporaires vers les zones à
faible densité de population, elles aussi en constante diminution
(Adanguidi, 2001). Du fait du système de culture qui ne compense pas le
départ des nutriments, la terre est abandonnée pour de nouveaux
défrichements après 2 ou 3 ans (Biaou et Tchégnon, 1995).
Cela conduit à la destruction des terres et à une agriculture non
respectueuse de l'environnement, donc non durable.
2.2.4- Relation avec le coton
La relation entre l'igname et le coton est
différemment interprétée ou présentée par
les auteurs. Selon Dumont (1995), la production cotonnière n'aurait pas
un effet négatif sur celle de l'igname ; bien au contraire, la
stratégie de production cotonnière des exploitations passerait
par l'aménagement d'un stock vivrier faisant appel aux ignames. Selon
Adanguidi (2001),
12 l'implication de cette thèse serait que le
développement de la culture cotonnière entraînerait donc
celui de l'igname. C'est cette thèse que défend Sidi (1987),
lorsqu'il stipule qu'il existe une complémentarité entre le coton
et les cultures vivrières.
Adégbidi (2003) pense que du point de vue de
l'allocation de la main-d'oeuvre, les deux cultures seraient concurrentes. En
effet, le coton exige la mobilisation d'une main-d'oeuvre aussi importante que
la culture de l'igname. Cette situation conduit à une régression
des superficies emblavées pour l'igname alors que celles du coton
augmentent sans cesse. Ces résultats viennent corroborer ceux de Tossou
(1985), quand il a indiqué l'existence d'un goulot d'étranglement
entre les deux cultures du point de vue allocation de la main-d'oeuvre.
Cette concurrence entre le coton et les autres cultures a
été signalée dans d'autres pays. Madi (2000), dans une
étude menée au Cameroun a démontré que les
producteurs mobilisaient les ressources tout d'abord pour la satisfaction des
besoins minima vitaux d'autoconsommation et ensuite pour la production
cotonnière. Schwartz (1985), au Togo a constaté qu'il
était pratiquement impossible pour le paysan de combiner dans la
même année, le cycle de l'igname avec celui du coton.
Cette concurrence entre les deux cultures qui se partagent
des terres de plus en plus pauvres contraint les populations à la
migration. C'est ce qui explique la création de nouvelles zones de
colonisation à Savè et Ouessè où on note
actuellement une forte production d'igname dans le département des
Collines.
Ce débat sur la concurrence ou la
complémentarité entre le coton et les cultures vivrières
est bien résumé par Ton (2001). Selon cet auteur tout au long de
la saison, les paysans doivent effectuer des arbitrages entre
différentes cultures à propos du temps, de la main-d'oeuvre et
des biens d'équipements qui pousse à supposer l'existence d'une
concurrence entre les deux types de cultures. Il mentionne que, malgré
la concurrence, il semblerait que les cultures soient complémentaires
à l'examen des volumes de production car l'augmentation de la production
de coton n'a pas conduit à une réduction des superficies
cultivées en vivriers. Ses idées sont renchéries par
LARES-APEIF (1996) qui a montré que les arrières effets des
intrants utilisés pour la culture du coton permettent aujourd'hui
d'accroître de plus de 30% les rendements de certaines cultures
vivrières comme le maïs (cas du développement spectaculaire
que le maïs a connu dans le Borgou au cours des 15 dernières
années). Cet auteur présente aussi le coton comme un handicape au
développement des cultures vivrières. Pour lui, bien que, les
enquêtes ne confirment ou n'infirment aucune des deux thèses, on
peut remarquer globalement que plus de 50% des gros producteurs de coton
enquêtés s'adressent au marché à un moment ou
à l'autre de l'année pour s'approvisionner en produits vivriers
(leur propre production se révélant insuffisante).
2.2.5- Evolution de la production d'igname
L'appréciation de la production se fera à
travers des paramètres quantitatifs concernant les superficies
emblavées et les productions. Le tableau 1 présente
l'évolution de la production d'igname de 1994 à 2004.
Ce tableau montre une augmentation de la production et des
superficies emblavées. Les rendements ont été pratiquement
constants jusqu'en 2000, année à partir de laquelle ils ont connu
une augmentation, mais comme le souligne Adanguidi (2001), les chiffres de ces
dernières années sont à prendre avec beaucoup de
réserves. En général, l'augmentation de la production ne
se fait pas en fonction de l'intensification ou de l'utilisation d'intrants
extérieurs mais plutôt aux dépens de l'extension des
superficies (INRAB, 1996).
Tableau 1 : Evolution de la production,
de la superficie et des rendements de 1990 à 2004
Années Productions (tonnes)
|
Superficies
|
Rendements
|
1994 1.250.465
|
115.326
|
10.843
|
1995 1.287.741
|
117.255
|
10.982
|
1996 1.346.070
|
130.728
|
10.315
|
1997 1.407.677
|
130.448
|
10.788
|
1998 1.583.713
|
144.650
|
10.948
|
1999 1.647.009
|
145.368
|
11.055
|
2000 1.742.004
|
156.831
|
11.107
|
2001 1.700.982
|
115.733
|
14.697
|
2002 2.154.910
|
173.624
|
12.411
|
2003 2.010.699
|
166.921
|
12.045
|
2004* 2.408.582
|
183.837
|
13.101
|
|
*Estimation
Source : MAEP, 2003
Ces chiffres qui indiquent une augmentation de la production
sont contestés par certains auteurs dont Adanguidi (2001), qui pense
plutôt que la production a baissé du fait de la dégradation
des terres et de la concurrence du coton.
L'évolution comparée de la production d'igname
à celle des autres cultures vivrières est indiquée dans le
tableau 2.
Les résultats du tableau montrent qu'en terme de
production, l'igname vient en deuxième position après le manioc,
loin devant le maïs, le sorgho et le riz. Ainsi, malgré une
politique soutenue en direction des céréales, leur production
reste inférieure à celle de l'
igname. la dominance du manioc sur
l'igname pourrait s'expliquer par plusieurs raisons qui datent d'après
les années 1994. En effet, avant cette année, la production
d'igname était supérieure à celle du manioc (MAEP,
2002).
Tableau 2 : Evolution de la production
des principales cultures vivrières de 1994 à 2004
Années
|
Igname
|
Manioc
|
Maïs
|
Sorgho
|
Riz
|
1994
|
1.250.465
|
1.145.800
|
491.526
|
112.789
|
18.686
|
1995
|
1.287.741
|
1.328.634
|
563.203
|
119.199
|
17.976
|
1996
|
1.346.070
|
1.456.608
|
555.755
|
110.259
|
22.259
|
1997
|
1.407.677
|
1.918.436
|
701.046
|
120.173
|
26.891
|
1998
|
1.583.713
|
1.989.022
|
662.227
|
128.425
|
35.562
|
1999
|
1.647.009
|
2.112.965
|
782.974
|
126.440
|
34.040
|
2000
|
1.742.004
|
2.350.208
|
750.442
|
155.275
|
49.245
|
2001
|
1.700.982
|
2.703.456
|
685.902
|
165.902
|
54.901
|
2002
|
2.151.452
|
3.154.910
|
797.496
|
182.639
|
63.219
|
2003
|
2.010.699
|
3.054.781
|
788.320
|
163.276
|
54.183
|
2004
|
2.408.581
|
3.675.147
|
937.740
|
186.751
|
64.151
|
|
Source : MAEP, 2003
Au nombre des raisons qui ont provoqué l'engouement
autour de la production de manioc, nous pouvons citer :
- Une recherche agronomique soutenue qui met des boutures de
bonnes qualités à la disposition des producteurs. La recherche
met également au point des procédés de lutte contre les
ravageurs du manioc.
- Un système de vulgarisation de la culture sur toute
l'étendue du territoire de notre pays, contrairement à l'igname
qui ne fait pas l'objet d'une vulgarisation.
- De nombreux projets s'investissent dans la filière
manioc pour la valorisation de ce produit par des procédés de
transformation et la mise en place de ligne de crédits.
- Une moindre exigence du manioc par rapport à l'
igname. il peut se développer et
donner
de bons résultats sur les terres relativement pauvres, ce
qui n'est pas le cas de l'igname en dehors de la variété
kokoro.
CHAPITRE 3 :
CADRE
METHODOLOGIQUE
C'est la démarche scientifique sans laquelle, les
résultats de cette recherche n'auraient aucune valeur. Il s'agit ici
d'exposer la méthode de sélection de la zone d'étude, des
villages et des ménages. Il sera aussi question de justifier ici, le
choix des méthodes de collecte et d'analyse des données.
3.1- SELECTION DE LA ZONE DE RECHERCHE
3.1.1- Choix de la commune et du village
Les critères retenus sont la culture du coton, la
culture de l'igname et la possibilité pour les paysans de vendre une
bonne partie de leur production vivrière.
· La culture du coton : Ce critère est
utilisé car l'un des objectifs de l'étude est de voir l'incidence
de la culture cotonnière sur celle de l'igname, afin de faire le point
sur la relation entre les deux cultures.
· La culture de l'igname : Elle ne peut être mise en
marge de cette étude. La zone d'étude doit donc être une
zone où l'on cultive fortement l'igname.
· La possibilité pour les paysans de vendre une
bonne partie de leur production, tout au moins la quantité dont ils ont
envie de vendre pour satisfaire leurs besoins financiers et qu'ils ne soient
pas limités par des contraintes d'accès aux marchés ou de
brader leurs productions à de vils courtiers : La pertinence de ce
critère réside aussi dans le fait que l'objectif de
l'étude est de proposer un plan de production optimal pour la
maximisation du revenu ; plan de production qui puisse être mis en oeuvre
par les producteurs.
La prise en compte des trois critères a permis de
retenir la commune de Glazoué comme région d'étude.
En ce qui concerne le choix des villages, compte tenu de la
recherche d'homogénéité, nous avons opté de
conduire les recherches dans un seul village. La sélection de ce village
a été faite durant la phase exploratoire de l'étude. Les
statistiques agricoles ont été également mises à
contribution lors du choix de ce village. Les critères
déterminants pour cela ont été la production d'igname et
de coton. A cet effet, les entretiens formels et informels que nous avons eu
avec les autorités de la commune et les personnes ressources des
localités visitées nous ont orientés dans l'arrondissent
d'Aklampka plus précisément dans le village
d'Alawénonsa.
Les raisons qui ont conduit au choix de ce village sont les
suivantes :
- Tout d'abord, depuis 2000, la production cotonnière
a connu une baisse dans la commune, si bien que peu de villages produisent
encore effectivement le coton. Il s'agit des villages Alawénonsa, Lagbo,
Affizoungo et Sowiandji dans l'arrondissement d'Aklamkpa et les villages
Gbanlin, Assanté et Houin dans l'arrondissement d'Assanté. De ce
point de vue, notre choix se limitait à deux arrondissements (Aklamkpa
et Assanté).
16 - Les villages de l'arrondissement d'Assanté ne
produisent pas assez d'igname pour être pris comme zone de recherche du
présent travail. Par rapport à cette situation, il ne nous
restait plus que l'arrondissement d'Aklamkpa.
- Les surfaces emblavées ces cinq dernières
campagnes pour la production de coton ont
montré que le village d'Alawénonsa continue
d'être un bon village producteur de coton dans la commune. Le tableau 3
ci-dessous montre la place de la production cotonnière de ce village
dans l'arrondissement.
Tableau 3 : Place du village
Alawénonsa dans l'arrondissement d'Aklamkpa en terme de production
cotonnière (superficie en hectares).
Campagnes
|
Glazoué
|
Aklamkpa
|
Alawénonsa
|
1999 - 2000
|
13.000,0
|
2.730,0
|
1270,0 (46,52%)
|
2000 - 2001
|
4.207,9
|
960,2
|
544,2 (56,67%)
|
2001 - 2002
|
3.129,9
|
966,4
|
439,03 (45,32%)
|
2002 - 2003
|
1.077,9
|
538,9
|
206,4 (38,30%)
|
2003 - 2004
|
1.502,8
|
806,3
|
392,2 (48,64%)
|
|
Source : Enquêtes, 2004
Le tableau 3 montre que, par rapport à
l'arrondissement le village choisi mérite bien d'être
sélectionné pour accueillir une telle recherche car il produit au
moins 38% de la production de l'arrondissement.
3.1.2- Sélection des exploitations
Après le choix du village d'étude, nous avons
procédé à un recensement des exploitations agricoles. Au
total, 258 exploitations on été recensées. Ces
exploitations ont pu être catégorisées suivant le
critère : production ou non du coton et de l'igname. Les 258
exploitations se répartissent alors comme indiqué sur la figure
1.
36
128
11
83
A
B
C
D
Figure 1 : Représentativité des
différents systèmes de cultures
La figure 1 montre que les exploitations intégrant
l'igname seule sont les plus nombreuses (A = 128), suivies de celles
intégrant l'igname et le coton (B = 83), les exploitations
17 intégrant le coton seul (C = 36) et enfin, les
exploitations n'intégrant ni l'igname ni le coton (D = 11). Nous avons
ensuite procédé à un échantillonnage
aléatoire stratifié pour pouvoir retenir les 50 exploitations
devant constituer notre échantillon ; soit un taux
d'échantillonnage de 0,1937. Les 50 exploitations se répartissent
alors comme suit :
- A = 16 exploitations (32,17%) ;
- B = 25 exploitations (49,61%) ;
- C = 7 exploitations (13,91%) ;
- D = 2 exploitations (4,26%).
La catégorie D a été portée
à 5 exploitations pour la rendre représentative, ce qui conduit
finalement à un échantillon de 53 exploitations (ménages)
agricoles à enquêter. Ces quatre catégories ont ensuite
été assimilées à quatre systèmes de cultures
différents.
Les sous échantillons montrent que le système
de production intégrant la culture de l'igname seule est celle dominante
avec près de 50% des exploitations. Il est suivi du système de
production à base d'igname et de coton (32,17%). Le système de
production n'intégrant ni le coton ni l'igname est moins
représenté avec seulement 4,26% des exploitations.
Un second critère est utilisé pour voir la
distribution des exploitations. Il s'agit de la taille totale de celles-ci.
Trois groupes ont été constitués :
- Groupe 1 : les exploitations qui ont une taille
inférieure à 9,39 ha ;
- Groupe 2 : les exploitations qui ont une taille comprise entre
9,39 et 15,65 ha ;
- Groupe 3 : les exploitations qui on,t une taille
supérieure à 15,65 ha.
Les différents chiffres sont obtenus à partir de
la superficie moyenne qui est de 12,52 ha (9,39 = 12,52*0,75 et 15,65 = 12,52*
1,25).
La combinaison de ce critère et du premier critère
permet d'avoir une répartition des exploitations agricoles comme
indiqué dans le tableau 4.
Tableau 4 : Répartition des
exploitations agricoles suivant les deux critères
Tailles
Catégories
A
B
C
D
|
< 9,39 ha
6 ( 37,5 11 (44 ) 1 ( 14,28
3 ( 60 )
)
|
)
|
9,39 < T < 15,65 ha
6 ( 37,5 ) 9 ( 36 )
4 ( 57,14 ) 2 ( 40 )
|
> 15,65 ha
4 ( 25 )
5 ( 20 ) 2 ( 28,57 ) 0 ( 0,00 )
|
|
Les parenthèses contiennent les données en
pourcentage Source : Enquêtes, 2004
La combinaison des deux critères montre qu'il existe
des différences au niveau de la superficie totale des exploitations. Ces
différences sont surtout perceptibles au niveau des systèmes A et
B.
3.1.3- Description de l'échantillon
Taille des ménages
Dans le cadre de cette étude, un échantillon de 53
exploitations/ ménages a été choisi pour conduire la
recherche.
La taille moyenne des ménages par catégorie de
système de cultures est illustrée par la figure 2 ci-dessous.
8,57
5,8
12,6
11,125
A
B
C
D
Figure 2 : Taille moyenne des
ménages enquêtés
Toutes les exploitations (ménages)
enquêtées sont dirigées par des hommes avec une moyenne
d'âge de 41,73 ans (#177;11,63). Le tableau 5 présente la
répartition des chefs de ménage par catégorie
d'âge.
Tableau 5 : Répartition des
chefs de ménage suivant leur âge (les proportions sont entre
parenthèses)
Tranches d'âge 25-30 31-35 36-40 41-45 46-50 51-55
56-60 > 60 Total
Effectif 12 9 6 9 6 4 3 4 53
(22,64) (16,98) (11,32) (16,98) (11,32) (7,55) (5,66) (7,55)
-
|
|
Source : Enquêtes, 2004
Il ressort du tableau 5 que la majorité des chefs de
ménage (près de 80%) ont un âge compris entre 25 et 50 ans,
tranche d'âge au cours de laquelle ils sont très actifs au travail
agricole.
Situation matrimoniale
Tous les chefs de ménage sont des hommes mariés
vivant encore avec leurs femmes. Le tableau 6 présente le nombre de
femmes par chef d'exploitation.
Tableau 6 : Nombre de femmes par chef de
ménage
Nombre de femmes 1 2 3 4
Nombre d'exploitation 18 (33,96)* 24 (45,24) 6
(11,32) 5 (9,43)
*Les nombres entre parenthèses indiquent la proportion du
nombre de chef de ménage pour un nombre d'épouses
donné.
Source : Enquêtes, 2004
Nous pouvons retenir du tableau 6 que pratiquement les 2/3
(66,04%) des chefs de ménage ont plus d'une femme (au moins 2
épouses). Le résultat illustre bien que la polygamie est encore
très présente dans ce village. Selon les paysans, tout homme qui
se respecte doit avoir plus d'une femme. Cette situation entraîne
beaucoup de conséquences. En effet, les ménages se composent de
plusieurs enfants dont les parents n'arrivent plus à assurer
l'éducation et la formation par manque de moyens. Ces enfants sont soit
placés chez d'autres personnes ce qui pose le problème du trafic
des enfants ou livrés à eux-mêmes et végètent
dans le banditisme.
Niveau d'instruction des chefs de
ménage
Le niveau d'instruction de ces chefs de ménage est en
général bas (voir tableau ci- dessous).
Tableau 7 : Niveau d'instruction des
chefs de ménage
Non scolarisés
Non alphabétisés
Alphabétisés CI-CM2 6ème -3ème
2nde -Tle
18 (33,96) 5 (9,43)* 17 (32,08) 11 (20,75) 2 (3,77)
|
|
*Les nombres entre parenthèses indiquent le pourcentage
de chef de ménage pour chaque niveau d'alphabétisation.
Source : Enquêtes (2004)
On remarque que 43,40% (23) des chefs de ménage sont
non scolarisés et parmi eux seulement 21,74% sont
alphabétisés (soit 9,45% de l'échantillon entier). De plus
24,5 3% (13) seulement des chefs de ménage ont au moins atteint le
niveau de la classe de 6ème.
Nombre d'enfants par ménage
Le nombre moyen d'enfants varie d'une catégorie à
une autre. La figure 3 fait le point du nombre moyen d'enfants par
catégorie de ménage.
20
Nombre d'enfants dans le ménage Nombre d'enfants
scolarisés
9
8
7
6
5
4
3
2
1
0
A B C D Ensemble
Figure 3 : Nombre moyen d'enfants par
exploitation
Le figure 3 révèle que les ménages des
catégories A et B ont en moyenne 8 enfants contre 6 et 3,8
respectivement par les catégories C et D. La survie des populations en
milieu rural étant essentiellement liée à 2
stratégies : la production pour l'autoconsommation pour l'assurance
d'une sécurité alimentaire (rôle que joue fondamentalement
l'igname dans les systèmes de production) et la production pour la
commercialisation afin d'engranger des revenus (rôle que joue le coton
dans le système de production) ; on constate que ce sont les
ménages de la catégorie D (catégorie qui ne pratique
aucune de ces stratégies) qui ont le moins d'enfants. On pourrait
conclure que ce sont les difficultés liées à la prise en
charge de la famille qui obligent ces chefs de ménage à limiter
le nombre d'enfants. Cette tendance se confirme aussi au niveau de la
scolarisation des enfants. En effet, parmi les ménages ayant des enfants
scolarisés ( 36 ), la proportion d'enfants scolarisés est
respectivement de 31,05% ; 28,57 ; 24,18% pour les catégories A, C et B
contre 15,79% pour la catégorie D. Ici, les ménages produisant au
moins le coton (catégories A et C) sont ceux qui ont le plus d'enfants
scolarisés. Le coton procure en effet un revenu aux producteurs dont une
partie est utilisée pour assurer les charges liées à
l'éducation et à la santé des enfants (du
ménage).
Groupes socioculturels
Trois groupes socioculturels ont été
recensés : les mahi, les fons et les adja. Les mahi sont majoritaires
dans le village et représentent 83,02% de l'échantillon. Viennent
ensuite les fon et les adja avec respectivement 15,09% et 1,89%. La dominance
des mahi s'explique par le fait qu'ils sont les autochtones du village alors
que les autres sont des étrangers immigrants.
Religions pratiquées
Cette population peu diversifiée socio-culturellement
pratique 2 religions. D'abord la religion traditionnelle (le vodoun) avec
94,34% des ménages et le christianisme (5,66%).
3.2- TECHNIQUES DE COLLECTE D'INFORMATION ET PHASES
D'EBQUETE
3.2.1- Techniques de collectes d'information
Les techniques utilisées sont l'analyse documentaire,
l'observation et les entretiens.
L'analyse documentaire a permis de faire une analyse des
informations qui sont déjà enregistrées pour un but autre
que celui de la recherche (point des travaux antérieurs, formulation du
thème d'étude et à sa justification, synthèse de
données sur les différents aspects du thème et les
différents concepts à aborder durant l'étude). Elle a
aussi permis de présenter les différents outils d'analyse et les
démarches à suivre pour aboutir à des résultats
scientifiquement acceptables.
L'observation a conduit à la description des
phénomènes et à la formulation d'explications aux
phénomènes. Cette observation, qu'elle soit participante ou non,
a permis de recueillir certaines informations clefs sans mettre les
enquêtés dans l'embarras. Les observations ont portés sur
les ménages et les exploitations agricoles.
Les entretiens ont été structurés pour
la phase quantitative de la recherche et sont conduits à l'aide de
questionnaires. Le questionnaire est identique pour tous les
enquêtés. Pour la phase qualitative de la recherche, les
entretiens ont été semi-structurés ou non
structurés.
3.2.2- Phases d'enquête
La recherche sur le terrain a été menée
en deux phases : une phase exploratoire et une phase de conduite des
enquêtes.
La phase exploratoire a permis de parcourir
différentes régions dans le but, d'une part, d'obtenir des
informations utiles pour le choix de la zone de recherche et d'autre part de
tester le pré-questionnaire. Au cours de cette phase, des contacts ont
été pris avec les différentes autorités agricoles
dont les responsables du CARDER, les représentants des projets, les ONG,
les représentants de l'administration publique et les chefs de village.
Quelques producteurs sont contactées pour mener des discussions afin de
mieux relier la problématique avec la réalité de terrain.
Pendant cette période, le questionnaire est testé et son
dépouillement et son analyse ont permis de le réajuster et de
l'adapter. Cette phase s'est terminée par la sélection des
producteurs de l'échantillon après un recensement des
producteurs.
La conduite de l'enquête a permis de collecter des
informations sur les aspects aussi bien quantitatifs et qualitatifs des
activités agricoles. Pour atteindre les résultats visés,
des fiches de questionnaire sont conçues pour la collecte des
informations concernant les aspects du système agricole retenu. Pendant
cette phase de la recherche, des entretiens sont menés avec des groupes
de paysans et des personnes ressources pour la collecte des informations
qualitatives. Les thèmes
22 abordés sont pré-établis pour
faciliter l'orientation de la discussion. Il s'agit des temps de travaux, la
répartition des travaux, les périodes d'activités, la
succession des opérations culturales, les besoins en main-d'oeuvre des
différentes opérations, les techniques de production et
d'exécution des différentes activités culturales, etc.
3.3- METHODES D'ANALYSE
3.3.1- Contrôle des données, saisie et
correction
Avant la saisie des données, un premier contrôle
préliminaire a été effectué pour corriger les
erreurs d'enregistrement. La base de données est ensuite
créée dans un classeur du logiciel Excel où les
données sont saisies. Après la saisie, une seconde étape
d'élimination des erreurs issues de la collecte des données et de
la saisie à l'ordinateur a été effectuée. Cette
base est ensuite utilisée pour le traitement des données.
3.3.2- Outils d'analyse
Plusieurs outils d'analyse sont utilisés dans le cadre de
ce travail. Il s'agit des graphiques, de l'analyse des coûts et revenus
et de la programmation linéaire.
3.3.2.1- Les graphiques et les tableaux
Ils sont utilisés pour montrer l'évolution de
certaines grandeurs dans le temps ou pour mettre en relief la variation ou la
représentativité des phénomènes observés.
L'importance des graphiques et tableaux, c'est qu'ils permettent de vite capter
l'attention du lecteur et de lui dire en peu de mots l'essentiel à
retenir par rapport à une situation donnée.
3.3.2.2- Analyse des coûts et revenus
Le but de cette analyse est de comparer la rentabilité
de l'igname à celle des autres spéculations, ce qui
nécessite la détermination de la rentabilité
économique de chacune des cultures des exploitations agricoles et des
systèmes de production. Il s'est donc agit de déterminer le
revenu agricole net des ménages. Pour y arriver, les recettes de
production (c'est à dire le produit physique brut en valeur) et les
charges de production (coûts de la main-d'oeuvre salariée
temporaire, des engrais, des insecticides et des semences, puis le coût
des équipements amortis au cours d'une saison de production ou une
année de production) ont été successivement
estimés. Ces deux grandeurs ont permis de calculer la marge brute pas
spéculation et par systèmes de cultures. Ces marges brutes ont
été ensuite utilisées pour estimer le revenu agricole net
de l'exploitant et de sa famille. La détermination de ces revenus
agricoles nets a pris en
23 compte les coûts de transport des produits de
récolte vers le marché, le salaire de la maind'oeuvre
salariée permanente, les intérêts sur les emprunts et les
amortissements pour usage des équipements de plus d'une année
d'utilisation. La formule d'amortissement appliquée est l'amortissement
linéaire.
3.3.2.3- Modèles d'analyse de la production
Dans le cadre de la modélisation des exploitations
agricoles, plusieurs modèles d'analyse sont utilisés. Au nombre
de ces modèles il faut citer la fonction de production, la
budgétisation et le programme planning puis la programmation
mathématique.
3. 3.2. 3. 1- Fonction de production
La théorie de la production occupe une place
importante dans l'analyse microéconomique et au coeur de cette
théorie se trouve le concept de fonction de production.
La fonction de production est l'outil permettant d'analyser
la rationalité économique de l'exploitant (Adégbidi,
1994). Elle se définit comme la liaison fonctionnelle existant entre les
quantités de biens produits (output) et les quantités de facteur
utilisés (input) dans le processus de production (Gauthier et Leroux,
1988). Elle peut être utilisée comme instrument de
prédiction dans la recherche de la performance accrue des
activités agricoles.
Selon Heady et Dillon (1961), bien que les relations
représentées par la fonction de production soient des
phénomènes physiques, des principes économiques s'imposent
quand les recommandations aux paysans ou les décisions de ceux-ci, se
rapportent à la quantité ou la combinaison de ressources et
produits dont ils ont besoin et ceux obtenus sur l'exploitation.
De nombreuses équations algébriques ont
été développées pour estimer la fonction de
production dans le cadre des études sur le terrain par les
chercheurs.
De nos jours, il existe plusieurs formes fonctionnelles dont
quatre sont habituellement utilisées en économie rurale pour
analyser la production. Il s'agit de la fonction linéaire, de la
fonction exponentielle, de la fonction semi-logarithmique et de la fonction
logarithmique ou Cobb-Douglas.
3. 3. 2. 3. 2- Budgétisation et programme
planning
· Budgétisation
Le budget, c'est la contre partie financière d'un plan
; le plan étant la prévision des actions à réaliser
dans un avenir proche. Le budget est à ce titre un état des
recettes et dépenses présumées qu'une personne physique ou
morale aura à encaisser et à effectuer pendant une
24 période donnée. Le budget est donc un outil
d'analyse prévisionnel et par conséquent se trouve être
l'élément central de la planification.
~ Programme planning
C'est une méthode qui procède par une
démarche graduelle et qui rapproche du plan optimum. Il consiste d'abord
en la détermination des activités possibles, des contraintes, des
coefficients techniques de production et des marges brutes par activité.
Le principe de déroulement de la méthode est le suivant :
- Pour faire le choix des activités, on identifie d'abord
le facteur le plus limitant de la production ;
- On cherche ensuite la spéculation qui
rémunère le mieux le facteur le plus limitant et on l'introduit
dans le plan ;
- On détermine le facteur limitant suivant ;
- On introduit dans le plan une seconde activité qui fera
un meilleur usage des ressources pour lever la seconde contrainte et ainsi de
suite ;
- De proche en proche, on élimine les différentes
contraintes et on se rapproche du plan optimal mais sans jamais l'atteindre.
La perfection du programme planning a conduit à la
programmation linéaire qui permet d'avoir le plan optimal de production.
C'est cette méthode d'analyse qui a été choisie pour mener
cette étude. Les raisons fondamentales sont que la programmation
linéaire permet de faire une analyse simultanée de tous les
facteurs de production. L'utilisation du budget ne permet pas par exemple
d'avoir de façon systématique la solution qui permet de maximiser
le profit. De même, si la programmation linéaire a
été préférée à la fonction de
production , c'est parce que c'est une démarche qui permet de construire
un modèle économique reflétant l'entièreté
de l'exploitation, contrairement à la fonction de production qui serait
consacrée uniquement à l'igname et ne permettrait pas de faire
une analyse beaucoup plus complète. C'est aussi le modèle qui
permet d'apprécier rapidement le comportement de l'exploitation
agricole, suite au changement qui pourrait subvenir autour d'elle et d'en faire
des applications pratiques
3.3.2.3.3- Analyse par Programmation
linéaire
+ Pourquoi un modèle de programmation
linéaire ?
Les raisons du choix d'un modèle de programmation
linéaire plutôt qu'un modèle non linéaire sont
celles énumérées par Onyeuwuekou, cité par Dissou
(1986). En effet,
- Le modèle linéaire, en raison de sa
simplicité est tout indiqué pour une analyse de simulation qui
doit être la plus simple possible ;
25 - Dans un milieu où, aucune étude
régionale précise n'a été effectuée dans ce
sens, l'utilisation d'un modèle linéaire constitue une
première démarche d'analyse ;
- Les données requises par le modèle
linéaire sont plus simples à obtenir.
Ce modèle présente aussi l'avantage de
permettre d'envisager un grand nombre d'alternatives et d'analyser correctement
leurs conséquences en peu de temps.
Le modèle permet entre autre de comprendre l'incidence
du prix de certains produits sur le comportement des producteurs (le coton par
exemple dont le prix est fixé en début de campagne et ne change
plus, les cultures vivrières dont les prix évoluent en fonction
de la loi de l'offre et de la demande). Il s'agit aussi d'un excellent outil de
décision dans la mesure où il révèle la situation
des agriculteurs par rapport aux mesures concernant les prix, les valeurs
duales étant associées aux contraintes d'équilibre global
(Madi, 2000). Par un tel modèle, le centre de décision politique
peut fixer les prix au niveau convenable déterminé dans la
perspective de susciter des phénomènes dont il désire la
réalisation. Le modèle une fois construit peut jouer un
rôle de miroir renvoyant aux agriculteurs une image de leur exploitation
et améliorant la connaissance qu'ils ont de leur situation.
+ Objectif de l'analyse
Cette analyse vise à élaborer un plan de
production optimal pour chaque catégorie d'exploitation agricole
à partir de la réalisation des différentes
activités et sous les contraintes identifiées. Mais en
réalité, elle se projette de comparer les résultats
théoriques du modèle avec les niveaux actuels de production des
différentes spéculations retenues. Elle permet alors de voir,
dans l'objectif de maximisation du revenu, avec l'assurance d'une
sécurité alimentaire, si les productions actuelles d'igname sont
faibles ou non. C'est donc une analyse qui permettra de comprendre la
rationalité de l'exploitant dans l'allocation de ses ressources pour
telle ou telle spéculation. Dans le même temps, elle devrait
confirmer ou infirmer si la production d'igname telle que pratiquée
actuellement est rentable pour les paysans. Si non, quels sont les freins et
quelles solutions sont envisageables.
+ Définition des concepts et
présentation du modèle
La programmation linéaire : C'est une
technique mathématique de résolution des problèmes de
maximisation ou de minimisation où les contraintes et la fonction
objectif à maximiser ou à minimiser sont linéaires et
peuvent être représentées par des droites (Maddala, 1989).
Selon Boussard (1988), cité par Ahoyo (1996), c'est un modèle qui
permet d'apprécier la réalité économique d'un
système productif.
La fonction objectif : C'est la fonction
linéaire Z que l'on cherche à maximiser ou à minimiser et
dans les modèles de production, elle correspond le plus souvent au
revenu global ou
26 au coût global. Elle décrit le but de
l'optimisation et mesure la condition dans laquelle une combinaison de
variables de décision est bonne (Bakker et al., 1996).
Les contraintes : Ce sont l'ensemble des
conditions qui ne permettent pas de réduire ou d'augmenter
indéfiniment la fonction objectif. Selon Bakker et
al.. (1996), les contraintes déterminent les
combinaisons admissibles des variables de décision. Il existe deux types
de contraintes : les contraintes de non-négativité (Xj = 0) et
les contraintes spécifiques au problème en étude (AijXj =
Bi). Dans les modèles de production, les contraintes spécifiques
correspondent, d'une manière générale aux ressources
disponibles.
Les variables de décision ou activités : Ce
sont les variables parmi lesquelles les choix sont opérés pour
maximiser ou minimiser la fonction objectif et satisfaire en même temps
les contraintes. Dans les modèles économiques, les
activités correspondent à des types de production (les
différentes spéculations végétales) et le niveau
des activités aux dimensions de ces productions (la superficie
emblavée pour chaque spéculation).
Le programme linéaire se présente comme suit :
m n
MaxZ CjXj
= afin que AijXj Bi
=
j 1 i=1
Avec, Aij = Coefficient technique de la jème
activité pour la ième contrainte
Xj = Niveau de la jème activité
Bi = Niveau de la ième contrainte
m = Nombre d'activités
n = Nombre de contraintes
Les éléments déterminants à
introduire dans le modèle sont les contraintes dont la maind'oeuvre, la
terre, le capital et l'autoconsommation.
+ Détermination de la fonction
objectif
Selon Ahoyo (1996), l'analyse des systèmes de
production et la détermination des rentabilités
financières ont montré que, bien que certaines activités
n'étaient pas des plus rentables, les paysans y accordent cependant, une
plus grande importance ; ce qui complique la détermination de la
fonction objectif. Cela s'explique par le nombre important des variables qui
interagissent entre elles et qui sont liées par de multiples relations
en économie (Boussard et Daudin 1988). La question est de savoir s'il
faut écrire des modèles de dimensions relativement
27 faibles avec des termes aléatoires supposés
refléter l'influence des variables non prises en compte ou des
modèles très volumineux et difficiles à gérer
(Boussard et Daudin, 1988).
Dans le cas d'espèce des systèmes de production
agricole, la stratégie de production des paysans étant
guidée, d'une part, par une sécurité alimentaire et
sociale et d'autre part, par une aversion à l'égard du risque, la
fonction objectif est définie par la maximisation de la marge brute de
l'exploitation agricole sous la condition de la satisfaction des besoins
alimentaires du ménages et la prise en compte des activités
principales (Ahoyo, 1996).
Cette étude s'inscrit dans cette logique de
détermination de la fonction objectif.
+ Choix des activités et contraintes
Lorsqu'il s'agit de modéliser les exploitations
agricoles, dans les économies encore plus ou moins traditionnelles, les
activités et contraintes paraissent bien nombreuses, compte tenu de la
complexité de l'agriculture et des aspects sociaux (Ahoyo, 1996).
Pour ne pas traîner des modèles trop lourds, les
activités sont choisies de façon à répondre aux
objectifs de la recherche. Ainsi, certaines activités qui n'occupent pas
une place importante dans l'exploitation ne sont pas prises en compte dans les
modèles.
Pour ce qui concerne cette étude, compte tenu du temps
disponible, seules les cultures principales sont prises en compte. Il s'agit du
maïs, de l'arachide, de l'igname, du sésame, du
niébé, du coton, du soja et du voandzou.
Quant aux contraintes, l'expérience a montré
que c'est leur inventaire et leur traduction sous forme d'inéquations
qui constituent les tâches les plus difficiles de la construction d'un
programme linéaire en agriculture (Boussard, 1970). Les contraintes sont
essentiellement celles de terres disponibles, de consommation, de travail et de
capital. De ce qui est plus particulièrement de la contrainte de
travail, elle s'exprime par plusieurs inéquations. Ceci s'explique par
la saisonnalité des besoins des cultures. En effet, lorsqu'on fait le
bilan des besoins en main-d'oeuvre de l'ensemble des activités, on
trouve souvent que ceux-ci sont largement couverts par les ressources
existantes. Cependant, il se trouve des périodes plus ou moins courtes
au cours desquelles la disponibilité en main-d'oeuvre représente
un goulot d'étranglement dramatique (Boussard, 1992). C'est pourquoi
dans notre cas, nous avons fait la différence entre les travaux
effectués uniquement par les hommes et les travaux effectués par
l'ensemble des travailleurs.
Les différentes contraintes sont exprimées dans
les inéquations ci-dessous.
La terre : Cette contrainte est définie
par l'inéquation :
28
n
X i j T
, =
i= 1
où T désigne la superficie de terre disponible ou
mise en valeur et Xi,j la superficie de l'activité i.
La main-d'oeuvre : Elle est définie par
l'inéquation :
n
X i j l i L
, × =
i=1
Cette inéquation indique les quantités de
main-d'oeuvre L pendant une période. Le coefficient li mesure la
quantité de main-d'oeuvre exigée pour l'activité i en
période t par hectare.
Le plus grand problème ici est de parvenir à
déterminer les périodes. Selon Boussard (1970), l'utilisation des
systèmes de blocs est un moyen très efficace pour résoudre
le problème. Or son adéquation n'est pas universelle et la
définition des blocs présuppose en général un plan
de production dont on connaisse au moins les grandes lignes. Dans le cadre de
cette recherche, des simplifications ont été effectuées,
ce qui a conduit à retenir les mois de l'année comme
période délimitant les blocs.
Le capital : La disponibilité en
capital est donnée par les montants dépensés par les
producteurs au cours de la campagne 2003. Pour cette contrainte, les
coûts d'acquisition des engrais, des semences, des insecticides et de la
main-d'oeuvre sont identifiés. La somme des montants susceptibles
d'être utilisés par le modèle doit être
inférieur à ces disponibilités.
L'autoconsommation : Elle constitue une
contrainte fondamentale dans l'agriculture de subsistance ouverte au
marché, car le paysan produit tout d'abord pour la satisfaction de ses
besoins alimentaire (Madi, 2000). On doit alors exiger du modèle une
quantité minimale de chaque culture vivrière consommée par
les producteurs. Cette contrainte s'exprime par l'inéquation : XiYi =
Pi
Avec, Yi = rendement de l'activité i
Xi = Superficie de l'activité i
Pi = Production autoconsommée.
Cette contrainte de consommation est imposée pour chaque
denrée alimentaire.
Il est à noter que la production minimale de la
culture est basée sur une estimation du niveau de consommation. Une
majoration de 20% a été faite pour tenir compte des pertes et des
dons.
3.3.3- Limites des modèles d'analyse
Les modèles présentent des limites qu'il convient
de relever afin que ceux qui voudront utiliser les résultats ne soient
pas contrariés.
29 - Les modèles élaborés ici ont une
dimension statique. Les données qui ont servi aux analyses sont des
données recueillies sur une seule campagne agricole.
- Toutes les spéculations agricoles ne sont pas prises
en compte dans ces modèles, or les spéculations non retenues de
même que les activités non agricoles fournissent une part du
revenu et mobilisent une partie de la main-d'oeuvre. Les cultures non retenues
son le riz et le manioc.
- Le risque ne sera pas pris en compte à cause de la
très courte période de la recherche et l'absence de
données secondaires. Par ailleurs, des travaux sur le risque ne sont pas
effectués dans la région pour fournir des coefficients d'aversion
au risque.
Malgré ces limites intrinsèques, les
modèles développés restent valables pour les analyses et
les prises de décision par les développeurs.
CHAPITRE 4 :
PRESENTATION
DU MILIEU
4.1- PRESENTATION DE LA COMMUNE DE GLAZOUE ET DU
VILLAGE ALAWENONSA
Située au centre du département des Collines,
à mi-chemin entre les communes de Cotonou et Parakou, la commune de
Glazoué couvre une superficie de 1764 km2, soit 1,54% du
territoire national. Elle est limitée au Nord par les communes de
Ouessè et de Bassila, au Sud par la commune de Dassa-Zoumè,
à l'Est par les communes de Ouessè et de Savè et à
l'Ouest par les communes de Bantè et de Savalou (voir carte
ci-dessous).
Carte de la commune de Glazoué
Source : IGN, Cotonou 2004
Le chef lieu de la commune, Glazoué, est situé
à 241 Km de la ville de Cotonou. Administrativement, la commune de
Glazoué est composée de 43 villages et 5 quartiers de villes qui
se répartissent dans 10 arrondissements (Glazoué, Aklamkpa,
Assanté, Gomé, Kpakpaza, Magoumi, Ouèdèmè,
Sokponta, Thio et Zafé).
Sur le plan écologique, Glazoué fait parti de
la zone agro-écologique 5, nommée zone cotonnière du
centre Bénin. Les systèmes de production rencontrés dans
cette zone ont pour base les céréales (maïs, riz), les
tubercules (igname, manioc) et les légumineuses (arachide,
niébé, soja) (MAEP, 2002).
Le village d'Alawénonsa dont les producteurs ont bien
voulu contribuer à nos recherches est administrativement rattaché
à la commune de Glazoué et est situé dans l'arrondissement
d'Aklamkpa. Cet arrondissement est formé de quatre villages dont
originellement trois (Lagbo, Affizoungo et Alawénonsa) qui forment le
centre de l'arrondissement et d'un quatrième, Sowiandji, une ancienne
ferme qui s'est agrandie suite aux migrations des populations à la
recherche de terres fertiles pour la production agricole.
4.2- HISTORIQUE DU VILLAGE
Selon l'histoire, la création du village
d'Alawénonsa remonte très loin dans le temps, sous le
règne du roi Gbesso. En effet, les habitants d'Aklamkpa seraient des
Yoruba originaires de Kétou, voir du Nigéria. Sous le
règne du roi Agossou-Djandjan, les populations fuyant la guerre contre
les peuples voisins vinrent au Bénin et s'installèrent sur les
collines d'Aklamkpa, d'où ils pouvaient lutter contre les ennemis en
jetant des pierres sur ceux-ci. La population vivait plus ou moins paisiblement
sur ces collines jusqu'au règne du roi Gbesso, quand une terrible
maladie, la variole commença par décimer la population. Le roi
décide alors que la population devrait migrer vers un autre endroit. Il
envoie son éclaireur, un chasseur émérite nommé
Affodété, rechercher une zone pour accueillir son peuple.
Celui-ci partit et trouva un grand arbre à deux branches ( en fon, atin
alawénon) et estima que la population pouvait s'y installer sans grandes
difficultés. Il revint voir son roi et ce dernier décida que la
population irait s'installer sous cet arbre. Ainsi fut créé le
village Alawénonsa qui signifie en français : sous l'arbre
à deux branches.
4.3- CARACTERISTIQUES PHYSIQUES
4.3.1- Le relief
Il s'agit d'une pénéplaine cristalline
composée de collines. Il est peu accidenté, à talweg et
formé de plateaux sur sol granitique de 200 à 300 m d'altitude en
moyenne. Ces plateaux sont surmontés de quelques collines dont celles
d'Aklamkpa, de Sokponta, de Ouèdèmè, de Thio et
31 de Madengbé. Les plateaux et collines
représentent respectivement 85% et 1% de la superficie de la commune
(Togbénou, 1990).
4.3.2- Le sol
Il constitue le support de la production agricole. On distingue
deux types de sol :
· Les sols ferrugineux tropicaux formés de
granitoïdes, courant dans les Collines. Ils sont
caractérisés par une texture grossière, un drainage
interne satisfaisant, une profondeur relative, une faible teneur en
concrétions, une granulométrie sableuses, une texture en argile
supérieure à 30% à un mètre de profondeur, un taux
moyen de restauration du complexe absorbant de 50% environ et des
réserves minérales en potassium satisfaisantes (Togbénou,
1990). Ces sols qui occupent la majeure partie du territoire sont de deux types
:
- les sols ferrugineux lessivés à
concrétions sur roche cristalline ;
- et les sols ferrugineux lessivés à pseudo gley
et à concrétions.
· Les sols hydromorphes rencontrés dans les zones de
bas-fonds (surtout les bas-fonds de Ouèdèmè, Hoco et
Sokponta) sont de profondeur généralement très faible.
La mauvaise gestion de la plupart de ces sols (brûlis
des résidus de récolte, feux de brousse, système de
production extensif, utilisation anarchique des engrais minéraux dans la
production cotonnière) est à l'origine de la baisse de leur
fertilité, ce qui pousse les producteurs à s'aventurer
très loin du village à la recherche de bonnes terres de culture ;
d'où les nombreuses fermes présentes dans la zone. A l'origine de
la création de ces fermes se trouve souvent la culture d'igname. En
effet, confrontés à l'épuisement des terres les plus
proches du village, les paysans sont obligés de s'éloigner pour
trouver des terres fertiles propices à la culture de l'igname. Les temps
de marche deviennent donc importants et diminuent les efforts physiques. Pour
éviter cette situation, les producteurs sont contraints de construire
des logis temporaires sur les champs et y demeurent pendant les périodes
de pointe d'activité.
4.3.3- La végétation
La végétation naturelle a presque
complètement disparu sous l'effet de l'action anthropique
(défrichements répétés, prélèvement
abusif du bois de chauffe, feux de brousse incontrôlés,
agriculture itinérante sur brûlis, production du charbon de
bois,...). Ainsi, la végétation, originellement une savane
arbustive voir arborée, a progressivement évolué pour
faire place à une savane à graminées parsemée de
baobab (Adansonia digitata) et de nérés (Parkia
biglobosa). On rencontre également des îlots de forêts
sacrées un peu partout dans les villages, des forêts
classées dont celle d'Aklamkpa et de rares forêts galeries.
Dans ces différentes forêts fétiches ou
classées, on rencontre les espèces suivantes : Daniela
oliverrii, Kaya senengalensis et Borassus aethiopium.
La végétation artificielle est composée de
plantations de palmiers à huile (Elaeis guineesis),
d'anacardier (Anacardium occidentalis) et de teck (Tectona
grandis).
4.3.4- L'hydrographie
En matière d'hydrographie, la commune de
Glazoué est pauvre en cours d'eau. En dehors du fleuve
Ouémé qui sert de frontière naturelle entre cette commune
et celles de Ouessè au Nord-Est et de Savè à l'Est, la
commune ne compte que quelques rivières. Ce sont : Riffo (affluent de
l'Ouémé), Agbanlin-Djetto, Kotobo, Ahokan, Trantran, Klou,
Agbavi, Djelo, Femanou et Douga (Togbénou, 1990). Ces rivières
alimentées essentiellement par les eaux de pluie rendent impraticables
les pistes de desserte rurale en saison pluvieuse et tarissent totalement en
saison sèche.
Les bas-fonds recueillent également de l'eau pendant la
saison des pluies, ce qui permet de cultiver, sur les sols hydromorphes, le riz
de bas-fond.
4.3.5- Le climat
La commune de Glazoué, en raison de sa situation
géographique jouit d'un climat de transition entre le climat
subéquatorial à deux saisons de pluie et le climat
soudano-guinéen à une seule saison de pluie. Ainsi, d'une
année à une autre, l'évolution des précipitations
change radicalement passant tantôt d'une année à une saison
de pluie tantôt à une année à deux saisons de pluie
et vice versa. La grande difficulté pour les producteurs consiste
à prévoir à l'avènement d'une année à
deux ou une seule saison de pluie. Face à cette situation d'incertitude,
ils sont contraints de développer des stratégies de production
dont notamment la diversification des cultures.
Les figures 4 et 5 ci-dessous montrent l'évolution
mensuelle des précipitations de ces quatre dernières
années. D'une manière générale, jusqu'aux
années 1990, les précipitations annuelles variaient entre 800 mm
et 1300 mm. De nos jours, avec les aléas climatiques, les
précipitations peuvent descendre en deçà de 800 mm ( cas
de 2001 avec 717 mm) ou être au-delà de 1300 mm (cas de 2003 avec
1450 mm).
Pour l'année 2003 en particulier, la pluviométrie
est unimodale, couvrant les mois d'avril à novembre (soit 7 à 8
mois de pluie), avec un pic de précipitations en août.
350
300
250
200
150
100
50
0
jan mar mai juil sep nov
Mois
2000 2001 2002 2003
Figure 4 : Evolution des précipitations
mensuelles de 2000 à 2003
Ces figures montrent la très grande variation des
précipitations mensuelles d'une année à l'autre. Dans de
telles conditions le développement d'une agriculture complètement
dépendante de la pluie se trouve compromis. Nos enquêtes sur le
terrain ont coïncidé avec cette période d'incertitude car
jusqu'au 03 juillet, les paysans attendaient toujours les premières
pluies de la seconde saison pour pouvoir ensemencer les champs de coton,
opération culturale prévue du 15 juin au 10 juillet. Ces
aléas climatiques ont pour corollaire, la concentration des
activités et donc des dépenses supplémentaires pour payer
la main-d'oeuvre salariée. De plus, on assiste à des
dégâts de cultures (pluies tardives détruisant les capsules
de coton déjà ouvertes, plusieurs resemis, pourriture des
récoltes).
350
300
250
200
150
100
50
0
2000 2001 2002 2003
Années
Jan Fév Mar Avr Mai Juin Juil Aoû Sep Oct Nov
Figure 5 : Evolution des
précipitations annuelles de 2000 à 2003
Cette situation fait que des activités prévues
pour normalement s'étaler sur une période plus ou moins longues
doivent désormais se dérouler en peu de temps entraînant
ainsi des demandes supplémentaires de main-d'oeuvre si on veut rester
dans les délais et atteindre ses objectifs de début de
campagne.
4.4- CARACTERISTIQUES DEMOGRAPHIQUES
La commune de Glazoué a une population qui
s'élève à 90.475 habitants dont 46.917 femmes, soit 5
1,85% de la population de la commune (INSAE, 2003). Cette population est
très jeune avec plus de 50% des moins de 15 ans. Cette situation traduit
la dynamique d'une natalité très élevée. De ce
fait, les ménages sont souvent de tailles élevées avec en
moyenne 6 à 8 enfants par couple.
La majorité de la population vie en milieu rural et
s'adonne aux activités agricoles et à l'artisanat. Ces
activités mobilisent près de 85 à 90% de la population.
Les 10 à 15% restant s'occupent du commerce.
La commune abrite plusieurs groupes socio - culturels dont
les plus importants sont les idaatcha, les mahi, les fon, les nagot, les somba,
les kotokoli, les adja, etc. Les ethnies majoritaires sont les idaatcha et les
mahi qui sont les premiers autochtones de la région.
4.5- INFRASTRUCTURES COMMUNAUTAIRES
Le village Alawénonsa bénéficie de
plusieurs infrastructures mises en place par diverses structures.
Sur le plan éducatif, le village dispose de 6
écoles primaires dont 2 de 6 modules chacune construite par la
coopération japonaise. Les problèmes ici sont liés au
manque d'enseignants si bien que les populations sont obligées de faire
appel à des enseignants communautaires généralement peu
qualifiés. Le village dispose également d'un collège
d'enseignement général.
Sur le plan sanitaire, le village dispose d'un centre de
santé public, d'une maternité, d'une unité villageoise de
santé et de deux cliniques privées mises en place par des
infirmiers. Tous ces centres sont peu fournis en matériels
hospitaliers.
Sur le plan économique, on distingue :
- Un marché central qui s'anime tous les 5 jours et un
marché de nuit où les bonnes dames vendent les condiments pour la
cuisine.
- Un réseau téléphonique public avec 12
abonnés dans le village. La seule cabine publique
ne fonctionne plus. Pour téléphoner, les
populations sont contraintes de faire recours à une cabine
privée.
- Un réseau d'adduction d'eau construit par l'ONG Borne
Fonderne auquel s'ajoute 2 puits publics à grands diamètres et
des pompes manuelles assurent les besoins en eau des populations. On rencontre
aussi dans certaines maisons des puits privés construits par les
populations elles- mêmes.
- Le réseau routier est dans un état peu
reluisant. En effet, le village est relié au centre ville
par une voie secondaire en terre qui subit une grande
dégradation en saison pluvieuse. Cette situation ne facilite pas le
déplacement des producteurs et des produits agricoles, ce qui fait
augmenter les coûts de transport et un renchérissement des charges
de post production. Outre cette voie, on note de nombreuses routes et pistes
qui sont impraticables en saison de pluie.
- Le village ne bénéficie pas encore des
installations du réseau électrique. Seuls quelques particuliers
ont des groupes électrogènes pour assurer le fonctionnement de
leur poste de télévision et des lampes électriques.
4.6- ACTIVITES ECONOMIQUES
La commune de Glazoué connaît un taux
d'activité estimé en 2001 à 66,52% (Anonyme, 2001). Ce
taux d'activité est le fait de deux secteurs : l'agriculture et le
commerce.
Le secteur agricole (agriculture, élevage,
pêche) occupe 48,2% (Anonyme, 2001) de la population active. Cette
population produit notamment les spéculations telles que le maïs,
l'arachide, le sésame, l'igname, le soja, le coton, l'anacarde, le riz
et le manioc. L'élevage est peu développé dans la commune.
Il s'agit souvent d'un élevage de case dont les résultats
économiques ne sont pas perceptibles. Cependant, on note de plus en plus
en engouement pour la cuniculture. Selon les éleveurs, cet
élevage est prometteur car le lapin est très prolifique.
L'activité halieutique est pratiquement inexistante à cause de
l'absence de cours d'eau.
Les activités commerciales sont essentiellement
soutenues par le marché de Glazoué, premier marché de
collecte primaire de vivriers au Bénin. Ce marché est
alimenté par une importante production agricole locale et
régionale diversifiée. Ce marché à caractère
international rassemble chaque mercredi environ 10.000 usagers venant du
Zou-Nord, des autres régions du Bénin, mais aussi d'autres pays
voisins en l'occurrence le Togo, le Burkina faso, le Niger, le Nigéria,
voir la Côte d'Ivoire et le Gabon.
Le secteur secondaire est peu développé comme
c'est la situation générale pour notre pays. Les importantes
productions de coton dans le passé ont permis l'installation d'une usine
d'égrenage par la Société Nationale pour la Promotion des
Produits Agricoles (SONAPRA). Des industries manufacturières s'occupent
de la transformation de noix d'anacarde.
On rencontre entre autres structures, un Centre d'Action
Régionale pour le Développement Rural (CARDER), la brigade de
gendarmerie, les bureaux de l'office des postes et
télécommunication, le centre de promotion sociale, la Caisse
Locale de Crédit Agricole et Mutuel (CLCAM), les Caisses Rurales
d'Epargne et de Prêt (CREP) et les Associations des Services Financiers
(ASF).
CHAPITRE 5 :
CARACTERISTIQUES DES
SYSTEMES DE PRODUCTION
AGRICOLE
5.1- CULTURES ET SUPERFICIES EMBLAVEES
Pour l'ensemble de l'échantillon, le nombre de
cultures pratiquées par exploitation varie entre 4 et 10 cultures. Aucun
ménage ne produit moins de 4 cultures. La majorité des
exploitations (88,68%) cultivent entre 5 et 8 cultures (tableau 8). Cette
diversification agricole est liée dans une grande mesure aux
aléas climatiques ; ce qui pousse les producteurs à diversifier
leur production pour faire face au risque pluviométrique.
Tableau 8 : Répartition des
exploitations en fonction du nombre de cultures pratiquées
Nombre de cultures
|
A
Nbre1
|
Prop2 Nbre
|
B C D
Prop Nbre Prop Nbre
|
Prop
|
Ensemble Nbre Prop
|
4
|
0
|
0,00
|
1
|
4
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1,89
|
5
|
2
|
12,50
|
2
|
8
|
1
|
14,28
|
2
|
40
|
7
|
13,21
|
6
|
5
|
31,25
|
10
|
40
|
1
|
14,28
|
2
|
40
|
18
|
33,96
|
7
|
4
|
25,00
|
6
|
24
|
4
|
57,14
|
1
|
20
|
15
|
28,30
|
8
|
3
|
18,75
|
3
|
12
|
1
|
14,28
|
0
|
0
|
7
|
13,21
|
9
|
1
|
6,25
|
2
|
8
|
0
|
0
|
0
|
0
|
3
|
5,66
|
10
|
1
|
6,25
|
1
|
4
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
3,77
|
|
Source : Enquêtes, 2004
64,15
52,83
77,36
43,4
22,64 2
2,64
100
81,13
84,91
92,45
Maïs Arachide Sésame Niébé Igname
Soja Manioc Coton Piment Voandzou
La figure 6 présente la proportion relative du nombre
d'exploitations par culture. Elle montre la prépondérance des
cultures que sont : le maïs, l'arachide, le sésame, le
niébé, l'igname, le soja, le manioc et le coton. Notons ici que
le coton est pratiqué par moins de la moitié des exploitations
(43,40% des exploitations cultivent le coton).
Figure 6 : Proportion relative des principales
spéculations cultivées dans l'échantillon
Lorsqu'on considère la superficie totale
emblavée par culture (figure 7), on obtient pratiquement la même
tendance. Les cultures telles que le manioc, le piment, le voandzou, le riz, la
tomate apparaissent comme secondaires car elles représentent moins de
10% des superficies emblavées (9,12%) au cours de cette campagne. La
figure 7 illustre cette situation générale.
49,5
158,8
54,5
59,27
30,521 ,510,36
108,94
81,73
90,16
Maïs Arachide Niébé Sésame Soja
Igname Coton Manioc Piment Voandzou
Figure 7 : Comparaison des superficies totales
emblavées par spéculation
Les chiffres indiqués sur la figure sont les superficies
totales emblavées par l'échantillon.
Nous constatons clairement que le maïs, l'arachide, le
niébé, le sésame, le soja, l'igname et le coton sont les
cultures qui occupent les plus grandes superficies. Il y'a cependant une
dominance nette du maïs dont la superficie fait près de trois fois
celle de l'igname et plus de trois fois celle du coton. Les figures 8 et 9
présentent les surfaces moyennes consacrées aux principales
cultures en 2003. Elles confirment dans l'ensemble les résultats
précédents.
Les spéculations les plus cultivées en
première saison sont le maïs, le sésame, le
niébé et l'igname. Le riz et l'arachide sont beaucoup moins
cultivées au cours de cette saison. De plus, la superficie moyenne de
chacune de ces spéculations varie d'un système de culture
à un autre.
On peut retenir qu'en seconde saison, les spéculations
les plus cultivées sont le coton, l'arachide d'abord, le maïs et le
soja ensuite. Le riz n'est toujours pas cultivé en grande
quantité.
Pour les exploitations produisant l'igname, les cultures
importantes sont le maïs, le sésame et l'igname (plus de 75% des
surfaces emblavées) en première saison.
Pour les exploitations produisant le coton, les cultures
importantes sont le coton, le maïs et l'arachide (plus de 70% des surfaces
emblavées) en deuxième saison.
Pour les ménages ne produisant pas le coton, les
cultures importantes sont le maïs, l'arachide et le soja.
Pour les ménages ne produisant pas l'igname, les
cultures importantes de la première saison sont le manioc, le maïs,
l'arachide et le sésame. Ces quatre cultures occupent en moyenne plus de
94% des surfaces emblavées.
A B C D Ensemble
2,5
0,5
1,5
2
0
1
Ignam e Manioc Maïs Riz Arachide Niébé
Sésam e
Figure 8 : Superficies moyennes
emblavées par exploitation en première saison de cultures.
A B C D Ensemble
Figure 9 : Superficies emblavées par
exploitation en seconde saison de cultures
Une analyse des superficies de coton et d'igname du
système de cultures intégrant le coton et l'igname permet de
conclure à une relation positive quant à l'allocation de la
ressource terre. En effet, le coefficient de corrélation entre les
superficies des deux cultures donne r = 0,50. Une augmentation de la superficie
de coton s'accompagne aussi d'une augmentation de la superficie d'igname. Les
deux spéculations ne se concurrencent donc pas au niveau de la
contrainte terre. Ce résultat peut s'expliquer par deux raisons
principales :
- Premièrement, la disponibilité de la terre
fait que les producteurs peuvent emblaver les superficies dont ils sont
capables d'ensemencer, si bien que la terre ne constitue pas
véritablement une contrainte pour ces deux cultures.
- Deuxièmement, la période de récolte du
coton nécessite assez de main-d'oeuvre salariée
étrangère qui doit être nourrie. Or l'igname est le produit
qui sert le plus souvent à cette alimentation. En prévision de
cela, le producteur est obligé d'augmenter sa superficie d'igname
lorsque sa superficie de coton doit augmenter. Ce constat est d'autant vrai
que, pratiquement tous les producteurs font récolter leur coton par de
la main-d'oeuvre salariée.
Cette analyse permet de confirmer en partie l'hypothèse
n° 1 de la recherche qui stipule
qu'il existe une relation positive entre les deux
spéculations.
5.2- VARIETES DES CULTURES PRATIQUEES
Le milieu paysan est un milieu ou foisonne un grand nombre de
variétés pour des raisons diverses : durée du cycle de
végétation, qualité organoleptique, résistance aux
ravageurs, besoin en eau, productivité. Dans l'impossibilité pour
le paysan de trouver pour chaque espèce une variété
possédant toutes les qualités qu'il recherche, il s'adonne
à la mise en place de plusieurs variétés possédant
chacune au moins une de ces qualités. La plupart des
variétés sont des variétés locales ou proviennent
de croisement avec des variétés améliorées
pratiquées il y a quelques années. De nos jours, les
variétés améliorées concernent essentiellement le
coton et dans une moindre mesure le manioc. Les paysans constituent leur stock
de semences à partir des récoltes de la saison ou de
l'année précédente. Les paysans confrontés au
manque de semences en acquièrent par don ou par achat sur les
marchés.
Parmi toutes les cultures, la plus grande diversité
variétale se rencontre au niveau de l'igname. On note une dizaine de
variétés (laboco, gnidou, kangni, ala, parakou, kokoro, florido,
anago, mondji, djougou, tanguiéta, klatchi, gbaffo, léfé,
etc). Certaines de ces variétés ont les mêmes origines mais
ce sont beaucoup plus adaptées à d'autres régions
(d'où les noms) et présentent donc actuellement des
différences.
5.3- ASSOCIATION ET ROTATION CULTURALES
5.3.1- Association culturale
Bien que les associations de cultures soient encore
présentes, les producteurs affirment que c'est une pratique qui est en
recul actuellement. Sur le terrain, on note une grande dominance des cultures
pures. Les associations rencontrées sont : Maïs - arachide,
Maïs - soja, Maïs - sésame, Igname - gombo, Igname - mil.
De l'avis des producteurs, les trois premières
associations permettent au maïs de bénéficier de la
matière organique que produit la culture associée. L'association
igname - mil se rencontre dans les campements peulh. Signalons ici que les
peulhs vivent à l'écart et cultivent sur une même parcelle
ces deux cultures qui rentrent dans leurs habitudes alimentaires.
Quant à l'association igname - gombo, il ne s'agit pas
non plus d'une association en tant que tel car c'est généralement
des champs d'igname avec des pieds de gombo épars.
D'une façon générale, on peut retenir
que le système des associations culturales n'occupe pas une place
importante dans les systèmes de production et est plutôt en
déclin. LARES - APEIF (1996) avait déjà fait ce constat
dans la commune de Glazoué où il a noté une dominance
nette des cultures pures.
5.3.2- Rotation culturale
La rotation des cultures fait partie des stratégies
qui permettent aux paysans de rationaliser l'utilisation de la terre. D'une
façon générale les paysans utilisent la même terre
pendant 5 à 7 ans avant de la laisser en jachère d'une
durée variable entre 4 et 10 ans voir 15 ans. Mais cette durée de
la jachère est aujourd'hui en nette diminution à cause de la
culture du coton qui par l'utilisation des engrais permet de réduire le
nombre d'années de jachère. De plus, avec le système de
culture de l'anacardier, la pratique de la jachère est en disparition.
En effet, une fois que la fertilité de la terre est supposée
baissée et qu'il faut la laisser au repos, les producteurs y plantent
l'anacardier, une plante pérenne.
Dans les anciens systèmes de production, l'igname
était la principale culture placée en tête de rotation. De
nos jours, avec le développement d'une agriculture de marché, on
trouve en tête de rotation non seulement l'igname, maïs aussi
souvent le coton et parfois, l'arachide et le niébé. Dans les
exploitations qui n'ont pas assez de friches à mettre en valeur, seule
l'igname est toujours placée en tête de rotation. L'igname
continue d'occuper cette place pour plusieurs saisons : Tout d'abord, il s'agit
d'une culture très exigeante en terres fertiles. Ensuite lorsqu'elle est
cultivée après d'autres cultures, les rendements sont non
seulement bas mais le désherbage demande assez de travail car les
mauvaises herbes gênent beaucoup. Enfin, elle ne peut suivre une culture
qui a bénéficié de l'engrais chimique (le coton par
exemple) ; car ce faisant, on obtient un bon rendement mais des ignames de
mauvaises qualités (accumulation d'eau et pourriture rapide).
Le système de rotation est pratiqué dans toutes
les exploitations. Pour les paysans, en dehors de son effet sur les rendements,
il évite le défrichement tous les ans pour toutes les cultures.
Cela permet ainsi d'avoir des friches à disposition qui pourront
être utilisées chaque année pour l'igname, qui elle ne
supporte pas des années consécutives de culture.
5.4- LES TECHNIQUES DE PRODUCTION
5.4.1- Le défrichement
Il est évident que c'est la première
opération culturale dans la mise en place des cultures. Il consiste
à débarrasser le champ ou la parcelle de sa
végétation. Il se fait toujours manuellement et est d'autant plus
difficile qu'il y a assez d'arbustes sur le champ. C'est une activité
essentiellement masculine généralement confiée à la
main-d'oeuvre salariée. Cette opération culturale consomme entre
6 et 10 hommes-jour à l'hectare suivant la densité de la
végétation présente. En moyenne, les paysans
considèrent que cette opération culturale peut s'effectuer avec 7
ou 8 hommes-jour. Les outils utilisés au cours de cette activité
sont : la machette (coupe-coupe), la hache et la pioche.
5.4.2- Le labour
Il intervient en début de saison des pluies
après la première pluie significative. Il commence
généralement vers la dernière semaine du mois de mars pour
la grande saison et durant le mois de juin pour la petite saison des pluies.
A cause de sa pénibilité, c'est une
activité essentiellement masculine le plus souvent confiée
à la main-d'oeuvre salariée.
On distingue dans la région trois types de labour :
- Le labour en billon : le plus
fréquent, il est réalisé sur les parcelles devant recevoir
la plupart des cultures. Suivant la hauteur et le volume des billons, ce type
de labour consomme entre 8 et 12 hommes-jour à l'hectare.
- Le buttage : ce type de labour est
effectué pour l'igname et le manioc. Le buttage de l'igname
nécessite 45 à 60 hommes-jour pour un hectare
- Le labour à plat : il est
effectué uniquement pour le riz. Il consomme environ 15 à 20
hommes-jour par hectare.
Le labour se réalise à l'aide d'une daba (houe
à grosse lame). La période de labour diffère selon les
spéculations :
L'absence de la mécanisation fait que le labour
représente toujours l'une des opérations culturales qui consomme
assez de main-d'oeuvre dans le village.
5.4.3- Le semis
C'est une activité qui intervient juste après le
labour durant la grande saison des pluies et de façon pratiquement
simultanée durant la petite saison des pluies.
La manière de réaliser le semis diffère
suivant les cultures :
42 - Il se réalise à l'aide du pied pour le
coton. Une fois que le labour est réalisé, lors du semis, on
enfonce la pointe du talon dans le sol pour creuser le poquet destiné
à recevoir les semences. Après avoir déposé les
semences, on referme le poquet toujours à l'aide du pied.
- Pour les céréales et les légumineuses,
il se réalise également avec le pied et parfois à l'aide
d'un bâton à bout pointu.
- Le semis du riz se réalise de trois façons :
· Semis en vrac : les graines sont
éparpillées sur le lit de semence et recouvertes de terre.
· Semis en poquet : il se réalise à l'aide de
la houe.
· Semis par repiquage : c'est le cas du riz de bas-fonds.
Ici, on réalise d'abord une pépinière puis les plantules
sont repiquées par la suite.
- La plantation de l'igname se fait à l'aide de la
main. On creuse d'abord un trou dans la butte, on y dépose soigneusement
le semenceau, on referme le trou puis on dépose un chapeau
réalisé avec de la broussaille sur le sommet de la butte. Ce
chapeau permet de conserver l'humidité dans la butte.
En dehors de la plantation de l'igname essentiellement
réservée aux hommes, le semis des autres cultures est
généralement confié aux femmes et aux enfants. Les femmes,
à cause de leur aptitude à la procréation inciteraient le
pouvoir germinatif des semences alors que les enfants sont les plus actifs dans
cette activité du fait de leur rapidité dans les jambes.
Les semences pour le semis sont prélevées sur
les récoltes de la saison antérieure. Afin de s'assurer un bon
rendement, le producteur, à la fin de la saison, réserve les
meilleures graines pour la saison suivante. Au début de la nouvelle
saison, le stock de graines est soigneusement trié pour ne retenir que
des semailles de bonnes qualités. Cette étape est très
déterminante dans l'installation des céréales et
légumineuses.
En ce qui concerne l'igname, le semenceau utilisé a
plusieurs origines :
- Les tubercules de deuxième récolte pour les
variétés à deux récoltes : Pour se
garantir un stock de semences, lors de la première
récolte, le paysan ouvre la butte d'un côté, réalise
une incision nette tout juste au-dessus de la tête du tubercule,
enlève le tubercule et referme soigneusement le trou. Grâce
à son aptitude à la multiplication végétative, la
tête du tubercule laissée en place, développe de petits
tubercules appelés semenceaux qui seront utilisés comme semence
lors de la mise en place de la nouvelle plantation d'igname.
- La tête ou même le fragment de tubercules pour
les variétés à une seule récolte : Pour ces
variétés, déjà à la récolte, le
paysan constitue le stock des tubercules qui serviront à la plantation
prochaine. Il a été prouvé que pour ces
variétés, les semenceaux limitent considérablement la
production. Le paysan a le choix difficile entre étendre son
exploitation en se privant de réaliser
43 des économies à court terme, ou
réduire sa propre consommation et satisfaire ses besoins du moment et,
dans cette situation, il doit maintenir constante la taille de son exploitation
dans le meilleur des cas, sinon, réduire cette dernière.
En terme de main-d'oeuvre, les besoins varient suivant les
cultures. Ils sont estimés à 2 voir 3 hommes-jour /ha pour le
sésame et le niébé ; 4 hommes-jours pour le maïs et
l'arachide. l'igname est la culture qui demande plus de main-d'oeuvre pour sa
plantation, jusqu'à 25 hommes-jour.
5.4.4- La fumure
La fumure pratiquée à Alawénonsa est
essentiellement minérale. Une seule exploitation de notre
échantillon pratique la fumure organique (bouse de vache).
Les cultures qui bénéficient de la fumure sont le
coton, le maïs, le riz, le piment et la tomate.
Si dans toutes les exploitations où il est
présent, le coton bénéficie systématiquement de la
fumure, il n'en est pas de même pour les autres spéculations. Les
doses moyennes d'engrais appliquées sont présentées dans
le tableau 9.
Tableau 9 : Doses moyennes d'engrais
(Kg/ha) appliquées par les producteurs
NPK URRE
Moyenne Ecart type Mini Maxi Moyenn Ecart type Mini
Maxi
e
Coton
|
131,95
|
25,35
|
85,7
|
150
|
49,65
|
5,35
|
33,35
|
66,65
|
Maïs
|
47,80
|
26,60
|
20,0
|
100
|
41,65
|
14,4
|
0,33
|
50,00
|
|
Mini = minimum et maxi = maximum
Source : Enquêtes, 2004
Le tableau 9 montre bien qu'en dehors du coton pour lequel
les producteurs essaient de respecter les doses ( à savoir 150 Kg de NPK
et 50 Kg d'Urée), il n'en est pas de même pour le maïs et le
riz. Pour ces deux dernières cultures, on assiste à un sous
dosage. Apparemment, aucune exploitation ne fait du surdosage. Pour le riz en
particulier, seulement deux producteurs enquêtés utilisent des
engrais chimiques, d'où il ne nous a pas paru important de mentionner
cela dans le tableau. Cette situation s'explique par le fait que l'engrais
coton est vendu à crédit, ce qui n'est pas le cas pour l'engrais
utilisé pour le maïs et le riz pour lesquels les producteurs
doivent payer au comptant. Or, il est de toute évidence que
l'investissement dans l'agriculture de subsistance est très faible.
Le sous dosage des engrais est donc une pratique courante dans
le village et cela n'est pas sans effets néfastes sur les rendements.
La période de fumure vient après le semis pour la
fumure de fond (NPK) et durant la phase active de végétation pour
l'urée.
Tout comme le dosage, la période d'épandage
n'est pas respectée. La période de fumure du coton prévue
du premier au quinzième jour après semis pour la fumure de fond
se fait généralement plus tard. De plus, certains producteurs
font une seule fumure en mélangeant l'Urée et le NPK pour
réduire le nombre de journées de travail. Pour ces producteurs,
les résultats seraient les mêmes que si on faisait deux fumures
séparées. Alors, pourquoi utiliser plus de main-d'oeuvre pour un
même résultat ?
La fumure nécessite en moyenne 2 hommes-jour pour un
hectare.
5.4.5- Le sarclage
Le sarclage consiste à débarrasser le champ des
plantes adventices afin de faciliter le développement des cultures. Le
nombre de sarclage varie suivant les cultures et les saisons.
D'une façon générale, on réalise
plus de sarclage en grande saison (deux ou trois sarclages) qu'en petite saison
(un ou deux sarclages). En petite saison, la simultanéité du
labour et du semis fait que les cultures prennent une sérieuse
avancée sur les plantes adventices.
La demande en travail pour un sarclage est de 8 à 10
hommes-jours pour les céréales et les légumineuses, 10
hommes-jours pour le coton et 10 à 15 hommes-jours pour l'igname.
5.4.6- La protection phytosanitaire
Elle consiste à lutter contre les ravageurs des
cultures. A Alawénonsa, seulement deux cultures : le coton et le
niébé bénéficient de cette protection. Le programme
de traitement en vigueur est basé sur six traitements tous les 14 jours
à partir du 50ème jour après la levée
des plants.
Les données recueillies montrent que d'une
manière générale, les producteurs essaient de respecter
les doses recommandées (tableau 10). Cependant, il y'a certains
producteurs qui confrontés à des problèmes, vendent une
partie de leurs insecticides à vil prix à des producteurs de
niébé.
En ce qui concerne les dates des traitements, elles ne sont pas
le plus souvent respectées. On note des retards, toute chose qui a des
effets néfastes sur le rendement.
Le ravitaillement des producteurs en insecticides se faisait
au niveau de la SDI (Société Distributrice d'Intrants) par le
biais de leur GV (Groupement Villageois) et de l'UCP (Union Communale des
Producteurs, ex USPP) jusqu'à la campagne 2003 - 2004. Mais
actuellement, c'est la société DEFIS qui s'en charge.
Concernant le niébé, un insecticide : le
kinikini a été conçu pour lutter contre les ravageurs. Les
paysans ont jugé cet insecticide inefficace et utilisent les
insecticides coton pour le traitement du niébé. Cependant, ces
insecticides ayant été conçus pour lutter contre les
ravageurs du coton, une culture non alimentaire, les utiliser pour le
niébé ne pose t-il pas un danger certain pour les consommateurs
?
Pour se procurer les insecticides destinés au
traitement du niébé, les paysans en achètent auprès
des sociétés distributrices d'intrants qui laissent des intrants
auprès de commerçants dans le centre ville de Glazoué ou
alors, ils utilisent une partie de leur insecticide coton ou bien encore ils
achètent les insecticides coton sur le marché parallèle
auprès de producteurs qui ont demandé plus qu'il leur faut ou
ceux confrontés à des problèmes d'argent.
Les doses moyennes d'insecticides (l/ha) sont
présentées dans le tableau 10. Tableau 10
: Doses moyennes d'insecticide appliquées
Cultures
|
Moyenne
|
Ecart type
|
Minimum
|
Maximum
|
Coton
|
5,98
|
0,82
|
4
|
8
|
Niébé
|
3,41
|
2,64
|
1
|
18,18
|
|
Source : Enquêtes, 2004
Le tableau 10 montre très peu de différences au
niveau des doses pour le coton. En ce qui concerne le niébé, il
y'a une très grande variation des doses. En effet, le
niébé ne bénéficie d'aucune stratégie de
lutte contre les ravageurs. Chaque producteur traite son champ de
niébé lorsqu'il estime que celui-ci est menacé par les
ravageurs. De même, il tient grandement compte des moyens financiers dont
il dispose.
Selon les paysans, le traitement n'est pas exigeant en
main-d'oeuvre car il est possible de traiter un hectare de coton en une
heure.
5.4.7- La récolte
Elle intervient en principe dès la maturité du
fruit. Elle couronne les efforts et les investissements du producteur. Tous les
membres de l'exploitation (hommes, femmes, enfants) y participent dans une
ambiance conviviale. On note cependant une certaine spécialisation ;
alors que les hommes s'occupent le plus souvent de la récolte des
ignames, du manioc et du riz, les femmes et enfants s'appliquent pour la
récolte du coton, du maïs, de l'arachide, du niébé,
du soja et du sésame.
Bien qu'elle se déroule dans une ambiance conviviale,
la récolte est une opération qui demande assez de main-d'oeuvre.
Les producteurs ont donc recours à la main-d'oeuvre salariée.
Celle-ci est constituée de femmes du village ou de manoeuvres immigrants
venus du nord. En dehors du coton, du soja et de l'arachide dont les
récoltes sont rémunérées en espèce, les
aides et
46 la main-d'oeuvre salariée de la récolte des
autres cultures sont gratifiées d'une partie de la récolte
à laquelle elles ont participée, en plus des repas et des
boissons partagés durant l'opération.
5.5- CALENDRIER AGRICOLE
C'est la succession des différentes activités
agricoles dans le temps. Ces activités sont présentées par
spéculation. Le tableau montre que la période qui concentre les
activités est celle marquant la fin de la première saison et le
début de la seconde saison. En effet, pendant cette période, il
faut achever la récolte des cultures de la première saison et
entamer les travaux de préparation du sol, de labour et de semis des
cultures de la seconde saison.
Il faut noter que ce calendrier n'est pas figé dans le
temps et connaît assez de variation pour des raisons déjà
évoquées dans le chapitre 4 (voir paragraphe sur le climat).
De ce calendrier agricole, il n'est pas possible de faire une
différence très nette entre les deux saisons de cultures à
cause du rapprochement des deux saisons de pluies et le raccourcissement de la
durée de la petite saison sèche. C'est d'ailleurs ce qui provoque
la concentration les activités dans la période comprise entre les
deux saisons.
D'une façon générale, nous pouvons retenir
les points clés suivants, concernant les activités qui mobilisent
le plus la main-d'oeuvre :
- Les activités de labour interviennent en mars, avril et
mai pour la première saison puis en juin, juillet et août pour la
seconde saison de cultures.
- Les sarclages couvrent les mois de mai, juin, et juillet pour
la première saison puis juillet aoûts et septembre pour la seconde
saison de production.
- Les activités de récoltes s'étalent
respectivement sur les mois de juillet et août puis d'octobre et novembre
pour la première et la seconde saison de cultures.
Tableau 11 : Calendrier cultural des
activités agricoles
Cultures
|
Sep Oct Nov Déc Jan Fév Mars Avril
Mai
|
Juin
|
Juil
|
Août
|
Sep
|
Oct
|
Nov
|
Déc
|
Igname
|
1 1+2 2 2+3
|
3
|
3
|
|
4
|
4
|
4
|
7
|
4+7
|
7
|
7
|
7
|
7
|
|
|
|
|
|
|
|
|
7
|
|
|
|
|
|
Maïs
|
|
|
|
1+2
|
2+3
|
4
|
4
|
1*+2*+3*
|
7
|
4*
|
|
7*
|
7*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
7
|
|
|
|
|
Arachide
|
|
|
|
1+2
|
2+3
|
4
|
4
|
7
|
1*+2*+3*
|
4*
|
4*
|
7*
|
7*
|
|
|
|
|
|
|
|
|
6+7
|
7
|
|
|
|
|
Niébé
|
|
|
|
1+2
|
2+3
|
4+6
|
4+6
|
1*+2*+3*
|
2*+3*
|
4*+6*
|
4*+6*
|
6*+7*
|
|
Sésame
|
|
|
|
1
|
2+3
|
4
|
4
|
7
|
7
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
4
|
4
|
|
7
|
7
|
|
Riz
|
|
|
|
|
1+2
|
2+3
|
4
|
1*+2*
|
2*+3*
|
4*
|
4*
|
4*
|
7*
|
Coton
|
|
|
|
|
|
|
1*+2*+3*
|
3*+4*+5*
|
4*+5*+6*
|
4*+5*+6*
|
4*+6*
|
7*
|
7*
|
Soja
|
|
|
|
|
|
|
1*+2*
|
2*+3*
|
3*
|
4*
|
4*
|
7*
|
7*
|
Voandzou
|
|
|
|
|
|
|
|
1*+2*+3*
|
2*+3*
|
4*
|
4*
|
7*
|
7*
|
|
Source : Enquêtes, 2004
Légende :
1 = Défrichement / Préparation du sol 5 =
Fumure
2 = Labour / Buttage 6 = Protection phytosanitaire
3 = Semis / Plantation 7 = Récolte
4 = Sarclage * = Symbole indiquant les activités de la
deuxième
saison
5.6- DYNAMIQUE DE LA PRODUCTION AGRICOLE
Ce sous chapitre concerne l'évolution historique dans
le choix des spéculations par les paysans pour satisfaire leurs besoins
et les opportunités économiques offertes par le marché.
L'absence d'une base de données oblige à se contenter des propos
recueillis auprès de personnes ressources. De nos entretiens, nous
pouvons retenir que, non seulement la surface cultivée a beaucoup
augmenté mais aussi, les cultures pratiquées ont connu assez
d'évolution.
Historiquement, l'alimentation des populations
d'Alawénonsa est basée sur l'igname, l'arachide, le sésame
et le maïs. L'igname était souvent pilée et
accompagnée de la sauce d'arachide alors que la patte de maïs
était associée à la sauce de sésame enrichie de
légumes feuilles. Ces habitudes alimentaires demeurent jusqu'à
nos jours, ce qui fait que les quatre cultures occupent toujours une place
importante dans les systèmes de production.
Avec le développement du marché des produits
vivriers, suite à l'augmentation de la démographie dans les
villes (surtout la ville de Cotonou), l'arachide et l'igname sont devenues
pratiquement des cultures de rente. Cette situation a stimulé les
paysans à produire davantage ces deux cultures.
· L'igname :
C'est la culture ancestrale par excellence qui occupent une
place dans les traditions si bien qu'on lui associe même une fête :
la fête de l'igname (le 15 août de chaque année). Elle est
le premier produit alimentaire de la région. Sa culture a connu une
progression des superficies puisqu'il fallait satisfaire des demandes de plus
en plus élevées en contraste avec des rendements qui ne cessent
de baisser. Deux types de variétés, les unes précoces et
les autres tardives sont cultivées. Cette combinaison de
variétés permet d'assurer l'alimentation durant une grande partie
de l'année. Signalons qu'aux variétés traditionnelles est
venue s'ajouter une variété d'origine ivoirienne, mise au point
avec l'aide de le recherche : la variété Florido que les paysans
appellent igname sauvage parce qu'elle donne de gros tubercules.
L'igname a dominé les systèmes de cultures
jusqu'aux années 80. C'est elle qui occupait les plus grandes
superficies et fournissait des tonnages élevés dans le
régime alimentaire des populations. Bien qu'elle occupe toujours une
place de choix, elle est aujourd'hui talonnée, si non devancée et
même distancée par le maïs et l'arachide.
· L'arachide :
C'est une culture aussitôt adoptée après
son introduction dans les premières années d'après guerre.
Produit très tôt entré dans les habitudes alimentaires, car
accompagnant souvent l'igname dans la consommation, l'arachide est aujourd'hui
cultivée à la fois comme culture de rente et culture
vivrière. Elle est commercialisée sous forme de grains ou
après transformation.
50 Les produits issus de la transformation sont les beignets
d'arachide « klui-klui » et l'huile d'arachide. Deux types de
variétés sont cultivés : une à gros grains et
à péricarpe tirant sur le rouge au vin et l'autre aux grains
petits et à péricarpe plus rosé. La seconde
variété est originaire de la localité alors que la
première est une variété étrangère ou
introduite qui s'est adaptée aux conditions du milieu.
· Le maïs :
C'est le second produit alimentaire du village. Sa production
a surtout connu son essor avec le développement du coton. En effet, bien
que le maïs soit cultivé depuis longtemps, il était
pratiqué sur de petites superficies pour les besoins de subsistance. Son
développement s'est vu ensuite confronté à la
pauvreté des terres. L'adoption de la culture du coton qui permettait
aux paysans de faire bénéficier les autres cultures des
arrières effets de la culture cotonnière ou alors de
détourner une partie des engrais coton pour les utiliser à
d'autres cultures a permis de relancer la culture du maïs. C'est
actuellement le produit vivier le plus cultivé dans la zone. D'ailleurs,
c'est la seule culture qui soit pratiquée par tous les
enquêtés. Le système de culture actuelle est
essentiellement la culture pure. Si dans le passé, il y a eu des
associations avec le manioc, l'arachide ou le niébé, aujourd'hui,
ces associations se rencontrent peu.
· Le sésame :
C'est l'une des cultures traditionnelles des populations.
Elle fait parti des habitudes alimentaires et sert à préparer la
sauce. Les paysans en produisent pour leur propre consommation et la
commercialisation. Cependant, ne bénéficiant d'aucun soutien, ni
de la part de la recherche, ni de la part des décideurs politiques, sa
production est restée localisée et elle n'a pas connu de
promotions. De ce fait, les rendements sont restés stationnaires ( il
n'y a pas de variétés sélectionnées et on n'utilise
pas des engrais). Ainsi, la production connaît une croissance lente.
A ces quatre cultures traditionnelles s'ajoutent d'autres
cultures telles que le soja, le coton, le riz, le niébé.
· Le coton :
Le coton s'est implanté en pays mahi dans la
période postérieure à 1945. La première culture
s'est vue associée dès ses débuts à l'igname,
culture favorite des paysans. Le but poursuivi dans cette association est de
créer un cadre favorable au décollage de cette culture. Plus
précisément, il s'agissait de mettre le coton dans les conditions
qui lui permettent de bénéficier des grâces dont jouit le
tubercule en terme d'entretien des parcelles et d'importance de la superficie
à lui consacrée. Bien que les débuts ait été
très difficiles et jalonnés d'échec, le
51 coton occupe aujourd'hui une bonne place dans les
systèmes de culture, si ce n'est pas que récemment des
problèmes institutionnels soient en train de nuire à la
filière.
Cultivé de façon intensive avec l'utilisation
des engrais et pesticides, le coton s'est alors imposé comme la
première culture de rente dans la région. Véritable source
de revenus, dans un passé très récent, il a permis aux
populations de faire d'importantes réalisations au niveau de leur
exploitation et dans les villages qui en produisent. Dans la commune de
Glazoué, les superficies emblavées ont connu une augmentation
soutenue jusqu'à la campagne 1999-2000 avant de décroître
brusquement, et depuis cette période, les superficies ne cessent de
baisser. Plusieurs causes sont à l'origine de cet état de chose
:
- Tout d'abord, les aléas climatiques avec les
irrégularités des pluies constituent un casse-
tête pour les producteurs. Ces aléas climatiques
sont à l'origine de baisses de rendements malgré les efforts de
la recherche qui met des variétés hautement productives à
la disposition des paysans.
- Ensuite, la qualité des intrants agricoles (engrais et
insecticides) pose quelques problèmes.
De l'avis des paysans et de certains agents du CARDER, les
intrants ne sont plus efficaces comme dans le passé. Loin d'être
un problème de la recherche ; l'inefficacité est liée
à la qualité douteuse des insecticides en particulier. Bien que
les caractéristiques des intrants soient connues des
sociétés distributrices d'intrants, celles-ci mues par leurs
intérêts, fournissent aux producteurs des intrants dont nul ne
contrôle la qualité. Enfin, la mauvaise gestion des groupements
villageois et la malhonnêteté de certains
producteurs sont aussi des causes qui entraînent le
recul de la production cotonnière dans le milieu. La
malhonnêteté est l'oeuvre des producteurs qui prennent les
intrants et au lieu de les utiliser pour la production de coton, les utilisent
pour d'autres cultures ou au pire des cas, les vendent à d'autres. A
ceux-là s'ajoutent aussi ceux qui pour une raison ou une autre
n'arrivent pas à bien entretenir leurs champs et donc font faillite.
Etant donné que les intrants sont achetés à crédits
et les montants correspondants au crédit de tout le GV,
récupéré par l'UCP/CAGIA, cette situation à des
répercussions sur tous les membres du GV. Ainsi, des producteurs qui ont
normalement honoré à leurs engagements se voient payer la dette
d'autrui et se trouvent dans l'impossibilité de rentrer dans leurs
fonds. Cette situation a amené certains producteurs à laisser
tomber la production de coton.
· Le soja :
Il s'agit d'une culture qui prend de plus en plus de place
dans les exploitations. Bien qu'il ne fasse pas parti des habitudes
alimentaires et que les populations n'en consomment pratiquement pas, sa
culture connaît une nette progression depuis son introduction dans la
région.
52 Cette évolution est surtout liée au recul de
la production cotonnière dans le village. Il s'est imposé comme
une culture de rente. De plus, le système de culture actuel est tel que
les producteurs n'utilisent pas d'intrants (engrais et insecticides). Sa
culture exige donc moins de capitaux et le prix de vente acceptable font que
les paysans lui accordent une grande importance.
· Le riz :
Bien que la commune de Glazoué soit l'une des communes
produisant assez de riz au Bénin, le riz est très peu
cultivé dans le village Alawénonsa. La raison fondamentale de cet
état de chose est l'absence de bas-fonds. De plus le riz est une
spéculation dont la culture exige assez de travaux de puis la
préparation du sol jusqu'à la récolte. Pour ces deux
raisons donc, le riz est très peu cultivé dans le village.
5.7- LES FACTEURS DE PRODUCTION
Nous discuterons ici des trois principaux facteurs de production
que sont la terre, le travail et le capital.
5.7.1- La terre
Dans l'agriculture africaine, la terre représente un
élément très important de la production car l'augmentation
des productions agricoles n'est pas fonction des rendements mais plutôt
de l'extension des superficies. A Alawénonsa, la terre ne semble pas
encore limiter la production agricole. En effet, les friches sont encore
disponibles et les producteurs, surtout les autochtones peuvent y
accéder plus ou moins facilement.
Les modes d'accès à la terre rencontrés
sont l'héritage et le don ; ce qui montre que la terre ne se vend pas
encore dans le village ( figure 10 ).
17% 2 %
81%
Héritage Don Héritage + don
Figure 10 : Importance des
différents modes d'accès à la terre
La figure 10 montre que le mode d'accès
prépondérant est l'héritage. La terre est donc ici un bien
patrilinéaire qui se transmet de père en fils, mais on peut
également en faire don à d'autres personnes notamment les
étrangers qui viennent s'installer dans la région.
Bien que la terre ne soit pas un facteur limitant de la
production dans le village, les superficies emblavées sont
limitées car elles dépendent de la main-d'oeuvre disponible et du
stock de capital. La superficie moyenne emblavée pour les cultures
sarclées varie d'une catégorie d'exploitation à une autre
et au sein d'une même catégorie suivant que l'on se trouve en
grande ou en petite saison de pluie (tableau 12 ).
Tableau 12 : Superficie moyenne
emblavée (en hectare) par catégorie d'exploitation en 2003.
Saisons A B C D Ensemble
Grande saison de 6,983 (4,74) 6,130 (3,88)
6,040 (2,85) 5,120 6,180
pluie (2,42)
Petite saison de 6,333 (5,77) 5,925 (4,15)
7,130 (2,18) 4,300 6,277
pluie (1,74)
Ensemble de l'année 13,316 (10,27)
12,055 (7,39) 13,170 (4,82) 9,420 12,457
(3,86)
|
|
Source : Enquêtes, 2004
Il est à retenir du tableau 12 que les systèmes
de cultures qui intègrent le coton ou l'igname ou les deux à la
fois sont celles qui emblavent les plus grandes superficies. Les écarts
types montrent qu'il existe des différences entre les différentes
superficies notamment pour la catégorie A. C'est surtout pour cela que
lors de la modélisation des exploitations de la catégorie A, il
sera pris en compte non seulement l'exploitation moyenne mais aussi les plus
grandes exploitations et les plus petites exploitations.
Les superficies réservées aux plantations
d'acajou varient également suivant les exploitations. L'implantation de
plantations dans le cas du don est possible avec l'accord du
propriétaire terrien. La superficie moyenne d'anacarde est de 6,169 ha
avec un écart type de 4,847 ha. Seules deux exploitations, soit 3,77%
n'ont pas de plantations de noix d'anacarde.
5.7.2- Le travail
Contrairement à la terre, la main-d'oeuvre semble
constituer un facteur limitant de la production. En effet, avec le
développement de l'individualisme et la recherche de profits par les
jeunes, les familles se nucléarisent tôt. Les jeunes hommes
deviennent vite indépendants et installent leurs propres champs. Le
nombre moyen d'actifs agricoles est par conséquent faible. En moyenne,
on a 4 ou 5 actifs agricoles par ménages avec 50% de femmes. Ces actifs
sont généralement composés du chef de ménage, de
ses épouses, d'un ou de deux enfants ou parents actifs. Ces actifs sont
aidés pendant les vacances et les jours de repos par les enfants en
âge de travailler.
Pour faire face au surplus de travail, les exploitations sont
contraintes de faire appel à la main-d'oeuvre salariée. On
distingue à cet effet, deux types de salariat :
- La main-d'oeuvre salariée permanente : elle est
recrutée pour une année de culture. Ces travailleurs sont
logés, nourris et soignés par l'exploitant. A la fin de
l'année, ils sont rémunérés en espèce. Cette
main-d'oeuvre permanente a une moyenne d'âge de 21 ans avec une variation
comprise entre 10 et 31 ans. La rémunération annuelle varie entre
50.000 et 120.000 francs CFA pour une moyenne de 89.000 francs CFA.
- La main-d'oeuvre temporaire : c'est une main-d'oeuvre
payée à la tâche. Elle est en principe sollicitée
lorsque le producteur est confronté à un surplus de travail en
période de pointe. Les activités pour lesquelles elle est le plus
demandée sont le défrichement, le labour, la récolte et
parfois le sarclage. La rémunération de cette main-d'oeuvre est
calculée en fonction du travail
Cette main-d'oeuvre a trois sources principales :
- Les immigrants venus du Nord du pays à qui l'on confie
généralement le défrichement et le labour ;
- Les jeunes actifs du village ou des villages voisins ayant
déjà terminés les travaux sur leurs exploitations ou
à la recherche de capital pour effectuer des travaux sur leur champ,
s'occupent le plus souvent du sarclage et quelque fois du labour et du
défrichement ;
- Les femmes du village : elles sont utilisées pour la
récolte des céréales et légumineuses. Elles sont
plus habiles et offrent un rendement de travail plus élevé ici
que celui des hommes.
La dotation des différents systèmes de cultures
en actifs agricoles est présentée dans le tableau.
L'activité principale des ménages étant l'agriculture
(98,11% des ménages ont cette occupation comme activité
principale), il est important de voir la disponibilité de ces
ménages en actifs agricoles (tableau 13). Ces nombres sont des moyennes
calculées à partir des actifs agricoles de chaque système
de cultures.
Tableau 13 : Répartition des
actifs agricoles par catégorie de ménage.
Catégories
|
Homme
|
Femme
|
Total
|
A
|
2,44
|
2,75
|
5,18
|
B
|
2,40
|
2,52
|
4,92
|
C
|
2,43
|
2,28
|
4,72
|
D
|
1,60
|
1,60
|
3,20
|
Ensemble
|
2,34
|
2,47
|
4,81
|
|
Source : Enquêtes, 2004
Le tableau 13 révèle qu'en moyenne, il y'a
autant de femmes actives que d'hommes actifs dans les activités de
production agricole quelle que soit la catégorie
considérée. De plus, la dotation en actif est décroissante
de la catégorie A à la catégorie D.
L'effort dans les activités agricoles étant
lié au sexe et à l'âge des travailleurs, des coefficients
de conversion de la force de travail ont été estimés. Ces
coefficients seront notamment utilisés dans les modèles lors de
la détermination des disponibilités en main-d'oeuvre. Les
résultats obtenus sont indiqués dans le tableau 14. La
référence est l'homme-jour dont le coefficient est égal
à un pour chacune des activités culturales.
Tableau 14 : Coefficients de conversion de la
force de travail
|
|
|
Enfants : 10 - 15 ans
|
Enfants : < de 10 ans
|
Activités
|
Homme
|
Femme
|
Garçons
|
Filles
|
Garçons
|
Filles
|
Défrichement
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Labour
|
1
|
0
|
0,25
|
0
|
0
|
0
|
Buttage
|
1
|
0
|
0,125
|
0
|
0
|
0
|
Semis
|
0,83
|
0,8
|
1
|
1
|
0,5
|
0,25
|
Plantation
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Démariage
|
0,75
|
0,5
|
1
|
0,75
|
0,5
|
0,33
|
Sarclage
|
1
|
0,5
|
0,25
|
0,125
|
0,125
|
0,10
|
Fumure
|
1
|
0
|
0,5
|
0
|
0
|
0
|
Protection
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Récolte
|
1
|
1
|
0,5
|
0,5
|
0,25
|
0,25
|
|
Source : Enquêtes, 2004
5.7.3- Le capital
Il est certain de nos jours que le retard que connaît
l'agriculture africaine est lié entre autre à l'insuffisance de
capitaux à investir. Ce facteur de production représente donc un
goulot d'étranglement dans les exploitations agricoles. Il sera ici
question des capitaux propres et du crédit.
5.7.3.1- Les capitaux propres
Les capitaux propres investis par les producteurs proviennent
en tout premier lieu de la production végétale. Les
spéculations qui fournissent ces capitaux sont l'igname, le maïs,
le soja, l'arachide et le sésame. En dehors de la production
végétale, les producteurs obtiennent des capitaux à partir
de la vente des animaux d'élevage de case et des activités extra
agricoles (petit commerce, artisanat).
D'une manière générale, ces fonds
propres sont insuffisants pour financer la production agricole. Les
statistiques montrent que 90,56% des exploitations enquêtées
veulent agrandir leurs exploitations mais ne disposent pas des moyens
financiers pour le faire.
5.7.3.2- Le crédit
Le crédit rural est perçu aujourd'hui, comme un
puissant moyen de sortir les pauvres ruraux de leur état de
pauvreté. A Aklamkpa, les producteurs ne bénéficient pas
encore de cet avantage du microcrédit. En effet, aucune structure de
crédit n'est présente dans l'arrondissement. La seule CREP ne
fonctionne plus depuis plusieurs années pour cause de mauvaise gestion.
La CLCAM prête difficilement aux populations, faute de garantie de la
part de cette dernière. Le crédit de campagne n'existe plus en
dehors des intrants coton dont les coûts ne cessent d'augmenter et qui
sont fournis par des sociétés privées de distribution. En
effet, depuis que la filière coton connaît une privatisation de
certaines de ses structures, le partenariat qui permettait à la CLCAM de
passer de l'argent aux producteurs par le biais de leur GV n'existe plus. Les
producteurs qui obtiennent actuellement des crédits de la CLCAM le font
sur leur propres engagement, ce qui limite le nombre de
bénéficiaires.
En dehors de la CLCAM, trois autres sources de crédits
existent dans le village. Premièrement, nous avons les tontines entre
producteurs. Ces tontines permettent aux producteurs de constituer une
épargne qui est ensuite prêtée aux membres du groupe qui le
désirent. Deuxièmement, nous avons les crédits par achat
à l'avance. Ici, des commerçants donnent des avances aux
producteurs, afin qu'ils puissent effectuer les activités agricoles. A
la récolte des produits, ces commerçants viennent acheter
auprès des producteurs en contre partie des montants dus. Bien que ces
crédits soient sans intérêt, les paysans y perdent beaucoup
car à la récolte, les commerçants leur achètent les
produits à vil prix. On pourrait même dire qu'ils viennent pour
ramasser la production des paysans. Troisièmement, nous avons l'usure
qui représente un véritable système de ruine des paysans
par les personnes ou d'autres paysans qui disposent d'un peu de moyens dans le
village. Les caractéristiques de ces différents crédits
sont présentées dans le tableau 15. On constate que 41,50% des
enquêtés ont accès à une source de crédit
mais que seulement 5,66% ont accès à une source de crédit
formelle (CLCAM). Le tableau 16 montre aussi le véritable étau
compresseur que représente le système d'usure qui pratique des
taux d'intérêts exorbitants. Pire, lorsque à la fin de
l'année, le paysan emprunteur ne parvenait pas à rembourser le
crédit et les intérêts, l'usurier considère qu'il
lui a emprunté une nouvelle somme constituée des
arriérées et intérêts dus.
Tableau 15 : Caractéristiques des
crédits
Source de Nombre Taux Avantages
Inconvénients
crédits d'exploitation
d'intérêt
|
|
CLCAM
Tontine
|
3 (5,66%)
3 (5,66%)
|
24 - Taux d'intérêt
relativement faible
- Taux d'intérêt 15 faible
- Remboursement non contraignant - Pas de garantie
|
Exige une garantie et donc non accessible à tous les
paysans
Nécessite une privation antérieure du paysan
souvent difficile à réaliser compte tenu des besoins et des
disponibilités
|
|
Source de Nombre Taux Avantages
Inconvénients
crédits d'exploitation
d'intérêt
|
10
|
33 à 100,
|
Possibilité d'avoir le
|
- Taux d'intérêt trop élevé
|
Usure
|
(18,86%)
|
mais souvent
|
crédit sans trop d'exigences
|
- Système nuisible au paysan
|
|
|
100
|
|
|
|
4
|
0
|
Pas d'intérêt à payer
|
Les produits de la récolte
|
Commerçants
|
(7,5 5%)
|
|
|
sont bradés jusqu'à l'équivalent du
crédit
|
|
|
0 pour
|
Pas d'intérêt à payer
|
Non accessible à tous
|
Autres (frère,
|
2
|
parent et
|
|
|
ONG)
|
(3,77%)
|
14 pour
|
|
|
|
|
ONG
|
|
|
Total
|
22
|
-
|
-
|
-
|
|
(41,50%)
|
|
|
|
|
Source : Enquêtes, 2004
5.9- PRODUCTIONS, RENDEMENTS ET CONSOMMATION
5.9.1- Les productions
Elles correspondent aux productions moyennes des
exploitations pour chaque spéculation. Ces productions sont obtenues par
les paysans après des récoltes progressives (cas de l'igname et
du manioc) ou successives (cas du piment, de la tomate, du niébé)
ou encore uniques (cas du maïs, du riz, de l'arachide, du sésame).
Le tableau 16 présente les productions moyennes par spéculation.
Le tableau 16 montre qu'il existe une très grande variation concernant
la production de chaque spéculation. Les cultures les plus produites
sont les ignames, le maïs, l'arachide et le soja.
5.9.2- Les rendements
Les rendements représentent un indicateur clef de
performance et de l'efficacité des efforts et techniques de production.
En dehors des aléas climatiques qui influencent énormément
le rendement, celui-ci permet aux producteurs de prendre des décisions
importantes. En effet, il permet d'avoir une idée sur la
stratégie de production et de l'allocation des ressources dont on
dispose.
Toutefois, l'agriculture Ouest africaine,
caractérisée par une sous-utilisation d'intrants agricoles
extérieurs à la production, est marquée par des rendements
de plus en plus bas. De plus, ces rendements déjà faibles, sont
perturbés par des précipitations irrégulières. Dans
ce contexte, on se demande, si de tout temps, les producteurs concernés
ne développent qu'une stratégie de diversification afin d'avoir
une production minimale pour leur survie. Ainsi, la rationalité qui
fonderait les paysans ne serait pas une rationalité
économiquement objective mais plutôt subjective. Cependant, cette
rationalité dans la production serait d'une grande objectivité si
on la place dans le contexte social.
C'est l'une des raisons pour lesquelles, pour
développer notre agriculture, nous ne devons plus compter sur la
production des paysans. En effet, les paysans produisent d'abord pour leur
consommation et c'est seulement près cela qu'ils regardent vers le
marché. Il faudrait donc qu'un vrai processus de développement
agricole soit mis en place pour susciter l'installation d'exploitants agricoles
capables de satisfaire les besoins du marché.
Le tableau 17 présente les rendements estimés
des différentes cultures rencontrées. Ces rendements sont
calculés à partir des productions et des superficies
emblavées, recueillies au niveau des producteurs.
Tableau 16 : Production moyenne (en Kg)
des cultures principales par exploitation
A B C D Ensemble
Cultures Moy Ecart Moy Ecart Moy Ecart Moy Ecart Moy
Ecart
type type type type type
Coton 1483, 684,0 - - 1377,1 1212,8 - - 1451,3
850,1
7
Igname Pilée 4118, 3608,5 3492,1 3362,7
- - - - 3722,8 4320,2
2
Igname 8629, 8488,1 6354,1 4733,3 - - - -
7242,1 6459,3
ordinaire 5
|
|
Maïs
|
4393,
|
5489,0
|
3497,3
|
3283,0
|
2737,1
|
1446,7
|
2798,0
|
2035,4
|
3601,3
|
3819,2
|
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Riz
|
623,3
|
375,2
|
816,2
|
673,3
|
360,0
|
-
|
-
|
-
|
730,0
|
578,8
|
Arachide
|
1235,
|
1217,6
|
1613,5
|
1576,5
|
2100,0
|
1429,6
|
505,0
|
473,1
|
1474,6
|
1418,0
|
|
7
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Niébé
|
708,5
|
669,6
|
688,3
|
491,6
|
1036,6
|
499,2
|
564,0
|
448,7
|
729,0
|
550,3
|
Soja
|
2244,
|
2792,7
|
2448,5
|
2319,8
|
1550,0
|
813,1
|
346,6
|
302,8
|
2153,4
|
2304,3
|
|
3
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Voandzou
|
0,0
|
0,0
|
202,0
|
94,7
|
540,0
|
284,6
|
425,0
|
459,6
|
365,4
|
274,3
|
Sésame
|
927,6
|
870,9
|
646,9
|
645,3
|
364,0
|
247,4
|
287,5
|
186,6
|
677,0
|
696,6
|
|
Source : Enquêtes, 2004
Tableau 17 : Rendements des différentes
cultures en 2003
|
A
Moy
|
Ecart type
|
B
Moy
|
Ecart type
|
Moy
|
C
Ecart type
|
D
Moy
|
Ecart type
|
Ensemble Moy Ecart
type
|
Coton
|
707,70
|
248,12
|
-
|
-
|
654,28
|
127,52
|
-
|
-
|
691,44
|
216,89
|
Igname
|
6440,10
|
828,49
|
6553,57
|
013,47
|
-
|
-
|
-
|
-
|
6593,9
|
848,38
|
Pilée
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Igname ordinaire
|
9131,25
|
1120,9
|
9422,00
|
1561,2
|
-
|
-
|
-
|
-
|
9308,5
|
1397,9
|
Maïs
|
1195,25
|
434,49
|
1074,81
|
320,02
|
983,02
|
375,54
|
1289,2
|
987
|
1119,2
|
448,28
|
Riz
|
852,50
|
537,98
|
1417,08
|
424,60
|
900,00
|
-
|
-
|
-
|
1203,5
|
506,63
|
Arachide
|
602,40
|
161,80
|
587,11
|
255,83
|
671,06
|
163,97
|
382,95
|
65,87
|
585,19
|
215,77
|
Niébé
|
312,37
|
76,59
|
373,55
|
94,57
|
363,33
|
53,91
|
293,00
|
127,1
|
342,84
|
91,60
|
Soja
|
1080,68
|
281,07
|
1105,93
|
320,02
|
1018,7
|
61,87
|
917,40
|
675,6
|
1077,3
|
334,04
|
Voandzou
|
0,00
|
0,00
|
372,00
|
108,03
|
450,00
|
73,48
|
339,01
|
50,59
|
394,36
|
92,999
|
Sésame
|
382,03
|
72,89
|
356,83
|
57,26
|
286,21
|
53,02
|
242,50
|
35,70
|
347,22
|
69,66
|
|
Source : Enquêtes, 2004
Bien que ces rendements soient calculés
essentiellement à partir des données recueillies auprès
des paysans (on a ici fait appel à la mémoire des paysans), ils
sont assez proches de ceux de la localité..
5.9.3- Consommation alimentaire
Il s'agissait ici d'estimer les quantités
consommées pour chaque produit alimentaire. En principe, on devrait
procéder à un relevé quotidien de ces quantités
auprès des ménages. Cependant, la durée de la recherche et
les moyens disponibles n'ont pas permis de procéder ainsi. On a donc eu
recours à la mémoire des paysans pour avoir ces données ;
ce qui représente un exercice très fastidieux pour le paysan. Le
tableau 18 indique la consommation moyenne par ménage pour chaque
produit agricole.
Tableau 18 : Consommation alimentaire
moyenne par ménage
Produits
|
A
|
B
|
C
|
D
|
Ensemble
|
Maïs
|
870
|
968
|
375
|
385
|
804
|
Riz
|
32
|
83
|
22
|
0
|
52
|
Arachide
|
90
|
140
|
128
|
50
|
115
|
Niébé
|
162
|
134
|
228
|
156
|
157
|
Sésame
|
61
|
51
|
42
|
39
|
52
|
Voandzou
|
-
|
11
|
39
|
15
|
20
|
Igname
|
4780
|
5355
|
-
|
-
|
4250
|
|
Source : Enquêtes, 2004
Le tableau 19 montre que les produits les plus consommés
par les populations sont l'igname, le maïs, le niébé et
l'arachide.
CHAPITRE 6 :
ETUDE DE LA RENTABILITE DES
SPECULATIONS AGRICOLES
Ce chapitre vise à estimer la rentabilité des
différentes spéculations et de chacun des systèmes de
cultures. La marge brute des différentes cultures sera estimée
ici. Pour cela, les charges opérationnelles (coûts variables), les
dépenses intermédiaires (coûts de transport) et les
recettes seront déterminés. Des paramètres
d'efficacité seront ensuite calculés pour rendre compte de la
performance de chaque culture ou de chaque système de cultures.
Ce chapitre permettra aussi de comprendre les raisons qui
poussent le producteur à prendre ces décisions. De même, il
aidera à tester la deuxième hypothèse de recherche.
6.1- ESTIMATION DES PRODUITS PHYSIQUES
Les produits bruts correspondent au produit physique total en
valeur. Le produit brut par spéculation est égal au produit de la
quantité totale produite et du prix unitaire. Quant à la recette
totale, elle correspond à la somme de tous les produits bruts par
spéculation. Les prix unitaires sont soit des prix marchés
obtenus auprès de l'Office Nationale d'Appui à la
Sécurité Alimentaire (ONASA) ou ceux estimés auprès
de producteurs et des commerçants
Le tableau 19 ci-dessous résume les produits physiques
bruts par spéculation et par catégorie.
Tableau 19 : Produits physiques totaux
moyens estimés en 2003 pour chaque spéculation (en milliers de
francs CFA).
Cultures
|
A B C D Ensemble
Produit Produit Produit Produit Produit Produit Produit
Produit Produit Produit Total par ha total par ha total par ha total par ha
total par ha
|
Coton
|
281,91
|
134,46
|
-
|
-
|
261,65
|
124,31
|
-
|
-
|
275,74
|
131,37
|
Igname
|
1033,80
|
702,60
|
863,05
|
708,18
|
-
|
-
|
-
|
-
|
929,68
|
706,00
|
Soja
|
224,43
|
108,06
|
244,85
|
110,59
|
155,00
|
101,87
|
34,66
|
91,74
|
215,34
|
107,73
|
Sésame
|
162,33
|
66,85
|
113,20
|
62,44
|
63,70
|
50,08
|
50,31
|
42,43
|
118,49
|
69,76
|
Maïs
|
435,03
|
118,36
|
346,32
|
106,43
|
271,05
|
97,34
|
277,07
|
127,66
|
356,63
|
110,83
|
Arachide
|
227,10
|
111,27
|
287,27
|
111,88
|
385,94
|
119,48
|
92,80
|
65,49
|
271,38
|
108,85
|
Niébé
|
179,68
|
79,21
|
174,55
|
94,72
|
262,88
|
92,13
|
143,02
|
74,30
|
186,29
|
86,94
|
Voandzou
|
0,00
|
0,00
|
66,46
|
122,40
|
177,67
|
148,06
|
139,84
|
111,54
|
120,24
|
129,76
|
Riz
|
101,60
|
150,50
|
133,04
|
230,98
|
53,67
|
146,69
|
-
|
-
|
118,98
|
203,84
|
|
Source : Enquêtes, 2004
Il apparaît une grande variation du produit brut d'une
culture à une autre et d'une catégorie à une autre. D'une
façon générale, les spéculations qui fournissent
les produits bruts
60 moyens les plus élevés sont l'igname, le
maïs, le coton, l'arachide et le soja (catégorie A) ; l'igname, le
maïs, l'arachide et le soja (catégorie B) ; l'arachide, le
maïs, le niébé et le coton, (catégorie C) ; le
maïs, le voandzou et le niébé (catégorie D).
Par contre, en prenant les produits bruts par unité de
production (ha), les cultures qui fournissent les produits unitaires les plus
grands sont : le coton, le soja, le maïs, l'igname et l'arachide
(catégorie A) ; le soja, le voandzou, l'arachide, l'igname et le
maïs (catégorie B) ; le coton, le maïs et le voandzou le soja
(catégorie C) ; le maïs, le niébé et le voandzou
(catégorie D).
Il faut donc retenir ici que les cultures qui attirent le
plus les producteurs par rapport produits bruts sont d'abord le maïs, le
soja, l'igname, le coton et l'arachide et dans une moindre mesure le
niébé et le voandzou.
6.2- ESTIMATION DES CHARGES OPERATIONNELLES
Les charges opérationnelles sont constituées
des charges variables liées au matériel utilisable durant une
seule saison c'est à dire les équipements renouvelables tous les
ans (houe, daba et coupe-coupe), au coût des intrants (semences, engrais
et insecticides) et à la rémunération de la main-d'oeuvre
salariée variable..
6.2.1- Coûts des outils utilisables durant une seule
année de production
Les outils sont constitués par le coupe-coupe, la daba
et la houe (les producteurs renouvellent ces outils tous les ans, car à
la fin de chaque année, ils sont usés). En principe, pour la
détermination de ces coûts, on devrait tenir compte de la
durée effective d'utilisation de chaque outil pour le temps
consacré au travail de chaque spéculation ; ce qui n'est pas le
cas ici car ne disposant pas de ces temps. Pour palier à cela, on a
décidé de considérer les superficies emblavées
comme référence servant à déterminer les
coûts en question. Les coûts sont estimé pour la production
d'un hectare de n'importe quelle culture, comme illustré dans le tableau
20.
Tableau 20 : Estimation des coûts des
outils utilisables en une année de culture
Coûts
|
A
|
B
|
C
|
D
|
Ensemble
|
Coûts totaux
|
16368,750
|
22290,600
|
14792,857
|
13850,000
|
18716,321
|
Coûts / Ha
|
1382,995
|
1938,192
|
1156,638
|
1708,083
|
1645,653
|
|
Source : Enquêtes, 2004
Le tableau 20 montre peu de variation entre les coûts
liés à l'utilisation de ces outils par unité de
production. Pour déterminer les coûts liés à
l'utilisation de ces outils dans le cas de la production d'une
spéculation donnée, il suffit de prendre ces coûts
unitaires et de les multiplier par la superficie ensemencée.
6.2.2- Coûts des intrants
Les coûts des intrants concernent les coûts des
engrais, des insecticides et des semences. Bien que pour la plupart des
spéculations, les semences ne soient pas souvent achetées, les
stocks de semences utilisées seront estimés en valeur
monétaire. Les coûts des engrais seront calculés pour le
coton et le maïs qui sont les principales cultures
bénéficiant de cet intrant alors que le coût des
insecticides sera évalué pour le coton et le niébé
qui sont les deux cultures à en jouir.
Tableau 21 : Coûts moyens par
hectare des engrais et des insecticides
Intrants
|
Cultures
|
A
|
B
|
C
|
D
|
Ensemble
|
|
Coton
|
34077,381
|
-
|
34535,714
|
-
|
34216,874
|
Engrais
|
Maïs
|
2513,392
|
1718,400
|
6375,000
|
1200,000
|
2525,514
|
|
Coton
|
24874,554
|
-
|
29142,857
|
-
|
25912,733
|
Insecticides
|
Niébé
|
19971,429
|
14531,592
|
13791,667
|
12523,333
|
15933,339
|
|
Source : Enquêtes, 2004
Il est à retenir de ce tableau 21 que les charges
liées à l'utilisation des engrais pour le coton varient
très peu d'une catégorie à une autre. Ceci s'explique par
le système d'approvisionnement en engrais coton sous forme de
crédits. En ce qui concerne le maïs, il y a une grande variation
des coûts moyens. Les catégories A, B et D investissement peu en
cet intrant comparativement à la catégorie C. Les charges
élevées d'engrais maïs pour la catégorie C peut
être du soit à la taille faible du groupe ou à un effet de
hasard car d'une manière générale, les paysans
investissent peu pour acquérir de l'engrais. Ils préfèrent
faire bénéficier le maïs des arrières effets de la
culture cotonnière (pour ceux qui pratiquent cette culture) ou pratiquer
des rotations de culture avec les légumineuses.
Quant au coût des insecticides, il présente une
situation générale semblable à celle des engrais (les
charges sont plus élevées pour le coton que pour le
niébé).
En ce qui concerne le coût des semences, il est
calculé par rapport au prix marché des produits, c'est à
dire le prix des produits au moment où le producteur ensemence son
champ. Il s'agit donc des coûts des semences en avril pour la
première saison et en juillet et août pour la seconde saison de
cultures. Pour ce faire, nous avons utilisé le prix moyen de vente de
ces produits sur le marché aux périodes indiquées.
A partir de ces prix et des quantités moyennes de
semences utilisées, sont calculés les coûts moyens
rattachés à l'utilisation des semences. Les résultats
obtenus sont présentés dans le tableau 22 ci-dessous.
Les coûts nuls des semences de coton sont dus au fait
que dans tous les cas, les paysans n'achètent pas les semences de coton.
Il s'agit d'un intrant qui leur est gratuitement fourni par les usines
égreneuses de coton.
Tableau 22 : Coût total moyen des
semences utilisées par systèmes de cultures en 2003.
Cultures
|
A
|
B
|
C
|
D
|
Ensemble
|
Igname
|
178.136,250
|
180.843,920
|
-
|
-
|
179.787,270
|
Soja
|
3100,000
|
4200,000
|
2500,000
|
1500,000
|
4327,273
|
Sésame
|
2727,619
|
2785,714
|
2009,091
|
2175,000
|
2625,772
|
Maïs
|
2431,901
|
3226,890
|
2676,964
|
3401,000
|
2930,687
|
Arachide
|
6939,783
|
5926,813
|
5485,462
|
7574,767
|
6296,717
|
Niébé
|
5722,984
|
6208,555
|
4110,941
|
3479,250
|
5440,410
|
Voandzou
|
-
|
8200,000
|
18450,000
|
12374,545
|
12686,281
|
Riz
|
2375,000
|
9546,980
|
11250,000
|
-
|
7895,903
|
|
Source : Enquêtes, 2004
Il est à noter que les semences d'igname coûtent
beaucoupo plus chers que les autres. 6.2.3- Coûts de la
main-d'oeuvre salariée variable
Il s'agit d'estimer pour chaque spéculation, les
charges de main-d'oeuvre salariée. Ces charges salariales sont obtenues
en additionnant toutes les charges liées à la production de
chaque spéculation.
Pour les cultures telles que le maïs, le
niébé et le sésame, la rémunération de la
maind'oeuvre salariée pour les activités de récolte est
faite en nature. Cette rémunération en nature a donc
été convertie en rémunération monétaire.
Concernant le soja et l'arachide, la rémunération est faite en
espèce à raison de 6000 francs CFA/ha pour le soja et 250 francs
CFA/20 Kg d'arachide récoltée. Les charges moyennes sont ensuite
calculées par spéculation et par systèmes de cultures puis
présentées dans le tableau 23.
Tableau 23 : Coûts moyens de la
main-d'oeuvre variable en 2003
Cultures
|
Coût total
|
A Coût par ha
|
Coût total
|
B C
Coût Coût
par ha total
|
Coût par ha
|
Coût total
|
D
Coût par ha
|
Ensemble
Coût Coût
total par ha
|
Coton
|
77.562
|
36.747
|
0,00
|
0,00
|
78.857
|
41.421
|
0,00
|
0,00
|
77.956
|
38.170
|
Igname
|
45.312
|
35.877
|
44.820
|
32.282
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
45.012
|
33.685
|
Soja
|
23.250
|
17.521
|
39.355
|
21.193
|
45.000,0
|
30.000
|
4.700,0
|
12.492
|
32.642
|
20.046
|
Sésame
|
6.997,6
|
2.985,1
|
11.987
|
9.467,2
|
5.156,2
|
2.750,0
|
4.265,6
|
5.906,2
|
8.344,3
|
6.243,6
|
Maïs
|
53.663
|
19.099
|
112.433
|
31.969
|
82.168,4
|
25.822
|
104.637
|
38.815
|
86.824
|
27.881
|
Arachide
|
25.821
|
13.642
|
4.5980
|
16.469
|
72.416,6
|
22.302
|
20.000
|
10.800
|
41.336
|
15.939
|
|
Niébé 48.711 15.464 66.869
34.621,4 101.296,9 28.633,6 44.509,3 22.796,8 63.161,6 28.173
Voandzou 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
0,00 0,00 0,00
Riz 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00
0,00 0,00
Source : Enquêtes, 2004
Le tableau 24 montre que les spéculations qui consomment
assez de capitaux pour la main-d'oeuvre salariée à l'hectare sont
l'igname, le coton, le niébé et le maïs.
Le riz et le voandzou ont des charges de main-d'oeuvre
salariée quasiment nulles. En effet ces deux spéculations ne sont
pas très cultivées et on comprend que le producteur n'en fasse
pas un pole de dépenses. Il préfère y consacrer sa force
de travail familiale eu lieu de payer des ouvriers.
A partir des différents coûts ci-dessus
estimés, les charges opérationnelles totales moyennes par
spéculation et par hectare sont déterminées et
indiquées dans le tableau 24.
Les cultures qui bénéficient de plus
d'investissements sont d'abord, l'igname et le coton, ensuite le
niébé et le maïs et enfin le soja et l'arachide. Ce constat
global présente quelques modifications suivant les catégories.
Tableau 24 : Charges
opérationnelles moyennes par ha et par système de cultures de
cultures.
Cultures
|
A
|
B
|
C
|
D
|
Ensemble
|
Coton
|
97.082,697
|
0,000
|
106.256,640
|
0,000
|
99874,766
|
Igname
|
215.396,660
|
215.060,210
|
0,000
|
0,000
|
215.191,510
|
Soja
|
21.631,850
|
28.506,631
|
33.697,818
|
15.757,065
|
25.995,584
|
Sésame
|
7.047,443
|
14.224,056
|
5.935,125
|
9.629,730
|
10.502,475
|
Maïs
|
24.233,972
|
35.948,3 87
|
36.031,585
|
29.598,593
|
31.823,911
|
Arachide
|
22.003,107
|
24.610,767
|
28.954,553
|
19.923,950
|
24.015,016
|
Niébé
|
42.543,445
|
57.256,519
|
47.658,229
|
40.373,205
|
49.163,744
|
Voandzou
|
0,000
|
9.150,743
|
19.601,235
|
13.257,878
|
13318,763
|
Riz
|
3.205,955
|
11.395,997
|
12.614,864
|
0,000
|
9450,058
|
|
Source : Enquêtes, 2004
Il faut noter que les coûts des semences
représentent plus de 80% des des chrages opérationnelles des
ignames et pèsent donc lourdement sur le producteur.
6.3- ESTIMATION DES MARGES BRUTES
La marge brute est définie comme la différence
entre les recettes et les charges opérationnelles. Les marges brutes
moyennes obtenues par spéculation et par ha sont
présentées dans le tableau 25. L'examen du tableau montre que les
marges brutes les plus élevées sont fournies par l'igname, le
riz, l'arachide, le maïs et le soja. Ces cultures présentent une
marge
64 deux fois plus élevée que celle du coton,
principale culture de rente de la région et de notre pays et qui
bénéficie de plusieurs avantages.
Tableau 25 : Marges brutes moyennes par
spéculation en 2003
Cultures
|
A
|
B
|
C
|
D
|
Ensemble
|
Maïs
|
94.128,344
|
70.487,182
|
61.314,314
|
98.067,016
|
79.014,497
|
Riz
|
147.297,010
|
219.588,330
|
134.084,776
|
0,000
|
192.723,540
|
Coton
|
37.381,886
|
0,000
|
14.116,571
|
0,000
|
31.036,800
|
Cultures
|
A
|
B
|
C
|
D
|
Ensemble
|
Igname
|
487.207,850
|
493.124,720
|
0,000
|
0,000
|
490.815,700
|
Soja
|
86.436,246
|
82.086,523
|
54.677,182
|
75.983,286
|
80.924,990
|
Sésame
|
59.808,390
|
48.340,825
|
44.151,996
|
32.807,770
|
50.317,205
|
Arachide
|
89.272,518
|
87.277,815
|
90.534,597
|
45.573,298
|
84.842,070
|
Niébé
|
36.671,495
|
37.473,536
|
44.479,834
|
33.928,958
|
37.777,451
|
Voandzou
|
0,000
|
92.850,416
|
128.464,970
|
98.290,3 11
|
105.628,580
|
|
Source : Enquêtes, 2004
Il faut signaler que la faible marge brute du coton est
liée entre autre à la baisse des rendements (les rendements ont
baissé du plus du tiers voir même de la moitié) alors que
les coûts de production continuent d'augmenter (surtout le coût des
intrants). Cela explique dans une certaine mesure le
désintérêt actuel des producteurs à l'égard
de cette spéculation. Il est important de souligner ici les nombreux cas
de faillite que connaissent les producteurs par rapport à la culture du
coton. Ces cas de faillite entraînent assez de problèmes sur le
terrain et remettent en cause l'existence des groupes solidaires ou
marchés de commercialisation du coton. En effet, le système en
vigueur oblige certains producteurs à payer la dette (crédits des
intrants) d'autres producteurs si bien que cela entraîne des conflits.
Cette situation décourage de plus en plus les producteurs qui obtiennent
de bons résultats. Finalement, ils abandonnent aussi la culture du coton
car fatigués de payer pour les autres alors qu'ils ont aussi de grands
besoins d'argent.
En ce qui concerne le niébé, sa faible marge
brute est due au coût élevé lié au traitement
phytosanitaire. En effet, l'absence d'un traitement phytosanitaire
adéquat pousse les paysans à utiliser assez d'insecticides pour
protéger leur culture ; ce qui ne fait que multiplier les coûts de
production alors que les rendements ne connaissent pas des augmentations
significatives. Malgré une faible marge brute, le niébé
occupe pourtant une place assez confortable dans les différents
systèmes de production.
Une culture telle que le soja, introduite dans les
systèmes de production il y'a peu de temps gagne beaucoup de terrain ;
en témoigne sa marge brute qui fait partie des plus importantes. Le soja
occupe cette position principalement à cause de son faible coût
de
65 production (le producteur n'investit ni pour les engrais,
ni pour les insecticides qui ne sont pas indispensables à l'obtention
d'une bonne production) et l'existence d'un marché pratiquement garanti.
Certains producteurs le considèrent comme la culture qui va remplacer le
coton si les problèmes qui minent ce dernier se poursuivent.
En ce qui concerne l'igname, la marge élevée
s'explique essentiellement par une grande productivité de la terre, bien
que celle ci soit en dessous des potentialités.
Ces marges calculées au prix du marché ne
prennent pas en compte tous les éléments qui amènent le
producteur à faire son choix des cultures et des combinaisons. Par
exemple, pour l'igname, bien que sa marge soit la plus élevée et
que la terre pour sa production existe encore dans le village, sa production
à grande échelle est handicapée par d'autres
problèmes. Les terres fertiles sont éloignées des
habitations si bien qu'il faut effectuer de grands déplacements ; ce qui
explique la présence des nombreuses fermes rencontrées dans la
région. Le marché de commercialisation, bien qu'il existe, le
prix de vente n'est pas garanti. En effet, les commerçants mettent en
place des stratégies pour acheter le produit au plus bas prix possible.
Nous avons assisté dans le marché de Glazoué à
l'une de ces stratégies qui est la suivante : Tout d'abord, les
commerçants s'annoncent dès le Lundi soir pour un marché
qui doit se tenir le Mercredi. Ils poussent ainsi les producteurs à
amener assez d'igname dans le marché et petit à petit, ils
commencent les achats. Le mercredi, le marché est inondé
d'igname. Les achats continuent tout doucement jusqu'aux environs de midi. A
partir de ce moment, les commerçants se retirent, tiennent une
réunion et décident de casser les prix si non, ils
n'achèteront plus. Ils viennent proposer ces prix aux producteurs qui le
plus souvent sont obligés de céder. En effet, dans le cas
où ils ne cèderaient pas, ils seraient contraints de repartir
chez eux avec leur produit. Or vu le coût de transport de l'igname qui
représente un des freins importants de la commercialisation de cette
culture, ils ne peuvent se permettre de prendre une telle décision.
Alors malgré eux, ils sont obligés de vendre.
De plus l'absence d'un arbitrage entre les producteurs et les
acheteurs d'igname fera que les prix connaîtront de grandes baisses avec
une augmentation de la production la conséquence sera la diminution des
marges de production au niveau des paysans.
En définitive, pour la plupart des
spéculations, les marges trouvées risqueraient d'être
supérieures à celles que les paysans peuvent potentiellement
obtenir.
6.4- ESTIMATION DES PARAMETRES D'EFFICACITE
Il s'agit de quelques paramètres qui rendent compte de
l'effort de travail des producteurs. Ces paramètres sont : la marge
nette de l'exploitant et de sa famille, le revenu agricole par actif agricole
familial, le revenu agricole par journée de travail et le revenu
agricole par membre de
66 ménage. Ces paramètres permettront de voir
si les efforts consentis par les producteurs sont compensés par les
gains obtenus
Pour y parvenir, les autres coûts non encore pris en
compte ont été d'abord estimés avant de passer aux
paramètres en question.
6.4.1- Estimation des autres coûts liés
à la production
Il s'agit des amortissements, des coûts de transport, des
intérêts sur crédit et du salaire des ouvriers
permanents.
· Coûts fixes
Dans la production agricole, les exploitants utilisent
certains outils de travail durant plusieurs cycles de production. Au nombre de
ces outils, figurent ici : la hache, la pioche et le fer à limer. Ces
différents matériels doivent être amortis au cours de
chaque année de production. Un amortissement linéaire a
été adopté conformément à la durée
d'utilisation de chaque équipement.
Tableau 26 : Présentation des
coûts fixes moyens
Systèmes de culture
|
A
|
B
|
C
|
D
|
Ensemble
|
Coûts fixes moyens annuels
|
1676,042
|
2036,8
|
1675
|
849,667
|
1768,113
|
Coûts fixes moyens / ha
|
148,024
|
170,542
|
106,591
|
134,983
|
151,943
|
|
Source : Enquêtes, 2004
De ce tableau 26, il faut retenir que les provisions pour
amortissements sont peu différentes suivant les systèmes de
cultures. Ces provisions sont si faibles qu'on pourrait même les
négliger.
· Salaires de la main-d'oeuvre permanente et
intérêt sur crédit
Ces coûts ont été estimés de la
même manière que les coûts fixes ou encore les coûts
des outils utilisables durant une seule année de production.
· Charges de transport
Les charges de transport correspondent au coût de
déplacement des produits du village au marché de Glazoué.
Bien que les paysans ne vendent pas uniquement sur ce seul marché, il
s'agit du marché le plus éloigné du village, et en plus,
ce sont les prix des produits sur ce marché qui ont été
utilisés pour déterminer les marges de production. Les prix
unitaires sont calculés à partir du rapport entre le prix du
transport du sac de chaque produit et une estimation de la capacité du
sac. Le tableau 27 présente les prix unitaires de transport des
différents produits agricoles.
Tableau 27 : Coûts de transport
unitaire des produits agricoles en francs CFA par Kg
67
Produits
|
Prix unitaires
|
Produits
|
Prix unitaires
|
Igname
|
10,000
|
Niébé
|
6,250
|
Maïs
|
7,142
|
Soja
|
6,250
|
Riz
|
8,333
|
Voandzou
|
7,810
|
Arachide
|
6,250
|
Sésame
|
8,333
|
|
Source : Enquêtes, 2004
6.4.2- La marge nette
Il s'agit du revenu agricole de l'exploitant après une
année de production. C'est le revenu du ménage après
déduction de toutes les charges. C'est le fruit du travail familial en
une année. Il permet d'apprécier l'apport de chaque
système de culture à la formation du revenu du ménage. Les
tableaux 28 et 29 présentent respectivement les marges nettes par
système de cultures et par spéculation.
Tableau 28 : Marge nette par
système de cultures en 2003
Marge nette
|
A
|
B
|
C
|
D
|
Ensemble
|
Marge totale
|
1.325.193,00
|
1.118.972,30
|
630.566,36
|
356.224,33
|
1.044.763,80
|
Marge par Ha
|
88.498,26
|
87.459,12
|
48.286,37
|
42.347,10
|
78.343,21
|
|
Source : Enquêtes, 2004
Dans l'ensemble le producteur et sa famille pourraient gagner
en moyenne 78.345 francs CFA sur un hectare de son exploitation par la
production végétale (tableau 28). Toutefois, ce revenu net par
hectare varie beaucoup d'un système de culture à un autre. En
effet, les revenus agricoles nets à l'hectare des systèmes A et B
font plus du double de ceux des systèmes C et D. Cette importance de ces
marges est sans doute à imputer à la production de l'igname dans
ces deux premières catégories, à l'opposé des deux
autres catégories qui n'en produisent pas. Le tableau 30 montre les
marges nettes par spéculation. On peut retenir de ce tableau :
- Les spéculations qui contribuent à placer la
catégorie A en tête par rapport à la marge nette
sont d'abord l'igname et le maïs, ensuite l'arachide et le
soja et enfin le sésame.
- Pour la catégorie B, l'obtention d'une marge nette
élevée est le fait d'abord de l'igname et de
l'arachide, ensuite du maïs et du soja et enfin du riz.
Cette catégorie a une marge nette très
proche de celle de la catégorie A, bien que les paysans
présents ne cultivent pas le coton. - Les catégories C et D
qui ne produisent pas l'igname tirent une grande partie de leur marge
nette de la culture du voandzou et du maïs. Ces deux
catégories ont des marges nettes non
négligeables pour le niébé (elles ont les
meilleures marges nettes/ha pour cette spéculation).
La catégorie C présente la marge nette par
arachide la plus élevée de toutes les catégories.
68 Cela signifie donc que cette catégorie s'investit
beaucoup dans la production de cette spéculation.
- D'une manière générale, les
spéculations qui ont les marges/ha les plus élevés sont
dans l'ordre décroissant l'igname, le riz, le voandzou, l'arachide, le
soja et le maïs. Mais, Le riz et le voandzou ne sont pas très
représentatifs car cultivés par peu de producteurs. Ce qui permet
de retenir l'igname, l'arachide, le soja et le maïs. Ces quatre cultures
font aujourd'hui parti des principales cultures de la région auxquelles
les producteurs accordent assez d'importance.
- Le coton et le niébé ont les marges les plus
faibles et de ce fait contribuent peu au revenu.
Il est à retenir que l'igname est la
spéculation la plus rentable de toutes les spéculations et celle
qui contribue le plus au revenu agricole du ménage. En effet, l'igname
contribue à plus de 37% de la marge nette totale. Sa participation au
revenu dépasse de loin celle des autres spéculations. La marge
nette par hectare de l'igname équivaut respectivement à 12,79 ;
11,17 ; 5,20 ; 4,95 ; 4,50 ; fois celle du coton, du niébé, du
maïs, du soja et de l'arachide qui sont les autres cultures principales de
l'exploitation agricole. L'igname est la spéculation la plus rentable de
l'exploitation agricole. L'hypothèse H2 de la recherche se trouve donc
confirmée et par conséquent, l'igname est la spéculation
la plus rentable des systèmes de production.
Des résultats similaires sont obtenus par des
études antérieures notamment celles effectuées par l'INRAB
(1999) et Adégbidi (2003). En effet, dans une étude
économique de la production de l'igname, menée en 1999, l'INRAB a
montré que l'igname peut faire dégager des profits
théoriques non négligeables à l'hectare. Suivant les
localités, l'étude a révélé que le profit
peut varier entre 350.500 et 542.500 francs CFA. L'étude
réalisée par Adégbidi (2003), dans le village de Bagou
révèle que l'igname est une culture très rentable dont la
marge dépasse de loin celle du coton auquel les paysans attribuent plus
de la moitié de la surface totale emblavée.
Selon la première étude, la
réalité est tout autre car les superficies emblavées par
exploitation sont petites et les rendements sont faibles (7 à 13 tonnes)
par rapport aux potentiels (20 à 30 tonnes). Ainsi en dépit de
ses performances sur le plan économique, la production de l'igname est
tributaire d'un certain nombre de contraintes majeures, notamment le manque ou
l'insuffisance de terres fertiles, l'insuffisance de semenceaux de bonnes
qualités et l'action néfaste des nuisibles (INRAB, 2001).
Quant à la seconde étude, elle
révèle qu'en se basant sur les prix de marché pour
évaluer les marges de production, il n'est pas certain qu'on puise
être en mesure de comprendre la logique qui guide le paysan dans ses
choix et ses combinaisons (Adégbidi, 2003). Cette étude aboutit
aussi à la conclusion suivant laquelle, il existe des contraintes qui
limitent la production de l'igname. Au nombre de celles-ci, l'auteur a
souligné la nécessité pour le paysan d'avoir
accès
69 à des friches ou des jachères de longues
durées pour pouvoir installer sa plantation d'igname ou encore,
l'accès à la main-d'oeuvre pendant certaines périodes
critiques.
La supériorité de la rentabilité de
l'igname peut t-il amener à affirmer que les systèmes de
production à base d'igname sont économiquement les plus efficaces
?
Les systèmes de cultures A ( igname et coton) et B
(igname sans coton) présentent en effet, les marges nettes agricoles
totales les plus élevées. Les marges nettes de ces deux
systèmes de cultures font respectivement 2,10 et 3,72 puis 1,77 et 3,14
fois celles des systèmes de cultures C et D. Ce même constat est
fait au niveau de la marge nette par hectare. En effet, les marges nettes par
hectare des systèmes de cultures A et B font ici respectivement 1,83 et
1,81 puis 2,04 et 2,06 fois les marges nettes des systèmes de cultures C
et D. Il est donc clair que les systèmes de cultures à base
d'igname sont ceux qui obtiennent les marges de production les plus
élevées.
Tableau 29 : Marge Nette (MN) par
spéculation
A B C D Ensemble
MN totale
|
MN / Ha
|
MN totale
|
MN / Ha
|
MN totale
|
MN / Ha
|
MN totale
|
MN / Ha
|
MN totale
|
MN / Ha
|
68.335,46
|
32625,38
|
0,00
|
0,00
|
39.502,04
|
14281,97
|
0,00
|
0,00
|
59.560,07
|
27.042,60
|
513.351,17
|
229.675,72
|
431.582,91
|
349.983,19
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
463.492,48
|
345.960,72
|
167.013,79
|
73.769,40
|
169.286,67
|
70.805,47
|
77.557,22
|
46.216,54
|
25.729,29
|
68.643,20
|
150.125,64
|
69.837,19
|
127.075,61
|
52.777,82
|
82.098,39
|
40.418,18
|
49.321,05
|
36.500,57
|
38.375,39
|
29.569,97
|
89.562,38
|
43.138,49
|
305.550,34
|
80.8.35,34
|
183.331,51
|
59.398,40
|
136.487,73
|
50.517,88
|
154.742,46
|
84.194,68
|
211.343,77
|
66.564,61
|
170.418,83
|
82.911,11
|
211.117,76
|
79.060,28
|
270.992,04
|
82.889,15
|
57.443,44
|
42.128,84
|
194.276,20
|
76.953,61
|
79.226,96
|
29.296,04
|
53.830,13
|
30.945,59
|
87.615,69
|
37.810,80
|
60.147,60
|
27.432,84
|
67.547,72
|
30.958,00
|
0,00
|
0,00
|
52.325,67
|
95.446,78
|
165.218,16
|
140.225,58
|
136.447,07
|
108.800,87
|
103.976,74
|
112.598,73
|
92503,69
|
138.730,00
|
120.195,36
|
207.212,71
|
51.517,76
|
129.544,41
|
0,00
|
0,00
|
107.574,31
|
183.619,69
|
|
Cultures
Coton Igname Soja Sésame Maïs Arachide
Niébé Voandzou Riz
Source : Enquêtes, 2004
6.4.3- Revenu agricole par journée de
travail
Ce revenu est obtenu en faisant le rapport entre la marge
nette à l'hectare et le nombre de journées de travail
nécessaire pour réaliser cette marge. Le nombre de
journées de travail est la somme de contraintes exigées par les
différentes activités culturales ou par système de
cultures. Les tableaux 30 et 31 indiquent respectivement les contraintes
techniques de la production d'un hectare de chaque spéculation et les
revenus pas spéculation et par système de cultures.
Il faut retenir du tableau 30 que l'igname est la
spéculation qui exige le plus de travail. Elle est suivie par le coton
et le riz. Par rapport à la contrainte de main-d'oeuvre, ces trois
cultures pourraient alors êtres concurrentes dans l'exploitation
agricole. Etant donné le manque de terre pour cultiver le riz, ce serait
donc l'igname et le coton qui seraient concurrentes si nous prenons en compte
la contrainte de travail.
Tableau 30 : Contraintes techniques
liées à la production d'un hectare de cultures
Spéculations
|
Main-d'oeuvre/ha
|
Spéculations
|
Main-d'oeuvre/ha
|
Coton
|
112
|
Arachide
|
62
|
Igname
|
208
|
Niébé
|
53
|
Soja
|
68
|
Voandzou
|
70
|
Sésame
|
53
|
Riz
|
100
|
Maïs
|
62
|
-
|
-
|
|
Source : Enquêtes, 2004
L'examen du tableau 32 montre peu de différence entre
le revenu agricole par journée de travail. Les cultures qui
présentent les revenus les plus élevés sont l'igname, le
riz, et le voandzou. Le coton, le niébé et le sésame ont
un revenu par journée de travail inférieur à 1000 francs
CFA.
Tableau 31 : Revenus agricoles par
journées de travail
Cultures
|
A
|
B
|
C
|
D
|
Ensemble
|
Coton
|
291,30
|
0,00
|
127,52
|
0,00
|
241,45
|
Igname
|
1633,06
|
1682,45
|
0,00
|
0,00
|
1663,27
|
Soja
|
1084,84
|
1041,26
|
679,65
|
1009,46
|
1027,02
|
Sésame
|
995,80
|
762,60
|
688,69
|
557,92
|
813,93
|
Maïs
|
1303,79
|
957,93
|
814,88
|
1357,85
|
1073,62
|
Arachide
|
1295,48
|
1135,32
|
1295,14
|
658,26
|
1202,40
|
Niébé
|
552,75
|
583,88
|
713,41
|
517,60
|
584,11
|
Voandzou
|
0,00
|
1363,52
|
2003,22
|
1554,30
|
1608,55
|
|
Riz 1387,30 2072,15 1295,44 0,00 1836,20
Source : Enquêtes, 2004
En considérant que le revenu par journée de
travail est celui qui exprime le mieux les efforts de production de
l'exploitation, on peut constater qu'en dehors du coton et du
niébé qui ont des revenus trop bas, les autres sont acceptables
dans l'ensemble. Les résultats montrent aussi que, par rapport à
ce paramètre, l'igname ne présente plus une nette
supériorité comparativement aux autres cultures. Le paysan
pourrait alors gagner le même revenu en emblavant une grande superficie
des autres cultures si la terre ne constitue pas une contrainte pour lui.
6.4.4- Marge agricole par individu du ménage
Il s'agit de déterminer ici, le revenu agricole par actif
familial et le revenu agricole par membre du ménage. Les
résultats obtenus sont consignés dans le tableau 32.
Tableau 32 : Marges agricoles par
individu
Marge agricoles
|
A
|
B
|
C
|
D
|
Ensemble
|
Marge agricole par actif
|
255.828,76
|
227.433,3
|
133.878,2
|
98951,20
|
217.206,6
|
|
|
4
|
1
|
|
1
|
Marge par membre du ménage
|
117.794,93
|
88.807,23
|
73.578,34
|
61.417,98
|
94.892,26
|
|
Source : Enquêtes, 2004
Le tableau 32 montre que les revenus par actif agricole des
systèmes de cultures A et B sont supérieurs à ceux des
deux autres systèmes. Le même résultat est noté au
niveau du revenu par membre de ménage. Cela signifie que, d'une part,
les actifs des systèmes de cultures A et B produisent mieux que ceux des
autres systèmes mais aussi, ces actifs arrivent à produire pour
mieux satisfaire les besoins des inactifs de leurs exploitations. En effet, les
systèmes A et B sont ceux qui ont les rapports inactifs/actifs les plus
élevés : respectivement 1,18 et 1,38 contre 0,78 et 1 pour les
systèmes C et D. Dans ces deux derniers systèmes de cultures,
bien que le nombre de personnes à charge de chaque actif agricole soit
plus faible, les revenus par membre du ménage sont encore les plus
faibles. Ces résultats démontrent une fois encore, l'importance
de l'igname dans le système de cultures, qui non seulement constitue un
aliment pour assurer la sécurité alimentaire du ménage
mais aussi une importante source de revenus.
CHAPITRE 7 :
MODELISATION DES
EXPLOITATIONS AGRICOLES
Ce chapitre est consacré à l'élaboration
de modèles de production alternatifs aux modèles actuellement en
pratique. Le modèle utilisé est celui de la programmation
linéaire. Ce modèle est appliqué à l'exploitation
agricole représentative du système de cultures A ainsi qu'aux
cinq plus grandes et cinq plus petites exploitations du même
système de cultures.
7.1- MODELISATION DE L'EXPLOITATION AGRICOLE INTEGRANT
LE COTON ET L'IGNAME
La démarche adoptée consiste à
déterminer trois types d'exploitations représentatives à
partir des superficies d'igname :
- l'exploitation agricole moyenne : elle est composée de
six actifs agricoles dont deux hommes, trois femmes et un ouvrier agricole
permanent.
- l'exploitation agricole représentative des cinq plus
grandes exploitations d'igname : elle est composée de huit actifs
agricoles dont deux hommes, deux épouses, un garçon de plus de 10
ans ; une fille de plus de 10 ans et deux ouvriers agricoles permanents.
- l'exploitation agricole représentative des cinq plus
petites exploitations d'igname : elle est composée de cinq actifs
agricoles dont un homme, deux épouses et deux enfants de plus de 10
ans.
7.1.1- Identification des activités et des
périodes d'activités du modèle
7.1.1.1 - Identification des activités du
modèle
Treize activités sont retenues dans le cadre de
l'élaboration du modèle. Ces activités correspondent aux
cultures susceptibles d'être mises en place par les paysans. Ces
activités sont présentées dans le tableau 33
ci-dessous.
Tableau 33 : Choix des activités des
modèles
Cultures en 1ère saison
|
Activités
|
Cultures en 2ème saison
|
Activités
|
Igname à piler
|
X1.1
|
Igname
|
-
|
Coton
|
-
|
Coton
|
X2.2
|
Maïs
|
X1.3
|
Maïs
|
X2.3
|
Arachide
|
X1.4
|
Arachide
|
X2.4
|
Niébé
|
X1.5
|
Niébé
|
X2.5
|
Soja
|
-
|
Soja
|
X2.6
|
Sésame
|
X1.7
|
Sésame
|
-
|
Voandzou
|
-
|
Voandzou
|
X2.8
|
Igname ordinaire
|
X1.9
|
Maïs avec engrais
|
X2.9
|
|
Source : Enquêtes, 2004
7.1.1.2- Identification des périodes d'activité
du modèle
Conformément au calendrier agricole, huit périodes
d'activité ont été retenues. Ce sont : -
Janvier et février : Ces deux mois correspondent
à la plantation de l'igname.
- Mars et avril : Les
activités de nettoyage de terrains et de labour pour le maïs,
l'arachide, le niébé et le sésame se déroulent
durant cette période.
- Mai : Ce mois correspond au premier
sarclage des cultures ci-dessus mentionnées, au défrichement du
sol pour le coton et à la protection du niébé contre les
ravageurs.
- Juin : On rencontre les
activités de deuxième sarclage du maïs, de l'arachide du
niébé et du sésame ; la préparation du sol pour, le
soja et le maïs de seconde saison ; le labour et le semis du coton puis la
protection du niébé.
- Juillet : On note le début
de la récolte de l'igname, la suite du labour et du semis du coton, le
labour et le semis du maïs, du soja, du niébé et du voandzou
; la protection et la fumure du coton, la protection du niébé,
puis le début de la récolte des cultures de première
saison.
- Août : Récolte des
cultures de première saison, labour et semis des cultures de seconde
saison, sarclage, fumure et protection du coton.
- Septembre et octobre:
Sarclage des cultures de seconde saison, suite de la récolte des
cultures de première saison, puis la protection du coton et du
niébé.
- Novembre et décembre :
Récolte des cultures de seconde saison, défrichement de
l'igname.
7.1.2- Détermination des disponibilités en
ressources et estimation des contraintes 7.1.2.1 -
Disponibilités et contraintes de terre
Les disponibilités en terre sont
représentées par les surfaces de terre emblavées par
l'exploitation représentative en 2003. Ces disponibilités sont
indiquées dans le tableau 34. Ces disponibilités correspondent
aux surfaces de terre effectivement emblavées et non à toutes les
surfaces dont l'exploitation a la possession.
Tableau 34 : Disponibilité des
exploitations en terre exprimée en hectare
Exploitation Grande exploitation Petite
moyenne d'igname exploitation
d'igname
Première saison
|
6,56
|
10,63
|
4,62
|
Deuxième saison
|
7,20
|
10,80
|
5,62
|
|
Source : Enquête, 2004
Il est à retenir du tableau 34 que les plus grandes
exploitations productrices d'igname sont également celles qui disposent
des plus grandes superficies totales et vice versa.
7.1.2.2- Disponibilités et contraintes de
main-d'oeuvre
Les hypothèses de base
Il s'agit des considérations à prendre en compte
lors de l'estimation des disponibilités en main-d'oeuvre des membres de
l'exploitation. Ces considérations sont les suivantes :
- Le Dimanche est un jour de repos pour tous les travailleurs
;
- Le chef de ménage dispose d'une journée toutes
les deux semaines pour se rendre au marché. - Compte tenu des pratiques
religieuses et des cérémonies funéraires, nous allons
supposer
aussi que les hommes y consacrent deux jours par mois. Les
femmes, pour les mêmes raisons
et également pour s'occuper de leurs enfants perdent deux
jours de travail par mois.
- Les activités extra agricoles occupent deux jours par
mois aussi bien chez les femmes que
chez les hommes.
- Le bilan des disponibilités par mois se présent
alors comme suit :
· 20 jours le chef de ménage (22 en période
de pointe d'activités) ;
· 22 jours pour les enfants actifs et autres membres de
sexe masculin de la famille ;
· 4 jours pour les enfants scolarisés durant
l'année scolaire et 24 jours par mois durant les trois mois de vacance
de juillet à septembre ;
· 18 jours pour les femmes actives du ménage ;
· 26 jours pour l'ouvrier agricole permanent.
A partir de ces hypothèses, les disponibilités en
force de travail familial sont : Janvier - Février :
25X1.9 = 136
Mars - Avril :
|
|
|
(
|
1 )
|
|
10X1.1 +12X1.3 + 12X1.4 + 12X1.5 + 12X1.7
=
|
136
|
|
(
|
2 )
|
|
10X1.1 +16X1.3 + 16X1.4 + 15X1.5 + 15X1.7 =
230
|
|
|
(
|
3 )
|
Mai :
|
|
|
|
|
|
|
8X2.2 + 10X1.9 + X1.5 = 68
|
|
|
(
|
4 )
|
|
8X2.2 + 10X1.9 + 8X1.3 + 8X1.4 +
9X1.5 + 8X1.7
|
=
|
72
|
|
|
( 5 )
|
|
|
|
|
|
Juin :
|
|
|
|
|
|
|
11X2.2 + 4X2.3 + 4X2.9 + X1.5 +
4X2.6 + 15X1.1 = 68
|
|
( 6 )
|
|
|
|
10X1.3 + 10X1.4 + 9X1.5 + 10X1.7
+ 4X2.3 + 4X2.9 + 14X2.6 + 13X2.2+ 15X1.1 =
|
72
|
( 7 )
|
|
|
Juillet :
|
|
|
|
8X2.2 + 30X1.1+ 25X1.9 + X1.5 +4X2.3 + 8X2.9 +
8X2.4 + 8X2.5 + 4X2.8 = 68
|
|
( 8 )
|
|
|
|
16X2.2 +20X1.1 + 25X1.9 + 14X1.3 +
16X1.4 + 10X1.5 + 1 1X1.7 +10X2.3 + 12X2.4
|
+ 12X2.9
|
|
+ 9X2.5 + 4X2.6 + 12X2.8 = 136
|
( 9 )
|
Août :
|
|
|
( 10 )
+ 7X2.5
14X2.2
|
+ 30X1.1
|
+ 20X1.9
|
+ 4X2.3 + 5X2.4 + 5X2.5 + 12X2.8
= 68
|
14X2.2
|
+ 30X1.1
|
+ 20X1.9
|
+ 14X1.3 + 14X1.4 + 10X1.5 + 1
1X1.7 + +10X2.3 + 9X2.4
|
+ 8X2.6 + 14X2.8 = 133 ( 11
)
Septembre - Octobre :
4X2.2 + 58X1.1 + 78X1.9 + 2X2.5
+ 3X2.9 = 136 ( 12
)
58X1.1 + 78X1.9 +1 6X2.2 + 1
6X2.5 +1 6X2.3 + 1 8X2.9 + 1
6X2.4 + 8X2.6 + 1 8X2.8 = 169
( 13 )
Novembre - Décembre :
65X1.1 + 50X1.9 + 5X2.9 +10X2.9 = 136 ( 14
)
65X1.1 +50X1.9 + 45X2.2 + 25X2.3 + 25X2.9
+25X2.4 + 20X2.5 + 30X2.6 +55X2.8 = 252
( 15 ) Total :
11 2X2.2+208X1.1+208X1 .9+62X1 .3+64X1 .4+53X1 .5+53X1
.7+62X2.3+64X2.4+53X2.5
+ 68X2.6 +70X2.8+65X2.9 = 1200 ( 16
)
En ce qui concerne la main-d'oeuvre salariée variable,
le nombre de travailleurs ne constitue pas une contrainte. C'est plutôt
le capital qui a servi à en acquérir qui constitue une
contrainte.
Les disponibilités en main-d'oeuvre des deux autres types
d'exploitations sont indiquées dans le tableau 35.
Tableau 35 : Disponibilité en
main-d'oeuvre des exploitations en homme-jour
Périodes
|
Grande exploitation d'igname
Homme Total
|
Petite exploitation d'igname
Homme Total
|
Janvier - février
|
144
|
-
|
92
|
-
|
Mars - avril
|
208
|
282
|
116
|
188
|
Mai
|
95
|
135
|
58
|
76
|
Juin
|
95
|
135
|
58
|
76
|
Juillet
|
102
|
168
|
63
|
103
|
Août
|
102
|
168
|
63
|
103
|
Septembre - octobre
|
208
|
298
|
116
|
188
|
Novembre - décembre
|
208
|
324
|
126
|
206
|
Total
|
-
|
1554
|
-
|
1032
|
Source : Enquête, 2004
7.1.2.3- Disponibilités et contraintes de capital
Les disponibilités en capital sont relatives aux
capitaux utilisés par les producteurs pour rémunérer la
main-d'oeuvre salariée variable, pour acheter des intrants (semences,
engrais et insecticides). Ces disponibilités sont
représentées par une partie des revenus de récolte. Le
coton ne sera pas pris en compte pour l'achat des engrais et insecticides car
cette culture bénéficie des intrants à crédit. Le
paysan n'a donc pas de souci à se faire quand il prend la
décision d'enrichir son champ de coton en engrais. Une partie du
maïs en seconde saison pour les engrais et le niébé pour les
insecticides sont donc les deux cultures concernées par ces intrants.
Les différentes charges sont présentées dans le tableau 36
ci-dessous.
Tableau 36 : Charges de la production
agricole
|
Exploitation
|
Grande exploitation
|
Petite exploitation
|
Pôles de dépenses
|
moyenne
|
d'igname
|
d'igname
|
Engrais
|
6.240
|
18000
|
4.000
|
Insecticides
|
19.224
|
39.000
|
22.050
|
Main-d'oeuvre
|
112.272
|
242.220
|
46.850
|
Semences
|
377.264
|
585.780
|
318.200
|
Total
|
515.000
|
885.000
|
391.100
|
Source : Enquêtes, 2004
7.1.2.4- Contraintes d'autoconsommation
Ces contraintes ont rapport aux quantités minimales de
chaque denrée à produire pour satisfaire les besoins alimentaires
du ménage. Pour identifier ces besoins, les parts de la production auto
- consommée ont été considérées. Il n'a pas
été question d'estimer les besoins énergétiques et
protéiniques du ménage. Par rapport aux consommations
déclarées, les ménages sont supposés
autosuffisants. De plus, la détermination des besoins en énergie
et en protéines rendrait le travail plus complexe et exigerait assez de
temps.
Compte tenu de ces considérations, les besoins
d'autoconsommation du ménage sont présentés dans le
tableau 37.
Tableau 37 : Besoins d'autoconsommation
du ménage en Kg.
|
Exploitation
|
Grande exploitation
|
Petite exploitation
|
Produits
|
moyenne
|
d'igname
|
d'igname
|
Igname à piler
|
2200
|
2050
|
1770
|
Igname ordinaire
|
2480
|
3500
|
3025
|
Maïs 1
|
458
|
544
|
470
|
Maïs 2
|
642
|
760
|
657
|
Arachide 1
|
65
|
78
|
68
|
Arachide 2
|
91
|
108
|
94
|
Sésame
|
72
|
87
|
75
|
Voandzou
|
15
|
18
|
16
|
Niébé 1
|
90
|
107
|
|
Niébé 2
|
126
|
150
|
|
Source : Nos enquêtes, 2004
Une majoration de 20% a été faite pour tous les
produits et 30% pour l'igname à cause des pertes et des dons ainsi que
l'alimentation des ouvriers agricoles occasionnels.
7.1.3- Détermination de la fonction
objectif.
L'objectif visé, c'est de maximiser le revenu
monétaire des cultures pratiquées dans l'exploitation agricole.
Il s'agira de trouver parmi les spéculations pratiquées par le
ménage, celles qui pourront permettre d'atteindre ce but sous les
contraintes de main-d'oeuvre, de capital et de consommation alimentaire. La
fonction objectif s'écrit alors :
Max Z = ( PiQi-XiCi ) = ( XiPiRi- XiCi ), avec
- Pi = Prix unitaire du produit i ;
- Qi = Quantité physique produite de la spéculation
i ;
- Ci = Coûts relatifs à la production d'unhectare du
produit i ; - Xi = Superficie emblavée pour la spéculation i ;
- Ri = Rendement de la culture i.
7.1.4- Validation du modèle
A partir du modèle théorique
présenté ci-dessus, la structure générale du
modèle a été construit dans le logiciel Excel. Ce
modèle général obtenu a été validé.
Cette validation a consisté à imposer au modèle de
produire exactement les spéculations du système de cultures dans
les conditions de terrain. Les résultats obtenus sont globalement
satisfaisants (tableau 38).
Tableau 38 : Résultats du
calibrage du modèle
Cultures Superficies observées Superficies pour la
validation du modèle
Coton 2,20 1,80
Igname à piler 0,60 0,29
Igname ordinaire 0,94 0,90
Soja 0,92 0,92
Sésame 2,26 1,00
Maïs 1 1,37 1,37
Maïs 2 1,00 0,65
Maïs avec engrais 0,78 0,78
Arachide 1 0,45 0,45
Arachide 2 1,18 1,18
Niébé 1 0,89 0,56
Niébé 2 1,10 0,49
Voandzou 0,00 0,04
Source : Nos enquêtes, 2004
Dans l'ensemble, les résultats du calibrage sont proches
de ceux de la réalité. Le modèle est alors valide et peut
être utilisé dans la suite du travail.
7.1.5- Résultats de la modélisation du
système de cultures intégrant le coton et l'igname
7.1.5.1 - Cas de l'exploitation moyenne
Aucune condition particulière n'a été
posée pour ce modèle. Il s'agit du premier modèle
exécuté avec les données collectées. Ce
modèle constitue le modèle de base par rapport auquel les
simulations seront faites.
7.1.5.1.1- Revenu agricole
Le revenu est passé de 1.325.193 francs à
1.709.308,6 francs, soit une augmentation de 29%. Cette augmentation du revenu
est surtout le fait du soja, de l'arachide, du maïs fertilisé et de
l'igname. Cette augmentation du revenu a lieu avec une indépendance
intégrale vis-à-vis du marché des produits vivriers de
base en ce qui concerne la consommation du ménage. On se pose alors la
question de savoir pourquoi les exploitations ne choisissent-elles pas de moins
travailler et de gagner plus d'argent ? La réponse à cette
question, c'est que l'agriculteur qui connaît son métier sait bien
qu'il peut gagner en faisant par exemple assez d'igname ou d'arachide en
première saison, mais il craint le risque d'une mauvaise récolte,
risque qui n'est pas pris en compte par le modèle. Dans ces conditions,
le paysan veut quand même être assuré qu'en cas de mauvaise
pluviométrie ou d'attaques dues aux insectes, il pourra survivre sans
aller au marché. C'est ce qui justifie la forte diversification et la
répartition des superficies dans son exploitation qui varie d'une
année à une autre.
7.1.5.1.2- Superficies cultivées
Les résultats comparés du modèle à
ceux observés sont indiqués dans le tableau 39.
Tableau 39 : Résultats de l'utilisation de la
terre
Cultures Résultats observés
Résultats du modèle
Igname à piler 0,65 0,75
Igname ordinaire 0,94 0,90
Maïs 1 1,37 1,19
Arachide 1 0,45 2,52
Niébé 1 0,89 0,28
Cultures Résultats observés
Résultats du modèle
Sésame 2,26 0,86
Superficie 1 6,56 6,50
Maïs 2 1,00 0,65
Maïs avec engrais 0,78 1,97
Arachide 2 1,18 0,15
Niébé 2 1,10 0,39
Soja 0,92 2,00
Voandzou 0,00 0,04
Coton 2,20 0,00
Superficie 2 7,20 5,20
Source : Nos enquêtes, 2004
Les résultats du modèle montrent quelques
différences avec la réalité observée. En seconde
saison, les cultures telles que l'arachide, le voandzou et le
niébé seront produites uniquement pour satisfaire les besoins du
ménage. Alors que dans la réalité observée, les
paysans commercialisent une partie de ces produits, le modèle propose
que seules les quantités nécessaires à la consommation
soient produites. Ces cultures ne présentent donc pas une importance
économique pour la région, du moins dans les conditions actuelles
de leur production au cours de la seconde saison de cultures. Il en est de
même pour le niébé durant la première saison de
cultures. Par contre, le modèle propose de produire plus d'arachide en
première saison dont une partie sera commercialisée. Des
résultats analogues sont obtenus par Adégbidi (2003) qui a
constaté que l'arachide et le niébé présentent de
mauvais résultats économiques mais que les producteurs ne sont
pas prêts à y renoncer. En revanche, le modèle propose de
produire plus d'arachide en première saison de cultures dont la plus
grande partie sera commercialisée. Il en est de même pour le
sésame dont une partie sera commercialisée. Cependant, la
quantité de sésame à produire, bien qu'elle soit
supérieure à celle nécessaire pour la consommation (0,18
ha) est largement inférieure à celle observée (2,26
ha).
Le coton n'est pas retenu par le modèle. Ce
résultat vient démontrer que dans l'état actuel des
choses, le coton n'est pas une culture rentable pour les paysans. Cela confirme
donc la forte régression que connaît de nos jours, cette
spéculation dans les exploitations agricoles. Des études
réalisées en 2002 par l'OBEPAB dans la commune de Glazoué
ont montré que le coton présentait une marge brute
négative, ce qui justifiait l'endettement des producteurs.
A l'opposé du coton, le soja qui fait office de
cultures de rente susceptible de remplacer le coton dans la région est
retenu par le modèle. Celui-ci propose de cultiver 2 ha de soja contre
une superficie observée de 0,92 ha. Ce résultat montre
également l'attachement que les paysans accordent actuellement à
cette spéculation avec la chute du coton.
Concernant le maïs, la superficie à emblaver
durant la première saison de cultures est légèrement
inférieure à celle observée (1,19 contre 1,37 ha). Par
contre, en seconde saison de cultures, le maïs non fertilisé sera
produit uniquement pour la consommation (0,65 ha contre une superficie
observée de 1 ha). Le modèle propose de produire plus de
maïs fertilisé, soit 1,97 ha, ce qui représente plus du
double de la superficie normalement fertilisée pour le maïs. Ce
résultat montre l'importance de l'utilisation des intrants en
agriculture.
Quant à l'igname, le modèle donne un
résultat peu différent de celui observé. Le modèle
propose respectivement 0,75 ha et 0,90 ha pour les variétés
d'igname à piler et les variétés ordinaires contre
respectivement 0,65 ha et 0,94 ha pour les superficies observées. Bien
que la
81 superficie des variétés à piler aient
augmenté de 0,10 ha, celle des variétés ordinaires a
baissé de 0,04 ha. Cette situation s'explique par la rentabilité
supérieure des variétés d'igname à piler
comparativement aux variétés d'igname ordinaires. Globalement, le
modèle indique de produire 1,65 ha d'igname contre 1,59 ha
observés. Il y a donc peu de différences entre les deux
résultats.
Toutefois, cette petite variation de superficie au niveau de
l'igname n'est pas négligeable dans la mesure où elle correspond
à une augmentation du revenu de 125.165 francs CFA, somme importante en
milieu rural.
Il est à retenir du modèle que les ressources
sont tout d'abord mobilisées pour la satisfaction des besoins
d'autoconsommation, ensuite, les facteurs disponibles sont utilisés pour
la production des cultures qui fournissent les plus grands revenus à
l'exploitation bien entendu, en tenant compte des ressources disponibles et des
exigences de chaque culture. C'est pourquoi le maïs fertilisé,
l'arachide, le soja et l'igname sont les cultures dont les superficies
proposées par le modèle sont supérieures à celles
observées. Etant donné qu'elles présentent les meilleures
marges, le modèle est tenu de les produire dans les limites des
ressources disponibles.
Des résultats similaires sont obtenus par Madi (2000)
dans une étude intitulée : Les prix des produits et le
système productif dans la zone cotonnière de l'extrême nord
du Cameroun. Ces résultats ont montré que dès lors que la
production est suffisante pour la consommation, les cultures telles que le
coton, le mouskwari et le niébé apparaissent dans le
modèle car présentant les meilleures opportunités
économiques.
Dans une étude intitulée : Modèle
d'optimisation de la production d'une exploitation agricole avec un tracteur de
faible puissance, Azon (1990) a trouvé des résultats en parti
contraires aux nôtres. En effet, cette étude a
révélé que la différence entre le modèle et
la réalité se situe au niveau de l'importance plus grande
accordée par la solution optimale à la production de coton.
L'étude a aussi montré que l'augmentation des superficies de
coton se faisait au détriment de celles des cultures vivrières,
exception faite de l'igname. Cette dernière conclusion renforce
davantage les résultats de notre modèle.
7.1.5.1.3- Travail familial et salarié
Le modèle montre qu'il existe effectivement des
périodes de pointe d'activités au cours desquelles la
main-d'oeuvre familiale constitue une contrainte majeure à la
production. Les périodes concernées sont : juin, juillet,
septembre - octobre et novembre - décembre. Les contraintes de
main-d'oeuvre familiale relatives à ces périodes sont toutes
effectives. Ce sont donc des périodes au cours desquelles le producteur
a besoin de faire appel à la main-d'oeuvre salariée.
Tableau 40 : Travail agricole en
homme-jour
Main-d'oeuvre Résultats observés
Résultats du modèle Ecart
Familiale 1200 911,94 288,06
Salariée 128 63,88 64,12
Totale 1328 975,82 352,18
Source : Nos enquêtes, 2004
Les périodes au cours desquelles le paysan a le plus
recours à cette main-d'oeuvre sont les mois de juin et de juillet. Ces
deux mois correspondent au démarrage des activités de la seconde
saison alors que celles de la première sont encore en cours.
Le tableau 41 montre que le modèle propose des
quantités de main-d'oeuvre inférieures à celles
observées. Ainsi, un total de 976 hommes-jour permettrait d'obtenir un
revenu monétaire meilleur en gardant dans le même temps
l'indépendance du producteur vis-à-vis du marché des
produits vivriers. Le modèle, avec un meilleur choix des
spéculations et de leur combinaison a permis de réduire la
main-d'oeuvre salariée de 64,12 hommes-jour, ce qui contribue à
diminuer les coûts de production. Le tableau 41 présente les
coûts d'opportunité de la main-d'oeuvre durant les périodes
critiques.
Tableau 41 : Coûts
d'opportunité de la main-d'oeuvre
Périodes Coûts d'opportunité
Coût de la main-d'oeuvre
Juin total 1657,53 1350
Juillet total 5002,89 1500
Septembre - octobre total 1280,51 1200
Novembre - décembre total 924,70 1000
Source : Nos enquêtes, 2004
Ces coûts d'opportunité montrent que les
périodes les plus critiques dans la production sont juin, juillet et
septembre - octobre pour la main-d'oeuvre totale. Le coût
d'opportunité de la main-d'oeuvre du mois de juillet est
particulièrement très élevé. En effet, ce mois
correspond à une période très critique pour les
activités agricoles. Le producteur y effectue la récolte des
produits de la première saison et en même temps, il commence
l'installation des cultures de la seconde saison. Cette
simultanéité des activités des deux saisons fait que le
mois de juillet demande assez de main-d'oeuvre, si bien que le producteur est
prêt à payer cher pour en acquérir. Lee producteur a donc
intérêt à louer de la main-d'oeuvre salariée durant
ces périodes critiques car les coûts d'opportunité sont
supérieur au taux de salaire.
7.1.5.1.4- Utilisation du capital propre de
l'exploitation
L'utilisation du capital est pratiquement la même dans
la situation observée et celle du modèle. Le modèle
propose un capital de 507.096,07 francs CFA contre 512.000 francs CFA pour la
réalité, soit une différence de 7.903,93 francs CFA. Bien
que tout le capital ne soit pas utilisé, le capital a constitué
une contrainte majeure à la production durant certaines périodes.
Ces périodes sont : janvier - février, mars - avril, juin,
juillet, septembre - octobre et novembre - décembre. Le tableau 42
indique les coûts d'opportunité du capital durant ces
différentes périodes.
Tableau 42 : Coûts
d'opportunité du capital
Périodes Coûts d'opportunité du
capital
Janvier - février 0,23
Mars - avril 0,68
Juin 0,23
Juillet 2,33
Septembre - octobre 0,23
Novembre - décembre 1,40
Source : Enquêtes, 2004
Le tableau 42 montre des périodes telles que juillet et
novembre - décembre au cours desquelles le capital limite
véritablement la production. En effet, durant ces périodes, un
capital de un franc investi rapporterait respectivement 2,33 francs et 1,4
francs. Un apport de capital sous forme de liquidité serait donc d'une
grande importance durant ces périodes. Le producteur peut donc recourir
au crédit pour financer son exploitation pendant ces périodes.
Il faut cependant noter que le travail salarié
étant réduit de plusieurs jours, le modèle a
affecté une plus grande partie du capital à l'achat des intrants
particulièrement aux semences (402.076 francs au lieu de 377.264 francs)
et aux engrais (15.760 au lieu de 6240). Le capital élevé des
semences est dû aux semences d'igname qui reviennent chères.
D'ailleurs les deux périodes au cours desquelles les semences d'igname
sont achetées (janvier - février et novembre - décembre)
sont des périodes où les contraintes d'utilisation du capital
sont effectives. Les coûts de semences pèsent donc lourdement sur
la production. En réalité, cette variation dans le coût de
la main-d'oeuvre et des semences n'est que le réajustement du capital
aux superficies et aux spéculations choisies par le modèle comme
l'indique le tableau 43.
Tableau 43 : Différentes
utilisations du capital
Sources de dépenses Résultats
observés Résultats du modèle
Location de main-d'oeuvre salariée
112.272 82.763,77
Achat d'engrais 6.240 15.760
Achat d'insecticide 19.224 6.496,3
Achat de semences 377.264 402.076
Total 515.000 507.096,07
Source : Nos enquêtes, 2004
Les différents résultats fournis par le
modèle sur l'utilisation de la terre, de la maind'oeuvre et du capital
puis sur le revenu montrent que le modèle de base obtenu est optimal.
Par conséquent, l'hypothèse n° 3 de la recherche à
savoir que : « l'allocation des facteurs de production dans le contexte
actuel n'est pas encore optimale » est confirmée. En effet, le
modèle présente une meilleure utilisation des facteurs de
production pour optimiser le revenu.
7.1.5.2- Cas des cinq plus grandes exploitations
productrices d'igname
7.1.5.2.1- Superficies
cultivées
Les résultats de la modélisation sont
consignés dans le tableau 44. D'une façon générale,
les superficies totales emblavées sont inférieures à
celles disponibles. Il n'y a donc pas de contraintes de terre pour ces cinq
meilleures exploitations productrices d'igname.
Tableau 44 : Résultats de la
modélisation des cinq meilleures exploitations productrices d'igname
Cultures Résultats observés
Résultats du modèle
Igname à piler 0,93 1,19
Igname ordinaire 1,70 1,59
Maïs 1 1,60 4,56
Arachide 1 1,10 0,11
Niébé 1 1,20 2,00
Sésame 3,80 0,24
Superficie 1 10,33 9,69
Maïs 2 1,40 0,62
Maïs avec engrais 1,50 2,50
Arachide 2 1,40 0,33
Cultures Résultats observés
Résultats du modèle
Niébé 2 1,40 0,15
Soja 1,60 2,69
Voandzou 0,00 0,05
Coton 3,50 0,00
Superficie 2 10,80 6,34
Source : Enquêtes, 2004
Les résultats du modèle présentent assez
de différences avec la réalité observée. Ces
différences se situent surtout au niveau du maïs, de l'arachide et
du sésame en première saison puis du coton du niébé
et du maïs en seconde saison. Les cultures telles que le sésame et
l'arachide en première saison, le maïs et l'arachide en seconde
saison seront produites uniquement pour assurer la consommation alimentaire du
ménage et satisfaire leur indépendance vis-à-vis du
marché des produits agricoles. Par contre, les cultures comme le
niébé et le maïs en première saison, puis le
maïs fertilisé et le soja en seconde saison présentent un
grand intérêt économique. En effet, les superficies
à emblaver pour ces cultures, telles que proposées par le
modèle sont supérieures à celles de la
réalité observée sur le terrain.
En ce qui concerne particulièrement les ignames, les
superficies emblavées sont sensiblement égales à celles
observées. La principale différence, c'est que le producteur doit
produire plus d'igname à piler et moins d'igname ordinaire par rapport
à la réalité.
7.1.5.2.2- Travail familial et salarié
Les résultats relatifs à la main-d'oeuvre sont
consignés dans le tableau 45. D'une façon générale,
il y a une différence dans l'allocation de la main-d'oeuvre comme
illustré dans le tableau 45.
Tableau 45 : Travail agricole en
homme-jour
Main-d'oeuvre
|
Résultats observés
|
Résultats du modèle
|
Ecart
|
Familiale
|
1554
|
1304
|
250
|
Salariée
|
185
|
66
|
119
|
Totale
|
1739
|
1370
|
369
|
Source : Enquêtes, 2004
Il est à retenir du tableau 45 que le modèle
utilise moins de main-d'oeuvre. Au total, respectivement 250 hommes-jour
familiaux et 119 hommes-jour salariés ne sont pas utilisés. Ce
surplus de main-d'oeuvre pourrait vaquer à d'autres occupations comme
les activités extra agricoles. Malgré cette situation, l'analyse
des coûts d'opportunité montre qu'il existe des périodes de
pointe d'activités au cours desquelles la main-d'oeuvre est une
contrainte majeure à
86 la production. Ces périodes sont juin, juillet,
août et novembre - décembre. Juillet et novembre - décembre
sont les périodes les plus critiques car le coût
d'opportunité de la main-d'oeuvre au cours de ces périodes
dépasse largement le coût de la main-d'oeuvre salariée. Il
est respectivement de 6434 francs CFA pour juillet contre 1500 francs pour le
taux de salaire et 2279 francs CFA pour novembre - décembre contre 1000
francs pour le taux de salaire. Cette situation montre l'importance de la
main-d'oeuvre de ces périodes au cours du cycle de production
agricole.
7.1.5.2.3 - Utilisation du capital propre de
l'exploitation
Le capital total utilisé par le modèle (819.160
francs) est proche de celui de la réalité (885.000 francs). On
note une différence de 65.0840 francs CFA. Signalons que tout le capital
pouvait être utilisé s'il était possible de faire un
transfert du capital d'une période à une autre. En effet, il
existe plusieurs périodes de pointe d'activité au cours
desquelles le capital disponible devient insuffisant pour compenser toutes les
dépenses à effectuer. Ces périodes sont mai, juillet,
septembre- octobre et novembre - décembre. Les contraintes de
disponibilité de capital au cours de ces quatre périodes sont
toutes effectives. Le tableau 46 indique le coût d'opportunité du
capital durant ces périodes.
Tableau 46 : Coûts
d'opportunité du capital
Périodes Coûts d'opportunité du
capital
Mai 2,27
Juillet 3,29
Septembre - octobre 0,55
Novembre - décembre 1,28
Source : Enquêtes, 2004
Les données du tableau 46 montrent qu'un investissement
supplémentaire pourrait rapporter des bénéfices à
l'exploitation. Un apport de capitaux sous forme de crédits serait donc
très apprécié. Ces capitaux seront surtout utilisés
pour l'achat de semences des variétés d'igname à piler en
novembre - décembre et à la location de la main-d'oeuvre
salariée en juillet, période charnière de la production
entre les deux saisons.
7.1.5.3- Cas des cinq plus petites exploitations
productrices d'igname
7.1.5.3.1- Superficies cultivées
Les résultats obtenus à partir du modèle
exécuté dont consignés dans le tableau 47.
Tableau 47 : Résultats de la modélisation
des cinq plus petites exploitations d'igname
Cultures
|
Résultats observés
|
Résultats du modèle
|
Igname à piler
|
0,21
|
0,32
|
Igname ordinaire
|
0,39
|
0,40
|
Maïs 1
|
1,08
|
3,21
|
Arachide 1
|
0,20
|
0,13
|
Niébé 1
|
0,60
|
0,35
|
Sésame
|
2,10
|
0,21
|
Superficie 1
|
4.62
|
4,62
|
Maïs 2
|
0,40
|
2,22
|
Maïs avec engrais
|
0,40
|
2,33
|
Arachide 2
|
1,12
|
0,19
|
Niébé 2
|
0,60
|
0,48
|
Soja
|
1,00
|
0,00
|
Voandzou
|
0,00
|
0,40
|
Coton
|
2,10
|
0,00
|
Superficie 2
|
5.62
|
5,62
|
Source : Enquêtes, 2004
En ce qui concerne les cinq plus petites exploitations
agricoles productrices d'igname, il faut retenir qu'il y a quelques
différences avec la réalité en ce qui concerne les
superficies à emblaver. Ces différences se situent en
première saison au niveau du sésame et du maïs. En effet la
superficie du sésame passe de 2,10 ha à 0.21ha dans le
modèle alors que celle du maïs, passe de 1,08 ha à 3,21ha
dans le modèle. Le modèle incite donc à produire plus de
maïs en première saison et moins de sésame. En seconde
saison, seuls le niébé et le voandzou ne présentent pas de
différences majeures avec la réalité. Le coton et le soja
ne sont pas retenus par le modèle. Les cultures les plus à
produire en seconde saison sont le maïs et le maïs
fertilisé.
En ce qui concerne les ignames, les superficies sont peu
différentes de celles observées. Les limites à la
production des ignames sont surtout liées au capital nécessaire
pour l'achat des semences d'ignames.
La terre semble constituer ici une contrainte à la
production. En effet les superficies de terre sont effectives, ce qui signifie
que les producteurs situés dans ce cas sont capables d'emblaver plus de
superficies, même s'il devraient louer la terre. Les coûts
d'opportunité de
88 l'unité de terre s'élèvent
respectivement à 63.000 et 53.000 francs CFA en première et
seconde saison de cultures.
7.1.5.3.2- Travail familial et salarié
L'analyse de la main-d'oeuvre familiale montre que sur un
total de 1032 hommes-jour, seuls 714 sont utilisés au cours de
l'année. Il reste donc plus de 318 hommes-jour supplémentaires
qui pourraient effectuer des travaux extra agricoles et ainsi ramener d'autres
ressources à l'exploitation. Malgré le surplus de mains d'oeuvre
familiale, il y a des périodes au cours desquelles le chef de
ménage est obligé de faire appel à la main-d'oeuvre
salariée. Il s'agit des périodes juillet, août et novembre
- décembre. Au total 63 hommes-jour serviront sur l'exploitation. Les
coûts d'opportunité de la main-d'oeuvre familiale au cours de ces
périodes sont faibles, ce qui traduit le surplus de travailleurs de la
famille dans l'exploitation agricole.
Le surplus de main-d'oeuvre familiale serait probablement
lié à l'étroitesse des superficies disponibles. Lorsque
les contraintes de terre sont levées, 50 hommes-jour sont de nouveau
alloués aux travaux sur l'exploitation.
7.1.5.3.3 - Utilisation du capital propre de
l'exploitation
Il faut retenir ici que le capital total disponible n'est pas
utilisé. Sur les 391.100 francs CFA dont dispose l'exploitation, 267.965
francs CFA sont utilisés, soit une différence de 123.135 francs
CFA. Cette sous utilisation du capital est liée aux faibles superficies
emblavées pour les ignames. En effet, la production des ignames est
limitée par la disponibilité de capital au cours des
périodes de plantations de cette spéculation. Les coûts
d'opportunité du capital sont respectivement de 0,77 et 1,76 pour les
périodes de janvier - février et de novembre - décembre.
S'il était possible de faire un transfert de capital, l'exploitation
pourrait produire plus d'igname, ce qui nécessiterait des
dépenses supplémentaires pour acheter les semences. Dans ce cas,
bien que le revenu total obtenu augmente, la terre ne constitue plus une
contrainte en seconde saison.
7.2- ANALYSES DE SENSIBILITE
7.2.1- Augmentation du rendement de coton
Le but de cette simulation est de voir quels seront les
résultats du modèle lorsque le rendement du coton augmenterait.
Etant donné que le coton n'est pas retenu dans le modèle de base
et que la principale raison de cet état de chose est son faible
rendement, une simulation sur l'augmentation du rendement paraît
nécessaire. Cette simulation correspond aussi aux données des
périodes où le coton était abondamment produit dans le
village.
Les résultats de la simulation montrent que le coton
n'est retenu par le modèle que si son rendement est au minimum
égal à 1250 Kg/ha. Avec ce rendement et les mêmes
disponibilités de ressources, le modèle propose de produire dans
les proportions indiquées dans le tableau 48.
Tableau 48 : Résultats de la
simulation de l'augmentation du rendement du coton
|
Résultats
|
Résultats du modèle
|
Résultats de la
|
Cultures
|
observés
|
de base
|
simulation
|
Igname à piler
|
0,65
|
0,75
|
0,75
|
Igname ordinaire
|
0,94
|
0,90
|
0,62
|
Maïs 1
|
1,37
|
1,19
|
0,75
|
Arachide 1
|
0,45
|
2,52
|
2,52
|
Niébé 1
|
0,89
|
0,28
|
0,28
|
Sésame
|
2,26
|
0,86
|
1,24
|
Superficie 1
|
6,56
|
6,50
|
6,16
|
Maïs 2
|
1,00
|
0,65
|
0,65
|
Arachide 2
|
1,18
|
0,15
|
0,15
|
Niébé 2
|
1,10
|
0,39
|
0,39
|
Soja
|
0,92
|
2,00
|
1,02
|
Voandzou
|
0,00
|
0,04
|
0,04
|
Coton
|
2,20
|
0,00
|
1,18
|
Maïs avec engrais
|
0,78
|
1,97
|
1,69
|
Superficie 2
|
7,20
|
5,20
|
5,13
|
Source : Nos enquêtes, 2004
Du tableau 48, il faut retenir, la production de 1,18 ha de
coton. Les cultures dont les superficies sont réduites sont l'igname
ordinaire, le soja et le maïs fertilisé qui ne sont plus tellement
rentables par rapport au coton. Avec l'introduction du coton dans le
modèle, la surface du sésame a augmenté de 0,38 ha.
En terme de journées de travail, cette simulation
paraît un peu plus avantageuse pour le producteur car il utilise moins de
main-d'oeuvre, que cette main-d'oeuvre soit familiale ou salariée. Les
quantités sont respectivement de 907,15 et 50,40 pour la simulation
contre respectivement 911,94 et 63,88 hommes-jour, pour la main-d'oeuvre
familiale et la maind'oeuvre salariée du modèle de base. De plus,
le revenu est demeuré le même si non qu'il a connu une
légère augmentation de 6.367 francs CFA.
Malgré les avantages qu'offre cette simulation, le
problème ici, c'est que le rendement proposé par le modèle
est trop élevé par rapport à ceux actuellement obtenus par
les producteurs. En effet, ce rendement représente une augmentation de
près de 76% des rendements actuels. Une telle augmentation du rendement
est actuellement très difficile et serait plutôt utopique.
7.2.2- Simulation sans la production de l'igname
Les résultats de la simulation montrent que le coton
n'est pas retenu dans le modèle si son rendement est inférieur
à 1150 Kg à l'hectare. De plus, lorsque le rendement du coton est
inférieur à 1150 Kg/ha, le maïs et le niébé
produit en première saison serviront uniquement à la
consommation. Il en est de même pour le niébé, l'arachide
et le maïs non fertilisé en seconde saison de cultures. Par contre,
une partie de l'arachide et surtout du sésame produit en première
saison sera commercialisée, tout comme la quasi-totalité du
voandzou et du maïs fertilisé de la seconde saison.
Les spéculations qui ont le plus
bénéficié du retrait de l'igname sont le maïs
fertilisé et le sésame dont les superficies sont respectivement
passées à 4,37 ha et 3,52 ha.
Quant au soja, il n'est pas retenu par le modèle et la
production d'un hectare de soja à ce stade de la production
réduirait le revenu agricole total de 7.602,67 francs CFA.
Dans cette simulation, le revenu a beaucoup baissé. La
solution optimale est atteinte avec un revenu de 1.286.711,75 francs CFA. Cette
baisse très sensible du revenu de l'ordre de 422.597 francs CFA montre
que les systèmes qui n'intègrent pas l'igname dans leurs
exploitations gagnent un revenu inférieur aux systèmes qui en
intègrent ; ce qui a été obtenu au niveau du calcul des
marges de production.
Les périodes critiques à la production sont ici les
mois de juin et juillet. Il s'agit en fait des mois au cours desquels commence
le déroulement des activités culturales du coton.
Le capital constitue aussi une contrainte majeure à la
production dans les mois de mars - avril, de juillet et de septembre - octobre,
bien que tout le capital ne soit pas utilisé.
7.2.3- Simulations sur la baisse des prix des principales
spéculations
L'objectif ici c'est de voir quelles sont les solutions que le
modèle proposerait si les principaux produits agricoles (maïs,
arachide et igname) devraient être commercialisés à leur
prix plancher. Le tableau 49 montre les différents résultats
obtenus.
Tableau 49 : Résultats des
différentes simulations effectuées sur les baisses de prix
Cultures
|
Cas du maïs
|
Cas de l'arachide
|
Cas de l'igname
|
Coton
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
Igname à piler
|
0,75
|
0,75
|
0,75
|
Igname ordinaire 0,90 0,80 0,27
Maïs 1 0,47 4,44 0,45
Cultures Cas du maïs Cas de l'arachide Cas de
l'igname
Arachide 1 2,45 0,11 2,57
Niébé 1 0,28 0,28 0,28
Cultures Cas du maïs Cas de l'arachide Cas de
l'igname
Sésame 1,64 0,18 1,36
Maïs 2 0,65 0,65 0,65
Arachide 2 0,52 0,15 0,15
Niébé 2 0,39 0,39 0,39
Soja 2,10 1,79 0,72
Voandzou 0,04 0,04 0,04
Maïs fertilisé 1,61 2,28 3,96
Source : Enquêtes, 2004
7.2.3.1- Cas de la baisse du prix du maïs
Il s'agit ici de considérer que la totalité de
maïs produit est vendu à son prix plancher au producteur qui est de
69,528 francs CFA par Kg, soit une baisse de 30% par rapport au prix moyen. Le
tableau 49 montre que les cultures qui bénéficient le plus de
cette situation sont le sésame dont la superficie double presque (de
0,86 ha dans le modèle de base, elle passe à 1,64 ha dans la
simulation) et l'arachide de seconde saison dont le modèle propose de
produire maintenant une quantité supérieure à celle
correspondant à la consommation. Les quantités à produire
pour le maïs sont réduites (0.47 au lieu de 1.19 en première
saison). Durant la deuxième saison, le maïs fertilisé
connaît aussi une baisse de 0,36 ha. Il est donc à retenir que si
le maïs vendu au prix plancher, il ne présente plus un
intérêt économique assez important et seul le maïs
fertilisé pourrait résister à la concurrence des autres
spéculations.
Cette simulation consomme pratiquement la même
quantité de main-d'oeuvre que le modèle de base (973,88
hommes-jours dont 63 salariés). Les périodes de pointe
d'activités sont juin, juillet, août, septembre - octobre et
novembre - décembre. Les coûts d'opportunité de la
main-d'oeuvre comparés au taux de salaire journalier sont
indiqués dans le tableau 50.
Tableau 50 : Comparaison des coûts
d'opportunité et des taux de salaire de la main-d'oeuvre
salariée.
Périodes Coûts d'opportunité Taux de
salaire
Juin total 1694,83 1350
Juillet homme 2054,00 1500
Juillet total 1500,00 1500
Août total 2859,77 1400
Septembre - octobre total 1200,00 1200
Source : Enquêtes, 2004
7.2.3.2- Cas de la baisse du prix de l'arachide
Une baisse du prix de l'arachide jusqu'au prix plancher c'est
à dire 150,22 francs CFA/Kg enlève tout caractère
économique à cette spéculation comme le
révèle le tableau 49. En effet, dans ces conditions, l'arachide
devrait être produite uniquement pour assurer la consommation du
ménage. Le maïs est la spéculation qui
bénéficie le plus de cette situation car en première
saison, sa superficie passe de 1,19 ha à 4,44 ha soit une augmentation
de plus du double. Les ignames et le soja sont cultivés dans des
proportions un peu plus réduites.
7.2.3.3- Cas de la baisse du prix de l'igname
La vente des ignames aux prix planchers (112 francs CFA par Kg
pour les variétés à piler et 34 francs CFA par kg pour les
variétés ordinaires) conserve toute leur chance aux
variétés d'igname à piler (voir tableau 49). Par contre
les variétés d'igname ordinaire seront produites uniquement pour
la consommation. Le maïs fertilisé et le sésame sont les
cultures qui tirent le plus profit de cette baisse des prix des ignames. Tout
comme les ignames ordinaires, le soja perd aussi sa valeur
économique.
Les périodes critiques à la production sont juin,
juillet et novembre - décembre au cours desquelles la main-d'oeuvre est
effective.
Quant au capital, il constitue aussi une limite à la
production pendant les périodes de juillet et novembre - décembre
car un franc investi pendant chacune de ces deux périodes rapporterait
respectivement 2,62 francs et 0,61 franc en plus.
Cette simulation entraîne une baisse du revenu obtenu au
niveau du modèle de base de l'ordre de 288.661,92 soit une diminution de
17%.
7.2.4- Simulation de la production à prix
plafond
L'objectif ici c'est de voir les cultures qui seront
éliminées ou avantageuses si les principaux produits agricoles
(maïs, arachide et igname) devraient être commercialisés
à leur prix plafond. Le tableau 51 montre les différents
résultats obtenus.
Tableau 51 : Résultats des
différentes simulations effectuées sur les prix plafonds.
Cultures Cas du maïs Cas de l'arachide Cas de
l'igname
Coton 0,00 0,00 0,00
Igname à piler 0.75 0.75 0.75
Igname ordinaire 0.81 0.53 0.90
Maïs 1 4.43 0.47 1.19
Arachide 1 0.11 3.08 2.52
Cultures Cas du maïs Cas de l'arachide Cas de
l'igname
Niébé 1 0.28 0.28 0.28
Sésame 0.18 0.18 0.86
Maïs 2 0.69 0.65 0.65
Arachide 2 0.15 1.97 0.15
Niébé 2 0.39 0.39 0.39
Soja 1.79 2.32 2.00
Voandzou 0.04 0.04 0.04
Maïs fertilisé 2.24 0.92 1.97
Source : Enquêtes, 2004
7.2.4.1- Cas de la vente du maïs au prix plafond
Il s'agit ici de vendre le maïs au prix de 110 francs par
Kg. Par rapport au modèle de base, les cultures qui
bénéficient le plus de cette situation sont le maïs en
première saison dont la superficie a plus que triplé et le
maïs fertilisé en seconde saison. Les cultures qui sont
éliminées par cette vente du maïs au prix plafond sont
l'arachide et le sésame en première saison de cultures. Les
superficies d'igname à piler n'ont pas changé alors que celles
des variétés ordinaires ont un peu diminué passant de 0.90
ha à 0.81 ha (tableau 51).
Seul le mois de juillet constitue un période majeure
à la production pour ce qui est de la main-d'oeuvre. Alors que pour le
capital, les périodes critiques sont juillet et novembre -
décembre. En ce qui concerne le revenu, il a très peu
varié.
7.2.4.2- Cas de la vente de l'arachide au prix plafond
Les arachides doivent être vendues ici à leurs
prix plafond qui est de 250 francs par Kg. Les cultures qui sont
éliminées par la vente des arachides au prix plafond sont les
variétés d'igname ordinaire, le maïs et le sésame en
première saison puis, le maïs fertilisé en seconde saison. A
l'opposé de ces cultures l'arachide et le soja connaissent une
augmentation de leur superficie (tableau 51). La superficie des ignames
à piler n'a pas varié, ce qui montre que les ignames à
piler restent toujours concurrentes.
Le mois de juillet constitue toujours une période
critique pour la main-d'oeuvre alors que pour le capital, il s'agit des
périodes de juillet et novembre - décembre. Quant au revenu il a
connu une augmentation sensible de près de 10% ,par rapport au
modèle de base exécuté.
7.2.4.3- Cas de la vente des ignames au prix plafond
Dans cette simulation, l'igname à piler sera vendue
à 250 francs par Kg et les ignames ordinaires à 80 francs par Kg.
Aucune culture ne bénéficie de cette hausse des prix des ignames
car les superficies proposées par le modèle sont identiques
à celles du modèle de base (tableau 51). La main-d'oeuvre est une
contrainte majeure à la production principalement dans les mois de juin
et juillet surtout avec un coût d'opportunité de plus de 5.000
francs en juillet. En ce qui concerne le capital, les périodes critiques
sont janvier - février, juillet et novembre - décembre. Bien que
les superficies soient restées les mêmes, l'augmentation des prix
des ignames a entraîné une amélioration du revenu global de
53% par rapport au modèle de base et de près de 98% par rapport
à la réalité observée.
D'une façon générale, lorsqu'une
spéculation doit être produite et vendue à son prix
plafond, le modèle propose d'en produire plus, ce qui entraîne la
réduction des superficies des cultures qui deviennent moins
intéressantes économiquement. Il faut tout de même signaler
que dans tous ces cas de figures, les superficies des variétés
d'igname à piler n'ont pas varié, ce qui montre le haut niveau de
concurrence qu'elles peuvent supporter dans le système de production.
7.2.5- Simulation de la production de coton et
d'igname
Dans le modèle général, quoiqu'il en
soit, le coton et l'igname subissent la concurrence des autres cultures. La
simulation de modèles comportant seulement ces deux cultures ou l'une
des deux permettra de voir ce qui se passe entre elles. Il s'agit ici de voir
comment les deux cultures se concurrencent effectivement au niveau de la
main-d'oeuvre. Le tableau 52 ci-dessous présente les résultats de
quatre simulations réalisées dans ces conditions.
Le premier constat, c'est qu'une augmentation de la superficie
d'igname entraîne une diminution de celle de coton et vice versa. Dans
ces différentes simulations l'igname ordinaire est peu produite.
Tableau 52 : Résultats de la
simulations de la production du coton et de l'igname
|
Superficies
|
Superficies igname
|
|
Simulations
|
|
|
|
|
|
coton
|
A piler
|
Ordinaire
|
Revenu optimal
|
Coton seul dans le modèle
|
4,86
|
0,00
|
0,00
|
368.890.60
|
Coton et igname autoconsommée
|
3,85
|
0,29
|
0,27
|
585.640,47
|
Coton et igname dans le modèle 0,37 2,09
0,00 1.553.486,13
Igname seule dans le modèle 0,00 0,00
2,09 1.525.109,93
Source : Nos enquêtes, 2004
L'examen des besoins en main-d'oeuvre a montré que
chacune des deux cultures a une production limitée. La contrainte qui
limite la production de coton est la main-d'oeuvre masculine en d'août.
Le coût d'opportunité de la main-d'oeuvre durant cette
période est de 5.424,86 francs, ce qui incite le producteur à
s'offrir les services de la main-d'oeuvre salariée.
En ce qui concerne la production de l'igname seule, elle est
limitée par la main-d'oeuvre masculine en novembre - décembre.
Pendant cette période, le producteur est capable de payer la somme de
11.214 francs pour s'offrir les services de travailleurs salariés. En
effet, durant ces deux mois non seulement se poursuivent les activités
de récolte de l'igname de la campagne en cours mais aussi, a lieu le
buttage et la plantation de l'igname de la campagne prochaine.
Lorsque le coton et l'igname sont les deux cultures
introduites dans le modèle, celui-ci nous propose de produire 3,86 ha de
coton et 2,09 ha d'igname dans les conditions actuelles de production. Dans ce
modèle, les périodes d'août et de novembre -
décembre se révèlent comme les périodes de pointe
d'activité.
Les différents résultats montrent que de toute
évidence, il existe une concurrence entre les deux cultures en ce qui
concerne la main-d'oeuvre. En effet, les deux cultures sont exigeantes en
main-d'oeuvre. Cette conclusion partielle infirme l'hypothèse n° 1
de recherche car la production de coton n'a pas une incidence positive sur
celle de l'igname en ce qui concerne l'allocation de la main-d'oeuvre. Au
contraire, les deux cultures se concurrencent négativement par rapport
cette contrainte.
Le coton et l'igname sont donc deux cultures concurrentes
concernant l'utilisation de la main-d'oeuvre. Dans les systèmes
production où le coton est encore efficace, le producteur a le choix
entre produire assez de coton pour avoir des revenus ou produire de l'igname en
quantité pour assurer la sécurité alimentaire et avoir
aussi des revenus. C'est là le dilemme que rencontre les producteurs au
cours de leurs prise de décision concernant les spéculations
à produire.
CHAPITRE 8 :
CONCLUSION ET
SUGGESTIONS
8.1- CONCLUSION
L'étude des caractéristiques des exploitations
agricoles du village Alawénonsa a montré qu'il existe plusieurs
systèmes de cultures. Par rapport à notre objectif de recherche,
quatre systèmes de cultures ont été retenus :
- les systèmes de cultures intégrant la culture de
coton et celle de l'igname ;
- les systèmes de cultures intégrant la culture
de l'igname et non celle du coton ; - les systèmes de cultures
intégrant la culture du coton et non celle de l'igname ; - les
systèmes de cultures n'intégrant ni la culture du coton ni celle
de l'igname.
L'analyse des différents systèmes de production
a révélé que les principales cultures produites par les
paysans sont le maïs, le sésame, l'arachide, l'igname, le
niébé et le soja. L'étude a aussi montré que les
superficies de coton, de même que le nombre de producteurs ont beaucoup
régressé dans le village pour les raisons suivantes : les
aléas climatiques, le coût élevé des intrants
agricoles qui entraîne une diminution des marges de production, le
détournement des intrants à d'autres fins par les producteurs, la
qualité douteuse des intrants fournies par les sociétés
distributrices et le mauvais entretien des champs de coton. Toutes ces raisons
font que le coton ne présente plus un intérêt
économique important pour le village.
Quant à l'igname, elle a toujours occupé une
place de choix dans les exploitations à cause de son rôle dans la
sécurité alimentaire des populations et les revenus qu'elle peut
faire engranger aux producteurs.
La détermination des marges brutes a montré que
l'igname est la spéculation la plus rentable de l'exploitation agricole.
L'arachide, le maïs et le soja présentent des marges moyennes et
sont moins exigeantes en main-d'oeuvre, ce qui pousse à les produire en
quantité suffisante. Cela a aussi permis de trouver que les
systèmes de cultures qui intègrent l'igname sont les plus
performantes.
Les modèles d'optimisation exécutés pour
l'exploitation moyenne et les cinq plus grandes exploitations productrices
d'igname (superficie d'igname > 1,80 ha) ont permis de noter que parmi les
cultures vivrières, il y en a qui sont rentables et qui peuvent fournir
des revenus non négligeables à l'exploitation. Il s'agit surtout
de l'arachide et en partie du maïs en première saison de cultures
et du maïs fertilisé en seconde saison. Les ignames, surtout les
variétés d'igname à piler constituent une
spéculation très intéressante. Malgré cela, la
solution optimale proposée par le modèle pour cette
spéculation n'est que légèrement supérieure
à celle observée. La production de l'igname est en effet
limitée par le capital monétaire destiné à l'achat
des semences. Outre la contrainte de main-d'oeuvre qui limite la production de
l'igname, le capital constitue donc une contrainte majeure à la
production de cette spéculation.
Au nombre des résultats obtenus, le modèle
propose de ne pas produire le coton car il n'est plus en mesure de fournir
assez de ressources financières aux exploitants.
Le modèle d'optimisation effectué pour les cinq
plus petites exploitations productrices d'igname (superficie d'igname < 0,85
ha) a révélé que ces exploitations peuvent emblaver plus
de superficies totales dans leurs exploitations. Ces exploitations sont
également confrontées au manque de capital si bien que les
investissements dans l'agriculture sont faibles. Le modèle montre aussi
que ces exploitations présentent une mauvaise utilisation de la
main-d'oeuvre familiale. Il s'agit en fait de systèmes de production
dans lesquels, si la main-d'oeuvre familiale est bien utilisée, les
exploitants n'auront plus besoin de faire recours à une importante
quantité de main-d'oeuvre salariée.
Les résultats confirment aussi l'existence d'une
concurrence entre le coton et l'igname, concernant la main-d'oeuvre et dans une
certaine mesure le capital. Bien que cette concurrence ne se transpose pas
encore à la ressource terre, il est clair que les résultats ne
peuvent demeurer tels, si on sait que la population croît rapidement et
que la superficie disponible par producteur évolue en diminuant.
8.2- SUGGESTIONS
Cette étude réalisée dans le village
Alawénonsa a permis de déterminer les éléments qui
empêchent le développement de la production d'igname. Pour y
remédier les suggestions suivantes sont proposées :
> A l'endroit des producteurs,
- La formation d'un groupement des producteurs d'igname
orientés vers le marché. Ce
groupement pourra être créé dans tous les
villages producteurs de façon à former un consortium. Le
rôle de ce consortium sera surtout d'intervenir lors de la
négociation des prix de l'igname avec les commerçants.
- La démystification de la culture de l'igname par
l'usage des intrants notamment la matière organique pour le moment, en
attendant que des intrants chimiques adaptés soient mis au point.
- Les exploitants produisant moins de 0,85 ha d'igname doivent
essayer d'étendre les superficies totales de leur exploitation car cela
leur permettra un meilleur usage de la maind'oeuvre familiale.
> A l'endroit du PDRT,
- Mettre en place avec les paysans, des parcelles de
production de semences comme cela se fait déjà au Nigéria.
Les paysans produisant ces semences pourront s'y spécialiser et les
vendre à moindre coût à d'autres producteurs qui devront
les acheter pour étendre leur champ.
- Mettre en place un système de crédit pour
encourager les producteur à investir davantage.
> A l'endroit des chercheurs,
- Sélectionner des variétés d'igname moins
exigeantes en fertilité et aux rendements élevés ;
- Mettre au point une formulation d'engrais chimique qui
puisse entraîner une augmentation des rendements tout en conservant
à l'igname toutes ces qualités nutritionnelles et physico-
chimiques.
- Trouver un herbicide sélectif vis-à-vis de
l'igname qui puisse permettre de faire des cultures successives sur la
même parcelle et ainsi de réduire la déforestation. En
effet, cela permettra aux producteurs de ne plus défricher des terres
tous les ans et ainsi, de sédentariser un peu la culture de l'igname.
- Mettre un accent particulier sur la composante
commercialisation en aidant les producteurs à trouver des
débouchés.
> A l'endroit de l'Etat,
- La mise en place d'une structure de régulation des prix
des produits agricoles.
- L'organisation de la filière igname de manière
à ce que le surplus de la production en période d'abondance soit
stocké et conditionné puis mis sur le marché plus tard ou
alors exporté vers d'autres pays.
- Encourager la mise en place des unités de transformation
de l'igname en produits semi-finis afin d'augmenter encore plus la valeur
ajoutée de ce produit.
Lorsque toutes ces suggestions seront mises en oeuvre, cela
permettra :
- Aux producteurs d'augmenter les superficies des champs
d'igname car les contraintes majeures à la production qui sont
liées au capital (achat de semences), à la terre (utilisation des
engrais), et à la main-d'oeuvre (utilisation des herbicides) auront
été levées.
- De limiter la déforestation et ainsi de pratiquer une
agriculture durable, donc respectueuse de l'environnement.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUIES
1- ADANGUIDI J. (2001), Réseaux, Marchés et
Courtage : La filière igname au Bénin (1990 à 1997).
Thèse de doctorat. Université de Hohenheim. 301 pages.
2- ADEGBIDI A., E. ADJOVI, M. AHOHOUNKPAZON, D. DJOI, J.
FAGNISSE ET V. HOUNDEKON (1999), Profil de pauvreté au
Bénin. Cahier de recherche de l'équipe MIMAP - BENIN.
3- ADEGBIDI A. (2003), Elaboration du plan de production
agricole en milieu paysan dans l'agriculture du bénin. Une analyse de
l'incidence de la pluviométrie dans la zone cotonnière du Nord -
Bénin : cas du village de Bagou. Centre for development Studies.
University of Groningen. 350 pages.
4- ADEGBIDI A. (1994), Cours de gestion des exploitations
agricoles. 4ème année d'agronomie. FSA/UNB. 81
pages.
5- AHO G., S. LAVIERE ET F. MARTIN (1997), Manuel
d'analyse de la pauvreté. Application au Bénin. Programme
des nations Unies pour le Développement. Université Nationale du
Bénin - Université Laval. 370 pages.
6- AHO N. ET D. KOSSOU (1997), Précis d'Agriculture
Tropicale : Bases et Eléments d'Application. Les Editions du
Flamboyant. 364 pages.
7- AHOYO A. N. (1996), Economie des systèmes de
production intégrant la culture du riz du Bénin.
Potentialités, contraintes et perspectives. Developpment Economics
and Policy. Edited by Franz Heidhunes. Pp 31 - 37 et 109 - 127.
8- ANONYME (2003), Information sur la Sous -
Préfecture de Glazoué. Centre d'information et de
documentation sur les collectivités locales au Bénin.
9- ANONYME (2001), Atlas monographique des communes du
Bénin. Centre d'information et de documentation sur les
collectivités locales au Bénin.
10- ATCHA-AHOWE C. (1986), Etude de quelques techniques
relatives à la production de semenceaux et de tubercules d'igname.
Thèse d'ingénieur agronome. FSA/UNB. 128 pages.
11- AVODAGBE G. (1982), Evaluation économique de
la production et du marketing de l'igname : Etude de cas de la province du Zou.
Thèse d'ingénieur agronome. FSA/UNB. Pp 252 - 257.
12- AZON A.(1990), Modèle d'optimisation de la
production d'une exploitation agricole avec un tracteur de faible
puissance. FSA/UNB. 30 pages.
13- BANQUE MONDIALE (2002), Le changement de politique dans
la filière coton au Bénin. Banque Mondiale,
département d'évaluation des opérations. 35 pages.
14- BAKKER E., K. SISSOKO, N'F. DEMBELLE, W. QUACK et M.
TOURE (1996), Définition, description économique partielle
des activités d'élevage en zone soudano - sahélienne : cas
de la viande bovine : Rapport PSS.
15- BERKANI M. (2002), Bonne récolte de coton
béninois, production record.
16- BIAOU E. (1998), Production cotonnière et
stratégies de sécurité alimentaire au sein des
ménages agricoles du Borgou : Etude de cas du village de Bagou dans la
Sous-Préfecture de Gogounou - Bénin. Thèse
d'ingénieur agronome. FSA/UNB.
17- BIAOU G. ET P. TCHEGNON (1995), `Migrations rurales,
systèmes d'exploitation agricoles et gestion des ressources naturelles :
cas de la sous-préfecture de Savè'. In : Système
National de Recherche Agricole : Actes des Premières Journées
Scientifiques : Agriculture durable : atouts et contraintes. 17 - 18 août
1995.
18- BONNEVAL P. (1999), `L'igname, locomotive de
Tchatchou'. In : CIRAD-info N° 33 (avril, 1999).
19- BOUSSARD J-M. (1992), Introduction à
l'économie rurale. Théories économiques. Editions
Cujas - Paris.
20- BOUSSARD J-M. (1970), Programmation mathématique
et théorie de la production agricole. Marchés et structures
agricoles. Editions Cujas.
21- BOUSSARD
J-M. et J-J. DAUDIN (1988), La
programmation linéaire dans les modèles de production.
Actualités scientifiques et agronomiques. INRA. Editions Masson -
Paris.
22- BRICAS N. ET N. ATTAIE (1998), `La consommation
alimentaire des ignames : synthèse des connaissances et enjeux de la
recherche'. In : Berthaud J., N. BRICAS ET J-L. MARCHAUD (Eds), L'igname,
plante séculaire et culture d'avenir. Actes du séminaire
international CIRAD-INRA-ORSTOM-CORAF, 3 - 6 juin 1997. Montpellier, France. pp
21-30.
23- BRICAS N. ET P. VERNIER (2000), `Un tubercule au fort
potentiel de développement'. In : Bulletin du réseau
technologie et partenariat en agroalimentaire (décembre, 2000).
N°18.
24- DEGRAS L. (1986), L'igname : Techniques Agricoles et
Productions Tropicales. Editions G.P. Maisonneuve et Larose.
25- DISSOU Y. (1986), Evolution de la production de
quelques cultures dans la province de l'Ouémé de 1960 à
1984 et essai de simulation de la production de quatre cultures par un
modèle de programmation linéaire. Thèse
d'ingénieur agronome. FSA/UNB. 102 pages.
26- DUFUMIER M. (1996), Les projets de développement
agricole. Manuel d'expertise. Editions CTA - KARTHALA. 354 pages.
27- DUMONT R. (1998), `L'igname dans l'agriculture
traditionnelle ouest-africaine'. In : BERTHAUD J., N. BRICAS ET J-L.
MARCHAUD (Eds), L'igname, plante séculaire et culture d'avenir. Actes du
séminaire international CIRAD-INRA-ORSTOM-CORAF, 3 - 6 juin 1997.
Montpellier, France. pp 71-76.
28- FAO (2001), Agriculture mondiale : horizon 2015 /
2030. Rapport abrégé. Avant propos et
résumé.
29- GAUTHIER G. ET F. LEROUX (1988), Microéconomie :
théorie et applications. Editions Economie. 486 pages.
30- GBEDOLO M. (1991), `Obstacles à la production
de l'igname au Bénin'. In Terry R . M. AKORODA ET B. ARENE (Eds),
Plantes - Racines tropicales : Les plantes-racines tropicales et la crise
alimentaire en Afrique. Compte rendu du troisième symposium triennal de
la société internationale pour les plantes-racines tropicales.
Direction Afrique, du 17 au 23 août 1986, Owerri, Nigéria. pp 7
1-75.
31- GUERRIEN B. (1996), Dictionnaire d'Analyse
Economique. Microéconomie, macroéconomie, théorie
des jeux. Repères, La découverte.
32- HOUNDEKON V. (1996), Analyse économique des
systèmes de production du riz dans le Nord - Bénin. Thèse
de doctorat. FSA/UNB. 237 pages.
33- HEADY E. ET J. DILLON (1961), Agricultural production
function. Lowa state Press, USA. 667 pages.
34- IGUE J. (1974), Le rôle de l'igname dans la
civilisation agraire des populations yoruba.
35- INRAB (1996), Plan directeur de la recherche agricole du
bénin. Volume II. Deuxième partie : Plan de développement
à long terme. Programme sectoriel. 157 pages.
36- INRAB (2001), Recherche agricole pour le
développement. Rapport annuel 2000. Pp 62 - 64.
37- INSAE (2002), Economie nationale en chiffre. 10
pages.
38- KNOTH K. (1993), Le stockage traditionnel de l'igname et
du manioc et son amélioration. GTZ - Postharvest Project.
39- KODJO M. (2000), Evaluation socio - économique
des systèmes de production agricoles : une contribution à
l'identification des possibilités de développement durable de la
petite exploitation agricoles. Etude de cas dans le Sud - Bénin.
Thèse de doctorat.
40- LARES (2004), Examen des politiques commerciales au
bénin, rapport du Gouvernement / OMC. Organe d'examen des
politiques commerciales.
41- LARES - APEIF (1996), Coûts de production et
alternative à la culture du coton dans le Zou et le sud
Borgou. 50 pages.
42- MADI A. (2000), `Les prix des produits et le
système productif dans la zone cotonnière de l'extrême nord
du Cameroun'. In : Agriculture - Cahiers d'étude et de recherche
francophones (mars - avril, 2000). Volume 9, N°2. Pp 125-130.
43- MAEP (2003), Annuaire statistique : Campagnes agricoles
2001 - 2002 ; 2002 - 2003. Direction de la Programmation et de la
Prospective. Service de la statistique.
44- MAEP (2002), Annuaire statistique : Campagnes agricoles
1999 - 2000 ; 2000 - 2001. Direction de la Programmation et de la
Prospective. Service de la statistique.
45- MIEGE (1986), Préface à l'igname : Techniques
Agricoles et Production Tropicales de Degras L. (1986). Pp 9 - 11.
46- MINISTERE DU PLAN (2000), Etudes nationales de
perspectives à long terme, Bénin 2025 : Alafia 2025.
47- OBEPAB (2002), Le coton au bénin :rapport de
consultation sur le coton conventionnel et le coton biologique. A report
for PAN UK's Pesticids Poverty and Livehoods projects.
48- OKOLI ET ONMUEME (1991), `L'igname et la crise
alimentaire en Afrique'. In Terry R ;, M ; AKORODA ET B. ARENE (eds),
Plantes - Racines tropicales : Les plantes-racines
102 tropicales et la crise alimentaire en Afrique. Compte
rendu du troisième symposium triennal de la société
internationale pour les plantes-racines tropicales. Direction Afrique, du 17 au
23 août 1986, Owerri, Nigéria. pp 46-52.
49- OKRY F .(2000), L'igname dans les systèmes de
production agricoles de Bantè et la domestication de quelques-unes unes
de ses formes sauvages : savoirs locaux et pratiques endogènes e culture
et d'amélioration génétique. Thèse
d'ingénieur agronome. FSA/UAC.
50- ORKWOR C. ET A. ADENIJI (1998), `Production
contraints and available technologies for food yam production in Nigeria'.
In : Berthaud J., N. BRICAS ET J-L. MARCHAUD (Eds), L'igname, plante
séculaire et culture d'avenir. Actes du séminaire international
CIRAD-INRAORSTOM-CORAF, 3 - 6 juin 1997. Montpellier, France. pp 409-414.
51- SIDI S. (1987), Agriculture vivrière et cultures
d'exportation : conflits ou complémentarité ? Le cas de
Baniokoara dans la province du Borgou. Thèse d'ingénieur
agronome. 120 pages.
52- TOGBENOU M. (1990), Monographie de la
Sous-préfecture de Glazoué. Document préparatoire du
projet PEPAIZ - Bénin.
53- TON P. (2001), La production cotonnière et
condition de vie en milieu rural en Afrique de l'ouest. Oxfam _
BG et Enda. 87 pages.
54- TOSSOU C.R. (1985), Changements
socio-économiques engendrés par l'intensification des cultures de
rente (coton principalement) dans la province du Zou. Thèse
d'ingénieur agronome. 217 pages.
55- TOURNIER J. (1986), Les bases économiques et
humaines de l'activité agricole.
56- VERNIER P. (2001), Enquêtes sur les
systèmes de production à base d'igname dans les
départements du Borgou et du Zou, bénin. Document de
travail.
57- VERNIER P. (1998), L'intensification des techniques
de culture de l'igname. Acquis et contraintes'. In : Berthaud J.,
N. BRICAS ET J-L. MARCHAUD (Eds), L'igname, plante séculaire et culture
d'avenir. Actes du séminaire international CIRAD-INRA-ORSTOMCORAF, 3 - 6
juin 1997. Montpellier, France. pp 93-101.
ANNEXES
ANNEXE 1
Nombre moyen d'enfants par catégorie de
ménage.
Systèmes de cultures
|
Nombre d'enfants
|
Nombre d'enfants dans le ménage
|
Nombre d'enfant hors ménage
|
Nombre d'enfants scolarisés
|
Proportion d'enfants scolarisés
|
A
|
8,06
|
7,31
|
2,00 (6)
|
3,08 (13)
|
31,05 %
|
B
|
8,76
|
7,04
|
3,82 (11)
|
3,53 (25)
|
24,18 %
|
C
|
6,00
|
5,00
|
2,33 (3)
|
2,00 (6)
|
28,57 %
|
D
|
3,80
|
3,80
|
1,00 (1)
|
1,50 (2)
|
15,79 %
|
Nombre d'exploitations par cultures
Cultures
|
Nombre d'exploitations
|
Pourcentage
|
Maïs
|
53
|
100,00
|
Arachide
|
49
|
92,45
|
Sésame
|
45
|
84,91
|
Niébé
|
43
|
81,13
|
Igname
|
41
|
77,36
|
Soja
|
34
|
64,15
|
Coton
|
23
|
43,40
|
Voandzou
|
12
|
22,64
|
Superficie totale emblavée par
l'échantillon d'étude en 2003 par culture
Cultures
|
Superficie (ha)
|
Pourcentage
|
Maïs
|
158,80
|
23,94
|
Arachide
|
108,94
|
16,42
|
Niébé
|
90,16
|
13,59
|
Sésame
|
81,73
|
12,32
|
Soja
|
59,27
|
8,93
|
Igname
|
54,50
|
8,22
|
Coton
|
49,50
|
7,46
|
Voandzou
|
10,36
|
1,56
|
Riz
|
6,68
|
1,01
|
Total
|
666,39
|
100
|
Surface moyenne emblavée par catégorie
d'exploitation en 2003
Cultures
|
Ensemble
|
A
|
B
|
C
|
D
|
Moy
|
Nbre
|
Moy
|
Nbre
|
Moy
|
Nbre
|
Moy
|
Nbre
|
Moy
|
Nbre
|
Igname
|
1,33
|
41
|
1,59
|
16
|
1,16
|
25
|
0
|
7
|
0
|
5
|
Coton
|
0,93
|
23
|
2,22
|
16
|
0
|
0
|
2
|
7
|
0
|
0
|
Manioc
|
0,58
|
28
|
0,36
|
7
|
0,59
|
11
|
1
|
7
|
1
|
3
|
Maïs 1
|
1,88
|
47
|
1,37
|
12
|
2,24
|
24
|
1,86
|
6
|
1,8
|
5
|
Maïs 2
|
1,11
|
36
|
1,78
|
14
|
0,82
|
14
|
1
|
5
|
1
|
3
|
Riz 1
|
0,04
|
5
|
0,063
|
2
|
0,05
|
3
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Riz2
|
0,08
|
8
|
0,07
|
2
|
0,11
|
5
|
0,06
|
1
|
0
|
0
|
Arachide 1
|
0,28
|
14
|
0,45
|
5
|
0,2
|
5
|
0,33
|
3
|
0,1
|
1
|
Arachide 2
|
1,77
|
48
|
1,18
|
13
|
2,2
|
25
|
2,2
|
6
|
0,95
|
4
|
Niébé 1
|
0,83
|
26
|
0,89
|
7
|
0,48
|
9
|
2
|
6
|
1,32
|
4
|
Niébé 2
|
0,82
|
31
|
1,10
|
13
|
0,83
|
13
|
0,5
|
3
|
0,3
|
2
|
Soja
|
1,12
|
34
|
0,92
|
8
|
1,57
|
20
|
0,43
|
2
|
0,9
|
4
|
Sésame
|
1,54
|
45
|
2,26
|
15
|
1,41
|
21
|
0,55
|
5
|
0,9
|
4
|
Voandzou
|
0,20
|
12
|
0
|
0
|
0,125
|
6
|
0,7
|
4
|
0,47
|
2
|
Total
|
12,757
|
-
|
14,316
|
-
|
12,055
|
-
|
13,17
|
-
|
9,42
|
-
|
Prix moyen annuel des produits en 2003 (les prix sont
exprimés en franc CFA par Kg de produit).
Produits
|
Prix
|
Produits
|
Prix
|
Maïs
|
99,027
|
Igname à piler
|
5 8,979
|
Riz
|
27 1,666
|
Igname ordinaire
|
145,65 1
|
Arachide
|
183,782
|
Voandzou
|
329,03 6
|
Niébé
|
253,591
|
Goussi
|
200,000
|
Soja
|
100
|
-
|
-
|
Prix unitaire des semences utilisées
Produits
|
|
Prix
|
Produits
|
|
Prix
|
|
Maïs
|
95
|
|
Sésame
|
200
|
Soja
|
|
100
|
Igname à piler
|
|
50
|
Arachide
|
|
187,58
|
Igname ordinaire
|
|
25
|
Niébé
|
|
267,62
|
Voandzou
|
|
333,33
|
NB : Pour l'igname, il s'agit du prix d'une unité de
semence qui servira à ensemencer une butte. Pour les autres cultures, il
s'agit du prix d'un Kg.
ANNEXE 2
FICHE DE RECENSEMENT DES EXPLOITATIONS (Phase
exploratoire)
1- N° de l'enquêté :
2- Effectif du ménage : Hommes Femmes Enfants
3- Nombre d'actif agricole :
4- Superficie totale disponible : hectares ou cantins
5- Etes-vous producteurs d'igname ? 1/ oui 0 / non
Si non pourquoi ?
Les principales cultures ( Superficies ) :
Coton
|
Igname
|
Maïs
|
Riz
|
Arachide
|
Soja
|
Sésame
|
Cultures
2004
2003
Manioc
Niébé
Autres
6- Produit-on l'igname pour la commercialisation ? 1/ oui 0/ non
...
· Si non pourquoi ?
8- Fait-on appel à la main-d'oeuvre
salariée ? 1/ oui 0/ non
· Si non pourquoi ?
9- Utilisez-vous la culture attelée ? 1/ oui 0/ non
GUIDE D'ENTRETIEN (Phase
exploratoire)
1- Arrondissements et villages meilleurs producteurs
d'igname et de coton de la commune
1- Quelle est la tendance de la production d'igname dans chacun
de ces villages depuis environ 5 à 10 ans ?
3- Quels sont les villages producteurs d'igname où il
existe encore des terres non défrichées ?
4- Quels sont les villages qui peuvent être
intéressés par cette étude ? (Disponibilité des
paysans à travailler et à collaborer avec l'étudiant).
5- Quels sont les villages où la commercialisation de
l'igname est bien assurée par les producteurs ?
6- Quelles sont les principales variété d'igname
cultivées par les paysans ? Lesquelles sont commercialisées ?
7- Quels sont les problèmes auxquels sont
confrontés les paysans produisant :
- l'igname seule ;
- l'igname et le coton.
8- Quelle est l'influence de la culture du coton sur celle de
l'igname et vice versa dans chaque village ?
9- Le coton étant une culture qui engendre des revenus
groupés aux paysans, cela n'a t-il pas de répercussions sur le
choix des cultures par le paysan ?
10- Quels sont les calendriers culturaux de l'igname et du coton
de la région ?
11- Quels sont les villages où les paysans font appel
à la main-d'oeuvre salariée ?
12- Existe t-il des groupements de producteurs d'igname dans
certains villages ? Si oui lesquels et quel est leur
rôle ?
13- Quelles sont les autres cultures principales
pratiquées par les paysans de chaque village ?
14- Degré d'intervention du CARDER et des ONG dans les
villages par rapport à la culture de l'igname.
15- Quelles sont les structures qui interviennent dans la
production agricole du village ?
GUIDE D'ENTRETIEN AVEC LES PRODUCTEURS
1- Quels sont les types de sol propices à la culture de
l'igname ?
2- Quels sont les problèmes que vous rencontrez par
rapport à la gestion de la terre ?
3- Quelles sont les cultures principales que vous pratiquez dans
le village ?
4- Les types d'association de cultures rencontrées
4.a- Indiquer pourquoi ces associations :
5- Les différentes rotations de cultures
pratiquées :
5 .b- Indiquer pourquoi ces rotations :
6- Pourquoi cette place pour l'igname dans les rotations ?
6- Nombre d'années consécutives d'utilisation de
la terre :
7- Nombre d'années consécutives de jachère
(durée jachère) :
8- Quels sont les systèmes de cultures intégrant
l'igname ?
Systèmes de culture
|
Avantages
|
Inconvénients
|
9- Quelles cultures ne sont pas associables à l'igname
?
10-
Division du travail entre hommes et femmes et classes
d'âge
Activités
|
10 - 15 ans
|
15 - 65 ans
|
Plus de 65 ans
|
|
F
|
H
|
F
|
H
|
F
|
Défrichement
|
|
|
|
|
|
|
Labour
|
|
|
|
|
|
|
Semis / Plantation
|
|
|
|
|
|
|
Sarclage
|
|
|
|
|
|
|
Epandage d'engrais
|
|
|
|
|
|
|
Traitement phytosanitaire
|
|
|
|
|
|
|
Récolte
|
|
|
|
|
|
|
|
11- Tranche d'âge de l'homme-jour :
12- Equivalence entre temps de travail, quantité de
travail et l'homme-jour
Activités
Temps de travail
Quantité de travail
Défrichement
Labour
Semis / Plantation
Sarclage
Epandage d'engrais
Traitement phytosanitaire
Récolte
13- Normes de quantité de travail par classes
d'âge, par sexe et par activité culturale (hectare ou cantin)
Activités
|
10 à 15 ans
|
15 à 65 ans
|
Plus de 65 ans
|
|
F
|
H
|
F
|
H
|
F
|
Défrichement
|
|
|
|
|
|
|
Labour
|
|
|
|
|
|
|
Semis / Plantation
|
|
|
|
|
|
|
Sarclage
|
|
|
|
|
|
|
Traitement phytosanitaire
|
|
|
|
|
|
|
Fertilisation
|
|
|
|
|
|
|
Démariage
|
|
|
|
|
|
|
Récolte
|
|
|
|
|
|
|
|
14- Besoin en main-d'oeuvre par culture et par
activité
|
Coton
|
Igname
|
Maïs
|
Manioc
|
Riz
|
Niébé
|
Soja
|
Séséme
|
|
|
Défrichement
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Labour
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Semis
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Démariage
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Sarclage
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Fertilisation
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Traitement
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Récolte
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
15- Problèmes rencontrés par rapport à
main-d'oeuvre :
16- Comment essayez-vous de les résoudre ?-
QUESTIONNAIRE D'ENQUETE 1- IDENTIFICATION DE
L'EXPLOITATION
1.1- N° de l'enquêté :
1.2- Nom et prénom :
1.3- Age :
1.4- Sexe : 1/ Masculin 2/ Féminin
1.5- Niveau d'instruction (cocher la case)
Non instruit
|
CI - CM2
|
6ème -
3ème
|
2nde - Terminale
|
Université
|
1/
|
2/
|
3/
|
4/
|
5/
|
1.6- Alphabétisation : 1/ Oui 0/ Non
1.7- Profession du chef de ménage (activité
principale) :
Mode d'accès
|
Utilisation actuelle
|
1.8- Situation matrimoniale (cocher la case)
Célibataire
|
Marié
|
Veuf
|
Divorcé
|
1/
|
2/
|
3/
|
4/
|
1.9- A quel groupe socioculturel (ethnie) appartenez-vous ?
(cocher la case)
Mahi + Fon
|
Yoruba
|
Idatcha
|
Peuhl
|
Yom Lokpa
|
Adja
|
Autres
|
1/
|
2/
|
3/
|
4/
|
5/
|
6/
|
7/
|
1.10- Religion : 1/ Animiste 2/ Chrétien 3/ Islam 4/
Autres
1.11- Nombre de femmes :
1.12- Nombre d'enfants :
|
Moins de 10 ans
|
10 à 15 ans
|
Plus de 15 ans
|
Homme
|
Femme
|
Homme
|
Femme
|
Homme
|
Femme
|
Nombre d'enfants dans le ménage
|
|
|
|
|
|
|
Nombre d'enfants hors du ménage
|
|
|
|
|
|
|
Nombre d'enfants scolarisés
|
|
|
|
|
|
|
1.13- Nombre de personnes à charge outre les enfants et
vivant dans le ménage
|
Moins de 10 ans
|
10 à 15 ans
|
Plus de 15 ans
|
Homme
|
Femme
|
Homme
|
Femme
|
Homme
|
Femme
|
Effectif
|
|
|
|
|
|
|
1.14- Nombre d'actifs agricoles permanents : Hommes :
Femmes :
2- GESTION DE LA TERRE 2.1- Terres en possession
Champs
1-
2-
Superficie
2.2- Terres cultivées
Rente ou frais de location
Durée d'utilisation
|
Durée de jachère
|
Champs
1-
2- Les modalités possibles d'accès à
la terre : 1/ Héritage - 2/ Achat - 3/ Don - 4/ Location - 5/ Prêt
- 6/ Gage - 7/ Métayage - 8/ Héritage partagé - 9/
Autres (à préciser)
2.3- Avez-vous la possibilité d'agrandir vos terres ? 1-
oui 0- non
2.3.a- Si non, pourquoi ?
2.3.b- Si oui, comment ?
2.4- Nombre d'années consécutives d'utilisation de
la terre pour la culture de l'igname :
3- GESTION DE LA MAIN-D'OEUVRE
3.1 - Nombre de personnes qui travaillent dans l'exploitation
Personnes de la famille Ouvriers salariés
3.2- Estimation du temps de travail au sein de l'exploitation
(travail familial)
Temps
Activités
Total
Mar Avr
|
Mai Juin
|
Juil Aoû
|
Sept
|
Oct
|
Nov
|
Déc
|
Main-d'oeuvre
Age
3.3- Utilisation de la main-d'oeuvre salariée : 1-
Oui 0- Non
3.3.1- Si oui, pour quelles activités ?
3.3.2- Si non pourquoi ?
Nombre de travailleurs et nombre de jours et d'heures de travail
par mois de la main-d'oeuvre salariée
Main-d'oeuvre
|
Jan
|
Fév
|
Mar
|
Avr
|
Mai
|
Juin
|
Juil
|
oû
|
Sept
|
Ocb
|
Nov
|
Déc
|
|
Temps
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Activités
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Rémunération
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
T de travail
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Activités
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Rémunération
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
3.4- Rémunération de la main-d'oeuvre
salariée par unité de travail à préciser
Activités
|
Igname
|
Coton
|
Maïs
|
Riz
|
Arachide
|
Niébé
|
Soja
|
Sésame
|
Autres
|
Défrichement
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Labour
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Semis / Plantation
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Démariage
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Sarclage
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Epandage d'engrais
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Protection
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Récolte
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
4- CAPITAL
4.1 - Quels sont les différents outils et matériels
agricoles utilisés pour le travail agricole ?
Outils
N°
Mois d'achat
Nbre années d'utilisation
4.2- Avez-vous reçu de crédits pour financer vos
activités agricoles en 20032 ?
1/ oui 0/ non
4.2.1- Si non pourquoi ?
Si oui, remplissez le tableau suivant
Montant
|
Sources
|
Intérêt
|
Durée
|
Utilisation (spéculation)
|
4.3- Dépenses mensuelles pour les différentes
activités
|
Coton
|
Igname
|
Maïs
|
Manioc
|
Riz
|
Arachide
|
Niébé
|
Soja
|
Sésame
|
Janvier
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Février
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Mars
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Avril
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Mai
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Juin
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Juillet
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Août
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Septembre
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Octobre
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Novembre
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Décembre
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
5- GESTION DES CULTURES
5.1 - Objectifs dans la production de l'igname :
Cultures
Coton
Niébé
Coût total
Prix unitaire
Quantité
Types
5.2- Evolution de la superficie d'igname ces 5 dernières
années :
Année
|
Superficie
|
Hectares
|
Ou Buttes
|
Ou Tégba
|
Ou Parcelles
|
2004
|
|
|
|
|
2003
|
|
|
|
|
2002
|
|
|
|
|
2001
|
|
|
|
|
2000
|
|
|
|
|
5.3- Superficie emblavée pour chaque culture en 2003
Cultures
|
Première saison
|
Deuxième saison
|
Igname
|
Laboco
|
|
|
Gnidou
|
|
|
Kangni
|
|
|
Ala
|
|
|
Parakou
|
|
|
Kokoro
|
|
|
Autres variétés
|
|
|
Manioc
|
|
|
Coton
|
|
|
Maïs
|
Améliorée
|
|
|
Locale
|
|
|
Riz
|
|
|
Arachide
|
|
|
Niébé
|
|
|
Soja
|
|
|
Sésame
|
|
|
5.4- Utilisation d'intrants 5.4.1- Engrais
Cultures
|
Types
|
Quantité
|
Prix unitaire
|
Coût total
|
Coton
|
|
|
|
|
Maïs
|
1 ère saison
|
|
|
|
|
2ème saison
|
|
|
|
|
Riz
|
1 ère saison
|
|
|
|
|
2ème saison
|
|
|
|
|
5.4.2- Insecticides
10
6- GESTION DE LA PRODUCTION
6.1 - Marchés de commercialisation : 1 = Village ; 2 =
Arrondissement et 3 = Régional 6.2- Répartition de la
production
Cultures
|
Superficie
|
Production
|
Consommation
|
Semences
|
Coton
|
|
|
|
|
|
Igname
|
Laboco
|
|
|
|
|
Gnidou
|
|
|
|
|
Kangni
|
|
|
|
|
Parakou
|
|
|
|
|
Ala
|
|
|
|
|
Kokoro
|
|
|
|
|
Autres variétés
|
|
|
|
|
Maïs
|
Améliorée
|
|
|
|
|
Locale
|
|
|
|
|
Manioc
|
|
|
|
|
|
Riz
|
|
|
|
|
|
Arachide
|
|
|
|
|
|
Niébé
|
|
|
|
|
|
Soja
|
|
|
|
|
|
Sésame
|
|
|
|
|
|
|