UFR des Sciences Sociales et de Gestion
Année Universitaire 2008 /2009
Mémoire de Stage Master 2
Professionnel :
Responsable de Formation.
« La Formation des formateurs dans les Centres de
Formation d'Apprentis : CFA des Chambres de Métiers et
d'Artisanat : CMA »
Soutenu par MARO Malamine
Sous la direction de Philippe BRUNET / Tuteur de
stage Philippe PERFETTI
Période de stage : Mars 2009 à Septembre
2009
![](La-formation-des-formateurs1.png)
Remerciements
Il m'est offert ici, par ces
quelques lignes, la possibilité de remercier les personnes qui
ont
Contribué à faire
de ce stage un « bon stage ».
Avec une conception du stage
opposée à celle du stage « café - photocopieuse
», je tiens à remercier particulièrement le Président
de l'APCM Alain Griset et son directeur général
François MOUTOT pour l'accueil qu'ils m'ont
réservé, mais surtout pour l'esprit détendu,
cultivé, humain et le goût du travail sérieux et bien fait,
auxquels ils contribuent grandement au sein de l'établissement.
Mes remerciements
sincères vont également à
Jean-Patrick FARRUGIA, directeur, qui m'a accueillie dans
sa direction formation emploi : DFE pour son accueil, sa bonne humeur
quotidienne sans faille et sa capacité de travail de supervision
exemplaire.
Je remercie tout
spécialement Philippe Perfetti directeur
adjoint et Michel Hell son collaborateur, qui
ont encadré ce stage et m'ont accordé beaucoup de temps et de
confiance. Pour leur disponibilité, leur patience et leurs
encouragements, pour les discussions éclairées sur mon rapport,
et mes missions tout au long du déroulement du stage, je leur remercie
infiniment.
Je souhaiterai également
remercier le personnel des ressources humaines pour leur
gentillesse, leur disponibilité et leur compétence.
Je tiens à remercier les
personnes qui m'ont permis de réaliser ce travail à l'occurrence
les collègues de la direction formation emploi
qui m'ont intégré dans leur univers de travail, tous les
salariés ( cadres supérieurs jusqu'aux agents
d'exécution en passant par les cadres et agents de maîtrise de
l'Assemblée permanente des chambres de métiers et de
l'artisanat : APCM), pour leur sympathie ; l'ambiance du
service examen n'est pas en reste.
Je ne saurai terminer ces
remerciements sans dire grand merci à tous mes
professeurs sans qui les connaissances théoriques et
les enseignements reçus n'auraient contribués à noircir
ces feuilles blanches. A mon directeur de mémoire, mon encadreur
pédagogique Philippe Brunet sans qui ce travail
n'aurait pris forme et sens. Je le remercie grandement pour sa
disponibilité, ses conseils, sa capacité d'encadrement et
d'imagination qu'il m'a toujours signifié.
L'occasion m'est donnée
ici de remercier également mes amis de promotion
universitaire pour leur esprit de cohésion et de partage qui
ont contribué à rendre brillante et enrichissante cette
année universitaire.
Ce travail, je le dois aussi
à mes parents (Mère et père, frère
et soeur, oncles et tantes), mes proches, mes
amis de loin comme de prêt qui depuis toujours sans
jamais lâcher m'ont accompagné, soutenu d'une façon ou
d'une autre tout au long de mes études.
Enfin, un grand merci à
Sophie pour son soutien et pour bien plus...
Table des
Matières
.....................................................................................................
4
I.
Introduction............................................................................................................................
5
1.1. Présentation du
lieu de stage
...........................................................................................
5
1.2. Contexte
..........................................................................................................................
6
1.2.1. Multimodalité en
entrée
...........................................................................................
6
1.2.2. Multimodalité en
sortie
............................................................................................
7
1.2.3. Multimodalité
bidirectionnelle.................................................................................
7
1.2.4. Evaluations des
systèmes
multimodaux...................................................................
8
II. Organisation de
l'intervention
ergonomique.........................................................................
9
2.1. Objectifs de
l'intervention...............................................................................................
9
2.2.
Méthode........................................................................................................................
10
2.2.1. Sujets
......................................................................................................................
10
2.2.2. Matériel et
interfaces graphiques
...........................................................................
10
2.2.3.
Procédure................................................................................................................
12
2.2.4.
Scénario..................................................................................................................
13
2.2.5. Annotation des
vidéos
............................................................................................
14
2.2.6. Analyse des
données
..............................................................................................
15
2.3. Résultats
........................................................................................................................
16
2.3.1. Variables objectives
...............................................................................................
16
2.3.2. Variables
subjectives..............................................................................................
20
2.3.3. Données
individuelles
............................................................................................
22
2.4. Recommandations
.........................................................................................................
22
2.4.1. Multimodalité en
entrée
.........................................................................................
22
2.4.2. Multimodalité en
sortie
..........................................................................................
23
2.4.3. Modèle de
comportement multimodal
................................................................... 23
III. Conclusion,
Perspectives....................................................................................................
25
Références
bibliographiques
....................................................................................................
26
LA FORMATION DES
FORMATEURS
Dans les Centres de
Formation D'apprentis : CFA
Des Chambres de
Métiers et de L'artisanat : CMA.
LIEU DU STAGE :
APCM
HISTORIQUE DE
l'APCM
De
l'APCMF.....
La loi du 26 juillet 1925
portant création des chambres de métiers, rapportée devant
le parlement par Joseph Courtier, député puis sénateur de
la Haute-Marne, avait prévu en son article 16 la faculté pour les
chambres de métiers de « provoquer par l'entremise de
leurs présidents, une entente sur les objets entrant dans leurs
attributions. A cet effet, les présidents des chambres de métiers
ou leurs délégués se réunissent au moins une fois
par an à Paris en une assemblée générale qui
élit son bureau »
L'Assemblée des
présidents des chambres de métiers de France : APCMF est
née de cette disposition. Sa première réunion officielle a
eu lieu à Paris, les 15 et 16 octobre 1931. A cette première
réunion, huit chambres de métiers étaient
présentées.
......à
l'APCM
Quoique prévue par la
loi de 1925, l'Assemblée des présidents des chambres de
métiers de France n'avait pas de caractère juridique bien
défini. Par le décret du 7 mars 1966, l'instance nationale des
présidents des chambres de métiers de France prend la forme d'un
établissement public administratif de l'État :
Assemblée permanente des chambres de métiers : APCM qui, au
lieu d'être représentative des personnes physiques, les
présidents, devient représentative des personnes morales que sont
les chambres de métiers et dont les ressources propres proviennent d'une
contribution obligatoire de ces chambres. Ses attributions et son financement
sont fixés par la voie réglementaire et elle est placée
sous tutelle du ministère chargé de l'artisanat.
PRESENTATION DE
l'APCM
À la tête d'un
réseau de 107 chambres locales de métiers, de 22 chambres
régionales de métiers et de l'Artisanat (CMRA) et de 126 CFA
(centres de formation d'apprentis) formant 170 000 apprentis chaque
année, l'APCM représente des chambres de métiers et de
l'artisanat aux niveaux national, européen et international, elle est au
service des chambres, ses instances et assure l'animation du réseau.
L'Assemblée Permanente des Chambres de Métiers et de l'Artisanat
développe également des actions collectives et des services
communs. En représentant donc les intérêts de l'artisanat
auprès des pouvoirs publics au niveau national, l'APCM assure de
multiples représentations extérieures et entretient des relations
suivies avec des organisations professionnelles du secteur de
l'artisanat.
Elle joue aussi le rôle
de porte- parole, d'animateur et de conseil auprès des chambres de
métiers et de l'artisanat dans leurs différents domaines
d'interventions : questions économiques, apprentissage et de
formation, statut de l'artisan, qualification, formalités
administratives, statistiques et études.
L'assemblée prête
son concours aux établissements qui en font partir, ainsi qu'aux
chambres régionales de métiers et de l'artisanat, en
créant et en gérant des oeuvres et services communs dans le but
d'aider et de coordonner, sous le contrôle des ministères
compétents, leurs actions locales et régionales (Art.2 du
décret n°66-137 du 7 mars 1966).
Description
institutionnel de l'organisation
L'Assemblée Permanente
des Chambres de Métiers est un établissement public administratif
de l'État (décret 66-137) qui fédère les chambres
de métiers et de l'artisanat : CMA au niveau national,
européen et international. Elle est composée de
cinq grandes directions que sont : la direction
générale : DG, direction formation et emploi : DFE,
direction des actions économiques : DAE, direction des affaires
générales : DAG et la direction des moyens
généraux : DMG. Toutes ces directions que composent
l'assemblée permanente des chambres de métiers et de l'artisanat
ont chacune ses composantes (cf. le schéma de l'organigramme
ci-dessous).Son bureau est composé de douze membres qui se
réunit sur un rythme mensuel et assure l'exécution des
décisions arrêtées en assemblée
générale.
Les supports
d'information de l'APCM
Pour ce qui concerne la
communication, l'APCM dispose des supports de d'informations divers et
variés :
Les « échanges
de savoir-faire » : ESF. Cet espace est un carrefour
d'échanges pour l'ensemble des élus et des agents (4 000
élus et 12 000 agents).
La lettre hebdomadaire
rédiger par l'ensemble des administrateurs des ESF et adressée
à tous les membres inscrits au site apcm.fr. Son but est de
délivrer les principales actualités de l'artisanat.
Au niveau des publications,
l'APCM dispose essentiellement :
Le Télex-Métiers
dans lequel se trouve l'essentiel de l'actualité de l'artisanat. C'est
un outil d'approche technique qui s'adresse aux élus des chambres de
métiers et de l'artisanat, aux organisations professionnelles et aux
partenaires de l'artisanat. Outre ce Télex-Métiers,
l'Assemblée permanente des chambres de métiers et de l'artisanat
publie tous les deux mois « la lettre de l'APCM » qui est
aussi un outil de d'information. Cette lettre a comme destinataires le
réseau des CMA, les décideurs, les parlementaires, les
partenaires institutionnels et les médias. Hormis ces quelques supports
d'information, d'autres outils ressources que sont :
Les sites,
www.apcm.com,
www.bnoa.net,
www.euromeda.com,
www.cosame.org ,
info@apcm.fr,
Organigramme APCM
![](La-formation-des-formateurs2.png)
Budget
Avec un budget de 18 millions d'euros en moyenne
(17 812 000 euros pour 2008), les ressources financières de
l'APCM proviennent essentiellement d'une partie du produit de la taxe pour
frais de chambres de métiers acquittée par les entreprises
artisanales selon les dispositions de l'article 1601 du code
général des impôts. Elle peut également recevoir des
subventions de l'État, des établissements publics et des
organisations professionnelles ainsi que des dons et des legs.
Quelques chiffres sur l'APCM (au 31 /
12 / 2005)
Titulaires
|
Contractuels
|
Détachés
|
Total
|
Cadres supérieurs :
F Hommes
F Femmes
F Total
|
13
07
20
|
03
05
08
|
04
01
05
|
20
13
33
|
Les cadres :
F Hommes
F Femmes
F Total
|
15
27
42
|
05
10
15
|
01
02
03
|
21
39
60
|
Agents de maîtrise :
F Hommes
F Femmes
F Total
|
05
20
25
|
00
06
06
|
00
00
00
|
05
26
31
|
Agents d'exécution :
F Hommes
F femmes
F Total
|
00
02
02
|
01
00
01
|
00
00
00
|
01
02
03
|
Total général :
|
89
|
30
|
08
|
127
|
|
|
|
|
|
Source : Livret d'accueil de
l'Assemblée permanente des Chambres de Métiers et de
l'Artisanat : APCM, du 31décembre 2005.
Nous constatons bien dans ce tableau que le personnel de
l'APCM est essentiellement composé de quatre catégories
socioprofessionnelles que sont : les cadres supérieurs : 33
(25%), les cadres : 60 (47%, les agents de maîtrise : 31 (24%)
et les agents d'exécution : 3 (2.4%). Parmi les cadres
supérieurs, nous notons un nombre important d'hommes soit 20 (60%) (Tous
statuts confondus : titulaires, contractuels et d'attachés) contre
13 (39%) pour les femmes.
En ce qui concerne les cadres les femmes sont beaucoup plus
représentées que les hommes soit 39 (65 %) contre 21 (35%). Pour
les catégories socioprofessionnelles agent de maîtrise et agents
d'exécution, les femmes sont plus nombreuses que les hommes.
D'après ce tableau de 2005 sur la composition du personnel de l'APCM, il
y a plus de titulaires tous statuts confondus (70%) que de contractuels tous
statuts confondus (23.7%). Les contractuels de l'APCM sont essentiellement des
contrats à durée déterminée (CDD) d'un an.
Liens externes
Hormis les liens internes qu'elle dispose, l'APCM est
représentée dans de nombreuses et diverses institutions
externes: comme par exemple l'Association des élus de la montagne,
le conseil national du tourisme, l'AFNOR, l'Agence Nationale des services
à la personne, le Conseil national de la concurrence, le Céreq...
Intégrant d'autres institutions : l'APCM a de nombreux partenariats
et elle semble très dynamique pour en créer d'autres. Exemples de
quelques partenariats : la MAAF, la Banque Populaire, le CNAM, le CIEP...
Constituée de cinq grandes directions dont la direction
de formation et de l'emploi : DFE, l'Assemblée permanente des
chambres de métiers et de l'artisanat joue un rôle
indéniable et tout à fait fondamental dans le
développement de l'apprentissage.
LA DIRECTION FORMATION EMPLOI
DFE
La DFE est une direction au service de l'APCM logée au
troisième étage de l'immeuble qui abrite l'établissement.
Cette direction comprend quatre ESF (Échanges de Savoir-faire) dont
chacun est spécifique à un domaine précis.
Apprentissage et Pédagogie
L'ESF apprentissage a pour vocation de faciliter le travail de
l'ensemble de acteurs de la formation initiale par alternance dans le secteurs
des métiers : secrétariat général, équipes
pédagogiques des CFA, services apprentissage des CMA y trouveront des
informations sur les apprentis, leurs contrats, leurs statuts, la taxe
d'apprentissage, la collecte, les réformes en cours - l'actualité
dans les CFA ... et pourront également échanger sur leurs
pratiques ou questionner l'ensemble du réseau sur leur sujet de
préoccupation.
Centre d'Aide à la
Décision CAD
Le Centre d'Aide à la Décision est un service de
la Chambre de métiers qui a pour mission, d'une part, l'accueil,
l'information et l'orientation des publics vers la formation professionnelle et
l'emploi dans les métiers artisanaux, d'une part et, d'autre part, le
conseil et l'appui aux chefs d'entreprise sur les questions de ressources
humaines. Le CAD est une passerelle entre les entreprises du secteur artisanal
et les candidats potentiels à l'emploi. Cet ESF (échanges de
savoir-faire) offre une plate-forme d'échange et de mutualisation au
réseau des CAD.
Formation professionnelle et
filière
L'ESF formation professionnelle met à disposition du
réseau les informations concernant le développement de la
filière : actualité sur les travaux en cours, organisation et
dates d'examens, capitalisation des expériences des chambres. Cet ESF
canalise également des informations d'importance générale
concernant la formation comme par exemple les textes législatifs, de
réglementation, procès verbal de la commission des
formations...
Politique Emploi Formation
L'ESF politique emploi formation a pour but de traiter les
relations Emploi et formation. Il capitalise les positions du secteur sur le
sujet (Rapports des commissions formations, positions prises lors de
séminaires de Présidents de CMA et/ou de Secrétaires
Généraux ...). Il informe aussi sur l'évolution des textes
législatifs en matière d'emploi et de formation.
Organigramme DFE
![](La-formation-des-formateurs3.png)
LE CONTEXTE DU STAGE
Mon stage à l'APCM plus précisément dans
la direction formation emploi : DFE a été pour moi
l'occasion de découvrir le milieu de l'entreprise en formation et
emploi. En effet, j'ai déjà eu à plusieurs reprises
l'occasion de travailler en entreprise, mais je n'avais encore jamais
travaillé dans une entreprise qui traite des problématiques de
formation et d'emploi. Ceci m'a permis d'appréhender l'étendue
des domaines couverts par la DFE. Par ailleurs, ce stage m'a fourni l'occasion
de me pencher sur des questions de formation notamment de formation des
formateurs pendant six mois. Cette expérience m'a fait côtoyer de
près les difficultés de réalisation, de mise en place de
mécanismes de travail, de conception d'éléments pouvant
aider à l'avancement du projet, de la gestion de projet et
d'organisation.
En effet, lors de ce stage en entreprise, j'avais un cahier
des charges strict, imposant de nombreuses contraintes. Quand j'avais à
opérer des choix techniques (réalisation du guide d'entretien par
exemple) ayant des implications sur le résultat final, je pouvais
demander à mes collaborateurs (mon responsable de stage et son
collaborateur leur avis, et choisir ainsi la solution la plus profitable et la
plus adéquate.
Lors de ce stage, il ne m'était jamais arrivé de
prendre par moi- même des décisions influençant aussi
profondément le résultat final. Enfin, dans le cadre de ce projet
qui consistait à mettre en place un dispositif de formation des
formateurs des centres de formation d'apprentis : CFA des chambres de
métiers et de l'artisanat : CMA, j'ai pu mettre en pratique les
connaissances en ingénierie de formation : IF, (diagnostic, analyse
de besoins et la gestion de cahier des charges) acquises au cours de ma
formation à l'Université. Pour finir, ce stage pratique m'a
permis de mettre en avant mes qualités d'organisation, d'écoute,
d'ouverture d'esprit, d'observation, de gestion du temps et de projet.
Missions et environnement du travail
Missions
INTRODUCTION
La mode est aujourd'hui aux formations par apprentissage
et en alternance. La nombreuse littérature sur le sujet est quasi
unanime à reconnaître l'importance de la période en
entreprise et à souligner la fonction essentielle de ceux qui sont aux
côté des apprenants : les formateurs1(*).
La formation par apprentissage est une des conditions pour
accéder à l'emploi, et permet aussi l'obtention d'une
certification ou diplôme. il s'agit d'un projet pédagogique commun
visant à la fois à faciliter l'insertion dans une situation de
travail particulier et à permettre l'acquisition de connaissances et de
techniques nécessaires à l'obtention de la qualification
visée. L'investissement dans le développement des savoir et des
savoir-faire, des qualifications et des compétences constitue un levier
stratégique pour l'avenir des collectivités et donc du pays.
C'est d'autant plus vrai lorsqu'il s'agit d'investir dans l'enseignement et la
formation de la jeunesse. La formation professionnelle initiale et continue
constitue une voie incontournable pour améliorer l'intégration au
travail.
L'apprentissage, compétence de la région qui,
faut-il le rappeler, constitue une modalité particulière de
préparation de diplômes de l'Education nationale ou de titres des
ministères du travail, de l'agriculture, des sports et de la
santé, est reconnu comme une des voies permettant un accès
efficace à l'emploi qualifié2(*).
La loi de programmation pour la cohésion sociale offre
ainsi, dans son programme 3, des moyens supplémentaires pour
développer et moderniser l'apprentissage. L'objectif de l'Etat est
d'atteindre à l'horizon 2009 les 500 000 apprentis sur le
territorial national, ce qui équivaut à augmenter leur nombre de
40 %, d'ici cette date. Cet objectif rejoint celui fixé par
l'assemblée régionale (Ile-de-France) lors du vote du plan
d'action pour l'emploi en juin 2004, d'avoir 100 000 jeunes en CFA (en
apprentissage, en pré-apprentissage et dans le dispositif d'accès
à l'apprentissage) à l'horizon 2010.
Aujourd'hui, la qualité de la formation par
l'apprentissage est reconnue. Elle repose sur la pédagogie de
l'apprentissage qui permet aux jeunes en formation sous contrat de travail
d'acquérir une expérience au sein de l'entreprise et donc de
s'approprier un métier tant dans ses différents aspects sociaux
que dans ses aspects techniques.
L'apprentissage constitue en France une voie de la formation
alternée qui résulte d'un compromis entre la formation sur le tas
assurée par l'entreprise et de l'école assurée par le
centre de formation d'apprentis, CFA (L. Tanguy et A. Kieffer, 1982). Il s'agit
d'une formation professionnelle qui se déroule sous contrat de travail.
Ainsi, l'apprenti reçoit des enseignements dispensés en
alternance, dans un centre de formation d'apprenti et, en situation d'emploi,
au sein d'une entreprise.
La performance de la formation par apprentissage est
avérée et réelle 358.867 apprentis en 2005-2006 et 378.264
en 2006-2007 soit 5,1%. (Sources : enquêtes rapides 2005-2006 et
2006-2007).
L'efficacité de cette filière de formation
semble sans équivoque, puisqu'elle apporte un savoir-faire
directement utilisable. Selon le rapport de l'Assemblée Permanente des
Chambres de Métiers et de l'Artisanat (APCMA) sur « le
développement de l'offre de service de formation des chambres de
métiers et de l'artisanat », cahier1 : fonctionner
en Dispositif global de formation DGF), repères pour l'action,
février 2007; l'artisanat en France compte aujourd'hui 900.000
entreprises artisanales et plus de trois millions d'actifs. Alors qu'il fut
réservé pendant longtemps aux artisans, aujourd'hui, suite
à la qualité de la formation par apprentissage et à son
succès incontestable, les grandes entreprises s'approprient ce type de
formation (hormis certaines entreprises comme Renault et la SNCF qui ont
toujours valorisé l'apprentissage au sein de leur branche
professionnelle).
L'implication de plusieurs acteurs aujourd'hui dans le
pilotage et la conduite des dispositifs de la formation par apprentissage
atteste que cette voie de formation reste attractive et nous autorise de dire
que celle-ci connait un succès indéniable. Son évolution
et la qualité des offres qu'elle laisse apparaître
nécessitent une implication totale des acteurs du dispositif et un
système de financement adapté. Il faut noter que la loi du 27
février 2002, relative à la démocratie de
proximité, transfère aux conseils régionaux le versement
de l'indemnité compensatrice c'est-à-dire aide à
l'embauche, soutien à l'effort de formation et celle de novembre 2003
modifie le code de l'éducation et confirme la compétence des
régions en matière de définition et de mise en oeuvre des
politiques d'apprentissage et de formation professionnelle. Cette
compétence générale des conseils régionaux a
été réaffirmée par la loi relative aux
libertés et aux responsabilités locales du 13 août 2004.
L'Etat pour sa part intervient en direction des publics les plus en
difficulté, des branches professionnelles et des entreprises. Ainsi, il
revient aux conseils régionaux de définir et mettre en oeuvre une
politique d'apprentissage et de formation professionnelle des jeunes et des
adultes à la recherche d'un emploi ou d'une nouvelle orientation
professionnelle.
En matière de formation par apprentissage, les conseils
régionaux interviennent entre autres pour financer les centres de
formation d'apprentis (CFA) puisqu'ils sont signataires des conventions de
création et qu'ils sont tenus informés chaque année du
fonctionnement financier, de la création et de la fermeture des CFA
situés dans leurs territoires. Par ailleurs, depuis 2003, ils
gèrent la prime à l'embauche délivrée dans le cadre
du contrat d'apprentissage, et la loi relative aux libertés et aux
responsabilités locales du 13 août 2004 leur a
conférés la responsabilité de l'enregistrement des
contrats.
Pour autant, d'autres acteurs interviennent dans le dispositif
« apprentissage » : (apprentis, formateurs, centres de
formation d'apprentis (CFA), entreprises embauchant par ce type de contrat,
l'Etat,...). De même, l'APCM (Assemblée Permanente des Chambre
de Métiers et de l'Artisanat) qui exerce une tutelle sur les CMA.
Celles-ci disposent en leur sein des centres de formation d'apprentis qui ont
le rôle de former les apprentis. Dès lors, de par sa position
et sa politique, l'APCM contribue fortement au développement de la
qualité et de l'image de l'apprentissage.
Ainsi, outre le poids financier et donc politique des
régions, l'APCM par le biais des CMA, oeuvre quotidiennement à
l'amélioration de la qualité des enseignements dispensés
dans les centres de formation d'apprentis et à l'image de
l'apprentissage en vue de répondre à la demande des entreprises
artisanales. L'Assemblée Permanente des Chambres de Métiers et de
l'Artisanat (APCMA) dispose d'un réseau de 6.000 formateurs dans les CFA
et constituent un des acteurs indéniables du développement et de
la modernisation de l'apprentissage. En accueillant plus de 150.000 apprentis
chaque année (cf. archives de l'APCMA, 2007), elle joue un rôle
tout à fait fondamental dans le développement de
l'apprentissage.
Compte tenu de la connaissance particulière de
l'évolution des métiers et du marché de l'emploi dans les
entreprises artisanales, du savoir-faire en matière de
développement économique et de formation des jeunes comme des
adultes, l'APCMA, attentive à la qualité de l'offre de
formation dispensée dans les CFA et à la demande des entreprises
qui est de plus élevée, envisage élaborer un dispositif de
formation des formateurs dans leurs centres de formation d'apprentis (CFA).
Le présent travail aura pour objet d'élaborer un
dispositif de formation des formateurs dans les centres de formation
d'apprentis dans les chambres de métiers et de l'artisanat. Cette
démarche entreprise par l'APCM pourrait interpeller des questions
relatives au dispositif de financement de la formation des formateurs, à
l'organisation et à la question du statut et des fonctions de formateur
intervenants dans les centres de formation et d'apprentissage.
En effet, on peut s'interroger sur le fait que,
aujourd'hui, bien que l'accueil d'apprentis en CFA soit une réussite
l'APCMA souhaite élaborer un dispositif
de formation des formateurs dans les CFA. Ceci ne traduit-il pas une
volonté de maintenir l'esprit « métier » chez
les formateurs face à la puissance financière et donc
politique des conseils régionaux sur ces formations à
partir de la formation des formateurs ?
Le métier
Par métier, il faut comprendre qu'il s'agit des
capacités et donc des compétences (des savoirs, des
savoir-faire, des savoir-être acquis. Ce savoir-faire
nécessite un entretien, et lorsque le métier le permet une
amélioration. Le métier est un champ d'activités
qui implique des acteurs différents et demande des durées de
formation et d'apprentissage ainsi que des niveaux de qualification
variés. Son exercice est fréquemment
précédé d'un apprentissage plus ou moins long (stages,
statut d'apprenti, compagnonnage). Selon G. Le Boterf (2000) le métier
se définit traditionnellement par quatre grandes
caractéristiques :
· un corpus de savoirs et de savoir-faire essentiellement
technique,
· un ensemble de règles morales spécifiques
à la communauté d'appartenance (exemple des coiffeuses qui
obéissent aux principes de la coiffure),
· une identité permettant de se définir
socialement (je suis coiffeuse, je boulanger...)
· une perspective d'approfondir ses avoirs et ses
savoir-faire par l'expérience accumulée (Learning by doing).
Cependant la notion de métier a évolué
avec le contexte socio-économique vers une certaine professionnalisation
(certaine spécialisation, un nouveau esprit, une nouvelle emprise) des
métiers. Le savoir-faire dans un métier se transmet par
apprentissage, compagnonnage.., avec le concours d'un agent
spécialisé dans le domaine. Depuis 1992, les centres de formation
d'apprentis et particulièrement ceux gérés par les
chambres de métiers et de l'artisanat donnent à des jeunes
travailleurs ayant satisfait à l'obligation scolaire une formation
générale théorique et pratique, en vue de l'obtention
d'une qualification professionnelle sanctionnée par l'obtention d'un
diplôme de l'enseignement professionnel ou technologique du second
degré ou du supérieur ou un ou plusieurs titres homologués
(Loi 95 616 du 4 février 1995, Art 71). Dans ce dispositif de
formation par apprentissage, trois partenaires que sont l'Entreprise,
l'apprenant et le Centre de formation (professeurs et formateurs) ont un projet
commun. Dans ce projet commun, la question en matière de
pédagogie de l'alternance est essentielle car elle pose le
problème du rôle et de la posture des formateurs en centres de
formation et en entreprise.
Qu'est-ce qu'un formateur ?
Le formateur devient celui qui aide, qui
épaule, dans un rôle de
médiation entre ce qui doit être acquis :
savoirs, comportements, compétences, etc.
et l'apprenant. Il aura également à assurer les fonctions de
régulation (aider à dépasser l'obstacle
ou l'erreur) et des fonctions de contrôle (se prononcer
sur la conformité et la recevabilité des productions de
l'apprenant). Le formateur est un professionnel spécialiste d'un savoir
et d'une technique. Il doit souvent adapter le contenu de son enseignement
à la demande de ses publics. C'est pourquoi les acteurs de la formation
continue remplissent des fonctions très diversifiées,
liées à la pédagogie ; enseigner une ou plusieurs
matières, préparer les contenus de formation, animer en face
à face ou à distance ; évaluer, construire des
ressources éducatives. (Il n'existe pas de réglementation
nationale régissant le statut de formateur ou des acteurs de la
formation).
Rappelons que pour le secteur des Métiers, le premier
temps de l'alternance c'est la période en entreprise. On comprend,
dès lors que ce postula posé, le centre de formation d'apprentis
doit se focaliser sur le vécu professionnel de chaque apprenant. C'est
à partir du travail confié par chaque entreprise à son
stagiaire que les formateurs auront à construire la progression
individualisée.
En nous intéressant de la formation des formateurs des
CFA des CMA, il nous paraît normal de nous interroger dans cette
troisième partie du dossier sur :
Ø les activités et compétence propres
à ce métier de formateur
Ø qu'est-ce qu'être formateur des CFA ?,
Ø comment fonctionne-t-il pour être au plus
près de l'apprenant,
Ø quelle est la pédagogie exercée et / ou
souhaitée ?
Ø le rôle du formateur qui n'est celui de
l'enseignant ou professeur.
Pour conduire ce travail, nous nous proposons de l'aborder sur
trois parties essentielles :
§ Dans la première partie, nous allons parler de
l'état des lieux de la formation professionnelle par
apprentissage en France en nous intéressant du rapport du
Secrétariat d'Etat aux droits des femmes et à la formation
professionnelle, Madame Nicole PERY sur « le problème
posé par la formation professionnelle en France » (Nicole
Péry, Centre INFFO, janvier 2002) qui nous semble pertinent pour mieux
cerner le contexte de la formation professionnelle par apprentissage.
§ Dans la deuxième partie de cette contribution,
nous porterons notre regard sur la politique de
décentralisation qui a permis aux régions
d'être investies de compétences en matière de politique de
modernisation de l'apprentissage, le dispositif de financement de
l'apprentissage et la place et le rôle de chaque
acteur dans dispositif de l'apprentissage.
§ La troisième partie du dossier sera
essentiellement consacrer à la formation des formateurs des
CFA une partie qui constitue le coeur de notre objet
d'étude car c'est dans cette partie que nous allons tenter de
vérifier les hypothèses annoncées ci-dessus.
Viennent ensuite une synthèse et la construction de
propositions et préconisations.
Les objectifs
Votre étude portant sur la formation des formateurs des
CFA des chambres de métier et de l'artisanat : CMA, cette
troisième partie de notre travail constitue entre
autres un vaste champ de la formation par apprentissage. Dans cette partie,
nous allons chercher à comprendre ce qu'est un formateur des CFA des
CMA et lors d'un processus de formation qui fait quoi, et comment ?
Identifier les différents aspects de la profession du formateur des CFA
qui a la charge de la formation professionnelle par apprentissage d'un groupe
de jeunes, des activités professionnelles, des compétences
qu'elles requièrent, des pratiques et de leurs besoins en formation et
d'émettre en conséquence des propositions et recommandations en
la matière.
La démarche
Pour rendre compte ces hypothèses, nous allons
principalement nous intéresser des métiers de la coiffure en
centrant notre démarche sur trois moments principaux :
1. une rencontre sous forme de visite auprès des
acteurs des CFA. c'est-à-dire des formateurs du secteur coiffure.
L'intérêt de cette visite sera pour nous de collecter des
informations sur leurs pratiques professionnelles, sur comment s'organisent-
ils pour être au plus près des apprenants, la pédagogie
exercée et/ou souhaitée et la perception de leur métier.
2. dans la deuxième phase de la démarche, nous
organiserons une matinée de rencontre durant laquelle les directeurs des
CFA de la coiffure par exemple vont s'exprimer à propos des pratiques
des formateurs et des professeurs, la relation entre acteurs et leur terrain
d'intervention (entreprise, CFA...) et la représentation qu'ils ont de
la profession de formateur et de professeur aujourd'hui.
3. le troisième moment, sera consacré aux
entretiens individuels qui seront menés auprès le directeur du
CFCMA et d'autres acteurs du champ.
Cette démarche est nécessaire car c'est le moyen
pour nous le plus efficace de collecter les informations nous permettant de
croiser les données à notre disposition. Nous allons adopter une
démarche qualitative pour recueillir des outils à analyser.
PARTIE I :
Etat de lieux de la formation par apprentissage en
France.
ANALYSE DU RAPPORT NICOLE PERY
L'analyse du rapport du Secrétariat d'Etat aux droits
des femmes et à la formation professionnelle, madame Nicole PERY sur
« le problème posé par la formation professionnelle
dans en France » (Nicole Péry, Centre INFFO, janvier
2002) permet d'avoir un regard sur la formation professionnelle par
apprentissage en France. En nous intéressant à l'état des
lieux de la formation professionnelle et l'apprentissage en France, nous ne
manquerons pas au cours de notre analyse de faire un point sur la politique de
décentralisation et la place des conseils régionaux dans la
formation professionnelle et de l'apprentissage.
Depuis la loi quinquennale (Loi n° 93-1313 du 20
décembre 1993)3(*),
de nombreux rapports et études se sont succédé, tous
destinés à cerner le problème posé par la formation
professionnelle en France. Différents ministères se sont
essayés à cet exercice mais l'approche du Secrétariat
d'Etat aux droits des femmes et à la formation professionnelle, peut
nous servir de fil conducteur dans la réflexion. Il a en effet le grand
mérite de dépasser le simple état des lieux pour engager
un débat de fond (cf. contribution ; réflexions
des directeurs des centres de formation, la Villette 1996-Lyon 2001).
Nous tenterons dans un premier temps d'en analyser les lignes
directrices, pour ensuite nous intéresser, à
partir de l'existant dans les Chambres de Métiers et d'artisanat :
CMA, aux types de réponses qui pourraient être apportées
par les établissements.
Analyse des publics
Le rapport constate que la France compte de moins en moins
d'ouvriers et de plus en plus d'employés et de cadres moyens
(Rapport final de la table ronde organisée par le secrétariat
d'Etat aux droits d femmes et à la formation professionnelle Septembre
2000). D'une part, il est également pointé du doigt le taux
d'activité des femmes, en forte hausse. D'autre part, le niveau de
formation initiale de la population active est en augmentation. Ainsi le
rapport affirme qu' « à la modernisation du
système productif correspond une modernisation du système
social ». Il est affirmé qu'il existe toutefois des
tensions :
- la population active adulte est peu ou pas
diplômée
- le chômage important des personnes non -
diplômées ou faiblement diplômées représente
une menace sociale,
- les jeunes sans diplôme ni qualification sont certes
moins nombreux qu'auparavant mais encore plus démunis.
Le rapport de Madame la secrétaire d'Etat aux droits
des femmes et à la formation professionnelle invite alors à
penser l'insertion des jeunes comme un processus graduel de
professionnalisation.
Le marché du travail
Si en période de plein emploi la formation continue
répondait à la pénurie de main d'oeuvre et accompagnait
les mutations du système productif, elle a aujourd'hui pour
première fonction la reconversion des salariés, alors même
que les débouchés à venir n'apparaissent pas clairement.
Il est constate que l'emploi ne se développe plus, comme dans les
années 70, au sein des grandes unités de production, mais bien
dans les petites entreprises PME et dans les entreprises artisanales. Il est
également mis en exergue le fossé qui se creuse entre une partie
de la main d'oeuvre bien intégrée à son emploi et l'autre,
peu intégrée, n'ayant que peu accès à la formation
professionnelle et soumise à de nombreuses ruptures professionnelles.
Traditionnellement, une formation précédait ou
préparait un changement de qualification. Il n'en est plus rien
aujourd'hui car la formation permet désormais plutôt l'ajustement
à un nouvel environnement de travail. Les entreprises ont alors moins
à se préoccuper de construire la qualification de leurs
salariés, que de les adapter à un environnement qui change de
plus en plus et de plus en plus vite.
Le travail en mutation
Après avoir insisté sur l'importance de l'impact
créé par l'irruption des nouvelles technologies, la
généralisation de la société de l'information et
constaté l'expansion des services et l'exigence de formation tout au
long de la vie du fait même de l'évolution des métiers. Le
rapport incite les entreprises à relever le défi par
l'amélioration des compétences des salariés et une plus
grande capacité d'innovation. D'autre part, Il est préconise de
passer du modèle de la formation « sur le tas » au
modèle de la formation continue, tout au long de la vie et de
l'apprentissage.
La formation en mutation
Les priorités sont, pour Madame la Secrétaire
aux droits des femmes et à la formation professionnelle, de favoriser
l'égalité d'accès à la formation et de faciliter
à chacun l'accès à l'offre publique de formation. Autre
priorité : faire de la formation une des composantes essentielles
de la construction des compétences et des évolutions de
carrière. Le rapport désigne l'apprentissage, la FOAD (Formation
ouverte et à distance) et la VAP (Validation des acquis professionnels)
comme des moyens importants d'accompagnement destinés à
accompagner les personnes dans la construction de leur projet de formation et
d'insertion professionnelle.
Il constate que si les dispositifs de formation sont souvent
utilisés dans une logique palliative et non comme un
élément de la construction de professionnalisation des jeunes,
« l'apprentissage et les formations en alternance
débouchent plus souvent et plus rapidement sur une stabilisation de
l'emploi que les autres dispositifs ». En ce qui concerne
l'accueil /orientation et le pilotage de l'alternance, le rapport indique
qu' « ils constituent...des
éléments stratégiques pour améliorer la relation
entre la formation et l'emploi et permettre à chacun de construire son
parcours vers l'autonomie professionnelle »
Une nouvelle structure du
système
Les activités de travail se transforment radicalement,
les manières d'apprendre également. Il s'agit dès lors de
repositionner la formation dans la recomposition des relations entre travail et
emploi. Sont évoquées également la
nécessité de mutualiser les fonds de la formation, et de
développer les partenariats (Rapport final de la table ronde
organisée par le secrétariat d'Etat aux droits d femmes et
à la formation professionnelle Septembre 2000). Autre piste de
réflexion : l'adaptation des droits de formation ouverts à
chacun en fonction des situations individuelles. La formation devra d'autre
part prendre en compte les acquis des personnes dans la construction des
parcours qui leur seront proposés.
Les travaux de Nicole PERY indiquent également que
« l'échelon régional s'affirme comme le lieu
pertinent pour la complémentarité de l'offre de formation
professionnelle par apprentissage, en relation avec les partenaires
sociaux ». Ils appellent enfin de ses voeux des dispositifs
régionaux d'évaluation des politiques de formation
professionnelle.
Les éléments du
diagnostic
Aujourd'hui, l'Etat est en face des difficultés.
Celles-ci sont liées au fait que l'action de l'Etat est marquée
par sa difficulté à organiser et à réguler la
commande publique (cf deuxième partie du rapport de Nicole
PERY). Elle précise que les entreprises financent pour l'essentiel
des actions de formation de simple adaptation.
En ce qui concerne les CFA, ceux-ci ont souligné les
effets pervers de la mauvaise répartition de la taxe d'apprentissage et
soulignent que « l'apprentissage dans le secteur des
métiers pâtit de déficits structurels liés au fait
que ses entreprises très utilisatrices (de contrats d'apprentissage)
versent peu de taxes. »
Le constat majeur est que les fonds de la formation
professionnelle ne sont pas utilisés de manière optimale.
Une analyse de la formation des demandeurs d'emploi incite les
auteurs du rapport à faire état de dysfonctionnements
importants : formations ne débouchant sur aucune qualification,
commande publique mal maîtrisée, statut du stagiaire demandeur
d'emploi mal adapté etc...
Le taux de chômage des jeunes reste une
préoccupation pour le Secrétariat d'état : le
chômage est un passage presqu'obligé entre les études et
l'insertion dans un emploi !
En reprenant le rapport qui affirme que « la
formation professionnelle par apprentissage offre une voie alternative aux
jeunes en formation première qui ont plus de dispositions pour
acquérir des savoirs et des savoir - faire par le biais d'une
confrontation plus précoce à des situations de
travail », pouvons-nous qu'encore une fois
considérer, l'apprentissage comme une voie alternative et non comme une
filière à part entière ? Ce discours
sous-entend que l'apprentissage ne concerne que les jeunes inadaptés au
système scolaire traditionnel et qu'il constitue de fait une solution
par défaut. Nous ne pouvons accepter cette allégation, qui
condamne, à terme, les établissements à redevenir ce
qu'ils étaient avant la loi de 1987, c'est à dire des
établissements spécialisés dans le traitement des publics
en difficulté. Réaffirmons encore une fois que ni les centres de
formation d'apprentis : CFA ni les entreprises du secteur des
métiers n'ont pour unique vocation l'intégration des jeunes en
rupture de scolarité ou plus généralement
« à problèmes ». S'il n'est pas question de
se désintéresser du problème posé par ces jeunes,
le secteur des métiers entend bien recevoir d'autres catégories
de jeunes qui estiment que l'apprentissage correspond mieux à leurs
attentes et facilite grandement leur insertion professionnelle en fin de
formation.
On trouve également dans les travaux de Nicole PERY
la dénonciation de pratiques de « sélection »
à l'entrée des CFA. Il s'agit tout au plus, dans le secteur des
métiers, de tests de positionnement destinés à adapter le
parcours de formation au niveau d'entrée de l'apprenant et non à
l'empêcher d'intégrer un apprentissage. Ce dispositif semble
d'ailleurs faire des émules puisqu'il est préconisé par
une circulaire parue au BOEN au mois de Juillet 2001, sous la signature de M.
MELANCHON, Secrétaire d'Etat à la Formation Professionnelle.
Sont mis en cause également dans ce rapport les
services chargés d'informer et d'orienter les jeunes, trop
« balkanisés » et le manque de
concertation entre les acteurs de formation (Rapport final de la table
ronde organisée par le secrétariat d'Etat aux droits d femmes et
à la formation professionnelle Septembre 2000). La rupture entre
formation initiale et formation continue est également
dénoncée comme un inconvénient majeur du système
de formation professionnelle français.
*
En conclusion, ce rapport de Nicole
Péry que nous tentons ici d'analyser pour mieux cerner l'état
des lieux de la formation par apprentissage en France et avoir une autre
lecture, nous interroge, en particulier sur la capacité à faire
des propositions construites, cohérentes, constructives et
pertinentes.
Pour ce faire, encore faudra-t-il impulser un certain nombre
de changements institutionnels, organisationnels et pédagogiques. Mais
ces propositions n'auront de sens que pour autant que le problème
récurent du financement des centres de formation soit enfin
réglé4(*).
Mais avant d'abonder sur la question liée au financement des centres de
formation, nous nous proposons de porter l'attention sur la politique de
décentralisation et la place des conseils régionaux dans la
formation professionnelle et l'apprentissage.
Cet état des lieux sur la formation professionnelle en
France étant, en nous appuyant sur le rapport du Secrétaire
d'Etat aux droits des femmes et à la formation professionnelle madame
Nicole PERY, nous nous sommes rendu compte qu'avec la loi de la
décentration (loi relative aux libertés et responsabilités
locales du 13 août 2004) que les conseils régionaux sont investis
de pouvoir et compétences. Ces compétences
transférées aux régions leurs confèrent une place
incontournable pour ce qui concerne spécifiquement l'apprentissage.
L'autonomie des régions est renforcée : d'une part, elles se
voient confier l'enregistrement des contrats d'apprentissage pour ceux qui
ressortent de la région. D'autre part, elles obtiennent la
liberté de déterminer la nature, le niveau et les conditions
d'attribution de la prime d'apprentissage versée aux employeurs
d'apprentis.
Pour évoluer dans le même ordre d'idées,
nous allons nous intéressé avec finesse à la politique de
décentralisation relative à la formation professionnelle et
l'apprentissage en France. Cette sous-partie va nous permettre par
conséquent de nous interroger sur la place des conseils régionaux
(CR) dans le dispositif.
POLITIQUE DE DECENTRALISATION ET PLACE DES CONSEIL
REGIONAUX DANS LE DISPOSITIF DE FORMATION PROFESSIONNELLE ET DE
L'APPRENTISSAGE
La politique de décentralisation
Elle correspond au début des grandes mutations
industrielles et technologiques en France (Rapport du Conseil Economique et
Social, « l'Automobile Française : une filière
majeure en mutation», Roland Gardin, 2006). Le
système économique et social s'ébranle, l'industrie et
l'agriculture intensifient leur production et réduisent massivement la
part de main-d'oeuvre non qualifiée. On assiste à
l'externalisation par les entreprises de leurs services. Dans ce contexte
économique, les mouvements sociaux s'organisent et le maître mot
est : « vivre et rester au pays ». Les
PMI-PME subissant leur dépendance face aux grands donneurs, interrogent
leurs modes d'existence. Un grand mouvement est né dans les
régions et, celui-ci s'appelle : « grand mouvement
régionaliste et autogestionnaire » (GMRA), il met en
cause le système centralisé. Ce mouvement a entrainé
l'affaiblissement de l'Etat qui se poursuit inexorablement alors que le local
devient un lieu de pouvoir de plus en plus pertinent. Mais il devra
s'accommoder d'une évolution qui n'est plus seulement
géographique mais d'aménagement du territoire en matière
de la formation professionnelle et de l'apprentissage. Selon Nicolas Jacquet
délégué à l'Aménagement du territoire et
à l'action régionale depuis juillet 2002,
« Aménager le territoire, c'est penser l'avenir. Avec la
décentralisation, on peut reprendre cette formule en disant : «
Aider les territoires à définir leur avenir.»
(Constructif.fr, « aménagement du
territoire », n°4 -Février 2003).
Cette convergence d'un mouvement social profond et d'une
nécessité de repenser l'organisation des territoires en les
rendant davantage maîtres de leurs projets, aboutit en 1981 aux
premières lois de décentralisation. Ces lois de
décentralisation des années 80 ont généré
des conséquences sur la formation et l'apprentissage. L'intervention et
l'influence des conseils régionaux dans la construction des politiques
régionales de formation (PRF) se sont accrus entre 1994 et 1998
(Céreq Bref n°162-Mars 2000). Des compétences nouvelles
leurs ont été attribuées en matière de formation,
ils ont désormais responsabilité d'élaborer un plan
régional de développement de la formation professionnelle des
jeunes (PRDFPJ). Au cours de cette période, les coordinations entre
l'Etat, la région et les partenaires économiques et sociaux, dans
la construction d'une politique régionale de la formation
professionnelle des jeunes ont évolué. Selon une interview
réalisé au mois d'avril avec monsieur B.M. chargé mission
au CFCMA (Centre de Formation des Chambres de Métiers et de
l'Artisanat), sur la question relative à l'axe prioritaire de la
politique de décentralisation menée par le gouvernement est-elle
une bonne affaire pour les régions ?, la réponse fournie
à propos est celle-ci « Oui. Décentraliser, c'est
donner un peu plus de liberté aux collectivités et, au premier
chef, aux Régions. La Région est la collectivité de base
pour l'aménagement du territoire en matière de la formation
professionnelle et de l'apprentissage : de par la loi, c'est elle qui dispose
de la compétence de développement économique et
d'aménagement territorial. C'est pourquoi le Premier ministre a
évoqué le couple Etat/Région pour bâtir la
cohésion du territoire. Mais ensuite, tout doit partir du territoire.
C'est à chaque territoire de faire valoir ses compétences en
dressant un diagnostic territorial, avant de dire où il veut aller et de
délimiter ses projets majeurs structurants. Ce sera alors à la
Région et à l'Etat d'apporter leur soutien : nous sommes en
dynamique ascendante ! ».
La loi quinquennale de décembre 1993 sur le travail,
l'emploi et la formation professionnelle visait à accroître
l'efficacité de l'action publique en matière de la formation
professionnelle. Cette loi confiait aux conseils régionaux la
responsabilité d'impulser une politique régionale qui assure
davantage de cohérence et de complémentarité entre les
quatre principales voies de formation professionnelle des jeunes que
sont : l'enseignement professionnel et l'apprentissage pour ce qui
concerne la formation initiale, les actions de formation alternée et des
contrats d'insertion en alternance (principalement le contrat de
qualification), pour la formation d'aide à l'insertion.
Toujours dans le contexte de la décentralisation de la
formation professionnelle et de l'apprentissage, nous avons remarqué
dès 1996, l'émergence de trois modèles de construction des
politiques régionales.
· Le premier se fonde sur un projet politique
impulsé par le conseil régional et sur des pratiques
partenariales éprouvées ;
· Le second quant à lui vise à
établir une cohérence technique entre les différentes
politiques existantes ;
· Le troisième quant à lui repose sur la
maîtrise par le conseil régional, d'un système
d'information et d'expertise lui permettant de négocier avec ses
partenaires.
Dans la majorité des régions, l'ouverture et la
fermeture de sections de formation dans les lycées et les centres de
formation d'apprentis (CFA) ne se traite plus selon la procédure qui
avait cours dans les années 1980 - 1990. Le rectorat instruisait seul
les demandes des établissements et en informait ensuite le conseil
régional qui finançait le fonctionnement et l'équipement
des lycées (Céreq Bref n°162-Mars 2000).
Aujourd'hui, l'offre de formation est de plus en plus
régulée de façon conjointe par l'éducation
nationale et la région. Ces relations s'appuient sur des critères
diversifiés, plus ou moins explicites et négociés, qui
incluent des préoccupations aussi différentes que l'utilisation
rationnelle des fonds publics, l'évaluation des perspectives d'insertion
professionnelle, l'aménagement du territoire ou le développement
local. Pour répondre à la question : la
décentralisation signifie t- elle également modifier la
répartition des compétences ?, monsieur M. formateur
s'exclame en disant que : « Face à la mondialisation
des moeurs, des idées, des marchandises, des lois, à l'anonymat
des marchés, à l'uniformisation de la musique, des
vêtements, des modes et des plaisirs, devant la dislocation des empires
et des nations par la paix ou la guerre, les individus, confrontés
à l'affaiblissement général des pouvoirs politiques,
réagissent partout par la même revendication : tout tenter pour
échapper à la violence du monde, pour retrouver une
maîtrise de leur destin, pour obtenir un meilleur contrôle de leur
vie. Et pour y parvenir, partout, le temps du pouvoir central, celui du Prince,
semble révolu. » Il poursuit en ajoutant que :
« .... Revient celui du pouvoir local, le plus proche du
citoyen, le seul qui soit encore en prise avec les changements du monde. En
France, en particulier, pays où l'identité nationale s'est
longtemps confondue avec la puissance de l'Etat, le discrédit du pouvoir
central a fait monter des revendications régionales. Après une
première vague de décentralisation en 1981, les
collectivités locales ont pris goût à l'exercice du pouvoir
; elles en demandent aujourd'hui plus encore. C'était prévisible
: moins l'Etat est puissant, plus on cherche à
l'affaiblir. »
Le contexte de la régulation conjointe de
l'enseignement professionnelle et de l'apprentissage a changé. Sur ce,
trois évolutions ont contribué à rapprocher les
conceptions et les pratiques des principaux protagonistes régionaux de
la formation professionnelle par apprentissage (Céreq Bref
n°162-Mars 2000).
L'apprentissage est devenu dès lors une filière
à part entière du système de formation initiale. Le nombre
d'apprentis a progressé de 38% entre 1994 et 1997, jusqu'à
représenter plus du tiers des inscrits en second cycle professionnel
(Centre Inffo, Actualité de la formation permanente, La Revue d'Etude et
d'Analyses, n°221).
Dans ce contexte, nous constatons que La plupart des
régions ont également fait du développement de
l'apprentissage une priorité dans laquelle elles ont engagé des
moyens propres. D'autres régulations relèvent d'une construction
plus politique. Elles sont fondées sur des objectifs
négociés qui permettent de définir des pôles de
développement pour des filières prioritaires intégrant les
divers dispositifs de formation. Ce n'est qu'en 1998, que plusieurs conseils
régionaux se sont dotés d'une direction générale
adjointe chargée de couvrir et de coordonner le travail de l'ensemble
des services oeuvrant dans le champ de l'éducation, de la formation
professionnelle et de l'emploi. (« Politiques régionales
de formation professionnelle. Les premiers effets de la loi quinquennale de
1993 », A. Richard, Ph. Méhaut, Bref, n° 128,
février 1997). 5(*)
*
Les politiques régionales en tant que telles, au sens
juridiques du terme, initiées par les lois de décentralisation de
1982 à 1986 et au-delà, renforcées par la loi quinquennale
du 20 décembre 1993 et la loi sur les responsabilités et les
libertés locales du 13 août 2004, consacrent le pouvoir
stratégique des conseils régionaux. Pour la première fois
dans l'histoire du système de formation professionnelle, l'espace
régional devient un échelon de décision politique majeure
en matière de formation. Même si la décentralisation par
l'Etat des moyens et des finances n'a été que très
partielle durant toute cette période, la compétence de droit
commun, devenue compétence générale en matière de
formation, est un événement et une prérogative
déterminante. L'exercice de cette compétence a
généré dans les conseils régionaux des pratiques de
planification et de schématisation régionales en matière
de formation professionnelle par apprentissage, s'articulant de façon
plus ou moins directe avec les plans de développement économique
qui, d'une certaine manière, les génèrent et leur donnent
sens.
De ce point de vue disait Jean L.F. formateur en TIC
(Technologie d'Information et de Communication) que : « les
conseils régionaux utilisent la formation professionnelle comme le font
les autres acteurs économiques (entreprises ou branches
professionnelles) », c'est-à-dire comme un moyen au service
d'objectif à atteindre. La formation est une réponse, une
médiation dans une politique plus générale, pas une fin en
soi ».
De nos jours, il semble évident que le local devient
un lieu de pouvoir de plus en plus pertinent, parce que plus proche des
aspirations personnelles. La politique de décentralisation a permis aux
conseils régionaux d'être investis de pouvoir de décision
et de compétences en ce qui concerne la formation professionnelle et
l'apprentissage. Cette démarche de politique de décentralisation
en France semble pertinente et nous interpelle au sujet de la place des
conseils régionaux dans la formation professionnelle et
d'apprentissage.
Les vagues successives de décentralisation ont
clairement renforcé la compétence de droit commun des
Régions en matière de formation professionnelle et
d'apprentissage. Même si des contrats de branche sont signés
régionalement, il reste à intégrer concrètement le
monde de l'entreprise dans les schémas et programmes régionaux de
formation. L'apprentissage, filière noble de formation semble- t- il,
doit être davantage valorisé, ce qui implique qu'il soit
considéré comme une orientation normale par l'Éducation
nationale, et que les chambres consulaires participent davantage à son
fonctionnement. La dernière étape à franchir pourrait
consister en la mise au point d'une véritable compétence
partagée au niveau de la formation des salariés.
PLACE DES CONSEILS REGIONAUX DANS LA FORMATION
PROFESSIONNELLE ET DE L'APPRENTISSAGE EN FRANCE
« La décentralisation des politiques publiques
trouve
Son ancrage dans les modes de gouvernement des
États ».
(Catherine Agulhon, 2005).
En France, la décentralisation prenait la figure d'une
passation progressive de compétences aux Conseils régionaux. Dans
ce cadre et progressivement depuis 1982, les politiques nationales de
formation professionnelle sont remises en cause, les évolutions
régionales se sont diversifiées. La formation professionnelle et
l'apprentissage sont devenus les premières compétences de plein
exercice qui ont été transférées aux
Régions. Au fil des années, les transferts de compétences
se sont succédé, et nous pouvons considérer qu'en janvier
2005, le niveau régional est devenu réellement le «niveau
total de compétences» dans ce domaine. À cette date,
l'État gardait la compétence Emploi, et les Régions, la
compétence Formation. D'ici là faut-il le rappeler, bien des
difficultés devront être surmontées pour que les
Régions jouent pleinement leur rôle.
La problématique de la formation doit nous rappeler
que nous devons tenir compte des possibilités et des aspirations de
chaque individu, et, en même temps, intégrer ces données
individuelles dans le projet collectif d'une communauté de travail. Le
pari à faire est bien de savoir concilier ce qui paraît
inconciliable, à savoir la formation individualisée et
l'intégration dans une démarche de groupe.
Localement, les politiques de formation imposent un
partenariat fort entre les principaux acteurs et financeurs que sont
l'État, les partenaires sociaux et les Régions. Si l'État
déconcentré et le conseil régional ont fait la preuve de
leur capacité à mettre en commun leurs moyens au service d'une
politique régionale de l'emploi, de l'éducation et de la
formation, il s'avère plus difficile de mettre en place un
véritable schéma régional des formations qui inclurait les
actions de formation menées en entreprise.
En ce qui concerne l'orientation tout au long de la vie,
les régions doivent en assumer l'animation et la coordination. Compte
tenu de leur compétence globale en matière de formation
professionnelle et d'apprentissage, elles doivent veiller à ce que
chaque citoyen, jeune ou adulte, puisse trouver une information concrète
sur les métiers. Cette information doit être la même quel
que soit l'âge ou le statut du demandeur.
En répondant à la question selon vous, quel
rôle doit jouer les régions à propos des salariés et
l'orientation des jeunes ? Voilà ce que D.T. nous livre.
« L'Éducation nationale orientait les jeunes en fonction
de ses propres critères, qui ne tiennent pas toujours compte de la
réalité économique ni de la réalité du monde
de l'entreprise. On a parfois l'impression que le jeune est orienté par
défaut, et qu'il va dans les classes où il y a de la place. Il
faut donc l'aider à découvrir sa vocation et à la tester
au travers de découvertes ou stages en entreprise. La culture du travail
collectif doit être donnée très tôt. Le
système français était entièrement fondé sur
les diplômes. Le message a été pendant longtemps qu'il
fallait que 80 % des jeunes aient le bac. Cela sous-entendait que ceux qui ne
l'avaient pas n'avaient pas de chance de s'intégrer sur le marché
du travail. Cela a eu des effets très pervers. D'une part, on a
incité les jeunes à rester le plus longtemps possible dans le
circuit de l'Éducation nationale et donc, à retarder au maximum
leur entrée dans la vie active. D'autre part, on a laissé croire
à leurs parents, les adultes actifs qui étaient plus de 50 %
à ne pas avoir de diplôme, qu'ils étaient en sursis dans
leur entreprise. »
Les Régions doivent pour consolider leur place dans la
formation professionnelle et l'apprentissage oeuvré à
réconcilier les salariés avec leur métier et à
orienter les jeunes vers ces métiers qui recrutent. Il leur faut donc
faire connaître les entreprises dans leur réalité
quotidienne. L'exemple de l'entreprise Benelux qui a mis sur pied, la
Journée de l'entreprise (JDE) reste désirable. La
formation professionnelle est un outil fondamental dans la lutte
régionale pour l'emploi. Elle semble être un levier pour l'emploi
des jeunes, en tant que compétence première des conseils
régionaux. Depuis 2005, les nouvelles dispositions dictées par
les lois sur les libertés et responsabilités locales du 13
août 2004 et par la loi de la cohésion sociale du 18 janvier 2005
ont conduit à l'accentuation des compétences de la région
en la plaçant comme acteur central de la politique de formation
professionnelle et de l'apprentissage.
PARTIE II :
Dispositif de financement de la formation professionnelle et
d'apprentissage.
Avant de définir ce qu'est le dispositif de financement
de la formation professionnelle et d'apprentissage au tour de laquelle notre
réflexion va être organisée, nous allons tout d'abord nous
intéresser au cadre juridique représenté dans
encadré et ensuite aux différents acteurs du dispositif, la
place de chacun dans le financement et au système de financement de
l'apprentissage. L'apprentissage constitue une voie de formation initiale qui
se déroule sous contrat de travail. L'apprenti
reçoit des enseignements dispensés en alternance, dans un centre
de formation d'apprenti (CFA) et, en situation d'emploi, au
sein d'une entreprise.
Les acteurs intervenant dans le dispositif «
apprentissage » sont multiples (apprentis, centres de formation
d'apprentis, organismes gestionnaires, organismes collecteurs, entreprises,
Régions, Etat, etc.) et les flux financiers qu'ils
génèrent, empruntent des circuits complexes.
UNE VUE D'ENSEMBLE DU SYSTEME
Apparaissant nécessaire, le Conseil du centre national
pour la formation professionnelle tout au long de la vie : CNFPTLV6(*) a fixé comme
priorité à la Commission des comptes de tracer le cadre d'un
système d'information constituant un socle commun de
connaissances pour l'ensemble des acteurs. Le cadre ainsi
établi est le résultat d'une démarche
concertée entre les acteurs de l'apprentissage et les
fournisseurs d'information. Ce cadre semble viser à la clarification de
données éparses, complexes et peu lisibles. Il doit permettre de
recenser et de présenter (à terme) toutes les composantes du
financement de l'apprentissage. Pour cela, il rassemble et met en
cohérence, dans un cadre unique, des sources statistiques et
financières, qu'elles soient nationales ou régionales. Son
élaboration est progressive car elle nécessite l'adaptation des
sources d'information existantes.
Le cadre évolue au fil du temps pour tenir compte des
changements législatifs et réglementaires. Le schéma 2004
a fait l'objet d'une publication en décembre 2007, et a constitué
une première étape dans la construction d'une information
partagée sur le financement de l'apprentissage. Il se situait en amont
de la réforme engagée par le Gouvernement en 2005 en vue de
développer et moderniser l'apprentissage.
Cadre juridique
Article 148
L'article L. 118-2 du code du travail relatif au montant
quant à lui note que : « Le montant de ce concours est au
moins égal, dans la limite de la fraction de la taxe
réservée à l'apprentissage, au coût par apprenti
fixé par la convention de création du centre de formation
d'apprentis ou de la section d'apprentissage, tel que défini au
troisième alinéa de l'article L. 118-2-2. »
Article 149
L.118-2-2 du code du travail sont remplacés par
quatre alinéas ainsi rédigés : « Les sommes
reversées aux fonds régionaux de l'apprentissage et de la
formation professionnelle continue au titre des premier et cinquième
alinéas du présent article sont affectés au financement
des centre de formation d'apprentis et des sections d'apprentissage pour
lesquels la région considérée a passé convention et
des centres de formation d'apprentis pour lesquels a été
passée convention avec l'Etat en application de l'article L. 116-2.
Le cadre juridique relatif au financement de l'apprentissage
montre bien qu'il existe des priorités de financement. Celles-ci sont
destinées en priorité à ceux qui n'atteignent pas un
montant minimum de ressources par apprenti, par domaine et par niveau de
formation déterminé et qui assurent en majorité des
formations d'apprentis conduisant au certificat d'aptitude professionnelle, au
brevet d'études professionnelles ou à un diplôme ou titre
homologué de niveau équivalent, ou qui dispensent des formations
à des apprentis sans considération d'origine régionale.
En effet, la région présente chaque année
un rapport précisant l'affectation de ces sommes au comité de
coordination régional de l'emploi et de la formation professionnelle
mentionnée à l'article L.910-1 «.
Les ressources annuelles d'un centre de formation d'apprentis
ou d'une section d'apprentissage ne peuvent être supérieures
à un maximum correspondant au produit du nombre d'apprentis inscrits par
leurs coûts de formation définis dans la convention prévue
à l'article L. 116-2. Lorsque les ressources annuelles d'un centre de
formation d'apprentis sont supérieures au montant maximum
défini, les sommes excédentaires sont reversées au fonds
régional de l'apprentissage et de la formation professionnelle
continue : FRAFPC.
Les acteurs de la formation professionnelle et
d'apprentissage
En France, les personnes tout au long de leur vie, peuvent
avoir accès à la formation, soit au titre des formations
initiales scolaires ou universitaires (pour des élèves et
étudiants), soit au titre des formations professionnelles et
d'apprentissage (pour toute personne, jeune ou adulte, déjà
engagé dans la vie active). Mise en place dans la forme actuelle au
début des années 70 et largement réformée depuis,
la formation professionnelle mobilise l'Etat, les conseils régionaux
ainsi que les entreprises, les organismes de formation publics et
privés, les organisations professionnelles et syndicales tant sur le
plan de l'organisation que sur celui de financement. La formation
professionnelle et l'apprentissage concernent les jeunes sous statut scolaires
et universitaires ainsi que les apprentis adultes. Ce dispositif implique trois
groupes d'acteurs principaux schématisés de la matière
suivante :
Pouvoir public (PP)
Partenaires sociaux (PS)
Etat Régions
Organisations prof Syndicats de salariés
Les acteurs de la formation
professionnelle :
Régulateurs-Coordinateurs
Offres de prestations (OP)
Structures d'information - Organismes de formation - Organismes
de bilan de compétences - Centre d'information et
d'accompagnement : VAE.
Entreprises (E)
Formation des salariés - Obligation financières -
Formation des chefs d'entreprises.
Réalisateurs
Les publics de la formation (PF):
Demandeurs d'emploi Autres :
Jeunes adultes Salariés Agents de la fonction publique
non salariés
Bénéficiaires
Source :
Comme nous allons-le remarquer à travers ce
schéma, la formation professionnelle en France implique trois grands
groupes d'acteurs que sont :
G1, groupe des régulateurs /
coordinateurs, le G2, groupe des réalisateurs
et le G3, celui des bénéficiaires. Dans le
premier, nous retrouvons: l'Etat, des régions, des organisations
professionnelles et les syndicats des salariés qui sont les grands
décideurs (excepter les syndicats des salariés qui
représentent les bénéficiaires dans les
négociations conduisant à des décisions) en matière
de la politique de l'offre de formation et le financement de la formation. Le
groupe des réalisateurs joue un double
rôle : celui de l'information jusqu'à la réalisation
de la formation en passant par l'organisation. Le troisième groupe G3
est celui des bénéficiaires qui sont aussi des demandeurs de
formation. Dans ce groupe G3, nous y trouvons les demandeurs de l'emploi (jeune
et adulte), les salariés et agents de la fonction publique non
salariés. Bien que nombreux à intervenir dans le dispositif, les
acteurs (Apprentis, Centres de Formation d'Apprentis-CFA, Entreprises,
Régions, Etat) ne sont pas tous financeurs de la formation
professionnelle et d'apprentissage. En effet, nous retenons quatre: l'Etat, les
régions, les entreprises et les collecteurs - OPCA (Organismes Paritaire
Collecteurs Agréées).
Acteurs et financement de
l'apprentissage
En 2006, toutes sources de financement
confondues, le système a mobilisé 6,6 milliards d'euros
y compris 2,2 milliards de
rémunérations (CNFPTLV7(*), le financement et les effectifs de l'apprentissage en
France, données de 2006). Le montant global des ressources de
l'apprentissage a ainsi augmenté de 17% entre 2004 et
2006 soit près d'un milliard d'euros supplémentaires.
Les différents contributeurs du financement de
l'apprentissage et la part de chacun
Pour l'analyse, les financeurs sont vus sous l'angle des
contributeurs finaux. Il en résulte une minoration de la participation
de ceux qui ne financent pas directement les actions (notamment l'Etat et les
entreprises).
· Pour près de la moitié
(46%), ce sont les entreprises avec
3.085M€ (Rapport sur le financement de l'apprentissage,
« une première approche du financement et des effectifs de
l'apprentissage en France », 2005-2006). Elles
versent la taxe d'apprentissage, des fonds mutualisés et des taxes
fiscales (dans les secteurs du BTP, des Transports, du commerce et de la
réparation automobile) et rémunèrent les apprentis.
· selon ce même rapport, pour plus d'un quart de
financement, ce sont les Conseils Régionaux avec
1.748 M€. Ils subventionnent les CFA, versent des primes
aux employeurs d'apprentis, versent des aides directes aux apprentis,
participent aux frais de transports, restauration et hébergement via les
CFA.
· Ce rapport précise que la contribution de
l'Etat est un peu moins de 20% soit
1.242M€.
Il participe à ce financement par des
exonérations de cotisations sociales, par des crédits
d'impôts, et subventionne-les CFA nationaux.
Les organismes gestionnaires (77M€) et
les familles (61M€) contribuent peu. Par rapport
à 2004, la participation des entreprises et des Conseils
régionaux croît de manière significative, respectivement de
19 % et de 32 %.8(*)
Par rapport à 2004, les ressources de l'offre de
formation augmentent de 14%, le total des
rémunérations des apprentis et des exonérations
associées de 22%. Pour les employeurs d'apprentis, les
exonérations de cotisations sociales représentent globalement
26% de ressources non décaissées en plus par
rapport à 2004. Par contre l'indemnité compensatrice forfaitaire
est en baisse de 10% (CNFPTLV, 2006).
Fonctionnement des CFA
Les mesures prises en faveur du développement et de la
modernisation de l'apprentissage, ont pour objectif principal d'attirer de
nouveaux jeunes vers cette voie de formation et de porter le nombre d'apprentis
de 360.000 en 2004 à 500.000 en 2009
(objectif du programme 3 du plan de cohésion sociale). A l'issu de la
deuxième année d'application de la loi, on constate une
progression des effectifs d'apprentis de 10 % portant ainsi le
nombre à 407.809 au 31 décembre 2006 (CNFPTLV,
2007). Avec cette augmentation du nombre d'apprentis, qui les prend en charge
au plan financier et comment ?
Le financement de l'offre de formation (les
CFA) s'établit à 2.444 M€
en hausse de 14% entre 2004 et 2006.
Les contributeurs finaux sont principalement :
ü Les Conseils Régionaux à
hauteur de 1.058M€, soit 43,3%. Leur
participation est en progression de 15% par rapport à
2004,
ü Les entreprises avec 812M€ hors
FNDMA et CDA (Fonds National de Développement et de Modernisation de
l'Apprentissage, contribution Développement Apprentissage) soit
32,2%
ü taxe d'apprentissage : 673 M€ soit
(%).
ü et fonds mutualisés et taxes fiscales :
139 M€ soit (%).
Le financement de l'apprentissage est également
assuré par la contribution des organismes gestionnaires et des familles
pour 138M€, soit 5,6%. L'ensemble des
ressources est principalement utilisé au financement
des CFA. Les deux tiers (2/3) sont consacrées aux frais
de personnels. Les données sont disponibles par région.
Selon le CNFPTLV, avec 1.080M€
(y compris versements au FNDMA), la taxe d'apprentissage ne constitue
ni la seule ressource du financement de l'apprentissage, ni la
principale. Elle représente une petite
moitié du budget des CFA (2.444M€) et
seulement 16% des 6,6 milliards d'euros du
financement total de l'apprentissage.
L'augmentation de 17% du financement de
l'apprentissage entre 2004 et 2006 est à comparer à une
évolution de 10% du nombre d'apprentis. Ceci pourrait
s'expliquer par une augmentation des effectifs d'apprentis dans l'enseignement
supérieur (hypothèse à explorer).
Le système de financement de
l'apprentissage
Le système de financement de l'apprentissage peut
apparaître comme peu lisible. Cette difficulté résulte de
plusieurs facteurs parmi lesquels :
- le nombre des acteurs intervenant sur le champ de
l'apprentissage,
- la multiplicité des sources statistiques, à
démontrer
- la complexité des circuits de financement. à
démontrer
Le Conseil national c'est-à-dire le CNFPTLV a
demandé à sa Commission des comptes de proposer un schéma
qui présenterait sous une forme simplifiée le financement de
l'apprentissage. Ce schéma a été réalisé
pour la première fois en 2007 à partir de données 2004
émanant de sources nationales et régionales d'information. Il a
permis de fixer le paysage de l'apprentissage avant la réforme
engagée par le Gouvernement en 2005 dans le cadre du plan de
cohésion sociale et constitue un point de référence pour
la mesure des évolutions en cours.
Le schéma 2006 s'inscrit dans un contexte
profondément renouvelé. Dans le cadre de la loi du 18 janvier
2005 de programmation pour la cohésion sociale, le Gouvernement s'est
fixé pour objectif (programme 3 du plan) d'atteindre
500.000 apprentis en 2009. Afin de permettre aux employeurs,
aux jeunes et aux Conseils régionaux de recourir plus massivement
à l'apprentissage, la loi a cherché à améliorer le
statut de l'apprenti (maintien de la rémunération en cas de
conclusion d'un nouveau contrat, dérogation à la limite
d'âge supérieure d'entrée en apprentissage, carte
d'apprenti, exonération d'impôt sur le revenu, etc.), à
créer les conditions de la concertation et de la mobilisation des
acteurs ainsi qu'à réformer la collecte et la répartition
de la taxe.
Parmi les mesures nouvelles qui visent à dégager
les ressources supplémentaires nécessaires pour financer le
développement et la modernisation de l'apprentissage, figurent :
- l'établissement d'une liste limitative de
dépenses exonératoires de la taxe d'apprentissage qui permet
d'affecter davantage cette taxe à l'apprentissage.
- le relèvement de la fraction de taxe
affectée au financement de l'apprentissage, le Quota, de 40% en 2004
à 52% aujourd'hui.
- l'institution d'un Fonds national de
développement et de modernisation de l'apprentissage (FNDMA).
Ce fonds comprend deux sections distinctes :
· la première, accueille les ressources
destinées au financement de la péréquation entre les
régions, et correspond à l'ancien FNPTA (fonds national de
péréquation de la taxe d'apprentissage)
· la seconde, reçoit les crédits
affectés au financement des contrats d'objectifs et de moyens
(COM).
En effet, depuis 2005, la possibilité est offerte
à l'Etat, aux Conseils régionaux et aux autres acteurs de
l'apprentissage, de conclure des contrats d'objectifs et de moyens visant au
développement qualitatif et quantitatif de l'apprentissage ainsi
qu'à sa modernisation (Voir l'annexe n°1 sur le contrat d'objectifs
et de moyens de la Région de Bretagne intitulé
« cf. annexe n°1 relatif au Contrat d'objectifs et
de moyens relatif au développement de l'apprentissage entre l'Etat et la
Région de Bretagne »).
L'intermédiation obligatoire des organismes
collecteurs agréés de taxe d'apprentissage
A compter de 2006, les entreprises ne peuvent plus s'acquitter
de la taxe d'apprentissage par la réalisation de dépenses
libératoires directement au profit des centres de
formation d'apprentis. Leurs versements aux CFA/SA (section d'apprentissage) se
font obligatoirement par l'intermédiaire d'un OCTA (organisme collecteur
de la taxe d'apprentissage).
La taxe d'apprentissage :
La taxe d'apprentissage est un impôt dû par les
entreprises qui a pour objet de participer, dans le cadre de la formation
initiale, au financement des dépenses nécessaires au
développement de l'enseignement technologique et professionnel dont
l'apprentissage. Elle est calculée sur le montant des salaires bruts
versés par l'entreprise au cours de l'année d'imposition. Le taux
actuellement en vigueur est fixé à 0, 5 % de la masse
salariale. Le produit de la taxe d'apprentissage est inscrit
au budget de l'Etat. Toutefois, une faible partie de la taxe est versée
au Trésor public, les entreprises pouvant s'exonérer de la taxe
en finançant certaines dépenses dont notamment les subventions
aux établissements d'enseignement dispensant des premières
formations technologiques et professionnelles. Le
bénéfice des versements exonératoires de la taxe
d'apprentissage est ouvert aux premières formations technologiques et
professionnelles telles qu'elles sont définies par l'article 1 de la loi
n°71-578 du 16 juillet 1971."Les premières formations
technologiques et professionnelles sont celles qui, avant l'entrée dans
la vie active, préparent les jeunes à un emploi d'ouvrier ou
d'employé, spécialisé ou qualifié de travailleur
indépendant et d'aide familiale, de technicien, technicien
supérieur, d'ingénieur ou de cadre supérieur des
entreprises des divers secteurs économiques"(EduSCOL, direction
générale de l'enseignement scolaire) ; (cf le
schéma ci-dessus sur la taxe d'apprentissage 2009).
La création d'une contribution au
développement de l'apprentissage (CDA)
Instaurée par la loi de finances pour 2005, la
contribution au développement de l'apprentissage (CDA) est due par les
entreprises redevables de la taxe d'apprentissage et, comme la taxe, est assise
sur les masses salariales brutes de ces entreprises. Son taux est de
0,06% pour les rémunérations versées en
2004, 0,12% pour celles versées en 2005 et
0,18% pour les rémunérations versées
à compter du 1er janvier 2006. Cette ressource vise à se
substituer sur trois ans à la dotation globale de fonctionnement. Comme
cette dernière, la CDA est versée aux Fonds régionaux de
la formation professionnelle et de l'apprentissage (FRAFP). En substituant
ainsi une ressource fiscale à une ressource budgétaire, l'Etat a
entendu dynamiser le financement de l'apprentissage.
Dès 2007, le montant de la CDA
(666M€) devrait être supérieur au montant
théorique (c'est-à-dire évalué selon les
règles de progression de la dotation) de la DGD
(625M€)9(*).
La création d'un crédit d'impôt en
faveur des employeurs d'apprentis, d'un montant de 1 600€ par apprenti,
éventuellement porté à 2 200€
Ce crédit d'impôt constitue une incitation
à l'embauche d'un apprenti. D'un montant sensiblement équivalent
à la CDA au plan national, le crédit d'impôt neutralise le
coût de l'instauration de la CDA. Il est toutefois à noter que le
champ des entreprises qui payent la CDA et celui des entreprises qui
bénéficient du crédit d'impôt apprentissage, ne se
recoupent pas nécessairement. Il y a ainsi redistribution des grandes
entreprises vers les plus petites.
La grille de lecture du schéma nation des flux
financiers de l'apprentissage
L'objectif de ce schéma est de donner une vue
synthétique des acteurs, des circuits et des masses financières
en jeu.
Les informations qui suivent ont pour objet de donner une
grille de lecture du schéma des flux ; elles expliquent son
fonctionnement et l'ensemble de ses composantes.
Les acteurs
Le schéma distingue des sous-groupes d'acteurs qui ne
sont pas complètement étanches :
- ceux qui financent l'apprentissage,
appelés « contributeurs » parmi lesquels
l'Union européenne, l'État, les Régions, les
Entreprises. Ils apparaissent sur fond vert
de l'annexe n°2 : CNFPTLV-Schéma des flux
financiers de l'apprentissage 2006-394617 apprentis pondérés
dans la partie supérieure du schéma.
- ceux qui bénéficient de ce
financement, appelés « bénéficiaires
» : les organismes de formation (CFA, SA, UFA), les employeurs
d'apprentis ainsi que les apprentis et leur famille. Ils apparaissent
sur fond orange de l'annexe n°2 :
CNFPTLV-Schéma des flux financiers de l'apprentissage 2006-394617
apprentis pondérés, dans la partie inférieure
du schéma de l'annexe n°2 : CNFPTLV-Schéma
des flux financiers de l'apprentissage 2006-394617 apprentis
pondérés.
Les Centres de Formation d'Apprentis (CFA)
sont des établissements qui dispensent aux jeunes
travailleurs sous contrat d'apprentissage une formation générale,
technique, théorique et pratique qui doit compléter et
s'articuler avec la formation reçue en entreprise. Ils sont
créés sur la base d'une convention conclue, soit avec l'Etat
s'agissant d'un CFA à recrutement national, soit avec la Région
pour les CFA régionaux. Leur création peut être
initiée par : les organismes de formation gérés
paritairement par les organisations professionnelles d'employeurs, les
collectivités locales, les chambres consulaires, les organisations
professionnelles ou interprofessionnelles représentatives d'employeurs,
les associations, les établissements d'enseignement public ou
privé sous contrat, les établissements de formation et de
recherche ou toute autre personne physique ou morale. La formation
générale des apprentis peut également être
dispensée dans un établissement d'enseignement public ou
d'enseignement privé sous contrat ou de formation et de recherche au
sein :
D'une Section d'Apprentissage (SA)
créée par une convention entre un
établissement et la
Région. Elle est assimilable à un CFA en ce
qui concerne les conditions financières.
Ou d'une Unité de Formation par
Apprentissage (UFA) créée par une convention
entre un établissement et un CFA. L'UFA se distingue de la SA par le
fait que la responsabilité pédagogique des formations
dispensées reste du ressort de l'établissement d'enseignement ou
de formation, et que la responsabilité administrative et
financière relève d'un CFA dit « sans mur » ou encore
« hors les murs », géré par une association
régionale créée par une organisation professionnelle ou
interprofessionnelle, une chambre régionale consulaire ou un groupement
d'entreprises.
Certains acteurs sont à la fois « contributeurs
» et « bénéficiaires ». C'est le cas des apprentis
et de leur famille ainsi que des entreprises.
Pour des raisons pratiques et notamment de lisibilité du
schéma, l'item des apprentis (familles) a
été placé dans la partie centrale inférieure pour
signifier qu'ils sont davantage «
bénéficiaires » que
« contributeurs » ainsi que pour tenir compte de leur statut
de jeune en formation initiale sous contrat dont le temps de formation est
partagé entre les enseignements suivis en CFA et l'expérience
acquise en entreprise.
L'EXPLICATION DES DONNEES QUI ALIMENTENT LE SCHEMA
NATIONAL DES FLUX
La collecte et la répartition de la taxe
d'apprentissage en 2006
En vertu de la loi n° 71-578 du 16 juillet 1971, la taxe
d'apprentissage a vocation à financer les premières formations
technologiques et professionnelles, dont l'apprentissage. Le produit de cette
taxe est partagé en deux fractions :
· le « quota », fraction du
produit de la taxe réservée au financement de l'apprentissage
· le « hors quota » qui constitue le solde du
produit de la taxe destiné au financement des premières
formations technologiques et professionnelles, qu'elles se déroulent
sous statut scolaire (ex. enseignements dispensés dans les lycées
professionnels) ou sous statut d'apprenti cf annexe n°6
relatif à la taxe d'apprentissage reçue par les CFA ;
tous CFA confondus).
A compter de la collecte 2006, les textes législatifs
et réglementaires font évoluer l'économie de la taxe :
· les taux appliqués au produit de la taxe sont
désormais de 52% pour le quota et de 48% pour le hors quota ;
· 22% du produit de la taxe sont prélevés
sur le quota au profit de la péréquation et des contrats
d'objectifs et de moyens (FNDMA) ;
· les entreprises sont tenues de passer par les
organismes collecteurs de la taxe d'apprentissage (OCTA) pour s'acquitter du
paiement de celle-ci : elles ne peuvent plus effectuer de versements directs
aux centres de formation d'apprentis ou aux autres établissements
bénéficiaires.
L'intermédiation des OCTA permet de mieux
appréhender le montant global de la taxe collectée et celui de la
taxe répartie grâce à l'exploitation des états
communiqués par ces organismes à la DGEFP
(délégation générale à l'emploi et à
la formation professionnelle).
CFO : concours Financier Obligatoire.
FRAFPC : Fonds Régionaux de l'Apprentissage et
de la Formation Professionnelle Continue.
UFA : Unité de Formation par
l'Apprentissage.
FNDMA : Fonds National de Développement et de
Modernisation de l'Apprentissage.
La taxe d'apprentissage 2009 pour des salaires versés
à compter du 1er janvier 2008.
CDA-MSx0, 18%
Contribution au développement de
l'apprentissage
Masse salariale (MS) 2006 Base brute
sécurité sociale
2
Taxe d'apprentissage ou taxe brute 0,5%
MS
1
Hors quota - 48%
Quota d'apprentissage - 52%
Barème de répartition unique
FNDMA22%
CFA 30%
B 40%
A 40%
Solde quota
Apprenti aux 31 12 06 forfaits de 15000 €
(CFO)
C 20%
Trésor Public qui reverse aux régions
via les FRAFPC
Déduction éventuelle pour frais de stage
limitée à 4% de la taxe brute
3
CFA, SA et UFA
Ets niveau III et II BTS, DUT et licence
pro
Ets niveau I
Bac et plus
Ets niveau
V et IV CAP, BEP et BAC
pro
Montant à réglé = 1
(2-3
Les flux financiers
Plusieurs flux coexistent parmi nous retenons dans ce
schéma :
Ø Les flux réels qui se
traduisent par des décaissements et des encaissements (ex. les
versements de la taxe d'apprentissage, des rémunérations, des
aides individuelles, des subventions) ;
Ø Les transferts de fonds effectués de
l'État aux Régions au titre de la
péréquation nationale, des contrats d'objectifs et de moyens, de
la décentralisation (ex. la dotation globale de la
décentralisation, la dotation relative à l'indemnité
compensatrice forfaitaire) et des contrats de plan Etat-Région
Ø Les exonérations et les crédits
d'impôts10(*) qui n'impliquent pas de
décaissements mais constituent un manque à gagner,
compensé11(*) ou
pas sur le budget de l'État (ex. les exonérations de cotisations
salariales et patronales, et d'impôt sur le revenu des apprentis).
Le financement de l'apprentissage ne correspond pas à
l'addition des flux car une telle addition comporterait des doubles emplois.
C'est pourquoi le financement de l'apprentissage sera appréhendé
sous l'angle des contributeurs et des bénéficiaires « finaux
». Il en résulte une minoration de la participation de ceux qui ne
financent pas directement les actions (notamment l'Etat et les entreprises).
Les masses financières
Pour chacun des acteurs, il est mentionné :
Ø les ressources affectées à
l'apprentissage,
Ø le financement complémentaire que l'acteur
concerné dégage (sur fond violet) de l'annexe n°2 :
CNFPTLV-Schéma des flux financiers de l'apprentissage 2006-394617
apprentis pondérés et cf annexe n°3 : légende du
schéma des flux financiers de l'apprentissage - 2006),
Ø le montant d'équilibre : en rouge
s'inscrit sur fond vert pour les contributeurs et sur fond
orange pour les bénéficiaires; ce montant traduit
l'équilibre entre les ressources et les charges du compte de l'acteur
considéré (cf annexe n°2 :
CNFPTLV-Schéma des flux financiers de l'apprentissage 2006-394617
apprentis pondérés et cf annexe n°3 : légende du
schéma des flux financiers de l'apprentissage - 2006).
Le montant global des ressources de
l'apprentissage
S'agissant de ce montant global de ressources de
l'apprentissage, qui couvrent à la fois le financement de l'offre de
formation, de la rémunération des apprentis et des aides aux
employeurs, une augmentation est observée 15,8% entre 2004 et
2006, soit 893 M€ supplémentaires. Toutes les sources de
financement confondues, le système mobilise 6,5 milliards
d'euros en 2006 (cf annexe n°4 : le tableau de
synthèse du financement de l'apprentissage2004/2006).
La contribution des différents financeurs de
l'apprentissage croit de manière significative, en 2006, il y a eu 5,5 %
pour les organismes gestionnaires à 19,4 % pour les entreprises, 27,6 %
pour les conseils régionaux et 41,9% pour la participation des familles
au transport, hébergement et restauration. Entre 2004 et 2006, seul le
financement direct de l'Etat affiche une légère
diminution12(*) (-3,3%)
(cf annexe n°5 relatif aux : les contributeurs et les
bénéficiaires).
Les trois principaux contributeurs
« finaux » du financement de l'apprentissage demeurent
néanmoins les entreprises (47% soit 3.085M€),
les Régions (26% soit 1.686 M€) et l'Etat
(18% soit 1.212 M€). La contribution des organismes
gestionnaires et des familles représente 2,1 % soit 138
M€ du financement de l'apprentissage en France et les autres
ressources, 6,6 % soit 435 M€.
Le système de financement de l'apprentissage peut
apparaitre comme « illisible ». La difficulté
d'approcher le système dans sa globalité résulte de
plusieurs facteurs bien connus parmi :
ü le nombre important d'acteurs intervenant sur le champ
de l'apprentissage13(*),
ü la multiplicité des ressources,
ü la complexité des circuits de financement.
Soucieux de contribuer à la transparence du
schéma le Conseil National (CN) a demandé à sa commission
des comptes de proposer un schéma qui présenterait sous une forme
simplifiée le financement de l'apprentissage.
PARTIE III :
La formation des formateurs des CFA des chambres de
métiers et de l'artisanat, CMA : Compétences et
formation.
Cette partie du travail est consacrée aux formateurs
des centres de formation d'apprentis : CFA qui sont en relation directe
avec un groupe d'apprenants. À propos nous nous interrogeons sur le
rôle du formateur et celui de l'enseignant/professeur. C'est cette partie
qui tentera d'apporter des réponses aux hypothèses
avancées précédemment.
LES FORMATEURS EN CFA: FORMATION ET
COMPETENCES
Hypothèses
Cinq hypothèses sont présentées dans ce
dossier.
La première hypothèse concerne les
activités et les compétences du formateur du CFA. Elles sont
relatives à la maîtrise :
· des connaissances théoriques et pratiques
propres à un domaine professionnel, pour notre.
· des compétences psycho-sociales permettant
d'établir et d'entretenir des relations positives avec les apprentis,
le groupe en formation et des différents intervenants dans le processus
de formation,
· des capacités pédagogiques.
Il est remarqué que le niveau des pré-acquis et
la motivation des apprentis ont une relation avec le type de compétences
le plus souhaité, soit les savoir-faire professionnels, soit les
compétences psycho-socio-pédagogiques.
La deuxième et troisième hypothèse
correspondent à la posture, au statut et aux fonctions du formateur.
Elles se rapportent à la mise à jour des connaissances et des
pratiques du métier. La fonction de formateur en CFA évolue et
exige des compétences nouvelles qui correspondraient mieux à
l'évolution du métier. Il est toutefois estimé que la
bonne connaissance du métier et l'expérience professionnelle
restent requises.
La quatrième et cinquième hypothèses
sont relatifs aux pratiques pédagogiques. De plus en plus
d'apprentis souhaitent une pédagogie différente de celle visant
uniquement la transmission du savoir. Ils demandent des démarches qui
favoriseraient la construction des connaissances. Pour eux, une formation selon
un processus d'investigation active basée sur les échanges et le
suivi régulier serait mieux adaptée (présence plus ou
moins régulière en entreprise).
À propos des compétences requises des
formateurs des CFA
Les
formateurs de terrain ont pendant longtemps accompli la mission
d' « instruction » en faveur d'apprentis qui
s'investissent dans leur formation. Dans ce contexte, ils apparaissent
nettement le but de la fonction de formateur : former à
l'exercice d'un métier, techniques propres au
métier et des capacités didactiques.
Selon nos interlocuteurs, en répondant à la question quelles sont
les qualités du bon formateur, tous unanimes disaient que
« La gestion de groupe implique que le formateur
dispose de grandes capacités de « communication et
d'écoute ». Monsieur. T. formateur à IP2A
(Institut pour la Professionnalisation des Acteurs de l'Alternance) soulignait
également un impératif de concision et de clarté afin de
respecter les contraintes de temps par le présentiel.
Aujourd'hui, les missions de la formation par apprentissage se
sont étendues et concernent la réduction des
inégalités devant l'emploi et l'adaptation des qualifications de
la main d'oeuvre aux évolutions du travail.
Les compétences demandées des formateurs sont
différentes selon les objectifs poursuivis en formation. Pour ce qui
concerne la réduction des inégalités devant l'emploi, il
est demandé des compétences relationnelles et
pour ce qui est de l'adaptation de la qualification de la main d'oeuvre aux
évolutions du travail, les capacités sollicités sont de
nature techniques.
Les formateurs se trouvent confronter à des situations
nouvelles. Si quelqu'uns d'entre eux restent des
« instructeurs » en communication avec des
apprenants motivés, d'autres sont face à des personnes qui
cherchent leur vocation ou qui se trouvent en apprentissage par
obligation.
Lors de la rencontre et au moment de l'interview de
l'enquête, des formateurs ont clairement exprimé que
« plus un sujet à un projet personnel bien
explicité et auquel il adhère, plus il s'implique dans la
formation et s'investi».
Un problème de motivation est ainsi soulevé. Ce
même problème est posé dans d'autres sections de
l'enseignement professionnel par apprentissage. En fait, formateurs ou
enseignants sont confrontés à la responsabilité de former
des apprentis qui n'ont pas nécessairement envie d'apprendre ou qui ne
croient plus à l'aboutissement de leur formation.
À propos de la pédagogie à mettre
en oeuvre par les formateurs en CFA
La pédagogie pour les formateurs, représente
l'action développée pour conduire les apprentis à la
maîtrise des savoirs, des savoir-faire
et des savoir-être. Cette conception est conforme
à celle de beaucoup d'acteurs du champ de la formation qui
considèrent la pédagogie comme une action dont le but est de
favoriser l'apprentissage.
C'est à propos de cela que quelques apprentis
interrogés sur leurs attentes vis-à-vis du formateur lors de la
10ème rencontre Sénatoriale de l'apprentissage, 26 mai
2009 au Sénat, expriment que le formateur doit disposer d'une
expertise, d'une pédagogie, d'une
compétence d'animation et de gestion du groupe. Pour
eux, les formateurs sont des « guides du
savoir », des « experts
pédagogues » et comme des « leaders
de groupe » aptes à mener les apprentis au niveau de
compétences attendu.
À la discussion avec les
formateurs, nous constatons une évolution. Alors que l'action de
formation devrait être focalisée sur la logique de l'enseignement
des disciplines, elle devient psychopédagogique particulièrement
centrée sur les problèmes de comportements de type intellectuel
et affectif. Les acteurs (formateurs) rencontrés déclarent
qu'actuellement dans la plus part des cas, « il faut favoriser le
développement personnel des apprentis et que la conception des
méthodes et leur mode d'application doivent dès lors porter sur
des apports des disciplines traitant des sciences sociales à savoir par
exemple les sciences de l'éducation ».
En conclusion, les différents formateurs
rencontrés ont une perception précise et claire de leur travail
et sont conscients que les caractéristiques multiples et diverses des
populations d'apprentis réclament des pratiques pédagogiques
adaptées. Pour eux (les formateurs), le souhait est qu'il fallait avant
de lancer certains apprentis en formation, il faudrait pratiquer de la
rééducation sociale c'est-à-dire récupérer
le sens de l'horaire, la confiance en ses possibilités, la notion de
responsabilité et la capacité de production personnelle.
À propos, un interviewé disait que :
« l'approche de ce type de personnalité est complexe pour
les formateurs des CFA elle demande empathie, écoute,
patience ».
Il était constaté que malgré les
différences de population, des constantes pédagogiques
apparaissent, elles conditionnent les bases de pratiques adaptées aux
apprentis.
Les critères de recrutement des
formateurs
Il est constaté qu'au recrutement des formateurs, les
exigences sont en général les suivantes :
1- une spécialisation technique,
2- une expérience professionnelle avec parfois le
certificat d'aptitude pédagogique (CAP).
Les formateurs engagés, très souvent disposent
d'une expérience en entreprise ou proviennent des filières de
l'enseignement et sont d'emblée en face à face avec des
apprentis, dévoués ou non. Ils se voient immergés dans les
réalités d'un métier dont ils ne maîtrisent souvent
que des aspects techniques de leur spécialité ou des pratiques
pédagogiques adaptées aux apprenants. Un des formateur
interviewé de 45 ans nous disait ceci : « la
profession de formateur d'apprentis s'apprend ainsi sur le
tas ».
Aujourd'hui, force est de remarquer que « les
formateurs s'adressent de plus en plus à des apprenants en
difficulté liée au vécu social, au vécu
scolaire » noté par un formateur L.T. au IP2A (Institut
pour la Professionnalisation des Acteurs de l'Alternance).
Le constat est que l'axe enseignement du savoir-être
pose problème et que cet enseignement demande des compétences
psycho-sociales et des pédagogies adaptées. Les formateurs
interrogés ont exprimé le souhaite d'une formation de
base sous forme d'encadrement ou à l'entrée dans la profession.
Où requérir cette formation de
base ?
Pour acquisition de cette formation de base, un mode est
souhaité par les acteurs de la formation par apprentissage (les
formateurs). Ce mode est la formation continue des formateurs.
À propos de cette formation continue, quatre aspects doivent être
pris en compte :
- la formation continue dans les lieux du travail
c'est-à-dire présence en entreprise,
- la formation technique,
- la formation psycho-sociale,
- la formation pédagogique qui ne semble pas
très importante. Elle doit suivre le cours de l'évolution des
métiers de la spécialité de chaque acteur.
À propos de la formation continue des
formateurs des CFA
Au cours des échanges lors des entretiens, les
formateurs ont précisé quatre aspects de la formation continue.
Chacun représente pour eux une même importance.
La formation continue dans les lieux du
travail
Au sujet de la formation continue dans les lieux du travail
c'est-à-dire la présence en entreprise, les formateurs
interrogés expriment l'efficacité de moyen car pour eux, elle
permettrait d'actualiser les compétences relatives au
« savoir comment » et au
« savoir pourquoi »
c'est-à-dire la compréhension des procédures techniques
mises en oeuvre. Nous pouvons ajouter que ce type de formation favorise la
sensibilisation au fait que sur le tas se réalisent des apprentissages
qui permettraient l'acquisition de compétences que les anglo-saxons
appellent « tacit skills ».
En plus de la formation continuée en entreprise, nous
constatons qu'une grande partie des formateurs interviewés disent qu'ils
ne sont pas associés à la construction des profils professionnels
et de formation. Or il semblerait nécessaire, pour les motiver, de
confronter les formateurs à l'analyse de tâches pour
l'élaboration de ces profils. Ce qui conduit à
réfléchir sur les finalités de la formation en institution
(centre de formation d'apprentis), à sur le sens et la forme de la
formation en alternance où se rencontrent les savoirs
transmis et les savoirs acquis et à se pencher
sur les pratiques pédagogiques (analyser le travail dans sa
complexité, en saisir l'évolution et en anticiper les
évolutions, mettre en évidence son propre rapport avec son savoir
professionnel et le savoir de ceux que l'on a à former, ainsi que la
prise de conscience que l'enseignement dépasse l'unique fonction de
transmission.
La formation technique
Tout compte fait, il conviendrait aussi que les formateurs
puissent :
· être associés à
l'élaboration des recyclages techniques de manière à
concevoir ceux-ci en fonction des besoins de la formation dont ils sont
responsables. A ce sujet, les formateurs considèrent que
« ces recyclages sont souvent assurés par des
hyperprofessionnels et ils en retirent finalement très peu pour ce qui
concerne leurs pratiques de formation. »
· acquérir la capacité à suivre
l'évolution des nouvelles technologies sans devoir toujours recourir aux
séminaires.
La formation psycho-sociale
Face aux difficultés des formations devant les publics
en situation d'apprentissage, il faut surtout se pencher sur des
compétences à :
ü la stimulation à la motivation à la
formation,
ü la gestion socio-affective des groupes d'apprentis
à savoir pour le formateur : identifier les problèmes et les
relayer auprès des services ou personnes compétentes (des
directeurs des CFA, des parents et des employeurs d'apprentis),
ü la conception d'outils pédagogiques de
rattrapage et de remédiation adaptés aux apprenants.
La formation pédagogique
Le formateur des apprentis doit accorder sa pédagogie
en fonction de son public. Plusieurs types de variables peuvent être pris
en compte à cet effet dont, le couple formation volontaire / formation
obligatoire qui détermine la motivation des apprentis, ou les
différences de pré-acquis résultant de formations
antérieures ou de l'expérience professionnelle.
Une autre pratique à laquelle les formateurs
interrogés demandent à être formés est la
pédagogie de résolution des problèmes.
Les difficultés rencontrées sur le terrain du métier
représentent le point de départ. Suivent la conceptualisation des
difficultés et les solutions qui pourraient y être
apportées sous forme de projet, s'enchainent alors les activités
d'observation, d'analyse de synthèse et d'évaluation,
intégrant diverses disciplines favorisant ainsi le
décloisonnement des matières et l'interdisciplinarité. Les
démarches sont souvent inductives (du concret à l'abstrait, du
vécu professionnel à la conceptualisation des techniques).
Le but est de construire des savoirs technologiques et
espérer amener les apprentis à pouvoir, partant d'un plan, d'une
demande, d'un projet, aboutir à la réalisation et à
pouvoir envisager les conséquences techniques des actes qu'ils ont
choisi de poser. Au final, qu'est-ce qu'un formateur et quel est son
rôle?
Pour répondre à ces questions, nous allons
tenter de l'opposer à l'enseignant ou professeur.
LE RÔLE DU FORMATEUR EST-IL CELUI DE
L'ENSEIGNANT OU PROFESSEUR TRADITIONNEL?
En effet dans l'enseignement classique le rôle actif est
dévolu au professeur. C'est lui qui par des leçons ou des cours,
essaye de «modeler » l'élève,
bien trop souvent en ignorant totalement tout de lui (comment il vit, quel est
son projet ou quelle est sa manière d'apprendre). Cet
enseignant/professeur s'adresse à une classe et c'est à chaque
élément de cette classe d'essayer de tirer partie du cours
dispensé. Les activités du professeur ou de l'enseignant se
passent très souvent en classe, à l'école ; pour le
cas de notre objet d'étude au centre de formation d'apprentis :
CAF. Le professeur ou l'enseignant est la personne dans le champ de la
formation professionnelle par apprentissage dispense des cours
théoriques avec un programme bien défini dans le temps à
la base. Il est différent du formateur par ses fonctions et son statut.
En très grande majorité, les enseignants sont fonctionnaires de
droit public, dont le statut et le grade sont déterminés par un
concours national d'accès à la profession.
Le formateur (ce terme a été d'abord
utilisé par la formation continue) a au contraire le souci de
connaître ce que la personne sait avant d'entrer en
formation. Quel intervenant de formation commencerait sa prestation sans faire
un tour de table pour avoir une idée de l'expérience et des
attentes de chacun ? Autres différences manifestes : le
formateur aide l'apprenti ou l'alternant à construire ses apprentissage
et à consolider ses savoirs et ses compétences. Il ne se
satisfait pas d'un exposé mais accompagne l'apprenant
dans sa démarche d'acquisition de savoir ou de construction de
compétences cela suppose d'adoption d'une posture à la fois
bienveillante et non directive (cf. Karl ROGERS, Psychothérapie et
relations humaines, PU de Louvain, 1962).
Le formateur doit souvent adapter le contenu de son
enseignement à la demande des publics. C'est pourquoi les acteurs de la
formation remplissent des fonctions très diverses, liées
à : la pédagogie : enseigner
une ou plusieurs matières, préparer les contenus de formation,
animer en face-à-face ou à distance, évaluer, construire
des ressources éducatives. Pour ce qui concerne le statut du
formateur, il n'existe pas de réglementation nationale régissant
le statut de formateur. En grande majorité, ils sont des contractuels de
droit privé, exerçant leurs activités à temps
complet ou à temps partiel. Ils sont choisis pour leurs diplômes
et/ou compétences et expériences professionnelles liées
à un secteur précis (exemple le secteur de la coiffure).14(*) Le modèle que les
formateurs adoptent, est ce que l'on nomme le modèle
andragogique. Au final, le choix du modèle andragogie fait
évoluer le formateur vers un nouveau métier. De plus en plus le
formateur se trouve confronté à un problème de
création d'outils. Dans le profil de formateur tel qu'il s'esquisse
aujourd'hui dans les CFA des CMA, il devient un organisateur, un
médiateur des apprentissages mais aussi un spécialiste de
l'ingénierie pédagogique, qui crée des outils et les
améliore (il s'agit le plus souvent d'outils
« papier », mais de plus en plus d'outils
multimédia : vidéo, logiciels, CD rom interactifs etc..). Au
final, le formateur tend vers un nouveau métier. Contraint à
l'adaptabilité, il devient l'accompagnateur, le facilitateur.
L'interaction entre l'apprenti et lui (le formateur) est l'acteur
d'apprentissage. Ce nouveau rôle du formateur est double. Il
interpelle deux choses :
- la mise en relation de l'apprenant avec l'objet de
connaissance,
- la réconciliation de l'apprenant avec lui-même
et ses finalités.
Pédagogie et didactique s'appliquent toutes deux
aux processus d'acquisition et de transmission des connaissances. Mais la
première s'intéresse surtout aux relations entre les acteurs de
la formation alors que la seconde traite surtout des contenus du
savoir.
Pour rendre compte cette question, nous avons
réalisé un entretien. L'objectif de cet entretien était
de cherche à savoir les attentes des formateurs et celles des apprenants
qui sont en interaction. Ce qui ressort de cet entretien est le fait qu'il
y a deux visions des choses, deux attentes qui se confrontent, selon
qu'on est formateur ou apprenant. Les attentes ne sont pas les
mêmes et sont difficiles à concilier, tel est le postulat de
départ. On pourrait le schématiser ainsi.
Ce que le F. attend et projette
Ce que le A. attend de la formation
Apprenant
Formateur
Ce que le F. reçoit et ajuste
Ce que le A. exprime de sa compréhension
Les attentes de chacun montrent dans ce schéma
qu'elles agissent en constante interaction
Le sujet et la structure, loin d'être des entités
antagonistes, sont intrinsèquement liés au coeur de
l'unité qu'est la relation (Les moments et leurs hommes, 1988).
La rencontre avec les formateurs nous renseigne sur l'interaction qui existe
entre formateur et apprenant en situation de formation Cette interaction est
une source de frustration, et pour l'apprenant et pour le formateur.
L'apprenant ne peut pas tout dire de ce qu'il attend et
comprend, de par une différence de niveau
quasi-inévitable entre compréhension et
élocution. L'explication sociale que cela peut avoir
nous semble-t-il, c'est que face à celui qu'il considère,
peut-être comme un « agent » de l'institution et qui
va au terme lui délivrer le diplôme, il reste « sans
parole » parce que peur de se voir refuser le diplôme qu'il
attend à la fin de sa formation. Chacun, qu'il soit apprenant ou
formateur, ne sait pas exactement ce qui est perçu, reçu,
par l'autre : le formateur ne sait jamais exactement ce qui est
reçu de son message, l'apprenant ne sait jamais exactement ce qui est
perçu de ses attentes et de sa compréhension. C'est un
décalage entre émission et
réception des messages qui semblent alors au coeur de
la conciliation des attentes entre formateur et apprenants.
« Emission, réception
sont aussi
Représentations de
chacun ».
H.M. formateur.
Les attentes qui n'entrent pas en cohésion,
est-ce dû à un problème de communication ? A un
problème d'émission - réception d'un message ?
Ce que nous recueillons de cette partie de l'entretien semble
nous renseigner sur les difficultés de concilier les attentes des uns
et des autres. Néanmoins, l'entretien nous dit que la
problématique prend son origine dans des difficultés à
communiquer, à échanger lors de l'animation de la formation.
« D'abord, en tant que formateur, faire part de
sa propre expérience et en transmettre une démarche
pédagogique est loin d'être évident :
transmettre, mais comment ? Si la formation en question vise une
transmission de pratiques, la question centrale de la problématique se
résume peut-être à la suivante : transmettre un geste de
métier, est-ce aussi "facile" que transmettre un
savoir ? » Expliquait M.L.
M.L. expliquait plus largement que : « Il
s'avère que dans l'ensemble les résistances sont alors moindres,
en apparence : si les apprentis voient alors bien l'objectif
méthodologique visé, et l'intérêt de la
pédagogie de projet, reste à savoir s'ils la mettront
effectivement en place. Changer une pratique, n'est-ce pas prendre un risque ?
Le risque de ne pas y arriver, d'avoir une classe agitée, d'être
montré du doigt par les collègues, et de sortir du cadre rigide
du prescrit qu'on s'est imposé...Changer sa pratique, n'est-ce pas
innover et toutes les difficultés qui s'y rattachent ? »
Dans la transmission de gestes, à quoi se
heurte-t-on ?
Par rapport à la transmission de geste, nous notons
une résistance liée au changement de pratique professionnelle
proposé, liées aux attitudes déjà ancrées.
Très souvent, ces résistances sont liées à une
remise en question professionnelle trop forte de la part des apprenants. M.L.
disait à propos que : « pour éviter ces
difficultés dans la transmission de geste, il faut que les pratiques
proposées soient en adéquation avec l'aspiration des
apprenants : à savoir établir une pédagogie de projet
avec les élèves en difficulté
d'apprentissage. »
L'entretien nous renseigne sur le fait que d'un
côté, pour l'apprenti, la difficulté est de se mettre en
position de récepteur c'est-à-dire est-ce les
apprentis entendent le discours du formateur ?, est-ce que les apprentis
ont envie d'entendre et comprendre le formateur ?
En fonction des représentations qu'ils ont de leur
profession, de leur état d'esprit personnel les apprentis n'ont pas la
même attitude face à la formation. La satisfaction des attentes
des apprentis semble être primordiale et pour y répondre, il faut
s'y plier s'y former.
« Une formation dans laquelle l'apprenant trouve
exactement ce qu'il était venu chercher, dans laquelle il ne se remet
nullement en question, est-elle encore une "formation" ? Peut-on former sans
impulser un changement ? Se former et changer ne sont-ils pas synonymes
? » Telles sont les questions que notre interlocuteur M.L. se
posait au cours de l'entretien.
Au travers de ces deux milieux très différents
mais en même temps partageant le espace de travail (formateurs et
apprenants), et à l'issue de cette rencontre, nous avons remarqué
que les attentes des formateurs et des apprenants ne sont pas les mêmes.
La synthèse de cet entretien nous permet de dire qu'au final, la
question des attentes est peut-être simplement reliée à une
simple question, englobant communication et gestes de
métier, impulsion d'un changement de pratiques :
comment transmettre ? En matière de didactique de
l'alternance, posons tout d'abord deux principes :
- pour l'apprenant il n'y a d'apprentissage
que si le savoir prend sens, pour lui, dans son expérience ;
- les compétences des apprenants sont
hiérarchisées et le savoir se construit toujours en allant du
simple au complexe (démarche inductive).
(Voir G.Vergnaud - « qu'est ce
que la didactique »- revue Educ.Permanente-n°111 - 1991).
Plaider pour une didactique de l'alternance revient à
plaider pour une formation qui privilégie l'approche inductive et
expériencielle. En matière de pédagogie de l'alternance,
la rupture avec le mode transmissif (le savoir ne se transmet pas, il
s'acquiert - les compétences ne se transmettent pas, elles se
construisent), pose le problème du rôle et de la posture des
formateurs en centre de formation et en entreprise.
En définitive, nous l'avons évoqué
précédemment que quel que soit le lieu, le formateur devient
celui qui aide, qui épaule, dans un
rôle de médiation entre ce qui doit être acquis -
savoirs, comportements, compétences, etc... - et l'apprenant.
Il aura également à assurer des fonctions de
régulation (aider à dépasser l'obstacle ou l'erreur) et
des fonctions de contrôle (se prononcer sur la conformité et la
recevabilité des productions de l'apprenant).
Rappelons ici que pour le secteur des Métiers le
premier temps de l'alternance c'est la période en entreprise. Nous
comprenons immédiatement, dès ce postulat posé, que le
Centre de Formation doit se «caler » sur le vécu
professionnel de chaque alternant autrement dit de chaque apprentis.
La formation des acteurs
La formation des hommes constitue un des vecteurs importants
du changement dans les organisations. Nous prendrons un exemple: la formation
des formateurs des centres de formation d'apprentis des chambres de
métiers de l'artisanat : CMA.
Les formateurs
Nous avons vu précédemment que le formateur se
différencie fortement de l'enseignant/professeur de par son statut, son
rôle, sa fonction et sa posture. Est-il possible dès lors
d'imaginer que sa formation puisse être identique à celle d'un
professeur de l'Education Nationale ?
C'est la raison pour laquelle l'APCM (plus
particulièrement son Centre de Promotion) a mis en place une offre de
formation continue qui propose aux formateurs du secteur une réflexion
et une remise en cause des représentations
«traditionnelles » de leur rôle et de leurs fonctions. En
collaboration avec les Universités, une filière de formation
permet l'accès à des diplômes niveau III (DEUG-DEUSP)
niveau II (Licence) ou niveau I (DESS) qui travaillent à la promotion de
cette autre manière de faire ce métier.
En matière de formation des maîtres
d'apprentissage et de tuteurs par exemple, les choses sont plus
complexes : longtemps les Centres de Formation ont pensé que leur
rôle était «d'exporter » en entreprise, le
modèle du formateur en Centre de Formation.
Ils ont désormais pris conscience d'un certain nombre
de choses :
- l'entreprise est un lieu de production et elle le reste. Ce
n'est qu'indirectement un lieu de formation. Ceci dit l'acte de production peut
être, dans certaines conditions, formateur en lui-même.
- l'entreprise inscrit son action dans un environnement
complètement différent des Centres de Formation
d'apprentis : CFA.
- l'entreprise a certes beaucoup à gagner des
«conseils pédagogiques » amenés par les formateurs
auprès des apprentis, mais ceux ci ont également beaucoup
à apprendre des entreprises et des tuteurs.
La formation devient alors mutuelle et réciproque.
Aujourd'hui, à travers les visites des formateurs des Centres de
Formation en entreprise, c'est bien dans l'échange que se construit le
partenariat. Pour aller vite, il est admis que ce n'est pas uniquement le
tuteur qui forme, mais l'acte de travail en lui-même
c'est-à-dire l'esprit métier. C'est de la richesse de
celui-ci et de sa complexité que l'apprenant peut espérer
construire ses compétences et non pas de la reproduction ou de la
transposition de ce qu'il rencontre en Centre de Formation.
Le point commun entre le tuteur et le formateur en Centre de
Formation c'est que chacun à leur manière, sur des lieux
différents et dans des logiques différentes, ils constituent des
tiers qui interviennent sur le rapport que l'individu (pour
notre cas l'apprenant) entretient avec des tâches auxquelles il est
confronté : ils sont tous deux des
«médiateurs » qui aident
l'apprenant à construire ses compétences. Si l'on admet
que toute formation est d'abord la déconstruction de
représentations erronées, les formateurs en centre, comme les
tuteurs en entreprises, ont du pain sur la planche. L'idéal serait
d'arriver à conjuguer et à métisser les
représentations des uns et des autres pour favoriser une intervention
commune au bénéfice de tous.
Visite des formateurs en entreprise : comment
ça s'organise ?
L'apprenti a conclu un contrat avec une entreprise. A ce
titre, c'est elle qui est responsable de sa formation. Le CFA intervient en
complément. Des contacts réguliers entre les formateurs et des
chargés de formation en entreprise (maître d'apprentissage) son
indispensables. Il est essentiel que l'enseignement en CFA prenne appui sur
l'expérience du jeune en entreprise.
Le schéma de la visite des formateurs en
entreprise :
« Je forme en CFA de la CMA.»
Guide d'accompagnement
1ère année 2ème
année
Visite (s) de suivi
Visite (s) d'évaluation
Objectifs :
Moyens ressources : Acteurs :
Visite (s) de suivi
Installer un système relationnel l Fiche de visite
CFA / Entreprise afin de: Document de
liaison
Document d'évaluation
Fiche
navette Maître d'apprentissage
Transmettre et de recueillir Livret d'apprentissage
Apprentis
Des informations, Tests de positionnement
Formateur
Mettre en oeuvre les outils
Pédagogiques Document
d'évaluation
Formative
Grille
d'évaluation des savoirs
Constater les évolutions
Et les difficultés
Rencontrées par l'apprenti.
Visite (s) d'évaluation
Evaluer les acquis des apprentis Maître
d'apprentissage
Pendant et en fin de formation Document CCF
Apprentis
Mis en place du système D'évaluation
Construire des grilles d'évaluation Validation
des acquis Formateurs
Cibler les acquis professionnels des
Apprentis
Faire le point sur les acquis Inspecteurs
pédagogiques
Proposer conjointement une note
Evoquer l'avenir des apprentis
Face aux acteurs classiques de la formation par apprentissage,
de nouveaux intervenants apparaissent et donc de nouveaux rôles.
Nouveaux rôles des formateurs
En position d'intermédiaires entre les organismes de
formation, les entreprises et les individus en situation de formation que sont
ici les apprentis, nous pouvons faire l'hypothèse que l'évolution
actuelle des technologies et des procès de travail implique une
articulation beaucoup plus étroite entre activité de production
et activité de formation. Les moyens matériels et techniques
mobilisés pour la production sont alors essentiels dans la
réalisation de certaines actions de formation. Le développement
des stages en entreprises, des formations d'alternance sont, pour les
organismes et/ou les centres de formation, une réponse à cette
tendance (Jean-Paul GEHIN et Philippe MEHAUT, 1982).
Face à cette évolution des besoins des
entreprises qui draine en cours de route celle du métier de formation,
la nécessité de nouveaux rôles pour les formateurs semble
être régulièrement soulignée. Aujourd'hui le recours
aux TIC (Technologie d'Information et de Communication) ajoute encore une
dimension supplémentaire à l'évolution du rôle du
formateur. Nous évoquerons par exemple les fonctions ou nouveaux
métiers suivant : tuteur (parfois tuteur méthodologue ou
disciplinaire), concepteur de matériaux pour un travail individuel,
personne ressource, animateur de l'équipe d'un centre de ressources,
ingénieur de formation.
Ces rôles nouveaux ne peuvent être remplis
adéquatement que si de nouvelles attitudes se développent
vis-à-vis des apprentis, des autres membres de l'équipe
formateurs, vis-à-vis de l'entreprise employeur de l'apprenti et de la
relation entre le CFA et le formateur. Ces nouveaux rôles et donc
nouvelles attitudes s'appuient sur de nouvelles représentations qui sont
les représentations de son métier, de sa fonction, de l'acte
d'apprentissage en milieu institutionnel, de la relation aux autres :
apprenants et collègues (Françoise Demaizière,
Février 2005).
Aujourd'hui, la multiplicité des usages des TIC dans
les activités de formation professionnelle et de l'apprentissage, la
décomposition des activités des formateurs, la diversité
des logiques de production de compétences de formateurs, semblent
créer une situation d'ensemble fragile et instable qui possible la mise
forme de recommandations solides et définitives - ne serait-ce que pour
un temps.
Il serait souhaitable, pour dépasser cette
difficulté, que les utilisateurs de ces compétences (entreprises,
organismes territoriaux, sociétés de formation, etc.), ainsi que
les professionnels de la formation eux-mêmes, élaborent des
standards de compétences, faisant au moins pour un temps
référence dans la communauté de ceux qui achètent
et vendent ces compétences.
Prospectives et préconisations
L'analyse de pratiques professionnelles (A.P.P.) semble
être devenue, depuis quelques années, la modalité de
formation initiale et continue la plus en faveur, celle en tout cas
recommandée dans les différents textes et dispositifs
d'accompagnement des personnels et des réformes, en particulier de
l'Éducation nationale, ce qui ne va pas sans poser la question de la
formation de formateurs compétents pour la mettre en oeuvre.
Le dispositif de formation des formateurs des CFA des CMA
s'inscrit dans la politique qualité de l'APCM (Assemblée
Permanente de Chambres de Métiers et de l'Artisanat). Pour une
formation de ces formateurs, les analyses des informations recueillies pendant
les entretiens et des interviews de l'enquête relève la
nécessaire amélioration des démarches de formation
continue des formateurs. Cet état de fait rencontre la
préoccupation européenne actuelle de « formation tout
au long de la vie ». Celle-ci ne peut manquer d'être mise en
oeuvre pour les acteurs des institutions et organisations dont la
finalité concerne l'apprentissage au sens large.
Les objectifs de cette mission dont le principe majeur est
celui d'une formation des formateurs des centres de formation d'apprentis des
chambres de métiers et de l'artisanat. Il s'agit certes, par l'analyse
des situations professionnelles vécues, d'aider des acteurs
professionnels, impliqués dans la situation de formation, à y
voir plus clair par la recherche d'intelligibilité sur leurs pratiques
professionnelles, en même temps de permettre à d'autres acteurs
non impliqués : les CMA à travers la CFCMA (centre de formation
des chambres de métiers et de l'artisanat) d'avoir une vue d'ensemble
sur les pratiques et de pouvoir par conséquent proposer des offres de
formations pouvant contribuer à l'amélioration des pratiques en
matière de compétences et de capacités des formateurs.
Partant du postulat que les "protagonistes ne sont pas de
simples agents porteurs de structures, mais des producteurs actifs du social,
donc des dépositaires d'un savoir important qu'il s'agit de saisir de
l'intérieur" (Kaufmann, 1996) et prenant appui sur
l'épistémologie des méthodes qualitatives (Pourtois et
Desmet, 1988), nous avons mené, dans le cadre de nos missions, une
enquête auprès de acteurs du champ notamment les directeurs des
CFA et des formateurs des CFA des CMA dans la perspective de développer
plus efficacement la formation de formateurs à la pratique de l'analyse
de pratiques en groupe. De ce travail d'enquête, il ressort le constat
d'un certain nombre de paramètres d'efficience qu'il
conviendrait de prendre en compte pour la formation des formateurs; nous en
signifierons ici quelques uns :
1- Mieux s'adapter aux changements,
2- Des démarches d'innovation pensées par les
intervenants rencontrés,
3- Des moments d'immersion dans les réalités du
travail propres à la spécialité,
4- Un accompagnement pédagogique et psycho-social pour
les formateurs des CFA des CMA dès l'embauche,
5- L'approche interdisciplinaire du travail en
équipe,
6- Tenir conseil plutôt que de donner conseils,
7- Apprendre à se connaître,
8- Avoir un positionnement métacognitif,
9- savoir différer,
Au demeurant, nous demandons au CFCMA d'adopter une attitude
volontariste mobilisant, au service de finalités et dans le cadre d'un
mode organisationnel, moyens et réflexion stratégique en vue
d'une formation continue des formateurs tant dans les domaines de leur
spécialisation professionnelle que dans ceux de l'apprentissage, ou de
la connaissance du monde économique et professionnel en
perpétuelle mutation.
1- Pour mieux s'adapter aux changements, nous
invitons
· le CFCMA de proposer une formation en lien
avec un mode de travail interdisciplinaire15(*) mobilisant des équipes
pluridisciplinaires.
2- Des démarches d'innovation pensées
par les intervenants rencontrés
Les formateurs rencontrés lors des entretiens ont
été invités, à faire part de leurs usages et
problèmes. Ils ont souligné le caractère très
positif de ces échanges mais également le fait qu'une
majorité d'entre eux était rarement, voire jamais, mis en
situation de procéder à de tels échanges.
Or, les organisations publiques et privées
évoluent dans un milieu en perpétuelle mouvance et l'adaptation
aux changements exige de plus en plus la mobilisation de tous les acteurs. La
dimension collective, interactive et cognitive devient importante pour
répondre quasi immédiatement aux modifications de contexte.
Les organisations tentent à devenir fluides pour
favoriser le travail en équipe pluridisciplinaire16(*) pour mieux maîtriser les
savoirs nouveaux et faciliter les changements. Les professionnels de la
formation notamment ceux des centres de formation d'apprentis : CFA des
chambres de métiers et de l'artisanat : CMA sont confrontés
aux conditions nouvelles de formation et d'emploi, aux demandes des acteurs
sociaux, aux modifications institutionnelles...
· A propos, nous recommandons qu'une formation en
lien avec la supervision et l'intervision soient proposée pour
développer la communication entre formateurs. Ce qui faciliterait et/ou
renforcerait ainsi les échanges, l'analyse des problèmes
rencontrés et la production d'outils de formation adaptés.
3- Des moments d'immersion dans les
réalités du travail propres à la
spécialité
De nombreux formateurs, même s'ils sont initialement
issus des entreprises, sont coupés, en tout ou en partie, des
évolutions culturelles, techniques et organisationnelles de leur milieu
de travail d'origine. Le rythme qu'ont connu ces évolutions lors de ces
dernières années peut entraîner jusqu'à la
méconnaissance de la réalité actuelle de ce milieu.
Ils sont sensibles à ce phénomène mais,
à certains endroits, éprouvent des difficultés à
saisir le pourquoi et le comment des changements successifs des professions.
Face à cette réalité,
· nous propose en effet que soient prévus
en cours de carrière des moments d'immersion dans des milieux du travail
en lien avec la spécialité des formateurs. Le cadre
organisationnel de ces retours devra faire l'objet de concertation.
4- Un accompagnement pédagogique et
psycho-social pour les formateurs des CFA des CMA dès
l'embauche
Les compétences techniques et la spécialisation
sont généralement acquises dans le cadre de la formation de base
et de l'expérience professionnelle antérieure des formateurs.
Elles sont exigées au moment de l'engagement.
Par contre, la formation pédagogique du formateur -
si elle n'est pas acquise en formation initiale se construit le plus souvent
sur le tas avec les aléas qui en résultent, comme l'ont fait
remarquer les formateurs de terrain lors des interviews. Ils ont
regretté le manque de formation et d'encadrement au moment de leur
embauche.
Or le métier de formateur requiert de plus en plus
souvent des compétences psycho-sociales transversales plus larges
étant donné l'évolution des publics concernés. Les
formateurs se disent démunis face à la gestion du stress, face
aux problèmes de communication des savoirs, de relation, de gestion de
groupe, face au manque de motivation des stagiaires parfois obligés
d'être là, face à la perte de confiance en soi de certains.
Ils sont peu ou pas informés des nouvelles techniques de l'apprentissage
élaborées dans la foulée des recherches menées sur
le fait d'apprendre à apprendre. Les éléments cités
dans le corpus de texte nous conduisent à demander au CFCMA de,
· dès l'entrée en fonction des
formateurs, soit organisé un encadrement afin qu'ils reçoivent
toutes les informations sur les pratiques et missions propres à leur
métier, qu'ils puissent accéder à des formations aux
techniques d'apprentissage performantes, aux pédagogies adaptées
aux jeunes et parfois aux adultes et aux comportements adéquats en
matière de relation avec les apprenants et de gestion des groupes. Cette
formation doit comprendre un accompagnement des formateurs en début de
carrière : partir des pratiques, les décrypter, les
justifier sur base d'éléments psycho-socio-pédagogiques et
les reconstruire.
5- L'approche interdisciplinaire du travail en
équipe
Des interviews réalisées dans le cadre du
dossier, révèlent que l'on peut distinguer deux
catégories d'intervenants dans la formation professionnelle par
apprentissage:
· Ceux qui ont en charge la formation proprement dite
depuis l'analyse des besoins jusqu'à la construction de modules de
formation et leur mise en oeuvre sur le terrain.
Certains travaillent avec un groupe d'apprenants et doivent
disposer de la capacité de gérer les interactions, tout en
assurant la fonction de production centrée sur les tâches et
exigences de la formation.
· Ceux qui ont plutôt en charge les aspects
sociaux liés à l'accueil, à l'information, à
l'orientation, à la guidance, à l'entretien (missions plus
souvent exercées par des assistants sociaux ou psychologues) qui
entretiennent avec les stagiaires une relation différente,
extérieure aux exigences de production.
Cependant cette division ne cantonne en rien les
différents formateurs dans leur catégorie. Une collaboration
entre eux est requise pour l'efficacité même de leur travail. Or,
lors des interviews, beaucoup de formateurs ont mis en avant leur manque de
formation au travail interdisciplinaire comprenant des formateurs de profils
différents, des gestionnaires et des travailleurs sociaux.
En effet, dans la formation des apprentis, divers
intervenants ont leur place à des moments différents, avec des
fonctions différentes tout au long des parcours des individus. Il est
souvent difficile de garder une cohérence dans l'action, ce qui demande
du travail en commun, et donc des lieux et du temps, ce qui est rarement le cas
dans les organisations de formation et/ou des centres de formation
d'apprentis : CFA. La taille de ces institutions et leur mode de gestion
sont des facteurs déterminants des possibilités d'ajustement
entre formateurs ou entre les formateurs et leurs responsables, (par
responsables, nous entendons des directeurs des centres de formation). Il est
cependant essentiel que les fonctions de chacun soient listées et
connues pour éviter la rupture de la chaîne d'information depuis
l'émergence du projet de formation jusqu'au prestataire.
Il faut donc que chacun sache les enjeux, le pourquoi et le
comment, participe à la création d'outils, et qu'on maintienne
les contacts avec l'entreprise (employeur de l'apprenti et la CMA tutelle),
sinon la formation risque de perdre en qualité et en pertinence.
Après un minutieux travail d'analyses de données, nous pensons
que la CFCMA dans sa démarche peut offrir une formation sur,
· la capacité du travail
interdisciplinaire en équipe, qui, à notre avis semble
fondamental et indispensable. Ce qui entraînera une meilleure perception
des compétences et des tâches de chacun dans la réalisation
des processus de formation. Cela exige bien entendu une meilleure articulation
entre les activités d'apprentissage, d'encadrement psycho-social et
pédagogique, d'administration, d'orientation sans clivages entre
elles.
6- Tenir conseil plutôt que de donner
conseils
Est décrit comme une posture liée à un
changement important, voir une transformation profonde par certains
interlocuteurs. Tenir conseil par définition n'est-ce pas
délibérer ? Il est à noter que pour certains
interlocuteurs l'adoption de cette posture représente une
« pénibilité », une
« endurance » car elle est en rupture avec cet habitus
(BOURDIEU P.) professionnel où le formateur sait et apprend à
celui qui est censé savoir. A ce sujet, nous invitons le CFCMA de
propose
· une formation car celle-ci permettrait de
prendre conscience, d'une part, que les logiques de celui qui croit savoir et
de celui qui voudrait savoir/comprendre ne sont systématiquement
superposables et d'autre part que, même si les acteurs travaillent sur
des genres professionnels semblables, les styles des uns et des autres peuvent
être différents (CLOT Y., 1999). cette
compétence consistant à « tenir conseil avec l'autre,
les autres » et non vouloir « conseiller
l'autre », est une sorte de se protéger de son angoisse en
déversant sur l'autre des conseils de bon sens.
![](La-formation-des-formateurs5.png)
* 1 Cette abondante
littérature est maintenant recensée dans une étude
bibliographique sur les formations en alternance, réalisée par
l'AFPA, le Centre d'études de l'emploi, le Centre de formation des
formateurs du CNAM et l'Institut national de recherche pédagogique
(Documentation française, Collection DFP, 1992)
* 2 L'article 118-1 du Code
du travail, modifié par la loi de programmation pour la cohésion
sociale du 18 janvier 2005, institue les contrats d'objectifs et de moyens
visant au développement de l'apprentissage.
* 3 La loi quinquennale
compte parmi ses objectifs l'amélioration de l'apprentissage. Elle ouvre
des classes d'initiation préprofessionnelles en alternance (CLIPA) aux
jeunes de 14 ans et plus, sous statut scolaire. Elle ouvre de nouvelles
sections d'apprentissage au sein d'établissement d'enseignement public
ou privé sous contrat ou d'établissements de formation et de
cherche relevant de Ministères autres que celui de l'Education
Nationale. Elle remplace la procédure d'agrément préalable
à l'accueil des apprentis par une procédure déclarative de
l'employeur. Elle institue, à compter du 1er janvier au titre
de maître d'apprentissage confirmé (MAC).
![](La-formation-des-formateurs4.png)
* 4 La formation
professionnelle est en France une question importante, dont les origines
remontent au Moyen Âge. La France a inscrit le droit a`
l'éducation et a` la formation professionnelle dans sa Constitution.
Elle a mis en place des réformes majeures de son système de
formation professionnelle depuis le début des années 2000:
répertoire des certifications en 2002 et transfert aux Régions de
la pleine compétence en matière de formation professionnelle
depuis 2004, notamment. Une nouvelle réforme est en cours et devrait
être effective dès 2009. A` l'heure ou` s'ouvre la
présidence française de l'Union européenne, la France, aux
côtés de l'Europe, est plus que jamais encline a` faire de la
formation professionnelle un enjeu majeur de sa politique de demain. Au cours
de sa présidence, l'objectif affiche' est de prendre en compte toutes
les dimensions de l'éducation et de la formation tout au long de la vie
et de poursuivre sur les priorités du processus de Copenhague:
améliorer la qualité' et l'efficacité' des systèmes
d'éducation et de formation dans l'Union européenne; faciliter
l'accès de tous aux syste`mes d'éducation et de formation; ouvrir
au monde extérieur les syste`mes d'éducation et de formation
(Feyfant Annie, Dossier d'actualité de la VST, n°44- avril 2009).
* 5 La
décentralisation consiste pour l'État à abandonner
certains de ses pouvoirs au profit des collectivités territoriales
telles que les Régions et leur instance délibérante le
Conseil régional, en répartissant sur elles ses
compétences.
* 6 CNFPTVL : Centre
national pour la formation professionnelle tout au long de la vie.
* 7 CNFPTLV : Conseil
national de la formation professionnelle tout au long de la vie. Loi
n°2004-391 du 4 mai 2004 relatif à la formation professionnelle
tout au long de la vie et au dialogue social : article 26 (remise au CNFPTLV
des résultats de l'exploitation des données recueillies
auprès des OPCA et du fonds national habilité à
gérer leurs excédents) et surtout article 27 (missions,
composition et productions du CNFPTLV). La loi confie à la nouvelle
instance les missions suivantes : Favoriser la concertation entre les
acteurs, de donner son avis sur la législation et la
réglementation, évaluer les politiques régionales
d'apprentissage et de formation professionnelle continue, établir
à destination du Parlement un rapport annuel sur l'utilisation des
ressources financières affectées à la formation
professionnelle tout au long de la vie et à l'apprentissage et assurer
un contrôle régulier de l'emploi de ces fonds
* 8 Toutes ces données
en chiffres sont exprimées en million et sont tirées de la
CNFPTLV (conseil national de la formation professionnelle tout au long de la
vie) « le finance et les effectifs de l'apprentissage en France,
2006 ».
* 9Le montant de la DGD
alloué aux départements au titre de 2007 est
déterminé à partir du montant de DGD aux
départements au titre de 2006, modifié ainsi qu'il suit :
· application du taux d'indexation
· prise en compte des différentes mesures
liées à la poursuite de le mise en oeuvre de la loi
n°85-1098 du 11 octobre 1985 relative à la prise en charge par
l'Etat, les départements et les régions des dépenses de
personnel, de fonctionnement et d'équipement des services placés
sous leur autorité.
· ajustement de la compensation financière
fixée par l'arrêté du 17 août 2006.
* 10 Sur le revenu
versé aux apprentis
* 11 Les exonérations
de charges salariales et patronales à l'endroit des entreprises sont
compensées à la sécurité sociale. La charge du
crédit d'impôt est directement supportée par l'Etat sur son
propre budget.
* 12 A compter de 2006,
l'Etat ne verse plus d'aides aux employeurs d'apprentis : les
Régions ont en effet la pleine responsabilité de le prime aux
employeurs d'apprentis. Ceci explique la diminution du financement direct de
l'Etat (c'est-à-dire hors compensation des transferts de
compétences aux Régions).
Ces subventions comprennent les subventions de fonctionnement
et d'équipement / investissement ainsi que les aides indirectes du
« Transport, Hébergement, Restauration » (THR) au
bénéfice des apprentis. Elles représentent 64% de la
contribution des Conseils Régionaux à l'apprentissage.
* 13 L'Etat ses
départements ministériels et ses services
déconcentrés, les conseils régionaux, les entreprises, les
branches, les organismes collecteurs de taxe d'apprentissage (OCTA) compris
dans leur diversité, les organismes gestionnaires des centres de
formation d'apprentis (CFA), les c fa, les apprentis et leur famille.
* 14 L'andragogie est
définie comme l'art et la science d'enseigner aux adultes. Dans
l'andragogie, il y a accroissement de l'autogestion, les apprenants sont une
source pour l'apprentissage, la négociation commune et il ya
également la réciprocité et le respect dans la
collaboration formelle. Dans la méthode andragogique, les tâches
de développement sont centrées sur les rôles sociaux ce qui
permet l'immédiateté de la mise en application centrée
autour des problèmes et non autour des thèmes comme c'est le cas
dans le modèle pédagogique. L'andragogie contrairement à
la pédagogie propose un modèle de processus et non un
modèle de contenu.
* 15
Interdisciplinarité : interaction existant entre deux ou plusieurs
disciplines et qui peut aller de la simple communication des idées
jusqu'à l'intégration mutuelle des concepts directeurs de
l'épistémologie, de la terminologie, de la méthodologie,
des techniques, des données et de l'orientation de la recherche et de
l'enseignement s'y rapportant (OCDE), in Guide du formateur, De Boeck, 1989.
* 16 Pluridisciplinaire : il exprime le fait qu'un
projet de soin ou de vie fait appel à des professionnels de plusieurs
formations, de plusieurs disciplines ou de plusieurs spécialités
à l'intérieur d'une même discipline. Qui concerne plusieurs
disciplines, domaines d'étude.
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