Université CADI AYYAD Faculté des
Sciences Juridiques Economiques et Sociales Marrakech Master en Finance
Appliquée
Libéralisation financière et
investissement des entreprises marocaines
Mémoire pour l'obtention du Master en Finance
Appliquée Présenté par
Abdessamad OUNIR
Sous la direction du professeur
Brahim BOUAYAD
Membres du Jury :
Professeur. Brahim BOUAYAD, Université CADI AYYAD,
Président. Professeur. El Mustapha KCHIRID, Université CADI
AYYAD. Professeur. Mohamed HAMDAOUI, Université CADI AYYAD.
Résumé
L'objectif de notre recherche est d'étudier le
processus de libéralisation du secteur financier et son impact sur
l'investissement des entreprises marocaines. Pour ce faire, nous avons
présenté dans un premier chapitre une revue de littérature
de la politique de libéralisation financière et investissement
des entreprises, ensuite nous passons en revue une description des
caractéristiques du secteur financier et du climat d'investissement
avant et après la libéralisation financière au Maroc,
enfin et dans un troisième chapitre, nous avons tenté de
répondre à notre questionnement à travers une analyse des
données de l'enquête effectuée sur un échantillon
d'entreprises marocaines. Il ressort ainsi de notre travail que le processus de
libéralisation financière initié par les autorités
publiques depuis le début de la décennie 80, n'a pas permis
d'éliminer en grande partie les contraintes de financement
résultant des asymétries d'information et le comportement des
banques d'une part, et les interventions de l'Etat dans les affaires
financières et économiques d'autre part. Au terme de notre
étude, nous pouvons dire que le climat d'investissement est
marqué par la persistance des déficiences des conditions
défavorables notamment aux petites et moyennes entreprises et que le
secteur bancaire, malgré sa solidité financière, manque de
dynamisme en matière de financement des investissements des
entreprises.
Abstract
The aim of our research is to study the financial
liberalization process and its impact on business and investment. To do this,
we presented in the first chapter a literature review of financial
liberalization and investment, in a second chapter we review a description of
this process before and after financial liberalization Morocco, and finally in
a third chapter, we tried to present an empirical investigation. It is clear
from our work that the financial liberalization process initiated by the
authorities since the early 80's, did not remove much of the funding
constraints arising from asymmetric information and behavior banks on the one
hand, and state intervention in the financial and economic affairs on the
other. Our conclusion is that the investment climate is marked by the
persistence of adverse conditions deficiency particulary for small and medium
firms and the banking sector, despite its financial strength, lack of dynamism
in financing investment.
Avant propos
Je voudrais remercier particulièrement mon directeur de
mémoire Monsieur le professeur Brahim BOUAYAD pour ses précieux
conseils et son suivi régulier de mon travail, ainsi que Messieurs les
professeurs El Mustapha KCHlRID, Mohamed HAMDAOUI, Mourad MAAROUF pour leurs
suggestions pertinentes notamment sur les questions techniques tout au long de
la réalisation de ce mémoire et tous les professeurs de la
filière Master Finance Appliquée.
Je voudrais aussi remercier mes parents, mes soeurs et mes
frères pour leur soutien sans failles et qui m'ont toujours
encouragé et aidé à poursuivre mes études jusqu'au
bout.
Un remerciement va également au professeur Mohamed BOUZIDI
pour ses recommandations.
J'exprime ma gratitude à mes collègues et tous mes
amis (es) pour leur soutien moral à des moments de déprime.
Je dédie ce travail :
A la mémoire de mon père ;
A ma mère, pour son amour, sa patience et sa prière
;
A mes chers (es) frères et soeurs, j'espère que
ce travail porte ma profonde reconnaissance et ma grande tendresse pour vous,
que Dieu m'aide à vous rendre un petit peu de vos sacrifices ; A ceux
qui me sont chers et en particulier mes amis (es) de classe (FA et TETQ), et
tous mes professeurs ;
J'espère qu'ils trouveront dans ce mémoire
l'expression de mon profond amour et de succès dans leur vie.
Table des matières
Introduction générale 1
Chapitre 1 : Libéralisation financière et
investissement des entreprises :
revue de littérature 3
1.1 Libéralisation financière : approche
néoclassique 3
1.1.1 McKinnon & Shaw et libéralisation
financière 3
1.1.1.1 De la répression à la libéralisation
financière 3
1.1.1.2 Epargne et financement des entreprises 4
1.1.1.3 Effets de la répression financière 7
1.2 Prolongements théoriques de la libéralisation
financière 9
1.3 Contraintes de crédit et imperfections des
marchés de crédit 10
1.3.1 Rationnement de crédit 11
1.3.2 Le modèle de Gale 12
1.3.3 Williamson et les imperfections du marché de
crédit 13
1.4 La libéralisation financière : approche
néo-structuraliste 13
1.4.1 Hypothèses de l'approche néo-structuraliste
14
1.4.2 Principaux développements théoriques de
l'approche néo-structuraliste 15
1.4.2.1 Secteur informel et libéralisation
financière 15
1.4.3 Le modèle de Van Wijnbergen 16
1.5 Les contraintes de financement et effets des réformes
financières 18
1.5.1 Les contraintes de financement et taille des entreprises
18
1.5.2 Désengagement de l'Etat et effet des réformes
financières sur
l'investissement des entreprises 19
1.6 Déterminants de l'investissement et la théorie
financière :
le modèle de Jorgenson 20
1.7 Les modèles post-keynésiens 20
1.7.1 L'analyse de Burkett & Dutt 21
1.7.2 L'analyse de Dutt 21
1.7.3 Les conclusions de Modigliani et Miller 23
1.8 Autres développements théoriques de la
libéralisation financière 24
1.8.1 La sélection des emprunteurs 24
1.8.2 La supervision des emprunteurs 25
1.9 Libéralisation et réformes financières :
étapes et conditions de réussite 26
1.9.1 La séquence de libéralisation optimale 26
1.9.2 La vitesse des réformes financières 27
1.9.2.1 La libéralisation financière brutale 27
1.9.2.2 La libéralisation financière graduelle
27
Conclusion 28
Chapitre 2 : Libéralisation financière et
investissement
des entreprises marocaines 29
2.1 Caractéristiques du secteur financier marocain avant
la libéralisation financière 29
2.1.1 Les instruments du contrôle des crédits 29
2.1.2 Indicateurs de répression contraignants au
financement
des investissements des entreprises 32
2.1.3 Accès au crédit et environnements
législatif et comptable restrictifs 34
2.2 Période de libéralisation financière
34
2.2.1 La politique de libéralisation des taux
d'intérêt 35
2.2.2 Des conditions d'octroi des crédits contraignantes
38
2.2.3 La politique de désencadrement de crédit
39
2.2.4 Les réserves obligatoires 39
2.2.5 La réglementation prudentielle et la supervision
bancaire 41
2.2.6 Dynamisation du marché boursier 42
2.2.7 Asymétrie d'information et rôle des banques
dans le financement
de l'économie nationale 44
2.3 Brève Présentation du climat de
l'investissement au Maroc
avant la libéralisation financière 46
2.4 Pourquoi la libéralisation financière est-elle
nécessaire ? 48
2.5 Présentation des secteurs d'activité 52
2.6 Un système varié d'incitations industrielles
53
Conclusion 56
Chapitre 3 : Libéralisation financière et
investissement
des entreprises marocaines : analyse empirique
57
3.1 Analyse statistique 57
3.1.1 Choix des variables et description des résultats
57
3.1.1.1 Choix de l'échantillon 57
3.1.1.2 Informations sur l'enquête 57
3.1.1.3 Choix des variables et définition du
problème de recherche 58
3.1.1.4 Présentation et interprétation des
résultats 59
3.1.1.4.1 Identification du secteur d'activité des
entreprises 59
3.1.1.4.2 Effectif employé 59
3.1.1.4.3 Sources de financement 60
3.1.1.4.4 Demande de prêt 60
3.1.1.4.5 Conditions de prêt 61
3.1.1.4.6 Relation banque entreprise 62
3.1.1.4.7 Secteur d'activité et accès au
marché de crédit 63
3.1.1.4.8 Garanties fournies 64
3.1.1.4.9 Investissement et renouvellement des équipements
65
3.1.1.4.10 Perception réformes 66
3.2 Analyse Factorielle des Correspondances Multiples (ACM) 72
3.2.1 Principe et étape de l'ACM 72
3.2.2 Passage du codage condensé au tableau disjonctif
complet 72
3.2.3 Présentation des variables 73
3.2.4 Présentation du tableau disjonctif complet 74
3.2.5 Présentation et analyse du tableau des valeurs
propres et de l'inertie totale 74
3.2.6 Contribution des variables 74
3.2.7 Etude du nuage des individus 78
3.2.8 Contribution des modalités 79
Conclusion générale 82
Bibliographie 84
Annexes 86
Liste des graphiques et tableaux
Liste des graphiques
Figure 1.1 : Équilibre épargne-investissement 8
Figure 1.2 : Effets de l'organisation financière sur la
production 10
Figure 1.3 : Les effets d'une augmentation du taux réel
sur les dépôts à terme 17
Figure 1.4 : Evolution des réserves légales et
crédits alloués au secteur privé 30
Figure 1.5 : Evolution des taux annuels nominaux sur les
crédits à moyen terme 31
Figure 1.6 : Evolution des taux d'intérêt 31
Figure 1.7 : Evolution des crédits au secteur privé
en pourcentage de P113 33
Figure 1.8 : Evolution des taux d'intérêt 39
Figure 1.9 : Evolution de la capitalisation boursière
43
Figure 1.10: Evolution du chiffre d'affaires 44
Figure 1.11: Total des crédits bancaires 45
Figure 1.12 : Évolution des taux d'épargne et
d'investissement 48
Figure 1.13 : Évolution du taux d'épargne et du
taux d'investissement. 51
Figure 1.14: Graphique symétrique des variables 76
Figure 1.15 : Graphique symétrique --individus et
modalités- 81
Liste des tableaux
Tableau 2.1 : Evolution des taux d'intérêt 37
Tableau 2.2 : Structure de l'épargne financière des
agents non financiers 39
Tableau 2.3 : Evolution de l'investissement public en faveur de
l'agriculture 47
Tableau 2.4 : Evolution des investissements par secteur
d'activité 53
Tableau 2.5 : Répartition de l'échantillon par
région 57
Tableau 2.6 : Hypothèses et objectifs de recherche 58
Tableau 3.7 : Répartition des entreprises selon la forme
juridique
et le secteur d'activité 59
Tableau 3.8 : Effectif total des entreprises 59
Tableau 3.9 : Sources de financement des investissements et
taille des entreprises 60
Tableau 3.10 : Demande de crédit et taille des entreprises
61
Tableau 3.11: Conditions de prêt et taille des entreprises
61
Tableau 3.12 : Raisons de refus d'effectuer une demande de
prêt 62
Tableau 3.13 : Relation banque entreprise et taille des
entreprises 62
Tableau 3.14 : Accord sur prêt et relation banque
entreprise 63
Tableau 3.15 : Accord sur prêt et secteur d'activité
64
Tableau 3.16 : Garanties offertes 65
Tableau 3.17 : Proportion machines et secteur d'activité
65
Tableau 3.18 : Perception lourdeur des charges fiscales et
coût élevé
du financement bancaire 66
67
68
68
69 69
70
Tableau 3.19 : Perception développement du secteur
informel et
problèmes législatifs
Tableau 3.20 : Perception réforme bancaire et accès
au financement bancaire Tableau 3.21 : Accès au financement bancaire
Tableau 3.22 : Coût élevé de financement et
taille des entreprises
Tableau 3.23 : Perception de la lourdeur des charges fiscales et
taille des entreprises
Tableau 3.24: Soutien des banques et taille des entreprises
Tableau 3.25 : Degré d'accord/la justice marocaine est un
handicap
au développement des affaires 70
Tableau 3.26 : Degré d'accord sur les reformes
lancées depuis les années 80 71
Tableau 3.27 : Valeurs propres et pourcentage de variance 74
Tableau 3.28 : Contribution des variables 75
Tableau 3.29 : Matrice des corrélations 77
Tableau 3.30 : Contribution des individus 78
Tableau 3.31: Contribution des modalités 80
Introduction générale
Depuis son apparition, la théorie financière n'a
cessé d'attiser la convoitise des chercheurs en étudiant les
interactions entre le développement économique et l'efficience
des systèmes financiers et explique et aident à comprendre les
phénomènes financiers. Le champ de recherche correspond à
l'étude de l'intermédiation financière, définit
comme un processus d'ajustement des besoins et des capacités de
financement par l'intervention d'une institution financière.
En effet, jusqu'aux années cinquante, la théorie
financière n'intégrait pas véritablement les banques et
les institutions de crédits car que les agents interviennent directement
dans la transmission de l'épargne à l'investissement. La mise en
évidence de celle-ci s'est faite, à la fin de la décennie
50 suite à l'étude des marchés financiers. Les travaux de
pionniers ont fait ressortir la montée de l'institutionnalisation du
processus de l'intermédiation financière dans l'économie
américaine. Dans une étude, Gold Smith s'est interrogé sur
les raisons de la complexité croissante des systèmes financiers
des économies contemporaines, mais n'a pas permis d'expliquer ni
justifier la prolifération des intermédiaires financiers dans les
économies en développement. Ce n'est qu'en 1960 que Gurley et
Shaw ont montré, pour la première fois, le lien entre les
institutions financières et leur fonction d'intermédiation aussi
que sur le processus de financement de l'activité économique.
Le modèle d'intermédiation financière de
Gurley et Shaw a sans doute présenté l'expression
théorique la plus synthétique de l'intermédiation. Bien
que ce cadre est toujours d'actualité, il est construit à partir
de la distinction entre finance directe et finance indirecte. Sur la
très longue période, l'évolution de la structure
financière de l'économie semblerait marquée à la
fois par un glissement de la finance directe vers la finance indirecte de
l'activité bancaire traditionnelle de crédit et de
création monétaire (désintermédiation bancaire) au
profit de la gestion collective de l'épargne.
Jusqu'au milieu de la décennie 80, le système
financier est dominé par la finance indirecte et fonctionne sur la base
de fondements d'une économie dirigée. Les institutions
financières intervenaient sur des segments cloisonnés et soumises
aux politiques restrictives imposées par les autorités publiques,
qui traduisaient une baisse de l'importance des crédits bancaires dans
le financement global de l'économie. Cette situation
caractérisée par l'administration du secteur financier en
forçant les institutions financières à financer les
secteurs prioritaires tels que au détriment d'autres est à
l'origine de la notion de répression financière
(McKinnon & Shaw, 1973)).
Ils ont ainsi vivement critiqué cette politique
apparente dans les économies en développement du fait que les
interventions étatiques ne permettent que la création de
plusieurs distorsions financières. Les politiques restrictives tels que
les réserves obligatoires, la politique d'encadrement des
crédits, le financement privilégié et l'administration des
taux d'intérêt accompagnée des taux d'inflations
élevés, ont entraîné une réduction des fonds
prêtables aux entreprises, et une limite de la concurrence bancaire. Les
situations économique et financière dégradées qui
caractérisent les économies dirigées montrent l'impact
néfaste des interventions massives de l'Etat au sein de
l'économie.
Afin de surmonter ces difficultés, notre objectif dans
le cadre de cette recherche consiste à déterminer les liens de
causalité entre le développement financier et la croissance
économique à travers le financement de l'investissement des
entreprises.
En effet, l'accroissement de l'essor économique peut
être traduit par une politique incitative de l'épargne et de
l'investissement, par un accroissement de la proportion de l'épargne
transmise au financement des investissements et une baisse des coûts de
transactions dues à la collecte de l'épargne et de son
allocation. Les effets de la libéralisation financière à
travers la déréglementation des taux d'intérêt et la
suppression des réserves obligatoires ainsi que le désencadrement
de crédits aura pour conséquence à la fois
d'accroître la compétitivité des banques, la
productivité du capital et la croissance économique.
De ce fait, nous tenterons de voir dans un premier point si la
libéralisation financière a permis d'éliminer les
contraintes de financement des investissements des entreprises, ensuite
évaluer l'impact des réformes entreprises par les
autorités marocaines sur le comportement de l'investissement des
entreprises.
Pour ce faire, et dans un premier chapitre, nous exposerons
brièvement, le cadre théorique de la libéralisation
financière et sur son impact sur l'investissement des entreprises.
Dans un deuxième chapitre, nous présenterons les
caractéristiques du système financier marocain aussi que le
climat des affaires (surtout pour l'investissement) pré et post
libéralisation financière.
Le troisième chapitre quant à lui
présentera l'analyse empirique de l'enquête réalisée
par le laboratoire GREER1 et portant sur « l'évaluation
de processus de réforme et mise à niveau efficiente des
entreprises dans le cadre d'un développement durable : cas des
entreprises marocaines à l'horizon 2010 ».
i Laboratoire de Recherche en Economie de 1'Energie,
Environnement et Ressources.
Chapitre 1 : Libéralisation financière
et investissement des entreprises : revue de littérature
Du point de vue théorique, la libéralisation
financière a trouvé ses origines dans les écrits de
McKinnon et Shaw (1973) qui implique un retrait partiel de l'Etat dans les
affaires financières. Ils trouvent ainsi dans les interventions massives
des autorités financières des déséquilibres majeurs
décourageant l'épargne et rendant l'affectation des ressources
non optimale. Leurs travaux se sont fondés sur le rôle de
système financier qui est considéré comme moyen efficace
pour accélérer la croissance économique par canal de
transmission des taux d'intérêt réels positifs.
Ce paradigme de libéralisation financière a
permis de mettre en évidence les différences fondamentales entre
les approches néoclassiques d'une part (R.I.McKinnon et E.Shaw (1973))
et les approches néo-structuralistes inspirées des analyses
keynésiennes (Taylor et Van Wijnberen (1983)) d'autre part.
L'importance des effets de l'efficacité
informationnelle des intermédiaires financiers sur la
libéralisation financière est soulignée par des auteurs
inspirés des théories de McKinnon et Shaw (Arndt (1982), Cho
(1986)). Ils démontrent que les contraintes de crédit peuvent
rendre l'allocation des ressources non optimale et entraîner un
rationnement de crédit.
En revanche, les auteurs du courant néo-structuraliste
controversent les affirmations libérales et s'appuient, pour assurer le
financement de l'économie, sur une vision structurelle de
l'économie par le maintien des taux d'intérêt à des
niveaux bas.
1.1 Libéralisation financière : approche
néoclassique
1.1.1 McKinnon & Shaw et libéralisation
financière
1.1.1.1 De la répression à la
libéralisation financière
McKinnon et Shaw partent du constat que les marchés
financiers des pays en développement sont étroits et imparfaits
et considèrent un système économique en
déséquilibre avec une abondance d'opportunité
d'investissement. Ils se placent en effet dans le cadre des économies
des pays en voie de développement dans lesquels les politiques
financières adoptées ne permettent pas d'exploiter ces
opportunités2.
D'après ces auteurs, ces économies
appelées superficielles (Shaw, 1973) dont le rôle
des intermédiaires financiers est faible, se caractérisent par
des taux d'intérêt bas et par une forte
2.McKinnon & Shaw (1973).
intervention des autorités dans l'allocation des
crédits notamment par le biais des réserves obligatoires et de la
politique d'encadrement des crédits (Shaw, 1973).
En effet, La répression
financière3 critiquée vivement par les auteurs
est à l'origine de plusieurs distorsions telles que la faiblesse des
taux d'intérêts sur les dépôts et le mauvais choix
des projets d'investissement plus rentables.
Pour McKinnon et Shaw, la libéralisation
financière serait la meilleure solution pour ces économies pour
accroître leurs niveaux d'investissement et promouvoir la croissance
économique. Ils retiennent les arguments suivants :
· D'une part, le plafonnement des taux
d'intérêt à des niveaux bas réduit l'épargne,
l'offre des fonds prêtables qui conduit à un rationnement de
l'investissement et un ralentissement de la croissance économique.
· D'autre part, la répression financière
entraîne une mauvaise allocation des crédits. Leur objectif
consistait à mobiliser l'épargne domestique et améliorer
son affectation par le biais des taux d'intérêt réels
positifs. En conséquence, le secteur financier est appelé
à jouer un rôle stratégique dans l'allocation des
ressources et permettre son allocation efficace4.
1.1.1.2 Epargne et financement des
entreprises
La première considération pour
appréhender l'épargne est celle de l'identité des
épargnants et de la forme de l'épargne en différence avec
la consommation. Le sens commun assimile les épargnants aux
ménages, aux entreprises, aux établissements financiers, aux
administrations et encore aux associations. L'épargne peut prendre soit
sa forme liquide (thésaurisation) ; soit sous forme placement financier
destinée à l'investissement.
Les différences fondamentales entre les
théories concernent les déterminants de l'épargne. Pour
les keynésiens, l'épargne est déterminée par le
revenu de l'agent. La partie qui n'est pas consommée est répartie
entre épargne et/ou thésaurisation. C'est la consommation qui
précède l'épargne.
Quant aux post keynésiens (Rochon, 1999), c'est la
création monétaire et non l'épargne des ménages qui
constitue la principale source de financement des investissements des
entreprises. Ceci suppose d'après Rochon que l'économie en
question se caractérise par un système financier
développé.
3 La « répression financière
», notion proposée par McKinnon (1973) et Shaw (1973), est
défmie comme une situation dans laquelle le secteur financier est
administré par les pouvoirs publics dans le but de financer les
déficits publics et de subventionner les secteurs prioritaires. Selon
McKinnon et Shaw, en forçant les banques et les institutions
financières à pratiquer des taux d'intérêt bas et
parfois négatifs, la répression financière
décourage l'épargne et nuit à l'accumulation du capital
productif.
4 McKinnon -- Shaw, (1990), pp. 477-480.
En revanche, pour les néoclassiques, l'agent qui
cherche toujours à maximiser son utilité, fait au
préalable un arbitrage entre l'épargne et la consommation pour
déterminer sa position. Lorsque le taux d'intérêt
réel lui semble important, il aura tendance en fait à
épargner davantage et renoncer à la consommation dans le
présent dans le but d'assurer des revenus importants dans le futur.
Pour McKinnon, l'épargne prend deux formes principales
: une épargne sous forme d'actifs réels improductifs (qui
rapporte le taux d'inflation anticipé) et une autre sous forme
d'encaisses monétaires réelles (dépôts
bancaires).
L'épargne dans la théorie de McKinnon joue un
rôle stratégique dans le développement de financement des
entreprises par canal de transmission des taux d'intérêt
réels positifs.
Selon McKinnon, la fonction entre les taux
d'intérêts réels créditeurs positifs et les niveaux
d'investissement est croissante et veille, la théorie de McKinnon,
à ce que les niveaux d'épargne soient toujours maintenus. En
effet, plus les taux d'intérêt servant la
rémunération des dépôts bancaires sont
élevés, plus est importante l'incitation à investir.
Le raisonnement est le suivant : une augmentation des taux
d'intérêts réels positifs (sur les dépôts)
permet un accroissement de l'épargne financière ce qui va
stimuler les niveaux d'investissement (les banques vont disposer des fonds pour
permettre le financement des investissements des entreprises avec des
coûts moins élevé). Cet accroissement engendre une
évolution positive de la croissance. A son tour cette évolution
permettra une amélioration de l'épargne globale par une hausse du
revenu national.
Dans le modèle de McKinnon, les encaisses réelles
jouent un rôle important dans la conduite de formation de capital
physique : monnaie et capital seront donc complémentaires.
La fonction de demande fait apparaître cette
complémentarité qui dépend de revenu national, de taux
d'intérêt créditeur et de l'investissement. Elle se
présente sous la forme suivante :
1
Ef (Y, Y--, (ci --
71"
--a))]
(1.1) est la fonction de la demande de monnaie.
Avec :
Y : le produit national brut ;
--I : Le taux d'investissement ;
Y
d : le taux d'intérêt nominal créditeur ;
7C a : Le taux d'inflation anticipé
;
(d --71-a): Le taux d'intérêt
réel créditeur.
A l'équilibre du marché de la monnaie, l'offre est
égale à la demande de monnaie :
(1.2)
1
f -- f(Y,--Y,(ci
--7ra»
M
f --
P
(1.2) est l'équation de la demande de monnaie.
La demande de monnaie croît avec le revenu et diminue
lorsque le taux d'intérêt augmente.
j; > 0 : La demande de monnaie pour motif de transaction
(où ft = af ). Le principe
stipule
ay
que le niveau de production national évolue
positivement avec la demande de monnaie, c'est- à-dire que
l'augmentation de l'activité nationale engendre un accroissement de la
demande d'encaisses réelles pour motif de transaction.
a() > 0 : La demande de
monnaie pour motif d'investissement : Accroissement des
I)
niveaux d'investissement engendre une demande accrue de
monnaie. Celle-ci est une condition élémentaire de
réussite de la politique de libéralisation financière par
voie de l'épargne.
La fonction d'investissement d'après McKinnon se
présente sous cette forme :
= f (r ,(d -- rt- a)) (1.3)
Y
(1.3) est la fonction d'investissement.
Avec r : taux de rendement moyen du capital physique.
/ /
a(--) a(--)
et : Y > 0 et Y
> 0 , l'hypothèse de complémentarité se voit
dans les dérivés
ar a (d -- rca)
partielles suivantes :
|
a(f) > 0 et Y)
> 0, tout accroissement de l'investissement en
a() 5(d -- rra)
Y
|
|
capital physique entraîne un accroissement de la demande
de monnaie qui exige une augmentation du taux d'intérêt
réel créditeur.
Le raisonnement précédent décrit par
McKinnon peut être vérifié à partir de ces
hypothèses où le taux d'intérêt réel provoque
une hausse des investissements à travers l'épargne.
A long terme, la libéralisation financière aura
permis un développement financier qui influencera positivement la
croissance de la production et du revenu et donc de l'épargne, si la
consommation ne change pas (effet indirect de la libéralisation).
Shaw, comme pour McKinnon, suppose que l'économie
pourrait être financée depuis les ressources bancaires à
condition que les intervenants financiers jouent leur rôle
d'intermédiation financière. Pour cet auteur, les taux
d'intérêts élevés influencent positivement les
dépôts des banques et exercent par conséquent un effet sur
les investissements des entreprises.
Pour Shaw, l'investissement est une fonction
décroissante du taux d'intérêt réel pratiqué
par les institutions financières et l'épargne est une fonction
croissante du taux de croissance de l'économie et du taux
d'intérêt réel servant la rémunération des
dépôts.
1.1.1.3 Effets de la répression
financière
On a mentionné ci-dessus que la répression
financière constitue un handicap à la croissance de
système financier. La répression financière peut ainsi
avoir effet sur les taux d'intérêt réels par la fixation
des taux nominaux servis ou demandés par les banques au dessous de leurs
valeurs d'équilibre de marché.
Cet effet réduit en conséquence la croissance
économique dans la mesure où :
cela réduit la quantité de fonds disponibles
pour l'investissement via la baisse des dépôts bancaires ;
cela affecte la quantité de l'investissement via la
modification de comportement des intermédiaires financiers. Comme le
souligne Shaw, « les plafonnements effectifs à la baisse des taux
créditeurs réels intensifient l'aversion pour le risque et la
préférence pour la liquidité des
intermédiaires5 ».
L'analyse de McKinnon/Shaw6 vise donc à
montrer que la fixation des taux au dessous de leur valeur d'équilibre
:
- réduit l'épargne (baisse des dépôts
bancaires) au profit de la consommation courante ; - fixe l'investissement
au-dessous de son niveau optimal ;
détériore la qualité de l'investissement
réalisé dans la mesure où les banques sont forcées
par le gouvernement de financer des projets à faibles rendements
(production agricole...).
5 McKinnon R., (1989), p 29.
6 McKinnon -- Shaw, (1990), pp. 477-480.
Figure 1 : équilibre
épargne-investissement
Intérêt
i2 in i
E f(R)
E, (R) En (R) El (R) Epargne
Source : DEBONEUIL X « La politique monétaire
et son contexte économique », la Revue Banque, p.436.
Sur le graphique et pour un revenu donné (R),
l'épargne est une fonction croissante de taux d'intérêt et
l'investissement est une fonction décroissante de celui-ci.
L'équilibre sur le marché des capitaux s'établit au niveau
E0(R) d'épargne et io d'intérêt. Dans
ces conditions, la rentabilité des investissements doit se situer
logiquement au dessus du taux de marché, par exemple entre io et i2.
L'objectif étant d'apprécier l'impact de
l'intervention des pouvoirs publics pour fixer des taux d'intérêt
au dessus de son niveau d'équilibre il. Cette intervention
conduit à un déséquilibre entre le volume de
l'épargne et la demande des fonds destinés aux investissements
(la différence entre E0(R) et E2(R).
La politique de plafonnement des taux d'intérêt
à la faveur des activités prioritaires aura comme
conséquence le financement des projets d'investissement à faible
rendement (qui se situent dans la zone ombrée).
Par ailleurs, étant donné qu'il n'est pas
possible de financer tous ces projets (puisque l'épargne se situe au
niveau E0(R), les banques sont obligées de mettre en place
des procédures non financières de rationnement des
crédits.
1.2 Prolongements théoriques de la
libéralisation financière
D'autres auteurs se sont inspirés des théories
de McKinnon et Shaw, ainsi Kapur7 (1976) qui considère que la
variable volume du crédit bancaire pourrait stimuler les investissements
des entreprises car l'amélioration des taux d'intérêt
nominaux sur les dépôts financiers pourrait traduire un maintien
de la croissance de l'économie à travers la collecte des
ressources constituées des dépôts des clients.
Galbis (1977) quant à lui s'est
intéressé à la sensibilité de l'épargne aux
taux d'intérêt réels dans un modèle à deux
secteurs, un « traditionnel » où le rendement de
capital est faible et l'autre « moderne » où, le
rendement de capital est important. Galbis montre que l'augmentation du taux
d'intérêt permet de mobiliser l'épargne. Il
considère que le premier secteur autofinance ses investissements, alors
que pour le second, le financement se fait par l'épargne et donc par les
prêts bancaires, et considère que pour stimuler les niveaux
d'investissement des entreprises, il faut accroître les taux
d'intérêts réels sur l'épargne des
ménages.
Pagano (1993)8 identifie trois canaux de
transmission entre le développement financier et la croissance à
long terme :
un accroissement de la proportion de l'épargne
transmise au financement de l'investissement, par la baisse des coûts de
transaction impliqués dans la collecte de l'épargne et dans son
allocation à l'investissement, qui s'interprète comme la perte
d'une partie de l'épargne dans le processus d'intermédiation ;
un accroissement de la productivité marginale du
capital, car un système financier performant alloue l'épargne
vers les projets les plus rentables ;
un effet ambigu, bien connu et documenté dans la
littérature, sur le taux d'épargne privé. D'un
côté le développement d'instruments d'épargne
fiables et efficace et la rémunération de l'épargne
peuvent conduire à la hausse du taux de celui-ci. Mais le
développement financier peut aussi réduire l'épargne : des
ménages mieux assurés par exemple, peuvent réduire
l'épargne de précaution.
Le développement financier relâche aussi la
contrainte de liquidité à laquelle les ménages font face
et permet un lissage de la consommation, ce qui peut également
entraîner une baisse du taux d'épargne.
Kapur (1976) fut un des premiers à compléter
l'analyse de McKinnon en l'intégrant dans un modèle dynamique. Il
conclut qu'il est préférable d'accroître le taux nominal
servi sur les dépôts plutôt que de réduire le rythme
de croissance de la masse monétaire. La première solution permet
d'atteindre simultanément deux objectifs: la réduction de
l'inflation (grâce à une diminution de la demande de monnaie) et
la stimulation directe de l'épargne.
8 Pagano M., (1993), pp. 613-622.
Ces effets sur l'organisation financière ont pour
conséquence d'accroître à la fois, le niveau et la
productivité du capital, donc l'amélioration des investissements
et la croissance économique, selon l'enchaînement
présenté dans la figure 2.
Figure 2 : effets de l'organisation
financière sur la production
Sélection d'investissement Amélioration de
la collecte et de la
I rémunération de
l'épargne
I
Productivité du capital Epargne 1
I Investissement
I
· Production
L'impact de l'organisation financière sur le taux de
croissance de l'économie peut être justifié par l'existence
d'une proportionnalité entre le stock de capital et le niveau de
production. En effet, une efficience du système financier accrue peut
entraîner une augmentation des niveaux de production à travers
l'augmentation du niveau de productivité de capital et
générer une augmentation de l'épargne, qui, à son
tour accroît à nouveau le stock de capital.
Néanmoins, un système financier pourrait
manifester des contraintes de distribution des crédits destinés
au financement des entreprises : elles sont dues à la présence
des asymétries d'information entre prêteurs et emprunteurs.
1.3 Contraintes de crédit et imperfections des
marchés de crédit
L'effet de la libéralisation financière sur le
développement économique est souvent analysé au travers le
lien entre épargne et investissement, c'est-à-dire la
manière dont les fonds prêtables sont alloués aux agents
économiques. Dans le cas du financement des entreprises, cette relation
est traditionnellement analysée en termes d'efficacité allocative
et d'efficacité
informationnelle des intermédiaires
financiers9. Les relations entre prêteurs et emprunteurs sont
à l'origine des asymétries informationnelles. Celles-ci peuvent
prendre deux formes (Fabienne Rosenwald, (2001)) : soit la sélection
adverse ex ante, c'est-à-dire que le prêteur n'a pas
d'informations suffisantes sur l'emprunteur (informations sur l'entreprise et
degré de risque de son projet), soit l'aléa moral dans le cas
où l'emprunteur agisse sur le risque de son projet d'investissement et
donc sur la rémunération du prêteur, soit encore de
sélection adverse ex post dans le cas où le prêteur
n'arrive pas à constater le degré de remboursement de son
prêteur et attendre le résultat de projet.
1.3.1 Rationnement de crédit
La prise en compte des effets des asymétries
d'information remet en question la conclusion de Arndt (1982) et Cho (1986)
quant à l'effet positif de la libéralisation sur les contraintes
de financement des entreprises. Des contraintes endogènes au
marché de crédit, résultant du comportement des banques,
comme réponse à la présence d'asymétries
d'information entraînent des problèmes de rationnement (Stiglitz
et Weiss, 1981).
A cet effet, et comme le souligne Cho10 (1986), on
peut distinguer entre deux types de contraintes sur les marchés de
crédit pouvant affecter l'allocation efficace de crédit et
entraîner un rationnement. Les premières appelées
contraintes exogènes liées aux réglementations (comme le
plafonnement des taux d'intérêt), et les secondes appelées
contraintes endogènes liées aux coûts résultant des
problèmes d'information. Cho montre que les arguments pour la
libéralisation financière sont incomplets et qu'en particulier,
ils laissent trop de côté la possibilité que des
contraintes endogènes sur le marché de crédit, comme
celles qui résultent de l'asymétrie d'information entre
emprunteur et prêteur, soient une barrière à l'allocation
optimale du crédit.
A cet effet et comme le souligne Cho (1986): «les
régimes seuls d'intérêt libres ne sont pas suffisants pour
assurer une allocation optimale complète du capital lorsqu'il existe des
imperfections d'information. Les banques vont éviter de financer de
nouveaux groupes d'emprunteurs productifs parce qu'ils seront perçus
comme trop risqués, et cela même si les banques sont neutres au
risque ou qu'il n'existe pas d'administration des taux
d'intérêt]] ». En d'autres termes,
l'allocation du crédit ou l'existence de banques d'Etat
d'investissement, pourrait être une réponse aux imperfections de
marché (l'effet de la répression financière).
9 Mishkin ,(1996) propose un examen
synthétique de ces questions dans le contexte des pays en
développement. 1° Cho Y.J., (1986), pp. 196-197
il Cho Y.J., (1986), Inefficiencies from
Financial Liberalization in Absence of Well Functioning Equity Market,
Journal of Money, Credit and Banking, volume 18, n°2
L'approche de Cho vise donc à comparer les rendements
marginaux de l'investissement entre différents secteurs industriels du
essentiellement à la segmentation du marché de crédit.
Le rationnement de crédit est donc lié à
l'existence d'informations imparfaites sur le marché de crédit.
Il suffit pour cela, que le rendement attendu du prêteur n'augmente pas
de manière monotone avec le taux d'intérêt (Jafee et
Stiglitz (1990)) car « une hausse du coût de crédit peut
avoir pour effet de décourager les emprunteurs les moins risqués
(phénomène d'antisélection) car le rendement de leur
projet en cas de réussite est inférieur à ceux des
emprunteurs risqués, et ainsi de diminuer le rendement moyen pour le
prêteur. De la même façon, une hausse du coût de
crédit peut avoir pour effet de sélectionner les projets les plus
risqués d'un entrepreneur (phénomène d'aléa
moral)12 ».
Pour certains auteurs (Stiglitz et Weiss (1981), Mankiw
(1986)), l'intervention publique sur le marché des capitaux est un moyen
de remédier aux effets des imperfections de marché.
1.3.2 Le modèle de Gale
Suite aux développements théoriques que nous
avions développés auparavant, Gale (1991) dans son modèle
montre que le résultat d'un rationnement de crédit dépend
de la valeur de l'élasticité d'offre de dépôts
bancaires. Le modèle utilisé par Gale (1991) pour analyser les
effets des programmes fédéraux sur l'allocation du crédit
est basé sur le modèle de Stiglitz et Weiss (1981). Il existe
plusieurs types d'emprunteurs (agriculteurs, étudiants...etc.),
l'appartenance au groupe est une information publique, et l'information
cachée (dont ne dispose que l'emprunteur) porte sur le rendement futur
de l'investissement. L'asymétrie d'information peut exister donc entre
les emprunteurs et les prêteurs.
La banque va offrir un taux d'intérêt
différent selon le groupe. L'effet de sélection adverse va
entraîner une relation non monotone entre taux d'intérêt et
rendement de la banque. Cette relation sera la cause d'un équilibre de
rationnement du crédit. L'intervention du gouvernement va consister
à garantir des crédits ou à en subventionner. Ces
programmes sont financés par emprunts, qui sont remboursés par
les revenus des programmes et par des taxes sur les dépôts. Gale
suppose que le gouvernement a les mêmes informations et les mêmes
coûts que les banques. Il utilise ce modèle pour des simulations
de politiques économiques et montre que l'effet des subventions de
crédits sur l'allocation du crédit dépend du niveau de
l'élasticité de l'offre de dépôt.
Bloch et Coeuré, (1995), p.163
1.3.3 Williamson et les imperfections du marché
de crédit
Pour Williamson, cette imperfection de marché
n'implique pas nécessairement qu'une intervention publique puisse
être une solution13. En effet, si le gouvernement offre une
garantie sur les crédits financée par les primes d'assurance
supportées par les prêteurs, et si le marché est
caractérisé par un rationnement d'équilibre, le programme
va réduire le taux reçu par les prêteurs, et augmenter le
taux débiteur et la probabilité qu'un emprunteur soit
rationné. Ainsi pour Williamson, tous les participants sont dans une
situation sous-optimale lorsque l'Etat intervient.
Dans le cas d'un programme de crédit direct,
Williamson, en supposant que l'Etat offre des crédits selon les
mêmes termes que les banques privées, montre que ce programme n'a
qu'un effet d'éviction du crédit de certains emprunteurs vers
d'autres emprunteurs, et que l'effet net est nul. Dans le second modèle,
le marché de crédit caractérisé par la
sélection contraire et le filtrage (screening) des emprunteurs par la
banque occasionne des coûts.
Williamson (1998) considère deux types d'emprunteurs, g
(good) et b (bad), qui diffèrent en fonction de la distribution des
rendements de leurs investissements. Le prêteur peut connaître le
type d'emprunteur auquel il a à faire en encourant un coût fixe,
dit coût de sélection. Ce modèle est proche de celui de
« costly state verification ». Toutefois, une différence
importante est que les coûts d'information ont cours avant que
l'investissement ait eu lieu et non pas ex post comme dans le modèle de
« costly state verification ». Si l'équilibre existe, il est
séparateur, et dans ce cas la banque offre un contrat différent
selon le type d'emprunteurs g ou b. A l'équilibre, la probabilité
que la banque filtre des emprunteurs de type g est positive, tandis que les
emprunteurs de type b ne sont pas filtrés. Williamson montre que dans ce
second modèle l'intervention de l'Etat n'est pas Pareto
optimale13.
1.4 La libéralisation financière :
approche néostructuraliste
En opposition aux néoclassiques, les auteurs inspirant
du courant néo-structuraliste (Taylor, 1983 ; Fry, 1988 ; Williamson,
1998; Kapur, 1992) contestent les fondements théoriques de la
libéralisation financière prônés par McKinnon &
Shaw en se basant dans leurs démonstrations sur une vision structurelle
de l'économie. Pour eux , les marchés financiers non officiels
'compétitifs et agiles'15 qui sont
considérés comme plus efficaces que les marchés officiels
jouent un rôle important dans la formation des mécanismes
d'ajustement.
13 Williamson J. & Mahar M., (1998).
14 Fry, M.J., (1988).
15 Taylor, (1983), p. 92
Pour relancer la croissance économique, ils fondent
leurs hypothèses sur le maintien des taux d'intérêt
à des niveaux faibles. Toute augmentation de ces derniers ne fait
qu'élever l'inflation et donc ralentir la croissance (Taylor 1983).
Les néo-structuralistes rappellent que le marché
informel est plus efficace que le marché bancaire officiel et assure une
croissance économique16.
1.4.1 Hypothèses de l'approche
néo-structuraliste
Selon Fry (1988) : « les modèles structuralistes
reposent sur cinq affirmations absolument différentes de celles de
McKinnon :
Les salaires sont déterminés d'une
manière exogène (ou institutionnelle) à travers de
conflits entre les classes sociales ;
L'inflation est déterminée par les poids
relatifs des capitalistes et des travailleurs (qui sont eux-mêmes
influencés par l'état de l'économie) ;
L'épargne se détermine comme une fraction des
profits et non des salaires ;
Le niveau général des prix est
déterminé par des marges fixes sur les coûts du travail,
les importations et le financement du capital productif (taux
d'intérêt),
Les pays en voie de développement dépendent
de façon critique de leurs importations
de matières premières, des biens
d'équipement et des biens intermédiaires17 ».
L'analyse économique de l'approche structuraliste qui s'inspire des
analyses keynésiennes fait ressortir les points suivants :
c'est l'égalisation entre l'offre et la demande de
crédit et de monnaie qui permet l'ajustement des taux
d'intérêt sur le marché financier non officiel ;
l'ajustement entre l'offre et la demande sur le marché des
biens et services se réalise par les quantités et non par les
prix ;
sous l'hypothèse de détermination de
l'inflation par les coûts, et suite aux analyses de McKinnon et Shaw,
cette hypothèse va conduire à une détérioration de
la situation économique.
16 Fry, r M.J., (1988), Money, Interest, and
Banking in Economic Development, The John Hopkins University Press,
Baltimore
17 Fry.M.J.,(1988), p. 87.
1.4.2 Principaux développements
théoriques de l'approche néo-structuraliste 1.4.2.1 Secteur
informel et libéralisation fmancière
Les effets de la libéralisation financière ne
peuvent être appréciés concrètement sans soulever le
problème que pose l'existence d'un secteur informel. Pour les tenants de
la libéralisation financière, ce dualisme marqué par la
coexistence de deux marchés n'est qu'un avatar de la répression
financière et de la segmentation de l'économie (Taylor (1983),).
En conséquence, ce secteur perdra toute son importance dans la mesure
où « le secteur informel [qui ne constitue qu'un substitut
imparfait aux actifs financiers indirects] va devoir faire face à la
concurrence accrue d'un secteur financier organisé plus
libéralisé secteur officiel et secteur informel seraient donc
substituables et la croissance du premier conduirait à la disparition
immanquablement du second18 ».
Sur le secteur non officiel, les taux d'intérêt
jouent un rôle crucial dans la mesure où ils représentent
le coût marginal de l'emprunt, et constituent un instrument
déterminant de la demande d'encaisses réelles
monétaires.
Le problème consiste donc à déterminer
qui, du secteur bancaire officiel ou du secteur informel, est le plus à
pouvoir stimuler la croissance de l'économie. Pour les
néostructuralistes, le secteur non officiel est, par nature, plus
efficace que le secteur bancaire. Le second, en effet, est tenu de constituer
des réserves obligatoires qui représentent une certaine fraction
des dépôts. Cette hypothèse fondamentale permet de
conclure, selon les néostructuralistes, à la nuisance de la
libéralisation financière prônée par les
modèles McKinnon & Shaw.
Revenons aux conclusions de Kapur19 en
matière de la constitution des réserves obligatoires par le
secteur officiel. Ses conclusions coïncident avec les affirmations des
néostructuralistes, selon lesquelles les réserves détenues
par le secteur bancaire officiel sont un gage de liquidité à
court terme et donc qu'elles accroissent la sécurité de
système.
C'est la liquidité qui constitue le point de
différence entre les deux secteurs. Si le secteur informel veut
connaître la même sécurité, il doit lui aussi,
constituer des réserves. En l'absence de celles-ci, les agents courent
un risque de liquidité important qui explique le niveau
élevé des taux d'intérêt sur les marchés
informels. Kapur arrive à la conclusion que, dans une économie
où le secteur financier officiel est libéré de ses
contraintes, les agents vont détenir à la fois des actifs du
secteur non officiel (moins liquides mais mieux rémunérés)
et des dépôts bancaires.
18 Taylor, L (1983), Structuralist
Macroeconomics: Applicable Models for the Third World, New-York, Basic
Books.
19 Kapur, B. (1992), pp. 63-77.
La conclusion de Kapur en terme de comparaison nous
amène à souligner une certaine complémentarité
entre les deux secteurs. Le secteur informel, d'après Kapur,
présente trois principaux avantages :
Sa bonne implantation géographique dans des zones
où il est difficile au secteur officiel de s'implanter si on tient
compte des coûts ;
Absence d'asymétrie informationnelle entre
prêteurs et emprunteurs dans la mesure où les prêts ne sont
accordés qu'à des individus membres de la communauté
où l'information circule très vite ;
La faiblesse du risque d'aléa moral parce que le
mauvais débiteur risque l'exclusion pure et simple de la
communauté.
1.4.3 Le modèle de Van
Wijnbergen2°
Van Wijnbergen (1983) a beaucoup réfuté la
théorie de McKinnon & Shaw de la libéralisation
financière. Il insiste, comme les autres théoriciens
inspirés des analyses néostructuralistes, sur le rôle de
secteur informel dans le financement de l'économie.
Selon Van Wijnber, l'augmentation des taux
d'intérêt servant les dépôts bancaires aura des
effets néfastes sur les niveaux d'investissement des entreprises via la
réduction des fonds prêtables (demande d'encaisses
monétaires). Ceci aura aussi comme conséquence une hausse des
taux d'intérêt sur le marché informel. Le marché des
biens et services sera influencé négativement suite à
cette hausse des taux d'intérêt sur le marché non
officiel.
Van Wijnbergen suppose dans son modèle que la richesse
réelle des agents se partage entre la monnaie, les dépôts
bancaires à terme et les prêts directs au secteur productif sur
les marchés informels. Ces éléments sont supposés
substituables et sont dépendants des variables : le taux d'inflation, le
taux d'intérêt nominal d'équilibre du secteur informel (i),
le taux d'intérêt réel servi sur les dépôts
à terme (rtd) et le revenu (y). Les effets d'une augmentation
du taux réel servi sur les dépôts peuvent être
présentés dans la figure 3.
Nous pouvons visualiser schématiquement les effets de la
façon suivante :
20 Van Wijnbergen, S. (1983), "Interest Rate
Management in LDC's", Journal of Monetary Economics, vol 12, n°3,
septembre, pp. 433-452.
Figure 3 : Les effets d'une augmentation du taux
réel sur les dépôts à terme
i
, LM'
i' i
LM
IS
Y' Y Y
M.J.Fty, « Money, Interest and Banking in Economic
Development », p. 92
Une augmentation du taux réel servi sur les
dépôts (rtd) n'affectant pas le marché des biens
- qui ne dépend que du taux d'intérêt réel du
secteur informel ( i -- Tc) et du revenu (y)- IS ne varie pas. Par
contre, il y a deux effets contradictoires sur le marché de la monnaie.
D'une part, la hausse de rtd accroît la demande d'encaisses
monétaires et fait donc déplacer LM vers le haut (passage
à LM'). D'autre part, on peut constater une hausse de l'offre de monnaie
suite à l'effet de substitution entre la monnaie et les
dépôts à terme, c'est-à-dire que les agents vont se
tourner vers les dépôts à terme et négliger la
détention des encaisses monétaires.
L'impact net sur la courbe LM est fonction du ratio des
réserves obligatoires et des élasticités des demandes de
monnaie et d'actifs du marché informel par rapport aux taux servant les
dépôts à terme. Dans le cas où les agents
privilégient les dépôts à terme aux actifs du
marché informel, une partie des fonds collectée va alimenter les
réserves obligatoires, ce qui va réduire les ressources
d'investissement pour les entreprises. La courbe LM va donc se déplacer
vers le haut, et l'élévation des taux d'intérêt sur
les dépôts affecte les taux d'intérêt nominaux sur le
marché informel : déplacement de (i) vers (i') et le revenu va
baisser pour passer de (y) vers (y'). C'est en fait l'effet substitution qui
l'emporte selon les néostructuralistes. La libéralisation
financière d'après McKinnon & Shaw qui visait l'accroissement
de la rémunération réelle servie sur les
dépôts bancaires n'a eu que des résultats
néfastes.
Les hypothèses selon lesquelles reposent cette
approche néo-structuraliste constituent ses limites :
l'efficacité de secteur informel dans l'allocation des ressources et la
constitution des réserves obligatoire par le système bancaire.
1.5 Les contraintes de financement et effets des
réformes financières
1.5.1 Les contraintes de financement et taille des
entreprises21
De nombreuses analyses empiriques qui s'intéressaient
aux problèmes financiers comme contraintes qui s'imposent davantage aux
petites entreprises qu'aux grandes ont pris un intérêt particulier
durant les dernières années (Jaffee & Russell (1976), Keeton
(1979), Stiglitz & Weiss (1981), Fabienne Rosenwald (1988), Fazzari,
Hubbard & Petersen (1988), Crépon & Rosenwald (1988) et
Duhautois (1995)).
Fazzari, Hubbard & Petersen22 (1988) sont
considérés comme les premiers à analyser empiriquement
cette problématique de contraintes financières. Les tests
menés reposent sur l'identification d'un sous ensemble d'entreprises qui
sont susceptibles de subir davantage des contraintes financières. Les
critères de séparation utilisés sont ;
- le taux de rétention des dividendes qui peut être
corrélé fortement avec les opportunités d'investissement
;
- la relation solide banque-entreprise permet de réduire
les coûts d'information ;
- la taille et l'âge de la firme qui sont
considérés comme des variables déterminants pour que la
firme soit contrainte financièrement ;
- la présence des notations sur les titres émis
pour les entreprises cotées.
Dans leur papier, ils ont mis l'accent sur la relation positive
entre le cash-flow généré par les firmes et leurs
dépenses d'investissement.
Fazzari, Hubbard & Petersen affirment que la relation
positive montre que les entreprises de petite taille par rapport aux grandes
sont contraintes financièrement, du fait que les fonds externes
demeurent plus coûteux que les fonds internes et que la prime de risque
demandée est une fonction décroissante de la richesse de
l'emprunteur.
Pour Hines (1995) et Thaler, la raison est simple : les petites
entreprises pour lesquelles l'information est plus difficile à collecter
sont plus éloignées des marchés de crédit.
La conclusion des tests de Fazzari, Hubbard et Petersen est
qu'on ne peut rejeter l'hypothèse selon laquelle certaines entreprises
sont contraintes financièrement.
21Certains organismes de crédit demandent
un niveau de garanties important pour les petites entreprises composant un
risque de faillite élevé : comme la capacité à
offrir des garanties plus élevée pour les grandes entreprises
dont le risque de faillite est relativement moins faible. C'est le même
scénario au niveau d'endettement.
22 Les auteurs ont travaillé sur un
échantillon de 422 entreprises de l'industrie manufacturière de
1970 à 1984.
En revanche, pour Kaplan et Zingales23 (2000) ce
résultat --relation positive entre cash-flow et dépenses
d'investissement- est réfuté : la relation positive est plus
forte pour les entreprises qui ne sont pas, théoriquement, susceptible
d'être soumises aux contraintes financières.
Une autre explication due à Jensen (1986) qui
s'appelle la théorie de free cash-flow. Pour lui, le résultat en
question peut avoir origine les relations d'agence qui naissent entre
actionnaires/propriétaires de l'entreprise et les managers. Ces derniers
qui peuvent suivre d'autres objectifs que celui de la maximisation de la valeur
de l'entreprise et avoir des tendances à élaborer des projets
d'investissement même ceux qui présentent moins de
rentabilité de moment que ces projets agrandissent la taille de
l'entreprise. Ces relations créent ainsi des conflits d'agences.
1.5.2 Désengagement de l'Etat et effet des
réformes financières sur l'investissement des
entreprises
Sur la période 1969 à 1996, Borensztein et Lee
(1999) analysent l'évolution de l'allocation du crédit en
Corée du Sud, à partir d'un panel comportant des données
sur 32 secteurs manufacturiers. Selon ces auteurs, l'importance de
l'intervention de l'Etat sur le marché du crédit est
caractérisée par une forte allocation du crédit à
des secteurs jugés prioritaires ou à des entreprises
fragilisées. D'autre part, du fait de l'existence de « chaebol
» (groupes industriels), les grandes entreprises ou celles ayant de forts
liens avec le pouvoir ont accès d'une manière
disproportionnée au crédit. Même après les
réformes financières, ces auteurs estiment que les banques
peuvent être incompétentes à évaluer et à
contrôler les projets et donc les fortes relations clients/banques
restent l'un des déterminants importants dans l'allocation du
crédit. Ils utilisent une méthode comparable à celle de
Jaramillo, Schiantarelli et Weiss (1992). Leur test est construit sur la
régression de flux de dettes rapporté au stock de capital,
expliqué par une variable d'efficience (le taux de profit ou
alternativement la productivité marginale du capital) et des variables
de contrôle : la variable expliquée retardée d'une
période, le logarithme du stock de capital, le ratio dette sur capital
moyen, les exportations rapportées au chiffre d'affaires et enfin des
variables muettes annuelles.
Leurs résultats indiquent que sur la période
1970-96, l'efficacité du secteur ne joue pas un rôle important
dans les choix de l'allocation du crédit (le coefficient de la variable
taux de profit n'est pas significativement différent de zéro) et
même a un effet négatif si l'efficacité est mesurée
par la productivité marginale du capital : le crédit est
alloué de préférence aux secteurs ayant des performances
économiques médiocres.
23 Kaplan & Zingales (2000), Investment -- Cash
flow Sensitivities are not Valid Measures of Financing Constraints, Quarterly
Journal of Economics, pp. 169-215.
Lorsqu'ils distinguent deux périodes pour prendre en
compte l'effet des réformes financières (1970-84 et 1985-96), les
résultats sont équivalents : malgré le
désengagement de l'Etat, les banques continuent à financer en
priorité les secteurs les moins performants. Les auteurs expliquent ce
résultat par les liens privilégiés entre clients et
banquiers, qui passent avant les questions d'efficacité.
1.6 Déterminants de l'investissement et la
théorie financière : le modèle de Jorgenson24
Le modèle théorique de l'investissement de Jorgenson
(1963), repose soit sur les déterminants coût du capital et
coût réel du travail, soit le déterminant coût
relatif capital/travail. Pour Jorenson, quand le coût d'utilisation du
capital est important relativement au coût du travail, l'investissement
de l'entreprise sera plus faible. C'est l'élasticité de
substitution entre les deux facteurs qui détermine les niveaux
d'investissement.
Mais quant aux mesures et signe de l'impact des
déterminants en question sur le comportement des investissements, ils
restent peu concluants et par conséquent, conclure que les coûts
des facteurs de production (les salaires et les taux d'intérêt) ne
jouent aucun rôle dans les décisions d'investissement.
Peu d'économistes seraient prêts à signer
un tel propos, ne serait-ce que parce que ces mêmes variables (les
salaires et le taux d'intérêt) jouent sur le profit qui
lui-même joue sur l'investissement25. Ce n'est pas parce que
l'on ne parvient pas à identifier précisément un effet que
cet effet n'existe pas.
1.7 Les modèles
post-keynésiens
Les post-keynésiens ont critiqué à leur
tour la théorie de la libéralisation financière des
néoclassiques. L'épargne qui est considérée par
McKinnon & Shaw comme la clé de la réussite de processus de
libéralisation, les post-keynésiens insistent sur le fait que
l'investissement dépend en particulier de la demande effective (la
demande d'investissement anticipée par les entreprises) et des taux
d'intérêt débiteurs (Beckerman (1988), Burckett & Dutt
(1991) et Demirguç-Kunt & Detragiache (1997)).
24 Jorgenson D.W. (1963), Capital Theory and
Investment Behavior, American Economic Review, vol. 53, n° 2, May,
pp.247-259.
25 Herbet J.B., Peut-on expliquer
l'investissement à partir de ses déterminants traditionnels au
cours de la décennie 90 ?, Economie et Statistique, n°
341-342, (2001), p. 94.
1.7.1 L'analyse de Burkett &
Dutt26
Les travaux de Burkett & Dutt (1991) traitent l'effet de
la libéralisation financière dans un contexte d'une
économie caractérisée par un sous emploi de ses
capacités de production. Leurs écrits s'opposent aux
théories de McKinnon et Shaw. Sous des conditions de sous emploi des
capacités de production, la politique de libéralisation
financière ne produit que des impacts négatifs sur la croissance
économique. Dans une étude empirique effectuée par Burkett
& Dutt (1991) sur le Chili, ils ont montré que le processus de
libéralisation n'a pas pu stimuler ni les niveaux d'investissement ni la
croissance économique. L'effet traduit par cette politique est
dirigé vers des secteurs moins productifs, tels que l'immobilier, les
spéculations sur les marchés financiers et l'importation des
biens de luxe.
En effet, d'après les auteurs, toute augmentation des
taux d'intérêt sur les dépôts va engendrer une baisse
de l'investissement : l'augmentation des taux d'intérêt nominaux
encourage l'épargne, mais baisse la demande effective des entreprises.
L'effet limite et contradictoire dans ce canal réside dans le rôle
faible donné aux intermédiaires financiers en matière de
collecte des fonds et leur affectation optimale sur les l'ensemble de
l'économie.
Burkett & Dutt affirment que l'effet négatif sur
la demande effective des entreprises domine l'effet positif via
l'intermédiation financière : Compte tenu de la hausse des taux
servis sur les dépôts, la demande effective diminue à cause
de la baisse du taux de profit des institutions financières qui
réduit l'investissement et la production.
Ce phénomène peut être amplifié
par le comportement des entrepreneurs. Si ces derniers deviennent pessimistes
-à cause de la baisse effective du taux de profit- l'effet
négatif sur l'investissement est renforcé.
1.7.2 L'analyse de Dutt
Dutt dans son modèle raisonne dans un contexte de
plein emploi des facteurs de production et estime qu'il est possible de
retrouver les effets de libéralisation financière de court et
long terme par une hausse des taux d'intérêt réels via
l'augmentation du volume d'épargne. En situation de chômage, la
libéralisation d'après Dut n'a que des effets fâcheuses
à court terme et long terme expliquée par la sous utilisation des
facteurs de production.
Dutt distingue entre quatre catégories d'agents dans
l'économie : les travailleurs, les capitalistes, les entrepreneurs et
les banques. Le salaire est la contrepartie que reçoivent
les premiers qui sera détruit pour sa totalité dans un unique
produit dans l'économie. La
26 Burkett, P. et Dutt, A.K. (1991), Interest
Rate Policy, Effective Demand, and Growth in LDC's, International Review
of Applied Economics, vol 5, n°2, pp 127-153.
détention du capital et des entreprises
caractérise les seconds qui procèdent à une épargne
d'une partie de leurs revenus sous deux formes : placement financiers (achats
d'autres titres financiers) ou dépôts bancaires. La
troisième catégorie utilise du travail et du capital pour
produire, tandis que la dernière assure l'allocation des fonds et le
financement de l'économie. Les banques peuvent faire recours à la
banque centrale en cas d'insuffisance des ressources financières pour
satisfaire la demande en contrepartie d'un taux déterminé par la
politique monétaire en vigueur.
Deux situations peuvent marquer l'économie : d'abord
en cas où les entrepreneurs anticipent une demande insuffisante,
l'environnement de concurrence imparfaite régnera et les prix
fixés par ces derniers dépendent de la marge fixe sur le salaire
des employés et déterminent leurs niveaux de productions en
fonction de juste demande s'adressant à ces entreprises. C'est le taux
de profit dégagé, l'ampleur de la capacité de production
et le taux d'intérêt qui vont déterminer leur
stratégie d'investissement. En revanche, dans le deuxième cas
caractérisé par une demande importante permettant aux entreprises
l'utilisation pleine de leurs capacités de production, cela va causer
une augmentation des niveaux des prix. Dans cette situation, la décision
d'investissement est déterminée conjointement par le taux de
profit et le taux d'intérêt ;
Enfin, comme l'offre de monnaie est déterminée
par la demande, les entreprises ne sont pas limitées dans leurs
investissements par une insuffisance de fonds prêtables. En fait, ce sont
en premier lieu les "esprits animaux" qui conditionnent la décision
d'investir.
Dutt met l'accent à la fin dans son article sur la
pertinence de son modèle compte tenu des spécificités des
pays en voie de développement. Les principaux résultats
tirés portent notamment sur les caractéristiques des structures
des économies de ces pays ainsi que les problèmes liés
à ses économies. Sa vision keynésienne semble bien peu
adapté.
L'aspect traditionnel des pays en voie de développement
(domination des structures économiques agroalimentaires) fait que la
déréglementation de système financier se tient en
échec (Dutt (1991)) qui se fait dans un cadre de programme d'ajustement
structurel.
Selon Dutt, les problèmes liés à
l'insuffisance de la demande effective rendent son analyse pertinente pour les
pays en voie de développement, y compris pour les moins
développés27 .
27 Dutt, A.K., (1991), pp. 228-229.
1.7.3 Les conclusions de Modigliani et
Miller
Sur le plan empirique et en relation avec l'effet des
imperfections exogènes de marché sur la contrainte de
crédit des entreprises, s'inspirent des méthodes
développées pour analyser la contrainte de crédit en
présence d'imperfection de marché.
Ces méthodes s'appuient sur le comportement
d'investissement des entreprises et sur le principe d'indépendance de
Modigliani et Miller (1958).
Ils montrent en fait que les décisions
d'investissement sont indépendantes de la structure financière de
l'entreprise (dont les imperfections de marché de crédit), et par
conséquent, il fallait donc penser à d'autres variables
expliquant le montant de l'investissement réalisable. « C'est
donc la relation entre ces variables financières et investissement qui
pourra déterminer si les entreprises sont contraintes
»28.
La spécification du modèle qui tient compte de
l'absence de contraintes de crédits consistait à montrer que les
décisions d'investissement ne dépendent que des anticipations de
profit et des investissements passés. La forme réduite de la
fonction d'investissement de type accélérateur est la suivante
:
(I I K)i,t = ai
(//K)i,t_i +
a2(AY/K)i,t + E i,t
(1.4)
(1.4) est la fonction d'investissement de type
accélérateur.
Avec I : Investissement
K : Stock de capital
AY : Variation de la production
E : Terme aléatoire
i : entreprise
t : année
Mais en présence des contraintes de financement des
investissements des entreprises citées précédemment
(contraintes endogènes - asymétries d'information- ou
exogènes -- interventions des pouvoirs publics-), l'hypothèse
d'indépendance de principe de Modigliani et Miller est rejetée.
On devrait donc faire recours aux autres variables financières pour
expliquer les montants d'investissement réalisables.
28 Jaffee et Stigliz, (1990), p.876.
1.8 Autres développements théoriques de
la libéralisation financière
1.8.1 La sélection des emprunteurs
Pour financer les investissements des entreprises, les
banques s'appuient sur un ensemble de critères pour sélectionner
les emprunteurs (entreprises). En effet, les banques collectent des
informations comptables et financières dans les bilans et les comptes de
produits et charges des entreprises et étudient l'environnement dans
lequel elles évoluent. Malgré cela, la sélection
n'était jamais parfaite car trop coûteuse. L'endettement de
l'entreprise emprunteuse influence aussi la décision de la banque, une
entreprise trop endettée aura une moindre propension à pouvoir
rembourser tous ses crédits.
Néanmoins, la réputation de l'emprunteur et sa
capacité à rembourser les dettes sont des éléments
centraux qui déterminent la décision de prêteur d'accorder
ou non le crédit, « la valeur des fonds propres est ici un bon
indicateur » (Gilles, 1992). Disposer d'un actif net initial
important réduit le poids de l'incertitude qui a une forte influence en
matière de décision d'investissement. Selon Bernanke et Gertler
(1989), une entreprise disposant d'importants fonds propres réduit son
problème d'asymétrie d'information car son endettement relatif au
capital est faible et présente moins de risque. Elle peut ainsi obtenir
plus de crédit et à de meilleures conditions. Ces fonds propres
donnent également aux entreprises la possibilité d'éviter
le risque de rationnement de crédit grâce à une forte
garantie hypothécaire (Gale, 1990).
De fait, l'évaluation ex-ante des projets
d'investissement peut être à l'origine des problèmes
d'asymétrie d'information29.
Les individus qui évoluent dans un environnement
où chacun est doté d'une richesse limitée et d'un projet,
qui est soit de bonne ou de mauvaise qualité, et que l'information dont
ils disposent est propres à chacun. L'asymétrie d'information
peut causer par conséquent deux problèmes, soit
l'antisélection ou la sélection adverse, soit l'aléa
moral. Le premier problème peut survenir en situation où les
préteurs connaissent mal les qualités de l'emprunteur et que les
emprunteurs qui ont une mauvaise cote de crédit sont fortement
incités à chercher des prêts. Lorsque le manque
d'informations complètes empêche les prêteurs de bien
évaluer la qualité de crédit, ils n'acceptent de payer un
prix donné pour des titres reflétant la qualité moyenne
des entreprises qui les émettent que lorsque ce prix est
inférieur au juste prix de marché pour les entreprises de haute
qualité, mais supérieur au juste prix du marché pour les
entreprises de faible qualité.
29 Boyd & Prescott (1986) et Gertler (1988).
On parle de l'aléa moral lorsque les emprunteurs
peuvent modifier leur comportement, après la conclusion de la
transaction, d'une façon qui pourrait être jugée non
souhaitable par le prêteur. Les emprunteurs souhaitent investir dans des
projets relativement risqués dont ils retireront des
bénéfices en cas de succès, mais dont les pertes, en cas
d'échec, seront pour l'essentiel à la charge du prêteur ;
les prêteurs par contre souhaitent limiter les risques des projets. Ainsi
les emprunteurs cherchent à modifier leurs projets de manière
à accroître les risques courus après la conclusion de la
transaction financière, ce qui facilite l'asymétrie de
l'information. Dans ces conditions, beaucoup de projets d'investissement
effectivement mis en oeuvre sont excessivement risqués. Les
prêteurs deviennent dès lors plus réticents à
accorder des prêts et les niveaux d'intermédiation et
d'investissement sont sous-optimaux.
1.8.2 La supervision des emprunteurs
La supervision des emprunteurs consiste à mettre les
engagements de ceux-ci sous le contrôle des banques, car ils peuvent
mettre en place des activités plus risquées que celles pour
lesquelles le crédit lui a été accordé : la banque,
pour éliminer ce risque d'aléa moral, inscrit dans le contrat des
clauses obligeant l'emprunteur à respecter son engagement et n'investir
que dans des projets pour lesquels le crédit est alloué.
C'est à partir de ce rôle de supervision des
emprunteurs que Diamond (1984) montre que, dans un environnement
caractérisé par l'existence d'asymétrie d'information ex
post entre prêteurs et emprunteurs, la dette est le contrat optimal entre
emprunteur et prêteur, d'où l'émergence
d'intermédiaires financiers.
Il nous semble enfin que les imperfections qui règnent
sur les marchés financiers ont constitué un souci
considérable dans les théories modernes de la
libéralisation financière. McKinnon (1988) revient à
souligner l'importance de la prise en compte des asymétries
d'information et de sélection adverse dans les validations empiriques et
conclut que l'instabilité macro-économique et les aléas
moral peuvent conduire à un taux d'intérêt trop
élevé et à un excès de prise de risque par le
secteur bancaire. Dans un tel univers « le gouvernement devrait
probablement imposer une administration sur le taux d'intérêt type
sur les prêts (et sur les dépôts) aussi bien qu'un nombre de
mesures prudentielles, telles que des provisions plus grandes sur les
créances douteuses » (McKinnon 1988). Il ajoute même que
« les économies ayant connu un développement
réussi ont combiné une stabilité du niveau
général des prix avec des taux d'intérêt nominaux
substantiels --même s'ils sont réglementés- sur les
dépôts et sur les crédits ».
1.9 Libéralisation et réformes
financières : étapes et conditions de réussite
La réussite de la libéralisation
financière, notamment dans les pays émergents nécessite le
passage d'un certain nombre d'étape et suppose l'existence
préalable des conditions de stabilisation de l'économie. L'ordre
dans lequel les mesures politiques doivent être prises et la vitesse des
réformes financières peuvent constituer également des
limites justifiant l'échec ou la réussite de la
libéralisation financière.
1.9.1 La séquence de libéralisation
optimale
Suite à l'échec des tentatives de la
libéralisation financière dans le Cône Sud
d'Amérique Latine (Argentine, Chili et Uruguay), ainsi que dans d'autres
régions (Philippines), plusieurs travaux ont été
intéressé à la détermination de la séquence
des réformes.
La séquence de libéralisation financière
est définie comme étant celle « qui maximise la valeur
actualisée de l'addition nette à l'économie »
Michael (1986).
o Etapes de la libéralisation financière
interne
Avant de définir l'ordre d'adoption des
réformes ainsi que leur vitesse au sein de chaque économie, les
conditions initiales sont nécessaires pour la réussite de toute
libéralisation financière. Ainsi, la nomenclature des
étapes de la libéralisation financière se fait aux niveaux
interne et externe du secteur. Les politiques qui concernent la première
étape et touchent à la sphère réelle
concernent : Stabilité macroéconomique,
libéralisation des prix, levée des taxes ainsi que les
subventions et privatisation. La seconde étape qui concerne la
sphère financière nécessite la restructuration et
privatisation du système bancaire domestique, et la création ou
réactivité du marché monétaire3°
La troisième étape qui concerne le secteur
réel nécessite : la libéralisation des
opérations courantes (levée des barrières commerciales) et
la création d'un marché de changes et convertibilité de la
monnaie ;
Dernière étape qui concerne le secteur
financier nécessite : la levée de contrôle des
mouvements des capitaux et convertibilité totale de la monnaie.
3° Villanueva D. et Mirakhor A. (1990).
1.9.2 La vitesse des réformes
financières
1.9.2.1 La libéralisation financière
brutale
Villaneva et Mirakhor (1990) accentuent la relation entre la
vitesse des réformes financières et les conditions initiales de
libéralisation financière. Ils montrent, à leur tour, que
si la réforme est appliquée dans un environnement
macro-économique instable et/ou si la surveillance et la supervision
bancaire inefficace, la politique de libéralisation des taux
d'intérêt doivent être progressive et inversement, la
libéralisation des taux d'intérêt peut être
prématurée.
La périodisation de la libéralisation du
secteur financier constitue un problème qui occupe une place
particulière dans la théorie financière. Si la
période de transition est permanente, la déréglementation
du système financier ne peut être faite que lorsque
l'économie est aboutie à une phase de maturité plus
appropriée. Ensuite, la longueur de la répression
financière qui précède la politique de
libéralisation financière entrave l'approfondissement financier
et cause des effets néfastes sur la croissance économique. Il
serait donc utile de mettre un programme d'apprentissage des nouvelles
règles.
Nous pouvons ainsi affirmer que l'application d'une politique
de libéralisation financière ne peut être adoptée
que dans une économie stable et un ordonnancement optimal qui
prévoit le passage de la stabilisation à la croissance.
1.9.2.2 La libéralisation financière
graduelle
Dans certaines économies émergentes, les
expériences de libéralisation financière s'avèrent
prudentes (cas des pays d'Amérique Latine). Les structures
économiques et les modes de fonctionnement des économies sont des
variables dont dépend la réussite des réformes
financières. En effet, lorsque la réforme est graduelle, la
libéralisation risque de perdre son impulsion à travers le temps.
De même, plus les mesures de réformes sont rapides et profondes,
plus les gains potentiels sont importants mais le passage est risqué
d'être coûteux. D'après la Banque Mondiale (1989), la
libéralisation du système financier ne doit être ni trop
rapide ni trop longue. Si la libéralisation est trop rapide, les
entreprises pourraient encourir de lourdes pertes alors qu'elle est trop
longue, le prix à payer pour la persistance de l'inefficacité
financière sera plus élevé.
A titre d'exemple, McKinnon (1991) en analysant la voie
optimale de la libéralisation financière conclut que le Japon n'a
commencé à libéraliser son système financier qu'a
une époque récente, après que les conditions initiales
sont remplies.
Au total, les gouvernements doivent s'engager dans la voie de
réformes avec prudence, dans la mesure où la stabilisation
macro-économique et la supervision bancaire sont importantes à la
modernisation du secteur financier et à la croissance
économique.
Conclusion
Dans la littérature théorique, les
mécanismes de transmission des impulsions financières vers la
sphère réelle sont complexes du fait de la relation ambiguë
entre les taux d'intérêt et les taux d'épargne. Ainsi, pour
stimuler les investissements des entreprises, les partisans de
libéralisation financière insistaient sur le renforcement du
rôle de secteur financier en matière d'allocation et affectation
des ressources financières par la libéralisation et le maintien
des taux d'intérêt sur l'épargne à des niveaux
élevés.
Le volet de critiques adressées à la
libéralisation financière porte en particulier sur l'effet
supposé positif des taux d'intérêt sur l'épargne et
l'investissement ainsi que les effets des interventions de l'Etat dans
l'économie; les néostructuralistes fondent leurs critiques sur le
rôle concurrentiel que joue le secteur informel dans la formation des
mécanismes d'ajustement : la hausse des taux d'intérêt sur
le marché officiel rend le marché informel plus compétitif
et donc substituable. Dans l'optique post keynésienne, dans la mesure
où l'épargne est une fuite, la hausse des taux
d'intérêt est à l'origine de la dégradation de la
demande effective dans une situation de sous emploi, et la
libéralisation financière ralentira la croissance
économique à court et long terme.
Reste à savoir, comment et dans quel contexte unique,
la libéralisation financière doit-elle s'inscrire pour
développer la sphère financière ? Il est ainsi
nécessaire de tenir compte du contexte financier, légal,
politique et économique du pays dans lequel on se propose d'introduire
ce type de réforme, et les pouvoirs publics ont un rôle à
jouer dans le processus de libéralisation financière.
Chapitre 2 : Libéralisation financière et
investissement des entreprises marocaines
Au Maroc, les choix économiques retenus au
début des années soixante vont placer le secteur privé et
l'impératif de sa promotion au centre des préoccupations des
décideurs publics qui estiment que le développement dépend
de l'émergence d'une classe d'entrepreneurs et de gestionnaires
compétents et de l'édification d'institutions appropriées.
Ce choix ne se démentira pas tout au long des dernières
années, même si les politiques et les moyens mobilisés
à cette fin vont connaître des mutations majeures.
De ce point de vue, on peut distinguer deux grandes
périodes s'étalant pour la première de 1960-62 à
1982 et, pour la seconde à partir de la fin de la décennie 80.
L'élément de discrimination majeur entre ces deux périodes
réside dans le passage d'une politique interventionniste visant à
encourager des secteurs d'activités au détriment d'autres et le
traitement préférentiel du crédit, à une
démarche plus libérale ou l'objectif est le retrait de
l'État de la sphère financière, à travers la
déréglementation, la libéralisation des taux
d'intérêt et la privatisation au profit du secteur
privé.
Nous présenterons dans le premier point, les
caractéristiques du secteur financier marocain avant la
libéralisation financière. Le second point mettra l'accent sur la
période de libéralisation financière poursuivi d'une
brève présentation du climat d'investissement dans le
troisième point. Dans le quatrième point, on essaiera d'aborder
la question de nécessité d'adoption de la politique de
libéralisation financière avant de présenter les
principales incitations à la faveur de financement et
développement des investissements des entreprises marocaines.
2.1 Caractéristiques du secteur financier
marocain avant la libéralisation financière 2.1.1 Les instruments
du contrôle des crédits
Les principaux instruments utilisés par l'Etat pour
contrôler les crédits sont :
- la politique des réserves obligatoires ;
- la politique de l'escompte de BAM (Bank-Al Maghrib) ;
- l'administration des taux d'intérêt ;
· La politique des réserves
obligatoires
L'obligation faite aux banques de déposer
auprès de BAM des réserves obligatoires consiste à
contrôler le besoin de refinancement des banques. Lorsqu'on se situe dans
une situation économique caractérisée par une domination
étatique, généralement le taux des réserves
obligatoires est trop élevé.
Les taux élevés de ces réserves
entraînent une restriction des crédits alloués à
l'économie, à l'exception des crédits
préférentiels accordés aux secteurs prioritaires.
La pratique des taux élevés des réserves
légales influence les taux des dépôts à terme qui se
justifie par le fait que les dépôts à vue ne seront pas
onéreux que ceux à terme qui nécessitent le versement
d'une rémunération de la part des banques à leurs clients.
Ils peuvent donc jouer à la défaveur de financement des
entreprises.
Les réserves légales en pourcentage des
dépôts bancaires ont passé de 7,41% durant la
période 1970-1974 à moins de 3,30% pendant la période
1980-1984, les crédits au secteur privé ont passé
respectivement de 21,41% à 29,84%. L'effet de l'augmentation de ce taux
pendant 1985-1989 à 5,89% a provoqué une diminution des
crédits distribués à 16,88%.
Figure 4 : Evolution des réserves
légales et crédits alloués au secteur privé entre
1970 et 1989
1970-1974 1975-1979 1980-1984 198E-1989
q Réserves
q Crédits au secteur privé
· 13 25 20 15 10 5
Source statistiques : calculs effectués à
partir des statistiques internationales.
· La technique de
réescompte
Elle consiste pour BAM (Bank Al-Maghrib) à acheter des
effets qui lui sont présentés par des banques moyennant un prix
fixé unilatéralement. Elle engendre, contrairement aux
réserves obligatoires, une croissance de la masse monétaire et
peut aussi constituer un taux directeur pour les autres banques commerciales.
L'objectif étant de stimuler le financement des investissements
bénéficiant des encouragements de l'Etat.
Figure 5 : Evolution des taux annuels nominaux sur
les crédits à moven terme
1970 1972 1974 1978 1980 1980 1982 1984 1986 1988 1989
Source statistiques : calculs effectués à
partir des statistiques internationales.
La présence des taux élevés
créditeurs en présence de l'inflation était à
l'origine de ralentissement des niveaux d'investissements. Ainsi, durant la
période 1974-1982, les taux d'intérêt réel
étaient négatifs et devenaient positifs à partir de 1983
(figure 6). Face à cette politique des taux d'intérêt, les
PME-PMI auront plus de difficultés à se financer auprès
des banques, l'alternative est d'accéder à la Bourse des Valeurs
de Casablanca.
Figure 6 : Evolution des taux d'intérêt
(en %)
Années
Taux réel créditeur Taux réel
débiteur
15
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10
5
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I BI
1978 '1_79_ 9 ' 980 19
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975 '975
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934 1985 1986 1987 1988 1989
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-10 -15
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Source : direction des études et des prévisions
financières.
Si on examine l'impact de l'évolution des taux
d'intérêt sur la demande intérieur on fait ressortir
l'importance des effets de substitution dans le comportement des ménages
et des entreprises. La baisse des taux d'intérêt a réduit
l'épargne des ménages à court terme et leur consommation
aura tendance à augmenter. Toutefois, le rythme de progression de la
consommation est de 3 à 4 fois supérieur au
taux de ralentissement de la progression de l'épargne et 3 à 2
fois supérieur au rythme de progression du revenu disponible.
La rigidité des taux d'intérêt permet
d'identifier l'une des caractéristiques de la répression
financière, à côté des taux de réserves
obligatoires et de la politique d'encadrement des crédits.
· La politique d'encadrement des
crédits
L'institution de la politique d'encadrement des
crédits en 1969, avait pour objectif de permettre aux autorités
publiques de contrôler quantitativement les crédits à
travers les taux d'intérêt. De ce fait, le volume des
crédits accordés par les banques demeurera faible et limite la
concurrence au niveau du secteur financier. Pour renforcer leurs positions,
elles devront penser aux nouveaux services en matière de création
de nouveaux moyens de paiement et choix des politiques de
rémunérations pour l'ensemble des agents économiques.
2.1.2 Indicateurs de répression contraignants
au fmancement des investissements des entreprises
Face à ces instruments de répression
financière (encadrement des crédits, réserves
obligatoires...) qui a marqué une certaine période dans
l'histoire économique du Maroc, les investisseurs marocains de secteur
privé en particulier, n'ont guère profité des
crédits alloués par le secteur bancaire. Ainsi, durant la
période 1975-1979, les crédits ont connu une progression de plus
de 6 points de pourcentage par rapport à la période 1970-1974.
Ils ont ensuite enregistré une tendance ascendante pour atteindre 29,84%
puis chutent durant 19851989 (figure 7). Ces évolutions volatiles des
crédits sont expliquées par les variations des taux
d'intérêts, des taux d'épargne et des taux de
réserves obligatoires.
Figure 7 : Evolution des crédits au secteur
privé en pourcentage de PIB entre 1970 et 1989
1985-1989 1980-1984 1975-1979 1970-1974
Source : BAM.
L'impact des variations des crédits alloués au
secteur privé a entraîné des tendances variées des
niveaux d'investissement brut. Sur toutes les périodes, les deux
observations ont des comportements identiques. Pendant la période
1980-1985, le taux d'investissement brut a enregistré une augmentation
de moins de 6 points de pourcentage.
Suite aux mesures politiques gouvernementales (imposition des
réserves obligatoires), les crédits au secteur privé
diminuent et influent négativement le taux d'investissement avec une
chute de plus de 2 points de pourcentage par rapport à l'année
1980, sachant qu'il était à 22% la même année.
Du côté épargne, entre 1980 et 1986 les
taux d'épargne ont enregistré des niveaux négatifs avec un
record de -1,7% du PM en 1983. Elle s'est redressée de façon
continue suite aux efforts fournis pour assainir les finances de l'Etat, en
particulier dans le cadre du plan d'ajustement structurel (PAS). Les
modifications apportées à la structure des recettes fiscales avec
l'introduction de la TVA, de l'Impôt sur les Sociétés et de
l'Impôt Général sur le Revenu respectivement en 1986, 1987
et 1989 ont, en partie, aidé à amorcer cette inflexion dans le
comportement de l'épargne publique.
Les taux d'investissements, malgré une croissance des
taux d'épargne entre 1977-1983 et 1984-1990, les investissements ont
connu une baisse entre les deux périodes. Passant de 2,98 de
l'épargne totale durant 1977-1983 à 5,03 durant 1984-1990,
l'investissement n'est que de 7,26 et 5,44 durant les mêmes
périodes. La stimulation de l'épargne publique par les
autorités nationales pour réduire le déficit public n'a pu
affecté positivement les investissements, notamment le secteur
privé, et a rendu le marché financier imparfait (ou encore la
présence
de la répression financière). L'équilibre
investissement-épargne n'est pas vérifié durant la
période 1970-1987 (figure 11).
2.1.3 Accès au crédit et environnements
législatif et comptable restrictifs
Sur le plan comptable, le plan comptable est
considéré par les professionnels comme un document très
complexe et inadapté pour les PME-PMI. Les déclarations fiscales
constituées d'un ensemble de documents et pièces jointes et qui
devront être signées par les chefs d'entreprises semblent pour
elles lourdes. Ces déclarations accompagnées d'autres mesures
fiscales peuvent ne pas refléter l'image réelle de l'entreprise.
Les investisseurs jugent que cet ensemble traduit une confusion et mène
à une multitude de problèmes d'information financière.
2.2 Période de libéralisation
fmancière
A la veille de la mise en oeuvre des réformes, le
système financier marocain présentait une structure
segmentée, avec une omniprésence de l'Etat, notamment à
travers les organismes financiers spécialisés, la
prévalence de fortes contraintes réglementaires et une politique
monétaire basée sur les techniques de régulation
quantitative, au moment où les marchés de capitaux
présentaient une taille marginale et un faible degré de
diversification des instruments, les rendant inaptes à assurer un
financement adéquat de l'économie.
Pour pallier ces insuffisances, d'importantes réformes
ont été menées à partir des années 1990, en
vue de doter le Maroc d'un système financier moderne et solide capable
d'assurer une mobilisation efficace de l'épargne et son allocation
efficiente dans le circuit économique. Ainsi, une approche
multidimensionnelle a été adoptée, allant de la
réforme du secteur bancaire et des marchés de capitaux à
celle de la politique monétaire et de changes, en vue d'assurer une plus
grande cohérence des interventions et une meilleure
compétitivité du système financier marocain.
Ces réformes ont permis le renforcement de la
stabilité macroéconomique d'ensemble, l'amélioration
continue de l'environnement des affaires et l'ouverture commerciale,
conjuguée à la libéralisation des secteurs productifs.
Le système financier a été placé
au centre de cette dynamique de réformes, compte tenu de son rôle
clef en matière de renforcement de la croissance et
d'accélération du processus de convergence.
Depuis la mise en place du Programme d'Ajustement Structurel,
la libéralisation financière suivie par le Maroc était
longue. L'ensemble des réformes entreprises n'a pas respecté
l'ordre
théorique de libéralisation des
opérations financières. Elle a durée plus de 20 ans. Le
désengagement de l'Etat et la déréglementation des taux
d'intérêt ont été progressifs et manifeste ainsi
d'une part la volonté des autorités de se désengager du
système financier et l'adoption de la réglementation prudentielle
d'autre part.
Le bilan de la réforme du secteur bancaire montre
l'impact positif des mesures prises par les autorités publiques. En
effet, sur la période 2000-2006, les dépôts auprès
du système bancaire ont enregistré une nette progression en
passant de 21,6 MM$ en 2000 à 51,4 MM$ en 2006 avec + 137%.
2.2.1 La politique de libéralisation des taux
d'intérêt
Historiquement, depuis l'indépendance de l'Etat, les
niveaux d'épargne intérieure demeureraient insuffisants pour
financer les investissements des entreprises. L'administration des taux a rendu
la politique de financement plus rigide car les taux débiteurs
étaient fixés sous forme de fourchette hormis les crédits
prioritaires ou spéciaux qui étaient fixes et les taux
d'intérêt pratiqués par les banques correspondaient
généralement à la limite de la fourchette. De plus, les
taux de commissions appliqués par ces dernières étaient
réglementés par l'Etat. Ces mesures, à un certain moment
ont rendu les taux d'intérêt réels négatifs.
· Les taux d'intérêt
créditeurs
La libéralisation progressive des taux
d'intérêt concernait au début les taux sur les
dépôts. Les institutions financières ont dû respecter
des taux planchers : les taux minimums de rémunération des
comptes à terme sont fixés à 8,5% pour les
dépôts de 3 mois et à 12% pour les dépôts de
12 mois.
Ce n'est qu'au début des années 90 que la
libéralisation des taux créditeurs était remarquable, car
les pouvoirs publics ont libéralisé totalement les taux relatifs
aux rémunérations des dépôts à terme
supérieurs à 3 mois, tandis que le taux minimum fixe s'est
appliqué sur les dépôts inférieurs à 3
mois.
La libéralisation de tous les taux applicables aux
différentes catégories de dépôts à
l'exception du taux sur carnet a été décidée en
1992.
· Les taux d'intérêt
débiteurs
La libéralisation des taux débiteurs s'est
effectuée dans un environnement de prudence, car les autorités
monétaires les avaient plafonné pour prévenir une
augmentation trop importante qui pourrait être dommageable aux
entreprises. Ainsi, entre 1991 et 1994, le taux de référence
débiteur était déterminé sur la base des taux
pondérés des dépôts à terme à 6 et 12
mois. En
1994, les autorités les ont remplacé par des taux
de base bancaire calculé par BAM. Les taux débiteurs moyens sont
passés de 15,8% au premier semestre 1993 à 11,5% en avril 1995.
Puisque la libéralisation n'a été achevée qu'en
1996, les institutions financières pouvaient déterminer librement
les taux d'intérêt (fixes ou variables) à l'exception de
ceux des crédits à très court terme, dont la durée
ne dépasse pas une année qui étaient
rémunérés à un taux fixe. Les taux de
référence ont augmenté de 8,5% à 9,75% et 10,5%
respectivement pour les crédits à court et moyen terme et
à 11,25% pour les crédits à long terme. Les taux
d'intérêt appliqués par les sociétés de
financement quant à eux ont excédé les 20% comme on peut
le voir au tableau 1. L'impact de ces baisses des taux débiteurs s'est
accompagné par une augmentation des investissements.
Tableaul : Evolution des taux d'intérêt
entre 1993 et 2005
|
1993
|
1994
|
1995
|
1996
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
Taux des comptes sur livrets de la
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
CEN
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Taux des comptes sur carnet
|
9
|
9
|
8
|
8
|
8
|
6.25
|
6
|
4,48
|
4,72
|
3,42
|
2,95
|
2,35
|
2,28
|
Taux des livrets
|
8,50
|
7
|
7
|
7
|
7
|
6
|
4,75
|
3,30
|
3,75
|
3,50
|
2,36
|
2,10
|
1,50
|
Taux créditeurs
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Taux de dépôts à 6 et 12 mois
|
11,49
|
8,80
|
8,30
|
8,29
|
7,62
|
6,52
|
5,42
|
4,95
|
4,69
|
3,88
|
3,58
|
3,38
|
3,48
|
Taux de dépôts à 6 mois
|
|
|
|
|
|
|
5,05
|
5,05
|
4,52
|
3,59
|
4,77
|
3,29
|
3,29
|
Taux de dépôts à 12 mois
|
|
|
|
|
|
|
5,74
|
5,10
|
4,84
|
4,11
|
5,19
|
3,48
|
3,61
|
Taux de base bancaires
|
|
|
|
|
|
|
7,50
|
7
|
7
|
7
|
7
|
7
|
7
|
Crédit à l'export
|
14
|
12
|
11,50
|
9,75
|
9,25
|
8
|
7,25
|
7,25
|
7,25
|
7,25
|
7,25
|
7
|
7
|
Court terme < 2 ans
|
14
|
12
|
11,50
|
10,50
|
9,50
|
8,25
|
7,75
|
7,75
|
7,75
|
7,25
|
7,25
|
7,25
|
7,25
|
Moyen terme > 2 ans et < 7 ans
|
14
|
13
|
12,50
|
11,25
|
10,25
|
9
|
8,50
|
8,50
|
8,50
|
8,25
|
8,25
|
7,50
|
7,50
|
Long terme > 7 ans
|
|
|
7,70
|
6,52
|
6,74
|
6,74
|
4,67
|
5,35
|
3,23
|
2,94
|
3,16
|
2,39
|
2,40
|
Taux interbancaire
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : BAM.
2.2.2 Des conditions d'octroi des crédits
contraignantes
Les autorités, grâce à la
libéralisation des taux d'intérêt et à la
réduction des emplois obligatoires entreprises dès 1991, ont mis
en place les conditions relativement favorables à une allocation des
ressources plus largement basée sur les mécanismes du
marché.
· Epargne insuffisante et peu
orientée vers les entreprises
Attesté par des statistiques financières, le
système bancaire marocain dans son contexte est en cours
d'évolution. En effet, tant du coté de la captation des
ressources, celui-ci devient concurrentiel que du côté de la
structure de leur actif marqué par une baisse du rendement des
crédits et un recours aux placements financiers progressivement plus
important. Les niveaux de l'épargne financière demeurent faibles
par rapport aux attentes des autorités monétaires. La structure
de l'épargne financière dépend de la gamme des prêts
que les banques proposent. Elle est constitué principalement des avoirs
liquides, des placements à court, moyen et long terme des agents, des
titres d'Organises de Placements Collectifs en Valeurs Mobilières
(OPCVM). A cela s'ajoute l'épargne institutionnelle à long terme
constituée par les fonds des sociétés de prévoyance
et d'assurance et les titres de sociétés nouvellement
émis.
En effet, l'épargne financière a
enregistré, sur la période 1993-2000, une croissance moyenne de
4,2%, passant de 29 millions de dirhams en 1993 à 30 millions en 2000
avec des fluctuations importantes selon les années. La part de
l'épargne financière dans l'épargne intérieure a
baissé d'une manière sensible en liaison, en partie, avec les
contre-performances enregistrées par les marchés financiers. En
effet, ce ratio est passé de 86,6% en 1994 à 46,2% en 2000. Le
niveau relativement faible de l'année 2000 est imputable,
principalement, à la baisse des placements en avoirs liquides et en
titres d'OPCVM.
L'essentiel de l'épargne financière est
constitué d'avoirs liquides et de placements à court terme, les
placements à moyen terme ne représentent qu'une faible
proportion. Cette situation s'est confortée depuis la mise en place des
OPCVM en 1996. Ainsi, au terme de l'année 2000, près de 66% des
flux des actifs financiers détenus par les agents non financiers
étaient sous forme d'avoirs liquides ou de placement à court
terme contre 52% en 1999 et 40 % en 1998.
Quant à l'épargne de l'Etat, elle a
contribué à une appréciation dans l'épargne
nationale de - 0,8% durant la période 1980-1989 à 17,8% pendant
la période 1990-1995. Au cours de la période 1996-2005, cette
contribution est de moins en moins importante pour ne représenter que
2,2% de l'épargne nationale en 2005.
De 13,5% durant 1980-1989 à 19,1% pendant 1990-1995 et
à 26,4% durant 1996-2005 : ces statistiques nous montrent la part de
l'épargne extérieure dans l'épargne nationale qui s'est
appréciée de 18,5 points entre 1999 et 2005, passant de 16,9%
à 35,4%.
Les placements liquides représentent 80% de
l'épargne financière des agents non financiers marocains (dont
46% pour les seuls avoirs liquides). Du fait du ralentissement de
l'activité, de la réduction des opportunités de placement
et de la morosité de la bourse en 2001 et en 2002, les agents ont
continué à privilégier les placements relativement
liquides et ne comportent que peu de risques de perte en capital
(dépôts à vue et en compte à terme et surtout en
titres émis par les OPCVM obligataires). L'industrie de gestion de
portefeuille fonctionne avec peu de possibilités de diversification. En
effet, environ 90% des actifs gérés par les OPCVM sont investis
dans les bons du Trésor. La part des OPCVM à dominante actions
représente moins de 4% de l'actif net.
Tableau 2: Structure de l'épargne
financière des agents non financiers
Eléments
|
1997
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
Avoirs liquides
|
43,5
|
42,7
|
43,4
|
44,4
|
45,5
|
46,0
|
Placements à CT
|
29,8
|
28,3
|
27,4
|
27,9
|
28,7
|
25.6
|
Placements à MT
|
3,5
|
3,1
|
2,2
|
1,9
|
1,1
|
1,3
|
Titres OPCVM
|
1,7
|
4,4
|
6,1
|
3,9
|
4,1
|
6,2
|
Epargne institutionnelle
|
21,5
|
21,5
|
20,9
|
21,9
|
20,8
|
21,0
|
Total
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
100
|
Total des actifs financiers des agents non financiers
(en milliards de DH)
|
330
|
360
|
397
|
411
|
464
|
502
|
Epargne institutionnelle/PIB
|
22,2
|
22,4
|
24,0
|
25,3
|
25,2
|
26,5
|
|
Source : direction des études et des
prévisions financières.
2.2.3 La politique de désencadrement de
crédit
La réussite de libéralisation financière
ne peut pas se concrétiser si les banques commerciales sont
laissées du côté. Leur participation réside dans le
financement de l'économie par l'adoption d'une série de mesures
incitatives.
Au Maroc, la politique de l'encadrement de crédit a
été mise en place en 1969.
Les mesures financières prises ont
entraîné une forte segmentation du système bancaire avec
une concurrence limitée entre les banques. Ce système
pratiqué par les autorités publiques pénalise les banques
les plus dynamiques et ôte toute initiative au banquier. C'est aussi une
politique qui permet de contrôler la masse monétaire en
circulation.
L'encadrement des crédits a eu des effets
négatifs sur les politiques de financement de l'économie et la
libéralisation des crédits a concerné les crédits
à court terme.
Le Centre Marocain de Conjoncture stipule qu'une grande
partie des crédits alloués par les banques commerciales sont
à court terme (77%). Les crédits à moyen terme sont
seulement de 17% alors que les crédits à long terme sont
estimés à moins de 5%. Cela pose ainsi la question sur le
degré d'implication des banques dans le financement des investissements
des entreprises. Cette faiblesse remarquable de distribution des crédits
est due essentiellement à l'adoption de la politique d'encadrement des
crédits et la faible prise de risque de la part des banques ainsi que la
réglementation imposée aux banques de ne pas fixer une prime de
risque élevée pour prêter à des durées plus
ou moins longue.
2.2.4 Les réserves obligatoires
L'imposition aux banques de détenir obligatoirement
des fonds auprès de BAM constitue l'un des instruments de contrôle
du système financier Les réserves obligatoires sont
constituées de bons du trésor ainsi que d'autres emplois
destinés aux institutions financières spécialisées.
Suite à la levée de l'encadrement du crédit en 1991, le
taux des réserves obligatoires est passé de 15% à 25% en
octobre 1992. L'expansion des concours bancaires en 1991 est de 34% et de 13%
en 1992.
Calendrier de suppression des emplois obligatoires
des banques
Emplois obligatoires
|
1990-1997 : phase de réduction
|
Actuellement
|
Plancher d'effet public (portefeuille minimum de bons du
trésor institué en 1967).
|
35% (1990)
33,5% (janvier 1991)
32% (juillet 1991) 25% (juin 1993) 20% (mai 1995)
10% (septembre 1996)
5% (décembre 1997)
|
Supprimé (juin 1998)
|
Portefeuille des bons de caisse CNCA à 1 an
(institué en 1981 pour stimuler le financement des projets
agricoles).
|
3,5% (avant)
3% 'juillet 1991)
2% (novembre 1991)
|
2%
|
Portefeuille d'effets représentatifs de crédits
à MT réescomptables (institué en 1972
pour encourager le financement de
l'investissement).
|
5,5 (avant)
5% (juillet 1991) 2,5% (juillet (1992)
|
Supprimé (avril 1994)
|
Coefficient d'emploi en crédit aux logements
(portefeuille d'effets représentatifs de crédit à
MT et LT destinés aux logements, institué en
1982).
|
6% (avant)
5% (juillet 1991)
3,75% (juillet 1992) 2,5% (janvier (1993)
|
Supprimé (avril 1994)
|
Coefficient de créances nées sur
l'étranger (institué en 1989).
|
5% (avant)
3% (mars 1992)
|
|
|
Source : Bank Al-Maghrib.
2.2.5 La réglementation prudentielle31
et la supervision bancaire
Les autorités monétaires ont mis en application
depuis le mois de janvier 2000, un nouveau plan comptable pour les banques et
les sociétés de financement. Celui-ci introduit de nouvelles
modalités de publication et de transmission des états de
synthèse et des documents complémentaires à BAM. Les
autorités monétaires ont également procédé
en fin 2000, au
31 La réglementation prudentielle et le
renforcement de la protection des déposants par
l'élévation du montant minimum de capital et la modification du
mode de calcul du ratio de solvabilité des banques.
réaménagement du mode de calcul de certains
ratios prudentiels pour les aligner sur les normes internationales.
Le capital minimum des banques a été
fixé à 100 millions de Dhs, depuis janvier 1989, comparativement
à 15 millions auparavant. L'obligation relative à la
détention de 50% au moins du capital par des personnes physiques ou
morales de nationalité marocaine a été abolie en janvier
1990.
Les banques ont été soumises depuis janvier
1993 aux nouvelles règles du coefficient minimum de solvabilité.
Le plancher à respecter par les banques a été porté
de 5,5% à 8%. Le mode de calcul du coefficient a été
modifié en vue de l'aligner sur le ratio de Cooke. Les fonds propres
nets ne sont plus rapportés aux dépôts mais à
l'ensemble des actifs et des engagements par signature, pondérés
respectivement par leur degré de risque.
Les banques marocaines sont également soumises au
coefficient minimum de liquidité fixé à 60%, et
relevé à 100% depuis l'année 2000.
Afin de limiter les risques encourus par un
établissement de crédit sur un seul ou un groupe restreint de
clients, les autorités monétaires marocaines ont institué
depuis 1977 un coefficient de division des risques32. Ce coefficient qui
était de 10% a été porté à 20% en 2000.
2.2.6 Dynamisation du marché boursier
L'étude des conséquences de
libéralisation financière nous donne à penser d'abord
à la dynamisation de l'intermédiation financière dans le
financement de l'économie. Les contraintes que rencontrent les PME-PMI
en matière de financement de leurs investissements peuvent être
surmontées par les grandes entreprises qui font recours au marché
boursier : la Bourse des Valeurs de Casablanca (BVC). On a souligné
l'importance d'asymétrie d'information et ses effets sur les
décisions d'investissement même si le secteur bancaire s'est
élargi sous ses différents aspects.
Pour mettre l'accent sur l'état d'avancement du
marché boursier marocain, nous avons retenu la capitalisation
boursière et l'évolution du chiffre d'affaires.
32 Ce coefficient est défini comme
étant le rapport maximum que les établissements bancaires sont
tenus de respecter entre le total des crédits accordés à
un même bénéficiaire et leurs fonds propres.
· Capitalisation
boursière
La capitalisation boursière a atteint 35,9% par
rapport au PIB pendant 1996-2005 contre 10% durant la période 1990-1995
et 2 % durant 1985-1989. Entre 1999 et 2002, elle a chuté de 18 point du
PIB. Avec l'introduction de Maroc Telecom et la Banque Populaire, la
capitalisation boursière s'est améliorée pour atteindre
55,1% du P113 en 2005.
La principale caractéristique de la BVC est la forte
concentration par secteur et par importance des sociétés
cotées. Plus de 77% de la capitalisation boursière totale est
détenue par les 10 plus grandes entreprises, et plus de 70% des secteurs
sont dominés par la place de grand Casablanca
(télécommunications avec 35,5%, les banques avec 21%, le
Bâtiment et les matériaux de Construction avec 13% et les
sociétés de portefeuilles holdings avec 12%).
La domination des grandes entreprises (notamment les banques
et les sociétés d'assurance) et la présence très
faible, sinon l'absence totale des PME-PMI est expliquées par les
politiques gouvernementales en vigueur et les procédure
compliquées appliquées par les autorités. L'environnement
juridique et réglementaire est à l'origine de ce problème
(notamment les lois et les conditions d'introduction des sociétés
en bourse).
Figure 8 : Evolution de la capitalisation
boursière entre 1993 et 2003
1 1 1 I 1 1 0 1 1
1993 1994 1995 1 996 1 997 1996 1999 2000 2001 2002 2003 2004
2005
60 50 40 30 20 10 0
Source statistiques : Bourse des Valeurs de
Casablanca.
· Chiffre d'affaires
Il nous semblerait à partir de l'analyse de
l'évolution du chiffre d'affaires (figure 9) qu'au moyen le chiffre
d'affaires sur la période 1985-2002 n'a pu dépasser 10%. Mais si
on analyse la période de libéralisation financière nous
trouverons que 1995-1996, date pendant laquelle le Maroc à entamer son
programme de privatisation, le chiffre d'affaires à connu une nette
augmentation. Ceci est traduit par la forte capitalisation boursière
enregistrée durant cette période.
Figure 9 : Evolution du chiffre
d'affaires33 entre 1985 et 2002 (en %)
50 -
|
40
|
|
|
|
|
30
|
|
20
|
|
10
|
|
|
r
|
|
,
|
|
|
0
|
1985 1990 1995 1999 2000 2001 2002
|
|
Source : Banque mondiale.
Il ressort de cette analyse que la libéralisation
financière était favorable à la croissance de
l'épargne financière et au crédit privé, mais la
place financière nationale souffre de contraintes et des limites qui
affectent la croissance des investissements des entreprises.
En résumé, à la veille des réformes
financières, le système financier marocain présente les
caractéristiques suivantes :
· système soumis à de fortes contraintes
réglementaires ;
· une politique monétaire basée sur des
techniques du contrôle quantitatif ;
· un marché des capitaux marginal et des instruments
financiers peu diversifiés.
2.2.7 Asymétries d'information et rôle des
banques dans le financement de l'économie nationale
Le rationnement de crédit qui peut exister entre
prêteur et emprunteurs et qui est à l'origine de
l'asymétrie de l'information risque de créer des
inadéquations entre services bancaires et besoins des entreprises. La
conséquence, les banques développent des relations
étroites avec certains clients «privilégiés» qui
présentent des conditions qui les encouragent à les prêter
des fonds. Pourtant, les crédits accordés en 2002 est de 214,3
milliards de Dhs (contre 208 milliards de Dhs en 2001), en enregistrant ainsi
un équivalent de 53,9% du P113 (contre 54,3% en 2001). Le concours des
banques au financement de l'économie a connu un essor
considérable avec une progression moyenne annuelle de l'ordre de 10,4%
par an sur la période 1993-2000 et autour de 4% ces dernières
années. En conséquence, les crédits bancaires, qui
représentaient environ un tiers du P113 en 1990, ont atteint 46% en 1995
pour plafonner ensuite au niveau de 58% du P113 en 2000. La
décélération du rythme de croissance des crédits
à l'économie, observée depuis 2000, est due à la
conjoncture économique, mais
33 Le chiffre d'affaires est le rapport entre la valeur totale
des actions émises et la capitalisation boursière.
également à des éléments
réglementaires et structurels tels que la révision des
règles prudentielles visant à assainir le secteur et les
modifications des comportements des grandes entreprises qui, progressivement,
privilégient les marchés des capitaux.
En examinant la figure 10, nous observons une augmentation
légère durant la période 19902002 des crédits
accordés par les banques marocaines.
Figure 10 : Total des crédits
bancaires
7G 60 50 40 30 20 10
|
|
|
çs3
§ ' e
e e
Année
|
Sources statistiques : BAM.
L'examen de cette répartition des crédits
bancaires par maturité montre qu'en 2002, 43,2% des crédits ont
été accordés pour des durées inférieures
à une année, et 39,1% pour des échéances moyennes
voire longues. La part des crédits à court terme a accusé
un recul de 2,8 points depuis 1993 alors que celle des crédits à
moyen et long terme reste globalement stable. Le reste des crédits, soit
17,7% du total des crédits bancaires ce qui représente quelques
38 milliards de Dh, est classé comme créances en souffrance. La
part de ces dernières a fortement augmenté depuis 1993 où
elle n'était que de 10%. Cette hausse est due principalement aux
règles de classification et de provisionnement plus strictes des
créances imposées aux banques et surtout à la
restructuration des bilans des anciens organismes financiers
spécialisées (OFS), dans le cadre de la nouvelle
réglementation prudentielle34.
34 Rapport de BAM, (1994).
2.2.8 Brève Présentation du climat de
l'investissement au Maroc avant la libéralisation
financière
Au lendemain de l'indépendance, les autorités
publiques marocaines intervenaient massivement dans l'économie en
stimulant les investissements publics. En effet, l'évolution des
investissements a connu durant la période 1960-1980 une évolution
mitigée.
Durant le début la décennie 60, l'investissement
public a enregistré une progression légèrement positive
mais reste au dessous de l'investissement privé malgré la forte
présence de l'Etat dans les affaires économiques. Les
années 1967 et 1968 ont enregistré une nette performance par
rapport aux investissements privés due à l'importance que l'Etat
a accordé aux travaux d'hydraulique et d'irrigation. Mais à
partir de début de 1967, il a chuté contrairement à
l'investissement privé qui marque une tendance à la hausse. Cette
progression s'explique par la fuite des capitaux et l'incertitude relative au
climat d'investissement et des affaires.
De même pour les investissements industriels qui ont
été marqués par une évolution volatile sur la
période 1960-1980. Par rapport au P113, l'investissement global est
passé de 13,5% en 1973 à 27,3% à en 1982. Le taux
d'investissement a atteint 30% en 1976 et 32% en 1977 qui s'explique par la
hausse des niveaux des prix des phosphates en 1974.
L'agroalimentaire a enregistré une augmentation accrue
au niveau de l'évolution des investissements avec 59% durant la
décennie 60 et le début des années 70. Durant la
période s'étalant entre 1963 et 1972, le secteur a connu une
forte croissance avec plus de 59%. L'évolution des investissements
publics globaux en faveur de l'agriculture peut être
considérée comme résultant avant tout de fortes
contraintes financières pesant sur l'État. Cependant,
l'évolution de la structure de l'investissement public en faveur de
l'agriculture met en évidence un effort pour adapter la dépense
publique.
Entre 1973 et 1977, les chiffres traduisaient le
caractère temporaire de la bonne performance de l'investissement qui
n'est pas du aux niveaux d'épargne qui s'est situé à un
niveau moyen de 16,79% avec un record de 19,75% atteint en 1975 mais du
à l'augmentation brutale des prix des phosphates.
A partir de 1977, malgré la chute des prix des phosphates,
le taux d'investissement demeure élevé du au recours massif
à l'endettement extérieur.
Malgré une importance donnée au secteur
agricole, les investissements ont atteint des niveaux relativement importants
dans le secteur du textile. Plus de 67 millions de Dhs ont été
enregistrés en 1960 ce qui représente 40% du total des
investissements industriels. Néanmoins, la stratégie de l'Etat
est beaucoup centrée sur le secteur agricole et a adoptée une
politique de ne pas promouvoir les investissements de secteur du
textile nouvellement crées. Cette décision a engendré une
chute des investissements durant la période 1968-1972.
Tableau 3 : Evolution de l'investissement public en
faveur de l'agriculture
eil:,
|
1980- 1983
|
1984- 1986
|
1987- 1988
|
Investissement agricole/ investissement public total
|
11,8
|
13,4
|
10,5
|
Investissement agricole/PIB agricole
|
8,6
|
5,1
|
4,4
|
Investissement agricole/ dépense totale
|
3,7
|
3,1
|
2,7
|
Source : direction des études et des prévisions
financières.
Le rythme de progression des autres secteurs d'activité
est moins performant Ainsi, dans le secteur chimique et parachimique, les
investissements ont concerné seulement la SAMIR et la SCP
(Société Chérifienne de Pétrole).
La répartition des crédits cumulés par
secteur d'activité fait apparaître une dominance assez nette des
activités industrielles (y compris les mines) et des services,
lesquelles ont absorbé en moyenne 87% des crédits recensés
au terme des exercices 1978 et 1979 : pour l'industrie, il s'agit
principalement des matériaux de construction et de l'industrie
alimentaire ; pour les services, le commerce et les transports semblent avoir
été les plus favorisés.
En matière de corrélation entre l'épargne
privée et l'investissement, entre 1970 et 1987, les niveaux
d'épargne enregistrés restaient faibles par rapport au taux
d'investissement (figure 11). Ces insuffisances du volume d'épargne sont
à l'origine de la répression financière
entraînée par les taux d'intérêt réels
négatifs.
Figure 11 : Evolution des taux d'épargne et
d'investissement entre 1970 et 1987
II int
mi
40 35 30 25 20 15 10 5 0
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Taux d'épargne
Taux d'investissement
Source : Statistiques financières internationales :
Annuaire 1990.
2.3 Pourquoi la libéralisation financière
est-elle nécessaire ?
La justification théorique de la libéralisation
financière a tenu au départ tout entière dans l'argument
de McKinnon et Shaw (1973) : la hausse des taux d'intérêt
créditeurs permettra un accroissement des fonds disponibles pour
l'investissement.
Il est incontestable qu'au cours de la décennie 80, le
problème se pose de la façon dont l'ont décrit les
partisans de la libéralisation financière : les structures de la
répression financière ne permettent pas de mobiliser suffisamment
l'épargne pour assurer la poursuite du développement industriel.
De fait, le Maroc souffrent d'un besoin de financement interne pour
l'investissement industriel : la demande de crédit est en
général très excédentaire, malgré de forts
taux d'épargne et l'économie marocaine est dépendante de
financements extérieurs.
Pour remédier à cette situation, les
autorités devaient s'engager dans un processus de l'intensification des
investissements (notamment dans le secteur privé) pour relancer la
croissance économique, lesquels investissements nécessitent une
grande mobilisation de l'épargne. De ce fait, il semble indispensable de
moderniser et développer de nouveaux instruments financiers du
système bancaire pour établir une corrélation entre les
ressources financières et le financement de l'économie.
En effet, l'intervention des autorités dans les
opérations financières par le financement des projets
particuliers (prioritaires) au détriment d'autres, génère
d'une part, une situation d'endettement bancaire restrictive : seules les
entreprises publiques et/ou les entreprises de secteur d'agriculture
bénéficient des crédits bancaires, et d'autre part limite
la concurrence
entre les banques en matière de financement de
l'économie. Il apparaît donc que le retrait partiel des
autorités et le renforcement de la concurrence au niveau du secteur
bancaire est nécessaire pour favoriser le développement de
l'intermédiation bancaire au profit du financement des investissements
des entreprises et améliorer par conséquent l'accès des
PME-PMI aux crédits bancaires.
Le fait qu'à la veille de la réforme
financière, les forts taux d'épargne aient coexisté avec
des situations de répression financière est éloquent, la
libéralisation progressive des taux d'intérêt est un
élément central permettant d'établir la corrélation
entre les taux d'épargne et les taux d'investissements. Malgré
une amélioration des taux d'épargne enregistrée durant la
décennie 80 (période de répression financière), la
tendance du taux d'investissement global est décroissante qui s'explique
par le rôle faible joué par le secteur bancaire et l'adoption de
la politique de rationalisation des crédits. La hausse du taux
d'investissement enregistré pendant le début de la période
est du, non pas au progrès des investissements privés, mais
à la relance des investissements publics.
Cette politique de mobilisation de l'épargne
intérieure repose sur deux axes : le développement de
l'épargne institutionnelle et la réforme du marché des
capitaux. L'objectif est de porter le niveau de l'épargne nationale
à 27% du P113 et de gagner 4 points du P113 en 2004. Etant donné
que l'épargne intérieure représente près de 80% de
l'épargne nationale, l'effort à fournir doit se concentrer
essentiellement sur cette composante.
A partir de 1990 (période de libéralisation
financière), une dépendance positive entre les taux
d'épargne et le taux d'investissement est enregistrée suite
à l'adoption d'une politique consistant à libéraliser
progressivement les taux d'intérêt et à offrir des
conditions économiques meilleures au secteur privé. Les
investissements ont passé de 2 265 millions de Dhs en 1983 à 6
557 millions de Dhs en 1993 mais entre 1990 et 1993, le taux d'investissement a
enregistré une baisse de l'ordre de 30,12%.
Durant la période 1980-1989, l'épargne nationale
s'est améliorée de 19,4% à 19,9% en 19901995 et 23,3%
pendant 1996-2005. Cette amélioration des niveaux d'épargne est
due au fléchissement de la part du revenu national brut disponible
destiné à la consommation des ménages résidents de
64,8%, de 63,8% et de 58,3 % durant respectivement les mêmes
périodes.
Les investissements publics ont chutés contrairement
aux investissements privés durant la même période
enregistrant un écart de 9,3 points en 2005. Le volume des
investissements industriels agrées a progressé en moyenne de 3,8%
entre 1994 et 2005.
La libéralisation progressive a permis
l'amélioration des niveaux d'investissements entre 1990 et 2005 depuis
que les pouvoirs publics ont initié le programme de réforme en
1990. Entre 2000 et 2005, le taux d'épargne nationale brute
excédentaire n'a pas permis le financement des investissements : le taux
d'épargne est important que celui d'investissement. Mais le taux
intérieur brute demeure faible par rapport au taux d'investissement.
Figure 12 : Evolution du taux d'épargne et du
taux d'investissement entre 1980 et 2005
22
26
25
24
23
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|
|
|
|
|
|
|
|
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|
|
|
|
Source : direction des études et des
prévisions financières.
Au cours du processus de libéralisation
financière, le secteur financier marocain enregistre des
améliorations continues en matière d'octroi des crédits,
du coût de financement, d'amélioration de la supervision
financière et du climat des affaires.
Au niveau du secteur financier, la progression a
touché le fonctionnement de la finance directe (augmentation des
introductions en bourse, augmentation de la capitalisation boursière et
du volume des transactions) ainsi que l'accroissement de l'efficience en
matière du financement des secteurs productifs.
Le bilan de la première phase de la réforme du
secteur financier fait ressortir de bonnes performances qui sont à la
faveur du climat d'investissement. Les dépôts bancaires ont
enregistré une performance entre 1991 et fm 2004: Le total
dépôts/PIB courant est passé de 43,0% en 1991 à
75,3% en 2004. Les crédits distribués ont à leur tour
connu une évolution positive durant la même période allant
de 39,1% à 62,7% (Crédits à l'économie/PIB
courant). Concernant les taux débiteurs, les taux enregistrés qui
atteignent plus de 14% (taux débiteurs à long terme) en 1991, ne
sont que de l'ordre de 6% en 2004. La libéralisation financière
progressive qu'a suivi le Maroc a permis de concrétiser un climat
propice des affaires.
2.4 Présentation des secteurs
d'activité
Le secteur agroalimentaire est l'un des secteurs moteurs de
l'économie marocaine. L'industrie agroalimentaire a connu une forte
progression ces dernières années : 15% en 1997
et 5% en 2000. Toutefois, largement dominé par des
entreprises familiales, le secteur reste peu compétitif. Ainsi, il
contribue à hauteur d'un tiers du P113 industriel et 8 % du P113
national pour une production de plus de 54 milliards de Dhs (plus de 2,4 % en
2005) et dégage 16 milliards de Dhs de valeur ajoutée. Il
représente ainsi le premier secteur manufacturier du pays, très
loin devant le textile ou la chimie 11 est en forte croissance grâce
à la très bonne tenue de la demande aussi bien intérieure
qu'à l'exportation. Ceci s'explique essentiellement par le changement
manifeste des habitudes culinaires, induisant une amélioration du niveau
de consommation nationale, mais qui demeure relativement bas par rapport aux
pays à niveau économique comparable. Le secteur n'exporte que 17
% de sa production en raison notamment des difficultés à
satisfaire les critères de qualité et des exigences sanitaires
des pays développés.
L'industrie chimique et parachimique est
intégrée en aval du secteur minier Sa production consiste
essentiellement à transformer le phosphate en engrais et acide
phosphorique à destination de l'exportation. L'acide phosphorique et les
engrais représentent à eux seuls 12% de la valeur totale des
exportations. La production du secteur a augmenté de 10 % depuis 1997 (3
% en 2000). Cette évolution témoigne la volonté des
autorités marocaines (l'Office Chérifien des Phosphates)
d'accroître la valeur ajoutée domestique de la branche en
développant la production de ses dérivés.
L'industrie de textile et de l'habillement est fortement
orientée vers les exportations dont elle représente 34% de la
valeur totale. Aussi, la production de ce secteur est fortement soumise aux
conditions de la concurrence internationale. Elle a été
handicapée par l'appréciation réelle du dirham, et doit
par ailleurs s'apprêter à faire face au
démantèlement des accords multi-fibres. Suite à des
conditions défavorables, le secteur a supprimé 44 000 emplois en
1999, soit 23% de l'emploi total de la branche et 3% de l'emploi industriel
total.
En matière
Le secteur Chimie et Parachimies enregistre des taux fortement
élevés par rapport au secteur Electriques et Electroniques
(tableau 4).
Entre 1996 et 2005, les taux d'investissement
enregistrés se sont caractérisés par une tendance à
la hausse, le taux d'investissement était de 23,1% contre 22,1% durant
la période 1990-1995 et 22,7% entre 1980 et 1989.
Entre 2000 et 2001, les investissements dans les industries
agroalimentaires ont enregistré une baisse de 7% pour marquer une
reprise en 2003 avec un taux de variation de 30%. Quant aux industries Textiles
& cuir et Chimiques et Parachimiques, elles ont une tendance à la
baisse entre 2000 et 2003 passant respectivement de 2 091 197 et 4 124 898
milliers de Dhs
en 2000 à 1 672 832 et 3 890 665 milliers de Dhs en
2003. Ces évolutions sont expliqués par les difficultés
rencontrées par les entreprises exportatrices (Textile & cuire), la
concurrence acharnée sur le marché international et le
détournement qui caractérisaient les entrepreneurs marocains de
se diriger vers les secteurs porteurs (immobilier et commerce). Cela s'ajoute
le climat propice pour le secteur agricole. Le tableau 4 résume
l'évolution des investissements durant la période 2000-2003.
Tableau 4 : Evolution des investissements par
secteur d'activité entre 2000 et 2003 (en milliers de
Dhs)
Grands secteurs
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
|
Var
|
Total
|
Var
|
Total
|
Var
|
Total
|
Var
|
Industries Agroalimentaires
|
3 004 689
|
27
|
2 798 931
|
-7
|
2 786 446
|
-1
|
3 624 605
|
30
|
Ind.Textiks & du Cuir
|
2 091 197
|
-14
|
2 099 466
|
|
1 668 331
|
-21
|
1 672 832
|
|
Ind.Chimiques & Parchimiques
|
4 124 898
|
2
|
3 732 922
|
-10
|
3 755 337
|
1
|
3 890 665
|
3
|
Total (Y compris autres secteurs
d'activité)
|
11 068
702
|
7
|
11 394
082
|
3
|
10 621 566
|
-7
|
11 171 623
|
5
|
|
Source statistiques : Enquête effectuée par le
ministère de l'industrie marocaine (2004).
2.5 Un système varié d'incitations
industrielles
Destiné à encourager le développement de
l'industrie nationale, un programme de promotion des investissements
privés nationaux et étrangers a été mis en oeuvre
depuis le milieu des années 90 qui était articulé
principalement autour des avantages accordés par le Code des
investissements et des mesures de protection douanière (taxation et
contrôle des importations).
Le 8 novembre 1995 le Maroc a promulgué la Loi 18-95
(Charte de l'Investissement) qui fixe les objectifs fondamentaux de l'action de
l'Etat pour les années à venir en vue du développer et
promouvoir les investissements par la révision du champ des
encouragements fiscaux.
Les textes prévoient une simplification des
procédures administratives pour la création d'entreprises avec
:
- l'instauration de guichets uniques pour les nouveaux
investisseurs ;
- la réduction de la charge fiscale afférente aux
opérations d'acquisition des matériaux, biens
d'équipements et terrains nécessaires à la
réalisation de l'investissement ;
la réduction des taux d'imposition sur les revenus et les
bénéfices ;
l'octroi d'un régime fiscal préférentiel en
faveur du développement régional ;
la promotion des places financières offshore et des zones
franches d'exportation;
Les opérations effectuées à
l'intérieur de la zone franche sont exonérées de tout
impôt. En cas d'implantation en zone franche d'exportation l'investisseur
bénéficie des avantages suivants : Exonération (droits de
douanes, TVA, impôts sur les sociétés pour les 5
premières années et 8,75% pour les 10 années suivantes,
impôts général sur les revenus pour les 5 premières
années, et abattement de 80% pour les 10 années suivantes, taxe
urbaine pour les 15 premières années et droit d'enregistrement et
de timbre).
En 1996, les autorités ont établi le code de
commerce qui contient une série de mesures, principalement d'ordre
fiscal destiné à agir sur les conditions de financement (primes
d'équipement, bonification des taux d'intérêt, couverture
du risque de change, garantie de transfert, etc.) et à réduire
les coûts d'intervention dans le secteur industriel tout en
élevant sa rentabilité comparativement à d'autres
activités (transactions foncières, immobilières et
commerciales).
Le programme vise aussi à mobiliser
l'accessibilité aux financements bancaires partant du constat que la
faiblesse des investissements des entreprises est liée à
l'imperfection du marché financier. Le programme mobilise
essentiellement des outils de financement ou de garantie par la mise en place
de fonds de garantie mais aussi l'incitation à l'initiative de jeunes
entreprises dynamiques. Il s'agit bien de corriger une imperfection de
marché.
Des lignes de crédit étrangères sont mises
à disposition des entreprises pour le financement de leurs
investissements.
Les fonds spécifiques de la mise à niveau sont
destinés à financer les programmes de mise à niveau des
entreprises. Ces fonds sont généralement des mécanismes de
co-fmancement entre l'Etat (éventuellement sur ressources de certains
bailleurs de fonds étrangers) et les banques. Créée en
2002 conformément à la loi n°53-00 formant Charte de la
petite et moyenne entreprise, l'agence nationale pour la promotion de la PME
s'est vu confier comme mission l'identification, l'élaboration, le
lancement et le suivi des actions d'assistance technique en faveur des
entreprises. L'objectif est de leur faciliter l'accès aux services d'une
expertise locale qualifiée à même de répondre
à leurs besoins spécifiques en matière de mise à
niveau. Dans cette démarche, l'ANPME s'appuie sur un réseau de
structures d'appui aux niveaux régional et sectoriel.
Un organe de pilotage, le comité national de mise
à niveau (CNMN), a été mis en place en décembre
2002. Il se compose de représentants des secteurs public et privé
et a pour responsabilité de tracer la stratégie ainsi que de
coordonner et de superviser toutes les actions visant la mise à niveau
du secteur industriel.
La mission du CNMN est de servir de lieu d'échange des
points de vue entre les différents intervenants (publics-privés),
de relais d'information vis-à-vis du Premier Ministre et
d'identification de mesures opérationnelles de mise à niveau
à mettre en oeuvre par les départements ministériels
concernés. Le Comité tient des réunions mensuelles qui
sont présidées par le ministre chargé de la mise à
niveau de l'économie.
Le programme marocain d'incitation a fait preuve, dans ses
premières années de fonctionnement, d'un faible dynamisme et n'a
pas su susciter un intérêt marqué chez les entreprises
marocaines. Cette conclusion mérite d'être formulée avec
prudence, les corrections des imperfections de marché pouvant engendrer
des effets à terme plus importants que des actions publiques
volontaristes.
Conclusion
Une des causes essentielles de la croissance
économique qui tarde à s'accélérer, est la
persistance de sérieux obstacles au développement de
l'investissement qui, combinés au manque de dynamisme, d'innovation, et
de diversification du secteur privé marocain, fait que l'investissement
privé est insuffisant. Les interventions massives de l'Etat dans les
affaires financières et les interprétations
exagérées des lois constituent des obstacles à la
liberté d'entreprendre. Le système judiciaire marocain est
caractérisé par de fortes lourdeurs et que les banques se basent
sur des garanties que sur une analyse rigoureuse des projets ce qui augmente le
risque de prêter au secteur privé.
L'observation de l'évolution des
caractéristiques de système financier marocain pré et post
libéralisation nous laisse conclure sur la défaillance de
celui-ci de jouer pleinement son rôle de collecte et d'allocation des
ressources financières.
Il est maintenant temps de s'interroger sur l'accès au
crédit, et se demander si les fonds prêtables étaient
utilisés par les entreprises les plus efficaces ou encore si c'est la
réputation et la taille des entreprises qui influencent le comportement
des banquiers en matière d'octroi des crédits.
Chapitre 3 : Libéralisation financière et
investissement des entreprises marocaines : analyse empirique
Le financement des investissements des entreprises
dépend du comportement des banques et celui des autorités
publiques. Notre travail tente de montrer si le processus de
libéralisation financière a permis de réduire les
contraintes de financement relatives à l'accès des entreprises au
marché de crédit.
Pour ce faire, l'analyse portera sur l'enquête, qui est
en cours de réalisation, portant sur l'évaluation de
processus de réforme et mise à niveau efficiente des entreprises
dans le cadre d'un développement durable : cas des entreprises
marocaines à l'horizon 2010 effectuée par le Laboratoire de
Recherche GREER35.
3.1 Analyse statistique
3.1.1 Choix des variables et description des
résultats
3.1.1.1 Choix de l'échantillon
Le nombre des entreprises constituant notre échantillon
est de 43 d'un total de plus de 400 entreprises, réparti sur les
régions de Marrakech, Casablanca, Rabat et Kenitra comme suit :
Tableau 5 : Répartition de
l'échantillon par région
Région
|
% échantillon
|
Marrakech
|
28
|
Rabat
|
42
|
Kenitra
|
30
|
Total
|
100
|
|
3.1.1.2 Informations sur l'enquête
Pour réaliser l'enquête, le questionnaire
(présenté en annexe) a été établi par
l'équipe de recherche (GREER), en adoptant le face à face afin de
réduire le taux de refus de réponses. Le questionnaire a
été appliqué directement dans 43 entreprises et aucun
traitement du questionnaire par courrier électronique n'a pas
été effectué.
35 Laboratoire de Recherche en Economie de
l'énergie, Environnement et Ressources -- Faculté de Droit et
d'économie - Marrakech.
3.1.1.3 Choix des variables et définition du
problème de recherche
L'objectif à travers cette analyse est double. D'abord
montrer si la libéralisation financière a permis
d'éliminer les contraintes de financement des investissements des
entreprises (des contraintes endogènes résultant du comportement
des banques et des contraintes exogènes résultant du comportement
des pouvoirs publics), ensuite évaluer l'impact des réformes
entreprises par les autorités marocaines sur le comportement de
l'investissement des entreprises en question.
Tableau 6 : hypothèses et objectifs de
recherche
Variable
|
Hypothèse/Objectif recherché
|
Relation banque-entreprise
|
Les entreprises ayant des relations fortes avec leurs banques
et de bonne réputation seront bien positionnées par rapport aux
entreprises nouvellement créées pour accéder au
marché du crédit (contrainte endogène).
|
Taille
|
Une entreprise de taille importante ne
trouvera d'entrave en matière d'accès au
financement bancaire. Le problème d'asymétrie d'information sera
donc réduit du fait que l'entreprise pourra fournir des garanties
suffisantes (contrainte endogène).
|
Conditions de prêt
|
Permet d'évaluer les contraintes que
rencontrent les entreprises pour l'octroi des crédits
d'investissement.
|
Perception de réformes
|
Indique les obstacles auxquels font face les entreprises,
particulièrement l'accès au financement bancaire, l'influence du
secteur informel et les problèmes législatifs et administratifs
(contrainte exogène).
|
Mode de financement
|
Par l'étude de la question des sources de financement.
|
|
3.1.1.4 Présentation et interprétation
des résultats
3.1.1.4.1 Identification du secteur d'activité
des entreprises
Le secteur dominant de notre échantillon est
l'agroalimentaire avec 20,9% contre 18,6% pour le textile et 11,6% pour le
Chimique et Parachimiques. La composition sectorielle des entreprises explique
ainsi cette inégalité en matière de répartition de
ces dernières (Tableau 7) Par statut juridique, les
Sociétés À Responsabilité Limitée (SARL)
dominent notre échantillon avec 60,5% entreprises suivies de
Sociétés Anonymes (SA) avec 23,3%.
Tableau 7 : Répartition des entreprises
selon la forme juridique et le secteur d'activité
|
Forme juridique
|
Total
|
Secteur d'activité
|
SA
|
SARL
|
Personne physique
|
SNC
|
Autres
|
|
Agroalimentaire
|
7,0%
|
11,6%
|
|
|
2,3%
|
20,9%
|
Chimie et parachimie
|
|
11,6%
|
|
|
|
11,6%
|
Textile
|
2,3%
|
16,3%
|
|
|
|
18,6%
|
BTP
|
4,7%
|
|
2,3%
|
|
|
7,0%
|
Autres
|
9,3%
|
20,9%
|
4,7%
|
4,7%
|
2,3%
|
41,9%
|
Total
|
23,3%
|
60,5%
|
7,0%
|
4,7%
|
4,7%
|
100,0%
|
|
Source : élaboré à partir de notre
compilation
3.1.1.4.2 Effectif employé
La répartition des entreprises selon le nombre des
salariés nous renseigne sur la taille de celles-ci. Ainsi, les grandes
entreprises ayant un effectif de plus de 60 salariés représentent
37,2%. Les entreprises moyennes représentent 30,2% contre seulement
16,6% et 11,6% pour respectivement les petites et les très petites
entreprises comme on peut le voir au tableau 8.
Tableau 8 : Effectif total des entreprises
Effectif
|
Fréquence
|
%
|
Taille
|
De 1 à 9
|
5
|
11,6
|
Très petite
|
Entre 10 et 19
|
7
|
16,3
|
Petite
|
Entre 20 et 60
|
13
|
30,2
|
Moyenne
|
Plus de 60
|
16
|
37,2
|
Grande
|
Pas de réponse
|
2
|
4,7
|
-
|
Total
|
43
|
100
|
-
|
|
Source : élaboré à partir de notre
compilation
3.1.1.4.3 Sources de financement
Pour l'ensemble des entreprises enquêtées, le
réinvestissement des bénéfices constitue la
première source de financement. Sur un total de 31 entreprises, 22 ont
recours à leurs fonds propres pour financer leurs investissements.
L'observation du tableau 9 montre aussi l'effet taille sur la
structure de financement des investissements des entreprises. En effet, les
entreprises de taille très petite n'ont accès au marché du
crédit contrairement aux grandes dont les prêts bancaires
représentent plus de 6%. Les entreprises de taille moyenne dont
l'effectif varie entre 20 et 60 salariés, se trouvent en position de
concurrence moins acharnée par rapport aux grandes, avec un taux
d'accès qui ne dépasse pas 3,3%. La question des contraintes de
crédit, et l'importance des garanties exigées peuvent être
à l'origine de cette performance
En général, l'autofinancement est la principale
source de financement des entreprises et l'accès au marché de
crédit demeure très limité même pour les grandes, et
c'est dans ce sens que les autorités doivent intervenir pour
réajuster les mécanismes de fonctionnement du marché de
crédit.
Tableau 9: Sources de financement des
investissements et taille des entreprises
Source de Fin.
Taille
|
Autofinanc ement
|
Fonds propres
|
Prêt et avances de maison mère
|
Prêts bancaires
|
Total
|
De 1 à 9
|
6,7%
|
|
|
|
6,7%
|
Entre 10 et 19
|
|
3,3%
|
|
3,3%
|
6,7%
|
Entre 20 et 60
|
30,0%
|
3,3%
|
|
3,3%
|
36,7%
|
Plus de 60
|
33,3%
|
3,3%
|
6,7%
|
6,7%
|
50,0%
|
Total
|
70,0%
|
10,0%
|
6,7%
|
13,3%
|
100,0%
|
|
Source : élaboré à partir de notre
compilation
3.1.1.4.4 Demande de prêt
Nous avons signalé que la taille des entreprises
influence le comportement des banques dans leur décision d'octroi de
crédits. Cet effet taille, peut être étudié en
analysant le résultat du tableau 10. Ainsi, sur un total de 58,8% des
demandes de prêts, seules les entreprises de tailles moyenne et grande
ont enregistré des taux relativement élevés avec,
respectivement, 20,6% et 23,5% contre 14,7% pour les petites. Les très
petites entreprises sont marginalisées du système de
crédit.
Il nous semble par conséquent d'après les
résultats obtenus que les contraintes de financement jouent en
défaveur des petites entreprises, dues essentiellement aux taux
d'intérêt élevés, aux garanties
exagérées ou à des procédure d'obtention des
crédits trop compliquées (tableaux 11 et 12).
Tableau 10 : Demande de crédit et taille des
entreprises
Effectif employé
|
De 1 à 9
|
Entre 10 et
|
Entre 20 et
|
Plus de 60
|
Total
|
|
|
19
|
60
|
|
|
Demande de prêt
|
|
|
|
|
|
Oui
|
|
14,7%
|
20,6%
|
23,5%
|
58,8%
|
Non
|
8,8%
|
2,9%
|
14,7%
|
14,7%
|
41,2%
|
Total
|
8,8%
|
17,6%
|
35,3%
|
38,2%
|
100,0%
|
|
Source : élaboré à partir de notre
compilation
3.1.1.4.5 Conditions de prêt
Pour le cas des entreprises qui n'ont jamais effectué
des demandes de prêt, les très petites entreprises voient que les
taux d'intérêt sont trop élevés, alors que la
procédure d'obtention des crédits d'investissement trop
compliquée sont à l'origine de l'abstention pour les entreprises
de tailles moyenne et grande.
Tableau 11 : Conditions de prêt et taille des
entreprises
Conditions de prêt
Taille
|
La procédure d'obtention de prêt est trop
difficile
|
Les taux d'intérêt sont trop
élevés
|
Autres
|
Total
|
De 1 à 9
|
|
28,6%
|
|
28,6%
|
Entre 10 et 19
|
|
|
14,3%
|
14,3%
|
Entre 20 et 60
|
14,3%
|
14,3%
|
|
28,6%
|
Plus de 60
|
14,3%
|
14,3%
|
|
28,6%
|
Total
|
28,6%
|
57,1%
|
14,3%
|
100,0%
|
|
Source : élaboré à partir de notre
compilation
D'autres raisons avancées par les entreprises sont
synthétisées au le tableau suivant :
Tableau 12 : Raisons de refus d'effectuer une demande
de prêt
Raison de refus d'effectuer une demande de
prêt
|
Fréquence
|
Pour cent
|
L'entreprise n'a pas besoin de s'endetter
|
8
|
18,6
|
Le gestionnaire ne souhaite pas s'endetter en principe
|
3
|
7,0
|
Par conviction religieuse de ses dirigeants
|
1
|
2,3
|
Par crainte de perte de contrôle
|
1
|
2,3
|
Autres
|
1
|
2,3
|
Total
|
14
|
32,6
|
Pas de réponse
|
29
|
67,4
|
Total
|
43
|
100,0
|
|
Source : élaboré à partir de notre
compilation
3.1.1.4.6 Relation banque entreprise
La relation banque-entreprise constitue pour la banque un
moyen d'obtention d'information pour créer ses relations avec les
entreprises à long terme, car une entreprise qui dispose de comptes
bancaires dans une banque pour une durée longue, permet à
celle-ci, d'évaluer sa performance de même que l'obtention des
informations sur sa situation financière afm d'évaluer sa
capacité de remboursement.
Les résultats obtenus confirment l'idée que les
grandes entreprises qui ayant des relations de durée longue (plus de 20
ans) sont plus avantageuses dans le sens où elles représentent
plus de 23,8% contre 9,5% pour les entreprises moyennes. Reste à voir
maintenant si la durée de relation a eu des effets sur l'accès au
crédit ou que les décisions des prêteurs dépendent
en particulier de la rentabilité des projets d'investissement et de la
capacité de remboursement et/ou de la réputation des
emprunteurs.
Tableau 13 : Relation banque entreprise et taille
des entreprises
A.relation banque
Taille
|
Moins d'une année
|
Entre 1 et 4 ans
|
Entre 4 et 7 ans
|
Entre 7 et 10 ans
|
Entre 10 et 20 ans
|
Plus de 20 ans
|
Total
|
Entre 10 et 19
|
4,8%
|
9,5%
|
|
|
4,8%
|
|
19,0%
|
Entre 20 et 60
|
|
4,8%
|
|
9,5%
|
14,3%
|
9,5%
|
38,1%
|
Plus de 60
|
|
4,8%
|
4,8%
|
4,8%
|
4,8%
|
23,8%
|
42,9%
|
Total
|
4,8%
|
19,0%
|
4,8%
|
14,3%
|
23,8%
|
33,3%
|
100,0%
|
|
Source : élaboré à partir de notre
compilation
Comme indiqué ci-dessus, la durée de la
relation est un facteur capital dans la détermination des
décisions aux banques d'accorder ou non des prêts
d'investissement. Les prêts ont été accordés aux
entreprises ayant des relations de plus de 10 ans contrairement aux entreprises
qui n'ont qu'une année (voir tableau 14).
Tableau 14 : Accord sur prêt et relation
banque entreprise
Accord sur prêt
A.Relation banque
|
Oui
|
Non
|
En-cours
|
Total
|
Moins d'une année
|
|
4,8%
|
|
4,8%
|
Entre 1 et 4 ans
|
14,3%
|
|
4,8%
|
19,0%
|
Entre 4 et 7 ans
|
4,8%
|
|
|
4,8%
|
Entre 7 et 10 ans
|
14,3%
|
4,8%
|
|
19,0%
|
Entre 10 et 20 ans
|
23,8%
|
|
|
23,8%
|
Plus de 20 ans
|
28,6%
|
|
|
28,6%
|
Total
|
85,7%
|
9,5%
|
4,8%
|
100,0%
|
|
Source : élaboré à partir de notre
compilation
3.1.1.4.7 Secteur d'activité et accès au
marché de crédit
L'agroalimentaire demeure le secteur privilégié
avec plus de 21,7%, à cause de la prépondérance des
entreprises de secteur agricole dans notre échantillon, et l'implication
faible des banques marocaines dans le financement des autres secteurs
d'activités. Cela s'ajoute aux avantages que présentent les
secteurs Agroalimentaire et BTP en matière des capacités de
remboursement des emprunteurs (garanties importantes constituées
notamment par les hypothèques sur terrains et nantissement sur machines
et équipements).
Tableau 15 : Accord sur prêt et secteur
d'activité
Accord sur prêt
Secteur d'activité
|
Oui
|
Non
|
En-cours
|
Total
|
Agroalimentaire
|
21,7%
|
|
|
21,7%
|
Chimie & parachimie
|
4,3%
|
|
|
4,3%
|
Textile
|
4,3%
|
|
4,3%
|
8,7%
|
BTP
|
13,0%
|
|
|
13,0%
|
Autres
|
34,8%
|
17,4%
|
|
52,2%
|
Total
|
78,3%
|
17,4%
|
4,3%
|
100,0%
|
|
Source : élaboré à partir de notre
compilation
Malgré le retrait partiel de l'Etat dans les affaires
financières et l'importance donnée au secteur bancaire pour jouer
pleinement son rôle, les perspectives de croissance des investissements
ne sont guère prometteuses, et qui semble indiquer que l'environnement
des affaires reste à améliorer.
3.1.1.4.8 Garanties fournies
L'importance des garanties fournies en contrepartie d'octroi
de crédit d'investissement permet d'apprécier la capacité
de remboursement des entreprises. Les garanties se répartissent entre
Hypothèques sur terrains et construction (18,6%), nantissement sur
machines et équipements (14%) et caution personnelle & garanties sur
les actifs des propriétaires (9,3%). Elles constituent un signal pour
les banques sur la qualité de l'emprunteur, car elles permettent de
diminuer le risque de récupération des fonds octroyés. De
même, elles sont devenues la condition préalable et importante
pour obtenir un crédit d'investissement.
Ce genre de contraintes, et bien d'autres, place le Maroc dans
les premières positions sur la scène internationale :
la contrainte de l'accès au crédit : classé
au premier rang ;
garantie exigée pour l'octroi d'un crédit :
classé au deuxième rang ;
Pourcentage des entreprises n'ayant pas voulu ou pas utiliser
le crédit pour fmancer leur dernier investissement : sur 31 pays
comparés, le Maroc se classe en 28èrne position
36;
36 Banque mondiale et Royaume du Maroc,
Enquête sur le Climat de 1 'Investissement au Maroc, 2004.
L'essentiel des garanties est constitué de
l'hypothèque sur terrains et constructions pour l'obtention des
crédits d'investissement avec 47,1% (tableau 16).
Tableau 16 : Garanties offertes
Garanties offertes
Demande crédit
|
Hypothèque sur terrains et construction
|
Nantissement sur machines et équipements
|
Caution personnelle/ga ranties sur les actifs des
prop.
|
Total
|
Oui
|
47,1%
|
29,4%
|
17,6%
|
94,1%
|
En-cours
|
|
5,9%
|
|
5,9%
|
Total
|
47,1%
|
35,3%
|
17,6%
|
100,0%
|
|
Source : élaboré à partir de notre
compilation
3.1.1.4.9 Investissement et renouvellement des
équipements
La proportion des équipements de moins de 5 ans est
relativement élevée et montre que les entreprises renouvellent
fréquemment leurs machines surtout dans le cas des grandes entreprises
industrielles. Le textile vient au premier rang enregistrant un taux de
renouvellement qui atteint 11,4% (ayant une proportion de machines de moins de
5 ans). L'agroalimentaire demeure une branche d'activité plus classique
en matière d'utilisation des machines plus anciennes, la proportion des
machines ayant plus de 10 ans dans est de 8,6% (taux élevé par
rapport aux autres branches d'activité comme le montre le tableau
17).
Tableau 17 : Proportion machines et secteur
d'activité
Secteur d'activité Prop.machines
|
Agroalimentaire
|
Chimie & parachimie
|
Textile
|
BTP
|
Autres
|
Total
|
Moins de 5 ans d'âge
|
8,6%
|
8,6%
|
11,4%
|
|
11,4%
|
40,0%
|
Entre 5 et 10 ans
|
2,9%
|
|
5,7%
|
2,9%
|
20,0%
|
31,4%
|
Entre 10 et 20 ans
|
8,6%
|
|
2,9%
|
2,9%
|
8,6%
|
22,9%
|
Plus de 20 ans
|
|
|
|
|
5,7%
|
5,7%
|
Total
|
20,0%
|
8,6%
|
20,0%
|
5,7%
|
45,7%
|
100,0%
|
|
Source : élaboré à partir de notre
compilation
Lourdeur des charges fiscales
|
Fréq.
|
Pour cent
|
Pas un obstacle
|
5
|
11,6
|
Obstacle mineur
|
5
|
11,6
|
Obstacle moyen
|
8
|
18,6
|
Obstacle majeur
|
6
|
14,0
|
Obstacle très sévère
|
11
|
25,6
|
Total
|
35
|
81,4
|
Pas de réponse
|
8
|
18,6
|
Total
|
43
|
100,0
|
|
Source : élaboré à partir de notre
compilation
Coût élevé du
fin. bancaire
|
Fréq.
|
Pour cent
|
Pas un obstacle
|
3
|
7,0
|
Obstacle mineur
|
7
|
16,3
|
Obstacle moyen
|
9
|
20,9
|
Obstacle majeur
|
7
|
16,3
|
Obstacle très sévère
|
8
|
18,6
|
Total
|
34
|
79,1
|
Pas de réponse
|
9
|
20,9
|
Total
|
43
|
100,0
|
|
3.1.1.4.10 Perception des réformes
Parmi les contraintes qui entravent le bon fonctionnement des
entreprises et limitent leur développement nous pouvons citer :
le coût élevé du financement bancaire
: qui est considéré comme un obstacle mineur et moyen pour
plus de 36%, et un obstacle majeur et sévère pour plus de 34%.
Ces taux sont exprimés par un grand nombre d'entreprise qui non
seulement ont déjà fait une demande de crédit, mais aussi
ayant bénéficié d'un crédit d'investissement ou de
trésorerie. La structure de financement nous a montré le
degré et les limites d'accès au financement bancaire. Sur le plan
international, le Maroc vient aux premiers rangs mentionnant le coût du
crédit comme étant un obstacle majeur ou sévère.
Lourdeur des charges fiscales : les charges fiscales
pèsent négativement, sur la structure financière de
l'entreprise et donc sur ses décisions d'investissement d'une part, et
d'autre part sur la fraude fiscale. Elle est mentionnée comme obstacle
très sévère par plus de 25% d'entreprises. En revanche,
11,6% d'entre elles estiment que la lourdeur des charges fiscale ne constitue
pas un obstacle pour leur processus de croissance économique.
Tableaux 18 et 19 : Perception de la lourdeur des
charges fiscales et du coût élevé du financement
bancaire
Développement du secteur informel : le
secteur informel joue un rôle important dans la formation des
mécanismes d'ajustement de l'économie. Son développement
est dû d'une part à l'absence de contrôle et de supervision
des autorités publiques sur les sphères économique,
fiscale et financière, et d'autre part sa capacité à
concurrencer le secteur formel. A cet effet, nous remarquons que la
majorité des entreprises, soit plus de 67% affirment que le circuit
informel est une contrainte peu sévère.
Problèmes législatifs et administratifs :
nous signalons que l'intérêt de l'étude de cette
variable revient au fait que les procédures administratives et
législatives de création des entreprises et le
développement de leurs projets d'investissement sont excessivement
élevées. En témoigne le grand nombre d'entreprises, soit
plus de 88% qui considèrent ces problèmes constituent un grand
obstacle du climat d'investissement.
Tableaux 20 et 21 : Perception développement
du secteur informel et problèmes législatifs
Développement du secteur
informel
|
Fréq.
|
Pour cent
|
Pas un obstacle
|
10
|
23,3
|
Obstacle mineur
|
7
|
16,3
|
Obstacle moyen
|
4
|
9,3
|
Obstacle majeur
|
7
|
16,3
|
Obstacle très sévère
|
3
|
7,0
|
Total
|
31
|
72,1
|
Pas de réponse
|
12
|
27,9
|
Total
|
43
|
100,0
|
|
Source : élaboré à partir de notre
compilation
Problèmes législatifs
et administratifs
|
Fréq.
|
Pour cent
|
Pas un obstacle
|
5
|
11,6
|
Obstacle mineur
|
3
|
7,0
|
Obstacle moyen
|
10
|
23,3
|
Obstacle majeur
|
7
|
16,3
|
Obstacle très sévère
|
6
|
14,0
|
Total
|
31
|
72,1
|
Pas de réponse
|
12
|
27,9
|
Total
|
43
|
100,0
|
|
Réforme du marché boursier : le
marché boursier qui doit jouer un rôle important dans le
développement de financement des entreprise, reste aux grandes
entreprises. En effet, la réforme du marché boursier n'a pas
permis aux entreprises surtout les petites et moyennes de
bénéficier des effets de la réforme boursière. Les
entreprises neutres ou ne disposant pas d'information sur l'évolution du
marché boursier sont de l'ordre de plus de 48,8% si on tient compte des
non répondants.
Tableaux 22 et 23 : Perception réforme
bancaire
Réforme bancaire
|
Fréquence
|
Pour cent
|
Très favorable
|
6
|
14,0
|
Favorable
|
7
|
16,3
|
Neutre
|
7
|
16,3
|
Défavorable
|
10
|
23,3
|
Très défavorable
|
1
|
2,3
|
Total
|
31
|
72,1
|
Pas de réponse
|
12
|
27,9
|
Total
|
43
|
100,0
|
|
Source : élaboré à partir de notre
compilation
Accès fin.bancaire
|
Fréquence
|
Pour cent
|
Pas un obstacle
|
9
|
20,9
|
Obstacle mineur
|
11
|
25,6
|
Obstacle moyen
|
6
|
14,0
|
Obstacle majeur
|
3
|
7,0
|
Obstacle très sévère
|
5
|
11,6
|
Total
|
34
|
79,1
|
Pas de réponse
|
9
|
20,9
|
Total
|
43
|
100,0
|
|
Source : élaboré à partir de notre
compilation
Tableau 24 : Accès au financement
bancaire
Réforme du marché
boursier
|
Fréquence
|
Pour cent
|
Très favorable
|
3
|
7,0
|
Favorable
|
3
|
7,0
|
Neutre
|
21
|
48,8
|
Défavorable
|
1
|
2,3
|
Total
|
28
|
65,1
|
Pas de réponse
|
15
|
34,9
|
Total
|
43
|
100,0
|
|
Source : élaboré à partir de notre
compilation
Le programme de libéralisation financière
entamé depuis le début de la décennie 90, n'a pas permis
d'éliminer les problèmes majeurs aussi bien législatifs,
économiques, fmanciers et administratifs auxquels font face les
entreprises marocaines.
· Coût élevé du
financement
Parmi les obstacles qui affectent le développement des
investissements aussi bien des petites et moyennes entreprises, que des
grandes, le coût élevé du financement bancaire vient au
premier rang des préoccupations des entreprises. ainsi, 11,8% le trouve
comme obstacle sévère. 26,5% le considère comme un
obstacle moyen et 23,5% le trouve comme un obstacle très
sévère (tableau 25).
Tableau 25 : Coût élevé de
financement et taille des entreprises
Coût élevé du fin.
banc.
Taille entrep.
|
Pas un obstacle
|
Obstacle mineur
|
Obstacle moyen
|
Obstacle majeur
|
Obstacle très sévère
|
Total
|
De 1 à 9
|
2,9%
|
|
5,9%
|
2,9%
|
2,9%
|
14,7%
|
Entre 10 et 19
|
|
2,9%
|
2,9%
|
|
5,9%
|
11,8%
|
Entre 20 et 60
|
2,9%
|
8,8%
|
8,8%
|
5,9%
|
2,9%
|
29,4%
|
Plus de 60
|
2,9%
|
8,8%
|
8,8%
|
11,8%
|
11,8%
|
44,1%
|
Total
|
8,8%
|
20,6%
|
26,5%
|
20,6%
|
23,5%
|
100,0%
|
|
Source : élaboré à partir de notre
compilation
· Lourdeur des charges fiscales
Comme le montre le tableau 26, les procédures
législatives et comptables sont restrictives et limitent l'incitation
des entreprises à faire de nouveaux investissements de même
qu'à développer de nouvelles activités. Les
déclarations et les pressions fiscales sont jugées
également excessives : 32,4% des entreprises perçoivent ces
obstacles comme étant très sévères.
Tableau 26 : Perception de la lourdeur des charges
fiscales et taille des entreprises
Lourdeur des charges
fiscales
Taille entrep.
|
Pas un obstacle
|
Obstacle mineur
|
Obstacle moyen
|
Obstacle majeur
|
Obstacle très sévère
|
Total
|
De 1 à 9
|
|
|
5,9%
|
5,9%
|
2,9%
|
14,7%
|
Entre 10 et 19
|
2,9%
|
2,9%
|
2,9%
|
|
2,9%
|
11,8%
|
Entre 20 et 60
|
2,9%
|
8,8%
|
2,9%
|
5,9%
|
11,8%
|
32,4%
|
Plus de 60
|
8,8%
|
2,9%
|
8,8%
|
5,9%
|
14,7%
|
41,2%
|
Total
|
14,7%
|
14,7%
|
20,6%
|
17,6%
|
32,4%
|
100,0%
|
|
Source : élaboré à partir de notre
compilation
· Autres contraintes financières et
réglementaires
Le rôle des banques doit consister non seulement
à octroyer des crédits, mais aussi à présenter des
avantages financiers et des incitations d'aide à la croissance des
entreprises. Celles-ci qu'elles soient petites ou grandes expriment leur
méfiance quant au soutien des banques : 38,9% sont tout à fait
d'accord, 5,6% sont plutôt pas d'accord et 8,3% ne sont pas du tout
d'accord sur le fait que les banques ne soutiennent pas les entreprises.
Tableau 27 : Soutien des banques et taille des
entreprises
les banques ne soutiennent pas
les entreprises
Taille entreprise
|
Tout a fait d'accord
|
Plutôt d'accord
|
Neutre
|
Plutôt pas d'accord
|
Pas du tout d'accord
|
Total
|
De 1 à 9
|
8,3%
|
5,6%
|
|
|
|
13,9%
|
Entre 10 et 19
|
5,6%
|
2,8%
|
2,8%
|
|
|
11,1%
|
Entre 20 et 60
|
8,3%
|
8,3%
|
8,3%
|
|
8,3%
|
33,3%
|
Plus de 60
|
16,7%
|
13,9%
|
5,6%
|
5,6%
|
|
41,7%
|
Total
|
38,9%
|
30,6%
|
16,7%
|
5,6%
|
8,3%
|
100,0%
|
|
Source : élaboré à partir de notre
compilation
L'accès au crédit est une contrainte majeure
à la compétitivité des entreprises résultant des
problèmes qui relèvent des institutions financières et
politiques, dans un contexte fmancier concurrentiel et d'une politique
étatique faible qui manque d'encouragement à travers
l'amélioration de l'environnement des entreprises.
Malgré son programme de modernisation du système
judiciaire, l'environnement réglementaire et administratif est
perçu par les entreprises comme handicap au développement des
affaires. 34,9% qui considèrent que le cadre institutionnel et juridique
constitue un obstacle pour leur développement.
Tableau 28 : Degré d'accord/la justice
marocaine est un handicap au développement
des affaires
Degré d'accord
|
Fréquence
|
Pour cent
|
Tout à fait d'accord
|
15
|
34,9
|
Plutôt d'accord
|
2
|
4,7
|
Neutre
|
15
|
34,9
|
Plutôt pas d'accord
|
1
|
2,3
|
Pas du tout d'accord
|
4
|
9,3
|
Total
|
37
|
86,0
|
Pas de réponse
|
6
|
14,0
|
Total
|
43
|
100,0
|
|
Source : élaboré à partir de notre
compilation
· Appréciation des
réformes lancées depuis les années 80
Depuis le lancement du programme d'ajustement structurel, le
Maroc s'est engagé dans un processus d'ajustement structurel en entamant
d'importants chantiers d'engagés (infrastructures, système
judiciaire, système financier, éducation...) pour favoriser un
climat d'affaire favorable aux entreprises.
Notre but à travers cette étude est
d'évaluer la perception des entreprises quant aux réformes
entreprises. Certes, les décisions d'investissement dépendent non
pas seulement des promesses de l'Etat de développer le climat des
affaires et de son évolution. Le comportement des investissements sera
donc tributaire du degré de perception de ces réformes,
lancées depuis la décennie 80.
Au tableau 29, nous constatons que malgré les efforts
gouvernementaux déployés par le gouvernement depuis plus de 25
ans, la déception marque plus de 45% des entreprises, ont toujours une
perception négatives des réformes entreprises et que seul 17%
apprécient ces efforts et ont une vision optimiste face à ces
réformes.
Nous rappelons que le programme de réformes a
concerné les différents domaines : le secteur financier
(politique de libéralisation du système financier), le programme
de privatisation, le système judiciaire et administratif, la
fiscalité, le commerce extérieur, le secteur bancaire, etc.
Tableau 29 : Degré d'accord sur les reformes
lancées depuis les années 80
Degré d'accord sur les reformes
lancées depuis les années 80
|
Fréquence
|
Pour cent
|
Tout à fait d'accord
|
13
|
30,2
|
Plutôt d'accord
|
7
|
16,3
|
Neutre
|
9
|
20,9
|
Plutôt pas d'accord
|
6
|
14,0
|
Pas du tout d'accord
|
1
|
2,3
|
Total
|
36
|
83,7
|
Pas de réponse
|
7
|
16,3
|
Total
|
43
|
100,0
|
|
Source : élaboré à partir de notre
compilation
En résumé et au terme de cette description
statistique nous remarquons que les causes fondamentales du le manque de
compétitivité des entreprises demeurent dans la persistance :
des problèmes de financement et de garanties
exagérées par les institutions
financières ;
des déficiences en matière de conditions peu
favorables au climat d'investissement ; des contraintes spécifiques aux
petites et moyennes entreprises (accès au marché de
crédit, administration publique, comportement des banquiers --relation
banque entreprise- et asymétrie d'information) ;
3.2 Analyse Factorielle des Correspondances Multiples
(ACM)
Il est possible de reproduire l'analyse statistique en
faisant appel à l'analyse des correspondances multiples sur un tableau
de contingence regroupant l'ensemble des réponses (tableau de Burt). Les
données qualitatives dont on dispose justifient ainsi le choix de la
méthode (ACM) multivariée. L'ACM qui permet de décrire de
vastes tableaux représentant des données qualitatives, est une
Analyse Factorielle des Correspondances simple (AFC) appliquée non plus
à un tableau de contingence mais à un tableau disjonctif
complet.
3.2.1 Principe et étape de l'ACM
3.2.1.1 Passage du codage condensé au tableau
disjonctif complet
Nous rappelons que notre échantillon est
composé de 43 entreprises ; les modalités sont qualitatives et le
nombre de questions est le nombre de variables choisi dans l'analyse des
tableaux statistiques.
o
o o
0
00 .0.
c.
00
0
c,
o
o
0
0
o
0
·
· ·
· · · ·
·
· . ·
· · ·
· · · o.*
Tableau disjonctif complet
Nuage des individus
|
Nuage des modalités
|
3.2.2 Présentation des variables
formejur T
SourcesFin RB
GR
ACFin
DP
ARPR Lourdchr Hanjusti Ttribadm
: Forme juridique : Taille entreprise : Sources de
financement
: Relation banque entreprise
: Garanties
: Accès financement : Demande de prêt
: Accord sur prêt
: Lourdeur des charges fiscales
: handicap/Justice
: handicap/Tribunaux administratif
3.2.3 Présentation du tableau disjonctif complet
(voir annexe)
3.2.4 Présentation et analyse du tableau des
valeurs propres et de l'inertie totale
Le tableau des valeurs propres nous permet d'estimer la
qualité d'ajustement de chaque sous espace à l'aide de
l'histogramme des valeurs propres. Comme en AFC, la règle de la valeur
propre >1 ne peut pas s'appliquer. En pratique, l'analyse se restitue
lorsque l'inertie totale est supérieure à 60% et on se limite
généralement dans les axes F1 et F2 dans l'étude des
corrélations entre les variables.
Dans notre cas, le premier axe (F1) explique plus de 47% de
l'inertie du nuage. Le premier plan explique plus de 64% (F1 et F2). Nous
perdrons ainsi moins de 35% si nous nous limitons dans les deux premiers axes
(tableau 30).
Tableau 30 : Valeurs propres et pourcentage de
variance
|
Fl
|
F2
|
F3
|
F4
|
F5
|
F6
|
F7
|
F8
|
F9
|
F10
|
Valeur propre
|
0,119
|
0,044
|
0,028
|
0,024
|
0,012
|
0,008
|
0,006
|
0,005
|
0,004
|
0,002
|
% variance
|
47,146
|
17,501
|
11,238
|
9,648
|
4,613
|
3,365
|
2,432
|
1,814
|
1,615
|
0,627
|
% cumulé
|
47,146
|
64,647
|
75,886
|
85,533
|
90,146
|
93,511
|
95,944
|
97,758
|
99,373
|
100
|
Source : élaboré à partir de notre
compilation
3.2.5 Contribution des variables
Axe 1 :
L'analyse du tableau montre que la colonne Fl est mieux
positionnée grâce aux variables RB, GR et ARPR.
Tableau 31 : Contribution des
variables
|
Poids abs.
|
Poids rel.
|
Fl
|
F2
|
F3
|
F4
|
F5
|
F6
|
F7
|
F8
|
F9
|
F10
|
formejur
|
43
|
12,392
|
2,697
|
4,176
|
5,827
|
4,749
|
2,734
|
4,128
|
0,749
|
3,008
|
10,942
|
50,608
|
T
|
41
|
11,816
|
3,223
|
1,106
|
3,090
|
3,192
|
12,293
|
23,646
|
5,615
|
0,529
|
2,860
|
34,113
|
SourcesFin
|
31
|
8,934
|
0,870
|
22,704
|
31,679
|
10,868
|
8,333
|
11,235
|
3,879
|
0,372
|
1,155
|
0,011
|
RB
|
22
|
6,340
|
23,894
|
0,006
|
0,311
|
0,409
|
29,790
|
0,376
|
16,391
|
1,508
|
19,221
|
0,101
|
GR
|
17
|
4,899
|
25,067
|
5,633
|
5,784
|
19,451
|
33,681
|
0,057
|
0,369
|
1,422
|
0,413
|
0,999
|
ACFin
|
34
|
9,798
|
3,611
|
13,149
|
3,430
|
3,111
|
3,336
|
4,136
|
18,186
|
0,559
|
34,932
|
5,693
|
DP
|
36
|
10,375
|
0,108
|
29,845
|
0,847
|
1,372
|
1,815
|
32,914
|
5,694
|
6,064
|
10,693
|
1,063
|
lourdchr
|
35
|
10,086
|
4,218
|
8,037
|
3,951
|
6,830
|
7,070
|
1,406
|
11,846
|
37,350
|
2,449
|
6,956
|
ARPR
|
23
|
6,628
|
22,969
|
0,723
|
1,727
|
18,845
|
0,296
|
2,161
|
29,559
|
1,238
|
14,242
|
0,388
|
hanjusti
|
37
|
10,663
|
5,373
|
0,105
|
5,149
|
7,706
|
0,450
|
13,649
|
7,307
|
47,902
|
2,293
|
0,058
|
ttribadm
|
28
|
8,069
|
7,970
|
14,516
|
38,204
|
23,467
|
0,202
|
6,292
|
0,404
|
0,048
|
0,802
|
0,009
|
Source : élaboré à partir de notre
compilation
Nous remarquons ainsi que les variables GR (garanties
exigées par les banques) et RB (relation banque entreprise) enregistrent
de fortes contributions avec respectivement 25,07% et 23,89% dans le premier
axe. DP (demande de prêt) contribue à hauteur de 0,11% (faible
contribution observée). On peut dire ainsi que cet axe est un axe des
variables (GR, RB, ARPR). Cette forte contribution et la relation positive
entre elles (voir matrice des corrélations) expliquent pourquoi les
entreprises ont accès limité au marché de crédit :
Les relations banque-entreprise (origine des asymétries d'information)
et les garanties exagérées des banques expliquent l'accès
faible des entreprises au financement bancaire (accord sur demande de
prêt s'effectue sur la base des garanties et la réputation de
l'entreprise).
Axe 2 :
Au niveau de l'axe 2, il est positionné grâce aux
variables DP (demande de prêt) et SourcesFin (sources de financement) qui
s'opposent à ACFin (Accès au financement), c'est- à-dire
que le mode de financement (autrement dit la structure financière des
entreprises) explique l'accès au financement (plus de détails
dans l'analyse de contribution des modalités).
Figure 13: Graphique symétrique des
variables
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1
|
|
|
(axes F1 et F2 : 64,65
|
°/,,)
|
|
|
|
0,8
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0,6
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0,4
|
|
|
_
|
|
|
|
|
|
|
|
|
0 Sounetasren
|
|
|
|
0,2
0
|
|
.
|
-
cemei
T
uf
|
r
|
|
|
, RB
|
|
|
|
tra-njsti
|
|
|
|
|
ARPR
|
|
|
-0,2
|
|
|
· burdchr <> ACFin
0 ttribadm
|
|
|
|
e GR
|
|
-0,4
|
|
|
|
|
|
|
|
|
-0,6
|
|
|
-
|
|
|
|
|
|
-0,8
|
|
|
-
|
|
|
|
|
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
-1
|
-0,8
|
-0,6
|
-0,4 -0,2 0
|
0,2
|
0,4
|
0,6 0,8
|
1
|
|
|
-- axe F1 (47,15 %)
|
-->
|
|
|
Source : élaboré à partir de notre
compilation
La matrice des corrélations nous permet
d'apprécier les relations (positive ou négatives) entre les
variables. En gras, les corrélations positives enregistrées,
notamment entre RB et GR, RB et ARPR, GR et ARPR. Les corrélations
négatives concernent essentiellement SourcesFin et DP, SourcesFin et
ACFin ainsi que T (taille des entreprises) et DP. Ces relations entre variables
répondent à nos besoins de cerner l'analyse des entraves qui
entraînent le recours des entreprises aux sources de financement
externes.
Tableau 32 : Matrice des corrélations
|
formejur
|
T
|
Sources Fin
|
RB
|
GR
|
ACFin
|
DP
|
lourdchr
|
ARPR
|
hanjusti
|
ttribadm
|
formejur
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
T
|
-0,5087
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
SourcesFin
|
-0,0314
|
0,3592
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
RB
|
-0,1164
|
0,3020
|
0,4225
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
GR
|
-0,0262
|
0,3030
|
0,2989
|
0,6150
|
1
|
|
|
|
|
|
|
ACFin
|
-0,1390
|
0,2363
|
-0,0253
|
0,1260
|
0,1685
|
1
|
|
|
|
|
|
DP
|
0,0511
|
-0,0484
|
-0,0088
|
-0,1332
|
-0,1194
|
-0,3612
|
1
|
|
|
|
|
lourdchr
|
-0,2037
|
0,0884
|
0,0743
|
0,3236
|
0,1249
|
0,6170
|
-0,2382
|
1
|
|
|
|
ARPR
|
0,1982
|
0,0192
|
0,1162
|
0,4370
|
0,4421
|
0,1789
|
-0,2004
|
-0,0100
|
1
|
|
|
hanjusti
|
-0,0852
|
0,1244
|
-0,2215
|
-0,1571
|
-0,0715
|
0,1291
|
0,1510
|
0,1677
|
-0,1353
|
1
|
|
ttribadm
|
-0,0474
|
0,1817
|
0,2959
|
0,0722
|
0,0195
|
0,1242
|
-0,0630
|
0,1558
|
-0,0413
|
0,0648
|
1
|
Source : élaboré à partir de notre
compilation
3.2.6 Etude du nuage des individus
Axes 1 et 2 :
Sur le premier axe, les individus ont contribué d'une
manière équitable excepté l'individu 12
(caractérisé par des non réponses). Quant à l'axe
2, il est déterminé par les individus 6, 16 et 40 : il s'agit des
entreprises de taille moyenne qui n'ont pas effectué de demande de
prêt et qui se basent sur des fonds propres pour financer leurs projets
d'investissement. Le manque d'informations nécessaires (vue le nombre
des non réponses est importants pour ces individus) pour
éclaircir les raisons de ne pas effectuer une demande de prêt nous
amène à les éliminer de notre analyse.
Tableau 33 : Contribution des
individus
|
Poids rel.
|
Fl
|
F2
|
F3
|
F4
|
F5
|
F6
|
F7
|
F8
|
F9
|
F10
|
1
|
3,170
|
0,803
|
0,332
|
0,959
|
0,036
|
0,037
|
0,107
|
0,004
|
0,015
|
0,000
|
0,002
|
2
|
3,170
|
0,803
|
0,332
|
0,959
|
0,036
|
0,037
|
0,107
|
0,004
|
0,015
|
0,000
|
0,002
|
3
|
3,170
|
0,803
|
0,332
|
0,959
|
0,036
|
0,037
|
0,107
|
0,004
|
0,015
|
0,000
|
0,002
|
4
|
3,170
|
0,803
|
0,332
|
0,959
|
0,036
|
0,037
|
0,107
|
0,004
|
0,015
|
0,000
|
0,002
|
5
|
1,729
|
2,639
|
11,041
|
1,437
|
3,202
|
0,398
|
0,169
|
15,050
|
4,388
|
12,112
|
22,837
|
6
|
1,441
|
1,767
|
21,718
|
0,177
|
0,481
|
6,528
|
0,274
|
0,860
|
20,580
|
3,836
|
0,048
|
7
|
3,170
|
0,803
|
0,332
|
0,959
|
0,036
|
0,037
|
0,107
|
0,004
|
0,015
|
0,000
|
0,002
|
8
|
1,441
|
4,227
|
2,087
|
19,672
|
2,855
|
0,373
|
8,778
|
0,105
|
0,295
|
3,538
|
1,178
|
9
|
2,305
|
5,236
|
0,383
|
0,560
|
0,026
|
0,041
|
0,700
|
0,235
|
0,860
|
2,771
|
0,116
|
10
|
1,729
|
3,284
|
0,203
|
19,544
|
1,064
|
1,982
|
2,352
|
3,160
|
3,927
|
3,133
|
0,599
|
11
|
2,305
|
5,236
|
0,383
|
0,560
|
0,026
|
0,041
|
0,700
|
0,235
|
0,860
|
2,771
|
0,116
|
12
|
2,017
|
8,202
|
7,028
|
0,828
|
0,204
|
4,973
|
11,691
|
0,588
|
1,909
|
3,917
|
0,379
|
13
|
3,170
|
0,803
|
0,332
|
0,959
|
0,036
|
0,037
|
0,107
|
0,004
|
0,015
|
0,000
|
0,002
|
14
|
1,153
|
0,576
|
8,284
|
10,104
|
30,119
|
17,834
|
5,188
|
10,106
|
5,929
|
19,488
|
2,634
|
15
|
2,305
|
5,236
|
0,383
|
0,560
|
0,026
|
0,041
|
0,700
|
0,235
|
0,860
|
2,771
|
0,116
|
16
|
1,441
|
2,005
|
10,826
|
0,341
|
7,620
|
2,496
|
17,120
|
40,491
|
9,275
|
3,847
|
25,281
|
17
|
1,729
|
2,558
|
9,275
|
1,332
|
2,031
|
1,315
|
4,094
|
8,799
|
24,163
|
22,063
|
16,023
|
18
|
2,305
|
5,236
|
0,383
|
0,560
|
0,026
|
0,041
|
0,700
|
0,235
|
0,860
|
2,771
|
0,116
|
19
|
1,729
|
6,293
|
7,389
|
1,478
|
0,729
|
0,774
|
0,364
|
0,109
|
0,555
|
7,839
|
1,379
|
20
|
1,441
|
4,123
|
6,452
|
9,978
|
28,088
|
1,100
|
1,968
|
4,352
|
0,199
|
6,773
|
4,907
|
21
|
2,017
|
5,120
|
0,771
|
2,161
|
1,597
|
2,564
|
11,324
|
4,954
|
2,572
|
0,405
|
0,299
|
22
|
1,729
|
6,293
|
7,389
|
1,478
|
0,729
|
0,774
|
0,364
|
0,109
|
0,555
|
7,839
|
1,379
|
23
|
2,305
|
5,236
|
0,383
|
0,560
|
0,026
|
0,041
|
0,700
|
0,235
|
0,860
|
2,771
|
0,116
|
24
|
2,882
|
0,030
|
0,069
|
0,005
|
3,876
|
15,410
|
0,021
|
0,434
|
2,189
|
0,572
|
3,526
|
25
|
2,882
|
0,030
|
0,069
|
0,005
|
3,876
|
15,410
|
0,021
|
0,434
|
2,189
|
0,572
|
3,526
|
26
|
3,170
|
0,803
|
0,332
|
0,959
|
0,036
|
0,037
|
0,107
|
0,004
|
0,015
|
0,000
|
0,002
|
27
|
2,882
|
2,042
|
0,230
|
1,363
|
4,229
|
0,002
|
1,650
|
0,301
|
0,004
|
0,677
|
0,008
|
28
|
1,153
|
7,166
|
5,997
|
7,378
|
25,308
|
13,774
|
6,524
|
0,001
|
1,792
|
0,706
|
80,958
|
29
|
2,882
|
2,042
|
0,230
|
1,363
|
4,229
|
0,002
|
1,650
|
0,301
|
0,004
|
0,677
|
0,008
|
30
|
2,594
|
2,784
|
0,726
|
10,449
|
0,814
|
2,411
|
0,680
|
0,860
|
0,372
|
0,020
|
0,066
|
31
|
2,017
|
1,505
|
8,042
|
3,031
|
8,907
|
0,174
|
3,300
|
26,685
|
3,947
|
4,281
|
0,022
|
32
|
3,170
|
0,803
|
0,332
|
0,959
|
0,036
|
0,037
|
0,107
|
0,004
|
0,015
|
0,000
|
0,002
|
33
|
3,170
|
0,803
|
0,332
|
0,959
|
0,036
|
0,037
|
0,107
|
0,004
|
0,015
|
0,000
|
0,002
|
34
|
2,882
|
1,195
|
3,582
|
0,760
|
1,001
|
2,967
|
5,807
|
1,864
|
0,148
|
0,945
|
0,010
|
35
|
1,729
|
3,405
|
8,150
|
6,000
|
3,110
|
7,045
|
2,636
|
0,048
|
19,278
|
8,241
|
0,000
|
36
|
2,017
|
6,281
|
0,954
|
1,310
|
0,415
|
1,006
|
9,176
|
1,964
|
1,696
|
2,099
|
1,613
|
37
|
2,305
|
0,452
|
3,254
|
3,821
|
3,711
|
18,454
|
0,232
|
14,741
|
0,051
|
6,640
|
1,216
|
38
|
3,170
|
0,803
|
0,332
|
0,959
|
0,036
|
0,037
|
0,107
|
0,004
|
0,015
|
0,000
|
0,002
|
39
|
2,882
|
2,042
|
0,230
|
1,363
|
4,229
|
0,002
|
1,650
|
0,301
|
0,004
|
0,677
|
0,008
|
40
|
1,441
|
2,332
|
10,503
|
13,502
|
10,500
|
6,003
|
1,370
|
5,275
|
7,368
|
1,960
|
0,183
|
41
|
3,170
|
0,803
|
0,332
|
0,959
|
0,036
|
0,037
|
0,107
|
0,004
|
0,015
|
0,000
|
0,002
|
42
|
1,729
|
5,088
|
0,905
|
4,584
|
0,249
|
2,252
|
35,569
|
0,645
|
29,835
|
0,001
|
3,163
|
43
|
1,729
|
6,293
|
7,389
|
1,478
|
0,729
|
0,774
|
0,364
|
0,109
|
0,555
|
7,839
|
1,379
|
Source : élaboré à partir de notre
compilation
3.2.7 Contribution des modalités
Le tableau de contribution des modalités nous permet
d'apprécier le poids de chaque variable par rapport à l'ensemble
(poids rel.). Dans notre cas, les modalités SARL et NR (non
répondants aux garanties) enregistrent des taux relativement importants.
Les SARL, petites et moyennes entreprises n'ayant
bénéficié des prêts bancaires n'ont pas pu
répondre à notre question liée aux garanties
imposées par les banques.
Sur l'axe 1, toutes les demandes de
prêt effectuées ont été acceptées par les
banques. L'axe est positionné grâce aux modalités
oui (ARPR) et oui (DP) ainsi que la variable
G (corrélation de plus 56%). Cela pose la question sur
les critères qui déterminent le comportement et les
décisions des banquiers d'accorder ou non des crédits
d'investissement. Sur l'axe 2, la forte contribution relative
Non (ARPR) qui s'oppose à la modalité
SNC et entre 10 et 19 (T), montre que les
petites entreprises restent loin de marché de crédit, si nous
n'intégrons pas les très petites entreprises qui sont totalement
marginalisées du système financier (avec une corrélation
forte 69%).
Les fortes corrélations ont concerné les
variables ARPR et Formejur, ARPR et T, ARPR (oui) et DP (oui), SourcesFin
(prêts bancaires) et T (de 1 à 9) ... (voir tableau 33 matrice des
corrélations).
Tableau 33 : Contribution des
modalités
|
Poids abs.
|
Poids rel.
|
F I
|
F2
|
F3
|
F4
|
F5
|
SNC
|
2
|
0,775
|
0,625
|
15,785
|
5,635
|
0,460
|
0,011
|
Personne physique
|
3
|
1,163
|
1,393
|
3,922
|
13,455
|
2,364
|
0,124
|
SA
|
10
|
3,876
|
4,082
|
1,612
|
10,674
|
0,484
|
8,186
|
SARL
|
26
|
10,078
|
2,239
|
1,145
|
1,690
|
1,407
|
0,492
|
Autres
|
2
|
0,775
|
0,050
|
0,089
|
0,250
|
27,890
|
12,534
|
Total formejur
|
43
|
16,667
|
8,388
|
22,553
|
31,704
|
32,605
|
21,347
|
De 1 à 9
|
5
|
1,938
|
5,640
|
0,013
|
0,031
|
9,525
|
1,222
|
Entre 10 et 19
|
7
|
2,713
|
0,002
|
14,559
|
1,998
|
0,606
|
5,961
|
Entre 20 et 60
|
13
|
5,039
|
0,210
|
0,862
|
14,133
|
0,718
|
0,015
|
NR
|
2
|
0,775
|
0,459
|
1,444
|
4,115
|
3,842
|
0,635
|
Plus de 60
|
16
|
6,202
|
1,392
|
4,193
|
10,692
|
0,613
|
1,368
|
Total T
|
43
|
16,667
|
7,703
|
21,070
|
30,969
|
15,304
|
9,200
|
Autofinancement
|
22
|
8,527
|
0,273
|
6,905
|
0,002
|
0,319
|
0,274
|
Fonds propres.
|
3
|
1,163
|
1,925
|
1,695
|
5,483
|
4,511
|
1,817
|
NR
|
12
|
4,651
|
2,323
|
10,519
|
0,383
|
0,143
|
0,248
|
Prêts avances
|
2
|
0,775
|
0,004
|
0,883
|
2,470
|
2,513
|
2,993
|
Prêts bancaires
|
4
|
1,550
|
6,861
|
0,007
|
0,004
|
13,184
|
0,177
|
Total SourcesFin
|
43
|
16,667
|
11,387
|
20,008
|
8,341
|
20,670
|
5,510
|
NR
|
5
|
1,938
|
3,081
|
2,364
|
7,167
|
2,038
|
15,817
|
Non
|
17
|
6,589
|
8,033
|
4,796
|
1,295
|
0,056
|
3,154
|
Oui
|
21
|
8,140
|
11,604
|
1,489
|
0,080
|
0,234
|
0,117
|
Total DP
|
43
|
16,667
|
22,717
|
8,649
|
8,542
|
2,328
|
19,088
|
Caution personnelle/garantie sur les actifs de
propriété.
|
3
|
1,163
|
3,218
|
0,707
|
0,659
|
12,984
|
9,416
|
Hypothèque sur terrain et construction
|
8
|
3,101
|
9,692
|
0,176
|
3,143
|
0,027
|
11,781
|
NR
|
26
|
10,078
|
9,326
|
0,252
|
0,170
|
0,002
|
0,365
|
Nantissements sur machines
|
6
|
2,326
|
2,232
|
1,333
|
12,111
|
5,989
|
9,314
|
Total G
|
43
|
16,667
|
24,467
|
2,469
|
16,084
|
19,003
|
30,876
|
En-cours
|
1
|
0,388
|
0,006
|
1,494
|
3,668
|
4,552
|
12,885
|
NR
|
20
|
7,752
|
10,879
|
2,629
|
0,347
|
1,066
|
0,990
|
Non
|
4
|
1,550
|
0,315
|
21,098
|
0,334
|
4,316
|
0,100
|
Oui
|
18
|
6,977
|
14,136
|
0,028
|
0,011
|
0,155
|
0,003
|
Total ARPR
|
43
|
16,667
|
25,337
|
25,250
|
4,359
|
10,090
|
13,978
|
Source : élaboré à partir de notre
compilation
La représentation graphique résume ainsi toutes
les remarques et résultats obtenus à l'aide de l'application de
l'ACM. Le graphique symétrique met en évidence les variables et
les individus qui contribuent aux facteurs étudiés.
Figure 14 : Graphique symétrique --individus
et modalités-
(axes Fl et F2 :64,65 %)
0,8 0,6 0,4 0,2
0 -0,2 -0,4 -0,6 -0,8
|
|
·
· 15
· igen
|
6
· 37
0 form
0 T ·
|
0 Soi:toin
· 14
jur
25 · 29
|
|
·
|
·
20
· 12
28
|
|
|
|
|
|
·
|
4~1
· 8
|
anjus
0 lourdc 0 ttrieacg Fin
· 31
|
· B
·
· 34
|
30
|
|
ARPR 0 GR
|
|
|
-1 -0,8 -0,6 -0,4 -0,2 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
-- axe F 1 (47,15 %) -->
Source : élaboré à partir de notre
compilation
Au terme de cette partie, nous pouvons conclure que :
· Les opportunités d'investissement met à
l'encontre des petites et moyennes entreprises ;
· Les garanties exigées par les banques constituent
des contraintes qui limitent l'accès des petites et moyennes entreprises
au marché de crédit ;
· Les relations banque-entreprise jouent un rôle
important et décisif dans la détermination des décisions
d'investissement, puisque la grande majorité des entreprises ayant de
relations fortes et longues et qui ont effectué une demande de
prêt ont bénéficié d'un crédit
d'investissement.
Le système bancaire marocain, malgré les
réformes entreprises pour le moderniser, reste en deçà des
attentes et ne répond pas aux attentes des entreprises en matière
de financement. Les asymétries d'information, les contraintes
exagérées et les interventions massives des autorités
publiques dans les affaires financières sont ainsi les principaux traits
du climat des affaires.
Le processus de libéralisation financière qui
consistait à se baser sur les mécanismes de transmission de
l'épargne vers la sphère réelle, n'a pas permis
d'éliminer les contraintes de financement dues à une mauvaise
allocation des ressources financières.
Conclusion générale
Dans le cadre de ce travail, nous avons tenté
d'apporter des éléments de réflexion aux problèmes
de libéralisation du secteur financier et sur son impact sur le
financement de l'investissement. Pour cela, nous avons présenté
dans un premier chapitre les fondements théoriques de la politique de
libéralisation financière en mettant l'accent sur son impact sur
le financement des investissements des entreprises et les principales
contraintes qui entravent l'accès de ces derniers au marché du
crédit. Ensuite, dans un deuxième chapitre nous avons
présenté une description des caractéristiques du secteur
financier marocain et du climat d'investissement prè et post
libéralisation. Enfin, dans un dernier chapitre nous avons tenté
de montrer si le processus de libéralisation financière a permis
de réduire les contraintes de financement relatives à
l'accès des entreprises au marché du crédit, et
d'évaluer l'impact des réformes entreprises par les
autorités marocaines sur le comportement d'investissement des
entreprises.
Il ressort de notre étude que l'expérience
marocaine des réformes financières n'a pas pu contribuer à
satisfaire les besoins des entreprises et demeure en deçà des
attentes. Le rythme de croissance des structures économiques et
financières semble très lent, et les principales contraintes
relevées sont liées au besoin de coordonner les réformes
liées aux structures d'investissement. Pour cela, une intervention
urgente du gouvernement en vue de créer les piliers favorisant un
développement durable est indispensable.
Le succès de toute réforme économique
nécessite ainsi la modernisation du système financier, le
renforcement du rôle des intermédiaires financiers, la
modernisation du système judiciaire, etc.
Certes, le secteur financier a renforcé ses principes
fondamentaux et prouve une solidité des banques et la supervision et en
particulier, la réduction de la concentration des instituions
financières37. Pourtant, le manque de dynamisme et
d'innovation ainsi qu'un dialogue franc avec les entreprises en matière
de collecte et d'allocation des ressources financières, nous laisse
penser quant au degré d'implication des banques dans la promotion des
investissements des entreprises qui montre que le secteur bancaire, n'a pas
permis de répondre à leurs besoins.
La politique de l'Etat du renforcement des secteurs non
agricoles s'est concrétisée par des activités
bénéficiant d'efforts de réforme soutenues dans les
secteurs des télécommunications,
37 La dernière mise à jour du Programme
d'évaluation du secteur financier (Financial Sector Assessment Program
-- FSAP), 2008.
des finances et de la construction. Les réformes
structurelles, la libéralisation et les politiques de privatisation les
ont transformé en des secteurs à croissance rapide. Les trois
secteurs ont crû de plus en plus rapidement avec une moyenne de 8
à 10 % par an sur les 5 dernières années, et continuent de
croître. Le développement de ces trois secteurs au cours de la
dernière décennie s'est traduit par un changement significatif
dans la structure de production en moins d'une décennie. Leur part
globale dans le PI13 a gagné 5,3 points de pourcentage depuis 1998.
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ANNEXES
Al Tableau ACM
A1.1 Tableau disjonctif complet des
modalités
I nd
|
formejur - Autres
|
formejur - Personne physique
|
formej ur - SA
|
formej ur - SARL
|
formej ur - SNC
|
T - De 1 à 9
|
T - Entre 10 et
19
|
T - Entre 20 et
60
|
T - NR
|
T - Plus de 60
|
Source sFin - Autof.
|
Sourc esFin - Fonds prop.
|
Sourc esFin - NR
|
Sourc esFin - Prêts avanc
es
|
Sourc esFin - Prêts bancai
res
|
DP - NR
|
DP - Non
|
DP - Oui
|
G - Caution personnelle/ garantie sur les
actifs de prop.
|
ACCp et - Non
|
1
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
2
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
3
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
4
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
5
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
6
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
7
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
0
|
8
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
9
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
10
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
11
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
12
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
1
|
1
|
0
|
13
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
14
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0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
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0
|
1
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0
|
0
|
0
|
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|
1
|
0
|
1
|
15
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
16
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
17
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
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|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
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|
0
|
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|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
18
|
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|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
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0
|
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|
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|
0
|
1
|
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|
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|
0
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19
|
0
|
0
|
1
|
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|
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|
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|
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|
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|
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|
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|
1
|
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|
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|
1
|
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|
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|
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|
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|
20
|
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|
0
|
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|
1
|
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|
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|
1
|
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|
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|
0
|
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|
1
|
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|
0
|
0
|
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|
1
|
0
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|
21
|
0
|
0
|
0
|
1
|
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|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
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|
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|
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|
1
|
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|
0
|
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|
22
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|
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1
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1
|
0
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1
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0
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1
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0
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23
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1
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|
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1
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0
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1
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0
|
1
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0
|
0
|
0
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24
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|
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|
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|
1
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|
0
|
0
|
1
|
0
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|
1
|
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|
0
|
0
|
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|
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|
0
|
1
|
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|
0
|
25
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
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0
|
1
|
0
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0
|
0
|
0
|
1
|
0
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0
|
0
|
0
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0
|
1
|
0
|
1
|
26
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|
1
|
0
|
0
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0
|
0
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0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
27
|
0
|
0
|
0
|
1
|
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|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
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1
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0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
28
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|
1
|
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|
0
|
0
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0
|
0
|
0
|
1
|
0
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0
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0
|
1
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0
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0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
1
|
29
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
30
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
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0
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0
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0
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0
|
1
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0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
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0
|
31
|
0
|
0
|
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34
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1
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35
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1
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1
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1
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1
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0
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0
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0
|
36
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0
|
0
|
0
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1
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0
|
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0
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0
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1
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0
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1
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0
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1
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|
37
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0
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1
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1
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1
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0
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0
|
38
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|
0
|
0
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1
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0
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0
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1
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0
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0
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0
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0
|
1
|
0
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0
|
1
|
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|
39
|
0
|
0
|
0
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1
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0
|
0
|
0
|
1
|
0
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0
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1
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0
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0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
40
|
0
|
0
|
0
|
1
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0
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0
|
0
|
1
|
0
|
0
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1
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0
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0
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0
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0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
41
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
42
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
43
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
0
|
0
|
A.1.2 Matrice de corrélation des
modalités
|
Autres
|
Personne physique
|
SA
|
SARL
|
SNC
|
T - De 1 à 9
|
formejur - Autres
|
1
|
|
|
|
|
|
formejur - Personne physique
|
-0,0605
|
1
|
|
|
|
|
formejur - SA
|
-0,1216
|
-0,1508
|
1
|
|
|
|
formejur - SARL
|
-0,2731
|
-0,3387
|
-0,6808
|
1
|
|
|
formejur - SNC
|
-0,0488
|
-0,0605
|
-0,1216
|
-0,2731
|
1
|
|
T-De1 à9
|
0,2644
|
-0,0993
|
-0,1997
|
0,1449
|
-0,0801
|
1
|
T - Entre 10 et 19
|
0,2017
|
-0,1208
|
-0,2427
|
-0,0300
|
0,5009
|
-0,1600
|
T - Entre 20 et 60
|
-0,1454
|
0,2173
|
-0,2425
|
0,2216
|
-0,1454
|
-0,2388
|
T - NR
|
-0,0488
|
0,3730
|
-0,1216
|
-0,0473
|
-0,0488
|
-0,0801
|
T - Plus de 60
|
-0,1700
|
-0,2108
|
0,6012
|
-0,2632
|
-0,1700
|
-0,2792
|
SourcesFin - Autof
|
-0,0051
|
-0,2803
|
0,2074
|
0,0664
|
-0,2261
|
-0,0810
|
SourcesFin - Fonds prop.
|
-0,0605
|
0,2833
|
-0,1508
|
0,0347
|
-0,0605
|
-0,0993
|
SourcesFin-NR
|
-0,1374
|
0,2367
|
-0,2198
|
-0,0271
|
0,3550
|
0,2595
|
SourcesFin - Prêts avances
|
-0,0488
|
-0,0605
|
-0,1216
|
0,1786
|
-0,0488
|
-0,0801
|
SourcesFin -Prêts bancaires
|
0,3095
|
-0,0877
|
0,2027
|
-0,2323
|
-0,0707
|
-0,1162
|
DP - NR
|
-0,0801
|
-0,0993
|
0,1438
|
-0,1518
|
0,2644
|
0,3211
|
DP - Non
|
0,0473
|
-0,2214
|
-0,3325
|
0,4593
|
-0,1786
|
0,1518
|
DP - Oui
|
0,0051
|
0,2803
|
0,2331
|
-0,3519
|
0,0051
|
-0,3544
|
G - Caution personnelle/garantie sur les actifs
de prop.
|
0,3730
|
0,2833
|
0,0653
|
-0,3387
|
-0,0605
|
-0,0993
|
G - Hypothèque sur terrain
et construction
|
-0,1056
|
0,1037
|
0,1612
|
-0,1023
|
-0,1056
|
-0,1734
|
G - NR
|
-0,0473
|
-0,1520
|
-0,3430
|
0,3190
|
0,1786
|
0,2933
|
G - Nantissements sur machines
|
-0,0889
|
-0,1103
|
0,2549
|
-0,0862
|
-0,0889
|
-0,1461
|
ACCpet - En-cours
|
-0,0341
|
-0,0423
|
-0,0849
|
0,1248
|
-0,0341
|
-0,0560
|
ACCpet - NR
|
0,0154
|
-0,2554
|
-0,1822
|
0,3726
|
-0,2060
|
0,3890
|
ACCpet - Non
|
-0,0707
|
0,2266
|
-0,1763
|
-0,2323
|
0,6896
|
-0,1162
|
ACCpet - Oui
|
0,0364
|
0,1377
|
0,3140
|
-0,2780
|
-0,1874
|
-0,3078
|
|
T - Entre 10 et 19
|
T - Entre 20 et 60
|
T - NR
|
T - Plus de 60
|
Autof
|
Fonds prop.
|
Ni?
|
formejur - Autres
|
|
|
|
|
|
|
|
formejur - Personne physique
|
|
|
|
|
|
|
|
formejur - SA
|
|
|
|
|
|
|
|
formejur - SARL
|
|
|
|
|
|
|
|
formejur - SNC
|
|
|
|
|
|
|
|
T - De 1 à9
|
|
|
|
|
|
|
|
T - Entre 10 et 19
|
1
|
|
|
|
|
|
|
T - Entre 20 et 60
|
-0,2903
|
1
|
|
|
|
|
|
T - NR
|
-0,0974
|
-0,1454
|
1
|
|
|
|
|
T - Plus de 60
|
-0,3395
|
-0,5067
|
-0,1700
|
1
|
|
|
|
SourcesFin-Autof
|
-0,4513
|
0,2379
|
-0,0051
|
0,1746
|
1
|
|
|
SourcesFin - Fonds prop.
|
0,1265
|
0,0185
|
-0,0605
|
-0,0220
|
-0,2803
|
1
|
|
SourcesFin - NR
|
0,4279
|
-0,1838
|
0,1088
|
-0,3717
|
-0,6368
|
-0,1704
|
1
|
SourcesFin-Prêts avances
|
-0,0974
|
-0,1454
|
-0,0488
|
0,2869
|
-0,2261
|
-0,0605
|
-0,1374
|
SourcesFin -Prêts bancaires
|
0,0757
|
-0,0365
|
-0,0707
|
0,0847
|
-0,3278
|
-0,0877
|
-0,1993
|
DP-NR
|
0,0366
|
-0,2388
|
-0,0801
|
0,0209
|
-0,2261
|
-0,0993
|
0,4213
|
DP-Non
|
-0,2277
|
0,0891
|
0,0473
|
-0,0320
|
0,4094
|
-0,2214
|
-0,1850
|
DP - Oui
|
0,1993
|
0,0660
|
0,0051
|
0,0179
|
-0,2554
|
0,2803
|
-0,0893
|
G - Caution personnelle/garantie sur les actifs
de prop.
|
0,1265
|
0,0185
|
-0,0605
|
-0,0220
|
-0,0977
|
-0,0750
|
0,0331
|
G - Hypothèque sur terrain et
construction
|
-0,2108
|
0,2058
|
-0,1056
|
0,1265
|
-0,1307
|
0,3382
|
-0,2975
|
G - /VR
|
0,0989
|
-0,0891
|
0,1786
|
-0,2632
|
0,0664
|
-0,1520
|
0,2910
|
G - Nantissements sur machines
|
0,0042
|
-0,1189
|
-0,0889
|
0,2454
|
0,1249
|
-0,1103
|
-0,1009
|
ACCpet - En-cours
|
-0,0680
|
-0,1016
|
-0,0341
|
0,2004
|
0,1508
|
-0,0423
|
-0,0960
|
ACCpet - NR
|
-0,2849
|
-0,0047
|
0,0154
|
-0,0426
|
0,2581
|
-0,2554
|
0,0435
|
ACCpet - Non
|
0,5094
|
-0,2108
|
0,3095
|
-0,2465
|
-0,3278
|
0,2266
|
0,3362
|
ACCpet - Oui
|
0,0089
|
0,1599
|
-0,1874
|
0,1270
|
-0,1140
|
0,1377
|
-0,2126
|
|
Prêts avances
|
prêts bancaires
|
DP - NR
|
DP - Non
|
DP - Oui
|
G - Caution/gar antie
sur les actifs de prop.
|
G - Hypothèqu e sur
terr
|
G - NR
|
formejur - Autres
|
|
|
|
|
|
|
|
|
formejur - Personne physique
|
|
|
|
|
|
|
|
|
formejur - SA
|
|
|
|
|
|
|
|
|
formejur - SARL
|
|
|
|
|
|
|
|
|
formejur - SNC
|
|
|
|
|
|
|
|
|
T - De 1 à9
|
|
|
|
|
|
|
|
|
T - Entre 10 et 19
|
|
|
|
|
|
|
|
|
T - Entre 20 et 60
|
|
|
|
|
|
|
|
|
T - NR
|
|
|
|
|
|
|
|
|
T - Plus de 60
|
|
|
|
|
|
|
|
|
SourcesFin - Autof.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
SourcesFin - Fonds prop.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
SourcesFin - NR
|
|
|
|
|
|
|
|
|
SourcesFin - Prêts avances
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
SourcesFin -Prêts bancaires
|
-0,0707
|
1
|
|
|
|
|
|
|
DP - NR
|
-0,0801
|
-0,1162
|
1
|
|
|
|
|
|
DP-Non
|
0,0473
|
-0,2590
|
-0,2933
|
1
|
|
|
|
|
DP - Oui
|
0,0051
|
0,3278
|
-0,3544
|
-0,7900
|
1
|
|
|
|
G - Caution personnelle/garantie sur les actifs
de prop.
|
-0,0605
|
0,2266
|
-0,0993
|
-0,2214
|
0,2803
|
1
|
|
|
G - Hypothèque sur terrain et
construction
|
-0,1056
|
0,4641
|
-0,1734
|
-0,3866
|
0,4893
|
-0,1309
|
1
|
|
G - NR
|
-0,0473
|
-0,3961
|
0,2933
|
0,5566
|
-0,7325
|
-0,3387
|
-0,5913
|
1
|
G - Nantissements sur machines
|
0,2298
|
-0,1290
|
-0,1461
|
-0,1883
|
0,2779
|
-0,1103
|
-0,1925
|
-0,4980
|
ACCpet - En-cours
|
-0,0341
|
-0,0494
|
-0,0560
|
0,1908
|
-0,1508
|
-0,0423
|
-0,0738
|
-0,1908
|
ACCpet - NR
|
0,0154
|
-0,2986
|
0,2435
|
0,7718
|
-0,9111
|
-0,2554
|
-0,4458
|
0,7540
|
ACCpet - Non
|
-0,0707
|
-0,1026
|
0,1336
|
-0,2590
|
0,1676
|
-0,0877
|
-0,1531
|
0,2590
|
ACCpet - Oui
|
0,0364
|
0,3774
|
-0,3078
|
-0,6861
|
0,8685
|
0,3227
|
0,5634
|
-0,8565
|
|
G - Nantissements sur
machines
|
ARPR - En- cours
|
Ni?
|
ARPR - Non
|
ARPR - Oui
|
formejur - Autres
|
|
|
|
|
|
formejur - Personne physique
|
|
|
|
|
|
formejur - SA
|
|
|
|
|
|
formejur - SARL
|
|
|
|
|
|
formejur - SNC
|
|
|
|
|
|
T - De 1 à9
|
|
|
|
|
|
T - Entre 10 et 19
|
|
|
|
|
|
T - Entre 20 et 60
|
|
|
|
|
|
T - NR
|
|
|
|
|
|
T - Plus de 60
|
|
|
|
|
|
SourcesFin - Autof.
|
|
|
|
|
|
SourcesFin - Fonds prop.
|
|
|
|
|
|
SourcesFin - NR
|
|
|
|
|
|
SourcesFin - Prêts avances
|
|
|
|
|
|
SourcesFin - Prêts bancaires
|
|
|
|
|
|
DP-NR
|
|
|
|
|
|
DP-Non
|
|
|
|
|
|
DP - Oui
|
|
|
|
|
|
G - Caution personnelle/garantie sur les actifs
de prop.
|
|
|
|
|
|
G - Hypothèque sur terrain et
construction
|
|
|
|
|
|
G - 1VR
|
|
|
|
|
|
G - Nantissements sur machines
|
1
|
|
|
|
|
ACCpet - En-cours
|
0,3832
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1
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ACCpet- NR
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-0,3755
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-0,1439
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1
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ACCpet - Non
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-0,1290
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-0,0494
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-0,2986
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1
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ACCpet - Oui
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0,3385
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-0,1309
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-0,7913
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-0,2717
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1
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