Institut d'Administration des Entreprises
Université de Perpignan Via Domitia
52 avenue Paul Alduy - 66860 PERPIGNAN Cedex - France
( (33) (0)4.68.66.17.93 - 7 (33) (0)4.68.66.17.89
CRISE SUBPRIME ET BOURSE REGIONALE DES VALEURS
MOBILIERES DE L'AFRIQUE DE L'OUEST
Présenté par Monsieur GBAGUIDI D.
Mathieu
Soutenu le 29 Septembre 2008
Sous la direction de Monsieur Pascal
BECHTET
Master 2 professionnel ``Métiers de la
Banque et Assurance''
IAE de Perpignan
Année universitaire 2007-2008
SOMMAIRE
Pages
INTRODUCTION 9
1. CADRE CONCEPTUEL ET METHODOLOGIQUE
1-1 Les objectifs 12
1-2 Les Hypothèses 12
1-3 La méthodologie 13
2. PERCEPTION DES CAUSES DE LA CRISE DES SUBPRIMES DANS LA
ZONE UÉMOA
2-1 Le système bancaire ouest africain 17
2-2 Le marché de l'immobilier en zone Uémoa 29
2-3 Manifestation de la crise en Afrique de l'Ouest 35
3. CONSÉQUENCES DES SUBPRIMES SUR LA BOURSE
RÉGIONALE DES VALEURS MOBILIÈRES
3-1 Analyse et fonctionnement du marché financier de
l'Uémoa 38
3-2 Les effets de la crise sur la BRVM de l'Uémoa 45
3-3 Principales conclusions et implications en terme de
politiques d'atténuation des conséqueences de la crise
51
CONCLUSION 59
BIBLIOGRAPHIE 60
TABLES DES MATIERES 63
ANNEXES 65
DEFINITION DES SIGLES
AFD: Agence Française de
Développement
BCE: Banque Centrale Européenne
BCEAO: Banque Centrale des Etats de l'Afrique
de l'Ouest
BEAC: Banque des Etats de l'Afrique
Centrale
BDF: Banque de France
BOA: Bank Of Africa
BOAD: Banque Ouest Africaine de
Développement
BR: Banque de Règlement
BRVM: Bourse Régionale des valeurs
Mobilières
CAA: Caisse Autonome d'Amortissement
CFA: Communauté Financière
d'Afrique
CE: Communauté Européenne
CEMAC: Communauté Economique et
Monétaire des Etats de l'Afrique Centrale
CI: Côte d'Ivoire
CNUCED: Conférence des Nations Unies
sur le Commerce et le Développement
CREPMF: Conseil Régional de l'Epargne
Publique et des Marchés Financiers
DC: Dépositaire Central
ENA: Ecole Nationale d'Administration
EONIA: Euro Over Night Index Average
ETI: Ecobank Transnational Incorporated
FED: Réserve
Fédérale
FGHM: Fonds de Garantie de l'Habitat du
Mali
FMI: Fonds Monétaire International
HIP: Indices Harmonisés des Prix
ICA: Investment Climate Assessment
INS: Intitut National des Statistiques
OBSS: Office Béninoise de
Sécurité Sociale
PIB: Produit Intérieur Brut
SAPH: Société Africaine de
Plantation d'Hévéa
SGB: Société
Générale des Banques
SIVOM: Société Ivoirienne de
Manutention
SOLIBRA: Solidarité Librairie
d'Abidjan
SN: Sénégal
SONATEL: Société Nationale des
Télécommunications
UEMOA: Union Economique et
Monétaire Ouest Africaine
LISTE DES GRAPHIQUES ET SCHEMAS
Pages
Graphique n°1: Evolution des taux directeurs de la
BCEAO et de la BCE
( fin de
période)------------------------------------------------------------------19
Graphique n°2: Part des chefs d'entreprises faisant
des contraintes financières, un obstacle majeur à leur
activsités ------------------------------------------- 27
Graphique n°3: La perception des
contraintes financières selon la nationalité
de l'entreprise
-------------------------------------------------------------------28
Graphique n°4: Demande de crédit immobilier
dans la zone Uémoa ----------------------30
Graphique n°5: Prix de l'immobilier dans la
zone Uémoa -----------------------------------32
Graphique n°6 :Dépenses
alimentaires des ménages Uémoa -------------------------------
36
Graphique n°7 : Evolution des indices
boursiers ----------------------------------------------47
Graphique n°8: volumes sectoriels en 2007
---------------------------------------------------50
Schéma n°1: Mécanisme de
fonctionnement du marché financier de l'Uémoa---------39
Schéma n°2: Mécanisme
de fonctionnement de la BRVM-------------------------------42
LISTE DES TABLEAUX
Pages
Tableau n°1: Variation des prix à la
consommation--------------------------------------------22
Tableau n°2: Croissance du PIB dans
l'Uémoa-------------------------------------------------23
Tableau n°3: Répartition des
Etablissements de crédit par pays dans la zone Uémoa----25
Tableau n°4: Composition de l'indice BRVM
10 au 31 décembre 2007--------------------45
INTRODUCTION
À la suite des violentes crises financières qui
les ont affecté dans les années 1980, les systèmes
financiers des pays africains de la zone franc ont subi de profondes
restructurations marquées par la liquidation de nombreuses institutions
financières, la privatisation des établissements restants, la fin
de la régulation directe du crédit et des établissements
financiers par les États, la mise en place d'autorités de
régulation monétaires indépendantes et l'adoption de
réglementations prudentielles plus contraignantes. Ces réformes
ont fait partie intégrante du noyau dur des mesures de
libéralisation préconisées par la communauté des
bailleurs de fonds et mises en oeuvre sous l'égide des institutions
financières internationales.
Plus de 20 ans après le déclenchement des
crises financières dans les pays de l'Union Economique et
Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), l'observateur ne peut que se
réjouir des taux de profit affichés par les principaux
établissements financiers de la zone franc, qui figurent parmi les plus
élevés du monde. Mais il reste interdit face à l'ampleur
des besoins de financement non satisfaits dans la sphère réelle,
aussi bien du côté des ménages que des entreprises et des
États. C'est dans ce contexte qu'est née, la bousre
régionale des valeurs mobilières . Le but visé par ce
marché financier régional, l'un des premiers au monde, est
d'assurer aux différents acteurs du développement des pays
membres de l'Uémoa, les capitaux nécessaires au financement de
leurs entreprises. Cependant, avec l'avénement de la crise des
crédits subprimes, qui est partie des Etats-Unis et, qui secoue la
plupart des places financières du monde et, après des
années d'existence de ce marché financier de l'Uémoa, il
importe de porter un regard sur ses activités et son fonctionnement afin
d'estimer les conséquences éventuelles de la crise sur ce
dernier.
En effet, les crédits
subprimes
sont des crédits à risque constitués des prêts
hypothécaires, des cartes de crédit, des locations de voitures,
accordés aux
États-Unis
à des ménages peu solvables, sur la base d'une majoration du taux
d'intérêt («prime» appliquée à un
emprunteur dont la solvabilité est «en dessous» d'un certain
seuil) censée compenser les risques pris par le prêteur. Les
remboursements d'emprunts immobiliers étaient limités au paiement
des intérêts, d'ailleurs déductibles1(*), celui du capital étant
souvent différé pour être imputé au prix de revente
du logement deux ou trois ans après, avec une plus-value tant que les
prix de l'immobilier montaient, ce qui était le cas jusqu'en 2005. La
plupart de ces prêts sont accordés à des conditions de
taux
d'intérêt variables. Le double mouvement de baisse
des prix de l'immobilier aux États-Unis (dégonflement de la bulle
immobilière) à partir de 2006 et de remontée des taux
d'intérêt a conduit au défaut de paiement de nombreux
emprunteurs, et donc à la mise en situation de faillite, ou de
quasi-faillite des établissements spécialisés aux
États-Unis d'autant que les prix des habitations sont tombés sous
la valeur de garantie. Ainsi naît la crise qui va secouer pendant des
mois les différentes places boursières du monde en
général et le système bancaire des pays en particulier.
En réalité, cette crise a conduit à une
défiance au niveau mondial envers les créances
titrisées
qui comprennent une part plus ou moins importante de crédits
hypothécaires, puis envers les fonds d'investissement et de placement,(
les
OPCVM et les
SICAV) et le système bancaire susceptibles de détenir ces
dérivés
de crédit, du fait de leur fort rendement; soit un
mouvement de réévaluation du risque et d'aversion au risque.
De façon plus indirecte, la crise a provoqué
à partir du 18 juillet 2007 une crise de confiance
générale dans le système bancaire, une chute des
marchés financiers et une crise de liquidité bancaire. De
crainte que la crise ne touche la sphère de l'économie
réelle, les banques centrales ont été amenées
à injecter des liquidités dans le marché interbancaire et
à assouplir leur politique monétaire. C'est le cas par exemple de
la BCE qui a injecté dans l'économie européenne,
près de 96 milliards d'euros et la banque centrale américaine, 24
milliards US en septembre 2007.
Mais la question que l'on se pose aujourd'hui est de savoir
si ces solutions spontanées ont porté leurs fruits . Il importe
aussi d'appréhender la situation de cette crise en Afrique notamment en
Afrique de l'Ouest quand on sait les relations historiques et commerciaux qui
lient les différents continents surtout à l'ère de la
mondialisation et de la globalisation. Plusieurs questions méritent
donc d'être posées:
- Comment se présentent, dans la zone Uémoa, les
facteurs ayant induit la crise des subprimes aux Etats-Unis?
- Quels sont les impacts de la crise sur le marché
régional des valeurs mobilières de l'Afrique de l'Ouest?
- Quelles sont les conséquences de cette crise sur
l'économie réelle des différents pays membres de l'union
économique et monétaire ouest africaine?
Afin de répondre à ces préoccupations,
nous nous sommes assignés pour tâche de réfléchir
sur les conséquences de la crise des subprimes sur l'économie
ouest aficaine et donc sur la bourse régionale des valeurs
mobilières de l'Uémoa; connaissannt le rôle précieux
que joue ce marché financier dans le financement des entreprises de
cette vaste partie du monde.
Nous aborderons dans ce travail dans une première
partie, les causes de la crise subprime que l'on rapportera au contexte ouest
aficain et, dans une seconde partie, estimer ses conséquences sur la
bourse régionale des valeurs mobilières de l'Uémoa. Mais
avant ces deux étapes, nous nous tracerons la démarche
méthodologique à suivre en mettant en exergue les objectifs et
hypothèses qui sous-tendent notre recherche tout en ennumérant
les outils d'analyse et de collecte des données.
1- CADRE CONCEPTUEL ET MÉTHODOLOGIE
1-1 Les objectifs
Afin de mener à bien notre étude, nous nous
sommes fixés deux types d'objectifs à savoir l'objectif
général et les objectifs spécifiques.
1-1-1 L'Objectif général
Il consiste à analyser les conséquences de la
crise des subprimes en Afrique de l'Ouest et d' étudier le comportement
du marché financier régional de l'Uémoa. Ceci nous
permettrait d'analyser, dans les pays membres de l'Union, les causes ayant
conduit à la crise aux Etats-Unis, vus les nombreux échanges
commerciaux que ces Etats entretiennent avec le reste du monde. En
appréhendant ainsi les conséquences de cette crise sur le
marché boursier de l'Uémoa, on pourrait proposer des essais de
solutions pouvant conduire à l'atténuation de ses effets dans
cette partie de l'Afrique.
1-1-2 Les objectifs spécifiques
De façon spécifique, notre étude
consiste à:
OS1: analyser le système
bancaire ouest africain;
OS2: étudier le
marché de l'immobilier dans les pays membres de l'Uémoa;
OS3: mesurer les effets de la crise
des subprimes sur la bourse régionale des valeurs mobilières et
son impact sur l'économie réelle des pays de la zone
Uémoa.
1-2 Les hypothèses
Pour atteindre les objectifs que nous nous sommes
assignés, plusieurs hypothèses sont émises:
Hypothèse/OS1: le
système bancaire ouest africain, véritable héritage de la
colonisation, s'est nettement réorganisé ces dix dernières
années:
- la politique des taux d'intérêt
pratiquée par la banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest,
favorise l'expansion des activités de crédit dans la zone
Uémoa. Les ménages de la zone Uémoa ont pour principales
sources de financement, les banques commerciales auprès desquelles ils
empruntent à un coût très bas;
- le taux de couverture bancaire ( taux de bancarisation ) de
l'Uémoa est estimé en moyenne à 35%;
Hypothèse/OS2: le prix de
l'immobilier en zone Uémoa, entre 2000 et 2008, s'est
apprécié de 80%.
Hypothèse/OS3: L'Afrique
semble être épargnée de la crise des subprimes qui secoue
la plupart des places boursières dans le monde. La bourse
régionale des valeurs mobilières n'a pas été
atteinte par cette crise.
1-3 La Méthodologie
Elle consiste à présenter dans une
première partie, la zone ayant fait l'objet de notre étude, dans
une seconde partie les méthodes de collecte des données et dans
une troisième partie les outils d'analyse des données
recueillies.
1-3-1 Présentation de la zone
d'étude
Née des cendres de l'Union Monétaire Ouest
Africaine créée en 1962 en même temps que la Banque
Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest, l'Union Economique et
Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), a été instituée
par le traité de Dakar signé en janvier 1994 par les chefs
d'Etats et de gouvernement et ractifié en août de la même
année par les sept Etats de l'Afrique de l'Ouest ayant en commun,
l'usage du franc CFA. Il s'agit du Bénin, du Burkina Faso, de la
Côte d'Ivoire, du Mali, du Niger, du Sénégal et du Togo. En
mai 1997, la Guinée Bissau adhère à l'Union en portant
ainsi le nombre de pays membres à huit.
La zone Uémoa, d'une superficie d'environ 3,5 millions
de km2 et d'une population de plus de 80 millions d'habitants2(*), constitue un
véritable marché au service de l'intégration
économique de cette vaste partie de l'Afrique. Sa situation
géographique très complexe, du fait des frontières
arbitraires instaurées par le colon, est retracée par la carte en
annexe 1.
Avec un taux d'inflation moyen annuel de 4,3%, un
taux de croissance réelle du PIB au prix du marché de 5,1% et,
d'un taux de croissance démographique de 2,8%, la zone Uémoa fait
partie des grands ensembles sous régionaux africains3(*). L'Union s'est
fixée comme objectifs à sa création:
- De renforcer la compétitivité des
activités économiques et financières des Etats membres
dans le cadre d'un marché ouvert et concurrentiel et d'un environnement
juridique rationalisé et harmonisé;
- D'assurer la convergence des performances et des politiques
économiques des États membres par l'institution d'une
procédure de surveillance multilatérale;
- De créer entre Etats membres un marché commun
basé sur la libre circulation des personnes, des biens, des services,
des capitaux et le droit d'établissement des personnes exerçant
une activité indépendante ou salariée, ainsi que sur un
tarif extérieur commun et une politique commerciale;
- D'instituer une coordination des politiques sectorielles
nationales par la mise en oeuvre d'actions communes, et éventuellement,
de politiques communes notamment dans les domaines des ressources humaines, de
l'aménagement du territoire, de l'agriculture, de l'énergie, de
l'industrie, des mines, des transports, des infrastructures et des
télécommunications;
- D'harmoniser, dans la mesure nécessaire au bon
fonctionnement du marché commun, les législations des Etats
membres et particulièrement le régime de la fiscalité.
L'Union est symbolisée par un logo
traduisant la croissance, l'union, la solidarité et la
complémentarité entre les Etats côtiers et
sahéliens. Ce logo représente deux formes dynamiques et
elliptiques qui en dépit de leurs spécificités,
s'entremêlent pour exprimer deux notions fortes, la solidarité et
la complémentarité des Etats et peuples de l'Union.
L'énergie des lianes de la forêt s'harmonise avec les vibrations
chaudes et vivaces du sahél pour produire la
« sphère du bonheur 4(*)» illustrant les caractéristiques et
objectifs de cet organe d'intégration de la sous-région.
Plusieurs instruments juridiques, politiques et
économiques permettent à l'Uémoa d'assumer son
fonctionnement. On peut citer: la commission bancaire de l'Uémoa, la
BCEAO qui est la banque centrale de ladite zone et le marché
régional des valeurs mobilières instauré en 1998 et qui
assure le financement des entreprises de la zone.
|
1-3-2 Les méthodes de collecte des
données
|
Les solutions envisageables pour recueillir des
informations quantitatives et qualitatives sur la situation de la crise des
subprimes en Afrique de l'Ouest ne sont pas très variées. La
recherche documentaire fondée sur l'examen des documents administratifs,
les recensements, les rapports des différentes commissions au sein de
l'Uémoa, des partenaires au développement, et quelques rares
études sérieuses sur quelques uns des aspects de la crise, ne
permet d'obtenir que des informations trop parcellisées.
La recherche documentaire nous a permis, de
réaliser comment évolue le prix de l'immobilier dans la zone
Uémoa, comparé à la situation dans la zone Euro et aux
Etats-Unis, d'appréhender l'évolution du taux directeur de la
banque centrale des états de l'Afriques de l'Ouest, l'un des facteurs
ayant induit la crise aux Etats-Unis. Il s'agit d'étudier dans la mesure
du possible, les différents aspects de la crise dans les
différents pays de la zone Uémoa à partir de
l'exploitation de la littérature qui aborde plus ou moins le sujet. Pour
cela, la présente étude a tenté de mesurer l'impact de la
crise des crédits subprimes en Afrique de l'Ouest à partir de la
documentation obtenue. Au nombre de ces documents, on peut retenir
essentiellement les rapports des différentes antennes de la bourse
régionale des valeurs mobilières dans les différents pays
membres de l'Uémoa, les documents stratégiques des
sociétés de gestion et d'intermédiation présentes
dans les différents pays, les annuaires statistiques disponibles au sein
de l'Uémoa, les rapports d'activité des sociétés
cotées à la bourse, les documents disponibles au niveau des
ministères concernés et au niveau de leurs démembrements,
les documents disponibles au niveau des partenaires au développement
impliqués dans les projets de développement.
|
|
1-3-3 Les outils d'analyse des
données
La statistique descriptive est celle qui a été
le plus utilisée dans l'analyse des informations recueillies. Les
données présentées sous forme de tableaux
synthétiques, de ratios, de regroupements et de graphiques, nous ont
permis d'apprécier les informations recueillies et de vérifier
les hypothèses posées dans le présent travail.
Les indices harmonisés des prix à la
consommation sont également utilisés pour apprécier
l'évolution des prix de l'immobilier dans la zone Uémoa.
2- PERCEPTION DES CAUSES DE LA CRISE DES SUBPRIMES
DANS LA ZONE UÉMOA
La pérénisation des crédits subprimes ou
crédits hypothécaies aux Etats-Unis est favorisée
essentiellement par deux facteurs: la relative stabilité, entre 2004 et
2006, du taux directeur de la réserve fédérale, la banque
centrale américaine et l'appréciation régulière du
prix de l'immobilier dans plusieurs régions.
Comment évoluent ces deux facteurs dans la zone
Uémoa en Afrique de l'Ouest?
Pour répondre à cette préoccupation, nous
étudierons respectivement le système bancaire ouest africain et
le marché de l'immobier dans la zone Uémoa
2-1 Le système bancaire ouest
africain
Créée en 1962, la Banque Centrale des Etats de
l'Afrique de l'Ouest est la banque centrale de la zone Uémoa qui assure
la politique monétaire dans les huits pays membres de l'Union. La
monnaie utilisée dans cette zone économique est le franc CFA dont
la signification a varié d'une époque à une autre et d'un
espace géographique à un autre.
2-1-1 La zone Franc et l'arrimage du franc CFA sur
l'Euro
Suite à leur indépendance, des pays d'Afrique
occidentale et d'Afrique centrale ont manifesté leur volonté
d'intégration régionale en constituant des unions
monétaires, tout en adossant leurs monnaies communes à la monnaie
de l'ancienne puissance coloniale. Sur le plan politique, ces unions
réunissent des Etats dont la décolonisation n'a pas
obéré les relations avec la France. A contrario, il n'est pas
étonnant de relever l'absence de la Guinée Conakry5(*) dans ces unions ni de leur
extension à des pays d'Afrique du Nord.
Depuis l'unification monétaire européenne, le
franc CFA, monnaie unique de 14 Etats se trouvent adossé à
l'euro, monnaie unique de la plupart des 27 Etats européens. Les Etats
de la zone franc poursuivent des objectifs ambitieux. Pour toutes les Banques
centrales de la zone franc, l'objectif principal poursuivi est la
stabilité des prix. La politique monétaire de
l'Eurosystème, définie par la Banque Centrale Européenne
et appliquée par les Banques centrales nationales, est
intégralement déterminée en fonction de cet objectif. Il
constitue un dénominateur commun à toutes les Banques centrales
nationales. Pour la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO),
il s'agit, également, d`oeuvrer afin d'accroître les
réserves de change et pour la Banque des Etats d'Afrique Centrale (BEAC)
de favoriser la croissance économique. La volonté de
multilatéraliser les échanges et de libéraliser les
mouvements de capitaux s'est traduite sur le plan institutionnel par une
réglementation très stricte des relations monétaires au
sein des deux unions monétaires africaines, Uémoa,
Cémac6(*) et par une
codification des relations entre ces Unions et les autorités
françaises. L'instauration d'un véritable
fédéralisme sur le plan monétaire est
considérée comme un élément devant favoriser la
convergence des pays concernés. L'adoption d'une monnaie unique dans
l'Uémoa et dans la Cémac, rebaptisée tout en conservant le
même acronyme CFA7(*)
de celle naguère instaurée par l'ancienne puissance coloniale,
témoigne de la volonté des Etats Africains indépendants de
maintenir avec la France des liens certes modifiés mais étroits.
Face à « l'impossible trinité », les pays de la zone
franc ont adopté des changes fixes et l'intégration
financière ce qui implique la liberté dans les transferts
courants et dans les transferts de capitaux mais réduit leur autonomie
quant à la détermination de leur politique monétaire. Dans
cette optique, le dispositif institutionnel instaure une souveraineté
monétaire partagée : les Banques centrales de l'Uémoa et
de la Cémac devant verser 65%8(*) de leurs réserves de changes sur un compte
d'opérations du trésor public français, lequel, en
contrepartie, garantit la convertibilité illimitée des monnaies
de la zone franc. Aujourd'hui, la Banque de France exige 50% des devises
(avoirs extérieurs) pour garantir aux pays de l'Uémoa, la libre
convertibilité du franc CFA. Ceci représente en 2006, près
de 8000 milliards de franc CFA des avoirs en devises des pays africains
détenus par la France9(*). Ainsi, en supposant que le revenu mensuel moyen par
habitant est de 200.000FCFA, on peut affirmer sans se tromper que près
de 40 millions d'Africains sont privés de revenus en 2006 alors que 8000
milliadrs de franc CFA sont stockés au trésor français
accroissant ainsi la misère du peuple africain. L'ancrage
monétaire du franc CFA au Franc français puis à l'euro
à partir de 1999, implique une couverture minimale de 20% de la base
monétaire (billets, réserves en monnaie centrale détenue
par les banques commerciales et le trésor public) par des
réserves de change. L'adossement au franc, puis à l'euro,
était donc conçu pour ses vertus anti-inflationnistes et la
gestion commune des réserves de change ainsi que la pratique d'un tarif
extérieur commun marquent la solidarité, la volonté
d'intégration des Etats appartenant à ces unions.
2-1-1-1 Instruments et politiques monétaires de
la BCEAO
Le choix des instruments et la mise en oeuvre des politiques
monétaires font apparaître les contraintes liées aux
régimes des taux fixes. Les politiques monétaires ont pour
objectif de maîtriser le refinancement en monnaie centrale des banques
commerciales afin de contrôler leur pouvoir de création
monétaire qui s'exerce à travers les crédits
accordés aux agents non bancaires de l'économie. L'ancrage
à l'euro du franc CFA n'implique pas l'adoption par les unions
monétaires africaines des mêmes instruments de la politique
monétaire, ni des taux directeurs de la BCE. Toutefois, leurs
évolutions dans les unions monétaires africaines sont souvent
corrélées, mais à un niveau nettement supérieur,
à celles des taux de la BCE comme l'indique le graphique n°1 .
Sources : BCEAO, BCE. Et nos propres
investigations, juin 2008
Alors que le taux directeur en 2001 de la BCE, était
de 3,25%, la BCEAO affichait à la même année des taux
largement supérieurs (6 et 6,5%). Entre 2004 et 2006, il est
préférable d'emprunter sur le marché européen que
celui de l'Uémoa. Ceci traduit le coût très
élevé du crédit pratiqué par les banques
commerciales dans la zone Uémoa. Pendant qu'un ménage
européen, en 2004, déboursait en moyenne un peu plus de 2 euros
pour un crédit de 100 euros, un ménage américain, 1 dollar
pour 100 dollars USA10(*),
le ménage ouest africain dépense en moyenne plus de 4,75 FCFA
pour un crédit de 100FCFA. L'accès aux différents types de
crédit (consommation, immobilier, rentrée scolaire) est
relativement limité et réservé à des populations
disposant de garanties solides (salariés dont la paie est
domiciliée dans les banques et agriculteurs dont la récolte
constitue une sûreté réelle). Le reste de la population
doit recourir à l'autofinancement (lorsqu'il est possible) ou aux
différentes formes de solidarité informelles (familiale,
tontine). Cette situation empêche les ménages de réaliser
certains besoins primaires tels que l'accès au logement. À titre
d'exemple, la demande immobilière estimée à près de
125000 unités en Côte d'Ivoire n'est satisfaite qu'à
hauteur de 3 000 unités par an11(*); ceci explique la surliquidité des banques
ouest aficaines. On estime que 40%12(*) de l'épargne africaine est replacée
dans les circuits extérieurs à l'Afrique. Dans l'ensemble de la
zone Uémoa, le besoin s'accentue en raison des difficultés de
gestion des organismes publics en charge de la viabilisation de la
filière immobilière.
La politique monétaire de la BCEAO apparaît
beaucoup plus stricte que celle de la BCE, ses taux directeurs étant
nettement plus élevés que ceux qui sont pratiqués dans la
zone Euro. Par contre, la BCE est beaucoup plus réactive, ayant
modifié ses taux à 15 reprises entre janvier 2000 et octobre
2006, alors que la BCEAO n'a infléchi dans le même temps sa
politique des taux qu'à 5 reprises. Au sein de la Communauté
Economique et Monétaire des pays d'Afrique Centrale, la rigueur
pratiquée par la BEAC est encore plus grande que celle affichée
par la BCEAO : les taux des Appels d'offre de la BEAC sont pratiquement
constamment supérieurs à ceux de la BCEAO. Compte tenu du choix
d'un taux de change fixe par les deux unions monétaires africaines pour
leurs monnaies ancrées à l'euro, les Banques centrales de ces
entités maintiennent en permanence un différentiel
d'intérêt positif par rapport aux taux directeurs pratiqués
au sein de l'Eurosystème. C'est en quelque sorte la prime de risque
à payer pour maintenir les flux de capitaux vers ces pays et limiter au
maximum leurs sorties. Dès lors que la crédibilité des
politiques mises en oeuvre par les Banques centrales et les gouvernements
Africains sera renforcée, les marchés pourront accepter un
moindre différentiel. C'est une situation à laquelle ont
été confrontées les autorités françaises,
notamment durant les quinze années précédant
l'instauration de l'euro. Afin de maintenir un franc fort, la Banque de France
modulait sa politique monétaire sur celle de la République
Fédérale d'Allemagne et maintenait un différentiel
d'intérêt positif par rapport aux taux pratiqués par la
Bundesbank. Ainsi, la défense de la monnaie a t-elle un prix
élevé?
Eu égard à l'importance des flux de capitaux,
à d'éventuels mouvements erratiques affectant les placements, du
fait de la libre convertibilité et transférabilité des
capitaux, les Banques centrales des pays émergents doivent être
particulièrement vigilantes pour défendre la parité de
leur monnaie en régime de taux de changes fixes. Cela suppose que les
politiques économiques de ces pays soient aisément modulables ce
qui implique une flexibilité des programmes gouvernementaux donc des,
budgets des Etats et des marchés du travail. Dans la lutte contre
l'inflation, le marché intérieur constitue alors la variable
adaptative. C'est toute l'ambiguïté d'une politique des taux
d'intérêt : sur le plan interne, la croissance économique,
la lutte contre le chômage nécessiteraient la baisse des taux
d'intérêt afin que, eu égard à l'efficacité
marginale du capital, les investissements soient favorisés alors que,
relativement à l'extérieur, la défense de la monnaie passe
par la pratique de taux élevés. C'est cette dernière
politique qui l'emporte dès lors que la défense du taux de change
est considérée comme prioritaire. D'aucuns, très
critiques, ont évoqué le « triomphe de la pensée
unique » conduisant à assurer la « défense de la
monnaie contre l'emploi ». Ce sont ces répercussions internes que
permet d'éviter le flottement des monnaies, surtout lorsqu'il n'est pas
encadré. Il restaure certes l'autonomie des politiques
économiques et monétaires nationales, du moins tant que la chute
de la monnaie sur les marchés des changes ne propulse pas le prix des
importations à des niveaux exorbitants. De plus, ce régime
présente l'avantage de décourager la spéculation.
Toutefois, des importations incompressibles, par exemple de matières
premières, de pétrole dont les prix flambent sur les
marchés internationaux sont encore renchéries par la faiblesse
des monnaies nationales. La structure des échanges extérieurs
représente donc une des variables à prendre en compte lors du
choix d'un régime de change.
La volonté de brider la création
monétaire a conduit les Etats africains de la zone franc à fixer
un taux de couverture extérieur minimal de 20%, en d'autres termes 20%
de la base monétaire doivent être couverts par des réserves
de changes. En fait, les Banques centrales des unions monétaires
africaines dépassent largement ce seuil. A fin décembre 2005, la
couverture extérieure atteignait 120% dans l'Uémoa, 86% dans la
Cémac13(*) mais, la
libre transférabilité des capitaux, représentant un risque
de retournement de tendances, fait toujours peser une épée de
Damoclès sur les pays s'étant engagés à
défendre la fixité de leurs taux de changes.
2-1-1-2 Les conséquences de l'arrimage du
franc CFA sur l'euro dans la zone Uémoa.
L'inflation paraissait éradiquée en 2004 dans
les unions monétaires africaines. Elle a certes redémarré
fortement en 2005 et s'accentue en 2008. Les prix à la consommation ont
flambé dans la Communauté Economique et Monétaire des
Etats d'Afrique Centrale et surtout dans l'Union Economique et Monétaire
Ouest Africaine mais le contraste est frappant avec le véritable
dérapage des prix observé globalement dans les pays de l'Afrique
Subsaharienne. Mais en 2006, il est à observer le contraire dans ces
zones. Dans tous les cas, le taux d'inflation est moindre dans la zone franc
que partout ailleurs en Afrique subsaharienne. Cette inflation moindre est
d'abord le résultat de l'ancrage nominal des francs CFA à
l'euro. Les pays de la zone franc bénéficient ainsi de la
modération de l'inflation au sein de la zone euro, qui limite la hausse
des prix des importations en provenance de la zone-ancre, et de la
stabilité de leur monnaie, qui contribue à contenir le coût
des importations, notamment énergétiques, venant du reste du
monde. Cette corrélation se confirme en 2008 où le taux
d'inflation dans la zone euro est de l'ordre de 3,3% en juin. On assiste
systématiquement à la flambée des prix dans la zone
Uémoa
Tableau n°1:
Variation des prix à la consommation
Année
|
2004
|
2005
|
2006
|
Uémoa
|
0,5%
|
4,4%
|
2,3
|
Cémac
|
0,4%
|
2,9%
|
5,3
|
Afrique subsaharienne
|
9,8%
|
10,8%
|
11,8
|
Sources : FMI, Banques
centrales (Rapport Zone franc-Banque de France-2005, 2006).
Sur le plan de la lutte contre l'inflation, il importe que le
lien entre les trésors publics et les Banques centrales des pays
Africains membres de la zone franc soient rompus, ce à quoi se sont
engagées, en 1998, l'Uémoa et, en 2001, la Cémac.
Contrairement à l'Union européenne, les pays de la zone franc
n'en avaient pas fait une condition sine qua non à l'instauration de
leur monnaie unique. Symboles de la « planche à billets
», les avances statutaires aux trésors publics nationaux
persistent, ce qui manifestement exerce une influence inflationniste, les
dépassements des plafonds étant frappés de taux de
pénalités. A noter que les pays en développement, et plus
particulièrement l'Afrique dans son ensemble, ont réalisé
une croissance, certes dans l'inflation, mais nettement supérieure
à celle des pays africains dotés d'une monnaie unique. Toutefois,
la crise alimentaire qui menace l'Afrique dans sa globalité n'est pas
qu'un fait de la hausse des prix des matières premières et des
produits alimentaires mais aussi due à la hausse sans cesse du prix du
baril de pétrole car, la plupart des pays africains sont des
importateurs nets de pétrole.
Tableau n°2:
Croissance du PIB dans l'Uémoa
Année
|
2004
|
2005
|
2006
|
Uémoa
|
2,8
|
4,1
|
3,8
|
Cémac
|
6,9
|
3,7
|
3,2
|
Pays en développement
|
7,6
|
6,2
|
5,5
|
Dont l'Afrique
|
5,5
|
5,2
|
5, 3
|
Sources : FMI,
Banques centrales (Rapport Zone franc-Banque de France-2005,
2006).
Des taux d'intérêt directeurs fort
élevés entravent la croissance, les banques commerciales
répercutant le coût de leur refinancement en monnaie centrale sur
les taux d'intérêt débiteurs facturés à leur
clientèle. Cependant, tout ne peut être ramené aux cours
des monnaies et aux régimes de changes, même si la
stabilité des taux de change favorise le commerce international des deux
unions monétaires avec les pays de la monnaie-ancre, l'euro, et avec
les pays tiers.
Indépendamment de ces facteurs monétaires, la
croissance est tributaire des aléas de la production de l'agriculture
vivrière et de rente, des activités industrielles et des cours
internationaux. C'est l'exemple, des performances de la Cémac en 2004
où la croissance de son PIB est fortement liée aux fluctuations
de la production de pétrole de cinq de ses Etats membres : Guinée
Equatoriale, Gabon, Congo, Tchad, Cameroun. L'augmentation exceptionnelle de
près de 25% de la production de pétrole dans la zone
Cémac, en 2004, a donc propulsé son taux de croissance cette
année là. A l'inverse, la croissance de l'Uémoa est
affectée par sa dépendance énergétique et le
renforcement de la facture des importations pétrolières. Le
processus d'intégration des pays de la zone franc s'avère
laborieux. C'est ce que constate le rapport de la Banque de France sur la zone
franc en 2005, à propos des difficultés rencontrées par
les pays de la zone franc pour respecter les critères de convergence de
premier rang14(*) que ce
soit dans l'Uémoa, ou dans la Cémac. A posteriori, les unions
étant réalisées, la mise en oeuvre des politiques
nécessaires pour assurer le respect des critères de convergence
se trouve confrontée à bien des difficultés. Le
président ivoirien Laurent Gbagbo n'a-t-il donc pas vu juste en
déclarant: «L'intégration africaine, c'est un slogan
vide, il faudrait qu'on le remplisse »15(*). Parlant de la monnaie, il
souligne que c'est le socle de la circulation des marchandises en rappelant
que, « il faut un véritable débat sur la monnaie et les
infrastructures, c'est ça l'intégration ». Les
infrastructures dont il s'agit, concernent, la politique
énergétique de la zone Uémoa, les infrastructures
routières, les chemins de fer, l'accès aux soins sanitaires, la
politique éducative de l'union et le réseau de mobilisation des
capitaux pour attirer les investissements.
2-1-2 Principales caractéristiques du
réseau bancaire de l'Union
Le paysage bancaire , depuis 1990, dans la
zone Uémoa a connu beaucoup de modifications et ceci, grâce
à la libéralisation du secteur. Ainsi, après la crise des
années 80, la plupart des banques étatiques, d'ailleurs en
faillite, ont laissé place aux banques privées. En 1999, sept
grands groupes étrangers ou régionaux dominaient le réseau
bancaire de l'Uémoa à travers 39% des banques en exercice
représentant un peu plus de 60% des bilans cumulés des banques de
l'Uémoa16(*).
L'environnement bancaire de la zone Uémoa fut donc
caractérisé par un système bancaire qui regroupait en
2005, 92 banques et 22 établissements financiers en activité dont
12 banques et 2 établissements financiers au Bénin, 11 banques
et 5 établissements financiers au Burkina Faso, 17 banques et 2
établissements en Côte-d'Ivoire, seulement 3 banques en
Guinée Bissau, 12 banques et 4 établissements au Mali, 10 et 2
établissements financiers au Niger, 17 banques et 3
établissements financiers au Sénégal et, 10 banques et 4
établissements financiers Au Togo.
Au cours de l'année 2006, le réseau bancaire de
l'Uémoa a poursuivi sa consolidation, à un rythme moins
accéléré qu'en 2005. Le mouvement de diversification du
paysage bancaire de l'Union s'est également maintenu, avec
l'agrément d'une nouvelle banque spécialisée. Ainsi,
quatre nouveaux agréments ont été accordés au
cours de l'exercice 2006, à trois établissements bancaires et
à un établissement financier, à travers la
procédure d'installation par agrément unique.
Parallèlement, les agréments de deux établissements
financiers ont été retirés au cours de la
période.
Le tableau n°3 ci-dessous illustre très bien
cette évolution du réseau bancaire dans la zone Uémoa
:
Tableau n°3: Répartition des
établissements de crédit par pays dans la zone
Uémoa
31/12/2005
|
31/12/2006
|
Pays
|
Banques
|
Ets financiers
|
Guichets*
|
Banques
|
Ets financiers
|
Guichets **
|
P1
|
P2
|
P1
|
P2
|
Bénin
|
12
|
2
|
45
|
0
|
12
|
1
|
44
|
0
|
Burfina
|
11
|
5
|
86
|
39
|
11
|
5
|
96
|
39
|
Côte d'Iv
|
17
|
2
|
154
|
1
|
18
|
2
|
155
|
1
|
Guinée B
|
3
|
0
|
6
|
0
|
4
|
0
|
7
|
0
|
Mali
|
12
|
4
|
67
|
1
|
12
|
4
|
67
|
1
|
Niger
|
10
|
2
|
28
|
0
|
10
|
2
|
28
|
0
|
Sénégal
|
17
|
3
|
146
|
1
|
18
|
4
|
174
|
1
|
Togo
|
10
|
4
|
82
|
2
|
10
|
3
|
81
|
2
|
UEMOA
|
92
|
22
|
614
|
44
|
95
|
21
|
652
|
44
|
NB: P1= guichets permanents P2= guichets périodiques
* sur la base des arrêtés d'agréments ou retraits
d'agréments
** Données provisoires
Source: BCEAO, rapport annuel
2006
Par pays, le réseau bancaire a été
marqué par les évolutions ci-après :
- au Bénin, l'agrément a été
retiré à Equipbail Bénin, à la suite de la fusion
par absorption de cet établissement financier par Crédit
Africain. Par ailleurs, les dirigeants ont décidé de modifier la
dénomination sociale de la société absorbante, en
Equipbail Bénin, avec une extension de ses activités à
l'ensemble des catégories d'opérations réservées
aux établissements financiers du premier groupe ;
- en Côte d'Ivoire, un agrément en qualité
de banque a été accordé à la société
Bridge Bank Group - Côte d'Ivoire (BBG-CI) ;
- en Guinée-Bissau, le Groupe Ecobank Transnational
Incorporated (ETI), dans le cadre du renforcement de sa présence dans
l'Uémoa, a ouvert sa huitième filiale, avec l'agrément
accordé à Ecobank Guinée-Bissau ;
- au Sénégal, le nombre d'établissements
de crédit s'est accru avec l'agrément de la Banque
Régionale des Marchés (BRM) et l'autorisation accordée
à la Société Africaine de Crédit Automobile (SAFCA)
Côte d'ivoire, pour l'ouverture d'une succursale au Sénégal
dans le cadre de la procédure d'agrément unique ;
- au Togo, le nombre d'établissements financiers a
été ramené à trois , avec le retrait de
l'agrément de la Société Togolaise de Crédit
Automobile (STOCA), à sa demande.
Par ailleurs, la Commission Bancaire de l'Uémoa a,
lors de sa session du 27 décembre 2006, donné un avis conforme
favorable à la demande d'agrément, en qualité
d'établissement financier, de la Société Financière
de Garantie Interbancaire du Burkina (SOFIGIB).
Toutefois,le taux de bancarisation dans l'espace Uémoa
est très faible et compris entre 3 et 7%17(*) alors qu'il avoisine 99% dans certains pays et se
situe à 50 ou 60% dans les pays du Maghreb. En effet, bien que la
représentation du réseau bancaire soit très inégale
d'un pays à un autre avec des différences allant du simple au
décuple, sur toute la zone, il y a en 2006, un guichet pour près
de 103.448 habitants couvrant une superficie de 5029 km2 contre, un guichet
pour 116.000 habitants pour 5917 km2, il ya sept ans en arrière.
Implantées en majorité dans les grandes villes, les banques
s'intéressent principalement aux entreprises et filiales des
sociétés étrangères. La présence importante
des banques étrangères pour la plupart françaises mais
également belges, américaines et libyennes dans l'Union est
à ce point illustratif.
Pour les chefs d'entreprise des différents pays de
l'union interrogés dans le cadre des enquêtes sur le climat de
l'investissement (ICA ou Investment Climate Assessment) de la Banque mondiale
(2006), la contrainte financière est systématiquement
citée parmi
les principaux goulets d'étranglement freinant leurs
activités18(*). En
l'absence de données des banques centrales, il est difficile d'avancer
un taux de bancarisation des entreprises du secteur formel. Toutefois, une
estimation indirecte peut être faite via le pourcentage de firmes ayant
simplement une autorisation de découvert ou une ligne de crédit
en cours : 27,5 % au Bénin, 43,4 % au Mali et 57,8 % au
Sénégal (ICA, 2006). Dans quatre pays (Bénin, Mali, Niger
et Sénégal), les chefs d'entreprise interrogés identifient
précisément l'accès au financement et son coût comme
deux contraintes majeures au développement de leur entreprise comme
l'indique le graphique n°2. Ces contraintes d'accès aux ressources
de financement sont souvent citées avant d'autres obstacles structurels
tels que l'énergie, la fiscalité et les pratiques
anticoncurrentielles. La contrainte financière est plus fortement
ressentie par les chefs d'entreprise des pays membres (et africains en
général) que dans les autres régions du monde. Ceci
s'explique d'ailleurs par les conditions de banque appliquées par les
établissements de crédit à leurs clients(voir annexes).
Graphique n°2: Part des chefs
d'entreprises faisant des containtes financières, un obstacle majeur
à leur activité
tinSource: Banque mondiale, 2006ep
Toutefois, elle est perçue avec une acuité
variable selon la nationalité, le secteur d'activité et la taille
de l'entreprise. Les contraintes d'accès au financement sont avant tout
exacerbées pour les investisseurs locaux, les étrangers trouvant
plus facilement des solutions (graphique 3).
Graphique n°3: La perception des contraintes
financières selon la nationalité de l'entreprise
Source: Banque mondiale, 2006
Pour corriger cet état de choses, le Conseil des
ministres de l'économie et des finances des pays membres de
l'Uémoa ont demandé à la BCEAO de mettre en oeuvre les
moyens et mesures pratiques pour atteindre un taux de bancarisation de 20%
d'ici à 2010. En plus des aspects juridiques et institutionnels, les
responsables de la banque centrale ont décidé de mener une vaste
campagne de sensibilisation envers les populations de l'espace. Dans ce cadre
il y a beaucoup de progrès à faire au plan juridique et des
concertations impliquant toutes les structures bancaires ont
été effectuées pour aboutir à des résultats
consensuels. Selon les responsables de la BCEAO il y a plusieurs facteurs
socio-économiques bloquant un taux important de bancarisation notamment
la crise du système bancaire des années passées qui avait
engendré une sérieuse perte de crédibilité, le
faible revenu des populations, l'analphabétisme, la
méconnaissance du système bancaire, l'éloignement des
structures, les longues procédures, les coûts élevés
de service et souvent aussi le manque d'information.
Quelles sont les conséquences, de la faible
bancarisarion et l'inaccessibilité massive des ménages ouest
africains aux crédits, sur l'immobilier en zone Uémoa?
2-2 Le marché de l'immobilier en zone
Uémoa
La structure organisationnelle du marché de
l'immobilier dépend des politiques de financement du logement, des
acteurs présents sur ce marché et le prix de la pierre dans les
différents pays de l'union.
2-2-1 Financement du logement en zone
Uémoa
La polilique de financement du logement dans la zone
Uémoa varie d'un pays membre à un autre. Très peu de
stratégies nationales du logement sont conçues comme cadre de
référence de la politique nationale en matière d'habitat
dans les pays membres de l'union.
Au Mali par exemple, le manque de logement est
considéré comme une dimension de la pauvreté dans le cadre
stratégique de lutte contre la pauvreté.
Dans la plupart des économies africaines, le
système bancaire ne contribue que marginalement au financement du
logement. En l'absence de moyens de financement adaptés, et notamment
sans possibilité d'emprunts remboursables sur une longue période,
les ménages urbains, à l'exception des plus aisés d'entre
eux, sont condamnés à des conditions d'habitation difficiles :
surpeuplement, exiguïté, précarité des constructions
ou manque de confort et d'équipements sanitaires.
Parmi les facteurs qui s'opposent jusqu'ici au
développement du crédit au logement, la difficulté
d'adosser des prêts à long terme sur des ressources de
durée équivalente est un obstacle majeur. Même s'il ne
s'agit pas d'attendre du marché des capitaux qu'il finance la
totalité des encours, les prêteurs potentiels refusent, à
juste titre, d'immobiliser leurs bilans et de fixer des taux
d'intérêt s'ils n'ont pas l'assurance de pouvoir se couvrir, si
besoin est, contre les risques correspondants19(*). Des circuits de financement publics ont bien
été créés pour pallier cette carence, mais ils
s'accompagnent de coûts sociaux généralement
élevés et contournent, plus qu'ils ne règlent, les
contraintes qui affectent la collecte de ressources. Les difficultés de
mobiliser celles-ci sur le marché des capitaux tiennent en partie
à des problèmes d'échelle: base d'investisseurs trop
étroits, infrastructures lacunaires, marché hypothécaire
primaire n'ayant pas atteint une taille critique, coûts de transaction
dissuasifs, etc.... Or l'existence d'une union monétaire et d'un
marché financier régional est un atout considérable
à cet égard. Il est important de capitaliser sur sa dimension,
ainsi que sur l'existence d'un cadre juridique homogène, notamment en
matière de droit des sûretés. Par ailleurs, comme le
montrent de nombreuses expériences à travers le monde, la
disponibilité pour les investisseurs d'instruments de placement
sécurisés et à long terme garantis par des créances
hypothécaires peut jouer un rôle moteur dans le
développement du marché financier. Ainsi, dans le cadre de la
promotion de l'habitat dans la zone Uémoa, il fut mis sur pieds dans
chaque pays des banques spécialisées dans le financement du
logement; c'est le cas de la banque de l'habitat dont l'objectif est de
permettre aux ménages d'avoir accès aux capitaux
nécessaires à la construction de leurs logements. Mais dans la
réalité, seuls les plus aisés pouvant exhiber une garantie
solide peuvent bénéficier d'un prêt; les ménages
pauvres et vulnérables n'y parviennent pas.
Le graphique n°4 suivant, illustre très bien la
situation d'octroi de crédits par ces banques au sein de l'Uémoa.
Il ressort que très peu de demandes de crédit immobilier sont
satisfaites dans la zone uémoa.
Source: Nos propres investigations, juin
2008
Par pays, la situation se présente comme suit:
Au Bénin, sur près de 110000
demandes de crédit immobilier formulées, seulement 1000 demandes
sont satisfaites soit un taux de satisfaction de 0,9%. L'investissement
immobilier institutionnel est quasi inexistant, le secteur bancaire encore trop
frileux et renaissant de ses cendres depuis 1990. A Cotonou, « quand le
bâtiment va... rien ne va ! »20(*). Le marché immobilier, avec
son éclat actuel, devient un frein au développement local alors
qu'il pourrait être au contraire un formidable levier. Ces
dernières années, la production immobilière officielle
s'est résumée à quelques opérations: la
cité Vie Nouvelle, la cité
Houéyiho21(*), les immeubles de l'OBSS, les lotissements de la
Francophonie.
Ce tableau peu glorieux est dû à la
rareté historique des crédits immobiliers. Les taux
pratiqués par la défunte BBD (Banque Béninoise de
Développement) étaient si élevés que peu de
béninois pouvaient y avoir accès. La faillite du secteur bancaire
étatique, liée entre autres à la mauvaise gestion, aux
prêts de complaisance etc.., n'a non plus permis le développement
des emprunts immobiliers. Suite à une douloureuse restructuration du
secteur bancaire, entamée en 1990, de timides initiatives se mettent en
place : l'Eco Bank a créé un système d'épargne
logement, suivie de la Bank of Africa, de la Financial Bank et de la
Continental Bank, pour ne citer que celles qui affichent une stratégie
claire en faveur de l'immobilier destiné aux particuliers. Mais les
conditions d'éligibilité aux prêts sont encore draconiennes
(de lourdes garanties sont exigées par exemple). De fait, l'essentiel de
la production immobilière est encore réalisé grâce
à l'autofinancement.
Au Burkina, le taux de satisfaction de
demande de crédit immobilier est de 1,73%; au Sénégal, il
est estimé à 2,28%. La Côte d'Ivoire (2,4%) et le Mali
(3,82%), sont les pays de l'union qui présentent un fort taux d'octroi
des crédits immobiliers. En effet, le Mali, dans sa politique de
logement, a créé l'office malien de l'habitat et des cadres
institutionnels, juridiques et financiers pour favoriser
l'accessibilité des maliens à la propriété
immobilière. C'est alors qu'il a été créé en
collaboration avec le Canada, le Fonds de Garantie Hypothécaire du Mali
( FGHM), qui en 4 années d'existence, a déjà
procédé à l'émission de plus de 11 milliards
d'engagements cumulés22(*). C'est un fonds agréé par la BCEAO en
septembre 2000 dont la mission consiste à appuyer les banques et autres
établissements financiers de leurs activités de crédit
hypothécaire.
Le manque ou l'insuffisance de politiques de financement du
logement ne peut rester sans conséquences sur le prix de l'immobilier
dans les pays de l'union.
2-2-2 Le prix de l'immobilier en zone
Uémoa
Le prix de l'immobilier, à l'instar
du reste du monde, a connu une hausse rapide en Afrique de l'Ouest. En moins
d'une décennie, le prix du logement s'est accru de près de 25%
dans toute la zone Uémoa mais à un rythme moins
accéléré qu'en zone euro (environ 65%) et aux Etats-Unis
d'Amérique où le prix de l'immobilier a plus que doublé (
graphique n°5).
Source: Nos propres investigations, juin
200823(*)
Si au niveau Uémoa et en zone euro, l'évolution
du prix du logement est en constante progression voire croissante entre 2000
et 2008, force est de constacter qu'aux Etats-Unis, le prix du logement , ayant
connu des années de gloire, baisse au début de l'année
2007 pour s'établir en mars 2008 à un HIP=225. Ceci s'explique
par les effets de la crise des subprimes survenue à la suite de
l'insolvabilité des emprunteurs due à la
dépréciation du prix de l'immobilier.
Dans la zone Uémoa, plusieurs disparités sont
à noter au niveau du prix de l'immobilier dans chaque pays membres.
S'il y a un secteur de l'économie où les prix
sont en constante hausse, c'est bien celui de l'immobilier. Sur toute
l'étendue de la région de Dakar, la valeur de la pierre s'est
accrue en raison d'une demande qui dépasse de très loin l'offre.
Une tendance défavorable aux consommateurs puisqu'elle joue sur l'indice
des prix affichés sur le marché de l'immobilier et entraîne
surtout la spéculation foncière. Et les derniers chiffres des
professionnels du secteur confirment la majoration du prix du mètre
carré à Dakar en nette progression par rapport aux années
précédentes. La raréfaction de l'offre est à
l'origine de la hausse et la banlieue n'est pas en reste puisqu'elle n'est pas
épargnée par cette fièvre de la pierre.
La demande immobilière n'a cessé de grimper ces
dernières années, alimentée par une croissance
démographique exceptionnelle. En effet, étendue sur une
superficie de 550 km2, pour une population de près de deux millions
d'habitants, Dakar demeure la région qui absorbe plus d'investissements
dans le domaine de l'immobilier. Les chantiers sont certes sur une pente
ascendante puisque ce sont 1700 permis de construire qui ont été
délivrés par le service régional de l'Urbanisme au cours
de l'année 2003-200424(*). Mais, les professionnels sont unanimes à
reconnaître la faiblesse de l'offre. Ainsi, le marché de
l'immobilier, maintenu sous pression de la demande, reste dynamique, en raison
de la persistance de la pénurie de l'offre. Selon M. Thierno Kâne
de l'office notarial Moustapha Ndiaye et Aïda25(*) , notaires associés,
« le marché de l'immobilier est florissant au regard des
transactions qui se font à une vitesse d'autant plus vertigineuse que
les Sénégalais investissent beaucoup dans la pierre» . Ce
qui explique la flambée des prix, dit-il, c'est que Dakar est dans une
position spéciale du fait que c'est une presqu'île. Et il est
reconnu, ajoute M. Kâne, partout dans le monde, que chaque fois qu'on est
dans cette position géographique ou dans une île, les prix ont
tendance à monter à cause du manque d'espace. « Cette
situation est causée par l'éxiguïté de la capitale,
ce qui fait que l'offre ne peut être satisfaite, car chacun veut avoir
une maison dans la capitale, y compris les Sénégalais de
l'extérieur », renchérit Dib Daou Guèye de
l'agence immobilière Marega.
Si le mètre carré s'achète au Plateau(
l'un des quartiers urbains de Dakar) entre 400.000 et 500.000 FCfa dans
l'ancien, le neuf coûte entre 800.000 et 1.100.000 FCfa. Il se vend par
contre aux Almadies entre 100.000 et 120.000 FCfa, au point E entre 90.000 et
100.000 FCfa, à la Liberté 6 et dans le secteur de la Voie de
dégagement Nord (Vdn) entre 70.000 et 80.000 Fcfa. Donc, si par exemple
un acquéreur veut payer un terrain de 15 m sur 15 qui mesure en
réalité 300 mètres carrés au centre ville, il
devrait débourser entre 120.000.000 et 150.000.000 millions de FCfa dans
l'ancien et entre 240.000.000 et 330.000.000 millions de Fcfa dans le neuf. La
banlieue n'est pas épargnée par cette tension des prix. Ces
quartiers qui étaient, autrefois, honnis et méprisés par
les consommateurs parce que considérés comme excentrés par
rapport au centre ville connaissent aujourd'hui une hausse
phénoménale des prix qui déjoue tous les pronostics. Et
banalement, les parcelles qui étaient vendues à moins d'un
million cinq cent mille francs Cfa, il y a quelques années, ont
pratiquement atteint des proportions historiques de l'ordre de 7 à 15
millions de Fcfa.
Contrairement au Sénégal, à Bamako, le
mètre carré dans les zones urbaines est estimé à
33.500F CFA ( ACI - AIS -mars 2006). À la périphérie de
Cotonou, le foncier a longtemps été majoritairement détenu
par les ruraux (chefs de villages, chefs coutumiers, chefs de famille...). Mais
la multiplication des transactions dans les années 1980 a peu à
peu transféré cette propriété aux citadins. Depuis,
les mutations s'effectuent majoritairement entre citadins, par un processus de
revente des biens acquis quelques années plus tôt. Cette
évolution s'est répercutée sur la taille des parcelles
vendues, en forte diminution, alors que les prix au m2 observent la tendance
inverse. À Cotonou, le prix du terrain à bâtir
dépend de plusieurs facteurs: la plus ou moins grande proximité
des quartiers centraux; la relative rareté des terrains constructibles ;
la présence ou non en zone inondable ; l'accessibilité du site,
notamment en saison pluvieuse ; l'urgence des besoins du vendeur26(*)... Ainsi, le prix au
mètre carré varie entre 3.000 et 30.000 F CFA. Au fil des
années, cette valeur a considérablement évolué. A
la périphérie de Cotonou, une parcelle de 600 m2 vendue à
150. 000 F CFA en 1974, vaut aujourd'hui 15.000.000 F CFA. Dans certains
quartiers centraux ou ceux du péricentre aisé, la progression est
encore plus spectaculaire : de 10.00000 à 25.000.000 F CFA sur la
même période. Dans certains quartiers de Cotonu comme
Saint-Michel, Cadjehoun ou Gbégamey, le prix
des terrains à bâtir oscille entre 10 et 16 millions de F CFA.
C'est donc en périphérie nord que les classes sociales modestes
doivent reporter leur choix. Or, il faut compter en moyenne entre 3 et 5
millions de F CFA pour l'acquisition d'un terrain constructible à
Godomey et calavi, rapporté au salaire minimum (27150 F
CFA)27(*), il
apparaît que cet espace est encore inaccessible à une large
majorité de Cotonois. La solution revient donc à convoiter des
zones périurbaines non loties. Ici, la régularisation du
parcellaire, à travers les procédures de lotissement
initiées par l'État, entraîne un renchérissement de
5 à 7 fois la valeur des terrains. Certains propriétaires
modestes sont alors tentés par la revente de leur bien. Pour les autres,
l'acquisition d'un terrain à bâtir n'est plus envisageable
qu'au-delà de cette première couronne périurbaine, dans
des espaces néo-ruraux (Akassato
Sèmè-Pkodji...). On assiste donc à une
substitution quasi constante de la population, avec un rejet de plus en plus
important des couches sociales modestes au-delà des limites de la
cité28(*). Le prix
du foncier joue un rôle de filtre social, aux mailles si fines qu'il
conduit à une stratification socio-spatiale importante : les types
d'habitats à Cotonou ne sont que l'expression de cette forte
ségrégation.
Au Burkina, le gouvernement corrige cet état de choses
en initiant le programme 10.000 logements. Il consiste à faciliter
l'accès aux populations à faibles revenus à la
propriété immobilière. Mais ce programme ne concerne que
les salariés du public et du privé.
Le prix de l'immobilier dans la zone Uémoa, ne cesse
d'augmenter en dépit de la crise des subprimes qui a secoué le
marché financier aux Etats-Unis et en Europe. Peut on donc affirmer que
cette crise touche aussi le marché régional des valeurs
mobilières de l'Afrique de l'Ouest?
Dans la partie à suivre, nous essayerons d'analyser
les conséquences de la crise des subprimes sur ce marché.
2-3-Manifestation de la crise en Afrique de
l'ouest
La consommation des ménages de la zone Uémoa
présente un aspect contrasté. Le graphique n°6
ci-après traduit la proportion des dépenses des ménages
notamment celles alimentaires dans leur budget entre janvier 2007 et janvier
2008.
A revenus constants et quantités de biens
consommés constantes voire inférieures, les ménages des
pays membres de l'Uémoa consacrent de plus en plus une grante partie de
leur revenu à la consommation des biens alimentaires. Ceci s'explique
par l'envolée des prix des produits alimentaires observée
à la suite de la crise des subprimes.
Au Bénin par exemple, malgré les dispositions
prises par le gouvernement, les prix ne cessent de grimper chaque jour. Le
ménage béninois consacre en janvier 2008, 60% de son budget aux
dépenses alimentaires contre 35% il y a un an. Quant au ménange
burkinabé, il dépense en janvier 2008 70% contre 30%. Les
dépenses alimentaires y occupent une grande proportion. La Côte
d'Ivoire et le Sénégal demeurent les pays de l'union où la
vie est très chère. Mais cette chèreté de la vie
n'épargne aucun pays. Des manifestations, contre la vie chère,
s'observent partout dans la zone Uémoa.
Graphique n°6: Dépenses alimentaires des
ménages Uémoa dans le Budget
Source: Nos propres investigations à partir
des données de la commission de l'Uémoa, juin 2008
La hausse des prix des produits alimentaires est due selon
certains spécialites à la crise des subprimes et selon d'autres,
à la production des biocarburants. En effet, le krach financier qui a
éclaté durant le courant de l'été 2007 a conduit
bon nombre de gros opérateurs boursiers à jeter leur
dévolu sur de nouveaux produits pour tenter de se refaire une
santé à la hauteur des formidables plus-values
réalisées pendant des années en misant sur l'immobilier
états-unien et ses dérivés titrisés (transformation
des traites des petits accédants à la propriété en
titres boursiers échangeables). L'éclatement de la bulle
financière accumulée dans ce secteur débouche sur la
recherche frénétique de valeurs capables de rapporter très
vite, au moins aussi gros, pour pouvoir se renflouer. C'est ainsi que les
regains de tensions sur la demande de matières premières
devraient déboucher «au pire sur des hausses de cours de 10%
à 20%», souligne l'économiste états-unien Richard
Smith. Or, en un an, le prix du riz a triplé, celui du maïs a
augmenté de presque 200%, le blé de plus de 50% et le baril de
brut de plus de 90% (pour une demande d'or noir, soit dit au passage, qui n'a
crû, elle, que de 1,5% sur la période). Il s'est ainsi
formé de véritables bulles spéculatives sur le
pétrole et d'autres produits de base. Une récente enquête,
réalisée à la demande de parlementaires
états-uniens, montre que plus de 71% des échanges sur le
marché à terme du pétrole de New York (le Nymex) sont
d'origine spéculative.
Les grandes banques centrales, loin de dissuader la
spéculation, l'ont au contraire encouragée. Ce sont elles qui ont
fourni aux opérateurs les moyens de «se refaire» sur les
matières premières afin d'éponger à bon compte les
pertes issues de l'immobilier en crise. Pour sauver les principaux acteurs du
système et en particulier les plus gros établissements bancaires,
impliqués à fond dans les subprimes, la Réserve
fédérale des États-Unis et la Banque centrale
européenne (BCE) ont en effet injecté, depuis août 2007,
plus de 1000 milliards de dollars de liquidités sur les
marchés.
La consommation des ménages, socle de la croissance
étant donc sérieusement affectée, les entreprises tournent
au ralenti car n'arrivent plus à écouler les biens et services
produits pour réaliser de nouveaux investissement.
3- CONSÉQUENCES DES SUBPRIMES SUR LA BOURSE
RÉGIONALE DES VALEURS MOBILIÈRES
L'on ne peut mieux appréhender les conséquences
des subprimes sur la bourse régionale des valeurs mobilières en
Afrique de l'Ouest, sans s'intéresser au marché financier de
l'Uémoa, à son mode organisationnel et à ses
mécanismes de fonctionnement.
3-1 Analyse et fonctionnement du marché
financier de l'Uémoa
3-1-1 Organisation du marché
financier
Institué en 1996 par la convention portant
création du conseil régional de l'épargne publique et des
marchés financiers , le marché régional financier de
l'Uémoa, est un marché réglémenté, continu
et dirigé par les ordres d'achat et de vente de titres. Premier du genre
au monde, ce marché régional est un marché que partage les
huit Etats membres de l'union. C'est un marché bien structuré et
organisé.
En effet, le marché financier de l'Uémoa est
composée du Conseil Régional de l'épargne publique et des
marchés financiers (CREPMF)29(*) qui est une autorité de marché pour la
réglementation. Il a en ce sens, pour rôles de contrôler les
différents acteurs du marché, les agrée à travers
des cartes professionnelles et protège ceux qui vont sur ce
marché. Ses modes d'intervention sont également des
contrôles périodiques dans les sociétés de gestion
et d'intermédiation (SGI) pour vérifier si les opérations
sont bien faites.
La bourse régionale des valeurs mobilières est
également l'une des composantes du marché financier de
l'Uémoa. C'est un organe clé du marché qui s'occupe
essentiellement de la cotation des titres sur le marché; c'est une
entreprise de marché qui assure la confrontation des ordres. Elle
s'occupe aussi de la promotion de la bourse dans les Etats de la
sous-région. Cela se fait par les antennes nationales de la bourse dans
les pays membres de l'Uémoa et par la publication du bulletin officiel
des cours de bourse.
Le troisième organe du marché est le
dépositaire central/ banque de règlement (DC/BR). C'est une
banque qui garantit le règlement de l'ensemble des transactions. En
effet, situé dans les mêmes locaux que la bourse, le
dépositaire central/banque de règlement s'occupe de la
compensation des titres sur le marché.
En termes simples, c'est notre banque centrale lorsque
nous achetons en tant que sociétés de gestion et
d'intermédiation et il permet le règlement des transactions et la
livraison des titres. Seules les sociétés de gestion et
d'intermédiation ont le monopole de la négociation des valeurs et
la tenue des comptes titres. Le schéma n°1 ci-dessus explique
très bien l'organisation de ce marché financier.
La deuxième composante majeure du
marché des capitaux est le Marché Financier subdivisé en
un marché primaire et d'un marché secondaire. Les marchés
secondaires sont soit libres, et on parle alors de «Gré à
gré» ou de «Other The Counter - OTC», soit
organisé et là intervient l'outil majeur qu'est la Bourse des
Valeurs Mobilières.
On appelle Marché «Primaire» la
phase correspondant à la création de titres et à leur
vente de «première main» par l'Emetteur aux Investisseurs
tandis que la notion de marché secondaire renvoie à l'idée
d'une « revente d'occasion ou de seconde main ». Le
financement via le marché primaire se fait soit par appel public
à l'épargne, soit par emprunt privé. Il est
constitué de titres à placer directement auprès
d'investisseurs en contrepartie de l'encaisse de fonds destinés à
renflouer la trésorerie de l'émetteur et en respect des
règles d'émission et de placement définies par
l'Autorité de Tutelle du Marché Financier au sein de la Zone
Uémoa.
Le Marché Secondaire quant à lui,
correspond à la négociation entre investisseurs de titres
déjà émis et placés sur le marché primaire.
Les flux de trésorerie en circulation sur le marché secondaire ne
concernent en rien l'émetteur de la valeur sauf cas exceptionnels:
- Lorsque l'émetteur assure la contrepartie d'une offre
ou d'une demande de ses propres titres sur le marché (par exemple en cas
d'intervention d'animation du titre ou de régulation du cours du
titre);
- Lorsque le placement primaire d'une émission se fait
directement par enregistrement des souscriptions correspondant aux ordres
d'achats à l'occasion d'une séance de bourse, le cours de la
valeur ainsi introduite est établi à la clôture
après confrontation du prix d'émission (faisant office de
«cours de référence») et des offres d'achat retenues
aux fixing; Ce cas exceptionnel sur le jeune marché Ouest Africain s'est
observé au moment de l'augmentation de capital de SHELL Côte
d'Ivoire en 2000.
- Lorsque que le marché s'organise en «gré
à gré» les prix des transactions sont fixés de commun
accord des parties à l'échange sans contrôle par une
autorité quelconque même si la conservation des titres peut
être exclusivement confiée à un organisme central comme
c'est le cas sur le Marché Financier régional de l'Uémoa
où le Dépositaire Central/Banque de Règlement joue ce
rôle.
- Lorsque le Marché est administré alors on
parle de Bourse des Valeurs qui dispose de conditions spécifiques
d'introduction à la cote, de négociation, d'animation et
d'informations relatives auxdits titres cotés. La Bourse
Régionale des Valeurs Mobilières de l'Afrique de l'Ouest (BRVM)
offre un marché des actions et un marché des obligations distinct
dans lesquels les titres sont répartis en compartiments en fonction de
critères qualitatifs et qantitatifs.
|
|
3-1-2 La BRVM et son fonctionnement.
Créée en septembre 1998, la Bourse
Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) est une
société anonyme disposant d'un capital de 2.904.300.000 francs
CFA. C'est une bourse entièrement électronique. Le Site Central,
situé à Abidjan, assure les services de cotation, de
négociation ainsi que les services de règlements/livraison de
titres. A partir des postes de travail installés dans leurs locaux ou de
ceux situés dans les Antennes Nationales de Bourse des pays de l'Union ,
les agents des Sociétés de Gestion et d'Intermédiation
(SGI) peuvent soit saisir les ordres de bourse et les transmettre au Site
Central via le réseau satellite, soit consulter et éditer les
résultats de cotation, consulter les informations statistiques du
marché et du Dépositaire Central puis obtenir la diffusion des
informations ( voir schéma 2 ci-après).
Les principes retenus pour la mise en place du marché
boursier de la BRVM obéissent à la fois au souci de
conformité aux standards internationaux et à celui de son
adaptabilité à l'environnement socio-économique de
l'Uémoa. L'égalité quant à l'accès à
l'information, au traitement des investisseurs, au coût d'accès au
réseau, quel que soit le lieu d'implantation de l'opérateur
économique forment les points cardinaux:
- un marché
centralisé dirigé par les ordres, c'est-à-dire le cours
d'une valeur, est déterminé par la confrontation des ordres
d'achat et de vente collectés avant la cotation;
- Trois séances hebdomadaires de bourse avec deux
cotations au "fixing" (cours unique obtenu par confrontation des ordres d'achat
et de vente). Les séances évolueront rapidement vers une
séance quotidienne pour atteindre des séances de cotation en
continu; un marché au comptant avec un dénouement glissant des
transactions, qui permet aux opérateurs de connaître avec
précision la date à laquelle ils devront faire face à
leurs engagements. Lors de son démarrage, la BRVM a retenu un
dénouement des transactions à J+5 (jour de négociation
plus 5 jours ouvrés) qui doit évoluer vers les
préconisations internationales en la matière, soit un
dénouement à J+3;
- Des transactions garanties, grâce à la mise en
place d'un Fonds de Garantie du Marché alimenté par les SGI pour
pallier une éventuelle défaillance; la conservation et la
centralisation des titres par un Dépositaire Central/Banque de
Règlement et leur circulation exclusive sous une forme
dématérialisée.
Schéma n°2: Mécanisme
de fonctionnement de la BRVM
Client acheteur
Client vendeur
SGI
SGI
BRVM Site central
ANB
ANB
Source: Nos propres investigations,
juillet 2008
La Bourse Régionale des valeurs Mobilières
dispose, pour le démarrage de ses activités, de deux
compartiments pour les actions et d'un compartiment unique pour les emprunts
obligataires.
Pour être admise au Premier Compartiment, la
société doit répondre aux conditions suivantes30(*):
- Présenter une capitalisation boursière
égale ou supérieure à 500 millions de francs CFA;
- Avoir une marge nette sur chiffre d'affaires sur chacune
des trois dernières années de 3% ;
- présenter 5 années de comptes
certifiés;
- s'engager à signer un contrat d'animation de
marché;
- diffuser dans le public au moins 20% de son capital,
dès l'introduction en bourse;
- s'engager à publier les estimations semestrielles de
chiffre d'affaires et les tendances de résultats;
Au Second Compartiment, l'admission de la
société est soumise aux conditions suivantes:
- présenter une capitalisation boursière
égale ou supérieure à 200 millions de francs CFA;
- présenter deux années de comptes
certifiés;
- s'engager à signer un contrat d'animation de
marché;s'engager à diffuser dans le public au moins 20% de son
capital dans un délai de deux ans, ou 15% en cas d'introduction par
augmentation de capital.
Le compartiment obligataire (titres de créance) est
accessible aux emprunts obligataires dont le nombre total de titres à
l'émission est supérieur à 25.000, et représentant
un montant nominal au moins égal à 500.000.000 francs CFA.
L'admission à la Bourse est l'ultime maillon de la
chaîne de financement pour les entreprises. Elle constitue une
décision stratégique à long terme qui nécessitant
une bonne préparation. L'inscription d'une société
à la cote de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières
(BRVM) est subordonnée à la satisfaction des conditions
suivantes:
- être constituée sous la forme de
société anonyme ;
- l'engagement écrit de l'émetteur de diffuser
les informations requises par la Bourse, notamment la publication des comptes
annuels au Bulletin Officiel de la Cote et de participer à
l'organisation du marché ;
- l'engagement écrit de l'émetteur de se
soumettre à la réglementation de la BRVM.
Pour demander son inscription à la cote de la BRVM, la
société candidate doit mandater une Société de
Gestion et d'Intermédiation (SGI) qui l'assistera et la conseillera. Une
fois le dossier de demande complet reçu, La Bourse Régionale
décide de l'admission de la société, et transmet une copie
du dossier au Conseil Régional de l'Epargne Publique et des
Marchés Financiers pour l'avis requis. La société
cotée a entre autres:
- la gestion de l'encadrement
réglementaire et des relations avec les investisseurs,
- l'organisation des assemblées annuelles des
actionnaires, etc.;
- l'information à la Bourse et au public de tout fait
nouveau ou modification susceptible d'influer de manière significative
sur le cours de ses titres.
Aujourd'hui, on dénombre 38 sociétés de
l'Union cotées à la BRVM. La Côte d'Ivoire détient
la grande partie de ces sociétés. Afin de mieux défendre
leurs intérêts, ces sociétés se sont
constituées en association (le club des sociétés
cotées en bourse) pour exiger l'assouplissement de certaines de leurs
conditions d'exercice telles que l'allègement de la fiscalité des
entrprises cotées à la bourse au regard du rôle clé
qu'elles jouent sur le marché.
Les deux indices boursiers de la
Bourse Régionale des Valeurs Mobilières représentent
l'activité des titres du marché des actions:
- le BRVM Composite, constitué de toutes les valeurs
admises à la cote;
- le BRVM 10, composé des dix sociétés
les plus actives du Marché.
La formulation et les critères de sélection du
BRVM Composite et du BRVM 10 s'inspirent des principaux indices boursiers du
monde, tout particulièrement de l'indice FCG, de l'International
Financial Corporation, société affiliée à la Banque
mondiale. La formule des indices tient compte de la capitalisation
boursière, du volume de transactions par séance et la
fréquence des transactions. En outre, seules les actions ordinaires sont
retenues pour le calcul des indices.
Par ailleurs, la notion de liquidité occupe une place
fondamentale dans la sélection des valeurs composant l'indice BRVM 10.
En effet pour chacune d'entre elles ; le montant quotidien moyen des
transactions au cours des trois mois précédant la revue
trimestrielle ne doit pas être inférieur à la
médiane des montants quotidiens moyens des transactions de l'ensemble
des titres; la fréquence des transactions doit être toujours
supérieure à 50% et le titre doit transiger au moins une fois sur
deux, durant la période d'étude de trois mois31(*).
Les indices sont automatiquement générés
par le système de négociation de la BRVM et diffusés
après chaque séance de négociation.
Par ailleurs, le BRVM 10 est révisé quatre fois
par année (le premier lundi de janvier, avril, juillet et octobre ) et
le BRVM Composite après chaque nouvelle inscription à la cote, de
manière à être adaptés à l'évolution
du Marché Financier Régional. La nouvelle composition BRVM 10
entre le 1er octobre 2007 et le 31 décembre 2007 se présente
comme suit:
Tableau n°4: Composition de l'indice
BRVM 10 au 31 décembre 2007
Nouvelle composition BRVM 10
|
Sociétés sortant de l'indice
|
Sociétés entrant dans
l'indice
|
1- ECOBANK TRANS-INCORP (ETIT)
2- SONATEL SN (SNTS)
3- SAPH CI (SPHC)
4- PALM CI (PALC)
5- SOGB CI (SOGC)
6- FILTISAC CI (FTSC)
7- CIE CI (CIEC)
8- BICI CI (BICC)
9- SIVOA CI (SIVC)
10- SITAB CI (STBC)
|
- BOA BENIN (BOAB)
- SHEL CI (SHEC)
|
- SIVOA CI (SIVC)
- SITAB CI (STBC)
|
Source: Lettre mensuelle de CGF Bourse
n° 97, octobre 2007
Quels sont les effets de la crise des subprimes qui à
secoué la plupart des places boursières mondiales sur
l'évolution des indices de la BRVM?
3-2 Les effets de la crise des subprimes sur la BRVM
de l'Uémoa
L'appréciation des effets de la crise des subprimes
qui a contaminé la plupart des places boursières mondiales
s'explique par l'évolution des indices boursiers. Ainsi, pour mieux
analyser les effets des subprimes sur la BRVM, nous nous intéresserons
à l'évolution des indices observés sur ce marché
boursier en 2007 à travers un bilan boursier.
3-2-1 Le bilan boursier
Il s'agit d'étudier dans cette
section, le comportement du marché secondaire, d'analyser de
façon globale le marché par secteur afin de faire ressortir les
faits marquants de l'exercice boursier 2007.
3-2-1-1 Comportement du marché
secondaire
La Bourse Régionale des valeurs Mobilières
affiche à la fin de l'année 2007 une forte hausse par rapport
à l'année 2006. En effet, la capitalisation boursière de
l'ensemble des valeurs cotées s'élève à FCFA 3726
milliards au 31 décembre 2007 contre FCFA 2067 milliards au 29
décembre 2006; soit une hausse de près de 80,26%. La
capitalisation des valeurs constituant l'indice BRVM 10 s'affiche à FCFA
2893 milliards en 2007 contre FCFA 1626 milliards il y a un an en
arrière. Cette embellie de la BRVM est possible grâce aux
importantes plus-values réalisées par l'essentiel des titres de
capitalisation dont notamment, le PH CI (+347,63%), SIVOM CI (+300%), PALM CI
(+240%), UNILEVER CI ( +227,97%) et, SICABLE CI (+200%).
L'année 2007 a été à la BRVM,
l'année où, le volume d'échanges est le plus important
depuis la création de cette bourse régionale. Le volume des
échanges a été multiplié par cinq pour un total de
9,79 millions de titres négociés contre un volume de 2,12
millions de titres en 2006. Cette forte activité est due notamment aux
importants volumes de transaction observés dans les secteurs
«Finance » (principalement sur le titre ETIT) et
«Agriculture » ( PALM CI et SAPH CI). La valeur des
transactions, renforcée par l'action SONATEL SN, reflète ce
dynamisme et s'affiche, au terme de l'année 2007, à FCFA 73,72
milliards contre FCFA 53,23 milliards en fin 2006; soit une progression de
38,49% ( cf annexe 2).
Les indices boursiers ont suivi l'évolution du
marché et ont affiché , en fin 2007, des valeurs jamais atteintes
par la BRVM depuis sa création. En effet, les indices BRVM composite et
BRVM 10 ont terminé respectivement en hausse de 77,05% et 71,71%,
à 199,45 et 224,85 points alors que sur la plupart des places
boursières du monde ( Europe, Etats-Unis, Asie), les principaux indices
évoluent à la baisse suite à la crise des subprimes. Cette
tendance à la hausse des indices principaux de la BRVM en dépit
de leur variation à la baisse au 3ème trimestre de l'année
2007 (voir figure n°7), se poursuit juqu'au 2ème trimestre 2008
où, le 3 juin 2008, le BRVM 10 affiche 285,5 points et le BRVM composite
présente un indice de 282,03 points. Cette forte embellie de
l'évolution des indices de la BRVM résulte de l'environnement
régional apaisé, notamment du retour de la paix en Côte
d'Ivoire.
Source: Nos propres investigations à
partir des données de la BRVM, juillet 2008
Au début de l'année 2007, les indices BRVM 10
et BRVM composite affichaient respectivement 131,03 et 112,7 points avant
d'atteindre en septembre 2007 leur niveau le plus élevé pour une
valeur respective de 222,64 et 197 points. Alors que la plupart des indices des
places boursières européennes, américaines et asiatiques
s'effondrent, la tendance est à la hausse à la BRVM. Selon M.
Macalou32(*), directeur
par itérim de la SGI Mali, «mathématiquement, il n'y a pas
de rapport de corrélation entre nos marchés
financiers ». En effet, le volume des échanges commerciaux
entre le continent africain et le reste du monde est si marginal que
difficilement l'on puisse établir de passerelle entre les deux
phénomènes. Les places boursières américaines,
européennes et asiatiques sont interconnectées, parce que ce sont
les mêmes entreprises (les multinationales) qui opèrent sur ces
différents marchés financiers, qui sont organisés de telle
manière que ces entreprises peuvent être cotées sur chacune
de ces places boursières: c'est la multiple cotation. L'avantage est de
permettre à ces multinationales d'accéder facilement à la
liquidité et à tout moment, en vendant des titres à la
bourse. L'Afrique participe moins à ce flux. La plupart des entreprises
multinationales opérant dans les pays africains sont cotées
ailleurs; donc a priori, il n'y a pas de relation de cause à effet entre
l' économie ouest africaine et la situation actuelle de la crise des
subprimes, encore moins une conséquence directe sur les pays de
l'Uémoa. Cependant les pays africains peuvent être
concernés autrement. La plupart des pays du continent entretiennent des
relations partenariales avec les anciennes métropoles. Notre
monnaie, "le Franc FCFA", est adossée à l'Euro, qui a le vent en
poupe en ce moment tandis que le Dollar chute. La fluctuation des taux de
change entre l'Euro et le Dollar peut affecter la stabilité du
CFA , a expliqué Dieri Baucoum33(*), représentant de la BRVM au Mali.
Un
autre aspect, non moins important, est la connexion entre les marchés
des pays émergents (la Chine, l'Inde et le Brésil) et celui des
États -Unis, qui constitue le principal débouché pour les
produits manufacturés de ces pays. L'essentiel des produits chinois sont
vendus aux Etats-Unis, selon les spécialistes du commerce mondial. Or
avec la crise du subprime, la consommation des ménages aux Etats -Unis a
baissé, ce qui a influé sur le volume des exportations chinoises.
La productivité chinoise en prend un sérieux coup. Cependant
autant le marché américain constitue un El dorado pour les
industriels chinois, autant celui de la Chine l'est pour le coton ouest
africain. La Chine étant le principal client de l'Afrique, les
spécialistes de la question espèrent un rapide retour à la
normale au bénéfice de l'économie mondiale.
Le marché des obligations quant à lui,
enregistre un volume annuel de transaction de 1,02 millions de titres pour une
valeur globale de FCFA 10,16 milliards, soit une progression de 59,38% en
volume et de 58,75% en valeur par rapport à l'exercice 2006. Le
marché est dopé par les volumes d'échanges
réalisés sur les lignes « BOAD 5%
2005-2013 », « SHELTER AFRIQUE 6,25% 2003-2012»,
« CAA BENIN 6% 2007-2012 », et la cotation de cinq
nouvelles lignes.
Comment évoluent les différents indices
sectoriels de la BRVM?
3-2-2 Les indices sectoriels de la BRVM
Plusieurs secteurs composent le marché de la BRVM. On
distingue entre autres, les secteurs de la finance, du transport,
l'agriculture, les services publics, l'industrie, et la distribution.
Au cours de l'année 2007, le secteur
« finances » reste le secteur le plus dynamique de la BRVM
avec 8012353 titres négociés; soit 81,87% du volume global des
transactions du marché. C'est en réalité l'action ETIT (
Ecobank Transnational Incorpored ) qui a dopé la performance de ce
secteur. En effet, il a été échangé en 2007,
7828559 titres de cette action ; ce qui représente en moyenne 97,71% du
volume sectoriel annuel. Malgré ce dynamisme, le secteur
«Finances» ne représente que 12,90% (9,51 milliards de Fcfa)
de la valeur globale des échanges annuels du marché et, en avril
2008, il est de 28,55%. En effet, le secteur est affecté par la
faiblesse du cours de l'action ETIT qui termine l'année 2007 à
510 Fcfa, enregistrant la plus forte baisse annuelle du marché, soit
-35,85%. Malgré le fractionnement opéré, en février
2007, sur la base de deux titres nouveaux pour un titre ancien, selon un
nouveau cours de référence de 370 Fcfa, le cours de l'action ETI
a suivi, après une brève montée, une tendance à la
baisse pendant toute l'année 2007, avec une évolution en dents de
scie. BICI CI et SGB CI enregistrent des plus values annuelles de 50,56%,
à 30 000 Fcfa et 38%, à 27 600 Fcfa, respectivement. Par contre,
leurs volumes d'échanges respectifs ne représentent que 0,8% et
1,16% des transactions sectorielles. SAFCA CI offre le rendement le plus
élevé du secteur à 9,47% (3,39% en 2006) avec un PER de
7,49 (7,27 en 2006) et a versé, pour le compte de l'exercice 2006, un
dividende net de 2 256 Fcfa par action (voir annexe 2).
Le secteur « Agriculture » a
connu, en 2007, un regain d'activités et a enregistré 1229803
titres échangés, soit 13,28% du volume annuel du marché.
le secteur est principalement tiré par le titre PALM CI qui totalise 1
135 872 actions transigées, soit 87,39% du volume sectoriel annuel. Son
cours affiche une forte plus value de 240%, à 10 200 Fcfa. Le secteur
enregistre également la plus forte hausse annuelle du marché
à travers le titre PH CI, soit 347,63%, à 8 505 Fcfa mais le
titre ne réalise que 0,34% du volume sectoriel. SOGB CI et SAPH CI
gagnent, respectivement, 143,33%, à 29 200 Fcfa et 115,38%, à 28
000 Fcfa. Après un début d'année timide, le secteur
«Agriculture» a bénéficié, à la fin du
1er semestre 2007, des effets d'annonce de versement de dividendes (SOGB CI et
SAPH CI) mais également des opérations de capital
réalisées (absorption de SAIBE par SAPH CI). En avril 2008, ce
secteur confirme son dynamisme et présente 133525 titres
transigés. SAPH CI a été au cours de ce mois, le titre le
plus actif avec 120691 actions échangées soit 90,39% du volume
sectoriel. PALM CI quant à lui, enregistre au cours du mois d'avril
2008, la plus value la plus importante du secteur ( 25%), à 20.000Fcfa.
Le plan de restructuration et de doublement de capacité
dénommé « plan palmier » mis en route par
PALM CI depuis mars 2008 a renforcé considérablement la confiance
des investisseurs quant au potentiel de rendement de ce titre dans un
environnement politico-économique devenu plus stable.
Le secteur « Services publics »,
porté principalement par l'action SONATEL SN, affiche 335 663 titres
transigés, soit 3,43% des échanges annuels du marché.
94,53% des transactions du secteur (317 318 titres) ont porté sur la
valeur SONATEL SN dont le cours a terminé l'année 2007 en hausse
de 92,31%, à 175 000 Fcfa. Du fait de la forte poussée de
l'action SONATEL SN, le secteur représente 59,56% de la valeur totale
des transactions annuelles du marché. SODE CI et CIE CI, les deux autres
composantes du secteur, ont réalisé des gains intéressants
de 60,48%, à 9 950 Fcfa et 42,11%,à 13 500 Fcfa,
respectivement.
Le secteur « Industrie »
présente 113 455 titres négociés, soit 1,16% du
volume total des échanges comme le montre le graphigue n°8
ci-après:
Source: Nos propres investigations
à partir des données de la BRVM, juillet 2008
FILTISAC CI a été le titre le plus actif
totalisant 36 659 actions transigées, soit 32,31% du volume sectoriel
annuel. Le titre termine l'année 2007 en hausse de 78,48%, à 9
950 Fcfa avec un rendement de 4,24%. Le secteur affiche d'importantes plus
values à travers les titres UNILEVER CI, SICABLE CI et TRITURAF CI en
hausse, respectivement, de 227,97%, à 38 700 Fcfa, 200%, à 24 000
Fcfa et 175%, à 5 500 Fcfa. Le cours de UNILEVER CI a été
tiré par la nette amélioration des résultats financiers
affichée par la société qui sont passés d'une perte
de 10,6 milliards de Fcfa en 2005 à un bénéfice de 6,9
milliards de Fcfa en 2006, soit un redressement significatif de près de
17 milliards de Fcfa. Les performances commerciales publiées par SICABLE
CI au 1er semestre 2007 (chiffre d'affaires en hausse de 68,3%, 4,57 milliards
de Fcfa par rapport à la même période en 2006) ont
contribué à rassurer les investisseurs. Concernant SOLIBRA CI,
malgré le fractionnement opéré sur la valeur en avril
2007, sur la base de deux titres nouveaux pour un titre ancien, avec un cours
de référence de 117 500 Fcfa, le titre a clôturé
l'année en hausse de 67,63%, à 370 000 Fcfa, offrant ainsi un
rendement de 16,23% (12,37% en 2006) pour un PER de 8,63 (7,79 en 2006).
SOLIBRA CI a versé, pour l'exercice 2006, le dividende, de loin, le plus
élevé du marché pour un montant de 45 000 Fcfa net par
action. UNIWAX CI, par contre, perd 23,61%, à 11 000 Fcfa. Cette
tendance à la baisse de cette action s'observe également en avril
2008 où UNIWAX CI perd de nouveau 14,43%. Ceci s'explique par la
concurrence démesurée des tissus chinois vendus à bas prix
sur les marchés des pays de l'Uémoa.
Le secteur « Distribution »
totalise 16 681 titres échangés, soit 0,17% du volume
des transactions annuelles. SHELL CI a été le titre le plus
dynamique avec 5 028 actions échangées, soit 30,14% du volume
sectoriel annuel. Le titre termine l'année 2007 en hausse globale de
46,19%, à 15 000 Fcfa. Cette tendance se confirme en avril 2008. SHELL
CI a vu son cours affiché un gain de 50,17%, à 24500fcfa. ABIDJAN
CATERING, CFAO CI et BERNABE CI offrent en 2007, d'intéressantes plus
values de 150%, à 5 000 Fcfa, 104,64%, à 19 850 Fcfa et 103,87%,
à 20000 Fcfa, respectivement. De son côté, TOTAL CI
gagnent 43,54%, à 99 000 Fcfa.
Le secteur « Transport »
enregistre un faible volume de 8 250 titres négociés,
soit 0,08% des échanges annuelles. Cependant, SIVOM CI a
enregistré la 2ème plus importante hausse annuelle du
marché, soit 300%, à 6 000 Fcfa. SDV-SAGA CI représente
plus de la moitié (58,73%) des transactions annuelles du secteur et
affiche une plus value de 63,23%, à 47 500 Fcfa. Pour l'exercice 2006,
SDV-SAGA CI a versé un dividende net de 4 460 Fcfa et offre un rendement
de 11,61% pour un PER de 17,1 (voir annexe 2). Notons que durant toute
l'année 2007, seules 80 actions SETAO CI ont été
échangées. Le titre cède 0,72%, à 6 850 Fcfa.
3-3- Principales conclusions et implications en terme
de politiques d'atténuation de la crise en Afrique de l'Ouest.
3-3-1 Analyses et vérification des
hypothèses
Hypothèse /OS1
Cette hypothèse suppose que '' le système ouest
africain, véritable héritage de la colonisation, s'est nettement
réorganisé ces dix dernières années''.
Cette hypothèse dans son appréhension, est
scindée en deux sous-hypothèses identifiées comme suit:
- la politique des taux d'intérêt
pratiquée par la banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest,
favorise l'expansion des activités de crédit dans la zone
Uémoa. Les ménages de la zone Uémoa ont pour principales
sources de financement, les banques commerciales auprès desquelles ils
contractent des dettes à un coût très bas.
L'analyse du graphique n°1 et celle du système
financier de l'Uémoa nous révèle que pour un ménage
ouest africain il lui faut débourser en moyenne un peu plus de 6,25 Fcfa
pour bénéficier d'un crédit de 100Fcfa en 2004 alors qu'en
Europe, le coût d'un crédit de 100 euros est, à la
même année légèrement au dessus de 2 euros. Le
ménage américain quant à lui, déboursait à
peine 1 dollar Us pour 100 dollars Us. Ceci témoigne de la
facilité qu'ont les ménages américains et européens
à accéder plus aisément aux ressources nécessaires
au financement de leurs besoins. Le taux d'intérêt pratiqué
par la bceao est de l'ordre de 6% en moyenne sur la période allant de
2000 à 2007. En effet, les banques commerciales se refinancent
auprès de la bceao, par la politique d'escompte, à un taux moyen
de 5,31%. Le refinancent par la mise en pension nécessite un taux moyen
de 4,81%. Ces taux sont largement au dessus de ceux pratiqués dans la
zone euro et aux Etats-Unis dont les banques centrales affichaient
respectivement une moyenne de 2,96% et 2,03% sur toute la période. De
plus, le graphique n°4 illustre très bien combien de ménages
ouest africains bénéficient des crédits des banques
commerciales de l'Uémoa pour financer leurs logements. Malgré les
dispositions prises par l'organe dirigeant de l'Uémoa pour favoriser la
promotion de l'acquisition du logement par chaque ménage, le coût
auquel les banques empruntent leurs capitaux est encore très
élevé. Seuls les plus aisés pouvant exhiber une solide
garantie en bénéficient.
A l'issue de ces analyses, il convient de souligner que, dans
la zone Uémoa, le mode de financement des besoins des ménages par
le crédit classique ( celui octroyé par les banques commerciales)
est très peu développé et ne concerne qu'une
minorité de personnes pouvant constituer une garantie très
solide. Les ménages les moins nantis ont souvent recours aux
méthodes traditionnelles ( tontine, microfinance, emprunt familial,
capitaux propres) pour assurer le financement de leurs besoins essentiels tels
que le logement, la voiture.... Le taux d'intérêt débiteur,
pratiqué par les banques de second rang ne favorise pas le
développement des activités de crédit. L'hypothèse
d'expansion des activités de crédit des banques commerciales dans
la zone Uémoa n'est donc pas vérifiée. Le ménage
africain a, le plus souvent recours à l'autofinancement sinon emprunte
à un coût très élevé pour financer ses
besoins.
- le taux de couverture bancaire ( taux de bancarisation) dans
la zone Uémoa est estimé en moyenne à 35% ces dix
dernières années.
L'étude du réseau bancaire de l'Uémoa
à travers le tableau n°3, mous montre qu'en 2006, il existe au
total 116 banques et établissement financiers agréés dans
toute la zone Uémoa. En effet, bien que la représentation du
réseau bancaire soit très inégale d'un pays à un
autre avec des différences allant du simple au décuple, sur toute
la zone, il y a en 2006, un guichet pour près de 103.448 habitants
couvrant une superficie de 5029 km2 contre, un guichet pour 116.000 habitants
pour 5917 km2, il ya sept ans en arrière. Le taux moyen de bancarisation
dans la zone Uémoa est de 5% loin des 35% admis dans l'hypothèse.
L'espace Uémoa est donc très peu bancarisé. Cette
hypothèse n'est donc pas vérifiée.
Au total, l'organisation du système bancaire de
l'Uémoa pose toujours problème même si beaucoup
d'avancées sont à noter. La monnaie de la zone Uémoa, le
franc CFA adossé à l'euro, ne favorise pas toujours l'autonomie
de la BCEAO dans la définition de sa politique monétaire.
L'instabilité politique des pays membres n'est pas un facteur à
encouager l'implantation des banques commerciales. L' hypothèse selon
laquelle le système bancaire de la zone Uémoa s'est nettement
réorganisée n'est donc pas vérifiée.
Hypothèse/OS2
Elle stipule que ''le prix de l'immobilier en zone
Uémoa, entre 2000 et 2008, s'est apprécié de 75%''.
L'analyse des tableaux de l'annexe 2 et le graphique n°5
permettent d'appréhender la proportion dans laquelle évolue le
prix de l'immobilier dans la zone Uémoa. Si dans la zone Euro et aux
USA, le prix de la pierre a presque doublé, dans les pays de
l'Uémoa, l'évolution du prix de l'immobilier n'échappe pas
à cette réalité. Sur la période allant de 2000
à 2008, le prix du logement dans la zone Uémoa s'est
apprécié de près de 22%. Cependant, l'hypothèse
d'une augmentation significative est à relativiser. Si en Côte
d'Ivoire, au Bénin et au Sénégal, le prix de l'immobilier
a presque doublé sur cette période, force est de constater que
dans les autres pays de l'Uémoa, il est relativement moins
élevé; ce qui tire vers le bas la moyenne régionale.
L'hypothèse d'une appréciation du prix de l'immobilier de 75%
dans la zone Uémoa n'est donc pas vérifiée.
Hypothèse/OS3
Elle suppose que ''l' Afrique semble être
épargnée de la crise des subprimes qui secoue la plupart des
places boursières dans le monde. La bourse régionale des valeurs
mobilières n'est pas affectée par la crise des subprimes''.
L'analyse des graphiques n°7 et n°8 nous permet de
constater que les principaux indices de la BRVM ont connu sur l'année
2007 une évolution à la hausse sans précédent. Le
BRVM Composite termine l'année à 199,45 points et le BRVM 10
affichait 224,85 points en dépit des nombreuses baisses qu'ont
enregistrées les différentes places boursières mondiales.
Ce sont des valeurs jamais atteintes depuis la création de la bourse.
Cette progression se poursuit en 2008. Les indices sectoriels soutiennent cette
évolution et c'est le secteur « Finance » qui a
été le secteur le plus dynamique. Ainsi, l'hypothèse selon
laquelle la BRVM n'est pas affectée par la crise des Subprimes est donc
vérifiée. Toutefois, il est à noter que les effets pervers
de la crise n'épargne pas pour autant l'Afrique. Le graphique n°6
nous montre que les ménages, à quantité et revenu
constants, consacrent plus une grande partie de leur budget à la
consommation des biens alimentaires; ceci est la conséquence directe de
la spéculation de certains fonds qui voient et considèrent les
matières premières et le pétrole comme des valeurs refuges
afin de se faire une nouvelle santé financière suite
à l'éclatement de la bulle immobilière.
3-3-2 Principales conclusions
Au terme de notre analyse, plusieurs enseignements se
dégagent:
è L'Uémoa, zone d'échange et instrument
d'intégration économiques des huit pays membres de l'Afrique de
l'Ouest, est un espace dépendant de la zone Euro à travers la
France. En effet, la monnaie utilisée dans cet espace économique,
le franc CFA, est adossée à l'euro et garantie par la Banque de
France; ce qui ne favorise pas toujours les échanges commerciales et
l'élaboration de bonnes politiques monétaires par la bceao.
è La zone Uémoa contrairement à d'autre
espace économique, est très peu bancarisée. Le taux moyen
de bancarisation de la zone est estimé à 5%. La faible
densité du réseau bancaire constitue un frein au
développement des affaires dans cet espace de l'Afrique de l'Ouest.
è La politique des taux d'intérêt
pratiquée par la banque centrale des états de l'Afrique de
l'Ouest, banque centrale de la zone Uémoa, ne favorise pas des
opérations de crédit aux particuliers. Le taux
d'intérêt débiteur exigé par les banques
commerciales de l'union est très élevé et assorti de
garantie très solide; ce qui élimine d'office l'accès des
couches les plus vulnérables aux crédits proposés par ces
banques.
è Les ménages de l'Uémoa ne
bénéficient presque pas de crédit pour le financement de
leurs logements. Malgré les politiques récentes d'implantation
des banques d'habitat dans les pays membres définies par la commission
bancaire de l'Uémoa, le recours à l'autofinancement ou à
l'épargne familiale sont les principales sources de financement des
ménages ouest africains.
è Il n'existe pas de politiques uniques de financement
du logements dans la zone Uémoa. Très peu de stratégies
nationales du logement sont conçues comme cadre de
référence de la politique nationale en matière d'habitat
dans les pays membres de l'union.
è Le marché de l'immobilier en zone
Uémoa est très peu organisée. Les promoteurs et agences
immobiliers sont peu organisés et mal structurés.
è Le prix de l'immobilier a progressé de 22%
sur la période allant de 2000 à 2008 dans la zone Uémoa.
Les régions d' Abidjan, de Dakar, Cotonou et Bamako sont les villes
où le prix de la pierre a presque doublé. Toutefois cette
évolution à la hausse du prix de l'immobilier est moindre par
rapport à la zone Euro et aux Etats-Unis où les crédits
immobiliers sont très développés.
è Le marché financier de l'Uémoa
constitue l'une des principales sources de financement des entreprises. Ce
marché est méconnu des populations. C'est un marché
réglémenté, continu et dirigé par les ordres
d'achat et de vente de titres. Premier du genre au monde, ce marché
régional est un marché que partage les huit Etats membres de
l'union. C'est un marché bien structuré et organisé. La
bourse régionale des valeus mobilières est un pilier fondamental
de ce marché.
è La plupart des sociétés cotées
à la BRVM ne sont pas cotées sur d'autres places
boursières. Le risque lié à la cotation multiple est donc
limité. 38 sociétés au total de toutes nationalités
opèrent sur la BRVM.
è Les principaux indices de la BRVM, au couurs de
l'année 2007, ont atteint des valeurs jamais atteintes depuis la
création de la bourse; ceci traduit la bonne santé des
entreprises cotées. Le BRVM 10 et le BRVM Composite ont atteint
respectivement en fin décembre 2007 les valeurs de 224,85 et 199,45
alors que les places boursières américaines et européenne
sont plongées dans le rouge et ceci à cause de la crise des
subprimes. Cette performance exceptionnelle de la BRVM est rendue possible
grâce à celle réalisée par les indices sectoriels.
En effet, le secteur «Finance» a été
le secteur le plus dynamique au cours de l'année 2007. Alors que la
plupart des banques commerciales américaines et européennes sont
à court de liquidité et secourues par leur banque centrale
respective, l'action ETIT du groupe Ecobank vient doper le marché.
è La BRVM n'est pas affectée par la crise des
subprimes. Les indicateurs de performance de cette bourse sont tous au vert
pendant l'été 2007 et au cours du premier semestre 2008. Les
principaux indices poursuivent leur évolution à la hausse.
Toutefois, étant importateurs nets de produits pétroliers, la
plupart des pays membres de l'Uémoa doivent faire face à
l'envolée des prix des produits de premières
nécessités. En effet, le krach financier qui a
éclaté durant le courant de l'été 2007 a conduit
bon nombre de gros opérateurs boursiers à jeter leur
dévolu sur de nouveaux produits pour tenter de se refaire une
santé à la hauteur des formidables plus-values
réalisées pendant des années en misant sur l'immobilier
états-unien et ses dérivés titrisés (transformation
des traites des petits accédants à la propriété en
titres boursiers échangeables). C'est ainsi que les regains de tensions
sur la demande de matières premières ont débouché
au pire sur des hausses de cours de 10% , 20%, 100% voire 200%.
Cependant, certaines contraintes limitent nos conclusions
notamment celles liées à la non disponibilité de certaines
données dans leur globalité telles que celles des années
2006 et 2007. Une extension de cette étude, aux autres marchés
financiers de l' Afrique à savoir le Nigéria Stock Echange, Ghana
Stock Echange, serait la bienvenue . Toutefois, à l'état actuel
de nos investigations, nous pouvons faire quelques suggestions afin
d'atténuer ou de prévenir les conséquences de cette
crise.
3-3-3 Implications en terme de
politiques d'atténuation des conséquences de la crise
La Bourse Régionale des valeurs mobilières
n'est pas touchée par la crise des subprimes. Cependant, l' Afrique
n'est pas totalement épargnée des effets pervers de la crise qui
se traduit par l' envolée des prix des produits alimentaires. Ainsi,
pour améliorer les conditions de vie des ménages Ouest africains
quelques actions sont nécessaires tant sur le plan bancaire que sur le
marché financier régional:
è La commission bancaire de l'Uémoa doit
assainir et multiplier les agréments afin d'accroître le taux de
bancarication de la zone. Ceci passe par la réorganisation du
système bancaire dont l'objectif serait de limiter voire banir sa
dépendance vis à vis de la banque de France et par
conséquent de l'union européenne. Pour ce faire, il importe que
l'Union se dote de sa propre monnaie afin de sortir du régime de
rigidité du Fcfa qui ne favorise pas toujours la dynamisation de
l'économie.
è La bceao, la banque centrale de la zone
Uémoa, afin de stimuler la croissance économique dans les pays
membres de l'Uémoa, serait amenée à revoir sa politique
monétaire notamment celle des taux d'intérêt. La
révision fréquente des taux directeurs de la bceao notamment
à la baisse, permettra aux ménages d' accéder, à
moindre coût, aux crédits de consommation proposés par les
banques commerciales. Ainsi l'accès à la propriété
immobilière cessera d'être l'apanage des seuls aisés
financièrement. Le taux d'intérêt pratiqué par les
banques défavorise les plus démunis qui n'ont que pour source de
fiancement, la famille ou l'autofinancement. La promotion des banques
spécialisées dans les prêts immobiliers est
nécessaire. Ces prêts doivent être assortis des comditions
souples et accessibles à tous et le CREPMF doit veiller à leur
transparence sur le marché afin de limiter les risques pouvant conduire
à la crise actelle des subprimes.
è Les moyens de paiement bancaires sont des
fondamentaux d'une économie structurée où le secteur
bancaire est au coeur des opérations commerciales. Ils permettent de
régler en un temps record ses opérations et constituent un gage
de sécurité car protégés par les assurances.
L'Uémoa doit donc encourager l'utilisation des cartes, chèques
bancaires pour éliminer au maximum l'importante masse de monnaie
fiduciaire qui circule dans la zone.
è Les contraintes faites aux petites et moyennes
entreprises dans le financement de leurs activités auprès des
banques commerciales, constituent un véritable frein au
développement économique de la zone Uémoa. Il est
important d'assouplir les conditions de prêt pour permettre à ces
entreprises d'accéder aux capitaux afin d'accroître
l'investissement, créateur d'emplois et donc de richesse.
è L' organe chargé de la promotion de la BRVM,
pour atteindre son objectif, qui consite à faire connaître la
bourse auprès des différents acteurs économiques au sein
de l'Uémoa, devrait procéder à des journées portes
ouvertes des instances de la BRVM dans les huit pays membres de l'Uémoa.
Des communications et séances d'informations doivent être faites
dans les princales langues locales afin d'élargir le champ d'audience et
surtout intéresser les populations.
è Les banques commerciales et entreprises doivent
être stimulées par un dispositif commun d'ordre fiscal pour
encourager leur inscription à la bourse. Les sociétés
publiques ont un rôle déterminant à jouer dans l'animation
du marché financier. Les autres pays de l'union en particulier et dans
une moindre mesure la Côte d'Ivoire, doivent s'intéresser
davantage à la BRVM pour financer leurs projets de développement
au lieu de faire appel à des capitaux extérieurs.
CONCLUSION
La crise des subprimes, qui s'est déclenchée au
cours de l'été 2007 suite à la défaillance des
crédits hypothécaires, n'a cessé jusqu'à
présent de secouer la plupart des places boursières. Des
Etats-Unis en Asie, en passant par l'Europe, cette crise a occasionné
d'énormes pertes aux établissements de crédit et
institutions financières spécialisés. La perte totale est
estimée en mai 2008 à plus de 900 milliards de dollars US sans
pour autant que la crise n'a été estompée. Tout
récemment, la banque américaine Lehman Brothers a
enregistré une perte de 3,9 milliards de dollars US malgré les
diverses mesures de sauuvetage prises par les différentes banques
centrales et les différents Etats en vue d'endiguer la crise.
En Afrique, la Bourse Régionale des Valeurs
Mobilières de l'Uémoa, n'en souffre presque pas. La bourse a
atteint durant cette période tumultueuse, des performances jamais
réalisées depuis sa création. Les principaux indices de la
bourse ont évolué à la hausse et le secteur
« Finances » affichait au 31 décembre 2007, le plus
grand volume de transactions de tout le marché. Cette tendance se
poursuit en 2008. En effet, la plupart des sociétés qui
opèrent sur le marché financier de l'Uémoa ne sont pas
cotées ailleurs ; ce qui limite ainsi le risque lié à la
multiple cotation. De plus, les principales banques et fonds de placement qui
sont présents sur ce marché, n'ont pas dans leurs portefeuilles,
des créances titrisées issues des crédits
hypothécaires d'autant plus que le crédit immobilier n'est pas
assez développé au sein de l'Uémoa. Les taux directeurs,
pratiqués par la banque centrale des états de l'Afrique de
l'Ouest, ne favorisent pas une telle activité comme aux Etats-Unis et en
Europe où le crédit hypothécaire est très courant.
Toutefois, la zone Uémoa n'est pas en marge des
conséquences indirectes de la crise. Les prix des produits de
premières nécessités ont doublé et l'inflation
réduit considérablement le pouvoir d'achat, déjà
fragile, des ménages. Pour se refaire une bonne santé, les fonds
et organismes spécialisés dans les crédits
hypothécaires, se sont lancés dans la spéculation sur les
matières premières en entraînant ainsi l'envolée
sans précédent des prix. Si la sphère réelle de
l'économie mondiale n'a pas encore été atteinte par cette
crise, la plupart des grandes économies enregistrent des taux de
croissance très faibles, nuls voire négatifs.
La fin de la crise reste incertaine et doit mobiliser
le monde entier afin de la contenir.
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conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Uemoa, Bamako, 14
décembre 2000
UEMOA, (2003), Traité modifié
de l'Uémoa, Dakar le 20 juin 2003
OHADA, (2003), Acte uniforme du 22 mars 2003
relatif aux contrats commerciaux, entrée en vigueur le 1er janvier
2004
CODES ET CONVENTIONS
Code civil des pays membres de l'Uémoa
Code OHADA
Code de commerce des pays membres de l'Uémoa
Code portant sur l'exercice des banques dans la zone
Uémoa
SITES WEB
Site général de recherche:
www.google.fr
site officiel du journal jeune afrique
www.jeuneafrique.com
site officiel de Sonangnon
www.sonangnon.net
Site officiel des institutions
www.droitfrancophone.org
Ministère des finances du Bénin
www.finances.gouv.bj
BCEAO
www.bceao.int
BRVM
www.brvm.org
UEMOA
www.uemoa.int
OHADA
www.ohada.org
CNUCED
www.unctad.org
BU Aix en Provence
www.biblio-u-3mrs.fr
TABLE DES MATIÈRES
Pages
INTRODUCTION 9
1. CADRE CONCEPTUEL ET METHODOLOGIE
1-1 Les objectifs 12
1-1-1 L'objectif général 12
1-1-2 Les objectifs spécifiques 12
1-2 Les hypothèses 12
1-3 La méthodologie 13
1-3-1 Présentation de la zone d'étude 13
1-3-2 Les méthodes de collecte des données 15
1-3-3 Les outils d'analyse des données 15
2. PERCEPTION DES CAUSES DE LA CRISE DES SUBPRIMES DANS LA
ZONE
UÉMOA
2-1 Le système bancaire ouest africain 17
2-1-1 La zone franc et l'arrimage du franc CFA sur l'euro 17
2-1-1-1 Instruments et politiques monétaires de la BCEAO
19
2-1-1-2 Les conséquences de l'arrimage du franc CFA sur
l'euro dans la zone Uémoa 22
2-1-2 Principales caractéristiques du réseau
bancaire de l'Union 24
2-2 Le marché de l'immobilier en zone Uémoa 29
2-2-1 Financement de l'immobilier en zone Uémoa 29
2-2-2 Le prix de l'immobilier en zone Uémoa 32
2-3 Manifestations de la crise en Afrique de l'Ouest 35
3. CONSÉQUENCES DES SUBPRIMES SUR LA BOURSE
RÉGIONALE DES VALEURS MOBILIÈRES
3-1 Analyse et fonctionnement du marché financier de
l'Uémoa 38
3-1-1 Organisation du marché financier 38
3-1-2 La BRVM et son fonctionnement 41
3-2 Les effets de la crise des subprimes su la BRVM de
l'Uémoa 41
3-2-1 Le bilan boursier 45
3-2-1-1 Comportement du marché secondaire 45
3-2-1-2 Les indices sectoriels de la BRVM 48
3-3 Principales conclusions et implications en terme de
politiques d'atténuation des conséquences de la crise en
Afrique de l'Ouest 51
3-3-1 Analyses et vérification des hypothèses
51
3-3-2 Principales conclusions 54
3-3-3 Implications en terme de politiques d'atténuation
des conséquences de la crise 57
CONCLUSION 59
BIBLIOGRAPHIE 60
ANNEXES 65
ANNEXES
Annexe 1: Situation
géographique des pays membres de l'Uémoa
* 1 Internel Revue service, Home
Mortgage Interest Deduction, Publication 936 cat n°10426G, Department of
the Treasury, 2007
* 2 Afrique Express n°286 du 20
janvier 2004
* 3 AFD, Rapport de conjoncture et
Prévisions des pays de la Zone Franc , avril 2007 / 18
* 4 Tiemtore T., L'Intégration
régionale en Afrique: Cas de l'UEMOA, mémoire master 2, Institut
de recherche et d'études en relations internationales et
européennes, 2005, Paris IV
* 5 La Guinée est le seul pays
à voter non au référendum de 1958 proposé par la
France à ses colonies d'Afrique
* 6 Communauté
économique et monétaire des Etats de l'Afrique centale regroupant
la Centre Afrique, le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée
équatoriale et le Tchad.
* 7 CFA: Franc des Colonies
Françaises d'Afrique né en 1945 est devenu , en 1958, franc de
la Communauté Française d'Afrique puis l'acronyme, à la
suite de l'indépendance des Etats africains, désigne, dans la
zone Uémoa, franc de la communauté financière d'Afrique et
franc de la coopération financière en Afrique Centrale dans la
zone CEMAC.
* 8 65% des devises ( avoirs
extérieurs) de la zone franc est exigé depuis 1973 par la Banque
de France pour assurer la libre convertibilité du CFA; aujourd'hui, ce
taux est passé à 50% dans la zone Uémoa et le sera en
2009 dans la zone Cémac
* 9 Agbohou, N., (2006), Le franc
CFA et l'euro contre l'Afrique, éd. Solidarité mondiale,
Paris.
* 10 Taux directeurs de la banque
centrale américaine, la réserve fédérale en
2004
* 11 Mambé, R.,
(2005), La problématique du financement de l'habitat en
Côte d'Ivoire, Séminaire sur le financement du logement
en Afrique de l'Ouest, Bamako, 14 février
* 12 Hugon, P., (2006),
Surliquidité et rentabilité du secteur bancaire face aux
défaillances du financement du développement: le
cas des trappes à sous développement économique et
financier au sein de la Cémac, Paris X, Nanterre.
* 13 Banque de France , Rapport
zone franc, 2005, 2006
* 14 Les critères de
premier rang concernent la maîtrise des
déficitsbudgétaires, de l'inflation et de la dette publique; ceux
du second rang, l'évolution de la masse salariale, des investements
publics, du déficit extérieur et des recettes fiscales.
* 15 Interview du président
de la Côte d'Ivoire M. L. Gbagbo sur 3A Télésud, avril
2008
* 16 BCEAO, (1999), cité
par Tanimoune, N., (2001), Impacts de la libéralisation
financière sur l'intermédiation bancaire dans l'Uémoa:
essai d'évaluation empirique sur données de pannel, Laboratoire
d'Economie d'Orléans, Université d'Orléans
* 17
Www.rewmi.com, site
officiel du journal rewmi, l'actualité sur le Sénégal,
édition du 21 novembre 2007.
* 18 Bien que présentant
des limites associées à la subjectivité des
réponses et à la composition de l'échantillon, les
enquêtes ICA permettent d'obtenir la vision des chefs d'entreprise sur
les contraintes affectant le plus fortement le développement de leur
activité. Elles permettent de dépasser un écueil
fréquent des analyses des besoins de financement des entreprises, qui
privilégient un traitement de la question du point de vue de l'offre
(analyses des encours de crédits bancaires aux entreprises et des ratios
de crédit au secteur privé/PIB). Toutes les analyses de ce
paragraphe sur les conditions d'accès aux services financiers des
entrepreneurs reposent sur les données issues de ces
enquêtes
* 19
Séminaire sur le Financement du logement en Afrique de
L'Ouest, Conférence Banque Mondiale, Conseil Regional de l'Epargne
Publique et des Marchés Financiers, Groupe Agence Française de
Developpement & Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest , Bamako,
14-16 février 2005.
* 20 Selon un adage
national
* 21 Dénominations de
certains quartiers de Cotonou
* 22 Selon les chiffres du FGHM
en fin 2004.
* 23 A partir des données
de la Commission de l'UEMOA et INS-Indices harmonisés des prix à
la consommation, de la BCE et de la FED, mars 2008
* 24 Sénéportal, quotidien
sénégalais, article sur la réflexion du marché
immobilier Dakarois publié le 2 février 2005.
* 25 Sénéportal, Op
Cit.
* 26 La vente d'un terrain
répond souvent à un besoin urgent en trésorerie : un
mariage, un enterrement, la rentrée des classes... sont autant de
raisons qui contraignent les propriétaires ruraux à vendre plus
ou moins rapidement leur bien.
* 27 En début de
carrière, un cadre issu de l'Ecole Nationale d'Administration (ENA)
perçoit dans la fonction publique un salaire de 85885 F CFA, contre
100000 F CFA dans le secteur privé. Tous les moyens sont alors bons pour
augmenter ces revenus très bas, y compris les plus
illégaux
* 28 Grisoni-Niaki, J.C., (1999),
Dynamiques foncières et immobilières, Explosion urbaine et
développement local , Cotonou, Bénin
* 29 Equivalent de l'ancienne
commission des opérations de bourse en France.
* 30 D'après la BRVM
* 31 D'après la BRVM
* 32 Cité par le journal
Essor n°16125 du 30 janvier 2008, dans son article, la crise
boursière: la nersosité s'estompe.
* 33 Essor, op. Cit.