SOMMAIRE
REMERCIEMENTS
....................................................................3
DEDICACE................................................................................4
INTRODUCTION ..................
........................................................5
PREMIERE PARTIE : 1979 LA RUPTURE
.....................................10
CHAPITRE I : LES ETATS-UNIS ET LA
REVOLUTION.......................12
I- L'ACCESSION DE CARTER AU
POUVOIR....................................12
II-LES LIENS AVEC LE
SHAH......................................................13
CHAPITRE II : LA GESTION DE LA CRISE PAR
L'ADMINISTRATION
CARTER.............................16
I- LE COMPORTEMENT DE L'ADMINISTRATION CARTER FACE
A LA CRISE
..........................................................................16
II-CACOPHONIE AU SEIN DE L'ADMINISTRATION
CARTER.............18
CHAPITRE III : LA CHUTE DU SHAH ET LA MONTEE DE
L'ANTIAMERICANISME
.....................................20
I- LA CHUTE DU
SHAH................................................................20
II LA MONTEE DE L'ANTI-
AMERICANISME.................................22
DEUXIEME PARTIE : LA CONFRONTATION :
1980-1988................24
CHAPITRE I : LA CRISE DE L'AMBASSADE DES ETATS-UNIS
A
TEHERAN ET SES
CONSEQUENCES.......................26
I- LA PRISE DE L'AMBASSADE DES ETATS-UNIS A
TEHERAN.........26
II- LES CONSEQUENCES DE LA PRISE DES
OTAGES.......................31
CHAPITRE II : L'EXPORTATION DE LA REVOLUTION AU
MOYEN-ORIENT.................................................33
I- Le concept de l'exportation de la révolution
islamique..........................33
II- MENACE DE L'EXPORTATION DE LA REVOLUTION CONTRE
LES ARABES ALLIES DES
ETATS-UNIS.....................................35
CHAPITRE III : LA GUERRE IRAN-IRAK
1980-1988..........................39
I- Les causes de la
guerre................................................................39
II- LES MANIFESTATIONS DE LA
GUERRE....................................42
CONCLUSION
..........................................................................47
BIBLIOGRAPHIE.....................................................................50
TABLE DES
MATIERES............................................................52
REMERCIEMENTS
Ce mini mémoire est un travail de recherche à la
fois délicat et passionnant qui a nécessité le concours
d'hommes devoués. Nous ne saurions commencés ce sans notre
reconnaissance au Docteur CAMARA Moritié, notre encadreur dont la
rigueur et la disponibilité nous a été d'un apport capital
pour sa réalisation. C'est donc le lieu pour nous, de lui exprimer nos
sincères remerciements et notre profonde gratitude.
Nos remerciements vont également à l'endroit de
tous les enseignants du Département d'Histoire et Géographie de
l'Université de Bouaké.
Enfin, nous disons merci à nos parents, notre
père KOUAKOU Django Maurice qui nous a toujours soutenus, notre
mère KOUAME Ahou, sans oublier nos amis qui nous ont beaucoup
aidés dans cette difficile et passionnante entreprise.
A mon fils DJANGO Yohan-Ashley Kouassi puisse Dieu dans sa
bonté le protéger.
INTRODUCTION
Les Etats-Unis et l'Iran ont toujours entretenu des relations
politiques depuis la fin du XIXe siècle, depuis que le Shah
d'alors a envoyé son ambassadeur à Washington. Mais ces relations
depuis des décennies ont connu des tensions, ce qui attire l'attention
de bons nombres d'observateurs de divers domaines de connaissances dans le
monde. Notre choix s'est porté sur l'analyse de ces relations pour deux
raisons fondamentales.
La première porte sur l'amour que nous avons pour le
monde oriental dont fait partie l'Iran. En effet, cette partie du monde est
secouée par de récurrentes crises depuis des décennies.
Celles-ci souvent dues à la visée impérialiste des grandes
puissances. Notre amour réside dans le fait que cette partie qui regorge
plus de la moitié du pétrole et du gaz naturel mondial a du mal
à se stabiliser et même de rentrer dans le nouvel ordre mondial
que ces grandes puissances imposent au monde. Cette difficulté
d'insertion au tissu mondial est dû au fait que les grandes puissances
refusent de traiter d'égal à égal avec les pays
émergeants du tiers-monde.
La seconde porte sur les menaces de guerre que les Etats-Unis
profèrent à l'endroit de l'Iran. Elles n'ont pas manqué de
nous interpeller à telle enseigne que nous avons décidé de
mieux comprendre ces relations. Notre choix réside dans le fait que deux
nations longtemps alliés arrivent à éprouver une haine
l'une pour l'autre. Une analyse minutieuse nous permettra de comprendre les
tensions qui existent entre ces deux pays.
Pour mener ce travail, il faut souligner que cela n'a pas
été facile à cause de la rareté d'informations en
français et dans la littérature disponible en Côte
d'Ivoire. En effet il y'a peu d'ouvrages qui relatent les relations politiques
des deux nations. Il faut néanmoins reconnaître l'existence du
mémoire de Maîtrise du Docteur CAMARA Moritié
intitulé L'évolution des relations entre les Etats-Unis et
l'Iran : 1953-1996 :Du mariage de raison à la haine
réciproque, qui nous donne des informations sur les rapports entre
ces deux peuples. En plus de ce mémoire, il faut ajouter les journaux
occidentaux tels que ; Le monde et Le monde diplomatique,
qui font les analyses, des critiques et des suggestions sur les relations entre
ces deux pays. La finition de ce travail a été possible
grâce à la fréquentation de la maison des archives
d'Abidjan, la bibliothèque de l'INADES, l'Ambassade des Etats-Unis, le
centre culturel français et les conseils de notre encadreur à
l'Ambassade de la République Islamique d'Iran à Abidjan.
L'Iran est bordé au nord par l'Arménie,
l'Azerbaïdjan, la mer Caspienne et le Turkménistan, à l'est
par l'Afghanistan et le Pakistan, au sud-est par le golfe d'Oman, au-ouest par
le golfe arabo-persique, à l'ouest par l'Irak et le nord-ouest par la
Turquie. L'Iran s'étend sur une superficie de 16.648.000 km2
sur laquelle vit une population de plus de 70.000.000 habitants. Ce pays
autrefois appelé Perse change d'appellation le jour de Noruz1(*) ou Reza Shah Pahlavi publie le
21 Mars 1935 un décret demandant à toutes les relations
étrangères du pays de designer sous le nom d'Iran dans les
correspondances en accord avec le fait que Perse est un terme utilisé
pour un pays appelé Iran en Persan c'est à, dire le pays des
aryens. Ce pays qui occupe une position stratégique dans le Moyen Orient
devient un enjeu international après la découverte du
pétrole en 1908.
Quant aux Etats-Unis, ils s'étendent sur une superficie
de 9.363.000 Km2 où vit une population de plus de 260.000.000
habitants. Ils sont situés entre le Canada, l'Océan atlantique le
Mexique et l'Océan pacifique.
Les premiers contacts entre les deux pays datent de la fin du
XIXe siècle par l'envoie d'un ambassadeur en poste à
Washington.
Avant la seconde guerre mondiale, ils entretenaient des
relations cordiales et les américains ont même servi de source
d'inspiration, voire d'un recours contre l'ingérence Britannique et
Russe. Les Etats-Unis commencent effectivement à intervenir dans les
affaires Iraniennes dans les années 50, lorsque les
intérêts occidentaux et pour pénétrer le pays ont
paru menacer.
En effet en 1952 Mossadegh premier ministre Iranien d'alors,
élu démocratiquement décide la nationalisation de la
compagnie pétrolière Britannique (Anglo-iranien Oïl Company)
après que ce dernier n'ait pas partagé ses profits comme
prévu. Cette situation va causer l'exil du Roi. Anglais et
Américain fomentent, un coup d'état en aidant à organiser
un soulèvement populaire pour démettre le premier ministre.
Le Shah de retour sur son trône devient le pion
essentiel des américains qui lui offre un soutien sans limite
malgré sa dictature. Les investissements américains sont alors
florissants et les intérêts américains sont
préservés dans le pays. Mais le pouvoir dictatorial
installé par le roi sera contesté par les différents
groupes d'opposition. Cette situation va entrainer de violentes manifestations
et par la suite la chute de l'allié des américains. Cette chute a
été favorable parce que Jimmy Carter le président des
Etats-Unis d'alors était très opposé aux violations des
droits de l'homme dans tout le monde. Cette situation va entrainer
l'installation de la république Islamique d'Iran en 1979 avec à
sa tête Khomeyni qui changera la situation entre ces deux pays.
Pour mieux comprendre les relations politiques entre les
Etats-Unis et l'Iran, nous analyserons de 1979 à 1988.
En effet 1979 marque la fin du régime impérial
et la naissance d'une république après une révolution
islamique. C'est à cette période que les nouveaux dirigeants
prennent leurs distances vis-à-vis des Etats-Unis leurs alliés de
tous les jours. Enfin 1988 marque la fin de la guerre Iran-Irak qui a
débuté en 1980.
L'intérêt de ce thème est le fait qu'une
analyse minutieuse de ces relations politiques de 1979-1988 permettra à
l'opinion de mieux cerner les différents aspects de leurs relations.
Cette analyse permettra aussi de comprendre ou de
connaître les relations qu'existe entre un dominateur et un autre qui
refuse de se soumettre. Les dominateurs cherchent toujours à opprimer
les plus petits. A travers la lecture de ce travail, chacun pourrait trouver
une réponse aux nombreuses interrogations sur les relations de ces deux
pays.
Pour la compréhension de ces relations politiques de
1979-1988, l'on doit se poser deux questions : qu'est ce qui
caractérise la rupture entre ces deux pays ? Et ensuite quelles
sont les étapes de leur confrontation ?
Notre analyse de ces relations se fera autour de deux aspects
principaux
Le premier sera intituler la rupture de 1979. Cette partie est
marquée par la révolution de 1979 avec l'action des Etats-Unis,
la gestion de la crise et enfin la chute et la montée de l'anti -
américanisme.
Le second axe est intitulée la confrontation de
1980-1988, cette deuxième partie parlera de la crise de l'Ambassade et
ses conséquences, de l'exportation de la révolution au
Moyen-Orient et enfin de la guerre Iran-Irak.
PREMIERE PARTIE : 1979
LA RUPTURE
L'arrivée au pouvoir de Jimmy Carter en fin
d'année de 1976 va provoquer un bouleversement dans les relations
politiques de ces deux pays. En effet le pouvoir impérial avait
imposé une dictature en Iran à tel point que les droits de
l'homme n'étaient pas respectés et cela avec la caution tacite
des dirigeants américains d'alors. Carter qui mit les droits de l'homme
au centre de sa politique va critiquer et mettre la pression sur le Shah de les
faire respecter dans son pays. Cette position va coïncider avec les
différentes manifestations en Iran en 1978 et prirent fin avec la chute
du Shah pour aboutir à la création de la République
Islamique d'Iran en 1979. Cette année marque la fin de la collaboration
entre l'Iran et les Etats-Unis. Les dirigeants de cette république
feront des Etats-Unis leur plus grand ennemi dans le monde.
Pour l'analyse de cette partie, il sera question de la
position et de la gestion américaine de cette crise et enfin de la chute
du Shah et de la montée de l'anti - américanisme.
CHAPITRE I : LES ETATS-UNIS ET LA
REVOLUTION
La révolution est un changement de régime
politique consécutif à une action violente. Toutes les
révolutions dans le monde sont spontanées et inattendues. Mais la
révolution Iranienne est considérée aujourd'hui par
beaucoup d'observateurs comme un mouvement qui a été
organisé et bien ficelé. Pendant ces troubles, les Etats-Unis
alliés incontestés du Shah adoptent une attitude
d'indifférence. Le président Jimmy Carter qui arrive au pouvoir
va mener une politique contraire à celle de ses
prédécesseurs.
Ils entretiendront une attitude d'hypocrisie envers le Shah.
Pour les observateurs de ces relations, la chute du Shah est la faute des
Etats-Unis qui ont ignoré toutes les informations qu'on leur donnait.
I- CARTER ET L'IRAN
Arrivée au pouvoir en 1977, Jimmy Carter changera la
politique de l'administration américaine envers les pays qui violent les
droits de l'homme en général et en particulier envers l'Iran.
1- La politique de Carter
Il va axer sa politique sur la condamnation des violations des
droits de l'homme dans le monde pendant sa campagne électorale.
Après son élection et sa prise de pouvoir en Janvier 1977, il
ordonna une étude sur la politique étrangère de son pays
dans le monde. Il mettra les droits de l'homme au devant de toutes les actions.
C'est ainsi que fut crée un commissariat sur les droits
de l'homme le 19 Mars 1977 aux nations unies sur sa proposition. De cette
façon, il veut mettre au grand jour les violations des droits de l'homme
dans les pays du monde en général et en particulier dans les pays
du tiers monde avec lesquels ils entretiennent des relations. Cette
manière de faire, le différencie de ses
prédécesseurs qui eux considèrent que c'est le reflet de
la guerre froide, ou lui voyait plutôt la misère des populations.
Cette situation va se voir à travers son attitude pendant les
événements qui ont suivi son arrivée au pouvoir parce
qu'il voit en ces manifestations la misère du peuple Iranien. Au lieu
d'apporter son soutien à leur allié de toujours, il
préfère apporter des critiques à l'endroit de ce dernier
qui cessera d'agir de peur, de fâcher ses parrains.
2- Les critiques de l'administration
américaine
Cette campagne pour les droits de l'homme de l'Administration
américaine arrive à un moment où l'Iran traverse un
bouleversement de sa structure social, économique et politique. Ainsi
pour les américains, le Shah est le seul responsable de ce qui arrive
dans son pays. Les américains qui sortent traumatiser de la guerre du
Viêt-Nam décident de prendre des distances avec des gouvernements
``dépravés'', tel que celui du Shah.
Les américains décident dès cet instant
de faire respecter les droits de l'homme dans ce pays qui est un grand expert
dans leur violation. Ils vont donc multiplier les pressions diplomatiques sur
le Shah afin qu'il libéralise son régime et dissoude sa police
secrète, la Savak. Face à toutes ces critiques, le Shah
entreprend une légère reforme en freinant les actions de la Savak
et demandent de mettre fin aux tortures et aux exécutions arbitraires et
de traiter les problèmes des prisonniers avec transparence. Cela va
aboutir à la libération des prisonniers qui de 3000 en 1976
seront 1000 en 1978. Cependant, toutes ces reformes n'ont rien changé
dans l'évolution des manifestions déjà
déclenchées.
Les groupes d'opposition voyant la position des Etats-Unis,
vont multiplier les manifestations dans tout le pays, car pour eux cette
attitude des américains est un soutien à leurs actions. Quel est
donc le lien entre les Américains et le Shah ?
II- LES LIENS AVEC LE SHAH
Pour essayer de donner sa confiance à un allié
qu'il a contribué à affaiblir. Carter se rend à
Téhéran en Décembre 1977.
1- Carter à Téhéran pendant la
crise
Les relations de Jimmy Carter et du Shah étaient
très paradoxales. Le souverain pensait que la politique de Jimmy Carter
était dirigée contre lui. Cependant Carter lui donnait toujours
son soutien qu'il appréciait énormément. Pour cela il
reçu le Shah à Washington après son élection. Au
cours de cette rencontre le président Américain n'a pas
tardé à lui dire qu'il n'avait pas l'intention de lui vendre des
armes en quantité illimitée et fermer les yeux sur les
arrestations et les exécutions. Après cela, dans le cadre de sa
tournée sur la préparation des accords de camp David, le
président Américain fait une escale à
Téhéran en 1977. Au vue de toutes ces rencontres entre ces deux,
on peut parler d'une relation d'hypocrisie de la part du président
Américain. C'est pourquoi la plupart des observateurs pensent que son
arrivée à Téhéran a donné un coup de pouce
aux opposants du Shah pour le destituer. Cela se voit à travers le
début de son discours pendant la réception au palais Niavaran
où il dit que « les êtres humains sont comme les parties
d'un corps, ils sont issus de la même essence, lorsqu'une de ces parties
est atteinte et souffre, les autres parties ne peuvent trouver ni la paix ni le
calme. Si la misère des autres vous laissent indifférent et sans
la moindre la peine, alors on ne peut vous appeler un être
humain »2(*). A
travers ces mots, il réconforte tous les opposants qui pensaient
qu'ils les soutenaient dans leur combat contre le Shah. Mais la fin de son
discours va rassurer le Shah.
2- Les assurances de Carter au Shah
Au palais Niavaran, le samedi 31 Décembre 1977, le Shah
montra à son hôte l'importance que cette rencontre comptait pour
lui. En effet, depuis l'arrivée de Carter, le Shah avait des doutes dans
son esprit sur la position du président Américain à son
endroit. Très rassuré de la visite du président, le Shah
tient un discours sans se gêner. Dans notre pays, « selon la
tradition ancienne la visite du premier hôte de l'année est un
présage pour l'année toute entière. Et si l'année
nouvelle se célèbre habituellement par l'arrivée du
printemps, notre hôte de ce soir, est une personne dont l'activité
et la bonne volonté sont telles que nous considérons sa visite
comme un présage tout à fait excellent ».3(*) Le Shah en tenant ce discours a
la ferme conviction que les Américains allaient l'aider à
combattre les manifestations qui troublent son pays. Pour lui accorder sa
gratitude, le président Américain donne un discours de soutien au
plaidoyer du Shah. Il fait les éloges : « ce grand pays
qui est l'Iran dont le Shah préside si remarquablement la
destinée, est une île de stabilité dans l'une des
régions les plus troublées du monde ».4(*) Il poursuit son discours tout en
donnant son soutien au Shah en lui disant qu'il éprouve un
sentiment pur profond de gratitude et d'amitié
personnelle .5(*) A
travers ces propos le Shah se sentait si fort et fier qu'il décide d'en
finir avec les groupes d'opposition.
Au total, il faut dire que les Etats-Unis ont
contribué à affaiblir le Shah à travers les violentes
critiques qu'ils ont prodigué envers le pouvoir impérial en Iran.
Toutes ces critiques vont contribuer à encourager l'évolution des
manifestations. Cela se voit à travers leur attitude dans la gestion de
la crise.
CHAPITRE II : LA GESTION DE LA CRISE PAR
L'ADMINISTRATION
CARTER
Pendant toute l'année 1978, l'Iran a été
le théâtre de violentes manifestations, notamment dans toutes les
grandes villes comme Tabriz, Qom, Mechhed, Téhéran. Ces
manifestations sont dues aux griefs que la population formulent contre la
gestion du Shah .Celles-ci reçoivent le soutien des
autorités religieuses chiites, les ayatollahs et surtout du plus
célèbre et du populaire Khomeyni.6(*) En effet, exilé depuis 1964 Khomeyni appelle le
peuple à renverser le Shah et par la suite installer un pouvoir qui sera
basé sur les principes de l'Islam. Khomeyni et les autres groupes de
l'opposition s'unissent pour renverser le Shah mais ne conçoivent pas
l'avenir de l'Iran de la même façon.7(*) Face à toutes ces montées des
manifestations, les américains adoptent deux attitudes : une
indifférence à la crise et une rivalité au sein de
l'administration américaine elle-même.
I- LE COMPORTEMENT DE L'ADMINISTRATION CARTER FACE A
LA CRISE
L'administration Carter face à la montée de la
crise a eu un comportement de désintéressement d'abord et ensuite
une manque de solution pour faire face à la crise.
1- Désintéressement de Carter à
la crise
Ce désintéressement se voit dans l'attitude que
les Américains adoptent quand les Israéliens avertissèrent
que les jours du Shah étaient comptés. L'Amérique a fait
la sourde oreille sur cette information. En Avril 1978, Uri Lubrani, alors chef
de la mission Israélienne donna l'information de la chute du Shah aux
Américains mais ceux-ci prirent cette information avec ironie tout en
répondant que ceci n'est que divagation et que le Shah tiendrait
encore dix ou quinze ans8(*). Les Etats-Unis avaient la ferme conviction que cette
situation en Iran ne pouvait pas emporter le Shah car l'Iran avait une
puissance qui lui est très fidele. Cette armée avait la
possibilité de finir les troubles dans ce pays. Mais ce fut trop tard
lorsque les Américains s'en étaient aperçus du danger qui
guettait le Shah, s'était trop tard. Ils manqueront donc de solution
pour arrêter l'avancée de la crise.
2- Le manque de solution de l'administration
Carter
Pendant de longues périodes, le Shah a
été ébranlé par des manifestations auxquelles
l'administration Carter est restée muette sans même dire un mot.
D'où l'analyse de beaucoup d'observateurs qui disent que si le Shah a
chuté, cela est dû à la négligence de la crise par
les Etats-Unis.9(*) Quand
Carter sentit la probable chute du Shah, la montée du danger
était très avancé, les groupes d'opposition avaient
déjà pris du terrain. Dans une telle situation les
Américains ne savaient quoi faire. C'est ainsi que pour vérifier
l'éminence du danger qu'ils ignoraient avant, Carter demanda à
son Ministre des finances déjà au Moyen - Orient de faire un
tour à Téhéran pour juger la situation en Novembre 1978.
Cette visite était trop tard car le Shah avait
été déjà isolé par les manifestants et ne
maitrisait plus la situation. Le ministre se rendit compte de la gravité
des évènements mais les Américains ne proposèrent
aucune solution fiable pour sauver leur allié. Cependant cette situation
a été le fait qu'au sein de l'administration, il y aurait des
divergences entre les conseillers de Carter notamment le secrétariat
d'Etat et le conseil national de sécurité.
II- CACOPHONIE AU SEIN DE L'ADMINISTRATION CARTER
Cette rivalité intervient entre le conseil national de
sécurité et le secrétariat d'Etat qui sont tous deux les
postes clés de l'administration américaine.
1- La position du secrétariat
d'Etat
Le secrétariat d'Etat est chargé de mener les
affaires étrangères des Américains dans le monde en
général, et en particulier veiller sur leurs
intérêts avec ses alliés. A ce titre, Cyrus Vance
secrétaire d'Etat d'alors donna l'information de la probable chute du
Shah et demanda un plan d'urgence pour sauver leur allié et dans le
même temps proposa de prendre contact avec l'opposition qui montait en
puissance. Toutes ces propositions ont été rejetées par
Carter parce qu'il était trop influencé par le Conseil National
de Sécurité.
2- Position du Conseil National de
Sécurité
Zbigniew Brzezinski, conseiller à la
sécurité nationale du président Carter en 1977, exprime sa
colère devant l'inefficacité des services de renseignement
à l'avertir des troubles en Iran. Il fait cela pour boycotter le
secrétariat d'Etat car depuis le 29 Janvier 1977, il avait en sa
possession les informations nécessaires pour résoudre la crise ou
de pouvoir agir en faveur du Shah. Il met tout en oeuvre pour ne pas
réorienter la politique Etatsunienne en Iran. Le ministre des finances
demanda à l'ambassadeur Georges Bal de passer quelques semaines au
Conseil National de Sécurité afin de prodiguer des conseils
à Brzezinski pour régler le problème Iranien.
L'ambassadeur proposa comme solution la mise en place d'un conseil de notable
Iraniens afin d'assurer la succession du Shah. Brzezinski pesa de tout son
poids pour encore discréditer les propositions de Bal, il faut dire que
l'échec de l'Amérique dans la résolution de la crise
Iranienne a été faite de l'ignorance de l'administration
américaine quant à l'éminence du danger qui était
en Iran. Tout ceci est dû à la rivalité au sein de
l'administration américaine entre le secrétariat d'Etat et le
Conseil National de Sécurité. En effet, le Conseil National de
Sécurité influençait beaucoup les prises de
décisions du président Carter. A cette divergence il faut noter
que les Americains étaient préoccupés par les
préparatifs des accords de camp David et attendent les
résolutions des accords Salt. L'administration Carter est la principale
cause de la chute du Shah.
CHAPITRE III : LA CHUTE DU SHAH ET LA MONTEE DE
L'ANTIAMERICANISME
Avec la croissance économique forte pendant les
années 60 et 70, le Shah a su faire de l'Iran une puissance
régionale, militairement et économiquement. Mais tous ces
progrès n'étaient pas l'assentiment de tous car il avait
imposé une dictature impitoyable à tous. Il réprimait tous
ses opposants avec l'aide de sa police secrète, la Savak. Cette
situation va faire naitre une opposition composée de libéraux, de
marxistes, de nationalistes et de religieux qui vont mener une lutte sans merci
pour faire chuter son pouvoir. Mais la décadence de l'empereur a pu se
faire parce qu'il était diminué physiquement à cause d'une
maladie qu'il trainait depuis 1974 et son mental qui était atteint parce
que pour lui, il a tout donné à son peuple. Il se sentait trahir
par son peuple. A tout ceci il ya le jeu flou des Etats-Unis qui ne donnaient
aucun signe de soutien.
I- LA CHUTE DU SHAH
Cette chute a été possible grâce à
deux facteurs. D'abord il y a la situation mentale de l'empereur qui
était à un bas niveau et enfin le manque de soutien de
l'administration Carter.
1-Etat psychologique du Shah
Pendant les troubles, le moral du Shah avait pris un coup
à cause de deux raisons fondamentales. La trahison de son peuple et sa
santé qui se dégradait. En effet c'est sous son règne que
l'Iran devient une puissance, cela à cause d'une intense collaboration
avec les Americains. L'Iran a atteint un niveau de développement
à tel point qu'on pouvait le comparer à celui du Japon, les
Iraniens avaient un niveau de vie très élevé. Il a
évité à son pays la guerre avec ses nombreux ennemis qui
le jalousaient beaucoup pendant son règne. Ces derniers voulaient que
son pays tombe dans le chao. Mais dans les années 1977 jusqu'en 1979,
l'Iran connu de vives manifestations qui décriaient sa gestion du
pouvoir. En effet, les manifestants composées de marxistes, de
libéraux, de nationalistes et de religieux reprochaient au Shah d'avoir
profané l'Iran et ses les valeurs morales, sans oublier les traumatises
du peuple par sa police secrète, la Savak. Face à toutes ces
situations, le monarque se sentait trahit parce qu'il estimait avoir tout
donné à son peuple. Il ne comprit pas la cause de cette
révolte contre lui. Il ne savait que faire pour freiner le peuple
déchainé. Il resta donc muet. A cet état de fait il faut
ajouter que sa santé était dégradante.
Son mental avait pris un coup aussi à cause de la
maladie. Il était atteint d'un cancer depuis 1974. En effet, cette
maladie l'inquiétait beaucoup car le cancer le rongeait de jour en jour
et il était condamné à mourir. Il y a le fait qu'il n'eut
pas le temps de préparer sa succession. Cette maladie qui était
un secret depuis sa découverte a eu un impact sur sa vie et sa
manière de gérer le pays. Son moral fut le plus touché
lorsque les manifestants incendièrent le cinéma d'Abadan qu'ils
mirent cela à l'actif des inconditionnels du Shah. Incapable de
réagir il abdiqua, mais cette chute est aussi le fait du manque de
soutien de l'Amérique à leur allié.
2- Le manque de soutien de
l'Amérique
Le Shah très affaibli par son cancer et les traitements
qu'il tenait cacher du public fut victime d'une campagne de
désinformation orchestrée au niveau international contre lui.
Notamment les Etats-Unis qui lui reprochaient de ne pas respecter les droits de
l'homme. Il avait décidé de ne pas faire recours à la
force pour réprimer les éléments subversifs qui voulaient
cout que cout le renverser. L'Administration Carter fit la pression sur le roi
à ne pas recourir à la force et ce au motif du respect des droits
des insurgés.
Ce motif est cependant sans fondement légal
international conformément à la convention Européenne de
sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales du 4
Novembre 1950.10(*)
En effet, cette convention ne considère que le recours
à la force est parfaitement légitime et n'est absolument pas
considéré comme contraire aux de l'homme.Les pressions de
l'administration Carter sur le Shah peuvent être
considérées comme un soutien indirect aux fauteurs de troubles.
.Cela se voyait dans le refus de l'administration américaine
d'équiper la police Iranienne de moyens anti-émeutes dont- elle
était dépourvue : gaz lacrymogène et balles en
caoutchouc .Au regard du jeu trouble et des pressions incessantes de ces
alliés Occidentaux en général et de l'administration
américaine en particulier qui soutenait ouvertement les
éléments subversifs. Le shah décida enfin de compte de
laisser tomber le fardeau de responsabilité et de quitter le pays sans
aucune résistance .Le shah, après la révolution
était devenu impopulaire dans beaucoup de pays, en particulier chez ses
vieux alliés notamment les Etats - Unis jusqu'à ce qu'il meurt le
27 Juillet 1980 en Egypte. Après la mort du shah fut installé un
islamique avec comme motif majeur l'anti - américanisme.
II- LA MONTEE DE L'ANTI-AMERICANISME
L'anti - américanisme est né depuis que les
Etats - Unis et les anglais ont le coup d'état contre Mossadegh en 1953.
Après ce coup d'etat le shah se proclame roi des rois, ainsi il organise
le développement économique du pays, suscitant un choc culturel
qui est perçu comme une occidentalisation. En effet, il interdit le port
de voile, donne le droit de vote aux femmes ce qui va susciter le
mécontentement des autorités religieuses, orchestré par
les hauts dignitaires chiites, l'ayatollah khomeyni qui est en exil. La
révolution blanche du shah engendre aussi une modernisation
pseudo-européenne qui aboutit à la destruction d'une partie du
patrimoine culturelle iranienne. Cet anti - américanisme sera plus
accentué après la création de la République
Islamique d'Iran avec à sa tête khomeyni .Ce dernier met dans
l'esprit des iraniens que les Américains étaient la cause de leur
ruine et qu'ils profanaient les moeurs avec notamment l'alcool, les jeans, la
musique pop, les boîtes de nuit, les cinémas dancings bains mixtes
et pornographie. Il reproche tous ces maux aux Américains en ajoutant
qu'ils ont installé la corruption, l'égoïsme et la vie
privée primait sur la vie en communauté fondement de la
société iranienne .Le premier Novembre 1979, l'ayatollah khomeyni
qualifie les Etats-Unis de grand Satan par décret qui interdit toute
négociation directe avec ce pays. Il les considère comme un pays
qui fait beaucoup de mal dans le monde .Cette grande haine contre ce pays qui
va nous amener directement à la confrontation entre ces deux pays.
DEUXIEME PARTIE : LA CONFRONTATION :
1980-1988
Le régime de Mollahs installé depuis la chute du
Shah va adopter comme ligne de conduite l'anti - américanisme. Ce
régime révolutionnaire dirigé par l'Ayatollah Khomeyni
qualifie les americains de ``grand Satan'', interdit toute négociation
directe avec ce pays.
En effet, pour Khomeyni l'Amérique est un pays de
corruption et d'infidèles qui a inculqué une certaine habitude,
de manière de faire, notamment l'alcoolisme, la pornographie, la
violation des moeurs des peuples iraniens.
Dès lors, il réoriente la politique
étrangère de son pays envers tous les pays du monde en
général et en particulier avec les Etats-Unis où il
radicalise ces changements. Cette nouvelle orientation va entrainer plusieurs
manifestations antiaméricaines dans tous le pays ce qui va aboutir
à la prise d'otage à l'ambassade des Etats-Unis à
Téhéran. Il changera ses rapports avec ses voisins et qui
aboutira à la guerre Iran-Irak.
CHAPITRE I : LA CRISE DE L'AMBASSADE DES
ETATS-UNIS A
TEHERAN ET SES
CONSEQUENCES
Cette envie d'en découdre avec les americains va faire
naître une haine très poussée de ce nouveau régime
envers leur allié. Ainsi, des mouvements populaires s'organisent dans le
pays sous l'impulsion de l'Ayatollah qui appelle à la
désobéissance des americains. Toutes ces manifestations vont
entrainer la prise des otages de l'Ambassade des Etats-Unis à
Téhéran.
Cette prise d'otage de l'ambassade des Etats-Unis va faire
naître un sentiment de haine réciproque entre ces deux pays.
I- LA PRISE DE L'AMBASSADE DES ETATS-UNIS A TEHERAN
1- Les causes de cette prise et le rôle des
étudiants
Depuis son appel à ne pas négocier avec les
américains, les manifestations antiaméricaines se multiplient
dans tous le pays. Cette situation n'empêchera pas les Etats-Unis de
maintenir leur représentation diplomatique dans ce pays. Ils le font en
espérant toutefois entretenir de bonnes relations avec le régime
des Mollahs11(*). C'est
ainsi que le 22 Octobre 1979, le jour que le Shah a été
hospitalisé à New-York, cet acte va faire monter le mercure au
niveau des manifestants. Pour eux l'admission du Shah aux Etats-Unis sous
prétexte qu'il est malade est un mauvais signe, car ils se souviennent
du coup d'Etat de 1953 organisé par les americains et les anglais qui le
ramènent au pouvoir.
C'est pourquoi le 4 Novembre 1979 en fin de matinée
quelques centaines de manifestants islamiques y compris les étudiants
prennent d'assaut l'ambassade américaine à Téhéran.
Les quelques soldats des marines présents sur place les retiennent
à peu près deux heures, pendant ce temps le personnel de
l'ambassade détruisaient les documents qui contenaient des informations
sensibles. Lorsque ces derniers voient la fumée s'échapper des
bâtiments de l'ambassade, les étudiants forcent le passage et
prennent 63 personnes en otage auxquelles s'ajouteront trois autres
capturées au Ministère des affaires étrangères. Ils
réussissent à saisir des documents classifiés des services
de renseignements américains12(*).
Cette situation va beaucoup perturber l'Administration Carter
et la mettre dans une désolation et un désespoir total. En effet,
cette administration était dans une position délicate car ne
savait que faire et ne savait à qui s'adresser13(*).
Khomeyni soutient cette action des étudiants et
considère que c'est une victoire du bien sur le mal et en même
temps, il leur accorde sa bénédiction. Il va utiliser cette prise
d'otage pour atteindre ses buts politiques et régler ses comptes avec
les Etats-Unis.
2- Khomeyni et la prise d'otages
Khomeyni utilise cette prise d'otages pour atteindre ses
objectifs politiques.
En effet, il contraint son premier ministre Barzagan à
la démission le 6 Novembre 1979 qu'il considère comme
étant trop passif par rapport à ses idées et ses ambitions
qu'il voulait atteindre.
Le gouvernement Iranien était composé de
plusieurs groupes d'oppositions qui n'avaient pas la même vision que
Khomeyni qui voulait à lui un Etat fortement islamisé qui aura
pour fondement les principes et les valeurs de l'Islam. Pendant que les autres
voulaient un Etat islamique mais laïc. Ce sont ces divergences qui ont
amené le premier ministre à démissionner.
Après cette victoire, Khomeyni fait voter une nouvelle
constitution selon sa vision politique. La démission lui permet de
régler maintenant ses comptes avec les americains. Il commença
par « traiter l'ambassade américaine de nids d'espions et
approuver la prise des otages dans un discours amplement diffusé
à la radio et à la télévision »14(*). Suite à cette
déclaration, il contraint les Etats-Unis à se lancer dans une
négociation pour la libération des otages.
3- Les négociations et la libération
des otages
a- Le début des
négociations
Pour les négociations, les Etats-Unis vont être
confrontés à un grave problème de communication avec les
iraniens.
En effet, les Americains comme nous l'avons dit plus haut ne
savaient que faire et savaient à qui s'adresser car ne maitrisant pas
les nouvelles autorités iraniennes d'où la complication des
négociations. Elles vont débuter avec beaucoup de
difficultés car les americains ne savaient pas avec quel interlocuteur
ils vont rentrer en contact avec les autorités de Téhéran.
C'est ainsi qu'ils ont pris contact avec le diplomate Tunisien Habib Chatty
alors secrétaire général de la conférence islamique
depuis octobre 1979 et ancien ambassadeur de la Tunisie à
Téhéran. Ce dernier réussit à établir la
communication entre américains et iraniens et chacun pu exprimer ses
conditions.
Mais avant, il faut souligner que les iraniens ont
libéré 13 des 66 otages dans les deux semaines qui ont suivi la
prise d'otages, ainsi qu'un quatorzième en juillet 1980. Ces otages
libérés étaient en majorité des femmes et de
quelques noirs. Khomeyni considère que « l'Islam respecte les
femmes et considère les noirs americains comme des
opprimés »15(*). Le reste des otages fera l'objet de vives
discussions entre iranien et américain.
Après l'établissement du dialogue par Habib
Chatty, les americains ont vu leurs rêves se réaliser car les
iraniens leur ont remis les conditions qu'ils posaient pour la
libération des autres otages. Ils réclamaient entre autre que les
Etats-Unis leur livrent le Shah afin que celui-ci soit jugé ainsi que sa
fortune. Ils demandent aussi aux Etats-Unis de présenter des excuses au
peuple iranien pour ce qui leur ont fait subir, ils demandent aux americains de
ne plus s'ingérer dans les affaires internes de l'Iran et enfin il
ajoute que si ces conditions ne sont pas remplies, il n'aura aucune
libération16(*).
Mais les americains après réception de ses
revendications vont vouloir régler cette situation selon le droit
international, c'est ainsi qu'ils répondent aux Iraniens
que : « personne aux Etats-Unis n'est sourd aux voix
passionnées qui dénoncent l'injustice et les maux du passé
et qui demandent à être entendues. Il n'y a pas un seul grief
prétendu ou reconnu dans cette situation qui ne pourrait être
formulé devant l'audience appropriée »17(*).
Les positions des deux nations étant données,
les négociations vont tomber dans une rhétorique où
chacune des nations campe sur sa position. C'est à ce moment que Jimmy
Carter dans un message le 25 Mars 1980 demande des excuses au gouvernement
Iranien en ces termes : « J'aimerais vous informer que mon
gouvernement a hérité d'une situation internationale très
délicate, fruit d'une politique différente de circonstances
autres, qui nous ont tous conduits à connaître les erreurs du
passé »18(*).
Après réception de ce message, le
président d'alors Bani Sadr rentra en contact avec Washington en leur
promettant de mettre tout en oeuvre pour libérer les otages. Mais Bani
Sadr et son ministre des affaires étrangères sont
désagréablement surpris par un refus catégorique des
étudiants. Car ceux-ci ont le soutien ferme de l'Ayatollah Khomeyni.
Il faut noter que pendant ces premières
négociations, la principale revendication des Iraniens à eu gain
de cause avec la mort du Shah en juillet 1980. Cette mort et le message du
président Carter vont donner une nouvelle tournure pour la
libération des otages
b- Les nouvelles négociations et la
libération des otages
Cette nouvelle tournure des négociations se
déroulera sous la tutelle du gouvernement Algérien.
En effet, cela a été possible à cause de
la situation interne même des algériens et la déclaration
du président Carter suite à la déclaration de guerre de
l'Irak contre l'Iran. Il traitait l'Irak de pays envahisseur19(*).
Concernant la situation qui prévalait à
l'intérieur du gouvernement Iranien est que ce gouvernement a
été formé les différents groupes d'opposition qui
n'avaient la même vision pour l'avenir de l'Iran. Khomeyni qui voulait un
Etat fortement islamisé, les autres voulaient un Etat laïc mais
islamique. Ce sont ces divergences qui vont amener le premier ministre Mehdi
Barzagan libéral à démissionner sous la pression des
religieux. Khomeyni le traitait trop favorable avec Washington. Cette
démission du premier ministre laissait la route ouverte aux religieux
qui devenaient désormais les seuls maîtres de l'Iran. A tous ces
événements viennent s'ajouter la défaite de Carter aux
élections de novembre 1980 et le début de la guerre Iran-Irak. Le
décor étant présenté, la voie de la
négociation semble être préférée. C'est
à ce moment que les Etats-Unis qui étaient favorable depuis lors
à la discussion vont designer le ministre des affaires
étrangères algériens Mohamed Seddiki Benyahia pour servir
d'intermédiaire entre Washington et Téhéran.
Dès cet instant, les iraniens posent alors de
nouvelles conditions pour la libération des otages en ces
termes .Ils demandent la garantie de la non ingérence, le
déblocage des avoirs iraniens bloqués aux Etats-Unis, la
restitution de la fortune du Shah et l'abandon des plaintes judiciaires
déposées par les sociétés américaines contre
eux20(*).
Ces nouvelles revendications surprennent tout le monde entier
en général et en particulier les Etats-Unis. Ils
considèrent ces revendications comme une base solide de discussion avec
les autorités iraniennes qui ne demandent plus des excuses publiques de
la part des Etats-Unis par rapport à leurs agissements passés en
Iran. Cet étonnement des américains réside dans le fait
que les iraniens résument ces nouvelles revendications en terme
monétaire. Les deux délégations dirigées chacune
pour l'Amérique par Warren Christopher sous- secrétaire d'Etat
américain et pour l'Iran par Sadeg Tabatabou gendre de Khomeyni et
secrétaire général du gouvernement iranien, se sont
finalement entendus sur la libération des otages. Les américains
ont décidé du dégèle des fonds iraniens et ont
promis qu'aucune poursuite judiciaire ne sera lancée contre les
autorités iraniennes. Les iraniens eux à leur tour
libèrent les otages, tels sont les accords d'Alger signés le 18
janvier 1980. La libération des otages a eu lieu le 20 janvier 1980,
trente minutes après l'adresse inaugurale du nouveau président
élu Ronald Reagan des Etats-Unis. Mais les otages ne rejoignent leur
pays que le 27 janvier 1980 après un tour à la base
aérienne de Wiesbaden en Allemagne.
Cette crise des otages a été l'une des plus
humiliantes pour les Etats-Unis, elle aura plusieurs conséquences sur
les relations de ces deux pays
II- LES CONSEQUENCES DE LA PRISE DES OTAGES
La prise des otages a eu des effets tant pour l'Iran que pour
les Etats-Unis d'Amérique.
1- Conséquences sur la vie politique des
Etats-Unis
La crise des otages a humilié,
discrédité les Etats-Unis au niveau national et international.
Cela a mis en doute tous les pays en relations avec les Etats-Unis
considérés comme étant la première puissance
mondiale. Ils ont perdu toute confiance de leurs alliés au
Moyen-Orient.
Au plan interne, cette crise a agit sur l'avenir politique du
président Carter. Il a perdu toute popularité aux yeux de ces
compatriotes. Cela lui a valu son échec aux élections de novembre
1980 au profit Ronald Reagan. Il rencontra des difficultés au sein
même de son propre parti politique par rapport à sa politique
qu'il a mené pour les Etats-Unis à l'intérieur qu'à
l'extérieur.
2- Conséquences pour la vie politique
iranienne
Au plan international, elle a terni l'image de l'Iran dans le
monde et a provoqué une rupture diplomatique avec tous les pays
notamment les Etats-Unis. L'Iran est devenu le pays à craindre dans le
monde car considéré comme un pays terroriste. Les Etats-Unis ont
matérialisé cette action par l'expulsion et le refus à
tous les étudiants iraniens dont les visas étaient en
règle ou pas.
Au plan interne, cette crise a permis à Khomeyni
d'atteindre ses objectifs politiques notamment la création d'un Etat
islamique. Cela lui a permis aussi d'écarter les autres groupes
d'oppositions avec qui il a mené la révolution. Cette victoire
sur les autres va l'amener à vouloir exporter la révolution sur
ses voisins et même dans le monde.
CHAPITRE II : L'EXPORTATION DE LA REVOLUTON AU
MOYEN-
ORIENT
Depuis l'installation du régime révolutionnaire
en Iran, Khomeyni va initier des changements dans la politique
étrangère qui était menée par le Shah en inversant
l'orientation du pays vis-à-vis de ses voisins et dans le monde. Cette
nouvelle orientation de la politique sera dirigée contres les
intérêts américains dans la région, du coût
tous les arabes alliés aux americains se sentent menacer par le concept
d'exportation de la révolution. Khomeyni va donc imposer l'Iran à
ses voisins immédiats pour pouvoir jouer le rôle de leader dans la
zone et de pouvoir circonscrire l'influence américaine d'où son
idée de construction d'Etat islamique universel. Un Etat où il
n'existera pas de frontières entre l'Iran et les autres. C'est ainsi que
nait l'idée d'exportation de révolution dans la région.
Mais cette idée sera inquiétante pour les arabes alliés
des Etats-Unis.
I- LE CONCEPT DE L'EXPORTATION DE LA REVOLUTION
ISLAMIQUE
1- Objectifs de Khomeyni
Ce concept dérive d'une façon
particulière de voir le monde par Khomeyni. Il pense que toutes les lois
qui régissent le monde ont été écrites pour
satisfaire l'appétit impérialiste des européens et des
americains. Elles ont été écrites sans sa participation
d'où son refus d'accepter le droit international pendant les
négociations pour la libération des otages americains. Il remet
donc en cause les lois écrites par les americains et les occidentaux. En
plus de la contestation des lois, il va même à ignorer les
frontières qui délimitent les Etats du monde Oriental et qui
existent entre eux. Cette manière de voir le monde lui a permis de
mettre en place sa politique non pas au service de l'Iran seul, mais à
tout le monde. Khomeyni considère que le renouvellement à
l'attachement à l'islam permet aux nations opprimées de battre
l'impérialisme en formant une unité où les
frontières n'existeront pas. Il exhorte tous les pays à suivre
l'exemple de l'Iran pour se libérer de la domination
impérialiste. C'est pour cela qu'il recommande la création d'une
communauté des croyants (OUMMA) où les frontières
n'existeront pas et que seul le peuple musulman compterait. Ce qui signifie
qu'il y a un bloc monolithique soumis aux seules lois de l'islam21(*). Pour Khomeyni mettre en place
un tel objectif sera bien pour lutter contre le monde impérialiste. Il
sensibilise ses concitoyens et les autres peuples à bannir de leurs
habitudes et de leurs pensées le mode occidental et d'enlever toutes
idées de nationalisme. Le nationalisme lui-même qui est une
doctrine politique revendiquant la primauté de la nation d'où son
combat pour ce mode de vie qui est contraire aux lois islamiques. Ces lois
veulent la communauté où le groupe forme une unité. C'est
pourquoi il considère cette manière de faire comme un malheur
pour l'islam et qui ne veut pas l'avancée de cette religion.
Ces objectifs étant bien signifiés, il va donc
chercher les moyens nécessaires pour l'exportation de cette
révolution islamique.
2- Les moyens nécessaires pour
l'exportation
Pour réussir l'exportation de la révolution
islamique, Khomeyni va mettre au devant de sa lutte, la religion musulmane, car
la majorité de la population au Moyen et Proche Orient étant
musulmane. Ensuite il va se baser sur les différentes tendances de
l'Islam pour la progression de son mouvement notamment sur les Chiites,
population majoritaire en Iran (99 %).
En effet, l'influence de l'Iran et de son
interprétation révolutionnaire du Chiisme au sein du monde arabe
peut se comprendre par l'histoire de ce courant au Moyen-Orient. Les
descendants de l'imam Ali, gendre de Mahomet ont toujours été
marginalisés et exclus de la succession du prophète. Ainsi, la
domination Sunnite contraignit-elle les sunnites à se soumettre au
pouvoir Kalifal et parfois même à se refugier dans les enclaves
montagneuses. Un tel isolement ne fit que renforcer la doctrine religieuse du
chiisme. La théorie de ``l'imam caché'' (imam Zaman), lequel
apparaît à la fin des temps afin de délivrer les
déshérités (Mostazafin), agit comme
référence symbolique contre le monde des dominants
assimilés au monde sunnite. L'Iran en établissant cette doctrine
religieuse, au moyen de la révolution islamique se présente comme
une alternative. Alors pour l'exportation, Khomeyni va donc utiliser les
symboles du chiisme comme celui des martyres par exemple pour servir sa
cause.
En effet, il recrute des jeunes de 12 à 15 ans dans le
corps des gardiens de la révolution avec pour mission de mourir dans la
tradition des martyres chiites car ils les instruits au goût de la mort.
A cet effet, il installe des groupes pour cette cause dans le monde Oriental
pour servir sa cause et profiter des manifestations de déstabilisation
de l'ordre en place pour les soutenir. Il leur inculque la violence, pour lui
c'est par cette seule voie que la révolution peut être
exportée. En clair, pour exporter la révolution, Khomeyni se base
sur la religion musulmane la violence et la tendance chiite pour s'exprimer.
C'est ce dernier moyen qui inquiète les voisins abritant des
communautés chiites comme l'Irak, le Liban, le Bahreïn, le
Koweït etc.... alliés des americains.
II- MENACE DE L'EXPORTATION DE LA REVOLUTION CONTRE
LES ARABES ALLIES DES ETATS-UNIS
Cette phase de menace de l'exportation contre les arabes
alliés des Etats-Unis commencera par une mise en place de cette
conception de l'Etat universel que recherche Khomeyni et l'inquiétude
des autres.
1- La mise en oeuvre de l'exportation
Dans sa quête d'en découdre avec les americains
et de la réalisation de la communauté des croyants, Khomeyni va
envahir le Liban. En effet, le Liban qui était en guerre civile depuis
1975 regorge une importante population chiite. Khomeyni voyant la
désorganisation du pays et l'envahissement du Liban par l'Etat
Hébreu allié des Etats-Unis. Il envoie des gardiens de la
révolution pour aider les libanais à résister contre
l'invasion sunnite. Dès cet instant, les gardiens de la
révolution s'installent dans la ville Baalbek où l'on trouve plus
de chiites. Ils initient des cours politico-religieux selon la vision de
Khomeyni à travers la création d'écoles, de camps
militaires pouvant leur permettre de combattre l'ennemi. Dans ces camps, ils
forment des jeunes de 12 à 15 dans la tradition chiite. C'est dans ces
camps qu'est né le parti de Dieu (le Hezbollah)22(*). Ces groupes
procéderont à des attaques contre les americains ennemi premier
de Khomeyni. Ces attentats avaient pour but de chasser les americains qui
étaient au Liban. Au-delà de ces actes, Khomeyni pousse la
population libanaise à proclamer la République Islamique de
Baalbek-Hermel23(*).
Eu égard à toutes ces actions au Liban, tous les
autres pays alliés des Etats-Unis se sentent menacer par les agissements
de Khomeyni.
2- L'inquiétude des alliés arabes des
Etats-Unis
Depuis sa révolution islamique contre le Shah en 1979,
l'Iran est perçu au Moyen Orient arabe allié des Etats-Unis comme
une menace.
En effet, le régime des Mollahs installés
inquiète les monarchies pétrolières du golf notamment les
pays comme l'Arabie-Saoudite, le Koweït, le Bahreïn, l'Irak etc.
Khomeyni qui a pour ambition de déstabiliser ces pays à cause de
leur collaboration avec les Etats-Unis, le fait que ces monarchies soient
dirigées par les sunnites et enfin leur soutien à l'Irak dans la
guerre qui les oppose.
C'est ainsi que les monarchies du golfe consolidé la
stabilité de leur régime sur la base de leur amitié avec
les Etats -Unis. Mais il faut remarquer que le shah leur faisait obstacle
pendant son règne .Après sa chute les américains ont
intensifié leurs relations avec ses monarchies car ils ne veulent pas
être chassés de la région. Ils vont donc développer
des relations très poussées avec ces monarchies. Ces monarchies
sont victimes de la trop grande haine de Khomeyni contre les sunnites. C'est
pour toutes ces raisons que ceux-ci soutiennent l'Irak. Dès cet instant
ces monarchies vont subir le courroux de Khomeyni. Il va menacer tous ces
régimes pour exporter sa révolution et même remettre en
cause la monarchie sunnite Saoudienne garante des terres saintes. Ceux-ci pour
leur défense mettront en place le Conseil de Coopération du Golf
(CCG), en 1981 pour combattre Téhéran. Khomeyni reprochera aux
dirigeants des monarchies de s'être trop éloignés des
préceptes de l'Islam et d'être des alliés des americains et
d'Israël : source de malheur pour le peuple musulman. C'est pour
manifester et décrire toutes ces pratiques que le pèlerinage
à la Mecque de 1987 a connu pour sa part un dénouement
dramatique. Sous la conduite des gardiens de la révolution, les
pèlerins iraniens organisent une manifestation à Médine le
27 Juillet 1987 et occupent l'une des avenues principales menant à la
grande mosquée de la Mecque 4 jours plus tard. Brandissant des
banderoles, criant des slogans, agitant des portraits de guide de la
révolution islamique et dont certains sont munis de couteaux, les
iraniens foncent sur la garde nationale saoudienne postée aux abords
immédiats de la grande mosquée. Celle-ci cède à la
panique et fait usage d'armes anti-émeute pour disperser les
manifestants. Cela a été dramatique. Il y aura 402 morts dont 235
iraniens et les blessés atteignant pour leur part le nombre de 650. Les
autres morts sont les saoudiens 85 et 42 pèlerins pour d'autres pays.
Les iraniens dénotent 600 morts : 350 morts iraniens et 5000
blessés. Suite à tous ces événements, les saoudiens
ont rompu toute relation diplomatique avec l'Iran le 26 Avril 1988.
Le Bahreïn et le Koweït ont échappé
à leur tour à un renversement de leur régime par Khomeyni.
Celui du Bahreïn en 1981 et celui du Koweït en 1985.
Khomeyni se déchaine sur ces monarchies par ce qu'elles
ont tissé des liens avec les Occidentaux en général et en
particulier avec les Etats-Unis. Pour lui, les Etats-Unis sont des
impérialistes qui profanent les lois musulmanes, qui ne vivent que pour
le profit individuel non pas communautaire. Il fait appel à tous les
musulmans du monde entier de faire en sorte que le pétrole devienne une
arme au service des musulmans24(*). Dès cet instant, les monarchies
pétrolières se méfient et craignent que leurs
réserves de pétroles ne deviennent une arme au service du
chiisme25(*). Cette trop
grande peur et de méfiance va pousser l'Irak à combattre
l'avancée de la révolution islamique dans le golfe.
CHAPITRE III : LA GUERRE IRAN-IRAK
1980-1988
Depuis l'avènement de la République Islamique
d'Iran, Khomeyni a fait comme instrument de lutte pour l'exportation de la
révolution l'antiaméricanisme et l'anti-sunnite. Sa vision pour
la création d'une communauté des croyants l'amène à
avoir des comportements indécents envers ses voisins. Il
réoriente la politique interne et externe de son pays.
Dominé par la personnalité de son fondateur, la
nouvelle république a instauré une politique interne et externe
menée par une classe politique dirigée par un seul membre du
clergé, à savoir Khomeyni. Il va donc s'ingérer dans les
affaires intérieures de ses voisins jusqu'à même
perpétuer des attentats contre les autorités de ces pays qu'il
considère être trop proche des americains. Au vue de toutes ces
actions menées contre ses voisins notamment l'Irak, les autorités
de ce pays vont déclarer la guerre à l'Iran le 22 Septembre 1980.
Cette guerre qui fut la première entre les Etats musulmans
eux-mêmes. Ce conflit qui débute sans la participation des grandes
puissances va connaitre l'entrée des americains aux côtés
des irakiens pour combattre le régime de Téhéran. Ceux-ci
les considèrent comme une plaie gênante pour la stabilité
de la région.
Pour comprendre cette guerre, l'on doit chercher à
connaître les causes et les manifestations.
I- LES CAUSES DE LA GUERRE
Elles peuvent s'appréhender sur deux
étapes : les raisons lointaines et les raisons
immédiates.
1- Les raisons lointaines
Les raisons lointaines de cette guerre prennent leur source
dans les tracées de la frontière entre l'Iran et l'Irak. Cette
frontière est le fleuve Chatt-Al-Arab qui les sépare. Ce fleuve
prend sa source en Turquie et borde sur une distance de 90 kilomètres
l'Iran. Ce fleuve qui était un lieu d'échanges pendant
l'époque islamique est devenue au XXe siècle le grand
fleuve pétrolier du monde26(*). Il représente pour l'Irak, la seule ouverture
sur la mer. C'est pour cela que le partage de ce fleuve ne satisfait pas les
deux pays. Depuis le début du XXe siècle, plusieurs
traités ont été signés entre les deux pays pour
leur différent. Au titre des traités, nous notons celui de
Constantinople en 1913 qui avait divisé le fleuve par les eaux basses de
la Perse. Ce traité favorise l'Iran.
Le pacte d'amitié Irako-Iranienne de 1937 envoie la
frontière sur la rive iranienne, laissant ainsi
l'entièreté du fleuve à la porté de l'Irak.
Dès la moitié du siècle, les deux pays vont se rapprocher
des grandes puissances : l'Iran du côté des Etats-Unis et
l'Irak du côté de l'URSS.
Les enjeux du fleuve deviennent alors plus grands, car cette
partie renferme assez d'hydrocarbures.
Le partenariat du Shah d'Iran avec les Etats-Unis font de lui
une personne très importante au Moyen-Orient. Avec ce soutien des
Etats-Unis, il dispose de la plus puissante de la région. C'est à
ce titre qu'en avril 1969, il abroge l'accord de 1937 en réclamant que
la frontière soit remise aux Thalwegs comme le premier accord de 1913.
Pour atteindre cet objectif, le Shah apporte son soutien aux opposants du
pouvoir de Bagdad c'est-à-dire à la rébellion Kurde. Cette
insurrection a été fatale pour l'armée irakienne qui a
perdu 60.000 personnes en 1974 et 1975.
Suite à l'intervention du Président
Algérien, Houari Boumédien au cours du premier sommet de l'OPEP
à Alger, le Shah rencontra le vice-président irakien
Saddam-Hussein et un accord est conclu le 6 mars 1975 entre les deux pays.
L'accord prévoit que chacun des deux pays payera à éviter
toute ingérence dans les affaires intérieure de l'autre. Ils
procéderont au règlement de leur différent frontalier tant
terrestre que fluviaux et mettront fin à toutes les infiltrations
subversives. La période qui suivit l'accord d'Alger jusqu'à la
révolution communiste est un des rares moments où le gouvernement
irakien entretint de bonnes relations avec l'Iran. C'est ainsi que le Shah
demanda aux autorités irakiennes d'expulser Khomeyni qui était
à Nadjaf depuis 1964 en 1973.
L'avènement de la révolution islamique changera
les donnes de leur relation.
2- Les causes immédiates
L'année 1979 marque pour les deux pays un tournant
décisif, Khomeyni prend le pouvoir suite à sa révolution
et Saddam-Hussein vice-présidente succède au Président
Bakr en juillet 1979.
En Iran après la proclamation de la république
islamique, Khomeyni change la politique interne et externe du pays. Il a pour
objectif de répandre le mouvement islamiste dans tout le monde oriental.
A partir de ce moment, les relations avec l'Irak se détériorent.
L'impact de cette politique commence par l'attentat de l'Université
Al-Moustansiriyya de Bagdad commis le 01 avril 1980 par un étudiant
iranien et ciblant Tarek Aziz le premier ministre irakien. Khomeyni incite les
chiites irakiens à se rebeller contre le pouvoir de Saddam-Hussein. Ces
chiites constituent plus de la moitié de la population irakienne (52 %),
encourage la création dans les principales villes chiites Nadjaf, Ker
bala, un mouvement intégriste nommé Al-Adoua. Il multiplie des
attaques contre le pouvoir de Bagdad, notamment l'ambassade d'Irak à
Téhéran demandant aux irakiens de se révolter contre leur
régime.
La révolution iranienne était une menace pour la
souveraineté, à la sécurité des pays arabes
voisins, notamment ceux du golf et plus précisément
l'Irak27(*).
Quant à Saddam-Hussein, il arrive au pouvoir en 1979
avec pour ambition de positionner son pays au premier rang dans la
région. Il caressait le rêve d'être une puissance
régionale étant donné que ceux qui envisageaient ce
rêve étaient détruits. L'Iran gendarme du golf était
déstabilisé par la révolution de Khomeyni et l'Egypte la
mort de Nasser a freiné cette ambition. L'Algérie quant à
elle était préoccupée par la guerre du Liban. Dès
cet instant, Saddam-Hussein se dit que c'est le moment ou jamais d'intervenir
surtout que les Etats-Unis voient en l'Irak une puissance régionale.
Ainsi qu'en septembre 1980, Saddam-Hussein exige la
révision de l'accord d'Alger de 1975 entre Bagdad et
Téhéran mettant fin à leur différent frontalier et
entrainant l'arrêt de toutes aides iraniennes à la
rébellion Kurde. Cela fut refusé par Téhéran. Alors
Saddam-Hussein abroge unilatéralement l'accord et attaque l'Iran en
appelant le monde arabe à s'unir pour combattre l'intention
extensionniste de Khomeyni.
La destruction et la décapitation de la
hiérarchie militaire de l'armée impériale après la
proclamation de la république islamique, incitèrent
Saddam-Hussein à entrer en guerre contre la nation iranienne. Pays
déjà affaibli par les saignées continues des bourreaux
communistes dans l'armée et le peuple. Ces massacres
répétés et sanglant avaient donné à penser
au chef de l'Etat irakien qu'il arriverait rapidement à ses fins. C'est
ainsi qu'il déclare la guerre à l'Iran le 22 septembre 1980.
Cette guerre de voisinage va progresser pour devenir régionale puis
finir par s'internationaliser avec l'entrée en liste des grandes
puissances, notamment les Etats-Unis, l'URSS, la France etc.
II- LES MANIFESTATIONS DE LA GUERRE
1- L'implication des Etats-Unis dans la
guerre
La guerre qui a débuté le 22 septembre 1980
entre l'Iran et l'Irak était, une guerre que les deux protagonistes
voulaient circonscrire au niveau régional mais elle a vite
progressé compte tenu de l'enjeu que représentait ces deux pays
et leur richesse en matière de ressources pétrolières.
En effet, l'Iran qui depuis l'avènement de la
révolution islamique était hostile aux Etats-Unis les accuse
d'apporter leur soutien aux irakiens. Ceux-ci malgré la crise des otages
n'osent pas intervenir. Ils avaient deux objectifs : le premier est qu'il
voit en Iran un frein à l'entrée des soviétiques dans la
région. Le second objectif est que les Etats-Unis pensent qu'une guerre
d'usure affaiblissant les deux pays favoriserait leurs intérêts
dans la zone. A travers ces deux objectifs, les Etats-Unis restent observateurs
mais très vigilants. Les américains furent
désillusionnés par les agissements du Khomeyni qui avait lui
aussi ses propres ambitions. Il voulait donc exporter sa révolution dans
le monde arabe, tenait des discours à l'encontre des Etats-Unis. Il
voulait donc réaliser la communauté des croyants à travers
la chute de l'Irak. Alors, dès cet instant les Etats-Unis qui pensaient
atteindre leurs objectifs voient en l'Iran une menace pour ses alliés du
golf. L'Iran qui au début de la guerre était vu comme un pays
affaibli militairement ne pouvait pas tenir devant l'Irak, va donc multiplier
des victoires dès septembre 1981 sur l'Irak en récupérant
ses territoires occupés et avec notamment l'héroïque
bataille de Khorramchahr en mai 1982. Tout ceci inquiète les Etats-Unis
qui pensent qu'une victoire des iraniens sur l'Irak consoliderait les liens des
iraniens avec la Syrie. Cela permettrait une montée de
l'antiaméricanisme et imposerait la Syrie soutenu par les
soviétiques comme la nouvelle puissance régionale28(*). Ainsi les Etats-Unis
dès 1982 vont soutenir secrètement l'Irak. L'étonnement
vient du fait qu'Israël allié incontesté des americains
vende des armes à l'Iran sans que les Etats-Unis ne disent un mot.
Pourtant les americains voulaient que ces deux pays soient très
affaiblis pour mieux défendre leurs intérêts dans la zone.
Cette action des israéliens vient du fait que pour eux se mettre aux
côtés de ses ennemis les moins dangereux pour vaincre ce qui le
sont29(*). C'est ce qui
explique leurs ventes d'armes aux iraniens. Car pour Israël une victoire
de l'Irak serait un danger pour la région.
L'Egypte, la France et les monarchies encouragées par
les Etats-Unis vont se ranger aux côtés des irakiens. Pour
l'Arabie-Saoudite et les autres monarchies ont largement financé
l'effort de guerre irakienne par crainte d'une contagion révolutionnaire
envers leur propre population chiite. L'Israël, la Syrie et la Libye se
mettent à leur tour aux côtés de l'Iran avec des objectifs
différents pour chacun. Sur le front terrestre, aucun des deux
adversaires ne semble devoir réussir à faire basculer
l'équilibre des forces en sa faveur, la guerre s'intensifie dans la zone
maritime, surtout après février 1984. Elle prend principalement
la forme d'attaque des pétroliers. C'est ainsi que l'Irak a
détruit plusieurs pétroliers mouillants du champ pétrolier
de Norouz, au Nord-est de l'île de Kharg en Iran. La riposte iranienne
fut fatale pour un pétrolier saoudien allié de l'Irak qui a
été détruit le 16 mai 1984. Cette action provoque
l'énervement des americains qui vont mener des actions diplomatiques et
militaires. C'est dans cette veine qu'ils proposent au conseil de
sécurité de l'ONU de condamner les iraniens. Ainsi ils envoient
en Arabie-Saoudite 200 missiles « STINGER » d'une
portée de 3,5 miles destinées à défendre ses
côtes et ses pétroliers30(*), le 22 mai 1984. Le 17 mai 1987, deux missiles
« ETO » sont lancés par un mirage F1 irakien
touchèrent la Frégate USS Stark tuant 37 marines et blessant 21
autres. Cette action des irakiens a failli pousser les Etats-Unis à
entrer en guerre contre l'Iran suite à cette manigance irakienne. Les
irakiens en posant cet acte voulaient pousser les americains à faire la
guerre contre les iraniens car ceux-ci étaient les ennemis des
americains. Le pilote de chasse dit avoir confondu le navire à un
pétrolier iranien. Les americains sachant bien que se sont les irakiens
qui ont fait couler le pétrolier ne se sont pas fait prier pour
réagira défavorablement contre les iraniens. Ils ont
prononcé des menaces à l'encontre de l'Iran et on assisté
à un renforcement du dispositif et de la présence
américaine dans le golf31(*). En appelant tous les autres pays du golf, notamment
le Japon et les pays de l'OTAN à s'unir pour défendre la
circulation dans le golf. Pour les américains, l'ennemi à abattre
est l'Iran pour garantir la sécurité dans la région. Donc
il fallait faire en sorte que ces derniers sortent de la guerre perdant. L'on
s'aperçoit ainsi à une entrée possible des Etats-Unis en
guerre contre l'Iran.
Mais cette situation de frayeur fut atténuée par
les Etats-Unis qui ont obtenu un cessez-le-feu entre les deux
belligérants.
2- La fin de la guerre
La signature du cessez-le-feu a été l'initiative
du Secrétaire Général des Nations-Unis. Elle avait
l'entière approbation des Etats-Unis qui voulaient la paix dans cette
zone avant les élections présidentielles américaines de
novembre 1988. Pour palier à cette question, le Conseil de
Sécurité des Nations-Unies fait adopter le 20 janvier 1987 une
résolution demandant un cessez-le-feu immédiat entre les deux
pays. Cette adoption était la huitième depuis que la guerre a
débuté et les américains la qualifient d'historique. En
même temps ils demandent aux deux belligérants de se retirer sur
les frontières internationales et envisagent même des sanctions
contre le pays récalcitrant.
Le texte fut immédiatement rejeté par l'Iran
sous prétexte qu'il faut d'abord situer les responsabilités afin
de voir qui est l'agresseur en vue d'une éventuelle dédommagement
d'après guerre. Ce pays pendant qu'il se battait avec l'Irak
était confronté à une situation intérieure. Celle
de la lutte entre les religieux modérés et ceux des religieux
radicaux. A cette situation s'ajoute l'affaiblissement et l'isolement de ce
pays.
En effet, en Iran les religieux radicaux voulaient coûte
que coûte finir avec les régimes de Saddam-Hussein qui est vue
comme un régime pro-occidental. Ce groupe est dirigé par
l'Ayatollah Montazeri. Leur combat était discrètement soutenu par
l'Ayatollah Khomeyni qui se bornait seulement à dire que la solution de
ce conflit est la disparition du régime irakien.
En ce qui concerne les religieux modérés
dirigés par le président du parlement (Madjlis), Rafsandjani
pense que poursuivre la guerre prolongerait l'Iran dans une situation
chaotique, ce qui est ailleurs le cas, d'où pour eux l'arrêt
immédiat de la guerre.
La situation conflictuelle entre les religieux iraniens va
perdurer jusqu'à ce qu'on arrive à la dissolution du parti de la
République Islamique fondée en 1979 par Khomeyni. Ainsi
après la dissolution, certains radicaux ont été
poursuivis, d'autres arrêtés et exécutés pour
corruption. Cette dissolution qui a eu lieu en juin 1987, marque la victoire
des modérés. C'est ainsi qu'en avril 1988, l'armée
irakienne reprenait le dessus sur les mollahs iraniens. A cette même
période, Rafsandjani est réélu pour la deuxième
fois président de la Madjlis. Il fut nommé chef des armés
par Khomeyni. A ce moment, il se rendit compte que l'armée iranienne est
sur la défensive et a même le Kurdistan irakien qu'elle tenait
depuis 1984. Dans sa quête de solutions pour convaincre ses compatriotes
à signer la résolution des nations des unies qu'intervient le
bombardement de l'Airbus A300 d'Iran Air reliant Bandar Abbas à
Dubaï par le croiseur USS Vincienne des Etats-Unis qui a fait 290 morts,
le 3 juillet 1988. Cet évènement va amener Rafsandjani a
accepté la résolution 598 du conseil de sécurité
des nations-unies. C'est ainsi que le 18 juillet 1988 il accepte le
cessez-le-feu qui marque la fin définitive de la guerre Iran-Irak.
La guerre Iran-Irak de septembre 1980 à aout 1988 a
été très meurtrière. Elle a vote
évolué compte tenu de l'enjeu que représentait ces deux
pays pour les puissances européennes et surtout pour les americains.
Elle a vu la participation des différents pays frontaliers. En effet,
les americains en voulaient tant à ces deux pays pour protéger
leurs intérêts dans cette zone. Cependant, Khomeyni qui voulait
exporter sa révolution dans le Moyen-Orient a vu ses ambitions
freinées par l'Irak. Cette guerre n'a profité qu'aux americains
qui avaient leurs objectifs à atteindre.
CONCLUSION
Les relations politiques Iran-Etats-Unis 1979-1988 ont connu
beaucoup de soubresauts.
En effet, 1979 marque la rupture entre ces deux pays. Cette
rupture est due à la vision impérialiste des Etats-Unis qui ont
mal géré la révolution Iranienne. Elle a été
le fait d'une mésentente entre les membres même de
l'administration américaine.
Les Américains en laissant le Shah seul voué
à on propre sort, voulaient s'attirer les faveurs du régime des
Mollahs. Mais la chute de leur plus grand allié au Moyen Orient a fait
monter un anti-américanisme. Ceux-ci étaient
considérés par le régime des Mollahs comme étant un
peuple sans moral, qui pratiquent tous les vices connus sur la terre. Ils
étaient considérés comme le ``Grand Satan''. Cet
anti-américanisme va les amener à se confronter entre la
période 1980-1988.
Cette confrontation ne fut pas directe, mais elle s'est
manifestée par une prise d'otages de l'Ambassade des Etats-Unis à
Téhéran. Elle a été orchestrée par les
étudiants eux-mêmes soutenus par l'Ayatollah Khomeyni suite
à l'admission du Shah aux Etats-Unis pour se faire soigner. Cette prise
mettra un terme à leurs relations diplomatiques.
C'est ce qui va se poursuivre quand Khomeyni va vouloir
exporter sa révolution dans tout le Moyen-Orient. Cette envie
d'exportation entraine la peur de tous les arabes alliés des
Américains. Durant toute cette période 1980-1988, nous aurons la
guerre Iran-Irak qui deviendra très vite une guerre
sous-régionale et voire internationale avec l'implication des grandes
puissances occidentales et les Etats-Unis. Ces derniers voulaient voir ces deux
pays affaiblis pour mieux protéger leurs intérêts et
freiner l'avancée du communisme.
En effet, toutes ces divergences sont la manifestation d'un
peuple longtemps opprimé et surexploité qui veut se
défaire du joug du colonisateur. Elles sont donc des héritages de
politiques menées par des administrations passées. Ces relations
entre ces deux peuples étaient du type : puissance
impérialiste-pays du tiers monde.
Pour améliorer les relations de ces deux pays, il
faudra que la puissance impérialiste puisse comprendre que nous sommes
dans un monde nouveau où le plus fort se doit d'écouter le plus
faible. Toutefois que cela sera compris, nous parviendrons à une
amélioration des rapports de ces deux peuples. Sinon, sans
l'équilibre des rapports entre eux, les divergences ne finirons pas et
cela nous donnera toujours comme on le voit aujourd'hui la polémique sur
le nucléaire.
BIBLIOGRAPHIE
OUVRAGES GENERAUX
- BERG (E), la politique internationale depuis 1955,
Paris, economica,
1982, p776
- MIGUEL (P.), Histoire du monde contemporain,
1945-1991, Paris, Fayard, 1991, p. 657.
- PLANTEY (A.), De la politique entre les Etats principe de
diplomatie, Paris A. Pedone, 1987, p. 416.
OUVRAGES SPECIALISES
- SALINGER (P), Otages : les négociations
secrètes de Téhéran, Paris, Buchet
Chastel, 1981, 308 p.
-FIRZLI (N), Le conflit irako- iranien, édition
du monde arabe, paris 1982
-JACQUES (R) et HENRI (O), libertés
fondamentales et droits de l'homme,
édition Montchrestien 1989
- WOODWARD (B.), C.I.A :
Guerre secrète 1981-1989, Paris, Buchet-Chastel,
1981, p. 308.
- BANI SADR (A.H), Le complot des Ayatollahs, Paris,
Edition, Découverte,
1989, p. 237.
PERIODIQUE
Le Monde
- ALAIN (C.), « L'Amérique retient son
souffle », décembre 1979.
- DELARUE (M.), « Création d'un comité
pour la défense des libertés et les
droits de
l'homme », 4 janvier 1978, p 1
Ø Le Monde diplomatique
CLAUDE (J.), « fanatisme »,
décembre 1979, p. 1.
FAROUGHY « le pouvoir islamique face aux relations
antagonistes en Iran »,
février 1980, p. 9.
LES MEMOIRES
- CAMARA (M.), L'évolution des relations entre les
Etats-Unis et l'Iran 1953-
1996 : du mariage de
raison à la haine réciproque, Mémoire
de Maîtrise, 240 p.
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE
..............................................................................1
REMERCIEMENTS
....................................................................3
DEDICACE................................................................................4
INTRODUCTION ..................
........................................................5
PREMIERE PARTIE : 1979 LA RUPTURE
.....................................10
CHAPITRE I : LES ETATS-UNIS ET LA
REVOLUTION...................12
I- L'ACCESSION DE CARTER AU
POUVOIR.................................12
1- La politique de
Carter.........................................................12
2- Les critiques de l'administration
américaine...............................13
II-LES LIENS AVEC LE
SHAH....................................................13
1- Carter à Téhéran pendant la
crise...........................................14
2- Les assurances de Carter au
Shah...........................................14
CHAPITRE II : LA GESTION DE LA CRISE PAR
L'ADMINISTRATION
CARTER.............................16
I- LE COMPORTEMENT DE L'ADMINISTRATION CARTER FACE
A LA CRISE
.........................................................................16
1- Désintéressement de Carter à la
crise.......................................16
2- Le manque de solution de l'administration
Carter.........................17
II-CACOPHONIE AU SEIN DE L'ADMINISTRATION
CARTER........18
1- La position du secrétariat
d'Etat.............................................18
2- Position du conseil national de
sécurité.....................................18
CHAPITRE III : LA CHUTE DU SHAH ET LA MONTEE DE
L'ANTIAMERICANISME
....................................20
I- LA CHUTE DU
SHAH..............................................................20
1-Etat psychologique du
Shah..................................................20
2- Le manque de soutien de
l'Amérique.......................................21
II LA MONTEE DE L'ANTI-
AMERICANISME.............................22
DEUXIEME PARTIE : LA CONFRONTATION :
1980-1988................24
CHAPITRE I : LA CRISE DE L'AMBASSADE DES
ETATS-UNIS A
TEHERAN ET SES
CONSEQUENCES.......................26
I- LA PRISE DE L'AMBASSADE DES ETATS-UNIS A
TEHERAN......26
1- Les causes de cette prise et le rôle des
étudiants...........................26
2- Khomeyni et la prise
d'otages................................................27
3- Les négociations et la libération des
otages................................28
a- Le début des
négociations.............................................28
b-Les nouvelles négociations et la libération des
otages................30
II- LES CONSEQUENCES DE LA PRISE DES
OTAGES....................31
1- Conséquences sur la vie politique des
Etats-Unis.........................31
2- Conséquences pour la vie politique
iranienne..............................32
CHAPITRE II : L'EXPORTATION DE LA REVOLUTION AU
MOYEN-ORIENT................................................33
I- Le concept de l'exportation de la révolution
islamique......................33
1- Objectifs de
Khomeyni.......................................................33
2- Les moyens nécessaires pour
l'exportation................................34
II- MENACE DE L'EXPORTATION DE LA REVOLUTION CONTRE
LES ARABES ALLIES DES
ETATS-UNIS...................................35
1- La mise en oeuvre de l'exportation
..........................................35
2- L'inquiétude des alliés arabes des
Etats-Unis..............................36
CHAPITRE III : LA GUERRE IRAN-IRAK
1980-1988.......................39
I- Les causes de la
guerre..............................................................39
1- Les raisons
lointaines.........................................................39
2- Les causes
immédiates........................................................41
II- LES MANIFESTATIONS DE LA
GUERRE.................................42
1- L'implication des Etats-Unis dans la
guerre...............................42
2- La fin de la
guerre.............................................................45
CONCLUSION
.........................................................................47
BIBLIOGRAPHIE.....................................................................50
TABLE DES
MATIERES............................................................52
* 1 Le mot Noruz qui signifie
nouveau jour en Persan est une fête traditionnelle Iranienne
célébrant le nouvel an du calendrier Iranien premier jour du
printemps. Elle est célébrée par certaines
communautés le 21 Mars et pour d'autres le jour de l'équinoxe
vernale qui a lieu le 20, 21 ou 22 Mars.
* 2In Camara (M.),
L'évolution des relations entre les Etats-Unis et l'Iran
1953-1996 : du mariage de la raison à la haine réciproque,
Mémoire de Maîtrise, p. 103.
* 3 Le monde 3 Janvier
1978, p. 3.
* 4 idem
* 5 idem
* 6 Né en 1902, Rouhollah
Moussavi Khomeyni est le dernier des sept enfants d'une famille de mollah
prétend descendre en droite ligne du prophète Mahomet. Son
père fut tué, lorsqu'il était bébé par un
riche propriétaire terrien .Khomeyni fut élevé par sa
mère et une tante, puis par son frère aîné
après leur mort Après des études dans les principes de
l'islam, il sera opposé au Shah pendant de longues années ce va
valoir son exil à partir de 1964.Il va mener la révolution
islamique pour chasser le Shah du pouvoir .Il mourut en 1989.
* 7 Khomeyni voulait un
état fortement islamisé qui aura pour fondement les principes et
les de l'Islam tandis que les autres groupes d'oppositions voulaient un
état islamique mais laïc.
* 8 Salinger (P.) otages :
les négociations secrètes de Téhéran, p 40.
* 9 Camara (M.),
L'évolution des relations entre les Etats-Unis et l'Iran 1953-1996 Du
mariage de raison à la haine réciproque, Mémoire de
Maîtrise, p. 107.
* 10Jacques(R) et Henri
(O), Libertés fondamentales et droits de l'homme édition
Montchrestien, 1989, pp 23-24
* 11 Camara (M.),
L'évolution des relations entre les Etats-Unis et l'Iran
1953-1996 : Du mariage de raison à la haine réciproque,
Mémoire de Maîtrise, p. 135.
* 12 Alain (C.),
« L'Amérique retient son souffle », in le Monde 5
Décembre 1979.
* 13 Camara (M.),
L'évolution des relations entre les Etats-Unis et l'Iran
1953-1996 : du mariage de raison à la haine réciproque,
Mémoire de Maîtrise, p. 136.
* 14 Camara (M.),
L'évolution des relations entre les Etats-Unis et l'Iran
1953-1996 : du mariage de raison à la haine réciproque,
Mémoire de Maîtrise, p. 137.
* 15 Le Monde
diplomatique, décembre 1979, p. 3.
* 16 Salinger (P.),
otages : négociations secrètes de
Téhéran, p. 57-58.
* 17 Salinger (P.),
otages : négociations secrètes de
Téhéran, p. 104.
* 18 Salinger (P.),
otages : négociations secrètes de
Téhéran, p. 207.
* 19 Camara (M.),
L'évolution des relations entre les Etats-Unis et l'Iran
1953-1996 : du mariage de raison à la haine réciproque,
Mémoire de Maîtrise, p. 148.
* 20 Salinger (P.),
otages : négociations secrètes à
Téhéran.
* 21 Le Monde
diplomatique : février 1980, p. 9.
* 22 Le Hezbollah (parti de
Dieu) est fondé en Juin 1982. C'est un mouvement fondamentaliste chiite
avec pour objectif la création d'un Etat islamique sur le modèle
Iranien et l'élimination de toute présence non islamique au Moyen
Orient. C'est aussi un mouvement politique chiite libanais possédant une
branche armée s'appuyant sur un financement iranien. Le Hezbollah
libanais est différent du Hezbollah turc.
* 23 Camara (M.),
L'évolution des relations entre les Etats-Unis et l'Iran
1953-1996 : du mariage de raison à la haine réciproque,
Mémoire de Maîtrise, p. 178.
* 24 Camara (M.),
L'évolution des relations entre les Etats-Unis et l'Iran
1953-1996 : du mariage de raison à la haine réciproque,
Mémoire de Maîtrise, p. 181.
* 25 Le Monde, 20 aout
1987.
* 26 Camara (M.),
L'évolution des relations entre les Etats-Unis et l'Iran
1953-1996 : du mariage de raison à la haine réciproque,
Mémoire de Maîtrise, p. 155.
* 27 Firzli (N.), Le conflit
Irako-Iranien, édition du monde arabe, Paris, 1982, p. 22.
* 28 Camara (M.),
L'évolution des relations entre les Etats-Unis et l'Iran
1953-1996 : du mariage de raison à la haine réciproque,
Mémoire de Maîtrise, p. 163.
* 29 Camara (M.),
L'évolution des relations entre les Etats-Unis et l'Iran
1953-1996 : du mariage de raison à la haine réciproque,
Mémoire de Maîtrise, p. 163.
* 30 Berg (E.), La politique
internationale depuis 1955, Paris, Economica, 1982, p. 769.
* 31 Camara (M.),
L'évolution des relations entre les Etats-Unis et l'Iran
1953-1996 : du mariage de raison à la haine réciproque,
Mémoire de Maîtrise, p. 165.
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