UNIVERSITE DE BOUAKE INSTITUT
UNIVERSITAIRE DU BENIN
27BP529 Abidjan 27 (Côte d'Ivoire)
06 BP 3116 Cotonou (Bénin)
Tél. +225 22 42 58 74
Tél. +229 21 32 81 97
MEMOIRE POUR L'OBTENTION DU DIPLOME D'ETUDES SUPERIEURES
SPECIALISEES (DESS)
Option : Développement et
Gestion de Projets
Décentralisation et gouvernance de l'eau potable
en milieu rural au Bénin : cas de la commune de Toffo,
Département de l'Atlantique
Préparé par :
Sous la Direction
du Professeur :
André ADOMOU
Nestor AHO
Maîtrise en sociologie-anthropologie
(FSA/UAC/Bénin)
(FLASH/UAC/Bénin)
Soutenu le 24 juin 2008 à l'IUB (Cotonou)
Jury :
- président :
Nestor AHO
(FSA/UAC/Bénin
- Membre: Christian AGOSSOU
(FLASH /UAC/Bénin)
- Membre: Patrice HOUESSOU
Mention: Bien
Année académique 2006-2007
DEDICACE
A
ma mère.
Femme laborieuse, tu as insufflé très tôt
à ton fils le sens de la rigueur et du travail bien fait. En
reconnaissance de cela, je te dédie ce mémoire.
REMERCIEMENTS
A la fin de la présente formation, je m'en
voudrais de ne pas remercier l'Institut Universitaire du Bénin et son
partenaire, l'Université de Bouaké pour avoir initié la
présente formation qui nous a permis de renforcer nos capacités
d'intervention dans le domaine du développement et de la gestion de
projets. Mes remerciements vont également à tous les
différents professeurs qui ont accepté, malgré les heures
indues, d'animer les différentes sections de la formation ; sans oublier
le personnel administratif de l'institut.
Ce mémoire a été réalisé
avec l'aide, le soutien et l'encadrement de certaines personnes. Qu'elles
trouvent ici l'expression de ma profonde gratitude. Il s'agit notamment
de :
· mon maître de mémoire, le professeur
Nestor AHO : malgré ses multiples occupations académiques et
professionnelles, il a fait montre d'une disponibilité
inespérée pour me conseiller ;
· Docteur Patrick HOUESSOU, pour ses conseils pour
la finition de ce mémoire ;
· messieurs et mesdames les responsables des services
hydrauliques et des Associations d'Usagers de l'Eau Potable, les Chefs
d'Arrondissements et les notables qui n'ont pas ménagé d'effort
pour participer à toutes les séances d'enquêtes
s'inscrivant dans le cadre de cette recherche ;
· mon responsable de programme et tout le personnel de
l'ONG "Initiative Développement" pour leur soutien.
RESUME
En milieu rural au Bénin, la gestion des ouvrages de
l'eau potable est confiée depuis 1996 aux communautés qui,
à travers les Associations communautaires d'Usagers de l'Eau Potable,
ont reçu de l'Etat le droit d'exploitation, d'entretien, de maintenance
et de renouvellement de l'équipement à travers la vente de
l'eau.
La Direction Générale de l'eau a
diligenté en 2006 une étude diagnostique sur le plan national de
la gestion communautaire des Adductions d'Eau Villageoises (AEV). Cette
étude a révélé que 73%1(*) des AEV ne disposent pas de
capacité financière suffisante pour le renouvellement de leur
équipement. Etant donné que cette capacité
financière est le principal indicateur de la pérennité du
système, il convient de repenser la politique de gestion desdits
ouvrages.
C'est ainsi, qu'après le diagnostic national, il reste
à approfondir la question au niveau local. Pour le faire, nous nous
sommes intéressés à la commune de Toffo.
La gestion communautaire constitue-t-elle un handicap pour la
pérennité du service de l'eau potable à
Toffo ? Les AEV de la commune disposent-elles de capacité
suffisante pour le renouvellement de leur équipement ? Quels sont
les facteurs limitants de cette capacité financière ?
Voilà quelques interrogations auxquelles nous tenterons
de répondre le long de la présente étude dont l'objectif
principal est de contribuer à la mise en place d'un système de
gestion durable des Adductions d'Eau Villageoises de la commune de Toffo.
La méthodologie qui a permis de
répondre à ces questions est constituée de trois
étapes :
- recherche documentaire : cette étape nous a
permis d'élaborer la problématique ;
- collecte et traitement des données : il s'agit
des données relatives au fonctionnement institutionnel des associations
communautaires de gestion, ainsi que celles des comptes financiers des ouvrages
d'AEV ;
- diagnostic communautaire : il a été
organisé en groupe de discussion avec les acteurs locaux. Le principal
outil de collecte a été le FFOM (Forces, Faiblesses,
Opportunités et Menaces) et l'outil d'analyse est la MOS (Matrice
d'Orientation Stratégique)2(*). le brainstorming a servi de méthode
d'animation des groupes.
Cette méthodologie nous a permis d'aboutir aux
résultats suivants :
v la gestion communautaire n'est pas favorable à la
pérennité du service d'Approvisionnement en Eau Potable (AEP) sur
la commune de Toffo ;
v cinq AEV sur les huit étudiées ont pu
réunir en trois ans de ressources financières suffisantes pour le
renouvellement de leur équipement. Mais les indicateurs de gestion
n'assurent pas la pérennité de cette capacité
financière ;
v toutefois, la viabilité financière des AEV
n'est pas liée qu'au seul aspect communautaire de la gestion. Le type
d'énergie utilisée, la consommation par tête d'habitants
sont autant d'autres facteurs limitants de cette viabilité
financière.
C'est donc au vu de ce résultat que les
orientations stratégiques qui suivent ont
été formulées en vue de pérenniser le service d'AEP
sur la commune :
- renforcer les capacités d'intervention de la division
technique de la mairie ;
- renforcer les capacités de compréhension des
acteurs communaux (AUEP, élus, notables...) sur les réformes
en cours;
- prendre des mesures en vue de l'amélioration des
indicateurs financiers de gestion des AEV ;
- opter pour la professionnalisation à moyen terme de
la gestion des AEV.
SUMMARY
In Benin rural areas, the management of drinkable water has
been put since 1996 on the charge of rural community groups that have received
from the government the right of using, caring, conservating and renewing the
equipment through water sale.
The general staff of water supply, with the assistance of
financial partners, has ordered in 2006 a diagnostic study of rural water
supplies management on the national ground. That research has assumed that 73%
of rural water supplies do not have enough financial power to renew their
equipment. Taking the importance of this financial power about the lifetime of
the system it is necessary to examine the way of ruling water supplies.
However, what view does the district of Toffo present? Is the
group management a handicap for the lifetime of drinkable water supply? Do the
rural water supplies have means to review their equipment? What are the signs
of such financial power?
These are some questions mentioned, as the leitmotiv of the
present research work of witch the main objective is to contribute to settle a
system of long-term management of rural water supplies in the District of
Toffo.
The methodology used work out to check this set questions
consists of three stages:
- bookish research and discussions: this stage has allowed us
to formulate the topic;
- collections and study of data: the stage is related to how
the different associations of management should be run and the general amount
of water supplies. The study of data has been performed on Microsoft Word and
Excel;
- participative diagnosis: this has been in Focus group of
discussions implying local agents. The main tool of collection is SWOT
(Strengths, weakness, opportunities and threats) and the tool of analysis is
the "Strategic Guidelines Matrix". The brainstorming has been used as
a method of leading groups.
The methodology has led us to the following conclusions:
v the management of the community group does not facilitate a
long term service of providing drinkable water in the district of Toffo for
many reasons:
v five rural water sources out of eight have gathered enough
financial resources likely to renew the equipment. But the indicators of the
management do not safeguard this financial power.
v nevertheless, the financial sustainability of rural water
supply does not concern only the community management. The type of power used
and its consumption per capita are some other aspects of this financial
sustainability. It is in the light of this result that the following strategic
guidelines have been stated so as to sustain the service providing drinkable
water in the district:
o reinforcing the actions of the technical department of the
district
o reinforcing the sense of comprehension of the district
agents on the reforms in process;
o taking some steps for improving the financial indicators of
the management of rural water supply;
o choosing in a middle term the professional management of
rural water supply.
SinsÓxwe na
Sin xwe afatëën afÓnnÓ
KÓnnÓ gban atëën nukun dokpo (1996) tën mÓ
wÓ axësu ko ze sin xo wu na kpenukun do do gletoxo
lÓmÓ ëdo alëmÓ nu tovi lÓ desu b ë
ye na tëju bo sa lobo nu nude gble do më (macinu) lÓ wu
ë , ye na si xu më akwe bo do dyë na.
Azëxwe daxo e në kpenukun do sin xo wu së
tutomÓ dokpo do te do dobiba nu sin xo ë wu.
Ðo nudobiba nÓ mÓ ë e më dë
do sinnununatÓn kanweko (100) ji ë, kandegban nukun atën (73)
dÓ akwe sin agbën dee na do sixu dyë nu e na gble do m
lÓ wu e a.
Ee ka nyi dë akwÓ sin agbën dudo wÓ na
hÓn nuwiwa ëdo te e ë, e jÓxa dë nu e ni
lintamÓ devo d'e wu.
Bë du detÓ ji wÓ tokpënla
Tëfë tën ë tën ka de ?
Tovi lÓ desu kpenukun do sin xo ë wu b'Ó yi
nukën a ? GBÓta eka së do akwe sin agbën bo na sixu
do në dyë nu tÓnmÓ tÓnmÓ e na gble
lÓ e a ?
EtÓ ji akwÓgbën dudo nÓ ë ka
junjën ?
Nukanby ë tÓnmÓ tÓnmÓ e
zën b'Ó së nudobiba elë lÓ do te e nÓ.
Linlin taji e ka d'e mÓ ë wÓ nyi :
wlÓwin tÓ e na së do te bë
sinnununtÓn e do Tëfë kanmÓ lÓ e na junjën
ay i bo do dë do.
Ðo Azëtuto bo wa lÓ mÓë, nu e na
wa bo na do sixu kpe linlin taji nÓ wu e di e:
WlÓnwin e ka së do te bo do më do nu nu
nÓ lÓ ë do ha atënji.
- E xa nu dÒ wemamÓ bo ka lÓ
sÓkpë mÓdee mÓdee bo dë xo xa;
- E xo nude nude kple bo gbeje ye kpën di: wema
tÓnmÓ tÓnmÓ e wu gbÓta ë ganjÓdo
nuwiwa linu e kpo lee në wa akwÓ nu gbën e kpo;
- E kplé tÒ bo ba do nu nu e nyi hudo to
ëtën abi azë e jÓwÓ to ë de e. Sonu sonu
wÓ e kple mÓ lÓ do: gan e do sinnununatÓn lÓ
do kpë; tokpënlagansusë lÓ do kpë;
gletoxogansusë lÓ do kpë; kplekple nyënu lÓ
tën sin afësëdotetë lÓ desu nëkpë kpo
mÓdevo devo lÓ kpo.
Wlenwin nÓ e së dote e ë, nu etën sin
mÓlÓe die:
v Tovi lÓ desu sin nukun kpe do sin xo ë wu ë
hÓn azëxxwe ë yi nukën a do nu elë lÓ wu:
v Ðo sinnatÓn tantën e gbeje lÓ
ë, atëën wÓ nyi ee do kwÓ gbën bo sixu
dië azën wanu yetën lÓ na e. Amën nu debu ko xle
dë agbën mënhun yi nukun a.
Nu tÓnmÓ tÓnmÓ nÓlÓ
wÓ e xo kple bo do de lee na wa nu gbën bë
sinnununatÓnxwe e do tokpënla ë mÓ lÓ e ë
na do yi nukën.
NÓ e ka na wa nu gbën ?
- E na na agbën do agbën ji nu azëxuiti xuiti
wa tÓn tokpënla ë tën;
- E na na nunywÓ do nunywe mÓ
tÓnmÓ tÓnmÓ ee do nu do sin xo ë mÓ
e;
- E na blo bë akwÓ sin alë ë e na
mÓ xu lee eko de die;
- E na ze gbeta bo na ze sinnunuxwe lÓ jo nu
ajëwatë tën lÓ.
LISTE DES SIGLES ET
ABREVIATIONS
ACP-UE : Afrique - Caraïbes - Pacifique et Union
Européenne
AEP : Approvisionnement en Eau Potable
AERAMR : L'Association pour Etude et Réalisation
des Aménagements en Milieu Rural
AEV : Adduction d'Eau Villageoise
AFD : Agence Française de Développement
AG : Assemblée générale
AUEP : Association des Usagers de l'Eau Potable
BF : Borne Fontaine
BID : Banque Islamique de Développement
BOAD : Banque Ouest Africaine de Développement
CCAEP : Cellule de Conseil aux Adductions d'Eau
potable
CD : Comité Directeur
CLCAM : Caisse Locale de Crédit Agricole
Mutuelle
CPE : Comité de Point d'Eau
CREPA : Centre Régional pour l'Eau Potable et
l'Assainissement à faible coût
DANIDA : Danish International Development Agency (Agence
Danoise pour le Développement international)
DDMEE : Direction Départementale des Mines de
l'Energie et de l'Eau
DESS : Diplôme d'Etudes Supérieures
Spécialisées
DGEau : Direction Générale de l'Eau
EPE : Equivalent Point d'Eau
FASEG : Faculté des Sciences Economiques et de
Gestion
FCFA : Franc de la Communauté Française
d'Afrique
FFOM : Force, Faiblesse, Opportunité, Menace
FPM : Forage Muni de Pompe Manuelle
FSA : Faculté des Sciences Agronomiques
GIE : Groupement d'Intérêt Economique
GTZ : Deutsche Gesellschaft für Technische
Zusammenarbert (Coopération Technique Allemande)
ID : Initiative Développement
IEC : Information Education Communication
IGN : Institut Géographique National
IPAD : Institut de Prévention des Accidents
Domestiques
KFW : Kreditanstalt Für Wiederaufbau (Banque de
Développement)
MOS : Matrice d'Orientation Stratégique
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PADEAR : Programme d'Assistance au Développement
du secteur de l'Eau et de l'Assainissement en Milieu Rural
PEA : Poste d'Eau Autonome
PM : Puits Moderne
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
RGPH : Recensement Général de la Population
et de l'Habitat
UAC : Université d'Abomey-Calavi
UC/AUEP : Union Communale des Association des Usagers de
l'Eau Potable
UE : Union Européenne
UNICEF : United Nations Children's Fund (Fonds des
Nations Unies pour l'Enfance)
USAID : United states Agency for international
development (Agence Américaine pour le Développement
International)
SOMMAIRE
DEDICACE
2
REMERCIEMENTS
3
RESUME
4
SUMMARY
6
SinsÓxwe na
8
LISTE DES SIGLES ET
ABREVIATIONS
10
SOMMAIRE
12
Première partie :
CADRE CONCEPTUEL ET OPERATIONNEL DE L'ETUDE
17
Chapitre I : CLARIFICATION
DES CONCEPTS ET EVOLUTION DE LA STRATEGIE DE L'APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE
EN MILIEU RURAL AU BENIN
18
I- CLARIFICATION DES CONCEPTS
18
II- EVOLUTION DE LA
STRATEGIE DE L'APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE EN MILIEU RURAL AU
BENIN
22
Chapitre II :
PROBLEMATIQUE ET METHODOLOGIE
31
I- PROBLEMATIQUE
31
II- LES OBJECTIFS
34
III- LA DEMARCHE
METHODOLOGIQUE
34
Chapitre III : CADRE
OPERATIONNEL DE L'ETUDE :
37
LA COMMUNE DE TOFFO
37
I- CARACTERISTIQUES DE LA
COMMUNE
37
II- LES OUVRAGES D'APPROVISIONNEMENT ET LE
TAUX DE COUVERTURE DE LA COMMUNE EN EAU POTABLE
39
Deuxième partie :
PRESENTATION ET ANALYSE
42
DES DONNEES DE RECHERCHE
42
Chapitre IV : LA GESTION
COMMUNAUTAIRE DES ADDUCTIONS D'EAU VILLAGEOISES DE LA COMMUNE DE
TOFFO
43
I- LE FONCTIONNEMENT INSTITUTIONNEL DES
ASSOCIATIONS D'USAGERS D'EAU POTABLE DE LA COMMUNE DE TOFFO
43
II- LA CAPACITE FINANCIERE DE
RENOUVELLEMENT DE L'EQUIPEMENT DES ADDUCTIONS D'EAU VILLAGEOISES
48
Chapitre V : REFLEXION CRITIQUE DES ACTEURS
COMMUNAUX DU SECTEUR EAU POTABLE
57
I- FORCES, FAIBLESSES, OPPORTUNITES ET
MENACES (FFOM)
57
DU SECTEUR EAU POTABLE DE LA
COMMUNE
57
II- LES ORIENTATIONS STRATEGIQUES DE
DEVELOPPEMENT
58
DU SECTEUR EAU POTABLE DE LA
COMMUNE
58
CONCLUSION
65
BIBLIOGRAPHIE
67
Annexe 1 : Carte de
situation géographique et divisions administratives de la commune de
Toffo
70
Annexe 2 : Carte
d'infrastructures hydrauliques
72
Annexe 3 : Comptes
d'exploitation des adductions d'eau villageoises de la commune de
Toffo
74
Annexe 4 : Fiche de
collecte des données
80
INTRODUCTION
L'eau, tout comme l'air, est une
denrée consubstantielle à la vie ; l'accès à
cette ressource a toujours été un souci permanent pour
l'humanité. La Sainte Bible rapporte que Moïse conduisant
le peuple d'Israël lors de la traversée du désert (aux
environs de 1250 ans avant Jésus-Christ) a dû faire face, à
plusieurs reprises, à de vives contestations de ce peuple chaque fois
qu'il manquait de l'eau à boire3(*).
Des siècles se sont écoulés et le
problème de l'eau reste toujours d'actualité. En effet,
l'approvisionnement en eau potable (AEP) est sujet, aujourd'hui encore,
à d'énormes difficultés. C'est ainsi que le PNUD a
intitulé le Rapport Mondial sur le Développement Humain (2006)
comme suit : « au-delà de la pénurie :
pouvoir, pauvreté et crise mondiale de l'eau ». Au moins
1,1 milliard de personnes4(*) sont toujours privées d'eau potable dans le
monde ; en Afrique, 330 millions5(*) de personnes manquent toujours du liquide de vie. Les
projections de David Brooks6(*) pour l'avenir sont encore plus pessimistes ; il
écrit : « Au cours des 25 prochaines
années, le tiers de la population mondiale fera face à une grave
pénurie d'eau. De toute évidence, les inégalités
quant à la disponibilité et à l'approvisionnement d'eau
douce sont une question de vie ou de mort, et constituent, en matière de
gouvernance, un des impératifs les plus catégoriques de notre
temps. » (p.13)
Au Bénin, bien que n'étant pas
particulièrement critique, la situation de l'eau potable en milieu rural
nécessite, tout de même, une certaine vigilance des
décideurs nationaux de ce secteur. Elle laisse distinguer deux grands
aspects : la construction des ouvrages hydrauliques et la stratégie
de leur gestion. Or, la solidarité internationale s'organise de nos
jours pour la réalisation des objectifs du millénaire du
secteur : le Budget-Programme (2007-2009) de la Direction
Générale de l'Eau (DGEau) est de 9,840 milliards7(*) de FCFA sur financement du
"pot commun" de cinq partenaires financiers de l'Etat (AFD, DANIDA,
Pays-Bas, KFW, UE).
Il reste alors à réfléchir encore de
façon plus approfondie sur la question cruciale de la stratégie
de gestion des ouvrages. Cette réflexion paraît aussi importante
que les efforts de mobilisation des financements car la
pérennité des infrastructures, la rentabilité et l'impact
à long terme des investissements en dépendent. Certes, il existe
depuis 2005 un document de "stratégie nationale d'approvisionnement
en eau potable 2005-2015". Mais depuis son adoption, ce document reste
inopérant compte tenu des contingences et susceptibilités
liées à sa mise en application.
De 1990 à 2005, il a été construit, pour
desservir les populations rurales béninoises en eau potable, un parc de
2608(*) Adductions d'Eau
Villageoises (AEV) et Postes d'Eau Autonomes (PEA). La gestion de cet important
dispositif hydraulique a été confiée à des
associations communautaires de consommateurs communément appelées
« Associations d'Usagers de l'Eau Potable »
(AUEP) instituées par le décret n°96-317 du 02/08/1996 qui
définit aussi le mode de gestion des AEV, ainsi que le mode de
constitution, d'organisation et de fonctionnement des AUEP. On retient en
principal de ce décret que :
- l'Etat reste propriétaire de l'ouvrage de captage (le
forage)
- l'AUEP à l'usufruit (droit de jouissance) des
ouvrages et la propriété du système d'exhaure
(l'équipement) à travers un contrat de cession et
d'exploitation ;
- l'AUEP assure l'exploitation, l'entretien, la maintenance
ainsi que le renouvellement du système d'exhaure à travers la
vente de l'eau.9(*)
Ainsi, la gestion des AEV est faite depuis 1996 sur la base de
ce décret. Il a fallu attendre 2006 pour que les acteurs sous
l'impulsion des partenaires financiers soient invités à
réfléchir à nouveau sur la politique sectorielle. En
effet, une étude diagnostique a été conduite sur le plan
national par une cellule de coordination de l'ensemble des projets d'eau (sise
DGEau) appelée "Initiative Eau pour les centres semi-urbains"
et représentant l'ensemble des partenaires financiers impliqués
dans le secteur au Bénin. Cette étude a
révélé que 73%10(*) des AEV ne disposent pas de capacité
financière suffisante pour le renouvellement de leur équipement,
conséquence d'une gestion actuelle des AEV qualifiée de
médiocre. Etant donné que cette capacité financière
est le principal indicateur de la pérennité du système, il
urge de se poser de questions. D'où la nécessité
« de mettre en place une nouvelle politique de gestion afin de mieux
garantir la pérennité du service de l'eau fourni par ce type
d'ouvrage. »11(*).
Dans le but de définir cette nouvelle politique, un
atelier national des acteurs du secteur a été tenu en juin 2006
et a préconisé quatre différentes options de gestion
desquelles les communes choisiront celles qui conviendraient le mieux à
la situation particulière de leur milieu. Mais aucune étude
spécifique n'est envisagée au niveau des communes pouvant
faciliter ce choix sur la base d'outils raisonnés. Aussi, une question
reste toujours posée : la seule définition d'une option de
gestion suffit-elle pour rendre efficace la gestion des AEV? Il semble que non.
Il faudra plutôt considérer le service d'AEP en milieu rural comme
un système ; en d'autres termes, élargir la réflexion
sur les autres aspects du service à savoir : la viabilité
financière des AEV, la définition d'une stratégie de mise
en application de la maîtrise d'ouvrage communale, le suivi technique et
financier des gestionnaires d'AEV par la commune, etc. Seule une approche
systémique pourrait être gage d'efficacité de toute
nouvelle politique ayant pour but de pérenniser le service
d'approvisionnement en eau potable.
Or, les réflexions menées jusque-là ont
manqué de cette approche.
En effet, KPOYIN, M., (2006) 12(*) a centré sa réflexion uniquement sur la
maîtrise d'ouvrage communale par la stigmatisation de l'insuffisance de
la capacité institutionnelle de la mairie avant de recommander la
« mise en place au niveau de la mairie d'un service technique
spécial de l'eau potable, le renforcement des compétences des
élus et des agents de la mairie et la valorisation des ressources
humaines disponibles » (p.54)
Ce « dispositif communal » va
certainement renforcer les capacités d'intervention de la commune, mais
à lui seul ne suffit pas pour rendre efficace le service
d'approvisionnement en eau potable sur la commune. En effet, le problème
se trouve non seulement au niveau des capacités de l'administration
communale à exercer la maîtrise d'ouvrage, mais aussi et surtout
au niveau des déterminants de l'équilibre financier des comptes
d'exploitation des AEV et des modalités de mise en application de la
réforme structurelle préconisée par l'Etat et ses
partenaires en vue de la professionnalisation de la gestion des ouvrages de
l'eau potable. Pour en venir là, il convient de faire un état des
lieux du système actuel de gestion sous ses deux aspects
fondamentaux : le fonctionnement institutionnel des AUEP et la
rentabilité des AEV en leur qualité d'entreprises sociales.
HOUNMENOU13(*) a analysé les dynamiques
socio-économiques des acteurs impliqués dans l'approvisionnement
en eau potable des populations rurales du Bénin en général
sans toutefois aborder les questions relatives à la viabilité
institutionnelle et financière du système de gestion.
C'est pourquoi, cette étude intitulée : "
Décentralisation et gouvernance de l'eau potable en milieu rural
au Bénin : cas de la Commune de Toffo, Département de
l'Atlantique " a été entreprise en vue de faire le
diagnostic du système actuel de gestion des AEV, identifier des
facteurs réducteurs de la viabilité financière des AEV et
de proposer, avec la participation des acteurs locaux, des orientations
stratégiques de développement du secteur.
Le présent mémoire est composé de deux
grandes parties : la première présente le cadre conceptuel
et opérationnel de l'étude et la deuxième expose les
données recueillies suivies de leur analyse.
Première partie : CADRE
CONCEPTUEL ET OPERATIONNEL DE L'ETUDE
Chapitre I :
CLARIFICATION DES CONCEPTS ET EVOLUTION DE LA STRATEGIE DE
L'APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE EN MILIEU RURAL AU BENIN
Ce chapitre comporte deux titres :
- la clarification des concepts ;
- l'évolution de la stratégie de
l'approvisionnement en eau potable en milieu rural au Bénin.
La clarification des principaux concepts portera sur la
gouvernance, l'eau potable, les ouvrages hydrauliques. La description de
l'évolution de la stratégie du service de l'eau potable en milieu
rural permettra de faciliter la compréhension et d'apprécier la
pertinence des nouvelles orientations.
I-
CLARIFICATION DES CONCEPTS
I-1
Décentralisation
Au sens large, la décentralisation consiste en un
transfert de pouvoirs entre deux personnes morales distinctes. Mais, nous
voulons, dans le cadre de la présente étude, parler plus
précisément de la décentralisation territoriale qui a
été instituée au Bénin depuis les élections
municipales de décembre 2002. Elle vise à donner aux
collectivités locales (les communes) des compétences propres
distinctes de celles de l'Etat par le rapprochement du processus de prise de
décision des citoyens favorisant l'émergence d'une
démarche de proximité. La loi n°97-029 du 15 janvier 1999
portant "organisation de l'administration territoriale en République
du Bénin" définit la commune comme une
« collectivité territoriale dotée de
personnalité juridique et de l'autonomie financière »
(art.1er).
Avec l'avènement de la décentralisation, l'Etat
central est appelé, suivant l'article 93 de ladite loi, à
céder la maîtrise d'ouvrage aux communes : « la
commune a la charge de la fourniture et de la distribution de l'eau
potable..... ». L'article 108 précise comme suit les
modalités d'exercice de cette compétence :
« la commune exerce ses compétences en conformité
avec les stratégies sectorielles, les réglementations et les
normes nationales en vigueur ».
I-2 Gouvernance
L'idée sous-jacente à la naissance de ce concept
est l'existence d'une crise de bonne gestion des cités. Les gouvernants
institués, ceux des Etats comme ceux des communes auraient perdu les
capacités d'une gestion efficiente des ressources publiques. C'est
ainsi, que la Banque Mondiale (1992) définit la gouvernance comme
« la manière par laquelle le pouvoir est exercé
dans la gestion des ressources économiques et sociales d'un pays au
service du développement »14(*). Elle énonce quatre conditions à
l'établissement d'une bonne gouvernance :
- l'instauration d'un Etat de droit ;
- la bonne administration : gestion équitable et
correcte des dépenses publiques ;
- la responsabilité et l'imputabilité : les
dirigeants doivent rendre compte de leur action devant la population ;
- la transparence : chaque citoyen doit disposer et
accéder à l'information relative à la gestion des comptes
publics.
La gouvernance de l'eau potable s'inscrit dans cette
définition et s'entend comme l'ensemble des modalités d'une
gestion efficiente et durable de la ressource eau potable.
I-3 Eau potable
Le concept "eau potable" est un concept à la fois
difficile à appréhender et changeant selon les
sociétés, les cultures et les contextes. L'encyclopédie
Wikipédia15(*)
(2006) reconnaît que « l'eau potable est une notion
différente à travers le monde et le fruit d'une histoire et d'une
vision culturelle locale ». Cependant, toutes les tendances de
définition se raccordent sur sa caractéristique de "propre
à la santé humaine". L'"Institut (français) de
Prévention des Accidents Domestiques" (IPAD) définit l'eau
potable comme une eau « destinée à la consommation
humaine, qui peut être bue toute une vie sans risque pour la
santé »16(*). L'encyclopédie Wikipédia la
définit comme une eau « devant satisfaire à un certain
nombre de caractéristiques la rendant propre à la consommation
humaine.».17(*)
La conception de l'eau potable dans le contexte de
l'hydraulique villageoise s'inscrit dans cette mouvance de
compréhension. Ainsi, il est reconnu comme eau potable en milieu rural,
l'eau provenant des ouvrages dits d'"approvisionnement en eau
potable". Ce sont :
- les Adductions d'Eau Villageoises ou les postes d'eau
autonome, c'est-à-dire l'eau de robinet ;
- les puits modernes ou puits à grand
diamètre ;
- les Forages équipés de Pompe à
Motricité humaine.
I-4 Ouvrages
hydrauliques
Tout Dispositif de fourniture de l'eau potable en milieu
rural. Il en existe plusieurs types.
I-4-1 Adductions d'Eau
Villageoises (AEV) et Postes d'Eau Autonomes (PEA)
Une AEV est constituée de :
- un forage : ouvrage de captage de l'eau
souterraine de petit diamètre (15 à 40cm en
général) ;
- un système de pompage qui refoule l'eau dans
un grand réservoir appelé château d'eau. Le pompage est
effectué par un engin électromagnétique appelé
pompe immergée ;
- un château d'eau : grand
réservoir d'eau surélevé de 6 à 9m par rapport au
sol et d'une capacité de 10 à 50m3 (voire plus) ;
- un réseau de tuyaux permettant d'amener
l'eau du château jusqu'aux points de distribution : Bornes Fontaines
(sources publiques) et branchements privés
- les bornes fontaines : elles comportent
chacune deux robinets et sont réparties dans les villages en fonction de
la population et des moyens dont disposent l'Etat et ses partenaires pour faire
l'extension du réseau d'un hameau à un autre.
Ce type d'ouvrage est préconisé pour une
population relativement importante (au moins 1500 personnes). Quant au PEA, le
dispositif est presque identique à la seule différence qu'il n'y
pas de bornes fontaines. L'eau est servie sur place aux populations par une
rampe de 3 à 4 robinets. Pas donc de canalisation. Un PEA est
réalisé pour une population se situant entre 1000 et 1500
personnes (voir figure n°1).
Figure n°1 :
Représentation schématique d'une Adduction d'Eau Villageoise
(AEV)
6
Légende
3
2
5
7
4 : Château d'eau
6 : Borne fontaine n°2
1 : Groupe électrogène
2 : Forage
3 : Pompe immergée
5 : Borne fontaine n°1
7 : Borne fontaine n°3
1
4
Source: Direction départementale
de l'eau (Atlantique), 1999
I-4-2 Puits modernes ou puits
à grand diamètre
Un puits est un ouvrage de captage de l'eau souterraine de
diamètre variant généralement de 1à 1,2m pour les
puits traditionnels et 1,6 et 1,8m pour les puits modernes. A la
différence des puits traditionnels, les parois des puits modernes sont
ténues par des buses en béton armé et la hauteur de
pénétration dans la nappe est beaucoup plus importante. Ils sont
munis d'un système de treuil et de poulie qui facilite le puisage de
l'eau et d'une superstructure (dalle anti-bourbier, rigole
d'évacuation des eaux et puits perdus) pour l'entretien
hygiénique des lieux. Un puits moderne est réalisé si le
niveau statique de l'eau se trouve à moins de 50m en dessous du sol. Il
est construit pour les populations d'au moins 250 personnes vivant dans les
hameaux particulièrement déshérités et dont le
pouvoir d'achat est relativement faible (le prix de l'eau variant de 5 à
10F CFA la bassine de 30l).
I-4-3 Forages
équipés de Pompe à Motricité humaine (FPM)
Un FPM est un forage muni d'une pompe immergée et d'un
système de puisage manuel ou à pied. A l'instar des puits
modernes il est également équipé d'une superstructure et
la population bénéficiaire doit être d'au moins 250
personnes. Ils sont privilégiés si le niveau statique de l'eau se
trouve à plus de 50m en dessous du sol.
II- EVOLUTION DE LA STRATEGIE
DE L'APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE EN MILIEU RURAL AU BENIN
Quatre grandes périodes historiques ont marqué
la politique de l'Approvisionnement en Eau Potable (AEP) en milieu rural au
Bénin :
II-1 Première
période : jusqu'à la fin des années 1970
Il n'existait encore aucune politique spécifique dans
le domaine. L'Etat, dans son rôle régalien, assurait l'essentiel
du service. La maintenance des pompes et leur réparation étaient
le fait des services techniques de la Direction de l'Hydraulique avec
l'assistance technique de l'UNICEF. L'eau était considérée
comme un bien commun ouvert c'est-à-dire un bien dont
l'utilisation à volonté et gratuite n'est régie par aucune
règle. Avec cette liberté d'accès, la tentation pour les
usagers d'en abuser est très grande. Tout individu pouvait utiliser la
ressource publique d'eau potable sans se préoccuper de la
durabilité, c'est-à-dire de l'entretien, ni du renouvellement de
l'équipement. Dans ce contexte, les populations ne pouvaient que compter
sur la providence étatique pour un fonctionnement continu du
système. Il apparaît donc clair que compte tenu des moyens
très limités de l'Etat et de sa sollicitude multisectorielle,
qu'il ne peut accomplir continuellement une telle mission. C'est ainsi que les
installations hydrauliques dans presque toutes les régions du
Bénin sont tombées dans une situation de panne
irréversible et leurs anciens usagers (les populations) ont dû
recourir aux anciennes sources impropres à la consommation que
constituaient les eaux de surface (marigots, mares, digues de fortune,
etc.).
II-2 Deuxième
période : les années 1980
Il a fallu attendre les années 1980 pour constater les
prémices d'une politique d'AEP avec le démarrage de grands
projets sur financement des institutions comme le Fonds des Nations unies pour
l'Enfance (UNICEF) l'Agence Américaine pour le Développement
Internationale (USAID), etc. Ainsi, il a été
réalisé les tous premiers projets de construction de puits
modernes, de FPM, et d'AEV vers la fin des années 1980. Cette
période a été également marquée par le vote
d'un texte de lois sur le code de l'eau par l'Assemblée Nationale
Révolutionnaire (loi n°87-015 du 21 septembre 1987). Bien qu'en
cette période une prise de conscience est née de la part de
l'Etat et de ses partenaires techniques et financiers, les ouvrages
hydrauliques en grande majorité FPM et PM ont été
construits en milieu rural sur la seule initiative des pouvoirs publics sans
une implication suffisante des communautés bénéficiaires,
qui de ce fait, ne sont préparées ni à leur entretien ni
à leur gestion. Dans la plupart des cas le projet d'implantation de
l'ouvrage est le fait d'un ressortissant "intellectuel" du village qui, bien
placé dans les arcanes du pouvoir politique, arrive à
négocier le joyau pour le bonheur des siens. Cette situation s'est
traduite par une appropriation insuffisante des équipements par les
bénéficiaires et l'abandon de l'ouvrage en cas de panne.
II-3 Troisième
période : les années 1990
Cette période est marquée par deux
événements majeurs :
- l'élaboration du premier document de stratégie
sectorielle en 1992 ;
- l'institutionnalisation de la gestion communautaire en
1996.
II-3-1 Elaboration du premier
document de stratégie sectorielle
A partir des années 1990, la construction des AEV prend
d'ampleur en se généralisant. En effet, les mécanismes mis
en place ont permis de passer de 430 points d'eau par an de 1980 à 1990
à environ 550 points d'eau de 1990 à 200118(*). C'est, donc, pour accompagner
le développement des AEV que le 1er document de
définition d'une stratégie nationale du secteur a
été élaboré en 1992. En essentiel, on y retient les
grandes innovations que voici :
o Une approche de « réponse à la
demande » devient le leitmotiv de toute intervention
contrairement à ce qui a prévalu jusque-là ;
o La déconcentralisation du processus de prise de
décision ;
o La participation financière des communautés
à l'investissement initial
o La privatisation des activités de construction et
d'exploitation
o La recherche de la réduction du coût des
constructions et d'entretien des ouvrages.
II-3-2 Institutionnalisation de
la gestion communautaire
Le Bénin a adopté en 1996 un décret
portant mode de constitution, d'organisation et de fonctionnement des
Associations d'Usagers de l'Eau Potable. Ce document technique qui
définit la politique des adductions d'eau villageoises a
été rendu nécessaire parce que le code de l'eau de 1987
est resté jusque-là inappliqué à cause des
contradictions et différences d'interprétations qu'il a
suscité. De ce fait, les opérations d'alimentation en eau des
ruraux par adductions d'eau étaient gênées dans leur
déroulement par l'inexistence d'un cadre réglementaire et
méthodologique d'intervention.
Il était question de clarifier le cadre institutionnel
et juridique des opérations d'alimentation en eau potable en mettant au
point une démarche contractuelle (Administration/Usagers), et de
définir des principes de gestion qui soient adaptés aux
Adductions d'Eau Villageoises (AEV) pour assurer la durabilité des
équipements.
II-3-3 Principes directeurs de
la gestion communautaire
La gestion communautaire repose sur les principes
suivants19(*) :
- la création pour chaque adduction d'eau villageoise
d'une association des usagers de l'eau potable (AUEP) qui regroupe l'ensemble
des villageois usagers du système d'eau potable et élit un
Comité Directeur de cinq membres au minimum : un président, un
secrétaire, un trésorier, un représentant de l'Association
de Développement et une représentante des femmes.
- la signature d'un contrat avec un exploitant par lequel
l'AUEP confie l'exploitation des équipements et le service de
distribution à un salarié dans le cas de l'exploitation directe,
ou à un fermier dans le cas d'une exploitation
déléguée dont les tâches et responsabilités
sont définies dans le contrat.
- la signature d'une convention de Cession et d'exploitation
entre l'AUEP et le maître d'ouvrage (Direction Générale de
l'Hydraulique en ce moment) après réception des ouvrages. Par
cette convention, l'AUEP reçoit l'usufruit de l'ouvrage de captage (qui
reste la propriété de l'Etat) et la propriété des
équipements d'exhaure et des ouvrages de distribution ;
- la signature d'un contrat de maintenance avec une structure
privée spécialisée qui est agréée par la
Direction de l'Hydraulique ;
- la participation des usagers à l'investissement
initial et leur implication à la gestion des équipements
(approbation du budget prévisionnel, fixation du prix de l'eau,
renouvellement et extension des équipements).
- le maintien du rôle de l'Etat à travers la
gestion des ressources en eau, la définition des conditions
d'exploitation, le contrôle de la gestion financière de
l'exploitation, le suivi et l'appui aux AUEP. La figure n°2
présente l'interaction entre les acteurs impliqués dans la
gestion communautaire.
Figure n°2 : Interaction
entre acteurs impliqués dans la gestion communautaire
Source: Direction
départementale de l'hydraulique (Atlantique), 1999
II-3-4 Structuration et
organisation des AUEP20(*)
II-3-4a Structuration des
AUEP
o Les Comités de Points d'Eau (CPE)
Autour de chaque point d'eau public (ou Borne Fontaine) est
installé un Comité de Point d'Eau (CPE) de trois à cinq
membres désignés en assemblée du village ou du hameau
concerné. Le CPE est chargé de faire l'entretien de la BF et
l'assainissement de son site d'implantation. Par endroit, il assure le
recrutement et le suivi d'un fontainier pour la vente de l'eau. Pour les AUEP
de Houègbo-gare/Colli et de Agbotagon (commune de Toffo) par exemple,
les CPE sont responsabilisés pour les petites réparations autour
de la BF et disposent pour cela d'une caisse de menues dépenses
approvisionnée au m3 vendus (100FCFA par m3). Pour
ces deux AUEP, les CPE tiennent des assemblées annuelles de village
pour rendre compte de leur gestion aux usagers.
o L'Assemblée Générale (AG)
D'une manière générale, l'ensemble de
tous les membres de CPE constitue l'Assemblée Générale de
l'AUEP qui est l'organe suprême de décision. Elle a pour
fonction essentielle de :
- élire le Comité Directeur ;
- arrêter le budget prévisionnel ;
- fixer le prix de l'eau ;
- décider du renouvellement et de l'extension.
o Le Comité Directeur (CD)
C'est l'organe exécutif de l'AUEP. Le nombre de ses
membres est très variable selon les communes (7 à 11 personnes
dans la pratique). Il a pour fonction :
- établir le budget prévisionnel
annuel ;
- proposer le prix de l'eau à l'AUEP ;
- tenir la comptabilité ;
- recruter et contrôler l'exploitant ;
- passer contrat ;
- proposer renouvellement et extension ;
- rendre compte de sa gestion à l'AG ;
- exécuter les décisions de l'AG ;
- rendre compte à la DDMEE et solliciter conseils
II-3-4b Organisation des AUEP pour la production et
la vente de l'eau
Deux principaux acteurs interviennent pour assurer le service
de production et de distribution de l'eau. Il s'agit de l'exploitant pour
la production et du fontainier pour la vente de l'eau.
o La production de l'eau :
l'exploitant
L'exploitant est recruté par le Comité Directeur
et sa tâche consiste à :
- assurer le pompage régulier de l'eau ;
- relever les compteurs de distribution aux BF et suivre le
travail des fontainiers ;
- encaisser les recettes de la vente et les verser au
trésorier ;
- signaler aux Comités Directeurs les pannes sur le
réseau et prendre toutes dispositions utiles pour son fonctionnement
régulier ;
- rendre compte des indicateurs de l'exploitation aux
Comités Directeurs.
Pour certaines AEV de grandes dimensions les exploitants sont
assistés d'un pompiste qui assure le pompage de l'eau.
o La vente de l'eau : le
fontainier
Généralement recruté par les CPE, le
fontainier exécute les tâches suivantes :
- assurer la vente de l'eau au tarif arrêté par
l'AUEP et verser à l'exploitant la somme correspondant aux m3
vendus ;
- signaler immédiatement à l'exploitant les
pannes sur la BF ;
- assurer propreté de la BF et de ses abords ;
- promouvoir l'hygiène de l'eau auprès des
usagers de la BF
II-3-4c La sécurisation des recettes issues
de la vente de l'eau
Les recettes issues de la vente sont sécurisées
à travers deux comptes bancaires ouverts dans les banques locales de
proximité (CLCAM) : un compte de fonctionnement (pour les
dépenses courantes de fonctionnement) et un compte de renouvellement
(provision pour le renouvellement de l'équipement). Cependant, ce
dernier compte n'est pas souvent approvisionné sur la base d'un calcul
rationnel de l'amortissement du matériel.
Jusqu'en décembre 2005, le service
départemental de l'hydraulique fut le seul ordonnateur des deux comptes.
Avec l'avènement de la décentralisation et le processus de
transfert de compétence en cours, il est envisagé que la gestion
des comptes soit transférée aux communes.
II-3-5 Autres acteurs
impliqués dans la gestion communautaire
Outre les AUEP, deux autres acteurs interviennent dans la
gestion des AEV. Ce sont :
- Les Directions
Départementales de Mines, de l'Energie et de l'Eau (DDMEE)
La DDMEE en sa qualité de maître d'ouvrage
délégué de l'exploitation des AEV a pour fonction de
:
o ordonner les dépenses et suivre l'alimentation des
comptes de dépôt des AUEP
o vérifier la tenue des outils de gestion
administrative, technique et financière des AEV ;
o transférer les connaissances et compétences
aux AUEP ;
o apporter appui-conseil aux gestionnaires et à la
communauté sur les plans technique et financier ;
- Les mairies
Communément appelées mairies, les
administrations municipales ne sont pas jusqu'à fin 2006
impliquées dans la gestion des ouvrages hydrauliques compte tenu du fait
que la maîtrise d'ouvrage est toujours étatique dans les faits.
Cependant, la volonté de transférer ce pouvoir à la mairie
se fait de plus en plus sentir. En effet, depuis 2006, beaucoup de Maires sont
déjà co-ordonnateurs avec la DDMEE des dépenses des AEV.
Aussi, il appartient aux communes de mettre en place leur stratégie de
mise en oeuvre de la politique sectorielle afin de pouvoir exercer pleinement
la maîtrise d'ouvrage du service de l'eau portable.
II-4 Quatrième
période : depuis 2000
Cette période est marquée aussi par deux grands
événements :
- la réédition du document de stratégie
en 2005
- la réalisation d'une étude-diagnostique des
AEV en 2006
II-4-1 Réédition
du document de stratégie
La construction des Adductions d'Eau Villageoises s'intensifie
surtout avec la multiplication des partenaires internationaux et l'ampleur des
financements. L'événement majeur de cette période est la
réédition en 2005 du document de stratégie nationale. Le
nouveau document qui n'est qu'une actualisation du 1er s'inscrit
dans le nouveau contexte de la décentralisation et réaffirme les
principes directeurs de la stratégie de 1992 à la seule
différence que la norme d'équipement est passée de 1 point
d'eau pour 500 habitants à 1 point d'eau pour 250 habitants21(*).
Par ailleurs, il a été mis un accent particulier
sur les aspects suivants :
· la décentralisation du processus de prise de
décision passe désormais par les communes qui à partir des
demandes des usagers planifient les actions ;
· la recherche de la réduction du prix de revient
de l'eau par la prise en compte des propositions techniques à moindre
coût et la gestion efficiente ;
· la promotion du secteur privé dans les
activités de construction, d'exploitation, du suivi et
d'intermédiation sociale avec un effort de professionnalisation des
acteurs locaux opérant dans le secteur ;
· la prise en compte de l'objectif social de l'eau en vue
de la réduction de la pauvreté.
II-4-2 Etude-diagnostique des
Adductions d'Eau Villageoises
Conduite par la DGeau à travers la cellule Initiative
Eau, l'évaluation de la gestion communautaire (ou encore
étude-diagnostique de la situation des AEV) a pris en compte environ
trois quart des AEV existants et a débouché sur les principaux
constats résumés ainsi qui suit :
· une gestion médiocre du
système : La moitié des AEV sont mal
gérées (42%) ou pas gérées du tout (8%). L'autre
moitié est bien (22%) ou moyennement (28%) gérée. La
capacité financière pour le renouvellement, qui constitue un des
critères essentiels pour la durabilité, n'est suffisante que sur
27% des AEV.
· un taux de fonctionnalité
élevé22(*) : plus des trois quart (78%) des AEV
sont fonctionnelles ; mais on constate de grandes disparités en
fonction des types d'énergie utilisées pour le pompage (100% pour
les AEV abonnées au réseau électrique public, 91% pour
celles utilisant le système thermique et 36% pour les installations
photovoltaïques) ;
· des problèmes techniques sérieux
mettant parfois en péril l'équilibre financier du système
de gestion23(*) : il s'agit notamment des
problèmes de maintenance des systèmes de pompage pour 40% des
sites. Les autres problèmes comme la qualité de l'eau, les
baisses de tension du réseau électrique de la SBEE sont moins
fréquents, mais néanmoins préoccupants pour la
rentabilité des systèmes ;
· des problèmes de faible consommation de
l'eau potable24(*) : 16% des sites visités sont
structurellement non rentables. Cette situation est due à la faiblesse
de la population desservie par le système ou à la forte
concurrence de points d'eau alternatifs proches, pérennes et gratuits.
Dans les deux cas, cela entraîne une vente de l'eau insuffisante pour
couvrir l'ensemble des frais de fonctionnement et de renouvellement du
système de pompage. Les consommations unitaires restent modestes avec
une moyenne d'environ 8 litres/jour/personne.
Après cet aperçu sur l'évolution de la
stratégie, nous allons aborder dans le chapitre II, la
problématique et la méthodologie.
Chapitre II : PROBLEMATIQUE ET
METHODOLOGIE
Ce chapitre comporte trois titres :
- la problématique ;
- les objectifs ;
- la démarche méthodologique.
I-
PROBLEMATIQUE
Depuis plus de dix ans dans de nombreux pays d'Afrique
(Burkina-Faso, Mali, Niger, Sénégal, Mauritanie, Ouganda, Ghana,
etc.), d'importantes réformes structurelles sont introduites dans
le système de l'Approvisionnement en Eau Potable (AEP) des populations
rurales et périurbaines. Ces réformes ont touché des
domaines aussi divers que variés du service d'AEP.
L'Etat mauritanien, par exemple, après avoir
expérimenté plusieurs modèles de gestion dont la
régie communale, a opté pour la concession25(*) depuis 1993. De ce fait,
l'Etat mauritanien a créé un nouveau métier (celui des
concessionnaires de réseaux d'AEV) où furent engagés
plusieurs diplômés sans emplois. Dans ce même pays, des
concessionnaires financent (à 100%) sur les recettes de la vente de
l'eau, l'extension du réseau. Au Mali, la Direction Nationale de
l'Hydraulique a confié la gestion du service de l'eau aux associations
d'usagers, mais les oblige depuis 1994 à collaborer avec les services
d'une structure d'accompagnement dénommée "Cellule de Conseil aux
Adductions d'Eau potable26(*)" (CCAEP) moyennant une redevance de 20FCFA par
mètre cube d'eau produite. La CCAEP effectue un suivi technique et
financier dont le résultat a été la limitation des risques
de détournements au point où à partir de 1996 la
maîtrise des coûts est manifeste : le coût de revient
moyen est passé de 431FCFA à 228FCFA/m3. Au Tchad, une
stratégie similaire à la malienne a été
adoptée plus récemment. Dans la région de Bobo Dioulasso
(au Burkina Faso), plusieurs AEV mutualisent leur fonds de renouvellement afin
de pouvoir bénéficier de crédits bancaires. En Ouganda,
une entreprise (Kalebu SARL) a financé sur fonds propre quatre
installations de points d'eau qu'elle exploite pour desservir des quartiers
périphériques de Kampala à la suite d'un contrat de
concession de 30 ans avec les représentants des habitants des quartiers.
Au Bénin, par contre, la situation n'a guère
évolué depuis 1992 malgré la réédition en
2005 du document de stratégie sectorielle.
En effet, l'AEP en milieu rural du Bénin est toujours
sous le régime de propriété commune27(*) ;
c'est-à-dire qu'un ensemble d'individus désignés par la
communauté a le contrôle de la ressource. Les équipements
de fourniture d'eau constituent les propriétés collectives des
usagers locaux. L'initiative d'entretien et de renouvellement doit venir d'eux.
Dans la mise en place de ces équipements, les communautés ont
apporté collectivement leur participation et sont responsables de la
gestion de ces équipements.
Avec l'avènement de la décentralisation en
décembre 2002 et les textes de lois y afférents, l'Etat central
est appelé à céder la maîtrise d'ouvrage aux
collectivités décentralisées que sont les communes. En
effet, la loi n°97-09 du 15 janv. 1999 portant organisation des communes
en République du Bénin dit en son article 93 que
« la commune a la charge de la fourniture et de la distribution
de l'eau potable..... ». L'article 108 précise comme suit
les modalités d'exercice de cette compétence :
« la commune exerce ses compétences en conformité
avec les stratégies sectorielles, les réglementations et les
normes nationales en vigueur ».
Or, adoptée en mars 2005, "la stratégie
nationale de l'approvisionnement en eau potable en milieu rural du Bénin
(2005-2015) " stipule que : « tirant leçon des
expériences du passé, la gestion du service de l'eau potable en
milieu rural, pour être durable doit se baser sur le principe de
délégation. ». De là, le document indique
l'option de double délégation aux communes
(Délégation de la commune à une AUEP, qui, à son
tour, délègue la gestion à un opérateur
privé).
C'est dans un tel contexte que la Direction
Générale de l'eau, sous l'impulsion de la cellule "Initiative
Eau", a réalisé une étude diagnostique du système
actuel de gestion de l'eau potable en milieu rural. Cette étude
révèle une gestion actuelle médiocre28(*). Les AUEP reconnaissent la
plupart des problèmes de gestion et estiment qu'ils peuvent être
résolus à travers un suivi et appui-conseil plus régulier
et une meilleure formation. Par contre, les Maires, moins optimistes,
considèrent la gestion communautaire globalement comme un échec.
Ils avancent comme arguments, l'absence de responsabilités des
gestionnaires actuels, le manque de transparence de leur gestion et
l'impunité dont ils bénéficient.
C'est donc pour harmoniser les points de vue que la DGEau a
initié un "atelier national sur la gestion des Adductions d'Eau
Villageoises" qui s'est déroulé du 20 au 22 juin
2006 à Cotonou. Cet atelier qui a regroupé l'ensemble des acteurs
du secteur (Maires, responsables d'AUE, ONG, secteurs privés, services
centraux du ministère de l'eau, etc.), après s'être
inspiré des expériences de délégation de gestion
dans six pays de la sous-région ouest africaine, a
préconisé les quatre options de gestion qui suivent (sur les
six soumis à la réflexion des participants) :
- option 2 : délégation de la gestion de
l'AEV par la commune à une AUEP
- option 4 : contrat tripartite entre la commune, l'AUEP
et un fermier ;
- option 5 : délégation par la commune de
la partie production à un fermier et de la partie distribution de l'eau
à une AUEP ;
- option 6 : délégation par la commune
à un fermier.
Au nombre des options que l'atelier a rejeté figure
celle dite de "la double délégation" qui, faut-il le
rappeler, est curieusement celle retenue dans le document de stratégie
nationale. Cette ambivalence voire contradiction de prescriptions au niveau
national n'est pas de nature à faciliter la compréhension des
intentions des décideurs nationaux du secteur.
En février 2007, la même Cellule Initiative Eau
entreprit de lancer la professionnalisation expérimentale de dix AEV
dont quatre de la commune de Toffo. En effet, il a été
proposé aux responsables des AEV ciblées de transformer leur
Comité Directeur (organe exécutif des AUE) en Groupement
d'Intérêt Economique (GIE) en vue d'une gestion
professionnalisée des réseaux. Avouons que l'initiative n'a pas
rencontré le succès escompté. Des quatre AEV
ciblées, les dirigeants d'une en l'occurrence celle de
Ouègbo-gare/Colli, ont catégoriquement rejeté la
proposition lors d'une Assemblée Générale extraordinaire
convoquée à cet effet. Ceci, en dépit de la promesse
d'investissement financier pour la rénovation du réseau. Les
trois autres encore sceptiques disent attendre de voir la concrétisation
des réalisations promises avant de se décider.
Cette précipitation dans la démarche pose davantage
le problème de l'efficacité des mesures correctives
préconisées par la DGEau et nous pousse à une série
de questionnements :
- quelle évaluation peut-on faire de la gestion
communautaire des AEV de la commune ?
- la gestion communautaire constitue-t-elle un handicap pour
la pérennité du service d'eau potable ?
- les AEV de la commune disposent-elles de capacité
financière suffisante pour le renouvellement de leur
équipement ? quels sont les facteurs limitants de cette
capacité financière ?
- quelle option convient-elle pour la gestion des AEV de la
commune de Toffo ?
Ces questions ont servi à la formulation de nos
objectifs de recherche.
II-
LES OBJECTIFS
Objectif général :
Contribuer à la mise en place d'un système de
gestion durable des Adductions d'Eau Villageoises de la commune de Toffo.
Objectifs spécifiques :
· Réaliser le diagnostic de la gestion
communautaire des AEV ;
· Identifier les facteurs limitants de la
viabilité financière des AEV ;
· Proposer des orientations stratégiques de
développement du secteur eau potable de la commune.
Nous avons pu réaliser ces objectifs grâce
à la démarche méthodologique qui suit.
III-
LA DEMARCHE METHODOLOGIQUE
La démarche méthodologique est constituée
de trois grandes étapes :
- la recherche documentaire ;
- la collecte et le traitement des informations ;
- le diagnostic communautaire.
III-1 Recherche documentaire
La recherche documentaire nous a amené à
parcourir les centres de documentation des structures ciblées que
sont :
· Les structures gouvernementales du secteur :
o Direction Générale de l'Eau (DGEau)
o Direction Départementale des Mines de l'Energie et de
l'Eau Atlantique/Littoral (DDMEE)
· Les ONG internationales du secteur
o Initiative Développement (ID)
o Centre Régional pour l'Eau Potable et
l'Assainissement à faible coût (CREPA)
· Le centre de documentation de la Faculté des
Sciences Economiques et de Gestion (FASEG) de l'Université
d'Abomey-Calavi (UAC).
A ces documents s'ajoutent ceux consultés en ligne sur
le web et ceux collectés sur l'aire d'étude.
Ensuite, nous avons rencontré les responsables de la
cellule "Initiative Eau" notamment en ce qui concerne le diagnostic
des AEV au Bénin. Ce qui nous a permis de collecter les documents comme
le « Rapport du diagnostic », le «Rapport de
synthèse de l'atelier national sur la définition d'une gestion
pérenne des AEV au Bénin» et enfin, le document de
« stratégie nationale de l'approvisionnement en eau
potable en milieu rural au Bénin ».
Les informations recueillies lors de la recherche documentaire
nous ont servi à l'élaboration de la problématique.
III-2
Collecte et traitement des informations
Il s'agit ici des informations relatives au fonctionnement des
Associations d'Usagers et à la gestion financière des AEV.
La collecte des données a consisté à
prendre contact avec la DDMEE et les responsables des Comités Directeurs
des huit AUEP objet de la présente recherche en vue de recueillir les
informations sur le fonctionnement institutionnel des AUEP (AG de
comptes-rendus de gestion, démocratie interne, gestion de conflits,
etc.), ainsi que des renseignements sur la gestion financière des AEV
à travers les rapports annuels d'activités de leurs
gestionnaires. Les informations recueillies sur le fonctionnement
institutionnel des AUEP nous ont permis d'élaborer un tableau synoptique
résumant l'essentiel des points clés ci-dessus cités de
leur fonctionnement.
Quant aux informations obtenues à partir des rapports
financiers de gestion, leur traitement nous a amener à élaborer
des comptes de résultat spécifiques aux objectifs de la recherche
et dégager des indicateurs de performance comme par exemple le ratio du
cash flow.
Le traitement des données a été fait avec
le logiciel informatique Microsoft Excel
III-3
Diagnostic communautaire ou réflexion critique des acteurs
locaux
Le diagnostic participatif a été conduit au
niveau de chacun de huit AEV et PEA cibles de l'enquête. Il a
consisté à organiser des groupes de discussions à raison
de 1 groupe par réseau d'eau de la façon la plus
représentative que possible des acteurs locaux à savoir :
- trois représentants (dont une femme) du Comité
Directeur de l'AUEP concernée ;
- le chef d'arrondissement ;
- les chefs de villages ;
- un représentant de l'Association de
développement ;
- un représentant des femmes.
Soient sept à neuf personnes par groupe de discussion
et 76 personnes constitutives de l'échantillon pour cette
étape.
Le principal outil de collecte a été le tableau
FFOM29(*) (Force,
Faiblesse, Opportunité et Menace) et la méthode d'animation des
groupes, le brainstorming. Ainsi, par cette technique, les forces,
faiblesses, opportunités et menaces ont été recueillies et
synthétisées. De cette synthèse, il s'est
dégagé la problématique majeure du système
d'approvisionnement en eau potable de la commune par l'identification de quatre
facteurs internes (deux forces et deux faiblesses) et deux facteurs externes
(une opportunité et une menace).
La Matrice d'Orientations Stratégique (MOS) qui est
élaborée à la suite de cette identification a permis de
formuler les orientations stratégiques du système.
Si les chapitres I et II ont été
consacrés au cadre conceptuel de l'étude, le chapitre III
présentera le cadre opérationnel, c'est-à-dire, la commune
de Toffo.
Chapitre
III : CADRE OPERATIONNEL DE L'ETUDE :
LA COMMUNE DE TOFFO
Ce chapitre présente la commune et ses partenaires
techniques et financiers dans le secteur de l'eau potable. En effet, il s'agit
des caractéristiques géophysiques et socio-culturelles (limites
géographiques, climat, cours d'eau, croyances liées à la
consommation de l'eau, etc.). Ne disposant pas de moyens suffisants pour
assumer entièrement ses responsabilités en matière de
construction et de gestion d'ouvrages hydrauliques, la commune s'est fait
assister par deux ONG spécialistes du secteur ; leurs
activités ont été aussi présentées
sommairement.
I-
CARACTERISTIQUES DE LA COMMUNE
I-1
Situation géographique, population et division
administrative30(*) :
Située dans la partie septentrionale du
département de l'Atlantique (voir carte de situation en annexe), Toffo
est une commune du sud-Bénin qui couvre une superficie de 492
km2 (Institut Géographique National) pour une population
estimée à environ31(*) 81500 personnes en 2006 (74717 en 2002 selon le
RGPH3) et une densité de 122hbt/km2
(RGPH3, 2002). La commune compte 10 Arrondissements
(Toffo-centre, Agué, Djanglanmey, Colli, Ouègbo, Damè,
Coussi, Sèhouè, Kpomè, Sey) et 54 villages. Son chef-lieu,
l'Arrondissement de Toffo-centre est situé à 81km de Cotonou.
Elle est limitée au Nord par la Commune de Zogbodomey
(Département du Zou), au Sud par celle d'Allada, à l'Est par
celle de Zê (au Sud-Est) et le lac Hlan (au Nord-Est) et à l'Ouest
par le fleuve Couffo servant de frontière naturelle avec la commune de
Lalo du Département de Couffo.
I-2
Climat et niveau des précipitations 32(*):
Toffo se situe dans la zone climatique de type
subéquatoriale caractérisée par la succession annuelle de
quatre saisons : deux saisons sèches (une grande de décembre
à mi-mars, et une petite de mi-juillet à août) et deux
saisons de pluie (une grande, de mi-mars à mi-juillet et une petite de
septembre à novembre). Signalons, toutefois, qu'à cause du
phénomène de changement climatique, la petite saison sèche
n'est plus tellement remarquable depuis quelques années sur la commune.
Le niveau des précipitations est en moyenne de 1100mm pour la grande
saison et 800mm pour la petite saison. Ce qui permet aux populations de
recueillir l'eau de pluie dans des citernes et jarres traditionnelles et aussi
dans des digues de fortune creusées dans les champs. Toutes ces sources
d'eau impropres à la consommation humaine constituent une
première catégorie de sources alternatives (aux sources d'eau
potable) dont les populations se servent.
I-3
Hydrographie33(*) :
Quant au réseau hydrographique, il est composé
de deux principaux cours d'eau : le fleuve Couffo à l'Ouest sur une
étendue de 0,12km2 sur la limite ouest des Arrondissements de
Agué et de Djanglanmey et le lac Hlan à l'Est qui s'étend
sur environ 1,65km2 sur la limite Est de l'Arrondissement de
Kpomè. On dénombre également quelques sources
sacrées comme Akpali à Toffo-centre, Adjagbé à
Colli et à Agué, les rivières Nouvo et Houèto
à Djanglanmè et Adjikoui à Kpomè, sans compter les
mares d'Adjagamè et d'Ahé dans l'Arrondissement de Damè.
L'ensemble de ces cours d'eau, lacs et mares constituent une deuxième
catégorie de sources alternatives d'approvisionnement en eau non potable
auxquelles se réfèrent également les populations pour leur
besoin d'eau.
I-4
Hydrogéologie34(*) :
Toffo est l'une des communes béninoises reconnue
à hydrogéologie difficile: plusieurs forages ont
été négatifs et dans plusieurs arrondissements, il n'est
pas possible de réaliser des ouvrages simples comme les puits modernes
et les FPM. Malgré cette contrainte naturelle qui la défavorise,
l'Etat et ses partenaires internationaux y ont investi d'énormes
ressources financières pour la construction des AEV sur toute
l'étendue de son territoire : au total, 09AEV et 1PEA de 1991
à 2004 (voir carte de situation des ouvrages hydrauliques en annexe).
I-5
Rites et Croyances socioculturels liées à la consommation de
l'eau
Toffo est un melting-pot de plusieurs groupes socioculturels.
On y distingue les Aïzo qui constituent la majorité de la
population (60% au RGPH de 1992) et sont répartis sur presque toute
l'étendue de la commune ; les Fons qui représentent le
deuxième grand groupe et plus subsidiairement les Adja, les Holli et les
yoruba. Malgré le développement des cultes chrétiens
surtout d'obédience "pentecôtiste", les gardiens de la tradition
de chaque groupe ethnique continuent de conserver les coutumes ancestrales
notamment les rites marquant les grandes étapes de l'existence humaine
(naissance, mariage, décès).
Chez les Aïzo de Colli par exemple, la
cérémonie de sortie du nouveau né est marquée par
un fait particulier qu'il convient de signaler dans le cadre de la
présente recherche. En effet, elle commence dès les
premières heures de la vie du nouveau né à qui on fait
boire d'abord "l'eau de ruissellement". Selon les personnes ressources
sollicitées sur la question, la pratique signifierait du
"blumaku", une sorte de vaccination qui ferait acquérir au
nouveau né une certaine immunité contre toutes sortes de germes
pathogènes même en cas d'épidémie. La croyance
à une telle immunité est si bien traduite dans les récits
panégyriques des Aïzo de Colli où l'on retrouve de
façon répétitive le bout de phrase :
« Ajagbevi blumaku Ayisunnutë»35(*).
Ainsi, toutes les campagnes de sensibilisation pour la
consommation de l'eau potable se heurtent à cette croyance qui bien
qu'elle s'effrite progressivement reste encore présente dans les
mentalités desdites populations.
II- LES OUVRAGES D'APPROVISIONNEMENT ET LE
TAUX DE COUVERTURE DE LA COMMUNE EN EAU POTABLE
II-1 Les
organisations non gouvernementales intervenant dans le secteur eau potable sur
la commune
Avant de parler des ouvrages d'approvisionnement proprement
dits levons un coin de voile sur les ONG du secteur qui ont oeuvré
à l'installation desdits ouvrages ; il s'agit de :
- Association pour étude et la réalisation des
aménagements en milieu rural (AERAMR) ;
- Initiative Développement (ID).
II-1-1 Association pour
étude et la réalisation des aménagements en milieu rural
(AERAMR)
C'est une ONG nationale qui travaille sur le territoire de la
commune depuis 2002. Elle est agréée par la DDMEE sur le
Programme d'Appui au Développement du Secteur Eau et Assainissement en
milieu Rural (PADEAR, phase I et II) en qualité de structure
d'intermédiation sociale.
Ces activités sur la commune couvrent jusqu'à
fin 2006 les domaines suivants :
· Mobilisation sociale :
o information et sensibilisation des communautés pour
leur participation à l'investissement initial ;
o formation des communautés pour recevoir et
s'organiser pour gérer l'ouvrage ;
· Suivi de gestion ;
· Suivi de fonctionnalité de l'ouvrage.
II-1-2 Initiative
Développement (ID)
"Initiative Développement" est une ONG
française de solidarité internationale, qui, sur financement de
divers partenaires, a réalisé de 2004 à 2007 un programme
d'appui au secteur eau potable de la commune à travers les
activités suivantes :
· extensions et pose de 21 bornes fontaines sur les
réseaux d'AEV existants ;
· réhabilitation de deux (2) réseaux
d'AEV (Coussi et Houngo-Govè, Subvention pour achat de 2 groupes
électrogènes) ;
· appui institutionnel à la commune :
o appui à la création d'un service technique
municipal pour le développement des infrastructures communautaires dont
notamment celles de l'eau potable (prise en charge salariale et
équipement informatique et bureautique) ;
o formation des élus et cadres municipaux sur les
thématiques de la maîtrise d'ouvrage communale de l'eau
potable ;
o appui à la réorientation stratégique de
la politique de gestion des AEV ;
o élaboration d'outils de bonne gestion
matérielle et financière des AEV et formations des responsables
d'AUEP à leur appropriation.
Par ailleurs, les activités de recherche de financement
de l'ONG ont abouti à l'obtention d'un financement de 635 millions de
FCFA (dans le cadre de la facilité ACP-UE pour l'eau,
9ième Fonds Européen de Développement) pour le
compte de la commune de Toffo et d'une autre commune limitrophe (celle de
Zè). Ainsi, sur la base de ce financement il est prévu de 2007
à 2011 les activités suivantes sur la commune :
· subvention pour la construction de 30 Bornes Fontaines
(BF) ;
· subvention pour la construction/réhabilitation
d'AEV (167 EPE) ;
· subvention de 16 AUEP pour l'achat de pompes à
chlore ;
· formation de 20 AUEP
· formation des cadres municipaux et des élus
· etc.
II-2 Les ouvrages
d'approvisionnement en eau potable et le taux de couverture de la
commune
Sur le territoire de la commune, on compte quatre types
d'ouvrages d'AEP à savoir :
- les Puits Modernes (PM) ;
- les Adductions d'Eau Villageoises (AEV) ;
- les Postes d'Eau Autonome (PEA) ;
- les Forages équipés de Pompe à
Motricité humaine (FPM)
Selon les types d'ouvrage, la couverture en ouvrages d'eau
potable est présentée dans le tableau n°1. De l'observation
du tableau, on constate une prépondérance de la couverture en
bornes fontaines par rapport aux autres types d'ouvrages : 230 des 270 EPE
sont constitués de bornes fontaines, soit 85% du nombre total d'EPE. Ce
qui justifie notre intérêt pour les AEV.
Tableau n°1 : Couverture de la commune en
ouvrages d'AEP
|
Nombre d'ouvrages
fonctionnels
|
Nombre d'ouvrages non fonctionnels
|
Nombre total d'ouvrages
|
Taux de couver-
ture (%)
de la commune
|
Population 2006 (estimée)
|
BF
|
PEA
|
PM
|
FPM
|
nbre
EPE fonction
nel
|
BF
|
PEA
|
PM
|
FPM
|
nbre
EPE
non
fonction-
nel
|
BF
|
PEA
|
PM
|
FPM
|
nbre total EPE
|
|
81544
|
89
|
|
27
|
|
205
|
26
|
1
|
7
|
2
|
65
|
115
|
1
|
34
|
2
|
270
|
62,8
|
Source : Données de nos enquêtes,
décembre 2006
NB: Nbre EPE (Equivalent Point d'Eau) =
2xnbreBF+ 4xnbrePEA+1xnbrePM +1xnbreFPM
La norme d'équipement est de 1EPE pour 250 personnes
Taux de couverture = [(205x250) / 81544)]x 100 = 62,8%
Deuxième partie : PRESENTATION
ET ANALYSE
DES DONNEES DE RECHERCHE
Chapitre IV
: LA GESTION COMMUNAUTAIRE DES ADDUCTIONS D'EAU VILLAGEOISES DE LA
COMMUNE DE TOFFO
Dans le premier chapitre il a été
présenté les principes directeurs de la gestion communautaires
ainsi que les résultats sommaires de l'évaluation dont elle a
été l'objet au Bénin en général. Le
quatrième chapitre dépeint la gestion communautaire à
Toffo à partir de l'analyse des indicateurs de fonctionnement
institutionnel (compte rendu annuel d'activités, démocratie
interne, gestion de conflits) des associations d'usagers et des indicateurs de
viabilité financière des adductions d'eau potable.
I-
LE FONCTIONNEMENT INSTITUTIONNEL DES ASSOCIATIONS D'USAGERS D'EAU
POTABLE DE LA COMMUNE DE TOFFO
I-1 Les caractéristiques
du fonctionnement des associations d'usagers d'eau potable de
la commune de Toffo
Le principal indicateur du fonctionnement régulier des
AUEP est la tenue des assemblées générales ordinaires de
compte rendu de gestion. Une AG ordinaire d'AUEP est une réunion de tous
les membres de l'Assemblée Générale élargie aux
autorités administratives (Maire et Chef d'Arrondissement) et aux
personnes ressources de la localité (par exemple, les responsables de
l'Association de développement) au cours de laquelle le Comité
Directeur rend compte de sa gestion financière et technique de
l'année écoulée et soumet à l'appréciation
des participants un budget prévisionnel d'exploitation.
Outre la tenue des AG, la démocratie interne au sein
des AUEP, la gestion des conflits sont autant d'autres paramètres non
moins négligeables du fonctionnement des AUEP. Ainsi, nous entendons
étudier le fonctionnement de ces organisations à travers ces
indicateurs de leur viabilité institutionnelle. Des dix que compte la
commune, deux ont été constituées en 2005 (Kpomè et
Houèglé). Ainsi, notre enquête sur le fonctionnement des
AUEP n'a pris en compte que les huit restantes.
Le tableau n°2 est un résumé synoptique du
fonctionnement de ces huit AUEP depuis leur création.Tableau
n°2: Tableau synoptique de fonctionnement des AUEP de la commune de
Toffo
AEV
|
Année de
mise
en service
|
Année de la 1ère AG constitutive
|
Nbre d'AG
de compte rendu
depuis la création de l'AUEP
|
Renouvellement
du Comité Directeur (CD)
|
Observations
|
Houègbo-gare/Colli
|
1991
|
1997
|
10 AG sur 10 attendues
|
CD renouvelé après trois mandats de trois ans au
lieu de deux mandats statutaires
|
|
Houègbo-Aliho
|
1991
|
1997
|
Trois AG tenues (2005, 2006, 2007) sur 10 attendues
|
CD renouvelé une fois en 2003. L'actuel CD est à
son deuxième mandat.
|
La gestion qui a été faite entre 1997 et 2003
n'a fait l'objet d'aucun compte rendu et il n'existe aucun document de gestion
sur cette période
|
Agbotagon
|
1997
|
1997
|
Trois AG tenues (2005, 2006, 2007) sur 10 attendues
|
CD renouvelé deux fois (2003 et 2006)
|
La gestion qui a été faite entre 1997 et 2003
n'a fait l'objet d'aucun compte rendu et il n'existe aucun document de gestion
sur cette période
|
Agon
|
1999
|
1999
|
une AG en 2007 sur sept attendues tenue pour rendre compte de la
gestion des années 2004, 2005 et 2006.
|
L'AUEP est à son deuxième CD depuis sa
création. Le premier a été dissout en 2004 suite à
des accusations de mauvaise gestion. le deuxième appelé
comité de crise s'est installé sans aucune passation de service
depuis février 2004.
|
C'est en une seule assemblée générale que
le nouveau comité directeur a rendu compte de la gestion de trois
années. Ce qui est contraire aux textes.
|
Sèhouè
|
1992
|
1997
|
une AG (en 2005) sur 10 attendues
|
CD reconstitué en janvier 2005. C'est seulement ce
dernier CD qui a été installé régulièrement.
Tous les autres qui l'ont précédés ont été
des comités de crise installés sur fonds d'accusation de mauvaise
gestion
|
La gestion qui a été faite entre 1997 et 2004
n'a fait l'objet d'aucun compte rendu.
|
Coussi
|
1999
|
1999
|
Trois AG tenues (2005, 2006, 2007) sur sept attendues
|
CD renouvelé deux fois (2003 et 2007)
|
Au 31 décembre 2006, les impayés sur
consommation que doivent plusieurs personnes (fontainiers, membres de CPE,
abonnés privés) envoisinent 1 million de franc CFA.
|
Sey
|
2000
|
2002
|
Trois AG (2003, 2005 et 2006)
|
Trois comités de crise en quatre ans
|
|
Houngo-Govè (PEA)
|
1994
|
1997
|
Trois AG tenues (2005, 2006, 2007) sur 10 attendues
|
Le CD a été renouvelé deux fois (2003 et
2007)
|
La gestion qui a été faite entre 1997 et 2003
n'a fait l'objet d'aucun compte rendu
|
Source : Données de nos enquêtes,
septembre 2007
La lecture du tableau nous amène à faire les
observations suivantes :
Fonctionnement des AUEP sur fond de lobby
extérieur :
- il s'est écoulé une période
relativement longue entre les dates de mise en service des réseaux et
l'institutionnalisation des AUEP en qualité de structure communautaire
de gestion. Cette période caractérisée par le pillage
systématique des ressources financières n'a fait l'objet d'aucun
compte rendu selon les responsables actuels d'AUEP ;
- à l'exception de Houègbo-gare/Colli, le
fonctionnement des AUEP est très irrégulier.
En effet, la plupart n'ont commencé par fonctionner
suivant les prescriptions statutaires (notamment en matière de compte
rendu de gestion) qu'à partir de l'année 2003 bien que nombre
d'elles aient été constituées bien avant : Agbotagon,
Houègbo-aliho, Houngo-govè (en 1997), Coussi et Agon (en 1999).
Or, l'année 2003 coïncide avec la première année
d'activités de l'ONG AERAMR en sa qualité de structure
d'intermédiation sociale (du PADEAR) chargée entre autres du
suivi de gestion et du fonctionnement des AEV.
Mieux, à partir de 2006, le financement des
réalisations de l'ONG ID a été conditionné à
la tenue des AG annuelles.
Ces deux constats font douter d'une autodétermination
communautaire pour une gestion efficiente des réseaux d'eau potable. En
d'autres termes, la communauté n'est pas en mesure de s'organiser en
elle-même sans une structure de régulation pour une gestion
durable des installations hydrauliques.
Refus des gestionnaires de rendre compte de leur
gestion :
- une seule AUEP (Houègbo-gare/Colli) a rendu compte
des 10 années de gestion ;
- une AUEP (Sèhouè) a rendu compte de la gestion
d'une seule année (2005) en 10 années d'existence ;
- deux AUEP (Agon et Coussi) ont rendu compte de la gestion de
trois ans (2004, 2005, 2006) en huit années d'existence ;
- quatre AUEP (Houègbo-aliho, Agbotagon,
Houngo-govè,Sey) ont rendu compte de la gestion de trois années
(2004, 2005, 2006) en 10 années d'existence.
Démocratie
interne biaisée:
Les Comités Directeurs sont composés de 9
à 11 personnes selon les AUEP. Leurs membres sont élus pour un
mandat de trois ans renouvelable une seule fois. Mais dans la pratique,
certains responsables de CD ont exercé trois mandats successifs (cas de
Houègbo-gare/Colli) et dans la plupart des cas cinq à six
personnes des CD ne sont que des figurants c'est-à-dire sans tâche
effective : c'est souvent le cas des représentants d'associations
de développement, des représentants de femmes, des adjoints aux
différents postes de responsabilité.
Le pouvoir de décision est centré le plus
souvent dans les mains d'un groupe de deux à trois personnes qui se
servent des dizaines d'autres comme des faire-valoir. Les membres de CD sont
désignés par consensus par un collège de
privilégiés et non par l'ensemble des membres de
l'Assemblée Générale. Ce qui constitue une entorse
à la démocratie électorale du groupe. Janique
Etienne36(*) (Agence
Française de Développement, Paris) a déjà fait les
mêmes constats bien avant nous sur les structures de gestion
communautaires d'ouvrages hydrauliques d'autres pays. Dans ce cadre, il a
écrit : «Dans les faits, de telles structures
fonctionnent rarement conformément aux prescriptions des dispositifs
initiaux des projets... Leur appropriation par un ou plusieurs notables est
extrêmement fréquente. Elles deviennent alors plus une sorte de
gestion privée informelle par un chef de village ou un commerçant
qu'un engagement communautaire réel. L'environnement socio-politique
local où dominent souvent aînés de lignage, élus
commerçants, fonctionnaires, etc. explique largement cet état de
fait, qui tend à privilégier les intérêts
individuels et non l'intérêt collectif.»
Existence de conflits internes bloquant le
fonctionnement régulier des AUEP:
Tous les réseaux d'AEV ont connu des situations de
conflits internes soit lors du renouvellement du CD ou suite à des
accusations de mauvaise gestion ou encore pour des problèmes
relationnels dus le plus souvent à des intérêts personnels
au sein des CD. A titre d'exemple, on peut citer les cas suivants :
- cas de l'AEV de Sey : trois comités de crise en
quatre ans dont un présidé par le chef d'arrondissement (ce
qu'interdit les textes)
- cas de l'AEV d'Agon : un ancien Comité
accusé de mauvaise gestion et dissout par un groupe de dissidents a
refusé de passer service et les fonds de l'AEV sont restés par
devers ces anciens gestionnaires;
- Houègbo-gare/Colli : AG extraordinaire en 2007:
le président du CD a été soupçonné par
certains membres de l'association de mener des manoeuvres secrètes afin
de s'approprier à titre personnel l'AEV.
I-2 Manque de
professionnalisme des responsables d'Associations d'Usagers d'Eau
Potable
La plupart des responsables d'AUEP sont des anciens
fonctionnaires à la retraite sans qualification dans le secteur de
l'approvisionnement en eau potable. Ainsi, la fonction de membre de
Comité Directeur ne constitue pour eux qu'un passe-temps de retraite.
Jusqu'à fin 2006, les présidents des AUEP de
Houègbo-gare/Colli, Houègbo-aliho, Agbotagon, Coussi, Sey, sont
des anciens fonctionnaires à la retraite. Pire, quelques responsables de
Comité Directeurs sont encore en activité notamment des
instituteurs. C'est le cas des présidents de Agon et de
Sèhouè, du trésorier de Coussi, du Secrétaire de
Houègbo-gare/colli, etc. Ces derniers n'assument leur
responsabilité au sein du groupe que pendant leur temps de loisir. Ce
qui constitue un handicap sérieux pour le bon fonctionnement des
associations.
A voir donc le fonctionnement institutionnel des AUEP, on peut
conclure que :
la gestion communautaire n'est pas favorable à
la pérennité du service d'approvisionnement en eau potable de la
commune de Toffo compte tenu du fonctionnement irrégulier des AUEP
et du manque de professionnalisme de leurs responsables.
II- LA CAPACITE FINANCIERE DE RENOUVELLEMENT
DE L'EQUIPEMENT DES ADDUCTIONS D'EAU VILLAGEOISES
La pérennité du service d'approvisionnement en
eau potable dépend dans une large mesure de la capacité
financière des AEV de renouveler sur fonds propre leur équipement
(groupe électrogène et pompe immergée) et du maintien
à long terme des indicateurs de cette capacité.
Sous ce titre nous entendons vérifier d'abord
l'état de fonctionnalité des AEV, avant d'aborder la
capacité financière proprement dite.
II-1 L'état de
fonctionnalité des AEV
Sur le territoire de la commune de Toffo, l'Etat et ses
partenaires internationaux ont investi d'énormes ressources pour doter
les communautés d'ouvrages d'eau potable. Les différents projets
qui se sont succédés surtout le PADEAR ont oeuvré pour la
construction et l'équipement des ouvrages d'eau potable dont notamment
les AEV. Sur les dix AEV que compte la commune, seules les huit construites
depuis une dizaine d'année ont été prises en compte pour
l'étude de la fonctionnalité : les deux autres n'ayant
été réceptionnées qu'en 2005. Le tableau n°3
présente l'état du fonctionnement de ces ouvrages.
Tableau n°3: Les AEV de la commune et leur
fonctionnalité
AEV
|
Arrondissements desservis
|
Nombre de BF fonctionnelles
|
Nombre de BF non fonctionnelles ou fonctionnelles à
mi-temps
|
Nombre total de BF
|
Houègbo-gare/Colli
|
Houègbo et Colli
|
12
|
11
|
23
|
Houègbo-Aliho
|
Houègbo
|
08
|
-
|
08
|
Agbotagon
|
Damè
|
11
|
05
|
16
|
Agon
|
Damè
|
04
|
02
|
07
|
Sèhouè
|
Sèhouè
|
11
|
-
|
11
|
Coussi
|
Coussi
|
22
|
04
|
26
|
Sey
|
Sey
|
12
|
01
|
13
|
Houngo-Govè (PEA)
|
Djanglanmè
|
-
|
02
|
02
|
Total
|
|
80
|
25
|
106
|
Sources : Données de nos enquêtes,
décembre 2006
De l'observation du tableau, on se rend compte d'une assez
bonne répartition spatiale des AEV sur toute l'étendue du
territoire de la commune : tous les arrondissements sont desservis par au
moins un réseau à l'exception de Djanglanmè qui ne dispose
que d'un PEA. On compte sept AEV et un PEA (sans compter les deux nouvelles
AEV réceptionnées en 2005), le tout reparti en 106 BF dont 80
fonctionnelles, soit un taux de fonctionnalité relativement
élevé de 75,5 %. Notons que ce taux de fonctionnalité est
très flottant et connaît de fréquentes chutes surtout en
saison sèche où la demande d'eau potable est plus
élevée.
II-2 La capacité
financière des AEV pour le renouvellement de l'équipement des
Adductions d'Eau villageoises
Les données recueillies auprès des AUEP nous ont
permis d'élaborer les comptes d'exploitation des AEV pour les
années 2004, 2005 et 2006, (voir annexe). Le tableau n°4
présente le récapitulatif de l'état de capacité
financière des huit AEV objet de la présente étude.
Tableau n°4: Capacité financière
pour le renouvellement de l'équipement des AEV
AEV
|
Marge brute
Cumulée (FCFA) de 2004 à 2006
[A]
|
Provision pour renouvellement cumulé (FCFA) de
2004 à 2006
[B]
|
Résultat avant
impôt cumulé (FCFA) de 2004 à
2006
[A-B]
|
Capacité financière pour le renouvellement
|
Houègbo-gare/Colli
|
23 430 232
|
3 382 650
|
20 047 582
|
Suffisante
|
Houègbo-Aliho
|
3 828 931
|
1 324 382
|
2 504 549
|
Suffisante
|
Agbotagon
|
6 869 935
|
1 328 480
|
5 541 455
|
Suffisante
|
Agon
|
1 914 322
|
4 275 242
|
- 2 360 920
|
Insuffisante
|
Sèhouè (données de 2005 seulement)
|
443 625
|
443 520
|
105
|
A peine suffisante (le résultat concerne seulement
l'exercice 2005)
|
Coussi
|
3 424 756
|
1 988 800
|
1 435 956
|
Suffisante ; mais menacée car le résultat
avant impôt est négatif en 2006 (-119 077)
|
Sey
|
6 829 955
|
3 172 981
|
3 656 974
|
Suffisante
|
Houngo-govè
|
1 066 322
|
2 029 748
|
- 963 426
|
Très faible, presque inexistante : résultat
avant impôt négatif pour les 3 années
|
Source : AUEP, 2004, 2005, 2006 (voir comptes
d'exploitation en annexe)
Du tableau, on fait les observations suivantes :
- les résultats avant impôt de deux AEV (Agon et
Houngo-govè) sont négatifs. Ces deux AEV n'ont donc pu mobiliser
de ressources financières suffisantes pour le renouvellement de leur
équipement au titre des trois années.
- cinq AEV (Houègbo-gare/Colli, Houègbo-aliho,
Agbotagon, Sey, Coussi) sur les huit étudiées disposent d'un
résultat avant impôt (RAI) supérieur à zéro
pour le compte des années 2004, 2005 et 2006. C'est-à-dire que
ces cinq AEV ont mobilisé de ressources financières suffisantes
pour le renouvellement de leur équipement au cours de ces
années. Mais la question reste encore de savoir si cette capacité
est durable.
II-3 La pérennité
de la capacité financière des AEV
Afin de pouvoir apprécier la pérennité du
service de fourniture de l'eau sur la commune, il importe de se poser de
questions sur la tendance d'évolution de la capacité
financière des AEV. C'est cette tendance que nous recherchons à
travers le ratio du cash flow. Le tableau n°5 récapitule les ratios
par AEV de 2004 à 2006 des cinq AEV ci-dessus citées.
Tableau n°5: Ratio
cash flow des AEV
AEV
|
Ratio cash flow/chiffre d'affaire
|
2004
|
2005
|
2006
|
Houègbo-gare/Colli
|
0,333
|
0,365
|
0,354
|
Houègbo-Aliho
|
0,239
|
0,244
|
0,265
|
Agbotagon
|
0,248
|
0,295
|
0,288
|
Coussi
|
0,146
|
0,144
|
0,112
|
Sey
|
0,471
|
0,391
|
0,362
|
Source : AUEP, 2004, 2005, 2006 (voir compte
d'exploitation en annexe pour les détails)
La figure n°3 présente la tendance
d'évolution du ratio cash flow des AEV de 2004 à 2006.
Figure n°3 : Tendance
d'évolution du ratio cash flow des AEV de 2004 à 2006
Source : AUEP, 2004, 2005, 2006
De l'observation de ce graphique, on constate :
- un léger accroissement du ratio cash flow pour trois
AEV (Houègbo-gare/Colli, Houègbo-aliho, Agbotagon) de 2004
à 2006
- par contre pour deux autres AEV (Coussi et Sey) les ratios
cash flow ont décru progressivement au cours de la même
période.
En définitive, sur les huit AEV cibles de
l'étude, cinq ont pu mobiliser de ressources financières
suffisantes au titre des trois années d'observation pour le
renouvellement de leur équipement. Cependant, seules trois
(Houègbo-aliho, Houègbo-gare/Colli et Agbotagon) de ces
dernières, ont connu un accroissement de cette capacité en trois
ans.
II-4 Quelques facteurs de la
capacité financière de renouvellement
II-4-1 le type
d'énergie
Le tableau qui suit présente les réseaux par
type d'énergie utilisé pour leur fonctionnement
Tableau n°6 : les AEV et les
types d'énergie utilisée
AEV
|
Type d'énergie
|
Résultat avant impôt cumulé (2004
à 2006)
|
Houègbo-gare/Colli
|
SBEE + groupe électrogène de relaie à partir
de 2006
|
20 047 582
|
Houègbo-Aliho
|
SBEE
|
2 504 549
|
Agbotagon
|
SBEE
|
5 541 455
|
Agon
|
Groupe électrogène
|
- 2 360 920
|
Sèhouè
|
SBEE
|
105
|
Coussi
|
SBEE + groupe électrogène de relaie à partir
de 2006
|
1 435 956
|
Sey
|
Groupe électrogène
|
3 656 974
|
Houngo-govè
|
Groupe électrogène
|
- 963 426
|
Source : AUEP, 2004, 2005, 2006 (voir
compte d'exploitation en annexe)
De l'observation du tableau, on constate que des trois
réseaux (Agon, Sey, Houngo-govè) qui sont à énergie
thermique intégrale deux (Agon et Houngo-govè) ont un
résultat avant impôt négatif.
De plus, on constate la chute des ratios cash flow de 2006 des
deux AEV (Houègbo-gare/Colli et Coussi) qui ont acquis des groupes
électrogènes de relaie en 2006. En effet, ces ratios ont
passé de 0,365 (en 2005) à 0,354 (en 2006) pour
Houègbo-gare/Colli et de 0,144 (en 2005) à 0,112 (en 2006) pour
Coussi (voir compte d'exploitation en annexe)
On en conclut donc que le type d'énergie est un facteur
limitant de la viabilité financière des réseaux
d'eau.
II-4-2
La consommation par tête d'habitant
La consommation unitaire, c'est-à-dire par tête
de personne, varie de 1,8 à 9 l/jr/pers. ; la moyenne est de
4l/jr/pers. (voir tableau n°7). Cette moyenne comparée aux moyennes
départementale (6,8l) et nationale (7,9l37(*)) est relativement faible. Elle est encore très
éloignée des objectifs du PNUD qui préconise 20
l/jr/pers38(*).
Tableau n°7 :
Quantité d'eau consommée par personne
AEV
|
Population desservie estimée (A)
|
Consommation annuelle moyenne en m3 (B)
|
Qté d'eau consommée par pers.
(l/j/pers.) D= (A/B/365)x1000
|
Houègbo-gare/colli
|
11 500
|
37 585
|
9,0
|
Houègbo-aliho
|
3 000
|
7 120
|
6,5
|
Coussi
|
14 000
|
12 053
|
2,4
|
Agbotagon
|
6 500
|
9 627
|
4,1
|
Houngo
|
2 500
|
2 382
|
2,6
|
Sey
|
6 200
|
7 952
|
3,5
|
Sèhouè
|
9 500
|
6 160
|
1,8
|
Agon
|
6 500
|
6 305
|
2,7
|
Consommation moyenne
|
|
|
4,1
|
Source : Recensement 2002 pour les populations et
AUEP pour les consommations annuelles
Cette faible consommation de l'eau potable par les populations
rend difficile la réalisation de l'équilibre financier des AEV.
En effet, de la comparaison des données de la consommation unitaire aux
résultats des comptes d'exploitation, on remarque que les AEV qui ont
réalisé les meilleurs résultats sont également
celles dont les consommations unitaires sont les plus élevées
(voir tableau n°8)
Tableau n°8 : Quantité d'eau
consommée par personne et résultats d'exploitation
AEV
|
Qté d'eau consommée par pers.
(l/j/pers.)
|
Résultat avant impôt cumulé (2004
à 2006)
|
Houègbo-gare/Colli
|
9
|
20 047 582
|
Houègbo-Aliho
|
6,5
|
2 504 549
|
Agbotagon
|
4,1
|
5 541 455
|
Agon
|
2,7
|
- 2 360 920
|
Sèhouè
|
1,8
|
105
|
Coussi
|
2,4
|
1 435 956
|
Sey
|
3
|
3 656 974
|
Houngo-govè
|
2,6
|
- 963 426
|
Source : Recensement 2002 pour les populations et
AUEP pour les consommations annuelles
On en conclut donc que la quantité d'eau
consommée est un facteur limitant de la viabilité
financière des AEV
II-4-3
Les dépenses de fonctionnement des Associations d'Usagers de l'Eau
Potable
Contrairement aux idées très répandues
chez les gestionnaires communautaires, la gestion communautaire revient
chère à la commune. En effet, entre 9 et 19% (moyenne communale
de 14% ; voir tableau n°9) du chiffre d'affaire des réseaux
d'eau sont consommés dans les dépenses de fonctionnement des
AUEP39(*). Ce qui alourdit
le coût de revient du mètre cube et par conséquent le prix
de vente au robinet.
Tableau n°9 : Fonctionnement
AUEP/chiffre d'affaire (%)
Fonctionnement AUEP/chiffre d'affaire (%)
|
AUEP
|
2004
|
2005
|
2006
|
Moyenne
|
Houègbo-gare/colli
|
18,2
|
15,2
|
17,2
|
16,87
|
Agbotagon
|
17,4
|
16,7
|
21,3
|
18,5
|
Houègbo-aliho
|
5,1
|
6,8
|
14,7
|
8,9
|
Coussi
|
19,2
|
19,4
|
19,4
|
19,3
|
Sey
|
2,3
|
11,7
|
20,1
|
11,4
|
Agon
|
2,1
|
13,5
|
15,3
|
10,3
|
Houngo
|
3,5
|
19,0
|
15,0
|
13,3
|
Moyenne
|
|
|
|
14,08
|
Source: AUEP, 2004, 2005, 2006
Comparées aux résultats nets moyens, les
dépenses de fonctionnement des AUEP sont aussi très
élevées. Elles vont de 36,4 à 46% des résultats
nets moyens pour les réseaux rentables (Houègbo-aliho,
Houègbo-gare/Colli, Agbotagon et Sey). Pour les réseaux
déficitaires, Coussi par exemple, les AUEP fonctionnent au
détriment de la provision qui devrait être constituée pour
le renouvellement de l'équipement. Pour l'ensemble des réseaux,
en moyenne 53% du résultat net sont consommés dans les frais de
fonctionnement des AUEP (voir détails au tableau n°10).
Tableau n°10: Fonctionnement
AUEP/résultat net (%)
Fonctionnement AUEP/résultat net (%)
|
AUEP
|
Année 2004
|
Année 2005
|
Année 2006
|
Moyenne
|
houègbo-gare/colli
|
41,1
|
31,4
|
38,6
|
37,03
|
Agbotagon
|
49,2
|
38,4
|
50,5
|
46,0
|
Houègbo-aliho
|
29,9
|
33,9
|
45,5
|
36,4
|
Sey
|
7,9
|
48,1
|
59,1
|
38
|
Coussi
|
79,0
|
80,8
|
161,5
|
107,1
|
Moyenne
|
|
|
|
53,00
|
Source: AUEP, 2004, 2005, 2006
Par rapport au cash flow, l'AUEP (Houègbo-aliho) dont
le montant des frais de fonctionnement est le moins élevé (8,9%
de chiffre d'affaire et 36,4% du résultat net) est la seule dont les
ratios cash flow ont connu un accroissement continu de 2004 à 2006
(0,239 ; 0,244 ; 0,265). Ce qui constitue un bon signe pour la
viabilité financière du réseau. Par contre, L'AUEP de
Coussi est celle dont le montant des frais de fonctionnement est le plus
élevé (19,3% du chiffre d'affaire). Cette même AUEP a connu
un résultat avant impôt négatif en 2006
(-119 077). Si elle pouvait
réduire d'un peu plus de 10%40(*) les frais de son fonctionnement de cette même
année, elle rétablirait l'équilibre.
On conclut donc de cet ensemble d'observations que le montant
des frais de fonctionnement des AUEP constitue également un facteur
limitant de la viabilité financière des AEV.
En définitive, le type d'énergie
utilisée, la consommation par tête d'habitants et les
dépenses de fonctionnement des AUEP sont des facteurs limitants de la
viabilité financière des AEV.
Chapitre V : REFLEXION CRITIQUE DES ACTEURS COMMUNAUX DU
SECTEUR EAU POTABLE
Il a été restitué aux acteurs locaux les
résultats du diagnostic technique (au chapitre IV) en vue de solliciter
leur réflexion critique pour une éventuelle réorientation
de politique. Ainsi, ce chapitre rapporte l'essentiel de cette réflexion
dans des outils techniques appropriés. Il s'agit du tableau des
« Forces, Faiblesses, Opportunité s et
Menaces » (FFOM) et de la « Matrice des
Orientations Stratégiques » (MOS).
I-
FORCES, FAIBLESSES, OPPORTUNITES ET MENACES (FFOM)
DU SECTEUR EAU POTABLE DE LA COMMUNE
Des discussions de groupes d'acteurs (responsables
gestionnaires, chefs d'arrondissement, chefs de villages, notables, ...) ont
été organisées AEV par AEV. Par la technique de
brainstorming, les Forces (facteurs positifs internes), les Faiblesses
(facteurs négatifs internes), les Opportunités (facteurs positifs
externes) et les Menaces (facteurs négatifs externes) ont
été recueillis et synthétisés. Ensuite, un autre
atelier de synthèse, regroupant les représentants d'acteurs au
niveau communal, a été organisé. Au cours de ce dernier,
les Forces, Faiblesses, Opportunités et Menaces majeures ont
été dégagées et présentées dans le
tableau dans le tableau n°11 encore appelé "tableau FFOM".
Tableau n°11 : Tableau des Forces,
Faiblesses, Opportunités et Menaces (FFOM)
Forces
|
Faiblesses
|
Opportunité
|
Menace
|
1. Existence d'une division technique pour la mise en oeuvre des
projets d'eau et le suivi technique et financier des AEV ;
2. Acteurs communaux favorables à la maîtrise
d'ouvrage communale des ouvrages d'eau potable et aux réformes
nécessaires à une gestion pérenne des AEV ;
|
1. pérennité du service d'approvisionnement en eau
potable peu assurée compte tenu des indicateurs actuels de gestion de
nombres d'AEV et des insuffisances de fonctionnement des AUEP
2. Appropriation des réseaux d'AEV par de petits groupes
de personnes qui en font une gestion presque personnalisée
|
Existence sur la commune d'ONG et de projets de
développement intervenant dans le secteur eau potable
|
Risque de blocage des financements extérieurs pour faute
de réformes nécessaires à la gestion pérenne des
AEV
|
Source: résultats de nos enquêtes,
septembre 2007
II-
LES ORIENTATIONS STRATEGIQUES DE DEVELOPPEMENT
DU SECTEUR EAU POTABLE DE LA COMMUNE
II-1 Présentation de la
Matrice d'Orientation Stratégique
Neuf participants ont réparti un total de 10 points
dans huit cellules. La note à attribuer par cellule varie de zéro
à trois points et dépend de comment le participant
apprécie la pertinence du croisement. La note totale d'une cellule varie
alors de 0 à 27 points (9x3). Le cadran du centre récapitule dans
chaque angle les totaux des croisements "Forces et opportunité" ;
"Forces et Menace" ; "Faiblesses et opportunité" et "Faiblesses et
Menace".
Les notes des cellules ont été attribuées
suite aux questions suivantes :
- Dans quelle mesure la commune utilise telle force pour
saisir telle opportunité ?
- Dans quelle mesure la commune utilise telle force pour
contourner, réduire ou supprimer telle menace ?
- Dans quelle mesure telle faiblesse empêche la commune
de saisir telle opportunité ?
- Dans quelle mesure telle faiblesse aggrave telle
menace ?
Les résultats de l'atelier MOS sont
présentés dans le tableau n°12.
Tableau n°12 : La Matrice d'Orientation
Stratégique (MOS) du secteur approvisionnement en eau potable de la
commune
|
Opportunité
|
Menace
|
Totaux
|
Existence sur la commune d'ONG et de projets de
développement intervenant dans le secteur eau potable
|
Risque de blocage des financements extérieurs pour faute
de réformes nécessaires à la gestion pérenne des
AEV
|
|
Forces
|
Existence d'une division technique pour la mise en oeuvre des
projets d'eau potable et le suivi technique et financier des AEV.
|
12
|
10
|
22
|
30/54
23/54
11/54
26/54
18
13
|
31
|
|
|
Faiblesses
|
pérennité du service d'approvisionnement en eau
potable peu assurée compte tenu des indicateurs actuels de gestion de
nombres d'AEV et des insuffisances de fonctionnement des AUEP
|
|
11
|
11
|
Appropriation des réseaux d'AEV par de petits groupes
de personnes qui en font une gestion presque personnalisée
|
11
|
15
|
26
|
|
Totaux
|
41
|
49
|
90
|
Source: Résultats de nos enquêtes,
septembre 2007
II-2 Observation et analyse de
la MOS
- Le croisement des deux forces avec l'opportunité a
obtenu la note 30/54. La commune n'utilise donc que passablement ses forces
pour profiter de l'opportunité. D'où la nécessité
d'un renforcement de capacité;
- Le croisement des deux faiblesses avec l'opportunité
a obtenu 11/54 points. Donc, les faiblesses n'empêchent la commune de
profiter de l'opportunité que dans une moindre mesure ;
- Le croisement des deux forces avec la menace a obtenu 23/54
points. Alors, la possibilité pour la commune d'utiliser ses forces pour
contourner ou supprimer la menace est faible ;
- Le croisement des deux faiblesses avec la menace a obtenu
26/54. Les faiblesses aggravent dans une certaine mesure la menace. La commune
doit alors développer des actions dans le sens de réduction de
l'ampleur des faiblesses en vue de supprimer la menace.
II-3 Formulation des
orientations stratégiques
De l'analyse précédente, nous formulons les
quatre orientations stratégiques suivantes en vue de la
pérennisation du service d'approvisionnement en eau potable sur la
commune :
1) Renforcer les capacités d'intervention de la
division technique de la mairie.
a. Associer à l'agent technique génie civil, un
agent financier grâce à un redéploiement du personnel
municipal ;
b. Former l'équipe de la division technique aux
techniques de planification et de gestion axées sur le
résultat ;
c. Former l'équipe de la division technique à
l'utilisation des logiciels informatiques appropriés ;
d. Former l'équipe de la division technique à
l'utilisation des outils de gestion comptable et financière des AEV.
2) Renforcer les capacités des acteurs
communaux (AUEP, élus, notables...)
a. Renforcer la compréhension des acteurs communaux sur
les réformes en cours grâce à des séances
d'information, d'éducation et de communication (IEC) ;
b. Former les gestionnaires des réseaux d'AEV sur la
tenue des outils de gestion et de compte rendu.
3) Prendre des mesures en vue de l'amélioration
des indicateurs financiers de gestion des AEV
a. Rendre opérationnelle la maîtrise d'ouvrage
communale par la signature de nouveaux cahiers de charges avec les
gestionnaires : il s'agira de démarrer l'effectivité de la
maîtrise d'ouvrage communale par la mise en route de l'option2 :
Délégation de la gestion de l'AEV par la commune à une
AUEP.
b. Evaluer le respect des nouveaux cahiers de charge au bout
de 6 mois.
c. Suivre et contrôler la gestion des AEV.
d. Recueillir l'avis technique du service départemental
de l'hydraulique pour toutes opérations.
e. Rechercher de financement pour faire passer certains
réseaux (exemple d'Agon) du groupe électrogène au
branchement de la société publique d'énergie
électrique (SBEE)
f. Baisser le prix de l'eau à la consommation et mener
des activités de sensibilisation sur la consommation de l'eau potable.
Aujourd'hui encore dans la plupart des ménages, les populations
continuent d'utiliser l'eau des sources non potables (citernes traditionnelles,
marigots, digues, etc.) pour divers usages (toilettes, lessives, vaisselle,
etc.) et même pour la boisson bien que la source d'eau potable se trouve
à quelques pas de leurs habitations. Un tel comportement est dû
à deux facteurs fondamentaux : Le pouvoir d'achat trop faible de
certaines couches de la population et L'insouciance d'autres face aux risques
de maladies liées au péril hydro-fécal ;
4) Opter pour la professionnalisation à moyen
terme de la gestion des AEV
Il s'agira pour la commune d'opter pour la
Délégation de gestion par la commune à un fermier
C'est l'option de la totale professionnalisation. Un fermier
(société de droit privé) signe avec la commune un contrat
d'exploitation de l'AEV. Ses tâches couvriront l'entièreté
des charges d'exploitation du système (vente de l'eau aux usagers,
collecte des recettes, l'entretien et la réparation de l'ensemble des
ouvrages et des équipements). Il devra payer, au mètre cube
produit, des redevances telles que redevance pour le fonds de renouvellement et
d'extensions et redevance au budget communal (voir figure n°4).
Le processus de professionnalisation de la gestion des AEV
doit être conduit avec une démarche établie par l'ensemble
des acteurs à différents niveaux : autorités
communales, élus, services étatiques, ONG, etc.
Dans le but d'intéresser d'éventuels
opérateurs privés, la commune peut être amenée
à constituer des lots d'AEV à mettre en affermage à la
suite d'une procédure d'appel à concurrence public. Les
lots41(*) pourront
être constitués de la manière suivante :
- Lot1 : Houègbo-aliho, Agbotagon, Agon,
Sèhouè, Kpomè
- Lot2: Coussi, Sey, Houèglé,
Houngo-govè
- Lot3 : Houègbo-gare/Colli
Les fermiers sélectionnés devront payer une
licence d'exploitation ou tout au moins une caution dont le montant sera
fixé par la commune.
Schéma de la délégation directe par
la commune à un fermier
CONCLUSION
Cette étude a été
entreprise en vue d'éclairer la décision des autorités de
la commune sur le choix raisonné de l'option de gestion du service de
l'eau potable de leur milieu.
Nous n'avons nullement la prétention d'avoir fait un
diagnostic exhaustif du secteur eau potable de la commune de Toffo. Mais le
présent mémoire a révélé, des certaines
failles du système de gestion en vigueur que nous résumons en
essentiel comme suit :
- la gestion communautaire à l'état actuel ne
rassure pas de la pérennité du service de fourniture de l'eau
potable aux populations de la commune de Toffo : comptes-rendus de gestion
insuffisants, démocratie interne biaisée, fréquence
de conflits internes entre responsables gestionnaires ou du fait de
prétendants à la gestion, etc. ;
- le coût de fonctionnement des Associations d'Usagers
de l'Eau potables est trop élevé par endroit, au point où
la rentabilité des AEV soit menacée de ce seul fait.
- le type d'énergie utilisé (groupe
électrogène, ou abonnement à la société
béninoise de l'énergie électrique) ; et la
consommation par tête de personne de l'eau potable sont, tout de
même, autant d'autres facteurs qui influencent négativement la
rentabilité des AEV.
Cet ensemble de constats corrobore les idées de Janique
(E.) lorsque ce dernier
déclare : « l'idée qu'un comité
villageois reviendrait moins cher qu'un opérateur privé en charge
de la gestion des mêmes équipements hydrauliques tient parfois du
mythe : détournements financiers, difficultés à
gérer les équipements de manière professionnelle ou
à investir pour d'éventuelles extensions, manque de
disponibilité liée au bénévolat imposé aux
membres du comité, voilà autant de facteurs de risques pour le
développement des projets selon les modalités prévues
à l'origine et donc de possibilités de
surcoût »42(*) (p.6)
Au vu de tout ceci, nous suggérons de repenser la
stratégie en priorisant l'option professionnelle.
Certes, on note un taux de fonctionnalité des points
d'eau acceptable (75,5%). Mais si rien n'est fait dans le sens de
l'amélioration des indicateurs de performance des AEV, le pire est
à craindre dans un proche avenir surtout dans la mesure où le
processus de transfert de la maîtrise d'ouvrage à la commune est
très lent et les réformes engagées par les services
compétents tardent à prendre véritablement forme sur le
terrain. Ainsi, nous suggérons qu'il est impérieux de s'employer
à fermer les fissures que la présente étude a
dévoilées au risque qu'elles ne deviennent demain des gouffres,
après demain des crevasses. C'est pourquoi, nous avons
élaboré de concert avec les acteurs locaux intervenant dans le
service d'eau potable de la commune les quatre orientations stratégiques
qui suivent :
- Renforcer les capacités d'intervention de la division
technique de la mairie ;
- Renforcer les capacités de compréhension des
acteurs communaux (AUEP, élus, notables...) sur les réformes
en cours;
- Prendre des mesures en vue de l'amélioration des
indicateurs financiers de gestion des AEV ;
- Opter pour la professionnalisation à moyen terme de
la gestion des AEV.
L'option de professionnalisation de la gestion des AEV est
incarnée aujourd'hui par la politique sectorielle de l'Etat. Mais le
processus doit être conduit avec doigté et méthode. La
stratégie qui a consisté à transformer les actuels
Comités Directeurs en Groupements d'Intérêts Economiques
(GIE) a suscité des remous et autres quiproquo parce l'idée, non
seulement, n'a pas été discuté avec les acteurs locaux,
mais parachutée de l'extérieur sans l'effort minimum de
communication et de partage que requiert un changement de si grande envergure.
Il nous semble plus judicieux de concrétiser d'abord la maîtrise
d'ouvrage communale du secteur par la signature avec les gestionnaires actuels
des cahiers de charges stipulant clairement leurs droits et obligations et la
prise de mesures limitant le développement des surcoûts de gestion
avant d'envisager la gestion professionnalisée. De toutes façons,
la professionnalisation du service d'approvisionnement en eau potable doit
être entendue comme un processus et non une panacée imposée
une fois pour toute dans la précipitation.
BIBLIOGRAPHIE
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Assainissement - Hygiène pour les populations à risques,
Paris, Hermann, 744p.
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annuel d'activités, Toffo, 6p.
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annuel d'activités, Toffo, 7p.
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annuel d'activités, Toffo, 6p.
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synthèse,
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de synthèse atelier national sur la définition d'une gestion
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et dynamiques locales en zone rurale au Bénin, in
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des acteurs dans le développement local, cas des zones rurales au
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services d'eau d'Afrique subsaharienne :une géographie de la
diversité, Cybergeo,
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du dispositif communal de maitrise d'ouvrage dans le domaine de l'eau
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Développement Economique, (1999), les entreprises sociales,
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Thaithe, A., (2001), L'eau : besoin, droit ou quel
bien public ?, Pau, Colloques des biens publics mondiaux, 7
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Vézina, M. et Valfrey, B., 2001, La gestion du
service de l'eau dans les petites villes : résultats d'une
rencontre inter-Etats en Afrique de l'ouest, pS-Eau , 8 p.
ANNEXE
Annexe 1 : Carte de
situation géographique et divisions administratives de la commune de
ToffoAnnexe 1 : Carte de Situation géographique et
divisions administratives de la commune de Toffo
Annexe 2 : Carte
d'infrastructures hydrauliques
Toffo
Annexe 3 : Comptes
d'exploitation des adductions d'eau villageoises de la commune de
Toffo
Source : AUEP, 2004, 2005, 2006
Source : AUEP, 2004, 2005, 2006
Annexe 4 :
Fiche de collecte des données
Fiche de collecte des données
I -CARACTERISTIQUES de l'AEV
1- Dénomination :
2- Situation géographique :
commune : arrondissement :
village :
3- Zone géographique desservie :
4- Date de mise en service :
5- Caractéristiques forage
Profondeur : débit
maximum possible :
6- Pompe immergée
Type : marque :
débit :
HMT(hauteur de refoulement):
KVA :
7- Alimentation du réseau (groupe
électrogène et/ou SBEE) :
8-Groupe électrogène
Marque :
Ampèremètre:
9- Distance de refoulement (en mètre):
10- Caractéristiques du château d'eau
Volume du réservoir :
Hauteur du château :
II- PRODUCTION, DISTRIBUTION ET PRIX DE
L'EAU
2- Prix de l'eau
Prix du m3 :
Prix de la bassine de 30l :
3- Répartition du prix
- CD :
- Fontainier :
- CPE :
4- Distribution de l'eau
- Nombre total de BF :
nombre de BF fonctionnel :
- Nombre de BP :
nombre de BP fonctionnel :
5- Exonération de vente d'eau
Nombre moyen de m3 exonéré chaque
année :
Structures bénéficiaires (liste):
III- L'EXPLOITATION DES 3 DERNIERES ANNEES
Compte d'Exploitation des 3 dernières
années
AEV :
|
COMPTE D'EXPLOITATION
|
|
2004
|
2005
|
2006
|
Cumul
|
RECETTES D'EXPLOITATION
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|
Volume distribué aux BF
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|
|
|
|
Prix de vente du m aux BF
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|
|
|
|
Volume distribué aux BP
|
|
|
|
|
Nombre total de m distribués
|
|
|
|
|
Prix de vente du m aux BP
|
|
|
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|
Chiffre d'Affaire
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|
|
Impayés
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|
Autres recettes
|
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|
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|
Total recettes d'exploitation
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CHARGES D'EXPLOITATION
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Salaires, indemnités (coût
direct)
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Salaire agent exploitant
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|
Salaire agent pompiste
|
|
|
|
|
Salaire agents fontainiers
|
|
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|
|
agent percepteur
|
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|
Sous-total salaire indemnité
|
|
|
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|
Fonctionnement et entretien du réseau
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Facture SBEE
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Gas-oil
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|
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|
réfection et réhabilitation
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|
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|
pièces détachées et réparations
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|
|
Secrétariat
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|
|
|
|
Voyages, déplacements
|
|
|
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Téléphone
|
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|
|
|
Entretien château (désinfection)
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|
|
|
|
Autres (Formations, )
|
|
|
|
|
Sous-total fonctionnement et entretien du
réseau
|
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|
|
|
Fonctionnement de l'AUEP
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|
Frais de réunions
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Prime annuelle pour Comité Directeur
|
|
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|
Prime annuelle pour Trésorier Général
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commissaire aux comptes
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|
|
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|
Indemnité membre CPE
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|
|
OEuvres sociales
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|
montant volume d'eau exonéré de vente
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|
Fonctionnement fédération et union
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Réception
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AG ordinaire
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AG extraordinaire
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|
Sous-total fonctionnement AUEP
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|
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|
|
TOTAL CHARGES D'EXPLOITATION
|
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|
MARGE BRUTE
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|
|
|
Provision pour renouvellement
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|
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|
|
RESULTAT AVANT IMPÔT
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Participation au budget communal
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RESULTAT NET
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INDICATEURS DE PERFORMANCE
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Moyenne
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cash flow
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|
|
|
|
cash flow cumulé
|
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|
|
ratio du cash flow
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|
|
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|
Fonctionnement AUEP/chiffre d'affaire (%)
|
|
|
|
|
résultat net par m3 (FCFA)
|
|
|
|
|
Fonctionnement AUEP/résul. net par m3
(%)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
IV- ETAT DE FONCTIONNEMENT DE L'AUE QUI A EN CHARGE
LA GESTION DU RESEAU
1- Identification
Date de la 1ière AG constitutive
- Nombre de membre de l'AG
- Nombre de membres CD/ les postes
Adresses des principaux responsables actuels de l'AUE (nom,
prénom, domicile, tél.)
|
Nom et prénom
|
Domicile/tél
|
Président
|
|
|
Secrétaire
|
|
|
Trésorier
|
|
|
2- Fonctionnement
a-Ténue de réunion du CD
Périodicité
Nombre de réunions ténues effectivement au cours de
la dernière année
b- Existence de textes de loi et application : statuts et
RI
c- Existence de manuel de procédure
d- Gestion administrative et financière (tenue de
secrétariat, archivage, tenue de document de gestion administrative et
financière etc.)
e- Tenue d'AG (nombre d'AG ténue au cours des 3
dernières années, périodicité des AG ordinaires)
f-Existence et fonctionnement des CPE (tenue d'AG/CPE et
réunion périodique)
g- Répartition des tâches et maîtrise de
rôle au sein du CD
h- Répartition des tâches et maîtrise de
rôle au sein des CPE
i- Projets réalisés sur fonds propre
3-Relation extérieure
1-Partenaires d'appui organisationnel et/ou financier
(formation et appui-conseil ; préciser les
thèmes des formations reçues ; montant des financements
obtenus et projets réalisés ; montant de la participation de
l'AUE et des communautés)
a- Thèmes des formations reçues depuis 3 ans
b- Projets réalisés sur financement
extérieur
Projets
|
Date de réalisation
|
Montant
|
Subvention
|
AUE
|
Communauté
|
Total
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|
|
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|
|
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|
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|
|
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|
|
c- Relation avec la mairie et le SH.
d- Autres appuis obtenus
4- conflits et gestion de conflits
Mode de règlement des conflits internes
(intermédiation extérieure ou en interne)
Conflits survenus depuis la création de l'AUE
(durée et mode de règlement)
* 1 DGEau, 2006, Rapport de
l'étude diagnostique de la gestion des AEV
* 2 FFOM et MOS sont deux outils
de l'approche participative qui consistent à faire identifier et
analyser par les acteurs les forces et faiblesses du développement de
leur milieu ou d'un secteur d'activités
* 3 « ...après
trois journées de marche dans le désert, ils (Moïse et le
peuple d'Israël) ne trouvèrent pas d'eau. Le peuple murmura contre
Moïse en disant : Que boirons-nous ? » (La Sainte
Bible, Exode15, verset 22-24) ;
« ...Ils campèrent à Rephidim ; il
n'y avait point d'eau à boire pour le peuple. Alors le peuple entra en
contestation avec Moïse. Ils disent : Donnez-nous de l'eau à
boire.... Pourquoi nous as-tu fait monter hors d'Egypte, pour nous faire mourir
de soif, moi, mes fils et mes troupeaux ? » (La Sainte
Bible, Exode17, verset 1-3)
* 4 Rapport mondial du
développement humain, 2006.
* 5 Suivant une estimation du
conseil des ministres africains de l'eau en 2006
* 6 Brooks, D., (2002),
L'eau, gérer localement, Ottawa, Centre de Recherche pour le
Développement International, 80p
* 7 Source : Direction
Générale de l'Eau
* 8 Source : Direction
Générale de l'Eau
* 9 Source : Direction
Générale de l'Eau
* 10 Rapport de l'étude
diagnostique de la gestion des AEV
* 11 Rapport de synthèse
de l'atelier national sur la définition d'une gestion pérenne des
AEV
* 12 KPOYIN M., (2006),
« Contribution à la mise en place du dispositif communal
de maîtrise d'ouvrage dans le domaine de l'eau potable : cas de la
commune de Toffo, département de l'Atlantique, Mémoire de
Diplôme d'Etudes Supérieures Spécialisées (DESS) en
Développement local et gestion de projets, Faculté des Sciences
Economiques et de Gestion (Université d'Abomey-Calavi,
Bénin)
* 13 Au moment de la
publication de l'article, Bernard G. HOUNMENOU termine une thèse de
doctorat en sciences économiques au Centre d'Economie et d'Ethique pour
l'environnement et le Développement. Ses recherches portent sur le
thème « Décentralisation, gouvernance participative et
dynamiques locales de développement - Etude de cas en milieu rural au
Bénin » (Université de Versailles
Saint-Quentin-en-Yvelines, France)
HOUNMENOU, B., (2006) in Développement Durable et
Territoire, http://developpementdurable.revues.org/document.htm
* 14Banque Mondiale,
gouvernance note de synthèse
http://www2.urbanisme.equipement.gouv.fr/cdu/accueil/bibliographies/gouvernance/note4.htm
* 15
http://www.techno-science.net
(novembre 2007)
* 16
http://www.ipad.asso.fr/index_fichiers/fiche_eau_potable.htm
(novembre 2007)
* 17
fr.wikipédia.org.wiki/eau potable (novembre 2007)
* 18Stratégie
nationale de l'approvisionnement en eau potable en milieu rural du
Bénin, 2005
* 19 Source : Direction
Générale de l'Eau
* 20 Source : AUEP
* 21 Source :
Direction Générale de l'Eau
* 22 Source :
Direction Générale de l'Eau
* 23 ibidem
* 24 ibidem
* 25 Cette option consiste
à confier à un opérateur privé l'exploitation des
réseaux à travers un contrat de concession impliquant un cahier
de charges qui responsabilise les concessionnaires pour l'entretien, la
maintenance le renouvellement et la gestion technique et financière des
réseaux pendant une période relativement longue (jusqu'à
30ans)
Carlier, R., (2001), Concession de réseaux
d'adductions d'eau potable, naissance d'un métier, GRET, Paris, ,
26p. www.groupe-initiatives.org/pdf/traverse
* 26 Nayrolles R., (1998),
La gestion des adductions d'eau potable dans les centres secondaires du
Mali, pS-Eau, Paris, 39p.
www.pseau.org/bfs/actions/concertations/mali.htm
* 27 HOUNMENOU, B., (2006),
Gouvernance de l'eau potable et dynamiques locales en zone rurale au
Bénin, Versailles, 26p.
http://developpementdurable.revues.org/document1763.htm
* 28 DGeau, 2006, Rapport
de synthèse de l'atelier national sur la définition d'une gestion
pérenne des AEV, Cotonou, MMEE, 12p.
* 29 FFOM et MOS sont deux
outils de l'approche participative qui consistent à faire identifier et
analyser par les acteurs les forces et faiblesses du développement de
leur milieu ou d'un secteur d'activités
* 30 Plan de
Développement communal, 2005
* 31 Source :
estimation faite à partir de la population de 2002 qui était de
74717 selon le RGPH3 (2002) et le taux annuel d'accroissement qui
est de 2,21%/l'an. 74717x (1+0,0221)4=81544
* 32 Institut
Géographique National
* 33 Plan de
Développement communal, 2005
* 34 Direction
Générale de l'Eau
* 35 Moi-même, fils de
mon ancêtre Adjagbe, buveur d'eau de ruissellement, l'eau
trouble ne saurait me tuer
* 36 Etienne, J., Eau,
Hygiène et assainissement : croyances, modes et modèles, in
Afrique contemporaine (2003), www.cairn.info/article.php
* 37 Direction
Générale de l'Eau
* 38 PNUD, Rapport Mondial sur
le Développement Humain (2006)
* 39 sont classées sous
le fonctionnement des AUEP les dépenses qui sont liées au seul
aspect communautaire de la gestion. Il s'agit de : primes aux responsables
d'AUEP, frais de tenue d'AG, cotisation pour fonctionnement de l'Union
communale des AUEP et de la fédération, etc.
* 40 119077/1184475=10,05%
(1184475 est le montant des frais de fonctionnement de l'AUEP en 2006, voir
compte d'exploitation en annexe)
* 41 Les lots ont
été constitués de façon à équilibrer
les recettes d'exploitation tout en tenant compte de la répartition
spatiale des AEV sur le territoire de la commune
* 42 Janique, E., (2003)
Eau et assainissement : croyances, modes et modèles, in
Afrique contemporaine, 2003.
L'auteur est expert eau et assainissement de l'Agence
Française de Développement (AFD)
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