INTRODUCTION GENERALE
Le présent rapport est le fruit d'un stage pratique
effectué à la lumière de la formation que nous offre
l'Ecole Nationale d'Administration (ENA) dans le cadre d'un cycle de formation
en gestion administrative. Il couronne une période de 28 mois durant
laquelle nous avons tiré profit de la qualité des connaissances
théoriques offertes par ses enseignants. En outre, pour améliorer
les compétences de ses lauréats, les adapter à
l'évolution de l'environnement et ne pas se confiner dans la
théorie, l'ENA nous a organisé d'une manière
régulière des stages fructueux prés des
déférentes administrations auprès desquelles elle joue le
fournisseur privilégié des cadres.
La première partie de cette modeste contribution
présentera le contrôle des engagements de dépenses et son
rôle en matière des dépenses publiques en
général et des marchés publics en particulier. La
deuxième partie dévoilera les modalités de gestion des
achats publics au sein du Crédit Agricole du Maroc.
La conclusion générale fera l'objet d'une
série de remarques susceptibles d'endiguer quelques insuffisances
soulevées lors de notre stage et dont souffrent les services
susvisés.
Première partie :
LE CONTROLE DES ENGAGEMENTS DE DEPENSES ET LES MARCHES
PUBLICS
INTRODUCTION .
CHAPITRE 1 : ORGANISATION ET MISSIONS DU CED.
CHAPITRE 2 : REFORME DU CONTROLE DES ENGAGEMENTS DE DEPENSES.
CHAPITRE 3 : CONTROLE CENTRAL DES ENGAGEMENTS DE DEPENSES.
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE.
Introduction
Le contrôle des engagements de dépenses (CED) est
un contrôle a priori qui intervient préalablement à tout
engagement1(*). Aux termes
de l'article 33 du décret royal du 21 Avril 1967 portant
règlement général de la comptabilité publique, on
entend par engagement « tout acte par lequel l'organisme public
crée ou constate une obligation de nature à entraîner une
charge »
Le schéma suivant montre bien à quel niveau le
CED intervient pendant l'exécution des dépenses publiques.
ordonnancement
Engagement
liquidation
paiement
phase administrative Phase
comptable
« Contrôle a priori :
CED »
La lecture de ce schéma montre que le processus
d'exécution de la dépense publique se déroule en quatre
phases : trois d'ordre administratif et une d'ordre comptable.
Par liquidation, on entend toute opération suivant
l'engagement de la dépense et qui consiste à déterminer le
montant exact de la dette de l'Etat ou d'une collectivité publique. Elle
doit être effectuée après constatation du service fait.
Ensuite, l'ordonnancement de la dépense est
« un acte administratif donnant, conformément aux
résultats de la liquidation, l'ordre de payer la dette de l'organisme
public. Cet acte incombe à l'ordonnateur »2(*).
Enfin, le paiement consiste à libérer l'Etat de
sa dette en payant la somme due.
Donc, le CED intervient après l'engagement et avant la
liquidation de la dépense. Il permet d'assurer la
régularité des propositions d'engagement de dépenses, et
partant il garantit l'intégrité de l'utilisation des deniers
publics et de fiabiliser l'action de l'Etat en la matière.
Ainsi, ce contrôle est régi par le décret
du 30 décembre 1975 relatif au contrôle des engagements de
dépenses de l'Etat, tel qu'il a été modifié et
complété par le décret du 31 décembre 2001. En
vertu de l'article 3 dudit décret, le CED a pour objet :
q De contrôler la régularité
budgétaire de la dépense ;
q D'informer le ministre des finances sur les conditions
d'exécution du budget ;
q D'apporter son concours et son aide aux services
gestionnaires et notamment aux services des marchés.
Aux termes de l'article 11 du même décret, les
contrôleurs vérifient si les propositions d'engagement de
dépenses sont faites sur un crédit disponible, ont une nature
conforme à la rubrique budgétaire sur laquelle il est
proposé de les imputer, si les calculs des propositions d'engagement de
dépenses sont exacts et si les propositions d'engagement de
dépenses sont régulières au regard de l'application des
lois et règlement.
Les contrôleurs vérifient également si
l'engagement proposé porte bien sur le total de la dépense
à laquelle l'administration s'oblige pour toute l'année
d'imputation. Enfin, ils examinent la répercussion éventuelle de
l'engagement sur l'emploi total des crédits de l'année en cours
et des années ultérieures.
Ce contrôle est assuré par le Contrôleur
Général des Engagements de Dépenses, qui est nommé
par Dahir, et par les contrôleurs centraux, régionaux,
préfectoraux et provinciaux (nommés par décret).
La compétence des contrôleurs centraux est
fixée par le Contrôleur Général. La
compétence des contrôleurs préfectoraux et provinciaux
s'étend à tous les crédits délégués
aux sous ordonnateurs auprès desquels ils sont placés.
Le ministre des finances fixe l'organisation interne des
services du CED et leur fournit les moyens nécessaires à leur
fonction.
Le contrôle des engagements de dépenses
intervient donc avant tout engagement ; il est sanctionné soit par
un visa (ou une certification) donné sur la proposition d'engagement,
soit par l'apposition de la mention « visa avec
observation », soit par un refus de visa dûment
motivé.
A travers cette première partie, nous allons
étudier l'organe chargé du contrôle des engagements de
dépenses (Chapitre I), ensuite nous allons nous pencher sur les
principaux apports de la réforme du décret sur le CED (Chapitre
II), et enfin nous allons décrire le travail effectué durant la
période de stage (Chapitre III).
Il faut signaler que le contrôle des engagements de
dépenses ne porte pas seulement sur les marchés publics, il porte
aussi sur une panoplie de dépenses publiques. Mais il s'avère que
nous avons donné, dans cette première partie, beaucoup
d'intérêt aux marchés publics, cela peut être
justifié du fait que ceux-ci sont aujourd'hui au centre des
préoccupations des gestionnaires, des secteurs privés mais aussi
du contrôle des engagements de dépenses. Et aussi de
l'importance quantitative des marchés publics dans l'ensemble de
l'économie nationale : la part des dépenses
effectuées sous forme de marchés publics est égale
à peu près 17% du PIB.
Chapitre I : Organisation et missions du
CED
Section 1 : Historique du contrôle
des engagements de dépenses
Le contrôle financier a été introduit au
Maroc pour la première fois par le décret du 16 avril 1917. Les
dispositions de ce décret ont été reprises par un dahir du
9 juin 1917. C'est le seul organisme de contrôle où la puissance
coloniale s'est empressée de créer au Maroc alors que les autres
corps ont été assurés par les organes de contrôle
métropolitains. Cependant, ce contrôle depuis sa création
et jusqu'en 1920, n'a pas fonctionné pour diverses raisons, notamment
l'état de guerre qui opposait la résistance marocaine à la
puissance coloniale.
C'est ainsi qu'intervient le dahir du 20 décembre 1921
qui consacre officiellement le contrôle des engagements de
dépenses (CED) sur insistance de la Cour des Comptes
française.
Le texte de 1921 a été réformé par
le dahir du 5 septembre 1959, puis par celui du 21 février 1969 et enfin
par le décret du 30 décembre 1975 qui est actuellement en
vigueur.
En 2001, un nouveau décret qui complète et
modifie celui de 1975 a été mis en vigueur en vue de le
moderniser et de lui permettre de répondre aux préoccupations des
pouvoirs publics.
Section 2 : Organisation du
CGED
Pour s'assurer de la bonne gestion des services du CED et de
la bonne marche de ses missions, le CGED a adopté une nouvelle
organisation lui permettant de satisfaire les exigences de cohérence
globale du contrôle financier a priori. Son organisation est
présentée comme suit :
Au niveau central :
ü Division du conseil et de l'arbitrage des actes de
personnel ;
ü Division du conseil et de l'arbitrage des
dépenses de matériel et des marchés ;
ü Division des statistiques et des lois de
règlement ;
ü Division de l'audit et de l'inspection ;
ü Division de la programmation et de la
communication ;
ü Division des ressources humaines ;
ü Division de l'assistance et de partenariat ;
ü Division des systèmes d'information ;
ü Division de maître d'ouvrage.
Au niveau extérieur :
ü Les contrôleurs centraux des engagements de
dépenses : ils sont placés au niveau de chaque
ministère ;
ü Les contrôleurs préfectoraux et
provinciaux : A ce niveau, on parle de contrôles provinciaux des
engagements de dépenses (CPED). Ces CPED sont au nombre de 42 et ils
assurent le contrôle des engagements de dépenses effectués
par les sous ordonnateurs installés dans les services extérieurs
et le contrôle financier des SEGMA qui leurs sont
rattachés ;
ü Les Contrôleurs régionaux des engagements
de dépenses (CRED) : Ils sont nouvellement crées par la
réforme du CED de 2001. Ils sont au nombre de cinq (5) placés au
niveau des régions(Oujda, Casablanca, Rabat, Fès, Marrakech).
Tout en assurant la fonction des contrôleurs préfectoraux ou
provinciaux des engagements de dépenses (CPED), dans la
préfecture ou la province chef lieu de la région, ils auront
à superviser les activités d'intérêt commun des
autres contrôles préfectoraux ou provinciaux implantés dans
la région considérée dans les domaines de la formation, de
la gestion des ressources humaines et des moyens matériels, de
traitement de l'information, ainsi qu'en matière de conseil et
d'assistance aux services gestionnaires.
Section 3 : Missions et attributions du CGED
Le CGED assure les missions à caractère central,
anime et coordonne les activités de l'ensemble des services du CED. Il
est chargé principalement de :
- Centraliser la comptabilité des crédits et des
engagements de dépenses de tous les services du CED ;
- Veiller à l'unité d'application et
d'interprétation des textes par les contrôleurs centraux,
préfectoraux et provinciaux ;
- Assurer l'inspection et l'audit de ses services ;
- Gérer les ressources humaines et matérielles
des services du CED ;
- Réaliser des études nécessaires pour
améliorer le fonctionnement de ses services.
En plus, le CGED prépare un rapport annuel
d'activité des services du contrôle destiné au ministre
chargé des finances.
Ainsi son rôle est renforcé par sa participation
aux commissions d'ouverture des plis et de jugement des offres relatives aux
marchés passés pour le compte de l'Etat.
Chapitre II : Réforme du contrôle
des engagements de dépenses
Le contrôle des engagements de dépenses est une
mission primordiale de l'Etat. Il assure la régularité des
propositions d'engagement de dépenses telle que définie par les
lois et règlements relatifs à la dépense publique. Ce
faisant, il permet de contribuer à assurer l'intégrité de
l'utilisation des deniers publics et de fiabiliser l'action de l'Etat.
En considération de ce rôle, le contrôle de
l'engagement, tant dans sa pratique que dans sa doctrine, se doit d'être
un acteur de changement et de réforme dans le cadre de la politique de
modernisation qu'entreprend notre pays.
C'est dans ce cadre que s'inscrit la réforme du
décret du 30/12/1975 relatif au contrôle des engagements de
dépenses de l'Etat.
Section 1 : Objectifs de la
réforme
La mise en place d'une telle réforme du contrôle
des engagements de dépenses de l'Etat s'inscrit également dans le
cadre de l'amélioration des prestations de l'administration. Dans ce
domaine la réforme s'attache à introduire un
« contrôle de substance »
Cette nouvelle approche a permis, au niveau technique, de
mettre en oeuvre davantage de célérité, d'assouplissement
et de rationalisation de la dépense. Sur le plan éthique,
l'objectif recherché réside dans une responsabilisation accrue de
l'ordonnateur et une moralisation effective des relations entre
l'administration et ses fournisseurs.
Par ailleurs, les principaux objectifs assignés
à la réforme du contrôle des engagements de dépenses
de l'Etat visent à :
v Redéfinir et à assouplir les modalités
d'exercice du contrôle de l'engagement en le recentrant sur la
vérification de la régularité budgétaire des
engagements de dépenses de l'Etat ;
v Responsabiliser davantage les ordonnateurs tout en assurant
l'intégrité de l'utilisation des deniers publics et en
fiabilisant l'action de l'Etat ;
v Renforcer la crédibilité de l'Etat dans ses
relations avec le secteur privé et accroître la confiance de ce
dernier ;
v Améliorer le système d'information sur
l'exécution du budget ;
v Adapter le décret régissant le CED aux
réformes législatives et réglementaires introduites en
matière de finances publiques et de l'organisation régionale du
Royaume ;
v Clarifier les pouvoirs du Premier Ministre en matière
de « passer outre » au refus de visa prononcé par
les contrôleurs ;
v Fixer des critères de nomination et assouplir les
conditions d'affectation des contrôleurs et des fonctionnaires
appelés à assurer leur intérim ou leur remplacement.
Section 2 : Contenu de la
réforme
2.1 Précision du sens du contrôle de la
régularité budgétaire
Les modifications apportées à la
procédure du contrôle des engagements de dépenses, objet de
l'article 11 du décret, consacrent désormais le contrôle de
la régularité budgétaire des dépenses par le biais
notamment :
v De l'obligation faite aux contrôleurs de
« vérifier l'exactitude des calculs des propositions
d'engagement de dépenses » au lieu de la
« vérification de la correcte évaluation des
propositions d'engagement de dépenses » qui était
imprécise et ce, en vue de s'assurer notamment que le montant
proposé à l'engagement porte bien sur le montant total de la
dépense ;
v Du contrôle de la régularité de
l'engagement proposé « au regard des dispositions
législatives et réglementaires d'ordre financier » au
lieu « du contrôle de la régularité de
l'engagement au regard des lois et règlements » en
général.
2.2 Les nouveaux mécanismes du contrôle
Selon les auteurs du Décret du 31 décembre 2001,
la réforme du contrôle des engagements de dépenses se veut
une réforme de doctrine qui est édictée par des
impératifs d'ordre pratique : alléger le contrôle
préalable et éviter la navette que connaissent les dossiers
relatifs aux propositions d'engagement ; d'où sa démarche
novatrice. Cette réforme se manifeste par les innovations
suivantes :
· L'introduction du visa avec observation ;
· L'adoption du mécanisme de la
certification ;
· La consécration du mécanisme du visa
collectif ;
· L'introduction de l'obligation de la notification des
références du visa ;
· La clarification de la procédure du
« passer outre » au refus de visa du CED ;
2.2.1 L'introduction du visa avec observation
Le visa avec observation consiste à apposer le visa sur
les propositions d'engagement en l'accompagnant d'observations, à charge
pour l'ordonnateur ou le sous ordonnateur d'en tenir compte, sans que ce visa
ne soit suspensif du paiement de la dépense.
Cette innovation vise à éliminer les facteurs de
retard fondés sur des observations dont l'objet n'entame pas la
régularité de l'acte d'engagement lui-même. Ce
mécanisme permet de simplifier le contrôle a priori tout en
responsabilisant les services gestionnaires qui auront à répondre
devant d'autres instances de contrôle (audit interne, inspection
générale des finances et Cour des comptes) de la qualité
et de l'efficacité de leur gestion.
2.2.2 L'adoption du mécanisme de la
certification
Ce mécanisme est prévu pour les propositions
d'engagement de dépenses dont le montant ne dépasse pas le seuil
de 2.000 DHS lorsqu'elles concernent la rémunération et les
indemnités servies au personnel et 5.000 DHS pour les autres
catégories de dépenses. Dans les deux cas, le contrôleur
des engagements de dépenses n'est tenu de vérifier que la
disponibilité des crédits et l'exacte imputation
budgétaire. Sa certification doit être délivrée dans
un délai ne dépassant pas deux jours ouvrables.
2.2.3 La consécration du visa collectif
Cette procédure concerne les dépenses
permanentes revêtant un caractère répétitif dont
l'engagement se fait une seule fois dès le début de
l'année budgétaire.
Il en est ainsi des dépenses créées au
moyen d'actes visés auparavant par le contrôleur des engagements
de dépenses, ne comportant aucune limitation de durée et dont
l'effet ne peut cesser qu'à partir d'un acte y mettant fin (
décision de recrutement de personnel, contrat de bail, contrat
d'entretien de matériel et mobilier, contrat d'abonnement aux journaux
et revues...).
2.2.4 Introduction de l'obligation de la notification des
références du visa
En vertu de l'article 5 du nouveau décret, les
ordonnateurs sont tenus avant toute exécution de travaux ou services ou
livraison de fournitures de notifier avec l'approbation, quand l'acte requiert
celle-ci, à l'entrepreneur, fournisseur ou prestataire de services, les
références du visa du CED apposé sur les bons de
commandes, les marchés, les conventions, les contrats ainsi que leurs
avenants éventuels.
L'objectif de ce principe est double : au niveau de
l'administration il tend à imposer une plus grande discipline en
matière de gestion et à garantir la loyauté de son action
dans ses relations avec ses fournisseurs. Du côté du contractant
il permet une grande sécurisation.
2.2.5 La clarification de la procédure du
« passer outre » au refus de visa du CED
En cas de refus de visa prononcé par le CED, si
l'ordonnateur qui a présenté la proposition d'engagement la
maintient le ministre intéressé saisit le contrôleur
général pour infirmation ou confirmation dudit refus.
Si le contrôleur général infirme le refus
de visa, il prescrit au contrôleur de viser la proposition, s'il le
confirme, le ministre concerné peut solliciter l'intervention du Premier
Ministre.
Dans ce cas, sauf si le refus de visa est motivé par
l'indisponibilité de crédits, l'absence de postes
budgétaires ou le non-respect d'une disposition législative, le
Premier Ministre peut par décision, passer outre à ce refus de
visa.
Préalablement à sa prise de décision, le
Premier Ministre peut, selon la nature de la dépense,
consulter :
§ Soit la commission des marchés, lorsqu'il s'agit
d'une proposition d'engagement de dépenses résultant d'un
marché, convention ou contrat passé pour le compte de
l'Etat ;
§ Soit une commission présidée par le
secrétaire général du gouvernement ou la personne
désignée par lui à cet effet et comprenant les
représentants du ministre concerné, du ministre chargé des
finances, du ministre chargé de la fonction publique, du
contrôleur général des engagements de dépenses,
lorsque la proposition d'engagement de dépenses résulte d'un acte
relatif au personnel de l'Etat.
2.3 Les aspects organisationnels
Les réformes introduites dans ce cadre concernent la
consécration de la « Région » dans
l'organisation des services déconcentrés du Contrôle
Général des Engagements de Dépenses (CGED), la
redéfinition et l'assouplissement des conditions de nomination et
d'affectation des contrôleurs.
2.3.1 La déconcentration au niveau
régional
Il s'agit de la création des contrôles
régionaux des engagements de dépenses (CRED) qui, tout en
assurant la fonction des contrôles préfectoraux ou provinciaux des
engagements de dépenses (CPED) dans la préfecture ou la province
chef lieu de la Région, auront à superviser les activités
d'intérêt commun des autres contrôleurs préfectoraux
ou provinciaux implantés dans la région considérée
dans les domaines de la formation, de la gestion des ressources humaines et des
moyens matériels, de traitement de l'information, ainsi qu'en
matière de conseil et d'assistance aux services gestionnaires.
2.3.2 Les conditions de nomination et d'affectation des
contrôleurs
Les contrôleurs centraux, régionaux,
préfectoraux et provinciaux sont désignés parmi les
fonctionnaires appartenant aux cadres classés dans l'échelle de
rémunération numéro 11 ou cadres assimilés,
justifiant au moins de la licence en droit ou d'un diplôme ouvrant
accès aux cadres classés à l'échelle de
rémunération n° 10 ou cadres assimilés et ayant au
préalable assuré la fonction d'intérim ou de remplacement
des contrôleurs pendant une période de deux années au
minimum.
2.4 Adaptation des dispositions relatives à la
mission d'information sur l'exécution du Budget
Des modifications ont été introduites au niveau
des dispositions relatives à la tenue de la comptabilité des
engagements de dépenses qui constitue la source principale des
informations permettant l'élaboration des situations mensuelles et le
rapport annuel d'activité que le Contrôleur Général
adresse au ministre chargé des finances dans le cadre de sa mission
d'information sur les conditions d'exécution du Budget.
Ces modifications concernent essentiellement l'introduction de
la comptabilité des effectifs budgétaires et la
comptabilité des crédits et des engagements de dépenses
des services de l'Etat gérés de manière autonome.
Section 3 : Modalités d'exercice
du contrôle des engagements de dépenses
L'engagement peut se présenter sous plusieurs
formes : arrêté, marché, contrat, bon de commande,
décision ou tout acte qui se traduit par la création ou
l'augmentation d'une dépense immédiate ou future. Ainsi, deux
aspects caractérisent l'acte d'engagement :
§ Celui de l'opportunité de la décision
à laquelle il correspond ;
§ Celui des conséquences budgétaires
qu'entraîne cette décision.
L'opportunité de l'engagement relève
exclusivement de l'ordonnateur ou de son délégué ou du
sous ordonnateur.
Le rôle du CED se limite au contrôle de la
régularité budgétaire de la proposition d'engagement de
dépenses. Il intervient préalablement à tout engagement
(article 4 du décret sur le CED). Mais, si à l'occasion de leur
visa, les contrôleurs ont des doutes sur l'intérêt ou
l'utilité de la dépense engagée, ils en avisent, à
toutes fins utiles, le ministre intéressé et le ministre
chargé des finances, sans que cet avis ne soit suspensif du visa
(article 15 du décret). Cette information doit se faire en coordination
avec le Contrôleur Général conformément aux
dispositions de l'article 7 du décret.
3.1 Le contrôle de la régularité
budgétaire
Ce contrôle est effectué selon la
procédure prévue notamment par l'article 11 du
décret ; procédure à l'issue de laquelle le
contrôleur prend sa décision en conformité avec les
dispositions de l'article 4 dudit décret.
3.1.1 procédure de contrôle des propositions
d'engagement de dépenses soumises au visa
Sous réserve des dispositions de l'article 5 bis du
décret, les contrôleurs doivent vérifier pour chaque
proposition d'engagement de dépenses :
a) La disponibilité des crédits de la rubrique
budgétaire au titre de laquelle il est proposé d'imputer la
dépense. L'absence de crédits suffisants sur une rubrique
budgétaire entraîne le refus de la proposition d'engagement de
dépense.
b) L'exacte imputation budgétaire : les
contrôleurs doivent s'assurer à cet égard que l'objet de la
dépense correspond bien à la rubrique budgétaire dont il
est proposé d'utiliser les crédits. A ce niveau, le
contrôle s'exerce dans le cadre des rubriques budgétaires de la
loi de finances ou, le cas échéant, des programmes plus
détaillés établis pour certaines rubriques sur les
prescriptions du ministre des finances et du ministre
intéressé.
La vérification de l'imputation budgétaire
amène parfois les contrôleurs à prendre en
considération la destination ou l'usage auquel sont
dédiées les prestations. C'est le cas à titre d'exemple de
certains équipements informatiques tels que les micro ordinateurs, les
logiciels, les imprimantes, etc....qui sont considérés soit comme
matériel informatique lorsqu'ils sont utilisés pour le traitement
de l'information, soit comme matériel de bureau ou pédagogique
lorsqu'ils sont destinés respectivement à la bureautique ou
à l'enseignement et doivent, en conséquence, être
imputés sur la rubrique budgétaire correspondante.
c) L'exactitude des calculs : il s'agit de
vérifier le résultat des opérations arithmétiques
pour arrêter le montant réel de la proposition d'engagement de
dépenses et ce, en tenant compte de la nature de l'engagement
(état d'engagement, état des sommes dues pour les frais de
déplacement ou pour les heures supplémentaires, détail
estimatif d'un marché, bon de commande...).
d) La régularité au regard des dispositions
législatives et réglementaires d'ordre financier : il s'agit
des dispositions prévues par les textes à caractère
financier (loi organique des finances et son décret d'application, lois
de finances, décret royal portant règlement de la
comptabilité publique, textes régissant les marchés
publics...), par la législation et la réglementation relative
à la fonction publique (statut général de la fonction
publique, statuts particuliers, circulaires...) et d'une manière
générale, des dispositions des textes législatifs et
réglementaires qui sont susceptibles d'avoir une incidence
financière.
e) L'engagement proposé doit porter sur le total de la
dépense à laquelle l'administration s'oblige pour toute
l'année d'imputation : A ce niveau, le contrôleur doit
s'assurer que le montant proposé à l'engagement ne soit pas
partiel, mais couvre le total de la dépense à laquelle
l'administration s'oblige pour toute l'année d'imputation.
f) La répercussion de la proposition d'engagement sur
l'emploi total du crédit de l'année en cours et des années
ultérieures : dans ce cadre, il y a lieu de vérifier que la
proposition d'engagement de dépenses ne fait pas obstacle à
l'engagement d'une dépense obligatoire (consolidation3(*) des engagements effectués
par anticipation, dépense permanente, marchés cadre
déjà visé par le CED...) et de s'assurer que l'engagement
proposé ne se traduit pas par des répercussions sur les
années ultérieures, répercussions qui risque de laisser
sans couverture budgétaire les engagements précédemment
visés par le CED et devant être imputés sur la même
rubrique budgétaire.
3.1.2 procédure de contrôle des propositions
d'engagement de dépenses soumises à la certification
Pour les propositions d `engagement de dépenses
prévues à l'article 5 bis du décret, les contrôleurs
ne vérifient que l'existence de la disponibilité de
crédits et la correcte imputation budgétaire.
Ce contrôle simplifié concerne les propositions
d'engagement de dépenses occasionnelles dont le montant ne
dépasse pas 5.000 DH pour les bons de commande et 2.000 DH lorsqu'elles
concernent la rémunération ou les indemnités servies aux
personnels de l'Etat.
3.2 La décision du contrôleur
Avant de prendre sa décision, un contrôleur peut
s'abstenir de viser une proposition qui lui paraît insuffisamment
justifiée ou entachée d'irrégularité, ce qui peut
marquer un désaccord temporaire entre le contrôle et le service
ordonnateur. La proposition est alors retournée au service pour
complément d'information, rectification ou annulation. Ce renvoi est
accompagné des observations du contrôleur, formulées de
manière précise. Le service, à son tour, s'il ne renonce
pas à sa proposition, la présente à nouveau
complétée, le cas échéant, des justifications
nécessaires.
Au terme de cet échange d'observations et de
réponses, le contrôleur décide de viser la proposition
d'engagement, si les motifs du refus d visa sont levés ou de la viser
avec observation ou bien de refuser le visa si la divergence ou
l'irrégularité subsiste et si l'ordonnateur maintient sa
proposition d'engagement.
3.2.1 les observations avant la décision du
contrôleur
Dans le cas où l'examen du dossier ne permet pas au
contrôleur de conclure de manière non équivoque à la
régularité de la proposition d'engagement, il est contraint de
demander à l'ordonnateur soit :
· Des explications ou des précisions, tel est le
cas par exemple de la demande de la destination de la fourniture dont l'achat
est envisagé et de l'emploi qui lui est réservé ; ces
précisions permettront de vérifier éventuellement la
conformité de la nature de la dépense à la rubrique sur
laquelle il est proposé de l'imputer ;
· La communication de documents ; tel est le cas de
la demande en communication, à l'occasion de l'examen de la
décision d'admission à la retraite d'un fonctionnaire, de son
extrait d'acte de naissance visé par le contrôle des engagements
de dépenses lors de son recrutement, afin de s'assurer que la date prise
en considération est celle qu'il a déclarée lors de son
recrutement si cette date n'est pas conforme à celle figurant sur les
écritures du contrôle...etc. ;
· De reconsidérer sa proposition compte tenu des
observations formulées. C'est le cas, par exemple, lorsqu'il s'agit
d'une erreur de calcul, de défaut de la motivation sur la
décision infligeant une sanction à un fonctionnaire...etc.
Ainsi, l'abstention de visa ne peut être
interprétée comme un refus de visa. Il arrive que le premier
examen de la proposition d'engagement ne permette pas au contrôleur de se
prononcer sur la régularité de la proposition d'engagement. C'est
seulement lorsque le dossier lui reviendra complété par les
réponses à ces observations que le contrôleur sera en
mesure de se prononcer.
3.2.2 le visa
Lorsque à l'issue de l'examen objet du paragraphe 3.1
ci-dessus, le contrôleur présume la régularité de la
proposition d'engagement qui lui est soumise et/ou estime que la réponse
de l'ordonnateur confirme cette présomption, il appose son visa sur la
proposition considérée dans les délais prévus par
l'article 12 du décret.
3.2.3 le visa avec observation
En conformité avec les dispositions de l'article 11 du
décret, certaines propositions d'engagement peuvent appeler des
réserves mineures que le contrôleur a devoir de formuler. Il est
alors amené, sans différer son visa, à le faire
accompagner d'une mention « visa avec observation »
apposée sur l'acte d'engagement4(*). L'ordonnateur est tenu tantôt de les
satisfaire, tantôt d'en tenir compte dans l'avenir.
Cette innovation, introduite par la réforme de 2001,
vise à éliminer les facteurs de retard fondés sur des
observations dont l'objet n'entame pas la régularité de l'acte.
Ce mécanisme permet de simplifier le contrôle a priori tout en
responsabilisant les services gestionnaires.
3.2.4 la mention de certification
Cette procédure simplifiée de contrôle est
introduite par l'article 5 bis du décret pour les propositions
d'engagement de dépenses dont le montant ne dépasse pas 5.000
DH.
Ce montant est ramené à 2.000 DH pour les
propositions d'engagement de dépense relatives à la
rémunération et aux indemnités servies au personnel de
l'Etat.
L'intervention du contrôle dans ce cas est
matérialisée par l'apposition d'une mention de certification sur
l'état d'engagement accompagnant la fiche d'engagement (fiche
modèle D).
3.2.5 le refus de visa
Le refus de visa peut être défini comme l'acte
par lequel le contrôleur exprime sa décision définitive de
ne pas apposer son visa sur une proposition d'engagement qu'il juge non
conforme aux conditions de la régularité budgétaire telles
que fixées par l'article 11 du décret.
Suite au refus de visa prononcé par le
contrôleur, deux situations sont à prévoir :
§ Soit que l'ordonnateur (ou le sous ordonnateur)
reconnaît le bien fondé de la décision du contrôleur
et il annule la proposition d'engagement de dépenses ;
§ Soit qu'il décide de maintenir sa proposition
d'engagement de dépenses malgré le refus de visa par le CED.
La première situation ne nécessite aucune
procédure particulière ; il suffit que l'ordonnateur (ou le
sous ordonnateur) informe le contrôleur de l'annulation de la proposition
refusée.
Dans le second cas, c'est à dire si l'ordonnateur ou le
sous ordonnateur qui a présenté la proposition d'engagement de
dépenses la maintient, le ministre intéressé saisit le
contrôleur général pour information ou confirmation du
refus de visa prononcé par le contrôleur central, régional,
préfectoral ou provincial.
Si le contrôleur général infirme le refus
de visa, il prescrit au contrôleur concerné de viser la
proposition d'engagement de dépenses.
Dans le cas où le refus de visa est confirmé par
le contrôleur général comme dans celui où ce refus
se rapporte à une proposition d'engagement de dépenses relevant
de la compétence du même contrôleur général,
le ministre intéressé peut solliciter l'intervention du Premier
Ministre en vertu de l'article 14 du décret.
Toutefois, le Premier Ministre ne peut pas passer outre au
refus de visa du contrôleur lorsque ce refus est motivé par
l'indisponibilité de crédits ou de postes budgétaires ou
par le non-respect d'une disposition législative.
Dans un cadre de déconcentration, le CGED comme
d'autres départements ministériels, a suit cet élan et ce
par la mise en place d'un contrôle des engagements de dépenses au
sein des administrations centrales.
C'est le cas du Ministère de l'Education Nationale et
de la Jeunesse5(*), qui
à partir d'août 2003 disposait d'un Contrôle Central des
Engagements de Dépenses des biens et services.
Dans la deuxième section, nous allons présenter
ce service en jetant la lumière sur son organisation, ses missions et
ses attributions ainsi que les différentes activités
observées durant la période de stage.
Chapitre III : Contrôle Central des
engagements de dépenses
Le CCED au sein de chaque ministère et notamment au
sein du Ministère de l'Education Nationale et de la Jeunesse, est
devisé en deux services :
ü Service de « biens et
services » ;
ü Service du « personnel ».
Le stage a été effectué au premier
service, c'est pour cette raison que nous allons nous pencher à
l'étude de son organisation (section 1), ses attributions et ses
missions (section 2).
Section 1 : Organisation du
CCED « Biens et Services »
A l'instar des autres départements
ministériels, le Ministère de l'Education Nationale et de la
Jeunesse dispose d'un contrôle des engagements de dépenses qui se
charge de traitement des propositions d'engagement concernant les
dépenses de matériel.
Organigramme du CCED « Biens et
Services »
Secrétaire
Contrôleur Central des Engagements de Dépenses
Adjoint au Contrôleur Central
Cellule d'Etudes des B.C...
Bureau d'Ordre
Cellule d'Etude des marchés
Cellule de Comptabilité
Section 2 : Missions et attributions du
CCED « Biens et Services »
La compétence du Contrôleur Central des
Engagements de Dépenses, chargé de traitement des propositions
d'engagement de dépenses du matériel, s'étend
aux :
a) Propositions d'engagement de délégation des
crédits6(*) et aux
réductions y afférentes ;
b) Propositions d'engagement de dépenses relatives
aux :
§ Bons de commande ;
§ Marchés ;
§ Demandes d'autorisation de paiement par voie de
régie ;
§ Conventions types ( eau, électricité et
transport) ;
§ Subventions...etc.
Les missions du contrôle central sont multiples,
complexes mais nécessaires, car le contrôle opéré
par les comptables est jugé un peu tardif. Le CCED, comme le CGED,
vérifie :
a) que les propositions d'engagement de dépenses sont
faites sur un crédit disponible ;
b) les propositions d'engagement de dépenses ont une
nature conforme à la rubrique budgétaire sur laquelle il est
proposé de les imputées ;
c) que les calculs des propositions d'engagement de
dépenses sont exacts ;
d) que les propositions d'engagement de dépenses sont
réguliers au regard des dispositions législatives et
réglementaires d'ordre financier.
Le CCED vérifie aussi que l'engagement proposé
porte bien sur le total de la dépense à laquelle l'administration
s'oblige pour toute l'année d'imputation. Enfin, il examine la
répercussion éventuelle de l'engagement sur l'emploi total du
crédit de l'année en cours et des années
ultérieures.
Section 3 : Description et
appréciation des différentes activités du
CCED
3.1 Bureau d'ordre :
Le travail du bureau d'ordre consiste en la gestion du
courrier arrivée et du courrier départ.
3.1.1 la gestion du courrier arrivée
Elle consiste à enregistrer les différents actes
d'engagement qui parviennent à ce service sur des registres
appropriés. chaque registre est ouvert par type de budget au
début de chaque exercice, il y a donc :
§ Un registre pour les engagements imputés sur le
budget d'investissement ;
§ Un registre pour les engagements imputés sur le
budget de fonctionnement ;
§ Un registre pour les engagements des
sous-ordonnateurs ;
§ Un registre de certification.
L'agent chargé de la mission de bureau d'ordre doit
enregistrer dans ces registres, selon le type du dossier, les
éléments suivants :
§ La date d'arrivée ;
§ Le numéro d'ordre du visa qui un numéro
séquentiel ;
§ L'objet de l'engagement ;
§ Le montant de la dépense
engagée ;
§ L'imputation budgétaire ;
§ La date du retour pour les dossiers qui ont
été rejetés et retournés une deuxième fois
au CED pour le visa.
Sur la fiche modèle « D », il faut
mettre la date d'arrivée avec un dateur.
3.1.2 la gestion du courrier départ
Le courrier départ est constitué des actes
d'engagement visés et des actes d'engagement rejetés :
ü L'enregistrement du courrier départ visé
consiste à apporter la date du visa dans la case appropriée du
registre concerné en utilisant un dateur ;
ü L'enregistrement du courrier départ
rejeté consiste à écrire la date du rejet avec un stylo
rouge dans la case appropriée.
Sur la fiche modèle « D » :
§ Pour le courrier départ visé, il faut
mettre la date et le cachet approprié ;
§ Pour le courrier départ rejeté, il faut
mettre la date du rejet et le cachet de certification.
Une fois le courrier est enregistré, il est obligatoire
de le faire retourner au service ordonnateur moyennant les registres de
navette.
3.2 Cellule d'Etude
Le rôle de ce bureau est très important, car la
phase « étude » constitue l'essentiel du travail du
contrôle des engagements de dépenses.
Cette cellule est composée de cinq personnes, elle se
charge d'étudier les propositions d'engagement de dépenses, comme
par exemple :
ü Marchés ;
ü Bons de commande ;
ü Contrats et conventions ;
ü Demandes d'autorisation de paiement ;
ü Indemnités pour frais de
déplacement ;
ü Frais d'insertion ;
ü Et autres.
3.2.1 L'étude des marchés
D'après le décret n° 2-98-482,
l'étude des dossiers comportant des propositions d'engagement de
dépenses relatives aux marchés consiste à vérifier
est-ce que le service ordonnateur a bien respecté les lois et les
règlements en vigueur dans la passation des marchés, des bons de
commande et l'exécution des autres dépenses. Il s'agit de
vérifier l'existence des mentions suivantes :
q Indication de la mention manuscrite « lu et
accepté » par l'attributaire du marché :
L'absence de la mention manuscrite « lu et
accepté » sur le dernier feuillet du marché ne peut
être la cause de la suspension du visa. En effet, le CED peut formuler
cette observation sans différer son visa.
q Approbation des ratures et surcharges :
En principe les documents contenus dans le dossier
d'engagement ne peuvent contenir aucune rature, surcharge ou grattage.
Cependant, lorsque des rectifications ont été apportées
à certains de ces documents, leur approbation par les parties
signataires doit être exigée.
Il reste à préciser que le dernier feuillet du
marché ne doit en aucun cas comporter de ratures, surcharges ou
grattages.
q Discordances entre les indications de prix :
En application de l'article 29 paragraphe 1 (b) du
décret n° 2-98-482 du 11 ramadan 1419 (30 décembre 1998),
les indications de prix en toutes lettres au bordereau des prix ou de la
décomposition, le cas échéant, sont tenues pour bonnes
pour établir le montant réel de l'acte d'engagement. En
conséquence, toute indication contraire doit être rectifiée
et approuvée.
q Application du CCAG travaux aux marchés de
fournitures et de services :
L'application aux marchés de fournitures et services,
du cahier des clauses administratives générales relatif aux
marchés de travaux est obligatoire. Toutefois, il est rappelé que
dans certains cas les administrations sont tenues d'adapter certaines clauses
du CCAG-T, compte tenu de la nature des marchés de fournitures et de
services. Reste à préciser que certains articles du CCAG-T ne
peuvent être transposables aux marchés de fournitures et de
services.
L'étude des autres propositions d'engagement de
dépenses, autres que les marchés, a pour objet de :
Ø Vérifier la disponibilité des
crédits, l'exacte imputation budgétaire et le
non-dépassement du seuil de 100.000 DHS par nature de prestations et par
année budgétaire en ce qui concerne les bons de
commande ;
Ø S'assurer de l'existence des pièces
exigées par la réglementation en vigueur ;
Ø S'assurer du nom et de la qualité de la
personne habilitée chargée d'ordonnancer la dépense.
En ce qui concerne le contenu des dossiers de marchés,
il dépend du mode de passation desdits marchés7(*).
3.2.2 L'étude des bons de commande
D'après l'article 72 du décret n° 2-98-482
du 30/12/98, il peut être procédé, par voie de bons de
commande, à l'acquisition de fournitures livrables immédiatement
et à la réalisation de travaux ou services et ce, dans la limite
de cent mille dirhams (100.000 DH). Cette limite s'inscrit dans le cadre d'une
année budgétaire, en fonction de chaque personne habilitée
à engager les dépenses (ordonnateur, sous-ordonnateur ou tout
autre personne désignée par arrêté conjoint du
ministre chargé de finances et du ministre intéressé) et
selon des prestations de même nature dont la liste est
arrêtée par une décision du premier ministre sur
proposition du ministre chargé des finances.
Les prestations, faisant l'objet du bon de commande, doivent
répondre, dans la mesure du possible, au principe de la concurrence.
La limite visée ci-dessus peut être
relevée par une décision du Premier ministre après avis du
ministre chargé des finances, et ce, en tenant compte des
spécificités de certains départements. Pratiquement, on
distingue deux cas :
· Cas des BC dont le montant est inférieur ou
égal à 5000 DH.
Pour ce type de bons de commande, le contrôleur s'assure
de la disponibilité des crédits et de l'exacte imputation
budgétaire. On parle ici d'une certification au lieu d'un visa. Dans ce
cas, la proposition compte les pièces suivantes :
ü La fiche modèle " D" ;
ü L'Etat d'engagement.
· Cas des BC dont le montant est supérieur
à 5000 DH :
Dans ce cas, le contrôle porte sur l'ensemble des
pièces constituant la proposition d'engagement. Sur le bon de commande,
il faut vérifier :
ü L'année budgétaire ;
ü L'imputation budgétaire ;
ü Les références du fournisseur (RC,
patente, CNSS, IF...) ;
ü Le bénéficiaire de la
prestation ;
ü L'objet et la nature de la dépense ;
ü Le montant arrêté en chiffres et en
lettres ;
ü La signature et le cachet de l'ordonnateur.
Sur la fiche modèle "D", il faut vérifier ,
en plus des indications portées au bon de commande :
ü Le numéro d'ordre de la proposition d'engagement
de dépenses ;
ü Le nom et la qualité du
bénéficiaire.
Il faut s'assurer de la concordance entre la fiche "D" et le
BC et de l'existence d'au moins de deux devis contradictoires (principe de la
concurrence) et que le moins disant est retenu. De l'autre côté,
il faut vérifier l'exactitude des calculs et que l'ensemble des
éléments commandés, objet du BC, figurent sur les
devis.
3.2.3 L'étude des contrats et des conventions
Par contrat, il est désigné tout accord que
l'administration passe avec les personnes physiques ou morales de droit
privé.
Par convention, il est désigné tout accord que
l'administration passe avec un organisme public ou semi-public.
Les pièces constituantes la proposition d'engagement
sont :
ü La fiche modèle "D" ;
ü Le contrat ou la convention ;
ü L'état d'engagement.
Sur la fiche "D", il faut vérifier :
ü L'année budgétaire ;
ü L'imputation budgétaire ;
ü L'exactitude des écritures comptables ;
ü L'objet de l'engagement.
Sur l'état d'engagement doit figurer :
ü L'objet de la convention ou du contrat ;
ü Les co-contractants ;
ü Le montant de l'engagement.
La convention ou le contrat doit mentionner :
ü L'imputation budgétaire ;
ü L'objet ;
ü Les co-contractants ;
ü Le montant de l'engagement ;
ü Le mode de règlement ;
ü La période couverte par la convention ou le
contrat ;
ü Les signatures et les cachets des personnes
habilitées à représenter les deux parties
contractantes.
3.2.4 L'étude des demandes d'autorisation de
paiement (DAP)
Il s'agit d'une proposition d'engagement de dépenses
qui, une fois visée, s'effectuera par voie de régie.
Pratiquement, et comme toute autre proposition d'engagement,
la DAP est saisie, puis étudiée en vérifiant :
ü L'arrêté de nomination du régisseur
et du son suppléant. Cet arrêté doit indiquer :
§ Le nom, prénom, grade, qualité, code
d'affectation du régisseur ;
§ La caisse du comptable assignataire de la
dépense ;
§ La date d'effet de la nomination.
ü L'arrêté conjoint d'institution de la
régie qui doit indiquer :
§ La nature des dépenses que le régisseur est
autorisé à payer ;
§ Les imputations budgétaires des dépenses
autorisées ;
§ Le montant de l'encaisse du régisseur ;
§ Le comptable assignataire des dépenses.
Ensuit, il faut vérifier sur la fiche "D" les
éléments suivants :
ü La rubrique budgétaire chiffrée et
libellée ;
ü Le millésime de l'année
budgétaire ;
ü Le numéro de la DAP ;
ü Le bénéficiaire (le
régisseur) ;
ü Le montant à engager ;
ü Le numéro de visa ;
ü La signature et le cachet de l'ordonnateur ;
ü L'objet de la dépense ;
ü La date d'établissement.
Après, il est procédé au contrôle
de la DAP en vérifiant :
ü L'entête de la DAP et son numéro ;
ü Le régisseur habilité à cet effet
et son code ;
ü L'imputation budgétaire qui doit correspondre
à celle figurant dans l'arrêté d'institution de la
régie ;
ü Le millésime de l'exercice
budgétaire ;
ü Le montant de la DAP en lettre et en chiffre ;
ü La date d'établissement ;
ü La signature et cachet de l'ordonnateur ou son
délégué ;
ü La signature et cachet du régisseur.
3.2.5 L'étude des propositions d'engagement
relatives aux indemnités pour frais de déplacement
Ces frais occasionnent le déplacement du personnel de
l'Etat dans une ou plusieurs localités dans le royaume. Le dossier
portant ce type d'engagement comporte :
ü La fiche modèle "D" qui indique :
§ L'intitulé de la rubrique budgétaire
(indemnités de déplacement et changement de résidence
à l'intérieur du royaume) ;
§ L'imputation budgétaire
(chapitre/article/paragraphe/ligne) ;
§ L'objet (exemple :frais de déplacement par
divers agents) ;
§ Le montant total à engager (en chiffres).
ü Deux états d'engagement (original + copie) qui
indiquent :
§ La rubrique budgétaire ;
§ Le nom et prénom de la partie prenante
(bénéficiaire) ;
§ L'objet (déplacement) ;
§ Le montant par bénéficiaire ;
§ Le montant total arrêté en chiffres et en
lettres.
ü Un ordre de mission qui indique la qualité de la
personne chargée de mission et la destination en mentionnant la date
d'aller et de retour.
ü Deus états billeteurs faisant ressortir les
montants à payer par bénéficiaire et les billeteurs qui
vont assurer le paiement.
Comme toute proposition d'engagement, la cellule
d'étude procède d'abord à la saisie informatique, et
effectue les contrôles nécessaires. Une telle tâche est
facilitée par le système de la GIPE (gestion
intégrée du personnel de l'Etat) qui fournit à l'agent
chargé de l'étude toutes les informations sur le
bénéficiaire des frais de déplacement. La
vérification porte sur :
ü Le numéro de la DOTI ;
ü Le numéro de la CIN ;
ü L'entité d'affectation ;
ü Le grade ;
ü La date d'effet ;
ü L'échelle et l'échelon pour pouvoir se
référer à la table des catégories
(Barème) ;
ü L'imputation budgétaire.
Cette étude suppose souvent la référence
obligatoire à la situation administrative du fonctionnaire.
La liquidation des indemnités du personnel (frais de
déplacement) se fait conformément au barème fixé
par la réglementation en la matière.
ü Il y a trois périodes auxquelles des taux sont
pratiqués :
§ De 00 h à 5 h le découcher ;
§ De 11 h à 14 h pour le repas de midi ;
§ De 18 h à 21h pour le repas du soir.
ü Pour le personnel titulaire, le tableau suivant est
servi :
ECHELLE
|
GROUPE
|
TAUX DE BASE
|
15j dans la même localité
|
A compter du 16 j dans la même
localité
|
Hors échelle
|
I
|
100 DH
|
80 DH
|
Echelle 11
|
II
|
80 DH
|
65 DH
|
Echelle 8, 9, 10
|
II
|
60 DH
|
48 DH
|
Echelle 6, 7
|
IV
|
40 DH
|
35 DH
|
Echelle 1 à 5
|
V
|
30 DH
|
24 DH
|
ü Pour le personnel non titulaire (Ex : agents
à contrat), le groupe (I, II, III, IV, V) est déterminé
comme suit :
Groupe I
|
Agents dont le traitement mensuel global brut est égal ou
supérieur à 3.500 DH.
|
Groupe II
|
Agents dont le traitement mensuel global brut est compris entre
2.500 et 3.499 DH.
|
Groupe III
|
Agents dont le traitement mensuel global brut est compris entre
1.500 et 2.499 DH.
|
Groupe IV
|
Agents dont le traitement mensuel global brut est compris entre
1.000 et 1.499 DH.
|
Groupe V
|
Agents dont le traitement mensuel global brut est
inférieur à 1.000 DH.
|
3.2.6 Les propositions d'engagement portant insertion aux
journaux
Il s'agit des annonces légales, judiciaires et
administratives publiées dans les journaux par l'administration. Le
dossier portant la proposition d'engagement se compose de :
ü La fiche "D" ;
ü La facture ;
ü L'état d'engagement ;
ü Avis d'insertion.
Une fois saisie, il est procédé à son
étude. Pour ce faire, il faut vérifier l'existence sur la fiche
"D" des indications suivantes :
ü L'exercice budgétaire ;
ü L'imputation budgétaire ;
ü Le numéro de la facture et son objet ;
ü L'exactitude des écritures comptables ;
ü La date et la signature de l'ordonnateur.
L'état d'engagement doit faire ressortir, en plus des
indications portées sur la fiche "D", les éléments
suivants :
ü Le montant de la facture en chiffres et en
lettres ;
ü Le numéro de l'annonce et son objet ;
Sur la facture, doivent figurer les éléments
suivants :
ü Les références du département
concerné par l'insertion ;
ü Le nombre de lignes et le prix de chaque
ligne ;
ü Le montant de la facture en chiffres et en
lettres ;
ü Le numéro de l'annonce et son objet.
En fin, l'avis d'insertion permet de s'assurer que le nombre
de lignes indiqué sur la facture correspond bien à celui figurant
sur l'avis.
3.3 Cellule de Comptabilité
De prime abord, il faut signaler que le CCED tient une
comptabilité informatisée, et ce, grâce au grand
succès qu'a connu le système informatique du contrôle des
engagements de dépenses (SICED) et qui n'a cessé de
connaître de développements considérables. Aujourd'hui, la
comptabilité du CED est tenue sur un support informatique (terminal, PC)
au lieu des registres, ce qui a facilité la tâche et a mis fin aux
travaux draconiens de comptabilité.
En outre, le SICED a permis une bonne gestion des
dépenses, tout en tenant compte des règles de la
comptabilité publique. En effet, l'outil informatique permet la
comptabilité de tous les actes d'engagement.
Le nouveau décret sur le CED (décret 2-00-2678
du 31/12/2001) a confié aux contrôleurs centraux dans son article
16 la tenue d'une comptabilité des engagements de dépenses des
départements ministériels ou des services dont ils
contrôlent les propositions d'engagement de dépenses. En vertu
dudit article, cette comptabilité fait ressortir :
ü Les crédits ouverts par les lois de finances et
les modifications qui leur sont apportées en cours
d'année ;
ü Les engagements faits sur ces crédits par les
ordonnateurs ;
ü Les dépenses sans ordonnancement
préalable qui leur sont notifiées par les comptables
assignataires.
Le même article charge les contrôleurs centraux de
tenir une comptabilité des engagements de dépenses des sous
ordonnateurs et des services dont ils contrôlent les propositions
d'engagement de dépenses. Une telle comptabilité fait
ressortir:
ü Les crédits délégués et les
réductions effectuées sur ces crédits en cours
d'année ;
ü Les engagements faits sur ces crédits par les
sous ordonnateurs intéressés ;
ü Les dépenses sans ordonnancement
préalable qui leur sont notifiées par les comptables
assignataires.
Selon l'article 19 du même décret, la
comptabilité prévue à l'article 16 fait
ressortir :
ü Les crédits délégués par
les ordonnateurs ;
ü Les engagements de dépenses sur crédits
d'engagement ;
ü Les engagements de dépenses
permanentes ;
ü Les crédits bloqués au titre des
régies de dépenses ;
ü Les engagements relatifs aux dépenses
d'investissement reportés de l'année précédente
à la nouvelle année budgétaire.
Pour mieux saisir le déroulement de cette
comptabilité et enlever toute sorte d'ambiguïté, il faut
distinguer entre deux sortes de comptabilité à savoir la
comptabilité des engagements et celle des crédits.
3.3.1 La Comptabilité des Engagements
C'est une comptabilité qui porte sur toute sorte de
proposition d'engagement et qui a pour objectif de s'assurer que la dite
proposition est faite sur un crédit disponible (disponibilité de
crédit) et quelle a une nature conforme à la rubrique
budgétaire sur laquelle il est proposé de l'imputer (exacte
imputation budgétaire).
Lorsque l'agent chargé de la comptabilité
détecte une discordance entre ses écritures comptables et les
informations figurant sur la fiche modèle «D», il invite
l'ordonnateur ou le sous ordonnateur à procéder aux
rectifications nécessaires.
Le responsable de la comptabilité s'assure avant toute
vérification que les documents comptables, en l'occurrence, la fiche
modèle «D» et l'état d'engagement, porte le nom, le
cachet et la signature de l'ordonnateur accrédité auprès
du CCED concerné.
La comptabilité des engagements porte sur :
ü Les propositions d'engagement ;
ü La délégation des
crédits ;
ü Le retrait de la délégation des
crédits ;
ü Le report de crédit de paiement et reliquats
d'engagement
ü La consolidation des crédits.
a) Les propositions d'engagements
Après avoir été assuré que ladite
proposition est établie par l'autorité compétente, l'agent
chargé de la comptabilité procède à la saisie
informatique en introduisant les éléments suivants :
ü L'année d'imputation ;
ü L'imputation budgétaire ;
ü N° de visa ;
ü Le code de département ou du SEGMA ;
ü Le type de la dépense (BC, convention,
contrat....) ;
ü Le créancier et l'objet de la dépense
;
ü La date d'arrivée et celle
d'engagement ;
ü Le n° d'engagement ;
ü Le montant de la dépense proposée
à l'engagement.
L'introduction de ces données permet de s'assurer de la
bonne imputation budgétaire et éviter les doubles emplois
futurs.
b) La délégation des
crédits
Cette délégation est consacrée par
l'article 64 du Décret Royal du 21/04/67 portant règlement
général de la comptabilité publique. Elle consiste
à mettre à la disposition des sous-ordonnateur, institués,
en vertu dudit article, une partie des crédits qui sont ouverts par la
loi des finances pour le compte de l'ordonnateur de droit.
La délégation de crédit s'inscrit dans
une logique de déconcentration financière pour assurer le
fonctionnement des services extérieurs de l'Etat et ce,
conformément à la circulaire n° 8/2000 du premier ministre,
relative à la déconcentration des crédits.
En effet, cette opération est le garant d'une politique
de proximité voulue par l'actuel gouvernement dans le cadre d'un
rapprochement effectif de l'administration du citoyen.
Pratiquement, l'agent chargé de la comptabilité
procède à la saisie de l'ordonnance de délégation
du crédit (ODC) établie et envoyée au CCED par
l'ordonnateur et ce, en introduisant :
ü l'année budgétaire ;
ü l'imputation budgétaire ;
ü La qualité de sous-ordonnateur et son
code ;
ü Le montant ou le crédit à
déléguer en chiffre et en lettre ;
ü Le n° d'engagement de l'ordonnance de
délégation du crédit.
L'agent s'assure aussi que la dite délégation
porte le cachet et la signature de l'ordonnateur habilité, la même
étude est faite au niveau du bordereau récapitulatif des
ordonnances de délégation des crédits.
c) Le retrait de la délégation de
crédits
L'ordonnateur peut toujours retirer sa
délégation de crédit à condition qu'il n'adresse
pas les exemplaires originaux des ODC aux sous-ordonnateurs et au TGR. Dans ce
cas, il doit envoyer au CCED auprès duquel il est
accrédité :
ü 2 exemplaires des OD pour les crédits
d'engagement ;
ü 3 exemplaires des OD pour les crédits de
paiement.
d) Le report de crédit de paiement et reliquats
d'engagement
Les ordonnateurs et les sous-ordonnateurs établissent
les états récapitulatifs des reports des crédits et les
reliquats d'engagements (ERRCRE) visés et non ordonnancés ou non
mandatés au 31/12 de l'année et ce, conformément au
modèle joint en annexe à la circulaire n° N014222 E du
31/05/99 qui fait ressortir :
ü Les montants totaux engagés sur les
crédits de paiement de l'année N et visés par le
CED ;
ü les montants totaux ordonnancés ou
mandatés au 31/12 de l'année N ;
ü Les reliquats d'engagement et de crédits de
paiement à reporter sur l'année N+1 : ce montant est
égal à la différence entre le total engagé et celui
ordonnancé ou mandaté au 31/12/N ;
ü L'imputation budgétaire chiffrée de
l'année N ;
ü L'imputation budgétaire chiffrée de
l'année N+1 compte tenu du tableau de concordance ;
Ces états récapitulatifs sont soumis au
comptable assignataire et au CED pour certifier respectivement :
ü Le montant inscrit dans la colonne faisant
apparaître les sommes ordonnancées ou mandatées au
31/12/N ;
ü Le montant inscrit dans la colonne faisant
apparaître les sommes engagées sur crédits de paiement de
l'année N et visés par le CED.
Chez l'ordonnateur, les reports des crédits et
reliquats d'engagements se passent comme suit :
ü Établissement de 4 copies dont l'original et
l'état récapitulatif des reports des crédits et des
reliquats d'engagement ;
ü Envoi à la TGR pour approbation qui garde une
copie ;
ü Envoi au CCED pour approbation qui garde une copie.
L'ordonnateur actualise ses comptabilités des
années N et N+1 comme suit :
ü Diminution des crédits et des engagements de sa
comptabilité d'engagement de l'année N ;
ü Augmentation des crédits de paiement de N+1 de
sa comptabilité des émissions .
Enfin l'ordonnateur garde l'original de l'état
récapitulatif et revoie la copie restante à la TGR.
Remarque 1: L'opération de report se
déroule de la même manière chez le sous-ordonnateur.
Une fois les ERRCRE Sont approuvés par le comptable et
le CED, les ordonnateurs et sous-ordonnateurs peuvent engager les reliquats
à reporter sur l'année N+1. De ce fait, les opérations de
mandatement et d'ordonnancement peuvent avoir lieu avant l'établissement
des ERRCRE jusqu'au 22/12/N+1. Après cette date, les opérations
exigent l'approbation du comptable et du CED sur lesdits états.
Remarque 2 : Il faut distinguer entre report de
crédits des comptes spéciaux et celui qui concerne le budget
général de l'Etat. Dans le premier cas, il n'est pas exigé
que les crédits soient engagés et visés pour être
reportés, le report se fait automatiquement d'année en
année et ce, en vertu de l'article 20 de la loi organique des finances
de 1998. Dans le 2ème cas, seuls les crédits de paiement
engagés et visés par le CED et n'ayant pas fait l'objet d'un
ordonnancement ou d'un mandatement peuvent être reportés sur
l'exercice suivant.
Pratiquement, l'agent chargé de la comptabilité
commence par la saisie dudit état récapitulatif en introduisant
les éléments suivants :
ü L'année de gestion ;
ü La date d'arrivée ;
ü La date d'engagement ;
ü L'ancienne imputation ;
ü Le n° de visa de l'année
précédente ;
ü Le total visé des engagements directs ;
ü Le montant du reliquat ;
Ensuite, vient l'étape de l'étude et qui
consiste à vérifier :
ü Que l'état récapitulatif porte la
certification du comptable assignataire ;
ü L'exactitude des écritures comptables portant
sur :
· Le montant total engagé sur le crédit de
paiement et visé par le CED ;
· Le montant total mandaté à la fin de
l'année budgétaire ;
· Le reliquat d'engagement et le crédit à
reporter sur l'année future.
e) La consolidation des crédits
La consolidation des crédits est l'opération par
laquelle les crédits d'engagement engagés au cours de
l'année N deviennent des crédits de paiements pour l'année
N+1.
C'est le cas des crédits ouverts dans le cadre des
autorisations de programme pour les dépenses d'investissement et des
autorisations d'engagement par anticipation pour les dépenses de
fonctionnement (Art.25 et 26 de la loi organique des finances de 1998). Il
s'agit donc des dépenses qui sont étalées sur plusieurs
années ; d'où le recours à cette opération
technique qui consiste à transformer les crédits d'engagement en
crédits de paiement dès le premier jour de l'exercice suivant.
Au niveau du CCED, l'agent chargé de la
comptabilité saisit les éléments suivants :
ü l'année de gestion ;
ü le n° de visa ;
ü Le n° de visa de la dépense
initiale ;
ü Le montant de la consolidation ;
ü l'imputation budgétaire (nouvelle et
ancienne) ;
ü La date d'arrivée ;
ü Le n° d'engagement .
Après avoir passer en revue les différentes
opérations se rattachant à la comptabilité des
engagements, nous allons nous pencher sur les opérations qui
caractérisent la comptabilité des crédits.
3.3.2 La comptabilité des
crédits
C'est une comptabilité qui s'intéressent au
mouvement des crédits tel que le virement, ouverture de crédit
supplémentaire, le prélèvement sur chapitre
« dépenses imprévues » et les
opérations se rapportant au Fonds de concours.
a) Le virement des crédits
C'est une technique qui s'inscrit dans une logique
d'assouplissement de l'exécution du budget et constitue, à notre
avis, le stade embryonnaire d'une opération de grande envergure à
savoir la globalisation des crédits qui consiste à accorder aux
services gestionnaires des enveloppes budgétaires et leur laisser la
liberté d'exécution. L'objectif essentiel de cette
modalité de gestion est de passer d'un contrôle de
régularité à un contrôle sur les résultats,
d'où la nécessité de revoir les méthodes et les
modalités d'élaboration et d'exécution du budget et le
passage d'un budget de moyen à un budget de programme. C'est une grande
révolution que devraient connaître les finances publiques au
Maroc dans le cadre d'une bonne gouvernance de la chose publique.
Cette technique de virement a été prévu
par l'article 17 du décret n° 2-98-401 du 26/01/99 relatif à
l'élaboration et à l'exécution des lois des finances (B.O
n° 4688 du 06/05/99) et selon lequel : « Des
décisions du ministre des finances, prises sur proposition des
ordonnateurs intéressés, peuvent modifier la dotation des
articles, paragraphes et lignes à l'intérieur de chacun des
chapitres du budget général relatif aux dépenses de
fonctionnement.
Les virements entre article et paragraphe à
l'intérieur des chapitres relatifs aux dépenses d'investissement
est réalisé par des arrêtés du ministre
chargé des finance pris sur proposition des ordonnateurs
intéressés. Toutefois, et sauf autorisation exceptionnelle
donnée par le Premier ministre, la dotation initial de ces articles ne
peut être augmentée ou diminuée par ce moyen de plus de
10%.
Le virement entre lignes à l'intérieur d'un
même paragraphe relatif aux dépenses d'investissement est
autorisé par décision du ministre des finances prise toujours sur
proposition des ordonnateurs intéressés »
Toutefois, l'article 17 bis du même décret donne
plus d'assouplissement aux ordonnateurs et aux sous ordonnateurs concernant le
virement de crédit.
En effet, et selon cet article, le ministre chargé des
finances peut, par arrêté pris sur proposition des ordonnateurs
intéressés, autoriser ces derniers et leurs sous-ordonnateurs
à procéder par décision, à des virements entre
lignes d'un même paragraphe, à l'intérieur des chapitres du
budget général, des budgets des SEGMA relatifs aux
dépenses de matériel et dépenses diverses et aux
dépenses d'investissement, et des comptes spéciaux du
trésor.
Pratiquement, lorsque les décisions de virement
atterrissent au CCED, il est procédé à leur traitement en
enregistrant les éléments suivants :
ü L'année de gestion ;
ü Le n° de certification ;
ü Le code de département ;
ü Le type de virement (décision, décret,
arrêté) ;
ü La date d'établissement ;
ü L'imputation budgétaire ;
ü Le totale du virement en diminution :
réduire les montants du virement des crédits ouverts ou des
crédits délégués des lignes sur lesquelles est
effectué le virement ;
ü Ajouter en augmentation lesdits montants au
crédits ouverts ou aux crédits déléguées des
lignes bénéficiant du virement ;
L'étude de ladite décision consiste à
vérifier que :
ü Le virement du crédit est autorisé par
arrête ou décision du ministre des finances ;
ü Le virement est effectué sur une ligne où
les crédits sont disponibles ;
ü La décision de virement des crédits est
effectuée dans la limite de 10% pour les dépenses
d'investissement.
Remarque : Cette décision du virement de
crédit est soumise après la certification du CCED au visa de la
direction du budget. A ce moment, l'ordonnateur peut utiliser les
crédits objet du virement. Toutefois avec la nouvelle procédure
de virement de crédit prévue dans l'article 17 bis visé
ci-dessus, les ordonnateurs et les sous-ordonnateurs sont dispensés
dudit visa.
b) L'ouverture des crédits
supplémentaires
Selon l'article 43 de loi organique n° 7-98 relative
à la loi des finances, et en cas de nécessité
impérieuse d'intérêt national, des crédits
supplémentaires peuvent être ouverts par décret en cours
d'année en application de l'article 45 de la constitution.
c) Les prélèvements sur le chapitre des
dépenses imprévues
Si les virements entre chapitres sont interdits, ce n'est pas
le cas pour le chapitre « dépenses
imprévues » placé sous la main du ministre des
finances, duquel il est possible de procéder à des virements vers
d'autres chapitres du budget général. Selon l'article 42 de la
loi organique des finances, c'est un chapitre spécial ouvert pour les
dépenses imprévues et les dotations provisionnelles concernant le
titre I du budget général.
Ainsi, des prélèvements peuvent être
opérés en cours d'année sur ce chapitre pour assurer, par
un crédit supplémentaire la couverture des besoins urgents ou non
prévus lors de l'exécution du budget. Ces
prélèvements sont effectués par décret pris sur
proposition du ministre chargé des finances (art 13 du décret
n° 2-98-401 du 26/4/99 relatif à l'élaboration et à
l'exécution des lois de finances).
d) Les opérations se rapportant aux fonds de
concours
Selon l'article 22 de la loi organique des finances, les fonds
versés par des personnes morales ou physiques pour concourir avec ceux
de l'Etat à des dépenses d'intérêt public, ainsi que
le produit des dons et legs, sont directement portés en recettes, selon
le cas, au budget général, aux budgets des SEGMA, ou aux comptes
spéciaux du trésor. Un crédit de même montant peut
être ouvert en addition aux crédits accordés par la loi des
finances.
Toutefois, lorsque le produit du don octroyé ne peut
être versé préalablement au budget général,
aux budgets des SEGMA ou aux comptes spéciaux du trésor pour
permettre l'engagement de la dépense à laquelle il se rapporte,
il peut être ouvert les crédits nécessaires à
l'engagement et au paiement de cette dépense en addition aux
crédits accordés par la loi des finances.
L'affectation des fonds de concours et les modes de leur
utilisation doivent être conformes à ce qui est convenu avec la
partie versante ou le donateur.
A la lumière de ces opérations concernant la
cellule « comptabilité » du CCED, nous proposons
d'éclaircir certaines observations soulevées au cours de notre
stage :
q Discordances entre les écritures comptables
Le comptable constate parfois l'existence de discordances
entre les indications comptables figurant sur la fiche modèle
« D » et les écritures comptables du CED.
Dans ce cas, il invite l'ordonnateur (ou le sous ordonnateur)
à rectifier les erreurs décelées.
q Erreurs concernant le numéro d'ordre de
l'engagement
Il arrive que les indications comptables figurant sur la fiche
modèle « D » concordent avec les écritures
comptables du CED. Dans ce cas, le numéro d'ordre de l'engagement doit
être rectifié d'office par le contrôleur avec obligation
d'en informer l'ordonnateur (ou le sous ordonnateur) sans pour autant
différer le visa.
q Ventilation de l'engagement sur crédits de
paiement et crédits d'engagement
Lorsque la proposition d'engagement de dépenses est
imputée à la fois sur des crédits de paiement et des
crédits d'engagement, le contrôleur doit vérifier la
comptabilité de cette ventilation avec le délai
d'exécution des prestations et examiner les explications fournies par
l'ordonnateur (ou le sous ordonnateur).
q Signature des documents comptables par l'autorité
habilitée
Les documents comptables (état d'engagement et fiche
modèle « D »), doivent obligatoirement être
signés par l'autorité habilitée à cet effet.
On entend par l'autorité habilitée, celle
indiquée par le décret royal n° 330-66 du 21 avril 1967
portant règlement général de la comptabilité
publique dans ses articles 5,33 et 64 à savoir l'ordonnateur, son
délégué, le sous ordonnateur ou son suppléant.
La signature doit être assortie d'un cachet faisant
apparaître le nom et la qualité du signataire.
Conclusion de la 1ère
partie
Le CED assure d'importantes missions de l'Etat à savoir
la conservation des deniers publics, et ce par son intervention au niveau de la
dépense publique en général, et des marchés publics
en particulier.
Cependant, il existe actuellement trois courants de
pensée :
§ Un premier courant qui refuse l'intervention du CED et
demande son annulation avec le renforcement d'un contrôle a
posteriori ;
§ Un deuxième courant qui maintient l'idée
de l'existence du CED et le renforcement de ses pouvoirs ;
§ Un troisième courant qui se situe au milieu des
deux autres courants, et qui insiste sur l'existence du CED en matière
de marchés publics à côté d'un contrôle a
posteriori.
Pour les tenants du premier courant, ils considèrent
que l'intervention du CED fait obstacle à la libre action des services
gestionnaires, et de ce fait, son annulation s'avère
nécessaire.
Concernant les tenants du deuxième courant, ils ont
pour le renforcement du rôle CED, car il permet d'éviter tout
dérapage ou déviation, volontaire ou involontaire, de nature
à dissiper les deniers publics.
Les tenants du troisième courant pensent qu'il est
nécessaire de faire concilier les deux courants. Pour ce faire, ils
estiment nécessaire d'assouplir les modalités d'intervention du
CED, et aussi de mettre en place un contrôle a posteriori. Cela peut
être justifié par l'octroi aux services gestionnaires d'une
liberté d'action dans l'exécution des dépenses publiques,
et par la protection des deniers de l'Etat en renforçant le
contrôle a posteriori, en l'occurrence, le contrôle de la Cour des
Comptes.
A notre avis, le contrôle des engagements de
dépenses joue un rôle primordial dans la conservation des deniers
publics. Car, il permet de prévenir les services ordonnateurs sur des
irrégularités et de les rectifier avant l'engagement de
l'administration.
Dans l'état actuel des choses, le CED contribue d'une
manière indiscutable dans le processus de l'exécution des
marchés publics. Son rôle d'assistance est plus remarquable. Parmi
les manifestations de ce rôle d'Assistance, nous pouvons citer sa
présence au sein des commissions d'ouverture des plis : cette
présence continue d'agir favorablement sur le bon déroulement de
la procédure que et par voie de conséquence sur le nombre des
marchés visés au premier envoi.
Le tableau ci-après illustre la répartition des
marchés selon le nombre d'itérations d'envoi au CED.
Répartitions des marchés visés par
le CED selon
les itérations d'envoi en 2001 et
20028(*)
Exercice
|
1ier envoi
|
2 envois
|
3 envois
|
4 envois et plus
|
|
2001
|
En nombre
|
3889
|
9763
|
3156
|
738
|
17546
|
En %
|
22
|
56
|
18
|
4
|
100
|
2002
|
En nombre
|
3163
|
6073
|
2044
|
401
|
11681
|
En %
|
27
|
52
|
17
|
3
|
100
|
Par ailleurs, la durée moyenne de séjour des
marchés a été globalement améliorer au niveau du
CED entre 2001 et 2002, particulièrement lors du 1ier et du 4ème
envoi en passant respectivement de 2,2 à 2,1 semaines et de 1,1 à
une semaine. Par contre, la durée de séjour au niveau des
services gestionnaires s'est aggravée, surtout lors de la période
s'étalant de l'ouverture des plis à la 1ère arrivée
au CED. La durée moyenne de cette période s'est accrue de 7,6
semaines en 2001 à 8,4 semaines en 2002.
Cycles de visa des marchés en 2001 et en 2002
(en semaines)9(*)
Période
|
2001
|
2002
|
Ordonn
-ateurs
|
CED
|
Nombre
de
marchés
|
Ordonn
-ateurs
|
CED
|
Nombre de
marchés
|
De l'ouverture des plis à
la 1ère arrivée au CED
|
7,6
|
|
13.132
|
8,4
|
|
10.146
|
De la 1ère arrivée au CED
à la 1ère décision du CED
|
|
2,2
|
|
2,1
|
De la 1ère décision du
CED à la 2ème arrivée au
CED
|
2,8
|
|
9.504
|
2,8
|
|
7.129
|
De la 2ème arrivée au
CED à la 2ème décision du
CED
|
|
1,1
|
|
1,1
|
De la 2ème décision du
CED à la 3ème arrivée au
CED
|
1,9
|
|
2.579
|
2,1
|
|
1.934
|
De la 3ème arrivée au
CED à la 3ème décision du
CED
|
|
1,0
|
|
1,0
|
De la 3ème décision du
CED à la 4ème arrivée au
CED (et plus)
|
2,2
|
|
446
|
2,5
|
|
308
|
De la 4ème arrivée au
CED à la 4ème décision du
CED (et plus)
|
|
1,1
|
|
1,0
|
En définitive, il importe de signaler que la loi sur la
responsabilité n° 61-99 relative à la responsabilité
des ordonnateurs, des comptables et des contrôleurs, entre dans le cadre
de l'amélioration des procédures du contrôle.
Cette loi a permis de responsabiliser tous les intervenants en
matières d'exécution des dépenses publiques :
ordonnateur, CED et comptable public.
Deuxième partie :
LA GESTION DES MARCHES PUBLICS AU CREDIT AGRICOLE DU
MAROC
Chapitre 1 : Historique, organisation et missions du
Crédit Agricole.
Chapitre 2 : Département des Achats et
Approvisionnement.
Conclusion de la deuxième partie.
Introduction
Vue l'intérêt que porte la gestion des
marchés publics dans l'amélioration de l'action des
entités publiques, celles-ci commencent à s'intéresser de
plus en plus à leurs achats par le biais des marchés publics et
par l'adoption d'une organisation interne plus harmonisée et aussi par
l'amélioration de la gestion des achats publics, d'où
l'intérêt qu'on accorde de plus en plus à la fonction
« Achat ».
Le Crédit Agricole du Maroc érigé en
société anonyme dont 51% du capital est détenu par l'Etat,
depuis le 17 Juin 2004, va aujourd'hui dans le même sens, car les
tâches concernant les achats, l'approvisionnement, l'aménagement
et la construction sont actuellement réalisées par une seule
Direction appelée « Direction des Ressources
Immobilières et Matérielles ». Celle-ci fait partie des
structures du Siège et gère tous les marchés pour le
compte du Siège (administration centrale) et du Réseau
(Directions régionales), et ce dans un système
centralisé.
Cette direction se subdivise en deux départements, un
premier département est chargé de la gestion du patrimoine
immobilier, le second gère les achats et assure l'approvisionnement en
produits, services et équipements. A ces deux départements
s'ajoutent deux divisions indépendantes, l'une chargée de la
gestion du portefeuille assurances et l'autre de la gestion des archives de
l'entreprise.
Dans la présente partie, nous allons nous
intéresser beaucoup plus au Département des Achats et
Approvisionnement pour lequel nous avons accordé plus
d'intérêt durant ce stage de formation de deux mois (septembre et
octobre 2004).
Pour ce faire, nous avons consacré un premier chapitre
à l'évolution historique, l'organisation et les missions du
Crédit Agricole. Ensuite, et dans un deuxième chapitre nous
allons jeter la lumière sur l'organisation, les missions et les
différentes activités du Département des Achats et
Approvisionnements qui a été l'objet de notre stage.
Chapitre 1 : Historique, organisation et missions du
Crédit Agricole
Section 1 : Historique de Crédit
Agricole
1.1 De 1917 à 1961
Le premier système de financement de l'agriculture au
Maroc remonte à 1917. Il était constitué de trois
structures de distribution de crédit sans lien direct entre elles :
ü La Caisse Fédérale de la Mutualité
et de la Coopération Agricoles (CFMCA) pour les colons
français ;
ü La Caisse Centrale de Crédit et de
Prévoyance (CCCP) pour les marocains ;
ü Le système des "Positos Agricolos" pour les
colons espagnols, dans la zone nord.
Ces trois systèmes de distribution de crédits
sont abolis dès la création de la Caisse Nationale de
Crédit Agricole en 1961. Tous les anciens organismes de crédit
agricole (CFMCA, CPIM, CCCP, CREC, SOCAP) seront liquidés. Dans la zone
nord, la CGCT transfère ses attributions à la succursale de la
CNCA dans la ville de Tétouan, une des premières Caisses
Régionales ouvertes au Maroc.
1.2 A partir de 1962
1.2.1 Mission et structure à l'origine du
Crédit Agricole
Le Crédit Agricole a été organisé
par le dahir n° 1-60-106 du 25 Joumada II-1381 (4 décembre 1961)
autour de trois structures interdépendantes :
q La Caisse Nationale de Crédit Agricole
(CNCA)
C'est un établissement public doté de la
personnalité civile et de l'autonomie financière, placé
sous la tutelle conjointe du Ministère de l'Agriculture et du
Ministère des Finances. Elle est dotée de succursales
appelées Caisses Régionales de Crédit Agricole.
La mission de la CNCA est de faciliter, du point de vue
financier, l'accession des agriculteurs à des formes modernes et
rentables d'exploitation. Plus précisément, la CNCA a pour
objet :
- L'octroi de crédits dont l'importance dépasse
les plafonds des caisses locales et régionales ;
- Le financement et le contrôle des activités des
caisses régionales ;
- Le contrôle de l'organisation et du fonctionnement des
caisses locales.
q Les Caisses Régionales du Crédit
Agricole
Elles ont pour objet l'octroi de crédits à
court, moyen et long termes aux agriculteurs, aux associations
régionales et coopératives agricoles.
Elles accordent également des prêts aux
sociétaires des Caisses Locales pour tout crédit dépassant
les plafonds des Caisses Locales.
q Les Caisses Locales du Crédit Agricole
Le dahir du 4 décembre 1961 prévoyait la
création des caisses locales de crédit agricole sous forme de
sociétés à capital variable. Elles sont formées
exclusivement de sociétaires, personnes physiques ou morales.
Elles ont pour objet :
- L'octroi de prêts à leurs sociétaires
à titre individuel ou collectif, dans le cadre d'un programme annuel
arrêté par la CNCA ;
- La réception de fonds sous forme de
dépôts ;
- La prise éventuelle de participations au capital
d'organismes coopératifs.
1.2.2 Une organisation plus adaptée aux
réalités du monde rural
Dès 1962, la CNCA procède à la
création des premières Caisses Régionales. Le lancement
des Caisses Locales est, quant à lui, retardé jusqu'en 1968, le
statut mutualiste de ces structures prévu par le Dahir de
création de la CNCA, s'étant révélé
inadapté au contexte socio-économique.
Après de multiples tractations, la notion de
sociétés coopératives est abandonnée, sans
amendement du Dahir, et les premières Caisses Locales voient le jour
sous forme de succursales à l'image des Caisses Régionales. De la
même façon, les Conseils Régionaux n'ont jamais
été institués.
La CNCA a accompagné l 'évolution qu'a
connu le système bancaire marocain. Dans ce cadre, il convient de
signaler deux étapes importantes :
1987 : assujettissement de la CNCA à
l 'Impôt sur les Sociétés (I.S)
1993 : application de la nouvelle loi bancaire.
Afin de pouvoir exercer sa mission et d'accompagner
l'évolution de sa clientèle, la CNCA réalise
progressivement l'ensemble des opérations bancaires suivantes :
- Collecte des dépôts ;
- Octroi de crédits de fonctionnement et
d'investissement ;
- Financement du commerce extérieur ;
- Gestion des moyens de paiements.
Aussi, et à l 'instar des autres banques, la CNCA
est soumise à l'ensemble de la réglementation prudentielle
édictée par Bank Al-Maghrib10(*).
1.3 Situation au début des années 1990
La CNCA connaîtra un développement
régulier sans incident majeur apparent, jusqu'à la fin des
années 1980. Néanmoins, quelques étapes significatives,
des deux premières décennies de la vie de l'institution, se
révèleront lourdes de conséquences pour l'avenir.
En octobre 1997, les Pouvoirs Publics ont mis en place un plan
de redressement décliné en plusieurs actions dont les plus
importantes sont :
· Un soutien financier de l'Etat pour résorber une
partie des crédits accordés aux petits agriculteurs des caisses
locales ;
· Action visant à recouvrer les créances en
souffrance (CES) de la CNCA ;
· Nomination d'un nouveau manager en la personne du
Directeur Général qui a mis en place un plan de redressement dit
Oufouk 2003 (1998-2003) axé sur le développement des
dépôts, le recouvrement des créances, la maîtrise des
charges et la sécurisation de la distribution des crédits.
Par ailleurs, un projet de transformation en
société anonyme a été approuvé en conseil
des ministres en avril 1999. Ce texte prévoit également la mise
en place d'une convention Etat-CNCA pour le financement des petites et moyennes
exploitations agricoles en harmonie avec la politique agricole du
gouvernement.
Concernant l'amélioration de la capacité de
gestion, la CNCA a déployé dès 1998 une nouvelle
stratégie formalisée dans son plan d'entreprise baptisé
Oufok 2003.
A partir de juin 2004 la CNCA est devenue une
société anonyme dont l'Etat est le principal actionnaire (51% du
capital) tout en gardant sa mission de service public.
Section 2 : Organisation du
Crédit Agricole
2.1 Au niveau du Siège
Outre le Contrôle Général, 3 pôles
sont rattachés à la Direction Générale, il s'agit
des :
1. Pôle Développement ;
2. Pôle Support ;
3. Pôle Clientèle.
Chacun de ces pôles coiffe un certain nombre de
directions organisées en départements ainsi que des services
externes.
2.2 Au niveau du Réseau11(*)
2.2.1 Les Directions de Réseau
La C.N.C.A a institué en 1998 les Directions de
Réseau qui sont dotées de moyens logistiques et
réglementaires leur permettant d'assurer les actions du crédit
agricole, de coordonner, de superviser et de dynamiser l'intervention des
agences relevant de leur zone d'action, en application des orientations
stratégiques du Siège.
2.2.2 Les Caisses Régionales
Leur activité est orientée essentiellement vers
les grandes et moyennes exploitations et leur offrent tous les produits
et services bancaires. Elles assurent également l'octroi et le
recouvrement des crédits destinés au financement des secteurs
d'intervention du Crédit Agricole notamment l'agriculture,
l'agro-Industrie et les activités économiques en milieu rural.
2.2.3 Les Caisses Locales
Le dahir du 4 décembre 1961 prévoyait la
création des caisses locales de crédit agricole sous forme de
sociétés à capital variable. Cependant, elles n'ont
été créées qu'en 1967 sous forme de succursales de
la CNCA. Elles sont chargées de financer en particulier les petits
agriculteurs relevant généralement d'un cercle (subdivision d'une
province). Ces caisses sont également habilitées à offrir
une gamme de produits bancaires adaptés à leur
clientèle.
Aussi, les caisses locales disposent d'antennes
appelées guichets saisonniers qui fonctionnent une journée par
semaine dans des localités éloignées et effectuent, sur
place, toutes les opérations de la CLCA.
2.2.4 Les Agences Bancaires
Implantées dans les localités à fort
potentiel d'épargne, généralement en milieu urbain, ces
agences ont pour mission principale la promotion de l'épargne et le
développement des activités bancaires.
Récemment, le Crédit Agricole a mis en place les
« agences Entreprises » orientées vers
l'épargne des institutionnels et personnes morales.
Organigramme du Crédit Agricole du Maroc12(*)
Direction Générale
- Comité ressources
- Comité d'exploitation
- Comité exécutif
Le contrôle général
Directions de réseau (9)
Pôle clientèle
Pôle développement
Pôle Support
NB : C'est le pôle support qui nous concerne
dans le présent rapport de stage.
Section 3 : Missions du Crédit
Agricole
La Caisse Nationale de Crédit Agricole (C.N.C.A) a
été créée par le dahir n° 1-60-106 du 25
Joumada II-1381 (4 décembre 1961) sous la forme d'un
établissement public doté de la personnalité civile et de
l'autonomie financière. Elle était soumise du fait de son statut
juridique, au contrôle financier de l'Etat. Ce contrôle a
été supprimé depuis janvier 2004 et remplacé par un
système de contrôle interne conforme aux directives de Bank Al
Maghrib.
Avec la loi bancaire promulguée par le dahir du 6
juillet 1993, la C.N.C.A est devenue à l'instar des autres banques un
Etablissement de crédit soumis aux dispositions de cette loi et aux
règles prudentielles de Bank Al Maghrib.
La mission principale du Crédit Agricole est de
faciliter, du point de vue financier, l'accession des agriculteurs à des
formes modernes et rentables d'exploitation. Cette mission a été
élargie à partir des années 90 où la CNCA a pris la
dimension d'une banque de développement au service des agriculteurs et
du monde rural. Elle contribue à l'amélioration des conditions et
du cadre de vie de la population rurale, à la bancarisation et à
la mobilisation de l'épargne en milieu rural.
Section 4 : Transformation du statut
juridique de la CNCA
Dès juin 2004, la CNCA est érigée en
société anonyme à directoire et à conseil de
surveillance, tout en conservant sa mission de service public, pour le
développement du monde rural et la promotion de la banque de
proximité.
Cette transformation est accompagnée d'une nouvelle
stratégie « Cap2008 », axée sur une
segmentation du marché, d'où un nouveau management dicté
par le passage d'une phase de redressement à une phase de
développement de l'entreprise.
Cette nouvelle orientation tient compte de la
spécificité des filières commerciales et agricoles, telles
que les petites et moyennes entreprises agricoles, l'agroalimentaire et la
conquête du marché des particuliers et professions
libérales en milieu urbain.
Par ailleurs, compte tenu de la taille de l'entreprise qui
compte le deuxième réseau d'agences après la Banque
Populaire et de l'effectif de son personnel, la fonction achat ne peut que
revêtir une importance particulière dans le fonctionnement du
Crédit Agricole.
C'est pour cela que nous avons consacré la
deuxième partie de notre travail à l'étude de la structure
dédiée à cette fonction : ses missions, son
organisation, les procédures de travail, les dysfonctionnements...
etc.
Chapitre 2 : Département des Achats et
Approvisionnement
Le Département des Achats et Approvisionnement
assure une mission très importante au sein du Crédit Agricole du
Maroc. Il est chargé essentiellement de tous ce qui concerne la fonction
d'achat.
Il est chargé de satisfaire les besoins de
l'ensemble des directions et départements tant au niveau de
l'administration du siège qu'au niveau du réseau ( caisses
régionales, caisses locales et agences bancaires).13(*)
Par ailleurs, ces achats concernent une gamme
variée et diversifiée de produits, il s'agit notamment
de :
q Climatiseurs ;
q Matériels informatiques et accessoires ;
q Mobiliers de bureau ;
q Système de sécurité ;
q Matériel roulant ;
q Produits consommables : fourniture de bureau,
papeterie, carburant, entretien véhicules ;
q Et autres achats de diverses natures.
L'important travail effectué au sein du
Département des Achats et Approvisionnement ne peut être
valorisé que par l'étude de ses missions et son organisation.
Section 1 : Organisation du
Département des Achats et Approvisionnement
Le Département des Achats et Approvisionnement fait
partie intégrante de la Direction des Ressources Immobilières et
Matérielles (DRIM). Celle-ci est rattachée au pôle
support.
L'organigramme suivant montre la place du Département
des Achats et Approvisionnement dans l'organisation du pôle support.
Pôle support
Direction des Traitements Bancaires
Direction des Ressources Immobilières et
Matérielles
Direction des Systèmes d'Information
Direction des Ressources Humaines
Direction de l'Organisation et de la Qualité
Département Administration du Siège
Direction Juridique
Division des archives
Division des Assurances
Département des Achats et Approvisionnement
Département gestion du Patrimoine Immobilier
Par ailleurs, le département des Achats et
Approvisionnement se compose de trois divisions qui se présentent comme
suit :
Organigramme du Département des Achats et
Approvisionnement14(*)
Département Achats et Approvisionnement
Division Gestion des Stocks et Approvisionnement
Division des Achats et Equipement
Division Parc Automobile
Service Comptabilité Matière
Service Magasin Central
Section 2 : Structures et missions du
Département des Achats et Approvisionnement
2.1 Division des Achats et Equipement
La gestion au sein de cette division est axée sur
l'étude de normalisation de la partie administrative des dossiers
à engager sur le budget de fonctionnement ou d'investissement
(CPS15(*) ;
convention ; contrat ; marché cadre ; avenant et bon de
commande) ; la mise en concurrence des projets à réaliser
sur le budget de fonctionnement (publicité dans les journaux ;
Internet ; télécopie ; commission d'appel
d'offre ; procès verbal de commissions....) ; la finalisation
des marchés, la préparation des dossiers d'engagement ; La
notification de l'approbation et l'ordre de service de commencement des
prestations ; le suivi des équipements durant la période de
garantie et proposition de conclusion de contrats de service après vente
qui sont gérés par une autre division.
La gestion au sein de cette division est structurée au
tour de trois activités16(*):
ü Gestion des appels d'offres ;
ü Gestion des bons de commande ;
ü Gestion des dépenses par régie.
2.2 Division Gestion des Stocks et Approvisionnement
Cette division est chargée principalement de la gestion
des stocks des biens livrés par les fournisseurs à la suite de la
passation des marchés et bons de commande. Elle assure aussi
l'approvisionnement des biens stockés en répondant aux besoins
exprimés par les différentes directions centrales et
régionales du Crédit Agricole. Mais aussi, elle est
chargée de comptabiliser les différentes opérations
d'entrée et de sortie du Magasin Central.
2.2.1 Service Magasin Central
Ce service a pour mission essentielle de réceptionner
des biens et produits auprès des fournisseurs, et de les faire
distribuer aux différentes entités du Crédit Agricole
(Siège et Directions régionales), en fonction de leurs
besoins.
Les biens stockés peuvent être des
imprimés, fournitures de bureau ou parfois du mobilier et
matériel de bureau.
2.2.2 Service Comptabilité Matière
Ce service se rattache à la Division Gestion des Stocks
et Approvisionnement et a pour mission d'enregistrer toutes les
opérations d'entrées (achats de biens), et de sorties (livraison
aux autres entités du Crédit Agricole), ainsi que la tenue des
états d'inventaire des immobilisations.
2.3 Division Parc Automobile
Cette division est chargée essentiellement de la
gestion des dépenses concernant « l'entretien et
réparation matériel roulant » et les dépenses
concernant l'approvisionnement en carburant, ainsi que le paiement des
différentes taxes annuelles et les assurances.
Elle assure cette tâche en faveur de l'ensemble des
entités du Crédit Agricole. Mais à partir de 28 septembre
2004, il a été décidé de déléguer le
budget afférent aux dépenses sus indiquées aux directions
de Réseau (DR) en vue de leur permettre de procéder avec
célérité à l'entretien et la réparation du
matériel roulant et la gestion du carburant selon la formule de
crédits budgétaires délégués17(*).
Section 3 : Description des
différentes activités du Département
3.1 Division des Achats et Equipement
L'activité des différentes divisions du
Département des Achats et Approvisionnement peut se présenter en
fonction de type de dépenses. Ainsi, le Département gère
ces achats par trois modalités :
q Dépenses par marchés ;
q Dépenses par bons de commande ;
q Dépenses par régie.
3.1.1 Dépenses par marché18(*)
Intervenants :
Ø Division des Achats et Equipement ;
Ø La commission des achats ;
Ø L'entité ayant initié l'achat :
centre d'achat ;
Ø Le Département du Budget.
Les dépenses par marchés concernent
essentiellement les dépenses dont les montants sont supérieurs
à 300 000 DH TTC et inscrites dans le budget. Elles répondent
à des besoins répétitifs sur les demandes du Siège
et du Réseau, exprimés au titre d'un exercice
budgétaire.
La procédure de passation des marchés19(*) se déroule comme
suit :
1. Vérifier la qualité de l'émetteur et
la nature du besoin. Celui-ci doit être précis en quantité
et en qualité (descriptif technique) ;
2. Choix du mode de passation20(*) (le mode le plus utilisé est l'appel d'offres
ouvert sur offres des prix et dont la procédure est décrite plus
loin ;
3. Elaboration du cahier des charges en binôme
(acheteur/ utilisateur) ;
4. Insertion de l'avis d'appel21(*) d'offres ouvert dans au moins deux journaux dont un
en langue arabe, la publication de l'avis doit intervenir 21 jours au moins
avant la date fixée pour la réception des offres ;
5. Remise des cahiers des charges aux
soumissionnaires22(*) ;
6. Les offres sont soit déposées au
secrétariat de la Direction, soit envoyées par courrier
recommandé, soit remises au début de la séance d'ouverture
des plis ;
7. L'ouverture des plis se fait en séance publique au
jour et à l'heure fixés dans l'avis d'appel d'offres ;
8. Les plis sont ouverts en séance publique par la
commission des appels d'offres dont les membres sont désignés par
le Directeur Général ;
9. La commission peut confier l'étude des offres
techniques et financières à une sous commission ;
10. Les travaux de la commission se déroulent en
général en trois séances :
· Ouverture et examen des plis administratifs et
techniques ;
· Présentation de l'étude technique
établie par une sous commission et ouverture des plis
financiers ;
· Présentation de l'étude
technico-financière et choix de l'attributaire.
La commission dresse un procès verbal (PV) de chacune
de ses réunions, signé par tous les membres de la
commission ;
11. Le résultat de l'appel d'offres est affiché
dans les locaux de la Direction où se tient la commission ;
12. Une lettre d'attribution est notifiée au
soumissionnaire retenu ;
13. Etablissement du marché et sa signature par
l'attributaire et par l'autorité compétente du Crédit
Agricole ;
14. Transmission du marché au Département du
Budget pour engagement provisoire ;
15. Réception qualitative et quantitative du produit
objet de l'achat en collaboration avec le demandeur ou par le
magasinier ;
16. Signature du bon de livraison par l'acheteur et
l'attestation de réception par le demandeur ;
17. Etablissement d'un PV de réception provisoire
marquant le début de la durée de garantie quand il s'agit de
biens d'équipement ;
18. Envoi du dossier au service Facturation pour
établissement de l'ordonnancement sous forme de fiche ;
Un dossier facturation comporte les pièces
suivantes :
ü La demande d'achat ;
ü Procès verbaux sanctionnant les travaux de la
commission ;
ü Marché dûment signé par les deux
parties et portant engagement du budget ;
ü Facture en 5 exemplaires ;
ü Bon de livraison signé et cacheté par
l'acheteur ou l'utilisateur ;
ü Attestation de réception signée et
cachetée par le demandeur ;
ü Procès verbal de réception provisoire
pour le matériel et mobilier ;
ü Caution définitive et retenue de garantie pour
le matériel et le mobilier.
19. Transmission de l'ordonnancement à valider par le
Département du Budget et engagement définitif de la
dépense.
3.1.2 Dépense par bon de commande23(*)
Intervenants :
Ø Division des Achats et Equipement ;
Ø Les fournisseurs ;
Ø Clients internes
« utilisateurs ».
Les dépenses par bon de commande sont
réservées aux besoins occasionnels à satisfaire hors
procédure « appel d'offres ». Elles diffèrent
des dépenses par régie du fait qu'elles répondent à
un besoin répétitif et qui est déjà prévu
dans le budget et ce, dans la limite de 300 000 DH TTC, par rubrique
budgétaire et par an.
Donc, dès réception de la demande émanant
du Siège ou du Réseau, le département s'engage dans un
processus d'opérations :
1. Vérifier la signature de l'entité et le
service émetteur ;
2. Si le besoin est stockable, vérifier s'il est
disponible en stock, si oui envoi de la demande au Magasin Central pour
satisfaction ;
3. Vérifier la nature du besoin, le besoin doit
être précis et clair en quantité et en qualité
(descriptif technique) ;
4. Travailler en binôme (acheteur/
utilisateur) ;
5. Lancement de la demande de prix par l'établissement
d'une lettre circulaire à adresser le même jour
aux sociétés susceptibles de répondre au besoin
demandé, les fournisseurs consultés doivent être au moins
trois ;
6. Réception des offres et ouverture des plis à
la date limite indiquée dans la lettre circulaire en commission
interne ;
7. Vérification et comparaison des offres ;
8. Choix de la société en respectant le rapport
qualité/ prix et établissement du bon de commande ;
9. Signature de la commande par le Directeur de la DRIM et par
le responsable du Département concerné ;
10. Notification du bon de commande au fournisseur
retenu ;
11. Transmission du bon de commande au Département du
Budget pour engagement provisoire ;
12. Réception qualitative et quantitative du produit en
collaboration avec le demandeur ;
13. Signature du bon de livraison par l'acheteur et
l'attestation de réception par le demandeur ;
14. Etablissement d'un PV de réception provisoire
marquant le début de la durée de garantie quand il s'agit de
matériel ou mobilier ;
15. Envoi du dossier au service facturation pour
établissement de la fiche d'ordonnancement ;
Un dossier facturation doit comporter les pièces
suivantes :
ü La demande d'achat ;
ü La lettre circulaire portant liste des
sociétés consultées ;
ü Devis des sociétés ayant
soumissionné portant signature des membres de la commission
interne ;
ü Bon de commande original portant engagement
budgétaire ;
ü Facture en cinq exemplaires ;
ü Bon de livraison signé et cacheté par
l'acheteur ;
ü Attestation de réception signée et
cachetée par le demandeur ;
ü PV de réception provisoire (pour le
matériel et mobilier) ;
ü Cautions définitives et retenues de garantie
(pour le matériel et mobilier), si la lettre de consultation les
prévoit.
16. Transmission de l'ordonnancement dûment signé
au Département du Budget pour engagement définitif.
17. Règlement du fournisseur par la cellule du
contrôle des dépenses et engagements (ayant remplacé
l'agence comptable depuis janvier 2004) et la trésorerie.
3.1.3 Dépenses par régie
Intervenants :
Ø Division des Achats et Equipement ;
Ø Division Gestion des Stocks et
Approvisionnement ;
Ø Cellule Ordonnancement et régie ;
Ø Le Directeur de la DRIM.
Les dépenses par régie sont
réservées pour les demandes formulées par
différentes entités du siège pour répondre à
un besoin urgent.
Il s'agit de commandes occasionnelles et imprévues et
dont le montant ne dépasse pas 2 000 DH TTC.
Dès réception de la demande, la Division des
Achats et Equipement procède à la réalisation des
opérations suivantes :
1. Vérifier la signature de l'entité et du
service émetteur ;
2. Vérifier si les articles demandés sont
disponibles ou non en stock, si oui, le département envoie la demande au
magasin central pour satisfaction ;
3. Identifier la nature du besoin ;
4. Travailler en binôme avec le demandeur (acheteur/
utilisateur) ;
5. Consultation auprès des fournisseurs de Rabat (avec
le respect du principe de la concurrence : au moins trois devis
comparables) ;
6. Choix de l'article en fonction du besoin et en concertation
avec le demandeur ;
7. Vérification de la livraison, réception de
l'article demandé et signature du bon de livraison ;
8. Remise du produit acheté au demandeur contre
signature d'une attestation de réception et/ou signature conjointe du
bon de livraison (BL) avec l'agent chargé de
l'opération ;
9. Vérification du dossier de la note régie qui
doit contenir les pièces suivantes :
ü La demande d'achat ;
ü Devis des sociétés
consultées ;
ü Bon de livraison ;
ü Attestation de réception ;
ü Facture conforme.
10. Soumission de la note régie à la signature
du chef du département concerné et du Directeur de la
DRIM ;
Il y a lieu de préciser que :
a) La note régie est signée avant
réalisation de l'achat sur simple présentation de la demande et
des devis comparables, si le fournisseur retenu exige le paiement avant
livraison ;
b) Les dépenses permanentes, les avances sur
régie et les notes régies de restitution, établies et
signées par le régisseur qui en assure le suivi et la
régularisation, sont soumises par ce dernier à la signature du
Chef de département et du Directeur de la DRIM (la double signature).
11. Présentation de la note régie signée
avec les pièces originales au régisseur ;
12. Retrait des fonds dus au fournisseur ou au prestataire de
service par l'agent chargé de l'opération contre décharge
(signature sur la note régie) ;
13. Paiement du fournisseur en espèce contre signature
et cachet sur la facture en portant la mention « payée en
espèce » ;
14. Classement dans les archives de la Direction de la copie
du dossier complet ;
15. Préparation par le régisseur du dossier
d'alimentation de la régie (50.000 DH/ mois).
3.2 Division Gestion des Stocks et Approvisionnement
3.2.1 Service Magasin Central
On peut schématiser les opérations
effectuées par ce service et ses relations avec les autres intervenants
comme suit :
Opérations
d'entrée :
Fournisseur / Magasin Central
Magasin Central
Fournisseur
(1)
(2)
(1) dans une première étape, et après
passation d'un marché ou commande, le fournisseur assure la livraison
des biens dans les délais contractuels. De ce fait, il établit un
bon de livraison (BL) qu'il présente au Service Magasin
Central ;
(2) dans une deuxième étape, le Service Magasin
Central conserve une copie du bon de livraison, en remet une au fournisseur et
envoie l'originale au Service Comptabilité Matière pour
comptabilisation.
Opérations de sortie :
Magasin Central / différentes entités
du Crédit Agricole
Siège / Directions régionales
Magasin Central
(1)
M
(2)
(1) les Directions régionales et le Siège
expriment leur besoin en imprimés, fourniture ou mobilier de bureau en
émanant au Service Magasin Central un « bon de sortie du
magasin »24(*)
pour effectuer la livraison de ces biens ;
(2) le service Magasin Central se charge de la livraison de
ces biens aux différentes entités du Crédit Agricole en
fonction des besoins demandés et des biens disponibles. Il signe le
« bon de sortie du magasin » et le présente au
demandeur qui à son tour envoie une copie au Département des
Achats et Approvisionnement pour comptabilisation. La livraison se fait soit
par les soins du Service Magasin Central, soit par les soins du demandeur.
3.2.2 Service Comptabilité Matière
Une fois les opérations d'entrée et de sortie
sont réalisées, le Service Magasin Central envoie au Service
Comptabilité Matière l'orignal du bon de livraison (lorsqu'il
s'agit d'une opération d'entrée) ou d'une copie du bon de sortie
du magasin (lorsqu'il s'agit d'une opération de sortie) en vue de les
comptabiliser sur un registre comptable et sur l'application
informatisée.
Parmi les tâches essentielles de ce service consiste
dans l'établissement d'une « situation des stocks »
qui traduit l'ensemble des entrées et des sorties pendant une
période déterminée.
3.3 Division Parc-Automobile
Comme on a déjà signalé, cette division a
pour mission la gestion des dépenses afférentes à
l'entretien et la réparation du matériel roulant et la
gestion des dépenses concernant l'approvisionnement en carburant.
Donc pour chaque année, la Division Parc-Automobile
achète des bons de carburant (auprès de l'Office National de
Transport par exemple), en vue de satisfaire tout au long de l'année les
besoins de l'ensemble des entités du Crédit Agricole.
Chaque entité (Siège ou Direction de
Réseau), dispose d'un montant relatif à sa consommation en
carburant, et chaque fois apparaît un besoin l'entité en question
demande à la Division Parc-Automobile de lui donner une partie de sa
dotation jusqu'à l'épuisement de celle-ci.
Section 4 : Appréciation de la
fonction « Achat » au Département des Achats et
Approvisionnement
Durant la période de stage nous avons essayé
d'analyser les dossiers dans ce département. De ce fait cette analyse a
montré que les achats sont effectués selon deux
procédures : soit par la passation d'un marché après
appel à la concurrence, soit par des bons de commande.
Cette dernière procédure est le plus
utilisée : le Département des Achats et Approvisionnement
procède à l'achat par bons de commande 16 fois par mois en
moyenne.
Le tableau suivant illustre le nombre de bons de commande par
mois pour l'exercice 200425(*).
Mois (2004)
|
Nombre de bons de commande
|
Janvier
|
12
|
Février
|
23
|
Mars
|
15
|
Avril
|
23
|
Mai
|
10
|
Juin
|
17
|
Juillet
|
26
|
Août
|
12
|
Septembre
|
9
|
Octobre
|
5
|
Au total, le Département des Achats et
Approvisionnement a passé 147 bons de commande au cours de la
période allant du mois de janvier jusqu'au 30 septembre 2004.
Par contre, le nombre des marchés passés durant
la même période reste faible par rapport au nombre de bons de
commande. Mais ils demeurent plus importants en terme de valeur.
Le nombre moyen de marchés passés pendant un
mois est de 3 marchés.
La réalisation des achats publics par bon de commande
est considérée comme une gestion inefficace, car cela a pour
conséquence d'augmenter les charges de l'entreprise. Ces charges qui
peuvent être des charges relatives à la passation des bons de
commande (de la consultation jusqu'à la signature du bon de commande.
De ce fait, il vaut mieux faire une prévision de tous
les achats concernant un exercice et lancer des marchés sur appel
d'offres. Cela permet de réduire les coûts et les charges.
Conclusion de la 2ème partie
Transformé en société anonyme, le
Crédit Agricole du Maroc a ouvert un chantier important de
restructuration et de réorganisation pour améliorer ses
performances et affronter la concurrence qui bat son plein dans le secteur
bancaire. Le Département des Achats et Approvisionnement doit
accompagner cet élan, car une bonne gestion des marchés publics a
pour condition essentielle une organisation harmonisée à
l'ensemble des actions prises au niveau de ce département.
Ainsi, la répartition des tâches doit se faire en
prenant en considération la diversité des profils du
personnel.
CONCLUSION GENERALE
Une bonne réalisation des marchés publics
nécessite une bonne gestion de la part des organisme publics
(administration ou entreprise publique). Cette gestion doit être
confiée à un personnel qualifié et compétent en la
matière. En plus, il doit y avoir un contrôle pertinent et
efficace pour mener à bien la réalisation des projets publics.
Ainsi, à travers les stages de fin de formation
effectués au Contrôle Central des Engagements de Dépenses
et au Département des Achats et Approvisionnement, et vu l'importance
des missions attribuées au deux services qui nous a permis de mettre en
évidence le rôle des marchés publics dans l'ensemble de
l'économie du pays, nous avons relevé un certain nombre de
constats.
En effet, au niveau du Contrôle Central des Engagements
de Dépenses, on a soulevé les remarques suivantes :
§ L'absence du contrôle d'opportunité et de
matérialité : le contrôle du CED demeure un
contrôle de régularité veillant au respect de
l'autorisation parlementaire (imputation budgétaire,
disponibilité des crédits...). C'est un contrôle qui ne
s'étend pas à la matérialité et à
l'opportunité de la dépense ;
§ L'imputation budgétaire pose, elle aussi, un
grand souci et constitue souvent une source de litige entre le service de
contrôle et l'organe contrôlé. Faut-il raisonner par nature
ou par destination de la dépense ? L'exemple type, qui pose souvent
problème, est celui d'un micro-ordinateur qui peut être
imputé, en fonction de l'utilisation qui lui est destinée, aux
rubriques suivantes :
ü Matériel informatique (imputation selon la
nature).
ü (Imputation selon la destination)
Matériel pédagogique
ü Matériel technique
Il existe aussi des difficultés qui entrave le travail
du contrôle et qui sont d'ordre externe à savoir :
§ La plus part des retards proviennent des services
gestionnaires qui, souvent, ne prennent pas en considération les
observations émises et n'en tiennent pas compte dans les propositions
futures ;
§ L'insuffisance de la programmation
budgétaire : De ce fait, le grand intérêt des
administrations devient l'épuisement des crédits alloués
de peur qu'ils ne tombent en annulation. Ce caractère irrationnel ne
fait qu'encombrer le contrôle à la fin de l'année.
En ce qui concerne le Département des Achats et
approvisionnement, les principales remarques soulevées sont :
§ Manque de personnel spécialisé en
matière de gestion des achats publics ;
§ Manque d'encadrement et d'information du personnel, ce
qui entraîne la baisse de la qualité de la gestion ;
Nous pouvons affirmer que la gestion des marchés
publics au sein du Crédit Agricole bénéficie de la
souplesse du fait de la suppression du contrôle financier. Cela donne
beaucoup de liberté dans la réalisation des achats, mais en
parallèle responsabilise les gestionnaires.
Annexe 1 : (circulaire n° 19/99
relative à la constitution des dossiers d'engagement des marchés
de l'Etat)
1) Pièces justificatives communes à tous les
marchés
Les pièces justificatives communes à tous les
marchés sont :
o Une fiche d'engagement de dépenses (modèle D)
en deux exemplaires dont un original destiné aux archives du
CED (art.18 décret n° 2-75-839) ;
o Un état d'engagement de dépenses ;
o Le rapport de présentation du marché (art.84
du décret n° 2-92-482) ;
o Le projet de marchés en trois exemplaires dont
l'original ainsi qu'une copie destinée aux archives de CED.
2) pièces justificatives complémentaires
selon le mode de passation du marché
a/ Appel d'offre ouvert ou restreint
Dans le cas d'un marché passé par un appel
d'offre ouvert ou restreint les pièces complémentaires
sont :
o Le PV de chaque réunion de la commission d'appel
d'offres ;
o Le rapport de la sous-commission technique, le cas
échéant ;
o L'acte d'engagement;
o Le bordereau des prix et le détail estimatif pour les
marchés à prix unitaires (ou la décomposition du montant
global, le cas échéant, pour les marchés à prix
global), lorsque ces pièces ne sont pas annexées telles quelles
au marché ;
o L'offre technique de l'attributaire26(*), le cas
échéant.
b/ Appel d'offre avec présélection
Dans le cas d'un marché passé par appel d'offre
avec présélection les pièces complémentaires
sont :
o Le PV de chaque réunion de la commission d'admission
;
o Le PV de chaque réunion de la commission d'appel
d'offres ;
o Le rapport de la sous-commission technique, le cas
échéant ;
o L'acte d'engagement ;
o Le bordereau des prix et le détail estimatif pour les
marchés à prix unitaires (ou la décomposition du montant
global, le cas échéant, pour les marchés à prix
global), lorsque ces pièces ne sont pas annexées telles quelles
au marché ;
o L'offre technique de l'attributaire, le cas
échéant.
c/ Concours
dans le cas d'un marché passé par concours, les
pièces complémentaires sont :
o Les PV de la commission d'admission (art.62) ;
o Les PV des réunions du jury du concours
(art.66) ;
o Le rapport des sous-commissions techniques le cas
échéant (art.62 et 66).
d/ Marché négocié
o L'autorisation du Premier ministre pour les marchés
négociés passés en vertu du premier paragraphe de
l'article 69 du décret n° 2-98-482 (a) ;
o Le certificat administratif pour les cas visés aux
parag.2 à 7 de l'art.69 (b) ;
o Le dossier administratif de l'attributaire du marché
(art.71) ;
o L'autorisation ou tout document visé par le
certificat administratif prévus aux (a) et (b).
e/ Pièces complémentaires propres aux
marchés de travaux de construction et d'aménagement de
bâtiment
o Une fiche de renseignements ;
o Un exemplaire du plan des constructions projetées.
Ces deux documents sont destinés à la direction
des Domaines conformément à la circulaire n° 14.407.6 du 16
novembre 1971 du Secrétaire d'Etat aux finances.
Annexe2 (Modèle d'acte
d'engagement)27(*)
A- Partie réservée à l'Administration
Appel d'offre ouvert sur offres des prix
n°.....................du................
Objet du marché :...............
Passé en application de l'alinéa.......du
paragraphe.........de l'article.......du décret n° 2-98-482 du 11
Ramadan 1419 (30 décembre 1998) fixant les conditions et les formes de
passation des marchés de l'Etat ainsi que certaines dispositions
relatives à leur contrôle et à leur gestion.
B- Partie réservée au concurrent
Je, soussigné.............(prénom, nom et
qualité de l'entreprise)
Agissant au nom et pour le compte de.............(raison sociale
et forme juridique de la société)
Au capital de :...................
Adresse du siège social de la
société........................................
Adresse du domicile
élu..............................................................
Affiliée à la CNSS sous le
n°.......................................................
Inscrite au registre du
commerce..........................................(localité) sous le
n°.....................n° de patente.....................
Après avoir pris connaissance du dossier d'appel d'offre
concernant les prestations précisées en objet de la partie A
ci-dessus ;
Après avoir apprécie à mon point de vue et
sous ma responsabilité la nature et les difficultés que
comportent ces prestations :
1) remets, revêtu(s) de ma signature (un bordereau de prix
et un détail estimatif ou la décomposition du montant global)
établi(s) conformément aux modèles figurant au dossier
d'appel d'offres ;
2) m'engage à exécuter lesdites prestations
conformément au chier des prescriptions spéciales et moyennant
les prix que j'ai établi moi-même, lesquels font
ressortir :
- montant hors TVA :.................(en lettres et en
chiffres)
- montant de la TVA (taux en %) :........... (en lettres et
en chiffres)
- montant TVA comprise :............ (en lettres et en
chiffres)
l'Etat se libérera des sommes dues par lui en faisant
donner crédit au compte................(à la trésorerie
générale, bancaire ou postal) ouvert à mon nom (ou au nom
de la société) à ............(localité), sous le
numéro ...............
fait à ................... Le ....................
(signature et cachet du concurrent)
Annexe 3 : (modèle d'avis d'appel
d'offre ouvert)
ROYAUME DU MAROC
MINISTERE ..........
Avis d'appel d'offres ouvert n°
........
Le .............à.................., il sera
procédé, dans les bureaux de .............à l'ouverture
des plis relatifs à l'appel d'offres ouvert sur offres de prix, pour
...............
Le dossier d'acquisition du dossier d'appel d'offres est
fixé à ......... (en lettre et en chiffre) dirhams).
Le cautionnement provisoire est fixé à la somme de
........ (en lettre et en chiffre).
Le contenu ainsi que la présentation des dossiers des
concurrents doivent être conformes aux dispositions des articles 29 et 30
du décret n° 2-98-482 du 11 Ramadan 1419 (30décembre 1998)
fixant les conditions et les formes de passations des marchés de l'Etat
ainsi que certaines dispositions relatives à leur contrôle et
à leur gestion.
Les concurrents peuvent :
- soit déposer contre récépissé leurs
plis dans le bureau de ........... ;
- soit les envoyer par courrier recommandé avec
accusé de réception au bureau précité ;
- soit les remettre au président de la commission d'appel
d'offres au début de la séance et avant l'ouverture des plis.
Les échantillons, prospectus, notices etc. exigés
par le dossier d'appel d'offres doivent être déposés dans
le bureau de ......... avant le .........(heure limite pour le
dépôt des échantillons).
Il est prévu une réunion ou une visite des lieux le
.........(date, heure)
Les pièces justificatives à fournir sont celles
prévues par l'article 26 du décret n° 2-98-482
précité, à savoir :
1) dossier administratif comprenant :
a) la déclaration sur l'honneur ;
b) la ou les pièces justifiant les pouvoirs
conférés à la personne agissant au nom du
concurrent ;
c) l'attestation du percepteur du lieu d'imposition
délivrée depuis moins d'un an ;
d) l'attestation délivrée depuis moins d'un an par
la CNSS ;
e) le récépissé du cautionnement provisoire
ou l'attestation de la caution personnelle et solidaire en tenant
lieu ;
f) le certificat d'immatriculation au registre du commerce.
2) dossier technique comprenant :
a) une note indiquant les moyens humains et techniques du
concurrent comportant les indications prévues par l'alinéa a),
§ 2 de l'article 26 du décret n° 2-98-482.
b) Les attestations délivrées par les hommes d'art
ou par les maîtres d'ouvrages comportant les indications prévues
par l'alinéa b), § 2 de l'article 26 du décret
précité.
c) Les renseignement, pièces d'ordre technique ou
pièces complémentaires concernant l'entreprise.
3) dossier additif comprenant les pièces
complémentaires exigées par le dossier d'appel d'offres.
Annexe 4 : (la structure du Réseau
du Crédit Agricole)Annexe 5 : (note de service
relative aux crédits délégués pour les directions
de Réseau du Crédit Agricole )Annexe 6 :
(modèle d'un bon de commande)Annexe 7 :
modèle d'un bon de sortie du magasin (Crédit
Agricole)BIBLIOGRAPHIE
Textes législatifs et réglementaires
· Décret n° 2-98-482 du 11 Ramadan 1419 (30
décembre 1998) fixant les conditions et les formes de passation des
marchés de l'Etat ainsi que certaines dispositions relatives à
leur contrôle et à leur gestion ;
· Décret Royal n° 330-66 du 21 avril 1967
portant règlement général de la comptabilité
publique ;
· Circulaire n° 15/2003 du 15 décembre 2003,
relative à la réforme du contrôle des engagements de
dépenses de l'Etat ;
· Note du ministre des Finances et de la Privatisation du
31 décembre 2003 concernant la non soumission de la CNCA au
contrôle financier de l'Etat ;
· Note du ministre des Finances DAAI/SA 25553, du 12
novembre 2001 relative au relèvement de la limite des prestations sur
bon de commande ;
· Projet de nomenclature des observations du CED au
niveau des actes d'engagement de dépenses de matériel de 15
février 2002 ;
Ouvrages
· Finances publiques et droit budgétaire au Maroc.
Mohamed Harakat ;
· Gouvernance, finances publiques, et management
intégré. Driss Khoudry ;
· « Code des marchés publics »
Publication de la Revue Marocaine d'administration locale et de
Développement. N°61.
· « Pour une rationalisation des
dépenses publiques au Maroc : cas de la gestion des marchés
publics ». Mémoire de DESA. MALLYANI Mustapha.
Webographie :
· www.finances.gov.ma
· www.creditagricole.ma
* 1 Article 4 du décret
du 30 décembre 1975 relatif au contrôle des engagements de
dépenses de l'Etat, tel qu'il a été modifié et
complété par le décret du 31 décembre 2001.
* 2 Article 35 du
règlement général de la comptabilité publique du 21
avril 1967.
* 3 La consolidation est une
procédure comptable permettant de transformer les crédits
d'engagement, imputés sur le budget d'investissement, de l'année
en crédits de paiement de l'année suivante.
* 4 Annexe 2 :
modèle de l'acte d'engagement.
* 5 Actuellement est
nommé Ministère de l'Education Nationale, de l'enseignement
supérieur et de la formation des cadres.
* 6La délégation
des crédits est une affectation des crédits opérée
par l'ordonnateur au profit des sous ordonnateurs
* 7 Annexe 1 : circulaire
n° 19/99 relative à la constitution des dossiers d'engagement des
marchés de l'Etat.
* 8 Source : Rapport annuel
CGED 2002.
* 9 Source : idem.
* 10 Règles
prudentielles : Capital Minimum, solvabilité, division des risques,
limitation des risques de change, liquidité, classification et
provisionnement des créances en souffrance, normes comptables,
modalités de contrôle des activités financières,
dispositif de contrôle interne et participation à un Fond
Collectif de Garantie des Dépôts.
* 11 L'annexe 4 présente
la structure du réseau du Crédit Agricole.
* 12 Source : site web du
Crédit Agricole du Maroc
www.creditagricole.ma.
* 13 L'annexe 4 qui donne une
présentation de la structure du Réseau du Crédit Agricole,
nous permet de constater l'importance du Département des Achats et
Approvisionnement dans la mesure où il est le seul qui chargé de
satisfaire l'ensemble des besoins exprimés aussi bien par le
Siège que par les Directions de Réseau.
* 14 La division de
l'imprimerie a été supprimée de facto depuis
l'externalisation de l'activité impression en mai 2003
* 15 Cahier de
Prescriptions Spéciales : il fixe les clauses propres à
chaque marché.
* 16 Nous allons essayer de
décrire ces trois principales activités dans le paragraphe
2.3.
* 17 Annexe 5 : note de
service relative aux budgets délégués.
* 18 Marché : tout
contrat à titre onéreux conclu entre, d'une part, un maître
d'ouvrage (personne morale de droit public) et, d'autre part, une personne
physique ou morale appelée entrepreneur, fournisseur ou prestataire de
services ayant pour objet l'exécution de travaux, la livraison de
fournitures ou la prestation de services.
* 19 Jusqu'au moment de
l'élaboration du présent rapport de stage, les marchés
passés par le Crédit Agricole sont soumis au Décret
n° 2.98.482 du 11 ramadan 1419 (30 décembre 1998) fixant les
conditions et les formes de passation des marchés de l'Etat ainsi que
certaines dispositions relatives à leur contrôle et à leur
gestion.
* 20 les modes de passation
des marchés publics sont :
· L'appel d'offre ;
· Le concours ;
La procédure négociée.
* 21 Modèle d'avis
d'appel d'offre ouvert : annexe 2.
* 22 soumissionnaire :
toute personne physique ou morale qui propose une offre en vue de la conclusion
d'un marché
* 23 Annexe 6 :
modèle d'un Bon de Commande.
* 24 Annexe 7 :
modèle d'un bon de sortie du magasin.
* 25 Ces données sont
collectées par nos soins durant la période de stage.
* 26 attributaire :
soumissionnaire dont l'offre a été retenue avant la notification
de l'approbation du marché.
* 27 Nous avons pris un
modèle d'acte d'engagement d'un appel d'offres ouvert, dont le
concurrent est une personne morale.
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