ABREVIATION
BAM : Bank AL MAGHRIB
BCP : Banque centrale populaire
BDF : Banque de France
BPR : Banque populaire
régionale
CAF : capacité
d'autofinancement
CPC : compte de produit et charge
CPM : Crédit populaire du
Maroc
EPC : Escompte papier commercial
FICEN : Fichier bancaire des
entreprises
FMA : Full models approach
GAB : Guichet automatique bancaire
GBP : Groupement des banques
populaires
IRB : internal rating based
IRBA : Internal rating based approach
MCNE : Mobilisation des créances
nées à l'étranger
MRE : marocain résident à
l'étranger
OPS : Organisation prestataires des
services
PME : Petite et moyenne entreprise
RAROC :
SIB : Solde intermédiaire de
gestion
VAR : Valeur à risque
L'ancien protectorat français ayant
unifié son système bancaire dans les années 1960, le Maroc
a non seulement maintenu et développé les structures bancaires
héritées du protectorat, mais il a également permis le
maintien de la présence des capitaux français dans les banques
marocaines, et ce, malgré la marocanisation de 1973.
Cela ne constitue pas, toutefois, une
spécificité du système bancaire marocain puisque
d'anciennes colonies françaises se sont également
comportées de la sorte. La particularité du Maroc est d'avoir
réussi à développer et à structurer son
système financier, axé principalement sur l'intermédiation
de crédit et calqué sur le modèle français mais
totalement indépendant par rapport à celui-ci. Et pendant
longtemps, le secteur bancaire marocain a été perçu comme
un des mieux, si non le mieux structuré des pays de la rive sud de la
méditerranée.
L'évolution du secteur de la finance et, par
conséquent, des instruments financiers a décelé les
lacunes que contenait le système financier international. Dès
lors, une grande vague de réformes touchant le secteur bancaire ont vu
le jour.
Ces réformes trouvent leurs origines dans la
crise financière internationale de 1998 (Thaïlande, Juillet 1997),
suite à laquelle les autorités de tutelle ont engagé des
travaux importants en vue d'améliorer la compréhension et la
prévention du risque.
Des projets de grandes ampleurs ont été
entamées, visant à maîtriser et contrôler les risques
bancaires, surtout dans les pays dont la vulnérabilité
financière est systémique. Au Maroc, les établissements de
crédit ont commencé à mesurer leurs risques de
marché et le risque opérationnel et de leur appliquer des
exigences de fonds propres, comme ils ont déjà commencé
à le faire pour le risque de crédit. Depuis, la
législation bancaire n'a pas cessé de procéder à
des réformes visant l'amélioration du paysage
réglementaire bancaire, le seul souci étant de solidifier un
système vital, mais également des plus sensibles aux risques
.
Ainsi, les banques ont vu leur activité se
complexifier, et se trouvent face à deux contraintes : respecter les
règles prudentielles édictées par BAM tout en satisfaisant
leur clientèle.
Aujourd'hui, l'analyse du risque de crédit
bancaire revêt, plus que jamais, une importance stratégique pour
les banques cherchant à se démarquer et à acquérir
un avantage concurrentiel par rapport à leurs
confrères.
Impliquant la mobilisation de montants importants, et
exposés à un nombre important d'aléas, Les crédits
attribués aux entreprises nécessitent une attention
particulière de la part de la banque, surtout que le comité de
Bâle II a introduit une proportionnalité positive entre la gestion
saine des risques et la compétitivité de la banque face à
ses concurrents.
Notre projet se compose de trois parties essentielles
: la première sera consacrée à une présentation
générale de risque du crédit bancaire sa définition
et ses types. La deuxième partie aura comme objet la gestion et
l'analyse du risque du crédit et enfin une troisième partie qui
nous emmènera à une étude pratique sur l'analyse et la
gestion de risque crédit dans la banque populaire.
Chapitre 1 : Les crédits bancaires
Æ Section 1 : Définition
Une entreprise ne possède pas toujours les
capitaux suffisants pour atteindre ses objectifs. Ses résultats
commerciaux et financiers ainsi que l'intégrité des dirigeants et
les garanties offertes peuvent lui permettre de demander un crédit
à une banque.
Etymologiquement, le mot crédit vient du verbe
latin « credere », qui signifie « croire ». Et
effectivement, celui qui consent un crédit « croit » en celui
qui le reçoit. En d'autres termes, le créancier fait confiance
à son débiteur.
Un banquier appelle par conséquent un
crédit toute opération par laquelle, faisant confiance à
son client, il accorde à celui-ci le concours de ses capitaux ou de sa
garantie.
D'une façon générale, le
crédit résulte de la combinaison de trois éléments
: Le temps ou le délai pendant lequel le bénéficiaire
dispose des fonds prêtés, la confiance faite par le
créancier au débiteur, la promesse de restitution des fonds
prêtés.
Le crédit introduit donc une notion de temps,
c'est à dire l'incertitude. Ainsi, il est possible qu'une
société ne révèle aucun risque de
défaillance au moment de l'octroi d'un crédit moyen ou long
terme. Mais qu'en sera t-il du risque de défaillance dans l'avenir
?
La deuxième caractéristique du
crédit est la confiance entre créancier et débiteur. Cette
notion est subjective et n'est pas exempt de risque. Un banquier peut ainsi
accorder sa confiance et se tromper. Le crédit incorpore des notions
subjectives qui sont des risques pour la banque.
Enfin, la troisième caractéristique du
crédit est la promesse de restitution des fonds prêtés. Les
risques inhérents à ce point découlent des deux points
précédents. Si une évolution défavorable se produit
dans le temps où que le débiteur ne respecte pas la confiance du
créancier, le risque de non remboursement peut se
réaliser.
Au total, une opération de crédit,
considérée du point de vue du prêteur, est une
opération risquée qui suppose que certaines mesures
destinées à réduire le risque couru soient prises. Il n'y
a donc pas de crédit totalement exempt de risques, quelles que soient
les garanties dont il est assorti. Le risque est pratiquement
inséparable du crédit.
Il n'est donc pas question dans l'absolu
d'éliminer le risque de crédit mais de tenter de le
réduire. Ce mémoire a pour vocation de montrer les dispositions
prises par les banques pour identifier les risques de crédit pour le
réduire autant que possible.
L'enjeu autour de la réduction de ce risque de
crédit est d'importance pour les banques. Le crédit est le
principal revenu et risque contenu dans le bilan d'une banque dit «
universelle » (regroupant toutes les activités
bancaires).
En effet, il consomme en moyenne autour des trois
quarts des fonds propres. Ces fonds propres sont réglementés et
représentent des réserves ou une marge de sécurité
pour se prémunir d'un risque de défaillance. Les banques
étant au coeur de l'économie et le risque de propagation de
défaillance pouvant entraîner de graves conséquences (en
témoignent les grandes crises de l'histoire), la gestion et le suivi du
risque de crédit est d'une grande d'importance.
La gestion et l'analyse du risque de crédit ne
peuvent pas être appréhendés de manière correcte si
l'on ne connaît pas préalablement l'environnement autour du
crédit. Plusieurs facteurs touchant au secteur bancaire peuvent
influencer ce risque.
Historiquement, le crédit a toujours
été le principal risque pris en compte par les banques.
C'était par conséquent le risque le plus connu. Avec la
montée des marchés financiers et la libéralisation par le
désencadrement du crédit du début des années 80, le
risque de crédit s'est intensifié.
Les répercussions du changement de la
réglementation bancaire ont été également
importantes sur l'environnement bancaire et la concurrence entre
établissements s'est intensifiée.
Nous verrons donc dans une première partie, les
principaux risques bancaires et les déterminants du risque de
crédit à travers l'évolution de l'environnement
bancaire.
Si la première partie étudie
l'évolution et les déterminants qui ont intensifié ce
risque, elle apporte peu de réponse quant aux méthodes mise en
place par les banques dans le traitement et l'analyse du risque
crédit.
Dans un environnement concurrentiel et incertain, les
banques ont dû s'adapter et mettre au point des orientations visant
à une gestion du risque toujours plus efficiente.
Quelle est cette stratégie compte tenu de
l'environnement ? Quels sont les impératifs à respecter dans
le cadre de la réforme du nouveau ratio de solvabilité ? Enfin,
comment une banque tente-t-elle de réduire ces risques de crédit
?
Nous étudierons dans une seconde partie la
gestion et l'analyse du risque crédit. Nous verrons que cette gestion
est au centre de la stratégie d'une banque et peut devenir le principal
facteur de succès bancaire. L'établissement bancaire utilise en
conséquence des outils de gestion globale de ce risque afin d'optimiser
son profit tout en minimisant le risque.
Nous verrons la filière risque mise en place
dans une banque régionale du groupe CIC. La filière risque de la
Banque Régionale de l'Ouest est assez représentative de ce qui
peut être mis en place dans une banque commerciale. Les techniques
d'analyse sont, à peu de chose près, les mêmes dans toutes
les banques commerciales.
Æ Section 2 : Typologie des
crédits bancaires
Les crédits bancaires peuvent être
destinés soit au financement du cycle d'exploitation de l'entreprise,
soit à la réalisation de programmes d'investissement.
2.1. Les
crédits de financement du cycle d'exploitation :
Ces types de crédits visent à satisfaire
les besoins temporaires de capitaux pour éviter la cessation de paiement
ou la perturbation de l'activité de l'entreprise, financer les besoins
en fonds de roulement, et faire face à certains décalages dans le
temps entre les recettes et les dépenses de l'entreprise.
Dans cette catégorie de crédits on
pourra distinguer entre :
· Les crédits par décaissement :
qui implique un décaissement effectif de l'argent (cas de la
facilité de caisse, du découvert, de l'escompte, des avances
diverses, du crédit à moyen terme...).
· Les crédits par signature : où le
banquier s'engage par sa signature sans décaissement effectif d'argent
lors de l'octroi de crédit (diverses cautions).
Il est à noter que la distinction entre les
deux types de crédit n'est pas absolue, puisque le banquier peut
être appelé à faire un décaissement effectif lorsque
le risque pour lequel il s'est porté garant se
réalise.
2.1.1
Les crédits par décaissement :
Les crédits de fonctionnement seront
développés selon cette catégorie par rapport à
leurs destinations en les classant de la manière suivante :
· Les crédits de caisse ;
· Les crédits de mobilisation des
créances ;
· Les crédits de financement des
stocks ;
· Les crédits de financement des
marchés publics ;
· Les crédits de
caisse :
Ce type de crédit est
généralement utilisé en compte courant, il a pour
principal objet de permettre à l'utilisateur de devenir débiteur
pour un laps de temps (déterminé ou non) et pour un montant
plafond déterminé lors de la négociation initiale des
lignes de crédit. Pour l'utilisateur, Ce type de crédit est
souple et simple à débloquer mais il est plus cher, le coût
à supporter est aussi difficile à prévoir. Il permet aussi
de compléter le financement normal du cycle d'exploitation et donc de
pallier à l'insuffisance du fonds de roulement. Pour le banquier, la
gestion des crédits par caisse est difficile car les besoins du client
sont difficiles à prévoir, la destination du crédit est
difficilement contrôlable, ce qui engendre des risques importants (risque
de détournement des fonds.
· Les crédits de mobilisation des
créances :
L'escompte papier commercial (E.P.C.) : Son objet est
de permettre le paiement du montant des effets sans attendre leur
échéance. C'est l'opération par laquelle une entreprise
rend liquides les créances qu'elle détient sur sa
clientèle. L'escompte consiste à céder à la banque
un ou plusieurs effets de commerce moyennant des agios calculés au taux
d'escompte en tenant compte du délai restant à courir
jusqu'à l'échéance des effets (Jour ouvrable).La banque
court en octroyant ce type de crédits le risque du retour impayé
des effets escomptés, ce risque se trouve amplifié si le client a
épuisé toutes ses possibilités de
crédits.
La mobilisation des créances nées
à l'étranger (MCNE) : C'est l'opération par laquelle une
entreprise rend liquides les créances qu'elle détient sur sa
clientèle établie à l'étranger.
Le factoring (local et international) : C'est une
technique, très récente, de mobilisation décote qui est en
fonction du risque de défaillance du débiteur des créances
sur la clientèle locale (factoring local) ou établie à
l'étranger (factoring international). Le factoring consiste à
transférer les créances d'une entreprise vers un organisme,
appelé « factor» pour :
· Soit le recouvrement moyennant des
commissions au risque et péril du client, dans ce cas ce n'est pas un
financement mais juste un service ;
· Soit le financement par cession de
créances sans recours moyennant une ;
· les crédits de financement des stocks
:
Les avances sur marchandises : Elles ont pour objet de
procurer à certaines entreprises industrielles ou commerciales les
capitaux complémentaires nécessaires au financement de leurs
besoins en stocks (approvisionnement en matières premières, achat
de marchandises, constitution de stocks de produits fabriqués, maintien
de stocks de sécurité ...). Ces avances sont accordées sur
la base d'un contrat de nantissement des marchandises
financées.
Le crédit de compagne est un crédit qui
couvre les besoins périodiques d'une entreprise à activité
saisonnière. Sa durée est généralement comprise
entre 6 et 9 mois.
· Les crédits de financement des
marchés publics (Avances sur marchés) :
Leur objet est de permettre aux entreprises
adjudicataires de marchés publics ou privés de faire face
à leurs besoins de trésorerie engendrés par l'importance
à la fois des dépenses qu'elles effectuent (travaux,
fournitures...) et des délais de règlements.
Moyennant le nantissement de leurs marchés au
profit de leurs banques. Les titulaires de marchés peuvent obtenir de
ces derniers des avances sur les attestations de droits constatés allant
de 70 à 80% dans la limite d'une autorisation préalablement
accordée.
Le nantissement du marché implique que tous les
règlements à effectuer sur le marché nanti doivent
l'être entre les mains du banquier pour lui permettre de
récupérer ses avances. Le reliquat est, reversé dans le
compte de l'adjudicataire du marché.
2.1.2. Les crédits par signature
:
Les crédits par signature présentent des
avantages pour le banquier comme pour son client, ils permettent aux banquiers
d'éviter toute sortie de fonds et aux clients d'améliorer leur
gestion de la trésorerie, d'abaisser leurs coûts financiers et de
valoriser leur image de marque. Ces crédits génèrent par
contre aux banquiers des risques difficiles à évaluer et dont le
suivi est lourd à gérer.
On peut classer les crédits par signature selon
les catégories suivantes :
· Le crédit
d'enlèvement :
Pour remédier aux inconvénients de
l'encombrement des marchandises importées dans les ports, il a
été institué le régime du crédit
d'enlèvement, qui est une simple facilité permettant au redevable
d'enlever ses marchandises aussitôt après vérification et
avant liquidation et paiement des droits et taxes. Le rôle de la banque
dans ce type de crédit et de garantir à la douane le paiement des
droits et taxes à l'échéance.
· L'obligation cautionnée
:
A la différence du crédit
d'enlèvement qui n'est qu'une facilité d'enlèvement, le
paiement par obligation cautionnée permet à l'importateur de
différer le règlement des droits et taxes dont il est redevable
de 60, 90 ou 120 jours.
· L'entrepôt de stockage à
l'importation :
Cette caution permet à la clientèle des
banques d'entreposer des marchandises dans des lieux soumis au contrôle
de la douane. Elle garantis la douane contre le non respect des délais
d'entreposage, l'existence de manquants, l'inexactitude des marchandises
déclarées et les manipulations.
· L'entrepôt de stockage à
l'exportation :
Il concerne les marchandises (d'origine marocaine ou
étrangère) destinées uniquement à l'exportation,
mais dont la sortie du territoire a été pour quelconque raison
retardée.
Les bénéficiaires de ce régime
doivent remettre à la douane une caution bancaire garantissant l'absence
de manquants au moment de l'exportation effective et le respect des
délais.
2.2. Le financement du cycle
d'investissement :
Ce sont des crédits qui ont pour objet de
financer l'actif immobilisé de l'entreprise emprunteuse, les fonds
propres n'étant pas suffisants pour couvrir tout le montant de
l'investissement. Les investissements que le banquier peut être
appelé à financer peuvent consister dans la création,
l'extension, la modernisation ou la restructuration d'une entité de
production de biens ou de services.
Le volume de ces crédits est souvent
élevé, l'échéance dépend surtout de la
durée économique du bien. L'appréciation de l'importance
de l'investissement dépend de plusieurs facteurs :
· L'évolution est caractéristique
de la demande (en quantité et en qualité) ;
· La concurrence existante ;
· La rentabilité prévisionnelle
(cash-flows, chiffre d'affaires etc.) ;
· Les motivations personnelles des promoteurs.
Etc.
La banque est appelée à courir un risque
à chaque fois qu'elle octrois un crédit, ce risque entre en effet
en jeu dès que la banque se met en attente de rentrée de ses
fonds mobilisés et que la probabilité de leur
récupération est inférieure à 100%.
Dans la partie suivante nous allons analyser les
différents types de risque de crédit, les facteurs qui
influencent la probabilité de défaillance des emprunteurs, ainsi
que leurs répercutions sur la gestion des engagements de la
banque.
Chapitre II : Démarche d'analyse de la
faisabilité d'un crédit.
La prise de risque commence dès l'entrée
en relation avec les clients et la formulation de besoins de financement dont
l'attribution ou le rejet signifie si la banque est prête ou non à
risquer des fonds dans une affaire déterminée ou non.
Il est vrai que la banque est un établissement
qui accepte de prendre des risques en octroyant des crédits, elle est
d'ailleurs rémunérée pour ces risques, mais il est
important de savoir choisir les bons payeurs, et d'écarter ou d'exiger
plus de garanties pour les clients dont l'analyse a décelé des
difficultés potentielles à honorer leurs engagements.
L'étude de la situation de l'entreprise
commence par l'étude du dossier de crédit qui va rassembler une
mine d'informations économiques et financières relatives à
l'entreprise et qui va constituer un élément déterminant
d'aide à la décision d'octroi ou de refus du crédit, et de
négociation des lignes de crédit et des conditions applicables au
contrat.
Après l'octroi du crédit, il est
nécessaire de s'assurer en premier lieu si l'emprunteur utilise les
lignes de crédit dans l'objet pour lequel elles ont été
constituées et s'il rembourse aux échéances fixées,
de suivre sa situation financière et la marche de son compte afin de
tenter de déceler à temps quelques difficultés
révélatrices de défaillance chronique et d'arrêter
une éventuelle hémorragie.
Toutefois, la décision d'octroi ou de rejet
d'une demande de crédit ne peut être pertinente qu'avec la
collecte de toute information concernant le client, touchant son environnement
interne ou externe, et qui peut informer la banque sur son risque de
défaillance. Ainsi, afin de collecter les informations de la
façon la plus uniforme et la plus complète possible, la banque
rassemble ces informations dans un dossier qui s'alimente chaque fois qu'une
mise à jour d'une de ces rubriques s'avère
nécessaire.
Le dossier bancaire rassemble un ensemble
d'informations concernant chaque entreprise et constitue la mémoire
permanente de la banque face à la mobilité de ses
agents.
Le dossier bancaire est un instrument de normalisation
des informations concernant l'entreprise car il impose une
homogénéité dans la présentation des rubriques
qu'il contient.
Il comporte aussi, à côté de
certaines informations qui précisent les trais dominants de l'entreprise
en matière organisationnelle et managériale, des
éléments d'appréciation qui contribuent à une prise
de connaissance rapide et complète de l'état des rapports de
l'entreprise et son environnement interne et externe.
Il ne s'agit donc pas d'un simple document
administratif, strictement descriptif mais d'un support pré- analytique
à grande valeur ajoutée, notamment, dans l'appréciation du
risque de défaillance des entreprises étudiées, et dont
l'élaboration exige une préparation rigoureuse est une forte
implication aussi bien lors de sa rédaction initiale qu'à
l'occasion de son actualisation régulière.
Æ Section 1 : Les informations
d'indentification de l'entreprise bancaire :
Ce sont des informations d'identification qui ont pour
objet de classifier le dossier et d'éviter toute confusion, elle sont
dissociées en deux volets essentiels :
1.1. Les informations bancaires :
· l'agence : l'unité opérationnelle
qui est en rapport avec l'affaire, ainsi que son rattachement à une
direction dont la compétence sera définie.
· les numéros de compte : les
classifications peuvent faire présenter des critères de
segmentation par catégorie en distinguant les client par rapport
à leur taille et statut juridique.
· La date d'entrée en relation : Il est
important de savoir si l'entreprise a établi une longue relation avec la
banque afin d'étudier l'historique et les trais généraux
de cette relation.
· La cotation interne : qui peut être
rappelée s'il y a lieu pour attirer immédiatement l'attention du
décideur lorsque cette cotation reflète un risque
élevé du client.
1.2 Les
informations sur l'entreprise :
· la raison sociale : qui permet une
identification conjointe avec le numéro de compte, la mention du capital
social et de la forme juridique complèteront l'identification de la
société.
· l'appartenance à un groupe :
portée à la connaissance de tous les agents de la banque, elle
peut jouer un rôle déterminant en matière de suivi du
risque ou de tarification des conditions pratiquées, en effet, une
entreprise qui fait partie d'un groupe bénéficie d'un soutien
plus important et s'expose donc à des risques de défaillance plus
faibles.
· l'adresse : l'utilité la plus
immédiate est celle du siège social, complétée, si
nécessaire par les coordonnées des responsables
financiers.
· l'objet social : doit être clairement
défini, car il constitue un élément de suivi
régulier des informations concernant la relation, un changement brusque
de l'objet peut être un signe de difficultés liées à
la rentabilité de l'affaire et implique donc une nécessité
d'investigation pour découvrir les motifs de ce changement.
· la date de création : cette information
est importante dans la mesure où elle peut donner des indications
pertinentes sur la santé financière de l'entreprise. En effet,
une entreprise plus ancienne est une entreprise qui a réussi à
survivre et à faire face aux difficultés du marché, au
contraire d'une entreprise qui vient d'être créée et dont
l'avenir est incertain.
· L'immatriculation au registre de commerce : qui
constitue un élément indispensable pour l'indentification de
l'entreprise.
Æ Section 2 : Le personnel et les
structures décisionnelles :
Cette partie s'occupe essentiellement des
éléments suivants :
2.1. Un bref
historique de la société :
Cette rubrique a pour objet de résumer
succinctement les événements les plus marquants de la vie de
l'entreprise, et d'induire par conséquent son profil de
risque.
· l'évolution de la forme juridique et du
contrôle du capital :
Les changements de la forme juridique traduisent
l'évolution du degré de séparation entre le patrimoine
personnel des dirigeants et celui de la société, ainsi que
l'évolution de la taille de l'affaire. En effet, chaque forme juridique
a ses propres caractéristiques et peut se différencier des autres
selon plusieurs critères de distinction.
L'importance des capitaux engagés par les
actionnaires, traduit un soutien de l'affaire en cas d'augmentation continue du
capital, ce soutien peut s'avérer décisif dans des
périodes de crise.
· les changements
d'implantation :
Les modalités de ces transferts doivent
être mentionnées et commentées dans la mesure où
elles peuvent avoir des influences considérables sur divers domaines
:
Ø une incidence possible en amont : qui peut
être décisive quant à la qualité et la
continuité des relations avec les fournisseurs.
Ø une incidence possible en aval : qui peut
déterminer l'impact sur les relations commerciales, le volume des
stocks, la qualité des débouchées etc.
· les modifications de l'objet social
:
Le concept de « métier » de
l'entreprise est une composante significative pour l'appréciation de son
risque, tout changement de l'objet social et donc un facteur à
surveiller, surtout lorsqu'il est la traduction d'un redéploiement
radical de ces activités.
2.2. L'actionnariat
:
· les renseignements sur les principaux
associés :
Dans cette rubrique le banquier se concentrera
surtout sur la moralité en affaires des dirigeants, plus que la relation
entre la banque et l'entreprise exige une pleine confiance entre les parties,
cette confiance sera naturellement mise à l'épreuve en cas de
pratiques frauduleuses des dirigeants.
Il est aussi important de mentionner tous les
éléments qui permettront de prévoir un possible rupture de
l'équilibre actuel entre les associés :
Ø maladie, retraite, divorce affectant les
dirigeants et les associés
Ø un retrait de certains hommes clés sur
lesquels repose la notoriété de l'affaire etc.
· la surface des associés :
La surface des associés est
constituée par leur patrimoine, en effet, l'existence dans le patrimoine
des associés de biens à forte valeur de cession, est un atout en
terme de renforcement potentiel des fonds propres, à condition que ces
biens soient suffisamment liquides, et que la volonté d'engagement des
associés existe effectivement.
2.3.
L'organisation :
· L'organigramme fonctionnel :
L'organigramme donnera des informations sur de
possibles incohérences et fragilités au niveau de l'organisation
de l'entreprise en question.
· La répartition des
responsabilités :
Afin de compléter la lecture de l'organigramme,
il sera utile aux banquiers d'avoir des informations précises sur le
degré de centralisation des pouvoirs, du système de
délégations, de la cohérence des équipes de
direction etc.
2.4. Les
capacités humaines :
Cette étude permettra de déceler
certaines difficultés pouvant affecter la structure de l'emploi, et qui
peuvent avoir comme source un climat social tendu, ou une politique de
personnel et de formation inadaptée.
· Le climat social :
Sa prise en compte sera déterminante pour
savoir les efforts qui peuvent être fournis par le personnel en
période de crise.
Le degré de fidélité des cadres
dirigeants qui occupent les postes clés, et des agents exerçant
des fonctions importantes au sein de l'entreprise doit être
spécialement prise en considération.
· La politique du personnel :
Elle à surtout l'utilité
d'appréciation du degré de fidélité du personnel,
en analysant la politique de rémunération est de motivation
exercée par la direction.
· La formation :
La connaissance de la politique de formation donnera
des indications sur le degré de fidélité du personnel, et
de la qualité des produits qui a une forte corrélation avec la
formation des salariés.
Æ Section 3 : La structure technique de
l'entreprise :
Cette étude permet de déterminer les
équipements immobiliers et les équipements productifs que
l'entreprise a en possession, ainsi que leur valeur réelle, afin de
relier cette valeur à la rentabilité de l'affaire.
Elle permet aussi de déterminer des indications
sur la politique d'investissement, et de savoir ses axes prioritaires, ces
lacunes ou insuffisances éventuelles.
Æ Section 4 : Diagnostic
stratégique et les grandes orientations de
l'entreprise :
Durant cette analyse, les banquiers
s'intéresseront aux orientations principales formulées par les
dirigeants de l'entreprise, et l'adéquation de ces orientations avec les
potentialités propres à l'entreprise et les opportunités
offertes par son environnement.
Une appréciation des opportunités et des
menaces de l'environnement ainsi que les forces et les faiblesses de
l'entreprise, s'avèrent indispensable pour anticiper des
difficultés émanant par exemple d'une saturation du secteur
d'activité, ou d'une insuffisance des capacités de l'entreprise
à faire face aux menaces de son environnement.
Toutes ces informations sont déployées
dans un ultime souci de réduction du risque de
crédit.
Généralement, l'attitude d'un banquier
voulant se former une opinion sur une entreprise peut se schématiser
comme suit :
· Evaluation sommaire :
Dans une première étape, le banquier est
amené à dégager certains jugements sommaires concernant
l'entreprise en question partir ses documents sociaux, chose qui va lui
permettre d'orienter ses questions ou ses choix.
Il s'agit là d'une détection, purement
descriptive et purement comptable, des principales particularités, qui
ne préjuge pas la décision finale qui sera prise à l'issue
de l'analyse détaillée de l'affaire.
· Analyse de l'entreprise :
L'analyse proprement dite s'efforce d'expliquer les
particularités de l'entreprise. Elle ne se borne pas à l'aspect
financier des choses, mais prend en compte aussi l'aspect
économique.
Eventuellement, elle montrera que le premier jugement
est en partie erroné, ou mérite pour le moins d'être
nuancé. Ces nuances sont évidemment d'une grande importance,
puisqu'elles forment parfois un élément tranchant quant à
la décision du banquier.
· Synthèse :
La décision implique non seulement le banquier,
mais aussi un comité appelé « comité de crédit
» ou «comité des engagements ».
Il faut fournir à ces instances
supérieures une synthèse de cette démarche, qui servira de
document de travail. Elle est nécessairement assez courte, le
responsable du dossier étant prêt à fournir tous les
éclaircissements nécessaires, le cas
échéant.
Æ Section 5 : Les relations
bancaires :
Dans cette rubrique la banque essaiera de
déterminer sa position concurrentielle à travers les mouvements
d'affaires que les clients leur confient, ainsi, l'attribution de conditions
trop favorables afin de fidéliser les clients peut pousser la banque a
courir des risques importants.
Æ Section 6 :L'activité et la
commercialisation :
Les données concernant les produits offerts par
l'entreprise, les marchés auxquels elle s'adresse, et la
clientèle qu'elle traite, peuvent expliquer certains postes du CPC en
termes de diagnostic de l'activité, et donner des indications concernant
la qualité de la clientèle, surtout en ce qui concerne les
risques clientèle.
Chapitre III : Les risques des crédits
bancaires
Æ Section 1 : Définition
Les banques, comme beaucoup d'entreprises, sont
soumises aux risques. Toutefois, elles sont soumises à plus de formes de
risques que la plupart des autres institutions et la maîtres des risques
bancaires est un enjeu important : il s'agit du thème central des
nouveaux accords de Bâle qui sont entré en vigueur depuis
2006.
La liste des risques pouvant affecter une banque est
longue : risque de marché, d'option, de crédit, de
liquidité, de paiement anticipé, de gestion et d'exploitation,
risque sur l'étranger,.....................
La notion de risque, couramment utilisée dans
le vie quotidienne, se révèle complexe et à
évolué au fil du temps, Elle est envisagé
différemment selon les domaines et les
spécialités.
Ainsi, le mot risque revêt une signification
différente pour le spécialiste de l'environnement, l'assureur, le
banquier, le soignant ou le cadre de direction. Le gestionnaire de risque
l'associe au terme de vulnérabilité.
Le petit Robert définit le risque comme un
<< Danger éventuel
prévisible>>, <<
Eventualité d'un événement ne
dépendant pas exclusivement de la volonté des parties et pouvant
causer la perte d'un objet ou tout autre dommage
>>
Le risque est inévitable et il est
présent dans presque toutes les situations de la vie. Il marque nos
activités quotidiennes et celles des organisations des secteurs public
et résultats. Certains précisent que le risque a des
conséquences toujours défavorables, tandis que d'autres sont plus
neutres.
A ce jour, aucune définition n'a fait
l'unanimité mais, de nombreuses recherches et discussions, ont
donné la description suivante du risque :
<< Le risque se rapporte à l'incertitude qui
entoure des événements et des résultats futurs. Il est
l'expérience de la probabilité et de l'incidence d'un
événement susceptible d'influencer l'atteinte des objectifs de
l'organisation >>.
Les termes << l'expérience de la
probabilité et de l'incidence d'un événement
>>laissent entendre qu'il faut faire une analyse quantitative ou
qualitative avant de prendre des décisions concernant d'importants
risques ou menaces l'atteinte des objectifs de l'organisation. Pour chaque
risque considéré, il faut évaluer deux choses : sa
probabilité et l'ampleur de son incidence ou de ses conséquences.
Alors le risque est :
Ø L'événement dommageable
(péril)
Ø La ressource qui peut être atteinte
(objet de risque)
Ø La perte financière pouvant survenir
(perte)
Æ Section 2 : Les risques majeurs de
l'activité bancaires :
2.1. Le risque de
crédit :
Le crédit est une opération qui
consiste pour un prêteur ou un créancier à mettre à
disposition d'un emprunteur ou débiteur, une certaine somme d'argent
moyennant un engagement de remboursement à une date
déterminée à l'avance.
Le risque de crédit est le risque que ce
débiteur ou emprunteur fasse défaut ou que sa situation
économique se dégrade au point de dévaluer la
créance que l'établissement bancaire détient sur lui.
Très prosaïquement, il existe donc un risque pour la banque
dès lors qu'elle se met en situation d'attendre une entrée de
fonds de la part d'un client ou d'une contrepartie de
marché.
La banque doit faire face à tout type de risque
de faillite pour les sociétés ou d'insolvabilité pour les
particuliers et professionnels. Elle se doit par conséquent de les
connaître, les identifier le moment venu de la manière la plus
rapide possible, et les anticiper au maximum. Le cas échéant, il
convient également de sortir du crédit avec un minimum de
pertes.
Le risque de crédit pour une banque est de
très loin le plus important puisqu'il représente 75 à 85%
du risque chez les établissements bancaires. Le provisionnement, plus
communément appelé « coût du risque »,
coûte cher aux banques en terme de bénéfices.
Paradoxalement, la gestion du risque de crédit,
dont les procédures de gestion sont classiques et bien connues, est sans
doute celle qui est appelée à évoluer le plus
aujourd'hui.
De multiples facteurs concourent à cette
évolution.
En premier lieu, les mesures du risque de
crédit sur des portefeuilles de prêts ont considérablement
progressé. Les modèles d'analyse de crédit sont nombreux
et commencent à être mis en application par les banques notamment
grâce à une gestion informatique et automatisée plus
performante (calcul de scores, notations etc......).
Cependant, nous verrons que le facteur humain de
l'analyse de ce risque reste toujours un élément
clé.
Ensuite, l'environnement bancaire en très forte
évolution ces deux dernières décennies influence beaucoup
ce risque qui à tendance à évoluer en s'intensifiant.
C'est pourquoi l'appréhension de ce risque par les banques est un enjeu
important.
2.2. Le risque de
marché :
Les risques de marché sont les pertes
potentielles résultants de la variation du prix des instruments
financiers détenus dans le portefeuille de négociation ou dans le
cadre d'une activité de marché dite aussi de trading ou de
négoce.
L'activité de marché concentre et
amplifie tous les risques bancaire traditionnels : risque de change, de
taux d'intérêt, de crédit (ou de contrepartie), sur les
actions, de liquidité, opérationnel. Le développement
exponentiel des volumes traités sur les marchés traditionnels, et
surtout sur nouveaux marchés de produits dérivés, a
considérablement amplifié les risques. Ils ont été
largement illustrés par des affaires qui mettent en exergue une
étonnante faiblesse dans le contrôle que certaines banques, et
grandes entreprises, exercent sur ces activités.
Les pertes peuvent se produire sur les compartiments
des marchés financiers : change, titre de créance, titre de
propriétés, matières première, que ce soit par la
détention directe de ces instruments ou par des produits
dérivés. Ils sont la conséquence des variations des cours
de change, des taux d'intérêt, des actions ou des matières
premières. S'ajoutent les risques liés à la qualité
de la contrepartie avec laquelle l'opération est traitée qui peut
s'avérer défaillante.
Ces risques font l'objet d'une exigence de fonds
propres : amendement à l'accord de Bâle en 1996
transposé en Europe par la surveillance prudentielle des risques de
marché.
2.3. Le risque
opérationnel :
Le risque opérationnel peut être
défini comme le risque de perte liée à des processus
opérationnels, des personnes ou des systèmes inadéquats ou
défaillants ou à des événements
externes.
Par exemple, l'utilisation de l'informatique fait
courir des risques supplémentaires aux établissements de
crédit :
Ø Perte de données et de programmes en
cas de dispositifs de sécurité inadéquats,
Ø Défaillances de l'équipement ou
des systèmes et des procédures de sauvegarde et de
récupération des données ;
Ø Informations de gestion erronées
résultant de procédures imparfaites de développement de
systèmes ;
Ø ·Absence d'installations de remplacement
compatibles dans le cas d'interruptions prolongées de fonctionnement des
équipements.
De telles pertes et interruptions peuvent
entraîner de graves difficultés pour un établissement. Le
danger que ses décisions soient fondées sur des informations non
fiables ou trompeuses produites par des systèmes d'information mal
conçus ou insuffisamment contrôlés est vraisemblablement
plus grave.
Ce risque n'était, pendant longtemps, pas ou
peu pris en compte par les banques dans la gestion de leurs risques. Des
études ont cependant montré que le risque opérationnel
était une source non négligeable de pertes pour les banques.
C'est pourquoi ce risque est désormais pris en compte dans le nouveau
ratio de solvabilité Mac Donough pour une meilleure appréhension
de tous les risques bancaires.
Cependant, bien qu'il soit désormais entendu
que ce risque opérationnel est bien réel et coûte cher aux
institutions financières, il n'est pourtant pas aisé de
l'identifier clairement d'ou des problèmes concernant sa
couverture.
Dans l'approche standard, l'activité des
banques est répartie entre plusieurs domaines ou " lignes métiers
" (business line). On définie souvent trois grands métiers de la
banque : La banque de détail, la banque d'investissement et de
financement et la gestion d'actifs. A chaque métier les autorités
de régulation attribueront donc un facteur de pondération "moyen"
censé refléter le risque opérationnel objectif encouru par
chaque activité.
2.4. Le risque
pays :
Compte tenu de la forte croissance du commerce mondial
(+ 6 % par an environ) et des investissements internationaux notamment dans les
pays émergents plus risqués et instables, les enjeux liés
au risque pays sont désormais à prendre en compte dans certains
cas.
Le « risque pays » peut être
défini comme le risque de matérialisation d'un sinistre,
résultant du contexte économique et politique d'un Etat
étranger, dans lequel une entreprise ou une banque effectue une partie
de ses activités.
De ce fait, le risque pays peut englober deux
composantes :
Ø Une composante « risque politique
», résultant soit d'actes ou de mesures prises par les
autorités publiques locales ou du pays d'origine (gouvernements,
législation), soit d'événements internes (émeutes)
ou externes (guerre).
Ø Une composante « risque
économique et financier », qui recouvre aussi bien une
dépréciation monétaire qu'une absence de devises se
traduisant, par exemple, par un défaut de paiement. De plus en plus, ces
deux sources de risque sont interdépendantes, ainsi que l'a
montré la crise asiatique. (l'Indonésie a connu des
bouleversements politiques qui ont entraîné des soubresauts
économiques (effondrement de la roupie, arrêt des investissements
étrangers), mais la crise politique avait elle-même, entre autres,
des origines économiques.
2.5. Les autres
risques :
2.5.1. Le
risque de liquidité :
Le risque de liquidité, ou plus
précisément d'absence de liquidité donc
d'illiquidité, est le fait pour une banque de ne pouvoir faire face
à ses engagements par l'impossibilité de ce procurer les fonds
dont elle a besoin.
La défaillance due à
l'illiquidité, plus qu'une cause, est un effet. Elle est souvent la
conséquence de l'appréciation que portent le marché et les
déposants sur la capacité de l'établissement à
rembourser les dépôts qui lui ont été
confiés. Cette appréciation peut être objective mais aussi
parfois subjective.
Un autre aspect du risque de liquidité est
celui de ne pas pouvoir trouver, à un instant donné, des
instruments financiers destinés à couvrir une position, ou de
devoir les acheter ou les vendre à un prix anormal, du fait de
l'insuffisance ou de l'absence de liquidité sur le
marché.
2.5.2. Le risque de
transformation :
La transformation, qui est un risque traditionnel,
consiste à transformer des ressources structurellement à court
terme en des emplois à long terme. Ce qui implique un double
risque : un risque de taux d'intérêt et un risque de
illiquidité.
2.5.3. Le risque global de taux
d'intérêt :
Les activités bancaires de dépôt
et de crédit impliquent un risque significatif en cas de variation
importante des taux d'intérêt. Ses effets peuvent se
révéler être une bombe à retardement.
2.5.4. Le risque
stratégique :
La stratégie adoptée par un
établissement de crédit dans différents domaines engage
des ressources toujours signification. A titre d'exemple ces stratégies
peuvent être : la pénétration d'un marché, le
lancement de nouvelles activités, le refonte du système
d'information, une croissance externe par fusion ou acquisition. Un
échec peut s'avérer lourd de conséquence car les
ressources engagées deviennent sans valeur et la perte de substance
signification.
2.5.5. Le risque
systémique :
Les établissement de crédit sont
interdépendants les uns par rapport aux autres. Les pertes
consécutives à la défaillance d'un établissement
sont supportées, par un effet de contagion, essentiellement par le
système bancaire, sous trois formes :
Ø Les opérations interbancaires,
conclues avec l'établissement défaillant, se traduiront par une
perte pour l'établissement prêteur ;
Ø La solidarité de la place oblige
fréquemment tous les établissements défaillants, à
participer à l'apurement du passif de l'établissement
sinistré ;
Ø Les actionnaires d'un établissement de
crédit sont fréquemment d'autre établissement qui devront,
conformément à leur rôle, participer au sauvetage de
l'établissement défaillant.
La défaillance d'un établissement de
crédit, comme un jeu de dominos, peut donc déclencher des
défaillances dans d'autre établissement et risque de mettre en
péril tout le système bancaire.
Æ Section 3 : Les facteurs
déterminants du risque de crédit :
Le risque de défaut d'une entreprise est
très difficile à cerner en totalité, compte tenu du nombre
élevé de paramètres desquels il dépend. Ces
facteurs peuvent être internes à l'entreprise comme ils peuvent
faire partie de son environnement externe.
Les facteurs liés à l'entreprise
elle-même : Ce sont les paramètres propres à chaque
entreprise, qui donnent des indications sur la probabilité de
défaillance pendant la durée de crédit, plusieurs facteurs
entrent en jeu pour déterminer le degré de risque, ces facteurs
sont liés à la gestion, au profil des dirigeants, aux
procédés de fabrication, à la qualité des produits,
à l'équilibre financier, etc.
Les facteurs liés à l'environnement de
l'entreprise : Ces paramètres sont les plus difficiles à cerner
et à prévoir, ils sont liés à des facteurs externes
à l'entreprise et qui peuvent influencer négativement la bonne
marche de ces activités. En effet, un secteur dont les barrières
à l'entrée (barrières administratives, investissements
lourds, technologie avancée etc.) ne sont pas suffisantes pour
empêcher d'éventuels nouveaux entrants d'apparaître sur le
marché est un secteur risqué.
Les relations en amont de l'entreprise donne des
indications sur une éventuelle hausse des prix, la dégradation de
la qualité des produits fournis, ou même une rupture de stock
causée par un pouvoir de négociation des fournisseurs trop
important, vu leur nombre réduit, ou leur taille importante.
Les relations en aval de l'affaire sont aussi à
prendre en considération, notamment le pouvoir de négociation des
clients qui sera un facteur déterminant des prix pratiqués, des
délais de paiement, et des conditions de vente de façon
générale qui peuvent influencer négativement la
rentabilité de l'entreprise. Il est aussi pertinent d'étudier la
taille de la clientèle de l'entreprise afin d'évaluer sa
solvabilité et la qualité du portefeuille de ces créances.
Ainsi une entreprise qui contracte une assurance sur ses clients s'avère
beaucoup moins risquée qu'une entreprise qui n'a aucune
sûreté sur ses créances.
Il est nécessaire d'étudier tous les
facteurs externes qui pourront avoir une influence directe ou indirecte sur la
rentabilité afin de déterminer le degré de risque
lié à ces facteurs, et de tenter de se prémunir contre ces
risques par des mesures plus sévères au niveau des garanties
demandées, et par la réduction des lignes de
crédit.
Æ Section 4 : Principales
catégories du risque de crédit
Les opérations de crédit comportent
plusieurs formes de risque : les risques liés aux relations des banques
avec les entreprises clientes et les particuliers, et les risques
inhérents à la politique commerciale des banques.
4.1. Les risques lies aux
relations bancaires entreprises :
La relation entre la banque et ses clients peut
dégénérer négativement dans les cas où le
débiteur ne peut faire face à ces obligations dans les
délais prévus (risque d'immobilisation des fonds
prêtés) ou lorsqu'ils refusent ou ne peut effectuer le
remboursement (risque de non-paiement).
Les conséquences entraînées par
ses risques peuvent être graves, « le simple retard dans un
remboursement peut être préjudiciable pour un établissement
qui travaille avec des fonds empruntés, car comme tout commerçant
ou industriel, il doit faire face de son côté, à ses
propres échéances et, compter sur les rentrées
nécessaires à l'équilibre de sa trésorerie
».
La réalisation de ces différents risques
peut-être une conséquence de la conjoncture (risque
général), de l'activité du client (risque professionnel),
ou de la situation est la personnalité de celui-ci (risque
particulier).
4.1.1. Le risque
général :
Causé par la conjoncture politique,
économique, sociale ou par des événements naturels graves,
il est difficile à prévoir. Les crises politiques peuvent
entraîner des crises économiques comme les suspensions de
paiement, les suspensions de fourniture de matières de produits etc.,
les crises économiques peuvent provoquer l'asphyxie des entreprises
financièrement fragiles par le ralentissement des échanges ; les
troubles sociaux peuvent causer la paralysie de l'activité
économique globale ou particulière à certains secteurs
où entreprises, des événements naturels graves peuvent
aussi frapper durement l'économie d'une ou plusieurs régions
(tremblements de terre, inondations, sécheresse etc.)
4.1.2. Le risque
professionnel :
Lié à l'activité de la
clientèle, il peut apparaître lors des modifications brusques
affectant les caractéristiques d'un secteur donné, par exemple
les découvertes et les révolutions des techniques ou des
procédés de production, la fermeture de marchés
extérieurs, ou les variations importantes dans les prix mondiaux, dans
les cours des devises, dans la fourniture des matières premières,
des produits finis etc.
4.1.3. Le risque
particulier :
Lié à l'activité de chaque
entreprise à part, ce risque est fonction de la personnalité des
dirigeants (leur expérience, leur moralité, leur surface, etc.),
de la structure financière de l'affaire (structure d'endettement,
suffisance du fonds de roulement, la rentabilité de l'affaire etc.), de
l'activité commerciale (dynamisme des ventes, rotation des sortes, les
délais accordés à la clientèle, etc.), de
l'adaptation de l'entreprise aux contraintes économiques :
l'évolution des techniques, investissements, amélioration des
procédures etc.
4.2. Les risques
résultants de la politique commerciale des banques :
Ce sont tous les risques liés à la
concurrence bancaire et à l'importance de la distribution des
crédits par une banque.
4.2.1. Les
risques liés à la concurrence bancaire :
Ce sont des risques courus par la banque en ayant pour
objectif de faire face à une concurrence qui offre de meilleures
conditions de crédit, cette concurrence peut devenir
préjudiciable non seulement à la banque qui octroie le
crédit mais aussi au client lui-même en lui causant de graves
difficultés de remboursement.
4.2.2. Les
risques liés à la distribution du crédit :
En recherchant l'accroissement du volume de ses
concours avec ses possibilités de trésorerie, et l'obtention du
maximum de profit, la banque peut, avec une mauvaise prévision dans
l'évolution de la distribution des crédits, engendrer un
déficit commercial (risque commercial) ou provoquer la
pénalisation de la banque par les autorités monétaires
(risque de pénalisation).
Chapitre 4 : Le cadre
réglementaire :
Avec l'accélération de la
mondialisation et ses économies de plus en plus interdépendantes
ou encore la libéralisation du début des années 80
consacrant une place centrale aux marchés financiers, les
autorités bancaires ont commencé à mettre en place un
cadre législatif international, structurant mieux la profession. Le
ratio de solvabilité imposé aux banques a ainsi pour vocation de
sécuriser un système bancaire se plaçant toujours au coeur
de l'économie. Il s'agit d'éviter autant que possible les effets
négatifs des nouvelles pratiques bancaires ou des
phénomènes de contagion en cas de faillite. Ces faillites pouvant
évidemment avoir des conséquences très néfastes sur
l'ensemble de l'économie. Nous verrons donc les différents ratios
de solvabilité mis en place. Puis nous verrons la loi sur le
désencadrement du crédit qui a considérablement
modifié l'environnement et la concurrence bancaire.
Æ Section 1 : Le Ratio européen
de solvabilité :
Le ratio de solvabilité européen en
vigueur en France est ainsi peu éloigné du ratio Cooke. Ce
dernier est un ratio de solvabilité international établi par le
comité de Bâle, qui tire son nom du président du
comité, Peter Cooke. Il est égal au rapport entre les fonds
propres et les risques pondérés selon leur nature. Il doit
être égal au moins à 8% et doit être respecté
par tous les établissements financiers ayant une activité
internationale.
1.1. Définition du ratio
de solvabilité :
Le ratio Cooke est un ratio prudentiel
destiné à mesurer le degré de solvabilité des
banques Il rapporte leurs fonds propres (capital pur) et quasi-fonds propres
(réserves + certaines provisions + titres subordonnés) à
l'ensemble de leurs engagements, pondérés selon la nature de
l'emprunteur.
Ce ratio doit respecter deux exigences :
(Fonds propres + quasi-fonds
propres)
_______________________________________ > 8%
Totalité des
engagements pondérés
Fonds
propres
_______________________________ > 4%
Totalité des engagements
pondérés
1.2. Les objectifs d `un ratio de
solvabilité :
Avant le ratio de solvabilité, pour
augmenter leur rentabilité financière (Return On Equity), les
banques pouvaient selon les cas, abaisser le coefficient d'exploitation,
augmenter leur taux de marges ou jouer sur l'effet de levier.
Les banques, ne pouvant pas trop jouer sur les marges,
pouvaient augmenter Sensiblement leur rentabilité via l'effet de levier.
Un effet de levier un peu plus significatif pouvait notifier que la banque
était légèrement sous capitalisée,
c'est-à-dire qu'elle était un peu plus engagée par rapport
à ses fonds propres.
En théorie, en plaçant moins de fonds
propres face à des encours de crédits plus risqués et plus
rémunérateurs (taux plus élevés), le retour sur
fonds propres était un peu plus important. Cependant, le risque
était également croissant.
En pratique, ce n'était pas aussi simple car
les banques étaient contrôlées notamment par la commission
bancaire. Elles devaient déjà garder des réserves en fonds
propres.
Cependant, sans rentrer dans des proportions
extrêmes, l'avantage était une différenciation
concurrentielle avec une appréhension du risque un peu différente
suivant les banques.
L'accroissement de la rentabilité par la hausse
des marges est confrontée aux limites concurrentielles et l'effet de
levier sur les fonds propres étant désormais plafonné, les
Stratégies des banques en matière d'augmentation de
rentabilité financière ont été un peu
revues.
Les banques ont porté leurs efforts de
manière un peu plus significative vers l'abaissement du coefficient
d'exploitation et la titrisation de certains crédits (moindre besoin en
fonds propres).
La fixation d'un ratio minimum tel que le ratio
solvabilité a répondu à un double objectif :
· Renforcer la solidité et la
stabilité du système bancaire.
· Atténuer les inégalités
concurrentielles entre les banques.
Ce ratio Cooke couvrait le seul risque de
crédit. Il a été complété, en 1996, par des
dispositions qui fixaient de nouvelles règles de calcul d'une exigence
de fonds propres liée aux risques de marché. Par ailleurs, les
pondérations sont fonction de la nature juridique du
débiteur.
Nous allons voir que cette pondération n'est
pas très réaliste et pose problème dans le cadre du risque
crédit et de l'allocation de fonds propres bancaires.
Æ Section 2 : La réforme du
comité de Bâle II
Après plus 10 ans d'utilisation, le ratio
prudentiel bancaire de 1988, chargé de déterminer un montant
minimum de fonds propres au regard des encours de crédit, semble avoir
quelques limites. Nous allons voir les raisons qui ont poussé les
autorités bancaires à la refonte du ratio solvabilité puis
étudier l'impact de ce changement sur l'analyse
crédit.
2.1. La remise en cause de
l'ancien ratio :
Le ratio Cooke avait pour objectif de renforcer
la solvabilité des banques et de rendre ces dernières plus
attentives aux crédits qu'elles accordent et par conséquent de
renforcer le contrôle interne. Dans son mode de calcul, ce ratio se
concentrait principalement sur le risque de crédit. En effet, le risque
de crédit a toujours été considéré comme le
risque le plus important pour une banque commerciale. L'accord
définissait ainsi un niveau de fonds propres minimum ou égal
à 8% des actifs pondérés détenus par un
établissement.
Or les membres du comité de Bâle ont pu
constater avec le temps les limites d'un tel ratio.
Ces limites sont :
· Le non prise en compte du capital
économique plus adapté pour mesurer les risques réels que
le simple capital réglementaire. Autrement dit, le ratio Cooke ne tient
pas compte des différences de qualité des emprunteurs
privés (taille, solidité financière...), ni de la
réduction potentielle du risque induite par la diversification du
portefeuille, de la prise de garanties ou de l'assurance crédit.
L'adéquation entre fonds propres réglementaires et risque de
crédit est donc peu satisfaisante.
· L'inadaptation des pondérations face aux
bouleversements qu'a connu la sphère financière depuis 10 ans :
Explosion des activités de marchés, mise en place de nouvelles
technologies accélérant la circulation de l'argent, naissance de
nouveaux instruments, sophistication juridique des acteurs, etc.
· Mauvaise prise en compte des risques souverains
démontrée par les récentes crises de certains pays
émergents.
Il a donc fallu réformer le ratio Cooke pour
apporter des solutions à ces problèmes.
2.2. Les objectifs du
nouveau ratio de solvabilité :
Pour répondre à ces problèmes,
des discussions ont donc été engagées en vue d'une
réforme du mode de calcul du ratio solvabilité bancaire. Ces
discussions ont abouti à la refonte du ratio Cooke par le ratio Mc
Donough.
Le nouveau ratio s'articule autour de 3 axes
:
· Affiner le traitement des risques de
crédit par le renforcement de l'outil d'évaluation (notation
externe et interne) pour mieux adapter le niveau des pondérations
à chaque client. Avec la réforme il ne suffit pas seulement de
contraindre les banques à détenir un niveau minimum de fonds
propres, l'objectif est de parvenir à une meilleure gestion du risque
bancaire en affinant l'évaluation du risque puis l'affinement de
l'allocation de fonds propres.
· Mettre en place un dispositif de surveillance
renforcé chargé de vérifier la concordance entre la
stratégie des banques en matière de fonds propres et leur profil
global de risque et disposant de suffisamment de pouvoir pour imposer un
respect des règles. Afin d'introduire plus de cohérence entre les
risques pris et l'allocation de fonds propres les banques sont amenées
à développer leurs systèmes de mesure interne du risque.
Les autorités de contrôle auront pour objectif de s'assurer de la
conformité du système de notation avec la nouvelle
réglementation, de vérifier le niveau des fonds propres et,
éventuellement, d'imposer un taux plus élevé aux banques
présentant un risque élevé.
· Promouvoir une meilleure transparence dans la
politique de communication des banques vis à vis des marchés en
publiant des recommandations sur les informations que les banques devront
dévoiler.
Ces objectifs devraient être mis en en place
selon un calendrier établis mais qui dans les faits est toujours
difficile à respecter en raison, parfois, d'achoppement dans les
négociations ou de retards dans les applications.
Calendrier :
· Juillet 1988 : Publication du 1er accord de
Bâle.
· Fin 1992 : Date limite pour sa mise en
oeuvre.
· Juin 1999 : Première phase de
consultation sur le nouvel accord de Bâle.
· Janvier 2001 : Deuxième phase de
consultation
· Avril 2001 : Quantitative Impact Study.
Tranche 1 (QIS1)
· Mai 2001 : QIS 2
· Octobre 2002 : QIS 3.
· Mi 2003 : Troisième phase de
consultation.
· Fin 2003 : Finalisation et publication du
nouvel accord de Bâle.
· Janvier 2006 : Mise en application par
les banques française du nouveau ratio.
On peut constater que le nouveau ratio de
solvabilité sera effectif très prochainement. Les banques doivent
par conséquent avoir fait le nécessaire pour sa mise en place
dans le cadre de cette nouvelle réglementation.
2.3. Le ratio Mac
Donough :
Suite aux reproches que l'on pouvait faire à
l'ancien ratio de solvabilité et compte tenu des objectifs, les
autorités bancaires ont affiné ce ratio en intégrant le
risque opérationnel et le risque de marché et permet
également une meilleure allocations des fonds propres (plus
précise et plus juste).
Le ratio de solvabilité Mac Donough
:
Total des Fonds
propres
______________________________________________
> 8%
Risque de crédit + Risque
opérationnel + Risque de marché
L'architecture du nouveau ratio de solvabilité
s'appuie sur trois piliers répondant aux trois objectifs
précédemment vus :
· Exigences minimales de fonds
propres.
· Processus de surveillance
prudentielle.
· Recours à la discipline de
marché, via une communication financière efficace.
Ce sont les deux premiers piliers qui vont
principalement concerner la gestion du risque crédit.
3.2.1. Le premier pilier
: Exigence minimale en fonds propres :
Globalement, les exigences de fonds propres
réglementaires ne varieront pas sensiblement avec le ratio Mc Donough
mais la banque devra procéder à une réallocation des fonds
propres à chacun de ses métiers, en fonction de la nouvelle
pondération des risques plus proche de la réalité
économique.
Si la logique de calcul des exigences minimales en
fonds propres demeure fondamentalement la même, c'est à dire un
rapport entre fonds propres et un encours de risques pondérés, en
revanche la mesure de ces derniers est profondément modifiée
à la fois par sa précision (utilisation des notations et prise en
compte des techniques de réduction des risques), par l'étendue
des risques pris en compte (les trois grands risques) et par l'adoption de
méthodologies différenciées.
Le président du comité William McDonough
dit ainsi «Ce dispositif incitera les banques à améliorer
constamment leur potentiel de gestion des risques pour utiliser les options
offrant le plus haut degré de différenciation en fonction du
risque et produire ainsi des exigences de fonds propres plus
exactes».
Il en résultera des conséquences sur le
financement du crédit qui sera plus directement lié aux risques
réels présentés par les clients (sachant que le coût
des fonds propres réglementaires n'est qu'une des composantes du
coût du crédit).
De manière concrète, pour un client
risqué (à la cote dégradée), la banque devra mettre
plus de fonds propres (avec une pondération plus importante) en face de
l'encours de crédit. Sur un client moins risqué, la
pondération permettra de lui allouer moins de fonds propres.
Même si le nouveau ratio Mc Donough prend
désormais mieux en compte les deux autre risques (de marché et
opérationnel), le risque de crédit représente encore une
très bonne part du risque supporté par la banque. Le risque de
crédit n'échappe donc pas à la réforme et à
pour but d'affiner son analyse. Cette amélioration donne la
possibilité à la banque de mieux appréhender son risque de
crédit fortement consommateur de fonds propres.
Pour se faire, le comité propose donc une
réforme de la méthode standard d'analyse crédit et propose
également de nouvelles méthodes d'analyse crédit sans
pourtant la remettre en cause fondamentalement.
On peut donc distinguer 2 grandes méthodes
d'évaluation du risque de crédit. La méthode standard
perfectionnée et une méthode de notation interne. Pour le risque
de crédit, les banques moins complexes pourront recourir à une
approche standardisée perfectionnant la méthodologie de 1988 et
permettant de faire appel à des évaluations de crédit
externes.
L'ancienne pondération basée selon la
nature du débiteur n'étant plus satisfaisante, une nouvelle
pondération sur les engagements est mise en place :
· Pour les états, le taux de
pondération prend les valeurs suivantes : 0%, 20%, 50%, 100%, 150% et
s'appuie sur les notations des agences spécialisées (agences de
rating, notation BDF, ...).
· Pour les banques, le comité de
Bâle doit encore choisir parmi 2 options :
Ø un risque unique et collectif lié au
risque du pays,
Ø un risque individuel dissocié du
risque du pays.
· Pour les collectivités publiques, le
risque est identique à celui des banques avec toutefois une
pondération privilégiée accordée par les
autorités du pays et pouvant être prise en compte.
· Pour les entreprises, le taux de
pondération prend les valeurs suivantes : 20%,
50%, 100%, 150%.
Le Comité propose en outre une exigence de
fonds propres explicite en fonction du risque opérationnel, pour
laquelle ils présentent en détail plusieurs options de
calcul.
L'objectif primordial du comité est d'instaurer
une méthodologie plus différenciée en fonction du risque
qui, en moyenne, préserve le niveau de fonds propres des banques, sans
l'augmenter ni l'abaisser, après prise en compte de la nouvelle exigence
pour le risque opérationnel. À l'échelle individuelle de
l'établissement, naturellement, les exigences de fonds propres peuvent
se trouver accrues ou réduites, selon son profil de risque.
Cependant, le secteur bancaire devenant
particulièrement concurrentiel, une gestion active des risques devient
un avantage concurrentiel et stratégique de premier plan surtout en
période de ralentissement économique.
Les banques avec des systèmes plus
sophistiqués de risque seront capables de détenir moins de
capital pendant que les autres devront en détenir davantage puisqu'elles
seront liées aux approches standards.
3.2.2. Le
deuxième pilier : Processus de surveillance
prudentielle :
Il s'agit pour ce pilier de mettre en place un
processus de surveillance prudentielle destiné à vérifier
l'adéquation des fonds propres de chaque établissement et les
procédures d'évaluation internes. Ce processus doit servir de
cadre et s'appliquer de manière équitable pour tout le
monde.
Ce deuxième pilier concerne l'analyse
crédit dans le sens où il dépend des méthodes
choisies par la banque en interne pour :
· Evaluer son propre risque.
· Mettre en place sa notation
interne.
· Allouer ses fonds propres.
Une banque pourrait ainsi très bien choisir un
niveau de fonds propres bien en dessous du niveau de risque réel en
raison d'une notation interne erronée (volontaire ou
involontaire).
Le processus de surveillance mis en place est
chargé d'éviter ces problèmes liés à la non
uniformisation des méthodes internes employées par chaque banque
dans le cadre du ratio Mac Donough.
3.2.3. Le
troisième pilier : Recours à la discipline de
marché :
Le troisième pilier concerne la
communication financière. C'est le recours à la discipline de
marché via :
· Une communication financière efficace
sur la structure du capital,
· L'exposition aux risques et
l'adéquation des fonds propres favorisant des pratiques bancaires
saines et sûres.
Le ratio Mac Donough, même s'il ne change pas
fondamentalement l'analyse du risque crédit, permettra une meilleure
allocation de fonds propres et donc une meilleure prise en compte du risque
crédit sur les sociétés.
Chapitre 1 : La gestion du risque
crédit.
Æ Section 1 : La stratégie
bancaire en matière de gestion du risque
crédit :
1.1. La recherche d'un
cercle vertueux :
Dans un environnement de plus en plus
concurrentiel et incertain, il faut donc Abaisser les marges des crédits
pour rester compétitif et profiter d'un cercle « vertueux».
Ce cercle «vertueux » consiste à
proposer des marges sur crédit plus compétitifs que la
Concurrence afin d'attirer des clients de meilleurs qualité supportant
un risque moins important. Le coût du risque se trouvera globalement
abaissé et permettra ensuite de proposer des marges encore plus
compétitives et ainsi de suite... Mais pour abaisser les marges, il faut
en premier lieu pouvoir le faire tout en restant rentable. Il faut donc
abaisser le coefficient d'exploitation de la banque.
Cet abaissement du coefficient d'exploitation se fait
par des économies de coûts sur l'ensemble des charges et des gains
de productivités.
1.2. L'abaissement du
coefficient d'exploitation :
Les gains de productivité s'obtiennent surtout
par :
· Une modernisation technologique de la banque
permettant de libérer des postes et des tâches qui s'effectuent
dans certains cas aujourd'hui de manière automatisée.
· Une meilleure organisation via la suppression
des postes ou services redondant dans un groupe notamment en créant des
synergies.
· Une meilleure formation du personnel permettant
une plus grande compétence du réseau et une plus forte
réactivité et des gains de temps en traitement et en
qualité.
Les économies de coûts s'obtiennent
essentiellement par un abaissement de l'effectif rendu possible grâce aux
gains de productivité (surtout en back office) et à une meilleure
répartition des effectifs (de plus en plus tourné vers la
fonction commerciale).
Cette stratégie d'abaissement du coefficient
d'exploitation est un fort levier de rentabilité et
d'amélioration de la valeur actionnariale surtout pour les banques
françaises qui avaient pris du retard dans ce domaine par rapport aux
meilleures banques européennes.
Les fusions et les synergies qui les accompagnent,
permettent également d'améliorer Considérablement ce
coefficient. La stratégie de groupe, la course à la taille et la
performance boursière semblent être les options des acteurs
bancaires.
Une autre conséquence de Bâle II dans un
avenir proche concerne la nouvelle politique de répartition de fonds
propres bancaires.
Æ Section 2 : Gestion des Fonds propres
bancaires et risques
Comme nous l'avons vu dans la 1ère
partie, l'enjeu de la réforme réglementaire de l'IRB ne change
pas fondamentalement l'analyse crédit mais modifie surtout la gestion
des fonds propres bancaires par une allocation correspondant plus à la
réalité du risque notamment du risque de crédit.
Cette nouvelle réglementation donne la
possibilité aux banques de substituer aux mesures forfaitaires, une
évaluation issue d'un « modèle interne » et surtout
affine la mesure et l'allocation des fonds propres bancaires. La
démarche est en ce sens strictement parallèle à celle
engagée en 1990 sur la modélisation du risque de marché.
Celle ci a conduit à la mise en place d'une
réglementation autorisant les banques à évaluer les fonds
propres alloués à la couverture des risques de marché, non
plus sur une base forfaitaire mais à partir du calcul de la Value at
Risk. Après avoir présenté l'approche de l'IRB et ses
modèles internes, nous verrons l'allocation de fonds propres par la
méthode du RAROC.
2.1. Les approche IRB en
matière de crédit :
Le nouveau projet d'accord de Bâle est
conçu pour permettre de sortir du schéma : « un ratio unique
pour tous et tous les engagements » initialement le comité de
Bâle envisageait de proposer un traitement du risque de crédit
Selon trois approches :
· L'approche IRBA (internal rating based
approach) : Octroi d'un rating à chaque emprunteur et estimation de la
probabilité de défaut associée à chaque rating
octroyé.
· L'approche FMA (full models approach) :
Extension aux risques de crédit de l'approche par les modèles
internes, agréée par les risques de marché.
· L'approche PCA (precommitment approach) :
Engagement exante de chaque banque à un niveau de perte maximum, avec
pénalité en cas de constat ex : post d'un
dépassement.
Sur un plan méthodologique, chaque approche
comporte des points forts et des points faibles. Le risque avec l'approche PC,
est que le régulateur pourrait être tenté de ne pas
appliquer de pénalité en cas de risque de faillite pour la banque
considérée.
Les modèles correspondant à l'approche
FM semblent encore en voie de maturation et comprennent un niveau d'incertitude
méthodologique difficile à évaluer à
l'échelle du système financier international. En revanche,
l'approche IRB représente un avantage par rapport à Bâle
1988 car des catégories liées aux risques sont
définies.
Nous pouvons donc présenter les
différentes approches IRB par le schéma ci dessous. Ces approches
sont des modèles de notations internes permettant de calculer le nouveau
ratio de solvabilité.
· Schéma : Les approches
retenues.
L'approche standard se base en grande partie par une
notation externe des entreprises c'est à dire par des agences de
notations privées (Moody's, Standard & Poor's, Fitch) ou par la
notation banque de France (la cote BDF).
Les pondérations de risque des expositions du
portefeuille bancaire sont calculées en fonction de notations
forfaitaires. La grande majorité des banques en sont encore là.
Cette approche est aussi modifiée par Bâle II.
Dans l'approche simple de l'IRB, les banques doivent,
à partir de leurs propres modèles de calcul, évaluer une
probabilité de défaut associée à un emprunteur tout
en se référant aux autorités de tutelle pour l'estimation
des autres composantes de risque. Certaines banques ont déjà mis
au point ou réfléchi sur ces modèles de calcul. Le RAROC
est l'une de ces méthodes.
L'approche avancée inclus l'approche simple
mais permet également de calculer à l'avance les pertes en cas de
défaillance ainsi que le niveau d'exposition au risque.
L'établissement peut utiliser des estimations
internes pour les trois composantes additionnelles du risque sans avoir recours
aux autorités. Sauf erreur, aucune banque n'est encore parvenue à
ce stade avancé d'évaluation de la gestion du risque de
crédit.
2.2. L'allocation de fonds
propres et le RAROC appliqué au crédit :
Le risque de crédit est défini
comme un risque d'insolvabilité des contreparties et de non recouvrement
auquel la banque doit faire face en allouant une quotte part de ses fonds
propres, appelés capital économique. Cette approche peut
déboucher sur une méthode RAROC.
Bien qu'il existe un grand nombre de méthodes
d'allocation de fonds propres possibles, Celles-ci en sont encore souvent au
stade de la recherche théorique ou n'ont pas encore été
appliquées depuis assez longtemps pour avoir suffisamment de recul.
Nous nous Intéresserons plutôt une
méthode simple, le RAROC, permettant une allocation optimale de fonds
propres bancaires. De plus, cette méthode cadre parfaitement avec
l'orientation prise par la nouvelle réglementation bancaire.
En effet, avec la réforme du ratio de
solvabilité, la gestion des fonds propres des Établissements
financiers est certainement une de leur préoccupation première.
Cette nouvelle approche privilégie une approche
risque-rentabilité avec prise en compte plus Importante du coût du
risque.
Cependant, dans ce domaine, la pratique était
en avance sur le règlement, et le marché des crédits aux
entreprises s'en est nettement ressentie ces dernières années.
Quelques acteurs se sont retirés d'une activité qui leur a
semblé insuffisamment rentable en raison du coût du
risque.
Les autres ont réorienté leur
stratégie dans le sens d'une plus grande sélectivité,
d'une meilleure adéquation des marges au risque.
L'approche RAROC a ainsi nettement freiné les
illogismes auxquels avait conduit une Concurrence déraisonnable sur les
volumes plutôt que sur la rentabilité ajustée au
risque.
Pour chaque dossier d'entreprise, la banque
établit un rating interne et valorise les sûretés
reçues. L'outil RAROC calcule une prime de risque moyenne et un risque
théorique maximal (Pondéré par la probabilité de
défaillance, calculée sur une base historique, pour le type
d'entreprise considéré). Sur cette base, il définit la
"rentabilité ajustée pour le risque" de
l'opération.
Cette dernière méthode utilise des
modèles reposant sur la probabilité de défaut. Il existe
cependant différentes méthodes permettant d'estimer cette
probabilité de défaut qu'il convient d'étudier avant de
comprendre la méthode de calcul du RAROC.
2.2.1. L'estimation de
la probabilité de défaut :
Les probabilités de défaut sont
l'une des principales variables d'entrée des modèles
D'évaluation du risque de crédit et du RAROC car elle permet
d'évaluer les fonds propres économiques. Si leur
modélisation est en conséquence devenue l'un des thèmes
centraux de la recherche dans le domaine de crédit aujourd'hui, elle est
aussi l'objet de très fortes controverses entre les partisans des
différentes approches.
On peut en identifier trois, qui ont en commun, au
désespoir des partisans de l'analyse Financière «
traditionnelle » et de la méthode du scoring, d'être
détachées des informations comptables et de la connaissance
concrète du fonctionnement et de l'organisation de l'entreprise, et qui
reposent chacune sur des hypothèses radicalement opposées
:
· L'approche par les matrices de
transition.
· L'approche par les spreads de
signature.
· L'approche par la volatilité des
actifs.
· L'approche par les matrices de
transition :
Cette approche extrait les probabilités
de défaut des tables de défaut historiques et des matrices de
transition publiées par les agences de notation. La principale
hypothèse de Cette méthode est bien sûr la stabilité
dans le temps des informations publiées.
La principale vertu de cette approche est en
conséquence sa simplicité, illustrée par l'absence de
modélisation et de paramétrage du comportement futur de la
contrepartie.
Elle présente aussi l'avantage d'élargir
les états de crédit au-delà du couple défaut /
non-défaut et est, en conséquence, bien adaptée à
la mesure de la distribution des pertes.
Sa faiblesse essentielle est l'hypothèse de
reproduction de l'histoire et le regroupement des contreparties par «
classes », dont l'homogénéité du comportement de
défaut est discutable.
Il est à noter que la mesure du risque de
marché VAR repose de plus en plus, dans les banques, sur une approche
historique, la modélisation probabiliste du comportement joint des
variables de marché se heurtant à la double difficulté du
choix des processus de diffusion et de leur paramétrage
(volatilités, corrélations,...).
On peut même ajouter une dernière
difficulté, qui est celle de l'interprétation du résultat
obtenu dans une approche probabiliste. La Value at Risk historique est une
perte potentielle maximale associée à un scénario
réel de l'histoire : il s'agit de la perte enregistrée sous
l'hypothèse d'une évolution défavorable de marché
parfaitement identifiée.
La lecture de la perte potentielle est donc claire
pour une Direction Générale, à la différence de
celle de la Value at Risk probabiliste, qui correspond à un
scénario simulé de manière aléatoire.
Il est cependant clair que l'approche historique en
matière de crédit ne peut, d'évidence, s'appliquer
à une contrepartie individuelle, et exige des regroupements qui
soulèvent d'autres problèmes.
· L'approche par les spreads de
signature :
Cette approche repose sur l'hypothèse
que le prix des obligations reflète toute l'information disponible sur
la probabilité de défaut de l'émetteur. Le spread de taux
entre un émetteur privé et l'Etat contient une probabilité
de défaut « implicite » à l'instar des prix d'options
auxquels sont associées des volatilités « implicites
».
Ainsi cette approche repose, d'une part, sur
l'hypothèse d'efficience du marché obligataire, c'est à
dire d'intégration dans le prix des obligations de toute l'information
disponible (passée, présente et future) sur l'évolution de
la qualité de crédit de l'émetteur et d'autre part, sur
l'hypothèse que le spread n'est pas déterminé par d'autres
facteurs.
L'une des critiques fréquemment adressée
à cette méthode est précisément que le spread
reflète souvent la liquidité du marché, la
décomposition du spread entre éléments de crédit et
de liquidité étant un exercice délicat. Cette approche a
des partisans au sein de la communauté issue ou proche des
marchés financiers, mais a beaucoup de détracteurs au sein des
départements de crédits.
· L'approche par la volatilité des
actifs :
Certains modèles reposent sur
l'hypothèse qu'une contrepartie est en défaut lorsque la valeur
des ses actifs devient inférieure à la valeur de sa dette. En
simulant, à l'aide d'un processus de diffusion (gaussien, poisson,...),
l'évolution futures de la valeurs des actifs, il est possible de
déterminer la probabilité que celle-ci se trouve, à un
horizon donné, inférieure à la valeur de la dette.
Cette probabilité est la probabilité de
défaut. Cette approche est développée dans le cadre
théorique de l'évaluation des options.
Les trois approches de la probabilité de
défaut apparaissent clairement disjointes dans leurs hypothèses,
et peuvent être considérées comme complémentaires.
La première approche est statistique, la deuxième repose sur
l'information « révélée » par le marché,
et la dernière est clairement théorique.
En tout état de cause, on peut calculer les
fonds propres économiques. En faisant la différence entre le taux
de défaut maximum (pertes inattendues) et le taux de défaut moyen
(couvert par les fonds propres réglementaires) on obtient un taux qui
appliqué à l'encours est égal au capital économique
nécessaire.
Nous allons maintenant voir la méthode de
calcul du RAROC et l'utilisation de ces fonds propres
économiques.
2.2.2.
Présentation de la méthode RAROC et allocation de fonds
propres :
2.2.2.1. Le
calcul du RAROC :
Le calcul et le principe général de
l'allocation optimale des fonds propres par la méthode RAROC sont assez
simples. Il s'agit d'apporter le rendement d`un actif à sa consommation
en capital économique. Le fait de rapprocher rendement et risque est de
nature à permettre une comparaison entre les instruments financiers
différents.
En d'autres termes, cette méthodologie permet
en matière de crédit une approche systématique, comparable
dans son utilisation aux méthodes microéconomiques d'optimisation
des choix d'investissement de la firme (de type VAN). L'instrument RAROC
apparaît comme un outil par excellence de comparaison et de
sélection des différentes opportunités.
Pour le calcul, on obtient le ratio suivant
:
Résultat sur l'opération - Provisions
économiques
· RAROC =
____________________________________
Fonds propres économiques.
Revenues - La perte moyenne
· RAROC =
__________________________
Pertes inattendues.
· Le numérateur :
?? Les revenus :
Pour identifier les revenus, deux
éléments essentiels : la comptabilisation des flux (des encours)
et leur actualisation.
?? La perte moyenne :
Cette perte moyenne agit comme un provisionnement
forfaitaire.
· Le
dénominateur :
?? Fonds propres économiques :
Il convient de faire la distinction entre
fonds propres économiques et fonds propres réglementaires. Les
fonds propres réglementaires sont les fonds propres destinés
à couvrir la probabilité de pertes moyenne, avec un minimum
légal définit par le ratio de Bâle. Les fonds propres
économiques permettent aux banques d'aller plus loin dans leur
allocation et de couvrir des pertes non couvertes par les fonds propres
réglementaires, qu'on peut alors considérer comme des pertes
inattendues.
2.2.2.2. Les
différentes approches de la méthode
RAROC :
Sans remettre en cause le principe de son mode
de calcul, la mesure de la performance ajustée au risque peut avoir
différentes approches répondant à différents
objectifs selon les choix de la banque.
· ?L'approche « top down »
(également appelée approche stratégique) :
Le but est de décomposer le portefeuille
de crédits en sous portefeuilles (secteurs d'activité,
pays,...etc.) et à partir de cette décomposition, rechercher une
allocation optimale du capital économique en sous
portefeuilles.
· Schéma :
· ?Approche « bottom-up »
(également appelée approche systématique)
:
Le but est d'identifier la consommation en
capital économique de chaque facilité du portefeuille global de
la banque et établir une sélection entre ces différentes
facilités fondées sur le risque. Chercher à réduire
la queue de distribution de perte de portefeuille en limitant toute
concentration surpondérée sur certaines
contreparties.
· Schéma : Processus de la filière
risque crédit.
La grande richesse de ces méthodologies RAROC
peut cependant également Constituer leur point de faiblesse. Ainsi, sur
la base d'une étude d'une banque Commerciale internationale quatre ans
après la mise en place de son outil RAROC, L'économiste Hall met
clairement en évidence que les utilisateurs de cette technique, les
agents de la banque, font part de certaines réticences. Ils
perçoivent un conflit d'intérêt entre les deux principales
missions données à cet instrument d'allocation du capital
économique, ressource rare de la banque, à savoir la gestion des
risques et la mesure des performances.
Chapitre II : L'analyse du risque crédit au
sein de la filière Risque d'une banque
Dans leur appréhension de leur principal
risque, le risque de crédit, les banques réfléchissent sur
des stratégies et des méthodes générales comme le
RAROC. Ces banques ont également mis au point une filière du
risque pour l'anticiper, le rechercher, L'évaluer et le traiter dans les
plus brefs délais.
Æ Section 1 : Présentation de la
filière risque
La filière du risque au sein d'une
banque est organisée pour appréhender le risque dés
l'entrée en relation jusqu'au terme du crédit. Plusieurs phases
de contrôle sont Nécessaires pour prévenir
d'éventuels risques notamment sur les dossiers importants.
· Schéma : Processus de la filière
risque crédit.
PHASE 1 : ENTREE EN RELATION. DEMANDE DE
CREDIT.
Dossier de crédit (informations comptables,
bancaires, issues du client etc.)
Note interne / BDF
PHASE 1 : ENTREE EN RELATION. DEMANDE DE
CREDIT
(Analyse humaine et/ou avec modèle)
Contrats incitatifs (garanties)
Avis rendu
PHASE 3 : DECISION : OCTROI DE CREDIT /
REFUS.
PHASE 4 : VIE DU CREDIT / SURVEILLANCE
(Suivi du compte, des incidents, des changements
etc.)
PHASE 5 : FIN / REMBOURSEMENT OU PROVISIONS ET CONTENTIEUX
Æ Section 2 : Méthode d'analyse des
risques de crédit :
Nous allons voir les différentes
étapes de la filière risque permettant en principe de
Limiter le risque De crédit sur l'ensemble du portefeuille d'une banque.
2.1. Phase 1 :
L'entrée en relation :
L'entrée en relation est extrêmement
importante. Pour différentes raisons que nous allons voir, il se peut
qu'une demande de crédit ne soit pas possible ou fasse l'objet d'une
plus grande attention dès la prise de contact. Ce travail est
effectué par le chargé d'affaire entreprise ou le chargé
de clientèle pour les particuliers. L'examen initial de tout client
demandant un crédit implique de respecter quelques principes
généraux assez identiques dans toutes les banques.
2.1.1. Examen du
profil du client :
Toutes les entrées en relation ne sont pas
possibles car elles présentent par nature de risques.
· La cotation Banque de France :
Ainsi, concernant le marché des
entreprises, les établissements de crédit s'interdisent toute
entrée en relation avec les entreprises dont la cote de crédit ou
la cote de paiement Banque de France est défavorable.
· ?Les entreprises en
création :
Par ailleurs, les établissements de
crédit se montrent très sélectifs pour les concours
sollicités par des entreprises en création. Les critères
de compétence ou de notoriété des dirigeants sont
particulièrement déterminants en sus des équilibres
financiers qui devront nécessairement être toujours
respectés. Le chargé d'affaires aura l'obligation dès le
départ d'obtenir les informations spécifiques à ce type de
client plus risqué.
· Le secteur d'activité :
Il peut exister des dispositions
particulières concernent certains secteurs d'activités plus
sensibles. En effet, outre les règles de vigilance s'appliquant aux
entreprises en création, ou dont la cotation est dégradée,
certains secteurs font l'objet d'une surveillance
particulière.
Actuellement, les secteurs qui présentent aux
yeux de la profession bancaire un risque accru sont :
· Les entreprises de promotion
immobilière,
· Les entreprises de bâtiment et de travaux
publics.
· Les entreprises de transport.
· L'hôtellerie ou plus globalement les
cafés, hôtels, restaurants.
· Les services (agences immobilières,
conseils en informatique, centres sportifs ou de
Loisirs).
· Les discothèques.
Toutefois, il convient d'admettre que cette liste non
exhaustive doit être révisée périodiquement pour
tenir compte de l'évolution des risques aussi liés à la
conjoncture de ces secteurs d'activités. A cet effet, un rapport annuel
sur chacun de ces secteurs peut être présenté au
Comité de crédits dans une banque.
2.1.2. La notion de
groupe de sociétés :
L'examen initial de tout client demandant un
crédit implique de respecter quelques principes généraux
parmi lesquels il faut citer la notion de groupe.
Le risque sur la clientèle doit être
appréhendé selon une notion de groupe conformément
à la définition édictée dans le règlement du
Comité de la Réglementation Bancaire. Le risque de contagion
entre sociétés du même groupe peut être en effet
important et dangereux pour la banque. Ainsi, le principe de contagion
implique, lorsqu'un risque est avéré, de l'étendre
à l'ensemble des associés.
2.1.3. La
clientèle particulière :
Les risques sur la clientèle
particulière sont quand même d'une importance moins
conséquente pour la banque que pour le secteur des entreprises, ne
serait-ce que par les montants en jeu. Un client ne représente à
lui seul qu'une part infime des crédits octroyés sur tout le
secteur. L'impact d'une défaillance sur la banque est réparti sur
des dizaines de milliers de clients particuliers que peuvent compter les
grandes banques. Le risque est, par contre, important s'il se réalise
globalement souvent et sur un grand nombre de clients.
Pour les établissements bancaires, il convient
d'avoir surtout une bonne stratégie de sélection des clients dans
la procédure d'octroi de crédits aux particuliers. Le
chargé d'affaire doit se tourner vers une cible de clients
définit au préalable par la banque.
Pour permettre une décision plus rapide dans
l'octroi de crédit et une meilleure appréhension du risque, les
particuliers et les professionnels font l'objet, comme les entreprises, d'une
cotation interne.
2.1.3. La
clientèle professionnelle :
L'entrée en relation est
légèrement différente sur la clientèle
professionnelle notamment en ce qui concerne leurs revenus. On peut dire que le
professionnel est dans une situation intermédiaire entre analyse du
risque entreprise et analyse du risque sur particulier. Il convient notamment
d'évaluer ses revenus tirés de son activité de
professionnelle et d'évaluer son revenu en tant que particulier
(évaluation du patrimoine).
2.1.4. Limitation
géographique :
Au sein des réseaux mutualistes, les
établissements de crédit se voient limiter dans leur intervention
géographique et doivent s'en tenir au strict respect des règles
édictées par le groupe central concernant la
territorialité et leur zone de compétence.
Ces contraintes de limitation géographique
risquent d'être fortement amplifiées par le
phénomène de fusion qui s'étend actuellement dans le monde
bancaire. En l'espèce, le récent regroupement des mutualistes
Crédit Mutuel et CIC amène l'organe exécutif à se
poser la délicate question de la compétence
territoriale.
2.2. Phase 2 : L'analyse du
crédit et évaluation des risques :
Nous allons étudier l'analyse des
risques inhérents au crédit. Comme nous l'avons vu, l'analyse
intervient dans un processus bien définit dans la filière risque.
L'analyse des risques suit également une méthode qu'il convient
d'étudier afin de comprendre comment l'analyste arrive à porter
un avis sur la faisabilité d'un crédit ou d'une
opération.
Le schéma ci dessous concernant le secteur des
entreprises présentes de manière globale le processus d'analyse
puis de décision. Ce processus est quasiment le même pour le
secteur des particuliers et des entreprises.
· Schéma : L'analyse crédit
entreprise :
On peut ainsi voir qu'une bonne information au
préalable est nécessaire avant toute analyse.
2.2.1. Les
informations disponibles pour l'analyste crédit :
?? Les informations
provenant du client :
Parmi les informations provenant du client, il y
a bien sûr les documents comptables et financiers obligatoires. Les
documents prévisionnels sont également très
appréciés par les banquiers car ils permettent d'évaluer
les perspectives des dirigeants.
Ces prévisionnels permettront ensuite
d'être confrontés avec la réalité et donneront une
indication sur la crédibilité du client et de la confiance
à lui accorder. Certains éléments de communication peuvent
également être très utiles (plaquettes, sites Internet,
publicité...) afin de mieux connaître un secteur d'activité
parfois très spécifique.
Enfin, il y a les « impressions » que peut
avoir le banquier avec son client. Ces informations quoique subjectives sont
évoquées dans les analyses afin de rendre compte des relations
qu'entretiennent les clients vis-à-vis de la banque. Ces relations
peuvent être opaques et floues, délibérément ou non,
ou apparaître au contraire très transparent.
Ce sont également des éléments
déterminant de la confiance, contribuant à se forger une opinion
générale notamment sur toute la durée de la relation. On
peut en effet tromper la confiance d'un banquier une fois mais, en principe,
pas deux fois.
?? Les informations disponibles chez
le banquier et les informations professionnelles :
Le banquier peut étoffer les
données transmises par l'agence par diverses informations d'origine
interne et externe.
· Le système d'information
interne :
On l'a vu, un système d'information
performant peut faire gagner des gains de productivité ou de
coûts, dans l'optique de l'abaissement du coefficient d'exploitation
d'une banque. Un bon système d'information améliore
également la quantité et la qualité de l'information
disponible. Ainsi, l'analyste peut, via l'informatique de la banque, consulter
toute sorte de données commerciales très utiles, notamment pour
l'élaboration de contrats, ou la compréhension et le suivi
quotidien d'un compte bancaire.
Les données financières (bilans et
compte de résultat, gestion des effets...) sont également
largement retraitées de façon à perdre le moins de temps
possible. Les informations comptables et les ratios financiers sont
automatiquement gérés par le système informatique et
l'analyste n'a alors plus qu'à les interpréter. L'essentiel du
travail de l'analyste étant de trouver les causes d'éventuelles
anomalies financières et les sources de risques au sein du
dossier.
· La cotation interne :
Chaque grande banque établit une cotation
interne de ses clients. Cette cotation remise à jour très
régulièrement (chaque mois) évolue selon la nature des
risques et des événements survenant dans la vie de la
société. Elle donne également une bonne information sur
l'ensemble d'un groupe. Ainsi, une société peut se trouver en
bonne santé financière et commerciale et pourtant obtenir une
cotation interne dégradée. Ce décalage pousse l'analyste
à s'interroger sur les raisons d'une telle cotation. La raison la plus
courante étant l'existence de liens avec des sociétés ou
un groupe plus risqué.
· Le dossier de la relation :
Le dossier de la relation est également
une source très précieuse d'informations. Tout au long de la
relation et à l'occasion de chaque révision de dossier, toutes
les informations importantes recueillies sont archivées. Au moment d'une
révision d'une demande de crédit ou d'une opération plus
complexe, ce dossier contient le passé de la relation et peut
éclairer l'analyste sur certains points importants.
Ces informations peuvent l'aider à voir plus
clair sur la nature de la relation sur le long terme, notamment la lecture des
prévisionnels passés et la confrontation avec ce qui a
été effectivement réalisé.
· Fichiers de la banque de
France :
Certaines informations ne sont disponibles que
pour les banques. lorsque le demandeur de crédit est déjà
un client, le banquier peut analyser ses opérations bancaires dans tous
les cas, les établissements de crédit ont accès à
certains fichiers de la banque de france centralisant de nombreuses
données bancaires et financières. Les banques peuvent, notamment,
consulter le Fichier Bancaire des Entreprises (FIBEN) qui fournit des
informations concernant l'entreprise, ses dirigeants, ses comptes, ses encours
de crédit.
Cette dernière information permet de
connaître l'ensemble des financements déclarés à la
Banque de France. On peut ainsi connaître sa part relative dans le
financement de la société et la confronter avec le flux bancaire
octroyé par la société sur le compte en banque. si une
banque fait un effort en finançant 50% des crédits moyen terme
tels qu'ils sont recensés en BDF, elle demandera à la
société d'obtenir un flux bancaire au moins
équivalent.
Il y a également d'autres bases de
données moins spécifiques aux entreprises comme le
Fichier central des chèques, le fichier central
des incidents de paiements, le fichier des Incidents caractérisés
de remboursement des crédits aux particuliers.
· La cotation Banque de France (cote
BDF) :
L'information la plus intéressante
fournie par le FIBEN (fichier bancaire des entreprises) est sans doute la
cotation banque de France Cette cotation concerne aussi bien l'entreprise que
son ou ses dirigeant(s). Elle est accessible sur simple demande informatique
par les établissements bancaires.
La cotation des dirigeants indique s'ils sont ou ont
été récemment liés à des entreprises en
difficultés, permettant ainsi aux analystes bancaires de former une
opinion sur leur compétence ou leur intégrité.
Le banquier peut également avoir recours
à l'information « de place » (le coup de
téléphone aux confrères), à des études
privées ou publiques, aux informations issues des greffes des tribunaux
de commerce, aux rapports du commissaire aux comptes, cotations externes...
Toute information permettant d'affiner le jugement est bienvenu.
· L'actualité financière et
sociétés professionnelles :
Le suivi de l'actualité est
nécessaire pour tenir compte de la conjoncture économique,
identifier les secteurs en pointe, les secteurs risqués, les produits
à la mode... Elle s'effectue par une lecture des revues
professionnelles, des quotidiens économiques ou
généralistes et plus globalement un suivi de l'actualité.
Toutes ces informations recoupées entre elles,
peuvent influencer de manière directe ou indirecte et doivent permettre
aux banquiers de se faire une opinion sur le risque de défaillance du
client.
La banque peut enfin avoir recours à des
sociétés d'analyse et de notation externe comme la COFACE (note
les dettes commerciales), Dun & Bradstreet etc. ... ou des
sociétés comme la SFAC ...
2.2.2. L`analyse
financière et évaluation des risques :
Les dossiers de crédits entreprises
arrivant dans le service analyse des risques ou service des engagements, sont
toujours hors délégation agence (montants importants) ou parfois
risqués par nature (opérations spécifiques comme des
rachats de parts etc.). Le chargé d'affaire ou son directeur d'agence
n'ont alors pas la délégation pour donner un accord.
L'analyste reçoit donc le plus souvent un
dossier déjà constitué par le chargé de
clientèle, comportant les informations commerciales, financières
et comptables de l'entreprise et une première analyse reposant sur
toutes les informations vues précédemment. Sur cette base, il
effectue son expertise dans un service « engagements » ou «
risques » du siège ou d'une agence importante. Les relations avec
l'extérieur (les clients) sont plutôt
rares.
2.2.2.1. La
phase d'étude du compte de résultat et du
bilan :
Dans toutes les banques, quel que soit le cas,
l'analyste crédit examine la situation financière des clients
pour évaluer la recevabilité de leur demande, leur
solvabilité, l'existence de garanties suffisantes. Il analyse les
documents financiers en examinant l'évolution des comptes d'exploitation
et en établissant un certain nombre de ratios à partir du bilan.
Ce travail, qu'il faut toujours faire, ne doit pas
forcément être commenté dans la note finale. Le but final
n'étant pas de faire un commentaire descriptif et donner une succession
de chiffres ou ratios mais de mettre en exergue les risques à partir de
ces évolutions.
· Le compte de
résultat :
L'analyste doit évaluer la
société à travers l'évolution de son
activité et de sa rentabilité constatée dans le compte de
résultat. Il regarde l'aptitude des dirigeants dans leur gestion et dans
leur maîtrise des SIG. Le travail de l'analyste est de chercher, autant
que possible, chacune des causes ayant entraîné les grandes
évolutions de SIG.
Il évalue aussi la capacité de l'affaire
à générer des bénéfices sur plusieurs
années. Ce résultat permet ainsi de calculer la Capacité
d'autofinancement. Cette CAF est un élément essentiel pour les
banquiers car elle montre la capacité de remboursement des emprunts
à chaque exercice. Il confronte cette CAF avec les tombées
financières à moins d'un an (Remboursements d'emprunt annuels :
intérêts+ capital).
· Le bilan :
L'analyste crédit évalue
également la structure financière à travers le bilan. Il
convient ainsi de rapprocher la demande de crédit avec le niveau
d'endettement. Il regarde le niveau d'endettement et le niveau de fonds propres
afin d'évaluer si un nouvel endettement est raisonnable ou s'il existe
encore une marge de manoeuvre possible ou une marge de sécurité,
en cas d'endettement trop important, la société obère sa
capacité d'investissement futur.
En cas de fonds propres très faible, la
société n'a plus aucune marge de sécurité avant une
éventuelle mise en faillite si la situation ne s'améliore pas.
L'étude patrimoniale doit évaluer le risque de
défaillance.
· La trésorerie :
Les problèmes de trésorerie sont
des signes avant coureurs de problèmes au niveau de l'équilibre
financier. L'analyste fait un tour d'horizon de la trésorerie et une
étude des mouvements du compte en banque. Ce suivi peut donner une
idée des habitudes de paiement et d'encaissement et permettre
d'apprécier le besoin en fonds de roulement (via le fichier BDF) et les
solutions bancaires adéquates par rapport aux demandes. Ainsi, certaines
demandes ne posent pas de problèmes au regard de la
société mais paraissent excessives ou inutiles par rapport
à ses besoins.
2.2.3. La recherche
des risques inhérents au dossier.
Le banquier résume enfin dans sa note
tout les risques inhérents à l'ensemble du dossier en expliquant
les problèmes ou les succès d'une
société.
L'analyste doit en conséquence étudier
toute autre information importante plus spécifique à chaque
dossier tels que le changement de capital, l'analyse de groupe, des
fournisseurs et clients, l'étude sectorielle, l'évaluation de
fonds de commerce, des apporteurs de parts dans un LBO etc.
Au sein de la BRO et sans doute dans chaque outil
d'aide à la décision, il y a un rappel de l'ensemble des points
et risques à voir lors de chaque dossier :
· Objet de la demande :
Ø Risque lié à la
géographie du capital.
Ø Risque lié à
l'activité.
Ø Risque clients, fournisseurs, sous traitants.
.
Ø Risque lié à la
rentabilité.
Ø Risque lié à la structure
financière.
Ø Risque lié à la politique
d'investissement.
Ø Exercice en cours et en prévisions.
Ø Qualité des relations
bancaires.
Malgré les multiples analyses aux
différents niveaux du processus d'octroi de crédit, il se peut,
pour certains dossiers sensibles, que les risques soient importants mais
n'empêchent pas leurs faisabilités. Certains crédits
peuvent être accordés sous réserve de
garanties.
2.2.4. L'étude
des garanties :
L'analyse des comptes annuels est bien
insuffisante dans certains cas pour avoir une idée du devenir d'une
société ou d'un dossier. Il n'y a pas ou peu de méfiance
vis-à-vis d'une société présentant d'excellents
résultats sur plusieurs années avec une structure
financière satisfaisante. Réciproquement, il faut tenter de
sortir d'une affaire qui tourne très mal.
Se pose le problème des sociétés,
particulièrement nombreuses, au devenir incertain ou présentant
certains risques inhérents au dossier. Après une étude
financière et comptable, il s'avère que les comptes d'une
société n'offrent pas suffisamment de garanties dans l'octroi
d'un crédit et la capacité de l'entreprise à le
rembourser.
La banque cherche donc des garanties lui permettant,
si le risque se concrétise, de pouvoir sortir de l'affaire à tout
moment sans trop de pertes. Les banquiers ont donc l'habitude de demander alors
des garanties ou des gages à leurs clients les plus difficiles. Ces
demandes sont toutefois commercialement délicates car certaines
sociétés ou dirigeants sont parfois réticents.
· Schéma : Les différentes
garanties.
2.2.4.1. Les garanties
personnelles :
· Le cautionnement simple ou
solidaire :
Le cautionnement est un engagement pris par un tiers,
la caution, de s `exécuter en cas de défaillance du
débiteur. Il ne peut excéder ce qui est dû par le
débiteur. Le cautionnement est unilatéral c'est à dire que
seule la caution prend un engagement.
· L'aval :
L'aval est l'engagement apporté par un tiers
appelé « donneur d'ordre » ou avaliste sur un effet de
commerce pour en garantir le paiement. L'avaliste est donc solidaire du
débiteur principal. Cette opération s'apparente donc à un
cautionnement.
· La lettre d'intention :
La lettre d'intention est un document écrit
adressé par une société mère à un
établissement de crédit pour garantir les engagements pris par sa
société filiale. Selon les termes employés dans cette
lettre, ce document crée un engagement moral et une véritable
obligation de moyens ou de résultat.
2.2.4.2. Les
garanties réelles :
· Le nantissement :
Le nantissement est l'acte par lequel le
débiteur remet au créancier un bien en garantie de sa
créance. Si le bien remis en garantie est meuble, on parle de gage. Il
existe plusieurs types de garanties : le nantissement du fonds de commerce, le
nantissement du matériel et véhicule, le gage sur véhicule
et le nantissement de parts sociales.
· L'hypothèque :
C'est l'acte par lequel le débiteur accorde au
créancier un droit sur un immeuble sans dessaisissement et avec
publicité (inscription au registre de la conservation des
hypothèques du lieu de situation de l'immeuble).
Elle peut être légale, conventionnelle
(à la suite d'un contrat) ou judiciaire (résultant d'un
jugement). En cas de non paiement et de poursuites, le créancier
procède à la réalisation du bien par vente forcée
de l'immeuble saisi, aux enchères publiques.
De même, le débiteur ne peut vendre le
bien sans avoir rembourser au préalable le créancier car la
garantie est attachée à l'immeuble. La durée de
l'hypothèque diffère selon le type de crédit à
garantir. Une hypothèque est assortie d'un rang, critère
fondamental qui détermine les priorités lors de la vente de
l'immeuble en présence de plusieurs créanciers. Une
hypothèque offre donc une bonne garantie si le rang est bon.
· La contre garantie Sofaris :
Sofaris (société française
d'assurance du capital risque des PME) est un organisme qui apporte sa garantie
au financement des entreprises en création, en développement aux
entreprises qui ont besoin de renforcer leur structure financière ou
autour desquelles se monte une opération de transmission.
L'intervention de Sofaris s'accompagne d'une
réduction de garanties personnelles demandées au chef
d'entreprise. Sofaris, en accordant sa garantie, facilite l'intervention des
banques qui accordent alors plus aisément les concours financiers dont
les PME ont besoin lors des différentes étapes de leur
développement.
Son intervention est donc très prisée
par les banques qui y ont recours afin de réduire leur risque mais
également afin d'obtenir un avis technique (les compétences de
cet organisme étant reconnu dans la profession).
.
2.3. Phase 3 : La
décision :
Selon les cas, le chargé d'affaires est
habilité à prendre lui-même la décision si les
critères d'analyse sont respectés et qu'il a la
délégation pour le faire (il dispose d'un montant de
crédit plafonné).
Au-dessus d'un certain montant d'engagements, il
transmet la demande avec un avis motivé à son supérieur ou
à un comité risque (un service de direction des
risques).
Ces derniers donnent un avis, comme vus
précédemment, sur l'opportunité d'accorder le
crédit ou des lignes de fonctionnement court terme (crédits de
caisse, de trésorerie etc.) en se référant
également aux différents critères d'analyse
déjà évoqués et repris dans une analyse
complète et synthétique du dossier. Il existe par
conséquent plusieurs niveaux de délégations.
2.3.1. Les
délégations de pouvoir :
Aujourd'hui, les établissements de
crédit recourent la plupart du temps à un système
décisionnaire décentralisé en matière d'octroi de
crédit. Ce mode de fonctionnement permet une plus forte
réactivité au moment où la concurrence accrue incite les
banques à vouloir donner une réponse rapide à leur client
sur l'acceptation ou le refus d'une demande de prêt.
Dès lors, une procédure de
délégation clairement formalisée doit être mise en
place dans une banque. Cette procédure repose sur deux acteurs : le
délégant et le délégataire.
Dans un premier temps, l'organe
délibérant, le Conseil d'Administration, délègue
à l'organe exécutif un pouvoir de décision pour accorder
des dossiers de crédits à concurrence d'un certain montant ainsi
que la faculté de déléguer à son tour tout ou
partie de ses pouvoirs. Ensuite, le délégataire reçoit
délégation écrite d'un supérieur
hiérarchique pour octroyer lui même des dossiers de
crédits.
On peut donc distinguer plusieurs grands niveaux de
délégations plutôt similaires dans l'ensemble des grandes
banques françaises et allantes dans l'ordre croissant de pouvoir
d'octroi de crédit :
Ø Délégation chargé
d'affaires entreprises à hauteur d'un certains montant.
Ø Délégation directeur
d'agence.
Ø Délégation comité
direction régionale.
Ø Délégation directeur du
service analyse crédit.
Ø Délégation directeur des
risques.
Ø Délégation de comité
de crédit.
2.3.2. Les
comités de crédits :
Pour les opérations importantes ou
particulières, la décision d'octroi de crédit doit
être prise par plusieurs personnes après l'avis de l'analyste.
Cette unité composée de plusieurs personnes est appelée
comité de crédit. D'une manière générale la
composition d'un comité de crédit requiert au moins trois
personnes parmi cette liste :
· Le président directeur
général.
· Le directeur général.
· Le directeur des risques.
· Le directeur commercial.
· Le responsable du département analyse
crédit.
Ces comités de crédit sont une pratique
courante dans la plupart des établissements de crédit où
des cellules d'analystes crédit, indépendantes des unités
opérationnelles, étudient les dossiers qui ne relèvent pas
du système de délégation traditionnel. (Montants ou
groupes importants, affaires sensibles etc.)
La notion de comité des crédits est par
extension le principe de décision collégiale en invitant les
établissements de crédit à opérer une double
signature sur les engagements significatifs. Bien souvent, le système de
délégation des établissements de crédit impose une
double analyse lorsque la nature et l'importance des opérations le
rendent nécessaire.
De plus, certaines formes de financement plus
spécifiques, de type plan d'apurement ou consolidation, relèvent
spécialement des comités des crédits.
2.4. Phase 4 : Le suivi du
crédit :
Le crédit est suivi par un monitoring sur le
compte en banque de la société. Une société qui va
mal verra sa situation financière et bancaire se dégrader
alertant le banquier sur le risque de non paiement du crédit ou sur la
solvabilité de la société. Le banquier est d'abord
alerté avec les dépassements d'autorisation de découverts.
Il' informe ainsi des raisons du dépassement et
peut ainsi connaître certaines difficultés delà
société au jour le jour et peut prendre par exemple la
décision d'effectuer le rejet d'un effet important
présenté au paiement.
Le suivi de crédit s'effectue également
par le suivi de la cote externe et interne de la société. Si
cette cote se dégrade brutalement et dans de fortes proportions, les
banquiers en seront avertis.
Enfin, plus périodiquement, à l'occasion
des renouvellements des lignes courtes termes, l'analyste reprendra le dossier
et évaluera plusieurs paramètres comme le taux de sortie des
emprunts c'est à dire la capacité d'autofinancement à
pouvoir rembourser les annuités d'emprunts (capital+
intérêts et charges de crédit bail). Des impasses de
remboursements sont alors possibles et montrent une dégradation de la
situation par rapport au moment de l'octroi de crédit.
Plus généralement, ce qui contribue le
plus à la dégradation de la note sur l'entreprise est
l'endettement et son niveau de fonds propres (la marge de
sécurité de la société). Ce sont ces
éléments qui, s'ils sont mal orientés, sont synonymes de
grands dangers et conduisent parfois à des refus sur de nouveaux
prêts, des classements en dossiers sensibles ou dénonciations de
prêts puis contentieux.
2.5. Phase 5 : La sortie
du crédit :
La sortie du crédit ne pose aucun
problème quand il va à son terme normalement après
remboursement du capital et des intérêts. Cependant, il arrive
qu'une société voit sa situation financière se
dégrader considérablement et ne puisse plus rembourser son
crédit.
Dans d'autres cas encore plus graves, la
société peut subitement disparaître sans avoir
remboursé ses crédits.
· Schéma :
?? Traitement de 1er et 2nd niveau :
Les affaires spéciales.
Cette entité est, comme son nom l'indique,
« l'antichambre » du contentieux avec la recherche de solutions
amiables. L'agence conserve le compte dans son portefeuille et le
département des affaires spéciales informe le directeur d'agence
(DRA) de tout évènement de nature à aggraver le risque et
à accélérer le recouvrement.
En revanche, le dossier sort du réseau et le
DRA ne pilote plus la relation ni ne décide des opérations. A la
réception du dossier, les membres du département des affaires
spéciales analysent la situation et définissent une
stratégie en accord avec le client.
Ensuite, elle veille au suivi de cette
stratégie et accompagne le client jusqu'à la
régularisation complète de l'exigible. Une fois la relation
recadrée, le dossier retourne à l'agence qui retrouve alors
toutes ses prérogatives de gestion à l'égard du
client.
Si les négociations amiables se soldent par un
échec, le DRA consolide les garanties et envoie le dossier au
contentieux avec un historique de toutes les interventions
précédentes.
?? Traitement judiciaire : Le
contentieux :
Le service contentieux est la dernière
étape de la filière risque de la banque. Il est composé de
spécialistes du siège (des juristes essentiellement) qui
s'appuient sur des intervenants extérieurs (avocats, huissiers,...). La
prise en charge par ce service s'impose, entre autres, dès la survenance
du jugement ouvrant la procédure en cas de redressement judiciaire ou de
liquidation judiciaire.
?? La dénonciation du
crédit :
Le banquier peut également souhaiter se
séparer d'un client pour de multiples raisons : incidents de paiements,
risques particuliers ou compte jugé non rentable.
Pour dénoncer ses concours, le banquier doit
informer son client de sa décision par lettre recommandée avec
accusé de réception (Voir annexe 10 sur l'article 313-12) et lui
laisser un certain délai pour s'organiser et retrouver un banquier. La
loi bancaire a fixé ce préavis à 60 jours minimum en cas
de découvert et à 30 jours minimum en cas de crédits de
mobilisation.
En cas de comportement gravement
répréhensible de la part du client (actes délictueux,
engagements non tenus,...) ou de situation irrémédiablement
compromise, le préavis n'est pas obligatoire.
Dans ce cas, après consultation du service
contentieux, le DRA procède immédiatement à la
dénonciation des concours.
CONCLUSION
Pour les banques commerciales, les objectifs et les
stratégies sont plus que jamais orientées vers la
rentabilité notamment pour les actionnaires. Les sanctions du
marché en cas de mauvaises performances sont en effet
impitoyables.
Dans cet environnement et selon cet objectif
primordial, la gestion du crédit est le facteur de réussite d'une
banque universelle. Sa gestion et son analyse est un enjeu très
important puisqu'une bonne gestion du crédit permet d'atteindre ce
fameux cercle vertueux synonyme de réussite.
Aujourd'hui la plupart des banques ont fait des
efforts et des progrès énormes dans plusieurs domaines pour
atteindre leurs objectifs de rentabilité ou leurs impératifs de
compétitivité. Ces évolutions ont pour beaucoup
été provoqué par les profondes mutations du secteur au
cours des vingt dernières années.
Que ce soit avec le nouveau cadre réglementaire
et le ratio de solvabilité ou la pression de la concurrence notamment
liée au désencadrement du crédit, les banques ont du
profondément changer, évoluer, adapter leur approche de
l'environnement.
Les banques n'ayant pas réussi a opérer
ces changements ont été généralement racheté
ou ont connu de très grosses difficultés à chaque crise
bancaire, allant parfois jusqu'à disparaître.
Ce dernier phénomène est quand
même très rare. Les autorités bancaires, par leur
réglementation, ont réussi à renforcer le système
financier et pousser les établissements bancaires à une meilleure
prise en compte de leurs risques.
Etant au centre de la réforme du ratio de
solvabilité, le risque de crédit, sera désormais dans un
avenir proche considérablement mieux pris en compte par les banques.
Grâce à la notation interne et à une meilleure allocation
des fonds propres, la gestion du risque de crédit s'en trouvera
affiné et permettra un avantage compétitif ou une
différenciation pour ceux qui auront les meilleurs systèmes de
notation interne.
En revanche l'analyse crédit n'a
fondamentalement pas changé et ne risque pas d'évolué
encore considérablement. La filière risque d'une banque est
toujours la même et l'analyste crédit sera toujours celui qui
évaluera les risques.
En8 tenant compte des pratiques bancaires, des
règles d'orthodoxie financière et des informations d8isponibles,
parfois subjectives, l'analyste établira toujours son diagnostic en en
rendant un avis motivé parfois sous réserve de
garanties.
Chapitre 1 : Présentation du crédit
populaire du Maroc
Æ Section 1 : Historique
La Banque Populaire existe depuis 1926 au Maroc,
crée à l'époque sur le modèle Français
institué par le dahir du 25 mai 1926, portant sur l'organisation du
crédit au petit et moyen commerce et industrie, et ce par la
création des sociétés à capital variable
dite « Banque Populaire ».
Ce n'est que vers l'année 2000 que la Banque
Centrale Populaire s'est transformée en société anonyme
à capitale fixe avec comme première recommandation l'ouverture de
son capital aux Banques Populaires Régionales à hauteur de 21% et
au secteur privé à concurrence d'au moins 20%. Ainsi, les Banques
Régionales se sont dotées d'une autonomie avec leur implication
dans le développement économique et social de leur région.
Première institution Bancaire du Royaume, le
Groupe Banque Populaire a tissé pendant plus de 3 décennies des
relations de partenariat solides, qui permettent aujourd'hui une
pluralité de profils, un creuset riche de cultures et de
compétences diversifiées et un renouvellement de
générations.
Ces relations de longue date ont très tôt
dépassé le cadre de satisfaction des besoins des
communautés pour investir progressivement des produits et services
bancaires et financiers spécifiques et d'étendre aux domaines
éducatif, culturel et social.
Æ Section 2 : Missions et valeur du
groupe
1.1. Les missions du CPM :
Le Crédit Populaire du Maroc est un groupement
de banques constitué par la Banque Centrale Populaire et les Banques
Populaires Régionales.
Fidèle à son esprit d'entreprise, le
Crédit Populaire du Maroc s'est fixé comme objectif d'accompagner
toutes entreprises moyennes ou petites, artisanales, industrielles ou de
services par la distribution de crédit à court, moyen et long
terme.
Il propose une gamme élargie et complète
de services et produits financiers répondant à l'ensemble des
besoins de sa clientèle. Il développe également ses
activités à travers quatre orientations stratégiques
majeures :
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