République du Bénin
*******
Ministère de l'Enseignement Supérieur et
de la Recherche Scientifique
**************
Université d'Abomey Calavi
****************
ECOLE NATIONALE D'ADMINISTRATION ET DE MAGISTRATURE
*****************************
MEMOIRE DE FIN DE FORMATION AU CYCLE 2
OPTION
FILIERE
Administration Générale
Diplomatie et Relations Internationales
PROMOTION 2006 - 2008
THEME
CONTRIBUTION A L'ETUDE DU CADRE JURIDIQUE ET FONCTIONNEL DES
AGENCES DU SYSTEME DES NATIONS UNIES AU BENIN
Réalisé et soutenu par :
Franck Armel O. AFOUKOU
Sous la direction de :
Maître de mémoire
Dodzi KOKOROKO
Agrégé de droit public et de science
politique
Université de Lomé / Faculté de
droit
Maître de stage
Jonas DJEBOU
Directeur Adjoint des Organisations Internationales au
MAEIAFBE
Septembre 2008
IDENTIFICATION DU JURY
PRESIDENT : Monsieur Raymond
DOSSA
VICE-PRESIDENT : Monsieur André
SANRA
MEMBRE : Monsieur Simon DAKO
L'ECOLE NATIONALE D'ADMINISTRATION ET DE
MAGISTRATURE
N'ENTEND DONNER AUCUNE APPROBATION NI
IMPROBATION AUX OPINIONS
EMISES DANS CE MEMOIRE. CES OPINIONS DOIVENT ETRE
CONSIDEREES
COMME PROPRES A LEURS AUTEURS.
Je dédie ce mémoire à ma mère.
J'exprime ma profonde gratitude à :
· La Direction de l'Ecole Nationale d'Administration et
de Magistrature du Bénin qui m'a gratifié de la formation au
cycle 2 ;
· Monsieur Dodzi KOKOROKO, Agrégé de droit
public et de science politique, qui a accepté de diriger ce travail pour
lequel il a consacré son précieux temps et une attention
particulière ;
· Monsieur Samuel AMEHOU, Ambassadeur, ancien
Représentant Permanent du Bénin auprès de l'Office des
Nations Unies à Genève, pour ses remarques et pour les fructueux
échanges que nous avons eus dans le cadre de la rédaction
de ce mémoire ;
· Monsieur Thomas ADOUMASSE, Directeur des Organisations
Internationales au MAEIAFBE, pour sa contribution particulière à
l'aboutissement de ma formation au cycle 2 de l'ENAM ;
· Monsieur Jonas DJEBOU, Directeur Adjoint des
Organisations Internationales au MAEIAFBE, pour son encadrement, surtout au
cours de la période formelle de stage qui m'a permis de rédiger
ce mémoire ;
· Tous ceux qui m'ont beaucoup aidé et soutenu de
diverses manières dans les différentes phases de
l'élaboration de ce travail et dont la discrétion me recommande
simplement de taire les noms.
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
BM : Banque Mondiale
CDI : Commission du Droit
International
CIJ : Cour Internationale de
Justice
CPAP : Country Programme Action Plan
DOI : Direction des Organisations
Internationales
FAO : Organisation des Nations Unies pour
l'Alimentation et
l'Agriculture
FMI : Fonds Monétaire
International
HCR : Haut Commissariat des Nations Unies
pour les Réfugiés
MAEIAFBE : Ministère des Affaires
Etrangères, de l'Intégration Africaine,
de la Francophonie et des
Béninois de l'Extérieur
MAEP : Ministère de
l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche
MEF : Ministère de l'Economie
et des Finances
MPDEAP : Ministère de la
Prospective, du Développement
et de
l'Evaluation de l'Action Publique
OI : Organisation(s)
Internationale(s)
OIT : Organisation Internationale du
Travail
OMS : Organisation Mondiale de la
Santé
ONU : Organisation des Nations
Unies
ONU-HABITAT : Programme des Nations
Unies pour les
Etablissements Humains
ONUSIDA : Programme Commun des Nations
Unies sur le VIH/SIDA
PAM : Programme Alimentaire
Mondial
PNUD : Programme des Nations Unies
pour le Développement
SBOI : Service des Banques et Organisations
Internationales
SNU : Système des Nations
Unies
UNESCO : Organisation des Nations Unies pour
l'Education,
la Science et la
Culture
UNDAF : Plan Cadre des Nations Unies
pour l'Assistance
au
Développement
UNFPA : Fonds des Nations Unies pour
la Population
UNICEF : Fonds des Nations Unies pour
l'Enfance
UPU : Union Postale Universelle
RESUME
Les Nations Unies ont établi une présence
permanente au Bénin pour apporter, à travers diverses agences,
leur contribution au développement national.
Cependant, les conditions générales de cette
assistance méritent d'être revues et améliorées. En
effet, les agences du SNU semblent évoluer au Bénin dans un cadre
fonctionnel assez problématique. Cette situation se manifeste sous
plusieurs angles.
D'abord, nous avons noté une insuffisance de
règles juridiques dans l'encadrement des activités des
représentations résidentes du SNU. Cet encadrement limité
peut s'observer tant sur le plan international que sur le plan
national.
Au plan international, il n'existe pas encore une
convention sur la représentation des organisations internationales. Par
conséquent, la question, entre autres, de leurs relations
extérieures ne fait, à ce jour, l'objet d'aucun texte
général de codification.
Au plan national, ce sont les accords de base conclus de
façon spécifique avec les différentes agences qui ne
permettent pas de disposer d'un cadre juridique harmonisé sur le SNU
dans son ensemble. Par ailleurs, des questions comme celles relatives aux
conditions d'accréditation et à la préséance des
représentants résidents du SNU demeurent non résolues et
ne sont pas abordées dans les accords de base. Au demeurant,
l'encadrement juridique limité des agences du SNU a favorisé le
développement de certaines pratiques qui engendrent des problèmes
de coordination notamment au MAEIAFBE.
Ensuite, au regard de ses attributions
réglementaires qui lui confèrent un rôle central, nous
avons remarqué que le MAEIAFBE n'exerce pas, dans la pratique, la
plénitude des prérogatives qui sont les siennes dans la
coopération entre le Bénin et les agences du SNU. En effet, force
est de constater que ce ministère est relégué au second
plan tant dans la conclusion de certains accords avec les agences du SNU que
dans le traitement de la correspondance officielle de ces dernières. Le
MAEIAFBE reste par conséquent très peu actif dans le suivi des
activités du SNU au Bénin.
Enfin, nous avons observé qu'il n'existe pas, au
niveau du Gouvernement, un mécanisme central de coordination du dialogue
avec l'ensemble des agences du SNU. Chaque ministère sectoriel
coopère avec les organismes du SNU qui interviennent dans son secteur
d'activités sans un contrôle au niveau central.
Ces différents problèmes spécifiques
ont été analysés à travers cette étude,
l'objectif étant de comprendre et de décrire leurs impacts au
plan administratif afin d'y proposer des solutions idoines.
A cet effet, nous avons abouti, au terme de notre analyse,
à des approches de solutions sur différents plans pour permettre
de corriger, dans une certaine mesure, les divers problèmes
relevés.
Ainsi, pour améliorer le cadre juridique des
représentations résidentes du SNU, nous avons
préconisé l'élaboration d'une convention
générale sur la représentation des OI et la conclusion
d'un accord-cadre uniforme s'appliquant au SNU au Bénin dans son
ensemble. Ces mesures normatives devraient être complétées,
sur le plan pratique, par la création d'un comité
interministériel de coordination et le renforcement de la DOI du
MAEIAFBE.
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE
|
................................................................................................................
|
1
|
CHAPITRE PRELIMINAIRE
|
LES FONDEMENTS ET IMPLICATIONS DES REPRESENTATIONS RESIDENTES
DU SNU AU BENIN.........
|
6
|
SECTION I
|
Les représentations résidentes du SNU : une
existence
organisée..............................................................................................
|
7
|
SECTION II
|
La coordination gouvernementale des agences du SNU au
Bénin : une réception nationale
particularisée.........................
|
16
|
CHAPITRE PREMIER
|
LES AGENCES DU SNU AU BENIN : UN CADRE FONCTIONNEL
DISCUTÉ................................................................
|
24
|
SECTION I
|
Le SNU au Bénin : un fonctionnement
problématique..........
|
25
|
SECTION II
|
La coordination du SNU au Bénin : un exercice au
détriment du
MAEIAFBE................................................................
|
33
|
CHAPITRE DEUXIEME
|
LES AGENCES DU SNU AU BENIN : UN CADRE FONCTIONNEL
REPENSÉ..............................................................
|
40
|
SECTION I
|
Les mesures
normatives...................................................................
|
41
|
SECTION II
|
Les mesures
pratiques.......................................................................
|
46
|
CONCLUSION GENERALE
|
...............................................................................................................
|
54
|
Introduction générale
A
u lendemain de la seconde guerre mondiale, l'Organisation des
Nations Unies a été créée pour
« préserver les générations futures du
fléau de la guerre1(*) » en maintenant la paix et la
sécurité internationales. Bien que le contexte à
l'époque soit marqué par des préoccupations d'ordres
militaire et stratégique, les pères fondateurs de l'Organisation
mondiale ont eu assez de clairvoyance et de lucidité pour établir
une corrélation dynamique entre la paix et le développement.
En effet, si le but premier de l'Organisation est de
maintenir la paix et la sécurité au plan mondial, il n'en demeure
pas moins qu'elle a également reçu compétence pour
résoudre, par la coopération, « les problèmes
internationaux d'ordre économique, social, intellectuel ou
humanitaire2(*) ».
Il en est ainsi parce qu'il est difficile de concevoir une paix durable et
crédible sans un développement économique voire social
acceptable et soutenable.
C'est pour réaliser cet objectif aussi fondamental que
celui du maintien de la paix et de la sécurité internationales
que les Nations Unies ont pris diverses initiatives et développé
un certain nombre de mécanismes afin d'assister et d'accompagner les
pays économiquement peu développés dans leurs efforts de
développement. Ces initiatives et mécanismes vont de la
proclamation de la « décennie internationale pour le
développement » à un vaste programme d'assistance
technique mis en oeuvre non seulement par l'ONU à travers ses fonds et
programmes, mais également par les institutions
spécialisées.
Dans sa résolution 200 (III) du 04 décembre
1948 par laquelle elle crée le Programme Ordinaire d'Assistance
Technique (POAT), l'Assemblée Générale des Nations Unies
conçoit cette assistance comme « une action opportune et
efficace en vue d'atteindre les objectifs définis aux chapitres
IX3(*) et X4(*) de la Charte ». Cette
action consistera à donner aux Gouvernements qui en formulent la
demande, des avis au sujet de leurs programmes de développement
économique, à assurer la formation à l'étranger
d'experts des pays moins développés, à organiser dans
lesdits pays la formation de techniciens locaux et à organiser d'autres
services appropriés qui pourraient favoriser le développement
économique.
Ce programme est le point de départ de l'instauration
d'un système de plus en plus complexe, lourd et tentaculaire,
d'assistance technique dispensée directement par les organismes du
système des Nations Unies5(*) (SNU) et dans lequel l'ONU joue un rôle central
d'impulsion et de coordination6(*).
L'une des modalités de mise en oeuvre de l'assistance
technique du SNU est l'établissement d'une représentation
auprès des Gouvernements bénéficiaires.
Au Bénin, la présence des agences du SNU date
des années 1960. Aujourd'hui, le SNU au Bénin est composé
des fonds, programmes et institutions spécialisées
suivants : la Banque Mondiale (BM), l'Organisation des Nations Unies pour
l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), le Fonds Monétaire International
(FMI), l'Organisation Internationale du Travail (OIT), l'Organisation Mondiale
de la Santé (OMS), l'Organisation des Nations Unies pour l'Education, la
Science et la Culture (UNESCO), l'Union Postale Universelle (UPU), le Programme
Commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA), le Programme des Nations
Unies pour les Etablissements Humains (ONU-HABITAT), le Programme Alimentaire
Mondial (PAM), le Programme des Nations Unies pour le Développement
(PNUD), le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), le Haut
Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR) et le
Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (UNICEF)7(*). Ces organismes apportent une contribution importante
au Bénin par une assistance technique et financière d'appoint en
vue d'assurer l'élaboration et la mise en oeuvre des stratégies,
politiques et programmes d'investissement qui visent la satisfaction des
besoins essentiels des couches les plus vulnérables et appuient leurs
activités productives8(*).
La présence du SNU à l'échelon local
s'est considérablement étendue ces dernières
années. Cette extension se manifeste non seulement en termes de bureaux
extérieurs, mais également en termes d'institutions ou de
programmes qui renforcent la représentation du système au niveau
de chaque pays.
Toutefois, la représentation locale du SNU qui se veut
être aussi une forme de « représentation
diplomatique » des organisations internationales, ne va pas sans
soulever certaines difficultés non seulement pour l'ONU elle-même
mais également pour les différents pays hôtes. Il s'agit
notamment des difficultés de coordination et de normalisation
(réglementation) de l'action des diverses représentations
résidentes du système.
En réalité, il ressort de la pratique des
agences du SNU au Bénin, que ces dernières évoluent dans
un cadre fonctionnel très controversé. Ceci amène de
nombreux observateurs à se poser des questions telles que : quel
est le statut juridique des représentations résidentes du
SNU ? Sont-elles assimilables aux représentations
diplomatiques ? Il y a-t-il des règles de droit international qui
déterminent leur statut et réglementent leurs activités
dans les pays hôtes ou existe-t-il dans ce domaine un vide
juridique ? Quelle est la nature des accords conclus entre ces
représentations et les diverses structures de l'Etat hôte et quels
sont les règles et principes de droit applicables à la conclusion
de tels accords ? Quelles sont, enfin, les règles minimales
à respecter par les représentations résidentes dans leurs
communications/correspondances officielles avec les diverses structures du pays
hôte ?
C'est pour rechercher des éléments de
réponse à ces différentes questions, à la
lumière de ce qui s'observe au Bénin, que nous nous sommes
proposé, dans le cadre de la rédaction de notre mémoire de
fin de formation au cycle 2 de l'ENAM, de travailler sur le thème :
« Contribution à l'étude du cadre juridique
et fonctionnel des agences9(*) du système des Nations Unies au
Bénin ».
L'objectif général visé à travers
cette étude est de proposer, à partir d'une analyse diagnostique,
des pistes pour une amélioration du cadre juridique et fonctionnel des
agences du SNU au Bénin.
Pour réaliser cette étude, nous adopterons une
démarche méthodologique fondée sur l'étude de
documents pertinents de droit international public, les enquêtes et
entretiens et surtout les observations que nous avons eu l'opportunité
de faire dans le cadre de notre stage de fin de formation à la Direction
des Organisations Internationales (DOI) du Ministère des Affaires
Etrangères, de l'Intégration Africaine, de la Francophonie et des
Béninois de l'Extérieur.
La spécificité de la question des organisations
internationales et surtout du droit qui leur est applicable commande que la
présente étude soit introduite par une présentation sur
les fondements et implications des représentations résidentes du
SNU au Bénin (chapitre préliminaire). Cette présentation
nous plongera au coeur de l'étude, avec une analyse critique et
diagnostique de certaines pratiques de ces représentations
résidentes (chapitre premier). A la lumière du diagnostic
établi, des propositions seront faites dans la perspective du
renforcement du cadre juridique et fonctionnel des représentations
résidentes du SNU au Bénin (chapitre deuxième).
Chapitre Préliminaire :
LES FONDEMENTS ET IMPLICATIONS DES REPRESENTATIONS
RESIDENTES DU SNU AU BENIN
Diverses agences du SNU sont représentées au
Bénin. A ce jour, quatorze organismes dont sept institutions
spécialisées forment le SNU dans notre pays. Cette forte
représentation est également remarquable dans plusieurs autres
pays en développement ou en émergence.
Il va sans dire que la présence des agences du SNU dans
le monde relève d'une forme générale d'organisation
(section 1) qui n'empêche pas que chaque pays d'accueil organise leur
réception à sa guise (section 2).
Section 1 : Les représentations
résidentes du SNU : une existence organisée.
L'expression « représentation
résidente » est généralement utilisée par
le PNUD pour désigner ses bureaux établis dans les pays
étrangers auxquels il apporte une assistance technique. Pour
désigner cette même réalité, le vocable varie d'une
agence du système à une autre10(*). Toutefois, dans le souci de simplifier et
d'harmoniser le langage, nous adopterons l'appellation
« représentation résidente » pour toutes les
agences.
Ainsi définie, la représentation
résidente est une manifestation concrète et tangible du droit
reconnu aux OI d'entretenir des relations extérieures (§1).
L'exercice de ce droit révèle toutefois un encadrement juridique
limité (§2).
Paragraphe 1 : Une manifestation du droit de
légation des OI.
Il est admis aujourd'hui un droit de légation au
profit des OI à l'instar des Etats. Dans l'exercice de ce droit, une OI
peut envoyer des agents auprès d'autres sujets de droit international
(droit de légation active) ou recevoir des représentants de
ceux-ci auprès d'elle (droit de légation passive).
Ainsi, la représentation des OI auprès des
Etats (B) est sans conteste une manifestation du droit de légation dont
elles jouissent. Ce droit est inhérent à une certaine
personnalité juridique qui leur est reconnue (A).
A- La personnalité juridique :
fondement des relations extérieures des OI.
On entend par personnalité juridique, l'aptitude
à être titulaire de droits et assujetti à des
obligations11(*) dans un
ordre juridique donné.
Pendant longtemps, les Etats ont été
considérés comme les seuls sujets de droit dans l'ordre juridique
international. Il a été par conséquent difficile de
reconnaître une personnalité juridique à une entité
qui n'était pas souveraine sur le plan international puisque
« la souveraineté est une qualité particulière
de la personnalité juridique des Etats12(*) ».
L'apparition des OI dans l'ordre juridique exclusif des Etats
va faire admettre, non sans grande réticence, qu' « on
peut avoir une personnalité juridique en droit international sans
être souverain13(*) ».
Aux côtés de la doctrine, c'est la jurisprudence
qui a largement contribué à la reconnaissance d'une
personnalité juridique aux OI. La Cour Permanente de Justice
Internationale en a ouvert la voie dans son avis du 8 février 1927
relatif à la détermination de la nature juridique de la
Commission Européenne du Danube en constatant que cette
entité « bien qu'elle exerce ses fonctions dans une
complète indépendance de l'autorité territoriale (...) ne
constitue cependant pas une organisation dotée de souveraineté
territoriale exclusive (...) La Commission Européenne du Danube n'est
pas un Etat mais une institution internationale ». Par cette
conclusion, la Cour dissociait clairement la possession de compétences
internationales de la souveraineté14(*) en même temps qu'elle admettait une distinction
entre la personnalité d'une OI et celle des Etats qui la composent.
La reconnaissance d'une personnalité juridique aux OI
a été clairement affirmée par la Cour Internationale de
Justice (CIJ) dans un arrêt célèbre rendu le 11 avril 1949
au sujet de la réparation des dommages subis au service des Nations
Unies. Dans cet arrêt, la CIJ a d'abord reconnu que « les
sujets de droit dans un système juridique ne sont pas
nécessairement identiques quant à leur nature ou à
l'étendue de leurs droits ». Ce préalable a permis
d'envisager l'existence, dans l'ordre juridique international, de sujets de
droit distincts des Etats.
C'est à la suite de cette mise au point que la Cour a,
en l'espèce, conclu que l'Organisation des Nations Unies a
été créée pour assumer certaines fonctions
clairement définies dans son acte fondateur. Ces fonctions ne peuvent
donc être accomplies que si « l'Organisation possède une
large mesure de personnalité internationale et la capacité d'agir
sur le plan international (...) Cela signifie que l'Organisation est un sujet
de droit international, qu'elle est titulaire de droits et de devoirs
internationaux15(*) ».
A la suite de cet arrêt, la personnalité
juridique des OI ne sera guère plus contestée. Cette
personnalité permettra aux OI de s'affirmer comme de véritables
sujets de droit international. Elles peuvent donc exercer, dans la limite de
leur spécialité16(*), tous les attributs liés à leur
personnalité juridique internationale17(*). Cette conséquence ne souffre d'aucune limite
pour les organisations à caractère universel.
Dans le cadre des Nations Unies, il est clair que les
objectifs que l'Organisation s'est assignés, notamment dans les domaines
économique et social, ne peuvent se réaliser que sur le
territoire des Etats membres. Cette considération conjuguée
à la reconnaissance de la personnalité juridique de l'ONU
permettent à cette dernière de disposer d'un soubassement sur
lequel reposent ses relations extérieures.
Il convient de préciser que les OI peuvent dans leurs
relations extérieures, se faire représenter, soit auprès
des Etats, soit auprès d'autres OI. Le premier cas est une pratique
relativement récente.
B- La représentation des OI auprès
des Etats : une pratique récente.
Dans les rapports entre Etats et OI, la pratique la plus
ancienne et largement admise est l'établissement d'une
représentation des premiers auprès des secondes. Dans le cadre de
l'ONU, c'est la pratique des représentations permanentes établies
par les Etats membres auprès de l'Organisation pour les
représenter et y défendre leurs intérêts. Cette
pratique a conduit à l'admission d'un droit de légation passive
en faveur des OI.
Dans un sens inverse, la représentation des OI
auprès des Etats est une pratique plus récente et dans la
doctrine, certains auteurs, quoique minoritaires, hésitent encore
à admettre un droit de légation active au profit des OI18(*). Mais, la tendance dominante
est à la reconnaissance de la plénitude du droit de
légation aux OI. C'est d'ailleurs l'une des évolutions
récentes du droit international contemporain.
Ainsi, « pour s'acquitter efficacement de leurs
fonctions, [les organisations internationales] ont divers centres et bureaux
régionaux établis sur le territoire d'Etats membres (...)
Souvent, elles envoient sur le territoire de certains de leurs membres, des
représentants permanents. Le [Programme des Nations Unies pour le
Développement] par exemple a des « représentants
résidents » dans de nombreux pays19(*) ».
Dans le cadre des activités opérationnelles, le
SNU joue sur plusieurs tableaux pour concrétiser ses objectifs
économiques et sociaux. Il est présent dans plusieurs pays
à travers les représentations résidentes. Au regard du
caractère récent de cette pratique, le droit international tente
de l'appréhender à son rythme. Il en résulte que
l'encadrement juridique des représentations résidentes reste
très limité.
Paragraphe 2 : Un encadrement juridique limité.
En droit international, la pratique précède
généralement le droit. Autrement, c'est elle qui, très
souvent le crée. Ainsi, au sujet des OI, aucune convention de
portée générale n'a encore pu être
élaborée pour codifier leur représentation diplomatique
auprès des Etats (A). A l'échelle nationale, les accords de base
signés entre les OI et les Etats d'accueil ne permettent pas non plus de
disposer d'un cadre juridique cohérent au profit des
représentations résidentes à l'image du cas
béninois (B).
A- La convention sur la représentation des
OI: un texte juridique inexistant.
Contrairement aux relations diplomatiques
entre Etats régies par la Convention de Vienne de 1961, il n'existe pas
encore un texte juridique global qui régit au plan international, les
relations extérieures des OI20(*). Cependant, plusieurs tentatives ont
été faites en la matière.
En 1958, l'Assemblée Générale des
Nations Unies a invité la Commission du Droit International (CDI)
à proposer un projet d'articles sur la question des
« relations entre les Etats et les organisations
internationales ». Dans son approche, la Commission a
subdivisé la question en deux parties.
Dans la première, elle s'est penchée sur
l'aspect de la représentation des Etats auprès des OI. Les
travaux ont abouti à l'adoption de la Convention de Vienne du 14 mars
1975 sur la représentation des Etats dans leurs relations avec les
organisations internationales de caractère universel. Ce texte
d'importance majeure vient codifier la pratique. Il prévoit le statut
des représentations permanentes et des délégations
représentant les Etats membres. Il prévoit également le
statut des missions et délégations des membres
observateurs21(*).
Cependant, cette convention n'est toujours pas entrée en vigueur en
raison notamment de la réticence des Etats hôtes.
Dans la seconde partie, les travaux de la Commission
devraient être complétés par une étude sur la
représentation des OI auprès des Etats ou entre elles. Sur ce
sujet, les travaux n'ont point abouti. En effet, la Commission a
décidé de retirer la question de son programme de travail en
199222(*).
Ces dernières années, la multiplication des OI
ainsi que leurs activités tentaculaires ont entraîné un
élargissement considérable de la portée et de l'objet du
droit diplomatique23(*)
dont la codification demeure toutefois inachevée.
Il est aisé de constater que les
représentations résidentes ont un statut juridique difficile
à définir24(*) en raison du fait que dans ce domaine, il n'y a pas
de texte général de codification25(*).
Dans la pratique, les représentants des OI ainsi que
leurs représentations sont en général soumis à un
statut ayant une certaine similitude avec celui des diplomates et des
ambassades, notamment en ce qui concerne l'agrément de l'Etat hôte
et les privilèges et immunités internationalement
prévus26(*).
Au regard de cette considération, nous pouvons
qualifier les représentations résidentes de missions
para-diplomatiques. A ce titre, les règles, usages et principes
applicables aux missions diplomatiques devraient pouvoir leur être
appliqués tant au regard de leurs droits que de leurs obligations
vis-à-vis des pays hôtes qui n'arrivent pas toujours à leur
créer un cadre juridique harmonisé.
B- Les limites des accords de base entre le
Gouvernement et les représentations résidentes du SNU au
Bénin.
On entend par accord de base dans la pratique des OI, la
convention qui précise, pour les programmes d'assistance technique, les
droits et obligations de l'organisation qui fournit l'assistance et de l'Etat
qui la reçoit, les privilèges et immunités reconnus
à l'organisation et au personnel qu'elle mobilisera pour
l'exécution de projets précis27(*).
Dans le cadre de l'assistance des Nations Unies, le
Bénin a signé des accords avec les agences du SNU. Au nombre de
ces accords, on peut citer :
v l'accord de base entre le Gouvernement de la
République du Dahomey et le Programme Alimentaire Mondial ONU/FAO
relatif à une assistance dudit programme, signé à Cotonou
le 19 mai 1967 ;
v l'accord entre le Gouvernement de la République du
Dahomey et le Programme des Nations Unies pour le Développement,
signé à Cotonou le 18 janvier 1974 ;
v l'accord de siège entre le Haut Commissariat des
Nations Unies pour les Réfugiés et le Gouvernement de la
République du Bénin, signé à Cotonou le 15
novembre 1994 ;
v l'accord entre l'Organisation des Nations Unies pour
l'Education, la Science et la Culture et le Gouvernement du Bénin pour
l'ouverture d'un bureau local au Bénin, signé à Cotonou le
29 novembre 1995 ; et,
v l'accord de base régissant la coopération
entre le Gouvernement de la République du Bénin et le Fonds des
Nations Unies pour l'Enfance du 25 juillet 1996.
Ces accords énoncent les stipulations sur la base
desquelles les agences du SNU établissent leur représentation au
Bénin et les conditions dans lesquelles elles exercent leurs
activités. Toutefois, ils présentent des limites. En effet,
toutes les agences n'ont pas négocié et signé un accord
type avec le Gouvernement. Certaines se fondent sur l'accord signé entre
le Gouvernement et le PNUD28(*).
C'est le cas de l'UNFPA qui, par un échange de
lettres29(*), a convenu
avec le Bénin que l'accord type de base du PNUD s'appliquera mutatis
mutandis30(*) à ses
activités et à son personnel.
Les autres accords conclus avec le PAM, l'UNESCO, l'UNICEF et
le HCR permettent de constater une différence de régime juridique
quant aux privilèges et aux modes de règlement des
différends.
En effet, dans ces accords, la gratuité des locaux est
accordée aux unes31(*) et pas aux autres. L'accord avec le HCR ne
prévoit pas la gratuité des locaux au profit de cette
organisation32(*). Quant
au règlement des différends, c'est la négociation et/ou
l'arbitrage qui sont prévus33(*). Mais les modalités de l'arbitrage
diffèrent d'une agence à une autre. Pour les unes, l'arbitrage se
fera par un collège de deux arbitres34(*) tandis que pour les autres, c'est un collège
de trois arbitres. De même, le lieu de l'arbitrage est prévu dans
certains cas alors que rien n'est indiqué dans d'autres cas35(*).
Ces divergences ne permettent pas de disposer d'un cadre
juridique cohérent et harmonisé en faveur du SNU au Bénin.
Mais le Bénin n'est pas l'unique exemple.
Comme le remarque le Corps Commun d'Inspection dans l'un de
ses rapports, « de nombreux pays manquent de politique
gouvernementale centrale pour passer des accords avec chaque institution
spécialisée. On s'est aperçu que les accords de ce type
avaient été conclus au coup par coup à des dates
très diverses par des ministères sectoriels avec leurs
organisations de contre partie sans prévoir le cadre juridique
cohérent qui serait applicable à toutes les organisations
représentées à l'échelon national36(*) ».
Par ailleurs, la pratique au Bénin comme ailleurs,
considère les représentants résidents comme de
véritables ambassadeurs. Mais les accords de base n'abordent pas, par
exemple, le volet protocolaire. Ils se bornent seulement à
préciser les privilèges et immunités. Les questions de ce
genre non résolues dans les accords de base constituent de
véritables lacunes.
Comment s'organise à présent la réception
des agences au plan national ?
Section 2 : La coordination gouvernementale des
agences du SNU au Bénin : une réception nationale
particularisée.
La coordination au niveau national des agences du SNU
relève de la compétence propre de chaque Etat d'accueil. Celui-ci
en organise la réception à sa guise.
Dans le cas béninois, ce qui semble être de
règle, c'est le Ministère en charge du développement qui
est promu pour coordonner les actions du Gouvernement avec les agences du SNU
implantées dans le pays (§1). Quant au Ministère en charge
des Affaires Etrangères, il joue un rôle de second plan
(§2).
Paragraphe 1 : La règle béninoise : la
promotion du Ministère en charge du développement.
C'est une réalité aujourd'hui au Bénin
que le Ministère en charge du développement joue un rôle de
premier plan dans la coordination de l'action gouvernementale avec les agences
du SNU. Son action se base sur ses attributions (A) et se mène dans un
cadre institutionnel donné (B).
A- Les fondements juridiques.
Le Ministère de la Prospective, du Développement
et de l'Evaluation de l'Action Publique (MPDEAP) est l'un des plus importants
ministères du Gouvernement du Bénin. C'est un ministère
d'Etat37(*). Il est
régi par le décret n° 2008-107 du 10 mars 2008 portant
attributions, organisation et fonctionnement du MPDEAP.
La mission du MPDEAP est « d'impulser et de piloter
le développement économique et social et d'assurer le suivi et
l'évaluation des politiques publiques38(*) ». Pour y parvenir, le MPDEAP est
chargé, entre autres, « d'assurer la mise en oeuvre, au niveau
national, des stratégies de développement internationales, (...)
de rechercher les ressources extérieures pour le financement des
programmes de développement en rapport avec (...) le ministère
chargé des affaires étrangères39(*) ».
C'est fort de ces attributions qui, du reste, lui ont
été constamment dévolues ces dernières
années, que le MPDEAP joue un rôle de premier plan dans la
coordination de la coopération avec les agences du SNU, en particulier
celles qui s'illustrent dans le financement des projets de
développement40(*).
Ainsi, dans le décret n° 2005-085 du 03 mars 2005
portant attributions, organisation et fonctionnement du Ministère
chargé de la Planification et du Développement, il est
stipulé que ce ministère a pour compétence, entre autres,
« de mobiliser les ressources extérieures et
intérieures en collaboration avec le ministère chargé des
affaires étrangères ; de suivre la mise en oeuvre des
programmes de développement ; de suivre l'exécution des
projets de développement (...)41(*) ».
Même si le volet de la coordination n'apparaît pas
dans le chapitre des attributions du ministère dans les deux
décrets susmentionnés, il n'en demeure pas moins que le MPDEAP a
toujours joué ce rôle. Un coup d'oeil rétrospectif permet
de s'en rendre compte. En effet, c'est dans le décret n° 96-241 du
21 juin 1996 portant attributions, organisation et fonctionnement du
Ministère du Plan, de la Restructuration Economique et de la Promotion
de l'Emploi qu'il est prévu, entre autres charges pour le compte du
ministère, « la recherche et (...) la mobilisation des
ressources financières nécessaires à la réalisation
des programmes prioritaires de développement du Gouvernement, en
collaboration avec le ministère (...) chargé de la
coopération [et] la coordination des programmes de développement
par rapport aux objectifs du Plan de développement humain,
économique et social42(*) ».
Dans la mise en oeuvre de ces attributions, le
Ministère en charge du développement a progressivement
créé un cadre institutionnel adéquat.
B- Le cadre institutionnel.
Le MPDEAP se compose d'un cabinet, de structures directement
rattachées au Ministre, d'un Secrétariat Général,
de directions centrales et techniques ainsi que d'organismes et
établissements sous tutelle.
De toute cette architecture institutionnelle, les structures
en charge de la coordination des relations du Gouvernement avec le SNU
sont :
v La cellule NEX
La cellule NEX, encore dénommée cellule de suivi
et d'évaluation des projets et programmes à exécution
nationale financés par les Agences et Institutions
spécialisées du SNU, a été créée par
l'arrêté n°2003-30/MCPPD/DC/SG/DGCED/SP du 19 septembre 2003.
Elle est chargée au titre de l'article 3 de cet arrêté,
d'organiser des concertations régulières avec les acteurs des
projets, de participer aux revues annuelles des projets et de produire
annuellement un rapport sur le suivi de l'exécution des projets à
l'attention du Gouvernement et des partenaires au développement.
v Le Service des Banques et Organisations
Internationales (SBOI)
Le SBOI est notamment chargé de « coordonner
la préparation et l'élaboration des documents cadres de
coopération entre le Bénin et les agences du Système des
Nations Unies ; (...) préparer les négociations de
mobilisation des ressources des organismes internationaux, des banques et
institutions financières avec les responsables des programmes, projets
sectoriels et régionaux et y participer43(*) ».
A l'analyse, le SBOI a un rôle de conception tandis que
la Cellule NEX a un rôle de contrôle et de suivi. Quel rôle
joue alors le MAEIAFBE ?
Paragraphe 2 : L'exception béninoise : la
relégation du Ministère en charge des Affaires
Etrangères.
Aux côtés du Ministère du
Développement, le Ministère des Affaires Etrangères est
supposé jouer également un rôle dans la coordination
gouvernementale des agences du SNU. Quels en sont les fondements juridiques (A)
et le cadre institutionnel (B) prévu à cet effet ?
A- Les bases juridiques.
Le Ministère des Affaires Etrangères a
été créé au Bénin par le décret
n°387 du 30 décembre 196044(*). Son appellation a connu plusieurs modifications au
fil des années de même que ses attributions, son organisation et
son fonctionnement.
Aujourd'hui, il est dénommé Ministère des
Affaires Etrangères, de l'Intégration Africaine, de la
Francophonie et des Béninois de l'Extérieur (MAEIAFBE) et
régi par le décret n°2007-653 du 31 décembre 2007.
Aux termes de ce décret, le MAEIAFBE est
« chargé de la mise en oeuvre de la politique
extérieure du Gouvernement, de la conduite de la coopération
internationale aux plans bilatéral et multilatéral, de la
coordination au plan international de la coopération
décentralisée, de la promotion et de la gestion de
l'intégration africaine, de la promotion de la francophonie, de la
protection des intérêts du Bénin à l'étranger
et de ceux des ressortissants béninois à
l'étranger45(*) ».
Ces missions ont été déclinées en
plusieurs attributions dans les grands domaines de compétence du
ministère. Ainsi, dans le champ de compétence se rapportant
à l'objet de la présente étude, le Ministre en charge des
Affaires Etrangères « dirige l'ensemble des affaires touchant
aux relations de la République du Bénin avec (...) les
Représentants des Organisations Internationales46(*) ». De même, le
Ministre en charge des Affaires Etrangères est responsable des actions
de coopération multilatérale et, à ce titre, il
« dirige les négociations avec les partenaires au
développement (...) multilatéraux ; (...) veille, en rapport
et en concertation avec les autres ministères et / ou structures
concernées, à l'évolution et au suivi de
l'exécution des projets de coopération47(*) ».
Au regard de ces attributions, le MAEIAFBE devrait jouer un
rôle aussi primordial que le MPDEAP dans les rapports du Gouvernement
avec les agences du SNU au Bénin. Mais, dans la réalité,
le rôle du MAEIAFBE semble réduit à la portion congrue et
le cadre institutionnel mis en place à cet effet ne se résume
qu'à la Direction des Organisations Internationales.
B- La Direction des Organisations
Internationales (DOI).
La Direction des Organisations Internationales est l'une des
directions techniques du MAEIAFBE. Elle est chargée « de
traiter et de suivre les questions relatives à la participation du
Bénin aux activités des Nations Unies et de ses institutions
spécialisées et des autres organisations internationales
universelles48(*) ». A ce titre, elle s'occupe entre autres,
« du suivi de la mise en oeuvre des activités
opérationnelles de développement du Système des Nations
Unies, en collaboration avec les structures nationales
concernées49(*) ».
Pour jouer son rôle, la DOI dispose de cinq (05)
services50(*). Il s'agit
du :
- Service des Nations Unies (SNU) ;
- Service des Organisations à caractère
Politique et Spécialisé (SOP-S) ;
- Service des Organisations à caractère Social
et Culturel (SSC) ;
- Service des Organisations à caractère
Economique, Technique et Financier (SOEF) ;
- Service des Activités Opérationnelles des
Nations Unies (SAO).
Ces différents services, à l'exception des deux
(02) premiers, ont des attributions particulières par rapport à
une ou plusieurs agences du SNU présentes au Bénin51(*). Mais de tous ces services,
c'est celui en charge des activités opérationnelles des Nations
Unies qui est le plus concerné par le SNU au Bénin. Aux termes de
l'article 15 de l'arrêté régissant la DOI, le service des
activités opérationnelles assure le suivi de la mise en oeuvre
des programmes et projets du PNUD, de la Note de Stratégie Nationale
ainsi que des programmes spéciaux tels que l'UNDAF.
Comme il est aisé de le constater, les attributions et
le cadre institutionnel de la DOI devraient, malgré leur
caractère modeste, permettre au MAEIAFBE de jouer pleinement le
rôle qui est le sien dans la coopération avec les agences du SNU.
Mais notre présence dans cette direction nous a permis de nous rendre
compte que la réalité est tout autre. Les différents
problèmes que nous avons identifiés ainsi que la vision globale
qui sous-tendra leur résolution sont résumés dans le
tableau ci-après.
NIVEAUX D'ANALYSE
|
PROBLEMATIQUE
|
OBJECTIFS
|
CAUSES
|
HYPOTHESES
|
NIVEAU GENERAL
|
Problème général
Le cadre fonctionnel controversé dans lequel
évoluent les agences du SNU au Bénin.
|
Objectif général
Repenser le cadre fonctionnel des agences du SNU au
Bénin.
|
Cause générale
-
|
Hypothèse générale
-
|
|
1
|
Problème spécifique 1
L'encadrement juridique limité des
représentations résidentes du SNU
|
Objectif spécifique 1
Etudier le cadre juridique des agences du SNU et faire des
propositions pour son amélioration
|
Cause spécifique 1
L'inexistence d'une Convention sur la représentation
des Organisations Internationales ainsi que d'un accord cadre sur le SNU au
Bénin
|
Hypothèse spécifique 1
L'inexistence d'une Convention sur la représentation
des Organisations Internationales ainsi que d'un accord cadre sur le SNU au
Bénin justifie l'encadrement juridique limité des
représentations résidentes du SNU.
|
2
|
Problème spécifique 2
La relégation du MAEIAFBE dans la conclusion des
accords entre le Gouvernement et les agences du SNU au Bénin.
|
Objectif spécifique 2
Analyser la nature des accords conclus entre le Bénin
et les agences du SNU et identifier la capacité juridique de leurs
signataires.
|
Cause spécifique 2
La méconnaissance des règles sur la conclusion
des accords internationaux ainsi que le silence du MAEIAFBE.
|
Hypothèse spécifique 2
La méconnaissance des règles sur la conclusion
des accords internationaux ainsi que le silence du MAEIAFBE sont à la
base de la relégation de ce Ministère dans la conclusion des
accords entre le Bénin et les agences du SNU.
|
3
|
Problème spécifique 3
La relégation du MAEIAFBE dans les communications
officielles avec le SNU.
|
Objectif spécifique 3
Aider le MAEIAFBE à jouer son rôle de courroie de
transmission entre les Ministères sectoriels et les agences du SNU.
|
Cause spécifique 3
Le manque de compétences techniques au MAEIAFBE ainsi
que la lourdeur du circuit administratif.
|
Hypothèse spécifique 3
Le manque de compétences techniques au MAEIAFBE
conjugué à la lourdeur du circuit administratif justifient le
contournement de ce Ministère par les agences du SNU dans le traitement
de leurs affaires officielles.
|
4
|
Problème spécifique 4
L'absence d'une coordination centralisée des rapports
entre le Gouvernement et les agences du SNU au Bénin.
|
Objectif spécifique 4
Proposer un mécanisme de coordination de toute
l'assistance du SNU au Bénin.
|
Cause spécifique 4
L'incohérence de la répartition des
compétences entre les Ministères.
|
Hypothèse spécifique 4
L'incohérence de la répartition des
compétences entre les Ministères ne permet pas une coordination
centrale de l'assistance du SNU en faveur du Bénin.
|
TABLEAU DE BORD DE L'ETUDE
Chapitre Premier :
LES AGENCES DU SNU AU BENIN : UN CADRE FONCTIONNEL
DISCUTÉ
Les controverses que soulève le cadre fonctionnel du
SNU au Bénin tiennent à deux raisons fondamentales. D'une part,
un ensemble de faits a tendance à rendre problématique le
fonctionnement du SNU au Bénin (Section 1). D'autre part, il semble que
la coordination du SNU au Bénin se fait au détriment du MAEIAFBE
en dépit des attributions qui lui sont reconnues par les textes
nationaux voire internationaux (Section 2)52(*).
Section 1 : Le SNU au Bénin : un
fonctionnement problématique.
Les activités qui justifient la présence du SNU
au Bénin soulèvent deux problèmes majeurs. Le premier
concerne les accords conclus par les représentations résidentes
du SNU au Bénin (§1). Quant au second, il se rapporte à la
correspondance officielle de ces représentations (§2).
Paragraphe 1 : Les accords conclus par les agences du SNU
au Bénin.
Dans le cadre de la mise en oeuvre de leur assistance en
faveur du Bénin, les agences du SNU concluent des accords et
arrangements avec le Gouvernement. Il importe de préciser la nature de
ces accords (A) avant de s'interroger sur la capacité juridique de leurs
signataires (B).
A- Nature des accords.
Les accords et arrangements auxquels sont parties les agences
du SNU et le Gouvernement du Bénin sont nombreux et variés. Par
conséquent, il importe de les regrouper. Nous distinguerons les accords
de base des autres accords et arrangements.
Le premier de tous les accords et arrangements signés
entre le Bénin et les agences du SNU est l'accord de base ou accord
d'assistance technique53(*). Cet accord fixe, pour chaque agence, ainsi que nous
l'avons mentionné supra54(*), le cadre global de son intervention au Bénin.
L'accord de base a précisément pour objet de définir les
conditions dans lesquelles l'agence signataire exercera ses activités
sur le territoire de l'Etat signataire. Toutes les agences du SNU ont un accord
d'assistance technique qui constitue la base de leurs relations avec le
Bénin. Dans la pratique, elles peuvent être parties à cet
accord ou consentir à ce que ledit accord soit appliqué
mutatis mutandis à leurs activités et personnel.
Les autres accords et arrangements portent sur les
modalités pratiques de mise en oeuvre de l'assistance des
différentes agences en faveur du Bénin. On peut distinguer les
accords et arrangements conclus par les fonds et programmes, ceux conclus par
les institutions spécialisées et ceux conclus par les
institutions financières.
Les accords et arrangements conclus par les fonds55(*) et programmes56(*) du SNU au Bénin
comprennent :
v Le document cadre de coopération : c'est un
document qui fixe le cadre de la coopération entre le Bénin et
les agences concernées sur une période donnée57(*). L'appellation de ce document
varie d'une agence à une autre. Au niveau de l'UNICEF58(*) et de l'UNFPA59(*), on parle de programme de
coopération. En ce qui concerne le PNUD, le document de
coopération est dénommé « Plan d'Action du
Programme Pays ». La terminologie anglaise consacrée est le
Country Programme Action Plan (CPAP60(*)). Le CPAP définit les domaines et les
stratégies d'assistance du PNUD sur une période de cinq ans. Le
CPAP actuellement en vigueur couvre la période 2004-2008.
v Le Plan Annuel de Travail (PAT) ou Annual Working Plan (AWP)
est aussi un des documents signés entre certains fonds et programmes du
SNU et le Gouvernement. Il émane de la décomposition des
différents programmes de coopération. Les PAT indiquent les bases
sur lesquelles les agences concernées du SNU et le Gouvernement doivent
travailler au cours d'une année en vue d'exécuter leur programme
de coopération.
La nature de ces accords passés par les fonds et
programmes est difficile à préciser. En effet, les
différents fonds et programmes des Nations Unies ne peuvent pas conclure
des traités et accords internationaux61(*). Ils sont des organes subsidiaires
créés par une Résolution62(*) de l'Assemblée Générale. Ils ne
sont donc pas des organisations internationales dotées d'une
personnalité juridique internationale63(*). Par ailleurs, les accords et arrangements conclus
par les différents fonds et programmes échappent à la
législation nationale en raison des privilèges et
immunités qui leur sont reconnus. Au demeurant, il faut tout simplement
mentionner « la situation particulière des accords qui sont
passés par des organes subsidiaires (...) de l'Assemblée
Générale64(*) » et retenir que dans la pratique, ces
accords se situent au plan international et sont régis par les
règles pertinentes des Nations Unies et le régime
général des traités.
A côté des accords et arrangements conclus par
les fonds et programmes, il faut mentionner les accords conclus par les
institutions spécialisées à caractère technique,
social et culturel65(*).
Ce sont des accords spécifiques. On peut citer à ce titre les
conventions spécifiques conclues entre le Gouvernement et la FAO en
matière de coopération Sud - Sud et dans le cadre des
urgences66(*). Ces accords
sont de véritables conventions internationales puisque les institutions
spécialisées sont des organisations internationales dotées
du pouvoir de conclure des traités.
Dans le registre des accords et arrangements autres que les
accords de base, on peut enfin citer les accords conclus par les institutions
financières67(*).
Il s'agit notamment des accords de prêt ou accords de crédit que
la pratique générale range dans la catégorie des accords
internationaux68(*).
Dans le cadre des réformes initiées au sein des
Nations Unies pour harmoniser les programmes d'intervention des
différentes agences69(*), un nouveau type d'accord est désormais en
vogue dans les rapports entre le Bénin et les agences du SNU. Il s'agit
du Plan Cadre des Nations Unies pour l'Assistance au Développement du
Bénin70(*). C'est
un document signé entre le Gouvernement d'une part et toutes les agences
du SNU au Bénin d'autre part. Il représente en
réalité, « l'engagement du SNU au Bénin à
contribuer à la réalisation des objectifs du Gouvernement,
notamment ceux portant sur les Objectifs du Millénaire pour le
Développement, en mobilisant l'ensemble de ses ressources
financières et techniques disponibles au Bénin et à
l'étranger71(*) ».
Au demeurant, et sans qu'il faille distinguer, on peut retenir
que les accords signés par les organismes du SNU au Bénin, comme
« les accords passés par les organisations internationales
sont, pour l'essentiel, soumis au droit général des
traités, du point de vue de leur régime juridique72(*) ».
Il convient à présent de se pencher sur la
qualité de leurs signataires.
B- Capacité juridique des
signataires.
Un accord est une manifestation concordante de volonté
entre deux ou plusieurs parties. Dans le cadre de l'assistance technique du SNU
en faveur du Bénin, les accords et arrangements sont signés entre
le Gouvernement, d'une part, et une ou plusieurs agences du SNU, d'autre part.
Le constat général fait par rapport aux
différentes agences révèle que c'est le
Représentant résident, en sa qualité de plus haute
autorité de l'agence au niveau local, qui engage l'institution dans les
différents accords et arrangements avec le Gouvernement du
Bénin.
Au niveau du Gouvernement, il est difficile de noter une
pratique uniforme à ce sujet. Il faut donc distinguer selon qu'il s'agit
de l'accord de base ou des autres accords.
Les accords de base entre le Gouvernement et les agences du
SNU ont généralement été signés par le
Ministre des Affaires Etrangères. Ceci pourrait se justifier par le fait
qu'en dehors du Président de la République, seul le Ministre des
Affaires Etrangères peut conférer à un organisme
donné le droit aux privilèges et immunités.
Par contre, au niveau des autres accords et arrangements, la
situation est confuse. Nous avons remarqué que la plupart des agences
ont tendance à les signer avec les responsables des ministères
techniques et ce, au nom du Gouvernement. C'est ainsi que le PNUD signe son
CPAP avec le MPDEAP. Les conventions spécifiques avec la FAO sont
signées avec le MAEP.
La situation est d'autant plus confuse qu'au niveau d'une
agence, le même accord peut être signé au nom du
Gouvernement par deux ministères différents de la période
d'un programme à celle d'un autre. C'est le cas du PNUD dont le CPAP
2004 - 2008 a été signé par le Ministre des Affaires
Etrangères tandis que le CPAP 2009 - 2013, en cours de finalisation, est
prévu pour être signé par le Ministre en charge du
Développement.
Il est admis que les accords signés par toutes les
agences du SNU ne sont pas formellement des accords internationaux. Il n'en
demeure pas moins que la compétence du Ministre des Affaires
Etrangères doit être recherchée pour deux raisons
fondamentales. D'une part, ces accords et arrangements sont conclus avec des
organismes internationaux. Leur nature introduit dans le champ conventionnel un
élément d'extranéité pertinent sur lequel la
compétence du Ministre en charge des Affaires Etrangères peut
être fondée. D'autre part, ces accords échappent au droit
national puisqu'ils sont soumis au régime général des
traités qui relève du droit international. Par ailleurs, en cas
de conflit, il est prévu comme mode de règlement, l'arbitrage
international. Tout ceci situe juridiquement ces accords plus sur le plan
international que sur le plan national.
Au regard de ces considérations, il est difficile de
comprendre la conduite de chaque agence dans la conclusion des accords avec le
Bénin.
La correspondance de ces agences est également un sujet
de controverse.
Paragraphe 2 : La correspondance officielle des
représentations résidentes du SNU au Bénin.
Comme toute structure administrative, les agences du SNU
échangent des correspondances avec plusieurs destinataires. La nature de
ces correspondances (A) ainsi que leur mode de transmission (B) seront
précisés.
A- Les différents types de
correspondance.
Les correspondances généralement
échangées par les agences du SNU au Bénin sont de deux
sortes. D'une part, il y a les correspondances privées que les agences
échangent avec les personnes privées. Il peut s'agir d'une
réponse à une demande de stage, des échanges avec un
fournisseur, etc.
D'autre part, il y a les correspondances officielles
échangées avec les différentes structures
administratives73(*).
C'est cette dernière catégorie qui retiendra ici notre
attention.
On entend par « correspondance
officielle » dans le cadre d'une mission diplomatique, toute
correspondance relative à la mission et à ses fonctions74(*). Au regard de cette
définition, la correspondance officielle d'une représentation
résidente du SNU regrouperait l'ensemble des correspondances qui se
rapportent à la représentation et à ses fonctions.
Cette correspondance peut prendre différentes formes.
Au Bénin, les formes courantes sont : la lettre, le fax et la note
verbale. La forme de la correspondance est choisie en fonction de son
destinataire. Ainsi, dans leurs correspondances avec le MAEIAFBE, les
représentations résidentes utilisent soit la lettre soit la note
verbale qui est une forme de correspondance particulière au milieu
diplomatique. Avec les autres structures, le choix de la lettre ou du fax est
déterminé en fonction de l'urgence de la correspondance.
B- Les modalités de transmission des
correspondances.
Dans le milieu diplomatique, la Convention de Vienne sur les
relations diplomatiques de 1961 impose une modalité particulière
aux ambassades quant à l'échange de leurs correspondances
officielles avec les structures du pays accréditaire. En effet, aux
termes de l'article 41 §2, « toutes les affaires officielles
traitées avec l'Etat accréditaire, confiées à la
mission par l'Etat accréditant, doivent être traitées avec
le Ministère des Affaires Etrangères de l'Etat
accréditaire ou par son intermédiaire (...) ». De ce
fait, le Ministère des Affaires Etrangères sert toujours
d'interlocuteur et de courroie de transmission75(*) entre les missions diplomatiques et les structures de
l'Etat d'accueil. Aucune correspondance officielle ne peut être
échangée en temps normal entre ces deux parties en dehors du
canal du Ministère des Affaires Etrangères76(*).
Contrairement à cette pratique établie dans le
milieu diplomatique, aucune règle de cette nature ne s'impose
formellement aux représentations résidentes. Ces dernières
ont alors une pleine liberté dans la transmission de leurs
correspondances officielles. C'est ainsi que la FAO nous a confirmé
qu'elle échange des correspondances directement avec le MAEP ou le
MPDEAP. Le HCR nous a précisé, par ailleurs, que « en
fonction de leur objet, certaines correspondances sont échangées
directement avec les institutions destinataires, tandis que d'autres passent
par le canal diplomatique77(*) ».
A l'analyse, il ressort que la considération la plus
importante qui guide les représentations résidentes dans le
traitement de leurs affaires officielles reste et demeure la nature de ces
dernières. Ainsi, pour des questions d'ordre technique, la plupart des
représentations résidentes ont tendance à s'adresser
directement aux ministères techniques compétents. La FAO saisira
dans cet ordre le MAEP tandis que l'OMS s'adressera au Ministère de la
Santé.
Pour les autres questions d'ordre général
(protocolaire, sécuritaire, politique, etc.) ces représentations
ont généralement recours au MAEIAFBE.
En agissant ainsi, les représentations
résidentes du SNU créent une pratique pour suppléer
à la carence de règles de conduite explicitement prévues
en la matière. Cette pratique et bien d'autres comportements ont presque
conduit à une marginalisation du MAEIAFBE. C'est cela que nous tenterons
d'expliquer.
Section 2 : La coordination du SNU au
Bénin : un exercice au détriment du MAEIAFBE.
Dans la coordination des agences du SNU au Bénin, nous
avons remarqué que le MAEIAFBE est marginalisé. Il ne joue pas le
rôle qui est le sien non seulement dans la conclusion des accords entre
le Bénin et les représentations résidentes (§1) mais
également dans les communications officielles de ces dernières
avec les structures nationales (§2). Quels en sont les facteurs
explicatifs ?
Paragraphe 1 : La relégation du MAEIAFBE dans la
conclusion des accords entre le Bénin et les représentations
résidentes du SNU : causes explicatives.
Il semble que la méconnaissance des règles sur
la conclusion des accords internationaux (A) ainsi que le silence du MAEIAFBE
(B) sont à la base de la relégation de ce ministère dans
la conclusion des accords et arrangements de toute nature avec les agences du
SNU au Bénin.
A- La méconnaissance des règles sur
la conclusion des accords internationaux.
En droit international, il est expressément
établi que seuls le Chef de l'Etat et/ou du Gouvernement ou le Ministre
des Affaires Etrangères ont qualité pour engager l'Etat sur la
scène internationale. Aucune autre autorité ne pourrait le faire
valablement sans avoir reçu de l'un de ces derniers les pleins pouvoirs
nécessaires à cette fin.
C'est dans cet esprit qu'abonde également la
législation nationale au sujet du pouvoir de traité78(*) du Président de la
République79(*) et
du Ministre des Affaires Etrangères. Les attributions de ce dernier sont
précisées dans le décret n° 2007-653 du 31
décembre 2007. Ce décret stipule en son article 8 que
« Le Ministre des Affaires Etrangères, de l'Intégration
Africaine, de la Francophonie et des Béninois de l'Extérieur
négocie et signe tous traités, conventions, accords, protocoles
et règlements internationaux ». Par ailleurs, il
« engage l'Etat dans la conclusion des accords de financement des
projets de développement avec les partenaires bilatéraux et
multilatéraux, en concertation avec les ministères ou structures
concernés80(*) ».
Les autres membres du Gouvernement ou toute autre
autorité peuvent engager l'Etat à condition qu'ils aient
reçu pour ce faire les pleins pouvoirs81(*).
Ainsi précisées, les règles sur la
conclusion des accords internationaux ou du moins sur la capacité
juridique de l'autorité compétente pour engager l'Etat sont sans
équivoque. Elles ne souffrent d'aucune ambiguïté.
Au regard de la pratique observée au Bénin avec
les agences du SNU, il est possible que la méconnaissance des
règles sur la conclusion des accords internationaux soit à la
base de la relégation du MAEIAFBE. Cette hypothèse de travail que
nous avons émise a été partiellement82(*) confirmée à la
suite de nos entretiens avec certaines agences du SNU. En effet, à la
question de savoir « qui signe généralement les accords
avec votre institution au nom du Gouvernement et pourquoi ? »,
une agence nous a répondu : « le ministère en
charge du développement parce nous sommes une agence de
développement ». Une autre agence nous a fourni la
réponse suivante : « le ministère du
développement parce qu'il est compétent pour les questions de
développement ». Cette méconnaissance se confirme
encore plus lorsqu'à la question de savoir «quelles sont les
règles et principes qui régissent la conclusion de ces
accords ? » un chargé de programme rencontré lors
de nos entretiens a avancé comme réponse : « le
droit national ».
Au demeurant, la marginalisation du MAEIAFBE dans la
conclusion des accords et arrangements avec les agences du SNU s'explique
partiellement par la méconnaissance des règles et principes sur
la conclusion des accords internationaux. Mais il arrive que certaines agences
agissent en toute connaissance de cause. Par conséquent, il conviendrait
d'avancer un autre facteur pour justifier cette situation.
B- Le silence du Ministère des Affaires
Etrangères.
Le silence ou l'absence de protestation ou de rappel à
l'ordre de la part du MAEIAFBE justifie sa relégation dans la conclusion
des accords et arrangements avec les agences du SNU. C'est la deuxième
hypothèse de travail à partir de laquelle nous avons
amorcé la présente étude.
En effet, après avoir observé que le MAEIAFBE
est au second plan dans la conclusion des accords et arrangements avec les
agences du SNU, nous avons supposé que cela dépendrait largement
de son attitude83(*), de
son silence. C'est un raisonnement simpliste qui a eu tout de même le
mérite de nous conduire à la connaissance de la
réalité.
Nos recherches en vue de comprendre cet état de choses,
ont révélé que des démarches ont été
entreprises à divers niveaux, la situation étant une
préoccupation majeure.
En effet, nos entretiens avec le Directeur des Affaires
Juridiques et des Droits de l'Homme au MAEIAFBE nous ont permis de savoir que
ledit ministère a eu à faire des observations à une agence
dans le cadre d'un accord précis qui n'était pas soumis à
la signature de l'autorité compétente. A ce sujet, il ressort de
la réaction de l'agence que « les Nations Unies ont leurs
procédures qui s'imposent aux Etats bénéficiaires des
programmes ». Par conséquent, si le ministère tient à
ses observations, elles devraient être transmises au siège des
Nations Unies à New York pour avis juridique. La signature de l'accord
sera alors retardée. Face aux besoins urgents des populations qui
brûlent d'impatience pour bénéficier du programme
financé par cet accord, le pragmatisme a pris le dessus sur la
clarification peut-être définitive de ce problème
juridique.
Le problème demeure ainsi à la suite de cette
première tentative. Une autre raison s'est révélée
à nous aux cours de nos recherches. Il s'agit du fait que, ces
dernières années, le Ministère en charge des Affaires
Etrangères ne s'est plus trop intéressé à l'action
des différentes agences du SNU. Les documents de projets et accords
étant bien souvent négociés entre les agences et les
ministères techniques concernés, ces derniers se chargent tout
simplement de leur finalisation et donc de leur signature.
Au total, notre hypothèse n'est pas pleinement
vérifiée. Mais il reste que la réaction du MAEIAFBE est
peut-être tardive pour mettre définitivement fin à cette
pratique.
La relégation du MAEIAFBE s'observe par ailleurs dans
le traitement de la communication officielle des agences du SNU.
Paragraphe 2 : La relégation du MAEIAFBE dans les
communications officielles avec le SNU : causes possibles.
Les principales causes qui peuvent justifier la
relégation du MAEIAFBE dans la communication officielle des agences du
SNU au Bénin sont le manque de compétence technique, d'une part
(A), et la lourdeur du circuit administratif, d'autre part (B).
A- Le manque de compétence
technique.
La compétence technique est un prisme fondamental
à travers lequel il faut analyser la pratique des agences du SNU au
Bénin dans le traitement de leurs affaires officielles. Au regard de
cette considération, l'entremise du MAEIAFBE est peu ou presque pas
sollicitée dans la transmission de la correspondance officielle des
agences du SNU aux structures nationales destinataires.
En effet, le MAEIAFBE est par excellence un ministère
composé de diplomates généralistes, dépourvus pour
la plupart de compétences étendues en planification, en gestion
de projets, en matière agricole, etc. La compétence technique
recherchée par les différentes agences du SNU étant
absente au MAEIAFBE, ces dernières s'adressent directement aux
structures à même de garantir techniquement un écho
réel à leurs préoccupations.
Il ne leur sert donc à rien de passer par le canal des
affaires étrangères qui leur paraît une simple
formalité. Et comme le remarque un chargé de programme de l'une
de ces agences, dans ce milieu, « on ne s'embarrasse pas trop des
formalités administratives car ça ne permet pas toujours de
gagner du temps ».
C'est la question de la lourdeur administrative qui est ainsi
soulevée.
B- La lourdeur du circuit
administratif.
C'est une réalité dans le contexte
béninois voire africain que le circuit administratif est
caractérisé par une extrême lourdeur. Cette
réalité rend les administrations publiques très peu
compétitives et presque inefficaces.
A partir de cette remarque, nous avons estimé que la
lourdeur du circuit administratif serait à la base de la
relégation du MAEIAFBE dans la communication officielle des agences du
SNU. Cette hypothèse s'est révélée fondée
à la suite de nos divers entretiens.
Le MAEIAFBE est un ministère qui sert de courroie de
transmission. Mais c'est également un ministère coordonnateur. Il
a donc des obligations de diligence, de rapidité et d'efficacité
pour établir le pont entre les représentations diplomatiques, les
représentants des OI et les ministères sectoriels84(*).
Cette diligence fait souvent défaut et les entretiens
que nous avons eus à divers niveaux permettent de déduire que les
agences du SNU traitent directement avec les ministères sectoriels pour
éviter des problèmes de lourdeur administrative.
L'ensemble des problèmes évoqués
ci-dessus peuvent être résolus en repensant le cadre fonctionnel
des agences du SNU au Bénin.
Chapitre deuxième :
LES AGENCES DU SNU AU BENIN : UN CADRE FONCTIONNEL
REPENSÉ
Au regard des considérations évoquées
dans les chapitres précédents, il apparaît opportun que le
cadre fonctionnel dans lequel évoluent les agences du SNU au
Bénin soit considérablement repensé.
A cet effet, diverses mesures peuvent être
avancées tant sur le plan normatif (section 1) que pratique (section 2),
pour contribuer un tant soit peu à l'amélioration dudit cadre.
Section 1 : Les mesures normatives.
L'étude de notre problématique commande
principalement que le cadre juridique des représentations
résidentes soit élargi. Pour ce faire, des mesures normatives
peuvent être prises au niveau national comme international.
Au niveau national, un accord-cadre sur le SNU devra
être élaboré (§2). Sur le plan international, il
s'agira d'adopter un texte de caractère général portant
sur la représentation des OI (§1).
Paragraphe 1 : L'élaboration d'une convention sur la
représentation des OI.
La nécessité d'une telle mesure sera
exposée (A) avant que les différents aspects de la convention ne
soient présentés (B).
A- Les raisons explicatives.
L'élaboration d'une convention sur la
représentation des OI se justifie à plusieurs égards.
Elle permettra de disposer d'un cadre global de
référence en matière de normes juridiques sur les
relations extérieures des OI. En effet, le droit des OI est en pleine
élaboration. Par conséquent, la question, entre autres, de leur
représentation ne fait, à l'heure actuelle, l'objet d'aucun texte
général de codification85(*).
L'élaboration de cette convention permettra par
ailleurs à la Commission du Droit International qui a entrepris de
développer et de codifier cette branche du droit diplomatique, de
« compléter le corpus juris du droit diplomatique
élaboré sur la base de ses travaux et qui ont abouti à la
Convention de Vienne de 1961 sur les relations diplomatiques, à la
Convention de Vienne de 1963 sur les relations consulaires, à la
Convention de Vienne de 1969 sur les missions spéciales et à la
Convention de Vienne de 1975 sur la représentation des Etats86(*) ».
La présente convention devra prendre en compte
certaines préoccupations dans ses grandes lignes.
B- Les lignes forces.
Il convient de rappeler que la question des relations entre
Etats et OI a fait l'objet d'une étude scrupuleuse par la Commission du
Droit International.
Au cours de cette étude, la seconde partie du sujet qui
portait sur « la représentation des OI auprès des Etats
ou entre elles » n'a pas pu aboutir à une convention en raison
de l'abandon par la Commission des travaux sur la question.
Toutefois, un travail de fond a déjà permis de
délimiter le champ possible du projet d'articles dont les grandes lignes
sont :
· Définitions, portée et fondements des
privilèges et immunités ;
· Personnalité juridique ;
· Biens et avoirs ;
· Privilèges et immunités de l'OI ;
· Privilèges et immunités des
fonctionnaires ;
· Privilèges et immunités des experts
envoyés en mission pour le compte de l'organisation et des personnes
ayant des affaires officielles à traiter avec l'organisation ;
· Laissez-passer ;
· Abus des privilèges et
immunités ;
· Retrait des privilèges et
immunités ;
· Règlement des différends ;
· Clauses finales87(*).
Cette énumération n'est pas exhaustive et la
convention gagnerait beaucoup en utilité si d'autres sujets y sont
abordés. A première vue, les grandes lignes
énoncées ne permettent pas de se rendre compte que la convention
porte sur la représentation des OI mais plutôt sur leurs
privilèges et immunités. Dans ce cas, la Commission ne ferait pas
oeuvre utile dans la mesure où l'Assemblée Générale
des Nations Unies a déjà approuvé deux conventions en 1946
et en 1947 portant respectivement sur les privilèges et immunités
des Nations Unies et sur les privilèges et immunités des
Institutions Spécialisées.
Il s'agira par contre d'adapter les dispositions de la
Convention de Vienne de 1961 aux relations diplomatiques des OI. Dans cet
ordre, la convention pourrait aborder, en sus des grandes lignes
déjà énumérées, l'établissement des
relations entre Etats et OI ou entre ces dernières, les fonctions d'une
OI auprès d'un Gouvernement ou auprès d'un organe d'une autre OI,
la procédure d'accréditation des représentants des OI
(représentants résidents) ainsi que leur ordre de
préséance, etc.
Pour achever l'élaboration de cette convention, la
Commission du Droit International devrait reprendre ses travaux sur la
question. Elle pourrait le faire sur recommandation de l'Assemblée
Générale88(*) des Nations Unies. Cette recommandation serait
contenue dans une résolution adoptée à la majorité
simple89(*) après
un débat sur la question qui devrait pour ce faire, être inscrite
à l'ordre du jour d'une session de ladite assemblée.
Dans cette procédure, le Bénin pourrait
étudier, en rapport avec le Groupe Africain aux Nations Unies, la
possibilité de faire inscrire le sujet à l'ordre du jour d'une
session de l'Assemblée Générale.
Au niveau national, un accord-cadre sur la présence des
Nations Unies peut être aussi envisagé.
Paragraphe 2 : L'élaboration d'un accord-cadre sur
le SNU au Bénin.
Pour faire remarquer le bien fondé d'une telle
proposition, il importe d'abord que la nature de cet accord soit
précisée (A). Un exposé des lignes directrices de l'accord
s'ensuivra (B).
A- Nature et intérêt de
l'accord.
L'insuffisance majeure de l'encadrement juridique des
représentations résidentes du SNU au Bénin demeure
l'inexistence d'un cadre cohérent.
Au regard de ce qui précède, il conviendrait
d'élaborer un accord-cadre règlementant la présence des
organismes des Nations Unies au Bénin. Cet accord serait un accord de
base global. Il serait conclu entre le Gouvernement, représenté
par le Ministre en charge des Affaires Etrangères et l'ensemble des
agences du SNU intervenant au Bénin.
L'intérêt d'un tel accord est de permettre une
harmonisation du cadre juridique dans lequel évoluent les agences du SNU
au Bénin. En effet, les accords de base conclus distinctement avec
chacune des agences ont eu pour conséquence d'introduire une divergence
dans leur régime juridique90(*).
Quelles seront alors les lignes directrices de cet
accord ?
B- Lignes directrices de l'accord.
L'accord-cadre sur le SNU au Bénin en tant qu'accord
de base global comportera les différentes rubriques principales des
accords types de base. Il s'agit des rubriques relatives au statut des agences
et à celui de leurs bureaux, au mandat des agences auprès du
Gouvernement du Bénin, aux privilèges, immunités et
facilités accordés à leurs locaux et personnel, aux
obligations du Gouvernement, à la procédure applicable à
la gestion des projets, etc.
Il importe par ailleurs que cet accord
précise :
· La réglementation des contacts entre les
ministères sectoriels et leur organisme de contrepartie ;
· La structure gouvernementale chargée de
coordonner l'action du Gouvernement avec chacun ou l'ensemble des agences du
SNU ;
· Les différentes directions avec lesquelles
chacune des agences devrait traiter en priorité pour la
résolution de certaines questions données ;
· La procédure générale à
suivre par les agences du SNU dans le traitement de leurs affaires
officielles91(*), etc.
A ces mesures normatives peuvent s'ajouter d'autres sur le
plan pratique.
Section 2 : Les mesures pratiques.
Les mesures pratiques qui peuvent aider à repenser le
cadre fonctionnel des agences du SNU au Bénin ont trait à la
dynamisation de la coordination gouvernementale avec le système (A) et
au renforcement de la Direction des Organisations Internationales du MAEIAFBE
(B).
Paragraphe 1 : La dynamisation de la coordination
gouvernementale avec le SNU.
Aujourd'hui, le Bénin ne dispose d'aucun cadre de
coordination avec l'ensemble des agences du SNU. Chaque ministère
sectoriel coopère avec son organisme de contrepartie.
Il importe que la coopération avec les agences du SNU
soit repensée et dynamisée à travers la création
d'un Comité Interministériel de Coordination (A) et la
répartition cohérente des compétences entre les
ministères (B).
A- La création d'un Comité
Interministériel de Coordination.
Comme l'ont fait remarquer les inspecteurs du Corps Commun
d'Inspection dans l'un de leurs rapports, « le rôle que joue le
pays hôte pour utiliser au mieux les ressources [de la famille des
Nations Unies] à l'échelon local est extrêmement important.
Cet objectif suppose la présence d'un mécanisme gouvernemental
unique, fort et efficace, chargé de la coopération
multilatérale, plutôt qu'une diversité de
responsabilités sectorielles réparties entre différents
ministères et départements alignés sur les institutions
spécialisées et organismes des Nations Unies92(*) ».
C'est dans cet ordre que l'idée de « la
création d'un comité ou groupe
interministériel » a été avancée par les
inspecteurs. Ce dispositif de coordination est déjà en place dans
divers pays et a prouvé son efficacité93(*).
L'expérience ne serait pas moins intéressante
pour le Bénin qui est dépourvu de ce mécanisme central de
coordination. L'inexistence de ce dispositif ne permet pas à notre pays
de tirer le meilleur profit de sa coopération avec le SNU. La
collaboration presque restrictive des ministères sectoriels avec leurs
organismes de contrepartie et vice-versa ne permet pas d'intégrer
l'assistance de ces organismes dans un cadre global de
développement94(*).
L'idée de la création d'un tel Comité
n'est toutefois pas nouvelle dans les stratégies de coordination du
Bénin avec les agences du SNU. En effet, dans la « Note de
Stratégie Nationale du Bénin 1997-2001 », il est
indiqué que le Gouvernement compte se doter d'un système
permanent de coordination, de suivi et d'évaluation des activités
des différentes agences au regard du cadre de référence
que constitue la Note de Stratégie Nationale. Pour ce faire,
« un comité de coordination doit être mis en place par
une décision du Conseil des Ministres. Ce comité sera
composé du MAEC95(*), du MPREPE96(*), du MF97(*) (...)98(*) ». Cette initiative, si elle avait
été concrétisée, a certainement fait long feu.
Il urge donc de créer un Comité
Intergouvernemental de Coordination qui regrouperait en priorité le
MAEIAFBE, le MPDEAP et le MFE. Ce Comité devrait être ensuite
élargi à tous les ministères sectoriels
intéressés par un volet de la coopération entre le
Bénin et les agences du SNU.
Ce Comité, comme son nom l'indique, aura pour
rôle de coordonner toute l'assistance du SNU au Bénin. Il pourrait
par exemple coordonner et valider en dernier ressort les cadres de
coopération ainsi que les PAT des diverses agences. Il pourrait
également suivre les projets et programmes retenus de commun accord avec
le SNU et financés par l'une quelconque de ses agences.
Selon les inspecteurs du Corps Commun d'Inspection, le
président du Comité serait l'homologue des représentants
résidents99(*). Au
regard de la législation nationale en vigueur, la présidence de
ce Comité devrait revenir au MAEIAFBE puisque le Ministre en charge de
ce département « dirige l'ensemble des affaires touchant aux
relations de la République du Bénin avec (...) les
Représentants des Organisations Internationales100(*) ».
Cependant, dans la réalité, le Ministre d'Etat
en charge du développement a une certaine prééminence sur
les autres ministres. Par ailleurs, l'assistance des principales agences du SNU
au Bénin est supposée concourir au développement du pays.
Par conséquent, la présidence dudit Comité peut revenir au
MPDEAP.
Dans ce cas, le MAEIAFBE pourrait bien assurer le
secrétariat du comité. A ce titre, il recevra toutes les
correspondances en provenance ou en direction des agences du SNU. En effet, la
coordination gagnerait beaucoup en efficacité si les communications
entre les divers ministères ou départements sectoriels et les
organismes compétents du SNU sont approuvées et/ou une copie
transmise au Comité chargé de la coordination101(*).
La création d'un Comité Interministériel
de Coordination peut être renforcée par une répartition
cohérente des compétences entre les ministères.
B- La répartition cohérente des
compétences entre les ministères.
Le ministère désigne un ensemble de services
correspondant à une compétence plus au moins
spécialisée102(*). Cette compétence est définie et
précisée dans le décret portant attributions, organisation
et fonctionnement (AOF) de chaque ministère.
Les décrets portant AOF sont généralement
élaborés à la suite d'un remaniement ministériel
qui provoque soit le changement de ministre à la tête du
ministère soit un changement de dénomination du ministère
soit une modification des attributions du ministère.
Il arrive parfois que deux ou plusieurs ministères
aient des attributions conjointes par rapport à un dossier donné
à la suite de l'élaboration de leur décret portant AOF.
Cette situation n'est pas mauvaise en soi. Cependant, c'est la manière
dont les ministères collaborent dans l'exercice de ces attributions qui
est peu recommandée. Chaque ministère a tendance à
exprimer une hégémonie exclusive sur les dossiers
concernés.
Par exemple le MPDEAP, le MAEIAFBE et le Ministère de
l'Economie et des Finances (MEF) sont chargés de rechercher et de
mobiliser en collaboration, les ressources extérieures pour le
financement des programmes de développement103(*). Aussi paradoxal que cela
puisse paraître, aucun cadre de concertation n'a été mis en
place à cet effet. Cela a pour conséquence la dispersion de
l'action gouvernementale à l'endroit des partenaires au
développement.
De même, le MPDEAP et le MAEIAFBE sont chargés,
aux termes de leur décret portant AOF respectif, de suivre
l'exécution des projets et programmes de développement. Il
n'existe pas jusqu'à l'heure actuelle un cadre formel où ces deux
ministères conjuguent leurs efforts en vue d'exercer cette attribution
commune104(*).
Au regard de ce qui précède, il importe que les
attributions des différents ministères soient réparties de
manière cohérente. La mobilisation des ressources
extérieures est une compétence diplomatique. Elle ne peut
être efficacement exercée que par le MAEIAFBE qui dispose à
cet effet de diplomates chevronnés et particulièrement
doués en négociation.
Le concours des autres compétences en provenance des
ministères sectoriels n'est pas à proscrire mais à
canaliser de manière à toujours assurer la primauté du
MAEIAFBE dans son traditionnel domaine de compétence.
Mieux, lorsque deux ministères ont des
compétences conjointes sur une question donnée, il importe que le
cadre de concertation requis soit immédiatement prévu. Bien
entendu, cette précision ne se fera pas dans le décret portant
AOF qui est propre à chaque ministère mais dans un autre
décret pris en Conseil des Ministres sur proposition conjointe des
ministres concernés ou par un arrêté
interministériel.
Dans le domaine du suivi des projets de développement,
il importe que la composition de la Cellule NEX soit élargie aux
représentants du MAEIAFBE et du MEF. Il importe également que la
DOI soit renforcée sur plusieurs points.
Paragraphe 2 : Le renforcement de la DOI.
La Direction des Organisations Internationales est la
structure du MAEIAFBE la plus à même d'aider le ministère
à jouer le rôle qui est le sien dans la coopération entre
le Bénin et les agences du SNU. Par conséquent, il est
indiqué que ses prérogatives (A) et moyens (B) soient accrus.
A- L'extension des prérogatives de la
DOI.
La DOI est chargée, entre autres, du suivi de la mise
en oeuvre des activités opérationnelles de développement
du SNU, en collaboration avec les structures nationales
concernées105(*).
Mais cette prérogative semble une coquille vide dans la mesure où
la direction n'a pas l'opportunité de l'exercer en
réalité.
C'est pour corriger cette situation que nous avons
proposé supra que la composition de la Cellule NEX soit élargie,
entre autres, au MAEIAFBE. Ainsi, la DOI serait autorisée à
représenter le MAEIAFBE au sein de ladite Cellule pour y jouer
pleinement et efficacement le rôle qui est le sein.
Par ailleurs, le MAEIAFBE pourrait occuper le
Secrétariat du Comité Interministériel de Coordination
dont nous avons suggéré la création. La DOI, le cas
échéant, devrait pouvoir jouer ce rôle pour le compte du
MAEIAFBE.
Enfin, pour toutes les questions relatives aux
activités opérationnelles, le Directeur des Organisations
Internationales devrait pouvoir convoquer en audience les représentants
résidents du SNU, tenir des séances de travail avec eux et en
faire le point au Ministre. C'est exactement ce qui se passe au Mali où
« le Directeur de la Coopération Internationale reçoit en
audience les Chefs de missions diplomatiques et consulaires
accréditées au Mali et en fait le compte rendu au Ministre
[chargé des Affaires Etrangères]106(*) ».
En plus de tout ce qui précède, il faudrait
également déplorer une pratique en vigueur au Bénin qu'on
pourrait dénommer la « diplomatie de la porte
ouverte » qui fait que les représentants diplomatiques,
consulaires ou des organisations internationales ont systématiquement
accès aux autorités au plus haut niveau (Ministre voire
Président de la République). Cette pratique ne permet pas aux
directions en charge des dossiers de suivre convenablement ces derniers.
Il serait donc souhaitable que cette pratique soit revue pour
une meilleure efficacité. Dans cet ordre, une première
étape consisterait à passer de la « diplomatie de
la porte ouverte » à la « diplomatie de la porte
entrouverte ». Ceci permettra aux directions en charge de certains
dossiers de régler avec les représentants étrangers des
questions de moindre importance que ces derniers soumettent
systématiquement aux autorités supérieures alors qu'elles
peuvent être résolues à un niveau plus bas. Au demeurant,
cela contribuera à renforcer le prestige des autorités de rang
supérieur.
L'extension des prérogatives de la DOI devra
s'accompagner inéluctablement d'un accroissement de moyens afin que
l'efficacité escomptée soit possible.
B- L'accroissement des moyens de la
DOI.
L'extension des prérogatives de la DOI implique que les
moyens mis à la disposition de cette direction soient accrus afin de lui
permettre d'exercer efficacement ces nouvelles fonctions.
A cet effet, la participation de la DOI aux travaux de la
Cellule NEX suppose que les capacités de son personnel soient
renforcées pour un suivi effectif des projets. Ce renforcement des
capacités est fondamental. Il permettra d'ailleurs de disposer de
diplomates spécialistes en gestion des projets. Ce qui serait un atout
majeur pour le Ministère.
En effet, la question de la spécialisation des
diplomates s'impose si le MAEIAFBE veut jouer un rôle utile au moment
actuel. Car les préoccupations du moment sont plus techniques que
politiques et elles supposent des compétences techniques pour les
aborder efficacement.
Par ailleurs, pour que la DOI assure efficacement le
Secrétariat du Comité Interministériel de Coordination qui
recevra toutes les correspondances officielles adressées par les
ministères sectoriels aux agences du SNU et vice-versa, il faut qu'elle
soit dotée des moyens de communication adéquats.
Il est indiqué par exemple que la DOI soit munie d'un
numéro de fax et d'une connexion Internet pour recevoir en temps
réel toutes les communications susmentionnées et pouvoir les
transmettre ou les traiter de façon rapide.
Le MAEIAFBE pourrait ainsi jouer son rôle de courroie de
transmission entre le Gouvernement et les agences du SNU, et ce, en toute
efficacité et en toute diligence.
Conclusion générale
D
epuis sa création, l'Organisation des Nations Unies
oeuvre inlassablement pour « favoriser le progrès
économique et social de tous les peuples107(*) » grâce
à l'action de ses divers fonds, programmes et institutions
spécialisées qui forment la famille des Nations Unies. Cette
famille est représentée dans divers pays à travers le
monde.
La présence du SNU au Bénin est une grande
opportunité. L'assistance constante et multiforme de ses agences permet
à notre pays d'amorcer des pas décisifs sur la voie du
développement voire de l'émergence. En effet, le SNU au
Bénin fort de quatorze agences dont sept institutions
spécialisées, appuie notre pays dans divers domaines allant de la
lutte contre la pauvreté à la promotion de la bonne gouvernance,
en passant par la gestion des situations d'urgence, la promotion de l'enfance,
l'octroi de crédit, l'appui institutionnel, etc.
Cependant, les représentations du SNU soulèvent
diverses problématiques que nous avons jugé intéressant
d'aborder dans le cadre de ce mémoire. Il s'agit avant tout du statut
juridique de ces représentations. L'analyse de la question nous a permis
de comprendre que les représentations résidentes participent
d'une forme de représentation diplomatique des OI. « Les
fonctions de la diplomatie traditionnelle - représentation,
négociation, information - y sont exercées et elles
bénéficient des mêmes droits, privilèges et
immunités diplomatiques que ceux accordés aux missions
diplomatiques des Etats en vertu du droit diplomatique et, grâce plus
particulièrement, à l'application par analogie des dispositions
de la convention de Vienne sur les représentations
diplomatiques108(*) ».
Ces représentations para-diplomatiques qui
témoignent d'une pratique récente au chapitre des
activités des OI méritent qu'un texte de codification
générale leur soit consacré pour un parfait encadrement
juridique. Nous avons suggéré à cet effet
l'élaboration de la convention sur la représentation des OI.
Au plan national, l'organisation générale de
l'assistance du SNU mérite d'être revisitée et
améliorée. En effet, le cadre fonctionnel des agences du SNU au
Bénin semble assez discuté. Au nombre des diverses manifestations
de cette situation, nous avons retenu celles qui intéressent le
MAEIAFBE. Il s'agit de la question des accords conclus par les diverses
représentations du SNU ainsi que celle de leurs correspondances
officielles.
Il ressort de l'analyse de ces questions que le MAEIAFBE n'a
pas l'opportunité de jouer les rôles qui sont les siens. Certains
accords avec le SNU sont conclus par les ministères sectoriels sans
l'intervention du MAEIAFBE. De même, les agences du SNU, pour la plupart,
ne sollicitent pas l'entremise du MAEIAFBE dans le traitement de leurs
correspondances officielles.
Ces pratiques devront être corrigées. Pour ce
faire, nous avons suggéré le renforcement du cadre juridique par
l'élaboration d'un accord-cadre sur le SNU au Bénin. Cet accord
réglementera les rapports du système avec le Gouvernement du
Bénin. Nous avons également suggéré la
création d'un Comité Interministériel de Coordination de
l'assistance du SNU et le renforcement de la DOI pour permettre au MAEIAFBE
d'occuper la place qui lui revient dans la coopération entre le
Bénin et le SNU.
Ces différentes mesures doivent être mises en
oeuvre avec beaucoup de diplomatie mais également avec une grande
rigueur. C'est l'avenir du MAEIAFBE qui en dépend. L'évidence
aujourd'hui, c'est que le MAEIAFBE traverse une période critique
où il doit faire face aux ingérences des ministères
sectoriels sur son terrain de compétence.
Nous avons analysé la situation au regard de la
coopération du Bénin avec les agences du SNU. Il serait aussi
intéressant de savoir comment le MAEIAFBE fait face aux défis des
ministères sectoriels dans l'exercice de ses prérogatives
essentielles dans d'autres domaines.
Présentée suivant la norme Z44-005 de
l'Association Française de Normalisation (AFNOR)
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l'exécution nationale. Février 1998. Document inédit.
v Ministère du Plan, de la Restructuration Economique
et de la Promotion de l'Emploi. Note de Stratégie Nationale du
Bénin : 1997 - 2001. Janvier 1997. Document inédit.
AUTRES DOCUMENTS
v Guide d'entretien adressé au PNUD. Réponses
fournies par Madame Elsie ASSOGBA, chargée de communication, des
relations extérieures et de la mobilisation des ressources.
v Guide d'entretien adressé au PAM. Réponses
fournies par Monsieur Guy ONAMBELE, consultant.
v Guide d'entretien adressé au HCR. Réponses
fournies par Monsieur Comlan Georges DAGBELOU, assistant de protection.
v Guide d'entretien adressé à la FAO.
Réponses fournies par Monsieur Fadilou AKADIRI, assistant au
Représentant de la FAO, chargé de programme.
RESSOURCES ET SITES INTERNET
v L'UNFPA au Bénin : Historique -
Coopération passée [en ligne]. Disponible sur http://www.
http://benin.unfpa.org/Benin_et_unfpa.htm
v Le système des Nations Unies au Bénin.
Disponible sur : http://www.onubenin.org
ANNEXES
1. Le Système des Nations Unies
2. Formulaire du guide d'entretien
MEMOIRE DE FIN DE FORMATION AU CYCLE II DE L'ECOLE
NATIONALE D'ADMINISTRATION ET DE MAGISTRATURE (DRI)
THEME : CONTRIBUTION A L'ETUDE DU CADRE JURIDIQUE
ET FONCTIONNEL DES AGENCES DU SYSTEME DES NATIONS UNIES AU BENIN
GUIDE D'ENTRETIEN
INSTITUTION :
NOM : ...............................................
PRENOMS :
.......................................................................
QUALITE :
....................................................................................................................................
1- De quand date la présence de votre institution au
Bénin ?
..................................................................................................................................................
2- Décrivez brièvement les fonctions que joue
votre Institution auprès du Gouvernement béninois ?
......................................
3- Quelles sont les conventions (accord de bases, et autres
textes juridiques) qui régissent la présence et les
activités de votre Institution au Bénin ?
...................
4- Dans la mise en oeuvre de son assistance en faveur du
Bénin, votre Institution signe des accords avec le Gouvernement.
· Quelle est la nature de ces accords?
....................................
· Qui signe généralement ces accords au nom
du Gouvernement et pourquoi ?
......................................
· Quelles sont les règles et principes qui
régissent la conclusion de ces accords (droit national, international ou
interne à votre Institution) ? Lesquels ?
..............................
5- Comme toute entité administrative, votre Institution
envoie et reçoit des courriers.
· Avec quelles structures, au plan national,
échangez vous généralement des correspondances ?
...................................
· Quels sont les différents types de
correspondances envoyées par votre institution (lettres, fax, notes
verbales etc.)
........................
· Comment ces correspondances sont-elles
échangées (directement avec la structure destinataire ou par le
canal diplomatique) et pourquoi ?
..................................
6- Quels rapports entretenez vous avec le Ministère des
Affaires Etrangères ?
.............................................
OBSERVATIONS (Vous pouvez aborder ici toutes les
questions liées au sujet que nous n'avons pas évoquées
ci-dessus)
.................................................................
Merci de votre collaboration !
TABLE DES MATIERES
Avertissement
|
.................................................................................................................................
|
I
|
Dédicace
|
.................................................................................................................................
|
II
|
Remerciements
|
.................................................................................................................................
|
III
|
Sigles et abréviations
|
.................................................................................................................................
|
IV
|
Résumé
|
....................................................................................................................................
|
V
|
Sommaire
|
.................................................................................................................................
|
VI
|
INTRODUCTION GENERALE
|
....................................................................................................................................
|
1
|
CHAPITRE PRELIMINAIRE
|
LES FONDEMENTS ET IMPLICATIONS DES REPRESENTATIONS
RESIDENTES DU SNU AU BENIN.....
|
6
|
SECTION I
|
Les représentations résidentes du
SNU : une existence
organisée.....................................................................
|
7
|
Paragraphe 1
|
Une manifestation du droit de légation des
OI.............................................
|
7
|
A-
|
La personnalité juridique : fondement des
relations extérieures des OI.
|
7
|
B -
|
La représentation des OI auprès des Etats :
une pratique récente..........
|
10
|
Paragraphe 2
|
Un encadrement juridique
limité......................................................................
|
11
|
A -
|
La convention sur la représentation des OI: un texte
juridique
inexistant................................................................................................................
|
12
|
B -
|
Les limites des accords de base entre le Gouvernement et les
représentations résidentes du SNU au
Bénin................................................
|
13
|
SECTION II
|
La coordination gouvernementale des
agences du SNU au Bénin : une réception nationale
particularisée..................
|
16
|
Paragraphe 1
|
La règle béninoise : la promotion du
Ministère en charge du
développement....................................................................................................
|
17
|
A -
|
Les fondements
juridiques..................................................................................
|
17
|
B -
|
Le cadre
institutionnel..........................................................................................
|
19
|
Paragraphe 2
|
L'exception béninoise : la relégation du
Ministère en charge des Affaires
Etrangères................................................................................................
|
20
|
A -
|
Les bases
juridiques..............................................................................................
|
20
|
B -
|
La Direction des Organisations Internationales
(DOI).................................
|
21
|
CHAPITRE PREMIER
|
LES AGENCES DU SNU AU BENIN : UN CADRE
FONCTIONNEL
DISCUTÉ..........................................
|
24
|
SECTION I
|
Le SNU au Bénin : un fonctionnement
problématique.........
|
25
|
Paragraphe 1
|
Les accords conclus par les agences du SNU au
Bénin..............................
|
25
|
A -
|
Nature des
accords................................................................................................
|
25
|
B -
|
Capacité juridique des
signataires..................................................................
|
29
|
Paragraphe 2
|
La correspondance officielle des représentations
résidentes du SNU au
Bénin....................................................................................................................
|
31
|
A -
|
Les différents types de
correspondance...........................................................
|
31
|
B -
|
Les modalités de transmission des
correspondances..................................
|
32
|
SECTION II
|
La coordination du SNU au Bénin : un
exercice au détriment du
MAEIAFBE......................................................................................................
|
33
|
Paragraphe 1
|
La relégation du MAEIAFBE dans la conclusion des
accords entre le Bénin et les représentations résidentes
du SNU : causes explicatives......
|
34
|
A -
|
La méconnaissance des règles sur la conclusion
des accords
internationaux......................................................................................................
|
34
|
B -
|
Le silence du Ministère des Affaires
Etrangères.............................................
|
36
|
Paragraphe 2
|
La relégation du MAEIAFBE dans les communications
officielles avec le SNU : causes
possibles.......................................................................................
|
37
|
A -
|
Le manque de compétence
technique............................................................
|
38
|
B -
|
La lourdeur du circuit
administratif...............................................................
|
38
|
CHAPITRE DEUXIEME
|
LES AGENCES DU SNU AU BENIN : UN CADRE
FONCTIONNEL REPENSÉ.........................................
|
40
|
SECTION I
|
Les mesures
normatives................................................
|
41
|
Paragraphe 1
|
L'élaboration d'une convention sur la
représentation des OI...................
|
41
|
A -
|
Les raisons
explicatives........................................................................................
|
41
|
B -
|
Les lignes
forces.....................................................................................................
|
42
|
Paragraphe 2
|
L'élaboration d'un accord cadre sur le SNU au
Bénin..............................
|
44
|
A -
|
Nature et intérêt de
l'accord.............................................................................
|
44
|
B -
|
Lignes directrices de
l'accord..............................................................................
|
45
|
SECTION II
|
Les mesures
pratiques..................................................
|
46
|
Paragraphe 1
|
La dynamisation de la coordination gouvernementale avec le
SNU....
|
46
|
A -
|
La création d'un Comité Interministériel
de Coordination......................
|
47
|
B -
|
La répartition cohérente des compétences
entre le ministère..................
|
49
|
Paragraphe 2
|
Le renforcement de la
DOI..................................................................................
|
51
|
A -
|
L'extension des prérogatives de la
DOI...........................................................
|
51
|
B -
|
L'accroissement des moyens de la
DOI...........................................................
|
53
|
CONCLUSION GENERALE
|
...................................................................................................................................
|
54
|
BIBLIOGRAPHIE
|
....................................................................................................................................
|
57
|
ANNEXES
|
|
|
* 1 Charte des Nations Unies.
Préambule, al. 1er
* 2 Idem, art.1, al.3
* 3 Le chapitre IX de la
Charte traite de la coopération économique et sociale
internationale.
* 4 Le chapitre X de la
Charte porte sur le Conseil Economique et Social.
* 5 On entend par
Système des Nations Unies, l'ensemble institutionnel formé par
l'ONU et toutes les Institutions Spécialisées qui lui sont
rattachées par un accord spécial conformément aux
dispositions de l'art.63 de la Charte.
* 6 Cf. Alain PELLET in La
Charte des Nations Unies. Commentaire article par article. 3è éd.
Paris : Economica, 2005, p.1471
* 7 Cf. Le système des
Nations Unies au Bénin [en ligne]. Disponible sur :
http://www.onubenin.org/article.php
* 8 Cf. Albert TEVOEDJRE in
Avant-propos à la Note de stratégie nationale du Bénin,
1997-2001. Janvier 1997.
* 9 D'après le
dictionnaire Larousse, une des significations du mot agence est :
« organisme administratif chargé d'une mission d'information
et de coordination dans un domaine donné ». Le langage onusien
dans les documents d'information récents emploie le mot
« agence » comme chapeau, couvrant les organes et les
programmes du Conseil Economique et Social et les institutions
spécialisées. C'est dans le même sens que nous emploierons
ce terme dans notre étude. Lire, pour plus de détail à ce
sujet, Péter KOVACS in COT Jean-Pierre, PELLET Alain (Dir.) et FORTEAU.
La Charte des Nations Unies. Commentaire article par article. 3è
éd. Paris : Economica, 2005, p.1515 et suivantes.
* 10 Certaines agences
parlent tout simplement de Bureau (UNICEF, UNESCO, etc.) ou de Bureau de pays
(PAM). Toutefois, il est unanimement admis de désigner le chef de ces
bureaux par le titre de «Représentant résident ».
Ce titre est donc porté par tous les chefs d'agence du SNU. Si dans le
milieu diplomatique, l'Ambassadeur est à la tête d'une ambassade,
le Représentant Permanent à la tête d'une
représentation permanente, le Consul à la tête d'un
Consulat ..., il est possible de désigner comme Représentation
résidente, une structure dirigée par un représentant
résident.
* 11 Cf. Jean SALMON.
Dictionnaire de droit international public. Bruxelles : Bruylant/AUF,
2001, p. 819
* 12 Jean-Marc SOREL. Droit
des organisations internationales. Lyon : L'Hermès, 1997, p.56
* 13 Idem
* 14 Cf. Adama KPODAR. Le
principe de spécialité dans la définition des
organisations internationales. In Revue Béninoise des Sciences
Juridiques et Administratives. N°17, décembre 2006, p.56
* 15 CIJ, Avis consultatif
du 11 avril 1949 relatif à la réparation des dommages subis au
service des Nations Unies in Adama KPODAR, idem p.57
* 16 En effet, la
spécialité est un trait commun à toutes les organisations
internationales. Elle permet non seulement de les définir mais
également de limiter le champ de leurs compétences (Voir à
ce sujet Adama KPODAR, idem, pp. 47-77)
* 17
Généralement, quatre attributs sont liés à la
personnalité juridique internationale : le droit de conclure des
traités et accords internationaux, la faculté d'entretenir des
relations diplomatiques, la possibilité d'ester en justice et le pouvoir
d'user de la force armée dans les limites admises par le droit
international.
* 18 A ce sujet, Daniel
DORMOY exprimait cette réticence en affirmant : « En
fait, on ne peut parler d'un véritable droit de légation active
des organisations internationales ». Voir Daniel DORMOY. Droit des
organisations internationales. Paris : Dalloz, 1995, p.41
* 19 Cf. Commission du Droit
international. Deuxième rapport sur les relations entre les Etats et les
organisations intergouvernementales. Extrait de l'Annuaire de la Commission du
Droit International, 1967, vol II. [en ligne]. Disponible sur http : //
www.un.org/law/french/ile/index.htm (Document A/CN.4/195).
* 20 Pour autant, il
n'existe pas un vide juridique en la matière. Certains aspects de la
question sont réglés par la convention sur les privilèges
et immunités des Nations Unies du 13 février 1946 et la
convention sur les privilèges et immunités des Institutions
Spécialisées des Nations Unies du 21 novembre 1947.
* 21 Cf. Jean-Marc SOREL,
op.cit., p.63
* 22 Cf. Rapport de la
Commission du Droit International sur les travaux de sa
quarante-quatrième session, § 362 in fine [en ligne]. Disponible
sur http : // www.un.org/law/french/ile/index.htm
* 23 Cf. Commission du Droit
International. Deuxième rapport sur les relations entre les Etats et les
organisations intergouvernementales, op. cit., § 40
* 24 Cf. Alain PELLET,
Patrick DAILLIER. Droit international public. Paris : LGDJ, 2002, p.757
* 25 Idem, p.756
* 26 Idem, p.757
* 27 Cf. Jean SALMON, op.
cit., p. 11. Cet accord ne doit pas être confondu avec l'accord de
siège. Ce dernier est un « traité international conclu
entre une organisation internationale et l'Etat où elle a fixé
son siège » (idem, p.14). C'est le cas de l'accord de
siège du 26 juin 1947 entre les USA et l'ONU pour le siège de
cette organisation à New York. Au Bénin, ces accords sont
confondus dans la pratique.
* 28 Cet accord fixe le
cadre global dans lequel le PNUD et ses agences d'exécution aideront le
Gouvernement à exécuter des projets de développement (cf.
art. 1er relatif à la portée de l'accord).
* 29 En effet, c'est par une
lettre en date du 29 mars 2004 que la Secrétaire Générale
Adjointe de l'UNFPA à New York a saisi le Ministre des Affaires
Etrangères aux fins d'étendre l'application de l'accord du PNUD
à son institution. L'accord du Ministre des Affaires Etrangères
à cette proposition a été donné dans sa lettre
n° 906/MAEIA/SP-C en date du 26 mai 2004 adressée à la
Secrétaire Générale Adjointe de l'UNFPA à New
York.
* 30 L'expression mutatis
mutandis est d'origine latine. Elle signifie littéralement
« en faisant les changements nécessaires ».
* 31 C'est notamment le cas
de l'UNICEF (cf. art. 6 al. 1, a) et de l'UNESCO (cf. art. 6 al. 1).
* 32 Il est prévu
à l'article 6, alinéa 2 de cet accord que « le
Gouvernement (...) aide (...) à trouver des locaux à usage de
bureau appropriés à un prix de location
raisonnable ».
* 33 L'accord signé
avec le PAM prévoit l'arbitrage en cas d'échec de la
négociation.
* 34 C'est ce que
prévoit l'accord de base conclu avec le PAM. Un surarbitre n'est
désigné que dans l'impossibilité pour les deux arbitres de
s'entendre sur une sentence arbitrale (cf. art. 6).
* 35 L'accord avec le PAM
prévoit que l'arbitrage sera effectué à Rome (cf. art.
6).
* 36 Corps Commun
d'Inspection. Renforcement de la représentation locale du système
des Nations Unies. Genève 1997, § 22. Disponible sur :
http://www.unjiu.org/fr/reports.htm (Document JIU/REP/97/1)
* 37 Deux raisons peuvent
justifier qu'un ministère soit érigé en ministère
d'Etat. L'une est technique et l'autre politique. Techniquement, le titre de
ministère d'Etat est généralement décerné
à des secteurs administratifs auxquels le Gouvernement entend accorder
une certaine priorité. Politiquement, le titre de ministre d'Etat est
donné à des personnalités politiques importantes dont le
soutien est nécessaire à la cohésion de l'action
gouvernementale. Ce titre, même s'il ne confère pas à leurs
bénéficiaires une autorité réelle sur les autres
ministres, il leur assure tout de même une prééminence sur
les autres membres du Gouvernement. (Cf. Dominique VIGNON. Cours sur la science
administrative. ENAM, DRI, 2ème année, cycle 2,
année académique 2007-2008. Document inédit.)
* 38 Décret n°
2008-107 du 10 mars 2008 portant attributions, organisation et fonctionnement
du Ministère de la Prospective, du Développement et de
l'Evaluation de l'Action Publique. Art.1er.
* 39 Ibidem.
* 40 Suivant les
informations recueillies au niveau du Service des Banques et Organisations
Internationales du MPDEAP, ce ministère traite principalement avec le
PNUD, le PAM, l'UNFPA et l'UNICEF.
* 41 Décret n°
2005-085 du 03 mars 2005 portant attributions, organisation et fonctionnement
du Ministère chargé de la Planification et du
Développement. Art. 1er.
* 42 Décret n°
96-241 du 21 juin 1996 portant attributions, organisation et fonctionnement du
Ministère du Plan, de la Restructuration Economique et de la Promotion
de l'Emploi, art. 2
* 43 Arrêté
n°2004-34/MCPPD/DC/SGM portant attributions, organisation et
fonctionnement de la Direction Générale des Ressources pour le
Développement, art. 11
* 44 Cf. Journal Officiel de
la République du Dahomey en date du 15 juillet 1961, pp. 479-480.
* 45 Décret n°
2007-653 du 31 décembre 2007 portant attributions, organisation et
fonctionnement du Ministère des Affaires Etrangères, de
l'Intégration Africaine, de la Francophonie et des Béninois de
l'Extérieur, art. 1er
* 46 Décret n°
2007-653 du 31 décembre 2007, art. 2 point 2
* 47 Décret n°
2007-653 du 31 décembre 2007, art. 3 points 1 et 4.
* 48 Décret n°
2007-653 du 31 décembre 2007, art. 56
* 49 Décret n°
2007-653 du 31 décembre 2007, art. 56 point 3.
* 50 En effet, c'est
l'arrêté n°016-C/MAE/DC/SGM/DAJDH/DOI/SA portant
attributions, organisation et fonctionnement de la Direction des Organisations
Internationales qui a prévu le découpage actuel de la DOI en cinq
services.
* 51 Par exemple, le Service
des Organisations Internationales à caractère Economique,
Technique et Financier (SOEF) est chargé, entre autres, de suivre les
activités de l'UNFPA au Bénin et de dynamiser ses interventions.
Il a aussi pour attribution d'accroître les interventions de la FAO et du
PAM au Bénin. (cf. Arrêté
n°016-C/MAE/DC/SGM/DAJDH/DOI, s.d., art. 19). Le Service des Organisations
Internationales à caractère Social et Culturel (SSC) pour sa
part, est chargé notamment d'assurer le suivi de toutes les questions
d'ordre culturel examinées dans le cadre des activités de l'ONU.
(Idem, art. 24).
* 52 Ce chapitre a
été réalisé sur la base de nos observations de
stage et surtout sur la base des réponses au questionnaire que nous
avons adressé à certaines agences du SNU au Bénin. En
effet, nous avons saisi par courriel, toutes les quatorze agences du SNU
présentes au Bénin. En plus de cela, nous avons saisi par une
lettre le PNUD, le PAM, le HCR, la FAO, l'OMS et l'UNFPA, soit six agences sur
quatorze ou quatre institutions subsidiaires sur sept et deux institutions
spécialisées sur sept. Mais de toutes ces agences, seuls l'OMS et
l'UNFPA n'ont pas donné une suite à notre correspondance. Ainsi
donc, nous nous sommes basé sur un échantillon de quatre agences.
Il s'agit du PNUD, du PAM, du HCR et de la FAO.
* 53 Suzanne BASTID estime
avec raison qu'il faut placer les accords d'assistance technique en premier
lieu des accords nombreux et compliqués qui sont conclus lorsque les
organisations internationales sont amenées à exercer une certaine
activité sur le territoire d'un Etat. Cf. Suzanne BASTID. Les
traités dans la vie internationale : conclusion et effets.
Paris : Economica, 1985, p.229
* 54 Chapitre
préliminaire, section 1, paragraphe 2, B, page 13 et suivantes.
* 55 Il s'agit du Fonds des
Nations Unies pour l'Enfance et du Fonds des Nations Unies pour la Population.
Le HCR est également classé parmi les fonds et programmes. Voir
le système des Nations Unies en annexe.
* 56 Les programmes
présents au Bénin sont : le Programme des Nations Unies pour
le Développement, le Programme Alimentaire Mondial, le Programme des
Nations Unies pour les Etablissements Humains et le Programme Commun des
Nations Unies sur le VIH/SIDA.
* 57 Cette période
est généralement de cinq ans.
* 58 L'article 3 al.1 de
l'accord de base régissant la coopération entre le Gouvernement
de la République du Bénin et le Fonds des Nations Unies pour
l'Enfance dispose que « les programmes de coopération sur
lesquels s'accorderont le Gouvernement et l'UNICEF seront exposés dans
un plan directeur qui sera convenu entre l'UNICEF, le Gouvernement et, le cas
échéant, les autres organismes participants ».
* 59 Depuis 1982, les
interventions de l'UNFPA au Bénin se sont inscrites dans le cadre d'un
programme de coopération exécuté sur une période de
cinq ans. A ce jour, cinq programmes de coopération ont
été mis en oeuvre et le 6ème prend fin en 2008.
(CF. UNFPA BENIN. L'UNFPA au Bénin : Historique -
Coopération passée [en ligne]. Disponible sur http://www.
http://benin.unfpa.org/Benin_et_unfpa/unfpa_au_benin.htm)
* 60 Lire sipape.
* 61 Dans le contexte des
OI, « l'expression traité s'entend d'un accord international
régi par le droit international et conclu par écrit (i) entre un
ou plusieurs Etats et une ou plusieurs organisations internationales ; ou
(ii) entre des organisations internationales ; que cet accord soit
consigné dans un instrument unique ou dans deux ou plusieurs instruments
connexes, et quelle que soit sa dénomination
particulière ». Cf. Convention de Vienne de 1986 sur le droit
des traités entre Etats et organisations internationales ou entre
organisations internationales, art. 2.
* 62 L'UNICEF a
été créé par la Résolution 57 (I) du 11
décembre 1946. Le PNUD a été établi par la
Résolution 2029 (XX) du 22 novembre 1965.
* 63 En effet,
« la capacité de conclure des accords internationaux suppose
la personnalité juridique ». Cf. Daniel DORMOY, op. cit., p.40
* 64 Suzanne BASTID, op.
cit., p. 229
* 65 Il s'agit de la FAO, de
l'OMS, de l'UNESCO et de l'UPU.
* 66 Entretien avec Monsieur
Fadilou AKADIRI, assistant au Représentant de la FAO, chargé de
programme.
* 67 Ce sont le FMI et la
Banque Mondiale.
* 68 Cf. Suzanne BASTID,
idem, p. 231
* 69 Le slogan de cette
réforme : « L'unité dans l'action » en
dit long.
* 70 Ce document est plus
connu sous son appellation anglaise. Il s'agit de : United Nations
Development Assistance Framework en abrégé UNDAF.
* 71 Cf. Le système
des Nations Unies au Bénin. Disponible sur http://www.onubenin.org
* 72 Daniel DORMOY, op.
cit., p.41. En effet, les accords de base ou accords de siège sont
enregistrés au Secrétariat des Nations Unies, au même titre
que les accords internationaux et ce, conformément aux dispositions de
l'article 102 al. 1 de la Charte.
* 73 Le PNUD, à
travers le guide d'entretien que nous lui avons soumis, précise qu'il
échange des correspondances avec le MDPEAP notamment avec la Cellule
NEX, le MAEIAFBE, le Ministère de l'Environnement et de la Protection de
la Nature, le Ministère de la Reforme Administrative et
Institutionnelle, les Directions techniques concernées par la mise en
oeuvre des projets financés par le PNUD, l'Assemblée Nationale,
etc.
* 74 Cf. Convention de
Vienne de 1961 sur les relations diplomatiques, art. 27 §2
* 75 Certaines agences ont
conscience que le MAEIAFBE devrait pouvoir jouer également ce rôle
à leur égard. C'est le cas du HCR qui a répondu à
la question 6 de notre guide d'entretien en ces termes : « en
général, les préoccupations de l'Institution sont
adressées au Ministère des Affaires Etrangères qui
intercède auprès des autres Ministères et structures
gouvernementales ». C'est également le cas du PNUD qui, par
rapport à cette même question, a répondu que « le
Ministère des Affaires Etrangères est la porte d'entrée et
de sortie du Système des Nations Unies au Bénin ».
Toutefois, dans la pratique, le MAEIAFBE n'est pas toujours
sollicité.
* 76 Il arrive que pour des
questions particulières, des contacts directs soient entrepris en dehors
du Ministère des Affaires Etrangères. Dans le cadre par exemple
du traitement par l'ambassade du Bénin à Paris des dossiers
relatifs à l'agrément des sociétés
béninoises exportatrices de produits maraîchers en France,
« la pratique est telle que l'ambassade traite directement avec le
ministère de l'agriculture ». (Cf. entretien avec Monsieur
Francis LOKOSSA, Directeur des Affaires Juridiques et des Droits de l'Homme au
MAEIAFBE). Nous admettons cette pratique. Mais elle demeure l'exception qui
confirme la règle.
* 77 Entretien avec Monsieur
Comlan Georges DAGBELOU, Assistant de Protection au HCR.
* 78 Le pouvoir de
traité ou le treaty making power est la compétence de conclure
des traités reconnue à un organe étatique pour exprimer
valablement le consentement à être lié de l'Etat. Cf. Jean
SALMON, op.cit., p.1106.
* 79 Le pouvoir de
traité du Chef de l'Etat est précisé par la constitution
du 11 décembre 1990. Aux termes de l'article 144 de cette constitution,
« Le Président de la République négocie et
ratifie les traités et accords internationaux ».
* 80 Décret n°
2007-653 du 31 décembre 2007, art. 4
* 81 Les ministères
sectoriels le savent si bien. Lorsqu'ils prennent part à des rencontres
internationales même dans leur domaine de compétence, ils
sollicitent toujours du Ministre des Affaires Etrangères, les pleins
pouvoirs pour représenter le Bénin et, au besoin, prendre des
engagements en son nom. Mais au plan national, même s'il est difficile de
le prouver, il demeure que les signataires des accords et arrangements avec les
agences du SNU ont peu ou pas conscience qu'ils doivent obtenir l'habilitation
requise pour engager le Gouvernement. Cette formalité préalable
est pourtant indispensable à la validité du document.
* 82 En effet, certaines
agences ont conscience que ces accords doivent être signés par le
Ministre des Affaires Etrangères. Le HCR a, par exemple, indiqué
en réponse à la question 4 point 2 de notre Guide d'entretien que
« l'accord de siège a été signé avec le
Ministère des Affaires Etrangères en raison (...) des
compétences et attributions dudit Ministère, mais surtout
conformément aux dispositions de l'article 41, paragraphe 2 de la
Convention de Vienne sur les Relations diplomatiques ».
* 83 Cette attitude
consisterait en une sorte d'abdication du MAEIAFBE devant ses
responsabilités.
* 84 Cf. entretien avec
Monsieur Francis LOKOSSA, Directeur des Affaires Juridiques et des Droits de
l'Homme au MAEIAFBE.
* 85 Lire à ce sujet
Alain PELLET, Patrick DAILLIER. Droit international public. Paris : LGDJ,
2002, p.756
* 86 Commission du Droit
International. Troisième Rapport sur les relations entre les Etats et
les organisations internationales (deuxième partie du sujet), par M.
Leonardo Diaz Gonzalez, Rapporteur spécial [en ligne]. Disponible sur
http://un.org/law/french/ilc/index.htm.
* 87 Cf. Commission du Droit
International. Troisième Rapport sur les relations entre les Etats et
les organisations internationales (deuxième partie du sujet), par M.
Leonardo Diaz Gonzalez, Rapporteur spécial [en ligne]. Disponible sur
http://un.org/law/french/ilc/index.htm.
(Document A/CN.4/401).
* 88 L'étude de la
question des « relations entre Etats et Organisations
Internationales » a été provoquée par
l'Assemblée Générale des Nations Unies qui, dans sa
résolution 1289 (XIII) adoptée en 1958, invite la Commission du
Droit International à examiner la question. Le fondement juridique de
cette compétence de l'Assemblé Générale se trouve
dans les dispositions de l'article 13 de la Charte des Nations Unies. Selon
l'alinéa 1er (a) de cet article,
« l'Assemblée Générale provoque des
études et fait des recommandations en vue de développer la
coopération internationale dans le domaine politique et encourager le
développement progressif du droit international et de sa
codification ».
* 89 Les décisions de
l'Assemblée Générale des Nations Unies sur les questions
non importantes sont prises à la majorité des membres
présents et votants. Sont considérées comme des questions
importantes : le maintien de la paix, l'élection des membres non
permanents du Conseil de Sécurité, l'élection des membres
du Conseil Economique et Social, l'admission de nouveaux membres, la suspension
des droits et privilèges des membres, l'exclusion des membres et les
questions budgétaires. Cf. art. 18 de la Charte des Nations Unies.
* 90 C'est à la suite
de cette remarque générale que les inspecteurs du Corps Commun
d'Inspection ont recommandé que « les gouvernements et
organisations mettent au point un mécanisme d'harmonisation et ensuite
concluent un accord de base englobant la présence du système des
Nations Unies dans son ensemble ». Cf. Corps Commun d'Inspection,
op.cit, § 24 (iii).
* 91 Sur cette question,
rare sont les accords de base qui ont prévu une disposition. On peut
citer l'accord entre la République du Dahomey et le PNUD qui
prévoit en son article 2 point 4 (a) que « le
représentant résident assurera la liaison avec les organes
compétents du Gouvernement notamment l'organisme national chargé
de coordonner l'assistance extérieure ». Dans le Manuel des
procédures du PNUD applicables à l'exécution nationale (p.
4), il est fait mention d'une « autorité gouvernementale
de coordination » entendue comme l'organe central du Gouvernement
chargé de toutes les communications avec le PNUD concernant les
programmes et projets exécuté dans le pays.
* 92 Corps Commun
d'Inspection, op. cit., § 99.
* 93 Idem, § 84.
* 94 Cela ne signifie pas
nécessairement que les ministères sectoriels et les agences du
SNU ne continuent pas leurs interactions mais plutôt que le processus de
prise de décision soit contrôlé centralement. Idem, §
99.
* 95 Le MAEC est l'une des
appellations anciennes du MAEIAFBE. Il s'entend comme Ministère des
Affaires Etrangères et de la Coopération.
* 96 Le MPREPE se
décompose comme Ministère du Plan, de la Restructuration
Economique et de la Promotion de l'Emploi. Le MPDEAP est l'actuel
ministère qui englobe ses principales attributions.
* 97 Le MF, c'est le
Ministère des Finances.
* 98 Ministère du
Plan, de la Restructuration Economique et de la Promotion de l'Emploi, op.
cit., pp. 30-31.
* 99 Corps Commun
d'Inspection, op. cit., § 84, (i).
* 100 Décret n°
2007-653 du 31 décembre 2007, art. 2, point 2.
* 101 Corps Commun
d'Inspection, op. cit., § 84, (ii).
* 102 Cf. Dominique VIGNON,
op. cit., document inédit.
* 103 Cf. Décret
n° 2008- 107 du 10 mars 2008 portant attributions, organisation et
fonctionnement du Ministère de la Prospective, du Développement
et de l'Evaluation de l'Action Publique, art 1er point 6.
* 104 Ceci n'exclut pas que
ces deux ministères soient amenés "par la force des choses"
à collaborer ensemble dans ce sens. Par exemple, une invitation du PNUD
adressée entre autres à ces deux ministères pour prendre
part à la revue annuelle du Programme de coopération Bénin
- PNUD offre une occasion pour exercer leur attribution commune en fait de
suivi des projets. Sinon, le cadre formel de suivi des projets financés
par les agences du SNU au Bénin, en l'occurrence la cellule NEX, ne se
compose que du MPDEAP.
* 105 Cf.
arrêté n°016-C/MAE/DC/SGM/DAJDH/DOI/SA portant attributions,
organisation et fonctionnement de la Direction des Organisations
Internationales, art. 2, point 5.
* 106 République du
Mali. Décret n° 96-094/PRM fixant l'organisation et les
modalités de fonctionnement de la Direction de la Coopération
Internationale, art 16, al.1
* 107 Charte des Nations
Unies, Préambule.
* 108 Manuel DIEZ DE
VELASCO VALLEJO, op.cit., p. 47
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