UNIVERSITE IBN TOFAIL
Faculté des Sciences de
Kénitra
U.F.R : Génétique et
Biométrie
THESE
Présentée pour obtenir le Diplôme
de Doctorat National
Par
Nezha CHARRAB
Analyse de la situation épidémiologique des
piqûres
et des envenimations scorpioniques dans la
province de Beni Mellal (2002-2007)
Soutenue le 27 Juin 2009
Devant le Jury
:
Président Rapporteur Rapporteur Examinateur
Examinateur
Pr. Rachida SOULAYMANI BENCHEIKH
Centre Anti-Poison et de Pharmacovigilance du Maroc,
Rabat
Pr. Hamid ELAMRI
Laboratoire de la Gendarmerie Royale, Rabat
Pr. Ali QUYOU
Faculté des Sciences, Université Ibn Tofail,
Kenitra
Pr. Mohamed IBRIZ
Faculté des Sciences, Université Ibn Tofail,
Kenitra
Pr. Mohammed Khaled CHOULLI
Académie Régionale d'Education et de Formation
pour la Région de Marrakech-Tensift-Al Haouz
Examinateur
Invité
Directeur de thèse
Pr. Adil ECHCHELH
Faculté des Sciences, Université Ibn Tofail,
Kenitra Dr. Ilham SEMLALI
Centre Anti-Poison et de Pharmacovigilance du Maroc,
Rabat Pr. Abdelmajid SOULAYMANI
Faculté des Sciences, Université Ibn Tofail,
Kenitra
PROTARS D63/13
Avant propos
Nom et prénom de l'auteur : CHARRAB
Nezha
Intitulé du travail :
Analyse de la situation épidémiologique des
piqûres et des envenimations scorpioniques dans la province de Beni
Mellal (2002-2007).
Nom et prenom du directeur de recherche :
Professeur A.Soulaymani
Laboratoire où les travaux ont été
réalisés :
Laboratoire de Génétique et Biométrie de la
Faculté des Sciences, Université Ibn Tofail, Kenitra.
Laboratoire avec lequel il y a eu collaboration pour ce
travail : Centre Anti-Poison et de Pharmacovigilance du Maroc.
Date de commencement de ce travail : 2006
Rapporteurs autres que l'encadrant :
n Pr. H. ELAMRI
n Pr. A. QUYOU
Principales publications et communications auxquelles ce
travail a donné lieu :
Publications internationales:
· NEZHA CHARRAB, ILHAM SEMLALI,
ABDELMAJID SOULAYMANI, ABDELRHANI MOKHTARI, RHIZLANE EL OUFIR et RACHIDA
SOULAYMANI BENCHEIKH. (2007). Les caractéristiques
épidémiologiques du scorpionisme dans la province de Beni Mellal
(2002-2004). Reviews in Biology and Biotechnology, vol 6, N°2,
pp. 36-39.
· SOULAYMANI BENCHEIKH R., SOULAYMANI A.,
CHARRAB N., SEMLALI I., EL OUFIR G. et MOKHTARI A.
(2007). Etude épidémiologique des piqûres
et des envenimations scorpioniques (à propos de 1591 patients
consultants à l'hôpital provincial de Beni Mellal). Bulletin de la
Soc. Med. Mil. Nat.Path. Faune flore :
www.somednat.org/article.php3?id_article=42.
· N. CHARRAB, A.
SOULAYMANI, A.MOKHTARI, D.BENALI et R. SOULAYMANI BENCHEIKH.
(2008). Epidemiological study of scorpion envenomation in the
hospital of Beni Mellal province. Clinical Toxicology, vol.46, n° 5,
p392.
· CHARRAB N., SOULAYMANI A., SEMLALI
I.,HMIMOU R., MOKHTARI A. et SOULAYMANI BENCHEIKH R. (2009).
Les piqûres et les envenimations scorpioniques chez les enfants dans la
Délégation Médicale de Beni Mellal. Pathologies
Humaines et Déficits du Développement. Approche
pluridisciplinaire .Edition 2008. ISBN :978-9954-1-5864-2, numéro
de dépot légal:0907/09. 224 -231.
· HMIMOU R., SOULAYMANI A., SEMLALI I., ELOUFIR G.,
MOKHTARI A. CHARRAB N. et SOULAYMANI
BENCHEIKH R. (2009). Etude des piqures et des envenimations
scorpioniques de la delegation d'Elkalaa Des Sraghna (de 2001 à
2004). Pathologies Humaines et Déficits du
Développement.Approche pluridisciplinaire .Edition 2008. ISBN
:978-9954-1-5864-2, numéro de dépot légal:0907/09.
249-257.
· CHARRAB N., SOULAYMANI A., MOKHTARI A.
et SOULAYMANI R. (2009). Les envenimations scorpioniques
à l'hôpital provincial de Beni Mellal. Médecine
Tropicale, 69, (1), 33-36.
· N.CHARRAB, R. SOULAYMANI, A.MOKHTARI,
I.SEMLALI, R. EL OUFIR et A. (2009). Soulaymani. Situation
épidémiologique des envenimations scporpioniques dans la province
de Beni Mellal. Santé publique. Article sous press.
· NEZHA CHARRAB, ABDELMAJID SOULAYMANI,
ILHAM SEMLALI, ABDELGHANI MOKHTARI, RHIZLANE EL OUFIR ET RACHIDA SOULAYMANI
BENCHEIKH. (2009). Les caractéristiques
épidémiologiques et cliniques des envenimations scorpioniques
dans la province de Beni Mellal (Maroc). Annales de Toxicologie
Analytique. Article sous press.
· CHARRAB N., EL OUFIR R., SOULAYMANI
A., SEMLALI I., MOKHTARI A. and SOULAYMANI R. (2009).The
epidemiological profile and risk factors of scorpion stings in the province of
Beni Mellal Morocco.Article soumis au Journal of Venomous Animals and
Toxins.
· CHARRAB NEZHA, SOULAYMANI ABDELMAJID,
MOKHTARI ABDELRHANI et SOULAYMANI BENCHEIKH RACHIDA.(2009).
Etude épidémiologique des piqûres et des envenimations
scorpioniques chez les enfants dans la province de Beni Mellal. Article
soumis à la revue Scientifique et Technique.
Publication nationale :
· N. CHARRAB, A.
SOULAYMANI, I. SEMLALI, G. ELOUFIR, A. MOKHTARI et R. SOULAYMANI BENCHEIKH.
(2006). Analyse épidémiologique des
piqûres et des envenimations scorpioniques dans la région de Beni
Mellal. Acte du premier congrès national sur l'Amélioration de la
Production Agricole. Settat 16-17 Mars 2006.
Communications :
· N.CHARRAB, A.SOULAYMANI, I.SEMLALI,
A.MOKHTARI, G.ELOUFIR et R.SOULAYMANI BENCHEIKH. Profil
épidémiologique des piqûres et des envenimations
scorpioniques dans la province de Beni Mellal (de 1998 à 2004), les
Journées « Biologie et Santé » de Casablanca le 15-16
Décembre 2004 à Casablanca.
· N.CHARRAB, A.SOULAYMANI, I.SEMLALI,
A.MOKHTARI, G.ELOUFIR et R.SOULAYMANI BENCHEIKH. The factors that influence
over the evolution of the cases of scorpionic stinging and envenomation in Beni
Mellal province, XXV International Congress of the European Association of
Poisons Centres and Clinical Toxicologists, le 23-24 Novembre 2004 à
Paris-France.
· N.CHARRAB, I.SEMLALI, A.SOULAYMANI,
A.MOKHTARI et R.SOULAYMANI BENCHEIKH. Les piqûres et les envenimations
scorpioniques dans la province de Beni Mellal, la Deuxième
Journée Scientifique Nationale «Environnement et
Santé», le 29 Novembre 2005 à Mohammedia.
· CHARRAB N., SOULAYMANI A., SEMLALI
I., MOKHTARI A., HMIMOU R., et SOULAYMANI BENCHEIKH R. Les piqûres et les
envenimations scorpioniques chez les enfants dans la délégation
médicale de Beni Mellal, la Quatrième Ecole Franco- Marocaine de
Neurosciences Comportementales et Cognitives, le 1 et 2 Décembre 2005
à Kenitra.
· HMIMOU R., SOULAYMANI A., SEMLALI I., ELOUFIR G.,
MOKHTARI A., CHARRAB N., et SOULAYMANI BENCHEIKH R. Etude de
l'envenimation scorpioniques au niveau de la délégation
d'Elkelaa, la Quatrième Ecole Franco- Marocaine de Neurosciences
Comportementales et Cognitives le 1 et 2 Décembre 2005 à
Kenitra.
· N. CHARRAB, A.
SOULAYMANI, I. SEMLALI, G. ELOUFIR, A. MOKHTAR et R. SOULAYMANI BENCHEIKH.
Evolution des piqûres et des envenimations scorpioniques dans la province
de Beni Mellal entre 2002 et 2004. Le premier congrès national de la
Société Marocaine de Toxicologie Clinique et Analytique, le 10 et
11 Mars 2006 à Rabat.
· N. CHARRAB, A.
SOULAYMANI, I. SEMLALI, G. ELOUFIR, A.MOKHTARI et R. SOULAYMANI BENCHEIKH.
Analyse épidémiologique des piqûres et des envenimations
scorpioniques dans la région de Beni Mellal (Maroc). Le premier
congrès national sur l'Amélioration de la Production Agricole,
les 16 et 17 Mars 2006 à Settat.
· R. HMIMOU, R. SOULAYMANI BENCHEIKH, I. SEMLALI,
N. CHARRAB, G. ELOUFIR, A. MOKHTARI et A.
SOULAYMANI. Etude des envenimations scorpioniques dans la province d'Elkalaa
des Sraghna au Maroc. Le premier congrès national sur
l'Amélioration de la Production Agricole, les 16 et 17 Mars 2006
à Settat.
· N. CHARRAB, A.
SOULAYMANI, I. SEMLALI, A. MOKHTARI et R. SOULAYMANI
BENCHEIKH. Analyse des cas de décès à
partir des fiches d'hospitalisation de l'Hôpital Provincial de
Beni Mellal. La 4 ème Journée de la
Société Marocaine de Toxicologie Clinique et Analytique Sous
le
thème « Les Intoxications Mortelles : Gestion et
Prise en Charge », le 25 Octobre 2007 à Rabat.
· N.CHARRAB, A. SOULAYMANI, I. SEMLALI,
A. MOKHTARI et R.SOULAYMANI BENCHEIKH. Les caractéristiques
épidémiologiques des envenimations scorpioniques dans la province
de Beni Mellal, la Troisième Journée Scientifique Nationale
«Environnement et Santé», le 15 Novembre 2007 à
Mohammedia.
· N. CHARRAB, A. SOULAYMANI, A.MOKHTARI
et R. SOULAYMANI BENCHEIKH. Evolution des piqûres et des envenimations
scorpioniques dans la province de Beni Mellal de 2002 á 2006. Le
deuxième congrès national sur l'Amélioration de la
Production Agricole, les 3 et 4 Avril 2008 à Settat.
· N. CHARRAB, A. SOULAYMANI,
A.MOKHTARI, D.BENALI et R. SOULAYMANI BENCHEIKH. Epidemiological study of
scorpion envenomation in the hospital of Beni Mellal province. XXVIII
International Congress of the European Association of Poison Centres and
Clinical Toxicologists, les 6-7-8 et 9 Mai 2008 à
Séville-Espagne.
· N. CHARRAB, A. SOULAYMANI, I.
SEMLALI, R. EL OUFIR, A.MOKHTARI et R. SOULAYMANI BENCHEIKH. Les
caracteristiques epidemiologiques et cliniques des envenimations scorpioniques
dans la province de Beni Mellal (Maroc). Congrès Mixte International de
Toxicologie «Toxicologie Méditerranéenne Diversité et
spécificité», les 16,17 et 18 Octobre 2008 à
Essaouira.
· N.CHARRAB, A. SOULAYMANI, I. SEMLALI, R.
EL OUFIR,
A.MOKHTARI et R. SOULAYMANI BENCHEIKH. Etude des
envenimations scorpioniques dans la province de Beni Mellal. 5èmes
Journées Nationales de Biodiversité «Biodiversité au
service du développement durable», les 18,19 et 20 Décembre
2008 à Fès.
· N. CHARRAB, A. SOULAYMANI, I. SEMLALI,
R. EL OUFIR,
A.MOKHTARI et R. SOULAYMANI BENCHEIKH. Les
symptômes cliniques observés chez les enfants envenimés par
scorpion à l'hopital provincial de Beni Mellal. 47èmes
congrès de la Société de Toxicologie Clinique, les 2 et 3
Avril 2009 à Toulouse- France.
· CHARRAB N., SOULAYMANI A., SEMLALI
I., R. EL OUFIR, A.MOKHTARI et R. SOULAYMANI BENCHEIKH. Les symptômes
cliniques observés chez les enfants envenimés par scorpion. Une
Journée en Hommage au Professeur Larbi Idrissi «Place de la
toxicologie au sein des Sciences Forensiques», le 27 Mai 2009 à
Rabat.
Dédicace
A /1ES C.7-11EXS
PAXE9VIS
En reconnaissance des sacrifices que vous avez
consentis pour mon éducation et ma formation, puisse ce travail, vous
témoigner de mon grand amour et de ma profonde gratitude.
Puisse Dieu vous accorder santé, bonheur
et longue vie.... es
A /1ES TVCXES /10.7-f)1 /1E0
EIY0N9VIES
Pour l'indéfectible attachement qui nous
lie et en témoignage de sentiment de fraternité, veuillez
accepter ce présent travail comme cadeau de ma part.
Je vous souhaite une bonne réussite dans
votre vie, en vous souhaitant succès et bonheur.
Que Dieu vous aide à surmonter toutes
les difficultés qui vous abordent....es
AIONIE /1A TA /1l~EE
Puissiez me trouver à la hauteur des
ambitions que vous avez nourries pour moi.... es
Remerciements
Je tiens à exprimer mes vifs remerciements à
Monsieur le Professeur Abdelmajid SOULAYMANI, responsable du Laboratoire de
Génétique et Biométrie de la Faculté des Sciences
de Kenitra pour son acceuil au sein du laboratoire. C'est sous sa direction
scientifique que ce travail de thèse a été
réalisé. Je tiens à le remercier pour ses conseils, ses
critiques constructives, ses attitudes compréhensives et sa sympathie
très marquée.
Aucun mot ne saura combler la reconnaissance et le respect que je
ressens envers lui.
Je voudrais remercier le Professeur Abdelrhani MOKHTARI de
m'avoir accepté au sein de son UFR, pour ses conseils et ses
encouragements. Je lui suis reconnaissante pour ses grandes qualités
humaines. Qu'il trouve ici l'expression de ma profonde reconnaissance.
Je désire témoigner ma gratitude à Madame
Rachida SOULAYMANI BENCHEIKH, directrice du Centre Anti-Poison et de
Pharmacovigilance du Maroc. Elle m'a toujours fait bénéficier de
ses suggestions judicieuses et ses conseils précieux, sa gentillesse et
sa rigueur de travail, elle me fait également le grand honneur
d'accepter la présidence de mon jury de thèse.
Je tiens à adresser mes sincères remerciements
à Monsieur Mohammed Khaled CHOULLI, Directeur de l'Académie
Régionale d'Education et de Formation pour la région de
Marrakech-TensiftAl Haouz, qui m'a fait un plaisir d'être examinateur de
ce travail.Veuillez trouver ici l'expression de ma très haute
considération.
Mes vifs remerciements s'adressent à Monsieur Hamid
ELAMRI, Chef du Laboratoire de Génétique de la Gendarmerie Royale
de Rabat, d'avoir bien voulu être rapporteur et juge de ce travail. Qu'il
trouve ici l'expression de ma très haute considération.
Je tiens à exprimer mes sincères remerciements
à Monsieur Ali QUYOU, Professeur à la Faculté des Sciences
de Kenitra pour sa générosité, ses conseils et ses
suggestions qui ont permis l'amélioration de ce manuscrit et pour avoir
bien voulu être rapporteur et juge de ce travail. Qu'il trouve ici
l'expression de mon respect le plus profond.
Je tiens à adresser mes sincères remerciements
à Monsieur Mohamed IBRIZ, Professeur à la Faculté des
Sciences de Kenitra qui m'a fait un plaisir d'être examinateur de ce
travail. Qu'il trouve ici l'assurance de ma profonde gratitude.
Je tiens à exprimer mes sincères remerciements
à Monsieur Adil ECHCHELH, Professeur à la Faculté des
Sciences de Kenitra qui m'a fait un plaisir d'être examinateur de ce
travail. Qu'il trouve ici l'assurance de ma profonde gratitude.
Je tiens à remercier Madame Ilham SEMLALI, Docteur au
Centre Anti-Poison et de Pharmacovigilance du Maroc, pour sa gentillesse et son
aide aimable dans la réalisation de cette étude. Qu'elle trouve
ici l'expression de mes vifs remerciements.
Je n'oublierai pas de remercier Madame Rhizlane ELOUFIR,
Docteur au Centre Anti-Poison et de Pharmacovigilance du Maroc, pour sa
gentillesse et son aide aimable au cours de la réalisation de ce
travail. Qu'elle trouve ici l'expression de ma profonde gratitude.
Je veux adresser mes remerciements à Monsieur
Abderrazzak KHADMAOUI, Professeur à la Faculté des Sciences de
Kenitra, pour ses conseils et ses remarques pertinentes. Qu'il trouve ici
l'expression de ma profonde reconnaissance.
Mes remerciements s'adressent également à tout le
personnel médical de la province de Beni Mellal pour leur collaboration
dans la réalisation de ce travail.
Je tiens à remercier tous les membres du Laboratoire de
Génétique et Biométrie qui ont soutenu de proche ou de
loin ce travail et spécialement mon amie Hinde HAMI.
Résumé
Au Maroc, les piqûres de scorpion occupent la
première place des intoxications déclarées au CAPM. La
province de Beni Mellal se classe en quatrième position par rapport aux
régions touchées par la problématique des piqûres et
des envenimations scorpioniques.
Notre travail entre dans le cadre de la campagne nationale de
lutte contre les piqûres et les envenimations scorpioniques. Il vise
à analyser les registres et les dossiers d'hospitalisation de la
délégation médicale de Beni Mellal, et de suivre les
indicateurs de morbidité et de mortalité à partir des
relevés mensuels nationaux.
Pour ce faire, une étude a été
effectuée d'une manière rétrospective et exhaustive des
cas de piqûres et envenimations scorpioniques notifiés entre 2002
et 2007 à partir des registres de la délégation
médicale de Beni Mellal et des relevés mensuels nationaux, et une
étude des cas envenimés notifiés entre 2005 et 2007
à partir des dossiers d'hospitalisation du service de réanimation
de l'hôpital provincial de Beni Mellal.
Au niveau des registres, les résultats obtenus ont
montré que les piqûres et les envenimations scorpioniques
coïncident avec la période estivale particulièrement les
mois de juillet et août. De plus, la plupart des piqûres
surviennent entre 18h et 6h du matin (60%). Ce sont les enfants d'âge
inférieur ou égal à 15 ans qui sont les plus
exposés par cette affection avec une moyenne d'âge de 26,54 #177;
18,42 ans. Le taux d'envenimation (classe II + classe III) est de 12,5%.
L'incidence moyenne est de 1 ,36%, le taux de létalité
général est de 0,42% et le taux de mortalité est de 0,005
%o.
L'analyse de variance a montré que l'âge et la
classe à l'admission sont des facteurs déterminants
l'évolution des patients piqués.
L'étude des dossiers d'hospitalisation a indiqué
une proportion importante (73%) des enfants d'âge inferieur ou
égal à 10 ans qui sont hospitalisés. Par ailleurs, 73% des
envenimés arrivent á l'hôpital avec des signes
généraux et 27% avec des signes de détresse vitale. Les
symptômes cliniques les plus fréquemment observés sont :
vomissement (80,2%), hypersudation (70,1%), priapisme (66%), tachycardie (5
8,8%), fièvre (41,5%), douleurs abdominales (3 9,5%) et hypertension
(27,3%). La thérapeutique est basée sur un traitement
symptomatique et le taux de létalité hospitalière est de
18,5%. Le calcul du risque relatif a montré que les détresses
vitales cardiocirculatoires, respiratoires et neurologiques sont les
principales causes de décès chez le patient envenimé.
En outre, l'étude des indicateurs de suivi à
partir des relevés mensuels entre 2002 et 2007 a
révélé une nette amélioration de la conduite
à tenir par le personnel médical et une importante
sensibilisation de la population.
Finalement, la comparaison de la moyenne des relevés de
Beni Mellal avec celle des relevés nationaux a montré que Beni
Mellal est une zone d'incidence moyenne, de létalité et de
mortalité non négligeables.
Mots clés : scorpion,
épidémiologie, indicateurs de suivi, Beni Mellal, Maroc.
Introduction générale 1
Chapitre 1 : Données bibliographiques
4
I-Biologie et moeurs des scorpions 5
II-Classification 9
III-Répartition géographique des scorpions 16
1- Répartition des scorpions dans le monde 16
2- Répartition des scorpions au Maroc 17
3- Les espèces rencontrées dans la province de
Beni Mellal 19
VI- Le venin du scorpion 24
1- Extraction de venin du scorpion 24
2- Pharmacocinétique du venin 24
3- Propriétés physiques du venin 25
4- Propriétés chimiques du venin 25
5- Toxines et mode d'action 26
6-La physiopathologie de l'envenimation scorpionique 26
Chapitre 2 : Patients et Méthodes 31
I- Cadre général de l'étude 32
II- Type d'étude 32
III-Zone d'étude 33
1- Situation géographique du Maroc 33
2- Province de Beni Mellal 33
2-1-Le découpage administratif de la province 34
2-2-L'infrastructure sanitaire 35
IV- Recueil de données 40
1- Le registre 40
2- Le relevé mensuel 41
3- Le dossier d'hospitalisation 41
V- Méthodologie 42
VI- Indicateurs de suivi 44
Chapitre 3 : Profil épidémiologique des
piqûres et des envenimations scorpioniques : Analyse 48
des registres de la délégation
médicale de Beni Mellal
Résultats 49
I-Etude descriptive des caractères
épidémiologiques et cliniques 49
1-Description générale de la population
étudiée 49
2- Distribution des piqûres selon les caractères
étudiés 50
2-1- Distribution des piqûres selon la structure sanitaire
50
2-2- Distribution des piqûres selon l'année 50
2-3- Distribution des piqûres scorpioniques selon les mois
51
2-4- Distribution des piqûres selon l'heure de la
journée 51
2-5- Distribution des piqués selon le sexe 52
2-6- Distribution des piqués selon l'âge 53
2-7- Distribution des piqués selon le temps post
piqûre 54
2-8- Distribution des piqués selon la classe à
l'admission 54
2-9- Distribution des piqués selon la durée
d'observation 55
2-10-Distribution des piqués selon le traitement 56
2-11- Distribution des piqués selon la
référence et l'hospitalisation 56
2-12-Distribution des piqués selon l'évolution
57
II- Distribution des différentes caractéristiques
de la population selon l'évolution 58
1- Evolution en fonction des structures sanitaires 58
2- Evolution en fonction des mois 58
3- Evolution en fonction du sexe 59
4- Evolution en fonction des classes d'âge 60
5- Evolution en fonction des classes à l'admission 62
6- Evolution en fonction du temps post piqûre 63
7- Evolution en fonction de la référence 63
8- Evolution en fonction de l'hospitalisation 64
III- Distribution des différentes caractéristiques
selon les années 65
1- Distribution des piqûres en fonction des structures
sanitaires et des années 65
2- Distribution des piqûres en fonction des mois et des
années 65
3- Distribution des piqués en fonction du sexe et des
années 66
4- Distribution des piqués en fonction des classes
d'âge et des années 66
5- Distribution des piqués en fonction du TPP et des
années 67
6- Distribution des piqués en fonction des classes
à l'admission et des années. 68
7- Distribution des piqués en fonction de
l'évolution et des années 69
8- Distribution des piqués en fonction du traitement et
des années 70
9- Distribution des piqués en fonction de la
référence et des années 70
9-1- Distribution des référés en fonction
des classes d'âge 71
9-2- Distribution des référés en fonction
des classes à l'admission 72
10- Distribution des piqués en fonction de
l'hospitalisation et des années 73
10-1- Distribution des hospitalisés selon les classes
d'âge 73
10-2- Distributio.n des hospitalisés selon les classes
à l'admission 74
Discussion 75
Chapitre 4 : Profil épidémiologique des
envenimations scorpioniques : Analyse des dossiers 80
d'hospitalisation de l'hôpital provincial de Beni
Mellal
Résultats 81
I- Etude descriptive des caractères
épidémiologiques 81
1-Description générale de la population
étudiée 81
2- Distribution des hospitalisations selon les caractères
étudiés 82
2-1- Distribution des hospitalisations selon l'année
82
2-2- Distribution des hospitalisations selon les mois 82
2-3- Distribution des envenimations selon l'heure de la
journée 83
2-4- Distribution des hospitalisations selon l'origine et le sexe
83
2-5- Distribution des hospitalisations selon l'âge 84
2-6- Distribution des hospitalisations selon le temps post
piqûre 85
2-7- Distribution des hospitalisations selon les classes à
l'admission 85
2-8- Distribution des hospitalisés selon la durée
hospitalisation 86
2-9- Distribution des hospitalisations selon les signes cliniques
87
2-10- Distribution des hospitalisations selon les
détresses vitales 87
2-11- Distribution des hospitalisations selon le traitement
89
2-12- Distribution des hospitalisations selon la
référence 90
2-13- Distribution des hospitalisations selon l'évolution
90
II- Distribution des différentes caractéristiques
de la population selon l'évolution 91
1- Evolution en fonction de l'origine 91
2- Evolution en fonction du mois 91
3- Evolution en fonction du sexe 92
4- Evolution en fonction des classes d'âge 93
5- Evolution en fonction des classes à l'admission 94
6- Evolution en fonction de temps post piqûre 95
7- Evolution en fonction de la référence 96
8- Evolution en fonction des signes généraux
96
9- Evolution en fonction des détresses vitales 97
III- Distribution des différentes caractéristiques
selon les années 98
1- Distribution des hospitalisés en fonction des mois et
des années 98
2- Distribution des hospitalisés en fonction de
l'évolution et des années 99
3- Distribution des hospitalisés en fonction du sexe et
des années 100
4- Distribution des hospitalisés en fonction des classes
d'âge et des années 100
5- Distribution des hospitalisés en fonction du TPP et
des années 102
6- Distribution des hospitalisés en fonction des classes
à l'admission et des années 102
7- Distribution des hospitalisés en fonction de la
référence et des années 103
Discussion 104
Chapitre 5 : Analyse des relevés mensuels de
toutes les délégations du Maroc 108
Résultats 109
I- Répartition des différents indicateurs de suivi
selon les années 109
1-Données épidémiologiques selon les
années 109
2- Données évolutives selon les années
110
3- Données économiques selon les années
110
II-Répartition des différents indicateurs de suivi
selon les régions 111
1- Répartition des indicateurs de suivi
épidémiologiques 111
1-1- Répartition des piqures scorpioniques selon les
régions et les années 111
1-2- Répartition de la proportion des enfants selon les
régions et les années 113
1-3- Répartition du sexe ratio selon les régions et
les années 113
2- Répartition des piqûres scorpioniques et des
décès selon les régions 114
3- Répartition des indicateurs de suivi évolutifs
selon les régions . 116
3-1- Répartition du taux d'envenimation selon les
régions et les années 116
3-2- Répartition du taux de létalité selon
les régions et les années 117
3-3- Répartition du taux de mortalité selon les
régions et les années 118
III- Comparaison de la moyenne des relevés de Beni Mellal
avec celle des relevés nationaux 119
Discussion 120
Comparaison entre le relevé et le registre 122
Conclusion générale et perspectives
123
Références bibliographiques
127
Annexe I : La stratégie nationale de
lutte contre les piqûres et les envenimations scorpioniques... 143
Annexe II : Le registre 146
Annexe III : Le relevé mensuel 149
Annexe IV : Le dossier d'hospitalisation 151
Annexe V : Fiche de référence
154
Annexe VI : Fiche de contre
référence 156
Annexe VII : Conduite à tenir devant une
piqûre de scorpion 158
Liste des abréviations
CAPM : Centre Anti-Poison et de
Pharmacovigilance du Maroc CAT : Conduite à tenir
CSC : Centre de Santé Communal
CSCA : Centre de Santé Communal avec
module d'Accouchement CSU : Centre de Santé Urbain
CSUA : Centre de Santé Urbain avec module
d'Accouchement DR : Dispensaire Rural
DVC : Détresse vitale
cardiocirculatoire
DVN : Détresse vitale neurologique
DVR : Détresse vitale respiratoire
HL : Hôpital Local
TPP : Temps post piqûre
|
|
Liste des figures
|
|
|
|
N°
|
Titre des figures
|
Page
|
|
Chapitre 1 : Données bibliographiques
|
|
1
|
Image d'un scorpion de mer
|
5
|
2
|
La morphologie du scorpion
|
6
|
3
|
Différentes vues du telson
|
7
|
4
|
Scorpio maurus (Linné 1785)
|
12
|
5
|
Euscorpius italicus (Herbst 1800)
|
12
|
6
|
Butheloïdes marocanus (Hirst 1925)
|
13
|
7
|
Buthotus franzwerneri (Birula 1914)
|
13
|
8
|
Androctonus bicolor (Ehrenberg 1829)
|
13
|
9
|
Androctonus crassicauda (Olivier 1807)
|
14
|
10
|
Androctonus mauretanicus (Pocock 1902)
|
14
|
11
|
Androctonus amoreuxi (Audion et Savigny 1812)
|
15
|
12
|
Buthus occitanus (Amoreux 1789)
|
15
|
13
|
Buthus atlantis (Pocock 1889)
|
15
|
14
|
Buthacus leptochelys (Hemprich et Ehrenberg 1829)
|
16
|
15
|
Répartition géographique des scorpions
|
16
|
16
|
Androctonus mauretanicus
|
19
|
17
|
Buthus occitanus
|
20
|
18
|
Scorpio maurus
|
22
|
19
|
Buthotus franzwerneri
|
23
|
20
|
Structure d'une toxine de scorpion
|
26
|
21
|
Schéma récapitulatif de l'effet de venin de
scorpion
|
27
|
|
Chapitre 2 : Patients et Méthodes
|
|
1
|
Situation géographique de la région de
Tadla-Azilal
|
34
|
2
|
Infrastructure sanitaire de la province de Beni Mellal
|
39
|
|
Chapitre 3 : Profil épidémiologique des
piqûres et des envenimations scorpioniques : Analyse des registres de la
délégation médicale de Beni Mellal
|
|
1
|
Répartition des piqués selon la structure
sanitaire
|
50
|
2
|
Répartition des piqures au cours des années
|
50
|
3
|
Répartition des piqures scorpioniques selon les mois
|
51
|
4
|
Répartition des piqués selon la période de
la piqûre
|
52
|
5
|
Répartition des piqués selon le sexe
|
52
|
6
|
Répartition des piqués selon les classes
d'âge
|
53
|
7
|
Répartition des piqués selon le temps post
piqûre
|
54
|
8
|
Répartition des piqués selon la classe à
l'admission
|
54
|
9
|
Répartition des piqués selon la durée
d'observation
|
55
|
10
|
Corrélation entre la durée d'observation et le
TPP
|
56
|
11
|
Répartition des piqués selon le traitement
|
56
|
|
|
Liste des figures
|
12
|
Répartition des piqués selon l'évolution
|
57
|
13
|
Evolution des piqués en fonction des structures
sanitaires
|
58
|
14
|
Evolution des piqués en fonction des mois
|
59
|
15
|
Evolution des piqués selon leur sexe
|
60
|
16
|
Evolution des piqués selon les classes d'âge
|
60
|
17
|
Evolution des piqués selon les classes d'âge
|
61
|
18
|
Evolution des piqués selon les classes à
l'admission
|
62
|
19
|
Evolution des piqués selon le temps post piqure
|
62
|
20
|
Evolution des piqués selon la référence
|
64
|
21
|
Evolution des piqués selon l'hospitalisation
|
64
|
22
|
Répartition des piqués selon les structures
sanitaires et les années
|
65
|
23
|
Répartition des piqués selon les mois et les
années
|
65
|
24
|
Répartition des piqués selon le sexe et les
années
|
66
|
25
|
Répartition des piqués selon les classes
d'âge et les années
|
66
|
26
|
Répartition des piqués selon les deux tranches
d'âge et les années
|
67
|
27
|
Répartition des piqués selon le TPP et les
années
|
68
|
28
|
Répartition des piqués selon les classes à
l'admission et les années
|
69
|
29
|
Répartition des piqués selon l'évolution et
les années
|
69
|
30
|
Répartition des piqués selon le traitement et les
années
|
70
|
31
|
Répartition des piqués selon la
référence et les années
|
71
|
32
|
Répartition des référés selon les
classes d'âge
|
71
|
33
|
Répartition des référés selon les
classes à l'admission
|
72
|
34
|
Répartition des piqués selon l'hospitalisation et
les années
|
73
|
35
|
Répartition des hospitalisés selon les classes
d'âge
|
73
|
36
|
Répartition des hospitalisés selon les classes
à l'admission
|
74
|
|
Chapitre 4 : Profil épidémiologique des
envenimations scorpioniques : Analyse des dossiers d'hospitalisation de
l'hôpital provincial de Beni Mellal
|
|
1
|
Répartition des hospitalisations selon les mois
|
82
|
2
|
Répartition des envenimations selon la période
|
83
|
3
|
Répartition des hospitalisés selon les classes
d'âge
|
84
|
4
|
Répartition des hospitalisés selon le temps post
piqûre
|
85
|
5
|
Répartition des hospitalisés selon les classes
à l'admission
|
85
|
6
|
Répartition des hospitalisés selon la durée
hospitalisation
|
86
|
7
|
Corrélation entre la durée d'hospitalisation et le
TPP
|
86
|
8
|
Corrélation entre DVC et DVR
|
88
|
9
|
Corrélation entre DVN et DVC
|
88
|
10
|
Corrélation entre DVR et DVN
|
89
|
11
|
Répartition des hospitalisés selon la
référence
|
90
|
12
|
Répartition des hospitalisés selon leur
évolution
|
90
|
13
|
Evolution des hospitalisés selon l'origine
|
91
|
14
|
Evolution des hospitalisés selon les mois
|
92
|
|
|
Liste des figures
|
15
|
Evolution des hospitalisés selon leur sexe
|
92
|
16
|
Evolution des hospitalisés selon les deux tranches
d'âge
|
93
|
17
|
Evolution des hospitalisés selon les classes
d'âge
|
93
|
18
|
Evolution des hospitalisés selon les classes à
l'admission
|
94
|
19
|
Evolution des hospitalisés selon le temps post
piqûre
|
95
|
20
|
Evolution des hospitalisés selon la
référence
|
96
|
21
|
Cercle de corrélation pour les axes F1 et F2
|
98
|
22
|
Répartition des hospitalisés selon les mois et les
années
|
99
|
23
|
Répartition des hospitalisés selon
l'évolution et les années
|
99
|
24
|
Répartition des hospitalisés selon le sexe et les
années
|
100
|
25
|
Répartition des hospitalisés selon les classes
d'âge et les années
|
101
|
26
|
Répartition des hospitalisés selon les deux
tranches d'âge et les années
|
101
|
27
|
Répartition des hospitalisés selon le temps post
piqûre et les années
|
102
|
28
|
Répartition des hospitalisés selon les classes
á l'admission et les années
|
103
|
29
|
Répartition des hospitalisés selon la
référence et les années
|
103
|
|
Chapitre 5 : Analyse des relevés mensuels de
toutes les délégations du Maroc
|
|
1
|
Répartition des piqûres scorpioniques et des
décès selon les régions
|
115
|
2
|
Répartition du taux de létalité
général selon les régions
|
115
|
N° Titre des tableaux Page
Chapitre 1 : Données bibliographiques
I Répartition des scorpions dangereux dans le monde 11
II Classification des scorpions de la famille des Buthidés
17
III Classification des scorpions de la famille des
Scorpionidés 18
IV Classification des scorpions de la famille des
Chactidés 18
Chapitre 2 : Patients et Méthodes
I Découpage administratif de la province et la
région 35
II Répartition des établissements hospitaliers par
secteur 35
III Répartition des établissements de soin de
santé de base 36
IV Répartition des établissements de soin de
santé de base par catégorie 36
V Répartition de cabinets de consultation privés
36
VI Répartition des médecins par secteur et par
spécialité 37
VII Répartition des pharmacies et dépôts de
médicaments 37
VIII Répartition des laboratoires médicaux 38
IX Répartition des unités de radiologie 38
X Etat clinique du patient selon la classe de gravité
40
Chapitre 3 : Profil épidémiologique des
piqûres et des envenimations
scorpioniques : Analyse des registres de la
délégation médicale de Beni Mellal
I Caractéristiques des patients piqués en fonction
des structures sanitaires 49
II Répartition des piqués selon la
référence et l'hospitalisation 57
III Taux de létalité en fonction des mois 59
IV Taux de létalité en fonction des classes
d'âge 61
V Taux de létalité en fonction des classes à
l'admission 62
VI Les risques relatifs de décès par classe
à l'admission 62
VII Taux de létalité en fonction des années
70
VIII Taux de référés spécifique
à chaque classe à l'admission 72
IX Incidence dans différentes zones 75
X Comparaison de classes à l'admission avec la
littérature 78
Chapitre 4 : Profil épidémiologique des
envenimations scorpioniques : Analyse
des dossiers d'hospitalisation de l'hôpital
provincial de Beni Mellal
I Caractéristiques des patients envenimés 81
II Répartition des hospitalisés selon
l'année 82
III Répartition des hospitalisés selon leur origine
et leur sexe 83
IV Répartition des hospitalisés selon les signes
généraux 87
V Répartition des hospitalisés selon les
détresses vitales 87
VI Répartition des hospitalisés selon le traitement
89
VII Taux de létalité en fonction des classes
d'âge 94
VIII Taux de létalité en fonction des classes
à l'admission 95
IX Taux de létalité en fonction du TPP 96
X Le risque relatif des signes généraux 97
XI les risques relatifs de décès par
détresse vitale 97
XII Taux de létalité en fonction des années
100
Chapitre 5 : Analyse des relevés mensuels de
toutes les délégations du Maroc
I Caractéristiques épidémiologiques selon
les années 109
II Caractéristiques évolutives selon les
années 110
III Caractéristiques économiques selon les
années 111
IV Répartition des piqûres scorpioniques selon les
régions et les années 111
V Répartition de l'incidence selon les régions et
les années 112
VI Répartition de la proportion des enfants selon les
régions et les années 113
VII Répartition du sexe ratio selon les régions et
les années 114
VIII Répartition du taux d'envenimation selon les
régions et les années 116
IX Répartition du taux de létalité selon les
régions et les années 117
X Répartition du taux de mortalité selon les
régions et les années 118
XI Comparaison de la moyenne des relevés de Beni Mellal
avec celle des relevés 119
nationaux
XII Comparaison entre le relevé et le registre 122
Introduction générale
Les envenimations par piqûre de scorpion constituent un
accident fréquemment rencontré dans certaines régions du
monde, en particulier, l'Amérique centrale, l'Amérique du Sud,
l'Afrique du Nord, le Moyen-Orient et l'Inde (Krifi et al., 1999 ; Goyffon et
Billiald, 2007 ; Chippaux et Alagon, 2008), avec plus de 1 200 000 cas de
piqûres scorpioniques et 3250 décès enregistrés
chaque année dans le monde (Chippaux et Goyffon, 2008).
Ces dernières années, plusieurs études
ont été menées sur le scorpion afin de connaître son
milieu écologique (Vachon, 1952), la composition et la
pharmacocinétique de son venin (Inceoglu et al., 2003 ; Ismail et al.,
1983), l'épidémiologie (Touloun et al., 2001 ; Soulaymani et al.,
2002 ; Adolfo et al., 2003), la physiopathologie (Carmen et al., 2002 ;
Dittrich et al., 2002) et la thérapeutique utilisée
vis-à-vis de l'envenimation scorpionique (Dehesa-Davila et Possani, 1994
; Ismail, 1994).
Au Maroc, les données épidémiologiques
établies par le CAPM montrent que 30% des intoxications relevées
par ce centre sont causées directement par les piqûres
scorpioniques (Soulaymani et al., 2007a), avec un taux de
létalité globale de 0,08% pouvant atteindre 0,53% dans certaines
régions, touchant particulièrement les enfants de moins de 10 ans
dans 90% des cas (Soulaymani et al., 2003 et 2005).
D'après les statistiques du CAPM, cette pathologie
occupe 5% de l'activité des Urgences et 6,3% de l'activité des
services de Réanimation avec un taux d'occupation hospitalière
spécifique de 3,5% (Soulaymani et al., 2002).
Conscient de l'importance et de la gravité des
envenimations scorpioniques au Maroc, le CAPM s'est engagé depuis 1990
à surveiller plus étroitement cette pathologie en menant des
études rétrospectives et prospectives. En effet, il a pu
établir la cartographie des espèces présentes au Maroc,
déterminer les caractéristiques démographiques des
victimes, la nature et la chronologie des événements cliniques de
l'envenimation scorpionique ainsi que les facteurs de gravité
épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques. Le
résultat en a été l'élaboration d'une
stratégie nationale de lutte contre les piqûres et les
envenimations scorpioniques (Annexe I), objet d'une circulaire
ministérielle (DELM/ INTT/ CAPM du 17 mars 1999) adressée
à toutes les régions du Maroc avec des recommandations pour sa
mise en oeuvre.
Cette stratégie a fait aussi l'objet d'une campagne
nationale en 2001, visant à diminuer la
morbidité et la
mortalité induites par les piqûres de scorpion et à
rationaliser les dépenses
économiques inhérentes aux prises inutiles de
médicaments, au transfert et à l'hospitalisation des patients
envenimés.
L'une des composantes principales de la stratégie est
l'installation d'un système d'information permettant de standardiser
l'information sur les piqûres et les envenimations scorpioniques dont
l'objectif est de suivre les différents indicateurs de morbidité
et de mortalité et d'évaluer l'impact de la campagne de
prévention et de lutte contre les piqûres et les envenimations
scorpioniques. Le système d'information se base sur cinq supports
d'information: le registre, le relevé mensuel, le dossier
d'hospitalisation, la fiche de référence et la fiche de contre
référence.
Dans ce cadre, une étude épidémiologique
rétrospective a été menée dans la région de
Beni Mellal et plus particulièrement aux polycliniques de Tadla et Fkih
Ben Salah et à l'hôpital provincial de la ville de Beni Mellal.
A travers cette étude, une tentative de réponse aux
objectifs suivants a été élaborée :
· Evaluer sur une période de six années
(2002-2007) les registres des piqûres et des envenimations scorpioniques
au niveau de trois structures sanitaires de la province de Beni Mellal.
· Tracer le profil épidémiologique des
piqûres et des envenimations scorpioniques.
· Evaluer la prise en charge thérapeutique lors
d'une envenimation scorpionique au niveau du service de réanimation de
l'hôpital provincial de Beni Mellal.
· Déterminer les facteurs de risque chez le patient
envenimé.
· Suivre les indicateurs de morbidité et de
mortalité à travers l'analyse des relevés mensuels au
niveau national et à Beni Mellal.
· Comparer la moyenne des relevés mensuels de Beni
Mellal avec celle des relevés nationaux.
Ce travail a été subdivisé en trois grands
volets :
· Le premier volet est consacré à une
étude bibliographique et à une description de la
méthodologie empruntée lors de la réalisation de ce
travail.
· Dans le deuxième volet, nous traçons le
profil épidémiologique des piqûres et des envenimations
scorpioniques à travers l'analyse des registres et l'étude des
dossiers d'hospitalisation, et d'autre part nous déterminons les
facteurs de risque chez le patient envenimé et suivons les attitudes
thérapeutiques.
· Dans un troisième volet, nous suivons les
indicateurs de morbidité et de mortalité liés à
cette pathologie à travers l'étude des relevés mensuels et
établissons une comparaison de la moyenne des relevés mensuels de
Beni Mellal avec celle des relevés nationaux.
Chapitre 1 :
Données bibliographiques
I- Biologie et moeurs des scorpions
Les scorpions sont des arthropodes chélicérates.
Ils font leur apparition, en milieu aquatique (Figure1) au Silurien, il y a 450
millions d'années (Goyffon, 2002 ; Pisani et al., 2004). La transition
vers le milieu terrestre se fait entre le Carbonifère et le
Dévonien (entre -380 millions et -350 millions d'années) (Dunlop
& Webster, 1999). Actuellement toutes les espèces sont terrestres
(Brianna et al., 2005).
Figure 1: Image d'un scorpion de mer
(Battaglio~ 2005)
En général, les scorpions adultes ont une grande
taille (20cm), mais la longueur de ceux de l'Afrique du Nord varie entre 2 et
12cm (Vachon, 1952).
Le corps du scorpion est subdivisé en trois parties
(Figure 2) :
Le céphalothorax ou prosoma : Large et
aplati, comporte deux faces :
n La face dorsale : avec deux gros yeux médians et
plusieurs paires d'yeux latéraux.
n La face inférieure : avec une pièce
médiane : sternum, de cette face naissent :
ü Cinq paires de pattes :
· La première correspond à des «
pattes-mâchoires »
· Les quatre autres paires forment les « pattes
ambulatoires »
ü Deux chélicères : petites pièces se
projetant en avant et constituant « l'armature buccale »
- a - Face dorsale
- b - Face ventrale
Figure 2 : La morphologie du
scorpion
v L'abdomen : caractérisé par la
succession d'anneaux d'inégale dimension et par la présence de
deux petites appendices symétriques, caractéristiques du scorpion
appelés " peignes ".
v La queue ou post abdomen : plus longue que
le tronc, elle est formée de cinq segments dont le dernier est le plus
long, porte l'appareil venimeux qui se termine par un aiguillon.
L'appareil venimeux : logé dans la
partie terminale du dernier segment abdominal appelé " telson "(Figure
3), renflé sous forme de vésicule munie d'un aiguillon, celle-ci
est revêtue d'une couche musculaire qui permet, par sa contraction,
l'inoculation du venin. On y distingue deux parties :
> La partie glandulaire : le venin s'accumule dans des
glandes à venin qui sont chez le scorpion des organes d'excrétion
rattachables au tube digestif.
> L'appareil inoculateur : formé par un aiguillon
effilé vers le haut et de deux orifices latéraux sub-terminaux,
servant d'orifice de sortie aux canaux évacuateurs chitineux de chaque
glande (Vachon, 1952).
Figure 3 : Différentes vues du
telson
Les scorpions vivent en général groupés
(Vachon, 1952). On les trouve dans des habitats divers : sous les pierres, les
rochers, les écorces d'arbres et les vieilles constructions. Ils
cherchent les coins obscurs où ils creusent des terriers (Ismail, 2003 ;
Geoffery et al., 2003). Par contre certains scorpions affectent le voisinage
des habitations, se placent entre les draps, dans les chaussures, dans les
cuisines et les salles de bains (Pinkston & Wright, 2001).
Ils sont nocturnes, de natures craintives, peu agressives et
lucifuges (Goyffon & El Ayeb,
2002). Actifs au printemps et en
été, ils entrent en hibernation dès le début de
l'automne.
Certaines espèces peuvent conserver leur potentiel
d'activité durant la saison froide (Broglio & Goyffon, 1980).
Les scorpions marchent lentement et à tâtons
(Vachon, 1952) et possède une vision faible. Ce sont des arthropodes
prédateurs qui détectent leurs proies par des sens de contact et
de son (Pinkston & Wright, 2001).
Ils se nourrissent essentiellement d'insectes (criquets,
araignées, sauterelles, mouches, papillons) en préfèrant
les proies vivantes ou fraîchement tuées (Gouge et al., 2001). Ils
absorbent rarement les substances végétales (Oudidi, 1995). Les
gros scorpions se nourrissent d'invertébrés, de petits
lézards, de serpents et hachis (Gouge et al., 2001). Les scorpions sont
cannibales (peuvent manger d'autres espèces scorpioniques et les plus
petits de leur espèce, même la mère peut manger ses jeunes
(Vachon, 1952)).
Les scorpions résistent aux facteurs agressifs de
l'environnement que ce soit le froid ou le chaud (Vincent, 2002). Ils peuvent
rester presque deux années sans nourriture et eau (Pinkston &
Wright, 2001). Le scorpion androctonus australis peut supporter une
privation totale de nourriture durant 14 mois (Charnot & Faure, 1934).
Les scorpions supportent des doses de radiations ionisantes
supérieures à 100 fois la dose mortelle pour l'homme (Vincent,
2002), du fait de la fluorescence de leur tégument en lumière
ultraviolette (Salek, 1983). Ils ont été retrouvés vivant
après les essais nucléaires de Reggane en 1956. Ils
résistent aussi à l'asphyxie, aux infections microbiennes et
peuvent supporter une déshydratation allant à 40% de leur poids
(Aliane, 2005) parce qu'ils ont des couches supplémentaires de lipides
sur leur exosquelette qui réduit la perte d'eau (Gefen, 2005).
En moyenne, la vie des scorpions varie de 3 à 5 ans
mais peuvent vivre jusqu'à 25 ans (Lourenço, 2000).
Les scorpions sont ovovivipares à gestation
prolongée de 7 à 12 mois (Karren, 2001). On distingue deux types
de reproduction :
- Sexuée : où l'accouplement est
précédé par une danse appelée " courtship ".Cette
danse change selon les espèces et dure de 24 à 36 heures (Peretti
& Carrera, 2005 ; Lourenço, 2000 ; Pinkston & Wright, 2001).
- Asexuée ou parthénogénétique :
où la reproduction produit un nombre d'individus sans la présence
du mâle. Dans ce cas, la population de scorpion est composée
uniquement de femelles (Lourenço & Cuellar, 1995) et chacune peut
produire des oeufs qui éclosent pour donner un nouvel individu.
Une femelle peut produire de 14 à 100 jeunes scorpions
appelés " pullus " (Pinkston & Wright, 2001). Ce nombre varie selon
l'espèce (Vachon, 1952). Ces jeunes sont de couleur blanche
jusqu'à la première mue (Gouge et al., 2001), une fois
libérés de leur sac, ils s'élèvent sur le dos de la
mère et y restent sans nourriture pendant plusieurs jours. A cet
endroit, ils subissent leur première mue et en quelques jours, ils
laissent leur mère et commencent à se défendre eux
même (Roger, 2005). Ils deviennent adultes un an après leur
naissance (Pinkston & Wright, 2001).
Les ennemis les plus redoutables des scorpions sont : l'homme,
les oiseaux, les volailles, les hérissons, les chats et les crapauds
(Benguedda et al., 2002 ; Vachon, 1952).
II- Classification
Les scorpions sont groupés en 6 familles, 70 genres et
environ 600 espèces (Vachon, 1952). D'après Goyffon (2002), il
existe deux grands sous ensembles de scorpion, parfois considérés
comme des sous-ordres :
v Les Buthoides : sont mono familiales et ne compte
que la famille des Buthidés. Cette dernière comprend
plus de 300 espèces, toutes dangereuses (Gueron et al., 2002 ; Dhawan et
al., 2002).
v Les Chactoïdes : ensemble
hétérogène comprenant 7 familles :
n Chactidés
n Scorpionidés
n Botriuridés
n Diplocentridés
n Voejovidés
n Choerilidés
n Ischnuridés
Les scorpions les plus dangereux du monde se
caractérisent par des pinces fines, une queue large et triangulaire
(Toureilles, 2002). Ils habitent en milieu aride tel le Nord d'Afrique, le Sud
d'Amérique et le Mexique.
Les espèces dangereuses sont représentées
dans le tableau I.
Au Maroc, il existe 3 familles, 7 genres et 27 espèces
(Vachon, 1952).
v Famille des Chactidés avec le genre
Euscorpius
v Famille des Scorpionidés avec le genre
Scorpio
v Famille des Buthidés avec plusieurs genres : *
Androctonus
* Buthus
* Butheloides
* Buthacus
* Buthotus
* Anoplobuthus
Tableau I : Répartition des scorpions
dangereux dans le monde
Genre
|
Espèce
|
Couleur
|
Localisation
|
Auteurs
|
Androctonus
|
mauretanicus
|
Noire
|
Maroc
|
Vachon, 1952 Touloun et al., 2001
|
crassicauda
|
Sombre
|
Arabie Saoudite
|
Ismail, 1994
|
australis
|
Sombre
|
Tunisie, Algérie, Libye, Egypte et Soudan
|
Vachon, 1952
Abroug et al., 1999 Toureilles, 2002 Devaux et al., 2004
|
amoreuxi
|
Jaune
|
Afrique du nord
|
Vachon, 1952 Goyffon, 2002
|
hoggarensis
|
Sombre
|
Les plateaux arides sud sahariens
|
Vachon, 1952
Goyffon, 2002
Tianbao et al., 2005
|
aenas
|
Noire
|
Maroc
|
Touloun et al., 2001
|
Buthus
|
tamulus
|
Rouge
|
Inde
|
Hutt et al., 1998
|
martensii
|
-
|
Chine
|
Xiang et al., 2005
|
occitanus
|
Jaune
|
Tunisie, Maroc et Egypte
|
Vachon, 1952
Krifi et al., 1998 Meki et al., 2003
|
Centruroïdes
|
vittatus
|
-
|
USA (Texas)
|
Micks, 1960
|
gracilis
|
-
|
Mexique
|
Loureni, 2001
|
limpidus
|
-
|
Mexique
|
Jiménez et al., 2005
|
suffusus
|
Brun
|
Mexique
|
Gaudreault, 2000
|
sculpturatus
|
-
|
USA
|
Lovecchio, 2003
|
noxius
|
-
|
Mexique
|
Broglio, 1980
|
infamatus
|
-
|
Mexique
|
Broglio, 1980 Vachon, 1952
|
exilicauda
|
Brun
|
USA (Arizona)
|
Lovecchio, 2003
|
Leiurus
|
quinquestriatus
|
Jaune
|
Arabie Saoudite, Egypte, Soudan, Israël et Afrique du
Nord
|
Vachon, 1952
Gajanan et al., 1999 Gaudreault, 2000 Meki et al., 2003
|
Tityus
|
trivittatus
|
brun jaune
|
Argentine
|
Adolfo et al., 2003
|
metuendus
|
-
|
Amazone occidentale entre Brésil et Pérou
|
Lourenço & Cloudsley, 1999
|
serrulatus
|
brun jaune
|
Brésil
|
Adriano et al., 1999 Maruo et al., 2002 Bertazzi et al.,
2005
|
discrepans
|
-
|
Venezuela
|
D'Suze et al., 2004
|
stigmurus
|
-
|
Brésil
|
Lourenço & Cloudsley, 1999
|
costatus
|
-
|
Brésil
|
Elia Diego et al., 2005
|
gonzalespongai
|
brun foncé
|
Venezuela
|
Quiroga et al., 2004
|
bahiensis
|
-
|
Brésil et Argentine
|
Goyffon & El Ayeb, 2002
|
De nombreuses précisions ont été
apportées à cette classification pour lesquelles :
a- Scorpions à pinces épaisses
- Scorpio maurus (Linné 1785) : est le seul
représentant de la famille des Scorpionidés au Maroc
(Touloun, 1997). Sa taille, au stade adulte, ne dépasse pas 8cm, de
teinte allant de brun rouge au brun foncé, sa queue est plus courte que
le corps et ses pinces sont abondamment granitées (Vachon, 1952).
Figure 4 : Scorpio maurus
- Euscorpius italicus (Herbst 1800): de couleur jaune
brun et ses pinces sont droites (Vachon, 1952).
Figure 5 : Euscorpius italicus
b- Scorpions à pinces étroites
- Butheloïdes marocanus (Hirst 1925) : scorpion
endémique du Maroc et même de l'Afrique du Nord, sa taille varie
de 2 à 2,5cm, de couleur brun clair à brun noir (Vachon,
1952).
Figure 6 : Butheloïdes marocanus (Touloun,
1997)
- Scorpion de taille supérieure à 4 cm :
Scorpions noirs
Buthotus franzwerneri ou Hottentota (Birula
1914) : espèce agressive et très sensible aux sollicitations
externes (Touloun, 1997). Sa taille peut atteindre 10cm, son corps est
recouvert de soies (Vachon, 1952) et sa queue est velue (Touloun et al.,
2001).
Figure 7 : Buthotus
ran2werneri
Androctonus bicolor (Ehrenberg 1829) :
caractérisée par la granulation intense de la face dorsale du
premier anneau de la queue, sa taille peut atteindre 8cm (Vachon, 1952).
Figure 8 : Androctonus
bicolor
n Androctonus crassicauda (Olivier 1807) : d'environ
7cm de longueur, son céphalothorax est très granulé
(Vachon, 1952).
Figure 9 : Androctonus
crassicauda
n Androctonus sergenti (Vachon 1948) : d'environ 7cm de
longueur, la face latérale du troisième et quatrième
anneau de la queue est criblée de trous (Vachon, 1952).
n Androctonus mauretanicus (Pocock 1902) : scorpion
endémique du Maroc, sa taille peut atteindre 9cm (Vachon, 1952).
Figure 10 : Androctonus
mauretanicus
Scorpions jaunes :
n Androctonus amoreuxi (Audion et Savigny 1812) :
scorpion du désert, sa taille est de 12cm, caractérisé par
la présence de deux dents porteuses dorsales sur le quatrième
anneau de la queue (Vachon, 1952).
Figure 11: Androctonus
amoreuxi
Buthus occitanus (Amoreux 1789) : espèce de
teinte générale jaune paille et sa taille peut atteindre 11cm au
stade adulte (Vachon, 1952).
Figure 12: Buthus
occitanus
Buthus atlantis (Pocock 1889) : c'est le gros scorpion
jaune endémique des dunes (Touloun, 1997), sa taille est de 6cm (Vachon,
1952).
Figure 13: Buthus atlantis
Buthacus leptochelys (Hemprich et Ehrenberg 1829):
espèce de teinte jaune paille et sa taille peut atteindre 6cm au stade
adulte (Vachon, 1952).
Figure 14: Buthacus
leptochelvs
III- Répartition géographique des
scorpions
1-Répartition des scorpions dans le monde
(Figure15)
Les scorpions vivent dans toutes les régions
situées à 50° de latitude nord et sud (Vachon, 1952). Ils
peuvent occuper divers biotopes : plaine, plateaux et hautes montagnes
jusqu'à 5000m d'altitude (les chaînes de l'Himalaya). Ils sont
considérés comme des représentants typiques de la faune
des déserts chauds (Sahara). Ils vivent tout aussi bien en savane
(Afrique tropicale) qu'en forêt. On les rencontre principalement dans les
zones intertropicales ou dans les zones tempérées chaudes
(Afrique du Nord) (Goyffon & El Ayeb, 2002).
Figure 15: Répartition géographique
des scorpions (d'après Loureni W8R. 2001)
2-Répartition des scorpions au Maroc
Au Maroc, l'aire de répartition du scorpion est
limitée au sud par la vallée de l'oued Draa et à l'est par
les frontières maroco-algériennes. Le Maroc possède l'une
des plus riches faunes scorpioniques de l'Afrique du nord, liée à
sa très grande variété géophysique et climatique.Ce
qui fait de ce pays un véritable carrefour pour les influences
méditerranéennes, atlantiques et sahariennes.
Au Maroc trois familles de scorpion sont présentes :
La famille des Buthidés
(Tableau II) :
Tableau II: Classi fication des scorpions de la
famille des Buthidés
Genre
|
Espèce
|
Sous espèce
|
Couleur
|
Répartition géographique
|
Auteurs
|
Androctonus
|
mauretanicus
|
|
noire
|
Souss, Marrakech, Tiznit, El kalaa, Beni Mellal, Chaouia, sur
les flancs et au nord des atlas.
|
Vachon, 1952
|
|
mauretanicus
|
noire
|
Plaine de Haouz, Ouarzazate, les montagnes de Sirwa et Haut
Atlas
vers 2000m d'altitude
|
Touloun, 2001
|
|
bourdoni
|
noire
|
Les flancs du sud, haut atlas et la plaine de Souss
|
Touloun, 2001
|
|
Vachon, 1952
|
|
|
sombre
|
Région d'Akka
|
Vachon, 1952
|
|
|
brun noir
|
Sur la vallée du Souss et particulièrement
celles de l'Anti-Atlas, Ouarzazate.
|
Vachon, 1952
|
|
|
brun jaune
|
De Tiznit au Draa
|
Vachon, 1952
|
|
Liouvillei
|
noire
|
Les flancs sud de l'Anti- atlas et la vallée de
Draa
|
Touloun, 2001
|
Buthus
|
occitanus
|
|
jaune paille
|
Sud ouest
|
Touloun, 2001
|
|
tunetanus
|
jaune
|
Haut atlas entre 1100m et 2600m d'altitude
|
Touloun, 2001
|
|
mardochei
|
jaune
|
Sud ouest du Maroc
|
Vachon, 1952
|
|
Gantenbein , 2002
|
|
paris
|
|
Région de Marrakech
|
Gantenbein, 2002
|
|
malhommei
|
|
Marrakech, Oued Zem, Settat et Plaine de Haouz
|
Vachon, 1952
|
|
|
noire
|
Rabat
|
Vachon, 1952
|
|
|
sombre
|
Région du Souss
|
Vachon, 1952
|
|
|
atlantis
|
|
brune
|
Essaouira et cote atlantique
|
Gantenbein , 2002
|
|
atlantis
|
Jaune paille
|
Les régions de Tiznit et Essaouira
|
Touloun, 2001
|
|
parroti
|
Jaune paille à brun clair
|
La vallée du Souss
|
Vachon,1952
|
|
|
jaune
|
Nord-est de Tarfaya
|
Lourenço, 2005
|
Butheoloides
|
maroccanus
|
|
brun clair à brun noir
|
Grand Atlas, Marrakech et Amzmiz
|
Vachon, 1952
|
Buthacus
|
leptochelys
|
|
brun clair
|
Ouest du Sahara
|
Vachon, 1952
|
Anoplobuthus
|
parvus
|
|
brun clair à brun noir
|
Marrakech et oued Tensift
|
Vachon, 1952
|
Buthotus
|
franzwerneri
|
gentili
|
sombre
|
Haut Atlas et les flancs du sud
|
Vachon, 1952
|
|
La famille des Scorpionidés
(Tableau III):
Tableau III : Classi fication des scorpions de la
famille des Scorpionidés
Genre
|
Espèce
|
Sous espèce
|
Couleur
|
Répartition géographique
|
Auteurs
|
Scorpio
|
maurus
|
hesperus
|
noire
|
Les environs de Tanger
|
Vachon, 1952
|
|
fuliginosus
|
brun rouge sombre
|
Les flancs du Haut Atlas
|
Vachon, 1952
|
|
weidholzi
|
brun clair
|
Région centrale, au nord-ouest du grand Atlas
|
Vachon, 1952
|
|
subtypicus
|
brune
|
Nord du Maroc
|
Vachon, 1952
|
|
magadorensis
|
sombre
|
La région de Haha, la cote atlantique, la plaine de Souss
et L'extrémité d'ouest du haut atlas occidental
|
Touloun et al., 2001
|
|
La famille des Chactidés
(Tableau IV):
Tableau IV : Classi fication des scorpions de la
famille des Chactidés
Genre
|
Espèce
|
Couleur
|
Répartition géographique
|
Auteurs
|
Euscorpius
|
Italicus
|
Jaune brun
|
Rabat
|
Vachon, 1952
|
|
3- Les espèces rencontrées dans la
province de Beni Mellal
Parmi les espèces scorpioniques qui existent dans la
région de Beni Mellal, on trouve :
Androctonus mauretanicus:
Cette espèce a été découverte par
Pocock en 1902. Les mâles et les femelles adultes sont originaires du
Maroc.
Androctonus mauretanicus vit dans la terre des jardins,
parfois sous les pierres et au voisinage des maisons.
Figure 16: Androctonus mauretanicus
Cette espèce peut atteindre, au stade adulte 9cm de
longueur. Elle est d'une teinte uniforme sombre, brun foncé à
noir. Sa face ventrale et les extrémités des pattes ambulatoires
sont plus claires, avec quelques différences dans la forme des doigts
entre les sexes.
Le céphalothorax est aussi long que large, relativement
peu granulé à carènes différenciées. Les
pédipalpes sont étroits et plus épais,
extérieurement lisses et intérieurement granulés et munis
de macrochètes, avec des carènes visibles et des doigts (mobile
et fixe) deux fois plus long que le pédipalpe.
Le bras des pattes mâchoires est trois fois aussi long
que large, granulé dorsalement et à face interne parsemée
de fins granules. Les carènes dorsales internes et externes sont bien
distinctes.
Les pattes ambulatoires portent un éperon basitarsal
externe à dent basale et orné de peu de macrochètes au
niveau des pattes 1, 2 et 3. Les peignes femelle varient de 20 à 25
lames et les peignes mâle de 24 à 30 lames, alors que les tergites
sont granulés et tricarénés à partir du premier
anneau.
La queue est épaisse. Le premier anneau avec 10
carènes granulées, un peu plus large que
long. Le
deuxième anneau un peu plus large que long, avec huit carènes;
les carènes
intermédiaires sont réduites á quelques
gros granules. Le troisième anneau un peu plus large qu'épais,
avec huit carènes, les carènes intermédiaires á
développement variable. Le quatrième anneau un peu plus large que
long, avec huit carènes complètes et sans carènes
intermédiaires. Le cinquième anneau un peu plus long que large,
á peine oblique, avec une carène axiale; deux carènes
latérales ventrales á dents irrégulières dont
certaines plus grosses dans la moitié postérieure. Les
carènes dorsales dès le deuxième anneau, relevées
postérieurement et terminées par une dent plus forte. La face
dorsale des anneaux est fortement concave, surtout au niveau du
quatrième anneau. La face ventrale des anneaux est plus granulée
que la face latérale. Au niveau du cinquième anneau, il y a
quelques gros granules espacés et le cadre anal de type angulaire
présente trois lobes latéraux distincts.
La vésicule est plus étroite que le cadre anal,
à pédicule épais et l'aiguillon est plus long que la
vésicule (Vachon, 1952).
Buthus occitanus :
En 1789, Amoreux décrivit Buthus occitanus.
Cette espèce possède une vaste répartition dans le Nord
d'Afrique. Elle habite des biotopes variés, on la trouve à basse
altitude, sous les pierres, dans les sables, dans les forêts aussi bien
qu'en altitude dans les montagnes.
Figure 17: Buthus occitanus
Spécimen de taille moyenne (4,5 à 7cm chez
l'adulte). Corps de teinte générale jaune paille, avec l'abdomen,
dorsalement, légèrement plus sombre, mais sans bandes
colorées. Tous les anneaux de la queue ont la même teinte que le
corps et les appendices à peine plus clairs que le corps.
Le céphalothorax posséde des carènes
bien formées et saillantes surtout chez le mâle. Les
carènes latérales postérieures présentes un scutum
entre les carènes, orné de granulations grossières, mais
restant peu nombreuses en avant des yeux.
Les pédipalpes sont lisses dans les deux sexes, tant
extérieurement qu'intérieurement. Ils sont sans indices de
carène même chez le mâle avec des doigts plus longs et
présentent trois granules distaux au doigt mobile et 3 autres dans la
moitié basale du doigt fixe.
Le bras des pattes mâchoires porte des carènes qui
sont distinctes, granulées et sans soies á la face dorsale.
Les pattes ambulatoires : les pattes 1,2 et 3 sont peu
aplaties. L'éperon basitarsal externe présente 2 soies au maximum
à la patte quatre chez l'espèce adulte, avec peigne de plus de 10
soies en général. Les peignes femelle avec 19 à 30 lames
et les peignes mâle avec 25 à 36 lames. Par contre les tergites
sont tricarénés à partir du premier anneau.
La queue : le premier anneau à peine plus large que
long avec 10 carènes chez les deux sexes. Le deuxième et le
troisième anneau avec huit carènes, les carènes
intermédiaires dépassant à peine la moitié de
l'article. Le quatrième anneau environ 1,3 fois aussi long que large
chez la femelle et 1,5 fois chez le mâle et sans carènes
intermédiaires dans les deux sexes. Les carènes ventrales des
deuxième et troisième anneaux à dents variant de 8
à 12 chez la femelle et restant peu distinctes chez le mâle. Les
carènes latérales ventrales du cinquième anneau sont
à dents inégales, dont une plus grosse sub-distale. Entre cette
dent sub-distale et la dent distale, il y a de 2 à 4 petites dents.
La surface dorsale de la queue est lisse au niveau du premier
anneau et devient chagrinée dans les autres anneaux. Les flancs des
anneaux sont lisses dans les quatre premiers et granulés dans le
cinquième. La face ventrale des anneaux est lisse dans le premier
anneau, mais pouvant devenir granulée dans les autres.
La vésicule est lisse, avec quelques granulations, et
l'aiguillon est peu courbé, de longueur variable, ne dépassant
pas la longueur de la vésicule (Vachon, 1952).
· Scorpio maurus :
Cette espèce a été découverte par
Linné en 1758. Elle est le représentant typique des scorpions
fouisseurs. On la trouve sous les pierres, souvent réfugiée au
fond d'un long terrier. La répartition du genre Scorpio est
vaste puisqu'on la trouve depuis le Sénégal et les côtes
marocaines jusqu'en Egypte, Asie mineure, Arabie, Mésopotamie, et
même en Perse.
Figure 18: Scorpio maurus
Scorpion dont la taille au stade adulte ne dépasse pas
8 cm, il est de teinte variant du jaune paille au brun très sombre
presque noir. Les pattes ambulatoires sont toujours plus claires que le corps.
Du coté externe, il y a une petite tâche colorée, plus
foncée que la patte elle-même.
Le céphalothorax à front bilobé avec une
échancrure peu accusée au milieu et à paroi
antérieure verticale ornée de deux ou trois soies ventrales assez
courtes.
Les pédipalpes sont granulés
extérieurement et lisses intérieurement. Ils sont parsemés
de grosses granulations isolés avec des carènes plus ou moins
distinctes. Le doigt fixe avec trois dents, les deux basales sont
soudées et le doigt mobile posséde trois dents. La
deuxième dent étant la plus développée avec aucune
dent sur la face interne des deux doigts.
Les pattes mâchoires sont trapues à face dorsale
granulée et sans carène.
Les pattes ambulatoires : la paroi postérieure de la
hanche des pattes I est non munie de soies et la paroi antérieure de la
hanche des pattes II est sans denticules chitineux. L'éperon basitarsal
n'existant que du coté externe. Les peignes sont courts avec au moins 7
et au plus 16 lames en général plus fourni chez le mâle que
chez la femelle. Les tergites de 1 à 6 sont lisses et bordés de
soies courtes et fines et le tergite 7 est granulé avec cinq
carènes esquissées.
La queue est plus courte que le corps. Le premier anneau,
très trapu, étant le plus étroit, les carènes sont
distinctes dans tous les anneaux et surtout les prothoraciques. Elles sont
atténuées dans le quatrième anneau ; pas de carènes
intermédiaires ou, au plus, quelques grains dans le premier anneau. La
face dorsale de la queue est concave.
La vésicule est granulée et l'aiguillon sans
denticule à sa base.
Buthotus franzwerneri :
En Afrique du Nord, une seule espèce représente le
genre Buthotus : Buthotus franzwerneri dont les
spécimens types viennent de Beni Ounif.
Scorpion Buthotus franzwerneri (Hottentota), le nom
Hottentota a été cré par Birula en 1914, pour designer les
espèces nombreuses, habitant l'Asie.
La répartition de Buthotus franzwerneri est
donc assez curieuse, on la trouve entre les cailloux, sous des climats et en
des sites bien différents (montagnes boisées, plaines
désertiques, palmerais sahariennes et littoral). De même il semble
que ce scorpion mène une vie différente suivant les climats.
Figure 19: Buthotus
fran2werneri
Scorpion de forte taille, pouvant atteindre au stade adulte
jusqu'à 10cm. Il est de teinte sombre (corps et queue), mais ayant
parfois les pattes ambulatoires de teinte claire.
Le céphalothorax est fortement granulé, ainsi que
l'abdomen recouvert de soies très nombreuses sur la queue et les pattes
mâchoires.
Les pédipalpes sont renflés, lisses et à
peine carénée. Les doigts sont longs, plus de deux fois la
largeur du pédipalpe, avec un léger lobe à la base du
doigt mobile et une légère encoche à la base du doigt
fixe.
Les pattes mâchoires sont dorsalement lisses.
Les pattes ambulatoires présentent un éperon
basitarsal externe avec une seule soie.
Les peignes femelles avec 29 à 31 lames et les peignes
mâles avec 33 à 38 lames. Les tergites sont
tricarénés dès le premier anneau.
La queue est très velue, sauf chez les très
jeunes spécimens de 2 á 3cm de longueur. Les carènes
intermédiaires sont peu développées dès le
deuxième anneau et indistinctes ou absentes dès le
troisième. La surface dorsale de la queue est concave, lisse, sauf dans
le quatrième anneau parsemé de rares granulations devenant
très visibles dans le cinquième anneau. Les carènes
latérales dorsales du cinquième anneau sont bien distinctes. Les
surfaces latérales et ventrales des anneaux sont lisses avec quelques
granules disséminés dans le dernier article.
La vésicule est renflée, granulée et
ornée d'un léger tubercule entre les soies aiguillonnaires
(Vachon, 1952).
IV- Le venin du scorpion
Le venin du scorpion est un mélange complexe de
substance toxique (Tianbao et al., 2005 ; Schwartz et al.,2008). Il est
utilisé par le scorpion pour se défendre contre les
prédateurs en les paralysant (Jungo & Bairoch, 2005 ; Birgit et al.,
2007).
1- Extraction de venin du scorpion
Le venin du scorpion peut être obtenu de trois
façons (Oudidi, 1995):
n Attachement manuel en tapotant le dos ou les flancs de
l'arthropode dont l'irritation libere une gouttelette limpide de venin.
n Stimulation électrique (Akihiko et al., 1999 ; Plessis,
2005).
n Broyage du telson préalablement amputé et
desséché.
2- Pharmacocinétique du venin
D'après Krifi et ses collaborateurs (2005), le venin du
scorpion est caractérisé par : - Une forte résorption
- Une distribution rapide avec une demi-vie de 4 à 7
min et un pic maximal à la 37ème minute après
une injection intraveineuse, la concentration maximale est atteinte au bout de
15 min
- Une durée d'élimination longue, elle est de 4
à 21 heures, détectable par la radioactivité
jusqu'à la 37ème heure après une injection
Le venin d' Androctonus crassicauda a une
pharmacocinétique différente de tous les venins
des scorpions.
C'est le venin qui a une élimination très lente de 24 heures
(Ismail et al., 1994).
3- Propriétés physiques du
venin
C'est un liquide visqueux et opalescent (Inceoglu et al.,
2003), stable à pH acide, thermorésistant, miscible à
l'eau et pouvant se conserver plusieurs années (Aliane, 2005). Sa
toxicité ne disparaît qu'après un chauffage à 100
° C pendant 90 min (Oudidi, 1995).
La quantité injectée du venin par un scorpion
est très petite dans la gamme de 100-600 gg (Hutt & Houghton, 1998),
alors que la quantité du venin dans un scorpion varie d'une
espèce à l'autre : Androctonus mauretanicus : 8,24 mg et
Buthus occitanus : 0,29 mg (Oudidi, 1995).
En plus la toxicité du venin varie selon :
- La taille
- L'âge
- La nutrition
- Les conditions climatiques du scorpion (Dittrich et al.,
2002).
4- Propriétés chimiques du
venin
Le venin du scorpion est composé de diverses
substances telles que les protéines, les lipides, les sels, les enzymes,
les amines biogènes notamment de la sérotonine
(5-hydroxytryptamine), les nucleotides et les neurotoxines (Inceoglu et al.,
2003 ; Frank et Jan, 2007 ; Florence, 2005 ; Matthew et al.,2002). Les
composantes du venin sont complexes et spécifiques à chaque
espèce (Gouge et al., 2001), celles de la famille des
Buthidés étant les plus toxiques pour l'homme
(Wudayagiri et al., 2001 ; Badher et al., 2007). Pour le venin des
Chactidés, sa composition est comparable à celle des
Buthidés, il possède en plus diverses activités
enzymatiques (protéase, phospholipase et hémolysine).
La toxicité du venin des Buthidés est
due à la présence de toxines qui sont des petites
protéines basiques faiblement antigéniques, constituées
par l'enchaînement d'une soixantaine de résidus d'acide
aminé. Chaque venin contient plusieurs toxines en nombre variable selon
l'espèce (jusqu'à 11 chez Buthus occitanus) (Broglio
& Goyffon, 1980).
Ces toxines ont une action sélective vis-à-vis
des insectes, mammifères et crustacés (Tourreilles, 2002) et
plusieurs recherches montrent que leur poids moléculaire est de 7000 Da
(Vatanpour, 2003 ; Devaux et al., 2004).
La technique de spectrométrie de masse se
révèle être actuellement la technique analytique de choix
pour l'étude de la biodiversité des toxines. Cette technique
donne très rapidement les renseignements sur la nature des toxines
présentes dans le venin (Auvin, 2002).
5- Toxines et mode d'action
Les toxines du scorpion présentent un motif structural
commun composé d'une hélice a et d'un feuillet p (Figure 20). Ces
structures sont reliées par trois ponts disulfures, des liaisons
covalentes qui confèrent à l'ensemble du motif une
stabilité remarquable. La structure reste ordonnée, même
dans l'eau portée à ébullition ou après traitement
par des agents dénaturants (Claudio, 1996).
Feuillet f3
Hélice a
Pont dissulfure
Figure 20: Structure d'une toxine de
scorpion
Le venin du scorpion contient une diversité de neurotoxine
composé de deux populations principales : les toxines à longue
chaîne et à courte chaîne (Soudani et al., 2005).
Les toxines à longue chaîne comportant 60
à 70 résidus d'acide aminé réticulés par
quatre ponts disulfure (Devaux & Rochat, 2002) sont spécifiques des
canaux Na voltage dépendants des cellules excitables nerveuses ou
musculaires. Elles induisent une prolongation du potentiel d'action en bloquant
l'inactivation du canal sodique, qui se manifeste par une
hyperexcitabilité du système nerveux suite à une
augmentation de la perméabilité de Na et une libération
accrue des neuromédiateurs (catécholamine,
acétylcholine...) (Srairi et al., 2002). Ces toxines possèdent
une action cardiotoxique directe d'une part et indirecte par effet des
catécholamines sur le myocarde d'autre part (Rhalem et al., 1998). Alors
que les toxines à courte chaîne affectent les canaux potassium
comportant 31 à 39 résidus d'acide aminé
réticulés par trois ponts disulfure (Srairi et al., 2002), les
canaux chlore comportant 29 à 41 résidus d'acide aminé et
les canaux calcium comportant 29 à 31 résidus d'acide
aminé (Possani et al., 2000 et 2002).
6-La physiopathologie de l'envenimation
scorpionique
Les venins des scorpions contiennent un certain nombre de
principes actifs de structure polypeptidique (enzymes, sérotonines,
histamines...). Ils ont tous une action neurotoxique et cardiotoxique. Le venin
du genre Centruroïdes de l'Arizona et du Mexique est
principalement neurotoxique. Il affecte les canaux sodiques et entraîne
une prolongation du potentiel d'action et de la dépolarisation
spontanée des nerfs du système autonome (Gonnetilleke et Harris,
2002).
Le venin des espèces du Buthus et
Parabuthus de l'Inde et de l'Afrique possède
une
phospholipase A qui entraîne des problèmes
hématologiques, comme des hémorragies
digestives et pulmonaires ainsi qu'une coagulation
intravasculaire disséminée (Gadwalkar et al., 2006). Quant au
venin du genre Tityus, il peut entraîner une pancréatite
(Gaudreault, 2000). Malgré la différence qui existe entre les
nombreuses espèces scorpioniques, il y a une assimilation au niveau des
effets toxiques de leurs venins, ce qui explique une grande similitude de
réactions immunologiques (Rochat et al., 1979).
Les effets du venin de scorpion sur l'organisme sont
illustrés par la figure 21:
Système nerveux Cardiovasculaire Poumons Appareil
digestif Métabolisme
Symptômes:
- Agitation
- Tremblement
- Convulsion
- Hyperthermie
- Rigidité des muscles
- Mouvement anormaux
Symptômes:
- Tachycardie
- Bradycardie
- Hypotension
- Hypertension
Physiopathologie de
l'envenimation
scorpionique
Symptômes: -OEdème pulmonaire
Symptômes:
- Vomissement -Nausée
- Diarrhée
- Pancréatite
- Hypersalivation
Symptômes:
- Hyperglycémie
- Troubles électrolytiques
- Augmentation du cholestérol
- Augmentation de l'acide urique
Figure 21: Schéma récapitulatif de
l'effet de venin de scorpion
· :* Au niveau cellulaire
L'action du venin de scorpion s'exerce sur le
métabolisme cellulaire du sodium en perturbant ses systèmes de
transport transmembranaires et en créant de nouveaux courants sodiques.
En effet le venin augmente la perméabilité de sodium au niveau de
la membrane par l'ouverture des canaux sodiques sensible au voltage, qui est
accompagné d'entrée de calcium (Christian et al., 2005). Les
expériences de Gerardo et ses collaborateurs (2008) ont montré
aussi que le venin bloque les courants de potassium des canaux voltage
dépendants.
· :* Au niveau du système
nerveux
L'injection expérimentale de venin purifié dans
les ventricules cérébraux chez le chat, le lapin et le rat
entraîne des manifestations très variés d'excitation du
système nerveux : état d'agitation, tremblement, mouvement
anormaux, convulsion, rigidité des muscles, hyperthermie et troubles
respiratoires (Osman et al., 1973 ; sofer, 1995).
Le système nerveux autonome comporte deux parties : le
système sympathique et le système para-sympathique.
La stimulation du système nerveux autonome sympathique
engendre la libération massive des catécholamines dans le tissu
(Ismail, 1996), alors que le système parasympathique est aussi mis en
jeu par le biais de la libération de l'acétylcholine (Amitai,
1998).
· :* Au niveau cardiovasculaire
Le venin du scorpion stimule les deux branches du
système nerveux autonome, et libère les catécholamines et
la rénine qui ont un effet toxique direct sur les myocytes cardiaques
conduisant à une diminution du myocarde. (Gueron et al., 2000 ; Meki et
al., 2002 ; Cupo et al., 2007).
L'injection d'une dose faible de venin chez le rat produit
une tachycardie sinusale due à l'activation des récepteurs
bêta-adrénergiques dans le coeur par les catécholamines.
Alors que l'injection d'une dose importante de venin entraine une bradycardie
due à la libération d'acétylcholine par des actions de la
toxine sur les terminaisons nerveuses post- ganglionnaires. En effet,
l'hypertension est causée par la libération de
catécholamines à partir de glandes surrénales et les
terminaisons nerveuses postganglionnaires. Quant aux effets
hypotenseurs sont lies à la bradycardie sinusale (Freire
et al., 1974).
· :* Au niveau pulmonaire
L'oedème pulmonaire du á l'envenimement
scorpionique, représente une forme évolutive grave dont les
mécanismes physiopathologiques restent débattus. Deux
hypothèses sont évoquées : un oedème de surcharge
confirmé par les études hémodynamiques ; cardiomyopathie
ischémique secondaire à la décharge
catécholaminergique ou à la défaillance biventriculaire
évoquant une myocardite par toxicité directe du venin et un
oedème lésionnel par atteinte de la microcirculation pulmonaire
avec présence de nombreux médiateurs inflammatoires (Rebai et
al., 2003).
Une étude histopathologique a été
réalisée sur le foie, après envenimation des souris avec
une dose sublétale (10ug / 20g souris) ou une dose létale 50
(17ug / 20g souris) de venin de scorpion d'Androctonus australis
hector montre des modifications morphologiques et une
désorganisation de la structure tissulaire.
L'examen histologique des coupes de poumon a montré un
épaississement des parois alvéolaires et une infiltration de
polynucléaires après injection d'une dose sublétale ou
d'une DL50 de venin d' Androctonus australis hector (Bessalem,
2003).
Sofer et Gueron (1990) ont rapporté que l'hypertension
artérielle aigue constitue un facteur important pour la survenue d'un
oedème pulmonaire via une insuffisance ventriculaire gauche. Par
ailleurs, les catécholamines favorisent la survenue de l'insuffisance
cardiaque en perturbant le remplissage de ventricule gauche. L'oedème
pulmonaire est aussi le résultat de l'augmentation de la
perméabilité vasculaire pulmonaire secondaire dûe à
la libération de la kinine.
v Atteintes digestives
Elles sont sous forme de nausées, vomissements et
diarrhée. Au niveau gastrique, l'injection de venin chez l'animal
provoque une diminution de pH de la muqueuse gastrique et une augmentation de
la concentration du lactate ainsi qu'une libération importante
d'adrénaline, de noradrénaline et de catécholamines (Sofer
et al., 1997). Des études expérimentales ont montré que le
venin de scorpion stimule la sécrétion de l'amylase
pancréatique et altère la motilité du duodénum et
de la vésicule biliaire. Ces changements contribuent à
l'apparition de symptômes gastro-intestinaux associés aux
premières phases de l'envenimation (Chen et al., 2004).
v Troubles métaboliques
Des études expérimentales effectuées sur
le lapin envenimé montrent que le venin dépolarise les nerfs
intra-muraux et libère les émetteurs qui sont à l'origine
de sécrétion de chlorure (Hubel et al., 1983) et provoque des
troubles électrolytiques sous forme d'hypokaliémie qui ont
été décrits aussi bien chez l'enfant que chez l'adulte
(Osnaya et al., 2008).
Les modifications causées par le venin sont
confirmées par une perturbation du taux des enzymes dans le sérum
des rats. En effet, une diminution du taux des activités enzymatiques de
l'aspartate aminotransférase et de l'alanine aminotransférase est
observée dans tous les organes se traduisant par leur
élévation dans le sérum. En plus de ces enzymes, il y a
aussi une augmentation de glucose, de cholestérol et de l'acide urique
dans le sérum (Ozkan et al., 2008).
L'étude de Goldstein et ses collaborateurs (1995) a
montré que l'augmentation d'adrénaline a été
associée à une augmentation de la production hépatique de
glucose due à la glycogénolyse hépatique, avec une carence
de la sécrétion d'insuline et une augmentation de la
sécrétion de glucagon (Krishna, 2000 ; Krishna et Zare, 2002).
Chapitre 2 :
Patients et méthodes
I- Cadre général de
l'étude
Notre travail rentre dans le cadre de la campagne nationale
inspirée de la stratégie de lutte contre les piqûres et les
envenimations scorpioniques.
L'une des composantes principales de cette stratégie est
l'installation d'un système d'information se basant sur cinq
supports:
Le registre : est un support de base de
données sur lequel sont inscrites les informations du patient
piqué ou envenimé par piqûre du scorpion et qui s'est
présenté à la structure sanitaire (Annexe II).
Le relevé mensuel : est un support
récapitulatif des données mentionnées sur le registre
(Annexe III).
Le dossier d'hospitalisation : est le
support d'information utilisé par le CAPM pour la collecte des
informations sur les patients hospitalisés suite à une
envenimation scorpionique (Annexe IV).
La fiche de référence : est une
fiche qui doit accompagner le patient lors de son transfert à la
structure sanitaire. Elle va être remise par la suite au médecin
traitant dans la structure de référence pour la classer dans le
dossier d'hospitalisation du patient (Annexe V).
La fiche de contre référence :
est la fiche retournée vers la structure sanitaire
référentielle du patient pour la rétroinformation
(feed-back) (Annexe VI).
Ces fiches sont remplies par le médecin en charge du
patient ou l'infirmier, et transmises par la suite au Centre Anti-Poison du
Maroc.
Vue l'importance des trois premiers supports (le registre, le
relevé mensuel et le dossier d'hospitalisation), nous nous interessons
principalement à ces trois volets.
II- Type d'étude
Ce travail a consisté en une étude
rétrospective visant à recenser tous les cas de piqûres et
des envenimations scorpioniques notifiés depuis l'année 2002
jusqu'à l'année 2007 d'une part dans les registres des
principales structures sanitaires (hôpital et deux polycliniques) de la
délégation médicale de Beni Mellal et d'autre part dans
les relevés mensuels de toutes les délégations du
Maroc.
De même, une étude des envenimations scorpioniques
de 2005 à 2007 est elaborée à partir des dossiers
d'hospitalisation du service de réanimation de l'hôpital
provincial de Beni Mellal.
III-Zone d'étude :
1- Situation géographique du Maroc :
Le Maroc est situé au nord-ouest du continent
africain, limité à l'est et au sud-est par l'Algérie, au
sud par la Mauritanie, à l'ouest par l'océan atlantique et au
nord par la mer Méditerranée. Il est constitué de 16
régions et 70 provinces, sa superficie est de 710 850 km2 et
son climat est très diversifié : méditerranéen au
nord et saharien au sud.
2- Province de Beni Mellal* :
La province de Beni Mellal est située au centre du
Maroc, dans la région de Tadla-Azilal (Figure1), à une altitude
allant de 400 à 950 mètres. Sa superficie est de 7075
km2 et sa population estimée à 983 000 habitants en
2002, 998 000 en 2003, et 1 012 000 en 2004, 1 025 000 en 2005,1 038 000 en
2006 et 1 047 000 en 2007 dont 50,2% en milieu rural et 49,8% en milieu urbain.
La densité de la population est de 139 hab/ km2.
Elle englobe la plaine du Tadla (couvre une superficie de 3600
km2) qui se trouve dans le bassin de l'Oum Erbiaa, entre le Haut
Atlas au sud et le plateau des phosphates au nord.
Le climat dominant est de type continental : froid intense en
hiver avec un été très chaud. La température varie
entre 3,5° et 46° C et les précipitations annuelles sont
irrégulières dans le temps et dans l'espace, elles varient entre
170 et 544mm avec une chute des neiges sur les montagnes qui dépassent
900m d'altitude.
Le secteur agricole y compris l'élevage constitue
l'essentiel de l'activité économique de la région, suivi
par le secteur industriel essentiellement composé d'industrie
agro-alimentaire.
* Monographie de la région Tadla-Azilal, 2006
Figure 1: Situation géographique de la
région de Tadla-A2ilal
2-1-Le découpage administratif de la province
:
Sur le plan administratif, la province de Beni Mellal est
constituée de 5 cercles, 16 caïdats et 38 communes (7 urbaines et
31 rurales) (Tableau I).
Tableau I: Découpage administratif de la
province et la région
|
Cercles
|
Caïdats
|
Communes urbaines
|
Communes rurales
|
Beni Mellal
|
5
|
16
|
7
|
31
|
Tadla-Azilal
|
9
|
32
|
9
|
73
|
2-2-L'infrastructure sanitaire :
L'infrastructure sanitaire est composée de trois
catégories de structure de santé : les structures
hospitalières, les structures ambulatoires et les structures d'appui.
2-2-1- Les structures hospitalières
La capacité hospitalière au niveau de la province
de Beni Mellal est de 72,8% en secteur publique et 27,2% en secteur
privé.
Le tableau II représente la répartition des
établissements hospitaliers par secteur au niveau de la province et de
la région.
Tableau II: Répartition des
établissements hospitaliers par secteur
|
Etablissements hospitaliers publiques et privés
|
Secteur
|
Nombre
|
Lits
|
Nombre
|
Secteur (%)
|
Beni Mellal
|
Publique
|
3
|
672
|
72,8
|
Privé
|
12
|
251
|
27,2
|
Total
|
15
|
923
|
100
|
Tadla-Azilal
|
Publique
|
4
|
802
|
76,2
|
Privé
|
12
|
251
|
23,8
|
Total
|
16
|
1053
|
100
|
2-2-2- Les structures ambulatoires
Dans cette région l'offre de soins à titre
ambulatoire est composée essentiellement des établissements de
soins de santé de base et des cabinets de consultation privés.
Etablissements de soins de santé de
base
Cette province dispose de 80 établissements de soins de
santé de base dont 17 en milieu urbain et 63 en milieu rural (Tableau
III).
Tableau III: Répartition des
établissements de soins
de santé de base
|
Etablissements de soins de santé de base
|
Milieu
|
Nombre
|
Beni Mellal
|
Urbain
|
17
|
Rural
|
63
|
Total
|
80
|
Tadla-Azilal
|
Urbain
|
20
|
Rural
|
131
|
Total
|
151
|
La répartition des établissements de soins de
santé de base par catégorie est représentée dans le
tableau IV.
Tableau IV: Répartition des
établissements de soins de santé
de base par
catégorie
|
HL
|
CSU
|
CSUA
|
CSCA
|
CSC
|
DR
|
Beni Mellal
|
1
|
13
|
3
|
5
|
18
|
40
|
Tadla-Azilal
|
4
|
15
|
3
|
20
|
42
|
67
|
Cabinets de consultation privés (Tableau
V)
Tableau V: Répartition de cabinets de
consultation
privés
|
Milieu
|
Cabinets de consultation privés
|
Nombre
|
Milieu (%)
|
Beni Mellal
|
Urbain
|
89
|
81,7
|
Rural
|
20
|
18,3
|
Total
|
109
|
100
|
Tadla-Azilal
|
Urbain
|
95
|
79,2
|
Rural
|
25
|
20,8
|
Total
|
120
|
100
|
La répartition des médecins par secteur et par
spécialité est décrite dans le tableau VI.
Tableau VI: Répartition des
médecins par secteur
et par
spécialité
|
Secteur
|
Médecins
|
Généraliste
|
Spécialiste
|
Total
|
Beni Mellal
|
Publique
|
71
|
41
|
112
|
Privé
|
108
|
45
|
153
|
Total
|
179
|
86
|
265
|
Tadla-Azilal
|
Publique
|
139
|
48
|
187
|
Privé
|
119
|
45
|
164
|
Total
|
258
|
93
|
351
|
2-2-3- Les structures d'appui
Toutes les catégories de structures d'appui existent au
niveau de la région :
Pharmacies et dépôts de
médicaments
La province compte 187 pharmacies et dépôts de
médicaments dont 72,7% en milieu urbain et 27,3% en milieu rural
(Tableau VII).
Tableau VII: Répartition des pharmacies
et dépôts
de médicaments
|
Milieu
|
Pharmacies et dépôts de médicaments
|
Nombre
|
Milieu (%)
|
Beni Mellal
|
Urbain
|
136
|
72,7
|
Rural
|
51
|
27,3
|
Total
|
187
|
100
|
Tadla-Azilal
|
Urbain
|
147
|
66,5
|
Rural
|
74
|
33,5
|
Total
|
221
|
100
|
Laboratoires médicaux
La province de Beni Mellal comporte dix laboratoires
médicaux (Tableau VIII).
Tableau VIII : Répartition des
Laboratoires médicaux
|
Laboratoires médicaux
|
Secteur
|
Nombre
|
Secteur (%)
|
Beni Mellal
|
Laboratoires de diagnostic clinique publique
|
2
|
20
|
Laboratoires d'analyse médicale privés
|
8
|
80
|
Total
|
10
|
100
|
Tadla-Azilal
|
Laboratoires de diagnostic clinique publique
|
3
|
18,75
|
Laboratoires d'analyse médicale privés
|
13
|
81,25
|
Total
|
16
|
100
|
Unités de radiologie
La province de Beni Mellal compte trois unités de
radiologie publiques et deux cabinets de radiologie privés (Tableau
IX).
Tableau IX : Répartition des
unités de radiologie
|
Unités de radiologie
|
Secteur
|
Nombre
|
Secteur (%)
|
Beni Mellal
|
Unités de radiologie publiques
|
3
|
60
|
Cabinets de radiologie privés
|
2
|
40
|
Total
|
5
|
100
|
Tadla-Azilal
|
Unités de radiologie publiques
|
4
|
66,7
|
Cabinets de radiologie privés
|
2
|
33,3
|
Total
|
6
|
100
|
La délégation médicale de Beni Mellal est
composée de plusieurs structures sanitaires (Figure2) dont trois cercles
sanitaires principaux qui sont :
· Beni Mellal avec l'hôpital provincial
· Fkih Ben Salah avec la polyclinique de santé
publique
· Tadla avec la polyclinique de santé publique
IV- Recueil de données
1- Le registre
Les données sont recueillies pour chaque patient
piqué par un scorpion et se présentant à une structure
sanitaire depuis son admission jusqu'à sa sortie
(décédé ou guéri).Ces données sont
enregistrées sur un registre spécialement conçu pour cette
pathologie.
Le registre comporte les paramètres suivants :
- Le numéro d'ordre pour identifier le malade
- La date et l'heure d'admission
- Les cordonnées du patient piqué : nom et
prénom, âge en années, et sexe (féminin (F) ou
masculin (M))
- Le lieu, la date et l'heure de la piqûre
- La durée d'observation
- L'hospitalisation : si le patient est hospitalisé (oui)
ou (non)
- Le traitement symptomatique des signes locaux reçu (T1),
traitement symptomatique des signes généraux (T2) ou pas de
traitement (T0)
- la classe de gravité clinique à l'admission
(classe I, II et III) est déterminée à partir de
l'état clinique des patients (voir tableau X) :
Tableau X : Etat clinique du patient selon la
classe de gravité
Classes
|
Etat clinique des patients
|
Classe I
|
Présence des signes locaux: douleur, rougeur et
fourmillement au point de la piqûre.
|
Classe II
|
Présence de signes généraux de
l'envenimation:
hypertension artérielle, hyperthermie, hypersudation,
tachycardie, douleurs abdominales, troubles
digestifs, manifestations neuromusculaires et priapisme.
|
Classe III
|
Existence d'une défaillance vitale: cardiocirculatoire
(état de choc), respiratoire (insuffisance respiratoire aiguë,
oedème pulmonaire) et neurologique (convulsion, coma).
|
- La référence : référé
(oui) si le patient a été référé par (ou
vers) une autre structure sanitaire et non référé (non) si
le patient a été présenté directement à la
structure sanitaire et non référé.
- L'évolution de l'état clinique du patient avec
deux mentions : favorable si le patient est guéri (E 1) ou
défavorable si le patient est décèdé (E2).
2- Le relevé mensuel
A partir des registres des différentes structures
sanitaires, les données sont analysées mensuellement, au niveau
de chaque province, par l'animateur de la cellule épidémiologique
provinciale, et transmises au CAPM sous forme de relevé mensuel.
Le relevé mensuel est un tableau où sont
notés :
- Le nombre de cas de sexe féminin (F) ou masculin (M)
- L'âge des deux tranches : < 15 ans et > 15 ans
pour séparer les enfants des adultes
- La référence : R0=Non
référé. R1 =Référé
par une autre structure sanitaire.
R2=Référé vers une autre structure
sanitaire.
- Le type de classe à l'admission
- Le traitement s'il a eu lieu (T1) ou pas (T0)
- L'hospitalisation si elle a eu lieu (H1) ou non (H0)
3- Le dossier d'hospitalisation
Le dossier d'hospitalisation est mis à la disposition
des hôpitaux au niveau des differents services (réanimation,
pédiatrie, etc.) qui prennent en charge les envenimés (classes II
et III). Le but de ce dossier est de standardiser la surveillance clinique,
thérapeutique et évolutive.
Le dossier d'hospitalisation comporte 2 pages, sur la
première page, on trouve :
+ le numéro d'ordre qui est le numéro dans le
registre du scorpion
+ le numéro d'entrée qui est le numéro
d'hospitalisation
+ les informations concernant le patient envenimé : nom,
prénom, sexe, âge et poids + les informations concernant la
piqûre : la date et l'heure de la piqûre
+ l'admission au service : date (jour/mois/an) et heure
+ Malade référé ou non : Si oui, il faut
joindre la fiche de référence.
+ Les antécédents du malade : par exemple
l'existence d'une pathologie aggravant le pronostic et/ou contre indiquant les
traitements préconisés.
+ Les classes à l'admission : la classe II avec les signes
généraux et la classe III avec les détresses vitales.
+ Le score de Glasgow : c'est un degré qui
détermine l'état de conscience du patient, il varie de 3 à
15.
+ L'évolution finale du patient qui peut être soit
:
· Favorable, avec l'enregistrement de la date et l'heure de
la sortie du patient pour évaluer la durée d'hospitalisation.
· Défavorable, avec l'enregistrement de la date
et l'heure du décès.
Alors que la deuxième page est une fiche de surveillance
sous forme de tableau, elle comporte :
+ Le nom du service (réanimation, pédiatrie,
etc.), la date et l'heure d'admission au service.
+ Les signes cliniques à surveiller en continu et
à transcrire toutes les 30 minutes: la tension artérielle avec le
maximum et le minimum, la température en °C, la fréquence
cardiaque qui correspond aux battements par minute, la fréquence
respiratoire en cycles par minute, le Glasgow (3 à 15) pour
évaluer l'état de conscience du patient.
+ La classe de gravité (1/11/111) pour suivre
l'évolution du patient au cours du traitement.
+ La diurèse en millilitre par minute pour évaluer
la fonction rénale.
+ La saturation en oxygène.
+ Le traitement administré en précisant la dose et
la voie d'administration pour chaque médicament.
+ L'évolution en fonction du traitement toutes les 30
minutes.
V- Méthodologie
L'étude des données recueillies est
effectuée par leur saisie sur Excel, suivi d'une analyse statistique
pour laquelle nous avons fait appel aux logiciels de statistique
spécialisés ; SPSS version 10.0 et Statistica version 6.0.
La méthodologie statistique est basée sur deux
axes ; la statistique descriptive et la statistique analytique :
En ce qui concerne la statistique descriptive (moyenne,
écart-type, etc.), elle est effectuée pour déterminer les
caractéristiques de chaque variable étudiée :
· Variables épidémiologiques : âge,
sexe, mois, heure de la piqûre et temps post piqûre
· Variables cliniques: classes à l'admission,
durée d'observation, durée d'hospitalisation
· Variable évolutive : état final du patient
(guérison ou décès)
· Variables thérapeutiques : médicaments
préconisés (Dobutrex, Doliprane, Sérum glucosé,
Sérum salé, etc.)
Pour le nombre de données valides (n actif) de chaque
variable, nous allons le noter dans la partie résultats.
Les résultats sont exprimés en valeurs brutes pour
les variables qualitatives, et en moyennes #177; écart type pour les
variables quantitatives.
Pour la statistique analytique, elle est basée sur des
tests tel que:
Le test de ÷2 qui mesure l'écart entre
les fréquences observées et les fréquences
théoriques et permet de savoir si la différence observée
est réellement significative. Il s'applique à des données
qualitatives ou à des données quantitatives regroupées en
classe.
L'analyse de variance (ANOVA à un facteur) est
effectuée pour savoir si une ou plusieurs variables dépendantes
(variables à expliquer) sont en relation avec une ou plusieurs variables
indépendantes (variables explicatives).
Le test de Duncan basé sur la comparaison multiple des
moyennes. Il permet de déterminer le nombre de sous groupes existants
pour un caractère donné, si l'analyse de variance
révèle une signification.
Les résultats sont considérés significatifs
lorsque p est inférieur à 0,05, très significatifs lorsque
p<O,O1 et hautement significatifs lorsque p<0,OO1.
Le risque relatif (RR) est le rapport du risque chez les
exposés sur le risque chez les non exposés. Si la valeur 1 est
incluse dans l'intervalle de confiance (IC) du RR, on en déduit qu'il
n'existe pas d'association entre les deux variables étudiées. Par
contre, si la valeur 1 est exclue de l'IC du RR on conclut à l'existence
d'une association entre ces deux variables.
La corrélation permet de mesurer l'association
linéaire entre deux variables par le calcul du coefficient de
corrélation (r), alors que la valeur de ce coefficient peut être
positive ou négative selon le type de liaison qui existe entre ces 2
variables étudiées.
L'Analyse en Composantes Principales (ACP) permet de
déterminer les liaisons inter- variables quantitatives et de visualiser
les données dans un plan défini par les axes les plus
absorbants.
Les renseignements inscrits sur le registre, le relevé
mensuel et le dossier d'hospitalisation nous permettront de suivre les
indicateurs de la morbidité et de la mortalité de la piqûre
scorpionique.
VI- Indicateurs de suivi :
Les indicateurs de suivi utilisés sont:
n L'incidence de la piqûre de scorpion c'est à dire
le nombre de nouveaux cas apparus dans une population à risque pendant
la période de surveillance (une année, un mois, etc.) :
Incidence =
|
Nombre de
|
piqués
|
/ année
|
x 100
|
|
|
|
|
|
Population totale
n Le sexe ratio correspondant au nombre d'individus de sexe
masculin sur le nombre d'individus de sexe féminin :
Sexe ratio =
|
Nombre de
|
sexe masculin
|
|
|
Nombre de sexe féminin
§ Le temps post piqûre (TPP) qui est le temps
séparant le moment de la piqûre du moment de la consultation
défini par la relation suivante :
TPP = heure à l'admission -- heure de la
piqûre
§ Le pourcentage de patient d'âge < 15 ans
correspondant à la proportion des patients âgés de moins
de1 5 ans parmi les sujets piqués :
Nombre de cas de piqure scorpionique = 15
ans
Nombre total de piqure scorpionique
% de patient d' age= 15 ans =
n Le pourcentage de cas en classe I, c'est la proportion de la
classe de gravité I par rapport aux sujets piqués des
différentes classes :
% de classe I
|
Nombre de
|
cas classe I
|
|
|
|
Nombre de cas piqués (classe I + classe
II + classe III)
n Le pourcentage de cas en classe II c'est à dire la
proportion de la classe de gravité II par rapport aux sujets
piqués des différentes classes :
% de classe II
|
Nombre de
|
cas classe II
|
|
|
|
Nombre de cas piqués (classe I + classe
II + classe III)
n Le pourcentage de cas en classe III, c'est la proportion de
la classe de gravité III par rapport aux sujets piqués des
différentes Classes :
% de classe III
Nombre
Nombre de cas classe III
de cas piqués (classeI + classeII +
classeIII)
n Le taux d'envenimation signifiant la proportion des sujets
envenimés (classe II et classe III) parmi les sujets piqués
(classe I, II et III) durant la période de surveillance :
Taux
|
d'
|
envenimation
|
=
|
Nombre de
|
cas (classeII
|
+ classeIII)
|
|
|
|
|
Nombre de cas piqués (classeI +
classeII + classeIII)
n Le taux de létalité spécifique par
envenimation qui est la proportion des sujets décédés
parmi les sujets envenimés (classe II et III) durant la période
de surveillance :
Taux de létalité par envenimation
Nombre de cas envenimés (classes II +
III)
piqure
Nombre de
décès par
scorpionique
=
n Le taux de létalité spécifique aux
enfants de moins de 15 ans équivalent à la proportion des sujets
de moins de 15 ans décédés parmi les sujets piqués
âgés de moins de 15 ans :
Taux de létalité
spécifique
aux enfants = 15ans =
Nombre de
décès par
piqure
scorpionique
15 ans
=
Nombre total de piqués = 15 ans
n Le taux de létalité général par
piqûre de scorpion, c'est la proportion des décès parmi les
sujets piqués sur le nombre total des piqures de scorpion au cours de la
période de surveillance :
scorpionique
des piqures scorpioniques
Taux de létalité général
=
Nombre de décès par piqure
Nombre total
n Le taux de létalité hospitalière
correspondant à la proportion des décès parmi les sujets
hospitalisés au cours de la période de surveillance :
Taux de létalité hospitalière
=
Nombre de décès
Nombre total des cas hospitalisés
n Le taux de mortalité général indiquant
le rapport du nombre de décès survenus pendant une période
donnée (en général une année) sur le nombre total
d'habitants pendant la même période :
Nombre de
décès par piqure Population totale
scorpionique
Taux de mortalité général =
n Le pourcentage de patients hospitalisés qui est le
nombre de sujets hospitalisés sur le nombre total de sujets
piqués :
% de cas hospitalisés =
Nombre de cas hospitalisés
Nombre total de piqués
n Le pourcentage de traitement correspondant au nombre de
piqués traités (T1 + T2) parmi la totalité des
piqués :
TO + Ti + T2
T0= nombre de cas piqués non traités
T1= nombre de cas piqués qui ont reçu un
traitement symptomatique des signes locaux T2= nombre de cas piqués qui
ont reçu un traitement symptomatique des signes
généraux
n Le pourcentage de piqués non traités est la
proportion des piqués qui n'ont pas été traités
(T0) parmi la totalité des patients piqués :
% de patients non traités
|
TO
|
|
|
n Le pourcentage des cas à évolution favorable est
la proportion des piqués ayant évolué favorablement (E1)
parmi le nombre total des sujets piqués :
% de cas à évolution favorable =
|
El
|
|
Nombre total de
|
piqués
|
L'adéquation de référence, c'est le
nombre de sujets hospitalisés sur le nombre total de patients
référés. Son intérêt est de connaître
la proportion de sujets hospitalisés parmi ceux qui ont
été référés et par conséquent avoir
une idée sur la nécessité d'une référence
:
Adéquation de référence =
|
Nombre des
|
hospitalisés
|
Nombre des
|
cas référés
|
Chapitre 3 :
Profil épidémiologique des
piqûres
et des envenimations scorpioniques :
Analyse des registres de la
délégation
médicale de Beni Mellal
Résultats
Dans ce chapitre seront présentées les
caractéristiques épidémiologiques de 8340 cas de
piqûres et envenimations scorpioniques. Ces cas sont répartis au
niveau de trois structures sanitaires de la province de Beni Mellal (les deux
polycliniques de santé publique de Tadla et Fkih Ben Salah et
l'hôpital provincial de Beni Mellal) pendant la période de 2002
à 2007.
I-Etude descriptive des caractères
épidémiologiques et cliniques
1-Description générale de la population
étudiée
Le tableau ci-après représente les
résultats descriptifs des variables étudiées des patients
piqués au niveau de la province de Beni Mellal et qui se sont
présentés au niveau des trois structures sanitaires
étudiées.
Tableau I: Caractéristiques des patients
piqués en fonction des structures sanitaires
|
Fkih Ben Salah
|
Tadla
|
Beni Mellal
|
Total
|
Sexe
Masculin
Féminin
Sexe ratio (M/F)
|
1209 1590 0,76
|
776 960 0,80
|
1869 1936 0,97
|
3854 4486 0,9
|
Age moyen en année
|
28,50 #177; 17,33*
|
29,04 #177; 18,31*
|
25,15 #177; 18,47*
|
26,54 #177; 18,42*
|
% d'enfants = 15ans
|
21,3
|
25,7
|
38,1
|
30
|
TPP moyen (heure)
|
1,46 #177; 1,79*
|
1,88 #177; 2,46*
|
1,59#177; 1,81*
|
1,65 #177; 2,08*
|
Classe à l'admission
|
|
|
|
|
Classe I
|
2706
|
1355
|
2607
|
6668
|
Classe II
|
45
|
70
|
557
|
672
|
Classe III
|
4
|
11
|
258
|
273
|
Evolution
|
|
|
|
|
Guérison
|
1409
|
850
|
2702
|
4961
|
Décès
|
0
|
0
|
35
|
35
|
* Ecart type
Les piqûres scorpioniques sont notées aussi bien
chez les femmes que chez les hommes au niveau de ces trois structures
sanitaires avec une moyenne d'âge de 26,54 #177; 18,42 ans. Les enfants
d'âge inférieur ou égal à 15 ans sont touchés
dans 30% et c'est l'hôpital provincial de Beni Mellal qui a
enregistré la proportion la plus élevée. Pour le temps
post piqûre (TPP), temps séparant le moment de la piqûre du
moment de la consultation, les résultats montrent que le temps moyen est
de 1,65 #177; 2,08 heures. Par ailleurs, la majorité des patients sont
admis en classe I au niveau de ces trois structures sanitaires. De même,
la majorité des cas ont évolué favorablement contre 35 cas
qui ont malheureusement évolué défavorablement.
2- Distribution des piqûres selon les
caractères étudiés
2-1- Distribution des piqûres selon la structure
sanitaire
La répartition des patients piqués par le scorpion
selon les structures sanitaires est représentée sur la figure
1.
n=8340
20,8%
Tadla
n=1736
Beni Mellal
n=3805
Fkih Ben Salah
n=2799
33,6%
45,6%
Fieure 1: Répartition des piqués
selon la structure sanitaire
Comme on le voit, c'est l'hôpital provincial de Beni
Mellal qui a enregistré le taux le plus élevé des
piqûres et envenimations scorpioniques (45,6% des cas) suivi de la
polyclinique de Fkih Ben Salah (33,6% des cas) et la polyclinique de Tadla
(20,8% des cas).
2-2- Distribution des piqûres selon
l'année
La figure 2 illustre la répartition annuelle des
piqûres et des envenimations scorpioniques allant de 2002 à
2007.
2002 2003 2004 2005 2006 2007
2000
1800
1600
1400
1200
1000
400
200
600
800
0
0,85
837
1226
1,22
1,11
1127
1845
1,6
1,4
1,31
1,2
1
0,8
0,6
1924
1381
0,4
0,2
0
2
1,8 1,85
1,8
Fieure 2 : Répartition des piqûres au
cours des années
Le nombre annuel de piqués commence à augmenter
de façon importante à partir de 2002, ceci concide avec la
campagne de sensibilisation. Cette augmentation atteint un maximum en 2006 pour
diminuer en 2007.
En outre, les incidences des piqûres de 2002 à 2007
sont respectivement de 0,85%0, 1,22 %0, 1,11%0, 1,8%0, 1,85%0 et 1,31%0 avec
une moyenne de 1,36%0.
2-3- Distribution des piqûres scorpioniques selon
les mois
La distribution de l'ensemble des piqûres scorpioniques
étudiées selon les mois est schematisée par la figure
3.
2091 2075
n=8340
953
795
588
354
173
149
2200
2000
1800
1600
1400
1200
1048
28 45
41
0
1000
800
600
400
200
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 Mois
Figure 3: Répartition des piqûres
scorpioniques selon les mois
La majorité des piqûres s'observent durant les
mois d'été, avec des pics au niveau du mois de juillet et
août comme le montre la figure 3. Ceci coïncide avec la
période chaude où l'activité du scorpion est maximale.
2-4- Distribution des piqûres selon l'heure de la
journée
Le scorpion est un animal nocturne. En effet, les
données montrent que les piqûres surviennent à tout moment
de la journée avec un maximum le soir entre 18 heures et 6 heures du
matin (soit 60%).
Pour préciser la période la plus sensible, nous
avons subdivisé le jour en 8 périodes comme le montre la figure
4.
1400
40%
585
402
3
356 77
n=5605
]6h-18h]
1200
]18h-6h]
n=3349
n=2256
1196
1165
60%
1000
831
800
694
600
400
200
0
]6-9] ]9-12] ]12-15] ]15-18] ]18-21] ]21-24] ]24-3] ]3-6]
Période (heure)
Fieure 4 : Répartition des piqués
selon la période de la piqûre
Comme on le voit sur la figure, 42,1% des cas sont survenus
entre 18 heures et 24 heures, 27,2% des cas entre 6 heures et 12 heures puis
17,6% des cas entre 24 heures et 6 heures et enfin 13% des cas entre 12 heures
et 18 heures.
2-5- Distribution des piqués selon le
sexe
La répartition des patients piqués en fonction de
leur sexe est donnée comme suit :
n=8340
n=4486
Féminin
n=3854
Masculin
46%
54%
Fieure 5 : Répartition des piqués
selon le sexe
Il ressort de la figure 5 que notre échantillon est
constitué de 4486 patients de sexe féminin
soit 54% et de 3854
patients de sexe masculin soit 46%. On note que le sexe féminin est
plus
touché par rapport au sexe masculin, avec un sexe ratio
(masculin / féminin) de 0,9.
Le test de ÷2 donne une valeur de 48,5 hautement
significative (p<0,001), ceci montre qu'il y a une prédominance de
piqûres chez le sexe féminin.
2-6- Distribution des piqués selon
l'âge
Parmi les 8340 cas déclarés, l'âge en
année est noté chez 6026 cas seulement. Dans les fiches de 1888
cas, il y a seulement soit > 15 ans ou bien =15 ans.
Nous avons subdivisé l'âge en dix classes
représentées dans l'histogramme de la figure 6. De même
nous avons ainsi classé nos patients selon deux classes d'âge
uniquement (> 15 ans ou < 15 ans) qui sont indiqués dans le
camembert (Figure 6).
n=6026
1000
70%
802
390
800
600
400
Classes d'age (ans)
]0-10] ]10-20] ]20-30] ]30-40] ]40-50] ]50-60] ]60-70]
]70-80] ]80-90] >90
n=7914
1453
30%
1336
m=26,54 #177; 18,42
= 15ans
n=2401
1600
1400
1200
1135
>15ans
n=5513
616
223
51
17 3
200
0
Figure 6: Répartition des piqués
selon les classes d'âge
Il apparait que toutes les tranches d'âge sont
touchées par cette affection avec un âge moyen de 26,54 #177;
18,42 ans. De plus, les classes d'âge les plus répandues sont
celles observées chez les enfants et les jeunes adultes.Ceci peut
être du au recensement général de la population qui est
caracterisée par un profil démographique extrêmement
jeune.
D'autre part, la comparaison entre les deux tranches d'âge
(> 15 ans ou < 15 ans) permet de montrer que 70% des piqués sont
des adultes et 30% des enfants.
2-7- Distribution des piqués selon le temps post
piqûre
Le temps post piqûre est le temps séparant le moment
de la piqûre du moment de la consultation. Les résultats de notre
étude sont schématisés par la figure 7.
5%
n=5394
=3h
[2-3h[
n=265
n=265
23%
[1-2h[
n=1235
[0-1h[
n=3629
67%
5%
Figure 7 : Répartition des piqués
selon le temps post piqûre
Parmi les 8340 cas déclarés, le TPP n'est
signalé que pour 5394 cas. Ces résultats indiquent que 67% des
patients piqués sont arrivés à une structure sanitaire
dans un délai ne dépassant pas une heure. Cela s'explique par la
sensibilité des patients au danger de la piqûre de scorpion.
Seulement 5% des cas sont arrivés dans un délai supérieur
ou égal à 3 heures.
2-8- Distribution des piqués selon les classes
à l'admission
La répartition des cas déclarés selon
l'état de gravité des patients piqués est donnée
par la figure ci-dessous.
3,6%
n=7613
8,9%
Classe III
n=275
Classe II
n=675
Classe I
n=6663
87,5%
Figure 8 : Répartition des piqués
selon les classes à l'admission
Il est à noter que 87,5% des patients piqués
sont admis en classe I (présence d'un ou de plusieurs signes locaux),
8,9% de cas en classe II (présence d'un ou de plusiers signes
généraux d'envenimations scorpioniques) et 3,6% en classe III
(détresse vitale cardiocirculatoire, respiratoire ou neurologique). Les
deux dernières classes présentent 12,5% des cas, cette
fréquence correspond au taux d'envenimation.
2-9- Distribution des piqués selon la durée
d'observation
Le nombre de cas valide pour la durée d'observation est
de 3307. Les résultats de la figure 9 mettent en evidence une
augmentation marquée des patients qui sont retenues en observation
pendant une durée de 4 heures. La durée moyenne d'observation est
de 2,92 #177; 1,31 heures. Cette durée est conforme avec celle
proposée par le CAPM dans la conduite à tenir pour
détecter n'importe quels signes généraux liés
à l'envenimation.
.
n=3307
358
1489
m=2,92 #177; 1,31 heures
742
480
223
9 6
1800
1600
1400
1200
600
400
200
0
1000
800
[0-1[ [1-2[ [2-3[ [3-4[ [4-5[ [5-6[ =6 Durée
d'observation (heure)
Figure 9: Répartition des piqués
selon la durée d'observation
Pour connaitre la relation entre le temps post piqûre et
la durée d'observation, la figure 10 montre que plus le temps post
piqûre diminue plus la durée d'observation augmente, alors que
cette dernière est inversement proportionnelle avec le temps post
piqûre. En effet, le calcul du coefficient de corrélation
revèle une valeur de -0,03 avec p= 0,44 non significative.
Figure 10 : Corrélation entre la
durée d'observation et le TPP
2-10- Distribution des piqués selon le
traitement
La figure ci-après représente la distribution des
piqués en fonction du traitement.
n=1601
18%
Traités n=288
Non traités
n=1313
82%
Figure 11 : Répartition des piqués
selon le traitement
On constate que 82% des patients piqués n'ont pas
reçu de traitement. Ce pourcentage est proche de celui rapporté
dans la stratégie (90%).
2-11- Distribution des piqués selon la
référence et l'hospitalisation
La distribution des patients piqués selon la
référence et l'hospitalisation est résumée dans le
tableau suivant :
Tableau II : Répartition des
piqués selon la référence
et l'hospitalisation
|
n
|
%
|
Total
|
Référence
Référé
Non référé
|
1653 5036
|
25 75
|
6689
|
Hospitalisation Hospitalisé
Non hospitalisé
|
710 2141
|
25 75
|
2851
|
Les patients non référés sont plus
nombreux que ceux référés. Les premiers
représentent 75% tandis que les seconds constituent 25%. De plus, les
patients référés sont référés par la
structure sanitaire de Tadla et Fkih Ben Salah ou par d'autres structures vers
l'hôpital provincial de Beni Mellal qui est la structure de
référence. L'adéquation de référence est de
43%. Si la stratégie est bien maîtrisée par le personnel
medical ce pourcentage devrait être de 100% afin de reduire les
dépenses sanitaires.
Ainsi que le montrent les résultats du tableau, 25% des
patients piqués sont hospitalisés et 75% ne le sont pas. Pour
comparer entre les envenimés et les hospitalisés, le nombre de
patients hospitalisés est de 710 et le nombre de patients
envenimés est de 950 donc 710/950=0,75, c'est-à-dire que 75% des
envenimés seulement sont hospitalisés. Conformément
à la conduite à tenir du CAPM (Annexe VII), les sujets
envenimés classe II sans signes de gravité ne doivent pas
être hospitalisés.
2-12- Distribution des piqués selon
l'évolution
La figure ci-dessous montre la répartition des
piqués selon leur évolution.
Décès
n=35
1%
Guérison
n=4961
99%
n=4996
Fieure 12 : Répartition des piqués
selon l'évolution
Comme on le voit sur cette figure, la quasitotalité (99%)
des patients piqués sont guéris contre uniquement 1% de patients
qui sont décèdés.
Le calcul des taux de létalité
général et de létalité par envenimation donne
respectivement 0,42% et 3,68%.
II- Distribution des différentes
caractéristiques selon l'évolution 1- Evolution en fonction des
structures sanitaires
On remarque à partir de la figure 13, que l'effectif
des guérisons est plus élevé au niveau de l'hôpital
provincial de Beni Mellal (2702 cas) par rapport aux polycliniques de Fkih Ben
Salah (1409 cas) et Tadla (850 cas). Pour les décès, on remarque
également que les 35 cas de décès sont enregistrés
à l'hôpital provincial de Beni Mellal. Cette différence
peut s'expliquer par le taux de référence vers l'hôpital
provincial de Beni Mellal.
2500
2000
3000
1500
1000
500
0
2702
35
1409
850
n=4996
Guérison
Décès
Beni Mellal Fkih Ben Salah Tadla
Figure 13: Evolution des piqués en fonction
des structures sanitaires
En effet, l'analyse de variance de l'évolution des
piqués en fonction des structures sanitaires montre une
différence hautement significative (F=14,62 ; p< 0,001). La
comparaison multiple des moyennes par le test Duncan montre qu'il y a deux
groupes : le groupe (a) constitué de patients de Tadla et Fkih Ben
Salah, leur évolution est en général favorable et le
groupe (b) constitué de patients de la structure sanitaire de Beni
Mellal dans lequel 35 cas de décès sont signalés.
2- Evolution en fonction des mois
Les résultats de l'évolution des patients
piqués et du taux de létalité selon les mois sont
consignés sur la figure 14 et le tableau III.
n=4996
11
1249
3
1
19 21
101
205
70 14
1
1187
8
6
5
552
543
638
362
1400
1200
1000
800
600
200
0
400
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 Mois
Fieure 14: Evolution des piqués en fonction
des mois
Ces résultats montrent que le nombre maximal de
guéris est observé en mois de juillet et août avec
respectivement 1249 et 1187 cas de piqûres et envenimations
scorpioniques. Par contre, le nombre élevé de décès
(soit 11 cas) est enregistré au mois d'avril avec un taux de
létalité de 3,1%. Ceci est du à l'activité du
scorpion qui commence à partir du mois de mars suite à
l'augmentation de la chaleur dans la province de Beni Mellal, alors que la
population ne fait pas encore attention à cette période.
En effet, l'analyse de variance de l'évolution des
piqués en fonction des mois montre une différence hautement
significative (F= 7,22 ; p<0,001).
La comparaison multiple des moyennes par le test Duncan montre
qu'il y a trois groupes : le groupe (a) : constitué de patients
piqués en mois d'avril, le groupe (ab) ne diffère ni de groupe
(a) ni de groupe (b) constitué de patients piqués en mois de mars
et le groupe (b) constitué de patients piqués pendant les autres
mois de l'année.
Tableau III : Taux de létalité en
fonction des mois
Mois
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
9
|
10
|
11
|
12
|
Taux de létalité
|
0
|
0
|
1,73
|
3,1
|
0,12
|
0,57
|
0,38
|
0,24
|
0
|
0
|
0,67
|
0
|
( %)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
3- Evolution en fonction du sexe
La distribution des patients piqués en fonction de leur
évolution et leur sexe est schématisée sur la figure
15.
n=4996
Féminin Masculin
n=9
Décès
n=26
Guérison
n=2220
n=2741
Fieure 15 : Evolution des piqués selon
leur sexe
Le sexe ratio (M/F) est de 0,8 en faveur du sexe féminin
chez les patients à évolution favorable par rapport aux patients
décédés, il est de 2,9 et en faveur du sexe masculin.
Le test de x2 donne une valeur de 12,28 hautement
significative avec p<0,001, ceci montre que les deux variables sexe et
évolution sont liées.
4- Evolution en fonction des classes
d'âge
La figure ci-après donne la répartition de
l'évolution des piqués selon les classes d'âge.
35
854
963
741
530
400
n=3962
900
800
700
600
500
400
300
200
100
0
1000
29
13 3
242
152
Décès
Guérison
]0-10] ]10-20] ]20-30] ]30-40] ]40-50] ]50-60] ]60-70]
]70-80] ]80-90] >90 Classes d'age (ans)
Fieure 16: Evolution des piqués selon les
classes d'âme
Il ressort de cette figure que la classe des enfants
d'âge inférieur ou égal à 10 ans a enregistré
le nombre total de décès soit 35 cas. Ceci nous a ramené
à redistribuer les classes des enfants et de jeunes adultes afin d'avoir
plus de précision sur la mortalité chez les enfants et nous avons
regroupé les résultats de cette nouvelle distribution sur la
figure 17.
Chapitre 3 : Profil épidémiologique des
piqûres et des envenimations scorpioniques : Analyse des registres de la
délégation médicale de Beni Mellal
Classes d'age (ans)
]0-1] ]1-2] ]2-5] ]5-10] ]10-15] ]15-20] ]20-30]]30-40]
]40-50] >50
800
n=3962
700
600
8
13
4
431
54
51
41
1
1
16
89
4
500
400
300
200
100
0
13
3
17
Décès
Guérison
732
534
401
Finture 17: Evolution des piqués selon
les classes d'ânte
Les résultats montrent que le nombre le plus
élevé de guérisons est retrouvé chez la classe
d'âge 20-30 ans avec 732 cas.
Pour ce qui est des décès, on remarque un nombre
important de cas chez les deux classes d'âge 2-5 ans et 5-10 ans avec 26
cas de décès. Cela est dû autant au plus faible volume de
distribution du venin chez l'enfant, qu'à une moindre résistance
de leur part, comme d'ailleurs chez le sujet âgé. Par
conséquent, le taux de létalité est de 13,1% chez les
enfants d'âge inférieur ou égal à 10 ans (Tableau
W).
Tableau IV: Taux de létalité en
fonction des classes d'ante
Age (année)
|
]0-1]
|
]1-2]
|
]2-5]
|
]5-10]
|
]10-15]
|
]15-20]
|
]20-30]
|
]30-40]
|
]40-50]
|
>50
|
Taux de létalité
|
3,3%
|
5,2%
|
2,7%
|
1,93%
|
0%
|
0%
|
0%
|
0%
|
0%
|
0%
|
L'analyse de variance des classes d'âge en fonction de
l'évolution révèle une différence hautement
significative avec F= 17,12 et p< 0,001.
La comparaison multiple des moyennes par le test Duncan montre
cinq groupes différents :
le groupe (a) constitué par les individus dont
l'âge est supérieur à dix ans, on observe que le taux de
létalité est nul, le groupe (b) constitué par les enfants
dont l'âge est compris entre 5 et 10 ans où le taux de
létalité est de 1,93%, le groupe (bc) ne diffère ni du
groupe (b) ni du groupe (c) constitué par les enfants dont l'âge
est compris entre 2 et 5 ans où le taux de létalité est de
2,7%, le groupe (c) constitué par les enfants d'âge
inférieur ou égal à un an avec un taux de
létalité de 3,3% et le groupe (d) constitué par les
nourrissons d'âge entre 1 et 2 ans où le taux de
létalité est de 5,2%.
Classes à l'admission
7,147 6,649-7,682
Classe I 0 3891
Classe III 14 150
2,147 1,065- 4,326
Classe II 21 483
Variables Décès Guérison RR
IC.95%
Classes II et III 35 633
5- Evolution en fonction des classes à
l'admission
Les résultats de l'étude de l'évolution en
fonction des classes à l'admission sont donnés par la figure
18.
1000
3891
4000
n=4559
3500
3000
Guérison
Décès
2500
2000
1500
150
21 14
500
0
I II III Classes à l'admission
483
Figure 18: Evolution des piqués selon les
classes à l'admission
Le nombre maximal de décès est noté chez les
patients admis en classe II (soit 21 cas), avec un taux de
létalité de 3,11%. Ceci pourrait s'expliquer par
l'évolution des patients de classe II en classe III. A souligner que le
taux de létalité maximal est enregistré chez les patients
de classe III (5,09%) (Tableau V).
Tableau V: Taux de létalité en
fonction des classes à l'admission
Classes à l'admission
|
I
|
II
|
III
|
Taux de létalité (%)
|
0
|
3,11
|
5,09
|
L'analyse de variance de ces résultats montre qu'il y a
une liaison hautement significative, entre les classes à l'admission et
l'évolution (F=124,6 et p<0,001). Puisque la différence est
significative, ces résultats nous ont permis de faire des analyses plus
approfondies par le calcul du risque relatif (Tableau VI).
Tableau VI: Les risques relati fs de
décès par classe à l'admission
Les résultats montrent que la classe à
l'admission conditionne l'évolution du patient envenimé. En
effet, le risque de décès est 7 fois plus élevé
chez les patients qui sont admis en classes II et III que chez ceux qui sont
admis en classe I.
6- Evolution en fonction du temps post
piqûre
1699
4
625
2
135
1
n=2608
141
1
1800
1600
1400
1200
1000
800
600
400
200
0
Guérison
Décès
[0-1h[ [1-2h[ [2-3h[ 3h
Temps post piqure (heure)
Fieure 19: Evolution des piqués selon le
temps post piqûre
L'évolution des patients piqués selon le temps
post piqûre montre que le temps post piqûre est mentionné
juste chez 8 décès. On note d'après cette figure que le
maximum de décès (4 cas), est observé pour les patients
qui sont arrivés à la structure sanitaire dans un délai ne
dépassant pas une heure. En effet, l'analyse de variance de
l'évolution en fonction du temps post piqûre révèle
une différence non significative (F= 0,61; p= 0,6).
7- Evolution en fonction de la
référence
Tous les patients décédés sont
observés au niveau de l'hôpital provincial de Beni Mellal. Selon
la figure 20, on peut dire que parmi ces décès, 14 cas sont
référés par une autre structure sanitaire vers
l'hôpital provincial de Beni Mellal.
Ainsi, le test de ÷2 donne une valeur de 13,15
hautement significative avec p< 0,001, ce qui montre que ces deux variables
sont liées.
n=4390
Chapitre 3 : Profil épidémiologique des
piqûres et des envenimations scorpioniques : Analyse des registres de la
délégation médicale de Beni Mellal
3488
2000
Non référés
1500
872
Référés
16 14
0
3500
3000
2500
1000
500
Guérison Décès
Fieure 20: Evolution des piqués selon la
référence
8- Evolution en fonction de l'hospitalisation
L'évolution de patients piqués en fonction de
l'hospitalisation (Figure 21) montre que l'hospitalisation est
mentionnée juste chez 29 décès parmi les 35 cas de
décès déclarés.
1868
2000
n=2444
1800
1600
1400
1200
1000
547
800
600
11 18
400
200
0
Non hospitalisés
Hospitalisés
Guérison Décès
Fieure 21: Evolution des piqués selon
l'hospitalisation
Suivant les résultats de cette figure, on note que 18
cas de décès sont hospitalisés et 11 cas de
décès ne le sont pas. Par contre les 6 autres
décès, leur hospitalisation n'a pas été
précisée. On peut dire que ces 11 cas hospitalisés sont
venus à l'hopital dans un état grave et ont trouvé la mort
au service des urgences avant leur transfert vers le service de
réanimation.
Le test de ÷2 donne une valeur de 25 hautement
significative avec p< 0,001, c'est-à-dire que l'hospitalisation
dépend de l'évolution des patients piqués.
III- Distribution des différentes
caractéristiques selon les années 1- Distribution des
piqûres en fonction des structures sanitaires et des
années
La figure 22 montre la distribution des piqués selon les
structures sanitaires et les années.
n=8340
Tadla
|
|
|
2002 2003 2004 2005 2006 2007
|
Fkih Ben Salah
|
|
Beni Mellal
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000
Fieure 22: Répartition des piqués
selon les structures sanitaires et les années
D'après cette figure, on constate que l'hôpital
provincial de Beni Mellal a reçu plus de patients piqués par
rapport aux autres structures sanitaires quelque soit l'année.
2- Distribution des piqûres en fonction des mois et
des années
La figure ci-après indique que les piqûres
scorpioniques sont observées au cours de l'année avec un nombre
important en été et surtout en juillet et août pour ces six
années d'étude.
De même, la fréquence des piqûres pendant
ces deux mois est de 48,38% en 2002, 47,3% en 2003, 56,07% en 2004, 38,9% en
2005, 49,8% en 2006 et 63,2% en 2007. Ceci est du à l'activité
élevée du scorpion pendant la saison estivale.
2002
2003
2004
2005
2006
2007
488
408
385
358 359
316 316
292 288
229
176
115 158
144
127
238
307
241
102
242
215
183
111
100 69 50
5518 11
1à 15
1
10
3 3 25 726
22
9
65
39 64
109 105
11
53
48
17
96 86
151
7
104
42
16
11
55
n=8340
551
165
140
4 6
7
22
600
500
400
300
200
100
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 Mois
Fieure 23: Répartition des piqués
selon les mois et les années
3- Distribution des piqués en fonction du sexe et
des années
n=8340
1200
1030
1000
4
40532
1017
894
828
800
725
647
637
656
579
600
490
400
Masculin
Féminin
200
0
2002 2003 2004 2005 2006 2007 Année
Fieure 24 : Répartition des piqués
selon leur sexe et les années
]0-1] ]1-2] ]2-5] ]5-10] ]10-15] ]15-20]]20-30]
]30-40]]40-50] >50
Classes d'age (ans)
4- Distribution des piqués en fonction des classes
d'âge et des années
La répartition des piqués selon les classes
d'âge et les années montre que les six courbes ont la même
allure avec un pic à la tranche d'âge 20-30 ans. Ceci pourrait
s'expliquer par le recensement général de la population de 2006
qui est caracterisé par un profil démographique jeune.
Fieure 25 : Répartition des piqués
selon les classes d'âme et les années
PROTARS D63/13 66
2002
2003
2004
2005
2006
2007
259
250
200
150
100
50
0
300
n=6025
231
227
172
162
155
120
108
90
77 87
184
152
148
148
142139
140
139
119 125
100
117
112
102
82 101
97
93 100
92
9
76 91
83
63
72 71
29
44
115
94
84
89
159
160
140
129
35
13
86 1316
1
23
28
2
139
122
Comme illustré sur la figure 24, les piqûres
scorpioniques sont observées aussi bien chez les femmes que chez les
hommes quelque soit l'année, avec respectivement un sexe ratio (M/F) de
0,93, 0,89, 0,76, 0,81, 0,87 et 0,90 en 2002, 2003, 2004, 2005, 2006 et 2007.
Néanmoins, le test de ÷2 donne une valeur de 7,59 non
significative (p= 0,18).
En effet, l'analyse de variance de l'âge en fonction des
années montre qu'il y a une différence hautement significative
(F= 4,22 ; p=0,001) et la comparaison multiple des moyennes par le test Duncan
montre qu'il y a deux groupes : dans le groupe (a), la moyenne d'âge est
de 25,58 #177; 18,57 en 2002, 26,83 #177; 18,02 en 2003, 26,01 #177; 19,03 en
2004, 26,44 #177; 18,28 en 2005 et 25,76 #177; 18,32 en 2006 proches de la
moyenne générale qui est de 26,54 #177; 18,42 ans et dans le
groupe (b), la moyenne d'âge est de 29,23#177; 18,46 en 2007 qui est
différente de la moyenne générale.
Pour comparer les enfants et les adultes, la figure 26
représente la distribution des piqués en fonction de ces deux
tranches d'âge (<15ans et >15ans) et des années.
n=6025
26 74
29 71
2005
31,6 68,4
2004
31 69
2003
30 70
2002
37,4 62,6
515ans
>15ans
0% 20% 40% 60% 80% 100%
2007
2006
Fimure 26: Répartition des piqués
selon les deux tranches d'âme et les années
Il ressort de celle ci le pourcentage des enfants d'âge
inférieur ou égal à 15 ans varie de 26% á 37,4%
selon l'année. L'analyse de variance révèle une
différence hautement significative (F=6,76 ; p<0,001) et la
comparaison multiple des moyennes par le test Duncan montre quatre groupe : le
groupe (a) constitué de la distribution de 2002, le groupe (b)
constitué de la distribution de 2003, 2004 et 2005, le groupe (bc)
constitué de la distribution de 2006 et le groupe (c) constitué
de la distribution de 2007.
5- Distribution des piqués en fonction du TPP et
des années
Les résultats de la répartition des piqués
selon le TPP et les années sont donnés par la figure 27.
3500
4000
878
n=5394
Temps post piqure (heure)
[0-1[ [1-2[ [2-3[ =3
2007
3000
2006
2005
2004
1016
2500
2000
769
1500
254
350
393
443
254
138
56 80 84
29 58 53 51
82 2' 28 14 27 29
157
0
21
1000
500
2003
2002
130
Figure 27: Répartition des piqués
selon le TPP et les années
La comparaison entre les six années a montré que
l'effectif des patients arrivés à une structure sanitaire dans un
délai ne dépassant pas une heure a augmenté d'une
année à l'autre. Ceci pourrait être la conséquence
positive des campagnes de sensibilisation de la population qui ont
été menées par le CAPM depuis les années 2000.
En effet, l'analyse de variance donne un rapport F=8,73
hautement significatif avec p<0,001 et la comparaison multiple des moyennes
par le test Duncan montre que la distribution de 2002 diffère de la
distribution de 2003, 2004, 2005, 2006 et 2007.
6- Distribution des piqués en fonction des classes
à l'admission et des années
Les résultats des piqués selon les classes
à l'admission et les années montrent que l'effectif des
piqués qui sont admis en classe I a augmenté entre 2002 et 2005
pour diminuer en 2007 selon le nombre de cas déclarés.
Par contre, le taux d'envenimation (classes II+III) a
diminué de 28,2% en 2002 à 4% en 2007. Cette diminution montre
une assimilation par le personnel de santé de la différence entre
piqûre simple (classe I) et envenimation scorpionique (classes II et
III). En effet, la différence entre les classes à l'admission et
les années montre une différence hautement significative (F=
45,45; p<0,001).
n=7613
Classe I Classe II Classe III
7338
72
104
60
36 13
938
960
1535
1533
1156
164
159
18
1600
1400
1200
1000
800
541
171
42
600
400
200
0
2002 2003 2004 2005 2006 2007 Année
Figure 28 : Répartition des piqués
selon les classes à l'admission et les
années
7- Distribution des piqués en fonction de
l'évolution et des années
La répartition des piqués selon l'évolution
et les années est donnée par la figure 29.
1200
18
800
10
n=4996
17
1000
862
803
809
600
7
447
8
400
6
4
200
2
1
2002 2003 2004 2005 2006 2007 Année
0
0
1015 1025
16
14
12
10
0 0
Figure 29 : Répartition des piqués
selon l'évolution et les années
De cette figure, il apparait que le nombre de guérisons
a augmenté entre 2002 et 2004 (de 803 á 1025 cas) pour diminuer
en 2007. Quant au décès, le nombre de cas a diminué de
façon importante entre 2002 et 2003 (de 17 á 0 cas). Ceci est
dû à une meilleure prise en charge par l'hôpital et une
meilleure connaissance de cette pathologie par le personnel médical.
Après 2003, le nombre de décès s'est accentué
jusqu'à 10 cas en 2006 pour chuter considérablement en 2007 avec
aucun décès. Cette augmentation pourrait être dûe
à la consultation tardive des patients lors de la piqûre
scorpionique, sans oublier que cet hôpital possède un seul
réanimateur qui est nécessaire en cas de détresse
vitale.
L'analyse de variance donne un rapport F=8,30 hautement
significatif avec p<0,001 et la comparaison multiple des moyennes par le
test Duncan montre que la distribution de 2002 diffère de la
distribution de 2003, 2004 et 2007 et de la distribution de 2005 et 2006.
En terme de létalité, l'année 2002 a
enregistré le taux le plus élevé soit 2,03%.
Tableau VII: Taux de létalité en
fonction des années
L'année
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Taux de létalité
|
2,03
|
0
|
0,09
|
0,38
|
0,52
|
0
|
(%)
|
|
|
|
|
|
|
8- Distribution des piqués en fonction du
traitement et des années Sur les 8340 cas, le traitement n'est
signalé que chez 1601 cas.
n=1601
42 10
15 0 42
61 105 65
340
102
6
215 604
Non traités
Traités
2002 2003 2004 2005 2006 2007 Année
Fieure 30: Répartition des piqués
selon le traitement et les années
Le nombre de patients traités a augmenté de 73%
en 2002 à 90% en 2007. Cette augmentation pourrait être dûe
au manque de données, tel que le traitement n'est pas signalé
chez tous les cas piqués. Ainsi, l'analyse de variance montre une
différence hautement significative (F=20,76 ; p<0,001).
9- Distribution des piqués en fonction de la
référence et des années
La référence semble augmentée entre 2002
et 2005, en fait ce sont les déclarations qui ont augmenté. En
effet, si la structure sanitaire ne possède pas de service
d'hospitalisation et qu'un patient arrive avec des signes de gravité, il
est transféré vers une autre structure sanitaire.
857
290
870
253
877
379
460
600
400
220
200
0
800
1000
340
909
171
Référé
Non référé
2002 2003 2004 2005 2006 2007 Année
Figure 31 : Répartition des piqués
selon la référence et les années
L'analyse de variance révèle une
différence hautement significative (F=18,33 et p<0,001) et la
comparaison multiple des moyennes par le test Duncan montre trois groupes : le
groupe (a) constitué de la distribution de 2007, le groupe (b)
constitué de la distribution de 2003, 2004 et 2006 et le groupe (c)
constitué de la distribution de 2002 et 2005.
Pour avoir plus de détails concernant les
référés, nous allons voir leur répartition selon
les classes d'âge et les classes à l'admission.
9-1- Distribution des référés en
fonction des classes d'âge
892
]0-10] ]10-20] ]20-30] ]30-40] ]40-50] ]50-60] ]60-70]
]70-80] ]80-90] >90 Classes d'age (ans)
297
n=4893
40
34
5 11 3 2
900
800
700
600
586
522
500
400
300
200
100
0
Référés
Non référés
539
25
144
96
422
79
52
14
767
Figure 32: Répartition des
référés selon les classes
d'âge
Il apparaît que la plupart des
référés (522 cas) sont des enfants d'âge
inférieur ou égal à 10
ans, car l'âge
inférieur à 10 ans est un signe de gravité (voir CAT en
Annexe VII). En effet,
l'analyse de variance révèle une
différence hautement significative (F=48,09 ; p<0,001) et la
comparaison multiple des moyennes par le test Duncan montre trois groupes : le
groupe (a) constitué des enfants d'âge inférieur ou
égal á 10 ans, le groupe (ab) ne diffère ni du groupe (a)
ni du groupe (b) constitué de patients d'âge entre 10 et 70 ans et
le groupe (b) constitué des patients d'âge supérieur
à 70 ans.
9-2- Distribution des référés en
fonction des classes à l'admission
Les résultats de la répartition des
référés en fonction des classes à l'admission sont
résumés dans la figure 33 et le tableau VIII.
4262
4500
4000
3500
3000
n=6196
Non référés
Référés
2500
2000
1500
1000
1057
3
257 371
125 124
500
0
I II III Classes d'admission
Figure 33 : Répartition des
référés selon les classes à l'admission
Tableau
VIII : Taux de référence spécifique à chaque classe
à l'admission
Classe à l'admission
|
I
|
II
|
III
|
Taux de référence (%)
|
15,86%
|
54,96%
|
45,1%
|
Comme le montre le tableau ci-dessus, le taux de
référence est souvent élevé chez les patients admis
en classe II et classe III avec respectivement 54,96% et 45,1%. En effet, si la
structure sanitaire ne possède pas de service de réanimation et
qu'un patient arrive avec des signes de gravité, il est envoyé
vers l'hopital provincial de Beni Mellal car il risque d'évoluer vers
une détresse vitale.
En effet, le test de x2 donne une valeur de 544,48
hautement significative avec p<0,001, ceci montre que les deux variables
classe d'admission et référence sont liées.
On note également qu'il y a un nombre important de
référés en classe I (15,86%) malgré qu'ils ne
présentent que des signes locaux de la piqûre scorpionique
(Tableau VIII).
10- Distribution des piqués en fonction de
l'hospitalisation et des années
Selon la figure 34, on constate une diminution importante du
nombre de patients hospitalisés entre 2002 et 2004. Cette diminution
révèle une rationalisation de la prise en charge, grâce
à l'existence d'un arbre de décision clair et facile à
appliquer. Après 2004, on note une augmentation en 2006 selon le nombre
de déclaration suivi d'une chute importante en 2007. De plus, l'effectif
de patients non hospitalisés a diminué entre 2002 et 2003 puis,
il s'est accentué jusqu'à 810 cas en 2004 pour rediminuer de
nouveau jusqu'à 2007.
Ainsi, la différence entre l'année et
l'hospitalisation montre une différence hautement significative (F=
108,08; p<0,001).
810
2002 2003 2004 2005 2006 2007 Année
900
477
136
359
190 208
26
n=2851
Non hospitalisés
Hospitalisés
57
54
800
700
600
500
400
230
300
203
200
101
100
0
Figure 34: Répartition des piqués
selon l'hospitalisation et les années
10-1- Distribution des hospitalisés selon les
classes d'âge
Les résultats de la répartition des
hospitalisés selon les classes d'âge sont reportés sur la
figure 35.
]0-10] ]10-20] ]20-30] ]30-40] ]40-50] ]50-60] ]60-70]
]70-80] ]80-90] >90 Classes d'age (ans)
Hospitalisés
24
Non hospitalisés
n=2477
80
19
103 5 2
327
400
455
126
358
63
34
179
34
111
28
500
450
400
350
300
250
200
150
100
50
0
Figure 35 : Répartition des
hospitalisés selon les classes d'âge
Comme le montrent les résultats de la figure 35, le
nombre maximal des hospitalisés est observé chez les enfants
d'âge inférieur ou égal à 10 ans avec 400 cas.
L'analyse de variance donne une valeur de 47,50 hautement significative avec
p<0,001 et la comparaison multiple des moyennes par le test Duncan montre
trois groupes :
Le groupe (a) constitué par les enfants d'âge
inférieur ou égal á 10 ans, le groupe (ab)
constitué par les patients d'âge entre 10 et 20 ans et ceux
d'âge entre 50 et 80 ans et le groupe (b) constitué par les
patients d'âge entre 20 et 50 ans et ceux d'âge supérieur
à 80 ans.
10-2- Distribution des hospitalisés selon les
classes à l'admission
La distribution des hospitalisés selon les classes
à l'admission est donnée par la figure suivante :
Non hospitalisés
Hospitalisés
I II III Classe à l'admission
2000
1827
116 133
n=2666
404
151
35
1800
1600
1400
1200
1000
800
600
400
200
0
Figure 36: Répartition des
hospitalisés selon les classes à l'admission
Les résultats de cette figure montrent que le maximum
des cas hospitalisés concerne les patients admis en classe II (soit 404
cas) suivi par ceux admis en classe III (soit 151 cas). Quand aux patients de
classe I, 116 cas sont hospitalisés. Ceci pourrait être du au
problème de l'hiérarchisation de l'état clinique du
patient par le personnel médical.
Le test de ÷2 donne une valeur de 1404,73
hautement significative avec p<0,001, ce qui montre que les deux variables
classe à l'admission et hospitalisation sont dépendantes.
Discussion
Durant la période où s'est
déroulée notre étude de 2002 à 2007, nous avons
collecté 8340 cas de piqûres et envenimations scorpioniques au
niveau de trois structures sanitaires de la province de Beni Mellal, ce qui
représente une incidence moyenne de 1,36%0. Ce chiffre n'est
malheureusement pas conforme avec les données réelles. Il ne
reflète pas la gravité du problème comme il est
vécu au sein de la province, car il ne concerne qu'une partie de la
population qui a pu consulter au niveau de l'hôpital provincial de Beni
Mellal et les deux polycliniques de Tadla et Fkih Ben Salah.
Ce chiffre ne montre que la partie visible et cache donc la
plus grande partie qui est représentée par les victimes des
piqûres et des envenimations scorpioniques ayant été
reçues et prises en charge au niveau des centres de santé ruraux
ou des dispensaires.
En comparant notre incidence avec les autres études
faites au niveau des autres régions du Maroc (Tableau IX), on
relève que l'incidence à Beni Mellal est inferieure à
celle de Khouribga, de Marrakech et d'Essaouira. Contrairement aux
résultats obtenus sur le plan international, l'incidence à Beni
Mellal est supérieure à celle de la mer Egée en Turquie,
de Santiago Del Estero en Argentine, de Colima en Mexique et de Tolima en
Colombie.
Ces comparaisons ne sont pas fiables, puisqu'elles sont faites
entre des résultats d'études qui se sont déroulées
pendant des périodes différentes.
Tableau IX: Incidence dans différentes
2ones
Zone d'étude
|
Incidence (%o)
|
Auteurs
|
Khouribgha (Maroc)
|
2,8
|
Soulaymani et al., 2007c
|
Marrakech (Maroc)
|
3,3
|
Soulaymani et al., 2007a
|
Essaouira (Maroc)
|
2,4
|
Soulaymani et al., 2007a
|
Mer Egée (Turquie)
|
0,6
|
Ozkan et al., 2008
|
Santiago del Estero (Argentine)
|
0,28
|
Adolfo et al., 2003
|
Colima (Mexique)
|
3
|
Chowell et al., 2005
|
Tolima (Colombie)
|
0,12
|
Otero et al., 2004
|
Notre série
|
1,36
|
|
D'autre part, nos données rejoignent en de nombreux
points celles de la littérarture, notamment en ce qui concerne les
caractéristiques cliniques et évolutives. Nous confirmons le
caractère thermophile de cette faune (Chowell et al., 2006 ; Suhendan et
al., 2007 ; Goyffon, 2002 ; Al-sadoon & Jarrar, 2003 ; Al-Asmari &
Al-Saif, 2004 ; Soulaymani et al., 2007b). Les scorpions sont actifs surtout
pendant les mois les plus chauds entre 18h et 6h du matin; la majorité
de nos cas (50%) a été enregistrée durant les mois de
juillet et août. Néanmoins, l'évolution en fonction du mois
montre que le maximum de décès est enregistré au mois
d'avril qui conicide avec le début de l'activité du scorpion. Ce
point délimite pour la santé publique une période
précise de l'année durant laquelle elle doit renforcer les moyens
de prévention et de prise en charge des victimes de l'envenimation
scorpionique.
Il convient d'ajouter aussi que les scorpions entrent en
hibernation dés le début de l'automne, mais de nombreuses
espèces peuvent conserver un certain potentiel d'activité durant
la saison froide, d'où l'existence de piqûres tout le long de
l'année (Broglio & Goyffon, 1980).
De même, les piqûres surviennent à tout
moment de la journée avec un maximum le soir et en particulier entre 18
heures et 24 heures (soit 42,1%). Conformément aux données qui
rapportent que les scorpions sont des animaux de moeurs nocturnes, ils
s'éveillent au crépuscule et connaissent leur maximum
d'activité entre 21 et 24 heures (Broglio & Goyffon, 1980). Nos
résultats rejoignent les données rapportés par la
littérature (Patrice et al., 2005 ; Soulaymani et al., 2007c).
Cependant, l'étude de Hammoudi et ses collaborateurs (2004) en
Algérie a montré que 40% de cas de piqûre surviennent
pendant la matinée.
D'après les résultats que nous avons obtenus, le
pourcentage des femelles (54%) est supérieur à celui des males
(46%), avec un sexe ratio de 0,9. Nos résultats rejoignent ceux
rapportés dans la littérature (Soulaymani et al., 2005 ; El Oufir
et al., 2008 ; Ozkan et al., 2006 ; Forrester et Stanley, 2004), le sexe
féminin étant le plus touché. D'autres études ont
montré l'inverse comme à Al Jouf en Arabie Saoudite (Jarrar et
Al-Rowaily, 2008) et Cuernavaca à Mexico (Osnaya et al., 2001). Cette
différence pourrait être dûe à la
sur-représentation soit du sexe féminin ou masculin dans les
structures sanitaires. Du fait que le scorpion pique au hasard ce qui fait que
les deux sexes sont touchés de la même manière.
Au niveau de la province de Beni Mellal, la moyenne d'âge
de la population piquée est de
26,54 #177; 18,42 ans, ce qui est
proche de celle de Khouribga (26,7#177;18,2 ans) (Soulaymani et al.,
2007c) et de Colima au Mexique (27,15 #177; 19,01 ans)
(Chowell et al., 2006). Cet âge moyen est inférieur à celui
de Para au Brésil (33,6 #177; 18,3 ans) (Pardal et al., 2003) et
supérieur à celui de Sfax en Tunisie (17,5 #177; 17,7 ans)
(Bouaziz et al., 2006) et de Qassim en Arabie Saoudite (23 #177; 17ans) (Saulat
et al., 2007).
Il convient d'ajouter aussi que les enfants d'âge
inférieur ou égal à 15 ans représentent 30% de
patients piqués. Cette proportion varie selon la littérature on
trouve par exemple, 3 1,8% à Tolima en Colombie (Otero et al., 2004),
54,1% à Sanliurfa en Turquie (Suhendan et al., 2007), 42% à
Morelos en Mexique (Patrice et al., 2005) et 35,2% à Riyad en Arabie
Saoudite (Al Asmari et Al Saif, 2004).
Comme le soulignent nombre d'auteurs, la gravité est
plus importante chez les enfants de moins de 15 ans et la mortalité est
particulièrement importante chez les enfants de moins de 10 ans (Charrab
et al., 2007 ; Chowell et al., 2006 ; Diaz et al., 2005 ; Soulaymani et al.,
2007c). En effet, dans notre étude, l'évolution en fonction de
l'âge montre que 100% de décès touchent des enfants de
moins de 10 ans. Cette mortalité peut être expliquée par
trois éléments :
-L'immaturité des systèmes et des moyens de
défense chez l'enfant.
-Le rapport entre la dose injectée du venin et le poids
corporel du patient (El amin
EO. et Berair R., 1995 ; Mebs, 2002).
- L'éloignement éventuel des structures
sanitaires.
En outre, la quantité de venin injecté est
étroitement liée à l'apparition de signes de
gravité et comme nous l'avons montré, l'évolution
dépend de manière hautement significative de la classe à
l'admission. Ainsi le risque de décès est 7 fois plus
élevé chez les patients qui sont admis en classes II et III que
chez ceux admis en classe I.
Dans notre étude, la majorité des cas de
piqûres scorpioniques sont admis en classe I ce qui est conforme avec la
littérature (Abroug et al., 1999 ; Carmen et al., 1997 ; Hammoudi et
al., 2004 ; Soulaymani et al., 2004 et 2007b). De plus, 8,9% de piqués
sont admis en classe II. Ce pourcentage est supérieur à celui de
la région de Khouribga et inferieur à ce qui est décrit
dans la littérature dans d'autres régions (Tableau X).
Tableau X : Comparaison de classes à
l'admission avec la littérature
Zone d'étude
|
Classe I (%)
|
Classe II (%)
|
Classe III (%)
|
Auteurs
|
Khouribga
|
93,3
|
6,6
|
0,1
|
Soulaymani et al., 2007c
|
El Kalaa Des Sraghna
|
88
|
11
|
1
|
El Oufir et al., 2008
|
Cuernavaca (Mexique)
|
45
|
25
|
30
|
Osnaya et al., 2001
|
Colima (Mexique)
|
49,2
|
33,8
|
17
|
Chowell et al., 2006
|
Al Jouf (A.Saoudite)
|
92,7
|
7,3
|
0
|
Jarrar et Al Rowaily, 2008
|
Notre série
|
87,5
|
8,9
|
3,6
|
|
D'après El Hafny & Ghalim (2002), les patients de
classe I et II ont une concentration moyenne de venin circulant respectivement
de 17,82 #177; 1,9 ng/ml et de 37,82 #177; 10,8 ng/ml.
En ce qui concerne la classe III, elle représente 3,6%
des cas. A l'échelle nationale, ce pourcentage est supérieur
à celui de Khouribgha (0,1%) et d'El Kalaa Des Sraghna (1%).
Néanmoins à l'échelle internationale, il est inferieur
à celui de Cuernavaca (30%) et de Colima (17%).
Selon la littérature, la durée moyenne pour
l'apparition des signes de l'envenimation scorpionique est de 33 minutes au
Maroc (Soulaymani et al., 1999), moins de deux heures en Algérie
(Hammoudi et al., 2004), entre deux et quatre heures en Arabie Saoudite (Gajre
et al., 1999), moins de 30 minutes au Niger (Attamo et al., 2002) et entre 5 et
30 minutes au Mexique (Dehesa et al., 1994).
En revanche, le temps post piqûre s'avère
être un élément très important qui reflète
l'état du malade à l'admission et influence son évolution
à la fin de sa prise en charge. Il est d'une importance capitale pour le
suivi du patient, pour la décision thérapeutique à prendre
et pour éliminer une éventuelle envenimation. L'absence de signes
généraux après un temps post piqûre de quatre heures
élimine toute possibilité d'envenimation (Soulaymani et al., 2002
; Nouira et al., 2007), et plus le patient tarde à se présenter
à une structure sanitaire, plus il évoluera d'une classe à
la suivante. Nos résultats montrent que la majorité des patients
ont pu consulter dans un délai ne dépassant pas une heure, soit
67%. La moyenne du TPP est de 1,65 #177; 2,08 heures, ce qui est proche du TPP
(1,5 #177; 0,46 heures) rapporté par Soulaymani Bencheikh et ses
collaborateurs (2007c) dans la région voisine (Khouribga).
En outre, la prise en charge des patients classe I et classe
II sans signes prédictifs de gravité (le priapisme, les
vomissements, l'hypersudation, la fièvre supérieure à
39°C et l'âge inférieur à 15 ans) nécessite un
traitement symptomatique des signes locaux visent à désinfecter
le lieu de la piqûre et à soulager la douleur et l'observation du
patient pendant un TPP de quatre heures dans un service d'urgence. Les patients
classe III et classe II avec au moins un signe prédictible de
gravité doivent être mis en condition pour un transfert urgent
vers un service de réanimation.
En outre, dans la province de Beni Mellal, le taux de
létalité général est de 0,42%, il est inferieur
à celui de Khouribga (0,7%) (Soulaymani et al., 2007c), d'El Jadida
(2,57%) et d'Agadir (1,6%) (Soulaymani et al., 2007a).
De même, le taux de mortalité est de 0,005%o, il
est égal a celui de Khouribga (0,005%o) (Soulaymani et al., 2007c) mais
inférieur à celui de Marrakech (0,03%o), d'Agadir (0,01%o) et
d'El Kalaa Des Sraghna (0,01 8%o) (Soulaymani et al., 2007a).
En conclusion, l'étude du registre des piqûres et
des envenimations scorpioniques au niveau de la province de Beni Mellal nous a
permis d'avoir une idée objective et générale sur cette
pathologie dans cette région. En effet, les piqûres sont
très fréquentes dans cette région conduisant à un
taux d'envenimation de 12,5%. L'analyse statistique montre que l'âge et
la classe à l'admission sont des facteurs influençant
l'évolution des patients piqués.
Chapitre 4 :
Profil épidémiologique des
envenimations
scorpioniques : Analyse des dossiers
d'hospitalisation de l'hôpital provincial de
Beni Mellal
Résultats
Dans ce chapitre, nous allons présenter une
étude de 178 dossiers d'hospitalisation des patients envenimés
par le scorpion. Ces dossiers sont répartis au niveau du service de
réanimation de l'hôpital provincial de Beni Mellal entre 2005 et
2007. A souligner qu'il n'y a pas de dossiers d'hospitalisation avant
l'année 2005 à ce service.
I- Etude descriptive des caractères
épidémiologiques
1-Description générale de la population
étudiée
Le tableau I représente les caractéristiques
épidémiologiques, cliniques et évolutives des patients
hospitalisés suite à une envenimation scorpionique et qui ont
été admis au niveau du service de réanimation de
l'hôpital provincial de Beni Mellal.
Tableau I: Caractéristiques des patients
envenimés
Les caractéristiques Variables Moyenne ou
effectif
(%)
Age moyen
% enfants 15 ans
Sexe
Masculin Féminin Sexe ratio (M/F)
Période
] 6h-18h] ]18h-6h]
Temps post piqûre moyen Milieu
Rural
Urbain
13,36 #177; 13,50* ans
123 (73%)
107 (60%)
71 (40%) 1,5
52 (34%) 98 (66%) 3,35 #177; 3,65* heures
78 (92%)
7 (8%)
|
Classes à l'admission Classe II
Classe III
|
130 (73%)
47 (27%)
|
Durée d'hospitalisation moyenne
Evolution
Guérison
Décès
12,31 #177; 11,75* heures
136 (80%)
33 (20%)
* Ecart type A la lumière de ces résultats, on
constate que l'âge moyen des patients hospitalisés est de 13,36
#177; 13,50 ans avec une proportion de 73% des cas enregistrée chez les
enfants d'âge inférieur ou égal à 15 ans. Par
ailleurs, les hommes sont plus touchés que les femmes avec un
sexe ratio de 1,5. La plupart des envenimations surviennent
entre 18h et 6h du matin (66%). De plus, 92% des cas sont enregistrés
dans les zones rurales. En ce qui concerne les caractéristiques
cliniques, 130 cas d'envenimation sont arrivés á l'hôpital
avec des signes généraux et 47 cas avec des signes de
détresse vitale. Pour l'évolution, elle est favorable pour 136
cas mais malheureusement fatale pour 33 cas.
2- Distribution des hospitalisations selon les
caractères étudiés
2-1- Distribution des hospitalisations selon
l'année
Le tableau ci-après montre la répartition des
patients hospitalisés selon les années.
Tableau II : Répartition des
hospitalisés selon l'année
Année
|
Effectif
|
Pourcentage
|
2005
|
63
|
35,4
|
2006
|
59
|
33,1
|
2007
|
56
|
31,5
|
Total
|
178
|
100
|
De 2005 á 2007,178 cas d'hospitalisation ont
été répertoriés au niveau du service de
réanimation de l'hôpital provincial de Beni Mellal. Ce nombre a
suivi une courbe décroissante, passant de 63 cas en 2005 à 56 cas
en 2007. Cette diminution peut être dûe à la rationalisation
de la prise en charge, grâce à l'existence d'un arbre de
décision clair et facile à appliquer.
2-2- Distribution des hospitalisations selon les
mois
La distribution des hospitalisations selon les mois montre une
augmentation importante des patients hospitalisés en été
avec un pic élevé en juillet (91cas), ce qui représente
presque la moitié (51%) des hospitalisations.
100
91
45
6
0 1 1 1
n= 1 7 8
18
9
6
0 0
60
90
80
70
50
40
30
20
10
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 Mois
Figure 1 : Répartition des
hospitalisations selon les mois
2-3- Distribution des envenimations selon l'heure de la
journée
Les envenimations scorpioniques surviennent à tout moment
de la journée avec une dominance le soir et plus fréquemment
entre 18 heures et 6 heures du matin (soit 66%). Cependant 34% des
envenimations sont survenues entre 6 heures et 18 heures.
Pour repérer la période la plus sensible, nous
avons subdivisé le jour en 8 périodes comme le montre la figure
2.
]6-9] ]9-12] ]12-15] ]15-18] ]18-21]
]21-24] ]24-3] ]3-6] Période (heure)
45
42
40
34%
]6h-18h]
35
34
66%
n=51
]18h-6h]
30
n=98
25
20
17
15
15
12
12
10
10
7
5
0
n=149
Figure 2 : Répartition des envenimations
selon la période
Il ressort de cette figure que le nombre le plus
élevé des envenimations est enregistré pendant la
période entre 1 8 heures et 24 heures avec 51% des cas. On note aussi
19,4% des cas entre 6 heures et 12 heures puis 14,8% des cas entre 24 heures et
6 heures et enfin 14,8% des cas entre 12 heures et 18 heures.
2-4- Distribution des hospitalisations selon l'origine et
le sexe
Les résultats de la répartition des
hospitalisés selon leur origine et leur sexe sont résumés
dans le tableau suivant :
Tableau III : Répartition des
hospitalisés selon leur origine et leur sexe
|
n
|
%
|
Total
|
x2
|
Origine Urbain Rural
|
7 78
|
8 92
|
85
|
59,3 (p<0,001)
|
Sexe
Masculin Féminin
|
107
71
|
60 40
|
178
|
7,28 (p=0 ,007)
|
Sur 178 cas, l'origine des patients n'est signalée que
dans 85 cas. Les résultats du tableau III montrent que les patients
hospitalisés d'origine rurale sont plus nombreux que ceux d'origine
urbaine. En effet, les premiers représentent 92% tandis que les seconds
ne représentent que 8% (x2=59,3 ; p<0,001). Cette
différence peut être expliquée par la forte
répartition des éspèces scorpioniques dans le milieu
rural.
En outre, les hommes sont plus touchés (60%) par
rapport aux femmes (40%). Ainsi, le calcul de x2 montre une
différence très significative entre les deux sexes
(x2= 7,28 et p= 0,007). Cela peut expliquer une
surreprésentation des hommes dans les séries
hospitalières.
2-5- Distribution des hospitalisations selon
l'âge
La figure 3 donne la répartition des patients
hospitalisés en fonction des classes d'âge.
6
14
51
28
Figure 3: Répartition des
hospitalisés selon les classes d'âge
D'après cette répartition, l'âge moyen des
patients hospitalisés est de 13,36 #177; 13,50 ans. Par contre la classe
d'âge la plus touchée est celle de 2-5 ans avec 30,2% des cas.
De plus, la comparaison entre les deux tranches d'âge
(< 15 ans ou > 15 ans) permet de montrer que la majorité des
hospitalisés sont des enfants d'âge inférieur ou
égal à 15 ans avec 73% des cas. Alors que les adultes ne sont
touchés que dans 27% des cas.
2-6- Distribution des hospitalisations selon le temps
post piqûre
Les résultats de la distribution des hospitalisés
selon le TPP sont consignés sur la figure 4.
n=142
70
60
50
69
36
40
30
18
19
20
10
0
[0-1[ [1-2[ [2-3[ >3
Temps post piqûre (heure)
Figure 4 : Répartition des
hospitalisés selon le temps post piqûre
Tel qu'illustré dans la figure, la plupart des patients
(48,5%) ont pu consulter dans un délai supérieur ou égal
à 3 heures. Cela témoigne que la population n'est pas totalement
sensibilisée à ce péril ou l'éloignement et la
difficulté de transport vers les structures sanitaires. Seulement 18 cas
(soit 12,7%) qui ont pu consulter dans un délai ne dépassant pas
une heure.
2-7- Distribution des hospitalisations selon les classes
à l'admission
La répartition des hospitalisés en fonction des
classes à l'admission montre que les patients admis en classe II (avec
des signes généraux d'envenimation scorpionique) sont plus
nombreux que ceux admis en classe III (avec des signes de détresse
vitale). En effet les premiers représentent 73% tandis que les seconds
représentent 27% seulement.
27%
Classe III n=47
Classe II
n=130
73%
n=177
Figure 5 : Répartition des
hospitalisés selon les classes à l'admission
2-8- Distribution des hospitalisés selon la
durée hospitalisation
La figure ci-après représente la répartition
des hospitalisés selon la durée hospitalisation.
5
0
n=92
16
4
67
[0-12[ [12-24[ [24-36[ [36-48[ 48
Durée d'hospitalisation (heure)
Figure 6 : Répartition des
hospitalisés selon la durée hospitalisation
On note un nombre important des patients envenimés (67
cas) soit 72,8% hospitalisés au sein du service de réanimation
pour une durée inférieure à 12 heures, alors que 17,4% (16
cas) sont retenus de 12 à 24 heures, 4,3% (4 cas) de 24 à 36
heures et 5,4% (5 cas) pour une durée supérieure ou égale
à 48 heures. La durée moyenne d'hospitalisation est de 12,31
#177; 11,75 heures.
Pour connaitre la relation entre la durée
d'hospitalisation et le temps post piqûre, la figure suivante montre que
la durée d'hospitalisation dans certains cas varie en paralèlle
avec le temps post piqûre.
80
75
70
65
60
55
50
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30
Temps post piqure
Figure 7 : Corrélation entre la
durée d'hospitalisation et le TPP
En outre, le calcul du coefficient de corrélation entre la
durée d'hospitalisation et le temps post piqûre affiche une valeur
de -0,2 non significative (p = 0,06).
2-9- Distribution des hospitalisations selon les signes
cliniques
Le tableau IV montre les signes généraux les plus
fréquents chez les patients lors d'une envenimation scorpionique.
Tableau IV : Répartition des
hospitalisés selon les signes
généraux
Signes cliniques Fréquence
Pourcentage
Vomissement 142 80,2
Hypersudation 124 70,1
Tachycardie 104 58,8
Fièvre 73 41,5
Douleurs abdominales 70 39,5
Hypertension 48 27,3
Priapisme* 70 66
* Ce signe est spécifique au sexe masculin
On trouve en premier lieu les vomissements observés
chez 80,2% des cas hospitalisés suivi par l'hypersudation avec 70,1%.
Pour le priapisme, signe qui n'apparaît que chez le sexe masculin, ce
symptôme est signalé dans 66% des hospitalisés de sexe
masculin. En second lieu on constate, la tachycardie (58,8%), la fièvre
(41,5%), les douleurs abdominales (39,5%) et l'hypertension (27,5%).
2-10- Distribution des hospitalisations selon les
détresses vitales
Le tableau ci-dessous donne la répartition des
hospitalisés selon les détresses vitales.
Tableau V: Répartition des
hospitalisés selon les détresses vitales
Détresse vitale Fréquence
Pourcentage
Cardiocirculatoire 43 24,3
Respiratoire 33 18,6
Neurologique 26 14,7
Les résultats obtenus mettent en évidence une
prédominance de la détresse cardiocirculatoire (24,3%) suivie de
la détresse respiratoire (18,6%). Alors que la détresse
neurologique ne constitue que 14,7% des cas.
Les patients hospitalisés présentent soit une seule
détresse vitale soit deux détresses ou bien trois
détresses à la fois pour le même patient.
Parmi l'ensemble des patients hospitalisés, 18 cas
présentent des signes de ces trois détresses vitales, 30 cas
avaient les deux détresses cardiocirculatoire et respiratoire, 21 cas
présentaient détresses cardiovasculaire et neurologique et 21 cas
des détresses neurologique et respiratoire. Les figures 8,9 et 10
ci-dessous montrent les corrélations de ces détresses vitales
entre elles. On note une forte corrélation entre la détresse
respiratoire et la détresse cardiocirculatoire, avec un coefficient de
corrélation r =0,74 et p< 0,001. La détresse neurologique est
aussi corrélée d'une part avec la détresse
cardiocirculatoire (r =0,54 ; p< 0,001) et d'autre part avec la
détresse respiratoire (r =0,66 ; p< 0,001).
Absence Présence
Détresse vitale cardiovasculaire
Figure 8 : Corrélation entre DVC et
DVR
Absence Présence
Détresse vitale neurologique
Figure 9 : Corrélation entre D VN et
DVC
Absence Présence
Détresse vitale respiratoire
Figure 10 : Corrélation entre DVR et
DVN
2-11- Distribution des hospitalisations selon le
traitement
Le tableau suivant montre les différentes familles
thérapeutiques préconisées chez les patients
hospitalisés.
Tableau VI: Répartition des
hospitalisés selon le traitement
Famille thérapeutique
|
Nom commercial
|
Fréquence
|
%
|
Antalgique
|
Doliprane
|
76
|
42,9
|
Antiémétique
|
Primperan
|
43
|
24,3
|
Cloprame
|
80
|
45,2
|
Analeptique cardiaque
|
Dobutrex
|
150
|
84,7
|
Adrenaline
|
2
|
1,1
|
Antispasmodique
|
Atropine
|
3
|
1,7
|
Anti-convulsivant
|
Hypnovel
|
6
|
3,4
|
Gardenal
|
3
|
1,7
|
Antibiotique
|
Floxapen
|
1
|
0,6
|
Anxiolytique
|
Valium
|
15
|
8,5
|
Anti-hypertenseur
|
Loxen
|
1
|
0,6
|
Anti - inflammatoire
|
HSHC
|
10
|
5,6
|
Autres
|
Serum salé 9%0
|
113
|
63,8
|
Serum glucosé 5%
|
64
|
36,2
|
Hemacel
|
1
|
0,6
|
O2
|
38
|
21,5
|
Les thérapeutiques utilisées sont très
diverses parmi lesquels les analeptiques cardiaques représentés
par Dobutrex est préconisé chez 84,7% des cas. Par contre le
sérum salé 9%0 a été administré chez 63,8%
des cas et le sérum glucosé 5% chez 36,2% des cas. D'autre part,
les antiémétiques comme Cloprame ont été
préconisés chez 45,2% des cas, alors que Primperan a
été prescrit á 24,3%. Pour les autres familles
thérapeutiques, 42,9% des cas ont reçu des antalgiques
principalement Doliprane et 21,5% des cas ont utilisé
l'oxygénothérapie.
2-12- Distribution des hospitalisations selon la
référence
n=1 5 1
48%
Référés
n=73 n=78
Non référés
52%
Figure 11 : Répartition des
hospitalisés selon la référence
Il apparaît de la figure ci-dessus que 48% des cas sont
référés par d'autres structures sanitaires vers
l'hôpital provincial de Beni Mellal. Cet hôpital est
consideré comme la structure de référence, car il est bien
équipé et possède des services de soins intensifs pour la
prise en charge des patients envenimés. Les non
référés représentent 52% des cas.
2-13- Distribution des hospitalisations selon
l'évolution
La figure 12 indique la répartition des
hospitalisés selon leur évolution.
n=169
20%
Décès
n=33
Guérison
n=136
80%
Figure 12 : Répartition des
hospitalisés selon leur évolution
Il ressort que 80% des patients hospitalisés sont
guéris et 20% des cas sont décédés. Le taux de
létalité hospitalière est de 18,5%.
II- Distribution des différentes
caractéristiques selon l'évolution
1- Evolution en fonction de l'origine
L'évolution des patients hospitalisés selon leur
origine est illustrée par la figure13. Parmi les 33 décès,
l'origine est notée chez 21 cas seulement.
60
53 n=81
30
21
20
10
0
50
40
7
Rural Urbain
Figure 13 : Evolution des hospitalisés
selon l'origine
Le nombre de guérisons d'origine rurale est plus
important que celui d'origine urbaine.En effet les premiers représentent
53 cas tandis que les seconds ne représentent que 7 cas. En ce qui
concerne les décès, les 21 cas de décès
enregistrés sont d'origine rurale, ce qui s'explique par le manque
d'équipement des structures sanitaires dans les zones rurales. En effet,
l'analyse de variance montre une différence significative (F =2,7 ; p=
0,01) entre l'évolution et l'origine des hospitalisés.
2- Evolution en fonction du mois
Les résultats de l'évolution des patients
hospitalisés selon les mois sont donnés par la figure 14.
80
20
3
3
0
14
74
n=169
13
70
12
60
10
9
50
8
40
35
6
30
2
6 5
12
1
2 3 4 5 6 7 8 9 10 Mois
1 3
4
2
0
10
0
1 1
n=52
n=14
n=19
n=84
4- Evolution en fonction des classes
d'âge
L'évolution des patients hospitalisés selon les
deux tranches d'âge montre que la mortalité est observée
chez les enfants d'âge inférieur ou égal à 15 ans,
vu que les enfants sont plus sensibles à l'envenimation scorpionique en
raison de la toxine de scorpion.
En effet, l'analyse de variance montre une liaison hautement
significative entre les deux tranches d'âge et l'évolution (F
=17,4 ; p< 0,001).
= 15ans >15ans
90
84
n=162
80
70
60
50
45
40
33
30
20
10
0
Décès
Guérison
Figure 16: Evolution des hospitalisés
selon les deux tranches d'âge
Pour préciser les classes d'âge les plus
touchées, nous avons subdivisé l'âge en dix classes comme
le montre la figure suivante :
31
21
n=162
4
10
15
Guérison
Décès
4
10
25
16
3
35
30
25
20
15
10
5
0
33
5
7
]0-1] ]1-2] ]2-5] ]5-10] ]10-15] ]15-20] ]20-30] ]30-40]
]40-50] >50 Classes d'age (ans)
Figure 17: Evolution des hospitalisés selon
les classes d'âge
De cette figure, on remarque que la classe d'âge 2-5 ans
a enregistré le nombre le plus élevé de guérisons
(soit 31 cas) et de décès (soit 16 cas). Quant au taux de
létalité, il est maximal chez les nourrissons d'âge
inférieur ou égal à 2 ans (58%) (Tableau VII).
Tableau VII : Taux de létalité en
fonction des classes d'âge
Age (années)
|
]0-1]
|
]1-2]
|
]2-5]
|
]5-10]
|
]10-15]
|
]15-20]
|
]20-30]
|
]30-40]
|
]40-50]
|
>50
|
Taux de létalité
|
50%
|
58%
|
31,3%
|
10,7%
|
16%
|
0%
|
0%
|
0%
|
0%
|
0%
|
L'analyse de variance des classes d'âge en fonction de
l'évolution révèle une différence hautement
significative (F= 4,23 ; p< 0,001).
La comparaison multiple des moyennes par le test Duncan montre
trois groupes différents :
Le groupe (a) constitué par les individus dont
l'âge est supérieur à 15 ans, on observe que le taux de
létalité est nul, le groupe (ab) ne diffère ni du groupe
(a) ni du groupe (b) constitué par les nourrissons d'âge
inférieur ou égal à un an où le taux de
létalité est de 50 % et les enfants dont l'âge est compris
entre 2 et 15 ans où le taux de létalité varie entre 10,7%
et 31,3% et le groupe (b) constitué par les nourrissons dont l'âge
est compris entre 1 et 2 ans où le taux de létalité est de
58%.
5- Evolution en fonction des classes à
l'admission
Les résultats de l'évolution des patients
hospitalisés et du taux de létalité selon les classes
à l'admission sont consignés sur la figure 18 et le tableau
VIII.
120
100
80
60
40
118
18
20
0
4
n=169
29
Guérison
Décès
Classe II Classe III
Figure 18: Evolution des hospitalisés
selon les classes à l'admission
D'après cette distibution, il apparaît que
l'effectif des guérisons admis en classe II est
supérieur
á celui de la classe III. Par contre l'effectif de patients
décédés en classe II est
inférieur á celui de la classe III. On peut dire
que ces patients de la classe III sont caractérisés par une
défaillance des fonctions vitales (respiratoire, neurologique ou
cardiocirculatoire) qui est la cause principale de décès. En
effet, l'analyse de variance montre une liaison hautement significative, entre
les classes à l'admission et l'évolution (F=129,1 ;
p<0,001).
Tableau VIII : Taux de létalité en
fonction
des classes à l'admission
Classe à l'admission
|
II
|
III
|
Taux de létalité (%)
|
3
|
61,7
|
En ce qui concerne le taux de létalité, la valeur
maximale est observée chez les patients admis en classe III avec
61,7%.
6- Evolution en fonction de temps post
piqûre
La répartition de l'évolution des patients
hospitalisés et du taux de létalité selon le temps post
piqûre est consignée sur la figure 19 et le tableau IX.
60
n=141 16
55
50
40
10
0
[0-1h[ [1-2h[ [2-3h[ >3h TPP
Fieure 19: Evolution des hospitalisés selon
le temps post piqûre
7
11
26
10
17
1
14
4
2
8
6
0
14
12
10
Il ressort de cette figure que le nombre le plus
élevé de décès (soit 14 cas) est retrouvé
chez les patients qui ont consulté dans un délai supérieur
ou égal à 3 heures. Néamoins, le taux de
létalité maximal est repéré chez les patients qui
ont pu consulter dans un délai ne dépassant pas une heure. A
noter que l'effectif des patients dans la période qui ne dépasse
pas une heure est faible par rapport au nombre de décès, c'est
pour cela le taux de létalité est plus élevé.
L'analyse de variance de l'évolution des patients
hospitalisés en fonction du temps post piqûre révèle
une différence non significative (F= 2,19 ; p= 0,09).
Tableau IX : Taux de létalité en
fonction du TPP
TPP (heure)
|
[0-1[
|
[1-2[
|
[2-3[
|
>3
|
Taux de létalité (%)
|
38,8
|
27,7
|
5
|
20
|
7- Evolution en fonction de la
référence
L'évolution des patients hospitalisés selon la
référence est représentée sur la figure 20.
60
54
19
12
n=145
Guérison
Décès
60
50
40
30
20
10
0
Référés Non
référés
Figure 20: Evolution des hospitalisés
selon la référence
Le décès chez les patients
référés par d'autres structures sanitaires vers
l'hôpital provincial de Beni Mellal est supérieur à celui
des patients non référés. En effet les premiers
représentent 19 cas avec un taux de létalité de 26% tandis
que les seconds représentent 12 cas avec un taux de
létalité de 15%. Cette différence est non significative
(x2=1,89 ; p= 0,16).
8- Evolution en fonction des signes
généraux
Le calcul du risque relatif des différents signes
généraux en fonction de l'évolution du patient
hospitalisé est resumé dans le tableau X.
Les résultats de ce tableau mettent en évidence
que le priapisme est un facteur de risque significativement réduit chez
les patients de sexe masculin [RR=0,71; IC= [0,61-0,83] à 95% ;
(÷2= 12,19 ; p= 0,001)].
Tableau X : Le risque relatif des signes
généraux
Signes généraux Décès
Guérison ÷2 p RR IC.95%
Présence 24 110
Absence 9 25
Vomissement
1,25 0,26 0,6 0,25-1,46
Fièvre
Absence 18 77
0,09 0,76 1,12 0,52-2,42
Présence 24 93
Présence 15 57
Hypersudation
Absence 9 42
0,18 0,66 1,20 0,51-2,81
Présence 20 77
Tachycardie
Absence 13 58
0,13 0,71 1,15 0,53-2,52
Douleurs abdominales
Présence 9 54
Absence 24 81
1,83 0,17 0,56 0,24-1,30
Présence 11 34
Hypertension
Absence 22 100
0,85 0,35 1,47 0,64-3,34
Présence 19 48
Priapisme Absence 0 35 12,19 0,001 0,71 0,61-0,83
9- Evolution en fonction des détresses
vitales
Les risques relatifs de décès pour chaque type
de détresse chez les patients hospitalisés, montrent que le
risque relatif est décroissant : détresse vitale neurologique
> détresse cardiocirculatoire > détresse respiratoire
(Tableau XI). Ceci pourrait être du à la quantité et la
composition du venin injectée.
De même l'analyse statistique par le test
÷2 a révelé une liaison hautement significative
entre l'évolution des patients hospitalisés et ces
détresses vitales.
Tableau XI : Les risques relatifs de
décès par détresse vitale
Détresse vitale Décès
Guérison ÷2 p RR IC.95%
Présence 23 3
Neurologique
92,29 <0,001 101,2 25,86-395,91
Absence 10 132
Cardiocirculatoire
Absence 4 121
83,65 <0,001 62,7 19,2-204,48
Présence 29 14
Présence 24 9
Respiratoire
|
|
73,31 <0,001 37,3 13,43-103,72
|
Absence 9 126
|
Pour identifier la corrélation qui existe entre les
différents signes généraux, les détresses vitales
et l'évolution, nous avons appliqué la méthode factorielle
: Analyse en composantes principales (ACP) comme le montre la figure
suivante.
-0,5
0,5
-1
0
Évolution
DVN DVR
DVC
Tachycardie
Douleurs abdominales
Fièvre
Hypersudation
Vomissements
Hypertension
-1 -0,5 0 0,5 1
Fact. 1 : 27,51%
Figure 2I : Cercle de corrélation pour
les axes FI et F2
L'interprétation des composantes principales s'effectue
en regardant les corrélations avec les variables. Les pourcentages
d'inertie sont 27,51% (axe1 horizontal) et 22,96% (axe2 vertical). A partir de
la figure nous remarquons que toutes les variables occupent une zone assez
restreinte à l'intérieur du cercle des corrélations. En
effet, les détresses vitales (DVC, DVR et DVN) et l'évolution
sont plus liées entre elles qu'avec les signes
généraux.
III- Distribution des différentes
caractéristiques selon les années 1- Distribution des
hospitalisés en fonction des mois et des années
Les résultats de la répartition des
hospitalisés selon les mois et les années sont illustrés
par la figure 22.
On note une diminution des cas hospitalisés de 2005
à 2007. En effet, au cours de l'année 2005, les
hospitalisés sont étalés sur neuf mois (de février
jusqu'à octobre) avec un maximum en été, alors que pendant
l'année 2006, ces patients sont enregistrés de mai à
septembre avec un pic en juillet. Pour l'année 2007, ce nombre a
diminué, il est noté juste entre juin et juillet. Cette
diminution entre 2002 et 2007 révèle une rationalisation de la
prise en charge, grâce à l'existence d'un arbre de décision
clair et facile à appliquer.
Chapitre 4 : Profil épidémiologique des
envenimations scorpioniques : Analyse des dossiers d'hospitalisation de
l'hôpital provincial de Beni Mellal
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 Mois
n=178
41
35
16
15
15
13
14
7
6
5
1 1 1 3
2
0
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
Année 2005
Année 2006
Année 2007
Figure 22: Répartition des
hospitalisés selon les mois et les années
2- Distribution des hospitalisés en fonction de
l'évolution et des années
La figure ci-après montre la répartition des
hospitalisés selon leur évolution et les années.
n=169
18
40
45
10
51
5
2005 2006 2007 Année
6
20
18
16
14
12
10
4
2
0
8
60
50
40
30
20
10
0
Figure 23: Répartition des
hospitalisés selon l'évolution et les années
D'après cette répartition, on voit une
légère augmentation du nombre de guérisons passant de 40
cas en 2005 à 51 cas en 2007. Au contraire, les décès, on
voit leur nombre chuté passant de 18 cas en 2005 à 5 cas en
2007.
Quant au taux de létalité, le tableau ci-dessous
montre une diminution imoprtante entre 2005 et 2007 (de 28,5% à 8,9%).
Cette diminution s'explique par une meilleure prise en charge du personnel
médical.
Tableau XII : Taux de létalité en
fonction des années
L'année
|
2005
|
2006
|
2007
|
Taux de létalité (%)
|
28,5
|
16,9
|
8,9
|
Les résultats de l'analyse de variance montrent une
différence significative (F=4,64 ; p= 0,01)
et la comparaison
multiple des moyennes par le test Duncan révèle trois groupes :
le groupe
(a) constitué de la distribution de 2005, le groupe (ab)
ne diffère ni du groupe (a) ni du groupe
(b) constitué de la distribution de 2006 et le groupe (c)
constitué de la distribution de 2007.
3- Distribution des hospitalisés en fonction du
sexe et des années
La répartition des hospitalisés selon leur sexe
et les années montre que le nombre de cas de sexe masculin a
diminué passant de 40 cas en 2005 à 33 cas en 2007. Tandis que le
nombre de cas de sexe féminin reste presque stable au cours de ces trois
années.
n=178
2005 2006 2007 Année
Figure 24 : Répartition des
hospitalisés selon le sexe et les années
40
40
34
33
35
30
25
23
23
25
20
15
10
5
0
Féminin
Masculin
Le sexe ratio (M/F) est respectivement de 1,73, 1,36 et 1,43
en 2005, 2006 et 2007 en faveur du sexe masculin. Cependant le test de
÷2 donne une valeur de 0,48 non significative avec p= 0,78,
ceci montre que les deux variables sexe et année sont
indépendantes.
4- Distribution des hospitalisés en fonction des
classes d'âge et des années
La distribution des hospitalisés selon les classes
d'âge et les années est donnée par la figure25.
Il ressort de ces résultats que les trois courbes ont
la même allure entre les classes 0-1 et 5-10 ans. C'est la classe 2-5 ans
qui enregistre le nombre le plus élevé des hospitalisés
quelque soit l'année
Chapitre 4 : Profil épidémiologique des
envenimations scorpioniques : Analyse des dossiers d'hospitalisation de
l'hôpital provincial de Beni Mellal
15
13
9
9
23
n=169
25
12
12
2005
2006
2007
15
10
]0-1] ]1-2] ]2-5] ]5-10] ]10-15]]15-20] ]20-30] ]30-40]
]40-50] >50
classe d'age (ans)
20
5
5
3 4
2
22
2 11 1
1 2
5
7
7
6
6
4
5
4
4
2
0
Figure 25 : Répartition des
hospitalisés selon les classes d'âge et les années
L'analyse de variance de l'âge en fonction des
années montre une différence significative (F= 2,9 ; p=0,04) et
la comparaison multiple des moyennes par le test Duncan montre que la
distribution de 2005 diffère de la distribution de 2006 et 2007.
Nous avons ainsi regroupé l'âge en deux tranches
<15ans et >15ans, les résultats de la répartition de ces
deux tranches d'âge et les années sont consignés dans la
figure 26.
É 15 ans
>15 ans
49
7
42
17
n=169
22
32
50
45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
2005 2006 2007 Année
Figure 26: Répartition des
hospitalisés selon les deux tranches d'âge et les années
On remarque que le nombre des enfants d'âge
inférieur ou égal à 15 ans est supérieur à
celui
des adultes d'âge supérieur à 15 ans quelque soit
l'année. On note également un chute du
nombre des enfants de
49 cas en 2005 à 32 cas en 2007 par contre le nombre des adultes
a
augmenté de 7 cas en 2005 à 22 en 2007. En effet, l'analyse
de variance révèle une différence
très significative (F=5,88 ; p=0,003) et la comparaison
multiple des moyennes par le test Duncan montre deux groupes : le groupe (a)
constitué de la distribution de 2005 et le groupe (b) constitué
de la distribution de 2006 et 2007.
5- Distribution des hospitalisés en fonction du
TPP et des années
La figure suivante présente la répartition des
hospitalisés selon le temps post piqûre et les années.
25
20
17
15
10
10
8
10
6
9
40
2005
2006
2007
13
Temps post piqûre (heure)
[0-1[ [1-2[ [2-3[ =3
n=142
35
36
30
3
0
20
10
5
Fieure 27 : Répartition des
hospitalisés selon le temps post piqûre et les
années
La comparaison entre les trois années a montré
que l'effectif des patients qui sont arrivés à une structure
sanitaire dans un délai ne dépassant pas une heure a
augmenté d'une année à l'autre, ceci pourrait être
la conséquence positive des campagnes de sensibilisation de la
population qui ont été menées par le CAPM. En contrepartie
le nombre de ceux qui ont consulté dans un délai superieur
à 3 heures a diminué entre 2005 et 2007. L'analyse de variance
montre une différence très significative (F=7,96 ; p= 0,001) et
la comparaison multiple des moyennes par le test Duncan montre que la
distribution de 2005 diffère de la distribution de 2006 et 2007.
6- Distribution des hospitalisés en fonction des
classes à l'admission et des années Selon la figure 28,
les patients hospitalisés admis en classe II sont plus nombreux que ceux
admis en classe III quelque soit l'année. L'effectif des premiers reste
stable entre 2005 et 2006 pour diminuer en 2007, tandis que pour les seconds,
il semble variable au cours de la même période. Cette
différence entre les classes à l'admission et les années
est non significative (F=0,18; p=0,8).
ClasseII
Classe III
40
50
40
30
17
16
20
14
10
0
n=177
2005 2006 2007 Année
Figure 28 : Répartition des
hospitalisés selon les classes â l'admission et les
années
7- Distribution des hospitalisés en fonction de la
référence et des années
La répartition des hospitalisés selon la
référence et les années est donnée par la figure
29.
40
20
30
10
0
25
31
28
23
25
n=151
19
Référés
Non référés
2005 2006 2007 Année
Figure 29 : Répartition des
hospitalisés selon la référence et les
années
On remarque que le nombre de cas référés
a diminué, passant de 31 cas en 2005 à 19 cas en 2007. Tandis que
le nombre de cas non référés a légèrement
augmenté, passant de 25 cas en 2005 à 28 cas en 2006 pour
retourner à 25 cas en 2007. L'analyse de variance révèle
une différence non significative (F=0,88 ; p=0,41), ceci montre que les
deux variables référence et année sont
indépendantes.
Discussion
Notre série de cas ne représente pas
l'épidémiologie générale des piqûres de
scorpion. En effet, il est possible que de nombreux patients présentant
une symptomatologie bénigne ne parviennent pas à l'hôpital
mais soient traités en dehors de celui-ci. De plus les patients de la
classe I n'ont pas été inclus dans l'étude. Nos
données rejoignent en de nombreux points celles de la
littérature, notamment en ce qui concerne les caractéristiques
cliniques et évolutives.
L'évolution en fonction de l'âge montre que 100%
des décès touche des enfants de moins de 15 ans. La plus forte
exposition des enfants aux piqûres de scorpion est un véritable
problème (Chippaux et Goyffon, 2008), en effet, l'âge est
considéré comme un facteur de risque important lors d'une
piqûre scorpionique (Suhendan et al., 2007 ; De Roodt et al., 2003). Cela
est dû autant au plus faible volume de distribution du venin chez
l'enfant, qu'à une moindre résistance de leur part, comme
d'ailleurs chez le sujet âgé (Borglio et Goyffon, 1980).
D'après nos résultats, toutes les tranches
d'âge sont touchées par l'envenimation scorpionique avec un
âge moyen de 13,36 #177; 13,50 ans, ce qui est supérieure à
celui de Cuernavaca au Mexique (5,2 ans) (Osnaya et al. 2001) et inferieur
à celui de Tozeur à Tunisie (35,6 #177; 19 ans) (Nouira et al.,
2007) et de Bombay en Inde (25,9 ans) (Karnad, 1998).
Par ailleurs, les enfants d'âge inférieur ou
égal à 15 ans représentent 73% de patients
envenimés, ce qui est conforme à la littérature (El Aminn
et Berair, 1995 ; Bouaziz et al., 2008 ; Charrab et al., 2008).
Comme le soulignent certains auteurs, la plupart des
piqûres ont lieu dans le milieu rural (Patrice et al., 2005 ; habzi et
al., 2001). En effet, dans la la région de Beni Mellal, 92% des patients
hospitalisés sont d'origine rurale. De plus, l'évolution en
fonction de l'origine montre que la majorité des décès
sont d'origine rurales, ce qui coincide avec la répartition des
espèces scorpioniques les plus dangereuses et en particulier
l'espèce mortelle Androctonus mauretanicus (Charrab et al.,
2009).
Les manifestations cliniques dûes aux piqûres de
scorpion différent en fonction de la localisation de la piqûre,
l'âge du patient, le lieu géographique et l'espèce de
scorpion.
L'apparition de signes de gravité est
étroitement corrélée à la quantité de venin
injectée (Ghalim et al., 2000) et comme nous l'avons montré,
l'évolution dépend de manière hautement significative de
la classe de gravité clinique à l'admission. Dans notre
étude, les symptômes les plus fréquemment observés
étaient les suivants : vomissement, l'hypersudation, tachycardie et
priapisme chez l'homme, ce qui rejoint les données de la
littérature (Chippaux et Alagon, 2008 ; Suhendan et al., 2007; De Roodt
et al., 2003; Nouira et al., 2007 ; Hmimou et al., 2008).
Sofer (1995) a montré que ces signes apparaissent
quelques minutes après la piqure, et ils peuvent être dûs
à la stimulation du système nerveux central et du système
nerveux autonome par le venin du scorpion conduisant à une
libération des catécholamines.
D'autres études éxperimentales ont montré
que la demi-vie d'excrétion de toxine est approximativement 30 minutes
(Niranjan et al., 2006 ; Ismail et al., 1983), ce qui incite des complications
dans presque tous les systèmes de l'organisme. De plus, les toxines du
venin de scorpion ont une neurotoxicité responsable d'un syndrome
muscarinique, avec perturbations de la tension artérielle et de la
ventilation pulmonaire, et une cardiotoxicité directe par effet sur les
canaux sodium, et indirecte par libération de catécholamines
liée à l'action neurologique périphérique (Gueron
et al., 1992).
Nous avons montré dans notre étude que les trois
fonctions vitales (respiratoire, neurologique et cardiocirculatoire) sont
corrélées entre elles et sont des facteurs de risque. En plus,
elles sont les causes principales de décès chez les patients
envenimés, conformément avec ce qui est rapporté par la
littérature (Bouaziz et al., 2008 ; Gueron et Yaron, 1970 ; Cupo et
al.,1994 ; D'Suze et al.,1999 ; Marcus et al.,2007 ; Bawaskar et Bawaskar, 1992
; Dehesa-Davila & Possani, 1994 ; Carmen et al., 2002 ; Umesh et al., 2006
; Farghly, 1999).
D'ailleurs, la défaillance cardiocirculatoire est
fréquemment la cause du décès (Elatrous et al.1999, Cupo
et Hering 2002, Kristal et al.1998). Elle se manifeste par un collapsus
cardiovasculaire, voire un état de choc, des pressions de remplissage
hautes (pression veineuse centrale, pression capillaire pulmonaire) et peut
être responsable d'oedème aigu du poumon. Ces derniers signes sont
présents dans la phase finale avant le décès (Abroug et
al., 1995 ; Nouira et al., 1996 ; Muller, 1993 ; Ouanes et al., 2008).
D'autre part, la défaillance respiratoire se manifeste
par une polypnée, une cyanose, une difficulté respiratoire
évoluant vers un arrêt respiratoire. Ces signes sont dus aux
effets cholinergiques des toxines, et aussi à une action indirecte de
type inflammatoire au niveau du poumon (Goyffon et Billialrd, 2007).
De même la défaillance neurologique est une
souffrance cérébrale secondaire à l'hypoxie et pouvant se
manifester par l'agitation, l'irritabilité, les fasciculations,
l'obnubilation, ensuite peuvent survenir des convulsions, puis s'installe un
coma de profondeur variable (Nouira et al., 1996, 2005).
La moyenne du délai entre la piqûre et
l'arrivée à l'hôpital est de 3,35 #177; 3,65 heures, ce qui
est supérieur au temps post piqûre rapporté par Nouira et
al. (2007) (1,3 #177; 1,45 heures) dans la région de Tozeur à
Tunisie. Cela nécessite une sensibilisation plus importante de la
population sur le danger de l'envenimation scorpionique.Le retard de
consultation entraîne un risque accru de passage à la classe de
sévérité suivante, et donc à une évolution
plus défavorable.En effet, nous avons montré dans notre
étude que la plupart des décès sont arrivés
à l'hôpital dans un délai supérieur à trois
heures.
Tout patient envenimé doit être mis en condition
pour un transfert urgent vers un service de réanimation. La prise en
charge en milieu hospitalier comprend un traitement symptomatique
polymédicamenteux des signes généraux et une surveillance
clinique.
Dans notre étude, les thérapeutiques les plus
utilisés sont les analeptiques cardiaques type dobutrex (principe actif
c'est dobutamine). Ce médicament a été
préconisé à 84,7% des cas toutes les 30 minutes
jusqu'à stabilisation de l'état clinique (disparition des signes
de l'état de choc). L'administration de dobutrex est associé au
remplissage vasculaire par du sérum salé à 9%o; 5 ml/kg
chaque 30 minutes chez l'enfant et 250 ml/30 minutes chez l'adulte, afin
d'éviter toute surcharge volumique pouvant aggraver un oedème
pulmonaire (Soulaymani et al., 2008).
Elatrous et ses collaborateurs (1999) ont montré que la
dobutamine a permis une augmentation significative du débit cardiaque,
de l'index systolique, et des paramètres d'oxygénation
tissulaire, tout en permettant une baisse substantielle de la pression de
remplissage du ventricule gauche, en même temps qu'une baisse de
l'admission veineuse.
Certains auteurs (Bawaskar et Bawaskar, 1991 ; Udayakumar et
al., 2006 ; Suman et al., 2008) considèrent la prazosine comme
l'antidote spécifique du venin du scorpion Mes obuthus tamulus
(le plus répandu en Inde). Ils ont montré que le traitement par
prazosine était en mesure de réduire significativement la
mortalité et d'améliorer plus fréquemment les
manifestations cardiovasculaires de l'envenimation.
Les antalgiques (Doliprane) ont été
utilisés dans 42,9% des cas pour la lutte contre l'hyperthermie. En cas
de vomissements importants, les antiémétiques utilisés
sont Coloprame (45,2% des cas) et Primperan (24,3% des cas).
L'hypertension artérielle, généralement
moins fréquente et passagère, est traitée, si elle
persiste, par les antihypertenseurs type loxen (0,6% des cas), alors que les
antispasmodiques de type Atropine ont été administrés
à 1,7% des cas pour traiter les douleurs abdominales.
L'oxygénothérapie a été utilisée (21,5% des
cas) en réponse à des troubles respiratoires, elle permet
d'assurer une bonne oxygénation cérébrale.
La sérothérapie est controversée et a
montré, dans certaines circonstances, son inefficacité (Abroug et
al., 1999). Cela peut être dû à un titre de neutralisation
insuffisant ou une utilisation inadéquate du sérum (Possani,
2000). De plus, une étude a montré que la
sérothérapie augmentait significativement le risque de
décès et de détresse vitale (RR = 1,95 et IC 95 % :
1,37-2,79) (Soulaymani et al., 2002). Néanmoins, d'autres pays comme le
Mexique (Osnaya et al., 2001), l'Iran (Pipelzadeh et al., 2007) et l'Argentine
(Adolfo et al., 2003) ont utilisé la sérothérapie comme
traitement de base de l'envenimation scorpionique.
Avec un taux de létalité hospitalière de
18,5%, les envenimations scorpioniques constituent à l'évidence
une pathologie d'urgence grave, et un problème de santé publique
important dans la province de Beni Mellal. L'analyse montre que l'âge et
la classe de gravité clinique à l'admission ont de lourdes
conséquences sur l'évolution des personnes piquées. Les
signes de détresse vitale neurologique, respiratoire et cardiovasculaire
sont des facteurs de risque élevés chez le patient
envenimé. Des efforts restent encore à fournir, à la fois
pour le renforcement en personnel spécialisé en
réanimation et pour l'approvisionnement en médicaments et en
matériel de réanimation afin de diminuer la
létalité qui reste encore élevée chez les enfants
de moins de 15 ans.
Chapitre 5 :
Analyse des relevés mensuels de toutes
les délégations du Maroc
Résultats
Dans ce chapitre, nous allons présenter les
différents indicateurs de suivi de la piqûre de scorpion à
partir des relevés mensuels de toutes les délégations du
Maroc.
I- Répartition des différents indicateurs
de suivi selon les années 1- Données
épidémiologiques selon les années
Les indicateurs de suivi épidémiologiques de la
piqûre de scorpion en fonction des années sont reportés sur
le tableau I.
Tableau I: Caractéristiques
épidémioloMiques selon les années
Indicateurs de suivi de la piqûre de
scorpion
|
|
|
Année
|
|
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Nombre de régions
|
13
|
13
|
16
|
16
|
16
|
16
|
Nombre de provinces
|
36
|
44
|
53
|
53
|
57
|
57
|
Nombre de cas déclarés
|
17 815
|
23 187
|
24 917
|
25 650
|
31 483
|
27 395
|
Incidence moyenne (%o)
|
1,12
|
1,23
|
0,97
|
0,97
|
1,18
|
0,95
|
Sexe ratio
|
0,97
|
0,95
|
0,91
|
0,93
|
1
|
1
|
% Enfants d'âge = 15 ans
|
32
|
29,6
|
29,9
|
29,3
|
27,7
|
28
|
Les résultats de ce tableau montrent que le nombre de
cas de piqûres de scorpion déclarés au Centre Anti-Poison
du Maroc a augmenté entre 2002 et 2006, passant de 17 815 à 31
483 cas pour diminuer jusqu'à 27 395 cas en 2007.
Depuis la mise en place du système d'information, le
nombre des cas déclarés, le nombre de régions
déclarantes et de provinces à l'intérieur de chaque
région n'a cessé d'augmenter. L'augmentation des
déclarations d'année en année est due à la
sensibilisation de toutes les provinces médicales pour la
déclaration et à l'intégration en 2002 du thème
« PIQURE de SCORPION » dans la formation continue de toutes les
provinces médicales.
D'autre part, la proportion des enfants dont l'âge est
=15 ans a diminué de 32% en 2002 à 28% en 2007, et le sexe ratio
est compris ente 0,9 et 1 témoignant du caractère
aléatoire de la piqûre de scorpion.
2- Données évolutives selon les
années
La répartition des indicateurs de suivi évolutifs
de la piqûre scorpionique selon les années est consignée
dans le tableau II.
Tableau II: Caractéristiques
évolutives selon les années
Indicateurs de suivi de la piqûre de
scorpion
|
|
|
Année
|
|
|
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
|
|
9,6
|
7,6
|
8,8
|
9,15
|
8,28
|
8,55
|
Taux de létalité général (%)
|
0,36
|
0,38
|
0,37
|
0,38
|
0,3
|
0,27
|
Taux de létalité/ envenimation (%)
|
3,86
|
4,9
|
4,17
|
4,18
|
3,64
|
3,16
|
Taux de létalité par piqûre
spécifique aux enfants d'age < 15 ans (%)
|
1,14
|
1,27
|
1,22
|
1,30
|
1,09
|
0,96
|
Taux de mortalité général (%o)
|
0,004
|
0,004
|
0,003
|
0,003
|
0,003
|
0,002
|
|
Le taux d'envenimation des patients piqués se situe
autour de 10%, ce qui est en faveur de la stratégie adoptée ;
à savoir que tout patient piqué n'est pas systématiquement
envenimé. De légères diminutions des taux d'envenimation
ont été notées certaines années et peuvent
s'expliquer par une augmentation des déclarations des piqûres
notamment au niveau des régions où le scorpion est peu
venimeux.
En outre, le taux de létalité
général est presque stabilisé durant les quatre
premières années, puis il a diminué de 0,38% en 2005
à 0,27% en 2007. Cette stabilité est confirmée par
l'évolution du taux de létalité par envenimation et par le
taux de létalité dans la population la plus vulnérable
à savoir l'enfant dont l'âge est <15ans.
Ainsi, le taux de mortalité général s'est
amélioré passant de 0,004%o en 2002 à 0,002%o en 2007.
3- Données économiques selon les
années
La répartition des caractéristiques
économiques selon les années sont résumés dans le
tableau III. Les trois indicateurs qui ont été choisis pour
suivre la rationalisation des dépenses sont le pourcentage de patients
n'ayant pas nécessité de traitement (devrait être de 90%),
le pourcentage de patients hospitalisés (devrait être
inférieur à 10%) et l'adéquation de
référence (devrait être idéalement de 100%). Ces
indicateurs sont variables d'année en année. On note du tableau
que le pourcentage des patients hospitalisés est dans les normes, il est
inférieur á 10 % quelque soit l'année.
Tableau III : Caractéristiques
économiques selon les années
Indicateurs de suivi de la piqûre de
scorpion
|
|
|
Année
|
|
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
% Patients n'ayant pas nécessité de traitement
|
56,1
|
62,6
|
53,9
|
58
|
55,36
|
57,9
|
% Patients hospitalisés
|
5,37
|
4,3
|
4,8
|
4,27
|
4,55
|
4,06
|
Adéquation de référence (%)
|
56,86
|
47,9
|
57,5
|
42,5
|
48,8
|
35,95
|
II-Répartition des différents indicateurs
de suivi selon les régions 1- Répartition des
indicateurs de suivi épidémiologiques
1-1- Répartition des piqûres scorpioniques
selon les régions et les années
Les résultats de la répartition des piqûres
scorpioniques et de l'incidence selon les régions et les années
sont donnés respectivement par les tableaux IV et V.
Tableau IV: Répartition des piqûres
scorpioniques selon les régions et les années
Régions
|
Nombre de piqûre
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Oued Eddahab-Lagouira
|
-
|
-
|
1
|
-
|
-
|
0
|
Laayoune-Boujdour-Sakia El Hamra
|
1
|
-
|
3
|
3
|
8
|
2
|
Guelmim- Smara
|
640
|
710
|
521
|
422
|
705
|
310
|
Sous s-Mas sa-Draa
|
2414
|
3623
|
4821
|
4120
|
4898
|
3940
|
Gharb-Chrarda-Béni Hs sen
|
74
|
231
|
277
|
469
|
581
|
581
|
Chaouia-Ouardiga
|
3142
|
4203
|
3478
|
3343
|
4216
|
3830
|
Marrakech-Tensift-Al Haouz
|
6668
|
9029
|
7703
|
7689
|
8747
|
6979
|
Oriental
|
175
|
304
|
455
|
420
|
622
|
555
|
Grand Casablanca
|
-
|
-
|
5
|
1
|
12
|
2
|
Rabat-Salé-Zemmour-Zaer
|
2
|
3
|
308
|
544
|
633
|
616
|
Doukkala-Abda
|
752
|
648
|
1556
|
1672
|
2227
|
1659
|
Tadla-Azilal
|
1771
|
2231
|
3071
|
3497
|
3409
|
2782
|
Meknès-Tafilalet
|
1714
|
1488
|
1700
|
1452
|
1905
|
1728
|
Fès-Boulemane
|
305
|
380
|
350
|
503
|
728
|
469
|
Taza-Al Hoceima-Taounate
|
146
|
346
|
519
|
535
|
1479
|
2542
|
Tanger-Tétouan
|
-
|
0
|
101
|
980
|
1272
|
1400
|
Tableau V : Répartition de l'incidence
selon les régions et les années
Régions
|
Incidence (%o)
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Oued Eddahab-Lagouira
|
-
|
-
|
0,01
|
-
|
-
|
0
|
Laayoune-Boujdour-Sakia El Hamra
|
0,005
|
-
|
0,08
|
0,07
|
0,03
|
0,008
|
Guelmim- Smara
|
1,46
|
1,6
|
1,16
|
1,07
|
1,53
|
0,66
|
Souss-Massa-Draa
|
0,78
|
1,15
|
2
|
1,39
|
1,62
|
1,16
|
Gharb-Chrarda-Béni Hssen
|
0,04
|
0,12
|
0,15
|
0,24
|
0,29
|
0,29
|
Chaouia-Ouardiga
|
1,89
|
2,5
|
2,06
|
1,97
|
2,47
|
2,26
|
Marrakech-Tensift-Al Haouz
|
2,2
|
2,9
|
2,77
|
2,44
|
2,75
|
2,17
|
Oriental
|
0,09
|
0,15
|
0,27
|
0,24
|
0,39
|
0,28
|
Grand Casablanca
|
-
|
-
|
0,002
|
0,001
|
0,003
|
0,0005
|
Rabat-Salé-Zemmour-Zaer
|
0,0008
|
0,001
|
0,17
|
0,29
|
0,24
|
0,23
|
Doukkala-Abda
|
0,38
|
0,32
|
0,8
|
0,82
|
1,07
|
0,8
|
Tadla-Azilal
|
1,2
|
1,5
|
2,03
|
2,29
|
2,2
|
1,79
|
Meknès-Tafilalet
|
0,8
|
0,69
|
0,87
|
0,66
|
0,85
|
0,77
|
Fès-Boulemane
|
0,19
|
0,23
|
0,37
|
0,51
|
0,41
|
0,26
|
Taza-Al Hoceima-Taounate
|
0,08
|
0,19
|
0,36
|
0,28
|
0,78
|
1,33
|
Tanger-Tétouan
|
-
|
-
|
0,04
|
0,3
|
0,47
|
0,52
|
Total
|
1,12
|
1,23
|
0,97
|
0,97
|
1,18
|
0,95
|
L'incidence moyenne des piqûres de scorpion est autour de
1%0 mais elle est très variable d'une région à une autre,
comme le montre le tableau V. Les régions d'Oued Eddahab, Casablanca et
Tanger n'ont pas déclaré le nombre de piqûre par scorpion
en 2002 et 2003. Pour les régions ayant déclaré, on note
que l'incidence la plus élevée est rencontrée dans les
régions de Marrakech-Tensift-Al Haouz, Chaouia-Ouardiga, Tadla-Azilal et
Souss-MassaDraa. Par contre l'incidence la plus faible est notée dans
les régions du Grand Casablanca, Laayoune-Boujdour-Sakia El Hamra,
Rabat-Salé-Zemmour-Zaer, Gharb-Chrarda-Béni Hssen mais concerne
toutes les régions du nord et de l'oriental.
1-2- Répartition de la proportion des enfants
selon les régions et les années
La comparaison entre les six années montre que le
pourcentage des enfants piqués d'âge inférieur ou
égal à 15 ans varie au cours des années et
parallèlement aux déclarations d'une part et d'autre part d'une
région à l'autre. Ce pourcentage représente chaque
année une moyenne de 30% (Tableau VI).
Tableau VI : Répartition de la proportion
des enfants selon
les régions et les années
Régions
|
% Enfants d'âge = 15 ans
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Oued Eddahab-Lagouira
|
-
|
-
|
0
|
-
|
-
|
0
|
Laayoune-Boujdour-Sakia El Hamra
|
0
|
-
|
33,3
|
0
|
25
|
0
|
Guelmim- Smara
|
27,8
|
21,1
|
28
|
24,4
|
27,2
|
23,2
|
Souss-Massa-Draa
|
28,2
|
27,2
|
28,7
|
23,6
|
22,8
|
26,8
|
Gharb-Chrarda-Béni Hssen
|
27
|
25,5
|
30
|
29,8
|
24,8
|
23,7
|
Chaouia-Ouardiga
|
33,5
|
31,6
|
29,8
|
33
|
29,2
|
30,4
|
Marrakech-Tensift-Al Haouz
|
31,9
|
30,2
|
30,1
|
29,6
|
28,7
|
30,9
|
Oriental
|
17,7
|
10,5
|
14,7
|
20,48
|
17,5
|
25,4
|
Grand Casablanca
|
-
|
-
|
0,4
|
0
|
8,33
|
100
|
Rabat-Salé-Zemmour-Zaer
|
0
|
33,3
|
22,7
|
25,6
|
19,1
|
29,2
|
Doukkala-Abda
|
31,7
|
33,2
|
30,1
|
29,4
|
32,7
|
32,7
|
Tadla-Azilal
|
34,7
|
31
|
36,7
|
34
|
30
|
32,1
|
Meknès-Tafilalet
|
32,5
|
28
|
25,6
|
25,6
|
25,4
|
24
|
Fès-Boulemane
|
49,8
|
39,5
|
24,6
|
27,4
|
24,2
|
22,8
|
Taza-Al Hoceima-Taounate
|
23,3
|
13,9
|
26
|
32,3
|
32,6
|
23,4
|
Tanger-Tétouan
|
-
|
0
|
27,7
|
17,4
|
20,6
|
21,2
|
Total
|
32
|
29,6
|
29,9
|
29,3
|
27,7
|
28
|
1-3- Répartition du sexe ratio selon les
régions et les années
Le sexe ratio montre que les femmes sont les plus
touchées dans les régions de GuelmimSmara, Souss-Massa-Draa,
Chaouia-Ouardiga, Marrakech-Tensift-Al Haouz et Tadla-Azilal à l'inverse
des autres régions.
Tableau VII : Répartition du sexe ratio
selon les régions et les années
Régions
|
Sexe ratio
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Oued Eddahab-Lagouira
|
-
|
-
|
0
|
-
|
-
|
0
|
Laayoune-Boujdour-Sakia El Hamra
|
0
|
-
|
0
|
0
|
7
|
0
|
Guelmim- Smara
|
0,84
|
0,98
|
0,89
|
0,73
|
1,16
|
0,81
|
Souss-Massa-Draa
|
0,88
|
0,89
|
0,91
|
0,95
|
0,91
|
0,89
|
Gharb-Chrarda-Béni Hssen
|
0,8
|
0,96
|
1,07
|
0,97
|
1,12
|
1,04
|
Chaouia-Ouardiga
|
0,93
|
0,91
|
0,86
|
0,89
|
0,92
|
0,87
|
Marrakech-Tensift-Al Haouz
|
0,99
|
0,93
|
0,9
|
0,87
|
0,98
|
0,97
|
Oriental
|
1,13
|
1,14
|
0,94
|
1,02
|
1,16
|
1,04
|
Grand Casablanca
|
-
|
-
|
4
|
0
|
0,33
|
0
|
Rabat-Salé-Zemmour-Zaer
|
1
|
0
|
1,28
|
1,54
|
1,01
|
0,31
|
Doukkala-Abda
|
1,08
|
1,03
|
0,94
|
0,92
|
1,14
|
1,09
|
Tadla-Azilal
|
0,97
|
0,97
|
0,92
|
0,89
|
0,92
|
0,96
|
Meknès-Tafilalet
|
1,04
|
1,16
|
0,9
|
0,94
|
1,08
|
1,05
|
Fès-Boulemane
|
1,19
|
1,2
|
1,4
|
1,2
|
1,37
|
1,33
|
Taza-Al Hoceima-Taounate
|
1,32
|
1,26
|
0,97
|
0,79
|
1,05
|
1,18
|
Tanger-Tétouan
|
-
|
0
|
1
|
1,35
|
1,88
|
1,5
|
2- Répartition des piqûres scorpioniques et
des décès selon les régions
La répartition des piqûres scorpioniques et des
décès ainsi le taux de létalité selon les
différentes régions du Maroc sont schématisés sur
les deux figures 1 et 2.
D'après ces résultats, on note que le nombre de
piqûre est très élevé dans la région de
Marrakech-Tensift-Al Haouz suivi par les régions de Souss-Massa-Draa,
Chaouia-Ouardiga et Tadla-Azilal. On note égalemnet que le nombre de
décès est important dans la région de Marrakech-Tensift-Al
Haouz (242 cas) suivi par les régions de Doukkala-Abda (89 cas),
Tadla-Azilal (49 cas) et Chaouia-Ouardiga (49 cas). Cependant le taux de
létalité est très
élevé à Doukkala-Abda (1,04%), suivi par
Fès-Boulemane (0,6%), Marrakech-Tensift-Al Haouz (0,51%), Tadla-Azilal
(0,3%) et Chaouia-Ouardiga (0,22%).
Ces zones de forte létalité coïncident avec la
répartition des scorpions dangereux.
On voit de la figure que le taux de létalité
dans la région de Fès-Boulemane est plus élevé par
rapport à d'autres régions parce que la région de
Fès-Boulemane déclare uniquement les envenimations et les
décès.
50000
300
46 815
45000
250
4000
242
200
35000
30000
150
25000
23 816
22 212
20000
100
89
16 761
15000
50
10000
42
49
8514
50
9987
5000
0
17
1 0
3
0
3308
2213
0
2531
5
0 1
20 2106
7
273517 5567
3753
4 1
0
Figure 1 : Répartition des piqûres
scorpioniques et des décès selon les
régions
1,2
1,04
1
0,8
0,6
0,6
0,51
0,4
0,3
0,22
0,19
0,2
0,17
0
0 0
0,09
0
0 0,04
0,07
0,07
0,02
Figure 2: Répartition du taux de
létalité général selon les
régions
3- Répartition des indicateurs de suivi
évolutifs selon les régions
3-1- Répartition du taux d'envenimation selon les
régions et les années
Le taux d'envenimation est également différent
d'une région à une autre confirmant la variabilité de la
venimosité des espèces scorpioniques selon les régions.
C'est ainsi que ce taux moyen est de 12% dans les
régions de Marrakech-Tensift Haouz et Tadla-Azilal, 11,2% à
Doukala Abda et 9% à Chaouia-Ouardiga, par contre, il est nul dans les
régions du Grand Casablanca, Oued Eddahab-Lagouira et
Laayoune-Boujdour-Sakia El Hamra.
Il faut noter que certains biais de notification peuvent exister
à savoir une surnotification des cas graves (envenimations) par rapport
aux cas non graves (piqûres simples).
Tableau VIII : Répartition du taux
d'envenimation selon les régions et les
années
Régions
|
Taux d'envenimation (%)
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Oued Eddahab-Lagouira
|
-
|
-
|
0
|
-
|
-
|
0
|
Laayoune-Boujdour-Sakia El Hamra
|
0
|
-
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Guelmim- Smara
|
3,59
|
4,08
|
4,61
|
2,37
|
2,98
|
5,48
|
Sous s-Mas sa-Draa
|
6,94
|
4,06
|
5,91
|
3,40
|
3,47
|
4,01
|
Gharb-Chrarda-Béni Hs sen
|
21,6
|
1,30
|
2,53
|
4,90
|
2,24
|
2,41
|
Chaouia-Ouardiga
|
8,58
|
10,94
|
9,63
|
9,09
|
6,48
|
9,84
|
Marrakech-Tensift-Al Haouz
|
10,08
|
8,5
|
10,57
|
14,06
|
12,23
|
13,86
|
Oriental
|
8
|
0,33
|
3,74
|
0,24
|
0,15
|
1,44
|
Grand Casablanca
|
-
|
-
|
0
|
0
|
8,33
|
0
|
Rabat-Salé-Zemmour-Zaer
|
0
|
33,33
|
17,53
|
18,75
|
20,06
|
12,18
|
Doukkala-Abda
|
7,85
|
7,25
|
21,24
|
8,97
|
14,1
|
7,66
|
Tadla-Azilal
|
21,29
|
11,65
|
9,83
|
12,04
|
9,71
|
6,22
|
Meknès-Tafilalet
|
2,39
|
2,55
|
1,12
|
1,38
|
2,05
|
2,08
|
Fès-Boulemane
|
17,38
|
15,53
|
8,29
|
10,14
|
12,36
|
7,46
|
Taza-Al Hoceima-Taounate
|
17,12
|
0
|
1,16
|
0,19
|
2,91
|
7,71
|
Tanger-Tétouan
|
-
|
0
|
1,85
|
2,26
|
4,54
|
5,67
|
Total
|
9,6
|
7,61
|
8,83
|
9,15
|
8,28
|
8,55
|
3-2- Répartition du taux de létalité
selon les régions et les années
Les résultats de la répartition du taux de
létalité selon les régions et les années est
reportés dans le tableau IX.
Tableau IX: Répartition du taux de
létalité selon les régions et les
années
Régions
|
Taux de létalité (%)
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Oued Eddahab-Lagouira
|
-
|
-
|
0
|
-
|
-
|
-
|
Laayoune-Boujdour-Sakia El Hamra
|
0
|
-
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Guelmim- Smara
|
0
|
0,14
|
0
|
0,24
|
0,14
|
0
|
Souss-Massa-Draa
|
0,29
|
0,17
|
0,25
|
0,17
|
0,08
|
0,18
|
Gharb-Chrarda-Béni Hssen
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Chaouia-Ouardiga
|
0,19
|
0,10
|
0,23
|
0,24
|
0,36
|
0,21
|
Marrakech-Tensift-Al Haouz
|
0,48
|
0,53
|
0,4
|
0,62
|
0,54
|
0,5
|
Oriental
|
0
|
0
|
0,66
|
0,24
|
0
|
0,18
|
Grand Casablanca
|
-
|
-
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Rabat-Salé-Zemmour-Zaer
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0,16
|
0
|
Doukkala-Abda
|
1,2
|
1,7
|
1,62
|
1,08
|
0,54
|
0,78
|
Tadla-Azilal
|
0,11
|
0,36
|
0,26
|
0,37
|
0,38
|
0,22
|
Meknès-Tafilalet
|
0,06
|
0,2
|
0
|
0,07
|
0,1
|
0
|
Fès-Boulemane
|
2,62
|
1,58
|
0,29
|
0
|
0
|
0,43
|
Taza-Al Hoceima-Taounate
|
0
|
0
|
0,39
|
0
|
0
|
0,08
|
Tanger-Tétouan
|
-
|
-
|
0
|
0,1
|
0,08
|
0
|
Total
|
0,36
|
0,38
|
0,37
|
0,38
|
0,30
|
0,27
|
Le taux de létalité est nul dans les
régions d'Oued Eddahab-Lagouira, Laayoune-BoujdourSakia El Hamra,
Gharb-Chrarda-Béni Hssen, Grand Casablanca et
Rabat-Salé-ZemmourZaer. Cette dernière région a connu un
taux de 0,16% en 2006.
Le taux de létalité reste très
inquiétant dans certaines régions comme Doukkala-Abda,
Marrakech-Tensift-Al Haouz, Tadla-Azilal et Chaouia-Ouardiga.
En outre, la comparaison entre les années 2002 et 2007
montre que le taux de létalité a diminué principalement
à Guelmim- Smara, l'Oriental, Fès-Boulemane, Taza-Al
HoceimaTaounate et Tanger-Tétouan mais resté a peu près
constant dans les régions de MarrakechTensift-Al Haouz, Souss-Massa-Draa
et Tadla-Azilal.
3-3- Répartition du taux de mortalité selon
les régions et les années
Le tableau ci-après représente la distribution du
taux de mortalité selon les régions et les années.
Tableau X: Répartition du taux de
mortalité selon les régions et les
années
Régions
|
Taux de mortalité (%o)
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
Oued Eddahab-Lagouira
|
-
|
-
|
0
|
-
|
-
|
-
|
Laayoune-Boujdour-Sakia El Hamra
|
0
|
-
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Guelmim- Smara
|
0
|
0,002
|
0
|
0,002
|
0,002
|
0
|
Souss-Massa-Draa
|
0,002
|
0,002
|
0,003
|
0,002
|
0,001
|
0,002
|
Gharb-Chrarda-Béni Hssen
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Chaouia-Ouardiga
|
0,003
|
0,002
|
0,004
|
0,004
|
0,008
|
0,004
|
Marrakech-Tensift-Al Haouz
|
0,01
|
0,015
|
0,01
|
0,01
|
0,01
|
0,01
|
Oriental
|
0
|
0
|
0,001
|
0,0005
|
0
|
0,0005
|
Grand Casablanca
|
-
|
-
|
0
|
0
|
0
|
0
|
Rabat-Salé-Zemmour-Zaer
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0,0003
|
0
|
Doukkala-Abda
|
0,004
|
0,005
|
0,01
|
0,008
|
0,005
|
0,006
|
Tadla-Azilal
|
0,001
|
0,005
|
0,005
|
0,008
|
0,008
|
0,004
|
Meknès-Tafilalet
|
0,0004
|
0,001
|
0
|
0,0004
|
0,0009
|
0
|
Fès-Boulemane
|
0,005
|
0,003
|
0,0006
|
0
|
0
|
0,001
|
Taza-Al Hoceima-Taounate
|
0
|
0
|
0,001
|
0
|
0
|
0,001
|
Tanger-Tétouan
|
-
|
-
|
0
|
0
|
0,0003
|
0
|
Total
|
0,004
|
0,004
|
0,003
|
0,003
|
0,003
|
0,002
|
Le taux de mortalité le plus élevé (0,01%0)
est enregistré dans la région de Marrakech-TensiftAl Haouz. Ce
taux est resté constant durant ces six années.
Entre 2002 et 2007, on note d'une part une augmentation du
taux de mortalité dans les régions de Chaouia-Ouardiga et
Tadla-Azilal, et d'autre part une diminution de ce taux dans la région
de Fès-Boulemane.
De plus, le taux de mortalité est nul dans les
régions d'Oued Eddahab-Lagouira, LaayouneBoujdour-Sakia El Hamra,
Gharb-Chrarda-Béni Hssen, Grand Casablanca,
Rabat-SaléZemmour-Zaer et Tanger-Tétouan. Ces deux
dernières régions ont connu un taux de 0,0003%o en 2006.
A Guelmim-Smara, Souss-Massa-Draa, l'Oriental et Taza-Al
Hoceima-Taounate, le taux de mortalité est resté à peu
près constant.
III- Comparaison de la moyenne des relevés de Beni
Mellal avec celle des relevés nationaux
Le tableau XI représente une comparaison de la moyenne des
relevés de Beni Mellal avec celle des relevés nationaux pendant
la période d'étude de 2002 à 2007.
TableauXI : Comparaison de la moyenne des
relevés
de Beni Mellal avec celle des relevés
nationaux
Les indicateurs de suivi de la piqûre de
scorpion
|
Moyenne des relevés de Beni
Mellal
|
Moyenne des relevés nationaux
|
Incidence moyenne (%o)
|
1,36
|
1,07
|
% Enfants d'age < 15 ans
|
31,6
|
29,5
|
Sexe-ratio
|
0,89
|
0,96
|
Taux d'envenimation (%)
|
12,1
|
8,66
|
Taux de létalité général (%)
|
0,39
|
0,34
|
Taux de létalité/ envenimation (%)
|
3,6
|
3,98
|
Taux de létalité par piqûre spécifique
aux enfants d'âge = 15 ans (%)
|
1,26
|
1,16
|
Taux de mortalité (%o)
|
0,001
|
0,003
|
Comme on le voit de cette comparaison, la province de Beni
Mellal a une incidence moyenne de 1,36%0 supérieure à la moyenne
nationale.Ainsi, les enfants d'âge inférieur ou égal
à 15 ans représente à peu près 1/3 (31,6%) par
rapport à 29,5% au niveau national. Par ailleurs, le sexe ratio est en
faveur du sexe féminin; 0,89 au niveau de la province de Beni Mellal et
0,96 au niveau national.
On voit également que l'envenimation est importante
dans la province de Beni Mellal, avec un taux de 12,1%. Ce taux étant
supérieur à la moyenne nationale. En ce qui concerne le taux de
létalité général, il est de 0,3 9% au niveau de la
province de Beni Mellal et de 0,34% à l'échelle national ce qui
est non négligeable, alors que le taux de mortalité est inferieur
à Beni Mellal par rapport à l'échelle national avec
respectivement 0,00 1%o et 0,003%.
Discussion
L'incidence moyenne des piqûres scorpioniques au Maroc
est de 1 ,07%. Elle diffère d'un pays à l'autre. Elle est de 4,2%
au Tunisie (Njah et al., 2001), de 1,7% en Algérie (Benguedda et al.,
2002), de 0,36% au Turquie (Ozkan et al., 2008), de 1,4% en Iran (Pipelzadeh et
al., 2007), de 0,26% en Argentine (De Roodt et al., 2003) et de 1,15% au
Brésil (De Amorim et al., 2003). Au Maroc, il était de 0,53%
avant la campagne de sensibilisation contre les piqûres et les
envenimations scorpioniques (Soulaymani et al.,1 999).
Ainsi, l'augmentation de déclarations, le nombre de
régions déclarantes et de provinces à l'intérieur
de chaque région de 2002 à 2007 due à la sensibilisation
de la population pour consulter chaque fois qu'il y a piqûre.
La proportion des enfants d'âge inferieur ou égal
à 15 ans représente presque 30% chaque année au Maroc.
Elle est de 23% au Niger (Attamo et al., 2002), de 50% au Jordanie (Amr et
al.,1994) et de 65,4% en Arabie Saoudite (Al-Sadoon et Jarrar, 2003).
D'après nos résultats, le taux d'envenimation a
diminué, passant de 9,6% en 2002 à 8,55% en 2007. Ceci montre une
assimilation par le personnel médical de la différence entre
piqûre simple (classe I) et envenimation scorpionique (classes II et
III).
De même, le taux d'envenimation moyen au Maroc est de 8,7%.
En Algérie ce taux est de 17% (Hammoudi et al., 2004) et en Mexique de
55% (Osnaya, 2001).
La diminution des taux de létalité et de
mortalité entre 2002 et 2007 montre une meilleure prise en charge par le
personnel médical. Cependant, la mortalité au Maroc reste
importante par rapport aux autres pays comme l'Arabie Saoudite (El Amin et
Brair, 1995) et la Turquie (Ozkan et al., 2008).
Certaines régions comme Chaouia-Ouardiga et
Marrakech-Tensift-Al Haouz montrent une
baisse du taux de
létalité et de mortalité au cours des deux
dernières années, cela est due à
une bonne sensibilisation de la population grâce aux
campagnes organisées par CAPM. Par contre, dans d'autres régions
comme Doukkala-Abda, ces taux n'ont pas diminué car la prise en charge
reste limitée par l'absence de matériel de réanimation ou
de réanimateur qui sont nécessaires en cas de détresse
vitale cardiaque, respiratoire ou neurologique.
En outre, l'incidence et la mortalité par piqûres
scorpioniques montre que la piqûre de scorpion est une
problématique sanitaire marocaine touchant les régions du centre
et centre sud, principalement Marrakech- Tensift-Al Haouz , Doukala- Abda,
Tadla- Azilal ,Chaouia- Ouardigha, et Souss- Massa-Draâ,
particulièrement durant la période estival entre les mois de mai
et septembre (Soulaymani et al., 2005 et 2007a).
Il convient d'ajouter aussi, la diminution du nombre
d'hospitalisations d'année en année révèle une
rationalisation de la prise en charge, grâce à l'existence d'un
arbre de décision clair et facile à appliquer.
Dans le même sens, l'abstention thérapeutique
dans presque 60% des cas, alors qu'elle était de 0% avant la campagne,
est la preuve formelle qu'actuellement les professionnels de santé
distinguent parfaitement bien la différence entre piqûre simple et
envenimation scorpionique.
Enfin, la comparaison de la moyenne des relevés de Beni
Mellal avec celle des relevés nationaux montre que Beni Mellal est une
zone d'incidence moyenne, de létalité et de mortalité non
négligeable.
Depuis l'implantation de la stratégie nationale de
lutte contre les piqûres et les envenimations scorpioniques, les
indicateurs épidémiologiques se sont nettement
améliorés mais restent encore préoccupants. Des efforts
restent encore à fournir à la fois pour le renforcement de la
formation dans toutes les régions du Maroc.
Comparaison entre le relevé et le
registre
Le tableau XII représente une comparaison des indicateurs
de suivi du registre avec le relevé mensuel de la province de Beni
Mellal durant la période de 2002 à 2007.
D'après ce tableau, on note que le nombre de
piqûre est plus élevé au niveau du relevé, du fait
que le relevé inclus des patients piqués provenant d'autres
structures sanitaires de la province de Beni Mellal et qui n'ont pas
été inclus dans notre étude.
Le nombre de décès est différent, il
représente 35 cas au niveau du registre et 44 cas au niveau du
relevé. Ceci est du au problème de notification des patients.
Le sexe ratio est en faveur du sexe féminin, il est de 0,9
au niveau du registre et 0,88 au niveau du relevé, donc la
différence est négligeable entre les deux supports.
Quant le pourcentage des enfants d'âge inférieur ou
égal à 15 ans est peu différent, 30% au niveau du registre
et 31,6% au niveau du relevé.
Pour les taux d'envenimation, de létalité et de
létalité par envenimation sont identiques entre les deux supports
d'information. Alors que le taux de mortalité est plus
élevé au niveau du relevé, car le nombre de
décès est supérieur à celui du registre.
Tableau XII: Comparaison entre le relevé
et le registre
Indicateurs de suivi
|
Registre
|
Relevé mensuel
|
Nombre de piqûre
|
8340
|
10 845
|
Incidence (%o)
|
1,36
|
1,58
|
Nombre de décès
|
35
|
44
|
Sexe ratio
|
0,9
|
0,89
|
Age = 15 ans (%)
|
30
|
31,6
|
Taux d'envenimation (%)
|
12,5
|
12,1
|
Patients n'ayant pas nécessité de traitement (%)
|
82
|
30,6
|
Patients hospitalisés(%)
|
25
|
10,6
|
Adéquation de référence (%)
|
43
|
42,1
|
Taux de létalité (%)
|
0,42
|
0,4
|
Taux de létalité par
envenimation (%)
|
3,68
|
3,6
|
Taux de mortalité (%o)
|
0,005
|
0,007
|
Conclusion générale et perspectives
A travers cette étude nous concluons que le centre et
le centre-sud du Maroc sont les plus touchés par la problématique
des piqûres et des envenimations scorpioniques, principalement les
régions de Marrakech-Tensift-Al Haouz, Chaouia-Ouardiga, Doukkala-Abda,
TadlaAzilal et Souss- Massa-Draâ.
Beni Mellal fait partie des zones les plus concernées
par ce fléau. En effet, les envenimations scorpioniques constituent
à l'évidence une pathologie d'urgence grave, et un
problème de santé publique important dans cette province avec un
taux d'envenimation de 12,5% et un taux de létalité de 0,42%.
Les scorpions les plus incriminés dans cette zone
appartiennent notamment à la classe des Buthidés, alors
que les espèces les plus dangereuses sont Androctonus mauretanicus
, Hottentota franzwerneri et Buthus occitanus .
Les piqûres et les envenimations scorpioniques ont lieu
durant la saison estivale particulièrement les mois de juillet et
août et surtout le soir entre 18h et 24h.
Au niveau des registres, la moyenne d'âge de la population
touchée est de 26,54 #177; 18,42 ans avec 30% des piqués sont des
enfants d'âge inférieur ou égal à 15 ans.
L'âge et la classe de gravité clinique à
l'admission ont de lourdes conséquences sur l'évolution des
personnes piquées. En effet, le nombre de décès est de
100% noté chez les enfants d'âge inférieur ou égal
à 10 ans. De plus, les patients envenimés (classes II et III) ont
plus de tendance à évoluer vers le décès, soit le
taux de létalité par envenimation est de 3,68%.
La comparaison entre les six années a montré que
le pourcentage des patients arrivés dans un délai ne
dépassant pas une heure à une structure sanitaire a
augmenté ce qui révèle que la population est
sensibilisée du danger des piqûres et des envenimations
scorpioniques.
La diminution du taux d'envenimation (avec respectivement
28,24%, 10,58% et 8,57%, 14,86%,12,5% et 4% ), du taux de
létalité (avec respectivement 2,02%, 0% et 0,09%, 0,38%, 0,52% et
0%) et du taux de référence (avec respectivement 32,35%, 33,83%
et 22,53%, 30,17%, 24,23% et 15,83%) sont la conséquence de la formation
du personnel médical sur la conduite à tenir et également
la conséquence de l'existence d'un arbre de décision clair et
facile à appliquer par ce personnel médical.
L'étude des dossiers d'hospitalisation a indiqué
que 73% des enfants sont hospitalisés suite à une envenimation
scorpionique avec un âge moyen de 13,36 #177; 13,50 ans, ainsi le taux de
létalité hospitalière est de 18,5%. Cette
létalité n'a concerné que les enfants d'âge
inférieur ou égal à 15 ans.
Nous avons, également noté que les signes
cliniques les plus retrouvés chez les patients hospitalisés sont
les vomissements (80,2%), l'hypersudation (70,1%), le priapisme (66%), la
tachycardie (58,8%), la fièvre (41,5%), les douleurs abdominales (39,5%)
et l'hypertension (27,5%). Par ailleurs, les détresses vitales
cardiocirculatoire, respiratoire et neurologique sont les principales causes de
décès chez le patient envenimé, ils représentent
respectivement 24,3%, 18,6% et 14,7% des cas.
Les analeptiques cardiaques (84,7%), le sérum
salé 9% (63,8%), les antiémétiques (45,2%), les
antalgiques (42,9%), le sérum glucosé (36,2%) et
l'oxygénothérapie (21,5%) sont les médicaments les plus
préconisés suite à une envenimation scorpionique.
La comparaison entre les trois années a montré
une diminution du taux de létalité, de la proportion des enfants
d'âge inférieur ou égal à 15 ans et du taux de
référencé et une augmentation du pourcentage des patients
qui ont pu consulter au moins d'une heure.
Au niveau national, la comparaison du nombre de régions
et de provinces ayant déclaré les piqûres et les
envenimations scorpioniques a montré une augmentation d'année en
année principalement après la campagne et parallèlement
une augmentation du nombre de déclarations.
La diminution des taux d'envenimation, de létalité
et de mortalité sont la preuve de l'amélioration de la conduite
à tenir par le personnel médical.
Notre étude a bien montré que la
stratégie de lutte contre les piqûres et les envenimations
scorpioniques est d'une efficacité exemplaire. Cependant des efforts
restent encore à fournir, à la fois pour le renforcement en
personnel spécialisé en réanimation et pour
l'approvisionnement en médicaments et en matériel de
réanimation afin de diminuer la létalité qui reste encore
élevée chez les enfants de moins de 15 ans.
L'implantation des systèmes d'information (registre,
relevé mensuel et dossier
d'hospitalisation) nous a permis de
repérer les cas de piqûres et d'envenimations
scorpioniques de
façon exhaustive et par conséquent de constituer une base de
données riche
et pertinente pourra être mise à jour et
analysée chaque année, ce qui permettra l'estimation des
tendances évolutives de scorpionisme. Cette étude a permis
d'avoir une idée objective et générale sur cette
pathologie en perspectives :
· Continuer cette étude dans les années
à venir, afin de suivre les indicateurs de morbidité et de
mortalité jusqu'à l'éradication de ce fléau qui est
le scorpionisme à la province de Beni Mellal.
· Approfondir les études au niveau des provinces
à forte mortalité.
· Réaliser une étude de la faune scorpionique
récente et rigoureuse englobant toutes les régions du Maroc.
· Informer la population exposée surtout dans le
milieu rural en organisant des campagnes de prévention, surtout avant la
saison estivale.
· Améliorer les moyens de prise en charge au sein
des hôpitaux par l'équipement des services de réanimation
et par l'affectation des médecins réanimateurs.
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Annexes
Annexe I:
La stratégie nationale de lutte contre les
piqûres et les envenimations scorpioniques
Les principaux axes de la stratégie sont:
1-Action sur le scorpion et sur l'environnement :
Cette action est basée sur la sensibilisation des
citoyens et l'amélioration de leur niveau de vie qui constitue le seul
moyen de réduire les piqûres scorpioniques et de
l'éradiquer.
Parmi les moyens de lutte contre l'accès du scorpion aux
maisons et leurs entourages :
· Elevage de volailles.
· Désherbage à proximité des
maisons.
· Entretien des maisons et entourages.
· Colmatage des trous et fissures des murs et des toits.
· Lissage des mures sur une hauteur d'au moins 1
mètre.
· Réarrangement des débarras.
La piqûre de scorpion peut être évitée
par :
· Port de chaussures même en été
· Prendre des précautions avant de toucher ou de
manipuler les pierres, les meubles, le bois et l'herbe.
· Vérification des chaussures et des habits avant
leur utilisation.
· Ne pas laisser les portes des voitures ouvertes.
· Utilisation des lampes ultra-violettes pour la recherche
des scorpions avant de se coucher.
2-Action sur le comportement de:
Le but de cette action était d'éduquer la
population et de l'informer de façon simple et clair sur les
piqûres du scorpion, sur les événements accompagnant
l'envenimation et sur les moyens thérapeutiques. Elle visait aussi
à bannir l'utilisation des thérapeutiques traditionnelles qui ne
fait qu'aggraver la situation : la scarification, la succion, la pose du
garrot, l'utilisation de certains produits : henné, gaz, miel, etc.
Un livret relais en arabe expliquant toute la pathologie
inhérente aux piqûres de scorpion, l'épidémiologie,
la prévention, les gestes de premier secours à faire et les
habitudes néfastes à éviter a été
distribué aux provinces médicales. Une cassette audio a
également été réalisée et distribuée.
Une leçon type à utiliser au sein des écoles, des foyers
féminins, des centres du Croissant - Rouge et des centres d'agents de
vulgarisation agricole a été réalisée et
distribuée. Une affiche de la campagne pour sensibiliser la population
et les intervenants a été produite et
distribuée. Ce matériel didactique était
destiné à être utilisé dans les écoles, les
foyers féminins, les centres du Croissant-Rouge, les maisons de jeunes,
les souks, et dans tout lieu constituant un endroit privilégié de
rassemblement de la population et jugé comme tel par les intervenants
locaux.
Un «discours du Vendredi "a été
rédigé et transmis au ministère des habous pour
être diffusé au niveau des mosquées,
Une vingtaine d'émissions en français, arabe et
berbère et des dizaines d'articles dans la presse ont été
diffusés.
|
Les professionnels de santé
|
Le déroulement de la formation a eu lieu comme suit :
formation de formateurs en deux sessions réunissant des
représentants de toutes les provinces médicales et organisation
de deux sessions de formation pratique en réanimation des
médecins hospitaliers.
3-Action pour l'amélioration de la prise en charge
des patients :
La formation a porté aussi sur la
hiérarchisation de la prise en charge des patients selon les
différentes classes cliniques de la piqûre de scorpion (classe I,
II et III), sur la mise en condition du patient à transférer et
sur la conduite à tenir devant une détresse respiratoire,
hémodynamique et neurologique.
Annexe II: Le registre
Annexe III: Le relevé mensuel
Annexe IV:
Le dossier d'hospitalisation
Annexe V:
La fiche de référence
Annexe VI:
La fiche de contre référence
Annexe VII:
Conduite à tenir devant une
piqûre
de scorpion