INTRODUCTION
L'exercice de gestion des ressources naturelles dans la
plupart des pays d'Afrique subsahariens constitue une réponse à
la crise de développement intervenue à partir des années
1960.
La prise de conscience du caractère structurel et
global de la crise environnementale a conduit à plusieurs assises
internationales. Le Sénégal, en signant la convention
internationale sur la diversité biologique à Rio en Juin 1992 est
venu offrir un cadre formel qui devrait permettre de confirmer et d'harmoniser
des traditions répandues et une politique gouvernementale de
conservation des ressources naturelles.
C'est pourquoi au plan réglementaire des mesures ont
été prises : il s'agit essentiellement de la création
de parcs nationaux, de réserves et la mise en place d'un code forestier
et d'un code de la chasse et la faune.
Les méthodes de conservations ainsi
élaborées par le gouvernement ont permis de préserver
encore une partie considérable de la biodiversité jusqu'à
ces dernières décennies. C'est pendant cette période que
deux facteurs dénaturants et puissants sont venus modifier façon
sensible le potentiel des ressources naturelles et de la biodiversité.
Il s'agit de la sécheresse avec ses conséquences et d'une
croissance démographique qui est de l'ordre de 3% pour un taux de
croissance économique légèrement inférieure
jusqu'en 1994, date de la dévaluation.
Dans le même temps, la dépendance des populations
rurales et de leurs animaux vis-à-vis des ressources naturelles s'est
accrue. Il en résulte une surcharge des zones pastorales ; ce qui a
contribué à une baisse sensible de la productivité dans
les pâturages. Cette surcharge s'est en outre accentuée en raison
de l'extension des terres de cultures rendues nécessaires par la
poussée démographique. Ceci a contribué en de nombreux
points à la rupture des équilibres sans pour autant participer
à la résolution des problèmes alimentaires dans le
pays.
Il s'agit alors d'analyser les stratégies
élaborées par la population en tenant compte de leur situation
économique et sociale, ce qui permettra de mettre en évidence
les capacités de réactions et d'innovations des ruraux face
à des modifications environnementales.
Mais faudra-t-il d'abord avoir une bonne connaissance des
caractéristiques physiques du milieu d'étude et des
systèmes de productions développés dans la zone. Ces
analyses, combinées au diagnostic des ressources naturelles pourront
permettre de connaître les modes de gestions locaux et l'état de
leurs dégradations. A terme ils nous permettront de proposer des
solutions susceptibles d'apporter un plus aux techniques de conservations
déjà établies.
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