AVANT PROPOS
Ce travail d'étude et de recherche s'inscrit dans le
cadre d'un long questionnement. Les enseignements que nous avons reçus
jusqu'à la maîtrise et la lecture d'ouvrages traitant de
l'environnement ont aiguisé notre sensibilité à
l'égard d'un domaine dont l'enjeu est mondial. A cela, s'ajoute un voeu
personnel de travailler hors de Dakar. Car, pour mes premiers pas vers la
recherche, il était important que je me départisse du cadre de
vie que je connais.
C'est alors dans un souci de connaître les modes de vie
des populations, leurs différentes réactions face à un
environnement qui se fragilise que notre option s'est tournée vers la
zone du Ferlo. La particularité que pose Vélingara en termes de
gestion des ressources naturelles se perçoit dans sa dynamique de
réceptacle de troupeaux transhumants, d'exploitations des ressources
naturelles et de production agricole. C'est une Communauté rurale dont
les statuts juridiques ont changé et qui voit sa population augmenter
d'année en année.
C'est à ces différents phénomènes
que nous avons tenté d'apporter un éclaircissement.
Toutefois, l'on sache que ce travail constitue un premier pas
dans gotha des recherches où de façon perpétuelle on doit
se remettre en question. Alors qu'il profite de la critique scientifique qui
permettra de l'améliorer. L'essentiel pour nous, c'était de faire
une nouvelle lecture des dynamiques de gestion des ressources naturelles
à Vélingara. Ainsi, ce TER représente une modeste
contribution à la connaissance du Ferlo.
PROBLEMATIQUE
Le problème de l'environnement au Sénégal
comme dans plusieurs pays du sahel se pose en terme de dégradation
avancée des ressources naturelles, conséquence des
déficits pluviométriques, et de la sécheresse avec comme
corollaire l'avancée du désert, une diminution des ressources
renouvelables et des besoins accrus d'une population en augmentation cherchant
l'amélioration de leurs conditions de vie.
Actuellement, même si les causes liées aux
facteurs naturels sont établies dans le processus de dégradation
des ressources naturelles, il semble bien que l'homme a une part de
responsabilité par ses activités :
- L'agriculture par le défrichement soutenu et par les
de cultures de rentes arachides, coton qui consomme beaucoup d'espace.
- L'élevage par le surpâturage extensif utilisant
les grands espaces de transhumances.
- L'exploitation forestière par le déboisement
d'importants massifs forestiers qui réduit les ressources et la chasse
qui décime les derniers animaux sauvages.
Mais certaines de ces pratiques étant
considérées aujourd'hui comme non rentables, les populations ont
développé des stratégies qui vont de l'acquisition de
nouvelles terres, l'orpaillage à l'utilisation des produits de
cueillettes. Ceux-ci sont mis à des fins commerciales ou de
consommation. Tous ces facteurs combinant leurs actions destructrices ont
accéléré la diminution des paysages, plaçant de ce
fait les sociétés rurales sénégalaises face
à de nombreux défis, devant lesquels elles doivent
réagir.
La prise de conscience de ces problèmes pose toute la
problématique de l'utilisation de la gestion des ressources naturelles
mais aussi l'intérêt de la connaissance des différentes
transformations dont les milieux ruraux sont sujet.
C'est dans ce souci que le Sénégal a
ratifié plusieurs conventions et mis en place des codes, des plans
d'action et projets environnementaux.
Avec la décentralisation, la nouvelle approche
donnée à l'environnement et à la gestion des ressources
naturelles plus particulièrement, s'inscrit dans un cadre qui
privilégie de plus en plus la démarche participative incluant les
populations à la base. C'est dans ce contexte qu'il faut situer les
actions du PGIES (projet de gestion intégré des
écosystèmes du Sénégal) dans la réserve de
faune du Ferlo Sud. Il se veut un plan d'aménagement de cogestion et
d'utilisation durable des aires protégées et de leurs
périphéries intégrant les ressources naturelles
communautaires et leurs terroirs villageois.
Le diagnostic et la gestion des ressources naturelles dans la
communauté rurale de Vélingara s'inscrivent dans une logique de
compréhension des problèmes environnementaux dans la
région du Ferlo et de facilitation à la mise en oeuvre de projets
de cogestion des ressources naturelles.
La communauté rurale de vélingara Ferlo est
située dans le département de Ranerou Ferlo dans la région
de Matam. Avec une superficie de 2611,7 km2, la localité, en plus
d'être un milieu d'agriculture et d'élevage a la
particularité d'abriter la réserve sylvopastorale de
vélingara, de Mbem Mbem, de Sab Sabré et d'être la zone
arachidière du Ferlo.
Les populations étant essentiellement
dépendantes des ressources naturelles, l'économie locale se fonde
sur leur exploitation.
Avec les problèmes que posent l'agriculture et
l'élevage (pauvreté des sols, diminution des rendements,
envahissement des cultures par les animaux sauvages, dette agricole conflit de
pâturage ...), l'exploitation des produits forestiers semble être
plus rentable et moins pénible pour les populations.
La gestion participative suppose :
· La connaissance des ressources et les facteurs de
dégradation
· L'analyse du milieu occupé et exploité
par les populations, la connaissance des populations, de leurs activités
économiques basées sur les ressources
· L'identification des contraintes et des
hypothèses de solution.
Ces objectifs à atteindre nous suggère une
méthodologie qui a reposé sur une association de techniques
interdépendantes et d'instruments de traitement géographiques, il
s'agit :
Ø De la recherche documentaire qui nous a permis
à travers la Bibliothèque Universitaire (BU), l'Institut
Fondamental de l'Afrique Noire (IFAN) et la bibliothèque du
département de géographie d'avoir une meilleure approche du sujet
et plus d'informations sur le milieu étudié.
Les ouvrages d'ordre général consultés
ont essentiellement trait aux milieux ruraux (développement rural,
végétation, foresterie rurale, ...) et au concept de gestion de
ressources naturelles ...
Par ailleurs, les mémoires de maîtrise, de DEA et
les thèses de géographie nous ont été d'un grand
apport dans les différentes démarches à suivre.
Ø Les documents administratifs nous ont permis une
meilleure connaissance des procédures en matière de
décentralisation et de gestion des ressources naturelles
Ø Les services ou structures extra universitaires ont
directement ou indirectement des rapports avec le sujet ou la zone
d'étude en l'occurrence l'institut de recherche et développement
(IRD), le Centre de suivi écologique (CSE), la Direction de
l'Aménagement du Territoire (DAT), le projet d'appui à
l'élevage (PAPEL), la direction de l'environnement, le centre culturel
américain avec son accès gratuit sur Internet, Enda
Environnement, la direction de la météorologie nationale, la
direction des Eaux, forêts, chasse et de la conservation des sols
(DEFCCS) qui a mis à notre disposition son bureau de documentation et
nous a mis en rapport avec le poste de Ranérou.
Ø L'élaboration d'un guide d'entretien qui est
fait en fonction du souci de réponses escomptées aux
différents questionnements (connaissance de la communauté rurale
et des villages qui la composent, des structures présentent, des
précisions sur l'exploitation des ressources naturelles, les
potentialités, les contraintes et les autres activités, ...).
Enfin, durant notre péripétie (21 jours), nous
avons successivement, dans la région de Matam, visité Ourossogui
(Inspection des eaux et forêts), le PRODAM, Conseil régional de
Matam. A Ranerou on a visité l'unité pastorale de Loumboul S.
Abdoul, la réserve sylvo-pastorale de Younouféré avant
d'arriver à Vélingara Ferlo.
Les objectifs cités et la méthodologie nous
suggèrent le plan suivant :
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