UNIVERSITÉ CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR
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FACULTÉ DES LETTRES ET SCIENCES HUMAINES
*****
DÉPARTEMENTS DE GÉOGRAPHIE
SUJET :
DIAGNOSTIC DES RESSOURCES NATURELLES ET LEUR GESTION
DANS LA COMMUNAUTÉ RURALE DE VÉLINGARA FERLO
Présenté par : Sous
la direction de :
Souleymane KOUTOUDIO Amadou Abdoul SOW
Maître Assistant
Année Universitaire 2004-2005
REMERCIEMENTS
Ø Merci à mon père, feu ma mère
et ma grand-mère pour m'avoir guider sur le droit chemin.
Ø D'abord à l'égard de tous les
enseignements et professeurs en particulier ceux du département de
géographie j`aimerais exprimer toute ma gratitude pour avoir
guidé mes pas et m'inculper l'amour de la connaissance.
Ø A monsieur Amadou A. SOW nous accordons une mention
spéciale et tenons à le remercier par sa rigueur sans laquelle
notre travail risquait de prendre du temps.
Tous nos remerciements à :
Ø Monsieur Ndiaye Sarr, informaticien au PGIES qui nous
a été d'un grand apport.
Ø Tous les agents de la direction des eaux et
forêts : commandant Diop ( Dakar), inspecteur Sow (Ourossogui),
capitaine Ndiaye (Ranerou), Thioub (Younouféré), Diedhiou
(Vélingara) et à l'agent Diankha (Ranérou) pour les
entretiens, déplacements et logement.
Ø Monsieur Sellé Diagne agent CERP de
Ranérou et M. Sagna chef de CERP de Vélingara pour leurs
orientations et suggestions qui nous ont permis de bien connaître les
réalités du milieu.
Ø Le Sous-préfet de Vélingara pour le
temps qu'il nous a accorder.
Ø Le service de l'élevage de Matam
Ø L'adjoint Gouverneur de Matam
Ø Monsieur Kandé (service de
l'élevage)
Ø Nous remercions toute la famille Sy à
Ourossogui pour leur accueil.
Ø Monsieur Guiro de CERFLA Dakar.
Ø Monsieur Dabo du PNIR
Ø Nous remercions aussi toutes les personnes qui de
près ou de loin ont participé à l'élaboration du
TER.
Ø A nos amis : Moussa Diallo Diop. Saphietou
Guèye, Magatte Sarr, Amadou Samb, Youba Sow, El Hadji W. Sarr, Youssou
M. Diop, Mamadou Mané, Alain Diatta, Séga Diallo, Waly D. Thiam.
Ø Et au club Nanbudo Sénégal. Nous disons
merci pour leur soutien.
SIGLE ET
ABRÉVIATIONS
ADESAH / Association des Défenseurs de l'environnement
Sahéliens
ASC : Association Sportive et Culturelle
CEM : Collège d'Enseignement Moyen
CERP : Centre d'Expansion Rurale Polyvalent
CR : Communauté Rurale
CRS : Catholic Relief Service
CLCFB: Comité de Lutte Contre les Feux de Brousse
EGAB : Entente des Groupements Associés de Barkedji
ENDA : Environnement et Développement Africain
FNRAA : Fonds National de Recherches Agricoles et
Agroalimentaires
GIE : Groupement d'Intérêt Economique
GPF : Groupement de Promotion Féminine
ONG : Organisation Non Gouvernementale
PAPEL : Projet d'Appui à l'Elevage
PAM : Programme Alimentaire Mondial
PGIES : Projet de Gestion Intégré des
Ecosystèmes du Sénégal
PSAOP : Programme des Services d'Appui aux Organisations de
Producteurs
PLD : Plan Local de Développement
RFFN : Réserve de Faune du Ferlo Nord
RFFS : Réserve de Faune du Ferlo Sud
RSP : Réserve Sylvopastorale
AVANT PROPOS
Ce travail d'étude et de recherche s'inscrit dans le
cadre d'un long questionnement. Les enseignements que nous avons reçus
jusqu'à la maîtrise et la lecture d'ouvrages traitant de
l'environnement ont aiguisé notre sensibilité à
l'égard d'un domaine dont l'enjeu est mondial. A cela, s'ajoute un voeu
personnel de travailler hors de Dakar. Car, pour mes premiers pas vers la
recherche, il était important que je me départisse du cadre de
vie que je connais.
C'est alors dans un souci de connaître les modes de vie
des populations, leurs différentes réactions face à un
environnement qui se fragilise que notre option s'est tournée vers la
zone du Ferlo. La particularité que pose Vélingara en termes de
gestion des ressources naturelles se perçoit dans sa dynamique de
réceptacle de troupeaux transhumants, d'exploitations des ressources
naturelles et de production agricole. C'est une Communauté rurale dont
les statuts juridiques ont changé et qui voit sa population augmenter
d'année en année.
C'est à ces différents phénomènes
que nous avons tenté d'apporter un éclaircissement.
Toutefois, l'on sache que ce travail constitue un premier pas
dans gotha des recherches où de façon perpétuelle on doit
se remettre en question. Alors qu'il profite de la critique scientifique qui
permettra de l'améliorer. L'essentiel pour nous, c'était de faire
une nouvelle lecture des dynamiques de gestion des ressources naturelles
à Vélingara. Ainsi, ce TER représente une modeste
contribution à la connaissance du Ferlo.
PROBLEMATIQUE
Le problème de l'environnement au Sénégal
comme dans plusieurs pays du sahel se pose en terme de dégradation
avancée des ressources naturelles, conséquence des
déficits pluviométriques, et de la sécheresse avec comme
corollaire l'avancée du désert, une diminution des ressources
renouvelables et des besoins accrus d'une population en augmentation cherchant
l'amélioration de leurs conditions de vie.
Actuellement, même si les causes liées aux
facteurs naturels sont établies dans le processus de dégradation
des ressources naturelles, il semble bien que l'homme a une part de
responsabilité par ses activités :
- L'agriculture par le défrichement soutenu et par les
de cultures de rentes arachides, coton qui consomme beaucoup d'espace.
- L'élevage par le surpâturage extensif utilisant
les grands espaces de transhumances.
- L'exploitation forestière par le déboisement
d'importants massifs forestiers qui réduit les ressources et la chasse
qui décime les derniers animaux sauvages.
Mais certaines de ces pratiques étant
considérées aujourd'hui comme non rentables, les populations ont
développé des stratégies qui vont de l'acquisition de
nouvelles terres, l'orpaillage à l'utilisation des produits de
cueillettes. Ceux-ci sont mis à des fins commerciales ou de
consommation. Tous ces facteurs combinant leurs actions destructrices ont
accéléré la diminution des paysages, plaçant de ce
fait les sociétés rurales sénégalaises face
à de nombreux défis, devant lesquels elles doivent
réagir.
La prise de conscience de ces problèmes pose toute la
problématique de l'utilisation de la gestion des ressources naturelles
mais aussi l'intérêt de la connaissance des différentes
transformations dont les milieux ruraux sont sujet.
C'est dans ce souci que le Sénégal a
ratifié plusieurs conventions et mis en place des codes, des plans
d'action et projets environnementaux.
Avec la décentralisation, la nouvelle approche
donnée à l'environnement et à la gestion des ressources
naturelles plus particulièrement, s'inscrit dans un cadre qui
privilégie de plus en plus la démarche participative incluant les
populations à la base. C'est dans ce contexte qu'il faut situer les
actions du PGIES (projet de gestion intégré des
écosystèmes du Sénégal) dans la réserve de
faune du Ferlo Sud. Il se veut un plan d'aménagement de cogestion et
d'utilisation durable des aires protégées et de leurs
périphéries intégrant les ressources naturelles
communautaires et leurs terroirs villageois.
Le diagnostic et la gestion des ressources naturelles dans la
communauté rurale de Vélingara s'inscrivent dans une logique de
compréhension des problèmes environnementaux dans la
région du Ferlo et de facilitation à la mise en oeuvre de projets
de cogestion des ressources naturelles.
La communauté rurale de vélingara Ferlo est
située dans le département de Ranerou Ferlo dans la région
de Matam. Avec une superficie de 2611,7 km2, la localité, en plus
d'être un milieu d'agriculture et d'élevage a la
particularité d'abriter la réserve sylvopastorale de
vélingara, de Mbem Mbem, de Sab Sabré et d'être la zone
arachidière du Ferlo.
Les populations étant essentiellement
dépendantes des ressources naturelles, l'économie locale se fonde
sur leur exploitation.
Avec les problèmes que posent l'agriculture et
l'élevage (pauvreté des sols, diminution des rendements,
envahissement des cultures par les animaux sauvages, dette agricole conflit de
pâturage ...), l'exploitation des produits forestiers semble être
plus rentable et moins pénible pour les populations.
La gestion participative suppose :
· La connaissance des ressources et les facteurs de
dégradation
· L'analyse du milieu occupé et exploité
par les populations, la connaissance des populations, de leurs activités
économiques basées sur les ressources
· L'identification des contraintes et des
hypothèses de solution.
Ces objectifs à atteindre nous suggère une
méthodologie qui a reposé sur une association de techniques
interdépendantes et d'instruments de traitement géographiques, il
s'agit :
Ø De la recherche documentaire qui nous a permis
à travers la Bibliothèque Universitaire (BU), l'Institut
Fondamental de l'Afrique Noire (IFAN) et la bibliothèque du
département de géographie d'avoir une meilleure approche du sujet
et plus d'informations sur le milieu étudié.
Les ouvrages d'ordre général consultés
ont essentiellement trait aux milieux ruraux (développement rural,
végétation, foresterie rurale, ...) et au concept de gestion de
ressources naturelles ...
Par ailleurs, les mémoires de maîtrise, de DEA et
les thèses de géographie nous ont été d'un grand
apport dans les différentes démarches à suivre.
Ø Les documents administratifs nous ont permis une
meilleure connaissance des procédures en matière de
décentralisation et de gestion des ressources naturelles
Ø Les services ou structures extra universitaires ont
directement ou indirectement des rapports avec le sujet ou la zone
d'étude en l'occurrence l'institut de recherche et développement
(IRD), le Centre de suivi écologique (CSE), la Direction de
l'Aménagement du Territoire (DAT), le projet d'appui à
l'élevage (PAPEL), la direction de l'environnement, le centre culturel
américain avec son accès gratuit sur Internet, Enda
Environnement, la direction de la météorologie nationale, la
direction des Eaux, forêts, chasse et de la conservation des sols
(DEFCCS) qui a mis à notre disposition son bureau de documentation et
nous a mis en rapport avec le poste de Ranérou.
Ø L'élaboration d'un guide d'entretien qui est
fait en fonction du souci de réponses escomptées aux
différents questionnements (connaissance de la communauté rurale
et des villages qui la composent, des structures présentent, des
précisions sur l'exploitation des ressources naturelles, les
potentialités, les contraintes et les autres activités, ...).
Enfin, durant notre péripétie (21 jours), nous
avons successivement, dans la région de Matam, visité Ourossogui
(Inspection des eaux et forêts), le PRODAM, Conseil régional de
Matam. A Ranerou on a visité l'unité pastorale de Loumboul S.
Abdoul, la réserve sylvo-pastorale de Younouféré avant
d'arriver à Vélingara Ferlo.
Les objectifs cités et la méthodologie nous
suggèrent le plan suivant :
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS
SIGLE ET ABREVIATIONS
AVANT PROPOS
PROBLEMATIQUE
SOMMAIRE
INTRODUCTION
8
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DE LA
COMMUNAUTE RURALE DE VELINGARA FERLO
10
CHAPITRE I : LE MILIEU PHYSIQUE
11
1.1- LE CLIMAT
11
1.1.1- Les précipitations
11
1.1.2 Les températures
13
I.2- LE RELIEF ET LES TYPES DE SOLS
14
I.3- LES CARACTÉRISTIQUES DE LA
VÉGÉTATION ET DE LA FAUNE
14
CHAPITRE II : LA POPULATION ET SON
INSTALLATION
16
2.1- EVOLUTION DE LA POPULATION
16
2.2- La structure par âge et par sexe
16
2.3- Composition ethnique et religieuse
17
2.3.1- Répartitions ethniques
17
2.4- COMPOSITION SELON LA TAILLE ET LA
DENSITÉ
19
2.5- EDUCATION FORMATION ET ENCADREMENT DE LA
CR
20
2.6- DYNAMIQUE ET MOUVEMENT DE LA POPULATION
21
CHAPITRE III : LES INFRASTRUCTURES ET
ÉQUIPEMENT DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL
23
3.1- LES INFRASTRUCTURES SANITAIRES ET
ÉDUCATIVES
23
3.1.1- Service vétérinaire
24
2.1.2- Infrastructures éducatives
24
3.2- LES INFRASTRUCTURES DE DÉVELOPPEMENT
ÉCONOMIQUE
25
3.2.1- Les boutiques
25
3.2.2- Les télécentres
25
3.3- LES ÉQUIPEMENTS DE DÉVELOPPEMENT
SOCIAL
25
3.3.1- Les puits et forages
25
3.3.2- Les moulins
26
3.4- LES INFRASTRUCTURES DE TRANSPORT
26
CHAPITRE I : DIAGNOSTICS DES
RESSOURCES NATURELLES
29
1.1- LES SOLS
29
1.2- LES RESSOURCES EN EAU
29
1.2.1- Les eaux de pluies
29
1.2.2- Les eaux de surface
29
1.2.3- Les eaux souterraines
30
1.3- LES RESSOURCES VÉGÉTALES
32
1.3.1- Les réserves sylvopastorales
32
1.3.2- Les potentialités
végétales
33
1.4- LA FAUNE
33
1.5- LES FACTEURS DE DÉGRADATION DES
RESSOURCES NATURELLES DANS LA CR
34
1.6- LES IMPACTS DE LA DÉGRADATION DES
RESSOURCES NATURELLES SUR LA CR
38
CHAPITRE II- LES SYSTÈMES DE
PRODUCTION
41
2.1- L'AGRICULTURE
41
2.1.1- L'accès à la terre
41
2.1.2- Les cultures pratiquées et leur
rendement
42
2.1.3- La commercialisation
43
2.2- L'ÉLEVAGE
44
2.2.1- La composition du cheptel
44
2.2.2- Alimentation du bétail
45
2.2.3- Le mouvement du bétail
46
2.2.4- Les sources d'abreuvements
47
2.3- RAPPORTS POPULATION AGRICULTURE ET
ÉLEVAGE
48
2.4- LES ACTIVITÉS DE
PRÉLÈVEMENTS
48
2.5- COMMERCE ET ARTISANAT
49
2.5.1- Le commerce
49
2.5.2- L'artisanat
52
CHAPITRE III : LES FORMES
D'UTILISATION DU MILIEU ET DES RESSOURCES NATURELLES
53
3.1- L'ESPACE AGRICOLE DE LA CR
53
3.2- UTILISATION DU MILIEU ET DES RESSOURCES
NATURELLES PAR LES TRANSHUMANTS ET LEURS TROUPEAUX
55
3.2.1- Par les transhumants
55
3.2.2- Le bétail
55
3.3- LES PRODUITS À VALEURS
ÉCONOMIQUES ET DE CONSOMMATION
57
TROISIÈME PARTIE : GESTION DES
RESSOURCES NATURELLES DANS LA COMMUNAUTÉ RURALE
62
CHAPITRE I : LES ACTEURS DE LA
GESTION
63
1.1- LE CONSEIL RURAL
63
1.2- LES SERVICES ÉTATIQUES
64
1.3- LES STRUCTURES INTERNES
65
1.3.1- Les associations
65
1.3.2- Les groupements
66
1.4- LES STRUCTURES EXTERNES
68
1.5- LES RELATIONS ENTRE LES STRUCTURES
69
CHAPITRE II : FORMES DE GESTION DES
RESSOURCES
71
2.1- LES TYPES DE GESTION DU SOL
71
2.2- CONSERVATION ET GESTION DE L'EAU
72
2.3- PROTECTION DU COUVERT
VÉGÉTAL
74
2.4- AMÉNAGEMENT DE L'ESPACE PASTORAL ET
PROTECTION DE LA FAUNE
75
2.5- PROTECTION DE LA FAUNE
77
CHAPITRE III :APPROCHE
AMÉNAGEMENT ET CAPACITÉ DES POPULATIONS À COGÉRER
LES RN.
80
3.1- LES OBJECTIFS DU PGIES
80
3.2- APPROCHE AMÉNAGEMENT DANS LA CR DE
VÉLINGARA
81
3.2.1- Identification des principaux atouts
81
3.2.2- Identification des principales
contraintes
81
3.2.3- Capacités des populations
à cogérer les ressources naturelles
83
CONCLUSION GÉNÉRALE
85
BIBLIOGRAPHIE
87
ANNEXES
90
INTRODUCTION
L'exercice de gestion des ressources naturelles dans la
plupart des pays d'Afrique subsahariens constitue une réponse à
la crise de développement intervenue à partir des années
1960.
La prise de conscience du caractère structurel et
global de la crise environnementale a conduit à plusieurs assises
internationales. Le Sénégal, en signant la convention
internationale sur la diversité biologique à Rio en Juin 1992 est
venu offrir un cadre formel qui devrait permettre de confirmer et d'harmoniser
des traditions répandues et une politique gouvernementale de
conservation des ressources naturelles.
C'est pourquoi au plan réglementaire des mesures ont
été prises : il s'agit essentiellement de la création
de parcs nationaux, de réserves et la mise en place d'un code forestier
et d'un code de la chasse et la faune.
Les méthodes de conservations ainsi
élaborées par le gouvernement ont permis de préserver
encore une partie considérable de la biodiversité jusqu'à
ces dernières décennies. C'est pendant cette période que
deux facteurs dénaturants et puissants sont venus modifier façon
sensible le potentiel des ressources naturelles et de la biodiversité.
Il s'agit de la sécheresse avec ses conséquences et d'une
croissance démographique qui est de l'ordre de 3% pour un taux de
croissance économique légèrement inférieure
jusqu'en 1994, date de la dévaluation.
Dans le même temps, la dépendance des populations
rurales et de leurs animaux vis-à-vis des ressources naturelles s'est
accrue. Il en résulte une surcharge des zones pastorales ; ce qui a
contribué à une baisse sensible de la productivité dans
les pâturages. Cette surcharge s'est en outre accentuée en raison
de l'extension des terres de cultures rendues nécessaires par la
poussée démographique. Ceci a contribué en de nombreux
points à la rupture des équilibres sans pour autant participer
à la résolution des problèmes alimentaires dans le
pays.
Il s'agit alors d'analyser les stratégies
élaborées par la population en tenant compte de leur situation
économique et sociale, ce qui permettra de mettre en évidence
les capacités de réactions et d'innovations des ruraux face
à des modifications environnementales.
Mais faudra-t-il d'abord avoir une bonne connaissance des
caractéristiques physiques du milieu d'étude et des
systèmes de productions développés dans la zone. Ces
analyses, combinées au diagnostic des ressources naturelles pourront
permettre de connaître les modes de gestions locaux et l'état de
leurs dégradations. A terme ils nous permettront de proposer des
solutions susceptibles d'apporter un plus aux techniques de conservations
déjà établies.
PREMIERE PARTIE :
PRESENTATION DE LA COMMUNAUTE RURALE DE VELINGARA
FERLO
CHAPITRE I : LE MILIEU
PHYSIQUE
La communauté rurale de Vélingara Ferlo, est
depuis 2002 rattachée à la nouvelle région de Matam en
l'occurrence au département de Ranérou. Avant ce
détachement, elle appartenait à la région de
Linguère. Elle s'étend sur 2611.7 km soit 4,7 fois la
région de Dakar. Elle est limitée au Nord par la
communauté rurale de Barkédji (département de
Linguère), au Sud Est par la communauté rurale de Kouthiaba
(département de Tambacounda), au Sud Est par la communauté de
Ribot Escale (département de Kaffrine), à l'Est par la
communauté rurale de Houdallah (département de Ranérou) et
à l'Ouest par celle de Thieul (département de Linguère).
La communauté rurale est à 185 km du chef lieu de la
région de Matam.
1.1- LE CLIMAT
Comme la plupart des pays sahéliens, le
Sénégal est sous l'influence de deux saisons ; une saison
des pluies et une saison sèche. Mais les caractéristiques du
climat ne sont pas les mêmes selon les régions.
1.1.1- Les
précipitations
A Vélingara, la saison pluvieuse se situe entre le mois
de Juillet et Septembre. La pluviométrie est généralement
constante à Vélingara même si parfois elle présente
des pics comme en 2003 où on a enregistré 653,4 mm en 34 jours de
pluie. Le nombre de jour de pluie tourne autour de 30.
La situation pluviométrique de Vélingara Ferlo
se présente comme suit :
Tableau I : Situation pluviométrique de
Vélingara
Années
|
Hauteurs (mm)
|
Nombre de jours
|
1994
|
541,8
|
34
|
1995
|
393,9
|
20
|
1996
|
356,3
|
19
|
1997
|
190,5
|
16
|
1998
|
476,3
|
21
|
1999
|
495,5
|
21
|
2000
|
534,5
|
28
|
2001
|
475,0
|
24
|
2002
|
249,8
|
15
|
2003
|
653,4
|
34
|
Source : Station
pluviométrique de Ranérou.
Graphique 1 : Evolution des pluies selon la
hauteur
Graphique 2 : Evolution des pluies selon le nombre
de jours
La situation pluviométrique est très erratique
et reste globalement déficitaire. Le record pluviométrique s'est
abattu en 2003.
1.1.2 Les
températures
La température est un élément très
important dans la zone puisqu'elle peut déterminer l'attractivité
ou la répulsion de la zone. Le département de Ranérou est
ainsi parcouru par deux vents : l'alizé continental très
chaud et sec avec des vitesses de vents qui tournent autour de 1 à 8
m/s. et de direction NNE et la mousson avec des vents qui tournent de 1
à 5 m/s. Ces derniers viennent du Sud. La période de basse
température se situe entre le mois de Juillet et le mois de Janvier.
Elles situent entre 10° et 12° d'après les données de la
station pluviométrique de Ranérou.
Les plus fortes températures sont enregistrées
entre Février et Juin avec des pics pouvant atteindre 48° C des la
première quinzaine du mois de Mai. La température moyenne est
généralement de 45° C. Dans le département, la
durée moyenne de l'insolation est de 2880 heures soient 7 à 8h
par jour. Elle est faible au mois d'Août et longue au mois de Mars. De
Décembre à Juin l'humidité relative est faible à
cause des litho-météores.
I.2- LE RELIEF ET LES TYPES
DE SOLS
Le relief est essentiellement constitué de bas
plateaux, de formations dunaires et de vallées mortes. Vélingara
est la zone sableuse du Ferlo, on distingue ainsi trois types de sols :
· Les sols argilo sableux ou Deck Dior (25% du
territoire) aptes à l'agriculture,
· Les sols sablo argileux ou Dior (30% du territoire)
encore appelés « sangré », ils sont aptes
à l'agriculture.
· Les sols latéritiques ou cuirassés
(baljol)
La pluralité des sols caractérise les
différentes formations végétales de la zone.
I.3- LES
CARACTÉRISTIQUES DE LA VÉGÉTATION ET DE LA FAUNE
La végétation de Vélingara est
caractéristique de celle du Ferlo avec une dominance de l'Acacia
senegalensis et de l'Acacia seyal.
Au niveau de la communauté rurale, elle est
essentiellement composée de Combrétacées et de
Mimosacées (épineux). On note par contre une présence
remarquable de papillonnacées tels que le Pterocarpus lucens
qui pousse généralement au niveau des cuirasses. Les principales
espèces sur sols dior sont : Guiera senegalensis (Ngeer),
Combretum glutinosum (Ratt), Combretum micranthum
(kinkéliba), Boscia senegalensis.
Les mimosacées sont situées autour des grandes
marres et bas-fonds, les principales espèces sont Acacia
senegalensis, Acacia seyal et les Balanites.
La communauté rurale abrite aussi trois réserves
sylvopastorales (Vélingara, Mbem Mbem et Sab Sabré) qui
contiennent les principales espèces représentatives du Ferlo. Il
s'agit du Pterocarpus erinacens (Venn), Acacia nilotica
(gonaquier ou neb neb), Brassus flobillifer (ronier), Debergia
Melanoxilone (dialaban), Ziziphus mauritiana (jujubbier),
Sclerocarya birea (ber), Erena bicolor (Kel), Balanites
aegyptiaca (soump) et Nitragyna mernis (khos).
La faune : La plupart des animaux
sauvages ont de nos jours disparu dans la zone. On ne trouve plus les
panthères, les chacals et les autruches sont devenus rares. On y trouve
néanmoins beaucoup de pintades, des calaos, des hyènes.
CHAPITRE II : LA
POPULATION ET SON INSTALLATION
D'après le chef de village de Vélingara wolof
Ablaye Niang, l'installation et le peuplement de la localité serait
liée à sa nature prospère et sécurisée.
2.1- EVOLUTION DE LA
POPULATION
De la même source, Vélingara est fondée
par Dialal Coly, Sambadou Dia, Gallo Diop et Birame Ndao. Ils sont venus du
Djolof entre Dahara et Linguère où la fréquence des feux
de brousse et les conflits ont fait déplacer certaines populations.
Déjà en 1945 il y avait un puits. C'est en 1950 que le premier
forage fut installé. Les conditions de vie étaient favorables
à l'élevage et à l'agriculture. Beaucoup de transhumants
sont venus se sédentariser à Vélingara. C'est ainsi que de
nouveaux villages ont continuellement vu le jour autour de Vélingara
wolof. Il s'agit essentiellement de Mbonay II qui a environ 50 ans et dont la
population est venue du haut Ferlo. Il y a également Saldow
créé seulement depuis trois ans et qui compte vingt
ménages de transhumants fatigués de se déplacer (14 km de
Vélingara).
2.2- La structure par âge
et par sexe
D'après la monographie du conseil d'expansion rural
polyvalent, la population de la communauté rurale est estimée
à 15913 habitants en 2003. Le rattachement de Vélingara au
département de Vélingara Ferlo depuis 2002, le
développement des villages non officiels et des hameaux rendent
difficile une évaluation exacte de la population. Pour l'heure, les
statistiques sur la nouvelle région de Matam ne sont pas encore
disponibles.
Dans la communauté rurale, la population
juvénile de moins de 18 ans est estimée à 8388 soit un
taux de 52,71%. La tranche d'âge de 18 à 60 ans est estimée
à 7525 habitants.
Au niveau régional, la répartition par sexe
donne 46% pour les hommes et 54% pour les femmes. La situation de
Vélingara confirme cette tendance et on estime les femmes à 8083
soit 50,79% de la population. Les hommes représentent 7830 habitants.
2.3- Composition ethnique et
religieuse
2.3.1- Répartitions
ethniques
La population de Vélingara Ferlo est composée de
Peulh, Wolof, Maure et Sérères. Les Wolofs ont, semble t-il,
installé le premier village, mais ce sont les peulhs qui sont venus
peupler la zone.
Tableau II : Structure ethnique de la
population
Ethnie
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Peulh
|
14923
|
93,8%
|
Wolof
|
598
|
3,73%
|
Maure
|
369
|
2,31%
|
Serère
|
23
|
0,14%
|
Total
|
15913
|
100%
|
Source : CERP Vélingara, juillet 2004
Graphique 3 : Répartition de la population selon
l'ethnie
Les peulhs, eux même, se divisent en plusieurs
entités dont chacune joue un rôle dans la vie sociale et
économique. Ils habitent dans presque tous les villages. Les peulhs se
distinguent en :
- Bisnaabé, les Ferlankés, les Diawbés,
les Habobés, les Djunguelbés, les Halalbés qui font de
l'élevage et de l'agriculture.
Les Wodabés et Ourourbés sont les principaux
transhumants. Ces derniers se sédentarisent de plus en plus.
La disposition dans l'espace donne la répartition
suivante :
Les Diawbés sont alignés surtout de Wendu Namari
à Louggueré Thioly et Vélingara.
Les Ferlankés se localisent surtout à
Vélingara, Mbem Mbem, Nakara et Bétel Touflé.
Les Djunguelbés sont à la frontière du
Saloum.
La plupart des regroupements et infrastructure sont
gérés par les Diawbés et les Ferlankés. Ils
gèrent le comité de lutte contre les feux de brousse, les forages
et sont plus représentatifs dans les GIE et GPF. Ils réclament en
quelque sorte un statut d'autochtone.
Les sérères se localisent surtout à
Samali et Touba Vélingara, ils sont agriculteurs et éleveurs.
Les Maures sont essentiellement des commerçants et
s'activent dans l'embouche.
Les wolofs sont plus représentatifs à
Vélingara centre et à Thionokh. Certains marabouts mourides ont
installé des Daara pour l'agriculture et l'enseignement du coran. Le
transport est assuré par les wolofs.
La religion pratiquée est l'islam. La confrérie
Tidiane domine suivie des Mourides et Khadres. Nous avons aussi une
minorité chrétienne représentée par les
sérères.
2.4- COMPOSITION SELON LA
TAILLE ET LA DENSITÉ
Les villages les plus gros sont en général ceux
qui sont pourvus d'infrastructure hydraulique et où est pratiquée
la culture arachidière.
Le développement de points d'eau et la
disponibilité du pâturage sont et aussi des facteurs importants de
l'implantation humaine. Thionokh, Vélingara, et Mbem Mbem sont des
marchés hebdomadaires. Boundou Mbaba est une zone arachidière et
très peuplée.
La population est mal répartie dans l'espace. La
densité au km2 est de 06 contre 12 au plan
régional.
2.5- EDUCATION FORMATION ET
ENCADREMENT DE LA CR
Dans la CR comme dans tout le Ferlo l'éducation fait
partie des secteurs les plus défavorisés. Son taux de couverture
est de 24% entre 2001 et 2002. Il s'y trouve 18 écoles dans 18 villages
pour 11 classes et 18 abris provisoires. Le personnel est de 28 pour un
effectif de 623 élèves dont 268 filles. A cela s'ajoute un CEM de
deux classes qui occupe la maison communautaire pour un effectif de 20
élèves.
La localisation des écoles pose un problème
d'accès pour les élèves. Les déplacements se font
à pieds ou à charrettes.
Selon les estimations du PNIR, les distances pour joindre les
écoles peuvent varier entre 0 à 10 kilomètres. L'ONG
CERFLA ( Centre d'Etude de Recherche et de Formation en Langues Africaines)
installés depuis 1999 a fortement appuyé l'alphabétisation
dans la localité.
La CR compte 18 classes puulars et 2 classes wolofs pour un
effectif de 470 réparti dans 11 villages avec 20 facilitateurs. A
côté de l'éducation, la formation et l'encadrement
constituent un volet important pour l'applicabilité des outils de
gestion des ressources naturelles mis en place.
Le service des eaux et forêts a son importance dans la
CR malgré l'insuffisance de ces moyens et du personnel. Il forme les
populations sur la mise en place des pépinières villageoises. Il
s'est démunit de sa tâche répressive et adopte de plus en
plus une mission d'appui conseil envers les populations par la sensibilisation,
la responsabilisation et l'encadrement technique.
Ceci a été à l'origine de la
création des comités de lutte contre les feux de brousse. Pour
une mission beaucoup plus large, nous avons le centre d'expression rural
polyvalent dont le chef se trouve à Vélingara. Il est technicien
de l'agriculture et le seul dans toute la CR. Le CERP a pour rôle de
coordonner les activités de développement à la base,
montage institutionnel des organisations communautaire de base ( GIE, GPF
associations), élaboration de projets et recherche de financement. Les
partenaires au développement n'étant pas toujours présents
dans la CR, tout le temps de suivi est assuré par le CERP.
Le chef du CERP de Vélingara a ainsi contribué
à la création et à l'encadrement du GPF (Ferlo vert) qui
s'active sur le reboisement et les pépinières et de l'ADESAH
(Association des Défenseurs de l'Environnement Sahélien).
Aux séances de renforcement dont
bénéficient les GPF ayant acquis leur financement, s'y ajoute la
formation des élus dans la gestion foncière et le domaine
national. Malgré ces grands pas, il reste beaucoup à faire. En
effet, l'agent des eaux et forêt et le chef de CERP logent dans les
locaux du sous-préfet et utilisent son véhicule pour leurs
déplacements. Ceci pose un grand problème d'emploi du temps parce
que le véhicule ne peut être utilisé que pendant les heures
libres du sous-préfet.
Signalons également la présence de certains
partenaires comme PAPEL, Enda santé, FNRAA. Enda environnement et qui
interviennent dans le développement de l'élevage, l'environnement
et la santé.
2.6- DYNAMIQUE ET MOUVEMENT
DE LA POPULATION
Les principales activités de la population tournent
autour de l'agriculture, l'élevage, l'artisanat et le commerce.
L'agriculture se divise en cultures millicoles
pratiquées par la plupart des populations et la culture
arachidière pratiquée par les wolofs et destinée à
la vente.
Le commerce prend une place de plus en plus importante dans la
CR. Plus de la moitié des boutiques appartiennent à des maures
venus de la Mauritanie. Ces derniers s'activent aussi dans l'embouche
bovine.
Les wolofs se distinguent dans le secteur du transport. Ils
sont très dynamiques et assurent les navettes Ranerou-
Younouféré- Barkedji- Vélingara. Ils transportent les
marchandises dans tous les « loumas » et disposent de
voitures 4x4 plus adaptées à ces types de terrain, mais aussi de
camion à deux ponts. Les populations sédentaires s'activent dans
l'exploitation forestière ( gomme arabique, jujubier, soump, ...). On
note aussi que les différentes formations et sensibilisations ont vu
naître plusieurs associations, GPF et GIE qui se consacrent le plus
souvent à des activités génératrices de revenu. Les
activités des populations sont plus ou moins liées au
déplacement qu'impose un élevage extensif compte tenu de
l'enclavement de la zone. Mais les mouvements de populations ne sont pas
toujours maîtrisés.
Nous en citerons toute fois trois :
- transhumance des bergers à la recherche d'eau et de
pâturage qui a lieu du mois de mars au mois de juillet avec comme
destination Kaolack, Gambie et Tamba. Mais la CR reçoit en permanence
des transhumants venus de Linguère et de Podor.
L'exode se fait vers les grandes villes du
Sénégal comme Thiès, Diourbel (Touba) et Dakar. On ne
dispose de chiffres exacts concernant l'émigration, mais elle est
très faible. La CR est dépourvue de route goudronnée.
CHAPITRE III : LES
INFRASTRUCTURES ET ÉQUIPEMENT DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE
ET SOCIAL
Malgré tous ces problèmes Vélingara est
en avance par rapport au autres CR en ce qui concerne les infrastructures.
3.1- LES INFRASTRUCTURES
SANITAIRES ET ÉDUCATIVES
La CR dispose de deux postes de santé dont un
construction à Thionokh sous la direction d'un infirmier chef de poste.
Il s'y trouve aussi 7 cases de santé pourvues chacune d'une matrone et
d'un agent de santé communautaire.
Tableau III : Situation des infrastructures
médicales
N°
|
Types d'infrastructures
|
Villages
|
Personnels
|
Etat
|
1
|
PS
|
Vélingara
|
ICP
|
F
|
2
|
PS
|
Tionokh Sangué
|
-
|
NF
|
3
|
CS
|
Tionokh Sangué
|
ASC Matrone
|
ME
|
4
|
CS
|
Bélel Toufolé
|
ASC Matrone.
|
F
|
5
|
CS
|
Médina Mbem- Mbem
|
ASC Matrone
|
F
|
6
|
CS
|
Boundou Mbaba Sinthiokh
|
ASC Matrone
|
F
|
7
|
CS
|
Dayane Guélodé
|
ASC Matrone
|
F
|
8
|
CS
|
Boundou Mbalu Barkedji
|
ASC Matrone
|
MF
|
9
|
CS
|
MbemMbem
|
ASC Matrone
|
MF
|
Ps : Poste de santé, CS : Case de
santé, ICP : Infirmier chef de poste
Source : PNIR, 2004
Le seul poste de santé de Vélingara pourvu pour
d'un ICP pour une population de 15913 habitants alors que la norme de l'OMS
fixe le taux à 10.000 habitants pour un poste de santé. Le
secteur est confronté à un problème de locaux et
d'équipement mais aussi de conservation de médicaments dès
lors que la localité est dépourvue d'électricité.
Dans toute la communauté rurale, il n'y a qu'une seule
pharmacie à Vélingara confrontée aux problèmes
d'approvisionnement et de conservation.
D'une manière générale, les infections
traitées sont les mêmes dans la zone. Il s'agit du paludisme au
premier plan, des infections respiratoires aiguës, et des dermatoses. Les
malades arrivent en général tardivement dans les structures de
santé. C'est après avoir épuisé toutes les
solutions traditionnelles que ces derniers se tournent vers les services
sanitaires.
3.1.1- Service
vétérinaire
Il existe dans la CR 11 parcs à vaccination construit
avec l'aide du PAPEL, un poste vétérinaire et 27 auxiliaires
vétérinaires. L'installation de vétérinaires
privés dans la zone à beaucoup contribué à la prise
en charge médicale du bétail. Dans la zone, les principales
infections sont :
- le botulisme (dû à un manque de calcium dans
l'eau des forages et puits). Il est très fréquent.
- La clavelé chez les petits ruminants qui est due
à un virus mélangé à l'herbe. Elle se
présente par des nodules dans la peau.
- Anthérotoxémie due à un manque
d'oxygène. Pasteurellose ovine et bovine sont aussi fréquentes.
Les campagnes de vaccination annuelle (octobre) subventionnées par
l'Etat ont beaucoup aidé les éleveurs dans tout le Ferlo.
2.1.2- Infrastructures
éducatives
En plus des 18 écoles présentes dans 18 villages
et le CEM de Vélingara, c'est le projet d'appui au plan d'action (PAPA)
qui a aidé à la construction de 22 classes dont 18 en puular et 2
en wolof (2002). Les pensionnaires sont en majorité des hommes
âgés de 16 à 55 ans. Les daara sont au nombre de 13 dont 5
à Vélingara.
3.2- LES INFRASTRUCTURES DE
DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE
Elles se regroupent essentiellement dans les marchés.
3.2.1- Les boutiques
Le PNIR a dénombré 38 boutiques à
Vélingara et 10 à Thionokh. Le reste est éparpillé
un peu partout dans la CR soit au total 87 boutiques. La majorité des
boutiques est détenue par les maures et portent sur la commercialisation
des denrées de première nécessité.
3.2.2- Les
télécentres
Dans toute la communauté rurale, seul Vélingara
wolof est pourvu en télécentre. On a dénombré 4
fonctionnels. Le reste des villages est coupé de toute communication.
A cela s'ajoute pour le même village une mutuelle
d'épargne et de crédit qui est sous la direction du chef de CERP
conséquence du manque de personnel qualifié. En matière de
communication, seule la chaîne nationale est captée. La radio
communautaire mise en place à Ranerou n'est pas encore fonctionnelle.
3.3- LES ÉQUIPEMENTS
DE DÉVELOPPEMENT SOCIAL
3.3.1- Les puits et forages
Le décompte du nombre de puits pose un grand
problème aux autorités et pour cause il y a toujours des puits
creusés sans autorisation. L'intervalle de décompte peut des
années.
L'ONG CERFLA, durant ses études, a
dénombré 47 puits alors que le PNIR en a compté 36. On
peut donc considérer qu'il y a en moyenne 41 puits dans la CR de
Vélingara.
Les forages sont au nombre de 3 :
Le forage de Vélingara possède un château
d'eau. Il est relié à deux antennes : une à
Séweldé située à 8 km au sud et une à
Sousset située au nord de Vélingara (Chef lieu). Malgré
l'acquisition d'une nouvelle motopompe il est fréquemment sujet à
un manque de gasoil soit par le déficit d'approvisionnement soit par
manque d'argent. Ceci fait que les populations restent parfois 3 à 4
jours sans eau.
Les forages de Mbem -Mbem et de Mboundou Mbaba se
réduisent à une machine et un bassin à ciel ouvert
exposé aux parasites et aux bactéries. Le problème
d'approvisionnement des forages est plus récurent en période de
saison de pluies, le système d'exhausse étant manuel pour Mbem
Mbem et Mboundou Mbaba. Les mares temporaires sont au nombre de 142 et
tarissent un à deux mois après la saison des pluies.
3.3.2- Les moulins
La CR dispose d'un moulin à Vélingara.Tianor .
Ceci témoigne de l'importance des corvées de la femme dans la
transformation céréalière.
3.4- LES INFRASTRUCTURES DE
TRANSPORT
Le trafic et les échanges de Vélingara avec
l'extérieur est assuré par les même types de voiture tout
terrain (4 x 4 le plus souvent). On a même constaté des
véhicules qui ont été modifiés pour mieux s'adapter
à l'état des pistes. Ils assurent la liaison
Ranerou-Younouféré-Bakedji-Vélingara et relient les
marchés hebdomadaires de toute cette zone. A part Vélingara, les
voitures ne sont disponibles qu'à l'occasion des loumas. C'est pourquoi
personne ne rate ces occasions. Les voyages sont très difficiles aussi
bien pour les passagers que pour les animaux qui sont toujours entassés
ensemble. Le trafic est assuré par les wolofs qui s'attachent les
services de guide peulh qui connaissent très bien la zone et les
différentes déviations. Le transport reste l'un des
problèmes majeurs dans tout le département et accentue
l'enclavement et les difficultés d'accès. La seule voie existante
(Ourossogui Ranerou) est devenue impraticable. Son ancienneté et
l'action répétée des eaux de pluies l'ont
complètement dégradé. Des études ont
été déjà menées pour la construction de
l'axe reliant Linguère et Matam. Elles ont suscité l'enthousiasme
des populations et des transporteurs quant aux perspectives d'avenir.
Mais d'un autre côté cette route aura des
conséquences néfastes sur les ressources naturelles et va
certainement rompre l'équilibre écologique déjà
fragile avec la pollution sonore, l'attraction humaine et la pression sur les
Ressources naturelles.
Photo 1 : L'axe Ourossogui - Ranérou -
Matam. De part et d'autre les réserves de faune Nord (droite)
et sud (gauche). L'érosion hydrique est très remarquable sur
toute la ligne. Cela oblige les transporteurs à créer d'autres
voies dans les deux réserves. Juillet 2005. Source : S.
Koutoudio.
DEUXIEME PARTIE :
LES RESSOURCES NATURELLES BASE SE L'ECONOMIE RURALE ET
LEURS TYPES D'UTILISATION
CHAPITRE I :
DIAGNOSTICS DES RESSOURCES NATURELLES
1.1- LES SOLS
Vélingara Ferlo se trouve dans le Ferlo sableux avec
une prédominance du sol Dior et qui est par ailleurs apte à
l'agriculture. Mais les actions naturelles et humaines ont pour beaucoup
contribué à une évolution négative des sols.
Dans l'ensemble les sols ne sont pas très fertiles, ce
qui les rend sensibles à l'érosion éolienne. La violence
des orages aggrave ces problèmes d'érosion. Ces
phénomènes affectent beaucoup les cultures. Ceci pousse les
agriculteurs à vouloir étendre leur espace de culture. La
pression démographique entraîne de plus en plus la modification
des systèmes de cultures avec la réduction de la jachère,
le déplacement des zones de cultures et le défrichement.
1.2- LES RESSOURCES EN
EAU
L'eau constitue la ressource la plus recherchée. Sa
rareté occasionne les déplacements incessants de bétail du
Nord vers le sud. Les sources d'eau sont au nombre de trois :
1.2.1- Les eaux de
pluies
L'essentiel de l'eau utilisée par le bétail et
la population est constituée d'eau de pluies. Elles remplissent les
mares durant la saison humide. D'ailleurs, en cette période, dans
certains villages dépourvus de puits, les femmes ne vont plus chercher
l'eau des forages à plusieurs kilomètres. Les cultures et les
rendements dépendent de l'abondance des pluies et de leur
régularité.
1.2.2- Les eaux de surface
La surface est alimentée par les eaux de pluies elles
remplissent les principales mares pour tout l'hivernage. Au total on a 147
mares à Vélingara. Ceci explique l'importance de la charge
pastorale dans la zone. Les mares sont remplies un à deux mois
après la saison des pluies avant de s'assécher sous l'action
combinée de l'évaporation, l'infiltration et de la consommation,
donnant de ce fait un coup de départ au déplacement vers le Sud
(Tamba, Kaolack, Casamance) cette eau est utilisée en même temps
pour le bétail et la consommation ménagère.
1.2.3- Les eaux
souterraines
Elles sont fournies par l'aquifère Maestrichtien
découvert en 1938. Le Maestrichtien est un vaste ensemble azoïque
qui oppose un crétacé argileux et mal connu. Siège d'une
importante nappe captive, il est en général très productif
et autorise un débit d'exploitation élevée. Cette
découverte a été à l'origine de la construction des
forages dans la zone silvo-pastorale. Les populations se sont ensuite
déplacées en masse pour s'installer autour des forages. Ce
phénomène a augmenté les charges pastorales autour des
forages et accentue la pression sur les ressources végétales.
Dès les premières pluies, les éleveurs
s'éloignent avec leurs troupeaux pour s'installer près des mares.
A la fin de l'hivernage avec l'assèchement des mares les pasteurs se
rapprochent des forages pour s'installer au niveau des campements en saison
sèche. A Vélingara Ferlo se trouve 3 forages (Vélingara
Mbem Mbem, Mboundou Mbaba). Le forage de Vélingara est lié
à deux antennes et à un château d'eau. Certains villages
éloignés des forages ont des puits traditionnels qui sont
réalisés par des artisans locaux. On en compte 41 dans la
communauté rurale. Ces ouvrages sont généralement peu
productifs car il offre un faible débit et donc une grande
fragilité compte tenu de la baisse généralisée de
la nappe phréatique. Le creusement de puits a été toujours
fait d'une façon anarchique et dépourvue de toute étude
préalable. C'est pour minimiser les conséquences d'une charge
pastorale trop importante que leur construction est soumise à une
réglementation de la part des services des eaux et forets. Mais certains
chefs de village estiment qu'il est impossible de se procurer l'autorisation
du fait de la lenteur du processus administratif. Les distances qui
séparent les forages des villages environnants peuvent atteindre 15 km.
Les populations nouvellement sédentarisées comme celles du
village du Saldow sur place depuis octobre 2003 (14 km de Vélingara
wolof) ont souvent des problèmes d'approvisionnement en eau.
Généralement ce sont les villages non officiels
ou nouvellement crées qui demandent à avoir des puits.
Photo 2 : Forage de Vélingara (chef
lieu) avec son château d'eau. L'abreuvoir une centaine de
mètres environ est complètement vide de la premières
pluies. Le forage de Vélingara, en plus du village centre, alimente deux
(2) antennes : une à Seweldé situé à 8 km au
sud de Vélingara et à Sousset situé au nord de
Vélingara. Juillet 2005. Source : S. Koutoudio
Photo 3 : Troupeau de moutons autour de l'abreuvoir du
forage de Vélingara (Chef lieu).
Source : CERFLA, mai 2004.
1.3- LES RESSOURCES
VÉGÉTALES
1.3.1- Les réserves
sylvopastorales
Elles sont au nombre de trois dans la communauté rurale
de Vélingara.
La RSP de Vélingara :
Située au NE de la CR, elle est classée par le décret 887
du 13 décembre 1954 et a une superficie de 50.000 ha. Elle abrite les
villages de Wendu Namari et Bagnanol Lathie II.
La RSP de Mbem - Mbem : Située
à l'Est de la CR, elle est classée par le décret 4533 du
28 juin 1956 et a une superficie de 37.700 ha. Elle est réputée
pour sa densité et la richesse de la flore et de la faune. Elle abrite
les villages de Sessoum, Sessoum Doubel et Seweldé.
La RSP de Sab Sabré : Elle est le
plus vaste avec une superficie de 65000 ha. Elle a été
classée par le décret 5524 du 28 juin 1956. La réserve
fait front avec la zone de culture arachidière de la localité de
Thionokh. Elle abrite le village de Lama, Dadi, Diawé Touba
Vélingara.
D'après la DEFCCS, les cultures arachidières
n'empiètent pas sur les réserves et que les seules cultures
autorisées sont destinées à la consommation.
D'une manière générale, les trois
réserves ont les mêmes caractéristiques
végétales et constituent des zones de parcours pour le
bétail.
La zone sud abritant le RSP de Sab Sabré abrite plus de
la moitié des puits, ce qui témoigne de l'importance de
l'implantation humaine, les puits étant l'un des signes de la
sédentarisation. Cette troisième réserve est prise en
tenaille au sud par la CR de Ribot Escale, de Kouthiaba, à l'ouest et au
Sud-ouest se trouvent Thiel et Nganthe Pathé (majoritairement Wolof).
1.3.2- Les potentialités
végétales
Presque toutes les espèces végétales sont
utilisées d'une façon ou d'une autre. C'est pourquoi, il est
difficile de dire que certaines plantes sont plus importantes ou
indésirables. La CR a des potentialités diverses, on distingue
ainsi parmi les plus prisées par les hommes : le Guiera
senegalensis (guer), Combretum glaticrosum (Ratt), Combretum
micranthum (kenkéliba), Acacia senegalensis (gomme
arabique), Pterocarpus orinaceus (venn), Brassus flabeltrofer
(ronier), Dalbergia nelanoxylon (dialaban), Acacia nilhotica
(neb neb), Zizyphus mauritiana (jujubier), Sclerocarya birrea
(ber), Diospyros mesfiliformis (dom) Grewia tricolor (kel),
Balanites aegyptiaca (soump), Nitragyna mermis (khos). Les
habitants ont une connaissance détaillée des
caractéristiques ou des propriétés de chaque plante. Ils
savent quelles sont les plantes qui peuvent stimuler la production
laitière et la viande chez les animaux, ils connaissent les plantes
toxiques, celles qui fournissent du sel, celles qui donnent des indications sur
le potentiel spécial. Les espèces prisées par le
bétail sont constituées des débris de récolte et
pour une très grande partie des espèces végétales
comme le ratt, Cenchrus biflorus, Aristida mentabilis,
Enigrostis tremula, Pterocarpus lucens, Acacia
seyal, Combretum micrantum, Combretum nigricans,
Zornia glochidiata, Andropogon gayanus,
1.4- LA FAUNE
Comme citée au chapitre I, la faune sauvage a presque
disparu dans la CR. D'après les dires des villageois, les quelques
animaux sauvages qui restent viennent de l'Est dans les réserves de
faune Nord, Sud et dans la région de Tamnacounda. On aperçoit
encore, l'hyène rayée, le singe, le phacochère, le
« Till », le calao, le chacal, la pintade, ... La
rareté de la faune s'explique par l'implantation humaine et le
braconnage importants dans la zone.
1.5- LES FACTEURS DE
DÉGRADATION DES RESSOURCES NATURELLES DANS LA CR
Au premier chef des facteurs de dégradation se trouve
l'homme. Par son désir de satisfaire ses différents besoins, il a
modelé l'espace selon ses aspirations. Il a, de ce fait, renforcé
la précarité de l'équilibre environnemental
instauré par les facteurs physiques.
Les facteurs physiques : Même si
les services des eaux et forêts de la région mettent l'accent sur
le fait que les écosystèmes sont dynamiques et que l'état
général des lieux indique une reconstitution des espèces.
On remarque par contre un taux de mortalité élevé chez
certaines espèces comme les Pterocarpus lucens et un faible
taux de recouvrement chez les graminées. On peut aussi distinguer des
dégradations sévères par endroits. Elles sont la
résultante de phénomènes érosifs très
intenses comme l'érosion éolienne qui déracine beaucoup
d'arbres en période d'hivernage, et accélère
l'enlèvement de la couche arable. Elles contribuent à la
disparition des formations boisées et à la perte d'habitat pour
la faune. L'érosion hydrique, par le ruissellement appauvrit le sol et
accentue l'enclavement. Mais le déficit pluviométrique en est la
grande cause. Le Ferlo porte jusqu'à présent les séquelles
de la grande sécheresse des années 70 et début 80.
L'impact de la baisse de la pluviométrie est très complexe. La
diminution des apports en eau a considérablement réduit les
potentialités végétales et développé de
grands déplacements vers le sud supposé plus humide et pourvu
d'espaces fourragères riches. A côtés de ces facteurs
physiques, se combine l'action anthropique.
Facteurs anthropiques : En effet, par
différents moyens, l'homme participe à la dégradation des
ressources naturelles.
Les feux de brousse : La CR ne dispose
que de six pare-feux pour une longueur total de 220 km destinés à
limiter la propagation des feux. Cependant, leur entretien régulier
constitue une réelle difficulté. Ils se situent dans le triangle
Vélingara - Mbem Mbem - Boundou Mbaba. Le reste des villages autour de
Mbakadji Alpha est exposé à des feux précoces en
provenance de la région de Tamba. Ces feux sont
généralement l'oeuvre de chasseurs, braconniers, des
éleveurs transhumants qui laissent leur feu de camp en activité
derrière eux. Les exploitants de gomme brûlent pour avoir la
sève beaucoup plus rapidement. Pour l'année 2004, sept feux de
brousse ont été répertoriés à
Vélingara sans compter ceux qui ne sont pas connus. Les nouveaux types
de pare-feux sont vite recouverts par les herbes du fait de leur largeur
réduite. Contrairement aux anciens qui sont construits par les
catarpillars, les nouveaux sont faits avec des outils manuels comme les pelles,
les râteaux, les coupe-coupe, etc.
Comme moyen de lutte contre les feux, les populations
utilisent aussi des tiges d'arbres. L'éloignement des points d'eaux est
une contrainte majeure dans ces cas. Dans toute la région, il n'y a pas
de sapeurs forestiers pour le service des eaux et forêts à part un
camion citerne à Linguère.
Photo 3 : Caractéristiques d'un feu de
brousse dans la zone sylvopastorale. Ici, le pare-feu n'est assez
large pour stopper la propagation du feu. Source : CERFLA, mai 2004.
La coupe de bois : Les trois
réserves sont fermées à la coupe de bois. Mais, elle se
pratique toujours d'une manière frauduleuse à destination de
Louga et Diourbel, les bois encore humides sont mis en bas des camions pour
échapper au contrôle. Dans le triangle Nakara -
Lugguèré Thioly - Vélingara, il n'y a que trois agents
des eaux et forêts avec comme moyen de transport une moto chacun. Les
camionneurs ont leur permis de coupe dont la provenance est difficilement
vérifiable. Le bois fait partie des produits contingentés
c'est-à-dire dont l'exploitation est réglementée par un
quota. En période de soudure, les éleveurs émondent les
espèces fourragères pour l'alimentation du bétail. Le bois
est utilisé comme matériel de construction et comme piquet dans
les champs.
Ces manoeuvres frauduleuses sont sanctionnées par des
amendes de la part des comités de lutte contre les feux de brousse, ou
par des poursuites judiciaires de la part des eaux et forêts. Durant
l'année 2003, seules trois manoeuvres frauduleuses ont été
enregistrées par les eaux et forêts dans toute la région de
Matam dont une à Vélingara. .
La chasse : La zone étant aussi
fermée à la chasse, les populations ont remarqué la
présence de blancs et libanais pour la plus part. La chasse et les feux
restent les principales causes de la rareté de la faune sauvage. De
temps en temps des tirs sont entendus. Les principaux indicateurs de chasse
sont les douilles, les plumes et traces de sang. La pintade ( diaw ngal en
puular ) est sujette à un trafic très important depuis la
capitale régionale. La route principale
Ourossogui-Ranerou-Vélingara étant dépourvue de toute
contrôle, les pintades chassées sont acheminées vers les
marchés où elles sont vendues en cachette et à des prix
abordables.
A ce sujet, le Projet de Gestion Intégrée des
Ecosystèmes du Sénégal (PGIES) a instauré
l'élevage de pintades dans la RFFN (Réserve de Faune du Ferlo
Nord). Mais ces actions ne sont pas encore étendues sur toute la zone du
Ferlo.
Les infrastructures hydrauliques : Elles
ont aussi un impact sur l'environnement immédiat. En saison
sèche, le manque d'eau généralisé et
l'assèchement des mares font déplacer les éleveurs vers
les principaux puits et les forages. L'effectif important du bétail fait
peser au milieu et aux ressources une charge trop lourde. Le piétinement
des sols par le bétail participe à son érosion et
empêche la régénération des espèces. Les
éleveurs utilisent aussi beaucoup de bois pour dresser leur tente de
saison sèche.
1.6- LES IMPACTS DE LA
DÉGRADATION DES RESSOURCES NATURELLES SUR LA CR
Dans la CR, la première impression chez un
environnementaliste serait la nudité de l'espace proche des forages.
Vélingara étant une zone d'élevage par excellence elle
reçoit les éleveurs venus du Nord et de plusieurs autres
localités. La concentration d'animaux compromet la
régénération naturelle des ligneux par le broutage des
espèces appétées et le piétinement.
Ce phénomène de nudité autour des forages
s'explique selon le PAPEL par le fait que Vélingara a une
possibilité d'accueil et une charge beaucoup plus importante que dans
les autres localités de la zone sylvopastorale.
Le rapport du PAPEL 2004 donne le tableau suivant :
Tableau IV : Possibilité d'accueil et
charge réelle de quelques forages dans la zone sylvopastorale
UP
|
Superficies rayon 15 km (ha)
|
Biomasse herbacée totale (kg ms/ha
|
Possibilité d'accueil UP
|
Charge réelle
|
Kouthiaba
|
70650
|
790
|
11019
|
|
Namari
|
70650
|
598
|
8345
|
4959
|
Mbiddi
|
70650
|
390
|
5445
|
8930
|
Barkedji
|
70650
|
371
|
5178
|
15255
|
Bouteini
|
70650
|
752
|
10493
|
5412
|
Younouféré
|
70650
|
788
|
10994
|
14388
|
Mbaye Awa
|
70650
|
420
|
5857
|
19331
|
Louguéré Thioli
|
70650
|
700
|
9764
|
14100
|
Lagbar
|
70650
|
656
|
9157
|
14505
|
Gaye Kabar
|
70650
|
630
|
8795
|
3106
|
Dodji
|
70650
|
893
|
12465
|
10633
|
Yaré Law
|
70650
|
425
|
5928
|
10270
|
Tassékire
|
70650
|
478
|
6664
|
14191
|
Ravane
|
70650
|
962
|
13429
|
14528
|
Mbar Toubab
|
70650
|
744
|
10384
|
12191
|
Kamb
|
70650
|
763
|
10653
|
9601
|
Amali
|
70650
|
719
|
10035
|
12084
|
Thiel
|
70650
|
828
|
11557
|
14539
|
Thiargny
|
70650
|
1096
|
15297
|
19515
|
Atch Bali
|
70650
|
1150
|
16053
|
11525
|
Vélingara
|
70650
|
1571
|
21928
|
37065
|
Source : Rapport PAPEL 2004
Graphique 4 : Possibilité d'accueil et charge
réelle de quelques unités pastorales
Sources : Rapport PAPEL, 2004.
L'examen du graphique fait apparaître que sur 20 forages
étudiés 14 présentent une situation déficitaire ce
qui justifie le départ des troupeaux vers d'autres localités.
Parmi les forages les plus surchargés on note Mbaye Awa ,
Barkédji, Tésséké et Vélingara. L'autre fait
majeur c'est la croissance des superficies de culture surtout
arachidière au sud de Vélingara qui risque d'obstruer les zones
de parcours du bétail.
Ces difficultés des éleveurs transhumants face
à l'extrême fragilité et la précarité de leur
mode de vie les obligent de plus en plus à se sédentariser et
à adopter d'autres stratégies pour améliorer leurs
conditions de vies et celles du bétail.
Ceci est possible grâce à la valeur
économique apportée par l'exploitation de certaines ressources
comme la gomme arabique. Car, doit-on souligner, Vélingara est la
principale zone pourvoyeuse de gomme arabique dans tout le Ferlo avec la
présence de plusieurs opérateurs comme Asila gomme, Valdafrique
et Ferlo gomme. Les impacts de cette exploitation ne sont encore que sensibles
mais à terme risquent de poser beaucoup de problèmes à la
gestion des ressources naturelles. Les difficultés que rencontrent les
éleveurs ; les enjeux autour du contrôle et de l'utilisation
de l'espace, de l'eau et des pâturages sont étroitement
liés et sont souvent sources de conflit entre transhumants et
résidents.
A ce sujet, le chef de CERP nous a signalés quelques
cas, opposant les populations. C'est par exemple entre deux familles à
Boundou Mbaba zone de culture arachidière. La commission domaniale n'a
pas pu départir les populations en conflit. C'est le sous préfet
qui finit par suspendre ces terres à toute forme d'exploitation. Un chef
de village a été récemment tué dans la CR de
Konthiaba par des transhumants. C'est pourquoi les chefs de villages veulent
s'unir autour d'une fédération pour lutter efficacement dans la
prévention des conflits. De l'autre côté, il y a les
conflits entre communautés rurales dans la délimitation des
frontières. Vélingara a eut des problèmes avec la
Communauté Rurale de Thieul en 2004. c'est pourquoi, la CR octroie des
terres à des exploitants pour mieux marquer ses limites. Malgré
ces mesures ce problème n'est toujours pas réglé.
CHAPITRE II- LES
SYSTÈMES DE PRODUCTION
2.1- L'AGRICULTURE
C'est un secteur qui s'agrandit de plus en
plus du fait de l'augmentation de la population et des besoins de
commercialisation. Les populations vivent essentiellement des ressources
agricoles. L'agriculture a son importance dans la communauté rurale. La
superficie cultivable est estimée à1064km2 soit
55%du territoire.
2.1.1- L'accès à
la terre
L'accès à la terre n'est pas totalement libre.
On procède à des prêts au voisins ou étrangers.
L'héritage et le défrichement ont constitué les principaux
modes d'appropriation.
La gestion foncière au Sénégal a pourtant
connu des mutations dues aux réformes politiques. Avant l'ère
coloniale, le droit de la hache, le droit du feu, ...prévalaient.
Sous l'ère coloniale, les terres sont
monopolisées par l'Etat sous le principe de la domanialité et
des biens vacants sans maître.
Après l'indépendance, jusqu'en 1996 les terres
au Sénégal sont essentiellement régies par la loi sur le
domaine national ( loi 64 - 46 du 17 juin 1964). Elle stipule que le domaine
national se définit comme suit :
-Constituent de plein droit le domaine national, tous les
terres non classées dans le domaine public immatriculé et dont la
propriété n'a pas été transcrite à la
conservation des hypothèques à la date d'entrer en vigueur de la
présente loi.
-Ne font plus parties du domaine national les terres qui,
à cette date, font l'objet d'une procédure d'immatriculation au
nom d'une personne autre que l'Etat. Le domaine national englobe plus de 80%
des sols du territoire sénégalais.
En 1996, l'Etat adopte les nouveaux textes de la
décentralisation et transfère différentes
compétences aux collectivités locales ( régions, commune,
CR).
S'il y a des terres à octroyer pour l'agriculture et
l'élevage, une commission se réunit et inspecte le terrain en
question puis statut sur la possibilité d'octroi. Mais. Les populations
ne connaissent pas la loi sur le domaine national. Ceci est du à leur
« retard » (par rapport à l'accès à
l'information) et à l'enclavement de la zone. Ce qui fait que la CERP a
mis en place un registre foncier qu'il essaye d'imposer tant bien que mal. Le
président de la communauté rurale s'octroie des terres un peu
partout depuis 1987.
2.1.2- Les cultures
pratiquées et leur rendement
Dans les zones classées les cultures sont
essentiellement millicoles du fait des restrictions administratives. Dans les
zones hors réserve les cultures pratiquées sont : le mil
l'arachide, le niébé et les pastéques.
Le mode de culture est itinérant, il est
caractérisé par l'utilisation d'un matériel
obsolète et manuel.
Pour la campagne de 2003 nous avons les productions suivantes.
Tableau V : Répartition des
différentes spéculation dans la CR
Spéculation
|
Superficie (ha)
|
Production (T/ ha)
|
Production ( t)
|
Mil
|
1969,9
|
1
|
1719,6
|
Sorgho
|
1415,4
|
1,2
|
417,5
|
Mais
|
1599
|
0,9
|
139,6
|
Niebé
|
74
|
2
|
79,6
|
Pastique
|
Non dispo
|
5
|
Non dispo
|
Arachide
|
456,4
|
0,8
|
372
|
Source : CERP Vélingara,
juillet 2004
Graphique 5 : Espace agricole
L'importance des cultures millicoles témoigne du niveau
croissant des pratiques agricoles. Dans les zones classées, même
si la totalité des cultures ne s'y opére pas, il est important de
noter qu'elles peuvent constituer un indicateur de l'implantation humaine. Pour
l'année 2005, la CR a reçu 180 tonnes de semences et 21 tonnes
d'engrais qui risquent de rallonger les superficies des cultures.
2.1.3- La commercialisation
Elle se fait à partir du Secco qui, installé
depuis 1982 s'occupe de la collecte et de l'offre de semence. Pour 2004, il a
collecté 300 tonnes d'arachides. Il y a aussi des producteurs qui
vendent leurs produits dans des marchés parallèles. Cet
éparpillement dans la commercialisation pousse la coopérative
agricole à vouloir se réorganiser pour canaliser le réseau
en rapport avec la SONACOS.
2.2- L'ÉLEVAGE
Le Ferlo est une zone d'élevage par excellence, un bref
rappel de son déroulement nous parait important pour une bonne
compréhension du phénomène.
Rappel : Avant l'avènement des
forages, le mouvement du bétail se faisait d'une part entre la
vallée du fleuve Sénégal en saison sèche à
cause de ses pâturages de décrue et de l'eau, et d'autre part la
vallée du Ferlo où des puits permettant une présence
quasi permanente des pasteurs avec une faible densité animale. La
végétation était abondante.
La découverte de l'aquifère Maestrichtien en
1938 a permis l'installation de forages. Déjà en 1987 ; 255
forages ont été creusés dans tout le pays. A cela, il faut
ajouter les aménagements hydro agricoles dans la vallée (SAED)
qui ont donné un autre visage à l'organisation paysanne et
pastorale de la vallée en bouleversant les pratiques anciennes et
sédentarisé certains éleveurs. Les forages deviennent des
lieux de polarisation des transhumants avec d'intenses activités de
commerce. Toute la vie pastorale va s'organiser dans zone de desserte des
forages. Dès les premières pluies, les éleveurs
s'éloignent des forages avec leurs troupeaux pour s'installer
près des mares.
Dès la fin de l'hivernage avec le tarissement des
mares, les pasteurs se rapprochent des forages et s'installent dans les
campements de saison sèche.
Pour ce qui du passage de Vélingara Ferlo, la
transhumance commence dans la porte Nord ( PAPEL) localisé dans la CR
de Ndioum Nguent et Nguent pathé. Un nombre important des troupeaux en
provenance de Louga et Linguère s'installent à partir du mois de
mars, avril, dans Ribot Escale frontière sud avec Vélingara.
Cette activité occupe 90% de la population.
2.2.1- La composition du
cheptel
Le cheptel est essentiellement composé de bovins,
ovins, caprins, équins et asins. selon la CERP les
estimations pour 2004 sont :
Bovins :23.000
Ovins :350.000
Caprins :30.000
Aquins : 2000
Asins :5000
Le décompte exact du bétail reste difficile car
durant les campagnes de vaccination, il s'y mélange le bétail
étranger et, presque tous les éleveurs sous évaluent leurs
troupeaux.
L'élevage est pratiqué par toutes les couches de
la population. Même les fonctionnaires commencent à s'initier dans
le domaine. Si toutes les populations ne le pratiquent pas directement, elles
peuvent confier leurs animaux à des éleveurs transhumants qui
sont, soit des parents ou des personnes qu'il faut payer.
2.2.2- Alimentation du
bétail
Le volume de la biomasse sur un rayon de 15km autour des
forages de Vélingara est estimé à 1571 kg de masse
sèche/ ha ce qui fait d'elle l'une des CR les plus importantes en
matière de possibilité d'accueil ( 21928). Mais les charges
réelles de ses forages sont de l'ordre 37065 (PAPEL). Ces données
témoignent de l'importance de l'élevage dans la CR et du niveau
de polarisation qu'elle exerce sur les autres localités surtout du Nord.
Les espaces de pâturages occupent 1740km2 soit 2/3 de
territoire de la CR. Les principaux espèces de forages sont :
Zonia glochidiata, Andropogon gayanus, Acacia seyal,
Cenchrus biflorus Combretum micranthum, Pterocarpus
lucens. Cette fournit des repousses très intéressantes quant
à leur teneur en MAT ( matières azotées totales ) et en
cellulose. Les feuilles et les fruits sont aussi très biens
consommés par le bétail en fin de saison sèche, a ceux ci
s'ajoutent le Ziziphus maritiania, Guiera senegalensis, Grewia
bicolor, etc...
Le pâturage aérien dans toute la zone fournit un
appoint alimentaire certain dont l'importance varie selon la saison et la
disponibilité en fourrage herbacé.
En saison des pluies, les animaux consomment peu de feuilles
d'arbre. En saison sèche, le pâturage aérien devient
important et les bêtes consomment pratiquement la majeur parti des
repousses, des arbres et arbustes. Ce type d'alimentation est surtout
fréquent chez les petits ruminants.
2.2.3- Le mouvement du
bétail
D'après le PAPEL, les plus grands mouvements viennent
de Podor et de Linguère. Donc Vélingara semble être un
passage privilégié pour certains transhumants à la
quête des pâturages du sud. En effet, Vélingara a
l'avantage d'aligner du nord au sud trois forages et de concentré
plusieurs puits au sud qui est par ailleurs une zone arachidière.
Photo 4 : Retour d'un groupe de
transhumants. Les hommes s'occupent des troupeaux dans les zones de
pâturages. Les femmes conduisent les bagages et les petits des brebis et
chèvres. Juillet 2005. Source : S. Koutoudio.
2.2.4- Les sources
d'abreuvements
Les principales sources d'abreuvement sont les mares, les
puits et les forages.
2.2.4.1- Les mares : Elles sont au
nombre de 447 dans la communauté rurale. Elles sont à fois
utilisées par les populations en saison de pluies lorsqu'elles sont bien
remplies et par le bétail. A part l'eau qui favorise cette ruée,
les pâturages qui poussent autour des mares constituent un appoint
alimentaire pour le bétail.
2.2.4.2- Les puits : on en compte
environ 41 dans la communauté rurale à exhaure manuelle. Dans les
villages de passage les éleveurs les utilisent sur autorisation des
habitants.
2.2.4.3- Les forages : nous avons trois
forages dans le CR : Vélingara ( NO) doté d'un château
d'eau et d'un abreuvoir, c'est un forage à gros débit. Il est
relié à deux antennes ; une à
Séwéldé et une à Sousset. Celui de Boundou Mbaba
(E) et de Sab Sabré (Sud) ne sont dotés que d `un bassin à
ciel ouvert, et d'un abreuvoir chacun. Ces forages sont pris d'assaut en saison
sèche dès que les mares s'assèchent. Par ailleurs il y a
une tarification fixe sur l'eau en fonction du type d'utilisation. Nous avons
ainsi les tarifs mensuels suivants :
Bovins : 100 FCFA
Petits ruminants : 25 FCFA
Equins : 500 FCFA
Maison : 500 FCFA
Chambre à air : 1000 FCFA
Ces tarifs sont sources de beaucoup de discordes entre les
comités de gestion des forages et les éleveurs. Ces derniers
sous-évaluent toujours le nombre d'animaux à abreuver. C'est
aussi en cette période qu'est noté un certain nombre de
différends entre les populations résidentes et les
éleveurs.
2.3- RAPPORTS POPULATION
AGRICULTURE ET ÉLEVAGE
Ces relations sont souvent de types
conflictuels. Les éleveurs transhumants sont indexés comme
étant au centre de beaucoup de problèmes. Ils sont par exemple
considérés comme des complices actifs des voleurs de
bétail. Dans la CR des problèmes surgissent fréquemment
ente les comités de gestion et les populations. Les différends
sont relatifs au montant des taxes d'abreuvement et des mesures prises de
nature à détériorer les relations avec les comités.
Elles peuvent aller jusqu'à interdiction d'abreuvement lorsqu'un
éleveur est pris pour sous-évaluation de son bétail. De
même, il est toujours difficile de prévoir le retour de
transhumants vers les zones de forages car étant fortement lié
à l'assèchement précoce au nom des mares. Mais en
général si c'est le cas la ruée vers les forages
coïncide souvent avec des récoltes non encore achevées.
Pour illustration un chef de village a été
tué dans la CR de Kouthiaba par des transhumants en tentant de les
empêcher de traverser des champs. Dans le même ordre d'idée,
le front arachidier s'étale d'Ouest en Est et s'approche à
petit pas de la réserve de Sab Sabré. Il risque à court
terme d'obstruer le couloir de migration du cheptel vers Tambacounda.
A l'activité d'élevage, est souvent liée
le prélèvement fait à certaines espèces naturelles
pour la satisfaction de s différents besoins.
2.4- LES ACTIVITÉS
DE PRÉLÈVEMENTS
Les prélèvements observés sont ceux des
coupes, des écorçages et des saignées.
Prélèvements par coupe :
les coupes sont caractérisées chez certaines
espèces. Elles se font généralement à ras le sol ce
qui ne facilite pas la régénération. Les forestiers
imposent 15cm de diamètre pour les chantiers de charbon
(Vélingara est fermé à la coupe). Toutes les
clôtures d'habitation sont faites de bois de coupe. Les espèces
prélevées servent souvent de piquet pour la construction de
miradors car il faut toujours protéger son champ contre
d'éventuelles incursions du bétail. Les matériaux de
construction varient selon les possibilités d'accès aux
ressources( disponibilité ou ressources financières). D'ailleurs
à part le chef lieu d'arrondissement où les bâtiments
commencent à croître, dans toutes les autres localités les
matériaux de construction issus de la nature dominent.
Coupe par écorçage : parmi
les objets qui font l'objet d'écorçage figurent Adansonia
Digitata, Grewia bicolor. Les écorces de baobab servent souvent
à la confection de cordes.
Les prélèvements par
saignée : Ils sont effectués sur les Acacia
senegal. Ils constituent l'activité de
prélèvement dominante. L'arbre doit à peu près
avoir quatre ans pour arriver à maturité et prêt à
l'exploitation. Mais les exploitants, ne maîtrisant pas toutes les
techniques d'écorçage, blessent profondément l'arbre et
une perte importante de sève est notée. Pour
accélérer, disent-ils, la production de gomme certains
n'hésitent pas à mettre le feu. A côté des
activités de prélèvement le commerce et l'artisanat sont
non négligeables.
2.5- COMMERCE ET
ARTISANAT
Commerce et artisanat occupent une place importante dans la
CR.
2.5.1- Le commerce
Le commerce est la seconde activité des agriculteurs et
éleveurs. Il occupe également une partie importante de la
population qui y trouve les moyens de subsistances. Les boutiques sont au
nombre de 87 dans la CR. Les Maures sont les plus représentatifs dans ce
domaine. Ces boutiques s'activent comme celle des villes dans la distribution
de denrées de premières nécessités, produits
à transformation industrielle et de boisson puisqu'elles disposent en
majorité de réfrigérateurs à gaz. Mais les
principaux échanges se font dans les loumas avec la présence de
produits de culture, bétail, lait, gasoil, prestation de service comme
les consultations médicales des personnes et des animaux. Les niveaux
d'échanges confèrent aux loumas une importance certaine. C'est
pourquoi quelles que soient les conditions climatiques les personnes sont
toujours au rendez-vous. Le commerce de bétail constitue un volet
négligeable dans le secteur. Il est pratiqué par des
éleveurs par l'intermédiaire des
«Téfanké » et des dioulas. D'après le CERP,
le nombre monde de têtes de bétail vendu dans les loumas est
situé à plus de 15.000 têtes.
Les maures, socialement accepter, s'installent le long des
loumas qui serpentent la communauté rurale en achetant les moutons et
chèvres squelettiques en période de soudure. Ils les engraissent
et les revendent période favorable. La vente de bétail concerne
surtout les petits ruminants pendant les périodes de soudure. L'abattage
est très désordonné dans la CR qui ne dispose d'ailleurs
pas d'abattoir. Les seuls abattages sont effectués tous les jours dans
les marchés centraux par les bouchers et dibiteries. La viande se vend
très bien dans la zone puisqu'il n y pas de poisson.
Le commerce appuie aussi la contrebande qui se
développe pour différentes raisons : manque total de
surveillance, la ronde de la gendarmerie se fait une fois par semaine durant
les loumas. Le sucre de Mauritanie, réputé pour ses prix bas, est
plus vendu. Il quitte la Mauritanie pour être distribuer jusqu'à
Tamba en passant par Ribot Escale. A cela s'ajoutent les concentrés de
tomates, tissus, etc.
Le commerce aurait un développement effectif dans la
communauté rurale si les zones étaient
désenclavées. Il est important de signaler qu'excepté le
village de Vélingara, on ne voyage qu'une fois par semaine en voiture.
Photo 5 : Louma de Vélingara,
très vaste et animé tous les mardi. On remarque la
présence de mil, de riz et d'autres céréales ainsi que des
produits manufacturés (savon, huiles, tissus) juillet 2005.
Source : S. Koutoudio.
Photo 6 : Même Louma, vente de
petits ruminants ou troque qui se maintient toujours. A gauche, les voitures
tout terrain en partance de Younoufése, Nomari, Barkedji et
Linguère ville. Juillet 2005. Source : S. Koutoudio.
2.5.2- L'artisanat
Il n'est pas trop important et tourne autour de la poterie
tannerie, cordonnerie, bijouterie. Dans la CR environnement, il y aujourd'hui
beaucoup de peulh qui commence à se spécialiser dans la
fabrication de matériels agricoles comme la hache, l'hilaire, et les
harnais de charrettes. L'artisanat, basé sur l'utilisation exclusive de
bois est en recul du fait de la restriction des services eaux et forets. La
communauté rurale avec ses trois réserves sylvopastorales est
fermée à la coupe de bois.
Ces systèmes de productions répondent à
différents types d'utilisation du milieu et des ressources naturelles en
fonction de leur disponibilité et les besoins des populations.
CHAPITRE III : LES
FORMES D'UTILISATION DU MILIEU ET DES RESSOURCES NATURELLES
3.1- L'ESPACE AGRICOLE DE
LA CR
Il se résume par les champs de culture millicoles
l'espace arachidier et l'espace de production de la gomme.
L'espace des cultures vivrières (sorgho, mais,
mil, niébé Pastique) : Ce sont en
général des cultures d'autoconsommation. Elles sont
pratiquées par la presque totalité des populations. Leurs espaces
de productions sont disséminées un peu partout dans la CR. Dans
chaque village chaque famille a son espace de culture. L'espace utilisé
par ces cultures est relativement faible pour constituer un problème
sérieux pour le maintien et la pérennisation des ressources
naturelles. Les matériels agricoles utilisés en l'occurrence
semoir, houe, daba etc. ne sont pas de nature à porter de grands coups
à l'environnement. Les jachères qui étaient de trois ans
dans le passé sont raccourcies à deux ans. C'est par contre les
terres qui font l'objet des demandes que ça soit pour l'habitat ou la
production qui commence à s'intensifier.
Le principe qui justifie le droit à la terre demeure
la mise en valeur. Ainsi, l'exercice de ce droit pose problème : la
terre constitue un enjeu sur lequel se fonde l'espoir de développement.
Mais dans la CR l'affectation de terre inclue l'agent de la CERP et l'agent des
eaux et forêts. Le conseil rural par commission se charge de
l'affectation des terres et donne son avis avant toute autorisation de
défrichement. Avant d'émettre son avis, le conseil rural peut
pour son information et sur sa demande consulter le rapport de la commission
régionale de conservation des sols afin de vérifier l'affectation
et les limites des parcelles.
Il y a par ailleurs dans les réserves sylvopastorales
des populations qui pratiquent une petite agriculture de subsistance. Il s'agit
des villages : Wendu Namari, Bagnanol Lathie II de Lama, Dadi
Diawé, Touba Vélingara, Seweldé, Séssoum
Doubel. Il y a aussi selon la CERP une expansion des cultures de
pastèques ( la superficie n'est pas encore disponible) elle
répond à l'irrégularité de la pluviométrie
qui pousse à recourir à des techniques d'association (
pastèque, mil, niébé ).
L'espace arachidier : Il se localise,
comme précité, dans le sud de la CR elle est pratiquée
pour l'essentiel par les wolofs ( front mouride). Pour l'instant de superficie
utilisée par l'arachide est estimée à 456,4 ha. La CR est
la zone sableuse du Ferlo la culture arachidière aiguise de plus en plus
des convoitises dans la mesure où des semences et engrais sont
distribués chaque années aux cultivateurs. Les marabouts mourides
et leur marge de manoeuvre sur l'expansion de la culture arachdière
reste un sujet tabou que beaucoup de personne ne veulent pas aborder.
Les productions agricoles, même si elles sont
pratiquées par une grande partie de la population, restent insuffisantes
pour assurer la sécurité alimentaire et un surplus
économique.
Les insuffisances des récoltes ont relancé les
stratégies ancestrales de cueillette. La chute du prix de l'arachide a
entraîné une désaffection relative à l'égard
des oléagineux et les populations paysannes s'intègrent de plus
en plus l'exploitation de la gomme.
L'exploitation de la gomme : Elle est
très convoitée par les populations. Nous avons la présence
de quelques sociétés d'exploitations. Il faut aussi remarquer la
présence de particuliers libanais et d'intermédiaires. La CR a
enregistré en 2002 une production de 150 tonnes (la plus faible due aux
pluies de heug de cette année). Les zones à grande production
sont Thiafaly, Sessoum, Sorokhom, Wendu Namari, Mbem Mbem, Belly Thioy, Belel
Touflé et Koro Bel. Mais de plus en plus en accord avec le service des
eaux et forêts, les nouveaux exploitants aménagent des terrains de
reboisement d'acacia qu'ils entretiennent un à quatre ans. De même
le développement du secteur de ma gomme entraîne ces
sociétés à acquérir leurs propres espaces des
champs pour les exploiter par leurs propres moyens.
Pour les autres produits comme le Ziziphus Mauritania
et le Balanites aegyptiaca, ils ne se localisent pas sur un endroit
fixe mais sont disséminés dans les réserves et les zones
non classées. Les exploitants procèdent au ramassage des fruits
murs.
A côté de l'exploitation agricole, le milieu et
les ressources naturelles sont voués à d'autres formes
d'utilisation pour la satisfaction des besoins aussi divers que ceux des
transhumants et de leurs troupeaux.
3.2- UTILISATION DU MILIEU
ET DES RESSOURCES NATURELLES PAR LES TRANSHUMANTS ET LEURS TROUPEAUX
3.2.1- Par les transhumants
C'est à travers des stratégies variées
que les éleveurs transhumants mettent en valeur le milieu naturel. Dans
le souci de l'alimentation du bétail, des parcours ont été
dessiné dans tout le Ferlo « Au creux de la saison
sèche les troupeaux vont vers le Sud et au coeur de la saison des pluies
ils remontent vers le Nord aussi loin que la mousson l'aura permis »
( C. Toupet, 1992). C'est à ce schéma qu'obéit
Vélingara puisque durant la saison sèche une partie des
transhumants venus de Podor, Linguère et d'autres localités (les
troupeaux importants sont parfois obligés de se diriger davantage vers
le sud du fait de leur nombre). Mais de plus en plus ils s'installent à
quelques kilomètres des villages polarisants laissant les jeunes
conduire les troupeaux. C'est le cas de Saldow (un village installé en
2003 à 14 km du chef lieu d'arrondissement). Les personnes qui restent
sur place s'adonnent à l'exploitation de la gomme, du jujubier ou
essayent de bénéficier de financements auprès des projets
existants en formant des GIE.
3.2.2- Le bétail
Souvent, les itinéraires des points de pâturages
sont choisis en fonction de connaissances propres ou d'informations
collectées.
L'action des troupeaux sur le milieu et les RN se
résume à leur alimentation mais aussi aux effets qu'elle
entraîne dans la régénération des espèces.
Tableau VI : Espèces
appétées par les bovins
Espèces
|
Parties consommées
|
Feuilles fraîches
|
Feuilles sèches
|
Fruits
|
Acacia Seyal
|
+
|
+
|
|
Guiera Senegalensis
|
+
|
+
|
+
|
Combretum glutinosum
|
+
|
+
|
|
Grewia bicolor
|
+
|
|
|
Pterocorpus lucens
|
+
|
+
|
+
|
Zizyphus mauritiana
|
+
|
|
+
|
Source : Tontarir (B) , Marc d'oursi (
Haute Volta) , adoptée par Banny Touré 2002
Tableau VII : Espèces ligueuses
appétées par les ovins
Espèces
|
Parties consommées
|
Feuilles fraîches
|
Feuilles sèches
|
Fleurs
|
fruits
|
Acacia seyal
|
+
|
+
|
+
|
+
|
Guiera senegalensis
|
+
|
+
|
|
+
|
Grewia bicolor
|
+
|
+
|
|
+
|
Acacia noilotica
|
+
|
|
|
+
|
Zizyphus mauritiana
|
+
|
|
|
+
|
Balanites aegyptiaca
|
+
|
+
|
|
|
Pterocarpus lucens
|
+
|
+
|
|
|
Source : To ( B) , mare
d'Oursi ( haute volta, adaptée par Bany touré 2002
Tableau VIII : Espèces ligueuses
appétées par les caprins
Espèces
|
Feuilles fraîche
|
Feuilles sèches
|
Fleurs
|
Fruits
|
Acacia seyal
|
+
|
+
|
+
|
+
|
Comretum glutinosum
|
+
|
+
|
|
+
|
Combretum micranthum
|
+
|
+
|
|
|
Grewia bicolor
|
+
|
+
|
|
+
|
Pterocarpus lucens
|
+
|
+
|
|
+
|
Zuzyphus mauritiana
|
+
|
+
|
|
+
|
Acacia nilotica
|
+
|
|
+
|
|
Acacia senegal
|
+
|
|
+
|
|
Guiera senegalensis
|
+
|
+
|
|
+
|
Balanites aegyptiaca
|
+
|
+
|
|
+
|
Source : Toutain (B) Mare d'oursi
( haute volta, adaptée par Bany Touré 2002).
NB : Les espèces notées ne sont qu'une
composante des potentialités végétales de la
communauté rurale.
3.3- LES PRODUITS À
VALEURS ÉCONOMIQUES ET DE CONSOMMATION
Ils concernent l'exploitation pour la vente, la consommation
ménagère et pharmacopée.
- L'exploitation de la gomme arabique :
Vélingara a une grande part dans l'exploitation de la gomme. Pour la
plus part des hommes, s'ils ne sont pas des exploitants sont des
intermédiaires (Dioulas). En 2004, le kilogramme de gomme se vendait
entre 1500 et 1900 F CFA, mais du fait de la désorganisation du secteur,
les exploitants sont en permanence poussés à vendre le kilogramme
jusqu'à 700 F CFA.
Le jujubier : Il fait partie des
produits non contingentés et les fruits, en leur période, sont
vendus dans les différents points d'écoulement. Le prix au
kilogramme tourne autour de 1500 F CFA. Le jujubier est un arbre parrain, il se
développe sur différents sols des zones semi-arides. Il s'adapte
à la sécheresse et a un besoin en eau de 15 à 500 mm. Sa
floraison débute en octobre et il peut commencer à produire
à partir de 4 ans. Les femmes individuellement s'attellent à la
vente.
Les ressources végétales dans les
habitudes alimentaires : Feuilles et fruits sont utilisés
comme condiment par les populations. Il y en a beaucoup mais nous en citerons
quelques unes
Feuilles : Les feuilles consommables
sont en général transformé avant leur utilisation celles
d'Adansonia digitata et Grewia bicolor sont
mélangées au couscous.
Les fruits : Les récoltes de
Adansonia digitata peuvent s'effectuer en fonction des besoins. Le
pain de singe est présent presque toute l'année sur les
marchés. Les fruits sont récoltés et stockés pour
être régulièrement utilisés et vendu
occasionnellement.
Ecorces : L'écorce de Grewia
bicolor est utilisé dans l'alimentation. Elle est ajoutée au
couscous et peut remplacer les feuilles de baobab surtout chez les peulhs et
peut servir à la confection de corde.
Les pailles en Penicetum pedicellatum sont
répandues dans la CR. Elles sont utilisées pour la construction
dans l'habitation.
La médecine traditionnelle occupe une grande partie
dans la vie des ruraux en général. Le chef de village de
vélingara wolof (Ablaye Ndiaye) et de Nbounan II (Amadou Bocar Diop)
confirment l'importance de chaque espèce végétale en terme
médicament. On ne peut toutes les citer, mais nous en retiendrons
quelques-uns.
Tableau IX : Présentation de quelques
espèces à valeur médicale
Espèce et nom peulh
|
Parties utilisées
|
Priorités médicales
|
Feuilles
|
Racine
|
Ecorce
|
Fruit
|
Sève
|
Lianes
|
|
Khaya senegalensis (kaïhi)
|
|
|
|
|
|
+
|
Demangeaison - bouton
|
Sterculia seligera (bobori)
|
+
|
|
|
|
|
|
Toux
|
Zizyphus mauritiana (diaabi)
|
|
+
|
|
|
|
|
Maux de ventre - vomissement
|
Combrutum glutinosum (doki)
|
+
|
+
|
|
|
|
|
Massage
|
Saba senegalensis (gueloki)
|
+
|
|
|
+
|
+
|
|
Maux de t^te- toux plaie
|
Guiera senegalensis (guieloki)
|
|
|
|
|
+
|
|
Toux
|
Grewia bicolor (kelly)
|
|
|
+
|
|
|
|
Etat de fatigue et de vertige
|
Sources : entretien S.
Koutoudio
A partir de ces considérations il est claire que la
pression démographique (humaine animale) entraîne une augmentation
de la demande foncière ainsi que le bouleversement des parcours
pastoraux. Le recours aux déchiffrements agricole dont les
manifestations les plus fortes se révèlent dans la
« progression » du front mouride se maintient plus ou moins
malgré les restrictions de services des eaux et forêts. L'espace
pastoral se réduit aussi peu à peu, il se traduit par des modes
de gestions inappropriés des terres pastorales, des charges animales
excessives au regard des ressources alimentaires disponibles, la
surexploitation des pâturages et la dégradation des parcours par
leur désarticulation. Il est toutefois évident que
l'activité d'élevage induit les effets négatifs sur
l'environnement. Quels exemples permettent d'illustrer ce constat :
- les densités animales très
élevées conduisent à un épuisement rapide de
pâturages de la zone sahélienne. Il s'ensuit une dénudation
des sols qui renforce les risques de stérilisation des parcours.
- l'émondage abusif de ligneux pour le bétail en
saison sèche constitue un facteur d'appauvrissement de la
biodiversité.
Le recours aux feux de brousse pour stimuler la repousse
herbacée (septembre en 2004) et parfois des actes d'incivisme
inexplicable ; comme la destruction des ¾ des plants d'acacia dans
une parcelle de reboisement à Loumboul. S. Abdoul par des transhumants.
A cela s'ajoute l'obstruction progressive des couloirs de
migration de faune sauvage et la destruction de leur habitation. Car dans la
communauté rurale sa densité a fortement baissé suite
à l'implantation humaine et la chasse. Les réserves
sylvopastorales de Mbem Mbem et de Sab Sabré étant les
frontières directes de la réserve de faune de Ferlo sud, des
hyènes, chacals, sont en permanence aperçus près des
abreuvoirs surtout en saison sèche.
Tous ces problèmes, précise le CERP, poussent
les éleveurs à vouloir se sédentariser et ajouter
l'exploitation de la gomme et des produits de cueillettes dans leurs
activités.
L'utilisation des ressources forestières obéit
à une catégorisation des produits et une réglementation
selon la nature des ressources. Ainsi, certains produits sont
contingentés (combustible ligneux, charbon et bois de chauffe, bois
d'oeuvre, artisanat et service) et leur exploitation est donc soumise à
des quotas.
D'autres ressources font l'objet d'une exploitation non
limitée sur le plan quantitatif. Il s'agit des produits non contingentes
( produit de cueillette, fruits, feuilles, racines, gomme, etc.) pour lequel un
droit d'usage est accordé aux populations. Les dispositions de code
forestier autorisant l'exploitation de produits contingentés dans les
zones de terroir relevant du domaine national ainsi que dans les forêts
classées aménagées.
S'agissant de l'exploitation de la gomme, une
réglementation nouvelle a été introduit du fait de la
pression qu'elle subit. La durée d'exploitation est limitée
à un mois par les services des eaux et forêts. Mais cette
politique de maîtrise de l'exploitation forestière se heurte
à des pesanteurs liées notamment à l'exploitation qui
échappe au contrôle des services forestiers.
Les recettes forestières : Les
chiffres au niveau de la CR ne sont pas encore disponibles. Mais au niveau
départemental, le conseil régional nous donne les recettes issues
de la gomme de 1998 à 2002
Tableau X : Département Ranerou
Ferlo
1998
|
1992
|
2000
|
2001
|
2002
|
10230 tonnes
|
11870
|
16840
|
52940
|
11400
|
511500 F CFA
|
593500
|
842. 000
|
264. 7000
|
788000
|
Source : conseil régional
de Matam
La baisse de la production en 2002 est due aux pluies de 'heug
qui s'étaient manifestés dans la région de Matam.
La presque totalité de l'exploitation de la gomme
arabique se fait dans le département de Ranerou Ferlo. De 50 F CFA par
kilogramme en 1998 la taxe est passée à 70 FCFA en 2005 pour la
gomme et 15 FCFA pour le jujubier. La gomme représente 44% des recettes
de la région et 55% de recettes domaniales. Pour 2004 Vélingara a
produit 150 tonnes de gomme. Les prix au kilogramme varie aujourd'hui entre
1500 et 1900 F CFA.
*
TROISIÈME
PARTIE :
GESTION DES RESSOURCES NATURELLES DANS LA
COMMUNAUTÉ RURALE
CHAPITRE I : LES
ACTEURS DE LA GESTION
1.1- LE CONSEIL RURAL
Les communautés rurales sont des structures
décentralisées dotées de la personnalité morale et
d'une autonomie financière. Chaque communauté rurale est
administrée par un conseil rural. Il a la charge de la gestion des
terres du domaine non classé sis dans son terroir.
Le 22 mars 1996, la loi n° 96-06 portant transfert des
compétences aux régions, aux communes et aux communautés
rurales fut promulguée. En matière d'environnement et de gestion
des ressources naturelles, la CR a désormais en charge :
- la gestion des forêts sises en zones de terroir sur la
base d'un plan d'aménagement approuvé par l'Etat,
- la délivrance d'autorisation préalable
à toute coupe à l'intérieur du périmètre de
la CR,
- de donner son avis sur la délivrance, par le conseil
régional d'autorisations,
- la gestion des sites d'intérêt local,
- l'élaboration et la mise en oeuvre du plan local
d'action pour l'environnement.
Le conseil rural compte 24 membres dont 2 femmes. Les
principales rencontres du conseil rural portent essentiellement sur les
délibérations sur les questions foncières (quatre au total
durant l'année) et les rencontres extraordinaires qui sont en
général consacrée à la résolution des
conflits. Son fonctionnement est limité par certains facteurs comme
l'analphabétisme des conseillers qui représentent 71%. Les
réalisations durant la présente législature sont :
- le lotissement de Vélingara (chef lieu
d'arrondissement avec l'aide du chef de CERP),
- le règlement de plusieurs litiges,
- la reconnaissance de 28 villages.
1.2- LES SERVICES
ÉTATIQUES
· Le sous-préfet :
Administrateur de l'arrondissement, il veille à l'application des
décisions venant du niveau central. Il peut aussi trancher sur les
litiges entre populations comme ce fut le cas à Mboundou Mbaba où
il a suspendu les terres objets de conflits. Le sous-préfet
évalue aussi les besoins sociaux et environnementaux.
· Le Centre d'expansion rurale
polyvalent : Cette structure traditionnelle étale
théoriquement son action dans toute la communauté rurale. C'est
une structure multifonctionnelle. Elle dispose d'un agent d'échange et
d'un technicien de l'agriculture qui est le chef de CERP. Le CERP est
installé en 2002 :
- Il a contribué à la lutte contre le
péril acridien (campagne de prophylaxie.
- Il a aidé au reboisement d'acacia,
- Il encadre et assure les séances de renforcement des
GPF.
Le CERP est confronté à de gros problèmes
de fonctionnement
- le centre reçoit 35.000 F CFA à 40.000 F CFA
de carburant pour tous les trois mois ses déplacements, le chef de CERP
utilise la voiture du sous-préfet lorsqu'elle est disponible et ne
dispose pas de logement.
- Les CERP de toute la région fonctionnent avec un
budget de 400.000 F CFA par trois mois.
Les contraintes principales du CERP demeurent l'enclavement et
le manque de personnel.
· Le service des eaux et forêts
Il se résume en un seul agent (pour trois
réserves sylvopastorales). On comprend dès lors l'ampleur du
problème que pose la gestion efficiente des ressources naturelles. Dans
l'entretien qu'il nous a accordé, l'agent des eaux et forêts
confirme qu'il se trouve dans l'impossibilité d'effectuer des rondes
régulières pour s'enquérir de l'état des lieux dans
les réserves. Il ne dispose que d'une moto qui ne peut effectuer de
grandes distances. Il profite souvent des sorties du sous-préfet pour
l'accompagner ou de la voiture quand elle est disponible. Il loge avec le chef
de CERP dans les locaux du sous-préfet et ne dispose pas
d'équipements nécessaires pour la pérennisation de sa
fonction à savoir appareil photo, GPS, tente, boîte taxidermiste,
télescope absolument nécessaires pour la conduite des
opérations d'aménagement des aires protégées.
Les problèmes sont aussi valables pour la
réserve de faune du Ferlo Sud. Il essaye tant bien que mal de traduire
en actes sa mission d'appui conseil par le suivi des plants de reboisement avec
les pépinières. L'agent se déplace dans les marchés
hebdomadaires pour le contrôle des différents produits vendus. Il
recouvre les taxes d'exploitation de la gomme et des jujubiers et renforce les
encadrements techniques auprès des éleveurs, paysans et
exploitants de gomme.
Les services étatiques, en fonction de leurs
attributions propres, sont les conseillers privilégiés pour la
définition des stratégies de développement de la CR. Ils
collaborent pour cela avec les structures internes.
1.3- LES STRUCTURES
INTERNES
1.3.1- Les associations
Depuis le rattachement de la CR à la région de
Matam, la dynamique des associations est en léthargie parce que ne
disposant pas de moyens pour mener à bien leurs actions. Ces
associations, à part ADESAH (Association des Défenseurs de
l'Environnement Sahélien) et l'EGAB (Entente des Groupements
Associés de Barkédji) s'activent dans le développement de
la localité où elles sont basées. Mais le manque de
financement a freiné ces objectifs. Seules ADESAH et EGAB ont fait des
actions louables, l'une sur l'environnement et l'autre sur l'action sociale.
Les membres de ADESAH (68 membres) ont participé
à la confection de nouveaux pare-feux du triangle Vélingara -
Mbem Mbem - Mboundou Mbaba et collaborent avec les pépinières et
les comités de lutte contre les feux de brousse dans les campagnes de
sensibilisation que le service des eaux et forêts organise
régulièrement.
EGAB (120 membres) : C'est la seule association qui
étale ses actions hors de la CR. Pendant plusieurs années, elle a
aidé au financement de micros projets pour le développement
social. Elle a aussi soutenu financièrement les comités de lutte
contre les feux de brousse à travers ENDA et CRS (Catholic Relief
Service). Mais avec le retrait de ceux-ci, leurs activités sont
complètement au ralenti pour ne pas dire qu'elles ne sont plus
fonctionnelles et tout cela faute de financement et d'appui.
Pour l'heure, seules quelques ASC de Ranerou ont pu
bénéficier de l'appui financier du service civique national en
raison de 30.000 F CFA par mois.
Les plantes reboisées pendant les vacances citoyennes
sont mortes par manque de suivi.
1.3.2- Les groupements
Ils se divisent en Groupement d'Intérêt
Economique et Groupement de Promotion Féminine.
- Les GIE : Ils sont au nombre de 23
dans la CR dont 10 se trouvent à vélingara (Thianor, Maure I,
Maure II, Fass, Touba, Dialal)
La plupart des groupements se meuvent dans les
activités génératrices de revenu. Les effets
environnementaux ne sont pas automatiques dans les groupements.
Parmi les plus dynamiques, nous avons le GIE comité de
lutte contre les feux de brousse qui compte 700 membres à travers toute
la CR. Il constitue le seul moyen de lutte contre les feux avec comme outils
des coupe-coupe et des râteaux. Le nombre de ses membres peut
témoigner de l'importance que les différentes couches de la
population accordent à l'environnement.
Il bénéficie par ailleurs de l'appui financier
du conseil rural et du service des eaux et forêts.
Sous l'appui du PAPEL, plus de 15 GIE s'activent dans
l'abouche bovine qui constitue par ailleurs la principale activité dans
les différents groupements.
- Les Groupements de Promotion Féminine (GPF)
Ils sont au nombre de dix huit dont cinq formels pour un total
de 629 membres.
Leurs activités sont centrées sur l'embouche
bovine, la teinture, l'exploitation de la gomme et le maraîchage. Il
convient de signaler le courage des femmes qui, pour contourner les
difficultés d'accès au crédit, se sont regroupées
en GPF et mènent des crédits rotatifs.
Actuellement, la fédération nationale des
groupements de femmes essaie de formaliser ces actions en ouvrant un guichet
à Vélingara. Ce guichet est logé à la
sous-préfecture sous la supervision du chef de CERP.
Au total, les ASC, GIE et GPF les dynamiques sont ceux qui
sont formels.
Dans le domaine environnemental c'est le manque de motivation
qui anime les groupements mais ils ont pleine conscience de l'importance que
revêt les ressources naturelles à leurs yeux.
1.4- LES STRUCTURES
EXTERNES
Ce sont essentielles les partenaires au développement
qui interviennent dans la zone.
Les partenaires intervenants (par ordre d'importance).
Tableau XI : Partenaires au développement
dans la CR
Sigles
|
Date d'intervention
|
Domaine d'intervention
|
Nature ou structure
|
Bénéficiaires
|
PAPEL
|
1993
|
Développement de l'élevage
|
Programme
|
Populations
|
CERFLA
|
1999
|
Renforcement de capacité
|
ONG
|
Populations, élus
|
FNRA
|
2002
|
Amélioration des espaces pastoraux
|
Projet
|
CLCFB
|
PSAOP
|
2003
|
Renforcement capacité
|
Programme
|
Organisation de producteurs
|
Ferlo Gomme
|
-
|
Commercialisation gomme
|
Société
|
Exploitants forestiers
|
DISC
|
-
|
Santé communautaire
|
Projet
|
Population
|
ENDA
|
-
|
Environnement, santé
|
Projet
|
Population
|
Croix rouge
|
-
|
Solidarité nationale
|
Projet
|
Population
|
PNIR
|
2004
|
Lutte contre la pauvreté
|
Programme
|
Population
|
AFDS
|
En phase d'installation
|
Lutte contre la pauvreté
|
Programme
|
Population
|
CRS
|
1998
|
Développement local
|
Projet
|
Population
|
ENPS
|
2001
|
Développement local
|
Ministère de la jeunnesse
|
GIE-GPF-ASC
|
Source : PNIR, juillet 2004
Le PAPEL a beaucoup fait pour la CR par la
réhabilitation des parcs à vaccinations, l'installation des
château d'eau du forage de Vélingara.
Le FNRAA à travers ses actions à former les
CLCFB dans les méthodes de lutte pour la préservation de
l'environnement.
Le CERFLA a aidé à la construction des classes
d'alphabétisation et à la formation des élus à
l'alphabétisation.
La croix rouge a participé dans le financement de la
sensibilisation sur les MST, la construction du poste de santé de
Thionokh.
Le PAM (Programme Alimentaire Mondial) a installé des
cantines scolaires et la dotation en nourritures des comités de lutte
contre les feux de brousse. Mais ses actions ne se sont pas
pérennisées.
L'intervention des autres partenaires s'est faite à
travers des séances de formation de la population.
1.5- LES RELATIONS ENTRE
LES STRUCTURES
L'enclavement de Vélingara et l'état des pistes
ne permettent pas même si le voeu y est de maintenir durables certaines
relations entre les structures.
A part la sous préfecture, aucune autre structure ne
détient de local ou un siège permanent. Les structures
étatiques coordonnent les différentes stratégies de
développement de la communauté rurale (elle sont abrité
par le même local).
Toutes les autres organisations travaillent dans le cadre de
projets ou programmes pré établis. Leurs actions sont de ce fait
directement centrées sur les populations ciblées à travers
les ASC, GIE et GPF. Ceci a favorisé l'individualisme et la non
coopération entre structures.
Dans tous les cas les acteurs privilégiés de la
gestions des ressources naturelles demeurent les populations. A travers les
différentes campagnes de sensibilisation, elles ont acquis des
connaissances sur les comportements à l'égard des ressources
naturelles.
Le chef de CERP, le sous-préfet, les chefs de villages
interrogés, le CERFLA, et le service départemental de
l'élevage de même que l'inspection générale sont
unanimes à confirmer le changement général des
comportements des populations vis-à-vis des ressources naturelles.
CHAPITRE II : FORMES
DE GESTION DES RESSOURCES
Pour mieux appréhendez les formes de gestion des
ressources naturelles, il nous paraît nécessaire d'inclure dans
notre démarche l'échelle départementale. Cette option est
due au fait que :
- la CR de Vélingara fait partie intégrante du
Ferlo. Et qu'à l'image de cela, les différentes zones de cette
contrée ont en partie les mêmes problèmes.
- Depuis le rattachement de la CR à la région de
Matam, les actions en faveur de la GRN à part quelques cas sont surtout
accès sur des séances de formation et d'encadrement dont
bénéficient les groupements et associations.
- La CR pourrait être, à l'image de plusieurs
autres CR du Ferlo, un cadre favorable à l'accueil de projet.
Il s'agit présentement du PRODAM, du PGIES (Projet de
Gestion des Ecosystèmes du Sénégal). Ce dernier commence
effectivement à marquer de son emprunte les réserves de faune du
Ferlo Nord et Sud dans le cadre d'une cogestion des ressources naturelles
incluant les populations de base.
Cette démarche va bien sûr s'accompagner de types
de gestion des ressources naturelles qui ont jusqu'ici marqué la CR.
2.1- LES TYPES DE GESTION
DU SOL
Les outils aratoires élémentaires, donc
adaptés au milieu n'attaquent le sol que de manière superficielle
pour pouvoir le fragiliser davantage.
Même quand du fait de la poussée
démographique la surcharge humaine et animale commence à se faire
sentir et entraîne un début d'intensification de la production,
les paysans savent mettre en place des stratégies pour préserver
le sol. Au premier chef figure la jachère et l'utilisation de fumure
animale. L'association de cultures champêtre, jachère et
élevage est fréquente ainsi que la pratique de l'agriculture sur
brûlis. C'est celle des feux précoces dans lesquels le
comité de lutte contre les feux est petit à petit associé.
La jachère étant pratiquée sur trois ans laisse ainsi un
pâturage substantiel pour le bétail. Aujourd'hui, le temps de
jachère s'est réduit à deux ans du fait de l'accroissement
des espaces de cultures, mais aussi de la distribution régulière
par l'Etat de semence et d'engrais dans toute la CR.
Pour parer à l'irrégularité de la
pluviométrie, le mil ou le maïs sont généralement
associés aux pastèques au niébé.
La conservation des sols figure aussi dans les rôles
premiers du conseil rural. L'affectation des terres est soumise à une
réglementation stricte ainsi que les demandes de défrichement.
Des restrictions sont aussi imposées quant à la pratique de la
culture dans les réserves.
2.2- CONSERVATION ET
GESTION DE L'EAU
Elle demeure le facteur primordial qui dicte la plupart des
aménagements dans le Ferlo ainsi que la mobilité dans l'espace.
Sa conservation devient problématique du fait de la pression qu'elle
continue à subir.
« L'eau chez nous c'est comme le paradis »
nous a confié un des premiers membres de l'ADESAH le vieux Amadou
Egué Diallo. La gestion de l'eau au niveau des forages est
confiée à des comités de gestions des forages. La CR
dispose de 3 forages, 41 puits et 147 mares. L'habitat, relativement
dispersé, ne permet pas une utilisation rationnelle des infrastructures.
Le comité est élu par la population. Son fonctionnement est
caractérisé par un respect des procédures
élémentaires de gestion. Il est régi par le paiement d'une
taxe selon les types d'utilisation. Ces taxes permettent d'approvisionner le
forage en carburant. Cette activité s'intensifie pendant la saison
sèche qui voit l'arrivée massive de transhumants à
Vélingara. Loin des forages se trouvent les puits artisanaux à
traction animale ou manuelle mais qui ne peuvent fournir l'eau
nécessaire dans les ménages et pour les animaux.
Pendant la saison des pluies, l'exploitation des forages et
puits est au ralentit et les différentes mares sont mises à
l'épreuve. Elles subviennent à tous les besoins des populations
aussi bien pour la consommation que pour le bétail.
A part le forage de Vélingara dont le château
d'eau est construit par le PAPEL, ceux de Mbem Mbem et de Sab Sabré de
même que les puits sont à ciel ouvert. Ils sont de ce fait le
réceptacle d'oiseaux morts et plusieurs parasites vecteurs de maladies.
Depuis peu de temps, suite à la campagne de lutte
contre le choléra, le CERP a mené un vaste mouvement de
sensibilisation sur le filtrage de l'eau et l'utilisation de l'eau de javel.
Mais du fait de l'ancienneté de ces pratiques, les populations ne
semblent pas assimilées les informations reçues. L'eau n'est pas
conservée en quantité importante dans les ménages, mais
juste ce qu'il faut pour la journée.
Il faut signaler que la gestion des forages est sujette
à de nombreux problèmes qu'on n'ose pas toujours aborder.
En effet, la plupart des infrastructures, nous dit-on, de
même que les forages sont gérés par les Diawbé. Ils
sont à la tête des comités de lutte contre les feux de
brousse et sont plus représentatifs dans les GIE et GPF. C'est la cause
de la frustration de la communauté wolof. A cet effet, le chef de
village de Vélingara Thianor a émis le voeu qu'on leur installe
des compteurs. Les forages sont fréquemment à court de carburant
et les quêtes d'argent se multiplient.
Il convient par ailleurs de signaler qu'en 1991, une
étude réalisée par le bureau Veritas Sénégal
sur la situation hydraulique des villages membres de l'EGAB (13 villages de la
CR) fait état d'un taux de couverture de besoins eau de l'ordre de
40,26% le déficit en eau est estimé à 638 m3
par jour.
2.3- PROTECTION DU COUVERT
VÉGÉTAL
Grâce à l'appui de la brigade forestière,
le comité de lutte contre les feux de brousse a été
scindé en 67 sous-comités répartis dans toute la zone.
L'implication de ces acteurs dans le processus de GRN a permis
de renforcer le contrôle et la surveillance des feux. Mais avec
l'arrêt de l'assistance alimentaire du Programme Alimentaire Mondial et
l'encadrement de ENDA environnement on constate que beaucoup de comités
vivent dans la léthargie.
Pour préserver les ressources forestières
restantes, plus de 11000 plants ont été produits durant la
campagne 2003-2004 par le service forestier en relation avec les
pépinières.
Il existe cinq pare-feux pour une longueur de 220 km
destinés à limiter la propagation des feux. Cependant, leur
entretien régulier pose problème. Dans les réserves, il y
a toujours des villages déjà établis. Ceci est contraire
à la réglementation qui régit la et la préservation
des ressources naturelles.
Mais jusqu'ici, les restrictions apportées ont
empêché de nouvelles installations et l'expansion
incontrôlée des terres de culture. Mais, il y a toujours des
pratiques illicites qui se font dans les réserves. Par exemple les
traces de blessures sur les branches, ces dernières formant une couronne
autour des troncs d'arbre témoignent du niveau d'ébranchage.
Pour palier au manque de personnel, tous les services des eaux
et forêts du département se sont tournés vers les
populations en vue de leur responsabilisation.
Ce sont elles-mêmes qui dénoncent les pratiques
illicites comme les coupes abusives, la chasses, ...
Il est par ailleurs est admis par le PAPEL que les mises au
défens ont des résultats plus positifs que les reboisements qui
sont confrontés à des problèmes de manque d'eau et
d'entretien (Lugguèré Thioly, en est un bon exemple.)
D'une manière générale, les
différentes perceptions des populations vis-à-vis des ressources
naturelles (comme un bien inépuisable) et leur méfiance à
l'égard des structures étatiques ont changé dans le sens
où l'espoir encore permis.
2.4- AMÉNAGEMENT DE
L'ESPACE PASTORAL ET PROTECTION DE LA FAUNE
Parmi les politiques de développement des
systèmes pastoraux du PAPEL figurent la formation des unités
pastorales.
Le statut régissant l'unité pastorale la
définit comme étant un groupement de producteurs ruraux
constitués par les habitants d'un certain nombre de villages appartenant
à un même terroir unis par une solidarité résultant
du voisinage, possédant des intérêts communs, exploitant le
même terroir et surtout ayant optés librement de s'unir. C'est une
personne morale qui se caractérise par sa base géographique et
liens sociologiques des villages dont elle est l'émanation,
chargée de pourvoir aux besoins nécessaires du
développement et la production animale.
Son objectif fondamental est l'organisation,
l'éducation coopérative des habitants des villages qui la
composent, la gestion des infrastructures communautaires implantées dans
son terroir et de veiller à l'utilisation rationnelle de ses terrains de
parcours et de cultures.
Jusqu'ici Vélingara Ferlo régit par cette
organisation mais dans l'espace on ne peut la sentir.
Les UP constituées par le PAPEL n'ont pas fait long feu
du fait d'un non suivi des initiatives de bases.
Les stratégies de protections de l'espace pastorale
sont plus visibles dans les textes que sur l'espace.
La seule réglementation en vigueur ne s'applique que
pendant la saison sèche, les transhumants doivent résister
à une certaine distance du forage et des champs de culture (on a pas de
donnée exactes).
La plus grande contrainte c'est la transhumance qui se fait
d'une façon désordonnée. Il n'y a pas encore de plan net
d'aménagement de la mobilité. Les couloirs de migration sont pris
en tenaille du fait du développement de l'espace agricole.
Le tracé des parcours n'est pas assez établi.
Les transhumants parcourent de ce fait l'espace en fonction des informations
reçues. La divagation devient récurrente quand les forges
manquent d'eau. Ces déplacements posent de multiples problèmes
(surpâturage autour des points d'eau, conflits sociaux entre agriculteurs
et éleveurs, etc.).
La modification rapide des modes de mise en valeur du milieu
provoque le rétrécissement de l'espace pastoral et une limitation
du rôle et de la place du bétail dans les systèmes
agro-pastoraux.
La mobilité non contrôlée a des effets
négatifs sur l'environnement dans la mesure où elle peut
être à l'origine de la dégradation des parcours sur
lesquels elle se pratique.
Quelques exemples permettent d'illustrer ce constat :
- Les densités animales très
élevées conduisent à un épuisement rapide des
pâturages. Il s'ensuit une dénudation des sols qui renforce les
risques de stérilisation des parcours,
- Le piétinement du sol par les animaux aux abords des
forages favorise l'érosion de ces espaces.
Le problème de la gestion rationnelle des parcours
pastoraux à Vélingara interpelle l'attention des décideurs
sur l'élaboration des stratégies viables à long terme.
Depuis 2002, Vélingara Ferlo enregistre le plus grand nombre de conflits
dans tout le département. La concurrence sur les parcours est toujours
importante entre éleveurs transhumants et résidents. Pour
l'heure, la pression des populations et des troupeaux est male
évaluée dans les réserves. Selon le CERP, les populations
ont assez bien assimilé les restrictions des eaux et forêts. Mais
il faut signaler qu'il y a toujours des pratiques illicites ; dans la
réserve de Sab Sabré des traces d'émondage sont visibles.
Pour toute méditation dans la CR, le sous préfet
et le conseil rural sont les arbitres privilégiés.
2.5- PROTECTION DE LA FAUNE
Malgré tous problèmes qu'elle pose, le
Sénégal a une longue tradition de la protection de la faune qui
s'est parfois accompagné par la création de zones
d'intérêts cynégétiques.
Déjà en 1972, les pouvoirs publics ont
décidé de créer des zones d'intérêts
cynégétiques (ZIC) pour promouvoir le tourisme
cynégétique. Huit unités couvrant 2.315.500 ha voient le
jour et sont placées sous l'autorité directe du service
forestier. L'amodiation des zones de chasse a été
expérimentée à partir de 1988. l'exercice du droit de
chasse de l'Etat est ainsi loué à des exploitants privés
titulaires de licence. Trente trois zones seront créées couvrant
une superficie totale d'environ 3.272.000 ha dans six régions. Les
recettes de la chasse sont passées de 49 millions en 1987/88 à
146,7 millions FCFA en 1988/89.
D'un autre côté, nous avons la mise en place du
code de la chasse et de la protection de la faune qui instaurent l'interdiction
de toute activité de chasse ou de capture dans les aires
protégées.
Ces différentes mesures à l'égard de la
faune n'ont pas pourtant empêché des activités illicites
comme la chasse et le braconnage dans le Ferlo.
La CR, bien qu'elle soit fermée à la chasse
n'empêche certaines personnes à la pratiquer.
D'après les dires des populations, la faune
était partout présente dans Vélingara. C'est après
l'installation des infrastructures hydraulique qu'elle a commencée
à diminuer.
Cette activité est surtout l'oeuvre d'étrangers
(Libanais le plus souvent). A ce sujet, une arrestation est intervenue en 2003
grâce aux populations qui ont averti l'agent des eaux des forêts.
Les pintades constituent la cible privilégiée dans les
réserves de Vélingara, puisque les gros gibiers sont rares. Les
hyènes, chacals, gazelles (très rarement) ne sont aperçues
qu'au coeur de la saison sèche quand les mares sont sèches. Aussi
l'augmentation de la population, la transhumance sont pour beaucoup dans
diminution du potentiel faunique.
A l'image d'autres localités qui commencent à
s'initier dans l'élevage d'espaces sauvages, la zone couvrant
Vélingara en bénéficie pas pour l'instant d'aucune mesure
concrète visant à décourager la pratique de la chasse.
La surveillance pour un seul agent est une mission à
risque. A titre d'exemple, un Lieutenant des eaux des forêts fut
tué en 1992 par un braconnier à Ranérou. Il sera donc
nécessaire pour les prises de décisions à venir de tenir
compte des stratégies à adopter pour protéger la faune
existante dans les trois réserves en incluant les populations. Elles
peuvent en effet, par leur responsabilisation amortir l'effet manque de
personnel et tirer une meilleure partie des ressources naturelles.
- Les formes de gestion adoptées à
l'échelle départementale
Depuis quelques années, les projets et programmes
environnementaux s'intéressent de plus en plus à la gestion des
ressources naturelles en partenariat étroit avec les populations
locales.
En premier lieu, nous citerons le service des eaux et
forêts qui s'est démuni de sa fonction de répression pour
adopter une attitude d'appui conseil auprès des différentes
couches de la population. Les différents encadrements techniques ont
donné de bons résultats. Les localités que nous avons
visitées à savoir Loumboul S. Abdoul, Younouféré et
Ranérou en sont de bels exemples. Les actions de lutte contre la
dégradation des ressources naturelles sont déjà visibles
sur le terrain. Par leur dynamisme, les groupements et associations
s'impliquent de plus en plus dans la GRN. A Loumboul, c'est grâce
à l'appui du PGIES à travers ses actions et l'érection de
la zone en unité pastorale (PRODAM) que la GRN est devenue effective
sous la pleine responsabilité des populations. Elles ont
été initiées à la lutte contre les feux de brousse,
la protection de la faune et la réglementation de la transhumance.
Dans la RFFN il a construit l'enclos de Katané qui
abrite des gazelles et oryx. Il a été prévu le
déplacement des abreuvoirs du forage de Petiel pour permettre la
diminution de la pression au niveau des derniers refuges des autruches et
gazelles. A ces différentes actions s'ajoute l'élevage de
pintades qui a été introduit et l'aménagements de
mares.
A Lougguéré Thioly les mises en défens
ont porté de bons résultats preuve du dynamisme des
écosystèmes.
Il s'agira dans ce qui va suivre de faire part des missions
que s'est assigné le PGIES, d'une approche aménagement dans la CR
de Vélingara à travers ses atouts, contraintes et les
hypothèses de solutions. Enfin, nous essayerons d'évaluer les
capacités des populations à cogérer les ressources
naturelles en rapport avec les objectifs du PGIES.
CHAPITRE III :APPROCHE
AMÉNAGEMENT ET CAPACITÉ DES POPULATIONS À COGÉRER
LES RN.
3.1- LES OBJECTIFS DU PGIES
Le Fonds pour l'Environnement Mondial (FEM) et le PNUD ont
assisté le Sénégal particulièrement le
Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature (MEPN)
à la formulation d'un projet de gestion intégrée des
écosystèmes dans quatre sites représentatifs du
Sénégal (PGIES). Ces sites représentent des
échantillons des trois grands types majeurs d'écosystèmes
du pays comprenant les écosystèmes forestiers, sylvopastoraux et
les écosystèmes côtiers et littoraux. Parmi ces sites
figurent les RFFN et RFFS. Cette dernière fait frontière avec les
réserves sylvopastorales de Vélingara de Mbem-Mbem et Sab
Sabré. Le programme de cogestion et d'utilisation durable des RN a
permis d'identifier les problèmes majeurs de développement
durable et de conservation de la biodiversité par les acteurs
concernés.
Pour résoudre ce problème, l'option alternative
concerne pour chacun des sites une approche communautaire
intégrée de planification stratégique d'aménagement
et de gestion des terroirs villageois, de création et de gestion durable
des ressources naturelles communautaires (RNC). A chacun des niveaux
d'intervention, il s'agira d'une levée des barrières juridiques,
politiques, techniques, et méthodologiques à une utilisation
durable des ressources biologiques. Dans les terroirs villageois, il s'agira
d'identifier le système de production, de promouvoir une autosuffisance
alimentaire et énergique et de lutter contre la pauvreté. Dans
les RNC, il sera mis en place des techniques alternatives de diversification
des revenus d'exploitation des ressources biologiques sur une base de compromis
et de coopération des acteurs concernés. Dans les aires
protégées, un système de cogestion sera mis en place avec
des mécanismes de partage équitable des profits tirés de
la conservation. Il s'agira pour la suite de la réplication des actions
de démonstration par l'ensemble des acteurs concernés.
3.2- APPROCHE
AMÉNAGEMENT DANS LA CR DE VÉLINGARA
3.2.1- Identification des
principaux atouts
La Communauté rurale présente beaucoup d'atouts
qui sont analysés dans le tableau suivant :
Tableau XII : Les atouts de la CR
Atouts
|
Analyse
|
Trois réserves sylvopastorales
|
Pâturage en abondance, grande zone de transhumance
|
Existence d'un important potentiel d'Acacia Senegalensis
|
Commerce lucratif de la gomme arabique
|
Formation et encadrement technique des populations
|
Existence de plusieurs ASC, GPF, GIE et de classes
d'alphabétisation
|
Limitation de la zone de culture arachidière
|
Restrictions du service des eaux et forêts
|
3.2.2- Identification des
principales contraintes
Malgré les atouts non négligeables, la CR est
confrontée à plusieurs difficultés que nous allons
résumer dans le tableau suivant avec une esquisse des
hypothèses de solution :
Tableau XIII : Contraintes de la CR
Contraintes
|
Causes
|
Conséquences
|
Hypothèses de solution
|
Enclavement
|
Inexistence de piste de production et impraticabilité
des routes
|
Déficit de communication, évacuation difficile
des malades et la production, accès difficile pour les projets de
développement
|
Réalisation des pistes de production, extension du
réseau téléphonique
|
Dégradation de l'environnement
|
Feux de brousse, reboisement tardif, coupe abusive,
concurrence autour de RN
|
Destruction du couvert végétal, conflit entre
transhumants et résidents
|
Reboisement avec suivi dotation en moyens aux CLCFB,
réglementation des parcours du bétail.
|
Léthargie des ASC GIE et GPF
|
Manque de motivation, manque de relation avec les autres
groupements, faiblesse des financements
|
Un dynamisme lâche, manque d'action pérenne
|
Financement d'activité ayant trait à la GRN,
initier des actions motivées, responsabiliser des populations
|
Forte transhumance
|
Disponibilité des pâturages et de point d'eau
|
Conflits humains, surpâturage
|
Création de RNC, promotion de l'élevage
intensif
|
Manque de personnel
|
Enclavement, nombre réduit de personnes
qualifiées en GRN, analphabétisme des élus
|
Réduction des offres de services des populations
|
Augmenter le personnel étatique, dotation en moyen de
transport, intensification des formations des élus.
|
A côté des hypothèses de solution,
l'information peut occuper une place de choix comme le définit l'UICN
(Union Mondiale pour la Nature). En effet, les populations locales
accèdent difficilement aux informations pertinentes pour modifier leurs
attitudes et comportements en vue d'une utilisation durable des ressources
naturelles.
La CR est confrontée à un déficit de
communication entre les villages (manque d'infrastructures fonctionnelles,
routes et moyens de communication modernes) pour véhiculer les
informations sur les feux de brousse, l'état des forage,
la localisation des zones de parcours. Les populations utilisent les
marchés hebdomadaires, les points d'eau, pour échanger les
informations par le biais des transhumants. Ces canaux d'information ne sont
suffisamment valorisés par les structures d'encadrement pour transmettre
les informations qu'elles génèrent aux populations locales qui
demeurent de ce fait isolées. L'accès à l'information et
son utilisation judicieuse constitue un levier important pour permettre aux
populations d'engager des actions efficaces de GRN. Elles pourront de ce fait
à travers les techniques de l'information et de la communication
optimiser leurs prises de décision et adopter plus comportements
positifs à l'égard des ressources naturelles.
3.2.3- Capacités des
populations à cogérer les ressources naturelles
A l'image d'autres localités comme Thieul,
Vélingara fait partie des unités pastorales érigées
par le PAPEL. Cette dynamique est entrée en léthargie par un
manque de suivi. Avec la réactivation de cette organisation par la
relance des terroirs villageois, il pourra être un cadre propice aux
différentes actions du PGIES.
Dans la CR, la dynamique de cogestion des ressources
naturelles se ressent de plus en plus. Le nombre de membres des associations et
groupements le démontre.
- le GIE comité de lutte contre les feux de brousse
compte 700 membres divisés en sous comité de lutte contre les
feux de brousse qui sont répartis dans les différents villages.
- L'association des défenseurs de l'environnement
sahélien (ADESAH) compte 68 membres.
- Entente des groupements associés de Barkedji (EGAB)
qui est la seule structure active qui polarise plusieurs CR.
Au total, la CR renferme 23 GIE 18 GPF et 8 associations
(PNIR) s'activant dans la teinture, l'embouche bovine, le commerce et la
protection de l'environnement.
L'exploitation de la gomme confère une certaine
sécurité monétaire pour les populations. Pour
pérenniser cette activité, le reboisement de différents
espèces d'Acacia s'intensifie d'année en année (Acacia
senegal, Acacia milifera, Acacia chrenbergiana). D'environ 11000 plants en
2003 la CR est passée à plus de 15000 plants en 2004.
La gestion de l'environnement est au coeur des
préoccupations des populations qui comprennent que la survie des
systèmes de production est en grande partie dépendante d'un
certain équilibre écologique.
Toutefois, cette gestion va au-delà de la lutte contre
les feux de brousse mais intègre d'autres aspects comme la
prévention des feux, la déforestation, le braconnage, etc.
Pour l'heure l'un des facteurs majeurs qui mérite
réflexion est l'installation des populations à l'intérieur
des réserves. Si la réglementation régissant l'existence
des réserves interdit toute installation permanente des populations, il
faudra nécessairement adopter de nouvelles stratégies par
l'installation de ces dernières à la périphérie des
réserves et les doter de moyens pouvant permettre une utilisation
rationnelle des RN obéissant à une logique de cogestion et de
responsabilisation.
CONCLUSION
GÉNÉRALE
Situé dans la région du Ferlo, la
communauté rurale de Vélingara ne manque pas de
potentialités, c'est d'abord au niveau de la diversité de ses
ressources naturelles. Ces dernières sont continuellement mises à
profit aussi bien pour les populations que par les animaux.
L'analyse de l'organisation de la communauté rurale,
l'espace, les hommes, les activités constituent un préalable, une
analyse de l'environnement local qui reflète le milieu
hétérogène sur le plan physique humain et
économique avec des activités diversifiées. Les
activités de production, malgré leur place importante
présentent plusieurs contraintes :
- L'agriculture, par la faible rentabilité, son
extension dans le sud fait front à la réserve sylvopastorale de
Sab Sabré
- L'élevage transhumant qui de plus en plus fait subir
aux ressources disponibles une charge trop importante est source
fréquente de conflit.
- A ces difficultés s'ajoutent la faiblesse des
infrastructures et équipements.
Pour remédier à cette situation, les populations
ont mis en place de nouvelles alternatives dont les dynamiques correspondent
aux activités de prélèvement qui répondent à
des exigences de consommations et facteurs économiques. Et, de plus en
plus elles se développent dans des réserves et sont
stimulées par la présence des sociétés
d'exploitation comme.
Les conséquences environnementales
sont alors évidentes lorsqu'on y associe les facteurs climatiques (
érosion, pluviométrie et facteurs anthropiques).
Ils contribuent à aggraver une situation
écologique déjà précaire dont on ne maîtrise
pas le niveau d'avancement. Compte tenu de cela, la gestion des ressources
naturelles constitue le défi majeur de l'ensemble des acteurs de la CR.
Elle reste urgente à cause des ruptures d'équilibre
écologique constatées ces dernières années suite
aux changements climatiques.
Pour cela, une dynamique est déjà en place par
l'encadrement, la sensibilisation et la responsabilisation des populations de
base. Les services étatiques et privés donnent de plus en plus au
Ferlo l'image de « l'Afrique utile » lui attribuait Charles
Toupet. Tout ça pour dire que l'état de dégradation
très avancée risque sous peux de ne plus être
appropriée l'option de cogestion est fortement appuyée.
Mais l'enclavement de la CR, sa sous assistance sont des
réalités à surmonter si on veut aider les populations qui
en émettent fortement le voeu à lutter efficacement contre la
pauvreté dans une logique de conservation des ressources naturelles.
Dans une autre dimension, la construction de la route
Ourossogui Linguère passant entre les deux réserve de faune
mérite une attention particulière.
Axe de désenclavement certes mais aux
conséquences inestimables dans une zone qui commence sa
reconstitution.
Pour des recherches antérieures, l'étude de ce
thème donnera peut être une vision prospective des
stratégies à adopter pour contrecarrer les effets d'une ouverture
dans ces écosystèmes si chers à notre pays.
BIBLIOGRAPHIE
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11- GAVAUD M. : Nature et
localisation de la dégradation des sols au Sénégal,
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12- GRAHAN J. G., KATTY M.., THARSELLE J. :
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13- INITIATIVE ACACIA ( groupe GRN) :
Utilisation des Techniques de l'information et de la communication pour la
gestion des ressources naturelles dans la Ferlo NE du
Sénégal. Décembre 1999.
14- MBAYE M. : Gestion actuelle des
pâturages naturels forestiers soudaniens en Casamance :
conséquences sur l'alimentation du bétail et la
productivité de l'élevage. Thèse de doctorat de
3ème cycle, FLSH, département de géographie,
UCAD 1998, 277 p.
15- MEPN : Plan national d'action pour
l'environnement, septembre 1997, 158 p.
16- MEPN, PGIES : Elaboration d'un
programme de cogestion d'utilisation durable des ressources naturelles, des
aires protégées et de leurs périphéries
intégrant les terroirs villageois et les ressources naturelles
communautaires (version provisoire) Juillet 1997, 158p.
17- MOMOD Th. : La
désertification au sud du Sahara, Dakar, NEA, 212 p.
18- PAPEL : Rapport 2004, 107
p.
19- PNIR : Plan local de
développement de Vélingara, Juillet 2004, 66 p.
20- Revue de l'association
Sénégalaise des professeurs d'histoire et de
géographie : La vallée du Fleuve
Sénégal, n°2, mars 1987, 108p.
21- RICHARD, J.F. : La dégradation
des paysages en Afrique de l'Ouest. AUPELF, UICN, ORSTOM, ENDA, 1990,
Presses Universitaires, 310p.
22- SANE F. : Perception paysanne
des ressources naturelles dans l'arrondissement de Bala, département de
Bakel, Mémoire de maîtrise, FLSH, département de
Géographie, UCAD, 1995, 89 p.
23- SANTIOR C. : Contribution
à l'étude de l'exploitation du cheptel : Région du
Ferlo Sénégal, ORSTOM, Dakar, 1982, 48p.
24- THIAO D. : Environnement et
systèmes de production dans les terroirs du Joobass sur l'alimentation
du bétail et la productivité de l'élevage,
Thèse de doctorat de 3ème cycle, FLSH,
Département d'histoire, UCAD, 1998, 277 p.
25- THIAW D. : Identification,
utilisation et valorisation des ressources végétales dans la
communauté rurale de Tomboronkoto de la cueillette à la
production. Thèse de doctorat de 3ème cycle,
département de géographie, UCAD, 2001, 328p.
26- Von May Dell, H.J. : Arbres et
arbustes du Sahel, leurs caractéristiques et leurs utilisations,
GTZ, Eschton, 1983, 531p.
ANNEXES
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I : Situation pluviométrique de
Vélingara
Tableau II : Structure ethnique de la
population
Tableau III : Situation des infrastructures
médicales
Tableau IV : Possibilité d'accueil et
charge réelle de quelques forages dans la zone sylvopastorale
Tableau V : Répartition des
différentes spéculation dans la CR
Tableau VI : Espèces
appétées par les bovins
Tableau VII : Espèces ligueuses
appétées par les ovins
Tableau VIII : Espèces ligueuses
appétées par les caprins
Tableau IX : Présentation de quelques
espèces à valeur médicale
Tableau X : Département Ranerou
Ferlo
Tableau XI : Partenaires au développement
dans la CR
Tableau XII : Les atouts de la CR
Tableau XIII : Contraintes de la CR
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 1 : Evolution des pluies selon la
hauteur
Graphique 2 : Evolution des pluies selon le nombre
de jours
Graphique 3 : Répartition de la population selon
l'ethnie
Graphique 4 : Possibilité d'accueil et charge
réelle de quelques unités pastorales Graphique 5 : Espace
agricole
LISTE DES PHOTOS
Photo 1 : L'axe Ourossogui - Ranenou - Matam
Photo 2 : Forage de Vélingara (chef lieu)
Photo 3 : Troupeau de moutons autour de l'abreuvoir
du forage de Vélingara (Chef lieu).
Photo 4 : Retour d'un groupe de transhumants
Photo 5 : Louma de Vélingara
Photo 6 : Même Louma GUIDE D'ENTRETIEN
VILLAGE
ESPACE
· Histoire de l'occupation de l'espace
· Description de l'espace
· Identification et localisation des infrastructures
RESSOURCES NATURELLES
1. Ressources en eau
· Etat général de l'eau
· Pluie
· Eaux de surfaces
· Eaux souterraines
· Utilisation de l'eau (mode de gestion, niveau
d'exploitation)
· Contraintes
· Solutions
2. Sols
· Les différents types de sols
· Caractéristiques et modes d'exploitation
· Contraintes
· Solutions
3. Ressources végétales
· Zone interdite ou classée
· Parties reboisées
· Potentiels des espèces (utilisation et
gestion)
· Etat du couvert végétal
· Les feux de brousse
· Contraintes
· Solutions
4. Ressources en faunes
· Les espèces les plus fréquentes dans la
zone
· Etat de la faune
· Rapports avec la population
· Contraintes
· Solutions
SYSTEMES DE PRODUCTION
1. Agriculture
· Systèmes de culture (jachère, assolement,
association)
· Les différents types de spéculations
· Contraintes
· Solutions
2. Elevage
· Tailles des cheptels
· Types d'élevage
· Intensif
· Extensif
· Contraintes
· Solutions
3. Foresterie rurale
· Reboisement
· Exploitation des produits forestiers
· Produits végétales transformés
· Contraintes
· Solutions
4. Les autres
activités
· Commerce
· Marchés centraux
· Loumas
· Artisanats
· Contraintes
· Solutions
GROUPEMENTS ET ASSOCIATIONS
· Les groupements présents dans la CR
· Les associations présentes dans la CR
· Domaines d'activités
· Groupements et associations extérieurs
opérants dans la CR
· Associations et groupements s'activant seulement sur
les ressources naturelles
· Contraintes
· Solution
LES PRINCIPAUX PROBLEMES DE LA CR
1. Le foncier
· Mode d'acquisition
· Les litiges fonciers
· Les problèmes entre agriculteurs et
éleveurs
· Le règlement des problèmes fonciers
1. Les problèmes démographiques
· Les problèmes posés par la croissance de
la population
· Les problèmes d'emploi et de scolarisation
2. Les problèmes de fonctionnement du conseil
rural
· La difficulté de gestion
· La faiblesse des moyens de gestion
3. Dynamique organisationnelle
· Les structures internes
· Les structures externes
· Les relations entre structures
· Les atouts et les freins aux structures
· Gestion communautaire des feux de brousse
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