CONCLUSION GENERALE
Dans son ouvrage intitulé psychologie de l'investisseur
et des marchés financiers, Patrick MANGOT (2006) montre
qu'il est profitable d'adopter les stratégies Momentum à court
terme et des stratégies contrariantes à long terme.
Jegadeesh et Titman (1993) montrent que la stratégie
Momentum qui consiste à acheter les titres gagnants et à vendre
les titres perdants permet de générer des rendements positifs. De
même De Bondt et Thaler dans leurs articles paru en
1985, montrent que la stratégie contrariante qui achète le
gagnant des perdants et à vendre le perdant des gagnant sur un horizon
de 3 à 5 ans génèrent des rendements positifs.
Différents types de stratégies Momentum et
contrariantes sont constatées sur le marché financier :
- la stratégie Momentum sur le prix
consiste à acheter les titres qui affichent les meilleures
performances et éventuellement à vendre ceux qui affichent les
moins bonnes.
- La stratégie Momentum sur
l'information qui prenne acte de la sous-reaction des
marchés aux informations nouvelles, c'est-à-dire elle consiste en
l'achat des valeurs qui bénéficient des
réévaluations les plus agressives et des ventes de celles dont
les anticipations de bénéfices sont le plus abaissées.
- La stratégie contrariante sur le
prix consiste à acheter les sous-performeurs de long
terme.
- La stratégie contrariante sur
l'information consiste à acheter les titres dont les
ratios de valorisations sont les plus faibles (gestion value).
Ces deux stratégies ont suscité la
curiosité de nombreux chercheurs dus aux performances qu'elles
génèrent. Deux différentes familles d'explications
s'opposent : les « traditionnelles » et les
« comportementaux ».
Dans le cadre de ce travail, nous avons analysé la
profitabilité des stratégies Momentum pour le marché
boursier tunisien. Notre étude est basée sur 32 titres
sélectionnes parmi les titres de la Bourse de Valeur Mobilière
de Tunis (BVMT), sur une période d'échantillonnage allant du
1er janvier 2004 au 28 septembre 2008. Nous avons pu
démontrer la profitabilité de la stratégie 6 /6.
Désormais, notre résultat est conforme avec les travaux
antérieurs qui ont analysé cette anomalie sur le marché
boursier voir tableau (2.1) qui présente les rendements mensuels des
trois portefeuilles calculés : winners (W), loser (L) et le
portefeuille Momentum. Conformément aux résultats empiriques
antérieurs sur les stratégies Momentum, notre étude montre
que les rendements moyens des portefeuilles winners sont positif de
0,53664274 avec un t-statistic de (3,439) et
celui des portefeuilles losers (L) sont faiblement positifs de
0,047792737 avec un t-statistic de (5,827),
ce qui engendre les rendements Momentum (W -L) positifs de 0,05871537
avec t-statistic de (2,067).
En sélectionnant les titres en fonction de leurs
performances passées, il est évident de réaliser des
rendements déficients (anormaux). Pour comprendre les sources des
profits Momentum deux approches explicatives sont considérées. La
première est la sur-reaction selon laquelle les investisseurs sont
sujets à avoir des vagues d'optimisme et de pessimisme qui font balancer
temporairement les prix des titres en deçà et au-delà de
leur valeur fondamentale (Lo et MacKinlay [1990], p.176). La deuxième
est celle développée par les tenants de l'approche
comportementale, qui expliquent les profits Momentum par le fait que les
investisseurs sont soumis à des biais cognitifs dans
l'interprétation de l'information, ce qui engendrent un
phénomène de sous-reaction, du fait que les titres continuent
d'avoir les mêmes performances sur le court terme. En effet,
Barberis et al (1998) considèrent que la
profitabilité des stratégies Momentum est due à deux biais
psychologique : le conservatisme et la représentativité.
De Bondt et Thaler (1985) ont trouvé
des preuves que les investisseurs dans le marché boursier
américain ont tendance à sur-réagir à certain
inattendu sensationnaliste indépendamment des événements
de l'actualité. Ce comportement de sur-reaction a tendance à
affecter les cours boursiers. Ils réexaminent en 1987, la question des
stratégies contrariantes dans le cadre d'autres études de
recherche. Ils suggèrent que la réaction excessive
observée dans leurs stratégies contrariantes n'est pas due
à un effet taille ou de différence dans les risques. De
Bondt et Thaler montrent sur le marché américain que
selon le phénomène de sur-reaction, les titres ayant eu les plus
faibles performances (perdantes) sur une période passée ont des
performances supérieures (gagnantes) sur les périodes
subséquentes et vice versa.
Dans le présent travail, notre analyse des anomalies
sur le marché financier présentée au départ est
portée sur les stratégies Momentum et stratégies
contrariantes, mais notre étude empirique s'est limitée à
la stratégie Momentum. Mais les stratégies contrariantes
adopteraient-elles la même profitabilité sur le marché
boursier tunisien ? Cela aurait pu faire l'objet d'une autre
étude mais faute du temps qui nous est imparti, elle n'a pas être
réalisée.
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Effet taille : les petites entreprises (à
capitalisation boursière faible) réalisent des rendements plus
élevés que les grandes entreprises (à capitalisation
grande)
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