VII-3) Domaine agricole
A Huelva, Andalousie, en Espagne, le savoir faire roumain et
sénégalais sont mis en évidence dans la culture et la
cueillette de fraise. L'Andalousie est aujourd'hui la première zone
exportatrice de produits maraîchers pour l'ensemble de l'Europe. Les pays
qui contribuent à cette échange d'expérience agricole au
delà des raisons d'une main-d'oeuvre moins chère sont la Pologne,
la Roumanie, l'Ukraine, le Maroc, et, une « expérience
pilote » a été menée avec le
Sénégal.
Cette structure d'échange agricole qui est soutenue par
un intérêt économique à la base, peut amener aussi
bien nos agriculteurs sénégalais à élargir leurs
horizons dans le domaine de l'horticulture et de l'approche agricole biologique
et écologique.
Au Sénégal ; depuis presque deux
décennies, l'approche écologique est de plus en plus reconnue par
les agriculteurs comme solution durable au développement agricole et au
développement dans son sens large du terme. C'est pourquoi de nombreuses
organisations non gouvernementales et organisations paysannes ont adopté
l'agriculture biologique ou agro-écologique.
Le Sénégal a placé la promotion du
secteur agricole et des investissements privés au centre de sa
stratégie de développement économique et social.
Actuellement, la base institutionnelle de l'agriculture au niveau local repose
essentiellement sur les organisations non gouvernementales, les associations
paysannes et d'autres associations d'intérêt professionnel.
Globalement le contexte est favorable au développement de l'agriculture
biologique. En effet, comme dans la plupart des pays africains, on assiste
à un désengagement des états, laissant ainsi le paysan
seul face à son destin. Dans toutes les politiques agricoles au
Sénégal, l'attention réservée à
l'horticulture fut très faible. Dans ce secteur, l'absence d'assistance
et d'un encadrement dirigiste ont développé chez les paysans un
réflexe qui consiste à compter sur leurs propres forces et
à prendre des initiatives. Ainsi, lorsque le libéralisme et le
désengagement de l'état furent décidés comme option
économique de développement, les paysans y étaient
déjà préparés. Un certain nombre d'organisations
non-gouvernementales (dont Pesticide Action Network - Afrique) ont effectué un travail de sensibilisation et
de formation sur les dangers liés à l'utilisation abusive des
engrais et pesticides de synthèse et à une approche
orientée plus pour la compétitivité agricole au niveau
mondial. Ceci explique tout le sens du combat mené par le Réseau
des Organisations Paysannes et des Producteurs Agricoles de l'Afrique de
l'Ouest (ROPPA) contre les subventions des pays industrialisés et grands
producteurs.
Sur le total de 23,8 millions d'ha que compte la Roumanie, 28%
sont couverts de forêts et plus de 60 % sont affectés à
l'agriculture. Un tiers de la superficie agricole consiste en pâturages
permanents, les terres arables occupant quelque 63 % et étant pour plus
de la moitié affectées à la culture de
céréales, notamment du maïs et du blé. Un
dixième de la superficie agricole est consacré aux
oléagineux. Le ré encépagement n'a pas donné lieu
à un accroissement notable de la superficie des cultures permanentes
(moins de 4 % de la Surface Agricole Utilisable - SAU). En 1989, près
de 90 % de la SAU était occupée par des exploitations
d'État et des coopératives ; les agriculteurs
indépendants n'occupaient que des petites parcelles et
représentaient moins de 12 %. La privatisation et la redistribution des
terres agricoles ont touché quelque cinq millions de personnes, et ont
donné lieu à une fragmentation des parcelles, de sorte qu'en
moyenne, une exploitation compte moins de 2 ha de terres arables et 3 ha au
total. Toutefois, la structure agraire est moins fragmentaire que celle des
parcelles. Outre des agriculteurs indépendants (58% de la SAU), on
trouve d'anciennes fermes d'État non privatisées (12 % de la
SAU), des associations d'agriculteurs ayant un statut légal et groupant
des propriétaires particuliers (12 % de la SAU, exploitation d'une
dimension moyenne de 451 ha) et des associations familiales sans statut
légal qui cultivent la terre de membres de leur famille (8 % de la SAU,
exploitations de 103 ha en moyenne). Le secteur privé représente
actuellement quelque 85 % de la production agricole finale.
Donc c'est dans cet ordre d'idées d'échange
agricole que la coopération Sénégalo Roumaine devrait
prendre tout son sens dans le cadre de la gestion et l'utilisation des Surfaces
Agricoles Utilisables.
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