IV-3-2 Structures diamétiques individuelles
Les figures représentant les structures
diamétriques individuelles des essences commerciales de la FCL se
trouvent en annexe 9. Il en ressort les trois principaux types suivant:
Le type 1: Les distributions d'allure exponentielle
décroissante à pente plus ou moins forte, Il s'agit ici, du
Padouk rouge et du Longhi.
Le type 2: Les essences dont la distribution diamétriques
présentent une "bosse" ou les distributions plus ou moins en "cloche".
Ce type est représenté dans notre étude : l'Ayous, le
Sapelli, le Fraké, le Tali, le Dabema, l'Avodiré, l'Eyong. Les
plus grands effectifs se trouvent dans les classes 70-100cm.
Le type 3: les distributions "erratique". Dans ce type, certaines
classes de diamètres manquent totalement. Il s'agit de: Doussié,
Moabi, Sipo, Bossé clair, Acajou, Iroko, Ebène, Bossé
foncé, Kossipo, Dibetou, Beté, Assamela, Pao-rosa, Abam, Tiama,
Niové, Bilinga, Ozambili, Ayélé, Movingui.
Figure 8 Structure diamétrique
totale de la Forêt Communale de Lomié et Messok
Figure 9a Structure diamétrique du
GROUPE 1
Figure 9b Structure diamétrique du
GROUPE 2
Les structures individuelles ainsi trouvées ressortent
les spécificités propres à chaque essence. Ces
spécificités montrent que seules les essences de type 1 ont une
régénération constante dans le temps et par
conséquent ne poseront pas de problèmes au moment de
l'exploitation. La gestion des deux derniers types de peuplement
nécessite des attentions particulières. Leurs différentes
structures diamétriques individuelles montrent que la
régénération naturelle de ces essences est
problématique. Dans le type 3 par exemple, il y'a absence totale de
certaines classes de diamètres alors que dans le type 2, les plus grands
effectifs sont concentrés au-dessus du diamètre minimum
d'exploitabilité. Une exploitation forestière anarchique risque
de compromettre la reconstitution du potentiel du type 2 et entraîner une
extinction totale pour le type 3.
IV-4 LA REGENERATION NATURELLE
La régénération naturelle des essences
forestière au sein d'un écosystème est un ensemble de
mécanismes complexes faisant appel à des facteurs variés.
Nous analyserons d'une manière sommaire la structure diamétrique
totale des essences indiquées dans le tableau 7.
Tableau 7: Composition et densité (tiges/ha) de
la régénération naturelle
Catégorie
|
Essences
|
Tiges totales
|
Tiges/ha
|
Pourcentage
|
I
|
Ebène (protégé)
|
4
|
0,8
|
|
|
Iroko**
|
3
|
0,6
|
|
|
Moabi**
|
12
|
2,3
|
|
|
Sapelli**
|
3
|
0,6
|
|
|
Sous-total 1
|
22
|
4,3
|
9,9
|
II
|
Abam**
|
25
|
5
|
|
|
Avodiré
|
3
|
0,6
|
|
|
Bongo
|
1
|
0,2
|
|
|
Pao-rosa**
|
1
|
0,2
|
|
|
Sous-total 2
|
30
|
6
|
13,57
|
III
|
Ayélé**
|
3
|
0,6
|
|
|
Alep
|
38
|
7,4
|
|
|
Dabema**
|
5
|
1
|
|
|
Fraké**
|
1
|
0,2
|
|
|
Ilomba
|
14
|
3
|
|
|
Limbali
|
1
|
0,2
|
|
|
Niové**
|
25
|
5
|
|
|
Okan (Adoum)
|
9
|
2
|
|
|
Padouk rouge**
|
14
|
3
|
|
|
Tali**
|
59
|
11,5
|
|
|
Sous-total 3
|
169
|
33
|
76,47
|
|
Total
|
221
|
43
|
|
Le tableau 7 relève que onze essences exploitées
dans la région de Lomié ont été enregistrées
en régénération naturelle. Le Tali est le plus abondant
avec 11,5 tiges/ha. Dans le groupe 1 seul le moabi a 2,3 tiges/ha et tout le
reste des essences ont moins d'1 tige/ha.
Les essences du groupe I à large marché occupent
la proportion de 9,9% soit 4,3 tiges/ha le groupe II et III occupent
respectivement 13,57% et 76,47% soient 6 et 33 tiges/ha. Dans le groupe I, la
proportion des essences exploitable en dehors du Moabi (souhait des populations
riveraines de la FCL) et de l'Ebène (produit spécial) est de
2,71%. Ce pourcentage des essences de la catégorie I est faible et
inquiétant car c'est dans ce groupe qu'on rencontre les essences
à plus haute valeur commerciale. Il n'y a que le Sapelli l'Iroko
l'Ebène, et le Moabi qu'on a retrouvé et tout le reste des
essences à large marché est absent. Il en est de même des
essences du groupe 2 alors que celles du groupe 3 sont un peu plus
représentées.
Les résultats obtenus en
régénération naturelle confirment l'analyse des structures
diamétriques du peuplement supérieur. La densité de 43
tiges/ha est très inférieure à au seuil pour lequel Dupuy
(1998) considère la régénération comme suffisante
(> 250 tiges/ha). Cette situation peut s'expliquer soit par le fait que les
principales essences d'intérêt commercial exigent dans la
majorité des cas beaucoup de lumière pendant leur jeune âge
environ 1-4% (Catinot, 1965; Rollet, 1974 ). Ors La FCL ne connaissant pas
encore d'exploitation forestière industrielle, n'a que des
trouées dues aux chablis et aux volis. Soit part, les phénologies
propres aux essences en question.
Au vu de ces résultats, la formulation des traitements
sylvicoles capables d'améliorer la croissance des arbres et favoriser
leurs régénérations naturelles devront occuper une place
de choix lors de l'élaboration du plan d'aménagement de la FCL.
Par ailleurs, la connaissance des densités de chaque essence tant en
régénération qu'au niveau du peuplement supérieur
va permettre au sylviculteur d'orienter les opérations de
dévitalisation sur les espèces fortement
représentées dont les fréquences et les densités
sont plus élevées mais qui n'ont aucune valeur économique
actuelle comme Alep avec 7,4 tiges à l'hectare en
régénération naturelle.
Structure diamétrique de la
régénération naturelle
La structure diamétrique totale des essences
enregistrées en régénération naturelle est du type
exponentiel décroissant à pente plus ou moins forte (figure
10).
Figure 10 : Structure diamétrique
des essences en régénération
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