C/ Les unités géomorphologiques (Figure 2)
Le vent est un important facteur d'érosion dans les
régions Sahéliennes. Sur la grande côte du
Sénégal les alizés rencontrent des conditions favorables
à leurs actions du fait de l'exposition et de l'importance du
matériel sableux.
L'histoire de la mise en place des formations dunaires sur la
côte nord du Sénégal s'intègre dans le cadre plus
général du bassin Sénégalo-mauritanien. Trois
unités géomorphologiques peuvent être
dégagées (SALL, 1971).
1. La plage
Elle s' étend sur 65 km au bord de l'océan
Atlantique. C'est une plage basse sableuse constituée de sables
coquilliers dont le processus de dégradation n'est pas encore
achevé.
2. Les systèmes dunaires
Ils sont disposés en bandes méridiennes de
direction nord-est !sud-ouest parfois irrégulières et
discontinues.
Les systèmes dunaires sont formés de dunes
littorales vives relativement élevées et plus ou moins mobiles et
de dunes anciennes fixées par la végétation. Ils
s'interrompent par endroit et laissent affleurer la nappe qu'ils renferment,
donnant ainsi naissance à des dépressions inter dunaires humides
appelées « Niayes ».
Figure 2 : Géomorphologie de la zone de
Mboro (source adaptée de D.Fohlen, 1983).
2.1. Les dunes blanches
Elles appartiennent au système de dunes vives
s'étirant le long de la plage et qui forme un cordon littoral. Leur mise
en place remonte à la période aride post-Nouakchotienne (4000 BP)
( Sall, 1971). Elles sont constituées de sols minéraux bruts
d'apport.
2.2. Les dunes jaunes
Elles ont été mises en place à la fin du
Nouakchotien. Ce sont des dunes littorales semi-fixées dominant des
dépressions interdunaires. Les sols sont peu évolués, bien
drainants mais leurs horizons superficiels sont peu fertiles (Sall, 1971).
2.3. Les dunes rouges
Elles sont d'âge Ogolien (20000-11000 BP). Ces dunes
fixées développent des sols ferrugineux peu lessivés (
Michel, 1973). Elles s'étendent sur toute la partie est de la CR.
3. Les dépressions interdunaires
Comme leur nom l'indique, elles sont localisées entre
le cordon littoral (dunes blanches et dunes jaunes) et le système
Ogolien. Elles se caractérisent par des sols à hydromorphie
temporaire ou permanente avec des aptitudes agronomiques bonnes à
moyennes. On les appelle communément les « niayes ».
D/- La végétation et les sols
C'est une flore assez variée composée
d'espèces guinéennes, soudaniennes et sahéliennes. Leur
mise en place obéit à la disposition des unités
morphopédologiques. C'est ainsi qu'on peut distinguer:
1. Sur les sols minéraux bruts
Malgré leurs aptitudes agropastorales nulles, ces sols
supportent une végétation discontinue et
irrégulière d'arbustes peu exigeants en matières
organiques. Citons entre autres Aphania senegalensis, Calotropis procera,
Casuarina equisebifolia (projet de fixation des dunes blanches sur 300 m
de large long de la côte).
2. Sur les sols peu évolués
Très sensibles à l'érosion
éolienne qui affaiblit leurs aptitudes agronomiques, on remarque sur ces
dunes jaunes une végétation constituée d'arbustes, de
plantes buissonnantes et d'herbes annuelles vivaces: Maytenus senegalensis,
Cenchrus biflorus, Acacia albida, Anacardium occidentale...
3. Sur les sols humifères
Ce type de sol se développe au niveau des
dépressions inondables en saison des pluies. Ce sont des sols argileux
très riches en matières organiques et propices aux cultures
maraîchères et légumières. La
végétation se caractérise par « une diversité
biologique avec de nombreuses espèces de la région
phytogéographique de la forêt dense » (Diaw,1997). On y
rencontre
Syzygium guineense, Eleas guineensis, Acacia radiana,
Prosopis africana, Fagara scanthoxyloïdes.
4. Sur les sols organiques
C' est le type de sol le plus étendu, avec des
capacités agro pastorales moyennes. Ainsi il porte une
végétation à plantes herbacées annuelles
dominantes. On y rencontre Ficus capensis, Sporobolus robustus, Imperata
cylindrica....
CHAPITRE II : PRESENTATION ADMINISTRATIVE ET
SOCIO ECONOMIQUE
Les motivations de l'implantation de beaucoup de villages dans
la CR de Mboro sont liées à la distribution de lots de
colonisation pour l'exploitation des niayes à partir des années
30. Par ailleurs, l'installation de la CSPT depuis 1960, les sécheresses
répétées des années 70, l'importance de
l'activité maraîchère et la mise en activité des ICS
en 1985, ont fini de faire de Mboro un pôle d'exode. La population est de
ce point de vue très hétérogène.
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