UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE
DAKAR
DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE FACULTE DES LETTRES ET
SCIENCES HUMAINES
Mémoire de DEA
CHAIRE UNESCO/UCAD
« Caractérisation de la nappe
phréatique de Mboro par rapport aux normes conventionnelles pour
l'eau potable : Physico-chimie et chimie »
OPTION : AMENAGEMENT LITTORAL
PAR :
JEAN PIERRE YVON FALL
DIRECTEUR DE THESE : PROFESSEUR
ADOUL AZIZ TANDIA MAITRE DE CONFERENCES FACULTE DES SCIENCES ET
TECHNIQUES
ANNEE : 2000
TABLE DES MATIERES
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Pages
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AVANT PROPOS
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2
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PROBLEMATIQUE
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3
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METHODOLOGIE
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INTRODUCTION
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PREMIERE PARTIE : SITUATION GEOGRAPHIQUE
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CHAPITRE I : Présentation physique
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A/ Situation et limites
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B/ La particularité climatique
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1. Le régime des vents
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2. Le régime pluviométrique
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3. Le régime thermique
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C/ Les unités géomorphologiques
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1. La plage
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2. Les systèmes dunaires
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2-1 Les dunes blanches
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2-2 Les dunes jaunes
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2-3 Les dunes rouges
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3. Les dépressions inter dunaires
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D/ La végétation et les sols
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1. Sur les sols minéraux bruts
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2. Sur les sols peu évolués
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3. Sur les sols humifères
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4. Sur les sols organiques
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CHAPITRE II: Présentation administrative et
socio-économique
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A/ Découpage administratif
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B/ Le profil démographique
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1. La composition ethnique
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2. Le taux d'accroissement
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3. La répartition
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C/ Les secteurs d'activités économiques
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1. L'industrie
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1.1 La Compagnie Sénégalaise des Phosphates de
Taïba (C.S.P.T)16
1.2. Les Industries Chimiques du Sénégal (I.C.S.)
16
2. L'agriculture 17
2.1. Le maraîchage 17
2.2. L'arboriculture 17
2.3. L'agriculture pluviale 3 .L'élevage
4.La pêche
5. Le tourisme et le commerce
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17
17
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17
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5.1. Le tourisme
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5.2. Le commerce
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CHAPITRE III : Géologie et
hydrogéologie
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A/ Géologie
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1.Le tertiaire
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2. le Quaternaire
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19
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2.1 L'histoire géodynamique
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19
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2.2 Les formations géologiques
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B/ L'hydrogéologie
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20
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1. La structure de l'aquifère
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1.1 La nature de l'aquifère
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1.2 Les paramètres hydrodynamiques
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22
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2. La piézomètrie
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22
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DEUXIEME PARTIE : PROBLEMATIQUE DE L
'ENVIRONNEMENT
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CHAPITRE I : Le contexte socio économique de
l'environnement
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A/ L'organisation économique du paysage
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1. Les activités industrielles
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2. Les activités agricoles
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3. Les activités touristiques et halieutiques
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B/ Les implantations humaines
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25
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1 .Circulation et habitat
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1.1 La circulation
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1.2 L'habitat
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2. Approvisionnement en eau de boisson
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2.1 L'eau de robinet
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2.2 L'eau de puits
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3. Les systèmes d'évacuation des déchets
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3.1 Les déchets industriels
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3.2 Les déchets domestiques
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28
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CHAPITRE II : Les risques de pollution
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A/ Pollution de la nappe phréatique
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B/ Les effets nuisants des éléments chimiques
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CHAPITRE III :Etude de la qualité de l'eau de la
nappe
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A/ Résultats des analyses
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1 .Les paramètres physico-chimique
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34
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1.1 Les températures
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1.2 La conductivité électrique
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1.3 Le pH
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2.La composition chimique 36
2.1 Les Bicarbonates 37
2.2 Les ions Chlorures 37
2.3 Les ions Nitrates 38
2.4 Les ions Sulfates 39
2.5 Les ions Sodium 40
2.6 Les ions Potassium 40
2.7 Les ions Magnésium 41
2.8 Les ions Calcium 41
B/ Discussion 42
CONCLUSION GENERALE 46
Annexe
AVANT-PROPOS
Au terme de ce travail il m'est agréable d'exprimer ma
reconnaissance à tous ceux qui m'ont aidé et soutenu de multiples
façons aux différentes étapes de mes études.
Mes sincères remerciements vont tout d'abord à
l'endroit de M. Abdou Aziz TANDIA qui a encadré ce
travail de recherche et dont la rigueur et la confiance m'ont beaucoup
servies.
Je renouvelle mes vifs remerciements et ma profonde gratitude
à mes oncles Michel Ciss, Lucien et Antoine Marie Mbengue
qui m'ont toujours compris et soutenu sans oublier leurs
épouses.
Ces remerciement vont également à l'endroit de
l'ensemble du corps professoral du département de géographie et
plus particulièrement aux encadreurs de la Chaire. Je citerai à
ce propos messieurs M. M. Sall, A. Kane, A. Sow, et M. Lesourd
qui nous ont beaucoup aidés.
Je n'oublie pas MR Jacques André
Ndione pour sa disponibilité, mes camarades de DEA
particulièrement Omar Diène, Moustapha Tob, Lamine Niang,
Aminata Ndiaye, Mbayang Guèye, Mélanie blanchet pour
leur esprit de soutien et collaboration.
Je termine par exprimer ma vive gratitude à mon
épouse et amie Marième Kébé qui
n'a jamais cessé de m'encourager à persévérer dans
la voie de l'effort. Je lui dédie spécialement ce mémoire
de DEA.
A tous ceux que je n'ai pas cité, qu'il trouvent ici toute
ma reconnaissance.
PROBLEMATIQUE
Le littoral considéré comme un
éco-sociosystème est un espace composite et complexe dans lequel
s'exerce des interactions entre les composantes physiques, biologiques et
anthropiques. Il est également un milieu fragile à cause des
populations qui l'habitent et les nombreuses utilisations qu'elles en font. Le
principal objectif de l'aménagement du littoral est d'analyser les
processus côtiers et leurs interactions avec les activités
anthropiques afin de développer la meilleure stratégie pour le
développement du système littoral.
C'est en évaluant les nombreux risques liés aux
usages multiples des milieux côtiers et qui doivent mener à des
actions de prévention et de protection que l'Organisation des Nations
Unies pour l'Education, la Science et la Culture (UNESCO) a aidé
à mettre en place en 1996 un programme de gestion intégrée
des zones côtières très sensibles. Au Sénégal
ce programme s'appuie sur la chaire UNESCO implantée à
l'université de Dakar, qui a initié un certain nombre de projets
pilotes dont celui de la grande côte nord entre Saint-Louis et Kayar.
L'étude que nous proposons de faire s'inscrit dans ce cadre.
La Communauté rurale (CR) de Mboro est située
dans cette zone côtière écologiquement riche aux
énormes potentialités économiques (maraîchage,
pêche, industries, tourisme, commerce...). Elle exerce de ce point de vue
une forte attraction sur les populations de la région et même au
delà. Mboro est ainsi devenu un important centre rural urbanisé.
Son influence est surtout liée à l'installation d'unités
industrielles d'extraction de phosphates (CSPT) et de production d'engrais
chimiques (ICS) et à l'importance des niayes. Ainsi se côtoient
sur cette bande littorale de 548 km2 des espaces agricoles, des
établissements humains et des industries.
Les activités sectorielles mises en oeuvre dans ces
divers domaines et la pression humaine à certains endroits
soulèvent la question de l'insalubrité environnementale et ses
conséquences. Le manque de réseaux d'assainissement et
d'évacuation d'eaux usées et l'absence d'éducation
environnementale font que cette zone mérite une attention
particulière quant aux risques de pollution pouvant provenir aussi bien
des rejets industriels, des produits du maraîchage, du système
d'évacuation des eaux usées et des déchets domestiques.
Sur ce littoral, la nappe phréatique est peu profonde ;
elle est captée entre 0,5 et 20 mètres. Très
exploitée par les ménages, les maraîchers et les
industries, on entrevoit déjà les menaces pesant sur la
qualité des eaux : contamination chimique et bactériologique
à partir de la surface du sol.
La problématique est donc soulevée par les
effets directs des activités anthropiques sur la qualité des eaux
souterraines directement consommées par des populations qui n'ont aucun
moyen de juger de la salubrité de l'eau qu'elles consomment si ce n'est
l'altération du goût, de la couleur et de l'odeur.
C'est ce problème qui nous amène à la
caractérisation de la nappe phréatique à partir de ses
paramètres physico-chimiques, chimiques comparés aux normes de
l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour l'eau de boisson. On
discutera ainsi des risques qu'elle entraîne pour la santé
humaine.
La présente problématique appelle à une
prise en compte de la dimension environnementale des effets directs des
activités humaines sur le milieu.
Mboro est un milieu côtier en pleine expansion
économique et sociale, un centre industriel, agricole et commercial qui
accueille un grand nombre de migrants qui s'installent spontanément mais
de façon organisée. Cette dynamique va aboutir à la
naissance d'un village urbanisé où près de 30 000
habitants se sont agglomérés au noyau rural ancien. Cette «
ville », avec l'appui des ICS, abrite des infrastructures et des
équipements qui ont permis de développer des activités
urbaines.
Si l'électricité et le téléphone
sont installés, la distribution d'eau potable est limitée, les
eaux usées, les ordures et les déchets humains sont
évacués de manières inadéquates. Tout ceci
entraîne une dégradation du cadre de vie et une menace sur les
ressources notamment celles en eau.
L'eau est en fait une denrée vitale et est
nécessaire à tout point de vue à la société
à qui la fourniture d'une eau de boisson potable doit être une
priorité. C'est ce qui nous amène dans la présente
étude à la caractérisation de sa qualité en vue de
déterminer la présence d'éventuels polluants chimiques.
Une telle étude est particulièrement nécessaire surtout
quand l'eau provient des puits et qu'elle ne subit aucun traitement avant
consommation. La loi sénégalaise n° 01-13 du 4 mars 1981
portant code de l'eau insiste sur l'aspect sanitaire en intégrant les
normes de qualité définies par l'O.M.S. tout en les adaptant au
niveau de développement et à la nature des ouvrages hydrauliques
du pays.
Une valeur guide représente la concentration d'un
composant qui ne présente aucun risque pour la santé d'une
personne qui consommerait l'eau en question pendant toute sa vie. (O.M.S.
1985). Si une valeur guide est dépassée, cela signifie que l'eau
ne répond plus aux normes de qualité et est de ce point de vue
polluée (Tableau 1).
Tableau 1 : Normes OMS de l'eau potable (AR.
Du 27. 04 .1984 ; en vigueur le 15 . 07. 1985)
Paramètres
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Teneurs limites acceptables
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Température (T°C)
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25°C
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pH
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6,5 ~ pH ~ 9,2
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Conductivité Electrique (CE)
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2100 uS/cm
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Chlorures
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200 mg/l
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Sulfates
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250 mg/l
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Nitrates
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50 mg/l
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Sodium
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150 mg/l
|
Potassium
|
12 mg/l
|
Magnésium
|
50 mg/l
|
Calcium
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270 mg/l
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METHODOLOGIE
Pour l'élaboration de ce travail, dans un premier temps
nos actions ont été orientées vers la recherche
documentaire, ensuite nous avons procédé aux enquêtes et
travaux de terrain (échantillonnage). En dernier lieu nous avons
effectués le traitement des données recueillies.
1/ La recherche documentaire
Elle a commencé par la revue de la littérature
au niveau de la bibliothèque centrale, des salles de documentation du
Département de géographie, de ENDA Carnot, du BREDA, de l'IRD (
ex ORSTOM) et de l 'OMS.
Elle s'est poursuivie par une collecte de données au
niveau de la Direction de l'Aménagement du Territoire(DAT), de la
Direction de la Météorologie Nationale (DMN),du Centre de Suivi
Ecologique (CSE),du Service Départemental de Pêche de Tivaouane,
du service des Eaux et Forêts...
2/ Les enquêtes et travaux de terrain
Nous avons procédé à des enquêtes
ciblées avec des guides d'entretien (questionnaires). Elles ont eu lieu
du 30 juillet au 07 août 2000
Pour cela trois (3) questionnaires ont été
proposés aux utilisateurs du milieu , c'est à dire aux
résidents, aux industriels et aux maraîchers.
En ce qui concerne les résidents, 130 ménages ont
été enquêtés dans les treize (13) quartiers de
Mboro-ville soit un nombre de dix (10) par quartier.
Les maraîchers, au nombre de vingt (20), ont
été choisis selon leur disponibilité.
Pour les industriels un choix de catégories a
été opéré, nous étions, dans un premier
temps confrontés à des difficultés (les travailleurs
refusaient de se soumettre à nos questions). Mais nous avons quand
même pu interroger cinq (5) travailleurs dans chacun des échelons
suivants: cadre supérieur, contremaître et ouvrier qui ont en fait
une forte conscience du danger que représente les ICS.
3/ Echantilonnage
Nous avons procédé sur le terrain à
l'échantillonnage d'ouvrages captant la nappe phréatique. La
mission s'est déroulée dans la journée du 12 juin 2000.
Dix (10) puits répartis suivant un transect Est Ouest d'un bout à
l'autre de l'agglomération (du continent vers la mer) ont
été échantillonnés.
Les opérations ont consisté:
· A l'étiquetage des flacons en
polyéthylène;
· Au prélèvement de l'eau des puits à
l'aide d'une puisette;
· A relever pour chaque puits le niveau de la nappe avec
une sonde piézomètrique, le nom du propriétaire et la
localisation;
· A déterminer in situ les paramètres
physico-chimiques (température, pH, conductivité
électrique) avec un pH-mètre et un conductivimètre
à microprocesseurs.
4/ Le traitement de l'information
Il s'est fait avec les logiciels de traitement de texte (Word)
et les tableurs habituellement utilisés (Excel).
INTRODUCTION GENERALE
L'action de l'homme sur l'environnement se traduit par
l'exploitation des ressources et l'aménagement des espaces naturels.
Ceci génère diverses substances dont certaines sont
polluantes.
A Mboro, l'usage des ressources naturelles revêt
diverses formes : maraîchage, pêche, tourisme, exploitation
minière. Les possibilités d'emplois sont donc énormes et
par conséquent, cette CR est un pôle d'attraction. Avec une
population d'environ 51 700 habitants (ENEA, 1997) et des infrastructures et
équipements collectifs de types urbains, Mboro jouit des mêmes
privilèges que les grandes villes en raison des industries qui y sont
installées. La population ne cesse de s'accroître, mais elle est
surtout installée dans « Mboro-ville » qui concentre
l'essentiel des aménagements (transport et communication,
équipements sanitaires et scolaires, infrastructures
économiques...
L'une des contraintes liées à une telle
dynamique socio-économique est la dégradation du cadre de vie
aggravée par l'inexistence de systèmes adéquats
d'assainissement, d'évacuation des eaux usées domestiques et de
collecte d'ordures. La problématique de la pollution environnementale
est donc réelle ; elle l'est d'autant plus que les populations s'en
soucient peu.
L'hydrogéologie de la zone est
caractérisée, entre autres, par une nappe phréatique peu
profonde captée, suivant qu'on se trouve dans les dépressions
inter dunaires (niayes) ou sur les dunes entre 0,5 et 20 mètres. Donc la
nappe n'est pas protégée contre les pollutions de surface. Cette
vulnérabilité de la nappe est renforcé par la texture
sableuse.
Mboro dispose de réseaux téléphonique et
électrique mais pas de système d'adduction d'eau potable à
part quelques bornes fontaines installées par les ICS. L'essentiel de
l'approvisionnement en eau des ménages est assuré par des puits
souvent mal entretenus. Le niveau de la nappe ne cesse de baisser (UICN,1993) ;
cela est dû aux usages multiples (industriels, domestiques, agricoles)
ajoutés à la faiblesse de la réalimentation
(sécheresses ).
La gestion des ressources en eau doit être un enjeu de
taille et cela est d'autant plus nécessaire que Mboro est en train de
devenir un important pôle de développement économique.
Outre le diagnostic environnemental, la présente
étude a pour objet d'évaluer l'ampleur physique du
problème, c'est à dire le nombre de personnes susceptibles
d'être affectées si ce que nous supposons est vrai (pollution des
eaux de la nappe) ; d'analyser les causes ; d'évaluer les effets. Et
s'il se trouve, il sera alors urgent d'identifier des modes de gestion
appropriés pour résoudre le mal.
A terme, ce document devrait constituer un outil d'informations
venant compléter celles déjà existantes sur ce milieu
littoral et aider à mieux l 'aménager.
Notre démarche qui a consisté jusqu'ici
à l'organisation de l'information et à l'identification des
facteurs potentiellement contraignants pour l'équilibre
socio-écologique, nous a permis d'identifier entre autres
problèmes à résoudre en priorité, celui de la
qualité de l'eau de boisson.
Notre travail a concerné les trois étapes
suivantes:
· D'abord la présentation de la zone dans ses
différentes composantes ; ceci va permettre de dégager ses
différentes caractéristiques physiques, biologiques et
humaines.
· Ensuite nous procéderons au diagnostic
environnemental en vue de déterminer les sources potentielles de la
pollution de la nappe.
· La dernière étape va consister à
présenter et à discuter les résultats des
différentes analyses, ce qui permettra d'évaluer le niveau de
pollution et les risques encourus par les populations et de proposer des formes
de gestion.
PREMIERE PARTIE: SITUATION GEOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : PRESENTATION PHYSIQUE
Elle permet devoir dans quel ensemble naturel s'inscrit notre
zone, ses atouts et les choix qui s'offrent aux acteurs.
A/- Situation et limites
La CR de Mboro est située à une vingtaine de
kilomètres au nord de Tivaouane (chef lieu de Département
administratif ). Elle est limitée au nord-ouest par l'océan
Atlantique, au sud par les CR de Taïba Ndiaye et de Notto Gouye Diama, et
à l'est par la CR de Méouane.
S'étendant entre 15°et 15°30 de latitude
nord et 16°40 et 17°30 de longitude ouest cette CR couvre une
superficie de 548 km2 et bénéficie d'une façade
maritime de 65 km (Figure 1)
B/- La particularité climatique
La CR de Mboro appartient à la bande climatique
Sahélo-soudanienne caractérisée ces dernières
années par la persistance et l'aggravation du déficit
pluviométrique qui affecte l'ensemble du Sahel (Sagna, 1995). Mais son
ouverture sur l'océan fait qu'elle subit directement en toute saison les
influences de l'Alizé maritime provenant de l'Anticyclone des
Açores qui adoucissent les températures.
1. Le régime des vents
Du point de vue anémomètrique, les vents au sol
sur la zone côtière sénégalaise dépendent de
quatre (4) champs de pression (Leroux,1983.)
· L'anticyclone des Açores (Atlantique nord-est);
· L'anticyclone de Sainte-Hélène (Atlantique
sud-est);
· L'anticyclone continental maghrébin;
· La dépression Saharienne qui s'intercale entre eux
et dont l'axe sur le continent est appelé Front Intertropical (FIT).
L'interaction de ces quatre champs de pression va engendrer le
régime des vents suivant:
L 'Alizé maritime : De
novembre à juin va prédominer la circulation d'Alizés
maritimes (60 % des vents). De direction nord nord-ouest, sa fraîcheur et
sa stabilité font que ce vent à tendance à se tasser et
est de ce fait non pourvoyeur de précipitations. C'est un vent assez
fort d'une vitesse moyenne de 5 à 6 m/ s. De mars à mai, sa
trajectoire se continentalise, mais il demeure toujours le flux le plus
important (60 % des vents) avec des pointes de vitesse atteignant 6,2 m/s. On
constate durant cette période un abaissement des températures
adoucissant considérablement le climat.
La Mousson australe : De juillet
à septembre cette circulation boréale s'estompe plus ou moins et
prédomine alors la mousson australe de secteur ouest. C' est un vent
chaud et humide donc instable avec des vitesses inférieures à 4,5
m/s mais pouvant atteindre 20 à 25 m/s quand il y a passage de lignes de
grains. Avec lui s'installe l'hivernage marqué par une tonalité
chaude.
Figure 1 : Localisation de la zone
d'étude.
2. Le régime pluviométrique
Les précipitations sont dans l'ensemble assez faibles
(moyenne inférieure à 400 mm! an), et irrégulières
(statistiques DMN, 2000). Cette situation est liée d'une part aux
rapports d'influence entre la circulation boréale d'alizés et la
mousson australe et d'autre part au caractère aléatoire des
Lignes de Grains.
La saison des pluies est, comme dans tout le Sahel, courte
avec seulement 3 à 4 mois de pluies( de juin à septembre), mais
il faut signaler que le climat n'est pas aussi sec comme on peut le constater
dans d'autres régions à la même latitude. Mboro
bénéficie en permanence d'un potentiel précipitable mais
qui est fortement pénalisé par la hausse continue de pression et
l'extension vers le sud de l'agglutination anticyclonique de l'Atlantique
nord-est dite des Açores (Sagna, 1998). L'humidité relative est
ainsi très élevée toute l'année (environ 40 %),
engendrant des précipitations estivales avec un maximum en août et
des précipitations hivernales de types "heug", brouillard,
rosée.
3. Le régime thermique
La proximité océanique adoucit les
températures qui sont relativement basses et variant entre 27° et
29°C de juin à octobre et entre 22° et 24°C en
décembre! janvier (statistiques DMN, 2000). Cette faible variation
thermique (amplitude inférieure à 5°C) est
caractéristique des régions côtières
influencées par l'air maritime frais et humide.
C/ Les unités géomorphologiques (Figure 2)
Le vent est un important facteur d'érosion dans les
régions Sahéliennes. Sur la grande côte du
Sénégal les alizés rencontrent des conditions favorables
à leurs actions du fait de l'exposition et de l'importance du
matériel sableux.
L'histoire de la mise en place des formations dunaires sur la
côte nord du Sénégal s'intègre dans le cadre plus
général du bassin Sénégalo-mauritanien. Trois
unités géomorphologiques peuvent être
dégagées (SALL, 1971).
1. La plage
Elle s' étend sur 65 km au bord de l'océan
Atlantique. C'est une plage basse sableuse constituée de sables
coquilliers dont le processus de dégradation n'est pas encore
achevé.
2. Les systèmes dunaires
Ils sont disposés en bandes méridiennes de
direction nord-est !sud-ouest parfois irrégulières et
discontinues.
Les systèmes dunaires sont formés de dunes
littorales vives relativement élevées et plus ou moins mobiles et
de dunes anciennes fixées par la végétation. Ils
s'interrompent par endroit et laissent affleurer la nappe qu'ils renferment,
donnant ainsi naissance à des dépressions inter dunaires humides
appelées « Niayes ».
Figure 2 : Géomorphologie de la zone de
Mboro (source adaptée de D.Fohlen, 1983).
2.1. Les dunes blanches
Elles appartiennent au système de dunes vives
s'étirant le long de la plage et qui forme un cordon littoral. Leur mise
en place remonte à la période aride post-Nouakchotienne (4000 BP)
( Sall, 1971). Elles sont constituées de sols minéraux bruts
d'apport.
2.2. Les dunes jaunes
Elles ont été mises en place à la fin du
Nouakchotien. Ce sont des dunes littorales semi-fixées dominant des
dépressions interdunaires. Les sols sont peu évolués, bien
drainants mais leurs horizons superficiels sont peu fertiles (Sall, 1971).
2.3. Les dunes rouges
Elles sont d'âge Ogolien (20000-11000 BP). Ces dunes
fixées développent des sols ferrugineux peu lessivés (
Michel, 1973). Elles s'étendent sur toute la partie est de la CR.
3. Les dépressions interdunaires
Comme leur nom l'indique, elles sont localisées entre
le cordon littoral (dunes blanches et dunes jaunes) et le système
Ogolien. Elles se caractérisent par des sols à hydromorphie
temporaire ou permanente avec des aptitudes agronomiques bonnes à
moyennes. On les appelle communément les « niayes ».
D/- La végétation et les sols
C'est une flore assez variée composée
d'espèces guinéennes, soudaniennes et sahéliennes. Leur
mise en place obéit à la disposition des unités
morphopédologiques. C'est ainsi qu'on peut distinguer:
1. Sur les sols minéraux bruts
Malgré leurs aptitudes agropastorales nulles, ces sols
supportent une végétation discontinue et
irrégulière d'arbustes peu exigeants en matières
organiques. Citons entre autres Aphania senegalensis, Calotropis procera,
Casuarina equisebifolia (projet de fixation des dunes blanches sur 300 m
de large long de la côte).
2. Sur les sols peu évolués
Très sensibles à l'érosion
éolienne qui affaiblit leurs aptitudes agronomiques, on remarque sur ces
dunes jaunes une végétation constituée d'arbustes, de
plantes buissonnantes et d'herbes annuelles vivaces: Maytenus senegalensis,
Cenchrus biflorus, Acacia albida, Anacardium occidentale...
3. Sur les sols humifères
Ce type de sol se développe au niveau des
dépressions inondables en saison des pluies. Ce sont des sols argileux
très riches en matières organiques et propices aux cultures
maraîchères et légumières. La
végétation se caractérise par « une diversité
biologique avec de nombreuses espèces de la région
phytogéographique de la forêt dense » (Diaw,1997). On y
rencontre
Syzygium guineense, Eleas guineensis, Acacia radiana,
Prosopis africana, Fagara scanthoxyloïdes.
4. Sur les sols organiques
C' est le type de sol le plus étendu, avec des
capacités agro pastorales moyennes. Ainsi il porte une
végétation à plantes herbacées annuelles
dominantes. On y rencontre Ficus capensis, Sporobolus robustus, Imperata
cylindrica....
CHAPITRE II : PRESENTATION ADMINISTRATIVE ET
SOCIO ECONOMIQUE
Les motivations de l'implantation de beaucoup de villages dans
la CR de Mboro sont liées à la distribution de lots de
colonisation pour l'exploitation des niayes à partir des années
30. Par ailleurs, l'installation de la CSPT depuis 1960, les sécheresses
répétées des années 70, l'importance de
l'activité maraîchère et la mise en activité des ICS
en 1985, ont fini de faire de Mboro un pôle d'exode. La population est de
ce point de vue très hétérogène.
A/- Le découpage administratif
La CR de Mboro est régie, à l 'instar de toutes
les autres CR du Sénégal, par la loi 75-25 d'avril 1972. Cette
loi au travers du chapitre 3 confère au conseil rural qui est
l'unité locale de gouvernement représentant la population vivant
dans les limites géographiques de la CR, entre autres pouvoirs:
· L'affectation et à la désaffectation des
terres du domaine national ;
· La lutte contre les incendies et les feux de brousse ;
· L'application du régime et des modalités
d'accès et d'utilisation des points d'eau de toute nature ;
· L'exploitation de tous produits végétaux de
cueillette et de coupe de bois.
Cette organe de décision verra ses compétences
s'étendre avec l'entrée en vigueur de la nouvelle loi n°
96-07 du 22 mars 1996, décret n° 96-1134 du 27 décembre 1996
consacrant le transfert aux régions, aux communes et aux CR de certaines
compétences anciennement dévolues à l'état. Dans le
domaine de l'environnement, l'article 30 de cette loi stipule que la CR est
compétente pour la constitution et le fonctionnement des comités
de vigilance, en vue de lutter contre les feux de brousse ; la gestion des
déchets ; l'élaboration et la mise en oeuvre de plan local
d'action pour l'environnement.
La CR de Mboro est dirigée par un président de
conseil rural, entouré d'un vice président et de plusieurs
conseillers issus des 72 villages qui la constituent.
B/- Le profil démographique
Il caractérise une population mettant en présence
diverses ethnies, mais aussi un peuplement inégal lié au niveau
des infrastructures et équipements villageois.
1. la composition ethnique
C'est une population pluriethnique composée de wolofs, de
peuls, de toucouleurs, de diolas, de sérères, de manjaques...
L'essentiel des habitants est constitué par le groupe
wolof qui représente 80% environ, suivi des peuls et des toucouleurs qui
font presque 15% et les autres qui constituent une minorité d'à
peu près 5% (ENEA, 1997).
2. Le taux d'accroissement
La population est constituée, comme d'ailleurs partout
au Sénégal, en majorité de jeunes. Cette couche
représente une main d'oeuvre non négligeable pour la culture
maraîchère et les industries.
Sa croissance est difficilement quantifiable du fait des flux
migratoires Cette attraction est due à l'importance des niayes et
à l'installation industrielle.
C'est ainsi qu'elle va passer de 20 991 habitants avec une
densité de 38 hts / km2 en 1976 à 42705 hts en 1988
(Bureau national de recensement de la population). En dix (10) ans la
population a doublé. En 1996, elle est estimée à environ
51700 hts soit une densité de 95 hts / km2 (ENEA, 1997).
Le taux d'accroissement naturel assez élevé (4,5 %
entre 1976 et 1988 - BNRP) ajouté aux importants flux migratoires
expliquent le croît démographique.
3. La répartition
La population est très inégalement
répartie. C'est une réalité qui ne se reflète pas
au niveau de la densité (94,34 hts/km2). Ici on rencontre des
zones fortement habitées et des zones pratiquement vides. Le village de
Mboro est le plus peuplé. C'est en fait le chef lieu de la
communauté rurale, en même temps la cité ouvrière
des ICS/TAÏBA. Ceci fait qu'il bénéficie d'un réseau
routier de bonne qualité, donc facilement accessible, et aussi des
infrastructures de type urbain (réseau d'électrification,
lycée, stations d'essence, Habitat à Loyer Modéré
(HLM), boîtes de nuit, cinémas,...).
C/- Les secteurs d'activités
économiques 1. L'industrie
Il s'agit essentiellement d'industries d'extraction de
phosphate et de transformation de ce minerai. La production est assurée
par deux unités industrielles qui ont d'ailleurs fusionné depuis
1999 : la Compagnie Sénégalaise des Phosphates de Taïba
(CSPT) et les Industries Chimiques du Sénégal (ICS).
1.1 La CSPT
Son implantation remonte à 1960. C'est une unité
industrielle d'extraction de phosphate de chaux dont les réserves sont
énormes. Cette implantation a fait de Mboro un pôle d'immigration.
Mais outre la création d'emplois et la mise en place d'infrastructures
urbaines, les préjudices portés à l'environnement sont
énormes et les actions de réhabilitation par l'industrie sont
nulles. La CSPT joue cependant un rôle moteur dans l'économie du
pays.
1.2 Les ICS
Beaucoup plus récentes, elles ont été
installées en 1985. Leur matière première est le phosphate
de la CSPT qu'elles transforment pour produire des acides sulfurique et
phosphorique. Cette nouvelle unité connexe n'a fait que renforcer la
polarisation de la CR au delà de la région. Ainsi du fait de
l'immigration, la population de Mboro ne cesse d'augmenter.
Seulement ce type d'industrie engendre des déchets
dangereux et ici leurs formes d'élimination (rejets
atmosphériques, immersion marine), constituent un danger pour la
santé
humaine et la qualité de l'environnement. Et cela est
d'autant plus réel que le conseil rural n'a aucune emprise sur les
industriels.
2. L'agriculture
La population de la CR de Mboro est en grande partie agricole.
La principale activité est le maraîchage, suivi de l'arboriculture
fruitière et de l'agriculture sous pluie.
2.1 Le maraîchage
Il bénéficie de niayes très abondantes, des
sols argilo-sableux riches en matières organiques et d'une hydromorphie
quasi permanente.
La production maraîchère au niveau de la CR
représentait en 1997, selon l'ENEA, 70% de la production
régionale. L'essentiel des produits est constitué de
variétés de légumes africaines et
étrangères. On peut citer la tomate, le haricot verts, l'oignon,
la pomme de terre, la carotte, le navet, l 'aubergine, le piment, la patate, la
courge, le manioc, le concombre etc.
La commercialisation est facilitée par la relative
proximité des pôles de consommation (Dakar, Thiès,
Tivaouane ...).
2.2 L'arboriculture
L'essentiel de la production provient des plantations de
manguiers, d'agrumes, de palmiers à huile, de cocotiers. Cette
activité s'est surtout développée grâce à
l'installation d'une station d'expérimentation agricole depuis 1935.
2.3 L'agriculture pluviale
Les rendements sont affaiblis par la pauvreté des sols
diors et les déficits pluviométriques répétitifs.
Elle est pratiquée sur les sols ferrugineux non lessivés des
dunes rouges. Les spéculations portent sur l'arachide, le mil, le
niébé, et les pastèques.
3. L'élevage
La CR de Mboro n'est pas à proprement parler une zone
d'élevage. Les effectifs sont faibles. C'est ainsi que sur toute
l'étendue de la communauté les services de l'élevage ont
dénombré en 1988, 3 500 bovins, 6 000 ovins, et 10 000
caprins.
4. La pêche
C'est une activité plutôt excentrée ;
elle est pratiquée à Mboro sur mer, à Fass boye, à
Diogo sur mer par les populations de pêcheurs sédentaires ou
saisonniers venus de Saint Louis et de Kayar. Bien qu'elle soit artisanale les
prises sont importantes . A titre d'exemple, entre 1987 et 1997 le service
départemental de pêche maritime de Tivaouane a enregistré
192 536 tonnes de prises pour une valeur commerciale de 3 159 626 620 francs
CFA.
5. Le tourisme et le commerce
Si le dernier est bien développé, le premier est
par contre à développer. 5.1 Le tourisme
C'est un tourisme balnéaire avec des installations de
type auberge, cabanon, hôtel, centre d'exercices équestres. Elles
sont cependant peu fréquentées malgré le professionnalisme
de leurs gérants étrangers.
Ce tourisme à caractère commercial ne profite
pas aux populations locales, et pourtant, la beauté du site et
l'abondance des niayes plaide pour la promotion d'un tourisme
intégré qui pourrait apporter des revenus substantiels non
négligeables aux populations.
5.2 Le commerce
C'est plutôt un commerce informel de produits de base
pour les populations, de produits maraîchers, piscicoles, fruitiers. Les
commerçants viennent de tous les points du Sénégal pour se
ravitailler. Les marchés de Mboro et de Fass-Boye sont les plus
importants de la CR.
A côté se sont développées des
activités de service comme les centres téléphoniques, les
pharmacies, les stations d'essence, les épiceries.
Le développement de cette activité est surtout
facilité par la situation de Mboro sur un noeud routier entre les axes
menant à Dakar, Tivaouane et Mboro /mer
CHAPITRE III : GEOLOGIE ET HYDROGEOLOGIE
La géologie du centre ouest sénégalais
est celle d'un bassin qui a subit plusieurs phases de sédimentation
depuis le secondaire jusqu'au quaternaire. Les séries de ce bassin
sédimentaire renferment d'importants aquifères dont les nappes
phréatiques et la nappe maestrichienne ; la détermination de la
nature de ces eaux souterraines demande au préalable une connaissance de
la géologie.
A/ Géologie
L'histoire géologique de cette région littorale
est liée à celle du bassin sédimentaire
Sénégalo-mauritanien qui résulte d'une transgression
marine à partir du Secondaire (Jurassique supérieur). Cette
transgression va se poursuivre jusqu'à l'Eocène moyen. Les
sédiments les mieux connus dans la région sont datés du
Crétacé au Quaternaire . Le Trias et le Jurassique étant
peu représentés ou peu étudiés (Kane, 1995).
Les coupes lithostratigraphiques des sondages
mécaniques effectués à Fass-Boye, Mboro et Darou Ndoye par
S. Diouf en 1995 montrent qu'une importante couche de sable repose sur un
substrat argileux. De bas en haut, les formations géologiques
rencontrées à Mboro sont d'âges Tertiaire et
Quaternaire.
1. Le tertiaire
Le début du Tertiaire est marqué par une
sédimentation à dominante chimique et biochimique. Les calcaires
et les argiles du Paléocène et de l'Eocène
inférieur affleurent entre le horst de Ndiass et Kaolack . (Michel et
Sall, 1983). Se superposent alors les calcaires et les marnes du
Paléocène et les argiles de l'éocène.
Les argiles de l'Eocène inférieur constituent la
zone de battement de la nappe phréatique sur laquelle se sont
déposés les sables du Quaternaire.
2. Le Quaternaire
C'est une période de reprise d'érosion dont les
modalités sont commandées par la poursuite des mouvements
épirogéniques, les variations du climat et du niveau de la
mer.
2.1 Histoire géodynamique
Le quaternaire est caractérisé par deux
évolutions ; l'une ancienne et l'autre récente.
· L'évolution ancienne ne nous intéresse
pas dans le cadre de cette étude, puisqu'elle concerne le
réajustement topographique des réseaux hydrographiques du
Sénégal et de la Gambie et la formation de glacis suite à
la poursuite des mouvements épirogéniques du Tertiaire.
· L'évolution récente est quand à
elle marquée par deux principaux événements que sont les
variations du niveau marin et les changements climatiques. Il va en
résulter des formations superficielles et des dépôts
variés aussi bien par leur nature que par leur origine.
C'est alors que ces épisodes morphostructuraux vont
aboutir à la fin du quaternaire ancien à la mise en place des
formations dunaires d'âge ogolien (18 000 BP) avec un relief très
vigoureux dans la zone littorale et qui s'émousse vers
l'intérieur sous l'action des vents (Kane 1995).
Cette période aride ogolienne sera suivie du pluvial
tchadien entre 18 000 et 8 000 BP.
Le Tchadien a été une épisode de
pédogenèse, et de stabilisation du matériel sableux mise
en place durant l'ogolien . La mer envahit les zones basses près du
littoral, des sols ferrugineux rouges se forment sur les dunes ogoliennes. Les
couloirs interdunaires sont occupés par des lacs et des étangs
entourés d'une flore soudano-guinéenne (les niayes).
Vers 8 000 BP, se termine le Tchadien et c'est le
début de la régression. Elle sera cependant de courte
durée puisque vers 5 500 BP intervient la transgression marine du
Nouakchotien qui a atteint 2 à 3 mètres au dessus du niveau
initial de la mer 0. Elle a permis la mise en place de dépôts
d'argiles sableuses associées ou non à des coquilles ( Sall,
1971).
La mer va se retirer vers 4 000 BP, c'est la
régression du Taffolien. Une houle du nord- ouest s'établit
alors, aborde obliquement la côte nord du Sénégal et
engendre une dérive littorale dirigée vers le sud. Cette
dérive va être à l'origine de la formation des cordons
littoraux sableux (dunes blanches) qui font progresser le continent sur la mer.
Il y a ensuite une reprise d'érosion avec un remaniement des
systèmes dunaires existants et un cloisonnement des couloirs inter
dunaires.
2.2 Les formations géologiques
Le quaternaire va permettre la formation des ensembles
morphostructuraux rencontrés actuellement sur le littoral nord. Il
s'agit de cordons dunaires biens distincts d'orientation nord-est / sud-ouest
dont la mise en place a été facilitée par les fortes
variations climatiques de cette période. C'est ainsi qu'on observe sur
les couches argileuses de l'Eocène inférieur un modelé
dunaire constitué de dunes blanches littorales, de dunes jaunes semi
fixées et de dunes rouges fixées.
Ces dunes vont se mettre en place depuis le sud de la
Mauritanie jusqu'à la latitude du fleuve Saloum à la faveur des
alizés maritimes et continentaux. Ces vents dirigés nord-est /
sud-ouest vont balayer les surfaces sableuses, mobiliser le matériel et
l'accumuler sous la forme de dunes longitudinales séparées par
des couloirs au fond desquels affleurent des dépôts d'argile.
B/ L'hydrogéologie
L'hydrogéologie du littoral nord est
caractérisée par deux aquifères principaux dont :
· L'aquifère des calcaires Lutétiens
· L'aquifère des sables quaternaires
Plusieurs auteurs ont admis que le contact entre ces deux
aquifères se fait à la faveur d'un accident tectonique qui permet
une bonne continuité hydraulique (Puttalaz, 1962 ; Noël, 1978 ; et
le BRGM in Kane, 1995). Suivant la carte d'extension latérale des
aquifères conçue
par S. Diouf en 1995, ces deux unités sont
séparées par la ligne Tivaouane-Louga : à l'est
l'aquifère des calcaires du lutétien et à l'ouest celle
des sables quaternaires. (Figure 3)
Pour les besoins de la présente étude nous allons
nous intéresser à la deuxième.
Figure 3 : Limite d'extension latérale
des aquifères du littoral nord (Source : Diouf, 1995) 1. La
structure de l'aquifère des sables quaternaires
1.1 La nature de l'aquifère
A l'ouest de la route Thiés - Saint-Louis,
l'aquifère se compose de dépôts sableux et argilo-sableux
reposant sur le substratum marneux ou marno-calcaire du tertiaire (Kane, 1995).
C'est un important réservoir d'eau qui s'écoule lentement vers
l'océan par gravitation. Généralement de bonne
qualité, ces eaux sont cependant sensibles à la pollution
anthropique surtout si elles sont très exploitées. C'est le cas
à Mboro avec l'utilisation intensive de la ressource par les
ménages, les maraîchers et les industries.
1.2 Les paramètres hydrodynamiques
Dans les sables quaternaires les valeurs de
transmissivité sont comprises entre 5,5. 10-4 et 8.10-2
m2 / s et le coefficient de perméabilité varie entre
8,9.10-4 et 2,8.10-5 m/s ( BRGM, 1992). Cette masse
aquifère se distingue également par sa porosité qui est le
rapport entre le volume des pores et le volume total de la masse sableuse que
l'O.M.S (1974) estime entre 30 et 40%.
Ces différents paramètres et leurs valeurs
jouent un rôle important dans les processus de ré alimentation de
la nappe par infiltration dont l'efficacité dépend de la taille
des particules du sol et de la formation aquifère.
2. La piézomètrie
L'eau a été prélevée à
différents niveaux. Les dix puits donnent des valeurs
piézomètriques comprises entre 1,17 et 20 mètres. Ces
mesures sont parfaitement en corrélation avec les zones de
prélèvement (1,1 7m dans les niayes et 19,9 m sur la dune vers
l'extrémité du transect).(Figure 4)
Mais il faut tenir compte de la période de
prélèvement qui est située à la fin de la saison
sèche (12 juin). Il y a donc forcément un abaissement du niveau
de la nappe. Cette dernière étant alimentée par
l'infiltration des eaux de pluie facilitée par le matériel
sableux, il faut s'attendre à une remontée du niveau
piézomètrique à la fin de l'hivernage. Il devra alors
varier entre 0,5 et moins de 19 mètres voire affleurante dans les
niayes.
Mais les travaux effectués en 1994 dans le cadre du
projet « gestion des nappes des niayes » de même que ceux
réalisés par le ministère de l'hydraulique et le programme
des Nations Unis indiquent une baisse générale de 7 à 10
centimètres en moyenne par an.
Cette baisse piézomètrique générale
est liée à la diminution des pluies et aux
prélèvements industriels, domestiques et maraîchers.
Figure 4 : Localisation des points de collecte
(source adaptée).
DEUXIEME PARTIE : LA PROBLEMATIQUE DE L'ENVIRONNEMENT
A MBORO
Il s'agit de voir d'abord l'occupation socio-économique
de l'espace, ensuite d'évaluer les risques de pollution des ressources
en eau de la nappe phréatique pour enfin étudier la
qualité de l'eau.
CHAPITRE I : LE CONTEXTE SOCIO ECONOMIQUE DE
L'ENVIRONNEMENT
L'étude de l'occupation de l'espace est d'une
importance capitale quand on sait que la pollution des eaux souterraines
provient le plus souvent de la lixiviation des matières organiques par
les eaux de surface (eaux de pluie, d'arrosage et eaux usées) et de leur
percolation dans la formation pour atteindre la nappe.
Les sources de pollution sont nombreuses et variées.
En fait les substances polluantes peuvent provenir des infiltrations des fosses
d'aisance, de la décomposition en surface des ordures
ménagères, des eaux d'irrigation chargées d'engrais et de
biocides, de l'intrusion d'eaux marines depuis la mer suite aux pompages
excessifs. Mais tout ceci est à lier à l'importance
économique de la zone et à la forte pression
démographique.
A/ L'organisation économique du paysage 1. Les
activités industrielles
Il s'agit essentiellement des activités d'exploitation
et de transformation du phosphate en engrais et en acide phosphorique par les
ICS. Elles sont localisées à une dizaine de km au sud-est de
Mboro-village. Une bonne partie de la population y travaille de façon
temporaire ou permanente.
L'installation de ce complexe industriel dans ce milieu
littoral répond certes à des préoccupations de
développement mais elle soulève en même temps la question
des risques de contamination chimique de l'environnement.
Les préjudices portés à l'environnement
sont énormes : pompage de la nappe, rejets de gaz polluants dans
l'atmosphère, déversement en mer d'effluents industriels non
traités qui ont entre autres conséquences la baisse du niveau de
la nappe et intrusion d'eau marine, pollution atmosphérique et
dégradation de la plage.
Ces déchets n'ont pas encore, du moins en apparence,
d'effets néfastes notables si ce ne sont quelques cas de puits
acidifiés, des vergers « brûlés » par les gaz,
des problèmes cutanés, des poissons retrouvés morts sur la
plage. Il demeure toutefois vrai que les ICS génèrent des
déchets dangereux. Ces déchets sont des résidus du
processus de fabrication d'engrais et d'acide phosphorique. Ils peuvent
être des gaz de condensation et des boues de phosphore
(phosphogypse) qui présentent probablement des niveaux
relativement élevés de radioactivité.
2. Les activités agricoles
Cette activité va se développer de façon
optimale sur les sols présentant des inconvénients mineurs. Ce
qui signifie en d'autres termes que l'agriculture va beaucoup plus
se développer sur les sols fertiles à fort niveau
de matières organiques. Et de ce point de vue les
sols hydromorphes des niayes vont s'imposer d'eux
mêmes. Leur teneur en matières organiques est très bonne et
leur profil en permanence humide nécessite de faibles travaux
d'aménagement pour leur mise en valeur.
Ainsi, l'activité agricole va être
dominée par le maraîchage et l'arboriculture fruitière. Les
superficies cultivées sont estimées à 18 000 ha ( D.A.T.,
1986 ) sur l'ensemble de la CR. Le village de Mboro est ceinturé par des
niayes, donc des opportunités d'emploi pour une bonne partie de la
population. Les cultures sous pluie (arachide et mil) pratiquées sur les
sols dunaires à des échelles réduites constituent des
appoints au maraîchage.
Ce développement de l'activité
maraîchère va se traduire par une forte pression sur les
ressources en eau, l'utilisation souvent incontrôlée et en grande
quantité d'engrais et de biocide qui polluent fortement le sol. Ces
produits seront repris par les eaux d'irrigation qui percolent à travers
la formation pour atteindre la nappe.
3. Les activités halieutiques et
touristiques
Elles sont confinées au bord de la mer ; leur
développement encore faible fait que les problèmes
environnementaux liés à elles sont insignifiants.
B/ Les implantations humaines
Il s'agit de voir, d'analyser la structure spatiale de
l'agglomération dans ses diverses composantes, notamment l'immobilier,
les voies de communication, les systèmes d'évacuation des
déchets, l'approvisionnement en eau etc.
1. Circulation et habitat
Le village centre de Mboro s'est développé sur
les massifs dunaires qui surplombent d'importantes niayes. Le noyau
urbanisé s'étire sur environ 2,5 km le long de la route
principale qui cristallise les services administratifs ( maison communautaire,
gendarmerie, direction des eaux et forêts, bureau de poste, poste de
santé), le commerce (pharmacies, marchés, stations d'essence,
boulangeries...). Ainsi Mboro est lié à l'extérieur par un
réseau téléphonique automatisé qui compte 223
abonnés (SONATEL, 2000), l'électrification est assurée
à 80% ; en fait il jouit des mêmes privilèges que les
centres urbains mais cela grâce à l'implantation industrielle
surtout.
Il mérite de ce point de vue l'appellation de «
Mboro-ville » en raison de l'importance de sa population ( plus du 1/3 de
celle de la CR), du volume et de la diversité de ses activités
ainsi qu'à son niveau d'infrastructures et d'équipements.
1.1 La circulation
Il s'agit de la circulation des biens et des personnes.
De l'extérieur, Mboro est très accessible par
la Départementale 702 [ Tivaouane - Mboro ] qui fait 22 km et la
Régionale 70 [ Dakar - Mboro ] longue de 86 km. Ces axes routiers jouent
un rôle très important dans les courants d'échange et de
commerce qui font de Mboro un centre commercial assez développé
exerçant une attraction considérable sur l'extérieur.
Actuellement , le croît démographique
entraîne une densification et une extension continue de
l'agglomération vers Mboro/mer et vers Tivaouane. Donc le rayon
s'accroît et avec lui les problèmes de circulation ; cela rend
difficile les interactions entre les habitants. En fait, à part la voie
privée qui mène aux cités des cadres des ICS et le
prolongement de la Départementale 702 vers Mboro/mer, il n'existe aucune
route perpendiculaire à l'artère principale permettant de
desservir les quartiers de l'intérieur. Les véhicules et les
charrettes y accèdent difficilement, se pose alors la question de
l'enclavement.
1.2 L'habitat
A Mboro, les contraintes liées au cadre juridique de
la CR, à l'ancienneté et au site font qu'on distingue du point de
vue de l'habitat un plan irrégulier et un autre régulier, des
constructions de plus en plus modernes à côté d'une
architecture vernaculaire caractéristique des sociétés
rurales. A travers le bâti, nous pouvons lire l'histoire de la prise de
possession du sol.
L'aspect irrégulier de la trame foncière est
observé au centre de la ville qui correspond au fond rural ancien. Ici
l'occupation du sol est spontanée, les rues sont mal définies,
elles sont souvent des impasses donnant sur de grandes concessions. Les
quartiers y apparaissent alors comme un conglomérat de constructions
réparties apparemment au hasard. Il s'agit des quartiers
dénommés « Marché, Khar Yalla, Ngaye-Ngaye, Keur
Habour ».
Avec l'installation de la CSPT en 1960, les plans deviennent
réguliers.
En effet pour loger le personnel généralement
venu d'ailleurs, la compagnie a été obligée d'entreprendre
des opérations de terrassement, de lotissement et de construction de
cités ouvrières. Donc il fallait organiser l'espace,
réglementer les constructions en vue de l'installation des
réseaux techniques de base (voirie, adduction d'eau potable,
électrification, communication et assainissement).
Ces nouveaux quartiers tranchent nettement des anciens par
des rues larges et rectilignes, des aires de jeux et des limites bien
définies. Ils concernent les quartiers « Lassere, Mission,
Diamagène, Escale, Médina Gounass, Keur Pathé Kane, Mbaye
Mbaye, HLM ».
2. L'approvisionnement en eau de boisson ( Tableau 2)
Tableau 2 : Approvisionnement en eau potable des
ménages.
Eaux de puits
|
75%
|
Eaux de robinet
|
25%
|
|
Source : Enquêtes JPY Fall, Août 2000.
L'eau est nécessaire à la vie et
l'approvisionnement des consommateurs doit être assuré avec une
eau de boisson de la meilleure qualité possible. Mboro ne manque pas
d'équipements hydrauliques. On y compte trois (3) forages et
d'innombrables puits. Mais par manque d'entretien, les forages tombent souvent
en panne et finissent par ne plus fonctionner (cas de celui foré par la
coopération japonnaise à « Escale » et ceux construits
par les ICS à « Habour et Ngaye Ngaye ») ; les populations se
rabattent alors sur les puits généralement à ciel
ouvert.
2.1 L'eau de robinet
Elle provient essentiellement du réseau de
distribution des ICS qui profite à une faible partie de la population,
environ 25% des ménages, ( les cités HLM, Mbaye Mbaye et quelques
habitations proches des bornes fontaines ). Elle est gratuitement mise à
la disposition des populations, mais les contraintes liées à
l'enclavement de certains quartiers font que des ménages qui en ont les
moyens l'achètent aux charretiers à 600 francs le fût de
cent (100) litres. Cette eau, pompée à plus de 400 m dans les
grès du maestrichtien, est sensée être salubre (Figure
5).
2.2 L'eau de puits
Elle est la plus accessible, mais aussi la plus douteuse. Cette
eau probablement polluée est directement consommée sans
être au préalable javellisée ou filtrée.
Ménages
40%
60%
20%
80%
70%
50%
30%
10%
0%
Eau de puits Eau de robinet
Sources
Figure 5: Sources d'approvisionnement en eau
de boisson
Les puits on en trouve partout, dans les maisons, les rues,
les niayes, les écoles ... Ils sont accessibles à tous,
même aux petits enfants. Ainsi les difficultés d'accès
à l'eau potable des robinets obligent 75% des ménages à
consommer de l'eau probablement insalubre .
3. Le système d'évacuation des
déchets
Les déchets sont quelque chose que le propriétaire
ne souhaite plus voir en un temps et en un lieu déterminés et qui
n'a pas de valeur vénale actuelle ou apparente. (OMS, 1984).
Actuellement avec la mise en application de la politique de
régionalisation, les élus locaux sont étroitement
impliqués dans la gestion de l'environnement et la prévention des
risques naturels. En effet, la forte croissance démographique et les
activités économiques génèrent
nécessairement des déchets pouvant détériorer
l'environnement et menacer la santé.
A Mboro, il se pose un réel problème de gestion
des déchets ; il n'existe pas de moyens appropriés qui permettent
leur évacuation en conditions de sécurité. Qu'ils soient
industriels ou domestiques, ils sont tout simplement déversés
dans la nature.
3.1 Les déchets industriels
Ils proviennent de la fusion du phosphate pour la production
de phosphore et du traitement de celui-ci à l'acide sulfurique en vue
d'obtenir de l'acide phosphorique. Ce processus produit un fort tonnage de
déchets dangereux.
D'après le bureau régional de l'O.M.S. pour
l'Europe, le Phosphore est fabriqué par la fusion du minerai de
phosphate, de silicate et de coke mélangés dans un four
électrique. Chaque fois que l'on produit une tonne de phosphore, on
obtient jusqu'à 13 tonnes de sous produits : 7,1 à 8,9 tonnes de
scories de silicate de calcium, 0,09 à 0,38 tonne de ferrophosphore,
0,01 tonne à 0,25 tonne de boues de phosphore, 0,06 tonne de
poussières des précipitations et 2,8 à 3,4 tonnes de gaz
de condensation. Le plus grave problème pour l'environnement est
posé par l'eau phosphorée produite par la condensation des gaz
produits par le four. Cette solution contient en dissolution et en suspension
du phosphore élémentaire, des hydroxy-acides de phosphore, de
l'acide hexafluosilicique, de l'amoniac et de la silice.
Le principal dérivé du phosphore est l'acide
phosphorique obtenu par traitement à l'acide sulfurique.
Dans la production d'acide phosphorique, toujours
d'après ce bureau de l'O.M.S., environ 5,5 tonnes de sulfate de calcium
brut (phosphogypse) sont produites pour chaque tonne de pentoxyde de phosphore
et jusqu'à 1,5% de fluorure d'hydrogène.
C'est justement ce phosphogypse, pouvant contenir des niveaux
de radioactivité, qui est déversé sur la plage de Mboro
où il se dépose et se solidifie. Ces rejets contiennent
suffisamment de propriétés toxiques qui peuvent durablement
affecter l'environnement.
3.2 Les déchets domestiques
Ils concernent les ordures ménagères, les eaux
usées, les matières fécales. L'absence de système
d'assainissement fait que les populations s'en débarrassent mal en les
enfouissant dans le sol ou en les déposant dessus. A Mboro les
populations vivent avec les ordures ; 87% des ménages disent avoir
recours aux dépotoirs, 10% enfouissent leurs déchets et seulement
3% procèdent à leur incinération (Tableau 3 et Figure
6).
Tableau 3 : Formes d'évacuations des
déchets domestiques par les ménages.
Ordures
|
Pourcentage des ménages
|
Dépotoirs
|
87%
|
Enfouissement
|
10%
|
Incinération
|
3%
|
Déchets de WC
|
|
Fosses étanches
|
10%
|
Latrines
|
70%
|
Sur le sol
|
20%
|
|
Source : Enquêtes JPY Fall Août 2000.
Et pourtant la CR, depuis la loi n° 96-07 du 22 mars
1996 est compétente pour la gestion des déchets et la mise en
oeuvre de politique d'actions environnementales. Dans ce milieu, les
contraintes liées au site (topographie de dunes et de
dépressions), au manque d'accès à l'intérieur,
à la non maîtrise des cycles naturels du milieu par les
populations, à l'absence d'initiatives des élus locaux expliquent
la situation environnementale.
M énages
|
90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0%
|
|
|
Dépotoirs Enfouissement Incinération
Elimination des ordures
Figure 6: Systèmes
d'élimination des ordures
L'accroissement de la population entraîne celui de la
consommation et de la production de déchets. Certains responsables de
quartiers, à « Lassere » et à « Ngaye Ngaye »
notamment, ont réussi à mettre sur pied un système de
collecte des ordures moyennant la modique somme de 50 francs par maison trois
fois par semaine. Outre la création d'emplois, ce système
contribue largement à la propreté des quartiers concernés,
mais les charretiers n'ayant pas une décharge aménagée
à cet effet, déversent leur chargement à la limite des
habitations c'est à dire au bord des niayes.
Si dans ces quartiers la question de l'enclavement ,quant
à l'évacuation des ordures, ne se pose pas, ailleurs, elle
demeure une réelle problématique et font office de
dépotoirs des espaces vides, des maisons inhabitées, et
même des puits de quartiers abandonnés. Pour certains
l'alternative consiste à les enfouir, cela peut être dangereux
surtout si les eaux de la nappe sont à une faible profondeur.
Les eaux usées (cuisine et linge) qui renferment
d'importants constituants organiques sont déversées sur le sol,
par contre les matières fécales sont évacuées par
70% des ménages dans des latrines où elles se liquéfient
et s'infiltrent dans le sol. Ces fosses sont dans la plupart
des maisons accouplées à des trous perdus pour
empêcher les eaux de bain, beaucoup plus importantes de se
mélanger aux fécès.
Dans la réalisation de ces ouvrages à fond
libre, on ne tient pas compte du niveau de la nappe, donc aucune norme de
sécurisation des eaux souterraines n'est appliquée. D'ailleurs
les populations trouvent ce système très économique
puisque les services des camions d'assainissement coûtent chers et en
plus ils viennent rarement à Mboro parce que peu
sollicités et confrontés surtout à des
problèmes d'accès au quartiers. C'est seulement 10% des
ménages qui font usage de fosses étanches; ces types d'ouvrages
on en trouve seulement dans les
HLM et cités Mbaye Mbaye qui ont été
construites suivant un plan d'aménagement urbain. Tandis que 20%
rejettent les matières fécales sur le sol (Figure 7).
M énages
40%
70%
60%
50%
30%
20%
10%
0%
Latrines Fosses étanches Sur le sol
Elimination des matières
fécales
Figure 7: Système
d'évacuation des matières fécales.
CHAPITRE II : LES RISQUES DE POLLUTION
La quasi totalité de la population de Mboro craint la
pollution sous toutes ses formes, 20% déclarent craindre les rejets
atmosphériques, et 30% redoutent plus une possible explosion des camions
de phosphogypse qui traversent la ville de Mboro à toute heure et 45%
sont sceptiques quant à la potabilité des eaux de puits. (Tableau
4 et Figure 8)
Tableau 4 :Craintes des habitants par
rapport aux risques de pollution
Gaz atmosphériques
|
20%
|
Camion de phosphogypse
|
30%
|
Nappe phréatique
|
45%
|
Pollution sous toutes ses formes
|
100%
|
|
Source : Enquêtes JPY Fall Août 2000.
Habitants
100%
40%
20%
90%
80%
70%
60%
50%
30%
10%
0%
Gaz atmosphériques
Camion de phosphogypse
Formes
Nappe phréatique
Pollution sous toutes ses formes
Figure 8: Inquiétudes des habitants
par rapport aux risques de pollution. A/ Risques de pollution de
la nappe phréatique
On s'intéresse essentiellement à la nappe
phréatique, néanmoins l'eau de pluie peut présenter un
faciès acide à cause de la précipitation de l 'eau
phosphorée produite par la condensation des gaz rejetés par les
ICS mais cela est à étudier (il n'y a pas de station de mesure de
l'acidité de l'eau de pluie à Mboro).
La menace de dégradation de la qualité de la nappe
phréatique va provenir de la surface du sol, et cela est bien compris
par une bonne partie de la population (45%).
En effet les dépôts insalubres (ordures et
excréments), les produits utilisés pour améliorer les
rendements agricoles, surtout maraîchers, les rejets des industries, les
puits à ciel ouvert sont autant de facteurs susceptibles de contaminer
la nappe.
La nappe phréatique n'est pas très profonde et
le matériel sableux de surface est très perméable ;
à cela vient s'ajouter l'utilisation concurrentielle de la ressource par
les ménages, les maraîchers et les industries qui a fortement
contribué à l'abaissement du niveau piézomètrique.
La conséquence est qu'un biseau salé est en lente progression de
la plage vers l'intérieur (Tchani, 1996).
B/ Les effets nuisants des éléments
chimiques
A l 'état naturel l 'eau est un mélange
complexe composé de substances en suspension et de matières
dissoutes. Certains des sels dissous contenus dans ces eaux, sans
présenter de dangers pour la santé, peuvent néanmoins
donner lieu à des inconvénients lorsqu'ils se présentent
en excès. C'est le cas des Chlorures, des potassium et des calcium
présentés dans le tableau ci-dessous qui donne des indications
sur la nature des effets possibles. On voit qu'outre les effets
organoleptiques, ces substances occasionnent des dégâts dans les
canalisations comme les phénomènes de corrosion qui influencent
fortement la couleur de l'eau (Tableau 5).
Tableau 5: Les inconvénients
liés à la présence excessive des substances chimiques.
(source : adaptée OMS, 1962)
Substances
|
Effets possibles s'il y a excès
|
Valeurs indicatives à ne
pas dépasser
|
Chlorures (Cl-)
|
-organoleptiques ; -corrosion dans les canalisations
|
200 mg/l
|
Nitrates (NO3 -)
|
-dangers de méthémoglobinémie infantile
; -cancérigène
|
50 mg/l
|
Sulfates (SO42-)
|
-irritations gastro-intestinales ; -laxatifs
|
250 mg/l
|
Sodium (Na+)
|
-vomissements, convulsions, oedèmes
cérébraux et pulmonaires ; -hypertension
artérielle
|
150 mg/l
|
Potassium (K+)
|
-corrosion dans les canalisations
|
12 mg/l
|
Magnésium(Mg2+)
|
-dureté ; -goût désagréable
|
50 mg/l
|
Calcium (Ca2+)
|
-dureté ; -entartrage du système
de canalisation.
|
270 mg/l
|
|
Ainsi, une eau fortement chlorurée et sodique engendre
des effets organoleptiques qui la rendent désagréable et diminue
les rendements agricoles(OMS, 1994). De même l 'ingestion de l 'eau
contenant des concentrations élevées de sulfates peut, en plus
des troubles gastro-intestinales, avoir un effet laxatif ; lequel effet est
renforcé par la présence de magnésium.
Il convient aussi de prêter attention à la
présence de nitrates en excès dont l'incidence sur la
potabilité des eaux est qu'ils constituent un problème
toxicologique pour la santé humaine et pour celle des animaux
domestiques (in Tandia, 2000). En fait, des concentrations
excessives de nitrates dans l'eau sont
particulièrement dangereuses surtout pour les nourrissons. Par rapport
à cela, il est clairement établi par l 'OMS que l'eau très
chargée en nitrates était responsable dans certains pays de cas
de Méthémoglobinémie infantile ayant entraîné
la mort. Cette pathologie est causée par des taux supérieurs
à 100 mg/l dans l 'eau servant à reconstituer les aliments pour
nourrisson. Les nitrates réduits en nitrites dans les voies intestinales
provoquent cette maladie.
Ce problème ne se présente pas pour les
adultes. Par contre la réduction en nitrites se fait dans la bouche ou
ailleurs dans l'organisme faisant apparaître des nitrosamines dont
certains sont cancérigènes. Certaines formes de cancer sont
associées à de fortes doses de nitrates ; celui de l 'estomac
notamment.
CHAPITRE III : ETUDE DE LA QUALITE DE L'EAU DE LA NAPPE
A/ Résultats des analyses
1 .les paramètres physico-chimiques
Il s'agit de la conductivité électrique (C.
E.),du pH, et de la température (T°C) qu'il faut
nécessairement mesurer sur place pour obtenir des résultats
exacts et fiables à cause de leur variation possible au cours du
transport et de la conservation. (Tableau 6).
Tableau 6: Résultats des mesures
effectuées sur le terrain (le 1 2/0 6/2000).
N° des Puits
|
Profondeur en mètres/ à la
margelle
|
Margelle en cm
|
Distances approximatives à la mer en
Km
|
conductivité en uS/cm
|
pH
|
Températures en °C
|
1
|
15,6
|
60 cm
|
6,5
|
153
|
3,8
|
20,1
|
2
|
8,64
|
30 cm
|
6,5
|
147,8
|
4,5
|
20,2
|
3
|
1,3
|
13 cm
|
5,25
|
236
|
6,7
|
20,5
|
4
|
14,42
|
68 cm
|
5,25
|
467
|
4,2
|
20,6
|
5
|
20
|
69 cm
|
5,25
|
174
|
6,9
|
20,3
|
6
|
17,5
|
73 cm
|
5
|
285
|
4,5
|
21,0
|
7
|
21
|
110 cm
|
4,7
|
381
|
4,2
|
20,4
|
8
|
14,24
|
75 cm
|
4,7
|
260
|
6,3
|
20,4
|
9
|
19,5
|
95 cm
|
4,5
|
122,9
|
6
|
21,3
|
10
|
5,71
|
65 cm
|
4,5
|
295
|
5,7
|
20 ,7
|
|
1.1 Les températures (T°C)
La température est exprimée en degrés
Celsius. Elle influe considérablement sur la vie aquatique. Par exemple
une température trop élevée va favoriser le
développement des micro organismes qui peuvent accentuer le goût,
l'odeur et la couleur de l'eau. Par ailleurs, les équilibres ioniques en
jeu dépendent dans une certaine mesure de la température. Sa
variabilité est faible (1,2°C), sur le gradient Est-Ouest (du
continent vers la mer).
1.2 La conductivité électrique
(CE)
La CE est une mesure qui permet un contrôle simple et
rapide de la minéralisation des solutions. Elle dépend de la
force ionique de l'eau et augmente en fonction de la teneur en ions dissous, de
la nature des différentes substances dissoutes, à leurs
concentrations réelles et relatives et à la température
à laquelle elle est mesurée.
L'unité principale de CE est le siemens par
mètre (S /m). La T°C influe beaucoup sur la conductivité qui
varie d'environ 2% par °C. Il est préférable de la mesurer
à 20°C qui est prise comme référence pour les
tableaux ou abaques d'interprétations.
Les valeurs de CE mesurées dans les puits sont
comprises entre 122,9 et 467 uS / cm. Puisque la conductivité augmente
en fonction de la teneur en ions dissous, on peut considérer que la
nappe est faiblement minéralisée (Figure 9).
2500
2000
1500
1000
500
0
P1 P2 P3 P4 P5 P6 P7 P8 P9 P10
C.E. Norme de potabilité OM S
N° des puits
Figure 9 : Evolution de la
conductivité électrique en fonction de l'éloignement
à la mer
D'après l'OMS (1994), la CE de la plupart des eaux
douces ou traitées est comprise entre 50 et 500 uS / cm; celle des eaux
fortement chargées de minéraux atteint 1000 uS / cm et même
plus, et celle de certaines eaux résiduaires industrielles peut
être supérieure à 10 000 uS / cm. Nos échantillons
sont à classer dans la première catégorie et largement en
dessous de la valeur maximum admissible de 2100 uS / cm.
L 'évolution de la courbe vers la mer permet
d'apprécier la minéralisation qui est plus forte au niveau des
puits 4 et 7 ; ajoutons que la dispersion des valeurs, sans doute liée
aux influences marine et anthropique, ne permet pas d'établir de
relations entre la CE et l'éloignement à la mer.
1.3 Le pH
Le pH est une mesure de l'activité des ions
hydrogènes (H+) dans une solution aqueuse exprimée en
moles /litre. L'échelle des pH s'étend en pratique de 0
(très acide) à 14 (très alcaline). La valeur
médiane 7 correspond à une solution neutre.
Le pH des eaux naturelles peut être modifié par des
substances humiques, la bio activité des végétaux, des
sels hydrolysables etc.
Les mesures de pH tendent d'une façon
générale vers le pôle acide ; Six puits sur dix
(1,2,4,6,7,10) présentent une acidité de 3,8 à 5,7, les
autres donnent des valeurs legèrement en dessous de la neutralité
(6 à 6,9). (Figure 10).
Evolution des pH
P1 P2 P3 P4 P5 P6 P7 P8 P9 P10
N° des puits
Figure 10 : Evolution des pH
Elles ne sont pas conformes aux normes de l'OMS qui fixent
les valeurs de pH entre 6,5 et 9,2. Ces pH hors normes pourraient être
influencés par la dissociation de l 'acide carbonique issue de la
diffusion du CO2 atmosphérique (Tandia, 2000), ce que confirment les
résultats des analyses chimiques des HCO3 -.
La distribution des pH donne donc le schéma suivant :
[une acidité de 3,8 à 4,7 à
l'intérieur et des valeurs légèrement au dessous de la
neutralité, entre 5,7 et 6,9, vers l'extrémité ouest du
transect ].
2.La composition chimique
Il s'agit des éléments chimiques majeurs que
sont les Chlorures, les Nitrates, les Sulfates, le Sodium, le Potassium, le
Magnésium, les bicarbonates et le Calcium (Tableau 7).
Tableau 7: Résultats des analyses
chimiques (échantillons du 1 2/0 6/2000).
Echantil lons
|
HCO3- en mg/l
|
CL- en mg/l
|
NO3- en mg/l
|
SO42- en mg/l
|
Na+ en mg/l
|
K+ en mg/l
|
Mg2+ en mg/l
|
Ca2+ en mg/l
|
P1
|
0
|
74,46
|
125,26
|
32,18
|
56,41
|
14,48
|
8,65
|
24,09
|
P2
|
0
|
102,98
|
120,06
|
12,48
|
56,53
|
10,42
|
9,43
|
24,48
|
P3
|
91,50
|
134,38
|
145,96
|
150,07
|
104,41
|
12,61
|
20,90
|
83,20
|
P4
|
0
|
228,12
|
472,00
|
108,49
|
192,29
|
20,83
|
34,21
|
104,14
|
P5
|
73,20
|
101,04
|
37,64
|
110,71
|
80,08
|
8,28
|
13,90
|
44,80
|
P6
|
0
|
135,76
|
226,00
|
110,67
|
112,23
|
10,80
|
4,86
|
104,29
|
P7
|
0
|
216,60
|
256,84
|
96,65
|
153,13
|
20,44
|
26,92
|
78,72
|
P8
|
54,9
|
112,04
|
171,08
|
144,24
|
104,28
|
20,18
|
28,09
|
56,16
|
P9
|
21,35
|
75,86
|
46,30
|
70,91
|
56,41
|
15,47
|
5,54
|
28,80
|
P10
|
12,20
|
133,10
|
240,00
|
94,51
|
121,67
|
25,61
|
18,66
|
60,08
|
|
2.1 Les bicarbonates (HCO3 -)
Les valeurs évoluent entre 0 mg/l et 91,50 mg/l. Les
valeurs nulles sont observées dans les puits où les valeurs de pH
sont les plus faibles en rapport avec les équilibres calcocarboniques.
En effet à des valeurs de pH très faibles, les espèces
carbonatées sont essentiellement sous forme d'acide carbonique (Tandia,
2000). (Figure 11)
100
40
90
80
70
60
50
30
20
10
0
P1 P2 P3 P4 P5 P6 P7 P8 P9 P10
N° des puits
Evolution des bicarbonates
Figure 7 : Evolution des
bicarbonates
2.2 Les ions Chlorures (Cl -)
Pour la plupart des échantillons, les niveaux de
Cl- sont en dessous de la teneur limite maximum fixée
à 200mg/l par l 'OMS. Deux puits présentent cependant des valeurs
qui dépassent de peu cette norme ; il s'agit des puits 4 et 7 avec
respectivement 228,12 et 216,60 mg /l (Figure 12).
D'après l 'OMS (1994), dans l 'eau non polluée,
le niveau est souvent inférieur à 10 mg/l et même à
1 mg/l. Les eaux de la nappe phréatique de Mboro ne contiennent pas
moins de 74,46 mg/l de Chlorures ; six (6) puits présentent plus de
100mg/l. Le gradient qui devrait normalement croître d'est en ouest si la
pollution est principalement marine montre une dispersion des valeurs qui
suppose que la pollution proviendrait de plusieurs sources. Ces teneurs en
Chlorures peuvent être attribuées à la lixiviation des
dépotoirs ou à l 'effet d'embruns marins (précipitations
humides ou sèches).
Les puits 4 et 7 sont particulièrement atteints et cela
proviendrait probablement de la surface du sol.
250
200
150
100
50
0
P1 P2 P3 P4 P5 P6 P7 P8 P9 P10
Vers le continent Vers la mer
Courbe des Chlorures Normes de potabilité OM S
N° des puits
Figure 12 : Evolution des ions
Chlorures
2.3 Les ions nitrates (NO3 -)
Mise à part les puits 5 et 9, tous les autres sont
touchés par des teneurs excessives en nitrates. Celles-ci sont comprises
entre 120 et 470 mg/l, dépassant largement la norme de potabilité
(50 mg/l). Des quantités inquiétantes ont été
observées dans les échantillons provenant des puits 4, 6, 7 et 10
avec un pic de 472 mg/l au niveau du premier ouvrage soit 9 fois la teneur
admissible (Figure 13).
450
400
500
350
300
250
200
150
100
50
0
P1 P2 P3 P4 P5 P6 P7 P8 P9 P10
N° des puits
Evolution des Nitrates Norme de potabilité OMS
Figure 13 : Evolution des nitrates
D'après le programme mondial de surveillance de la
qualité des eaux (GEMS/eau) de l'OMS, le nitrate est la forme la plus
fortement oxydée des composés de l'azote. Il est
communément présent dans les eaux naturelles parce qu'il est le
produit final de la décomposition aérobie de la matière
organique azotée.
Le contexte socio-économique de l 'environnement nous
fait d'ores et déjà penser que ces taux de nitrates proviendrait
sans aucun doute de la lixiviation et de la dégradation des
matières organiques à la surface.
L'activité maraîchère qui utilise des
engrais azotés est une source de pollution probable, mais la
contamination ponctuelle observée au niveau des puits de quartier (1 ,4
,6 ,7 ,10) proviendrait des déchets domestiques (ordures
ménagères, eaux de latrines et parcs d'embouche).
2.4 Les ions Sulfates (SO42-)
On observe l 'évolution suivante : teneurs faibles
à 6,5 Km de la mer (32,8 et 12,48 mg /l), relativement
élevées et stables entre 5,25 et 4,7 Km (entre 96,65 et 150,7
mg/l) et relativement faibles avec une tendance à la hausse à 4,5
Km (70,91 et 94,51 mg/l). L 'ion sulfate étant l'un des anions les moins
toxiques (OMS, 1994), les valeurs observées ne présentent aucun
inconvénient pour la santé d'autant plus qu'elles sont loin de la
teneur limite admissible (250 mg/l ) (Figure 14).
L'origine des sulfates peut être dûe à la
dissolution de gypse qui est un sulfate de calcium hydraté
(Ca2+, S042-, 2H20) ou à des apports indirects
marins liés aux eaux de pluie dont la minéralisation est
dominée par les ions S042- après les ions
Na+ (Travi et al., 1987 in Tandia, 2000).
250
200
300
150
100
50
0
P1 P2 P3 P4 P5 P6 P7 P8 P9 P10
Courbe d'évolution des Sulfates Norme de
potabilité OMS
N° des puits
Figure 14 : Evolution des
sulfates 2.5 Les ions Sodium (Na+)
L'évolution de ces ions s'apparente à celle des
Chlorures, d'ailleurs leur corrélation est très bonne avec un
coefficient égal à 0,95 ; la norme de potabilité
établie par l 'OMS est 150 mg/l pour l 'eau de boisson. On constate
cependant que cette valeur est dépassée dans les puits 4 et 7.
(Figure 15).
250
200
150
100
50
0
P1 P2 P3 P4 P5 P6 P7 P8 P9 P10
Evolution des ions Sodium Normes de potabilité OMS
N° des puits
Figure 15 : Evolution des ions
sodium
La contamination est sans nul doute marine. En fait les embruns
et les aérosols peuvent jouer un rôle considérable s'ils
sont précipités par les eaux de pluie qui lavent l
'atmosphère.
2.6 Le potassium (K+) (Figure 16)
30
25
20
15
10
5
0
P1 P2 P3 P4 P5 P6 P7 P8 P9 P10
Evolution des ions Potassium Normes de potabilité OM S
N° des puits
Figure 16 : Evolution des ions
potassium
C'est l'ion le moins abondant dans les eaux souterraines (OMS,
1994). Sa concentration maximum ne doit pas dépasser 12 mg/l. Et
pourtant seul trois (3) puits
obéissent à ce seuil, il s'agit des n° 2,
5 et 6. Il y a donc une contamination au potassium qui peut s'expliquer par un
faible apport de ces ions par les eaux domestiques qui peuvent contenir
jusqu'à 21% de résidus minéraux (Higgins et Burns, 1975 ;
Walter, 1961 in Tandia, 2000).
2.7 Le magnésium (Mg2+)
Les valeurs observées sont bien en dessous de la norme
de potabilité de 50 mg/l ; elles se situent entre 4,86 et 34,21 mg/l et
ne présentent de ce point de vue aucun inconvénient pour la
santé. (Figure 17).
Le magnésium est un élément relativement
abondant dans l 'écorce terrestre et rentre toujours dans la composition
des eaux naturelles en contact avec du granite, de la dolomie ou du calcaire
(OMS, 1994). Il peut aussi provenir des embruns marins qui se sont
infiltrés avec les eaux de pluie (Tandia,2000). Donc les concentrations
en Mg2+ proviendraient probablement du substrat marno-calcaire ou de
l'influence marine.
60
40
20
50
30
10
0
P1 P2 P3 P4 P5 P6 P7 P8 P9 P10
Evolutio n des ions M agnesium Norme de potabilité OM
S
N ° des puits
Figure 17 : Evolution des ions
magnésium 2.8 Le Calcium (Ca2+)
Les teneurs relevées doivent probablement provenir du
substrat marno-calcaire Paléocène ou des eaux de
l'aquifère des calcaires Lutétiens. Elles sont dans l 'ensemble
faibles, ne dépassant pas 104 mg/l , très en dessous de la norme
de 270 mg /l (Figure 18 ).
Evo lutio n des ions Calcium Normes de potabilité OM S
300 250 200 150 100 50
0
|
|
|
P1 P2 P3 P4 P5 P6 P7 P8 P9 P10
|
|
N ° des puits
Figure 18 : Evolution des ions
calcium
Cette campagne de mesures révèle que seul deux
puits renferment des teneurs en éléments chimiques majeurs
acceptables (5 et 9). Tous les autres sont contaminés par les nitrates
et parmi ceux-ci deux accusent des taux de Chlorures et de Sodium qui
dépassent la norme. La potabilité chimique des eaux est ainsi
mise en cause par les nitrates dont la toxicité est reconnue.
B/ Discussions
Il est universellement admis que l 'eau destinée
à la consommation humaine doit être exempte de substances
chimiques en concentration excessive et de micro-organismes pouvant
présenter un danger pour la santé. Non seulement elle doit
être de bonne qualité, c'est-à-dire non dangereuse, mais
compte tenu des circonstances, elle doit être aussi agréable
à consommer. La fraîcheur, la clarté, l'absence de couleur
et toute saveur ou odeur déplaisantes sont des qualités d'une
importance primordiale pour les eaux destinées à l 'alimentation
publique (OMS, 1962).
En ce qui concerne les résultats obtenus, les eaux de la
nappe phréatique de Mboro ne répondent pas aux critères de
qualité recommandés par l 'OM S.
La ressource est rendue impropre à la consommation
humaine par les forts taux de nitrates relevés. Rappelons que huit (8)
puits sur dix (10) sont contaminés par des teneurs variant entre 120,06
et 472 mg/l, alors qu'elles ne doivent, en principe, pas dépasser 50
mg/l .
Les ions Potassium sont également en excès si
on se réfère à la norme OMS 12 mg/l et qu'au fait que,
d'après cette organisation, ils atteignent rarement 2 mg/l dans l'eau de
consommation.
En rapprochant les valeurs de nitrates et de pH, on remarque
que les deux courbes évoluent en sens inverse. Cela suggère que l
'acidité des eaux est probablement liée aux sources de production
des nitrates.
Les ions Chlorures et Sodium attirent aussi l 'attention ,
même si d'une façon générale ils ne dépassent
pas la teneur limite. Une bonne corrélation s'établit entre eux
(Tableau 8 et Figure 19), et dans le cas précis des aquifères en
contact avec l 'océan, le NaCl est un indicateur essentiel de pollution
marine (Kane, 1995). Il y a donc lieu de s'interroger sur ces
éléments dont la concentration dans les eaux informe sur les
possibilités d'utilisations agricoles ou alimentaires.
Tableau 8 : Matrice de corrélation
des éléments chimiques de la nappe de Mboro.
|
HCO3 -
|
Cl-
|
NO3 -
|
SO42-
|
Na+
|
K+
|
Mg2-
|
Ca2+
|
HCO3-
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
Cl-
|
0,063 9
|
1
|
|
|
|
|
|
|
NO3-
|
0,1893
|
0,7479
|
1
|
|
|
|
|
|
SO42-
|
0,4111
|
0,1289
|
0,0568
|
1
|
|
|
|
|
Na +
|
0,0302
|
0,9082
|
0,8339
|
0,2648
|
1
|
|
|
|
K+
|
0,086
|
0,2214
|
0,3478
|
0,041
|
0,3402
|
1
|
|
|
Mg2-
|
0,135
|
0,0445
|
0,0033
|
0,565
|
0,1192
|
0,0252
|
1
|
|
Ca2 +
|
0,27
|
0,6106
|
0,5537
|
0,4423
|
0,7091
|
0,053
|
0,2674
|
1
|
|
250
200
150
100
50
0
0 50 100 150 200 250
y = 0.8062x - 2.2146
(chlorures mg/l)
F2 = 0.9082
Figure 19 : Corrélation entre les
ions Cl- et Na+.
En outre, la matrice de corrélation montre un bon
rapport entre les NO3- et les Cl-. Cela témoigne
d'une pollution d'origine anthropique de la nappe puisqu'il est connu que les
déchets organiques azotés sont accompagnés de chlorures
D'ailleurs ces substances (NO3 -, Cl, Na+) participent
considérablement à l 'augmentation de la minéralisation
globale (somme des anions et des cations) qui varie dans le même sens
avec la C.E. Elle (la minéralisation globale) est plus importante au
niveau des puits 3, 4, 6, 7 et 10 qui renferment de fortes teneurs en nitrates,
en Chlorures et en Sodium. Les droites de régression (Figures 20, 21,
22) sont significatives et montrent de bonnes corrélations avec la
CE.
450
400
500
350
300
250
200
150
100
50
0
0 100 200 300 400 500
y = 1.0708x - 85.906
(CE uS/cm)
R2 = 0.8802
Figure 20 : Corrélation entre les
NO3- et la CE.
250
200
150
100
50
0
0 100 200 300 400 500
y = 0.4559x + 16.469
(CE uS/cm)
R2 = 0.9079
Figure 21 : Corrélation entre les
Cl- et la CE.
250
200
150
100
50
0
0 100 200 300 400 500
y = 0.4018x + 2.41 14
(CE uS/cm)
R2 = 0.9857
Figure 22 : Corrélation entre les
ions Na+ et la CE.
S'il est vrai que cette unique campagne ne permet pas de
déterminer le début et les mécanismes de cette
contamination des eaux par les NO3 -, elle renseigne par contre sur l'existence
de pollution en considérant les normes OMS. Et étant donné
que 75% des ménages consomment de l 'eau provenant des puits, on
entrevoit déjà des risques sur leur santé.
A Mboro la question de l'approvisionnement en eau ne se pose
pas. Mais les désagréments liés à la couleur ocre
de l'eau des forages captant la nappe phréatique détournent les
habitants qui se rabattent sur les puits qu'ils croient plus sains. C'est
pourquoi, paradoxalement on retrouve dans certaines maisons des puits qui
côtoient des robinets qui ne sont pas utilisés.
Nous venons de montrer que la qualité chimique des
eaux pour la consommation humaine est détériorée par les
teneurs excessives en nitrates. Mais une bonne partie de la population continue
à s'approvisionner dans les puits s'exposant à des risques
certains.
Depuis le mois de juillet, un forage qui capte l'eau à
433 mètres dans nappe maestrichienne est mis en marche (M. Diop,
gestionnaire du forage). Il devrait selon le comité de gestion assurer
à travers un réseau de bornes fontaines publiques et de
branchements domestiques l'approvisionnement en eau potable. Mais encore
faudrait-il que les ouvrages soient entretenus et la qualité de l'eau
régulièrement contrôlée.
A partir d'indicateurs quantitatifs (paramètres
physico-chimiques et chimiques), nous avons évalué le niveau de
pollution de la nappe phréatique et les risques encourus par les
populations. Les informations obtenues constituent l'expression des
phénomènes en présence exerçant sur l'environnement
une certaine pression.
CONCLUSION GENERALE
Il ressort au terme de cette étude que les eaux des
puits à Mboro sont impropres à la consommation humaine. Les
résultats des analyses montrent une contamination chimique aux nitrates
et dans une moindre mesure aux chlorures et aux sodium.
Cette situation est liée à plusieurs facteurs dont
:
· Les valeurs des paramètres hydrodynamiques qui
donnent une idée de la facilité avec laquelle l 'eau circule dans
la formation sableuse ;
· Les niveaux piézomètriques qui mettent en
évidence une nappe peu profonde (< à 20 mètres) ;
· L 'insalubrité environnementale (87% des
ménages déversent les ordures et eaux usées à
même le sol, 70% éliminent les matières fécales dans
des latrines et 20% à l'air libre ,à cela s'ajoutent les
fertilisants agricoles).
La minéralisation de la nappe est relativement faible
et les valeurs de CE sont fortement influencées par les ions NO3 -,
Cl- et Na+. De même les valeurs de pH semblent
influencées par la dissolution du HCO3 -.
Les analyses hydro chimiques ont permis les observations
suivantes :
· Les ions HCO3- évoluant entre 0 et
91,5 mg/l sont le résultat de la transformation du CO2
atmosphérique dissous dans l 'eau. Ce qui fait que dans certains puits,
en accord avec les valeurs de pH (puits 1, 2, 4, 6, 7) les eaux
présentent un faciès acide.
· La contribution des Cl- et des
Na+ à la minéralisation est remarquable. Leurs teneurs
globalement supérieures à 100mg/l, auraient probablement une
double origine anthropique et marine.
· Les NO3 - participent aussi considérablement
à l 'augmentation de la CE ; dans la plupart des puits, les
concentrations sont comprises entre 120 et 470 mg/l alors qu'elles ne doivent
pas dépasser la norme OMS maximale admissible de 50 mg/l. Cette
contamination résulte de la minéralisation des déchets
organiques rejetés sur le sol ou enfouis.
· Les ions K+ évoluant dans le même
sens que les NO3 - se présentent en excès dans 7 puits ; ils
proviendraient probablement de la même source.
· Les autres éléments majeurs
(SO42-, Mg2+ et Ca2+) issus certainement du
contact des eaux de la nappe avec du calcaire et des apports indirects marins,
ne dépassent pas les normes recommandées par l 'OMS.
La pollution nitratée constatée est un des signes
de la détérioration du milieu. Cela démontre la
vulnérabilité de la de la nappe qui est contenue dans des sables
perméables sur
lesquels sont déversés les déchets.
L'importance du problème est liée au fait que ce sont 75% des
habitants qui sont exposés aux risques liés à l'ingestion
de taux élevés de nitrates.
La priorité consiste donc à protéger la
nappe autant que possible contre la contamination qui peut être chimique
ou bactérienne.
C'est ainsi que nous avons pensé, pour la protection de
la nappe phréatique, à la mise en oeuvre des mesures correctives
suivantes :
· L'accent doit être mis dans un premier temps sur
un programme de sensibilisation sur la nécessité d'assainir
l'environnement. Il devrait commencer par une organisation de l'information. Et
pour cela, il sera nécessaire de circonscrire les points à
risques, évaluer la fréquentation, mais aussi connaître
effectivement l'origine de la pollution.
· Dans un second temps discuter des modalités de
protection avec les autorités administratives rurales, sanitaires et les
organisations communautaires en vue de mettre en oeuvre un ensemble d'actions
et d'outils de gestion. Pour cela les mutuelles et associations doivent jouer
un rôle d'avant garde auprès des populations avec qui elles
discuteront des causes du problème , des risques auxquels elles
s'exposent si rien n'est fait et des actions à mener.
· Ensuite mettre sur pied un plan d'actions
environnementales impliquant tous les acteurs du milieu. Par rapport à
cela, les ICS devraient appuyer les besoins des populations en matière
d'assainissement. Elles devraient tout d'abord aider le conseil rural à
désenclaver les quartiers par la construction de pistes, ensuite mettre
à la disposition des comités de gestion des moyens pour
évacuer les ordures (bacs à ordures, camions bennes).
Concernant l'hydraulique, conformément à la
circulaire ministérielle du 1er Janvier 1984 autorisant la
création des comités villageoises de gestion des ouvrages, il est
mise en place depuis le mois de juillet 2000 une commission chargée de
la gestion du forage de Ngaye Ngaye. Et si la dynamique actuelle est maintenue
(installation de bornes fontaines et de branchements domestiques), d'ici peu,
les populations pourront se passer des eaux de puits. Mais il faudra surtout
surveiller ces multiples petits approvisionnements d'éventuelles sources
de contamination. Là aussi il sera nécessaire de fournir une
assistance technique au comité pour qu'il puisse procéder
à une surveillance physique, micro biologique et chimique de l'eau.
L'activité agricole (le maraîchage) induit des
revenus importants certes, mais doit faire l'objet d'un contrôle parce
que comportant des risques de pollution de la nappe phréatique par les
pesticides et les engrais.
La gestion de l'environnement de Mboro passe
nécessairement par une volonté affirmée des
différents acteurs à vouloir améliorer leur cadre de vie.
Mais cela relève d'une conscience aiguë de l'importance d'une
gestion des ressources naturelles dans une perspective de durabilité.
LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES
TABLEAUX
1. Sources d'approvisionnement en eau potable des
ménages.
2. Formes d'élimination des déchets
domestiques.
3. Craintes des habitants par rapport aux risques de
pollution.
4. Normes OMS de l 'eau potable.
5. Résultats des mesures effectuées sur le
terrain.
6. Inconvénients liés à la présence
excessive des substances dans l 'eau.
7. Résultats des analyses chimiques.
8. Matrice de corrélation des éléments
chimiques majeurs de la nappe de Mboro.
FIGURES
1. Localisation de la zone d'étude.
2. Géomorphologie de la zone de Mboro.
3. Limites d'extension latérale des aquifères.
4. Localisation des points de collecte.
5. Approvisionnement en eau de boisson.
6. Système d'élimination des ordures.
7. Système d'évacuation des matières
fécales.
8. Inquiétudes des habitants par rapport aux risques de
pollution.
9. Evolution des pH.
10. Evolution de la CE.
11. Evolution des bicarbonates.
12. Evolution des ions chlorures.
13. Evolution des ions nitrates.
14. Evolution des ions sulfates.
15. Evolution des ions sodium.
16. Evolution des ions potassium.
17. Evolution des ions magnésium.
18. Evolution des ions calcium.
19. Corrélation entre les ions Cl- et
Na+.
20. Corrélation entre les ions NO3 - et le CE.
21. Corrélation entre les ions Cl- et CE.
22. Corrélation entre les ions Na + et la CE.
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géophysique, 12 pages + annexes.
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données. Modification hydrodynamique et simulations
prévisionnelles. Service sol et sous-sol. 54 pages + annexes.
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20. TANDIA A.A. et Al. ( 1997) : Origines des teneurs
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21. TANDIA A.A (2000) : Origine, évaluation et
migration des formes de l'azote minéral dans les aquifères
situés sous environnement périurbain non assaini : cas de la
nappe des sables quaternaires de la région de Dakar
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sciences naturelles, UCAD, 202 pages + annexes.
22. TCHANI J. (1996) : L'aquifère des sables
quaternaires au nord de la presqu'île du Cap Vert, Sénégal.
Morphologie déduite des données hydro géologiques et
géophysiques (sondages électriques). Analyse d'un cas
d'intrusion saline. 86 pages + annexes.
23. UICN (1993) : Gestion des ressources cotières et
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et de la coopération, République du Sénégal, 220
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25. (1997): Plan national d'actions pour
l'environnement. Ministère de l'environnement et de la protection
de la nature, CONSERE, République du Sénégal.
26. (1998) : Pour une protection civile plus efficace dans
les systèmes urbains et ruraux. Ministère de
l'intérieur (direction de la protection civile),
Sénégal.
GUIDES D'ENTRETIEN (Questionnaires)
1. Résident (ménages)
A/ Identification
Sexe :
Age :
Profession :
Situation matrimoniale : Groupe ethnique :
B/ Questions
1. Vous résidez à Mboro depuis combien
d'années ?
2. Comment jugez-vous l'environnement ?
a) Salubre p
b) Insalubre p
3. Comment évacuez-vous vos déchets ?
a) Ménagers p
b) Eaux usées p
c) W. C. p
4. Où vous approvisionnez-vous en eau ?
a) Robinet p
b) Puits p
5. Etes-vous pour la protection de l'environnement ?
Oui p Non p
6. Que pensez-vous des installations industrielles (ICS) ?
7. Ressentez-vous la pollution ?
Oui p Non p
8. Si oui, sous quelles formes ?
a) Atmosphérique p
b) Marine p
c) Sonore p
9. Vous dérange-t-elle ?
Oui p Non p Plus ou moins p
10. Si oui que suggérez-vous ?
11. Vos puits sont-ils protégés ?
Oui p Non p Quelques uns p
12. Traitez-vous l'eau avant de la consommer ?
Oui p Non p
13. Si oui, comment ? Javellisation p filtrage p Chauffage p
14. Les dépôts d'ordures dans vos quartiers vous
dérangent-ils ?
Oui p Non p
15. Si oui, que suggérez-vous ?
16. Etes-vous prêts à payer pour
l'évacuation des ordures ?
Oui p Non p
17. Combien ?
18. Savez-vous que les latrines et les ordures polluent les eaux
des puits ?
Oui p Non p
19. Connaissez-vous les fosses septiques ?
Oui p Non p
20. Comment évacuez-vous les latrines quand elles sont
pleines ? Camion p enfouissement p
1. Maraîchers A/ Identification
Sexe :
Age :
Situation :
Situation matrimoniale : Groupe ethnique :
B/ Questions
1. Que cultivez-vous ?
a) En saison sèche
b) En hivernage
2. Où vendez-vous vos produits ?
3. L'activité est-elle bien développée
à Mboro ?
Oui p Non p Plus ou moins p
4. Utilisez-vous des fertilisants ?
Oui p Non p
5. Si oui, de quelles natures ?
Engrais p Compost p Eaux usées p
6. Utilisez-vous des biocides ?
Oui p Non p
7. L'utilisation est-elle contrôlée ?
Oui p Non p
8. Si oui, par qui ?
9. Savez-vous que l'usage incontrôlé pollue les
eaux de la nappe ?
Oui p Non p
10. Quelle est la saison maraîchère ?
11 .Avez-vous une association ou une coopérative ?
Oui p Non p
12. Si oui, laquelle ?
13. Etes-vous soucieux de la protection de l'environnement ?
Oui p Non p
2. Industriels A/ Identification
Sexe :
Age :
Echelon :
Lieu de résidence : B/ Questions
1. Vous travaillez aux ICS depuis combien d'années ?
Plusieurs années p Quelques mois p
2. Etes vous satisfaits des conditions de travail ? Oui p Non
p Plus ou moins p
3. Vous sentez vous en sécurité ?
Oui p Non p
4. Si oui, pourquoi ?
5. Savez-vous les ICS polluent les environs ?
Oui p Non p
6. Quels produits fabriquez vous ?
7. Les déchets que vous produisez sont dangereux ?
Oui p Non p
8. Si oui, vous les rejetez pourtant dans la nature ?
Oui p Non p
9. Savez-vous que ce n'est pas sûr ?
Oui p Non p
10. Etes-vous soucieux de la protection de l'environnement ?
Oui p Non p
11. Si oui, êtes-vous d'accord pour que les ICS payent les
dégâts causés à l'environnement ?
Oui p Non p
12. Avez-vous des projets ?
a) Extension p
b) Doublement de la production p
13. Quel est l'état des réserves ?
a) Enormes p
b) Peu importantes p
14. Comment comptez-vous gérer les déchets ?
15. Et le camion qui traverse la ville de Mboro ?
16. Les habitants ne se plaignent-ils pas ?
Si p Non p
17. Quel est le produit qu'ils transportent ?
18. N'est-il pas dangereux ?
Si p Non p
19. Et pourtant vous le déversez sur la plage ?
20. Avez-vous des projets d'assainissement de la ville de Mboro
?
|