MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT
SUPÉRIEUR
UNIVERSITÉ DE SOUSSE
MÉMOIRE DE FIN D'ÉTUDES
Pour l'obtention de Maîtrise En Sciences
Comptables
L'UTILITÉ DU RAPPORT DE
L'AUDITEUR EXTERNE
Elaboré par : Encadré par :
Mr. YAHYAOUI Youssef Mr. ZARROUK Radhouen
Enseignant Universitaire Et Expert-Comptable
Dédicace
Je dédie ce travail
A mon père : Omar
A ma mère : Fadfii~a
A ma grande mère : Fatima
Ce travail n'est qu'un humble témoignage de ma
reconnaissance infinie.
Pour les nombreux sacrifices consentis
Qu'ils
veuillent trouver dans ce travail l'expression de ma
reconnaissance
éternelle et bonne et mon profond attachement
Que Dieux vous
préserve bonne santé et longue vie
A ma très chère soeur :
Kaoitfiar.
A mes tés chères
frères : 'ounes,
gare et lioufiamed
. Sado~
Qu'elles trouvent
l'expression de ma grande affection.
XE9VIE XCI9VIEWTS
Je tiens à remercier mon encadreur
9VIr. ZAXXOVICXudoufiene
Vous avez accepter de m'aider et de me guider
dans
l'élaboration de
mon travail
Vos conseils m'ont été d'une grande
valeur, votre
compétence, vos qualités humaines
et
professionnelles m'ont profondément
marquées Qu'il
me soit permis de vous exprimer mon profond
respect
et mes vifs remerciements pour tous les
efforts
consentis.
Tous les professeurs de
L'Institut Supérieur de Çestion
de
Sousse
qui ont contribués à ma
formation.
INTRODUCTION GENERALE 1
Introduction de première partie 3
Premier chapitre : L'organisation d'une mission d'audit
4
Section I- les différents types de risques d'audit
6
I - Le risque inhérent (Inhérent risk)
7
1 - Risque généraux liés à
l'entreprise 8
2 - Risques liés à la nature des
opérations traitées 8
II - le risque de non contrôle 9
III - Le risque de non détection 9
Section II- l'organisation d'une mission d'audit
11
I - Prise de connaissance globale de l'entreprise
12
II- l'évaluation des procédures de
contrôle interne 13
III- le contrôle des comptes 15
Conclusion 18
Deuxième chapitre : La responsabilité de
l'auditeur externe 20
Section I- La responsabilité civile de l'auditeur
externe 22
Section II- La responsabilité pénale de
l'auditeur externe 25
Conclusion 27
Conclusion de première partie 29
Introduction de deuxième partie 30
Premier chapitre : la théorie d'agence et l'audit
31
Section I- Les conflits d'intérêts
présentés dans la théorie d'agence 33
I- Les conflits d'intérêts entre les
dirigeants et les actionnaires 34
1-Les coûts d'agence causés par ces conflits
34
2-Les origines de conflits entre actionnaires- dirigeants
35
II - Les conflits d'intérêts entre les
actionnaires et les créanciers 36
1- La politique de dividendes 37
2- La politique d'endettement 37
3- La politique d'investissement 37
Section II- Le rôle de l'audit dans la
résolution des problèmes d'agence 37
I - Le rôle de l'audit dans la résolution des
conflits d'intérêts entre dirigeants
et actionnaires 38
II - Le rôle de l'audit dans la résolution des
conflits d'intérêts entre les actionnaires
et les créanciers 40
Conclusion 40
Deuxième chapitre : L'utilité du rapport
d'audit pour la décision d'octroi des crédits bancaires 41
Section I- Différentes études évaluant l'opinion de
l'auditeur dans la prise de décision
d'octroi des crédits bancaires 42
1/ L'étude de Libby (1979) 42
2/ L'étude de Firth (1979) 43
3/ L'étude de Soltani (1992) 44
Section II- L'apport informationnel du rapport d'audit
dans la décision d'octroi des crédits : cas des banques
tunisiennes 45 1/ Le place du rapport d'audit parmi les autres sources
d'information pour le banquier lors d'octroyer un crédit 46 2/ Impact
des réserves émises par l'auditeur externe sur le comportement
de
Banquier 46
Conclusion 47
Conclusion de deuxième partie 48
CONCLUSION GÉNÉRALE 49
BIBLIOGRAPHIE
c(es
Liste abréviations
BCT : Banque centrale de Tunisie
CSC : Code des sociétés commerciales CAC :
Commissaire aux comptes
COC : Code des obligations et des contrats DG : Directeur
général
IFAC : International Fédération of Accountants PDG
: Président directeur général
ISA : International Standard Accounting
SOMMAIRE
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Introduction de première partie
Premier Chapitre : L'ORGANISATION D'UNE MISSION D'AUDIT.
Section I- Les différents types des risques d'audit
Section II - L'organisation d'une mission d'audit
Conclusion
Deuxième Chapitre : LA RESPONSABILITÉ DE
L'AUDITEUR EXTERNE SECTION I- La responsabilité civile de l'auditeur
externe SECTION II- La responsabilité pénale de
l'auditeur externe
Conclusion
Conclusion de première partie
Introduction de deuxième partie
Premier chapitre : LE THÉORIE D'AGENCE ET
L'AUDIT
SECTION I : Les conflits d'intérêts entre
présentés dans la théorie d'agence.
. SECTION II- Le rôle de l'audit dans la
résolution des problèmes
d'agence.
Conclusion
Deuxième chapitre : L'UTILITÉ DU RAPPORT
D'AUDIT POUR LA DÉCISION
D'OCTROI DES CRÉDITS BANCAIRES
SECTION I- Différents études évaluant
l'opinion de l'auditeur dans
la prise de décision d'octroi des crédits
bancaires SECTION II- L'apport informationnel du rapport d'audit dans
la
la décision d'octroi des crédits : cas des
banques tunisiennes
Conclusion
Conclusion de deuxième partie
CONCLUSION GÉNÉRALE
INTRODUCTION GÉNÉRALE
La notion d' « audit » connaît depuis quelques
années une ferveur croissante et le terme s'est progressivement vu
appliqué à toute une série de domaines, outre l'audit
financier, on parle aussi d'audit marketing, d'audit d'environnement ou d'audit
social.
Le point commun à toutes ces approches est la
vérification du respect des normes ou des critères définis
dont une démarche critique d'évaluation doit s'assurer de la
correcte mise en oeuvre. C'est en effet que l'audit financier est le domaine
dans lequel le terme d'audit a été utilisé à
l'origine.
L'objectif assigné à l'audit financier est
d'exprimer une opinion indépendante sur les états financiers
établis selon des règles et principes comptables
généralement admis et les normes professionnelles en vigueur. En
effet, ce rapport est préparé par un professionnel
indépendant et compétant assumant ainsi toute sa
responsabilité sur la divulgation de cette opinion.
Certes, la survie dans une économie turbulente
caractérisée par l'asymétrie d'information et la
rareté des informations crédibles et pertinentes nécessite
la recherche d'une source présentant l'information nécessaire.
D'autres parts, l'entreprise moderne est
caractérisée par le fait que seuls les dirigeants ont un
accès direct réel à l'activité de l'entreprise.
Ceci leurs confère une liberté d'action et un avantage
informationnel important. Une telle situation favorise l'existence des conflits
d'intérêts entre les dirigeants et les autres intervenants de
l'entreprise, ce qui nécessite la mise en place des moyens
destinés à orienter leurs comportements.
Aussi, le recours de l'entreprise au financement externe pour
renforcer sa place sur le marché nécessite la présentation
des états financiers audités au banquier pour l'aider à
prendre la décision exacte.
En effet, selon le système comptable tunisien, les
états financiers d'une entreprise constituent
le principal moyen de
communication de l'information financière aux différents
utilisateurs
qui sont soit internes comme les dirigeants, les organes
d'administration, les actionnaires ou externes comme les investisseurs, les
prêteurs et les subventionneurs.
Cependant, ces états financiers peuvent être
falsifiés ou incorrects ce qui nécessite un auditeur externe pour
vérifier la régularité et la sincérité des
comptes présentés par les dirigeants de l'entreprise. Par
conséquent, incombe ainsi sur l'auditeur une obligation de donner un
avis motivé sur ces états présentés.
Plus précisément, les questions qui constituent la
trame de ce mémoire sont les suivants : L'opinion de l'auditeur externe
a-t-elle un rôle pour la résolution des problèmes d'agence
qui naissent dans une entreprise ? Cette opinion a-t-elle un impact sur la
décision de banquier lors de recours de l'entreprise à un
crédit bancaire ? Mais, avant d'examiner ces questions, il incombe de
présenter les différents risques qui peuvent rencontrer
l'auditeur lors de l'exercice de sa mission et la responsabilité qu'elle
l'engage après la présentation de son opinion.
Ce mémoire est structuré en de deux parties :
? La première partie est intitulée «
l'opinion de l'auditeur externe et la responsabilité de divulguer cette
opinion » où on va examiner le démarche résultant la
constitution d'une opinion motivée et la responsabilité qui
naisse de cette opinion.
? La deuxième partie est intitulée «
l'utilité du rapport d'audit » où on va étudier
l'apport informationnel de l'opinion de l'auditeur externe pour la
résolution des conflits et l'aide à la prise de décision
lors de l'octroi d'un crédit bancaire.
Introduction de première partie
Au coeur de la communication financière, les
états financiers sont le moyen d'information et de perception essentiel
des actionnaires, des banquiers et d'autres tiers tels que l'administration
fiscal, les partenaires...
L'opinion donnée par l'auditeur va accroître donc
la crédibilité de cette information financière ainsi que
leur utilité.
Certes, pour la satisfaction des besoins des utilisateurs et
pour fournir une information financière de qualité, l'auditeur va
suivre une démarche bien précise résultante des
expériences de professionnel en la matière afin de minimiser les
risques d'erreurs. En effet, la présentation de son opinion va engager
sa responsabilité si celle-ci est fausse.
Ainsi, dans dette première partie, on va
présenter la démarche de l'auditeur lors de l'organisation d'une
mission d'audit et les risques qu'il peut rencontrer (chapitre premier),
ensuite on va mettre l'accent sur la responsabilité de l'auditeur en cas
d'existence d'un conflit avec les utilisateurs de son opinion (deuxième
chapitre).
PREMIER CHAPITRE
L'ORGANISATION D'UNE MISSION D'AUDIT
Quel que soit le référentiel comptable choisi,
toute entreprise doit dans ses comptes donner une image fidèle de sa
situation financière, de son patrimoine et de ses résultats.
Ainsi, pour établir des comptes annuels donnant une image
fidèle, il faut :
· Appliquer des principes comptables
généralement admis.
· Choisir le principe le mieux adapté à la
situation lorsque plusieurs principes existent.
· Donner une information dans l'annexe pour justifier ou
préciser le choix retenu1.
La mission de l'auditeur va consister à s'assurer que
:
· Toutes les opérations qui concernent l'entreprise
et seulement ces opérations soient traduites en comptabilité.
· La comptabilité n'enregistre que les
opérations réelles.
· Ces opérations sont correctement
enregistrées et présentées dans les comptes annuels.
L'objectif de l'audit des états financiers est de
permettre à l'auditeur d'exprimer une opinion selon laquelle les
états financiers ont été établis, dans tous leurs
aspects significatifs, conformément à un
référentiel comptable identifié. 2
L'ISA 200 ajoute qu'un audit réalisé dans les
cadres de ses normes vise à fournir une assurance raisonnable que les
états financiers pris dans leur ensemble ne comportent pas d'anomalies
significatives.
Ainsi, la définition de l'audit telle qu'elle est
proposée par la profession comptable exprime de façon simple sa
finalité « l'audit financière est l'examen auquel
procède un professionnel compétent et indépendant en vue
d'exprimer une opinion motivée sur la régularité et la
sincérité des comptes d'une autre entreprise donnée
»3.
L'audit est un métier qui obéit à des
règles très précises. Celles-ci ont été
forgées par les professionnels qui les ont progressivement
élaborés, après avoir été confrontés
à la pratique.
1 - Jacques POTDEVIN, Article : « Audit et
transparence financière », p 3, université Toulouse 1.
2 - ISA (norme internationale d'audit) 200.
3 - Raffegeau et al, 1994.
Elles sont décrites par les diverses normes
professionnelles régissant l'auditeur, certes, l'audit est exercé
par des professionnelles indépendantes qui ont pu
développés des méthodologies spécifiques plus ou
moins affinées. 4
Lorsqu'il exécute une mission d'audit, le
réviseur cherche à obtenir un degré raisonnable de
certitude quant à l'absence d'inexactitude importante dans les
états financier pris dans leurs ensembles.
Il est en effet inefficace et difficile de contrôler
exhaustivement les opérations comptables. La nécessité de
faire des choix comme corollaire l'apparition du concept de risque.
En effet, le réviseur peut méconnaître
l'existence d'anomalies importantes dans les comptes de son client si son plan
d'intervention est mal orienté et ses contrôles inadaptés,
d'où l'émergence d'une nouvelle approche pour l'auditeur :
l'approche pare le risque.
Cette méthodologie d'audit, conçue dans le but
de renforcer la crédibilité de l'information financière, a
pour objectifs :
o D'une part d'analyser et d'évaluer les risques
essentiels au niveau de l'environnement économique, comptable et
financier de l'entreprise.
o D'autre part d'établir un plan de révision et
un programme de travail adaptés aux particularités de chaque
mission.
Ainsi dans ce chapitre on va chercher en premier lieu à
examiner et connaître les différents types des risques d'audit
(section I) et en deuxième lieu, on va jeter un coût d'oeil sur
l'organisation d'une mission d'audit (section II).
SECTION I- LES DIFFÉRENTS TYPES DE RISQUE D'AUDIT
:
Avant de présenter les différents risques
étudiés dans cette approche d'audit, il est nécessaire de
présenter une définition bien spécifique sur la notion du
risque.
Ainsi, la recommandation international n° 25, «
Importance relative et risque d'audit », de l'International
Fédération of Accountants (IFAC), définit le risque
d'audit de façon suivante (paragraphe9) :
« Le risque d'audit est le risque qu'un auditeur puisse
exprimer une opinion inappropriée sur une information financière
comportant des inexactitudes significatives ».
Pascal Simon définit le risque d'audit comme suit :
4 - Danièlle BATUDE, « l'audit comptable
et financière », Ed Nathan, Paris 1997, p 31.
« Le risque d'audit peut être défini,
à mon sens, comme le risque que des erreurs ou
irrégularités n'aient pas été
détectés après l'accomplissement de l'audit et que ces
erreurs ou irrégularités affectent de manière
significative les comptes certifiés »5.
Certes, lors de la planification de l'audit, l'auditeur doit
évaluer le risque qu'une fraude ou qu'une erreur conduit à des
anomalies significatives dans les états financières et doit
interroger la direction sur toute fraude ou erreur significative qui aurait
été détecté. 6
Ajoutant que la norme I.S.A 240 définit la fraude comme
« un acte volontaire commis par une ou plusieurs personnes faisant partie
de la direction ou des employés, ou par des tiers, qui aboutit à
des états financières erronés ».
L'erreur, selon l'I.S.A 240, est définie comme une
inexactitude involontaire contenue dans les états financières
telle que :
o Une erreur mathématique dans les documents et les
donnés comptables. o L'omission ou l'interprétation incorrecte de
faits.
o L'application incorrecte de politique d'arrêter des
comptes.
De manière générale, s'il existe de
très nombreux risques d'erreurs, ils n'ont pas tous la même
probabilité de se réaliser. On distingue
généralement :
o Les risques potentiels : ces risques sont
théoriquement susceptibles de se produire si aucun contrôle n'est
exercé pour les empêcher ou détecter et corriger les
erreurs qui pourraient en résulter, ces risques sont communs à
toutes les entreprises.
o Les risques possibles : ces sont les risques potentiels
contre lesquels une entreprise donnée ne s'est pas dotée de
moyens pour les limiter. Il existe alors une forte probabilité que des
erreurs se produisent et ne soient ni détectées, ni
corrigées par l'entreprise. Ce sont ces risques possibles que l'auditeur
va s'efforcer de recherche tout au long de sa mission7.
DANIELLE BATUDE propose les
différentes origines possibles de risque ; Ainsi il suggère :
o Qu'ils peuvent être liés au secteur
d'activité dans lequel l'entreprise exerce son activité.
o Qu'ils peuvent être attachés à l'entreprise
elle même.
5 - Pascal SIMONS : « Audit financier », les
éditions d'organisation 1987, p 27.
6 - La norme ISA 240.
7 - Jacques POTDEVIN, op, cit, pp 7, 8.
o Enfin, qu'ils peuvent dépendre de la nature des
opérations traitées par l'entreprise. 8
L'I.FAC distingue trois composantes du risque d'Audit à
savoir : o le risque inhérent.
o Le risque de non contrôle.
o Le risque de non détection 9
I - Le risque inhérent (Inhérent risk)
:
On peut définir le risque inhérent comme
étant « le risque qu'un solde de compte ou une catégorie
d'opérations puisse renfermer une inexactitude qui, seule ou
ajouté à des inexactitudes présentes dans d'autre soldes
ou catégorie, pourrait être significative à supposer qu'il
n'y ait pas de contrôles internes s'y rapportant. Ce risque est
lié aux activités de l'entité, à son environnement
et à la nature du solde de compte ou de la catégorie
d'opérations concernée » 10. Certes, ce risque
peut être décomposé en deux risques à savoir :
o les risques généraux liés à
l'entreprise.
o Les risques liés à la nature des
opérations traités. 1 - Risque généraux
liés à l'entreprise :
Il s'agit des risques qui sont de nature à influencer
l'ensemble des opérations de l'entreprise.
Chaque entreprise, selon le secteur dans lequel elle
opère, sa structure et son organisation, possède des
caractéristiques qui lui sont propres et qui rendent plus ou moins
probables la concrétisation de ces risques potentiels. Pour
contrôler une entreprise, l'auditeur doit donc identifier les risques qui
la distinguent des autres. Ainsi, l'auditeur va se documenter sur
8 - Danielle BATUDE, op, cit, p 35.
9 - OULDKHATTARY Mohamed, mémoire IHEC Carthage
; « l'approche par le risque en matière d'audit », 1993 ;
p35.
10 - La norme n° 25 de l'I.F.A.C. (paragraphe
13).
l'activité de l'entreprise et sur son secteur
d'activités. Il devra également se renseigner sur l'organisation
et la structure de l'entreprise. 11
2 - Risques liés à la nature des
opérations traitées
Ce risque représente la possibilité qu'un compte ou
un flux de transaction d'être erroné de façon
significative.
On peut distinguer les données saisies en
comptabilités en trois catégories. Chacune est porteuse de
risques particuliers :
o Les données répétitives : elles
résultent de l'activité habituelle de
l'entreprise ; achats, ventes, salaires.... Elles sont
traitées de manière uniforme en fonction des systèmes mis
en place. Les risques sont donc liés à la fiabilité de ces
systèmes.
o Les données ponctuelles : elles sont
complémentaires de procédures
mais, saisies à des intervalles de temps plus au moins
réguliers : inventaire physiques, évolutions de fin
d'exercice.... Elles sont porteuses de risque significatif lorsque leur saisie
n'est pas organisée de façon fiable et il est donc important de
les connaître à l'avance pour décider des contrôles
qui devront être effectués.
o Les données exceptionnelles : ces sont des
opérations ou des décisions
qui sortent du domaine de l'activité courante :
réévaluation, fusion, restructuration .... L'entreprise ne
disposent pas des critères préalables, d'élément
comparatifs, de personnel expérimenté pour ce type
d'opération, les risques que des erreurs se produisent et ne soient pas
détectées sont plus importants 12
II - le risque de non contrôle :
Le risque de non contrôle appelé encore risque
lié au contrôle interne représente la possibilité
que les défaillances intrinsèques du système
d'informations de l'entreprise ne lui permettent pas de produire des comptes
fiables. 13
11 - Jacques POTDEVIN, op, cit, pp 7,8.
12 - Jacques POTDEVIN, op, cit, p10.
13 - Olivier HERRBACH, Thèse de doctorat :
« Le comportement au travail des collaborateurs de cabinets d'audit
financier : une approche par le contrat psychologique », Toulouse, 2000, p
25.
Ainsi, ce type de risque consiste en la possibilité que
le système de contrôle interne ne permette pas de détecter
une erreur dans les états financiers ou ne prévienne pour la
réalisation d'erreurs dans un compte ou un flux de transactions.
Peu importe que le risque inhérent (risque
général lié à l'entreprise et risque lié aux
opérations comptables) soit élevé si le système de
contrôle interne a été bien conçu et si son
application est correctement effectuée, cela vient en effet
réduire considérablement l'apparition des erreurs.
III - Le risque de non détection :
Le risque de non détection est le risque que les
procédures mises en oeuvre par l'auditeur ne lui permettent pas de
détecter une inexactitude présente dans un solde de compte ou une
catégorie d'opération, qui, seule ou ajoutée aux autres
inexactitude présentés dans d'autre soldes ou catégories
d'opérations, pourrait être significative. 14
C'est donc le risque que les contrôles mis en oeuvres
par le réviseur ne détectent pas les erreurs dans un compte ou un
flux de transaction. Ils ont pour conséquence de pouvoir faire
émettre au réviseur une opinion inappropriée sur les
états financiers.
Ainsi, le choix par l'auditeur des procédures mises en
oeuvre, de leur étendue et de la date liée à ses
interventions entraîne obligatoirement un certain niveau de risque que le
commissaire aux comptes doit s'efforcer de minimiser. Il n'est en effet pas
possible, notamment pour des raisons de coût et d'efficacité,
d'obtenir une assurance absolue que les comptes annuels ne contiennent pas
d'erreurs, quels que soient les systèmes mis en place par l'entreprise
ou les contrôles de détection mis en oeuvre par
l'auditeur15.
Jacques POTDE VIN ajoute que le risque
d'audit est le risque que les erreurs significatives subsistent dans les
comptes annuels et que l'auditeur, ne les ayant pas détectées,
formule une opinion erronée.
En outre, sur ce risque, la norme ISA 240 de l'IFAC indique
que : « tout audit est soumis au risque inévitable de non
détection d'anomalies significatives dans les états
financières, même s'il a été correctement
planifié et effectué. Sauf preuve contraire, l'auditeur est
fondé à considérer les déclarations qu'il
reçoit comme exactes et les enregistrements comptables et les
14 - Norme n° 25 de L'I.F.A.C « Importance
relative et risque d'audit ».
15 - Jacques POTDEVIN, op, cit, p 12.
documents comme authentiques ». Il précise
également que : «même un système comptable et de
contrôle interne performant risque de ne pas détecter une fraude
impliquant la collusion d'employés ou une fraude commise par la
direction ». 16
Le risque d'audit est quantifiable par l'intermédiaire
de la notion de « seuil de signification » ou « seuil de
matérialité ».
Certes, le seuil de signification est
généralement défini comme « la limite à partir
de laquelle une inexactitude ou un ensemble d'inexactitudes contenues dans un
élément donné sont de nature à influencer la
décision des utilisateurs de cet élément. C'est aussi la
limite à partir de laquelle un élément cesse d'être
considéré comme fiable ».17
Cette notion reflète le fait que les comptes de chaque
entreprise recèlent nécessairement des erreurs et des
inexactitudes, car ils sont le résultat d'un processus comptable
forcément imparfait et que, en outre, se base sur des hypothèses
et des estimations subjectives.
L'objectif à atteindre n'est donc pas de dire que les
comptes sont exacts, mais de faire en sorte que le montant des erreurs soit
inférieur à un seuil défini. Dans ce contexte, le risque
d'audit devient le fait que le montant cumulé des erreurs soit
supérieur au seuil de matérialité c'est-à-dire
qu'il ait un impact considéré comme significatif sur les comptes
certifiés. 18
SECTION II- L'ORGANISATION D'UNE MISSION D'AUDIT :
Avant d'accepter un mandat, l'auditeur apprécie la
possibilité d'effectuer la mission, il doit également respecter
certaines règles déontologiques et professionnelles. En outre, il
doit examiner périodiquement si des événements ne
permettent en cause l'objet de sa mission.
Pour apprécier la possibilité d'effectuer une
mission, l'auditeur doit avoir une connaissance suffisante des
particularités de l'entreprise, de ses risques généraux,
de ses synthèses significatifs.
Il doit pouvoir décider si la mission est possible en
appréciant la situation de l'entreprise et en tenant compte des
contraintes qui relèvent de sa propre organisation.
16 - Jacques POTDEVIN, op cit, p 12.
17 - Olivier HERRBACH, op, cit, p27.
18 - Olivier HERRBACH, op, cit, p 25.
o La mission est elle réalisable compte tenu des
possibilités de personnel, des délais, des compétences
techniques particuliers ?
o Les risques sont ils acceptables pour le commissaire aux
comptes compte tenu de certains éléments : refus de la direction
de l'application de certaines diligences jugées nécessaires,
paiement d'honoraires insuffisants, confrère ayant
démissionné pour entrave à sa mission, désaccord
sur des options prises par la direction ?19
La démarche d'audit est une démarche à la
fois spécifique et itérative : spécifique en ce sens
qu'elle nécessite une connaissance minimale de l'entreprise à
auditer et itérative parce qu'elle sera précisé et
complétée au fur et à mesure que seront obtenus les
conclusions des premiers travaux. 20
Ainsi, l'analyse préliminaire de l'entreprise
auditée permet d'identifier les principales composantes
organisationnelles de l'entité auditée et les risques pouvant
être détectés a priori.
Dans cette section on va présenter la démarche
traditionnelle d'une mission d'audit à savoir la prise de connaissance
de l'entreprise auditée, l'évaluation des procédures de
contrôles interne et l'examen des comptes.
I - Prise de connaissance globale de
l'entreprise :
La pris de connaissance générale de l'entreprise
a pour but de comprendre le contexte dans lequel elle évolue et de la
situer dans son environnement économique, sociale et juridique.
Cette étape est effectuée par
l'intermédiaire d'entretiens avec les dirigeants, de l'étude de
la documentation interne de l'entreprise (manuels de procédure,
organigrammes, notes de services, etc...), de la revue des comptes annuels des
dernières exercices et de la recherche de documentation externe sur
l'entreprise et son secteur d'activité.
19 - Jacques POTDEVIN, op, cit, p 13.
20 - Danielle BATUDE, op, cit, p 31.
Elle permet à l'auditeur d'assimiler les principales
caractéristiques de l'entreprise, son organisation, ses responsables,
ses spécificités de fonctionnement et de détecter les
zones de risques éventuelles (Mikol 1999) 21
L'objectif de cette phase est de recueillir le maximum
d'informations en un minimum de temps, selon la taille de l'entreprise et sa
complexité, diverses techniques sont utilisées.
Cela peut aller d'un simple entretien avec le dirigeant pour une
petite entreprise jusqu'à une recherche plus approfondie
d'informations.
En matière de prise de connaissance de l'entreprise, la
norme ISA 310 « prise de connaissance des activités de l'entreprise
» de l'IFAC précise : «avant d'accepter la mission, l'auditeur
rassemble des informations préliminaires sur le secteur
d'activité, la propriété, la direction des
opérations de l'entité soumise à l'audit, et
détermine s'il lui est possible d'acquérir un niveau de
connaissance suffisant des activités de l'entité pour
réaliser l'audit ». 22
En outre, l'auditeur doit également prendre une
connaissance suffisante des marchés où intervient l'entreprise et
de l'évolution générale de celle-ci. .
23
Ajoutant que la norme ISA 310 « connaissance des
activités de l'entité » précise que « la
connaissance des activités de l'entités constitue un cadre de
référence permettant à l'auditeur d'exercer son jugement
de professionnel ».
La compréhension des activités de l'entité
et son utilisation adéquate aident l'auditeur à :
- Evaluer les risques et identifier les problèmes.
- Planifier et conduire efficacement l'audit.
- Evaluer la validité des éléments
probants.
- Fournir un meilleur service au client. 24
21 - Olivier HERRBACH, op, cit, p 26.
22 - Jacques POTDEVIN, op, cit, p 14.
23 - Danièle BATUDE, op, cit, p 33.
24 - Jacques POTDEVIN, op, cit, p17.
II- L'évaluation des procédures de
contrôle interne :
Dans cette phase, l'auditeur va chercher à
acquérir une meilleure compréhension de l'entreprise et de ses
systèmes. Il va donc mieux connaître la nature des
activités de l'entreprise, les lieux de production, les processus de
fabrication. Il va mieux cerner les circuits de traitements des informations et
l'élaboration des données qui permettent la prise des
décisions.
L'ISA 400 de L'I.F.A.C précise que : « l'auditeur
ne s'intéresse qu'aux politiques et procédures concernant les
systèmes comptables et de contrôle interne ayant une incidence sur
l'établissement des états financiers ».
Ainsi, l'évaluation de système de contrôle
interne repose sur l'évaluation des procédures de l'entreprise
(circuits de circulation des biens et documents, utilisation de documents
normalisés instauration de système de contrôle). Elle
vérifie en particulier la séparation des tâches entre les
personnes chargées des fonctions opérationnelles, de la
détention des biens, de l'enregistrement comptable et du contrôle
(Mikol 1 999).25Certes, il est nécessaire
avant de continuer notre étude sur l'évaluation de contrôle
interne de le définir, ainsi, « le contrôle interne est un
processus qui vise à assurer la maîtrise de l'entreprise. Son
objectif est de prévenir les erreurs et les fraudes, de protéger
l'intégrité des biens et des ressources, d'assurer une gestion
rationnelle et un enregistrement correct des opérations ». 26
L'auditeur financier doit pouvoir s'appuyer sur la
qualité de l'organisation de l'entreprise qu `il est amené
à contrôler. En effet, son objectif est de contrôler
l'information financière de synthèse qui est fournie par
l'entreprise et qui est la résultante de l'enregistrement correct et
exhaustif d'une multitude d'opérations. Il n'est pas concevable d'une
manière générale, que l'auditeur vérifie
l'enregistrement correcte de l'ensemble des opérations d'un exercice
(cette méthode dite du full audit ne peut trouver son application que
dans des entreprises comportant peu d'opération unitaires). La
démarche de réviseur, reposant sur une approche sélective
et non exhaustive, s'appuie nécessairement sur l'existence de
procédures internes à l'entreprise qui conduisent à un
enregistrement correct. 27
25 - Olivier HERRBACH, op, cit, p 27.
26 - Bernard GRAND et Bernard VERDALLE, « Audit
comptable et financier », édition ECONOMICA, p 33.
27 - Danielle BATUDE, op, cit, p 39.
Tout d'abord, l'auditeur fait une revue des procédures,
soit de manière descriptive, soit par l'intermédiaire d'un
graphique que l'on appelle généralement « flow chart ».
Les techniques de travail sont entre autres l'entretien et le questionnaire.
28
Ainsi, la description des procédures de l'entreprise
est réalisée par l'intermédiaire d'entretien avec les
responsables et le personnel des différents services de l'entreprise,
c'est aussi par l'étude de sa documentation interne afin d'obtenir une
description des tâches et de la circulation des documents : la
description des procédures peut se faire soit de manière non
guidée, soit à l'aide des guides opératoires ou des
questionnaires dont l'objet est double : il s'agit d'une part de servir de
support aux entretiens et d'autres part de s'assurer de ne pas avoir
oublié l'élément important. 29
La deuxième étape consiste en la
réalisation de tests de conformité qui doivent montre que les
procédures décrites sont effectivement mises en oeuvre dans
l'entreprise. Préalablement, il explique à un membre choisi de
l'entreprise quelle est la procédure qu il a décrite ? Et lui
demande de la valider. S'il y a une erreur, la personne est en mesure d'exposer
la véritable pratique. Le test de conformité va consister
à s'assurer que la procédure est respectée sur un
échantillon des documents. Lorsque on est en présence de points
forts, c'est à dire de procédures solides qui permettent de
garantir une certaine qualité dans la transmission et la traduction des
informations ,l'auditeur doit faire un test de permanence, c'est -à
-dire qu' il doit s'assurer de l' application correcte au cours du temps de
cette procédure. Le test de permanence a donc pour objectif de s'assurer
de l'application permanente des procédures30. Certes, Le
contrôle interne repose sur certains principes de base que l'auditeur
doit l'étudier, à savoir :
-La séparation des fonctions : qui permet le
contrôle réciproque dans l'exécution des tâches et
éviter qu'une même personne puisse commettre une erreur ou une
irrégularité, en ayant la possibilité de la dissimuler.
-La matérialisation des tâches : assure leur
réalisation et leur unicité.
- La pré numérotation des documents
papier : permet si leur suivi séquentiel peut être
assuré et donc si elle est effectivement exploitée, de
vérifier leur correct enregistrement, c'est à dire le respect des
principes d'unicité et d'exhaustivité.
- La mise en place de contrôles particuliers pour des
situations exponentielles. 31
28 - Bernard GRAND & Bernard VERDALLE, op, cit, p
33.
29 - Olivier HERRBACH, op, cit, p 27.
30 - Radouane ZARROUK, Cour d'Audit, ISG Sousse,
2004-2005.
31 - Danielle BATUDE, op, cit, p 67.
III- Le contrôle des comptes :
Le contrôle des comptes est la dernière phase de
l'audit, celle durant laquelle les équipes effectuent les tests et
contrôles substantifs jugés nécessaires.
Si le contrôle interne est fort, il peut être
suffisant de faire une revue succincte des comptes (sauf en ce qui concerne la
clôture de l'exercice). Si le contrôle est faible, alors il est
nécessaire de renforcer les tests, c'est à dire de multiplier les
pointages afin de faire un examen détaillé des comptes et
d'obtenir une mesure des risques en cours. 32
Les étapes d'un programme de travail d'audit consistent en
la réalisation successive de procédures destinées à
recueillir des éléments de preuve.
En fait, la recherche de preuve fait appel à un nombre
limité des techniques. Les procédures d'audit peuvent en effet se
diviser en six catégories principales (Mikol 1999).
A priori, c'est leur combinaison et leur recoupement qui va
produire une démarche d'audit de qualité :
- la vérification physique consiste à s'assurer de
l'existence des actifs qui sont inscrits dans les comptes.
- La vérification sur document consiste à valider
les mouvements ou les soldes des comptes à partir des pièces
comptables qui le justifient.
- Les confirmations directes, ou circularisation, consistent
à obtenir des tiers extérieurs à l'entreprise la
confirmation d'informations, c'est ainsi, la circularisation ou la confirmation
écrite par des tiers de faits ou de positions financières et
comptables, possède au contraire une force probante important. Elle
consiste à adresser aux partenaires de la société
auditée un courrier leur demandant de confirmer par écrit
certaines informations traduites dans les comptes. Les partenaires
privilégiés sollicités dans cette procédure sont :
l'établissement bancaire, les avocats et conseils juridique, les
principaux clients et les fournisseurs majeurs33.
- Les demandes d'explication auprès de la direction
permettent de juger du caractère raisonnable des options de
comptabilisation prises par l'entreprise. Les explications doivent faire
l'objet d'une évaluation critique de la part de l'auditeur.
- Les calculs, vérifications arithmétiques,
recoupements et rapprochements de document entre eux.
32 - Bernard GRAND &Bernard VERDALLE, op, cit, p
33.
33 - Alberto SILLERO, « Audit révision
légale », Ed ESKA 2000.
- L'examen analytique consiste à déterminer le
caractère raisonnable des informations contenues dans les comptes. Il se
base sur l'étude des tendances, fluctuations, ratios tirés des
comptes annuels par comparaison avec les exercices antérieurs. L'examen
analytique cherche également à s'assurer de cohérence
réciproque des différentes informations. 34
Une fois les procédures d'audit appliqué
à un cycle de l'entreprise, l'auditeur émet un jugement sur les
résultats obtenus. S'il n'a pas relevé d'anomalie et s'il
considère que le niveau des travaux effectués est satisfaisant,
il estimera que les éléments de preuve recueillis sont suffisants
pour couvrir les risques liés à ce cycle. S'il relève des
erreurs ou des anomalies, il va s'efforcer d'évaluer leur impacte, de
déterminer si elles sont de nature volontaire ou involontaire.
Comme la recherche de preuves repose sur la notion de sondage,
elle ne peut offrir une garantie absolue malgré toutes les
précautions méthodologique mises en oeuvre. De plus,
l'évaluation des risques et l'évaluation du contrôle
interne sur lesquelles reposes largement le choix des procédures
appliquées peuvent être insuffisantes.
Le produit final du travail d'audit résultant de
plusieurs dizains, voire plusieurs centaines d'heurs de travail pour les
grandes entreprises consiste en un document d'une ou deux pages : le rapport
d'audit, qui exprime l'opinion de l'auditeur sur les comptes
annuels.35 Le contenu des rapports d'audit fait l'objet d'une
définition précise. En raison de leurs conséquences
potentielles, les différentes formes possibles de l'opinion
formulée dans le rapport sont en effet complètement
définies (Mikol 1999) :
- « La certification sans réserve
» repend à l'objectif initial de l'auditeur, qui est de
certifier que les comptes annuels sont réguliers, sincères et
donnent une image fidèle ;
- « La certification avec réserve
» doit être émise lorsqu'un désaccord sur un
point comptable ou une limitation dans l'entendue des travaux de contrôle
ne permet pas à l'auditeur d'exprimer une opinion sans réserve,
sans que l'incidence de cette réserve soit suffisamment importante pour
entraîner un refus de certifier.
- « Le refus de certifier » doit
être exprimé lorsque l'effet d'un désaccord ou d'une
limitation des travaux est tel que l'auditeur considère qu'une
réserve est insuffisante pour
34 - Olivier HERRBACH, op, cit, p 29.
35 - Ce rapport, lorsqu'il a pour but de
vérifier les comptes annuels, est appelé « Rapport
général du commissaire aux comptes ».
révéler le caractère trompeur ou incomplet
de l'information comptable. Il est également exprimé en cas
d'incertitudes très graves sur les comptes.36
Conclusion :
La protection des intérêts des tiers et le
rôle que l'information financière peut jouer à ce niveau
sont une motivation essentielle de législateur pour instituer les
obligations légales de la publication et de certification des comptes
annuels des entreprises.
Une des caractéristique majeures de l'audit
contemporain est donc sa forte rationalisation tant au niveau de ses principes
(encadrement conceptuel) que de sa pratique (encadrement
méthodologique). Dans une optique de crédibilité, il est
en effet essentiel que l'évolution portée sur des états
financières donnés apparaisse, au moins en théorie, comme
indépendante de la personne de l'auditeur effectuent les
contrôles.37
Ainsi l'audit comptable et financier a connu, au cours des
dernières décennies, une expansion très forte de son
marché, cette expansion est pour partie liée au
développement de la mission des CAC selon deux axes :
1- l'obligation de nomination d'un commissaire aux
comptes.38
2- le rôle même du commissaire aux comptes a
été peu a peu développé.
Parallèlement à la mission traditionnelle de
contrôle des comptes qui reste prépondérante, d'autres
missions ont été dévolues par la loi aux auditeurs
légaux qui doivent être signalées :
- L'obligation de révélation des faits
délictueux : le commissaire aux comptes a l'obligation
(pénalement sanctionnée) de révéler au parquet le
fait à caractère pénal dont il a connaissance dans le
cadre de la réalisation de sa mission.
- Les diligences spécifiques à accomplir par le
commissaire aux comptes en application de la loi sur la prévention des
difficultés des entreprises.39 Le commissaire aux comptes
veille à l'établissement de documents prévisionnels
relatifs au résultat et à la trésorerie de l'exercice
qu'il contrôle et, en cas d'anticipation de difficultés
sérieuses de l'entreprise, en alerte les dirigeant et,
éventuellement de tribunal.40
En conclusion, apparaît ainsi le rôle de
l'auditeur externe dans la notion d'alerte et de conseille pour l'entreprise
à auditée et naisse à cet effet à l'égard de
l'auditeur une responsabilité à cause de l'accomplissement de sa
mission en toute indépendance et
36 - Olivier HERRBACH, op, cit, p 24.
37 - Olivier HERRBACH, op, cit, p 16.
38 - Article 13 CSE.
39 - Loi de redressement des entreprises en difficultés de
1995.
40 - Danielle BATUDE, op, cit, p 108.
crédibilité. C'est en effet l'objectif de notre
deuxième chapitre d'étudier la responsabilité de
l'auditeur externe lors de l'accomplissement de sa mission des révisions
des comptes.
DEXIÈME CHAPITRE
LA
RESPONSABILITÉ DE L'AUDITEUR EXTERNE
L'objectif d'une mission d'audit est d'émettre une
opinion sur la régularité et la sincérité des
états financiers. La régularité fait
référence à la conformité à la
réglementation en vigueur et aux principes comptables
généralement reconnus, et la sincérité fait
référence à l'application de bonne foi de ces
règles et procédures en fonction de la connaissance que les
responsables des comptes doivent normalement avoir de la réalité
et de l'importance des opérations, évènements et
situations... 41.
Certes, en matière d'audit, le risque zéro
n'existe pas. Quelque soit le système comptable appliqué dans un
environnement donné et quelles que soit les normes d'audit qui
régissent le travail d'un auditeur, les risques d'erreurs et de fraude
sont toujours là. Ces erreurs ou ces fraudes peuvent être le fait
de l'auditeur ou de l'audité.
Mais, pour prévenir ces erreurs et ces fraudes, l'audit
obéit à des règles strictes d'éthique,
d'indépendance et de compétence professionnelle. Il reste
évident, toutefois, que l'audit est une affaire d'homme, qui peut subir
l'inconscience ou l'incompétence d'un auditeur, sans que cela ne puisse
nous permettre de généraliser.42
Le commissaire aux comptes ou auditeur a une obligation de
moyen, dans le sens où il doit aboutir à l'expression de son avis
sur la sincérité des diligences requises par les normes
professionnelles régissant la matière. Il ne garantit pas la
certitude de l'information communiquée, mais, il garantit qu'il a
usé tous les moyens nécessaires pour aboutir à ses
conclusions.
En effet, le commissariat aux comptes est une fonction et non
pas un titre, cette fonction a des conditions pour l'exécution de
celle-ci, puisqu'elle est obligée sur les sociétés
commerciales de la part de la loi (code des sociétés
commerciales)43.
Cherchant à jeter un coût d'oeil sur cette
fonction, l'article 16 de la loi n° 88-108 du 18 août 1988 portant
refonte de la législation relative à la profession d'expert
-comptable dispose que « exerce la fonction de commissaire aux comptes,
celui qui en son propre nom et sous sa
41 Revue de l'Expert, n° 92-93, Décembre
2002, p37.
42 L'avis de Mr Hechmi Abdelwahed, expert comptable et
enseignant universitaire, dans une interview avec la revue l'Expert, n°
92-93, December 2002, p38.
43 Article 13 de CSC.
responsabilité atteste la sincérité et la
régularité des comptes des sociétés en vertu des
dispositions légales et réglementaires en vigueur
».44
En dépit d'une volonté marquée des
entrepreneurs de préserver « le secret des affaires » et d'une
méfiance à l'égard du contrôle comptable, le
commissariat aux comptes est une institution bien installée et qui ne
cesse de se développer. Tout d'abord, les principes comptables ou
certains d'entre eux ont été introduits dans l'ordre juridique
par la loi n° 96- 112 du 30 décembre 1996 relative au
système comptable des entreprises et par le décret n° 96-
2459 du 30-12-1996 fixant le cadre conceptuel de la comptabilité, on
peut, au titre de ces principes comptables, citer la notion de la
représentation fidèle. Ensuite, la mission du commissaire aux
comptes s'étend désormais à toutes les formes de
sociétés.
En effet, l'article 13 du code des sociétés
commerciales a substitué la notion de forme juridique celle de taille
économique pour définir le domaine d'intervention des
commissaires aux comptes « Toute société commerciale doit
designer un commissaire aux comptes si durant trois exercices comptables
successifs son chiffre d'affaire ou son capital dépasse un montant
fixé par arrêté du ministre chargé des finances
». On relève également une prolifération des missions
particuliers, c'est-à-dire celles qui s'ajoutent à la
certification des comptes annuelles. Cette extension de leur domaine
d'intervention est révélatrice de l'évolution de la
conception de leur rôle. Le commissaire aux comptes n'est plus uniquement
le mondataire des associés, chargé de protéger leurs seuls
intérêts, leur mission est également d'intérêt
public, c'est la raison pour laquelle ils sont chargés de
dénoncer au ministère public les faits délictueux dont ils
ont connaissance ou à la commission de suivi des entreprises
économiques, les difficultés financiers rencontrées par
les entreprises qu'ils contrôlent. 45
Ces évolutions dans la mission de commissaire aux
comptes vont avoir bien évidement des conséquences sur le terrain
de la responsabilité de celui-ci. En fait, dans l'exercice de ses
missions, le commissaire aux comtes n'est qu'un « réducteur
d'incertitude » et ne saurait, sauf quelques cas particuliers,
«offrir la certitude que tout est correct au sein de la
société contrôlée ».
Ainsi, dans cette chapitre, on va étudier la
responsabilité civile (section I) et pénale (section II) de
l'auditeur externe.
44 Loi n° 88-108 du 18 Août 1988, JORT
n° 56 du 26-08-1988.
45 Habib DAHDOUH & Christiane LABESTIE DAHDOUH,
« Droit commerciale, volume2 : Entreprises sociétaires, tome 1,
Règles communes, p342, 343, les éditions I.H.E, Tunis 2003.
SECTION I- LA RESPONSABILITÉ CIVILE DE
L'AUDITEUR EXTERNE :
La responsabilité civile des commissaires aux comptes
est régie par le droit commun. Les commissaires aux comptes sont
responsables tant à l'égard de la société
qu'à l'égard des tiers et de l'ordre des conséquences
dommageables des négligences et fautes par eux commises dans l'exercice
de leurs fonctions.46
Généralement experts -comptables, les
commissaires aux comptes agissent dans l'intérêt des actionnaires
à qui ils doivent fournir leurs rapports, assument toutes leurs
responsabilités dans la divulgation de ces opinions.
C'est en effet, l'article 6 de la loi n° 88-108 du 18
Août 1988 relative à la réglementation de la profession de
l'expert -comptable dispose que « les personnes inscrites au tableau de
l'ordre assument la responsabilité de leurs travaux ».
La responsabilité civile des auditeurs est une
responsabilité classique pour faute, sanctionnant la mauvaise
exécution d'une obligation de moyens lorsque celle-ci est causée
d'un préjudice. Elle est sanctionnée par des dommages-
intérêts.47
C'est dans ce courant que la responsabilité civile de
l'auditeur naissant d'une obligation de moyens explique notamment que sa
mission soit un travail de révision par sondages et non une validation
exhaustive. Sa responsabilité n'est engagée que sur la base de
cette obligation de moyens.48
Ajoutant que le commissaire aux comptes est tenu à une
obligation de moyen, c'est-à-dire qu'il est tenu d'effectuer sa mission
avec compétence et soin mais, il n'est pas tenu à une obligation
de résultat. Par exemple, on ne peut lui reprocher de ne pas avoir
détecté une fraude dans l'entreprise à partir du moment
où il a mis en oeuvre toutes les règles habituellement
acceptées par la profession pour ce type de
contrôle.49
D'ailleurs, Danièle BATUDE indique que
le commissaire aux comptes n'a pas l'obligation de détecter toutes les
irrégularités ou inexactitudes qui entacheraient
significativement les comptes dont il certifie la sincérité, mais
il a l'obligation de mettre en oeuvre toutes les diligences prévues par
les normes professionnelles.50
46 Habib DAHDOUH & Christiane LABESTIE DAHDOUH,
même ouvrage, p360.
47 Danièle BATUDE, op, cit, p 104.
48 Alberto SILLERO, « Audit et révision
légal » Ed Eska, 2000, p13.
49 Bernard GRAND & Bernard VERDALLE, op, cit,
p26.
50 Danièle BATUDE, op, cit, p105.
Donc, la responsabilité civile du commissaire aux
comptes est mise en cause lorsque ce dernier a effectué une faute
à l'égard des tiers (exemple : société,
actionnaires...) sous des conditions bien précises.
En se basant sur le code des obligations et des contrats,
toute faute commise par une personne est sanctionnée civilement si elle
a causé un dommage en liaison directe avec elle. Ce régime de la
responsabilité civile délictuelle introduit par les articles 82
et 83 du C.O.C exige ainsi la réunion de trois conditions essentielles
à savoir la faute, le dommage et le lien de causalité entre la
faute et le dommage.
Cela signifie que la responsabilité de l'auditeur ne peut
être valablement engagée que si sont démontrés
à la fois :
- Une faute dans la réalisation de sa mission ;
- Un préjudice subi par celui qui cherche à engager
la responsabilité de l'auditeur ;
- Un lien de causalité entre le préjudice subi et
la faute commise par l'auditeur.
Par ailleurs, la responsabilité civile du commissaire
aux comptes peut être engagée dans les conditions plus
spécifiques définies à l'article 272 du code des
sociétés commerciales qui dispose que les commissaires aux
comptes sont responsables tant à l'égard de la
société qu'à l'égard des tiers des
conséquences dommageables, des négligences et fautes par eux
commises dans l'exercice de leurs fonctions.
Une faute consiste soit à omettre ce qu'on était
tenu de faire, soit à faire dont on était tenu de s'abstenir. A
partir de cette précision générale établie par
l'article 83 du COC, c'est au juge d'apprécier, au cas par cas,
l'existence ou non d'une faute. 51
Donnant un exemple des fautes qui peuvent être commis par
le commissaire aux comptes, on peut citer particulièrement :
- L'absence effective de vérification des comptes.
- L'absence de rapport et notamment le rapport spécial.
- L'insuffisance des contrôles.
- L'absence de vérification de la sincérité
des informations données dans le rapport du conseil
d'administration....
Cependant, le commissaire ne sera responsable vis-à-vis
des actionnaires et vis-à-vis des tiers
que dans la mesure où
sa faute aura causé un préjudice. Donc, si la faute n'a pas
directement
causé par le préjudice constaté ou si
celui-ci ne résulte pas de la faute, la responsabilité du
commissaire ne peut pas être engagée.52
Dans un autre contexte, les commissaires aux comptes sont de
même responsables de leurs salariés et
collaborateurs53.
En effet, l'article 245 COC prévoit qu'en
matière de responsabilité contractuelle « le débiteur
répond du fait et de la faute de son représentant et des
personnes dont il sert pour exécuter son obligation dans les mêmes
conditions où il devrait répondre de sa propre faute, sauf son
recours tel que de droit contre les personnes dont il doit répondre
».
Responsables de leurs propres fautes et de celles commises par
les personnes qu'ils emploient ou se substituent, le sont- ils également
en raison des infractions commises par les dirigeants des
sociétés qu'ils contrôlent ?
La réponse est indiquée dans l'article 272 du
CSC qui stipule expressément que les commissaires aux comptes ne sont
pas civilement responsables des infractions commises par les membres du conseil
d'administration ou du directoire de fautes sauf si en ayant eu connaissance,
ils ne les ont pas révélé dans leurs rapports à
l'assemblé générale.
Cependant, le fait de ne pas avoir eu connaissance de ces
infractions n'est pas pour autant automatiquement libératoire. Il faut
savoir si l'ignorance elle-même ne provient pas d'un contrôle
insuffisant ou inefficace.54
En pratique, compte tenu des compétences juridiques et
comptables des commissaires, dés qu'une défaillance
financière est imputable aux fautes des dirigeants ou dés qu'une
irrégularité fiscale se traduit par un redressement fiscal, les
commissaires seront mis en cause et auront à
s'expliquer.55
Par ailleurs, leur responsabilité pourra être
recherchée dans le cadre d'une procédure d'alerte interne lorsque
l'entreprise est en difficulté et que le commissaire au compte constate
l'existence d'actes qui sont de nature à compromettre la
continuité de l'exploitation. La loi n° 95-34 du 17 avril 1995,
relative au redressement des entreprises en difficultés
économiques impose au commissaire aux comptes des démarches de
nature à engager sa responsabilité s'il ne déclanche pas
une alerte alors qu'il aurait dû le faire ou s'il la déclanche
tardivement.
Il y a lieu de noter que l'action en responsabilité contre
le commissaire aux comptes peut être de deux formes :
52 Journée annuelle des experts- comptables
stagiaires 2004 ; thème : « Les aspects juridiques et techniques de
commissariat aux comptes » présenté par Mr Rachid TMAR &
Mr Fathi MIMOUNI.
53 Art 267 du CSC.
54 Habib &Christiane DAHDOUH, même ouvrage,
p361.
55 Art 22 de la loi n° 88-108 du 18-08-1988.
- Une action sociale qui consiste à réparer un
préjudice à toute la société et qui est
intenté par ses représentants légaux (PDG, DG,...).
- Une action individuelle tendant à réparer un
préjudice individuel à la demande de tout
intéressé.
Ajoutant ici qu'en cas de pluralité de commissaire,
leurs responsabilités est, en principe individuelle, peuvent être
néanmoins, tenus solidairement de réparer le préjudice
qu'ils ont causé (c'est notamment le cas de toute société
devra publier ses comptes consolidés).56
Enfin, l'action en responsabilité se prescrit par 3 ans
à compter de la découverte du fait dommageable. Toutefois,
lorsque le fait est qualifié de crime, l'action se prescrit par 1
0ans.57
SECTION II- LA RESPONSABILITÉ PÉNALE DE
L'AUDITEUR EXTERNE :
Au-delà de la responsabilité civile, la
responsabilité pénale du commissaire aux comptes peut être
engagée aussi.
En effet, pour qu'on puisse parler de responsabilité
pénale du commissaire aux comptes, il faut qu'il y ait existence des
trois éléments à savoir :
- L'élément légal : l'article premier du
code pénale dispose que : « Nul ne peut être puni qu'en vertu
d'une disposition d'une loi antérieure ». Dans ce cas on peut
prendre l'article 271 du CSC comme notre base légal pour signaler la
responsabilité pénale du commissaire aux comptes.
- L'élément matériel : cet
élément peut consister en une action (fait positif) ou une
omission (fait négatif).
- L'élément moral : c'est un élément
psychologique qui consiste en une faute qui peut être voulue
intentionnellement, réfléchie, prémédité ou
présumée. 58
D'ailleurs, l'article 271 du CSC déclare les
commissaires aux comptes pénalement responsables en cas d'information
mensongère sur la situation de la société, de non
révélation des faits délictueux ou de violation du secret
professionnel. Cette responsabilité concerne les commissaires aux
comptes personnes physiques.59
C'est aussi que la responsabilité pénale peut
être mise en cause lors de l'exécution illicite de cette mission
importante ; En effet, l'article 26 de la loi n° 88-108 du 18 août
1988
56 Bernard GRAND & Bernard VERDALLE, même
ouvrage, p27.
57 Art 273 du CSC.
58 Journée annuelle des stagiaires2004, Rachid
TMAR & Mr Fathi MIMOUNI.
59 Habib & Christiane DAHDOUH, même ouvrage,
p362.
stipule que l'exercice illégal de la profession
d'expert -comptable ou de la fonction du commissaire aux comptes, ainsi que
l'usage abusif de ces titres constitue un délit puni des mêmes
peines prévus par l'article 159 du code pénale.
Exerce illégalement la fonction de commissaire aux
comptes celui qui sans en avoir la latitude, atteste la sincérité
et la régularité des comptes. Il en est ainsi par exemple d'un
non membre de l'ordre des experts -comptables de Tunisie qui exerce les
fonctions de commissaire aux comptes dans une société anonyme
dont le chiffre d'affaire dépasse 3 .000.000DT.60
En l'examinant une autre fois, l'article 271 du CSC dispose
que : « Est puni d'un emprisonnement d'un an à cinq ans et d'une
amende de mille deux cents à cinq mille dinars ou de l'une de ces peines
seulement, tout commissaire aux comptes qui aura sciemment donné ou
confirmé des informations mensongères sur la situation de
société ou qui n'aura pas révélé au
procureur de la république les faits délicieux dont il aura eu
connaissance ».
En étudiant, cas par cas les dispositions de cet
article, on trouve qu'il énumère surtout :
- La confirmation mensongère.
- La non révélation du fait délicieux.
En outre, l'article 56 du code des organismes de placement
collectif déclare que cette peine est doublée en cas de
récidive dans un organisme de placement collectif.61
C'est également, les dispositions de la loi
pénale relative à la révélation du secret
professionnel sont également applicables au commissaire aux comptes
(article 271, aliéna 2), c'est-à-dire un emprisonnement de six
mois et une amende de 500 francs.62
Ils seront également sanctionnés en cas
d'informations inexactes sciemment fournies ou approuvées d'une
renonciation au droit préférentiel de souscription ou lors d'une
diminution du capital, cette sanction peut être une amende de 120
à 1200 DT, cette peine est assortie d'une peine d'emprisonnement d'un
à cinq ans s'il est fait recours au faux pour commettre
l'infraction.63
Le législateur tunisien dans l'article 55 aliéna
2 nouveau de la loi n°95-63 du 14 juillet
1999 et la loi n°
2003-79 du 29 décembre 2003 relative au redressement des
entreprises
en difficultés économiques stipule qu'est puni
d'une amende de 500 à 10.000 DT, le
60 Fadhel JAOUA, cour CES révision comptables,
IHEC Carthage, 2004-2005, p120.
61 Habib & Christiane DAHDOUH, même ouvrage,
p362.
62 Art 254 du code pénal.
63 Art 313 du CSC.
commissaire aux comptes qui s'abstient de la notification bien
qu'il ait eu connaissance des difficultés économiques.
CONCLUSION :
Le but de l'audit est d'obtenir « une assurance
raisonnable que les comptes annuels ne comportent pas d'anomalies
significatives ». L'audit ne peut être pas une assurance absolue.
C'est dans ce contexte que le législateur tunisien a
considéré que l'obligation du commissaire aux comptes est de
moyen et non pas de résultant.
Malgré cette obligation, on trouve que le
législateur tunisien cherche à engager très lourdement la
responsabilité de commissaire aux comptes (c'est en précision la
révélation des faits délictueux qui peut toujours engager
la responsabilité pénale de commissaire aux comptes) et à
consacrer toute un arsenal de textes juridiques pour l'étendu de cette
responsabilité (CSC, COC, code pénal, loi n° 88-108).
CONCLUSION DE PREMIÈRE PARTIE
Le rapport de l'auditeur externe apparaît actuellement
comme une source d'information crédible et important pour la prise des
décisions malgré tous les jugements présentés par
certains qui cherchent à présenter une image fausse sur la
mission de contrôle des comptes en raison des fautes accomplit par l'une
des grandes cabinets d'audit du monde, sa va de soi que Arthur Andersen a
induit plusieurs investisseurs en erreur (c'est la plus récent celle de
l'affaire d'ENRON64), mais qu'on ne peut pas
généraliser cette situation sur toute une profession.
En effet, le recours de l'auditeur externe à une
démarche bien identifiée par les normes en vigueur, en raison de
minimiser les risques existants lors de l'accomplissement d'une mission, a pour
objectif de garantir plus de confiance et de certitude dans les états
présentés.
Le législateur tunisien a engagé ainsi la
responsabilité de l'auditeur externe lors de l'existence d'une faute
conduisant l'utilisateur de cette opinion à une décision qui peut
être dommageable pour ce dernier.
64 Revue l'EXPERT, n° 92-93, Décembre
2002, p 40.
Introduction de deuxième partie
Les états financiers sont parmi les moyens permettant
la prise de décision et la communication entre les acteurs
économiques.
En effet, puisque l'auditeur externe est
présenté dans la littérature économique moderne
comme un véritable fournisseur de confiance, il est donc plus utile que
ces états financiers soient audités par un professionnel
compétant et indépendant.
L'opinion de l'auditeur externe apparaît ainsi comme une
garantie pour les intervenants économiques (dirigeants, actionnaires,
créanciers...) afin de les aider à la résolution des
conflits entre eux.
Aussi, outre son rôle dans la résolution des
problèmes d'agence, le rapport d'audit joue un autre rôle
pré pondérant dans l'aide à la prise de décision,
lors du recours de l'entreprise au financement externe, pour le banquier.
C'est ainsi que dans ce deuxième chapitre, on va
présenter l'utilité du rapport d'audit dans la résolution
des problèmes d'agence (chapitre premier) et l'aide à la prise de
décision pour le banquier lors de l'octroi des crédits bancaires
(deuxième chapitre).
PREMIER CHAPITRE
LE THÉORIE
D'AGENCE ET L'AUDIT
En tant qu'organisation poursuivant des objectifs dans un
environnement économique, l'entreprise est le lieu de rencontre de toute
une série d'intervenants intéressés par sa performance. Il
s'agit notamment des dirigeants, des actionnaires et des tiers (institutions de
crédit, autorités publiques, clients et fournisseurs,
salariés, ect...).
Comme les débats actuels sur la notion de gouvernement
de l'entreprise le soulignent particulièrement, les
intérêts des intervenants, s'ils sont dans une large mesure
convergents, sont également contradictoires. D'un point de vue
théorique, la différence de position entre les différents
intervenants peut s'analyser en tant que « relation d'agence ».
En effet, selon l'approche classique de la théorie
d'agence, une relation d'agence est définie comme « un contrat par
lequel une ou plusieurs personnes (le principal) engage une autre personne
(l'agent) pour accomplir une action en son nom, ce qui implique la
délégation à l'agent d'un certain pouvoir
décisionnel »
(Coriat&Weinstein 1995)65.
D'une certaine manière, la notion d'agence pourrait
recouvrir pratiquement toute relation contractuelle entre individus ou
organisations. Elle ne présente cependant un intérêt que
parce que le contrat y présente certaines caractéristiques quant
à la nature et à la répartition de l'information entre les
parties. En effet, le contrat se caractérise par l'hypothèse de
l'information imparfaite relativement à l'état de la nature et
aux comportements des agents et par la présence d'asymétrie
d'information entre le principal et l'agent. La conséquence de ces
problèmes d'information est d'une part que le contrat qui lie les
parties est nécessairement incomplet et d'autre part que le principal
n'a pas les moyens de contrôler parfaitement l'action de l'agent
(Coriat&Weinstein, 1995)66
.
Une telle situation nécessite la mise en place des
moyens destinés à orienter leur comportement. Ces moyens prennent
deux formes principales : les incitations (Incentives) et le contrôle
(monitoring). Les incitations - telles que la rémunération
à la performance - ont pour objectif d'assurer un minimum de convergence
d'intérêt entre actionnaires et dirigeants. Le contrôle
passe quant à lui par la mise en place de procédures de suivi de
la performance des dirigeants afin de réduire l'asymétrie
d'information. A cet égard, L'établissement des
65 Olivier HERRBACH, op, cit, p1.
comptes annuels des entreprises (constitués du bilan,
du compte de résultat...) est un moyen de contrôle dont les enjeux
sont importants.
Pour parvenir à un équilibre contractuel entre
ces intervenants à objectifs divergents, le contrôle est l'un des
moyens utilisés afin d'atteindre cet équilibre où
régulant ces relations contractuelles.
Un système de contrôle comptable reste le seul
moyen permettant d'observer les actions des dirigeants. Ceci est
vérifié par l'objet même de la comptabilité qui
depuis son apparition restera un mécanisme qui permet à ses
différents utilisateurs de s'informer sur la performance de l'entreprise
et sa capacité à honorer ses engagements. Elle constitue aussi
bien pour les actionnaires que pour les créanciers un moyen qui
témoigne de la qualité de la gestion du dirigeant et de la
capacité de l'entreprise à régler ses dettes.
La raison d'être de la fonction d'audit a largement
été abordée dans la littérature qui a
attribué à l'audit la mission de résoudre les
problèmes qui découlent des relations d'agence ; En effet, la
théorie contractuelle des organisations a expliqué comment le
rapport d'audit (auditer les données comptables) peut être un
moyen employé dans la résolution des conflits
d'intérêts en produisant l'information utile à la prise de
décision67.
L'importance de l'audit externe dans la résolution des
conflits d'intérêts a été soulignée par
plusieurs auteurs. Jensen et Meckling, les
fondateurs de la théorie d'agence 68 ont été
les premiers à aborder l'utilité et le rôle de la fonction
audit dans la résolution de ces conflits.
De même, les études empiriques
réalisées par Chow (1982),
Francis&Wilson (1988) et
Watts&Zimmerman (1983) ont
expliqué la demande de l'audit comme étant le reflet de relations
contractuelles conclues dans le cadre de l'entreprise69.
Ainsi, dans ce chapitre, on va chercher à examiner les
différents problèmes d'agence présentés par cette
théorie (section 1) et le rôle de l'audit dans la
résolution de ces problèmes (section2).
67 Jouini Saloua, op, cit, p 2.
68 La théorie d'agence a initialement
été développée par Jensen et Meckling au sein de la
Business school de l'Université de Rochester dont Meckling était
le doyen. Cette théorie pourrait être désormais
qualifiée d'Ecole
de Rochester-Harvard, Jensen ayant quitté Rochester pour
Hravard.
69 Jouini Saloua, op, cit, p 2.
SECTION I : LES CONFLITS D'INTERETS PRESENTÉS DANS
LA THÉORIE D'AGENCE :
Avant de présenter les différents types des
conflits présentés par la théorie d'agence et ces sources,
il fallait présenter en bref les conditions d'application de cette
théorie et ces hypothèses sous -jacents.
Dans ce contexte, Charreaux & Cies
70 (1987) soulignent que pour qu'il y ait des problèmes d'agence,
il faut qu'il y ait à la fois :
- Une divergence d'intérêts entre le principal
et l'agent : expliquée par deux phénomènes : d'une
part les dirigeants ont une partie majeure de leurs patrimoines (leurs capitaux
humains) investis dans leurs sociétés, et sont par
conséquent beaucoup plus sensibles à la variabilité des
résultats de la société que les actionnaires qui peuvent
facilement diversifier leurs portefeuilles. D'autres parts, l'horizon des
dirigeants est limité à leur présence dans l'entreprise.
Ils vont avoir donc intérêt à investir dans des projets
moins risqués et plus rentables à court terme. Ajoutant ici
qu'Adam Smith (1776) a précisé que les
dirigeants, étant régisseurs de l'argent d'autrui plutôt
que de leur propre argent, n'apportent pas, le plus souvent, la vigilance
exacte et soucieuse que celle, souvent apportée par les
associés.
- Une incertitude, une imparfaite observabilité, des
coûts d'établissement et d'exécution de contrat : le
problème de l'imparfaite observabilité de la part des apporteurs
des capitaux des actions posées et des décisions prises par les
dirigeants ainsi que l'importante asymétrie sur le plan de l'information
détenue par l'agent et le principal sont les conséquences de
l'incertitude qui caractérise le monde des affaires.
Ajoutant aussi que l'analyse de la théorie d'agence est
basée sur deux hypothèses comportementales
fondamentales71 :
- La première consiste à supposer que les
dirigeants cherchent à maximiser leurs richesses personnelles au
détriment des actionnaires, ainsi, Jensen et
Meckling (1976) ont montré que tout dirigeant ne
détenant pas la totalité du capital de son entreprise a
intérêt à utiliser une partie de la richesse de la firme
pour des satisfactions personnelles puisque, le coût de celle-ci est
réparti entre les actionnaires, il n'en supporte qu'une fraction
proportionnelle à sa part dans le capital.
70 Jouini Saloua, op, cit, P 5.
71 Yosra MNIF, mémoire de maîtrise
comptabilité, ESC Sfax, 2001.
- La deuxième hypothèse stipule que les individus
sont rationnels 72 et capables de
prévoir l'impacte de ces problèmes d'agence sur la
formation de leur richesse.
I- Les conflits d'intérêts entre les
dirigeants et les actionnaires :
1- Les coûts d'agence causés par ces
conflits :
Selon Jensen et Meckling, la
divergence d'intérêts qui peut apparaître entre dirigeants
salariés (agent) et actionnaires (principal : propriétaire de
l'entreprise) génère un certain nombre de coûts
appelés « coûts d'agence » :
-Les « Monotoring costs » : ce sont les coûts de
surveillance encourus par le principal pour contrôler les
activités de l'agent et essayer de limiter son comportement
opportuniste.
-Les « Bonding costs » : ce sont les coûts de
l'obligation que l'agent peut encourir pour mettre le principal en confiance,
ainsi ces coûts représentent l'ensemble des frais engagés
par les dirigeants pour émettre des signaux crédibles en ce qui
concerne leurs performances de gestion concernant des caractéristiques
véritables des entreprises qu'ils gèrent.
- Le troisième type de coût est la «
Residual loss », (les coûts résiduels), appelés encore
pertes résiduelles, qui résultent de l'impossibilité
d'exercer un contrôle total sur les actions des dirigeants et se
traduisent par une perte de valeur de la société.
Dans le premier et le deuxième type de dépenses,
on trouve les dépenses d'audit ; D'une part, l'audit est utilisé
par le dirigeant pour signaler sa performance de gestion et son respect des
clauses contractuelles établis dans le cadre d'un contrat
d'intéressement basé sur les chiffres comptables, d'autre part,
l'audit est utilisé par les actionnaires pour s'assurer que le dirigeant
agit dans l'intérêt de l'entreprise.
Ajoutant ainsi que Ettredge,
Simon, Smith et Stone fait
la distinction entre les coûts d'agence internes et ceux externes ;
-Les coûts d'agences internes découlent de la
différence entre les objectifs des dirigeants avec ceux des
employés de la firme.
-Les coûts d'agence externes : peuvent naître de la
différence entre les objectifs des dirigeants de la firme et ceux des
fournisseurs de capitaux73.
72 Olivier HERRBACH, dans son thèse de
doctorat;a critiqué cette hypothèse en indiquant qu'elle ignore
les liens normatifs et effectifs qui se développent entre les individus
et créent un réseau complexe déloyautés,
d'engagements et d'interdépendances qui dépassent le lieu
économique.
73 Cité par Abaoub (1994).
2- Les origines des conflits entre les actionnaires et
les dirigeants :
En cherchant dans les causes des conflits d'intérêts
entre dirigeants et actionnaires, Jensen et
Smith (1985) ainsi que Naranayan (1985a,
1985b) présentent plusieurs sources74 :
-Les dirigeants ont leurs capitaux humains investis dans la
société, donc ils sont beaucoup plus sensibles à la
variabilité des résultats de la société que ceux
des actionnaires qui peuvent se diversifier plus facilement.
- Le problème d'asymétrie d'information entre
dirigeants et actionnaires.
-Les efforts déployés par les dirigeants en faveur
de l'entreprise, même s'ils sont bénéfiques aux
actionnaires comportent pour eux une désutilité.
-Le fait que l'horizon des dirigeants est limité à
leur présence dans l'entreprise, va les amener à investir dans
des projets moins risqués et plus rentables à court terme.
Ajoutant ici que Charreaux75
indique que si les actionnaires sont distincts des dirigeants, il s'ensuit une
relation d'agence et les problèmes traditionnels qui lui sont
liés, qui naissent des conflits d'intérêts et de
l'asymétrie d'information. Les dirigeants sont nécessairement en
conflit avec les actionnaires pour les raisons suivantes : l'essentiel de leur
patrimoine (le capital humain) est investi dans la firme, leur horizon
économique est limité à la durée de leur fonction,
ils peuvent accroître leur utilité par différents avantages
en nature76 au détriment des propriétaires.
Ainsi, Jensen et Meckling
(1976) ont montré que le dirigeant actionnaire minoritaire a
intérêt à utiliser une partie de la richesse de la firme
pour une satisfaction personnelle puisque le coût de celle-ci est
partagé entre tous les actionnaires, il n'en supporte qu'une partie
proportionnelle à sa part dans le capital77.
II-Les conflits d'intérêts entre les
actionnaires et les créanciers :
Dans le cadre de la relation actionnaires &
créanciers, on va considérer que les actionnaires agissent
à travers les dirigeants.
74 Jouini Saloua, op, cit, 1998.
75 G. CHARREAUX, Article : « Mode de
contrôle des dirigeants et performance des firmes », 1992,
Faculté des sciences économiques et gestion de Dijon, p8.
76 En fait, cet argument est contesté par
Demstz (1983) pour lequel il n y'a aucune raison que les dirigeants
bénéficient de plus d'avantage non pécuniaires dans les
firmes managériales que les firmes dont ils sont les
propriétaires principaux.
77 Yosra MNIF, op, cit, p7.
Selon Raffournier (1990), il est facile dans
cette condition de monter que les créanciers et les actionnaires sont
également dans une relation contractuelle puisque, les premiers confient
aux secondes des ressources en échange d'une promesse de
rémunération et de remboursement à
l'échéance.
En cas de recours à l'endettement, les actionnaires
peuvent être considérés comme mondataires des
créanciers. Dans ce cas, des conflits d'intérêts peuvent
surgir si les dirigeants et les actionnaires, dont les intérêts
sont supposés confondus, détournent une partie de la richesse de
la firme au détriment de créanciers.
Ainsi, plusieurs études ont été faites
pour analyser les différents mécanismes de détournements
de richesse opérés par les actionnaires au détriment de
créanciers, on peut citer par exemple celle de Black
(1976), Fama&Miller (1972),
Smith&Warner (1979).
D'après leurs analyses, dans toute
société où il aura recours à l'endettement, les
actionnaires ont intérêt à entreprendre des
activités de financement, production et investissement à travers
les quelles ils peuvent réaliser des profits en portant atteinte aux
intérêts de leurs obligataires et créanciers.
La théorie d'agence identifie trois sources de conflit
entre les actionnaires et les créanciers :
1- La politique de dividendes :
La première source provient de la politique de
dividendes, ainsi, si les créanciers ont évalué leurs
créances en supposant que le niveau de distribution actuel allait
être maintenu, tout accroissement non anticipé des dividendes,
financé par l'émission des nouvelles dettes ou par la
réduction du programme d'investissement, entraînera une diminution
de la valeur de la dette78.
2- La politique d'endettement :
La deuxième source de conflit trouve son origine dans
le fait qu'un niveau d'endettement excessif entraîne un risque de
faillite qui incite les actionnaires à entreprendre les projets
d'investissements le plus risqué.
Aussi une anticipation future de l'endettement peut
préviligier les conditions des nouvelles dettes que celle des
anciennes.
3-La politique d'investissement :
La troisième source de conflit identifiée par la
théorie d'agence trouve son origine dans le
caractère sous-
optimal que peut avoir la politique d'investissement. Ainsi, lorsque les
actionnaires disposent d'un passif comportant une importante
de dettes risquées, ils ont intérêt à rejeter les
projets ayant une valeur actuelle positive si le gain lié à
l'acceptation de ces projets revient aux obligataires ou
créanciers79.
SECTION II- LE RÔLE DE L'AUDIT DANS LA
RÉSOLUTION DES PROBLÈMES D'AGENCE :
Avant d'examiner le rôle de l'audit dans la
résolution des problèmes d'agences en tant que moyen du
contrôle externe important pour l'entreprise moderne, on va
présenter quelques autres moyens de résolution
d'intérêt présentée dans la théorie
d'agence.
Ainsi, divers systèmes peuvent être valables pour
le contrôle et la résolution des conflits d'intérêts,
parmi lesquels on peut citer celles internes qui comportent principalement le
droit de vote pour les actionnaires en tant que créanciers
résiduels pour la firme, le conseil d'administration qui contrôle
les décisions des dirigeants et les systèmes
d'intéressement et de rémunération.
Pour le système externe du contrôle, plusieurs
auteurs comme Charreaux&Cies (1983) ainsi
que Abaoub (1994), Demsetz (1983)
présentent divers moyens de contrôle comme le marché du
travail (les dirigeants craintent qu'il y a une concurrence avec des dirigeants
nouveaux qui sont plus compétents, ainsi ils cherchent à engager
le risque et trouver des projets rentables à long terme pour
l'entreprise), le marché financier (qui exerce un rôle important
dans le contrôle des dirigeants, à cet fait, une entreprise ne
peut contrôler une autre entreprise sans la permission du conseil du
marché financier, ainsi que lorsque les actionnaires sont
mécontents du rendement de l'entreprise, ils peuvent décider de
vendre ces titres et engendrer ici la baisse du cours des actions des
dirigeants s'il possède des titres).
I- Le rôle de l'audit dans la résolution des
conflits d'intérêts entre dirigeants et
actionnaires :
Les problèmes d'agence entre actionnaires et dirigeants
peuvent être résolus par l'engagement
d'un troisième
intervenant qui pourra faire un rapport aux actionnaires concernant les
actions
et les décisions des dirigeants. C'est l'auditeur externe qui
pourra aussi faire état de la fiabilité
79 Cité par Jensen&Meckling (1976) et Myers
(1977).
des signaux émis par le dirigeant quant à sa
performance. Dans ce contexte, l'audit apparaît comme une solution aux
problèmes d'agence permettant de réduire les comportements
opportunistes des dirigeants et de donner plus de crédibilité
quant aux états financiers établis par ces données.
En effet, les états financiers annuels constituent une
synthèse de l'activité de l'entreprise exploitable par
l'extérieur ; Ils servent aux différents acteurs dans une optique
d'évaluation, de prise de décision ou de diagnostic
(Raffeau et al. 1994) :
-Pour les actionnaires : les comptes annuels servent à
déterminer la valeur de leur participation dans l'entreprise ainsi que
la rémunération de cette participation par le versement de
dividendes conditionnés par les résultats annuels ;
-Les dirigeants voient de plus en plus leur
rémunération déterminée, au moins pour partie, par
les résultats financiers de l'entreprise qu'ils
dirigent80.
Cependant, il se trouve que les comptes annuels sont largement
établis par les personnes mêmes que l'on cherche à
contrôler : les dirigeants.
La latitude dont ils disposent peut laisser planer une doute
sur la sincérité de l'information qu'ils diffusent, l'importance
de disposer des données fiables sur les comptes annuels explique alors
l'apparition de moyens pour vérifier les états financiers
produits par les dirigeants à destination de l'extérieur, ces
moyens se sont progressivement développés pour prendre leur forme
actuelle, l'audit financier : c'est-à-dire « un examen critique
destiné à vérifier les comptes annuels conformément
à un référentiel comptable identifié
»81.
Figure 1
Le rôle de l'audit financier dans la
relation d'agence de l'entreprise82
Image fidèle ?
Dirigeants
Entreprise
Comptes annuels
Actionnaires
AUDIT
II- Le rôle de l'audit dans la résolution
des conflits d'intérêts entre les
actionnaires et les créanciers :
Cherchant à obtenir des crédits auprès
des créanciers (dont notamment les banques), les dirigeants et
actionnaires dont les intérêts sont supposés convergents,
vont utiliser l'audit et notamment le rapport de l'auditeur externe pour
maximiser la valeur de ses actions et augmenter la crédibilité
des états financiers qu'ils ont établis.
Jensen et Meckling avancent
que, vu la préparation par les dirigeants de ces informations pour
d'autres utilisateurs, la société aura tout intérêt
à préparer les états financiers et à les faire
certifier par un auditeur indépendant. Quant aux créanciers dont
notamment les banquiers, l'audit constitue un parfait moyen leur permettant de
s'assurer d'une part que les états financiers établis par les
dirigeants sont fiables et sincères et d'autres part du respect par les
dirigeants des clauses contractuelles restrictives qui ont été
établis.
82 Olivier HERRBACH, op, cit, p4.
CONCLUSION :
Dans ce chapitre, on a cherché à projeter un
coût d'oeil sur la théorie d'agence en tant qu'un point de
recherche important pour plusieurs auteurs et théoriciens et le
rôle de l'audit dans la résolution des problèmes qui
naissent de la relation des différents acteurs dans la vie de
l'entreprise.
C'est ainsi qu'on a pu remarquer le rôle important du
rapport de l'auditeur externe pour les dirigeants, les actionnaires et les
créanciers par la garantie de crédibilité et de
sincérité des données comptables divulgués dans les
états financiers d'une telle entreprise.
C'est en effet que dans notre deuxième chapitre on va
présenter d'une façon plus approfondie l'utilité du
rapport de l'auditeur externe pour les banquiers lors de la décision
d'octroi d'un crédit bancaire à l'entreprise sollicité de
cette demande de financement.
DEUXIEME CHAPITRE
L'UTILITÉ DU RAPPORT D'AUDIT POUR LA
DÉCISION D'OCTROI DES
CRÉDITS BANCAIRES
Bien entendu que les banques jouent un rôle important
dans la vie de l'entreprise principalement par l'octroi des crédits afin
de financer leur cycle d'exploitation ou d'investissement. C'est dans ce
contexte que la fiabilité et la crédibilité de
l'information circulante entre les différents acteurs économiques
et plus précisément entre la banque et l'entreprise va influencer
la diversité des transactions économiques voir même le
dynamisme de l'économie nationale.
Ainsi, dans le processus d'octroi de crédit, le
banquier utilise plusieurs sources pour acquérir le maximum
d'informations sur l'entreprise sollicitée de demande de
crédit.
Autre que l'image de l'entreprise et la
notoriété de l'investisseur, les donnés comptables
apparaîent comme l'une des principaux moyens aidant le banquier à
prendre la décision exacte. A cet effet, le responsable d'octroi de
crédit exige que l'entreprise demanderesse doive présenter des
états financiers audités par un professionnel indépendant
et compétent.
En effet, l'auditeur peut exprimer une opinion sans
réserve, avec réserve ou refuser d'auditer ces états
financiers. Ces réserves peuvent affecter l'estimation des cash-flows et
l'évaluation de la capacité de l'entreprise à rembourser
sa dette, raison pour laquelle le banquier peut considérer que les
états financiers accompagnés d'une opinion avec réserve
étant plus risqués que celles accompagnés sans
réserve.
A cet égard, dans ce chapitre, on exposera les courants
de recherche consacrés à l'étude du comportement des
banquiers vis-à-vis de rapport de l'auditeur externe parmi les divers
sources d'information utilisées lors de l'étude des dossiers qui
leurs sont soumis.
Dans la première section, on va présenter les
différentes études se rapportant à l'examen de l'impact de
l'opinion de l'auditeur sur le comportement des banquiers, alors que dans la
deuxième section, on va examiner cette problématique dans le
contexte tunisien à l'aide d'une étude effectuée.
SECTION I - DIFFERENTES ÉTUDES EVALUANT
L'OPINION DE L'AUDITEUR DANS LA PRISE DE DÉCISION D'OCTROI DES
CRÉDITS BANCAIRES :
Les différentes études cherchant à
appréhender la place qu'occupe le rapport d'audit parmi les
différentes sources d'informations sur lesquelles se basent les
banquiers pour prendre leurs décisions d'octroi de crédit sont
instaurées principalement dans les pays anglo-saxons (Etats- Unis,
Canada, Grande Bretagne) et la France, ces études ont montré que
les rapports d'audit ont un impact peu significatif sur la prise de
décision soit d'octroi de crédit ou même lors de l'octroi
de ce crédit, ce rapport est-il important pour instaurer les conditions
de ce crédit et principalement le taux de risque dégagé
par le banquier aidant à fixer le taux
d'intérêt.83
Parmi les études qui sont intéressées de ce
problème, on va citer à titre d'exemples :
1/ L'étude de Libby (1979) :
Dans son étude effectuée à Chicago aux
Etats-Unis, Libby cherche à déterminer si le message entendu par
l'auditeur externe lorsqu'il choisi un type particulier d'opinion correspond
à celui perçu par le responsable de crédit, qui constitue
un important membre parmi les utilisateurs de cette opinion.
C'est en effet, il a choisi un échantillon des
auditeurs et des banquiers et a effectué un questionnaire pour
dégager les résultats.
Dans son choix des opinions émises par l'auditeur,
Libby présente trois types à savoir l'opinion sans
réserve, l'opinion avec réserve et le refus d émettre une
opinion. Pour l'opinion avec réserve, il a indiqué deux types de
réserves celles liées à l'incertitude et celles
liées à des limitations à l'étendue de la mission
d'audit.
En effet, les réserves d'incertitudes sont
causées par deux circonstances : la réalisation des actifs et les
litiges à l'encontre de l'entreprise, Libby a indiqué qu'il a
remarqué que les différents types d'utilisateurs ne trouvent pas
une grande différence entre ces deux circonstances résultant
l'émission des réserves d'incertitudes par
l'auditeur.84
Quant aux réserves émises par l'auditeur
à cause de limitation à l'étendu de la mission d'audit,
Libby a indiqué deux causes à savoir celles causées par le
client objet duquel ces états financiers sont audités et d'autres
circonstances provoquant la limitation de l'étendu de la mission.
83 Manitha Riadh, mémoire DEA
comptabilité, ISCAE Manouba, 1998, p 104.
Le résultat dégagé par l'étude de
Libby présente que les limitations imposées par le client ont un
effet plus négatif, simulaire aux refus de certification, que lorsque
ses limites sont causées par des circonstances extérieures.
En présentant deux hypothèses pour la
réalisation de son étude à savoir :
-premier hypothèse : les réserves d'incertitudes
augmentent le risque de crédit. -deuxième hypothèse : les
réserves d'incertitudes augmentent les besoins d'information
supplémentaires des responsables de crédit ;
Libby a conclut que lorsque la banque a eu confiance des
informations comptables malgré l'existence d'une opinion avec
réserve, la publication de celle-ci par l'auditeur n'a pas d'effet
significatif sur l'évaluation du risque faite par le banquier. 85
Cette résultat dégagée a
été critiquée par Saloua Jouini dans son mémoire
où elle a présenté des limites à savoir que la
taille de l'échantillon et les composantes ce celle-ci, ainsi que
l'utilisation d'une seule catégorie d'opinion de l'auditeur
(réserves liées à l'incertitude ou à la limitation
de l'étendu) peuvent baiser les résultats de cette
étude.
2/ L'étude de Firth (1979) :
L'étude de Firth (1979) effectué en Grande
Bretagne est intéressée à examiner l'impact de l'opinion
avec réserve sur les décisions de crédit prises par le
banquier, à cet égard, il a utilisé des états
financiers audités d'une société fictive et il a
demandé à des banquiers constituants l'échantillon de son
étude de présenter le montant maximum qu'ils peuvent accorder
pour la dite société lors de la décision de l'octroi de
crédit.
Principalement, Firth a présenté quatre types
d'opinions sur les états financiers constituant son étude
à savoir :
- Une opinion sans réserve.
- Une opinion avec réserve liée à la
continuité d'exploitation.
- Une opinion avec réserve liée à
l'évaluation d'actif.
- Une opinion avec réserve pour non respect des principes
comptables généralement admis.
Lors de l'examen des résultats de son étude,
Firth a indiqué que les données statistiques
ont
présenté qu'il y a une grande différence entre le
montant accordé par le banquier lorsque les
états financiers
sont audités et l'opinion de commissaire aux comptes ne comporte pas
des
réserves que celui lorsque l'opinion de l'auditeur
comporte des réserves liée à la continuité
d'exploitation ou liée à l'évaluation de l'actif.
Cependant, il n'existe pas une grande différence entre
le montant octroyé par le banquier lorsqu'il y a une opinion avec
réserve liée au non respect des principes comptables
généralement admis que celui lorsque l'auditeur présente
une opinion sans réserve.86
La conclusion qu'on peut tirer donc de ses résultats
que le banquier crainte beaucoup plus lorsque l'opinion divulguée par
l'auditeur externe comportant des réserves liée à la
continuité d'exploitation ou à l'évaluation des actifs que
lorsque l'opinion est sans réserve ou comportant des réserves
liées au non respect des principes comptables généralement
admis.
3/ L'étude de Soltani (1992) :
Soltani dans son étude effectuée en France a
cherché à présenter l'apport informationnel du rapport
d'audit comme source d'information par rapport aux autres sources
utilisés par le banquier qui exige en effet que les états
financiers de l'entreprise sollicitée de la demande de crédit
soient audités par un professionnel indépendant et
compétent, ainsi qu'il a cherché à examiner l'impact des
réserves émises par l'auditeur sur la décision du banquier
(accorder ou non un crédit, taux d'intérêt...).
En effet, Soltani dans son étude, consistant à
faire un questionnaire d'un nombre des banquiers sur le montant accordé
et le taux d'intérêt en se basant sur des états financiers
d'une société fictive comportant une opinion avec réserve
émise par l'auditeur, a conclût que le rapport de commissaire aux
comptes n'a pas un grand importance comme source fiable d'information parmi les
autres sources, les banquiers utilisent prioritairement d'autres sources telles
que les états financiers, les informations économiques et
sectorielles ainsi que les jugements personnels.87
Cependant, Soltani a remarqué que les banquiers donnent
une grande importance aux types des réserves émises par
l'auditeur lors de décider d'octroyer un crédit (principalement
en ce qui concerne le taux d'intérêt).
Les banquiers ont tendance à diminuer le montant de
crédit et à augmenter le taux d'intérêt,
c'est
ainsi qu'une opinion de commissaire aux comptes contenant des réserves a
un impact
86 Jouini Saloua, op, cit, p 69.
87 Manita Riadh, op, cit, p 111.
négatif sur les décisions de crédit des
banquiers et cet impact peut être augmenter proportionnellement à
la gravité des réserves émises.88
En conclusion et après avoir présenter un
échantillon des études effectuées dans les pays
anglo-saxons principalement en Etats-Unis (l'étude de Libby) et la
Grande Bretagne (l'étude de Firth) qu'en France (l'étude de
Soltani), on a pût remarquer qu'il y a différentes opinions
contradictoires principalement en ce qui concerne l'impact du rapport d'audit
en cas d'existence des réserves, cette contradiction peut être
expliquer par les différences culturelles, sociales et
économiques entre le système bancaire de chaque pays, c'est pour
ce raison qu'on ne peut pas généraliser les résultats
obtenues.
SECTION II- L'APPORT INFORMATIONNEL DU RAPPORT D'AUDIT
DANS LA DÉCISION D'OCTROI DES CRÉDITS : CAS DES BANQUES
TUNISIENNES :
On va prendre comme base des résultats
présentés dans cette section l'étude effectuée par
Mr Riadh Manita en 1998, en effet, il a consacré son étude sur un
échantillon de 200 banquiers tunisiens dont 74 seulement ont
contribué à cette étude (32% du total de
l'échantillon).
Cette étude a pour objectif principalement :
- D'analyser l'attitude des banquiers vis-à-vis du rapport
d'audit.
- D'appréhender le comportement des banquiers quant aux
différents types des réserves mentionnées dans le rapport
du commissaire aux comptes.
1/ Le place du rapport d'audit parmi les autres sources
d'information pour le banquier lors d'octroyer un crédit :
L'analyse effectuée auprès des banquiers montre
l'importance qu'attachent ceux-ci au rapport de l'auditeur externe parmi les
autres sources d'informations. En effet, 48.6% des banquiers considèrent
que le rapport de commissaire aux comptes est très important comme
source d'information aidant à la prise de décision, 43.2%
considèrent l'opinion de commissaire aux comptes importante à la
prise de décision.89
Cependant, il semble qu'il existe d'autres sources
d'informations plus importantes que ce
rapport, en effet, 82.8% des
banquiers participants à cette étude considèrent que le
central des
risques de BCT est une source très importante pour la
prise de décision et leurs accordent le
88 Jouini Saloua, op, cit, p 75.
89 Manita Riadh, op, cit, p 123.
premier rang parmi les autres sources (l'opinion de l'auditeur
occupe le 4ème rang après les états financiers
(2ème rang) et les garantis offertes (3ème
rang)).
La raison par laquelle on peut expliquer le recours des
banquiers au centrale des risques est celui de circulaire de BCT n° 87-23
du 23/12/87 qui oblige les banques de communiquer la BCT à l'occasion de
l'octroi de tout crédit à court ou à moyen terme
dépassant certain montant fixé par secteur d'activité.
Ajoutant à cet égard que 64.9% des banquiers considèrent
le rapport de l'auditeur comme une seconde opinion aux états financiers
et n'est pas une partie intégrante de ces derniers, c'est pour cette
raison que le rapport de l'auditeur externe occupe le 4ème
rang.
2/ Impact des réserves émises par
l'auditeur externe sur le comportement de banquier :
L'analyse effectuée montre que les banquiers attachent une
importance aux réserves émises dans le rapport de commissaire aux
comptes et cherchent principalement à connaître leurs Formes et
les postes de comptes sur lesquels elles sont exprimées (97.3% des
participants considèrent que la nature des réserves affecte leurs
décisions d'octroi de crédit).90
S'agissant des trois formes de réserves
présentées dans cette étude, les résultats montrent
que la majorité des banquiers considèrent que les réserves
d'incertitude sont les plus graves par rapport aux réserves concernant
un changement de méthode comptable et les réserves concernant des
limitations. Cependant, 85% des banquiers indiquent que les réserves
émises dans le rapport de l'auditeur n'affectent pas ses
décisions concernant les conditions bancaires (prime de risque, montant,
taux d'intérêt), cela peut être expliqué par
l'existence d'autres sources d'information plus importantes.
Certes, en ce qui concerne les réserves émises
sur la continuité d'exploitation, les résultats montrent que ce
type de réserve affecte la décision d'octroi de crédit
chez le banquier, en effet, 89.1 %des participants accordent rarement ou
n'accordent pas de crédit si cette réserve est émise par
l'auditeur.
Conclusion :
Ainsi, on peut affirmer selon les données
présentées que le rapport de l'auditeur externe n'a pas un
rôle primordial dans la prise de décision pour les banquiers.
90 Manita Riadh, op, cit, p 135.
Les différents chercheurs dans résultent qu'il y a
d'autres sources d'information plus importantes pour les banquiers que celui du
rapport d'audit.
En effet, la relation banque- client et la
notoriété de l'entreprise demanderesse de crédit sont plus
importantes chez le banquier que celle de rapport d'audit malgré qu'il
contienne des réserves sur les états financiers.
Cependant, restent toujours les réserves émises par
l'auditeur sur la continuité d'exploitation le seul type de
réserve qui affecte directement la décision d'octroi des
crédits bancaires.
COCLUSION DE DEUXIÈME PARTIE
L'auditeur externe applique une démarche
particulière dans la formulation de son opinion, c'est ainsi que cette
démarche à un grand rôle dans la formulation d'une opinion
motivée qui aide à mesurer la certitude et la
régularité des états financiers.
En effet, les conflits d'intérêts qui se trouvent
dans une entreprise peuvent provoquer des problèmes d'agence, parmi les
solutions de ces problèmes apparaît ainsi le rapport d'audit comme
l'une d'elles qui sert à minimiser ses conflits et présenter une
image fidèle sur la situation de l'entreprise.
Outre, le rapport de l'auditeur externe joue aussi un rôle
dans l'aide à la décision lors de l'octroi d'un crédit
bancaire.
Certes, l'existence d'autres sources, qui aident le banquier
à prendre la décision adéquate, minimise la prise en
compte du rapport d'audit en premier rang lors de l'indication des
réserves émises par l'auditeur pouvant affecter la
décision du banquier.
Cependant, en ce qui concerne les réserves émises
sur la continuité d'exploitation, la place de l'opinion de l'auditeur
externe apparaît très importante.
C'est ici qu'on constate l'utilité du rapport de
l'auditeur externe malgré qu'il existe d'autres sources favorisant la
résolution des conflits et la prise de décision.
CONCLUSION GÉNÉRALE
Le rapport d'audit est considéré comme un moyen
important dans la communication financière entre les différents
utilisateurs des états financiers.
En effet, la certitude que procure l'auditeur et l'obligation
légale d'auditer les états financiers favorisent que ce rapport
joue un rôle primordial dans la garantie de régularité et
la sincérité des états financiers.
En premier lieu, il est utilisé par les actionnaires et
les dirigeants comme un indicateur sur l'efficacité et l'efficience des
décisions des dirigeants ainsi qu'entre les actionnaires et les
créanciers, c'est dans ce cadre qu'on parle de la demande de rapport de
l'auditeur comme solution aux problèmes d'agence.
En deuxième lieu, le rapport d'audit peut être
considéré l'un des principaux sources d'informations par les
banquiers lors de la décision d'octroyer un crédit malgré
qu'il y a d'autres sources, qu'elles montrent les études empiriques
intéressantes de ce point d'intérêt, qui ont un grand
pouvoir sur la décision du banquier, cependant, lors de l'existence des
réserves émises par l'auditeur externe, cette opinion peut
être considéré très importante et occupe ainsi le
premier rang parmi les sources utilisées par le banquier pour prendre la
décision exacte.
Certes, le rôle que joue le rapport de l'auditeur
externe dans la résolution des conflits d'intérêts et
l'aide à la décision montre la place importante de l'opinion de
l'auditeur chez les différents utilisateurs.
A cet égard, en cas d'existence d'une faute dans cette
opinion causant des dommages à leur utilisateur, la loi peut engager
ainsi la responsabilité pénale et civile de l'auditeur externe
s'il y a les conditions nécessaires.
C'set pour cette raison que l'auditeur externe suivre une
démarche bien particulière dans la formulation de son opinion
afin de minimiser les risques possibles liés à l'exécution
d'une telle mission.
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