Diversification des exportations au Bénin : Outils de mesure, déterminants et impact sur la croissance.( Télécharger le fichier original )par Bignon S. BATONON UAC/ENEAM - DTS 2007 |
Années EXPORTATIONS DU BENIN Figure 3 : Graphe illustrant l'évolution des exportations des pays membres de l'UEMOA
1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 Années
b- Obstacles au développement des exportations nationales : Plusieurs obstacles bloquent le développement des exportations du Bénin. On peut citer d'une part la mauvaise gestion des filières agricoles et le faible niveau d'industrialisation du pays qui ne permet pas aux pays de produire les biens finis exportables. Par ailleurs, la non maîtrise du secteur informel et la faiblesse du commerce intra régional constituent autant d'obstacles qui freinent le développement des exportations nationales. C'est souvent le cas des échanges, avec le voisin nigérian, dont une bonne partie se retrouve dans l'informel. De même, le faible niveau de mécanisation de l'agriculture ne permettant pas de produire à grande échelle et la non régularité de la production sont également des freins au développement des exportations au Bénin. Aussi, l'insuffisance de projets de promotion des produits d'exportations constitue un problème pour le développement des exportations nationales. L'inexistence des structures de recherche des marchés pour les produits exportés ou potentiellement exportables et la qualité des produits qui ne respectent pas toujours les normes internationales ainsi que la non compétitivité des produits à l'exportation dû aux coûts encore élevés de la production sont autant d'obstacles qui freinent le développement des exportations au Bénin. Par ailleurs, il existe au Bénin un certain nombre de structures d'appui aux exportateurs, certaines de caractère public ou semi-public (CBCE, OBOPAF, CEBENOR, CPI) et d'autres du secteur privé (CCIB, ADEX, C.N.EX) qui ont toutes comme mandat de fournir des prestations aux opérateurs privés. Pourtant, très peu d'exportateurs utilisent ces prestations. Ceci est dû à la fois au nombre très limité de véritables exportateurs béninois, et au fait que les prestations fournies ne correspondent pas toujours à leurs besoins. En outre, la plupart de ces structures n'ont pas les ressources et l'expertise suffisantes pour accomplir leurs mandats et responsabilités, lesquels se chevauchent pour la plupart des structures. D'autre part, la diffusion de l'information commerciale est limitée. Pourtant, le besoin d'appui efficace est réel, compte tenu de l'absence d'une vraie communauté exportatrice dans le secteur formel et des entrepreneurs prêts à prendre certains risques pour établir des relations commerciales régulières avec les marchés internationaux. 2-3- Partenaires commerciaux à l'exportation.Les principaux clients du Bénin ont varié durant la période de 1960 à 2002. Dans les années 60, le Bénin exportait vers les pays comme la France, l'Italie, les Pays-Bas, l'Allemagne et le royaume Uni. Les années 80 ont vu par ailleurs les Etats-Unis, le Taiwan, le Portugal et le Singapour devenir les principaux clients du Bénin. Entre 1992 et 1999, le Brésil a occupé la première place des clients du Bénin avec 16,4% des produits exportés, suivi du Maroc à 7,2% et du Nigeria. A partir de 2000, le premier principal client du Bénin est l'Inde avec 31,5% des exportations totales en 2000 et respectivement 29,9% et 17,6% en 2001 et en 2002. La part des exportations vers les pays de la sous région reste encore très faible. L'analyse par zone économique nous donne les partenaires commerciaux suivants : - Dans la zone UEMOA, il est noté une hausse du niveau des échanges. Les échanges du Bénin à destination de cette zone sont passés d'une valeur de 13,2 milliards en 2003 à 21,9 milliards en 2004, soit un accroissement de 39,7%. Le Niger vient en tête suivi du Togo, du Mali, du Burkina - Faso et du Sénégal. - Dans la zone CEDEAO, la même tendance est observée. En effet, le niveau des échanges au cours de l'année 2004 a
augmenté de 9,4 milliards Les principaux clients sont le Portugal, l'Italie, le Danemark, la France et le Royaume-Uni.4 2.4- Evolution et obstacles de la diversification des exportations au Bénina- Evolution de la diversification des exportationsTrès tôt branchés sur le commerce international (dès le XVIIe siècle), les entités territoriales du midi et du septentrion de la future colonie du Dahomey, le Dahomey et le Bénin, ont de tout temps participé aux échanges mondiaux. La structure des exportations d'un pays renseigne sur la composition des produits vendus à l'étranger, sur la répartition géographique des clients et sur le niveau de développement atteint par une économie ainsi que sur les orientations commerciales du pays. Le présent paragraphe entend étudier, l'évolution de la structure des exportations du Dahomey- Bénin pour y repérer et expliquer les changements et les permanences au regard des contraintes du marché extérieur et de la politique nationale. A l'image du commerce extérieur du pays, l'exportation du Bénin est extravertie et basée sur les produits d'une seule culture de rente : hier le palmier à huile (1890-1975), aujourd'hui le coton (depuis les années 80). Sauf l'exception que représente la présence du pétrole dans nos exportations au cours des années 80 et début 90, l'essentiel des produits exportés sont d'origine agricole et ces matières premières ne subissent qu'une semi- transformation locale visant à rendre leur transport vers l'extérieur plus aisé ; ceci explique l'atrophie du secteur industriel principalement caractérisé, depuis la colonisation (1894), par des huileries et des usines d'égrenage à faible valeur ajoutée. A partir de 1937, sa structure était devenue presque stationnaire avant de connaître une remontée après la seconde guerre mondiale en raison de la croissance exceptionnelle des besoins en provenance du Dahomey (huile de palme, coton, arachide, café, autres). Du fait des effets de la guerre, le volume des exportations quant à lui avait atteint le pic en 1936 4 Source : Rapport 2004 sur le commerce extérieur malgré une croissance entrecoupée par des baisses liées non seulement aux aléas climatiques mais aussi aux crises économiques. Durant la période coloniale, le Dahomey s'était spécialisé dans la fourniture des produits de palmiers à huile au sein de l'ensemble de l'AOF. Ces produits constituèrent durant toute cette période et même au-delà, entre 83% et 90% du total des exportations. Les 10% ou 15% restants étaient constitués de produits d'appoints à savoir : arachide, coprah, coton, kapok, ricin, karité et café. Avec le pétrole brut à partir de 1983, les exportations ont dépassé 200 000 tonnes avant de revenir à leur niveau habituel entre 1983 et 1993 suite à la crise économique de 1989. C'est avec la dévaluation du franc CFA intervenue le 11 janvier 1994 que les quantités exportées ont connu une remontée pour atteindre un niveau légèrement inférieur à celui des années 1983- 1988. Par ailleurs, au titre des changements, il y a la substitution des huiles de palme par le coton, la réduction de la gamme des produits exportés et la réexportation de certains produits importés. A la différence des Pays émergents d'Asie, qui à la faveur de la mondialisation sont devenus des exportateurs de biens manufacturés et de services, la structure des exportations du Bénin obéit toujours au schéma classique défini par la Division Internationale de Travail (DIT) au XIXe siècle, à savoir la spécialisation des nations d'Outre- mer dans la fourniture d'un ou de deux produits bruts du secteur primaire au commerce international tandis que l'Occident ( y compris les Etats-Unis) garde le monopole de l'usine, de la finance et du laboratoire ( recherche scientifique) à l'échelle mondiale. En 1993, les exportations avaient connu une baisse en valeur de 37,2% par rapport à 1932. La valeur globale des exportations à partir de 1960 a connu une évolution entrecoupée par des chutes avec néanmoins, une structure à la hausse au cours des années 1960- 1998. Sur cette même période, les exportations ont amorcé une chute à partir de 1986 et ont atteint le niveau le plus bas en 1992 avant de connaître une reprise jusqu'en 2001. Quant aux quantités exportées, elles restent inférieures à 200 000 tonnes sur toute la période de 1960-1982. Le Bénin exporte aussi de l'arachide quoique de qualité médiocre, mais qui n'est pas très compétitif sur le marché mondial. Ces dernières cinq (05) années, le coton représentait plus de 85.5%5 des exportations agricoles, et 78% des exportations totales du pays. Le Bénin a recommencé à exporter de l'huile de palmier, de noix de cajou et un petit peu de beurre de karité. Il tente aussi une promotion du manioc, du maïs, de fruits divers mais aussi des productions maraîchères, qui sont depuis longtemps déjà très autoconsommées tandis que les exportations de crevettes de lagunes sont en train de monter. Le Bénin exporte également du poisson séché ou fumé. Les mesures visant la diversification de l'économie béninoise se poursuivent et elles portent sur la promotion des filières comme l'anacarde, le karité, l'ananas, le manioc et l'igname. b- Obstacles à la diversification des exportationsLa diversification des exportations rencontre beaucoup d'obstacles parmi lesquels l'extrême pauvreté de la population combinée à l'accès difficile au financement de l'agriculture. L'absence d'un cadre juridique bien défini rend l'accès au crédit problématique. Ces difficultés s'expliquent aussi par le défaut de garanti valide, ce qui n'est pas le cas pour la production du coton pour laquelle l'Etat offre une certaine protection aux producteurs qui s'y mettent. Les paysans ont donc plus de facilité à s'exercer dans la filière cotonnière. On pourra aussi mettre l'accent sur les difficultés liées aux aléas climatiques, la nature et la rentabilité des sols qui conditionnent le choix de culture à adopter. Il y a aussi le problème de manque de spécialisation selon les dotations naturelles des régions. Tous les paysans sont tentés de produire du coton vu les conditions relativement attrayantes de cette filière. La diversification est également liée aux problèmes fonciers que rencontrent les producteurs. Ils n'arrivent toujours pas à trouver l'espace nécessaire pour produire. On pourra aussi mettre l'accent sur l'absence de partenariat entre les secteurs privé et public. C'est aux forces du marché qu'il revient de s'occuper de 5 Données de l'INSAE l'investissement, mais celui-ci ne se manifestera que si le secteur public crée un environnement favorable sous forme d'infrastructures et de services publics, d'appui aux entrepreneurs et aux agriculteurs, et d'attrayantes incitations à l'investissement. Malheureusement, ces conditions ne sont pas réunies au Bénin. Par ailleurs, le monde rural est dominé par de petits exploitants. Ces derniers ne peuvent prospérer que s'il existe certains biens publics essentiels, à savoir les infrastructures ainsi que des connaissances sur les techniques de production, le contrôle de la qualité et les marchés étrangers. L'assistance technique aux producteurs est insuffisante. L'assistance fournie par le Gouvernement a été réduite à la suite des coupures budgétaires et elle n'a été que partiellement compensée par le PADSE et certaines ONG, ce qui a eu une incidence négative sur le contrôle de la qualité et la productivité. Les intrants tels que les engrais et les insecticides ne sont pas facilement disponibles. Par ailleurs, les marchés financiers n'accordent pas de crédit de fonds de roulement aux producteurs. Ces derniers doivent payer les intrants au comptant ou contracter des prêts à des taux d'intérêt usuriers auprès des grossistes et des acheteurs. De même, la commercialisation est désorganisée et se fait au petit bonheur. En outre, les producteurs négocient en position de faiblesse, en raison de leur manque d'information et d'organisation. Il n'existe aucune organisation défendant les intérêts des producteurs. Entre les planteurs et les grandes entreprises de commercialisation des noix de cajou, une variété d'intermédiaires non réglementés qui opèrent de manière désorganisée. D'après une étude récente (INRAB-PAPA 2004), les producteurs ont des marges de profit nettement inférieures à celles des acheteurs. Tout porte à croire que les acheteurs étrangers agissent comme d'efficaces monopsonistes et usent de leur influence politique pour limiter la concurrence, en fixant des prix abusifs et en faisant jouer leurs relations politiques. Cette diversification se heurte à beaucoup d'autres difficultés qui l'empêchent d'être effective. Le constat qui se dégage est l'absence d'une mise en oeuvre effective de réformes pouvant favoriser les exportations et leur diversification. Le Projet d'Appui au Développement du Secteur Privé (PADSP), qui vise en partie la création de nouvelles filières d'exportation est un bon point de départ, mais il a accusé des retards considérables dans son exécution avec peu de résultats tangibles à ce jour. Dans le même temps, le Bénin reste très vulnérable aux changements de politique commerciale du Nigeria. Selon les statistiques officielles en matière d'exportation, le Nigeria représente environ 53% des échanges du Bénin avec l'ensemble des pays de la CEDEAO. Quand on sait que dans les échanges avec le Nigeria, la plus grande partie est informelle et que les chiffres officiels sous- estiment les échanges effectifs, on comprend alors à quel point la politique commerciale de ce pays est dépendante du Nigeria. D'après une étude du LARES (2004), le nombre de produits interdits d'importation au Nigeria est passé d'une trentaine en 1986, à plus d'une cinquantaine en février 2003. Depuis 1995, le Bénin a libéralisé un marché qui jusque-là était dominé à tous les stades par la SONAPRA. Des usines d'égrenage privées ont été autorisées, et des compagnies privées contrôlent aujourd'hui près de 50% de la capacité de production. On s'est rapidement rendu compte que la libération par elle-même était insuffisante et que des mécanismes institutionnels d'appui aux marchés étaient nécessaires pour fournir des biens publics, telle l'infrastructure, disséminer l'information et mettre en application les contrats. Il était évident que la transition d'un système de marchés contrôlés par l'état vers un système de marchés décentralisés était difficile et devait se faire par phases. La gravité des difficultés de cette transition met en péril le bon fonctionnement du secteur. Ces difficultés ont certainement été aggravées par l'affaissement des cours mondiaux jusqu'à récemment. Par ailleurs, les prix sont toujours partiellement fixés et le Gouvernement conserve un rôle important, de sorte que le système actuel est loin de représenter un marché libre. La privatisation de la SONAPRA elle-même a été prévue à de nombreuses reprises, mais toujours retardée. Les difficultés tel que le retard dans les paiements aux paysans, les politiques de prix qui ne tiennent pas toujours compte des problèmes que connaissent les producteurs , le mauvais partage de responsabilités entre les secteurs public et privé, la mauvaise gestion de certains des nouveaux organismes, la crainte de voir l'anarchie s'emparer du secteur si ces problèmes ne sont pas abordés sont autant de problèmes qui ne favorisent l'esprit d'initiative des nouveaux paysans ou des paysans qui veulent investir pour diversifier. Un point positif à noter toutefois est la relance du processus de privatisation de la SONAPRA, après plusieurs mois de confusion. Ceci devrait favoriser la libéralisation et donc la promotion des autres produits. Ces problèmes ne laissent pas indifférents les dirigeants béninois qui ont depuis plusieurs années reconnu l'importance de diversifier les exportations, lesquelles sont encore fortement dominées par le coton, qui représente environ 60 à 80% des exportations de marchandises. TROISIEME CHAPITREAnalyse des déterminants de la diversification des exportations SOMMAIRE Paragraphe 1 : Présentation des variables et construction du modèle...35 Paragraphe 2 : Présentation et interprétation des résultats 45 Paragraphe 1 : Présentation des variables et construction du modèle. 1.1- Variables du modèle : L'indice de diversification : L'indice de diversification retenu est l'indice d'entropie. Il est calculé avec les données relatives aux exportations sur la période de 1979 à 2006. L'investissement : Selon certains auteurs, l'investissement est un déterminant très important de la croissance économique. La formation brute de capital jadis appelée investissement domestique brut concerne les dépenses effectuées dans le but d'une augmentation des actifs fixes de l'économie auxquelles on ajoute le changement net des inventaires. Les actifs fixes comportent les améliorations au niveau foncier (clôtures, construction des fossés, les eaux drainées etc.), les plantes, les machines et les équipements achetés. Elle prend également en compte la construction des routes, des chemins de fer, des bâtiments comme les écoles, les hôpitaux et les buildings à caractère industriel ou commercial. Il y a lieu de noter que, dans ce modèle empirique, c'est la formation brute de capital fixe qui a été choisie comme le déterminant essentiel de la diversification, par opposition aux intrants distincts que sont l'investissement public et l'investissement privé. Le PIB par habitant : Le PIB par habitant ou PIB par tête est un indicateur de revenu qui permet de mesurer le niveau de vie de la population. Indice du taux de change effectif réel : L'indice du taux de change effectif réel d'une monnaie est mesuré par l'indice du taux de change effectif nominal (Le taux de change effectif nominal d'une monnaie se mesure généralement par l'évolution moyenne pondérée des cours de change bilatéraux de cette monnaie vis-à-vis de chacune des monnaies du groupe de pays avec lesquels une comparaison est effectuée) de cette monnaie, multiplié par un indice de l'inflation relative enregistrée dans l'économie considérée par rapport au groupe d'économies retenu pour effectuer ces calculs. Encadré 1 : principe de calcul du taux de change Calcul du taux de change effectif réel TCERt TCENt = P d P w ç i :L'indice des prix à la consommation des partenaires étrangers calculé comme une moyenne des indices des prix à la consommation de chacun des partenaires pondérés par leur part moyenne dans le commerce extérieur du Benin. Pd: indice des prix domestiques. TCENt = ? E it ç i w i çi n = n ; 1 ? = ? w i i = 1 i = 1 P w çi Ouverture commerciale : L'ouverture sert à mesurer le degré d'ouverture internationale. Il mesure donc la part des échanges dans le PIB d'un pays. 1.2- Signes attendus des différentes variables
1.3- Précautions préalables
Etape 3 : Cette étape ne doit être appliquée que si la tendance et la constante ne sont pas significatives. On estime le modèle 1 et on commence le test - Si l'on accepte l'hypothèse nulle, Xt est non stationnaire. Dans ce cas, il faut différencier la série et recommencer la procédure sur la série différenciée. - Si l'on rejette Ho, Xt est stationnaire et la procédure s'arrête. On peut directement travailler sur la série. b- La cointégration Les études empiriques en macroéconomie impliquent presque toujours des variables non stationnaires ou qui suivent une tendance (revenu et consommation). La théorie de la cointégration permet de préciser les conditions dans lesquelles il est légitime de travailler sur de telles séries. L'analyse de la cointégration permet en effet d'identifier clairement la relation véritable entre deux variables en recherchant l'existence d'un vecteur de cointégration et en éliminant son effet, le cas échéant. Selon Haudeville (1996), on parle de cointégration de séries Xt et Yt non stationnaires si leur combinaison linéaire est stationnaire. Conditions de cointégration : Deux séries Xt et Yt sont dites cointégrées si les deux conditions suivantes sont vérifiées : - Elles sont affectées d'une tendance stochastique de même ordre d'intégration d, - Une combinaison linéaire de cette série permet de se ramener à une série d'ordre d'intégration inférieur. Soit : Xt '-> I (d) et Yt '-> I (d) tel que á Xt + â Yt '-> I (d-b) avec d = b = 0. On note : Xt.Yt '-> CI (d, b) où [á, â] est le vecteur de cointégration. Dans le cas général à k variables, on a : X1t '-j> I (d) X2t '-j> I (d) on note Xt = [X1t X2t ... Xkt]... Xkt '-j> I (d) S'il existe un vecteur de cointégration OE = [OE1 OE2 ... OEk] de dimension (k, 1) tel que OEXt '-j> I (d-b), alors les k variables sont cointégrées et le vecteur de cointégration est OE. On note que Xt '-j> CI (d, b) avec b>0. c- Le modèle à correction d'erreurs Lorsque des séries sont non stationnaires et cointégrées, il convient d'estimer leurs relations au travers d'un modèle (ECM : Error Correction Model). Engel et Granger (1987) ont démontré que toutes les séries cointégrées peuvent être représentées par un ECM. Lorsqu'on a décelé que les séries Xt et Yt sont I (1), il faut donc faire le test proposé par Granger et Engel avant d'établir la relation entre Xt et Yt. Ce test se fait en deux étapes : 1ère étape : On fait la régression de Y sur X et on récupère le résidu û 2ème étape : On fait le test de racine unitaire sur û Si û est stationnaire, alors la relation est bonne. (Cela n'augure pas d'un modèle à correction d'erreur). Si û n'est pas stationnaire, on fait la régression Äy = â 0+ â 1 Ä x et on montre que R2 = 0 et DW = 2. On dit alors que la relation Äy = â 0 + â 1 Ä x est une relation trompeuse. Si l'on passe le test de Granger- Engel avec succès, alors la relation y 0 1 x ~ = â ~ + â ~n'est pas suffisante pour prendre des décisions. Il faut faire ce qu'on appelle le modèle à correction d'erreurs car
cette relation signifie seulement que Y entre Y et X. L'erreur û est appelée erreur de long terme ou erreur d'équilibre. Cependant, l'une des séries peut s'écarter de cet équilibre. On parle de dynamique à court terme. C'est la modélisation de cet équilibre à court terme qui constitue le modèle à correction d'erreurs. 1ère étape : On réalise un MCO de l'équation y 0 1 x ~ = â ~ + â ~ 2ème étape : On récupère le résidu û et on génère le résidu ût-1. On réalise la régression Äy = á ~ 0+ á ~ 1 Ä x + á2ìt -1 + å t avec å t - f BB 3ème étape : On regarde le
t-student associé à á2 et son signe. Si
á2 < 0 et Ä y = á ~ 0+ á ~ 1 Ä x +á 2 ì t -1 + åt avec å t - f BB est appelée dynamique de court terme et á2 est appelé coefficient de rappel. La variation de Y entre deux périodes est affectée non seulement par la variation de X mais aussi par un choc de la période précédente. Lorsque á2 < 0 et statistiquement significatif, alors á2 est la force qu'il faut exercer sur le choc Pt-1 pour ramener X et Y en équilibre. Le test de stationnarités de Dickey-Fuller Augmenté (ADF) appliquées sur les différentes séries nous donne les résultats suivants : Tableau 1: Résultats du test de la stationnarité
Source : Données de l'INSAE sur les exportations de 1979 à 2006
Tableau2: Matrice variance-covariance des vari ables
De ce corrélation entre absenc e de multi tte matric e de corrélation, les différentes variables sont colinéarité entre les différente il ressort que les
coefficients de la diversification. Tableau 3: Résultats du test de Farrar Glauber
Source : Données de l'INSAE sur les exportations de 1979 à 2006 1-5. Test de cointégration sur les séries:
La synthèse du test de racine unitaire sur le résidu est présentée dans le tableau suivant : Tableau 4 : Résultats du test de ADF sur le résidu
Source : Données de l'INSAE sur les exportations de 1979 à 2006 Le test a révélé l'absence de racine unitaire dans la série des résidus. La probabilité associée à la statistique de Dickey-Fuller étant inférieure à 5%, on conclut que le résidu de la relation de long terme est donc stationnaire. Il y a bien cointégration entre les variables du modèle. Paragraphe 2 : Présentation et interprétation des résultats.2.1- Présentation des résultats d'estimation L'hypothèse de risque de cointégration a été mise en évidence dans le paragraphe précédent. Nous appliquerons donc la méthode de Granger - Engel mentionnée dans la méthodologie pour estimer le modèle à correction d'erreur. a- Estimation de la relation de long terme L'estimation du modèle nous donne les résultats suivants obtenus à partir du logiciel Eviews. Tableau 5 : Résultats de l'estimation du modèle de long terme
(Les détails de l'estimation sont en annexe 4) La relation de long terme se présente comme suit : ENTt =0.193233 -1.183768LPIB_HBTt
- 1.622488LFBCFt -0.001528TCERt
- Où la variable indicatrice D94 représente la dévaluation du franc CFA en 1994. Validation statistique du modèle de long terme La validation statistique du modèle passe par l'analyse de la significativité des coefficients et de la qualité des résidus. i. Test de Student Les p-value des variables LFBCF et LPIB_HBT sont inférieures à 5%, donc ces variables sont significatives au seuil de 5%. Quant au taux de change effectif réel, sa p-value est supérieure à 5%. Cette variable n'est pas significative au seuil de 5%. ii. Test de Fisher Pour étudier la significativité globale du modèle, on appliquera le test de Fisher. Ce test permet de voir si au moins une des variables explicatives du modèle explique la diversification des exportations. Le modèle de long terme est globalement significatif puisque la probabilité de Fisher (0.00000dans le long terme) obtenue est inférieure à 5%. iii. Test de normalité des résidus Ici on applique le test de normalité de Jarque Bera dont l'hypothèse nulle est celle de normalité des résidus. La règle de décision consiste à accepter cette hypothèse si la statistique de Jarque Bera JB est inférieure à 5.99. Ici, la statistique de Jarque Bera est égale à 3,188. Les résidus du modèle sont donc normaux. Cela s'illustre plus aisément par le graphe ci-après : -0.8 -0.6 -0.4 -0.2 0.0 0.2 0.4 Figure 4 : Courbe de normalité de J arque Bera 6 4 2 5 3 0 1 Series: Residuals Sample 1979 2006 Observations 28 Mean -3.17E-17 Median 0.021572 Maximum 0.468586 Minimum -0.891438 Std. Dev. 0.311337 Skewness -0.765120 Kurtosis 3.625560 Jarque-Bera 3.188451 iv. Test d'hétéroscédasticité des erreurs : Pour étudier l'hétéroscédasticité des résidus, on applique le test de white dont les hypothèses sont les suivantes : H0 : Modèle homoscédastique H1 : Modèle hétéroscédastique Il s'agira aussi d'accepter l'hypothèse nulle Ho (hypothèse d'homoscédasticité) si la probabilité est supérieure à 5%. Ici, la probabilité est égale à 0.455 893 (voir annexe 5-a). Les résidus sont homoscédastiques.
Pour étudier la stabilité du modèle, on applique le test de Cusum qui permet de détecter les instabilités structurelles. Ici, la courbe ne coupe pas le corridor, alors le modèle est structurellement stable (voir annexe 5-c). Le résidu issu de ce modèle (LT) est stationnaire, on peut alors l'intégrer dans la dynamique de court terme tout en le retardant d'une année. b- Estimation de la relation de court terme Tableau 6: Résultats d'estimation du modèle de court terme
(Les détails de l'estimation sont en annexe 6) La relation de court terme se présente comme suit : ENT1t = -1.230976 LPIB_HBT1t
0.830960LFBCF1t -0.001892TCER1t
- Où les variables ENT1, LPIB_HBT1, LFBCF1, TCER1 sont les différences premières respectives des variables ENT, LPIB_HBT , LFBCF, TCER et les variables D80 et D84 marquent la détérioration continue des termes de l'échange et l'impact négatif du ralentissement de la croissance économique dans les pays voisins (Nigeria, Niger). Validation statistique du modèle de court terme
Figure 5 : Courbe de normalité de Jarque Bera Series: Residuals Sample 1980 2006 Observations 27
-0.4 -0.2 0.0 0.2 0.4
L'application du test de Cusum montre que la courbe ne coupe pas le corridor, alors le modèle est structurellement stable (voir annexe 5-c). Le coefficient (terme de rappel) de la variable RSD (-1) est bien significativement négatif, la représentation à correction d'erreur est alors valide. 2.2- Interprétation des résultats d'estimationPour étudier les déterminants de la diversification, nous procédons donc à l'interprétation des résultats obtenus dans les 2 modèles (long terme et court terme) pour les différentes séries étudiées afin de juger de la conformité des résultats avec la théorie économique. Lorsqu'on se place dans le long terme les résultats montrent que les variables explicatives retenues, à savoir le PIB_HBT, le TCER et le FBCF expliquent 77% du comportement de l'indice de diversification sur la période de l'étude et ceci s'élève à 83% pour la dynamique de court terme dans laquelle apparaît la série OUV_CCIAL. Tous les coefficients estimés présentent des signes attendus sauf celui du PIB_HBT. Le revenu par habitant Le test de student nous montre que le revenu par tête est significatif sur le court et le long terme mais est corrélé négativement avec l'indice de diversification. En d'autres termes un accroissement du revenu par tête implique une perte de diversification pour l'économie béninoise. Ce résultat est contre intuitif selon la théorie. Ceci pourrait être une conséquence du fait que depuis longtemps l'économie béninoise est essentiellement basée sur la production du coton. Lorsque le revenu par tête augmente, cela se traduit par une ruée vers la production du coton, c'est-à-dire le secteur qui se porte déjà bien. La forte contribution de la filière cotonnière à la production nationale, l'implication de l'état dans ce domaine et l'existence de débouchés pour la récolte sont tant de raisons qui attirent les producteurs. Ceci s'explique par le fait que les producteurs béninois du fait de la pauvreté et de toutes les difficultés quotidiennes rencontrées, préfèrent prendre le moins de risque possible et produisent ce qu'ils sont plus ou moins surs de vendre. Cela explique une concentration de l'économie malgré l'accroissement de la richesse par tête. Plusieurs produits sont délaissés en faveur de la production cotonnière baissant ainsi le niveau de diversification des exportations béninoises. Le résultat peut être aussi interprété dans le long terme par une certaine spécialisation qui se justifie par la non compétitivité de certains produits exportés. Le nombre de produits exportés diminuant en dépit de l'évolution du revenu, on assiste à cette nature de relation entre les deux variables. L'investissement Dans le modèle de long terme l'investissement est significatif au seuil de 5% et a un impact positif sur la diversification. Ceci est pareil dans le modèle de court terme sauf qu'à ce niveau la variable n'est pas significative à 5% et perd ainsi dans ce modèle un peu son pouvoir explicatif. Les résultats du test de student montrent alors que la diversification s'explique mieux par les effets à long terme de l'investissement. Ce qui est logique vu le délai qui existe entre le moment où l'on investit et celui où l'on ressent ses effets. En observant les élasticités on remarque aussi que dans le long terme l'influence de l'investissement est plus importante que dans le court terme. Dans le long terme une augmentation de 1% fait croître l'indice d'entropie de 1.622488% alors que dans le court terme pour la même variation de l'investissement l'indice d'entropie n'augmente que de 0.830960%. En somme on peut dire que la diversification augmente à mesure que les investissements croissent. La formation brute de capital fixe est vitale pour la diversification des exportations au Bénin. Lorsque les gens prennent de plus en plus des décisions d'investissement cela se présente en faveur de la diversification ; soit dans les exportations de nouveaux produits ou dans une importance accrue pour des produits jusque là marginalisés dans l'exportation. Le taux de change effectif réel Le taux de change effectif réel est corrélé négativement avec l'indice de diversification mais n'a, dans aucun des deux modèles, un pouvoir explicatif considérable. Ceci pourrait s'expliquer par le fait que le Bénin dispose d'un système monétaire fixe par rapport à l'euro et la majorité des exportations du Bénin se font avec les pays européens. Cette variable n'influence donc pas de façon considérable la diversification des exportations. L'ouverture commerciale Variable importante du commerce extérieur, l'ouverture commerciale s'explique dans notre modèle de court terme. L'ouverture commerciale est significative et corrélée positivement avec l'indice de diversification. Ainsi l'accroissement des échanges extérieurs a un impact positif sur la diversification. Ceci pourrait s'expliquer les récents changements dans la politique du gouvernement qui encourage les exportations et donc la production locale. Les producteurs produisent plus et varient la gamme de leurs produits dans le but de s'offrir plus de possibilités de vente profitant ainsi de l'environnement favorable aux échanges extérieurs. Cependant, au vu de son coefficient on peut dire que l'influence de cette variable est faible et pourrait se justifier par le fait que les échanges extérieurs dépendent plus de la valeur des produits exportés alors que l'indice d'entropie dépend plutôt du nombre de produits exportés. Son influence est certes positive mais légère. Les variables indicatrices D80, D84 sont des variables indicatrices introduites afin de capter l'effet de la détérioration continue des termes de l'échange sur la période 80 à 84. Ces deux variables indicatrices sont significatives et sont négativement corrélées avec la diversification des exportations. On peut donc conclure que la détérioration des termes de l'échange a un impact négatif sur la diversification. QUATRIEMEImpact de la diversification sur la croissance économique SOMMAIRE Paragraphe 1 : Présentation du modèle 54 Paragraphe 2 : Présentation et interprétation des résultats 55 Paragraphe 3 : Quelques simulations 58 Paragraphe 1 : Présentation du modèle1.1-Formulation du modèle et signes attendus A la lumière du cadre de référence et de la théorie économique, la formulation du modèle part nécessairement d'une fonction de production de type CobbDouglas qui exprime la production en fonction du volume de travail et du capital. PIB = Aká Lâ avec PIB= Produit Intérieur Brut ; K = capital, L = travail et (á et â sont les élasticités de la production aux différents facteurs de production). á + â=1. Dans cette forme fonctionnelle, A représente le facteur de technologie. Pour étudier l'impact de la diversification des exportations sur le PIB, il a été retenu les variables FBCF, OG qui sont des variables qui peuvent agir sur le facteur de technologie. La variable FBCF a été choisie pour son influence reconnue sur la production de toute économie et l'indice d'entropie compte tenu des objectifs du modèle. En effet, il a été dit plus haut, l'indice d'Entropie est l'indice permettant de mesurer la diversification des exportations et si la diversification est bien pensée elle favorise la croissance économique. De même, il a été mentionné que l'investissement est un déterminant très important de la diversification. Il devrait alors ressortir des résultats une corrélation positive entre le revenu et les deux variables choisies. Le modèle originel se présente comme suit : Pibt = áe â1OG (ENT) â2 (FBCF) â3 Pour une bonne analyse en termes d'élasticité de la croissance économique en fonction de chacune de variables explicatives retenues, la forme log-log du modèle originel sera utilisée et se présente comme suit : Lpibt = c + â1ENTt + â2 LFBCFt + åt Avec L la fonction logarithme. 1.2- Etude de la stationnarité des sériesNous appliquerons le test de Dickey-Fuller Augmenté (ADF) aux différentes séries. Les résultats de ces tests se résument dans le tableau suivant : Tableau 7: Résultats du test d'ADF sur les variables
1.3- Test de cointégration sur les séries Les résultats du test sur les séries étudiées révèlent qu'il n'y a pas cointégration entre ces séries (voir annexe 8). Paragraphe 2 : Présentation et interprétation des résultats2.1- Présentation des résultats d'estimation L'hypothèse de risque de cointégration n'a pas été mise en évidence dans le paragraphe précédent. Nous estimons donc le modèle par les Moindres carrés ordinaires. Tableau 8: Résultats de l'estimation du modèle
(Voir les résultats dans l'annexe 9) Le modèle se présente comme suit : LPIB1t = 0.063829+0.024992ENT1t +0.050686LFBCF1t
-0.094491D90 -0.036386 Où les variables LPIB1, ENT1 et LFBCF1 sont les différences premières respectives des variables LPIB, ENT, LFBCF et les variables indicatrices D90 et D94 représentent respectivement l'amorce du redressement économique dans un contexte de renouveau démocratique et la modification de la parité du franc CFA. Validation statistique du modèle : La validation statistique du modèle passe par l'analyse de la significativité des coefficients et de la qualité des résidus.
La statistique de Jarque-Bera JB est inférieure à 5.99. On accepte alors l'hypothèse de normalité au seuil de 5%. Figure 6 : Graphe de normalité des résidus Series: Residuals Sample 1980 2006 Observations 27 Mean -3.34E-18 Median 0.001088 Maximum 0.022551 Minimum -0.034456 Std. Dev. 0.012174 Skewness -0.700263 Kurtosis 3.901723 Jarque-Bera 3.121399 8 7 6 5 4 3 2 1 0 -0.02 0.00 0.02
La statistique de Durbin - Watson DW=1.889973, .On ne peut donc pas conclure de l'autocorrelation des erreurs. On applique le LM-test (test de BreushGodfrey) pour confirmer si les erreurs sont non-autocorrelées. La probabilité est supérieure à 5%, (la probabilité est égale à 0,99558) alors les résidus sont non autocorrélés (voir résultat en annexe 10-b). 2.2- Interprétation des résultats d'estimationLe résultat des estimations montre que les variables retenues à savoir l'indice d'entropie et l'investissement expliquent plus de 80% du comportement du revenu national au cours du temps. Tous les coefficients ont les signes attendus d'après la revue de littérature. L'investissement L'investissement est significatif et corrélé positivement avec le revenu. Cette variable présente le signe attendu à travers son coefficient. La variable FBCF est donc un déterminant important pour la croissance économique au Bénin. L'accumulation de capitaux favorise la production béninoise en ce sens que les capitaux entrent dans la création de richesse. Ce résultat confirme alors la théorie qui stipule que l'investissement est vital pour l'économie. Mais on constate que cette contribution à l'évolution du PIB est faible. En effet une hausse de 1% de l'investissement n'entraîne rien qu'une hausse de 0.050686% du PIB. Cela s'explique par le faible niveau de vie de la population et de leur difficulté à épargner ou à investir étant donné que leurs problèmes quotidiens absorbent toute leur économie. On pourrait aussi mettre l'accent sur la faible contribution de l'Etat dans les activités agricoles. L'Etat pourrait s'impliquer davantage afin d'encourager et d'améliorer la production. L'indice de diversification La variable exprimant la diversification, c'est à dire l'indice d'Entropie, est significative et positivement corrélée avec le PIB. Un accroissement de la diversification c'est-à-dire une augmentation du nombre de produits exportés accroît le PIB. En effet une augmentation de cet indice de 1% fait croître le revenu de 0.024992% augmentant ainsi la diversification de l'économie. Cela pourrait s'expliquer par le fait que le Bénin a effectué une diversification bien pensée de manière à ce que les nouveaux produits exportés apportent de la richesse au pays. La diversification des exportations à travers la compétitivité des produits proposés exerce un effet favorable sur la production. Par ailleurs l'exportation de ces produits apporte des devises étrangères qui entrent dans l'équilibre de la balance des paiements et la stabilisation macro économique du pays conditions nécessaires pour la croissance économique. Cela nous permet de vérifier la troisième hypothèse de notre étude car on se rend bien compte que la diversification des exportations a un impact positif sur la croissance économique. La variable indicatrice D96 est la variable introduite pour étudier l'effet du changement de régime politique en 1996. Cette variable est significative et a un effet positif sur la croissance économique. Le changement de régime en 1996 a un impact positif sur la croissance économique Paragraphe 3 : Quelques simulationsDans les précédents paragraphes, nous avons étudié l'effet de la diversification des exportations sur la croissance économique. L'analyse de l'évolution de la diversification faite un peu plus haut nous permettra ici, de simuler quelques situations économiques. L'étude, dans notre revue de littérature, de la politique de diversification du gouvernement a révélé de nouvelles filières porteuses pour les exportations du pays, ces produits étant compétitifs sur le marché international. Nous ferons dans ce paragraphe des simulations d'une diversification des exportations du pays afin de juger de son effet sur l'accroissement du PIB. Nous ferons dans un premier temps, une présentation de la situation du Bénin n'exportant qu'un seul produit, le coton. Ensuite, nous introduirons ces produits dans la nomenclature des exportations du Bénin et nous étudierons les effets obtenus sur la croissance économique. Comme hypothèse, nous retenons que le coton constitue pour une année donnée (ici 2001), l'unique produit d'exportation. Il est d'ailleurs le principal produit d'exportation au Bénin L'indice d'entropie calculé serait égal à 0. L'économie est fortement concentrée sur ce produit. La valeur du PIB pour cette année étant de 821 100 000 000 de FCFA. En 2001, le coton a perdu de la valeur dans les exportations. Nous avons réparti les différents produits dans de différentes proportions pour plusieurs raisons. En effet, la demande pour l'ananas est forte dans les pays développés. De plus, les ananas du Bénin ont une très bonne réputation en Europe6. Aussi, les noix de cajou sont également un produit fort demandé sur le marché mondial, pour lequel le Bénin paraît avoir également un important avantage comparatif. Pour ces deux raisons, nous fixons à 10% la part de chacun de ces deux produits dans les exportations totales. En outre, l'étude réalisée par le cabinet AGRER indique que sept produits d'exportation (l'anacarde, l'ananas, le manioc, le karité, les produits de mers, le tourisme et le textile) ne pourront avoir à court terme un impact positif sur la croissance économique que si l'Etat décide de s'investir dans la promotion de ces différents produits. En dehors donc de l'ananas et du karité, nous introduirons dans les exportations, le manioc, le karité, un produit de mer (la crevette) et le textile dans des proportions égales à 5%. 6 Etude diagnostique de l'intégration commerciale Le coton a donc une proportion de 60% dans les exportations. La structure des exportations serait la suivante : Tableau 9 : Structure des produits d'exportation
Analysons ensuite l'effet de la variation de l'indice d'entropie sur le PIB. En effet, la nouvelle valeur de l'indice d'entropie est de 1,52877124 soit une augmentation du PIB de 0,0132% et une diversification des exportations accrue. Le PIB serait pour cette année d'une valeur de 821 208 385 200 de FCFA. On pourrait à priori juger cette variation infirme mais il est à noter que le nombre de produits retenu ici est très faible. En effet, le Bénin exporte une grande variété de produits mais qui ne se sont pas compétitifs et donc en faible quantité. Le coton se retrouve principal produit d'exportation avec plus de 80% des exportations. A travers cette simulation, on peut déjà conclure que si la variété du nombre de produits d'exportation est importante pour la diversification, les quantités exportées sont toutes aussi importantes pour la croissance économique. Limites de l'étude Le présent travail est l'aboutissement de nombreuses recherches. Nous n'avons pas la prétention de présenter un document parfait ou d'avoir abordé tous les aspects du sujet car ayant été contraints à certaines limites au cours de nos recherches. En effet, la qualité des données est une contrainte majeure. Les résultats obtenus ne sont que le reflet de ces données avec lesquelles nous avons travaillé. L'une des limites évidentes de l'étude tient au fait que nous avons dû réduire la taille de l'échantillon. Par conséquent, la généralisation des résultats pourrait être limitée; cependant, ils devraient être considérés comme suggestifs. En outre, l'utilisation des méthodes VAR et VECM n'a pas donné de bons résultats à cause de l'insuffisance du nombre d'observations. Aussi, il existe de nombreuses études sur les exportations au Bénin mais très peu concerne la diversification des exportations. Nous avons été donc confronté au manque d'informations sur la diversification des exportations au Bénin. Néanmoins, les études existantes nous ont énormément servi dans notre revue de littérature. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONSA travers ce travail, nous avons en un premier temps défini de manière empirique les déterminants de la diversification des exportations au Bénin. Comme dans tout travail de recherche, l'étude est limitée par la qualité et la disponibilité des données. En dépit de ces difficultés, on peut dire qu'on a réussi à déterminer que le processus de diversification est fortement influencé par l'investissement, le revenu par tête et le taux de change. Ainsi le renforcement de la diversification nécessite des niveaux élevés du revenu par habitant et de la Formation Brute de Capital Fixe. Au cours de ces dernières années, les fluctuations des cours mondiaux ont fortement compromis le processus de diversification des exportations au Bénin. Il en est de même pour la détérioration des termes e l'échange dont le Bénin est victime depuis des décennies ainsi que de la dévaluation. En un second temps, nous avons tenté d'établir la présence et l'importance du lien entre la diversification et la croissance économique dans l'économie béninoise. Les résultats ont montré que le renforcement de la diversification permettrait d'améliorer la productivité totale des facteurs. En d'autres termes le Bénin peut augmenter sa croissance économique en augmentant la productivité des facteurs à travers un renforcement de la diversification. On notera aussi l'importance d'une accumulation des capitaux pour une dynamisation de la croissance économique. La mise en oeuvre de politiques économiques et gouvernementales devrait contribuer à lever les contraintes liées à l'accumulation des facteurs de production. Ces politiques auront pour effet de renforcer la diversification des exportations, ce qui permettra, en fin de compte, d'augmenter la contribution de la productivité totale des facteurs à la croissance économique. Les résultats analytiques et empiriques, que nous avons examinés dans les deux chapitres précédents de la présente étude, permettent de dégager deux raisons essentielles qui justifient la nécessité de faire de la diversification un élément central des efforts de développement du pays. Tout d'abord, la diversification est nécessaire pour renforcer la croissance économique. La deuxième raison majeure qui justifie la diversification est liée au fait établi que le Bénin n'a pas réussi à mettre pleinement à profit les préférences et la mondialisation. Ainsi, il apparaît nécessaire de concevoir un nouveau modèle de diversification pour permettre au pays de tirer profit des préférences et de la libéralisation du commerce. Cette incapacité à tirer le meilleur profit des préférences et de la libéralisation du commerce est d'autant plus importante qu'il apparaît de plus en plus évident que les gains dont pourraient bénéficier le Bénin dans le cadre de la libéralisation du commerce actuelle ne seront pas réinvestis pour une meilleure diversification. Le présent travail propose plusieurs politiques et recommandations essentielles, qui répondent au besoin de diversification pour renforcer la croissance économique au Bénin et qui pourraient constituer les éléments d'un nouveau modèle de diversification qui permettrait au pays de se développer. Le Bénin bénéficie de la stabilité monétaire inhérente au franc CFA et des efforts d'harmonisation des politiques au sein de l'UEMOA. Bien que la parité fixe entre le franc CFA et l'euro soit source de stabilité, elle comporte également une certaine vulnérabilité à laquelle il faut remédier, comme en témoigne la forte appréciation récente de l'euro. Toutefois, dans le domaine des finances publiques, la détérioration récente du déficit budgétaire met en évidence la vulnérabilité de l'économie et des recettes publiques au commerce avec le Nigeria et à l'évolution de la filière coton. À court terme, le Gouvernement doit continuer à appliquer vigoureusement les mesures axées sur le suivi des dépenses et à contenir les dépenses non essentielles jusqu'à ce que la situation budgétaire s'améliore. Au fil du temps, les autorités doivent s'attacher à accroître les recettes en rationalisant les opérations douanières et en améliorant l'administration fiscale. À long terme, elles doivent consentir des efforts pour élargir la base d'imposition en s'appuyant sur une étude du système fiscal. Comme on l'a vu dans le cas du coton, la disponibilité d'institutions d'appui au marché est une condition préalable pour développer les marchés. Pour les ventes destinées à l'exportation vers les marchés des pays développés, il importe de prêter attention à la qualité, au prix, au respect des délais et de la régularité des livraisons. L'acquisition de compétences de ce genre n'est pas aisée, et elle doit être facilitée par les organismes d'appui publics, mais comme on l'a déjà mentionné, la performance de ces organismes laisse apparemment à désirer. Pour parvenir à exporter des produits comme la noix de cajou et l'ananas, il faut un ensemble cohérent de politiques officielles qui créent un environnement plus propice et qui aident les producteurs, tout en laissant une grande marge de manoeuvre aux forces du marché. Ici, le rôle qui revient proprement à l'instance politique est de créer un environnement généralement favorable à l'investissement, ainsi que de fournir les biens publics nécessaires tels que les infrastructures et l'assistance aux producteurs (recherche, diffusion des informations, exécution des contrats). Le Gouvernement doit probablement s'abstenir de cibler des cultures précises, toutefois, comme le montre l'exemple malheureux du manioc. Cet exemple souligne par ailleurs l'importance de la commercialisation et de l'attention à accorder au contrôle de la qualité et aux normes. Il serait utile d'étudier les enseignements tirés de l'expérience d'autres pays qui ont réussi dans une certaine mesure à diversifier leurs exportations agricoles, comme par exemple la Tanzanie et le Mozambique avec la noix de cajou, et le Ghana avec l'ananas. Dans ce contexte, le Gouvernement doit envisager les mesures concrètes ci-après:
Les politiques de diversification recommandées peuvent être appréhendées à deux niveaux. Tout d'abord, il faudrait adopter des politiques macroéconomiques qui favorisent la diversification. Puis, le Bénin devrait mettre en oeuvre de nouvelles politiques économiques pour renforcer la diversification. La diversification des exportations est en règle générale un processus de longue haleine, Empêcher la surévaluation du taux de change réel est une raison cruciale de soutenir les exportations. Les pays latino-américains et asiatiques ont réussi à élargir leurs bases d'exportations étroites en créant un environnement macroéconomique assez stable et en mettant un terme aux préjugés antiexportation hérités de l'époque de l'industrialisation axée sur la substitution des importations. Il faudrait donc adopter des politiques au niveau macroéconomique qui puissent encourager l'accumulation de capitaux mais aussi des initiatives d'investissements privés. C'est à ce niveau que l'Etat à énormément à contribuer dans sa politique de diversification de l'économie en matière d'incitation de le population. Une autre recommandation essentielle que l'on peut tirer de l'étude concerne le rôle des politiques économiques favorisant la diversification. Il faudrait donc mettre en oeuvre des politiques économiques plus dynamiques en harmonie avec les politiques macroéconomiques. Compte tenu des résultats relatifs aux déterminants de la diversification, tels qu'ils apparaissent dans la présente étude, la mise en oeuvre de politiques dynamiques dans les domaines du commerce, des finances, s'impose plus que jamais. BibliographieRapports et publications : AFD (2004). Étude sur la Situation de la Filière Cotonnière, rapport définitif, mars. AFD (2003). Perspectives Économiques et Financières de la Zone Franc : Rapport Jumbo, Septembre. A. Adjovi, N. et M. Yabi, 2002: Foncier et développement agricole au Bénin, Cotonou, CAPE, Cellule d'Analyse de Politique Economique. Direction des Statistiques et Études Économiques
(2000). « Évolution des Filières Banque Mondiale, 2003 -1: Guide pour l'Analyse
des Impacts sur la Pauvreté et le Banque Mondiale, 2003 Note sur la pauvreté au Bénin Bénin, 2002: Document de stratégie de Réduction de la Pauvreté, DSRP, Cotonou, CAPC, 2006 : « La diversification, vers un nouveau paradigme pour le développement de l'Afrique », Juin CAPC, 2007 : « DIVA, un modèle d'équilibre général pour l'étude de la diversification en Afrique », Février C. Joseph, 1998: Réforme du droit foncier au Bénin, Cotonou, SERHAU SEM. Direction des Statistiques et Études Économiques (2002). « L'Impact de l'Union Douanière sur les Échanges Extérieurs du Bénin », Septembre Manuel de statistiques de la CNUCED, 2002 : Première partie Manuel de statistiques de la CNUCED, 2002 : Quatrième partie Manuel de statistiques de la CNUCED, 2002 : Huitième partie Ministère des Affaires Etrangères (2003) Analyse et capitalisation des démarches d'appui aux organisations de producteurs (OP) de la coopération française : Le Bénin, Juillet Rapports annuels sur le commerce extérieur 1994-1999-2001-2003-2004 Manuels de cours: E ADJOVI., 2007 : Note de cours de statistiques du commerce extérieur, Mars J-C Berthélemy, Chapitre 5, 2006 : « Participation à la mondialisation et à la diversification de l'économie », Septembre A. MEDENOU, 2007 Note de cours d'économétrie des séries temporelles, Janvier Sites Internet : http://www.bj.refer.org/ http://www.web-africa.org/adex/ http://www.beninbusinessinfo.com/cebenor/ http://www.inter-reseaux.org/ http://www.uneca.org/ TABLE DES MATIERESIntroduction Erreur ! Signet non défini. Premier chapitre: Cadre théorique de l'étude .4 Paragraphe 1 : Problématique Erreur ! Signet non défini. Paragraphe2 : Objectifs et hypothèses Erreur ! Signet non défini. 2.1 - Objectif général Erreur ! Signet non défini. 2.2- Hypothèses Erreur ! Signet non défini. Paragraphe 3 : Revue de littérature Erreur ! Signet non défini. 3.1 - Approche traditionnelle Erreur ! Signet non défini. 3.2- Etudes empiriques Erreur ! Signet non défini. 3.3 - Différents types de diversification selon le CAPC Erreur ! Signet non défini. 3.4- Politiques de diversification de l'économie béninoise Erreur ! Signet non défini. Paragraphe 4 : Méthodologie Erreur ! Signet non défini. 4-1 Collecte des données Erreur ! Signet non défini. 4-2 Spécification du modèle sur la diversification des exportationsErreur ! Signet non défini. Deuxième chapitre: Mesure et évolution de la diversification 19 Paragraphe 1 : Mesure de l'indicateur de diversification Erreur ! Signet non défini. Paragraphe2 :Evolution de la diversification des exportations au Bénin .Erreur ! Signet non défini. 2.1- Analyse par produit des exportations Erreur ! Signet non défini. 2-2- Evolution des exportations au Bénin et dans l'espace UEMOA sur la période 1993 à 2006 et obstacle au développement des exportations nationales .24 2-3- Partenaires commerciaux à l'exportation Erreur ! Signet non défini. 2.4- Evolution et obstacles de la diversification des exportations au Bénin Erreur ! Signet non défini. Troisième chapitre: Analyse des
déterminants de la diversification des exportations... 34
Paragraphe 1 : Présentation des variables et construction du
modèle 1.1-Variables du modèle Erreur ! Signet non défini. 1.2- Signes attendus des différentes variables Erreur ! Signet non défini. 1.3- Précautions préalables Erreur ! Signet non défini. 1-4- Etude de la multicolinéarité .. Erreur ! Signet non défini. 1-5- Test de cointégration sur les séries Erreur ! Signet non défini. Paragraphe 2 : Présentation et interprétation des résultats .... Erreur ! Signet non défini. 2.1 - Présentation des résultats d'estimation Erreur ! Signet non défini. 2.2- Interprétation des résultats d'estimation Erreur ! Signet non défini. Quatrième chapitre: Impact de la diversification sur la croissance économique 53 Paragraphe 1 : Présentation du modèle Erreur ! Signet non défini. 1.1-Formulation du modèle et signes attendus Erreur ! Signet non défini. 1.2- Etude de la stationnarité des séries Erreur ! Signet non défini. 1.3- Test de co-intégration sur les séries Erreur ! Signet non défini. Paragraphe 2 : Présentation et interprétation des résultats .... Erreur ! Signet non défini. 2.1 - Présentation des résultats d'estimation Erreur ! Signet non défini. 2.2- Interprétation des résultats d'estimation Erreur ! Signet non défini. Paragraphe 3 : Quelques simulations Erreur ! Signet non défini. .. Erreur ! Signet non défini. Conclusion et recommandations
| "Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots" |