V.2.3. Les filons de quartz
A partit de l'étude pétrographique, nous avons
montré que ces filons se sont mis en place postérieurement
à la déformation régionale qui affecte la ceinture (Cf.
chapitre III: Pétrographie). D'un point de vue minéralogique, ces
filons sont constitués essentiellement de quartz et renferment des
cristaux d'or reconnaissables par leur couleur, pouvoir réflecteur et
stries caractéristiques.
D'un point de vue textural, deux générations
d'or ont pu être identifiées : la première se trouve sous
formes de micro-inclusions dans les grands cristaux de quartz (Photo 19 A et
B); tandis que la seconde est localisée dans des microfissures en
association avec des cristaux de quartz de plus petite taille en plus des
minéraux opaques en LPNA, à pouvoir réflecteur moyen
à élevé dont on n'a pas pu déterminer la nature
(probablement de l'hématite?) (photos 19 A et 21).
Photo 19 : photos en lumière réfléchie
montrant en :(A) des grands cristaux de quartz
(première génération) avec une inclusion d'or de la
première génération et le remplissage de microfissures
par la seconde génération de quartz et de minéraux
opaques indéterminés; (B) grains d'or de la
première
génération (Gx50) ;(C) cristal
d'hématite associées avec les cristaux de quartz de la
deuxième
génération.
Des cristaux d'hématite, reconnaissables par leur
pouvoir réflecteur moyen ainsi que par leurs réflexions internes
rougeâtres ont été observés en association avec la
deuxième génération de quartz dans les microfissures
(photo 20 A et B). Ces cristaux d'hématite peuvent être
liés à un processus hydrothermal tardif.
Photo 20 : photos en lumière réfléchie
montrant en: (A) cristal hématite associé avec les
petits cristaux de quartz (Gx50); (B) le même cristal
d'hématite en Nicole croisé où les réflexions
internes rougeâtres à brunâtres caractéristiques
de l'hématite sont clairement visibles(Gx50).
Photo 21: photo en lumière réfléchie
montrant un grain libre d'or inclus dans les microfissures
à remplissage de quartz et minéraux opaques
indéterminés (G x 50).
V.4. Conclusion a l'étude
métallographique
La superposition de différents et nombreux processus
géologiques rend très difficile une reconstitution des
phénomènes minéralisateurs à ceci s'ajoute la
difficulté d'un échantillonnage sommaire et non
systématique. Cependant l'étude
pétrométallographique a permis d'aboutir aux conclusions
suivantes:
- Il existe une grande diversité de
minéralisation en relation avec les différents types de
faciès à savoir:
(i) les BIF montrant la paragénése: pyrrhotite1 -
magnétite1 - chalcopyrite - covellite - or. L'hématite existe
également mais elle est très rare;
(ii) Les métafélsites: les travaux
antérieurs (El Hadj, 2002) signale la présence de :
essentiellement l'association pyrrhotite-pyrite ainsi que des rares cristaux de
chalcopyrite. Dans ce travail nous avons pu identifier en plus de ces
minéraux de l'arsénopyrite et de l'or et la magnétite?
(iii) Les filons de quartz montrent deux
générations d'or dont la première est associée aux
grands cristaux de quartz alors que la seconde génération se
localise préférentiellement dans des microfissures a remplissage
siliceux (deuxième génération de quartz).
- Les minéralisations oxydées, sulfurées
ainsi que l'or reflètent souvent en polyphasage des processus
minéralisateurs (pyrrhotit 1, pyrrhotite 2, magnétite 1,
magnétite 2, or ...). Au moins deux types de minéralisation
peuvent être distingués:
(i) Une minéralisation
«syngénétique« probablement liée à la
sédimentation des BIF et constituée des oxydes de fer
(magnétite et hématite) et de sulfures (essentiellement la
pyrrhotite);
(ii) Une minéralisation
«épigénétique« liée à
l'altération hydrothermale provoquée par la déformation
cisaillente qui affecte la ceinture d'Aouéouat. Cette phase de
minéralisation est constituée de: (i) sulfures (pyrrhotite,
chalcopyrite, arsénopyrite, covellite), (ii) oxydes de fer
(magnétite, l'hématite), (iii) or.
- Par ailleur, la mise en place des minéralisations
dites épigénétiques (en l'occurrence les
minéralisations aurifères) semble se faire de façon
parallèle à la schistosité. Ceci implique qu'elle est
contrôlée par les épisodes de déformation (D2). Cet
épisode a conduit à la circulation de fluides riches en or et
sulfures à travers les plans de schistosité. La
précipitation des sulfures et l'or est le résultat de
l'interaction de ce
fluides avec l'encaissant ferrifère (BIF et alternance),
ce qui suggère que la minéralisation est aussi
contrôlée par la lithologie.
- La magnétite est dominante dans les BIF. La
cristallisation tardive de la magnétite par rapport à la
pyrrhotite suggère que les BIF étaient au départ riches en
sulfure et qu'ils auraient subis en suite en phénomène
d'oxydation.
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