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UNIVERSITE SIDI MOHAMED BEN ABDELLAH Faculté
des Sciences Dhar El Mahraz-Fès
B.P. 1796 Fès -Atlas
(Maroc) Département des Sciences de la Terre
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Master Géosciences et Ressources
Minérales
MÉMOIRE DE FIN D'ÉTUDE
MASTER Réalisé par
Didi OULD MOCTAR
Sur le thème:
Etude pétro-métallographique de la
minéralisation
polymétallique de la ceinture de roches vertes
archéenne
d'Aouéouat (Tasiast, nord de la Mauritanie)
Soutenu publiquement le 30 Juin 2009 devant le
jury composé de:
Pr. Youssef DRIOUCH (FSDM-Fès)
Encadrant
Pr. Mohammed BELKASMI (FSDM-Fès)
Encadrant
Pr. Abdallah BOUSHABA (FSDM-Fès)
Examinateur
Pr. Mohamed DAHIRE (FSDM-Fès)
Examinateur
Année universitaire 2008-2009
N° d'ordre
REMERCIEMENTS
Ce travail a été réalisé en deux
parties: le début c'était les travaux de terrain au sein de la
mine d'or de Tasiast Redbak Mining (Mauritanie) sous la
tutelle de Monsieur El Hachemy OULD CHEIKH SIDATY puis l'étude
pétrométallographique à été
réalisée au sein de Laboratoire de Géodynamique et
Ressources Naturelles de la FACULTE DES SCIENCES DHAR EL MAHRAZ - FES
(MAROC) sous la direction des Professeurs: Mohamed BELKASMI, Youssef DRIOUCH,
Mme Samira ADIL a également grandement contribuée à cet
encadrement.
Mes profonds remerciements s'adressent tout d'abord à
ces trois personnes sans lesquelles l'exécution de ce travail n'aurait
pas été possible et qui ont eu la patience de suivre avec
attention la réalisation de ce mémoire depuis le début de
stage jusqu'à la mise en page finale. Mme Adil a eu l'amabilité
de m'initier à la confection des lames (minces et polies) et aux
déterminations par la suite au microscope métallographique. Je la
remercie plus particulièrement pour sa disponibilité et sa grande
patience.
Je tiens à remercier également Monsieur El
Hachemy OULD CHEIKH SIDATY et tous les géologues de la mine de
Tasiast Redbak Mining pour la qualité de leur
enseignement, leurs conseils et de leur accueil.
Mes remerciements vont également aux membres du jury.
Je nomme notamment les professeurs A. BOUSHABA et M. DAHIRE avec qui j'ai eu
des discussions très constrictives.
J'en profite également pour remercier toute
l'équipe pédagogique du Master Géosciences et
Ressources Minérales du département de Géologie
de la FSDM de Fès, pour cette formation solide aussi bien, du point de
vue, théorique que pratique.
Une pensée affectueuse pour ma mère, mon
père ainsi que tous mes proches pour leurs appui et leur soutien
durant tous mes années d'études, et c'est à eux que je
dédie ce travail.
SOMMAIRE
PARTIE I : Introduction
Chapitre I : Le socle précambrien de l'Afrique de
l'ouest
I.1. Le Précambrien africain et son importance
économique
I.2. Le craton ouest africain
I.3. Aperçu sur la géologie de la dorsale
Réguibat
I.4. L'Archéen de la dorsale Réguibat
Chapitre II: L'unité de Tasiast et la ceinture
d'Aouéouat
II.1. L'unité de Tasiast
II.2. La ceinture de roches vertes d'Aouéouat
PARTIE II: Pétrographie
Chapitre III : Etude pétrographie
III.1. Introduction
III.2. Les métabasites (métabasaltes et
métagabbros)
III.3. Les roches intermediaires (metaandesite-metadiorite)
III.4. Les roches acides (métafélsites)
III.5. Les schistes verts à grenat
III.6. Les alternances quartzite à magnétite et
schiste vert
III.7. Les épiclastites
III.8. Les filons de quartz
III.3. Conclusion à l'étude pétrographique
et lithologique de la ceinture d'Aouéouat
PARTIE III : Métallogénie
Chapitre IV: Les formations de fer rubanées (BIF)
VI.1. Introduction
VI.2. généralités sur les BIF
VI.3. Les BIF de la ceinture d'Aouéouat
Chapitre V: Etude Métallographique
V.1. Les travaux antérieurs
V.2. Etude métallographiques
V.3. Conclusion à l'étude
métallographique
RESUME
Tasiast est une unité achéenne située
à l'extrémité SW de la dorsale Réguibat,
affleurement septentrional du craton ouest africain. Elle est
caractérisée par la présence des structures de type
«mantled gneiss dôme » correspondant à la structuration
d'un socle ancien en dômes et sillons. Dans ces derniers
s'édifient des ceintures de roches vertes dont la plus
développée est celle d'Aoueouat située au sud de
l'unité de Tasiast. Elle correspond à la succession de plusieurs
unités lithologiques allant de roches volcaniques basiques à la
base, à des formations dacitiques généralement en
coulées bréchiques en positions intermédiaires et à
des empilements volcanosédimentaires au sommet incluant les formations
ferrifères rubanées (BIF). L'ensemble de ces formations sont
affectées par un métamorphisme du faciès amphibolite et
rétromorphosées dans le faciès schiste vert ainsi que par
deux phases de déformation: La déformation D1 tangentielle et la
déformation D2 transcurente liée à un régime global
compressif orienté E-W à NW-SE. La dernière phase de
déformation est synchrone d'une forte activité hydrothermale
accompagnant la mise en place de filons de composition granitiques recoupant
l'ensemble des formations de la ceinture.
Deux types de minéralisations ont été
reconnues et décrites dans ces formations: i) une minéralisation
syngénétique liée à la sédimentation des BIF
et formée essentiellement de magnétite, de pyrrhotite et de
chalcopyrite ; ii) une minéralisation épigénétique
liée à l'épisode hydrothermal et synchrone des phases de
déformation (D2) cette phase est constitué d'une deuxième
génération de magnétite et de pyrrhotite ainsi que par la
chalcopyrite, l'arsénopyrite et l'or. Les BIF d'Aouéouat sont de
type Algoma très riches en magnétite. La présence des
cristaux de pyrrhotite qui développent en leur sein de la
magnétite suggère l'existence au départ d'une
minéralisation sulfurée qui se serait transformée par
oxydation en magnétite. Ces processus pouvant être responsables du
piégeage de l'or dans les BIF à partir des fluides hydrothermaux.
Ainsi, la minéralisation aurifère archéenne est en grande
partie piégée dans l'encaissant ferrifère ou
sulfuré riche en fer. Elle peut être aussi présente en
quantités considérables dans les filons de quartz.
Mots clés:
Craton ouest africain. Dorsale Réguibat, Archéen,
Tasiast, Ceinture de roches vertes, BIF, Filons de quartz, Hydrothermalisme,
Sulfures, Or.
OBJET DU TRAVAIL ET MOYENS
L'objectif visé par ce travail, consacré
à la minéralisation polymétallique de la ceinture
d'Aouéouat, est d'approfondir l'étude
métallogénique et pétrographique de ce gisement en
essayant d'en sortir avec un modèle génétique, qui nous
permettons d'éclaircir la relation spatio-temporelle et probablement
génétique de la minéralisation aurifère avec les
formations ferrifères rubanées (BIF).
Plus précisément on essayera de
déterminer l'âge de la minéralisation par rapport à
l'encaissant (syn ou épigénétique?) qui constitue le
débat actuel entre les géologues de la mine.
Cet objectif m'a été proposé par le
géologue de la mine Ahmédou Ould TALEB.
Dans un premier temps, Pour atteindre cet objectif, j'ai
effectué une recherche bibliographique de détail pour mieux
connaitre la géologie des terrains archéens et surtout ceux de
Tasiast.
J'ai ensuite utilisé une quarantaine de lames minces et
polies pour les observations métallo-pétrographiques.
CHAPITRE I:
LE SOCLE PRECAMBRIEN DE L'AFRIQUE DE L'OUEST
I.1. Le Précambrien africain et son importance
économique
Les terrains archéens et plus largement
précambriens sont d'une grande importance économique à
l'échelle du globe car ils englobent l'essentiel de l'or dit
orogénique, de l'or des paléoplacers, des VHMS (Volcanic-Hosted
Massive Sulfide), le Ni et Cu associés aux Komatiites et les formations
ferrifères litées (BIF ou Banded Iron Formations). Ils englobent
aussi les intrusions post-archéennes riches en PGE (Platinium Group
Elements), en Cr et Ni ainsi que les formations diamantifères, les
latérites nickélifères et les bauxites. D'autres provinces
géologiques riches en ressources minérales sont aussi
décrites comme étant développées sur les marges des
noyaux archéens (protérozoïques). Les terrains
archéens sont aussi des laboratoires naturels apportant les
réponses aux questions fondamentales liées au début de
l'évolution de notre planète quand les premières
croûtes continentales sont extraites à partir de la Terre
primitive. Toutes ces questions sont liées aux processus
s'opérant dans le manteau terrestre, à la nature de la
lithosphère formée aux temps archéens et aux processus de
formation, de stabilisation et de préservation des continents par les
processus géodynamiques. Ces derniers ne peuvent être directement
liés aux processus actuels s'opérant dans ou aux
frontières des plaques lithosphériques sur la base du principe de
l'actualisme. Les processus s'opérant à l'archéen devaient
donc être différents impliquant ainsi des approches
différentes
L'Afrique précambrienne présente 57% de la
superficie du continent noir. Elle est composée de quatre cratons
(Figure 1) qui correspondent chacun à des croûtes continentales
stabilisées vers 1,6 Ga et séparées par des zones plus ou
moins larges appelées ceintures orogéniques ou zones
polycycliques.
L'importance géologique et géographique du
précambrien africain est accentuée par son importance
économique, puisque le précambrien recèle d'importants
gisements d'or, de chrome, de cuivre, de diamant, de fer, de nickel, des
platinoïdes, d'uranium, d'étain, de manganèse, etc. Quelques
données de BRGM montrent l'importance économique de l'Afrique
précambrienne (in Marot et al., 2003), par exemple:
- 98 % de l'or et 75% du fer d'Afrique (production
passée et ressources) proviennent des cratons anté 1.6 Ga,
- 60% en valeur de la production mondiale de diamant gemme
provient d'Afrique dont la moitié est portée par les cratons
précambriens,
- 92% du nickel d'Afrique (production passée et
ressources) proviennent aussi des cratons anté 1.6 Ga,
- 52% de la production mondiale de chrome (1998) et 90% du
chrome d'Afrique (production passée et ressources) proviennent
respectivement du craton du Kalahari et des autres cratons anté 1.6
Ga
- 99% des platinoïdes d'Afrique (production passée
et ressources), soit 85% des réserves mondiales proviennent
également des cratons anté 1.6 Ga dont 93% pour la seule
période du paléoprotérozoïque.
Figure 1 : Représentation simplifiée de
l'Afrique et de ses quatre cratons précambriens
I.2. Le craton ouest africain (WAC)
L'Afrique de l'ouest est caractérisée du point
de vu géologique par le craton ouest-africain qui en occupe la partie
majeure. C'est un immense craton d'environ 4.500.000 km2 de surface
formé d'un ensemble de chaines pénéplanées
largement granitisées appartenant au précambrien ancien. Deux
épisodes orogéniques majeurs marquent l'histoire ancienne du WAC
(Bessoles, 1771 in Boher, 1992): le Libérien (entre 3.0 Ga et 2.5 Ga) et
l'Eburnéen (entre 2.5 et 1.8 Ga) au terme duquel le WAC s'est
définitivement stabilisé vers 1.9 Ga (Liégeois et al.,
1991).
Il est recouvert, dans une large part, par les formations du
bassin de Taoudéni. Les principaux affleurements du WAC apparaissent
tout autour de ce bassin (figures 2):
> Au Nord dans la dorsale Réguibat formée
dans sa partie ouest par des gneiss, orthogneiss et chornockites
archéens d'environ 2.7 Ga et dans sa partie est par des granites et
autres formations volcaniques et volcanosédimentaires du
protérozoïque inférieur (Birimien). Ces deux domaines sont
séparés par des zones de cisaillement correspondant à la
faille de Zednès;
> A l'Ouest dans les fenêtres de
Kédougou-Kéniéba de Kayes à la frontière
sénégalomalienne. Elles sont formées exclusivement de
formations birrimiennes du protérozoïque consistant en
d'étroites ceintures volcaniques et en de larges bassins
sédimentaires structurés et intrudés par des
granitoïdes à l'éburnéen (Liégeois et al.,
1991). L'archéen n'ayant jamais été daté dans ces
fenêtres.
> Au sud par la dorsale de Léo qui couvre une large
région qui va du Liberia au Ghana en passant par la Guinée, le
Mali et la Côte d'Ivoire et le Burkina-Faso. Elle est divisée
aussi en deux partie : à l'ouest, le domaine archéen de Man et
à l'est, le domaine Birrimien du Baoulé-Mossi qui serait le
prolongement des formations birrimiennes de
Kédougou-Kéniéba sous les formations
paléozoïques du SW du bassin de Taoudéni (Bassot et
Caen-Vachette, 1984). Les deux domaines sont séparés par
l'accident de Sassandra.
L'archéen du Man, daté de 2.7 Ga, est
formé de gneiss métamorphisés dans le faciès
granulite durant les cycles orogéniques du Léonien (3.0 à
2.7Ga) et du Libérien (2.7 à 2.6 Ga), (Bakinsale et al., 1980;
Camil et al., 1983, in Feybesse et Milesi, 1994). Ces gneiss sont
surmontés de roches vertes associant des métasédiments,
des métavolcanites et des formations ferrifères litées
(BIF).
Le Birrimien du Baoulé Moussi est composé de
métasédiments paléoprotérozoïques, de
métavolcanites et de granites mis en place autour de 2.2 - 2.1 Ga
(Abouchami et al., 1990). Les structures de ce domaine sont le résultat
de deux déformations paléoprotérozoïques majeures: la
première résulte d'une tectonique tangentielle (Liégois et
al., 1991 ; Feybesse et al., 1990) à l'origine de structures
orientées N-S à NNE-SSW. La seconde correspond à une
déformation transcurrente (Lémoine, 1988; Ledru, 1991 ; in
Feybesse et Milesi, 1994). Elle est soulignée par la mise en place,
autour de 2.1 Ga, de grands ensembles de granitoïdes.
Le WAC est limité à l'Est et au SE par des
tronçons de la chaine panafricaine érigée au méso
et néoprotérozoïque entre 1.8 et 0.6 Ga : Ahaggar et Adrar
des Iforas à l'Est et les boucliers du Bénin et du Ghana au
SE.
A l'Ouest des fenêtres de Kayes et de Kédougou
Kéniéba, le WAC est limité par la chaine
calédono-hercynienne des Mauritanides structurée depuis la fin du
Précambrien jusqu'à le Dévonien.
Enfin l'immense bassin de Taoudeni, d'une superficie de 1.5
millions de km2, recouvre en discordance majeure le coeur du WAC. Il
s'agit là du plus vaste dépocentre
néoprotérozoïque du monde. Il est formé de plateaux
calcaires et de grès dont la majeure partie est sous l'emprise de dunes
mobiles ou statiques. Il compte une large part des gisements ou indice
pétroliers entre le Mali, l'Algérie, la Mauritanie et le
Niger.
Figure2 : Schématisation montrant les grands ensembles
géologiques de l'Afrique de l'ouest.
I.3. Aperçu sur la géologie de la dorsale
Réguibat
La dorsale Réguibat, partie septentrionale du craton
ouest-africain, est une vaste boutonnière allongée SW-NE qui
affleure pour l'essentiel en Mauritanie, au Maroc et en Algérie. Elle se
situe entre les méridiens 3° et 16° Ouest d'une part et les
parallèles 20° et 27° Nord d'autre part et couvre une zone de
1500 km de long sur 250 à 400 km de large. Elle est limitée,
à l'Est par la chaîne mobile de l'Afrique centrale à
l'Ouest elle est limitée par la chaîne des mauritanides et par le
bassin côtier sénégalo-mauritanien. Au sud et au nord, elle
s'ennoie sous la couverture sédimentaire des bassins de Taoudeni et de
Tindouf respectivement.
Comme son équivalent méridional (dorsale de
Léo), la dorsale Réguibat est formée en grande partie de
terrains catazonaux plissés et de granites anté 1600 Ma. Elle se
divise en deux grands domaines, où les âges varient entre 3,5 Ga
et 1,6 Ga:
? un domaine Archéen à l'ouest et sud-ouest, qui
regroupe les formations de TasiastOumabanna, Amsaga-Tiris et ghalaman,
formé par un socle granito-gneissique affecté
par un métamorphisme catazonal ainsi que des ceintures
de roches vertes et des quartzites ferrugineux (figure 3);
> un domaine Birimien (protérozoïque
inférieur) relativement peu métamorphique, qui regroupe les
régions de Karets, Yetti et Eglab., composé de ceintures
volcanosédimentaires à formations ferrifères et de
granitoïdes extrêmement variés, séparées par
deux cortèges d'intrusions de granitoïdes recoupés par un
épisode plutonique alcalin (figure 3).
I.4. l'Archéen da la dorsale Reguibat
L'Archéen est la période de temps
âgée de 2,5 à 4 Ga, il s'agit d'un épisode d'intense
activité magmatique pendant lequel presque 3/4 du volume de la
croûte continentale à été extrait à partir du
manteau. Les TTG (Tonalites-Trondhjemites-Granites), les ceintures des roches
vertes et la tectonique verticale (sagduction) sont les caractéristiques
majeures de l'Archéen.
Actuellement les gneiss du Canada datés à 4,0 Ga
sont les roches terrestres les plus anciennes, parallèlement en
Mauritanie les formations archéennes, où les âges peuvent
atteindre 3,6 Ga (Chardon, 1996), sont les roches les plus anciennes dans le
pays.
A l'exception des formations dunaires (d'Akchar et d'Azefal)
au sud, des formations de la Kédia d'Idjil (d'âge
protérozoïque inferieur) au nord et des terrains allochtones de la
chaîne des Mauritanides à l'ouest, le domaine occidental de la
dorsale Réguibat est quasiment constitué par les formations
archéennes (Figure 3).
L'Archéen de la dorsale Réguibat, correspond
à un socle formé essentiellement de granites, de gneiss et de
ceintures de roches vertes. Il est affecté par un métamorphisme
catazonal et une tectonique à dominante diapirique. L'ensemble est
recoupé par des granites tardifs (2.6 Ga).
I.4.1. Lithostratigraphie
L'Archéen de la dorsale Réguibat peut être
regroupé en trois grands domaines (Rocci et al., 1991):
> Le domaine Tasiast-Lebzenia-Oumabana
caractérisé par les ceintures de roches vertes
et une structure en «mantled gneiss domes«, cette
structure est bien visible dans la région de Tasiast. Il s'agit d'un
socle granito-gneissique surmonté par un complexe
volcanosédimentaire et par des quartzites ferrugineux. L'ensemble est
souligné par des intrusions ultrabasiques et recoupé par des
pegmatites béryllifères, plus récentes, datées de
2.8-2.6 Ga.
- Le domaine Amsaga-Tiris-Ouassat caractérisé par
l'abondance de gneiss très
métamorphiques et par le développement des
formations ferrifères (à magnétite) notamment au Tiris.
Les formations d'Amsaga, ont été définies
par Blanchot (1953). Elles sont limitées au Sud par les Mauritanides
panafricaines (600 Ma) et surmontées à l'Est par la succession
sédimentaire protérozoïques d'Atar non
déformées. Elles regroupent trois unités lithologiques
majeures: i) des gneiss charnokitiques (Qtz+KF+Pl+Opx+Bt+-Cpx+-Amph); ii) des
paragneiss qui correspondent à des leptynites et des
métapélites (Qtz+KF+Pl+Crd+Grt+Sill=-Bt+-Graph); iii) des
orthogneiss migmatitiques à composition de trondjhemite et de
granodiorite (Qtz+KF+Pl+-Bt+-0px+-Cpx) non plissés et associés
aux ceintures volcanoclastiques (Pl+Qtz+Amph+-0px+-Cpx+-Bt). Toutes ces
formations ont été affectées par un métamorphisme
granulitique. Les relations de phase dans les paragneïss et les calculs
thermobarométriques indiquent un chemin PTt horaire avec des conditions
paroxysmales correspondant à 800°C +-50°C et 5 +-1Kb. Les ages
de 3 Ga obtenus sur les zircons sont interprétés comme
correspondant aux âges des protolithes magmatiques des charnockites
(Potrel, 1994). Des venues magmatiques tardives recoupent ces formations
granulitiques. Elles correspondent aux granites de Touijenjert et aux gabbros
de Iguilid d'age correspondant à 2.7 Ga (zircon et age modèle
Sm-Nd) marquant la fin de l'épisode de métamorphisme de haut
grade (Potrel, 1994 ; Potrel et al. 1996).
Plus au nord, les formations du Tiris sont constituées
par la succession, de plus de 8 km, des gneiss à hypersthène et
des leptynites à grenats avec des intercalations diverses de
pyroxénoamphibolites, de cipolins et de gneiss à biotite. En
position haute dans la succession, apparaît le faciès le plus
caractéristique de la région: les quartzites à
magnétite en bancs de 50 à 100 m d'épaisseur formant les
gneiss ferrugineux qui apparaissent sur la figure 3.
Plus au Nord, séparée de l'unité de Tiris
par la faille d'El Mdena (figure 3) affleure l'unité de l'Ouassat. Les
gneiss et les leptynites sont les faciès majeurs comparables à
ceux de Tiris avec, cependant, un plus grand développement des
cipolins.
Au NE de l'Ouassat, la structure de l'unité de Sfariat
(figure 3) est la plus remarquable. Contrairement à ce qu'on observe
dans le Tiris, les quartzites à magnétite sont, dans cette
unité, associées aux cipolins, aux leptynites et aux
amphibolites. Elles dessinent des structures rectilignes d'orientation NW-SE.
Ces formations allochtones (Bronner et al., 1992), sont jalonnées, au
Nord, par des accidents qui ont rejoué en mouvements tangentiels et, au
Sud, par des mylonites.
- Le domaine Ghallaman: Il s'agit d'un complexe de
granitoïdes hétérogènes souvent
décrits comme des panneaux de gneiss orientés
NNW-SSE. Les faciès les plus fréquents sont de l'ouest vers
l'est: les gneiss et les leptynites, les micaschistes, ainsi que les
amphibolites et les pyroxénites. Les quartzites ferrugineux sont
totalement absents dans ce secteur. Les gneiss sont fréquemment à
hyperstène, grenat, amphibole ou pyroxène. Plus à l'est,
ont été décrits des gneiss à biotite et à
muscovite, des amphibolites, des gneiss alumineux et des cipolins. Des niveaux
de quartzites non ferrugineux s'intercalent dans ces séries de
lithologie variée.
I.4.2. Le métamorphisme
L'Archéen du craton ouest-Africain et en particulier
celui de la Mauritanie est métamorphique. On note cependant que
l'intensité du métamorphisme diminue de l'ouest (faciès
granulite / amphibolite de haut degré) vers l'est (faciès
amphibolite). Le principal épisode de métamorphisme est suivi par
une rétromorphose généralisée dans le faciès
schiste vert.
Le stade catazonal est généralement le mieux
exprimé, suivi successivement par un stade amphibolitique, puis un stade
«schistes verts«, de façon plus ou moins continue. Les
minéraux caractéristiques de ces trois stades sont les suivants
(Bronner et al., 1992):
· Stade granulitique : Opx, Cpx, Fo, Grt, Bt, Sil, Kfs,
Spn
· Stade amphibolitique : Hbl, Pl, Ep, Grt
· Stade «schites verts« : Ab, Chl, Tlc, Srp, Tr,
Pmp
Une des caractéristiques les plus remarquables du
métamorphisme catazonal de l'Archéen de la dorsale
Réguibat, comme d'ailleurs de la plus part des formations
archéennes du monde, est de présenter très peu de
variations d'intensité sur des étendues considérables.
I.4.3. Tectonique:
Les déformations archéennes sont très
intenses et varient d'une région à l'autre de la dorsale. Elles
peuvent être regroupées en deux familles : les déformations
archéennes précoces essentiellement plicatives et les
déformations gravitaires de type diapirique qui caractérisent les
unités de Tiris, Tasiast et Oum Abana.
I.4.3.1. Tectonique précoce:
Les principales phases tectoniques de cette
déformation anté-gravitaire sont (Bronner et al., 1992)
Phase 1: Phase plicative développant une foliation
généralisée. Elle est synchrone du métamorphisme
principal et généralement parallèle à la
stratification avec des rares plis synschisteux de type semblable. Cette
foliation est reprise par toutes les phases tectoniques ultérieures.
Phase 2: phase plicative majeure de longueur d'onde
centimétrique à kilométrique, caractérisée
à l'affleurement par des plis à cannelures dans les quartzites
ferrugineux, reprenant localement les plis isoclinaux post-schisteux dont les
axes sont peu différents de ceux des plis de la phase 1.
Phase 3 : les plis associés à cette phase sont
plus larges que ceux de phases 1 et 2, de longueur d'onde kilométrique
à plurikilométrique, qui a pour effet de redresser les axes des
plis de la phase 2.
Dans ces régions archéennes, la
déformation est dominée par les plis kilométriques de la
phase 2 qui représentent, à l'échelle de la carte,
l'élément géométrique le plus constant.
I.4.3.2. Tectonique gravitaire de type
diapirique
Il s'agit d'une tectonique verticale représenté
par des dômes sphériques qui affectent les anticlinaux des phases
précédentes.
Cette phase de déformation, où le moteur
principal est le gradient de densité, est caractérisée par
des mouvements verticaux ascendants entraînant la montée des
dômes granito-gneissiques et l'enfoncement de formations ultrabasiques
entre ces dômes, entraînant aussi la distension des structures et
l'effacement des structures précédentes (plicatives). Cette
déformation diapirique semble être suivie par des phases de
déformation cassante extensive à l'origine de l'injection d'une
grande partie de roches basiques d'âge essentiellement
Protérozoïque inférieur.
Figure 3: Unités lithosratigraphiques de la dorsale
Réguibat (modifiée d'après Bronner et al., 1992).
CHAPITRE II
L'UNITE DE TASIAST ET LA CEINTURE D'AOUEOUAT
II.1. L'unité de Tasiast
L'unité de Tasiast, appartient au domaine
Tasiast-Lebzenia-Oumabana. Il se situe à l'extrémité
sud-ouest de la partie archéenne de la dorsale Réguibat. Cette
unité se prolonge vers le Nord au Sahara occidental (Maroc); au Sud,
elle est séparée de l'unité archéenne de Tijirit
par le cordon dunaire de l'Azefal et à l'ouest la faille de
Tiférchaï est la limite entre les formations de Tasiast et les
formations allochtones de la chaîne des Mauritanides. L'étude
géochronologique, effectuée sur une douzaine
d'échantillons, donne des âges de l'ordre de 2600-3500 Ma
(Chardon, 1996).
II.1.1. Les grands ensembles lithologiques
Le formations archéennes de Tasiast sont
organisées, en un socle granito-gneissique et des formations
supracrustales volcanosédimentaires correspondant à des ceintures
de roches vertes (figure 4).
· Le socle granito-gneissique est formé
essentiellement par des roches appartenant à la série des
tonalites-trondhjémites-granodiorites (TTG). Les roches dominantes sont
les orthogneiss migmatitiques et les granodiorites.
· Les roches supracrustales ou ceintures de roches
vertes correspondent au remplissage des bassins entre les dômes
granito-gneissiques, elles sont constituées d'un complexe de roches
volcano-sédimentaires. Au niveau de Tasiast, quatre ceintures de roches
vertes ont été identifiée (figure 4), d'Ouest en Est,
(Marot et al., 1997) :
- La ceinture de Hadeïbt Agheyâne, à
matériel basique, ultrabasique et volcanosédimentaire sans
quartzites ni BIF.
- La ceinture Khnéfissat, dépourvue de BIF
aussi, séparée de la précédente par des para et
orthogneiss injectés de pegmatites;
- La ceinture d'Aouéouat (ou de Chami) nous
intéresse plus particulièrement car elle contient le district
minier étudié dans ce travail. C'est la ceinture la plus
complète du secteur. Elle est composée de métadacites, de
métabasaltes, d'amphibolites à intercalations de gabbros, de
quartzites micro -conglomératiques et de quartzites ferrugineux à
magnétite (BIF). Cette ceinture est décrite plus en détail
ci-dessous.
- La ceinture de N'daouas (ou ceinture d'Ahmeyim) où
les formations mafiques prédominent (métabasalte, schiste
ultrabasique), avec la présence de sherts, de sills felsiques et de
nombreux filons de quartz.
On notera enfin que les terrains archéens de Tasiast
sont recoupés par des intrusions granitiques tardives datées de
2,6 Ga et par des dykes de dolérite d'âge
méso-cénozoïque (contemporaine avec l'ouverture de
l'océan atlantique nord).
II.1.2. Le métamorphisme
Deux types de paragenèses ont été
définis dans les assemblages minéralogiques du Tasiast (Chardon,
1997 in El Hadj, 2002) : Une paragenèse du faciès amphibolite
à Grt+Qtz+Chl ou à Hbl+Pl+Qtz et une paragenèse du
faciès schiste vert à
trémoliteactinote+épidote+zoïsite+calcite+prhénite.
Cette dernière paragenèse se surimpose sur la première et
correspond donc à une rétromorphose
généralisée. Elle s'accompagne aussi par une
altération hydrothermale localement intense.
II.1.3. Tectonique
Les formations archéennes de Tasiast
définissent des structures en dôme-et-bassin, où le socle
granitogneissique forme les dômes et les ceintures des roches vertes
occupent les bassins pincés entre ces dômes. Les trajectoires de
la schistosité régionale S1 sont généralement
parallèles au contact entre les roches supracrustales et les
granitogneiss. Ces structures en dômes et bassins sont aplaties et
orientées N-S à NNW-SSW. Une linéation L1
d'étirement est associée à S1 avec une orientation
variable selon les secteurs.
Les structures ont été affectées par des
cisaillements ductiles dextres orientés N-S à NNESSW et
généralement postérieurs à la formation des
dômes. Ils se traduisent par la présence de zones de cisaillement
et par la formation de zones mylonitiques. Ces déformations sont
contemporaines de l'aplatissement général des structures.
Le moteur responsable de cette architecture est compatible
avec le développement d'un fort gradient inverse de densité (des
roches ultrabasiques très denses surplombent des TTG moins denses)
interférant avec un champ de déformation régionale en
raccourcissement et des zones de cisaillements trancurrents. Cette dynamique
implique d'une part l'enfoncement des roches supracrustales dans le socle
granitogneissiques et la remontée de ce dernier, moins dense, d'autre
part.
Figure 4: Carte géologique de la région de
Tasiast-Tijirit (carte de Chami)
II.2. Ceinture de roches de vertes
d'Aouéouat
L'archéen des unités de Tasiast et de Tijirit
(SW de la dorsale des Réguibat) est ponctué aussi par la
présence de ceintures de roches vertes (Cf. ci-dessus). La plus
importante, englobant notre secteur d'étude correspond à celle
d'Aoueouat affleurant dans la partie sud de l'unité de Tasiast et
contenant le corps de la minéralisation aurifère de la mine de
Tasiast.
II.2.1. Lithologie:
Le gisement de Tasiast est localisé dans une zone de
cisaillement dextre qui s'est développée au contact entre le
socle granito-gneissique et la ceinture de roches vertes d'Aouéouat
(figure 5). La ceinture archéenne d'Aouéouat, déjà
signalée comme étant la ceinture de roches vertes la plus
complète de la région de Tasiast, correspond à
l'association de roches mafiques et ultramafiques, de roches felsiques, de
roches sédimentaires d'origine chimique (BIF) et de roches
volcano-clastiques. Elle est composée de trois unités
lithologiques principales (Marot et al., 1997):
> La partie inférieure de la pile lithologique est
composée d'une unité effusive basique constituée
d'amphibolites à grain fin et de schiste à plagioclase et
biotite, dans laquelle ont été décrits des pillow- lavas
et des schistes ultrabasiques à trémolite et chlorite
associés aux métabasites.
> La partie supérieure de la pile est
composée d'une unité à dominante
volcanosédimentaire, constituée dans sa majeure partie,
d'épiclastites quartzeuses à quartzofeldspathiques. Le reste de
l'unité volcano-sédimentaire est formé de quartzites
rubanées à magnétite (100-200 m de puissance) et
d'alternances de schistes verts et de quartzites à magnétite.
> La partie médiane, située en position
intermédiaire entre les deux unités précédentes,
est constitué de métadacites en coulées
bréchiques.
Par analogie entre les sondages carottés, les
géologues de la mine ont pu établir la colonne lithologique de la
ceinture d'Aouéouat (in rapport Normandylasource) qui montre, de haut en
bas, une succession plus ou moins continue des termes suivants (figure 5):
- des épiclastites acides du toit. Faciès
à clastes grossiers très riches en quartz associés
à la muscovite et à la biotite;
- des quartzites ferrugineux. Ce sont essentiellement des
quartzites à lits sombres millimétriques à
centimétriques de magnétite et à lits clairs de silice.
D'autres quartzites ferrugineux ont été décrits dans la
ceinture. On peut citer notamment, les quartzites à hématite (non
magnétiques) d'origine sédimentaire, et les quartzites à
hématite caractérisées par leur aspect scoriacé,
par la présence de brèches tectoniques à
élément quartzeux et par le boudinage des éléments
grossiers;
- des épiclastites quartzeuses du mur. Elles ressemblent
à celles du toit mais elles sont à clastes moins grossiers. La
taille des clastes variant entre 1 et 3 mm;
- une alternance de schistes et d'épiclastites à
grains fins contenant de la biotite et des teneurs variables de feldspath;
- une alternance de schistes et de quartzites ferrugineux. ce
sont des schistes à biotite alternant avec un quartzite ferrugineux,
souvent à magnétite;
- une métadacite correspondant à un schiste
silico-sériciteux blanc de texture fine; - un schiste à
plagioclase, biotite et séricite plus ou moins quartzeux,
- une unité métabasique, parfois de composition
intermédiaire (diorite à quartz bleu), de faciès fin
(métabasalte) ou grossier (gabbro).
La carte géologique de la région montre que la
minéralisation aurifère est associée avec les formations
ferrugineuses (figure 6).
Afin de déterminer l'origine des formations de la
ceinture d'Aouéouat, une étude géochimique a
été réalisée par El hadj. H en 2002. Cette
étude confirme que:
> Les BIF d'Aouéouat sont des sédiments
chimiques issus d'un processus hydrothermal;
> Le milieu de dépôt est compatible avec un
milieu peu profond et oxygéné;
> Les alternances sont formées par l'interaction des
processus chimiques et détritiques;
> Les roches volcaniques associées aux BIF sont
d'affinité tholéiitique et leur contexte géotectonique est
de type arc insulaire (tholéiites d'arc).
Figure 5: Schématisation, faite à partir de
corrélation entre les données des sondages carottés,
montrant que la ceinture d 'Aouéouat est limitée à l'est
et à l'ouest par un cisaillement à composante dextre. A droite
ensemble de coupes est-ouest du sillon d'Aouéouat à 1/10 000;
à gauche la colonne lithologie d 'Aouéouat (modifié
d'après rapport Normandylasource in El Hadj, 2002)
Figure 6: Carte géologique de la région de
Tasiast montrant que les anomalies aurifères sont associées
avec les formations de fer rubanées au quartzite ferrugineux
(d'après rapports Normandylasource in El Hadj, 2002).
II.2.2. Structures et métamorphisme:
Les principales structures enregistrées par les
formations de la ceinture d'Aoueouat ont été acquises
consécutivement à deux événements tectoniques
majeurs, déformations D1 et D2, liées à un régime
global compressif (feybesse, 2001 in El Hadj, 2002).
· La déformation D1 est Liée à une
tectonique tangentielle, marquée par des chevauchements ductiles entre
les ceintures de roches vertes et les dômes granito-gneissiques
précoces. Elle est caractérisée par le
développement d'une schistosité régionale S1
orientée N160° à N10° à pendage de 60° vers
l'Est et subparallèle à la stratification S0. Cette
schistosité S1 porte une linéation d'étirement L1 due aux
chevauchements E-W à NW-SE montrant un déplacement à
vergence est. L'analyse cinématique indique que la déformation D1
est compatible avec un raccourcissement E-W à NW-SE.
Cette déformation D1 est synchrone du pic
métamorphique régional, où les paragenèses
synschisteuses indiquent des conditions métamorphiques du faciès
amphibolite de bas degré (500 à 580°C, P< 4 kbar),
(Bouchot et Le Goff, 1997).
· La déformation D2 est définie par des
plis affectant S1, à plans axiaux orientés N160 à pendage
de 35° vers l'Est et une schistosité de crénulation peu
pentée S2, provoquant le rabattage de la schistosité S1 vers
l'ouest. La déformation D2 est associé à des
décrochements régionaux dextres orientés N170°
à N1 80° et subverticaux (pendage de 80° vers l'Est). Ces
décrochements délimitent la zone centrale du sillon
d'Aouéouat dans laquelle sont replissés les quartzites à
magnétite. Ce sillon correspond donc à une zone de cisaillement.
Les décrochements dextres limitant cette zone se matérialisent
sur le terrain par des brèches scoriacées à
hématite (Marot et al., 1997). La schistosité S2 est
associée à des petites zones faillées, de puissance
inférieure à 10 m, et des réseaux de petites failles
inverses, orientées N1 60° à N40°, pentées vers
l'est et à vergence ouest, en plus d'autres cisaillements inverses peu
pentés à orientations diverses.
Les paragenèses syn S2
(séricite-chlorite-biotite), indiquent que la déformation D2 est
contemporaine d'une activité hydrothermale développée dans
des conditions comparables à celles du faciès schiste vert de
haut grades (T° = 400-450°C ; P ?).
CHAPITRE III:
ETUDE PETROGRAPHIQUE
III.1. Introduction
L'étude pétrographique porte sur les
différents faciès de la ceinture de roches vertes d'Aoueouat.
Elle est menée dans le but de préciser la lithologie des
formations du disctrict aurifère de Tasiast. Elle est basée sur
un échantillonnage systématique de toutes les formations qui a
été effectué dans des fosses d'exploitation en relation
avec l'exploration menée dans ce secteur d'intérêt
économique.
Le prélèvement des échantillons à
été fait dans la fosse d'exploitation dite fosse nord dont les
coordonnées UTM sont 2275645 N et 0446490 W. Les faciès
rencontrés dans cette fosse correspondent à des
métavolcanites acides fortement à moyennement sulfurées et
carbonatées (échantillons RF1 à RF5); à des BIFs
sulfurés (SC1 et SC2) dont la description est donnée dans le
chapitre suivant; des épiclastites (échantillon EP 1); des
schistes verts (échantillon SH1) et des filons de quartz (FQ1 à
FQ5). Ces échantillons ne représentent qu'une partie de la
lithologie de la ceinture d'Aoueouat. L'étude pétrographique
ci-dessous concerne en revanche l'ensemble des formations de la ceinture sur la
base de l'étude de nos propres échantillons
complétée par des données
pétro-métallographiques à partir des travaux de Le Goff et
al., (1997) et El Hadj (2002).
III.2. Les métabasites (métabasaltes et
métagabbros)
Ce faciès, qui représente l'unité basique
de la ceinture d'Aoueouat, a été décrit par Le Goff
(1997). Il s'agit de roches à grain fin à moyen
définissant des textures grenues à microgrenues. Une
schistosité apparente est marquée par l'alignement de
porphyroblastes d'hornblende verte.
Les paragenèses primaires sont peu ou mal
conservées. Elles sont remplacées par une matrice formée
de plagioclase, quartz, des ferromagnésiens représentés
essentiellement par la chlorite et/ou l'amphibole, de carbonates et de
minéraux opaques correspondant à des hydroxydes de fer. Ces
minéraux secondaires soulignent régulièrement la
schistosité décrite ci-dessus (paragraphes suivants). Les
amphiboles vertes sont parfois sécantes sur la schistosité. On
note aussi, la présence de microveinules de carbonates microcristallins
parallèles ou sécantes sur la schistosité.
III.3. Les roches intermediaires
(metaandesite-metadiorite)
Ces roches, appartenant à l'unité basique
d'Aouéouat, sont à grains fins à grossiers et à
texture granoblastique, la paragenèse primaire étant
oblitérée par les minéraux de recristallisation. La
matrice présente une fabrique planaire (S1) soulignée par
l'alignement des ilménites, plus rarement des magnétites, des
agrégats d'amphiboles, de biotite et de pyrrhotite (Le Goff et al.,
1997).
Leur minéralogie, dominée par les
minéraux de la paragenèse secondaire, est définie par: des
amphiboles, parfois chloritisées, en agrégat ou en paquets
à cristallisation radiaire. Des néoblastes de biotite, de quartz,
de plagioclase, de carbonates et d'apatite cristallisant dans des sites,
correspondant vraisemblablement à d'anciens sites de plagioclase. Un
plagioclase de taille moyenne en cours de recristallisation à
été observé. L'association
ilménite-magnétitepyrrhotite-chalcopyrite se trouve
fréquemment sous forme des amas parallèles à la fabrique
planaire.
Certaines roches de composition dacitique, présentent
une minéralogie constituée essentiellement de clastes de
plagioclases, néoblastes de quartz, séricite, rutile et opaques
entourés de sphène.
On note que l'origine de ces roches, n'a pas été
précisée avec certitude car les minéraux primaires sont
totalement pseudomorphosés. Toutefois, la taille des sites à
plagioclase suggère un faciès de semi-profondeur ou de profondeur
(Le Goff et al,. 1997).
III.4. Les roches acides
(métafélsites)
Ce faciès est représentatif des dômes
granito-gneissiques qui bordent la ceinture d'Aouéouat. Il s'agit de
roches à grains fins à moyens et à texture granoblastique
isogranulaire. La matrice présente une fabrique planaire marquée
par des lits de quartz (photo 1).
Photo 1 : microphotographie en LPA de
métafélsites (à G. 40X) montrant la matrice
constituée de quartz, muscovite etplagioclase. La schistosité
(S0-S1) est soulignée par l'alternance des lits parallèles de
quartz.
Cette matrice correspond à un assemblage de quartz,
muscovite, de plagioclase, de tourmaline, de rares feldspaths et de
sphène. Elle est riche en minéraux opaques. On note aussi la
présence des petites zones étirées sécantes par
rapport à la schistosité, dans lesquelles baignent des cristaux
de quartz, de calcite, d'opaques et de plagioclase. Ces zones
correspondent probablement à l'intersection de S1 avec la
schistosité de crénulation S2 (photo 2).
Photo 2 : photo en LPA (à G. 40 9 montrant les
petites zones d'étirement qui renferment des microcristaux de quartz,
de calcite, deplagioclase et d'opaques.
La matrice est affectée par un hydrothermalisme,
parfois très intense, marqué par l'apparition de minéraux
comme la tourmaline (photo 3) et la transformation partielle ou totale du
plagioclase en calcite (photo 3).
Photo 3 : photos en LPA (à G. 40 9 montrant:
à gauche deux cristaux de plagioclase en cours de transformation en
calcite : à droite un cristal de tourmaline associé à des
cristaux de quartz, de calcite et de plagioclase.
Le quartz, à extinction roulante, constitue le
minéral essentiel de la matrice, il présente des contours
polygonaux, la taille des cristaux est petite dans la matrice
(inférieure à 60 um) et devient plus grande dans les zones de
contact avec la calcite (photo 4) et dans les lits quartzeux parallèle
ou sécants à la foliation de la roche (0,1 à 0,5 mm).
L'intersection de ces lits sécants aves les niveaux quartzeux
parallèle à la schistosité, correspond à
l'intersection entre S1 et S2 (photo 4).
Photo 4 : photos en LPA (à G. 40 9 montrant:
à gauche l'augmentation de la taille de cristaux de quartz en se
rapprochant de la calcite; à droite l'intersection S1-S2 marquée
par l'intersection entre les niveaux quartzeux.
La calcite apparaît sous forme de niveaux
parallèle à la structure d'ensemble et parfois sous forme des
poches isolées dans la matrice. Elle est toujours séparée
de la matrice quartzeuse par des cristaux de quartz de plus grande taille. Le
quartz peut être aussi inclus dans la calcite (photo 5). La taille de la
calcite peut atteindre 2 mm.
Photo 5: photo en LPA (à G. 40 9 montrant un cristal
de calcite de grande taille dans lequel sont inclus des petits cristaux de
quartz.
D'autres minéraux sont associés à ces
lits de calcite. La tourmaline et le sphène. La première est sous
forme de cristaux subautomorphes de taille allant de 330 um à 1,3 mm. Sa
détermination a été faite sur la base de son
pléochroïsme et de son signe optique. Le sphène, plus rare
est inframillimétrique. Il s'insère entre les cristaux de
calcite.
Les plagioclases, peu nombreux, s'associent au quartz dans la
matrice. Il s'agit souvent de cristaux de taille de l'ordre de 600 um avec les
mêmes habitus que le quartz et la calcite qui se forme manifestement
à partir des plagioclases.
III.5. Les schistes verts à grenat
Associées aux quartzites ferrugineux, ces roches
verdâtres et à grains fins sont très schistosées et
friables. La matrice fine est constituée essentiellement de fins
cristaux de mica et de biotite, elle renferme aussi des niveaux de quartz, de
cristaux de grenat de grande taille et de minéraux opaques.
La schistosité est soulignée par des lits de mica,
de biotite ainsi que par des niveaux de quartz (photo 6).
Photo 6: photo en LPNA (à G. 40 9 montrant la
matrice, des schistes verts, riches en mica, bi otite et en quartz; la
schistosité cette fois est marquée par les niveaux à
biotite, mica et à quartz.
Le quartz se concentre dans des lits
inframillimétriques parallèles à la schistosité, il
est toujours à contours polygonaux et à extinctions roulante. La
taille moyenne de cristaux est de l'ordre de 150 um.
Les cristaux de grenat apparaissent comme des grains de grande
taille (0,5 mm) par rapport aux autres cristaux de la matrice (photo 7). Les
cristaux synschisteux de grenat contiennent des inclusions de quartz et des
minéraux opaques.
Photo 7: photo en LPNA (à G. 40 9 montrant un
cristal de grenat dans une matrice à mica et
à biotite.
III.6. Les alternances quartzite à
magnétite et schiste vert
Ce faciès, porteur des minéralisations
aurifères, correspond à l'alternance de quartzite à
magnétite rubanée avec des lits de schiste vert à
amphibole. A partir de l'étude pétrographique faite par H. El
Hadj en 2002, ce faciès correspond à des roches d'origine
chimique et détritiques à grains fins recristallisés dans
le faciès amphibolite. La matrice est constituée d'hornblende,
amphibole incolore (grunérite), grenat, opaques, biotite, chlorite,
carbonates et quartz. Les ferro-magnésiens, le Grt et les opaques
définissent par leur orientation une fabrique planaire (photo 8).
Cette paragénèse métamorphique synschisteuse
est définie (El Hadj, 2002):
- dans les niveaux quartzeux par l'association à quartz +
grunérite #177; carbonates + opaques (magnétite, pyrrhotite);
- dans les niveaux sombres par l'association à biotite +
grenat + amphibole verte et incolore + quartz #177; carbonates.
Photo8: matrice des alternances en LPA (à G x 2,5)
montrant des minéraux translucides (grunérite, bi otite,
quartz) se disposent d'une façon sécante à S0S1 (El Hadj,
2002).
III.7. Les épiclastites
Les échantillons étudiés correspondent aussi
bien aux épiclastites de toit qu'aux épiclastites de mur.
Ce sont des roches essentiellement clastiques à grains
moyens à grossiers avec une schistosité soulignée par
l'orientation préférentielle de cristaux de biotite et de
chlorite, ainsi que par l'aplatissement des cristaux de quartz dans la
même direction.
La matrice est constituée de cristaux de quartz (plus
de 80% de la matrice) de taille variable de 0 à 2mm et des assemblages
de fins cristaux de biotite, de muscovite, de carbonates et de feldspaths, qui
remplissent les interstices entre les clastes de quartz (photo 9).
Photo 9 : photo en LPNA (à G. 40 ) des
épiclastites montrant une matrice constituée pour
l'essentiel de clastes de quartz de taille différente cimentés
par cristaux de biotites et de chlorite.
Les clastes de quartz sont visibles même à l'oeil
nu, ces clastes anguleux montrent une fracturation intense soulignée par
des microfissures parallèles ou sécantes par rapport aux traces
du plan de schistosité. Cette fracturation est liée aux
contraintes de la déformation régionale (photo 10).
Photo 10 : photo en LPNA (à G. 40 ) des
épiclastites montrant un claste de quartz
fortement structuré.
L'aspect anguleux des clastes quartz suggère que
l'origine de la roche est volcanique(Le Goff et al,. 1997) mais les relations
structurales entre les minéraux (cristaux de quartz cimentés par
des biotites et muscovites) fait que l'origine sédimentaire n'est pas
exclue.
III.8. Les filons de quartz
Ces sont des filonnets d'épaisseur
généralement centimétrique qui recoupent tous les
faciès de la ceinture d'Aoueouat décrits ci dessus. La roche est
exclusivement constituée de quartz ponctué de rares
minéraux opaques (photo 12). Aucune structure de déformation n'a
été relevée dans ces roches confortant ainsi le
caractère postérieur de leur mise en place par rapport aux
formations et structures de la ceinture d'Aoueouat.
Photo 11: photo en LPA (à G. 40 9 des filons de
quartz montrant deux générations de quartz: quartz de grande
taille et un quartz de petite taille.
Les cristaux de quartz sont xénomorphes, à
extinction roulante et à contours polygonaux. Deux
générations de quartz (photo 11) peuvent tout de même
être distinguées: La première correspond aux grands
cristaux dont la taille est d'environ 3 mm formant la trame
générale de la roche; la seconde génération
correspond à de petits cristaux xénomorphes dont la taille est
inférieure à 0.3 mm. Ces microcristaux soulignent les zones de
fracture affectant les filons. C'est à cette génération de
quartz que sont associés les minéraux opaques.
Photo 12 : photo en LPNA (à G. 40 9 montrant que
l'association quartz de petite taille et les opaques est exclusivement
localisée dans les microfissures qui affecte les grands cristaux de
quartz.
III.3. Conclusion a l'étude
pétrographique et lithologique de la ceinture
d'Aouéouat
Plusieurs points importants peuvent être
dégagés de cette étude. Le point le plus important tient
à la diversité des lithologies représentées dans
cette ceinture qui reflètent la diversité des origines de ces
roches, leurs relations spatiales et les degrés de leurs transformations
en réponse aux processus qui se sont succédés lors de
cette période de l'archéen:
Ainsi la ceinture de roches vertes d'Aoueouat s'est
édifiée, sur un socle granito-gneissique représenté
par les métafelsites décrites ci-dessus avec une structure
générale antiformale ou en dôme, par la mise en place, du
bas vers le haut de deux séries principales:
Une série de roches d'origine magmatique
représentés par d'anciens gabbros, microgabbros et ou basaltes
généralement transformés en métabasaltes ou
métagabbros dans le faciès amphibolite. A ces faciès
peuvent être rattachés les roches intermédiaires de
composition générale andésitique recristallisées.
Les produits de recristallisation, dominés par le quartz, les
ferromagnésiens (amph et Bt) et par des carbonates, sont orientés
suivant les directions majeurs et portent parfois des minéralisations de
type ilménite-magnétite-pyrrhotitechalcopyrite. Ces formations
correspondraient à une activité magmatique essentiellement
volcanique développée lors d'un épisode de rifting
continental (Pitfield et al. 2005, in Key et al. 2008).
Une série Volcanosédimentaire correspondant
à des alternances de faciès divers : schistes, quartzites
ferrugineux, épiclastites, de BIF minéralisés en Or (cf.
Chapitre IV), etc.... Ces roches correspondent probablement à des roches
détritiques et/ou d'origine chimique avec une importante composante
volcanique. Elles ont été déposées dans des sillons
correspondant à des rifts ou sillons délimités par les
dômes du socle granito-gneissique et succédant aux formations
magmatiques basiques précoces.
L'ensemble des ces formations ont été
métamorphisées et structurées lors de phases tectoniques
dont les principales sont:
Une phase antérieure au développement des
ceintures de roches vertes. Elle correspond à la structuration et au
métamorphisme de haut grade du socle granito-gneissique. Les structures
majeures correspondent à des plis isoclinaux associés à
des zones de cisaillement ductile. Il est aussi à souligner que ce socle
a subi une fusion partielle correspondant à une migmatisation
responsable de la structure gneissique (Key et al. 2008);
Les formations de la ceinture de roches vertes d'Aoueouat
présentent des structures dominées par un plissement isoclinal
accompagné d'une foliation et d'une linéation acquises dans des
conditions métamorphiques du faciès schistes verts à
amphibolite. Ces structures sont liées à un raccourcissement E-W
à NW-SE (déformations D1 et D2). L'ensemble de ces formations
sont recoupés par des filons de quartz qui semblent être
liés à la mis en place tardive de roches acides.
Enfin le développement de minéraux de type
épidote, chlorite et calcite indique une rétromorphose
généralisée dans le stade schiste vert et synchrone d'une
activité hydrothermale lors de la dernière phase de
déformation (D2).
C'est donc dans ce contexte d'édification de la
ceinture de roches vertes archéenne d'Aoueouat que se placent d'abord
les formations ferrifères (BIF) porteuses, avec les filons de quartz des
minéralisations aurifères dont les études
métallogéniques font l'objet des chapitres suivants.
CHAPITRE IV
RAPPELS SUR LES FORMATIONS DE FER RUBANES (BIF)
IV.1. Introduction
Grâce aux plusieurs compagnes d'exploration, plusieurs
indices ont été répertoriés dans le socle
précambrien du Tasiast, sans intérêt économique pour
le moment. Dont les principaux sont : (i) minéralisation a
Béryllium-lithium associée à des pegmatites
tardi-migmatitiques;
(ii) Nickel-cuivre localisés sur la
périphérie des roches ultrabasiques d'Inkebden et de
Zéhar;
(iii) un indice de vanadate d'uranium situé à
proximité de la colline Stal Ogmane dans le nord-ouest du Tasiast; (vi)
le fer présent dans les formations de type BIF, où les teneurs et
les tonnages restent à des niveaux infraéconomiques. Les BIF
étant les principaux faciès minéralisés en sulfures
mais correspondent également aux pièges favorables pour la
minéralisation aurifère. En ce qui suit, nous nous focalisons sur
ce type de gisements surtout les caractères généraux et le
mode de genèse.
IV.2. Généralités sur les BIF
IV.2.1. Définition
Les formations de fer rubanées ou BIF (Banded Iron
Formations) est un terme qui s'applique à toute roche
sédimentaire qui présente une alternance (à
différentes échelles) de lits riches en fer et de lits riches en
quartz (photo 13). Ces formations fournissent plus de 50 % des ressources
mondiales en minerai de fer. Il sont d'âge précambrien; le
développement maximal ayant eu lieu entre 2700-2300 millions
d'années (Hollande, 2006 in Pecoits et al., 2008). Les BIF sont souvent
associés au volcanisme et caractérisés par une extension
latérale considérable (jusqu'à 1000 Km) et une forte
épaisseur (parfois plus de 300 m).
Photo 13 : Echantillon de BIF provenant de la ceinture d
'Aouéouat qui montre l'alternance millimétrique de lits de
magnétite (sombres) et de lits siliceux (clairs).
D'un point de vue minéralogique, les
minéralisations ferrifères des BIF sont de quatre types:
- Les oxydes, les plus riches en fer tels que la magnétite
(Fe3O4), l'hématite (Fe2O3), la goethite (FeOOH) et la
limonite (association : hématite- magnétite-goethite);
- Les sulfures: constitués pour l'essentiel de pyrite
(FeS2), pyrrhotite (Fe 1-x S2) et rarement de la chalcopyrite
(CuFeS2);
- Les carbonates : sidérite (FeCO3) et ankérite;
- Les silicates: Greenalite (Fe6Si4O10(OH)8),
minnesotalite Fe3 Si4O1O(OH)2, et stilpnomélane (Fe, Mg,
Al).2,7(Si, Al)4(O,OH)12XH2O.
Dans un bassin sédimentaire, les faciès
ferrifères sus-décrits montrent une variation latèrale
très caractéristique des BIF (fig7). Les faciès
oxydés se déposent vers le sommet du bassin (près des
paléo-rivage), les faciès sulfurés se concentrent en
profondeur (loin des paléorivage) quant aux faciès
carbonatés, moyennement riches en fer, ils se localisent en position
intermédiaire dans le bassin.
Figure 7: Schéma qui montre l'enrichissement
latérale enfer avec la diminution de la profondeur, dans un bassin
isolé et profond (d'après James, 1954 in El hadj, 2002).
La variation latérale de faciès est liée
à la variation du potentiel d'oxydoréduction (Eh) et à
celle du pH (fig8):
- A faible profondeur près de rivage, le pH est alcalin
(PH >7). Ceci correspond aux conditions de stabilité des oxydes de
fer (magnétite, hématite, ... etc.);
- Avec l'augmentation de la profondeur, le milieu devient de plus
en plus réducteur, neutre et favorable aux dépôts des
carbonates de fer (sidérite);
- Dans les horizons les plus profonds le milieu est nettement
réducteur et légèrement acide, et plutôt
favorable aux dépôts de sulfures de fer (pyrite, pyrrhotite,...
etc.);
- En fin, les silicates de fer, peu contrôlés par
les variations du Eh et pH, sont souvent associés aux faciès
précédents.
Figure 8 : diagramme de stabilité des espèces
minérales ferrifères : l'hématite (oxydes), la
sidérite (carbonates) et la pyrite (sulfures) en fonction de
variation de Eh-pH, (d'après Krumbein et Garrels, 1952 in El hadj,
2002).
IV.2.2.Classification des BIF
La classification des BIF la plus commune est celle de Gross
(1972, 1980) qui distingue (fig 9):
- Les BIF de type Lac supérieur : correspondent
à des formations ferrugineuses déposées à partir du
protérozoïque inférieur dans un environnement de plateforme
épicontinentale subsidente. L'extension de ce type de BIF peut
dépasser 1000 Km. L'épaisseur cumulée de formations
ferrugineuses peut atteindre 1000 mètres (Routhier, 1980). Les
minéraux ferrifères caractéristiques sont:
l'hématite, la magnétite, la greenalite, le stilpnomélane,
minnesotalite, la ribekite, la grünérite, la sidérite,
l'ankérite et la pyrite. Tous ces minéraux sont
sédimentaires diagénétiques plus ou moins tardifs. Ce type
de BIF constitue prés de 90% des gisements ferrifères
lités.
- Les BIF de type Algoma : sont associés à des
ceintures mobiles archéennes dans
lesquelles s'accumulent des laves, des tufs et des
sédiments volcano-clastiques (grauwakes). Dans ce type de BIF le
minéral abondant est l'hématite qui se transforme souvent en
magnétite par métamorphisme (Routhier, 1980). Par
rapport au type Lac supérieur, l'extension de ce type de BIF est
beaucoup moins importante.
Les BIF de type Algoma ou lac supérieur, constituent
d'excellents métallotectes lithologiques (par le contenu en fer) ou
structuraux (par les réseaux de failles de tension), pour
d'éventuelles minéralisations aurifères. Ils encaissent
des gisements d'or soit concordants sous forme disséminée et
latéralement continus au sein de BIF sulfurés, soit discordants
et confinés dans des structures tardives ou en remplacement dans les BIF
oxydés ou sulfurés.
Figure 9 : Diagramme illustrant les environnements
sédimentaires et tectoniques des différents types de BIF et
l'importance de gisements de type Lac supérieur (in Kassel,
2007).
IV.2.3.Modèles génétiques
Les modèles génétiques des gisements de
type BIF ont été et demeurent sujets à débats et
controverses. Les hypothèses de mise en place sont diverses:
sédimentaires, volcanosédimentaires, volcaniques et même
cosmiques. Les deux premières (sédimentaires et
volcano-sédimentaires) sont les plus adoptées (Bensus 1975).
Néanmoins, le fait que la majorité des BIF ne sont pas
associés à des roches volcaniques, conforte l'hypothèse
d'une origine sédimentaire.
Par ailleurs, la source des éléments chimiques
reste encore largement débattue. Néanmoins, deux
hypothèses principales sont d'actualité:
- Une origine continentale: provenance de l'altération
d'une croûte continentale (Miller et al., 1985).
- Une origine hydrothermale (mantellique pour le fer) le
dépôt de Fe et Si faisant suite à un mélange entre
des fluides hydrothermaux, enrichis en fer et en silice avec les eaux
superficielles (Jacoson et al., 1988 ; El Hadj, 2002 ; Pecoits et al., 2008)
D'autre part la précipitation d'énormes
quantités de Fe3+, nécessite une quantité
importante d'oxygène. Deux processus sont proposés comme
étant à la base de la libération de l'oxygène:
- Chemoautotrophie qui consiste en une est la
photodissociation de la vapeur d'eau par les radiations solaires UV (Canuto et
al., 1983 in El Hadj ; 2002). Ce processus aurait
nécéssité 5 Milliars d'années pour déposer
les BIF du bassin Hamersley en Australie (Mel'nik, 1982) alors que leur mise en
place n'aurait duré que 2 Millions d'années (Trendall, 1983). Par
conséquent, la photodissociation de l'eau ne peut expliquer à
elle seule la production de telles quantités d'oxygène
nécessaires.
- La photosynthèse semble être le processus
principal de libération de l'oxygène. La présence de
nombreuses colonies de stromatolites dans de nombreuses ceintures de roches
vertes (Canada, Inde ...) en est la preuve (Kasting, 1993 in El Hadj ;
2002).
En fin, une activité organique saisonnière
à été invoqué pour expliquer la cyclicité
des dépôts fer-silice dans les BIF. Il semblerait que durant les
périodes climatiques chaudes et humides le développement des
organismes est maximal (donc photosynthèse importante) et par la suite
l'oxygénation de l'atmosphère qui conduit à la
précipitation de fer sous forme de Fe3+. Durant les
périodes froides par contre, l'activité organique est ralentie.
Des microorganismes fixateurs de silice sont plus actifs (khodyush, 1969 in
Routhier, 1980).
IV.3. Les BIF de la ceinture d'Aouéouat
Les BIF d'Aouéouat présentent des
caractéristiques les rapprochant de ceux de type Algoma, à
savoir:
- la dominance du faciès oxydé (la
magnétite principalement. Cependant une sulfuration intense existe. Elle
se manifeste essentiellement par la précipitation de la pyrrhotite et de
la pyrite.
- Les analyses géochimiques confirment l'origine
hydrothermale de fer et de silice (El Hadj, 2002).
- le rubanement est marqué soit par un faciès
à quartz et à magnétite, soit par un faciès
à silicates et carbonate (Bronner et al., 1992);
- Ces formations sont d'extension plurikilométrique, la
teneur moyenne en fer est de l'ordre de 40 % Fe, mais et les tonnages restent
toujours insuffisants pour justifier une exploitation économiquement
rentable. Leur grande importance économique est toutefois liée
à l'existence des minéralisations aurifères
économiques.
.
CHAPITRE V:
ETUDE METALLOGRAPHIQUE
V.1. Les travaux antérieurs
La ceinture d'Aouéouat, n'a fait l'objet que de
quelques études métallographiques sommaires dans le cadre de
synthèse de travaux d'exploration fait par Marcoux et al., 1997 et la
thèse d'El Hadj 2002.
La chronologie de la minéralisation en relation avec
les phases de déformation, peut être résumés comme
suit (Marcoux et al., 1997) :
1. Etape syn S0: minéralisation synchrone de la
sédimentation et ultérieurement recristallisée par le
métamorphisme. Elle correspond au dépôt des BIF. Aucune
altération aurifère n'a été identifiée
à ce stade.
2. Etape syn S1: minéralisation contrôlée
par la schistosité S1 et dominée par la pyrrhotite (souvent avec
de la chalcopyrite accessoire) fréquemment transformée en pyrite
automorphe secondaire. L'association de cette pyrrhotite avec l'or,
suggère que la mise en place de ce dernier aurait débuté
lors de la déformation D1.
3. Etape syn S2: cette phase de minéralisation est
marquée par la cristallisation de pyrite subautomorphe, chalcopyrite
nettement plus fréquente que celle de la phase S1 et par un
piégeage de l'or synchrone de la déformation cisaillante D2.
Les travaux, plus récents, d'El Hadj (2002) soulignent
que:
- La minéralisation est contrôlée d'une
part par la lithologie ferrifère (les quartzites à
magnétite et les alternances) et d'autre part par les structures
(disposition parallèle à S1 et S2, dans les bandes de
cisaillement, au sein des fentes de tension).
- La circulation des fluides minéralisateurs semble
être synchrone au pic du métamorphisme et se poursuit dans des
conditions identiques à celles du faciès amphibolite.
- El Hadj (2002) propose par ailleurs pour la
précipitation de l'or la réaction suivante, établit par
McCuaig et Kerrich, 1994, à savoir:
2AuHS +2 FeO 2Au + 2FeS + H2O + 1/2 O2 Cette
réaction illustre le rôle de contrôle lithologique
joué par la magnétite.
V.2. Etude métallographique
En plus de la vingtaine de lames minces confectionnées
pour l'étude pétrographique, une vingtaine de lames polies et
sections polies a été confectionnée au laboratoire de
litholamellage de la Faculté des Sciences Dhar ElMahraz. Ces lames sont
représentatives des principaux faciès minéralisés
de la ceinture d'Aouéouat à l'exception des alternances
(problème technique de durcissant). Ces faciès sont: les BIF, les
métafélsites et les filons de quartz.
V.2.1. Les BIF
Ce faciès est constitué par l'alternance
millimétrique à centimétrique de lits riches en
magnétite et de lits de quartz, la schistosité S0-S 1 est
également marquée par ces plans de rubanement (voir photo 13
chapitre IV).
D'un point de vue lithologique deux types de BIF ont
été reconnus: les BIF pauvres en sulfures et les BIF riches en
sulfures.
- Les BIF pauvres en sulfures, ne montrent que l'alternance de
lits de magnétite xénomorphes de taille variable.
L'hématite est de forme xémorphe de petite taille.
De rares cristaux de chalcopyrite ont été
observés en inclusions dans la magnétite, ces cristaux sont
partiellement altérés en covellite (Photo 14 A et B).
Photo 14 : photos en lumière réfléchie
montrant en: (A) une chalcopyrite (G x 20) dans une zone d'altération
à magnétite; (B) une chalcopyrite (G x 50) partiellement
transformée en covellite.
Les BIF sulfurés montrent des cristaux automorphes de
pyrrhotite. La pyrrhotite présente parfois des zones de croissance et
des points triples (Photo 15 A) indiquant une cristallisation à des
températures élevées. On note aussi que les sulfures sont
dispersés de manière parallèle au litage des BIF et sont
intimement associés aux lits de magnétite. Les lits siliceux ne
présentent quant à eux aucune minéralisation
sulfurée. Les cristaux de pyrrhotite développent en leur sein de
la magnétite ce qui suggère le caractère secondaire de
cette dernière.
Photo 15: photos en lumière réfléchie
montrant en: (A) des cristaux depyrrhotite subautomorphes (G x 5) a points
triples, dans lesquels sont inclus des cristaux de magnétite; (B) des
grains d'or (G x 50) et un cristal de pyrite inclus dans les lits riches en
magnétite.
Des cristaux inframillimétriques d'or reconnaissables
par leur teinte, pouvoir réflecteur et striation
caractéristiques, existent également. Ils sont parfois
associés à de rares cristaux de pyrite sous forme de
dissémination dans les lits riches en magnétite (Photo 15 B). En
outre, la minéralisation aurifère est texturalement plus tardive
et semble être piégée par la magnétite qui semble
avoir jouée un rôle de contrôle lithologique.
Par ailleurs, la succession paragénétique
observée (pyrrhotite - magnétite) suggérerait l'existence
au départ d'une minéralisation sulfurée riche en
pyrrhotite qui se serait transformée par oxydation en
magnétite.
V.2.2. Les métafelsites
A l'oeil nu ces faciès sont très riches en
sulfures. Au microscope, la pyrrhotite constitue la phase dominante sous forme
de plages xénomorphes. Les autres sulfures sont très rares et
représentés par la chalcopyrite, la covellite, la pyrite et
quelques rares cristaux d'arsénopyrite.
La pyrrhotite semble se déposer parallèlement
aux plans de schistosité (cf. chapitre III: Pétrographie). Elle
semble être affectée par la même déformation qui
affecte l'encaissant. Elle se présente soit sous forme de plages
xénomorphes inframillmétriques à millimétriques
soit sous forme de cristaux automorphes (Photo 16 A). Comme dans les BIF les
plages de pyrrhotite englobent souvent des cristaux plus tardifs de
magnétite. La magnétite existe également sous forme de
cristaux automorphes présentant une zonation oscillatoire et
partiellement transformée en hématite reconnaissable par ses
réflexions internes rougeâtres (Photo 16 B). Certains niveaux de
carbonates sont également associés aux cristaux de pyrrhotite.
Photo 16: photos en lumière réfléchie
montrant en :(A) des cristaux automorphes depyrrhotite contenant de la
magnétite (G x 20) ; (B) cristal automorphe zoné de
magnétite transformé en hématite et renferme un cristal
de quartz automorphe (G x 10).
La chalcopyrite est rare et se manifeste sous forme des petits
cristaux dispersés dans la matrice quartzeuse (Photo 17 A) ou en
association avec la pyrrhotite. On observe une transformation, partielle ou
totale de cette chalcopyrite en covellite (Photo 17 B).
Photo 17: photos en lumière réfléchie
montrant en: (A) un cristal subautomorphe de pyrrhotite et des cristaux de
chalcopyrite disséminés dans la matrice (G x 20); (B) cristal de
chalcopyrite totalement transformé en covellite lamellaire (G x
10).
L'arsénopyrite, avec sa forme losangique et son pouvoir
réflecteur caractéristique, se trouve en inclusion aussi bien
dans la pyrrhotite que dans la magnétite (Photo 18 A et B).
Photo 18 : photos en lumière réfléchie
montrant en: (A) un cristal d 'arsénopyrite (G x 20) en inclusion
dans une magnétite xénomorphe; (B) un cristal d
'arsénopyrite (G x 20) en inclusion avec la magnétite dans un
cristal de pyrrhotite; (C) un grain d'or avec ses stries
caractéristiques inclut dans la magnétite (G x 20).
La minéralisation aurifère, se présente
quant à elle sous forme de microcristaux en inclusion dans la
magnétite (Photo 18 C)..
En définitif, l'association des sulfures (pyrrhotite,
arsénopyrite et chalcopyrite), des oxydes de fer et l'or avec les
niveaux de quartz et de calcite de façon parallèle aux plans de
schistosité confirme que cette phase de minéralisation est
génétiquement liée à un processus hydrothermal
synschisteux qui affecte l'encaissant métafélsique. Ce qui
rejoint nos observations pétrographiques.
V.2.3. Les filons de quartz
A partit de l'étude pétrographique, nous avons
montré que ces filons se sont mis en place postérieurement
à la déformation régionale qui affecte la ceinture (Cf.
chapitre III: Pétrographie). D'un point de vue minéralogique, ces
filons sont constitués essentiellement de quartz et renferment des
cristaux d'or reconnaissables par leur couleur, pouvoir réflecteur et
stries caractéristiques.
D'un point de vue textural, deux générations
d'or ont pu être identifiées : la première se trouve sous
formes de micro-inclusions dans les grands cristaux de quartz (Photo 19 A et
B); tandis que la seconde est localisée dans des microfissures en
association avec des cristaux de quartz de plus petite taille en plus des
minéraux opaques en LPNA, à pouvoir réflecteur moyen
à élevé dont on n'a pas pu déterminer la nature
(probablement de l'hématite?) (photos 19 A et 21).
Photo 19 : photos en lumière réfléchie
montrant en :(A) des grands cristaux de quartz
(première génération) avec une inclusion d'or de la
première génération et le remplissage de microfissures
par la seconde génération de quartz et de minéraux
opaques indéterminés; (B) grains d'or de la
première
génération (Gx50) ;(C) cristal
d'hématite associées avec les cristaux de quartz de la
deuxième
génération.
Des cristaux d'hématite, reconnaissables par leur
pouvoir réflecteur moyen ainsi que par leurs réflexions internes
rougeâtres ont été observés en association avec la
deuxième génération de quartz dans les microfissures
(photo 20 A et B). Ces cristaux d'hématite peuvent être
liés à un processus hydrothermal tardif.
Photo 20 : photos en lumière réfléchie
montrant en: (A) cristal hématite associé avec les
petits cristaux de quartz (Gx50); (B) le même cristal
d'hématite en Nicole croisé où les réflexions
internes rougeâtres à brunâtres caractéristiques
de l'hématite sont clairement visibles(Gx50).
Photo 21: photo en lumière réfléchie
montrant un grain libre d'or inclus dans les microfissures
à remplissage de quartz et minéraux opaques
indéterminés (G x 50).
V.4. Conclusion a l'étude
métallographique
La superposition de différents et nombreux processus
géologiques rend très difficile une reconstitution des
phénomènes minéralisateurs à ceci s'ajoute la
difficulté d'un échantillonnage sommaire et non
systématique. Cependant l'étude
pétrométallographique a permis d'aboutir aux conclusions
suivantes:
- Il existe une grande diversité de
minéralisation en relation avec les différents types de
faciès à savoir:
(i) les BIF montrant la paragénése: pyrrhotite1 -
magnétite1 - chalcopyrite - covellite - or. L'hématite existe
également mais elle est très rare;
(ii) Les métafélsites: les travaux
antérieurs (El Hadj, 2002) signale la présence de :
essentiellement l'association pyrrhotite-pyrite ainsi que des rares cristaux de
chalcopyrite. Dans ce travail nous avons pu identifier en plus de ces
minéraux de l'arsénopyrite et de l'or et la magnétite?
(iii) Les filons de quartz montrent deux
générations d'or dont la première est associée aux
grands cristaux de quartz alors que la seconde génération se
localise préférentiellement dans des microfissures a remplissage
siliceux (deuxième génération de quartz).
- Les minéralisations oxydées, sulfurées
ainsi que l'or reflètent souvent en polyphasage des processus
minéralisateurs (pyrrhotit 1, pyrrhotite 2, magnétite 1,
magnétite 2, or ...). Au moins deux types de minéralisation
peuvent être distingués:
(i) Une minéralisation
«syngénétique« probablement liée à la
sédimentation des BIF et constituée des oxydes de fer
(magnétite et hématite) et de sulfures (essentiellement la
pyrrhotite);
(ii) Une minéralisation
«épigénétique« liée à
l'altération hydrothermale provoquée par la déformation
cisaillente qui affecte la ceinture d'Aouéouat. Cette phase de
minéralisation est constituée de: (i) sulfures (pyrrhotite,
chalcopyrite, arsénopyrite, covellite), (ii) oxydes de fer
(magnétite, l'hématite), (iii) or.
- Par ailleur, la mise en place des minéralisations
dites épigénétiques (en l'occurrence les
minéralisations aurifères) semble se faire de façon
parallèle à la schistosité. Ceci implique qu'elle est
contrôlée par les épisodes de déformation (D2). Cet
épisode a conduit à la circulation de fluides riches en or et
sulfures à travers les plans de schistosité. La
précipitation des sulfures et l'or est le résultat de
l'interaction de ce
fluides avec l'encaissant ferrifère (BIF et alternance),
ce qui suggère que la minéralisation est aussi
contrôlée par la lithologie.
- La magnétite est dominante dans les BIF. La
cristallisation tardive de la magnétite par rapport à la
pyrrhotite suggère que les BIF étaient au départ riches en
sulfure et qu'ils auraient subis en suite en phénomène
d'oxydation.
CONCLUSION GENERALE
CONCLUSION GENERALE
L'Archéen de la dorsale Réguibat se
caractérise du point de vue lithologique par la présence d'un
socle ancien formé de gneiss et des granitoïdes ainsi que par les
ceintures de roches vertes et les formations de fer rubanées (BIF) plus
récentes. Du point de vue tectonique, les formations granito-gneissiques
anciennes se caractérisent par une déformation précoce
plicative suivie par une tectonique diapirique responsable de la mise en place
de structure de type «mantled gneiss dôme ». Cette
évolution tectonique s'accompagne d'un métamorphisme
essentiellement catazonal développé à l'Ouest et
évoluant vers l'Est dans le faciès amphibolite. Cet
épisode est suivi d'une rétromorphose
généralisée dans les contions du faciès schistes
verts.
La région de Tasisat se distingue des autres
régions archéennes par ses nombreuses ceintures de roches vertes.
La ceinture la plus complète est celle d'Aouéouat formée
par l'association de faciès très variés et
diversifiés par leur lithologie comme par leur origine. Il s'agit de
roches sédimentaires, volcano-sédimentaires et volcaniques. Les
roches volcaniques sont d'affinité tholéïtique et leur
contexte géotectonique est de type arc insulaire (El Hadj, 2002). Le
faciès basique correspond à des gabbros, à des
microgabbros et/ou à des basaltes métamorphisés dans le
faciès amphibolite. Les roches de composition intermédiaire
correspondent à des andésites schistosées. Les roches
volcanosédimentaire peuvent être regroupées en trois
séries: i) les roches sédimentaires d'origine chimiques
représentées par les BIF à magnétite ainsi que par
les alternances qui se forment par l'interaction des processus chimiques et
détritiques et constitués par des BIF alternant avec les schistes
verts à grenat; ii) les épiclastites constituées pour
l'essentiel de gros clastes de quartz iii) une grande variété de
schiste verts à amphibole et à grenat. L'ensemble de ces
faciès est localisé dans des sillons limité par les
dômes de métafélsites, correspondant au socle
granito-gneissique. L'ensemble est recoupé par des filons de quartz
tardifs mais toujours d'âge archéen.
Les formations d'Aouéouat, et plus largement celles de
Tasiast, sont affectées par une déformation à comportement
ductile-cassant globalement liée à un régime compressif
E-W à NW-SE. Les structures relevées semblent avoir
été acquises consécutivement à deux phases de
déformation D1 et D2
La minéralisation aurifère est le
résultat d'un processus hydrothermal lié à la circulation
des fluides hydrothermaux guidés par les structures acquises lors de la
déformation régionale majeure. Les formations ferrifères
jouent le rôle de pièges lithologiques à la
minéralisation aurifère et sulfureuse. Cette relation peut
être expliquée par l'interaction des fluides porteurs de la
minéralisation avec l'encaissant riche en magnétite. Plusieurs
types et stades de minéralisations ont été relevés
(i) une minéralisation syngénétique liée à
la sédimentation des BIF et formée essentiellement de
magnétite et de pyrrhotite; (ii) une minéralisation
épigénétique liée à l'épisode
hydrothermal et synchrone de la phase de déformation transcurente D2,
cette phase est constitué d'une deuxième génération
de magnétite et de pyrrhotite ainsi que de chalcopyrite,
d'arsénopyrite et d'or. Les BIF
d'Aouéouat sont de type Algoma
caractérisé par l'abondance de la magnétite qui se
développe, parfois à l'intérieur de la pyrrhotite, ce qui
suggère les BIF d'Aouéouat étaient au début riche
en sulfures qui se transforment manifestement en magnétite par une
oxydation croissante.
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TABLE DES MATIERES
Remerciements 2
Sommaire 3
Resumé 4
Objet du travail et moyens 5
CHAPITRE I : Le socle précambrien de l'Afrique de l'ouest
6
I.1. Le Précambrien africain et son importance
économique 7
I.2. Le craton ouest africain 8
I.3. Aperçu sur la géologie de la dorsale Reguibat
10
I.4. l'Archéen da la dorsale Reguibat 11
I.4.1. Lithostratigraphie 11
I.4.2. Le métamorphisme 13
I.4.3. Tectonique 13
I.4.3.1. Tectonique précoce 13
I.4.3.2. Tectonique gravitaire de type diapirique 14
CHAPITRE II: L'unité de Tasiast et la ceinture
d'Aouéouat 16
II.1. L'unité de Tasiast 17
II.1.1. Les grands ensembles lithologiques 17
II.1.2. Le métamorphisme 18
II.1.3. Tectonique 18
II.2. Ceinture de roches de vertes d'Aouéouat 20
II.2.1. Lithologie 20
II.2.2. Structures et métamorphisme 24
CHAPITRE III : Etude pétrographique 25
III.1. Introduction 26
III.2. Les métabasites (métabasaltes et
métagabbros) 26
III.3. Les roches intermediaires (metaandesite-metadiorite)
26
III.4. Les roches acides (métafélsites) 27
III.5. Les schistes verts à grenat 30
III.6. Les alternances quartzite à magnétite et
schiste vert 31
III.7. Les épiclastites 31
III.8. Les filons de quartz 33
III.3. Conclusion a l'étude pétrographique et
lithologique de la ceinture d'Aouéouat 34
CHAPITRE IV: Rappels sur Les formations de fer rubanés
(BIF) 36
IV.1. Introduction 37
IV.2. Généralités sur les BIF 37
IV.2.1. Définition 37
IV.2.2.Classification des BIF 39
IV.2.3.Modèles génétiques 40
IV.3. Les BIF de la ceinture d'Aouéouat 41
CHAPITRE V: Etude métallographique 43
V.1. Les travaux antérieurs 44
V.2. Etude métallographique 45
V.2.1. Les BIF 45
V.2.2. Les métafelsites 46
V.2.3. Les filons de quartz 48
V.4. Conclusion a l'étude métallographique 51
Conclusion générale 53
Bibliographie 56
Tables des matieres 59
LISTE DES FIGURES:
Figure 1: Représentation simplifiée de l'Afrique et
de ses quatre cratons précambriens 8
Figure2: Schématisation montrant les grands ensembles
géologiques de l'Afrique de l'ouest 10
Figure 3 : Unités lithosratigraphiques de la dorsale
Reguibat (modifiée d'après Bronner et al., 1992) 15
Figure 4 : Carte géologique de la région de
Tasiast-Tijirit (carte de Chami) 19
Figure 5: Schématisation, faite à partir de
corrélation entre les données des sondages carottés,
montrant que la ceinture d'Aouéouat est limitée à l'est et
à l'ouest par un cisaillement à composante dextre. A droite
ensemble de coupes est-ouest du sillon d'Aouéouat à 1/10 000 ;
à gauche la colonne lithologie d'Aouéouat (modifié
d'après rapport Normandylasource in El Hadj, 2002) 22
Figure 6: Carte géologique de la région de
Tasiast montrant que les anomalies aurifères sont associées avec
les formations de fer rubanées au quartzite ferrugineux (d'après
rapports Normandylasource in El Hadj, 2002) 23
Figure 7: Schéma qui montre l'enrichissement
latérale en fer avec la diminution de la profondeur, dans un bassin
isolé et profond (d'après James, 1954 in El hadj, 2002 ). 38
Figure 8 : diagramme de stabilité des espèces
minérales ferrifères : l'hématite (oxydes),
la sidérite (carbonates) et la pyrite (sulfures) en fonction de
variation de Eh-pH, (d'après Krumbein et Garrels, 1952 in El hadj,
2002 ). 39
Figure 9 : Diagramme illustrant les environnements
sédimentaires et tectoniques des différents types de BIF et
l'importance de gisements de type Lac supérieur (in Kassel, 2007).
40
LISTE DES PHOTOS:
Photo 1: microphotographie en LPA de métafélsites
(à G. 40 X) montrant la matrice constituée de quartz,
muscovite et plagioclase. La schistosité (S0-S 1) est soulignée
par l'alternance des lits parallèle de quartz. 27
Photo 2 : photo en LPA (à G. 40 X) montrant les petites
zones d'étirement qui renferment des microcristaux de quartz, de
calcite, de plagioclase et d'opaques. 28
Photo 3: photos en LPA (à G. 40 X) montrant: à
gauche deux cristaux de plagioclase en cours de transformation en calcite:
à droite un cristal de tourmaline associé à des cristaux
de quartz, de calcite et de plagioclase. 28
Photo 4: photos en LPA (à G. 40 X) montrant: à
gauche l'augmentation de la taille de cristaux de quartz en se rapprochant
de la calcite; à droite l'intersection S1-S2 marquée
par l'intersection entre les niveaux quartzeux. 29
Photo 5: photo en LPA (à G. 40 X) montrant un cristal de
calcite de grande taille dans lequel sont inclus des petits cristaux de
quartz. 29
Photo 6 : photo en LPNA (à G. 40 X) montrant la matrice,
des schistes verts, riches en mica, biotite et en quartz; la
schistosité cette fois est marquée par les niveaux à
biotite, mica et à quartz. 30
Photo 7 : photo en LPNA (à G. 40 X) montrant un cristal de
grenat dans une matrice à mica et àbiotite. 30
Photo8: matrice des alternances en LPA (à G x 2,5)
montrant des minéraux translucides (grunérite, biotite,
quartz) se disposent d'une façon sécante à S0S1 (El Hadj,
2002) 31
Photo 9: photo en LPNA (à G. 40 X) des épiclastites
montrant une matrice constituée pour l'essentiel de clastes de quartz
de taille différente cimentés par cristaux de biotites et
de chlorite 32
Photo 10 : photo en LPNA (à G. 40 X) des
épiclastites montrant un claste de quartz fortement structuré.
32
Photo 11: photo en LPA (à G. 40 X) des filons de quartz
montrant deux générations de quartz : quartz de grande taille
et un quartz de petite taille 33
Photo 12: photo en LPNA (à G. 40 X) montrant que
l'assciation quartz de petite taille et les opaques est exclusivement
localisée dans les microfissures qui affecte les grands cristaux
de quartz. 33
Photo 13: Echantillon de BIF provenant de la ceinture
d'Aouéouat qui montre l'alternance millimétrique de lits de
magnétite (sombres) et de lits siliceux (clairs) 37
Photo 14 : photos en lumière réfléchie
montrant en: (A) une chalcopyrite (G x 20) dans une zone d'altération
à magnétite; (B) une chalcopyrite (G x 50) partiellement
transformée en covellite. 45
Photo 15: photos en lumière réfléchie
montrant en : (A) des cristaux de pyrrhotite subautomorphes (G x 5) a points
triples, dans lesquels sont inclus des cristaux de magnétite; (B) des
grains d'or (G x 50) et un cristal de pyrite inclus dans les lits riches en
magnétite. ... 46
Photo 16: photos en lumière réfléchie
montrant en :(A) des cristaux automorphes de pyrrhotite contenant de la
magnétite (G x 20); (B) cristal automorphe zoné de
magnétite transformé en hématite et renferme un cristal
de quartz automorphe (G x 10). 47
Photo 17: photos en lumière réfléchie
montrant en: (A) un cristal subautomorphe de pyrrhotite et des cristaux de
chalcopyrite disséminés dans la matrice (G x 20); (B) cristal
de chalcopyrite totalement transformé en covellite lamellaire (G x
10). 47
Photo 18 : photos en lumière réfléchie
montrant en: (A) un cristal d'arsénopyrite (G x 20) en inclusion dans
une magnétite xénomorphe; (B) un cristal d'arsénopyrite (G
x 20) en inclusion avec la magnétite dans un cristal de pyrrhotite; (C)
un grain d'or avec ses stries caractéristiques inclut dans la
magnétite (G x 20). 48
Photo 19: (A) montrant de grands cristaux de quartz
(première génération) avec une inclusion d'or de la
première génération et le remplissage de microfissures par
la seconde génération de quartz et de minéraux opaques
indéterminés; (B) grains d'or de la première
génération (Gx50) ;(C) cristal d'hématite associées
avec les cristaux de quartz de la deuxième génération.
49
Photo 20 : photos en lumière réfléchie
montrant en: (A) cristal hématite associé avec les petits
cristaux de quartz (Gx50); (B) le même cristal d'hématite en
Nicole croisé où les réflexions internes rougeâtres
à brunâtres caractéristiques de l'hématite sont
clairement visibles(Gx50). 50
Photo 21: photo en lumière réfléchie
montrant un grain libre d'or inclus dans les microfissures à remplissage
de quartz et minéraux opaques indéterminés (G x 50) 50
ABREVIATIONS DES MINERAUX UTILISES DANS LE
TEXTE:
qtz -)quartz
kf-) feldspath potassique
pl-) plagioclase opx-) orthopyroxène
bt-) biotite
cpx-)clinpyroxène amph -)amphibole grt-) grenat
sill-) sillimanite graph -)graphite fo -)forrestérite
spn-) spinelle
hbl -)hornblende ept -)épidote
ab -)albite
chl-) chlorite
tlc-) talc
srp-)serpentine tr -)trémolite
AUTRES ABREVIATIONS:
BIF : Banded Iron Formations
BRGM : Bureau de Recherches Géologiques et Minières
(France) WAC : West Africain Craton
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