CHAPITRE 1: PROBLEMATIQUE, CADRE CONCEPTUEL ET
METHODOLOGIQUE
Dans ce chapitre, nous aborderons la problématique
à travers le contexte de l'étude et l'énoncé du
problème. Ensuite nous présenterons les objectifs de recherche,
procéderons à la clarification des concepts, à la revue de
la littérature et enfin nous ferons cas de la méthodologie
utilisée.
1.1. PROBLEMATIQUE
1.1.1. Contexte de
l'étude
Au Burkina Faso, les premiers grands programmes d'hydraulique
villageoise des années 70 visaient à fournir gratuitement l'eau
aux populations pour pallier aux effets de la sécheresse. La maintenance
des ouvrages était centralisée et assurée par l'Etat.
En mai 1982, l'Etat burkinabé, dans le cadre de la
Décennie Internationale de l'Eau Potable et de l'Assainissement (DIEPA)
a procédé à une première relecture de sa politique
sectorielle en intégrant notamment la nécessité d'une
appropriation des équipements par les communautés à la
base.
Aussi, en 1992, la lettre de politique sectorielle
adoptée par le gouvernement a pris en compte la valeur économique
de l'eau ainsi qu'une approche sur la demande des usagers.
Ainsi donc, les points d'eau ruraux sont désormais
gérés par des Comités de Points d'Eau (CPE) chargés
de leur entretien courant, de la collecte des fonds permettant de payer les
réparations et d'assurer le renouvellement des pompes. Des artisans
réparateurs assurent une maintenance décentralisée de ces
pompes. L'inventaire national des ouvrages hydrauliques, réalisé
en 2005, montre qu'en milieux rural et semi-urbain, le Burkina Faso dispose
d'un parc de 29 535 Pmh dont 23% en pannes. Le pays dispose
également de 472 systèmes d'adduction d'eau potable
simplifiée dont 34% sont en pannes.
Malgré les efforts importants déployés
ces dernières années pour appuyer les comités de points
d'eau, force est de constater que le modèle a des limites. En effet,
outre les multiples pannes enregistrées, la grande majorité des
comités ne constitue pas de provisions pour l'achat des pièces
détachées ou pour le renouvellement des équipements. Par
répercussion, les réseaux d'artisans réparateurs, et les
dépôts de vente de pièces détachées tendent
à s'étioler puis à disparaître.
Face à ces constats, le Ministère de
l'Agriculture, de l'Hydraulique et des Ressources Halieutiques, mène
depuis décembre 1996 une réflexion sur la réforme du
système de gestion des infrastructures d'hydraulique de proximité
visant à corriger les insuffisances et les limites de la gestion
communautaire. Une étude de faisabilité réalisée
par le groupement BURGEAP/SEMI sur financement de l'Agence Française de
Développement (AFD) a donc permis de mettre en oeuvre un nouveau
système de maintenance permettant aux villages et aux petits centres
d'avoir recours aux services de professionnels du secteur de l'eau en milieux
rural et semi urbain. Par ailleurs des consultations ont été
organisées aux niveaux provincial et régional, de manière
à recueillir les avis et les observations de l'ensemble des groupes
cibles et un atelier national s'est tenu les 13 et 14 janvier 1999 à
Ouagadougou. A l'issue de cet atelier, un document de réforme
(février 1999) a été établi par le ministère
de l'environnement et de l'eau.
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